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COURS DE DROIT FISCAL

PLAN DU COURS
SOMMAIRE

INTRODUCTION

CHAPITRE PRELIMINAIRE : ASPECTS GENERAUX

I- Les sources du droit fiscal

II- La classification des impôts

III- Les fonctions de l’impôt

CHAPITRE I : L’IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES (IRPP)

Section 1 : Personnes imposables


§ 1 – Les personnes ayant leur résidence habituelle au Gabon
§ 2 – Les personnes disposant ou non d’une résidence habituelle au Gabon qui recueillent des
bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au Gabon
§ 3 – Les personnes physiques résidentes exonérées
Section II : Revenu Imposable
§ 1- Revenus fonciers
§ 2-Traitements, salaires, pensions et rentes viagères
§ 3- Le calcul de l’impôt
Section III : Le recouvrement de l’impôt
CHAPITRE II : L’IMPOT SUR LES SOCIETES (IS)

Section 1 : Le Champs d’application de l’Impôt sur les sociétés


§ 1 – Les personnes imposables
§ 2 – Les personnes exonérées
Section 2 : Les taux de l’IS
§ 1 – Les taux de droit commun
§ 2 – Les taux préférentiels

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INTRODUCTION
Le droit fiscal peut être défini, dans une première approche, comme l'ensemble des règles juridiques
relatives à l'impôt.
Dans une seconde approche, le droit fiscal est la branche du droit traitant des règles applicables aux
divers impôts et taxes que peuvent réclamer l’Etat et les collectivités locales.
I.-L'OBJET DU DROIT FISCAL
Le droit fiscal se définit comme l'ensemble des règles juridiques relatives aux impositions. Son champ
d'application recouvre la notion d'imposition, le régime juridique des différents impôts (Code Général
des impôts, Lois de finances, lois spécifiques), les conditions d'élaborations de la loi fiscale, les
administrations compétentes en matière fiscale, les prérogatives de ces administrations, les obligations
des contribuables et les garanties qui leur sont accordées, ct enfin, le contentieux fiscal.
Le droit fiscal a pour objet l'étude de l'ensemble des règles juridiques relatives à l'impôt, qui constitue
la principale ressource publique de l'Etat (Gabon, LOLF 2021 : 1.961.309.640.240 FCFA au titre des
recettes fiscales1).
Le droit fiscal a donc pour objet l’étude de l’impôt. Ressource fondamentale de l’Etat, le rôle de
l’impôt ne cesse de s’accroître dans le monde contemporain, d’où l’intérêt de l’appréhender. En effet,
pour accepter l’impôt, il faut au moins le comprendre.
Le droit fiscal apparait comme la branche du droit public qui régit l'activité particulière de l'Etat qui
consiste à procurer à la puissance publique, à titre définitif, des ressources financières par un
prélèvement autoritaire et sans contrepartie : l'impôt.
Pour situer le droit fiscal par rapport aux autres disciplines, il importe de souligner d'abord que le droit
de l'impôt est un sous-ensemble appartenant à un ensemble nommé finances publiques. Ces dernières
se rapportent aux questions de financement des personnes publiques (Etat, collectivités locales :
communes, départements, régions). Si les questions de financement intéressent plusieurs autres matières
(le droit, l'économie, la sociologie et la science politique), dans le domaine juridique, les finances
publiques relèvent du droit budgétaire, constitué des règles se rapportant à l'élaboration ct A
l'exécution du budget des Personnes publiques. En droit budgétaire, il y est particulièrement
question des lois de Finances, qui prévoient les ressources et dépenses de l'Etat. Le droit fiscal ne
s'intéresse pas aux dépenses publiques mais seulement aux ressources publiques, et surtout à
l'impôt, la principale d'entre elles.
Ainsi donc le droit fiscal, branche du droit public, a pour objet l'étude de l'ensemble des règles
juridiques relatives à l'impôt.
Cette approche classique a comme principal inconvénient de réduire le droit fiscal à l'étude de ses seules
règles juridiques particulières. Or l'objet du droit fiscal déborde le cadre de la législation fiscale
proprement dite.
Le présent cours porte principalement sur les principaux aspects de la théorie générale de l'impôt, les
principaux impôts, les règles relatives à leur choix, leur liquidation, leur recouvrement et leur
contentieux. Autrement dit, cet enseignement est consacré à l'étude de la notion d'impôt, des sources
formelles (et même matérielles), des grands principes et mécanismes généraux du droit fiscal.
II.-L'IMPOT ET LES AUTRES TYPES DE PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES
1. L’impôt, pour combler les dépenses publiques
Au sens juridique, on peut définir un impôt comme une prestation pécuniaire perçue auprès des
contribuables par voie d'autorité au profit de l'État ou des collectivités territoriales, dont elle doit
compenser les dépenses budgétaires. Un impôt ne correspond pas au coût d'un service rendu et son
paiement n'implique aucune contrepartie. Parmi les impôts les plus connus, on peut citer l'impôt sur le
revenu, l'impôt sur les sociétés, ou encore la taxe foncière et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) (qui,
bien qu'elles portent le nom de taxe, sont en réalité des impôts).
L’impôt est défini comme étant : « une prestation pécuniaire, requise des personnes physiques ou des personnes
morales de droit privé, voire de droit public, d’après leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à titre
définitif et sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins d’intervention
de la puissance publique ».

1 Loi n°044/2020 du 11 janvier 2021 déterminant les ressources et les charges pour l'année 2021.

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Autrement dit, l’impôt est une prestation pécuniaire perçue par voie d’autorité sur les citoyens sans
contrepartie pour financer les charges publiques.
Dans cette définition classique, l’idée essentielle est que l’impôt est un prélèvement obligatoire, sans
contrepartie immédiate, visant à couvrir les charges publiques.
Cette définition ne tient pas compte de certaines notions et conceptions nouvelles apparues tout au
long du XXème siècle. Il en est ainsi de la notion progressivité de l’impôt ou de celle de la capacité
contributive du contribuable. Il en est de même de la justice ou de l’égalité fiscale, ou encore la
conception selon laquelle la fiscalité n’a pas qu’une fonction de financement budgétaire mais remplit
aussi une fonction de politique économique et sociale.
Mais les limites de la définition classique de l’impôt tiennent surtout à ce qu’aujourd’hui la notion de
prélèvement obligatoire englobe d’autres prélèvements que l’impôt.
Les prélèvements obligatoires autres que les impôts
2. La taxe, pour régler une prestation de service public
Une taxe est, quant à elle, un prélèvement financier obligatoire perçu par une administration contre
une prestation de service public. Elle est perçue lors du fonctionnement d’un service public ou de
l’utilisation d’un ouvrage public. Son montant ne dépend pas du coût du service rendu, et tout un
chacun doit la payer, même s'il ne bénéficie pas du service. Les recettes d'une taxe peuvent être affectées
à un secteur spécifique, contrairement à celles des impôts. La taxe sur l'enlèvement des ordures
ménagères en est un exemple.
La notion de taxe s’entend ainsi comme une contrepartie monétaire perçue lors de la fourniture du
service : on parle de rétribution. C’est la différence essentielle avec l’impôt qui est perçu quant à lui
sans contrepartie : on parle dans ce cas de contribution.
La taxe se définit comme une catégorie de prélèvement obligatoire appartenant aux impositions de
toute nature. Elle est perçue à l’occasion d’un certain service. Elle bénéficie aux personnes publiques
et relève du domaine de la loi.
Une taxe est théoriquement la contrepartie monétaire d'un service rendu par une personne publique.
Le prélèvement ne correspond pas forcément au coût du service, mais la taxe perçue est affectée au
service rendu. Exemples : La taxe routière, la taxe de stationnement des véhicules en zone
urbaine, la taxe des ordures ménagères, taxe sur les produits de la pêche maritime...
Les taxes ressemblent toutefois aux redevances, puisqu’elles sont comme ces dernières liées à l’offre
d’une prestation. Elles s’en distinguent cependant sur deux points : d’une part la taxe peut être
exigée non seulement des usagers effectifs mais également des usagers potentiels (tel est le cas
par exemple de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères), d’autre part l’équivalence entre service
rendu et prix à payer n’est pas nécessairement absolue.
3. La redevance, pour compenser le juste coût du service
Une redevance est également une somme versée par l'usager d'un service ou d'un ouvrage public.
Cette somme trouve sa contrepartie directe dans les prestations fournies par ce service public ou dans
l’utilisation de l’ouvrage public. À la différence de la taxe, son montant est proportionnel au service
rendu et seuls les usagers qui profitent directement de ce service la payent (exemple : la redevance
audiovisuelle sur canal+).
4. La taxe parafiscale
Les taxes parafiscales sont des prélèvements perçus dans un intérêt économique ou social au profit
d’une personne morale de droit public ou privé autre que l’Etat, les collectivités locales et les
établissements publics administratifs.
Ces prélèvements sont généralement affectés à des fonds spéciaux, donc soumis au parlement en même
temps que le budget de l’Etat. Ils sont gérés conjointement par le ministre des finances et le ministre
responsable de l’exécution du programme pour lequel le fonds a été institué.
Le régime juridique des taxes parafiscales est imprécis. Elles sont gérées tantôt par une loi, tantôt par
un texte à caractère réglementaire. Elles bénéficient tantôt à des organismes à caractère industriel,
commercial, corporatif, social ou culturel, tantôt à des organismes dépendant directement du Trésor.

