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DROIT PENAL
Ces fautes ont pris une grande importances ces dernières années à causes de la
multiplication des accidents (de la route, domestiques, de santé publique...). Si l’évolution a
d’abord touché le droit civil, il petit à petit contaminé le DP car aujourd’hui, lorsqu’il y a un
accident qui se produit, on ne se contente plus d’une simple réparation, on va chercher à
déclencher une responsabilité pénale qui se traduit par le prononcé d’une peine. Ces fautes
sont définies à l’article 121-3 du CP, plus précisément aux alinéas 2, 3 et 4 de cet article. Il
s’agit dans cet article d’exceptions au principe et les exceptions ne sont admises qu’en
matière délictuelle. Tout comme le domaine de la responsabilité civile, on va rechercher en
DP, une faute, un dommage et un lien de causalité entre les deux. En DP, il y a cependant
une difficulté, car on cherche à caractériser l’élément matériel et moral alors que de base il y
a 3 éléments (faute, dommage et lien de causalité). Il faudra donc regrouper certains
éléments pour arriver à la structure classique de l’infraction. Dans le cadre du DP, on adopte
un raisonnement spécifique car on retient tout d’abord le dommage qui nous permet de
caractériser l’infraction. Par exemple, si on a un accident de la circulation, cet accident
provoque le décès de la victime, dans ce cas on a un HI, si la victime est seulement blessée
on a des atteintes volontaires à l’intégrité de la personne. Selon le dommage, la qualification
retenue est différente.
Ce lien est la condition sine qua non (indispensable) de la qualification pénale des fautes
non-intentionnelles. Les juges doivent caractériser le LdeC et ne peuvent pas se reporter ici
aux conclusions des experts. La loi du 10 juillet 2000 est le texte essentiel. On a eu une
évolution importante. Les fautes non-intentionnelles ont été redéfinies dans le CP de 1994,
ensuite elles ont subi une réforme en 1996 et la dernière réforme importante est celle due
par la loi du 10 juillet 2000 (loi Fauchon). Cette loi a distingué deux types de causalité
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(directe et indirecte). Il faut toujours se souvenir que ce qu’il y a de plus important en DP est
de s’assurer de la certitude du lien de causalité.
A. La définition générale
La définition générale met l’accent sur la continuité du lien causale et cette certitude doit
être vérifiée par les juges avant même de caractériser la nature du lien de causalité. Cette
règle de base a été rappelée par la CC dans 3 arrêts rendus le même jour le 5 octobre 2004,
reproduits au bulletin sous les numéros 230, 235 et 236 :
● Dans la troisième espèce, une personne loue un jet ski. Le loueur de jet ski le loue à
une personne qui n’avait pas son permis bateau. La personne qui loue le jet ski
adopte une vitesse excessive et percute un autre jet ski dont le conducteur est blessé
et l’épouse du conducteur est décédée. Le conducteur est donc directement
responsable d’un HI. Il y a donc une certitude du lien de causalité directe. Mais on
engage aussi la responsabilité pénale du loueur dans le cas de d’un lien de causalité
indirecte. Les juges considèrent que s’il n’avait pas loué le jet ski, le conducteur
n’aurait pas causé de faute et donc il n’y aurait pas eu de décès.
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La certitude est la caractéristique centrale du LdeC et est appréciée assez souplement par la
jp qui a conçu une méthode de qualification particulière.
Cette formule est importante car elle rappelle la certitude du LdeC mais ne doit en aucun cas
être confondue avec le dommage. Dans un arrêt de la chambre criminelle du 1er avril 2008 :
En l’espèce, une société commercialisait un produit contenant des herbes de Chine. Ces
produits ont été commercialisés. Les patientes qui ont absorbé ces gélules ont été atteintes
d’insuffisance rénale. A été condamné le représentant légal qui commercialisait les gélules et
le pharmacien. Concernant le représentant légal, on a considéré qu’il avait un lien direct
avec le décès des victimes, les juges ont considéré qu’il avait fait perdre à la victime « toute
chance de survie ». Quant au pharmacien, il a aussi été condamné pour HI car les bonnes
pratiques officinales leur imposent de procéder à la vérification des produits et de la
composante des produits mais le pharmacien ne l’avait pas fait et avait donc privé la victime
de « toute chance de survie ». La jp dira que la prédisposition de la victime au dommage ne
fait pas disparaitre la certitude du LdeC. Cette règle a été illustrée par un arrêt de la
chambre criminelle du 30 janvier 2007 : En l’espèce, il s’agissait d’ado qui faisaient une
sortie proposée par un centre. L’animateur a laissé 4 adolescents se baigner dans un bassin
de très hautes profondeur normalement interdit à la baignade. Un des ados a montré des
signes de fatigue et a donc coulé. Une autopsie a démontré que l’ado souffrait d’une
anomalie cardiaque qui a été à l’origine de la syncope qui était la cause du décès. Les juges
du fond ont donc considéré qu’il n’y avait pas de certitude du LdeC. Pourtant la chambre
criminelle a cassé les faits en se demandant s’il y avait un LdeC.
Si la certitude du LdeC doit être certain, il ne doit pas être direct, immédiat ou exclusif. Cela
veut dire qu’on peut retenir plusieurs fautes en lien de causalité certain avec le dommage. La
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loi du 10 juillet 2000 a ainsi introduit au sein de l’article 121-3 du CP deux types de causalités
qui sont indépendants l’une de l’autre :
● La causalité directe
● La causalité indirecte
A. La causalité directe
La difficulté de la causalité directe est qu’elle n’est pas définie par le CP et son champ
d’application n’est pas expressément déterminé par le CP. Cependant, l’alinéa 4 de l’article
121-3 définie les hypothèses de causalité indirecte et indique qu’il s’applique contrairement
à l’alinéa précédent. Cela veut donc dire que la causalité directe s’applique dans le cadre de
l’alinéa 3, on fait donc un raisonnement a contrario. Si l’alinéa détermine les fautes qui sont
exigées dans le cadre de la causalité directe, il ne définit pas de type de causalité.
I. La définition
En droit civil, on utilise 3 théories juridiques de la causalité :
● La théorie de la causa proxima considère que dans le cadre des évènements ayant
concourus à la survenance du dommage, on doit retenir la cause la plus proche du
dommage.
● La théorie de la causalité adéquate, parmi les différents facteurs ayant concourus à
la survenance du dommage, on doit retenir celui qui contenait la probabilité du
résultat de façon prévisible.
● La théorie de l’équivalence des conditions, dans cette théorie, on peut retenir tous
les évènements ayant concourus à la survenance du dommage. Cette théorie est la
définition de la causalité indirecte.
Dans le cadre de la causalité directe, il faudra choisir entre les deux premières théories.
a. Le critère de répression
Arrêt de la chambre criminelle du 26 novembre 2002 : En l’espèce, il s’agissait d’une classe
de neige. Le lendemain, était prévu une balade en raquette et la classe était accompagnée
par un guide de haute montagne et malgré le risque d’avalanche très élevé, le guide a décidé
de maintenir la sortie. Son passage sur une plaque de neige fragilisée a déclenché une
avalanche qui a causé la mort de 11 enfants. Sera poursuivi le guide de haute montagne
mais aussi le directeur de l’école. On constate en l’espèce que :
● Pour le guide de haute montagne son passage sur la plaque de neige a déclenché
l’avalanche et produit un LdeC directe avec le décès des enfants donc cette faute
d’imprudence suffit.
● Pour le directeur de l’école, il a aussi commis une faute d’imprudence car a maintenu
la sortie. Simplement, la faute commise par le directeur a un lien de causalité
indirecte. Le directeur échappe donc à la répression.
qui était sur la tête de l’enfant était une trace superficielle et a donc prescrit un examen
complémentaire. L’état de l’enfant s’est aggravé mais est décédé à la fin de la nuit.
L’autopsie démontrait que l’enfant souffrait d’un hématome cérébral sous cutané qu’il était
impossible de diagnostiquer lors d’un examen. Pourtant, la pédiatre a été poursuivi pour HI.
Elle admet avoir commis une faute de diagnostique qui est constitutif d’une faute simple. La
faute commise par le pédiatre a un lien indirect avec le décès de l’enfant. Cependant, les
juges du fond l’ont condamné pour HI, la CC a rejeté son pourvoi car a considéré qu’elle avait
commis une faute simple en lien de causalité direct avec le dommage.
III. L’appréciation
Cette technique de disqualification est contraire à l’esprit de la loi du 10 juillet 2000 car cette
loi est une loi de dépénalisation. L’objectif de cette loi était de permettre aux auteurs
indirects de fautes simples d’échapper à la qualification pénale. La CC s’affranchie de la lettre
et de l’esprit de la loi ici. L’application normale de cette loi devrait conduire à l’impossibilité
de qualifier pénalement la conduite ou les fautes simples commises par des auteurs
indirects. Arrêt de la chambre criminelle du 10 décembre 2002 : En l’espèce, un enfant de
primaire avait souffert d’une occlusion intestinale. L’enfant demande à sa maitresse d’aller
aux toilettes mais n’est pas revenu à la fin du cours, la maitresse est allée à la recherche de
l’enfant mais elle l’a retrouvé pendu. Elle a été poursuivie pour HI (foutaises !) pour faute de
négligence dans la surveillance de l’enfant qui est reproché à l’institutrice. Mais cette
obligation de surveillance est seulement prévue par les circulaires. On retient donc à son
égard une faute simple. La faute de l’institutrice est-elle en LdeC directe ou indirecte avec le
dommage ? Les juges considèrent qu’en l’espèce la conduite de l’institutrice a un lien de
causalité indirecte avec le dommage donc les juges doivent caractériser une faute qualifiée
qui n’existe cependant pas en l’espèce, donc l’institutrice sera relaxée. La théorie du
paramètre déterminant permet de privilégier certaines circonstances secondaires qui sont
pourtant considérer comme ayant un impact direct dans la survenance du dommage.
B. La causalité indirecte
La causalité indirecte est définie à l’article 121-3 al. 4. La causalité indirecte est définie
positivement (c’est la première partie de la phrase) mais est aussi défini négativement car
on peut retenir « les personnes qui n’ont pas pris les mesures permettant d’éviter la
réalisation du dommage. » Cette double définition est très importante car elle nous indique
que dans le cadre de la causalité indirecte on peut retenir aussi bien une faute de
commission qu’une faute d’omission. Dans cette causalité on applique la théorie de
l’équivalence des conditions. Selon cette théorie, on peut prendre en compte la totalité des
fautes constituant l’enchainement des causes ayant conduit à la réalisation du dommage.
La loi du 10 juillet 2000 distingue les fautes selon une gradation de gravité qui prend appuie
sur la nature du lien de causalité.
La liste des fautes non-intentionnelles est une liste limitative car les crimes et délits sont en
principe intentionnels.
I. La faute simple
B. L’appréciation juridique
Traditionnellement, les fautes non-intentionnelles étaient appréciées in abstracto ce qui
veut dire ici qu’on se réfère à une norme abstraite qui est constituée par la conduite de
l’homme prudent et diligent. Cette appréciation a des conséquences importantes car elle
conduit à une très grande sévérité d’application des fautes non-intentionnelles aux
professionnels. Lorsque les juges ont commencé à appliquer ces maximes aux décideurs
économiques, il y a eu une trop grande sévérité de la jp pénale et la loi du 13 mai 1996 a
modifié le mode d’appréciation des fautes pénales simples. Ainsi, on a ajouté à la fin de l’al.3
une directive d’appréciation des fautes simples. La formule figurant à l’al.3 a été interprétée
par les juges comme imposant un mode d’appréciation in concreto. Donc le ministère public
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doit prouver en quoi le comportement de la personne n’a pas été conforme au requis. La
quasi-totalité des auteurs considèrent que l’al.3 impose un mode d’appréciation in concreto.
Néanmoins, il y a quelques auteurs qui considèrent que l’al.1 se satisfait plutôt d’un mode
d’appréciation in abstracto. La position majoritaire retient le mode d’appréciation in
concreto qui reprend les 3 critères qui sont la compétence, l’autorité et les moyens. La loi du
13 mai 1996 a conduit les juges à mieux motiver leurs décisions mais ont continué à adopté
une vision très répressive et donc à étendre la répression des fautes non-intentionnelles.
C’est pourquoi le législateur adopte la loi du 10 juillet 2000 qui est une loi de dépénalisation
car cette loi exige une faute qualifiée dans le cadre d’un lien de causalité indirecte.
● La faute caractérisée
Ces fautes sont indépendantes l’une de l’autre et sont définies à l’al. 4 et apparaissent à l’al.
2. La faute délibérée peut être aussi punie en l’absence d’un résultat. Alors que la faute
caractérisée exige la présence d’un résultat.
1. La nature juridique
A l’origine du nouveau CP, la FD a été créée par le législateur afin d’aggraver la répression
des comportements dangereux. On a voulu punir plus sévèrement les fautes non-
intentionnelles qui sont indépendantes de la réalisation du dommage. La FD, à l’origine,
répond à un intérêt de prévention qui l’emporte sur la volonté de répression. Ici, on puni un
comportement d’un risque grave par la violation délibérée d’une obligation alors même que
le risque ne s’est pas réalisé. Ce caractère répressif est contredit par loi du 10 juillet 2000 qui
utilise la FD dans une volonté de dépénalisation. La FD qui est une faute grave permet donc
de limiter la qualification pénale. Ainsi, la loi du 12 juin 2003, renforçant la lutte contre la
sécurité routière utilise la FD comme circonstance aggravante des autres fautes non-
intentionnelles lorsqu’elles sont commises à l’occasion de la conduite d’un véhicule terrestre
à moteur. La FD est appréciée in concreto car la personne transgresse ici, consciemment, une
règle imposée par loi, les juges prennent donc en compte les circonstances de fait et il faut
apporter la preuve de la conscience de la violation de l’arrêt.
2. La définition juridique
Si le dommage n’est pas recherché par l’agent, il choisit volontairement de violer une
obligation. La FD se compose en réalité d’un élément matériel et d’un élément morale.
Cette violation entre dans le cadre psychologique de la faute délibérée. L’auteur a la volonté
de violer l’obligation mais pour que l’on puisse considérer cela, il faut préalablement prouver
qu’il avait connaissance de l’obligation. Cet élément psychologique est très difficile à
déterminer car il nécessite une analyse de la psychologie des faits. Les travaux
parlementaires indiquent deux méthodes de preuves :
● Soit par la répétition d’agissement de nature identique
i. La source de l’obligation
Quand on regarde la définition de la faute délibérée à l’article 121-3 al. 4 elle renvoie à une
obligation prévue par la loi ou le R. L’emploi du singulier indique qu’il faut respecter la
définition de la loi ou de R. On applique les articles 34 et 37 de la C. Par exemple, dans un
arrêt du 12 septembre 2000 de la chambre criminelle : En l’espèce, c’était un accident de L
mortel, le chef d’entreprise était condamné car il a violé une obligation prescrite dans le
décret du 8 janvier 1965. Dans le cadre de cette faute, on a une précision intéressante
apporté par un arrêt de la chambre criminelle le 30 octobre 2007 : En l’espèce, il s’agissait
d’une entreprise de recyclage de batterie automobile implanté à 500 mètres d’un village et
cette entreprise ne respectait pas les normes en vigueur et le préfet a pris un arrêté de
conformité. Une enquête judicaire a révélé une forte concentration de plomb dans l’air, le
sol et dans l’eau. Certains salariés étaient atteints et la société était poursuivie pour mise en
danger d’autrui. L’entreprise avait délibérément violé une obligation qui était contenu dans
un AAI. Peut-on assimilé à un R un AAI ? La chambre criminelle précise que le R s’entend
bien comme un AA à portée générale et absolue. Cependant, la CC considère que lorsque
l’AAI se borne à appliquer des prescriptions techniques fixées par des actes à caractère
règlementaire, on peut puiser la source de la FD car le véritable fondement de l’obligation
c’est le R qui définit les normes par les différents AAI. Ce raisonnement utilisé par la chambre
criminelle dans cet arrêt a été utilisé aussi dans une affaire très médiatisée qui est l’affaire
Azedef : il s’agit d’un accident qui a lieu le 21 septembre 2001 sur le site de l’usine Azedef. Il
a eu des HI et des dégradations involontaires multiples. Il y a eu 7 décès en tout. Dans cette
affaire, la CA de Toulouse qui s’est prononcé le 24 septembre 2012 a retenu la responsabilité
pénale de la personne physique que la responsabilité pénale de la personne morale. Les
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juges de la CA de Toulouse ont retenu une faute caractérisée mais aussi une FD en LdeC
indirecte avec le dommage. La chambre criminelle dans un arrêt du 13 janvier 2015 a cassé
l’arrêt de condamnation dans l’affaire Azedef. La cassation a été justifié par un motif de
caractère pénal. En effet, la PR de la CA faisait partie d’une association d’aide aux victimes
dans cette affaire et il y avait donc un défaut de partialité. Ce qui nous intéresse ici est la
possibilité de retenir une faute délibéré, en l’espèce, de retenir la violation d’une obligation
prévue par la loi ou le R. Peut-on retenir la violation d’une obligation prévue par le loi ou le
R alors qu’en espèce il s’agissait de la violation de l’arrêté préfectoral autorisant
l’exploitation du site ? En l’espèce, la chambre criminelle a rappelé la solution qu’elle avait
retenu en 2007 en rappelant que la forme de l’acte importe moins que son contenu et que si
un AAI reconduit des prescriptions générales réglementaires on peut considérer que ce texte
soit le support de la violation d’une obligation contenu dans la loi ou le R. En fin de compte,
le procès Azedef a eu lieu auprès de la CA de Paris entre le 25 janvier et le 24 mai 2017 car il
s’agissait d’une application de la compétence des juridictions interrégionale spécialisés en
matière d’accident collectif. La CA de Paris a rendu son arrêt le 31 octobre 2017. Le directeur
a été condamné pour HI à 15 mois d’emprisonnement et 10000 euros d’amende.
● Le caractère particulier
En revanche, l’obligation particulière ne doit pas être pénalement sanctionnée et ne doit
donc pas constituer une infraction. Cependant, cela veut dire que le juge peut l’identifier au
sein de toutes les disciplines juridiques. Par exemple, dans un arrêt du 25 avril 2017 : En
l’espèce, il s’agissait d’un étudiant de 19 ans qui était embauché dans une société d’intérim.
Il a été placé sur un emploi de manutentionnaire, il a été victime d’un accident de L. A la
suite de l’accident, la société a été poursuivie devant un tribunal correctionnel. Les juges
prenaient l’application qu’on trouve dans le CP mais cette atteinte repose sur une FD défini
par l’article 121-3. Le juge a utilisé comme source de l’obligation l’article L 4142-2 du Code
de travail. Cet article pose les obligations particulières pour les salariés temporaires qui
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doivent bénéficier d’une formation renforcée à la sécurité. Pour les juges, l’obligation de
formation est une obligation générale qui pèse sur l’employeur. Mais le juge considère qu’à
l’égard des salarié temporaires il a une « obligation de formation renforcée ». On condamne
ici la société pour atteinte involontaire à l’intégrité de la personne. La FD est soumise à des
conditions très strictes qui ne permettent pas de punir tous types de comportement au sein
de la FD. Par exemple, dans un arrêt du 18 mars 2008 : En l’espèce un médecin est appelé au
chevet d’un de ses patients. Le médecin a diagnostiqué une gastro. On signale au médecin
l’aggravation du patient. L’hôpital a constaté que le patient souffrait d’une complication
post-opératoire grave. Le médecin a été condamné pour mise en danger de la vie d’autrui.
Le médecin a violé l’obligation de prudence contenu dans le de déontologie médicale qui a
été incorporé dans le Code de santé public. La CC casse l’arrêt car l’obligation de prudence et
de sécurité est une obligation générale.
B. La faute caractérisée
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La FC est définie à l’article 121-3 al. 4. C’est la faute qui expose autrui au risque d’une
particulière gravité que la personne ne pouvait ignorer. Cette faute est intéressante car dans
son principe, c’est une imprudence mais de par sa gravité, elle devient une défaillance
inadmissible et rejoins le même degré de gravité de la FD.
I. La définition
La chambre criminelle a défini la FC dans un arrêt de principe du 12 décembre 2000. Selon la
chambre criminelle la FC s’analyse « comme un manquement caractérisé à des obligations
professionnelles essentielles ou comme l’accumulation d’imprudence ou de négligence
successive ». Ces deux hypothèses ne reposent jamais sur une obligation préexistante.
a. La légalité de la définition
Plusieurs QPC ont critiqué la définition de la FC contenu dans cet article. La chambre
criminelle dans plusieurs décisions, plus particulièrement dans celle du 24 septembre 2013 a
refusé de transmettre la QPC au CC car elle a considéré que l’infraction est rédigée en
termes suffisamment clairs et précis pour permettre que son interprétation se fasse sans
risque d’arbitraire. La FC ne découle pas d’une obligation préexistante. Cela veut dire que
son existence ne repose pas sur un texte donc la faute peut être déduite de toutes règles par
exemple une règle contenue dans une circulaire mais il se peut aussi qu’elle ne soit définie
dans aucun texte. Par exemple, dans un arrêt du 2 décembre 2003 : Le maire d’une
commune a été poursuivie pour HI mais les juges ont considéré qu’en laissant sur un terrain
des buses non fixées, il avait manqué à une règle de bon sens ce qui constitue une FC.
constituent une FC qui peut donner lieu à qualification pénale dans le cadre d’un LdeC
indirecte. Arrêt du 10 janvier 2006 : En l’espèce, un navire a fait naufrage et a causé le décès
de certains membres de l’équipage. Les armateurs sont poursuivis pour HI. La faute qui peut
leur être reprochée en en LdeC indirecte avec le dommage. Les juges du fond constatent
l’imprudence et la négligence :
1) : Ces deux armateurs se sont lancés dans l’activité sans avoir connaissance du
domaine vers l’âge de 50 ans
3) : Ils n’ont pas toujours bien entretenu leur bateau mais ils ont embauché un
capitaine français qui était proche de la retraite ce qui constituait un affaiblissement
de ses compétences qui était caractérisé par ses faibles exigences salariales
4) : Les armateurs avaient embauché un équipage hétérogène composé d’ukrainiens et
de sénégalais qui ne parlaient pas la même langue.
