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LA SA ET SES ACTIONNAIRES

La SA, forme principale de société par actions, émet des valeurs mobilières, actions ordinaires
ou de préférence composant son capital, et obligations, donnant un droit de créance sur la
société. La négociabilité de ces titres facilite le financement de la SA. Un dispositif juridique
très complet précise les droits des actionnaires, notamment en ce qui concerne les décisions
collectives. La loi encadre les opérations relatives au capital, afin de maîtriser leurs
conséquences politiques et financières.

A. Les valeurs mobilières


Définition
Les valeurs mobilières sont des titres financiers, au sens de l’article L. 211-1 du Code
monétaire et financier. Il s’agit principalement des titres de capital (actions, actions de
préférence) détenus par des actionnaires et des titres de créance (obligations) détenus par des
prêteurs.

Les sociétés par actions peuvent émettre tout type de valeurs mobilières.

1. La dématérialisation et le régime juridique des valeurs mobilières

La dématérialisation des valeurs mobilières

Inscription en compte.
Toute valeur mobilière doit être inscrite au nom de son propriétaire dans un compte-titres tenu
soit par la société émettrice, soit par un intermédiaire financier (banque, société de Bourse).

Titres nominatifs et titres au porteur.


Les titres émis par les sociétés par actions peuvent prendre deux formes :

Les titres nominatifs : inscription dans les comptes tenus par la société émettrice

Les titres au porteur : inscription dans les comptes tenus par un intermédiaire financier
(banque, société de bourse).

Les SA cotées peuvent émettre des titres nominatifs ou au porteur. Les titres émis par les
sociétés par actions non cotées sont obligatoirement nominatifs. La forme nominative peut
être imposée par la loi ou par les statuts.
Le régime juridique des valeurs mobilières

Les valeurs mobilières sont :

• Des biens meubles incorporels. Dématérialisées, les valeurs mobilières n’ont pas de support
matériel.
• Des titres négociables. Leur transmission s’effectue par simple virement de compte à
compte. Elle prend effet à la date de l’inscription au compte du nouveau détenteur. On les
distingue des parts sociales, émises par les sociétés autres que les sociétés par actions, qui font
l’objet de cession constatée par écrit, soumise à formalités.
• Des biens fongibles. Les valeurs mobilières d’une même catégorie sont interchangeables.
Elles donnent à leurs détenteurs des droits identiques (ex : obligations issues d’un emprunt
obligataire émis par une société).

B. Les Actions

Les actions ordinaires


Elles confèrent à l’actionnaire qui les détient des droits politiques (droit à l’information, droit
de vote en assemblée générale), des droits financiers (droit aux bénéfices, droit au
remboursement de l’apport et au boni de liquidation), ainsi que le droit de négocier ses
actions, les nantir ou les louer.

Les actions de préférence


Toute société par actions peut émettre des actions de préférence soit à la constitution de la
société, soit dans le cadre d’une augmentation de capital, par décision de l’AGE sur rapport
des organes de gestion et rapport spécial du CAC s’il en existe un. Lorsque ces actions sont
destinées à des actionnaires nommément désignés, la procédure des avantages particuliers doit
s’appliquer :
Rapport d’un commissaire appréciant la valeur de l’avantage accordé, et vote des actionnaires
en AGE, les intéressés ne pouvant pas voter.

Droits particuliers.
Les actions de préférence confèrent des droits particuliers (qui doivent être précisés par les
statuts. Ces droits particuliers peuvent être de toute nature. Il peut s’agir de droits
supplémentaires ou de droits réduits par rapport à ceux attachés aux actions ordinaires.

Typologie des droits particuliers associés aux actions de préférence


C. Les obligations
Les sociétés par actions peuvent se financer en émettant des obligations dans le cadre d’un
emprunt obligataire.

Définition Une obligation est un titre négociable qui confère un droit de créance sur la société.
La valeur nominale de l’obligation correspond à la fraction d’emprunt souscrite en
contrepartie. Les obligataires d’un même emprunt ont des droits identiques. Les obligations
sont toujours nominatives dans les sociétés non cotées et peuvent être au porteur dans les
sociétés cotées.