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CHAPITRE PRELIMINAIRE : ASPECTS GENERAUX

Notre chapitre préliminaire portera sur l’examen des sources du droit fiscal (I), la classification des
impôts (II) ; et leurs fonctions (III).

I-Les sources du droit fiscal

Le droit fiscal se caractérise par l’extrême diversité de ses sources.


Ces sources sont : Les textes constitutionnels (section 1), les conventions fiscales internationales
(section 2), les lois (section 3), les principes généraux du droit (section 4), les actes réglementaires
(section 5), la jurisprudence (section 6) et la doctrine (section 7).

Section 1 : Les textes constitutionnels


Il s’agit essentiellement des articles de la Constitution Gabonaise (A) et des textes de renvoi du
préambule de la Constitution (B).

A. Les articles de la Constitution

Les différents textes constitutionnels gabonais du 19 février 1959, du 14 novembre 1960 et du 21


février 1961 ont toujours prévu des règles et des principes en matière fiscale. La Constitution du 26
mars 1991, modifiée par la loi n°001/2018 du 12 janvier 2018, et actuellement en vigueur ne déroge
pas à cette règle. Elle prévoit les règles relatives en matière d’imposition et fixe le statut de l’impôt.
Elle contient un certain nombre de dispositions fiscales qui concernent notamment :
-la compétence législative, donc du législatif, à travers l’article 36 de la Constitution qui dispose que : « Le
Parlement vote la loi, consent l’impôt et contrôle l’action du pouvoir exécutif dans les conditions prévues par la
présente Constitution ».
Relèvent aussi de la compétence du législateur, selon l’article 47 CG (équivalent de l’article 34 de la
Constitution française) :
-L’emprunt et les engagements financiers de l’Etat ;
-L’organisation financière et les conditions dans lesquelles sont présentées et votées les lois de finances
et réglés les comptes de la nation.
Le législateur est aussi compétent pour fixer l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des
impositions de toute nature.

A l’article 103 CG, il convient d’associer l’article 47-18 CG qui dispose que : « …la loi fixe les règles
concernant (…) la création, le fonctionnement et la libre gestion des collectivités territoriales, leurs compétences,
leurs ressources et leurs assiettes d’impôts ».

B. Les textes de renvoi du Préambule de la Constitution

Il s’agit de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 et de la Charte africaine
des droits de l’homme et des peuples de 1981.
Le premier texte pose le principe de la nécessité de l’impôt (article 13), le principe fondamental du
consentement de l’impôt (article 14), et jette les bases du droit de la comptabilité publique, du contrôle
en matière d’exécution budgétaire et de responsabilité des agents publics (article 15).
La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples reconnait aux Etats le droit à la libre
disposition de leurs richesses et de leurs ressources naturelles (article 21) et le droit au développement
économique (article 22).

Section 2 : Les Conventions fiscales internationales

Une convention internationale est un accord de volonté liant deux ou plusieurs Etats et destiné à
produire des effets juridiques entre les parties.
On distingue les conventions dont l’objet est purement fiscal (conventions évitant la double
imposition), des accords internationaux pouvant comporter des dispositions fiscales (les accords
d’association et de coopération, conventions relatives à la protection des investissements, etc..).
Dans l’un ou l’autre cas, l’approbation de la Chambre des députés est nécessaire. En effet, aux termes
de l’article 107 CG « les traités qui engagent les finances de l’Etat (…) ne peuvent être approuvés et ratifiés
qu’en vertu d’une loi ».

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Section 3 : Les lois

Est une loi tout acte voté par le parlement selon la procédure législative. Il convient de distinguer la
loi organique et la loi ordinaire.

Les lois organiques sont des lois votées par le Parlement selon une procédure très lourdes (obligation
d’une consultation de la Cour Constitutionnelle et nécessité de réunir une majorité absolue) en raison
de l’importance de son objet : compléter les dispositions de la Constitution relatives à l’organisation
des pouvoirs publics.
La Cour Constitutionnelle Gabonaise considère les lois organiques comme un prolongement de la
Constitution. La constitution de 2018 prévoit plusieurs lois organiques en matière fiscale, dont la
principale est :
La loi organique prévue par l’article 47 CG qui pose le régime juridique des lois de finances, et prévoit
les différents impôts : la loi organique n°044/2020 du 11 janvier 2021 relative aux lois de finances
et à l’exécution du budget ;

Les lois ordinaires quant à elles sont des lois votées par le Parlement dans les matières que la
Constitution lui réserve et selon la procédure législative classique.
La loi ordinaire se définit donc par son domaine (l’article 47 CG) et par sa procédure (l’article 17 CG).
Les projets de lois ordinaires sont adoptés par la chambre des députés à la majorité des membres
présents, cette majorité ne devant pas être inférieure au tiers des membres de la chambre concernée.

Section 4 : Les principes généraux de droit

Ce sont des règles de droit non écrites. Ces principes sont applicables en l’absence de texte. Le juge les
recueille de sources diverses : préambules des constitutions, déclarations de droits, conventions
internationales etc. le respect du droit de la défense, le principe de non-rétroactivité, le principe du
contradictoire, etc.

Section 5 : Les actes réglementaires

Le règlement est un acte unilatéral doté d’une portée générale et impersonnelle. Le règlement en
matière fiscale est pour l’essentiel un règlement d’application.
La technicité de la matière fiscale et la lenteur de la procédure législative nécessitent l’intervention du
pouvoir réglementaire. Au Gabon, les autorités détenant ce pouvoir sont à titre principal, le Président
de la République et, sur délégation, le premier ministre (articles 17, 28 et 29 CG).
En matière fiscale, le ministre des finances a pu s’arroger un véritable pouvoir réglementaire.

Section 6 : La jurisprudence

Les décisions rendues par la Cour constitutionnelle et par les juridictions administratives et financières
constituent également des sources du droit fiscal. Ces décisions sont appelées la jurisprudence qui est
l’ensemble des décisions de justice rendues pendant une certaine période dans un domaine du droit ou
dans l’ensemble du droit.
La jurisprudence n’est pas une source directe du droit. La mission du juge est de trancher les litiges et
d’interpréter les textes fiscaux. Le juge participe à la création de la règle de droit par le seul fait qu’il
applique la loi. Le juge est tenu de donner des solutions aux litiges qui lui sont soumis, même en cas
de silence de la loi.

Section 7 : La Doctrine

Elle est une source indirecte du droit fiscal. On distingue la doctrine des auteurs de la doctrine
administrative.
- La doctrine des auteurs
Les opinions exprimées par les juristes peuvent influencer et inspirer le législateur. La doctrine des
commentateurs, celle qui se manifeste par des commentaires des textes nouveaux, des notes des arrêts,
des études critiques peuvent influencer le législateur, le juge ou la doctrine administrative.

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Plusieurs auteurs ont enrichi la littérature dans le domaine de l’impôt et les œuvres ont souvent inspiré
les législateurs.
Les réformes sont inspirées par les écrits de ces auteurs. Exemple : La TVA, ouvrage de Maurice Lauré
écrit en 1953 et repris tout de suite après par le législateur.

