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Libreville - GABON
DROIT fiscal
Niveau : BACHELOR 2
Intervenant :
Laurent NGOGHE, Juriste d’Affaires
e-mail : laurentngoghe7@yahoo.fr
Plan du Cours
Introduction générale
Pour financer leurs dépenses, les États modernes ont deux principales sources
de financement : les sources externes (emprunts et dons) et les sources
internes (impôts et taxes…). Les recettes fiscales constituent la première source
de financement interne d’un pays.
On entend par fiscalité, l’ensemble des supports juridiques qui régit tout
prélèvement fiscal (établissement et recouvrement des impôts et taxes). Le
système fiscal gabonais peut être divisé en fiscalité normale (fiscalité générale)
et en fiscalité spécifique.
- la fiscalité forestière ;
- la fiscalité pétrolière ;
- la fiscalité minière.
A l’aune de ce qui précède, le présent cours sera consacré à l’impôt sur les
sociétés (chapitre 2), l’impôt sur le revenu des personnes physiques (chapitre
3), la taxe sur la valeur ajoutée (chapitre 4) et les Droits d’Enregistrement
(chapitre5).
Il est à noter que, à la fin de ce cours, les étudiants seront entre autres capable
s de :
- travailler comme assistant dans un cabinet juridique et comptable ;
- travailler au département juridique et fiscal d’une société ;
- gérer une société ;
- tenir un débat relatif à la fiscalité
Chapitre1 : Généralités sur la fiscalité
Le droit est dans la vie de tous les jours et se manifeste dans toutes les
activités de l’Homme. Tous les actes que les personnes physiques ou morales
posent sont encadrés par le droit. Il existe en effet plusieurs branches de droit
dont les principales sont :
- le droit civil ;
- le droit administratif ;
- le droit constitutionnel ;
- le droit pénal ;
- le droit commercial (droit des affaires ou droit des sociétés) ;
- le droit budgétaire (finances publiques) ;
- le droit fiscal (droit financier).
Nous n’avons pas la prétention de faire ici un cours de droit, il s’agit seulement
de parler du droit fiscal en présentant ses sources et ses caractéristiques.
A l’instar d’autres droits, le droit fiscal a deux grandes sources : les sources
externes et les sources internes.
A. Sources externes
Encore appelées sources internationales, les sources externes sont celles qui
sont imposées par les normes supra nationales. Au Gabon, les sources
externes sont constituées par les conventions fiscales et le droit
communautaire.
Ainsi, les conventions fiscales des lors qu’elles ont été ratifiées, sont
supérieures aux codes généraux des impôts de nos pays. C’est dire que les
conventions fiscales constituent bien des sources du droit fiscal.
2. Le droit communautaire
3. Autres textes
B. Sources internes
On entend par sources internes l’ensemble des textes juridiques qui font parti
du corpus du droit interne. Au Gabon, les sources internes du droit fiscal sont
nombreuses mais, les principales sont :
- la constitution ;
- la Loi ;
- les règlements ;
- la jurisprudence ;
- la doctrine administrative.
1. La constitution
2. La Loi
On entend par la loi, toutes les normes juridiques qui sont édictés par le
parlement en vue de régir un domaine particulier.
Le Code Général des Impôts du Gabon a été institué par la Loi n° 027 /2008
du 22 janvier 2009. Il a été mis à jour suite à la fusion de la Direction Générale
des Contributions Directes et Indirectes avec la Direction Générale des
Domaines et le Commissariat à la Conservation Foncière. Cette fusion a en
effet permis la création de la Direction Générale des Impôt (DGI) en 2002.
Le Code Général des Impôts est subdivisé en cinq livres et complété par les
annexes. Les différents livres sont :
Quant à la loi de finances, c’est une loi qui autorise les recettes et les dépenses
d’un Etat pour une année donnée. Par ailleurs, la loi de finances complète
chaque année les dispositions du Code Général des Impôt. C’est pourquoi, la
loi 4/85 du 27 juin relative aux lois de finances dans son article 8 indique :
aucun impôt nouveau, droit ou taxe ne peut être perçu s’il n’a été autorisé par la
loi.
