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Libertés Publiques

Introduction générale :
Les libertés publiques sont une matière étrange et difficile à définir. Ce n’est en réalité qu’en
1954 qu’elles ont fait leur apparition dans les études de droit notamment en France en tant que
discipline autonome. Jusqu’en 1954, elles furent enseignées mais de façon éparse à travers des
matières moins spécifiques. Elles avaient pourtant envahi beaucoup plutôt le vocabulaire
juridique puisque Gaston JEZE pouvait intituler une étude datée de 1929 : Signification
juridique des libertés publiques. Quant au droit positif, il consacre la notion au plus haut niveau
notamment dans l’article 67 relatif aux matières réservées à la loi (Constitution 2001 SN). La
loi fixe en effet les règles concernant les garantis fondamentales accordées aux citoyens pour
l’exercice des libertés publiques. La notion de libertés publiques est devenue courante mais son
sens ne va pas de soi.
A- Contenu des libertés publiques
Pour essayer de cerner la notion de libertés publiques il peut être utile de poser des séries de
petites questions :
Que sont les libertés par rapport à la liberté ?
Que veut dire l’adjectif « publique » ?
Et enfin qu’est-ce qui distingue les libertés publiques et les droits de l’homme ?
Au terme de ces interrogations, une définition des libertés publique pourra être faite.

1- Libertés et liberté
La liberté pour l’homme qui vit en société la liberté est un pouvoir d’agir de façon autonome
mais en butant immédiatement sur un certain nombre de règle découlant de son appartenance à
cette société et dont la complexité et le degré de contrainte dépendent de l’organisation sociale.
Donc la liberté n’est jamais illimitée. En pratique la liberté au singulier est morcelée en de
multiples petites libertés, elle peut se diluer, s’appauvrir, s’éclater. La liberté est donc objet de
philosophie alors que les libertés sont des objets juridiques. Admettons par exemple qu’une
société soit aussi parfaitement libérale que peut l’être une société humaine et que par définition
les êtres qui la composent jouissent de toutes les libertés, en réalité ils ne seront pas pour autant
nécessairement libres dès lors que la liberté c’est-à-dire la faculté d’autonomie de la volonté,
d’autodétermination, suppose d’autres affranchissements que la seule émancipation des

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entraves de caractère juridique. Ce n’est donc pas par hasard si la définition de la liberté au sens
philosophe du terme n’est pas la même chez Platon, chez Freud, chez Sartre, Marx et Hayek.
La liberté implique des libertés mais les libertés ne fondent pas à elles seules la totale liberté.
C’est pourquoi les libertés forment en réalité une vision plus parcellaire et le juriste s’intéresse
moins à la liberté qu’aux libertés d’avantage aux règles qui fondent et le cas échéant freinent
les libertés qu’aux purs débats théoriques sur la nature et les conditions d’exercice de la liberté
humaine. On parle donc de liberté d’aller et de venir, de liberté d’opinion, de liberté
d’expression, de liberté de réunion, de liberté d’association, de liberté de manifestation etc.
Mais celles-là ne constituent pas une condition suffisante de celle-ci. Autrement la liberté est
une condition nécessaire pour les libertés mais à elle seule elle ne garantit pas les libertés

2- Qu’est-ce que les libertés « publiques »


Elles ne s’opposent pas vraiment à des libertés privées. En réalité, l’adjectif publique ici veut
dire simplement reconnu par a puissance publique. Les libertés publiques sont celles que l’Etat
reconnait et qu’un texte consacre, ça peut être la constitution ou la loi. Et on trouve dans cette
spécificité des libertés pub deux notions sous-jacentes que sont l’Etat de droit et le régime écrit
des LP.

a- L’État de droit
Il est à la fois soumission de l’Etat au droit par opposition par exemple à l’Etat de police. L’Etat
de droit signifie l’inscription par la société de l’Etat dans un cadre. L’Etat de droit devient en
ce moment-là garant des libertés et s’autolimite contre toute tentation d’oublier sa mission et
d’attenter aux libertés qu’il est chargé de fonder et de défendre, de protéger. En cas de violation
s’il s’écarte de sa mission, la soumission de l’Etat au droit suppose l’existence de sanctions
juridiques et le respect des libertés publiques est considéré comme le fondement légitime de
l’existence même de l’Etat.
Dans notre tradition juridique héritée de la France, la dialectique Etat et liberté est complexe et
sophistiquée parce chargé en même temps de faire respecter l’ordre public sans lequel, il n’y
aurait plus de libertés mais anarchie, l’Etat est censé ne porter aux libertés que les atteintes
strictement nécessaires pour le maintien de l’ordre public. Vient-il excéder ce qui est nécessaire
et des mécanismes juridiques peuvent l’obliger à retrouver la ligne juste et à concilier l’ordre et
les libertés.

b- Le régime écrit des libertés publiques


Cela découle du système de droit écrit qui s’oppose à la force de la coutume et de la Common
law. Mais il traduit également une conception assez inquiétante suivant laquelle tout ce qui

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n’est pas expressément autorisé est interdit alors qu’on pourrait plus libéralement présumer que
ce n’est pas expressément interdit est licite. En fait depuis1789, la tradition est que seules sont
les libertés publiques celles qui sont expressément reconnues et garanties par les textes
généralement élevés dans la hiérarchie des normes. Même les principes qui, pour le Conseil
d’Etat depuis un siècle maintenant et pour le Conseil Constitutionnel depuis plus d’un demi-
siècle supplée au silence du législateur ou du constituant ne sont pas des coutumes mais des
valeurs affirmées dans d’autres textes appartenant à la tradition républicaine. Il découle donc
de cette nécessité l’importance de l’étude des textes.

3- Libertés publiques et droits de l’homme


Les deux expressions sont en réalité très proches mais elles ne sont pas équivalentes.
Historiquement la notion de libertés publiques est beaucoup plus récente que la notion des droits
de l’homme. En effet, les droits de l’homme correspondent à la notion de droit naturel ; ils
découlent de la nature même, ils sont imprescriptibles et sacrés. En revanche les libertés
publiques n’existent que dans et par le droit positif, elles ont par conséquent un contenu plus
précis, plus contingent puisqu’elle dépend de la liste que fixe le législateur et qui varie dans le
temps comme dans l’espace. Ensuite les LP sont plutôt considérées comme des libertés de
caractère politique également comme des facultés alors que les DH surtout depuis Marx et les
marxistes ont critiqué et enrichi le concept s’étendent aux droits économiques et sociaux déduits
des théories du droit naturel et du Contrat social. Les droits de l’homme apparaissent
solennellement en droit positif en 1789. A partir de cette date les droits de l’homme se sont
développés quantitativement et qualitativement. D’ailleurs la DUDH de 1948 et les divers
autres pactes préfigurent le Droit International des Droits de l’homme. Les droits de l’homme
sont un ensemble de droits qui conditionnent à la fois la liberté de l’homme, sa dignité et
l’épanouissement de sa personne vers un idéal sans cesse inassouvi, on parle maintenant de plus
en plus de droits fondamentaux.

B- Les grandes orientations de l’enseignement des libertés publiques


Sans reconnaitre une portée scientifique excessive à une telle définition on peut dire que dans
un pays donné à une époque donnée les libertés publiques sont les pouvoirs d’autodétermination
de la personne humaine ou des groupes que la puissance publique reconnait, défini, aménage et
garanti le droit positif consacrant l’existence de ces libertés, leur limite, leur régime et leur
protection. Les LP constituent donc une discipline importante de droit public utilisée de façon
courante en jurisprudence, dans les textes et la doctrine. Une LP est un aspect particulier de la
liberté en général érigé en droit par des textes constitutionnels ou internationaux et soumis à un

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régime juridique de protection renforcée. Le pluriel de liberté traduit le fait que certains aspects
de la liberté en général ont été particularisés. Le qualificatif de publique exprime l’idée que ces
aspects de la liberté ont été érigés en droit spécialement aménagé et protégé opposables aux
tiers dans une certaine mesure aux pouvoirs publics eux-mêmes. Dans une conception plus
restrictive et banale, les LP sont celles qui se manifestent publiquement en s’extériorisant.
Dans l’enseignement des LP on mettra d’avantage l’accent sur les formes de protection des
droits et des libertés. Ces formes sont variées :
- Elles peuvent se manifester sous la forme de conclusions de pactes internationaux.
- Par la constitutionnalisation des droits et des principes fondamentaux par exemple
le CCL.
- La limitation de la compétence des pouvoirs règlementaires des autorités
administratives, exécutives, dans un certain nombre de domaines.
- La mise en œuvre de théories jurisprudentielles originales (théorie de la voie de fait)
favorable à la protection LP.
L’enseignement des LP passera nécessairement par un historique des LP et par l’examen de
leur situation actuelle au plan national et international. Ainsi, après avoir rappelé les grandes
évolutions des LP, nous allons décrire le régime juridique global des LP, leurs conditions
d’exercice et le régime….

Chapitre1 : Historique des libertés publiques


L’expression liberté publique est difficile à définir. Les anglais disent Freedom, les italiens
c’est humana dirité. Les anglais parlent également de human right.
La cour Européennes des droits de l’homme se considère également comme cour des libertés.
Et pourtant les libertés publiques existent et le concept a bénéficié d’une grande reconnaissance
au fur et à mesure de l’approfondissement de l’État de droit.
L’histoire des libertés publiques se confond très largement et celle de la démocratie. Comme le
définit Georges Burdeau (la démocratie, édition seuil), la démocratie est le système de
gouvernement qui tend à inclure la liberté dans les rapports politiques. Il est donc naturel que
l’historique des libertés publique commence à partir de 1789, puisque l’ancien régime n’étant
pas un système politique ou le but même était liberté. Cette histoire des libertés publiques n’est
jamais achevée car l’évolution des société, l’apparition de nouvelles technologies de
l’information et de la communication fond apparaitre de nouvelles menaces mais aussi de
nouveau droit.