Les armateurs forment un pourvoi en cassation qui sera rejeté car ils ont commis « une série
de négligence et d’imprudence qui entretiennent chacune un LdeC certain avec le dommage
et dont l’accumulation permet d’établir l’existence d’une FC. » La singularité de la FC peut
être déduite de la pluralité des FS qui la compose. C’est uniquement le fait de cumuler les
FS qui permet de déduire la FC et donc d’aboutir à la qualification pénale. Cette technique de
la FC a été utilisé dans un arrêt du 25 septembre 2012, l’affaire de l’Erika : Les juges ont
considéré qu’il y avait plusieurs responsabilités pénales à retenir et ont considéré que pour
les personnes physiques, les juges ont retenu une FC qui reposait sur l’accumulation de
plusieurs faute d’imprudence ou de négligence.
3. Gravité intermédiaire
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Du point de vue des concepts, la FC présente une gravité intermédiaire entre la faute
d’imprudence simple et la FD car elle n’atteint pas la dimension antisociale de la FD mais en
même temps, c’est une imprudence qualifiée. Les juges ont compris cette gravité et en tirent
donc bénéfice. Ainsi, la FC, dans certaines hypothèses, est utilisée comme une FD imparfaite
ce qui veut dire que si une des conditions de la FD fait défaut, on peut retenir la FC. Par
exemple, arrêt du 15 octobre 2002 : En l’espèce, un avion a subi une panne de moteur au-
dessus de l’océan et le pilote insuffisamment formé a commencé à feuilleter de manière
frénétique le manuel de bord mais entre-temps, le deuxième moteur s’est arrêté. Mais le
manuel de bord n’était pas à jour et n’a pas trouvé de procédure d’urgence. 10 morts. Les
responsables de la compagnie ont été poursuivi pour HI. Il y a un Code de l’aviation civile qui
n’a pas été publié donc il ne peut pas s’appliquer ce qui veut que la FD n’a plus de source
légale. Mais les juges considèrent qu’il y a une FC. Ici, c’est la source de l’obligation qui fait
défaut. Dans d’autres exemples, ce qui fait défaut est le caractère délibéré de la violation
émanant de la loi ou du R. Par exemple, arrêt du 31 janvier 2006 : Un chantier de rénovation
d’un immeuble. Une entreprise avait pris l’engagement de mettre en place un échafaudage.
Le salarié de la société de pose des fenêtres essaye de poser une fenêtre a basculé de
l’échelle et a fait une chute mortelle. Des poursuites ont été engagées à l’encontre du chef
d’entreprise et tout démontre qu’il avait fait un choix financier de ne pas mettre en place
l’échafaudage. La violation délibérée portait sur une obligation particulière dont la source
était un contrat. Donc le juge pénal considère qu’il s’agit d’une FC. Donc ici, la FC est en
réalité une FD imparfaite car on ne peut pas identifier la source exigée par la loi.
La nature du risque : Sa nature est appréciée par rapport aux conséquences éventuelles de
la faute. Les juges ont parfaitement entendu cette exigence de gravité. La mort, la
mutilation, d’infirmité et de blessure grave constitu des risques d’une particulière gravité. Ici,
le risque est apprécié en amont du dommage donc on ne tient pas compte du dommage lui-
même.
2. La conscience du risque
Si on regarde l’article 121-3 al.4, on parle d’un « risque que la personne ne pouvait ignorer ».
Cette formulation exige-t-elle la conscience ou la connaissance du risque ? Ici, on a un
degré de l’élément psychologique qui est important. La formule légale signifie ici que les
juges peuvent se contenter de la conscience du risque, il suffit de démontrer que le risque
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n’était pas ignoré par la personne. Cette interprétation a pour objet aussi de faciliter la
preuve de la faute non-intentionnelle. On peut constater, cependant, que la conscience se
déduit automatiquement de la connaissance car la conscience est un degré inférieur à la
connaissance. La connaissance contient en quelque sorte la conscience. Or, la connaissance
peut être prouvée par les éléments de faits. Par exemple, arrêt du 22 janvier 2008 : En
l’espèce, un étang municipal a été emménagé en bassin de baignade et on avait séparé cet
étang en deux bassins de baignade séparés par un muret en ciment. L’incident est remonté
vers les pompiers qui en ont informé le maire car il est responsable de la sécurité des
espaces de loisir. Le maire réagit et commande une ligne de vie qui permettait de montrer
l’emplacement du muret. Elle a choisi de ne pas interdire la baignade mais a pris un arrêté
en interdisant aux enfants de se baigner sans claquettes. Ici, un ado a sauté et s’est fracturé
deux vertèbres. Les expertises démontrent un LdeC certain entre les blessures et l’infirmité
permanente. Le maire est poursuivi pour atteinte involontaire. Peut-on caractériser une
FC ? ici, on peut prouver que le maire avait connaissance du risque. L’incident préalable est
un élément de fait qui permet de démontrer la connaissance du risque. La formule retenue
par le législateur permet de donner des indications de fond (la conscience du risque) et de
forme (l’appréciation de l’élément de la conscience du risque). Cette appréciation est in
concreto et repose sur les éléments de faits mais cela n’empêche pas les juges de déduire la
conscience du risque de la prévisibilité du dommage. Par exemple, arrêt du 12 janvier 2010 :
Des élèves apprentis, majeurs, fêtaient leur fin d’année. L’enseignant a introduit des
boissons alcoolisées malgré le fait que le R intérieur interdisait l’introduction des boissons
alcoolisées. Un des élèves ayant consommé beaucoup d’alcool est partie de la soirée alors
même que l’enseignant responsable du groupe n’était pas présent, pris son véhicule et
décède dans un accident. Est poursuivi pour HI le formateur. On est dans le cadre d’un LdeC
indirecte donc on doit prouver une faute qualifiée. On a ici une violation délibérée d’une
obligation particulière qui est prévue par le R intérieur qui ne peut pas être assimilé au R au
sens de l’article 37 de la C. on écarte donc la FD. Peut-on retenir une faute caractérisée ?
Oui selon les juges. Il a commis un certain nombre d’imprudence et de négligence. Il forme
un pourvoi en cassation car considère qu’il ne pouvait pas avoir conscience du risque.
Cependant, la Cours de cas. rejette le pourvoi car ce qui est important est le risque. Or, toute
autre personne qui avait assisté à cette soirée était soumise au même risque. Lorsque la
faute crée une faute grave implique de facto la connaissance du risque. Cette analyse
juridique est confirmée par un arrêt du 14 décembre 2010 : Ici est poursuivi l’ami qui lui a
prêté le véhicule. Peut-on retenir l’HI ? Les juges considèrent qu’il y a une faute caractérisée
et la gravité du risque emporte ici conscience.
a. La méthode d’appréciation
La faute caractérisée est appréciée comme la faute d’imprudence simple. La faute
caractérisée est appréciée in concreto. Certains auteurs de la doctrine considèrent que la
méthode d’appréciation pour les FS et les FC est une méthode d’appréciation in abstracto.
Mais on remarque que le juge transpose à la FC la méthode d’appréciation définie à l’al. 3 in
fine. Cet al. retient 3 critères d’appréciation.
● L’autorité
● Les moyens
Arrêt du 2 décembre 2004 : Il s’agit d’une personne qui fait un malaise à son domicile. Le
médecin régulateur ne peut pas établir de diagnostic fiable et envoi sur place un médecin
qui arrive au domicile de la victime 50 minutes après. Ce dernier constate une crise
cardiaque mais ne peut pas réanimer la victime. On engage des poursuites contre le médecin
régulateur pour HI. Le LdeC est indirecte, il faudra retenir ici la FC :
● Exposition à un risque d’une particulière gravité : Ce risque pouvait-t-il être ignoré
par le médecin régulateur du Samu ? Les juges vont appliquer les 3 critères :
⮚ La compétence : Le médecin du Samu est compétent.
⮚ Les moyens : Au moment où il a reçu cet appel, les juges constatent qu’il y
avait 3 ambulances qui étaient prêtes à partir
Il sera donc condamné pour HI en présence de ces 3 critères.
Le professionnel est soumis à une véritable obligation d’anticipation des risques. Par
exemple arrêt du 9 juin 2009 : En l’espèce il s’agissait d’un chantier de réhabilitation des
salles municipales. Le coordonnateur de chantier est poursuivi suite à un décès d’un enfant.
La chambre criminelle a considéré qu’il y avait un LdeC indirecte avec le dommage en
constatant qu’il « incombe au coordonnateur en matière de sécurité d’anticiper les situations
de risque ». Cette appréciation in concreto a des conséquences sur la répression et permet
des responsabilités multiples.
1. Le cumul de responsabilité
Lorsque plusieurs personnes ont commis des fautes non-intentionnelles en lien de causalité
avec le dommage, leur responsabilité peut être retenue. Ce cumul est compatible avec le
principe de responsabilité pénale personnelle. Par exemple, arrêt du 16 janvier 2007 : Il
s’agissait de deux patients qui étaient placés en caissons hyperbare. L’infirmier est poursuivi
mais aussi le médecin pour HI. On reprochait au médecin une surveillance insuffisante et à
l’infirmer la décision d’avoir accéléré la décompression. Leurs deux comportements
constituaient des fautes non-intentionnelles distinctes. On peut aussi avoir un cumul de
responsabilité. Alors que les fautes commises par les différentes personnes intervenant dans
le de LdeC distinctes. Par exemple, arrêt du 4 juin 2013 : la conductrice sera poursuivie, on a
retenu sa responsabilité car elle avait commis une FC. Ensuite, poursuite pour HI, engagée à
l’encontre du maire car il n’avait pas correctement apprécié la dangerosité de la disposition
des lieux. Les juges ont aussi retenu la responsabilité du maire en considérant qu’il avait été
informé de plusieurs accidents.
combinaison entre ces deux fautes nous permet de punir un comportement considéré
comme le comportement le plus élevé dans la hiérarchie des fautes non-intentionnelles.
Mais, le législateur a fixé des conditions strictes et le juge applique avec rigueur ces
conditions. Néanmoins, une décision est revenue sur la particularité de la MenD : c’est
l’affaire de l’amiante. C’est un arrêt rendu par la chambre criminelle le 19 avril 2017 : Il
s’agissait d’un chantier de construction et la société qui avait obtenu le contrat de
construction devait évacuer au décombre des anciens immeubles. Plusieurs procès-verbaux
ont détecté des défaillances de prévention. Notamment, il y avait une absence de protection
propre à faire obstacle à la dispersion des poussières d’amiante. Les procès-verbaux ont
constaté que les travailleur et les riverains étaient exposé à l’amiante. La société a donc été
poursuivie pour mise en danger. Les poursuites ont été engagées sur le fondement de
l’article 223-1. Les juges du fond ont d’abord relevé une FD, c.à.d. une violation
manifestement délibérée car il y avait un maintien des dispositifs défaillants malgré les mise
en garde de l’inspection du travail. On a ici une obligation particulière reposant sur le décret
du 30 juin 2006 applicable aux travailleurs exposés aux poussières d’amiante. Il faut aussi
démontrer qu’il y a une exposition directe à un risque immédiat de mort ou blessure,
mutilation ou infirmité. Or, les juges du fond, pour retenir la MenD ont considéré qu’ils
pouvaient s’appuyer sur « l’état des données de la science ». En cet état au moment du
jugement, les juges constatent qu’il était certain qu’il y avait un degré de probabilité très
élevé de développer un cancer du poumon dans les 30 ou 40 ans. Il y avait donc pour eux
une FC. De la rencontre de la FD et de la FC, ils retiennent la mise en danger d’autrui. Les
individus condamnés forment un pourvoi en cass. en considérant que la probabilité de
développer un cancer dans les 30 ou 40 ans est incompatible avec le caractère immédiat et
direct du risque. La chambre criminelle rejette le pourvoi et confirme ainsi la compatibilité
de la mise ne danger avec la potentialité d’un dommage qui s’inscrit dans un dommage
éloigné. La chambre criminelle applique ici l’article 223-1 qui exige que ce soit le risque qui
doit être immédiat et non pas la mort. La chambre criminelle confirme que cette infraction
que cette infraction est une infraction formelle, c.à.d. l’infraction qui ne prend pas en
compte le résultat dans ses éléments constitutifs. C’est pourquoi on voit donc que seul le
risque doit être certain ce qui renvoi ici au LdeC mais pas le dommage. La chambre criminelle
a rappelé cette règle dans un arrêt du 4 octobre 2005 : C’était une raffinerie qui pendant
une nuit avait excédé le rejet dans l’atmosphère des particules interdites. Ici, elle a été
poursuivie pour le délit de mise en danger. Les juges avaient considéré que le délai de mise
en danger n’était pas confirmé car des expertises avait été faites par la raffinerie et cette
expertise démontrait que le taux de rejet sur une durée courte ne pouvait pas affecter la vie
des individus. Donc la mise en danger si elle punie l’exposition à un risque immédiat, elle
doit aussi se caractériser par un comportement particulier et la simple violation d’une
obligation préexistante ne suffit pas. Arrêt du 16 décembre 2015 : Il s’agissait d’un excès de
vitesse (215km/h). Ici, la personne a été poursuivie pour mise en danger et la CA a confirmé
la condamnation pour mise en danger car « il n’avait pas manifestement pris en compte les
autres usagers de la route, nombreux à cette heure de la journée ». La chambre criminelle a
cassé l’arrêt en considérant qu’en l’espèce il ne s’agissait d’une mise en danger de la vie
d’autrui donc in ne pouvait pas retenir l’article 223-1 « sans caractériser un comportement
particulier s’ajoutant à la vitesse autorisée ou l’existence de circonstances de faites
particulières ». Cette position de la chambre criminelle consiste à dire que le délit prévu à
l’article 223-1 n’est pas susceptible de s’appliquer à toutes les violations de dispositions
particulières qui sont par ailleurs sanctionnées par des contraventions. En effet, la chambre
SEMESTRE 4
La faute doit nécessairement être prouvée et la charge de la preuve pèse sur le ministère
public. Mais la loi du 10 juillet 2000 a bouleversé les caractéristiques des fautes pénales
autant par rapport aux personnes morales que dans ses rapports avec le droit civil.
● La nature de sanction car les sanctions applicables aux personnes morales sont
essentiellement des sanctions financières
● D’autre part, l’autonomie de la faute civile est prise en compte par le juge civil mais
pas exclusivement ; on peut donc aujourd’hui appliquer ce principe d’autonomie
devant d’autres juges et plus particulièrement devant le juge social
La dualité des fautes pénales et civiles abouti à un affaiblissement de la faute pénale sur
le civil et à un élargissement du domaine de compétence et des pouvoirs du juge civil au
détriment du jugé pénal.
La FC est la faute la moins grave. Elle résulte de la simple inobservation d’une prescription
légale ou réglementaire. Cela veut dire que la qualification de la contravention est
indépendante d’une quelconque faute d’imprudence ou de négligence. La contravention
peut être qualifiée pénalement dès que le comportement est matériellement constaté. Cela
vaut dire que la qualification pénale ici est indifférente à l’état d’esprit dans lequel se
trouvait l’auteur de la contravention. C’est pour cette raison qu’on appelle les
contraventions des infractions matérielles. Les contraventions sont des infractions
matérielles mais cela ne veut pas pour autant dire qu’aucune contravention ne peut exiger
une faute. Par exemple, il y a la contravention de violence volontaire n’ayant pas entrainé
d’incapacité totale de travail inférieur à 8 jours. Ici, il faudra prouver la faute mais elle sera
expressément exigée par le législateur. En revanche, le fait que la qualification pénale soit
indifférente signifie qu’on ne peut pas combattre la qualification juridique par la preuve de la
bonne foi. Cependant, le dernier al. de l’article 121-3 dispose que « Il n’y a point de
contravention en cas de force majeur. » On ne peut pas donc pas retenir la contravention en
cas de force majeur car elle doit être commise avec une volonté libre et éclairée. En
revanche, la FC est punie indépendamment du dommage car la FC protège les valeurs
techniques de notre société.
La culpabilité repose sur la participation fautive à l’infraction de la part de son auteur. C’est
le LdeC matériel que l’on établit entre le comportement et l’auteur. Une certitude,
l’imputabilité précède la culpabilité car on ne pourra considérer qu’une personne est
coupable que si elle a eu la capacité de comprendre et de vouloir l’acte. Néanmoins, il y a
une divergence en doctrine sur la place à donner à ces deux notions car certains auteurs
considèrent que les notions d’imputabilité et de culpabilité affectent les éléments
constitutifs de l’infraction. Ainsi, ces auteurs considèrent que tout ce qui touche à
l’imputabilité affecte l’élément moral et que l’absence d’imputabilité efface l’élément moral.
Alors que pour la culpabilité, celle-ci, aurait comme effet d’effacer l’élément légal. Les
auteurs parlent des faits justificatifs. Si on retient cette explication, on est dans le cadre de la
première étape qui affecte la qualification pénale sauf que cette interprétation n’est pas
conforme au CP. Les causes d’irresponsabilité qui reposent sur l’imputabilité ou la culpabilité
font disparaitre la RP mais pas l’infraction elle-même.
En partant de ces deux notions, la doctrine a formulé la notion de capacité pénale qui est la
capacité à subir et à tirer profit de la sanction pénale. En partant du CP, on constate qu’aux
côtés de la RP des personnes physiques qui est une responsabilité classique, le nouveau CP a
introduit la RP des personnes morales.
petit à petit, la diversité des activités et notamment l’importance de l’économie ont fait
prendre conscience de l’irruption des personnes morales dans la vie quotidienne. C’est
pourquoi, le nouveau CP a choisi d’introduire la RP des personnes morales ce qui est une
innovation majeure en droit positif.
L’auteur est défini à l’article 121-4 du CP. L’auteur est la personne qui « commet les faits
incriminés ou tente de commettre l’infraction. » Cette définition apparemment simple
recouvre une réalité plus complexe.
Pour déterminer le rôle de la personne, il faut examiner le LdeC entre son comportement et
l’infraction. De manière générale, on considère que l’auteur est celui qui commet
matériellement les faits incriminés avec la conscience de violer la loi pénale.
A. L’infraction involontaire
On doit distinguer entre l’auteur directe et indirecte. L’auteur directe est l’auteur qui a
commis l’acte ayant comme conséquence directe et immédiate le dommage. L’auteur
indirect est celui qui intervient en amont de la chaine de causalité ayant abouti au
dommage. Il faut reprendre la loi de 2000 et retenir exclusivement la RP de l’auteur d’une
faute qualifiée.
peut punir expressément l’auteur intellectuel. Par exemple, l’article 211-1 du CP défini le
génocide « celui qui commet ou celui qui fait commettre. » L’auteur intellectuel pour être
pénalement responsable, doit être expressément désigné par le texte légal. Le législateur a
le monopole pour punir l’auteur intellectuel car sinon l’instigateur en droit français est
considéré comme un complice. L’infraction commise par voie de presse, on retient un
système de responsabilité en cascade. La responsabilité du directement de publication et les
prestataires commerciaux, la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la press prévoit un
système spécifique. L’article 42 de la loi prévoit qu’on doit considérer comme auteur de
l’infraction le directeur de la publication. L’article 43 prévoit que la RP de l’auteur de l’article
peut être retenu mais seulement au titre de la complicité. Ce mécanisme nous montre déjà
qu’on a des hypothèses dans lesquelles l’infraction peut être commise à plusieurs.
C’est l’hypothèses dans laquelle l’infraction est réalisée par plusieurs personnes.
Historiquement, le DP archaïque connaissait une forme de responsabilité collective ainsi
pour la commission de l’infraction on retenait la RP de tous les membres du groupe. Cette
responsabilité de solidarité qui est une responsabilité collective a totalement disparue du
droit positif. La responsabilité collective serait contraire au principe de responsabilité pénale
personnelle. Néanmoins, il demeure encore en droit français des infractions collectives. Par
exemple, un vol commis par 5 personnes, ce sont des coauteurs. La coaction est une
situation dans laquelle plusieurs personnes participent simultanément à la commission
matérielle de l’infraction en possédant l’élément moral exigé par le texte. Chaque auteur
peut voir les éléments constitutifs de l’infraction commise à son égard mais en plus, la
chambre criminelle a mis l’accent sur la simultanéité de l’infraction. Dans le cadre de la
coaction, nous ne sommes pas dans le cas d’une responsabilité collective. Chacun est
personnellement responsable de sa participation à l’infraction.
personne a été heurtée par le véhicule appartenant à ses neveux. Les neveux sont
descendus et ont attaqué leur oncle. Leur RP est retenue ici.
On va constater une différence entre le droit civil et le DP. Le droit civil, aux côtés de la RP
du fait personnel admet aussi la responsabilité du fait d’autrui. Ici, une personne est tenue
de réparer le préjudice qui résulte de la faute commise par un tiers. Ce principe permet de
mesurer les réparations et on constate que la plupart des mesures sont des mesures
pécuniaires. En revanche, en DP le principe posé est le principe de la RP personnelle. Cela
veut dire que le DP exclut la responsabilité du fait d’autrui et il ne peut y avoir de dérogation
à ce principe. Il y a cependant une hypothèse analysée par certains auteurs qui est la RP du
chef d’entreprise. Cette analyse n’est pas pertinente pour plusieurs raisons :
● On ne peut admettre une dérogation a à un principe prévu par l’article 121-1
● Il est pertinent ici d’introduire dans l’analyse juridique la prise en compte des auteurs
indirectes définis par loi de 2000 qui permet aujourd’hui de régler une grande partie
des difficultés suscité par la RP des chefs d’entreprise
● On peut remarquer que l’analyse répressive retenues par les juges ne s’applique plus
exclusivement aux chefs d’entreprise car elle s’applique maintenant aux décideurs
privés mais aussi aux décideurs publics
L’hypothèse la plus fréquente est l’hypothèse type d’un accident du L qui survient sur un
chantier. Dans cette hypothèse, peut-on retenir la RP du chef d’entreprise alors que dans la
plupart des cas l’infraction a été matérielle commise par l’un de ses salariés et dans la
plupart des cas le chef d’entreprise n’est ni présent sur les lieux ni au courant des infractions
commise. Mais on peut engager sa RP car il lui incombe une obligation de responsabilité.
