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B U L L E T I N D E L ' I N S T I T U T P R O F E S S I O N N E L D E S C O M P TA B L E S E T F I S C A L I S T E S A G R É É S

La Loi relative à la continuité des entreprises

P 309339 – Bureau de dépôt 9000 Gent X – Bimensuel – Ne paraît pas en juillet


(M.B. du 9 février 2009)

La « Loi relative à la continuité des entreprises » a été perçue de manière négative par les partenaires éco-
publiée au Moniteur belge du 9 février 2009. Elle est nomiques du débiteur.
entrée en vigueur ce 1er avril 2009.

Abrogeant la Loi du 17 juillet 1997 relative au a. Champ d’application et collecte de


concordat judiciaire – adoptée suite à la faillite des données
Forges de Clabecq et considérée comme l’anticham-
bre de la faillite depuis le dossier Sabena – la Loi La nouvelle loi s’applique aux commerçants person-
relative à la continuité des entreprises apporte plu- nes physiques, sociétés commerciales, sociétés agrico-
sieurs nouveautés et changements, attendus depuis les ainsi qu’aux sociétés civiles à forme commerciale,
longtemps par les entreprises en difficulté et prati- à l’exclusion des titulaires de profession libérale.
ciens.
La loi reprend en majeure partie les règles déjà ap-
La présente note tend à souligner, sans exhaustivité, plicables à la collecte de données (les « clignotants »)
les principaux traits de cette nouvelle réglementa- et aux chambres d’enquête commerciale.
tion.
La loi prévoit que le commerçant comparisse doré-
La Loi relative à la continuité des entreprises vise navant en personne devant la Chambre d’enquête
à organiser une véritable procédure préventive qui
permet aux entreprises, pouvant être assainies, de se
placer suffisamment à temps sous la protection de la S O M M A I R E
loi, de manière à obtenir un sursis pour élaborer et
•• La Loi relative à la continuité des
mettre en œuvre le redressement de leurs affaires. entreprises (M.B. du 9 février
2009) 1
Cet objectif ne pourra être véritablement atteint
•• Les incitants fiscaux fédéraux en
qu’a la condition que les instruments juridiques
matière d’économie d’énergie
proposés soient connus des entrepreneurs et de leurs dans l’habitat 4
conseillers, que le coût de la procédure soit modéré,
•• Nouvelles procédures de
que le dirigeant conserve son pouvoir de gestion,
remboursement des crédits TVA ! 8
que l’atteinte aux droits des créanciers ne soit pas
déraisonnable et que, point essentiel, l’introduction •• Acompte sur dividende ou
de pareille procédure ne soit pas systématiquement dividende intercalaire ? 10

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commerciale, éventuellement assisté, et que le juge – soit solliciter la réorganisation judiciaire par
puisse descendre sur place et procéder à des audi- accord collectif, conformément aux articles 44
tions même en l’absence du débiteur. à 58. Dans ce cadre, tous les créanciers de-
vront déposer leurs créances. Les contestations
éventuelles seront examinées par le tribunal.
b. Panorama des outils proposés Pendant la période de sursis, le débiteur pro-
cède à l’élaboration du plan de réorganisation,
La loi est innovante en ce qu’elle élargit la palette dont le délai maximal d’exécution est étendu
d’instruments offerts aux dirigeants pour redresser la à cinq ans (et non plus deux comme aupara-
barre de leur entreprise. Ainsi, le débiteur en diffi- vant). Le plan indique les délais de paiement
culté peut : et abattements (en principal et/ou intérêts)
proposés. Ce plan doit être approuvé par la
– Solliciter, même oralement, la désignation d’un majorité des créanciers, représentant la moitié
médiateur d’entreprise (article 13) par le tribunal. des créances non-contestées et provisoirement
Cette désignation ne fait pas l’objet de mesures admises. En d’autres termes, l’approbation du
de publicité spécifiques. Conformément aux mo- plan par un seul créancier représentant plus de
des alternatifs de règlement des conflits (ADR), la moitié du passif suffit ;
ce dernier pourra faciliter, sans formalisme accru,
la réorganisation de l’entreprise. – soit permettre le transfert sous autorité de jus-
tice de tout ou partie de l’entreprise ou de ses
– Conclure un accord amiable (article 15) avec activités, à un ou plusieurs tiers. A la demande
certains ou tous les créanciers en vue de l’assai- du débiteur mais aussi dans certaines hypo-
nissement de sa situation financière. Les parties thèses de tout tiers intéressé (en ce compris
conviennent librement des modalités de cet ac- le Ministère public), le tribunal peut ordon-
cord, qui n’oblige pas les tiers. Pour autant que ner le transfert de l’entreprise à un tiers, le
l’accord soit déposé au greffe du Tribunal de com- cas échéant sans le consentement du débiteur.
merce compétent et s’inscrive dans l’objectif de la Des dispositions particulières protègent les
loi, son exécution pendant la période suspecte ne droits des travailleurs. Si ce n’est le débiteur,
pourra être remise en cause ultérieurement. Cet le mandataire judiciaire procède lui-même aux
accord peut, mais ne doit pas, être communiqué opérations et à la négociation du transfert,
aux tiers. sous le contrôle du juge délégué qui fera rap-
port. Le jugement ordonnant le transfert peut
– Obtenir l’accord des créanciers sur un plan de également accorder un sursis complémentaire
réorganisation judiciaire (article 16). Cette procé- n’excédant pas six mois. En cas de transfert
dure de réorganisation judiciaire permet d’accor- sous autorité de justice d’un immeuble ou
der au débiteur un sursis de maximum six mois d’un fonds de commerce, le créancier dispo-
avec prorogation possible en vue de : sant d’une hypothèque ou d’un gage sur ledit
fonds peut demander au tribunal la fixation
– soit permettre la conclusion d’un accord amia- d’un prix de vente minimum.
ble de réorganisation (article 43), pour lequel
le Tribunal de commerce peut fixer des délais
modérés de paiement (article 1244 du Code c. Aspects de procédure
civil). Les paiements réalisés par le débiteur
dans ce contexte ne pourront être déclarés La demande en réorganisation judiciaire peut pour-
inopposables en cas de faillite ultérieure, car suivre un objectif propre pour chaque activité ou
réalisés en période suspecte ; chaque partie d’activité de l’entreprise en difficulté.

