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Introduction générale :
Les libertés publiques sont une matière étrange et difficile à définir. Ce n’est en réalité qu’en
1954 qu’elles ont fait leur apparition dans les études de droit notamment en France en tant que
discipline autonome. Jusqu’en 1954, elles furent enseignées mais de façon éparse à travers des
matières moins spécifiques. Elles avaient pourtant envahi beaucoup plutôt le vocabulaire
juridique puisque Gaston JEZE pouvait intituler une étude datée de 1929 : Signification
juridique des libertés publiques. Quant au droit positif, il consacre la notion au plus haut niveau
notamment dans l’article 67 relatif aux matières réservées à la loi (Constitution 2001 SN). La
loi fixe en effet les règles concernant les garantis fondamentales accordées aux citoyens pour
l’exercice des libertés publiques. La notion de libertés publiques est devenue courante mais son
sens ne va pas de soi.
A- Contenu des libertés publiques
Pour essayer de cerner la notion de libertés publiques il peut être utile de poser des séries de
petites questions :
Que sont les libertés par rapport à la liberté ?
Que veut dire l’adjectif « publique » ?
Et enfin qu’est-ce qui distingue les libertés publiques et les droits de l’homme ?
Au terme de ces interrogations, une définition des libertés publique pourra être faite.
1- Libertés et liberté
La liberté pour l’homme qui vit en société la liberté est un pouvoir d’agir de façon autonome
mais en butant immédiatement sur un certain nombre de règle découlant de son appartenance à
cette société et dont la complexité et le degré de contrainte dépendent de l’organisation sociale.
Donc la liberté n’est jamais illimitée. En pratique la liberté au singulier est morcelée en de
multiples petites libertés, elle peut se diluer, s’appauvrir, s’éclater. La liberté est donc objet de
philosophie alors que les libertés sont des objets juridiques. Admettons par exemple qu’une
société soit aussi parfaitement libérale que peut l’être une société humaine et que par définition
les êtres qui la composent jouissent de toutes les libertés, en réalité ils ne seront pas pour autant
nécessairement libres dès lors que la liberté c’est-à-dire la faculté d’autonomie de la volonté,
d’autodétermination, suppose d’autres affranchissements que la seule émancipation des
entraves de caractère juridique. Ce n’est donc pas par hasard si la définition de la liberté au sens
philosophe du terme n’est pas la même chez Platon, chez Freud, chez Sartre, Marx et Hayek.
La liberté implique des libertés mais les libertés ne fondent pas à elles seules la totale liberté.
C’est pourquoi les libertés forment en réalité une vision plus parcellaire et le juriste s’intéresse
moins à la liberté qu’aux libertés d’avantage aux règles qui fondent et le cas échéant freinent
les libertés qu’aux purs débats théoriques sur la nature et les conditions d’exercice de la liberté
humaine. On parle donc de liberté d’aller et de venir, de liberté d’opinion, de liberté
d’expression, de liberté de réunion, de liberté d’association, de liberté de manifestation etc.
Mais celles-là ne constituent pas une condition suffisante de celle-ci. Autrement la liberté est
une condition nécessaire pour les libertés mais à elle seule elle ne garantit pas les libertés
a- L’État de droit
Il est à la fois soumission de l’Etat au droit par opposition par exemple à l’Etat de police. L’Etat
de droit signifie l’inscription par la société de l’Etat dans un cadre. L’Etat de droit devient en
ce moment-là garant des libertés et s’autolimite contre toute tentation d’oublier sa mission et
d’attenter aux libertés qu’il est chargé de fonder et de défendre, de protéger. En cas de violation
s’il s’écarte de sa mission, la soumission de l’Etat au droit suppose l’existence de sanctions
juridiques et le respect des libertés publiques est considéré comme le fondement légitime de
l’existence même de l’Etat.
Dans notre tradition juridique héritée de la France, la dialectique Etat et liberté est complexe et
sophistiquée parce chargé en même temps de faire respecter l’ordre public sans lequel, il n’y
aurait plus de libertés mais anarchie, l’Etat est censé ne porter aux libertés que les atteintes
strictement nécessaires pour le maintien de l’ordre public. Vient-il excéder ce qui est nécessaire
et des mécanismes juridiques peuvent l’obliger à retrouver la ligne juste et à concilier l’ordre et
les libertés.
n’est pas expressément autorisé est interdit alors qu’on pourrait plus libéralement présumer que
ce n’est pas expressément interdit est licite. En fait depuis1789, la tradition est que seules sont
les libertés publiques celles qui sont expressément reconnues et garanties par les textes
généralement élevés dans la hiérarchie des normes. Même les principes qui, pour le Conseil
d’Etat depuis un siècle maintenant et pour le Conseil Constitutionnel depuis plus d’un demi-
siècle supplée au silence du législateur ou du constituant ne sont pas des coutumes mais des
valeurs affirmées dans d’autres textes appartenant à la tradition républicaine. Il découle donc
de cette nécessité l’importance de l’étude des textes.
régime juridique de protection renforcée. Le pluriel de liberté traduit le fait que certains aspects
de la liberté en général ont été particularisés. Le qualificatif de publique exprime l’idée que ces
aspects de la liberté ont été érigés en droit spécialement aménagé et protégé opposables aux
tiers dans une certaine mesure aux pouvoirs publics eux-mêmes. Dans une conception plus
restrictive et banale, les LP sont celles qui se manifestent publiquement en s’extériorisant.
Dans l’enseignement des LP on mettra d’avantage l’accent sur les formes de protection des
droits et des libertés. Ces formes sont variées :
- Elles peuvent se manifester sous la forme de conclusions de pactes internationaux.
- Par la constitutionnalisation des droits et des principes fondamentaux par exemple
le CCL.
- La limitation de la compétence des pouvoirs règlementaires des autorités
administratives, exécutives, dans un certain nombre de domaines.
- La mise en œuvre de théories jurisprudentielles originales (théorie de la voie de fait)
favorable à la protection LP.
L’enseignement des LP passera nécessairement par un historique des LP et par l’examen de
leur situation actuelle au plan national et international. Ainsi, après avoir rappelé les grandes
évolutions des LP, nous allons décrire le régime juridique global des LP, leurs conditions
d’exercice et le régime….
premier pays à avoir une constitution écrite sous la plume de Jefferson (Une constitution
comprenant 10 amendements) avec les commentaires de Hamilton, de Madison et de Gay qui
constitue une véritable théorie des droits de l’homme qui ne cesse d’inspirer encore ce jour les
rédacteurs des déclarations et des constitutions.