I. Les sources
SEMESTRE 4
Il n’y a pas de consécration générale de la RP du chef d’entreprise mais on peut trouver des
textes spéciaux. S’il n’y a pas de généralisation la jp a procédé à une extension de la RP du
chef d’entreprise.
A. Les textes
Il n’y a pas de textes généraux mais il y a des textes spéciaux et il y a une utilisation du Code
du L.
2. Le Code du travail
Ce code n’a pas mis en place un système de RP générale du dirigeant pour les fautes en
matière de sécurité, santé et hygiène. Ce code retient néanmoins la RP de l’employeur mais
il l’appuie sur une faute personnelle. Le dispositif se trouve aujourd’hui à l’article L4741-1 et
suivant du Code du travail. Cet article est issu de la réforme opérée par la loi du 21 janvier
2008. On retient ici une responsabilité du dirigeant qui s’appuie sur sa faute personnelle
mais ici le CP emploie le terme d’ « employeur ». L’article appartient à une section
s’intitulant « Les infractions commises par l’employeur ou ses représentants ». Cela veut dire
qu’on ne peut pas cumuler la RP de l’employeur ou du représentant. Le représentant
renvoie ici au délégataire de pouvoir. L’article L4741-2 va encore plus loin puisque l’article
prévoie ici une parfaite coordination du Code de L avec le CP, ainsi cet article prévoit que
lorsque l’une des infractions a commis la mort ou blessure, il faut procéder par renvoie au CP
(article 121-3). Le Code du L n’emploi plus que le vocable d’ « employeur ». Ici, l’employeur
désigne la personne morale. Peut-on transposer les solutions jptielle d’avant 2008 à
l’employeur car c’est la seule personne désignée aujourd’hui par le Code du L. On a
maintenu la jp pour 3 raisons :
● Le Code du L appui la RP de l’employeur sur une faute personnelle, or cette faute est
nécessairement commise par une personne physique
● La codification et la modification de 2008 s’est faite à droit constant ce qui veut dire
qu’on a maintenu la jp engendrée par les anciens articles
B. La jurisprudence
Pour étudier la jp, nous allons nous arrêter sur un arrêt de principe rendu par la chambre
criminelle le 28 février 1956 qui pose les principes en matière de RP du chef d’entreprise. En
l’espèce, une usine de papeterie a déversé les eaux usées dans une rivière. Ici, il y a eu une
atteinte à la faune. Des poursuites ont été engagées contre le gérant de l’usine. Les
poursuites reposant sur une incrimination spécifique. Les juges du fond relaxent le chef
d’entreprise, relaxe reposant sur :
SEMESTRE 4
● Sa RP prend appui sur son obligation de surveillance et pas sur les faits matériels qui
ont été commis. Ce qui veut dire que sa présence ou son absence au moment de
l’infraction est indifférente
Ce n’est pas la première fois que les juges répressifs retenaient la RP d’un chef d’entreprise.
La première illustration de cette RP est une décision de 1838 dans laquelle on avait
condamné le boulanger car sa femme avait vendu du pain au-dessus du prix légal du pain.
L’affirmation du principe de la RP du chef d’entreprise par la chambre criminelle a été
considérée comme importante car un parallèle a été établi entre le droit civil et le DP. Le DC
est allé de plus en plus vers une R objective qui se détache de la faute pour mieux
indemniser les dommages. La RP peut-elle connaitre la même évolution ? En tenant compte
de risque, elle allait tenir compte de la RP du fait d’autrui. L’évolution du DP n’est pas
parallèle au DC car c’est un droit encré dans la faute et dans la culpabilité. C’est pourquoi, le
DP ne retenait pas la RP du fait d’autrui étant une R objective. Donc la RP du chef
d’entreprise a été de plus en plus recentrée sur la faute commise sur le dirigeant qui est une
faute personnelle même si elle est déclenchée par le fait commis par son préposé.
Il doit y avoir une infraction commise par un préposé et ce préposé est un subordonné du
chef d’entreprise. Tous les types d’infraction sont-ils susceptibles d’engager la RP du chef
d’entreprise ? Certains membres de la doctrine considèrent que toutes les infractions
peuvent engager la RP du chef d’entreprise. Néanmoins, on peut faire deux remarques :
● Quand on regarde la jp, on s’aperçoit que le domaine privilégié de la RP du chef
d’entreprise est constitué par les infractions non-intentionnelles
● Quand on inclut dans le champ d’application les infractions intentionnelles, on
s’aperçoit que les décisions retenues à titre d’illustration, sont des décisions datant
d’avant le nouveau CP. Or, pour la plupart, ces décisions étaient constituées par des
infractions matérielles (infractions pour lesquelles ont avait pas besoin de prouver
l’existence de l’élément moral). L’exemple type d’infraction matérielle est le délit de
pollution. Or, on peut constater que depuis l’entrée en vigueur du nouveau CP, les
délits matériels n’existent plus puisque l’article 121-3 al. 3 du CP exige que l’on
prouve l’élément moral. Donc ces infractions dites matérielles se sont transformées
en infractions non-intentionnelles.
C. Le concours de RP
La RP du chef d’entreprise est un mécanisme tout à fait compatible et favorable avec le
cumul de RP. Tout d’abord, on cumul, la RP du chef d’entreprise avec la RP du subordonné
auteur matériel de l’infraction. Mais on peut aussi ajouter un cumul des RP des auteurs
successifs (chaque personne ayant commis une faute personnelle engage sa RP sans que ces
différentes R exonèrent le chef d’entreprise de sa propre R). Cependant, l’étude de la jp
démontre que dans une hypothèse on favorise l’engagement exclusif de la RP du chef
d’entreprise lorsqu’il y a infraction sur la législation relative et la sécurité et à l’hygiène au L.
La jp a aussi précisé la nature de la RP du dirigeant.
D. La nature de la RP du dirigeant
La loi ne précise la nature de la RP du dirigeant. La jp ne le fait pas non plus de manière
directe. Il faut donc essayer de trouver des indications qui permettront d’en déterminer la
nature de manière indirecte. Pour cela, on se rapport ici au Code du travail et plus
particulièrement à l’article L4121-1 du Code du L. Cet article fait obligation à l’employeur de
« prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé ». Faut-il de
SEMESTRE 4
cet article en déduire un régime spécifique en DP ? Ce n’est pas tant l’existence de cette RP
qui est exceptionnelle mais le régime juridique qui est réservée par la jp. La jp considère que
dans le cadre des infractions commises par les subordonnés, la faute du dirigeant est
présumée. La fonction de la présomption est de renverser la charge de la preuve, cette
présomption opère un renversement de la charge de la preuve et c’est donc au dirigeant de
prouver qu’il n’a pas commis de faute et plus au Ministère public. Beaucoup d’auteurs
constatent que la faute qui pèse sur le chef d’entreprise est une présomption irréfragable.
Arrêt du 20 septembre 1980 : Il s’agissait d’un accident de L provoqué par un employé qui
avait plus de 20 ans de pratique professionnelle et qui avait désobéi à son employeur. On a
retenu la RP du chef d’entreprise. Les chefs d’entreprise doivent donc veiller
personnellement sur chaque employé dans l’accomplissement de sa tâche pour échapper à
sa RP. Cependant, les présomptions irréfragables ne sont pas autorisées en droit pénal en
vertu d’une jp émanant du CC, de la CEDH, les présomptions en droit pénal doivent céder
devant la preuve contraire.
1. Le domaine de la délégation
Ce domaine a beaucoup évolué car dans un premier temps, la chambre criminelle énumérait
les pouvoirs qui pouvaient être délégués. Un revirement a été opéré par la chambre
criminelle dans 5 arrêts en date du 11 mars 1993 : La chambre criminelle considère « sauf si
la loi en dispose autrement, le chef d’entreprise peut s’exonérer de sa RP s’il rapporte la
preuve qu’il a délégué ses pouvoirs à une personne pourvu de la compétence, de l’autorité et
des moyens nécessaires. » La chambre criminelle inverse les raisonnements car tous les
pouvoirs peuvent être délégués par le chef d’entreprise, sauf si la loi en dispose autrement.
On a pu voir apparaitre une nuance puisque dans un arrêt du 15 mai 2007, les juges ont
considéré qu’il y avait des pouvoirs réservés au chef d’entreprise et les pouvoirs visés par cet
arrêt sont notamment tous les pouvoirs en lien avec le fonctionnement des institutions
représentatives du personnel qui est un pouvoir propre de direction qui ne peut faire l’objet
de délégation de pouvoir.
3. La pluralité de délégation
La pluralité de délégation est-elle valable ? Deux types de pluralités de délégation peuvent
être notées :
● La pluralité de délégation verticale qui est exercée à travers la subdélégation ce qui
veut dire que le chef d’entreprise délègue ses pouvoirs à son directeur. Son directeur
décide à son tour de déléguer ses pouvoirs à son chef de service. Il n’est pas
nécessaire que le chef d’entreprise qui est le primo délégant autorise la
subdélégation.
La délégation ne peut pas porter sur la totalité des pouvoirs du chef d’entreprise. Par
exemple, le chef d’entreprise ne peut pas décider de déléguer à ses directeurs ses pouvoirs.
La délégation de pouvoir doit être précise et doit donc porter sur un pouvoir qui est
précisément désigné. Il y a par exemple, dans certaines entreprises des chartes générales de
délégations de pouvoir mais elles ne sont pas valables. La délégation de pouvoir doit être
dotée d’une part d’un objet précis, et d’autre part, d’un sujet précis.
La délégation de pouvoir doit être antérieur à la commission de l’infraction. Elle doit aussi
être durable et stable pour permettre au délégataire d’acquérir une compétence.
3. Quant au délégataire
Les conditions qui doivent être remplies par les délégataires sont systématiquement
rappelées par tous les arrêts. Pour que la délégation de pouvoirs soit valable, le délégataire
doit être pourvu de la compétence, de l’autorité et des moyens nécessaires pour remplir la
mission qui lui ont été confié.
SEMESTRE 4
i. La compétence
La compétence vise l’état des connaissances techniques et juridiques du délégataire. Il s’agit
de prouver que les connaissances avaient un rapport avec l’objet de la délégation. Il devait
avoir une compréhension des obligations légales et réglementaires qui pèsent sur lui. On
vérifie sa formation professionnelle mais aussi sa formation continue.
ii. L’autorité
La condition de l’autorité se dédouble :
● D’une part, la personne doit disposer d’un pouvoir de commande et disciplinaire.
Ces pouvoirs se vérifient à l’égard des salariés placés sous l’autorité du chef
d’entreprise. Il doit pouvoir donner des ordres et adopter des sanctions disciplinaires
à leur égard.
La complicité illustre une certaine hiérarchie entre les participants à l’infraction parce que le
complice est un participant accessoire par rapport à l’auteur de l’infraction principale. Mais
le droit français a retenu un système d’unité entre l’infraction principale et la complicité. La
complicité dépend de l’infraction principale. La complicité n’est pas une infraction
autonome. Cette idée commande la définition de la complicité ainsi que son régime
juridique.
Selon l’article 121-7 du CP, et l’article R610-2 du CP, ces deux conditions exigent l’existence
d’une infractions principale punissable et la commission de certains actes de complicité.
1. La qualification principale
Si le fait principal n’est pas ou n’est plus punissable, la complicité ne peut pas être punie non
plus. Par exemple, la prescription de l’infraction principale. La prescription éteint l’action
publique ce qui veut dire que la complicité ne peut plus être poursuivie. Tout ce qui permet
au fait principal de redevenir normal, se répercute sur la complicité. Mais cela veut aussi dire
que l’acte de complicité endosse la criminalité de l’infraction principale même si le complice
ne pouvait commettre l’infraction. Arrêt du 19 mars 2008 : Dans le cadre d’une infraction
d’habitude, si le complice participe à un seul acte peut-on le punir ? La chambre criminelle
a donné une réponse positive. Une personne exerçait illégalement la profession de banquier,
l’exercice illégal de profession est une infraction d’habitude. Les juges du fond affirment que
SEMESTRE 4
« Le complice empreinte sa criminalité au fait principal initial ». La chambre criminelle a dit
que la répétition n’est pas exigée pour la complicité mais seulement pour l’infraction
principale.
2. La complicité de tentative
Lorsqu’on parle d’infraction principale punissable on entend les infractions consommées et
celles tentées. On peut être complice d’une tentative. Arrêt de la chambre criminelle du 12
décembre 2007 : La fille poursuivie. A été poursuivie pour tentative de destruction
volontaire, il y avait un commencement d’exécution. Mais le projet n’avait pas abouti en
raison de circonstances indépendantes de sa volonté. La complicité de tentative est
punissable. En revanche, la tentative de complicité n’est pas punissable. L’hypothèse de la
tentative de complicité est l’hypothèse où l’infraction principale n’est jamais entrée en
phase de commencement d’exécution. C’est pourquoi, les juges considèrent que le complice
a tenté de se rendre complice d’une infraction qui n’a jamais existé. Cependant, le
législateur peut considérer que dans certaines hypothèses l’instigateur est dangereux,
tellement dangereux qu’il faut réprimer ses actes de manière autonome.
● Hyp 1 : Absence de répression de l’auteur principal est justifiée par l’absence de
l’infraction. Ici, on doit considérer que la complicité n’est pas punissable. Application
de cette règle dans un arrêt du 27 juin 1967.
● Hyp 2 : Une infraction principale a été commise mais il est impossible de condamner
l’auteur principal. Arrêt du 31 janvier 1996 : La chambre criminelle accepte que
l’instigateur qui est complice soit condamné pour l’infraction commise.
L’arrêt du 8 janvier 2003 semble avoir brouillé la frontière entre ces deux hypothèses. Ici, on
a une implication et des poursuites sont engagées à l’encontre de l’auteur du trafic et de
l’organisateur du trafic qui voit sa RP engagée en vertu de la complicité/ les juges du fond
considèrent que l’auteur principal doit être relaxé pour défaut d’intention coupable mais
l’organisateur sera condamné pour complicité. Dans cet arrêt la chambre criminelle a porté
atteinte à la règle des articles 121-6 et 121-7 du C en violant la légalité pénale.
1. La provocation
La provocation est définie à l’al. 2. La provocation intervient par un des actes figurant à la
liste limitative contenu dans l’article. La P doit être circonstanciée. La P doit nécessairement
être suivie d’effets, donc elle doit déterminer le comportement de l’auteur principal. Elle
doit être suivie soit de l’infraction consommée, soit au moins d’une tentative. En revanche,
s’il n’y a pas de passage à l’acte, on ne peut pas la punir. C’est pourquoi, le législateur pour
parer à cette difficulté, a prévu dans certaines hypothèses de punir la provocation alors
même qu’elle ne serait pas suivie d’effets : c’est l’incrimination autonome de la
provocation. Sure la liste on a plusieurs comportements qui sont visés, ils ne posent pas
toutes les mêmes difficultés d’appréciation. On a tout d’abord le don et la promesse (remise
d’argent), ensuite, il y a la menace qui vise la personne elle-même, il y a ensuite l’abus
d’autorité ou de pouvoir (arrêt de la chambre criminelle du 15 mai 1987 : Un responsable
syndical a organisé certaines actions et a incité les salariés grévistes à commettre des
violences à l’encontre des salariés non-grévistes).
SEMESTRE 4
L’ordre a été interprété largement par le JP pour retenir un grand nombre de participants
dans le cadre de la R pénale. On voit un élargissement dans l’interprétation de l’ordre en
deux étapes :
● Arrêt du 6 juin 2000 : Le conducteur a été poursuivi pour délit de risque causé à
autrui. Le maire a été poursuivi au titre de la complicité par instigation car on lui a
reproché la provocation par ordre. Les juges du fond ont retenu la RP du maire ce qui
a été approuvé par la CC. Le lien de subordination hiérarchique entre l’instigateur et
l’auteur principal permet d’expliquer cette solution jptielle. Mais la chambre
criminelle a choisi d’aller plus loin et de retenir l’ordre alors même qu’il n’y a pas ce
lien de subordination hiérarchique.
L’ordre aujourd’hui se défini comme l’injonction de commettre un acte précis adressé à une
personne déterminée.
2. Les instructions
La fourniture d’instruction est sanctionnée en elle-même ce qui veut dire qu’elle ne doit pas
recevoir une forme particulière comme la provocation. Elle n’est pas définie dans le texte,
pourtant la doctrine propose une définition : les instructions sont constituées par des
directives claires et précises. On doit retenir ici des directives et les simples conseils ne
suffisent pas. La chambre criminelle dans un arrêt du 31 janvier 1974 a rappelé que les
instructions consistent à donner des renseignements ou des directives de nature à faciliter la
commission de l’infraction qu’elle qu’en soit le mode d’exécution.
La fourniture de moyen est punie en elle-même, peu importe que les moyens n’aient pas été
utilisés ou qu’ils aient été inefficaces.
● Antérieurs ou concomitants
● Conscients
commettre les infractions. Pour la collaboration, il faut donc vérifier en quelque sorte
l’élément moral de la complicité qui est la volonté du complice. Il faut faire attention car le
complice ne doit pas partager l’élément moral de l’infraction principal. L’élément moral de la
complicité ne se confond pas avec l’élément moral de l’infraction principale. La difficulté
majeure ici est celle de la preu :ve. C’est pourquoi, la chambre criminelle a opéré un
assouplissement de la preuve lorsque l’acte de complicité émane d’un professionnel. Elle
considère que la connaissance de l’infraction principale ne pouvait leur échapper et leur
participation est nécessairement consciente. Arrêt du 31 janvier 2007 : Un expert-
comptable certifie des comptes sincères qui ne l’étaient pas. Les juges ont donc retenu sa
complicité. Dans certaines hypothèses, l’infraction projetée dans l’esprits du complice ne
coïncide pas avec l’infraction effectivement réalisée. Dans l’hypothèse d’une discordance,
peut-on retenir la RP du complice ? La solution de principe est une solution donnée dans un
arrêt de principe du 31 décembre 1947 : « Le complice devait prévoir toutes les
qualifications dont le fait était susceptible, toutes les circonstances dont il pouvait être
accompagné. » Cela veut dire que toutes les complications doivent être prévisibles pour le
complice et en endosse la RP. Néanmoins, il faut toujours s’assurer de l’existence de
l’intention du complice. Il faut tout de même distinguer deux hypothèses :
● Discordance totale
● Discordance partielle
1. Discordance totale
L’hypothèse de la DT est celle où il n’y a aucun rapport entre l’infraction à laquelle le
complice veut participer et l’infraction qui a été effectivement réalisée. Du point de vue
juridique, l’infraction consommée n’a pas de rapport avec l’infraction à laquelle le complice
voulait se joindre. L’infraction à laquelle il veut participer n’est même pas entrée en voie de
commencement d’exécution. Dans cette hyp. on considère que la complicité ne peut être
retenue. Arrêt du 10 mars 1977 : Une personne confie une arme à un tiers pour aller le
lendemain faire pression à l’égard d’un débiteur. L’homme de main, se dispute avec le
gardien de l’immeuble, sort l’arme de sa poche et le tue. Celui qui a fournis l’arme peut-il
voir sa RP engagée au titre de la complicité ? La chambre criminelle considère que dans
cette hyp. il est impossible de retenir la RP du complice parce que l’infraction projetée par lui
n’est pas entrée en phase de commencement d’exécution. Une complicité, ici, en l’absence
d’un fait principale punissable, on ne peut pas retenir la RP complice : c’est la tentative de
complicité.
2. Discordance partielle
La DP porte sur les moyens d’exécution de l’infraction. L’infraction n’est pas consommée de
la manière prévue par le complice. Néanmoins, on peut retrouver ici un schéma commun.
Arrêt du 31 janvier 1974 : Deux codétenus partageaient la même cellule. Un des codétenus
est tombé amoureux de la sœur de l’autre codétenu. Lorsqu’il a été libéré la relation a
continué. Mais la sœur était mariée. Le frère et l’amant ont décidé de supprimer le mari et
ont prévu de mettre en scène une agression de nuit. Entre temps, le frère est parti et le mari
a pris connaissance de la relation extra conjugale de sa femme. L’amant s’est donc introduit
dans la maison et a tué le mari. Il a été tué par des moyens différents. On condamne
l’auteur de l’infraction principale mais des poursuites sont aussi engagées à l’encontre du
complice au titre de l’instigation et des instructions qu’il avait donné pour commettre l’acte.
SEMESTRE 4
Les juges ont retenu la complicité du frère et la chambre criminelle a approuvé cet arrêt car
l’infraction commise correspond à l’infraction projetée par le complice. La discordance se
basait sur les moyens d’exécution. Il y a donc une discordance partielle qui portent sur les
moyens d’exécution de l’infraction ce qui ne permet pas de s’exonérer de sa RP.
1. La complicité indirecte
Ce sont des actes de complicité commis par des personnes qui ont un rapport lointain avec
l’auteur de l’infraction principale. L’article 121-7 n’exige pas un rapport direct de complicité.
La chambre criminelle a confirmé cette solution dans un arrêt du 15 décembre 2004 : Il
s’agissait de l’employé d’une société d’assurance qui montait de faux dossiers de crédit. Le
juges le condamne pour complicité d’escroquerie. Les juges affirment plusieurs règles :
● La répression de la CI est générale et s’applique donc à toutes les infractions
● Les juges visent l’article 121-7 ce qui veut dire que la CI peut être punie dans le cadre
de l’instigation que dans celui de la collaboration
● La chambre criminelle semble mettre l’accent sur deux nouvelles conditions :
d’intervenir, ce qu’il n’avait pas fait et on a donc retenu la RP pour complicité de la faute
délibérée.
