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INTRODUCTION :
Comme nous l'avons annoncé dans notre précédent numéro, le projet de réforme
des sociétés anonymes s'annonce lourd de changements.
Seule une étude approfondie permet de comprendre les nouveaux mécanismes que
se propose d'introduire le législateur d'aujourd'hui.
Dans nos prochains numéros, nous aborderons, à travers des études détaillées les
thèmes relatifs à la gestion des sociétés anonymes, le financement particulier des
sociétés anonymes, les modifications du capital et les transformations des sociétés
ainsi que les opérations de dissolution et de liquidation.
Le lecteur trouvera à la fin de cet exposé, des fiches résumant l'essentiel des
dispositions du nouveau projet sur la réglementation de la constitution.
Le projet de loi, dans son article 1er, définit la société anonyme comme :
" Une société commerciale à raison de sa forme et quelque soit son objet et dont le
capital est divisé en actions négociables représentatives d'apports en numéraires, à
l'exclusion de tout apport en industrie, et constituée entre trois actionnaires au moins
qui ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports et dont les engagements
ne peuvent être augmentés si ce n'est de leur propre consentement ".
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BIP n°46
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Cette définition explicite n'existe pas dans la législation actuelle.
La société anonyme est toujours commerciale, quelque soit son objet (article 1er du
projet).
Elle est le type même de la société de capitaux regroupant des associés qui ne peuvent
se connaître et dont la participation à la société est fondée sur les capitaux qu'ils ont
investis dans la société.
Le capital des sociétés anonymes est divisé en actions. Par rapport à la part sociale
(qui représente les droits des associés dans les sociétés en nom collectif, en
commandite simple ou à responsabilité limitée) l'action a le double avantage de la libre
cessibilité puisque l'accord des autres associés n'est pas nécesssaire en cas de cession et
de la négociabilité puisqu'elle peut se transmettre par simple virement de comptes à
comptes.
Ä Actionnaires :
La situation des actionnaires des sociétés anonymes est dominée par les
caractéristiques suivantes :
- Le principe est théorique pour des raisons de fait;en effet, que ce soit dans les petites
ou moyennes sociétés anonymes, les banques exigent souvent pour la garantie des
prêts qu'ils accordent à la société, l'engagement personnel des administrateurs et des
principaux actionnaires.
- Les actionnaires ont le droit d'être informés dans des conditions soigneusement
précisées par les textes, de la marche de la société, ils délibèrent sur les comptes
sociaux au cours d'une assemblée annuelle, après auditions de rapports présentés par
l'organe de gestion et par les commissaires aux comptes.
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BIP n°46
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Ä Gestion :
Du point de vue de leur mode de gestion, il existe désormais deux types de sociétés
anonymes:
Dans ce cas la société est gérée par un Conseil d'Administration, choisi parmi les
actionnaires, qui désigne un Président obligatoirement personne physique, chargé de
la direction de la société et, éventuellement un ou plusieurs directeurs généraux, eux
aussi personnes physiques, ayant pour mission d'assister le Président.
Les articles 77 à 106 du projet de loi offrent aux sociétés anonymes la possibilité de
recourir à un système de gestion, inspiré du droit allemand qui comprend :
Aux termes de l'article 9 du projet de loi : "est réputée faire publiquement appel à
l'épargne:
- toutes sociétés dont les titres sont inscrits à la côte de la Bourse des Valeurs, à
dater de cette inscription.
- toutes sociétés qui, pour le placement des titres qu'elle émet, a recours soit à des
sociétés de Bourses, à des banques ou à d'autres établissements financiers, soit au
démarchage ou à des procédés de publicité quelconque.
Actuellement, la notion d'appel public à l'épargne est fixée par l'article 3 du Dahir du
11 Août 1922 (qui transpose la loi française du 30 Janvier 1867), et qui soumet l'offre
de titres par voie d'émission à certaines mesures de publicité .
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Les sociétés qui font publiquement appel à l'épargne sont soumises à une
réglementation particulière quant à leur organisation et à leur fonctionnement.
Toute émission de valeurs mobilières avec appel public à l'épargne entraine l'obligation
pour la société émettrice d'établir une note d'information soumise au visa préalable du
Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (art.13 du dahir portant loi n°1-93-212
du 21 septembre 1993, relatif au CDVM et aux informations exigées des personnes
morales faisant appel public à l'épargne).
