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Droit bancaire

I- Les axes du cours :

1 – Le cadre juridique

a – Le code de commerce

b – La loi bancaire

2 – Les acteurs régis par le droit bancaire

a – Les établissements de crédit


b – les organismes assimilés
c – les institutions de concertation, de régulation et de contrôle
d – La clientèle
e – Les banques participatives
3 – Les activités régies par le droit bancaire

a – L’agrément ou l’autorisation d’exercer

b – Les activités régies par le droit bancaire

c – Les obligations liées à l’activité bancaire

4 – La responsabilité bancaire

a – La responsabilité civile du banquier

b – La responsabilité pénale du banquier

5 – Le système financier participatif marocain

a – Les principes fondamentaux de la finance participative

b – Les opérations des banques islamiques


II – Bibliographie :

- D. MARTIN, Droit commercial et bancaire marocain, éd. AL Madariss, 2013


- H. CAUSSE, Droit bancaire et financier, 2015
- PH. NEAU - LEDUC, Droit bancaire, Dalloz, 2005
- C. KARYOTIS, L’essentiel de la banque, Gualino, 2015
I – Le cadre juridique :

- La définition :

Le droit bancaire regroupe les règles juridiques régissant le commerce de l’argent,

c’est-à-dire l’ensemble des dispositions juridiques qui règlement aussi bien les

établissements de crédit que les activités exercées à titre de profession habituelle par

ceux- ci.
1 – Le cadre juridique :

a -Les sources internationales :

- La convention de Genève sur la lettre de change et le billet à ordre du 7 juin 1930

- La convention de Genève sur le chèque du 11 mars 1931

- La convention d’Ottawa sur le crédit-bail international et l’affacturage international (1988)

- Le comité de Bâle sur le contrôle bancaire ( la surveillance des établissements de crédit)


(1974).
B – Les sources nationales :

- Le Dahir des obligation et des contrats du 12 août 1913 : Des dispositions relatives à la
formation du contrat, des règles sur la responsabilité civile et des règles relatives au
contrat de prêt.
- Le code de consommation ( La loi 31-08), qui contient une règlementation sur les crédits à
la consommation.
- Le code de commerce (La loi 15-95) : Le titre 7 (livre 4), relatif aux contrats bancaires.
L’article 6 (Par. 7) : Les activités de banque, crédit et les transactions commerciales sont
des activités par nature. L’article 18 : L’obligation d’ouvrir un compte bancaire.
- La loi 103-12 du 24 décembre 2014, relative aux établissements de crédit et organismes
assimilés. Compose 196 articles répartis en 9 titres :
Premier titre ( Arts 1 à 33), porte sur le champ d’application et le cadre institutionnel.
2 – ( Arts 34 à 53), concerne l’octroi de l’agrément, conditions d’exercice et retrait de
l’agrément.
3 – ( Arts 54 à 70), se rapporte aux banques participatives.
4 – ( Arts 71 à 79), est relatif aux dispositions comptables et prudentielles.
5 – ( Arts 80 à 107), porte sur le contrôle des établissements de crédits
6 - (Arts 108 à 149), se rapporte à la surveillance macro prudentielle, la résolution des
difficultés des établissements de crédit et au système de garantie des dépôts.
7- ( Arts 150 à 170) concerne les relations entre les établissements de crédits et leur
clientèle et intermédiaires en opérations effectuées par les établissements de crédit.
8 – ( Arts 171 à 194) porte sur les sanctions disciplinaires et pénales.
9 – Porte sur les dispositions diverses et transitoires.
- Les décrets et les arrêté ministériels : Par exemple, le décret n° 2-06-233 du 3 juillet
2007 fixant les modalités de fonctionnement du comité des établissements de crédit.
- Les circulaires et les directives : directive n° 50/G/2007 du 31 août 2007 relative à la
gouvernance au sein des établissements de crédit.
- Les pratiques internationales : Les règles et usances relatives au crédit documentaire.
( sont des règles unifiées).
2 – Les acteurs régis par le Droit bancaire :

A – Les établissements de crédit :