L’émission d’obligations
Peuvent émettre des obligations toutes les sociétés par actions, ainsi que, sous certaines
conditions, les SARL.

Conditions.
Le capital social doit être entièrement libéré. La société doit avoir établi deux bilans
régulièrement approuvés par ses actionnaires. À défaut, un rapport sur la valeur de ses actifs
et passifs établi par un commissaire sera remis à l’organe compétent.

Compétence.
L’émission d’obligations peut être décidée par les dirigeants (CA ou directoire ) Ils peuvent
déléguer à toute personne de leur choix le pouvoir de réaliser l’émission dans un délai d’un
an. Une clause statutaire peut réserver ce pouvoir à l’AG ou celle- ci peut prendre cette
décision ponctuellement.

Contrat d’émission.
Les modalités particulières d’un emprunt obligataire sont définies dans le contrat d’émission
(durée de l’emprunt, taux et paiement des intérêts, conditions de remboursement, etc..).

Publicité.
L’émission d’obligations peut être réalisée par placement privé, régi par la liberté
contractuelle ou, pour les sociétés par actions, dans le cadre d’une offre au public de titres
financiers soumise à une information légale (prospectus visé par l’AMF).

Les droits individuels de l’obligataire


Tout obligataire dispose de prérogatives.

Du droit aux intérêts aux droits politiques


La collectivité des obligataires

Les modalités de la prise de décision suivent des règles proches de celles des assemblées
d’actionnaires.

Modalités des décisions collectives des obligataires

Les obligataires s’engagent collectivement et bénéficient de prérogatives en contrepartie

Masse des obligataires et décisions collectives


B. Les Actionnaires
Tout actionnaire a l’obligation de libérer son apport et de contribuer aux pertes dans la limite
de celui- ci. Il dispose de divers droits.

Les droits politiques et financiers des actionnaires

1. Le droit à l’information
Tout actionnaire doit avoir communication des informations relatives à la gestion de la
société, pour prendre des décisions éclairées. Ce droit à l’information s’exerce en
permanence, et plus spécifiquement avant les assemblées. Il est renforcé dans les SA cotées.
En cas de non- respect, l’actionnaire peut obtenir les informations par une procédure
d’injonction de faire auprès du président du tribunal de commerce.

Modalité du droit à l’information


À compter de sa convocation, tout actionnaire peut poser par écrit des questions se rapportant
à l’ordre du jour, au CA ou au directoire, qui y répond au cours de l’AG ou sur le site Internet
de la société.

2. Le droit de vote

Participation aux assemblées. Tout actionnaire a le droit de participer à la prise de décisions


collectives, soit en étant lui-même présent, soit en se faisant représenter par un autre
actionnaire, son conjoint, son partenaire pacsé ou dans les SA cotées par toute personne de
son choix.

Existence du droit de vote. Tout actionnaire peut exercer librement son droit de vote. Dans
certains cas, le droit de vote peut être supprimé :
• actions de préférence sans droit de vote
• actions non libérées des versements exigibles
• suppression du droit de vote pour certaines décisions (contrôle de convention entre la SA et
l’actionnaire, apport en nature, avantage particulier).

Nombre de voix.
L’actionnaire dispose en principe d’un droit de vote proportionnel à la quote-part du capital
que représentent ses actions. Par exception, les statuts peuvent limiter le nombre de voix
détenues par chaque actionnaire ou attribuer un droit de vote multiple (actions de préférence
dans les SA non cotées). Dans les SA cotées, sauf clause contraire des statuts, l’attribution du
droit de vote double est systématique lorsque les conditions sont remplies : actions
nominatives, entièrement libérées, détenues depuis au moins 2 ans par l’actionnaire.

3. Les Assemblées d’actionnaires

On distingue les assemblées générales ordinaires (AGO) et les assemblées générales


extraordinaires (AGE), selon la nature des décisions prises
Compétence des assemblées

Une assemblée est dite mixte lorsque son ordre du jour comprend des décisions de la
compétence de l’AGO et d’autres de la compétence de l’AGE. Le quorum et la majorité sont
calculés selon la nature de chaque décision. Toutefois, si le quorum de l’AGE n’est pas
atteint, une nouvelle assemblée sera réunie en appliquant le quorum requis sur la seconde
convocation.