3. Les règlements
Les décrets et arrêtés n’interprètent pas la loi fiscale mais, ils expliquent cette
loi. Et, la loi fiscale s’explique de manière restrictive.
4. La jurisprudence
C’est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux sur une même
question ou sur des questions analogues relatives au contentieux fiscal. Au
Gabon, le contentieux fiscal est reparti entre deux ordres judiciaires :
- la juridiction administrative ;
- la juridiction judiciaire.
Il faut noter que, la saisine du juge de l’impôt passe d’abord par une
réclamation préalable auprès de l’administration fiscale.
5. La doctrine administrative
Considérée comme une source informelle du droit fiscal, la doctrine
administrative demeure un élément indispensable dans la compréhension des
textes juridiques. En effet, le caractère obscur et complexe des textes fiscaux
pousse la DGI à interpréter les textes législatifs et réglementaires en
produisant :
- les circulaires ;
- les notes de services ;
- les instructions.
La doctrine est aussi vue comme l’ensemble des écrits des praticiens du droit
qui ont tendance à influencer l’interprétation de la loi. C’est le cas, par exemple
des écrits de Maurice Lauré sur la TVA en 1952, qui ont été repris par le
législateur français en 1953.
Le droit fiscal est caractérisé non seulement par son autonomie et son réalisme
mais aussi par son formalisme.
Ainsi, le droit fiscal a ses propres concepts, ces concepts ne sont pas
nécessairement ceux du droit privé ou de la comptabilité. C’est pour quoi, on
verra par exemple que la notion d’activité commerciale est plus large en droit
fiscal qu’en droit privé. C’est ainsi que le particulier qui loue en meublé un
immeuble (appartement) est taxé comme un véritable commerçant. On verra de
même que le bénéfice fiscal s’éloigne assez sensiblement du bénéfice
comptable.
Ce qui diffère le droit fiscal à d’autres droits est son réalisme. Ici, l’impôt frappe
toutes les opérations économiques fussent-elles immorales ou illicites. Le droit
fiscal est en effet un droit amoral.
Le droit fiscal est très formaliste voire trop paperassier. Le coût de ce papier est
d’ailleurs loin d’être négligeable pour l’entreprise.
I. La définition de l’impôt
A. Définition
1. Définition traditionnelle
- pécuniaire (argent) ;
- obligatoire (par l’effet de la Loi) ;
- par voie d’autorité (puissance publique) ;
- définitif ;
- sans contrepartie directe;
- sur les particuliers;
- pour la couverture des charges publiques
De nos jours, cette définition semble être dépassée car la notion de l’impôt a
évolué. C’est pourquoi, une définition moderne de l’impôt a été retenue.
2. Définition Moderne
Il ne faut pas confondre l’impôt et ses notions voisines que sont : la taxe, la
redevance, le prix, la parafiscalité et les droits de douane.
1. la taxe
La taxe s’entend comme une somme perçue en contrepartie d’un service fourni.
En d’autres termes, elle est la rémunération d’un service généralement
obligatoire, mais sans relation de proportionnalité. Le montant de la taxe due
n’est pas le juste prix du service rendu, elle n’est pas proportionnelle au service
rendu.
2. la redevance
Elle est définie comme la somme versée par l’usager d’un service public ou d’un
ouvrage public déterminé et qui trouve sa contrepartie directe et immédiate
dans les prestations fournies par ce service ou dans l’utilisation de l’ouvrage.
De ce point de vue, la redevance se distingue de l’impôt par la contrepartie
qu’elle représente d’un service fourni mais aussi, elle se distingue de la taxe
par son exigibilité qui découle obligatoirement de l’utilisation effective du
service.
4. le prix
Le prix est la contrepartie d’un bien ou d’un service dans une relation
marchande. C’est l’expression monétaire de l’échange.
Les impôts directs sont les impôts qui touchent et qui concernent des éléments
constants ou répétitifs tel que le revenu. Sur le plan psychologique, l’idée des
impôts directs est vivement ressentie par les contribuables qui ont l’impression
d’être spoliés. C’est notamment le cas de l’IRPP et de l’IS.
