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Université Mohamed V Faculté des sciences juridiques,

-Rabat- économiques et sociales de Salé

Filière : Sciences Economiques et Gestion


Filière : Management
Semestre : 5

Cours de Fiscalité de l’Entreprise

Pr : NAHHAL Benaissa

2022-2023
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Introduction générale
I. La fiscalité
1. Définition

Le terme « fiscalité » désigne l’ensemble des mesures, règles et lois régissant la pratique de
collecte des impôts et des taxes. Cette réglementation précise les modalités de calcul et de
recouvrement des impôts et taxes auprès des personnes et des produits soumis aux impôts.
La fiscalité matérialisée par l’impôt revêt un caractère autoritaire et définitif.

La fiscalité est une discipline complexe en raison de sa complexité technique et de sa


mouvance constante. L’impact socio-économique de ses mesures, la rend particulièrement
utile à étudier. Elle soulève également de nombreuses questions théoriques, éthiques et
philosophiques intéressantes.

La fiscalité s’inscrit dans un processus d’évolution permanente pour s’adapter aux nouvelles
activités économiques.

2. Origines et anciennes pratiques de la fiscalité :

Historiquement, les ressources du pouvoir (Etat) provenaient de l’exploitation des terres et des
ressources naturelles, propriété du régime en place. Occasionnellement et exceptionnellement,
les citoyens sont appelés à contribuer, surtout en cas de nécessité de faire face à un danger
extérieur.

Généralement, il existait plusieurs sortes de fiscalité. Les plus anciennes dépendent du


pouvoir seigneuriale puis royale et de la religion (Zakat, Achour,...impôt de l’Eglise,...). Ces
ressources servaient aux financements des charges publiques, telles que les besoins de
l’armée, pilier du régime et garant de la sécurité du système et de l’intégrité territoriale.

L’utilité de la fiscalité réside donc dans la collecte des fonds et des ressources nécessaires au
financement des charges publiques permettent de garantir la sécurité interne et externe du
pays et assurer un service public aux citoyens.

Avec le développement et la modernisation des Etat, les dépenses augmentent et l’Etat se


devait de solliciter de plus en plus la contribution de tous les citoyens. L’impôt était devenu
donc une contribution régulière avec une périodicité annuelle.

A titre d’illustration, la fiscalité constitue le pilier de la politique gouvernementale. Car, elle


définit la structure et le volume des recettes à collecter. Le tableau présentant le budget
général du Maroc illustre la place des recettes fiscales dans les recettes du budget général de
l’Etat.

1
II. L’impôt :
1. Définition

L’impôt est un prélèvement pécuniaire obligatoire, requis par voie d’autorité, sur les
ressources des personnes physiques ou morales, servant à couvrir les dépenses de l'État ou des
collectivités locales. Cette contribution obligatoire et non remboursable ne conditionne pas
une contrepartie directe de la part de l’Etat.

Il ne faut pas confondre l’impôt avec les cotisations sociales, car celles-ci ouvrent droit à une
prestation ; et les versements obligatoires à des agents économiques autres que des
administrations publiques (ex : l’assurance automobile) ;

Egalement, il existe des impôts nationaux (IS, IR,...) et impôt locaux (Taxe professionnelle
appelée Patente,...)

Autres prélèvements

La Taxe fiscale :
Une taxe est un prélèvement pécuniaire au profit de l’Etat, des collectivités locales ou des
entreprises publiques, par voie d’autorité sur les bénéficiaires d’un avantage particulier procuré
à l’occasion du fonctionnement d’un service public. La taxe suppose donc l’existence d’une
contrepartie (ce qui les distingue de l'impôt) ; cependant cette contrepartie n’est pas
proportionnelle au coût du service rendus (ce qui les distingue de la redevance).

La redevance :
Il s'agit d'une somme acquittée en contrepartie d'un service public rendu et de manière plus au
moins proportionnelle à ce service.

Ex:
- La redevance audiovisuelle.
- La redevance pour l’occupation temporaire de la voie publique.
- La redevance pour l’exploitation de la forêt ou autre ressources naturelles.
La parafiscalité :
Il s'agit d'un prélèvement obligatoire et sans contrepartie directe au profit de personnes morales
publiques ou privées, autres que l'Etat et les collectivités locales, en vue d'assurer leur propre
fonctionnement.
Exemple : Taxe de promotion touristique au profit de l’ONMT;
2. Importance et rôle de l’impôt

Dans le sens moderne du terme, la fiscalité représente les mesures et les règles de collecte des
impôts et des taxes sur les flux économiques (réels, monétaires et financiers).

Les impôts et taxes représentent la source des fonds que l’Etat utilise dans le financement de
ses dépenses.

2
Les impôts et taxes sont également un moyen d’action pour encourager l’activité économique.
Concrètement, les autorités peuvent décider de l’application d’exonérations ou de taux
d’impôt réduits ou préférentiels à un secteur donné pour le dynamiser, ou pour soutenir le
pouvoir d’achat des ménages (dépenses fiscales).

Ainsi, l’impôt joue à la fois un rôle financier (financer les dépenses de l’Etat), économiques
(soutien de l’activité d’un secteur) et social par l’atténuation des inégalités dans le sens où
l’impôt permet de mener des politiques sociales de redistribution des richesses au profit des
pauvres par les organes du système de sécurité sociale.

3. Classification des impôts

Avant d’aborder la classification des impôts, il est judicieux d’identifier les acteurs et les
intervenants dans le domaine fiscal :

Dans le champ fiscal, tous les agents économiques sont sollicités. Avec une particularité de
l’Etat (administration fiscale : le fisc) qui se retrouve à l’origine des opérations fiscales avec
les autres agents économiques. Voir le schéma, non exhaustif, ci-dessous :

Les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères.

❖ La classification traditionnelle

Cette classification est la plus répandue, elle distingue entre :

Les impôts directs relatifs aux personnes physiques et morales. Il s’agit d’impôts
payés et supportés définitivement par la même personne. (IR et IS)

Les impôts directs

Il s’agit en général d’impôts acquittés par une personne appelée redevable légal, qui le
répercute sur une autre personne qui est le redevable réel.

Les impôts indirects, comme la taxe sur la valeur ajoutée est payée en dernier ressort par les
ménages. Les entreprises jouent, dans cette configuration, un rôle d’intermédiaire de collecte.

3
❖ Pour le fisc, l’impôt peut s’appliquer aux :

Revenus et bénéfices : il s’agit de l’IR et de l’IS

Dépenses : il s’agit principalement des impôts sur la consommation comme la TVA

Capitaux : il frappe la richesse déjà existante. Exemple de l’impôt sur la fortune en


France (ISF).

❖ Classification administrative

L’administration fiscale adopte une approche administrative en matière de découpage des


services d’impôts en :

Fiscalité immobilière

Fiscalité des personnes physiques (des particuliers)

Fiscalité des entreprises (personnes morales)

❖ Classification en fonction des caractéristiques techniques de l’impôt

En termes technique, la détermination du montant d’impôt à payer dépend du taux


d’imposition à appliquer à l’assiette fiscale (base imposable). A ce sujet, il est possible de
distinguer entre :

Les impôts à taux fixe : somme fixe applicable, de la même manière, à tous les
contribuables quelques soit leur nature. Ex : droits de timbres ; vignettes de voitures.
Les impôts à taux proportionnels : augmentation du montant de l’impôt avec la
hausse de la base imposable. (exp DE).

Les impôts à taux progressifs : le taux d’imposition augmente avec l’accroissement


de la base imposable. Le taux est donc progressif en fonction de la hausse des revenus
imposable. Exp IR.

4. L’impôt en pratique

Pour tous les impôts, l’opération d’établissement doit suivre un processus reposant sur
cinq étapes :

- Détermination du champ d'application de l'impôt,


- Détermination de l'assiette de l'impôt,
- La liquidation de l'impôt : calcul
- L'exigibilité de l'impôt : obligation de déclarer
- Le recouvrement de l'impôt : paiement

4
1. Le champ d'application de l'impôt

La définition du champ d'application d'un impôt consiste à préciser les personnes imposables,
les opérations imposables et les règles de territorialité.

2. L’assiette :
Chercher La base d'imposition, c'est-à-dire le montant auquel s'appliquera le tarif de cet impôt.

3. La liquidation de l'impôt:
Après avoir déterminé l'assiette (matière imposable), il importe de lui appliquer le tarif de
l'impôt pour en déterminer le montant. C'est donc le calcul de l'impôt et sa régularisation.
En ce qui concerne le tarif fiscal, Il est en général représenté par :
- Un taux ou pourcentage. Ex : TVA: 20%, 14%, 10%, 7%.
- Un barème. Ex : l’IR dont le barème est représenté par un tableau établi par le ministère
des finances en application de la loi de finance.
- Une quotité. Ex: la TVA sur l'or est de 5 DH le gramme, l’argent 0,10 DH le gramme ;
elle est de 100 DH / hl pour ce qui est du vin.
4. L'exigibilité de l'impôt
L'exigibilité est la situation qui donne naissance de l’obligation de déclarer l’impôt qui
correspond aussi à la date à partir de laquelle l’Administration fiscale est en droit de le
réclamer. Par exemple, l'impôt sur le salaire devient exigible au moment du paiement du
salaire. La TVA devient exigible au moment de l'encaissement du prix de la vente ou au
moment de la facturation.

5. Le recouvrement de l'impôt
Il se fait en général au profit du trésor public. Il existe trois types de recouvrement :
- Paiement spontané de l’impôt : c'est l’assujetti qui prend l’initiative de payer l'impôt. Ex:
IS, TVA.
- Le recouvrement par voie de rôle : c'est l'administration qui prend l’initiative en
préparant les registres des assujettis ainsi que le montant à payer et demande aux
contribuables de verser des sommes dues au Trésor public. Ex: TP, TH et TSC.

5
- La retenue à la source : elle consiste à prélever le montant de l'impôt au contribuable au
moment du paiement de celui-ci. C'est la personne amenée à payer le contribuable
(employeur pour salaire, banque pour les intérêts, société pour les dividendes...) qui est
chargée d'effectuer ce prélèvement au profit de l'Etat ou de la collectivité locale.

5. Caractéristiques et principes d’un système fiscal :

Le système fiscal est en évolution perpétuel pour s’adapter et se moderniser, mais aussi pour
plus d’efficacité et tisser de bonnes relations entre l’administration fiscale et les contribuables.

Généralement, un système fiscal optimal doit être :

Neutre : réserver le même traitement pour les différents agents économiques

Equité : répartition équitable de la charge fiscale entre les contribuables en fonction de leurs
capacités

Efficacité : conditionnée d’abord par une simplicité susceptible de rendre l’impôt facile à
comprendre et sans complexité. Aussi, le système fiscal doit permettre de mobiliser les
ressources financières et minimiser le coût à travers une gestion performante de
l’administration fiscale.

Cohérence et harmonie : les impôts doivent être complémentaires et non contradictoire.

III. Aperçu sur le système fiscal marocain


1. Historique de la fiscalité au Maroc

La fiscalité au Maroc a traversée plusieurs périodes qui ont marqué le système actuel.

Avant le protectorat, le système fiscal marocain était composé, principalement, d’impôt


religieux, à savoir l’Achour, et la Zakat principalement. S’agissant des impôts relatifs à
l’activité économique, le Tertib1 représentait l’outil principal qui l’activité agricole. D’autres
impôts étaient appliqués au commerce, tel que les droits de douane et les taxes d’accès aux
marchés.

Dans l’objectif de collecter plus de recettes, le régime du protectorat a réformé le système


fiscal marocain pour le rendre cohérent et plus efficace.