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Section 1 : la révolution française et les libertés publiques


La révolution française n’est ni accidentelle ni fortuite en ce sens que l’influence de l’Angleterre
et des jeunes États-Unis d’Amérique sans être déterminante n’a pas été non plus négligeable.
Cette époque a une portée considérable sur l’évolution des libertés publiques

A- Sur le plan des idées


D’innombrables auteurs (Alexis de Tocqueville à Soboul, de Micheley à Matiez, de Taine à
Toucha en passant par René Raymond) ont étudié les origines de la révolution. On admet
communément que l’idéologie sous-jacente de la révolution tout particulièrement des hommes
de 1789 c’est à dire les pères de la Déclaration des DHC puise à trois sources principales :
Premièrement : l’expérience anglaise. Il faut se souvenir que l’Angleterre a été le
premier pays au monde à avoir connu une révolution ; déjà en 1215 l’autorité de la couronne a
été limité avec la concession de la Mania Carta, avec les provisions d’oxford en 1258, la
décapitation de Charles 1er en 1649, l’institution de la république de Gramwel, puis la
restauration de la monarchie, la chute de Jacques II en 1689. Ce sont là autant d’évènement
certes tout à fait spécifique à l’Angleterre mais qui préfigure la répétition d’évènement qui vont
se dérouler plutart en France.
Deuxièmement : c’est la philosophie des lumières. Sans exagérer l’influence des
philosophes a une époque la diffusion de l’écrit est loin d’être ce que nous connaissons
aujourd’hui, il serait absurde de contester l’importance pour les révolutionnaires de 1789 qui
était tous pour l’essentiel des bourgeois cultivé. Le relais avec l’expérience anglaise est
d’ailleurs assuré grâce à Voltaire qui était un admirateur de John Lock, qui était un vrai
anglomane, ou par l’intermédiaire de Montesquieu qui a incarner la théorie de la séparation des
pouvoir laquelle importé à l’Angleterre. Globalement, les philosophes ont imprégné l’élite
française et européenne avec des concepts nouveaux et révolutionnaires par leur nouveauté
même : liberté, tolérance, contrat, abus de pouvoir, constitution, nature, bonheur etc…
Troisièmement : c’est la révolution américaine. Plus pragmatique et moyen idéologique.
À l’origine, la révolution américaine qu’il faut dater de la déclaration d’indépendance du 4
juillet 1776 aura une profonde influence sur les révolutionnaires français. Lafayette et
Rochambeau, deux aristocrates, pourtant reviennent en France auréolé de leurs contributions
à la victoire sur l’Angleterre de ces anciennes colonies. Benjamin Franklin jouit à paris d’une
incroyable popularité. Thomas Paine est un francophile qui va même à demander la nationalité
française. La jeune république Américaine quasi mystifiée devient alors un modèle alors que
l’idée de république n’est pas encore présente dans l’esprit des révolutionnaires 1789. Le

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premier pays à avoir une constitution écrite sous la plume de Jefferson (Une constitution
comprenant 10 amendements) avec les commentaires de Hamilton, de Madison et de Gay qui
constitue une véritable théorie des droits de l’homme qui ne cesse d’inspirer encore ce jour les
rédacteurs des déclarations et des constitutions.

B- Sur le plan des textes


La tradition française des libertés publiques au moins dans ces débuts sera marque moins par le
souci d’efficacité des anglais qui s’efforce de traduire les droits qu’il proclame en norme
concrètes que par la croyance de la validité des grands principes solennellement affirmés.
1- La déclaration de 1789
Cette déclaration a eu une portée historique incontestable et même une portée en droit positif.
Le préambule de la constitution fait référence à cette déclaration.
Ce texte commence en ces termes : « le peuple souverain proclame solennellement son
attachement aux droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils sont
exprimés dans la déclaration des droits de l’homme 1789 » (rares sont les constitutions du
monde qui ne font pas référence à cette déclaration). Le conseil d’État français en est inspiré
pour concevoir la théorie des circonstances exceptionnelles, les principes généraux du droit et
le conseil constitutionnel s’en est inspiré pour reconnaitre la valeur supra législative au principe
de la déclaration 1789 allant jusqu’à déclarer inconstitutionnel les dispositions de la loi qui les
méconnaissent. Plusieurs décisions du conseil constitutionnel.
Rappelons que la déclaration de 1789 comporte quelques caractéristiques
- La déclaration est très brève : un préambule et 17 article
- Elle est rédigée en termes particulièrement solennels (les représentants du peuple,
constitués en Assemblée Nationale, considérant que l’ignorance l’oubli ou le mépris
des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publique et de la
corruption des gouvernements ont résumé d’exposer dans une déclaration solennelle
les droit naturel et inaliénable de l’homme, l’Assemblée Nationale reconnait et
déclare en présence et sous les auspices de l’être suprême, les droits suivants de
l’homme et du citoyen.»
- elle est optimiste puisque la déclaration proclame les liberté des hommes, de leurs
égalités. Elle vise le bonheur pour tous, elle considère la loi comme l’expression de
la volonté générale
- elle pose quelques grands principe, les vrais fondamentaux : d’abord la liberté
d’opinion (article 10), la liberté d’expression (article 11), les garanties pénales (7, 8,

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9), l’égalité en droit et devant la loi (article 6)la souveraineté nationale (article 3), la
séparation des pouvoirs (article 16), la propriété (article 17).
Face à l’absolutisme royale, aux privilèges et à l’arbitraire, ces quelques idées simples sont
évidemment comme révolutionnaire.
Le texte est individualiste car nulle référence aux associations, aux groupes ni aux coalitions
non plus qu’à la famille ou aux corps intermédiaires.
Il est bourgeois car nul ne peut être privé sans nécessité publique évidente et légalement constaté
et sans avoir reçu au préalable une juste indemnité.
Enfin la déclaration qui se veut universelle, elle est écrite en termes abstraits. Ces auteurs ne se
soucient guère des conditions concrètes d’exercice, des garanties et de protection ou des droits
qu’ils proclament. La déclaration est donc loin d’être parfaite. C’est un texte situé dans le temps
et dans l’espace qui reflète une philosophie à la fois généreuse quelque peu naïve et
inconsciemment tourné vers les intérêts de la classe majoritaire à la constituante c’est à dire une
bourgeoisie éclairée et attachée à ses avantages économiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard
si ceux-là même qui proclamaient l’égalité des hommes en droit ont systématiquement organisé
le système du suffrage censitaire.

En réalité Pour eux il y avait des citoyens plus légaux que les autres et seuls dignes grâce à leurs
ressources d’être actifs c’est à dire de voter. Mais, il serait également injuste d’être sévère avec
ce document car, outre qu’il a inspiré nombre de textes nationaux ou internationaux qui lui ont
succédé, il a encore accru l’efficacité du contrôle juridictionnel de légalité du juge administratif
et du contrôle de constitutionnalité du juge constitutionnel.

2- Les avatars des libertés tout au long de la révolution :

La déclaration 1789 a été placée en tête de la constitution de 1791. Les auteurs pensaient
probablement que le système politique dont ils rêvaient c’est à dire une monarchie
constitutionnelle à l’anglaise pourrait durer très longtemps. Mais les évènements ont
rapidement bouleversé l’équilibre sur lequel était bâti cet édifice. Les terreurs de Louis XVI et
son refus des nouvelles règles de jeu avait conduit a des changements imprévus. En 1793 avec
l’instauration avec la prohibition de la domesticité, le début des secours publics et de
l’instruction des citoyens.

Section 2 : Les libertés publiques de 1800 à 1945

Il serait excessif de retracer de façon détailler cette seconde période. Ce serait d’autant plus
inutiles que chaque régime sera suivi de l’historique qui lui est propre. Mais il faut cependant

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dégager les grandes lignes d’une évolution aussi chaotique dans ses péripéties qu’univoque
dans son sens général.

A- Les libertés publiques sous les deux empires : (1804-1815) et (1852 1870)
C’est le passage d’une conception autoritaire vers une conception beaucoup plus libérale.

1- Le premier empire :
Comme déjà sous le consulat (1793 à 1804), les coups de chapeau à la pensée révolutionnaire
masquent mal une volonté d’hégémonie de Bonaparte qui met en place une constitution
autoritaire qui supprime en 1807 les tribunaux, qui recrute des préfets autoritaires, qui censure
les journaux, qui procèdent à des arrestations massives, qui crée la légion d’honneur.

De 1812-1813, les défaites militaires vont affaiblir l’empire et vont pousser à l’abdication en Avril 1813.
C’est là qu’il part en exil à l’île d’Elbe. Il fait son retour et prend le pouvoir pour 100 jours de mars à
Juin 1815. Il veut instituer un nouveau régime, il fait de ces concessions aux libertés. Il rédige une
nouvelle constitution sous la plume de benjamin Constant. Et met en place un empire un peu plus libéral.

2- Le second Empire
Il a connu une évolution asses sensiblement parallèle au premier empire. Née comme le coup
d’État mettant fin à une république avec cette circonstance aggravante que napoléon 3 était
président de cette république qu’il n’hésita pas à abolir. Le 2nd empire s’est voulu très proche
des conceptions bonapartistes, c.à.d. révolutionnaires en apparence et autoritaires en réalité.
Si l’article 1er de la constitution de 1852 dispose qu’elle reconnait, confirme et garantit les
grands principes proclamés en 1789 et qui sont à la base du droit public des français, dans les
faits, le régime instaure, par cette constitution et par le sénatus-consulte du 7 novembre 1852
qui l’a amendé, un empire héréditaire et autoritaire avec des pratiques césariste que sont une
forte concentration des pouvoirs, une absence d’opposition par sa réduction à sa plus faible
expression, par un trucage du suffrage universel grâce à la candidature officielle choisie et
soutenue par les préfets (muselé ou acheté, corps intermédiaires maitrisés) .

A partir de 1860 le régime s’infléchi. En 1863 l’opposition progresse aux élections, le droit
d’interpellation est rendu aux députés, la liberté de la presse et celle de réunion sont restitué et
même renforcé sous l’effet des premiers revers militaires Napoléon 3 multiplie les concessions.
Et après les élections de 1869, il admet un empire libéral et parlementaire. Mais la guerre
franco-prussienne et le désastre de Sedan vont quelques mois plus tard emporter l’empire dans
leur tourbillon. C’est d’ailleurs à partir de ce moment, à l’exception de la période de vicci, l’ère
de la démocratie et des liberté publique va triompher de manière beaucoup plus virale.

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B- Les libertés publiques sous la Restauration et la Monarchie de Juillet (1814 – 1848)

Il y’a une irréversibilité des acquis de la révolution dans le domaine des libertés avec des évolutions
juridique, restauration et rétablissement de l’ancien régime. En réalité, un retour à l’ancien régime est
impossible. Malgré les fluctuations importantes, il était devenu impossible de revenir à l’avant 1789.

