ACRONYMES.................................................................................................................................................................

ATTESTATION DE L'ÉMETTEUR.......................................................................................................................................9

SOMMAIRE EXÉCUTIF..................................................................................................................................................10

BREF APERÇU DU PAYS...............................................................................................................................................11

1 PRESENTATION GENERALE DU PAYS............................................................................................................12

1.1 Système politique 12

1.2 Organisation administrative 14
1.3 Situation géographique 15
1.4 Population 15
1.5 Éducation 19
1.6 Santé 21
1.7 Emploi 23
1.8 Rappel des principaux agrégats 25

2 SITUATION ÉCONOMIQUE RÉCENTE ET PERSPECTIVES................................................................................27

2.1 Evaluation du Produit Intérieur Brut 27

2.2 Détail du produit intérieur brut 29

3 PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT ET PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES...................................................33

3.1 Réalisations et achèvement récents 33

3.2 Réalisations à venir 36

4 SYSTÈME MONÉTAIRE ET MARCHÉS FINANCIERS........................................................................................41

4.1 Eléments structurels 41

4.2 Système bancaire et marchés financiers 44
4.3 Taux d'inflation 57
4.4 Taux de change 57
4.5 Réserves étrangères dans la zone UEMOA 58

5 COMMERCE EXTÉRIEUR ET BALANCE DES PAIEMENTS................................................................................59

5.1 Balance des paiements 59

5.2 Commerce régional 60
5.3 Commerce international 66
5.4 Investissements directs étrangers 71
5.5 Intégration régionale 74

6 QUALITÉ DE SIGNATURE................................................................................................................................76

6.1 Climat des affaires 76

6.2 Gouvernance financière 82
6.3 Notation financière 82

7 FINANCES PUBLIQUES..................................................................................................................................85

7.1 Budget 85
7.2 Politique fiscale 91
7.3 Projet de loi de finances 96

8 FACTEURS DE RISQUE...................................................................................................................................98

8.1 Risques politiques et sécuritaires 98

8.2 Risques sociaux 99
8.3 Risques macroéconomiques 99
8.4 3 financières
Risques liés à la mobilisation des ressources 101
7.1 Budget 85
7.2 Politique fiscale 91
7.3 Projet de loi de finances 96

8 FACTEURS DE RISQUE...................................................................................................................................98

8.1 Risques politiques et sécuritaires 98

8.2 Risques sociaux 99
8.3 Risques macroéconomiques 99
8.4 Risques liés à la mobilisation des ressources financières 101
8.5 Risques sanitaires 103
8.6 Risques environnementaux 103

9 SITUATION DE LA DETTE..............................................................................................................................104

9.1 Description générale de la dette publique 104

9.2 Stratégie d’endettement et viabilité de la dette 107
9.3 Dette extérieure 113
9.4 Dette intérieure 116
9.5 Viabilité et soutenabilité 117

10 ANNEXES....................................................................................................................................................119

11 LEXIQUE......................................................................................................................................................121

4
 ACRONYMES

ACF : Alliance Crédit Finance

ADVANS : ADVANS COTE D’IVOIRE
AFD : Agence Française de Développement
AGEFOP : Agence Nationale de la Formation Professionnelle
APE : Accord de Partenariat Economique
APSFD-CI : Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés
de Côte d’Ivoire
AVD : Analyse de la Viabilité de la Dette
BAD : Banque Africaine de Développement
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BEI : Banque Européenne d’Investissement
BIC : Bureau d’Information sur le Crédit
BID : Banque Internationale de Développement
BIDC : Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO
BM : Banque Mondiale
BOAD : Banque Ouest-Africaine de Développement
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
C2D : Contrat de Désendettement et de Développement
CAC : Compagnie Africaine de Crédit de Côte d’Ivoire
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEPICI : Centre de Promotion des Investissements de Côte d’Ivoire
CGRAE : Caisse Générale de Retraite des Agents de l’Etat
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CMU : Couverture Maladie Universelle
CNPE : Conseil National de Politique Economique
CNP-PPP : Conseil National de Pilotage des Partenariats Public-Privé
CNPS : Caisse National de Prévoyance Sociale
CREMPF : Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
CRMV : Centre de Recherche Médicale et Vétérinaire
DGBF : Direction Générale du Budget et des Finances
DGD : Direction Générale des Douanes
DGI : Direction Générale des Impôts
DHS : Demographic and Health Surveys
DTS : Droit de Tirages Spéciaux
EDS-MICS : Enquête Démographique et de Santé - Multiple Indicator
Cluster Survey
EHSS : Enfant Hors du Système Scolaire
ENS : Ecole Nationale Supérieure
ENSEA : Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée
EPN : Etablissement Public National
F : Degré Fahrenheit
FEC : Facilité Elargie de Crédit
FECT : Fonds d’Equipement des Collectivités Territoriales
FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole
FIDRA : Fonds International pour le Développement de la Retraite Active
FMI : Fonds Monétaire International
FSE : Fonds de soutien à l'énergie
5
GATT : General Agreement on Tariffs and Trade (Accord général sur les tarifs
FECT : Fonds d’Equipement des Collectivités Territoriales
FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole
FIDRA : Fonds International pour le Développement de la Retraite Active
FMI : Fonds Monétaire International
FSE : Fonds de soutien à l'énergie
GATT : General Agreement on Tariffs and Trade (Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce)
GBP : Great Britain Pound
GES-CI : Groupe d’Epargne et de Soutien en Côte d’Ivoire
GPEEC : Gestion Prévisionnelle des Emplois, Effectifs et des Compétences
GUEDEF : Guichet Unique de Dépôt des Etats Financiers
HCCT : Haut Conseil des Collectivités Territoriales
HID : Hôpital International de Dakar
HIMO : Programme des Investissements à Haute Intensité de Main d’œuvre
IDE : Investissement Direct Etranger
IDH : Indice de Développement Humain
INF : Inferieur
INPHB : Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny
INS : Institut National de la Statistique
ISIN : International Securities Identification Numbers
ISSD : Initiative de Suspension du Service de la Dette
JPY : Japan Yen
LFI : Loi de Finances Initiale
MEDC : Mécanisme Elargi De Crédit
MEDC-FEC : Mécanisme Elargi De Crédit-Facilité Elargie de Crédit
MEF : Ministère de l’Economie et des Finances
MENET : Ministère de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique
MESRS : Ministère de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique
MICROCERD-CI : Micro Crédit de Côte d’Ivoire
MIGA : Agence Multilatérale de garantie des investissements
ODD : Objectif de Développement Durable
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONUSIDA : Organisation des Nations Unies pour le Syndrome de
l'Immunodéficience Acquise
OPEP : Organisation des Pays Producteurs de Pétrole
OT : Obligation du Trésor
PCC : Prélèvement Communautaire de la CEDEAO
PCD : Programme de Conversion de dette en projet de Développement
PCS : Prélèvement Communautaire de Solidarité
PDESFI : Plan de Développement du Secteur Financier
PEP : Programme d’Education Parentale
PER : Programme Economique Régional
PIB : Produit Intérieur Brut
PIP : Programme d’Investissements Publics
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petites et moyennes industries
PND : Plan Nationale de Développement
PNDS : Programme National du Développement Sanitaire
PNIA : Programme National d’Investissements
6 Agricoles
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PMI : Petites et moyennes industries
PND : Plan Nationale de Développement
PNDS : Programme National du Développement Sanitaire
PNIA : Programme National d’Investissements Agricoles
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement
PPAAO : Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest
PPC : Programme Pluriannuel de Convergence
PPP : Partenariat Public Privé
PPTE : Pays Pauvre Très Endetté
PREV : Prévision
PSI : Programme Stratégique de l’Intégration
PTF : Partenaire Technique et Financier
PTIP : Programme Triennal d'Investissements Publics
RCI : République de Côte d’Ivoire
RCMEC-CI : Réseau des Caisses Mutuelles d’Epargne et de Crédit
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SAGETIL-UMOA : Système de Règlement-Livraison des titres publics
SFD : Système Financier Décentralisé
SDMT : Stratégie de gestion de la Dette à Moyen Terme
SEPMBPE : Secrétariat d’Etat auprès du Premier Ministre chargé du Budget
et du Portefeuille de l’Etat
SFI : Société Financière Internationale
SGI : Sociétés de Gestion et d’intermédiation
SIDA : Syndrome de l'Immunodéficience Acquise
SONU : Soin Obstétrical Néonatal d’Urgence
SSSU : Service de Santé Scolaire et Universitaire
SUP : Supérieur
SVT : Spécialistes en Valeurs du Trésor
TBS : Taux Brut de Scolarisation
TCA : Taxe sur les Chiffres d’Affaires
TCEN : Taux de Change Effectif National
TCER : Taux de Change Effectif Réel
TEC : Tarif Extérieur Commun
TMP : Taux Moyen Pondéré
TNS : Taux National de Scolarisation
TOFE : Tableau des Opérations Financières de l’Etat
TPS : Taxe sur les Prestations de Services
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UC : Unité de Compte
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UFR : Unité de Formation et de Recherche
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
UNACOOPEC-CI : Union Nationale des Coopératives d’Epargne et de Crédit
de Côte d’Ivoire
UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund (Fonds
des Nations Unies pour l'Enfance).
USD : United States Dollar
VA : Valeur Actuelle
VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine
WEO : World Economic Outlook 7
UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund (Fonds
des Nations Unies pour l'Enfance).
USD : United States Dollar
VA : Valeur Actuelle
VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine
WEO : World Economic Outlook
XOF : Franc CFA de l'Afrique de l'Ouest

8
ATTESTATION DE L'ÉMETTEUR

9
 SOMMAIRE EXÉCUTIF

La Côte d'Ivoire est située dans la partie ouest de l'Afrique, dans la zone intertropicale entre le
tropique du Cancer et l'équateur. Elle s'étend sur 322 462 km2 et a plus de 500 km de côtes. Le
pays est bordé par l'océan Atlantique au sud, le Burkina Faso et le Mali au nord, le Ghana à l'est
et la Guinée Conakry et le Libéria à l'ouest. Yamoussoukro a été officiellement désignée comme la
capitale politique et administrative du pays en 1983. Toutefois, Abidjan reste le centre économique,
politique et administratif.

La Côte d'Ivoire est devenue indépendante de la France le 07 août 1960. Conformément à la

Constitution en vigueur, adoptée par référendum le 30 octobre 2016, la Côte d'Ivoire est une
république démocratique fondée sur la séparation et l'équilibre des trois pouvoirs : exécutif, législatif
et judiciaire.

La Côte d'Ivoire est la première économie de l'UEMOA en termes de PIB. Selon les statistiques
démographiques de l'UEMOA, le pays a également la plus grande population de la zone, qui était
estimée à 28 millions d'habitants en 2021 (RGPH 2021). La Côte d’Ivoire fait partie des pays les
plus dynamiques de l’Afrique Subsaharienne avec un PIB nominal estimé à 39 190,4 milliards de
FCFA en 2021. La croissance moyenne du PIB a atteint 5,9 % entre 2016 et 2020. En 2021, la
croissance est estimée à 7,4% selon le MEF.

En mars 2012, le gouvernement a adopté le Plan National de Développement (PND) pour la période
2012-2015. La mise en œuvre de ce plan a été un succès à bien des égards, comme en témoigne
l'entrée de la Côte d'Ivoire et sa position stable dans le groupe des pays ayant les taux de croissance
les plus élevés du monde, avec un taux de croissance annuel moyen du PIB réel de 9 % sur la
période 2012-2015.

Le nouveau PND 2021-2025 de la Côte d’Ivoire se situe dans la continuité des PND précédents
(2011-2015 et 2016-2020). Ce troisième PND, depuis 2011, envisage de lever les obstacles résiduels
à la transformation structurelle de l’économie amorcée avec les mises en œuvre des précédents
Plans de Développement et de hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays à revenu intermédiaire de
la tranche supérieure.

10
BREF APERÇU DU PAYS

11
 1 PRESENTATION GENERALE DU PAYS
1.1 Système politique
Dans le cadre de la Communauté Française, la Côte
d’Ivoire devient Territoire Autonome en décembre
1958, mais l'histoire constitutionnelle ivoirienne
date de 1959 avec la « première Constitution
ivoirienne » adoptée le 26 mars 1959. Elle a érigé
la Côte d'Ivoire en République Autonome jusqu'à
l'accession du pays à l'indépendance le 7 août
1960. Après le putsch militaire en 1999 et la mise
en place du gouvernement du comité national
de salut public avec Monsieur Robert Guéï, une
troisième Constitution, approuvée par référendum le
23 juillet 2000, a instauré la deuxième République.
Récemment, après la décennie de crise traversée
par la Côte d’Ivoire, une troisième Constitution a été
adoptée par referendum en 2016. Elle a institué la
troisième République.
Le 17 mars 2020, une révision constitutionnelle a été
adoptée par 246 voix contre 2, les deux chambres
(Assemblée et Sénat) ayant été réunies en Congrès.
Cette révision concerne tous les pouvoirs : l'exécutif,
le législatif et le judiciaire. Le vice-Président ne sera
plus élu en même temps que le chef de l'État, mais
nommé par celui-ci avec l'accord du Parlement.
En cas d’impossibilité d’organiser des élections
parlementaires, le Parlement sortant restera en
fonction jusqu’à l’organisation de nouvelles élections.
La Cour suprême est supprimée, et le pouvoir
judiciaire est représenté par la Cour de cassation, le
Conseil d'État et la Cour des comptes.
La Côte d'Ivoire est une République démocratique
avec un régime présidentiel caractérisé par la
séparation des pouvoirs au sein de l’Etat : le pouvoir
exécutif incarné par le gouvernement, le pouvoir
législatif détenu par le Parlement et le pouvoir
judiciaire représenté par la Cour Cassation, le Conseil
d'État et la Cour des Comptes.
1.1.1 Pouvoir exécutif
Le pouvoir exécutif est représenté par le Président
de la République, le Vice-Président de la République
et le Gouvernement.
12
Le Président de la République incarne l’unité nationale
et veille au respect de la Constitution. Il est élu pour
un mandat de cinq ans au suffrage universel direct
et rééligible une seule fois. Il détermine et conduit la
politique de la nation. Il est le chef de l’Administration
et des Armées. Il préside les Conseils, les Comités
de Défense et de Sécurité.
Le Président de la République nomme le Premier
Ministre, Chef du Gouvernement. Il peut, par décret,
déléguer certains de ses pouvoirs au Vice-Président
de la République, au Premier Ministre et aux
membres du Gouvernement. En cas d’empêchement
absolu, de démission ou décès du Président de la
République, le Vice-Président de la République
devient de plein droit, le Président de la République.
Le Vice-Président de la République est nommé par
le Président avec l’accord du Parlement. Il agit sur
délégation du Président de la République. Le premier
vice-président est Daniel Kablan Duncan nommé le
10 janvier 2017. Il était membre du Parti démocratique
de Côte d'Ivoire (PDCI) qui a formé une coalition
avec le Rassemblement des républicains (RDR),
le parti de Monsieur Alassane Ouattara. Depuis
le 19 avril 2022, le poste est occupé par Monsieur
Tiémoko Meyliet Koné, précédemment gouverneur
de la Banque Centrale des États d'Afrique de l'Ouest
(BCEAO).
Le gouvernement comprend le Premier Ministre, Chef
du Gouvernement, et les Ministres. Le Premier Ministre
anime et coordonne l’action gouvernementale. Il
préside le Conseil de Gouvernement et les réunions
préparatoires du Conseil des Ministres. L'actuel
Premier ministre, Monsieur Patrick Achi, a été
reconduit dans ses fonctions le 19 avril 2022 soit 6
jours après sa démission et celle du gouvernement.
1.1.2 Pouvoir législatif
Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement qui
est composé de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
Le Parlement vote la loi et consent l’impôt. Il contrôle
l’action du Gouvernement et évalue les politiques
publiques. Chaque année, le Parlement se réunit de
plein droit en deux sessions ordinaires qui débutent
le premier jour ouvrable du mois d’avril et prennent
fin le dernier jour ouvrable du mois de décembre.
Les députés à l’Assemblée Nationale sont élus au
suffrage universel direct pour cinq ans.
Les organes de l’Assemblée Nationale sont : le bureau,
les commissions permanentes et la Conférence des
Présidents. A ces organes, s’ajoutent les groupes
parlementaires qui sont des regroupements de
députés en fonction de leurs idéologies ou de leurs
affinités politiques.
La configuration actuelle de l'Assemblée nationale
est dominée par le RHDP, qui détient 138 sièges.
Les autres partis d'opposition détiennent un total
de 91, dont la majorité provient de la liste commune
PDCI-RDA et EDS (63). Pour leur part, les non-affiliées
détiennent 26 sièges. Le 7 juin 2022, Monsieur Adama
Bictogo a été élu nouveau Président de l’Assemblée
nationale en remplacement de Monsieur Amadou
Soumahoro décédé le 7 mai 2022.
Le Sénat assure la représentation des collectivités
territoriales et des ivoiriens établis hors de la Côte
d’Ivoire. Les deux tiers des sénateurs sont élus au
suffrage universel indirect et un tiers est nommé
par le Président de la République pour un mandat
de cinq (5) ans. En tant que deuxième chambre du
Parlement, le Sénat a les mêmes prérogatives que
l'Assemblée Nationale.
La Constitution, en son Titre V, régit les rapports entre
le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Ainsi, dans
le cadre du contrôle de l’action gouvernementale et
l’évaluation des politiques publiques, les membres
du Gouvernement peuvent être sollicités par le
Parlement. Les moyens d’information du Parlement
relativement à l’action du Gouvernement sont par
voie orale ou écrite, au moyen de la commission
d’enquête et de la mission d’évaluation.
La Cour des comptes assiste le Parlement et le
Gouvernement dans le contrôle de l'exécution des
lois de finances et dans les domaines relevant de sa
compétence.
13
Les premières élections de la IIIe République ont
reflété un paysage politique en mutation.
1.1.3 Pouvoir judiciaire
Le pouvoir judiciaire est indépendant et le
Président de la République est le garant de cette
indépendance. Il est assisté par le Conseil Supérieur
de la Magistrature.
Le Conseil Supérieur de la Magistrature examine
les questions relatives à l’indépendance de la
Magistrature et à la déontologie des Magistrats.
Conformément à loi constitutionnelle n°2020-348
du 19 mars 2020 modifiant la loi n°2016-886 du 8
novembre 2016 portant constitution de la République
de Côte d’Ivoire, le Conseil fait également des
propositions de nomination des Magistrats de la
Cour de Cassation, du Conseil d’Etat et de la Cour
des Comptes, des premiers Présidents des Cours
d’appel et des Présidents des tribunaux de première
instance. Le Conseil Supérieur de la Magistrature
est présidé par une personnalité nommée par le
Président de la République parmi les hauts magistrats
en fonction ou retraités.
La justice est rendue par la Cour de Cassation, le
Conseil d’Etat, la Cour des Comptes, les Cours
d’appels, les tribunaux de Première instance, les
tribunaux administratifs et les chambres régionales
des comptes.
La Cour de Cassation veille à l’application de la loi
par les juridictions de l’ordre judiciaire et le Conseil
d’Etat veille à l’application de la loi par les juridictions
de l’ordre administratif.
Le Conseil d’Etat est la plus haute juridiction de
l’ordre administratif. Il statue souverainement sur les
décisions rendues en dernier ressort par les tribunaux
administratifs et par les juridictions administratives
spécialisées en matière de contentieux administratif.
Le Conseil d’Etat connait en premier et en dernier
ressort des recours en annulation des actes des
autorités administratives centrales et des organismes
ayant une compétence nationale. Il exerce en outre
une fonction consultative. A ce titre, il peut être
sollicité par le Président de la République, pour avis,
sur toutes questions de nature administrative.
Le président de la cour de Cassation et le Président
du conseil d’Etat sont nommés par le président
de la République pour une durée de cinq (05) ans
renouvelables une fois parmi les personnalités
reconnues pour leur compétence et leur expertise
avérée en matière juridique.
La composition, les attributions, l’organisation et
le fonctionnement de la cour de Cassation et du
Conseil d’Etat sont déterminés respectivement par
une loi organique.
Les attributions de la Cour Suprême sont dévolues
respectivement à la cour de cassation s’agissant du
contentieux judiciaire, et au conseil d’Etat, s’agissant
du contentieux administratif.
La Cour des Comptes est l’institution suprême de
contrôle des finances publiques. Elle a des attributions
juridictionnelles, de contrôle et de consultation. La
Cour des Comptes veille à la bonne utilisation des
prêts, fonds et actifs gérés par les services de l'Etat
et par d'autres entités publiques. Elle supervise
l'exécution des lois de finances et se prononce sur
la régularité et l'exactitude des comptes ainsi que
sur la gestion générale des entreprises publiques et
semi-publiques et bénéficiant d'un soutien financier
public.
La Cour des Comptes est également chargée d'aider
le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle
de l’exécution des lois de finances et dans tous
les domaines relevant de sa compétence. Elle peut
être consultée par le Gouvernement, l'Assemblée
Nationale et le Conseil Economique et Social sur
des questions économiques et financières ou sur
la gestion des services de l'État et des collectivités
publiques.
La Cour des comptes reçoit la déclaration authentique
de patrimoine du Président de la République, du
Vice-président et des membres de la Haute Autorité
pour la Bonne Gouvernance lors de leur entrée en
fonction et à la fin de celle-ci.
Le Président de la Cour des Comptes est nommé
par le Président de la République pour une durée de
cinq (05) ans, renouvelable une fois.
14
Autres tribunaux
Le système constitutionnel ivoirien comprend deux
tribunaux spéciaux : la Haute Cour de justice et le
Conseil constitutionnel.
La Haute Cour de justice traite les cas exceptionnels.
Elle est seule compétente pour juger le Président de
la République, le Vice-président de la République
et les membres du Gouvernement, y compris pour
les faits présumés de haute trahison commis par le
Président de la République et les crimes ou délits
commis par le Vice-président de la République
dans l'exercice de leurs fonctions officielles. Elle est
présidée par le président de la Cour de Cassation.
La Haute Cour est composée de membres élus en
leur sein, en nombre égal par l'Assemblée Nationale
et par le Sénat lors de la première session de la
législature.
Le Conseil constitutionnel est impartial et
indépendant. C'est l'organe de régulation qui contrôle
le fonctionnement des pouvoirs publics. Le Conseil
constitutionnel a compétence sur la constitutionnalité
de la loi. Il est également compétent pour le contrôle
des élections présidentielles et parlementaires. Il
comprend le Président, les anciens Présidents de la
République (sauf en cas de renonciation expresse
de leur part) et six membres nommés pour un
mandat de six ans non renouvelables, dont trois sont
nommés par le Président de la République, deux par
le président de l'Assemblée nationale et une par
le président du Sénat. La moitié des membres est
renouvelée une fois tous les trois ans. Le président du
Conseil constitutionnel est nommé par le président
de la République pour un mandat de six ans non
renouvelables.
1.2 Organisation administrative
L’administration du territoire est organisée en
circonscriptions administratives hiérarchisées,
composées de districts, de régions, de départements,
de sous-préfectures et de villages. Il existe trente et
trois (33) régions réparties au sein de quatorze (14)
districts et également deux (02) districts autonomes
(Abidjan et Yamoussoukro).
Le district considéré comme l’échelon administratif
supérieur comprend plusieurs régions. La région est
constituée de plusieurs départements en tant que
circonscription administrative. Le pays compte cent
huit (108) départements. La région constitue l'échelon
de conception, de programmation, d'harmonisation,
de soutien, de coordination et de contrôle des actions
et opérations de développement économique,
social et culturel réalisées par l'ensemble des
administrations civiles de l’État. Elle est administrée
par le Préfet de région, représentant le Chef de l’Etat
dans cette circonscription.
La sous-préfecture, administrée par un Sous-préfet,
est la circonscription administrative intermédiaire
entre le département et le village. Elle est constituée
par plusieurs villages. Le Sous-préfet est placé sous
l’autorité du Préfet et représente tout comme ce
dernier, l'État dans cette circonscription. Il coordonne
et contrôle les activités des agents des services
administratifs et techniques placés sur son ressort
territorial. Le village composé de quartiers, constitue
le premier niveau de l’autorité administrative.
Il est administré par le Chef de village désigné
par les populations villageoises selon des règles
coutumières ou par consensus. Le Chef de village
est ensuite nommé par un arrêté de la Chambre des
Rois et Chefs traditionnels.
Par ailleurs, l'ordonnance n°2011-262 du 28
septembre 2011 d'orientation sur l'organisation
générale de l'administration territoriale de l'État,
fait de la région et de la commune des collectivités
territoriales dotées d’une personnalité morale et d’une
autonomie financière. Leurs missions consistent
à organiser la vie collective et la participation des
populations à la gestion des affaires locales, à
promouvoir et à réaliser le développement local, à
moderniser le monde rural, à améliorer le cadre de
vie et à gérer les terroirs et l'environnement.
L’autonomie financière des collectivités territoriales
n’est pas encore effective en Côte d’Ivoire. Le
Gouvernement octroie des subventions aux
communautés décentralisées et assure le paiement
des salaires des fonctionnaires employés par ces
entités.
15
1.3 Situation géographique
La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique occidentale.
Elle est située dans la zone intertropicale entre le
tropique du cancer et l’équateur. Elle s’étend sur
322 462 km² et partage ses frontières Nord avec le
Burkina Faso et le Mali, la frontière Est avec le Ghana
et la frontière Ouest avec la Guinée et le Libéria. Elle
est bordée au Sud par le Golfe de Guinée (Océan
Atlantique) avec 520 km de côtes.
La capitale politique du pays depuis 1983 est
Yamoussoukro, située au centre du pays. Cependant,
Abidjan, au Sud du pays, est la capitale économique
et le centre administratif.
Le climat est chaud et humide et le territoire
comporte trois principales zones climatiques qui se
caractérisent par différents volumes de précipitations
dans l’année : le Sud (2 mètres de pluie), l’Ouest
(1,5 mètre de pluie) et le nord du pays (1,2 mètre de
pluie). Le pays comporte du Nord au Sud quatre (4)
fleuves : le Bandama, la Comoé, le Sassandra et le
Cavally.
La végétation est variée et constituée de forêt
tropicale au Sud, de savane arborée au Centre et
de savane herbeuse dans la partie septentrionale
du pays. Ce couvert végétal abrite de nombreuses
espèces animales, dont l’éléphant, animal dont les
défenses sont à l’origine du nom du pays. « Espèce
» autrefois abondante en forêt comme en savane,
l'éléphant a été intensément chassé et braconné
et ne subsiste que dans des réserves et parcs en
quelques points du pays.
1.4 Population
Selon les résultats préliminaires du dernier
Recensement Général de la Population et de l’Habitat
(RGPH) de l’Institut National de la Statistique (INS)
en 2021, la population de la Côte d’Ivoire est
estimée à 28 096 651 habitants et a enregistré un
taux de croissance annuel moyen de 2,9 %. Selon
l'INS, la population de la Côte d’Ivoire était estimée
à 26,4 millions en 2020 et 22 671 331 au dernier
recensement de 2014.
 Tableau 1. Statistiques sur la population ivoirienne 2016-2021

Catégorie 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Homme 12 360 182 12 678 865 12 999 507 13 321 662 13 645 276 14 669 207
Femme 11 590 293 11 892 182 12 196 033 12 501 409 12 808 266 13 427 444

Population Totale 23 950 475 24 571 047 25 195 540 25 823 071 26 453 542 28 096 651
Source : Institut National de la Statistique

Si la croissance de la population se maintient, celle-ci aura plus que doublé d’ici à 2050 selon les prévisions
des Nations Unies1.

Tableau 2. Prévisions de la population ivoirienne 2025-2050

Côte d’Ivoire 2025 2030 2035 2040 2045 2050

Nombre 29 590 620 33 337 311 37 411 244 41 796 017 46 463 964 51 375 180
Croissance annuelle 13,0 % 12,6 % 12,2 % 11,7 % 11,2 % 10,6%
Source : Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies

La pyramide des âges de la Côte d’Ivoire présente
une forme de parasol avec une répartition équilibrée
entre les hommes et les femmes. Cette forme est
expliquée en grande partie par le taux de natalité élevé
de la Côte d’Ivoire (33,7 naissances/1 000 habitants).
La structure de la population est très jeune (76,7 %
ont moins de 30 ans). Cette particularité caractérise
les pays en développement. Les personnes âgées de
65 ans et plus représentent 2,9 % de la population
totale du pays.

Figure 1. Pyramides des âges en 2021

100+
95-99
90-94
85-89
80-84
75-79
70-74
65-69
60-64
55-59
50-54
45-49
40-44
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
10-14
5-9
0-4
-2000000 -1500000 -1000000 -500000 0 500000 1000000 1500000 2000000
Femme Homme

Source : https://www.populationpyramid.net/fr/côte-divoire/2021/

1 Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies « Projection de population, 2020-2050».

16
La population est composée de 52,2 % d’hommes
et 47,8 % de femmes. Il faut cependant noter
certaines disparités au niveau des groupes d’âges.
Les femmes sont plus nombreuses que les hommes
dans le groupe des 20-34 ans ainsi que le groupe
d’âges +80 ans2.
Les projections montrent une meilleure espérance
de vie de la population ivoirienne à l’horizon 2050.
Les jeunes de -30 ans devraient représenter
61,8 % contre 70,4 %. Les personnes de plus de 60
ans sont estimées à 3,2 millions d’habitants contre
1,27 million en 2021.

Figure 2. Projection Pyramide des âges de la Côte d’Ivoire en 2050

Source : https://www.populationpyramid.net/fr/côte-divoire/2050/

En ce qui concerne la répartition géographique de la La population urbaine a été multipliée par sept (7)
population, les résultats préliminaires du RGPH 2021 entre 1975 et 2021 avec un taux de croissance
montrent que la majorité de la population réside moyen annuel de 4,3 % sur cette période.
dans les villes.
La ville d’Abidjan représente à elle seule un peu plus
En effet, 15 152 232 (53,9%) personnes vivent dans du tiers (36 %) de la population totale urbaine.
les villes contre 12 944 419 (46,1%) en milieu rural.
Comparaison faite avec les données du RGPH 2014,
on note que la Côte d’Ivoire s’urbanise à un rythme
accéléré.

Tableau 3. Statistiques sur l’urbanisation ivoirienne 2014-2021

Côte d’Ivoire 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Population 11 444 572 11 830 560 12 262 643 12 678 659 13 126 877 13 557 112 14 020 378 15 152 232
urbaine
Population 11 278 888 11 503 878 11 687 832 11 892 385 12 068 664 12 265 958 12 433 165 12 944 419
rurale
Pourcentage 50,36 50,7 51,2 51,6 52,1 52,5 53 53,9
urbain
Pourcentage 49,64 49,3 48,8 48,8 47,9 47,5 47 46,1
rural
Source : INS

2 https://www.populationpyramid.net/fr/cote-divoire/2021/

17
Le français est la langue officielle du pays. Il est
enseigné à l’école et utilisé comme langue de
travail au sein des administrations publiques.
Une soixantaine d’ethnies existent. La population
ivoirienne comprend cinq grands groupes ethniques
: le groupe Mandé (Dan, Yacouba, Gouro, Malinké)
au Nord-Ouest et à l'Ouest, le groupe Voltaïque
(Sénoufo, Koulango et Lobi) au Nord, le groupe Krou
Figure 3. Ethnies de Côte d’Ivoire
18
(Wê, Bété, Bakwé, Godié et Dida) dans le Sud-Ouest
et le Centre-Ouest, et le groupe Akan réparti entre
les Lagunaires (Ebrié, Adjoukrou, Avikam, Abouré,
Nzima,) au Sud, au Centre (Baoulé) et au Sud-Est et
à l'Est (Attié, Agni, Abron, etc..).
Ces ethnies sont réparties sur le territoire national
comme le montre le graphique ci-après.
Source : www.abidjan.net
Près de 20 % des ivoiriens appartiennent à l’ethnie
Baoulé, et près de 18 % sont malinkés.
La densité de la population qui se définit comme le
nombre d’habitants au km² est de 87 habitants au
Km². Cette densité varie énormément d’une région
à une autre allant de 19 habitants/Km² dans le
Bounkani à 2 839 habitants/Km² à Abidjan.
Les plus faibles densités sont observées dans les
régions du Nord et les régions les plus densément
peuplées sont situées dans les zones du Sud, de
l’Ouest et du Centre.
Le District d’Abidjan se distingue fortement des
autres régions avec une densité moyenne de
2 839 habitants/km², loin devant la deuxième région
la plus densément peuplée, à savoir le District de
Yamoussoukro (189 habitants/Km²).
La Côte d’Ivoire est un pays laïc, avec plusieurs
confessions religieuses, dont les principales sont le
christianisme (environ 44,0 % de la population3) et
l’islam (environ 37,2 % de la population).
1.5 Education
1.5.1 Organisation des cycles scolaires
Le système éducatif est constitué de deux types
d’enseignement : l’enseignement général ainsi
que l’enseignement technique et la formation
professionnelle (ETFP). L’enseignement général
est organisé en trois degrés d’enseignement : (i)
préscolaire et primaire, (ii) secondaire général et
(iii) supérieur. En plus de ces systèmes, d’autres
alternatives d’éducation existent comme les centres
d’éducation communautaires et les écoles de
l’enseignement confessionnel.
L’enseignement supérieur, qui offre des formations
variées, est pratiqué dans 7 universités publiques,
plusieurs grandes écoles publiques (INPHB, ENS,
ENSEA, etc.), 27 universités privées et 153 grandes
écoles privées.
3 Pew Research Center. The Global Religious Landscape, 2020
19
L’ETFP dure deux ou trois années et offre trois voies
d’accès. La première, dédiée aux élèves de niveau
CM2, 6ème et 5ème du 1er cycle de l’enseignement
secondaire général, se fait à travers les centres
de formation professionnelle et les centres
techniques avec, à terme, un certificat d’aptitude
professionnelle. La seconde est offerte aux élèves
de niveau 3ème de l’enseignement secondaire général
dans les collèges d’enseignement technique (CET),
lycées professionnels (LP) et lycées techniques
(LT) et prépare respectivement au brevet d’étude
professionnelle, brevet de technicien, baccalauréat.
La troisième, de niveau terminale (avec ou sans
le baccalauréat), se fait dans les structures
d’enseignement technique supérieur qui délivrent, à
terme, un brevet de technicien supérieur.
Le taux d’alphabétisation des adultes (proportion
des personnes âgées de 15 ans et plus) est passé
selon la Banque Mondiale, de 43,9% en 2014 à
89,8% en 2019. Le taux d’analphabétisme général,
qui était de 51 % en 2002, est passé à 43,8 % en
2015 avant de se situer à 43,1 % en 2017 (selon les
autorités ivoiriennes).
1.5.2 Plan Sectoriel d’Education-Formation
(PSEF) 2016-2025
La politique d’éducation-formation actuelle est
contenue dans le PSEF (2016-2025) qui se fonde sur
l’objectif 4, des Objectifs de Développement Durable
(ODD) et les ambitions du pays signifiées dans le
Plan National de Développement (PND) 2016-2020.
Ainsi, une loi relative à la politique de scolarisation
obligatoire des enfants de 6 à 16 ans a été votée
et demeure en application. Diverses infrastructures
dédiées à l’éducation et formation sont construites
et le personnel enseignant de même que le matériel
et l’équipement didactiques ont été renforcés. (Voir
les détails à la section 3.3).
En 2020, les dépenses publiques en éducation
étaient évaluées à 1 437 milliards de FCFA, soit
4,1 % du PIB nominal. La tendance est redevenue
croissante en 2020 après une forte baisse entre
2016 et 2019.
 Tableau 4. Dépenses d’éducation 2014-2021

Catégorie 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Education (milliards de Francs CFA) 788,2 991,6 1 179,3 1 085,5 1 194,5 1 262,8 1 342,7 1 390,6

Education (% du PIB nominal) 4,5 4,9 5,4 4,6 4,8 3,6 4,1
En % des dépenses totales des 21,8 21,2 22,4 20,6 18,3 17,4 15,1
administrations publiques
Source : MPMBPE/UNESCO

1.5.3 Statistiques par cycle en 2020. Le taux net de scolarisation est croissant
sur l’ensemble de la période 2015-2020 et atteint
Le taux brut de scolarisation primaire est croissant, plus de 91,6 % en 2020.
et a légèrement augmenté pour atteindre 100,46 %

Tableau 5. Statistiques scolaires 2015-2020

Indicateurs 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Taux Brut de Scolarisation
7,40% 8,20% 8,80% 9,00% 8,30% 10,60%
(préscolaire)
Taux Brut de Scolarisation Fille
7,10% 7,80% 8,20% 8,30% 8,50% 11,00%
(préscolaire)
Taux Brut de Scolarisation 95,40% 101,30% 104,60% 100,60% 100,32% 100,46%
(primaire)
Taux Net de Scolarisation 78,90% 87,80% 91,00% 91,10% 91,10% 91,60%
(primaire)
Taux Brut de Scolarisation Fille
92,40% 99,10% 103,10% 99,90% 97,23% 97,53%
(primaire)

Elèves par classe (primaire) 44* 43* 41* 41* - -

Elèves par enseignant 42* 43* 42* 42* - -
(primaire)
Total salles de classes 76 564 84 730 90 970 94 767 - -
(primaire)
Total d’élèves (primaire) 3 370 558 3 617 219 3 772 136 3 900 222 - -
Total enseignants (Primaire) 80 155 85 109 88 900 93 257 - -
Taux Brut de Scolarisation 42,45% 45,04% 48,45% 51,03% 54,61% 57,42%
(secondaire)
Elèves par classe (secondaire) 58* 57* 60* 58* - -
Elèves par enseignant
29* 30* 30* 32* - -
(secondaire)

Total salles de classes 25 709 28 357 29 988 33 363 - -

(secondaire)

Total d’élèves (secondaire) 1 479 005 1 621 874 1 791 183 1 923 763 - -
Total enseignants (secondaire) 51 192 53 537 58 866 59 356 - -

Taux Brut de Scolarisation 20

8,80% 8,90% 9,30% - 10,00% -
 Elèves par enseignant
29* 30*
(secondaire)
Total salles de classes 25 709 28 357
(secondaire)
Total d’élèves (secondaire) 1 479 005 1 621 874 1 791 183
Total enseignants (secondaire) 51 192 53 537
Taux Brut de Scolarisation
8,80% 8,90%
(supérieur)
Sur la période 2015-2018, l’effectif des élèves, celui
des enseignants et les capacités d’accueil sont
en hausse à tous les niveaux d’enseignement. Le
nombre d’apprenants par classe est relativement
stable et élevé (en moyenne 42 pour le primaire et
58 pour le secondaire) et le nombre d’enseignants
est demeuré faible (en moyenne un enseignant
pour 32 élèves dans le secondaire contre 42 pour
le primaire). Le Taux Brut de Scolarisation (TBS) des
filles du primaire est passé de 92,40 % en 2015 à
97,53 % en 2020. Le Taux Net de Scolarisation (TNS)
du primaire est estimé par l’UNESCO à 91,6 % en
2020.
1.6 Santé
1.6.1 Architecture du système de santé ivoirien
Le système de santé est composé d’un système
moderne dont les acteurs sont le secteur public
et privé et d’un système traditionnel pratiquant la
médecine traditionnelle.
En 2019, le secteur public comprend trois (03)
niveaux de centres de soins : (i) le primaire composé
d’établissements sanitaires de premiers contacts
(2 705 établissements), (ii) le secondaire constitué
d’établissements de soins de santé en appui au
21
30* 32* - -
29 988 33 363 - -
1 923 763 - -
58 866 59 356 - -
9,30% - 10,00% -
MENET, UNESCO et calcul de l’auteur (*)
premier niveau (84 hôpitaux généraux, 17 centres
hospitaliers régionaux et 02 centres hospitaliers
spécialisés) et (iii) le tertiaire formé d’établissements
de santé soutenant le second niveau (05 Centres
Hospitaliers Universitaires –CHU-, 09 Instituts
Nationaux Spécialisés et 04 Institutions Publiques
Nationales de soutien).
Quant au secteur privé, il est présent dans les
grands centres urbains et a beaucoup progressé ces
dernières années grâce à l’ouverture de nombreux
établissements privés qui couvrent les trois (03)
niveaux de soins : les polycliniques, les cliniques, les
centres et cabinets médicaux.
1.6.2 Statistiques générales sur l’état de santé de la
population ivoirienne
Ces dernières années, l’espérance de vie à la
naissance a augmenté. Les femmes ont une
espérance de vie à la naissance supérieure aux
hommes et les indicateurs relatifs à la mortalité
sont en baisse. C’est le résultat des actions du
Gouvernement dans le cadre du plan national de
développement de la santé (PNDS). Toutefois, le
système de santé n’arrive pas à couvrir l’ensemble
du territoire national et il existe encore des zones où
l'accès aux soins reste limité.
 Tableau 6. Statistiques générales sur l’état de santé

Indicateurs 2000 2010 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Espérance de vie à la naissance
49,6 53,3 56,1 56,6 57 57,4 57,8 57,8
pour 1000 (homme/femme)a
Mortalité infantile pour 1000
97,5 75,3 64,8 62,9 61 59,4 58,6 57,9
naissances

Mortalité avant 5 ans pour 1000 a 144,8 107,2 90 91,8 83,6 80,9 79,3 77,9

Ratio décès maternel pour

671 717 645 636 617 na 586 na
100 000b
Sources :
(a) Banque mondiale, Perspective mondiale 2018
(b) OMS, UNICEF, UNFPA et Banque mondiale, Tendances dans la mortalité maternelle (1990-2015).