● Considérer que la personne qui film l’agression entre dans le cadre de la complicité
sauf que ce comportement ne remplit pas les formes de la complicité
C’est pourquoi la loi du 5 mars 2007 a introduit l’article 222-33-3 dans le CP. Cet article
introduit une présomption légale de complicité. Ainsi, cet article considère qu’on peut
retenir comme étant complice de l’infraction principale commise le fait qu’une personne
enregistre sciemment par quelque moyen que ce soit sur tout support, des images relatives
à la commission de certaines infractions. Dans cette hypothèse, celui qui film est considéré
comme complice car cela veut dire qu’il encore les mêmes peines que celles prévues pour
l’infraction principales. Deux possibilités sont laissées à la personne pour s’exonérer de sa
RP :
● Lorsque l’enregistrement résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour
résultat d’informer le public (profession de journalisme
La complicité est un système complexe car il repose sur le lien intrinsèque entre l’infraction
principale et l’acte de complicité. Le législateur a choisi de maintenir ce lien entre l’infraction
principale et la complicité dans le cadre du nouveau CP. La complicité reste encore
aujourd’hui une modalité de participation accessoire à l’infraction.
Le principe fondamental est l’article 121-1. Ce principe nourrit l’idée selon laquelle le
groupement en tant que tel ne peut pas engager sa RP. Les juristes du 19 ème siècle ont
systématiquement rejeté la RP des personnes morales en retenant des arguments
défavorables :
SEMESTRE 4
Arrêt du 8 mars 1983 : « L’amende est une peine et cette peine est personnelle. » Elle ne peut
être prononcée contre un être moral, lequel ne peut encourir qu’une RC.
La théorie de la réalité a été consacrée par les chambres réunies de la CC car on considère
qu’une personne morale a une volonté et un patrimoine propre et qu’elle est dotée de
moyens d’expression indépendants. Ensuite, chaque argument défavorable a été démontés
par la doctrine. Concernant l’argument de l’objet social licite, la doctrine a démontré que
l’objet social peut être dévoyé de sa définition initiale et dans cette hypothèse participe à la
commission de l’infraction. Ensuite la RPPM ne viole pas le principe de la RP personnelle car
une peine provoque toujours des effets sur son entourage. Concernant l’inadéquation des
peines, on introduire des nouvelles peines adaptées aux personnes morales.
La PM pouvait être partie civile mais ne peut être visée par l’action pénale ce qui conduit à
une inégalité. Existe une pratique constituait une violation de la RP s’est beaucoup
développée. Comme on n’avait pas la RP des personnes morales, on engageait la RP des
dirigeants. Le professeur Gaston Jèze a dit qu’il n’a « jamais déjeuné avec une personne
morale ». Ici, on assistait sur la réalité économie qui met les personnes morales au centre de
leur activité. Le nouveau CP a décidé d’introduire le principe de RP de la personne morale. Le
garde des Sceaux indiquait que « Les personnes morales qui agissent dans les mêmes
domaines que les personnes physiques doivent subir les mêmes contraintes juridiques
qu’elles. »
SEMESTRE 4
Depuis le nouveau CP, certains auteurs rappellent que le nouveau CP n’a pas été soumis au
contrôle de constitutionnalité et certains auteurs soutenaient l’inconstitutionnalité du
dispositif de la RP des personnes morales. Le CC a indirectement admis la constitutionnalité
du mécanisme dans une décision du 5 mai 1998. Il valide donc certaines peines pouvant être
appliquée au PM.
La RP des PM est définie à l’article 121-2 du CP. Le nouveau CP a d’emblée installé une R
quant aux personnes morales concernées mais spéciale quant aux infractions visées.
Aujourd’hui, la RP des PM est devenue générale d point des personnes comme du point de
vue des infractions.
● Exception : L’article 121-2 al.2 prévoie un mécanisme exceptionnel pour les CT.
Concernant les activités scolaires, elles ne peuvent faire l’objet de délégation. Pour les
activités périscolaires, on se demande si elles pouvaient être déléguées ? La chambre
criminelle a donné une réponse de principe dans son arrêt du 12 décembre 2000 : La
chambre criminelle a cassé l’arrêt en énonçant que « l’exécution même u service périscolaire
qui participe du service de l’enseignement public n’est pas par nature susceptible de faire
l’objet de délégation de service publics. » Ici, on ne peut pas engager la RP de la CT. La
SEMESTRE 4
chambre criminelle indique que « l’exécution ne peut être déléguée » car il faut distinguer
entre l’organisation de l’activité et l’exécution de l’activité. Dans certaines hypothèses, il est
possible de déléguer l’exécution mais on garde le pouvoir de l’organisation de l’activité. Dans
ce cas-là, si la faute est commise dans l’organisation étant insusceptible de délégation, on ne
peut pas retenir la RP. Arrêt du 6 avril 2004 : On a poursuivi le département pour HI. Mais si
le département peut déléguer l’exécution du transport scolaire, il ne peut pas déléguer
l’organisation du transport scolaire.
● La fusion-acquisition : L’infraction est commise par une sté absorbée par une autre
société. Peut-on retenir la RP de la sté absorbante pour cette infraction ?
⮚ Hypothèses dans laquelle l’infraction a été définitivement jugée à l’égard de
la sté absorbée.
Le champ d’application de la RP des personnes morales était déterminé par les personnes
visées et par rapport aux infraction ns visées. Si le champ d’application du point de vue des
personnes visée est resté stable cela n’est pas le cas du l’autre. La RP des personnes morales
veut dire qu’elle ne pouvait être engagé que dans l’hypothèse dans laquelle le législateur
l’avait prévu. Cela signifie que le législateur a fait le choix de choisir infraction par infraction,
incrimination par incrimination dans quelles hypothèses on pouvait engager la RP des
personnes morales. Les juges dans un arrêt du 18 avril 2000 ont affirmé que lorsque le texte
SEMESTRE 4
d’incrimination vise comme auteur « toute personne » cela ne serait entrainer la RPPM car
pour elles il faut une disposition expresse. Mais le législateur a fait un effort pour prévoir
cette R dans un grand nombre de cas. Néanmoins, ce système présentait 3 défauts majeurs :
● Manque de clarté et de cohérence du système car dans certaines hypothèses le
législateur avait prévu la RPPM alors qu’il l’avait oublié dans d’autre cas. Le
législateur avait envisagé la RPPM pour l’infraction de viol en revanche, lorsqu’on a
fait le bilan des 5 d’application de la nouvelle loi sur la RPPM on s’est aperçu que le
domaine privilégié est le droit pénal du L.
● Dans un certain nombre de cas, pour refuser l’impunité, le juge appliquait le texte
prévu pour une situation à une situation voisine qui n’entrait pas dans les prévisions
légales normalement : le juge faisait de l’interprétation par analogie qui est interdite
en DP sauf lorsqu’elle favorable à la personne poursuivie.
La loi du 9 mars 2004 relative à la criminalité organisée a supprimé à l’article 121-2 a
supprimé le principe de spécialité ce qui veut dire que depuis l’entrée en vigueur de la loi (31
décembre 2005), la RPPM est devenu générale elle est donc engager pour toutes les
infractions. Donc, de ce point de vue, il y a une égalité entre les personnes physiques et les
personnes morales.
● Le travail du juge se trouve aussi facilité car il n’aura plus besoin d’utiliser des
artifices de qualification juridique
On peut considérer que cette évolution est positive pour le DP.
A. Un organe
Le terme « organe » renvoie à l’idée d’organe de droit de la personne morale. Ces organes
sont constitués par une ou plusieurs personnes physiques auxquels la loi et les statuts
donnent une fonction particulière au sein de l’organisation de la PM. Les organes sont
chargés de l’administration, de la direction et de la surveillance. Le terme « organe » désigne
en premier lieu aux mandataires légaux. Un organe collégial peut-elle engager la RPPM ?
Oui. Doit-on identifier les personnes physiques ayant composée l’organe collégial pour
engager la RPPM ? Cela n’est pas nécessaire car il suffit d’identifier l’infraction commise par
l’organe. En revanche, dans certaines hypothèses, on peut identifier les personnes physiques
et engager leur R en tant que personnes physiques et on est donc dans la recherche d’une
addition d’une R individuelle des personnes physiques. Le dirigeant de fait est-il considéré
comme un organe en DP ? Non car il est considéré en DP comme un représentant.
B. Un représentant
La notion de « représentant » est plus large que la notion d’organe car elle englobe celle
d’organe. Un organe est le représentant légal de la société. Mais si l’article 121-2 emploi les
deux termes, c’est pour donner de contenues différents aux deux notions. Cette notion est
plus large car elle comprend les actes commis par des personnes qui agissent avec le pouvoir
d’engager la société. L’hypothèses de la délégation de pouvoir a un autre effet car le
délégataire parce qu’il exerce le pouvoir du chef d’entreprise devient un représentant et
l’infraction commise par lui a donc le pouvoir d’engager la RPPM. De la même manière, on
raisonne pour toutes les subdélégations. Le simple salarié n’a pas le pouvoir d’engager la
RPPM. On s’est demandé si dans cette hypothèse il fallait se contenter d’une délégation de
pouvoir formelle. En d’autres termes, lorsqu’un salarié agit avec le pouvoir d’engager la
société, engage-t-il la RP ? La chambre criminelle de la CC a accepté d’ouvrir le domaine de
la RPPM et a permis à des personnes qui ne bénéficient pas de délégation de pouvoir mais
dont les fonctions participent des pouvoir de direction de la société d’engager la RPPM. Pour
savoir si ces personnes alors qu’elles n’ont pas de délégation de pouvoir ont la capacité de
déclencher le mécanisme de l’article 121-2, la chambre criminelle utilise les 3 critères de la
délégation de pouvoir et s’intéresse donc ici à la compétence, à l’autorité et aux moyens
dont dispose le salarié au soin de la société. Depuis un arrêt du 23 juin 2009, la chambre
criminelle fonde cette qualité de représentant sur 3 critères :
● L’individu dispose du pouvoir de représentation de la société vis-vis- des tiers
dans cette hypothèse est considéré comme un contrepoids à la dépénalisation qui a été
accordée aux PP. C’est donc une forme de compensation qui est autorisée et justifiée.
Le choix entre ces deux options est essentiel car les mécanismes auxquels on aboutit ne sont
pas absolument pas les mêmes.
criminelle autorise les juges du fond à a cratérisé les éléments constitutifs des
infractions directement à l’égard de la société et donc de la PM.
Ce mécanisme est contraire à l’article 121-2. Ici, l’infraction est imputée directement à la PM
ce qui veut dire qu’on ne se place dans le cadre de l’article 121-2 mais dans celui de l’article
121-1. La société est donc responsable ici de son propre fait. Par l’utilisation de cette
présomption, la chambre criminelle efface du CP l’article 121-2. Cette interprétation contra
legem est soulevé dans une QPC qui a fait l’objet d’un arrêt du 11 juin 2010 : Dans cet arrêt,
la ch. Criminelle refuse de renvoyer au CC la QPC car elle constate que la QPC critique
l’interprétation jptielle qui est faite de l’article 121-2 et pas l’article lui-même. En même
temps, les QPC de ce type démontrent que l’interprétation faite par la chambre criminelle
est contraire à la loi.
On ne peut pas utiliser une présomption de fond. En revanche, le juge pourra toujours
utiliser des présomptions probatoires (présomption utilisée par le juge). Depuis l’arrêt de
2011, chaque arrêt fait l’objet de multiples commentaires. Il y a un arrêt intéressant qui est
celui du 31 octobre 2017 : On est dans le cadre d’un accident de L. Un agent de maintenance
d’une sté pétrolière a été mortellement blessé par l’explosion d’une pompe. En première
instance, la sté pétrolière est condamnée du chef d’HI mais ma CA infirme le jugement et
relaxe la sté en considérant que les conditions de la RP ne sont pas remplies car même s’il y
a « un défaut d’entretien ancien et inhabituel », cette faute n’est pas le fait d’un organe ou
d’un représentant de la sté. La CC casse l’arrêt de relaxe et dispense une véritable leçon de
droit car elle fait peser un certain d’obligation sur les juges. Tout d’abord, le juge ne peut pas
imputer directement l’infraction à la personne morale, il doit nécessairement passer par
l’intermédiaire d’une PP. cela nous conduit à l’exigence d’identification de la PP pour vérifier
qu’elle avait bien la qualité d’organe ou de représentant pour pouvoir engager la RPPM. Si la
procédure ne fait pas apparaitre la PM, le juge ne peut pas se contenter de l’indétermination
pour prononcer la relaxe. La ch. criminelle de la CC fait obligation aux juges d’ordonner un
supplément d’information. Le juge a donc une obligation de moyen qui pèse sur lui. On voit
à travers cet arrêt que la ch. criminelle reste attachée au mécanises d’imputation indirecte
imposé par l’article 121-2.
Selon l’article 111-1 du CP, les infractions sont classées en crime, délit et contravention
selon leur gravité. Les peines de référence sont inapplicables aux personnes morales car
elles visent exclusivement les PP. mais on est donc appliqué la classification tripartite. On
procède donc par référence en tenant compte des peines encourues par les PP pour les
mêmes infractions. Le système repose ici sur un parallélisme entre les PP et les PM.
Néanmoins, il existe des hypothèses dans lesquelles il est possible d’exonérer la personne de
la RP.
Le législateur a prévu des hypothèses dans lesquelles la RP de la personne peut être soit
réduite soit totalement effacée. Traditionnellement on distinguait deux catégories :
● Les causes subjectives d’irresponsabilité (non-imputabilité) : Ce sont des causes
dans lesquelles la volonté de la personne ne s’exprime pas
Normalement cette appellation a été remise en cause par le CP car dans cette terminologie,
les auteurs considèrent que les causes de non imputabilité efface l’EM de l’infraction alors
que les faits justification effacent l’élément légal de l’infraction. A partir de l’article 122-1 du
CP tous les articles commencent par « n’est pas pénalement responsable... » Cela veut dire
que l’infraction est maintenue, simplement on exonère la personne de RP et pour cela soit
elle a agi sans la capacité de comprendre et de vouloir et donc une utilise les causes
subjectives d’irresponsabilité, soit la personne a agi avec la volonté simplement on a dans les
circonstances de l’acte quelque chose qui a justifié sa participation à l’infraction et donc sa
participation n’est plus fautive, on déclenche donc ici les causes objectives le RP. Ces
distinctions n’apparaissent dans la loi car le CP traite toutes les causes d’irresponsabilité.
L’emploie du qualification « subjectif » renvoyer au fait que les causes sont directement liées
à la personnalité de l’individu. Du point de vue du régime juridique, cela veut dire qu’elles
sont propres à leur auteur. Si l’auteur subi une cause subjective de R et qu’il y a deux
complices, les complices n’en bénéficient pas. Dans le CP il y a 4 cause de CSI : les deux
premières sont alternatives et reposent sur le discernement :
● Le trouble mental
● La minorité
On a deux autres causes qui reposent alternativement sur une des composantes de
l’imputabilité :
● La contrainte qui repose sur la capacité de vouloir
Ce trouble est défini à l’article 122-1 du CP qui distingue deux situations dans les deux al.de
l’article.
Ce trouble repose sur l’abolition du discernent ou de la volonté qui déclenchent des effets
radicaux en FDP puisqu’on aboutit à une exonération de RP.
Ces éléments sont définis à l’article 122-1 al.1er. Il s’agit ici d’un trouble mental ayant abolit
le discernement peu importe sa nature qui soit concomitant aux faits. Cet article pose donc 3
conditions :
C. Concomitance à l’action
Le trouble mental doit exister au moment de la commission de l’infraction. Cette règle est
logique car pour produire des effets sur la RP, le trouble mental doit être en relation avec
l’infraction
Le trouble mental total entraine une exonération de la RP pour toutes les infractions. Les
infractions les plus graves ou les moins graves quel que soit la catégorie tripartite. Si cet effet
d’exonération est stable, sa prise en compte a été remanié par la loi du 25 février 2008.
A. L’exonération de RP
Avant la loi du 25 février 2008, le TMT entrainait des effets radicaux car il entrainait une
décision de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement. La décision judiciaire équivalait ici à une
absence de l’infraction. Le JJ ne pouvait donc prononcer aucune mesure puisqu’il n’y avait
pas de commission de l’infraction, tout au plus, il pouvait y avoir une information du préfet
et celui-ci assisté de la Commission des internements d’office pouvait prononcer
l’internement de la personne mais le JJ ne pouvait prononcer aucune mesure. On ne pouvait
pas confondre les fonctions de juge et de médecin. La loi du 25 février 2008 considère qu’il
faut changer la philosophie su système. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi, on n’efface
plus l’infraction. La juridiction saisie rend une décision d’irresponsabilité pénale pour cause
de trouble mental. Ici, on est dans le cadre d’une exonération de RP qui est justifié par le
trouble mental. Donc la personne est pénalement irresponsable mais l’infraction a été
commise et est judiciairement constatée. Cela apporte deux modifications :
● Le JP peut donc accorder des D et I à la victime
1. Leur contenu
La plupart des MdeS sont en réalité des mesures qui peuvent être prononcés dans le cadre
du sursis avec mise à l’épreuve. La liste la plus longue figure à l’article 706-136 qui énonce
l’interdiction d’entrer en contact avec la victime, interdiction d’exercer certaines activités,
SEMESTRE 4
etc...l’article 706-135 permet au juge de prononcer une hospitalisation d’office. Donc lorsque
le juge déclare la personne irresponsable pour cause de trouble mental, il peut aujourd’hui
prendre les mesures adéquates. Mais pour cela, il est soumis à 3 conditions :
● La décision de placement est nécessairement une décision collégiale
Lorsque le placement en établissement de soin est prononcé par le JJ, il doit en aviser le
préfet qui est assisté de la Commission des hospitalisation psy et c’est le préfet qui applique
les mesures d’exécutions. La loi du 5 juillet 2011 impose que ces mesures d’hospitalisation
sous contrainte soient contrôlées automatiquement et périodiquement par le juge des
libertés et détentions (JLD) il y a donc ici une intervention obligatoire de l’autorité judicaire.
La réforme du 25 février 2008 a été diversement appréciée en doctrine. D’autres auteurs ont
souligné l’avancée importante d cette loi car il est plus protecteur pour la liberté individuelle
que l’hospitalisation soit prononcée et contrôlée par l’autorité judicaire. L’article 706-139
prévoit qu’en cas de violation des mesures de sûreté, la personne s’expose à un délit
punissable de deux ans d’emprisonnement. Les juges ont répondu à cette critique, on
examine la situation de la personne au jour de la commission de l’infraction.
La CEDH dans un arrêt du 3 septembre 2015, arrêt Berland contre France a considéré que
les mesures prévues par loi du 25 février 2008 ne constituent pas une peine mais bien des
MdeS donc elles ne sont pas soumises au principe de non-rétroactivité. La CEDH a validé ici
l’application immédiate des MdeS la décision d’irresponsabilité pénale prononçant une
MdeS est inscrite au casier judicaire. En revanche, s’il y déclaration d’irresponsabilité sans
mesure de sûreté, la décision n’est pas inscrite au casier judicaire car le cc a considéré qu’il
s’agissait d’une atteinte excessive à la vie privée et la loi du 10 mars 2010 a introduit cette
disposition dans le CP. Lorsque le TM est total ces effets sont radiaux car la RP disparait.
Ce trouble est défini à l’article 122-1 al.2. Dans l’ancien CP, on ignorait cette situation de
TMP et surtout il y a eu une modification de la prise en compte des effets du TMP par la loi
du 15 août 2014.
Il y avait un parallélisme entre le trouble mentale et le trouble mental partiel. Le TMP est un
diminutif du TMT.
A. La nature du trouble
Il s’agit d’une maladie qui produit des effets soit sur la compréhension soit sur sa volonté. On
écarte ici toutes les hypothèses de folies morales, le DP n’en tient pas compte. Cette
hypothèse est une hypothèse dans laquelle la personne discerne le bien du mal mais choisi
de commettre le crime et de faire du mal. On a une hypothèse autre qui n’a jamais reçu
d’application qui est celle du somnambulisme. Puisque cette personne n’a pas conscience
des actes commis, sa RP ne peut pas être engagée. Les infractions commises sous l’emprise
d’un trouble qui serait dû à une intoxication volontaire. Cette forme d’intoxication anéantie
parfois toute volonté. Peut-on retenir une atténuation de la RP ? Deux thèses s’affrontent :
● Comme la volonté n’est pas parfaite, cet état produirait des conséquences sur la RP
et cela permettrait d’amoindrir la RP de la personne
● Cet état n’étant pas subi par la personne résulte d’une faute antérieure qui est la
consommation de substance et puisqu’il y a une faute antérieure on ne peut pas en
tenir compte pour amoindrir la RP
SEMESTRE 4
La jp ne tient pas compte de ces états d’intoxication volontaire pour amoindrir la RP des
personnes. Cette même analyse est adoptée par le législateur qui ne considère pas que
l’état d’ivresse puisse être considéré comme une cause permettant d’amoindrir la RP de
la personne. Ainsi, par exemple les articles 221-6-1 prévoient un nombre de
circonstances aggravantes en cas d’HI prévu en cas de conduite d’un VTM, cet article
retient les hypothèses d’ivresses. Le choix est ici de tenir compte du TMP uniquement
lorsque l’état est subi. En revanche, lorsque l’état est choisi, il y a en quelque sorte une
faute antérieure qui ne lui permet pas de bénéficier de cet état qu’elle a elle-même
créée. On reconnait le principe selon lequel « Nul ne peut se prévaloir de sa propre
turpitude ».