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Une fois saisi, le tribunal peut (mais ne doit plus) au jugement d’ouverture (dettes de loyer par exem-
désigner un mandataire de justice pour assister le ple) ne sont pas soumises au sursis. La loi détaille
débiteur lors de la réorganisation. également les conséquences applicables aux « dettes
de la masse » et à la compensation entre créances
A cet égard, la loi n’a plus repris la fonction de réciproques.
« commissaire au sursis », dont le coût décourageait
nombre d’entreprises en difficulté. Par contre, la loi Lorsque le débiteur est une personne morale, le tri-
institue la fonction de « juge délégué » (juge profes- bunal peut, à l’issue de la procédure en réorgani-
sionnel ou consulaire) qui fera rapport au tribunal sation, ordonner la convocation de l’assemblée gé-
sur la recevabilité et le fondement de la demande nérale avec la dissolution de la société à l’ordre du
de réorganisation judiciaire et suivra l’évolution de jour. La personne physique dont l’entreprise a été
la situation du débiteur, en veillant au respect de transférée dans sa totalité peut être déchargée par le
la loi. tribunal des dettes existantes au moment du juge-
ment ordonnant ce transfert, si cette personne est
Aussi longtemps que le tribunal n’a pas statué sur malheureuse et de bonne foi. S’il est déchargé, le
la requête en réorganisation judiciaire, que l’action débiteur ne peut plus être poursuivi par ses créan-
ait été introduite ou la voie d’exécution entamée ciers. La décharge ne profite pas aux codébiteurs ni
avant ou après le dépôt de la requête, le débiteur aux sûretés personnelles, sans préjudice de l’appli-
ne peut être déclaré en faillite (ou dissous judiciai- cation des nouvelles règles relatives aux cautions à
rement). titre gratuit.

De même, aucune réalisation de biens meubles ou


immeubles du débiteur ne peut intervenir à la suite d. Conclusion
de l’exercice d’une voie d’exécution. A l’exception
des cautions à titre gratuit, les codébiteurs et cau- La loi relative au concordat judiciaire avait, à l’épo-
tions peuvent toujours être poursuivis. que, suscité une vague d’espoir, rapidement déçue
suite, notamment, à l’attitude de certains créanciers.
Si des manquements graves et caractérisés menaçant Au-delà de la nouvelle approche sémantique du lé-
la continuité de l’entreprise sont constatés, tout tiers gislateur, la récente réglementation, mettant en exer-
intéressé peut demander la désignation, par le Pré- gue le principe de la seconde chance appliqué aux
sident du Tribunal de commerce et selon les formes affaires, rectifie et clarifie une série de problémati-
du référé, d’un mandataire de justice. Le Président ques passées.
fixe les modalités de son intervention.
Les entreprises qui valent la peine d’être sauvées doi-
Le sursis accordé par le tribunal, qui concerne les vent l’être. Dans cette perspective, la détermination
créances nées avant le jugement d’ouverture de la objective des activités susceptibles d’être sauvées est
procédure ou nées du dépôt de la requête ou des essentielle. Le rôle des chambres d’enquête commer-
décisions prises dans le cadre de cette procédure (les ciale et des tribunaux de commerce s’en trouve ren-
« créances sursitaires »), ne met pas fin aux contrats forcé.
en cours, nonobstant toute stipulation contractuelle
contraire. D’autre part, le débiteur peut décider de Une fois ce diagnostic correctement établi, l’élabo-
ne plus exécuter pendant la durée du sursis certains ration et la mise en œuvre du plan de réorganisa-
contrats en cours (à l’exception des contrats de tra- tion n’impliquent plus nécessairement l’assistance
vail), pour autant que cette suspension du contrat d’un professionnel, comme l’était le commissaire au
soit conforme aux objectifs de la loi. sursis. Vu la complexité réglementaire croissante et
les intérêts divergents en présence, on peut toutefois
Les créances relatives aux contrats à prestations suc- s’interroger sur la possibilité réelle qu’aura le com-
cessives et se rapportant à des prestations postérieures merçant ou la petite PME en difficulté de procéder

