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PROGRAMME
121. Les régimes juri- Les principes communautaires et constitutionnels affirment le droit d’accès à Liberté d’établissement, liberté de circula-
diques de l’activité pro- une activité professionnelle. Le choix de cette activité entraîne l’application tion, liberté d’entreprendre, liberté de
fessionnelle d’un ou de plusieurs régimes juridiques. travail, droit à l’emploi (121-1)
Quel que soit le régime, l’accès à l’activité est encadré par le législateur. Régime juridique du salarié de droit privé :
Chaque régime confère des droits et assujettit à des obligations. contrat de travail, droit du recrutement,
L’objectif de l’étude des différents régimes juridiques du travail est de mon- droits et obligations du salarié de droit
trer : privé (121-2)
• que la relation de travail peut s’inscrire soit dans un contexte de subordi- Régime juridique du fonctionnaire : statut,
nation juridique à l’égard d’un employeur privé ou public, soit dans un conditions d’accès, droits et obligations du
contexte d’indépendance ; fonctionnaire (121-3)
• que les spécificités de chacun d’eux s’analysent en référence à l’intérêt Régime juridique du travailleur indépen-
général ou à l’intérêt de l’entreprise. dant : déclaration d’existence, droit d’accès
à la profession, droits et obligations (121-4)
Compétences attendues Particularités du régime juridique : Indé-
• Identifier les différents régimes juridiques d’exercice de l’activité profes- pendance ou subordination, durée de
sionnelle et leurs effets dans une situation donnée l’engagement, rémunération, protection
• Apprécier l’opportunité du choix d’un statut dans une situation donnée sociale, responsabilités, déontologie (121-5)
• Analyser tout ou partie d’un engagement professionnel
• Vérifier la légalité des formalités et des conditions d’accès à une profes-
sion et d’une procédure de recrutement
SYNTHÈSE
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2. Les différents statuts de l’activité professionnelle
A. Le salariat
La relation de travail entre salarié et employeur est concrétisée par le contrat de travail. Le contrat de travail en-
traîne des obligations pour les deux parties : le salarié fournit une prestation de travail sous la subordination de
l’employeur, ce dernier verse en contrepartie une rémunération. Des clauses spécifiques peuvent être insérées
dans le contrat de travail afin d’adapter l’entreprise aux fluctuations de l’environnement économique (clause de
mobilité ou clause de non concurrence).
La subordination se traduit par le fait d’exercer un travail sous l’autorité d’un employeur. Le respect des consignes
et instructions de l’employeur, le fait de se voir imposer les conditions de travail (horaires, rémunération…) et
contrôler l’exécution du travail sont autant d’éléments qui caractérisent la subordination. La subordination est
valable également dans la relation de l’employé public.
Le recrutement est un processus par lequel l’employeur suscite l'intérêt et sélectionne des candidats potentiels à
un poste de travail au sein d´une entreprise. Le recrutement concilie à la fois la possibilité pour l’employeur de
choisir librement ses salariés et les libertés individuelles du candidat. Le refus d'embaucher ne doit pas reposer
sur un motif discriminatoire : le caractère discriminatoire de l’embauche est pénalement réprimé par les ar-
ticles 225-1 et 225-2 du Code pénal.
B. Le travail indépendant
Le travailleur indépendant exerce une activité en son nom et pour son propre compte. Ce statut concerne les
commerçants, les artisans et les professions libérales. Le travailleur indépendant doit accomplir des formalités
juridiques, sociales et fiscales auprès d'organismes sociaux (URSSAF, impôts…) pour déclarer l’existence de son
activité.
Le professionnel libéral est tenu par des règles déontologiques qui régissent sa profession. Certaines d’entre elles
sont soumises à des conseils de l’Ordre (médecin, avocat, notaire, pharmaciens…) qui permettent de contrôler les
pratiques des professionnels.
Le législateur a mis en place l’insaisissabilité immobilière pour protéger l’entrepreneur individuel (loi Macron,
6 août 2016).
C. L’accès à la fonction publique
Pour intégrer la fonction publique, il est nécessaire de réussir un concours d’entrée permettant ainsi au candidat
d’être titulaire de son poste. Le fonctionnaire appartient à l'une des trois catégories de corps (A, B et C). Le fonc-
tionnaire est lié à l’Administration par un statut et non par un contrat de travail. Il est soumis à différentes obliga-
tions : de réserve, de services et de discrétion, etc. Il dispose également d'un certain nombre de droits, comme la
protection fonctionnelle.
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2 Les évolutions de l’activité professionnelle
PROGRAMME
122. L’adaptation aux Le système légal tend à inciter les salariés et les employeurs à anticiper les Formation professionnelle, adaptation à
évolutions de l’activité changements de leur environnement professionnel et à développer l’emploi (122-1)
professionnelle l’employabilité. Dans ce contexte la formation professionnelle apparaît pour les Modification des conditions de travail,
différentes parties prenantes à la fois comme un droit, une obligation et un transfert d’entreprise (122-2)
facteur d’évolution.
Ces changements peuvent remettre en cause les conditions de travail, la locali-
sation de l’activité ou le statut professionnel, voire conduire au licenciement.
Le droit intervient pour assurer une protection adaptée à la nouvelle situation
ou pour encadrer le licenciement.
L’enjeu de cette partie est de s’interroger sur les dispositifs d’adaptation mis
en place par le législateur, d’une part pour anticiper les évolutions de l’activité
économique et d’autre part, pour protéger le salarié face à ces mutations.
Compétences attendues
• Analyser des dispositifs de formation professionnelle
• Qualifier les modifications de la relation de travail et en déduire les
conséquences juridiques
SYNTHÈSE
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permettant au salarié de se reconvertir en suivant une formation diplômante d'un an maximum. Cette
formation ne profite pas nécessairement à l'entreprise dans laquelle le salarié est employé (ex. : une
hôtesse de l'air souhaitant préparer un BTS banque).
L'employeur ne peut refuser un CIF mais il peut le reporter dans un délai maximum de deux ans. À l'issu du CIF,
l'employeur a l'obligation de réintégrer le salarié qui n'aurait pas obtenu le diplôme qu'il visait.
B. À l’initiative de l’employeur
L'employeur a deux obligations en matière de formation professionnelle selon l'article L. 6321-1 du Code du tra-
vail :
• assurer l'adaptation des salariés à l'évolution de leur poste de travail ;
• assurer la capacité des salariés à occuper un emploi en dehors de l'entreprise, notamment au re-
gard de l'évolution des emplois, des technologies et des organisations (entreprises).
La jurisprudence renforce les obligations de l'employeur en matière de formation professionnelle puisqu'il a été
jugé, dans un arrêt du 18 juin 2014, que l'employeur est tenu à cette obligation même si le salarié n'a émis au-
cune demande. Par ailleurs, l'employeur doit assurer l'employabilité du salarié au regard du marché du travail
même si le poste du salarié dans l'entreprise ne connaît aucune évolution.
L'employeur peut répondre à ces obligations en proposant des actions de formation (bilan de compétences ou
validation des acquis de l'expérience) aux salariés dans le cadre d'un plan de formation propre à l'entreprise. Ces
actions de formation peuvent être financés par un plan de formation réalisé en interne par l'entreprise.
C. Les dispositifs à la disposition de l’employeur et du salarié
En dehors des dispositifs de formation tels que le CPF, le CIF et le plan de formation, deux autres dispositifs per-
mettent une évolution de l'activité professionnelle du salarié.
La validation des acquis de l’expérience (VAE) permet au salarié d'obtenir la totalité ou la partie d'un diplôme
grâce à son expérience professionnelle sans avoir l'obligation de passer d'examen. La validation du diplôme ne
repose alors que sur les compétences exigées par le référentiel du diplôme que le salarié a obtenues par le biais
de l'expérience. C'est un jury composé d'enseignants ou de professionnels qui vérifie les compétences du candi-
dat.
Le bilan de compétences est la première étape dans la construction d’un projet d'évolution professionnelle. Il
permet de faire le point sur ses aptitudes, son potentiel et motivations personnelles et professionnelles afin de
définir un projet professionnel cohérent et réaliste et de déterminer les besoins en formation du salarié.