1.6.3 Prévalence des maladies
Le paludisme est un problème "majeur" de santé
publique en Côte d’Ivoire. Le pays figure parmi
les 19 pays d’Afrique subsaharienne et l’Inde qui
concentrent quasiment 85 % du nombre total de
cas de paludisme dans le monde. Selon l’OMS, près
de 1 641 personnes sont décédées du paludisme en
2020. L’incidence du paludisme a augmenté entre
2014 et 2017, passant de 315 à 362 cas pour 1000
personnes à risque, mais a diminué à 331 cas pour
1 000 personnes à risque en 2018.
Outre le paludisme, le VIH/sida est également une
préoccupation. Il constitue la première cause de
mortalité chez l’homme adulte et la deuxième chez
la femme après la mortalité due à la grossesse
et à l’accouchement. Le taux de prévalence du
VIH/SIDA des adultes (15–64 ans) en 2020 s’élevait
à 2,1 % contre 3,4 % en 2015. Ce taux est en
constante baisse depuis 2010 mais reste toujours
élevé. Similairement, la prévalence du VIH dans la
population âgée de 15 à 49 ans a diminué entre 2014
et 2020, passant de 3,1 % à 2,9 %.
La malnutrition fait aussi parti des soucis de santé
publique. La malnutrition chronique était estimée à
28,0 % (enquête nutritionnelle SMART, 2016) et la
malnutrition aiguë à 7,1 % (DHS, 2011).
Comme pratiquement tous les pays du monde,
la Côte d’Ivoire fait partie des pays touchés par
la pandémie du Coronavirus. A la date du 20 Avril
2022, 81 861 cas ont été déclarés positifs en Côte
d’Ivoire, dont 80 758 guéris, 797 décédés et 306
sous traitement. 20,9% de la population ont été
vaccinée.

Tableau 7. Quelques indicateurs de santé

Indicateurs 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Incidence du paludisme
(pour 1 000 personnes à 315,07415 320,035376 354,656096 362,364811 330,59816 na
risque)
Prévalence du VIH, total
(% de la population 3,1 2,9 2,8 2,6 2,6 2,4
âgée de 15 à 49 ans)
Source : PNDS (2016-2025) /UNICEF

22
1.7 Emploi
Le Gouvernement ivoirien initie régulièrement des
enquêtes sur l’emploi avec l’appui de partenaires
techniques et financiers, dont la Banque mondiale.
Les résultats de l’Enquête Régionale Intégrée sur
l’Emploi et le Secteur Informel (ERIESI) réalisée
par l’Institut National de la Statistique (INS) sur un
échantillon de 12 912 ménages avec une couverture
nationale sont présentés dans cette section.
1.7.1 Population active
En 2016, la population en âge de travailler
représentait 62,8 % de la population totale estimée à
23 950 475. Elle est constituée de 50,5 % d’hommes
et de 49,5 % de femmes. Elle réside majoritairement
en milieu urbain (52,8 %). La population en âge
de travailler en Côte d’Ivoire était majoritairement
constituée de main-d’œuvre (58,2 %) avec environ
4 individus sur 10 classés hors main d’œuvre
(41,8 %). Cette main-d’œuvre comprend les
personnes en emploi et les chômeurs, c’est-à-dire,
les personnes sans emploi actuellement disponibles
qui sont à la recherche d’un emploi.
Selon la Banque Mondiale, en 2020, le pourcentage
de la population en âge de travailler s’élevait à près
de 80%. Elle a augmenté sur la période 2013-2018,
et son évolution jusqu’en 2020 suit une tendance
identique.

Tableau 8. Statistiques sur la population active

Indicateurs 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Population active 6 900 300 7 072 800 7 248 500 7 418 700 7 354 700 7 570 400 7 792 900 8 148 055

Ratio femmes (en %

39,6 40,09 40,52 40,96 41,12 41,27 41,59 41,91
population active)
Population active
3 328 200 3 414 300 3 500 600 3 583 400 3 403 000 4 072 400 4 196 500 na
urbaine
Population active
3 572 000 3 658 400 3 747 800 3 835 300 3 951 700 3 498 000 3 596 400 na
rurale
Source : Base de données OIT (ILOSTAT)

1.7.2 Chômage Les statistiques officielles indiquent que, de façon

générale, le chômage est plus ressenti en zone
Le taux de chômage était estimé à 2,3 % en 2020 urbaine (où il pourrait représenter environ 84,1 %
contre 2,8 % en 2013. En 2020, les femmes sont contre seulement 15,9 % en milieu rural).
plus touchées par le chômage que les hommes :
3 % des femmes sont au chômage, pour 1,9 % des
hommes.

Tableau 9. Statistiques sur le chômage

Indicateurs 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Chômage (en% main d'œuvre
2,8 2,8 2,6 2,6 2,6 2,5* 2,4* 2,3*
totale)
Chômage (en% main d’œuvre 3,7 3,6 3,4 3,3 3,3 3,2* 3,0* 3,0*
féminine)
Chômage (en% main d'œuvre
2,2 2,2 2,1 2,0 2,0 2,0* 1,9* 1,9*
masculine
Source : Banque mondiale, Perspective monde (*) Estimation

23
1.7.3 Sous-emploi
Le sous-emploi4 comprend les personnes actives
occupées au sens du BIT qui remplissent l'une des
conditions suivantes :
• Elles travaillent à temps partiel, souhaitent
travailler davantage et sont disponibles pour
le faire, qu'elles recherchent activement un
emploi ou non ;
• Elles travaillent à temps partiel (et sont dans
une situation autre que celle décrite ci-dessus)
ou à temps complet, mais ont travaillé moins
que d'habitude pendant une semaine de
référence en raison de chômage partiel
(chômage technique) ou mauvais temps.
Ces personnes représentaient 10,5 % de la population
en emploi en 2019. Le sous-emploi est en baisse de
4,5 % par rapport à 2014. Il touche davantage la
population urbaine (13,8 % de la population urbaine)
et les femmes (12,5 % de la population féminine).
1.7.4 Emploi formel et informel
Selon l’Organisation Internationale du Travail,
l’emploi en Côte d’Ivoire est presque entièrement
Tableau 10. Statistiques sur l’emploi
Indicateurs 2013 2014
Emploi Agricole (en% emploi total) 50,1 50,4
Emploi Industrie (en% emploi total) 5,6 5,9
Emploi Services (en% emploi total) 44,1 43,6
1.7.5 Politique de l’emploi
Un ministère dédié à la promotion de la jeunesse et à
l’emploi des jeunes a été créé en 2015 pour mettre en
œuvre la politique de l’emploi en lien avec l’Agence
Emploi Jeunes (AEJ). Cette agence développe des
approches pour différents publics grâce à des offres
diversifiées de services et garantit une synergie et
4 https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1935
24
informel (86,7%). La part de l’emploi informel se réduit
pour les travailleurs de niveau d’étude supérieur.
Elle passe à 52,8 % de l’emploi. L’emploi salarié
représentait moins de 25,0 % de l’emploi. L’emploi
est dominé par les hommes d’âge supérieur à 25
ans ayant un niveau d’études relativement peu élevé
et résidant en milieu urbain. L’emploi indépendant
occupe relativement plus les hommes, d’âge adulte
(36-59 ans), sans niveau d’instruction et résidant en
milieu rural.
Le salaire mensuel moyen de l’emploi salarié
était évalué en 2018 par l’OIT à 60 000 FCFA. Le
contrat écrit n’est, pour l’heure, pas généralisé
dans l’environnement de l’emploi salarié dans son
ensemble. Cependant, les personnes plus instruites
ont de plus en plus recours à ce type de contrat. Les
salariés passent en moyenne un peu plus de 10 mois
en activité dans l’année, travaillent plus de 5 jours
dans la semaine et plus de 40 heures par semaine.
Selon les estimations de la Banque Mondiale, en
2020, près de 49 % des emplois étaient agricoles,
6,4% des emplois étaient dans l’industrie, et 44,9 %
dans les services.
2015 2016 2017 2018 2019 2020*
50,0 48,9 48,3 48,9 48,8 48,7
5,6 6,3 6,3 6,3 6,3 6,4
44,3 44,8 45,3 44,8 44,8 44,9
Source : Banque mondiale, Perspective monde (*) Estimation
interactivité entre les programmes et initiatives en
direction des jeunes.
L’AEJ offre des services adaptés au profit des
jeunes demandeurs d’emploi : (i) les placements en
entreprises et le programme d’aide à l’embauche, (ii)
le programme de requalification et formations courtes
et pratiques, (iii) l’entreprenariat et le financement
d’initiatives économiques, des microentreprises,
d’activités génératrices de revenus (AGR), (iv)
l’apprentissage, (v) les travaux à haute intensité
de main d’œuvre et (vi) toutes autres modalités
améliorant l’employabilité des jeunes.
De façon concrète, un répertoire national des
compétences des jeunes a été mis en ligne et des
cadres stratégiques en faveur de la création d’emplois
(politique nationale de l’emploi, stratégie de relance
de l’emploi) ont été créés et sont opérationnels. Par
ailleurs, la mobilisation de 48,8 milliards de FCFA,
au niveau des programmes d’insertion en faveur
des jeunes, a permis d’atteindre 59 085 jeunes en
2015. Aussi, le programme « Agir pour les Jeunes »,
qui visait au départ 2 100 jeunes désireux de créer
leurs microentreprises ou AGR, couvre maintenant
tout le territoire national pour une cible de 7 200
jeunes. Pour l’année 20185, 31 273 jeunes ont été
formés dans le cadre du projet « une formation, mon
passeport pour l’emploi ».
1.7.6 Dynamique de l’emploi
Au cours de l’année 2020, 118 144 emplois ont
été créés dans le secteur formel ivoirien selon le
ministère en charge de l’emploi. Ce chiffre est en
hausse de 24,7 % par rapport à 2019.
A fin décembre 2020, l’effectif des salariés du secteur
formel a augmenté de 6,1 % par rapport à décembre
2019 à 1 107 363, ce qui correspond à une création
nette de 63 302 emplois à fin juin 2020. Le secteur
privé demeure le moteur en concentrant 78 % de
l’effectif contre 22 % pour le secteur public.
L’expansion économique a certes été suivie d’une
hausse de l’emploi en 2015, mais les emplois créés
procurent des revenus relativement faibles. De 2004
à 2016, le salaire moyen en Côte d’Ivoire est resté
inférieur aux moyennes africaines et mondiales.
En 2016, par exemple, le niveau moyen des
salaires évalué à 127 dollars par mois est en deçà
de la moyenne africaine (156 dollars) et loin de la
moyenne mondiale (858 dollars). Cette tendance
s’est inversée en 2017 avec un salaire moyen de
169 dollars en Côte d’Ivoire contre une moyenne
africaine de 150 dollars. Selon la Banque Mondiale,
5 Les statistiques sur l’emploi de l’année 2018 proviennent de la quatrième revue du document cadre du programme économique et financier (2016-2019),
publiée en janvier 2019.
25
le salaire moyen payé en Côte d’Ivoire était estimé à
191 dollars en 2019 pour une moyenne africaine de
154 dollars. Malgré l’amélioration constatée depuis
2017, ce niveau de salaire reste encore très loin de la
moyenne mondiale (971 dollars US)
Deux tiers des emplois sont rétribués à un niveau
moyen mensuel de 65 000 FCFA (99 euros), dans
l’auto-emploi ou l’emploi familial (microentreprises et
fermes agricoles). Les emplois dans les exploitations
agricoles, industrielles et de services sont rémunérés
à 350 000 FCFA (533 euros) en moyenne par mois.
S’agissant des privilégiés du secteur minier et de la
finance, ils perçoivent en moyenne entre 1,6 et plus
de 2,3 millions de FCFA respectivement par mois
(entre 2 400 et 3 500 euros).
1.8 Rappel des principaux agrégats
1.8.1 Niveau de développement
Les valeurs de l’indice du développement humain
(IDH) de la Côte d’Ivoire se sont établies à
0,38 ; 0,47 ; 0,49 et 0,53 respectivement en 2015,
2016, 2017 et 2018. L’IDH de la Côte d’Ivoire pour
2019 s’établit à 0,538, ce qui place le pays dans la
catégorie « développement humain faible » et au 162e
rang parmi 189 pays et territoires du classement du
PNUD pour le développement humain.
Entre 1990 et 2019, l’IDH de la Côte d’Ivoire a
progressé, passant de 0,404 à 0,538 (soit une
hausse de 33,2 %). Ces progrès tiennent compte de
l’amélioration de la qualité de vie des populations
traduite par une espérance de vie, une bonne santé,
l’accès à l’éducation et un niveau de vie décent.
Entre 1990 et 2019, l’espérance de vie à la naissance
en Côte d’Ivoire a augmenté de 4,5 années, la durée
moyenne de scolarisation a augmenté de 3,2 années
et la durée attendue de scolarisation a augmenté
de 4,0 années. Le Revenu national brut (RNB) par
habitant de la Côte d’Ivoire a progressé de près de
30,0 % entre 1990 et 2019.
L’indice de Gini de la Côte d’Ivoire était estimé à
41,5 par la Banque mondiale en 2015 contre 43,2
en 2008. Cela signifie que les revenus ne sont pas
uniformément distribués dans le pays mais montre
un léger mieux. En 2015, la Côte d’Ivoire occupait le Le PIB réel par habitant est estimé à 1 404 100 FCFA
53ème rang mondial sur 160 pays. en 2021 contre 1 341400 FCFA en 2020.Selon les
projections de 2022, il devrait atteindre un niveau de
1 463 900 FCFA.

Tableau 11. PIB réel et PIB réel par tête

Economie nationale 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

PIB Réel (en milliards FCFA) 29 032,9 31 169,6 33 317,3 35 393,5 36 083,9 38 753,3 41 427,3
PIB Réel par tête (milliers FCFA) 1 195,2 1 251,2 1 303,0 1 350,9 1 341,4 1 404,1 1 463,9
Source : MEF / DGE / DPPSE / INS

1.8.2 Tableau récapitulatif

Tableau 12. Principaux agrégats macroéconomiques (en milliards,

sauf indication contraire)
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Economie nationale
PIB Nominal 28 423,9 29 955,0 32 222,3 34 298,9 35 311,4 39 190,4 42 881,1
PIB Réel (taux de croissance en %) 7,2 7,4 6,9 6,2 2,0 7,4 6,9
Taux d’investissement (en % du PIB) 21,5 20,1 21,2 20,1 20,9 22,4 24,2
Taux d’inflation (en %) 0,7 0,4 0,6 0,8 2,4 4,2 4,6
Balance des paiements
Exports FOB 6 449,3 6 899,6 6 619,6 7 399,2 7 194,8 8 409,1 9 503,7
Imports FOB 4 631,5 4 940,3 5 255,9 5 552,8 5 478,3 6 555,2 7 345,6
Solde 1 817,8 1 959,3 1 363,7 1 846,4 1 716,5 1 804,7 2 039,4
Balance courante - 245,5 - 609,2 -1 153,9 - 790,3 - 1 136,4 - 1 223,0 - 1 384,4
En pourcentage du PIB nominal (%) -0,9 -2,0 -3,6 -2,3 -3,2 -3,2 -3,3
Finances publiques
Recettes et dons 4176,6 4523,4 4764,1 5158,4 5289,2 6140,2 6417,7
Dépenses totales et prêts nets 5045,6 5521,8 5708,3 5943,9 7255,1 8102,0 8393,0
Solde budgétaire - 838,5 - 998,4 - 944,2 - 785,5 - 1965,9 - 1961,8 - 1975,3
Dette publique
Dette intérieure 4 049,1 4 275,1 3 994,4 4 432,7 6 045,6 7959,2
Dette extérieure 4 974,2 5 770,0 7 613,4 8 867,5 10756,7 12310,7
Dette publique en % du PIB nominal 31,7 33,5 36,0 38,8 47,6 51,7
Déficit budgétaire
En valeur 838,5 998,4 944,2 785,5 1965,9 1961,8 2022
1975,3
En pourcentage du PIB nominal (%) 2,9 3,3 2,9 2,3 5,6 5,0 4,6
Source : MEF / DGE / DPPSE / INS

26
 2 SITUATION ÉCONOMIQUE RÉCENTE ET PERSPECTIVES

Le début de l’année 2020 a été marqué par
l’apparition de la pandémie à coronavirus (Covid-19)
qui a conduit à une récession économique mondiale.
Malgré ce contexte de morosité économique,
l’économie ivoirienne est restée résiliente avec un
taux de croissance de 2,0 % en 2020 et il est estimé
à 7,4% en 20216. La suite de cette section évalue le
PIB nominal et réel, ses origines et ses emplois.
2.1 Evaluation du Produit Intérieur Brut
2.1.1 Niveau du Produit Intérieur Brut
La Côte d’Ivoire a enregistré une progression
importante de son Produit Intérieur Brut (PIB) qui est
passé de 28 423,9 milliards de FCFA en 2016 à 35
311,4 milliards de FCFA en 2020, malgré le contexte
de la pandémie Covid-19. En outre, l’activité
économique devrait tirer bénéfice de la reprise
mondiale et de la levée des restrictions internes
survenues en 2021 pour atteindre un PIB nominal de
39 190,4 milliards de FCFA en 2021 et son niveau
devrait dépasser le montant symbolique de 40 000
milliards de FCFA en 2022, soit 42 881,1 milliards de
FCFA.

Tableau 13. Evolution du PIB nominal de la Côte d’Ivoire (base 2015)7

(En milliards 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
de FCFA) Prov. Est. Est. Prev.
PIB nominal 28 423,9 29 955,0 32 222,3 34 298,9 35 311,4 39 190,4 42 881,1
Source : MEF/DGE/DPPSE, INS

2.1.2 Croissance du PIB réel
Malgré un contexte mondial défavorable, la mise
en œuvre de réformes structurelles de grande
ampleur, combinée à l’efficacité du plan de riposte
économique et sanitaire mis en place, ont permis de
contenir les effets de la pandémie de COVID-19 et de
réaliser un taux de croissance positif d’environ 2%
en 2020, contre une contraction de 3% au niveau
mondial et de 2% en Afrique subsaharienne8.
dont le taux de croissance est passé de 4,0 % en
2019 à 7,6 % en 2020, soit une hausse moyenne
significative de 3,6 points.
A contrario, le secteur marchand subissait une
baisse moyenne de 5,3 points en passant de 6,6%
en 2019 à 1,3% en 2020, résultant d’une baisse du
taux de croissance du secteur primaire de 3,1 points,
du secteur secondaire de 9,6 points et du secteur
tertiaire de 4,2 points.

Le ralentissement de l’activité observée en 2020
par rapport à l’année précédente s’explique
principalement par les effets négatifs directs et
indirects9 de la pandémie sanitaire sur l’ensemble de
l’économie.
Du côté de l’offre, aucun secteur de l’économie
ne semble avoir échappé aux effets négatifs de la
Covid-19 à l’exception du secteur non marchand10
Afin de faire face à la crise sanitaire liée à la Covid-19
et limiter son impact, le Gouvernement a adopté
un plan de riposte sanitaire d’un montant de 95,9
milliards de FCFA ainsi qu’un plan de soutien
économique, social et humanitaire évalué à 1 701,0
milliards de FCFA11.
Ces mesures, doublées de la reprise progressive
de l’économie mondiale, ont permis une meilleure

6 Selon les estimations de la DPPSE du 26 mars 2022.

7 Depuis le 29 janvier 2020, la Côte d'Ivoire produit ses Comptes Nationaux annuels suivant le nouveau Système de la Comptabilité Nationale (SCN2008) des Nations
Unies, à partir d'une nouvelle année de base (2015).
8 Ministère du Plan et du Développement (2021), « PND 2021-2025 : Une Côte d’Ivoire solidaire », Résumé synthétique.
9 Sans être exhaustif, l’on peut citer : (i) la nette diminution de la production et de la consommation des services, (ii) la faible mobilité des personnes, (iii) la mise à rude
épreuve du marché du travail, (iv) la contraction du commerce mondial et (v) le fléchissement de l’inflation.
10 Ce secteur comprend les services d'administration publique et les activités des Institutions sans but lucratif (ISBL).
11 Source : MBPE (DPBEP, 2021-2023).

27
résilience de l’économie nationale et favoriser une les hypothèses cumulatives d’une maîtrise de la
relance de l’économie en 2021 avec un taux de pandémie et d’une reprise soutenue de l’activité. Le
croissance économique estimé à 7,4 %. Cette taux de croissance projeté en 2022 est de 6,9%.
tendance devrait se poursuivre en 2022 sous

Tableau 14. Croissance du PIB réel de 2015 à 2022 (en %)

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Côte d'Ivoire
Réal. Réal. Semi-déf. Prov. Prév. Prév. Prév.
PIB réel 7,2 7,4 6,9 6,2 2,0 7,4 6,9
Secteur primaire 4,0
- 3,3 5,2 5,3 2,2 2,3 2,0
Secteur secondaire 5,3 15,4 4,3 11,5 1,9 4,4 9,9
Secteur tertiaire 12,9 5,0 6,8 4,9 0,7 10,5 7,7
Secteur marchand 7,5 7,0 5,9 6,6 1,3 7,4 7,2
Secteur non marchand 9,0 0,0 22,8 4,0 7,6 5,8 6,5
Droits et taxes12 1,9 20,3 1,1 5,0 2,4 9,1 4,0
Source : MEF / DGE / DPPSE, INS

2.1.3 Décomposition du PIB en structure
L’analyse de l’évolution de la décomposition du
PIB par secteur laisse apparaître quelques signes
d’amorce, voire d’accélération du processus
d’industrialisation entre 2016 et 201913. Mais avec la
pandémie de la Covid-19, la part estimée du secteur
secondaire en 2020 a connu une baisse de 0,3 point
passant de 21,2 % du PIB en 2019 à 20,9 % en 2020.
dans le PIB devrait continuer à croitre en 2021
(21,3 %) et en 2022 (21,5 % en 2023).
Le secteur primaire, quant à lui, a affiché une
contribution de 21,4 % en 2020 contre 20,7 % en
2019 soit une hausse de 0,7 point. Ce secteur semble
avoir mieux résisté aux conséquences néfastes sur
l’activité économique de la pandémie que le secteur
secondaire.

En outre, il semblerait que les effets de la crise Le secteur tertiaire a un poids important dans la
sanitaire dans ce secteur soient conjoncturels et structure du PIB. Sa contribution était de 46,8 % en
transitoires. En effet, les prévisions de la DPPSE 2016. Mais, depuis sa part dans le PIB n’a cessé de
indiquent que la contribution du secteur secondaire décroitre pour fluctuer autour de 43,0 %.

Tableau 15. Décomposition du PIB en structure (%)

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Côte d'Ivoire
Réal. Réal. Semi - déf Prov. Est. Est. Prév.

PIB Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Secteur Primaire 19,7 18,7 20,5 20,7 21,4 20,1 19,1
Secteur Secondaire 19,1 20,5 21,0 21,2 20,9 21,3 21,5
Secteur Tertiaire 46,8 46,2 43,3 43,1 42,1 43,0 43,9
Secteur marchand 85,6 85,4 84,9 85,0 84,4 84,4 84,5
Secteur non marchand 7,6 7,2 8,5 8,5 9,0 8,8 8,7
Droits et taxes nets de subventions 6,8 7,4 6,7 6,5 6,6 6,8 6,7
Source : MEF / DGE / DPPSE, INS

12 Nets des subventions.

13 On note une évolution croissance de la part du secteur secondaire dans le PIB passant progressivement de 19,1 % en 2016, puis à 20,5 % en 2017, ensuite 21,0 %
ensuite 2018 et 21,2% en 2019.

28
2.2 Détail du produit intérieur brut
2.2.1 PIB en valeur, détail des secteurs
La répartition du PIB en valeur, selon les secteurs,
laisse apparaitre une hausse continue sur la période
2016-2020 pour l’ensemble des secteurs primaire,
secondaire et tertiaire.
La part en valeur du secteur primaire dans le PIB
était de 7 090,0 milliards de FCFA en 2019 et elle est
estimée à 7 551,5 milliards de FCFA en 2020, soit une
hausse de 6,5 % par rapport à l’année précédente.
Elle devrait atteindre 7 859,6 milliards de FCFA en
2021 et 8 182,2 milliards de FCFA en 2022, selon les
prévisions révisées de la DPPSE14.
Ce secteur est dominé par l’agriculture d’exportation
(11,2 % du PIB en 2020) et l’agriculture vivrière
et élevage (9,4 % en 2020) qui ont contribué à la
formation du PIB respectivement à hauteur de 3
949,3 milliards de FCFA et 3 321,0 milliards de FCFA
en 2020. Leurs contributions en valeur pour l’année
2021 devraient être de 3 563,2 milliards de FCFA
pour l’agriculture vivrière et de 4 035,8 milliards de
FCFA pour l’agriculture d’exportation.
Les autres sous-secteurs, sylviculture et pêche,
ont des contributions modestes respectivement de
139,5 milliards de FCFA et 141,7 milliards de FCFA
en 2020.

Tableau 16. Répartition sectorielle du PIB en valeur de la Côte d’Ivoire

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

(En milliards de FCFA)
Réal. Réal. Semi - déf Prov. Prév. Prév. Prév.
Secteur Primaire 5 611,0 5 612,8 6 621,2 7 090,0 7 551,5 7 859,6 8 182,2
Agriculture vivrière, élevage 1 899,3 2 244,8 3 064,4 3 149,0 3 321,0 3 563,2 3 799,6
Agriculture d'exportation 3 414,8 3 106,0 3 260,6 3 644,0 3 949,3 4 035,8 4 115,4
Sylviculture 131,8 131,6 138,5 155,0 139,5 110,7 113,6
Pêche 165,0 130,4 157,7 142,0 141,7 149,8 153,6
Secteur Secondaire 5 427,5 6 129,9 6 773,3 7 267,0 7 364,9 8 348,5 9 236,8
Extraction minière 1 420,0 1 256,4 896,8 1 027,0 1 169,6 1 303,9 1 443,8
Industries agro-alimentaire 1 581,4 1 644,1 1 400,1 1 517,0 1 446,6 1 492,0 1 610,5
Produits pétroliers -443,7 -248,1 682,2 784,0 686,0 991,7 1 086,0
Energie (Gaz, Eau et Electricité) 325,9 740,7 845,4 930,0 887,9 841,7 886,9
BTP 1 118,3 1 103,8 1 177,1 1 268,0 1 354,0 1 526,9 1 813,1
Autres industries manufacturières 1 425,6 1 633,1 1 771,7 1 741,0 1 820,8 2 192,4 2 396,4
Secteur Tertiaire 13 292,0 13 839,8 13 950,0 14 786,9 14 877,0 16 869,8 18 833,9
Transports 2 796,5 2 023,7 1 904,5 2 011,0 2 010,2 2 383,3 2 681,1
Télécommunication 1 021,1 1 132,0 1 256,0 1 225,0 1 338,3 1 418,3 1 572,4
Commerce 4 271,2 5 071,8 5 559,9 5 831,0 5 821,9 6 722,5 7 562,3
Autres services 5 203,2 5 612,3 5 229,6 5 719,9 5 706,6 6 345,8 7 018,2
PIB Marchand 24 330,5 25 582,6 27 344,5 29 143,9 29 793,3 33 077,9 36 252,9
Administration publique 2 002,5 2 005,7 2 550,5 2 730,8 2 967,9 3 228,6 3 507,9
Institutions sans but lucratif 147,8 138,9 176,7 189,2 205,6 223,6 243,0
PIB non marchand 2 150,3 2 144,6 2 727,2 2 920,0 3 173,5 3 452,3 3 750,9
Droits et taxes 15 1 943,1 2 227,9 2 150,6 2 235,0 2 344,5 2 660,2 2 877,3
TOTAL PIB16 28 423,9 29 955,0 32 222,3 34 298,9 35 311,4 39 190,4 42 881,1
Source : MEF / DGE / DPPSE, INS
14 DPPSE, version révisée du 26 mars 2022.
15 Nets de subventions.
16 Année de base, 2015.

29
Le secteur secondaire connaît une progression
continue de sa contribution dans le PIB en valeur
passant de 5 427,5 milliards de FCFA en 2016 à
7 364,9 milliards de FCFA en 2020, soit une hausse
moyenne par an de 7,9 %.
Au niveau du secteur secondaire, on note une
prépondérance des sous-secteurs des industries
agro-alimentaires avec une valeur ajoutée de 1 446,6
milliards de FCFA en 2020, suivi par le sous-secteur
des BTP (1 354,0 milliards de FCFA), les industries
extractives minières (1 169,6 milliards de FCFA), le
sous-secteur de l’énergie (887,9 milliards de FCFA) et
les produits pétroliers (686,0 milliards de FCFA). Ce
dernier sous-secteur, à savoir les produits pétroliers,
semble être le sous-secteur le plus impacté par les
effets néfastes de la pandémie avec une baisse des
activités de -12,5 % par rapport à l’année 2019.
Le secteur tertiaire contribue fortement au PIB en
valeur sur la période sous-revue. Entre 2016 et 2020,
sa part en valeur est passée de 13 292,0 milliards
de FCFA à 14 877,0 milliards de FCFA. Selon les
prévisions de la DPPSE, la valeur ajoutée de ce
secteur est estimée à 16 869,8 milliards de FCFA
en 2021 et elle pourrait atteindre 18 833,9 milliards
de FCFA en 2022. Le secteur reste dominé par le
commerce et les transports pour respectivement
une valeur ajoutée de 5 821,9 milliards de FCFA et 2
010,2 milliards de FCFA en 2020.
2.2.2 PIB en composition
L’évolution de la décomposition du PIB par secteur
d’activités sur la période 2016-2021 montre une
30
prépondérance du secteur tertiaire (44,3 % en
moyenne) par rapport au secteur primaire (20,2 %)
et au secteur secondaire (20,5 %).
La part du secteur primaire dans le PIB est estimée
en 2020 à 21,4 % contre 20,7 % en 2019, soit
une hausse de 0,7 point malgré le contexte de la
Covid-19. Cette contribution est projetée à 20,1 %
et 19,1 % respectivement pour les années 2021
et 2022. Le secteur reste dominé, en 2020, par
l’agriculture d’exportation (11,2 %) et l’agriculture
vivrière et l’élevage (9,4 %).
Quant au secteur secondaire, sa part dans le PIB
est estimée à 20,9 % du PIB en 2020 contre 21,2 %
en 2019, soit une baisse de 0,3 point par rapport à
l’année précédente. Les projections établissent une
part moyenne de 21,4 % sur la période 2021-2022. En
2020, le secteur se caractérise par la prépondérance
des industries de l’agro-alimentaire (4,1%), des BTP
(3,8 %), de l’extraction minière (3,3 %), de l’énergie
(2,5 %) et des produits pétroliers (1,9 %).
En comparaison avec les deux premiers secteurs,
le secteur tertiaire a une part importante dans le
PIB en Côte d’Ivoire. En 2020, il représentait 42,1 %
du PIB en valeur. Néanmoins, des baisses ont été
observées entre 2016 et 2020 où sa part est passée
de 46,8 % à 42,1 %, soit une baisse significative de
4,7 points. Les projections pour les années 2021 et
2022 indiquent un retournement de cette tendance
baissière pour se maintenir respectivement à 43,0 %
et 43,9%. Le secteur reste dominé par le commerce
(16,5 %), les autres services (16,2 %), les transports
(5,7 %) et les télécommunications (3,8 %) en 2020.
 Tableau 17. Part des secteurs et sous-secteurs dans le PIB (%)

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Côte d'Ivoire
Réal. Réal. Semi - déf Prov. Prév. Prév. Prév.
Secteur Primaire 19,7 18,7 20,5 20,7 21,4 20,1 19,1
Agriculture vivrière, élevage 6,7 7,5 9,5 9,2 9,4 9,1 8,9
Agriculture d'exportation 12,0 10,4 10,1 10,6 11,2 10,3 9,6
Sylviculture 0,5 0,4 0,4 0,5 0,4 0,3 0,3
Pêche 0,6 0,4 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4
Secteur Secondaire 19,1 20,5 21,0 21,2 20,9 21,3 21,5
Extraction minière 5,0 4,2 2,8 3,0 3,3 3,3 3,4
Industries agro-alimentaires 5,6 5,5 4,3 4,4 4,1 3,8 3,8
Produits pétroliers -1,6 -0,8 2,1 2,3 1,9 2,5 2,5
Energie (gazeuse) 1,1 2,5 2,6 2,7 2,5 2,1 2,1
BTP 3,9 3,7 3,7 3,7 3,8 3,9 4,2
Autres industries manufacturières 5,0 5,5 5,5 5,1 5,2 5,6 5,6
Secteur Tertiaire 46,8 46,2 43,3 43,1 42,1 43,0 43,9
Transports 9,8 6,8 5,9 5,9 5,7 6,1 6,3
Télécommunication 3,6 3,8 3,9 3,6 3,8 3,6 3,7
Commerce 15,0 16,9 17,3 17,0 16,5 17,2 17,6
Autres services 18,3 18,7 16,2 16,7 16,2 16,2 16,4
PIB Marchand 85,6 85,4 84,9 85,0 84,4 84,4 84,5
Administration publique 7,0 6,7 7,9 8,0 8,4 8,2 8,2
Institutions sans but lucratif 0,5 0,5 0,5 0,6 0,6 0,6 0,6
PIB non marchand 7,6 7,2 8,5 8,5 9,0 8,8 8,7
Droits et taxes 6,8 7,4 6,7 6,5 6,6 6,8 6,7
TOTAL PIB 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Source : MEF / DGE / DPPSE, INS

2.2.3 PIB par composante L’investissement privé, la deuxième composante la

L’analyse de l’évolution des composantes de
dépenses du PIB montre une prépondérance de la
demande intérieure par rapport aux autres postes (35
035,3 milliards de FCFA pour la demande intérieure
en 2020 contre 384,1 milliards de FCFA pour la
demande extérieure nette).
plus importante de la demande intérieure est estimé
à 5 598,8 milliards de FCFA (15,9 % du PIB) en
2020 contre 5 393,6 milliards de FCFA en 2019, soit
une hausse de 205,1 milliards de FCFA. Selon les
projections de la DPPSE, sa part devrait augmenter
de 1,3 point pour atteindre 17,2 % en 2022, pour un
montant de 7 377,6 milliards de FCFA.

Cette prépondérance de la demande intérieure Du côté de la demande extérieure, l’évolution sur la

s’explique principalement par le poids17 et la
dynamique de la consommation privée, en
progression continue. Toutefois, elle a connu un repli
en 2020 en lien avec la pandémie de la Covid-19
passant de 23 555,3 milliards de FCFA en 2019 à 23
352,1 milliards de FCFA en 2020, soit une baisse de
-203,2 milliards de FCFA sur une année.
période retenue traduit une balance commerciale
des biens et services non-facteurs structurellement
excédentaire à l’exception de l’année 2018 où elle
a enregistré un déficit de 253,3 milliards de FCFA.
Selon les projections de la DPPSE, elle devrait être
à nouveau déficitaire en 2022 pour une valeur de
201,2 milliards de FCFA.

17 Avec une part moyenne dans le PIB estimée à 67,9 % sur la période 2016-2020.

31
Tableau 18. Approche par dépense du PIB

2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022

(En milliards de FCFA)
Réal. Réal. Semi-déf Prov. Prév. Prév. Prév.
Demande interne 27 885,2 29 565,8 32 008,0 34 263,6 35 035,3 39 815,4 43 074,7

Consommation finale 21 767,8 23 538,2 25 640,4 27 024,0 27 112,5 30 633,6 32 915,9

Privée 19 062,6 20 493,2 22 340,6 23 555,3 23 352,1 26 350,4 28 437,9
Public 2 705,1 3 045,0 3 299,9 3 468,7 3 760,4 4 283,1 4 478,0

Investissements totaux 6 117,4 6 027,5 6 367,6 7 239,6 7 922,8 9 181,8 10 158,8

Privé 4 727,3 4 452,9 4 685,6 5 393,6 5 598,8 6 601,9 7 377,6

Public 1 390,1 1 574,6 1 682,0 1 846,0 2 324,0 2 579,9 2 781,1
Demande externe nette 476,0 389,3 -253,3 395,0 384,1 79,3 -201,2

Variation des stocks 62,7 0,0 467,6 -359,7 -108,0 -704,3 7,6
PIB Total 28 423,9 29 955,0 32 222,3 34 298,9 35 311,4 39 190,4 42 881,1
Source : MEF / DGE / DPPSE, INS

32
 3 PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT ET PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES

3.1 Réalisations et achèvement récents

3.1.1 Présentation du PND (2021-2025)18 permettant une création de richesse

harmonieuse sur l’ensemble du territoire ;
Le nouveau PND 2021-2025 de la Côte d’Ivoire
se situe dans la continuité des PND précédents (iii) Renforcer la Gouvernance de l’Etat en vue
(2011-2015 et 2016-2020). Ce troisième PND, depuis d’accompagner le Secteur Privé dans un
2011, envisage de lever les obstacles résiduels à la processus de développement ne laissant
transformation structurelle de l’économie amorcée personne de côté.
avec les mises en œuvre des précédents Plans
de Développement et de hisser la Côte d’Ivoire au Ces orientations s’opérationnaliseront autour de six
rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche (06) piliers à savoir :
supérieure.
(iv) l’accélération de la transformation structurelle
A ce titre, en plus de capitaliser les priorités de de l’économie par l’industrialisation et le
développement internationales et régionales développement de grappes ;
notamment les Objectifs de Développement
Durable (ODD) et la vision 2063 de l’Union Africaine, (v) le développement du capital humain et la
le PND 2021-2025 est fondé sur les visions de promotion de l’emploi ;
développement à long terme issues de : (i) l’Etude
Nationale Prospective Côte d’Ivoire 204019 et (ii) du
(vi) le développement du secteur privé et de
Plan stratégique Côte d’Ivoire 203020. Il constitue le
l’investissement ;
cadre d’opérationnalisation de l’ambition du Chef de
l’Etat inscrite dans son projet de société « Une Côte
(vii) le renforcement de l’inclusion, de la solidarité
d’Ivoire Solidaire21 ».
nationale et de l’action sociale ;

Piliers et orientations stratégiques

(viii)
le développement régional équilibré, la
préservation de l’environnement et la lutte
L’objectif principal de ce nouveau plan est de réaliser
contre le réchauffement climatique et ;
la transformation économique et sociale nécessaire
pour hisser la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2030, au
(ix)
le renforcement de la gouvernance, la
rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche
modernisation de l’État et la transformation
supérieure22. Pour y arriver, le PND 2021-2025 est
culturelle.
structuré autour des orientations suivantes :

Afin de concrétiser la vision et les objectifs du

(i) Développer l’industrie nationale pour en faire
PND 2021-2025, un ensemble de stratégies
un moteur de l’économie et un pourvoyeur
macroéconomiques et sectorielles assorties de
d’emplois décents ;
programmes majeurs et des actions phares est
décliné (MPD, 2021)23. Cependant, sa mise en
(ii) Assurer une meilleure productivité des
œuvre réussie se fera grâce à un Etat promoteur
facteurs, en particulier du capital humain,
et organisateur du secteur privé, notamment par la

18 Cette présentation s’inspire du document de référence « Plan de Développement National 2021-2025 : Orientations stratégiques », Tome 2.
19 Pour rappel, la vision de l’étude nationale prospective Côte d’Ivoire s’énonce comme suit : « La Côte-d’Ivoire, puissance industrielle, unie dans sa diversité culturelle,
démocratique et ouverte sur le monde ».
20 La Stratégie décennale Côte d’Ivoire 2030 vise à « consolider la reprise et accélérer la marche vers l’émergence ». Elle est articulée autour de deux axes
stratégiques majeurs : (i) la transformation économique et sociale et ; (ii) la transformation structurelle et culturelle de l’Administration et de la gouvernance.
21 Ministère du Plan et du Développement, « PND 2021-2025 : Orientations stratégiques », Tome 2.
22 Le Revenu par tête aurait progressé de 13,5 % entre 2016 et 2019, hissant la Côte d’Ivoire au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure avec
notamment un revenu par habitant supérieur à ceux du Nigéria et du Ghana en 2019 (MEF, 2020).
23 MPD (2021), « PND 2016-2025, Tome 3 ».