- La doctrine administrative
Par doctrine administrative, on entend ici les circulaires, les notes, les prises de position, les
instructions, les réponses qui émanent de l’administration fiscale et adressées à ses agents ou aux
contribuables.
Le droit fiscal est une matière complexe, technique, extrêmement mouvante.
L’administration applique les textes fiscaux : on assiste à l’émergence de la fonction interprétative.
Mais la doctrine administrative n’a pas une valeur juridique certaine.

II- LA CLASSIFICATION DES IMPOTS


Toute discipline tente de procéder à une classification des faits et des objets qui entrent dans
le champ de son investigation.
Plusieurs critères ont été avancés pour classer les impôts.
Section 1 : Classification fondée sur l’étendue du champ d’application
A l’opposition traditionnelle entre impôt réel et impôt personnel, on tend à substituer la
distinction plus rationnelle et aussi plus pratique entre impôts spéciaux et impôts généraux.
A- Impôts réels et impôts personnels
1- L’impôt personnel
Il prend en compte de manière déterminante la situation individuelle et personnelle de chaque
contribuable. Au sens strict, l’impôt personnel est un impôt qui repose sur la personne même
du contribuable, ce qui signifie que la personne physique (ou morale) est considérée comme
une matière imposable.
Il atteint en principe l’ensemble de la capacité contributive du contribuable, appréciée en
termes de revenu ou de capital. Il frappe l’assujetti sociologiquement situé en tenant compte
soit de son statut familial (marié, célibataire ou divorcé), chef de famille, ayant des enfants ou
des parents à charges…), soit en tenant compte de son revenu (haut revenu, faible revenu…)
Exemple : l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP).
L’avantage de l’impôt personnel est de permettre l’application d’un taux progressif et de
tendre à réaliser l’égalité des chances.
2- L’impôt réel
Il vient de l’étymologie latine « res, rei », qui signifie la chose, c’est-à-dire que l’impôt réel
est un impôt qui atteint la matière imposable en faisant abstraction de la personne du
contribuable (elle ne tient pas compte de sa situation personnelle).
Il porte sur des choses (revenus, biens immobiliers) et il est aménagé en fonction de la situation
individuelle du contribuable. Il atteint donc un élément économique, une matière
imposable sans tenir compte de la situation personnelle de son détenteur.
Exemple : La taxe sur les immeubles bâtis, les droits d’enregistrement sur les ventes
d’immeubles, la taxe sur la valeur ajoutée et les droits de consommation.
Section 2 : Classification d’après le mode de répartition ou d’établissement des impôts
On énumère trois classifications :
A- Impôt de quotité et impôt de répartition
1- L’impôt de quotité
Le taux de l’impôt est fixé à l’avance par le législateur (exemple : 30% pour l’impôt sur les
sociétés). Dans ce cas, il suffit d’appliquer le taux à la base imposable pour obtenir le montant
de l’impôt dû.

