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L’immeuble en droit c’est un bien et le bien se définit comme une richesse à savoir comme
une chose qui a une valeur et qui est susceptible d’appropriation. Le bien est une chose
appropriable.
Le Code Civil ne contient pas de définition de l’immeuble, on trouve seulement une
énumération des immeubles. Ce qui ressort est que le Code Civil oppose l’immeuble au
meuble. Il établit donc une classification entre les deux. Cette distinction est considérée
comme fondamentale en droit des biens et c’est la seule distinction qui est consacrée par le
Code Civil sein de l’article 516 du Code Civil qui prévoit que tous les biens sont meubles ou
immeubles. Cela signifie qu’il n’existe que deux catégories de biens, qu’il n’existe pas de
biens qui ne soit ni meuble ou ni immeuble, il n’existe pas de catégorie tierce, tous les biens
doivent entrer dans l’une des deux catégories.
D’un point de vue physique, l’immeuble c’est le sol, c’est une portion du territoire. Il est
donc fixe, localisable immédiatement, on sait toujours où il est et il se distingue du meuble
qui est mobile et donc difficilement localisable, on ne sait jamais où il est.
Cette différence produit une double conséquence en matière de procédure civile et en
publicité foncière :
En matière de publicité foncière, l’immeuble parce qu’il est localisable, il peut être
ficher si bien que les droits sur l’immeuble peuvent être inscrit sur un fichier. Ce
fichier est le fichier immobilier qui est tenu par les services de la publicité foncière
et ainsi certains actes juridiques relatifs aux immeubles sont publiés auprès des
services de la publicité foncière c’est le cas des ventes immobilières. Cette publicité
a pour but d’informer les tiers de l’existence de la vente : rendre ces actes
opposables aux tiers. Mais la publicité n’est pas une condition de validité d’une
vente immobilière, une vente immobilière non publiée est toujours valide mais plus
fragile car elle n’est pas opposable aux tiers
En matière mobilière, il n’existe pas de publicité foncière notamment pour des raisons
pratiques, elle serait impossible à mettre en œuvre en raison de la mobilité du meuble. C’est
la possession qui remplace la publicité foncière qui a une fonction d’information des tiers.
Si un immeuble est vendu, cette vente englobe les immeubles par destination
Si une hypothèque est constituée sur un immeuble, elle s’appliquera aussi sur les
immeubles par destinations que l’immeuble contient
La saisie d’un immeuble englobe aussi les immeubles par destination
1. Les conditions de l’immobilisation par destination
Ce sont des conditions qui sont cumulatives :
A. Le lien économique
On est en présence de meuble qui présente une utilité économique pour l’immeuble et
c’est la raison pour laquelle le propriétaire les a affectés au service ou l’exploitation de
l’immeuble, aucune autre matière n’est requise entre le meuble ou l’immeuble. Cette
affectation peut être :
Agricole : tous les meubles qui sont considérés comme des matériels par destination : le
matériel agricole est considéré comme un immeuble par destination
Industrielle : tous les meubles qui sont affectés à une activité industrielle : le matériel ou
l’outillage nécessaire à une activité industrielle considéré comme un immeuble par
destination comme : les cerfs
Commerciale : les meubles qui sont affectés à une activité commerciale : les meubles d’un
hôtel sont considérés comme des immeubles par destination. De même les décors d’un
théâtre sont immeubles par destination.
L’affectation ne peut concerner que les meubles nécessaires à L’immeuble.
2. Le lien esthétique ou matériel
Pour désigner ce lien, Le CC parle d’attache à perpétuelle demeure c’est l’article 525 du
Code Civil et ce lien d’attache suppose que le propriétaire a eu la volonté d’établir un lien
entre son meuble et son immeuble. Il résulte de l’article 525 que ce lien peut être de deux
ordres : soit un matériel ou soit un lien esthétique.
Il peut être matériel, c’est l’hypo où le meuble est scellé à l’immeuble et il ne peut
pas en être détachés sans détérioration du meuble de l’immeuble. La Jurisprudence
est exigeante quant à ce lien, elle exige des faits d’adhérences durables entre les
meubles ou immeubles pour qu’il y ait un lien à perpétuelle demeure. Mais ce lien
est moins intense et présent qu’un lien d’incorporation. Le meuble demeure un bien
distinct de l’immeuble.
Le lien esthétique est l’hypothèse où par exemple des statuts ont été placés dans
une niche pratiquée exprès pour recevoir les statuts, cela fait de ses statuts des
immeubles par destination. LA JP A JUGÉ QU’UNE BIBLOTHEQUE FAIRE SUR MESURE
POUR SINTEGRER dans la pièce d’un immeuble constitue un immeuble par
destination.
b. La différence entre l’immeuble par nature, par destination et le meuble
En pratique, il n’est pas toujours facile de distinguer les trois différences citées ci-dessus.
Cette difficulté se pose lorsqu’il existe un lien matériel qui a été établi entre le meuble et
l’immeuble. (Par exemple Radiateur rattaché à un mur → il faut s’intéresser à la manière
dont le radiateur a été fixé à l’immeuble. Donc à quoi correspond ce radiateur entre les trois
cités ci-dessus). Les conflits surviennent notamment entre les rapports vendeurs/acheteurs,
le Code Civil prévoit qu’une vente immobilière ne porte que sur les immeubles (sauf clause
contraire) de l’acte de vente.
Exemple : Une personne acquiert une maison et après l’acquisition, l’acquéreur se rend
compte que le vendeur est parti avec tous les radiateurs de la maison. Donc il y aura un
conflit entre les deux au sujet de la qualification juridique ; L’acheteur considère que les
radiateurs ont été vendu avec la maison mais le vendeur soutient le contraire. Donc il y un
Conflit sur la qualification juridique des radiateurs. Il faut regarder la manière dont ils ont
été rattachés à l’immeuble. Il y a 3 degrés d’attaches : le vendeur va considérer que les
radiateurs sont des immeubles et donc exclut du domaine de la vente immobilière. En
général, il faut rechercher la chose rattachée à l’immeuble. On a au fond 3 degré d’attache
et on va aller de l’attache la plus faible vers la plus forte /
1er degré de lien : le plus faible, le meuble n’est pas scellé à l’immeuble, il peut en
être détachés sans détérioration → Dans la jurisprudence les radiateurs peuvent être
détachés sans Dommage qualifiés de meuble par nature (radiateurs).
2e degré de lien : le meuble est scellé à l’immeuble et son détachement implique une
détérioration →ici on est en présence d’un immeuble par destination (SCI (Société
Civile Immobilière) avait acquis un logement mais le vendeur était parti avec la
rampe de l’escalier ⇨ donc un litige est né la rampe a été qualifié d’immeuble par
destination ; la conséquence de la vente est que l’immeuble inclut la rampe de
l’immeuble dès lors qu’elle ne pouvait pas être démontés sans détérioration). La
qualification juridique de la rampe s’est posée. Le vendeur devait restituer la rampe
3e degré de lien : le meuble est incorporé à l’immeuble, il forme alors un tout
indivisible → on est en présence d’un immeuble par nature exemple : (des fresques
sur un mur ont donné lieu à une jurisprudence célèbre ⇨arrêt d’assemblée
plénière avril 1988 affaire des fresques catalanes voir. Légifrance) ; il s’agissait d’un
litige entre personnes françaises et la suisse. Il existe une convention internationale
conclut entre les deux pays qui prévoit la compétence territoriale des tribunaux en
cas de litiges.
Cette convention reprend les mêmes principes qu’en droit français, si le litige concerne un
meuble, c’est le tribunal du domicile du défendeur qui est compétent et si c’est un
immeuble c’est le lieu de situation qui est compétent. 4 personnes avaient acheté une
église dans le sud de la France, donc l'église est un bien indivis. Or cette église contient de
belles fresques et 2 des acquéreurs ont vendu ces fresques à la ville de Genève sans
prévenir les deux autres. Donc ceux qui n’ont pas été prévenu ont intenté une action en
revendication (permet d’obtenir la restitution de son bien) contre la ville de Genève.
