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Les libertés publiques, cette expression est composée de deux mots : « liberté » et
« publique ». La « liberté », sans considération philosophique, peut être définie
comme l’autodétermination, le pouvoir d’accomplir tel ou tel acte sans contrainte.
L’absence de contrainte risque de compromettre la jouissance de la liberté des autres,
d’où l’intervention du pouvoir public. Le mot « publique » dénote ainsi l’intervention
du pouvoir public. Ce qui rend « publique » une liberté c’est l’intervention du pouvoir
pour la reconnaître et l’aménager. Cette intervention donne, à la liberté, la
consécration du droit positif.
Les « libertés publiques » sont alors des pouvoirs d’autodétermination reconnus par
l’Etat. Ainsi, la notion de libertés publiques est liée à la reconnaissance par l’Etat. En
dehors de cette reconnaissance, il n’existe pas de libertés publiques. En revanche, les
droits de l’homme existent même s’ils ne sont pas reconnus par l’Etat ou même
lorsque l’Etat les bafouent. Mais la reconnaissance des droits de l’homme par l’Etat
est aussi possible.
Cours des libertés publiques et droits de l’homme. Chargé du Cours Dr. Mamadou B. DEMBELE
A noter que toutes les libertés publiques sont des droits de l’homme. Par contre, tous les droits
de l’homme ne sont pas des libertés. Si les droits de l’homme sont des droits inhérents à la
nature humaine, la partie de ces droits qui est fondamentale à l’épanouissement de la
personnalité de chaque individu sont les « droits fondamentaux ».
Ainsi clarifiés les concepts, Existe t-il un droit des libertés publiques ? L’existence d’un droit
des libertés publiques constituant une discipline distincte n’est pas évidente. Les disciplines
traditionnelles tel que le droit civil, le droit constitutionnel ou le droit pénal tirent leur unité de
la spécificité des règles qu’elles regroupent : chacune d’elles correspond à un ensemble
homogène de règles distinctes de celles qui composent les autres branches du droit, et
autonomes. Le droit des libertés publiques, lui, ne doit son unité qu’à son objet : il étudie
toutes les règles qui concourent à l’aménagement et à la protection des libertés.
Annonce du programme
Le programme du cours des libertés publiques et droits de l’homme de la 3 ème Année Droit
privé étudie, d’une part, la théorie générale des droits de l’homme et libertés publiques (1 ère
partie), et d’autre part, le régime des principales libertés (2ème partie).
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1è re Partie : Thé orie gé né rale des droits
de l’homme et liberté s publiques
La consécration juridique des libertés publiques a permis de les faire valoir.
Les droits de l’homme et libertés publiques ont été proclamés d’abord dans l’ordre interne
avant que qu’ils ne soient reconnus par le droit international.
Les droits de l’homme et libertés publiques sont aujourd’hui protégés par le droit positif
malien, mais ce sont les textes étrangers ou même les religions qui ont beaucoup influencé les
textes maliens.
Révolutionnaire soit-il, l’habeas corpus est l’un des premiers textes sur lequel la théorie des
droits de l’homme fut pensée et élaborée au fil des ans. « La lettre de cachet est une lettre
servant à la transmission d’un ordre du roi permettant le plus souvent l’incarcération sans
jugement, l’exil ou encore l’internement de personnes jugées indésirables par le pouvoir. Ils
constituent la première conceptualisation de ce qui deviendra plus tard la notion plus
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générale d’Etat de droit. Le « bill of right » pose le principe de la primauté de la loi sur
l’autorité royale.
Les dix amendements apportés à la constitution en 1791 aux Etats Unis établissent de manière
claire des garanties de la procédure judiciaire dans ses volets 4, 5, 6, 7 et 8. Ces amendements
concernent entre autre l’interdiction de porter atteinte à la vie, à la liberté ou aux biens de la
personne poursuivie, sans procédure légale et régulière.
Les droits de l’homme et libertés publiques sont reconnus par différents textes : la
constitution, les lois législatives et les règlements.
