Licence Droit
▪ Introduction Générale
▪ Notions liminaires de droit
▪ Droit Naturel
▪ Droit Positif
▪ Droit Objectif vs Droits Subjectifs
L’introduction à l’étude du droit est une introduction à toutes les disciplines juridiques,
aussi bien de Droit Privé que de Droit Public et de Science Politique.
Le droit comprend des règles (on dit aussi des normes) couvrant ainsi différentes
disciplines juridiques qui tentent de saisir cette activité par secteur :
✓ Politique : science politique
✓ Commerce : droit commercial,
✓ Relation de travail : droit du travail,
✓ Famille : droit de la famille,
✓ Entreprise : droit d’entreprise,
✓ Foncier: droit foncier etc……
✓Un chef d’entreprise qui méconnait le droit fiscal peut subir des surcoûts
exorbitants…….;
✓Un élu qui ne respecte pas ses engagements peut voir sa responsabilité
engagée.. ;
✓Le propriétaire d’une clinique qui ignore qu’il est tenu de souscrire un contrat
d’assurance couvrant sa responsabilité directe pour les risques inhérents à
l’organisation et au fonctionnement de sa clinique, risque de subir de lourdes
pertes en cas de dommage.
▪ L’adage est expressément consacré par le code pénal marocain de 1962 en son
article 2 : « Nul ne peut invoquer pour son excuse l'ignorance de la loi pénale ».
▪ Il s ‘agit d’une fiction car il est impossible, même pour un juriste, de connaître
toutes les règles juridiques existantes! Mais c’est une fiction nécessaire au
fonctionnement de l’ordre juridique.
Le droit naturel cherche à établir une norme qui échappe aux fluctuations de
l'’histoire et des mœurs et qui évite l'arbitraire du jugement humain.
▪ Le droit naturel est un principe supérieur de justice inscrit dans la nature des
choses, partout le même et invariable ;
▪ Le droit légal essentiellement variable, puisqu'il prend en considération les
particularités des hommes et de la société. Ce droit légal doit s’efforcer d’être
à l’image du droit naturel.
Constat:
C’est le droit naturel qui animerai la règle juridique. Le droit positif ne serait que la
traduction de cette règle naturelle. Le droit positif est un instrument de contrainte
que l’on doit manier dans le sens édicté par la loi naturelle. Le droit positif ne serait
obligatoire que pour inviter les hommes à être égaux et à vivre en harmonie. 9
Droit Positif
Le droit positif est écrit, promulgué et publié. Son respect est sanctionné par le
recours aux juridictions chargées de l'appliquer. Il est constitué de l'ensemble
des textes juridiques officiels : constitution, lois, décrets, règlements
administratifs, règles de procédure et jugements.
Le droit positif est un droit vivant qui évolue en fonction des époques et des
sociétés. Le positivisme légaliste considère que le droit positif émane des
autorités politiques et se suffit à lui-même. Pour le positivisme sociologique, le
droit positif est l'expression de la société. Il se comprend en observant la
société. Introduction à l'Etude du Droit 10
Pouvoir :
Régule et
organise le
droit.
• Pouvoir : Régule et
1 organise le droit.
▪ Il désigne l’ensemble des règles auxquelles sont soumises les personnes vivant
dans une société donnée sous peine de sanction : ( droit pénal, droit contrats,
droit des obligations ……) On parle également de normes ou d’ordre
juridique. C’est le droit objectif;
▪ Il désigne une prérogative dont peut se prévaloir une personne. Ces pouvoirs
reconnus aux sujets de droit qui constituent les droits subjectifs.
Exemples :
▪ Les droits des salariés sont consacrés par le code du travail,
▪ Les droits des commerçants par le code de commerce,
▪ Les droits des consommateurs par un dispositif édictant des mesures
de protection des consommateurs….
Introduction à l'Etude du Droit 12
Droit Objectif Droits Subjectifs
I. Classification des
règles de droit
II. Contenu du
droit commun
Le droit applicable à une société comprend des règles de natures diverses parmi lesquelles on
opère les classifications suivantes :
1. Droit International
Le droit international régit les rapports de droit dans lesquels se rencontre un élément étranger.
