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Chapitre III : les règles particulières aux assemblées générales extra ordinaires.
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BIBLIOGRAPHIE
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Première partie : Les assemblées générales dans les
sociétés anonymes
La société anonyme est le prototype des sociétés de capitaux, elle est d’une grande
importance dans l’économie moderne.
La société anonyme est essentiellement régie par les articles 160 à 389 du C.S.C.
L’article 160 précité définit la société anonyme comme étant : « une société par actions
dotée de la personnalité morale constituée par sept actionnaires au moins qui ne sont tenus
qu’a concurrence de leurs apports.
La société anonyme est désignée par une dénomination sociale précédée ou suivie de la
forme de la société et du montant du capital social.
La politique législative en la matière est plutôt moderniste, elle est orientée vers :
La répartition des pouvoirs entre ces organes, hiérarchisés, permet de délimiter le champ
d’intervention de chacun d’eux et de consacrer l’idée du contrôle dans ladite société.
- L’A.G. constitutive ;
- L’A.G. ordinaire ;
- L’A.G. extraordinaire.
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L’assemblée générale constitutive est chargée de vérifier la régularité des opérations
relatives à la souscription et au versement. En outre, elle est appelée à jouer un rôle
important dans l’appréciation de la valeur des apports en nature et de la cause des
avantages particuliers.
L’assemblée est, enfin, appelée à nommer les premiers organes de la société et elle se
prononce sur la reprise des engagements contractés par les fondateurs avant que la société
ne soit constituée.
En dépit de la diversité de formes que peuvent revêtir les assemblées générales, celles-ci
demeurent soumises à des règles communes faisant preuve de leurs traits communs.
C’est alors que nous étudierons dans un premier chapitre, les règles communes aux
assemblées générales (chapitre 1), dans un second chapitre les règles particulières aux
assemblées générales ordinaires (chapitre 2) et dans un dernier chapitre, les règles
particulières aux assemblées générales extraordinaires (chapitre 3)
I : la forme de la convocation
La convocation à l’A.G. est l’étape primordiale dans le processus de délibération, elle sert à
informer les actionnaires de la tenue de l’assemblée et, est, considérée comme une
invitation à chacun d’eux afin d’assister à son déroulement et de participer à la prise de
décisions.
Une réunion est organisée même s’il est permis aux actionnaires de prendre part au vote par
simple correspondance.
Dans son aspect formel, la convocation de l’A.G. se fait par un avis au journal officiel de la
république tunisienne et dans le journal officiel du registre national des entreprises, vingt et
un jour au moins avant la tenue de l’assemblée, c’est ce qui résulte de l’article 276 nouveau
du C.S.C., tel que modifié par la loi n°47 – 2019, portant modification de C.S.C.
A titre exceptionnel, la nullité ne s’étend pas à la réunion à laquelle auraient assisté tous les
actionnaires, sans exception, malgré l’absence de convocation ou l’inobservation de l’une de
ses modalités.
Cette dérogation est en harmonie avec l’objectif escompté par le législateur à travers
l’exigence de la convocation, qui veille à informer tous les actionnaires de la tenue de
l’assemblée et les incite à assister et à participer à la prise de décisions.
En règle générale, tout actionnaire ou porteur de certificat de droit de vote peut avoir accès
à l’assemblée générale quel que soit le nombre des titres qu’il possède (article 11 alinéa 4
C.S.C.), exception faite des obligataires (article 333, alinéa 1, C.S.C.), des titulaires des actions
à dividende prioritaire sans droit de vote (article 349 C.S.C.) et les titulaires des certificats
d’investissement (article 375 C.S.C.)
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Les délibérations de l’assemblée générale ne sont régulières que lorsqu’elle réunit le
quorum, c'est-à-dire qu’elle réunit des actionnaires disposant d’un certain nombre de voix
minimal.
Le quorum diffère d’une assemblée à une autre, mais pour son calcul, les règles sont les
mêmes.
Un bureau de l’assemblée, composé d’un président, de deux scrutateurs choisis parmi les
actionnaires et d’un secrétaire, est chargé de vérifier le respect du quorum et de signer le
procès verbal de l’assemblée générale, qui fait foi jusqu’à preuve du contraire.
Il convient de signaler à cet égard que les actionnaires, surtout dans les grandes sociétés,
n’exercent pas les prérogatives qui leur sont reconnues par la loi ; ils se désintéressent du
fonctionnement de la société et ne participent pas aux décisions.
