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Chapitre préliminaire : Les Valeurs mobilières

I-notion des valeurs mobilières


Ce sont des biens meubles émis par des personnes morales, pouvant être cotées en bourse et procurant des revenus
aux détenteurs, soit en tant qu'actionnaires, soit en tant que créanciers.
Elles confèrent un accès direct ou indirect à une partie du capital de la société émettrice ou à un droit de créance sur
son patrimoine.
De plus, les valeurs mobilières sont dématérialisées et représentent un titre de créance ou de capital.
II- Les caractéristiques spécifiques des valeurs mobilières
1- La forme nominative
Les valeurs mobilières émises en Tunisie et soumises à sa législation doivent être exclusivement nominatives et
dématérialisées, conformément à l'article 314 du Code des Sociétés Commerciales et à la loi de 2000 sur la
dématérialisation des titres.
*Un titre est nominatif lorsqu'il comporte le nom du titulaire dans les registres de la société émettrice.
*Un titre au porteur ne comporte pas le nom du titulaire et circule anonymement de main en main.
2- La dématérialisation des valeurs mobilières
Permet d’éviter la gestion physique des titres en papier.
Les transferts se font de compte à compte, conditionnés par l'ouverture d'un compte auprès d'une société émettrice
ou d'un intermédiaire agréé. Seuls les intermédiaires en bourse et les établissements de crédit autorisés peuvent
tenir ces comptes.
Les commissaires aux comptes doivent vérifier la conformité de la tenue des comptes, même si elle est déléguée à un
tiers.
Les valeurs mobilières sont classées par catégorie dans des comptes spécifiques, tels que les comptes d'actions ou
d'actions à dividende prioritaire sans droit de vote
3- La négociabilité des valeurs mobilières
-La négociabilité des valeurs mobilières implique leur transfert d'un compte à un autre selon les principes du droit
commercial
- Négociation obligatoire des VM émises par les sociétés faisant APE, Selon l’article 70 de la loi de 1994, les
transactions doivent s’effectuer sur un marché de négociation dans les conditions fixées par le Règlement Général
de la BVMT. La négociation est effectuée par des intermédiaires en bourse. Le prix est déterminé par le jeu de
l’offre et de la demande sur le marché.
- Négociation facultative des VM émises par les sociétés ne faisant pas APE, l’article 71 de loi 1994 exige que les
transactions soient enregistrées auprès de la BVMT.
Ces transactions se réalisent en dehors du marché, avec des conditions de prix et de garantie convenues entre les
parties.
L'enregistrement permet à la bourse de vérifier si la transaction est soumise à une négociation obligatoire sur le
marché.
Une fois enregistrée, la cession doit être notifiée à la société émettrice conformément à l'article 205 du Code des
Obligations et des Contrats (COC).