On distingue :
▪ Le droit international public, contient les règles applicables dans les rapports des états
entre eux :
Exemple : conventions pour la non-prolifération des armes chimiques
▪ Le droit international privé, règle les rapports des particuliers entre eux, lorsqu’ils
comportent un élément étranger.
Exemple : Le contrat entre un étranger et un marocain, le divorce entre un
français et une marocaine, sont régis par le droit international privé.
2. Droit National
A l’intérieur du droit national, l’on distingue le droit privé qui régit les rapports des individus
entre eux, et le droit public qui contient les règles applicables, d’une part à l’organisation de
l’Etat et d’autre part aux rapports des particuliers avec l’Etat et ses agents.
Introduction à l'Etude du Droit 15
DROIT PUBLIC DROIT PRIVE
nationalité différente.
Droit National Droit constitutionnel. Droit commun.
• Organisation de l’état. • Dahir des obligations et des
• Droits du citoyen. contrats. (Droit Civil)
Procédure pénale.
• Organisation et fonctionnement des
juridictions pénales.
• Déroulement du procès pénal.
Introduction à l'Etude du Droit16
I - Droit Privé
▪ Le droit privé englobe l’ensemble des règles applicables aux rapports entre
particuliers.
3. Le droit de procédure
1- Droit commun est l’équivalent du droit civil en France qui s’applique chaque
fois qu’aucune règle particulière ne régit la situation soit en fonction des
personnes soit en fonction des actes.
2. Droit commercial précise l’ensemble des règles applicables aux commerçants
et aux actes de commerce.
4. Procédure civile encore appelée droit judiciaire, contient les règles applicables
à l’organisation judiciaire ainsi qu’aux actions intentées devant les tribunaux.
Le droit commun comprend l’ensemble des droits subjectifs dont chacun peut se prévaloir
des obligations qu’il doit en contrepartie assumer.
2. Les droits patrimoniaux : qui ont une valeur en argent ils comprennent :
➢ Les droits réels qui s’exercent sur une chose matérielle.
Exemple : Le droit de propriété
➢ Les droits de créance, ou obligations, qui permettent à leur titulaire d’exiger
une prestation d’une autre personne.
Exemple : Le préteur a un droit de créance contre son emprunteur pour
obtenir la restitution des sommes prêtées.
➢ Les droits intellectuels est le droit qui confère à son titulaire un monopole
d’exploitation portant sur un œuvre de l’esprit ou sur l’exercice d’une activité
professionnelle.
19
1 - Droit Commun
1. Droit des obligations, qui traite spécialement des créances et des dettes
(droit des contrats, droit de la responsabilité civile).
4. Droits réels, qui régissent les rapports qu’une personne peut avoir
directement sur les choses mobilières et immobilières.
Droits Extra
Droits Patrimoniaux
Patrimoniaux
Hypothèques
Gage Droits de
Privilèges l’homme
Propriété Démembrements
Art9 du code DR
de la propriété Et libertés
Usufruit Servitudes
Le droit de procédure est aussi appelé droit formel - par opposition au droit
de fond- ou droit matériel.
Il a pour but la reconnaissance des droits et leur réalisation dans les faits. C’est
une exigence de la règle juridique puisqu’elle est dotée en principe de la force
contraignante.
COUR DE CASSATION
Chambre Pénale Chambre Civile Chambre Commerciale Chambre Sociale Chambre administrative
Chambre Statut Personnel et Succession
Eléments de
droit
Il s’agit
d’appliquer aux
éléments de fait
la règle de droit
qui permet de
Cour de cassation résoudre le litige
Juridiction de Droit
25
3 - Droit de Procédure
• Le droit administratif
• Le droit pénale
Le droit administratif est une des branches du droit public. Il est constitué de règles
relatives à l'organisation et à l'activité de l'administration. La justice administrative
assure le respect des règles du droit administratif.