Convocation.
L’AG est convoquée par le CA dans la SA à forme classique et par le directoire
(éventuellement par le CS) dans la SA à directoire. En cas de carence, elle peut être
convoquée par le CAC ou par un mandataire désigné en justice à la demande d’un ou
plusieurs actionnaires détenant au moins 5 % du capital. Elle doit intervenir au moins 15 jours
avant l’AG (10 jours, sur seconde convocation) par insertion d’un avis dans un SHAL ou,
dans les SA dont toutes les actions sont nominatives, par l’envoi d’une lettre à chaque
actionnaire. La convocation peut être adressée par voie électronique sur accord de
l’actionnaire.

Ordre du jour. Il correspond à la liste limitative des décisions examinées par l’AG. Il est
fixé par l’organe auteur de la convocation. Tout actionnaire détenant au moins 5 % du capital
peut demander qu’un projet de résolution ou un point y soit ajouté.

Participation. Les actionnaires présents et les représentants signent la feuille de présence. Si


les statuts le prévoient, les actionnaires peuvent participer et voter par visioconférence et
seront réputés présents. Dans ce cas, la société devra mettre en place un site Internet dédié aux
assemblées. Ils peuvent aussi exprimer leur vote à distance, grâce à un formulaire de vote,
retourné par l’actionnaire à la société 3 jours au moins avant l’AG. Assistent également à
l’AG le CAC, les dirigeants, les représentants du CSE et les représentants de la masse des
obligataires si la société a émis des obligations.

Règles de quorum et de majorité.


La loi impose un nombre minimal d’actions détenues par les actionnaires présents ou
représentés et un nombre de voix favorables variable selon le type d’AG. Les abstentions et
les votes nuls ou blancs ne sont pas pris en compte.

Règles de quorum et de majorité


Procès-verbal.
Les décisions prises sont constatées dans un procès- verbal, contenant principalement le
résumé des débats, le texte des résolutions et le résultat des votes.

4. Les droits financiers

Droit aux dividendes.


À condition qu’il existe un bénéfice distribuable, l’AGOA peut décider, après approbation des
comptes, d’affecter tout ou partie du résultat à la distribution de dividendes. Le dividende doit
être versé dans les 9 mois de la clôture de l’exercice. Les bénéfices sont répartis entre les
actionnaires à proportion de leur apport ou selon d’autres modalités prévues par les statuts
(ex : versement d’un dividende majoré de 10 % au maximum aux actions nominatives
détenues depuis plus de 2 ans) ou liées à l’émission d’actions de préférence.

Droits liés à la liquidation de la société.


Tout actionnaire a droit au remboursement de son apport et à un éventuel boni de liquidation.

La cession des actions

Liberté de cession.
Les actions, titres négociables, peuvent être en principe librement cédées par les actionnaires.
Le contrat de cession n’est soumis à aucun formalisme particulier. Le transfert de propriété
s’effectue par inscription des titres au compte de l’acquéreur.
Limites à la liberté de cession.
Dans les SA non cotées, dont les actions sont nominatives, les statuts peuvent contenir des
clauses limitant la négociation des actions.

Clause d’agrément.
Les statuts peuvent prévoir une clause d’agrément pour les cessions entre actionnaires ou à
des tiers. La clause ne peut pas s’appliquer en cas de cession au conjoint, ascendant,
descendant, de succession ou de liquidation de régime matrimonial.

Exemple Clause d’agrément « Toute transmission d’actions à un tiers, par vente, donation,
échange, doit être autorisée préalablement par décision du conseil d’administration, statuant à
la majorité des voix. »
Toute cession conclue en violation d’une clause d’agrément est nulle.

Procédure d’agrément.
La loi impose le respect d’une procédure spécifique. En cas de refus d’agrément, l’actionnaire
a droit au rachat de ses actions par un actionnaire ou un tiers agréé, ou par la SA qui réduit le
capital en proportion. Si le rachat n’est pas intervenu dans les 3 mois de la demande
d’agrément, l’agrément est réputé accordé.

