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A. Le droit à l’information :
On distingue entre l’information permanente et
l’information occasionnelle.
L’information permanente permet à l’associé, à toute
époque de l’année, de consulter au siège social tous les
documents de gestion. Tout obstacle, par la société, à
l’exercice de cette prérogative l’expose à une sanction
civile (dommage-intérêt). Pour les sociétés cotées en
bourse cette obligation d’informer encore est plus
large. Elle consiste à informer non pas seulement les
associés mais tout le public de toute situation de
nature à influer sur le cours de la bourse (guerre
commerciale, baisse des taux d’intérêt décidée par les
banques centrales, sanction économique, crise
économique).
Dans le monde de la finance la cotation à deux sens ;
d’une part, elle désigne l’opération par laquelle un titre
financier entre dans le marché boursier; d’autre part,
La cotation consiste à attribuer une valeur à un titre
social émis par une société (actions et obligations
(provenant d’un emprunt obligataire, qui est une dette
émise par une personne morale—entreprise privée, un
Etat, une collectivité publique—pour se financer auprès
d’investisseurs appelés les obligataires. Les obligations
sont des titres financiers assimilables à une dette pour
l’entreprise qui émet les titres) Lors de l’entrée d’un
titre financier dans le marché boursier, il lui est attribué
une valeur indicative qui évolue ensuite en fonction de
l’offre et de la demande. Une société est cotée en
bourse lorsque ses titres sont échangeables sur un
marché organisé. Les sociétés cotées bénéficient d’une
plus grande exposition publique (visibilité), et surtout,
elles vont avoir accès à une source de financement, via
des augmentations de capital, par l’émission de titres
créances négociables. Parmi les indices boursiers on
peut citer le CAC 40-cotation assistée continue-
Le CAC 40 crée en France en 1987-est un indice
Bourcier qui réunit les quarante plus importantes
sociétés françaises cotées en bourse et le NASDAQ
créée en 1971 aux Etats Unis, est le premier marché
boursier électronique ouvert dans le monde.
Quant à l’information occasionnelle elle permet à
l’associé, préalablement à la tenue d’une assemblée
générale, soit seul, soit en se faisant assister par un
expert-comptable, de consulter tous les documents
comptables (comptes annuels, rapport de gestion…)
B. Le droit de participer à la prise de décision
Les associés doivent donner leur opinion sur
l’orientation générale de l’entreprise. Ils exercent par-
là leurs prérogatives d’associés qui consistent à
contrôler et à critiquer les actes de gestion (ils ont un
droit d’alerte). L’expression de leur volonté s’effectue
dans le cadre des assemblées générales. Ainsi l’article
125 AUDSCG dispose « les associés disposent du droit
de participer à la prise de décision collective ». On
distingue entre :
- Les décisions collectives ordinaires qui relèvent de
la compétence exclusive de l’AGO (Assemblée Général
Ordinaire), il s’agit notamment de la nomination, de la
révocation des dirigeants sociaux, de la validation des
comptes de l’exercice écoulé, du sort du résultat
(distribution ou incorporation au capital), de la mise en
réserve ; et,
- Les décisions collectives extraordinaire dont la
compétence est attribuée à l’AGE est qui concerne les
décisions donnant lieu à une modification des statuts et
à une mention au RCCM.
C. Le droit de vote
Seront envisagés successivement l’exercice du droit de
vote et l’abus du droit de vote.
1. L’exercice du droit de vote
L’associé va dans les assemblées générales exprimer
librement son vote. La liberté du vote signifie qu’il va
l’exercer dans le sens qu’il croie légitime aux intérêts
de la société.
Le droit de vote est marqué par le principe de la
proportionnalité, en effet chaque titre social est égal à
une voix, et toute clause contraire est réputée non
écrite (c’est-à-dire nul). Toutefois il peut arriver que
certains titres sociaux soient dotés d’un droit de vote
plural ou pluriel. De même les statuts peuvent fixer un
nombre de titres sociaux au-dessous duquel l’associé
ne pourra exercer son droit de vote.
L’exercice du droit de vote implique l’assistance aux
AG. Toutefois le vote par correspondance, par lettre au
porteur contre récépissé, par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception, par courrier électronique
et à distance par visioconférence peut être autorisé par
les statuts (art 133-1 et 133-2).Il est également possible
de voter par le biais d’un mandataire qui peut être soit
le conjoint soit un autre associé.