1- La charte du 4 juin 1814 :

Napoléon 1er vient d’appliquer et Louis 18 qui rentre triomphalement avec un quart de siècle
d’exile. Cette charte est u véritable compromis. Son existence même prouve que la monarchie
ne peut plus être une monarchie absolue, même si elle est héréditaire et de droit divin. Il
demeure l’engagement de fidélité du roi à la charte comme garantie de démocratie. Les 12
premier article de cette charte sont relatifs aux droits publics des français et garantisse la plupart
des droits de l’homme1 contenus dans la déclaration de 1789 (égalité devant la loi, libertés
individuelles, abolition des privilèges fiscaux, liberté de conscience etc.).
La restauration à consacrer la séparation des pouvoirs en donnant aux deux chambres un rôle
accru. Mais la terreur blanche avec son cortège d’exécution sommaire, une censure de la presse
à partir du règne de Charles 10 en 1824 ont multiplié les atteintes aux libertés et aux droits
électorales

2- La charge du 14 aout Et la monarchie de juillet


Le duc d’Orléans qui va habilement récupérer en sa faveur le mouvement populaire. Proclamé
roi des français sous le nom de Louis Philippe 1er, il révise la charte, tire les leçons des 3
glorieuses, Il abolit le catholicisme comme religion d’État. L’interdiction du rétablissement de
la censure.la monarchie de juillet est moins autoritaire que la Restauration.

C- Les libertés républicaines (1848 – 1945) :


La seconde et la troisième république ont eu donc une durée inégale. Trois ans et demie pour la
seconde république et 70 ans pour la troisième république.
1- La seconde république 1848 – 1851
La révolution de 1848 est très confuse puisque la victoire des républicains à la fois fragile et
ambigu a été celle du coalition peu unie un mouvement populaire avec une tendance bourgeoise
et socialement conservatrice. De cette coexistence difficile est née après les sanglantes journées
de juin 1848 une préfiguration de ce qui sera la commune.
Son apport (la seconde république) aux libertés publiques n’est pas une simple confirmation
des principes de 1789, mais la constitution du 4 Novembre 1848 contient des innovations
importantes et même capitales :

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- Instauration du suffrage universel limité au sexe masculin,


- Abolition de l’esclavage qui était encore pratiqué dans certaine colonie,
- Abolition de la peine de mort en matière politique,
- Inviolabilité du domicile,
- La liberté d’association et de manifestation,
- Liberté d’enseignement,
- La liberté du travail et de l’industrie,
- L’enseignement primaire obligatoire et gratuite ainsi que l’enseignement
professionnel,
- L’égalité des rapports entre le patron et les ouvriers,
- Les institutions de prévoyance, de crédit d’assistance des travaux publics propre à
employer les citoyens non occupés.
Il y a donc là incontestablement un approfondissement et un élargissement des principes
libéraux de 1789 ainsi qu’une première insertion dans le domaine des droits économique et
sociaux que le préambule de la troisième république prendra en charge. La brève durée de la
seconde république n’en fait pas moins u régime important sur le plan des LP et des principes
libéraux.
2- La troisième république 1870 – 1940
Après la frénésie constituant des 80 années précédentes ou on a enregistré 12 constitution, les
pères de la troisième république ont été moins ambitieux et plus pragmatique en adoptant les
lois constitutionnelles de 1875 avec 34 article et une durée relativement longue sans grande
modification sauf en 1940 ; dans le domaine des Libertés Publiques, les constituant de 1875 ont
été davantage soucieux d’économie que de déclaration de principe. Nul préambule, nulle
déclaration, pas un seul article sur les libertés. Il s’est agi de mettre en place un régime neutre
et de veiller à l’organisation des pouvoirs publiques. Les auteurs de la constitution de la 1875
ont été très fertile en disposition concrète en traduisant les principes dans les faits. C’est ainsi
qu’ils ont consacrés plusieurs libertés politique notamment la liberté de réunion 1881,
l’enseignement obligatoire laïque et gratuit, la liberté syndicale1884, la liberté de la presse
1881, la liberté d’association 1901, la liberté de conscience 1905 avec la loi sur la séparation
des églises et de l’État.
En matière sociale se sont surtout les lois sur la durée du travail qui ont développé les libertés.
En revanche, la grève n’a pas été encore garantie constitutionnellement (elle a été garantie en
1946).

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Au total, la 3eme république a été marqué par une évolution progressive des libertés encore que
vers sa fin les effets de la première guerre mondiale, de la seconde vont affaiblir le régime des
libertés poussant à des entorse provisoire ou durable et surtout à la dégradation de cette
satisfisse.

3- Le régime de Vichy
C’est une période peu glorieuse, parce que c’est la période du fascisme. La révolution nationale
d’inspiration autoritaire nationaliste, xénophobe, corporatrice avec une haine farouche de la
pensée libérale accusait d’avoir corrompu le pays et de l’avoir conduit à la défaite. Un
communiste juive francs-maçons libéraux sont considérés comme tous responsables des
malheurs du pays. L’État a pris systématiquement des mesures limitantes ou supprimant les
libertés les libertés publiques : persécutions massales, musèlement et mainmise de la presse, de
la radio, éviction des parties politiques, reprises des procès politiques, juridiction d’exception,
arrestation arbitraire, relation du travail, agissement répressif idéologique. Le maraichage
Pétain prévoyait ainsi en dépit de sa volonté de libéralisé un projet de constitution avec
l’instauration d’une cour suprême. Il n’a pas pu résister à la tentation de l’arbitraire.
Heureusement que les libérateurs de 1944 et les constituants de 1946 vont restaurer un État
libérale.
- D’abord en rétablissant la légalité républicaine
- Ensuite en adoptant une nouvelle constitution après qu’eut été rejeté par référendum
l’idée d’un retour à la troisième république

Section 3 : le préambule de la constitution de 1946 et les nouveaux droits


La constitution du 17 octobre 1946 qui a donné naissance à la quatrième république est précédé
d’un préambule qui est tout à fait important tant par sa nouveauté que par la valeur qu’il
conserve en droit positif puisque (A) les sources du préambule de la constitution de 1946 sont
multiples mais nous allons insister sur 4 sources qui nous paraisse essentiel.
A- Les sources du préambule de la constitution
La première source est la référence à la constitution de 1848. Cette constitution a une influence
certaine puisque la constitution de 1848 faisait déjà référence aux droits économiques et
sociaux. L’homme et la constitution sont devenu moins abstrait puis qu’on y parle de
professionnel.
L’influence de la révolution bolchévique (soviétique). Les droits de l’homme ont connu un
prestige en URSS. Les soviétiques ont enrichi la théorie des droits de l’homme en faisant la
différence entre les libertés réelles et les libertés formelles. Avec la participation des

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communistes au gouvernement du front populaire, les idées communistes vont progressivement


influencer positivement les libertés.
L’influence de l’idéologie de la résistance. Le conseil national de la résistance avec le général
De gaulle partie de Paris en janvier 46 pour Londres qui est resté au pouvoir avec les
communistes, les socialistes et les républicains populaires. Ce fut donc un consensus pour le
respect du droit public international au détriment de la guerre de conquête.
Quatrièmement c’est l’effet de répulsion de la guerre, au sortir de la guerre plus personne ne
voulait parler de la guerre. Les appels au respect du droit public international

B- L’originalité du préambule de la constitution de 1946


Au-delà de l’hommage aux droits et les libertés de 1789 ainsi qu’aux principes fondamentaux
reconnus par les lois de la république, le préambule proclame en outre comme particulièrement
nécessaire à notre temps les principes politiques, économiques et sociaux ci-après :
1- Les principes politiques
- L’égalité des droits doit être garantie par la loi à la femme qui avait acquis
- Le droit d’asile est reconnu est réfugiés politiques
- La liberté d’opinion est étendue aux travailleurs et à l’emploi
- L’État doit à tous les degrés organiser l’enseignement publique gratuit et laïque.
2- Les droits économiques et sociaux
- Le devoir de travail et le droit à l’emploi,
- Le droit syndicale et la liberté syndicale,
- Le droit de grève s’exerce dans le cadre des lois qui le réglemente,
- La participation des travailleurs à la détermination des conditions de leurs travails
et à la gestion des entreprises
- Le principe de la nationalisation des biens dont l’exploitation a un caractère de
service publique national ou d’un monopole de faite
- La protection par la nation de la santé et de la sécurité matérielle des populations
- Le solidarité et l’égalité devant les charges publiques résultant d’une calamité
naturelle.
Au total, les principes nouveaux constituent un ensemble relativement cohérent ; l’accent étant
mis sur les personnes les plus faibles ou les plus démunis (les réfugiés, les femmes, les malades
les enfants, les mères, les travailleurs, les chômeurs). On est donc là très loin de l’individualisme
abstrait des auteurs de la déclaration des droits de l’homme de 1789. Le citoyen est en situation
(pour parler comme Jean Paul Sartre), il est déterminé par son âge, son sexe sa situation de

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famille, sa profession etc… Les droits ne sont plus ici de simple faculté mais des créances et il
est possible d’en exiger la satisfaction

C- La portée du préambule de 1946


Son importance politique est manifeste. Il a influencé beaucoup d’autres textes de la même
époque (la DUDH) et de droit positif à travers le monde. Sur le plan juridique, la jurisprudence
du Conseil d’État et celle du conseil constitutionnel coïncide également pour admettre que :
- D’une part, les principes du préambule de 1789 comme ceux de la déclaration peuvent
avoir effet valeur supra législative
- Pour avoir une telle valeur, ils doivent à la fois être des principes supérieurs s’imposant
au Législateur, à contrario, ces principes n’ont valeur que législatifs la loi peut y
déroger. Et des principes suffisamment précis pour pouvoir constituer une règle de droit
positif. Par exemple, le droit de grève a valeur constitutionnelle en vertu du préambule
de la constitution de 1946, l’arrêt Dehaene CE 7 juillet 1950. Alors que l’alinéa sur la
solidarité devant les charges relevant des calamités nationales est trop général pour
pouvoir être appliqué sans un texte législatif d’application, CE 29 novembre 1958,
Talleyrand
Quant aux principes fondamentaux reconnus par les lois de la république, ils ont aussi valeur
constitutionnel fondamental, l’arrêt Conseil Constitutionnel. Ainsi le préambule de 1946 a
survécu à la quatrième république fondant en droit positif ce qu’on a appelé la deuxième
génération des libertés publiques ou encore les nouveaux droits. En effet, après les libertés
essentiellement politiques, les droits économiques et sociaux, nous assistons à une troisième
génération des droits de l’homme ou encore à des droits nouveaux.