9), l’égalité en droit et devant la loi (article 6)la souveraineté nationale (article 3), la
séparation des pouvoirs (article 16), la propriété (article 17).
Face à l’absolutisme royale, aux privilèges et à l’arbitraire, ces quelques idées simples sont
évidemment comme révolutionnaire.
Le texte est individualiste car nulle référence aux associations, aux groupes ni aux coalitions
non plus qu’à la famille ou aux corps intermédiaires.
Il est bourgeois car nul ne peut être privé sans nécessité publique évidente et légalement constaté
et sans avoir reçu au préalable une juste indemnité.
Enfin la déclaration qui se veut universelle, elle est écrite en termes abstraits. Ces auteurs ne se
soucient guère des conditions concrètes d’exercice, des garanties et de protection ou des droits
qu’ils proclament. La déclaration est donc loin d’être parfaite. C’est un texte situé dans le temps
et dans l’espace qui reflète une philosophie à la fois généreuse quelque peu naïve et
inconsciemment tourné vers les intérêts de la classe majoritaire à la constituante c’est à dire une
bourgeoisie éclairée et attachée à ses avantages économiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard
si ceux-là même qui proclamaient l’égalité des hommes en droit ont systématiquement organisé
le système du suffrage censitaire.
En réalité Pour eux il y avait des citoyens plus légaux que les autres et seuls dignes grâce à leurs
ressources d’être actifs c’est à dire de voter. Mais, il serait également injuste d’être sévère avec
ce document car, outre qu’il a inspiré nombre de textes nationaux ou internationaux qui lui ont
succédé, il a encore accru l’efficacité du contrôle juridictionnel de légalité du juge administratif
et du contrôle de constitutionnalité du juge constitutionnel.
La déclaration 1789 a été placée en tête de la constitution de 1791. Les auteurs pensaient
probablement que le système politique dont ils rêvaient c’est à dire une monarchie
constitutionnelle à l’anglaise pourrait durer très longtemps. Mais les évènements ont
rapidement bouleversé l’équilibre sur lequel était bâti cet édifice. Les terreurs de Louis XVI et
son refus des nouvelles règles de jeu avait conduit a des changements imprévus. En 1793 avec
l’instauration avec la prohibition de la domesticité, le début des secours publics et de
l’instruction des citoyens.
Il serait excessif de retracer de façon détailler cette seconde période. Ce serait d’autant plus
inutiles que chaque régime sera suivi de l’historique qui lui est propre. Mais il faut cependant
dégager les grandes lignes d’une évolution aussi chaotique dans ses péripéties qu’univoque
dans son sens général.
A- Les libertés publiques sous les deux empires : (1804-1815) et (1852 1870)
C’est le passage d’une conception autoritaire vers une conception beaucoup plus libérale.
1- Le premier empire :
Comme déjà sous le consulat (1793 à 1804), les coups de chapeau à la pensée révolutionnaire
masquent mal une volonté d’hégémonie de Bonaparte qui met en place une constitution
autoritaire qui supprime en 1807 les tribunaux, qui recrute des préfets autoritaires, qui censure
les journaux, qui procèdent à des arrestations massives, qui crée la légion d’honneur.
De 1812-1813, les défaites militaires vont affaiblir l’empire et vont pousser à l’abdication en Avril 1813.
C’est là qu’il part en exil à l’île d’Elbe. Il fait son retour et prend le pouvoir pour 100 jours de mars à
Juin 1815. Il veut instituer un nouveau régime, il fait de ces concessions aux libertés. Il rédige une
nouvelle constitution sous la plume de benjamin Constant. Et met en place un empire un peu plus libéral.
2- Le second Empire
Il a connu une évolution asses sensiblement parallèle au premier empire. Née comme le coup
d’État mettant fin à une république avec cette circonstance aggravante que napoléon 3 était
président de cette république qu’il n’hésita pas à abolir. Le 2nd empire s’est voulu très proche
des conceptions bonapartistes, c.à.d. révolutionnaires en apparence et autoritaires en réalité.
Si l’article 1er de la constitution de 1852 dispose qu’elle reconnait, confirme et garantit les
grands principes proclamés en 1789 et qui sont à la base du droit public des français, dans les
faits, le régime instaure, par cette constitution et par le sénatus-consulte du 7 novembre 1852
qui l’a amendé, un empire héréditaire et autoritaire avec des pratiques césariste que sont une
forte concentration des pouvoirs, une absence d’opposition par sa réduction à sa plus faible
expression, par un trucage du suffrage universel grâce à la candidature officielle choisie et
soutenue par les préfets (muselé ou acheté, corps intermédiaires maitrisés) .
A partir de 1860 le régime s’infléchi. En 1863 l’opposition progresse aux élections, le droit
d’interpellation est rendu aux députés, la liberté de la presse et celle de réunion sont restitué et
même renforcé sous l’effet des premiers revers militaires Napoléon 3 multiplie les concessions.
Et après les élections de 1869, il admet un empire libéral et parlementaire. Mais la guerre
franco-prussienne et le désastre de Sedan vont quelques mois plus tard emporter l’empire dans
leur tourbillon. C’est d’ailleurs à partir de ce moment, à l’exception de la période de vicci, l’ère
de la démocratie et des liberté publique va triompher de manière beaucoup plus virale.
Il y’a une irréversibilité des acquis de la révolution dans le domaine des libertés avec des évolutions
juridique, restauration et rétablissement de l’ancien régime. En réalité, un retour à l’ancien régime est
impossible. Malgré les fluctuations importantes, il était devenu impossible de revenir à l’avant 1789.
Napoléon 1er vient d’appliquer et Louis 18 qui rentre triomphalement avec un quart de siècle
d’exile. Cette charte est u véritable compromis. Son existence même prouve que la monarchie
ne peut plus être une monarchie absolue, même si elle est héréditaire et de droit divin. Il
demeure l’engagement de fidélité du roi à la charte comme garantie de démocratie. Les 12
premier article de cette charte sont relatifs aux droits publics des français et garantisse la plupart
des droits de l’homme1 contenus dans la déclaration de 1789 (égalité devant la loi, libertés
individuelles, abolition des privilèges fiscaux, liberté de conscience etc.).