Ces deux dispositifs peuvent être proposés par l'employeur au salarié dans le cadre d'un plan de formation d'en-
treprise ou ben être demandés par le salarié dans le cadre des droits à la formation acquis grâce au CPF.
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gement trop important comme le passage d'un horaire de jour à un horaire de nuit ;
• le changement du lieu de travail, à condition que le nouveau lieu de travail se situe dans le
même secteur géographique ou que le contrat contienne une clause de mobilité ;
• le fait de confier de nouvelles tâches, à condition que celles-ci correspondent à la qualification du
salarié.
Le refus de la modification des conditions de travail par le salarié constitue un motif de licenciement pour faute.
Au contraire, le salarié n'est pas obligé d'accepter un changement d'un élément essentiel du contrat. La loi ne
précise pas les éléments de la relation de travail qui constituent des éléments essentiels du contrat. C'est la juris-
prudence qui permet de faire la distinction. Sont considérés comme des éléments essentiels du contrat :
• la rémunération (salaires et primes) ;
• la durée de travail (passage d'un 35h à un travail à temps partiel) ;
• le lieu de travail, si la mutation s'effectue en dehors du secteur géographique dans lequel se si-
tue l’entreprise et en l'absence de clause de mobilité ;
• de même que tout élément qui a été contractualisé, c’est-à-dire qui a fait l'objet d'une clause
dans le contrat (ex. : le salarié disposera d'un bureau personnel ou le salarié n'exercera ses fonc-
tions qu'à cette adresse).
En cas de refus d'une modification d'un élément essentiel du contrat de travail, l'employeur ne pourra pas licen-
cier le salarié pour faute.
Cependant, l'entreprise peut rencontrer des difficultés économiques nécessitant des licenciements économiques.
Dans ce cas, la loi impose à l'employeur de proposer au salarié dont le poste est supprimé un autre poste au sein
de l'entreprise avant de le licencier pour motif économique.
Si le salarié refuse le nouveau poste de travail, l'employeur peut le licencier pour motif économique à condition
de prouver que le licenciement économique est justifié (cf. chapitre 3).
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3 La protection de la relation de travail
PROGRAMME
122. L’adaptation aux Le système légal tend à inciter les salariés et les employeurs à anticiper les Rôle des représentants des salariés (122-3)
évolutions de l’activité changements de leur environnement professionnel et à développer Protection de la relation de travail : rupture
professionnelle l’employabilité. Dans ce contexte la formation professionnelle apparaît pour les de la relation de travail, obligation de
différentes parties prenantes à la fois comme un droit, une obligation et un reclassement, évolution dans le cadre
facteur d’évolution. communautaire, européen et international
Ces changements peuvent remettre en cause les conditions de travail, la locali- (122-4)
sation de l’activité ou le statut professionnel, voire conduire au licenciement.
Le droit intervient pour assurer une protection adaptée à la nouvelle situation
ou pour encadrer le licenciement.
L’enjeu de cette partie est de s’interroger sur les dispositifs d’adaptation mis
en place par le législateur, d’une part pour anticiper les évolutions de l’activité
économique et d’autre part, pour protéger le salarié face à ces mutations.
Compétences attendues
• Qualifier les modifications de la relation de travail et en déduire les
conséquences juridiques
• Apprécier l’efficacité de l’information et de la protection des salariés dans
une situation donnée
SYNTHÈSE
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au salarié lors de la rupture du contrat de travail. La procédure de licenciement imposée à l’employeur
est très stricte. Elle permet de protéger le salarié contre d’éventuels abus de la part de l’employeur.
Dans le cas d’un licenciement pour motif économique d'au moins 10 salariés, l’employeur est tenu de
réunir les représentants du personnel ou le comité d’entreprise pour consultation.
B. Les obligations de prévention en cas de licenciement économique
En cas de licenciement économique, l'employeur est tenu à respecter deux obligations.
Une obligation de reclassement
L’employeur ne peut en effet licencier un salarié pour motif économique sans avoir au préalable prouvé
que tous les efforts de formation et d’adaptation ont été effectués. L’obligation préalable de reclasse-
ment en matière de licenciement pour motif économique est donc obligatoire, sinon le licenciement est
qualifié de « licenciement sans cause réelle et sérieuse ».
La mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi
En effet, dans les entreprises de plus de 50 salariés, l’employeur est tenu d’élaborer un plan de sauve-
garde de l’emploi (PSE) dans le cadre d’une procédure de licenciement. Le reclassement peut prendre
différentes formes : réduction ou aménagement du temps de travail, actions d’aide à la création ou à la
reprise d’activité, actions de formation et de validation des acquis de l’expérience, opérations de reclas-
sement interne ou externe.
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4 L’adaptation de la relation de travail par le
droit négocié
PROGRAMME
123. L’adaptation de la Le contexte économique de concurrence accrue exerce une influence sur la Négociation collective : acteurs, objets,
relation de travail par le sphère juridique dont il convient de mesurer le sens et la portée. La relation de procédures d’adoption, principe
droit négocié travail se définit de plus en plus par la négociation collective. d’articulation des niveaux de
négociation.
Compétences attendues Enjeux et conséquences (123-1)
• Identifier les enjeux d’une négociation collective
• Repérer l’articulation de diverses sources de droit dans une situation de
travail donnée
SYNTHÈSE
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soient adhérentes ou non à une organisation patronale signataire. L’élargissement rend obligatoire une conven-
tion ou un accord dans un secteur géographique ou dans une autre branche professionnelle alors qu’il y a impos-
sibilité de conclure un accord ou une convention, suite à des carences ou à une absence d’organisations syndi-
cales.
B. La place de la négociation dans la hiérarchie des normes
En vertu du principe de légalité, les conventions et accords collectifs doivent se conformer à l’ensemble des règles
en vigueur en respectant la hiérarchie des normes. Autrement dit, les conventions et accords sont soumis à la
Constitution, lois et règlements hiérarchiquement supérieurs. Néanmoins, une jurisprudence constante de la Cour
de cassation a instauré le principe de faveur. Il prévoit qu’en cas de conflit entre plusieurs sources de droit, c’est
la source la plus favorable au salarié qui s’applique.
La loi du 4 mai 2004, dite « loi Fillon », ainsi que la loi El Khomeri, ont remis en cause le principe de faveur en
permettant aux accords collectifs d’entreprise de déroger dans un sens moins favorable à une convention ou ac-
cords de rang supérieur à l’exception de certaines matières énoncées par la loi. Par exemple, des accords collec-
tifs peuvent fixer le taux de rémunération des heures supplémentaires à un minimum de 10 %.
Les accords portant sur les salaires minima, les classifications des emplois, les garanties collectives de protection
sociale et le financement de la formation professionnelle ne sont cependant pas impactés par les lois Fillon et
El Khomeri.
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5 Le choix d’une structure juridique
PROGRAMME
221. Le choix d’une struc- La création d’une organisation nécessite de lui donner une structure juridique But lucratif ou non lucratif (221-1)
ture juridique pour lui permettre d’effectuer des opérations juridiques. Le choix de cette Pouvoir, régime matrimonial, statut fiscal,
structure juridique dépend des motivations du créateur. Celles ci peuvent être statut social, responsabilité (221-2)
liées à des choix de finalités, patrimoniaux, fiscaux, sociaux et financiers. Il
s’agit de mettre en évidence les vocations possibles d’un statut : organisation
de l’entreprise, organisation patrimoniale.
Compétences attendues
• Identifier les motivations du ou des créateurs
• Justifier le choix d’une structure adaptée à une situation donnée
SYNTHÈSE
1. L’influence de l’activité de l’entreprise
A. La nature de l’activité de l’entreprise
Le terme « entreprise » a plusieurs significations. Il désigne entre autres les différentes structures juridiques per-
mettant d’entreprendre une activité lucrative.
Il peut s’agir d’un seul entrepreneur qui souhaite entreprendre une activité sous la forme d’une entreprise indivi-
duelle (EI). Dans ce cas, l’entrepreneur et l’entreprise ne forment qu’une seule et même personne et il n’existe
qu’un seul patrimoine qui englobe les biens personnels de l’entrepreneur et ceux qu’il dédie à son activité profes-
sionnelle.
Mais un entrepreneur peut également créer seul une société : l'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée
(EURL).