L’impôt agricole « Tertib » a été modifié en 1915, et d’autres impôts liés à l’enregistrement et
à la consommation ont été institués. En 1920, la Patente2, impôt sur l’activité a été crée.

1
Le Tertib est un impôt foncier sur les revenus agricoles, basé sur les récoltes annuelles, sur les arbres fruitiers et
sur le cheptel. Il se fait par déclaration des contribuables de leurs biens
imposables. Il date de la période du Sultant Moulay Abdelaziz.
2
La Patente est une taxe fixe fondée sur la nature de la profession et sur le lieu où elle était exercée, une taxe
variable établie sur le nombre des employés ou l’importance du chiffre d’affaires, et une taxe professionnelle
fondée sur la valeur locative des établissements où la profession était exercée.
6
Ces impôts furent adaptés et modifiés en permanence pour suivre l’évolution du mode de vie
et la nature de l’activité économique sur le territoire marocain.

Peu avant l’indépendance, les impôts indirects représentent la plus grande part des ressources
fiscales du Maroc. Les impôts directs comportaient la patente et les prélèvements sur les
salaires.

Depuis l’indépendance, le système fiscal marocain est passé par plusieurs phases qui ont
permis de le moderniser et le rendre plus efficace et équitable.

Jusqu'au début des années 80 du siècle dernier, le système fiscal marocain contenait plusieurs
impôts et taxes disparates.
Dans le cadre des réformes liées au Programme d’Ajustement Structurel des années 1983, le
Maroc avait lancé une loi cadre définissant les principales orientations fiscales futures.

La Loi cadre de 1984

Cette loi définit les objectifs fondamentaux d’une réforme fiscale et pose le principe d’un
certain nombre d’impôts. Elle vise à :

– Corriger les disparités du régime et instituer toute mesure de nature à prévenir


et à supprimer la fraude et l’évasion fiscale ;
– Promouvoir et consolider les finances des collectivités locales ;
– Ne pas porter atteinte aux mesures tendant à encourager l’investissement.

A partir de 1984, une réforme fiscale a été adoptée et s’étala sur six ans. Cette réforme portait
sur la refonte du système fiscal marocain pour mieux l’adapter à l'évolution de
l'environnement économique et social national et international.
Cette réforme a permis au Maroc de se doter d'un système fiscal moderne et synthétique qui
s'est substitué au système cédulaire devenu dépassé3.
Ainsi, la fiscalité marocaine est structurée, principalement, de l’IS, TVA et IR (ancien IGR).

3
Le Maroc a abandonné le système cédulaire, où chaque catégorie de revenus était imposée distinctement, pour
adopter un régime de globalisation des revenus. Dans ce régime, un seul impôt frappe l'ensemble des revenus
du contribuable.
7
Les principaux impôts composant le système fiscal Maroc actuellement sont :
- La T.V.A. : instituée en 1985, elle s'applique aux dépenses ;
- L'I.S. : institué en 1986, il frappe les revenus et bénéfices réalisés par les sociétés et
autres personnes morales ;
- L’I.R. : institué en 1989, il frappe le revenu est bénéfice acquis par les personnes
physiques et les sociétés de personnes.
- À ses principaux impôts s’ajoutent d'autres impôts et taxes mais de moindre
importance budgétaire tels que : la taxe professionnelle (T.P.) ; les droits d'enregistrement
et timbres (D.E.T.) ; les prélèvements sur les revenus des placements financiers (PRPF);
Et d'autres impôts et taxes fiscales et parafiscales.
2. Sources du droit fiscal marocain

Le droit fiscal trouve ses principales sources dans les éléments présentés dans le schéma
suivant :

Plus précisément, le droit fiscal est l’ensemble des règles juridiques qui organisent les relations
financières entre les pouvoirs publics et les contribuables à travers un certain nombre de
prélèvements fiscaux sous formes d’impôts et taxes. Nous distinguons entre les sources
internes et les sources internationales du droit fiscal.

❖ Les sources internes


➢ La loi :
Elle constitue la source principale du droit fiscal. En effet, la loi de finances autorise chaque
année la perception de l'impôt en fixe les barèmes et les taux. Le parlement (pouvoir législatif)
vote la loi qui est préparée par les services du Ministère de l'Economie et des Finances4 pouvoir
exécutif. Ce dernier est chargé également d'en préciser les modalités d'application.
➢ Les circulaires et règlements :
En cas de besoin, les lois fiscales sont complétées par des règlements qui prennent souvent la
forme de décrets, de circulaires et d'arrêtés ministériels qui sont dans un niveau hiérarchique
inférieur à la loi, et par conséquent tendent souvent à la compléter et non de s'y substituer ou de

4
L’appellation peut changer selon les gouvernements.
8
le contredire. Ces dispositions reconnues comme doctrine administrative ne constituent pas une
source officielle du droit fiscal, elles ne font qu'indiquer l'interprétation que l'administration
donne aux textes légaux et réglementaires. D'où la possibilité pour le contribuable d'invoquer
l'illégalité d'une circulaire lorsqu'il estime que celle-ci déforme ou dépasse l'esprit de la loi.
➢ La jurisprudence :
Les jugements rendus par les tribunaux constituent également une source du droit fiscal. Ces
jugements rendus à l'occasion de contentieux entre le contribuable et l’administration peuvent
être utiles lorsque, ni la loi ni la doctrine administrative, ne se prononcent pas clairement et de
façon précise sur certaines notions.
❖ Les sources internationales du droit fiscal
En matière de droit commun, les conventions fiscales constituent le cadre juridique de
référence dans les relations fiscales internationales. Elles permettent de résoudre le problème de
double imposition, d’instaurer une coopération pour lutter contre l'évasion fiscale afin et de
promouvoir l'investissement international.

NB : Le système fiscal marocain est déclaratif. Autrement dit, la déclaration, le calcul et


le paiement, de quelques impôts, sont laissés à l’initiative du contribuable.
L’administration fiscale se réserve le droit de contrôle, de régularisation et de
redressement en cas de fraude.

3. L’administration fiscale au Maroc


L’administration fiscale au Maroc comporte trois grandes directions relevant du ministère de
l'économie et des finances, à savoir :
• La Direction Générale des Impôts (DGI) ;
• L'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) ;
• Et la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).
Le rôle essentiel de ses départements et de procéder à la liquidation et au recouvrement
des impôts et taxes.
NB : Le ministère de l’intérieur joue aussi un grand rôle dans le système fiscal marocain, car
il intervient significativement dans la fiscalité locale.
4. Modification et révision de l’impôt
Les changements afférents aux impôts et taxes du système fiscal marocain sont globalement
décidées au moment de l’élaboration des Lois de Finances annuelles ou rectificatives.
La nouvelle loi de finances apporte de nouvelles mesures relatives aux différents impôts en
matière de taux, d’exonération, de procédures, etc.

9
Chapitre I : l’Impôt sur les sociétés
I. Champ d'application de l’I.S.
Déterminer le champ d'application de l'I.S. consiste à étudier les personnes imposables et
exclues, les critères de territorialité et les différentes formes d'exonération.

NB : selon le CGI 2021 page 6 : « Les sociétés, les établissements publics, les associations et
autres organismes assimilés, les fonds, les établissements des sociétés non résidentes ou
établissements des groupements desdites sociétés et les autres personnes morales passibles de
l'impôt sur les sociétés sont appelés "sociétés" dans le présent code. »

1. Les personnes imposables

L'I.S. est un impôt direct qui s'applique sur l'ensemble des bénéfices ou revenus des sociétés et
autres personnes morales visées à l'article 2 du C.G.I, dont certaines sont imposables de plein
droit et d'autres par option.
A. Les personnes obligatoirement imposables (art.2.I) :
Il s’agit :
1- Des sociétés quels que soit leur statut juridique et leur objet à l'exception de celles qui sont
exclues par des dispositions législatives. Rentre dans cette catégorie :
- Les sociétés de capitaux (société anonyme SA et société en commandite par actions SCA).
- Les sociétés à responsabilité limitée SARL.
- Les sociétés civiles5.
- Les sociétés de personnes dont les associés ne sont pas tous des personnes physiques.
2- Des établissements publics et autres personnes morales qui se livrent à une exploitation ou à
des opérations à caractère lucratif ;
3- Des associations et organismes légalement assimilées, exerçant une activité lucrative.
4- Des fonds créés par voie législative ou par convention, ne jouissant pas de personnalité morale
et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou privé, lorsque ces fonds ne
sont pas expressément exonérés par une disposition d'ordre législatif. L'imposition est établie
au nom de leur organisme gestionnaire (conditions : existence de comptabilités séparées).
Ex: - Fonds public de réserve (F.P.R.) relatif à l'assurance à l'exportation. La gestion de ce
fonds a été confiée à la société marocaine d'assurance à l'exportation (SMAEX).
- Fonds de garantie Logement Education-Formation (FOGALEF).
5- Les établissements des sociétés non-résidentes ou des groupements desdites sociétés.

5
Une société civile est une société non commerciale soumise au droit civil. Si elle ne peut faire face à ses dettes,
les créanciers peuvent poursuivre les associés sur leurs biens personnels. Le nom social adopté par les fondateurs
doit être suivi des mots "société civile". Exemple : Sociétés entre des personnes exerçant une même profession
(exemple : avocats, notaires, médecins, architectes, etc.) ;

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B. Les personnes imposables sur option irrévocable : art 2-II
Il s'agit des sociétés de personnes (SNC, SCS) constituées au Maroc et ne comprenant que des
personnes physiques.
Ainsi que les sociétés en participation (ou associations en participation).
N.B: l'option qui devient irrévocable doit être mentionnée sur la déclaration d'existence, ou
formulée par écrit.
2. Les personnes exclues du champ d'application de l’IS (art.3) :
Quatre types de personnes sont exclus du champ d'application de l’IS.
1- Les sociétés de personnes (SNC et SCS ne comprenant que des personnes physiques) et les
sociétés en participation6;
Ces sociétés sont en principe exclues du champ d'application de l'IS, mais elles ont la
possibilité d'opter pour cet impôt si elles le veulent.
2- Les sociétés de faits ne comportant que des personnes physiques.7
Par société de fait on entend toute association entre deux ou plusieurs personnes (physiques ou
morales) qui mettent en commun leurs apports en vue de partager les bénéfices ou les pertes
éventuelles sans qu'elles aient à établir un contrat écrit.
Remarque : les sociétés de fait constituées uniquement par des personnes physiques sont exclus
du champ d'application de l'IS, mais contrairement aux sociétés de personnes, n'ont pas le droit
à l'assujettissement par option à cet impôt.
3- Les sociétés à objet immobilier dites aussi sociétés immobilières transparentes :
Ce type de sociétés qui ont un objet immobilier sont exclus du champ d'application de l'IS
lorsqu'elles sont transparentes fiscalement, et ce, quelle que soit leur forme juridique.
Est réputée transparente fiscalement toute société immobilière qui répond aux conditions
suivantes :
- Avoir un capital divisé en parts sociales ou actions nominatives ;
- Avoir pour actif un logement occupé en tout ou partie par les membres de la société ;
- Avoir pour objet l'acquisition ou la construction d'un immeuble collectif en vue
d'accorder statutairement à chacun de leurs membres, nommément désigné, la libre disposition
de la fraction d'immeuble correspondant à ses droits sociaux.
Remarques:
Les sociétés immobilières qui ne remplissent pas l'une ou l'autre de ces conditions se
voient obligatoirement soumises à l'IS, abstraction faite du caractère civil de leur
activité.
Comme pour les sociétés de fait, les sociétés immobilières transparentes n'ont pas la
possibilité d'être assujetti par option à l'IS ;

