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Droit Bancaire et du crédit

Support pédagogique préparé à l'intention des étudiants en

Banque et Finance d'Entreprise (BFE) des écoles de

Commerce et de Gestion

Nom.et Prénoms de l'étudiant:


Droit Bancaire et du crédit

GENERALITES SUR LE DROIT

BANCAIRE

Le droit bancaire est l’ensemble des règles qui régissent l’activité bancaire ; ensemble des
règles fixant le statut des établissements qui se livrent au commerce de l’argent. C’est un droit
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professionnel: celui des banques et établissements financiers, ces derniers assurant une mission
essentielle dans la vie économique.

En faisant circuler l'argent, en mettant par les crédits qu’elles consentent des moyens de
paiement à la disposition des agents économiques, les banques participent à une fonction que les
Etats ont toujours considérée comme un privilège régalien (émission monétaire). Il n'est alors pas
surprenant que l'activité bancaire soit l’objet de strict contrôle public indispensable à la fois pour
assurer le respect de la politique monétaire de l’Etat et pour protéger les intérêts des déposants. Le
droit s'est constitué sur une base de droit commun, civil, et commercial. Il a progressivement
acquis les traits originaux résultant d une part, de la spécificité des opérations bancaires, et d'autre
part, de sa liaison avec le droit privé.

Le droit bancaire régit une multitude d'opérations identiques répétées très rapidement. Les
techniques bancaires se transforment alors en mécanismes juridiques dans lesquelles un
formalisme rigoureux permet l’obtention d'effets automatiques. Ainsi par exemple, une inscription
en compte produit les mêmes effets qu'un paiement selon les règles du code civil. C'est également
l’originalité de la pratique bancaire qui explique l’importance des usages au sein des sources du
droit bancaire. Les banques sont par nature, en relation constante avec tous les secteurs de
l'économie au financement desquels elles contribuent par des crédits de divers types. Dans les
limites permises par la règlementation prudentielle, devenue très stricte, les banques prennent les
participations dans les entreprises non financières.

Si la collecte des dépôts et la distribution du crédit demeurent le noyau dur de l’activité


bancaire, celle-ci s'est enrichie de multiples services dont la rémunération assure une part
croissante de leurs ressources.

Les banques sont toutefois exposées à des risques qu'elles ne peuvent entièrement
maitrisée, le risque étant inhérent à l’activité bancaire: l’art du banquier est d'évaluer le risque de
sélectionner les opérations et de prendre les garanties appropriées pour couvrir le risque
d’insolvabilités du client.

Les règles auxquelles sont soumises les banques et établissements financiers ont pour
origine une série de texte qui en constitue donc les sources. Ces sources son de plusieurs ordres :
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lois: on peut citer la loi n° 90-018 du 27 juillet 1990 portant règlementation bancaire, la loi
uniforme 2000-012 du 15 février 2001 portant Sur les instruments de paiement dans l’UEMOA ;

les décrets : on peut citer le décret n° 75-261 du 10 octobre 1975 fixant la procédure
d’agrément, de retrait d'agrément et d'autorisation de modification des conditions d’exploitation
des banques et établissements financiers, le décret n 90-194 du 10 septembre 1990 portant
ratification de la convention sur la création de la commission Bancaire de l’UEMOA

Les directives : on peut citer la directive n 7-2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002


relative a la lute contre le blanchiment des capitaux dans les pays de l’UEMOA ;

Les usages er pratiques professionnels: il s’agit des pratiques commerciales couramment


suivies et considérés comme normales dans un milieu professionnel donné. Les usages sont très
nombreux en droit bancaire et peuvent régir aussi bien les rapports entre les établissements de
crédits et les rapports de ces derniers avec sa clientèle,

la jurisprudence: c’est l’ensemble des décisions rendu par les tribunaux et les cours. c'est une
source du droit qui n'est pas figée et qui évolue contrairement à un texte législatif ou
réglementaire.

Les activités des banques installées dans les Etats parties au traité de l’Union Monétaire
Ouest Africaine (UMOA) complété par celui de l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) du 10 Janvier 1994 sont actuellement soumises au contrôle des autorités
financières et monétaires de cet espace sous régional, notamment la Banque Centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont les pourvois ont été renforcés, et la Commission Bancaire de
l’UMOA. La réglementation bancaire béninoise est constitue des dispositions de la convention
portant création de la Commission Bancaire de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), du
Dispositif prudentiel applicable aux banques et établissements financiers de UMOA, des divers
textes et instructions émanant de la BCEAO, et de la loi 90-018 du 27 juillet 1990 portant
réglementation bancaire au Bénin. Cette dernière s applique aux banques et établissements
financiers exerçant leurs activités sur le territoire du Bénin quels que soient leur statut juridique, le
lieu de leur siège social et la nationalité de leurs dirigeants. Cette loi distingue les banques des
établissements financiers et donne une définition des différentes opérations qui sont réalisées.
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La banque est alors, définie comme une entreprise qui fait profession habituelle de
recevoir des fonds dont il peut être dispose par cheque ou virement et qu'elle emploie pour son
propre compte ou pour son propre compte d'autrui, en opérations de crédit ou de placement
L’établissement financier quant à lui est une personne physique ou morale, autre qu'une banque,
qui fait profession. Habituelle d'effectuer pour son propre compte des opérations de crédit, de
vente a crédit ou de change, ou qui reçoit habituellement des fonds qu'elle emploie pour son
propre compte en opérations de placement, ou qui sert habituellement d’intermédiaire en tant que
commissionnaire ou courtier.

Il faut souligner que certaines dispositions de cette loi s'appliquent à des sociétés qui n'ont
pas la qualité de banque ou d’établissement financier. II s'agit des entreprises d’assurance et des
entreprises de retraite, des notaires et des officiers ministériels qui en exercent les fonctions, et des
agents de change.
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ORGANISATION DU SYSTEME

BANCAIRE AU BENIN

Au sommet de l’organisation se trouve l’institut d'émission, la Banque Centrale des Etats


de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). A coté de cet institut d'émission, la commission bancaire de
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l’UEMOA se positionne. Elles exercent son contrôle sur les activités des banques primaires. Ces
deux institutions ont un caractère régional.

A l’échelon national, il existe au ministère des finances une Direction des Affaires
monétaires et Financières (DAMF) qui intervient évidement dans les domaines bancaires,
monétaires et financiers.

Ces trois Institutions constituent donc les organes de tutelle des banques et établissements
financiers.

A l’échelon inferieur, nous retrouvons les établissements de crédit constitues par les
banques et les établissements financiers. Parallèlement à ce réseau, nous retrouvons les instituions
para bancaires ou les entreprises de micro finances.

I. LES ORGANES DE TUTELLE

A. La BCEAO

Dans les pays de l’UEMOA, C'est la BCEAO qui joue le rôle de banque des banques. A cette
fin, une agence est créée dans chaque Etat membre de manière à permettre a l8 50EAO de remplir
ses fonctions a l’échelon national.

La BCEAO est née du souci ressenti des pays membres de disposer une unité monétaire
commune et d'un institut d'émission commun afin que ce dernier puisse prêter son concours aux
économies nationales. La BCEAO est une institution de l’UEMOA dont la naissance remonte au
12 mai 1962, mais ce traité consacrant l’UEMOA 'a été remplacé par un autre en date du 14
Novembre 1973 puis enfin par le traité de l’UEMOA du 10 Janvier 1994.

Dans sa structure actuelle, la BCEAO a le statut d'une institution financière internationale. A


ce titre, elle jouit d'énorme privilège reconnus aux institutions internationales sur le territoire des
pays membres de l’union à savoir que ses biens et avoirs sont à l’abri de toute forme de saisie, d
opposition ou d’exécution forcée avant qu’un jugement définitif ne soit prononcé contre elle. De
même ses biens et avoirs sont exempts de toutes perquisitions, réquisitions, confiscations,
expropriation ou tout autre tome de saisie ordonnée par le pouvoir exécutif des Etats membres.
Ses archives sont inviolables et ses avoirs à labri de toutes mesures restrictives.
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La BCEAO a le statut d'institution Financière Publique Internationale. Son capital est évalué à
quatre cent milliards de francs CFA (400.000.000.000 FCFAJ Elle jouit d'une pleine capacité
juridique c'est-à-dire qu'elle peut contracter, acquérir des biens mobiliers et immobiliers, en
disposer librement et ester en justice. Les missions qui lui sont assignées sont nombreuses mais
nous les regroupons en trois catégories.

1. La BCEAO est la Banque d'émission

La banque centrale a le privilège exclusif de battre la monnaie c’est-à-dire la seule institution


habilitée à émettre les signes monétaires : billet et monnaie métallique ayant cours légal et pouvoir
libératoire dans les Etats de l’Union. Elle effectue de nombreuses opérations génératrice
d'émissions notamment celles portant sur l'or, les moyens de paiement et titres libellés en
monnaies étrangères ou définies en once ou gramme d’or. Elle peut prêter ou emprunter des
sommes en monnaie de son émission à des banques étrangères, institutions ou organismes
monétaires étrangères ou internationaux.

2. La BCEAO est la Banque des états de l'union

La Banque centrale est la banque des états de union parce qu’elle :

 peut consentir au Trésor Public des Etats de l’Union à son taux d'escompte, des découverts
en compte courant ;

 tient Sur les places ou elle est installée, les comptes des trésors des Etats de l’Union ;

 assure gratuitement la gestion du portefeuille des effets souscrits a l’ordre des comptables
publics par les redevables d'impôts de taxes et de droits ;

 accorde son concours aux gouvernements des Etats de l’Union ;

 intervient également dans relations des gouvernements des Etats membres avec les
instructions internationales Financières et Monétaires et dans les négociations qu’ils
entreprennent pour les accords financiers internationaux

3. La BCEAO est la banque des banques et établissements financiers


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A ce titre, elle:

 assure la mobilisation des crédits bancaires, c’est-à-dire qu'elle fournit aux banques qui ont
accordé des crédits, les liquidités nécessaires pour reconstituer leurs disponibilités

 rend en outre divers services aux établissements financiers notamment les transferts à
International ;

 assure aussi la compensation des valeurs (chèques et effet de commerce) Etablissements


Teneurs de Compte (ETC) ;

 consent aux Banques et établissements financiers des avances sur les effets publics créés
ou garantis par les Etats de l'Union à concurrence d'un certain plafond ;

 se Chargée de l’encaissement et du recouvrement des effets qui lui sont remis.