L’article premier de loi n° 103-12 considère « comme établissement de crédit les personnes
morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social, la
nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur dotation ou celle de leur dirigeants
et qui exercent, à titre de profession habituelle une ou plusieurs des activités suivantes :
- La réception de fonds du public
- Les opérations de crédit
- La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion ».
Les établissements de crédit se répartissent en deux catégories à savoir les banques et les
sociétés de financement.
a – Les banques :

L’article 12 de la loi n° 103-12 dispose que « Les banques peuvent exercer toute ou partie des

activité visées aux articles premier et 7 et 16 et sont seules habilitées à recevoir du public

des fonds à vue ou d’un terme égal ou inférieur à deux ans ».

b – Les sociétés de financement :

L’article 13 dispose que « Les sociétés de financement ne peuvent pratiquer, parmi les activités

visées aux articles premier et aux paragraphe 2 et 5 de l’article 7 ci-dessus, que celles

Précisées dans les décisions d’agrément qui les concernent ou, éventuellement, dans les

Dispositions législatives ou réglementaires qui leur sont propres »


B – Les organismes assimilés :

Conformément à l’article 11 de la loi 103-12, les organismes assimilés sont :

a - Les établissements de paiement

b - Les associations de microcrédit

c - Les banques offshores

d - Les compagnies financières

e - La caisse de dépôt et de gestion

f - La caisse centrale de garantie


a – Les établissements de paiement :

Les entreprises qui effectuent les opérations d’intermédiation en matière de transfert de

Fonds. D’près l’article 15 de la loi n° 103-12, leur compétence se résume :

- La réception ou l’envoi, par tous moyens, de fonds à l’intérieur du territoire marocain ou

L’étranger.

- L’exercice des opérations de change


b – Les associations de microcrédit :

Elles sont des institutions de micro finance qui octroient des prêts de faible montant à des

Entreprises ou à des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques.

Elles sont soumises outre à la loi relative aux établissements de crédit et organismes assimilés,

à la loi n° 18.97 qui les régit.


c – Les banques offshore :

Article 2 de la loi 58. 90 : « les banques offshore sont des personnes morales

Ayant leur siège social dans une place financière offshore, quelle que soit la nationalité de

Ses dirigeants et les détenteurs de son capital social, et ayant pour profession habituelle et

Principale de recevoir des dépôts en monnaies étrangères convertibles et d’effectuer de ces

Dépôts toutes les opérations financières ».

Elles sont régies aussi bien par la loi 103.12 que celle 58.90 relative aux places financières

Offshore.
d – Les compagnies financières :

Selon l’article 20 de la nouvelle loi bancaire, les sociétés qui contrôlent exclusivement ou

Principalement un ou plusieurs établissements de crédits. Le contrôle prend la forme :

- Soit de la détention d’une fraction du capital conférant la majorité des droits de vote.

- Soit de l’exercice du pouvoir d’administration, de direction ou de surveillance.


e – La caisse de dépôt et gestion :

Est une institution financière publique qui gère l’épargne à long terme. Créée en 1959. Elle est

Un important investisseur dans le pays, et possède de nombreuses filiales opérant dans divers

Secteurs de l’économie. Ex : ( CDG développement), ( CDG prévoyance). Elle a pour mission :

- La gestion des fonds d’épargne provenant de la caisse nationale de sécurité sociale CNSS, de

Caisse d’épargne nationale etc.

- Le placement des ressources d’épargne dans le marché financier et monétaire.

- L’octroi des acomptes et des crédits aux collectivités territoriales via le fonds d’équipement

Communal.
f – La société nationale de garantie et du financement de l’entreprise

Est une institution publique marocaine à caractère financier assimilée à un établissement

De crédit. Son rôle consiste dans :

- La garantie des prêts d’investissement ( au profit TPE-PME).

- La garantie des prêts à l’habitat social.

Elle a pour mission L’octroi de crédit à travers l’engagement par signature au profit des

Institutions publiques ou privées ne disposant pas de garanties suffisantes pour bénéficier de

Crédits bancaires.
C – Les institutions de contrôle, de régulation :

a – Banque AL-Maghrib : Est une personne morale publique dotée de l’autonomie financière.