6
La société en participation est une société créée par au moins deux associés, qui n’est pas immatriculée, qui
ne possède donc pas la personnalité morale et qui n’est soumise à aucune formalité de publicité. Il s’agit donc
d’une société inconnue par les tiers et qui n’existe qu’à l’égard de ses associés fondateurs.
La société en participation est surtout utile dans le cadre d’une coopération entre entreprises distinctes, comme
par exemple la réalisation d’un gros chantier de construction par plusieurs sociétés.
7
La société créée de fait est une expression juridique désignant le fait pour deux ou plusieurs personnes
d'adopter les codes de la société civile ou commerciale sans que le statut de société ne soit reconnu
officiellement. Concrètement, une société est créée de fait lorsqu'un groupe de personnes se comporte de la
même manière que des associés (affectio societatis, objectif économique commun, mise en commun de biens,
partage des dettes et des bénéfices...). Cependant, toutes les conditions ne sont pas réunies pour constituer une
société au sens juridique du terme (absence de déclaration par exemple).
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4- Les groupements d'intérêt économique (GIE)
Le GIE est une entité constituée de deux ou plusieurs personnes morales pour une durée
déterminée ou non, en vue de mettre en œuvre tous les moyens propres à faciliter, ou à
développer l'activité économique de ses membres et à améliorer ou accroître le résultat de cette
activité.
Le GIE jouit d'une personnalité morale quel que soit son objet. Mais n'ayant pas pour but la
réalisation de bénéfices pour lui-même, le GIE ne peut exercer qu'une activité à caractère
auxiliaire par rapport à celle de ses membres.
Article 8. VI (page 30 du CGI 2021) : Le résultat fiscal de chaque exercice comptable des
personnes morales membres d’un groupement d'intérêt économique, est déterminé comme
prévu au I du présent article et comprend, le cas échéant, leur part dans les bénéfices réalisés
ou dans les pertes subies par ledit groupement.

3. Territorialité de l'IS (art.5)

A. Sociétés ayant leur siège au Maroc


Les sociétés de droit marocain sont passibles de l’impôt sur les sociétés à concurrence de la
totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au Maroc.

B. Sociétés n’ayant pas leur siège social au Maroc

Ces sociétés sont imposables sur les bénéfices ou revenus qui ont leur source au Maroc et ce
au titre de la possession de biens au Maroc (loyers, profits immobiliers etc..).
Remarque : Il convient de noter que les produits bruts (énumérés à l'article 15 du C.G.I.) ne
sont pas imposables en tant que tel s'ils résultent de services ou prestations rendus par une
succursale ou un établissement au Maroc de la société étrangère, sans intervention du siège
situé à l'étranger. Dans ce cas, les produits en question sont incorporés au résultat fiscal de la
succursale de l'établissement qui sera imposée comme une société de droit marocain.

Ces droits bruts se présentent comme suit :


- Redevance pour l'usage du droit d'auteur relatif aux œuvres littéraires, artistiques et
scientifiques.
- Redevance pour la concession de licence d'exploitation, de brevets, de dessins et
modèles.
- Rémunération pour la fourniture d'informations scientifiques, techniques et pour travaux
d'études effectués au Maroc ou à l'étranger.
- Rémunération pour assistance technique.
- Rémunération pour l'exploitation, l'organisation ou l'exercice d'activités artistiques ou
sportives et autres rémunérations analogues.
- Droits de location et des rémunérations analogues, versées pour l'usage d'équipement de
toute nature.
- Intérêts des prêts et autres placements à revenu fixe.
- Rémunération pour le transport routier de personnel ou de marchandises effectué du
Maroc à l'étranger, pour la partie du prix correspondant aux trajets parcouru au Maroc.
- Commissions et honoraires.

12
- Rémunération des prestations de toute nature, réalisées au Maroc ou fournies par des
personnes non résidentes.

Tableau récapitulatif de la territorialité de l’IS :

4. Exonérations (Art.6 et 7)
Plusieurs cas d'exonération des personnes morales sont à distinguer.
L’Exonération est l’opération d’exempter ou de dispenser une personne ou une organisation
d’une obligation. En fiscalité, il s’agit de décharger, totalement ou partiellement, d’un devoir,
d’un impôt ou d’une taxe.
A. Exonérations et impositions permanentes au taux réduit

A1- Exonérations totales et permanentes de l’IS :


Sont totalement exonérés de l'I.S. :
1- Les associations et organismes légalement assimilés à but non lucratif, pour les seules
opérations conformes à l'objet défini dans leurs statuts.
Remarque : exonération ne concerne pas les établissements de vente et de services
appartenant à ses institutions.
2- La ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires.
3- La fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer.
4- Les associations d'usagers des eaux agricoles, pour les activités nécessaires à leurs
fonctions ou à la réalisation de leur objet.
5- La fondation Cheikh Zaid Ibn Sultan.
6- La fondation Mohammed V pour la solidarité.
7- La fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales, de l'éducation et
de la formation.
8- L'office National des œuvres universitaires sociales et culturelles.
9- Les coopératives et leurs unions, légalement constituées, dont les statuts, le
fonctionnement et les opérations sont reconnus conformes à la législation et à la
réglementation en vigueur, régissant la catégorie à laquelle elles appartiennent
(exonération sous conditions, art.7-I).
- si leurs activités se limitent à la collecte de matières premières auprès des adhérents et
à leur commercialisation.
- lorsque leur CA annuel est inférieur à 10 MDH HT, si elles exercent une activité de
transformation de matières premières collectées auprès de leurs adhérents, ou d'intrants, à
l'aide d'équipements matériels et autres moyens de production correspondent à ceux utilisés

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par les entreprises industrielles et de commercialisation des produits qu'elles ont
transformés.
10- Les sociétés non résidentes au titre de plus-values réalisées sur la cession de valeurs
mobilières cotées à la bourse des valeurs du Maroc, à l'exception de celles réalisées à partir
de cession de titres de sociétés à prépondérance immobilière.
11- La banque islamique de développement (B.I.D.).
12- La banque africaine de développement (B.A.D.).
13- La société financière internationale (S.F.I.).
14- L'agence Bayt Mal Al Quods Acharif.
15- L'agence de logements et d'équipements militaires (A.L.E.M.).
16- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), pour les
bénéfices réalisés dans le cadre de leur objet légal.
17- Les fonds de placement collectif en Titrisation (FPCT), pour les bénéfices réalisés
dans le cadre de leur objet légal.
18- Les Organismes de placement collectif en capital (OPCC) réalisé dans le cadre de leur
objet légal.
19- La société nationale d'aménagement collectif (SONADAC) au titre d'activités,
opérations et bénéfices résultant de la réalisation de logements sociaux, afférents aux
projets Ànassim situés dans les communes de Dar Bouazza et Lissasfa et destinés au
recasement des habitants de l'ancienne médina de Casablanca.
20- La société de Sala Al Jadida pour l'ensemble de ses activités et opérations et pour les
revenus éventuels y afférents.
21- Abrogé (voir Article 8 de la loi de finances n° 38-07 pour l’année budgétaire 2008).
22- L’agence pour la promotion et le développement des provinces du Nord.
23- L’Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces
du Sud du Royaume.
24- L'agence pour la promotion et le développement des provinces et préfecture de la
région de l'oriental.
25- L'agence spéciale Tanger Méditerranée pour les revenus liés aux activités qu'elle
exerce au nom et pour le compte de l'État.
26- L’Université Al Akhawayne d’Ifrane pour l'ensemble de ses activités ou opérations et
pour les revenus éventuels y afférents.
27- Abrogé (Article 4 (IV-11) de la loi de finances n° 110-13 pour l’année budgétaire
2014).
28- La fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaid pour l'ensemble de ses activités ou opérations
et pour les revenus éventuels y afférents.
29- Les exploitations agricoles réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 5 millions
de dirhams au titre de leurs revenus agricoles (pendant trois ans au moins). Cette
exonération ne s'applique pas aux revenus non agricoles de ces sociétés.
30- La Fondation Lalla Salma de prévention et traitement des cancers, pour l'ensemble de
ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents.
31- Les organismes de placement collectif immobilier (O.P.C.I), au titre de leurs activités
et opérations réalisées conformément aux dispositions de la loi n° 70-14 relative aux
organismes de placement collectif immobilier18, promulguée par le dahir n° 1-16-130 du
21 kaada 1437 (25 août 2016). Cette exonération est accordée dans les conditions prévues
à l’article 7-XI ci-après 19;
14
- Evaluer les éléments apportés à ces organismes par un commissaire aux apports.
- Conserver les éléments apportés pendant une période d'au moins 10 ans à compter de la
date dudit apport.
- Distribuer : au moins 85% du résultat de l'exercice afférent à la location des immeubles
construits à usage professionnel;- 100% des dividendes et parts sociales perçus; - au moins
60% de la plus-value réalisée au titre de la cession des valeurs mobilières.
32- La Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, pour l’ensemble
de ses activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents.
33- La Ligue Marocaine pour la protection de l’enfance, pour l’ensemble de ses activités
ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents.
34- Les fédérations et les associations sportives reconnues d'utilité publique, pour
l’ensemble de leurs activités ou opérations et pour les revenus éventuels y afférents.

Les organismes précités, autres que ceux visés au 10°, 11°, 12°, 13°, 14°, 16°, 17°, 18°,
30°,31° 23,32°24 et 33°25 ci-dessus, sont exclus du bénéfice : - de l’abattement de 100%
sur les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés prévus au C-1° ci-dessous ;
- et de l’exonération des plus-values sur cession de valeurs mobilières.

A2- Exonérations suivies de l'imposition permanente au taux réduits :


1- Abrogé (Articles 8, 7, 6, 7 et 6 des lois de finances n° 38-07, 40-08, 73-16, 80-18 et 70-19
pour les années budgétaires 2008, 2009, 2017, 2019 et 2020).
2- Abrogé (9 Article 6 de la loi de finances n° 73-16 pour l’année budgétaire 2017.)
3- Les entreprises hôtelières bénéficient, au titre de leurs établissements hôteliers pour la
partie de la base imposable correspondant à leur chiffre d’affaires réalisé en devises
dûment rapatriées directement par elles ou pour leur compte par l’intermédiaire d’agences
de voyages :
• de l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5)
ans consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la première
opération d’hébergement a été réalisée en devises ;
• et de l’imposition aux taux prévus à l’article 19-I-A ci- dessous30 au delà de cette
période.
Pour plus de détail : voir page 14 du CGI 2021.