33
création de champions nationaux dans les grappes
industrielles et leur connexion aux réseaux extérieurs.
Par ailleurs, le Gouvernement ambitionne
d’entreprendre des réformes structurelles de
grandes ampleurs pour attirer des investissements
directs étrangers afin de stimuler la technologie et
l’innovation, tout en veillant à ce qu’il contribue à
une croissance inclusive. Dans cette perspective,
le Gouvernement reliera les champions nationaux
aux investisseurs internationaux dans l’optique
d’accroitre le contenu local dans les projets
d’investissements.
Cadrage macroéconomique du PND 2021-2025
Dans le cadre de l’élaboration du PND 2021-2025,
le scénario retenu24 est celui de « la Côte
Tableau 19. Evolution du PIB et de l’investissement (en %)
Projections 2021 2022
Taux de croissance réel 6,5 7,1
Taux d'investissement 23,1 24,2
Taux d'investissement public 6,6 6,6
Taux d'investissement privé 16,5 17,6
Financement du PND
Le PND 2021-2025 accorde un rôle important au
secteur privé dans le financement de la mise en œuvre
du PND, notamment en ce qui concerne les grands
projets structurants, l’industrie et l’agro-industrie. Le
secteur privé devrait tirer profit de l’amélioration du
climat des affaires et de la facilitation de l’accès au
crédit. Il bénéficierait également du développement
des grappes industrielles à travers le recours aux
PPP et aux aménagements des zones industrielles.
Le secteur privé sera le véritable moteur de la
réalisation de l’un des objectifs du PND qui est la
création de milliers d’emplois décents et stables
particulièrement pour les jeunes. Dans cette
perspective, une session spéciale dédiée au secteur
24 Trois scénarios de cadrage macroéconomique avaient été élaborés sur la base de différentes évolutions possibles de l’environnement socio-économique et politique
tant national que régional. Il s’agit d’un un scénario de référence « la Côte d’Ivoire en marche » et deux scénarios de croissance volontariste qui sont
« la Côte d’Ivoire Rayonnante » et « la Côte d’Ivoire Triomphante ».
25 Ministère du Plan et du Développement (2021)
34
d’Ivoire Triomphante ». Ce scénario, qui se veut
volontariste, s’appuie sur la consolidation de la
stabilité politique et un fort niveau d’investisse-
ments productifs et structurants, tant publics que
privés, dans les secteurs porteurs de croissance et
la continuation de réformes structurelles de grande
ampleur. Ces investissements devraient stimuler le
développement de l’industrie, pilier essentiel de la
transformation structurelle de l’économie. Le taux
de croissance se situerait en moyenne à 7,6% sur
la période 2021-2025 pour un déficit budgétaire
conforme à la norme communautaire de 3,0 % de
l’UEMOA dès 2024.
2023 2024 2025
8,2 8,2 8,2
25,1 26,3 27,1
6,6 6,6 6,6
18,5 19,7 20,5
Source : MPD , PND 2021-2025 (Tome 2)
25
privé sera organisée lors du Groupe Consultatif afin
de présenter un certain nombre de projets arrivés
à maturité ou en cours de maturation et pouvant
être portés soit par des privés soit dans le cadre de
Partenariat Public Privé (PPP).
Le succès de cet ambitieux plan de développement
est corrélé à la réalisation d’un programme
d’investissement évalué à 59 000,0 milliards de FCFA,
dont 15 353,2 milliards de FCFA pour le secteur
public (y compris les institutions sans but lucratif),
soit 26%. Les investissements privés ressortent à 43
646,8 milliards de FCFA, soit 74,0 % du total des
investissements. Le tableau ci-dessous présente
les clés de répartition par source et par pilier des
investissements.
 Tableau 20. Projections des investissements (en milliards de FCFA)

TOTAL PUBLIC
PILIERS
Montant % Montant %
Total PND 2021 - 2025 59 000,0 100,0% 15 353,2 100,0%
Investissement public 15 353,2
Investissement privé 43 646,8
Pilier 1 23 422,7 39,7% 2 087,8 13,6%
Pilier 2 4 247,9 7,2% 1 764,1 11,5%
Pilier 3 19 622,6 33,3% 6 283,3 40,9%
Pilier 4 7 998,5 13,6% 3 098,1 20,2%
Pilier 5 700,2 1,2% 371,2 2,4%
Pilier 6 2 646,0 4,5% 1 720,4 11,2%
Marge d'ajustement 362,1 0,6% 28,3 0,2%
Source : MPD, PND 2021-2025 (Tome 2)

Selon la répartition par pilier, le pilier 1 qui vise à
accélérer la transformation structurelle de l’économie
par l’industrialisation et le développement des
grappes représente 39,7 % des investissements
totaux et 13,6 % des investissements publics. Quant
au pilier 3 qui ambitionne développer le secteur privé
et l’investissement, il totalise respectivement 33,3 %
et 40,9 % des investissements totaux et publics.
3.1.2 Réformes structurelles récentes liées au plan de
développement
La mise en œuvre du PND 2021-2025 étant très
récente, cette section s’appuie sur des réformes
majeures récentes du précédent PND dont la mise en
œuvre a commencé et se poursuit dans le nouveau
PND.
Sur la sous période 2016-2020, le Gouvernement
visait à maintenir l'objectif général de faire de la
Côte d'Ivoire une économie émergente pour réduire
significativement la pauvreté. A cet égard, de
nombreuses réformes structurelles ont été mises en
œuvre26.
Transformation structurelle de l’économie
nationales de transformation de la noix brute de
cajou et du cacao, et de poursuivre la construction
d’unités de décorticage et de commercialisation du
riz local. En effet, les mesures mises en œuvre ont
fait passer le taux de transformation de l’anacarde
de 6,3 % en 2016 à 12,7 % en 2019. Pour ce qui
est de la transformation du cacao, le taux actuel
de transformation est estimé à 33,3 % en 2019 et
devrait en principe être revu à la hausse avec la mise
en œuvre du PND 2021-2025.
Malgré les efforts fournis, les mutations en vue d’une
transformation significative dans les secteurs et les
branches à fort potentiel de valeur ajoutée restent
timides et le nouveau PND entend l’accélérer.
Au titre des principales contraintes à l’accélération
de la transformation structurelle de l’économie
figurent :
o Une attractivité du pays aux investissements
manufacturiers toujours sensible au climat
sociopolitique, aux conditions sécuritaires ;
o Une insuffisance des infrastructures de
soutien à la croissance ;

Dans le cadre de la transformation structurelle o Les faibles capacités d’innovation et de

de l’économie, les actions du Gouvernement ont développement technologique ;
permis d’accroître considérablement les capacités
26 Côte d’Ivoire « Supplément au mémorandum de politiques économiques et financiers, 2016-2019 ».

35
 o La portée limitée des stratégies d’industrialisa-
tion et de transformation des produits de
base.
Environnement des affaires
Capitalisant sur les acquis, le Gouvernement a
poursuivi l’amélioration du climat des affaires à
travers la mise en œuvre de son nouvel Agenda
de réformes pour la période 2018-2020, adopté en
Conseil des Ministres en septembre 2018. Ainsi, le
climat des affaires s’est considérablement amélioré,
et la Côte d’Ivoire a amélioré son classement, le
faisant passer de 142ème sur 183 pays en 2016 à
110ème sur 190 pays en 2020 dans le classement du
rapport « Doing Business » de la Banque mondiale,
soit un gain de 32 places en 4 ans, avec une position
parmi les Top 10 de pays les plus réformateurs
dans le monde. Cela s’est traduit par la hausse des
investissements privés qui a atteint 15,9 % du PIB
en 2020 contre 14,7 % en 2014.
Inclusion sociale et amélioration des conditions
de vie des populations
Concernant l’inclusion sociale et l’amélioration des
conditions de vie des populations, plusieurs actions
ont été menées notamment le Programme Social du
Gouvernement (PSGouv). Lancé au début de l’année
2019, ce programme vise à accélérer l’exécution
des projets énoncés dans le PND 2016-2020 dont
l’incidence sociale est la plus marquée. Ces projets
visent à améliorer l’accès à l’éducation, aux soins de
santé, à l’électricité, à l’eau potable, aux transferts
sociaux et à l’emploi pour les jeunes, ainsi que la
connectivité, surtout dans les régions rurales.
La majeure partie du programme social établi par
les autorités devra être financée par le budget. Les
dépenses publiques consacrées à ces projets, qui
représentent près de 1,0 % du PIB en 2019 et 1,5
% du PIB en 2020, sont prévues dans le budget et
l’accent est mis sur les dépenses d’investissement.
En 2019, les dépenses au titre du PSGOUV se sont
établies à 368,6 milliards de FCFA et ont notamment
porté sur l’accès aux soins de santé (56,6 milliards
de FCFA), l’opérationnalisation de la CMU (26,4
milliards de FCFA), l’emploi des jeunes (52,2 milliards
27 Voir MEF « Supplément au mémorandum de politiques économiques et financiers 2020 », 13 novembre 2020.
36
de FCFA), les filets sociaux (13,4 milliards de FCFA),
l’éducation pour tous (25,9 milliards), l’accès à
l’électricité (109,9 milliards de F CFA)27.
La partie du PND axée sur l’accès à l’électricité, à
savoir l’électrification rurale et les tarifs sociaux pour
les ménages les plus pauvres, est mise en œuvre
par la société nationale de distribution électrique
CI-Énergies, conformément à son mandat, pour
environ 1,0 % du PIB au cours de la période
2019-2020.
Avec cet investissement, l’accès à l’électricité
s’est élargi. En 2020, environ 80,0 % des ménages
ivoiriens avaient l’électricité, soit une augmentation
de 20,0 points par rapport à 2015, de 54,0 points par
rapport à 2011. Les ménages pauvres ont également
eu un meilleur accès à l’électricité. En effet, pour les
40,0 % des ménages de la tranche inférieure de
la distribution des revenus, l’accès à l’électricité,
qui était de 49,6 % en 2015, a augmenté de 22,0
points. En outre, l’accès à l’électricité s’est renforcé
sur l’ensemble du territoire national. Plus de 3 963
localités ont été électrifiées entre 2011 et 2020.
En matière de santé et de protection sociale,
un système de soins de santé universel est
progressivement mis en place depuis octobre 2019,
sur la base de nouvelles cotisations sociales et d’une
couverture des services prudente dans un premier
temps. Les autorités se sont engagées à évaluer
l’équilibre financier du système périodiquement.
Dans l’ensemble, après avoir mis l’accent ces
dernières années sur l’investissement public matériel,
l’évolution volontariste et assumée vers le capital
humain devrait, au fil du temps, améliorer l’accès de
la population aux possibilités qui lui seront offertes.
3.2 Réalisations à venir
Les réformes structurelles à venir s’inscrivent dans la
poursuite de la mise en œuvre du PND 2021-2025, qui
se traduit par un renforcement des investissements
structurants et des actions à fort impact social. Les
défis à relever sont nombreux. Nous faisons un focus
sur ceux de (i) de la transformation structurelle de
l’économie, (ii) du développement de l’agriculture et
des ressources halieutiques, (iii) de l’amélioration du
climat des affaires et du développement du secteur
privé, (iv) d’une croissance plus inclusive, (v) de la
transformation digitale de l’administration ainsi que
(vi) de la lutte contre la corruption.
Transformation structurelle de l’économie
Pour tirer meilleur profit de la chaîne de valeur
du cacao et de l’anacarde, dont la Côte d’Ivoire
est 1er producteur mondial, le Gouvernement
entend accroître les taux de transformation de ces
produits. Ce faisant, il compte capitaliser sur la
mise en œuvre des Programmes d’amélioration de
la compétitivité des entreprises de transformation
de ces spéculations articulées autour de (i) la
sécurisation de l’approvisionnement des broyeurs,
(ii) l’abattement du Droit Unique de Sorti (DUS) par
produit différencié, et (iii) un code des investissements
favorable à l’installation d’unités de broyage.
Sur cette base, des conventions ont été signées
avec une dizaine d’entreprises28. Pour le respect des
cahiers des charges, le Gouvernement assurera le
suivi des engagements pris par les entreprises. Par
ailleurs, l’amélioration globale du climat des affaires,
couplée à la disponibilité de zones industrielles
dédiées, devrait favoriser l’arrivée de nouveaux
investisseurs dans le domaine de la transformation
du cacao et de l’anacarde. L’objectif est d’atteindre
des niveaux de taux de transformation du cacao et
de l’anacarde respectivement de 60,0 % et 27,1 %
en 2023 (MPD, 2021).

Projection de quelques principaux indicateurs du

Tableau 21. secteur de l’Agriculture
Situation de référence Cibles
Indicateurs clés
Année Valeur 2023 2025
Taux de broyage du cacao (première transformation) 2019 33,3 % 60,0 % 100,0 %
Taux de transformation local de l’anacarde 2019 12,7 % 27,1 % 23,7 %
Taux de transformation locale du caoutchouc 2020 76,9% 83,2 % 90,0 %
Taux de couverture des besoins en riz par production nationale 2020 60,0 % 80,0 % 100,0 %
Taux de mécanisation des pôles rizicoles 2020 10,0 % 60,0 % 90,0 %
Source : MPD, GCPND

Développement de l’agriculture et des ressources Gouvernement seront réalisées à travers

halieutiques
Le secteur agricole constitue l’un des piliers majeurs
de l’économie ivoirienne et représente l’un des
pourvoyeurs d’emplois avec plus de 5 millions de
personnes en activité dont 33,0% pour l’agriculture
hors vivrier29.
Pour la période 2021-2025, le Gouvernement
entend renforcer le rôle de l’Agriculture dans la
dynamique de l’économie ivoirienne et d’améliorer
ses potentialités à l’horizon 2025. L’ambition est de
garantir la compétitivité et la durabilité de l’agriculture
afin d’assurer la sécurité alimentaire, tout en créant
des richesses équitablement partagées.
De façon spécifique, les interventions
la mise en œuvre du Programme National
d’Investissement Agricole de deuxième génération
(PNIA 2) qui est un outil d’accélération du
développement du secteur agricole. En outre,
la Stratégie Nationale de Développement de la
Riziculture (SNDR) sur la période 2020-2030 a été
élaborée et est en cours de mise en œuvre pour
relancer la production nationale de riz.
De façon opérationnelle, en ce qui concerne
le PNIA 2, le Gouvernement ivoirien a adopté une
approche intégrée et globale dite « d’Agro-Pôles
» axée sur l’intégration horizontale de toutes les
activités en amont e en aval de la chaîne des valeurs
agricoles avec le développement des activités
connexes. A cet effet, neuf (9) Agro-Pôles sont
du prévus. Ces différents projets d’Agro-Pôles vont

28 Voir DPBEP (2020-2022) et Mémorandum de politique Economique et Financier (MPEF) relatif à la sixième revue de la FEC et MEDC.
29 MPD, PND 2021-2025, Tome 2.

37
concrétiser la mise en œuvre du PNIA2 de manière
intégrée, tout en tenant compte des réalités locales.
L’un de ces Agro-Pôles est en cours d’opérationnali-
sation et trois (3) autres en phase de préparation avec
l’appui technique et financier de la Banque Africaine
de Développement (BAD). Il s’agit de l’Agro-Pôle
4 en phase de mise en œuvre et des Agro-Pôles
1 et 2 en cours de préparation. Par ailleurs, pour
les Agro-Pôles 2, 3, 5, 6, 8 et 9 des financements
additionnels sont à mobilisés.

Tableau 22. Agro Pôles et filières prioritaires

Agro-Pôles Filières prioritaires

Filières de rente : Anacarde, coton, fruits tropicaux
(mangue et banane dessert), canne à sucre, karité
Agro-Pôles 1 : Zone Nord
Filières vivrières : Mais, mil, sorgho, riz, maraichers oignons
Filières animales et halieutiques : Bovins, ovins
Agro-Pôles 2 : Zone Nord- Filières de rente : Anacarde
Est Filières vivrières : Igname, maraichers
Filières de rente : Cacao, palmier à huile, hévéa, café
Agro-Pôles 3 : Zone Sud-
Filières vivrières : Manioc, banane plantain, maraîchers
Est
Filières animales et halieutiques : Pêche
Filières de rente : Anacarde
Agro-Pôles 4 : Zone Centre Filières vivrières : Manioc, riz, mais, maraichers
Filières animales et halieutiques : Pisciculture
Filières de rente : Cacao, palmier à huile, hévéa
Agro-Pôles 5 : Zone Sud Filières vivrières : Manioc, riz, igname
Filières animales et halieutiques : Pêche, volaille
Agro-Pôles 6 : Zone Filières de rente : Cacao, anacarde
Centre-Ouest Filières vivrières : Manioc, riz, igname
Filières de rente : Cacao, palmier à huile, hévéa, café
Agro-Pôles 7 : Zone Sud-
Filières vivrières : Manioc, riz, banane plantain
Ouest
Filières animales et halieutiques : Pêche
Filières de rente : Anacarde, coton
Agro-Pôles 8 : Zone Nord-
Filières vivrières : Soja, riz
Ouest
Filières animales et halieutiques : Pêche, volaille
Filières de rente : Cacao, café
Agro-Pôles 9 : Zone Ouest Filières vivrières : Riz
Filières animales et halieutiques : Pisciculture
Source : MPD, PND 2021-2025 (Tome 1)

Climat des affaires et développement du secteur Le Gouvernement prévoit également de mobiliser

privé
Le Gouvernement entend améliorer davantage
la capacité du pays à attirer les investissements
nationaux et internationaux en vue de renforcer le
rôle moteur du secteur privé dans l’économie. Dans
ce cadre, il est prévu la mise en œuvre de l’agenda
de réformes 2020-2022 du Doing Business élaboré
sur la base de l’expérience de six (6) années de
conduite du processus par le CEPICI.
l’ensemble des acteurs et mettre à disposition les
ressources budgétaires nécessaires à l’achèvement
des reformes restantes. Celles-ci ont été regroupées
selon leur cohérence pour former 16 projets à
l’intérieur de l’Agenda des réformes Doing business
2020-2022 de la Côte d’Ivoire. Il s’agit de projets de
réformes portant sur :
• La délivrance des plateformes prioritaires ;

38
 • La généralisation de l’IDU aux entreprises en
activité ;
• La rationalisation et la dématérialisation des
licences et permis d’affaires ;
• Le mécanisme d’accompagnement
entreprises nouvellement créées ;
• La plateforme collaborative de contrôle des
constructions ;
• L’opérationnalisation de l’Identifiant Unique
des Parcelles (IUP) et la mise en place d’un
système d’information géographique (SIG)
unifié ;
• Les études sur le raccordement à l’électricité,
le commerce extérieur et les servitudes
d’urbanismes ;
• L’efficacité des procédures fiscales ;
• La réglementation des affaires et soutien aux
entreprises en difficulté ;
• La régularisation de masse des parcelles non
titrées ;
• L’opérationnalisation de l’efficacité du GUCE,
du BIC et l’amélioration des indices de fiabilité
de la fourniture électrique (SAIDI et SAIFI)
• L’évaluation de l’effectivité des reformes ;
• L’évaluation de l’impact des reformes et la
modélisation économétrique ; et
• La collecte annuelle et la maitrise des indices
du WEF.
A travers cet agenda, le Gouvernement envisage
de faire de la Côte d’Ivoire l’une des destinations
les plus attractives en termes d’investissement en
demeurant dans le top 10 des pays réformateurs et
de la hisser au rang des 50 meilleures économies à
moyen terme en matière de climat des affaires.
Enfin, le Gouvernement ivoirien entend renforcer le
partenariat avec le secteur privé, y compris dans le
cadre de l’initiative « Compact with Africa » du G20,
et accordera un intérêt particulier à l’exécution du
programme de MCC, ainsi qu’au recours aux PPP dans
la réalisation des infrastructures socioéconomiques
de grande ampleur, tout en continuant d’assurer le
aux contrôle des passifs conditionnels.
Croissance plus inclusive
Conscient de la nécessité de rendre la croissance
plus inclusive, le Gouvernement ivoirien entend
poursuivre sa politique sociale volontariste en faveur
de la réduction de la pauvreté et des inégalités.
A cet effet, il est prévu l’instauration d’un cadre
institutionnel pour orchestrer et coordonner la mise
en œuvre de la politique sociale à moyen terme.
Les actions vont porter sur :
• Les programmes en faveur de la création
d’emplois notamment pour des jeunes à
travers le développement de compétences,
d’auto-emplois et d’emplois ;
• L’amélioration des conditions de vie des
populations en milieu rural, grâce à l’effet
combiné des programmes de réparations
des pompes villageoises, de reprofilages
des pistes rurales, d’électrification et
de branchement en plus des politiques
d’amélioration des revenus des producteurs
en milieu rural ;
• L’élargissement de la base des bénéficiaires
du programme « filets sociaux » à plus de
100 000 nouveaux ménages sur l’ensemble
du territoire national tout en renforçant
l’accompagnement dans la mise en œuvre
des activités génératrices de revenus.
• La poursuite de la phase de généralisation
de la CMU avec l’élargissement de la base à
des assujettis et ayant droit, et l’extension du
réseau de soins afin de faciliter l’accès aux
soins des populations, en particulier les plus
vulnérables et les indigents ;
• La promotion de l’accès à l’éducation pour
tous avec la construction de nouveaux
39
 collèges de proximité, la distribution de kits
scolaires et table-bancs, et l’amélioration des
conditions d’accès et maintien à l’école des
enfants de 6 à 16 ans, notamment les jeunes
filles.
La transformation digitale de l’administration
La transformation digitale de l’administration est
nécessaire pour la croissance économique de la
Côte d’Ivoire et bénéfique pour l’ensemble de la
population ivoirienne. En consacrant moins de
temps à des activités de gestion, les agents de l’Etat
peuvent se concentrer sur le cœur de leur métier, à
savoir le lien avec les administrés.
Pour ce faire, la Côte d’Ivoire, dans le PND
2021-2025, a opté de poursuivre et d’accélérer la
mise en œuvre en place d’actions visant à doter les
agents de l’Etat de services numériques pertinents
au regard de leurs activités, et à leur transmettre
les connaissances nécessaires pour leur permettre
d’utiliser pleinement les outils numériques.
Enfin, la numérisation globale des processus
d’administration fiscale et douanière, déjà entamée,
doit être également poursuivie et complétée.
40
Lutte contre la corruption
La corruption entrave sérieusement les performances
des administrations. Plusieurs mesures spécifiques
sont préconisées dans le PND 2021-2025, au
nombre desquelles :
• L’instauration de sanctions exemplaires
envers les faits de corruption du quotidien
dans l’administration ;
• L’adoption d’un code d’éthique et de
déontologie ;
• L’établissement de règles transparentes
de passation de marchés publics aux fins
de garantir des appels d’offres ouverts et
concurrentiels ;
• L’enseignement de l’éthique de l’action
publique et de la déontologie administrative
dans toutes les structures de formation des
agents publics et ;
• La divulgation de standards de service
pour que les usagers du service public
puissent savoir le délai normal pour obtenir
un document administratif, le montant qu’ils
vont devoir payer et les procédures à suivre.
 4 SYSTÈME MONÉTAIRE ET MARCHÉS FINANCIERS
4.1 Eléments structurels
4.1.1 Description de la zone Franc
La zone Franc est caractérisée par des principes
fondateurs au nombre de quatre (4). Ces principes
ont été énoncés dans la convention de coopération
monétaire entre les Etats-membres de la zone
d'émission de la Banque des Etats de l'Afrique
centrale et la France du 23 novembre 1972, ainsi
que dans l'accord de coopération entre les pays
membres de l'Union monétaire ouest-africaine et la
France du 4 décembre 1973.
Les 4 grands principes de la zone Franc sont :
• Une garantie du Trésor français pour la
convertibilité illimitée de la monnaie Banque
Centrale : les monnaies émises par les instituts
d'émission de la zone franc ont une convertibilité
sans limite garantie par le Trésor français. Pour
assurer la libre convertibilité de chacune des
sous-zones, un compte d'opérations est ouvert
auprès du Trésor français par chaque Banque
Centrale de la zone et sur lequel les Banques
Centrales ont un droit de tirage illimité en cas
d'épuisement de leurs réserves en devises ;
• Une parité fixe avec l’euro de 1 Euro pour
655,957 FCFA : la parité de la monnaie de la
zone avec l’euro est fixe et définie pour chaque
sous-zone. Les monnaies de la zone sont
convertibles entre elles, à des parités fixes, sans
limitation de montants. Le passage à l’euro s’est
traduit par une simple substitution de l’ancrage
au franc français par l’ancrage à l’euro, à parité
équivalente, soit 655,957 FCFA = 1 euro (la parité
étant identique pour les sous-zones Afrique de
l'Ouest et Afrique Centrale).
• Le transfert gratuit et illimité des réserves : les
transferts sont, en principe, libres à l’intérieur de
la Zone.
• La centralisation des réserves : les États
centralisent leurs réserves de change dans leurs
41
Banques Centrales tandis qu’en contrepartie de
la convertibilité illimitée garantie par la France, les
Banques Centrales de la zone franc sont tenues
de déposer auprès du Trésor français sur le
compte d'opérations ouvert au nom de chacune
d'elles, une part de leurs avoirs extérieurs nets
(réserves de change). Pour la BCEAO, depuis la
réforme de septembre 2005, elle doit déposer
50 % de ses avoirs extérieurs sur son compte
d'opérations.
Une nouvelle convention monétaire a été signée en
décembre 2019 par les Etats-membres de l’UEMOA
et la France en vue de réformer le FCFA. Elle jette
les bases de l’adhésion des pays membres à l’ECO,
projet de monnaie unique de la CEDEAO. En vue de
permettre aux économies de l'UEMOA de se préparer
à l'ECO, les accords de coopération monétaire liant
les Etats membres de la zone à la France ont été
profondément remaniés. Trois décisions ont été
prises :
• Le changement du nom de la monnaie Franc
CFA en ECO, lorsque les pays de l'UEMOA
intégreront la nouvelle zone ECO de la
CEDEAO ;
• L’arrêt de la centralisation des réserves de
change au Trésor Français, la fermeture
du compte d’opérations et le transfert à la
BCEAO des ressources disponibles dans le
compte ;
• Le retrait de tous les représentants français
dans les organes de décision et de gestion
de l’UMOA (Conseil d’Administration de la
BCEAO, Commission bancaire et Comité de
Politique Monétaire).
Deux piliers clés de la stabilité monétaire ont été
conservés :
• Le maintien du taux de change fixe par
rapport à l’euro (qui assure la parité actuelle).
 • La garantie de convertibilité illimitée de la
monnaie par la France.
En mai 2020, le projet de loi entérinant la fin du
franc CFA a été adopté par la France en Conseil des
ministres. Il valide la transformation du franc CFA,
qui deviendra l’ECO, en maintenant une parité fixe
avec l’Euro ainsi que la fin de la centralisation des
réserves de change des Etats d’Afrique de l’ouest
auprès du Trésor français.
4.1.2 Description de la BCEAO
L’article 41 du Traité de l’UEMOA désigne la Banque
Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO)
comme une institution spécialisée autonome de
l'Union. En toute indépendance, la BCEAO concourt
à la réalisation des objectifs du Traité.
Membres
Les huit (8) Etats-membres de l’UEMOA sont
membres de la BCEAO. Ce sont le Bénin, le Burkina
Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo.
Organes
Les organes de la Banque Centrale sont : le
Gouverneur, le Comité de Politique Monétaire, le
Conseil d’Administration, le Comité d’Audit, les
Conseils Nationaux du Crédit, à raison d’un Conseil
dans chacun des Etats membres de l’UMOA.
Fonctionnement
La Banque Centrale, ses organes, un membre
quelconque de ses organes ou de son personnel
ne peuvent solliciter, ni recevoir des directives
ou des instructions des institutions ou organes
communautaires, des gouvernements des Etats
membres de l’UEMOA, de tout autre organisme ou
de toute autre personne. Les institutions et organes
communautaires ainsi que les gouvernements des
Etats membres de l’UEMOA s’engagent à respecter
ce principe.
30 Le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO, lors de sa première réunion tenue le 14 septembre 2010 à Dakar, a défini l’objectif opérationnel de stabilité des prix
comme un taux d’inflation annuel dans l’Union compris dans une marge de ± un point de pourcentage (1%) autour de 2%, à un horizon de vingt-quatre (24) mois.
42
L’objectif principal de la politique monétaire de la
Banque Centrale est d’assurer la stabilité des prix.
Sans préjudice de cet objectif, la Banque Centrale
apporte son soutien aux politiques économiques de
l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), en vue d’une croissance saine et durable.
Rôles
La Banque Centrale est investie des missions
fondamentales suivantes :
• Définir et mettre en œuvre la politique
monétaire au sein de l’UEMOA ;
• Veiller à la stabilité du système bancaire et
financier de l’UEMOA ;
• Promouvoir le bon fonctionnement et assurer
la supervision et la sécurité des systèmes de
paiement dans l’UMOA ;
• Mettre en œuvre la politique de change de
l’UEMOA dans les conditions arrêtées par le
Conseil des Ministres ;
• Gérer les réserves officielles de change des
Etats membres de l’UEMOA.
La Banque Centrale peut conduire, dans le respect
de l’équilibre monétaire, des missions ou projets
spécifiques qui concourent à l’amélioration de
l’environnement de la politique monétaire, à la
diversification ainsi qu’au renforcement du système
financier de l’UEMOA et des capacités techniques
et professionnelles dans le secteur bancaire et
financier.
L’objectif principal de la politique monétaire de la
Banque Centrale est d’assurer la stabilité des prix. A
ce titre, elle définit la politique monétaire qui permet
de conserver le taux de couverture extérieure de
la monnaie à un niveau satisfaisant, et de soutenir
l'activité économique des pays membres sans
pression inflationniste30.
La BCEAO encadre la politique monétaire de chaque
pays membre par l'élaboration d'objectifs de masse
monétaire et de crédit fixés sur une base annuelle.
Les avances statutaires aux Trésors nationaux des
Etats membres ont été suspendues en 2001 et
supprimées à compter de 2010.
Pour la conduite de la politique monétaire commune,
la BCEAO s'appuie sur des mécanismes de marché
et des instruments indirects de régulation de la
liquidité, notamment le pilotage des taux d'intérêt et
le système des réserves obligatoires.
4.1.3 Politique monétaire
La BCEAO jouit du privilège exclusif de l’émission
monétaire pour l’ensemble des Etats-membres de
l’Union Monétaire Ouest Africaine. Elle émet des
signes monétaires, billets et pièces de monnaie, qui
ont cours légal et pouvoir libératoire dans l’ensemble
des Etats-membres de l’Union. La création,
l’émission et l’annulation des signes monétaires sont
décidées par le Conseil des Ministres.
La gestion de la politique monétaire des
Etats-membres de l’Union par la Banque Centrale
consiste à ajuster la liquidité globale de l’économie en
fonction de l’évolution de la conjoncture économique,
pour assurer une stabilité des prix, d’une part ; et
promouvoir la croissance économique, d’autre part.
Le dispositif actuel de gestion de la monnaie et du
crédit s’appuie sur des mécanismes de marché
et des instruments indirects de régulation de la
liquidité, notamment les taux d’intérêt et le système
des réserves obligatoires.
Le fonctionnement de la BCEAO repose sur :
• Des opérations d’open market : le refinancement
à sept jours et à vingt-huit jours (respectivement
chaque semaine et chaque mois pour les
banques soumises aux réserves obligatoires)
attribué à des taux variables ; le taux minimum
de soumission considéré par la BCEAO comme
son taux directeur (2,25 % actuellement). Les
adjudications prévues sont en général calibrées
en fonction des prévisions des besoins de
liquidités faites par la BCEAO sur l’échéance des
opérations ;
43
• Des guichets de prêt permanents : le refinancement
de 1 à 7 jours ou de 90 à 360 jours contre des
titres d’État et des demandes de crédit dont les
échéances varient de 5 à 20 ans, à la demande
des banques (guichet de prêt marginal). Les taux
de ces guichets sont supérieurs au taux directeur
de 200 points de base. À compter de juin 2017,
le recours au guichet de prêt a été plafonné à
deux fois les fonds propres de la contrepartie.
Le taux d’intérêt minimum de soumission aux
opérations d’open market (appels d’offres) et le taux
d’intérêt applicable sur le guichet de prêt marginal
(taux de pension), dont les niveaux sont fixés par le
Comité de Politique Monétaire, sont respectivement
de 2,25 % et 4,25 %, et constituent les deux
principaux taux directeurs de la BCEAO.
Offre de monnaie en Côte d’Ivoire
La situation monétaire à fin décembre 2021 a
été marquée par une augmentation de la masse
monétaire au sens large (M2) de 18,7% (+2 444,8
milliards de FCFA). Cette tendance est marquée par
les hausses de ses contreparties à savoir les encours
des créances intérieures des institutions de dépôts
de 14,3% (+1 721,4 milliards) et des actifs extérieurs
nets (AEN) des institutions de dépôts de 34,0% (+1
066,6 milliards).
Les encours des créances intérieures sont portés
par l’accroissement des créances nettes sur
l’Administration Centrale de 18,1% (+705,8 milliards)
lié aux besoins de financement du Plan de Soutien
Economique Social et Humanitaire (PSESH) ainsi
que par celui des créances sur l’économie de 12,5%
(+1 015,5 milliards).
Les actifs extérieurs nets (AEN) des institutions
de dépôts, quant à eux, se consolident, soutenus
par le rapatriement des recettes d’exportation et
les ressources engrangées sur le marché financier
international.
 Tableau 23. Composition de l’offre de monnaie de la Côte d’Ivoire

Indicateurs 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Actifs étrangers nets 1 714,6 1 762,7 2 032,1 2 499,7 3 139,7 4 206,3

Banque centrale 1 360,2 1 550,7 1 702,3 2 104,5 2 389,1 2 944,2
Dans les banques 354,5 212,1 329,8 395,1 750,7 1 262,1
Actifs domestiques nets 7 271,7 8 290,7 9 336,6 10 236,2 12 040,4 13 761,8
Au crédit de l'État 1 775,4 1 981,1 2 318,3 2 791,8 3 908,8 4 614,6
Banque centrale 484,9 447,4 418,9 568,3 782,9 1 502,8
Banques commerciales 1 290,6 1 533,7 1 899,3 2 223,4 3 125,9 3 111,8
Au crédit de l'économie 5 496,2 6 309,6 7 018,3 7 444,5 8 131,7 9 147,2
Banque centrale 31,2 11,0 10,3 10,4 10,7 7,9
Banques commerciales 5 465,0 6 298,6 7 008,1 7 434,1 8 121,0 9 139,3
Passifs à caractère non monétaire 1 090,4 1 372,3 1 463,4 1 660,8 1 957,3 2 404,0
Autres postes nets 43,0 106,3 181,6 305,1 180,3 76,7
Total 7 852,9 8 574,9 9 723,7 10 770,0 13 042,6 15 487,4
Variation en % de la monnaie centrale
Actifs étrangers nets 2,8 15,3 23,0 25,6 34,0
Actifs domestiques nets 14,0 12,6 9,6 17,6 14,3
Crédit à l’État 11,6 17,0 20,4 40,0 18,1
Banque centrale -7,7 -6,4 35,7 37,7 92,0
Banques commerciales 18,8 23,8 17,1 40,6 -0,5
Crédit à l'économie 14,8 11,2 6,1 9,2 12,5
Offre de monnaie (M2) 9,2 13,4 10,8 21,1 18,7
Source : BCEAO

4.2 Système bancaire et marchés financiers
4.2.1 L’environnement bancaire
Le système bancaire ivoirien comptait au 31
décembre 2021, 30 établissements de crédit, dont
28 banques et 2 établissements financiers.
Le secteur bancaire semble avoir résisté à la crise
jusqu'à présent. Le secteur est entré dans la crise
dans une position relativement saine, la mise en
œuvre progressive de Bâle II/III a permis d'augmenter
le ratio d'adéquation des fonds propres à 10,5 % fin
2019 et la concentration du crédit a considérable-
ment diminué les prêts non performants. Les prêts
improductifs n'ont augmenté que modérément pour
atteindre 9,1 % à la fin du mois de juin 2020, la
première observation depuis le début de la pandémie.
L'augmentation a pu être amortie par des reports
de paiement de prêts autorisés par le superviseur
régional et devra être surveillée à l'avenir.
Toutefois, des poches de vulnérabilité subsistent,
notamment parmi les banques publiques. Des
progrès ont été réalisés pour renforcer les banques
publiques, deux sur quatre d'entre elles respectant
désormais le minimum de capital requis. Cependant,
environ un sixième des banques ivoiriennes (9 %
du bilan du secteur bancaire) sont relativement
illiquides ou sous-capitalisées à la fin de 2019, y
compris les deux autres banques publiques (environ
2 % du bilan du secteur bancaire). En novembre
2019, le gouvernement a annulé sa décision de
privatiser l'une d'entre elles, suite au non-respect
par l'acquéreur privé de respecter ses engagements
et a approuvé en juin 2020 une recapitalisation
de la banque. Les effets de la pandémie pouvant
être retardés, les services du FMI ont exhorté les
autorités à suivre de près l'évolution de la situation
des banques publiques, d'accélérer le processus
de restructuration et de diversifier l'éventail des
nouveaux actionnaires.

44
 Tableau 24. Bilan agrégé des banques commerciales de la Côte d'Ivoire

2016 2017 2018 2019 2020

Opérations de trésorerie et interbancaire 1 325 868 1 387 932 1 379 333 1 842 922 2 137 026
Opérations avec la clientèle 5 295 978 6 253 300 7 146 333 7 776 279 8 626 928
Opérations sur titres et diverses 2 324 89 2 953 179 3 183 304 3 548 727 4 694 875
Valeurs immobilisées 777 314 491 916 433 951 452 430 476 334
Actionnaires ou associés 0 1 000 1500 1 000 0
TOTAL DE L'ACTIF 9 724 058 11 087 328 12 144 421 13 621 357 15 935 163
Opérations de trésorerie 1 996 701 2 192 284 2 179 845 2 366 558 2 519 644
Opérations avec la clientèle 6 663 638 7 526 577 8 520 455 9 555 190 11 558 287
Opérations sur titres et diverses 307 524 479 706 474 373 563 511 534 165
Fonds propres assimilés 756 095 888 661 969 648 1 135 998 1 322 725
TOTAL DU PASSIF 9 724 058 11 087 328 12 144 421 13 621 357 15 935 163
Opérations de trésorerie et
interbancaire 1 325 868 1 387 932 1 379 333 1 842 922 2 137 026
Opérations avec la clientèle 5 295 978 6 253 300 7 146 333 7 776 279 8 626 928
Opérations sur titres et diverses 2 324 89 2 953 179 3 183 304 3 548 727 4 694 875
Valeurs immobilisées 777 314 491 916 433 951 452 430 476 334
Actionnaires ou associés 0 1 000 1500 1 000 0
TOTAL DE L'ACTIF 9 724 058 11 087 328 12 144 421 13 621 357 15 935 163
Opérations de trésorerie 1 996 701 2 192 284 2 179 845 2 366 558 2 519 644
Opérations avec la clientèle 6 663 638 7 526 577 8 520 455 9 555 190 11 5587 28
Opérations sur titres et diverses 307 524 479 706 474 373 563 511 534 165
Fonds propres assimilés 756 095 888 661 969 648 1 135 998 1 322 725
TOTAL DU PASSIF 9 724 058 11 087 328 12 144 421 13 621 357 15 935 163
Source : BCEAO

Le taux débiteur est ressorti à 6,13% en 2020. En
revanche, les coûts de crédit sont restés constants
entre 2017 et 2018, avec une hausse de 10 points
de base en 2019. Le taux débiteur moyen dans
l’UEMOA hors taxes et charges, a enregistré une
baisse de 14 points de base entre le deuxième et
le troisième trimestre 2021 pour s’établir à 6,22%.
Cette dynamique baissière, enregistrée depuis le
quatrième trimestre 2020, porte l’empreinte des
mesures prises par la Banque Centrale pour contrer
les effets négatifs de la pandémie liée à la Covid-19
sur le système bancaire, notamment en baissant ses
taux directeurs de 50 points de base depuis le 24 juin
2020 et en instituant des adjudications complètes au
taux minimum.
Le taux créditeur moyen en Côte d’Ivoire est ressorti
en légère baisse s’établissant à 4,67% en 2020
contre 4,82% en 2019. Selon l’angle de la maturité
du crédit, il ressort que les crédits dont la durée est
comprise entre deux ans et cinq ans ont enregistré
une baisse en 2019 et 2020.