Enfin, un entrepreneur peut aussi souhaiter créer son entreprise en s’associant à d’autres entrepreneurs en
créant une société comme la société anonyme (SA), la société anonyme à responsabilité limitée (SARL), la société
par actions simplifiées(SAS), la société européenne (SE), etc.
Cependant, le choix de la structure juridique dépend parfois de la nature de l’activité entreprise. À titre
d’exemple, un débit de tabac ne peut être exploité sous la forme d’une EURL, SARL, SA ou d’une SAS.
B. La finalité de l’activité de l’entreprise
Une organisation peut chercher à poursuivre une finalité non lucrative. Dans ce cas, la structure juridique la plus
adéquate est l’association puisqu’elle permet à l’organisation de ne pas être imposée sur ses bénéfices.
Les associations peuvent exercer leur activité dans des secteurs très variés : l’humanitaire, le sport, la santé, le
social... mais ces activités entrent parfois en concurrence avec les activités des entreprises privées.
Pour ne pas concurrencer de manière déloyale les entreprises commerciales dont les bénéfices sont imposés, une
association peut réaliser des bénéfices à condition de ne pas les distribuer à ses membres. Ainsi, le bénéfice réali-
sé doit obligatoirement être réinvesti pour financer les activités de l'association (ex. : une association dont
l’activité serait la poterie pourrait vendre ses poteries au public mais les bénéfices réalisés ne pourront pas être
distribués à ses membres. Ils devront obligatoirement servir au fonctionnement de l’association (achat de maté-
riel…)).
En cas de doute sur la finalité non lucrative de l’association, l’administration fiscale peut enquêter. L’association
devra alors prouver la légitimité de la qualification d’activité non lucrative en répondant à l’un des deux critères
suivants :
• ne pas faire concurrence à une entreprise commerciale proposant les mêmes biens et/ou ser-
vices ;
• présenter une utilité sociale bien établie (avec des tarifs, des publics cibles, des modes de publi-
cité et des projets cohérents de réemploi des bénéfices).
À défaut de prouver le caractère non lucratif de son activité, l’association pourra être requalifiée d’entreprise à
but lucratif et devra alors s’acquitter de l’impôt au même titre qu’une société commerciale.
La finalité poursuivie par les membres d’une organisation peut aussi conduire au choix d’une structure juridique
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particulière qui permet de poursuivre une finalité à la fois économique et sociale. C’est par exemple le cas de la
Scop : sa finalité est lucrative mais elle permet d’organiser le fonctionnement de l’entreprise en fonction des inté-
rêts des salariés qui en sont propriétaires et qui prennent les décisions de manière démocratique selon le principe
« une personne = une voix ». Contrairement au principe de libre répartition des bénéfices dans les sociétés tradi-
tionnelles, le partage du profit est équitable : une part du bénéfice est distribuée à tous les salariés sous forme de
participation et d’intéressement (au minimum 25 %), une autre part aux salariés associés sous forme de divi-
dendes (au maximum 33 %), une dernière part réservée au développement et aux financements de l’entreprise
(16 % au minimum).
Le groupement d'intérêt économique (GIE) poursuit également une finalité hybride puisque sa finalité principale
n’est pas de rechercher des bénéfices mais de permettre et de faciliter le développement de l’activité écono-
mique de ses membres sans pour autant leur faire perdre leur indépendance les uns vis-à-vis des autres.
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vailleurs non salariés. Cela dit, la protection sera la même à coût équivalent par le biais des assurances complé-
mentaires.
D. Le choix du régime fiscal
La motivation fiscale influence le choix entre des structures permettant l’imposition de la personne, celles per-
mettant l’imposition de la structure juridique et celles permettant le choix entre les deux options.
Les structures juridiques fiscalement transparentes soumises à l’impôt sur le revenu
Certaines structures n’existent pas en tant que contribuable pour l’administration fiscale. Ainsi, aucune distinction
n’est faite au niveau fiscal entre le bénéfice de l’entreprise et la rémunération des dirigeants et associés. Les bé-
néfices de l’entreprise ainsi que les revenus du dirigeant ou de l’associé sont imposés en même temps au titre de
l’impôt sur le revenu (IR). Selon le montant du revenu imposable, le taux d’imposition peut être plus élevé que
celui des sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (IS, ex. : EI).
Les structures fiscalement opaques soumises à l’impôt sur les sociétés
La société est le contribuable, les bénéfices sont donc soumis à l’IS. Les associés ou actionnaires ne sont impo-
sables qu’au titre de l’impôt sur le revenu pour la part des bénéfices qui leur est distribuée (dividendes). Le taux
de l’IS est plus intéressant lorsque les bénéfices sont importants (ex. : SA).
Les structures laissant le choix
Certaines structures juridiques permettent le choix entre les deux options. Selon l’option choisie, le contribuable
sera soit l’entreprise soit les associés ou actionnaires (ex. : SARL, SNC).
L’option pour l’IR est révocable, alors que l’option pour l’IS est irrévocable. Dans le cas d’un faible montant de
bénéfice, l’IR est le plus intéressant.
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6 L'évolution de la structure juridique
PROGRAMME
221. Le choix d’une struc- Le développement peut susciter un changement de structure. Il peut s’agir Structures juridiques et évolution (221-3)
ture juridique notamment de l’apport en société d’une entreprise individuelle ou de la modi-
fication de la forme sociale en fonction des motivations nouvelles des déci-
deurs.
Compétences attendues
• Identifier les motivations du ou des créateurs
• Justifier le choix d’une structure adaptée à une situation donnée
SYNTHÈSE
Plusieurs structures juridiques permettent d’entreprendre une activité lucrative. Au cours de la vie d’une entre-
prise (entreprise individuelle, EI, ou société), il peut être nécessaire de changer de structure juridique. Il peut
s’agir de transformer une EI dans le but de s'associer à d’autres entrepreneurs, de changer la structure juridique
afin d’accéder à de nouvelles sources de financement ou pour faciliter la transmission de l’entreprise.
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Dans d’autres cas, des entrepreneurs peuvent décider de s’associer en prévoyant une répartition égale du pouvoir
de décision entre les associés. Cette volonté se rencontre dans les sociétés où les associés se sont choisis et ont
établi les statuts en s'attachant à la personnalité de chacun et non aux montants des apports. Il s'agit alors d'un
contrat dit « intuitu personæ ». On retrouve assez souvent ce choix de structure juridique dans les entreprises
familiales où les associés, qui sont les membres d’une même famille, veulent pouvoir décider de manière démo-
cratique selon le principe « une personne = une voix ». C’est le cas de la société en nom collectif (SNC) que l’on
appelle « société de personnes ».
Enfin, un entrepreneur peut aussi être associé minoritaire mais parvenir à conserver un fort pouvoir de décision
en optant pour la société par actions simplifiées (SAS). En effet, la loi peut laisser les associés décider des règles
de vote, ce qui est le cas de la SAS.
B. Les besoins en financement
Une entreprise peut souhaiter obtenir un financement de la part d’un établissement bancaire afin, par exemple,
de financer son développement ou investir dans de nouvelles machines. Dans certains cas, le montant souhaité
du financement est trop important pour qu’une banque accepte compte tenu du risque. Une société peut alors se
tourner vers d’autres sources de financement :
• une introduction en Bourse : la société vend des parts de sa propriété à de nouveaux associés,
appelés actionnaires, qui recevront en contrepartie une part du bénéfice de la société, appelé
« dividende » ; l‘introduction en Bourse présente un risque car le capital social est dilué entre
tous les actionnaires, exposant certains actionnaires (ou association d’actionnaires) à la perte de
leur pouvoir de décision ;
• une émission d’obligations : une entreprise peut obtenir des financements de la part
d’investisseurs qui désirent prêter de l’argent moyennant le versement d’intérêts.
C. La transmission de l’entreprise
L’entreprise individuelle ne peut appartenir qu’à une seule personne contrairement à une société. De ce fait, en
cas de décès de l’entrepreneur individuel, l’entreprise sera transmise à ses héritiers. Or, s’il y a plusieurs héritiers,
l’entreprise (le fonds de commerce et les locaux) devra être vendue et le prix de cession réparti. En effet, il n’est
pas possible d’en découper la propriété. La seule solution serait que l’héritier qui souhaite poursuivre
l’exploitation de l’entreprise désintéresse les autres en leur versant une somme d’argent, à condition de disposer
d’une telle somme. À défaut, le fonds de commerce est vendu et l’entreprise ne peut pas être poursuivie par l’un
des héritiers.