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La constitution du 25 février 1992 après avoir fait référence à certains textes
internationaux dans son préambule, consacré le titre 1er aux droits et devoirs de la
personne humaine. Elles se situent à deux niveaux : d’une part, les droits et libertés
prévus par la déclaration deviennent des droits positifs. Ils sont opposables à tous, à
l’Etat comme au particulier ; d’autre part, ces principes sont intangibles, mais
modifiables par une révision constitutionnelle. Cette révision obéit à une procédure
rigoureuse à celle des lois ordinaires.
L’article 70 de la constitution donne compétence au législateur de fixer notamment les
droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice
des libertés publiques, etc. A noter que la compétence d’édicter des normes est
partagée entre le législateur et le pouvoir règlementaire.
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples adoptée par la conférence des
chefs d’Etat de l’OUA (1981) entrée en vigueur en 1986, ratifié le 21décembre 1981.
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Directives et principes sur le droit à un procès équitable et à l’assistance judiciaire en
Afrique de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples adoptés, en
sa 26ème session, tenue à Kigali en 1999.
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CHAPITRE 2 : L’EXERCICE DES DROITS DE L’HOMME ET
LIBERTES PUBLIQUES
Les instruments juridiques maliens garantissent l’exercice des droits et libertés reconnus.
L’encadrement des libertés consiste la mise en place des procédés et techniques permettant de
sanctionner les abus de leur exercice (système répressif) ou subordonner son exercice à un
contrôle préalable (système préventif).
Chaque citoyen a le droit de jouir de ses droits et libertés, mais il s'expose éventuellement à
des sanctions en cas d'abus dans l'exercice de cette liberté. Les sanctions étant en principe
infligées par le juge pénal. La Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen
précise dans ses articles 4 et 5 ainsi qu’il suit : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui
ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que
celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces
bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. » « La loi n'a le droit de défendre que les
actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et
nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas. »
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C’est l’existence des sanctions qui limitent l’exercice des droits e libertés ;
Ce régime est le contraire du précédent, il s'agit ici de contrôler a priori l'exercice des libertés.
Le régime préventif subordonne l’exercice des libertés à une intervention a priori de
l’Administration, aux moyens de procédés qui sont : l’autorisation préalable, l’interdiction et
la déclaration préalable.
L’autorisation préalable
L’exercice de certaines libertés est soumis à une autorisation préalable, c’est le cas
notamment : de l’autorisation pour construire, celle nécessaire pour l’exploitation
cinématographique…
L’interdiction préalable
Le citoyen qui désire exercer une liberté n'a pas à solliciter l'autorisation de l'administration,
la liberté reste donc le principe, mais l'administration peut intervenir préventivement pour
empêcher l'exercice de cette liberté, si elle pense qu'il y a risque d'atteinte à l'ordre public.
C’est le cas notamment des manifestations sur la voie publique.
La déclaration préalable
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L'exercice de la liberté est parfois subordonné à une déclaration auprès de l'autorité publique.
Dans ce cas l'administration n'a qu'un rôle passif : elle ne fait qu’enregistrer la déclaration de
celui qui doit l'avertir pour pouvoir exercer la liberté. Le but de ce régime est d'informer
l'administration et les tiers. C’est le cas des manifestations sur la voie publique mais aussi la
déclaration de création d’association.
Dans plusieurs hypothèses exceptionnelles les libertés publiques peuvent être limitées par les
instruments juridiques.
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Deux conditions cumulatives sont nécessaires. Il s’agit d’abord d’une menace grave et
immédiate sur les institutions de la République ou sur l’indépendance de la Nation ou sur
l’intégrité du territoire ou enfin sur l’exécution des engagements internationaux.
On le voit, c’est l’Etat, dans son existence même qui est en cause. Mais cette menace ne suffit
pas. Encore faut-il qu’elle provoque « l’interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs
publics constitutionnels ».