Elle est régie par la loi 76-03 (2005).

D’abord, est une autorité de contrôle et de supervision.

Ensuite, elle peut effectuer des opérations de banque.

b – Ministère des finances :

- D’abord, est une autorité normative.

- Ensuite, La trésorerie générale du Royaume, peut exercer des activités bancaires.


c – Commissaires aux comptes :

La mission du commissaire aux comptes est :

- D’abord, d’effectuer un audit légal afin de certifier les comptes de son client.

- Ensuite, il vérifie la conformité des données financières de l’entreprise avec les normes en

Vigueur.

- Enfin, il doit alerter les autorités dans des cas d’urgence.

d – Conseil supérieur des oulémas :

Sa mission est de statuer sur la conformité des produits bancaires participatives aux principes

Sharia.
D – Les institutions de concertation :

Dans ce cadre, le rôle des associations professionnelles, qui consiste dans :

- La représentation des intérêts collectif des E.C auprès les pouvoirs publics.

- L’information et la formation des adhérents.

- La réalisation d’études sur toute question d’intérêt commun.

- L’élaboration des recommandations se rapportant à l’amélioration des techniques de

Banque et de crédit.

Ex : Le comité des établissements de crédit


E – La clientèle :

Elle bénéficie en vertu de la nouvelle loi bancaire d’une large protection :

- La consécration du droit au compte.

- La consécration du droit au crédit.

- Le droit à L’information.

- Le droit de voir sa vie privée préservée.


f – Les banques participatives :

La finance islamique est celle qui respecte les principes religieux et moraux, à savoir :

- L’interdiction de la Riba.

- Le partage des profits et des pertes.


3 – L’exercice de l’activité bancaire

A – L’agrément ou l’autorisation d ’exercer :

a - Les conditions requises pour recevoir L’agrément de Bank A. (Art 34) :

- La forme juridique : pour les établissements de crédit : la forme de société anonyme à

Capital fixe ou de coopérative à capital variable. Le capital S. doit être libéré intégralement

Pour les établissements de paiement : La Forme de SA ou de SARL.


- L’adéquation des moyens humains, techniques et financiers :

- Un personnel compétent

- Un système de contrôle efficace

- Les dirigeants :

L’expérience et l’honorabilité des fondateurs, des apporteurs du capital, des membres des

organes d’administration de direction et de gestion.

- Le respect des dispositions législatives et règlementaires : B.M doit s’assurer de la

capacité de l’établissement à respecter les dispositions de la loi N° 103-12 et les textes pris

Pour son application.


- Le contrôle prudentiel :

La prévention des conflits d’intérêt et de liens de capital avec d’autres personnes morales

Susceptibles d’entraver le contrôle prudentiel.

- L’avis de l’autorité du pays d’origine : La demande d’agrément d’un établissement

étranger pour la création d’une filiale doit être accompagnée de l’avis de l’autorité du pays

D’origine habilité à délivrer un tel avis.

- L’observation du non cumul des fonctions :

- Les conditions économiques et sociales : L’aptitude de l’entreprise requérante à participer

activement dans le développement économique et social du pays.


b - La décision de BANK . A : Le droit d’octroyer ou de refuser l’agrément à l’établissement

qui en fait demande.

- L’octroi de l’agrément : La décision portant agrément est notifiée par le gouverneur de B.A à

l’entreprise requérante ou postulante (le délai).

- L’octroi d’un nouvel agrément : Des changements peuvent affecter l’entreprise ce qui

nécessite la demande d’un nouvel agrément :

- La nationalité

- Le siège social

- La nature des opérations effectuées par l’établissement


- Les absorptions et les fusions entre les établissements de crédit.

- Le retrait de l’agrément : Le retrait est prononcé par le gouverneur de B.M, soit à la

demande de l’établissement de crédit lui-même, soit d’office dans les cas suivants :

- L’établissement de crédit ne remplit pas les conditions au vu desquelles il a été agrée.

- E.C n’a pas fait usage de son agrément dans un délai de 12 mois suivant la notification de

la décision de l’agrément.