Par ailleurs, lorsqu'elles font publiquement appel à l'épargne, les sociétés sont tenues à
des mesures de publicité particulières en de multiples occasions : convocation à des
assemblées générales, augmentation et réduction du capital, émission de valeurs
mobilières, fusions, scissions, liquidation.
A ce titre, le CDVM contrôle que l'information devant être fournie par les personnes
morales faisant appel public à l'épargne, aux porteurs de valeurs mobilières et au public
est établie et diffusée conformément aux lois et règlements en vigueur.
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Le CDVM veille au bon fonctionnement des marchés de valeurs mobilières et assiste
le gouvernement dans l'exercice de ses attributions en matière de réglementation de ce
marché.
Il s'assure du respect par les personnes morales faisant appel public à l'épargne, des
obligations d'information préconisées par la loi (cf. infra).
A cette fin, le CDVM, vise les notes d'informations et peut demander toutes
explications ou justification sur le contenu des notes d'information visées à l'article 20
du dahir 21 Septembre 1993.
Lorsqu'il constate des pratiques contraire à la loi, le CDVM peut d'une part enjoindre
aux auteurs de ces pratiques d'y mettre fin, d'autre part saisir le Procureur du Roi,
compétent pour la sanction des infractions que le CDVM aura relevé , ou dont il aura
eu connaissance.
En vertu de l'article 9, une société est réputée faire publiquement appel à l'épargne dès
l'instant où l'une des conditions suivantes est remplie :
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1. Inscription des titres à la côte de la Bourse des Valeurs :
La société dont les titres sont inscrits à la côte de la Bourse des Valeurs est réputée
faire publiquement appel à l'épargne à compter du jour de son inscription : peu importe
la nature des titres côtés : actions, obligations, certificats d'investissements.
Ainsi, en principe, une société dont seules les obligations sont côtées relèvent des
sociétés faisant publiquement appel à l'épargne, même si ses actions,elles, ne sont pas
côtées.
Une société est également réputée faire publiquement appel à l'épargne lorsque, pour le
placement des titres quels qu'ils soient (actions, obligations, certificats
d'investissement), elle a recours à un établissement de crédit (banque ou société
financière notamment) ou à une société de Bourse.
Dès lors, le fait qu'un actionnaire d'une société non inscrite à la côte officielle
s'adresse à une banque ou à une société de Bourse pour acheter ou vendre des titres,
n'a pas nécessairement pour conséquence de placer la société sous le régime des
sociétés faisant publiquement appel à l'épargne.
L'appel public à l'épargne peut résulter aussi du recours par la société à des procédés de
publicité pour le placement de leurs titres quels qu'ils soient.
Bien entendu, la publicité prescrite par les lois et règlements ne constitue pas, par elle
même, un appel public à l'épargne.
4. Recours au démarchage :
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Un problème se pose toutefois pour l'interprétation de ce critère car, contrairement au
législateur français, le législateur marocain ne définit pas le démarchage ni ne
réglemente ce mode de placement des valeurs mobilières.
Enfin, il y a appel public à l'épargne lorsque la société compte plus de 300 actionnaires.
Le législateur introduit une présomption légale d'appel public à l'épargne prenant en
considération l'étendue de la diffusion des titres dans le public.
Ainsi, une société peut être soumise aux règles des sociétés faisant publiquement appel
à l'épargne par le seul fait que ses titres sont diffusés dans le public, même s'il n'est pas
établi qu'elle ait utilisé l'un des moyens visés par l'article 9.
Le risque est que ces sociétés écartent alors tout projet de faire participer leurs salariés
dans leur capital social, par crainte d'être considérées comme faisant publiquement
appel à l'épargne.
La société anonyme s'impose pour les sociétés importantes dont les besoins en
capitaux ne peuvent être assurés par un petit nombre de personnes. Elle permet de
rechercher les capitaux en faisant appel au public et en offrant aux épargnants, en
échange de leurs investissements des titres (actions ou obligations) facilement
négociables surtout si la société est côtée en Bourse, par ailleurs générateurs de profits
(dividendes ou plus-values de cession), tout en limitant leur responsabilité au montant
des sommes engagées pour souscrire ou acheter les titres.
Toutefois, même peu usitée, la société en commandite par actions permet d'obtenir le
même résultat.
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comparer les mérites de la société anonyme avec ceux de la société à responsabilité
limitée.