2. L’abus du droit de vote
Il s’agit de la transposition en droit de l’entreprise de
la théorie civiliste de l’abus de droit. Selon cette
théorie, est constitutif d’une faute pouvant donner lieu
à réparation civile, le fait pour le titulaire d’un droit de
le mettre en œuvre soit de manière anormale, en
dehors de sa finalité soit dans le seul but de nuire
autrui.
En droit d’entreprise l’abus peut provenir aussi bien
des associés majoritaires que des associés minoritaires
ou égalitaires.
3. L’abus de majorité
Il y a abus de majorité lorsque les associés détenant la
majorité des titres sociaux (donc des droits de vote)
adoptent une décision dans leurs seuls intérêts,
contrairement à ceux des associés minoritaires, sans
que celle-ci ne puisse être justifiées par l’intérêt social.
En cas de contestation si l’abus est prouvé le juge saisi
peut non seulement rapportée la décision controversée
mais il peut également condamner les auteurs à
réparer le dommage causé aux minoritaires et à la
société. (Article 130 AUDSCG)
2. L’abus de minorité et d’égalité
Il y a abus de minorité et d’égalité, lorsqu’en exerçant
leur vote, ces associés s’opposent à ce qu’une décision
soit prise, alors qu’elle s’avère nécessaire à l’intérêt
social, et qu’ils ne peuvent justifier par un intérêt
légitime. Lorsqu’elle est saisie, la juridiction
compétente va désigner un mandataire ad hoc, qui va à
la prochaine assemblée générale représenter les
minorités et les égalitaires, et voter en leur nom, dans
le sens des intérêts de la société. La responsabilité
civile de ces associés peut être engagée pour le
préjudice causé aux associés et à la société elle-même.
A. LA RESERVE LEGALE
Elle représente 5% des bénéfices réalisés, l’obligation
de la prélever cesse lorsqu’elle a atteint 10% du capital
social. Elle a pour objet d’une part de renforcer la
garantie des créanciers et d’autre part de favoriser
l’autofinancement de l’entreprise.
2. L’obligation d’alerte
Il est exercé à l’endroit des dirigeants, l’alerte doit être
déclenchée chaque fois qu’il relève des faits ou des
événements ultérieurs de nature à compromettre la
continuité de l’exploitation. Ainsi face à un risque
sérieux de cessation des paiements il devra informer
l’administration, et en cas d’inaction faire convoquer
l’assemblée générale des associés afin de les informés
du risque qu’encours l’entreprise.
3. L’obligation de dénonciation
Le commissaire aux comptes doit révéler aux parties
les faits délictueux, criminels ou contraventionnels les
abus de biens sociaux (qui consiste à faire, de mauvaise
foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils
savent contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou
entreprise dans laquelle ils sont intéressés directement
ou indirectement) décelés à l’occasion de ses
investigations. Le mutisme ou la complaisance du
commissaire de compte le place en infraction, dès lors
il encourt des sanctions pénales (emprisonnement,
amende), sanctions civiles (réparation des dommages
causés par le silence ou la complaisance) ou des
sanctions disciplinaires (interdiction d’exercer,
radiation).
I. Les actionnaires de la SA
Contrairement à la situation des actionnaires des S.A.
de droit français, le droit de l’OHADA n’impose aucun
nombre minimum pour la constitution d’une SA
pluripersonnelle. Puisque les associés n’ont pas la
qualité de commerçant, un mineur, fut-il un nourrisson,
peut avoir la qualité d’associé, d’actionnaire, il en est
de même des personnes physiques majeures
incapables. Toutefois leur entrée en société ainsi que
l’exercice des prérogatives d’associé supposent que les
règles de représentation et d’assistance propre à
chaque régime de protection soient respectées. Donc
seul demeure la condamnation à la faillite personnelle
qui débouche sur une interdiction prononcée par une
juridiction judiciaire, qui peut être définitive ou
temporaire. L’interdiction temporaire d’une durée
supérieure à 5 ans ou l’interdiction définitive peuvent
être levée à la demande de l’interdit, par la juridiction
ayant prononcée ladite sanction. Cette requête n’est
recevable qu’à l’expiration d’un délai de 5 ans à
compter de la date de prononcé de la décision.
L’interdiction prend fin par la réhabilitation de
l’interdit.
(MASTER 2 GM 21/02/2023)