▪ Les sources écrites : sont les textes écrits et publiés. Les règles sont
regroupées dans un ensemble de norme hiérarchisé ;
▪ Les sources non écrites : la jurisprudence définit les grands principes du droit
administratif et confère à ce droit un rôle créateur : le juge administratif
(tribunal administratif, cour administrative d'appel, Cour de cassation) crée du
droit pour suppléer au silence de la loi.
30
Introduction à l'Etude du Droit
3 - Droit Pénal
Particularités : Classifications:
➢ Le droit pénal commun est le droit
1. Il est dominé par le souci des Droits
pénal (essentiellement contenu dans le
de l’homme;
code pénal) appliqué par les
2. Il obéit au principe de la légalité juridictions de droit commun.
des délits et des peines: ➢ Le droit pénal spécial traite des
infractions qui sont soumises à des
➢ la loi définit les infractions et juridictions spécialisées (droit pénal
le juge ne peut en créer de militaire, juridictions financières).
nouvelles;
▪ La règle de droit doit alliée ce qui est fort et ce qui est juste. La loi, le règlement , la
décision de justice, le contrat sont des instruments de contrainte, parce qu’ils sont
obligatoires dés lors qu’ils répondent aux critères de sa qualification.
▪ La règle de droit a pour ambition de rassembler, d’équilibrer. Elle est facteur d’intégration
et non pas d’exclusion. Néanmoins, quelle que soit sa légitimité par le vote solennel des
représentants du peuple, la règle de droit s’impose, elle n’est pas choisie délibérément
par le citoyen. C’est pourquoi la sanction du non-respect s’affirme comme un élément
intrinsèque de la règle de droit.
▪ Une loi peut être obligatoire même si elle est mauvaise. Un jugement doit être exécuté
même s’il est injuste. La règle de droit est un instrument de force, qui doit poursuivre
comme finalité ce qui est juste. La justice a pour corollaire l’équité, l’égalité. Tous ces
mots peuvent former les composantes de ce qui est juste.
La règle de droit
Générale et
Obligatoire
Abstraite
La règle de droit est une règle de conduite dans les rapports sociaux, générale ,
abstraite, obligatoire et sanctionnée par l’autorité publique. Ces caractères la
distinguent des autres règles applicables
Introduction à l'Etudeen société.
du Droit 36
Eléments Introductifs
▪ La règle de droit est impersonnelle, elle n’est pas faite pour régir des cas
particuliers, elle ne vise aucune personne déterminée. Elle a vocation à s’appliquer
à tout individu remplissant les conditions qu’elle pose.
▪ Soumis aux mêmes lois, tous les personnes physiques ou morales, y compris les
pouvoirs publics sont égaux en droit. La Constitution consacre également l’égalité
des personnes devant la loi ( article 6).
▪ Le jugement est une mesure individuelle par laquelle le pouvoir judiciaire donne un
ordre qui met fin à un litige. Le jugement n’a de force juridique qu’à l’égard des
parties au procès. C’est le principe de l’autorité relative de la chose jugée.
▪ La règle de droit est obligatoire en ce qu’elle s’impose aux citoyens . La règle de droit
est obligatoire, elle s’impose à tous (loi impérative, loi d’ordre public). Les individus ne
sont pas libres de se soumettre ou non à la norme juridique. Ils ne peuvent y déroger.
Ils ne sont pas censés l’ignorer et doivent la respecter sous peine de sanctions.
▪ La règle de droit s’impose aussi bien aux individus qu’aux juges qui doivent rendre
leurs décisions conformément à la loi, au besoin après avoir procédé à son
interprétation.
▪ La soumission à la norme juridique connaît cependant des degrés. Il existe des règles
impératives auxquelles il n’est pas permis de se soustraire sous peine de sanction. Ce
sont les règes d’ordre public.