Le chef de l’Etat doit dans une telle situation et préalablement à sa décision procéder à une
triple consultation du premier ministre, des présidents de l’Assemblée nationale et du Haut
Conseil des Collectivités ainsi que de la Cour constitutionnelle. Enfin le Président de la
République doit s’adresser à la Nation.
2°) Les autres situations limitatives d’exercice des libertés : l’état de siège, de l’état
d’urgence.
Ce sont des régimes spéciaux à des circonstances de crise destinés à permettre, par la
diminution des libertés publiques et l’extension des pouvoirs de l’autorité de police, de
surmonter les difficultés rencontrées par l’Etat. L’état de siège et l’état d’urgence ne peuvent
être décrétés qu’en conseil des ministres. Leur prorogation au-delà de 10 jours doit être
autorisée par l’Assemblée Nationale.
a- L’état de siège
L’état de siège est institué pour faire face à «un péril imminent résultant d'une guerre
étrangère ou d'une insurrection à main armée ». Les pouvoirs dont l’autorité civile est revêtue
pour le maintien de l’ordre et de police passent à l’autorité militaire. Ce transfert n’est ni
absolu ni automatique, puisqu’il faut que l’autorité militaire le juge nécessaire.
Il découle de l’état de siège les conséquences suivantes :
L’extension des pouvoirs de police. L’autorité militaire aura ainsi le droit d’effectuer
des perquisitions de jour comme de nuit dans les domiciles des citoyens. Elle peut
interdire des publications et des réunions qu’elle juge de nature à créer ou à entretenir
des désordres.
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L’extension de la compétence des tribunaux militaires à l’encontre des civils en
matière de crimes et de délits contre l’ordre et la paix publiques.
b- L’état d’urgence
Il s’agit de faire face à un « péril imminent résultant d'atteintes graves à l'ordre public » ou «
d'événements présentant par leur nature et leur gravité le caractère de calamités publiques. »
Des pouvoirs de police accrus sont confiés au gouvernement et au préfet.
La déclaration de l’état d’urgence donne aux autorités gouvernementales ou administratives
des pouvoirs particuliers qui peuvent être classés en deux catégories :
A ces situations, il y a lieu de citer l’état de guerre. L’état de guerre est une situation de
déclaration de guerre par un Etat à un autre, autrement dit c’est un recours à la lutte armée
contre un ou plusieurs adversaires.
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Section 2 : Les garanties des droits et libertés
La garantie des droits fondamentaux renvoie à leur reconnaissance et à leur protection par le
droit positif. Elle s’entend aussi comme « l’ensemble des dispositions et procédés,
quelquefois dans une rubrique spéciale de la constitution écrite, qui tendent à empêcher par
des interdictions ou d’une manière générale par un système quelconque de limitation du
pouvoir la violation des droits de l’homme par les gouvernants. » CORNU (G.), Vocabulaire
juridique, Paris, PUF, 1988, p. 392.
Les garanties sont prévues par des dispositions de droit interne. Elles sont renforcées par des
garanties internationales.
Il n’y a de garantie véritable des droits que si l’individu, victime d’une atteinte à l’un de ses
droits ou libertés reconnus, dispose d’un droit d’action lui permettant d’obtenir une décision
de l’autorité compétente en réparation du préjudice subi. Ce droit de recours peut être
juridictionnel ou non juridictionnel.
Les garanties juridictionnelles consistent en la possibilité pour une personne estimant être
lésée dans ses droits de s’adresser à la justice compétente pour faire valoir ses intérêts. La
justice est rendue au Mali par des cours et des tribunaux. Ce sont : les tribunaux de première
instance (civil, commercial, social, administratif et les justices de paix à compétence
étendue) ; les tribunaux militaires ; les cours d’Appel (judiciaires et administratives) ; la cour
constitutionnelle, la haute cour de justice et la cour suprême.
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Le juge constitutionnel est chargé par la Constitution de contrôler la constitutionnalité
des lois. Ce faisant, il garantit les libertés puisqu’il sanctionne leur non-respect des
libertés par le législateur.