Il y a une difficulté de preuve mais il y a ensuite une difficulté quant à déterminer les effets
que ce trouble produit sur la RP. Traditionnellement, on voulait établir des degrés de
conscience du malade qui aurait une échelle correspondante de RP. Par exemple, une
personne qui avait un degré de 40% encourait 40%. De la peine. Cependant, cette échelle est
difficile à mettre en œuvre. C’est pourquoi, le nouveau COP a retenu une cause
d’atténuation de la RP de la personne morale. Ainsi, l’article 122-1 al.2 dispose que « La
juridiction tient compte du trouble mental pour déterminer la peine et en fixer le régime
d’exécution. » Incontestablement, cette indication constitue une cause d’atténuation de la
peine. En aucun cas, la juridiction ne peut tenir compte du trouble pour aggraver la peine car
elle est tenue par le maximum légal prévu pour l’incrimination. La pratique judicaire s’est
éloignée de cette lecture, notamment celle de la cour d’assise car les jurys populaires en
présence de peines qui souffraient. De TP ont considéré qu’ils étaient empreints d’une plus
SEMESTRE 4
grande dangerosité, le reflexe devant cette dangerosité a été de prononcer les peines
maximales et s’est donc développé un degré de sévérité alors que le TP aurait conduit à une
atténuation de la RP. La loi du 1er août 2014 sur l’individualisation des personnes a
complété l’al.2 car figure à cet al. L’obligation de réduire la peine d’un tiers lors qu’on
identifie un TP. Si la peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité, le maximum est
ramené à 30 ans. Simplement cette mesure a été prise dans le cadre de la loi sur
l’individualisation de la peine qui a supprimé les peines planchées car ces peines
représentent une contrainte pour le juge. Ce pouvoir d’individualisation judicaire a été
préservée car le juge peut décider d’écarter la réduction de peine par une décision
spécialement motivée. Qu’il s’agisse d’un TMT ou partielle, les effets produits sur le RP sont
assez radicaux mais en tout cas, son existence repose essentiellement sur le discernement.
CHAPIRTRE 2 : La minorité
La minorité n’est pas une notion de DP donc le DP n’a pas de définition propre pour cette
notion. Elle reçoit donc la même définition qu’en DC. La minorité est déterminée par deux
seuils juridiques :
● Celui de la naissance qui permet d’acquérir la personnalité juridique
Le CP contient un article qui sert de fondement à la RP des mineurs qui est l’article 122-8 du
CP. Cet article contient deux al. qui prévoit deux mécanismes. La minorité est un système
alternatif tout comme le TM, soit l’irresponsabilité soit l’atténuation de la RP. Comme dans
le TM, ce qui est pris en compte par le DP n’est pas tant la minorité en elle-même, que le
discernement soit inexistant soit imparfait par nature dont est doté le mineur.
Les statistiques font état d’une progression importante de la délinquance des mineurs. On
se demande donc comment traiter la délinquance des mineurs ? Autrefois, on parlait de la
délinquance juvénile, aujourd’hui on parle de la délinquance des mineurs car en DP on a
besoin d’un critère objectif et ici on tient compte du critère objectif de l’âge.
● Même si ces infractions sont plus faciles à pardonner, il est nécessaire de déclencher
une réaction sociale pour marquer l’interdit de l’acte et l’impunité totale ne ferait
que favoriser l’impunité de la délinquance c’est pourquoi l’infraction doit déclencher
une réaction sociale.
Aujourd’hui, on considère que la fonction de rééducation doit primer sur celle de la
répression.
B. La valeur internationale
Le texte majeur ratifié par la France a été la convention internationale de droit de l’enfant
qui pose des règles irréductibles quant à la justice des mineurs :
● La subsidiarité de l’action de la justice des mineurs
● La dignité de l’enfant
Le système conçu par le droit français repose en partie sur la minorité. Les législations ont
oscillé entre une R de droit commun et une irresponsabilité de doit.
A. Le principe de RP du mineur
Depuis le CP de 1810, on a vu se dégager un statut pénal du mineur. Dans le CP de 1810, on
avait une différence entre la majorité pénale et civile. La MP était fixée à 16 ans. Mais si le
juge voulait retenir la RP du mineur, il devait poser la question du discernement au moment
de l’acte. Il devait donc vérifier que le mineur au moment de l’acte était « pleinement lucide
et conscient. » Si le juge répondait affirmativement à la question du discernement, il pouvait
prononcer une peine qui était calculée selon l’excuse de minorité. S’il répondait
négativement à la question, il ne pouvait pas prononcer de peine. Mais, la majeure difficulté
venait du fait que même si on prononçait une peine spécifique au mineur, il y avait quand
même une absence d’établissement spécialisé donc les mineurs et les majeures exécutaient
leurs peines au même endroit. La loi du 22 juillet 1912 qui a pris en compte la spécificité de
le RP des mineurs car cette loi a instauré une juridiction spécialisée en créant le Tribunal
pour enfant et cette loi prévoyait que le mineur de 13 ans bénéficiait d’une présomption
absolue d’irresponsabilité pénale et ne pouvait être condamné qu’à des mesures éducatives.
En revanche, pour les mineurs de 13 à 18 ans, on continuait à poser la question du
discernement et si la réponse était affirmative, la peine était calculée en fonction de l’excuse
de minorité qui était une excuse atténuante.
L’article 122-8 du CP dans la rédaction a été fixé par la loi du 9 septembre 2002 dont les
principes ont été consacré par la décision du CC du 29 août 2002. Cette loi prévoit la
primauté de l’action éducative sur l’action répressive. La minorité ne constitue pas en elle-
même une cause d’IO. Le CP précise que le mineur non pourvu de discernement est
irresponsable pénalement. En revanche, la minorité est en elle-même une cause
d’atténuation de la RP.
L’article 122-8 al.1er prévoie que les mineurs capables de discernement sont pénalement
responsables des infractions commises. A contrario, on en déduit que les mineurs incapables
de discernement sont pénalement irresponsables. En droit pénal français, on n’a pas un âge
minimal de la RP. La loi du 9 septembre 2002 a donc consacré la jp Laboube puisque dans cet
arrêt, la ch. criminelle avait exigé que les juges vérifient l’existence du discernement avant
de prononcer une sanction pénale. En vertu de l’article 122-8, seul le mineur incapable de
discernement qui est appelé l’infans, est irresponsable pénalement. On n’a peu d’illustration
d’infans qui seraient pénalement irresponsables jusqu’à un arrêt récent qui a été rendu par
la chambre criminelle le 14 novembre 2007 (n°17-80893) : Il s’agissait d’un mineur de 5 ans
qui était titulaire de la carte grise d’un véhicule et a été poursuivi. Puisqu’on avait constaté
par procès-verbal l’existence de ces infractions, les amendes sont payées par le titulaire de la
carte grise. Ici, le juge de proximité l’a déclaré coupable et lui appliqué les peines d’amende
et les a divisées par deux. Ses représentants légaux forment un pourvoi en cass. La chambre
criminelle casse l’arrêt au visa de l’article 122-8 du CP en rappellent que seuls les mineurs
capables de discernement peuvent être déclaré pénalement R des crimes, délits et
contraventions dont ils ont été reconnus coupables. Or le juge de proximité n’a pas
recherché si l’infans était capable ou non de discernement. Lorsque le mineur est déclaré
capable de discernement, il peut engager sa RP.
Lorsque le mineur est doté de discernement, l’article 122-8 al. 2 prévoie une cause
d’atténuation de la RP qui contient un mécanisme progressif. Ici, le législateur a consacré un
concept échafaudé par la doctrine qui le concept de capacité pénale. Ce concept permet de
mesure la capacité de l’individu à comprendre, à subir et à tirer profit de la sanction
prononcée. Le système progressif repose sur l’âge car l’âge permet de tenir compte de la
capacité pénale. Dans le cadre de la cause d’atténuation de la RP par la minorité, on
distingue deux effets :
● La minorité limite les mesures susceptibles d’être prononcée à l’égard d’un mineur
en tenant compte des seuils d’âge. Il existe 3 types de mesures applicables aux
mineurs :
⮚ Les mesures éducatives : Elles sont applicables à tous les mineurs capables de
discernement qui ont vu leur RP retenue
SEMESTRE 4
⮚ Les peines : Elles ne peuvent être prononcées qu’à l’égard des mineurs de
plus de 13 ans.
● Le deuxième effet de l’atténuation s’observe dans le cadre des peines car il s’agit ici,
d’une réduction de la peine de moitié. La peine encourue par un mineur est réduite
de moitié par rapport à la peine encourue par le majeur. Si la peine encourue par le
majeur est la perpétuité, la peine pour le mineur est ramenée à 20 ans. On voit donc
une déduction de la peine tenant compte de l’atténuation de la RP. En revanche, il
faut bien parler de réduction de la peine et non plus d’excuse de minorité qui a
disparu avec le nouveau CP. En revanche, la réduction de peine de moitié n’a pas la
même force à l’égard de tous les mineurs. Ainsi, pour les mineurs de 13 à 16 ans, la
réduction de peine de moitié est obligatoire. Pour les mineurs de plus de 16 ans,
l’atténuation représente le droit commun mais elle peut être écartée en vertu d’une
motivation spéciale. Cela veut dire que, si le juge ne dit rien, il doit appliquer la
réduction. De la peine de moitié. En revanche, il peut l’écarter pour les mineurs de
moins de 16 ans mais le juge devra motiver le refus d’atténuation de la R. certaines
peines sont écartées et ne peuvent jamais être prononcées à l’encontre de mineurs
tel la peine d’interdiction de territoire, l’interdiction d’exercer une fonction publique
ou encore les jours amendes. Si la minorité est une cause d’IP elle n’est pas une
cause d’irresponsabilité civile.
Est toujours attendu une grande réforme du DP des mineurs parce qu’il y a eu des projets de
création d’un Code de justice pénale des mineurs. Il y a donc une volonté de rendre le DP
des mineurs encore plus autonome avec la création de ce code. Il se pourrait que la RP des
mineurs évolue très vite dès cette année par ricochet.
On a deux autres causes subjectives d’IP qui ne reposent plus sur le discernement et la
volonté cumulativement mais soit sur la prise d’une de ces deux composantes
alternativement.
L’article 122-2 du CP dispose « N’est pas pénalement R la personne qui agit sous l’empire
d’une force ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pu résister. » Ici la personne a la capacité
de comprendre l’acte, elle sait qu’elle commet une infraction mais sa volonté de la
commettre est ici contrainte. La contrainte joue pour toutes les infractions mais dans le
domaine contraventionnel l’article 121-3 al. 5 dispose « Qu’il n’y a point de contravention en
cas de FM. » Mais en réalité, la FM recouvre la contrainte dans la mesure où elle est définie
SEMESTRE 4
La contrainte peut être physique ou morale selon qu’elle s’exerce sur l’organisme ou sur la
volonté de la personne.
La CP s’exerce sur l’organisme même de l’auteur de l’infraction. En revanche, elle peut avoir
une cause externe ou interne.
A. La contrainte externe
Cette contrainte est une cause extérieure à l’individu qui peut être dû à un évènement
naturel mais aussi le fait d’un tiers donc cette cause de contrainte peut émaner d’une autre
personne.
B. La contrainte interne
Cette contrainte est une cause inhérente à l’individu et cause beaucoup plus de problème
car dans certaines hypothèses, elle n’est pas indépendante de la volonté de l’individu. Par
exemple, on peut considérer qu’il y a une contrainte physique interne en cas de malaise de
l’individu.
La CM a un effet sur la volonté de l’individu. Elle peut avoir une cause externe et interne.
A. La contrainte externe
La contrainte morale externe est appréciée de manière assez libérale par la jp qui considère
que les menaces contre la personés elle-même ou les menaces à l’encontre d’un enfant du
conjoint de l’auteur de l’infraction peuvent être considéré comme exonératoire de
contrainte. En revanche, la jp se montre stricte dans l’application des conditions comme
dans l’arrêt du 15 mai 2008. Il s’agissait d’un patron de discothèque qui a été placé en
détention provisoire et sa comptabilité a été saisi et a été poursuivi pour fraude fiscale
pendant l’année e d’incarcération. La CC considère que de manière générale la saisi ou
l’incarcération pourrait constituer des causes de contrainte mais la chambre criminelle
refuse d’accorder la contrainte car en réalité s’il y avait eu saisi de la comptabilité c’est parce
qu’il avait refusé de répondre à de questions portant sur l’origine de ses revenus.
La contrainte est acceptée que si elle est soumise à des conditions strictes.
A. L’imprévisibilité et l’irrésistibilité
La CC a elle-même défini les conditions de la contrainte puisqu’il s’agit « d’un évènement
que l’individu n’a pu ni prévoir (imprévisibilité) ni conjurer (irrésistibilité) ». Arrêt du 8 mai
1974 : Une personne a perdu connaissance au volant de sa voiture. Elle tue 3 piétons et est
poursuivi pour HI. Il a été soumis à une contrainte physique interne. Les juges répressifs
rejettent sa défense en considérant que la contrainte physique ne peut résulter que d’un
évènement indépendant de sa volonté qu’il n’a pu ni prévoir ni conjurer. En l’espèce, cette
personne souffrait d’épilepsie et avait conduit 7 heures de suite sans pause ce qui l’a poussé
à un état de fatigue extrême et elle pouvait donc prévoir cet état. Il y donc une conception
stricte qui conduit à une application relativement rare de la contrainte mais peu tout à fait
jouer. On a des hypothèses, souvent dans le cadre des accidents de la circulation :
● Arrêt du 9 mai 1967 : Une personne arrive sur une scène d’accident, il ne peut pas
s’arrêter et tue un des passagers de la voiture qui était sur le côté. il fait valoir la
contrainte. Les juges du fond l’exonèrent de sa RP en admettant la contrainte. La ch.
criminelle casse car elle rappelle que le Code de la route impose au conducteur qu’il
doit rester maitre de sa vitesse et doit l’adapter en fonction des conditions de
circulation.
La contrainte s’apprécie in concreto aussi :
● Arrêt du 18 décembre 1978 : La présence d’une plaque de verglas peut-elle
constitué une cause de contrainte ? En mois de juillet, cela pourrait constituer une
cause de contrainte mais une plaque en ce mois de février n’est pas une cause de
contrainte en vertu des températures.
En revanche, un arrêt a été abondamment commenté en revenant sur les conditions de la
contrainte, arrêt du 15 novembre 2005 : Un conducteur perd connaissance. Sa femme prend
le volant et percutent un véhicule et cause la mort de 4 personnes. Le conducteur demande
SEMESTRE 4
de bénéficier de l’E de contrainte. Les juges ont dit qui n’y avait aucune cause permettant de
prévoir de cet évènement. La personne a bénéficié de l’E de contrainte ce qui a permis de
s’exonérer de la RP car la maladie n’était pas connue.
L’erreur de droit est une des grandes nouveautés de nouveau CP. Elle est plus importante
sur le plan des principes que du point de vue de la pratique judiciaire. Elle est importante sur
le point des principes car a modifié la conception de la légalité mais peu appliqué en
pratique. Cette erreur est définie à l’article 122-3 du CP. Ce qui est en cause ici est la
connaissance de la personne de la commission de l’infraction. Au moment où elle a commis
l’infraction, la personne n’a pas compris qu’elle commettait un acte interdit.
L’article 122-3 admet l’erreur de droit (aussi appelé erreur sur le droit) ce qui permet de la
distinguer de l’erreur de fait.
L’erreur de droit est une méprise des règles juridiques et de leur portée. L’erreur de fait est
une méprise sur certaines circonstances ou éléments de l’infraction. La question juridique à
SEMESTRE 4
laquelle il faut répondre est intéressante car si l’erreur de droit est prévue par le CP, telle
n’est pas le cas de l’erreur de fait.
§2 : La définition
L’hypothèse est singulière, c’est celle dans laquelle la personne a voulu commettre l’acte
mais ne savait pas que cet acte constitue une infraction. Ici, cette analyse est une analyse
révolutionnaire pour le droit français car ce droit repose sur la présomption de connaissance
du droit car nul n'’st censé ignorer la loi. Cette présomption de connaissance de la loi est
relativisée par l’admission de l’erreur de droit car on admet que la personne ait pu ignorer
une règle. Ce caractère relatif de la présomption de connaissance de droit est justifié.
Certains auteurs ont qualifié cette cause d’irresponsabilité de « bombe à retardement » pour
quelques années après se pencher sur son application effective par l’application judicaire.
Si la nature de la RDD sur laquelle peut porter l’erreur ne semble pas être restrictivement
définie par le texte, en revanche, les caractères de l’erreur semblent très restreints.
L’erreur de droit peut porter sur un texte pénal ou sur un texte non pénal et à l’intérieur du
DP, l’erreur peut porter à la fois sur une infraction intentionnelle ou non-intentionnelle. La jp
élargie encore plus l’article 122-3 car cet article emploi l’expression « accomplir un acte » ce
qui semble renvoyer à un acte de commission. Néanmoins, la jp lui donne un champ
d’application plus large puisque l’erreur de droit pourrait s’appliquer aussi bien à une
infraction de commission qu’à une infraction d’omission. Quant au domaine d’application,
c’est celui DP technique (droit de l’U, du L...) car en la matière, on a une multitude de règles
diverses qui ne sont pas même pas maitrisées par les différents professionnels. En revanche,
il semble inconcevable que l’erreur de droit puisse être utilisée dans le cadre des infractions
naturelles, par exemple il semble inconcevable que qqn dise qu’il ait tué sa grand-mère car il
SEMESTRE 4
ignorait qu’on ne pouvait pas tuer autrui. La personne qui se prévaut de l’erreur doit
démontrer qu’elle pensait accomplir un acte légitime et que l’erreur de droit était inévitable.
L’EI ou inévitable est un aspect essentiel de l’application de l’article 122-3 car est définie de
manière étroite par le texte et la circulaire d’application du 14 mai 1793 a souligné que
seules deux hypothèses permettent d’envisager l’application de l’erreur de droit.
A. L’information erronée
Cette hyp. Est délivrée par une autorité administrative qui a été interrogée préalablement à
l’acte.
1. Obligation de vérification
L’erreur ne peut être considérée comme inévitable seulement s’il a fait l’objet de
vérifications nécessaires auprès des autorités compétentes. Cela veut dire que s’il y a un
défaut de diligence de la part du prévenu, il ne plus se prévaloir de l’erreur de droit. Arrêt du
15 octobre 2002 : Le directeur d’une grande surface était poursuivi pour exercice illégal de
pharmacie. Il a été condamné par les juges du fond et la ch. criminelle a maintenu la
condamnation car il ne pouvait pas se contenter de renvoyer à une liste ou à un dictionnaire
mais aurait dû « s’entourer de conseils appropriés. » Cette jp a été confirmé par un arrêt du 4
octobre 2011 : Poursuite pour exercice illégale de pharmacie mais il s’agissait de produit
vétérinaire. La RP est retenue même si sur le dictionnaire officiel ces produits n’étaient pas
couverts par le monopôle. La source de l’information est le critère principal de qualification
pénale.
2. Source de l’information
L’erreur de droit peut provenir de plusieurs types d’autorités mais il doit s’agir d’une
autorité publique.
a. L’autorité administrative
L’information erronée émanant de l’AA peut recouvrir de forme diverse et émaner de
multiples organismes. Mais la ch. criminelle retient une appréciation très stricte. Arrêt du 10
avril 2002 : Elle considère qu’une réponse ministérielle ne pouvait pas être retenue comme
source de l’information erronée notamment lorsqu’elle était invoquée par un maire qui avait
une certaine expérience qui présumait sa compétence. La chambre criminelle a affirmé qu’il
était impossible de retenir une circulaire contraire à la loi comme source de l’erreur de droit.
Elle apporte cette réponse dans un arrêt du 18 janvier 2005 : Un boulanger fait travailler son
apprentis un dimanche. Le boulanger est poursuivi et invoque pour sa defence plusieurs
circulaires qui disaient qu’on pouvait faire travailler les apprentis en cas de besoin. Les juges
ont rejeté l’erreur den droit en considérant que de simple circulaire ne seraient remettre en
cause un texte de loi clair en lui-même. En revanche, la chambre criminelle a apporté une
précision dans un arrêt du 13 mai 2003 : Elle indique dans cet arrêt que l’application
partielle d’une RDD ne peut être couverte par l’erreur de droit. Il s’agissait de la mention qui
doit figurer sur tous les paquets de cigarettes « Nuis gravement à la santé ». Plusieurs
fabricants de tabac utilisent cette mention en visant la loi mais la loi française prévoit que
doit figurer sur les paquets la mention sans aucune adjonction mais d’autres pays admet
SEMESTRE 4
l’adjonction de la loi.la chambre criminelle rejette l’erreur de droit qui serait causée par la
réglementation applicable dans d’autres pays de l’UE. La CC casse l’arrêt qui avait accordé
l’exonération de RP en considérant que l’application seulement partielle d’une RDD ne peut
donner lieu à l’utilisation de l’erreur sur le droit. En 1994, on a utilisé l’a utilisé l’erreur de
droit deux fois (arrêt 24 novembre 1998 : Erreur de droit résultait d’une information
erronée fournie par l’administration et arrêt du 11 mai 2006 : Un ressortissant français avait
perdu tous ces points sur son permis. Il demande à un officier de police s’il pouvait continuer
de conduire en France avec son permis internationale. Le policier a donné une réponse
positive mais a été poursuivi pour conduite sans permis de conduire et a fait état de la
réponse qui lui avait été donné par l’officier judicaire qui avait ré pondu par l’intermédiaire
de l’attestation. Il s’agit d’une erreur de droit puisque la réponse émanait incontestablement
d’une autorité publique et ma CC a maintenu la relaxe puisqu’on était dans l’hypothèse
d’une erreur de droit.).
b. L’autorité judicaire
L’hypothèse la plus intéressante est celle de la jp. La jp a de plus en plus de valeur au titre
des sources du DP. La jp peut-elle de venir source de l’erreur de droit ? Qu’en est-il d’une
divergence de jp ? On ne retient pas n’importe quelle divergence de jp mais ne divergence
de jp entre deux chambres de la CC. La chambre criminelle a indirectement répondu à cette
hypothèse dans deux arrêts rendus le 11 mai 2004. Ces deux arrêts ont été rendus sur des
faits identiques : Un salarié photocopie des documents appartenant à son employeur et les
photocopie pour les produire devant le conseil des prud’hommes en cas de litiges l’opposant
à son employeur. Ce comportement soit l’infraction de faux ou d’abus de confiance car
pendant le temps nécessaire au photocopiage, il s’est substitué au propriétaire. Pendant 40
ans, la qualification pénale du comportement vol ou abus de confiance est possible. Le mobil
avancé par le salarié ne peut pas être pris en compte car le mobil est indifférents à la
qualification pénale. Ici, ces preuves produites devant le Conseil des prud’hommes sont
obtenus grâce à la commission de l’infraction, ce sont des preuves illégales et en droit civil
les preuves illégales doivent être écartées. Pourtant, par une jp constante, la chambre
sociale de la CC considère ces preuves recevables et donc valables. La CA de Paris a
considéré que ces divergences de jp au sein de la CC rendait la RDD applicable incertaine et à
ce titre pouvait constituer une erreur de droit et a donc exonéré le salarié de la RP. La
chambre criminelle refuse l’erreur de droit car sa jp est constante depuis 40 ans mais en
même temps elle refuse l’erreur de droit en considérant que l’erreur, si elle peut exister,
n’était pas en l’espèce invincible car la qualification pénale des faits était constante depuis
plus de 40 ans. La chambre criminelle n’a pas écarté l’application de l’erreur de droit en
revanche l’erreur de droit n’est pas invincible.