III- Les principales valeurs mobilières


Les valeurs mobilières se divisent principalement en titres de capital et titres de créance, avec une énumération légale
incluant d'autres instruments financiers négociables.
A -Les titres de capital
Ils sont essentiels pour collecter des fonds destinés aux projets économiques et permettent aux entreprises de
diversifier leurs sources de financement.
1-Les actions ordinaires
Elles représentent un apport au capital social de l'entreprise et confèrent à leurs détenteurs divers droits.
A- Droits attachés aux valeurs mobilières :
Droit à l’information : Les actionnaires ont le droit d'être informés sur la gestion de la société, en se faisant
communiquer un ensemble de documents d’une manière permanente et préalablement aux assemblées
générales, afin de voter en toute connaissance de cause lors des assemblées générales.
*Pour les sociétés faisant APE, l'exercice du ce droit est renforcé par le contrôle CMF
Droit de participer et de voter aux assemblées générales : proportionnellement à leur part dans le capital.
Le contrôle de la gestion : dans les SA, tout actionnaire peut poser des questions écrites. Le conseil d'administration
ou le directoire est tenu d'y répondre par écrit.
Droit aux dividendes : (div :une part des bénéfices distribués annuellement à la fin de chaque exercice comptable)
Proportionnelle à leur participation dans le capital. Ces dividendes sont distribués .
*Pour les sociétés faisant APE, les dividendes doivent être payés dans les trois mois suivant la décision de l'AG.
En cas de liquidation, ils ont également droit à une part du boni de liquidation, qui est réparti entre eux
proportionnellement à leur participation dans le capital social, après le règlement des créanciers et la reprise des
biens de la société.
Droit de négociation : Les actionnaires ont le droit de vendre leurs actions à d'autres parties, sans besoin
d'autorisation. Cependant, il existe des restrictions sur la négociation des actions émises lors de l'augmentation
du capital.
(Article 320 CSC.)
b- Droits détachés des titres de capital : Il s’agit des VM accessoires à des VM principales
Droit d’attribution : un droit rattaché à toute action lors de sa naissance, permettant à l’actionnaire d’obtenir lors
d’une augmentation de capital sans recours au marché, des actions nouvellement émises de façon gratuite.
Ce droit devient un droit détaché de l’action et négocié sur le marché dans les conditions fixées par la Bourse. Il se
distingue par la gratuité des actions remises en échange des droits d'attribution qui est une VM pouvant cédée en
bourse
Le droit préférentiel de souscription (DPS) : permet à un actionnaire de souscrire prioritairement à de nouvelles
actions lors d'une augmentation de capital. Chaque actionnaire a le droit de souscrire à un nombre déterminé
d'actions, mais n'est pas obligé de le faire. Il peut renoncer à son DPS, et ce droit peut être transféré à un nouvel
investisseur.

2- Les actions à dividende prioritaire sans droit de vote :


Elles peuvent être émises par les sociétés dans le cadre d'une augmentation de capital ou d'une conversion d'actions
ordinaires existantes.
Les détenteurs de ces actions renoncent à leur droit de vote en échange d'un dividende prioritaire.
Si le dividende ne peut être intégralement versé en raison de bénéfices insuffisants, le solde est reporté sur les
exercices suivants.
Si cette situation persiste plus de trois ans, le droit de vote est rétabli et l'action à dividende prioritaire redevient une
action ordinaire.
3-Le certificat d'investissement :
Il est issu de la division d'une action ordinaire en deux titres distincts.
Il confère à son détenteur des droits financiers, y compris le droit aux dividendes, en tant que valeur mobilière.
Les porteurs de certificats d'investissement ont généralement des prérogatives exclusivement pécuniaires, bien qu'ils
puissent également bénéficier de droits extrapatrimoniaux.
À cet égard, l'article 382 du Code des sociétés commerciales énonce que les porteurs de certificats d'investissement
ont le droit d'accéder aux documents sociaux dans les mêmes conditions que les porteurs d'actions.

B- Les titres de créances


1-Les obligations
Les obligations représentent un titre de créance envers une société anonyme, équivalant à un prêt à un taux et sur
une durée spécifiée. Elles sont des valeurs mobilières négociables conférant un droit de créance sur la société.
Deux types d'obligations sont distingués : les obligations ordinaires et 2- les obligations convertibles en actions.
L'émission d'obligations est soumise à des conditions strictes et a des implications sur les obligataires et le
fonctionnement de la société.
Les avantages des emprunts obligataires :
Les emprunts obligataires permettent aux sociétés d'obtenir des fonds considérables sans modifier leur structure,
offrant une alternative à l'augmentation du capital.
Ils peuvent être moins coûteux qu'un prêt bancaire et préservent l'indépendance de la société face à de multiples
obligataires.
Pour les souscripteurs(obligataire), les obligations sont perçues comme moins risquées que les actions, avec un
remboursement prioritaire et un revenu fixe garanti, même en l'absence de bénéfices.
Les obligataires ne participent pas à la vie sociale de la société.
Les obligataires ont la possibilité de former une assemblée spéciale, au cours de laquelle ils peuvent exprimer un avis
préalable sur les sujets inscrits à l'ordre du jour de l'assemblée générale ordinaire des actionnaires.
3-Les titres participatifs
Réglementés par les articles 368 à 374 CSC, les titres participatifs sont des valeurs mobilières négociables qui
constatent un prêt à la société. Contrairement aux obligations, leur remboursement et leur rémunération
comportent une partie fixe et une partie variable en fonction de la société émettrice.