Quelle est le tribunal territorialement compétent ? Si les fresques sont un meuble, le
tribunal compétent c'est le tribunal du domicile du défendeur qui est la ville de Genève
donc ce seront les tribunaux suisses à l’inverse si ce sont des immeubles, c’est le tribunal
du lieu de situation qui est compétent donc tribunaux français. La cour d’appel de
Montpellier a jugé que les tribunaux de France était compétent et que fresque étaient
immeubles par nature qui sont devenus des immeubles par destination lorsqu’elles ont été
détachées de l'église. Car le détachement des fresques à lieu sans l’accord de l’ensemble
des indivisaires.
Cette décision a été cassé par la Cour de cassation par un arrêt du 15 AVRIL : la Cour de
cassation relève que lorsque les fresques était sur le mur de l'Eglise il s'agissait immeuble
par nature car incorporer dans l'Eglise, l’assemblée plénière relève ensuite qu'il existe un nv
procédé de détachement qui permet de détacher les fresques de immeubles sans
détérioration et ainsi elle relevé qu’une fois les fresques détachées ce sont des meubles par
nature. Dès lors le tribunal compétent c’est la suisse, car domicile du défendeur.
A. Les immeubles par l’objet auquel ils s’appliquent
Ils sont visés par l’article 526 du CODE CIVIL. Certains biens sont immobiles par l’objet
auquel il s’applique. On y trouve les droits portant sur des immeubles sont eux même
immeubles on les appelle des droits immobiliers (Par exemple un usufruit qui porte sur une
maison est un droit réel immobilier) et les actions en justice, elles sont immobilières si
leur objet est immobilier (on appelle cela une action immobilière).
Les récoltes sur pied sont des immeubles par nature : la vente des récoltes porte sur
des meubles par anticipation dès lors que les récoltes sont destinées à être couper.
La vente ne sera pas traitée comme une vente immobilière mais un vente meuble ou
une vente meuble n’a pas été publiée auprès des services de publicités foncières. Le
même raisonnement s’applique à des arbres. Le contrat de vente de ses récoltes ne
sera pas immobilier mais une vente mobilière. Or cela présente des intérêts tant
juridiques que fiscaux. Sur le plan juridique, pas besoin d'être publié auprès de
publicité foncière.
C. Les meubles par détermination de la loi
Ils sont visés à l’article 529 du Code Civil. Il s’agit de meubles parce que la loi le veut ainsi.
C’est une catégorie extrêmement large, on y trouve trois types d’éléments :
Les droits et les actions en justice portant sur des meubles par nature (des meubles
par détermination de la loi)
Les créances et les actions en justice relatives aux créances sont des actions
mobilières
Et tous les biens incorporelles (dépourvus de matérialité, des biens qui n’ont pas de
corps par exemple, un fonds de commerce, la clientèle, la marque. On les oppose
aux biens corporelles).
Partie 2 : le régime juridique de l’immeuble
Rapport de fait et de droit d’un coté
Titre 1 : les rapports de faits concernant les immeubles
Le rapport de fait qui peut s’établir sur un immeuble est la possession sur lequel on va
s’intéresser : un pouvoir de fait qui est exercé sur une chose.
La possession est visée par l’article 2255 du Code Civil qui dispose que la possession est la
détention ou la jouissance d’une chose ou d’un droit. La possession désigne un pouvoir de
fait qu’exerce une personne sur une chose dont elle a la maîtrise effective. Il faut bien
distinguer la possession et la propriété. Le possesseur d’une chose est souvent
propriétaire. Le propriétaire est souvent possesseur de la chose toutefois il peut arriver que
le possesseur se comporte comme le véritable propriétaire d’une chose possédé alors qu’il
ne l’est pas. Un divorce entre le droit et le fait apparaît Le possesseur ici il possède une
chose qui ne lui appartient pas et précisément le droit des biens c’est cette hypothèse ou le
possesseur a une chose qui ne lui appartient pas.
Le domaine de la possession : un champ d’application large, La possession peut porter sur
tous les biens meubles ou immeubles.
3 types de biens ne sont pas susceptibles de faire l’objet d’une possession :
- Les biens du domaine public ne sont pas susceptibles de faire l’objet d’une
possession, en effet ils sont inaliénables et imprescriptibles, ce critère est affirmé par
le L3111-1 du code général de la propriété des personnes publics (CG3P).
- Les biens du domaine public ne peuvent pas faire l’objet d’une prescription qui est
une possession prolongée. Cela a été rappelé au sein d’un arrêt de la 3e civile le 19
février 2019 : fragment de l’aigle à la cathédrale de Chartres.
- Les biens incorporels ne peuvent pas faire l’objet d’une possession.
Les meubles immatriculés : la dernière exception, on y trouve les bateaux, aéronefs. Ils
font l’objet d’une immatriculation et certains actes juridiques les concernant doivent être
écrits sur un registre. Ils sont un régime juridique très proche de l’immeuble et c’est
pourquoi la JP affirme que ces biens ne peuvent pas faire l’objet d’une possession.
Très critiqué par la doctrine et en matière de propriété intellectuelle, il existe des formes de
possession de biens incorporels.
Section 1 : les éléments constitutifs de la possession
L’article 2268 du Code Civil admet que le corpus peut être exercé par l’intermédiaire
d’autrui. On parle de possession corpore alieno. La chose est entre les mains d’un tiers qui
est considéré comme le représentant DU POSSESSEUR qui va accomplir des actes
matériels sur la chose pour le compte et au nom du possesseur. Comme L’hypo type est le
cas d’un locataire → il n’est pas possesseur de la chose, mais il les accomplit au compte du
bailleur (c’est la bailleur), mais le bailleur ne peut pas accomplir des actes matériels sur la
chose seul le locateur le peut.
Pour caractériser une possession, le corpus ne suffit pas, il faut établir l’animus
§ 2 : l’animus
A. L’animus
Le terme animus est un terme latin qui signifie âme (avoir l’âme d’un propriétaire). C’est
la volonté du possesseur de se comporter comme s'il était titulaire d’un droit sur la chose.
Par exemple : se comporter comme s’il était propriétaire de la chose. Il est difficile à
caractériser, la loi pose donc une présomption simple d’animus et énoncé à l’article 2256
du Code civil qui accomplit des actes de corpus sur une chose est présumé avoir l’animus.
Il s’agit d’une présomption simple qui est donc réfragable donc qui peut être renversée par
une preuve contraire.
B. L’animus, critère de distinction entre la possession et la détention
Dans certaines hypothèses, celui qui a la maîtrise matérielle sur la chose n’en est pas
possesseur car il lui manque l’élément psychologique qui est l’animus. Dans ce cas on parle
de détention qui peut être fondée sur un titre (détention précaire) soit sur un fait (simple
détention) ;
1. La détention fondée sur un titre : détention précaire
Le Code civil vise cette hypothèse. Le titre ici empêche la naissance de la possession car le
titre de la détention est un aveu du droit et en général un aveu de propriété d’autrui, ce
titre peut être contractuel ou légal. Le titre peut être un contrat (par exemple : contrai de
bail, contrat de dépôt, contrat de prêt, contrat d’usufruit). Ainsi, locataire, dépositaire,
l’emprunteur sont des détenteurs précaires. Le titre peut s’agir de la loi → par exemple,
l’usufruitier (qui est un détenteur précaire) qui tient son titre de la loi et en particulier des
règles de la dévolution successorale (rendre à son propriétaire).il reconnaît la propriété
d’autrui donc il n’a pas l’animus. Le titre de détention doit être prouvé, contrairement à la
possession, la détention ne se présume pas et l’existence même du titre de détention doit
être prouvé à celui qui a intérêt à nier la possession.