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En effet, le taux de l’impôt est déterminé à l’avance tandis que le produit global de l’impôt (ce
que va rapporter l’impôt), souvent lié à la quantité de la matière imposable, ne sera connue
avec certitude qu’à la fin des opérations de recouvrement.
Son principal avantage est qu’il permet de déterminer à l’avance les règles sur lesquelles le
calcul de l’impôt sera établi pour chaque contribuable.
Ce système est simple et relativement juste puisque le taux de l’impôt est le même pour tous.
Son rendement est aléatoire et reste tributaire de l’évolution de la matière imposable (donc de
l’activité économique et de la croissance).
Finalement, il répond à l’objectif de sécurité juridique, et aussi à l’impartialité de l’impôt.
2- L’impôt de répartition
Ici le taux d’imposition n’est pas connu à l’avance, mais déterminé en fonction de la somme à
percevoir par les pouvoirs publics. Cette somme est répartie entre les différents contribuables
(ex : impôts locaux).
Dans ce système, le bénéficiaire de l’impôt (les collectivités locales) se contentait de fixer
chaque année, le montant total de l’impôt dont il avait besoin.
Ce système ne s’applique qu’aux impôts directs, dans la mesure où il suppose que soient
connues à l’avance, la liste nominative des redevables et les bases d’imposition.
Ce système est abandonné.
B- Impôt spécifique, impôt ad valorem
1- L’impôt spécifique
L’impôt est dit spécifique, quand il est établi non pas en fonction de la valeur de la matière
imposable, mais en fonction de la quantité de celle-ci.
C’est un impôt calculé en fonction de l’unité de mesure de la matière imposable tel que les
droits de douane.
L’impôt est dit spécifique lorsque son assiette est constituée par une unité de mesure tels le
nombre, le poids, la surface, la longueur des objets soumis à l’impôt ou le volume.
2- L’impôt ad valorem
L’impôt est dit ad valorem quand il est établi en fonction de la valeur de la matière imposable.
C’est un impôt assis sur la valeur de la matière imposable tel que l’impôt sur les sociétés.
Il atteint la matière imposable, non dans son unité, mais dans sa valeur et se traduit par un
pourcentage de cette valeur.
La base de l’impôt ad valorem est exprimée en valeur monétaire. Le tarif ad valorem se définit
par un pourcentage de la base d’imposition ou taux.
Cette forme de taxation est préférable à la taxation spécifique, elle s’est généralisée.
C- Impôt fixe, impôt proportionnel et impôt progressif
1- Impôt fixe
L’impôt est dit fixe, lorsque son montant est constant et ne varie pas avec l’importance de la
matière imposable.
Exemple : Les timbres fiscaux.
2- Impôt proportionnel
C’est un impôt qui est en réalité à taux constant quel que soit l’importance de la matière
imposable. Il est dit proportionnel lorsque son taux ne varie pas avec l’évolution de la matière
imposable.
Exemple : L’impôt sur les sociétés ou la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est de 18%
et ne varie pas quel que soit le volume des achats effectués.
3- Impôt progressif
Il voit ses taux varier en fonction de la matière imposable et en général, le taux d’imposition
à mesure que la base d’imposition s’accroit. L’impôt est dit progressif lorsque son taux croit
au fur et à mesure que la matière imposable augmente.
Exemple : L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) ou l’impôt sur les
sociétés (IS).
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Plus le revenu augmente, plus le taux augmente.
Sur le plan philosophique, il est considéré comme un impôt plus juste, la progressivité étant
une manière d’atteindre l’égalité tandis que l’impôt proportionnel ne tient pas compte des
inégalités. En effet, la TVA qui est proportionnelle frappe davantage les ménages défavorisés
que les ménages aisés. Ainsi, l’augmentation de cette dernière sera considérée comme une
injustice sociale, car ce sont les plus pauvres qui vont payer le prix fort.
Section 3 : Classification d’après les modalités d’établissement de l’impôt
C’est celle qui renvoie à la distinction entre les impôts directs et les impôts indirects.
A- La distinction des impôts directs et des impôts indirects
Cette classification est aussi universellement reconnue que différemment interprétée.
1- Les impôts directs
On peut énoncer en première approximation, que les impôts directs sont les impôts établis
annuellement, souvent d’après une base forfaitaire, sur la propriété, ou la profession et les
impôts sur le revenu.
En effet, c’est la personne physique ou morale qui supporte l’impôt, ainsi le contribuable se
trouve aussi être le redevable (celui qui effectue le versement à l’administration fiscale).
2- Les impôts indirects
C’est une contribution perçue par le trésor public qui est supportée par un contribuable, mais
versée par une personne différente (le redevable qui est l’entreprise).
Cette contribution est répercutée sur le prix de vente d’un produit ou d’une prestation.
Ex : le consommateur règle la TVA en achetant un produit. L’entreprise ou redevable de la
TVA verse le montant à l’administration fiscale.
On range dans les impôts indirects les droits de consommation, la TVA, les droits de
douane, les droits d’enregistrement. Le droit fiscal gabonais consacre cette division.
Cette division qui est souvent commode, n’a guère de valeur scientifique.
Comme l’ont souligné plusieurs auteurs, elle pouvait présenter un caractère rigoureux à une
époque où le système fiscal se composait d’impôts simples et peu nombreux. Aujourd’hui, elle
ne présente plus guère d’utilité scientifique lorsque les prélèvements fiscaux revêtent des
formes aussi multiples et sophistiquées que celles que nous connaissons aujourd’hui.
Section 4 : La classification en fonction de la matière imposable ou classification
économique
La distinction entre les impôts sur le revenu, les impôts sur le capital et les impôts sur la
dépense prend comme critère la ressource économique atteinte par l’impôt.
La distinction entre l’impôt sur le revenu qui atteint la richesse en formation, l’impôt sur le
capital qui concerne la richesse acquise et l’impôt sur la dépense qui se perçoit sur la richesse
consommée est apparemment claire.
Le critère économique, fondement de la distinction permet d’opérer également de nouvelles
subdivisions à l’intérieur de ces classes d’impôts. Ainsi, on distingue les impôts synthétiques
des impôts analytiques.
L’étude de l’évolution des systèmes fiscaux montre que le passage d’un type d’impôt à un autre
correspond à des états de développement socioéconomiques différents.
En matière d’impôts sur le revenu, le critère envisagé conduit à distinguer entre les impôts
cédulaires et l’impôt unitaire (unique) sur le revenu global.
Pour les impôts sur le capital, il fait apparaître une division entre les impôts perçus
périodiquement sur la détention ou la transmission d’un patrimoine (impôt sur la fortune et
impôt sur les successions) et les impôts qui affectent un élément du capital, généralement à
l’occasion d’une mutation (droits sur les mutations à titre onéreux et des taxations des gains
en capital) ou en raison de sa détention (impôts fonciers).
Dans la classe des impôts sur la dépense, enfin, le critère retenu permet de distinguer entre les
contributions indirectes ou accises qui portent sur des produits entre lesquels sont afférées des
discriminations, et les taxes sur le chiffre d’affaires qui vise à atteindre la dépense en général.
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A- L’impôt sur le revenu
C’est un impôt qui frappe le revenu du contribuable lors de son acquisition, de formation ou
de constitution.
1- Définition du revenu
On distingue deux conceptions du revenu. L’une restrictive (la notion civiliste) l’autre large,
extensive (la notion économique).
* La notion civiliste du revenu (ou juridique)
Selon cette conception étroite, le revenu est une « somme d’argent provenant d’une source
permanente d’une manière périodique ». Elle part de la distinction entre revenu et gain en
capital.
En d’autres termes, le revenu est un produit périodique qui se rattache nécessairement à une
source qui est soit le capital, soit le travail soit à la fois le capital et le travail.
Dès lors, les revenus sont répartis en trois grandes catégories en fonction de leur source : les
revenus du capital (rentes, dividendes, intérêts, revenus fonciers) les revenus du travail
(salaires, traitements) et les revenus mixtes imputables à la fois au capital mis en œuvre et au
travail de leurs titulaires (le revenu d’un chef d’entreprise individuelle), mais ni les gains
exceptionnels ni les plus-values ou gains en capital (différence entre le prix d’achat et le prix
de santé) ne sauraient être imposés comme revenus.
Exemple : le cas d’une entreprise qui cède un élément de son actif.
* La conception économique du revenu
Dite également théorie de l’enrichissement. Est revenu tout enrichissement du sujet
économique. Il en résulte donc, que le revenu n’est pas un simple produit, mais
l’enrichissement constaté durant une période donnée.
􀃎 Les implications :
- Tout revenu est imposable quel que soit sa forme : les revenus en nature sont imposables au
même titre que les revenues en argent.
Exemples : Le salarié est imposé sur son salaire, mais aussi sur le logement dont il bénéfice, le
véhicule de service, etc.
- Les revenus virtuels doivent également être retenus dans les bases imposables. C’est le cas
d’un appartement qui, au lieu d’être loué est demeuré inoccupé.
2- Les caractéristiques du revenu
L’impôt sur le revenu possède plusieurs caractéristiques :
- Un impôt annuel
L’impôt est établi chaque année sur le montant total des bénéfices ou revenus réalisés ou
perçus l’année précédente.
- Un impôt qui s’applique aux personnes physiques.
L’impôt sur le revenu est dû par toute personne physique.
- Un impôt déclaratif.
Le système fiscal gabonais repose sur la déclaration spontanée du contribuable. Cette
déclaration est présumée être exacte et sincère jusqu’à ce que l’administration démontre le
contraire.
- Un impôt progressif.
L’impôt sur le revenu incarne l’idéal égalitaire. Il contribue à asseoir une certaine justice
fiscale.
- Un revenu net.
C’est le revenu brut, déduction faite dans divers frais de production. Sont ainsi exclus de
l’assiette du revenu imposable, les frais exposés pour le contribuable pour acquérir ou
conserver le revenu.
- Un revenu réalisé.
Une créance est imposable dès son entrée dans le patrimoine du contribuable ; dès que la
créance est certaine et inscrite au bilan.
- Un revenu disponible.
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Un revenu est dit disponible dès que son titulaire a eu le libre usage effectif.
B- L’impôt sur le capital
* La notion fiscale de capital
Dit aussi impôt sur la fortune ou sur le patrimoine. Dans une conception extensive,
l’imposition du capital recouvre l’ensemble des prélèvements à raison soit de la détention
d’éléments du capital, soit de transaction de plus-values ou gains en capital (Gilbert TIXIER).
L’impôt sur le capital atteint les éléments du patrimoine du contribuable du fait de leur
possession ou de leur acquisition à titre gratuit (Gilbert TIXIER).
* Les modalités d’imposition du capital
On distingue l’impôt sur le capital global de l’impôt sur les éléments particuliers du capital.
- L’impôt sur le capital global :
On peut citer l’exemple de l’impôt sur la fortune qui fait l’objet d’un débat permanent.
Son institution est justifiée par les idées traditionnelles de solidarité et de justice fiscale.
- Imposition des éléments particuliers du capital :
On distingue les impôts perçus à raison de la possession d’un élément du capital (la vignette
pour les véhicules automobiles) des impôts perçus à l’occasion de la mutation d’un élément du
capital (mutation à titre onéreux ou gratuit d’un immeuble – donne droit à la perception des
droits d’enregistrement).
- Taxation de la plus-value (l’accroissement de la valeur d’un bien :
Exemple : L’achat d’un terrain et sa vente.
La plus-value = prix de cession – prix d’acquisition.
C- L’impôt sur la dépense
Constitue une dépense selon le Pr Gilbert TIXIER, toute aliénation de richesse, soit par
emploi de son revenu, soit par liquidation de son capital, consentie par le contribuable afin de
procurer des biens ou des services.
L’impôt sur la dépense frappe les emplois du revenu ou du capital affectés à l’acquisition de
biens ou de services.
Les dépenses peuvent être soit des dépenses de consommation (acquisition de denrées et de
services) soit des dépenses d’investissement ou de placement (acquisition d’immeubles, de
témoins, de machines, d’actions, etc.).
Ce sont des impôts indirects, leur montant est incorporé au prix du produit ou du service final.
Ce sont des impôts injustes parce qu’ils frappent plus lourdement les familles nombreuses qui
utilisent leurs revenus dans dépenses de consommation.
Exemples d’impôts sur la dépense :
La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les droits de consommation.

III- LES FONCTIONS DE L’IMPOT


Les fonctions assignées à l’impôt sont au nombre de trois : La fonction financière, la fonction
économique et la fonction sociale.
A- La fonction financière
La fonction première de l’impôt est d’assurer la couverture des charges publiques, comme le
disait Gaston JEZE, « il y a des dépenses, il faut les couvrir ».
La conception classique, celle de l’Etat-gendarme, limite le rôle de l’impôt à l’alimentation des
caisses du Trésor. L’impôt a une fonction purement financière (objectif unique) et ne doit avoir
aucune influence économique (la thèse de la neutralité de l’impôt).

