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THEME
Avril 2021
i
DEDICACE
et
ii
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET ACRONYMES
BC : Blanchiment de Capitaux
d’argent en Afrique
iv
OCRTIDB : Office Central de Répression du Trafic Illicite des Drogues et
du Blanchiment
US : United States
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Produit Intérieur Brut (PIB) du Togo entre 2014 et 2018 .................... 25
vi
LISTE DES GRAPHIQUES
.............................................................................................................................. 59
vii
LISTE DES ANNEXES
viii
INTRODUCTION GENERALE
1
La multiplication et la mondialisation des affaires commerciales ont récemment
amplifié la criminalité économique au centre des débats. Le blanchiment de capitaux
est un phénomène de grande ampleur qui nuit à l’économie mondiale. Le Togo n’en
est pas épargné. Selon l’article 324-1 du code pénal français, le blanchiment de
capitaux est une infraction qui consiste à faciliter par tous les moyens la justification
mensongère de l'origine des biens ou des revenus acquis par voie criminelle ou
délictuelle afin de réinvestir lesdits biens ou revenus dans des activités légales.
Cette pratique influe souvent sur les activités légales, notamment en compromettant
à la réputation des entreprises qui empruntent ces canaux.
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de capitaux. Parmi ceux-ci, on note sur le plan international entre autres : la
Convention de Vienne (ONU,1988) qui régit le système actuel de contrôle
international des substances psychoactives et pose les principes fondamentaux de
lutte contre le blanchiment des capitaux illicites ; la Déclaration de Bâle (1988) fixant
les principes de premières règles déontologiques qui s’appliquent aux banques des
pays membres ; le Groupe d’Action Financière (GAFI, 1989) qui regroupe les sept
(07) pays les plus industrialisés dont l’objectif est d’empêcher l’utilisation du
système bancaire pour le blanchiment d’argent d’origine criminelle. Dans la sous-
région ouest africaine, nous pouvons citer le Groupe intergouvernemental d’action
contre le blanchiment d’argent en Afrique (GIABA, 1997), les différentes Directives
(2002, 2007 et 2015) de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
Tous ces organismes ont mis en place des cadres réglementaires et des dispositifs
de lutte contre le blanchiment des capitaux.
Depuis les années 2004, le Togo s’est imprégné dans la lutte contre le trafic illicite
des drogues et le blanchiment, avec la création de l’Office Central de Répression
du Trafic Illicite des Drogues et du Blanchiment (OCRTIDB), qui joue le rôle
d’interface auprès des unités qui interviennent dans ladite lutte (Décret N°2004-
053/PR du 28 janvier 2004).
Pour renforcer cette lutte, le Togo a mis en œuvre, le 1er décembre 2009, un
dispositif de lutte anti-blanchiment baptisé sous le nom de la Cellule Nationale de
Traitement des Informations Financières (CENTIF) puis transposé dans son
ordonnancement juridique en date du 04 mai 2018, la Directive N°
02/2015/CM/UEMOA relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement de terrorisme dans les pays de l'UEMOA du 02 juillet 2015. Cette loi
oblige les professionnels exposés au risque de blanchiment de capitaux à appliquer
des mesures protectrices. La liste des professionnels auxquels s'appliquent les
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mesures préventives n’est pas exhaustive. Elle est largement étendue et ne se
limite pas seulement aux banques.
L'ensemble des spécialistes du secteur financier est visé ainsi que les assurances,
les douanes, les métiers de la comptabilité, les notaires, les auditeurs, les avocats,
les agents immobiliers, les conseillers fiscaux et économiques et les marchands de
biens de grande valeur.
Chargée de traiter les opérations suspectes déclarées par les assujettis à la loi, la
CENTIF Togo transmet les rapports aux juridictions compétentes pour initier les
poursuites contre les blanchisseurs. Force est de constater que plus de dix (10) ans
après sa mise en œuvre, les statistiques relatives aux déclarations de soupçons et
aux opérations diverses indiquent une certaine lourdeur dans cette lutte.
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PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET REVUE DE LA
LITTERATURE
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CHAPITRE1
PROBLEMATIQUE ET CADRE INSTITUTIONNEL DU
BLANCHIMENT DE CAPITAUX
1. 1. Problématique
La problématique vise à présenter l’analyse, les objectifs et l’intérêt de la lutte contre
le blanchiment de capitaux au Togo.
Une véritable lutte contre le blanchiment de capitaux impose que tous les assujettis
togolais à la loi déclarent à la CENTIF Togo, chaque fois toutes les opérations
suspectes rencontrées dans l’exercice de leur profession. A cet effet, la CENTIF
Togo, chargée de traiter les opérations suspectes déclarées par les assujettis à la
loi, transmet les rapports au Procureur de la République compétent pour initier les
procédures de poursuite des blanchisseurs. Mais force est de constater que plus de
dix (10) ans après la mise en œuvre de la CENTIF Togo, très peu seulement (01)
sur les soixante-deux (62) rapports transmis au Procureur de la République a fait
l’objet de jugement à ce jour.
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le secteur bancaire composé à ce jour de Treize (13) banques commerciales, Deux
(02) établissements financiers et quelques rares compagnies d’assurances,
notaires, organisation non gouvernementale se montrent relativement plus engagés
dans la lutte. On constate que Trois (03) banques commerciales sont auteurs des
3/4 des DOS transmises à la CENTIF. Au regard de ce qui précède, pourrait-on dire
qu’il existe une certaine lourdeur dans le mécanisme de déclaration des opérations
suspectes ? S’agissant du traitement des DOS, aucune affaire n’a à ce jour fait
l’objet de jugement (CENTIF, 2018). Cette situation est-elle due à l’insuffisance de
qualification du personnel de la CENTIF et des organes de répression ?
Aussi, ceux-ci devraient être dotés de ressources financières, matérielles et
techniques suffisantes pour bien mener leur mission. Or ces ressources financées
par l’Etat sont insuffisantes l’on est alors en droit de se poser la question de savoir
s’il y a un manque de volonté de la part de l’Etat ou sa méconnaissance de l’impact
du blanchiment de capitaux sur l’économie togolaise ?
Au vu de tout ce que dessus, nous trouvons ainsi la nécessité de faire une recherche
sur la problématique liée à l’efficacité de la lutte contre le blanchiment de capitaux
au Togo.
Les objectifs de notre recherche sont de deux (02) types : un objectif général et des
objectifs spécifiques.
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✓ évaluer le degré d’engagement des organes de traitement et de
répression savoir : la CENTIF Togo et la justice, la gendarmerie puis la
police ;
✓ faire ressortir l’implication de l’Etat dans la lutte contre le blanchiment de
capitaux au Togo.
La plupart des études et travaux antérieurs se sont focalisés en général sur la lutte
contre le blanchiment de capitaux dans le système économique et financier en
Afrique plus précisément dans l’espace de l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA). En outre, à notre connaissance, peu de travaux de recherche
ont abordé de façon spécifique le sujet. L’un des intérêts de notre étude est d’avoir
comme cible principale les professionnels du secteur financier et non financier
exerçant sur le territoire togolais ainsi que les organes de traitement et de
répression institués par l’Etat togolais.
Notre recherche vise à analyser les difficultés qu’éprouvent chaque acteur togolais
dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. La revue de la littérature évoque
bien des travaux qui analysent les enjeux du blanchiment de capitaux sur
l’économie. Ces travaux portent la plupart du temps sur les économies
européennes. Nous n’avons pas rencontré d’ouvrages spécifiques africains traitant
des enjeux du blanchiment de capitaux sur l’économie africaine. Cependant, on
note quelques mémoires des étudiants africains à l’instar de ANGRA Jean-Yves qui
a écrit sur : « La lutte contre le blanchiment d'argent dans le système économique
et financier en Afrique : analyse critique des procédures existantes et propositions
d'axes d'améliorations ». Notre travail rejoint donc ces études avec la spécificité du
cas du Togo.
Cette recherche servira à tracer des pistes et solutions pour mieux lutter contre le
blanchiment de capitaux dans un Etat.
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La problématique ainsi abordée, il convient d’étudier les différentes institutions en
matière de lutte contre le blanchiment de capitaux.
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1.2.1.2. La Déclaration de Bâle
Les autorités de contrôle considèrent qu’il y a manquement à ces principes dès lors
que des insuffisances d’organisation ou de contrôle sont constatées ; l’application
de ces principes est donc obligatoire pour les autorités de contrôle.
En 1989, les sept pays les plus industrialisés du monde ont procédé à la création
d'un groupe de concertation dénommé le GAFI (GAFI, 1989). Ce groupe s’est donné
pour objectif "d'empêcher l'utilisation du système bancaire pour le blanchiment
d'argent d'origine criminelle".
Les décisions les plus importantes prises par cette instance sont :
• Février 1990 : proposition de 40 recommandations visant à l'harmonisation
du droit pénal et du droit bancaire des pays membres ;
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• Juin 1992 : renforcement de la coopération internationale relative aux
échanges de renseignements sur les personnes suspectes et les réseaux
employés ;
• Juin 1999 : décision de production annuelle d’un rapport sur l’évolution des
méthodes et techniques de blanchiment.
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1.2.2. La lutte contre le blanchiment de capitaux à l’échelle sous-
régionale et nationale
Lors de leur réunion tenue en avril 2001 à Abidjan (Côte d’Ivoire), les Ministres des
Finances et les Gouverneurs des banques centrales des pays membres de la Zone
Franc ont affirmé solennellement leur volonté de se doter, dès l'année 2002, d'une
législation contre le blanchiment de capitaux. Ils ont souligné que la lutte contre le
blanchiment et la délinquance économique et financière était une clé de la stabilité
internationale et ont décidé de renforcer leur action pour combattre les circuits de
financement du terrorisme.