Est-ce que le détenteur restera toute sa vie détenteur précaire ? OU espérer devenir
un possesseur ?
C’est un principe d’immutabilité du statut du détenteur : il ne change pas de statut mais
présomption à l’article 2257 du Code civil énonce que lorsqu’on a commencé à posséder
pour autrui, on est toujours présumé posséder au même titre sauf preuve contraire. Donc
en principe, le détenteur précaire est condamné à rester détenteur précaire. Si la
présomption peut être réservée car on est en présence d’une présomption simple ; elle peut
être renverser lorsqu’il y a une preuve contraire, elle sera renversée s’il y a une interversion
de titre → le titre de détention est transformé en un titre de possession (le détenteur
précaire devient donc un possesseur).
Si la possession est entachée, elle est affectée d’un vice d’équivoque qui atteint l’animus.
L’équivoque c’est le fait de pouvoir revêtir plusieurs significations. La possession est
équivoque si les actes du possesseur ne révèlent pas clairement la volonté de ce dernier
de se conduire comme s’il était le propriétaire de la chose. Les actes matériels sont
équivoques car leurs significations ne sont pas certaines et Elle est équivoque s’il y a un
doute dans l’esprit des tiers sur l’existence de l’animus. Les sources principales concernent
deux situations :
possession a commencé. Tous les actes accomplis par le possesseur durant sa durée de possession
sont rétroactivement validés et donc ne peuvent pas être remis en question et inversement tous les
actes accomplis par le revendiquant sont rétroactivement anéantis.
« que toute personne physique ou morale a le droit au respect de ses biens ». Depuis 1982, la cour
des DH protège aussi ce droit de la propriété et quant à la charte des droits fondamentaux de l'UE
rappelle en son article 17 que toute personne a le droit de jouir de la propriété des biens qu’elle a
acquis légalement, de les utiliser, d’en disposer et de les léguer. »
« Le propriétaire d’une chose corporelle ne dispose pas d’un droit exclusif sur l’image de celle-ci ».
Ce principe posé n’est pas absolu et pose une limite, la cour a souligné que toutefois, le propriétaire
peut s’opposer à l’utilisation de cette image PAR un tiers lorsqu’elle lui cause un trouble anormal.
En pratique, il est rarissime qu’un proprio puisse démontrer un tel trouble mais quelques arrêts on
put démontrer le trouble anormal :
ARRET DU 25 Juin 2012 : en présence d'un trouble de nature économique liée à une situation de
concurrence déloyale. Cette Jurisprudence AÉTÉ REPRISE PAR LE :
Le CE en ce qui concerne bien du domaine public s’est aligné sur la JP de la Cour de cassation par un
arrêt du 13 avril 2018 rendu par l’assemblée plénière.
A) Le caractère absolu
Il est inscrit au cœur de la définition de la propriété qui est inscrite au sein de l’article 544 du CC. Ce
caractère conduit à exclure le fait qu’on puisse lister les prérogatives du propriétaire → la propriété
est avant tout un espace de liberté, le propriétaire peut faire de sa chose tout ce qu’il veut.
Aujourd’hui, le caractère absolu est extrêmement discuté notamment à sa cause de sa décadence ;
on assite à une multiplication des limites JP et légales qui ne cessent de restreindre les pouvoirs du
propriétaire
A. Le caractère exclusif
Le propriétaire a le droit d’interdire toute immixtion des tiers dans sa propriété ; on en déduit qu’il
peut interdire qu’un voisin empiète sur son terrain
L’empiètement est le fait d’occuper sans droit une partie d’un immeuble continu (à ne pas
confondre avec la construction sur le bien d’autrui). Le régime juridique de l’empiètement : les juges
ordonnent la démolition et même si l’empiètement est minime
Deux décisions récentes ont admis que la démolition ne s’applique pas à l’absence de la construction
mais seulement à la partie qui empiète si un simple rabotage est possible.
Cette sanction s’applique que l’auteur soit de bonne ou de mauvaise foi. La JP énonce que la défense
du droit de propriété contre un empiétement ne pourra dégénérer en un abus. Dans le CC n’a pas de
texte qui régit l’empiètement et donc les juges se fondent sur l’article 545 qui autorise les
expropriations pour cause d’utilité publiques (conditions) et donc interdiction pour des causes
d’utilités privées.
B. Le caractère perpétuel
Pas de définition au sein de l’article 544 du CC. On considère qu’elle est inhérente au droit de
propriété ; elle prolonge le caractère absolu de la propriété, elle a vocation à durer autant que son
objet
Etant imprescriptible, les actions en défense aussi sont imprescriptibles : action en revendication
Ces limites peuvent poursuivre deux buts différents : à la satisfaction d’intérêt privé ou le respect
d’exigences publiques.
Elles concernent surtout la propriété immobilière. Ces restrictions peuvent avoir deux fondements
différents, elles se fondent sur des exigences de paix sociale (régir les rapports entre voisins), elles
se fondent sur le choix très politique d’équilibrer les rapports entre parties (l’une supposé faible et
l’autre forte → reconnait au locataire des prérogatives très forte arrachées à la propriété). Tous
ses droits sont des charges qui peuvent être considérer comme des restrictions car le propriétaire ne
peut plus user de son bien comme il l’entend ; ces droits du locataire sont tellement puissants
notamment dans le bail commercial que certains auteurs considèrent que le bail commercial
conférait un droit réel au locataire. La JP qualifie dans le bail commercial le droit au renouvellement
qu’elle qualifie de propriété commerciale.
Exigence au profit de la puissance publique ou dans l’intérêt général. Ces restrictions sont diverses ;
elles peuvent avoir pour objet de limiter les droits du propriétaire, de priver le propriétaire de sa
propriété (de son droit).
Les limites sont nombreuses ; l’interventionnisme de l’état est croissance dans la matière. Ces
restrictions s’expriment notamment en matière de propriété immobilière. Certains auteurs
considèrent qu’on assite à un déclin du caractère de la propriété, de dénaturation de la propriété
immobilière.
Certaines restrictions entrainent la perte du droit de propriété → l’expropriation pour cause d’utilité
publiques.
La DDHC dans son article 17 prévoit la possibilité d’une expropriation pour cause d’utilité publique,
elle est inscrite à l’article 545 du CC → il faut 3 conditions cumulatives :
Il faut une utilité publique qui doit être constater par l’administration (construction de voies
ferrées)
Il faut qu’une procédure déterminée soit suivie
Le propriétaire exproprié doit recevoir une juste et préalable indemnité.
Cette expropriation ne porte que sur des immeubles qui appartiennent à des personnes privées ou
au domaine privé des personnes publiques.
La JP en dehors de tout texte instaurait deux limites supplémentaires au droit de propriété : l’abus et
les troubles anormaux du voisinage.
Il date du 19e Siècle : on s’est demandé si le propriétaire avait le droit de faire ce qu’il veut sur sa
propriété ? le juges ont répondu de manière négative en considérant que le droit de propriété n’est
pas un droit discrétionnaire, susceptible d’être contrôler. Le propriétaire n’a pas le droit d’abuser de
son droit de propriété.
CA de Colmar le 2 mai 1855 « DOERR » → deux voisins et l’un a construit des fausses
cheminées contre les fenêtres de son voisin afin de le priver de toute lumière. La CA a
considéré que l’auteur de la construction a abusé de son droit de propriété car il a agi sans
utilité pour lui et dans l’unique but de nuire à son voisin.
Arrêt clément Bayard 3 août 1915 (chambre des requêtes) → deux voisins (A et B), A faisait
voler des dirigeables et donc B a construit des éléments afin de crever ses dirigeables. La
chambre relève que les éléments ne présentaient aucune utilité pour l’exploitation du
terrain ; ce dispositif n’a été installé que dans l’unique but de nuire à son voisin.