- E. C n’exerce pas son activité depuis au mois six mois.

- Le retrait est prononcé comme une sanction disciplinaire

- La situation de E. C est considérée comme irrémédiablement compromise.


B - Les activités régies par le droit bancaire :

L’article premier de loi n° 103-12 considère « comme établissement de crédit les personnes

morales qui exercent (….) à titre de profession habituelle une ou plusieurs des activités suivantes

- La réception de fonds du public

- Les opérations de crédit

- La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion ».


a – La réception de fonds du public :

La définition de la réception de fonds du public ( Premier alinéa de Art 2, la loi 103-12) :

« Sont considérées comme fonds reçus du public les fonds qu’une personne recueille de

tiers sous forme de dépôt ou autrement, avec le droit d’en disposer pour son propre

Compte, à charge pour elle de les restituer ».

La réception de fonds du public implique trois éléments :

- Remise de fonds

- La libre disposition des fonds reçus

- L’obligation de restitution
Dans le deuxième alinéa de l’article 2, il est prévu que ne sont pas considérés comme fonds reçus du public :

- Les sommes laissées en compte, dans une société, par les associés en nom, les

commanditaires et les commandités, les associés, les gérants, les administrateurs, les membres

du directoire ou du conseil de surveillance et les actionnaires, détenant 5 % au moins du capital

social.

- Les dépôts du personnel d’une entreprise lorsqu'ils ne dépassent pas 10 % de ses capitaux

Propres.

- Les fonds provenant de concours d’établissements de crédit et des organismes assimilés visés
à l’article 11.

- Les fonds inscrits dans les comptes de paiement prévus par l’article 16.
b – Les opérations de crédit :

Conformément à l’article 3, constitue une opération de crédit tout acte, à titre onéreux, par

lequel une personne :

- Met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne, à charge pour

celle-ci de les rembourser.

- Ou prend, dans l’intérêt d’une autre personne, un engagement par signature sous forme

d’aval, de cautionnement ou de toute autre garantie.


Aussi, le second alinéa de l’article 3 assimile à des opérations de crédit :

- Les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et assimilées.

- Les opérations d’affacturage.

- Les opérations de vente à réméré d’effets et de valeurs mobilières et les opérations de

pension.
c - La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion ( Les
services de paiement ) :

L’article 6 dispose que : « sont considérés comme moyens de paiement, tous les instruments

qui, quel que soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de

transférer des fonds ».


C – Les obligations liées à l’activité bancaire :

1 – Les obligations comptables :

D’après l’article 71 de la loi n° 103-12, les établissements de crédit sont astreints à tenir leur

Comptabilité conformément aux dispositions de cette loi et dans les conditions fixées par

Circulaire du wali de Bank AL-Maghrib, après avis respectivement du comité des

Établissements de crédit et du conseil national de la comptabilité.

La circulaire n° 56/G/2007 du gouverneur de Bank Al-Maghrib prévoit dans son premier

Article que les établissements de crédit doivent tenir leur comptabilité conformément aux

Prescriptions du plan comptable des établissements de crédit (PCEC).


2 – Les obligations prudentielles :

En matière prudentielle, les articles 76 et suivants imposent des règles très strictes, à savoir

Des normes de de gestion et des normes de contrôle interne.

a – Les normes de gestion :

D’abord, les normes de gestion sont des normes quantitatives qui permettent d’évaluer les

Risques encourus pour les limiter au maximum. Elles sont fixées par circulaire du wali de

Bank Al-Maghrib après avis du comité des établissements de crédit.


- Le ratio de solvabilité : permet d’évaluer si l’entreprise est solvable à long terme.

- Le ratio de liquidité : permet d’évaluer si l’entreprise est solvable à court terme.

Les objectifs de des normes de gestion sont :

- Garantir la liquidité et la solvabilité à l’égard des déposants

- L’équilibre et la stabilité financière des établissements de crédit

b – Les normes de contrôle interne :

Le contrôle interne est l’ensemble des dispositifs visant la maîtrise des activités et l’anticipation

des risques de toute nature. (art 77, loi n° 103-12).