Le projet de Code des sociétés anonymes introduit , outre des innovations sur le fond,
une amélioration de la présentation avec des titres spécifiques concernant des
dispositions générales, de la constitution et immatriculation, administration et direction
des sociétés anonymes, des assemblées d'actionnaires, de l'information des
actionnaires, du contrôle des sociétés anonymes, des modifications du capital social,
etc..., soit 450 articles spécifiques à la société anonyme édictés par le projet au lieu de
27, édictés par le Dahir du 11 Août 1922 (et complétés désormais par le dahir portant
loi n° 1-93-212 du 21 septembre 1993).
Ä Consentement :
Comme toute autre forme de société le consentement doit correspondre à une volonté
réelle d'entrer en société et doit être exempt de vices.
Ä Capacité :
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Sauf interdictions ou incompatibilités, il n'est pas nécessaire que les actionnaires
d'une société anonyme aient la capacité requise pour être commerçants. Il en découle
les conséquences suivantes :
ç Mineurs :
Le mineur, peut souscrire des actions par l'intermédiaire de son représentant légal.
ç Les majeurs protégés par la loi: les incapables peuvent souscrire des actions par
l'intermédiaire de leur représentant légal.
ç Epoux : en principe chaque époux, mari ou femme, peut librement devenir membre
d'une société en faisant apport des biens dont son régime matrimonial lui permet de
disposer.
ç Etranger : un étranger peut faire partie d'une société anonyme sous réserve des
conditions d'autorisation de résidence en vigueur.
ç Personnes morales : les personnes morales peuvent être associées d'une société
anonyme.
Ä Objet :
La société anonyme est commerciale par sa forme et quelque soit son objet, civil ou
commercial.
Comme pour toute autre société, cet objet doit être licite. Est nulle de plein droit en
vertu de l'article 985 du Code des Obligations et des contrats, la société ayant un but
contraire aux bonnes moeurs, à la loi ou à l'ordre public ou ayant pour but des choses
qui ne sont pas dans le commerce.
A ces règles générales, il faut ajouter les quelques dispositions spéciales aux sociétés
anonymes suivantes :
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Ÿ d'intermédiaires en Bourse (Décret Royal du 14 Novembre 1967) et pour
Ÿ l'exploitation des propriétés agricoles (Dahir du 29 Avril 1975).
Ä Nombre d'associés :
Principe :
Une société anonyme ne peut être constituée valablement que si elle comprend au
moins trois associés (article 1er du projet).
La loi actuelle prévoit un nombre qui ne peut être inférieur à 7 (article 23 du Dahir 11
Août 1922).
Sanctions :
Une société dont le nombre des associés est inférieur à trois s'expose à la nullité.
Ä Capital social :
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Ÿ à 300.000 dirhams pour les sociétés anonymes ne faisant pas appel public à
l'épargne ;
Activités réglementées :
Par dérogation au principe général, le capital doit être supérieur au montant minimum
légal selon le cas, en vertu de dispositions législatives ou réglementaires applicables
aux sociétés exerçant certaines activités :
Capital variable :
Le Dahir du 11 Août 1922 permet de stipuler dans les statuts de toute société que le
capital social sera susceptible d'augmentation par des versements sucessifs faits par des
associés ou l'admission d'associés nouveaux, et de diminution par la reprise totale ou
partielle des apports effectués.
L'indication du montant du capital social doit figurer dans les statuts de la société
(art.2).
Ä Apports :
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Ä Actions :
Valeur nominale :
La valeur des actions est librement fixée par les statuts ( art 12 ).
Les sociétés ne sont pas autorisées à emettre des actions sans valeur nominale.
"Seront punis d'un emprisonnement de trois mois à un an et/ ou d'une amende de 2 000
à 30 000 dhs les fondateurs, les membres des organes d'administration de direction ou
de gestion d'une société anonyme ainsi que les titulaires ou porteurs d'actions qui,
sciemment, auront négocié des actions sans valeur nominale".
Les actions créés lors de la constitution de la société doivent être souscrites en totalité
(art21)
" Seront punis d'une amende de 2 000 à 20 000dhs, les fondateurs, les membres des
organes d'administration, de direction ou de gestion d'une société anonyme qui auront
émis des actions, soit avant l'immatriculation de ladite société au registre de
commerce, soit à une époque quelconque, si l'immatriculation a été obtenue par
fraude, soit encore sans que les formalités de constitution de ladite société aient été
régulièrement accomplies".