⇨ Ce qui ressort des deux arrêts : l’action de faire sanctionner un abus de droit de propriété suppose
la démonstration d’une faute qualifiée est qui est un abus ; l’abus est qualifié comme une intention
de nuire. Le critère de l’abus est subjectif ; comment l’établir ? inutile pour le propriétaire et
nuisible pour les tiers = abus.
La victime d’un abus peut agir en justice contre l’auteur de l’abus ; l’action en justice est une action
en responsabilité délictuelle = 1240. Si condamnation, alors cela ouvre droit à une réparation
notamment en nature + peut s’ajouter une réparation sur D&I.
Les plaideurs préfèrent recourir à l’action relative à un trouble anormal du voisinage. Ces troubles ne
sont prévus par aucun texte ; cette théorie a été créé par la JP dans les années 70 sans fondement
textuel. L’intérêt est qu’elle évite à la victime de prouver une faute ; le trouble anormal est une
notion objective et donc aucune nécessité de démontrer une intention de nuire, une faute →
mécanisme de responsabilité civiles sans faute.
Une indemnisation peut être attribuer à la victime sur le simple constat d’un trouble anormal du
voisinage.
Le trouble
Ce n’est pas une faute ; on ne se préoccupe pas du fait qu’il provienne d’une activité licite ou non. Il
ne s’agit pas non plus d’un préjudice. Il s’agit de tout atteinte aux conditions de jouissance de son
immeuble par la victime → troubles très divers (sonore, mauvaises odeurs, une simple menace)
L’anormalité du trouble
Le TA n’est pas un trouble illicite ; il s’agit d’un trouble excessif → critère objectif. Il est anormal soit
parce qu’il est grave soit parce qu’il est fréquent ou les deux.
L’appréciation du trouble peut être influencer ou neutraliser par le contexte dans lequel le trouble
se produit :
Peut-on indiquer un TA ?
B. Son régime
Action fondée sur les TA du voisinage, dans ce cadre la victime pourra demander la cessation du
trouble et des D&I. cette action n’est pas fondée sur l’article 1240 du CC ; elle se fonde sur le
principe en vertu duquel nul ne doit causer à autrui un TA du voisinage. L’action se prescrit dans un
délai de 5 ans en vertu de l’article 2224 du CC à compter de la naissance du trouble, la JP a énoncé
que c’est une action personnelle et non réelle.
Le demandeur est le voisin qui subit le trouble ; il n’a pas à être propriétaire mais il doit seulement
être un voisin qu’on définit comme celui qui occupe un immeuble à proximité de la source du
trouble. Le demandeur peut agir contre l’auteur direct du trouble ou contre le propriétaire de
l’immeuble source du trouble et ce quand bien même que le propriétaire ne soit personnellement à
l’origine du trouble.
§ 1 : la propriété verticale
Il faut se référer à l’article 552 du CC qui énonce que « le propriétaire du sol est présumé être
propriétaire du dessus et du dessous » ; c’est une présomption simple.
A. La propriété du dessus
Cette formule a une double signification : positive et négative. Positivement, le propriétaire est
présumé être propriétaire de toutes les constructions et plantations faite sur son terrain et même si
elles ont été réalisées par un tiers. Négativement, le propriétaire a le droit de s’opposer à toute
immixtion des tiers mais si cette immixtion ne lui poserait aucun dommage :
Contraindre le voisin à couper les branches débordant sur son gardien : article 673 du CC
Opposition au passage d’un câble ou d’une canalisation sur son terrain
Demander la démolition de toute construction qui empièterait sur le dessus de son terrain
(aérien)
B. La propriété du dessous
§ 2 : la propriété horizontale
Distance à maintenir. Les rédacteurs du CC ont prévu des dispositions très précises quant aux
distances à respecter concernant les plantations et les jours et les vues sur les fonds voisins ; elles
sont qualifiées de servitudes légales.
Les distances à respecter sont prévues aux article 671 à 673 du CC → interdisent à un propriétaire
d’avoir des arbustes jusqu’à l’extrême limite de son fond. Le but est d’éviter de nuire au voisin
(ombre et débats des racines). Distances prévues par des règlements particuliers, à défaut, elles sont
déterminées par les usages et à défaut des deux, elles sont déterminées par le CC.
Les dispositions du CC :
Le CC distingue selon la hauteur de la plantation, si l’arbre mesure + de deux mètres il doit être
planter à 2 mètres de la ligne divisoire des fonds. Si la plantation ne dépasse pas 2 mètres, il peut
être planter à une distance de 50 cm. Le voisin en cas de non-respect peut demander que les arbres
soient arrachés où coupés à la mesure requise.
Si une plantation légale empiète sur le fond voisin → article 673 du CC qui distingue la question des
branches et des racines :
Les branches : le voisin ne peut pas lui-même couper les branches qui empiètent. Il faut une
autorisation du voisin ou de la justice. Il s’agit d’un droit imprescriptible.
Les racines : le propriétaire est en droit de les couper jusqu’à la limite séparative des fonds.
Les vues sont des ouvertures ordinaires qui laissent passer l’air et la lumière ; qui permettent de se
pencher et de regarder sur le fond voisin. Elles sont susceptibles de porter atteinte à l’intimité. Les
jours s’appellent aussi des jours de souffrance ou de tolérance, ce sont des ouvertures à verre
dormant, c’est une ouverture qui ne s’ouvre pas. Ils ne permettent pas de regarder chez le voisin,
laissent passer l’air mais pas la lumière.
Leur régime juridique va varier selon le fait qu’on est face à un mur privatif ou mitoyen :
Le mur est mitoyen : le principe est l’interdiction → les voisins ne peuvent pas ouvrir des
vues ou des jours sans le consentement du voisin
Le mur est privatif : si le mur joint immédiatement la ligne divisoire (la touche) = le
propriétaire ne peut ouvrir que des jours. Si le mur est situé en retrait de la ligne = peut
ouvrir des jours et des vues mais à condition de respecter certaines distances prévues à
l’article 675 et 680 du CC
Sanction : le voisin est en droit de demander sa suppression ou sa conformité légale. Mais est ce que
le proprio qui a irrégulièrement fait une ouverture peut-il invoquer la prescription acquisitive ? cela
dépend ; les jours ne peuvent pas jamais être acquis par PA mais une vue peut être acquise par PA
trentenaire = une servitude de vue.
B. La matérialisation
Les article 646 et suivants du CC disposent que tout proprio a le droit de clore son terrain, c’est un
droit imprescriptible. Mais encore faut-il que les limites horizontales du terrain soient connues ;
généralement les limites se trouvent dans les titres d’acquisition. La loi a prévu pour les propriétés
non bâties, une procédure de bornage qui a pour but de délimiter chaque propriété
Définition : le bornage est l’opération qui permet de construire la ligne séparative entre deux fonds
contigus non bâtis, cette ligne sera matérialisée par des bornes. Domaine : deux fonds qui
appartiennent à des propriétaires différents, il ne concerne que la propriété privée non bâti. Il peut
être demander par le propriétaire et par les titulaires de droit réel sur le fond.
Deux voies : le bornage peut se faire à l’amiable (plan) qui va constituer un procès-verbal de bornage
/ en cas de de non-attente on peut saisir le juge = bornage judiciaire ; l’action ne doit pas être
confondu avec une action en revendication.
Enuméré aux article 711 et 712 du CC. L’article 711 traie de l’acquisition dérivée = on devient
propriétaire parce qu’un autre l’était avant nous, transfert de droit. L’article 712 vise l’acquisition
originaire, il n’y a pas de transfert de propriété.
§ 1 : l’acquisition originaire
Les hypo sont listées à l’article 712 du CC ; elle se caractérise par le fait que l’acquéreur ne tient ses
droits de personnes, on ne lui a pas donné ou vendu la chose.
