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DROIT FISCAL

- La fiscalité est une discipline juridico-économique qui a pour objet d'étudier les principes,
les règles et les techniques de la mise en œuvre des impôts. 

Le droit fiscal réglemente les relations financières entre l'Etat et les assujettis à travers un
certain nombre de prélèvement fiscaux sous forme d'impôts et taxes.

l’autonomie du droit fiscal :

La fiscalité, en tant qu’un ensemble de règles juridique, se caractérise par l’interférence,


d’une part de règles, exorbitantes ou non, relevant du droit commun (droit civil, droit
commercial, droit du travail, etc.) et d’autre part, des règles spéciales issues du droit
public.

En effet, le droit fiscal, même considéré stricto sensu comme corps de règles spéciales, ne
peut être pleinement compris s'il est dissocié de l'ensemble de notre système juridique.
Si l'on veut expliquer ces règles, il est nécessaire de prendre en considération leur
contenu, l'esprit qui les anime, le but auquel elles répondent, pour montrer en quoi et
pourquoi elles différent des règles du droit public et du droit privé. Egalement, le droit
fiscal n'est pas seulement un droit spécial. Il s'applique à des situations qui relèvent
principalement du droit commun (relations de famille, de travail, d'affaires, propriété et
gestion d'immeubles, gestion d'un portefeuille, etc.).

A) Distinction de l’impôt réel et de l’impôt personnel


         L’impôt réel est un impôt qui atteint un bien abstraction faite de la situation
personnelle de son détendeur (personnes à charges, situation financières, etc.). On
cite toujours les timbres fiscaux ou la TVA comme exemple des impôts réels.
         L’impôt personnel est, par contre, censé prendre en compte l’ensemble des
conditions économiques, financières et sociales du contribuable. L’impôt sur le
revenu répond parfaitement à cette définition.
B) La classification économique des impôts :
Cette approche est basée sur la distinction entre :
- d’une part, l’origine de la richesse se traduisant par la possession d’un capital ou
d’un patrimoine ou par la perception d’un revenu lié au travail ou à la propriété.
- d’autre part, l’emploi de cette richesse par la dépense du revenu ou du capital.
         Il s’agit de définir la matière économique sur laquelle l’impôt est assis ou ce
qu’il est convenu d’appeler la matière imposable. A ce titre on distingue : l’impôt sur
le revenu, l’impôt sur la dépense et l’impôt sur le capital.
1- L’impôt sur le revenu
         Cet impôt touche l’ensemble des sommes perçues par une personne pendant
une période préalablement définie.
         L’impôt sur le revenu est souvent annuel et progressif. Il est aussi dit
personnel.
2- L’impôt sur le capital
         Comme son nom l’indique, cet impôt est assis sur le capital. Il porte sur des
éléments du patrimoine (immeubles, terrains, valeurs mobilières) donnant naissance
à des revenus.
3- La dépense : l'existence de la richesse d'un individu, au lieu d'être constatée
directement par un capital ou un revenu, peut être révélée indirectement par
l'emploi qu'il fait de ses ressources (Exemple : les taxes intérieur de consommation (TIC) et
TVA).
C) Impôts directs et impôts indirects
- Un impôt direct est un impôt dû nominativement par une personne physique ou
une personne morale. Taxant le capital ou le revenu, il est périodique et fait
généralement l'objet d'un recouvrement par voie de rôle.

- Un impôt indirect est un impôt collecté par une autre personne que celle qui le
récupère. La personne intermédiaire qui paie l'impôt à l'État répercute donc tout
ou une partie du montant de l'impôt sur le prix de vente au consommateur.
C'est donc un impôt indirect pour le consommateur final
La différence entre impot déclaratif et impot sur role
Dans le cadre des impôts déclaratifs les éléments servant de base au calcul de l'impôt
sont déclarés par le contribuable lui-même. Ce dernier bénéficie de la présomption
d’exactitude de ses déclarations auprès des services fiscaux. Mais, cela n’empêche pas
l'administration fiscale de procéder à des contrôles, notamment par recoupements, au
cours des divers contrôles que le législateur a mis à sa disposition et qui doit être notifiée
au contribuable d’une manière explicite et claire afin de lui permettre de se défendre.
Il en résulte que la charge de la preuve repose sur l’administration qui, pour justifier la
remise en cause de la déclaration et envisager sa substitution par une de nouvelles
bases, exige la mise en oeuvre des diligences et des moyens difficilement accessibles.