▪ Il existe cependant des règles que les parties peuvent écarter, si tel est leur
volonté . Il arrive également que le législateur autorise les parties à écarter
une loi de protection si cet écart est dans l’intérêt d’une des parties. C’est le
cas en matière des relations de travail :
➢ L’article 11 du code du travail précise que ses dispositions ne font pas obstacle à
l’application des dispositions plus favorables consenties aux salariés par les
statuts , le contrat de travail, la convention collective de travail, le règlement
intérieur ou les usages.
➢ En droit de la famille, chacun des deux époux dispose d’un patrimoine distinct
du patrimoine de l’autre. Toutefois, ils peuvent dans le cadre de la gestion des
biens à acquérir pendant la relation conjugale, se mettre d’accord sur le mode
de leur fructification et répartition. Cet accord est consigné dans un document
séparé de l’acte mariage. (Article 49 du code de la famille ).
▪ La question mérite d’être posée lorsqu’on apprend que certains peuples sont hostiles
au droit et où seules les règles flexibles, fondées sur le non droit, peuvent apaiser les
différents et ramener les hommes à la vertu: exemple du droit chinois. Le droit est
perçu comme risque d’incertitude et d’insécurité plutôt que source de stabilité et
d’harmonie.
▪ Le développement du droit souple ne veut pas dire disparition du droit dur. S’il est
vrai que dans certains secteurs d’autres systèmes normatifs se développent, le
droit dur reste dominant partout ailleurs conduisant à une véritable inflation
législative.
▪ Il faut dire aussi que même dans les pays d’extrême Orient, se dessine aujourd’hui
un processus devant progressivement conduire à l’adoption d’un code civil ce qui
conduirait à un rapprochement des systèmes juridiques.
Illustration
Le PBG doit être considéré comme étant un cadre référentiel qui détermine les
valeurs et les principes généraux qui doivent régir désormais l'action et la
conduite à adopter au sein des services publics dans le but de servir l'intérêt
général, de satisfaire les besoins du citoyen et de rétablir la confiance entre ce
dernier et l'administration.
La sanction peut frapper les personnes ou les actes. Lorsqu’elle frappe les
personnes, il ne s’agira pas toujours de punir par une peine privative de liberté
(emprisonnement) mais aussi de réparer un dommage causé en payant le plus
souvent une indemnité à la victime.
Lorsqu’elle frappe des actes, il s’agira le plus souvent d’une nullité, c’est-à-dire d’une
destruction rétroactive . L’acte est privé de ses effets et est censé n’avoir jamais
existé. La sanction peut être ainsi de nature pénale, civile mais aussi administrative,
(retrait d’une autorisation) disciplinaire (blâme prononcé par un ordre professionnel).
Contrainte
revêt plusieurs formes
I. La réparation :
Les sanctions donnant lieu à réparation sont de deux types :
II. La contrainte :
Il existe deux types de contrainte :
Contrainte directe : contrainte sur Contrainte indirecte: contrainte
la personne sur les biens de la personne
▪ occupation d’un local sans
justification peut faire l’objet ▪ saisie de ses biens suite au non
d’une mesure d’expulsion Introduction à l'Etude du Droit paiement d’une dette
48
Sanctions Pénales
Selon la gravité des sanctions , le code pénal distingue trois grandes catégories
d’infractions : les crimes, les délits et les contraventions.
▪ Lorsqu’il s’agit d’une exécution forcée portant atteinte à la liberté des administrés,
la loi exige une décision du tribunal.
Article 80 : La contrainte par corps est exercée au vu d'une requête désignant nommément le débiteur. Cette
requête visée par le chef de l'administration dont relève le comptable chargé du recouvrement,
est adressée au tribunal de première instance sous réserve du respect des dispositions de l'article
141.
Article 141: Le juge des référés statue sur la requête qui lui est présentée dans un délai n'excédant pas trente
(30) jours et fixe la durée d'incarcération. La contrainte par corps est immédiatement applicable.
Elle est mise à exécution, dès réception de la décision fixant la durée d'incarcération, par le
Introduction à l'Etude du Droit 53
procureur du Roi près de la juridiction compétente .