La justice judicaire, incluant les juridictions civiles et pénales, règle les litiges
opposant les citoyens entre eux et sanctionnent les auteurs d’infractions aux lois
pénales. Elle joue un rôle capital dans la garantie des droits et libertés. D’ailleurs, le
pouvoir judiciaire est l’organe constitutionnel chargé de protéger les libertés définies
par la constitution
Les juridictions administratives tranchent les litiges qui opposent un citoyen à l’Etat, à
une collectivité territoriale ou à un organisme chargé d’une mission de service public.
Le juge administratif contrôle donc le respect du principe de légalité par
l’administration. Il est le juge de la légalité des décisions de l’administration qui
doivent satisfaire l’intérêt général. Le juge administratif se doit donc de protéger les
administrés, c’est-à-dire de faire respecter les libertés publiques et individuelles.
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estime, à l’occasion d’une affaire la concernant, qu’un organisme n’a pas fonctionné
conformément à la mission de service public qu’il doit assurer. Lorsque le MR estime fondée
la réclamation, il fait des recommandations qui lui paraissent de nature à régler les difficultés
dont il est saisi et, le cas échéant toutes propositions visant l’amélioration de l’organisme
concerné. Par un tel système le MR contribue à la mise en œuvre des droits fondamentaux des
citoyens.
L’EID
« L’espace d’interpellation démocratique », appelée EID est instituée en commémoration de
l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, elle
consiste à recueillir par une commission, les griefs de la population contre les autorités
administratives. Toute personne considérant que ces autorités n'ont pas fait diligence à son
égard, vient exposer publiquement son cas en présence du Gouvernement et devant un Jury
d'honneur. Le tout retransmis en direct à la télévision. La plupart des cas, une solution
immédiate est prise. L’EID se veut être le complément du mécanisme juridictionnel de la
garantie des droits humains. Le Mali enrichit, par cette occasion, son expression démocratique
de manière originale. Le Décret n° 96- 159/P-RM du 31 mai 1996 règlemente l’espace
d’interpellation démocratique au Mali.
La codification des droits de l’homme au niveau international fut l’œuvre de l’ONU à la fin
de la seconde guerre mondiale. La première tentative de précision du domaine des droits de
l'homme fut la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948. Cette Déclaration ne
revêt pas de caractère obligatoire au moment de son adoption. Il fallait attendre le 16
décembre 1966 pour que l’Assemblée générale adopte le Pacte international des droits civils
et politiques ainsi bien que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels. Ces deux Pactes constituent, la « Charte internationale des droits de l'homme ».
Plusieurs organes sont mises en place pour assurer l’application de ces textes.
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1°) La Commission des droits de l'homme
C’est le principal organe du système des Nations unies dans le domaine des droits de
l'homme. Elle est créée en 1946 par le Conseil économique et social des Nations unies. Elle
mène des études, prépare des recommandations et élabore des projets d'instruments
internationaux concernant les droits de l'homme. Elle peut également enquêter sur des
allégations concernant des violations des droits de l'homme. Depuis 1967, la Commission a
mis sur pied des mécanismes et des procédures pour s'assurer que les Etats observent le droit
international relatif aux droits de l'homme et enquêter sur leurs violations présumées.
Il a été institué par le Pacte international des droits civils et politiques, pour surveiller son
application ainsi que celle de ses deux protocoles facultatifs. Deux procédures lui permettent
de contrôler l’application du Pacte.
La procédure de l’article 40
Aux termes de l’article 40, les États parties s’engagent à présenter des rapports sur les
mesures qu’ils auront arrêtées pour donner effet aux droits reconnus. Ces rapports sont
examinés de manière contradictoire par le Comité. Les représentants de l’État concerné,
siégeant et pouvant répondre aux questions qui leur sont posées. Le Comité adresse ensuite
aux Etats parties ses propres rapports ainsi que toutes les observations générales qu’il juge
appropriées.