10
La primauté de l’objectif financier implique que l’impôt doit être productif (impératif de
rendement) pour faire face à l’accroissement continu des dépenses publiques (la loi de
Wagner).
L’impératif de rendement exige que la charge fiscale soit équitablement répartie entre les
contribuables.
L’impôt ne sera bien accepté et importé que si la répartition est considérablement juste. Or la
notion de justice fiscale est contingente.
B- Les fonctions économiques de l’impôt
L’impôt est utilisé comme levier de politique économique. Il exerce une action sur l’économie.
1- L’action structurelle
On peut se proposer d’exercer par l’impôt une action globale telle que la politique des
incitations fiscales au Gabon.
Le Gabon a mis en place un dispositif incitatif pour attirer les investisseurs et encourager la
création des entreprises.
2- L’action conjoncturelle
Instituer un impôt, moduler les taux de certains impôts pour faire face à une crise, utiliser la
fiscalité pour lutter contre l’inflation :
Ainsi, l’action de l’impôt sur l’économie peut se manifester soit par l’allègement des règles
fiscales (exonération, abattement) soit par la surimposition, l’alourdissement de la fiscalité
(surimposer l’importation des produits de luxe, les voitures luxueuses).
Mais l’interventionnisme fiscal est en conflit avec le principe d’égalité devant l’impôt. Il est
également en contradiction avec le souci de rendement de l’impôt.
C- La fonction sociale
Sur le plan social, l’impôt peut être utilisé comme un moyen de redistribution de la richesse
entre les particuliers et ainsi assurer un nivellement des revenus et des fortunes : La théorie
de la justice par l’impôt qui se traduit par la surimposition des plus grosses capacités
contributives et l’exonération des plus faibles.
Dans certains pays, tout un dispositif juridique est mis en place en vue de réduire les inégalités
: La création d’un impôt sur les fortunes, l’exonération des bas revenus.
Actuellement, la fonction sociale de l’impôt est reléguée au second plan, le souci d’alimentation
des caisses du Trésor reste l’objectif premier de l’impôt. La fonction économique l’est
également, mais à un degré moindre.

11
CHAPITRE I : L’IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES

Section 1 : Personnes imposables


Le Code Général des Impôts distingue deux catégories de contribuables soumises à l’impôt sur
le revenu des personnes physiques (IRPP) :
- Les personnes ayant leur résidence habituelle au Gabon (Paragraphe 1) ;
- Les personnes disposant ou non d’une résidence habituelle au Gabon qui recueillent des
bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au Gabon par une convention
internationale relative aux doubles impositions (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les personnes ayant leur résidence habituelle au Gabon
Aux termes de l’article 74 du Code Général des Impôts (CGI), l’IRPP est dû par toute
personne physique ayant une résidence habituelle au Gabon ou y ayant résidé six mois au moins
dans l’année. Le domicile fiscal (ou résidence) ne tient pas compte de la nationalité du
contribuable. Le terme « personne physique » couvre aussi bien les Gabonais que les étrangers.
Sont considérées comme ayant au Gabon une résidence habituelle :
- Les personnes qui y possèdent une habitation à leur disposition à titre de propriétaires,
d’usufruitiers ou de locataires ;
- Les personnes qui, sans disposer au Gabon d’une habitation dans les conditions définies
à l’alinéa précédent, y ont néanmoins le lieu de leur séjour principal ou leur centre
d’intérêt ou d’affaires.
Ici 2 critères sont retenus pour déterminer la résidence habituelle :
L’habitation principale (A) et le séjour principal au Gabon (B).
A- Disposition d’une habitation principale
Il s’agit des personnes qui disposent au Gabon d’une habitation principale. En d’autres termes,
est réputée résidente au Gabon, toute personne qui y dispose, à titre onéreux ou gratuit d’une
habitation principale à titre de propriétaire, de locataire, d’usufruitier ou même en tant que
simple occupant.
La notion d’habitation principale suppose la permanence de l’installation de la personne au
Gabon.
La notion d’habitation principale s’entend de tout lieu choisi par la personne physique pour sa
résidence habituelle (où se trouvent son conjoint, ses enfants…) et exclut donc les résidences
utilisées même durablement, pour des considérations d’affaires ou de travail.
B- Séjour principal
Est considérée résidente, toute personne qui, sans disposer d’habitation principale au Gabon, y
séjourne pendant une période égale ou supérieure à 183 jours durant l’année civile.
L’appréciation de la durée de séjour s’effectue année par année.
Soulignons que le droit fiscal international retient le « foyer d’habitation permanent ». Le foyer
est défini comme étant le lieu où habite la famille, c’est-à-dire où la famille du contribuable a
sa résidence habituelle, effective et permanente.
C- Cas des fonctionnaires et agents de l’Etat en service à l’étranger
Lorsque ces personnes n’apportent pas la preuve qu’elles ont été soumises à l’étranger à un
impôt personnel sur l’ensemble de leurs revenus, elles seront par conséquent considérées
comme ayant une résidence habituelle au Gabon et donc comme fiscalement imposables au
Gabon. C’est ce qui ressort de l’article 74 CGI qui dispose que « Les fonctionnaires ou agents

12
de l’État exerçant leurs fonctions à l’étranger sont soumis à l’impôt au Gabon, s’ils en sont
exonérés dans le pays où ils exercent. ».
Paragraphe 2 : Les personnes disposant ou non d’une résidence habituelle au Gabon qui
recueillent des bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au Gabon
Les personnes qui disposent ou non d’une résidence habituelle au Gabon et qui recueillent des
bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au Gabon par une convention internationale
relative aux doubles impositions sont également soumises à l’IRPP. C’est ce qui ressort de
l’article 74 CGI susvisé.
En effet, dès lors qu’un contribuable, qu’il soit résident ou non au Gabon, perçoit des revenus
ou bénéfices dont le régime fiscal est tributaire du Gabon par une convention internationale
fiscale, ce dernier est alors soumis à l’IRPP.
Paragraphe 3 : Les personnes physiques résidentes exonérées
Aux termes de l’article 81 CGI, sont exonérés de l’IRPP, les agents diplomatiques, les consuls
et agents consulaires de nationalité étrangère, mais seulement dans la mesure où les pays qu’ils
représentent concèdent des avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires
gabonais dans leur pays respectif.
Sont également exonérées, les personnes physiques soumises aux régimes de base prévu à
l’article 134 CGI (régime simplifié d’imposition et régime réel d’imposition).
Section 2 : Revenus imposables

Les bénéfices ou revenus réalisés par les contribuables au cours d’une période de douze mois
correspondant à l’exercice budgétaire, c’est-à-dire l’année civile, servent de base pour le calcul
de l’impôt dû au titre de l’exercice budgétaire suivant. Nous examinerons lesdits revenus
composés des revenus fonciers (Paragraphe 1) et des Traitements, salaires, pensions et rentes
viagères (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Revenus fonciers
A- Définition des revenus imposables
Ils sont constitués de :
Des revenus provenant de la location des propriétés bâties telles que maisons et usines ainsi
que les revenus provenant de la location :
- a) de l’outillage des établissements industriels, des installations commerciales ou industrielles,
considérés comme biens immeubles par destination au sens de la loi ;
- b) du droit d’affichage, de la concession du droit d’exploitation des carrières, de redevances
analogues ayant leur origine dans le droit de propriété ou d’usufruit ;
Des revenus provenant de la location des propriétés non bâties de toute nature y compris ceux
des terrains occupés par des carrières, étangs, marais.
B - Exemptions
N’entrent pas dans la détermination des revenus fonciers :
les revenus des immeubles appartenant à l’État ;
les revenus des immeubles dont le propriétaire se réserve la jouissance.
C - Détermination du revenu imposable
Le revenu net foncier est égal à la différence entre le montant du revenu brut et le total des
charges de la propriété :
Revenu net foncier = revenu brut-total des charges