Section 4 : l’évolution depuis 1946, l’universalité des libertés et la troisième génération


des droits de l’homme
Le 20eme est plein de contradiction. D’un côté on assiste à des progrès considérables sur le
plan technique et scientifiques dans l’aviation, les nouvelles TIC, en médecine avec le laser, la
microbiologie, la conquête de l’espace, les automobiles et les avions de luxes etc. De l’autres
un effroyable cortège de malheureux incroyable, de la famine, des génocides etc.
Face « au tragique de la condition humaine » évoqué par Malraux et à la « finitude du monde »
annoncé par Valérie ou Fukuyama, les hommes de bonne volonté s’attachent à mener contre la
guerre, la torture, la maladie, le sous-développement et la misère, bref les fléaux du monde un
combat d’autant plus inlassable qu’il est toujours à recommencé D’autant plus polymorphe que

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les menaces portées à la liberté et à la dignité humaine se diversifient et revêtent des aspects
toujours plus sophistiqués.
L’universalisation de cette lutte et l’apparition de la troisième génération des droits de l’homme
qui s’efforce de conquérir dans un monde cruel et dominé par la technologie de nouveaux
espaces de liberté.

A- L’universalité des droits de l’homme


Il existe aujourd’hui un effort de promotion et de protection mondiale des libertés publiques.
Dans cet historique des libertés publiques, la DUDH a une grande influence.
1- Qu’est-ce que la déclaration universelle
C’est d’abord et avant tout un acte politique et symbolique largement due à l’opiniâtreté d’un
homme, René Cassin 1887-1976. Il est un ancien combattant de la première guerre mondiale
au cours de laquelle il fut grièvement blessé. Professeur de droit, délégué de la France à la SDN,
puis principalement juriste au côté du général De gaulle à Londres et à Alger, vice-président du
conseil d’État français de 1944 à 1960, prix Nobel de la paix en 1968. C’est lui qui déposa en
1947 devant la commission des droits de l’homme de l’ONU un avant-projet de déclaration
international des droits de l’homme. C’est ce texte remanié qui allait devenir la déclaration
universelle adopté le 10 décembre 1948 par l’assemblée générale des nations unies qui s’est
réunie exceptionnellement à paris au palais de Chaillot. René Cassin pris une part importante à
son élaboration et à son adoption… et dans son esprit il s’agissait de bâtir le premier instrument
d’une défense concrète et précise des droits de l’homme qu’il fallait compléter par des instances
et des techniques juridictionnelles efficace. Cassin était accompagné dans cet œuvre par Harold
Laski Malick et malgré leurs idéologies différentes, ils ont réussi à adopter par 48 voies cette
déclaration.

2- Quelle influence exerce-t-elle ?


Cette déclaration des droits de l’homme comme la constitution de 1946 énumère à la fois les
libertés proprement politiques et des droits économiques et sociaux. Par exemple l’article 25 de
cette déclaration vise la santé, le bien être, l’alimentation, les soins médicaux, les services
sociaux. On a ainsi le fondement d’une morale universelle à une sorte de droit international
embryonnaire qui au fond est une sorte de mauvaise conscience qui va cristalliser un moment
de l’histoire de la conscience humaine.

B- La troisième génération des droits de l’homme


Il y a d’abord 1789, ensuite il y a1948 le préambule de 1946. La constitution du 4 octobre 1958
affirme que le peuple proclame solennellement son attachement aux droits de l’homme et au

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principe de la souveraineté nationale tel qu’ils ont été définis par la déclaration de 1789
confirmée et complétée par le préambule de la constitution de 1946. Si elle classe au premier
rang à l’article 34, la loi fixe les règles concernant les droits civiques et les garantis
fondamentales accordés aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques.
Pourquoi troisième génération ? par ce qu’après les libertés proprement politiques de 1789 et
les droits économiques et sociaux de 1946, conscience a été prise peu après qu’il existait une
troisième catégorie de droit qui tourne au tour du concept de plus en plus important de société
moderne, de société d’information et de communication. L’information est une valeur, on peut
dire qu’elle est même une richesse, on l’a recherche, on la recueille, on peut la diffuser. Comme
la langue pou Ésope , elle peut être la pire ou la meilleure chose . Information et liberté
s’appréhendent suivant une dialectique État citoyen ou ordre et liberté. Il y a d’abord les droits
des citoyens et des groupes sociaux à l’information. Un droit à ce que l’information soit
démocratique est démocratiquement contrôlé à ce que l’État ne la monopolise pas. Mais, le droit
à ce que l’administration ne soit pas secrète et opaque. En sens inverse, il y a un droit des
individus à la protection de leurs vies privés face aux intrusions dans leurs existences
personnelles ou familiales. Or, des moyens interne d’investigation existent. Tous les pays du
monde en particulier les pays développés, USA, Canada, Suède, Royaume Unie, ont pris
conscience de ses phénomènes nouveaux et ont mis au point des outils juridiques qui s’efforce
avec plus ou moins de bonheur de protéger la vie privée et les données personnelles. Les
organisations internationales telle que l’OCDE et le conseil de l’Europe jouent un rôle actif
dans cette prise de conscient. C’est dans ce sens que plusieurs lois furent votées :
- La loi instituant le médiateur 3 janvier 1963 en France
- La loi du 6 janvier 1978 relative au fichier, aux libertés
- La loi du 17 juillet 1978 sur la liberté d’accès aux documents administratifs
- La loi sur la consultation des archives
- La loi du 17 juillet 1979 sur la motivation des actes administratifs
- La loi sur la communication audiovisuelle
Cette liste n’est pas exhaustive mais elle manque en tout cas que se bâtit progressivement une
nouvelle législation protectrice des droits dans les domaines ou les constituants de la révolution
et de la libération ne pouvait définir. Il faudrait légiférer un jour sur les secteurs informatiques,
cinéma, réseaux sociaux ou on imaginait même la nécessité. Il y a là tout un champ nouveau
particulièrement passionnant auquel il faut ajouter celui qui gravite autour de l’intégrité de la
personne physique. En effet, la biologie commence à poser de problèmes juridiques énormes.
(Euthanasie, clonage, congélation des cadavres dans les maisons, les dons d’organes…).

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Cette histoire des LP montre d’ailleurs que les L ne constituent jamais une libre close et
définitive ou un catalogue strict sur lequel on pourrait cacher des rubriques à mesure qu’elles
soient remplies. Au contraire, elles évoluent dans leur extension comme dans leur contenu.
Elles doivent d’adapter à un monde qui change à des rapports qui se transforment, à des
inventions nouvelles comme à des techniques qui tombent en désuétude. Si la Révolution est
toujours à refaire, la L, elle, est toujours à redéfinir.

CHAPITRE II : LES LIBERTÉS PUBLIQUE DANS LE MONDE


CONTEMPORAIN ET LA PLACE DU SENEGAL

Il s’agira ici d’établir un panorama rapide des Libertés Publiques et de situer le Sénégal. Les
LP n’obéissent pas aux mêmes critères d’évaluation ni d’ailleurs ne répondront pas aux
mêmes définitions. Dans l’histoire, il existe un passage d’un État de droit à un régime où le
droit est bafoué ou d’une situation où les Libertés Publiques existent à une autre où elles sont
anéanties et inversement. Sur l’ensemble des États qui siègent aux nations unies, une
organisation comme Amnesty International dont l’un des buts est de défendre ou de mettre
au pilori les pays qui ne respectent pas les Droits de l’Homme n’en épargne qu’une vingtaine.
Les Libertés Publiques supposent des efforts permanents tant du législateur que des
éducateurs. Leur défense n’est pas seulement une affaire de loi mais aussi et plus encore peut
être de mentalité, de déontologie, de tolérance et de vouloir vivre en commun sans haine et
sans mépris. Seuls quelques pays économiquement développés et bénéficiant d’un régime
démocratique et pluraliste ont pu mettre au point un système bien imparfait encore et
assurément incomplet de protection efficace des libertés publiques. Que la très grande
majorité des pays du tiers monde ne soit pas parvenu à ce stade, on ne peut que s’en indigner.
Il est vrai que lucidement, dans la plupart des cas, le développement économique constitue la
priorité, en tout cas une priorité plus grande que la démocratie politique. En effet, la lutte
contre la famine est beaucoup plus urgente que la défense des libertés formelles.

Section I : Le régime juridique global des Libertés Publiques


Les libertés sont publiques parce qu’elles sont reconnues, garanties et protégées. Il est
important avant d’étudier les statuts des principales libertés publiques, de décrire le régime
juridique qui leur est commun. Ce régime comporte plusieurs aspects selon qu’on se place
sous l’angle des pouvoirs publics constitutionnels, sous l’angle du contrôle du juge, ou de
celui du contrôle non juridictionnel.

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On étudiera donc le rôle des pouvoirs publics (A) la distinction de la loi et du règlement (B)
puis Lees contrôle juridictionnelles (C)

A- Le rôle des pouvoirs publics constitutionnels : l’exécutif, le parlement et le conseil


constitutionnel.
1- L’équilibre constitutionnel en ce qui concerne les normes

A la différence du royaume uni, La tradition historique repose sur deux principes :

- Une constitution écrite et rigide, c’est dire qu’il ne peut être modifié que solennelle
et lourde.
- Une hiérarchie des normes juridiques avec au sommet la constitution, les traités et
les accords internationaux régulièrement signé et ratifié, les lois et règlements.

Il est par conséquent d’une très grande importance que les normes qui définissent et protègent
les LP soient d’un niveau aussi élevé que possible au sein de cette hiérarchie.