été poursuivi pour violation de domicile et a fait valoir le fait que son avocat lui avait dit qu’il
était possible de regagner son domicile. Il a été relaxé sur le fondement de l’erreur de droit
mais la ch. criminelle a cassé en disant que l’erreur émanait d’un avocat qui est une autorité
privée qui ne permet pas de déclencher l’article 123-3.
B. Le défaut de publicité
Cette deuxième hypothèse est celle dans laquelle la règle n’a pas été publiée donc elle ne
peut être imputée au prévenu. Bien évidemment, cette hypothèse ne concerne pas la loi et
le R car tant que ceux-ci ne sont pas publiés, ils ne sont pas en vigueur. Ici, on est dans
l’hypothèses de certaines annexes techniques, si elles ont fait l’objet d’aucune publicité, il
serait envisageable de déclencher le bénéfice de l’article 122-3.
Pour que l’erreur de droit joue son rôle exonératoire, il faut que la personne soit convaincue
d’accomplir un acte légitime.
L’erreur doit être absolue dans l’esprit de la personne ayant commis l’infraction. Si la
situation est ambiguë et si la personne a un doute sur la légalité de l’acte, elle ne peut être
exonérée de sa RP. Cette règle a conduit la chambre criminelle à déduire une conséquence
car l’erreur doit être absolue dans l’esprit du prévenu, cela veut dire que seul le prévenu
peut s’en prévaloir. Cette règle a été affirmé par la chambre criminelle dans un arrêt du 28
juin 2005 : Il a été poursuivi pour l’infraction d’achat d’oiseau appartenant à une espèce
protégée. Les juges du fond ont relevé l’article 122-3 et l’on exonéré de sa RP. La CC casse
l’arrêt car elle considère que pour que la personne puisse bénéficier de l’exonération de RP,
elle doit prouver qu’elle était intimement persuadée de commettre un acte légitime ce qui
veut dire que la preuve ne peut émaner que de la personne poursuivie. En aucun cas les
juges ne peuvent la relever d’office car cela retire le caractère de la légitimité de l’acte ici.
L’erreur perd son caractère exonératoire si elle ne légitime que partiellement l’acte. L’acte
commis doit nécessairement être un acte légal et légitime.
L’erreur de droit est appréciée in concreto, donc par rapport à la situation personnelle,
intellectuelle et culturelle de l’individu. Pour apprécier l’erreur de droit les juges tiennent
compte du niveau d’instruction de la personne mais aussi de son niveau de connaissance
juridique car les juges mesurent ici son aptitude à éviter l’erreur. Cette appréciation in
concreto aune conséquence sur la situation de professionnel car sont soumis à une plus
grande sévérité et sont censé connaitre les « règles de l’art » et ne pourront pas se prévaloir
de l’ignorance de ces règles dans ’exercice de leur profession.
Ces causes objectives d’IP trouvent leur source dans l’infraction elle-même ou dans des
circonstances entourant la commission de l’infraction. Ces causes sont donc appelées par la
doctrine des « faits justificatifs ». Ces causes d’irresponsabilité font disparaitre la culpabilité
et il n’y a donc plus de participation. Fautive de l’auteur de l’infraction. Ces causes opèrent in
SEMESTRE 4
rem et se rattachent donc à l’acte ce qui veut dire qu’elles se transmettent à tous les
participants à l’infraction (auteur, co-auteur, complice). Il existe 4 cause objectives
d’irresponsabilités. Les 4 sont inspirées par la nécessité de commettre une infraction. Cette
nécessité peut être admise préalables et donc imposée par la loi ou une autorité légitime,
soit la nécessité de commettre l’infraction émane des circonstances de l’espèce.
L’ordre de la loi et le commandement sont définis à l’article 122-4 du CP. Ce sont des causes
qui s’appliquent à toutes les infractions mais les deux causes d’I sont indépendantes l’une de
l’autres car figurent dans deux al. autonome car la loi donne des ordres directement sax
particuliers et n’a pas besoin de passer par l’intermédiaire hiérarchique.
L’obligation ou l’autorisation de la loi est définie à l’article 122-4 al. 1er. Dans cet article
l’infraction est justifiée par l’application croisée de plusieurs textes dont un donnera lieu à
une exonération de RP. Mais cet article ne peut jamais opérer de manière isolée, cet article
est nécessairement utilisé avec un autre texte. Cet article opère par renvoie.
§1 : La source
L’infraction se trouve justifiée par un texte de loi qui vient paralyser la RP née de la
commission de l’infraction. Mais on voit bien que l’article vise comme source de la cause d’I
« les dispositions législatives et réglementaires. » On retrouve ici la dualité de la légalité
pénale.
I. La loi
La loi peut justifier n’importe quelle infraction. Elle créée des crimes et délits mais aussi des
contraventions. L’hypothèse de travail est celle d’un conflit entre plusieurs textes de loi donc
une loi impose une obligation. La violation de cette obligation constitue une infraction
pénale mais une autre loi autorise la violation de cette obligation dans certaines
circonstances. Dans cette hypothèse, l’infraction est justifiée par le deuxième texte mais on a
ici un conflit entre une norme prohibitive et une norme justificative. Laquelle de ces deux
normes l’emporte ?
II. Le règlement
Le R peut justifier, normalement, la commission d’une contravention car le R peut créer une
contravention donc par un parallélisme des formes, le R pourrait faire disparaitre la RP née
de la violation d’un autre R. Le R peut-il faire disparaitre la RP né de la commission d’un
crime ou d’un délit ? La circulaire d’application de nouveau CP a envisagé cette H. Cette
circulaire a précisé qu’une prescription découlant d’un R peut justifier la commission d’un
délit et même d’un crime si le R qui la revoir se borne à mettre en œuvre un texte législatif
en fixant les modalités d’application. On peut voir qu’on se détache du parallélisme mais si le
R est illégal, il est impossible de lui donner des effets et donc il ne peut pas exonérer la
personne de sa RP. Arrêt du 14 décembre 2005 : Une personne avait fait des courses pour
un montant de 50 euros et a voulu payer avec un billet de 500 euros, le responsable du
magasin refuse et est poursuivi pour une contravention de deuxième classe (article R642-3
du CP) et a été condamné par la CA. On a aussi l’article L112-5 du Code monétaire et
financier impose au débiteur de faire l’appoint, on a donc aussi une contradiction. La CC
casse l’arrêt de condamnation car ici, le texte législatif l’emporte sur le texte réglementaire
et le responsable a été exonéré de sa contravention qu’il a tout de même commise.
La jp a choisi d’interpréter strictement cette cause d’I et ajoute des conditions qui
n’apparaissent pas dans la lettre de l’article 122-4 al.1er. On voit d’emblée que l’al. 1er
distingue deux H :
● Soit la loi ordonne la commission de l’infraction
1. L’exercice de la médecine
Cet exercice peut conduire à la commission d’infraction graves. Par exemple, une opération
constitue une infraction d’une violence volontaire aggravée du point de vue du DP. Les actes
médicaux, sont justifiées par le consentement du patient mais son consentement n’est pas
suffisant. L’application de la RP est guidée par la notion d’urgence et d’intérêt médical.
L’IM est considéré par les juges comme étant constitué par l’objectif thérapeutique
poursuivi. On a une appréciation délicate car si l’intérêt scientifique n’est pas une cause
d’exonération de la RP. Arrêt du 30 mai 1990 : Un homme avait le sentiment d’appartenir au
sexe féminin. Un médecin a procédé à l’ablation de l’appareil externe masculin. Le patient
est déçu de l’intervention et donc porte plainte contre celui-ci. Le médecin recommence et
est toujours déçus, maintient ses plaintes et se suicide. Le médecin est poursuivi pour
violences volontaires avec préméditation et est condamné par les juges car ils considèrent
que l’opération a été faite dans un intérêt scientifique du médecin et pas dans un intérêt
thérapeutique du patient. L’intérêt thérapeutique est aujourd’hui défini par le Code de la
santé publique et repose sur la nécessité thérapeutique pour la personne elle-même mais
aussi sur la nécessité thérapeutique pour autrui. Cela renvoie aux actes de prélèvements
d’organe.
L’urgence est prise en compte et justifie certains exercices illégaux de la médecine alors
même que les autres conditions ne sont pas remplies. Par exemple, pour l’exercice de la
médecine, il faut avoir le titre de médecin. Mais une autorisation est admise par la loi car un
maitre-nageur bénéficiera de l’autorisation de la loi. La seule H d’urgence est l’hypothèse du
péril vital imminent. Lorsqu’il y a ce péril, il est même possible de passer outre le
consentement de la personne soit parce qu’elle n’est pas en état de le donner ou parce
qu’elle ne le donne pas. Dans l’exercice de la médecine il y a l’hypothèse de qualification
pénale nombreuses qui peuvent être retenues. Il y a une autre H qui est celle de la fin de vie.
Depuis la loi du 22 avril 2005, le droit français contient des autorisations qui exonèrent les
médecins de leur RP, on peut retenir de nombreuse qualification pénale tels que la non-
assistance à personne en danger ou HI. La loi du 22 avril 2005 a introduit dans le Code de la
santé publique certaines autorisations de la loi qui permettent de cesser tout traitement
lorsque le traitement est inutile, disproportionné ou n’a d’autre effet que le maintien
artificiel de la vie. Cette loi interdit l’acharnement thérapeutique. Cette loi constitue donc
une autorisation de commettre une omission de porter secours à personnes en péril.
D’ailleurs, la loi du 2 février 2016 est allée encore plus loin dans cette autorisation car elle a
introduit le droit à la cédassions terminale continue. Lorsqu’une personne demande l’arrêt
de traitement, cela s’accompagne d’une cédassions terminale continue ce qui provoque la
perte de connaissance pour cesser les traitements. Ces lois n’autorisent en aucun cas un acte
positif de donner la mort à autrui. Ces actes positifs donnant la mort à autrui continuent
d’être qualifiés pénalement d’HV. Le traitement antidouleur à double effet est autorité par
ces lois même si ce traitement peut avoir comme effet secondaire d’abréger la vie. En aucun
cas cet effet ne peut être ni voulu ni recherché.
la victime car en participant au jeu, la personne a par avance consenti au risque. Mais le
consentent n’est pas suffisant, il faut en plus une autre justification et on considère ici qu’il y
a une autorisation implicite de la loi mais la loi n’autorise que l’exercice normal de sport. Ce
qui veut dire qu’en cas de dépassement ou de risque anormal, on peut enger la RP d’un
joueur belliqueux. Souvent les juges distinguent les fautes dans le jeu et les fautes contre le
jeu qui peuvent donner lieu à la mise en œuvre de la RP.
3. Le droit de correction
Le droit de correction puise sa légitimité dans la coutume mais il est régulièrement remis en
cause. Ce droit est exercé en général par les éducateurs et par eux on entend les parents et
les enseignements. Les corrections légères sont admises au bénéfice des parents dans des
limites raisonnables et lorsque les violences n’entraient aucunes conséquences physiques.
En revanche, toutes violences laissant des traces est considéré comme étant une
qualification pénale qui maintient la RP. Les violences légères constituent une contravention,
donc par le juge de circonstances aggravantes on arrive dans le cadre de qualification de
violences volontaires qui font encourir à leurs auteurs 5 ans d’emprisonnement. En
revanche, dès qu’il y a des suites on condamne et on maintient la RP. Par exemple, un père
casse la guitare sur la tête de son fils ce qui entraine un hématome et donc entraine la RP du
père. Arrêt du 7 novembre 2017 : Un agent territorial spécialisé des écoles maternelles
poursuivie de violences physiques et morales sur des enfants. Des témoignages révélaient
que l’assistance pratiquait des méthodes éducatives violentes. Cette personne demande à
bénéficier de l’exonération d’I. la chambre criminelle dit que les violences physiques,
psychologique ou verbales excèdent le pouvoir disciplinaire dont dispose les enseignants.
● Dans cet arrêt, la CC opère bien une unification du régime juridique des gendarme et
des policiers mais dans le sens d’une restriction du droit des gendarmes
● Cette permission de tirer résultait ici d’un décret, or, il peut être considéré par la CC
qu’un décret ne soit suffisant pour porter au droit à la vie qui le droit la plus
importante garantie par la loi pénale
● Dans cet arrêt, la CC modifie les règles d’appréciation de l’article 1212-4 car les 3
conditions ne suffisent plus maintenant pour déclencher l’exonération de RP. Les
juges doivent en premier lieu s’assurer que l’usage de la force était « absolument
nécessaire ». La chambre criminelle impose au juge répressif de procéder à un
contrôle de proportionnalité ce qui est très important car l’article 122-4 ne contient
pas de contrôle de proportionnalité. La CC opère donc par contagion avec les autres
causes objectives d’irresponsabilité qui se trouvent dans les articles voisins (122-5 et
122-7).
de gendarme rie mais, aussi de toutes les forces de l’ordre engagée à un titre général ou
particulier du maintien de l’ordre. Le texte aujourd’hui ne figure plus dans le CP mais on a un
texte de référence qui est l’article L435-1 du Code de la sécurité intérieure. Ce texte vise les
policiers, les gendarmes, les militaires, les douaniers et de manière partielle seulement les
agents de police municipale seulement lorsqu’ils portent une arme et lorsqu’ils en font
usage en cas de défense absolue et proportionnée et les personnels de surveillance de
l’administration pénitentiaire qui peuvent utiliser les armes dans les hypothèses de légitime
défense, de tentative d’évasion ou de résistance par la violence. L’article permet d’utiliser
l’arme uniquement dans certains cas. Cet article établie une liste limitative de 5 cas dans
lesquels les forces de l’ordre peuvent engager l’arme :
● L’arme est engagée lorsque des atteintes ou menace sont portées à leur vie, intégrité
physique ou contre autrui
● L’arme peut être engagée après deux sommations faites à haute voix lorsqu’ils ne
peuvent défendre autrement les lieux ou les personnes qui leur sont confiées
● Ils peuvent faire usage de la force armée dans le but exclusif d’empêcher la
réitération dans un temps rapproché d’un ou plusieurs types de meurtre : c’est
l’hypothèse du périple meurtrier prévue anciennement à l’article 122-4-1.
Les conditions formelles : Non seulement les force de l’ordre doivent agir en tant que tel
mais cela doit se voir. Le texte exige que les agents agissent « dans l’exercice de leur
fonction, revêtu de leur uniforme ou des assignes extérieurs et apparents de leur qualité et ils
doivent faire usage de leurs armes. » ce qui désigne expressément leurs armes de service.
Les conditions substantielles : La loi exige que l’usage des armes soit fait « en cas d’absolue
nécessité et de manière strictement proportionnée ».
SEMESTRE 4
Ce commandement est défini à l’article 122-4 al.2 du CP. Cet alinéa permet à la personne
qui a exécuté un ordre illégal de s’exonérer de sa RP dans des cas qui sont strictement
prévus par la loi parce qu’il faut nécessairement que l’ordre ne soit pas « manifestement
illégal ». Donc la cause d’irresponsabilité s’explique par la position subalterne qui déclenche
l’exonération mais pour cela il faut d’une part que l’auteur de l’infraction soit soumis à une
autorité légitime, et d’autre part, il doit se soumettre à son commandement saut si cet ordre
est manifestement illégal.
§2 : Le commandement
Le commandement permet au subordonné de s’exonérer de sa RP mais pas en toutes
hypothèses cat le subordonné est toute de même pourvu du libre arbitre, donc l’exonération
ne joue pas en toutes hypothèses.
A. Exécution de l’ordre
L’exonération est incontestablement accordée lorsque l’ordre est légal parce qu’il y aurait ici
une double justification :
● L’ordre légale (122-4 al.2)
Qu’en est-il lorsqu’on obéit à un ordre illégal ? On distingue généralement deux systèmes :
● La théorie de l’obéissance passive dans laquelle on considère que le subordonné à
une obéissance aveugle. Tous ses actes sont justifiés par l’ordre qu’il a reçu, même
illégal, il est considéré un peu comme un instrument.
Le droit français a choisi une conception nuancée entre ces deux théories. Ainsi, l’article 122-
1 tient compte ici de l’ordre manifestement illégal.
Arrêt du 13 octobre 2004, affaire des paillotes corses : En 1999, après l’assassinat d’un
préfet en Corse. On nomme un nouveau préfet avec des pouvoirs exceptionnels. Il s’agissait
de détruire des restaurants qui ont été construits sur le littoral corses. La plupart des
procédures aboutissent mais en 1999, une paillote restaurant est détruite par un incendie
nocturne. Sur le lieu du sinistre on trouve des tracts, divers objets dont un poste radio et
l’expertise montre que cette radio appartenait à un gendarme placé sous les ordres d’un
gendarme chef-colonel. Sont poursuivi et condamnés le colonel de gendarme et le préfet de
région. Le colonel de gendarmerie est condamné pour destruction volontaire par moyen
dangereux comme auteur principal et le préfet de région est condamné comme complice. Le
colonel de gendarmerie pour se défendre invoquait l’article 122-4 al.2 et démontrait en
premier lieu qu’il avait exécuté l’ordre émanent de l’autorité légitime et en effet, le préfet
est fondé à donner des ordres qui est une autorité publique. Les juges lui refusent
l’exonération d’irresponsabilité en considérant qu’il n’a pas pu se méprendre sur le caractère
manifestement illégal même dans une situation de crise dans la mesure où il disposait de
suffisamment d’éléments pour apprécier ses ordres. Les juges dégagent ici deux critères qui
permettent de mesure l’ordre manifestement illégal :
● Critère objectif qui repose sur la nature de l’infraction ordonnée, sa nature
intrinsèque.
car le préfet avait élu par dans des circonstances exceptionnelles avec des pouvoirs
exceptionnels. Or, ici, l’auteur de l’infraction considérait que cette situation lui
conférait une image exceptionnelle aux yeux de ses collaborateurs et on pouvait
estimer que l’ordre n’était pus de toutes évidence illégale. Cette argumentation est
rejetée par la CC car les juges ont considéré que les destructions ce sont faites de
manière clandestine, e utilisant un moyen dangereux, sans recourir à la force
publique ce qui est manifestement illégale en toute situation exceptionnelle.
La LD est définie à l’article 122-5 du CP. L’idée générale est celle selon laquelle une
personne est agressée et en réagissant contre son agresseur, elle commet à son tour une
infraction. Lorsque la riposte constitue une infraction pénale, peut-elle s’exonérer de sa
RP ? La LD est une situation qui est admise depuis toujours et c’est une des causes
d’irresponsabilité qui est universelle. La CEDH admet la LD qui constitue une exception
au droit à la vie. Cependant, la LD est encadré strictement par la loi car cela n’est pas le
droit de se faire justice soi-même. C’est la raison pour laquelle si la LD est entendu
largement par le CP, elle est encadrée dans des conditions strictes.
La LD est une riposte née en réaction à l’atteinte initiale. Il faut étudier successivement
l’attaque et ensuite la riposte.
I. L’atteinte initiale
La LD est nécessairement déclenchée par une attaque qui émane exclusivement d’un tiers.
Cela permet de distinguer la LD de l’état de nécessité. Cette atteinte peut viser les personnes
ou les biens.
commises sur une mineur par une personne ayant une autorité dans un établissement
scolaire. La mère porte plainte et le professeur fait valoir la LD. Les juges du fond
considèrent qu’il y a eu LD car il y a eu une défense physique à une agression verbale
violente. La chambre criminelle a rejeté le pourvoi mais elle ne retient pas ici une formule
générale permettant de consacrer cette forme de LD. I semble que cette riposte soit admise
sous réserve de l’appréciation des juges. Les juges du fond admettent que la gravité de
l’atteinte morale justifie une riposte physique légère.
● Nécessaire
● Concomitant
1. La nécessité
L’article dispose que l’acte doit être commandé par la nécessité. C’est donc une condition
sine qua none qui est d’appréciation délicate car elle est d’appréciation in concreto. Arrêt du
6 décembre 1995 : Les juges considèrent que le coup porté n’était pas nécessaire à la
sauvegarde de sa personne car elle était entourée de son compagnon qui est intervenu pour
stopper l’agresseur. Dans les hypothèses des atteintes putatives, la nécessité est très difficile
à apprécier. L’atteinte putatives une atteinte qui n’existe dans l’esprit de la personne mais a
posteriori, les circonstances démontrent que l’acte de défense n’était pas nécessaire. On se
demande si l’atteinte doit présenter un caractère d’absolue certitude objective ? La ch.
criminelle semble accepter la LD dans le cadre des atteintes putatives. Dans le cadre des
atteintes putatives, il y a deux éléments pris en compte par les juges :
● Les circonstances étaient-elle vraisemblables ?