En 1997 s’est tenue à Praia (Cap vert) la première réunion des ministres
coordonnateurs de la lutte contre la drogue de la CEDEAO (GIABA, 1997). A cette
occasion, les participants ont affirmé leur détermination d’adopter des dispositions
nécessaires à la protection des économies nationales. C’est ainsi que naît le Plan
d’Action Régional de lutte contre la drogue. Ce plan recommande notamment
l’élaboration d’une convention régionale sur le blanchiment de l’argent et la
confiscation du produit du trafic illicite des drogues.
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• élaboration de la typologie du blanchiment.
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Compte tenu des mutations intervenues dans l’environnement économique et
financier international (absence de réglementation, libéralisation croissante,
espaces économiques intégrés), les pays membres de l’UEMOA ont entrepris
d’importantes réformes afin d’être en phase avec les pratiques internationales :
14
champ d’application couvre toute personne physique ou morale qui, dans le cadre
de sa profession, réalise, contrôle ou conseille des opérations entraînant des
dépôts, des échanges, des placements, des conversions ou tous mouvements de
capitaux. Il s’agit aussi bien des organismes intervenant dans le secteur financier
que non financier, notamment les membres des professions juridiques pour
certaines de leurs activités, les transporteurs de fonds, les marchands d’articles de
grande valeur et les établissements de jeux.
Les modalités de détection des opérations de blanchiment ainsi que les procédures
de déclaration de soupçons relatives aux opérations suspectes ont été organisées.
De même, le régime de la responsabilité incombant aux assujettis et à l'Etat ainsi
que la levée du secret professionnel dans le cadre des investigations liées au
blanchiment de capitaux ont été prévus. Par ailleurs, l'institution d'une Cellule
Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) est venue
compléter ce dispositif.
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et de la synthèse des rapports périodiques établis par les CENTIF. Le rapport de
synthèse, produit au moins une fois l'an, est destiné à l'information du Conseil des
Ministres de l'Union sur l'évolution de la lutte contre le blanchiment de capitaux dans
l'UEMOA. A travers ces rapports, la Banque Centrale peut proposer des orientations
susceptibles de favoriser les échanges d'informations, la coopération entre les
CENTIF et l'harmonisation de leurs actions.
Cette loi dispose entre autres en son article 2 que les banques sont tenues de
vérifier l’identité et l’adresse des postulants avant toute ouverture de compte.
Elle vise à indiquer aux organismes financiers, les moyens à mettre en œuvre en
vue du respect de leurs obligations générales de vigilance, de détection des
opérations suspectes ainsi que de leurs obligations spécifiques en matière de
déclaration de soupçon, de formation et de contrôle.
Sur le plan national, l’arsenal de lutte contre le blanchiment d’argent est constitué
du dispositif institutionnel et de la loi du 04 mai 2018.
Les membres ont prêté serment le 26 février 2009 devant la Cour d’Appel de Lomé
qui les a renvoyés à leurs fonctions. Leur installation officielle par le Ministre de
l’Economie et des Finances est intervenue le 1er décembre 2009.
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1.2.2.2.1.2. Mission de la CENTIF Togo
Elle émet des avis sur la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. A ce titre, elle
propose toutes réformes nécessaires au renforcement de l’efficacité de la lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
La CENTIF élabore des rapports périodiques (au moins une fois par trimestre) et un
rapport annuel, qui analysent l’évolution des activités de lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme au plan national et international et
procède à l’évaluation des déclarations recueillies. Ces rapports sont soumis au
Ministre chargé des finances.
Les six (06) membres de la CENTIF Togo sont aidés dans leurs fonctions par un
personnel d’appui constitués de juristes, d’économistes, de statisticiens, d’analystes
financiers, d’informaticiens, de comptables, de secrétaires etc.
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appropriées pour identifier, évaluer, comprendre et atténuer les risques de
BC/FT ;
• la limitation de l'utilisation des espèces dans les transactions, notamment la
vente d’un bien immobilier de montant supérieur à un seuil fixé par l'autorité
compétente, ne pourrait être acquitté qu'au moyen de virements ou de
chèques,
• l’obligation pour les personnes assujetties de déclarer à la CENTIF les
transactions en espèces d'un montant égal ou supérieur à un seuil fixé par
une instruction de la BCEAO, qu'il s'agisse d'une opération unique ou de
plusieurs opérations qui paraissent liées ;
• l’obligation pour les assujettis d’identifier et d’évaluer les risques pouvant
résulter du développement de nouveaux produits, de nouvelles pratiques
commerciales ainsi que de l’utilisation de technologies novatrices ;
• la précision des mesures de vigilance spécifique à mettre en œuvre par les
institutions financières dans le cadre de leurs relations de correspondant
bancaire transfrontalier ;
• l'insertion de dispositions interdisant explicitement aux institutions financières
de nouer ou de maintenir une relation avec une banque fictive ;
• la définition des conditions de recours à des tiers, par les assujettis, pour
mettre en œuvre des obligations de vigilance relatives à leurs clients
(identification, collecte et conservation des informations sur les clients) ;
• la fixation des modalités d'échange d'informations entre la CENTIF et les
autorités de contrôle, les ordres professionnels et les instances
représentatives nationales ;
• la définition de lignes directrices en matière de protection de données et de
partage d'informations, à l'intention des institutions financières nationales
appartenant à un groupe international ;
• la précision des méthodes et moyens de recherche ainsi que de constatation
de l'infraction de BC/FT par l'administration des douanes (immobilisation et
perquisition des moyens de transport, visite et retenue des personnes
soupçonnées).
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Ces innovations permettent au Togo, de garantir une meilleure conformité de son
dispositif de LBC/FT aux standards internationaux, en l’occurrence les 40
recommandations révisées en février 2012 par le GAFI.
+
+ +
21
CHAPITRE 2
CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE
Dans ce chapitre, il est question, dans une première section, de définir certains
concepts relatifs au blanchiment de capitaux ensuite d’aborder les différents
mécanismes et techniques utilisées par les infracteurs pour blanchir les capitaux.
La revue de la littérature concerne la seconde section où nous exposons les
approches théorique et empirique du thème que nous traitons.
Le code pénal togolais définit le blanchiment de capitaux en son article 897 comme
étant l’infraction constituée par un ou plusieurs des agissements énumérés ci-après,
commis intentionnellement :
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• la dissimulation, le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement,
de la disposition, du mouvement ou de la propriété réels de biens ou de droits
y relatifs dont l’auteur sait qu’ils proviennent d’un crime ou d’un délit, tels que
définis par les législations nationales des Etats membres de l’Union
économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ou d’une participation à
ce crime ou délit ;
• l’acquisition, la détention ou l’utilisation de biens dont l’auteur sait, au moment
de la réception desdits biens, qu’ils proviennent d’un crime ou d’un délit ou
d’une participation à ce crime ou délit.
Le phénomène a pris de l'ampleur dans les années soixante-dix (70) (Angra, 2009),
avec la progression des ressources procurées par les trafics de drogue aux grandes
organisations criminelles. La criminalité économique a fait son apparition d'abord
pour contourner les législations fiscales puis, avec le temps, et surtout par l'avancée
des techniques modernes, est devenue un domaine où le crime organisé est source
de gains énormes. Les principales causes de blanchiment sont directement liées
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aux activités de la criminalité organisée dont le développement est caractérisé par
un double mouvement de diversification et d'internationalisation.
Tous les pays du monde sont touchés de manières variées. Cependant certaines
zones géographiques dans le monde sont plus sensibles que d’autres. Parmi les
pays sensibles, nous pouvons citer :
Le blanchiment de capitaux n’a pas une très grande influence sur l’économie du
Togo, mais constitue tout de même un risque, qui devrait être combattu de peur qu’il
se répande.
26
mal gagné. Deuxièmement, outre les techniques classiques de blanchiment, les
experts ont prêté attention aux évolutions intervenant dans le secteur financier qui
engendrent de lourdes menaces sur l'efficacité de la lutte contre le blanchiment des
capitaux (Angra, 2009).
Depuis toujours, les banques demeurent un secteur privilégié pour écouler des
revenus de la criminalité. Plusieurs formes d'activités tendent à indiquer l'existence
d'opérations de blanchiment d'argent dans le secteur bancaire. On peut dès lors
distinguer les techniques traditionnelles des nouvelles techniques.
L'une des activités de blanchiment d’argent par voies bancaires est l'utilisation de
comptes sous des faux noms, ou au nom de personnes ou d'intérêts opérant pour
d'autres bénéficiaires. Cette catégorie de techniques est plus utilisée par les
différents intermédiaires pour blanchir des capitaux, notamment les membres des
professions juridiques et les comptables.
Dans tous les cas, les comptes sont utilisés pour faciliter le dépôt ou le transfert de
fonds illégaux. Souvent, on se trouve face à une superposition complexe de
transactions faisant intervenir des comptes multiples au nom de multiples
personnes, entreprises ou sociétés écrans. Les experts ont noté plusieurs
caractéristiques prouvant l'existence du blanchiment des capitaux par
l'intermédiaire de tels comptes.
Par exemple, les opérations observées sur ces comptes concernent souvent des
montants plus importants que ceux auxquels on pourrait s'attendre compte tenu de
la nature prétendue de l'activité du titulaire du compte en question.
27
En outre, la documentation présentée à l'appui des opérations, comme les contrats
de prêts, les garanties, des contrats de vente ou d'achat ou les lettres de crédit, est
souvent fausse ou entachée de vices juridiques. Le titulaire du compte peut être
une entreprise régulièrement constituée. De fait, il se peut que ce soit une seule et
même personne.