Il convient que ses: attributions font de la BCEAO une autorité monétaire. La Banque
Centrale peut mener des actions délibérées sur la masse monétaire et les actifs financiers en vue
de la régulation de l'économie à court et á moyen terme. En effet, la politique monétaire comprend
les politiques de crédit et la politique de change. La BCEAO dispose donc de différents
instruments à savoir les variations du taux de l’escompte, achat et revente d’effets publics sur le
marché monétaire, les variations des réserves obligatoires des banques, encadrement du crédit, le
contrôle administratif des taux d’intérêt

B. La Commission Bancaire

La Commission Bancaire de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) a été créée par
une convention signée par les Ministres des Finances des Etats membres de l’UEMOA le 24 avril
1990 à Ouagadougou, dans le but de veiller à l’organisation et au contrôle des banques et
établissements financiers. Cette convention a été ratifiée par le Benin le 29 Aout 1990. En
application de la Réforme Institutionnelle de l’UEMOA et de la BCEAO, adopté par la conférence
des Chefs d'Etat et de Gouvernement de L’Union le 20 janvier 2007, une nouveau Convention
régissant la Commission Bancaire de l'UMOA a été signée par les Ministres des Finances des
Etats membres le 6 avril 2007 à Lomé. Elle procède ainsi de la volonté des Autorités de L’Union
de confier le contrôle de l’activité bancaire à une structure communautaire à laquelle ont été
dévolus, par les Etats, les pouvoirs nécessaires à l’exercice de ses attributions. Elle doit contribuer
à assurer une surveillance uniforme et plus efficace de l’activité bancaire.
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La Commission Bancaire est composée de :

 du Gouverneur de la Banque Centrale, qui en est le Président ;

 d’un représentant désigné ou nomme par chaque Etat membre participant à la gestion de la
Banque Centrale

 de huit (08) membres nommes par le Conseil des ministres de L’Union en raison de leur
compétence essentiellement en matière bancaire et monétaire.

Elle se réunit aussi souvent que nécessaire sur convocation de son Président. Le Secrétariat
de la Commission Bancaire est assuré par la Banque Centrale qui a institué à cet effet un
Secrétariat Général installé à Abidjan.

Pour remplir les missions qui lui sont dévolues, la Commission Bancaire exerce trois types
de pouvoir :

 un pouvoir consultatif
 un pouvoir de contrôle
 un pouvoir de décision.
1. Le pouvoir consultatif

Pour exercer une activité de banque ou d'établissement financier, entreprise intéressée doit
être agréée par le ministre des finances du pays ou veut se situer.

Pour aboutir à ce agrément, il faut que « les demandes d'agrément soient adressées au ministre des
finances et déposées auprès de la Banque Centrale qui les instruit.. ». Le dossier est étudié par la
Banque Centrale. Ce n'est qu'après cela que « l’agrément est prononcé par un arrêté du Ministre
des Finances après avis conforme de la commission bancaire ».

Le dossier de demande d'agrément doit comporter certaines informations et documents.

a. Documents et informations concernant la personne Physique ou morale sollicitant


l’agrément

 Documents et informations d'ordre juridique ou administratif, il s'agit notamment de :

 nom et dénomination sociale ;


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 domicile ou adresse du siège social ;

 pièces d'état civil pour les personnes physiques,

 statuts et règlement intérieur ;

 procès-verbal de l'Assemblée Générale constitutive si celle-ci s'est réunie;

 récépissé de demande d’immatriculation au Registre du Commerce ;

 montant de la dotation ou du capital, ainsi que répartition et modalités de libération de


celle-ci ;

 état de souscription du capital et liste de l’ensemble des actionnaires avec indication de


leur participation et de leur nationalité ainsi que de leur adresse ;

 attestation notariale prouvant la libération du capital.

 Documents et informations d'ordre économiques et financier, s'agit de fournir les


documents et informations relatifs:

 aux indications sur la politique générale et les objectifs poursuivis par les promoteurs en
créant le nouvel établissement ;

 à l'étude de marché

 au programme d’activités comportant la nature et le volume des emplois, des ressources et


des engagements hors bilan, ainsi que leur évolution prévisionnelle sur cinq (5) ans au
moins ;

 aux moyens humains et matériels, ainsi que leur évolution prévisionnelle sur cinq ans au
moins

 à la prévision en matière d'implantation du réseau de guichet au bilan d'ouverture;

 aux bilans et comptes de résultats prévisionnels sur 5 ans au moins, faisant ressortir
notamment la situation prévisionnelle de l'établissement au regard des règles de liquidité,
de solvabilité et de structure financière en vigueur

 au plan de trésorerie.

 Autres documents et informations sur la personne physique ou morale sollicitant


l’agrément, il faut fourni les informations qui sont relatives a :

• l’organisation (organigramme détaillé, procédure des opérations..) ;

• au calendrier d’installation
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• aux indications sur l’appartenance éventuelle à un groupe avec la liste des principales
sociétés du groupe, ainsi que sur le réseau de correspondants;

• la convention d’assistance technique ;

• la convention éventuelle avec l’Etat.

b. Documents et informations sur les promoteurs, Administrateurs. gérants et


directeurs

• Les promoteurs.et actionnaires de référence


Ces deniers doivent fournit:

• leur identité, nationalité et adresse ;

• un curriculum vitae et extrait de casier judiciaire pour les personnes physiques ;

• une situation financière des promoteurs et actionnaires de référence, personnes morales,


avec à l'appui les deniers états financiers certifiés et rapports d'activités, sur une base
individuelle ou consolidée selon le cas ;

• les liens des promoteurs et actionnaires de référence avec d'autres établissements bancaires
ou financiers et foute autre société ;

• leur situation de fortune pour les personnes physiques ;

• leur expérience dans le domaine bancaire ou financier

• l’implantation nationale ou internationale sous forme d'agences, de filiales, bureaux de


représentation, avec indication de leur statut bancaire ou financier

• Les administrateurs, gérants et directeurs

• noms des administrateurs, gérants et directeurs avec indication de leur nationalité et


adresse ;
• demandes de dérogations individuelles pour les non-ressortissants de l’UEMOA ne
bénéficiant pas par ailleurs d’une assimilation a des nationaux de l’Union en vertu d'une
convention d’établissement,
• curriculum vitae et extrait de casier judiciaire ;
• expérience dans le domaine bancaire et financier,

c. Autres documents et informations


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Dans le cadre de ses attributions, la Banque Centrale pourra se faire communiquer tous
documents ou informations supplémentaires qu'elle estime nécessaires à instruction du dossier de
demande d'agrément.

Ainsi en vertu du pouvoir consultatif de la commission bancaire, elle :

 donne son avis avant que l’attribution de l'agrément ne soit prononcée par le Ministre et
avant que son retrait ne soit également prononcé par arrêté du Ministre des Finances
(parallélisme des formes) ;

 est consultée à propos de l’approbation des statuts de l’Association Professionnelle des


Banques et Etablissements Financiers ;

 propose un liquidateur, pour une banque, au ministre des finances au cas l’entreprise met
en péril les fonds reçus en dépôt

1. Le pouvoir de contrôle

La commission bancaire procède ou fait procéder, notamment par 1a BCEAO contrôles


sur pièces et sur place auprès des banques et établissements financiers afin de s’assurer du respect
des dispositions qui lui sont applicables. (cf. art. 13 de la convention portant création de la
Commission Bancaire de l’UEMOA).

Mais elle n'a pas le monopole du contrôle des banques qui peut être effectué également
directement par la BCEAO. Alors, dans ce cas, la BCEAO « prévient la Commission Bancaire des
contrôles sur place. (cf. art 13 paragraphe 3 de la convention portant création de la Commission
Bancaire de l’UEMOA).

Dans le cadre des contrôles qu'elles effectuent, les autorités administratives judiciaires de
l’Etat concerné doivent lui prêter leur concours. De même l’entreprise contrôlée « est tenue de
fournir, a toutes réquisition de la commission bancaire et sur les supports souhaités, tous les
documents, renseignements, éclaircissements et Justifications nécessaires à l’exercice de ses
attributions ». (cf. art. 16 de la convention portant création de la Commission Bancaire de
l’UEMOA).

La même obligation s'impose aux commissaires aux comptes de l’entreprise contrôlée (of.
art. 17 de la convention portant création de la Commission Bancaire de l’UEMOA).
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Le secret professionnel n'est pas opposable à la Commission Bancaire (cf. art. 18 de la


convention portant création de la Commission Bancaire de l’UEMOA).

Les conclusions des contrôles effectués sur place sont portées à la connaissance du
Ministre des Finances, de lia Banque Centrale, et de l’organe de gestion de l’établissement
concerné. (Ct. art 19 de la convention portant création de la Commission Bancaire de l’UEMOA)

2. Le pouvoir de décision

Ce pouvoir permet à la commission bancaire de prendre des dispositions préventives et


disciplinaires à l’encontre de toute entreprise bancaire ou tout établissement financier en
infraction Ainsi la Commission Bancaire est-elle autorisée à prendre :

 des mesures administratives


 des sanctions disciplinaires
a. Les mesures administratives

Elles interviennent lorsqu’une banque ou un établissement financier a manqué aux règles


de bonne conduite de la profession, compromis son équilibre financier ou a pratiqué une gestion
anormale sur le territoire d'un Etat membre de l’UEMOA, ou ne remplit plus les conditions
requises pour agrément... (f. art. 22 de la convention portant création de la Commission Bancaire
de l’UEMOA).

Dans l’une de ces hypothèses ainsi évoquée, la Commission Bancaire peut prendre des
mesures consistant soit à une mise en garde, soit à une injonction adressée à la banque ou à
l’établissement financier afin qu'il prenne e dans un délai déterminé les mesures de redressement
nécessaires ou foutes mesures conservatoires quelle juge approprie ou de faire procéder à un audit
externe ». (cf. art. 22 paragraphe 3 de la convention portant création de la Commission Bancaire
de l’UEMOA).

Ces mesures sont prises bien entendu après information du Ministre de tutelle en
occurrence le Ministre des Finances.

b. Les sanctions disciplinaires


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Elles sont prises en cas d'infraction à la réglementation bancaire et après information du


Ministre des Finances. Ces sanctions sont :

 L’avertissement;
 Le blâme ;
 la suspension ou l’interdiction de tout ou une partie des opérations; toutes autres limitation
dans l’exercice de la profession ;
 la suspension ou la démission d'office des dirigeants responsables
 1e retrait de l’agrément.

Les décisions de la Commission Bancaire sont exécutoires de plein droit sur le territoire de
la république du Bénin. (Cf. art. 48 de la loi 90-018 du 27 juillet 1990).

Cependant, les décisions de la commission bancaire être frappées de recours devant le


conseil des ministres de l’UEMOA dans un délai de deux mois à compter de la notification de la
décision a l’intéresse. En Outre, f faut faire remarquer qu'aucun recours ne peut être formé contre
la décision de retrait d'agrément, après sa notification par le Ministre des Finances. (Ct. art. 31 de
la convention portant création de la Commission Bancaire de l’UEMOA).

A cote de ces sanctions, il existe d'autres de nature civile ou pénale mais, elles ne sont pas
de la compétence de la Commission Bancaire.

c. La Direction des Affaires Monétaires et Financières. (DAME) du Ministère des


Finances

C'est une direction technique du Ministère des Finances. Elle a pour rôle de surveiller
l’activité bancaire en collaboration avec les autres institutions de l’UEMOA.

Elle participe dans ce cadre à l’élaboration d'une politique monétaire. Elle assure le suivi
des relations financières de 'Etat et est en relation avec les organismes financiers internationaux et
sous régionaux. C'est cette direction qui contrôle les agrégats monétaire (les dettes, les crédits, les
dons, les ressources extérieurs du pays) et s’occupe de la gestion monétaire dans les affaires qui
concernent le ministère des finances. C’est elle qui assure les grands équilibres financiers en
ressources et en emplois. C’est encore elle qui donne l'autorisation de change en dehors de la zone
Euro.