Etapes procédure d’agrément

Droit de préemption.
Une clause de préemption impose à l’actionnaire souhaitant céder ses actions de les proposer
en priorité aux autres actionnaires ou à certains d’entre eux, dans un certain délai. Si le droit
de préemption n’est pas exercé, l’actionnaire peut les céder à la personne de son choix.

Exemple : Clause de préemption « En cas de cession par un actionnaire de tout ou partie de


ses actions, les autres actionnaires bénéficient, au prorata de leur participation, d’un droit de
préemption prioritaire. L’actionnaire devra notifier son projet de cession à chacun des
bénéficiaires, en précisant le nombre d’actions, l’objet de la cession, les conditions et
modalités de la cession. Dans les trente jours suivant la première présentation de la
notification visée ci-dessus, chaque bénéficiaire notifiera à l’actionnaire cédant sa volonté
d’acquérir les actions ou son renoncement à exercer son droit de préemption. À défaut de
réponse, le ou les bénéficiaires seront réputés avoir renoncé à leur droit de préemption. »

Détention par la société de ses propres actions.


La loi autorise dans des cas très limités la possession par la société de ses propres actions (par
exemple rachat par la société de ses actions suivies de leur annulation en cas de réduction de
capital non motivée par des pertes).

Pactes d’actionnaires.
Certains actionnaires peuvent convenir dans un contrat de limiter la cession de leurs actions.
Le pacte d’actionnaires, qui n’a d’effet qu’entre les actionnaires signataires, peut contenir des
clauses d’agrément, de préemption, d’inaliénabilité temporaire ou d’exclusion.

FOCUS La location des actions


Dans les sociétés par actions, si les statuts l’ont prévu, tout actionnaire peut, par contrat écrit,
donner en location à une personne physique ses actions, à condition qu’elles soient
nominatives et non négociables sur un marché réglementé. Les actions font l’objet d’une
évaluation certifiée par un commissaire aux comptes au début et à la fin du contrat. Si les
statuts prévoient un agrément en cas de cession, la location y sera également soumise. Le
bailleur exerce le droit de vote en assemblée générale extraordinaire ; le locataire, dans les
autres assemblées. Pour l’exercice des autres droits, le bailleur est assimilé au nu-propriétaire
et le locataire à un usufruitier (il a notamment droit aux dividendes).

L’évolution de la SA
A. L’augmentation de capital

1. La prise de décision

Compétence.
L’AGE est compétente pour décider l’augmentation du capital. Elle peut toutefois accorder au
CA ou au directoire :
• Une délégation de compétence. L’AGE délègue au CA ou au directoire la compétence de
décider d’augmenter le capital :
– en une ou plusieurs fois
– dans la limite d’un plafond global
– et dans un délai maximum de 26 mois.
• Une délégation de pouvoir. L’AGE décide d’augmenter le capital et délègue au CA ou au
directoire le pouvoir de fixer les modalités d’émission des titres.

Information des actionnaires.


Pour toute augmentation de capital, le CA ou le directoire doit présenter à l’AGE un rapport
préalable sur la situation de la société et les motifs de l’augmentation de capital. Si une
augmentation de capital est réalisée par délégation, un rapport complémentaire est présenté
par le CA ou le directoire à la prochaine AGO. Le rapport de gestion à l’AGOA doit
mentionner les délégations en cours et leur utilisation.

2. L’augmentation de capital par apport en numéraire

Conditions préalables.
Le capital doit avoir été intégralement libéré avant la décision d’augmentation du capital, à
peine de nullité. L’AGE doit aussi se prononcer sur un projet de résolution visant à réaliser
également une augmentation de capital réservée aux salariés dans le cadre d’un plan
d’épargne d’entreprise.
Droit préférentiel de souscription (DPS).
Tout actionnaire a, proportionnellement au montant de ses actions, un droit de préférence à la
souscription des actions nouvelles émises. Ce mécanisme permet aux actionnaires de
maintenir leurs droits politiques. Ils exercent leur droit préférentiel de souscription dans un
délai minimum de 5 jours (selon le calendrier d’ouverture de la Bourse). Ils peuvent aussi y
renoncer ou le céder (si un agrément statutaire est prévu pour la cession des actions, il
s’applique également à la cession de DPS). L’AGE peut, sur rapport du CA ou du directoire,
et sur rapport spécial du CAC (s’il existe), décider de la suppression du DPS et réserver
l’augmentation de capital à un ou des bénéficiaires dénommés ou à une catégorie de
bénéficiaires (si ce sont des actionnaires, ils ne peuvent pas prendre part à cette décision).