A. La prescription acquisitive
Une personne possède durablement un bien, elle en devient propriétaire à l’expiration du délai
prévu par la loi. C’est une Acquisition Originaire car le nouveau proprio va succéder au précédent
mais en dehors de tout transfert par le seul effet de la loi.
B. L’accession
C’est un mécanisme qui illustre la maxime « l’accessoire suit le principal ». On va décider que
l’accessoire appartient au propriétaire du principal. Il existe plusieurs hypo d’accessions (on va en
traiter 2) :
Accession par production : l’article 547 du CC parle d’accession pour les fruits et les produits ; le
produit s’oppose au fruit, il altère la substance. L’article 547 donne un droit d’accession aux fruits.
Exception : le proprio ne fait pas sien les fruits de la chose si la chose est possédée par un tiers de B-
F article 555 du CC
→ l’accession est immédiate = le proprio va devenir leur propriétaire au fil de leur édification mais
exception lorsque le terrain est loué, en matière de bail l’accession est différée elle aura lieu qu’à la
fin du bail. Le locataire est donc propriétaire des constructions qu’il a faite jusqu’à la fin du bail. Il
existe une exception à l’exception lorsqu’il s’agit d’un bail portant sur des vignes, l’accession est
immédiate.
L’indemnisation : l’article 555 envisage deux hypo : le constructeur est de B-F / M-F
→ de M-F : au sens de l’article 550 du CC : le propriétaire à le choix entre le fait de ne pas converser
la construction et donc le constructeur doit démolir la construction à ses frais, soit il conserve la
construction, il doit indemniser le constructeur. Al 4 : Il doit soit rembourser la plus-value apportée
par l’immeuble ou le coup de la main-d’œuvre estimé à la date du remboursement (il doit
rembourser la plus faible de ses deux sommes)
→ B-F : il ignorait qu’il n’était pas propriétaire du terrain sur lequel il était en train de construire ; le
proprio ne peut pas exiger du constructeur la démolition au frais de ce dernier. Le proprio est tenu
de verser une indemnité au constructeur.
Ce sont les principales modes d’acquisition de la propriété. L’acquéreur qu’on appelle un ayant-
cause devient propriétaire car le vendeur ne l’est plus. Le droit du nouveau propriétaire procède de
l’ancien propriétaire.
Volontaires : ils sont le fruit de la volonté des parties et il en va de tous les transferts de propriété
par contrat. L’article 711 du CC désigne cela comme l’acquisition par effet des obligations. Le contrat
n’a rien d’indispensable, il peut se faire par un acte juridique unilatéral ⇨ le testament.
Non volontaires : ils ne sont pas toujours le fruit de la volonté des parties ⇨ en droit des successions,
il arrive que le défunt n’ait pas réglé le sort de sa succession par testament ; c’est donc la loi qui
organise la dévolution successorale du patrimoine du défunt. On dit alors que la transmission du
patrimoine a lieu « ab intistat » = sans la volonté du défunt.
Les transferts de propriété ont le plus souvent lieu à titre onéreux, il confère au propriétaire la
contrepartie de la perte de son bien. Mais il arrive que le transfert soit à titre gratuit ⇨ la donation ;
en l’absence de contrepartie, le patrimoine s’appauvri et la donation est perçu par le droit comme
un acte grave préjudiciable pour les proches et au créancier du disposant. C’est pour cela que la loi
est en défaveur de ses transferts de propriété à titre gratuit, en effet pour les aliénations à titre
gratuit sont soumis à des formalismes particuliers = article 931 du CC.
B. Le régime du transfert
Que peut-on transférer ?
Celui qui acquière un bien se trouve dans la même situation que celui qui lui a transmis le bien. Il en
résulte deux règles, adages :
Ces adages signifient que celui qui vend une chose qui ne lui appartient pas s’expose à la nullité de
la vente ; article 599 « la vente de la chose d’autrui est nulle ». L’auteur transmet à l’ayant- cause
dans le bien dans lequel il était sur le plan juridique et matériel ; si le fond supporte une servitude,
après la vente la servitude restera. Celui qui acquière d’un propriétaire dont le droit est par la suite
anéanti, perd aussi son droit.
En principe, le transfert est instantané. Il a lieu « solo consensu » = par le seul effet des échanges des
consentements. Il n’est pas nécessaire de transférer physiquement la chose pour que la propriété
soit transférée ; il arrive que le transfert ait lieu avant la remise de la chose.
Les parties peuvent dans le contrat de vente insérer une clause et que le transfert aura lieu
qu’au jour de la livraison.
On stipule dans les contrats de vente que le transfert aura lieu seulement au moment du
paiement du prix = la clause de réserve de propriété à l’article 2267 du CC, elle permet de se
prémunir contre l’insolvabilité du débiteur.
Les textes qui font partis du bloc de constitutionnalité et qui permettent de protéger le droit de
propriété sont les articles 2 et 17 de la DDHC de 1789. L’article 2 prévoit que le droit de propriété
est un droit naturel et imprescriptible et l’article 17 énonce que la propriété est un droit inviolable et
sacré et c’est cet article qui règle les questions d’expropriation d’utilité publique.
Ces articles servent de références pour le contrôle de constitutionnalité depuis la décision 16 juillet
1971 relative à la liberté d’association.
Il existe une tension entre les normes au sein du bloc de constitutionnalité qui a été accru avec le
développement de la JP constitutionnelle ; le conseil constitutionnel a reconnu que le droit pour
toute personne d’avoir un logement décent est un objectif à valeur constitutionnelle. Cet objectif
peut entrer en tension avec le droit de la propriété.
2. Le domaine
Le conseil constitutionnel a une définition assez large du droit de propriété, en effet selon lui la
notion de bien qui est susceptible d’être protéger par le droit de propriété est très large. Il ne
restreint pas la propriété aux choses corporelles ; il protège aussi la propriété des biens incorporelles
⇨ dans la décision de 1982, il analyse les actions de la société comme objet de droit de propriété qui
mérite des lors une protection. Par la suite, il a accordé sa protection à des marques et des œuvres
d’esprit dans de nombreuses décisions. Le CC protège toute valeur économique
3. Le degré de protection
Toute atteinte à la propriété individuelle n’est pas interdite ; l’al 2 de l’article 544 autorise une
réglementation ; certaines qui viennent limiter le droit de propriété. Selon le CC, ces atteintes
légales doivent être doublement justifiées⇨ l ’atteinte doit être justifier par des fins d’intérêt
général et elle ne doit pas présenter un caractère de gravité tel que le sens et la portée du droit de
propriété s’en trouverait dénaturer. Ces conditions sont cumulatives. Une attinte raisonnable mais
dépourvue de toute intérêt général pourrait sanctionner la CC. Protection au niveau de la valeur du
bien plus que différentes prérogatives composant le droit de la propriété notamment au regard de
l’article 17 de la DDHC. Le CC veille à ce que le propriétaire ne perde pas sa propriété sans indemnité
et contre sa volonté.
Il est excessif de dire que le CC protège seulement le droit de disposer, il protège aussi l’usage des
biens, dans certaines décisions il a fait savoir au législateur qu’il ne lui y était pas permis d’entraver
de manière excessive l’usage des biens ⇨ décision du 20 juillet 2000 relative à la loi sur la chasse.
On parle de l’UE ou du conseil de l’Europe. Une étude de la JP du conseil de l’Europe suffit dès lors
que la CJCE s’est inspirée de la cour de Strasbourg. Le texte de référence est l’article 1 de la CEDH qui
dispose que toute personne physique ou morale a le droit au respect de ses biens. Certaines
limitations sont prévues en cas de d’expropriation pour cause d’utilité publique.
La CEDH pendant longtemps n’a pas appliqué l’article 1 du protocole. Le tournant est en 1962, la
CEDH a rendu une décision « sporrong et Lönnrot c/ suède », la cour a admis que le droit de
propriété était protégé par l’article 1 du protocole additionnelle la convention européenne des
droits de l’homme. Depuis cet arrêt, elle a opéré une protection européenne du droit de propriété.