II. LES ENTREPRISES DE CREDITI


Droit Bancaire et du crédit

Elles sont constituées de banques et établissements financiers. Elles sont règles par la loi
90-018 du 27 juillet 1990 qui réglemente l’accès à la profession bancaire par une réglementation
appropriée assortie de sanctions.

A. La règlementation bancaire

1. L'accès à la profession bancaire

L’exercice de la profession bancaire n’est pas libre l’est règlemente a un double titre.

Tout d'abord, l’accès à la profession bancaire est subordonné à un agrément. En effet,


l’exercice de l’activité de banque est Subordonne a l’obtention d'un agrément délivré par un arrêté
du Ministre des Finances après avis conforme de la Commission Bancaire de l’UEMOA. La
demande d’agrément est étudiée par la Banque Centrale qui procède à des vérifications relatives
aux personnes physiques et morales concernées, s’assure de l’adéquation de la forme juridique de
l’entreprise, examine son programme d’activité et apprécie son aptitude à réaliser ses objectifs de
développement dans des conditions de sécurité suffisantes pour la clientèle. L'agrément est réputé
avoir été refuse si, dans un de six mois à compter de la réception de la demande par la Banque
Centrale, il n’a pas été prononcé. L’obtention de l'agrément donne droit à l’inscription sur la liste
des Banque établissements financiers. Cette liste est tenue à jour par la banque centrale ainsi que
toutes les modifications dont sont l’objet les entreprises de crédit. Cette liste est publié avec les
modifications y afférentes au journal officiel de la République du Benin. En cas de retrait
d’agrément et, en vertu du principe de parallélisme des formes, c’est le ministre des finances qui
est habileté a donner l’agrément qui prononce également le retrait d’agrément sur avis consultatif
de la Commission Bancaire. (cf. art. 12 de la loi 90-018 du 27 Juillet 1990). Le retrait d’agrément
intervient lorsqu’il est constate que la banque na exerce aucune activité depuis au moins un an ou
en cas d’infraction à la réglementation bancaire. Ce retrait est constaté par la radiation de la liste
des banques ou de celle des établissements financiers. (cf. art.12 paragraphe 3 de la loi 90-018 du
27 juillet 1990)

Une fois agréé, l’entreprise doit demander son adhésion à l’Association Professionnel les
Banques et établissements Financiers.
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NB : Il convient de noter que désormais, une banque ou un établissement financier agrée a le droit
d exercer une activité bancaire ou financière dans un Etat membre de l’UMOA et de s’établir dans
toute l’Union, sans être obligé de solliciter de nouveaux agréments. C’est ce qui résulte du
principe de l’agrément unique décidé par le Conseil des Ministres de l’UMOA le 03 janvier 1997
et des dispositions pratiques pour sa mise en œuvre arrêtées par cette institution le 25 septembre
1998.

Les Conditions régissant les Etablissements de Crédits peuvent être regroupées end eux
catégories les conditions relatives aux dirigeants et au personnel les conditions relatives la
structure des Banques et Etablissements Financiers.

a. Les conditions relatives.aux dirigeants et au personnel

Les dirigeants de banques ou établissements financiers doivent « être de nationalité


béninoise ou de celle d'un pays membre de l’UMOA ou être assimilé à des béninois en vertu d'une
convention d'établissement. Toutefois, le Ministre des Finances peut accorder sur avis conforme
de la commission bancaire, des dérogations individuelles. (cf. art. 14 Paragraphe 2 de la loi 90-
018 du 27 juillet 1990). En outre, la direction d'une banque au Bénin doit être assurée par une
personne qui remplit les conditions suivantes :

 n’avoir pas été condamné pour crime de droit commun, pour faux ou usage de faux en
écriture publique ou privée, de commerce ou de banque, vol, escroquerie, abus de
confiance, banqueroute, détournement de deniers publics, extorsion de fonds ou valeurs,
émission de chèque sans provision ou infraction a la législation des changes ;

 n’avoir pas non plus été condamné pour tentative ou complicité dans la commission de
l’une des infractions Ci-dessus ;

 n’avoir pas été faillis non-réhabilité, ni officier ministériel destitué, ni dirigeant suspendu
ou demis.

L’inobservation de ces interdictions est punie d'un emprisonnement d’un an à cinq ans et
d'une amende de 2 000 000 à 5 000 000 de FCFA ou de l’une de ces peines seulement. (ct art. 16
de la loi 90-018 du 27 juillet 1990).
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Quant à employeur qui utilise une personne frappée par ces interdictions, ii est puni d’une
amende de 5 000 O00 à 10 000 000 de FCFA. (cf. art.17 paragraphe 2 de la loi 90 018 du 27
juillet 1990).

Par ailleurs, les entreprises de crédit doivent déposer et tenir à jour auprès de la
commission bancaire et au greffier charge de la tenue du registre du commerce, la liste des
personnes exerçant des fonctions de direction, d'administration, ou de gérance de la banque ou de
l’établissement financier ou de leur agence. Tout projet de modification de la liste Susvisée doit
être préalablement notifie à la commission bancaire. (cf. art. 18 de la loi 90-018 du 27 juillet
1990).

d. Les conditions relatives a la structure des entreprises de crédit

Pour être reconnues comme entreprise du secteur bancaire c les banques doivent être
constituées sous forme de société anonyme à capital fixe ayant leur, siège social en République au
Benin, ou par autorisation spéciale du Ministre des Finances donnée après avis conforme de la
commission bancaire sous forme de société coopérative ou mutualiste à capital variable. (c. art.20
de la loi 90-018 du 27 juillet 1990). Les établissements financiers doivent revêtir les mêmes
formes juridiques que les banques. C'est le conseil des ministres de l’UMOA qui fixe le montant
minimum de leur capital. Toutefois, la décision agrément peut fixer pour les banques un montant
minimum supérieur au montant fixé par l’UMOA. Actuellement, et selon la loi 90-018 du 27
juillet 1990, leur capital social minimum des banques est fixé a un (1) milliard de Francs GFA et
celui des établissements financiers est fixé trois (03 cent millions de Francs CFA. Au jour d'entrée
en vigueur de l’agrément, le capital social doit être intégralement libéré a concurrence du montant
exigé par la décision d’agrément Le capital ainsi libéré devait rester à tout moment employé au
Benin. Toutefois, depuis l'adoption par le Conseil des Ministres de l'UEMOA du principe de
l’agrément unique, capital social d'une banque ou d'un établissement financier peut désormais être
employé dans tout quatre Etat de l’union.

Par ailleurs, La réglementation bancaire subordonne la réalisation de certaines opérations


relatives à la vie de la société et à la forme juridique, à l’autorisation préalable du Ministre des
Finances. Il s'agit essentiellement

 du transfert du siège social ;


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 de la dissolution anticipée ;

 de la modification de la forme juridique, de la dénomination Ou raison sociale, ou du nom


commercial;
 de 1a prise ou la cession de participation qui aurait pour effet de porter la participation
d’une même personne ou groupe de personnes, d'abord au-delà de la minorité de blocage
puis au-delà de la majorité des droits de vote dans la banque, ou d'abaisser cette
participation en dessous de ces seuils

2. la règlementation de la profession bancaire

Cette réglementation découle du fait qu'une entreprise de crédit n'est pas une entreprise
comme les autres et qui importe d'assurer non seulement sa solvabilité et sa liquidité mais
également de la protéger contre l’imprudence voir la malhonnêteté de ses dirigeants.

a. Les règles tendant à assurer la sécurité des entreprises de crédit

Ces règles ont trait d'abord aux documents comptables. Les entreprises de crédit doivent
tenir une comptabilité particulière des opérations qu'elles effectuent.

Les comptes des banques doivent être tenus sous forme consolidée suivant les dispositions
arrêtées par la BCEAO. Ainsi, « les Banques et établissements financiers doivent arrêter leur
compte au 30 Septembre de chaque année, et, avant le 31 Mars l'année suivante, ils doivent
communiquer à la BCEAO, et à la Commission Bancaire.

 leur bilan et leurs engagements hors bilan ;


 leur compte d’exploitation ;
 leur compte de perte et de profit... » (cf. art. 40 paragraphe 3 de la loi 90-018 du 27 juillet
1990.
Ces documents doivent être certifiés réguliers et sincère par un commissaire aux comptes
choisi sur la liste des commissaires aux comptes agréés par la Cours d'Appel. Ce choix est soumis
à l’approbation de la Commission Bancaire. (cf. art. 40 paragraphe 4 de la loi 90-018 du 27 juillet
1990.
Droit Bancaire et du crédit

Par ailleurs, les établissements de crédits, doivent, en cours d'exercice, dresser des
situations selon la périodicité et dans les conditions prévues par la Banque Centrale.

b. Les règles tendant à garantir la solvabilité et la liquidité des entreprisses de crédit

Les règles relatives à la solvabilité et à la liquidité ont trait au respect de coefficient et


ratios. En ce sens, elles sont astreintes (les banques) pour les besoins de trésorière à observer un
rapport minimum entre les divers éléments de leurs ressources et ceux des emplois. A cet égard,
existe un coefficient défini par la banque centrale appelé coefficient de liquidité qui doit être
observé entre le passif exigible et 'actif liquide.

Il y a également des règles relatives aux réserves. En dehors des réserves légales exigées
de toutes entreprises commerciales, les banques et établissements financiers sont tenus de
constituer des réserves obligatoires, lesquelles sont déposées à la banque centrale en comptes non
rémunérés. Ces réserves sont fonction des dépôts reçus du public et des crédits accordés par les
banques à leur clientèle aux quels est affecté un pourcentage déterminé par la Banque Centrale. A
cette réserve obligatoire, la loi bancaire impose la constitution de réserve spéciale.

Cette réserve spéciale inclut la réserve légale mais son montant est fixé par une instruction
de la Banque Centrale (Ct. art. 27 paragraphe1 de la loi 90-018 du 27 juillet 1990). La réserve
spéciale est alimentée par un prélèvement annuel sur les bénéfices nets réalisés après amputation,
le cas échéant.

c. les règles tendant à lutter contre l'imprudence ou la malhonnêteté

On rencontre ici des règles qui tendent à cantonner les banques dans leurs domaines stricts
d’activité. Ainsi, 1 est interdit aux banques de se livrer, pour leur propre compte ou pour le
compte d'autrui, à des activités commerciales, industrielles, agricoles ou de service, sauf dans 1a
mesure où ces Operations sont nécessaires ou accessoires à l’exercice de leur activité bancaire ou
nécessaire au recouvrement de leurs créances (Cf. art 33 de la loi 90-018 du 27 juillet 1990)

En ce qui concerne tout particulièrement les dirigeants, ils sont assujettis à un régime
Spécial concernant les prêts et garanties dont ils peuvent bénéficier de la part de l’entreprise dans
laquelle ils travaillent.
Droit Bancaire et du crédit

Les banques et établissements financiers ne sauraient consentir aux personnes participant a


leur direction, administration, gérance, contrôle ou fonctionnement un montant global de concours
(y compris les engagements pour signature) supérieur à 20%6 de leurs fonds propres effectifs. Les
personnes visés par cette mesure sont le président le directeur général, les administrateurs, gérants,
dirigeants de fait, liquidateurs ou administrateurs provisoires, les personnes ayant qualité de
directeur et, par assimilation, les secrétaires généraux et conseillers, les commissaires aux comptes
et tout le personnel de établissement. Sont également concernées les personnes physiques ou
morales détenant chacune directement ou indirectement 10% ou plus des droits de vote au sein
d'une Banque ou d'un établissement financier.