Prime d’émission.
Lorsque la société possède des réserves, l’AGE peut demander aux actionnaires souscrivant à
l’augmentation de capital de verser une prime d’émission afin que les actionnaires existants
maintiennent leurs droits sur les réserves. Le montant de la prime d’émission correspond à la
différence entre la valeur nominale de l’action et la valeur réelle tenant compte des réserves.

Exemple : La société Berger, au capital de 100 000 € divisé en 1 000 actions de valeur
nominale 100 €, possède des réserves de 50 000 €. Elle procède à une augmentation de capital
de 100 000 € par émission de 1 000 actions nouvelles souscrites intégralement par un nouvel
actionnaire, avec versement d’une prime d’émission de 50 000 €.

Souscription à titre irréductible ou réductible.


La souscription à titre irréductible correspond à l’exercice par l’actionnaire de son DPS. Il
souscrit dans ce cas le nombre d’actions nouvelles à laquelle sa participation lui donne droit.
Il est également possible de souscrire à titre réductible un plus grand nombre d’actions, à
condition que l’AGE ait prévu cette possibilité.

Exemple : Le capital de la SA Créalor, d’un montant initial de 100 000 €, est augmenté de 50
000 € (avec possibilité de souscription à titre réductible). Chaque actionnaire peut, au titre de
son DPS, souscrire 1 action nouvelle pour 2 actions détenues. L’actionnaire A, qui détient 100
actions, souscrit à titre irréductible 50 actions nouvelles et souhaite souscrire également des
actions supplémentaires à titre réductible. Si toutes les actions nouvelles ne sont pas souscrites
à titre irréductible, les actions restantes pourront être attribuées à l’actionnaire A.

Libération.
Les actions souscrites doivent être libérées d’un quart au minimum du montant nominal, le
solde dans les 5 ans sur appel du CA ou du directoire. La prime d’émission doit être libérée
intégralement. La libération peut s’effectuer par versement d’espèces ou par compensation
avec une créance que le souscripteur possède sur la SA (ex : créance en compte courant) à
condition qu’elle soit certaine, liquide et exigible.

Insuffisance de souscription.
Si à l’expiration du délai de souscription, toutes les actions ne sont pas souscrites, le CA ou le
directoire peut prendre plusieurs décisions :
• limitation de l’augmentation de capital au montant des souscriptions recueillies si elles sont
supérieures ou égales à 75 % du montant total
• répartition des actions non souscrites entre les personnes choisies par le CA ou le directoire
• offre au public des actions non souscrites, si cette option a été prévue par l’AGE et sous
réserve du respect des conditions de réalisation d’une offre au public.

Sursouscription.
L’AGE peut prévoir la possibilité d’augmenter le nombre d’actions émises dans la limite de
15 % de l’augmentation initiale.

FOCUS L’augmentation de capital par offre au public de titres


L’augmentation de capital peut être réalisée en faisant offre au public des actions émises.
L’opération est soumise à des conditions particulières. Si elle intervient moins de 2 ans après
la constitution de la SA, l’actif et le passif de la SA devront être vérifiés dans un rapport
établi par un commissaire aux apports. L’AGE peut décider la suppression du DPS sans
indiquer de bénéficiaire. La réalisation de l’opération suppose une information renforcée des
actionnaires (prospectus visé par l’AMF et notice publiée au BALO).

3.Les autres modalités d’augmentation de capital

Augmentation de capital par apport en nature.


Tout apport en nature doit être évalué par un commissaire aux apports, selon la même
procédure qu’au moment de la constitution. Les apports en nature sont libérés intégralement.

Augmentation de capital par incorporation de réserves.


Cette opération permet à la société de renforcer sa situation financière vis- à- vis de ses
créanciers, en modifiant uniquement la structure de ses capitaux propres, sans apport
supplémentaire. Peuvent être incorporés au capital tout type de réserves, ainsi que les
bénéfices de l’exercice ou les primes d’émission versées lors d’une précédente augmentation
de capital. La décision est prise par l’AGE statuant aux conditions de quorum et de majorité
d’une AGO. Les actions émises sont attribuées gratuitement aux actionnaires à proportion des
actions qu’ils détiennent déjà.