1. Le domaine de la protection :
Quels sont les biens protégés par la CEDH ?
La CEDH a conféré à la notion de bien une portée autonome ; elle ne s’estime pas liée par les
qualifications données par les États membres et elle retient une conception très large de la notion
de bien. Toute valeur économique est reconnue par la CEDH comme un bien ; elle a admis qu’une
espérance légitime de créance puisse constituer un bien et donc cette espérance est protégée par
l’art 1 du protocole.
La cour combine l’art 1 avec l’article 14 de la CEDH qui interdit les discriminations. Elle en déduit
que le droit au respect des biens doit être opérer sans discrimination. C’est sur le fondement de ces
articles que la France a été condamné par un arrêt du 1 février 2000 « Mazurek c/ France » ⇨ la
CEDH a estimé que cette législation française constitue une violation de l’art 1 du protocole et de
l’article 14 de la CEDH = discrimination dans la jouissance du droit de propriété. On peut voir
l’émergence d’un droit de propriété au sens d’égalité d’accès à un bien.
La CEDH dispose d’un levier puissant, elle peut soumettre à son contrôle des situations qui ne relève
pas a priori de son domaine, elle va pouvoir contrôler des législations fiscales, successorales.
2. L’objet de la protection
La CEDH protège les particuliers contre les privations de propriété. Selon la cour, une privation de
propriété doit poursuivre un but légitime et elle doit avoir lieu dans les conditions prévues par la loi.
Ce but légitime est largement compris par la CEDH néanmoins il ne suffit pas qu’il y ait un but
légitime, il faut un rapport de proportionnalité entre les privations de propriété et l’utilité publique
poursuivie.
Le CEDH protège aussi comme le CC l’usage des biens ⇨ arrêt du 29 avril 1999 « chassa gnov », en
l’espèce la loi verdeille prévoyait que les petites propriétaires devaient faire apport de leur droit de
chasse aux associations communales de chasse. Cette loi avait de pour effet de déposséder les petits
propriétaires et porter atteinte à l’usage qu’ils comptaient faire de leur bien.
La cour affirme que la réglementation de l’usage des biens doit répondre à un but d’intérêt général
et ce but est largement compris. La cour a estimé que la loi verdeille poursuivi un but d’intérêt
général ; éviter une anarchique de la chasse. Elle va pratiquer un contrôle de proportionnalité ; elle
va rechercher si l’atteinte au proportionnée au but et à l’atteinte portée au droit de propriété. La
cour va estimer qu’il y a une rupture du juste équilibre ; charge démesurée.
La cour protège aussi les atteintes à la substance même du droit de propriété alors qu’elle ne
constituerait pas une atteinte à la privation du bien ou à l’usage du bien. Les situations juridiques qui
rendent incertaines la situation d’un bien constitue une atteinte à l’art 1 du protocole.
A. La preuve de la propriété
1. La charge de la preuve
Hypo : contentieux lorsqu’une personne détient matériellement une chose alors qu’une autre
personne prétend qu’elle en est le propriétaire ; elle va exiger une restitution. On applique l’article
1353 du CC ; c’est sur le demandeur qui pèse la charge de la preuve ; il doit prouver qu’il est lui-
même propriétaire de la chose qu’il ne détient pas entre ses mains et non pas que le supposé
propriétaire ne l’est pas. La possession fait présumer la propriétaire ; le défendeur n’a rien à
prouver.
2. Objet de la preuve
Il faut distinguer les hypo où la preuve de la propriété peut être parfaite et les cas où la preuve peut
être indirecte :
Elle peut être parfaite dans tous les cas d'acquisition. Si on est en présence d’une accession
pour prouver sa propriété, il suffira de prouver le phénomène d’accession. La PA est un
mode original, pour prouver la propriété par PA il suffit d’établir les conditions de la PA. Il
peut arriver que la preuve de la propriété soit parfaite en présence d’une acquisition dérivée
mais ceci est rare car cela suppose qu’on remonte soit à une acquisition originaire soit à
prouver par une autre voie que le transfert de propriété. La preuve peut être parfaite
seulement si on arrive à remonter tous les transferts jusqu'au propriétaire. C’est la raison
pour laquelle qu’on présente la preuve de la propriété qu’à l’acquisition originaire. Elle n’est
pas diabolique lorsque le propriétaire en matière d’acquisition dérivée peut se prévaloir de
la PA (peut prouver qu’il détient une PA). Mais souvent les conditions de la PA ne sont pas
réunies.
⇨ Arrêt du 11 janvier 2000 ; la Cour de cassation a admis que la preuve de la propriété se prouve
par tout moyen.
Le 1e élément de preuve est la possession qui joue un rôle prépondérant car elle permet l’acquisition
du droit par écoulement du temps ou le fait privilégié qui fait présumer la propriété
En matière d’acquisition dérivée, un titre d’acquisition (contrat de vente) sera un moyen de preuve
mais cela ne sera pas une preuve parfaite ; on ne prouve pas qu’on ait acquis à non-domino »
La propriété peut être prouver par un faisceau d’indice ⇨ paiement d’impôts fonciers, présence
d’une borne, des facteurs (arrêt de 2000).
B. La revendication de la propriété
Le propriétaire a diverses actions pour faire respecter son droit de propriété ; il a des actions qui
sont issues du contrat si l’atteinte de sa chose est issue d’un cocontractant (locataire) ; il a l’action
responsabilité délictuelle avec la théorie des troubles anormaux du voisinage si le dommage est le
fait d’un voisin. Il a à sa disposition des actions pénales notamment si la chose lui a été
frauduleusement soustraite.
La propriété privée est protégée en elle-même grâce à l’action en revendication. C’est l’action
qu’exerce le propriétaire contre un tiers qui détient indûment son bien et qui refuse de lui restituer
en contestant son droit. Elle a pour but la restitution du bien. Elle ne peut être exercer qu’à l’égard
celui qui possède la chose.
⇨ L‘objet de l’action :
Théoriquement elle peut concerner n’importe quel bien. Comme elle suppose qu’un tiers soit en
possession de la chose qui suppose que le chose soit susceptible de dépossession. L’action concerne
les biens corporels (meubles ou immeubles).
⇨ Recevabilité de l’action :
Elle se distingue des autres actions réelles car elle protège un droit imprescriptible et donc cette
action est aussi imprescriptible en matière immobilière.
2. Les effets
Si l’action fait droit à la demande du demandeur, celui qui détient matériellement la chose doit la
restituer. Mais pb car l’accessoire suit le principal = le défendeur n’est pas seulement tenu de
restituer la chose, il doit restituer les accessoires de la chose. Les accessoires sont variés, on verra les
fruits de la chose et aux frais exposées dans l’intérêt de la chose
En principe, les fruits sont acquis au possesseur de bonne foi : article 549 du CC. Le possesseur de B-
F peut converser les fruits. Une exception, le possesseur de M-F ne fait pas sain les fruits, il doit les
restituer au demandeur. On considère que le possesseur cesse de B-F dès lors qu’il est assigné en
revendication par le véritable propriétaire. Tous les fruits à compter de la date de l’action en
revendication doivent être restituer.
La réponse ne dépend pas de la bonne ou mauvaise foi du possesseur. Il faut appliquer la théorie des
impenses, elle opère une distinction entre 3 types d’impenses :
Une impense nécessaire est une impense indispensable à la conversation du bien. Le propriétaire
doit rembourser au défendeur la dépense qui a été faite
Ce n’est pas une dépense indispensable mais néanmoins elle a augmenté la valeur du bien. (Installer
l’eau courante, surélévation). Le propriétaire doit rembourser ses dépenses au possesseur, il
rembourse soit la plus-value apportée au bien ou le coût des travaux. La dette sera équivalente à la
plus faible des deux sommes
Elles ne sont pas indispensables et objectivement utiles, elles répondent aux gouts personnels du
défendeur. La plus-value apportée au bien est subjective. Le propriétaire n’a rien à rembourser.