B. Les sanctions des infractions a la réglementation bancaire

1. Les sanctions pénales

Elles consistent en des peines pécuniaires (amendes) ou d’emprisonnement prononcées par


les Juridictions de l’ordre judiciaire des Etats de l’union en cas d'infraction à la réglementation
bancaire.

Ces sanctions frappent tout d'abord les personnes qui se livrent l’égaiement a la profession
de banque ou d'établissement financier (C’est-à-dire qui exercent une activité relevant du domaine
des entreprises de crédit sans requérir l’agrément et l’inscription sur la liste des banques et
établissements financiers). En ce qui concerne ces personnes, les sanctions prévues sont les
suivantes: l’emprisonnement d'un (01) mois à deux (02) ans et d'une amende de deux (02)
millions à vingt (20) millions de Francs CFA (CT. art paragraphe 1de la loi 90-018 du 27 Juillet
1990). En cas de récidive, peine d’emprisonnement est portée a cinq (05) ans et l’amende a
cinquante (50) millions de francs CFA [CÍ. art 49 paragraphe 2 de la loi 90-018 du 27 Juillet
1990).

Enfin, la non-constitution des réserves obligatoires est punie de la même sanction, de


même que le défaut d'autorisation du Ministre des Finances pour certaines opérions telles que les
scissions, les fusions et les cessions d’actifs.

2. Les sanctions disciplinaires et civiles


Droit Bancaire et du crédit

Elles consistent en des peines pécuniaires infligées à l'entreprise bancaire par la banque
centrale. Ainsi, la non-constitution de réserves obligatoires donne lieu à un intérêt moratoire dont
le taux ne peut dépasser 1% par jour de retard (Cf. art. 53 de la loi 90-018 du 27 Juillet 1990).

Ainsi le retard dans l’établissement des documents comptable ou leur omission donne lieu
à des penalties à savoir :

 10 000 Francs CFA durant les quinze (15) premiers jours


 20 000 Francs CFA durant les quinze (15) jours suivants
 50 000 Francs CFA au-delà.

Le produit de ces pénalités est recouvre par la Banque centrale pour le compte du trésor
(Ct. art. 54 de la loi 90-018 du 27 juillet 1990)

Par ailleurs le non-respect du coefficient de liquidité peut donner lieu à la constituons d’un
dépôt non rémunéré a la banque centrale et dont le montant est au plus égal à 200% des
irrégularités constatées et dont la durée sera au plus égale à celle de l'infraction (Cf. art. 55 de la
1oi 90-018 du 27 Juillet 1990).

Enfin, le non-respect des taux et conditions des opérations de crédit fixes par 1a banque
centrale entraine les mêmes pénalités. Toutefois, en cas de rémunération indument perçues ou
versées, le montant du dépôt est porté à 500%6 des dites rémunérations et la durée sera au plus
égale a un mois.

Ces différentes sanctions sont prises par la banque centrale et ne sont soumises à un
recours que devant le conseil des ministres de l’UEMOA.

III. LES INSTITUTIONS PARA-BANCAIRES OU ENTREPRISES DE MICRO


FINANGE

Avec la crise bancaire béninoise et sous régionale de la fin des années 1980, le nouveau
cadre institutionnel mise en place dans les pays de l’UEMOA et utilise par la BCEAO dans la
conduite de la politique monétaire de l’Union n'a fait que favoriser 1a prolifération d'un système
bancaire « informel » mais malheureusement, plus proche des petites et moyennes entreprises et
des micro-entreprises. Il faut reconnaitre que ces « banques» de talle très modeste ont pu
Droit Bancaire et du crédit

mobiliser des ressources très importantes qui ont donné un poids non négligeable aux activités de
la micro finance.

Pour protéger le public contre les personnes indélicates opérant dans ce nouveau sous-
secteur en pleine effervescence, l’Etat béninois est intervenu avec la loi n°97-02 du 08 Aout 1997
portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de Crédit (il
s’agit de la loi PARMEC) Pour procéder á la mise en ouvres effective de cette loi, le
gouvernement béninois a pris le décret n°98-60 du 09 Février 1998. Par la suite le Ministre en
charge des finances a pris l'arrêté n°465 / MF 7 DC / MICROFIN le 07 juin 1999 portant modalité
de conclusion de convention avec les structures ou organisations d'Epargne et de Crédit non
constituées sous forme mutualiste ou coopérative.

De ces différents textes relatifs aux institutions de micro finances opérant sur le territoire
de la République du Bénin, nous tenterons de dégager d'une part, les conditions de création et de
reconnaissance des instructions de micro finance et d'autre part, nous décrirons organisation et le
fonctionnement de ces institutions.

A. Les conditions de création et de reconnaissance des institutions de micro finance

1. Les conditions de créations

Pour-procéder à la création d'une institution mutualiste ou coopératives d’épargne ou de


crédit, il est requis: « la tenue d'une assemblé générale constitutive ayant notamment pour mission
de statuer sur l’objet de l’intuition, la dénomination et le siège social » (cf. art. 2paregraphe 1 du
décret n°98-60 du 09 février 1998). L'assemblé générale constitutive doit en principe e établir la
liste des souscripteurs au capital social, approuver le projet de statuts et procéder à l’élection des
membres des organes » (cf. art. 2 paragraphe 2 du décret n°98-60 du 09 février 1998)

La loi PARMEC impose aux initiateurs et aux promoteurs des institutions de micro
finance, la forme mutualiste ou coopérative dont les principes clefs sont les suivants :

 l'adhésion des membres est libre et volontaire ;


 le nombre de membre n'est pas limité;
 le fonctionnement est démocratique et se manifeste notamment dans les institutions de
base, par le principe selon lequel chaque membre n'a droit qua une seule voix quel que soit
le nombre de part qui détient
Droit Bancaire et du crédit

 le vote par procuration n’est pas autorisé que dans des cas exceptionnels et dans les limites
prévues par le règlement ;
 la rémunération des parts sociales est limitée ;
 la constitution d'une réserve obligatoire est obligatoire ; les sommes ainsi mises en réserve
ne peuvent être partagées entre les membres ;
 les actions visant l’éducation économique et sociale des membres de l’institution sont
privilégiées

2. L'agrément et la reconnaissance des institutions. de micro. Finance

a. L’agrément

Il confère aux institutions de micro finance « la personnalité morale » (Ct. art. 6 de la loi
n'97-027). L'agrément est donne par le ministre des finances. Il donne lieu à l’inscription de
l’institution concernée sur le registre des IMF.

Cette formalité est une formalité substantielle car e les institutions de base affiliées a un
réseau ne peuvent exercer leurs activités sur le territoire de la République du Benin, sans avoir été
au préalable agréés. Par le Ministre des finances (cf. art. 93 de la loi n°97-027)

b. La reconnaissance

C’est l’acte par lequel les pouvoirs publics reconnaissent officiellement l’intérêt qu'en
raison de son but une e association ou une institution privée quelconque présent pour la
collectivité ou le public et qui confère a l’association ou l’institution une capacité plus élargie ».
La reconnaissance des IMF est notifiée par décision du Ministre des Finances.

3. Le cas particulier d'autorisation d'exercice par convention

Cette hypothèse intervient avec les structures Ou organisation d'épargne et/ou de crédit
non constituées sous forme mutualiste ou coopératives. La convention avec le ministre des
finances ne peut excéder en principe cinq (05) ans. Elle peut être reconduite selon à modalités à
convenir entre les parties (c. art. 1 de l'arrêté n'465 / MF/DC / MICROFIN

Les structures ou organisations autorisées à exercer par convention des activés d’épargne
et/ou de crédit ne sont ni régies par la loi bancaire ni par la loi PARMEC. Elles ne sont régies que
Droit Bancaire et du crédit

par leurs textes consultatifs et par les dispositions de la convention qu'elles ont concluent avec le
Ministre des Finances.

Il convient de remarquer que c'est l'acte de signature de la convention par le ministre des
finances qui consacre officiellement la reconnaissance de ces institutions.

B. Fonctionnement des institutions de micro finance à vocation mutualiste ou


coopérative

Les institutions de micro finance fonctionne à partir des structures spécialisées assez
légère (Conseil d'Administration, Comité de Crédit et son Comité de Surveillance ou de
recouvrement). Les statuts et le règlement intérieur précisent les règles de fonctionnement des
organes de chaque institution.

1. Les organes de fonctionnements

Ils sont au nombre de quatre (04) :

a. L’assemblé général

C’est t’instance suprême des institutions de micro finances. Elle est constituée de
l’ensemble des membres convoques et réunis à cette fin. Elle définit notamment la politique de
crédit de l’institution et veille à la saine administration et au bon fonctionnement des autres
organes de l’institution.

b. Le conseil d'administration

Il définit la politique de gestion des ressources de l’institution et rend périodiquement


compte dans les conditions fixées par les statuts et le règlement intérieur puis d’une manière
générale, met en application les décisions de l'assemblée générale.

c. Le comité de crédit

Il a la responsabilité de gérer la distribution du crédit conformément aux politiques et


procédures définies en la matière. II rend compte de sa gestion à l’organe qui a désigne ses
membres. En effet, les membres du comité de crédit sont élus par l'assemblée générale parmi ces
Droit Bancaire et du crédit

membres. Toutefois, ils peuvent être désignés parmi les membres du conseil d'administration
conformément aux dispositions statutaires.

d. L’organe de contrôle

Il est chargé de la surveillance, de la régularité des opérations de l’institution et du


contrôle de la gestion. Pour l’exercice de cette mission, chaque organe de contrôle peut faire
appel à tout expert et a l’accès à toutes pièces Ou renseignements qu'i juge utiles. Il est tenu
chaque année de présenter a l’assemblée générale un rapport sur la régularité et la sincérité des
comptes et opérations.

La fonction de contrôleur est incompatible aux membres des organes d'administration et de


gestion et aux personnes recevant sous une forme quelconque un salaire ou une rémunération de
l’institution, de ses structures ou du réseau.

C. Evolution des institutions de micro finances

Elles peuvent s opérer par fusion ou par saisons

1. l’hypothèse de la fusion

La fusion est la réunion de deux ou plusieurs institutions préexistantes, soit que une
absorbe l'autre soit que l'une et l’autre se confondent pour constituer une institution unique.

En effet, la fusion d’institution doit être approuvée par les conseils d’administration des
institutions concernées, puis adopte par leurs assemblées générales extraordinaires respectives.
Dans le cas d institutions affiliées, la fusion requiert l’avis de l’institution mère. La décision de
fusion est soumise a l'autorisation du ministre des Finances qui assure que les intérêts des
membres et des tiers sont préserves. La décision du ministre des finances est notifiée par arrêté qui
fixe notamment les modalités de scission.