B. La réduction de capital

1. La décision de réduire

le capital Elle relève de la compétence de l’AGE, qui peut déléguer au CA ou au directoire le


pouvoir de la réaliser. S’il existe un CAC, celui- ci doit présenter à l’AGE un rapport sur les
causes et les conditions de la réduction. La réduction de capital ne doit pas porter atteinte à
l’égalité entre les actionnaires. Chacun verra une partie de ses actions annulées, à proportion
de celles qu’il détenait.

2. La réduction de capital motivée par les pertes

Intérêt de l’opération.
La réduction de capital permet d’assainir la situation financière de la société, en cas de pertes
n’ayant pas pu être imputées sur les réserves, afin de faire coïncider le montant du capital
social avec celui des capitaux propres.

Capital minimum.
Le capital ne peut pas en principe être réduit en dessous du capital minimum. Par exception,
la réduction du capital social à un montant inférieur peut être décidée sous la condition
suspensive d’une augmentation de capital destinée à amener celui- ci à un montant au moins
égal au minimum. La jurisprudence admet la validité du « coup d’accordéon » : réduction du
capital motivée par des pertes, suivie immédiatement d’une augmentation de capital par
apport en numéraire.

Perte de la moitié du capital.


Si du fait des pertes constatées, les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du
capital social, le CA ou le directoire devra, dans les 4 mois suivant l’approbation des comptes,
convoquer une AGE, afin de se prononcer sur l’opportunité d’une dissolution. Si la
dissolution est écartée, la société devra reconstituer ses capitaux propres au plus tard à la
clôture du deuxième exercice suivant celui où les pertes ont été constatée. À défaut, le capital
devra être réduit du montant des pertes qui n’ont pu être imputées sur les réserves.

Procédure en cas de perte de la moitié du capital

La réduction de capital non motivée par des pertes


La réduction de capital peut être décidée en l’absence de pertes (ex : en cas de rachat
d’actions par la société dans le cadre d’un projet de cession d’actions non agréé). Les
créanciers de la société, pouvant craindre une diminution de leurs garanties, ont un droit
d’opposition devant le tribunal de commerce qui peut décider :
• soit de rejeter l’opposition
• soit d’ordonner la constitution de garanties, si la société en offre et si elles sont jugées
suffisantes
• soit d’ordonner le remboursement des créanciers. La réduction de capital ne pourra être
réalisée qu’après examen des éventuelles demandes d’opposition.

C. La transformation de la SA

1. Conditions communes à toute transformation Pour pouvoir décider sa transformation, la


SA doit avoir 2 ans d’existence et avoir approuvé les bilans des deux premiers exercices. S’il
existe un CAC, celui- ci devra établir un rapport attestant que les capitaux propres sont au
moins égaux au capital social. Si la SA a émis des obligations, l’AG des obligataires doit être
consultée.

Conditions propres à chaque type de transformation Les conditions propres à la nouvelle


forme sociale doivent être respectées, ainsi que certaines conditions spécifiques relatives à la
décision

Conditions de transformation selon le type de société de destination


La dissolution de la SA
Les causes de dissolution communes à toutes les sociétés s’appliquent.
De manière spécifique, la SA peut être dissoute par décision de l’AGE ou par décision du
tribunal de commerce à la demande de tout intéressé dans les cas suivants :
• Si le capital est inférieur au capital minimum sans que la transformation en une société
d’une autre forme ou qu’une augmentation de capital destinée à ramener le montant au
minimum légal n’ait été décidée.
• Dans les SA cotées, si le nombre d’actionnaires est inférieur à 7 depuis plus d’un an.
• Si, les capitaux propres étant devenus inférieurs à la moitié du capital social, les actionnaires
n’ont pas été consultés sur la dissolution ou s’ils n’ont pas régularisé la situation à la fin du
deuxième exercice suivant celui de la constatation des pertes. La dissolution entraîne la
liquidation de la société selon les règles de droit commun

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