Les quartes composantes essentielles du dispositif de contrôle interne sont :

- Une organisation comptable

- Un système de documentation et d’information

- Un système de surveillance des risques et des flux (risque de crédit, de marché, financiers
(….))

- Un système de contrôle
Les normes de contrôle interne :

- La conformité avec les dispositions législatives et réglementaires, les normes

professionnelles et déontologiques et les normes internes.

- Définition du champs de responsabilité des différents acteurs

- Identification des zones de risques majeures, sur la base de cartographies de risque.


Le contrôle interne vise :

- La régularité

- La sécurité

- L’efficacité des opérations

Le législateur a accompagné les règles de contrôle par des normes de gouvernance. En ce

Sens, on a :

- Le comité d’audit chargé d’assurer la surveillance des dispositifs de contrôle interne

- Comité chargé du suivi du processus d’identification et de gestion des risques.


3 – Les obligations de police :

a – La lutte contre les opérations suspectes :

La circulaire n° 41/G/2007 du 2 août 2007 relative à l’obligation de vigilance incombant

aux établissement de crédit impose aux établissements de crédit de mettre en place les

Procédures nécessaires qui leur permettent d’identifier leur clientèle et de surveiller leurs

Opérations notamment celles qui présentent un degré de risque important.

Cette obligation de vigilance s’inscrit dans le processus de lutte contre le blanchiment d’argent et

Le financement du terrorisme (La loi n° 43-05 relative la lutte contre le blanchiment de capitaux)
Dés lors que des soupçons existent, les banquiers comme toutes les personnes assujetties à

l’obligation de vigilance ont l’obligation de déclarer les sommes ou les opérations en cause

Auprès de l’unité de traitement du renseignement financier.

b – Le contrôle et la sécurisation des moyens de paiement :

A ce propos, on a la lutte contre les chèques sans provision. Deux mesures importantes :

- Les établissements de crédit doivent consulter le service central des incidents de paiement

sur chèques, ainsi le service de centralisation des risques, avant toute délivrance des

premières formules de chèques.


-Les établissements bancaires doivent communiquer au service central des incidents de

paiement sur chèques, les informations suivantes :

- Les données sur les interdits bancaires.

- Les informations relatives au compte bancaire sur lequel le chèque, objet de l’incident de

Paiement, est tiré.

- Les informations afférentes au chèque ayant fait l’objet d’un incident de paiement

- Les informations relatives à la situation des incidents de paiement objet des déclarations

- Toute modification concernant les informations préalablement communiquées.


D - La responsabilité du banquier :

- La responsabilité civile : L’obligation de répondre (de réparer le dommage) au dommage

causé à l’autrui.

- La responsabilité pénale : L’obligation de répondre à une infraction aux règles pénales

Censées protéger l’ordre public.


1 - La responsabilité civile :

La responsabilité civile bancaire est une illustration du régime général de la responsabilité

Civile (Le droit commun de la responsabilité).

- La responsabilité contractuelle : La responsabilité C. est engagée dans le cadre du contrat.

Elle résulte d’une faute contractuelle (régie par les Arts 228 à 305 du D.O.C).

- La responsabilité délictuelle : La responsabilité D. est engagée dans le cadre de la vie civile.

Elle résulte d’une faute délictuelle (Le non-respect d’une obligation générale de droit) (régie

Par les Arts 77 à 106 du D.O.C).

De là, R.C. du banquier peut découler de la loi (RD) ou du contrat (RC).


a – La responsabilité contractuelle :

- Le droit commun de la responsabilité contractuelle :

Article 264 DOC : « les dommages (…) sont la conséquence directe de l’inexécution de

l’obligation (…).

Article 263 DOC : « les dommages-intérêts sont dus, soit à raison de l’inexécution de

l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution (….). »


Donc, la responsabilité contractuelle du débiteur suppose :

1 - Un contrat régulièrement formé (Un contrat valable),

2 - Une faute contractuelle : Le manquement du contractant à son obligation contractuelle

(L’inexécution ou le retard de l’exécution du contrat).