Quant aux impôts indirects, ce sont des impôts qui touchent les éléments
intermittents. Ces impôts sont souvent supportés par les consommateurs
finaux (redevables réels) mais ; ils sont reversés à l’Etat par les contribuables,
les vendeurs (redevables légaux). Sur le plan psychologique, il n’y a pas la
réticence des contribuables. C’est pour quoi, pour ces impôts on parle du
phénomène d’anesthésie fiscale. A cet effet, les États font un recours massif
aux impôts indirects en vue d’optimiser le rendement fiscal.
Les impôts sur le revenu sont des impôts qui ont pour matière imposable le
revenu des personnes physiques ou des personnes morales. C’est le cas de
l’IRPP, de l’IS et de l’IRCM.
Les impôts sur la dépense sont des impôts qui sont assis sur la
consommation. C’est notamment le cas de la TVA.
L’impôt réel tient compte exclusivement de la nature des opérations et non pas
de la personne du contribuable. L’impôt réel est un impôt juste, un impôt
objectif car il s’attache à l’objet et non pas au sujet. C’est le cas de la TVA et
des droits de douanes.
Par contre ; l’impôt personnel est un impôt subjectif qui prend en considération
la faculté contributive et la situation familiale du contribuable. C’est le cas de
l’IRPP.
L’impôt proportionnel est obtenu par l’application d’un taux fixe ou d’un tarif
sur la base d’imposition.
Les impôts d’Etat sont des impôts qui financent le budget général de l’Etat (IS,
IRPP, TVA…). Alors que les impôts locaux ce sont des impôts qui financent les
budgets des collectivités locales (Patentes ; Licences ; CFPB ; CFPNB…).
A. Fonction financière
La fiscalité est dotée d’une fonction économique qui permet à l’Etat d’utiliser
l’impôt comme un instrument de politique économique. Grâce ou à cause de
l’impôt, l’Etat peut encourager ou décourager les opérateurs économiques.
L’impôt est un levier important de la politique macroéconomique. En effet,
l’impôt peut agir directement ou indirectement sur : la consommation,
l’épargne et l’investissement.
Par ailleurs, l’impôt est aussi investi d’une fonction sociale. L’Etat peut utiliser
l’impôt comme un instrument de justice sociale. Avec l’impôt on peut financer
les aides sociales et les investissements collectifs. La fonction sociale repose
entre autres sur la progressivité et la personnalisation de l’impôt. Exemple les
DE1 et l’IRPP.
C. Autres fonctions
C’est l’un des principes le plus important, car il détermine qui a la compétence
pour créer des normes en matière fiscale.
1
Les droits d’enregistrements
2
Le Mécanisme pour le Développement Propre
consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette,
le recouvrement et la durée », mais aussi par la constitution française de 1958
en son article 34 : « la loi fixe les règles relatives à l’ assiette, au taux , et aux
modalités de recouvrement des impositions de toute nature ».
Toutefois, Cela ne veut pas dire que tous les textes fiscaux sont de nature
législatifs.
En effet, le Code général des Impôts et le livre des procédures fiscales sont
bien composés de textes fiscaux de nature législative et réglementaire.
Ainsi les textes peuvent provenir des conventions fiscales internationales qui
ont pour but d’éviter la double imposition, et les textes émanant du droit
communautaire telles que les directives CEMAC sur la TVA et l’IRPP.
Ce principe signifie que tous les citoyens sont égaux non seulement devant la
loi fiscale mais aussi devant les charges publiques.
B. Limites du principe
En un mot, le principe d’égalité ne signifie pas que tous les citoyens doivent
payer le même montant d’impôt, ni être soumis au même régime fiscal. Mais il
signifie que la loi fiscale ne doit pas comporter des discriminations injustes,
injustifiées, s’appuyant sur le sexe, la religion.
3
C'est-à-dire le même traitement fiscal pour tout le monde.
constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants , la nécessité de la
contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en
déterminer la quotité, l’assiette , le recouvrement et la durée ».
L’impôt est donc nécessaire non seulement pour la couverture des charges
publiques, mais aussi pour la distribution des aides aux catégories sociales les
plus défavorisées (fonction sociale de l’impôt). C’est ce principe qui réprime la
fraude et l’évasion fiscale.