Bénéficient de l'exonération pendant 5 ans et de l'imposition à taux réduit :


- Les sociétés de gestion des résidences immobilières de promotion touristique telles que
définies par la loi n° 01-07 édictant des mesures particulières relatives aux résidences
immobilières de promotion touristique et modifiant et complétant la loi n° 61-00 portant
statut des établissements touristiques, promulguée par le dahir n° 1-08-60 du 17 joumada I
1429 (23 mai 2008)
- Les établissements d’animation touristique dont les activités sont fixées par voie
réglementaire
4. Les sociétés de services ayant le statut de "Casablanca Finance City" conformément à
la législation et la réglementation en vigueur, à l’exclusion des entreprises financières
visées aux paragraphes 1 et 2 de l’article 4 du décret-loi n° 2-20-665 du 12 safar 1442

15
(30 septembre 2020) portant réorganisation de « Casablanca Finance City » ,
bénéficient:
• de l'exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq
(5) exercices consécutifs, à compter du premier exercice d’octroi du statut
précité ;
• et de l'imposition au taux spécifique prévu à l’article 19-II38, au-delà de cette
période. (Voir CGI 2020 et CGI 2021).
5. Les sociétés sportives constituées conformément aux dispositions de la loi n° 30-09
relative à l’éducation physique et aux sports, promulguée par le dahir n° 1-10-150 du
13 ramadan 1431 (24 août 2010), bénéficient :
• L'exonération pendant 5 ans et l'imposition à taux réduit
• et de l'imposition aux taux prévus à l’article 19-I-A ci-dessous, au-delà de cette
période.
(Application du barème progressif avec plafond a 20% pour bénéfice net supérieur a 1
million de DH). Article 6 (II-C-2°) du CGI ;

6. Les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones d’accélération industrielle
(anciennes zones franches d’exportation) bénéficient :
• L'exonération pendant 5 ans et l'imposition à taux réduit
• et de l'imposition aux taux prévus à l’article 19-I-A ci-dessous, au-delà de cette
période.
(Application du barème progressif avec plafond a 20% pour bénéfice net
supérieur a 1 million de DH). Article 6 (II-C-2°) du CGI ;

Toutefois, sont soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun, les
sociétés qui exercent leurs activités dans lesdites zones dans le cadre d’un chantier de travaux
de construction ou de montage.
7. L’Agence spéciale Tanger-Méditerranée, ainsi que les sociétés intervenant dans la
réalisation, l’aménagement, l’exploitation et l’entretien du projet de la zone spéciale
de développement Tanger-Méditerranée et qui s’installent dans les zones
d’accélération industrielle visées à l’article premier du décret-loi n° 2-02-644 précité,
bénéficient des avantages accordés aux entreprises installées dans lesdites zones

A3- Exonérations permanentes en matière d'impôt retenu à la source


Sont exonérés de l'IS retenu à la source :
1- Les produits des actions parts sociétales et revenus assimilés suivants :
- Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la disposition
ou inscrits en compte, par des sociétés soumises au exonérées de l'IS à des sociétés aillant
leur siège social au Maroc est soumises audit impôt, à condition qu'elles fournissent à la
société distributrice ou à l'établissement bancaire délégué une attestation de propriété de
titres comportant le numéro de leur identification à l'IS.
Ces produits, ainsi que ceux de source étrangère, sont compris dans les produits
financiers de la société bénéficiaire, avec un abattement de 100 % sous réserve de
l'application de la condition précité. Cet abattement est ramené à 60%, lorsque lesdits

16
produits proviennent des bénéfices distribués par les organismes de placement collectif
immobilier (O.P.C.I) précités.

- Les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour
l'amortissement du capital des sociétés concessionnaires de services publics.
- les sommes distribuées provenant des prélèvements sur les bénéfices pour le rachat
d'actions ou de parts sociétaires des OPCVM.
- Des dividendes perçus par les OPCVM.
- Des dividendes perçus par les OPCR.
- Des dividendes distribués par les banques offshores à leurs actionnaires.
- Les dividendes distribués par les sociétés holding offshore à leurs actionnaires au
prorata du C.A. offshore correspondant aux prestations de services exonérées.
- Les dividendes et autres produits de participation similaires versés, mis à la disposition
ou inscrit en compte de non-résidents par les sociétés installées dans les zones franches
d'exportation (zones d’accélération industrie) et provenant d'activité exercées dans
lesdites zones.
- Les bénéfices distribués et les dividendes des titulaires d’une concession d'exploitation
de gisements d'hydrocarbures et ceux des actionnaires dans les entreprises
concessionnaires d'exploitation desdites gisement.
- Les produits des actions appartenant à la Banque Européenne d'investissement (B.E.I.)
suite aux financements accordés par celle-ci au bénéfice d' investisseurs marocains et
européens dans le cadre de programmes approuvés par le gouvernement.
2- Les intérêts et autres produits similaires servis aux:
- Établissement de crédit est organismes assimilés, au titre des prêts et avances
consentis par ces organismes.
- Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (O.P.C.V.M.)
- Les organismes de placement en capital-risque (O.P.C.R.)
- Les fonds de placement collectif en titrisation (F.P.C.T.)
- Les titulaires de dépôts et tous autres placements effectués en monnaies étrangères
convertibles auprès des banques offshores.
3- Les intérêts perçus par les sociétés non-résidentes au titre :
- Des prêts consentis à l'État ou garantie par lui ;
- Des dépôts en devises ou en DH convertibles ;
- Des prêts octroyés en devises pour un délai égal ou supérieur à 10 ans ;
- Des prêts octroyés en devises par la BEI dans le cadre de projets approuvés par le
gouvernement.
4- Les droits de location et les rémunérations similaires relatives à l'affrètement, la
location et la maintenance d'aéronefs affectés au transport international.

A4- Imposition permanente au taux réduit :


Il s’agit des :
1- Les entreprises minières exportatrices bénéficient des taux prévus à l’article 19-I-A, à
compter de l'exercice au cours duquel la première opération d'exportation a été réalisée.
Bénéficient également des taux précités, les entreprises minières qui vendent leurs produits à
des entreprises qui les exportent après leur valorisation.

17
2- Abrogé (Article 8 de la loi de finances n° 38-07 pour l’année budgétaire 2008 (Article
247-XIV)
3- Les entreprises exportatrices de produits ou de services, à l’exclusion des entreprises
exportatrices des métaux de récupération, qui réalisent dans l'année un chiffre d'affaires à
l'exportation, bénéficient pour le montant dudit chiffre d'affaires de l’imposition aux taux
prévus à l’article 19-I-A.
Cette imposition aux taux précités s’applique dans les conditions prévues à l’article 7- IV.
L’imposition aux taux précités s’applique également dans les conditions prévues à l’article
7-X, au chiffre d’affaires réalisé par les entreprises au titre de leurs ventes de produits aux
entreprises installées dans les zones d’accélération industrielle.
4- Les exploitations agricoles imposables bénéficient des taux prévus à l’article 19-I-A.

B. Exonérations et impositions temporaires au taux réduit


Trois cas sont à distinguer :
B1- Abrogé (Article 6 de la loi de finances n° 70-19 pour l’année budgétaire 2020)
L’Exonération suivie d'imposition temporaire au taux réduit a été abrogé en 2020 pour
les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d'exportation et l’agence
spéciale Tanger-Méditerranée (TMSA) ainsi que les sociétés intervenant dans la réalisation,
l'aménagement, l'exploitation et l'entretien du projet de la zone spéciale de développement
Tanger Med et qui s'installent dans les zones franches d'exportation (zones d’accélération
industrielle).

B2- Exonérations temporaires :

Ce type d'exonération est prévu dans les cas suivants :

1- Abrogé (Article 4 de la loi de finances n°110-13 pour l’année budgétaire 2014).


2- Les titulaires, ou le cas échéant les co-titulaires de toute concession d'exploitation des
gisements d'hydrocarbures bénéficie d'une exonération de l'IS pendant une période de 10 ans
consécutifs courant à compter de la date de mise en production régulière de toute concession
d'exploitation.
3- Les sociétés exploitant des centres de gestion de comptabilité agréés sont exonérées de l'IS
au titre de leur opération pendant une période de 4 ans suivant la date de leur agrément.
4- Bénéficient d'une exonération de l'IS pendant les 5 premiers exercices consécutifs à compter
de la date du début de leur exploitation :
• Les sociétés industrielles exerçant des activités fixées par voie réglementaire
• et les sociétés exerçant les activités d’externalisation de services à l’intérieur ou en
dehors des plateformes industrielles intégrées dédiées à ces activités, conformément
aux textes législatifs et réglementaires en vigueur.
B3- Imposition temporaire au taux réduit :

1. Bénéficient des taux prévus à l’article 19-I-A pendant les cinq (5) premiers exercices
consécutifs suivant la date du début de leur exploitation :

a. Abrogé (Article 8 de la loi de finances n° 38-07 pour l’année budgétaire 2008)

18
b. Les entreprises artisanales dont la production est le résultat d'un travail
essentiellement manuel.

c. Les établissements privés d'enseignement ou de formation professionnelle.

d. Abrogé (Article 6 de la loi de finances n° 70-19 pour l’année budgétaire 2020).

2. Bénéficient pour une période de 5 ans à compter de la date d'obtention du permis d'habiter au
taux de (20%) prévu à l’article 73 (II-F-7°) au titre des revenus provenant de la location des
cités, résidences et campus universitaires réalisés en conformité avec leur destination, les
promoteurs immobiliers visés à l’article 6 (II- C- 2°) (conditions précisées à l'Art. 7-II du CGI).

❖ Ces mesures ont été abrogées principalement pour les banques offshores

3. Abrogé.

4. Abrogé.

5. Abrogé.

C-Réduction d'impôt en faveur des sociétés dont les titres sont introduits
en bourse.

Début d’application depuis la loi de finances de 2001, avec des prorogations et des
réajustements à l’occasion de chaque nouvelle loi de Finances.

1. En 2021, cette mesure consiste concerne :

Les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par ouverture ou par augmentation de
leur capital, bénéficient d'une réduction de l'IS pendant trois (3) ans consécutifs à compter de
l'exercice qui suit celui de leur inscription à la cote.

Ouverture du capital : L’entreprise vend une partie de son capital (des actions) à d’autres
investisseurs. Il s’agit d’un remplacement d’actionnaires par d’autres. Le capital initial reste
inchangé.

Augmentation du capital : création de nouvelles actions et leur vente en bourse. Ici nous
avons du capital nouveau dont bénéficie l’entreprise. Création de la valeur, le surplus de
capital sera utilisé pour développer l’entreprise. Ça permet de mobiliser une nouvelle
épargne.

Le taux de la réduction est fixé comme suit :

- 25% pour les sociétés qui introduisent leurs titres de capital en bourse par ouverture de
leur capital au public et ce, par la cession d'actions existantes ;
- 50% pour les sociétés qui introduisent leurs titres en bourse par augmentation de leur
capital d'au moins 20%, avec abandon du droit préférentiel de souscription destinée à
être diffusée dans le public, concomitamment à l'introduction en bourse desdites
19
sociétés.
N. B : La réduction précitée s’applique sur le montant de l’IS calculé, au taux en
vigueur, au titre de chaque exercice concerné par la réduction.
-
Toutefois, sont exclus du bénéfice de la réduction de l'IS :
- les établissements de crédit et organismes assimilés, y compris les sociétés de
financement ;
- les entreprises d'assurance et de réassurances ;
- les sociétés concessionnaires de services publics ;
- les sociétés dont le capital est détenu totalement ou partiellement par l'Etat ou
une collectivité publique ou par une société dont le capital est détenu à au
moins 50% par une collectivité publique.
2. Pour bénéficier de la réduction visée ci-dessus, les sociétés doivent fournir au service
local des impôts du lieu de leur siège social ou de leur principal établissement, en même
temps que la déclaration du résultat fiscal et du chiffre d'affaires, une attestation d'inscription
à la cote de la bourse des valeurs délivrée par la société gestionnaire visée à l'article 4 de la
loi n° 19-14 relative à la bourse des valeurs, aux sociétés de bourse et aux conseillers en
investissement financier.

Plus de détails sur les conditions : voir page 22 et 23du CGI 2021.

D- REDUCTION D’IMPOT EN FAVEUR DES ENTREPRISES QUI PRENNENT


DES PARTICIPATIONS DANS LE CAPITAL DES JEUNES ENTREPRISES
INNOVANTES EN NOUVELLES TECHNOLOGIES

Les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés bénéficient d’une réduction d’impôt égale
au montant de l’impôt correspondant au montant de leur prise de participation dans le capital
des jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies. Cette réduction est appliquée
sur le montant de l’impôt sur les sociétés dû au titre de l'exercice au cours duquel a eu lieu
ladite participation, après imputation, le cas échéant, du montant de l’impôt retenu à la
source sur les produits de placements à revenu fixe et sur les revenus des certificats de
Sukuk et avant l’imputation des acomptes provisionnels versés au cours de l’exercice.