Les dirigeants qui reçoivent ces procurations peuvent en disposer librement ce qui leur
permet d’avoir une majorité favorable au sein de l’A.G.
Le droit de vote fait l’objet du quatrième alinéa de l’article 11 du C.S.C. selon lequel
l’actionnaire bénéficie d’un nombre de voix proportionnel aux actions qu’il détient.
Le droit de vote, initialement qualifié de droit non pécuniaire, n’est pas considéré comme
un droit fondamental des actionnaires. En effet le législateur a crée une nouvelle catégorie
de droits des associés au sein de la réforme du C.S.C. introduite par la loi n 16 -209,
promulguée le 16 mars 2009 , qui a ajouté un dernier alinéa à l’article 11 du dit code qui
stipule que : « les droits fondamentaux de l’associé ne peuvent être réduits ou limités par les
stipulations des statuts ou les décisions de l’assemblée générale »
Or, les termes du paragraphe premier de l’article 279 du C.S.C. admettent que les statuts
exigent un nombre minimum d’actions pour participer aux assemblées générales, ce qui
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permet de déduire que le droit de vote peut être limité ou encore doublé, ce qui empêche,
par conséquent, de l’inclure dans la catégorie des droits fondamentaux.
Néanmoins, le droit de vote peut faire l’objet de restrictions légales, inhérentes à la nature
du titre ou à titre de sanction.
Les délibérations exigent une détermination préalable des questions à discuter, ce qui
entraine une obligation à la charge du conseil d’administration ou du directoire de mettre à
la disposition des actionnaires au siège de la société, quinze jours au moins avant la date
prévue pour la tenue de l’assemblée, les documents nécessaires pour leur permettre de se
prononcer en connaissance de cause et de donner leur avis sur la gestion et le
fonctionnement de la société.
Ce droit à l’information, réglementé au sein de l’article 280 du C.S.C., s’exerce par une
simple mise à disposition des documents sociaux, ces derniers sont variables selon la nature
de l’assemblée générale et l’ordre du jour.
Il convient de signaler à cet égard, que l’ordre du jour des assemblées est arrêté par l’auteur
de la convocation.
Ces projets sont inscrits à l’ordre du jour de l’assemblée générale après avoir adressé par le
ou les actionnaires précités à la société une lettre recommandée avec accusé de réception.
Cette demande doit être adressée avant la tenue de la première assemblée, puisque cette
dernière ne peut délibérer sur des questions non inscrites à l’ordre du jour.
Cette réunion se fait à l’époque déterminée par les statuts et on prévoit généralement et
conformément à l’article 275 du C.S.C., qu’elle se réunit dans les six mois qui suivent la
clôture de l’exercice comptable.
Outre l’A.G.O. annuelle, une A.G.O. peut être convoquée à toute autre époque de l’année.
L’AG.O. est généralement convoquée par un avis publié au J.O.R.T. et dans deux journaux
quotidiens dont l’un en langue arabe, dans le délai de quinze jours au moins avant la date
fixée pour la réunion. (Article 276 C.S.C.)
Ce mode de convocation convient mieux aux sociétés faisant appel public à l’épargne, pour
les autres types de sociétés, et ne s’agissant pas d’une règle d’ordre public, on peut se
contenter d’une convocation par voie postale aurait été suffisante.
Fixer le délai est une question importante pour permettre aux actionnaires de prendre leurs
dispositions pour participer à la réunion.
L’article 276 C.S.C. ne distingue pas selon qu’il s’agit d’une première ou deuxième
convocation, d’où alors, la convocation pour la deuxième réunion, si la première assemblée
n’a pu valablement se réunir pour défaut de quorum, devrait respecter le même délai de
quinze jours.
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II- Le contenu de la convocation :
La convocation doit mettre les actionnaires en mesure de participer à l’assemblée, elle
contient, donc, trois mentions essentielles :
D’une part, il permet aux actionnaires de connaitre à l’avance les questions qui seront
discutée lors de l’A.G. et de se préparer à y participer efficacement.
C’est la raison pour laquelle toute délibérations sur une question qui n’était pas inscrite à
l’ordre du jour est frappée de nullité.
Il en est ainsi de :
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- Décider ou autoriser l’émission des obligations et des titres participatifs.
L’assemblée générale statue après avoir pris connaissance du rapport de gestion détaillé et
du rapport du commissaire aux comptes.
Seule une décision de l’A.G. portant approbation des états financiers a pour effet de rendre
intangibles les états financiers.