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seule à sa réorganisation. Enfin, le nouvel équilibre orientation future) à l’occasion de dossiers comple-
voulu par le législateur pourrait - sous réserve de xes liés à l’éclatement de la bulle financière.
la date d’entrée en vigueur de ladite loi - connaî-
tre prochainement son baptême du feu (et donc son Guy Rulkin
Everest

Les incitants fiscaux fédéraux en matière


d’économie d’énergie dans l’habitat
1. Préambule se voit offrir une réduction d’impôt lorsqu’il effectue
des travaux visant à :
La prise de conscience écologique se fait pressante
en ces temps d’augmentation des prix de l’énergie et – procéder à l’entretien ou au remplacement d’une
de multiplication des alertes quant au réchauffement chaudière ;
climatique.
– installer un système de chauffage de l’eau via
Cela étant, chacun sait que les économies d’énergie l’énergie solaire ;
impliquent souvent de conséquents investissements
dont les effets ne sont pas nécessairement immédiats – installer des panneaux photovoltaïques ;
sur le portefeuille et qu’il n’y a rien de tel, pour
– installer un système de production d’énergie par
titiller la fibre écologique du citoyen, que d’agiter
le recours à la géothermie ;
l’argument d’incitants fiscaux permettant à d’aucuns
de franchir le pas.
– installer du double vitrage ;
Le législateur fédéral ne s’y est pas trompé et le Code – isoler le toit ;
des impôts sur les revenus regorge désormais de dis-
positions spécifiques en la matière. C’est au recense- – placer un système de régulation du chauffage par
ment de ces dispositions que nous allons tenter de vannes thermostatiques ou thermostat d’ambian-
nous livrer (1)(2). ce à horloge ;

– réaliser un audit énergétique.


2. Réduction d’impôt pour les dépenses
faites en vue d’économiser l’énergie Le tout dans une habitation dont le contribuable
doit être propriétaire, possesseur (3), emphytéote,
En vertu de l’article 145/24 du Code des impôts superficiaire, usufruitier ou locataire.
sur les revenus (ci-après C.I.R./92), le contribuable
La réduction d’impôt s’élève à 40 % de la dépense
effectuée, avec un maximum de 2.000 € par habita-
(1) Il ne nous est pas possible, au regard de la place qui nous est impartie,
de décrire ici les mesures fiscales prises au niveau régional, provincial ou
communal. Sachez toutefois qu’il en existe et qu’il est sans doute op-
portun de se documenter sur le sujet avant d’entreprendre des travaux
immobiliers en matière d’économie d’énergie, dès lors que les conditions (3) Selon la jurisprudence spécifique à la matière, un cohabitant légal n’est
d’octroi de primes varient selon le lieu de situation du bien visé. pas un possesseur, dès lors qu’il ne se comporte pas comme le propriétaire
(2) La matière visée évoluant rapidement, nous précisons au lecteur que du bien qu’il occupe. Il n’a, dès lors, pas droit à la réduction d’impôt
la présente contribution tient compte de l’état des textes au 1er janvier (cf. Civ. Liège, 26 juin 2006, confirmé par la Cour d’appel de Liège le
2009. 22 juin 2007, www.fiscalnet.be).

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4 IPCF-BIBF PA C I O L I N° 274
tion (le montant indexé pour l’exercice 2009 est de Si l’immeuble appartient à des contribuables impo-
2.650 €). sés conjointement, la réduction est répartie propor-
tionnellement en fonction :
Si les dépenses réalisées consistent dans le placement
de panneaux solaires ou photovoltaïques, la réduc- – de la quotité de chaque conjoint dans le revenu
tion d’impôt demeure fixée à 40 % de la dépense, cadastral de cette habitation, pour les conjoints
mais avec un maximum de 2.600 € (3.440 € pour qui sont propriétaires, possesseurs, emphytéotes,
l’exercice 2009) par habitation. superficiaires ou usufruitiers ;

Les conditions pour bénéficier de la réduction sont – du revenu imposable de chaque conjoint dans
les suivantes : l’ensemble des revenus imposables des deux
conjoints, pour les conjoints qui sont locataires.
– les travaux doivent être réalisés par un entrepreneur
agréé (4) et facturés par celui-ci en tenant compte
des critères de forme prévus à l’article 63/11 de 3. Réduction d’impôt pour la construction
l’arrêté royal d’exécution du C.I.R./92 ; ou la transformation d’une maison en
maison passive
– les normes régionales en matière d’aménagement
ou de construction des immeubles doivent être Le contribuable, qui décide de construire une maison
respectées (5) ; d’habitation passive (ou d’acquérir un tel bien neuf )
ou de transformer un immeuble existant en ce sens,
– l’immeuble doit être destiné à l’habitation ; peut compter sur une réduction d’impôt spécifique,
également visée à l’article 145/24 du C.I.R./92 et
– les dépenses ne doivent pas être considérées établie par la Loi du 27 avril 2007.
comme des frais professionnels déductibles dans
le chef du contribuable ou donner lieu à la dé- La réduction n’est offerte qu’au propriétaire, au pos-
duction pour investissement ; sesseur, à l’emphytéote ou au superficiaire (6). Elle
s’élève à 600 € (790 € pour l’exercice 2009) et est
– le contribuable doit joindre à sa déclaration d’im- accordée pour dix périodes imposables successives
pôt, l’original ou une copie certifiée conforme des (7) à partir de la période imposable au cours de la-
factures ainsi que la preuve du paiement des som- quelle il est constaté que l’habitation est une maison
mes y figurant. passive.