Chapitre I- Les sociétés faisant appel public à l’épargne


Section 1 - Les critères légaux de l’appel public à l’épargne
1-Le critère formel : doit être mentionné dans le statut
A- Les sociétés déclarées comme Faisant APE dans leurs statuts :
B- Les sociétés dont les titres sont cotés en bourse : L'admission à la cote est régie par les règles du CMF.
Toutes les sociétés faisant APE ne sont pas nécessairement cotées en bourse.
2-Le critère matériel Ce critère est basé sur l'objet social de ces entreprises.
A- Les banques : puisque seul les bques collecte dépôt du public (leasing , factoring ,Bque affaire ne fait pas APE)
B- Les assurances : sauf les assurances des assurances
3- Le critère quantitatif
le nombre d'actionnaires ≥ 100.
Il peut s’agir d’une SA ou d’une société en commandite par actions.
Une SARL dont le nombre d’associés est égal ou supérieur à 50 doit se transformer en société anonyme.
4- Le critère tiré des procédés de diffusion
Ce sont les organismes de placement collectif (A) et les sociétés qui utilisent des procédés spécifiques pour le
placement de leurs titres (B)
A- Les organismes de placement collectif (Régis par code des organismes de placement collectif promulgué en 2001)
1- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières
Les SICAV
*Cadre juridique : Elles sont régies par les articles 2 à 9 du Code des OPC
*Nature juridique : Les SICAV sont des sociétés anonymes. Il existe des SICAV obligataires et des SICAV mixtes
*Objet
-Elles ont pour objet unique la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières : l’acquisition des actions de sociétés
cotées en bourse et la souscription aux emprunts obligataires.
-Elles sont soumises à l’agrément du CMF
Gérées selon les règles du Code des sociétés commerciales, sauf dérogation du Code des OPC.
-Elles gèrent un seul portefeuille diversifié.
*Actif : Composé de VM émises et cotées en bourse/de titres émis ou garantis par l’Etat / de fonds en dépôt.
Ainsi, il existe des SICAV obligataires et des SICAV mixtes.
Elles bénéficient d’avantages fiscaux importants.
*Capital : Capital minimum à la constitution : un million de dinars.
Statuts spécifient les modalités d’augmentation résultant de l’émission d’actions nouvelles ou de réduction du capital.
Actionnaire peut obtenir le rachat de ses actions par la société sauf lorsque le capital atteint 500 000 dinars
Modifications de capital sans modification statutaire ni réunion d'AGE ni une publicité imposée par la législation en
vigueur pour les autres sociétés.
*Fonctionnement : soit assurer leur propre gestion et décider de l’orientation de leur placement (comité de gestion
composé au moins de 3 personnes expérimentés et compétent ), soit par l’intermédiaire d’une société de gestion en
vertu d’un contrat de mandat soumis à l’approbation du CMF. (Art.31 du code OPC)
*Avantages : Accessibles aux petits investisseurs avec un risque minimal / Exonération de l'impôt sur les sociétés
commerciales.
Les fonds communs de placement en valeurs mobilières (FCP/VM)
*Cadre juridique : Régis par les articles 10 à 22 du Code des OPC.
*Nature juridique :
Organismes sans personnalité morale, donc non des sociétés.
les règles de la société en participation ne leur sont pas applicables (ces fonds ne sont pas des organismes occultes et
les porteurs de parts ne risquent pas de voir leur responsabilité indéfinie engagée) ainsi que les dispositions du code
des droits réels relatives à l'indivision (les porteurs de parts ne peuvent provoquer le partage du fonds).
Les parts sont libérées totalement à la souscription, à l'exception des parts des FCP.
Ces fonds sont titulaires de noms : patrimoine propre distinct de celui des porteurs / de la société de gestion /et du
dépositaire
-Copropriétés particulières, les investisseurs sont des porteurs de parts, pas des actionnaires Leurs droits portent sur
leurs parts respectives et non sur l’ensemble des actifs composant le fonds.
*Objet :
Gestion d'un portefeuille diversifié de valeurs mobilières : Acquisition d'actions cotées en bourse et souscription à des
emprunts obligataires.
*Fonctionnement :
Structure flexible sans conseil ni assemblée.
Gestion confiée à un gestionnaire, généralement une banque ou un intermédiaire en bourse sous forme de SA ou une
société de gestion.
Gestionnaire tenu au secret professionnel et doit promouvoir les intérêts des porteurs de parts avec diligence et
loyauté.
Le Recours obligatoire à ce prestataire de service car les FCP/VM n'ont pas de personnalité morale.
Conservation des fonds et titres revenant aux copropriétaires du fonds est confiée à un dépositaire (une banque ou