De toute évidence, cette technologie offre plusieurs avantages, tant pour les
pouvoirs publics que pour le secteur privé. L'accès instantané aux services
bancaires à partir d'emplacements éloignés peut considérablement améliorer
l'efficience et réduire les dépenses d'exploitation. Malheureusement, les avantages
que les cyberpaiements représentent pour l'activité commerciale légale sont aussi
ceux qui attirent les blanchisseurs de capitaux.
Actuellement, les experts ne disposent pas de données qui montrent que les
techniques des cyberpaiements sont manipulées par des intérêts criminels.
Pourtant, on s'accorde généralement à reconnaître que cette question doit être
traitée d'urgence. Compte tenu de la vitesse à laquelle l'industrie des
cyberpaiements se développe, et de la menace très importante que son utilisation
abusive aurait sur les mécanismes actuels de lutte contre le blanchiment des
capitaux, les organismes de contrôle et de répression de cette activité, et en premier
29
lieu le GAFI, ne doivent donc pas attendre que les blanchisseurs d'argent aient déjà
commencé d'exploiter les possibilités offertes par les cyberpaiements pour agir
(Angra, 2009).
De nos jours, l’immobilier reste le domaine par excellence dans lequel les
infracteurs investissent beaucoup pour cause d’absence de contrôle dans ledit
domaine. Ainsi que ce soient dans les ventes sous seing privées ou authentiques,
les acheteurs enfreignent aux exigences de la loi selon lesquelles aucune
transaction en espèce ne doit être supérieure à Cinq Millions (5 000 000) de Francs
CFA, toute somme supérieure à ce montant doit transiter par les comptes (loi
uniforme, 2018). Il s’agit stricto sensu d’une « bulle immobilière », dopée à l’argent
du crime (Angra, 2009).
En effet, pour toutes les transactions sur le marché financier, les acteurs
commerciaux à l’instar des Sociétés de Gestion et d’Investissement (SGI),
d’OPCVM, des Sociétés de Gestion de Patrimoine (SGP), visent plus la recherche
de profit que de vérifier la provenance de l’argent investi. Ceci justifie l’idée de
GAYRAUD Jean-François selon laquelle « l’argent sale peut alimenter une bulle
boursière en suscitant le développement d’institutions financières dont la première
finalité n’est pas le financement de l’économie productive mais le retraitement de
l’argent sale » (Gayraud, 2014).
Également, dans les professions telles que les assurances, le notariat, la profession
d’avocat, des experts comptables, certes les identités des clients sont vérifiées mais
pas d’égard sur l’origine des fonds perçus. C’est l’exemple des ventes immobilières
faites devant le notaire où l’acheteur tient en espèce plus de Cinq Millions (5 000
000) de Francs CFA, pour venir payer le vendeur (loi uniforme, 2018).
30
Rendre pur l’argent sale, est un phénomène qui existe depuis longtemps et a gagné
pratiquement le monde entier. Ce phénomène influe à petit coup sur l’économie
togolaise. En résumé, le blanchiment de capitaux est composé de trois (03) phases
à savoir :
Il existe plusieurs techniques pour blanchir les capitaux notamment l’emprunt des
secteurs bancaire, immobilier, du marché financier, des assurances, de la
profession libérale et autres.
Les flux financiers de source illicite sont aujourd’hui partie prenante du processus
de mondialisation : les recettes de la drogue, du trafic des armes, de la prostitution,
du jeu clandestin, etc., en irriguant de manière constante les différents secteurs de
l’économie légale, auraient pour fonction primordiale d’atténuer les déficiences
récurrentes des mécanismes officiels de financement du développement. Cette
thèse séduisante de la substitution financière va souvent de pair avec l’idée
iconoclaste d’une criminalisation accélérée des structures de la légalité, laquelle se
manifesterait principalement sous la forme d’une extension du pouvoir d’influence
des organisations criminelles en matière de décision économique (Fabre, 1999).
31
empirique comme pour les autres thèmes, surtout d’ordre économique. Dans notre
cas, nous abordons ce thème en mettant en exergue la singularité théorique du
blanchiment d’argent, sa dimension économique et le coût lié au système de
blanchiment de capitaux.
Devenue quasi indétectable grâce au mélange constant avec des flux provenant
d’activités licites, la finance d’origine criminelle n’est toutefois pas dépourvue de
retombées économiques dans le domaine de la production réelle. Comme dans le
cas du foncier urbain (Castelli, 1999), l’argent recyclé peut également se réifier soit
sous la forme de marchandises (logement résidentiel et immobilier commercial), soit
sous celle de capital productif (bâtiments industriels).
32
D’un point de vue méthodologique, nous sommes en présence d’un processus
économique en évolution constante dont il faut bien observer les effets
déterminants, à un moment historique donné, sans pour autant réduire ceux-ci à
une explication ternaire. (Cutajar, 2000) insiste à juste titre sur l’anachronisme du
modèle classique d’analyse : « Analyser le processus de blanchiment n’est pas aisé
tant les méthodes mises en avant sont nombreuses et évolutives. L’analyse
classique du phénomène repose sur une succession de trois étapes nettement
différenciées : le placement, l’empilage et l’intégration. Le modèle est révolu ». Une
approche dynamique s’intéressera au contraire plus à la durée des montages
financiers qu’à leur segmentation statique inscrite dans un espace-temps borné.
Selon les territoires et les activités choisis, la circulation incessante de flux de
monnaie, d’informations et d’innovations technologiques au sein d’un réseau
clandestin permet alors de déjouer la répression et d’asseoir la légitimation des
richesses illégales. La coexistence paradoxale d’opérations sophistiquées et de
procédés plus rustiques, voire archaïques à l’intérieur même de l’organisation
réticulaire traduit en réalité son évolution récente vers la polyvalence.
La notion de polyvalence donne sa pleine signification économique et sociale aux
structures réticulaires du blanchiment ; une telle forme d’organisation peut être
d’ores et déjà considérée comme polyvalente lorsqu’elle a la capacité :
33
2.2.2. La dimension économique du blanchiment
Quoi qu’il en soit, plusieurs auteurs (Grimai, 2000) ; (Kopp, 1997) n’hésitent plus à
questionner l’ampleur des chiffres diffusés en critiquant sévèrement le calcul
excessif des dépenses liées à l’achat au détail des stupéfiants de même que le
niveau élevé de leur prix de vente supposé. Ainsi, Reuter prétend que le chiffre
d’affaires du marché mondial des drogues ne dépasse pas en réalité les 100
milliards de dollars annuels et que la majeure partie de cette valeur ajoutée se
formerait essentiellement sur les marchés domestiques. Il avance en outre un chiffre
de 20 milliards de dollars pour la valeur commercée au niveau international.
35
2.2.3.1.1. Question générale
Selon le Larousse (2017), une hypothèse est une proposition visant à fournir une
explication vraisemblable d’un ensemble de faits, et qui doit être soumise au
contrôle de l’expérience ou vérifiée dans ses conséquences.
Pour le Wikipédia (2017), l’hypothèse est une proposition ou une explication qu’un
chercheur se contente d’énoncer sans prendre position sur son caractère véridique,
c’est-à-dire sans l’affirmer ou la nier. Il s’agit donc d’une simple supposition,
appartenant au domaine du possible ou du probable.
Pour vérifier notre hypothèse générale, nous aurons recours à trois (03) hypothèses
spécifiques. Les hypothèses spécifiques permettent à l’hypothèse générale d’être
vérifiable, par le biais de leur opérationnalisation, dans le cadre d’une recherche
particulière.
36
2.2.3.2.3. Hypothèses spécifiques
Il existe une multitude d’assujettis sur le territoire togolais mais peu font de
déclarations d’opérations suspectes rencontrées. Cette situation s’explique par le
fait que les assujettis sont beaucoup plus préoccupés par leurs rentabilités
financières ou bénéfices que de dénoncées des infracteurs ou de faire des
déclarations suspectes.
Les difficultés financières font que l’organe de traitement (CENTIF) et les organes
de répression (Police, Gendarmerie, Tribunaux) ne suivent pas de formations
spécifiques en matière de criminalité financières. Ce qui rend leur implication et
actions moins impactantes. Ces difficultés financières ne leur permettent pas non
plus d’organiser régulièrement des sensibilisations sur le blanchiment de capitaux
à l’endroit des assujettis.
+ +
On parle de blanchiment de capitaux, quand l’argent illicite est injecté, empilé et
recyclé. A cet effet, plusieurs techniques facilitent le blanchiment de capitaux
notamment les secteurs bancaire, immobilier et autres. Ceci suscite la réflexion de
37
quelques auteurs qui ont écrit sur ce fléau, surtout en ce qui concerne sa dimension
économique. La lutte contre ce fléau a suscité des questions auxquelles nous avons
émis des hypothèses à vérifier.
38
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE ET
EMPIRIQUE
39
CHAPITRE 3 :
LA MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Dans notre étude, la population cible concerne l’ensemble des acteurs impliqués
dans la lutte contre le blanchiment des capitaux au Togo. Cette population est
constituée des assujettis (les professionnels du secteur financier : institutions
financières et compagnies d’assurances puis des professionnels du secteur non
financier : notaires, avocats, les experts comptables), l’organe de traitement de
données fournies par les assujettis (CENTIF) et les organes de répression
(tribunaux, gendarmerie, police et Etat).
3.1.2. Echantillon
- quarante-six (46) structures pour les assujettis dont vingt (20) institutions du
secteur financier (13 institutions bancaires, 2 micro finances, 2 structures du
marché financier : BRVM Togo, SGI Togo ; et 3 compagnies
d’assurance ; vingt-six (26) structures du secteur non financier.