A titre d’exemple, toute proposition ayant comme motif « Chiffre d’affaires insuffisant, au
titre de la déclaration de la taxe sur le débit de boissons » ne peut être prise que comme
phrases creuses et fourres, tout n’étant pas une preuve à même de remettre en cause la
déclaration fiscale.
Le rôle est un catalogue ou registre officiel, contenant une liste ordonnée répertoriant les
contribuables. C’est le cas par exemple de la taxe professionnelle, la taxe d’habitation et
la taxe des services communaux. A cet égard, l’article 22 du Décret royal n° 330-66 du
21/04/1967 (10 moharrem 1387) portant règlement général de comptabilité publique
prévoit que toute créance liquidée fait l'objet, sauf dérogation accordée par le ministre
des finances, d'un ordre de recette constitué par un titre de recette, par un extrait de
décision de justice, un acte formant titre ou un arrêté de débet. A défaut d'ordonnateur
qualifié, le titre de recette est émis par le ministre des finances.
La parafiscalité est l’ensemble des taxes et redevances obligatoires qui sont perçus au profit des
personnes publiques hors de l’Etat et des collectivités territoriales ou les établissements publiques
habilité à percevoir des impôts.
Le droit fiscal marocain n'en donne pas une définition précise par rapport aux impôts et par
rapport surtout aux taxes administratives. Seul le décret n° 2-98-401 du 9 moharrem 1420 (26
avril 1999) relatif à l'élaboration et à l'exécution des lois de finances, qui en prévoit
l’existence, notamment son article 5.
De ce fait plusieurs taxes parafiscales sont prévues à travers des règlements dont on peut citer: le
décret n° 2-01-2680 du 15 chaoual 1422 (31 décembre 2001) instituant au profit de l'entraide nationale
une taxe parafiscale sur les tapis estampillés.
L' admission  en non valeur est une mesure d'ordre budgétaire et comptable qui a
pour but de faire disparaître des écritures de prise en charge du comptable public les
créances irrécouvrables. Contrairement à la remise gracieuse, elle ne fait pas
obstacle à un recouvrement ultérieur dans l'hypothèse où le débiteur revient à
meilleure fortune.
« le Code de recouvrement, au sens des dispositions de l’article 126, a mis sur pied toute
une procédure qui permet de dégager la responsabilité du comptable ; cette procédure
est connue sous l'expression "admission en non-valeur" de créances non recouvrables. »

         Le recouvrement de l’impôt se fait de trois manières distinctes :


l’imposition par voie de rôle, paiement spontané ou par retenue à la source.
1- L’imposition par voie de rôle
         Le contribuable est  appelé par l’administration à payer. Il reçoit un avis
d’imposition ou tout document similaire émanant de la perception chargée du
recouvrement qui désigne souvent sur ledit document la date limite de paiement.
         Le recouvrement par voie de rôle concerne surtout l’impôt sur le revenu, la
fiscalité foncière et la fiscalité locale.
2- Paiement spontané de l’impôt
         Dans ce cas, le contribuable prépare sa déclaration fiscale et, sans recevoir de
document administratif, s’acquitte de l’impôt dont il est redevable. Cela ne signifie
pas que le paiement dépend de la bonne volonté du contribuable, et comme l’impôt
établi par voie de rôle, tout paiement spontané non effectué ou effectué avec retard
expose son redevable à des majorations et des pénalités.
         La procédure de paiement spontané concerne surtout l’impôt sur les sociétés et la TVA.
3- La retenue à la source
         Elle consiste à prélever le montant de l’impôt au contribuable au moment du
paiement de celui-ci. C’est la personne amenée à payer le contribuable (employeur
pour salaire, banque pour les intérêts, société pour les dividendes…) qui est chargée
d’effectuer ce prélèvement au profit de l’Etat ou de la collectivité locale.

Perception de l’impot
L’existence d’une loi qui prévoit l’impôt doit être consolidée par l’autorisation de sa
perception par l’assemblée délibérante, à travers un acte d’autorisation (Loi de finances pour
le Parlement, Budget pour les Conseils communaux). C’est dans cet esprit qu’il est repris
chaque année dans l’article premier de la loi de finances, comme il est développé plus haut,
qu’aune perception n’est recevable, sans autorisation, sous peine de concussion. De même,
l’article 26 du Décret royal n° 330-66 du 21/04/1967 (10 moharrem 1387) portant règlement
général de comptabilité publique prévoit que « Toutes contributions qui ne sont pas autorisées
par les lois et règlements et par les budgets de recettes, à quelque titre et sous quelque
dénomination qu'elles se perçoivent, sont formellement interdites, à peine contre les autorités
qui les ordonneraient, contre les employés qui confectionneraient les rôles et tarifs et contre
ceux qui en feraient le recouvrement, d'être poursuivis comme concussionnaires sans
préjudice de l'action en répétition, pendant trois années, contre les receveurs, percepteurs ou
autres personnes qui auraient fait la perception