l’une des PM figurant sur une liste fixée par arrêté du ministre des finances), qui assure également un contrôle de
gestion des fonds et établit le règlement intérieur du fonds en collaboration avec le gestionnaire.
Gestionnaire et dépositaire ne peuvent pas être la même entité pour un même OPC/VM.
*Avantages :
Accessibilité aux porteurs de parts avec de petites sommes et un risque minimal/ Exonération de l'impôt sur les
sociétés commerciales.
Les fonds communs de placement à risque (FCPR)
*Cadre juridique :
Régis par la loi du 2005 sur la création des fonds communs de placement à risque et le décret d'application du 2006
modifiant le code des OPC.
*Nature juridique :
Considérés comme des organismes de placement en valeurs mobilières (OPCVM).
Constitués par initiative conjointe du gestionnaire et du dépositaire.
Obligation d'établir un règlement intérieur définissant les modalités de gestion et de rachat des parts.
La souscription aux parts d'un FCPR présume une acceptation de son règlement intérieur après en avoir pris
connaissance.
Montant minimum requis à la constitution : cent mille dinars.
*Objet :
Renforcement des opportunités d'investissement et des fonds propres des sociétés, simplifiant l'accès aux marchés
financiers.
Permet aux épargnants d'investir en bourse à moindre coût sans nécessiter une expertise approfondie, attirant les
investisseurs désirant participer au développement des jeunes entreprises.
*Fonctionnement :
Gestionnaire peut être une banque, un intermédiaire en bourse sous forme de SA, ou une société de gestion selon le
code des OPC.
Gestionnaire responsable de la gestion conforme au code des OPC et au règlement intérieur, diligent et loyal, gardant
le secret professionnel.
Le dépositaire peut être une banque ou une personne morale ayant son siège en Tunisie (La liste est fixée par un
arrêté du ministre des finances) responsable de l'établissement du règlement intérieur avec le gestionnaire, de la
conservation des comptes titres et des fonds monétaires, ainsi que du contrôle de la gestion du fonds
*Avantages :
Libération des parts en fonction des besoins des projets dans lesquels les fonds participent.
Avantages fiscaux pour les FCPR et leurs souscripteurs, encourageant le financement des entreprises en difficulté ou
investissant dans les zones de développement, les nouvelles technologies de l'information, ou les PME.
2- Les fonds communs de créances (FCC)
*Cadre juridique : Soumis au Code des OPC.
*Nature juridique : Copropriété de créances sans personnalité morale.
*Objet :
Acquisition de créances, émission de parts représentatives de ces créances (titres de créances), Les parts sont des VM
(titres de créances) qui ne peuvent être rachetés par le FCC. (À l'inverse des OPC.VM)
Son objet est l’acquisition de créances notamment d’origine bancaire. C’est pourquoi il est l’un des supports
juridiques de la titrisation pour élargir les moyens de financement des banques.
En effet, les banques qui consentent des crédits à long terme, notamment dans le secteur immobilier ont besoin de
mobiliser leur créance hypothécaire. Ils peuvent transformer leurs créances sur les emprunteurs, en titres pour
les céder à des fonds communs dont les parts seront souscrites par le public. Les créances ne doivent être ni
litigieuses ni douteuses.
*Fonctionnement :
Organisation similaire aux FCP, faisant appel à un gestionnaire et un dépositaire.
Les porteurs de parts ne peuvent pas demander le rachat de leurs parts sur les actifs du fonds.
Le fonds doit être spécialisé, n'acquérant que des créances résultant d'opérations de crédit, d'une durée restante
supérieure à trois ans, non immobilisées, douteuses ni litigieuses.
Interdiction de faire des emprunts, obligation de conserver les créances et de ne pas les nantir.
*Avantages :
Favorise la titrisation, renforçant les moyens de financement des banques en mobilisant leurs créances.
B- Les sociétés et organismes utilisant des procédés spécifiques pour le placement de leurs titres,
Vise les modalités de diffusion des titres dans le public.
S'applique aux sociétés et organismes autres que les organismes de placement collectif en valeurs mobilières
(OPCVM).
Utilisent des intermédiaires, des procédés publicitaires ou le démarchage pour le placement de leurs titres.
Le démarchage est défini comme une activité régulière de proposition de souscription ou d'acquisition de titres,
impliquant des visites à domicile, sur le lieu de travail ou dans des lieux publics.
L'envoi habituel de lettres, dépliants ou autres documents proposant la souscription de titres est également considéré
comme du démarchage.
La notion de démarchage nécessite une habitude, c'est-à-dire une répétition régulière de l'activité.