40
- pour les organes de répression, nous avons retenus trois (03) institutions (la
Gendarmerie Nationale, le Commissariat Centrale de Lomé et le Tribunal de
Lomé) ;
- l’organe de traitement, la CENTIF.
Le graphique ci-dessous récapitule notre échantillonnage et la répartition des
assujettis.
Graphique 1: Echantillonnage et répartition des assujettis
6% Assujetis
Secteur Financier
Organe de 43%
repression 57% Secteur Non
Organe de Financier
92% traitement
10
5 2 2 3
0
Banques Microfinances Marchés Financiers Assurances
Assujettis
41
3.2.1. La recherche documentaire ou documentation
L’enquête est caractérisée par une population cible, un échantillon et des outils de
collecte de données et d’informations. Dans ce sous-paragraphe nous présentons
la population cible et l’échantillon choisi ainsi que les outils de collecte de données
qui ont été élaborés en fonction des hypothèses formulées.
42
✓ Le guide d’entretien
C’est une forme de recherche qui tente d’obtenir des réponses précises et
approfondies et complète le questionnaire. Le guide d’entretien s’appuie sur les
entretiens individuels avec des personnes ressources au niveau des assujettis, des
organes de répression et l’organe de traitement.
• Déroulement de l’enquête
✓ La pré-enquête
Elle s’est déroulée sur une période d’un (01) mois de juin à juillet 2020. Au cours de
cette période de pré-enquête, nous avons exploré les sites de recherche, vérifié les
possibilités d'accès aux enquêtés et personnes ressources, eu des entretiens
informels avec ceux-ci et de juger de la faisabilité de l'étude.
Une fois cette étape préliminaire effectuée, nous sommes passés à l’enquête
proprement dite.
✓ L'enquête principale
Elle concerne la collecte des données grâce aux outils ou techniques de collecte
évoqués plus haut. La période va de juillet à septembre 2020, soit trois (03) mois.
Durant cette étape empirique, l’administration du questionnaire a été faite ainsi que
les entretiens avec des personnes ressources savamment choisies en fonction de
leur compétence et fonction au sein des structures enquêtées ainsi qu’en fonction
de la nature et la sensibilité des informations ou données dont nous cherchons.
Cette période d’enquête s’est déroulée non sans difficultés.
43
Après cette étape de collecte de données, nous passons à l’étape suivante qui est
d’aborder ce sur quoi porte l’enquête.
Toutes les entreprises et sociétés qui sont obligées de lutter contre le blanchiment
d’argent sale, doivent appliquer les obligations de vigilance qui se traduisent par le
devoir d’élaborer et de mettre en place des programmes harmonisés de prévention
du blanchiment de capitaux (loi uniforme, 2018)1, lesquels représentent le principe
de procédure anti-blanchiment.
Les entreprises ont l’obligation de centraliser des informations sur l'identité des
clients, des donneurs d'ordre, des bénéficiaires effectifs, des bénéficiaires et
titulaires de procuration, des mandataires et sur les transactions suspectes. A cet
effet, les entreprises du secteur financier surtout disposent d’un dispositif
d’enregistrement et de connaissance de la clientèle à l’ouverture de compte, appelé
Connaissance de la clientèle ou Know Your Customer (KYC). Ce dispositif permet
de vérifier que le client ne fait pas l'objet d'une mesure de gel des avoirs. L’institution
constitue ainsi un dossier de preuve de connaissance du client en tenant compte
des informations suivantes :
44
en est pris copie. La vérification de son adresse est effectuée par la
présentation d'un document de nature à en rapporter la preuve ou par tout
autre moyen. S'il s'agit d'une personne physique commerçante, cette
dernière est tenue de fournir, en outre, toute pièce attestant de son
immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
• pour les personnes morales, succursales ou bureaux de représentation
l'identification implique l'obtention et la vérification d'informations sur la
dénomination sociale, l'adresse du siège social, l'identité et les pouvoirs des
associés et dirigeants sociaux mentionnés dans l'Acte uniforme concerné ou
de leurs équivalents en droit étranger, la preuve de sa constitution légale, à
savoir l'original, voire l'expédition ou la copie certifiée conforme de tout acte
ou extrait du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier datant de moins de
trois (3) mois, attestant notamment de leurs formes juridiques.
Outre l’état civil et le domicile, les institutions financières vérifient également les
revenus, patrimoine, statut fiscal, de la clientèle en vue d’évaluation des risques de
blanchiment...
Le dispositif Know Your Customer tient compte aussi des aspects particuliers
notamment de :
• l'ouverture du compte à des mineurs peut se faire à partir d'un acte ou extrait
de naissance. En outre, il faut consigner au dossier client la copie de la pièce
d'identité du représentant légal ayant ouvert le compte, actualiser ledit
dossier jusqu’à la majorité du mineur.
• des clients sensibles : ceux qui manipulent des espèces, clients en relation
avec les pays à risque (ETNC), clients Personnes Politiquement Exposés,
les activités qui défraient la chronique en matière de corruption (sport, vente
d'armes...).
45
• la connaissance des clients occasionnels : le client occasionnel ne s'adresse
à l'établissement bancaire que pour effectuer une opération ponctuelle sans
entrer dans une relation durable : échange manuel, virement de fonds, achat
de bon au porteur. Dans ce cas, il faut la conservation de la pièce d'identité
plus la preuve de l'origine des fonds en cas de sommes importantes.
Un principe qui n’est pas aussi moindre, est la formation continue du personnel
destinée à aider les entreprises à détecter les opérations et les agissements
susceptibles d'être liés au blanchiment de capitaux. A cet effet, une formation, pour
tout le personnel entrant est recommandée ainsi que celle régulière pour le reste
du personnel. Les entreprises sont alors obligées d’informer et de former tout le
personnel concerné dans l’entreprise. Il est surtout important de former le personnel
exposé au blanchiment comme par exemple les personnes avec des fonctions de
commercialisation ou qui gèrent des opérations d’assurance. Il ne faut pas aussi
oublier le personnel à sensibiliser. Ce sont les personnes qui n’ont pas de fonction
de contrôles spécifiques à effectuer, mais qui doivent être réceptives au dispositif
de lutte contre le blanchiment et être ainsi capable d’agir. C’est par exemple l’arrivée
de nouveaux collaborateurs ou l’évolution professionnelle interne de personnel vers
d’autres fonctions exposées au risque de blanchiment.
La mise en place d’un dispositif de contrôle interne est nécessaire pour vérifier la
conformité, l'observance et l'efficacité des mesures adoptées pour l'application du
programme de prévention de blanchiment de capitaux.
46
Les principes sur lesquels doit s’appuyer une procédure anti blanchiment se
résument comme suit :
Il n’y a pas que les contrôles qui font partir de la procédure anti blanchiment mais il
est nécessaire aussi d’avoir un suivi périodique et actualiser l’application. Chaque
année un compte rendu annuel d’activités du correspondant CENTIF est soumis au
conseil d’administration ou à la direction générale.
Primo, les sommes inscrites dans leurs livres ou les opérations portant sur des
sommes dont ils soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu'elles
proviennent d'une infraction de blanchiment de capitaux, ou d'une fraude fiscale,
lorsqu'il y a présence d'au moins un critère défini par la réglementation en vigueur.
Secundo, toute opération pour laquelle l'identité du donneur d'ordre ou du
bénéficiaire effectif ou du constituant d'un fonds fiduciaire ou de tout autre
instrument de gestion d'un patrimoine d'affectation reste douteuse en dépit des
diligences effectuées. Enfin, les opérations pour compte propre ou pour compte de
tiers effectuées par les institutions financières avec des personnes physiques ou
morales, y compris leurs filiales ou établissements, domiciliées, enregistrées ou
47
établies dans l'ensemble des Etats ou territoires dont les insuffisances de la
législation ou les pratiques font obstacle à la lutte contre le blanchiment de capitaux.
Selon l’article 81 de la loi uniforme, les déclarations de soupçons sont établies par
écrit. Elles sont transmises à la CENTIF, par les personnes physiques et morales,
par tout moyen laissant trace écrite. Les déclarations faites téléphoniquement ou
par moyen électronique doivent être confirmées par écrit dans un délai de quarante-
huit (48) heures. Elles comprennent l’identité des personnes concernées,
l’identification des opérations suspectes, l’origine et la destination des fonds, et
précisent notamment suivant le cas : les raisons pour lesquelles les opérations ont
déjà été exécutées ou sont en cours d’exécution, le délai dans lequel les opérations
suspectes doivent être exécutées.
48
3.3.1.2.4. Pouvoir spécifique de la CENTIF
Il est interdit, sous peine de sanctions prévues par les dispositions de la loi, aux
déclarants de porter à la connaissance du propriétaire des sommes ou de l'auteur
de l'une des opérations induisant une déclaration de soupçon ou à des tiers, autres
que les autorités de contrôle, ordres professionnels et instances représentatives
nationales, l'existence et le contenu d'une déclaration faite auprès de la CENTIF et
de donner des informations sur les suites qui ont été réservées à ladite déclaration.
49
subi. Les dispositions s’appliquent même si la preuve du caractère délictueux des
faits à l’origine de la déclaration n’est pas rapportée ou si ces faits ont fait l’objet
d’une décision de non-lieu, de relaxe ou d’acquittement.
La loi (uniforme, 2018) fait obligation aux organismes, en ce qui concerne les
documents qui contiennent l’identité des clients qui peuvent être habituels ou
occasionnels, de les conserver pendant une durée de dix (10) ans à compter de la
clôture des comptes ou de la cessation de la relation avec lesdits clients. Ils
conservent également les pièces et documents relatifs aux opérations qu'ils ont
effectuées, y compris les livres de comptes et les correspondances commerciales,
pendant une durée de dix (10) ans, après l'exécution de l'opération.