45
 Tableau 25. Taux débiteurs et créditeurs (court, moyen et long termes)

Taux d’intérêt débiteur 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Inf ou égale à 1 mois 5,84 5,45 5,63 5,64 6,03 6,13
Sup à 1 mois et inf ou égale à 3 mois 4,63 5,01 5,45 5,82 5,48 5,33
Sup à 3 mois et inf ou égale à 6 mois 7,24 7,4 6,86 6,58 5,77 5,89
Sup à 6 mois et inf ou égale à 1 an 8,24 7,21 7,85 6,55 6,66 7,05
Sup à 1 an et inf ou égale à 2 ans 8,38 7,82 7,56 7,5 8,09 7,21
Sup à 2 ans et inf ou egale à 5 ans 8,53 7,93 7,92 7,4 7,71 7,71
Sup à 5 ans et inf ou égale à 10 ans 7,56 7,43 7,48 7,45 7,63 7,72
Plus de 10 ans 6,32 6,45 6,59 5,74 5,84 5,96
Total 6,09 6,17 6,42 6,33 6,34 6,39
Taux créditeur
Inf ou égale à 1 mois 5,04 5,22 5,05 5,27 4,1 4,29
Sup à 1 mois et inf ou égale à 3 mois 5,04 5,52 5,2 5,06 5 4,45
Sup à 3 mois et inf ou égale à 6 mois 4,6 4,88 4,73 4,8 4,63 4,64
Sup à 6 mois et inf ou égale à 1 an 4,69 4,77 4,73 4,72 4,77 4,7
Sup à 1 an et inf ou égale à 2 ans 4,35 4,68 4,8 4,69 4,54 4,51
Sup à 2 ans et inf ou égale à 5 ans 5,54 5,21 5,12 5,01 5,2 5,17
Sup à 5 ans et inf ou égale à 10 ans
Non déterminé 5,92 5,3 5,39 5,3 5,18 5,45
Total 5,01 5,1 4,98 4,98 4,82 4,67
Source : BCEAO

Microfinance de 353,3 milliards de FCFA à 440,8 milliards au 31

Selon la Direction de la Réglementation et de la
Surveillance des Systèmes Financiers Décentralisés
(DRSSFD) à fin décembre 2021, la Côte d’Ivoire
compte 46 Sociétés Financières Décentralisées.
En Côte d’Ivoire le nombre de membres ou clients
est passé de 2,1 millions au 31 décembre 2020 à
4,1 millions au 31 décembre 2021 soit une hausse
de 95,2%. L’encours des dépôts des institutions
de microfinance est passé au 31 décembre 2020
décembre 2021 soit une hausse de 24,7%.
L’encours des crédits détenu par les SFD se chiffre
au 31 décembre 2020 à 322,53 milliards de FCFA
contre 445,8 milliards de F CFA au 31 décembre
2021 soit 15,8%.
Les fonds propres du secteur se chiffrent à 45,6
milliards de FCFA au 31 décembre 2021 contre
48,0 milliards de FCFA au 31 décembre 2020. Ils
enregistrent une baisse de 5% contre une hausse de
14% enregistrée l’année dernière à la même période.

Tableau 26. Chiffres clés du secteur de la microfinance en Côte d’Ivoire au

31 décembre 2021
Nombre total de SFD 46
Montant des dépôts 481 394
Encours des crédits 491 138
Montant des créances en souffrance 51 714
Taux de dégradation du portefeuille 10,5%
Source : BCEAO

46
4.2.2 Marchés financiers
Le marché financier de l’UEMOA est structuré
autour du marché des titres de créances (obligations
publiques et privées) et du marché des actions.
Le marché régional des titres publics a deux (2)
composantes : le marché par adjudication et le
marché par syndication.
Le marché des titres publics par adjudication
est organisé et régulé par la BCEAO à travers
UMOA-Titres tandis que les titres publics par
syndication, les obligations privées et les actions
sont, quant à eux, régulés par le Conseil Régional
de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF) et organisés par la Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM) et le Dépositaire Central/
Banque de Règlement (DC/BR).
BRVM : Présentation et rôles
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM)
est une institution financière spécialisée créée le
18 décembre 1996, conformément à une décision
du Conseil des Ministres de l'Union Économique
et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) prise en
décembre 1993.
La BRVM est une société anonyme dotée d'une
mission de service public communautaire. Cette
bourse est commune aux 8 pays de l'Afrique de
l'Ouest. La BRVM/DC/BR a démarré ses activités
le 16 septembre 1998 à Abidjan. Ses principales
missions sont les suivantes :
• L’organisation du marché boursier ;
• La publication des transactions boursières ;
• La diffusion des informations sur la Bourse ;
• La promotion et le développement du marché.
Evolution du marché des obligations et des
actions sur le marché de la BRVM
La reprise dynamique des activités au sein de
la région au cours de l’année 2021 a apporté un
47
nouveau souffle à la place boursière sous régionale
mettant fin à plusieurs années de contreperfor-
mance. A cet effet, durant l’exercice boursier 2021,
l’Indice BRVM composite est passé de 145,4 points
le 31/12/2020 à 202,3 points le 31/12/2021. La
capitalisation boursière du marché d’actions est
passée de 4 368 milliards de FCFA à fin 2020 à 6
085 milliards de FCFA à fin 2021, soit une hausse de
39 %.
Concernant la capitalisation boursière des
obligations, elle s’est élevée à 7 247 milliards de
FCFA au 31 décembre 2021 contre 6 051 milliards
de FCFA l’année précédente, soit une hausse de
20 %. Cette hausse est le résultat de la continuité
des efforts des Etats dans le soutien de leurs
économies respectives dans un contexte fortement
marqué précédemment par les conséquences au
niveau mondial de la pandémie de COVID-19.
Sur la période 2015-2020, la contreperformance du
marché boursier de l’UEMOA (BRVM) a montré que
le marché régional n’avait pas totalement résisté au
mouvement général de baisse qui a saisi les marchés
financiers du monde. Le recul en 2018 de la BRVM
a été particulièrement marqué. Les valeurs préférées
en 2015, orientées vers les secteurs de l’agro-alimen-
taires et de la boisson ainsi que de l’agro-industrie, de
la consommation, de l’automobile et équipementier,
et des banques, ont connu un recul.
La baisse des cours sur la BRVM pourrait s’expliquer
d’une part, par la prise de profit de plusieurs
gros investisseurs qui avaient fait d’importantes
plus-values sur leur investissement. Elle vient aussi
du réajustement (rectification) après quatre (4) années
de hausse intensive qu’a connu le marché (2012 à
2015) et d’autre part, de la mauvaise compréhension
des différents fractionnements faits sur le marché.
De nouveaux investisseurs font de la spéculation et
la plupart des sociétés cotées n’ont pas réagi face à
la chute de leur capitalisation.
L’année 2020 a négativement impacté la BRVM, à
l’image de toutes les places financières, à la suite
de l’apparition du coronavirus. Le marché régional a
enregistré sa baisse trimestrielle la plus importante
(-15,79 % au premier trimestre 2020) de ces 10
dernières années. Cependant, les investisseurs ont
montré une confiance soutenue dans le potentiel de présidentielle en Côte d’Ivoire. Plus de 35 % des
la BRVM qui a affiché l’un des meilleurs équilibres sociétés cotées ont fini l’année dans le vert.
depuis 2016, et ce malgré la pandémie et l’élection

Tableau 27. Evolution du marché financier de la BRVM

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

Indices BRVM 10 290 262 220 154 149 131 154

Indices BRVM composite 304 292 243 172 159 145 202
Capitalisation boursière composite (actions et
9 079 10 216 9 806 8 274 8 973 10 419 13 332
obligations) en milliards de F CFA
Marché Actions 7 500 7 706 6 836 4 845 4 741 4 368 6 085
Marché Obligations 1 579 2 509 2 970 3 430 4 233 6 051 7 247
Nombre de sociétés cotées 39 43 45 45 46 46 46
Source : BRVM

Marché des actions l’évolution des capitalisations boursières des 35

Le nombre de sociétés cotées sur la BRVM s’élève
à 46 en 2021, dont 35 sociétés ivoiriennes. La
bourse a clôturé à fin décembre 2021 en hausse
pour ses deux indices de référence (BRVM 10 et
BRVM composite) respectivement de (17,29%) et
(39,15%). Les deux tableaux ci-après décrivent
sociétés ivoiriennes cotées à la BRVM. La Société
Générale de Banques de Côte d’Ivoire, ECOBANK
Côte d’Ivoire et SOLIBRA Côte d’Ivoire figuraient
parmi les plus fortes capitalisations boursières
en 2021. La SGBCI et ECOBANK CI avaient une
capitalisation boursière de 330 milliards de FCFA et
de 263 milliards de FCFA.

Tableau 28. Capitalisation boursière des sociétés ivoiriennes cotées

Capitalisation boursière (en milliards de FCFA) 2017 2018 2019 2020 2021
AGRICULTURE
PALM COTE D'IVOIRE 85 29 28 35 108
SUCRIVOIRE COTE D'IVOIRE 22 19 12 10 19
SICOR COTE D'IVOIRE 2 2 2 1 3
SOGB COTE D'IVOIRE 91 49 56 51 108
SAPH COTE D'IVOIRE 79 94 33 36 133
DISTRIBUTION
SERVAIR ABIDJAN COTE D'IVOIRE 22 13 14 14 19
BERNABE COTE D'IVOIRE 21 16 5 4 14
CFAO MOTORS COTE D'IVOIRE 72 116 79 65 216
TRACTAFRIC MOTORS COTE D'IVOIRE 2955 1270 28 22 43
VIVO ENERGY COTE D'IVOIRE 57 60 50 38 54
TOTAL COTE D'IVOIRE 875 85 107 100 132
FINANCES
BICIS CÔTE D'IVOIRE 142 132 113 111 123
BANK OF AFRICA COTE D'IVOIRE 98 84 80 74 106
ECOBANK COTE D'IVOIRE 1634 233 220 214 263
NSIA BANQUE COTE D'IVOIRE 224 139 150 139 143
48
SAFCA COTE D'IVOIRE 89 43 3 2 7
 TRACTAFRIC MOTORS COTE D'IVOIRE 2955 1270 28 22 43
VIVO ENERGY COTE D'IVOIRE 57 60 50 38 54
TOTAL COTE D'IVOIRE 875 85 107 100 132
FINANCES
BICIS CÔTE D'IVOIRE 142 132 113 111 123
BANK OF AFRICA COTE D'IVOIRE 98 84 80 74 106
ECOBANK COTE D'IVOIRE 1634 233 220 214 263
NSIA BANQUE COTE D'IVOIRE 224 139 150 139 143
SAFCA COTE D'IVOIRE 89 43 3 2 7
SOCIETE GENERALE COTE D'IVOIRE 359 230 240 252 330
SOCIETE IVOIRIENNE DE BANQUE 850 135 141 135 199
INDUSTRIE
SICABLE COTE D'IVOIRE 7 6 4 6 6
FILTISAC COTE D'IVOIRE 278 30 24 23 24
NEI-CEDA COTE D'IVOIRE 24 2 2 3 8
NESTLE COTE D'IVOIRE 42 22 9 7 102
CROWN SIEM COTE D'IVOIRE 350 8 3 5 19
AIR LIQUIDE COTE D'IVOIRE 3 5 2 2 8
SOLIBRA COTE D'IVOIRE 206 92 74 84 257
SMB COTE D'IVOIRE 59 152 19 24 54
SITAB COTE D'IVOIRE 1293 33 11 10 111
TRITURAF Ste en Liquidation 1 1 1 1 1
UNILEVER COTE D'IVOIRE 78 58 23 7 45
UNIWAX COTE D'IVOIRE 89 42 36 21 42
SERVICES PUBLICS
CIE COTE D'IVOIRE 118 81 90 84 106
SODE COTE D'IVOIRE 53 35 25 27 39
TRANSPORT
BOLLORE TRANSPORT & LOGISTICS
272 109 82 84 140
COTE D'IVOIRE
MOVIS COTE D'IVOIRE 3 2 2 2 2
AUTRES
SETAO COTE D'IVOIRE 2 2 3 4 10
Source : BRVM

Marché des obligations Les émissions par adjudication via UMOA-Titres

La Côte d’Ivoire utilise le marché par syndication
et par adjudication. L’Etat Ivorien a émis des
obligations par adjudication qui sont éligibles au
refinancement auprès de la BCEAO au niveau de ses
guichets classiques. En 2021, l’État Ivoirien dans la
lutte contre la crise économique et sociale liée à la
pandémie de la COVID-19 a émis des obligations de
relance.
et la BCEAO présentent des avantages : elles sont
admissibles au portefeuille de la BCEAO, elles
sont prises dans l’assiette des emplois bancaires
et disposent d’un traitement prudentiel favorable.
En revanche, pour les émissions par appel public à
l’épargne via le CREPMF, les coûts d’émission et de
transaction sont souvent élevés (car cela implique
de recourir à un syndicat de placement composé de
Sociétés de Gestion et d’Intermédiation).

49
 Tableau 29. Tableau des émissions obligataires en Côte d’Ivoire
(Syndication et privées)
a) Syndication
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021

TPCI 5,99% TPCI 6 % TPCI 6% TPCI 6% TPCI 5,75% TPCI 5,75% TPCI 5,8%
2015-2025 2016-2028 2017-2029 2018-2026 2019-2026 2020-2027 2020-2027
133 269 125 475 137 056 164 641 102 481 129 433 112 051
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,85% TPCI 5,9% TPCI 5,95% TPCI 6% TPCI 6% TPCI 5,75% TPCI 5,9%
2015-2022 2016-2026 2017-2024 2018-2026 2019-2029 2020-2027 2020-2027
156 993 159 793 145 337 130 253 533 Millions 403 Millions 50 423
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA FCFA FCFA Millions FCFA
TPCI 5,75% TPCI 5,75% TPCI 5,75% TPCI 6% TPCI 6% TPCI 5,8% TPCI 5,9%
2015-2022 2016-2023 2017-2024 2018-2026 2019-2026 2020-2030 2020-2028
150 000 160 000 153 331 130 253 78 822 37 806 110 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,9% TPCI 6% TPCI 5,75% TPCI 6% TPCI 5,9% TPCI 5,9%
2016-2023 2017-2025 2018-2025 2019-2026 2020-2030 2020-2031
141 981 65 661 112 561 78 822 56 114 55 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,75% TPCI 5,8% TPCI 5,8%
2019-2026 2020-2030 2020-2028
47 000 61 711 143 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,75% TPCI 5,8% TPCI 5,9%
2019-2026 2020-2027 2020-2031
116 673 34 639 22 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,75% TPCI 5,9% TPCI 5,9%
2019-2026 2020-2030 2020-2031
79 966 31 043 22 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,75% TPCI 5,8% TPCI 5,8%
2019-2026 2020-2027 2020-2028
79 966 65 391 55 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,75% TPCI 5,9% TPCI 5,8%
2019-2026 2020-2030 2020-2031
111 512 28 176 117 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,9% TPCI 5,9%
2020-2027 2020-2031
93 128 117 000
Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,9% TPCI 5,9%
2020-2027 2020-2031
43 627 165 000
Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,9%
2020-2030
48 773
Millions FCFA
TPCI 5,8%
50 2020-2030
 2020-2027 2020-2031
43 627 165 000
Millions FCFA Millions FCFA
TPCI 5,9%
2020-2030
48 773
Millions FCFA
TPCI 5,8%
2020-2030
98 906
Millions FCFA
TPCI 5,8%
2020-2027
96 794
Millions FCFA
TPCI 5,8%
2020-2027
96 794
Millions FCFA
TPCI 5,9%
2020-2027
54 878
Millions FCFA
TPCI 5,9%
2020-2027
50 950
Millions FCFA
TPCI 5,8%
2020-2027
81 234
Millions FCFA
TPCI 5,8%
2020-2027
41 239
Millions FCFA
b) Entreprise

ALIOS ALIOS Alios

FINANCE FINANCE Finance
6,9 % 6,99% CI 6.95%
2015-2022 2017-2024 2018-2023
6 000 2 200 10 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

SIB 7,5%
MATRANCI
2012-2025
7,25 %
10 000
2015-2019
Millions FCFA
500 Millions
FCFA

DEKELOIL
6,85 %
2016-2023
5 500
Millions FCFA

51
Tableau 30. Tableau des émissions obligataires par adjudication en Côte d’Ivoire

2015 2016 2017 2019 2020 2021

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
5,99% 5,25% 5,6% 5,8% 5,75% 5,5 %
2015-2025 2016-2022 2017-2020 2019-2024 2020-2023 2020-2024
110 000 69 200 15 000 31 500 29 850 46 500
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d'Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire côte d’Ivoire
5,85% 5% 5,6% 6% 5,75% 5,5%
2015-2022 2016-2019 2017-2020 2019-2024 2020-2023 2020-2024
110 000 60 800 14 040 40 985 37 700 38 800
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5% 5,7% 6% 5,85% 5,6%
2016-2019 2017-2020 2019-2022 2020-2035 2020-2026
82 500 110 000 116 248 37 500 7 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,5% 5,7% 5,7% 5,75% 5,5 %
2016-2021 2017-2020 2019-2022 2020-2023 2020-2024
54 255 37 930 25 488 40 000 43 000
Millions FCFA Millions FCFA Milllions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,7% 5,85% 5,7% 5,85% 5,6%
2016-2023 2017-2022 2019-2022 2020-2025 2020-2026
40 502 9 406 26 202 11 050 21 220
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,45% 5,85% 5,7% 5,85% 5,5%
2016-2021 2017-2022 2019-2022 202-2025 2020-2024
142 000 5 378 27 500 17 000 33 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
6,1% 5,7% 5,75% 5,5%
2017-2027 2019-2022 2020-2023 2020-2024
2 109 42 873 22 250 45 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,9% 5,85% 5,5%
2017-2022 2019-2022 2020-2023 2020-2024
30 000 126 601 13 000 45 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA
52
 2017-2027 2019-2022 2020-2023 2020-2024
2 109 42 873 22 250 45 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,9% 5,85% 5,5%
2017-2022 2019-2022 2020-2023 2020-2024
30 000 126 601 13 000 45 000
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
6% 5,85% 5,7%
2019-2024 2020-2025 2020-2028
38 399 13 000 19 957
Millions FCFA Millions Millions FCFA

Trésor de Trésor de Trésor de

Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,95% 5,5%
2019-2023 2020-2027 2020-2028
29 850 7 000 34 393
Millions FCFA Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,5%
2020-2023 2020-2024
16 700 38 500
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,5%
2020-2023 2020-2031
28 100 33 250
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,5%
2020-2023 2020-2031
144 327 33 250
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,85%
2020-2023 2020-2026
16 700 38 250
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,85% 5,6%
2020-2025 2020-2024
83 424 45 075
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,85% 5,6%
2020-2025 2020-2026
53 83 424 27 200
 2020-2025 2020-2024
83 424 45 075
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,85% 5,6%
2020-2025 2020-2026
83 424 27 200
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,95% 5,9%
2020-2027 2020-2033
15 106 11 300
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,6%
2020-2023 2020-2026
20 101 32 438
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,7%
2020-2023 2020-2028
20 101 5 100
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,85% 5,7%
2020-2025 2020-2028
31 300 5 100
Millions Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,5%
2020-2025 2020-2024
34 700 24 000
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,6%
2020-2023 2020-2026
45 350 42 000
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,85% 5,7%
2020-2023 2020-2028
15 150 40 000
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,6%
2020-2023 2020-2026
54 33 000 26 000
 2020-2023 2020-2028
15 150 40 000
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,75% 5,6%
2020-2023 2020-2026
33 000 26 000
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de Trésor de
Côte d’Ivoire Côte d’Ivoire OdR
5,6% 5,85%
2020-2025 2020-2031
32 000 33 000
Millions FCFA Millions FCFA

Trésor de
Côte d’Ivoire
5,7%
2020-2027
20 000
Millions FCFA

Trésor de
Côte d’Ivoire
5,85%
2020-2027
3 000
Millions FCFA
Source : UMOA-Titres

4.2.3 Mécanismes de souscription à la dette Etats-membres de l’UEMOA émettent des bons

Tout investisseur basé dans ou en dehors de
l’UEMOA peut investir dans les titres publics émis
par voie d’adjudication ou par voie de syndication.
Les ordres sont passés par le biais des intervenants
agréés du marché : syndicat de placement ou toute
SGI exerçant sur le territoire de l’Union dans le cadre
des émissions par syndication, et établissements de
crédit installés dans l’Union ou SGI ayant un compte
dans les livres de la Banque Centrale pour ce qui est
des émissions par adjudication. Les transactions sur
le marché des actions de la BRVM se font par les
intermédiaires en bourse, notamment les SGI.
Organisation des marchés par adjudication
Le marché par adjudication est un compartiment
du marché des titres publics, sur lequel les
et obligations du Trésor suivant une procédure
d’enchère en vue du financement de leurs budgets.
A la différence du marché par syndication, le marché
par adjudication est animé par les acteurs suivants :
• La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (BCEAO), qui est le régulateur de ce
marché. A ce titre, elle édicte les dispositions
applicables, intervient dans l’organisation
des adjudications des titres publics, assure
la fonction de Dépositaire Central / Banque
de règlement, la compensation, le règlement
et la livraison des opérations entre les
intervenants possédant un compte dans ses
livres, à travers sa plateforme électronique
SAGETIL-UMOA31 ;

31 Système Automatisé de Gestion des Titres et de la Liquidité de l’Union Monétaire Ouest Africaine.

55
 • Les Etats qui sont les émetteurs de titres de • Assurer l’autorisation et le contrôle des
dette publique sur le marché monétaire de procédures d’appel public à l’épargne ;
l’Union, sous la responsabilité du Ministre
chargé des Finances ; • Habiliter les structures de gestion du marché
et agréer les intervenants commerciaux ;
• UMOA-Titres, structure régionale en charge
de l’émission et de la gestion des titres de • Homologuer les tarifs des intervenants
dette publique, organise matériellement les commerciaux ;
émissions et apporte à ce titre, une assistance
aux Etats membres dans la mobilisation des • Réglementer le fonctionnement du marché ;
ressources sur les marchés de capitaux et la
gestion de leur dette ;
• Assurer la surveillance de la régularité des
opérations de bourse.
• Les investisseurs qui sont les établissements
de crédit, les SGI et les organismes
La BRVM est organisée en un site central basé à
financiers régionaux disposant d’un compte
Abidjan (Côte d’Ivoire) et représentée dans chaque
de règlement dans les livres de la Banque
Etat-membre par une Antenne Nationale de Bourse
Centrale32 ;
(ANB). Les principales attributions de la BRVM sont :

• Les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT)

• L’habilitation des intervenants boursiers pour
qui sont des établissements de crédit et des
l’exercice de leur activité ;
SGI ayant obtenu l’agrément des Ministres
chargés des Finances des Etats membres
• La gestion du marché, notamment le fait
de l’UEMOA pour agir en cette qualité et
d’assurer la centralisation des ordres d’achat
bénéficier ainsi du statut de partenaires
ou de vente, la gestion de la côte, la diffusion
privilégiés d’un ou plusieurs Trésor des Etats
des informations du marché, ainsi que la
membres sur les opérations sur les titres de
promotion et la vulgarisation de la culture
dette publique émis sur le marché régional.33
financière au sein de l’UEMOA ;

Les titres émis par adjudication s’échangent sur le

• La gestion des transactions non dénouées.
marché secondaire, suivant une procédure de gré à
gré.
Le Dépositaire Central/Banque de Règlement
(DC/BR) est un établissement financier, dont le rôle
Organisation des marchés par syndication
est de :

Le marché financier régional de l’UEMOA se

• Procéder à l’habilitation des postulants à la
caractérise par une organisation mixte. En effet, il
fonction de teneur de compte ;
se compose d’un pôle public constitué du Conseil
Régional de l’Epargne Publique et des Marchés
Financiers (CREPMF) et d’un pôle privé qui comprend • Assurer le règlement des négociations et la
d’une part, les structures centrales que sont la gestion du service financier des titres ;
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) et
le Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/ • Assurer la tenue des comptes courants des
BR) et, d’autre part, les intervenants commerciaux. valeurs mobilières ouverts par les Sociétés
de Gestion et d’Intermédiation (SGI) dans ses
Le CREPMF est le régulateur du marché financier livres ;
régional de l’UEMOA. Ses missions sont, entre
autres, de :

32 Tous les autres investisseurs désirant participer devront passer par les intervenants agréés.
33 L’opérationnalisation des SVT dans l’UEMOA a démarré le 1er mars 2016.

56
 • Assurer la conservation et la circulation
scripturale des valeurs mobilières ;
• Procéder au paiement en numéraire, en
qualité de banque de règlement, des soldes
des transactions boursières.
Dans le cadre de l’organisation des émissions par
syndication, les Etats confient le processus de
placement des titres à un syndicat de placement,
dont les membres sont constitués de SGI agréées
par le CREPMF. Par ailleurs, l’émetteur choisit parmi
les membres du syndicat de placement un chef
de file, en charge de missions spécifiques dans le
processus d’émission.
Les titres émis par syndication s’échangent sur le
marché secondaire sur la plateforme de négociation
électronique de la BRVM.
4.3 Taux d’inflation
Le tableau ci-après présente le taux d’inflation
annuel en Côte d’Ivoire et dans l’UEMOA. L’inflation
est restée en dessous du plafond d’inflation de
3,0% de l’UEMOA en raison de l’augmentation de
l’offre de produits alimentaires, de la stabilité des
prix des produits pétroliers, de l’amélioration de
l’approvisionnement des marchés des autres biens
de consommation finale et de la poursuite des
politiques gouvernementales contre la vie chère.

Depuis sa création, les principaux produits présents
sur le marché financier régional sont les actions
et les obligations. Au cours des dernières années,
plusieurs nouveaux produits tels que le refinancement
hypothécaire, la titrisation (Fonds Commun de
Titrisation de Créances Sukuk) y ont été introduits.
Le taux d’inflation en Côte d’Ivoire atteindrait 4,6%
en 2022 après 4,2% en 2021. Le taux dans la zone
s’afficherait autour de 4,9% en 2022 contre 3,6%
en 2021 d’après le dernier rapport de la politique
monétaire dans l’UMOA.

Tableau 31. Taux d’inflation en Côte d'Ivoire et dans l’UEMOA (%)

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Inflation
Proj

Cote D'Ivoire 0,7 0,4 0,6 0,8 2,4 4,2 4,6

UEMOA 0,3 1,1 1,2 0,7 2,1 3,6 4,9

Source : BCEAO

4.4 Taux de change de change sans restriction à tous les paiements

et transferts se rapportant à des transactions
En raison de son appartenance à la zone monétaire internationales.
de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire applique un régime

57
 Figure 4 : Évolution des taux de change du dollar US et du Yuan Chinois par rapport au FCFA

640 120

620
100

600

80
580
USD/XOF

CNY/XOF
560 60

540
40

520

20
500

480 0
juil-19

juil-20

juil-21
juil-17

MAY2021
juil-18

sept-19

sept-20

sept-21
sept-17

mars-19
janv-17

MAY2017

MAY2019

MAY2020
sept-18

nov-19
janv-20

nov-20
janv-21

nov-21
janv-22
nov-17
janv-18

MAY2018
mars-17

mars-20
nov-18
janv-19

mars-21
mars-18

USD/XOF CNY/XOF

Source : BCEAO

En moyenne annuelle, le taux de change dollar contre
franc CFA a baissé entre 2017 et 2021 passant de
1 dollar pour 593,00 FCFA en 2016 à 1 dollar pour
554,53 FCFA en 2021. Quant au taux de change
entre le Yuan chinois et le franc CFA, il est passé
de 1 CNY pour 89,26 FCFA en 2016 à 1 CNY pour
100,09 FCFA en 2021.
entre les États membres de l’UEMOA, dans les
conditions fixées par la convention de compte
d’opérations. Il n’y a pas de répartition entre les États
membres. Le tableau ci-dessous présente certaines
informations concernant les réserves de change de
l’UEMOA en nombre de mois d’importations pour
chacune des années indiquées :

4.5 Réserves étrangères dans la zone UEMOA

Les réserves de change sont centralisées au sein de

la BCEAO et gérées selon un principe de solidarité

Tableau 32. Réserves extérieures de la Côte d’ivoire

2016 2017 2018 2019 Juin 2020

Réserves en milliards de FCFA 6 529,4 7 184,2 8 561,0 10 357,0 11 155,6

Réserves en nombre de mois

4,3 4,1 4,8 4,7 6,2
d'importations
Source : FMI

58
 5 COMMERCE EXTÉRIEUR ET BALANCE DES PAIEMENTS
5.1 Balance des paiements
La balance du compte courant de la Côte d’Ivoire est
structurellement déficitaire sur la période 2016-2020.
En particulier pour l’année 2020, le déficit s’est
aggravé de 346,1 milliards de FCFA, passant de
790,3 milliards de FCFA en 2019 à 1 136,4 milliards
de FCFA en 2020, pour des raisons structurelles
mais également en lien avec les effets négatifs de la
pandémie sanitaire Covid-19. Selon les statistiques
de la BCEAO, il devrait atteindre 1 223,0 milliards de
FCFA en 2021 et 1 384,4 milliards de FCFA en 2022.
Les causes structurelles du déficit de la balance du
compte courant en Côte d’Ivoire s’expliqueraient par
l’effet cumulé de deux dynamiques. D’une part, la
contraction de l’excédent de la balance des biens et
d’autre part, la progression des déficits structurels
des services et des revenus primaires et secondaires.
La contraction de l’excédent de la balance commerciale
résulte de l’instabilité des recettes d’exportation et
de la hausse continue des importations. La baisse
des recettes des exportations est due à la volatilité
des prix des principales matières premières du pays
et à la dépendance de la production de ces biens
aux conditions climatiques souvent imprévisibles.
Concernant, le déficit de la balance des revenus
(primaire et secondaire), on note la prépondérance
du revenu primaire34 qui s’est fortement dégradé
en passant de 637,8 milliards de FCFA en 2016 à
1 062,8 milliards de FCFA en 2020. Il devrait atteindre
1 146,9 milliards de FCFA en 2021. La progression
du déficit du revenu primaire est liée principalement
à la hausse des paiements effectués par l’économie
34 La balance des revenus primaires représente plus de 2,5 fois celle des revenus secondaires sur la période sous-revue 2016-2020.
35 Présenté selon l’optique BCEAO, Institution communautaire chargée d’élaborer les comptes extérieurs des pays de l’UEMOA, un signe négatif au niveau du compte
financier traduit une entrée nette de capitaux étrangers et un signe positif, une sortie nette de capitaux étrangers.
59
nationale aux travailleurs non-résidents, notamment
dans l’industrie extractive.
S’agissant du solde du compte capital, il est
structurellement excédentaire sur l’ensemble de la
période sous-revue. Toutefois, il évolue en dents de
scie en raison principalement du mouvement des
financements extérieurs reçus par l’Administration
publique sous forme de dons projets et destinés au
financement de l’investissement.
Le besoin de financement de l’économie ivoirienne
dans ses échanges avec l’extérieur est ressorti à
1 036,0 milliards de FCFA en 2020, contre 685,0
milliards de FCFA l’année précédente. Ce besoin
serait partiellement financé par l’excédent du compte
financier dont 409,6 milliards de FCFA au titre des
investissements directs étrangers (IDE) en 2020.
Le compte financier, sous la présentation optique
BCEAO35, affiche un solde négatif de 1 641,7 milliards
de FCFA en 2020, après celui de 1 164,2 milliards
de FCFA en 2019. Il ressort ainsi un accroissement
net, plus élevé, des engagements de l’économie
vis-à-vis de l’étranger en 2020 par rapport à l’année
2019. Cette évolution s’explique notamment par
l’entrée plus importante des flux financiers au titre
des investissements de portefeuille. Quant aux flux
d’investissements directs nets, ils se sont soldés
par une entrée nette de capitaux étrangers de 23,8
milliards de FCFA en 2020 malgré le contexte de
la pandémie Covid-19. Ils sont estimés à -494,9
milliards de FCFA en 2021.
 Tableau 33. Evolution de la balance des paiements de la Côte d’Ivoire

En milliards de FCFA 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Réal Réal Réal Réal Est. Est. Proj.
Compte des transactions courantes -245,5 -609,2 -1 153,9 -790,3 -1 136,4 -1 223,0 -1 384,4
Biens et services 638,3 584,7 60,2 533,2 329,0 343,6 341,2
Balance des biens 1 817,8 1 959,3 1 363,7 1 846,4 1 716,5 1 853,9 2 158,2
Exportations de biens (FOB) 6 449,3 6 899,6 6 619,6 7 399,2 7 194,8 8 409,1 9 503,7
Dont : Cacao en fèves 1 818,4 2 056,9 1 801,7 2 094,9 2 085,5 2 287,1 2 567,9
Dont : Pétrole 867,8 805,7 951,6 1 201,7 597,9 946,6 1 127,3
Importations de biens (FOB) -4 631,5 -4 940,3 -5 255,9 -5 552,8 -5 478,3 -6 555,2 -7 345,6
Dont : Produits pétroliers (CAF) -871,6 -925,2 -1 317,9 -1 315,3 -1 184,8 -1 730,1 -2 077,2
Balance des services -1 179,5 -1 374,6 -1 303,4 -1 313,2 -1 387,5 -1 510,3 -1 816,9
Revenu primaire -637,8 -893,7 -904,9 -985,8 -1 062,8 -1 146,9 -1 274,2
Revenu secondaire -246,1 -300,1 -309, 2 -337,8 -402,6 -419,8 -451,4
Compte de capital 110,9 111,8 84,7 105,2 100,4 160,3 162,4
Transferts de capital 110,9 111,8 87,8 107,5 101,4 160,3 162,4
Solde des comptes des transactions -134,6 -497,4 -1 069,2 -685,0 -1 036,0 -1 062,7 -1 222,0
courantes et de capital
Compte financier -87,4 -496,6 -1 356,2 -1 164,2 -1 641 ,7 -2 077,2 -1 766,7
Investissement direct -325,5 -173,6 -264,2 -433,4 -409,6 -494,9 -575,3
Erreurs et omissions nettes -5,8 -2,9 -2,5 -1,5 1,3 0,0 0,0
Solde global -53,1 -3,7 284,5 477,7 607,0 1 014,5 544,8
Source : BCEAO

5.2 Commerce régional • La finalisation du tarif extérieur commun

(TEC) au niveau de la CEDEAO, et donc la
5.2.1 Politique commerciale régionale constitution d’une Union douanière ;

Les pays d’Afrique de l’Ouest sont engagés dans
de nombreuses négociations commerciales tant
aux niveaux régional (processus d’intégration)
que bilatéral (accord de partenariat économique
intérimaire - APEI) et multilatéral (Organisation
mondiale du commerce – OMC et APE régional).
La bonne articulation entre les différentes
négociations au niveau régional et international (TEC
; APE ; OMC, AGOA, etc.) est indispensable pour
atteindre les objectifs de performances commerciales
des Etats-membres de l’UEMOA.
Les politiques commerciales nationales et régionales
en Afrique de l’Ouest dépendent de différents
espaces. En effet, l’espace de négociation régional
est articulé autour des éléments suivants :
• Un espace de négociation bilatéral,
notamment entre la région Afrique de l’Ouest
et l’UE, concernant l’APE ;
• Un espace de négociation multilatéral, qui
renvoie aux règles de l’OMC, dont tous les
Etats d’Afrique de l’Ouest sont membres
(à l’exception du Libéria qui a le statut
d’observateur). Notons que chaque pays
négocie individuellement et que l’UEMOA et
la CEDEAO n’ont qu’un statut d’observateur
ad hoc dans la commission commerce et
développement à l’OMC.
S’agissant spécifiquement de l’UEMOA, celle-ci
dispose d’une politique commerciale commune
fondée en particulier sur :

60
 • Un marché commun mis en place au 1er
juillet 1996 pour les produits locaux et non
transformés (produits de l’Union relevant du
règne animal, minéral et végétal) et l’artisanat
traditionnel, et jusqu’au 1er janvier 2000 pour
les produits industriels agréés. Ce marché
commun a été élargi à tous les pays de la
CEDEAO en 2004 ;
• Une Union douanière mise en place au 1er
janvier 2000, basée sur un TEC applicable à
l’ensemble des pays membres de l’UEMOA,
qui comprend quatre catégories de produits,
taxés de 0 à 20 %, en vigueur jusqu’au 1er
janvier 2015, date à laquelle le TEC UEMOA a
été remplacé par le TEC CEDEAO qui consacre
l’élargissement de l’Union douanière aux 15
pays de la CEDEAO.
• Renforcer les infrastructures liées au
commerce dans la sous-région ;
• Diversifier et accroître les capacités de
production des Etats-membres ;
• Réaliser des ajustements indispensables et
prendre en compte les autres besoins liés au
commerce.
Les besoins et priorités ont été identifiés sur la
base du Programme économique régional (PER)
qui constitue le cadre de référence du processus
d’intégration de l’UEMOA, ainsi que des programmes
de renforcement des capacités existants dans les
Etats.
• Le Tarif Extérieur Commun

• Des règles d’origine et de concurrence

Les règles en vigueur aux frontières de la CEDEAO en
commune, une harmonisation de la TVA et
matière de politique douanière sont celles édictées
des droits d’accise, une harmonisation et la
par le tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO.
reconnaissance mutuelle des normes, des
Les règles d’origine applicables, sont, quant à elles,
mesures de sauvegarde et de protections
définies par le Schéma de la Libéralisation des
communes (taxe dégressive de protection
Echanges (SLE).
(TDP), taxe conjoncturelle à l’exportation (TCI),
valeurs de références et droit antidumping).
Le TEC vise à harmoniser les droits de douane et les
taxes en vue d’approfondir l’intégration économique
L’UEMOA dispose par ailleurs d’un programme
à travers l’instauration d’une Union douanière, la
régional de promotion commerciale, « d’une stratégie
mise en place d’une plate-forme pour construire la
régionale et d’un cadre logique de mise en œuvre du
politique commerciale commune et les négociations
programme d’aide pour le commerce de l’UEMOA »
commerciales régionales telles que l’APE ; stimuler
la capacité de production régionale et d’investisse-
L’objectif général de la stratégie d’aide pour le ment, et consolider le marché régional.
commerce est de permettre aux Etats-membres
d’augmenter leurs exportations de biens. Le cadre
Le TEC est organisé autour d’une architecture
logique sert de base à un programme dans lequel
comprenant :
s’inscrivent les donateurs internationaux, ainsi que
les institutions financières nationales et régionales.
(i) Une Nomenclature Tarifaire et Statistique
Il identifie cinq objectifs spécifiques correspondant
(NTS), c’est-à-dire une nomenclature
aux catégories de l’aide au commerce :
douanière commune basée sur le Système
Harmonisé de désignation et de codification
• Assurer l’appropriation et la maîtrise des
des marchandises (SH) de l’Organisation
politiques et réglementations commerciales
Mondiale des Douanes (OMD) adoptée par la
par les experts des Etats-membres et de la
Communauté ;
Commission ;

(ii) Un tableau des droits et taxes applicables

• Développer le commerce intra régional et
aux produits importés et qui comprend : le
international des Etats-membres ;

61
 droit de douane (DD), la redevance statistique (iv) Le taux de redevance statistique fixé à 1 %
(RS) et le prélèvement communautaire de la applicable indifféremment à tous les produits
CEDEAO (PC CEDEAO) ; importés, exonérés ou non ;

(iii) Les mesures de défense commerciale ou
les mesures complémentaires de protection
le cas échéant pouvant générer des droits
pouvant influer sur le prix final des produits
importés dans la Communauté de pays tiers ;
(v) La base de taxation pour l’application du tarif
extérieur commun est ad valorem.
La structure de droits de douanes du TEC est
présentée dans le tableau suivant :

Catégorie Description Taux

0 Biens sociaux essentiels 0%

1 Matières premières de base et biens d’équipement 5%

2 Produits intermédiaires 10 %

3 Biens de consommation finale 20 %

4 Biens spécifiques pour le développement économique 35 %

Le TEC a été établi en respectant les exigences du
Système Harmonisé de l’Organisation Mondiale des
Douanes (OMD) et celles de l’Organisation Mondiale
du Commerce (OMC) relatives aux Accords
Commerciaux Régionaux (article 24 du GATT).
Plusieurs régimes commerciaux sont en vigueur au
sein de la CEDEAO. Le tableau suivant présente
les régimes existants en fonction des partenaires
commerciaux.

