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L’activité de l’entreprise est variable ; parfois elle est prospère et elle réalise des
bénéfices, mais parfois elle connait des difficultés qui peuvent être soit
passagères tel que des difficultés de trésorerie. Et dans d’autres circonstances,
elles sont beaucoup plus graves et elles menacent l’entreprise dans son existence
pour des raisons internes ou externes.
L’impact des phénomènes économiques sur les textes de loi est certain. Les
modifications législatives sont généralement dictées par des variations que subit
incessamment le monde des affaires. « C’est une vérité d’évidence que dans
toute communauté sociale, la vie du droit est largement conditionnée par la vie
économique ; vérité de tous les pays mais qui s’affirme de nos jours avec une
particulière insistance ; de plus en plus l’économique bouscule le juridique lui
impose sa loi, le façonne à son image1 ».
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L. JOSSERAND, Comment les textes de loi changent de valeur au gré des phénomènes économiques, in études
de droit civil à la mémoire d’Henri Capitant, Paris 1977, p. 367.
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paiement des créanciers et à sanctionner un débiteur défaillant, à un droit des
entreprises en difficultés ayant pour objectif primordial le redressement de celles
qui sont viables.
Historiquement
-Au moyen âge, la faillite était identifiée à la fuite du débiteur qui échappait à
ses obligations et le débiteur insolvable était assimilé à un fraudeur 2. -En Droit
Civil, lorsque le débiteur devient dans l’impossibilité de payer ses dettes, on dit
qu’il est en état de déconfiture.
C’est une situation de fait qui n’offre pas une grande sécurité pour les
créanciers, car elle n’est pas constatée par un jugement. Le créancier qui veut
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Salma KHALED, Les créanciers et le règlement judiciaire des entreprises en difficulté économiques, Mémoire
DEA, Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Tunis, 1996, p2 et suiv.
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s’en prévaloir doit l’établir lui-même. Les créanciers du débiteur en état de
déconfiture peuvent agir individuellement, le premier qui réclame sa créance,
sera désintéressé en premier lieu : le paiement est le « prix de la course ».
A partir de cette date, les créanciers ne peuvent plus agir individuellement, une
procédure collective est ouverte, tous les créanciers seront soumis à un
traitement égalitaire. Cette procédure était applicable uniquement au débiteur
ayant la qualité de commerçant, elle s’étend par l’effet de l’article 475 nouveau
du code de commerce aux sociétés et aux personnes physiques visées à l’article
416 du même code.
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Cette loi a introduit une profonde mutation en droit des procédures collectives
tunisien, l’objectif n’est plus de sanctionner le débiteur défaillant mais plutôt de
l’aider à surmonter ses difficultés tant que son entreprise est encore viable et
d’assurer d’autre part un équilibre entre les différents intérêts en jeu, à savoir :
L’intérêt des employés, des créanciers et de l’entreprise débitrice.
Une autre commission chargée pour revoir le projet, qui fut repris dans certaines
de ces dispositions qui donna naissance à la loi du 29 Avril 2016. Les raisons de
cette recodification peuvent être expliquées par la diversité des textes et leur
éparpillement en dehors du code. Dans un objectif d’harmonisation, le
législateur a repris les principales dispositions de la loi de 1995 en les
améliorant d’une part et en adaptant les vieilles dispositions applicables à la
faillite à la procédure du redressement et à l’esprit de ces mesures de sauvetage
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évitant le déphasage qui existait entre l’esprit de la loi de 1995 et des
dispositions de 1959 applicables à la faillite qui répondent à une philosophie tout
à fait différente de celles des procédures de redressement.
Cette modification a été expliquée et justifiée dans l’exposé des motifs de la loi
par la nécessité d’améliorer la procédure de notification en élargissant la liste
des personnes concernées par la notification.
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dans la procédure de faillite, dans le règlement judiciaire il y a une période
suspecte qui permet d’annuler les actes qui y sont conclus.
Titre 2 : La faillite
La loi aurait ainsi rajouté au code de commerce trois nouveaux titres permettant
de clarifier certaines questions qui sont restées jusque-là ambiguës.
Il convient avant d’aborder les procédures collectives telles qu’elles ont été
réorganisées par la loi de 2016 de préciser que ce texte a prévu des dispositions
transitoires dans le cadre des articles 13 à 15 . Ainsi la loi ne s’applique pas aux
entreprises soumises déjà à la procédure de faillite avant la promulgation de la
loi.
Par contre, les dispositions de l’ancienne loi restent applicables aux entreprises
pour les quelles une procédure de règlement judiciaire a été ouverte ou de faillite
à la date de la promulgation de la loi ; les entreprises pour les quelles ont été
déjà ouvertes des procédures de règlement judiciaire, à condition qu’elles soient
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soumises aux nouvelles dispositions de la faillite à la fin du règlement judiciaire
s’il n’a pas abouti.
La loi de 2016 couvre ainsi le champ de notre cours relatif aux procédures
collectives, l’article 413 du code de commerce l’a précisé.
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nouvelle loi ne s’applique que sur les procédures ouvertes à partir de son entrée
en vigueur, ainsi toute nouvelle procédure de règlement amiable, ou judiciaire se
fera conformément aux dispositions des articles 413 et suivants.
Chapitre 4 : La faillite.