Transformer une EI en société est alors un bon moyen d’anticiper sa cession. La société présente en effet
l’avantage d’avoir un patrimoine propre et donc de permettre son partage en parts sociales ou en actions (pour
les SA). Ainsi, au décès de l’associé, ses parts sont distribuées équitablement entre les héritiers qui deviennent
associés de la société. Chaque associé est ensuite libre de vendre ses parts sociales ou de les conserver, sans que
cela ne vienne mettre en péril la pérennité de l’entreprise.
Les règles de transmission des parts sociales d’une société influencent le choix de la structure juridique. La ces-
sion des parts sociales d’un associé à un tiers ou à ses héritiers n’est pas toujours libre. Les règles de cession des
parts sociales diffèrent d’une structure sociétaire à une autre. Par exemple, dans une SARL, la cession des parts
est soumise à l’accord des associés détenant au moins 50 % du capital social ; dans une SNC, la cession est encore
plus difficile puisqu’elle est soumise à l’accord unanime des associés.
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7 La pérennité de l’entreprise
PROGRAMME
222. La pérennité de L’entreprise peut connaître des difficultés. La prévention est privilégiée par le Prévention (222-1)
l’entreprise droit. Le législateur se fixe trois objectifs : le redressement de l’entreprise, le Cessation des paiements. Procédures :
maintien de l’emploi et le paiement des créanciers. conciliation sauvegarde, redressement et
L’étude prend appui sur les finalités du droit des entreprises en difficulté. Il liquidation judiciaires (222-2)
convient également de montrer que le droit des entreprises en difficulté est un Conséquences de la procédure pour les
droit marqué par la nécessité d’arbitrages entre des intérêts contradictoires : créanciers dont les salariés (222-3)
intérêt de l’entreprise, des salariés, des créanciers. L’étude de ce thème est
centrée sur les objectifs des mesures et non sur la technicité des règles de
droit.
Compétence attendue
• Analyser les difficultés d’une entreprise et caractériser la procédure à
mettre en œuvre ou à préconiser
SYNTHÈSE
La loi de « sauvegarde des entreprises » du 27 juillet 2005 modifiée par l'ordonnance du 18 décembre
2008, réforme en profondeur le droit des entreprises en difficulté. Elle met l'accent sur la prévention. En
effet, en matière de sauvegarde des entreprises, plus on intervient tôt, plus l'entreprise a de chances de
s'en sortir, les créanciers d'être payés et l'emploi maintenu.
L’origine de l’alerte
peut être…
… interne à … externe à
l’entreprise l’entreprise
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C. Les procédures de traitement amiable des difficultés
Certaines procédures peuvent être mises en œuvre, à la demande du dirigeant qui constate des difficul-
tés et souhaite intervenir avant que la situation ne se détériore. Pour des difficultés prévisibles, le re-
cours au mandat ad hoc peut être opportun. Pour des difficultés plus importantes, une procédure de
conciliation peut être engagée.
Le mandat ad hoc : c'est une procédure simple, flexible et confidentielle. Le tribunal nomme un
mandataire sur proposition du chef d'entreprise. Le mandataire apporte son aide et facilite la
conclusion d'un accord entre le débiteur et les créanciers.
La procédure de conciliation : le tribunal désigne un conciliateur dont la mission est la conclusion
d'un accord entre le débiteur et les créanciers. Lorsqu'un accord est intervenu le président du
tribunal le constate et lui confère force exécutoire.
État et situation financière Le débiteur doit justifier « de difficultés qu'il n'est Être en état de cessation des paiements : c'est la situation où l'entreprise
de l'entreprise pas en mesure de surmonter » mais sans être en est dans l'impossibilité « de faire face à son passif exigible avec son actif
état de cessation des paiements. disponible ».
Le passif exigible correspond à l'ensemble des dettes arrivées à l'échéance
et dont le paiement peut-être exigé immédiatement par les créanciers.
L'actif disponible correspond aux sommes immédiatement mobilisables
dont l'entreprise peut disposer sans délai.
Objectifs Elle est destinée à faciliter la réorganisation de Cette procédure est destinée « à permettre la poursuite de l'activité de
l'entreprise, afin de permettre la poursuite de l'entreprise, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif ».
l'activité économique, le maintien de l'emploi et
l'apurement du passif.
Texte de référence Article L. 620-1 du Code de commerce Article L. 631-1 du Code de commerce
Demandeur de l'ouverture Seulement le débiteur Le débiteur qui doit « déposer son bilan », dans les 45 jours qui
de la procédure par saisine suivent le début de l'état de cessation des paiements.
du tribunal Un créancier.
Le tribunal qui peut se saisir d'office après l'échec d'une procédure
de conciliation.
Le ministère public.
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8 La formation des contrats entre
professionnels
PROGRAMME
321 - Les relations con- Les contrats entre professionnels relèvent du droit général des contrats mais Conditions de validité des contrats passés
tractuelles entre parte- présentent des spécificités. En particulier, la force du principe de l’autonomie entre professionnels (321-1)
naires privés de volonté s’amoindrit, d’autres principes fondateurs peuvent être sollicités : Négociation : processus et représentation
égalité, équilibre, loyauté, par exemple. (321-2)
Les contrats conclus entre professionnels le sont rarement en un seul moment.
Les enjeux étant importants, la conclusion du contrat est souvent précédée
d’une longue période de négociation ponctuée d’accords préparatoires dont il
convient de qualifier la nature juridique. Les relations contractuelles entre
professionnels conduisent parfois à différencier la personne juridique qui
s’engage et le signataire du contrat, ce que permet la technique de la représen-
tation juridique.
Compétences attendues
• Qualifier une situation précontractuelle ou contractuelle
• Apprécier l’opportunité, la validité et les effets juridiques d’arrangements
contractuels
• Rédiger et/ou adapter tout ou partie d’un contrat
SYNTHÈSE
vente).
L'article 1101 du Code civil énonce : « le contrat est un accord de
volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modi-
Contrat
fier, transmettre ou éteindre des obligations ».
L'article 1102 ajoute : « Chacun est libre de contracter ou de ne pas
contracter, de choisir son cocontractant et de déterminer le conte-
nu et la forme du contrat dans les limites fixées par la loi ».
La liberté contractuelle ne permet pas de déroger aux règles qui intéressent l'ordre public ».
Signature Fin du contrat
19
3° Un contenu licite et certain. »
La qualité du consentement
Le consentement doit être libre pour s’engager et pour rédiger le contrat.
L’article 1130 du Code civil dispose : « l’erreur, le dol et la violence vicient le consentement lorsqu’ils
sont de telle nature que, sans eux, l’une des parties n’aurait pas contracté ou aurait contracté à des
conditions substantiellement différentes [...] ».
L’erreur
Résulte de l’idée fausse ou inexacte que se fait l’une des parties de l’un
des éléments du contrat. Elle permet l’annulation du contrat lorsqu’elle
porte sur une qualité essentielle de la chose, objet du contrat, ou sur la
personne du cocontractant, lorsque la considération de cette personne
est déterminante.
VICE DU
CONSENTEMENT
Le dol La violence
Est constitué par des manoeuvres Résulte de la crainte, d’une menace
frauduleuses provoquant une erreur. qui contraint le cocontractant à donner
Ces manoeuvres doivent émaner du son accord.
cocontractant, impliquer l’intention de
nuire et avoir été déterminantes dans Contrainte physique, morale ou
la conclusion du contrat. économique.
20
Avant-contrats Caractéristiques
L'offre Acte unilatéral qui ne lie que l'offrant pour une durée déterminée ou indéterminée.
Le devis par exemple est une offre d'effectuer certaines prestations ; il devient un
contrat lorsqu'il est accepté par son destinataire.
La promesse unilatérale Convention par laquelle une personne, le promettant, s'engage envers une autre qui
accepte, le bénéficiaire de la promesse, à conclure avec elle dans un certain délai un
contrat à des conditions déterminées.
La promesse synallagmatique Convention par laquelle deux parties s'engagent réciproquement à conclure un
contrat déterminé.