Le reliquat éventuel de la réduction d’impôt non imputé ne peut faire l’objet de report sur les
exercices suivants ou de restitution. La réduction d'impôt précitée s'applique dans les
conditions prévues à l'article 7-XII ci-après. Sont considérées comme jeunes entreprises
innovantes précitées, les sociétés dont la création date de moins de cinq (5) ans à la date de
la prise de participation et dont : - le chiffre d’affaires au titre des quatre derniers exercices
clos est inférieur à cinq millions (5.000.000) de dirhams par an, hors taxe sur la valeur
ajoutée ; - les charges de recherche et développement, engagées dans le cadre de ses activités
d’innovation, représentent au moins 30% des charges admises en déduction de son résultat
fiscal.

L’ensemble des exonérations et des réductions d’impôts sont soumises aux


conditions et précisions présentes dans l’article 7 du CGI 2021 (page 24→29).
20
Application 1 : Précisez le régime fiscal applicable aux entreprises, aux organismes ou aux
opérations suivantes. Justifiez vos réponses en fonction des dispositions fiscales actualisées
dans la loi de finances 2021 :

Organisation ou opération Régime fiscal Observations


ARCAD Sarl

Sociétés à objet immobilier

GIE
Société marocaine pour son
activité à l’étranger
SNC (composée de trois
personnes physiques)
Fabrication de chaussures
SNC (composée de trois
personnes physiques et une
personne morale)
Fabrication de chaussures

La fondation Hassan II pour


la lutte contre le cancer
Chiffre d’affaire en DH
d’hôtels

Dividendes perçus par une


société marocaine soumise à
l’IS

Etablissement de crédit
augmente son capital de 40%
Centre de gestion de
comptabilité ayant 6 ans
d’existence
Lycée d’enseignement privé
Société ayant fait une
ouverture de capital à
hauteur de 20%

21
22
II. LA BASE IMPOSABLE DE L'I.S.

1. Détermination de la base imposable

1.1 Détermination de la base imposable


Le résultat fiscal est établi à partir des règles fiscales qui diffèrent des règles comptables.
Comme la loi exige la tenue d'une compatibilité qui permet de dégager les résultats
comptables, la détermination du résultat fiscal se base sur le résultat comptable auquel vont
être porté des corrections fiscales nécessaires.
Le calcul du résultat net fiscal s'effectue par voie extracomptable selon la méthode suivante :

La formule générale s’écrit comme suit :

Résultat fiscal brut = Résultat comptable (produits-charges) +


Réintégrations (charges non déductibles) - Déductions (produits
non imposables)

Résultat fiscal net = Résultat comptable (produits-charges) +


Réintégrations (charges non déductibles) - Déductions (produits non
imposables) - Report des déficits antérieurs

23
2. Passage du résultat comptable au résultat fiscal
Ce passage se fait en quatre étapes :

A. Détermination du résultat comptable = différence entre les produits et les


charges comptabilisées.
Résultat comptable = produits – charges

B. La détermination des corrections fiscales en procédant à l'appréciation fiscale des


produits et des charges, qui engendre une liste de rectification fiscales à apporter aux résultats
comptables.
- Certains produits comptabilisés ne sont pas imposables, ou ne le sont que
partiellement. Ils doivent donc être déduit du résultat comptable, on parle alors de
déductions.
- Certaines charges supportées par l'entreprise peuvent ne pas être acceptées en
déduction par le fisc, soit en totalité, soit en partie. Il convient donc de les réintégrer au
résultat comptable, on parle alors de réintégrations.
-
C. L'établissement du tableau extra comptable du passage du résultat comptable au résultat
fiscal : le résultat fiscal est le résultat comptable rectifié conformément aux
dispositions légales régissant l'IS.
Le résultat brut fiscal est obtenu en ajoutant au résultat comptable (avant impôt) des
réintégrations et en retranchant de celui-ci les déductions.
Résultat fiscal brut = résultat comptable + réintégrations - déductions
*Réintégration = charge non déductible à réintégrer dans le résultat comptable car elles
sont non déductibles fiscalement.
Ex : pénalités, amendes et majorations…
*Déductions= produits non imposables qui sont à déduire car ils sont totalement ou
partiellement exonérés.

D. Imputation des déficits


Il y a lieu également de prendre en considération des déficits sur les exercices précédents en
fonction de l’origine du déficit. Quatre exercices pour le déficit d’exploitation et sans limite
pour les déficits d’Amortissement.
La prise en compte de cet élément permet de déterminer le résultat fiscal net.

24
3. Appréciation fiscale des produits
L’appréciation fiscale des produits consiste à vérifier le respect des règles fiscales lors de la
comptabilisation ????. Et d’appliquer le traitement fiscal en cas d’existence d’une quelconque
exonération.
L'entreprise réalise deux types de produits, des produits imposables et des produits exonérés
en totalité ou en partie.
Les produits imposables représentent les produits réalisés par l’entreprise (article 8-I du CGI
2022) et les subventions et dons reçus de l’Etat.

3.1 Les produits imposables

Les produits imposables comprennent les produits d'exploitation, les produits financiers et les
produits non courants.

1.1 Les produits d'exploitation :


- Le chiffre d'affaires : comprenant les recettes et les créances acquises se rapportant
aux produits livrés et services rendus et aux travaux immobiliers réalisés ;
- La variation de stocks de produits ;
- Les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même.
- Les subventions d'exploitation reçus ;
- Les autres produits d'exploitation ;
- Les reprises d'exploitation et transfert de charges.
1.2. Les produits financiers :
Il s'agit principalement :
- Des produits de titres de participation et autre titre immobilisé. Ces produits ainsi que
ceux de source étrangère (LF. 2008) sont compris dans les produits financiers de la
société et bénéficient d’un abattement de 100 % ;
- Les gains de change ;
Pour les écarts de conversion passif relatifs aux augmentations des créances et aux
diminutions des dettes libellées en monnaies étrangères qui sont évalués à la clôture de
l'exercice selon le dernier cours de change ;
- Les intérêts courus et autres produits financiers ;
- Les reprises financières et transfert de charges.
1.3. Les produits non courants :
Il s'agit:
- Des produits de cessions d'immobilisations ;
- Des subventions d'équilibre ;
- Des reprises sur subventions d'investissement ;
- Des autres produits non courant y compris le dégrèvement obtenus de
l’administration au titre des impôts déductibles visés à l'article 10-I-C ci-après ;
- Des reprises non courantes et les transferts de charges ;

25
Traitement des cessions d’immobilisation :

Le produit de cession est imposable.

La valeur nette d’amortissement (VNA) des immobilisations cédées est portée dans les
charges de l’exercice (Note circulaire 2017 page 105/245).

La Plus-value ou la moins-value sont reportées dans les produits ou les charges.

La différence dégagée entre le produit de cession des immobilisations et leur valeur nette
d’amortissement constitue la plus ou moins-value de cession. Sur le plan fiscal, les plus-
values réalisées sur les cessions ainsi que celles constatées suite au retrait des éléments de
l'actif immobilisé représentent la différence entre : - le prix de cession ou la valeur vénale à la
date de la cession ou du retrait ; - la valeur nette d’amortissements compte tenu des
amortissements fiscalement déduits. Cependant, pour le calcul de la plus-value ou moins-
value réalisée suite à la cession d’un véhicule de tourisme, la valeur nette d’amortissement est
déterminée, abstraction faite, de la limitation de la déductibilité des amortissements y
afférents.

3.2 Subventions et dons reçus de l’Etat


Les subventions et dons reçus de l'État, des collectivités locales ou des tiers sont imposables
au titre de l’exercice ils ont été perçus.
Pour les subventions d'investissement, la société peut les répartir sur la durée d'amortissement
des biens financés par cette subvention ou sur une durée de dix (10) exercices s’elle est
affectée à l’achat de terrains dédiés au projet d’investissement.

3.3 Les produits non imposables :

3.3.1. Ne sont pas considérés comme produits imposables, les produits de cession
concernant les opérations suivantes :
1-Les opérations de pension prévues par la loi n° 24-01 promulguée par le dahir
n° 1-04-04 du 1er Rabii I 1425 (21 avril 2004) ;
2-Les opérations de prêt de titres réalisées conformément à la législation et à la
réglementation en vigueur (article 9 bis, CGI 2022)
3- Les opérations de cession d’actifs réalisées entre l’établissement initiateur et
les fonds de placements collectifs en titrisation dans le cadre d’une opération
de titrisation régie par la loi n° 33-06 précitée ;
4- Les opérations de cession et de rétrocession d’immeubles figurant à l’actif,
réalisées entre les entreprises dans le cadre d’un contrat de vente à réméré.
(Conditions à respecter, article 9 bis, CGI 2022).

3.3.2. Ne sont pas également considérés comme produits imposables, les produits des
cessions des participations des établissements et entreprises publics et de leurs filiales,
réalisés dans le cadre des opérations de transfert prévues par l’article premier de la loi
n° 39-89 autorisant le transfert d’entreprises publiques au secteur privé, promulguée
par le dahir n° 1-90-01 du 15 ramadan 1410 (11 avril 1990).
26
4. Traitement fiscal des charges
Le résultat fiscal de chaque exercice correspond à l’excédent des produits sur les charges de
l’exercice, engagées ou supportées pour les besoins de l’activité imposable et en application
de la législation et la réglementation comptable et fiscale (article 8, CGI 2022).
4.1 Charges déductibles :
Les charges admises en déduction comprennent :

Fiscalement, la déduction des charges suppose la réunion de 4 conditions :


1. Les charges doivent être liées à l'exploitation de l'entreprise, ce qui exclut toute
charge à caractère personnel et privé.
2. Les charges doivent correspondre à des dépenses effectives et être appuyées par
des pièces comptables justificatives.
3. Elles doivent être correctement comptabilisées et rattachées à l'exercice
d'engagement.
4. Elles doivent se traduire par une diminution de l'actif net de l'entreprise, ce qui
exclut les dépenses relatives aux acquisitions d'immobilisation des grosses
réparations (augmentation d'actif).
Les charges doivent, également, être admises par le Code Général des Impôts.

