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Propos préliminaires
I- Contexte et justification
II- Objectifs
I- Contexte et justification
Si l'on peut, de prime abord, justifier l'abondant contentieux par les difficultés
qu'éprouvent les créanciers à se faire payer par leurs débiteurs, force est de
reconnaître que l'environnement des affaires a secrété des pratiques que
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l'AUPSRVE aujourd'hui vieux de 25 ans et qui est en cours de révision ne
parvient pas à encadrer. De la sorte, les contentieux de recouvrement se suivent
mais ne se ressemblent pas, les données et les circonstances variant sans cesse.
Par ailleurs, la situation et le statut de certains débiteurs complexifient le
recouvrement et rendent nécessaire et impérative la maîtrise de certaines
techniques auxquelles il faut recourir pour optimiser ses recouvrements.
II- Objectifs
- Dresser l'état des lieux sur les dispositions du nouvel Acte uniforme portant
organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution en comparaison avec les anciennes ;
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I- Innovations relatives aux procédures simplifiées de recouvrement
1- Injonction de payer
a)
Article 5 ancien : « Si, au vu des documents produits, la demande lui paraît
fondée en tout ou partie, le président de la juridiction compétente rend une
décision portant injonction de payer pour la somme qu’il fixe. Si le président de
la juridiction compétente rejette en tout ou en partie la requête, sa décision est
sans recours pour le créancier sauf à celui-ci à procéder selon les voies de droit
commun ».
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- Introduction d’un critère de recevabilité de la requête aux fins d’injonction de
payer
c)
Auparavant, la juridiction saisie sur opposition procédait elle-même à la
préalable tentative de conciliation entre les parties.
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En revanche, en cas d’échec de cette tentative, le juge se borne à en faire le
constat et renvoie l’affaire à la plus prochaine audience. Pour ce cas précis,
l’article 12 nouveau a institué un délai de 2 mois à compter de la date de la
première audience pour statuer sur l’opposition ; le jugement à intervenir est
contradictoire, même en l’absence du débiteur ayant formé opposition.
Il faut noter que cet amendement a habilité la juridiction saisie sur opposition à
se prononcer sur l’entier litige y compris les demandes incidentes et défenses au
fond.
d)
Cet appel doit être formé par acte extrajudiciaire, signifié à l’autre partie et au
greffe de la juridiction qui a rendu la décision.
En outre, l’article 15 nouveau indique que l’appel comme le délai d’appel sont
suspensifs et que toutefois le tribunal peut assortir sa décision de l’exécution
provisoire.
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Enfin, l’article 27 modifié donne au créancier la faculté de solliciter l’apposition
de la formule exécutoire sur la décision au greffe de la juridiction compétente.
Sous l’empire de l’acte uniforme originel, une telle demande devait être adressée
au président de ladite juridiction.
1- Huissiers
L’article 1-2 nouveau habilite de façon exclusive ces acteurs à procéder dans les
États parties à l’accomplissement des mesures conservatoires ou actes
d’exécution prévus dans l’Acte Uniforme et leur donne obligation de le faire, de
sorte que le refus par eux de procéder à l’exécution sollicitée en vertu de l’Acte
Uniforme entrainerait la mise en jeu de leur responsabilité civile.
La décision de rejet de la requête ainsi que celle par laquelle le juge se prononce
sur la demande de rétractation sont insusceptibles de recours.
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2- Nouveau régime des nullités
L’Acte révisé a institué un régime de nullités pour vice de forme et pour vice de
fond, ce qui était très disparate dans l’ancienne version.
- Nullités pour vices de forme
Article 1-16 nouveau : Aucun acte de procédure prévu par le présent acte
uniforme ne peut être déclaré nul pour vice de forme si la nullité ne résulte
d’une disposition expresse dudit acte uniforme ;
La nullité ne peut être prononcée qu’à charge pour celui qui l’invoque de
prouver qu’il a subi un grief du fait de l’inobservation de la formalité ou du
défaut d’une mention sur un acte ;
Nonobstant les dispositions des alinéas 1er et 2 du présent article, la nullité est
prononcée en cas d’inobservation d’une formalité substantielle ou d’une règle
d’ordre public.