• Les règles spécifiques applicables au

commerce extérieur de marchandises des
pays de la CEDEAO

PARTENAIRES REGIMES SPECIFIQUES

Union Européenne (UE) APEI, SPG, SPG+, TSA
CEDEAO TEC, SLE
Reste AFRIQUE Accords bilatéraux
USA AGOA
ASIE Accords Bilatéraux

Autres pays industrialisés Système de Préférences Généralisées (SPG)

Reste du monde Accords bilatéraux, SPG

62
En attendant l’application de l’APE, différents Côte d’Ivoire), du fait de leur statut de
régimes tarifaires s’appliquent selon le statut des PMA, bénéficient du SPG sur tout sauf les
pays dans le cadre du commerce entre la CEDEAO armes ; ce qui leur octroie un accès au marché
et l’UE : européen pour toutes leurs exportations vers
l’UE sans droit ni quota.
• La Côte d’Ivoire et le Ghana ont ratifié des
APE intérimaires en 2016. L’APE de la Côte 5.2.2 Echanges régionaux en valeur
d’Ivoire est en application provisoire depuis
le 4 septembre 2016 et l’APE du Ghana L’évolution des échanges régionaux de la Côte
s’applique depuis le 15 décembre 2016. Ces d’Ivoire au sein de l’UEMOA entre 2016 et 2020
APE intérimaires garantissent à ces deux montre une balance commerciale structurellement
pays un accès total au marché européen et excédentaire. Sur cette période, la Côte d’Ivoire a
prévoient à terme une libéralisation de 80 % exporté en moyenne pour 853,0 milliards de FCFA
des lignes tarifaires par la Côte d’Ivoire et le contre une valeur moyenne de 128,7 milliards
Ghana, étalée sur une période de 15 ans36 ; de FCFA pour les importations. Les principales
destinations des exportations dans l’UEMOA sont
• Le Nigéria bénéficie dans le cadre du le Burkina Faso et le Mali respectivement à hauteur
SPG, d’une réduction des droits de douane de 316,5 milliards de FCFA et de 320,6 milliards de
européens sur environ 1/3 des lignes FCFA.
tarifaires et d’une exemption totale des
droits de douane sur 1/3 de lignes tarifaires Les importations de la Côte d’Ivoire en provenance
supplémentaires des autres pays de l’UEMOA sont passées de 122,1
milliards de FCFA en 2016 à 159,8 milliards en 2020,
• Le Cap Vert bénéficie du SPG+ qui octroie soit une valeur moyenne de 128,7 milliards de FCFA
une exemption de droits de douane européens sur la période 2016-2020. Le principal fournisseur
sur environ 2/3 des lignes tarifaires ; pour les importations au sein de l’UEMOA est de très
loin le Sénégal pour une valeur moyenne de valeurs
• Les douze autres pays (y compris les moyennes de 93,5 milliards de FCFA sur la période
sept pays de l’UEMOA en dehors de la sous-revue.

Figure 5. Ventilation géographique des exportations et importations entre la Côte d’Ivoire

et les autres pays de l’UEMOA (en milliards de FCFA)

950
Imp o rt/exp o rt en v aleu r (milliard s FCFA )

850
750
650
550
450
350
250
150
50
-50 Export Import Export Import Export Import Export Import Export Import
2016 2017 2018 2019 2020

Benin Burkina Faso Guinea-Bissau Mali Niger Sénégal Togo

Source : BCEAO

36 Sur 11 ans (2019-2029) actuellement en ce qui concerne la Côte d’Ivoire.

63
5.2.3 Echanges régionaux par partenaire baisses en 2017 et en 2020. Les principaux clients
à l’exportation au sein de l’UEMOA sont le Burkina
L’évolution des exportations de la Côte d’Ivoire Faso (37,1 %37) et le Mali (37,6 %), suivent après le
en direction des pays de l’UEMOA sur la période Sénégal (8,3 %), le Togo (7,2%), le Niger (5,7 %), le
a une tendance haussière mais marquée par deux Bénin (3,9 %) et la Guinée-Bissau (0,1 %).

Figure 6. Part de chaque pays de l’UEMOA dans les exportations de la Cote d’Ivoire

50,0% 1 100,0

45,0%

1 000,0
40,0%
Part des exportations sous régionales (%)

911,0

Export en valeur (milliard FCFA)

35,0% 887,3
900,0
863,5
30,0%
807,8
795,5
25,0% 800,0

20,0%

700,0
15,0%

10,0%
600,0

5,0%

0,0% 500,0
2016 2017 2018 2019 2020

Benin Burkina Faso Guinea-Bissau Mali Niger Sénégal Togo UEMOA

Source : BCEAO

Les importations en provenance des autres pays provenance de l’UEMOA en 2020 est le Sénégal
de l’UEMOA ont une phase ascendante sur la (72,6 %), suivent le Togo (7,1 %), le Burkina Faso
période 2016-2020, mais une baisse significative (5,5 %), le Bénin (5,2 %), la Guinée-Bissau (3,8 %),
est observée en 2018. Le principal fournisseur en le Niger (3,1 %) et le Mali (2,8 %).

37 Les chiffres en pourcentage représentent la part moyenne sur la période 2016-2020.

64
 Figure 7. Part de chaque pays de l’UEMOA dans les importations de la Cote d’Ivoire

80,0% 200
75,0%
180
70,0%
159,8
65,0% 160
Par t de s impor t at ions sous r é gionale s (%)

60,0% 139,3

Import en valeur (milliard FCFA)

55,0% 140
122,1 123,2
50,0%
120
45,0%
98,9
40,0% 100
35,0%
80
30,0%
25,0% 60
20,0%
15,0% 40

10,0%
20
5,0%
0,0% 0
2016 2017 2018 2019 2020

Benin Burkina Faso Guinea-Bissau Mali

Niger Sénégal Togo UEMOA

Source : BCEAO

5.2.4 Echanges régionaux par type produits pétroliers (pour 227,6 milliards de FCFA en
2020), l’huile de palme (pour 101,3 milliards de FCFA)
Les échanges régionaux par type de produit émanant et les plastiques (pour 60,1 milliards de FCFA). A
de la Côte d’Ivoire avec les autres pays de l’UEMOA l’opposé, elle importe plus de produits alimentaires
sur la période 2016-2020 sont dominés du point au niveau régional, notamment le poisson pour 98,1
de vue des exportations et des importions par les milliards de FCFA en 2020. Les échanges dans le
produits du secteur secondaire. Les exportations secteur des services38 ont un poids relativement
intra-communautaires portent principalement sur les modeste comparés aux deux secteurs.

38 Les données utilisées pour le secteur tertiaire a porté uniquement sur les recettes et les dépenses des flux touristiques intra-communautaires sur la période
2016-2020, disponible dans le Rapport annuel de la balance des paiements de l’Union (plusieurs éditions). Les données sur les services sont donc sous-estimées.

65
 Figure 8. Echanges régionaux selon les secteurs

Imp o rt/exp o rt en v aleu r (milliard s FCFA ) 500

450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Export Import Export Import Export Import Export Import Export Import
2016 2017 2018 2019 2020

Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire

Source : BCEAO et UEMOA

5.3 Commerce international Concernant la politique commerciale, la Côte

d’Ivoire a opté très tôt pour une économie libérale
5.3.1 Politique commerciale ouverte sur le monde entier. A cet effet, elle a adhéré
au GATT le 31 décembre 1963 et à l’OMC le 1er
Au vu de ses potentialités économiques, notamment janvier 1995. Elle est aussi membre de plusieurs
à l’exportation, la Côte d’Ivoire a poursuivi sa organisations régionales et internationales (UEMOA,
politique visant à encourager la production nationale CEDEAO, ACP, etc.). Dans ces cadres, elle a signé
pour l’exportation. Ainsi, le but premier de la politique des accords et arrangements commerciaux. Elle
commerciale ivoirienne est d’accroître l’accès aux a également ratifié l’accord de création de la zone
marchés pour les produits et services ivoiriens, de libre-échange continentale africaine (ZLECAF)
notamment ceux incorporant une plus grande valeur permettant au gouvernement ivoirien de contribuer
ajoutée locale, de manière à fournir des emplois aux au renforcement du commerce intra-africain.
ivoiriens non seulement dans l’agriculture qui est déjà
fortement tournée vers l’exportation, mais aussi dans Au sein de l’OMC, elle n’a signé aucun accord
les industries de transformation agro-industrielle et plurilatéral et aucun des protocoles et accords
de services39. conclus sous l’OMC jusqu’à l’adoption,
en novembre 2014, du nouvel accord sur la facilitation
Dans cette logique, la Côte d’Ivoire s’est dotée en des échanges18, qu’elle a ratifié en décembre 2015.
2015 d’un document précisant sa Stratégie Nationale Elle n’a été impliquée directement dans aucun
d’Exportation (SNE). La SNE vise spécifiquement différend à l’OMC. En matière de négociations
à diversifier les exportations ivoiriennes vers des commerciales et de participation aux différents
produits à plus haute valeur ajoutée, et de nouveaux comités de l’OMC, la Côte d’Ivoire coordonne en
marchés, et à mettre les processus de production principe ses positions avec celles des autres pays
aux normes internationales. Un autre objectif est membres de l’UEMOA et de la CEDEAO. Dans ce
de consolider la position de la Côte d’Ivoire comme cadre, la Côte d’Ivoire est favorable à la suppression
pôle de compétitivité régionale au sein de l’UEMOA des subventions à l’exportation de produits qui
et de la CEDEAO. entraînent une destruction des structures de
production concurrentes en Côte d’Ivoire.

39 Cette section s’inspire largement du Rapport sur l’examen de la politique commerciale des pays de l’UEMOA (OMC, 2017).

66
Concernant sa relation avec l’Union européenne
(UE), principale destination de ses échanges au
niveau international, l’Accord de Cotonou continue
de constituer le cadre général de la coopération
économique entre la Côte d’Ivoire et l’Union
européenne. En remplacement de certaines de
ses dispositions commerciales, la Côte d’Ivoire a
signé un «Accord de partenariat économique (APE)
d’étape» avec l’Union européenne à Abidjan le 26
novembre 2008, notifié à l’OMC le 11 décembre
2008. Cet arrangement intérimaire, entré en vigueur
en août 2016, lui permet de continuer à avoir accès
en franchise pour ses produits aux marchés de l’UE.
La Côte d’Ivoire a conclu d’autres accords et une
quarantaine d’accords bilatéraux de commerce40. Ces
accords, reconduits tacitement lorsqu’ils expirent,
ne comportent pas de clauses préférentielles sur le
commerce. Elle est membre de l’accord international
sur le caoutchouc, de l’accord international sur le
café et de l’accord international du cacao. Elle est
aussi membre de l’accord portant création du fonds
commun pour les produits de base, de l’organisation
interafricaine du Café, de l’Alliance des pays
producteurs de cacao, de l’organisation africaine du
bois, de l’accord international sur les céréales, de
l’accord international sur le sucre et de l’AGOA41.
5.3.2 Echanges internationaux en valeur et
par destination
L’évolution des échanges par zone, sur la période
2016-2020 laisse apparaître un prolongement des
tendances observées précédemment : la poursuite
des exportations en direction de l’Europe et une
percée en Asie. En effet, sur la sous-période, les
exportations vers l’Europe sont passées de 3 038,9
milliards de FCFA en 2016 à 3 200,9 milliards de
FCFA en 2020, soit une part moyenne de 45,0 %.
Les exportations en direction de l’Asie, quant à elles,
sont passées de 874,2 milliards de FCFA à 1 488,8
milliards de FCFA de 2016 à 2020 (de 13,6 % en 2016
à 20,8 % en 2020, soit une hausse de 7,2 points),
tirées principalement par les exportations vers la
Chine qui ont augmenté annuellement de 56,9 % par
an sur la même période. Néanmoins, en termes de
part de marché, l’Afrique occupe la deuxième place
après Europe avec une part moyenne de 23,3 %
sur la période devant l’Asie (18,5 %) et l’Amérique
(11,9 %).

Tableau 34. Ventilation des exportations par pays

En milliards de FCFA 2016 2017 2018 2019 2020

EUROPE 3 038,9 3 119,0 2 773,2 3 308,2 3 200,9
UNION EUROPEENNE 2 644,8 2 731,2 2 429,4 2 827,4 2 574,3
ZONE EURO 2 384,5 2 437,2 2 172,5 2 524,8 2 261,0
France 371,0 406,1 380,2 460,5 392,1
Allemagne 324,4 358,4 417,3 346,4 314,9
Italie 174,1 155,0 134,5 128,6 127,6
Pays-Bas 744,9 874,2 748,0 795,5 715,1
Belgique 393,7 348,9 238,5 314,3 366,6
AUTRES PAYS D'EUROPE 654,4 681,8 600,7 783,5 939,9
Royaume-Uni 192,6 203,8 156,3 191,6 219,9
Suisse 295,2 272,2 237,5 350,4 462,6
AFRIQUE 1 623,0 1 561,4 1 537,6 1 665,8 1 626,2
Burkina 291,7 312,4 343,1 344,1 291,3
Mali 276,4 272,4 315,3 361,8 376,9
Nigeria 113,9 85,9 117,4 180,0 126,6
40 Voir le Rapport sur l’examen de la politique commerciale des pays de l’UEMOA (OMC, 2017).
Ghana
41 Depuis 258,8Growth and Opportunity
octobre 2011, la Côte d’Ivoire est éligible au Programme de l’African 260,0 Act (AGOA). 161,4 171,6 du Gouvernement
C’est une loi commerciale 136,0
fédéral américain, favorisant l’accès au marché américain des produits issus d’une quarantaine de pays africains, dont la Côte d’Ivoire.
Afrique du Sud 190,2 227,3 191,3 235,3 308,8
AMERIQUE 838,0 67 923,7 839,7 795,1 687,9
 Royaume-Uni 192,6 203,8 156,3 191,6 219,9
Suisse 295,2 272,2 237,5 350,4 462,6
AFRIQUE 1 623,0 1 561,4 1 537,6 1 665,8 1 626,2
Burkina 291,7 312,4 343,1 344,1 291,3
Mali 276,4 272,4 315,3 361,8 376,9
Nigeria 113,9 85,9 117,4 180,0 126,6
Ghana 258,8 260,0 161,4 171,6 136,0
Afrique du Sud 190,2 227,3 191,3 235,3 308,8
AMERIQUE 838,0 923,7 839,7 795,1 687,9
USA 569,1 690,5 598,0 450,1 480,1
Canada 141,1 117,9 45,1
1 208,5 130,4
ASIE 874,2 1 200,8 1 303,4 1 478,9 1 488,8
Chine 43,4 66,1 98,7 216,5 262,8
Inde 220,3 191,8 288,8 270,9 147,0
TOTAL EXPORTATIONS 6 427,1 6 872,9 6 552,6 7 347,0 7 140,7
Source : BCEAO

Au niveau des importations, l’Europe occupe Européenne et 26,9 % pour la Zone Euro. L’Asie
toujours la première place, fournissant en moyenne occupe la deuxième place, sur la même période,
35,8 % des approvisionnements de la Côte d’Ivoire avec une part moyenne de 32,8 %, viennent ensuite
sur la période 2016-2020, dont 31,2 % pour l’Union l’Afrique (22,8 %) et l’Amérique (7,5 %).

Tableau 35. Ventilation des importations par pays

Milliards de FCFA 2016 2017 2018 2019 2020

EUROPE 1 845,3 2 050,5 2 042,5 2 047,2 2 172,4

UNION EUROPEENNE 1 657,0 1 785,9 1 760,0 1 825,4 1 811,6

ZONE EURO 1 454,3 1 582,8 1 549,0 1 456,1 1 574,5

France 648,9 632,4 624,3 646,4 666,5

Allemagne 159,8 182,2 172,7 159,0 174,1

Italie 120,1 121,8 130,6 129,3 163,5

Pays Bas 130,1 179,8 212,8 168,7 173,4

Belgique 127,5 153,6 125,6 90,6 120,9

AUTRES PAYS D'EUROPE 390,9 467,8 493,6 591,1 597,9

68
Belgique 127,5 153,6 125,6 90,6 120,9

AUTRES PAYS D'EUROPE 390,9 467,8 493,6 591,1 597,9

Royaume Uni 123,0 91,7 111,5 85,8 94,5

AFRIQUE 1 083,0 1 151,2 1 391,3 1 413,7 1 485,3

Sénégal 83,0 87,6 74,5 100,9 121,4

Nigeria 579,8 622,3 839,9 826,3 860,8

Ghana 39,3 51,3 55,1 67,6 96,2

Afrique du Sud 66,9 61,9 67,1 61,2 61,1

Maroc 106,1 103,1 85,2 113,0 133,9

AMERIQUE 365,9 334,3 471,2 523,8 453,9

USA 185,9 215,6 192,6 304,2 240,5

ASIE 1 750,9 1 738,6 1 951,8 2 000,3 1 885,6

Chine 826,9 762,5 911,9 1052,5 905,5

Japon 118,7 122,1 117,5 90,3 106,1

Inde 229,2 261,9 268,9 257,9 304,4

Pakistan 35,1 24,2 27,5 30,1 19,2

Thaïlande 156,3 153,9 140,9 70,8 67,6

Autres pays 33,6 40,7 56,4 126,8 43,2

TOTAL IMPORTATIONS 5 078,6 5 315,4 5 913,1 6 111,8 6 040,3

Source : BCEAO

69
5.3.3 Echanges internationaux en valeur et par produit
Sur la période 2016-2020, les exportations de la
Côte d’Ivoire sont dominées par sept (7) produits.
Il s’agit principalement des fèves de cacao
(29,6 %42), du cacao transformé (12,3 %), des
produits pétroliers (8,4 %), de l’Or brut non monétaire
(8,3 %), de la noix de cajou (7,4 %), du caoutchouc
(6,8 %) et du pétrole brut (5,4 %). Entre 2016 et 2020,
ils représentaient une part moyenne de 78,3 % des
recettes d’exportations totales.
Du côté des importations, on note la prépondérance
de dix (10) produits dans les importations ivoiriennes
sur la période 2016-2020. Ces produits sont le
pétrole brut (12,8 %43), les machines mécaniques
(8,4 %), les produits pétroliers raffinés (7,0 %), le riz
semi-blanchi (5,9 %), les poissons (5,7 %), la fonte et
l’acier (5,2 %), les plastiques (4,7 %), les machines
électriques (4,3 %), les produits pharmaceutiques
(3,7 %) et le matériel de transport routier (3,6 %).
Ces produits représentent une part moyenne de
61,2 % du total des importations.

Tableau 36. Échanges internationaux par produit

En milliards de FCFA 2016 2017 2018 2019 2020

EXPORTATIONS

Cacao fèves 2 099,7 2 056,9 1 801,7 2 094,9 2 085,5

Noix de cajou 427,4 606,5 585,7 428,2 487,7

Caoutchouc 298,8 489,7 419,9 531,9 598,0

Pétrole brut 322,2 363,2 392,3 528,4 256,4

Or 447,0 489,9 444,1 631,3 842,2

Cacao transformé 931,1 847,7 730,6 804,8 886,0

Produits pétroliers 798,3 442,5 559,2 673,3 415,2

Total des principaux produits

5324,5 5296,4 4933,5 5692,8 5571.0
exportés

Part (%) 82,3% 82,4% 71,8% 77,5% 78,0%

Total des exportations 44 6472,6 6427,1 6872,9 7347,0 7140,7

IMPORTATIONS

42 Il s’agit des parts moyennes par rapport aux exportations totales (hors biens exceptionnels) sur la période 2016-2020.
43 Part moyenne par rapport aux importations totales (hors biens exceptionnels).
44 Poissons 261,7
Exportations totales hors biens exceptionnels (voir BCEAO, 320,3
Rapport annuel 2020). 334,6 334,5 359,4

Riz semi blanchi 307,2

70
327,2 383,2 353,3 316,3
 Total des exportations 44 6472,6 6427,1 6872,9 7347,0 7140,7

IMPORTATIONS

Poissons 261,7 320,3 334,6 334,5 359,4

Riz semi blanchi 307,2 327,2 383,2 353,3 316,3

Plastiques 235,4 275,9 256,1 274,8 295,4

Pétrole brut 607,2 471,9 859,8 870,4 825,7

Produits pétroliers 264,4 453,2 458,1 444,9 359,1

Fer, fonte et acier 252,3 255,1 324,3 334,8 316,5

Machines mécaniques 454,3 456,9 468,2 501,5 511,7

Machines électriques 252,9 192,5 232,4 274,0 262,1

Matériel de transport routier 170,7 201,2 195,2 211,3 241,0

Produits pharmaceutiques 204,7 191,8 210,8 212,1 228,0

Total des principaux produits

3010,8 3146,0 3722,7 3811,6 3715,2
importés

Part (%) 59,3% 59,2% 63,0% 62,4% 61,5%

Total des importations 45 5078,6 5 315,4 5913,1 6111,8 6040,3

Source : BCEAO

5.4 Investissements directs étrangers
5.4.1 IDE par pays d’origine
Selon les estimations de la BCEAO (2022)46, les
flux nets d’investissements directs étrangers (IDE)
en direction de la Côte d’Ivoire seraient de 409,6
milliards de FCFA en 2020 (1,2 % du PIB47) contre
433,4 milliards de FCFA en 2019 (1,3 %), soit une
baisse de 0,1 point en lien avec les effets négatifs de
la pandémie de la Covid-19 sur l’activité économique
des pays pourvoyeurs des financements relatifs aux
IDE. Cette baisse est imputable au repli des flux
entrants qui sont ressortis à 410,3 milliards contre
497,4 milliards de FCFA en 2019.

45 Importations totales hors biens exceptionnels (voir BCEAO, Rapport annuel 2020).
46 BCEAO (2022), « Balance des paiements et position extérieure globale de la Côte d’Ivoire au titre de l’année 2020 », janvier 2022.
47 PIB nominal évalué à la nouvelle année de base 2015.

71
Traditionnellement, les IDE reçus proviennent
principalement de l’Union Européenne (59,1 %48
en 2020) avec une prépondérance de la part de
la France (26,0 % sur la même année), suivie du
Royaume-Uni (14,1 %). Mais la provenance des IDE
s’élargit de plus en plus aux autres pays notamment
ceux de l’Asie (7,1 % pour la Chine et 23,9 % pour
Singapour) et de certains pays africains (comme le
Nigéria avec une part de 7,7 % des IDE reçus en
2020.
En termes de politique d’attractivité des IDE, les
investissements sont régis par des dispositions
émanant de plusieurs sources, la principale étant le
Code des investissements de 201849, qui a abrogé
celui de 201250. Le nouveau Code s’inscrit ainsi
dans un objectif de transparence et d’attractivité des
investissements. L’ancien Code demeure cependant
applicable aux entreprises bénéficiant de droits
antérieurs. Des textes spécifiques régissent les deux
types de zones franches.
Le Code minier et le Code pétrolier régissent les
investissements respectivement dans chacun des
domaines concernés. Des dispositions du CGI et
du Code des douanes régissent également des
avantages ou privilèges accordés aux investisseurs.
Enfin, des conventions sont prévues entre l’État et
de gros investisseurs généralement individuels.

Tableau 37. Part des IDE reçus par pays d’origine

ZONES 2016 2017 2018 2019 2020

GEOGRAPHIQUES Valeur % Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %

EUROPE 221,8 64,8% 266,0 47,0% 195,8 56,8% 184,3 37,1% 144,9 35,3%

UNION
173,1 50,6% 192,2 34,0% 182,1 52,8% 79,8 16,0% 242,3 59,1%
EUROPEENNE

ZONE EURO 133,0 38,8% 224,4 39,6% 126,7 36,8% 165,6 33,3% 183,5 44,7%

Belgique 38,0 11,1% 73,0 12,9% -5,8 -1,7% 21,1 4,2% 41,1 10,0%

France 63,8 18,6% 126,5 22,3% 109,8 31,9% 126,1 25,4% 106,5 26,0%

Pays-Bas 19,5 5,7% 12,9 2,3% 23,8 6,9% 7,1 1,4% 36,4 8,9%

AUTRES
88,8 25,9% 41,6 7,3% 69,1 20,1% 18,7 3,8% -38,6 -9,4%
PAYS D'EUROPE

Royaume 37,5 11,0% -31,5 -5,6% 57,7 16,7% -85,7 -17,2% 57,9 14,1%

Suisse 13,0 3,8% 34,2 6,0% 12,5 3,6% 4,4 0,9% 12,4 3,0%

AFRIQUE 69,5 20,3% 136,5 24,1% 100,5 29,2% 116,7 23,5% 107,4 26,2%
48 Du total des flux d’IDE reçus.
49 L’Ordonnance n°2018-646 du 1er août 2018 portant Code des investissements.
50 L’Ordonnance N° 2012-487 du 7 juin 2012 portant Code des investissements
Mali 12,0 3,5% -0,2 0,0% 12,1 3,5% -1,7 -0,3% 12,9 3,1%
72
 Suisse 13,0 3,8% 34,2 6,0% 12,5 3,6% 4,4 0,9% 12,4 3,0%

AFRIQUE 69,5 20,3% 136,5 24,1% 100,5 29,2% 116,7 23,5% 107,4 26,2%

Mali 12,0 3,5% -0,2 0,0% 12,1 3,5% -1,7 -0,3% 12,9 3,1%

Sénégal 12,7 3,7% 7,9 1,4% 0,3 0,1% 14,2 2,9% 13,3 3,2%

Togo 8,1 2,4% 9,3 1,6% 20,6 6,0% 9,3 1,9% 13,9 3,4%

Nigeria 1,3 0,4% 16,2 2,9% 13,9 4,0% 36,4 7,3% 31,6 7,7%

Gabon 6,2 1,8% 3,7 0,7% 10,2 3,0% 2,0 0,4% 1,5 0,4%

Afrique du Sud 1,9 0,6% 3,3 0,6% 7,2 2,1% 23,3 4,7% 16,8 4,1%

Maroc 12,3 3,6% 96,2 17,0% 23,0 6,7% -3,1 -0,6% -32,3 -7,9%

AMERIQUE -3,0 -0,9% 152,2 26,9% 39,5 11,5% 169,3 34,0% 26,7 6,5%

Canada 3,7 1,1% 96,6 17,1% 17,1 5,0% 157,8 31,7% 19,7 4,8%

USA 1,7 0,5% 64,8 11,4% 12,6 3,7% -2,6 -0,5% 3,0 0,7%

ASIE 39,1 11,4% -3,7 -0,7% 45,5 13,2% 63,3 12,7% 151,8 37,0%

Chine 3,2 0,9% 16,3 2,9% 2,9 0,8% 20,8 4,2% 29,1 7,1%

Singapour 19,2 5,6% 13,6 2,4% 18,4 5,3% 27,7 5,6% 98,1 23,9%

TOTAL 342,4 100,0% 566,1 100,0% 344,6 100,0% 497,4 100,0% 410,3 100,0%

Source : BCEAO

En 2020, les 410,3 milliards d’IDE nets reçus
proviennent, d’une part des entrées nettes positives,
à hauteur de 518,7 milliards de FCFA et, d’autre
part, des sorties nettes51, pour un montant de 108,4
milliards de FCFA52.
Les principaux secteurs d’activité bénéficiaires
nets de ces entrées de fonds au titre des IDE ont
été respectivement l’industrie manufacturière
(179,5 milliards de FCFA), le secteur du transport
et entreposage (134,4 milliards de FCFA), le secteur

51 Notamment des opérations de désinvestissements ou de réinvestissements des bénéfices négatifs. Les réinvestissements de bénéfices négatifs résultent des pertes
de l’entreprise au terme de son activité annuelle ou de la décision, des actionnaires, de distribuer un montant de dividendes supérieur au résultat positif de l’entreprise.
52 BCEAO (2022), « Balance des paiements et position extérieure globale de la Côte d’Ivoire au titre de l’année 2020 », janvier 2022.

73
financier (99,9 milliards de FCFA) et le commerce
(67,6 milliards de FCFA).
Quant aux secteurs qui ont enregistrées une baisse
du stock d’IDE en 2020, ils sont composés des
secteurs de l’industrie extractive (94,2 milliards de
FCFA), de la construction (11,7 milliards de FCFA) et
de la communication (2,5 milliards de FCFA).
5.5 Intégration régionale
En ce qui concerne l’encours de la dette publique
totale54, il représentait 47,6 % du PIB en 2020
(UEMOA, 2021), après un taux de 38,8 % en 2019,
respectant la norme communautaire (inférieur
à 70 %). Selon les Autorités ivoiriennes, la mise
en œuvre de la stratégie d’endettement devrait
permettre de maintenir ce ratio largement en deçà
du seuil communautaire de 70 % sur la période
2021-2022. Ainsi, il passerait de 51,1 % en 2021 à
50,0 % en 2022.

5.5.1 Critères de convergence de l’UEMOA Le déficit budgétaire est en revanche ressorti à

-5,6 % du PIB en 2020 contre -2,3 % en 2019, soit
une dégradation du solde de 3,3 points en lien avec
Les critères de convergence de l’UEMOA53 sont
l’impact des mesures prises dans le cadre de la lutte
composés de cinq critères dont trois (3) de premier
contre la Covid-19. En 2021, il devrait être maintenu
rang (solde budgétaire sur le PIB nominal, taux
à -5,6 %. Une baisse est prévue en 2022 mais il
d’inflation moyen et encours de la dette publique
devrait être supérieur à la norme communautaire
totale rapporté au PIB nominal) et deux (2) de second
-3,0 %.
rang (masse salariale rapportée aux recettes fiscales
et pression fiscale).
Au titre des critères de second rang, aucun d’eux
ne devrait être respecté à l’horizon 2021 voire 2022
Sur la période 2016-2020, deux critères de
malgré une amélioration continue des performances
premier rang ont été respectés : l’inflation et le
(le ratio masse salariale sur recettes fiscales et la
ratio de l’encours de la dette rapporté au PIB. Le
pression fiscale seraient respectivement de 36,4 %
taux d’inflation annuel moyen est resté conforme
et de 12,8 % à l’horizon de prévision, 2022).
structurellement à la norme communautaire de
l’UEMOA (inférieur ou égal à 3 %).

Tableau 38. Critères de convergence de l’UEMOA

Côte d'Ivoire Norme 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Réal. Est. Est. Proj.
Premier rang
Solde budgétaire /PIB nominal ≤ -3% -2,9 -3,4 -2,9 -2,3 -5,6 -5,6 -4,7
≤ 3% 0,7 0,4 0,6 0,8 2,4 3,0 3,0
Encours de la dette publique totale rapporté au ≤ 70% 31,7 33,5 36,0 38,8 47,6 51,1 50,0
PIB nominal
Second rang
≤ 35% 41,3 41,5 41,8 40,5 42,0 38,9 36,4
≤ 20% 11,9 12,2 12,0 12,3 12,3 12,4 12,8
Source : Commission de l’UEMOA

53 Voir l’Acte additionnel N°01/2015/CCEG/UEMOA du 19 janvier 2015 qui définit cinq (05) critères de convergence dont trois (03) de premier rang
et (02) de second rang devant être respectés au plus tard le 31 décembre 2019.
54 Hors Contrat de Désendettement et de Développement (C2D).

74
5.5.2 Etat des lieux de l’intégration régionale
Les relations commerciales avec le continent africain
se sont inscrites dans le cadre des zones d’intégration
économiques. Ces zones d’intégration facilitent
la circulation des personnes et des biens. La Côte
d’Ivoire est membre de deux institutions d’intégration
régionale : l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) et la Communauté Economique
Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
L’UEMOA regroupe les huit pays de l’Afrique de
l’Ouest qui ont le franc CFA comme monnaie
commune. La CEDEAO, plus vaste que l’UEMOA,
est constituée de quinze pays d’Afrique de l’Ouest.
Cependant, l’UEMOA est à un stade d’intégration
plus avancé que la CEDEAO. En effet, l’UEMOA est
une union douanière avec l’existence et l’application
d’un Tarif Extérieur Commun (TEC) depuis 2000. Au
niveau de la CEDEAO, les travaux sur la mise en
place d’un TEC sont finalisés et son application est
effective depuis janvier 2015.
L’intégration régionale est une priorité pour les
Autorités ivoiriennes qui en ont fait une thématique
majeure dans le PND 2021-202555. Conscientes
des enjeux, la Côte d’Ivoire aspire à tirer avantage
de son dynamisme économique et de sa forte
croissance pour accroitre sa part de marché au
niveau régional. Pour se faire, elle va continuer
à nouer des partenariats au niveau régional afin
d’offrir davantage de formation et de renforcement
de compétences en particulier pour les jeunes.
Cela permettra d’augmenter, in fine, le niveau de
production technologique de ces derniers qui seront
compétitifs sur le plan local et régional.
Les actions suivantes seront menées :
• Le renforcement du cadre institutionnel et
réglementaire de gestion de l’intégration
régionale ;
• Le renforcement de la contribution du pays
à l’intégration économique et monétaire en
Afrique ;
55 Elle fait partie des domaines prioritaires de l’Axe 6 du nouveau PND 2021-2025.
75
• L’amélioration du cadre de gouvernance des
accords commerciaux et économique ;
• Le renforcement de sa participation aux
mécanismes communs de prévention, de
gestion des conflits et crises humanitaires ;
La mise en œuvre accrue des volets nationaux
des politiques sectorielles communes à travers la
création des pôles économiques de développement,
l’interconnexion en infrastructures communautaires
des Etats (énergie, mines, routes, autoroutes,
télécommunications, gaz, etc.), le développement
des programmes communautaires de développement
durable (agriculture, environnement, etc.) et des
programmes de coopération et de développement
transfrontaliers (à l’instar de la Zone Economique
Spéciale entre la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le
Mali).
Enfin, la Côte d’Ivoire continuera de jouer un rôle
moteur dans l’approfondissement de l’intégration
régionale, notamment au sein de la CEDEAO et de
l’UEMOA, mais aussi au niveau continental au sein
de l’Union Africaine tout en étant ouverte au reste
du monde. Pour ce faire, elle participera activement
aux grands projets d’infrastructures en Afrique de
l’Ouest ainsi qu’à la préparation du lancement d’une
monnaie commune “l’Eco” prévu en 2027. Elle jouera
aussi pleinement son rôle dans la mise en place de
la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine
(ZLECAf).
 6 QUALITÉ DE SIGNATURE

6.1 Climat des affaires

Au cours des huit dernières années, la Côte d’Ivoire
a accompli des progrès constants dans la réforme
de son climat des affaires, comme en témoigne
sa progression notable dans le classement Doing
Business de la Banque mondiale depuis 2012.
Le rapport Doing Business 2020 analyse les
réglementations des 190 économies dans 12
domaines afin d’évaluer le climat des affaires à
travers le monde. Dix des indicateurs sont pris en
compte pour attribuer à chaque économie une note
sur la facilité de faire des affaires. La Côte d’ivoire
occupe la 110e place en 2020 par rapport à 2019
dans lequel elle se place à la 122e.