Il est à noter que la réduction d’impôt fédéral est cu- Le contribuable doit donc faire délivrer un certifi-
mulable avec les éventuelles interventions financières cat spécifique, dont le modèle est établi par arrêté
d’autres pouvoirs publics (régions, provinces et com- royal, par une institution agréée par le Roi ou une
munes notamment), ainsi que, le cas échéant, avec le institution analogue établie dans l’Espace économi-
taux réduit de TVA pour les travaux de rénovation.
Elle est également cumulable avec la déduction pour
habitation unique (« bonus logement »).

(6) Contrairement aux dépenses visant la réalisation d’économie d’énergie,


également accessibles à l’usufruitier ou au locataire. Cela s’explique sans
doute par le fait que ces derniers n’ont pas le droit de construire ou de
transformer aussi profondément un bien dont ils ne jouissent que tem-
porairement.
(4) Cette qualité s’apprécie au jour de la conclusion du contrat d’entreprise, (7) Si le contribuable cesse d’être propriétaire, possesseur, emphytéote ou
conformément à l’article 63/11, § 1er de l’arrêté royal d’exécution du superficiaire avant l’échéance, la réduction n’est plus accordée à partir de
C.I.R./92. l’exercice d’imposition où il est constaté que cette condition n’est plus
(5) Ainsi et à titre d’exemple, les châssis de fenêtre placés en Région wallonne remplie, la situation du comptable s’appréciant le dernier jour de la pé-
doivent être munis d’un système spécifique d’aération. riode imposable.

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que européen qui informe le Service Public Fédéral 4. Critiques du système
Finances de la délivrance du certificat (8).
Depuis l’introduction des premières mesures relatives
La loi définit « une maison passive » comme étant un aux dépenses faites en vue d’économiser l’énergie, le
immeuble d’habitation établi en Belgique ou dans législateur fédéral n’a cessé d’en étendre le spectre.
un autre Etat de l’Espace économique européen (9)
et qui remplit les conditions suivantes : Après avoir quadruplé le montant de la réduction
d’impôt (11), le législateur a étendu le bénéfice de
1° la demande énergétique totale pour le chauffage la mesure aux locataires.
et le refroidissement des pièces doit rester limitée
à 15 kWh/m2 de superficie climatisée ; La volonté du législateur de favoriser les économies
d’énergie ressort clairement du fait que la réduc-
2° lors d’un test d’étanchéité à l’air (conforme à la tion est cumulable avec toute autre mesure ayant le
norme NBN EN 13829) avec une différence de même objet, mais également de ce que la réduction
pression de 50 pascals entre l’intérieur et l’exté- est accordée pour chaque immeuble d’habitation à
rieur, la perte d’air n’excède pas 60 % du volume concurrence de 2.000 € (2.650 € pour l’exercice
de l’habitation par heure (n50 n’excède pas 0,6/ 2009). La réduction pour maison passive est même
heure). accordée pour des immeubles situés hors de nos
frontières.
La loi n’impose pas qu’il s’agisse de l’habitation uni-
que du contribuable et la réduction peut, par consé- Toutefois, le régime fédéral n’est pas parfait et pré-
quent, s’appliquer à une résidence secondaire, même sente, selon nous, deux faiblesses :
à l’étranger (du moins, au sein de l’Espace économi-
que européen). 1. La réduction n’est accordée qu’une seule fois pour
les dépenses faites en vue d’économiser l’énergie,
En cas d’imposition commune, la réduction est ré- alors même qu’il s’agit précisément de dépenses
partie proportionnellement en fonction de la quo- dont l’intérêt se manifeste dans le temps.
tité de chaque conjoint dans le revenu cadastral de
cette habitation. Si la maison passive appartient à Lorsque le contribuable décide de construire un
plusieurs contribuables imposés distinctement, la ré- immeuble d’habitation neuf, il va le plus souvent,
duction d’impôt est accordée à chaque contribuable au cours d’un même exercice imposable, consa-
proportionnellement à la quotité de chaque contri- crer un important budget à :
buable dans le revenu cadastral de cette habitation
(10). – l’installation de double vitrage ;

– l’installation d’une nouvelle chaudière ;

– la réalisation d’une isolation du toit.

Puisque la réduction est limitée à 2.000 € par


exercice, l’on ne saurait trop conseiller au contri-
buable concerné d’essayer d’étaler ces dépenses
(8) La liste des institutions agréées figure à l’article 63/11bis de l’arrêté royal
dans le temps (notamment lorsque la construc-
d’exécution du C.I.R./92.
(9) Il convient de souligner le caractère extraordinaire de la mesure consis- tion est réalisée au cours de plus d’un exercice),
tant à accorder une réduction sur l’impôt belge pour un immeuble situé étant donné que dans ce cas, il pourra bénéfi-
dans un autre Etat et qui y subira son propre régime fiscal.
(10) Si l’immeuble est sis dans un autre Etat membre de l’Espace économique
européen et n’a pas de revenu cadastral, la répartition s’opère en fonction
de la valeur locative ou du loyer réel du bien (cf. Fiscologue, n° 1072, (11) Toutefois désormais plafonnée à 40 % des dépenses réellement consen-
p. 8). ties par le contribuable.