La restauration à consacrer la séparation des pouvoirs en donnant aux deux chambres un rôle
accru. Mais la terreur blanche avec son cortège d’exécution sommaire, une censure de la presse
à partir du règne de Charles 10 en 1824 ont multiplié les atteintes aux libertés et aux droits
électorales
Au total, la 3eme république a été marqué par une évolution progressive des libertés encore que
vers sa fin les effets de la première guerre mondiale, de la seconde vont affaiblir le régime des
libertés poussant à des entorse provisoire ou durable et surtout à la dégradation de cette
satisfisse.
3- Le régime de Vichy
C’est une période peu glorieuse, parce que c’est la période du fascisme. La révolution nationale
d’inspiration autoritaire nationaliste, xénophobe, corporatrice avec une haine farouche de la
pensée libérale accusait d’avoir corrompu le pays et de l’avoir conduit à la défaite. Un
communiste juive francs-maçons libéraux sont considérés comme tous responsables des
malheurs du pays. L’État a pris systématiquement des mesures limitantes ou supprimant les
libertés les libertés publiques : persécutions massales, musèlement et mainmise de la presse, de
la radio, éviction des parties politiques, reprises des procès politiques, juridiction d’exception,
arrestation arbitraire, relation du travail, agissement répressif idéologique. Le maraichage
Pétain prévoyait ainsi en dépit de sa volonté de libéralisé un projet de constitution avec
l’instauration d’une cour suprême. Il n’a pas pu résister à la tentation de l’arbitraire.
Heureusement que les libérateurs de 1944 et les constituants de 1946 vont restaurer un État
libérale.
- D’abord en rétablissant la légalité républicaine
- Ensuite en adoptant une nouvelle constitution après qu’eut été rejeté par référendum
l’idée d’un retour à la troisième république
famille, sa profession etc… Les droits ne sont plus ici de simple faculté mais des créances et il
est possible d’en exiger la satisfaction
les menaces portées à la liberté et à la dignité humaine se diversifient et revêtent des aspects
toujours plus sophistiqués.
L’universalisation de cette lutte et l’apparition de la troisième génération des droits de l’homme
qui s’efforce de conquérir dans un monde cruel et dominé par la technologie de nouveaux
espaces de liberté.
principe de la souveraineté nationale tel qu’ils ont été définis par la déclaration de 1789
confirmée et complétée par le préambule de la constitution de 1946. Si elle classe au premier
rang à l’article 34, la loi fixe les règles concernant les droits civiques et les garantis
fondamentales accordés aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques.
Pourquoi troisième génération ? par ce qu’après les libertés proprement politiques de 1789 et
les droits économiques et sociaux de 1946, conscience a été prise peu après qu’il existait une
troisième catégorie de droit qui tourne au tour du concept de plus en plus important de société
moderne, de société d’information et de communication. L’information est une valeur, on peut
dire qu’elle est même une richesse, on l’a recherche, on la recueille, on peut la diffuser. Comme
la langue pou Ésope , elle peut être la pire ou la meilleure chose . Information et liberté
s’appréhendent suivant une dialectique État citoyen ou ordre et liberté. Il y a d’abord les droits
des citoyens et des groupes sociaux à l’information. Un droit à ce que l’information soit
démocratique est démocratiquement contrôlé à ce que l’État ne la monopolise pas. Mais, le droit
à ce que l’administration ne soit pas secrète et opaque. En sens inverse, il y a un droit des
individus à la protection de leurs vies privés face aux intrusions dans leurs existences
personnelles ou familiales. Or, des moyens interne d’investigation existent. Tous les pays du
monde en particulier les pays développés, USA, Canada, Suède, Royaume Unie, ont pris
conscience de ses phénomènes nouveaux et ont mis au point des outils juridiques qui s’efforce
avec plus ou moins de bonheur de protéger la vie privée et les données personnelles. Les
organisations internationales telle que l’OCDE et le conseil de l’Europe jouent un rôle actif
dans cette prise de conscient. C’est dans ce sens que plusieurs lois furent votées :
- La loi instituant le médiateur 3 janvier 1963 en France
- La loi du 6 janvier 1978 relative au fichier, aux libertés
- La loi du 17 juillet 1978 sur la liberté d’accès aux documents administratifs
- La loi sur la consultation des archives
- La loi du 17 juillet 1979 sur la motivation des actes administratifs
- La loi sur la communication audiovisuelle
Cette liste n’est pas exhaustive mais elle manque en tout cas que se bâtit progressivement une
nouvelle législation protectrice des droits dans les domaines ou les constituants de la révolution
et de la libération ne pouvait définir. Il faudrait légiférer un jour sur les secteurs informatiques,
cinéma, réseaux sociaux ou on imaginait même la nécessité. Il y a là tout un champ nouveau
particulièrement passionnant auquel il faut ajouter celui qui gravite autour de l’intégrité de la
personne physique. En effet, la biologie commence à poser de problèmes juridiques énormes.
(Euthanasie, clonage, congélation des cadavres dans les maisons, les dons d’organes…).
Cette histoire des LP montre d’ailleurs que les L ne constituent jamais une libre close et
définitive ou un catalogue strict sur lequel on pourrait cacher des rubriques à mesure qu’elles
soient remplies. Au contraire, elles évoluent dans leur extension comme dans leur contenu.
Elles doivent d’adapter à un monde qui change à des rapports qui se transforment, à des
inventions nouvelles comme à des techniques qui tombent en désuétude. Si la Révolution est
toujours à refaire, la L, elle, est toujours à redéfinir.
Il s’agira ici d’établir un panorama rapide des Libertés Publiques et de situer le Sénégal. Les
LP n’obéissent pas aux mêmes critères d’évaluation ni d’ailleurs ne répondront pas aux
mêmes définitions. Dans l’histoire, il existe un passage d’un État de droit à un régime où le
droit est bafoué ou d’une situation où les Libertés Publiques existent à une autre où elles sont
anéanties et inversement. Sur l’ensemble des États qui siègent aux nations unies, une
organisation comme Amnesty International dont l’un des buts est de défendre ou de mettre
au pilori les pays qui ne respectent pas les Droits de l’Homme n’en épargne qu’une vingtaine.
Les Libertés Publiques supposent des efforts permanents tant du législateur que des
éducateurs. Leur défense n’est pas seulement une affaire de loi mais aussi et plus encore peut
être de mentalité, de déontologie, de tolérance et de vouloir vivre en commun sans haine et
sans mépris. Seuls quelques pays économiquement développés et bénéficiant d’un régime
démocratique et pluraliste ont pu mettre au point un système bien imparfait encore et
assurément incomplet de protection efficace des libertés publiques. Que la très grande
majorité des pays du tiers monde ne soit pas parvenu à ce stade, on ne peut que s’en indigner.
