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La SA, forme principale de société par actions, émet des valeurs mobilières, actions ordinaires
ou de préférence composant son capital, et obligations, donnant un droit de créance sur la
société. La négociabilité de ces titres facilite le financement de la SA. Un dispositif juridique
très complet précise les droits des actionnaires, notamment en ce qui concerne les décisions
collectives. La loi encadre les opérations relatives au capital, afin de maîtriser leurs
conséquences politiques et financières.
Les sociétés par actions peuvent émettre tout type de valeurs mobilières.
Inscription en compte.
Toute valeur mobilière doit être inscrite au nom de son propriétaire dans un compte-titres tenu
soit par la société émettrice, soit par un intermédiaire financier (banque, société de Bourse).
Les titres nominatifs : inscription dans les comptes tenus par la société émettrice
Les titres au porteur : inscription dans les comptes tenus par un intermédiaire financier
(banque, société de bourse).
Les SA cotées peuvent émettre des titres nominatifs ou au porteur. Les titres émis par les
sociétés par actions non cotées sont obligatoirement nominatifs. La forme nominative peut
être imposée par la loi ou par les statuts.
Le régime juridique des valeurs mobilières
• Des biens meubles incorporels. Dématérialisées, les valeurs mobilières n’ont pas de support
matériel.
• Des titres négociables. Leur transmission s’effectue par simple virement de compte à
compte. Elle prend effet à la date de l’inscription au compte du nouveau détenteur. On les
distingue des parts sociales, émises par les sociétés autres que les sociétés par actions, qui font
l’objet de cession constatée par écrit, soumise à formalités.
• Des biens fongibles. Les valeurs mobilières d’une même catégorie sont interchangeables.
Elles donnent à leurs détenteurs des droits identiques (ex : obligations issues d’un emprunt
obligataire émis par une société).
B. Les Actions
Droits particuliers.
Les actions de préférence confèrent des droits particuliers (qui doivent être précisés par les
statuts. Ces droits particuliers peuvent être de toute nature. Il peut s’agir de droits
supplémentaires ou de droits réduits par rapport à ceux attachés aux actions ordinaires.
Définition Une obligation est un titre négociable qui confère un droit de créance sur la société.
La valeur nominale de l’obligation correspond à la fraction d’emprunt souscrite en
contrepartie. Les obligataires d’un même emprunt ont des droits identiques. Les obligations
sont toujours nominatives dans les sociétés non cotées et peuvent être au porteur dans les
sociétés cotées.
L’émission d’obligations
Peuvent émettre des obligations toutes les sociétés par actions, ainsi que, sous certaines
conditions, les SARL.
Conditions.
Le capital social doit être entièrement libéré. La société doit avoir établi deux bilans
régulièrement approuvés par ses actionnaires. À défaut, un rapport sur la valeur de ses actifs
et passifs établi par un commissaire sera remis à l’organe compétent.
Compétence.
L’émission d’obligations peut être décidée par les dirigeants (CA ou directoire ) Ils peuvent
déléguer à toute personne de leur choix le pouvoir de réaliser l’émission dans un délai d’un
an. Une clause statutaire peut réserver ce pouvoir à l’AG ou celle- ci peut prendre cette
décision ponctuellement.
Contrat d’émission.
Les modalités particulières d’un emprunt obligataire sont définies dans le contrat d’émission
(durée de l’emprunt, taux et paiement des intérêts, conditions de remboursement, etc..).
Publicité.
L’émission d’obligations peut être réalisée par placement privé, régi par la liberté
contractuelle ou, pour les sociétés par actions, dans le cadre d’une offre au public de titres
financiers soumise à une information légale (prospectus visé par l’AMF).
Les modalités de la prise de décision suivent des règles proches de celles des assemblées
d’actionnaires.
1. Le droit à l’information
Tout actionnaire doit avoir communication des informations relatives à la gestion de la
société, pour prendre des décisions éclairées. Ce droit à l’information s’exerce en
permanence, et plus spécifiquement avant les assemblées. Il est renforcé dans les SA cotées.
En cas de non- respect, l’actionnaire peut obtenir les informations par une procédure
d’injonction de faire auprès du président du tribunal de commerce.
2. Le droit de vote
Existence du droit de vote. Tout actionnaire peut exercer librement son droit de vote. Dans
certains cas, le droit de vote peut être supprimé :
• actions de préférence sans droit de vote
• actions non libérées des versements exigibles
• suppression du droit de vote pour certaines décisions (contrôle de convention entre la SA et
l’actionnaire, apport en nature, avantage particulier).
