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INSTITUT SUPERIEUR D’INGENIERIE

Libreville - GABON

DROIT fiscal

Niveau : BACHELOR 2

Intervenant :
Laurent NGOGHE, Juriste d’Affaires
e-mail : laurentngoghe7@yahoo.fr
Plan du Cours

Introduction générale

Chapitre 1 : Les généralités sur la fiscalité


Section 1 : La définition du droit fiscal
Section 2 : La notion de fiscalité

Chapitre 2 : L’impôt sur les sociétés


Section 1 : Généralités sur l’impôt sur les sociétés
Section 2 : La liquidation de l’impôt sur les sociétés
Section 3 : Le paiement ou recouvrement de l’impôt

Chapitre 3 : L’impôt sur le revenu des personnes physiques


Section 1 : Généralités sur l’impôt sur le revenu des personnes physiques
Section 2 : Revenu imposable

Chapitre 4 : La taxe sur la valeur ajoutée


Section 1 : Généralités sur la taxe sur la valeur ajoutée
Section 2 : La liquidation de la taxe sur la valeur ajoutée
Section 3: La déclaration et le paiement de la taxe sur la valeur ajoutée
OBJECTIFS du Cours
Le module de droit fiscal est dispensé aux étudiants de BACHELOR 2 et 3.

Objectif général du module

L’enseignement de ce module permet vraisemblablement aux étudiants d’avoir un


certain nombre de connaissances juridiques dans le domaine la fiscalité gabonaise.

Objectifs spécifiques du module

Après l’enseignement de ce module, les étudiants doivent être capables de :

 Définir correctement le droit fiscal;


 Faire ressortir le processus recouvrement de l’impôt;
 Maîtriser les différents modes de calcul des impôts examinés dans le présent
cours.
Introduction Générale

Pour financer leurs dépenses, les États modernes ont deux principales sources
de financement : les sources externes (emprunts et dons) et les sources
internes (impôts et taxes…). Les recettes fiscales constituent la première source
de financement interne d’un pays.

On entend par fiscalité, l’ensemble des supports juridiques qui régit tout
prélèvement fiscal (établissement et recouvrement des impôts et taxes). Le
système fiscal gabonais peut être divisé en fiscalité normale (fiscalité générale)
et en fiscalité spécifique.

En effet, la fiscalité normale est subdivisée en fiscalité du budget général de


l’Etat ou impôts d’Etat (IS, IRPP, TVA, Droit d’Enregistrement) d’une part, et en
fiscalité d’autres collectivités publiques (impôts locaux et la parafiscalité)
d’autre part.

Quant à la fiscalité spécifique, elle est composée de :

- la fiscalité forestière ;
- la fiscalité pétrolière ;
- la fiscalité minière.

Pour notre cours, nous allons uniquement nous intéresser à la fiscalité


traditionnelle (normale), notamment à la fiscalité du budget général de l’Etat.

A l’aune de ce qui précède, le présent cours sera consacré à l’impôt sur les
sociétés (chapitre 2), l’impôt sur le revenu des personnes physiques (chapitre
3), la taxe sur la valeur ajoutée (chapitre 4) et les Droits d’Enregistrement
(chapitre5).

Toutefois, avant d’étudier les impôts et taxes susmentionnés, il est judicieux de


présenter quelques généralités sur la fiscalité (chapitre1)

Il est à noter que, à la fin de ce cours, les étudiants seront entre autres capable
s de :
- travailler comme assistant dans un cabinet juridique et comptable ;
- travailler au département juridique et fiscal d’une société ;
- gérer une société ;
- tenir un débat relatif à la fiscalité
Chapitre1 : Généralités sur la fiscalité

Section1 : La notion de droit fiscal

Le droit est dans la vie de tous les jours et se manifeste dans toutes les
activités de l’Homme. Tous les actes que les personnes physiques ou morales
posent sont encadrés par le droit. Il existe en effet plusieurs branches de droit
dont les principales sont :

- le droit civil ;
- le droit administratif ;
- le droit constitutionnel ;
- le droit pénal ;
- le droit commercial (droit des affaires ou droit des sociétés) ;
- le droit budgétaire (finances publiques) ;
- le droit fiscal (droit financier).

Nous n’avons pas la prétention de faire ici un cours de droit, il s’agit seulement
de parler du droit fiscal en présentant ses sources et ses caractéristiques.