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Comme dans toute société, les actionnaires doivent tous participer aux bénéfices (ou
aux économies) et aux pertes, étant précisé que cette participation n'est pas
obligatoirement proportionnelle aux apports.
Ä Dénomination sociale :
La société anonyme doit être désignée par une dénomination sociale, ce qui exclut la
seule utilisation du nom d'une ou plusieurs actionnaires suivie des mots "et cie" (raison
sociale).
Cependant, il est parfaitement licite d'inclure le nom d'un associé dans la dénomination
sociale.
Ä Publicité :
Les actes et documents émanant de la société et destinés aux tiers, notamment les
lettres, factures, annonces et publications diverses, doivent indiquer la dénomination
sociale, précédée ou suivie immédiatement et lisiblement des mots "société anonyme"
ou des initiales S.A , et de l'énonciation du montant du capital social (article 4).
Les membres des organes d'administration, de direction ou de gestion d'une société qui
auront omis de mentionner, sur tous actes ou sur tous documents émanant de la société
et destinés aux tiers, l'indication de la dénomination sociale précédée de suivie
immédiatement des mots "société anonyme" ou des initiales "S.A" et de l'énonciation
du montant du capital sont passibles d'une amende de 2.000 à 10.000 DHS.
Ä Durée :
La durée de la société anonyme ne peut pas excéder 99 ans, maximum autorisé par la
loi (article 3).
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II. LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE :
Le régime de la constitution sans appel public à l'épargne est fixé dans une large
mesure, par référence à celui de la constitution avec appel public à l'épargne.
L'article 17 du projet dispose que la société anonyme est constituée à l'issue du dernier
des quatres actes ci-après :
Ÿ signature des statuts par tous les actionnaires; à défaut la réception par le ou les
fondateurs du dernier bulletin de souscription ;
2. Formation du capital
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6. Déclaration de conformité
Fondateurs :
Projet de statuts :
Le projet de réforme n'exige pas de projet de statuts qu'il s'agisse de constituer une
société anonyme avec ou sans appel public à l'épargne.
En pratique, cette rédaction s'impose car les futurs actionnaires remettant des fonds
représentatifs de leurs apports en numéraire ne s'engageront qu'en connaissance des
clauses essentielles des statuts.
Le plus souvent, le projet de statuts est rédigé de telle sorte qu'il puisse, sauf
rectifications mineures, constituer le texte définitif qui devra être signé par les
souscripteurs.
2. Formation du capital :
Réglementation administrative :
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Les constitutions de sociétés anonymes peuvent être réalisées quelque soit le montant
du capital, sans autorisation préalable du Ministre des Finances.
Les investissements réalisés au Maroc par des "non résidents" ou par des sociétés
marocaines "sous contrôle étranger" doivent en principe, faire l'objet d'une déclaration
préalable au Ministère des Finances.
Souscription du capital :
Le capital social doit être intégralement souscrit (article 21) ; c'est à dire que toutes les
actions composant le capital social doivent être réparties entre les divers souscripteurs.
Le capital social à prendre en considération est celui fixé dans les statuts définitifs
signés par les souscripteurs.
Il n'y a pas lieu, dans la procédure de constitution d'une société anonyme sans appel
public à l'épargne, d'établir des bulletins de souscription.L'engagement des
souscripteurs résulte désormais de la seule signature des statuts.
Aux termes du projet seront punis d'un emprisonnement de 1 à 5 ans et/ou de 2.000 à
40.000 dhs :
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Apports en numéraire :
Cette fraction est déterminée d'un commun accord entre les futurs actionnaires. Elle ne
peut pas être inférieure au quart du montant nominal des actions de numéraire
(article 17).
La libération du surplus doit intervenir, en une ou plusieurs fois, dans un délai de 5 ans
à compter de l'immatriculation de la société , sur décision du Conseil d'Administration
ou du Directoire (article 21 alinéa 2).
Les versements sont faits entre les mains des fondateurs qui doivent dans ce cas les
déposer dans une banque.
Les versements peuvent être faits en espèces, par chèque ou par virement bancaire ou
postal, le paiement n'étant réputé effectué que lors de l'encaissement du chèque ou de la
réalisation du virement.
En revanche, on peut admettre que n'est pas valable tout paiement qui n'entraîne pas la
mise à disposition immédiate des sommes dues : il en est ainsi de la remise d'un billet à
ordre ou d'une lettre de change.
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Apports en nature :
En cas d'apports en nature, il est parfois conclu entre les apporteurs et les autres
souscripteurs un traité d'apport réglant les conditions et les modalités de l'apport.