De même les documents, qui sont relatifs aux opérations déclarées ou font objet
d’un dossier de renseigner, sont archivés dix (10) ans à compter du jour de leur
exécution, sauf exceptions.
3.3.1.4. Surveillance particulière de certaines opérations
Avant de signer un contrat avec un client, l’organisme devrait être vigilant et ce,
pendant toute la durée du contrat. Cela veut dire que lors de la souscription, il
devrait lutter contre le blanchiment d’argent sale jusqu’à l’issu du contrat.
Ensuite, il faut s’intéresser aux chèques parce qu’avec un paiement par chèque de
banques à vue, chèques endossés, mandats postaux ou des chèques multiples
50
d’émetteurs différents, on coupe tout lien et toute traçabilité entre le souscripteur et
les fonds à l’origine de la transaction.
De nos jours, le virement bancaire est très utilisé. Une attention mérite d’être faite
en ce qui concerne les paiements en provenance de l’étranger, a fortiori, si les pays
ne disposent pas d’une législation anti-blanchiment qui ressemble aux standards
internationaux définis par le GAFI.
Une vigilance particulière doit aussi s’appliquer aux paiements en liquide à une
société sous la forme des versements multiples, récurrents en espèces, et situés
en deçà du seuil réglementaire, sur un compte détenu par ladite société sans que
l’identité du déposant des fonds ne soit déclinée. En acceptant le paiement en
liquide, on en fait face aux problèmes d’identification et de l’origine des fonds.
51
transactions doivent être impérativement enregistrées sur un registre obligatoire en
y reportant les références permettant de retracer l’historique de l’opération.
D’abord cette partie va aborder les risques pénaux pour les personnes physiques,
ensuite pour les personnes morales et enfin les risques pénaux pour les deux
groupes.
Les peines qui sont applicables aux personnes physiques ont deux caractères. Ce
sont des peines simples et des peines complémentaires.
Des peines simples sont mentionnées à l’article 898 du Code pénal togolais et il
existe deux sanctions principales qui peuvent être prononcées. L’auteur de
l’infraction peut être condamné à une peine privative de liberté ce qui représente un
emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans. Il existe aussi une peine pécuniaire,
avec laquelle, son infracteur est obligé de payer une amende de Cinq Millions (5 000
000) à Vingt-cinq Millions (25 000 000) de Francs CFA.
Les peines complémentaires sont décrites à l’article 902 du Code pénal. Il prévoit
des peines complémentaires civique ou administrative qui se matérialisent par des
interdictions d’absence définitive du territoire pour les étrangers, de séjour, de
quitter le territoire national, d’établir de passeport, de conduire des engins à moteur,
d’exercer la profession d’émettre des chèques pour une durée comprise entre un
(01) à dix (10) ans, puis la confiscation des biens destinés à commettre l’infraction.
Les peines peuvent être plus sévères, portées au double dans le cas où existent les
circonstances aggravantes. Il y a circonstance aggravante lorsque :
52
• l'auteur de l'infraction est en état de récidive. Dans ce cas, les condamnations
prononcées à l'étranger sont prises en compte pour établir la récidive ;
• l'infraction de blanchiment est commise en bande organisée.
Selon les articles 903 du Code Pénal et 124 de la loi uniforme les personnes morales
autres que l’Etat, déclarées pénalement responsables de blanchiment simple ou de
blanchiment en présence des circonstances aggravantes sont sanctionnée de façon
suivante :
Premièrement, elles sont punies d'une amende d'un taux égal au quintuple de celles
encourues par les personnes physiques, sans préjudice de la condamnation de ces
dernières comme auteurs ou complices des mêmes faits.
Deuxièmement elles peuvent être exclues des marchés publics, à titre définitif ou
pour une durée de cinq (5) ans au plus, frappées par la confiscation du bien qui a
servi ou était destiné à commettre I ’infraction ou du bien qui en est le produit,
placées sous surveillance judiciaire pour une durée de cinq (5) ans au plus,
frappées d'interdiction, à titre définitif ou pour une durée de cinq (5) à dix (10) ans,
d' exercer directement ou indirectement une ou plusieurs activités professionnelles
ou sociales à I 'occasion de laquelle l'infraction a été commise, punies, par la
fermeture définitive ou pour une durée de cinq (5) ans, des établissements ou de
l'un des établissements de I ’entreprise ayant servi à commettre les faits incriminés,
et par la dissolution, lorsqu'elles ont été créées pour commettre les faits incriminés,
suivie de l'affichage de la décision prononcée ou la diffusion de celle-ci par la presse
écrite ou par tout moyen de communication audiovisuelle, aux frais de la personne
morale condamnée.
Par ailleurs, dans les institutions financières relevant d'une autorité de contrôle
disposant d'un pouvoir disciplinaire, l'autorité de contrôle compétente, saisie par le
Procureur de la République de toute poursuite engagée contre ladite institution,
peut prendre les sanctions appropriées, conformément aux textes législatifs et
réglementaires spécifiques en vigueur.
53
3.3.2.1.3. Risques disciplinaires applicables aux deux groupes
La Bank of Credit and Commerce International (BCCI)2 est une banque créée en
1972 par le Pakistanais Agha Hasan Abedi, âgé de 49 ans. Son siège social est
situé au Luxembourg, pour des raisons fiscales. Son quartier général est à Londres,
pour des raisons pratiques. Le principal centre d'opérations de la BCCI se situe à
Karachi, au Pakistan. La BCCI est construite au départ sur des intentions
honorables ; notamment, aider le financement des hommes d'affaires musulmans
et faciliter le développement des pays du tiers monde. Contrôlée par des capitaux
arabes, dirigée par des Pakistanais, elle opère surtout à partir de Londres et des
îles Caymans, mais aussi à partir du Luxembourg, où les réglementations bancaires
2 https// :www.hec.unil.ch
54
et financières sont assez souples. Elle dispose de 20 milliards de dollars d'actifs
(environ 120 milliards de francs), possède plus de 400 filiales et succursales dans
le monde entier, y compris le Togo, où la BCCI est autorisée par l’Arrêté n°141/MEF
du 07 mai 19793, à exercer ses activités sur le sol togolais, notamment : collecter
les fonds du public, faire du crédit, et gérer les moyens de paiement.
La BCCI devient ainsi l'une des principales banques privées du monde. Mais le sens
des affaires n'explique pas entièrement cette réussite. Il existe une face cachée.
La BCCI se livre à d'autres activités, assez éloignées de la banque traditionnelle, à
l'insu, de certains de ses dirigeants. Elle crée pour cela une sorte de département
spécialisé, une banque dans la banque, en utilisant ses filiales "exotiques", comme
l'ICIC des îles Caymans ou encore une banque américaine rachetée très
discrètement, la FAB, First American Bankshares. Cela va lui permettre de brouiller
les pistes par virements multiples et successifs, et ainsi de rendre les enquêtes très
difficiles. Elle se livrait ainsi à la fraude, à la réception de l’argent provenant de la
vente de la drogue. En Afrique, le naira du Nigéria, n’est pas du reste que la BCCI
blanchit. La BCCI, reconnue comme le meilleur circuit pour l'argent de la drogue,
avait vu les dépôts liés à ces activités prendre une grande part dans les activités de
la banque.
Cependant, les tentatives de sauvetage de la BCCI, prises dans plusieurs pays, ont
aussi échoué. Au Botswana, les autorités ont choisi de maintenir la succursale de
la BCCI ouverte et de garantir tous les prêts et dépôts dans le but d'éviter des
3 https// :www.jo.gouv.tg
55
émeutes publiques. Finalement, Robert Morgenthau, le procureur du district de
Manhattan, poursuivra Abedi et son successeur à la tête de la BCCI, Swaleh Naqvi,
pour avoir escroqué les déposants de vingt milliards (20 000 000 000) de dollars !
En janvier 1990, la BCCI est obligée de plaider coupable pour recyclage de l'argent
de la drogue et s'en tire avec une "petite amende" de Quinze millions (15 000 000)
de dollars, coût minime par rapport au préjudice causé à sa réputation par cette
affaire.
Au Togo, suivant l’Arrêté n°245-MEF du 10 juillet 19914, les autorités ont mis la
Bank of Credit and Commerce International (BCCI) à Lomé, sous administration
provisoire, et ont confié tous les pouvoirs nécessaires à son administration et à sa
gérance au Contrôleur interne à l’agence principale de la Banque Centrale des Etats
de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
56
Pendant que les autorités examinent avec attention les filiales de la BCCI à travers
le monde, elles essaient d'évaluer les pertes des déposants. La presse pakistanaise
mentionne ainsi que le pays est en état de panique et que tous les déposants
veulent retirer leurs dépôts. Un autre journal ajoute que les contrebandiers et les
barons de la drogue essayent avec acharnement de ressaisir leurs comptes
"offshore". Au Nigéria et au Botswana, les fonctionnaires sont inquiets et se
demandent si les dépôts effectués par la Banque Centrale à la BCCI seront perdus.
Au Bangladesh, 40 000 clients menacent même de faire une grève de la faim si
leurs dépôts ne leur sont pas restitués immédiatement.
En Chine, les autorités, après une période d'hésitation, ont décidé de fermer la
succursale de la BCCI dans la zone économique spéciale de Shenzhen, centre
principal des programmes d'encouragement pour les entreprises privées. Le
gouvernement chinois a perdu près de 400 millions de dollars, et beaucoup de ses
diplomates, qui recevaient leur salaire par l'intermédiaire de la BCCI, ont connu
quelques jours difficiles. Hong Kong a fermé la succursale de la BCCI, qui comptait
40 000 clients.