2. hypothèse de la scission

Cette hypothèse c’est l'inverse de la 1. Ainsi une grosse institution de micro finance peut
se transformer en deux plusieurs autres. Dans ce cas la scission doit être approuvée par décision o
une assemblée générale extraordinaire spécialement convoquée à cet effet. Dans ce cas
Droit Bancaire et du crédit

d’institutions affiliées, la fusion requiert l'avis de l’institution mère. La décision de scission est
Soumise a l’autorisation du Ministre des Finances qui assure que les intérêts des membres et des
tiers sont préservés. La décision du ministre des finances est notifiée par arrêté qui fixe
notamment les modalités de scission.
Droit Bancaire et du crédit

LE SECRET BANCAIRE ET LA

DEONTOLOGIE
Droit Bancaire et du crédit

Le banquier exerce un métier de commerçant. Sa spécificité est qu’il commercialise


l'argent. Les pouvoirs publics ne laissent pas les mains ores parce que les informations qu’il
détient de ses clients et les pouvoirs qui sont les siens le placent au centre d’un dispositif
particulier. C’est pourquoi le banquier est amené à exercer son activité dans le respect du secret
professionnel et de la déontologie.

I. LE SECRET PROFESSIONNEL

A. Les aspects juridiques et techniques

Chaque pays a des os qui prévoient que, toute personne dépositaire par état, ou aya une
parcelle de pouvoir de décision ou occupant un poste de responsabilité ou appartenant à un corps
de métier spécifique, a l'obligation du secret professionnel, sauf pour des cas spécifiques ou elle
est autorisée à lever le secret professionnel est même prévu des amendes et des peines
d'emprisonnement au cas où le secret profession est trahi. La banque, par conséquent, les
banquiers sont tenues au secret professionnel saut si des demandes émanent de certaines
organisations telles que la Commission Bancaire, la banque centrale, l’administration fiscale et les
autorités judiciaires.

1. Le caractère secret d'une information

Il s’agit pour le banquier de savoir où commence et s'arrête la notion du secret


professionnel. Est considéré comme secret et toute information que qu’on est seul à obtenir avec
le client, et qu’une tierce personne ne peut obtenir pour d’autres fins ». Pour bien comprendre la
notion, faisons des lustrations à travers ces quelques exemples :

- lorsque le banquier confie a une personne donnée, que son client X entretient des relations de
compte avec lu, na pas encore viole le secret professionnel, car cette tierce personne peut être
informée autrement (par exemple lorsque le client émet un chèque a son ordre). Par contre, le
secret professionnel est suppose être violé si le banquier indiquait le solde du compte de son client
X car cette information est n'est accessible qu'auprès du banquier ou du client.

- lorsque le banquier communique le Chiffre d'Affaire d'une société à une tierce personne ceci
n'engage pas sa responsabilité. Par contre, lorsqu'il fourmi des informations sur les incidents de
fonctionnement du compte cedi le conduit a un manquement du secret professionnel.
Droit Bancaire et du crédit

2. Quand et comment révéler certaines informations

Il arrive que le banquier soit autorisé a lever particulièrement le secret professionnel doit
So doit de connaitre ses cas et savoir ou connaissent ces révélations. Il n'existe pas une liste
exhaustive de ces cas mais la réglementation ou 1a législation propre à chaque Etat sen occupe.
Cependant on peut citer quelques cas les puis remarquables :

 l’acte de signification d'un huissier pour une saisie arrêté ;


 l’Avis à Tiers Détenteur émis par l'administration fiscale ;
 une enquête dirigée par un officier de police mandaté par un juge dans le cadre d’un
Processus pénale.
B. Les risques et les précautions à pendre

Il est difficile pour le banquier d'apprécier la limite qu'il ne doit pas franchir. Lorsqu'il donne ces
informations ou renseignements, il est tenu de communiquer.

 Dans ce cas ou H ne fournit pas assez. Il est considéré comme responsable ayant entrave la
bonne marche des investigations ou enquête ;
 dans le cas ou il fournit trop. Le client lui retourne la responsabilité parce qu'il peut subir
des préjudices qui n’auraient pas subi en raison de la clarté et de l’exhaustivité de
l’information fournie.
Compte tenu de la complexité et de la variété des cas qui se présentent, le banquier doit
suivre toutes les précautions avant de fournir des informations à une personne.

Par ailleurs, lorsqu’on délimite les informations ou renseignements commerciaux, une


séance de régie absolue s’impose. Seul un confrère peut bénéficier ou nom du secret partagé de la
fourniture de ce service. Aussi, le banquier ne répondra-t-il jamais directement, a une demande
téléphonique. Il peut faire un contre appel pour découvrir son véritable interlocuteur. Tout compte
fait, ne se laissera pas impressionné par une prétendue d'extrême urgence pour communiquer un
secret par téléphone sans connaitre son véritable interlocuteur.
Droit Bancaire et du crédit

II. LADEONTOLOGIE
La déontologie signifie étymologiquement, la théorie des obligations morales qui agissent
une procession. Cet donc l’ensemble des règles morales qui guide le banquier dans sa profession.
Le terme essentiel a retenir est la morale qui oblige les banquiers a ne jamais agir au
détriment d'un client ou d'un tiers. En effet :

 Les renseignements fournies a un confrère ne doivent pas être de nature à tromper leur
destinataire sur les qualités réelles d’un client ;
 Les informations communiquées á un client lors de la vente d'un produit doivent être
fournir avec les questions qui pose.
La déontologie amène le banquier à respecter les règles de bonne conduite de la profession.
Elle ne doit pas être considéré comme une contrainte ni comme une démarche volontaire, car les
domaines des ses applications sont nombreux et divers.
Traditionnellement, est interdit au banquier de s'immiscer dans la gestion des comptes de
ses clients. Il se charge seulement de l'enregistrement des opérations, avoir à se préoccuper de leur
origine ni de leur destination. C’est le principe do non ingérence. Ce principe trouve ses limites
dans l’anomale de fonctionnement du compte selon le devoir de prudence du banquier, il doit
révéler les anomales apparents. C’est pourquoi on ait que l’anomalie apparente n’échappe pas au
banquier vigilant.

Il ressort des principes déontologiques deux principes apparemment contradictoire mais en


réalité complémentaire: le principe de non-ingérence et le principe de prudence ou de vigilance.
En effet, le principe de non-ingérence permet au banquier de recevoir toutes demandes de sa
clientèle. Par contre le devoir de prudence lui interdit de donner suite a ces opérations
manifestement illicites.
Tout banquier doit savoir que le non-respect de la déontologie l’expose à trois risques :
 Il se trouve déconsidérer par ses confrère et isolé ;
 Il voit sa responsabilité engagée par des procédures qui estimeront que le non-respect de la
déontologie leur a fait subir des préjudices;
 Il se trouve exposer aux peines prévues par la réglementation bancaire.
Droit Bancaire et du crédit

Les règles déontologiques proviennent souvent des usages. Cependant, la compte


croissante des relations entre les banques d'une pat, et entres les banques et leur client d'autre part
débouche sur la nécessité de plus en plus évidente de fixer certaines règles par écrite.
III. LES OBLIGATIONS DU BANQUIER
En dehors de l'obligation faite au banquier de respecter le secret professionnel et les
principes déontologiques, il existe d'autres obligations que les banquiers sont tenus de respecter.
Ces obligations, sont d'une part d'ordre juridique et fiscale et d'autre part d’ordre règlementaire
(contraintes imposées par la BCEAO et la Commission Bancaire).
A. Obligations juridiques ou fiscales

1. Sur le plan juridique

Les banques sont tenues de respecter les dispositions de la loi qui régit la forme Junaique
Sous lequel elles sont constitues. Il s'agit essentiellement de la règlementation sur les sociétés
commerciales et le droit commercial général. Au Bénin, les banques doivent être constituées sous
forme de société anonyme à capital fixe ayant leur siège sociale en République du Bénin
2. Sur le plan comptable
Les banques doivent tenir une comptabilité régulière. I faut souligner qu'un plan comptable
bancaire commun du pays membres de l’UEMOA est en vigueur depuis le 1er Janvier 1996. Ce
plan est établit pour permettre l’harmonisation des procédures de traitement comptables des
opérations bancaires et financière. Par ailleurs, la loi bancaire prévoit la publication au Journal
officiel et à lg diligence de la Banque Centrale, des comptes annuels de chaque banque.
3. Sur le plan fiscal
Les banques doivent respecter les dispositions du Code Général des Impôts. Les
Banques doivent notamment :
 établir et déposer la déclaration des BIC au plus tard le 30 Avril de chaque année ;
 établir et déposer les autres déclarations taxes sur salaires, taxe sur les activités
financières (TAF), IRC. IRVM, etc.

Les opérations bancaires sont soumises à la TAF, au taux de 10%. Tandis que les produits
des placements sont soumis à IRC au taux de 15%. Cet impôt qui est a la charge exclusive du
Droit Bancaire et du crédit

créancier est en principe prélevé à la source par l’entité qui paie les intérêts, pour être reverse à
l’administration Fiscale. C’est la raison pour laquelle on dit que la banque est un auxiliaire du fisc.
4. Surie plan social
Les Banques sont soumises à la règlementation du travail et de la sécurité sociale. Il faut
souligner qu'une convention collective des banques et établissements financiers et depuis le 28
mars 1894. Ce texte a fait l’objet d'une révision en 2001 et une et une nouvelle collective signée le
13 aout 2001 a été adoptée. Cette dernière est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2001.

B. Obligations vis-à-vis de la BCEAO et de la Commission bancaire

Les banques et établissements financiers doivent fournir a la Banque Centrale et a la


Commission Bancaire, au plus tard 6 mois après la date d'arrête des comptes, 1es documents
suivants :
 le bilan détaillé ;
 le bilan á publié au journal officiel;
 les comptes de résultat, d'exploitation et de perte et profit;
 la fiche annuelle de renseignements et annexes ;
 la liste des prises de participation au capital social des entre prises publiques et privées
arrêtée au 31 Décembre ;
 le rapport du Conseil d'Administration sur les comptes de l’exercice au 31 Décembre ;
 le rapport des commissaires aux comptes au 31 Décembre ;
 le procès-verbal de l’Assemblée Générale des actionnaires ;
 la de composition des créances gelées par nature et branche d’activité au 31 Décembre ;
 le rapport d’activités au 31 Décembre ;
 l'état détaille des provisions constituées au titre des créances gelées au 31 Décembre ;
 la répartition des engagements hors bilan au 31 Décembre par terme et branche.
L’activité bancaire est encadrée par des textes, des dispositions, des règles... qui font de 1a
banque un partenaire crédible dans relations d'affaires. Il convient, si on n'est banquier, G8
respecter les textes, d'accomplir ses obligations pour ne pas se voir exposer aux sanctions et
pénalités des autorités de tutelle.
Droit Bancaire et du crédit

LES MOYENS DE PAIEMENT


Droit Bancaire et du crédit

Pour faire fonctionner son compte, le client peut effectuer toutes sortes d'opérations
notamment avec des moyens de paiement. Dans ce Chapitre nous dirons les moyens de paiement
les plus Usuels. Il S’agira dans un premier temps d’étudier le cheque et ensuite les cartes
bancaires.