Tableau 39. Indicateurs mesurés par le rapport Doing business

Indicateur Contenu Métrique

Procédures 4
(Nombre)
Procédures, délais, coûts et
apport en capital minimum
requis pour créer une société
Création d’entreprise à responsabilité limitée
Délai (jours) 6

Coût (% 0du
revenu par
2.7
habitant (RHP)

Procédures, délais et coûts Délai (jours) 163

liés à l’exécution de toutes
les formalités requises pour
construire un entrepôt et
dispositifs de contrôle de
Coût (% de la 5,9
76 le
qualité et de sécurité dans
valeur de
 Procédures, délais et coûts Délai (jours) 163
liés à l’exécution de toutes
les formalités requises pour
construire un entrepôt et
dispositifs de contrôle de Coût (% de la 5,9
qualité et de sécurité dans le
valeur de
système d'obtention d'un l'entrepôt)
Permis de construire
permis de construire

Indice de contrôle
de la qualité des
10
constructions (0-
15)

Procédures, délais et coûts Délai (jours) 53

de raccordement au réseau
électrique, fiabilité de
l’approvisionnement en
électricité et transparence
Coût (%RHP) 2,1941
des tarifs

Raccordement à
l'électricité
Fiabilité de
l'approvisionnement
en électricité et
transparence des 5

tarifs (0-8)

Procédures (nombre) 5
77
 Procédures (nombre) 5

Procédures, délais et coûts

de transfert du titre de
Délai (jours) 39
propriété, et qualité du
système d’administration
Transfert de propriété foncière

Coût (% de la valeur 7,1

du bien)

Indicateur de qualité
de l’administration
10
foncière

Délais et coûts associés à

l’exportation du produit
Coût à l'export (USD) 547
présentant un avantage
Commerce
comparatif et à l’importation
transfrontalier
de pièces automobiles
Délai à l'export 26

indice de fiabilité des 6

garanties

(0-12)

indice de qualité de
l'information sur le crédit
8
Lois sur le nantissement de
(0-8)
biens meubles et système
d’information sur la
Obtention de prêts solvabilité

Couverture du registre
78
 indice de fiabilité des 6
garanties

(0-12)

indice de qualité de
l'information sur le crédit
8
Lois sur le nantissement de
(0-8)
biens meubles et système
d’information sur la
Obtention de prêts solvabilité

Couverture du registre
public sur le crédit
0
(% d'adultes)

Couverture du registre
privé (% d'adultes
22,1

Indice de divulgation 7

d'information (0-10)

Indice de la 1

Droits des actionnaires responsabilité

minoritaires dans les
des dirigeants
opérations entre parties liées
Protection des et dans la gouvernance (0-10)
investisseurs d’entreprise

Indice de facilité des

poursuites par les 5

actionnaires (0-10)

Indice des droits par les

actionnaires
4
79
 22,1

Indice de divulgation 7

d'information (0-10)

Indice de la 1

Droits des actionnaires responsabilité

minoritaires dans les
des dirigeants
opérations entre parties liées
Protection des et dans la gouvernance (0-10)
investisseurs d’entreprise

Indice de facilité des

poursuites par les 5

actionnaires (0-10)

Indice des droits par les

actionnaires
4

Paiements, délais et total à Paiement 25

payer pour une entreprise
(nombre par année)
qui applique intégralement la
législation postérieures à la
déclaration fiscale ainsi que
les procédures
délai (heure par exercice)
Paiement des taxes et
impôts 187

Taux d'imposition

(% des benefices) 50,1

Indice postérieur à la déclaration

d’impôt (0-100)
64,8

Temps (jours) 525

80
 d’impôt (0-100)
64,8

Temps (jours) 525

Délais et coûts de règlement Coût (% de la créance) 41,7

d’un litige commercial et
Exécution des contrats
qualité des procédures
judiciaires

Indice relatif à

la qualité des poursuites judiciaires 9,5

(0-18)

Taux de récupération

(centimes de dollar américain) 36,8

Délais, coûts, résultats et

taux de recouvrement dans
Temps (années) 2,2
les cas d’insolvabilité et
solidité de la législation dans
ce domaine Coût

(% du patrimoine) 18
Réglement de
l'insolvabilité

Résultat (0 si les actifs sont vendus

séparément et 1 si l'entreprise
0
continue à fonctionner)

Indice sur la pertinence du cadre

juridique de l'insolvabilité
9
(0-16)

Source : Rapport Doing Business 2020

81
Selon le rapport Doing Business 2020, la Côte
d'Ivoire a facilité le paiement des impôts en mettant
en place un système de paiement électronique et en
introduisant un système de gestion des dossiers en
ligne pour traiter les remboursements en espèces
de la taxe sur la valeur ajoutée. La Côte d'Ivoire
a également facilité l'exécution des contrats en
publiant des rapports sur les performances des
tribunaux de commerce et l'état d'avancement des
affaires.
La numérisation des services fiscaux et des services
aux entreprises, les réformes visant à renforcer
l’exécution des contrats, la simplification des
procédures commerciales, l’assainissement du
secteur énergétique et les investissements dans les
transports sont autant de facteurs qui ont contribué
à ces améliorations.
Les autorités ont l’intention de continuer à améliorer
le climat des affaires pour soutenir une croissance
tirée par le secteur privé.
Par ailleurs, la Côte d’ivoire est classée 18ème sur 54
pays africains dans le classement de Mo-Ibrahim de
la gouvernance africaine. Le rapport de 2020 place
la Côte d’Ivoire parmi les pays qui ont fait le plus de
progrès.
6.2 Gouvernance financière
La stratégie de développement à moyen terme du
Gouvernement est portée par le PND 2021-2025
dont la mise en œuvre devrait permettre une
croissance économique forte, inclusive et durable
afin de hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays à
revenu intermédiaire de la tranche supérieure
Le Gouvernement entend améliorer davantage la
capacité du pays à attirer les investissements privés
nationaux et internationaux en vue de renforcer le
rôle du secteur privé dans l’économie.
Le secteur privé devrait également bénéficier
des retombées des partenariats conclus avec les
partenaires techniques et financiers dans le cadre de
l’initiative « Compact with Africa » du G20, du MCC,
et du C2D ».
82
Il renforcera les actions de promotion des PME à
travers l’accompagnement et la facilitation de leur
accès au financement.
Le Gouvernement poursuivra l’amélioration de la
performance de la gestion des finances publiques, à
travers notamment la poursuite de la mise en œuvre
du plan d’actions du Schéma directeur des finances
publiques
Le Gouvernement poursuivra ses efforts en vue
d’améliorer la performance économique et financière
des entreprises publiques.
La situation financière des entreprises du secteur
hydrocarbure devrait continuer de se consolider
avec la poursuite de l’exécution des plans de
restructuration desdites entreprises et l’apurement
des dettes et créances croisées, dans un contexte
de reprise de l’activité économique post covid-19.
En vue d’accélérer la transformation structurelle
de l’économie, le Gouvernement poursuivra
les investissements visant à développer les
infrastructures industrielles et améliorer la
compétitivité du secteur privé.
Le Gouvernement poursuivra également ses efforts
en matière d’amélioration de la gouvernance et de
lutte contre la corruption et les infractions assimilées.
Le Gouvernement entend améliorer davantage le
cadre de programmation économique et financière
de la Côte d’Ivoire.
6.3 Notation financière
Le 19 juillet 2021 Fitch Rating a relevé la note en
devises à long terme de la Côte d’Ivoire de B+ à
BB-. Ce relèvement reflète l’attente selon laquelle
l’adhésion continue des autorités ivoiriennes à la
prudence budgétaire et des réformes permettant
d’inverser progressivement la détérioration
temporaire du solde budgétaire et de stabiliser la
dette publique. La note tient compte également
du fait que l’économie ivoirienne reprendra une
trajectoire de croissance forte à la suite de l’impact
de la crise économique.
Le 21 avril 2022, Fitch maintient la Côte d’ivoire
à BB- avec perspective stable. La note de BB-
reflète l'attente de Fitch selon laquelle l'adhésion
continue des autorités à la prudence financière et
aux réformes permettra d'inverser progressivement
la détérioration temporaire du solde budgétaire
et de stabiliser la dette publique. Cette note tient
également compte du fait que l’économie ivoirienne
restera sur une trajectoire de forte croissance et une
forte dépendance aux matières premières.
Le 02 novembre 2021, la note de Moody’s pour
la Côte d’Ivoire est maintenue à Ba3 avec une
perspective stable. Le profil de crédit de la Côte
d'Ivoire est principalement soutenu par la résilience
de l'économie, sa diversification croissante et
des perspectives de croissance saines, qui sont
soutenues par des réformes structurelles et des
investissements publics dans les infrastructures.
En outre, l'État souverain dispose de fondamentaux
budgétaires relativement solides et des niveaux
d'endettement viables, soutenus par un important
soutien financier international.
En juillet 2021, la Côte d’ivoire a obtenu une notation
de crédit auprès de l’agence Standard & Poor’s,
s’établissant à BB- avec une perspective stable.
Il importe de noter que la Côte d’Ivoire dispose
désormais d’une notation de crédit auprès de
l’ensemble des trois agences internationales, à
83
savoir Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch, en ligne
avec les meilleures pratiques internationales pour
les pays émergents. En général, une notation de
crédit est utilisée par les fonds souverains, les fonds
de pension et d'autres investisseurs pour évaluer
la solvabilité de la Côte d'Ivoire, ce qui a un impact
important sur les coûts d'emprunt du pays.
Le 15 octobre 2021, l’Organisation de Coopération et
de Développement Economique (OCDE) a rehaussé
la classification annuelle risque pays de la Côte
d’Ivoire, la faisant passer de 6 à 5. Cette notation
vise à rendre compte du risque estimé des pays et
à normaliser le niveau de prime de risque applicable
par les agences de crédit export (ECA) des Etats
membres de l’OCDE ; elle s’établit entre 0 (meilleure
notation) et 7 (moins bonne). Cette classification
est déterminée par un groupe d’experts en risque
pays notamment d’un modèle quantitatif prenant
en compte l’expérience de paiement du pays, sa
situation financière.
La Côte d’Ivoire est ainsi l’un des deux seuls pays,
sur 201, à avoir bénéficié d’un rehaussement de sa
notation lors de cette mise à jour et se positionne à
présent parmi les pays les mieux notés d’Afrique, à
la 4e place derrière l’Afrique du Sud (4), le Maroc (3)
et le Botswana (3). Par ailleurs, cette reclassification
place le pays au même niveau que certaines grandes
économies d’autres géographies (Brésil, Turquie,
Jordanie).
Tableau 40. Evolution de la notation souveraine de la Côte d’Ivoire

Date Agence Rating Perspectives

21 avril 2022 Fitch BB- Stable

02 novembre 2021 Moody’s Ba3 Stable

19 juillet 2021 Fitch BB- Stable

06 juillet 2021 Standard & Poor’s BB- Stable

07 Août 2020 Moody's Ba3 Stable

12 Juin 2020 Moody’s Ba3 Stable

12 Novembre 2019 Fitch B+ Positive

18 Decembre 2015 Fitch B+ Stable

05 Novembre 2015 Moody’s Ba3 Stable

11 Juillet 2014 Fitch B Stable

08 Juillet 2014 Moody's B1 Stable

Source : Trading economics

84
 7 FINANCES PUBLIQUES

7.1 Budget

7.1.1 Dépenses et recettes sanitaire de 2020.. En 2022, elles sont projetées

L’exécution de la situation des finances publiques
de 2016 à 2020 s’est déroulée dans un contexte
de consolidation des avancées enregistrées depuis
2012 sur les plans économique et socio-politique.
Elle s’est aussi inscrite dans le respect des objectifs
des programmes économiques et financiers
soutenus par les ressources des partenaires
techniques financiers, notamment la Facilité Elargie
de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit
(MEDC) conclus avec le FMI56.
Au vu de ce contexte, l’exécution budgétaire sur la
période 2016-2021 fait ressortir une amélioration
continue de la mobilisation des recettes et une
augmentation soutenue des dépenses et prêts nets
due à la prise en compte des besoins croissants de
la population. L’évolution des principaux postes est
présentée ci-dessous.
Au titre des ressources, les revenus et dons de la
Côte d’Ivoire ont augmenté en moyenne par an
de 7,3 % entre 2016 et 2019, passant de 4176,6
milliards de FCFA en 2016 à 5158,4 milliards de FCFA
en 2019. En 2020, les ressources sont évaluées à
5 289,2 milliards de FCFA, soit une augmentation
de 2,5 % par rapport à l’année 2019. Elles sont
estimées à 6140,2 milliards de FCFA en 2021. Le
rebond observé en 2021 (+16,1%) s’explique par
la reprise de l’activité économique suite à la crise
à 6417,7 milliards de FCFA. La pression fiscale
s’établirait à 12,8% en 2022 après 13,00% en 2021.
Du côté des dépenses et prêts nets, la dynamique est
contrastée. Le niveau des dépenses était de 5 943,9
milliards de FCFA en 2019 contre 5014,6 milliards
de FCFA en 2016, soit une augmentation de 929,3
milliards de FCFA en valeur absolue. Cela représente
5,9 % en moyenne par an sur la sous-période
2016-2019 contre une forte augmentation de 16,9 %
sur la période 2019-2021, après la prise en compte
d’un plan de riposte sanitaire de 55,0 milliards et d’un
plan de soutien économique, social et humanitaire
évalué à 336,5 milliards pour faire face à la pandémie.
Les dépenses et prêts nets sont évalués à 8102,0
milliards de FCFA en 2021. Ce montant devrait
augmenter pour atteindre 8393,0 milliards de FCFA
en 2022.
La comparaison des ressources (revenus et dons)
et des dépenses (y compris prêts nets) au niveau
de la Côte d’Ivoire laisse apparaitre un solde
budgétaire structurellement déficitaire. Ce déficit,
qui était en moyenne de 785,5 milliards de FCFA en
2019, a atteint 1 965,9 milliards de FCFA en 2020
(soit -5,6 % du PIB nominal, calculé avec la nouvelle
année de base 2015), puis 1 961,8 milliards en 2021.
En 2022, il est projeté à 1975,3 milliards de FCFA
(soit -4,7% du PIB nominal).

56 Le 9 décembre 2020, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les septième et huitième revues des accords en faveur de la Côte
d’Ivoire au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC), et a approuvé la demande d’appui du FMI d’un montant de 278,2 millions
de dollars US. L’achèvement des septième et huitième revues permet au pays de revenir au cycle normal de 12 mois pour les consultations au titre de l’article IV.
L’encours des crédits de la Côte d’Ivoire auprès du Fmi excède le seuil de 200% de sa quote-part.

85
 Figure 9. Evolution des dépenses et recettes budgétaires de la Côte d’Ivoire

9000 22,0%

8000
21,1% 21,0%
20,7%
Recettes/Depenses en milliards de FCFA

7000
20,0%
6000

Dépenses en % du PIB
5000 19,0%

18,4%
4000 18,2%
18,0%
17,6% 17,7%
3000 17,3%
17,0%
2000

16,0%
1000

0 15,0%
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

Rece�es et dons Dépenses totales et prêts nets Dépenses en pourcentage du PIB (% PIB)

Source : MEF / DGE/ DPPSE

• Présentation détaillée des recettes et prévue en 2022 serait le fait à la fois des recettes
dépenses fiscales (5,4 %) et des dons (5,9 %).

L’évolution des recettes et dépenses sur la période
2016-2022 est présentée dans le tableau ci-après
(optique Tableau des Opérations Financières de
l’Etat, TOFE). Les principaux postes des ressources
sont les revenus des taxes (taxes directes et
indirectes), les autres revenus des taxes affectées
(par exemple, la TVA sur l’électricité, etc.), les revenus
non issus des taxes (notamment les cotisations des
organismes de sécurité sociale) et les dons.
Les revenus des taxes occupent une part
prépondérante dans le total des revenus et dons
avec une participation moyenne de 81,9 % sur la
période 2016-2022. Suivent les recettes non fiscales
et les dons respectivement pour 13,2 % et 4,8 %. La
hausse des ressources observée entre 2016-2019
serait due en totalité à l’augmentation des recettes
fiscales (25,4 %). En revanche, l’augmentation
En ce qui concerne les dépenses, elles sont dominées
principalement par les dépenses d’investissement
(26,9 %), les dépenses de personnel (26,8 %).
Suivent les dépenses de fonctionnement (19,0 %),
les subventions et transferts (8,4 %), les charges
de la dette intérieure et extérieure (8,2 %) et les
prestations sociales (5,0 %)57. En particulier, pour la
sous-période considérée, les dépenses d’investisse-
ment ont été financées à hauteur de 63,4 % par des
ressources internes et de 36,6 % par des ressources
externes notamment des emprunts-projets et
dons-projets. En 2022, l’augmentation des dépenses
serait liée principalement aux dépenses d’investisse-
ment (27,4 %). Les dépenses d'investissement
prenant en compte les priorités du PND 2021-2025
s’établiraient à 2 767,7 milliards en 2022 contre 2
171,9 milliards en 2021.

57 Les parts indiquées représentent la moyenne sur la sous période 2016-2021

86
 Tableau 41. Tableau des opérations financières de l’Etat, 2016-2021

Côte d'Ivoire 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

En milliards de FCFA Réal Réal Réal Réal Réal Est. Prév

Recettes et dons 4 176,6 4 523,4 4 764,1 5 158,4 5 289,2 6 140,2 6 417,7

Recettes totales 3 884,2 4 257,3 4 517,9 4 883,5 5 095,9 5 955,6 6 122,9

Revenus des taxes 3 352,6 3 660,8 3 882,4 4 205,4 4 356,1 5 096,0 5 373,2

Taxes directes 851,9 948,3 1 093,9 1 139,7 1 184,9 1 401,8 1 562,9

Dont taxes sur le pétrole et
55,0 64,1 87,3 100,6 65,4 75,3 70,8
le gaz

Taxes indirectes 2 345,8 2 509,8 2 557,2 2 832,6 2 964,3 3 485,2 3 571,9

Autres revenus des taxes
154,9 202,7 231,2 233,1 206,9 209,0 238,4
affectés

(DGI, DGD)
Revenus non issus des
531,6 596,5 635,6 678,1 739,9 859,6 749,7
taxes
Cotisations de sécurité
443,3 455,7 479,2 509,6 549,9 617,2 597,7
sociale
Autres revenus non issus
88,3 140,7 156,4 168,5 190,0 242,5 152,0
des taxes

Dont dividendes 10,5 15,8 23,7 28,0 40,1 34,2 26,6

Programme de relance
38,9 0 0 0 0,0 0 0
agricole
Dons 253,5 266,1 246,2 274,9 193,3 184,6 294,8

Dons projets 105,9 115,2 87,4 107,4 101,4 92,3 82,4

Dons programme 147,6 150,9 158,7 167,5 91,9 92,3 212,4

Dépenses totales et prêts 5 014,6 5 521,8 5 708,3 5 943,9 7 255,1 8 102,0 8 393,0
nets
Dépenses primaires 4 654,4 5 142,3 5 274,1 5 422,9 6 591,2 7 317,5 7 416,6

Dépenses courantes 2 890,4 3 317,9 3 424,5 3 628,9 4 248,9 4 654,6 4 319,7

Personnel 1 400,8 1 512,3 1 621,9 1 703,0 1 828,1 1 859,6 1 957,8

Prestations sociales 260,7 263,7 296,3 331,3 353,0 371,3 400,1

Subventions et autres
385,8 430,1 403,7 431,1 666,4 906,8 491,8
transferts
Dépenses de
843,2 1 111,7 1 102,5 1 163,4 1 401,5 1 516,9 1 470,0
fonctionnement
Intérêts dus 360,1 379,5 434,2 520,9 663,8 784,5 976,4

Sur dette domestique 183,2 203,6 206,1 221,7 273,6 329,6 442,3
87
 transferts
Dépenses de
843,2 1 111,7 1 102,5 1 163,4 1 401,5 1 516,9 1 470,0
fonctionnement
Intérêts dus 360,1 379,5 434,2 520,9 663,8 784,5 976,4

Sur dette domestique 183,2 203,6 206,1 221,7 273,6 329,6 442,3

Sur dette extérieure 177,0 175,8 228,0 299,3 390,3 455,0 534,1

Dépenses
1 408,4 1 526,8 1 547,3 1 499,3 1 914,4 2 171,9 2 767,7
d'investissement
Sur ressources
1 054,0 927,2 891,2 977,3 1 239,1 1 239,5 1 367,4
domestiques
Sur ressources
354,4 599,6 656,1 521,9 675,3 932,4 1 400,3
extérieures
Prêts nets (prêts-
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
recouvrements)
Solde primaire de base -394,9 -281,4 -99,2 -17,5 -820,0 -429,5 106,6

(En % du PIB) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

PIB nominal (en milliards de 28 423,9 29 955,0 32 222,3 34 298,9 35 311,4 39 190,4 41 951,1
FCFA), Base 2015
Source : MEF / DGE/ DPPSE

7.1.2 Présentation générale du budget par nature
Les dépenses budgétaires pour l'année 2021
s’élèvent à 8398,9 milliards de FCFA en 2021
contre 8415,4 milliards de FCFA en 2020. Elles sont
projetées à 9901,1 milliards de FCFA en 2022. La
répartition des dépenses par nature économique
permet d’identifier les grands postes suivants
: le service de la dette publique (intérieure et
extérieure), les dépenses ordinaires, les dépenses
d’investissement ainsi que les autres dépenses des
Comptes Spéciaux du Trésor. Ainsi, sur la période
2018-2022, la structure des dépenses du budget
montre que les parts moyennes des dépenses
ordinaires (39,2 %) sont les plus élevées avec une
prépondérance des dépenses du personnel de 22,1
%. Suivent les dépenses d’investissement (28,2 %),
les dépenses liées aux services de la dette (25,4 %)
et les dépenses des Comptes Spéciaux du Trésor
(7,2 %).

Tableau 42. Les grands postes du budget par nature économique

Côte d'Ivoire 2018 2019 2020 2021 2022

Budget voté Budget voté Budget voté Budget voté Budget voté
(En milliards
Montant % Montant % Montant % Montant % Montant %
de FCFA)

Dette publique 1 547,3 22,9 1 821,5 24,8 1 930,6 22,9 2 132,8 25,4 3 061,2 30,9
Dette intérieure 919 13,6 1 062,4 14,5 1 139,6 13,5 1 072,2 12,8 1 737,3 17,5
Dette extérieure 628,3 9,3 759,1 10,4 791 9,4 1 060,6 12,6 1 323,8 13,4
Dépenses
2 737,9 40,5 2 877,6 39,2 3 403,2 40,4 3 498,3 41,7 3 399,4 34,3
ordinaires

Abonnement 97,9 1,4 104,1 1,4 110,2 1,3 112,6 1,3 115,5 1,2
Personnel 1 635,4 24,2 1 720,8 23,5 1 770,1 21 1 831,4 21,8 1 957,8 19,8
Autres
dépenses de 1 004,6 14,9 1 052,7 14,4 1 522,9 18,1 1 554,3 18,5 1 326,1 13,4
fonctionnement
88
Abonnement 97,9 1,4 104,1 1,4 110,2 1,3 112,6 1,3 115,5 1,2
Personnel 1 635,4 24,2 1 720,8 23,5 1 770,1 21 1 831,4 21,8 1 957,8 19,8
Autres
dépenses de 1 004,6 14,9 1 052,7 14,4 1 522,9 18,1 1 554,3 18,5 1 326,1 13,4
fonctionnement

Dépenses
1 997,2 29,6 2 095,1 28,6 2 409,5 28,6 2 163,2 25,8 2 804,7 28,3
d'investissement

Sur ressources
internes (Trésor)
1 081,1 16 1 154,9 15,7 1 085,7 12,9 1 661,2 19,8 1365 13,8

Sur ressources
externes
916,1 13,6 940,2 12,8 1 323,9 15,7 203,4 2,4 1 439,7 14,5

Emprunts projets 755,8 11,2 780,4 10,6 1 160,3 13,8 858,1 10,2 1 357,3 13,7
Dons projets 160,3 2,4 159,8 2,2 163,5 1,9 143,9 1,7 82,4 0,8
Autres
dépenses des
Comptes 474 7 540 7,4 672,1 8 604,6 7,2 635,8 6,4
Spéciaux du
Trésor
TOTAL
DEPENSES 6 756,4 100 7 334,2 100 8 415,4 100 8 398,9 100 9 901,1 100
BUDGETAIRES
Source : MBPE / DGBF

7.1.3 Présentation générale du budget par fonction
Sur la sous-période 2018-2022, l’allocation sectorielle
des dépenses budgétaires (approche fonctionnelle),
hors dette publique, fait ressortir une prédominance
des dotations affectées aux services généraux des
administrations publiques (25,4 %), à l’enseignement
(23,03 %), aux infrastructures économiques (17,1
%), suivis des affaires économiques (9,6 %), de
la santé (6,8 %), et de la défense (5,9 %) et de la
sécurité (5,3%).
Le reste des secteurs affiche une part inférieure à
5,0 %. Cette politique d'affectation des dépenses,
principalement dans les secteurs porteurs
de croissance, est conforme à la volonté du
Gouvernement de maintenir une croissance forte
et soutenue et de la rendre inclusive à travers un
important programme gouvernemental social.

Tableau 43. Evolution des dépenses budgétaires hors dette publique par grande
fonction en Côte d’Ivoire
Projet
Budget Budget Budget Budget De
Budget
2018 2019 2020 2021 2022
Valeur (en milliards FCFA) Valeur % Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %
Services généraux des
1 093,0 21,0 1 266,0 23,0 1 672,8 27,3 1 529,3 24,4 2 138,3 31,3
administrations publiques

Défense 336,6 6,5 334,4 6,1 349,3 5,7 352,3 5,6 378,7 5,5

Ordre et sécurité publics 234,7 4,5 256,8 4,7 236,4 3,9 593,0 9,5 255,5 3,7

Affaires économiques 403,0 7,7 417,2 7,6 668,3 10,9 767,6 12,3 666,4 9,7

Protection de 79,4 1,5 133,7 892,4 192,4 3,1 208,5 3,3 203,4 3,0
 Ordre et sécurité publics 234,7 4,5 256,8 4,7 236,4 3,9 593,0 9,5 255,5 3,7

Affaires économiques 403,0 7,7 417,2 7,6 668,3 10,9 767,6 12,3 666,4 9,7

Protection de 79,4 1,5 133,7 2,4 192,4 3,1 208,5 3,3 203,4 3,0
l'environnement
Equipements
collectifs (Infrastructures 1 217,5 23,4 1 190,5 21,6 956,2 15,6 751,1 12,0 870,6 12,7
économiques)

Santé 345,2 6,6 372,4 6,8 446,1 7,3 426,7 6,8 442,6 6,5

Loisirs, culture et culte 162,5 3,1 136,5 2,5 182,2 3,0 158,0 2,5 262,6 3,8

Enseignement 1 283,9 24,6 1 341,3 24,3 1 342,0 21,9 1 390,8 22,2 1 514,7 22,1

Protection sociale 53,2 1,0 64,2 1,2 84,6 1,4 88,7 1,4 107,1 1,6

6 130,
TOTAL 5 209,0 100 5 513,0 100 100 6 266,1 100 6 839,9 100
40

Source : SEPMBPE / DGBF

Le tableau ci-après donne une indication sur
la répartition détaillée des dépenses sociales
(enseignement et santé) pour les années 2020, 2021
et 2022. Pour le secteur de l’enseignement, les
dépenses de personnel, les subventions aux écoles
privées ainsi que les dépenses d’investissement
sont les postes prépondérants dans les allocations.
Au vu de la dynamique observée entre 2021 et
2022, le choix assumé des autorités ivoiriennes
serait en faveur des dépenses d’éducation, dont
la part dans les dépenses sociales est passée
de 76,5 % à 76,9 %. En effet, les efforts fournis
en matière d’infrastructures éducatives visent à
poursuivre la réforme de l’éducation nationale pour
rendre opérationnelle la mesure de la scolarisation
obligatoire des enfants de 6 à 16 ans et à mettre
en œuvre des programmes visant à disposer de
ressources humaines de qualité, bien éduquées,
bien formées et productives.

Tableau 44. Répartition détaillée des dépenses sociales (Education et santé)

Budget Budget Budget (LFI)

2020 2021 2022

Valeur (en milliards FCFA) Valeur % Valeur % Valeur %

Education 1324,7 74,8 1390,6 76,5 1525,2 76,9

Administration générale 54,2 3,1 58,3 3,2 50,1 2,5

Education préscolaire et
567,5 32 592,9 32,6 648,1 32,7
enseignement primaire

Alphabétisation 0,4 0 0,4 0 0,4 0,0

90
 Education préscolaire et
567,5 32 592,9 32,6 648,1 32,7
enseignement primaire

Alphabétisation 0,4 0 0,4 0 0,4 0,0

Secondaire général,
478,4 27 510 28,1 584,7 29,5
technique et professionnel

Enseignement supérieur
242 13,7 228,9 12,6 241,7 12,2
et recherche scientifique

Santé 446,2 25,2 426,7 23,5 458 23,1

Administration générale 214,5 12,1 213,5 11,7 223,2 11,3

Système de santé primaire 60,7 3,4 50,7 2,8 102,8 5,2

Soins de santé préventive 15,6 0,9 14,9 0,8 1,5 0,1

Programme de lutte contre

47,5 2,7 43,9 2,4 27,1 1,4
les pathologies et endémies

Santé infantile, maternelle

33,5 1,9 31,2 1,7 32,6 1,6
et nutrition

VIH/SIDA 24,7 1,4 22,9 1,3 23,5 1,2

CHU et Institutions
49,7 2,8 49,7 2,7 47 2,4
Médico spécialisées

TOTAL 1770,9 100 1817,3 100 1983,2 100,0

Source : SEPMBPE / DGBF

7.2 Politique fiscale (taxes sur les importations et les exportations) est
prédominante mais aussi les impôts intérieurs (TVA,
7.2.1 Recettes du budget général décomposées par impôts sur les bénéfices et impôts sur les revenus et
source salaires).

Les recettes du budget se composent de recettes
fiscales et de recettes non fiscales. Mais, ce sont
les recettes fiscales qui constituent la principale
source de revenus pour l’Etat. Elles ont connu une
augmentation significative sur la période 2019-2020.
En effet, elles sont passées de 3669,1 milliards de
FCFA en 2019 à 3 946,1 milliards de FCFA en 2021
et elles devraient atteindre 4478,5 milliards de FCFA
en 2022. Dans le budget de l’Etat, la fiscalité de porte
Globalement, sur la période 2019-2021, la fiscalité
de porte, qui demeure importante dans le budget de
l’Etat, voit sa part diminuer au détriment de la fiscalité
intérieure. En 2021, la fiscalité intérieure représente
65,1% des recettes fiscales contre 34,9% pour
la fiscalité de porte. Cette répartition constitue un
développement positif qui mettrait le système fiscal
en harmonie avec les politiques de transformation
structurelles au profit de l’industrialisation.

91
Tableau 45. Recettes du budget général en fonction du type d’impôt

Côte d'Ivoire 2019 2020 2021 2022

(En milliards de FCFA) Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %

Total Recettes fiscales 3 669,1 100 3 940,8 100 3 946,1 100 4478,5 100

Impôts sur bénéfices 520,4 14,2 509,3 12,9 383,4 9,7 531,3 11,9

Impôts sur revenus et

565,3 15,4 605,6 15,4 623,1 15,8 674,2 15,1
salaires

Taxes sur valeur ajoutée 484,4 13,2 533,9 13,5 555,8 14,1 574,9 12,8

Taxes hors produits

942,2 25,7 993,6 25,2 1 008,2 25,5 1154,2 33,4
pétroliers

Taxes sur produits

229,4 6,3 289,6 7,3 280,8 7,1 335,8 7,5
pétroliers

Taxes à l'exportation 402,1 11 419,2 10,6 456,2 11,6 414,7 9,3

Autres recettes fiscales 525,3 14,3 589,6 15 638,6 16,2 793,4 10,1

Source : LFI

Figure 10. Recettes du budget général en fonction des sources

120 5000
4478,5 4500
Part de chaque taxe en %

100 4000
3940,8 3946,1
3669,1
Milliards de FCFA

80 3500
3000
60 2500
2000
40 1500
20 1000
500
0 0
2019 2020 2021 2022
Titre de l'axe

Impôts sur bénéfices Impôts sur revenus et salaires Taxes sur valeur ajoutée
Taxes hors produits pétroliers Taxes sur produits pétroliers Taxes à l'exporta�on
Autres rece�es fiscales Total Rece�es fiscales

Source : MPMBFE (Annexe 2, DPBEP, 2022)

92
7.2.2 Recettes des administrations publiques type
santé, chômage et retraite
Les organismes de sécurité sociale participent à la
mobilisation des ressources financières de l’Etat au
titre des recettes non fiscales (78,0 % des recettes
non fiscales et 1,9 % du PIB en moyenne sur la
période 2016-2021). Selon les comptes publics,
en termes de cotisations de sécurité sociale, 715,9
milliards de FCFA ont été mobilisés en 2021 contre
443,3 milliards de FCFA en 2016.

Tableau 46. Evolution des cotisations de sécurité sociale dans le TOFE ivoirien

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

(En milliards de FCFA) Réal Réal Réal Réal Est Est Prév
Recettes non fiscales 531,6 596,5 635,6 678,1 739,9 859,6 749,7
Cotisation de sécurité sociale 443,3 455,7 479,2 509,6 636,3 715,9 597,7
83,4 76,4 75,4 75,2 78,4 79 79,7
% du PIB 1,9 2 2 2 1,8 1,8 1,3
PIB nominal (Base 2015) 28 423,9 29 955,0 32 222,3 34 298,9 35 111,4 38439,2 46098,2
Source : MEF / DGE / DPPES

En Côte d’Ivoire, la sécurité sociale est assurée par
trois (03) institutions de prévoyance sociales58 : la
Caisse Générale de Retraite des Agents de l'Etat
(CGRAE), la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
(CNPS) et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie
(IPS-CNAM), la plus jeune des trois institutions.
L’Institution de Prévoyance Sociale-Caisse Générale
de Retraite des Agents de l'Etat dénommée (CGRAE)
a été créée par le décret n°2012-367 du 18 avril
2012 tel que modifié par l’Ordonnance n°2017-107
et le décret n°2017-108 du 15 février 2017. Elle a
pour objet la gestion du profit des bénéficiaires,
des régimes obligatoires de pension, des régimes
complémentaires ou spéciaux, obligatoires ou
volontaires de pension, le recouvrement des
cotisations et la gestion des fonds collectés au titre
des différents régimes. Elle perçoit les cotisations
et les subventions prélevées sur les personnels et
structures de l'État en vue d'assurer un financement
régulier des pensions de retraite, mais également
pour offrir à ses bénéficiaires diverses prestations
autorisées par la gestion des excédents de
cotisations.
Quant à l’Institution de Prévoyance Sociale-Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), elle a été
créée par le décret n°2000-487 du 12 juillet 2000
pour gérer le régime obligatoire de la prévoyance
sociale du secteur privé et assimilé. Elle intervient
également dans le domaine de l’action sanitaire et
sociale. A ce titre, un contrat programme avec l’Etat
de Côte d’Ivoire, révisé chaque trois (03) ans, fixe
les orientations et les objectifs de l’institution à partir
des exigences des clients et conformément aux
exigences légales et réglementaires.
Enfin, l’engagement pris par l’Etat de Côte d’Ivoire
de garantir aux populations résidant sur le territoire
national un égal accès à la santé, s’est concrétisé
par le vote de la loi n°2014-131 du 24 mars 2014
instituant la Couverture Maladie Universelle (CMU59)
et la création de l’Institution de Prévoyance Sociale
dénommée Caisse Nationale d’Assurance Maladie,
en abrégé IPS-CNAM, par décret n°2014-395 du 25
juin 2014. Cette dernière est chargée d’assurer la
gestion, le service des prestations et le recouvrement
des cotisations afférentes à la mise en place de la
Couverture Maladie Universelle (CMU).
Les ressources de ces caisses d’allocation sont
principalement constituées par les cotisations des
travailleurs, calculées sur un salaire brut plafonné. Le
tableau ci-après présente la situation financière de
la CGRAE et de la CNPS sur la période 2018-2023.
En particulier, sur la sous-période 2018-2021, les

58 Source : MPMBFE
59 La couverture maladie universelle a été instituée par la Loi n° 2014-131 du 24 mars 2014. Depuis septembre 2015, la CMU couvre obligatoirement l’ensemble des
populations résidant en Côte d’Ivoire

93
deux structures (CGRAE et CNPS) ont collecté en cotisations de sécurité sociale et réalisé un résultat
moyenne 555,4 milliards de FCFA sous forme de net moyen de 152,2 milliards de FCFA.

Tableau 47. Evolution des ressources des organismes de sécurité sociale en

Côte d’Ivoire, 2018-2023

(En milliards de 2018 2019 2020 2021 2022 2023

FCFA) Réal Réal Réal Prév Prév Prév
IPS-CGRAE
Produits 379,2 245,0 316,4 259,1 267,6 276,4
Recettes
219,1 227,8 246,7 255,0 263,5 272,3
(Cotisations C)

Autres produits 157,8 13,9 65,7 1,1 1,1 1,1

2,3 3,3 4,0 3,0 3,0 3,0
Charges 315,2 201,2 295,6 217,9 230,0 242,8
Dépenses
141,3 160,5 170,7 180,9 191,8 203,3
(Prestations P)
Charge de 173,9 40,8 124,9 37,0 38,2 39,5
fonctionnement

Solde technique
(C-P) 77,8 67,4 76,1 74,1 71,7 69,0

Résultat net 64,1 43,8 20,9 41,2 37,6 33,6

IPS-CNPS
Produits 317,5 398,3 370,7 367,1 408,7 437,2
Produits
techniques
(cotisations et 291,5 311,2 329 341,2 380,4 406,1
majorations de
retard C)
Autres produits 18,7 69 20,4 2,7 2,8 3
Produits financiers 7,3 18,1 21,3 23,2 25,5 28,1

Charges 231,8 286 270,2 226,8 236,6 253,4

Charges
techniques
141,2 149,6 161,7 164,6 169,9 181,8
(prestations
sociales P)

Charge de
36,6 47,5 51,1 62,2 66,7 71,6
fonctionnement

Autres charges 54 88,9 57,4 - - -

Solde technique 150,3 161,6 167,3 176,6 210,5 224,3

(C-P)
Résultat net 85,7 112,3 100,5 140,3 172,1 183,8
Total Cotisation 510,6 539,0 575,7 596,2 643,9 678,4
Total Excédent 149,7 156,1 121,4 181,5 209,7 217,4
Source : MPMBPE

94
7.2.3 Présentation des nouveautés fiscales récemment
votées ou en discussion et en passe d’être votées
Le système fiscal ivoirien a connu plusieurs
mutations aux cours de ces dernières années. Les
réformes ont été opérées en fonction des choix
stratégiques liés notamment à des objectifs de
stabilité macroéconomique, de transformation
structurelle de l’économie et de croissance, mais
aussi dans le cadre de la transposition de certaines
dispositions communautaires, notamment celles
de l’UEMOA et le respect des engagements pris
auprès des partenaires au développement (Union
Européenne, Fonds Monétaire International, Banque
Mondiale, etc.).
L’annexe fiscale 2020 est élaborée autour de six (6)
axes stratégiques, à savoir :
i. L’amélioration de la productivité des secteurs
d’activités, notamment la recherche et
développement, ainsi que l’innovation
technologique ;
ii. La favorisation de l’investissement dans le
cadre de la transformation structurelle de
l’économie ;
iii.
L’amélioration de l’attractivité des
investissements directs étrangers par
l’encouragement et la mise en place de
nouvelles zones économiques spéciales ;
iv. La promotion du développement des Petites
et Moyennes Entreprises (PME) et de la
création d’emploi ;
v. La favorisation du développement territorial
équilibré et l’amélioration de l’accès à la
propriété foncière, à travers l’habitat social et
économique ;
vi. La mise en conformité progressive du dispositif
fiscal aux dispositions communautaires et
aux engagements internationaux.
En plus de ces axes stratégiques, l’annexe fiscale
60 L’ordonnance n°2018-145 du 14 février 2018 relative à l’aménagement de l’annexe fiscal avait réduit de 38% à 36%, le taux unique des droits d’accises applicables
aux tabacs.
95
2020 comporte également des mesures de soutien
aux entreprises, de renforcement des moyens de
l’Etat, de rationalisation du dispositif fiscal ainsi que
des mesures d’ordre technique.
De façon spécifique, au titre des mesures de soutien
aux entreprises de la gestion 2020, un crédit d’impôt
de 20 % des sommes investies est accordé. Ce
crédit dont le bénéfice est subordonné à la réalisation
des investissements par l’entreprise elle-même, est
imputable sur l’impôt sur les bénéfices.
Au titre des mesures de renforcement des moyens de
l’Etat, il a été procédé à un aménagement du taux des
droits d’accises sur les tabacs. Cet aménagement
s’inscrit dans la mise en œuvre progressive de la
Directive n°01/2017/CM/UEMOA du 27 décembre
2017 sur les droits d’accises applicables aux tabacs.
A cet effet, il a été proposé de relever d’un point
le taux actuel, soit 37 %60, à 38 % à compter de
l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2020. Ce taux
avait été réduit en 2018 de 38 % à 36 %.
Au titre des mesures fiscales relatives à l’amélioration
de l’accès des populations aux soins sanitaires,
il a été procédé des changements. Dans le but
de faciliter l’installation d’unités de production
pharmaceutiques, l’annexe fiscale 2020 propose, en
cas de réalisation d’investissements dans le secteur
de la production de médicaments, d’exonérer
de droits de douane et de TVA, les équipements,
matériels et outillages avec leurs pièces détachées,
nécessaires à la production de médicaments sur le
territoire ivoirien.
Au titre de la modernisation du dispositif fiscal,
l’annexe fiscale 2005 avait institué la facture
normalisée afin d’assurer la traçabilité et une meilleure
organisation des transactions commerciales.
L’annexe 2019 va plus loin en instituant la facturation
électronique (article 15) à travers la transmission
de toutes les informations liées aux transactions
commerciales effectuées à l’aide des terminaux de
paiement électronique (TIPE) liés à un serveur central
situé au sein de la Direction Générale des Impôts
(DGI). L’objectif de la déclaration fiscale électronique
est également d’assurer la transition de la facture
normalisée vers un régime de télédéclaration
électronique. L’annexe 2020 prévoit de moderniser
les taxes perçues par les collectivités locales qui
seront collectées par voie électronique.
Dans le cadre de l’exécution de ce projet de budget
2022, il est prévu une série de réformes liées à
la fiscalité applicable aux petites et moyennes
entreprises, en particulier celles concernant les
contribuables soumis au régime des microentreprises
et la mise en place d’un crédit d’impôt annuel au
profit des entreprises concluant un contrat stage
de qualification ou d’expérience professionnelle.
Il est également prévu le relèvement du taux du
crédit d’impôt pour acquisition de brevets et de
procédés de fabrication nouveaux de 20% à
30% et la suppression de diverses exonérations
fiscales. D’autres nouveautés relatives à la TVA et
à la réduction de l’impôt sur les bénéfices en cas
d’investissement en Côte d’Ivoire ont été proposées.
L’annexe fiscale 2022 prévoit aussi la prolongation de
la durée de validité de l’attestation de régime fiscal en
matière d’acompte d’impôt sur le revenu du secteur
informel, qui passe d’un à trois ans, des mesures
fiscales en faveur de la micro-assurance, l’institution
d’une taxe sur la communication audiovisuelle
7.3 Projet de loi de finances
L’année 2022 est la troisième année de mise en
œuvre du budget-programme, matérialisant ainsi la
61 Voir l’article 1 du Projet de Loi de Finance Initiale (LFI) portant Budget de l’Etat pour l’année 2021.
96
mise en œuvre effective de la deuxième génération
des réformes initiées par l’UEMOA dans la gestion
des finances publiques.
A la différence de la méthode traditionnelle
de budgétisation basée sur les moyens, cette
réforme privilégie une approche de budgétisation
programmatique à moyen terme, associée à
des objectifs de résultats assortis d’un cadre de
référence pour leur évaluation. C’est selon cette
nouvelle approche que le projet de budget 2022 a
été élaboré.
Dans le Projet de Loi de Finance Initiale (LFI) 2022,
le Projet de budget s’équilibre en ressources et
en charges à 9901,1 milliards de FCFA avec une
progression de 1502,2 milliards de FCFA en valeur
absolue et de 17,9 % en valeur relative par rapport au
budget 2021 dont le montant était de 8 398,9 milliards
de FCFA. Il devrait être financé essentiellement
par les ressources intérieures à hauteur de 7782,3
milliards de FCFA (78,6 %).
Le projet de budget 2022 est composé de recettes
et de dépenses budgétaires, de recettes et de
dépenses de trésorerie ainsi que des recettes et de
dépenses des Comptes Spéciaux du Trésor61.
 Tableau 48. Cadrage de l’équilibre du projet de Budget 2022

LIBELLE MONTANT LIBELLE MONTANT

BUDGET GENERAL
Recettes budgétaires (I) 4868,1 Dépenses budgétaires (II) 6987,5
Recettes fiscales 4478,5 Dépenses ordinaires 4415,8
Recettes non fiscales 94,8 1016,4
Dons 294,8 Personnel 1957,8
Dons programmes 212,4 Acquisition de biens et services 743,4
Dons projets 82,4 Transferts courants 698,2
Dépenses en capital 2571,7
1132,0
1439,7

Solde budgétaire de l'Administration centrale (I-II) - 2119,4

Recettes de trésorerie (III) 4164,2 Dépenses de trésorerie (IV) 2044,8

Produits de cession des actifs 112,7 Remboursements d'emprunts intérieurs 1265,1

roduits des remboursements de prêts rétrocédés
P 12,5 Remboursements d'emprunts extérieurs 779,7

2215,0
intérieurs
Emprunts-projets 1357,3
Emprunts-Programmes 466,7
Solde de trésorerie (III)-(IV) 2119,4
Total des ressources du Budget Général Total des dépenses du Budget
9032,3 9032,3
(I)+(III) Général (II)+(IV)
COMPTES SPECIAUX DU TRESOR (CST)
Recettes de Comptes d'affectation spéciale 868,8 Dépense s des Comptes d'affectation spéciale 868,8

Total des recettes des Comptes Spéciaux du Trésor (V) Total des dépenses des Comptes Spéciaux du
868,8 868,8
Trésor (VI)
TOTAL DES RESSOURCES DU BUDGET DE L'ETAT TOTAL DES DEPENSES DU BUDGET DE L'ETAT
9901,1 9901,1
(I)+(III)+(V) (II)+(IV) +(VI)
Source : SEPMBPE / DGBE

Les recettes budgétaires sont programmées à 4
868,1 milliards de FCFA en 2022 contre 4 335,6
milliards de FCFA en 2021, soit une augmentation
de 532,5 milliards de FCFA en valeur absolue, et de
12,3 % en valeur relative. Les dépenses budgétaires
se chiffrent à 6987,5 milliards de FCFA en 2022
contre 6260,6 milliards de FCFA en 2021, soit une
augmentation de 726,9 milliards de FCFA. Le solde
des recettes et dépenses budgétaires est déficitaire
de 2119,4 milliards de FCFA qui devraient être
financés par le solde excédentaire des ressources
de trésorerie. En effet, les prévisions des ressources
de trésorerie s’élèvent à 4164,2 milliards de FCFA
contre 2044,8 milliards de FCFA pour les dépenses
de trésorerie, soit un solde excédentaire de 2119,4
milliards de FCFA équivalent au financement attendu
du solde budgétaire.