- La faute dans l’obligation de résultat : Le résultat promis n’est pas obtenu.

- La faute dans l’obligation de moyen : Le débiteur ne met pas en œuvre les moyens

nécessaires pour que l’objectif visé soit réalisé.

3 – Le dommage : Le dommage d’ordre matériel, d’ordre physique et d’ordre moral.

4 – Un lien de causalité entre la faute contractuelle et le dommage.


- Le régime particulier de la responsabilité contractuelle du banquier :

- Dans ce cadre, on a trois clients : - Un client occasionnel – Un client habituel – Un tiers.

- La responsabilité liée au compte :

- Le refus abusif d’ouverture d’un compte à un nouveau client.

- Le non-respect des ordres que le client transmet au banquier.

- Une faute (une erreur)comptable relative aux inscriptions sur le compte bancaire du

client.
- La responsabilité liée au crédit :

- Le refus d’octroi d’un crédit.

- La rupture brusque d’un crédit

- Le manquement au devoir de conseil et de l’information à l’égard du client.

- Le manquement à une obligation de mise en garde du client.

- La responsabilité liée aux paiements :

- Le refus abusif de la délivrance d’un carnet de chèques ou d’une carte bancaire.

- Le refus d’exécuter un ordre de paiement au moyen d’un chèque.


- Les contrat de location de coffre – fort (Une opération annexe) : Les trois opérations

Sus-indiquées sont bancaires :

Le contrat de location de coffre – fort est défini comme la convention par laquelle une banque

met à la disposition de son client un coffre-fort pour y déposer des objets de valeur ou non.

- Le non-respect de l’obligation de la sécurité du coffre et de son contenu est sanctionné par

La responsabilité civile.
b – La responsabilité délictuelle :

la responsabilité délictuelle est subordonnée à la réunion de trois conditions :

- Le fait générateur

- Le dommage réparable

- Le lien de causalité rattachant le dommage au fait générateur


Le fait générateur :

- La responsabilité du fait personnel.

- La responsabilité du fait d’autrui.


La responsabilité du fait personnel :

L’article 78 dispose : « Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu’il a causé,

non seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu’il est établi que cette faute en est la

cause directe (….). »

- La responsabilité du personnel suppose qu’une personne répondre à sa faute personnelle.

- La faute ou fait personnel (La faute civile délictuelle ou quasi délictuelle) :

Il s’agit d’un comportement fautif, anormal, un manquement à une obligation légale

Préexistante (un devoir préexistant), une obligation légale générale de ne pas nuire à autrui.
- Deux types de la responsabilité extracontractuelle :

La responsabilité extracontractuelle distingue entre :

- La faute intentionnelle (le délit ) art 77 du DOC (Ex. Le fait d’octroyer des crédits selon des

procédés illicites tel que l’escompte d ’effets de complaisance).

- La faute non intentionnelle ( le quasi délit) art 78 du DOC (Ex. Le non –respect des mesures

De prudence et de diligence d’un banquier normal, comprend une négligence bancaire des

Situations de ces clients. Par l’imprudence, le banquier octroi un crédit à une entreprise, dans

une situation irrémédiablement compromise).


- Les types de la faute :

Faute par commission : C’est une faute d’action, un comportement positif. Par exemple : Une

publicité trompeuse sur certains offres de crédit. Le fait de divulguer une information

Confidentielle (le secret professionnel) qui pourrait nuire aux intérêts du client (les chiffres

d’affaires, ses relations d’affaires, ses difficultés (…)).

- Faute par omission : C’est une faute d’abstention, un comportement négatif. Par exemple :

Omission de créditer le compte du client, et partant, le refus du paiement d’un chèque pour

défaut de provision. Le défaut de surveiller l’emploi des fonds prêtés.

- Faute d'abus de droit : Le titulaire du droit exerce son droit dans le seul but de nuire
- L’imputabilité de la faute :

- Le mineur et l’aliéné sont irresponsables.

- Les personnes morales sont responsables


La responsabilité du fait d’autrui :

L’article 85 du DOC : « On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par

son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit

répondre. »

- La responsabilité du fait d’autrui suppose qu’une personne répondre de la faute commise

par une autre. Il s'agit de la situation dans laquelle un employé cause un dommage et

Engage, dès lors, la responsabilité délictuelle de son employeur.