La deuxième procédure a été instituée par le premier Protocole facultatif. Il habilite le Comité
à recevoir et à examiner des « communications » émanant de particuliers qui estiment être
victimes d'une violation, par un Etat partie, d'un des droits énoncés dans le Pacte. Il est
nécessaire que tous les recours internes disponibles aient été épuisés. Si la communication est
jugée recevable, le Comité, peut communiquer ses « constatations » sur le fond à l’Etat
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défendeur et au particulier après avoir recueilli toutes les informations nécessaires auprès des
parties.
Il a été créé par le Conseil économique et social des Nations unies, en 1985 pour surveiller
l'application, par les Etats parties, des dispositions du Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels. Le Comité est chargé d'examiner les rapports des Etats
parties au Pacte rendant compte des mesures qu'ils ont prises et des progrès qu'ils ont
accomplis en vue de la réalisation des droits reconnus dans le Pacte.
Voir les ouvrages suivants pour plus d’information sur les garanties des droits de l’homme au
niveau mondial.
LEBRETON (G.), Libertés publiques et droits de l’homme, Paris, Sirey, 8ème édit., 2008.
MADIOT, (Y.), Droits de l’homme, Paris, Economica, 1996.
SUDRE (F.), Droit européen et international des droits de l’homme, Paris, PUF, 8ième édit.,
2006.
WACHSMANN (P), Les droits de l’homme, Paris, DALLOZ, 5ième édit., 2008.
L’illustration portera que sur la Cour africaine des droits de l’homme. La Cour africaine des
droits de homme et des peuples est une cour régionale créée par les Etats africains afin
d’assurer la protection des droits de l'homme et des peuples, des libertés et des devoirs en
Afrique. Elle complète et renforce les fonctions de la Commission africaine des droits de
l’homme et des peuples. Le Protocole créant la Cour Africaine a été adopté à Ouagadougou,
Burkina Faso, le 9 juin 1998 et est entré en vigueur le 25 janvier 2004. Ses décisions ne sont
susceptibles d’aucun recours et s’imposent aux Etats parties au Protocole. La Cour est
composée de 11 juges élus par l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union
Africaine. Les juges sont élus en leur qualité personnelle cependant deux juges de la même
nationalité ne peuvent être membres de la Cour. Il est également accordé une considération
due au genre et à la représentation géographique. Les juges sont élus pour un mandat de six
ans renouvelable une fois. Seul le président de la Cour exerce ses fonctions à temps plein. Les
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10 autres juges travaillent à temps partiel. Les premiers juges de la Cour ont prêté serment le
1er juillet 2006. Le siège de la Cour est à Arusha en Tanzanie.
La compétence de la Cour s’étend seulement aux Etats ayant ratifié le Protocole relatif à la
Cour. La Cour peut examiner des affaires et contentieux relatifs à l’interprétation et
l’application de la Charte africaine, du Protocole relatif à la Cour et de tout autre instrument
des droits de l’homme ratifié par l’Etat concerné. La Cour peut également rendre des avis
juridiques sur toute question de sa compétence. Un avis juridique de la Cour peut être requis
par l’UA, les organes de l’UA et toute organisation africaine reconnue par l’UA. La Cour est
également compétente pour promouvoir le règlement à l’amiable des affaires pendantes
devant elle. Elle peut aussi interpréter ses propres arrêts. En ce qui concerne les plaintes
introduites par les ONG et les individus, les articles 6 et 34-6 du Protocole créant la Cour
prévoient les critères de recevabilités ci-après : en sus des sept conditions de recevabilité
édictées à l’article 56 de la Charte africaine, les affaires portées directement devant la Cour
par les individus et les ONG ne sont recevables que lorsque l’Etat contre lequel la plainte est
introduite a fait une déclaration aux termes de l’article 5-3 du Protocole créant la Cour
acceptant la compétence de la Cour pour recevoir de telles plaintes.
Voir
FIDH, La Cour africaine des droits de l’homme, Préface Sidiki Kaba, disponible sur
l’internet.
Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble
comme des idiots.
Cours des libertés publiques et droits de l’homme. Chargé du Cours Dr. Mamadou B. DEMBELE