4.1.1. Charges d’exploitation


Il s'agit des charges d'exploitation constituées par :
a- Les achats de marchandises revendues en l'état et les achats consommés de matière et
de fourniture;
b- Les autres charges externes engagées et supportées pour les besoins de l'exploitation y
compris :
* Les cadeaux publicitaires, deux conditions sont requises pour leur déduction :
- La valeur unitaire du cadeau ne doit pas dépasser 100 DH.
- Le cadeau doit impérativement porter le nom ou le sigle de l’entreprise ou la marque
des produits qu’elle fabrique.
Exemple : Si le cadeau porte le sigle de l’entreprise et sa valeur est de 110 DH.
Dans ce cas : Réintégrer la totalité : non-respect des conditions

*Les dons en argent et en nature octroyés :


1- aux Habous publics ;
2- à l'entraide nationale créée par le dahir n° 1-57-009 du 26 ramadan 1376 (27 avril 1957) ;
3- aux associations reconnues d'utilité publique ;
4- aux associations ayant conclu avec l’Etat une convention de partenariat pour la
réalisation de projets d’intérêt général, dans la limite de deux pour mille (2 ‰) du chiffre
d'affaires. Les modalités d’application de cette déduction sont fixées par voie réglementaire
(Article 7 de la LF N° 80-18 de 2019).
5- aux établissements publics ayant pour mission essentielle de dispenser des soins de
santé ou d'assurer des actions dans le but charitable, scientifique, littéraire, culturel,
éducatif, sportif…;

27
6- aux établissements publics ayant une mission similaire à celle des associations
reconnues d'utilité publique ;
7- à l'université Alakhawayne d'Ifrane;
8- à la ligue nationale de lutte contre les maladies cardio-vasculaires;
9- à la fondation Hassan II pour la lutte contre le Cancer;
10- à la fondation Cheikh Zayd Ibn Soltan;
11- à la fondation Mohamed V pour la solidarité;
12- à la fondation Mohamed VI de promotion des œuvres sociales de l'éducation -
formation;
13- au comité olympique national marocain et aux fédérations sportives régulièrement
constituées ;
14- au fonds national pour l'action culturelle ;
15- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures
et provinces du Nord ;
16- à l'agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures
et provinces du Sud.
17- à l'agence pour la promotion développement économique et social des préfectures et
provinces de la région orientale;
18- à l'agence spéciale Tanger Méditerranée;
19- à l'agence de développement social (A.D.S.);
20- à l'agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (A.N.A.P.E.C.).
21- à l'Office national des œuvres universitaires sociales et culturelles ;
22- aux associations de micro crédit;
23- aux œuvres sociales des entreprises publiques ou privées et aux œuvres sociales des
institutions qui sont autorisées par la loi qui les institue à percevoir des dons, dans la
limite de deux pour mille (2°/oo) du chiffre d’affaires HT du donateur.
c- Les impôts et taxes à la charge de la société y compris les cotisations supplémentaires
émises au cours de l'exercice, à l'exception de l'impôt sur les sociétés ;
d- Les charges de personnel et main d’œuvre et les charges sociales y afférentes, y
compris l'aide au logement, les indemnités de représentation et les autres avantages en argent
ou en nature accordés aux employés de la société.
e- Les autres charges d'exploitation : jetons de présence, pertes sur créances
irrécouvrables…
f- Les dotations d'exploitation qui comprennent :

f.1 Les dotations aux amortissements


- Les dotations aux amortissements des immobilisations en non-valeur.
- Les dotations aux amortissements des immobilisations corporelles et incorporelles.
Ces dotations aux amortissements sont déductibles à partir de premier jour du mois
d'acquisition du bien. Toutefois, lorsqu'il s'agit de biens meubles qui ne sont pas utilisés
immédiatement, la société peut différer leur amortissement jusqu'au premier jour du mois de leur
utilisation effective.
Les biens concernés doivent être inscrit à un compte d'actif immobilisé avec un
amortissement régulièrement comptabilisé. Une annuité qui n’a pas été comptabilisée
pendant un exercice ne peut être déduite des exercices suivants.

28
L’amortissement se calcule sur la valeur d’origine, hors taxe sur la valeur ajoutée déductible,
telle qu’elle est inscrite à l’actif immobilisé.
Pour les immobilisations acquises à un prix libellé en devises, la base de calcul des
amortissements est constituée par la contre-valeur en dirhams à la date de l’établissement
de la facture.

Concernant les voitures de transport de personnes dites voitures de tourisme : le taux


d'amortissement ne peut être inférieur à 20 % par an, et la valeur totale fiscalement
déductible, répartie sur 5 ans à parts égales, ne peut être supérieur à 300 000 dirhams TTC par
véhicule.
Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par l'entreprise dans le cadre d'un contrat de crédit-bail
ou de location, la part de la redevance ou du montant de la location supporté par utilisateur, et
correspondant à l'amortissement au taux de 20 % par an, sur la partie du prix du véhicule
excédant les 300 000 TTC dirhams n'est pas déductible pour la détermination du résultat fiscal
de l'utilisateur.

En cas de cession ou de retrait de l'actif des véhicules dont l'amortissement est fixé comme
prévu ci-dessus, les plus-values ou moins-values sont déterminées compte tenu de la valeur
nette d’amortissement à la date de cession ou de retrait.
Lorsque lesdits véhicules sont utilisés par les entreprises dans le cadre d'un contrat de crédit-
bail ou de location, la part de la redevance ou du montant de la location supportée par
l'utilisateur et correspondant à l'amortissement au taux de 20% par an sur la partie du prix du
véhicule excédant trois cent mille (300 000) dirhams, n'est pas déductible pour la
détermination du résultat fiscal de l'utilisateur.
Remarques :
Les dispositions précédentes de limitation de la déduction à 300 000 DH (ttc) ne
s’appliquent pas :
24- aux véhicules utilisés par le transport public;
25- aux véhicules de transport collectif du personnel de l'entreprise et de transports
scolaires;
26- aux véhicules appartenant aux établissements qui pratiquent la location de
voiture affecté conformément à leur objet;
27- et aux ambulances.
- La société qui n'inscrit pas en comptabilité la dotation aux amortissements rapportant
à un exercice comptable déterminé perd le droit de déduire ladite dotation du résultat
dudit l'exercice et des exercices suivants.
- Lorsque le prix d'acquisition des biens amortissables été compris par erreur dans les charges
d'un exercice non prescrit et que l'erreur est relevée soit par l'administration, soit par la société
elle-même, la situation de la société et régularisée et les amortissements normaux sont
pratiqués à partir de l'exercice qui suit la date de la régularisation.

Amortissement exceptionnel : Les sociétés qui ont reçu une subvention d’investissement qui
a été rapportée intégralement à l’exercice au cours duquel elle a été perçue, peuvent pratiquer,
au titre de l’exercice ou de l’année d’acquisition des équipements en cause, un amortissement
exceptionnel d’un montant égal à celui de la subvention.
f.2. Les dotations aux provisions :
29
Il s'agit de provisions constituées en vue de faire face, soit à la dépréciation des éléments de
l'actif, soit à des charges ou pertes non encore réalisés et que des événements en cours les
rendent probables. Les charges et les pertes doivent être nettement précisées quant à leur
nature et doivent permettre une évaluation approximative de leur montant.
Conditions de déductibilité des provisions :
- La provision doit être destinée à faire face à une dépréciation, à une perte ou à une
charge future déductible ;
- Les charges et les pertes doivent être nettement précisées est susceptible d'évaluation
approximative ;
- Les pertes ou les charges doivent trouver leur origine dans l'exercice en cours ;
- Les provisions doivent être effectivement comptabilisées ;
- Les pertes et les charges doivent être probables et non pas éventuelles ;
La déductibilité de la dotation pour créances douteuses est conditionnée par l'introduction d'un
recours judiciaire dans un délai de 12 mois suivant celui de la constitution de la provision.
Une provision qui devient non conforme ou sans objet au cours d’un exercice comptable, doit
être rapportée à l’exercice en cours (réintégrer la provision devenue sans objet).

Provisions non déductibles :


- provisions pour amendes et pénalités non déductibles;
- provisions pour propre assureur;
- provisions pour garanties données aux clients.
NB : les provisions sans objet ainsi que celles qui sont irrégulièrement constituées doivent
être réintégrées.

4.1.2. Les charges financières


Sont déductibles :
a. Charges d’intérêts
- Les charges d’intérêts dus aux tiers sont déductibles à condition que ces emprunts soient
destinés au financement de l’entreprise.
- Les intérêts rémunérant les comptes courants des associés pour les besoins de
l’exploitation. Ils sont déductibles sous réserve que :
• le capital social soit totalement libéré;
• le montant total des sommes portant intérêts déductibles ne peut excéder le montant du
capital social;
• le taux pratiqué ne doit pas dépasser celui fixé par arrêté du Ministre des finances
pour la rémunération des comptes courants associés au titre de l’année en cours, en
fonction du taux d'intérêt moyen des bons du Trésor à six (6) mois de l'année
précédente.
- Les intérêts des bons de caisse sous réserve des trois conditions suivantes :
- Utilisation des fonds empruntés pour les besoins de l’exploitation ;
- émission desdits bons par l’intermédiaire d’un établissement bancaire, qui
assure, également, le paiement des intérêts y afférents ;
- la société joint à la déclaration prévue à l'article 153 ci-dessous la liste des
bénéficiaires de ces intérêts, avec l'indication de leurs noms et adresses, le
numéro de leur carte d'identité nationale ou, s'il s'agit de sociétés, celui de leur

30
identification à l'impôt sur les sociétés, la date des paiements et le montant des
sommes versées à chacun des bénéficiaires.
b. Pertes de change
Les dettes et les créances libellées en monnaies étrangères doivent être évaluées à la clôture
de chaque exercice en fonction du dernier cours de change.
Les écarts de conversion-actif, relatifs aux diminutions des créances et à l’augmentation des
dettes, constatés suite à cette évaluation sont déductibles du résultat de l’exercice de leur
constatation.
Exemple : Dette au 1 décembre est de 1 Million d’Euro, soit 10 800 000 DH (1 euro
=10,8dh).
Au 30 décembre, le taux de change de l’Euro augmente à 11 DH, donc 1 000 000 * 11=
11 000 000 DH (1 euro=11 DH). Différence de 200 000 DH = perte liée au remboursement de
la dette libellée en Monnaie étrangère.
Que se passe-t-il si le taux de change d’un Euro, passe à 10,5 DH au 30 décembre → un gain,
un produit financier (dette 10 800 000 et remboursement au 30 décembre de 10 500 000 DH,
seulement, soit un produit de 300 000 DH)
Le même raisonnement s’applique en cas de diminutions des créances.

c. Les autres charges financières : escomptes accordés ;


d. Les dotations financières.

4.1.3. Charges non courantes :


Ces charges sont déductibles quand elles sont liées à l'exercice et rattachées à l'activité de
l'entreprise.
Il s'agit :
- de la VNA des immobilisations cédées ;
- des autres charges non courantes telles que les dons accordés à certains organismes
(habous, associations reconnues d'utilité publique…) ;
28- des dotations non courantes : il s'agit des dotations aux amortissements
dégressifs des biens des équipements à l'exclusion des immeubles et des véhicules de
transport de personnes.
Ce genre d'amortissement est pratiqué sur option irrévocable par la société.
Son taux= taux d'amortissement constant multiplié par un coefficient qui varie de 1,5 ;
2 ; à 3 selon la durée d'amortissement.
Sa base de calcul est le coût d'acquisition pour la première année et la VNA pour les
années suivantes.
4.2. Les charges non déductibles (art 11 du CGI):

Constituées par les charges non admises à la déduction par le fisc, même si elles sont
engagées dans le cadre de l'exploitation.
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal :
4.2.1. Les amendes, pénalités et majorations de toute nature, notamment pour infractions en
matière :
• d'assiette des impôts directs et taxes;
• de paiement tardif de ces impôts et taxes;
31
• de la législation au travail;
• de la réglementation de la circulation;
• de la réglementation du contrôle des changes ;
• de la réglementation des prix.
Cette non déductibilité n’est pas appliquée aux indemnités de retard régies par le Code du
Commerce.

4.2.2. depuis 2019 : Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de cinq mille
(5.000) dirhams par jour et par fournisseur sans dépasser cinquante mille (50.000)
dirhams par mois et par fournisseur, les dépenses afférentes aux charges visées à
l’article 10 (I-A, B et E) ci-dessus dont le règlement n'est pas justifié par chèque barré
non endossable, effet de commerce, moyen magnétique de paiement, virement
bancaire, procédé électronique ou par compensation avec une créance à l’égard d’une
même personne, à condition que cette compensation soit effectuée sur la base de
documents dûment datés et signés par les parties concernées et portant acceptation du
principe de la compensation.

Également, ne sont pas déductibles du résultat fiscal les dotations aux amortissements
relatives aux immobilisations acquises dans ces conditions

Avant 2019 : Ne sont déductibles du résultat fiscal que dans la limite de 10.000 DH TTC
(avant 2019) par jour et par fournisseur sans dépasser 100.000 DH TTC par mois et par
fournisseur, les dépenses afférentes aux charges ainsi que les dotations aux amortissements
relatives aux acquisitions d'immobilisation et dont le règlement n'est pas justifié par CBNE
(chèque), Effet de commerce, moyen magnétique de paiement, virement bancaire ou procédé
électronique (L.F. 2016).