Légalité de l’impôt
La légalité de l'impôt est liée à sa légitimité. Pour être accepté, un impôt doit être
approuvé par les représentants de la nation, à travers une loi qui l’institue (Ex. Code
général des impôts, loi sur la fiscalité locale, etc.). En fait, c’est qui la légalité justifie
l'autorité. Elle est donc un élément central des systèmes fiscaux dans tous les États de droit.
Liquidation
La liquidation est une opération qui consiste à faire le calcul arithmétique de la créance à
recouvrer et en arrêter le montant définitif. Ce faisant, trois méthodes sont
généralement utilisées :
‐ la méthode directe : l’assiette est déterminée avec le maximum de précision en
utilisant les principes comptables et fiscaux tel que l’IS ;
‐ la méthode indiciaire : l’assiette est déterminée à partir des indices extérieurs
qui serviront de base pour assurer une comparaison tel que la taxe urbaine ;
-la méthode forfaitaire : l’assiette est déterminée par estimation, l’initiative
Conséquences de non recouvrement
Le code du recouvrement (Art.125) dispose que "les comptables chargés du recouvrement qui
ont laissé passer le délai de prescription sans engager d'actions en recouvrement ou qui, après
les avoir commencées, les ont abandonnées jusqu'à prescription des créances qui leur sont
confiées pour recouvrement, sont déchus de leurs droits contre les redevables, mais demeurent
responsables vis-à-vis des organismes publics concernés". Il résulte de ces dispositions que la
responsabilité du comptable chargé du recouvrement est directement engagée ; c'est-à-dire
que c'est lui-même qui doit réparer tout manquement constaté à l'obligation de recouvrement
qui lui incombe.
Contrainte par corps
La contrainte par corps ne peut avoir lieu qu'en cas de non aboutissement de l'exécution sur
les biens du redevable. Elle est exercée au moyen d'une requête désignant nommément le
débiteur, adressée par le comptable au tribunal de première instance.
Impôts proportionnels
Un impôt proportionnel est soumis à un taux d'imposition, selon lequel le pourcentage de
l'impôt sur le revenu prélevés, ou imputés à des individus, reste le même, peu importe à quel
point il est fait ou combien est dépens. C’est le cas par exemple du taux normal de l’impôt sur
les sociétés (30%), de certains impôts forfaitaires.
Les sources de droit fiscal marocain peuvent être divisées en deux sous-ensembles :
sources écrites et sources non écrites.
A-Les sources supra-législatives
La Constitution marocaine de 2011 prévoit certaines dispositions permettant de cadrer des
principes directeurs du système fiscal marocain :
--‐ La justice fiscale : l’article 38 dispose que tous les contribuables supportent, en
proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques
--‐ La légalité de l’impôt : l’article 71 prévoit que le régime fiscal et l’assiette, aux et les
modalités de recouvrement des impôts, relève du domaine de la loi.

---- La perceptibilité des recettes fiscales: l’article 75 sous-tend que l’impôt peut être appliqué
qu’après le vote de la loi de finances de l’année qui en autorise la perception

----Autonomie fiscal des Collectivités territoriales : l’article 141 prévoit que les collectivités
territoriales disposent de ressources financières propres et de ressources financières affectées par l’Etat

B-les traités et les conventions internationaux :

Le réseau conventionnel international continue à s'imposer comme une


composante essentielle du droit fiscal marocain, en réponse d’une part aux
opportunités de l'ouverture de l'économie nationale et l'internationalisation des
échanges commerciaux et d’autre part à l’impérative de lutter contre d'éventuels
risques susceptibles de poser cette ouverture. On peut citer, à titre d'illustration,
deux catégories de conventions et traités internationaux, qui influencent directement
la matière fiscale : d'une part les conventions fiscales internationales qui visent
notamment d'éviter le problème de la double imposition entre le Maroc et le pays co-
traitant, d'autre part les conventions de libre-échange instituant des systèmes
d'abattement fiscaux sur les importations, voire des franchises douanières, en vue
d'encourager les flux commerciaux entre le Maroc et le reste du monde.