Section 2 - Les sociétés dont les titres sont cotés en bourse – La cote de la bourse
1 Les règles communes à l’admission des valeurs mobilières à la cote
A- La demande d'introduction :

La demande d'admission à la cote doit être effectuée par l'intermédiaire en Bourse.


Le dossier d'admission comprend divers documents juridiques, économiques, financiers et comptables définis par la
Bourse, avec possibilité de demande d'informations supplémentaires.
Avant l'introduction des titres à la négociation, la collectivité émettrice doit effectuer certaines démarches telles que
le dépôt des titres à la Tunisie clearing
l'accord du CMF pour fixer le calendrier d'émission et de souscription,
la transmission des informations financières au CMF et à la Bourse,
la désignation d'une structure interne chargée des affaires des actionnaires et des relations avec le CMF, la Bourse
et la Tunisie clearing.
La Bourse peut imposer des conditions spécifiques pour l'admission d'une valeur, dans l'intérêt du marché et des
épargnants.
B- La décision de la Bourse sur l'admission :
La Bourse notifie sa décision à la collectivité requérante dans un délai de trois mois à compter de la réception de la
demande, ou dans un délai d'un mois après la réception de renseignements complémentaires si requis.
La Bourse peut refuser l'admission d'un titre si elle estime que cela va à l'encontre de l'intérêt du marché et des
épargnants.
L'admission d'une valeur est annoncée par un avis publié par la Bourse sur son bulletin, précisant les conditions de
négociation et la date de la première cotation.
La validité d'une décision d'admission est de quatre mois, avec possibilité de prolongation de deux mois
supplémentaires sur demande de la collectivité.
2 Les règles spécifiques à l'admission de chaque catégorie de valeurs mobilières :
A- L'admission des titres de capital :
Les titres de capital peuvent être admis au marché principal ou au marché alternatif.
Pour l'admission au marché principal :
-Conditions de capital minimum et de diffusion des titres : La société doit justifier d'un capital minimum de trois
millions de dinars et les titres doivent être détenus par au moins deux cents actionnaires, une diffusion dans le
public d'au moins 10 % du capital social.au plus tard le jours de l’introduction .
*Par public, on entend les actionnaires détenant individuellement au plus 0,5 % du capital et les institutionnels
détenant individuellement au plus 5 % du capital.
*Par institutionnel, on entend les Organismes de Placement Collectifs, les établissements de crédit, les Assurances, les
Sociétés d’Investissement à Capital Fixe, les Sociétés d’Investissement à Capital Risque et les caisses de retraite.
-Durée d'ancienneté : La société doit avoir publié les états financiers certifiés des deux exercices précédant la
demande d'admission. la Bourse peut accorder une dérogation pour les sociétés dont l'entrée en activité est
inférieure à 2 ans.
-Informations financières et prévisionnelles : La société doit fournir des informations prévisionnelles sur cinq années,
établies par le conseil d’administration ou le directoire selon le cas et sous sa responsabilité, accompagnées de
l'avis du commissaire aux comptes.
Si le dernier exercice a été clôturé depuis plus de huit mois à la date de la décision d'admission, la société doit établir
et publier, sous sa responsabilité, les comptes du premier semestre. Ces comptes doivent également être
accompagnés de l'avis du commissaire aux comptes.
La société dont les titres font l'objet d'une décision d'admission doit informer la Bourse des cessions ou abandons
d'éléments d'actifs survenus avant son introduction.