Il est vrai que lucidement, dans la plupart des cas, le développement économique constitue la
priorité, en tout cas une priorité plus grande que la démocratie politique. En effet, la lutte
contre la famine est beaucoup plus urgente que la défense des libertés formelles.
On étudiera donc le rôle des pouvoirs publics (A) la distinction de la loi et du règlement (B)
puis Lees contrôle juridictionnelles (C)
- Une constitution écrite et rigide, c’est dire qu’il ne peut être modifié que solennelle
et lourde.
- Une hiérarchie des normes juridiques avec au sommet la constitution, les traités et
les accords internationaux régulièrement signé et ratifié, les lois et règlements.
Il est par conséquent d’une très grande importance que les normes qui définissent et protègent
les LP soient d’un niveau aussi élevé que possible au sein de cette hiérarchie.
Lorsqu’une liberté est contenue dans un texte de valeur constitutionnelle c’est à dire soit
dans une disposition constitutionnelle, soit dans un autre texte réputé ayant la même valeur
(DDHC, préambule, etc.), sa protection est mieux assurée que si elle était insérée dans une
simple loi.
A défaut de garantie constitutionnelle, celle du traité est en vertu de l’article 55 de la
constitution de 58 en France, chez nous c’est l’article98, les traités régulièrement ratifiés ont
en vertu de la constitution une autorité supérieure à la loi.
2- L’équilibre constitutionnel entre les pouvoirs publics
a) D’une part,
L’exécutif qui se compose à la fois d’un Président de la République élu au suffrage universel
pour 5 ans renouvelable une seule fois et qui n’est plus responsable devant le parlement. Le
Président dispose d’une majorité politique à l’AN, ce qui lui donne le droit de mener la politique
qu’il veut y compris dans le domaine des Libertés Publique
b) D’autre part,
Le Parlement élu pour 5 ans au suffrage universel, vote les lois qu’elles émanent du
gouvernement (projets) ou des parlementaires (propositions) le cas échéant après avoir fait
usage du droit d’amendement qui vote le budget et plus généralement exerce sur le
gouvernement un contrôle politique.
Il y a toujours une distinction entre les lois votées par le peuple ou par ses représentants élus. Il
y a toujours une distinction entre les lois votées par le peuple ou par ses représentants élus c’est-
à-dire, les actes émanant du pouvoir exécutif et de caractère général et impersonnel. Carré De
Malberg explique très-bien sur la base des théories de Rousseau, que la loi est l’expression de
la volonté générale. Les conséquences logiques de cette conception cohérente étaient
nombreuses :
De même, les décret-loi ont été une délégation du pouvoir de légiférer consenti au
Gouvernement par le Parlement. Le principe n’en demeurait pas moins que le pouvoir législatif
était la règle, et le pouvoir réglementaire, l’exception.
C’est ce principe que, spectaculairement, les auteurs de la Constitution de 1958 ont entendu
renverser. Désormais, la Constitution énumère limitativement un certain nombre de matières
particulièrement importantes, il est vrai, et précise que toutes les autres matières ont un caractère
réglementaire. Pour etre clair, le législateur a une compétence d’attribution désormais tandis
que le titulaire du pouvoir réglementaire a une compétence de droit commun.
Parmi les règles fixées par la loi en vertu de la Constitution, figurent les droits civiques et les
garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des LP.
En outre, dans la liste de cet article, on trouve d’autres matières touchant aux LP comme par
exemple :
- La détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leurs sont applicables ;
- La procédure pénale ;
- Les principes fondamentaux de l’enseignement.
Cette détermination par la loi des règles, des principes ou des garanties touchant aux LP, n’est
évidemment pas due au hasard. On retrouve ici la tradition républicaine de méfiance envers le
pouvoir exécutif qui peut, par la voie des règlements donc par des actes non précédés de débats,
prendre des décisions en matière de LP. L’exécutif peut dès lors constituer une menace latente
à l’égard des libertés, compte tenu de la confiance manifestée dans le Parlement. La tentation
d’arbitraire du fait du phénomène majoritaire peut toujours etre endiguée par le recours au
Conseil Constitutionnel, de meme que la tentation pour l’exécutif de court-circuiter le
Parlement et d’enfreindre les libertés par ses propres règles, se heurte à un moyen de contrôle
efficace qu’est l’appel au juge gardien de la légalité.
L’originalité du système français initié dans de nombreux pays et qui constitue un paradoxe
apparent, est que les libertés sont protégées et le sont efficacement par un juge issu de
l’Administration, si bien qu’on dit souvent que c’est l’Administration qui se juge.
Le CE français remonte au 13ème siècle, mais c’est Bonaparte qui lui a donné son visage
moderne. Peu à peu, au 19e siècle, cette institution napoléonienne s’est organisée autour de deux
axes : donneur d’avis au Gouvernement pour les décrets puis les lois et juge de droit commun
du contentieux administratif. Composé de fonctionnaires ne bénéficiant pas de garanties écrites
telles que l’inamovibilité, le CE a su édifier en grande partie sans textes, et par sa propre
jurisprudence, un contrôle efficace de l’action administrative, assis sur une indépendance réelle
de ses membres par rapport au pouvoir politique. Il faut bien savoir qu’il a comblé une lacune
et un vide dont la persistance eue été plus que fâcheuse pour l’Etat de droit. En effet, la loi des
16 et 24 Août 1790 toujours en vigueur, interdit aux tribunaux de prendre directement ou
indirectement aucune part à l’exercice du pouvoir législatif, et d’empêcher ou suspendre
l’exécution des décrets du corps législatif sanctionnée par le droit à peine de forfaiture. La
meme loi affirme que les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront toujours séparées
des fonctions administratives. Les juges judiciaires ne peuvent, sous peine de forfaiture,
troubler de quelque manière que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant
eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions. Ainsi, cette séparation rigide des
pouvoirs prohibe toute immixtion des juridictions judiciaires dans le fonctionnement de
l’Administration. Il était donc primordial qu’un juge ad hoc contrôla les agissements de celui-
ci, à plus forte raison, s’ils menacent ou restreignent les LP.