C. Le mécanisme de la représentation
La représentation est une technique juridique qui permet à une personne qui ne peut ou ne veut ac-
complir un acte juridique personnellement de le faire par l'intermédiaire d'autrui.
Ceux qui contractent avec une société doivent bien prendre soin de vérifier les pouvoirs de celui qui
prétend la représenter (consultation du K-bis pour vérifier l'identité du dirigeant ou du pouvoir pour
vérifier l'étendue des attributions du mandataire). Si la personne qui a signé l'accord n'avait pas le pou-
voir de représentation, la société qu'il était sensé représenter n'est pas engagée.
21
22
9 L’exécution du contrat entre professionnels
PROGRAMME
321 - Les relations con- La multiplication des échanges conduit à standardiser les clauses des contrats Loi contractuelle : clauses particulières,
tractuelles entre parte- mais laisse aux parties une marge de créativité contractuelle. Le législateur et exécution, évolution, résiliation, résolution
naires privés le juge sont amenés à intervenir de plus en plus fréquemment pour encadrer (321-3)
cette créativité.
L’aménagement du contrat en matière d’exécution et d’évolution permet de
garantir la pérennité de la relation. dans le cadre des objectifs de l’entreprise.
Dans certains cas, la rupture de la relation peut
s’imposer.
Compétences attendues
• Qualifier une situation précontractuelle ou contractuelle
• Apprécier l’opportunité, la validité et les effets juridiques d’arrangements
contractuels
• Rédiger et/ou adapter tout ou partie d’un contrat
SYNTHÈSE
23
teinte au principe de l'autonomie de la volonté consacré par l'article 1134 du Code civil.
24
10 Les relations contractuelles avec la
personne publique
PROGRAMME
322 - Les relations con- Les contrats que peuvent passer les entreprises privées ne sont pas exclusive- Caractéristiques du contrat administratif :
tractuelles avec la per- ment de droit privé. Elles sont appelées également à passer des marchés qualité des parties et clause exorbitante de
sonne publique publics. La qualité particulière d’un des contractants (personne publique) droit commun, ou contrat lié à l’exécution
appelle l’application de règles impératives se rattachant au droit public tant au du service public (322-1)
niveau de la formation que de l’exécution. Formation du contrat : négociation et
marché public, procédures de passation.
Compétences attendues (322-2)
• Qualifier une situation précontractuelle ou contractuelle Exécution du contrat : prérogative de la
• Apprécier l’opportunité, la validité et les effets juridiques d’arrangements puissance publique, résiliation unilatérale
contractuels (322-3)
• Rédiger et/ou adapter tout ou partie d’un contrat
SYNTHÈSE
1. Le contrat administratif
A. Une catégorie de contrats conclus par l’administration
Un contrat administratif est un acte juridique entre une personne privée et une personne publique qui contient
des clauses exorbitantes de droit commun ou qui prévoit l’organisation d’une mission de service public. La juris-
prudence retient deux critères alternatifs, c’est-à-dire non cumulatifs : la présence de clauses exorbitantes de
droit commun ou l’exécution du service public.
B. Un contrat facilitant le fonctionnement du service public
Une clause exorbitante est un pouvoir permettant à l'administration d’imposer des conditions qui lui donnent
indubitablement un avantage sur la personne privée, par exemple le pouvoir de suspendre l’exécution du contrat
sans mise en demeure préalable. Les avantages conférés à la personne publique lui permettent d’agir dans
l’intérêt général.
25
B. Une procédure particulière à suivre
Voici les principales étapes de l’appel d’offres.
4. Analyse des
1. Lancement de 2. Rédaction des réponses par la 5. Choix d'une 6. Informations
3. Publicité aux entreprises
l'offre documents personne entreprise
publique non retenues
Voici les procédures de l'achat public (applicables du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2017 et révisable chaque
année).
Si commande publique Si commande publique Si commande publique
< 25 000 € HT ³ 25 000 € HT Fournitures et services Travaux
³ 135 000 € HT pour l’État et les établisse- ³ 5 225 000 €
ments publics HT
³ 209 000 € HT pour les collectivités et les
établissements publics de santé
Marché de faible montant : marché Marché passé selon une procédure Marché passé selon une procédure formalisée : l’appel
de gré à gré) adaptée (MAPA) d’offres (AO)
• Respect des principes des • Possibilité de négocier les • Négociation interdite.
marchés publics. délais de livraison, les prix, la • Appel d’offres ouvert (AOO) : tous les candidats peu-
• La mise en concurrence est qualité technique de l’offre vent remettre une offre.
largement simplifiée, il peut avec certains ou tous les can-
didats. • Appel d’offres restreint (AOR) : seuls les candidats
être demandé 3 à 5 devis à présélectionnés pourront déposer une offre.
des fournisseurs potentiels, • Choix libre des modalités de
par exemple. procédure à condition • Publicité de l’offre au Bulletin officiel des annonces de
qu’elles soient clairement marchés publics, au Journal officiel de l’Union euro-
• La publicité n’est pas obliga- péenne (JOUE) et sur le profil d’acheteur (site internet
toire. précisées.
qui centralise les outils nécessaires à la dématérialisa-
• Le contrat n’est pas obligatoi- • Publicité dans le journal local tion des procédures de marchés publics) de la personne
rement écrit. ou sur le site internet de la publique.
personne publique…
26
11 Le contrat électronique
PROGRAMME
421. Le contrat Les activités économiques exigent le support d’un contrat. À l’origine du con- Offre commerciale électronique : protec-
électronique trat on trouve souvent une offre commerciale qui peut recourir à des moyens tion du co-contractant, respect de l’ordre
virtuels. Ces moyens peuvent être très intrusifs. Ils supposent donc une protec- public, respect de la vie privée, obligation
tion spécifique du co-contractant. de loyauté et de transparence (421-1)
L’offre commerciale peut déboucher sur un contrat. Comme toute convention, Contrat électronique : écrit électronique,
le contrat étapes du processus de formation du
électronique passe par deux stades : la formation et l’exécution. Toutefois, contrat électronique, exécution du contrat
comme ils s’effectuent dans l’univers virtuel, ils supposent le développement électronique et paiement électronique
de règles spécifiques et / ou une adaptation des règles de l’univers matériel à (421-2).
celui de l’immatériel.
Compétences attendues
• Apprécier la validité de tout ou partie d’un contrat électronique et explici-
ter ses effets juridiques
• Apprécier si l’offre commerciale électronique est conforme au droit
positif
• Rédiger et qualifier quelques clauses d’un contrat électronique
SYNTHÈSE
27
• le prix qui devra être effectivement payé.
28
12 Les productions immatérielles
PROGRAMME
422. Les productions Les activités économiques intellectuelles sont directement concernées par la Droit d’auteur et univers numérique :
immatérielles dématérialisation. Non seulement les productions intellectuelles peuvent être régime général, droits des auteurs, défense
effectuées directement sur les réseaux numériques mais ceux-ci peuvent aussi du droit (422-1)
être le support d’une utilisation, d’une reproduction ou d’une représentation Droit des créations numériques : bases de
d’éléments protégés ou protégeables par le droit de la propriété intellectuelle. données, sites Internet (422-2)
Dans la société de la connaissance, les créations numériques jouent un rôle de
plus en plus fondamental. Elles sont source de valeurs nouvelles et doivent être
protégées.
Compétences attendues
• Apprécier la légalité d’une situation au regard de la protection de la
personne dans la sphère privée et professionnelle
• Caractériser les éléments principaux de cette protection et son évolution
• Rédiger et qualifier quelques clauses d’un document relatif à l’usage des
TIC
SYNTHÈSE
29
B. Les conditions pour bénéficier du droit d’auteur
Pour bénéficier du droit d’auteur, la création doit être qualifiée d’œuvre de l’esprit. Une œuvre de l’esprit se défi-
nit comme une création intellectuelle originale réalisée sous une forme. On repère donc trois conditions cumula-
tives.
• Une création intellectuelle : peu importe le type de création. L’article L. 112-2 du CPI dresse une liste non
exhaustive de ces différents types : « les livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scienti-
fiques ; les conférences, allocutions, sermons, plaidoiries […] ; les œuvres chorégraphiques, les numéros et
tours de cirque, les pantomimes, dont la mise en œuvre est fixée par écrit ou autrement ; les compositions
musicales avec ou sans paroles ; les œuvres cinématographiques […] ».