C-la loi organique des finances est située entre la Constitution et les lois ordinaires. Elle trouve son
fondement juridique direct dans les dispositions de la Constitution (Art. 75-al.1°) qui en définit le
contenu essentiel : "le Parlement vote la loi de finances dans les conditions prévues par une loi
organique". C'est une loi adoptée selon une procédure spécifique qui précise les modalités
d'organisation et de fonctionnement du système des finances de l'État, y compris le volet fiscal.
Les Sources Légeslatives
Globalement, les sources législatives (les lois) sont définies selon le critère matériel,
suivant une liste limitative de matières à caractère financier affectées, par l'article 71 de
la Constitution, au "domaine de la loi".Seulement, en matière fiscale il faut distinguer entre les lois à
caractère fiscal prises dans le cadre de procédure normale qui sont des textes qui obéissent aux règles
communes de la procédure législative et elles sont d'ailleurs les plus nombreuses. Ils relèvent du
domaine de la loi, tels qu'il est prévu par la Constitution, ayant soit un caractère fiscal, soit une
incidence directe sur la fiscalité. et celles prises dans le cadre de procédures spécifiques .
Les sources règlementaires
Le Gouvernement dispose ainsi non seulement d'un pouvoir réglementaire d'application
de la loi mais encore d'un pouvoir réglementaire autonome, qu’il peut exercer, en matière fiscale, à
travers les décrets, les arrêtés et les autres textes administratifs subsidiaires
d’application.
Selon la Constitution (Art.89) : "Sous la l’autorité du Chef du gouvernement, le
gouvernement assure l'exécution des lois et dispose de l'Administration". En foi de quoi, le
chef du gouvernement peut décréter des mesures à caractère fiscale. En la matière, on
peut distinguer deux types de décrets :
1-des décrets qui fixent les conditions d'application des textes législatifs ordinaires
ou organiques (par exemple : décret n°2-06-574 du 10 hija 1427 ( 31 décembre
2006) pris pour l’application de la taxe sur la valeur ajoutée.
2- des décrets autonomes qui relèvent du domaine réservé au pouvoir réglementaire
(par exemple : décret n° 2-01-2680 du 15 chaoual 1422 (31 décembre 2001)
instituant au profit de l'entraide nationale une taxe parafiscale sur les tapis
estampillés.
Sources non écrites du droit fiscal : La jurisprudence constitutionnelle
En jouant le rôle d'interprète" de la loi organique des finances, le juge constitutionnel se
veut, en effet, le gardien du respect des principes d'une gestion fiscale saine ; un rôle qui
le pousse parfois à modifier le sens de certaines dispositions à caractère financier de
manière à les rendre compatibles avec les grands principes budgétaires et fiscales de
portée constitutionnelle.
Principes de droit fiscal
1-Principe d'égalité devant l'impôt
Ce principe recouvre deux principes sous-jacents : le principe d'égalité devant la loi et le
principe de l'égalité devant les charges publiques (art. 38 de la Constitution). Ce dernier
principe implique l'absence d'immunité fiscale : prohibition d'un privilège fiscal total et
définitif. Plus généralement, le principe d'égalité devant l'impôt autorise des traitements
différents basés sur des différences de situation ou un motif d'intérêt
général. Autrement dit, des personnes placées dans des situations différentes ne peuvent être
traitées de la même façon sans justification objective et rationnelle.
2- Principe de légalité de l'impôt
Ce principe est issu, à son tour de la Constitution (art. 38 et art. 71). La règle générale est que
toutes contributions, non prévues par les lois et les règlements en vigueur, ainsi que par la loi
de finances annuelle, sont formellement interdites. Il est obligatoire que la créance soit à la
fois fondée sur un texte de base et prévue par la loi de finances.
3-Principe de nécessité de l'impôt
Le principe de nécessité de l'impôt concerne toutes les recettes fiscales, et pas
uniquement celles finançant la force publique ou les charges d'administration. C'est ce
principe qui légitime le contrôle fiscal et la répression de la fraude.
4. - Principe d'annualité
C'est la mise en oeuvre du principe d'annualité budgétaire. Il signifie que la perception des
impôts est autorisée pour une année.
.5. - Principe de territorialité
L'espace fiscal peut ne pas être le même que l'espace national, notamment en raison de
conventions internationales.
6- Principe de non-rétroactivté de la loi fiscale
En considération de son caractère législatif la loi fiscale ne peut avoir d’effet rétroactif
(art.6 de la Constitution). Il en résulte :
- l’impossibilité de prévoir des sanctions fiscales pour des agissements antérieurs à
la nouvelle loi fiscale qui n'étaient pas prévues par la loi fiscale ancienne;
- la rétroactivité ne saurait préjudicier aux contribuables dont les droits ont été
acquis par une décision de justice;
- la rétroactivité ne peut porter atteinte au droit de propriété. Mais, la rétroactivité
peut aussi être favorable au contribuable dans l'hypothèse de l'application de la loi fi..

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