Dans l’arsenal des moyens qu’il s’est progressivement donné car il s’agit essentiellement d’une
création jurisprudentielle, le CE et avec lui, les autres juridictions, dispose d’une arme
principale qu’est le recours pour excès de pouvoir et d’armes subsidiaires telles que la
condamnation de l’Administration à l’astreinte ou, à une indemnité.
Le REP est un fleuron du contentieux administratif (Voir Ville Nouvelle-Est de 1975, CE) qui
permet à toute personne ayant intérêt à agir, d’attaquer devant le juge compétent de l’ordre
administratif, le CE (CS au Sénégal). Si le juge estime que l’acte attaqué est illégal, c’est-à-dire
contraire à une norme qui lui est supérieure, alors, c’est l’ensemble de l’acte qui est annulé et
l’acte est censé n’avoir jamais existé. Il disparait pour l’avenir et aussi, rétroactivement. Le cas
typique d’annulation, est celui de la violation directe de la règle de droit ( une loi par exemple).
Le CE a dégagé, non sans hardiesse, depuis plus d’un siècle maintenant, la théorie
jurisprudentielle des principes généraux du Droit. En effet, il existe des règles supérieures non
écrites s’inspirant de la déclaration de 1789, du préambule de 1946 et des principes
fondamentaux des lois de la République. Ces règles supérieures affirmées par le juge lui-meme,
ont valeur constitutionnelle. Elles s’imposent donc au législateur dont les actes sont interprétés
systématiquement dans le sens du respect de ces principes et à plus forte raison, du pouvoir
exécutif dont les actes sont annulés dès lors qu’ils méconnaissent ces principes. On peut enciter
quelques-uns :
- Le principe d’égalité ;
- Le respect des droits de la défense ;
- L’existence même sans texte du droit à un REP contre tout acte administratif et du
recours en cassation contre tout jugement rendu en dernier ressort ;
- La liberté individuelle ;
- La non rétroactivité.
Par ailleurs, toute illégalité commise par l’Administration, constitue non seulement un excès de
pouvoir entrainant la nullité de l’acte illégal, mais aussi, une faute qui peut obliger
l’Administration à la réparer : c’est l’efficacité in concreto de ce contrôle.
Normalement celui-ci ne devrait jamais en vertu des lois du 16 et 2 aout 1790, s’immiscer dans
le fonctionnement de l’administration même pour protéger les libertés publiques menacées par
celle-ci. En réalité il y a à ce principe 3 exceptions ou correctifs.
- Le premier va de soi
Malgré la séparation des pouvoirs, il est de nombreux cas où les personnes publiques elles
même enfreignent les libertés d'autrui. Dans de telles hypothèses, les tribunaux judiciaires,
civils ou pénaux sont évidemment compétents.
- Le 2nd cas
C’est quand un agissement de l’administration contraire aux libertés publiques procède d’un
comportement d’un agent de l’administration fautif, le juge répressif judiciaire est compétent
pour sanctionner cette faute.
- Le 3e cas
Enfin, le CE lui-même et le tribunal des conflits ont échafaudé la théorie de la voie de fait sur
la base de laquelle, une atteinte grossièrement illégale à la liberté individuelle ou à la propriété
par l’administration peut être constaté et même réparé par les tribunaux judiciaires. Et ainsi
lever la contradiction entre la loi de 1790 et le principe constitutionnel suivant lequel l’autorité
judiciaire est gardienne de la liberté individuelle. Sur un plan pratique, la compétence du juge
judiciaire est surtout précieuse en matière pénale par essence étrangère à la sphère des tribunaux
administratifs. Par exemple si un prisonnier ou un gardien de prison maltraite un détenu, il est
important que l’auteur de ce méfait soit poursuivi.
De plus en plus dans de nombreux pays, des systèmes apparaissent qui permettent aux citoyens
de se plaindre des actions administratives auprès des organes indépendants non juridictionnels.
Ces organes ne rendent donc pas la justice, ne condamne pas l’exécutif mais font pression sur
lui en appel au parlement ou à l’opinion publique. Ces organes exercent un magistère plus moral
que juridique. Pendant longtemps ce fut des modèles étrangers qui existaient comme par
exemple l’Ombudsman suédois en 1809 qui pouvait être saisi par les citoyens de plainte et qui
exerçait des contrôles sur le fonctionnement de l’administration et qui rédigeait un rapport
destiné au parlement ; la Prokutura soviétique dirigée par le procureur général de l’URSS qui
exerçait un contrôle d’ensemble sur l’administration et sur les actes administratifs pour faire
respecter la hiérarchie des normes. Cela constitue donc en une collaboration entre l'exécutif et
le parlement.
Depuis maintenant une cinquantaine d’année, de nombreux pays ont imités ce modèle : le
Danemark en 1954, l’Allemagne en 1964, la GB en 1967 tout comme le Canada et la France en
1973 qui a institué le médiateur nommé par le gouvernement pour s’occuper des plaintes liées
au disfonctionnement de l’administration. Le médiateur de la république dispose de l'argent
pouvoir de médiation et de recommandation, y compris en matière de proposition de réforme.
Le médiateur est donc une institution proche de l'Ombudsman de type scandinave.
Le CE français dispose d'un rapport annuel dans lequel il est traité certaines requêtes et surtout
des difficultés liées par l'exécution des devions administratives. Il existe une loi du 16 juillet
1980 qui donne au CE au contentieux le pouvoir de prononcer emel d'office contre les personnes
morales de droit publique une astreinte pour les obliger à exécuter une décision du juge
administratif, renforçant ainsi les pouvoirs des citoyens face à administration. La tendance est
donc à multiplier les intervention, même non juridiction, sinon conte l'arbitraire, du moins
contre ces fléaux modernes que sont la bureaucratie, les émissions de radio et de TV, les réseaux
sociaux etc...
C’est là l’un des dangers les plus graves qui guette les démocraties. Lorsque les menaces
extérieures ou intérieures se précisent, grande est la tentation de privilégier la défense de l’ordre
public voire de la sécurité nationale au détriment des libertés même les plus fondamentales.
Historiquement on peut distinguer 3 régimes de temps de crise : l’Etat de siège, l’Etat
d’urgence, la théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles et enfin l’article 47 ou
encore l’article 52 de la constitution.
a. L’État de siège
C’est une notion à laquelle Albert Camus a fait référence dans une pièce de théâtre. Elle est
régie par une vieille loi du 10 juillet 1791. La constitution sénégalaise prévoit que l'état de siège
est décrété en conseil des ministres et ne peut être prolongé sans l’autorisation du parlement.