• L’originalité : l’œuvre est marquée par la personnalité de son auteur. Une autre personne n’aurait donc pas
créé la même œuvre.
• Une forme : l’œuvre de l’esprit n’est protégée que si elle est matérialisée. Une idée n’est donc pas proté-
gée : « les idées sont de libre parcours » (adage attribué à Desbois).
Le non-respect du droit d’auteur peut être principalement sanctionné par une condamnation pour contrefaçon. Il
s’agit d’un délit qui est donc une sanction pénale. En effet, la contrefaçon nuit à l’intérêt général : c’est un vol et,
dans le cas du téléchargement d’œuvres de l’esprit, elle peut nuire à la production culturelle d’une nation. Le
contrefacteur encourt une amende de 300 000 € et une peine de prison maximale de 3 ans (art. L 335-2 CPI).
Dans le cadre des dispositions de la loi Hadopi, la qualification de négligence caractérisée peut être retenue
contre le titulaire d'un accès à Internet qui n’aurait pas mis en place un moyen de sécurisation de son accès pour
empêcher que sa ligne soit utilisée pour permettre une atteinte au droit d’auteur.
Parallèlement, l’auteur du livre peut obtenir réparation de son préjudice sur le plan civil par l’octroi de dommages
et intérêts fondés sur l’article 1240 du Code civil.
30
13 L’immatériel et la protection de la personne
au quotidien
PROGRAMME
423. L’immatériel et la L’information est devenue une valeur essentielle de l’activité économique. À ce Données à caractère personnel : notion,
protection de la personne titre elle est particulièrement convoitée par les organisations. Le développe- traitement, règles de protection des droits
ment des activités numériques et les performances croissantes des outils de la personne, obligations des respon-
informatiques favorisent la collecte et le traitement de données, particulière- sables du traitement, organes de contrôle
ment à caractère personnel. Les personnes bénéficient de droits et libertés qui (423-1)
sont protégés par le droit en toutes circonstances y compris dans le monde Respect des données à caractère personnel
virtuel ou lors de l’utilisation d’outils informatiques. collectées lors de conclusion et de
Le développement des TIC permet d’envisager l’expansion de formes particu- l’exécution du contrat de travail. (423-2)
lières d’organisation du travail qui peuvent avoir un impact sur le régime Statut des formes particulières de travail
juridique des personnes au travail. salarié : application des règles générales du
droit social ; aménagements spécifiques.
Compétences attendues (423-3)
• Apprécier la légalité d’une situation au regard de la protection de la
personne dans la sphère privée et professionnelle
• Caractériser les éléments principaux de cette protection et son évolution
• Rédiger et qualifier quelques clauses d’un document relatif à l’usage des
TIC
SYNTHÈSE
31
DCP leurs obligations, enregistrer voire autoriser la création de fichiers, contrôler le respect de la loi Informatique
et Libertés et, le cas échéant, sanctionner les transgressions à cette loi.
B. La réglementation en vigueur
Les obligations en matière de DCP
• La sécurité des fichiers : tout responsable de traitement informatique de données personnelles doit adop-
ter des mesures de sécurité physiques (sécurité des locaux), logiques (sécurité des systèmes
d’information) et adaptées à la nature des données et aux risques présentés par le traitement.
• La confidentialité des données : seules les personnes autorisées peuvent accéder aux données person-
nelles contenues dans un fichier. Il s’agit des destinataires explicitement désignés pour en obtenir réguliè-
rement communication et des « tiers autorisés » ayant qualité pour les recevoir de façon ponctuelle et
motivée (ex. : la police, le fisc).
• La durée de conservation des informations : les données personnelles ont une date de péremption. Le
responsable d’un fichier fixe une durée de conservation raisonnable en fonction de l’objectif du fichier.
• L’information des personnes : le responsable d’un fichier doit permettre aux personnes concernées par
les informations qu’il détient d'exercer pleinement leurs droits. Pour cela, il doit leur communiquer : son
identité, la finalité de son traitement, le caractère obligatoire ou facultatif des réponses, les destinataires
des informations, l’existence de droits, les transmissions envisagées.
• L'autorisation de la CNIL : les traitements informatiques de données personnelles qui présentent des
risques particuliers d’atteinte aux droits et aux libertés doivent, avant leur mise en œuvre, être soumis à
l'autorisation de la CNIL.
• La finalité des traitements : un fichier doit avoir un objectif précis. Les informations exploitées dans un fi-
chier doivent être cohérentes par rapport à son objectif. Les informations ne peuvent pas être réutilisées
de manière incompatible avec la finalité pour laquelle elles ont été collectées.
Les droits en matière de DCP
• Le droit d'accès : une personne fichée peut demander directement au responsable d'un fichier s'il détient
des informations sur elle (site web, magasin, banque...), et demander qu’on lui communique l’intégralité
de ces données. L'exercice du droit d’accès permet de contrôler l'exactitude des données et, au besoin,
de les faire rectifier ou effacer.
• Le droit de rectification : toute personne peut demander la rectification des informations inexactes la
concernant. Le droit de rectification complète le droit d’accès. Il permet d’éviter qu’un organisme ne
traite ou ne diffuse de fausses informations sur une personne.
• Le droit d'opposition : toute personne a la possibilité de s'opposer, pour des motifs légitimes, à figurer
dans un fichier. En matière de prospection, notamment commerciale, ce droit peut s'exercer sans avoir à
justifier d'un motif légitime. La personne peut s’opposer à ce que les données vous concernant soient dif-
fusées, transmises ou conservées.
• Le droit au déréférencement : les internautes peuvent saisir les moteurs de recherche de demandes de
déréférencement d’une page web associée à leurs nom et prénom.
32
14 L’immatériel et la protection de la personne
au travail
PROGRAMME
423. L’immatériel et la L’information est devenue une valeur essentielle de l’activité économique. À ce Données à caractère personnel : notion,
protection de la personne titre elle est particulièrement convoitée par les organisations. Le développe- traitement, règles de protection des droits
ment des activités numériques et les performances croissantes des outils de la personne, obligations des respon-
informatiques favorisent la collecte et le traitement de données, particulière- sables du traitement, organes de contrôle
ment à caractère personnel. Les personnes bénéficient de droits et libertés qui (423-1)
sont protégés par le droit en toutes circonstances y compris dans le monde Respect des données à caractère personnel
virtuel ou lors de l’utilisation d’outils informatiques. collectées lors de conclusion et de
Le développement des TIC permet d’envisager l’expansion de formes particu- l’exécution du contrat de travail. (423-2)
lières d’organisation du travail qui peuvent avoir un impact sur le régime Statut des formes particulières de travail
juridique des personnes au travail. salarié : application des règles générales du
droit social ; aménagements spécifiques.
Compétences attendues (423-3)
• Apprécier la légalité d’une situation au regard de la protection de la
personne dans la sphère privée et professionnelle
• Caractériser les éléments principaux de cette protection et son évolution
• - Rédiger et qualifier quelques clauses d’un document relatif à l’usage des
TIC
SYNTHÈSE
Caméras, badges d’accès, identifiant pour les accès informatiques ou les photocopieurs, enregistrement des ap-
pels téléphoniques, procédés plus élaborés comme la biométrie, etc. Les supports électroniques dont disposent
un employeur pour surveiller ses locaux et ses salariés sont nombreux. Si ces différents supports sont d’une in-
contestable utilité pour dissuader des comportements répréhensibles ou collecter des preuves en vue de sanc-
tionner, la nécessité d’encadrer le recours à ces outils se justifie par leur caractère intrusif, discret et permanent.
33
d’opposition, d’accès et de rectification ;
• les données collectées ne doivent servir qu’à évaluer la capacité du candidat à occuper l’emploi
proposé : il est par exemple interdit de demander à un candidat son numéro de Sécurité sociale
(cela informe sur l’âge et le lieu de naissance, voire le sexe...) ; il est également prohibé de collec-
ter des informations sur ses parents, sa fratrie, ses opinions politiques ou son appartenance syn-
dicale ;
• seules les personnes intervenant dans le processus de recrutement peuvent accéder aux infor-
mations d’un candidat ; les supérieurs hiérarchiques peuvent accéder aux informations néces-
saires à l’exercice de leur fonction ;
• sur simple demande et sans avoir à la motiver, un candidat peut obtenir une copie des données
qui le concernent (notes prises pendant son entretien, résultats aux tests, éventuelles évalua-
tions de ses compétences...).