Des conditions sont nécessaires pour que le fait dommageable du préposé entraine la

Responsabilité du commettant :

- Une entreprise réglementée : la jurisprudence ne retient en principe la responsabilité du

fait d’autrui, de l’employeur, que dans les industries et professions réglementées.

- Lien de préposition : Un rapport de subordination entre le commettant et le préposé.

Quand on commande, on est responsable.

- Une faute commise par le préposé : La violation des prescriptions réglementaires au sein

de son établissement
- Une faute du chef d’entreprise : un manquement fautif a son obligation de surveillance.

C’est lui-même qui laisse la commission du fait dommageable.

- L’acte dommageable illicite doit être causé dans l’exercice des fonctions : Le commettant

n’est pas responsable des actes délictueux commis par son préposé en dehors de ses

fonctions.
La responsabilité des commettants du fait des préposés s’explique par le fait que la banque

est une personne morale exerçant ses activités par le biais des personnes physiques sous sa

subordination.

Le tribunal de Casablanca a jugé que la responsabilité de la banque populaire de Casablanca

est engagé pour refus de paiement d’un chèque tiré sur ses caisses suite à son transfert à

Une autre agence de la même banque malgré l’existence de la provision et en l’absence de

Toute opposition.
Le commettant peut s’ exonérer de sa responsabilité :

- La faute est due à une force majeure.

- Abus de fonction : Le préposé agi hors ses fonctions auxquelles il était employé. Par ex :

 Un accident provoqué par la voiture de fonction durant le week-end

 Un employé de banque, attaché au service des titres qui spécule avec les titres des clients

de la banque.
Le dommage réparable :

Le dommage réparable, c’est-à-dire doit être certain, direct et licite.

- Le dommage doit être certain : Est un préjudice actuel ou futur. Ex. Omission de créditer le
compte du

client, et partant, le refus du paiement d’un chèque pour défaut de provision.

Ainsi, La perte de chance est un dommage Réparable.

- Le dommage doit être direct : En d’autres termes, subi par la victime.

- Le dommage doit être licite : L’intérêt lésé n’est pas contraire à la loi, à l’ordre public et aux

bonne mœurs.
On a trois sortes du dommage :

- Le dommage d’ordre matériel : atteinte aux intérêts matériels ou patrimoniaux. Ex. La perte

d’une somme d’argent.

- Le dommage d’ordre physique ou corporel : atteinte à l’intégrité physique. Perte d’une

main

- Le dommage d’ordre moral : atteinte aux sentiments, à la personnalité et à la réputation.

On a ainsi des souffrances psychologiques.


Le lien de causalité :

Il est nécessaire de démontrer la causalité entre le dommage et le fait.


- La responsabilité pénale :

La responsabilité pénale du banquier désigne l’obligation de répondre à une infraction aux

règles pénales censées protéger l’ordre public financier, économique et social.

La responsabilité pénale du banquier est une question du droit pénal des affaires. De là,

celle- ci est l’ensemble des règles de droit relatives aux infractions caractérisées dans le

Monde des affaires.

Dans ce cadre, nous allons traiter :


- Les personnes responsables :

- Les dirigeants personnes physiques (les banquiers) :

 Les dirigeants de droit : Le dirigeant en titre ou bien de droit est celui qui est nommé

Légalement dans ses fonctions. Dans la société anonyme à conseil d’administration, le

responsable est le président dudit conseil. D’ailleurs, dans la société anonyme à directoire et

À conseil de surveillance, le responsable sera le président du directoire.

Le chef d’entreprise sera la personne physique exerçant une autorité sur les travailleurs au

Nom de l’employeur (la personne morale). De là, sa responsabilité est la contrepartie de son

Pouvoir. Il est ainsi responsable des infractions commises par les salariés.
 Les dirigeants de fait : Celui qui dirige une entreprise sans avoir été régulièrement investi par

Les organes de la société du pouvoir de la représenter. Est un dirigeant de l’ombre qui donne

Les instructions et les directives au représentant légal de la société.