Lorsqu’une liberté est contenue dans un texte de valeur constitutionnelle c’est à dire soit
dans une disposition constitutionnelle, soit dans un autre texte réputé ayant la même valeur
(DDHC, préambule, etc.), sa protection est mieux assurée que si elle était insérée dans une
simple loi.
A défaut de garantie constitutionnelle, celle du traité est en vertu de l’article 55 de la
constitution de 58 en France, chez nous c’est l’article98, les traités régulièrement ratifiés ont
en vertu de la constitution une autorité supérieure à la loi.
2- L’équilibre constitutionnel entre les pouvoirs publics

C’est un équilibre fort complexe

a) D’une part,
L’exécutif qui se compose à la fois d’un Président de la République élu au suffrage universel
pour 5 ans renouvelable une seule fois et qui n’est plus responsable devant le parlement. Le
Président dispose d’une majorité politique à l’AN, ce qui lui donne le droit de mener la politique
qu’il veut y compris dans le domaine des Libertés Publique

b) D’autre part,
Le Parlement élu pour 5 ans au suffrage universel, vote les lois qu’elles émanent du
gouvernement (projets) ou des parlementaires (propositions) le cas échéant après avoir fait

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usage du droit d’amendement qui vote le budget et plus généralement exerce sur le
gouvernement un contrôle politique.

c) Cet équilibre a toujours joué en faveur de l’exécutif en raison de l’asymétrie des


pouvoirs (le Président est irresponsable devant le parlement, qu’il ne peut plus
dissoudre). Cette prédominance de l’exécutif en matière de Libertés Publique se
révèle dangereuse faute d’un contrepoids parlementaire suffisamment efficace.

d) Toutefois le conseil constitutionnel notamment en France a largement joué ce rôle de


contrepoids. Cet organe est pratiquement une innovation depuis la constitution de
1958. Outre le contrôle sur les élections législatives et présidentielles, sur les
opérations de référendum, le cc chargé de contrôler la conformité de la loi à la
constitution. Il a un rôle de donneur d’avis. Les lois organiques et les Règlements
Intérieur de l’AN lui sont soumis pour contrôle avant leur promulgation. Elle disparait
donc de l’ordre juridique avant même son insertion totale. C’est donc un contrôle par
voie d’action, et non par voie d’exception d’inconstitutionnalité. Une petite minorité
des parlementaires a le droit de saisine (1/10). Le contrôle exercé par le CC dans le
domaine des LP doit être incontestablement efficace (Jean Rivero, le Conseil
Constitutionnel et les libertés, PUF, 1984).

B- La loi et le règlement dans les régimes constitutionnels


1. La tradition républicaine

Il y a toujours une distinction entre les lois votées par le peuple ou par ses représentants élus. Il
y a toujours une distinction entre les lois votées par le peuple ou par ses représentants élus c’est-
à-dire, les actes émanant du pouvoir exécutif et de caractère général et impersonnel. Carré De
Malberg explique très-bien sur la base des théories de Rousseau, que la loi est l’expression de
la volonté générale. Les conséquences logiques de cette conception cohérente étaient
nombreuses :

- La répugnance à instaurer un contrôle de la constitutionnalité des lois ;


- La réticence à concevoir des règlements autres que d’application par ces actes de
l’exécutif car il doit se borner simplement à édicter les mesures de détail pour les
principes contenus dans les lois ;

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- L’asymétrie entre l’exécutif qui ne peut empiéter en principe sur le législateur, et le


législatif qui ne peut étendre sa compétence aussi loin qu’il le souhaite.

Or, il y a eu reconnaissance d’un pouvoir réglementaire autonome c’est-à-dire, la possibilité


pour celui-ci, dans certaines matières, d’édicter des normes propres en dehors de toute
application de la loi. C’est ainsi par exemple que le Code de la route s’est batti par voie
réglementaire et le Conseil d’Etat, en 1919, avec l’arret Labonne, a reconnu au chef de l’Etat
des pouvoirs propres de police.

De même, les décret-loi ont été une délégation du pouvoir de légiférer consenti au
Gouvernement par le Parlement. Le principe n’en demeurait pas moins que le pouvoir législatif
était la règle, et le pouvoir réglementaire, l’exception.

2. Le nouvel équilibre depuis 1958

C’est ce principe que, spectaculairement, les auteurs de la Constitution de 1958 ont entendu
renverser. Désormais, la Constitution énumère limitativement un certain nombre de matières
particulièrement importantes, il est vrai, et précise que toutes les autres matières ont un caractère
réglementaire. Pour etre clair, le législateur a une compétence d’attribution désormais tandis
que le titulaire du pouvoir réglementaire a une compétence de droit commun.

En outre, la Constitution prévoit expressément au Parlement le droit d’autoriser le


Gouvernement à prendre par ordonnance des mesures qui sortent normalement du domaine de
la loi.

C- La distinction loi-règlement et les libertés publiques

Parmi les règles fixées par la loi en vertu de la Constitution, figurent les droits civiques et les
garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des LP.

En outre, dans la liste de cet article, on trouve d’autres matières touchant aux LP comme par
exemple :

- La détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leurs sont applicables ;
- La procédure pénale ;
- Les principes fondamentaux de l’enseignement.

Cette détermination par la loi des règles, des principes ou des garanties touchant aux LP, n’est
évidemment pas due au hasard. On retrouve ici la tradition républicaine de méfiance envers le
pouvoir exécutif qui peut, par la voie des règlements donc par des actes non précédés de débats,

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prendre des décisions en matière de LP. L’exécutif peut dès lors constituer une menace latente
à l’égard des libertés, compte tenu de la confiance manifestée dans le Parlement. La tentation
d’arbitraire du fait du phénomène majoritaire peut toujours etre endiguée par le recours au
Conseil Constitutionnel, de meme que la tentation pour l’exécutif de court-circuiter le
Parlement et d’enfreindre les libertés par ses propres règles, se heurte à un moyen de contrôle
efficace qu’est l’appel au juge gardien de la légalité.

D- Les contrôles juridictionnels et non juridictionnels en matière de libertés (Jean


Rivero , Le juge administratif : gardien de la liberté administrative ou gardien
administratif de la liberté / Voir aussi Le juge et le droit public , à Marcel Walline ).

1. La voie de droit commun : le contrôle de légalité par le juge administratif

L’originalité du système français initié dans de nombreux pays et qui constitue un paradoxe
apparent, est que les libertés sont protégées et le sont efficacement par un juge issu de
l’Administration, si bien qu’on dit souvent que c’est l’Administration qui se juge.

a. Le système de juridiction administrative

Le CE français remonte au 13ème siècle, mais c’est Bonaparte qui lui a donné son visage
moderne. Peu à peu, au 19e siècle, cette institution napoléonienne s’est organisée autour de deux
axes : donneur d’avis au Gouvernement pour les décrets puis les lois et juge de droit commun
du contentieux administratif. Composé de fonctionnaires ne bénéficiant pas de garanties écrites
telles que l’inamovibilité, le CE a su édifier en grande partie sans textes, et par sa propre
jurisprudence, un contrôle efficace de l’action administrative, assis sur une indépendance réelle
de ses membres par rapport au pouvoir politique. Il faut bien savoir qu’il a comblé une lacune
et un vide dont la persistance eue été plus que fâcheuse pour l’Etat de droit. En effet, la loi des
16 et 24 Août 1790 toujours en vigueur, interdit aux tribunaux de prendre directement ou
indirectement aucune part à l’exercice du pouvoir législatif, et d’empêcher ou suspendre
l’exécution des décrets du corps législatif sanctionnée par le droit à peine de forfaiture. La
meme loi affirme que les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées
des fonctions administratives. Les juges judiciaires ne peuvent, sous peine de forfaiture,
troubler de quelque manière que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant
eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions. Ainsi, cette séparation rigide des
pouvoirs prohibe toute immixtion des juridictions judiciaires dans le fonctionnement de
l’Administration. Il était donc primordial qu’un juge ad hoc contrôla les agissements de celui-
ci, à plus forte raison, s’ils menacent ou restreignent les LP.

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L’organisation juridictionnelle en France demeure duale avec une organisation étroitement


séparée : d’un coté, les tribunaux judiciaires avec la Cour de cassation ; de l’autre, les tribunaux
administratifs pour les litiges mettant en jeu l’Administration et le juge. En plus, il y a le tribunal
des conflits composé de représentants en nombre égal au CE et à la Cour de cassation qui
tranche les conflits de compétence pouvant surgir entre les deux juridictions.

b. Les moyens de contrôle du Conseil d’Etat

Dans l’arsenal des moyens qu’il s’est progressivement donné car il s’agit essentiellement d’une
création jurisprudentielle, le CE et avec lui, les autres juridictions, dispose d’une arme
principale qu’est le recours pour excès de pouvoir et d’armes subsidiaires telles que la
condamnation de l’Administration à l’astreinte ou, à une indemnité.

Le REP est un fleuron du contentieux administratif (Voir Ville Nouvelle-Est de 1975, CE) qui
permet à toute personne ayant intérêt à agir, d’attaquer devant le juge compétent de l’ordre
administratif, le CE (CS au Sénégal). Si le juge estime que l’acte attaqué est illégal, c’est-à-dire
contraire à une norme qui lui est supérieure, alors, c’est l’ensemble de l’acte qui est annulé et
l’acte est censé n’avoir jamais existé. Il disparait pour l’avenir et aussi, rétroactivement. Le cas
typique d’annulation, est celui de la violation directe de la règle de droit ( une loi par exemple).
Le CE a dégagé, non sans hardiesse, depuis plus d’un siècle maintenant, la théorie
jurisprudentielle des principes généraux du Droit. En effet, il existe des règles supérieures non
écrites s’inspirant de la déclaration de 1789, du préambule de 1946 et des principes
fondamentaux des lois de la République. Ces règles supérieures affirmées par le juge lui-meme,
ont valeur constitutionnelle. Elles s’imposent donc au législateur dont les actes sont interprétés
systématiquement dans le sens du respect de ces principes et à plus forte raison, du pouvoir
exécutif dont les actes sont annulés dès lors qu’ils méconnaissent ces principes. On peut enciter
quelques-uns :

- Le principe d’égalité ;
- Le respect des droits de la défense ;
- L’existence même sans texte du droit à un REP contre tout acte administratif et du
recours en cassation contre tout jugement rendu en dernier ressort ;
- La liberté individuelle ;
- La non rétroactivité.