Cela ne signifie pas que le régime de l’impôt soit donné pour une année mais
que l’autorisation de lever l’impôt doit être renouvelée chaque année dans le
cadre de la loi de finances. Cela ne signifie pas non plus qu’il faille attendre la
fin de l’année pour payer les impôts, mais c’est dans le cadre d’une année
qu’on paie ses impôts, soit mensuellement, soit trimestriellement ou même
annuellement.
Chapitre2 : Impôt sur les Sociétés (IS)
Le revenu des sociétés est une matière imposable à l’IS. En droit de sociétés, il
existe deux grandes catégories de sociétés : les sociétés civiles et les sociétés
commerciales. Parmi les sociétés civiles on a entre autres les ONG4 ; les
associations et les partis politiques.
Ici nous voulons savoir les personnes qui peuvent être assujetties à l’IS et
celles qui en sont exonérées.
4
Organisation Non Gouvernementale
5
Société Non Commerciales et Société en Commandite Simple
6
Société Anonyme et Société à Responsabilité Limités
- les sociétés civiles qui se livrent à des exploitations ou des opérations de
nature commerciale, industrielle ; artisanale ou agricole (achat revente
des immeubles ou de fonds de commerce, achat habituel en leur nom les
biens en vue de la revente, vente de terrains acquis à titre onéreux après
viabilisation, location des établissements commerciaux ou industriels
muni du mobilier et du matériel nécessaire à son exploitation) ;
- les sociétés civiles qui comprennent parmi leurs membres une ou
plusieurs sociétés de capitaux ou qui ont opté pour ce régime
d’imposition.
Par ailleurs, sont soumises à l’IS par option, les sociétés de personnes
suivantes :
L’option à l’IS est irrévocable et ne peut être exercée par les sociétés de fait ou
les sociétés de personnes issues de la transformation antérieure de sociétés de
capitaux. De plus, pour être valable, l’option doit être signée par tous les
associés et notifiée au Centre Des Impôts (CDI) territorialement compétent
dans les trois mois du début de l’exercice fiscal.
Les personnes imposables à l’IS doivent remplir plusieurs obligations dont les
principales sont : les obligations comptables et les obligations fiscales
7
Banque des Etats de l’Afrique Centrale
8
Avant la loi de finances 2012, ce montant était de 800 000 000
A. Obligations comptables
Tout contribuable assujetti à l’IS au Gabon doit tenir une comptabilité selon le
système comptable OHADA9. A ce titre, les assujettis doivent entre autres tenir
à jour les documents suivant :
- le journal ;
- la balance des comptes ;
- le grand livre ;
- le bilan ;
- le compte de résultat,
- le Tableau Financier de Ressources et Emplois (TAFIRE) ;
- l’état annexé
B. Obligations fiscales
En effet, les contribuables assujettis à cet impôt doivent déposer au plus tard
le 30 avril de chaque année une Déclaration Statistique et Fiscale (DSF). La
DSF, encore appelée liasse fiscale est un document composé de :
9
Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
- le bilan ;
- le compte de résultat ;
- le TAFIRE
- et 34 tableaux.
Par ailleurs, les assujettis à l’IS ont l’obligation de payer ledit impôt selon les
dispositions du CGI (voir section3 du chapitre 2 de not
A. Charges déductibles
1. Conditions de déductibilité de charges
Le droit comptable (droit OHADA) et le droit fiscal n’ont pas souvent la même
appréciation des charges déductibles. En effet, une charge qui peut être
déductible sur le plan comptable n’est pas forcement déductible sur le plan
fiscal.