Le projet édicte que les dispositions relatives aux apports en nature doivent être
incluses dans le projet des statuts (article 24 alinéa 3).
La description et l'évaluation des apports en nature doivent figurer dans les statuts
définitifs soumis à la signature des futurs actionnaires (article 24).
Pour éclairer la décision des associés, le projet prévoit l'intervention d'un commissaire
aux apports, chargé d'établir un rapport sur l'évaluation des apports en nature.
Le commissaire aux apports est choisi parmi les personnes habilités à exercer les
fonctions de commissaire aux comptes.
3. Ceux qui reçoivent des personnes visées en 1 ci-dessus de la société ,ou de ses
filiales, une rémunération quelconque à raison de fonctions susceptibles de porter
atteinte à leur indépendance.
4. Les sociétés d'experts comptables dont l'un des associés se trouve dans l'une des
situations prévues aux paragraphes précédents.
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Sanctions pénales (article 382) :
Dans son rapport, le commissaire doit décrire chacun des apports, indiquer le mode
d'évaluation adapté, les raisons pour laquelle il a été retenu et, affirmer que la valeur
nominale des apports correspond au moins à la valeur des actions à émettre (article
25).
Le rapport des commissaires aux apports est déposé au greffe du Tribunal et est tenu à
la disposition de futurs actionnaires qui peuvent en prendre copie.
Le commissaire aux apports est responsable des fautes qu'il aurait pu commettre dans
l'exercice de ces fonctions.
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Ces actions sont désormais comme les actions de numéraire, négociables dès
l'immatriculation de la société au Registre du Commerce (article 246).
Le cas type est l'émission d'actions privilégiées réservées à certains actionnaires (en
effet, une telle émission auxquelles tous les associés auraient la possibilité de souscrire
ne constitue pas un avantage particulier).
Obligation de dépôt :
Les personnes qui ont reçu les fonds correspondant aux apports en numéraire sont
tenues de les déposer, pour le compte de la société en formation dans un compte
bancaire bloqué.
Les versements sont accompagnés d'une liste des souscripteurs, indiquant les sommes
versées par chacun d'eux (article 29 alinéa 1).
Délai de dépôt :
Le dépôt doit être fait dans le délai de 8 jours à compter de la réception des fonds.
Remarque : Il semble qu'aucune sanction n'ait été prévue par le législateur en cas de
violation des dispositions.
Le dépositaire des fonds est tenu jusqu'au retrait de ceux-ci, de communiquer la liste
des souscripteurs à tout souscripteur qui justifie de sa souscription.
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Les fonds déposés sont indisponibles. En conséquence, ils ne peuvent pas en principe
faire l 'objet d'une compensation avec une dette de l'apporteur à l'égard du dépositaire
des fonds ou avec un compte destiné à enregistrer les opérations passées au nom de la
future société.
La liste des souscriteurs et les versements sont constatés par une déclaration des
fondateurs dans un acte notarié (art. 23).
Le notaire vérifie la conformité de la déclaration des fondateurs aux documents qui lui
sont présentées sur présentation de la liste des souscripteurs et d'un certificat de
banque.
A la déclaration sont annexés la liste des souscripteurs, l'état des versements effectués
par chacun d'eux et un exemplaire ou une expédition des statuts.
5. Attestation de blocage :
Les versements correspondant aux apports en numéraire doivent être constatés par une
attestation de la banque dépositaire.
Il s'agit d'une simple constatation matérielle. Le dépositaire n'est pas tenu de vérifier
l'identité et la capacité des futurs actionnaires, ni la sincérité des souscriptions, ni
même que le capital est intégralement souscrit.
"Les personnes qui, sciemment, auront remis au dépositaire une liste des actionnaires
mentionnant des souscriptions fictives ou le versement de fonds qui n'ont pas été mis
définitivement à la disposition de la société, sont punies d'un emprisonnement de 1 an
à 5 ans et/ou d'une amende de 2.000 à 40.000 dirhams".
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6. Déclaration de conformité :
Les fondateurs et les premiers membres des organes d'administration sont tenus de
déposer au greffe une déclaration dans laquelle ils relatent toutes les opérations
effectuées en vu de la constitution de la société, et par laquelle affirme nt que cette
constitution a été réalisée en conformité avec la loi et les règlements (art 31).
La signature des statuts est l'étape la plus importante de la constitution d'une société
anonyme sans appel public à l'épargne.