En Angleterre, la situation est quelque peu différente : la BCCI y était aussi une
banque de particuliers. La Banque d'Angleterre a gelé plus de 400 millions de
dollars de dépôts sur quelques 120 000 comptes détenus par des familles indiennes
et pakistanaises et des petites entreprises, mais aussi par une soixantaine de
municipalités qui ont placé environ 160 millions de dollars de fonds publics à la
BCCI. Les clients devront attendre plusieurs mois avant de recevoir ce qui est
garanti par la loi : 75 % de leur argent, mais avec un plafond de 15 000 livres (soit
environ 130 000 francs). Les 12 000 salariés de la banque sont en chômage, et les
dizaines de milliers de déposants, ne peuvent ni récupérer leurs dépôts ni utiliser
leurs chéquiers ou leurs cartes de crédit. Ils se demandent pourquoi la Banque
d'Angleterre et les, autorités bancaires ne sont pas intervenues plus tôt.
57
du 02 novembre 19946 retiré l’agrément accordé par arrêté n°141/MEF du 07 mai
1979 à la Bank of Credit and Commerce International (BCCI).
Ainsi, la Bank of Credit and Commerce International (BCCI) n’est plus autorisée à
exercer ses activités sur le territoire de la République Togolaise et est par
conséquent radiée de la liste des Banques.
+
+ +
Nous avons choisi quelques échantillons parmi notre population cible qui n’est que
les institutions financières, les professionnels libéraux, les organes de répression et
la CENTIF. Constituent des méthodes de collecte de données pour notre recherche,
la documentation et la méthode exploratoire avec comme outils un questionnaire et
un guide d’entretien. Etant donné que notre recherche n’est pas apparue sui
generis, nous avons pris soin de rappeler sa base, nommément les obligations des
assujettis puis un cas concret de blanchiment de capitaux, ne serait-ce pour
examiner les conséquences du fléau en cas de commission d’infraction.
58
CHAPITRE 4
PRÉSENTATION, ANALYSE, EVALUATION,
DISCUSSIONS DES RÉSULTATS ET PLAN D’ACTION
SOMMAIRE
Pour répondre aux questions de recherche, des hypothèses ont été formulées. Ce
dernier chapitre ouvre la voie à leur évaluation. Dans une première section, nous
avons présenté, et analyser les résultats, cependant, la deuxième section a permis
de discuter lesdits résultats puis proposer un plan d’action sommaire relatives aux
constats pour terminer le chapitre.
Au terme de notre enquête nous avons recueillis des informations complétées par
la recherche documentaire. Ceci nous permet de présenter, d’analyser, d’interpréter
et enfin tirer des conclusions quant à la vérification des hypothèses formulées
auparavant.
L’analyse des données de la CENTIF Togo porte sur, d’abord les déclarations de
soupçons effectuées par les professionnels, ensuite les infractions sous-jacentes,
et enfin le traitement desdites opérations.
59
persistance des cas de fraude et d’escroquerie à travers le système bancaire et à
l’importance des cas suspects de réceptions de transferts internationaux de fonds.
En 2017, comme indiqué ci-dessus, la CENTIF-Togo a reçu deux cent onze (211)
déclarations d’opérations suspectes (DOS) contre quatre-vingt-et-une (81) au cours
de l’année 2016, soit 160% de hausse. Cette relative progression du nombre des
DOS est due notamment à la recrudescence des cas de fraude et d’escroquerie à
travers le système bancaire.
60
Au cours de l’année 2017, les sept (7) banques ayant transmis au moins une DOS
à la CENTIF sur la période, constituent une baisse de 22% par rapport aux neuf (9)
banques déclarantes de l’année 2016. Deux (02) banques représentent à elles
seules 66% des DOS avec des parts respectives de 34% et 32%. La troisième
pointe derrière avec 18% des déclarations.
En 2015, comme les années précédentes, les soupçons sont toujours déclarés par
le système bancaire qui était seul actif dans la détection des crimes financiers au
Togo. Le nombre de banques ayant souscrit à une DOS sur la période progresse à
6.
Le nombre de banques déclarantes et la fréquence de leur déclaration révèlent
l’absence ou la faiblesse de la mise en œuvre du dispositif de LBC/FT par
l’ensemble du système bancaire et le risque d’utilisation des banques non
déclarantes pour faciliter le BC/FT.
Situation des banques par rapport aux DOS Parts Des onze (11)banquesdéclarantes
5,6%
1,9%
24,2%
20,9%
%
déclarantes
Banques
15Banques 85 6,5%
déclarantes
%
0,9% 1,4%
non
9,3% 0,5%
27,9%
0,9%
7
www.centif.tg, Rapport annuel des activités 2018
61
et deux (2) des entreprises et professions non financières désignées (EPNFD), dont
l’une effectuée par un notaire et l’autre par un avocat.
2013
2015
2011
2014
2016
2018
Total
2010
2012
2017
Déclarants
Etablissements
7 21 27 24 52 33 52 74 172 215 677
de crédit
SFD 0 1 2 0 2 0 0 0 1 1 7
Régies
0 19 4 3 1 1 0 1 0 1 30
financières
Poste 0 0 1 3 0 0 1 6 38 110 159
ONG 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 1
Autres
1 1 0 0 1 0 0 0 0 2 5
déclarants
Total 8 42 34 30 57 34 53 81 211 329 879
Sources : Déclarants, CENTIF-Togo, Rapport annuel des activités 2018
En 2018, le montant total des sommes en cause pour les déclarations reçues se
chiffre à 80,2 milliards9, soit une augmentation de 62% par rapport à 49,4 milliards
de l’année précédente.
Cette augmentation du montant total des sommes est due à la hausse du nombre
des déclarations ainsi qu’à celle des montants en jeu dans les opérations suspectes
ayant fait l’objet de déclaration. En effet, 7 déclarations dont le montant en jeu est
supérieur à un milliard cumulent 84% de la somme globale des 329 DOS, avec un
62
plafond de 28,0 milliards pour le montant le plus élevé, alors qu’en 2017 ces DOS
(neuf) représentaient 80% de la valeur des 211 DOS avec 12,2 milliards comme
montant le plus élevé.
En 2017, le montant total des sommes en cause pour les déclarations reçues se
chiffre à 49,4 milliards de francs CFA, en diminution de 29% par rapport aux 69,8
milliards de francs CFA de l’année 2016.
Graphique 5 : Importance des montants mis en cause dans les DOS en 201810
10
www.centif.tg, Rapport annuel des activités, année 2018
63
• Quatre (04) cas de Blanchiment de Capitaux (BC) portant sur des infractions
à la réglementation des relations financières extérieures. Ils se rapportent à
d’importantes transactions bancaires en espèces effectuées par des
opérateurs de change non agréés et des commerçants pour des règlements
du commerce international via des canaux illicites ainsi qu’à une saisie d’un
colis postal contenant des billets étrangers ;
• Quatre (04) cas de BC pour fraude fiscale, qui sont afférents à de multiples
transactions bancaires effectuées entre des personnes morales et leurs
bénéficiaires effectifs ;
• Treize (13) cas de BC relatifs au faux et usage de faux, qui sont relatifs
notamment à la production de faux relevés et attestations bancaires ;
• Quarante-neuf (49) cas BC liés à la fraude et à l'escroquerie dont les faits
concernent notamment des réceptions de transferts frauduleux et des
tentatives d’escroquerie bancaire ;
• Deux Cent Cinquante-six (256) cas de BC dont la justification des
transactions reste à clarifier. La plupart concerne : d’importants versements
et/ou retraits en espèces inadaptés au profil des clients, des envois ou
réceptions de transferts internationaux de fonds sans lien apparent entre les
donneurs d’ordre et les bénéficiaires ou sans motif économique réel,
d’importantes cessions de devises aux banques, des dépôts récurrents
d’espèces sur des comptes bancaires suivis de retraits à l’international par
carte bancaire ou de transferts à l’étranger ou dans un autre pays de
l’UEMOA, le regroupement de sociétés dans le domaine immobilier ;
• Trois (03) opérations suspectées liées au financement du terrorisme sont
relatifs à des transferts en faveur d’une société ciblée par l’OFAC (Office of
Foreign Assets Control) et le pays de destination, ciblé par l'UE et les Nations
unies.
64
aux autorités judiciaires pour l’ouverture d’une information. Ainsi, en 2018, Vingt-
deux (22) DOS ont fait l’objet de rapports transmis au Procureur de la République,
représentant un peu plus du tiers (35,5%) des soixante-deux (62) déclarations
transmises par la Cellule depuis le début de ses activités. Aucune DOS n’a été
classée au cours de l’année en raison d’absence d’éléments probants de
Blanchiment de Capitaux et de Financement du Terrorisme (BC/FT). A fin 2018,
sept-cent-douze (712) DOS sont au stade d’investigation auprès de la Cellule.
En 2017, tout comme en 2016, quatorze (14) DOS ont fait l’objet de rapports
transmis au Procureur de la République, représentant 35% des quarante (40)
déclarations transmises par la Cellule depuis le début de ses activités. Au cours de
l’année, deux (2) DOS reçues en 2016 ont été classées en raison d’absence
d’éléments probants de BC/FT, ce qui situe le nombre total desdites DOS à cent
cinq (105). A fin 2017, quatre cent cinq (405) DOS sont au stade d’investigation
auprès de la Cellule. La situation de l’ensemble des DOS dans le processus de
traitement est résumée comme suit.