Nombre de voix.
L’actionnaire dispose en principe d’un droit de vote proportionnel à la quote-part du capital
que représentent ses actions. Par exception, les statuts peuvent limiter le nombre de voix
détenues par chaque actionnaire ou attribuer un droit de vote multiple (actions de préférence
dans les SA non cotées). Dans les SA cotées, sauf clause contraire des statuts, l’attribution du
droit de vote double est systématique lorsque les conditions sont remplies : actions
nominatives, entièrement libérées, détenues depuis au moins 2 ans par l’actionnaire.
Une assemblée est dite mixte lorsque son ordre du jour comprend des décisions de la
compétence de l’AGO et d’autres de la compétence de l’AGE. Le quorum et la majorité sont
calculés selon la nature de chaque décision. Toutefois, si le quorum de l’AGE n’est pas
atteint, une nouvelle assemblée sera réunie en appliquant le quorum requis sur la seconde
convocation.
Convocation.
L’AG est convoquée par le CA dans la SA à forme classique et par le directoire
(éventuellement par le CS) dans la SA à directoire. En cas de carence, elle peut être
convoquée par le CAC ou par un mandataire désigné en justice à la demande d’un ou
plusieurs actionnaires détenant au moins 5 % du capital. Elle doit intervenir au moins 15 jours
avant l’AG (10 jours, sur seconde convocation) par insertion d’un avis dans un SHAL ou,
dans les SA dont toutes les actions sont nominatives, par l’envoi d’une lettre à chaque
actionnaire. La convocation peut être adressée par voie électronique sur accord de
l’actionnaire.
Ordre du jour. Il correspond à la liste limitative des décisions examinées par l’AG. Il est
fixé par l’organe auteur de la convocation. Tout actionnaire détenant au moins 5 % du capital
peut demander qu’un projet de résolution ou un point y soit ajouté.
Liberté de cession.
Les actions, titres négociables, peuvent être en principe librement cédées par les actionnaires.
Le contrat de cession n’est soumis à aucun formalisme particulier. Le transfert de propriété
s’effectue par inscription des titres au compte de l’acquéreur.
Limites à la liberté de cession.
Dans les SA non cotées, dont les actions sont nominatives, les statuts peuvent contenir des
clauses limitant la négociation des actions.
Clause d’agrément.
Les statuts peuvent prévoir une clause d’agrément pour les cessions entre actionnaires ou à
des tiers. La clause ne peut pas s’appliquer en cas de cession au conjoint, ascendant,
descendant, de succession ou de liquidation de régime matrimonial.
Exemple Clause d’agrément « Toute transmission d’actions à un tiers, par vente, donation,
échange, doit être autorisée préalablement par décision du conseil d’administration, statuant à
la majorité des voix. »
Toute cession conclue en violation d’une clause d’agrément est nulle.
Procédure d’agrément.
La loi impose le respect d’une procédure spécifique. En cas de refus d’agrément, l’actionnaire
a droit au rachat de ses actions par un actionnaire ou un tiers agréé, ou par la SA qui réduit le
capital en proportion. Si le rachat n’est pas intervenu dans les 3 mois de la demande
d’agrément, l’agrément est réputé accordé.
Droit de préemption.
Une clause de préemption impose à l’actionnaire souhaitant céder ses actions de les proposer
en priorité aux autres actionnaires ou à certains d’entre eux, dans un certain délai. Si le droit
de préemption n’est pas exercé, l’actionnaire peut les céder à la personne de son choix.
Pactes d’actionnaires.
Certains actionnaires peuvent convenir dans un contrat de limiter la cession de leurs actions.
Le pacte d’actionnaires, qui n’a d’effet qu’entre les actionnaires signataires, peut contenir des
clauses d’agrément, de préemption, d’inaliénabilité temporaire ou d’exclusion.
L’évolution de la SA
A. L’augmentation de capital
1. La prise de décision
Compétence.
L’AGE est compétente pour décider l’augmentation du capital. Elle peut toutefois accorder au
CA ou au directoire :
• Une délégation de compétence. L’AGE délègue au CA ou au directoire la compétence de
décider d’augmenter le capital :
– en une ou plusieurs fois
– dans la limite d’un plafond global
– et dans un délai maximum de 26 mois.