Tandis que les nullités pour vices de formes, pour être favorablement
accueillies, nécessitent non seulement une disposition l’invoquant (le principe
« pas de nullité sans texte ») mais aussi l’existence d’un grief (le principe « pas
de nullité sans grief »), les nullités pour vices de fond ne nécessitent
particulièrement pas l’existence d’un grief.
• maintenus selon un procédé technique fiable qui garantit, à tout moment, leur
accessibilité, leur origine et leur intégrité au cours des traitements et
transmissions électroniques.
Les formalités de signification sont détaillées dans les articles 1-8 à 1-10.
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Si l’ancienne formulation de l’article 30 de l’AUPSRVE était abstraite quant
aux réels bénéficiaires de l’immunité d’exécution, le nouvel article 30 a le
mérite de citer nommément lesdits bénéficiaires, même si l’adverbe
« notamment » utilisé par le législateur est de nature à ouvrir regrettablement la
liste, potentiel source de conflit.
Il est à noter que corroborant les très récentes décisions CCJA sur la question, le
nouvel article 30 de l’AUPSRVE exclut d’emblée les entreprises publiques de
ce privilège, contrairement à l’ancienne version dont l’alinéa 2 (régissant la
compensation) semblait étendre ledit privilège auxdites entreprises.
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Sa décision est susceptible d’appel dans un délai de quinze jours à compter de
son prononcé.
Le délai d’appel comme l’exercice de cette voie de recours n’ont pas un
caractère suspensif, sauf décision contraire spécialement motivée du président
de la juridiction compétente »
Article 49 nouveau : « En matière mobilière, la juridiction compétente ans
chaque État partie ou le juge délégué par lui connait de tout litige ou toute
demande relative à une mesure d’exécution forcée ou à une saisie conservatoire.
Il statue dans un délai de deux mois à compter de l’appel de la cause.
La décision rendue peut faire l’objet d’un recours. L’exercice du recours ainsi
que le délai pour l’exercer n’ont pas d’effet suspensif, sauf décision contraire
spécialement motivée du juge visé à l’article 1er du présent article. Le recours
est exercé suivant les règles prévues par le droit interne.
Le juge visé à l’alinéa 1er du présent article peut, même d’office, ordonner une
astreinte pour assurer l’exécution de sa décision. Il liquide l’astreinte en tenant
compte du comportement du débiteur de l’obligation et des difficultés qu’il a
rencontrées pour l’exécuter. »
Observations : D’un point de vue général, il n’est plus que question comme par
le passé de la juridiction compétente statuant en matière d’urgence. Le nouvel
Acte uniforme laisse désormais la possibilité aux législations internes de
désigner le juge du contentieux de l’exécution ; ce qui dans le contexte
camerounais, semble revigorer la loi du 19 Avril 2007 fixant le juge du
contentieux de l’exécution. Ainsi, les Présidents des juridictions connaitront du
contentieux de l’exécution des décisions de justices prises sous l’égide de leurs
juridictions. On est désormais loin du monopole conféré au Président du
Tribunal de Première Instance.
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d'exécution forcée ou à une saisie conservatoire en matière mobilière (article 49
alinéa 1er révisé). Ce délai court à compter de l’appel de la cause.
L’une des plus grosses nouveautés à ce niveau est qu’il est désormais possible
pour le juge d’ordonner des astreintes pour assurer l'exécution de sa décision.
L’extension de l’assiette des biens meubles susceptibles d’être saisis
Aux termes de l’article 1-1 AUPSRVE, le bétail est défini comme un ensemble
d’animaux élevés dans une ferme ou dans le cadre d’une exploitation ou en
transhumance et, de manière générale, des animaux ayant une valeur marchande,
à l’exception des animaux de compagnie. En cas de saisie conservatoire, le
débiteur conserve l’usage du bétail rendu indisponible par la saisie. La saisie
peut être convertie en saisie vente dans les conditions fixées par les articles 73-1
à 73-10, et 152-1 à 152-15 de l’AUPSRVE
On pense par exemple ici aux coffres forts détenus dans les établissements de
crédit ou les établissements bancaires et assimilés. En cas de saisie, l’accès au
coffre – fort n’est plus possible qu’en présence de l’huissier de justice qui
a procédé à la saisie mais il y a aussi possibilité d’apposition des scellés. Les
conditions d’ouverture du coffre – fort après scellé sont précisées.