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cier de la réduction pour chaque exercice, pour prises par le législateur fédéral afin de favoriser les
autant, bien entendu, que les différentes condi- économies d’énergie dans le domaine des maisons
tions demeurent remplies (12). d’habitation qui demeurent responsables, pour une
part importante, de la pollution atmosphérique.
Il n’en demeure pas moins qu’un régime spéci-
fique pour les nouvelles constructions trouverait
tout son sens et permettrait d’éviter une discrimi- Dernière minute : la Loi de « relance
nation de fait entre le contribuable qui entreprend économique » du 27 mars 2009 a été
une nouvelle construction et celui qui rénove et publiée au Moniteur le 7 avril 2009.
peut donc planifier ses travaux pour profiter au
mieux de la réduction d’impôt. En ce qui concerne la matière visée par le présent
article, cette loi prévoit :
2. S’agissant d’une réduction d’impôt, elle n’est évi-
demment profitable que pour les personnes qui – une bonification d’intérêt de 1,5 % pour les prêts
supportent effectivement une charge d’impôt et à consentis aux personnes physiques afin de finan-
concurrence de celle-ci. cer des dépenses en vue d’économiser l’énergie
(15) et une réduction d’impôt de 40 % imputable
Ne peuvent donc pas en bénéficier ceux qui n’ont sur le solde d’intérêts apparaissant après applica-
pas de revenus ou dont les revenus ne sont, par tion de la bonification (16) ;
application des règles de calcul de l’impôt, pas –
suffisamment – imposables. – l’extension de la réduction d’impôt aux dépenses
consenties en vue d’isoler les murs et sols (17) ;
La Flandre l’a bien compris, puisqu’un décret du
gouvernement flamand du 9 mai 2008 (13) a mis – la possibilité d’un report (pour trois exercices
en place un système de prime pour les investisse- successifs au maximum) de la réduction d’im-
ments économiseurs d’énergie en faveur des per- pôt (dans la limite des 40 % et à concurrence du
sonnes qui ne payent pas d’impôt. plafond annuel), pour autant que les dépenses
concernent un immeuble occupé depuis plus de
Sans entrer dans le détail de cette mesure, qui ex- cinq ans (18) ;
céderait le cadre de la présente contribution, men-
tionnons simplement le fait qu’il s’agit d’une mesure – le rétablissement de la répartition proportionnelle
temporaire (14), dont les conditions de forme et de aux revenus de chaque conjoint, en cas d’imposi-
fond sont propres à la mesure qui ne vise que les tion commune, de la réduction d’impôt pour dé-
immeubles situés en Flandre. penses en vue d’économiser l’énergie (19) (20) ;

A cet égard, nous rappelons qu’il existe de nombreu-


ses primes régionales, provinciales, voire communa-
les, qui, pour être octroyées à d’autres conditions et
sous d’autres formes, n’ont aucun lien avec l’ampleur
(15) Article 2, applicable à partir du 1er janvier 2009 en vertu de l’article 6,
du revenu imposable du demandeur. pour les contrats souscrits entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre
2011.
Sous les deux réserves exprimées ci-dessus, nous ne (16) Article 4, al. 5°, applicable aux intérêts supportés à partir du 1er janvier
2009, en vertu de l’article 6.
pouvons évidemment qu’applaudir aux initiatives (17) Article 4, al. 1°, applicable aux dépenses effectuées en 2009 et 2010, en
vertu de l’article 6.
(18) Article 4, al. 2°, applicable à partir de l’exercice d’imposition 2010, en
vertu de l’article 6.
(12) Le Ministre a expressément indiqué qu’il pouvait en être ainsi. (19) Article 4, al. 3°, applicable à partir de l’exercice d’imposition 2010, en
(13) Publié au Moniteur belge du 10 juin 2008, p. 29111. vertu de l’article 6.
(14) Jusqu’à épuisement du budget prévu (5 milliards d’euros) et sous réserve (20) Ce texte avait été abrogé par inadvertance dans la loi du 27 décembre
d’une rallonge budgétaire. 2005.

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– la répartition proportionnelle aux revenus de cha- duction effective d’impôt dans le chef du contri-
que conjoint, en cas d’imposition commune, de buable (23) (24).
la réduction d’impôt pour maison passive (21)
(22) ; Olivier ROBIJNS
Avocat au Barreau de Liège
– la possibilité d’obtenir un crédit d’impôt rem- Cabinet d’avocats HERVE
boursable lorsque tout ou partie des réductions
prévues par le Code ne donne pas lieu à une ré-

Nouvelles procédures de remboursement des


crédits TVA !
Dans le but de simplifier les procédures administrati- étaient effectués de manière globale sur un compte
ves, la procédure de remboursement des soldes créditeurs indiqué par l’institution en question. Celle-ci répar-
des comptes courants TVA a été modifiée le 1er avril tissait ensuite ce montant global entre chacun des
2009. assujettis bénéficiaires pour lesquels elle détenait un
mandat.