Toutefois, pour que les charges puissent être déductibles fiscalement, elles
doivent satisfaire les conditions suivantes :
- les cotisations sociales versées aux caisses étrangères de retraite par les
entreprises (à condition de représenter un caractère obligatoire et limiter
à 15% du salaire brut alloué à l’assuré social) ;
- les cotisations versées à titre volontaire par les entreprises en faveur de
leur salariés pour la constitution d’un capital ou d’une rente au moment
de leur départ à la retraite (déductible dans la limite de 10% du salaire
brut alloué à l’assuré et à condition de verser ces cotisations à des
compagnies d’assurance vie ou à des banques commerciales installées au
Gabon et agréées par le ministère en charge de Finances) ;
- les commissions ou courtage portant sur les marchandises achetées pour
le compte des entreprises situées au Gabon (déductible dans la limite de
5% du montant des achats) ;
- les dépenses locatives (sauf si le bailleur est un associé qui détient au
moins 10% des parts ou d’actions de la société concernée) ;
- les impôts et taxes professionnels (Patente, licence, FNH, CFPB,
CFPNB…) ;
- les dons (à condition d’être versés à des œuvres ou organismes d’intérêt
général ; à caractère philanthropique ; social ou familial situés au
Gabon. Ils sont déductible à la limite de 1°/°° du chiffre d’affaires de
l’exercice ;
- le compte courant d’associés (à condition que l’intérêt ne dépasse pas le
taux des avances de la BEAC majoré de deux points ; le capital de la
société soit entièrement libéré ne pas dépasser la moitie du capital de la
société libéré des associes dirigeants) ;
- les reports déficitaires (déductibles sur les trois exercices qui suivent
l’exercice déficitaire) ;
- les amortissements (à condition de respecter les taux prescrits par la loi,
notamment l’article 11-V-a du CGI) ;
- les provisions (à conditions de respecter les conditions de forme et de
fond, c'est-à-dire la comptabilisation et l’inscription dans le relevé des
provisions).
Pour le calcul de l’IS, le résultat fiscal est arrondi au millier de franc inferieur.
Au Gabon, il existe trois taux10 de l’IS : le taux de droit commun (35%) et les
taux réduits (30% et 25%).
Le taux de 30% est appliqué pour les entreprises des secteurs hors-pétrole et
hors mine.
10
Il faut noter qu’avant la loi de finances 2013, les taux de l’IS étaient 35%, 20% et 18%.
- les entreprises du secteur touristique agréées conjointement par le
Ministre chargé du tourisme et le ministre en charge des finances.
L’IS brut à payer est égal au produit du résultat fiscal par le taux de l’IS.
Il est à noter que, le montant annuel d’IS à payer ne doit pas être inférieur à 1
000 000 de FCFA ou 1% du chiffre d’affaires réalisé par la société concernée.
Exemple1
MABITA est une SARL de droit gabonais créée le 18 juillet 2002. En 2011,
cette société a payé un impôt sur les sociétés de FCFA 10.000.000.
1°. Quel est le montant du premier acompte de l’IS 2012 ? Quelle date cet
acompte doit-elle être payée ?
2°. Même question pour le second acompte.
Correction
B. Paiement du Solde IS
Le tableau ci-après présente les différents imprimés utilisés pour payer l’IS :
11
A un moment donné, une société peut se retrouver avec d’un crédit de l’IS à reporter. C’est notamment le cas
où le résultat fiscal de l’exercice est largement inferieur au résultat fiscal de l’exercice précédent. Autrement dit,
lors que la somme des acomptes est supérieure à l’IS de l’exercice considéré.
En effet, l’AMR est un bordereau de paiement qui est rendu exécutoire par le
Chef de Centre des Impôts territorialement compétent et pris en charge par le
Receveur des Impôts qui le notifie le jour même au contribuable.
A toutes fins utiles, il est à noter que si le contribuable ne s’est pas acquitté de
sa dette dans les délais prévus par le Code Général des Impôts, le Receveur des
Impôts ou le comptable chargé du recouvrement lui adresse une lettre de
rappel l’invitant à s’acquitter de sa dette et l’avertissant que faute pour lui de
s’exécuter dans un délai de huit jours, des mesures de poursuites en
recouvrement forcé seront engagées en son encontre.
Chapitre 3 : Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)
L’IRPP est un impôt d’Etat, un impôt direct qui frappe le revenu net global des
personnes physiques (ménages et entreprises individuelles qui n’ont pas opté
pour l’IS.
Au Gabon, l’IRPP est un impôt unique assis sur l’ensemble des bénéfices et
revenus catégoriels de toutes les personnes constituant le foyer fiscal.
Dans cette section, nous voulons non seulement présenter les personnes
imposables et exemptées à l’IRPP mais, nous voulons également énumérer les
obligations des personnes assujetties audit impôt.