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Par ailleurs, toute illégalité commise par l’Administration, constitue non seulement un excès de
pouvoir entrainant la nullité de l’acte illégal, mais aussi, une faute qui peut obliger
l’Administration à la réparer : c’est l’efficacité in concreto de ce contrôle.

c- L’efficacité in concreto de ce contrôle


En dépit de l’audace remarquable avec laquelle le CE a bâti pratiquement de toutes pièces un
système de contrôle des actes de l’exécutif et donc de défense des libertés publiques qui ne
connait pas de limites juridiques autres que l’impossibilité de censurer les lois (arret canal,
1962, un point culminant le CE annule comme contraire aux PGD l’ordonnance du PR qui avait
créé une cour militaire de justice, laquelle avait condamné à mort les requérants).
L’appréciation sur l’efficacité du contrôle du CE doit être nuancée. La justice administrative
est d’un accès facile, il a en revenche des délais sont relativement longs pour obtenir un
jugement. Le CE met en moyenne pour rendre sa décision. Cette annulation tardive pause un
grand problème au justiciable. Et les procédures d'urgence, le référé et le sursis, ne sont pas
toujours adaptées au problème à traiter car difficile à mettre en œuvre en matière de liberté
publique. Ce qu’il faut dire c’est que le REP constitue un éminent moyen de faire respecter
l’Etat de droit. C’est une arme non négligeable par ses effets préventifs de dissuasion, le
contrôle de légalité par le juge administratif n’étant pas une panacée qui résoudrait toutes les
difficultés.

d- Une voie plus exceptionnelle : l’intervention du juge judiciaire

Normalement celui-ci ne devrait jamais en vertu des lois du 16 et 2 aout 1790, s’immiscer dans
le fonctionnement de l’administration même pour protéger les libertés publiques menacées par
celle-ci. En réalité il y a à ce principe 3 exceptions ou correctifs.

- Le premier va de soi

Malgré la séparation des pouvoirs, il est de nombreux cas où les personnes publiques elles
même enfreignent les libertés d'autrui. Dans de telles hypothèses, les tribunaux judiciaires,
civils ou pénaux sont évidemment compétents.

- Le 2nd cas

C’est quand un agissement de l’administration contraire aux libertés publiques procède d’un
comportement d’un agent de l’administration fautif, le juge répressif judiciaire est compétent
pour sanctionner cette faute.

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- Le 3e cas

Enfin, le CE lui-même et le tribunal des conflits ont échafaudé la théorie de la voie de fait sur
la base de laquelle, une atteinte grossièrement illégale à la liberté individuelle ou à la propriété
par l’administration peut être constaté et même réparé par les tribunaux judiciaires. Et ainsi
lever la contradiction entre la loi de 1790 et le principe constitutionnel suivant lequel l’autorité
judiciaire est gardienne de la liberté individuelle. Sur un plan pratique, la compétence du juge
judiciaire est surtout précieuse en matière pénale par essence étrangère à la sphère des tribunaux
administratifs. Par exemple si un prisonnier ou un gardien de prison maltraite un détenu, il est
important que l’auteur de ce méfait soit poursuivi.

e- Les voies nouvelles : le contrôle non juridictionnel

De plus en plus dans de nombreux pays, des systèmes apparaissent qui permettent aux citoyens
de se plaindre des actions administratives auprès des organes indépendants non juridictionnels.
Ces organes ne rendent donc pas la justice, ne condamne pas l’exécutif mais font pression sur
lui en appel au parlement ou à l’opinion publique. Ces organes exercent un magistère plus moral
que juridique. Pendant longtemps ce fut des modèles étrangers qui existaient comme par
exemple l’Ombudsman suédois en 1809 qui pouvait être saisi par les citoyens de plainte et qui
exerçait des contrôles sur le fonctionnement de l’administration et qui rédigeait un rapport
destiné au parlement ; la Prokutura soviétique dirigée par le procureur général de l’URSS qui
exerçait un contrôle d’ensemble sur l’administration et sur les actes administratifs pour faire
respecter la hiérarchie des normes. Cela constitue donc en une collaboration entre l'exécutif et
le parlement.

Depuis maintenant une cinquantaine d’année, de nombreux pays ont imités ce modèle : le
Danemark en 1954, l’Allemagne en 1964, la GB en 1967 tout comme le Canada et la France en
1973 qui a institué le médiateur nommé par le gouvernement pour s’occuper des plaintes liées
au disfonctionnement de l’administration. Le médiateur de la république dispose de l'argent
pouvoir de médiation et de recommandation, y compris en matière de proposition de réforme.
Le médiateur est donc une institution proche de l'Ombudsman de type scandinave.

Le CE français dispose d'un rapport annuel dans lequel il est traité certaines requêtes et surtout
des difficultés liées par l'exécution des devions administratives. Il existe une loi du 16 juillet
1980 qui donne au CE au contentieux le pouvoir de prononcer emel d'office contre les personnes
morales de droit publique une astreinte pour les obliger à exécuter une décision du juge

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administratif, renforçant ainsi les pouvoirs des citoyens face à administration. La tendance est
donc à multiplier les intervention, même non juridiction, sinon conte l'arbitraire, du moins
contre ces fléaux modernes que sont la bureaucratie, les émissions de radio et de TV, les réseaux
sociaux etc...

f- Le régime juridique des libertés publiques en temps de crise.

C’est là l’un des dangers les plus graves qui guette les démocraties. Lorsque les menaces
extérieures ou intérieures se précisent, grande est la tentation de privilégier la défense de l’ordre
public voire de la sécurité nationale au détriment des libertés même les plus fondamentales.
Historiquement on peut distinguer 3 régimes de temps de crise : l’Etat de siège, l’Etat
d’urgence, la théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles et enfin l’article 47 ou
encore l’article 52 de la constitution.

1- L'état de siège et l'état d’urgence

a. L’État de siège

C’est une notion à laquelle Albert Camus a fait référence dans une pièce de théâtre. Elle est
régie par une vieille loi du 10 juillet 1791. La constitution sénégalaise prévoit que l'état de siège
est décrété en conseil des ministres et ne peut être prolongé sans l’autorisation du parlement.
C’est une notion fondée sur la supériorité de l’armée en termes de protection efficace de l’ordre
public. Alors que toutes les démocraties reposent depuis longtemps sur la primauté du pouvoir
civil par rapport au pouvoir militaire, en cas d’état de siège, d’importantes prérogatives sont
transférées au pouvoir militaire.

- La police du maintien de l’ordre

- La compétence dévolue aux juridictions militaires pour tout crime ou délit contre la sureté de
l’État, l’ordre Public et les institutions

- L’extension des pouvoirs de polices confiés à l’armée, par exemple perquisition de jour
comme de nuit, confiscation des armes détenus par les citoyens, surveillance accrue des
mouvements des citoyens etc...

b. L'état d’urgence

L'archaïse de l’état de siège et son inadaptation à des hypothèses nouvelles non de guerre ou de
siège mais de menace plus polymorphe à l'ordre publique (subversion, terrorisme, catastrophes
naturelles) ont rendu nécessaire l’invention de régime plus souple de législation d’exception.

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En réalité, ce sont les évènements d’Algérie en France qui ont conduit à la mise en place de la
loi du 03 avril 1965 sur l’état d’urgence. Il est décrété en Conseil de Ministre et peut être prorogé
au-delà de 15 jours. Il devient caduque si au bout des 15 jours, à l’issu de la démission du
gouvernement ou de la dissolution de l’assemblée nationale. L’état d’urgence a pour effet,
l’extension souvent considérable des pouvoirs de police administrative et donc, une forte
restriction des libertés publiques, mais au profit des autorités civiles. Les mesures suivantes qui
sont généralement prises :

- Interdiction de séjour et assignation à résidence.

- Fermeture des salles de spectacle, les salles de cinéma, des lieux de réunion, des débits de
boisson et de dancing.

- Interdiction de tout rassemblent.

- Éventuellement la perquisition de jour comme de nuit.

- La limitation d’accès aux moyens audiovisuels (fermeture des radios, limite de l'accès au
réseau etc..).

C'est ainsi que soucieux de maintenir un équilibre entre la nécessaire protection des droit des
citoyen et la non moins nécessaire de défense de l'OP et au nom de la discipline philosophique:
Il n'y a pas de liberté sans ordre, que le CE imagine en toute pièce à partir de la 1ere guerre
mondiale, la théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles.

2- La théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles

Le droit administratif a très largement bâti de façon prétoriale et en l’absence de textes juridiques par la
jurisprudence du Conseil d’État inspiré par ses membres les plus éminents (Laferrière, Léon Blum,
Robineau, Savois, Manaqui, etc.). C’est ainsi que, soucieux de maintenir un équilibre entre la nécessaire
protection des droits des citoyens et la non moins nécessaire défense de l’ordre public, et au nom d’une
philosophie implicite suivant laquelle il n’y a pas de liberté sans ordre, le CE a imaginé, de toute pièce,
à partir de la 1ere GM, la théorie des Circonstances Exceptionnelles.
Lorsque les circonstances sont exceptionnelles, par exemple la guerre, une atteinte à une liberté
par l’administration illégale et fautive en temps normale, peut être légale que la responsabilité
de l’administration en temps normal sur le terrain de la faute simple peut si les circonstances
sont exceptionnelles, n’être encouru que pour faute lourde. Il en résulte donc qu’une mesure
normalement annulée par le juge de l’excès de pouvoir peut être déclarée légale que la
responsabilité de l’administration engagée en temps normale sur le terrain de la faute simple,

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peut si les circonstances sont exceptionnelles n’être encouru que pour faute lourde qu’enfin une
illégalité grossière constitutive en temps ordinaire d’une voie de fait ressortissant de la
compétence du juge judiciaire deviendra en cas de circonstance exceptionnelle une faute
ordinaire qui relève de la juridiction administrative. Par exemple dans la célèbre et pittoresque
affaire Demoiselle Dol et Laurent, CE 28 Février 1919, le préfet maritime de Toulon a pris
légalement à raison de la circonstance résultant de la guerre et en vue de protéger la défense
nationale menacée par des secrets d’accord confié par des marins imprudents à des prostitués
peu patriote prendre des mesures de police limitant la prostitution, ce qui dans les circonstances
ordinaires eussent à cout sure être jugé illégale. Dans un arrêt non moins célèbre et fort critiqué
par la doctrine Dame de la murette, CE 27 Mars 1952, le tribunal des conflits à estimer qu’une
détention arbitraire à la fin de la seconde guerre mondiale ne constituait pas en l’espèce une
voie de faite mais une simple irrégularité. Souvent contester, malgré le soin apporté par le CE
à maintenir en toute hypothèse son contrôle de proportionnalité entre les nécessités de l’ordre
public et la gravité des atteintes aux libertés qu’il faut garantir, la théorie des circonstances
exceptionnelles est fondée en réalité sur l’idée d’urgence. Comme le disait Romieu un
commissaire du gouvernement, lorsqu’il y a le feu dans la maison on ne demande pas
l’autorisation pour appeler les sapeurs-pompiers mais, la tendance de l’administration est
évidemment d’invoque l’urgence à tout bout de champ et de façon excessive jusqu’à faire
figurer dans des textes une notion aussi paradoxale du moins du point e vue de la langue
française, la notion d’urgence absolue. D’où la vigilance nécessaire face à des réflexes qui se
comprennent mais qui ne joue pas nécessaire en faveur des libertés publiques.