Procédure ancienne
Procédure actuelle
Chaque assujetti titulaire d’un compte courant TVA
qui demandait le remboursement des crédits de A partir du 1er avril 2009, la procédure de rem-
son compte courant, l’obtenait directement sur un boursement des crédits sur les comptes courants a
compte auprès de la Banque de la Poste ou d’une changé. Les remboursements des soldes créditeurs
institution financière qu’il avait dûment mandatée. s’effectuent directement par l’Administration sur les
Il utilisait, à cet effet, le formulaire « Mandat - Ré- comptes des assujettis (comme c’est déjà le cas pour
vocation de mandat n° 690 ». les assujettis remboursés sur un compte de la Banque
de la Poste).
A la fin de chaque trimestre, les institutions finan-
cières communiquaient au Centre de traitement de Les institutions financières doivent communiquer à
l’information (CTI) un fichier reprenant la liste des l’Administration les numéros de compte sous for-
assujettis qui leur avaient communiqué un nouveau mat SEPA (BIC+IBAN) des mandats qui leur ont
mandat ou une modification de mandat pendant le été donnés par les assujettis. Cette communication
trimestre écoulé. Le nouveau mandat ou la modifi- a été réglée par un protocole signé en janvier 2009
cation avait effet à l’expiration du trimestre pendant entre FEBELFIN (représentant des institutions fi-
lequel les données avaient été reçues par le CTI. nancières) et le SPF Finances.

Les remboursements effectués auprès d’une insti-


tution financière (autre que la Banque de la Poste)

(23) Article 5, B, applicable aux dépenses effectuées en 2009 et 2010, en vertu


(21) Article 4, al. 4, applicable à partir de l’exercice d’imposition 2010, en de l’article 6.
vertu de l’article 6. (24) Ce qui pourrait être de nature à répondre à l’une des critiques émises
(22) Jusqu’alors, la répartition était fonction de la quote-part de chaque quant au mécanisme de la réduction d’impôt, applicable aux seuls contri-
conjoint dans le revenu cadastral de l’immeuble. buables qui supportent effectivement l’impôt belge sur les revenus.

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8 IPCF-BIBF PA C I O L I N° 274
La nouvelle procédure se résume comme suit : demandé via cette déclaration périodique sera déjà
effectué sur le nouveau numéro de compte.
Les assujettis à la TVA ne doivent plus déposer le
formulaire n° 690 ni à la Banque de la Poste ni L’assujetti doit communiquer un compte de la zone
auprès des institutions financières. Ils communiquent des pays « SEPA » et doit, en principe, être titulaire
directement à l’Administration le numéro de compte de ce numéro de compte.
sur lequel ils souhaitent obtenir le remboursement
comme expliqué ci-dessous : L’arrêté ministériel n° 9 du 22 février 1999 qui règle
la procédure actuelle de mandat est supprimé et les
– Les nouveaux assujettis utilisent le formulaire AR n° 4, 10 et 31 sont adaptés à la nouvelle pro-
604A qui sera adapté. cédure.

– Les assujettis qui modifient leur numéro de Dans le courant du mois de mai 2009 et après la
compte ou qui n’ont pas encore communiqué un communication par les institutions financières des
numéro de compte depuis le début de leur acti- mandats qu’elles détiennent, chaque assujetti titu-
vité utilisent le formulaire 604B qui sera adapté. laire d’un compte auprès de ces dernières pour le
remboursement des crédits TVA, recevra de l’Admi-
– L’application e-604A est également revue et une nistration une lettre l’informant de la nouvelle pro-
nouvelle application e-604B sera aussi disponi- cédure. Cette lettre précisera le numéro de compte
ble. communiqué par l’institution financière mandatée
et permettra, si nécessaire, à chaque assujetti, par
Ces nouveaux formulaires 604A, 604B et des notices retour de courrier à l’Office de contrôle TVA, de
explicatives correspondantes seront disponibles aux rectifier l’information reçue (numéro de compte et
offices de contrôle TVA et aux guichets des entre- nom du titulaire).
prises.
Les derniers remboursements qui auront lieu suivant
A partir du 1er avril 2009, les formulaires de mandat la procédure actuelle seront ceux qui résultent :
ne seront plus distribués.
– des déclarations du 1er trimestre 2009 ou du mois
La modification du numéro de compte sera, en de mars 2009 (sans autorisation de rembourse-
principe, adaptée dans le fichier « remboursement » ment mensuel). Ces remboursements seront ef-
le mois qui suit la réception du 604B. fectués au plus tard fin juin 2009.

Exemple : – des déclarations du mois de mars 2009 avec auto-


Un déposant mensuel, titulaire d’une autorisation risation de remboursement mensuel. Ces rem-
de remboursement mensuel, dépose le 20 septem- boursements interviendront au plus tard fin mai
bre 2009 sa déclaration périodique d’août 2009. Via 2009.
celle-ci, il demande le remboursement de son cré-
dit d’impôt et il communique en même temps la Source : AR du 14 avril 2009 et AM du 15 avril 2009
modification de son numéro de compte à l’aide du (MB 17 avril 2009, éd. 2).
formulaire 604B.
Michel CEULEMANS
La modification du numéro de compte dans le fi- Membre de la Commission du stage
chier « remboursement » prendra effet au début du
mois d’octobre 2009 et le remboursement du crédit