2. La concomitance
L’article exige « la personne accomplie dans le même temps. » Cela signifie que la riposte ne
doit pas intervenir après l’attaque car serait analysée comme une vengeance et ne serait
donc plus nécessaire. Mais de la même manière, si on ne peut pas riposter après l’attaque,
on ne peut pas non plus agit préventivement donc il est impossible de frapper l’auteur de
menace. On a régulièrement des problèmes sur l’appréciation de la concomitance. Par
exemple, dans l’affaire Jacqueline Sauvage, la question était celle d’une LD intervenu après
les violences.
3. La proportionnalité
La P est la condition la plus délicate. La défense ici doit être proportionnée à l’agression.
L’article 122-5 al. 1er rejette la LD lorsqu’il y a « disproportion entre les moyens de défense
employés et la gravité de l’atteinte. » La P est la continuation naturelle, logique de la
condition de nécessité. La P relève du pouvoir souverain d’appréciation des juges du fond.
En revanche, il peut y avoir proportionnalité même lorsqu’il y a usage de l’arme compte tenu
des moyens violents employés par l’atteinte. Arrêt du 5 juin 1984 : Il s’agissait d’un
cambriolage de nuit. Le propriétaire entend des voix en bas et reconnait la voix d’un détenu
libéré. Il tire 3 coup de feu après avoir été blessé à la tête par l’un des cambrioleurs. Les
juges considèrent que le propriétaire a agi dans le cadre de la LD.
Une étude a été faite sur deux ans sur les décisions rendues par les grandes juridictions et on
a constaté que la P résulte souvent d’un parallélisme de moyen, par exemple altercation
armée entre voisin tous armés de balais. En revanche, dès que l’usage de moyen est plus
violent, il n’y a plus de P.
On va retrouver les mêmes conditions mais aussi bien la rédaction de l’al.2 que
l’interprétation jptielle nous conduisent vers une définition beaucoup plus stricte.
1. La nécessité
L’appréciation est plus stricte ici car elle est imposée par la loi.la LD doit être « strictement
nécessaire au but poursuivi » selon l’al.2. L’enjeu étant moindre, il est logique que la
nécessité soit appréciée plus sévèrement. Le choix d l’adverbe « strictement » nous indique
que l’acte de défense doit être l’unique moyen pour interrompre l’infraction contre les
biens. La situation.
2. La concomitance
La C est aussi plus strictement appréciée car la LD des biens doit avoir pour but
« d’interrompre l’exécution de l’in fraction dirigée contre un bien » selon l’al.2. Non
seulement la défense intervient dans un temps plus court, ici, elle s’inscrit dans une
temporalité stricte car elle doit avoir comme but d’interrompre l’infraction.
3. La proportionnalité
Ici, l’al.2 reprend la condition de P qui est plus strictement appréciée mais aussi assortie
d’une limite. En effet, l’acte de défense admissible ne peut jamais être in HV. On considère
qu’il y aurait une trop grande disproportion entre la défense du bien et l’atteinte à la vie de
la personne. Cette limite est symboliquement très importante. Du point de vue juridique,
elle constitue un garde-fou louable mais ne constitue pas une limite absolue. La seule limite
absolue est celle de l’exclusion des pièges à feu. Dans cette hypothèse, les conditions de la
LD des biens (N, C, et la P) ne sont pas remplies. Du point de vue juridique, il y a une
différence de rédaction entre le 1 er al. et le deuxième al. si le 1 er al. fait référence à la
disproportion, le deuxième al. exige que les moyens employés soient « proportionnés ». Cela
a une conséquence très importante car on en tire une conséquence du point de vue de la
charge de la preuve. En matière de LD des personnes (al. 1 er) c’est le Ministère public qui a la
charge de la preuve de la disproportion des moyens. En revanche, dans LD des biens (al.2),
c’est la personne qui a accompli l’acte de défense légitime qui doit prouver que les moyens
employés étaient proportionnés à l’atteinte. Pour faciliter la preuve, il y a des présomptions.
A. Les présomptions de LD
L’article 122-6 du CP prévoie des présomptions de LD dans des hypothèses qui sont
considérées comme particulièrement dangereuses, deux hypothèses sont retenues ici :
● Défense contre les auteurs de vols et de pillages exécutés avec violence
● Défense pour repousser de nuit l’entrée par effraction, violence pou ruse dans un lei
habité
Arrêt du 21 février 1996 : Il s’agissait d’un cas de tapage nocturne. Un voisin appel la police
qui se déplace. Après le départ de la police, deux convives se sont rendus chez plusieurs
SEMESTRE 4
voisins à la recherche du dénonciateur. Mais ils arrivent à identifier la personne qui a appelé
la police. A 3 heure du matin, ils se présentent de nouveau chez le voisin, casse une vitre,
entre dans la maison, le voisin se munit d’un pistolet. Les juges considèrent que l’état de LD
était présent et la personne n’a pas eu besoin de le prouver la LD car entrait dans les
conditions de l’article 122-6. Néanmoins, la présomption, même si elle est prévue par la loi
est une présomption simple qui cède devant la preuve contraire qui est l’atteinte de danger
ici. Arrêt de principe du 19 février 1959 : Un individu ivre escalade le mur d’une maison, le
propriétaire se munit d’une arme et lui tire dessus. Le propriétaire invoque la LD. Mais les
juges ont estimé qu’il manquait la N et en absence de N la présomption de LD cède et on a
retenu sa RP.
B. Les effets de la LD
Les effets de la LD sont radicaux car le premier effet un effet d’irresponsabilité pénale mais
les effets civils sont tout aussi radicaux. La LD fait disparaitre la RP mais aussi la R civile donc
l’auteur de l’agression initiale ne peut pas bénéficier de la réparation du dommage pour
deux raisons :
● Une raison juridique car la LD exclut toute faute de la part de la personne agressée
of la RC repose sur une faute
● Une raison morale car il serait inéquitable que la personne agressée doive des DetI à
son agresseur
L’état de nécessité est défini à l’article 122-7 du CP. L’hypothèse définie par le CP est celle
dans laquelle la personne commet l’infraction pour éviter un danger grave et imminent. Ce
choix de commettre l’infraction est justifiée par la volonté d’éviter un danger grave et
imminent. Dans cette hypothèse, la personne a subi une forme de contrainte qui l’a conduit
à commettre l’infraction. D’ailleurs, certains auteurs considèrent que la pluralité des causes
d’irresponsabilité sont artificielles.
L’EN a une inspiration ancienne. C’est une justification de l’infraction déjà connu en droit
romain. Ce droit autorisait certains actes lorsqu’on était confronté à l’EN. Par exemple, on
pouvait détruire la maison d’autrui pour éviter la propagation d’un incendie. Mais c’est le
droit canon qui a créé l’adage « Nécessité n’a point de loi ». Ensuite, l’ancien CP n’a pas
repris l’EN néanmoins, il y avait des applications spéciales de l’EN. Par exemple, il pouvait y
avoir une justification du fait de l’abatage d’animaux domestiques pour se nourrir. Mais sans
doute, la manifestation la plus célèbre de l’EN a été la justification de l’avortement par l’IVG
qui est une manifestation de l’EN. Mais en dehors de ces manifestations spéciales, il n’y avait
pas de reconnaissance générale de la cause d’irresponsabilité. C’est la jp qui a admis cela
pour la première fois dans un arrêt du 25 juin 1958 qui admet une justification générale de
l’EN. Dans cet arrêt un homme en voiture avait à côté de lui, sa femme et son enfant sur les
genoux. La porte était mal fermée et la femme et l’enfant était projeté dans la chaussé. Le
conducteur a été poursuivi pour HI et pour faire valoir son acte il a mis en exergue ce danger
SEMESTRE 4
grave. Ici, les juges du fond l’on relaxé car « il c’était trouvé dans la nécessité d’agir ainsi ».
La chambre criminelle a cassé l’arrêt, néanmoins, elle a tout de même admis l’existence
d’une cause générale de nécessité et a défini cet état dans cet arrêt comme « la situation
dans laquelle se trouve une personne qui pour sauvegarder un intérêt supérieur n’a d’autres
ressources que d’accomplir un acte défendu par la loi pénale ». L’article 122-7 du CP fait le
choix de consacrer cette cause d’irresponsabilité.
La rédaction de l’article 122-7 est très proche de l’article 1232-5 mais, il y a une différence
qui est celle que dans la LD il y a aussi une réaction à un danger mais dans la LD, le danger
émane nécessairement d’une autre personne alors que dans l’EN, le danger n’émane pas
d’une activité humaine. L’EN repose sur une réaction de sauvegarde d’un intérêt légitime
face à un danger.
A. Le danger
L’article 122-7 a repris les conditions posées par la jp, le danger doit être :
● Actuel
● Imminent
1. Un danger réel
En aucun cas le danger ne peut être simplement éventuel et la chambre criminelle l’a affirmé
à plusieurs reprises dans un arrêt du 1er juin 2005. En l’espèce, une bijouterie n’avait pas
déposé ses comptes au greffe du tribunal de commerce. Or cette omission constitue une
infraction punit par le Code de commerce. La gérante de la sté a été poursuivie et explique
qu’il s’agissait d’un choix de sa part car elle avait subi 7 cambriolages en 3 ans et le fait de
déposer les comptes montrait l’entrée de cette collection importante de bijou. La gérante
sera relaxée par la CA qui admet l’EN. La CC casse l’arrêt car il s’agissait d’un danger
simplement éventuel. Le danger doit menacer un intérêt sauvegardé par l’infraction.
La jp rendue sous l’empire de l’ancien CP exigeait que le danger n’ait pas été provoqué par la
personne qui se prévalait de l’EN. En d’autres termes, si la personne avait commis une faute
qui la plaçait dans une situation de danger et qui la conduisait à commettre l’infraction, elle
devait subir les conséquences de cette infraction. Cette condition utilisée par les juges était
critiquée par la doctrine car normalement, pour qualifier les faits on se place au moment de
l’action. C’est poursoi, le CP n’a pas reprise cette condition car il devait une interprétation
stricte de l’EN car l’infraction est justifiée dans l’EN. Malgré cette évolution que l’on note
dans le nouveau CP, la CC a préféré maintenir la sa jp dans un arrêt du 22 septembre 1999.
Dans cet arrêt, la ch. criminelle a considéré que la faute antérieure qui est pas placée dans la
situation de danger conduisant à la consommation de l’infraction ne lui permet plus de
bénéficier de l’EN. Cette condition d’absence de faute antérieure a été confirmée par un
arrêt du 1er juin 2010, il s’agit de l’arrêt Cannelle. Néanmoins cet arrêt rappel deux
enseignements :
● L’EN est compatible avec une infraction involontaire ce qui n’est pas le cas de la LD.
Son champ d’application couvre aussi les fautes non intentionnelles
B. La réaction
La réaction constitue une infraction mais c’est à la fois une infraction volontaire ou
involontaire. Le CP et la jp exigent que l’infraction soit nécessaire et proportionnée au
danger.
1. La nécessité
L’utilité sociale de l’infraction doit être incontestable ce qui veut dire que la commission de
l’infraction doit être nécessaire. Si la personne avait à sa disposition d’autres moyens pour
éviter le danger, il ne peut bénéficier de l’exonération de R. l’infraction doit avoir été la seule
possibilité qu’avait ici la personne. Arrêt du 12 janvier 1983 : Il s’agissait de la modification
de la réglementation du paiement des allocations chomages.la mise en œuvre de cette
nouvelle réglementation nécessitait plus d’heures de L. le directeur a donc choisi de faire L
ses agents le samedi et dimanche. Il a été pour violation de la législation de L et il fait valoir
un moyen de défense en expliquant qu’il avait essayé d’éviter de faire continuer à payer les
allocations à des personnes qui en avaient besoin. Néanmoins, les juges l’ont condamné car
il avait d’autres solutions en demandant une dérogation au Ministère du L par exemple.
2. La proportionnalité
L’infraction doit être proportionnée à la gravité du danger mais la proportionnalité conduit à
un calcul particulier parce que l’IS doit être supérieur à l’intérêt sacrifié. En revanche, l’article
122-7 emploi encore une fois le terme de « disproportion ». La conséquence de ce terme a
une conséquence de la charge de la preuve qui pèse donc sur le Ministère public car il doit
prouver que les moyens employés par l’auteur étaient disproportionnés à la gravité de la
menace. Traditionnellement, les premières illustrations de l’EN sont apparus dans le cadre d
vol de nourriture (Arrêt du Tribunal correctionnel du 4 mars 1899 = une dame a volé du
SEMESTRE 4
pain pour nourrit son enfant). Cependant, l’application aux vols de nourritures ne sont plus
automatiques aujourd’hui, la chambre criminelle et les juges du fond ont retenu le contraire
par un arrêt par la CA de Poitiers du 11 avril 1997 : En l’espèce, une mère de famille a été
poursuivie pour des vols de denrées alimentaires, elle fait valoir l’EN. Les juges se sont
penchés sur la situation financière de la mère, la mère avait un compte créditeur alimenté
par de nombreux versements de prestations sociales et dans le contenu du caddy les juges
ont remarqué que des aliments de luxes et ont considéré que l’EN ne pouvait être retenu.
Dans l’affaire du sang contaminé dans l’arrêt du 18 juin 2003, la chambre de l’instruction
avait exonéré les médecins de leurs R pénale en application de l’EN. Le calcul de
proportionnalité fait le juge avait été validé par la ch. criminelle. Dans cette affaire il y avait
l’IS (la survie immédiate des malades) et l’intérêt sacrifié était le bon état de santé à plus
long terme. La situation est plus difficile lorsque les intérêts en présence sont égaux.
L’égalité des intérêts en présence conduit normalement au rejet de l’EN.
Arrêt du 19 novembre 2002 : Des personnes qui ont détruit des champs ont demandé de
bénéficier de l’EN. La chambre criminelle refuse l’EN parce que d’une part les conditions de
l’article 122-7 ne sont pas remplis et il d’autre part, il n’y avait pas d’autres moyens
d’exprimer son désaccord que la destruction. Donc pas d’exonération de R pénale. La
question a rebondi avec la constitutionnalisation de la charte de l’environnement. Cette
constitutionnalisation lui donne-t-elle le statut d’un intérêt supérieur ? Les juridictions se
sont prononcées de manière dispersée car certaines juridictions admettaient l’EN dans ce
cas, d’autre la rejetaient. La chambre criminelle a répondu à cette question dans un arrêt du
7 février 2007 : La ch. criminelle a considéré que les conditions de l’EN ne sont pas remplis
en l’espèce. Tout d’abord, les faucheurs volontaires font valoir le respect pour
l’environnement et la sante. Cela démontre qu’il n’y a pas de danger actuel. Ensuite, l’acte
n’est pas nécessaire car il existe des voies de droit quoi n’ont pas été utilisées. Enfin, la
proportionnalité n’est pas non plus respectée car les champs ont été entièrement détruits
alors qu’ils contenaient seulement 10% de culture OGM.
Dans ces arrêts, l’utilisation de principe de précaution n’est pas pertinente pour l’EN. Car ce
principe de précaution qui repose sur un risque exclut l’utilisation de l’EN.
L’EN supprime la R pénale. Lorsqu’il est invoqué par une personne, le juge a l’obligation de
l’examiner. Encore une fois, l’EN maintient la R civile à la différence de la LD. Dans
l’hypothèse de la LD, le danger émane de la victime elle-même. En revanche, dans l’EN la
victime n’a pas joué de rôle moteur dans la survenance du danger.
législateur a choisi ici de créer une nouvelle cause d’irresponsabilité qui est une cause
d’irresponsabilité autonome alors même qu’il renvoi à la loi de 2016 ce qui veut dire que
l’article 122-9 est une hypothèse particulière de l’article 122-4 al. 1 er. Le législateur a voulu
élever la protection des lanceurs d’alerte au rang des valeurs sociales protégées par le DP. En
DP français il existait déjà certains dispositifs spéciaux de protection, par exemple la loi du
13 novembre 2007 avait introduit un dispositif des protections de salariés lanceurs d’alerte
pour des faits de corruption. La loi du 9 décembre 2016 a choisi de forger un régime
juridique général qui protège tous les lanceurs d’alerte peu importe les domaines d’activité.
Mais pour utiliser l’article 122-9 il faut se reporter à la loi de 2016. L’article 6 de la loi de
2016 défini le lanceur d’alerte qui est une personne physique qui révèle et qui signale de
manière désintéressée et de bonne foi un crime, un délit, une violation d’un engagement
international ou une menace ou un préjudice grave pour l’IG. Mais la loi exige que le lanceur
d’alerte doive avoir eu connaissance personnellement des faits qu’il a dénoncés. En
revanche, la loi considère qu’il y a 3 types de secrets intangibles :
● Le secret de la défense nationale
● Le secret médical
Le défenseur des droits était chargé d’orienter, de protéger mais aussi d’apporter une aide
financière aux lanceurs. Le CC a considéré que la compétence attribuée au défenseur des
droits lui donnant mission d’accorder une aide financière était inconstitutionnelle. Le lanceur
d’alerte est défini en droit français de manière restrictive car il ne peut s’agir que d’une
personne physique. Ensuite, le lanceur agit de bonne foi mais aussi de manière
désintéressée. La loi a donc prévu que le fait que la divulgation de faits que l’on sait
totalement ou partiellement inexactes continue de constituer le délit de dénonciation
calomnieuse. Il ne faut pas confondre le statut de lanceur d’alerte avec les journalistes
d’investigation.
La peine est la caractéristique principale du droit pénale. C’est pourquoi il a souvent été
proposé de ne plus parler de peine mais de sanction sauf que le terme de « sanction » a une
connotation neutre. En revanche, le concept de sanction aujourd’hui est commune à toutes
les disciplines juridiques. Le titre 3 du livre 1er du CP est intitulé « Des peines » et traite aussi
bien de la nature des peines que du régime juridique des peines.
La peine n’est pas un acte arbitraire. Beccaria dira « Pour que n’importe quelle peine ne soit
pas un acte de violence exercé par un ou plusieurs contre un cty, elle doit absolument être
publique, prompte, nécessaire, al moins sévère possible dans les circonstances données,
proportionnée aux délits et déterminée par la loi. » la peine doit être prévue par la loi qui
renvoie au principe de légalité pénale.
Dans le CP nous avons un éventail très large de peines prévues par le législateur mais ce qui
manque est la définition de la peine. Néanmoins, les peines ont été concurrencée par les
mesures de sureté et même si le CP ne définit pas ces deux catégories de sanction pénales,
on doit les étudier de manière distincte.
I. La fonction de prévention
Le législateur a conçu la peine afin de protéger la sté des troubles engendrées par
l’infraction. La fonction se dédouble en deux branches :
● La fonction de prévention générale qui se traduit par la fonction d’intimidation. On
considère que la crainte d’un châtiment exemplaire peut faire hésiter les personnes
de passer à l’acte. C’est pourquoi on prévoit les peines les sévères pour les actes les
plus graves.
SEMESTRE 4
Selon l’inspiration criminologique, la peine n’a pas la même importance mais elle n’a pas non
plus la même hiérarchie des fonctions.
B. L’évolution légale
L’évolution légale renvoie à de nombreuses étapes :
● La loi du 13 décembre 2005 a introduit à l’article 132-24 al.2 une nouvelle définition
des fonctions de la peine puisque la peine est déterminée en fonction « de la
protection effective de la sté fonction générale), de la sanction du condamné, des
intérêts de la victime (fonction de rétribution) ainsi que de la nécessité de favoriser
l’insertion ou la réinsertion du condamné (fonction de réadaptation) et de prévenir la
commission de nouvelles infractions (prévention spéciale) ». Le texte était fidèle à
l’ordre traditionnelle des fonctions de la peine. Les auteurs disaient que la première
fonction de la peine devait devenir la réadaptation.
SEMESTRE 4
● Cette polémique a été relancée avec la loi du 24 novembre 2009 relative à la loi
pénitentiaire qui contenait un seul article qui était une véritable déclaration de
principe. Cette loi a repris à l’identique la formule du 12 décembre 2005, elle a
consacré l’ordre traditionnelle des fonctions de la peine. Mais tout comme la loi de
2005, elle a modifié la fonction de réadaptions a toujours été traduite par
l’« amendement ». Or, la loi de 2005 et celle de 2009 ont renoncé au terme
d’amendement qu’elles ont remplacé par l’« insertion ou la réinsertion ».
L’amendement avait une connotation négative alors que les deux autres termes
avaient une connotation neutre. Néanmoins, l’utilisation de ce terme pose une
difficulté car l’amendement est un processus et par ce terme, la sté met à disposition
de la personne subissant la peine les moyens de s’amender. Alors que si l’on parle
d’insertion ou de réinsertion, on parle déjà du résultat. Aussi, c’est la première fois
qu’on introduite l’insertion.
Le D+ est constitué par la loi du 15 a out 2014 qui a abrogé l’al. 2 qui figurait à l’article 132-2’
al. 2. En revanche, la loi a créé un nouvel article qui est l’article 130-1 qui se positionne au
début du titre 3. Cet article inspire la définition et l’application des peines.
L’innovation de cette loi est qu’elle alloue des objectifs à la peine. En réalité on retient deux
objectifs :
1) La prévention : On retrouve ici la protection de la sté (prévention générale) et la
prévention de la commission de nouvelles infractions anciennement la fonction de
prévention spéciale. On n’emploi plus le terme de récidive car elle avait une
connotation négative.