13
Paragraphe 2 - Traitements, salaires, pensions et rentes viagères
A - Définition des revenus imposables
Sont imposables dans cette catégorie les traitements, indemnités, émoluments, salaires,
pensions et rentes viagères ainsi que tous les avantages en argent et en nature, lorsque l’activité
rétribuée est exercée au Gabon.
Les pensions et rentes viagères sont réputées perçues au Gabon, lorsque le débiteur est domicilié
ou établi au Gabon.
B - Exemptions
Sont affranchis de l’impôt :
1° les allocations ou avantages à caractère familial versés par les employeurs à leurs
employés. Le plafond maximum est de 20.000 FCFA par mois et par enfant ;
2° les allocations, indemnités et prestations servies sous quelle que forme que ce soit par l’État,
les collectivités et établissements publics en vertu des lois et décrets d’assistance et d’assurance
;
3° les bourses d’étudiants ;
4° la retraite du combattant ;
5° les indemnités temporaires, prestations et rentes viagères servies aux victimes d’accident
du travail ou à leurs ayants droit ;
6° les pensions pour blessure et invalidité accordées aux personnes ayant servi aux forces
armées, aux veuves de guerres, aux victimes civiles de la guerre ou à leurs ayants droit ;
7° les rentes viagères servies en représentation de dommages-intérêts en vertu d’une
condamnation prononcée judiciairement pour la réparation d’un préjudice corporel ayant
entraîné pour la victime une incapacité permanente totale l’obligeant à avoir recours à
l’assistance d’une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie ;
8° le capital décès ;
9° les indemnités représentatives de frais versées aux fonctionnaires et personnels assimilés
par la Direction Générale du Budget, à savoir :
- indemnité de logement, résidence et ameublement ;
- indemnité de transport ;
10° les frais de voyage pour congé réellement exposés dans la limite de la valeur d’un billet
par an au tarif normal ; ceux-ci s’entendent du lieu de travail au lieu d’origine en ligne directe
;
11° les revenus constitutifs de primes de performance, de primes de rendement, de primes
d’intéressement, de gratifications, de bonus de fin d’année, de bonus de performance, de primes
de résultat, de treizième mois, de primes de fin d’année, versés dans l’année par des entreprises
à leurs salariés. Toutefois, l’exonération de ces revenus n’est autorisée que dans la limite
annuelle et globale de 4.000.000 FCFA.
12° l'indemnité versée dans le cadre d’un stage en entreprise, sous réserve du respect des
conditions suivantes :
la durée du stage doit être de six (6) mois maximum ; cette durée peut être portée à douze
(12) mois dans le cadre d’un programme d’études avec un établissement agréé ;

L’indemnité allouée ne doit pas être supérieure à 500.000 FCFA par mois.

14
Paragraphe 3 – Le calcul de l’Impôt

A – Le quotient familial
Le quotient familial est une technique d'allégement de l'impôt en faveur des ménages.
En Europe, deux types de considérations ont sous-tendu la conception et l'adoption de cette
technique fiscale. D'une part, après la seconde Guerre Mondiale, il y avait le souci de stimuler
la natalité. D'autre part, il y avait la raison non-avouée de stigmatiser le célibat dans une société
européenne dominée par la religion judéo-chrétienne et marquée par l'individualisme.

Le dispositif du quotient familial a pour effet de réduire la progressivité de l'imposition. L'impôt


est calculé non pas immédiatement sur la base du revenu d'ensemble imposable mais en partant
du nombre de parts de revenus du foyer fiscal. Le nombre de parts est déterminé en fonction de
la situation familiale.

Le principe général est : personne seule [célibataire, veuf/veuve, divorcé(e)] dispose d'une
part, les conjoints mariés de deux parts; chaque enfant mineur a charge ouvrant droit à une
demi-part.

L'intérêt du quotient familial réside dans le fait que plus le nombre de parts est important,
moins on paie d'impôts.

C’est ce qui ressort de l’article 170 du Code Général des Impôts (CGI) :

- Un conjoint = 1 part (un couple=2 parts)

- Un enfant = 1/2 part (NB: dans la limite de 6 enfants)

Certains contribuables (célibataires, divorcés ou veufs ayant eu et élevé des enfants devenus
majeurs ou qui sont décédés après avoir atteint l’âge de 16 ans, les titulaires d’une pension
invalidité de guerre ou victimes d’accidents de travail) se voient attribuer une part différente :
1,5 parts (CGI, art 171).

Les partisans du système du quotient familial soulignent qu'il est favorable aux familles
nombreuses, qu'il supprime la discrimination entre le chef de famille et le célibataire, qu'il
assure un même traitement aux parents et enfants, qu'il compense la charge de l'impôt sur la
consommation qui pèse sur les familles nombreuses, et qu'il atténue mais n'annule pas la
progressivité de l'impôt.

Tableau récapitulatif du nombre de parts pour la division du revenu imposable

Célibataire, divorcé ou veuf sans enfant 1 part


Marié sans enfant, célibataire ou divorce ayant un enfant à charge 2 parts
Marié ou veuf ayant 1 enfant, célibataire ou divorcé ayant 2 enfants 2,5 parts
Marié ou veuf ayant 2 enfants, célibataire ou divorcé ayant 3 enfants 3 parts
Marié ou veuf ayant 3 enfants, célibataire ou divorcé ayant 4 enfants 3,5 parts
Par enfant supplémentaire à charge, dans la limite de 6 enfants 0,5 part

15
B – Méthode de calcul de l’impôt sur le revenu des personnes physiques

Le barème mensuel de l’IRPP est fixé ainsi qu’il suit :

Fraction du revenu imposable Montant de l’impôt


De 0 à 125.000 FCFA 0% x Q - 0
De 125.001 à 160.000 FCFA 5% x Q – 6250
De 160.001 à 225.000 FCFA 10% x Q – 14.250
De 225.001 à 300.000 FCFA 15% x Q – 25.500
De 300.001 à 430.000 FCFA 20% x Q – 40.500
De 430.001 à 625.000 FCFA 25% x Q – 62.000
De 625.001 à 916.667 FCFA 30% x Q – 93.250
De 916.668 et plus 35% x Q – 139.083

Etape n°1 : Détermination du Quotient familial (Q)

Q = Revenu Global Net Imposable (RGNI) : Nombre de parts

Etape n°2 : détermination du montant de l’IRPP en fonction du revenu (K)

K= (Taux applicable x Q) – Somme forfaitaire fixée par le CGI

Exercice pratique
Raoul et Simon sont des agents SGS affectés sur le site de Gabon Mining et dont les salaires
s’élèvent à 150.000 FCFA pour chacun. Raoul est célibataire et sans enfant, alors que Simon
est marié et sans enfant.
1. Déterminez le Quotient familial de chacun.
2. Calculez leur IRPP respectifs.

16
CHAPITRE II : L’IMPOT SUR LES SOCIETES
Cet impôt a été créé pour appréhender le résultat réalisé par les personnes morales, plus
précisément les sociétés de capitaux (sociétés anonymes, sociétés à responsabilité limitée,
sociétés en commandites par actions).
L’autonomie institutionnelle et de gestion confère à ces sociétés une capacité contributive
propre, distincte de celle des associés et justifiée par l’imposition des profits réalisés au nom de
la société.
Section I : Le champ d’application de l’impôt sur les sociétés
Paragraphe 1 – Les personnes imposables
A- Personnes morales gabonaises
Sont obligatoirement soumis à l’impôt sur les sociétés (IS), les sociétés par actions, les sociétés
à responsabilité limitée, les sociétés coopératives, et les établissements ou organismes publics.
Ce sont notamment :
-Quel que soit leur objet, les sociétés anonymes, les sociétés par actions simplifiées, les Sociétés
A Responsabilité Limitée, les Sociétés Coopératives et leurs unions ;
-Les établissements publics, les organismes d’État jouissant de l’autonomie financière, et toutes
autres personnes morales se livrant à une exploitation ou à des opérations à caractère lucratif.
-Les sociétés civiles qui se livrent à une exploitation ou à des opérations de nature commerciale,
industrielle, artisanale ou agricole ;
-Les sociétés civiles qui comprennent parmi leurs membres une ou plusieurs sociétés de
capitaux ou qui ont opté pour ce régime d’imposition ;
-Les sociétés en nom collectif ;
-Les sociétés en commandite simple ;
-Les sociétés en participation ;
-Les syndicats financiers ;
-Les sociétés de copropriétaires de navires ou d’immeubles bâtis et non bâtis, pour la part des
associés indéfiniment responsables et dont l’identité est connue de l’administration.
B- Les autres domaines d’application de l’IS
L’impôt sur les sociétés s’applique également à la part des bénéfices correspondant aux droits
:
-des commanditaires dans les sociétés en commandite simple ;
-des associés non indéfiniment responsables ou dont les noms et adresses n’ont pas été indiqués
à l’Administration dans les sociétés en nom collectif et les sociétés en participation.
Sont enfin soumis à l’impôt sur les sociétés, les établissements publics et collectivités diverses.
Paragraphe 2- Les personnes exonérées
Sont exonérés de l’impôt sur les sociétés :
1) Les sociétés coopératives de production, de transformation, conservation et vente de produits
agricoles, ainsi que leurs unions, à condition que ces sociétés fonctionnent conformément aux
dispositions qui les régissent et qu’elles revêtent la forme civile.
2) Les syndicats agricoles et les coopératives d’approvisionnement et d’achat fonctionnant
conformément aux dispositions qui les régissent.
3) Les caisses de crédit agricole mutuel.
4) Les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel.
5) Les bénéfices réalisés par les associations sans but lucratif organisant avec le concours des
communes ou des organismes publics locaux des foires, des expositions, réunions sportives et
autres manifestations publiques correspondant à l’objet défini par leurs statuts et présentant un
intérêt économique ou social certain.
6) Les collectivités locales ainsi que leurs régies de services publics.
17
7) Les sociétés ou organismes reconnus d’utilité publique chargés du développement rural.
8) Les offices publics de gestion d’habitations à loyer modéré.
9) Les sociétés scolaires coopératives dites « mutuelles scolaires ».
10) Les clubs et cercles privés pour leurs activités autres que le bar et la restauration.
11) La BEAC.
12) Les bénéfices éventuels réalisés par les groupements d’intérêt économique et, d’une
manière générale, par les sociétés de personnes et assimilées. Toutefois, l’imposition de ces
bénéfices est établie pour chacun des associés, sur la part correspondant à ses droits dans le
groupement ou dans la société.
13) Pendant les trois premières années de leur activité, les entreprises ayant une activité
hôtelière de tourisme et présentant un nouvel investissement minimum de 300.000.000 FCFA
hors taxes.
14) Pendant les cinq premières années de leur activité, les Petites et Moyennes Entreprises telles
que définies par la loi sur les Petites et Moyennes Entreprises.