-Exercices bénéficiaires : Les deux derniers exercices doivent être bénéficiaires.


La condition de réalisation des bénéfices n’est pas exigée pour la société qui demande l’admission de ses titres au
marché par la procédure d’inscription directe suite à une augmentation du capital dans le public.
-Évaluation de la société : Un rapport d'évaluation des actifs doit être présenté par un expert membre de l'ordre des
experts-comptables. ou par tout autre expert dont l'évaluation est reconnue par le CMF.
-Organisation de la société : La société doit justifier de diverses structures organisationnelles :
Un manuel de procédure d'organisation, de gestion et de divulgation des informations financières
D'une structure d'audit interne qui doit faire l'objet d'une appréciation du Commissaire aux Comptes dans son rapport
sur le système du contrôle interne de la société
D'une structure de contrôle de gestion ;
Pour l'admission au marché alternatif :
Les dispositions relatives à l’admission au marché principal sont en principe applicables aux titres de capital admis au
marché alternatif. Toutefois, il leur est apporté les dérogations suivantes : Suppression des conditions relatives
aux bénéfices, au capital minimum et à l’ancienneté
Répartition du capital entre cent actionnaires ou cinq actionnaires institutionnels au plus tard le jours de
l’introduction
Evaluation de la société
Présentation d'un rapport d'évaluation des actifs par un expert-comptable (inscrit à l’ordre des experts comptables de
TN) ou par tout autre expert reconnue par le CMF, (ni son commissaire aux comptes, ni le listing sponsor prévu
par l’article 36 bis du statut des intermédiaires en bourse.)
Désignation d'un listing sponsor
Durant toute la période de séjour de ses titres au marché alternatif.
La durée du mandat conférée au listing sponsor≥ à 2ans .
En cas de résiliation du mandat, la société doit sans délai désigner un nouveau listing sponsor. Le CMF doit être
informé de toute désignation.
B- L’admission au marché obligataire des titres de créance émis par des collectivités tunisiennes de droit privé
*Sont considérés comme titres de créance les obligations, les obligations convertibles en titres de capital, les titres
participatifs, ou tout autre bon donnant droit à des titres de créance.
-L'encours de l'emprunt obligataire doit être ≥ à un million de dinars le jour de l'introduction
-La garantie de l’émission : La Bourse peut demander, la production d'une notation reconnue par le CMF, concernant
l'émission. A défaut, elle peut demander la production d'une garantie en intérêts et capital.
C- L’admission au marché des fonds communs de créances
-La demande d’admission aux négociations au marché des fonds communs de créances, porte sur toutes les parts
d’un fonds commun de créances. Elle est présentée par la société de gestion.
-Le jour de la demande d’admission aux négociations, la durée de vie restante à courir du FCC dont l’admission est
demandée est au moins égale à un an.
- La BVMT vérifie que le montant et le nombre des parts demandées assurent une liquidité suffisante sur le marché.
-La société de gestion qui demande l'admission aux négociations des parts d’un FCC dépose auprès de la BVMT un
dossier comprenant les documents suivants: +Une demande d’admission à la Bourse, +Un exemplaire du
prospectus définitif mentionnant le numéro de visa accordé par le CMF et, +un exemplaire du règlement
intérieur du fonds.
-Si la société de gestion présente pour la première fois un dossier d’admission aux négociations des parts d’un FCC, ce
dossier comprend en outre les actes constitutifs de la société.
-La société de gestion est tenue d’informer la BVMT de toute modification apportée aux actes, documents et données
d'information.
-La société de gestion est tenue de communiquer à la BVMT le calendrier de remboursement du capital et de
paiement des coupons d'intérêt du fonds ;
- D’informer la BVMT préalablement à chaque échéance: + Du montant du coupon d'intérêt payé à chaque part, +Du
montant du remboursement effectué à chaque part, + le cas échéant, des nouvelles valeurs nominales des parts
après chaque remboursement, si nécessaire un nouveau calendrier des remboursements attachés aux parts du
fonds admises aux négociations.
CHAPITRE DEUXIEME : LES PRESTATAIRES DE SERVICES
SECTION I : LES INTERMEDIAIRES EN BOURSE
Les intermédiaires en bourse sont des acteurs exclusivement chargés de la négociation et de l'enregistrement des
valeurs mobilières à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis (BVMT), ainsi que des droits et produits financiers
associés. Leur activité est permanente et incompatible avec toute autre profession.
1 Conditions d'exercice :
Agrément délivré par le CMF avec l'avis de l'Association des Intermédiaires en Bourse.
Agrément retiré ou suspendu par le CMF, avec l'avis de ladite association.
Nationalité tunisienne requise pour les intermédiaires, qu'ils soient des personnes physiques ou des sociétés
spécialisées.SA
-Les intermédiaires en bourse doivent présenter garanties nécessaires en termes d'organisation, de moyens
techniques et financiers, d'honorabilité et d'expérience des dirigeants, ainsi que de sécurité des intérêts des
clients.