3- L’article 52 de la constitution
Né de la volonté du général De Gaulle de dépasser l’impuissance à laquelle les lois
constitutionnelles de 1875 avait réduit les pouvoirs du président Lebrun, il introduit une
modification mettant à la charge du président de la république de veiller au fonctionnement
régulier des pouvoirs publics ainsi qu’à la continuité de l’État. Il en fait le garant de
l’indépendance national et de l’intégrité du territoire.

a- Le fondement et le régime de l’article 52 de la constitution


L’article 52 de la constitution permet au président de la république de prendre tous les moins
exigés lorsque son remplie cumulativement deux conditions :
- Les institutions de la république, l’indépendance de la nation, l’intégrité de son territoire
ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés d’une manière grave et
immédiate,

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- Les fonctionnements réguliers des pouvoirs publics constitutionnelle sont interrompus.


Une foi ses deux conditions cumulative réuni, le PR d’une part doit consulter officiellement le
gouvernement et le conseil constitutionnel sur le recours à l’article 52 mais il n’est pas lié par
ses avis et d’autres parts il doit en informer la nation par un message.
Enfin il doit prendre toutes les mesures avec une volonté de rendre au plus vite possible au
pouvoir public la possibilité e fonctionner normale. Ces mesures sur lequel le conseil
constitutionnel doit être, consultés peuvent intervenir dans le domaine du règlement ou dans le
domaine législatif. Il y a donc là confusion entre les pouvoirs du Président de la République, et
donc de l’exécutif et ceux du pouvoir législatif. De son côté le parlement se réunit de plein droit
dès le recours à l’article 52 pendant l’application du quelle l’assemblée nationale ne peut être
dissout. Ce régime est en sorte celui d’une dictature temporaire au sens romain, provisoire
limité.

b- La pratique et l’avenir de l’article 52


Ce fut pratiqué lors du putsch manque des généraux en Algérie qui avait amené le Général De
gaulle des décisions disproportionnelles et jugées illégale par le conseil d’État. En effet, le
conseil d’État avait estimé que seule les mesures prises en vertu de l’article 16 dans le domaine
réglementaire pouvaient attaquer devant lui et le cas échéant annulé par lui, les autres n’étaient
pas contestable devant le juge, le CE 2 mars 1962 Ruben Servens. De même le recours à l’article
16 est-il considéré comme un acte de gouvernement insusceptible de recours contentieux. La
seule façon de mettre fin aux éventuels abus entrainé par la mise en œuvre de l’article 52
spécialement en matière de liberté publique et que le législateur à, la fin l’application de cet
article abroge les mesures de caractère législatif, restrictif ou dangereuse. On peut donc
légitimement s’intéresser sur le recours de l’article 52 de la constitution.

SECTION II : LES CONDITIONS D'EXERCICE DES LP EN GENERAL.

La section précédente a permis de voir que les LP sont insérées dans des mécanismes
institutionnel juridique sophistiqué destiné à las garantir et à Les protéger tout en laissant à
l’ordre public les moyens de défenses contre les excès libertaires. Tout ceux-ci est théorique
mais, la question est de savoir comment sur le plan pratique un habitant du Sénégal peut -il
jouir des libertés publiques que la loi, le règlement et la constitution reconnaissent ? Répondre
à cette question nécessite de se placer sur deux plans : celui du droit, c’est-à-dire du pouvoir de
l’administration garante de l’ordre public ; celui de l’argent, c’est-à-dire les conditions
financières d’exercices des LP.

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A- Les libertés publiques et le droit (les pouvoirs concrets de l’administration)


Au nom des idéaux les plus élevés, l’ordre public, la paix sociale, le fonctionnement
harmonieux de l’activité économique, la défense nationale etc., l’administration ne cesse de
limiter les LP essentiellement en usant de ces pouvoirs de police. D’où d’ailleurs la nécessité
dans un pays de liberté de contrôler l’action par des moyens juridictionnel et autres. Les
pouvoirs de police administrative (qui seul nous intéresse ici, puisque les pouvoirs de police
judiciaire répondant à d’autres finalité) permettent de souligner 4 cas par ordres d’intervention
décroissant : la liberté totale, la déclaration préalable, l’autorisation et l’interdiction.

1- La liberté totale
C’est le domaine dans lequel les libertés publiques s’exercent le plus naturellement sans
intervention à priori de la puissance publique. Toute personne use librement de sa liberté sauf
à répondre devant le juge pénal des abus qu’elle pourrait en faire. Si on se revoie à la DUDC,
la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. La liberté implique la
responsabilité, Or est responsable celui qui répond de ces actes (c’est le principe nul crime ni
condamnation).
La Déclaration des droits et du citoyen précise que l’exercice des droits naturels de chaque
homme n’a de borne que celle qui assure aux autres membres de la société la jouissance de ses
mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminés que par la loi. Tout ce qui n’est pas
défendu par la loi ne peut être empêché.

2- La déclaration préalable
Dans ce régime, le citoyen ou le groupe doit déclarer à l’administration qu’il entend exercer
une activité. De son côté l’administration est tenue d’enregistré la déclaration à la suite de quoi
le citoyen ou le groupe peut se livrer à l’activité en question. La liberté n’est donc pas ici total
puisque faute d’avoir procéder à des formalités substantielles. C’est à dire assortit des faits de
la déclaration, le bénéficiaire de la liberté se place dans une situation irrégulière de sorte que
s’il use de cette liberté, il est en dehors de la loi ou en tout cas il ne jouit pas de la reconnaissance
et des garanties accordées à cette liberté par la loi. Par exemple la publication non précédée
d’une déclaration d’un périodique expose son auteur à des sanctions pénales. Par ailleurs, la
constitution d’une association doit être déclaré à l’administration. Si elle ne le fait pas,
l’association existe, elle peut mener ses activités mais, elle est dépourvue de personnalité
morale et par suite de capacité juridique. La décision du conseil constitutionnel du 25 janvier
1971 Dame Simone Beauvoir et Michel Leris.

3- L’autorisation préalable

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C’est là une technique beaucoup plus contraignante qui signifie qu’avant d’user d’une liberté,
le bénéficiaire éventuel doit demander à l’administration compétente l’autorisation d’exercer.
Cette fois, l’administration a le pouvoir discrétionnaire sous le contrôle du juge administratif
de l’accorder ou de le refuser. Seule la loi confère à l’administration un tel pouvoir.
L’autorisation est donc ici un moyen efficace de contrôler et de restreindre l’exercice des
libertés publiques. On pourrait don dire qu’entre la déclaration préalable et l’autorisation
préalable, il y a en quelques sortes un renversement de la charge de la preuve en ce sens que la
liberté est présumée pouvoir s’exercée dès lors que l’activité correspondante est déclarée. Alors
que si l’autorisation n’est pas donnée c’est le contraire, la présomption est inverse. C’est la
raison pour laquelle les libertés publiques proprement dites sont assez peu soumises au régime
de l’autorisation préalable tandis que les libertés économiques, moins protégé dans notre pays
malheureusement, y sont fréquemment assujetties.

4- Le régime d’interdiction
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le régime d’interdiction n’est pas nécessairement
le plus restrictif des libertés que celui des autorisations préalables. Plus précisément, il faut ici
dissiper une ambiguïté. Il peut y avoir une interdiction totale ou à priori d’une liberté. Il peut
aussi y avoir dans un État libérale et démocratique, un pouvoir d’interdiction par
l’administration au nom de l’ordre public de l’exercice d’une pourtant liberté reconnue et
garantie. L’interdiction ainsi entendue, est une arme conférer aux représentant du pouvoir
exécutif par un texte ou qu’il leur est reconnue par la jurisprudence, mais qui n’est pas utiliser
par eux ou ne devrait pas l’être de façon systématique, alors comme on l’a vu l’autorisation
préalable tacite, dans la mesure ou depuis quelques années se multiplie les hypothèses dans
lesquelles le silence de l’autorité administrative valait non pas décision implicite d’acceptation
mais de rejet. En d’autres termes, une liberté s’exerce sauf interdiction. Tandis qu’une liberté
dont l’exercice est pas subordonné autorisation ne peut s’accomplir sauf autorisation préalable.
Exemple : mesure de renforcement du maintien de l’ordre, réunion sur la voie publique et
manifestation etc.
Pendant longtemps au Sénégal, il fallait une autorisation préalable pour manifester mais lorsque
cette liberté a été constitutionnalisée alors on ne demande plus que la déclaration. Il y a donc
une obligation de déclaration préalable d’une manifestation. La jurisprudence du CE a d’ailleurs
décidé que l’administration, même sans texte, peut légalement interdire l’exercice d’une liberté
publique dès lors que le principe de proportionnalité est respecté c’à d dès lors que l’interdiction
ne constitue pas, eu égard à la gravité des menaces à l’ordre public et compte tenu de tous les

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moyens dont l’autorité investie des pouvoirs de police pouvait disposer en l’espèce, une atteinte
excessive à la liberté CE, 19 mai 1933, René Benjamin.
La jurisprudence a également décidé, en se fondant sur l’idée de la superposition de la police
spéciale et de la police générale qu’une activité soumise à autorisation préalable de la part d’une
police spéciale et ayant obtenu cette autorisation par exemple le visa de censure pour
l’exploitation d’un film n’en demeurait pas moins subordonné au pouvoir d’interdiction d’un
maire détenteur dans sa commune de la police générale et chargé à ce titre de la sécurité et de
la tranquillité publique CE, société des films de Lutécia, 1959.
En revanche, le juge administratif veille minutieusement à ce que les atteintes portées par les
autorités administratifs aux LP soient étroitement limité aux nécessités résultant de la
conciliation de leurs exercices avec la défense de l’ordre publique. De très nombreux arrêts
prohibent ainsi des interdictions générales et absolues ou pour user d’un langage imagé,
considère comme excessif et par là illégale le fait d’écraser une mouche avec un marteau
pilon. Ce faisant, le juge administratif se livre de façon exceptionnelle à un contrôle auxquels
il se refuse en général et c’est le contrôle de l’opportunité des actes administratif. En effet, il
estime en matière d’atteinte aux libertés publiques qu’un acte administratif n’est légale que pour
autant qu’il est nécessaire. Or, comme le remarquait le professeur Marcel Waline dans son traité
de droit administratif, ce qui est nécessaire est fortiori opportun. En d’autres termes au nom
de la défense des LP le juge administratif confond le contrôle de légalité avec le contrôle
d’opportunité.
B- Les libertés publiques et l’argent (le pouvoir concret des citoyens)
La discussion sur les libertés réelles et les libertés formelles remonte bien avant Karl Marx.
Déjà sous la révolution française, réservé à certaine catégorie, le suffrage était censitaire à ce
que seuls les riches. L’argent peut être un grand discriminant entre ceux qui en ont et ceux qui
n’en ont pas. La barrière risque difficilement franchissable. En matière de libertés, fixer des
seuils économiques et financiers peut être un moyen insidieux de relever l’exercice au droit à
ce qui sont au-dessus du seuil. Bien entendu il existe beaucoup d’autres discriminant que
l’argent.
Dans certaines sociétés antilibérales la race, la religion, l’appartenance, les ethnies ou à des
castes peut être source de discrimination. Même dans les société libérale les problèmes de sexe
peut constituer un discriminant.
En démocratie, certaines libertés publiques (pas toutes) doivent bénéficier de conditions
d’exercice aussi neutre que possible par rapport aux inévitables inégalité économique et que
seule la loi peut rétablir l’égalité par rapport à l’argent. Quelques exemples concrets :