C. Lors de l’exécution du contrat de travail
La surveillance d’un salarié par son employeur est en soi légitime ; il rémunère en effet son salarié pendant la
durée du temps de travail et attend donc que ce travail soit effectif. Son pouvoir de direction lui confère un droit
de contrôle du travail de son salarié.
Pour autant, les TIC rendent cette surveillance de plus en plus poussée (ex. : biométrie) et constante (enregistre-
ments). Quoi de commun, en effet, entre le passage d’un responsable à un instant T de la journée dans un atelier
et les enregistrements d’une caméra ou d’un logiciel de navigation ? Le droit doit donc permettre de préserver le
but légitime mais en veillant à ce que cela ne se fasse pas par des moyens excessifs envers le salarié.
Les principales règles présentées sont :
• en lien avec l’obligation de transparence : consultation des représentants du personnel, du comi-
té d’entreprise, du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), de la
Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) et des salariés ;
• en lien avec l’obligation de proportionnalité : les procédés de surveillance sont justifiés et non
disproportionnés.
En cas de manquement à ses différentes obligations, l’employeur peut se voir sanctionner :
• sur le plan du droit du travail : impossibilité d’utiliser la preuve collectée à l’encontre du salarié ;
• sur le plan civil : dommages et intérêts envers le salarié ;
• sur le plan pénal : un an d’emprisonnement et 3 750 € d’amende en cas d’absence de consulta-
tion du conseil d'entreprise ; 45 000 € d’amende en cas d’atteinte à la vie privée ; 300 000 €
d’amende en cas d’absence de déclaration à la Commission nationale de l'informatique et des li-
bertés (CNIL).
Concernant le cas particulier de la surveillance du support informatique, la jurisprudence est constante sur cette
question : il n’est pas possible d’interdire complètement à un salarié d’effectuer des actions en lien avec sa vie
personnelle sur son temps et lieu de travail. Néanmoins, il est normal qu’un employeur puisse vérifier que le sala-
rié consacre l’essentiel de son temps de travail à effectuer la prestation pour laquelle il est rémunéré. Dès lors, un
salarié peut être sanctionné pour une utilisation excessive de son ordinateur professionnel ou d’un nombre là
encore excessif de connexions (et de durée) à Internet.
Si dans de nombreuses jurisprudences l’on peut constater que les juges sont sensibles à la question de la désor-
ganisation du travail du salarié ou de son service liée à cet usage important d’Internet, cette conséquence n’est
plus nécessaire (depuis l’arrêt du 18 décembre 2013 de la Cour de cassation) pour pouvoir sanctionner le salarié :
l’usage excessif suffit pour sanctionner le salarié fautif.
34
B. Les règles de droit spécifiques au télétravailleur
Le statut de télétravailleur doit être un choix volontaire du salarié. Trois principaux éléments garantissent ce ca-
ractère volontaire :
• ce statut doit être fixé dès l’embauche ou par un avenant, ce qui impose un consentement mu-
tuel ;
• le refus de cet avenant ne peut pas être un motif de licenciement ;
• le salarié qui, après avoir accepté ce statut, aimerait revenir à un poste sans télétravail bénéficie
d’un droit de priorité pour cela.
Le télétravailleur étant un salarié en situation de télétravail, le pouvoir de direction de l’employeur continue de
s’exercer. Il prend néanmoins une forme particulière pour s’adapter aux spécificités de cette organisation :
• l’employeur peut toujours contrôler le travail, même si les modalités de ce contrôle font l’objet
d’une négociation individuelle ou collective ;
• l’employeur peut sanctionner un non-respect d’une restriction imposée sur l’usage d’un maté-
riel.
35
36
15 Identifier le risque pour protéger
PROGRAMME
521 - Identifier le risque La faute et le risque constituent les fondements de la responsabilité civile. Le Risque : notion, effets. (521-1)
pour protéger risque apparaît historiquement dans la jurisprudence puis dans la loi pour De la faute au risque : objectivation de la
fonder le droit à réparation dans certains domaines d’activité générant des responsabilité et socialisation du risque.
dommages accidentels. Le fait générateur est soit une faute soit un événement (521-2)
occasionnant un risque qui, s’il se réalise, peut donner lieu à un dommage.
Dans les deux cas, le droit prévoît une réparation.
Avec la responsabilité sans faute, la responsabilité civile délictuelle connaît
alors un vaste mouvement d’objectivation et de collectivisation. En outre, le
regard du droit s’élargit : de la prise en compte du risque individuel au risque
collectif. Sa préoccupation majeure est de prévenir, garantir les droits, réparer
les dommages subis et éventuellement réprimer. Le droit témoigne de la
volonté de privilégier la victime. La saisie du risque par le droit s’est effectuée
de manière pragmatique et concerne différentes branches du droit.
Compétences attendues
• Caractériser le risque inhérent à une situation professionnelle donnée et
déterminer le droit applicable
• Analyser l’évolution des principes juridiques en matière de risques
SYNTHÈSE
37
2. Les évolutions de la perception du risque
A. De la notion de faute vers la notion de risque
38
16 Principe de prévention et obligation de
sécurité
PROGRAMME
522 - Anticiper le risque Face à l’apparition de nouveaux risques et à la volonté sociale d’en éliminer les Principe de prévention (522-1)
pour éviter sa réalisation conséquences négatives, la prévention consiste à anticiper afin de prendre les
mesures permettant de les éviter ou de les réduire.
Le principe de prévention s’applique notamment à la préservation de la santé
au travail, au risque technologique et environnemental
Compétences attendues
• Déterminer le dispositif juridique adapté pour prévenir un risque
• Analyser la pertinence juridique de clauses insérées dans un contrat au
regard de l’anticipation de risque recherchée
SYNTHÈSE
39
L’employeur a une obligation générale de sécurité, c’est une obligation de résultat. Il ne peut pas déroger à celle-
ci car il est le seul responsable.
40
17 Le principe de précaution
PROGRAMME
522 - Anticiper le risque Si le risque est inconnu (environnement, santé publique, sécurité alimentaire) il Principe de précaution (522-2)
pour éviter sa réalisation est impossible de le prévenir, il s’agit alors de guider les actes du décideur en Obligation de sécurité (522-3)
renforçant l’expertise, la transparence, l’anticipation. Le principe de précaution
doit permettre un bon équilibre entre anticipation et prudence d’une part,
développement et innovation d’autre part.
Le risque sécurité inhérent aux ventes de biens et services articule les principes
de prévention et de précaution.
Compétences attendues
• Déterminer le dispositif juridique adapté pour prévenir un risque
• Analyser la pertinence juridique de clauses insérées dans un contrat au
regard de l’anticipation de risque recherchée
SYNTHÈSE
Internationale Principe 15 de la Déclaration « Pour protéger l’environnement, des mesures de précaution doivent être largement
de Rio appliquées par les États selon leurs capacités […]. »
1992 www.un.org/
Communautaire Art. 191-2 du TFUE (traité sur « La politique de l'Union dans le domaine de l'environnement vise un niveau de protec-
le fonctionnement de l’Union tion élevé, en tenant compte de la diversité des situations dans les différentes régions de
européenne) qui remplace l'Union. Elle est fondée sur les principes de précaution et d'action préventive, sur le
l’art. 130 R-2 du traité de principe de la correction, par priorité à la source, des atteintes à l'environnement et sur le
Maastricht du 07/02/1992 principe du pollueur-payeur. »
eur-lex.europa.eu
Nationale Loi Barnier de 1995 « L’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du
moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à
prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût
économique acceptable. »
www.vie-publique.fr
Charte de l’environnement de « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances
2004 insérée dans le préam- scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les
bule de la Constitution autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs do-
maines d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à
l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du
dommage. »
www.legifrance.gouv.fr
On va constater que la jurisprudence communautaire va faire application du principe de précaution dans des af-
faires concernant surtout la santé alors que le traité n’énonce le principe qu’en ce qui concerne la politique de la
communauté dans le domaine de l’environnement. Le tribunal de 1re instance de l'Union européenne a même
qualifié le principe de précaution de principe général du droit communautaire.