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L’article 238-1 nouveau énonce que les créanciers munis d’un titre exécutoire
constatant une créance liquide et exigible peuvent se joindre à la procédure de
saisie de titres négociables au moyen d’une opposition dans les conditions
prévues par les articles 130 à 133 de l’Acte Uniforme.
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En cas de saisie, le locataire gérant doit verser les redevances à un séquestre. La
vente sera faite ensuite à l’amiable ou aux enchères si la vente amiable
n’intervient pas dans un délai de 15 jours. Cette vente a lieu devant la juridiction
compétente du lieu d’exploitation du fonds de commerce.
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meubles ; il en indique alors la consistance et la localisation. Lorsque le sursis
est ordonné, la continuation des poursuites ne pourra avoir lieu qu’en cas
d’insuffisance du produit de la saisie et sur l’autorisation du juge ».
L’article 297 alinéa 2 ancien régissant le régime des nullités de certains actes de
saisie immobilière («Les formalités prévues par ces textes et par les articles
254, 267 et 277 ci-dessus ne sont sanctionnées par la nullité que si l’irrégularité
a eu pour effet de causer un préjudice aux intérêts de celui qui l’invoque »), a
disparu dans la nouvelle version.
Il est aussi institué une nouvelle formulation de l’article 300 sur les voies de
recours en matière de saisie immobilière. En vertu de l’ancienne formulation de
l’article 300, les voies de recours étaient « exercées dans les conditions de droit
commun ». Cette formule suscitait alors des remous en pratique quant au réel
délai pour former appel notamment. La nouvelle formulation est plus précise,
puisqu’elle dispose que « Le délai d’appel est de 15 jours à compter de la
signification. Le délai et l’exercice de l’appel dans le délai sont suspensifs ».
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L’article 33 a indiqué que les accords de médiation revêtus de la formule
exécutoire en application de l’Acte uniforme relatif à la médiation constituent
désormais des titres exécutoires. S’agissant des PV de conciliation, ces titres
exécutoires sont désormais signés par le juge, le greffier et les parties.
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Par ailleurs, le nouvel alinéa 2 de l’article 32 précise que la disposition de
l’alinéa 1er dudit article ne s’oppose pas à ce que le juge compétent prenne des
décisions ayant pour objet les défenses à exécution provisoire ou le sursis à
exécution. D’où il s’ensuit que désormais le droit OHADA dans son dispositif
communautaire, les défenses à exécution et le sursis à exécution, et la
conséquence directe est la possible saisine de la CCJA pour les recours contre
les décisions prises dans le cadre des procédures de défenses à exécution.
- le fait pour les débiteurs d’aliéner les biens faisant l’objet de la saisie-vente
sans se conformer à la procédure prévue par les articles 115 et suivants du
présent Acte uniforme ;
- le fait pour le propriétaire d’un fonds de commerce faisant l’objet d’une saisie,
de céder ledit fonds ou d’y consentir un droit réel ou une charge en violation de
l’interdiction prévue par l’article 245-9 du présent Acte uniforme ;
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-le fait pour le débiteur ou le gardien d’aliéner ou déplacer, sauf pour le
pâturage, le bétail objet d’une saisie sans en avertir l’huissier de justice ou
l’autorité chargée de l’exécution en violation de l’article 152-12 du présent acte
uniforme ;
CONCLUSION
Par ailleurs, le nouvel Acte uniforme qui abroge et remplace celui adopté le 10
avril 1998, n'est applicable qu'aux procédures simplifiées de recouvrement et
aux voies d’exécution engagées après son entrée en vigueur. Quant à celles
engagées avant l’entrée en vigueur de l’AU du 10 avril 1998, elles demeurent
soumises à ce dernier texte.
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