C’est une notion fondée sur la supériorité de l’armée en termes de protection efficace de l’ordre
public. Alors que toutes les démocraties reposent depuis longtemps sur la primauté du pouvoir
civil par rapport au pouvoir militaire, en cas d’état de siège, d’importantes prérogatives sont
transférées au pouvoir militaire.
- La compétence dévolue aux juridictions militaires pour tout crime ou délit contre la sureté de
l’État, l’ordre Public et les institutions
- L’extension des pouvoirs de polices confiés à l’armée, par exemple perquisition de jour
comme de nuit, confiscation des armes détenus par les citoyens, surveillance accrue des
mouvements des citoyens etc...
b. L'état d’urgence
L'archaïse de l’état de siège et son inadaptation à des hypothèses nouvelles non de guerre ou de
siège mais de menace plus polymorphe à l'ordre publique (subversion, terrorisme, catastrophes
naturelles) ont rendu nécessaire l’invention de régime plus souple de législation d’exception.
En réalité, ce sont les évènements d’Algérie en France qui ont conduit à la mise en place de la
loi du 03 avril 1965 sur l’état d’urgence. Il est décrété en Conseil de Ministre et peut être prorogé
au-delà de 15 jours. Il devient caduque si au bout des 15 jours, à l’issu de la démission du
gouvernement ou de la dissolution de l’assemblée nationale. L’état d’urgence a pour effet,
l’extension souvent considérable des pouvoirs de police administrative et donc, une forte
restriction des libertés publiques, mais au profit des autorités civiles. Les mesures suivantes qui
sont généralement prises :
- Fermeture des salles de spectacle, les salles de cinéma, des lieux de réunion, des débits de
boisson et de dancing.
- La limitation d’accès aux moyens audiovisuels (fermeture des radios, limite de l'accès au
réseau etc..).
C'est ainsi que soucieux de maintenir un équilibre entre la nécessaire protection des droit des
citoyen et la non moins nécessaire de défense de l'OP et au nom de la discipline philosophique:
Il n'y a pas de liberté sans ordre, que le CE imagine en toute pièce à partir de la 1ere guerre
mondiale, la théorie jurisprudentielle des circonstances exceptionnelles.
Le droit administratif a très largement bâti de façon prétoriale et en l’absence de textes juridiques par la
jurisprudence du Conseil d’État inspiré par ses membres les plus éminents (Laferrière, Léon Blum,
Robineau, Savois, Manaqui, etc.). C’est ainsi que, soucieux de maintenir un équilibre entre la nécessaire
protection des droits des citoyens et la non moins nécessaire défense de l’ordre public, et au nom d’une
philosophie implicite suivant laquelle il n’y a pas de liberté sans ordre, le CE a imaginé, de toute pièce,
à partir de la 1ere GM, la théorie des Circonstances Exceptionnelles.
Lorsque les circonstances sont exceptionnelles, par exemple la guerre, une atteinte à une liberté
par l’administration illégale et fautive en temps normale, peut être légale que la responsabilité
de l’administration en temps normal sur le terrain de la faute simple peut si les circonstances
sont exceptionnelles, n’être encouru que pour faute lourde. Il en résulte donc qu’une mesure
normalement annulée par le juge de l’excès de pouvoir peut être déclarée légale que la
responsabilité de l’administration engagée en temps normale sur le terrain de la faute simple,
peut si les circonstances sont exceptionnelles n’être encouru que pour faute lourde qu’enfin une
illégalité grossière constitutive en temps ordinaire d’une voie de fait ressortissant de la
compétence du juge judiciaire deviendra en cas de circonstance exceptionnelle une faute
ordinaire qui relève de la juridiction administrative. Par exemple dans la célèbre et pittoresque
affaire Demoiselle Dol et Laurent, CE 28 Février 1919, le préfet maritime de Toulon a pris
légalement à raison de la circonstance résultant de la guerre et en vue de protéger la défense
nationale menacée par des secrets d’accord confié par des marins imprudents à des prostitués
peu patriote prendre des mesures de police limitant la prostitution, ce qui dans les circonstances
ordinaires eussent à cout sure être jugé illégale. Dans un arrêt non moins célèbre et fort critiqué
par la doctrine Dame de la murette, CE 27 Mars 1952, le tribunal des conflits à estimer qu’une
détention arbitraire à la fin de la seconde guerre mondiale ne constituait pas en l’espèce une
voie de faite mais une simple irrégularité. Souvent contester, malgré le soin apporté par le CE
à maintenir en toute hypothèse son contrôle de proportionnalité entre les nécessités de l’ordre
public et la gravité des atteintes aux libertés qu’il faut garantir, la théorie des circonstances
exceptionnelles est fondée en réalité sur l’idée d’urgence. Comme le disait Romieu un
commissaire du gouvernement, lorsqu’il y a le feu dans la maison on ne demande pas
l’autorisation pour appeler les sapeurs-pompiers mais, la tendance de l’administration est
évidemment d’invoque l’urgence à tout bout de champ et de façon excessive jusqu’à faire
figurer dans des textes une notion aussi paradoxale du moins du point e vue de la langue
française, la notion d’urgence absolue. D’où la vigilance nécessaire face à des réflexes qui se
comprennent mais qui ne joue pas nécessaire en faveur des libertés publiques.
3- L’article 52 de la constitution
Né de la volonté du général De Gaulle de dépasser l’impuissance à laquelle les lois
constitutionnelles de 1875 avait réduit les pouvoirs du président Lebrun, il introduit une
modification mettant à la charge du président de la république de veiller au fonctionnement
régulier des pouvoirs publics ainsi qu’à la continuité de l’État. Il en fait le garant de
l’indépendance national et de l’intégrité du territoire.
La section précédente a permis de voir que les LP sont insérées dans des mécanismes
institutionnel juridique sophistiqué destiné à las garantir et à Les protéger tout en laissant à
l’ordre public les moyens de défenses contre les excès libertaires. Tout ceux-ci est théorique
mais, la question est de savoir comment sur le plan pratique un habitant du Sénégal peut -il
jouir des libertés publiques que la loi, le règlement et la constitution reconnaissent ? Répondre
à cette question nécessite de se placer sur deux plans : celui du droit, c’est-à-dire du pouvoir de
l’administration garante de l’ordre public ; celui de l’argent, c’est-à-dire les conditions
financières d’exercices des LP.