Le Conseil d’État refuse pour l’instant l’application du principe de précaution.
Le juge judiciaire reconnaît le principe de précaution et fonde ses décisions sur ce dernier à condition d’ignorer les
effets sur la santé ou l’environnement.
41
2. Les domaines d’application
Les domaines d’application du principe de précaution sont par exemple :
• les scandales alimentaires, comme celui dans la filière du cheval. On ne connaît pas les risques
pour la santé, car la viande était issue de chevaux passés dans des laboratoires scientifiques. Ces
animaux avaient fait l’objet d’expériences et des substances médicales avaient été injectées dans
leur corps ;
• l’utilisation de la cigarette électronique. Les données toxicologiques se rapportant à la cigarette
électronique (vapotage) ne sont pas à ce jour connues. De plus, l’Agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé (ANSM) estime que la consommation de cigarettes électro-
niques peut induire une dépendance quelle que soit la quantité de nicotine présente. En outre,
plusieurs chercheurs sur le sujet s’accordent sur le fait que de nombreux paramètres influent sur
l’impact de ce dispositif sur la santé et l’environnement et qu’il ne peut être conclu, à l’heure ac-
tuelle, à l’absence de risque pour l’entourage du consommateur ;
• les organismes génétiquement modifiés (OGM).
42
18 La responsabilité civile de l’entreprise
PROGRAMME
523 - Assumer le L’activité de l’entreprise peut générer des dommages corporels, matériels et Notions de dommage, de réparation, de
risque moraux qui engagent sa responsabilité. Le droit commun de la responsabilité responsabilité contractuelle et délictuelle
civile permet à la victime d’un dommage d’obtenir réparation en invoquant la (523-1)
responsabilité contractuelle ou délictuelle de son auteur. Notions de producteur et de produit, condi-
Lorsque le dommage est dû à la défectuosité d’un produit, la responsabilité du tions de mise en œuvre, causes
fournisseur fait l’objet d’un régime légal spécifique. d’exonération (523-2)
Compétences attendues
• Identifier la nature juridique de la responsabilité dans une situation
donnée
• Analyser une situation de dommage
SYNTHÈSE
43
On peut considérer qu’il convient désormais de distinguer deux types de préjudices :
• les préjudices subjectifs : subis par des sujets de droit (personnes physiques ou morales) et ré-
pondant aux conditions classiques de réparabilité. Ces préjudices subjectifs peuvent être de na-
ture patrimoniale ou extrapatrimoniale ;
• les préjudices objectifs : ne portant pas atteinte à des sujets de droit mais à des intérêts que le
droit entend protéger (ex. : atteinte à l’environnement). Ces préjudices étant de nature spéci-
fique, ils ne peuvent répondre aux conditions classiques de réparabilité et au caractère person-
nel du dommage.
44
19 La mutualisation des risques
PROGRAMME
523 - Assumer le risque Les biens sont exposés à des événements accidentels. Souscrire un contrat Notion de sinistre, de bien assurable, de
d’assurances de biens permet de transférer les risques que l’entreprise n’est garantie
pas en mesure d’assumer seule. Principe de mutualisation
L’assurance de responsabilité a pour objet de garantir les conséquences finan- Spécificités du contrat d’assurance de biens
cières des dommages corporels, matériels et immatériels causés à autrui (les Spécificités du contrat d’assurance de
tiers et les clients) du fait de l’activité de l’entreprise. Le poids de la réparation responsabilité (523-3)
repose sur la collectivité des assurés à travers les primes qu’ils versent. Avec
l’obligation légale de s’assurer, le champ est libre à l’extension de la responsa-
bilité.
Compétences attendues
• Identifier les garanties nécessaires pour se prémunir des risques
• Délimiter le contenu et l’étendue des garanties dans une situation don-
née
• Analyser tout ou partie d’un contrat d’assurance
SYNTHÈSE
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• lors de la conclusion du contrat : refus de contracter, clauses d’exclusion de garanties, plafonds
de garantie, franchise ;
• après la conclusion du contrat : résiliation après sinistre, résiliation pour aggravation du risque,
nullité du contrat en cas de faute intentionnelle de l’assuré.
C. Les obligations des parties au contrat d’assurance
Le contrat d’assurance est un contrat aléatoire qui repose sur la réalisation d’un événement incertain
(art. 1964 C. civ.). C’est par ailleurs un contrat d’adhésion dans lequel l’une des deux parties ne peut
discuter les différentes clauses et n’a que la possibilité d’accepter ou de refuser le contenu global de la
proposition faite par l’autre partie.
Il résulte de ces deux caractéristiques du contrat d’assurance un certain nombre d’obligations spéci-
fiques pour chacune des parties.
• Le caractère aléatoire du contrat d’assurance n’est pas forcément équivalent pour les deux par-
ties. En effet, il peut exister une asymétrie d’information sur le risque entre l’assureur et l’assuré
au profit de ce dernier (l’assuré peut avoir tendance à minimiser le risque pour réduire le coût de
l’assurance). Aussi, le législateur fait-il reposer sur l’assuré une obligation de loyauté en matière
de déclaration des risques. Cette obligation existe non seulement lors de la conclusion du contrat
(déclaration initiale des risques) mais également en cours de contrat (déclaration d’aggravation
de risque).
• Parallèlement, le législateur fait peser sur l’assureur une obligation d’information spécifique qui
résulte du caractère d’adhésion du contrat. Ainsi, l’assureur est-il tenu de formuler de manière
claire, précise et en caractères très apparents les exclusions de garanties (article L. 112-4 C. ass.).
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20 La socialisation des risques
PROGRAMME
523 - Assumer le risque Les fonds de garantie ou d’indemnisation assurent la réparation de dommages Indemnisation de la victime par des fonds
sans le préalable d’une recherche de responsabilité et contribuent à réaliser de garantie (523-4)
une véritable socialisation du risque. Un transfert de responsabilité s’opère de
l’individu à la collectivité par le recours à ces fonds d’indemnisation.
Compétences attendues
• Identifier les garanties nécessaires pour se prémunir des risques
• Délimiter le contenu et l’étendue des garanties dans une situation don-
née
• Analyser une situation de dommage
SYNTHÈSE
À partir du 19e siècle et tout au long du 20e siècle, la mécanisation des processus de production a entraîné un
développement des risques au sein et en dehors des entreprises. Cela s’est traduit par une multiplication des
actions en responsabilité civile de la part des victimes. Les tribunaux ont accueilli de plus en plus favorablement
ces demandes en instaurant un régime de responsabilité sans faute. Cette évolution du régime de la responsabili-
té civile a été rendue possible et favorisée par l’essor de l’assurance permettant l’indemnisation des victimes
(syndrome du deep pocket). Toutefois, dans certains cas, le recours à l’assurance peut s’avérer insuffisant pour
garantir l’indemnisation des victimes. Le législateur est alors intervenu afin de permettre la prise en charge de ces
dommages par la collectivité. On parle alors non plus de mutualisation mais de socialisation des risques.
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mène d’anti-sélection, seules les personnes vivant dans les zones exposées acceptant de
s’assurer ;
• ces risques ne sont pas indépendants : les personnes vivant dans une même zone supportent la
même probabilité de sinistre. En cas de sinistre, l’assureur peut se trouver dans l’incapacité
d’indemniser les victimes.
Un tel risque était souvent exclu des contrats d’assurance avant 1982. Le régime « catastrophes naturelles » (Cat
Nat) mis en place par la loi du 13 juillet 1982 a permis de socialiser ce risque.
Cette garantie est obligatoirement associée aux contrats d’assurance multirisque habitation et aux contrats cou-
vrant les dommages aux corps des véhicules terrestres à moteur. Une surprime proportionnelle à la prime du
contrat principal est alors appliquée.
Pour que les dommages puissent être indemnisés au titre de cette garantie, l’événement doit faire l’objet d’un
arrêté interministériel de catastrophe naturelle.
L’assureur prend alors en charge une partie de l’indemnisation du sinistre. La Caisse centrale de réassurance
(CCR) réassure les entreprises d’assurance pour une part des sinistres et au-delà d’un certain montant. L’État ap-
porte sa garantie à la CCR en cas de sinistre d’ampleur exceptionnelle.
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