97
 8 FACTEURS DE RISQUE
Malgré les progrès réalisés depuis la sortie de
crise en 2012, il demeure nécessaire que la Côte
d'Ivoire poursuive ses efforts pour renforcer la
stabilité sociopolitique et sécuritaire afin d'éradiquer
complètement les racines et les effets de la crise. Le
taux de croissance réel du PIB de la Côte d’Ivoire
devrait augmenter pour atteindre 7,4% en 2021,
bien au-delà de sa croissance de 2,0 % en 2020.
Les perspectives de l’économie ivoirienne en 2022
dépendront du contexte mondial (Guerre en Ukraine,
inflation mondiale, durcissement des politiques
monétaires des grandes banques centrales), de la
pandémie de COVID-19, et de la mise en œuvre du
Plan de développement national (PND) 2021–2025,
qui vise à conserver un environnement sociopolitique
stable et à augmenter la mobilisation des ressources
intérieures.
8.1 Risques politiques et sécuritaires
8.1.1 Risques liés à la stabilité politique
Des progrès politiques significatifs ont été réalisés
depuis la crise de 2011 mais la qualité et l'efficacité
des institutions de la Côte d'Ivoire doivent encore être
renforcées. L’organisation pacifique du référendum
en faveur de la réforme constitutionnelle et des
élections présidentielle, législative, sénatoriale, et
municipale traduit ainsi le retour de la stabilité. Bien
que cette nouvelle Constitution ait été adoptée
avec 93,42% des voix le 30 octobre 2016, le taux
de participation n'a été que de 42% et plusieurs
partis d'opposition ont manifesté contre la nouvelle
Constitution.
Le 5 mars 2020, le président Ouattara a annoncé divers
amendements supplémentaires à la Constitution
de 2016. Le projet de réforme a été adopté par les
deux chambres du Parlement lors d'une session
conjointe tenue le 17 mars 2020, et la loi portant
modification de la Constitution a été promulguée
le 19 mars 2020. La réforme vise à renforcer l'État
de droit et à rapprocher les institutions des citoyens
par des modifications du statut du vice-président,
du système législatif et de l'organisation du pouvoir
judiciaire.
98
Plus récemment, des actions en faveur de la
réconciliation nationale ont été bien accueillies
avec la grâce présidentielle accordée à plusieurs
prisonniers dont certains leaders de l’opposition.
Cependant, l’effritement de la coalition au pouvoir
jusqu’en 2018 et les pressions pour une réforme de la
Commission Électorale Indépendante (CEI) sont des
préoccupations auxquelles le Gouvernement devrait
faire face en vue du renforcement de la stabilité
sociale et de la consolidation de la démocratie.
Par ailleurs, après l’acquittement définitif de
l’ex-président Laurent Gbagbo, prononcé le 31
mars 2021 par la Cour Pénale Internationale (CPI),
un dialogue politique a été initié par le Président de
la République, et l’ex-Président Laurent GBAGBO a
regagné la Côte d’Ivoire le 17 juin 2021, marquant
ainsi un pas décisif pour la réconciliation nationale.
Si la Côte d'Ivoire ne parvient pas à restaurer
efficacement la cohésion et la réconciliation durables
par une croissance plus inclusive, la réduction de
la pauvreté et des institutions plus solides ou ne
parvient pas à maintenir la stabilité politique, cela
peut compromettre la capacité du pays à réaliser
pleinement son potentiel économique, s'acquitter
de ses obligations, attirer des investissements du
secteur privé et étranger et peut à son tour entraîner
une croissance économique plus faible que prévu
dans le cadre du PND 2021-2025.
8.1.2 Risques liés à la sécurité intérieure
Les progrès du Gouvernement pour stabiliser la
situation sécuritaire et socio-politique a conduit le
Conseil de Sécurité des Nations Unies en avril 2014
à lever partiellement l'embargo sur les armes et à
mettre fin aux sanctions imposées en 2005 sur les
exportations de diamants. Dans la poursuite des
efforts pour la sécurité intérieure (désarmement,
démobilisation et réintégration des ex-combattants),
la lutte contre le trafic des armes légères et de petits
calibres reste une préoccupation.
En effet, la crise postélectorale de 2011 et l’instabilité
sous régionale liée à la présence de groupes armés
au Mali, au Burkina Faso et au Nigéria ont facilité
la prolifération et la circulation illicite de ces armes.
Afin de contenir cette menace sécuritaire, les
autorités ivoiriennes ont mis en place la Commission
Nationale de Lutte contre la Prolifération et la
Circulation Illicite des ALPC (ComNat-CI), avec
l’appui d’ECOSAP, du PNUD et du Small Arms
Survey. Par ailleurs, des violences sporadiques
et mutineries des ex-combattants réclamant des
paiements sont enregistrées et restent préjudiciables
à la stabilité intérieure même si des efforts sont
consentis par le Gouvernement dans le cadre de la
loi de programmation militaire.
La défense et la sécurité sont une priorité pour le
gouvernement du président Ouattara depuis son
arrivée au pouvoir en 2011. Le budget 2021 a alloué
591,8 milliards de FCFA aux dépenses de défense et
de sécurité, contre 585,8 milliards de FCFA en 2020,
dont 351,4 milliards de FCFA pour les services de
défense, et 171 milliards de FCFA pour la police, dans
le cadre de la mise en œuvre de la loi de planification
militaire et de la loi de planification de la sécurité
intérieure promulguées le 13 janvier 2016. Le pays
reste très attentif par rapport à d'autres menaces,
notamment les crises dans certains pays voisins
comme le Mali, les attaques terroristes récurrentes
nationales ou régionales (y compris au Burkina Faso
en mars 2018 et septembre 2019).
8.2 Risques sociaux
Les tensions entre le gouvernement du président
Alassane Ouattara et la principale opposition politique
se sont encore intensifiées autour de la préparation
et de l'organisation de l'élection présidentielle qui
s'est tenue le 31 octobre 2020.
Ces tensions ont été encore exacerbées par la
décision du président Ouattara de se présenter
comme candidat à la présidence du RHDP. La
campagne électorale et la période post-électorale
ont été marquées par de nombreuses manifestations
et cas de violence, toujours en cours dans certaines
régions, qui ont fait des victimes, dont, selon les
estimations du gouvernement, 87 morts et près de
500 personnes blessées et 225 arrêtées. La Côte
d'Ivoire doit promouvoir une cohésion sociale et une
réconciliation durable pour réaliser pleinement son
potentiel économique.
99
Depuis le lancement de son programme social
(PSGouv 2019–20), la Côte d’Ivoire mène une
politique sociale proactive visant à réduire la pauvreté
et les inégalités sociales, la priorité ayant été donnée
à des projets à fort impact social dans les domaines
de l’emploi, de la santé, de l’éducation, du logement
et de l’accès à l’eau et à l’électricité.
8.3 Risques macroéconomiques
8.3.1 Evolution des cours internationaux des matières
premières
La forte dépendance des produits agricoles
exportables rend l’économie ivoirienne vulnérable
aux fluctuations des cours des produits agricoles
mondiaux et aux conditions climatiques. Les recettes
liées au café, cacao, produits pétroliers et au gaz
représentent 27 % des recettes fiscales (SEPMBPE).
Les cours des principaux produits d’exportations
en mars 2022, sont les suivants : 1 300 dollars/
tonne de noix de cajou (en CAF), 2 230 euros/tonne
de fève de cacao, 2,34 dollars/kg de café robusta,
2,22 dollars/ kg de caoutchouc et 1 494,5 dollars/
tonne métrique d’huile de palme.
Une fluctuation à la baisse des cours de ces matières
premières liée à l’évolution de la demande mondiale
et aux conditions climatiques constitue un risque
majeur pour la mobilisation des recettes publiques.
Au cours des dernières années, afin de réduire sa
dépendance à l’égard du secteur agricole, la Côte
d’Ivoire a continué de développer les secteurs non
agricoles de son économie en encourageant le
commerce, la construction, les télécommunications,
les services financiers, les mines, le pétrole et le gaz
et les activités de fabrication.
La Côte d’Ivoire a fait preuve d’une forte résilience face
à la pandémie. Même si la croissance économique en
2020 devrait être inférieure aux prévisions réalisées
avant la COVID-19, elle est toutefois estimée à 2,0 %,
ce qui classe le pays parmi les pays pré-émergents
d’Afrique subsaharienne les plus performants. Selon
le FMI, l’économie ivoirienne devrait renouer avec
une trajectoire de forte croissance, sous réserve
d’un recul de la pandémie. Le rebond de l’activité qui
a débuté au second semestre de 2020 reste solide
et la croissance s’accélérer en 2021, grâce à une
reprise des exportations et des investissements, et
ce, malgré les pénuries d’électricité.
8.3.2 Evolution de la demande extérieure des
produits agricoles de la Côte d’Ivoire
La faible demande intérieure des produits agricoles
d’exportation et leur forte dépendance des marchés
extérieurs exposent l’économie nationale à des
baisses de recettes d’exportation, des contractions
cycliques du niveau de l’activité économique.
En vue de réduire cette forte dépendance de
l’économie des cours des produits agricoles et de
la demande extérieure, le Gouvernement a entrepris
l’exploitation d’autres produits agricoles (riz, palmier
à huile, anacarde, les minerais, l’accroissement de
la production d’électricité) dans l’optique d’une
diversification des recettes d’exportation. Il entend
en outre accélérer la transformation industrielle
de ces matières premières agricoles et réduire
graduellement, la part du secteur primaire dans le
PIB.
Figure 11. Evolution des termes de l’échange
170,5 170,9
160,2
144,9
2013 2014 2015 2016
100
Selon le rapport du FMI publié en avril 2020, la
baisse de la demande des pays partenaires et
les perturbations de la chaîne d'approvisionne-
ment vont saper le commerce de la Côte d'Ivoire.
L'Union Européenne et la Chine sont des partenaires
commerciaux importants pour la Côte d'Ivoire,
représentant près de 50 % des exportations et
importations totales du pays. Les données de fin
janvier 2020 montraient déjà des signes de réduction
du trafic dans les ports aériens et maritimes ivoiriens.
En outre, les efforts visant à atténuer la propagation
de la pandémie comme la réglementation des
transports, les couvre-feux et l'interdiction des
voyages non autorisés dans les pays, déprimera
la consommation et les investissements intérieurs,
perturbera le marché intérieur et la production.
8.3.3 Evolution des termes de l’échange
Selon la Banque mondiale, les termes de l’échange
net (2000 = 100) sont ressortis à 157,8 en 2020.
157,8
154,9
151,2 151,4
2017 2018 2019 2020
Source : Banque Mondiale
Le gouvernement a annoncé divers plans de relance
financière en prévision d'un impact négatif significatif
sur le PIB en 2020. Des incertitudes demeurent quant
à savoir si ces outils politiques seront suffisants
pour contrer l’impact macroéconomique attendu de
la pandémie de Covid-19. Une prolongation de la
pandémie ou un retour tardif à la normale pourraient
nuire à la croissance économique et avoir un impact
sur les termes de l’échange en Côte d'Ivoire d’autant
plus que la performance économique de la Côte
d'Ivoire est dominée par les exportations de produits
agricoles. L’indice des termes de l’échange de la
Cote d’Ivoire est passé de 145 en 2013 à près de
158 en 2020.
8.4 Risques liés à la mobilisation des ressources
financières
8.4.1 Mobilisation des ressources fiscales
Le recouvrement des recettes intérieures d’une
manière générale et des recettes fiscales de manière
spécifique dépend fortement des fluctuations des
prix des produits agricoles, miniers et énergétiques.
Les recettes liées aux matières premières agricoles,
minières et énergétiques (café, cacao, banane,
huile de palme et produits pétroliers et gaziers)
représentent 27 % des recettes fiscales en 2020.
Ainsi, une fluctuation à la baisse des cours de ces
matières premières est un risque majeur pour les
recettes budgétaires. Afin de contenir ces risques
et d’accroître les recettes fiscales, le gouvernement
a initié en 2018, dans le cadre du programme
économique et financier, une série de mesures.
Celles-ci visent à accroitre les recettes fiscales.
La mobilisation des ressources d’emprunts est
encadrée par la SDMT élaborée chaque année
et consolidée par l’AVD. La SDMT assiste le
gouvernement dans sa prise de décision liée à
l’endettement à la gestion annuelle de la dette
publique. Ainsi, à fin 2020, le taux d’endettement
de 47,6% du PIB, comme ceux des années
précédentes, reste maintenu en deçà de 70%
(critère de convergence requis par l’UEMOA) avec
un risque de surendettement modéré. Toutefois, le
Gouvernement travaille à l’amélioration du niveau de
viabilité de sa dette, notamment par le renforcement
101
du cadre macroéconomique et l’augmentation des
ressources domestiques.
Le Gouvernement tente de relever les défis posés par
l'économie informelle en rationalisant certaines lois
et réglementations, en particulier dans le domaine
de la fiscalité où il s'efforce de faciliter le respect des
obligations de paiement des impôts en mettant en
œuvre des moyens de déclaration et de paiement en
ligne, et en améliorant son appareil statistique avec
l'assistance technique du FMI.
La détérioration des perspectives macroéconomiques
et les mesures d’urgence budgétaire prises par le
gouvernement ivoirien pour atténuer l'impact de la
pandémie liée au COVID-19 génèrent des pressions
fiscales et créent un besoin de financement important
de la balance des paiements. Le soutien du FMI par
le biais des facilités accordées permettrait seulement
de combler une partie du déficit de financement
8.4.2 Risque lié au financement extérieur public
par les bailleurs de fonds
La mobilisation des ressources extérieures peut être
compromise par la complexité des conditions liées à
ces financements. Le non-respect de ces conditions
peut entraîner la suspension de ces appuis
extérieurs comprenant les dons et prêts projets qui
sont essentiels à la réalisation d’une portion non
négligeable des investissements publics.
La Côte d'Ivoire a, depuis 2011, renforcé sa
coopération avec plusieurs partenaires, notamment
la Chine, la République de Corée, la Turquie, l'Inde et
le Japon. Il a mis l'accent sur la coopération Sud-Sud,
notamment avec le Maroc, la Tunisie et l'Afrique du
Sud, et sur l'approfondissement de l'intégration
régionale. Ces relations visent à augmenter le
volume des échanges de la Côte d'Ivoire avec le
reste du monde et à profiter de l'expérience de ces
pays tout en accédant aux ressources externes
supplémentaires nécessaires à son développement.
Par ailleurs, la Côte d'Ivoire développe des relations
avec de nouveaux alliés politiques du monde arabe
afin d'attirer des financements originaires de ces
pays. Conformément aux objectifs de la stratégie
de financement pour l’année 2020, la République
de Côte d’Ivoire a réalisé le 24 novembre 2020, un
Eurobond d’un montant de 1 milliard EUR sur 10
ans. L’émission a été couplée avec une opération de
gestion des passifs Eurobonds, à travers le rachat
partiel des séries 2025, 2028, et 2032.
Dans un contexte marqué par une crise sanitaire
mondiale majeure, la Côte d’Ivoire enregistre une
émission record avec des conditions meilleures que
ses pairs (un rendement de 5% avec une maturité
moyenne de 10,2 ans et un taux de coupon de
4,875%). A titre de comparaison, le Gabon a réalisé
une émission USD en janvier 2020, à 11 ans à
6,625%. Le Ghana a émis, en février 2020, à 15 ans
à 8,00%.
8.4.3 Risque lié au financement extérieur privé par les
investissements directs étrangers
Les IDE, qui comprennent essentiellement le capital
social, les bénéfices réinvestis et d'autres entrées
Tableau 49. Evolution des Investissements Directs Etrangers (IDE)
Investissement Direct Etranger 2016
Flux d'IDE entrants (millions USD) 577
Stocks d'IDE (millions USD) 7.697
Nombre d'investissements
34
greenfield
IDE entrants (en % de la F BCF) 8,2
Stock d'IDE (en % du PIB) 21,4
La Côte d’Ivoire a été classé 110e dans le dernier
rapport Doing Business 2020 de la Banque Mondiale.
Cela représente une avancée par rapport à sa 122e
position dans l'édition 2019.
Les autorités ivoiriennes soulignent les efforts
qu’elles ont entrepris ces dernières années afin
d’améliorer le climat des affaires et faire accroître
les investissements directs dans le pays, à savoir:
la création d’entreprises en 24 heures avec des
102
de capitaux, sont encore à améliorer en Côte
d’Ivoire. L'atteinte des objectifs de croissance du
PND dépend de manière significative du niveau
d’IDE. Les craintes d’instabilité politique liées aux
élections présidentielles et la pandémie de la Covid
ont affecté les flux d’investissements en 2020. Les
flux d’IDE entrants en 2020 ont été de 509 millions
d’USD. Les IDE devraient reprendre et retrouver
leur niveau d’avant pandémie entre 2022 et 2023,
notamment grâce aux différents instruments mis à
disposition ces dernières années par l’État ivoirien
(guichet unique, exonération de TVA etc.). Les
principaux investisseurs sont l'Union européenne
(la France étant le 1er investisseur) et le Canada. Les
investissements sont principalement orientés vers
les industries extractives et la finance.
2017 2018 2019 2020
973 913 1009 509
9.792 10.234 10.775 12.237
21 32 40 n/a
n/a n/a n/a n/a
n/a 23,8 n/a n/a
Source : CNUCED - Dernières données disponibles
formalités et des coûts très avantageux, l’obtention
de permis de construire en moins d’un mois, la faculté
de s’acquitter de ses impôts et autres taxes par une
procédure facilitée (ainsi que le remboursement des
crédits de TVA), la création d’un guichet unique du
commerce extérieur pour simplifier les formalités
d’import-export, la protection des investissements
(notamment pour l’actionnariat minoritaire) et enfin la
sécurisation de la vie économique par des procédures
de règlement des différends, par des procédures
à l’amiable ou par la médiation afin d’accélérer les
solutions « arbitrales » et sauvegarder les relations
commerciales. Néanmoins, des progrès doivent être
réalisés en termes de gouvernance, d'application
des lois et de justice et de réforme du code foncier
pour attirer davantage de flux d’IDE.
8.5 Risques sanitaires
La Côte d'Ivoire fait face à des risques sanitaires
qui sont aggravés par le niveau élevé de pauvreté.
Selon le rapport de l'OMS sur le paludisme en 2021,
la Côte d'Ivoire était très exposée au paludisme avec
1 316 décès déclarés en 2020 dus au paludisme
(contre 3 133 en 2018). La situation de la santé
publique ivoirienne est également caractérisée par
un taux de mortalité élevé lié au VIH / SIDA. Le sida
est la première cause de mortalité chez les hommes
adultes (8 600 décès liés au sida en 2020 selon les
estimations de l'ONUSIDA), ce qui représente une
baisse de 50 % par rapport à 2010. Chez les femmes
on constate 3 900 décès liés au sida en 2020 selon
l'ONUSIDA.
En 2015, on estimait l’incidence des Infections
Respiratoires Aigües chez les enfants de 0 à 4
ans à 202 pour 1 000, celle du paludisme dans la
population générale à 330 pour 1000. L’incidence
de la diarrhée chez les enfants de 0 à 4 ans était
estimée à 88,86 pour 1 000.
Le pays a réalisé peu de progrès dans la lutte contre
la mortalité maternelle, passant de 745 en 1990 à 586
décès pour 100 000 naissances vivantes en 2019,
soit une évolution de 21,3 % en 29 ans avec un taux
annuel de 0,6 % contre 44 % au niveau mondial.
La Côte d’Ivoire se situe derrière les pays comme le
Niger avec 553 décès, la Guinée-Bissau avec 549
décès, le Kenya avec 510 décès.
En mars 2014, une épidémie de virus Ebola a été
confirmée près de la frontière entre la Guinée
et le Libéria. Après une alerte lancée par l'OMS
demandant de renforcer la surveillance des maladies
apparentées à une fièvre hémorragique virale, les
pays voisins de la Guinée et du Libéria, dont la Côte
d'Ivoire, ont mis en place des mesures de sécurité
le long de leurs frontières terrestres et à l'intérieur
103
de leurs territoires afin de protéger les personnes à
risque et pour empêcher la propagation du virus.
La fin de l'épidémie a été déclarée le 29 mars 2016
par l'OMS et la Côte d'Ivoire a rouvert ses frontières
avec la Guinée et le Libéria en septembre 2016.
Bien qu'aucun cas d'infection à virus Ebola n'ait été
signalé à ce jour en Côte d'Ivoire, le pays reste à risque
compte tenu de ses frontières avec des pays où les
normes de santé publique sont potentiellement plus
basses et pourrait devoir consacrer des ressources
importantes à se préserver des épidémies.
Un cas de dengue a été identifié à Abidjan en
avril 2017 et le gouvernement a pris des mesures
énergiques pour empêcher la propagation du virus.
En février 2018, le gouvernement a adopté des
mesures préventives contre une épidémie de fièvre
de Lassa, une fièvre hémorragique comme Ebola, qui
a tué plus de 30 personnes dans le nord du Nigéria
au premier trimestre de 2018.
Comme pratiquement tous les pays du monde,
la Côte d’Ivoire fait partie des pays touchés par la
pandémie du Coronavirus. A la date du 25 mars
2022, 81 626 cas ont été déclarés positifs, dont 80
758 guéris, 796 décédés et 72 sous traitement.
8.6 Risques environnementaux
Selon la Banque mondiale, le taux de croissance de
l’économie ivoirienne estimé à 6,2% en 2019, a une
incidence négative sur son environnement (capital
naturel). Le recours à une culture extensive des
produits agricoles d’exportation a pour corollaire
l’accélération de la déforestation, l’épuisement
des sources naturelles d’approvisionnement en
eau potable, l’accroissement des émissions de
gaz polluants. Un cadre d’intervention a été mis en
place. Il s’appuie sur la vision de croissance à long
et moyen termes du pays déclinée dans le PND. Ce
cadre est orienté vers la transformation structurelle
de l’économie par des politiques d’innovation
qui adressent la question de la soutenabilité de la
croissance et apportent des solutions innovantes
pour contenir la destruction du capital naturel en vue
d’un développement viable et durable.
 9 SITUATION DE LA DETTE
9.1 Description générale de la dette publique
9.1.1 Aperçu général
Selon le rapport relatif aux septième et huitième
revues de l’accord au titre de la facilité élargie de
crédit (FEC) et de l’accord élargi au titre du mécanisme
élargi de crédit (MEDC) publié en décembre 2020
par le FMI, la Côte d'Ivoire a mobilisé d'importants
financements extérieurs concessionnels pour
financer la réponse à la pandémie en 2020. Il est
peu probable que ces ressources soient disponibles
dans la même mesure dans les années à venir,
lorsque les financements devront être rééquilibrés
vers les marchés de capitaux régionaux et
internationaux. Cependant, avec des besoins de
financement encore importants dans l'ensemble des
pays de l'UEMOA, un recours excessif au marché
régional ferait courir le risque d'un durcissement
des contraintes de financement et d'une éviction
du crédit au secteur privé, ce qui entraverait
sérieusement la reprise. Le recours aux sources
de financement commerciales externes présente
également des difficultés, notamment en raison de
l'incertitude du climat mondial et des contraintes de
viabilité de la dette. Ces considérations financières
ont également été prises en compte pour adapter
l'ampleur de l'assainissement budgétaire de 2021,
en envisageant une combinaison de financements
régionaux, de prêts concessionnels et de retour sur
les marchés de capitaux internationaux.
La dette commerciale obtenue sur le marché des
euro-obligations représente 42,3% de la dette
extérieure à fin décembre 2021. A cette date,
l’encours de la dette était estimé à 20 269,1 milliards
de FCFA pour un montant de 16 802,3 milliards de
FCFA en 2020. Cette tendance observée s’explique
par plusieurs émissions effectuées sur le marché
des euro-obligations.
Entre 2014 et décembre 2021, la Côte d’Ivoire a
émis onze emprunts sur ce marché. Le montant total
des émissions de 2014 à décembre 2021 est évalué
104
à 5 545,4 milliards de FCFA. La stratégie d’émission
adoptée était fondée sur deux séries d’emprunts
chaque année.
S’agissant de la dette bilatérale, elle a connu une
baisse ces dernières années. Le Gouvernement
ivoirien avait bénéficié d’un contrat de
désendettement et de développement (C2D) en juillet
2012 qui est un instrument de restructuration de la
dette qui permet au pays de continuer d'honorer
ses dettes bilatérales envers la France et l'Espagne
jusqu'à leur remboursement, mais les montants sont
reversés au pays sous forme de dons pour financer
des programmes de lutte contre la pauvreté. La Côte
d’Ivoire avait bénéficié d’une annulation de 1 151,2
milliards de FCFA au titre des C2D de 2012 et 2014.
En 2021, la dette bilatérale représentait 16,5 % de
l’encours total pour un montant de 2 032,6 milliards
de FCFA.
La dette due aux créanciers multilatéraux avoisinait
3 700,2 milliards de FCFA en décembre 2021. Elle
est essentiellement composée d’emprunts souscris
auprès du FMI et de la Banque mondiale. La dette
multilatérale représentait 30,1 % de l’encours de la
dette extérieure en 2021.
Au regard de l’analyse de viabilité de la dette (AVD)
de décembre 2021, la Côte d’Ivoire présente un
risque de surendettement modéré sans aucun
dépassement de seuil sur la période 2022-2042.
Toutefois, les ratios du service de la dette extérieure
rapporté aux recettes budgétaires hors dons et
rapporté aux exportations se rapprochent de leurs
seuils respectifs. En effet, le ratio service de la dette
extérieure rapporté aux recettes budgétaires hors
dons se situe à 17,71% en 2025, proche de son
seuil qui est de 18%. De même, le service de la
dette extérieure rapporté aux exportations remonte
à 14,66% en 2030 pour un seuil de 15%.
Tableau 50. Répartition de la dette publique de la Côte d’Ivoire

2016 2017 2018 2019 2020 2021

Dette totale (% PIB) 31,7% 33,5% 36,0% 38,8% 47,6% 51,7%
Dette totale (en Milliards de FCFA)
Restant due 9 023,2 10 045,1 11 607,8 13 300,2 16802,3 20269,8
Arriérés 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Dû 1 306,2 1 448,2 1 547,2 2 764,6 2 736,5 2104,3
Payé 1 306,2 1 448,2 1 547,2 2 764,6 2736,5 2104,3
Dette extérieure totale
Restant due 4 974,2 5 770,0 7 613,4 8 867,5 10756,7 12310,6
Arriérés 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Dû 336,7 556,2 610,2 1 583,7 1 084,5 924,4
Payé 336,7 556,2 610,2 1 583,7 1 084,5 924,4
Dette intérieure totale
Restant due 4 049,1 4 275,1 3 994,4 4 432,7 6 045,6 7959,2
Arriérés 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Dû 969,5 891,9 937,0 1 180,9 1 652,0 1279,9
Payé 969,5 891,9 937,0 1 180,9 1 652,0 1279,9
PIB nominal 28 423,9 29 955,0 32 222,3 34 298,9 35 311,4 39190,4
Source : MEF/DDPD

Figure 12. Répartition de la dette publique entre dette extérieure et dette intérieure

25000 80,0%
Montant de la dette totale en milliards de FCFA

70,0%

Part de la de�e extérieure sur la de�e totale

20000
60,0%

7959,2
50,0%
15000
6045,6
40,0%
4432,7
10000 3994,4 30,0%
4275,1
4049,1
12310,6 20,0%
5000 10756,7
8867,5
7613,4
5770 10,0%
4974,2

0 0,0%
2016 2017 2018 2019 2020 2021

De�e extérieure totale De�e intérieure totale Part de la de�e extérieure sur la de�e totale

Source : MEF/DDPD

105
 Figure 13. Répartition de la dette publique entre dette extérieure et dette intérieure en % du PIB

25000 60,0%
Dette totale en milliards de FCFA

50,0%
20000

De�e en % du PIB
20,3% 40,0%
17,2%
15000
12,9%
12,4% 30,0%
14,2% 14,3%
10000
20,0%
30,6% 31,4%
5000 23,6% 25,9%
17,5% 19,3% 10,0%

0 0,0%
2016 2017 2018 2019 2020 2021

De�e extérieure sur PIB De�e intérieure sur PIB De�e totale

Source : MEF /DDPD

9.1.2 Profil temporel de la dette à rembourser
La stratégie d’endettement de la Côte d’Ivoire est
fondée essentiellement sur des emprunts à long terme.
Les dettes à long terme représentent respectivement
70,9 % et 99,8% des dettes intérieure et extérieure
en décembre 2021. Cette situation s’explique par la
volonté des autorités ivoiriennes de profiler la dette
en augmentant les maturités des prêts destinés à
financer les investissements du PND.

Tableau 51. Profil temporel de la dette intérieure et extérieure

Dette intérieure Dette extérieure

Exprimé en %
(2021) (2021)
Court terme (< 1 an) 7,3 0,0
Moyen terme (1 à 5 ans) 21,8 0,2
Long terme (> 5 ans) 70,9 99,8
Total 100 100
Source : MEF/DDPD

Tableau 52. Dette à rembourser à court terme (2015-2021)

[Côte d’Ivoire] milliards de FCFA 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Montant de dette extérieure à payer dans l’année 336,7 556,2 610,2 1 583,7 1 084,5 924,4

Montant de dette intérieure à payer dans l’année 969,5 891,9 937,0 1 180,9 1 652,0 1279,9