Il ne faut pas confondre la théorie des impenses et la construction sur le terrain d’autrui : une
personne construit un garage sur le terrain d’autrui. Si la construction est nouvelle alors ce sera sur
le terrain de la construction sur le terrain d’autrui. Si une personne effectue des dépenses sur une
construction existante, c’est la théorie des impenses qui s’applique.
L’indivision peut provenir de plusieurs sources ; essentiellement elle peut venir de 3 sources : le
décès, la fin du mariage, l’acquisition en commun.
Pour les rédacteurs du code, la propriété ne pouvait qu’être individuelle, ils refusaient toute sorte de
collectivité. Ils ont conçu l’indivision comme un régime précaire ; comme un état temporaire. Ce que
révèle la règle de l’article 815 du CC qui dispose que nul ne peut être contraint de demeurer dans
l’indivision et le partage peut toujours être provoqué. L’indivision est par essence précaire ; le CC
appréhende l’indivision comme une situation qui a vocation à se terminer.
Mais en principe, l’indivision ne peut pas être un état qui dure mais parfois il dure car aucun
indivisaire n’a demandé le partage.
Le droit au partage de 815 est moins absolu qu’auparavant, la précarité a été aménagée par le
législateur.
Dans un certain nb d’hypo, les indivisaires peuvent éviter le partage. Lorsqu’elle fait l’objet d’une
convention, les indivisaires peuvent éviter le partage.
Dans le cadre du régime légal, dans 3 hypo ils peuvent éviter le partage :
→ Ils peuvent demander au juge le maintien dans l’indivision. Cela suppose que l’indivision soit dans
un local ou une entreprise. L’enfant ou le conjoint survivant peut demander au juge le maintien dans
l’indivision pour une durée max de 5 ans. Cela permet d’éviter le morcellement d’une entreprise,
d’une exploitation éco ou du logement familial.
→ Dans le cadre d’un sursis temporaire prévu à l’article 820 du CC ; le tribunal peut surseoir au
partage pour deux ans ou plus si la vente immédiate de la vente indivis peut porter atteinte à leur
valeur. Il s’agit d’une mesure conjoncturelle qui est désignée à attendre une période plus favorable
pour la vente des biens indivis.
→ attribution éliminatoire prévue à l’article 824 du CC ; un indivisaire demande le partage mais les
autres entendent rester dans l’indivision. Alors ces derniers peuvent demander au tribunal
d’attribuer sa part à celui qui veut sortir de l’indivision. Si le tribunal fait droit à cette demande,
l’indivision se poursuivra entre les autres indivisaires
§ 2 : l’organisation de l’indivision
On distingue le régime des parts indivises et des biens indivis
A. LE STATUT LEGAL
Toute indivision est nécessairement représentée par des parts qui peuvent être égales ou non et qui
sont exprimées sous forme de pourcentage.
Ex : une maison est indivisible entre 3 indivisaires ; cette indivision est égalitaire entre les
trois. Si elle est égalitaire ; cela signifie qu’il détienne une part égale à 33,3%.
Chaque indivisaire est propriétaire de sa part dans l’indivision et détient un droit exclusif sur sa part.
Mais lorsqu’un indivisaire peut céder sa part à un tiers, le CC prévoit un droit de préemption ; le but
est d’éviter l'entrée d’un étranger dans l’indivision qui est souvent une copropriété familiale.
L’indivisaire doit notifier aux autres indivisaires son projet de cession ; il devra préciser le prix, la
partie et l’identité du tiers. A la suite de cette notification, délai d’un mois, toute indivisaire peut agir
pour être acquéreur des parts. Si aucun ne se manifeste alors l’indivisaire peut céder sa part au tiers.
Toute cession qui ne respecte pas le droit de préemption est nul
La propriété des parts indivises ; la part indivise n’est pas saisissable par les créanciers mais ces
derniers peuvent demander le partage de l’indivision et ainsi se payer sur la part obtenue par le
débiteur.
La gestion désigne l’accomplissement d'actes juridiques sur le ou les biens indivis. Il peut s’agir d’un
contrat d’entreprise.
La majorité va dépendre de la gravité de l’acte que les indivisaires comptent conclure. On distingue 3
types d’actes classés selon leur gravité :
Un indivisaire est hors d’état de manifester sa volonté → coma et les autres indivisaires
voulaient conclure un contrat de bail commercial par exemple. Le juge peut habiliter un
indivisaire à représenter celui qui est hors route. Ce mandat peut couvrir les actes d’adm et
de dispo.
Le refus d’un indivisaire met en péril l’intérêt commun ⇨ une terre agricole fait l’objet d’une
invasion crevé de dette. Les indivisaires souhaitent conclure un bail rural pour apurer les
dettes mais l’un d’eux refusent alors que l’unanimité est requise. Dans ce cas un indivisaire
peut être autoriser par le juge a passé seul en justice l’acte et le juge octroie cette
autorisation dès lors qu’il est démontré que le refus met en péril l’intérêt de l’indivision.
Les mesures urgentes ⇨ le président du tribunal judiciaire peut prescrire toute mesure
urgente que requiert l’intérêt commun.
1. L’utilisation des biens indivis
Actes matériels qui peuvent être accomplis par les indivisaires sur les biens indivis. Article 815-9 du
CC prévoit que chaque indivisaire peut user et jouir des biens indivis ; conformément à leur
destination et dans la mesure compatible avec les droits des autres indivisaires. Si un seul indivisaire
vit dans la maison, l’article prévoit que ce dernier est redevable et doit verser une indemnité à
l’indivision.
Les fruits et les revenus à des biens indivis ⇨ en principe, ils accroissent l’indivision. Mais le CC
prévoit que toute indivisaire peut demander sa part annuelle dans les fruits et les revenues de biens
indivis = article 815-11 du CC.
Les articles 815 et suivant ne sont pas d’ordre public et donc les indivisaires peuvent écarter dans
une certaine mesure les règles légales pour conclure une convention d’indivision : article 1813 et
suivants
La CI est soumise à des conditions de formes et à des conditions de durée. Pour les conditions de
formes, la CI est un contrat solennel qui doit faire l’objet d’un écrit qui doit comporter des mentions
obligatoires. En l’absence d’écrit, la CI est nulle.
Pour les conditions de durée ; les indivisaires ont le choix soit ils peuvent conclure une convention à
durée indéterminée ou déterminée :
Durée indéterminée : l’article 1873-3 prévoit que le partage peut être provoquer à tout
moment sauf mauvaise foi ou contre-temps. Le droit au partage n’est pas absolu, des raisons
graves permettent aux indivisaires de s’opposer au partage.
Durée déterminée : le CC prévoit qu’elle ne peut être supérieure à 5 ans. Dans cette hypo, le
partage ne peut plus être provoquer sauf juste motif.
Sur les points que la convention ne règle pas, l’indivision obéit aux règles légales.
Quelle est la valeur de l’article 543 du CC ? est ce qu’il contient une liste limitative des droits
réels ? ⇨ Un numersus clausus.
Un arrêt de la cour de cassation « caquelard » semblait admettre que la liste des droits réels n’était
pas limitative. Mais la doctrine s’est déchirée pendant 2 e S sur la question de savoir si on pouvait
admettre d’autres droits réels sur la chose d’autrui.
Solution dans un arrêt de la 3e CIV du 31 octobre 2012 « maison de poésie » ⇨ la liste des droits
réels n’est pas limitative. Le propriétaire peut consentir sous réserves des règles d’ordre public, un
droit réel conférant le bénéfice d’une jouissance spéciale de son bien ⇨ autoriser un tiers à utiliser
une piscine sur le fond du proprio. Cet arrêt a consacré une proposition, un avant-projet de droit de
biens a été rédigée en 2009 → consacrer un droit de jouissance spécial.