La personne physique peut être :

- L’auteur de l’infraction, celui qui a réalisé l’infraction, sur sa personne se réunit l’ensembles

Des éléments constitutifs de l’infraction.

- Coauteur de l’infraction, celui qui commet l’infraction avec l’auteur (art 128).

- Complice de l’infraction, celui qui participe à l’infraction commise par l’auteur (art 129).
- Les dirigeants personnes morales (les banques) :

Le fait d’un être désincarné s’accomplit par représentation d’une ou plusieurs personnes

(c’est un mécanisme de remplacement et de responsabilité du fait d’autrui). La responsabilité

pénale de la personne morale (la banque), exige deux conditions :

 La commission de l’infraction par les organes (les assemblées, les gérants ou le conseil

d’administration) ou les représentants (le liquidateur, l’administrateur judiciaire, les

délégataires) de la société.

 La commission de l’infraction pour le compte de la société.


Certaines infractions dans le secteur bancaire :

Dans ce cadre, en principe, les infractions matérielles apparaissent comme le domaine naturel

de la responsabilité pénale du chef d’entreprise (le dirigeant de la banque). Elles sont des

contraventions et les délits pour lesquels le législateur n’avait pas pris le soin de préciser le

Contenu de l’élément moral. Elles se caractérisent :

- Par un élément moral extrêmement tenu, voire inexistant.

- Par un rôle disciplinaire.

- Par un faible trouble social.

- Par une peine réduite.


En ce sens, nous aurons deux types des infractions :

- Le délit de banqueroute :

Un délit commis par les dirigeants d’une entreprise individuelle ou à forme sociale, qui se

Trouve en état de cessation des paiements (une situation financière compromise) à la suite de

certains agissements, en l’occurrence, l’emploi des moyens ruineux (un crédit dont le taux

d’intérêt est élevé) pour se procurer des Fonds, et qui peut éviter ou retarder l’ouverture de la

procédure collective.
Le banquier, à propos de ce délit, est un complice (le dirigeant est l’auteur principal). Un acte

De complicité, il s’agit :

- Une aide ou une assistance, qui consiste dans l’octroi de crédits à des entreprises dont la

situation financière est compromise (du crédit ruineux avec l’exigence de sûretés excessives).

- Le banquier a eu connaissance de la situation obérée de l’entreprise, le caractère ruineux

du crédit, ainsi que la volonté du débiteur de retarder l’ouverture de la procédure collective

(art 755 du code de commerce).


- Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme :

Ils sont des délits financiers qui peuvent causer des dommages économiques et sociaux

considérables. Ils peuvent perturber Des flux des capitaux internationaux, et diminuer la

confiance du public dans certains secteurs économiques comme l’immobilier et la banque.

 Le blanchiment des capitaux est l’ensemble des processus utilisés par les criminels pour

dissimuler l’origine des biens (des fonds) provenant des activités illicites (des infractions,

comme le trafic d’êtres humains) (La loi 43-05).

 Le financement du terrorisme est le fait de collecter des fonds pour la réalisation d’actes

terroristes.
Pour combattre ces délits, les banques doivent :

- détecter les opérations inhabituelles (l’origine du fond n’est pas claire, l’identité des parties

impliquées n’est pas claire, l’opération ne correspond pas au profit de l’intéressé etc.).

- Echanger des renseignements avec banque AL-Maghrib et L’unité de traitement du

renseignement financier.

- Apporte un soutien aux enquêteurs, aux autorités répressives compétentes.


- Certaines sanctions, applicables aux banques, comprennent :

- L’amande une peine de principe. L’amende est la peine la plus utilisée par les juridictions

pénales pour réprimer les auteurs d’infractions commises à l’occasion du fonctionnement des

Entreprises (les banques, par exemple).

- L’interdiction provisoire ou définitive de l’exercice de l’activité incriminée.

- La fermeture d’un ou plusieurs établissements.

- Le retrait d’une licence nécessaire à l’exploitation d’un commerce.

- La dissolution.

- L’affichage de la condamnation.

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