Chapitre VI
Les Sources du Droit
▪ Le droit objectif est constitué par l’ensemble des règles de droit applicables
à une époque donnée. L’origine et les caractères de ces règles dépendent de
leurs sources.
▪ On entend par « sources » du droit, les différentes manières dont les règles
juridiques sont établies : ces règles émanent d’autorités qui ont le pouvoir
de les créer et d’en imposer l’observation.
▪ Les sources du droit peuvent être classées en deux catégories principales :
➢ Les sources directes qui comprennent la loi et la coutume;
➢ Les sources indirectes sont la jurisprudence, la doctrine et la
pratique. Les sources indirectes sont appelées aussi sources
d’interprétation, qui découlent de la nécessité de compléter et
d’interpréter les sources directes.
LA LOI
Constitution
Traités Internationaux
Lois organiques et ordinaires
Règlements
LA COUTUME
L’image utilisée, bouteille et eau minérale, loi et droit, doivent concorder. Lorsqu’une
bouteille, qui comporte une étiquette de telle ou telle qualité on doit trouver une eau
correspondante. La loi doit être le contenant du droit. Mais il pourra arriver que l’eau
minérale annoncé déçoive. Il est possible aussi qu’il y ait un trafic d’eau. Il est même
possible qu’il y ait substitution de produit. Dans ce cas, la loi n’édicte plus le droit.
Elle est dans le meilleur des cas un ersatz de droit (Elle mélange précepte moral et
législation), elle est inconsistance (elle veut tout dire et ne rien dire) dans certain cas la
perversion (c’est-à-dire le renversement) du droit.
Le substrat
La règle ou la norme
Ou le résultat de la règle
DROIT LOI
LA LOI
Le terme « Loi » a deux sens :
▪ Au sens strict la loi est l’acte qui émane du pouvoir législatif conformément
aux règles établies par la constitution.
▪ Au sens large il désigne toutes les règles posées par un orange étatique
compétent : il englobe donc les textes émanant aussi bien du pouvoir
législatif que du pouvoir exécutif.
Depuis l’indépendance, les constitutions marocaines distinguent nettement, la loi
« stricto sensu » du règlement. La loi dans son sens étroit est l’œuvre du pouvoir
législatif, avec ses deux chambres - la chambre des représentants et celle des conseillers.
Alors que le règlement relève du pouvoir exécutif et des autorités administratives.
Les textes sont classé en fonction des différentes autorités qui les formulent. Il existe une
hiérarchie entre ces catégories qui s’établit ainsi :
▪ Loi constitutionnelle
▪ Traités internationaux
▪ Lois organiques et ordinaires
▪ Il s’agit du règlement exercé au niveau national. A cet égard, l’Exécutif est appelé à
intervenir dans deux domaines différents :
1. Il prend des règlements dans les matières autres que celles qui sont du domaine
de la loi (art 72 de la Constitution) : il s’agit des règlements dits autonomes .
2. Il édicte des règlements d’application de la loi sur la base de l’article 89 de la
Constitution qui dispose que « Le gouvernement assure l’exécution des lois ».
L’Exécutif peut donc édicter des règlements dans certaines matières où le
législateur n’est pas habilité à intervenir. Ce qui n’entraîne pas une primauté de
l’Exécutif sur le Législatif. Car si la distinction entre règlements autonomes et
règlements d’application (ou subordonnés) est valable sur le plan intellectuel, le
régime juridique des deux types d’actes est le même : ce sont des actes
administratifs, susceptibles de contestation devant le juge administratif, à la
différence de la loi.
▪ Les règlements administratifs comprennent :
• Les décrets du chef du gouvernement
• Les arrêtés ministériels
• Les arrêtés préfectoraux
Introduction à l'Etude du Droit 61
• Les arrêtés municipaux
Domaine du règlement
▪ D’un point de vue matériel, le règlement est l’acte qui comporte des dispositions
générales et impersonnelles.