1- La liberté totale
C’est le domaine dans lequel les libertés publiques s’exercent le plus naturellement sans
intervention à priori de la puissance publique. Toute personne use librement de sa liberté sauf
à répondre devant le juge pénal des abus qu’elle pourrait en faire. Si on se revoie à la DUDC,
la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. La liberté implique la
responsabilité, Or est responsable celui qui répond de ces actes (c’est le principe nul crime ni
condamnation).
La Déclaration des droits et du citoyen précise que l’exercice des droits naturels de chaque
homme n’a de borne que celle qui assure aux autres membres de la société la jouissance de ses
mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminés que par la loi. Tout ce qui n’est pas
défendu par la loi ne peut être empêché.
2- La déclaration préalable
Dans ce régime, le citoyen ou le groupe doit déclarer à l’administration qu’il entend exercer
une activité. De son côté l’administration est tenue d’enregistré la déclaration à la suite de quoi
le citoyen ou le groupe peut se livrer à l’activité en question. La liberté n’est donc pas ici total
puisque faute d’avoir procéder à des formalités substantielles. C’est à dire assortit des faits de
la déclaration, le bénéficiaire de la liberté se place dans une situation irrégulière de sorte que
s’il use de cette liberté, il est en dehors de la loi ou en tout cas il ne jouit pas de la reconnaissance
et des garanties accordées à cette liberté par la loi. Par exemple la publication non précédée
d’une déclaration d’un périodique expose son auteur à des sanctions pénales. Par ailleurs, la
constitution d’une association doit être déclaré à l’administration. Si elle ne le fait pas,
l’association existe, elle peut mener ses activités mais, elle est dépourvue de personnalité
morale et par suite de capacité juridique. La décision du conseil constitutionnel du 25 janvier
1971 Dame Simone Beauvoir et Michel Leris.
3- L’autorisation préalable
C’est là une technique beaucoup plus contraignante qui signifie qu’avant d’user d’une liberté,
le bénéficiaire éventuel doit demander à l’administration compétente l’autorisation d’exercer.
Cette fois, l’administration a le pouvoir discrétionnaire sous le contrôle du juge administratif
de l’accorder ou de le refuser. Seule la loi confère à l’administration un tel pouvoir.
L’autorisation est donc ici un moyen efficace de contrôler et de restreindre l’exercice des
libertés publiques. On pourrait don dire qu’entre la déclaration préalable et l’autorisation
préalable, il y a en quelques sortes un renversement de la charge de la preuve en ce sens que la
liberté est présumée pouvoir s’exercée dès lors que l’activité correspondante est déclarée. Alors
que si l’autorisation n’est pas donnée c’est le contraire, la présomption est inverse. C’est la
raison pour laquelle les libertés publiques proprement dites sont assez peu soumises au régime
de l’autorisation préalable tandis que les libertés économiques, moins protégé dans notre pays
malheureusement, y sont fréquemment assujetties.
4- Le régime d’interdiction
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le régime d’interdiction n’est pas nécessairement
le plus restrictif des libertés que celui des autorisations préalables. Plus précisément, il faut ici
dissiper une ambiguïté. Il peut y avoir une interdiction totale ou à priori d’une liberté. Il peut
aussi y avoir dans un État libérale et démocratique, un pouvoir d’interdiction par
l’administration au nom de l’ordre public de l’exercice d’une pourtant liberté reconnue et
garantie. L’interdiction ainsi entendue, est une arme conférer aux représentant du pouvoir
exécutif par un texte ou qu’il leur est reconnue par la jurisprudence, mais qui n’est pas utiliser
par eux ou ne devrait pas l’être de façon systématique, alors comme on l’a vu l’autorisation
préalable tacite, dans la mesure ou depuis quelques années se multiplie les hypothèses dans
lesquelles le silence de l’autorité administrative valait non pas décision implicite d’acceptation
mais de rejet. En d’autres termes, une liberté s’exerce sauf interdiction. Tandis qu’une liberté
dont l’exercice est pas subordonné autorisation ne peut s’accomplir sauf autorisation préalable.
Exemple : mesure de renforcement du maintien de l’ordre, réunion sur la voie publique et
manifestation etc.
Pendant longtemps au Sénégal, il fallait une autorisation préalable pour manifester mais lorsque
cette liberté a été constitutionnalisée alors on ne demande plus que la déclaration. Il y a donc
une obligation de déclaration préalable d’une manifestation. La jurisprudence du CE a d’ailleurs
décidé que l’administration, même sans texte, peut légalement interdire l’exercice d’une liberté
publique dès lors que le principe de proportionnalité est respecté c’à d dès lors que l’interdiction
ne constitue pas, eu égard à la gravité des menaces à l’ordre public et compte tenu de tous les
moyens dont l’autorité investie des pouvoirs de police pouvait disposer en l’espèce, une atteinte
excessive à la liberté CE, 19 mai 1933, René Benjamin.
La jurisprudence a également décidé, en se fondant sur l’idée de la superposition de la police
spéciale et de la police générale qu’une activité soumise à autorisation préalable de la part d’une
police spéciale et ayant obtenu cette autorisation par exemple le visa de censure pour
l’exploitation d’un film n’en demeurait pas moins subordonné au pouvoir d’interdiction d’un
maire détenteur dans sa commune de la police générale et chargé à ce titre de la sécurité et de
la tranquillité publique CE, société des films de Lutécia, 1959.
En revanche, le juge administratif veille minutieusement à ce que les atteintes portées par les
autorités administratifs aux LP soient étroitement limité aux nécessités résultant de la
conciliation de leurs exercices avec la défense de l’ordre publique. De très nombreux arrêts
prohibent ainsi des interdictions générales et absolues ou pour user d’un langage imagé,
considère comme excessif et par là illégale le fait d’écraser une mouche avec un marteau
pilon. Ce faisant, le juge administratif se livre de façon exceptionnelle à un contrôle auxquels
il se refuse en général et c’est le contrôle de l’opportunité des actes administratif. En effet, il
estime en matière d’atteinte aux libertés publiques qu’un acte administratif n’est légale que pour
autant qu’il est nécessaire. Or, comme le remarquait le professeur Marcel Waline dans son traité
de droit administratif, ce qui est nécessaire est fortiori opportun. En d’autres termes au nom
de la défense des LP le juge administratif confond le contrôle de légalité avec le contrôle
d’opportunité.
B- Les libertés publiques et l’argent (le pouvoir concret des citoyens)
La discussion sur les libertés réelles et les libertés formelles remonte bien avant Karl Marx.