Section 2 : Les taux de l’impôt sur les sociétés


Il y a lieu de distinguer les taux de droit commun (paragraphe 1) du taux préférentiel
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les taux de droit commun
Le taux de l’impôt sur les sociétés, appliqué au bénéfice imposable arrondi au millier de franc
CFA inférieur, est fixé à 30%.
Ce taux est porté à 35% pour les entreprises du secteur pétrolier et minier.
Il est toutefois ramené à 25% pour :

- Les sociétés détentrices de titres de propriété intellectuelle ;


- La Banque Gabonaise de Développement (BGD) ;
- Les entreprises de promotions immobilières agréées pour l’aménagement des terrains à
bâtir en zone urbaine et pour la construction de logements socio-économiques ;
- Les établissements publics ;
- Les associations et collectivités sans but lucratif visées à l’article 5 alinéas 8 et 9 ;
- Les entreprises du secteur touristique agréées conjointement par les Ministres chargés
des Finances et du Tourisme.
Paragraphe 2 : Les taux préférentiels
Lorsque les avantages fiscaux entraînant un abattement sur les bénéfices sont assortis d’un
minimum d’impôt, ce minimum est fixé pour les sociétés comme suit :
Application d’un crédit d’impôt correspondant à 5 % du montant hors taxes de l’investissement
pendant une période de 5 ans, pour les investissements touristiques inférieurs à 300.000.000
FCFA agréés par le Ministre chargé du Tourisme et le Ministre chargé des Finances.

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GABON : DROIT FISCAL

Important : un nouveau Code Général des Impôts est entré en vigueur au Gabon en
avril 2009 suite à la publication au Journal Officiel de la Loi n°027/2008 du 22 janvier
2009. Les dispositions de ce nouveau Code ont été modifiées par la loi de finances pour
2021 (Loi n°044/2020 du 11 janvier 2021).
Nos commentaires ci-dessous sont à jour de ces nouvelles dispositions.

Impôt sur les sociétés (IS)


Les bénéfices passibles de l'impôt sur les sociétés sont déterminés en tenant compte des
bénéfices obtenus dans les entreprises exploitées au Gabon ou sur les opérations réalisées au
Gabon, sous réserve des dispositions des conventions internationales (voir ci-après).
Le taux d'imposition est de 30% et s'applique au résultat fiscal, déterminé à partir de la
comptabilité tenue selon les principes définis par l’Acte Uniforme OHADA portant droit
comptable, selon la méthode alternative du compte de résultat ou du bilan.
Il est porté à 35% pour les entreprises du secteur pétrolier et minier.
Il est ramené à 25% pour les sociétés détentrices de titres de propriété intellectuelle, la
Banque Gabonaise de Développement (BGD), les entreprises de promotions immobilières
agréées pour l’aménagement des terrains à bâtir en zone urbaine et pour la construction de
logements socio-économiques, les établissements publics, les associations et collectivités sans
but lucratif visées à l’article 5 alinéas 8 et 9 CGI, les entreprises du secteur touristique
agréées conjointement par les Ministres chargés des Finances et du Tourisme.
Les déficits sont reportables sur trois exercices et les amortissements réputés différés le sont
indéfiniment.
L'IS ne peut être inférieur à 1% du chiffre d'affaires, et en tout état de cause à 1.000.000 FCFA
(Impôt Minimum Forfaitaire – IMF).
Prix de transfert : le Gabon s’est doté d’une législation spécifique en matière de prix de
transferts et de relations avec les pays à fiscalité privilégiée, mettant notamment en place des
règles particulières de charge de la preuve et de méthodologie, ainsi que des déclarations
spécifiques.
Prélèvement libératoire sur les revenus de capitaux mobiliers
En remplacement de l’Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières (IRVM), le nouveau Code
Général des Impôts (NCGI) a institué un prélèvement libératoire d’IRPP/d’IS (selon la qualité
du bénéficiaire) à effectuer par les établissements payeurs de revenus de capitaux mobiliers.
Il s'applique au taux de 20% lorsque le bénéficiaire est une personne physique et 15% lorsque
le bénéficiaire est une personne morale. Un régime spécifique des sociétés mères et filiales
permet de bénéficier d’un taux réduit de 10%.

19
Constituent notamment des revenus de capitaux mobiliers les rémunérations des
administrateurs, les dividendes ainsi que les charges non admises comme étant déductibles
(intérêts excédentaires, assistance technique réintégrée, etc.).

TVA
Le taux normal de TVA est de 18%, certains produits de première nécessité étant taxés à 10%
et les exportations à 0 %. Sont redevables de la TVA les entreprises ayant un chiffre d'affaires
de plus de 80 M FCFA ; ce seuil est porté à 500 M FCFA pour les exploitants forestiers.
Certaines opérations expressément listées dans le code sont exonérées (ex : certaines
opérations liées au « trafic » international maritime et aérien).
Les cas de remboursement de crédit de TVA sont limités à ceux expressément admis par la
Loi (principalement en cas d’exportation).
Un système de déclaration et paiement pour compte de tiers par le client est mis en place pour
les redevables non-résidents.

Impôt sur le revenu des Personnes Physiques (IRPP)


L’IRPP est dû par les résidents fiscaux gabonais sur une base mondiale ; les non-résidents
sont quant à eux redevables de l’IRPP sur les seuls revenus de source gabonaise, tels les
salaires rémunérant une activité exercée –même temporairement-au Gabon.
L’IRPP est calculé sur la base d’un barème progressif dont les taux varient de 0% à 35% en
fonction du revenu du foyer fiscal, avec application du système du quotient familial.
L’IRPP dû au titre des salaires versés (y compris primes et avantages en nature valorisés selon
les taux fixés par le NCGI) est précompté par l’employeur qui le reverse à l’Etat.
L’IRPP s’accompagne d’une Taxe Complémentaire sur les Salaires (TCS) de 5% et d’un
prélèvement « Fonds National de l’Habitat (FNH) » de 2% (ce dernier est calculé sur l’assiette
des cotisations de sécurité sociale), qui sont précomptées et reversés à l’Etat par l’employeur
dans les mêmes conditions que l’IRPP.