Nombre de DOS
Période de Reçues En cours d’étude Transmises à la justice Classées
réception
2009* 6 5 1 0
2010* 40 37 3 0
2011 34 26 2 6
2012 30 16 4 10
2013* 57 51 0 6
2014 34 28 2 4
2015 53 53 0 0
2016 81 - 14 -
2017 211 206 14 0
2018 329 327 22 0
Total 875 749 62 26
Source : CENTIF-TG, Rapport annuel des activités 2018
65
Il découle de l’analyse des données de la CENTIF, que les déclarations des
Etablissements financiers ne représentant que 0.5/5 des assujettis, occupent la
grande partie dans l’ensemble des opérations suspectes déclarées par les
professionnels. Cependant, sur les rapports transmis par la CENTIF au procureur
de la République, aucun n’a fait l’objet de jugement.
1) Constat
La loi fait obligation aux assujettis de déclarer toutes les opérations suspectes
rencontrées. De nos entretiens, il ressort que sur Quarante-sept (47) principales
66
structures enquêtées parmi les acteurs du marché financier et les professionnels
du secteur non financiers, Quatre (04) seulement ont une fois déclaré une opération
suspecte depuis l’apparition de la CENTIF Togo. Ils ne sont pas trop regardants
dans la vérification des opérations suspectes. Ainsi-se préoccupent-ils plus de leur
rentabilité financière.
2) Implication
3) Suggestion
1) Constat
67
2) Implication
3) Suggestion
4.1.2.3. L’Etat devrait plus s’engager dans la lutte anti blanchiment de capitaux.
1) Constat
2) Implication
Une faible volonté des autorités togolaises, induit la corruption dans la lutte anti
blanchiment de capitaux.
3) Suggestion
68
difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs, puis proposer un plan d’action.
69
d'ignorance volontaire les personnes qui, pour éviter de faire face à la réalité,
négligent en toute connaissance de cause de prendre les mesures qui s'imposent
dans une situation où il y a matière à enquête » (Gendarmerie Royale du Canada,
2006)11.
Par exemple 4,7/5 des acteurs du marché financier et des professionnels du secteur
non financiers ne sont pas trop regardant dans la vérification d’opérations
suspectes. Ils se préoccupent plus de leur rentabilité financière. Cette situation est
due à l’insuffisance de contrôle des acteurs du marché financiers et des
professionnels du secteur non financier par le pouvoir suprême.
4.2.1.2. Les difficultés financières ne permettent pas une plus grande implication de
la CENTIF et les organes de répression :
70
ensuite éprouve parfois de la lenteur dans les enquêtes et dans l’élaboration voire
la publication des rapports annuels d’activités sur le site internet pour l’accès au
public. Il découle de cette situation la fuite des informations. Le temps mis par la
CENTIF Togo, puis le juge d’instruction pour établir la preuve de blanchiment de
capitaux avant de transmettre les rapports à la juridiction de jugement, les
blanchisseurs sont informés de leur sort et demeurent injoignables, puis
disparaissent éventuellement du territoire.
Aussi, vu le volume des dossiers surtout ceux dans lesquels les personnes sont en
détention, la jurid
Ceci justifie le fait qu’entre la période d’octobre 2017 - septembre 2018, sur les
quatorze (14) rapports transmis au Procureur de la République Togolaise, aucune
condamnation n’ait été enregistrée. Par contre dans la même période au Sénégal,
tous les dix-sept (17) rapports transmis aux autorités judiciaires compétentes ont
fait l’objet de poursuites pénales pour blanchiment de capitaux et financement de
terrorisme, suivi de la Guinée Conakry qui a enregistré treize (13) condamnations
pénales et du Sao Tomé et Principe sept (07) poursuites pénales pour la même
cause (GIABA, octobre 2017-septembre 2018).12
12 htt://www.giaba.org, résumé des rapports d’activités des pays, octobre 2017-septembre 2018
71
autorités politiques, un désintérêt au plus haut niveau de décision pour les questions
de blanchiment de capitaux.
La raison principale de tels agissements tire son origine soit d'une méconnaissance
des impacts du blanchiment de capitaux, soit dans la recherche de profit.
D’abord, les impacts économiques internationaux du blanchiment de capitaux sont
connus de par le monde. Cependant, les effets virulents sur l’économie togolaise et
la population sont toujours méconnus ou tout simplement négligés, par l’Etat.
Ensuite, il est indéniable, que le blanchiment de capitaux existe au Togo. A cet effet,
le niveau de rémunération des employés de l’administration publique et parfois
même du privé, favorise la corruption, source de la fuite des informations, par
ricochet la fuite des blanchisseurs. Dans ce sens, les institutions togolaises
paraissent de façade, censées lutter contre le blanchiment de capitaux alors qu'en
réalité il n'en est rien.
On se rend donc à l'évidence que les capacités des institutions togolaises de lutte
contre le blanchiment de capitaux demeurent bien faibles.
Vu l'écart qui existe entre les textes préconisant la lutte contre le blanchiment de
capitaux et la pratique, ce niveau de notre étude, s’offre donc de faire des
propositions de solutions pour l’amélioration du dispositif de lutte contre le
blanchiment de capitaux au Togo.
72
1. Est-ce que je connais bien ce client ?
2. Est-ce que je comprends parfaitement l'opération que le client désire effectuer ?
3. Suis-je réticent à faire cette opération ?
4. L'opération est-elle justifiable compte tenu du profil du client ?
5. S'agit-il d'une méthode courante d'effectuer ce genre d'opérations ?
Pour ce faire, le Togo pourrait utiliser les médias (radiodiffusion, télévision, etc.…)
mais aussi la publicité (panneaux, pancartes ou simples affiches selon les moyens)
pour que chaque citoyen togolais se sente directement concerné par ce
phénomène, qui, faut-il le rappeler, est en constante évolution.
A cet effet, les formations séminaires sur les stratégies de lutte anti blanchiment
doivent être multipliées pour le personnel existant de la CENTIF Togo, en vue
d’améliorer sa capacité. En cas de recrutement de nouveaux employés, la CENTIF
Togo doit veiller à embaucher les ressources humaines à compétences diversifiées.
73
Un institut peut être créé pour la formation des principaux acteurs ci-dessus, à
l’instar de la formation de l’Académie d’Application des lois Internationale des Etats
Unis.
Aux Etats Unis, par exemple, il existe les ILEA13. Les ILEA ont été organisées et
sont financées par l'Institut National de Lutte contre la prolifération des narcotiques
et l'application des lois aux USA (INL). Ils ont pour mission de fournir des cours aux
cadres moyens de la police de divers pays. Cette formation comprend des stages
sur les délits financiers et le blanchiment de capitaux. Des séminaires sur ces
questions ont également été organisés à l'intention des cadres supérieurs de la
police dans certaines ILEA. Cette formule a donné de bons résultats en Asie, en
Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Russie, et en Europe centrale.
Cette formation est évocatrice des possibilités dont dispose le Togo pour participer,
voire même élaborer, lui-même, des plans de formation pertinents en direction des
différents acteurs de ses secteurs financiers respectifs.
74
de police, de traitement des informations financières, ses autorités de
réglementation ainsi que son appareil judiciaire (loi uniforme, 2018).
Dans le souci d’avoir en fin de compte une équipe plus dynamisée dans la lutte
contre le blanchiment de capitaux, l’Etat se trouve dans l’obligation de bannir au
niveau de tous les acteurs, la corruption, le venimeux virus qui pourrait inhiber la
lutte. C’est ce que justifie un auteur en ces termes : « Pourquoi voulez-vous que les
dirigeants de cette Europe politique mettent de la bonne volonté à supprimer ces
réseaux d'argent sale dont ils se sont servis pour asseoir leur pouvoir ? [...J. Ils se
protègent ; malheureusement, en se protégeant, ils protègent beaucoup d'autres
choses. Lorsque vous entravez la coopération des juges en matière de corruption,
vous l'entravez en tous domaines ; vous l'entravez sur les trafics de drogue, le
proxénétisme, la mafia [...J » (Robert D., 1996)14.
75
Tableau 4 : Plan d’actions sommaire
Réception d’un
professeur Etat Janvier à Policiers ;
spécialiste décembre Gendarmes ;
pour enseigner Juges ;
les matières de 12 000 000 Personnel de
lutte contre le la CENTIF.
blanchiment de
capitaux et de
financement du
terrorisme
Achat des Les juges, les
équipements ( Etat Janvier à policiers,
véhicules, 50 000 000 décembre gendarmes et
machines) au personnel
de la CENTIF
Mise en place
d’un dispositif 12 000 000 Etat Janvier à Etat
de suivi et de décembre
contrôle au
niveau des
acteurs
Spécialisation Janvier à
du ministère de 50 000 000 Etat décembre Etat, ministère
la Justice de la Justice
Source : Conception de l’étudiant
+
+ +
Une analyse des déclarations de soupçon effectuées montre que seuls les
établissements financiers et quelques rares autres assujettis sont engagés dans la
lutte contre le blanchiment de capitaux. Les infractions sous-jacentes des
opérations suspectes sont essentiellement relatives aux infractions à la
réglementation des relations financières extérieures, à la fraude fiscale, au faux et
usage de faux, et à l'escroquerie. Le traitement de ces déclarations s’avère
problématique, c’est ainsi qu’une évaluation de l’efficacité de la lutte contre le
76
blanchiment est faite à partir des obligations des différents acteurs. Face aux limites
recensées, nous avons émis quelques recommandations en vue de l’amélioration
du dispositif togolais de lutte contre le blanchiment de capitaux.
77
CONCLUSION GENERALE
78
Au terme de cette recherche, au cours de laquelle notre expérience s'est fermement
enrichie dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent, il nous a été
donné l'opportunité de confronter nos acquis théoriques en Banque Finances et
Assurance aux réalités économiques du monde des affaires.