C'est à partir de la date de cette signature que la société est désormais réputée
constituée, réserve faite qu'elle ne jouira de la personnalité morale et donc la pleine
capacité juridique,
qu'à compter du jour où elle sera immatriculée au Registre du Commerce et des
sociétés (article 7).
Les statuts de la société doivent être établis par écrit (article 11).
Ils peuvent être établis par acte sous seing privé. En pratique, l'intervention du notaire
pour l'établissement des statuts s'impose compte tenu de la sécurité juridique que
confère l'acte notarié.
Les statuts forment le contrat de société, ils seront donc plus au moins détaillés selon le
souhait des actionnaires.
Cependant, le législateur rend obligatoire l'insertion de certaines mentions qui sont les
suivantes (article 2 et12) :
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Ÿ le siège social ;
Ÿ le montant du capital social ;
Ÿ le nombre d'actions émises et leur valeur nominale, en distinguant le cas échéant
les différentes catégories d'actions créées ;
Ÿ la forme, soit exclusivement nominative, soit nominative ou au porteur des
actions ;
Ÿ en cas de restriction à la libre négociation ou cession des actions, les conditions
particulières auxquelles est soumis l'agrément des cessionnaires ;
Ÿ l'identité des apporteurs en nature, l'évaluation de l'apport effectué par chacun
d'eux et le nombre d'actions remises en contrepartie de l'apport ;
Ÿ l'identité des bénéficiaires d'avantages particuliers et la nature de ceux-ci ;
Ÿ les clauses relatives à la composition, au fonctionnement et aux pouvoirs des
organes de la société ;
Ÿ les dispositions relatives à la répartition des bénéfices, à la constitution de réserves
et à la répartition du boni de liquidation.
Remarque :
Curieusement, et sans doute provenant d'un oubli, le législateur ne fait pas obligation
expresse de mentionner l'identité de toutes les personnes signataire des statuts.
La seule sanction est que tout intéressé est recevable à demander en justice que soit
ordonnée sous astreinte la régularisation de la constitution si les statuts ne contiennent
pas toutes les énonciations exigées par la loi et les règlements.
Nombre d'originaux :
Lorsque les statuts sont établis par acte sous seing privé, il est dressé autant d'originaux
qu'il est nécessaire pour le dépôt d'un exemplaire au siège social et l'exécution des
diverses formalités requises (article 11 alinéa 2).
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Pièces annexées aux statuts :
Jusqu'à cette date, les personnes agissant pour le compte de la société sont
responsables solidairement et indéfiniment des actes ainsi accomplis au nom de la
société à moins que la première assemblée générale de la société régulièrement
constituée et immatriculée ne reprenne les engagements souscrits.
Les engagements sont alors réputés avoir été souscrits dès l'origine par la société
(article 27)
Après la signature des statuts, les personnes désignées pour être administrateurs sont
habilitées à nommer le Président du Conseil d'administration et sur propositions
éventuelle de celui-ci les directeurs généraux (article 20).
Il en est de même le cas échéant, des personnes désignées pour être membre du Conseil
de Surveillance auxquelles il appartient de désigner les membres du directoire ou le
directeur général unique.
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9. Retrait des fonds :
Les fonds correspondants aux apports en numéraire, déposés dans les conditions ci-
dessus exposées ne peuvent être retirés qu'après l'immatriculation de la société au
Registre du Commerce et des sociétés.
En cas de non constitution de la société dans un délai de six mois après le dépôt des
fonds, les fondateurs sont tenus de les restituer aux souscripteurs.
La société est réputée n'avoir pas été constituée dans le délai de six mois lorsque
l'ensemble des actes (signature des statuts, libération d'au moins le quart des actions,
apports en nature et accomplissement des formalités de publicité n'ont pas été
accomplis.
Dans le cas où, pour quelque raison que ce soit, la société n'a pas été constituée, les
fondateurs n'ont pas de recours contre les souscripteurs du fait des engagements
souscrits ou des dépenses faites, sauf en cas de dol ou de non respect de leurs
engagements par les souscripteurs, si la société n'a pas été constituée par leur faute
(article 28
Comme pour toutes les sociétés commerciales, la constitution d'une société anonyme
donne lieu, indépendamment de l'enregistrement des statuts aux formalités de
publicité suivantes:
1. Certificat négatif
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4. Publicité légale dans un journal d'annonces légale ;
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