I. LE CHEQUE

Si les opérations en espèces ont le mérite de la simplicité, elles ne sont pas très utiles des
qu’il s’agit d'opérer des règlements à distance ou pour des montants très importants. Le chèque
offre pour cela plus d'avantages.
A. Définition
Chèque est un écrit par lequel une personne dénommée le tireur donne ordre a autre
personne dénommée le tiré de payer une certaine somme au titulaire Ou a un tiers appelé
bénéficiaire a concurrence des fonds déposés chez le tiré.
Le cheque fait donc intervenir 3 personnes
 Le tireur: c’est lui qui établit et signe le chèque doit être capable ;
 Le tireur C’est lui qui détient les fonds et paye (généralement la banque) ;
 Le bénéficiaire C’est lui qui reçoit le paiement.
B. Délivrance de chequier
Après avoir vérifié l’identité et le domicile du client demandant l’ouverture d’un compte,
le banquier ne peut délivrer de carnet de cheque a un nouveau client, qu’âpres consultation du
fichier centrale de la Banque Centrale, pour voir si l’intéressé n'est pas sous le coup d'une
interdiction d'émission de chèque prononcée par une banque ou les autorités judiciaires.

Dans tous les cas, le banquier peut refuser dé délivré au titulaire d'un compte des formules
de chèque.
C. Aspects formels
1. Mentions obligatoires

Le cheque comprendre un certain nombre de mentions obligatoires :

 le mot « cheque » ;
Droit Bancaire et du crédit

 l’ordre pur et simple de payer une somme déterminée ;


 le nom du tiré (banque) ;
 le lieu de paiement avec l'adresse complète ;
 la date et le lieu de création du cheque ;
 le nom du tireur et son adresse complète ;
 la signature du tireur.

L’omission de l’une des mentions énumérées ci-dessus (sauf le lieu de paiement et le lieu
de création) a pour conséquence, la non-validité du cheque. Le cheque perd alors sa qualité de
chèque et les prérogatives particulières qui lui sont attachées.

2. Mentions facultatives
Parmi los mentions facultatives sur le chèque, il y a le nom du bénéficiaire. Cette mention
est facultative car certains chèques peuvent être émis au porteur dans la mesure où lis ne sont pas
barrés. Le barrement s'effectue au moyen de deux barres parallèles apposées du recto. Peut être
général ou spécial. Le barrement est général lorsqu’il ne porte, entre les barres, aucune,
désignation. Il est spéciale si le nom du banquier est indique entre les deux barres. Dans Ce
dernier cas le Cheque ne peut être paye par le tireur au banquier désigné. Le barrement général
peut être transforme en barrement spéciale mais le barrement spécial ne peut être transforme en
barrement général.

D. Les types de cheque


Il existe trois principaux types de chèques : les chèques pré-barrés non endossables, les
chèques pré-barrés et endossables, les chèques non-barrés endossables

1. Les chèques pré-barrés et non endossables


Ces chèques ne peuvent être établis au porteur. 1s présentent les caractéristiques suivantes :
 ils ne sont pas transmissibles par endos ;
 ils ne sont pas encaissables en espèces au guichet ;
 ils ne peuvent dire encaisses que par l’intermédiaire d'un établissement de crédit.
Droit Bancaire et du crédit

2. Les chèques pré-barres et endossables


Ces chèque peuvent être établis au porteur et présenté les Caractéristiques suivantes :
 ils sont transmissible par endos ;
 ils ne sont pas encaissables en espèce au guichet ;
 ils ne peuvent être encaissés que par l’intermédiaire d’un établissement de crédit.

3. Les chèques non barres et endossables


Ces chèques conservent toutes les caractéristiques des chèques ordinaires.
Toutefois à leur délivrance, la banque perçoit un droit de timbre pour le compte du Trésor Public.

E. La provision
Emettre un chèque c'est donner Tordre au tiré de remettre au bénéficiaire d’une certaine
somme d'argent. L'existence des fonds chez le banquier constitue la provision du chèque. Celle-ci
doit être préalable et disponible, c’est-à-dire exister au moment de la création de cheque. Un
cheque pouvant être émis sans provision par certains individus indélicats, le bénéficiaire peut
souhaiter être rassure sur existence de la provision. Il existe de ce fait trois formes de chèques qui
garantissent la provision : le chèque vise, le cheque certifié et le chèque de banque.

1. Le cheque visé
Le chèque visé est un chèque ordinaire dont le tiré garantit, á la création, l’existence de la
provision. Cette garantie est effectuée par l'apposition d'un visa.

2. Le chèque certifié
Les cheque certifié est un chèque ordinaire émis par le titulaire du compte dont la Banque
atteste l’existence de la provision pendant le délai légal d'encaissement en apposant la mention e
certifié pour la somme de... ». Le bénéficiaire est assuré dans ce cas qui sera paye sil se présente
dans les délais légaux de présentation.
Droit Bancaire et du crédit

3. Le chèque de banque
Le chèque de banque est un cheque émis par une banque soit sur une de ces agences
soit sur une autre banque. Compte tenu de la qualité du tireur, le porteur du chèque est assuré du
paiement pendant toute la durée de validité du chèque.

F. Encaissement du cheque
Le cheque peut être paye, sous certaines conditions, contre espèces ou par crédit compte.

1. Encaissement contre espèce

a. Règlement au titulaire du compte


Lorsqu’il paye au titulaire de compte ou & son mandataire, le guichetier doit s'assurer Ce
l’existence de la provision et demander a son client d apposer sa signature précédée de a mention
e pour acquit » au dos du cheque. Cet acquit atteste de la remise des fonds.
b. Règlement en faveur d'un tiers
Lorsqu'il paye a un tiers, le guichetier doit être plus prudent et prendre plusieurs
précautions avant de procéder au paiement :

 vérifier l’identité du bénéficiaire au moyen d'une pièce d'identité ;


 s’assurer de la régularité du chèque (mention obligatoires, délai de validité, absence
d’opposition, absence de barrement);
 vérifier l'existence de la provision ;
 Au moment du payement, et fera également procéder à l’acquit au dos du chèque

2. Encaissement par la banque

a. 1ère étape : remise du chèque à l'encaissement


Le bénéficiaire d'un chèque d'une autre banque ne peut, sauf exception, l’encaisser on
espèce. Il doit donc le remettre à sa banque pour encaissement. Le compte du bénéficiaire est
crédité du montant du chèque, sous réserve d'encaissement.
Droit Bancaire et du crédit

b. 2ème étapes : transmission à la banque du tireur


Si le bénéficiaire du chèque a un compte dans un autre établissement, la banque au
bénéficiaire transmet chèque à la banque, du tireur par l’intermédiaire du système interbancaire de
compensation.

C. 3ème étape: la passation des écritures


Il s'agira ici de créditer le compte du bénéficiaire.

G. Délaie validité et d'encaissement d'un chèque

Un cheque est payable a vue: toute mention contraire est réputée non écrite. Le Cheque doit,
d'autre part, être présenté au paiement dans un délai très court dit délai de présentation. Ce délai
est de :
 8 Jours, Si le cheque est émis dans une ville ;
 20 payable dans la même ville 20 jours, si le chèque est émis dans une vile et payable dans
une autre ville du même pays ;
 45 jours si le cheque est émis au Benin et payable dans un autre pays de l’UEMOA ;
 70 jours si le cheque est émis au Benin et payable dans un pays en dehors de l’UEMOA

Passé ce délai, le chèque reste encore valable pendant 1 an: on parle de déliai de validité. Il
faut remarquer que le décès du tireur, survenant après l'émission ne peuvent faire opposition au
paiement.

H. Opposition au paiement
Il ne peut être opposition au paiement d'un cheque par le tireur qu'en cas de perte, ce vol,
d'utilisation frauduleuse du chèque, de redressement ou liquidation judiciaire ou bénéficiaire.
I. Paiement partiel
Si la provision est inférieure au montant du chèque, le porteur à le droit d’exiger le
paiement Jusqu’a a concurrence de la provision: il ne peut refuser un paiement partiel. En cas de
paiement partiel, le tire peut demander, que mention de ce parement soit tacite sur le cheque.
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J. Recours en cas de non paiement


Il arrive trop souvent qu'un chèque ne soit pas payé à présentation, notamment pour défaut
de provision. Si le chèque a été présenté dans les délais légaux d'encaissement, le Porteur p0ut
exercer des recours contre le tireur du chèque, les endosseurs ou toutes personnes ayant opposée
sa signature.

II. LES CARTES BANCAIRES


Le paiement par carte bancaire présentant un certain nombre d’inconvénient, le recours aux cartes
de paiement est de plus en plus développé. En effet, le particulier peut utiliser des cartes de
paiement pour régler la plupart de ses achats chez les commerçants La plus connue de ces cartes
est la carte la carte bancaire

A. Définition
La carte bancaire est un support électronique de données, dotée dune capacité de
traitement et qui se présente sous forme de carte a format réduit possédant un microprocesseur et
son environnement constitué de la mémoire, de rentré qui représente la voie d’accès des
informations sur la carte depuis le serveur de la banque, et de la sorte qui représente le chemin
poursuivi par les informations contenues sur la carte pour être transmis aux distributeurs de billets.
On distingue plusieurs types de cartes bancaires
B. Les types de cartes bancaires

1. Les cartes de retrait


Les cartes de retrait ne peuvent être utilisées que pour retirer de l’argent dans le
distributeur de billets.
2. Les cartes de crédits
Les cartes de crédits permettent directement d'effectuer des dépenses sous réserve que le
banquier débite directement de votre compte
Droit Bancaire et du crédit

3. Les cartes de paiement

Le particulier qui désire effectuer un achat au moyen de sa carte la présente au


commerçant Pour établir sa facture, le commerçant utilise une machine spéciale qui lira la carte,
interrogera éventuellement le centre de traitement, vérifiera le code secret que le titulaire que le
titulaire de la carte aura tape sur son clavier.
Droit Bancaire et du crédit

LES INSTRUMENTS DE CREDIT


Droit Bancaire et du crédit

Lorsque les entreprises effectuent des prestations de services ou assurent la livraison le


marchandise, elles peuvent exiger un règlement au comptant. Cependant, pour contre fa
concurrence, ou pour se conformer aux usages de leur profession, les entreprises sont le sou
obligées d’accepter voire de proposer un règlement ou garantir de payement a échéance, le
vendeur peut exiger la remise d’un document appelé effet de Commerce, qui présente les trois
caractéristiques Suivantes :

 Il représente une créance d’argent d'un montant déterminé et exigible à terme ;


 Il ne peut être payé qu'à celui qui détient matériellement le document ;
 Il est négociable, C’est-à-dire qu'il peut se transmettre par endossement.

Dans ce chapitre, nous étudierons tour à tour la lettre de change et le billet à ordre.

I. LA LETTRE DE CHANGE
La lettre de change ou traite remonte au moyen âge. Elle était utilisée par les banquiers pour
permettre à leurs clients commerçants de se procurer des fonds Sur une autre place, et leur éviter
ainsi un transport de monnaie onéreux et dangereux.