Nous avons choisi quelques échantillons parmi notre population cible qui n’est que
les institutions financières, les professionnels libéraux, les organes de répression et
la CENTIF. La documentation et la méthode exploratoire avec comme outils un
questionnaire et un guide d’entretien constituent des méthodes de collecte de
données pour notre recherche. Etant donné que notre recherche n’est pas apparue
sui generis, nous avons pris soin de rappeler sa base, notamment les obligations
des assujettis puis un cas concret de blanchiment de capitaux, ne serait-ce pour
examiner les conséquences du fléau en cas de commission d’infraction.
Il découle de l’analyse des données de la CENTIF, que sur cinq (05) assujettis à la
loi, les Etablissements financiers ne représentant que zéro virgule cinq (0,5) à faire
des déclarations d’opérations suspectes (CENTIF,2018). Cependant, sur les
79
rapports transmis par la CENTIF au procureur de la République, très peu seulement
a fait l’objet de jugement.
Notre démarche nous a conduit à l’évidence que quatre virgule cinq sur cinq (4,5/5)
des assujettis se préoccupent plus de leur rentabilité, pour cause de manque de
sensibilisation suffisante et de contrôle de la CENTIF. La CENTIF et les organes de
répression savoir la police, la gendarmerie et la justice ont besoin de renforcer la
formation spécialisée continue en matière de blanchiment de capitaux, de
corruption, de ressources matérielles, à raison de l’insuffisance d’engagement dans
la lutte anti blanchiment.
La recherche que nous avons réalisée constitue notre humble contribution à la lutte
contre le blanchiment de capitaux au Togo. Ainsi, nous espérons que cette analyse
contribuera à la fois à l'éveil des consciences et à la sensibilisation des différents
acteurs sur l'ampleur de ce phénomène. Nous sommes d'ailleurs disposés à prêter
main forte aux éventuels ateliers de réflexions que nos travaux pourraient inspirer
en vue de la mise en œuvre pratique de nos axes d'amélioration.
80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
❖ Ouvrages consultés :
I
❖ Ouvrages et documents de référence :
▪ GREENWALD John, "The Brave ones begin to sing", Time, 19 août 1991. 8.
la BCCI présenté dans : "The dirtiest bank of all", Time, 29 juillet 1991 ; ainsi
que dans Steven WALDMAN, Marcus MABRY, Clara BINGHAM & Marc
LEVINSON, "The mentor and the protégé", Newsweek, 23 septembre 1991, qui
▪ Loi n°2015-10 du 24 novembre 2015 portant Nouveau Code Pénal modifié par
II
▪ POULIQUEN Thierry, La lutte contre le blanchiment d'argent, Edition
financières.
financières.
III
❖ Références électroniques
▪ www.argent-sale.over-blog.com
▪ www.centif.tg
▪ www.cairn.info
▪ www.stat-togo.org/
▪ www.onu-vienne.delegfrance.org
▪ www.luttecontreleblanchiment.e-monsite.com
▪ www.admin.ch
▪ www.fatf-gafi.org
▪ www.unodc.org
▪ www.giaba.org
▪ www.bceao.int
▪ www.hec.unil.ch
▪ www.jo.gouv.tg
▪ www.linternaute.fr
▪ www.jurifiable.com
▪ www.captaincontrat.com
▪ www.droit-finances.commentcamarche.com
▪ www.justice.ooreka.fr
▪ www.tresor.economie.gouv.fr
▪ www.amazon.fr
▪ www.larcier.com/fr/la-lutte-contre-le-blanchiment-d-argent-2014
▪ www.decitre.fr/livres/la-lutte-contre-le-blanchiment-d-argent
▪ www.imolin.org
IV
▪ www.bis.org
▪ www.nouvelobs.com
▪ www.diplomatie.gouv.fr
▪ www.onu-vienne.delegfrance.org
▪ www.un.org
▪ www.lemonde.fr
▪ www.voaafrique.com
V
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire Institutions financières
Monsieur/Madame,
Ce questionnaire est élaboré pour les besoins de la rédaction d’un mémoire de Master II en Banque
Finances et Assurance portant sur le thème : « la lutte contre le blanchiment d’argent sale au Togo. »
Les résultats obtenus devraient nous permettre de relever les faiblesses de la lutte anti-blanchiment
au Togo, afin de pouvoir proposer des approches de solutions en vue d’une amélioration.
Vous remerciant par avance pour votre collaboration, nous vous invitons à répondre en toute liberté
à nos questions, de manière à nous communiquer votre point de vue sur le sujet.
Nous serons plus ravies d’obtenir vos réponses d’ici une semaine !!
Tél : 92 10 38 20 / 98 05 01 16
VI
Annexe 2 : Questionnaire Institutions non financières
Monsieur/Madame,
Ce questionnaire est élaboré pour les besoins de la rédaction d’un mémoire de Master II en Banque
Finances et Assurance portant sur le thème : « la lutte contre le blanchiment d’argent sale au Togo. »
Les résultats obtenus devraient nous permettre de relever les faiblesses de la lutte anti-blanchiment
au Togo, afin de pouvoir proposer des approches de solutions en vue d’une amélioration.
Vous remerciant par avance pour votre collaboration, nous vous invitons à répondre en toute liberté
à nos questions, de manière à nous communiquer votre point de vue sur le sujet.
Nous serons plus ravies d’obtenir vos réponses d’ici une semaine !!
Tél : 92 10 38 20 / 98 05 01 16
VII
Annexe 3 : Questionnaire CENTIF Togo
Monsieur/Madame,
Ce questionnaire est élaboré pour les besoins de la rédaction d’un mémoire de Master II en Banque
Finances et Assurance portant sur le thème : « la lutte contre le blanchiment d’argent sale au Togo. »
Les résultats obtenus devraient nous permettre de relever les faiblesses de la lutte anti-blanchiment au
Togo, afin de pouvoir proposer des approches de solutions en vue d’une amélioration.
Vous remerciant par avance pour votre collaboration, nous vous invitons à répondre en toute liberté à
nos questions, de manière à nous communiquer aussi votre point de vue sur le sujet.
1) Après analyse de la licéité des opérations suspectes, faites-vous de retour aux déclarants ?
Si oui combien de temps vous prend l’enquête ?........................................................
2) Sensibilisez-vous la population, principalement les autres acteurs sur la lutte anti blanchiment ?
Si oui est-ce périodique et régulier ?.............................................................................
3) Faites-vous de contrôle surtout au niveau des autres acteurs de la lutte anti blanchiment ?
4) Suivez-vous ainsi que l’organe de répression de formation spécialisée pour la lutte anti
blanchiment ?.........................................................................................................
Si oui, lesquelles ?
VIII
Annexe 4 : Questionnaire Procureur de la République
A
Monsieur le Procureur de la
République du Togo
Lomé-Togo
Nous venons par la présente solliciter de votre haute bienveillance la réponse au questionnaire ci-
dessous.
En effet, ce questionnaire est élaboré pour les besoins de la rédaction d’un mémoire de Master II en
Banque Finances et Assurance portant sur le thème : « la lutte contre le blanchiment d’argent sale
au Togo. »
Les résultats obtenus devraient nous permettre de relever les faiblesses de la lutte anti-blanchiment
au Togo, afin de pouvoir proposer des approches de solutions en vue d’une amélioration.
Vous remerciant par avance pour votre collaboration, nous vous invitons à répondre en toute liberté
à nos questions, de manière à nous communiquer votre point de vue sur le sujet.
IX
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE .............................................................................................................. i
DEDICACE .............................................................................................................. ii
INTRODUCTION GENERALE................................................................................. 1
CHAPITRE1 ............................................................................................................ 6
1. 1. Problématique ............................................................................................. 6
1.1.1. Analyse de la situation................................................................................... 6
X
1.2.2.1. La lutte contre le blanchiment de capitaux à l’échelle sous-régionale
.................................................................................................................. 12
1.2.2.1.1. La zone franc.......................................................................... 12
1.2.2.1.2. La Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) ............................................................................................. 12
1.2.2.1.3. L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) 13
1.2.2.2. Lutte contre le blanchiment de capitaux à l’échelle nationale ....... 16
1.2.2.2.1. Dispositif institutionnel : la CENTIF Togo ............................... 16
1.2.2.2.1.1. Présentation de la CENTIF Togo : ...................................... 16
1.2.2.2.1.2. Mission de la CENTIF Togo ................................................ 18
1.2.2.2.1.3. Organigramme de la CENTIF Togo ..................................... 19
1.2.2.2.2. Dispositif légal de lutte contre le blanchiment de capitaux ..... 19
CHAPITRE 2 ......................................................................................................... 22
XI
2.2.3.1.1. Question générale .................................................................. 36
2.2.3.1.2. Questions spécifiques ............................................................ 36
2.2.3.2. Formulation des hypothèses ......................................................... 36
2.2.3.2.1. Notion d’hypothèse ................................................................. 36
2.2.3.2.2. Hypothèse générale ............................................................... 36
2.2.3.2.3. Hypothèses spécifiques ......................................................... 37
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE ET EMPIRIQUE ................ 39
CHAPITRE 3 : ....................................................................................................... 40
XII
3.3.2.1.2. Risques pénaux applicables aux personnes morales ............. 53
3.3.2.1.3. Risques disciplinaires applicables aux deux groupes ............. 54
3.3.2.2. Affaires connues sur le blanchiment de capitaux au Togo ........ 54
CHAPITRE 4 ......................................................................................................... 59
ANNEXES ............................................................................................................. VI
XIII