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LE CONTRAT DE FRANCHISE
La mise en oeuvre de cette collaboration est une technique dont le fondement est un
contrat synallagmatique, consensuel, et conclu à titre onéreux.
En vertu de ce contrat, une première partie (le franchiseur) confère à une seconde
partie (le franchisé), moyennant le versement d'une rémunération, le droit :
ç la propriété d'une raison sociale, d'un nom commercial, de sigles, et symboles d'une
marque de fabrique de commerce ou de service, ainsi que d'un savoir faire mis à la
disposition des entreprises franchisées ;
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L'apparition relativement tardive du contrat de franchise s'explique, en particulier, par la
préeminence tout au long du siècle précédent, du principe de la confidentialité des affaires.
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BIP N° 38-39
Octobre Novembre 1994
Pour combler cette lacune, le législateur français est intervenu pour réglementer ce
contrat par la loi du 31 Décembre 1989 (loi DOUBIN).
Il n'en est pas de même au Maroc, où un vide juridique latent persiste, affectant ainsi
les chances d'un développement plus accru de cette technique parmi les milieux
d'affaires nationaux.
Or, l'objectif de cet article est de présenter les aspects majeurs de cette matière dont la
réglementation demeure souhaitable.
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BIP N° 38-39
Octobre Novembre 1994
Cette clause implique deux obligations à la charge de chacune des deux parties :
Cette clause confère au franchisé la faculté d'utiliser la marque, l'enseigne, et tous les
autres signes distinctifs du franchiseur.
Pour que le contrat de franchise soit parfait, il va falloir que le franchisé ait, avant
l'apposition de sa signature, une information exacte sur la réputation commerciale du
franchiseur.
Pour se conformer à cette obligation, les parties optent généralement pour l'une des
deux formules suivantes :
Ÿ soit, inclure dans le contrat de franchise un préambule ayant pour objet de définir
de manière exacte la marque du franchiseur et sa réputation commerciale ;
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L'article 1 de la loi Doubin précitée.
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BIP N° 38-39
Octobre Novembre 1994
l'enseigne du franchiseur ; le contrat définitif n'étant conclu que si cette première
expérience s'avère favorable.
/ La franchise de distribution :
Cette franchise ne saurait être qualifiée d'un simple contrat de distribution dans la
mesure où le franchisé doit vendre les produits fabriqués par le franchiseur sous
l'enseigne de celui-ci et conformément à sa stratégie commerciale.
/ La franchise de services :
Dans le cadre d'une franchise de services, le franchisé propose au public des prestations
de services en se servant du nom commercial ou de la marque du franchiseur.
/ La franchise de production :
Le contrat de franchise implique des obligations à la charge des deux parties ; les
obligations du franchiseur sont manifestement moins encombrantes que celles du
franchisé.
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En effet, le contrat de franchise permet :
Ÿ d'une part, au franchiseur d'éviter les dépenses de recrutement du personnel et d'acquisition du
fonds de commerce ; et,
Ÿ d'autre part, au franchisé d'utiliser une marque déjà connue sur le marché.
Dès lors, la franchise se présente comme un cadre approprié de collaboration entre une entité de
renom et des opérateurs en quête d'expansion.
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BIP N° 38-39
Octobre Novembre 1994
Le franchiseur est tenu de communiquer au franchisé tous les éléments de son savoir
faire4 (2) et de faire en sorte à ce que ces éléments soient constamment remis à jour de
manière à servir aux besoins du franchisé.
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On entend par savoir-faire (Know-how selon l'appellation anglosaxone) tous les éléments des
méthodes commerciales et techniques conçues par le fabriquant durant sa vie professionnelle et lui
conférant ainsi une certaine image de marque.
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La doctrine précise, toutefois, que le franchiseur ne peut imposer au franchisé des prix minimas.
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BIP N° 38-39
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Le franchisé doit s'approvisionner auprès du franchiseur ou auprès d'autres fournisseurs
désignés par celui-ci. En contrepartie, le franchiseur doit s'engager à satisfaire les
besoins du franchisé en matière d'approvisionnement selon les modalités arrêtées dans
le contrat.
/ Observation de la clause de non concurrence :
Le contrat de franchise contient, le plus souvent, une clause de non concurrence qui
interdit au franchisé d'exercer, au cours, ou après l'expiration du contrat, un commerce
similaire à celui du franchiseur.
Le franchisé doit se retenir, même après l'expiration du contrat, contre toute sorte de
divulgation des éléments du savoir-faire reçus de la part du franchiseur.
ð Le droit d'entrée :
Il correspond à une somme payée au début du contrat8 ayant pour objet de rémunérer le
franchiseur pour la concession de sa marque, la communication de son savoir-faire,
ainsi que tous les autres services d'assistance technique et commerciale qui seront
assurés par lui.
ð La redevance périodique :
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En pratique, on retient la durée d'une année après l'expiration du contrat.
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Cette zone coïncide le plus souvent avec le périmètre territorial concédé.
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Une partie de la doctrine estime que ce droit doit être réglé non seulement au début du contrat mais,
également, à l'occasion de son renouvellement.
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BIP N° 38-39
Octobre Novembre 1994
La franchise à durée déterminée prend fin normalement à l'arrivée du terme prévu par
le contrat.
La franchise à durée indéterminée peut prendre fin à tout moment par la volonté de l'un
des deux partenaires, à condition d'observer le préavis.
Ä Décès du franchisé :
La résiliation du contrat de franchise peut être poursuivie en justice par l'un des deux
co-contractants en invoquant une quelconque faute à la charge de son partenaire.