Déjà sous la révolution française, réservé à certaine catégorie, le suffrage était censitaire à ce
que seuls les riches. L’argent peut être un grand discriminant entre ceux qui en ont et ceux qui
n’en ont pas. La barrière risque difficilement franchissable. En matière de libertés, fixer des
seuils économiques et financiers peut être un moyen insidieux de relever l’exercice au droit à
ce qui sont au-dessus du seuil. Bien entendu il existe beaucoup d’autres discriminant que
l’argent.
Dans certaines sociétés antilibérales la race, la religion, l’appartenance, les ethnies ou à des
castes peut être source de discrimination. Même dans les société libérale les problèmes de sexe
peut constituer un discriminant.
En démocratie, certaines libertés publiques (pas toutes) doivent bénéficier de conditions
d’exercice aussi neutre que possible par rapport aux inévitables inégalité économique et que
seule la loi peut rétablir l’égalité par rapport à l’argent. Quelques exemples concrets :
- La liberté de la presse, qui est un véritable cauchemar car une presse libre constitue un
foyer d’information sur les abus voire sur les résistances en oppression et on sait très
bien que sur ce train-là même lorsqu’ils ne veulent pas renoncer aux armes lourdes de
l’interdiction ou du contrôle politique, les régimes utilisent plus hypocritement celle de
l’argent (par exemple en exigeant le dépôt d’un cautionnement avant qu’un journal ou
une télévision n’émet). La presse est devenue une industrie puissante qui procède à des
investissements très couteux et l’État cherche à limiter l’emprise des grands groupes de
presse.
- La liberté de l’enseignement,
- La liberté religieuse
- Dans bien d’autres domaines.
L’argent est Par conséquent une condition importante de l’exercice des LP par les citoyens
L’oublier serait méconnaitre une dimension majeure du problème concret des libertés. Les
droits nouveaux inspirent d’ailleurs bien souvent le législateur à une prise de conscience
attentive des conditions financières de leurs exercices. L’argent est au cœur de certaines
libertés.
Le conseil d’État par les principes généraux du droit, CE 28 octobre 1960, arrêt De la boulaille,
montre bien que la loi et le règlement peuvent porter atteinte à la libre concurrence et à la liberté
d’entreprendre et dans les conditions déterminées.
a- L’esclavage
L’esclavage est à l’évidence une inégalité particulièrement insupportable. La seconde
république après Robespierre qui la solennellement supprimé en France. La guerre de sécession
aux USA est née de la volonté de Lincoln de supprimer l’esclavage des noirs. Cette pratique
n’a pas complètement disparue de la planète. L’esclavage n’est pas racialement neutre, il frappe
toujours les groupes réputés inférieurs pour le besoin de la clause, notamment les noirs, les
indiens qui sont placés dans une condition juridique subordonnée soit par l’inégalité des LP
comme avec la ségrégation raciale en Afrique du Sud.
b- Une autre forme d’inégalités évidemment tout aussi inadmissible et celle fondée
sur la religion
Au 16e S, il y a eu beaucoup de guerre de religion. On se souvient de la révocation de ledit de
Nantes par Louis 14 en 1685 en faveur des protestant. Notre droit positif s’est attaché à faire de
la non-discrimination raciale ou religieuse un principe précis assorti de sanction. La
jurisprudence du conseil d’État prohibe sévèrement depuis longtemps la violation du principe
d’égalité. Par exemple l’accès à la fonction publique. Elle le fait aussi lorsque la discrimination
est fondée à l’appartenance à une partie politique par exemple l’arrêt Barel CE, 28 mai 1954. Le
CE a estimé que le gouvernement n’avait pas le droit d’interdire l’accès au concours d’entrée à
l’ENA à des candidats communistes. Le législateur a aussi voté des textes qui expose à de
grande peine pénales les coupables d’infraction racistes.
Elle demeure non seulement dans les faits mais en droit une réalité mise en évidence par les
conférences internationales. On parle des conférences de Nairobi…Même le droit civil (régimes
matrimoniaux, autorité parentale, divorce) conserve encore des séquelles du machisme du code
napoléonien. Bien sûr de efforts sont en train d’être faite pour améliorer les conditions des
femmes.
Il s’agit d’une liberté fondamentale, qu’anciennement revendiqué. En droit positif, la liberté des
citoyens existe à côté de la liberté des étrangers.
Le principe est celui de la liberté totale sous réserve de restrictions importante. L’une touche au
voyage à l’étrangers et l’autre à la police de transports et de la circulation. Le principe d’avoir
une totale liberté de se déplacer et de fixer Le principe d’une totale liberté de se déplacer et de
fixer le domicile de son choix parait évident. Mais on s’est que dans l’histoire, des restrictions
ont toujours existé avec les douanes, avec la délivrance de passeport ou avec le livret ouvrier.
Les personnes itinérantes ne disposent pas d’une liberté totale, les personnes condamnés à des
peines de prison peuvent se voir non seulement privées de libertés mais interdit de séjour par le
juge pénal. Ce qui empêche les intéressés de résider dans tel ou tel endroits. Ce sont les
assignations à résidence.
Les aliénées qui font l’objet d’une législation particulièrement désuète qui remonte pour
l’essentiel à loi de 1838 en France, extrêmement dangereuse pour les libertés individuelles.
Le déplacement hors du pays se heurte à des très inégales suivant la législation du pays d’accueil
ou de séjour.
Prises de note (dernier cours, le prof a accentué sur les explications)
b- La liberté d’aller et de venir pour les étrangers
Tous les pays disposent d’une législation sur l’entrée et le séjour des étrangers.
c- Les réfugiés
b- La procédure pénale
Il y’a beaucoup ici up à dire sur la pp mais théoriquement les juges sont inamovibles. Mais en
pratique et dans les faits il existe plusieurs entorses graves à ses règles protectrices.
- la présomption d’innocence en passe d’être transformée en une présomption de culpabilité.
- le juge d’instruction théoriquement indépendant et dont la carrière dépend des appréciations
et des notes avec les procureurs qui reçoivent les ordres de la chancellerie.la détention
provisoire qui devait être normalement en vertu de la prs
- le régime carcéral
.
.
.
4- la défense de la vie privée
La vie privée devient de plus en plus un luxe que chacun entend protéger à l’attente
Le droit à l’image
Chacun a le droit aux respects de sa vie privée.
...
5- le droit de propriété