Il reste une controverse sur le droit réel de jouissance spécial ; combien de temps peut durer un
droit réel de jouissance spécial ? cette question n’a pas été tranché de manière claire par la JP, il
semble que ce droit réel de jouissance spécial ne peut pas être perpétuel mais il n’est pas exclu qu’il
puisse avoir une durée extrêmement longue.L’usufruit est un droit qui va conférer à un tiers l’usus et
le fructus tandis que le proprio ne va conserver que l’abusus. Le proprio demeure propriétaire de
son bien mais on l’appelle un nu-proprio étant donné qu’il n’a plus l’usus et son fructus. L’usufruit
est un droit réel, le nu-proprio et l’usufruitier n’ignorent et donc le nu-proprio n’a aucune obligation
à l’égard de l’usufruitier. Il a seulement un obligation négative = respecter le droit réel de
l’usufruitier.
§ 1 : la constitution de l’usufruit
L’usufruit peut porter sur n’importe quel type de bien : corporel ou non ; meuble ou immeuble ; bien
particulier ou sur une universalité et même sur l’ensemble du patrimoine.
Il est établi soit par la loi ou par la volonté des parties c’est à dire par l’homme
en cas de succession : L’usufruit dont peut bénéficier le conjoint survivant. Depuis la réforme du 3
décembre 2001, en cas d’enfants communs le conjoint survivant à une option : usufruit de la totalité
de la succession ou il peut demander à obtenir un quart en pleine propriété de la succession.
Cette option ne s’applique qu’en cas d’enfants communs ; en présence d’autres enfants alors on ne
l’applique pas. Le conjoint survivat va garder son cadre habituel de vie. ARTICLE 382 DU CODE CIVIL
l’usuifrit Il peut être établi par convention ou un acte juridique unilatéral ⇨ il est possible dans un
testament de constituer un usufruit. L’usufruit peut être constituer par contrat ; il peut s’agir de
contrat à titre onéreux ou à titre gratuit. Soit le proprio aliène directement l’usufruit en retenant la
nu-proprio ou le proprio donne la nu-proprio en retenant l’usufruit.
§ 2 : l’extinction de l’usufruit
La cause normale d’extinction de l’usufuit est le décès ; l’usufruit est un droit temporaire. il est
possible de constituer un usufruit que ne durera pas toute la vie de l’usufruit , on peut ainsi
constituer un usufruit pour une durée précise dès lors qu’un usufruit a une durée précise alors le
terme d’extension n’est pas requis mais si l’usufruit meurt afin la date de l’extension alors l’usufruit
prend fin au moment du décès. L’usufruit est toujours viager car il n’est pas transmissible aux
héritiers.
Si l’usufruit est conféré à une personne morale alors il ne peut pas durer plus de 30 ans. Cf article
619 du CC = on ne peut pas y déroger.
§ 3 : la cession de l’usufruit
Le droit réel d’usufruit est en lui-même bien et donc il peut être céder par l’usufruitier ; il n’a pas
besoin de l’autorisation du nu-proprio. En cas de cession, l’acquéreur du droit réel devient le nouvel
usufruitier. En toute hypo, l’usufruit quand bien même il a été cédé , il prend fin au décès du 1 er
usufruitier sinon on parviendrait à créer des usufruits perpétuels par transmission successive.
L’usufruitier peut accomplir sur la chose des actes matériels et juridiques. article 570 du code civil.
l’usufuitier peut se servir du bien pour lui-même comme par exemple une maison ou il va habiter,
l’usufruitier a tout de même une limite et doit se conformer aux règles du proprio.
Il a l’usus et le fructus et peut donc dès lors accomplir sur la chose des actes matériels qui
correspondent à l’usus ou le fructus. L’usufruitier peut utiliser le bien objet de l’usufruit. Toutefois, il
doit se conformer aux habitudes du propriétaire qui à user de la chose avant lui et donc respecter la
destination de la chose avant son démembrement. Si l’usufruit porte sur un bien qui se détériore
peu à peu par l’usage (automobile), l’usufruitier peut l’utiliser et en abuser doucement dès lors que
l’usage qu’il en fait est un usage normal. article 589 du code civil.
Il détient le fructus ; il peut jouir de la chose et percevoir les différents fruits de la chose. En
revanche, il n’a pas droit au produit de la chose. l’usufruiter a droit à tous les fruits mais les produits
reviennent au proprietaire du bien. Il y a une exception : si le proprio qui a precedé l’usufuitier, a
amenager la chose comme une source normale de revenu a ce moment la l’usufruitier à droit aux
produits. l’usufruitier ne peut pas disposer de la chose : appart avec exception de quasi-usufruit :
usufruit qui porte sur des biens consenties par le premier usage.
Il a le droit d’accomplir des actes d’administration et notamment il a le droit de conclure de baux sur
la chose objet de l’usufruit. Les baux en matière d’usufruit n’ont pas un régime uniforme :
Baux constitutifs des actes adm ; les baux qui ont une durée de moins de 9 ans portant sur
un immeuble d’habitation. L’usufruitier peut conclure seul ce type de bail et n’a pas besoin
de l’autorisation de nu-proprio. A sa mort, ils seront opposables au nu-proprio sans durée.
Baux qui dépassent la simple adm : on a les baux qui portent sur un immeuble à usage
d’habitation supérieur 9 ans. Si un usufruitier conclu le bail seul n’est pas nul mais est
opposable au nu-propriétaire que pour la période de 9 ans en cours. On a les baux ruraux et
commerciaux ; l’usufruitier ne peut pas conclure un bail rural ou commercial sans
l’autorisation du nu-propriétaire. En cas de non-respect = nullité relative. l’usufruitier :
l’usufruit d’un portefeuille de valeur mobilière, la JP admet que l’usufruitier peut disposer du
contenu du portefeuille : arret du 10 nov. 1988.
Lors de l’entrée en jouissance, l’usufruitier est soumis à une triple obligation : de prendre les choses
en l’état où elles se trouvent au moment de la naissance de son droit ; il doit faire établir un doc qui
fixe l’assiette de son usufruit et qui permettra de vérifier qu’il a bien conservé la substance de la
chose ; il doit donner caution au nu-propriétaire⇨ cette caution va permettre au nu-proprio de se
prémunir contre l’insolvabilité de l’usufruitier. Elle va garantir le paiement des dommages et intérêts
dont l’usufruit pourra être redevable à l’égard du nu-propriétaire. Certains usufruitiers sont
dispensés de donner caution notamment dans les relations familiales.
En cours d’usufruit, l’article 578 prévoit que l’usufruitier a l’obligation de conserver la substance de
la chose.
Au terme de l’usufruit, l’usufruitier doit restituer la chose au propriétaire. Cette restitution aura lieu
en argent si les biens ont péri par la faute de l’usufruitier. En revanche, il est libéré de cette
obligation si les biens ont péri en raison d’un cas de force majeur.
Le propriétaire n’est jamais redevable de rien car l’article 599 al 2 prévoit que l’usufruitier n’a pas le
droit à des indemnités s’il a amélioré la chose et donc la théorie des impenses et la construction sur
le terrain d’autrui ne s’appliquent pas en matière d’usufruit. Par exception , la JP admet que si à la
fois il y a eu des dégradations et des améliorations de la part de l’usufruitier , les améliorations
viennent combler les dégradations.
ARTICLE 606 : les grosses réparations qui concernenet voûtes, rétablissement des poutres qui
touchent à la structure de l’immeuble et qui touchent donc aux murs porteurs.
le mi-propri doit respecter les D de l’usufruitier et ne peut pas renoncer à des servitudes. Il est
tenu à toutes les charges extraordinaires telles les grosses réparations.