2) La justice restauratrice : la JR va de pair ici avec ici le respect des intérêts de la
victime. La JR est un nouveau modèle de justice. Ce n’est pas un modèle classique de
justice pénale car ce n’est ni une justice punitive ou réabilitative mais c’est un
système de justice qui a pour objet de « réparer l’accroc que l’infraction a causé dans
le tissu social ». Ici, les protagonistes de l’infraction (auteur et la victime) ne subissent
plus le procès mais mettent en place un dialogue au sein de la communauté qui leur
permet de restaurer la paix sociale. L’article 130-1 du CP est transposée dans la
procédure pénale puisque la loi introduit l’article 10-1 dans le CPP et prévoit qu’à
tout moment de la procédure, le juge peut proposer une mesure de justice
restaurative.
B. L’appréciation du système
SEMESTRE 4
Ce système présente des difficultés majeures. On a tout d’abord deux difficultés d’ordre
théorique :
● Comment distinguer les fonctions des objectifs ? La loi fixe comme objectif une des
anciennes fonctions de la peine. Si la fonction est la mise en œuvre pratique des
mesures permettant d’atteindre l’objectif, à ce titre, elle pourrait donc constituer une
obligation de moyen alors que l’objectif traduit simplement une obligation de
résultat ?
● La confusion entre les R pénales et civiles parce que, auparavant, la prise en compte
des intérêts de la victime se faisait dans le cadre de la fonction de rétribution car la
rétribution. Renvoie au paiement de l’infraction commise. Or, aujourd’hui, la prise en
compte des intérêts de la victime se fait dans le cadre de la justice restaurative
apriori.
Il y a aussi des difficultés pratiques. La justice restaurative est-elle soluble dans la justice
pénale ? L’E aurait le rôle la régulation des relations sociales. La justice restaurative est-elle
applicable à toutes les infractions peu importe leur gravite ?
● L’autorité de la chose jugée, cela renvoie au fait que la peine est définitive.
Les fonctions de la MS sont des fonctions sociales et médico-sociales. Ici, les MS sont une
inspiration courants positivistes. On part donc du postulat que le délinquant est
SEMESTRE 4
A. La fonction de neutralisation
La fonction de neutralisation se traduit par la mise à l’écart de la sté de l’individu dangereux
et pour cela on utilisait :
● La peine de mort
● La relégation
Dans la conception des écoles des défenses sociales, ces mesures qui sont des mesures de
neutralisation doivent être déclenchées avant même le passage à l’acte comme cela permet
d’éviter la criminalité. Dans cette inspiration, la Ms devrait être appliquée ante delictum
(avant la commission de l’acte).
La MS n’est pas définie en elle-même mais se défini par rapport à la peine (méthode de
définition négative).
A. Proposition de définition
Les MS ont un caractère hybride. Elles empruntent à plusieurs catégories de mesures sans se
confondre avec elles. C’est une catégorie distincte des peines car les MS n’ont pas de
caractère distributif, elles sont aussi distinctes des mesures de prophylaxies. Elles sont aussi
distinctes des mesures d’assistance car elles ont un caractère coercitif. Les MS sont des
mesures individuelles coercitives sans coloration morale imposées à des individus dangereux
pour l’ordre social afin de prévenir les infractions que leur état rend probable. La MS est
entièrement tournée vers l’avenir et à aucun moment elle ne prend en compte l’infraction
commise. Par exemple, l’inscription au fichier judiciaire autamisée des auteurs d’infractions
sexuelles est une MS. La chambre criminelle le 10 octobre 2007 a reconnu que cette
inscription dans un fichier constitue une MS.
L’analyse du DP français démontre que le système français est un système dualiste même s’il est
possible de remarquer un rapprochement juridique des deux catégories de sanctions.
but préventif. Donc, sous une affirmation unitaire, de nombreuses mesures de sûreté
demeuraient. L’analyse dualiste a été affirmé par la loi du 12 décembre 2005 qui a
réintroduit dans le CP l’expression de mesure de sûreté. Cette loi a introduit l’article 131-36-
9 du Code pénal. La nature dualiste du système a été confirmé par la loi du 24 novembre
2009, la loi pénitentiaire. Le choix du droit français est aussi le choix de la simplicité car ce
système est très facile à mettre en œuvre dans la mesure où les peines et les mesures de
sûretés coexistent. Cette coexistence se traduit doublement en droit positif :
● D’une part, le législateur prévoit à la fois des sanctions pénales à visée punitives
Pour la même infraction, le juge peut cumuler une peine et une mesure de sûreté pour une
infraction. Il peut prononcer à la fois une peine privative de liberté mais aussi une
interdiction professionnelle ou un suivi socio-judiciaire.
On constate qu’aujourd’hui, les deux catégories des peines que les mesures de sûreté
poursuivent la lutte contre l’arbitraire et la garantie des libertés individuelles ce qui se
traduit par une unification du régime juridique sauf une différence majeure.
4. Le principe de proportionnalité
Parmi les principes communs est beaucoup utilisé le principe de proportionnalité qui signifie
que la sanction pénale n’est pas vraiment détachée de l’infraction et c’est la gravité de
l’infraction qui justifie la MdeS.
3. L’analyse du la CEDH
La CEDH s’est aussi penchée sur cette distinction et la question à laquelle elle a répondu est
la question de savoir si une prolongation de peine sous la forme d’une MdeS est acceptable
d’un point de vue de l’article 7 et si elle peut rétroagir ? L’arrêt de référence est celui du 17
décembre 2009, M contre Allemagne. Dans cet arrêt, la CEDH accepte que les MdeS
dérogent au principe de non-rétroactivité. A ce titre, elles peuvent donc rétroagir.
Néanmoins, la CEDH précise qu’il faut distinguer entre les MdeS privatives de libertés
soumises au principe de non-rétroactivité et les MdeS restrictive de droit qui elles, peuvent
rétroagir. Cette distinction a été confirmé par la CEDH dans des arrêts entre 2010 et 2012.
Les jp européennes et conditionnelles semblent dégager une solution nuancée. Si les MdeS
sont privatives de liberté, la gravité de leur nature justifie qu’on leur applique la non-
rétroactivité. En revanche, si les MdeS sont seulement restrictive de doit, il est possible de
les faire rétroagir.
Selon la fonction assignée par le législateur, on peut classer les sanctions pénales en peine
principales et peines complémentaire.
Les PP sont les peines qui ont été attaché par le législateur au comportement et qui
permettent e déterminer la classification tripartite de l’infraction. Les PP en droit français
sont les peines privatives de liberté et la mort. Il est intéressant de souligner qu’il s’agit ici de
la peine encourue mais le juge garde une grande liberté car il peut décider de ne prononcer
une peine parmi toutes les peines encourues. De la même manière, il peut moduler le
quantum de ma peine.
A. La définition juridique
Il est possible que le juge cumule la peine principale et la peine complémentaire. Ces peines
complémentaires ont été conçues comme des peines de substitution ce qi veut dire que
dans certains cas, le juge peut les prononcer à la place d’emprisonnement ou d’amende.
Parmi les peines complémentaires on distingue :
● Les peines complémentaires obligatoires : Peines que le juge a l’obligation de
prononcer. Il s’agit des droits civils, civiques.
● Les peines complémentaires facultatives qui ne peut être prononcée par le juge que
si un texte spécial les prévoir. Elles sont plus nombreuses.
La difficulté ici sera celles des peines accessoires. Une peine accessoire est une peine qui est
déclenchée automatiquement par le prononcé d’une peine principale ce qui veut dire que le
juge a juste besoin de prononcer la peine principale. Le nouveau CP a renoncé aux peines
accessoires de l’article 131-17 pose ce principe. Le CC a considéré que le principe de
nécessité et de proportionnalité des peines s’opposait à l’automaticité des peines dans ou à
l’extérieur du CP. Dans une décision du 11 juin 2010, le CC a considéré que l’interdiction
d’inscription sur les listes électorales attachées de plein droit à certaines peine principale
était contraires à la C°. Néanmoins, dans une décision du 29 septembre 2010, le CC a
considéré que le législateur peut introduire des peines obligatoires qui doivent respecter le
pouvoir d’individualisation du juge pénal. Si certaines peines sont obligatoires, le juge doit
déterminer le contenu ou leur durée de ces peines. Dans ces conditions, l’’obligation pour le
juge devient acceptable. C’est pourquoi le CC distingue deux catégories :
● Les peines complémentaires obligatoires qui sont autorisées puisque le juge peut
individualiser le contenu ou la durée et
● Les peines accessoires qui sont automatiques sont interdites en doit français car
contraire au principe d’individualisation de la peine.
La typologie des sanctions a été bouleversé par l’introduction de la R pénale d’une personne
morale (RPPM).
SEMESTRE 4
Les peines suivent tune hiérarchie selon la gravité de l’infraction qui les déclenche. Mais elles
présentent souvent un contenu différent selon le but poursuivi.
L’amende est une peine patrimoniale qui doit excéder 3750 euros. Les dernières lois
privilégient la méthode de calcul proportionnel de l’amende. La loi du 21 juin 2016 qui punit
le délit d’initier prévoit une peine d’amende de 100 millions d’euros mais le juge peut
prononcer une peine égale au décuple du montant de l’avantage retiré du délit. Sachant
qu’ici, la peine ne peut pas être inférieure au montant de l’avantage. Ces deux peines sont
concurrencées par de nombreuses mesures de substitutions crées par la loi du 11 juillet
1975 :
● La contrainte pénale a été créé par la loi du 15 août 2014 : Cette peine de contrainte
pénale est définie à l’article 131-4 d-1 du CP. Il s’agit d’une peine qui se compose de
certaines mesures qui sont des mesures de contrôle et d’assistance et d’un certain
nombre d’interdiction ou d’obligations. Ces mesures s’appliquant déjà au sursis avec
mise à l’épreuve. La contrainte pénale doit devenir une peine de référence.
SEMESTRE 4
● Le jour amende est défini à l’article 131-5 du CP. Le jour amende correspond à une
contribution quotidienne pendant un certain nombre de jour. Le montant global de
l’amende est exigible lorsque la période à expirer c’est un système d’amende à crédit
ici. Il y a des limites car le juge doit tenir compte des ressources et des dépenses de la
personne et le jour amende ne peut excéder 360 jours amende d’un montant
maximum de 300 euro par jour.
● Le travail d’IG est défini à l’article 131-8 du CP. Il s’agit d’un L non rémunéré effectué
soit au profit d’une personne morale de droit public, soit d’une association. La durée
du L d’IG est entre 20 heures et 280 heures. La personne qui fait l’objet de cette
mesure doit expressément l’accepte lors de l’audience sinon, l’utilisation du L d’IG
serait considéré comme un L forcé et cela constituerait une violation de l’article 4 de
la C°EDH. Cette peine est le prototype même de la peine de substituions et ce par
rapport à son objectif. Une fois que le L d’IG est accompli, la peine est considérée
comme exécutée. L’article 434-42 prévoit une peine en cas de non-exécution ou
violation du L d’IG, peine qui peut aller de deux ans d’emprisonnement à 30 000
euros d’amende.
● On a des peines privatives et restrictives de droit qui sont énumérées à l’article 131-
6 du CP. Il y a 15 peines privatives de droit (la suspension du permis de conduire
pour 5 ans, la confiscation du véhicule, l’interdiction pendant 5 ans d’émettre des
chèques, l’interdiction pendant 56 ans d’exercer une activité professionnelle...). Ces
peines prévues par l’article 131-6 sont de peines qui, selon l’article 131-9 sont des
peines qui peuvent être prononcées à la place de l’emprisonnement mais pas
cumulativement avec l’emprisonnement. On a aussi des peines complémentaires qui
sont prévues à l’article 131-10 qui sont des peines restrictives de droit et peuvent
aussi être utilisées comme peines complémentaires. Il y a par exemple l’interdiction
de détenir un animal.
Ces sanctions sont prévues à l’article 131-12 qui prévoit la peine d’amende en matière
contraventionnelle. Le peine d’amende suit une échelle fixée à l’article 131-13, échelle
suivant les 5 classes de contravention (1 ère classe= 38 euros à la 5 ème classe= 1500 euros). A
part la peine d’amende, il y aussi des peines privatives ou restrictives de droit (article 131-14
et 131-15). Ces peines privatives ou restrictives de droit peuvent se cumuler entre elles mais
elles ne peuvent pas se cumuler avec l’amende. La loi prévoit aussi des peines
contraventionnelles complémentaires prévues aux article 131-16 et 131-17 (par exemple, la
suspension du permis de conduire de 3 ans maximum).
Ces sanctions sont prévues aux articles 131-37 et suivants du CP. Il faut faire attention ici à
la liste générale des peines mais aussi au texte spécial d’incrimination. C’est ce texte qui
renvoi à la peine car la loi du 9 mars 2004 a supprimé le principe de spécialité des
infractions. En revanche, la loi a maintenu le principe de spécialité des peines ce qui veut
dire que c’est le législateur qui détermine quelle peine s’applique expressément à
l’infraction commise. Donc ici, on ne distingue pas entre les peines criminelles et
contraventionnelles et on ne distingue pas entre les peines principales et complémentaires.
prononcée pour tous les crimes et les délits punit d’un an d’emprisonnement. La
confiscation peut porter sur les immeubles et meubles qui sont divis et indivis et peut porter
sur les biens dont le condamné est P ou dont il a la libre disposition.
On peut avoir des restrictions à la liberté financières telle que l’interdiction d’utiliser certains
moyens de paiement et l’exclusion des marchés publics.
Le placement sous surveillance judicaire ne peut excéder 5 ans et se traduit ici par la
désignation d’un mandataire de justice. On a ensuite des atteintes indirectes à la structure
de la PM et il s’agit des interdictions qui peuvent être prononcées telles que des indictions
d’exercer certaines activités qui peuvent être totales ou partielles et il peut aussi y avoir des
fermetures d’établissement.
Le juge bénéfice d’une grande liberté mais est limité par le principe de légalité pénale.
Pour fixer la mesure de la sanction les règles sont différentes selon que le juge soit en
présence d’une ou de plusieurs infractions. Lorsqu’il y a une pluralité d’infraction, cela est
plus difficile.
Le CRI est défini à l’article 132-2 du CP. On est en présence ici de plusieurs infractions qui ne
sont pas séparées entre elles par une condamnation définitive. Le CP prévoir deux
SEMESTRE 4
hypothèses selon que le juge intervient dans le cadre d’une procédure unique, ou selon qu’il
y a eu plusieurs procédures.
A. L’unité de procédure
C’est l’hypothèse dans laquelle toutes les infractions ont été découvertes et font toutes
l’objet d’une procédure unique. Dans cette hypothèse, la personne est jugée pour toutes les
infractions qu’elle a commise. Selon l’article 132-3 « Chacune des peines encourues peuvent
être prononcée ». La règle s’applique pour les peines de nature différente. Le deuxième
alinéa du même article, vise spécifiquement les peines de même nature. C’est ben quelque
sorte un raisonnement à contrario. Il peut y avoir cumul des peines de nature différente
mais une limite est posée par l’article « Le cumul des peines différentes doit respecter le
maximum légal prévu ».
En revanche, si les peines encourues sont de même nature, la solution énoncée par l’article
est claire, il ne peut être prononcé une seule peine de même nature dans la limite du
maximum légal le plus élevé encouru. La formulation de l’article indique qu’il s’agit ici d’une
exception, puisque l’article commence par « Toutefois » ce qui veut dire que la règle est le
cumul mais l’exception permet lorsque des peines de même nature sont encourus de n’en
prononcer qu’une. Le juge tient compte pour déterminer les peines de même nature de la et
pas de classification tripartite.
B. La pluralité de procédure
Ici, la personne a été jugée plusieurs fois pour des infractions distinctes mais aucunes des
infractions jugées n’a donné lieu à une condamnation définitive. On juge plusieurs fois la
personne car les in fractions n’ont pas été découvertes. C’est souvent lors de l’exécution de
la peine qu’on s’aperçoit de la multitude d’infractions poursuivies et de la multitude de
peines prononcées. Est- ce les peines prononcées par plusieurs juridictions peuvent-elles
toutes être exécutées ? L’article 131-4 prévoit que les peines prononcées en concours
s’exercent cumulativement dans la limite du maximum légal le plus élevé encouru. Cela veut
dire que si les peines prononcées sont de nature différente, cela ne pose aucune difficulté
car chaque peine peut être exécutées. Mais lorsque les peines prononcées sont de même
nature, le CP retient la règle du cumul plafonné. Cela veut dire qu’on va additionner les
peines de même nature prononcées mais le cumul total ne pourra dépasser la peine la plus
élevée encourue pour la peine la plus sévère. La principale difficulté intervient dans le cadre
de ma réclusion criminelle à perpétuité. L’article 132-5 prévoit que lorsque la perpétuité n’a
pas été prononcé, le maximum légal du cumul est de 30 ans. La question se pose de savoir
quels mécanismes il faut utiliser lorsque le cumul dépasse le plafond autorisé ? Le
mécanisme est prévu à l’article 132-4 du CP. Lorsque plusieurs peines sont prononcées, elles
sont en concours et une confusion peut donc être prononcée. Elle est prononcée
normalement par la dernière juridiction à statuer sinon, il y a une procédure spéciale. La
confusion obéit à des règles particulières. La confusion des peines de même nature signifie
l’exécution simultanée des peines en concours. La confusion peut être totale (peine la plus
forte absorbe toutes les autres peines), ou partielle. La confusion est facultative ce qui veut
dire que la confusion est décidée par le juge pénal sauf dans l’hypothèse où la confusion
devient obligatoire, c’est lorsque le cumul des peines prononcées dépasse le maximum légal
le plus élevé encouru. Dans cette hypothèse, le juge est obligé d’utiliser la confusion. Il y a
une dérogation à cette règle du cumul plafonné. En effet, l’article 131-7 prévoit que les
SEMESTRE 4
Cette notion a été introduite par la loi du 12 décembre 2005 à l’article 132-16-7. La RI est
définie comme la situation dans laquelle la personne définitivement condamnée commet
une nouvelle infraction qui ne répond pas aux conditions légales de la récidive. Les peines
s’ajoutent les unes aux autres sans qu’il y ait possibilité de confusion. Les infractions en
réitération sont traitées comme des infractions uniques.
La récidive est une circonstance aggravante générale mais le CP a prévu des cas spécifiques
de récidives.
§1 : La définition
La récidive vise la situation d’une personne qui après avoir été définitivement condamnées
pour une infraction commet une nouvelle infraction dans les conditions fixées par la loi.
Parce que les conditions sont fixées par la loi, on parle de récidive légale.
A. La philosophie de la récidive
La récidive est une situation où la peine est aggravée par ce que l’on considère que le
délinquant n’a pas tenu compte de premier avertissement solennel qui lui a été donné par la
sté. Donc ici, parce qu’il n’en a pas tenu compte lors de la commission de la nouvelle
infraction, la peine prononcée est plus sévère. Il existe 3 systèmes concevables qui
permettent de tenir compte de la récidive :
● Le système de la peine fixe obligatoire qui est une peine qui s’impose lors qu’on a
commis une nouvelle infraction lorsqu’on a déjà été condamné
1. Les termes
Le premier terme de la récidive est constitué par la condamnation de nature pénale
prononçant une sanction pénale et qui doit être prononcée par une juridiction pénale. Cette
condamnation doit être une condamnation définitive. Plusieurs précisions ont été apportées
par le CE. En effet, jusqu’à une époque récente, seules les condamnations prononcées par
els juridiction français été prises en compte. Aujourd’hui, selon l’article 131-23-1 on tient
compte aussi des condamnations prononcées par les juridictions pénales des autres E
membres. Les sanctions prononcées doivent être une peine. Les sanctions disciplinaires ou
administrative ne constituent pas le premier terme de la récidive.
Le second terme de la récidive est constitué par une infraction commise postérieurement.
Cette nouvelle infraction doit être indépendante de l’infraction qui a suscité la
condamnation. Si cela n’est qu’une conséquence de la condamnation de l’ancienne
infraction, on n’en tient pas compte.
2. Les conditions
Les conditions sont des conditions de temps et de nature de l’infraction. Est-ce que le
second terme de la récidive doit intervenir dans un laps de temps déterminé ? la récidive
est soit perpétuelle lorsque l’intervalle n’a aucune importance ou la récidive peut être
temporaire lorsque le législateur fixe un. Délai pendant lequel le second terme de la récidive
doit intervenir.
Est-ce que le premier et le second de la récidive doivent être de même nature ? La récidive
est dite générale lorsqu’il ne doit y avoir aucun lien entre le premier et le second terme de la
récidive. On a aussi une récidive spéciale dans laquelle le législateur exige que le second
terme de la récidive soit constitué par une infraction identique ou assimilée.
Ici, le premier terme de la récidive n’est pas clairement défini par le texte mais ici, on retient
comme premier terme tous les délits punit d’une peine inférieure à 10 ans de prison. Le
second terme de la récidive est un délit qui doit aussi être punit d’une peine inférieure à 10
ans. L’article 132-10 prévoit que la récidive est spéciale et est donc constituée que si le
second terme est un délit identique ou assimilé. Pour les délits assimilés, seul le législateur a
compétence pour assimiler les infractions un point de vue de la récidive. L’article 132-16
assimile le chantage, l’escroquerie et l’abus de confiance. Le CP prévoit qu’il est possible
d’assimiler les délits de violence volontaire et toutes les infractions commises avec la
circonstance aggravante de violence (article 132-16-4 du CP).
D. La récidive contraventionnelle
Cette récidive est doublement spéciale parce qu’elle ne peut qu’intervenir que pour les
contraventions de 5ème classe et doit être expressément prévue par le texte d’incrimination
ou de pénalité. La récidive est spéciale dans le sens où il doit s’agir de la même
contravention. Elle entraine le doublement de la peine mais il y a ici un mécanisme
intéressant pour certaines contraventions. Pour certaines contraventions, le législateur
considère que la récidive est d’une telle gravité que la contravention se transforme en délit
(article L413-1 du Code de la route).
THE END