Total 1306,2 1448,1 1547,2 2764,6 2736,5 2204,3

Source : MEF/DDPD

106
9.2 Stratégie d’endettement et viabilité de la dette
9.2.1 Description de la stratégie
D’après le règlement n°9/2007/CM/UEMOA portant
cadre de référence de la politique d’endettement
public et de la gestion de la dette publique dans les
pays de l’UEMOA, les Etats doivent élaborer une
stratégie d’endettement public annexée à la loi de
finance. Cette stratégie est renforcée par la FEC et la
MEDC signées avec le FMI qui permettent d’élaborer
et de suivre la viabilité de la dette dans le cadre des
revues périodiques.
Ainsi, la Côte d’Ivoire a mis en œuvre une Stratégie
de gestion de la Dette à Moyen Terme (SDMT)
2019-2023 actualisée pour la période 2021-2023.
D’après la SDMT, le Gouvernement envisage de
diversifier les investisseurs et de saisir les nouvelles
opportunités de financement. Il s’agit du recours :
(i) Au marché financier international ;
(ii) Aux emprunts islamiques ;
(iii) Au marché régional des titres publics.
L’objectif du Gouvernement conformément
à la SDMT, est d’emprunter aux conditions qui
allongeraient les maturités des titres publics,
réduiraient le coût des emprunts, limiteraient le
risque de change et privilégieraient les financements
extérieurs dans le cadre des projets structurants.
Il entend recourir aux prêts concessionnels,
semi-concessionnels et non concessionnels dans
le cadre du financement des investissements du
PND 2021-2025 dans les limites de la soutenabilité
budgétaire sur les longs et moyens termes. Cette
stratégie tient compte de la maîtrise du coût moyen
du portefeuille de la dette. Elle permet, par ailleurs,
de réduire le risque de refinancement et de limiter
les risques liés aux fluctuations des changes.
Le plan de financement de l’année 2021 selon la
SDMT, ciblait un financement de 4 090,3 milliards
de FCFA, reparti en prêts projets : 840,1 milliards de
FCFA, emprunts programmes : 706,3 milliards de
FCFA et émissions de titres publics sur le marché
sous régional et les marchés internationaux : 2584,0
milliards de FCFA. Cette option était cohérente
avec l’Evaluation de la Politique et des Institutions
107
Nationales (CPIA) de la Banque mondiale et du FMI.
Concernant le plan de financement de l’année 2022,
il prévoit des emprunts projets de 1 317,9 milliards
de FCFA, des emprunts programmes de 466,0
milliards de FCFA et des émissions de titres publics
hors bon de trésorerie de 1 619,0 milliards de FCFA
sur le marché des capitaux de l’UEMOA.
Afin de permettre au Gouvernement d’atteindre ses
objectifs en matière d’endettement, une réforme du
cadre institutionnel de gestion de la dette publique
a été entreprise depuis 2011. Elle a abouti à la mise
en place du Comité National de la Dette Publique
(CNDP) par décret n° 2011-424 du 30 novembre
2011. Il est chargé de coordonner la politique du
gouvernement en matière d’endettement et de suivre
la mise en œuvre de la SDMT.
Le CNDP est également chargé de la validation
du plan de financement et éventuellement des
ajustements à ce plan pour y intégrer les emprunts
non concessionnels initialement non prévus. Aussi,
la Direction en charge de la gestion de la dette
publique a été réorganisée suivant la ligne front,
middle et back office.
Au niveau de la comptabilisation de la dette, le
portefeuille a été élargi pour prendre en compte
la dette de certaines entreprises publiques. Un
document de stratégie d’endettement (SDMT) et une
analyse de la viabilité de la dette sont régulièrement
élaborés et mis à jour. En application des dispositions
communautaires (article 13 du Règlement n°9 de
l’UEMOA), un manuel de procédures relatif aux
fonctions, aux activités et aux opérations d'emprunt
et de gestion de la dette est disponible.
Concernant la dette intérieure, UMOA-Titres, en
collaboration avec la BCEAO, a engagé des réformes,
notamment avec la mise en place de (Spécialistes
en Valeurs du Trésor, « SVT ») pour stimuler le
marché financier afin de lever des montants plus
importants. Les SVT sont chargés de participer aux
émissions de titres du Trésor par voie d'adjudication
et de syndication, de diriger le marché secondaire
des titres de dette publique, de promouvoir les
titres du Trésor, de fournir des conseils et services
d'information au Trésor et à UMOA-Titres, de
participer à des adjudications ciblées et d’avoir la
possibilité de proposer des offres non compétitives.
L’Etat ivoirien réalise périodiquement des émissions
de Bons Assimilables du Trésor et d’Obligations
Assimilables du Trésor via le guichet de l’agence
UMOA-Titres. En 2020, pour accompagner les Etats
dans la lutte contre la pandémie, des bons Social
COVID ayant une maturité de trois mois ont été
émis. En 2021, dans le cadre des plans de relance
et de résilience, l’Etat ivoirien a émis des Obligations
de Relance et de Résilience.
Relation avec les bailleurs de fonds
i) FMI
La Côte d’Ivoire entretient des relations avec le FMI
de longue date. Entre 2009 et 2020 des programmes
de Facilité Rapide de Crédit (FRC), de FEC et de
MEDC ont été négociés avec le FMI.
La FEC 2011-2015 a permis de réaliser d’importantes
réformes structurelles portant sur le secteur public,
la gouvernance, les secteurs du cacao, financier,
de l’énergie, le climat des affaires et la réforme
des administrations publiques. La signature de
deux programmes, 2009-2011 et 2011-2015
financés par la FEC, a permis au pays d’atteindre
le point d’achèvement de l’initiative pays pauvres
très endettés en juin 2012. Le montant total des
décaissements a atteint 728,8 millions de dollars US
entre 2012 et 2015. Les avancées significatives liées
aux réformes engagées ont permis d’améliorer la
qualité de signature du Gouvernement sur le marché
international des capitaux.
Dans le but de financer le PND 2016-2020, l’Etat a
signé en 2016 un nouvel accord avec le FMI suivant
un programme économique et financier. Le nouveau
programme, basé sur une FEC et un MEDC, a permis
au pays d’accéder à des ressources évaluées à
487,8 millions de DTS, soit environ 658,9 millions de
dollars US.
En décembre 2019, la sixième revue des accords en
faveur de la Côte d’Ivoire au titre de la FEC et du
MEDC a permis un décaissement de 133,4 millions
de dollars US. Le pays a bénéficié d’une prolongation
d’un an de la durée du programme.
En avril 2020, le Gouvernement ivoirien a bénéficié
d’une FRC d’un montant de 295,4 millions de dollars
108
US et d’un décaissement de 590,8 millions de dollars
US au titre de l’instrument de financement rapide.
Ces financements sont destinés à aider le pays dans
la stratégie de riposte face au COVID-19.
En décembre 2020, le Conseil d'administration du
FMI a achevé les septième et huitième revues de
l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC)
et de l'accord élargi au titre du mécanisme élargi de
crédit (MEDC) pour la Côte d'Ivoire, et a approuvé
les dérogations au non-respect des critères de
performance concernant le solde budgétaire global
et la nouvelle dette extérieure, ainsi que la proposition
de discussions sur le suivi post-programme.
L'achèvement des revues finales avait permis le
décaissement de 193,572 millions de DTS (environ
278,2 millions de dollars US), ce qui portait le total
des décaissements au titre des accords à 844
millions de DTS (environ 1 207,7 millions de dollars
US ou 129,8 % de la quote-part de la Côte d'Ivoire).
ii) Groupe Banque mondiale
La Côte d’Ivoire entretient des relations avec les
différents démembrements de la Banque mondiale
(BIRD, IDA, SFI et MIGA) et ses fonds spéciaux. Les
relations avec la Banque mondiale ont démarré avant
les indépendances. Entre 1960 et 2011 de nombreux
projets ont été financés par l’institution financière de
Bretton Woods.
Depuis 2011, les actions de la Banque mondiale en
Côte d’Ivoire ont été renforcées à travers de nombreux
projets de développement. Le pays a bénéficié de
financements qui ont atteint un montant avoisinant
419,5 milliards de FCFA entre 2011 et septembre
2016. Les infrastructures publiques, l’emploi,
l’intégration socio-professionnelle, l’éducation et le
secteur agricole ont largement bénéficié des crédits
obtenus.
En 2018, le Gouvernement a conclu deux accords
de crédit au guichet IDA d’un montant total de
65,9 millions d’euros pour le financement du projet
d’investissement pour la résilience des zones côtières
de l’Afrique de l’Ouest et du projet d’amélioration du
foncier en Côte d’Ivoire.
A la date du 25 novembre 2019, dans le Cadre de
Partenariat Financier (CPF) 2016-2020 prolongé
jusqu’en 2021. Le portefeuille du Groupe de la
Banque mondiale porte sur vingt-huit projets
pour un financement de trois milliards USD. Les
interventions de la Banque mondiale portent sur les
axes suivants :
• L’amélioration des régimes fonciers en milieu
rural, le développement de la compétitivité
de la filière de l’anacarde (noix de cajou), de
l’économie numérique, de la mobilité urbaine
et des infrastructures ;
• La lutte contre l’érosion côtière, la promotion
de la transparence des informations dans
l’industrie extractive, l’amélioration de la
gestion des ressources forestières ;
• La mise en place de systèmes d’identification
personnelle ;
• Le renforcement des secteurs de l’éducation,
de la santé ainsi que les projets de nutrition et
de développement de l’enfant.
Le 5 mai 2020, la Banque mondiale et le
gouvernement ont signé un accord de crédit de 35
millions de dollars US de l'Association internationale
de développement pour intensifier les efforts de lutte
contre la pandémie de Covid-19 en Côte d'Ivoire. Un
financement additionnel de 97 millions de dollars US
été accordé en avril 2021 par la Banque mondiale,
portant à 132 millions de dollars US le financement
total alloué par la Banque mondiale aux mesures
d'urgence de la Côte d'Ivoire contre la Covid-19.
Aussi, le gouvernement a bénéficié en février 2021
d’un appui budgétaire de 300 millions de dollars US
pour le financement de la politique de développement
de la réponse d’urgence à la COVID-19.
La SFI a investi 1 milliard 371 millions de dollars US en
Côte d’Ivoire. Ses interventions portent sur le secteur
de l’électricité, des opérations d’investissement et
d’activités de conseil. S’agissant de la MIGA, elle
compte actuellement trois projets dans le domaine
du pétrole et du gaz pour un montant total de 659,4
millions de dollars US. Elle intervient également dans
d’autres projets relatifs aux secteurs des eaux usées,
de l’électricité, de la santé et du secteur financier.
Concernant l’agence multilatérale de garantie des
investissements (MIGA), elle compte actuellement
trois grands projets en cours dans les secteurs des
hydrocarbures (pétrole et gaz) et des infrastructures.
109
Le financement porte sur un montant de 659,4
millions de dollars US.
A la date du 28 avril 2021, le CPF de 2016-2020 est
prolongé jusqu’à la fin de l’exercice 2021. Selon cette
nouvelle version, les priorités sont les suivantes :
• Impulser une dynamique de croissance tirée
par le secteur privé ;
• Développer le capital humain indispensable
au développement économique et à la
cohésion sociale ;
• Renforcer la gestion des finances publiques,
la transparence et la redevabilité des
institutions.
Le portefeuille du groupe de la Banque mondiale en
Côte d’Ivoire est évalué à 3,5 milliards de dollars US
portant sur 29 projets actifs en 2021.
iii)
Le Groupe Banque africaine de
développement
La Banque africaine de développement est un
partenaire privilégié de la Côte d’Ivoire. Le document
stratégie pays (DSP) 2013-2017, élaboré par la BAD
pour la Côte d’Ivoire, avait deux piliers. Le premier
portait sur le renforcement de la gouvernance et de
la responsabilité alors que le second était destiné
à développer les infrastructures pour soutenir la
reconstruction du pays. Ces deux piliers, qui se
complètent et se renforcent mutuellement, devraient
permettre de relever les défis suivants :
• Renforcement de l’inclusivité de la croissance
grâce à l’accélération de la transformation
structurelle du secteur agricole ;
• Développement des infrastructures rurales
qui devraient accélérer le développement de
la chaîne de valeur agricole tout en assurant
la promotion du genre ;
• Renforcement de l’alignement et de la
cohérence des actions de la BAD en phase
avec le budget national pour une bonne
prévision de la mobilisation des ressources ;
• Renforcement du dialogue sur les politiques
et les stratégies ;
 • Renforcement du contrôle et de l’évaluation
des résultats obtenus ;
• Consolidation et capitalisation des initiatives
en renforçant les actions de la BAD sur les
infrastructures rurales.
Dans l’optique de consolider les résultats obtenus
dans le cadre du DSP 2013-2017, la BAD a préparé un
autre DSP pour l’horizon 2018-2022. Cette stratégie
était alignée sur le PND 2016-2020. Ce nouveau DSP
était fondé sur les priorités de la BAD (Top 5) : nourrir
l’Afrique ; éclairer l’Afrique ; industrialiser l’Afrique ;
intégrer l’Afrique ; et améliorer les conditions de vie
en Afrique.
Depuis 2016, la Côte d’Ivoire a accès au guichet
de la BAD pour les prêts souverains. Cette avancée
a permis au pays de lever 785,5 milliards de FCFA
auprès de ce guichet. Les ressources mobilisées ont
permis de financer des projets structurants relatifs
aux secteurs de l’électricité, de la distribution, de
l’agro-industrie, du transport urbain et aérien avec
Air Côte d’Ivoire.
Le 8 juin 2020, la BAD a approuvé un prêt de 75
millions d'euros (environ 49,12 milliards de francs
CFA) pour soutenir la lutte de la Côte d'Ivoire contre
la pandémie de Covid-19 à travers le Plan de Riposte
Sanitaire. Ce financement s'inscrit dans le cadre du
programme de la Facilité de réponse Covid-19 (CRF)
de la BAD.
Au 31 mars 2021, le portefeuille en cours du
Groupe de la Banque en Côte d’Ivoire comprend
39 opérations totalisant des engagements de 2 710
millions USD, soit environ 1 508 milliards FCFA.
La répartition sectorielle du portefeuille (global)
indique la prédominance des infrastructures de
transport (43,4%) suivi de l’énergie (23,5%) et de
l’agriculture (19,3%).
iv) Club de Paris
Le stock de la dette de la Côte d’Ivoire vis-à-vis
des créanciers du Club de Paris était évalué à 87,6
milliards de FCFA à la date du 31 décembre 2018,
soit 1,2 % de l’endettement extérieur. La part des
créances du Club de Paris a considérablement baissé
110
au profit des créances des pays non-membres. La
part des créanciers hors Club de Paris a représenté
17,0 % de la dette extérieure pour un montant de
1 291,9 milliards de FCFA en 2018. Cette situation
s’explique en partie par les annulations de dette
dont le pays a bénéficié en 2012 dans le cadre de
l’initiative PPTE. En 2021, le stock de la dette de la
Côte d’Ivoire vis-à-vis des créanciers du Club de
Paris est de 344,7 milliards FCFA, soit 2,8% de la
dette extérieure. La part des créanciers hors Club de
Paris a représenté 13,7 % de la dette extérieure pour
un montant de 1 687,9 milliards de FCFA en 2021.
Le gouvernement ivoirien a obtenu une annulation de
dette de la part de la Grande-Bretagne, de la France,
des Etats-Unis, de l’Allemagne, de l’Espagne,
de l’Italie et du Japon pour un montant de 900
milliards de FCFA. Cette restructuration de la dette
a été renforcée par une annulation additionnelle de
3 143,7 milliards de FCFA, incluant le C2D et les
accords de conversion de la dette avec l’Allemagne
et l’Espagne.
v) Initiative conjointe G20/ Club de Paris
Le 10 juin 2020, la Côte d'Ivoire a officiellement
annoncé sa participation à l’Initiative de Suspension
du Service de la Dette (ISSD) et adressé des
demandes officielles à ses principaux créanciers
officiels bilatéraux, ainsi qu'au Club de Paris. La
Côte d'Ivoire estime que cette initiative pilotée
par le G20 s'inscrit dans la continuité des
multiples programmes de soutien déployés par les
créanciers officiels depuis le début de la pandémie
de Covid-19. Ceux-ci s'inscrivent dans le cadre
d'une réponse internationale exceptionnelle et
coordonnée en faveur des pays en développement,
dont l'importance est indéniable au regard des
défis sans précédent que pose la crise actuelle. La
demande de la Côte d'Ivoire a été approuvée par les
représentants des pays créanciers du Club de Paris
le 11 juin 2020 et la documentation appropriée a
été négociée avec les créanciers concernés. Le 14
octobre 2020, les membres du Club de Paris et le
G20 ont convenu de prolonger l’ISSD de six mois
supplémentaires, jusqu'au 30 juin 2021, pour les
pays éligibles qui en font la demande. Dans le cadre
de l’ISSD, le champ de la dette éligible est limité
aux prêts des gouvernements ou des institutions
pertinentes des pays créanciers participants conclus
avant le 24 mars 2020. Le montant du service de
la dette extérieure bilatérale pouvant être suspendu
dans le cadre de cette initiative s'élève à 38 milliards
de FCFA, soit environ 4,4 % du service de la dette
publique extérieure en 2020. Conformément à
l'objet de l’ISSD, la Côte d'Ivoire entend utiliser
ces ressources budgétaires supplémentaires pour
augmenter ses dépenses sanitaires, sociales et
économiques dédiées à la lutte contre la pandémie
Covid-19 et atténuer son impact sur ses populations,
conformément au Plan national de réponse sanitaire
et au Plan d'appui économique, social et humanitaire.
9.2.2 Viabilité de la dette publique
Le FMI et la Banque mondiale ont élaboré un cadre
visant à guider les décisions d’emprunt des pays à
faible revenu. Ce cadre permet aux pays éligibles
de calibrer leurs besoins de financement sur leur
capacité de remboursement actuelle et future.
L’objectif des analyses de la viabilité de la dette
est d’évaluer le niveau de dette nécessaire pour
écarter les risques. Selon le Cadre de Viabilité de la
Dette (CVD), il existe quatre catégories de risque de
surendettement public :

v) Les créanciers privés extérieurs
A la date du 31 décembre 2021, la dette due aux
créanciers privés a atteint 6 577,8 milliards de FCFA.
Ce montant comprend la dette due aux porteurs de
titres de créance pour une valeur de 5 208,1 milliards
de FCFA et celle des banques commerciales pour
1369,7 milliards de FCFA. La dette commerciale
représente 53,5 % du montant total de la dette
extérieure.
vi) Les créanciers privés intérieurs
A la date du 31 décembre 2021, le stock de la dette
intérieure de la Côte d’Ivoire était évaluée à 7959,2
milliards de FCFA. Le stock des titres publics sont
évalués à 6 699,8 milliards de FCFA, soit 84,2 % du
stock total de la dette intérieure. Les autres prêts
représentaient 15,8 %, pour un montant de 1 259,4
milliards de FCFA.
Les seuils pour les pays les plus performants sont
généralement élevés.
(i) Risque faible : tous les indicateurs
d’endettement sont en deçà des seuils de
référence et des seuils des tests de résistance;
(ii)
Risque modéré : les indicateurs
d’endettement sont inférieurs aux seuils dans
le scénario de référence, mais les tests de
résistance montrent que les seuils pourraient
être dépassés en cas de choc exogène
ou de changement brusque de politique
macroéconomique ;
(iii) Risque élevé : au moins un des seuils du
scénario de référence a été dépassé, mais
le pays n’a pas encore de difficultés à
rembourser sa dette ;
(iv)
Surendettement : le pays éprouve des
difficultés à rembourser sa dette.

Tableau 53. Seuils et repères d’endettement au titre du CVD

VA de la dette Service de la dette VA de la dette

extérieure extérieure publique totale
(pourcentage) (pourcentage) (pourcentage)
PIB Exportations Exportations Recettes PIB

Politique médiocre 30 140 10 14 35

Politique moyenne 40 180 15 18 55

Politique solide 55 240 21 23 70

Source : FMI, Banque Mondiale

111
Scénario de référence selon l’AVD du FMI et de la
Banque mondiale de juillet 2021
Croissance du PIB plus faible à partir de 2021.
Du fait de l’amélioration de la conjoncture mondiale
et du redressement de la demande intérieure après
le choc dû à la COVID, la croissance du PIB réel
devrait rebondir, de 2 % en 2020 à 7,46 % en 2021,
en dépit des pénuries d’électricité à court terme. À
moyen terme, la croissance devrait connaître un pic
à 6,5 % en 2022, pour ensuite progressivement
revenir à son potentiel de 6 % à l’horizon 2026,
contre une croissance potentielle à moyen terme de
6,5 % prévue dans les septième et huitième revue.
Inflation modérée à moyen terme. L'inflation
annuelle moyenne devrait temporairement grimper
jusqu'à 2,5 % en 2021, du fait des perturbations de la
chaîne d’approvisionnement à la suite des mesures
de confinement et des fermetures de frontières, ainsi
que de l’impact du rationnement de l’électricité dans
certains secteurs. Cependant, elle devrait rester
modérée à environ 2 % à moyen terme, bénéficiant
de l’arrimage du taux de change à l’euro.
Creusement des déficits budgétaires à court
terme. Les mesures décisives qui se sont imposées
pour faire face à la pandémie ont creusé les déficits
budgétaires primaire et global à 3,7 et 5,6 % du PIB
respectivement en 2020. Les autorités prévoient de
retarder le rééquilibrage budgétaire et de maintenir le
déficit global en 2021 à 5,6 % du PIB.
Prévisions de recettes fiscales similaires. La
prévision des recettes fiscales est plus ou moins
similaire à celle de l’AVD précédente, qui tient
112
compte de la faiblesse relative des recettes. Il est
supposé que les recettes fiscales augmentent de
12,4 % du PIB en 2020 à 13 % en 2026.
Baisse du déficit courant. Le déficit des
transactions extérieures courantes devrait quelque
peu se réduire, de 4,3 % du PIB en 2021 à 3,5 % en
2026. Les hypothèses relatives aux importations ont
été revues à la hausse depuis la précédente AVD,
afin de tenir compte des prévisions d'importations
plus élevées de biens d’équipement à la suite de
l’augmentation de l’investissement dans le contexte
du PND.
Les dettes extérieures et totales restent viables et
présentent un risque modéré de surendettement. La
crise sanitaire, la détérioration du contexte mondial
et la perturbation de la chaîne d'approvisionnement
ont eu un impact négatif sur l'économie ivoirienne.
Compte tenu des dépenses exceptionnelles liées au
COVID-19 prévues en 2020, le déficit devrait revenir
au niveau d'avant la crise une fois que celle-ci se sera
calmée, ce qui constituera la base de la trajectoire
descendante de la dette à partir de 2021.
Dans ce contexte, la valeur actuelle de la dette
publique en pourcentage du PIB resterait bien
inférieure à la valeur de référence de 55,0 %. Le ratio
VA de la dette publique/PIB devrait progressivement
décliner au cours de la période de projection, autour
de 43,5% d'ici à 2031. Quant au ratio service de la
dette/recettes, qui s’est établi à 32,9 % en 2020,
devrait augmenter et atteindre 55,2 % en 2031. Il
est alors nécessaire de mobiliser d’avantage des
ressources intérieures.
 Tableau 54. Résultats obtenus par la Côte d’Ivoire au titre du CVD
(Scénario de référence)

VA de la dette Service de la
VA de la dette extérieure Service de la dette
Année (pourcentage)
publique to tale dette (en
extérieure (pourcentage)
(pourcentage) pourcentage)
PIB Exportations Exportations Recettes PIB Recettes
2021 28,0 127,0 8,0 12,6 46,0 35,0
2022 27,6 128,0 9,0 14,0 47,0 42,0
2023 27,0 126,0 11,0 15,6 47,0 52,0
2024 26,0 122,0 12,0 17,5 47,0 52,0
2025 25,0 119,0 12,0 17,2 46,0 54,0
2031 21,9 108,0 13,0 16,9 43,5 55,2
Source : FMI

9.3 Dette extérieure s’explique par la volonté des bailleurs de contribuer

9.3.1 Les détenteurs
La dette extérieure de la Côte d’Ivoire est composée
majoritairement de dettes commerciales, suivies de
dettes multilatérales et bilatérales. Cette situation
significativement au financement du PND. La
dette commerciale est essentiellement composée
d’emprunts sur le marché des euro-obligations pour
un montant de 4 419,3 milliards de FCFA en juin
2020.

Tableau 55. Composition de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire

En milliards de FCFA Fin 2021

Crédits multilatéraux 3 700,2
FMI 1 349,1
IDA/BIRD 1 300,9
BAD/FAD 388,5
BID 319,6
BOAD 202,7
AUTRES 139,4
Crédits bilatéraux 2 032,6
CLUB DE PARIS 344,7
AUTRES 1 687,9
DONT CHINE 1 521,4
Dette commerciale 6 577,8
EUROBOND 5 208,1
AUTRES (Banques) 1 369,7
Dette publique extérieure totale 1 2310,6
Source : MEF/DDPD

113
 Figure 14. Répartition de la dette extérieure en fonction des bailleurs à fin décembre 2021

30,1%

53,4%

16,5%

Créanciers mul�latéraux Créanciers bilatéraux Créanciers commerciaux

Source : MEF/ DDPD

9.3.2 Situation des paiements de la dette extérieure

Le service de la dette s’élevait à 924,4 milliards de FCFA sur la base encours à fin décembre 2021. Ce
montant est expliqué en majeure partie par la dette commerciale.

Tableau 56. Service prévisionnel de la dette extérieure

Situation à
décembre Multilatérale Bilatérale Commerciale Total
2021
Milliards
Capital Intérêt Total Capital Intérêt Total Capital Intérêt Total Capital Intérêt Total
de FCFA
Nouveau
463,8 170,8 1176,4 1811,0
tirage
Service
100,6 39,1 139,7 150,0 44,4 194,4 198,3 392,0 590,3 448,9 475,5 924,4
dû
Total

A maturité
N-2

Arriérés
Service
100,6 39,1 139,7 150,0 44,4 194,4 198,3 392,0 590,3 448,9 475,5 924,4
payé
Source : MEF/DDPD

9.3.3 Devises de la dette change concernait le service de la dette publique

Dans le cadre de la stratégie de gestion de la dette à
moyen terme, la Côte d'Ivoire a conclu en septembre
2018 une opération à terme de type forward pour
couvrir le risque de change lié à sa dette publique
extérieure. Cette opération de couverture de
libellée en dollars américains, pour un montant total
de 1,4 milliard de dollars US, et a permis de fixer
le taux de change euro/dollar pour une partie des
échéances à payer pour le service de la dette sur les
euro-obligations libellées en dollars américains sur
la période de décembre 2018 à décembre 2022.

114
En décembre 2019, une seconde transaction a
été réalisée avec un montant notionnel de 724
millions USD couvrant la période 2020 - 2024 et a
concerné l'ensemble des flux non couverts (capital
et intérêts) des Eurobonds 2024, 2032 et 2033 sur la
période 2020 - 2024 et l'ensemble des flux (capital
et intérêts) de trois lignes de prêts bilatéraux sur
la période 2020 - 2024. Cette opération, réalisée
dans des conditions de marché favorables et à des
prix très compétitifs, a permis à la Côte d'Ivoire de
réduire son exposition au risque de change tout en
améliorant la soutenabilité de la dette publique du
pays.

Tableau 57. Composition en devises du portefeuille de la dette extérieure en 2021

Taux de Taux de
Dette totale Dette totale Dette Distribution
change change en
libellée en exprimée totale de la dette
Devise FCFA au 31 EUR au 31
milliards en milliards exprimée selon les
décembre décembre
(devise) FCFA en EUR devises !
2021 2021
EUR 11,6 656,0 7 615,7 1,0 11,6 61,9%
USD 4,0 5 80,3 2 322,0 0,9 3,5 18,9%
XOF 1551,8 1,0 1 551,8 0,0 2,4 12,6%
CNY 4,7 90,0 421,0 0,1 0,6 3,4%
Autres NA NA 400,2 NA 0,6 3,3%
Source : MEF/DDPD

Figure 15. Distribution de la dette selon les devises en 2021

3,4% 3,3%

12,6%

18,9%
61,9%

EUR USD XOF CNY Autres

Source : MEF/DDPD

115
9.4 Dette intérieure
9.4.1 Présentation de la situation au 31 décembre 2021
Les titres publics représentent la composante
la plus importante de la dette intérieure. Elles
représentaient 84,2 % de l’encours de la dette
intérieure à fin décembre 2021. Les obligations
du Trésor représentent une source d’endettement
complémentaire pour financer les infrastructures.
Les obligations sont émises par adjudication via
UMOA-Titres ou par syndication (appel public à
l’épargne à la BRVM).

Tableau 58. Répartition de la dette intérieure en fonction des créanciers

Dette intérieure Dette intérieure

Dette intérieure
[Côte d'Ivoire] situation au 31 décembre exprimée en % exprimée en %
exprimée en valeur
2021 de la dette du PIB nominal
(milliards de FCFA)
domestique totale de l’année 2021
Dette intérieure totale*(Y/c FMI) 7 959,2 100,00% 20,3%
Titres 6 699,8 84,2% 17,1%
Bon du Trésor 338,8 4,3% 0,9%
Obligation du Trésor (dont OAT et Sukuk) 6 361,0 79,9% 16,2%

Autres emprunts 1 259,4 15,8% 3,2%

Source : MEF/DDPD

9.4.2 Evolution de la composition de la dette intérieure
au cours des 5 dernières années
Les émissions d’obligations du trésor ont connu
une tendance haussière entre 2016 et 2021. Cette
situation s’expliquerait par la volonté des autorités
de reprofiler la dette publique. L’Etat ivoirien applique
une stratégie de diversification de ses sources de
financement. Le gouvernement ivoirien a été très
présent sur le marché des titres publics de l’UEMOA
au cours des cinq dernières années. Ses émissions
sont considérées comme des valeurs de référence.

Figure 16. Répartition de la dette intérieure en obligations du trésor (OT) et des bons du trésor (BT)

7000,0 1,2

6000,0 1,0
Montant en milliards de FCFA

5000,0
0,8
Part OT en %

4000,0
0,6
3000,0
0,4
2000,0

1000,0 0,2

0,0 0,0
2016 2017 2018 2019 2020 2021

Bon du Trésor Obliga�on du Trésor Part OT dans les émissions totales

Source : MEF/DDPD

116
9.4.3 Situation des paiements de la dette intérieure d’assurance des pays de l’UEMOA. Les
amortissements de capital constituent la majeure
Les titres de la dette publique de la Côte d’Ivoire partie du service de la dette payée en fin décembre
sont détenus par les banques et les compagnies 2021.

Tableau 59. Service de la dette dû et payé

Dette Intérieure
Secteur bancaire Secteur non-bancaire Total
2021
En milliards de
Principal Intérêt Total Principal Intérêt Total Principal Intérêt Total
FCFA
(1) Service de la
dette dû à fin 640,1 284,2 924,3 283,5 72,1 355,6 923,6 356,3 1279,9
décembre 2021
(2) Service de la
dette payé dans
640,1 284,2 924,3 283,5 72,1 355,6 923,6 356,3 1279,9
le courant de
l’année 2021
Source : MEF/DDPD

9.5 Viabilité et soutenabilité par une augmentation du déficit budgétaire.

Le graphique qui suit présente les progressions de la
dette publique et du déficit en pourcentage du PIB. Le
ratio dette sur PIB a connu une tendance haussière
sur la période 2016-2021. Cette évolution s’explique
Toutefois, les efforts de maîtrise du déficit en relation
avec les critères de surveillance multilatérale de
l’UEMOA et le changement d’année de base ont
permis de freiner le rythme d’endettement.

Figure 17. Ratios déficit budgétaire sur PIB et dette publique sur PIB de la Côte d’Ivoire

0,0% 60%
Encours de la de�e publique rapporté

2016 2017 2018 2019 2020 2021

Solde budgétaire sur PIB nominal

-1,0% 50%

-2,0%
40%
au PIB nominal

-3,0%
30%
-4,0%
20%
-5,0%

-6,0% 10%

-7,0% 0%

Solde Budgétaire sur PIB nominal Encours de la de�e publique totale rapporté au PIB nominal

Source : MEF

117
 Figure 18. Dette publique sur PIB en 2021 pour les pays de l’UEMOA
Encours de la dette publique sur le 80 73,1
70
62,0 60,4
60
52,6 51,7
49,2 49,9
PIB nominal (%)

50
42,5
40

30

20

10

0
Bénin Burkina Faso Côte d'Ivoire Guinée Mali Niger Sénégal Togo
Bissau

Source : Commission de l’UEMOA, DDPD

118
10 ANNEXES

Tableau 60. Titres en vie au 31 décembre 2021

Maturité Date Encours

Libellés ISIN
(En année) d'échéance (en milliards de FCFA)
CI - 6,55% - 8 ans - 29.avril.22 CI0000001582 8 29/04/2022 31
CI - 5,99% - 10 ans - 11.juin.25 CI0000001665 10 11/06/2025 51
CI - 5,85% - 7 ans - 14.octobre.22 CI0000001707 7 14/10/2022 12
CI - 5,25% - 7 ans - 22.avril.23 CI0000001780 7 22/04/2023 26
CI - 5,7% - 7 ans - 28.septembre.23 CI0000001897 7 28/09/2023 2
CI - 5,85% - 5 ans - 13.septembre.22 CI0000002358 5 13/09/2022 9
CI - 6,1% - 7 ans - 13.septembre.24 CI0000002366 7 13/09/2024 5
CI - 6,2% - 10 ans - 13.septembre.27 CI0000002374 10 13/09/2027 2
CI - 5,8% - 5 ans - 20.mars.24 CI0000002788 5 20/03/2024 32
CI - 6% - 5 ans - 06.mai.24 CI0000002838 5 06/05/2024 41
CI - 5,9% - 3 ans - 06.mai.22 CI0000002846 3 06/05/2022 116
CI - 5,7% - 3 ans - 22.mai.22 CI0000002879 3 22/05/2022 25
CI - 5,7% - 3 ans - 24.juillet.22 CI0000002986 3 24/07/2022 26
CI - 5,7% - 3 ans - 06.août.22 CI0000003018 3 06/08/2022 28
CI - 5,7% - 3 ans - 17.septembre.22 CI0000003042 3 17/09/2022 43
CI - 5,9% - 3 ans - 04.octobre.22 CI0000003091 3 04/10/2022 127
CI - 6% - 5 ans - 04.octobre.24 CI0000003109 5 04/10/2024 38
CI - 5,75% - 3 ans - 29.janvier.23 CI0000003190 3 29/01/2023 30
CI - 5,75% - 3 ans - 12.février.23 CI0000003224 3 12/02/2023 38
CI - 5,85% - 5 ans - 04.mars.25 CI0000003257 5 04/03/2025 38
CI - 5,75% - 3 ans - 27.mars.23 CI0000003307 3 27/03/2023 40
CI - 5,85% - 5 ans - 27.mars.25 CI0000003315 5 27/03/2025 28
CI - 5,75% - 3 ans - 03.juin.23 CI0000003521 3 03/06/2023 22
CI - 5,85% - 5 ans - 03.juin.25 CI0000003539 5 03/06/2025 44
CI - 5,95% - 7 ans - 03.juin.27 CI0000003547 7 03/06/2027 7
CI - 5,75% - 3 ans - 09.juin.23 CI0000003570 3 09/06/2023 17
CI - 5,75% - 3 ans - 15.juillet.23 CI0000003679 3 15/07/2023 28
CI - 5,75% - 3 ans - 22.juillet.23 CI0000003695 3 22/07/2023 144
CI - 5,85% - 5 ans - 22.juillet.25 CI0000003703 5 22/07/2025 83
CI - 5,95% - 7 ans - 22.juillet.27 CI0000003711 7 22/07/2027 15
CI - 5,75% - 3 ans - 05.août.23 CI0000003752 3 05/08/2023 55
CI - 5,75% - 3 ans - 30.septembre.23 CI0000003869 3 30/09/2023 45
CI - 5,85% - 5 ans - 30.septembre.25 CI0000003877 5 30/09/2025 15
CI - 5,75% - 3 ans - 07.octobre.23 CI0000003885 3 07/10/2023 33
CI - 5,6% - 5 ans - 09.décembre.25 CI0000004016 5 09/12/2025 32
CI - 5,7% - 7 ans - 09.décembre.27 CI0000004024 7 09/12/2027 20
CI - 5,85% - 10 ans - 09.décembre.30 CI0000004032 10 09/12/2030 3
CI -BT - 12 mois - 11.janvier.22 CI0000004099 1 11/01/2022 31
CI - 5,5% - 3 ans - 03.février.24 CI0000004123 3 03/02/2024 47
CI -BT - 12 mois - 08.février.22 CI0000004156 1 08/02/2022 42
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 24.février.24 CI0000004206 3 24/02/2024 39
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 03.mars.26 CI0000004230 5 03/03/2026 7
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 17.mars.26 CI0000004255 5 17/03/2026 21
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 03.mars.24 CI0000004271 3 03/03/2024 43
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 28.avril.24 119
CI0000004339 3 28/04/2024 45
CI - 5,5% - 3 ans - 03.février.24 CI0000004123 3 03/02/2024 47
CI -BT - 12 mois - 08.février.22 CI0000004156 1 08/02/2022 42
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 24.février.24 CI0000004206 3 24/02/2024 39
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 03.mars.26 CI0000004230 5 03/03/2026 7
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 17.mars.26 CI0000004255 5 17/03/2026 21
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 03.mars.24 CI0000004271 3 03/03/2024 43
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 28.avril.24 CI0000004339 3 28/04/2024 45
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 23.avril.24 CI0000004354 3 23/04/2024 33
CI OdR - 5,7% - 7 ans - 12.mai.28 CI0000004362 7 12/05/2028 20
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 12.mai.24 CI0000004370 3 12/05/2024 34
CI -BT - 12 mois - 17.mai.22 CI0000004404 1 17/05/2022 41
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 26.mai.24 CI0000004412 3 26/05/2024 39
CI OdR - 5,85% - 10 ans - 09.juin.31 CI0000004420 10 09/06/2031 33
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 09.juin.26 CI0000004446 5 09/06/2026 38
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 16.juin.24 CI0000004453 3 16/06/2024 45
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 23.juin.26 CI0000004511 5 23/06/2026 27
CI OdR - 5,9% - 12 ans - 23.juin.33 CI0000004529 12 23/06/2033 11
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 14.juillet.26 CI0000004669 5 14/07/2026 32
CI OdR - 5,7% - 7 ans - 14.juillet.28 CI0000004685 7 14/07/2028 5
CI -BT - 12 mois - 02.août.22 CI0000004735 1 02/08/2022 40
CI OdR - 5,5% - 3 ans - 25.août.24 CI0000004768 3 25/08/2024 24
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 25.août.26 CI0000004776 5 25/08/2026 42
CI OdR - 5,7% - 7 ans - 15.septembre.28 CI0000004800 7 15/09/2028 40
CI OdR - 5,6% - 5 ans - 15.septembre.26 CI0000004826 5 15/09/2026 26
CI OdR - 5,85% - 10 ans - 29.septembre.31 CI0000004867 10 29/09/2031 33
CI -BT - BSR - 12 mois - 11.octobre.22 CI0000004875 1 11/10/2022 50
CI -BT - BSR - 12 mois - 25.octobre.22 CI0000004883 1 25/10/2022 49
CI -BT - BSR - 12 mois - 22.novembre.22 CI0000004909 1 22/11/2022 49
CI -BT - BSR - 12 mois - 29.novembre.22 CI0000004917 1 29/11/2022 39
Source : UMOA-Titres

Tableau 61. Emissions de la Côte d’Ivoire sur le marché des euro-obligations

Date d'émission Montant mobilisé en millions Devise Taux (%) Date de maturité
2014 750 USD 5,38 2024
2015 1000 USD 6,38 2028
2017 1250 USD 6,13 2033
2017 625 EUR 5,13 2025
2018 850 EUR 5,25 2030
2018 850 EUR 6,63 2048
2019 850 EUR 5,88 2031
2019 850 EUR 6,88 2040
2020 1000 EUR 4,88 2032
2021 600 EUR 4,87 2032
2021 250 EUR 6,62 2048
Source : MEF/DDPD

120
 11 LEXIQUE

Adjudication (pour les titres publics) : vente
aux enchères des titres émis par le gouvernement
central. Dans la zone UEMOA, elle est organisée par
la BCEAO et seules les banques et autres institutions
financières régionales qui ont des comptes à la
BCEAO peuvent y participer. Les autres entités
ne peuvent souscrire aux adjudications que par
l'intermédiaire des banques de l’UEMOA.
l’exportation, qui prêtent à un gouvernement débiteur
sur une base intergouvernementale.
Créanciers multilatéraux : institutions
internationales qui prêtent des fonds à des termes
concessionnels et/ou non-concessionnels, comme
le FMI, la Banque mondiale et les banques régionales
de développement.

Amortissement ou échéance : période entre
le décaissement d'un prêt et son dernier
remboursement, composée du délai de grâce et de
la période de remboursement.
Appel public à l’épargne : appel à concurrence sur le
marché financier de titres publics par l'intermédiaire
d'une SGI. Il est ouvert à tout épargnant.
Crédits à l’économie (CE) : ensemble des concours
consentis à l’économie par les banques (refinancés
ou non), les établissements financiers (partie
refinancée par la Banque Centrale) et par le Trésor (à
travers l'acceptation de traites douanières).
Crédit intérieur = Crédit à l’économie + Position
nette du Gouvernement (voir PNG).

Avoirs extérieurs nets (AEN) : créances ou Décaissement : versement de tout ou partie du

engagements nets des institutions monétaires montant contracté aux termes d'un prêt.
(Banque Centrale et banques) sur l’extérieur. Ce
poste correspond à l’ensemble des rubriques des Déficit budgétaire : différence entre recettes totales
situations de la Banque Centrale et des banques et dépenses totales et prêts nets.
relatives à leurs opérations avec l'extérieur. Il
s'obtient en déduisant des avoirs extérieurs bruts,
Déficit du compte courant : solde déficitaire des
l'ensemble des engagements extérieurs, y compris
transactions courantes de la balance des paiements.
les engagements à moyen et long terme.

Déficit primaire : différence négative entre recettes

Besoin de financement de l’Etat : montant global
et dépenses, hors paiements d'intérêt.
nécessaire pour couvrir le déficit budgétaire primaire
et les charges d'intérêt et d'amortissement liées à la
Dette publique extérieure : emprunts de
dette.
|'administration centrale à l’égard des non- résidents.

Bons du Trésor : titres publics à court terme d'une

Dette publique intérieure : emprunts de l’administra-
durée comprise entre 7 jours et 2 ans, émis par un
tion centrale à l’égard des résidents.
Etat membre de l’UEMOA.

Dette non-concessionnelle : dette contractée aux

Club de Paris : groupe informel de pays créanciers
conditions du marché.
(généralement des pays de OCDE), qui se réunissent
à Paris pour négocier des accords de restructuration
de la dette avec des pays débiteurs connaissant des Dette publique : somme de toutes les dettes de
problèmes de service de la dette. l’administration centrale (extérieure et intérieure).

Créanciers bilatéraux : gouvernements, banques

centrales, agences et agences de crédit à

121
Données économiques :
• Réalisations : données économiques pour
les années passées, calculées sur la base
des informations 'économiques exhaustives
recueillies sur l’activité économique par les
administrations nationales. Elles devraient
correspondre plus ou moins aux données des
comptes définitifs pour l’année N-3 ;
• Estimations : correspondent aux comptes
semi-définitifs ou provisoires, arrêtés sur la
base des informations économiques d'une
année donnée. Elles sont généralement non
exhaustives et/ou non entièrement validées ;
• Projections ou prévisions économiques :
correspondent aux données économiques
calculées sur la base des hypothèses
formulées sur l’évolution future de [activité
économique. Ces projections peuvent couvrir
partiellement certains comptes pour lesquels
il n'existe que des données provisoires et/ou
partielles.
Elément don : différence entre la valeur nominale
(VN) et la valeur actualisée (VA) du service de la dette
exprimée en pourcentage de la valeur nominale du
prêt ((VN-VA)/V'N).
Emprunt concessionnel : prêts et crédits qui sont
assortis d'une période d'amortissement de longue
durée et/ou de taux d'intérêt inférieurs au marché,
tels qu'ils comportent un élément don d'au moins
35 %.
Eurobond (ou Euro-obligation) : obligation en
devise au niveau du marché financier de Londres.
Inflation : hausse généralisée des prix à la
consommation. Il en résulte une perte du pouvoir
d'achat de la monnaie.
Initiative d'allégement de la dette multilatérale
(IADM) : initiative lancée en juin 2005 pour accélérer
les progrès vers les Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD).
Initiative PPTE : cadre adopté par la Banque
mondiale et le FMI en 1996 pour régler les problèmes
122
de dette extérieure des pays pauvres très endettés,
qui a pour objectif d'apporter un allègement global
de la dette suffisant pour parvenir à la viabilité de la
dette.
Masse monétaire (MO) : ensemble des créances
détenues par le reste de ['économie sur les
institutions monétaires.
Elle recouvre les disponibilités monétaires (circulation
fiduciaire + dépôts à vue) et quasi monétaires
(comptes d'épargne et dépôts à terme).
Obligations du Trésor : titres publics à moyen ou
long terme émis à travers des adjudications ou des
appels publics à l’épargne.
Passif conditionnel : dettes contractées par les
autres entités publiques à l’exception de l’administra-
tion centrale (collectivités locales et secteur para-
public).
Position Nette du Gouvernement (PNG) : créances
nettes ou engagements nets du Trésor vis-à-vis du
reste de l’économie.
La position nette du Gouvernement est constituée
par la différence entre les dettes du Trésor et ses
créances sur la Banque Centrale, les banques et les
particuliers et entreprises.
Par convention, une PNG créditrice est précédée du
signe (-) tandis qu'une PNG débitrice est précédée
du signe (+).
Pression fiscale : le ratio recettes fiscales rapportées
au PIB.
Risque de refinancement : risque lié au
renouvellement de la dette arrivée à échéance. Il peut
porter sur le coût du refinancement ou l’impossibilité
d'obtenir les montants souhaités.
Risque de taux d'intérêt : le risque de taux d'intérêt
fait référence à la vulnérabilité du portefeuille de la
dette et au coût de la dette du gouvernement à des
taux d'intérêt élevés du marché, au point ou la dette
à taux fixe et la dette à taux variable qui arrivent à
maturation sont réévaluées.
Risques de change : risques liés aux fluctuations
des taux de change.
Service de la dette : tout paiement à effectuer au
titre du principal, des intérêts et des commissions
d'un prêt.
Solde primaire : (voir déficit primaire).
Stock de la dette publique : montant à une date
donnée des décaissements de dettes non encore
remboursées.
Taux de change : prix d'une devise en termes d'une
autre.
Taux d'endettement : ratio du stock de la dette
publique rapporté au PIB.
Taux d'investissement de l'économie d'un pays :
un ratio qui indique la formation brute de capital fixe
de tous les agents économiques (gouvernement,
entreprises, ménages) exprimée en pourcentage
du PIB. Pour un pays, la FBCF est la somme des
investissements matériels et logiciels réalisés
pendant un an dans ce pays.
123
Les termes de l'échange : expriment pour un pays
le rapport entre le prix des exportations et le prix
des importations. Ils sont généralement calculés à
partir d'indices de prix et indiquent une évolution par
rapport à une année de référence (T= [indice des prix
des exportations / indice des prix des importations]
x 100).
Les termes de l’échange s'améliorent dans le temps
(T>100) si une économie exporte une quantité
moindre de marchandises pour se procurer la même
quantité de biens importés (en d'autres termes, les
mêmes quantités exportées permettent d'acheter
une quantité accrue de marchandises importées):
les recettes d'exportation s'améliorent dans ce cas.
Dans le cas inverse, les termes de l'échange se
dégradent (T).
Ce rapport de prix traduit ainsi l’évolution du pouvoir
d'achat des exportations en importations, à volume
d'échanges donné (la structure des échanges
est fixée) : il reflète la compétitivité-prix d'un pays
(indépendamment de l’effet quantité).