I. Champ d’application
A. Personnes imposables à l’IRPP
B. Obligations fiscales
Quel que soit le régime d’imposition, les assujettis à l’IRPP doivent non
seulement déclarer leurs revenus mais ils doivent aussi payer l’impôt ce,
conformément aux dispositions du CGI.
Dans cette section nous allons présenter la matière imposable à l’IRPP, c'est-à-
dire les revenus qui rentrent dans la base imposable à l’IRPP.
1. Revenus imposables
Il est à noter que les pensions et rentes viagères sont réputées perçues au
Gabon, lorsque le débiteur est domicilié ou établi au Gabon.
2. Exemption
- logement 6% ;
- domesticité 5% ;
- eau, éclairage 5% ;
- nourriture 25% avec un maximum de 120 000FCFA par personne et par
mois, sauf s’il s’agit de nourriture de ration aux salariés rendue
obligatoire par les dispositions réglementaires.
Exemple
Exonération : -150.0000
____________
TCS : -75.000
______________
______________
12
C’est pour les indemnités allouées aux députés et au ministre
Base IRPP = 1.260.0000
1. Revenus imposables
Sont compris dans la catégorie des revenus fonciers, lors qu’ils ne sont pas
inclus dans les bénéfices d’une entreprise individuelle, commerciale, ou
artisanale, d’une exploitation agricole ou d’une profession non commerciale :
3. Exemptions
La base imposable à l’IRPP est le revenu net foncier. Ce revenu est égal à la
différence entre le montant du revenu brut et le total des charges de la
propriété.
Les frais de gestion sont évalués soit de façon forfaitaire (30% du revenu brut),
soit de façon réelle.
- régime de base ;
- régime simplifié d’imposition ;
- et régime réel d’imposition.
Droit fixe en
Activité
FCFA
Acheteur de produits du cru sans établissement 60.000
Briqueterie 50.000
Coiffeur pour dames 30.000
Coiffeurs pour hommes 25.000
Colporteurs, marchands ambulants, patentés dont la
25.000
profession n’est pas exercée à demeure fixe
Commerçant au détail 100.000
Couturière ou tailleur ayant un établissement fixe 50.000
Entrepreneur de travaux 100.000
Esthéticienne, Manucure, Pédicure 50.000
Fabricant de meubles 100.000
Location de camion 350.000
Masseur, Masseuse 100.000
Patenté de 5è classe 100.000
Patenté de 6è classe 60.000
Patenté de 7è classe 40.000
Patenté de 8è ou 9è Classe 20.000
Transport par autobus 200.000
Transport par camionnette de marchandise 100.000
Transport par camions 300.000
Transport par taxi-bus urbain 250.000
Transport par taxi 100.000
Vendeur de produits du cru, sans établissement fixe 25.000
Source : CGI édition 2013
Certains contribuables sont exclus du régime de base et ce, quel que soit le
montant du chiffre d’affaires annuel. Il s’agit :
A. Revenus imposables
1. Pour les Bénéfice Industriels et Commerciaux (BIC)
Sont considérés comme bénéfices agricoles, les revenus réalisés soit par les
fermiers, métayers, soit par les propriétaires exploitant eux même.
Activités
Achat/revente Prestation de Profession
(BIC/BA) service (BIC/BA) libérale (BNC)
Chiffre d’affaires
CA inférieur à 20
RB RB RSI
millions
CA compris entre
RSI RSI RSI
20 et 80 millions
CA supérieur à 80
RRI RRI RRI
millions
1. Base imposable pour le RSI
Activités
Achat/revente Prestation de Profession
Chiffre (BIC/BA) service (BIC/BA) libérale (BNC)
d’affaires
Abattement 70% 50% 40%
Base IRPP CA- abattement CA- abattement CA- abattement
Ou Base IRPP CA x 30% CA x 50% CA x 60%
Dans le RRI la base imposable à l’IRPP est déterminée comme dans le cas de
l’IS. C’est le tableau 24 de la DSF qui permet de déterminer cette base.