→D’après Le décret du 1er novembre 1999


Pour les personnes physiques :
Nationalité tunisienne et résidence en Tunisie.
Jouissance des droits civiques et politiques.
Aptitude physique et mentale.
Maîtrise ou diplôme équivalent, avec une expérience professionnelle d'au moins cinq ans dans le domaine de
l'intermédiation en bourse.
Passage réussi d'un test d'aptitude professionnelle organisé par un organisme choisi par le C M F et sous le contrôle
de ce dernier.
Engagement à se consacrer à l'activité d'intermédiaire en bourse.
Justification de moyens humains et matériels conformes aux exigences du CMF.
Pour les personnes morales (sociétés anonymes) :
Nationalité tunisienne.
Objet social spécifique à l'intermédiation en bourse.
Justification de moyens humains et matériels conformes aux exigences du CMF.
Capital minimum libéré de 1.000.000 D si la société demande à être agréée pour l'exercice des activités de
négociation et d'enregistrement en bourse de valeurs mobilières et produits financiers/ de conseil financier/ de
démarchage financier/ de gestion de portefeuille de VM /et de portage d'actions.
De 3.000.000 D si la société demande à être agréée, outre les activités citées, pour l'exercice des activités de tenue de
marché de garantie de bonne fin d'émissions.
Les dirigeants (, le président-directeur général, le directeur général ou le président du directoire )
doivent également être de nationalité tunisienne, jouir de leurs droits civiques et politiques, avoir une maîtrise ou
un diplôme équivalent dans le domaine économique ou financier, et justifier d'une expérience professionnelle de
cinq ans au moins dans le domaine de l'intermédiation financière.
a) Limites de cumul, incompatibilité et interdictions
-Les dirigeants d'intermédiaires en bourse ne peuvent occuper simultanément des postes dans d'autres sociétés du
même domaine, des sociétés cotées ou des établissements de crédit.
-Les critères d'inéligibilité pour devenir intermédiaire en bourse incluent :
Avoir été condamné pour des délits tels que faux en écriture, vol, abus de confiance, escroquerie, émission de
chèque sans provision, recel d'objets obtenus illicitement, infractions à la réglementation des changes, ou
infractions aux lois contre le blanchiment d’argent.
Avoir été condamné pour un délit intentionnel sans réhabilitation.
Être en faillite selon un jugement définitif.
Avoir été administrateur ou gérant de sociétés déclarées en faillite et que cette faillite lui ait été personnellement
étendue, ou avoir été condamné pour banqueroute selon les articles 288 et 289 du code pénal.
b) La procédure d’agrément des intermédiaires en bourse
La procédure d'agrément comprend une étape initiale et une étape définitive, délivrées par le CMF, mais le début
effectif des opérations est soumis à l'obtention d'autorisations supplémentaires de la part de la BVMT. En cas de
refus, le CMF doit fournir une décision motivée, et il peut également limiter l'agrément à certaines activités en
fonction des moyens financiers et techniques et des garanties présentées du demandeur. Tout changement dans
les activités autorisées nécessite une modification de l'agrément.
2 Les activités de l’intermédiaire en bourse
 Le conseil financier ;  Le démarchage financier ;  La gestion individuelle de portefeuilles ;  La gestion de
portefeuilles au profit d'organismes de placement collectif en valeurs mobilières ;  Le placement de valeurs
mobilières et de produits financiers ;  La garantie de bonne fin d'émissions pour les entreprises publiques ou