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- La liberté de la presse, qui est un véritable cauchemar car une presse libre constitue un
foyer d’information sur les abus voire sur les résistances en oppression et on sait très
bien que sur ce train-là même lorsqu’ils ne veulent pas renoncer aux armes lourdes de
l’interdiction ou du contrôle politique, les régimes utilisent plus hypocritement celle de
l’argent (par exemple en exigeant le dépôt d’un cautionnement avant qu’un journal ou
une télévision n’émet). La presse est devenue une industrie puissante qui procède à des
investissements très couteux et l’État cherche à limiter l’emprise des grands groupes de
presse.
- La liberté de l’enseignement,
- La liberté religieuse
- Dans bien d’autres domaines.
L’argent est Par conséquent une condition importante de l’exercice des LP par les citoyens
L’oublier serait méconnaitre une dimension majeure du problème concret des libertés. Les
droits nouveaux inspirent d’ailleurs bien souvent le législateur à une prise de conscience
attentive des conditions financières de leurs exercices. L’argent est au cœur de certaines
libertés.
Le conseil d’État par les principes généraux du droit, CE 28 octobre 1960, arrêt De la boulaille,
montre bien que la loi et le règlement peuvent porter atteinte à la libre concurrence et à la liberté
d’entreprendre et dans les conditions déterminées.

Section 3 : les principales libertés publiques


Il n’est pas facile de traiter ici toutes les libertés reconnues, garanties et protéger. Cependant 5
grandes catégories peuvent être retenu :
- Les libertés de l’individu (l’égalité des droits, la liberté d’aller et de venir, la protection
contre l’arbitraire répressif, la défense de la vie privée, la propriété)
- La liberté des groupes (association, la réunion, la manifestation, l’attroupement, les
liberté syndicales et le droit de grève)
- Liberté de la pensée et de l’expression (la liberté d’opinion, la liberté religieuse la liberté
de la presse, le cinéma, les radios et télévision (le régime de la communication
audiovisuelle))
- Les liberté réelle (les droits aux travails, les droits à la santé et la sécurité sociale, à la
protection de sa famille et le droit à l’enseignement)
- La nouvelle génération des droits et des libertés liées au progrès technologiques que
sont l’informatique, la transparence de l’information et de la document, l’accès aux

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documents administratifs, les libertés liées à l’éthique médicale (les questions


d’avortements, les mères porteuses, la mort, les manipulation génétique etc.), la
protection du domicile, la question de la prostitution.
A- Les libertés de l’individu
C’est le noyau dur, le plus ancien, le plus individualiste des LP. Historiquement, c’est tjrs la
liberté individuelle qui a été revendiqué en 1er. La révolution s’est faite contre les abus du
pouvoir royale et symboliquement par la prise de la bastille. Tragiquement, on peut exercer le
droit que dans les conditions matérielles et financières réunies. Le combat pour la conquête et
la défense des libertés passe presque inévitablement par cette exigence première de tout homme
même s’il s’agit d’un homme inconscient, n’est privé de liberté que les Libertés Publiques sont
les moteurs même formels de la vie. Les libertés de l’individu recouvrent plusieurs aspects mais
5 vont nous intéresser ici.

1- L’égalité des droits


Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Cela signifie que quelques soient
les privilèges et handicaps de naissance, de fortune, d’intelligence, de culture, des conditions
de vies, chaque homme, chaque femme doit avoir les mêmes droits vis-à-vis du corps social.
Historiquement, cette revendication s’est exprimée dans les société à inégalité chronique.

a- L’esclavage
L’esclavage est à l’évidence une inégalité particulièrement insupportable. La seconde
république après Robespierre qui la solennellement supprimé en France. La guerre de sécession
aux USA est née de la volonté de Lincoln de supprimer l’esclavage des noirs. Cette pratique
n’a pas complètement disparue de la planète. L’esclavage n’est pas racialement neutre, il frappe
toujours les groupes réputés inférieurs pour le besoin de la clause, notamment les noirs, les
indiens qui sont placés dans une condition juridique subordonnée soit par l’inégalité des LP
comme avec la ségrégation raciale en Afrique du Sud.

b- Une autre forme d’inégalités évidemment tout aussi inadmissible et celle fondée
sur la religion
Au 16e S, il y a eu beaucoup de guerre de religion. On se souvient de la révocation de ledit de
Nantes par Louis 14 en 1685 en faveur des protestant. Notre droit positif s’est attaché à faire de
la non-discrimination raciale ou religieuse un principe précis assorti de sanction. La
jurisprudence du conseil d’État prohibe sévèrement depuis longtemps la violation du principe
d’égalité. Par exemple l’accès à la fonction publique. Elle le fait aussi lorsque la discrimination
est fondée à l’appartenance à une partie politique par exemple l’arrêt Barel CE, 28 mai 1954. Le

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CE a estimé que le gouvernement n’avait pas le droit d’interdire l’accès au concours d’entrée à
l’ENA à des candidats communistes. Le législateur a aussi voté des textes qui expose à de
grande peine pénales les coupables d’infraction racistes.

c- L’inégalité entre les sexes

Elle demeure non seulement dans les faits mais en droit une réalité mise en évidence par les
conférences internationales. On parle des conférences de Nairobi…Même le droit civil (régimes
matrimoniaux, autorité parentale, divorce) conserve encore des séquelles du machisme du code
napoléonien. Bien sûr de efforts sont en train d’être faite pour améliorer les conditions des
femmes.

2- La liberté d’aller et de venir

Il s’agit d’une liberté fondamentale, qu’anciennement revendiqué. En droit positif, la liberté des
citoyens existe à côté de la liberté des étrangers.

a- La liberté d’aller et devenir pour les citoyens

Le principe est celui de la liberté totale sous réserve de restrictions importante. L’une touche au
voyage à l’étrangers et l’autre à la police de transports et de la circulation. Le principe d’avoir
une totale liberté de se déplacer et de fixer Le principe d’une totale liberté de se déplacer et de
fixer le domicile de son choix parait évident. Mais on s’est que dans l’histoire, des restrictions
ont toujours existé avec les douanes, avec la délivrance de passeport ou avec le livret ouvrier.
Les personnes itinérantes ne disposent pas d’une liberté totale, les personnes condamnés à des
peines de prison peuvent se voir non seulement privées de libertés mais interdit de séjour par le
juge pénal. Ce qui empêche les intéressés de résider dans tel ou tel endroits. Ce sont les
assignations à résidence.
Les aliénées qui font l’objet d’une législation particulièrement désuète qui remonte pour
l’essentiel à loi de 1838 en France, extrêmement dangereuse pour les libertés individuelles.
Le déplacement hors du pays se heurte à des très inégales suivant la législation du pays d’accueil
ou de séjour.
Prises de note (dernier cours, le prof a accentué sur les explications)
b- La liberté d’aller et de venir pour les étrangers
Tous les pays disposent d’une législation sur l’entrée et le séjour des étrangers.
c- Les réfugiés

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Généralement en démocratie on est bien vaillant avec les réfugiés. Il y a la convention de


Genève du 28 juillet 1951 sur les réfugiés qui a été adopter le 25 .il faut dire n’est pas réfugié
qui veut. Pour être réfugiés il faut établir la preuve qu’on a été persécuté dans son propre pays
du fait de sa race, de sa religion ou de ses opinions politiques ou à tout le moins on craint d y
être persécuter.

3- La protection contre l’arbitraire répressif


Il s’agit d’une des revendications les plus anciennes des défenseurs des libertés. Nulle ne peut
être détenu arbitrairement. On constate dans les fait qu’il y a souvent de l’infaillibilité dans les
détentions. La procédure pénale est prescrite par voie législative et la loi pénale ne peut être
rétroactive. Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été condamner par le juge.
C’est de la gravité des atteintes aux droit et à la procédure pénale qui distingue particulier les
régimes respectueux des droits de l’homme et ce qui le viole parfois avec sunnisme (bavures
judiciaires, bavure policière, quelques atteintes extrêmement graves)
a- Le problème des juridictions d’exception
Normalement tous les crimes et délit doivent être jugée avec les juridictions communs. Mais
parfois on met en place des juridictions qui parfois leurs décisions sont inattaquables en recours.

b- La procédure pénale
Il y’a beaucoup ici up à dire sur la pp mais théoriquement les juges sont inamovibles. Mais en
pratique et dans les faits il existe plusieurs entorses graves à ses règles protectrices.
- la présomption d’innocence en passe d’être transformée en une présomption de culpabilité.
- le juge d’instruction théoriquement indépendant et dont la carrière dépend des appréciations
et des notes avec les procureurs qui reçoivent les ordres de la chancellerie.la détention
provisoire qui devait être normalement en vertu de la prs
- le régime carcéral
.
.
.
4- la défense de la vie privée
La vie privée devient de plus en plus un luxe que chacun entend protéger à l’attente
Le droit à l’image
Chacun a le droit aux respects de sa vie privée.
...

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5- le droit de propriété

B- l’es libertés des groupes


C’est le passage de la démocratie politique à la démocratie sociale.
Les principales libertés des groupes sont les suivantes :
- le droit d’association
-La liberté de réunion
-Le droit de manifestation ou de marche
-La liberté syndicale

NB : le dernier cours se faisait en prise de note.


Excusez les erreurs et les sauts sur cette dernière partie du cours !

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