Calcul de l’IRPP mensuel

Fraction du revenu imposable Montant de l’impôt

De 0 à 125.000 FCFA 0% x Q - 0

De 125.001 à 160.000 FCFA 5% x Q – 6250


De 160.001 à 225.000 FCFA 10% x Q – 14.250

De 225.001 à 300.000 FCFA 15% x Q – 25.500

20
De 300.001 à 430.000 FCFA 20% x Q – 40.500

De 430.001 à 625.000 FCFA 25% x Q – 62.000

De 625.001 à 916.667 FCFA 30% x Q – 93.250

De 916.668 et plus 35% x Q – 139.083

Calcul de l’IRPP annuel

Fraction du revenu imposable Montant de l’impôt

De 0 à 1.500.000 FCFA 0

De 1.500.001 à 1.920.000 FCFA 5% x Q – 75.000

De 1.920.001 à 2.700.000 FCFA 10% x Q – 171.000

De 2.700.001 à 3.600.000 FCFA 15% x Q – 306.000

De 3.600.001 à 5.160.000 FCFA 20% x Q – 486.000

De 5.160.001 à 7.500.000 FCFA 25% x Q – 744.000

De 7.500.001 à 11.000.000 FCFA 30% x Q – 1.119.000


De 11.000.001 et plus 35% x Q – 1.669.000

Minimum de perception de l’IRPP (Art.175 nouveau LFR2017)


Le montant global de l’IRPP dû par les contribuables ne peut être inférieur à l’impôt minimum
forfaitaire qui résulterait de l’application du taux de 1 % à la base de référence telle que définie
ci-après ou à la somme de 500.000 FCFA correspondant au minimum de perception
Retenues à la source

- Retenue à la source de 10% (non-résidents)

Les sommes versées par un débiteur gabonais à des personnes non résidentes pour des services
rendus ou utilisés au Gabon sont en principe soumises à une retenue à la source de 10%, sous
réserve des conventions internationales.
Pour les pays ayant signé une convention fiscale avec le Gabon, cette retenue à la source peut
en principe être imputée sur l’impôt payé à l’étranger sur ces revenus dans les conditions
prévues par la convention.

21
Le NCGI a également institué une « branch tax » applicable aux succursales de sociétés
étrangères, sous réserve des conventions internationales.

- Retenue à la source de 9,5% (résidents)

Les sommes versées à des prestataires de services locaux non soumis à TVA sont assujetties
à une retenue à la source de 9,5%.

Cotisations sociales
Les cotisations sociales s'élèvent à 22,6% (20,1% à la charge de l’employeur, 2,5% à la charge
de l’employé) des salaires, incluant les primes et avantages en nature, avec une base plafonnée
mensuellement à 1.500.000 FCFA.
Les cotisations sociales sont reversées par l’employeur à l’Etat.
Il est à noter que le Gabon a signé une convention de sécurité sociale avec la France en date
du 2 octobre 1980, modifiée par avenant daté du 7 juillet 2000, qui prévoit certaines
dérogations au régime de droit commun.
Droits d’enregistrements
Le NCGI a intégré les dispositions auparavant prévues par le Code de l’enregistrement et du
timbre ; il distingue notamment les actes soumis à droit d’enregistrement fixe (ex :
constitution de sociétés) et à droit d’enregistrement proportionnel (ex : cession de parts
sociales, fonds de commerce, immeubles, etc.).
Autres impôts principaux
- Taxes perçues par les collectivités locales : une liste de ces taxes est arrêtée chaque
année dans la loi de finances.
- Taxe Spéciale Immobilière : Elle est réglée au bailleur ou précomptée par le locataire
pour être versée à l’Etat et s'élève à 15 % des loyers bruts.
- Contributions foncières :
CFPB : 9,38 % de la valeur locative des propriétés bâties,
CFPNB : 2% de la valeur vénale des propriétés non bâties.
- Licences et patentes : elles varient selon le type d’établissement et d’activité.
- Taxe sur les contrats d’assurances : Son taux varie selon le type de risque assuré.

Procédure fiscale
Le Gabon a adopté un Livre des Procédures Fiscales encadrant notamment les procédures de
vérification de comptabilité ainsi que le contentieux fiscal.
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Régimes fiscaux spécifiques
Peuvent principalement être distingués :
- le régime des entreprises nouvelles en matière d’impôt sur les sociétés,
- le régime des sous-traitants pétroliers en matière d’impôt sur les sociétés et d’IRPP,
- le régime des quartiers généraux des groupes internationaux en matière d’impôt sur les
sociétés et d’IRPP.
Les secteurs pétroliers et miniers font l’objet de dispositifs fiscaux particuliers, aménagés
dans les conventions conclues avec l’Etat (conventions de concessions, contrats de partage de
production, conventions minières).
Le secteur forestier est quant à lui soumis à des taxes forestières spécifiques (taxes d’abatage,
etc.).
Convention fiscale avec la France
Une convention fiscale tendant à éviter les doubles impositions entre la France et le Gabon a
été signée le 21 avril 1966, complétée par deux avenants datés du 25 janvier 1973 et du 2
octobre 1986.
Une nouvelle convention a été signée le 20 septembre 1995, élargie à l'ISF et s'inspirant
davantage du modèle OCDE, mais n'a pas encore été à ce jour officiellement publiée par la
partie gabonaise (même si la publication officielle est intervenue du côté français en mars
2008). Nous nous limiterons donc à ce stade à un bref exposé de la convention du 21 avril
1966 :
- Bénéfices industriels et commerciaux
Les revenus des entreprises industrielles, minières, commerciales ou financières de l'un des
deux Etats sont imposables dans l’autre Etat s'ils sont imputables à un établissement stable
que l'entreprise possède dans cet autre Etat (succursale, bureau, usine, chantier, dépôt à des
fins de stockage, d'exposition et livraison, agent dépendant disposant de pouvoirs de conclure
des contrats au nom de l'entreprise, etc., par opposition aux agents indépendants, dépôts de
marchandises destinées à la transformation par une autre entreprise, ou à une installation fixe
exclusivement utilisée pour la fourniture d’informations, de recherche ou activités analogue
ayant un caractère préparatoire, etc.).
L'impôt sur les revenus des biens immobiliers est attribué à l'Etat où les biens sont situés.
- Salaires
Les traitements et salaires sont, en règle générale, imposables dans l'Etat où l’emploi est
exercé. Toutefois, lorsqu’un résident d’un Etat effectue un séjour « temporaire » dans l’autre
Etat, il reste imposable dans l’Etat dans lequel il est résident lorsque :
le salarié ne séjourne pas dans cet autre Etat plus de 183 j/an au total,
le salaire est versé par un employeur qui n’est pas domicilié dans cet autre Etat,

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le salaire n’est pas déduit des bénéfices d'un établissement stable de l’employeur dans
cet autre Etat.
- Bénéfices non commerciaux
Les revenus liés à l'exercice de professions libérales sont imposés dans le pays de résidence
du professionnel libéral, sauf s'il dispose de façon habituelle dans l'autre Etat d’une base fixe
pour l'exercice de ses activités ; dans ce dernier cas l'imposition des revenus attribuables à
cette base fixe s'effectuera dans cet autre Etat.
- Redevances
Les redevances relatives à la jouissance de biens immobiliers ou à l'exploitation de mines ou
de puits sont imposées dans l'Etat où se situent ces biens, mines ou puits.
Les autres redevances sont en principe imposées dans l'Etat du domicile du bénéficiaire, mais
font l'objet dans certains cas d'une retenue à la source de 10% par le débiteur, avec octroi d'un
crédit d'impôt correspondant pour le bénéficiaire. La notion de redevances est définie de façon
large dans la convention et vise notamment les droits d’usages d’équipements industriels et
les études de nature scientifique, géologique ou technique.
- Revenus de valeurs mobilières
En règle générale, les revenus des valeurs mobilières (dont produits d'actions, d'intérêts
d'obligations et d'emprunts négociables) sont imposables dans le pays du domicile de
l'entreprise qui les verse. Un crédit d’impôt est corrélativement accordé dans le pays du
bénéficiaire des revenus.
Autres conventions fiscales
Les conventions fiscales suivantes sont également applicables en principe :
Convention UDEAC/CEMAC (Acte n°5/66 UDEAC-49 du 13 décembre 1966),
Convention fiscale OCAM du 29 janvier 1971,
Convention signée entre la Belgique et le Gabon en date du 14 janvier 1993.
Le Gabon a également signé des conventions fiscales tendant à l’élimination des doubles
impositions avec le Maroc et le Canada mais celles-ci ne sont pas entrées en vigueur à ce jour.
Règlements et directives communautaires en matière de fiscalité
Annexe à la directive n° 02/01/UEAC-050-CM-06 portant révision de l’acte 3/72-153-
UDEAC du 22 décembre1972 instituant l’impôt sur les sociétés,
Directive n°01/04-UEAC-177 du 30 juillet 2004 en matière d’IRPP,
Directive n°1/99/CEMAC-028-CM-03 du 17 décembre 1999 en matière de TVA,
Règlement n°2007-14 portant institution d'un régime fiscal spécifique applicable aux
opérations de la BVMAC.

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