A. Définition
La lettre de change est un écrit par lequel une personne appelée tireur (le créancier, C’est-
a-dire le fournisseur), invite une autre personne appelée tire (le débiteur c’est-a-dire le client) à
payer une certaine somme, à une date déterminée (date d'échéance). A une troisième personne
appelée bénéficiaire (souvent le tireur ou son banquier)

La lettre de change met donc en présence trois personnes ;


 le tireur: C'est lui qui prend l’initiative d'émettre la lettre de change et invite de ce fait son
débiteur à payer ;
 le tiré : C’est lui qui doit payer a l'échéance la somme indiquée; l doit avoir une dette a
l’égard du tireur, c'est cette dette qui constitue le montant indique sur l’effet ;
Droit Bancaire et du crédit

 le bénéficiaire: c’est a lui que le tire doit payer, le bénéficiaire peut être le tireur lui même
ou une tierce personne désignée par lui généralement sa banque.

En effet la lettre de change est toujours est un acte de commerce, quelle que soit la qualité
ses signataires ou quel que soit le motif de sa création Seules les personnes m’ajourés peuvent
s’engager par lettre de change
B. Forme de la lettre de chans

1. Les mentions obligatoires


Pour être valable, la lettre de change doit comporter un certain nombre de mentions :
 le mot le lettre de change » inséré dans le texte ;
 L’ordre de payer une certaine somme (en chiffres et en lettre)
 le nom de celui qui doit payer (le tiré)
 l’échéance ;
 le lieu de paiement ;
 le nom du bénéficiaire ;
 la date et le lieu de création ;
 le nom et la signature du tireur.
A exception des trois mentions suivantes: date d'échéance, lieu de paiement, et leurs Date
de création, toute omission dans les mentions obligatoires prévues ci-dessus, a pour conséquence
de faire du titre un simple billet négociable auquel le droit particulier de la lettre de Change ne
peut s appliquer et dont le porteur ne peut, notamment exercer de recours contre les endosseurs.

2. Précisons complémentaires et autres mentions

a. L’échéance
Si l’échéance n'est pas précisée, la lettre de change est supposée dtre a vue. On a ainsi
plusieurs possibilités d'échéances
 à une certaine date : dans ce cas, la date est indiquée avec précision (par exemple le 25
Février 2013). Il s’agît du cas le plus fréquent ;
Droit Bancaire et du crédit

 a un certain délai de date : dans ce cas, le délai court à compter de la date de l’opération. A
30 jours de date signifiera a 30 jours de la création, donc, si l’effet est par exemple créé le
30 juin, il sera à échéance le 30 juillet ;
 a vue c’est-a-dire des sa présentation au paiement;
 a un certain délai de vue, dans ce cas, le délai court à compter de l’acceptation de la traite
c'est-a-dire à compter de l’engagement de payer du tire (par exemple, pour une lettre de
change créée le 02 juillet et acceptée le 15 Août avec paiement a 30 jours du vue, son
échéance sera l0 14 septembre.

L’échéance, foxée à un certain nombre de jours de date ou à vue sera calculée sur le
nombre exact de jours de chaque mois. Au contraire, l’échéance fixée a un certain nombre de
mois de date ou vue sera calcule sur le nombre de mois quel que soit le nombre de jours de chaque
mois.

b. Le lieu paiement
L’effet payable au domicile du tire, mais presque toujours, pour des raisons pratiques,
celui-ci chargera sa banque de le régler par le débit de son compte. On dit dans ce cas que effet est
domicilie. Domicilie un effet, c'est donc faire assurer le paiement de cet effet par un tiers
(généralement la banque) qui débitera le compte du tiré du montant porte sur l'effet.

c. L'acceptation
Dans la pratique, pour-conforter sa créance et surtout pour faciliter l’escompte de traite, le
tireur demandera au tire l’engagement de la payer a l’échéance. On dit alors qu’il a acceptation.
Accepter donc une traite, c’est signer pour reconnaitre l’existence de la créance et s’engager à
régler à son échéance.
L’acceptation de la lettre de change se fait au recto de la lettre de change (en générale
gauche) avec la mention « accepte pour la somme de… » Suivi de la date et de la signature du tire.
Toutefois la simple signature du tiré au recto vaut acceptation.

d. L’aval
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Comme le tire peut être défaillant, le tireur peut demander la garante d'une terce personne,
autre que le ure. Lorsque cette garante est donnée par signature sur l’effet, on pane alors d’aval.

En général, la signature est précédée de la mention bon pour aval », Celui qui donne l'aval,
appelé avaliste ou avaliseur devra donc payer la lettre de change au porteur si le tire ne le faisait
pas. On dit que l'avaliste est solidaire du tiré. L'aval peut également être donné sur un document
qui accompagne la traite et que l’on appelle « allonge ».

e. Valeur en…
Cette mention figure couramment sur les effets, elle exprime l'obligation entre tireur et tire
et prend une forme de ce genre: «valeur en compte », « valeur en marchandise », « valeur en notre
facture n°...du... ». En cas d'escompte, cette clause a l'avantage de renseigner le banquier sur la
cause du tirage de la traite, autrement dit, sur la réalité de la créance du tireur sur le tire.

3. La provision
On appelle provision d'une lettre de change, la créance du tireur sur le tiré. Il a donc
provision si, a l'échéance, le tiré est débiteur à l'égard du tireur d'une somme au moins égale au
montant de la lettre de change.

4. L'endossement
Si la lettre de change peut être payée au bénéficiaire lui-même, elle peut également être
payée a un tiers désigné par lui au moyen de ce que 'on appelle endossement.
Endosser une traite, C’est signer au dos pour la transmettre en ajoutant la mention « payer
a l’ordre de... », Toutefois, une simple signature au dos de la traite vaut endossement. Celui qui
endosse la traite est appelé l’endosseur, tandis que celui qui bénéfice de l’endossement est appelé
endossataire. Par cette formule, le bénéficiaire de l’effet donne l’ordre au tiré de payer au
cessionnaire (c'est-a-dire l'endossataire) le montant de la lettre de change à l'échéance. Ce dernier,
en endossant l’effet, transmet le bénéfice de l’ordre a un nouveau cessionnaire qui pourra, par le
même, le transmettre à une nouvelle personne, et ainsi de suite.
L’endos apposé au dos de la lettre de change, peut-être
 Nominatif : l'endossataire est nommément désignée
Droit Bancaire et du crédit

 au porteur : celui qui détient l’effet est bénéficiaire de l'endos


 en blanc: il n'y a pas de bénéficiaire désigné, ce qui revient à dire que quiconque peut être
considéré comme endossataire ;

L’endossement peut être fait dans des buts différents, d’où trois sortes d'endossements :
 l’endossement translatif de propriété : à travers ce type d'endossement, le tireur transmet
la propriété de la créance à l'endossataire
 l’encossement.de procurations (ou endossement d'encaissement) : dans ce cas, le
bénéficiaire de l’endossement est simplement mandate pour encaisser les fonds pour le
compte e endosseur L’endos de procuration est utilisé lorsque l’on charge le banquier
d’encaisser les effets qu’on lui remet ;
 l’endossement pignoratif : beaucoup moins courant, ce type d'endos permet de remettre un
effet en garantie à un créancier quelconque. Si le créancier n'est pas payer, il pourra
encaisser les fonds a la place de l'endosseur,

5. La solidarité des signatures


Tous ceux qui ont tire, accepté, endossé ou avalisé une lettre de change sont tenus
solidairement envers le porteur. Le porteur de la lettre de change a le droit d’agir contre toutes ces
personnes individuellement ou collectivement, sans être astreint à observer l’ordre dans lequel
elles se sont oblige.

6. Le paiement de la lettre de change

a. Délai de présentation
Pour préserver ses droits, le porteur de l’effet (le bénéficiaire final) doit présenter la lettre
de change dans les délais très stricts :
 soit le jour de l'échéance ;
 soit dans les 10 jours qui suivent l'échéance si celle-ci est connue;
 soit dans un délai d’un an si la traite est a vue
a. modalités de paiement
Droit Bancaire et du crédit

Lors du paiement, le porteur remet la lettre de change au tiré. i ne peut refuser un paiement
partiel qui sera dans ce cas mentionné sur la lettre de change. Le paiement d'une être de change,
dont l’échéance tombe un jour férie légal ou assimilé, ne peut d’être exigé que le 1 jour ouvrable
qui suit.

c. Protêt
Le protêt est un acte établi par un huissier dans les deux cas suivants non-paiement ou
refus d'acceptation.
 le non-paiement
Lorsque l’effet n'est pas paye à l'échéance, l’huissier se présente à la banque sur demande
du porteur dans les dix jours ouvrables qui suivent l'échéance, afin de demander le paiement de
l’effet. Si le paiement ne peut être effectue, l constate le refus de paiement en dressant un protêt
pour défaut de paiement.
 Le refus d'acceptation
Si le tire d'une lettre de Change refuse de l'accepter, le tireur peut demander a un huissier
de présenter le titre à l'acceptation Si le tiré refuse d'accepter l’effet, huissier dressera un protêt
pour refus d'acceptation.
Le refus d’acceptation sera alors assimilé à un refus de paiement et le porteur pourra pour
récupérer les fonds qui lui sont dus, et ceci sans avoir besoin d’attendre l’échéance
c. Le recours du porteur en cas d'impayé
Si le porteur a présenté la traite dans les délais légaux de présentation, il dispose de recours
très précis.
Si la mention « avec protêt » est indiquée, il devrait faire constater le non-paiement par
protêt avant d’intenter une action en justice. Si la mention, « sans protêt (ou sans frais) » est
mentionnée, il peut agir immédiatement
Le porteur d'une traite impayée doit alors avertir son endosseur (celui qui lui a remis) dans
les 4 jours qui suivent la présentation au paiement ou qui suivent l’établissement du protêt.
Chacun doit à son tour avertir son endosseur dans les 2 jours et ceci en remontant jusqu'au tireur
(recours cambiaire). Tous les signataires de la traite sont responsables de son non-paiement et le
porteur peut en réclamer le paiement intégral à n’importe lequel d’entre eu, car ils sont solidaires.
e. Délai de recours
Droit Bancaire et du crédit

Le porteur d'un effet impayé a un an pour agir contre les endosseurs et le tireur à compter
de l'échéance ou du protêt. Les endosseurs ont 6 mois pour agir les uns contre les autres ou contre
le tireur à compter du jour où ils ont été mis en cause, ou du jour où ils ont eux-mêmes payé l'effet.

7. La perte de la lettre de change


Le porteur qui égare une lettre de change doit faire immédiatement opposition au paiement
entre les mains du tiré.
Si la lettre de change égarée n'était pas acceptée, le porteur peut en poursuivre le
recouvrement sur un 2. 3etc. Si la lettre de change égarée était acceptée, il doit, au préalable,
obtenir une ordonnance du juge et donner caution.