• Une délégation de pouvoir. L’AGE décide d’augmenter le capital et délègue au CA ou au
directoire le pouvoir de fixer les modalités d’émission des titres.
Conditions préalables.
Le capital doit avoir été intégralement libéré avant la décision d’augmentation du capital, à
peine de nullité. L’AGE doit aussi se prononcer sur un projet de résolution visant à réaliser
également une augmentation de capital réservée aux salariés dans le cadre d’un plan
d’épargne d’entreprise.
Droit préférentiel de souscription (DPS).
Tout actionnaire a, proportionnellement au montant de ses actions, un droit de préférence à la
souscription des actions nouvelles émises. Ce mécanisme permet aux actionnaires de
maintenir leurs droits politiques. Ils exercent leur droit préférentiel de souscription dans un
délai minimum de 5 jours (selon le calendrier d’ouverture de la Bourse). Ils peuvent aussi y
renoncer ou le céder (si un agrément statutaire est prévu pour la cession des actions, il
s’applique également à la cession de DPS). L’AGE peut, sur rapport du CA ou du directoire,
et sur rapport spécial du CAC (s’il existe), décider de la suppression du DPS et réserver
l’augmentation de capital à un ou des bénéficiaires dénommés ou à une catégorie de
bénéficiaires (si ce sont des actionnaires, ils ne peuvent pas prendre part à cette décision).
Prime d’émission.
Lorsque la société possède des réserves, l’AGE peut demander aux actionnaires souscrivant à
l’augmentation de capital de verser une prime d’émission afin que les actionnaires existants
maintiennent leurs droits sur les réserves. Le montant de la prime d’émission correspond à la
différence entre la valeur nominale de l’action et la valeur réelle tenant compte des réserves.
Exemple : La société Berger, au capital de 100 000 € divisé en 1 000 actions de valeur
nominale 100 €, possède des réserves de 50 000 €. Elle procède à une augmentation de capital
de 100 000 € par émission de 1 000 actions nouvelles souscrites intégralement par un nouvel
actionnaire, avec versement d’une prime d’émission de 50 000 €.
Exemple : Le capital de la SA Créalor, d’un montant initial de 100 000 €, est augmenté de 50
000 € (avec possibilité de souscription à titre réductible). Chaque actionnaire peut, au titre de
son DPS, souscrire 1 action nouvelle pour 2 actions détenues. L’actionnaire A, qui détient 100
actions, souscrit à titre irréductible 50 actions nouvelles et souhaite souscrire également des
actions supplémentaires à titre réductible. Si toutes les actions nouvelles ne sont pas souscrites
à titre irréductible, les actions restantes pourront être attribuées à l’actionnaire A.
Libération.
Les actions souscrites doivent être libérées d’un quart au minimum du montant nominal, le
solde dans les 5 ans sur appel du CA ou du directoire. La prime d’émission doit être libérée
intégralement. La libération peut s’effectuer par versement d’espèces ou par compensation
avec une créance que le souscripteur possède sur la SA (ex : créance en compte courant) à
condition qu’elle soit certaine, liquide et exigible.
Insuffisance de souscription.
Si à l’expiration du délai de souscription, toutes les actions ne sont pas souscrites, le CA ou le
directoire peut prendre plusieurs décisions :
• limitation de l’augmentation de capital au montant des souscriptions recueillies si elles sont
supérieures ou égales à 75 % du montant total
• répartition des actions non souscrites entre les personnes choisies par le CA ou le directoire
• offre au public des actions non souscrites, si cette option a été prévue par l’AGE et sous
réserve du respect des conditions de réalisation d’une offre au public.
Sursouscription.
L’AGE peut prévoir la possibilité d’augmenter le nombre d’actions émises dans la limite de
15 % de l’augmentation initiale.
B. La réduction de capital
1. La décision de réduire
Intérêt de l’opération.
La réduction de capital permet d’assainir la situation financière de la société, en cas de pertes
n’ayant pas pu être imputées sur les réserves, afin de faire coïncider le montant du capital
social avec celui des capitaux propres.
Capital minimum.
Le capital ne peut pas en principe être réduit en dessous du capital minimum. Par exception,
la réduction du capital social à un montant inférieur peut être décidée sous la condition
suspensive d’une augmentation de capital destinée à amener celui- ci à un montant au moins
égal au minimum. La jurisprudence admet la validité du « coup d’accordéon » : réduction du
capital motivée par des pertes, suivie immédiatement d’une augmentation de capital par
apport en numéraire.
C. La transformation de la SA