Le revenu brut global est égal à la somme des revenus net de chaque revenu
catégoriel. Ainsi, le revenu brut global se calcule comme suit :
- les intérêt des emprunts et des dettes contractés par le contribuable pour
la construction, l’acquisition ou les grosses réparations des immeubles
sis au Gabon et dont il se réserve la jouissance à titre d’habitation
principale (plafonnée 6.000.000) ;
- les arrérages de rentes payés par lui à titre obligatoire et gratuit et des
primes d’assurance vie (limités à 5% du revenu brut imposable) ;
- les pensions alimentaires versées en application d’une décision de
justice ;
- les versements effectués volontairement en vue de la constitution d’une
retraite (limités à 10% du revenu brut imposable) ;
- les versements effectués à la CNSS au titre des employés de maison.
Remarque : il est à noter que le revenu net global est déclaré dans l’imprimé ID
06 (c’est l’équivalent du tableau 24 dans le cadre de l’IS).
En matière d’IRPP c’est le chef du foyer fiscal qui paie l’IRPP. Et, le montant de
l’IRPP dépend de la situation matrimoniale et familiale du contribuable. A une
situation donnée correspond un quotient familial (nombre de part).
Nombre d’enfants
0 1 2 3 4 5 6
Situation Matrimoniale
Célibataire sans enfant (1) P=1
Célibataire avec enfants P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5
(1.5)
Marié (2) P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5 P=5
Divorcé sans enfant (1) P=1
Divorcé avec enfants (1.5) P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5
Veuf moins de 2 ans (2) P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5 P=5
Veuf plus de 2 ans, sans
P=1
enfant (1)
Veuf plus de 2 ans, avec
P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5
enfants (1.5)
B. IRPP à payer
RNG
Q= où P est le nombre de parts
P
K= t.Q - N, où ‘’t’’ est le taux progressif annuel et ‘’N’’ une constante déterminés
par le tableau suivant :
3. IRPP à payer
Les assujettis à l’IRPP dont le revenu global est composé d’au moins un revenu
professionnel doivent payer l’IRPP par acomptes. Le tableau ci-après met en
exergue ces acomptes :
Lorsqu’un assujetti à l’IRPP ne paie pas l’impôt dans les délais prévus par le
CGI, l’administration l’invite à venir payer l’impôt dû par AMR.
Chapitre4 : La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
- l’impôt sur le chiffre d’affaires intérieur (ICAI), dont les taxes en vigueur
étaient 14%, 12%, et 5% ;
- la taxe sur les transactions (TT), dont le taux était de 4% ;
- la taxe sur le chiffre d’affaires à l’importation (TCAI), dont les taux en
vigueur sont 10% et 5% ;
- la taxe sur les versements forfaitaires (TVF) ;
- la taxe de formation professionnelle (TFP) ;
- et autres taxes parafiscales.
Les taxes précitées étaient des taxes en cascades qui frappaient le prix de
revient d’un produit à chaque stade de son circuit de destination, donc un
système de paiement à chaque stade de production. Ceci avait pour corollaire
les circuits longs et une distorsion de la concurrence.
La TVA est :
- du champ d’application ;
- des obligations des assujettis à la TVA
I. Champ d’application
Par champ d’application, nous voulons présenter non seulement les personnes
assujetties à la TVA mais également des opérations taxables et celles
exonérées.
Il est à noter que, ces personnes sont assujetties à la TVA, quels que soient
leur statut juridique et leur situation au regard des autres impôts, la forme ou
la nature de leurs interventions.
Pour être assujetties à la TVA, les redevables légaux de cette taxe doivent
réaliser un chiffre d’affaires annuel hors taxe de FCFA 60 000 00013.
Cependant, ce seuil est fixé à 500 000 000 de FCFA pour les sociétés
forestières.
Il faut retenir à toutes fins utiles que les nouvelles sociétés peuvent être
assujetties par option. C'est-à-dire elles peuvent être assujetties sous la base
de leur chiffre d’affaires prévisionnel. L’option à la TVA est encadrée par le
Code Général des Impôts.
13
Avant la loi de finances de 2013, ce seuil était fixé à 80 000 000.
B. Les opérations taxables à la TVA
Sont soumis à la TVA, les opérations relevant d’une activité économique qui
constituent une importation, une livraison de biens ou une prestation de
service, effectuées sur le territoire de la République Gabonaise, à titre onéreux,
par un assujetti.
C. Opérations exonérées
- obligation administrative ;
- obligation déclaration ;
- obligation de paiement.