Également, ne sont pas déductibles du résultat fiscal les dotations aux amortissements relatives aux
immobilisations acquises dans les conditions paiement ci-dessus.

4.2.3. Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, les montants des achats, des travaux et des
prestations de services non justifiés par une facture régulière ou toute autre pièce
probante établie au nom du contribuable comportant les renseignements (réintégration
définitive en cas d’impossibilité de produire le justificatif).

4.2.4. Ne sont pas déductibles également les achats et les prestations revêtant un caractère de
libéralité (don généreux).
- le montant de la contribution pour l’appui à la cohésion sociale mise à la charge des
sociétés, instituée par l’article 9 de la loi de finances n° 22-12 pour l’année budgétaire
2012 ;
- le montant de la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et les revenus
(CGI 2022).

32
Annexe : Traitement fiscal des paiements en espèces
Avant 2016 Après (à partir) 2016
A partir de 2019
Les règlements en espèces Les règlements en espèces sont Les règlements en espèces sont
sont plafonnés à 10 000 DH plafonnés à 10 000 DH (ttc) par jour plafonnés à 5 000 (ttc) DH par jour
(ttc) par jour et par fournisseur et par fournisseur et 100 000 DH (ttc) et par fournisseur et 50 000 DH
et 100 000 DH (ttc) par mois et par mois et par fournisseur (ttc) par mois et par fournisseur
par fournisseur.

En cas de dépassement : En cas de dépassement : En cas de dépassement :


Réintégration de 50% du Réintégration de la différence entre Réintégration de la différence entre
montant de la facture réglé en le montant payé et le plafond (HT). le montant payé et le plafond (HT).
espèce

Exemple une société a réglé en Exemple une société a réglé en Exemple une société a réglé en
espèce une facture de 12 000 espèce une facture de 12 000 DH. espèce une facture de 12 000 DH.
DH.
Fiscalement, il faut réintégrer Fiscalement, il faut réintégrer Fiscalement, il faut réintégrer
50% du montant de la facture (12000/1,2 -10 000/1,2) = 10 000- (12000/1,2 -5 000/1,2) = 10 000-
soit 6 000 DH 8333= 1667 DH 4166= 5834 DH
Nous utilisons le taux de TVA
normal de 20%

En lien avec le traitement fiscal des paiements en espèces, le législateur prévoit une sanction
pour les sociétés qui acceptent le paiement en espèces sous conditions :

En cas d’acceptation de paiement en espèces d’une transaction supérieur ou égale à 20 000


DH, l’entreprise vendeuse se voit appliquer une Pénalité de 6 % du montant de la transaction
effectuée pour les entreprises (vendeuses) acceptant le paiement en espèces de facture dont le
montant est égal ou supérieur à 20 000 dirhams). (Article 193 page 325 CGI 2021).
NB : cette disposition ne s'applique pas aux transactions portant les animaux vivants et les
produits agricoles bruts à l'exclusion des transactions effectuées entre commerçants.

Exemple : soit une vente en espèce de 30 000 DH.

Pour l’acheteur applique les règles du paiement en espèce.

Et pour le vendeur : Nous appliquons une pénalité de 6% * 30 000DH= 1 800 DH (pénalité) à


payer au trésor. Il s’agit d’une charge pour l’entreprise vendeuse. Cette charge n’est pas
déductible pour l’entreprise vendeuse, car elle est liée au non-respect de la réglementation en
matière d’encaissement en espèces.

CGI 2022 : mesure commune : Insertion du dépôt bancaire comme moyen de règlement des
transactions avec l’obligation de déclaration du client dans l’état des ventes.

33
Réaliser un bénéfice comptable ne signifie pas, forcément, la réalisation d’un bénéfice
fiscal. Par exemple, une entreprise peut réaliser un bénéfice comptable et, enregistrer,
au même temps une perte fiscale (déficit fiscal). Ce déficit est expliqué par les opérations
extracomptables.

1.5. Le déficit reportable :


- Lorsqu'un exercice comptable est déficitaire, la législation fiscale permet de déduire ce
déficit du résultat de l'exercice suivant.
- Lorsque le résultat de l'exercice suivant ne permet pas d'absorber le déficit en question,
celui-ci ou le reliquat éventuel, peut-être déduit des exercices comptables suivants
jusqu'au quatrième exercice (pour le déficit lié à l’exploitation) qui suit l'exercice
déficitaire.
NB : Cette limitation du délai de déduction n'est pas applicable au déficit correspondant
à des amortissements régulièrement comptabilisés et compris dans les charges
déductibles de l'exercice.

Application 2 : Imputation des déficits


L’entreprise « AXY » réalise en 2019 un résultat fiscal brut bénéficiaire. Mais les comptes de
la société, des cinq années précédentes, affichent plusieurs déficits. Le tableau suivant
représente la ventilation des déficits des cinq années.

Composantes du déficit
Déficit lié aux
Déficit d’exploitation=hors amortissements
AMT
2014 1 000 000 100 000
2015 500 000 200 000
2016 200 000 100 000
2017 300 000 150 000
2018 900 000 500 000

Procédez à la détermination du résultat fiscal net (RF imposable) et analysez le traitement des
déficits dans les cas suivants :
1. Résultat fiscal brut de 2019 = 2 000 000
2. Résultat fiscal brut de 2019 = 1 800 000

34
3. Résultat fiscal brut de 2019 = 2 000 000. La société a réalisé les déficits d’exploitation (tableau)
et un seul déficit lié à l’AMT de 2014 de 50 000 DH.

Corrigé Application 1 :
Le déficit de 2014 lié à l’exploitation est prescrit, on ne peut pas l’imputer sur le RFB de 2019.

1 cas RFB= 2 000 000

Exploitation AMT

RFB 2019 2 000 000

2014 = 0, Prescrit 100 000 qui reste permettent d’imputer les


100 000 de déficit d’AMT de 2014. Reste 0

2015 2 000 000 – 200 000 A IMPUTER


500 000 = 1 500
RFB après 000
imputation
2016 1 500 000- 200 000 100 000 A IMPUTER
= 1 300000

2017 1 300000 – 300 000 150 000 A IMPUTER


= 1 000 000

2018 1 000 000- 900 000 500 000 A IMPUTER


= 100 000

RFN 0

RFN= RFB - Déficits= 0


L’entreprise ne paira pas l’IS ; IS= RFN * taux%= 0 * taux%=0
Elle paiera la CM
2 cas RFB= 1 800 000

Exploitation AMT

RFB 2019 1 800 000

2014 Prescrit 100 000 A IMPUTER

RFB après 2015 1 800 000– 500 000 = 1 300 000 200 000 A IMPUTER
imputation
2016 1 300 000 – 200 000 =1 100 000 100 000 A IMPUTER

35
2017 1 100 000- 300 000= 800 000 150 000 A IMPUTER

2018 800 000- 800 000. Il reste 100 000 de déficit à 500 000 A IMPUTER
imputer sur le RFB de 2020 et plus.

RFN 2019 0

3ème cas :

Exploitation AMT

RFB 2019 2 000 000

2014 Prescrit Les 100 000 qui reste permettent d’imputer


les 50 000 de déficit d’AMT de 2014 et le
RFB après reliquat sera de 50 000
imputation
2015 2 000 000 – 500 000 RAS (rien à imputer
= 1 500 000

2016 1 500 000- 200 000 = RAS


1 300000

2017 1 300000 – 300 000 RAS


= 1 000 000

2018 1 000 000- 900 000 = RAS


100 000

RFN 50 000

RFN =50 000

IS= 50 000 * 10% = 5 000 DH

L’impôt dû 2019 = ?

Comparer l’IS 2019 avec la CM 2019 ><

Le montant à, verser ? Acomptes versés au cours de 2019.

36
4 La base imposable de l'impôt retenu à la source :
4.1 Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés :
Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés soumis à la retenue à la source
sont ceux versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou
morales, qu'elles aient ou non leur siège au Maroc, au titre des dividendes, intérêts du
capital, boni de liquidation, réserves mises en distribution.
4.2 Les produits de placements à revenu fixe (PPRF):
Il s'agit des intérêts des obligations, bons de caisse, des dépôts à terme, versés, mis à la
disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales bénéficiaires
qu’elles soient imposables, exonérés ou exclues du champ d'application de l'I.S. et ayant au
Maroc leur siège social, leur domicile fiscal ou un établissement et des pensions.
2.3.Revenus des certificats de Sukuk
Sont soumis à la retenue à la source, au taux applicable aux produits de placements à
revenu fixe, les revenus versés par les fonds de placements collectifs en titrisation (FPCT)
aux porteurs des certificats de Sukuk, correspondant à la marge bénéficiaire réalisée par
ces derniers au titre de l’opération de titrisation

4.3 Les produits bruts perçus par les personnes physiques ou morales non résidentes
Les produits bruts soumis à la retenue à la source prévue à l’article 4 ci-dessus sont ceux
versés, mis à la disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales non
résidentes au titre : I.- de redevances pour l'usage ou le droit à usage de droits d'auteur sur
des œuvres littéraires, artistiques ou scientifiques y compris les films cinématographiques et
de télévision ; II.- de redevances pour la concession de licence d'exploitation de brevets, de
commissions et d'honoraires II., (voir la lise page du CGI).

5 Base imposable de l'impôt forfaitaire des sociétés non résidentes :

Les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux, de construction ou de


montage peuvent opter, lors du dépôt de la déclaration prévue à l'article 148-III ou après la
conclusion de chaque marché, pour l'imposition forfaitaire sur le montant total du marché, au
taux prévu à l'article 19-III-A. Lorsque le marché comporte la livraison "clefs en mains" d'un
ouvrage immobilier ou d'une installation industrielle ou technique en ordre de marche, la base
imposable comprend le coût des matériaux incorporés et du matériel installé, que ces
matériaux et matériel soient fournis par la société adjudicataire ou pour son compte, facturés
séparément ou dédouanés par le maître de l'ouvrage.
Ces sociétés sont imposables à : 8% du montant hors taxe sur la valeur ajoutée des
marchés, en ce qui concerne les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux,

37
de construction ou de montage ayant opté pour l’imposition forfaitaire. Le paiement de
l’impôt sur les sociétés à ce taux est libératoire de l’impôt retenu à la source.

III. Liquidation de l’impôt sur les sociétés


1. Période et lieu d'imposition

L'IS est calculé d'après le bénéfice réalisé au cours de l'exercice comptable qui ne peut être
supérieur à 12 mois. Il est établi selon le barème en vigueur sur la base du résultat fiscal
déterminé en respectant des règles fiscales déterminées.
Il est à préciser que l'impôt ainsi déterminé ne peut être inférieur à une cotisation minimale.
C'est la société elle-même qui est tenue de procéder au calcul et au versement spontané de l'IS
sous forme de tranches dites acomptes provisionnels, et ce, au cours de l'exercice concerné.
À la fin de l'exercice est dans un délai de 3 mois suivant sa clôture, l'entreprise doit régulariser
sa situation vis-à-vis de l'administration fiscale.
Les sociétés sont imposables au lieu de leur siège social ou de leur principal établissement au
Maroc.