PA C I O L I N° 274 IPCF-BIBF
9 27 AV R I L – 10 MAI 2009
Acompte sur dividende ou dividende
intercalaire ?
Les notions d’ « acompte sur dividende » et de « dividen- 3) la distribution ne peut avoir lieu que par prélè-
de intercalaire » ont récemment fait l’objet d’un avis de vement sur le bénéfice de l’exercice en cours, le
la Commission des Normes Comptables. L’avis C.N.C. cas échéant réduit de la perte reportée ou majoré
n°133-5 (cet avis est entretemps numéroté d’une nou- du bénéfice reporté, à l’exclusion de tout prélè-
velle manière : 2009/1) du 14 janvier 2009 remplace vement sur des réserves constituées et en tenant
l’avis 118-1 et vise à différencier l’acompte sur divi- compte des réserves à constituer en vertu d’une
dende du dividende intercalaire. Assez curieusement, la disposition légale ou statutaire. On ne peut donc
rédaction des titres (avec une erreur puisque ce n’est pas pas utiliser les réserves, même disponibles, pour
l’organe de direction qui décide d’un dividende interca- attribuer un acompte sur dividende. Ce passage
laire, cf. 1ère ligne de la page 6 de l’Avis) montre à quel interdisant le recours à la réserve légale ou indis-
point la pratique associe ces deux notions. ponible, n’entraîne nullement la possibilité d’un
prélèvement sur les réserves disponibles. Il n’ap-
partient pas au conseil d’administration de déci-
1. Acomptes sur dividendes der de la distribution de cet élément des capitaux
propres (Tas., R., « Winstuitkering, kapitaalver-
Rappelons utilement que le Code des sociétés ne per- mindering en -verlies in NV en BVBA », Biblo,
met qu’aux seules sociétés anonymes (et sociétés en 2003, p. 182-183, n°. 249) ;
commandite par actions) de distribuer un acompte
sur dividende. 4) la décision de distribuer un acompte sur dividen-
Les sociétés privées à responsabilité limitée ne peu- de ne peut avoir lieu :
vent donc PAS distribuer de tels acomptes sur divi-
dendes, c’est-à-dire des dividendes attribués AVANT – moins de 6 mois, après la clôture de l’exercice
la fin de l’exercice en cours, et sous la responsabilité précédent ;
de l’organe de gestion et moyennant l’autorisation
préalable de l’assemblée générale (qui doit avoir ins- – avant que les comptes de l’exercice précédent
crit spécifiquement cette possibilité dans les statuts n’aient été approuvés ;
de la société).
Pour une S.P.R.L., la seule façon d’anticiper un di- 5) lorsqu’un premier acompte a été distribué, la dé-
vidende est de fixer une durée plus courte pour le cision d’en distribuer un nouveau ne peut être
premier exercice comptable ou de raccourcir la durée prise que trois mois au moins après la décision
de l’un de ceux-ci (dans le cas d’une société préexis- de distribution du premier ;
tante).
6) la décision de distribuer un acompte doit être
prise à la lecture du rapport de vérification établi
L’article 618 C. Soc. renseigne les conditions appli-
par le commissaire (à supposer qu’un commissai-
cables pour l’octroi d’un acompte sur dividende par
re ait été nommé) et résumant la situation active
une S.A. :
et passive et constatant l’existence d’un bénéfice
1) il faut que les statuts autorisent le conseil d’ad- suffisant. Cet état ne peut pas remonter à plus de
ministration à distribuer de tels acomptes ; 2 mois avant la date de décision.

2) il faut qu’il y ait un bénéfice distribuable au sens Le montant des acomptes qui excède le montant
de l’art. 617 C. Soc. (c’est en tout cas ce que re- du dividende arrêté ultérieurement par l’assemblée
commande la C.N.C ; et notamment que soient générale doit être considéré comme un acompte à
déduits les frais d’établissements non amortis) ; valoir sur le dividende suivant.

27 AV R I L – 10 MAI 2009
10 IPCF-BIBF PA C I O L I N° 274
Note : en pratique, seuls deux acomptes sur divi- un transfert en compte courant – et n’a en tout cas pas
dendes peuvent être attribués au cours d’un exercice d’échéance déterminée (25) :
comptable ordinaire (de 12 mois) :
453 Précomptes retenus
– aucune distribution n’est permise les 6 premiers 55 à Etablissements de crédit
mois de l’exercice social ;
471 Dividendes de l’exercice
– un premier dividende peut être distribué, par
55 à Etablissements de crédit
exemple, le 7e mois dudit exercice ;

– un second dividende pourra être distribué au plus


En cas d’excédent de distribution sur le bénéfice en
tôt le 10e mois ;
cours
– il est impossible de distribuer un nouveau divi-
14 Bénéfice reporté [ou Perte repor-
dende si l’exercice comptable compte douze mois tée (-)]
puisque l’on doit attendre un hypothétique 13e 793 à Perte à reporter
mois qui n’arrivera jamais (il correspond en fait
au premier mois de l’exercice social, mais aucune
distribution n’est alors permise !).
2. Dividendes intercalaires
Sanctions :
Le dividende intercalaire – tel que défini dans le
– Tout acompte distribué en contravention avec les nouvel avis C.N.C. – est prélevé sur les « réserves »
dispositions qui précèdent doit être restitué par (disponibles) résultant du bilan clôturé au terme de
les actionnaires qui l’ont reçu, si la société prou- l’exercice précédent.
ve que ces actionnaires connaissaient l’irrégularité
des distributions faites en leur faveur ou ne pou- Selon la C.N.C., la différence avec l’« acompte sur
vaient l’ignorer compte tenu des circonstances. dividende » est que l’on ne prend pas en considéra-
tion le bénéfice en cours depuis le début de l’exer-
Les écritures comptables recommandées par la cice.
C.N.C. sont les suivantes :
La C.N.C. recommande cependant de ne pas dis-
Décision d’attribution : tribuer un dividende intercalaire entre la date de
clôture de l’exercice et celle de l’approbation des
694 Rémunération du capital
comptes annuels.
471 à Dividendes de l’exercice

