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DROIT DES ENTREPRISES EN DIFFICULTE

SEG : M2 G
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INTRODUCTION

« Le droit des entreprises en difficulté » est une

notion récente qui s'est substituée au droit des

faillites. Ce changement terminologique n'est pas de

pure forme. A la différence de la notion de faillite, la

notion des entreprises en difficulté intègre une idée

essentielle ; celle de prévention. Il s'en suit que le

droit des entreprises en difficulté a un domaine

d'application plus large que celui du droit des

faillites.
Il s'agit en effet d'un droit de l'entreprise défaillante

indépendante de la nature de leur activité et du degré de leurs

difficultés.

Le droit des entreprises en difficulté a ainsi vocation à

s'appliquer non seulement à toute entreprise commerciale ou

civile (ex : agricole ou artisanale) en cessation des paiements

(c'est-à-dire dans l'impossibilité de faire face à son passif

exigible au moyen de son actif disponible), mais aussi à celle

qui éprouve des difficultés juridiques, économiques ou

sociales de nature à compromettre à terme la continuité de

son activité.

La continuation de l'exploitation de l'entreprise et le maintien de

l'emploi demeurent les maîtres mots du droit contemporain des

entreprises en difficulté ou la procédure collective.

Ainsi

la procédure collective peut être définie comme une procédure qui

permet à une entreprise en difficulté d'apurer son passif c'est- à-

dire de régler ses dettes afin d'éviter la cessation des paiements.

La procédure collective renferme :


- Le règlement préventif ;

- Le redressement judiciaire ;

- La liquidation des biens du débiteur.

La situation financière de l'entreprise au jour du jugement

d'ouverture conditionne directement le choix de la procédure

applicable. Si l'entreprise éprouve des difficultés sans être pour

autant en cessation des paiements, elle est alors éligible au

bénéfice d'une procédure de règlement préventif (1). Le constat

d'une cessation des paiements conduira en revanche à l'ouverture

selon le cas, d'une procédure de redressement judiciaire ou de

liquidation judiciaire(2).

DOCUMENTS
1 – L’Acte Uniforme portant procédures collectives d’apurement du

passif ;

2 - L’Acte Uniforme de l’OHADA portant droit commercial général ;

3 – Règlement N° 15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de


paiement dans les Etats membres de l’Union Economique et

Monétaire Ouest Africain (UEMOA).

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CHAPITRE I

Les causes d'ouverture d'une procédure de règlement préventif, de


redressement et de liquidation judiciaire.

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I/ LE règlement préventif :

L'absence de cessation des paiements : condition nécessaire à

l'ouverture — d'une procédure de règlement préventif art. 25 Acte

Uniforme portant organisation des procédures d'apurement du

passif.

A- Initiative

Aux termes de l'article 25 de l'Acte Uniforme, l'ouverture d'une

procédure de règlement Préventif a un caractère nécessairement

volontaire : elle ne peut être en effet demandée que par le débiteur

lui-même. La loi n'impose en ce domaine aucune obligation. C'est

donc au débiteur, et à lui seul qu'incombe le choix de faire appel au

juge pour trouver une solution à ses difficultés.

Le tribunal ne peut donc jamais se saisir d'office. Ii ne peut pas

d'avantage ouvrir une procédure préventive à la demande d'un

créancier. La décision de solliciter l'ouverture d'une procédure de

règlement préventif constitue un acte de gestion, laissé à

l'appréciation du chef d'entreprise ou des dirigeants, lorsque

l'entreprise est tine société ou personne morale de droit privé.


La saisine du tribunal par le débiteur doit se faire par une

requête écrite déposée au greffe du tribunal compètent.

Cette demande doit exposer, de manière générale, la nature des

difficultés de l'entreprise et les raisons pour lesquelles elle n'est

pas en mesure de les surmonter. Elle doit en outre être

accompagnée d'un certain nombre documents limitativement

énumérés, tels que notamment une situation de trésorerie datant

de moins de huit (08) mois/ art.6.

Les documents doivent être datés, signés et certifiés conformes

et sincères par le requérant.

En même temps que le dépôt prévu par l’art.6 ci-dessus, ou au

plus tard les 30 jours qui suivent celui-ci, le débiteur doit

déposer une offre de concordat précisant les mesures et

conditions envisagées pour le redressement de l'entreprise

notamment :

- Les modalités de continuation de l'entreprise ;


-
Les licenciements pour motif économique ;

- Le remplacement des dirigeants.

Dès le dépôt de la proposition de concordat préventif, celle-ci est


transmise sans délai, au président de la juridiction compétente

qui rend une décision de suspension des pout-suites

individuelles et désigne un expert pour faire un rapport sur la

situation économique et financière de l'entreprise. L'expert

apprécie la situation économique et financière du débiteur, en

dresse un rapport contenant le concordat, qu'il dépose au greffe

du tribunal compétent.

B- Déroulement de l’audience du règlement préventif

La juridiction compétente statue en audience non publique. Si

elle constate la cessation des paiements, elle prononce d'office,

et à tout moment, le redressement judiciaire ou la liquidation des

biens.

Lorsque la situation du débiteur le justifie, elle rend une décision

de règlement préventif et homologue le concordat préventif

La juridiction compétente homologue le concordat préventif si

les conditions de validité du concordat sont réunies

notamment :

- Aucun motif tiré de l’intérêt collectif ou de l’ordre public

ne parait de nature à empêcher le concordat ;


- Le Concordat offre des possibilités sérieuses de

redressement de l’entreprise, de règlement du passif et

des garanties suffisantes d’exécution ;

- Les délais consentis n'excèdent pas trois (3) ans pour

l'ensemble des créanciers et (1) an pour les créanciers

de salaires.

NB/ Si la juridiction estime que la situation du débiteur

ne relève d'aucune procédure collective, ou, si elle

rejette le concordat préventif proposé par le débiteur,

elle annule la décision relative à la suspension des

poursuites individuelles

C- Homologation du concordat préventif – Effets -

L’homologation du concordat préventif le rend obligatoire pour

tous les créanciers antérieurs à la décision du règlement

préventif, que les créances soient chirographaires ou garanties

par une sureté dans les conditions de délais et de remises

qu'ils ont consentis au débiteur, sans préjudice pour la

juridiction de se prononcer d'office.

II en est de même à l'égard des cautions ayant acquitté des dettes


du débiteur nées antérieurement à cette décision.

Le Concordat est annulé en cas de dol résultant d’une

dissimulation d’actif ou d’une exagération du passif si le dol a été

découvert après l’homologation du concordat préventif.

Les décisions de la juridiction compétente relatives au règlement

préventif sont exécutoires par provision et ne peuvent être

attaquées par la voie de l’appel (art. 22).

La décision de suspension des poursuites individuelles rendues

par le président de la juridiction compétente suite au dépôt de la

proposition de concordat préventif n’est susceptible d’aucune voie

de recours.

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TABLEAU RECAPITULATIF DE PROCEDURE DU CONCORDAT

PREVENTIF
Requête du débiteur suivie de l’offre de concordat préventif

Décision de suspension des poursuites et désignation d’un expert

Rapport de l’expert

Décision du tribunal

Redressement ou liquidation Homologation du concordat


Judiciaire préventif

Rejet du concordat préventif et annulation de la décision de


suspension des poursuites

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