8. Présentation matérielle de la lettre de change

II. LE BILLET A ORDRE


A. Définition
Droit Bancaire et du crédit

Le billet à ordre est un écrit par le quel une personne appelée souscripteur (le débiteur,
c'est-á-dire le client), reconnait sa dette et s'engage à payer a une autre personne appelé
bénéficiaire (le créancier, c'est-à-dire le fournisseur ou un tiers désigne par lu) une certaine somme
à une échéance donnée.

Le débiteur prend l’initiative et établit lui-même le document par lequel s’engage


s’acquitter de sa dette a une date déterminée.

B. Forme du billet à ordre

1. Les mentions obligatoires


Pour être valable, le billet à ordre doit comprendre les mentions suivantes :

 la clause à ordre ou la formule e billet à ordre », inséré dans le texte du billet


 la promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
 l’échéance
 le lieu de paiement,
 le nom du bénéficiaire
 la date et le lieu de souscription
 la signature du souscripteur,

2. Précisions complémentaires et autres mentions


Sont applicables au billet à ordre, dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec
sa nature, les dispositions relatives a la lettre de change et concernant l’échéance, la domiciliation,
la provision, l’aval, l’endossement, la solidarité, le paiement, les recours en cas d'impayé, le
protêt...Cependant contrairement à la lettre de change, qui est soumise à la formalité d'acceptation,
le billet ne fait pas objet d'acceptation car l’engagement de payer du souscripteur en tien lieu.
A l’exception des trois mentions suivantes: date d'échéance, lieu de paiement, et lieu de
création, toute omission dans les mentions obligatoires prévues ci-dessus, a pour conséquence de
faire de l'effet, un simple titre de créance négociable soumis au droit commun auquel le droit
particulier du billet à ordre ne peut s'appliquer.
A la différence de la lettre de change, qui est toujours un acte commercial, 1e billet a ordre
peut être, selon les cas, soit un acte civil, soit un acte commercial
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3. Présentation matérielle du billet à ordre


NB : On peut, a travers les études faites, de ces deux instruments de Crédits établir quelques
Différences. Ainsi, les différences entre le billet à ordre et la lettre de change sont :

 concernent le nombre de personnes intervenant: la lettre de change met en présence trois


personnes (le tireur, le tiré, le bénéficiaire) alors que le billet à ordre met en présence deux
personnes (le souscripteur, et le bénéficiaire) ;

 du point de vue initiative c’est le tireur (fournisseur) qui prend initiative de la lettre de
change alors que c'est le souscripteur (client) qui prend l’initiative du billet a ordre ;

 du point de vue de la création : la lettre de change est une invitation à payer, alors que 1e
billet a ordre est une reconnaissance de dette et un engagement à payer ;

 du point de vue acceptation: seule la lettre de change est soumise à la formalité d'acception.
l’engagement de payer du souscripteur, tient lieu d'acceptation au niveau du billet à ordre.

 du point de vue nature de l'acte: seule la lettre de change est un acte commercial, le billet à
ordre peut, selon les cas, être un acte commercial ou civil ;

 du point de vue juridictionnel: les différends relatifs à la lettre de change sont de la


compétence exclusive des tribunaux de commerce, tandis que, les différends relatifs au
billet à ordre sont du ressort du tribunal de commerce ou du tribunal civil selon que
l’obligation contractée par les parties est commerciale ou civile.
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LES GARANTIES BANGAIRES


Droit Bancaire et du crédit

L’activité économique est animée par les agents économiques. Parmi ceux-ci, les banques
figurent en bonne position. Elles sont investies d’une mission de financement de l’économie qui
leur permet de collecter des fonds, auprès des agents à capacité de financement (épargnants) et de
les octroyer aux agents à besoin de financement (emprunteurs), sous forme de crédit. Ces derniers
sont donc normalement tenus de rembourser le capital et les intérêts selon les clauses du contrat
de prêt. Cependant, plusieurs facteurs, par exemple une conjoncture économique, peuvent
empêcher les emprunteurs à faire face à leur engagement. Pour limiter ces risques d’insolvabilité
et permettre aux banques d’être efficace, les banquiers essaient de se protéger par des garanties
(suretés). L’obtention d’un prêt bancaire peut donc être facilitée si vous fournissez à votre
banquier ce qui lui assure le remboursement du crédit en cas de défaillance de votre part.

I. DEFINITION DIFFERENTS TYPES DE GARANTIES BANCAIRES

A. Définition
La garantie est une obligation légale en vertu de laquelle une personne, doit assurer ou
indemniser une autre, des risques probables qui pourraient découler d’un contrat. Il ressort que les
garantie bancaires sont des obligation que la loi ou le contrat de prêt impose au créancier qu’est la
banque de prendre en pension une valeur ou un bien… qui assurera lez paiement en cas de
défaillance de la part du débiteur principal.
De façon classique, on distingue, les garanties réelles et les garanties personnelles.
B. Les différents types de garanties bancaires
Nous distinguons ici les garanties réelles, les garanties personnelles et les autres types
de garanties.
1. Les garanties personnelles
Les suretés personnelles sont définies comme tout engagement pris par un tiers,
personne physique ou morale, de se substituer au débiteur, si celui-ci n’exécute pas ses obligations
Droit Bancaire et du crédit

envers le créancier. Elles sont diverses, mais nous retiendrons classiquement deux types de sureté
personnelles.

a. Le cautionnement

On appelle cautionnement, l’acte par lequel une personne accepte de satisfaire à


l’obligation d'un débiteur en cas de défaillance de celui-ci.il s'agit donc de l’engagement pris par
un tiers de s’exécuter en cas de non-respect du contrat par le débiteur principal. Si le débiteur ne
paye pas, la banque pourra demander à cette tierce personne dénommée la caution de rembourser
les sommes dues ainsi que les intérêts et les frais. Le cautionnement peut être simple ou solidaire.

a.1 le cautionnement simple


Le cautionnement est dit simple, lorsque, chaque caution agit individuellement pour faire
face à l'engagement du débiteur principal. l admet le bénéfice de discussion et celui de division.
 Le bénéfice de discussion
Le bénéfice de discussion permet à la caution d'imposer au créancier (banque) de saisir
préalablement les biens du débiteur principal avant d'entamer des poursuites vers elle
(La caution).
 Le bénéfice de division
Le bénéfice de division autorise la caution, en cas de pluralité de caution à exiger du
créancier qu’il divise ses poursuites
a.2. le cautionnement solidaire
En demandant le cautionnement solidaire, le banquier pourra réclamer sa dette à la caution
sans avoir à attendre d'avoir épuiser tous les moyens de droit auprès du débiteur principal. On dit
que le cautionnement solidaire fait perdre à la caution le bénéfice de discussion et celui de
division.

b. L’aval
Droit Bancaire et du crédit

L'aval est la garantie donnée sur un effet de commerce par une personne appelée donneur
d'aval ou avaliste qui s'engage a en payer le montant a l’échéance si les signataires ne le font pas.
L'avaliste est donc solidaire au débiteur principal. C’est donc une forme particulière de
cautionnement.

2. Les garanties réelles

Une sureté réelle est l'affectation d'un bien du débiteur ou d'un tiers en garantie d'une dette.
Les biens affectés sont soit des immeubles, soit des meubles. On distingue alors les garanties
réelles mobilières (nantissement) et les garanties réelles immobilières (Hypothèque)

a. hypothèque
Prise sur un bien immeuble nettement identifié, existant ou en cours de construction, elle
garantit le paiement d'une dette sans que le débiteur ne soit toutefois dessaisi de cet immeuble.
Bien que l’hypothèque porte sur des biens immeuble, elle porte aussi et par exception sur les
navires de mer, les bateaux de rivière et les aéronefs qui sont des biens meubles ayant une
certaines fixité. Le droit que donne I ‘hypothèque est celui de vendre aux enchères publiques sans
jugements de condamnation, le bien affecté et de se payer sur le prix de vente par préférence aux
autres créanciers. L'hypothèque accorde au créancier un droit de suite et un droit de préférence.

a.1. le droit de suite


C'est le droit de saisir l'immeuble entre les mains d'un tiers détenteur qui peut alors soit
payer le créancier, soit se laisser exproprier, soit entamé la procédure de purge (libérer le bien des
hypothèques qui le grèvent). La jouissance de ce droit est jugée nécessaire dans l’hypothèse ou
l’immeuble aurait été vendu entre temps a un tiers.

a.2. le droit de préférence

En vertu de ce droit, le créancier à le privilège d'être payé en premier sur le produit de a


vente de l’immeuble. Il faut cependant noter que l’hypothèque est prise uniquement par un acte
Droit Bancaire et du crédit

authentique (devant le notaire), Etant donnés sa portée et son cout, elle concerne à priori que les
financements à plus de 7 ans.

b. Le nantissement

Le nantissement est un contrat par lequel un débiteur remet bien meuble (corporel ou
incorporel) à son créancier en garantie de sa dette. Il ressort que le nantissement peut porter sur un
bien meuble corporel (dans ce cas on parle de gage) ou un bien meuble incorporel (C’est le
nantissement proprement dit). Le nantissement porte exceptionnellement sur les revenus d’un
immeuble (on parle de l’antichrèse). Le page peut se faire avec ou sans dépossession. Lorsque le
gage se fait sans dépossession, le banquier est protégé par une inscription de sa garantie. Il
convient de rappeler que le créancier nanti dispose également d’un droit de suite. Les
nantissements les plus connus sont:

 Le nantissement du matériel d'équipement

Incluse dans l’acte de prêt, cette garantie permet à la banque de faire vendre le matériel
financé et d’en percevoir le prix pour se rembourser. Elle couvre le capital restant du et deux ans
d’intérêt au taux du contrat. Cette garantie est de rigueur pour les crédits d'équipement.

 Le nantissement du fonds de commerce

Cette garantie est demandée pour des crédits non directement affectes a un investissement
précis ou lorsque le volume des crédits atteint un niveau jugé risqué par la banque. Il porte sur le
nom commercial, la clientèle, l'achalandage, le droit au bal, la propriété intellectuelle.il couvre
aussi le capital dû plus deux ans d'intérêt.

3. Les autres types de garanties bancaires


Droit Bancaire et du crédit

Les sont essentiellement constituées de :

a. Les privilèges

Le privilège est un droit donné par la loi à certains créanciers en raison de la qualité de
leur créance d’être préféré aux autres créanciers même si ces derniers sont garantis par
hypothèque ou le nantissement.

b. assurance-crédit

Lors de la demande d’un crédit à la banque, vous avez aussi la possibilité de souscrire a un
contrat d’une compagnie d’assurances qui se substituera à vous, notamment en cas de décès ou
d'accident entrainant une incapacité de travail ou une invalidité.

En définitive, dans tous les cas de figure, que la garantie soit personnelle ou réelle, elle
affecte psychologiquement l’emprunteur l’obligeant à faire face à ses engagements. Ce faisant, les
garanties jouent un rôle de protecteur des banquiers contre les risques d'insolvabilité. Par ailleurs,
elles permettent à l’emprunteur de bénéficier de la confiance du banquier.

Enfin, il faut noter que les garanties peuvent en aucun cas être à la base de la décision de
crédit. Le banquier ne saurait mettre en place un crédit sous prétexte que les garanties qui lui sont
proposées sont satisfaisantes.

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