2. Taux d’imposition

Voir tableau ci-dessous

38
39
40
3. Calcul de l’IS
L'impôt exigible de la société est obtenu en appliquant le tarif fiscal à la base imposable
(résultat fiscal net)
IS = résultat fiscal net * taux d'I.S.
Toutefois, l'impôt exigible ne peut être inférieur à un minimum appelé cotisation minimale
annuelle.
A- Cotisation minimale (Art.144):
C'est le minimum d'impôt qu'une entreprise passible de l'IS devrait acquitter à l'État.
Ce minimum est dû par toute société redevable de l'IS, sauf les sociétés étrangères ayant opté
pour une imposition forfaitaire.
La CM est calculée en même temps que l'IS, elle devient exigible si son montant dépasse
celui de l'IS.
La CM ne peut être inférieur à 3000 dirhams par exercice.
1. La base de calcul de la CM est constituée de 5 éléments :
29- le chiffre d'affaire : ensemble des recettes et des créances acquises, se
rapportant aux produits livrés aux services fournis et aux travaux immobiliers
totalement ou partiellement réceptionnés;
30- des autres produits d'exploitation (jetons de présence…) ;
31- des produits financiers (sauf éléments exonérés) ;
32- des subventions ou dons reçus de l'État ou collectivités locales ou des tiers
(subventions d'exploitation, subventions d'investissement…)
33- Et des autres produits non courant (Cf. plan comptable) (dégrèvement sur
impôts déductibles, etc.)
Sont exclus de la base de la CM : La variation des stocks de produits ; les immobilisations
produites par l’entreprise pour elle-même ; les reprises d’exploitation et transferts de charges ;
les reprises financières et les transferts de charges ; les produits de cession d’immobilisations ;
les reprises sur subventions d’investissement.
2. Le taux de la CM peut être :
Avant 2019 :
34- Le taux était de 0,5 % taux normal
35- Le taux est de 0,25 % (taux réduit) applicable aux opérations effectuées par les
entreprises au titre des ventes portant sur:
• Produits d’énergie (Gaz, Eau , Electricité)
• Produits Pétroliers
• Produits de 1ére nécessité (Huile, Farine , Beurre, Sucre)
• Médicaments (appliqué en 2019)
En 2019 : Révision des taux de la cotisation minimale par le relèvement du taux de
0,50% à 0,75% et la réduction de ce taux à 0,25% pour les médicaments (comme le
gaz)
En 2020 : La L.F. 2020 a introduit, à ce titre, des modifications concernant les taux de la CM
prévus par l’article 144-I-D du CGI.
Ces modifications prévoient :
- le maintien du taux normal de la CM à 0,50% ;

41
- l’institution d’un taux majoré de la CM fixé à 0,60%, lorsqu’au-delà de la période
d’exonération visée à l’article 144-I-C (1°et 2°) du CGI, le résultat courant hors
amortissement est déclaré négatif par l’entreprise, au titre de deux exercices consécutifs.
Calcul de la CM :
CM = taux * (CA HT + autres produits d'exploitation + produits financiers +
Subventions et dons reçus +autres produits non courant).

Remarque : les sociétés nouvellement créé (autre que celle des concessionnaires de service
public sont exonérés de CM pendant les 36 premiers mois suivant la date du début de leur
exploitation, cette exonération peut aller dans certains cas jusqu'à 60 premiers mois suivant la
date de constitution des sociétés (ce droit cesse après le 60 mois d'existence).
Acomptes provisionnels en cas de : Exonération CM et/ou IS :
Pour les sociétés exonérées temporairement de la cotisation minimale (article 144 (I-C-1°))
ainsi que les sociétés exonérées, temporairement, en totalité de l’impôt sur les sociétés,
l’exercice de référence de calcul des acomptes provisionnels est le dernier exercice au titre
duquel ces exonérations ont été appliquées. Les acomptes dus au titre de l’exercice N sont
alors calculés sur la base de l’impôt ou de la cotisation minimale qui auraient été dus en
l’absence de toute exonération.
Imputation des acomptes provisionnels :
L’excédent d’impôt versé par la société est imputé d’office par celle-ci sur les acomptes
provisionnels dus au titre des exercices suivants et éventuellement sur l’impôt dû au titre
desdits exercices. (Article 170 du CGI 2015).
Acomptes Provisionnels
4 acomptes provisionnels dont chacun est égal à 25 % du montant de l'impôt
Calcul exigible (IS ou CM) de l'exercice précédent (appelé exercice de référence).
et Régularisation : Lorsque le montant définitif de l’IS dû est supérieur aux
Versement acomptes versés, la régularisation est effectuée par le paiement spontané du
reliquat par la société, en même temps que le versement du premier acompte échu.

La société peut être dispensée de verser des acomptes supplémentaires si elle juge
qu'un ou plusieurs acomptes versés sont suffisants pour couvrir l'impôt dont elle
sera finalement redevable art 170 CGI 2021).
Pour les sociétés exonérées temporairement de la cotisation minimale (article 144
En cas de : (I-C-1°)) ainsi que les sociétés exonérées, temporairement, en totalité de l’impôt
Exonération sur les sociétés, l’exercice de référence de calcul des acomptes provisionnels est le
CM et/ou IS dernier exercice au titre duquel ces exonérations ont été appliquées.
Les acomptes dus au titre de l’exercice N sont alors calculés sur la base de l’impôt
ou de la cotisation minimale qui auraient été dus en l’absence de toute exonération.
Imputations des acomptes
L’excédent d’IS ou des acomptes était imputé sur les acomptes provisionnel de
Avant 2015
l’exercice N+1. Le reliquat est restitué à la société.
Excèdent n’est plus à restituer.
L’excédent d’impôt versé par la société est imputé d’office par celle-ci sur les
A partir de acomptes provisionnels dus au titre des exercices suivants et éventuellement sur
2015 l’impôt dû au titre desdits exercices. (Article 170 du CGI 2015).
En cas de fin d’exploitation, la société peut demander la restitution.
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Cotisation minimale
Base Imposable Taux normal
CA (HT) Avant 2019 0,5%
Droit Autres Produits d’exploitation
commun En 2019 relèvement à 0,75%
Produits financiers (sauf éléments exonérés)
Subventions ou dons reçus En 2020 retour à 0 ,5%
Autres produits non courant
En 2022

Base Imposable Taux réduit


Produits d’énergie (Gaz, Eau, Electricité)
Produits Pétroliers 0,25%
Taux réduit Produits de 1ére nécessité (Huile, Farine, Beurre, Sucre)
Médicaments (appliqué en 2019)
0,4% pour les entreprises dont le résultat courant hors amortissement est déclaré
Taux positif (résultat courant positif, mais peut être rendu négatif à cause des Amt)
Minoré 0,60%, lorsqu’au-delà de la période d’exonération visée à l’article 144-I-C (1°et 2°) du
CGI, le résultat courant hors amortissement est déclaré négatif par l’entreprise, au titre de
et Majoré
deux exercices consécutifs (CGI 2020).
Les sociétés, autres que les sociétés concessionnaires de service public, sont exonérées de la
Exonération cotisation minimale (art 144) pendant les trente-six (36) premiers mois suivant la date du
début de leur exploitation. En cas de constitution de la société sans démarrage de l’activité,
Article 144 cette exonération cesse d'être appliquée à l'expiration des soixante (60) premiers mois qui
suivent la date de constitution des sociétés concernées.
Avant 2016 Depuis 2016
Si la CM payé est supérieure à l’IS ou l’exercice est Suppression de l’imputation
Imputation déficitaire, le montant de la CM est imputable sur le
La CM est acquise au trésor et
montant de l’impôt à payer les exercices suivants jusqu’à
elle constitue une contribution
trois ans (article 144 CGI 2015).
IS IR
Versement En un seul versement avant l’expiration du 3ème mois En un seul versement avant le
spontané suivant la date d’ouverture de l’exercice comptable en 1er février de chaque année
cours (Article 170, CGI 2021) (article 173 CGI 2021)

B- Calcul et détermination de l'impôt exigible :


Toute société doit calculer à la fois l'IS et la CM et comparer les deux montants.
Le montant le plus élevé des deux sera l'impôt exigible de l'exercice.
B1. Le paiement de l'IS
L'IS est payable spontanément par les contribuables dans les délais précis et selon les
modalités prévues par la loi, sous forme d'acomptes au cours de l'exercice. A la fin de
l'année, une régularisation s'impose.
Les acomptes provisionnels (trimestriels):
La société soumise à l'IS doit verser à l'État 4 acomptes provisionnels dont chacun est égal à
25 % du montant de l'impôt exigible (IS ou CM) de l'exercice précédent (appelé exercice de
référence).

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Ses acomptes doivent être versés au Trésor respectivement avant l'expiration du 3e, 6e, 9e et
12e mois suivant la date d'ouverture de l'exercice comptable.
Toutefois, le paiement du montant de la cotisation minimale doit être effectué en un seul
versement avant l'expiration du 3e mois (soit avant le 31 Mars) suivant la date d'ouverture
de l'exercice comptable en cours.
Remarque : Les versements prévus par le CGI 2017 (notamment de l'IS et CM) doivent être
souscrits par procédés électroniques auprès de l'administration fiscale (Art 169; télépaiement).
B.2. Les régularisations fiscales
Lorsque l'impôt au titre de l'exercice en cours est déterminé à la fin de l'année, la société doit
comparer son montant à la somme des 4 acomptes déjà versés.
36- Si cet impôt est supérieur aux acomptes versés, le reliquat constitue une dette à payer
par la société à l'État avec le premier acompte de l'exercice suivant (avant le 31/03/N + 1).
37- Si l'impôt dû est inférieur au montant des acomptes versés, l'excédent payé constitue
pour la société une créance à imputer d'office sur le premier acompte de l'exercice suivant,
et le cas échéant, sur le deuxième et suivant.
A noter qu’avant 2015, l’excédent d’IS était imputé sur les acomptes provisionnel de
l’exercice N+1. Le reliquat était restitué à la société.
Selon la loi de finances 2015 a précisé que ce reliquat n’est pas à restituer, mais à imputer sur
les acomptes provisionnels dus au titre des exercices suivants et ainsi que sur l’impôt dû au
titre desdits exercices. La société peut demander la restitution en cas de fin d’exploitation.

En 2019 : il y a consécration du principe d’imputation de l’impôt payé à l’étranger sur l’impôt


sur les sociétés dû au Maroc
Dans un souci d’équité fiscale et à l’instar du traitement fiscal réservé aux revenus de source
étrangère réalisés par les personnes physiques, l’article 7-II de la L.F n° 80-18 a complété le
CGI par un nouvel article 19 bis relatif à l’imputation de l’impôt étranger en matière d’IS.
Remarques :
38- La société peut être dispensée de verser des acomptes supplémentaires si elle juge
qu'un ou plusieurs acomptes versés sont suffisants pour couvrir l'impôt dont elle sera
finalement redevable.
39- À cet effet, elle doit souscrire une déclaration 15 jours avant l'exigibilité du prochain
versement à effectuer. Toutefois si le montant de l'impôt dû s'avère supérieur de plus de 10
% à celui des acomptes versés, la société encourt une pénalité de 10% (ou de 5% si le
paiement est effectué dans un délai de retard n'excédant pas 30 jours) et une majoration de
5% pour le premier mois de retard et de 0,50% par mois ou fraction de mois
supplémentaire.
40- Les acomptes provisionnels dus au titre d'un exercice sont calculés sur la base de
l'impôt ou la CM acquittés au titre de l'exercice précédent.
41- Lorsque l'exercice de référence est inférieur à 12 mois, les acomptes sont calculés sur
la base de l’impôt rapporté à une période de 12 mois.
42- Dans le cas où une société bénéficierait d'une période d'exonération de l'IS ou de la
CM, l'exercice de référence pour le calcul des acomptes provisionnels est le dernier
exercice clos de la période d'exonération.
43- Les acomptes sont calculés à la base de l'impôt ou de la CM qui aurait été
normalement dus en l'absence d'exonération.
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