▪ Du point de vue organique, le règlement est l’acte unilatéral pris par le gouvernement,
plus exactement par le chef du gouvernement et les ministres par délégation.
CONSTITUTION
Organisation des pouvoirs de l’Etat
TRAITÉS RATIFIÉS
Lois Organiques
Arrêtés ministériels
Arrêtés préfectoraux
Arrêtés municipaux
Introduction à l'Etude du Droit 63
La Constitution
Elle occupe le sommet de la hiérarchie. La constitution détermine :
• Les droits et devoirs de l’Etat et du citoyen,
• L’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics
• Les autorités compétentes pour formuler les textes de loi.
CARACTÈRES GÉNÉRAUX
▪ La constitution de 2011 actuellement en vigueur, est complétée par des lois organiques qui
fixent notamment les modalités de nomination du pouvoir exécutif , législatif et judiciaire.
Les nominations dans la haute fonction , ainsi que la procédure devant la cour
constitutionnelle etc.
▪ La constitution de 2011 débute par un préambule qui se réfère à la construction d’un état de
droit démocratique, elle garantit en outre les droits et libertés fondamentaux tels que la
liberté politique individuelle et de conscience l’égalité et le droit.
31 domaines
réservés à la loi
11 domaines
réservés à la loi Constitution 2011
4 domaines
réservés à la loi Constitution de 1972,
révisée en 1992 et
1996
Constitution 1962
et 1970
Les lois acquièrent force obligatoire dès leur entrée en vigueur et jusqu’à leur abrogation
pendant cette période d’application, la force obligatoire des lois varie selon leur nature.
a)- La Promulgation
C’est l’acte par lequel le Roi promulgue la loi (article 50 de la constitution) : atteste
l’existence et la régularité de la loi, en ordonne sa publication et son exécution par tous
ceux qui y sont assujettis. Cet acte ne concerne que la constitution et les lois votées par le
Parlement. Le règlement qui est l'œuvre du pouvoir exécutif est exécutoire par
nature.
Illustration : La chambre des représentants et la chambre des conseillers adoptent la
loi. Le Roi promulgue la loi dont la teneur suit : (texte de la loi) la
présente loi sera porté par un Dahir. La date de la promulgation du
Dahir devient celle de la loi.
Introduction à l'Etude du Droit 68
b)- La Publication
La publication consiste dans l’insertion du texte de loi au BO. Elle a pour objet de
faire connaitre le texte de la loi au public. Elle concerne aussi bien les lois que les
règlements.
Elle a lieu au bulletin officiel du Secrétariat Général du Gouvernement (B.O). La
procédure de publication est mentionnée à l’art. 50 de la constitution.
2. Abrogation de la loi
L’abrogation fait perdre à la loi son caractère obligatoire pour l’avenir. Elle peut revêtir
deux formes :
▪ Abrogation expresse : la loi nouvelle précise les textes antérieurs qu’elle
déclare abrogés.
▪ Abrogation tacite : les dispositions de la loi nouvelle sont incompatibles avec
Introduction à l'Etude du Droit 69
celles de la loi ancienne. C’est à l’interprète de déterminer les textes abrogés.
B. DEGRÉS DE LA FORCE OBLIGATOIRE
Il résulte de la doctrine que le degré de la force obligatoire varie selon les lois. Il faut
distinguer :
• Les lois supplétives de volonté;
• Les lois impératives ou d’ordre public.
1. Les lois supplétives ne s’imposent aux individus que s’ils n’ont pas manifesté de volonté
contraire, c’est-à-dire sauf si les contractants l'ont écartée par des clauses ou des
dispositions particulières qui lui sont contraires. Elles présentent une grande utilité
lorsque les intéressés n’ont pas la compétence ou le temps nécessaires pour déterminer
tous les détails de leurs engagements.
Exemple : Les époux peuvent avant le mariage choisir leur régime matrimonial. S’ils
n’ont pas pris de dispositions particulières expresses dans un contrat de
mariage leurs apports pécuniaires seront automatiquement soumis au
régime légal du code de la famille.