A. Obligation administrative
B. obligation déclarative
C. Obligation de paiement
Chaque déclaration TVA débitrice doit toujours être accompagné d’un moyen
de paiement (argent en espèce, chèque certifié ou le virement swift).
Le fait générateur est le fait par lequel sont liées les conditions légales
nécessaires pour l’exigibilité de la taxe. C’est en fait l’évènement qui fait naitre
la créance du Trésor. Il conditionne l’assujettissement de l’opération et la taxe
applicable, ce qui est important en cas de changement de législation.
Quant à l’exigibilité, c’est le droit que le Trésor peut faire valoir à un moment
donné auprès du redevable pour obtenir le paiement de la taxe.
Ces deux concepts diffèrent selon la nature de l’opération. Les règles suivantes
sont applicables :
Encore appelée TVA facturée, la TVA collectée est la TVA sur les facture de
ventes. Pour déterminer la TVA collectée, on applique sur la base imposable le
taux de la TVA. Au Gabon, la TVA a quatre taux :
14
Seules les exportations ayant fait l’objet d’une déclaration en douanes sont assujetties au taux 0%.
Exemple
Le 13 juin 2013 la société MABITA vend à crédit une marchandise d’une valeur
de 10.000.000 HT.
Correction
Base : 10.000.000
TVA= 1.800.000
2° Enregistrement au journal
2. TVA déductible
Les assujettis à la TVA ont le droit déduire la TVA qui a grevé en amont les
éléments du prix d’une opération donnée. Mais le droit à déduction prend
naissance lors que la TVA devient exigible chez l’assujetti. Et, les déductions
antérieures omises peuvent être récupérées et prise en compte jusqu’au
douzième mois qui suit celui au cours duquel le droit a pris naissance.
Au fait, la TVA déductible est celle qui est inscrite sur les factures d’achat. En
effet, la TVA dont les entreprises peuvent opérer la déduction est celle qui
figure sur :
Cependant, il est à noter que, la TVA relative à certaines opérations n’est pas
déductible. En effet, n’ouvre pas droit à déduction la TVA ayant grevé :
Les assujettis qui ne réalisent pas exclusivement des opérations ouvrant droit à
déduction sont autorisés à déduire la TVA qui a grevé les biens et services qu’il
acquiert par application d’un prorata de déduction. Le prorata de déduction(P)
est donné par la relation suivante :
Correction
2° Enregistrement
La TVA à payer, la TVA nette ou la TVA due est la différence entre la TVA
collectée et la TVA déductible. Ainsi, la TVA à payer est donnée par l’équation
suivante :
TVA à payer = TVA collectée – (Crédit de TVA15 + TVA déductible)
Si la TVA à payer est négative, l’on parle de crédit de TVA. Dans la CA01, le
crédit de TVA est inscrit à la ligne 18. Mais on peut également l’inscrire à la
ligne 17 précédé du signe moins (-).
Exemple
ZHYM et filles est une SARL dont l’activité principale est le négoce. Le 10
janvier 2013 elle achète une marchandise d’une valeur HT de 10 000 000
FCFA. Le 15 janvier 2013 cette société vend la marchandise à 15 000 000 HT
Correction
1°
15
Ce montant pris en compte lorsque la déclaration TVA du mois précédent était créditrice. Ledit montant est
inscrit à la ligne 13 de la CA01.
Numéro de compte Libellé Montant
Débit Crédit 10/01/2013 Débit Crédit
601 Achat de 10 000 000
marchandises
Vente de
701 marchandises 15 000 000
Paiement TVA
du mois de
janvier
Section3 : Déclaration et paiement de la TVA
I. Déclaration de la TVA
Les assujettis à la TVA ont l’obligation de déclarer les opérations qu’ils ont
effectué (ventes, achats, prestations de services) au cours d’un mois au plus
tard le 20 du mois suivant.
À l’instar d’autres impôts et taxes, la TVA est recouvrée soit par anticipation,
soit par AMR
Par ailleurs, la TVA peut être payée par retenue à la source. En effet, lors qu’un
assujetti effectue les opérations avec l’Etat, au moment du règlement de la
facture, le Trésor Public doit précompter 60% de la TVA facturée.