Il convient de signaler à cet égard qu’un contrôle juridictionnel des états financiers demeure
possible dans deux situations :
La deuxième consiste en la saisine du juge pénal de poursuites contre les dirigeants pour
délit de présentation ou de publication de faux bilans.
A cet égard, le code des sociétés commerciales précise au sein de l’article 287 que le
bénéfice distribuable est constitué du résultat comptable net majoré ou minoré des résultats
reportés des exercices antérieurs, et ce, après déduction des réserves légales et statutaires.
Une fois les déductions sont faites, l’A.G.O. prend alors la décision de répartition de
bénéfices.
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I- l’admission à l’A.G. :
En principe, tout actionnaire est admis à l’A.G.O. à condition de prouver sa qualité
d’actionnaire ou de mandataire ou de représentant d’une personne morale actionnaire.
Dans la pratique, une distinction s’impose entre actions nominatives et actions au porteur.
Pour les actions nominatives, l’actionnaire doit simplement justifier de son identité.
Pour les actions au porteur, on prévoit généralement que l’actionnaire doit, pour prouver sa
qualité, déposer ses titres au siège social. L’accès à l’assemblée s fait alors sur présentation
du certificat de dépôt.
Toutefois, les statuts peuvent exiger un nombre minimum d’actions, sans que celui-ci puisse
être supérieur à dix, pour participer aux A.G.O.
L’art 279, alinéa deuxième, propose une solution pour surmonter les effets néfastes de cette
limitation des droits des actionnaires minoritaires, en leur permettant de se réunir pour
atteindre le minimum prévu par les statuts et se faire représenter par l’un d’entre eux.
Ce bureau est composé d’un président, qui est généralement le P.D.G., un secrétaire général
et de deux scrutateurs.
Le quorum :
L’assemblée ne peut valablement délibérer que si le quorum a été observé, c'est-à-dire un
nombre minimum d’actions présents.
A défaut de ce quorum, une deuxième assemblée est tenue sans qu’aucun quorum ne soit
requis (article 278, alinéa 2, C.S.C.)
La majorité :
Selon l’alinéa cinquième de l’art 278 csc les délibérations de l’assemblée générale sont prises
à la majorité. Il s’agit de la majorité absolue c'est-à-dire la moitié des voix plus une voix.
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Le droit au vote attaché aux actions est obligatoirement proportionnel à la fraction du
capital souscrit et chaque action donne en principe droit à une voix.
I- le quorum :
Aux termes de l’article 291 alinéa 2ème, les délibérations de l’assemblée générale ne sont
considérées valables que si les actionnaires présents ou les représentants au droit de vote
détiennent au moins sur première convocation, la moitié du capital et sur deuxième
convocation le tiers du capital.
II- la majorité :
L’A.G.E.O. statue à la majorité des deux tiers des voix des actionnaires présents ou des
représentants ayant droit au vote (article 29, alinéa 3 C.S.C.)
Certes il n’est pas permis à l’A.G.E.O. d’augmenter les engagements des actionnaires, sauf si
une décision unanime est requise.
Elle est donc, seule compétente pour prendre, notamment les décisions suivantes :
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- La dissolution de la société (article 387 C.S.C.)
- La fusion de la société (article 418 C.S.C.)
- La scission de la société (article 429 C.S.C.)
- La transformation de la société (article 434 C.S.C.)
- La création des actions à dividende prioritaire sans droit de vote (article 347 C.S.C.) et
la création des certificats d’investissement (article 375 C.S.C.)
Toute clause des statuts limitant ce pouvoir serait sans effet (article 291 alinéa 1, C.S.C.)
A cette règle de principe, l’alinéa 4ème, ajouté par la loi du 16 mars 2009, apporte une
dérogation, et ce, en admettant la modification des statuts par le président directeur
général, le directeur général, le président du directoire ou le directeur général unique,
lorsque cette modification est effectuée en application des dispositions légales ou
règlementaires qui la prescrivent.
Ceci dit, les statuts sont désormais, soumis dans leur version modifiée à l’approbation de la
première assemblée générale suivante.
En effet, L’augmentation du capital social est une décision qui relève de la compétence de
ladite assemblée dans les conditions prévues par la loi, c’est ce qu’affirme expressément
l’art 293 du C.S.C., il en est de même pour la compétence en matière de réduction du capital.
L’article 307 précise que cette décision est prise selon les conditions requises pour la
modification des statuts suite à un rapport établi par le commissaire aux comptes.
L’art 294 considère non avenue, toute clause statutaire conférant au conseil
d’administration ou au directoire le pouvoir de décider l’augmentation du capital.
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