2. Les lois impératives sont celles auxquelles il n’est pas permis de déroger par une
manifestation expresse de volonté. C’est une loi d'ordre public à laquelle on ne peut pas
déroger, par aucun moyen et en aucune circonstance, même par une manifestation expresse
de sa volonté (par contrat ou convention) ou en invoquant la coutume. Elle s'impose à tous.
Les lois impératives concernent les intérêts fondamentaux
Introduction à l'Etude du Droit de l'Etat et de la société. 70
B. DEGRÉS DE LA FORCE OBLIGATOIRE
La loi s’applique sur l’ensemble du territoire à toutes les personnes qui s’y trouvent. C’est
le principe de territorialité. Il arrive cependant qu’une situation juridique soit affectée d’un
élément d’extranéité ; par exemple un étranger situé sur le territoire national. Deux
législations peuvent alors avoir à s’appliquer cumulativement ; il s’agit alors d’une question
de droit international privé.
Chaque matière obéit à des règles particulières. L’état et la capacité des personnes relève
du statut personnel.
Exemples
▪ La capacité civile de l'individu est réglée par la loi qui régit son statut personnel .
Article 3 du DOC
▪ Un conflit autour d’un immeuble sera régi par la loi du pays où il se situe.
▪ Une infraction commise par un étranger sera soumise au droit pénal marocain.
En vertu de l’article 10 du code pénal « Sont soumis à la loi pénale marocaine,
tous ceux qui, nationaux, étrangers ou apatrides, se trouvent sur le territoire du
Royaume, sauf les exceptions établies par le droit public interne ou le droit
international ».
Le juge peut écarter l’application d’une loi étrangère jugée contraire à l’ordre public. 74
La Coutume
▪ La coutume est une règle de conduite « qui découle d'une pratique ancienne, d'un usage
qui s'est prolongé dans le temps et qui devient à certaines conditions une règle de droit.
▪ L'usage coutumier présente les principales caractéristiques de la règle de droit : il est
générale et impersonnel, bénéficie d'une certaine notoriété et considéré par les sujets de
droit comme ayant un caractère obligatoire.
▪ Enfin, rien n’interdit au juge de changer de manière de juger puisqu’il n’est pas lié par
sa décision ( pas de règle du précédent comme en common law) et l’inconstance de la
jurisprudence ne lui permet pas ,comme la loi, d’assurer sécurité et prévisibilité
juridiques.
▪ Ces arguments ne sont pas sans valeur mais on constate que la question de la
jurisprudence en tant que source de droit est posée dans une vision de suprématie de
la loi. Les auteurs, souvent, veulent que la décision du juge ait les caractères de la loi
pour qu’elle accède au statut de source de droit. Or la jurisprudence n’est pas la loi . Il
faut apprécier l’importance et le rôle de la jurisprudence dans ce qui fait sa
particularité.
▪ La doctrine se ramène à l’ensemble des opinions, idées émises par les auteurs dans les
ouvrages , thèses , revues juridiques ou à l’occasion de séminaires. La doctrine peut
influencer le législateur. Elle montre les limites et les imperfections des lois,
suggèrent des réformes et souvent la doctrine est associée aux réformes législatives.
▪ La doctrine ne joue qu’un rôle indirect dans l’élaboration des règles de droit,
l’opinion d’un auteur ne s’imposant jamais aux tribunaux ni au législateur.
Rôle de la doctrine
▪ Elle interprète le droit en dégageant à partir des arrêts et des textes, des solutions
juridiques, elle trace certaines lignes de conduite que suivront parfois les
tribunaux.
▪ Elle réalise une synthèse du droit : elle dégage des principes généraux de
l’ensemble des textes et des décisions individuelles.
▪ Elle assure les progrès du droit : les travaux de la doctrine mettent à jour les
imperfections des solutions existantes et en proposent de nouvelles. La doctrine
influence les tribunaux et le législateur.
Introduction à l'Etude du Droit 80
LA PRATIQUE