privées ;  La tenue de marché ;  Le portage d'actions.
Section 2 - Les obligations collectives des intermédiaires en bourse
1- L’adhésion à l’association professionnelle des intermédiaires en bourse
Les intermédiaires en bourse doivent obligatoirement adhérer à une association professionnelle appelée "Association
des Intermédiaires en Bourse", qui représente leurs intérêts collectifs, donne son avis sur les questions
professionnelles et propose des initiatives pour le développement du marché financier. Les statuts de cette
association sont agréés par le ministre des finances après avis du CMF.
2-Fonds de garantie :
a) Fonds de garantie de la clientèle :
-Les intermédiaires en bourse doivent constituer un fonds de garantie destiné à intervenir au bénéfice de la clientèle
du marché des VM et des produits financiers afin de couvrir les risques non commerciaux.
Les conditions de constitution, d'organisation, de fonctionnement et de contribution des intermédiaires et des
intervenants ainsi que les conditions et limites d'intervention dudit fonds sont précisées par arrêté du ministre
des finances
Les ressources du fonds proviennent de5% des commissions perçues par la BVMT et d'une contribution annuelle de
1000 dinars de chaque intermédiaire en bourse avant la fin du mois de janvier de chaque année
Le fonds intervient en cas de défaillance d'un intermédiaire en bourse, avec des limites de montants pour les
indemnisations.
Le fonds intervient lorsqu'un intermédiaire en bourse ne peut pas honorer ses engagements, selon l'avis du collège du
CMF.
La garantie du fonds ne peut dépasser les 2/3 de ses ressources disponibles.
Le montant à verser aux clients est réparti au prorata de leurs droits dans la masse des créances éligibles à
l'indemnisation, avec une limite de 30 mille dinars par client.
Certaines personnes ne peuvent pas bénéficier de la garantie du fonds, notamment les intermédiaires en bourse pour
leurs droits propres, les dirigeants de l'intermédiaire en bourse défaillant, ainsi que leurs filiales, conjoints,
ascendants et descendants.
b) Fonds de garantie de marché :
Les intermédiaires en bourse doivent constituer un Fonds de garantie de marché destiné exclusivement à garantir
entre eux, la bonne fin des opérations négociées sur le marché, en cas de défaillance de règlement ou de
livraison, et ce, après épuisement des autres voies et moyens prévus par la réglementation boursière.
Le règlement et l'administration du Fonds sont assurés par l'Association des Intermédiaires en Bourse et approuvés
par le CMF
La gestion financière du Fonds de garantie de marché est assurée par la Bourse. Les intermédiaires en bourse qui
cessent leurs activités à titre définitif, pour quelque motif que ce soit, ont droit au remboursement de leurs
contributions, selon les modalités fixées par l'administration du Fonds, après extinction de tous leurs
engagements contractés.
Les contributions au Fonds mises à la charge des IB comprennent :
Une contribution initiale qui est le premier versement effectué par chaque intermédiaire en bourse,
Une provision régulière, la contribution proportionnelle que doit verser chaque intermédiaire en bourse, en fonction
du risque qu’il fait encourir au marché
Une contribution exceptionnelle, lorsque le solde de celui-ci n'arrive pas à couvrir la totalité du montant dû.
→les montants et modalités sont déterminés par l'administration du fonds.
Section 2 - De la Bourse des valeurs mobilières de Tunis

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