Dans son arrêt du 23 janvier 2003, la Cour de cassa-


Mise en paiement et paiement :
tion a définitivement tranché la controverse en dispo-
471 Dividendes de l’exercice sant que l’assemblée générale peut, dans le courant
453 à Précomptes retenus (précomp- de l’exercice et dans les limites de l’art. 617 C. Soc.
te mobilier, calculé à 15 % ou (bénéfice distribuable), décider à tout moment de
25 %)

(Nous avons subdivisé ce qui était proposé par la C.N.C.


en deux écritures, la première fait suite à l’établissement (25) L’attribution ou la mise en paiement des revenus, en espèces ou en natu-
d’une déclaration au précompte mobilier 273, payable re, entraîne l’exigibilité du précompte mobilier. Est notamment considé-
dans les 15 jours de la décision d’attribution ou de rée comme attribution, l’inscription d’un revenu à un compte ouvert au
profit du bénéficiaire, même si ce compte est indisponible, pourvu que
mise en paiement. La seconde peut être remplacée par
l’indisponibilité résulte d’un accord exprès ou tacite avec le bénéficiaire
(art. 267, al. 2 et 3 C.I.R. 1992).

PA C I O L I N° 274 IPCF-BIBF
11 27 AV R I L – 10 MAI 2009
distribuer aux actionnaires un dividende prélevé sur (Nous avons subdivisé ce qui était proposé par la
les réserves disponibles. C.N.C. en deux écritures) :

A nos yeux, cette définition stipule clairement qu’un 453 Précomptes retenus
55 à Etablissements de crédit
dividende intercalaire doit nécessairement être décidé
par l’assemblée générale. Dès lors, ce dividende est
nécessairement définitif, quel que soit le résultat de 471 Dividendes de l’exercice
l’exercice. De plus, il peut être prélevé sur n’importe 55 à Etablissements de crédit
quelle réserve disponible, dans les limites de l’art.
617 C. Soc. (bénéfice distribuable).

Les écritures recommandées par la C.N.C. sont ri- 3. Conclusion


goureusement identiques à ce qui est préconisé dans
le cas d’un acompte sur dividende. L’avis C.N.C. 133-5 donne des rappels intéres-
sants mais son utilité principale est de préciser que
Sans doute est-ce une des raisons pour lesquelles le les acomptes sur dividendes sont distribués par le
titre affiché page est resté « acompte sur dividende » conseil d’administration tandis que les dividendes
alors que la C.N.C. voulait précisément démontrer intercalaires font suite à une décision de l’assemblée
qu’un « dividende intercalaire » est une notion diffé- générale, tenue à un autre moment que l’assemblée
rente. générale ordinaire.

Décision d’attribution : Dans les deux éventualités, la C.N.C. pense que


l’application des textes légaux reste limitée à la S.A.
694 Rémunération du capital même si certains auteurs préconisent la technique de
471 à Dividendes de l’exercice l’acompte sur dividende utilisée par l’assemblée gé-
nérale dans les S.P.R.L. et les S.C.R.L.. L’avis cite, à
Mise en paiement et paiement : cet effet, BONNE M. et VERSTAETE H., « Stand-
punt : Wachten hoeft niet. Over uitkeerbare winsten
471 Dividendes de l’exercice
en voorschotten op dividend in BVBA en CVBA »,
453 à Précomptes retenus (précomp-
te mobilier, calculé à 15 % ou T.R.V., 2007, p. 115-137.
25 %)

Stéphane MERCIER
Comptable-fiscaliste agréé IPCF

Aucun extrait de cette publication ne peut être reproduit, introduit dans un système de récupération ou transféré électroniquement, mécaniquement, au moyen de photocopies
ou sous toute autre forme, sans autorisation préalable écrite de l’éditeur. La rédaction veille à la fiabilité des informations publiées, lesquelles ne pourraient toutefois engager
sa responsabilité. Editeur responsable : Maria PLOUMEN, I.P.C.F. – av. Legrand 45, 1050 Bruxelles, Tél. 02/626.03.80, Fax. 02/626.03.90 e-mail : info@ipcf.be,
URL : http ://www.ipcf.be Rédaction : Gaëtan HANOT, Geert LENAERTS, Maria PLOUMEN. Comité scientifique : Professeur P. MICHEL, Ecole d’Administration des
Affaires de l’Université de Liège, Professeur C. LEFEBVRE, Katholieke Universiteit Leuven.

R é alis é e en collaboration avec klu w er – w w w . klu w er . be

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