I. Les sources du droit fiscal

A l’instar d’autres droits, le droit fiscal a deux grandes sources : les sources
externes et les sources internes.

A. Sources externes

Encore appelées sources internationales, les sources externes sont celles qui
sont imposées par les normes supra nationales. Au Gabon, les sources
externes sont constituées par les conventions fiscales et le droit
communautaire.

1. Les conventions fiscales

Elles consistent le plus souvent en des accords multilatéraux (accord entre


plusieurs pays) et bilatéraux (accord entre deux pays) tendant à éviter la
double imposition. Elles ont aussi pour objet d’instaurer une coopération entre
les Administrations fiscales des différents pays dans le but d’échanger des
informations et de lutter contre la fraude fiscale internationale et les transferts
illicites de bénéfices.
Les constitutions de nos pays reconnaissent que les traités et les accords
régulièrement ratifiés, c'est-à-dire qui sont incorporés dans l’ordre juridique
interne par vote de l’assemblée Nationale, ont une valeur supérieure à celles
des lois sous réserves de réciprocité.

Ainsi, les conventions fiscales des lors qu’elles ont été ratifiées, sont
supérieures aux codes généraux des impôts de nos pays. C’est dire que les
conventions fiscales constituent bien des sources du droit fiscal.

2. Le droit communautaire

Au Gabon, le droit communautaire est mis en place par la Communauté


Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Le droit
communautaire influence le droit fiscal de chaque Etat membre.

Le droit communautaire de la CEMAC prend des actes qui sont :

- soit des règlements (directement applicables) ;


- soit des directives (qui s’imposent aux États).

3. Autres textes

La MAGNA CARTA 1215 (texte émanant du Parlement Anglais), dont la


déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 est le prolongement,
constitue le texte de référence du droit fiscal. Des constitutions africaines s’en
sont inspirées dans leurs préambules et dispositifs pertinents pour en faire le
domaine privilégié de la vie de l’Etat, et la matière essentielle du droit Public.

Par conséquent, la déclaration des droits de l’Homme et de citoyen de 1789 est


l’une des sources du droit fiscal.

B. Sources internes

On entend par sources internes l’ensemble des textes juridiques qui font parti
du corpus du droit interne. Au Gabon, les sources internes du droit fiscal sont
nombreuses mais, les principales sont :

- la constitution ;
- la Loi ;
- les règlements ;
- la jurisprudence ;
- la doctrine administrative.
1. La constitution

La constitution encore appelée « loi fondamentale » est l’ensemble des règles


de droit qui régissent les rapports entre l’Etat et ses démembrements.

Selon la hiérarchie de normes juridiques, la constitution est la norme


supérieure du droit interne. Tous les actes juridiques que le législateur ou
l’exécutif va prendre doivent être conformes à la constitution. Il en est de même
des textes relatifs aux impôts et taxes.

En effet, toutes les constitutions des pays de la CEMAC ont réservé


exclusivement à la Loi la création des impôts et taxes et la détermination de
l’assiette, du taux et des modalités de recouvrement. Au Gabon, l’article 36 de
la Constitution ne dispose-t-il pas que : « le parlement vote la loi, consent l’impôt
et contrôle l’action du pouvoir exécutif dans les conditions prévues par la
présente constitution ».

En outre, la constitution gabonaise dispose également en son article 47 que :


« la loi fixe l’assiette, le taux et les modalités de recouvrements des impositions
de toute nature ». Elle Constitue donc à cet effet, la norme fondamentale en
droit fiscal puisque c’est elle qui consacre le principe de la légalité de l’impôt.

2. La Loi

On entend par la loi, toutes les normes juridiques qui sont édictés par le
parlement en vue de régir un domaine particulier.

Au Gabon, et en matière fiscale, il y a souvent deux documents qui sont cités


comme étant la loi fiscale : le Code Général des Impôt (CGI) et la loi de
finances.

Le Code Général des Impôts du Gabon a été institué par la Loi n° 027 /2008
du 22 janvier 2009. Il a été mis à jour suite à la fusion de la Direction Générale
des Contributions Directes et Indirectes avec la Direction Générale des
Domaines et le Commissariat à la Conservation Foncière. Cette fusion a en
effet permis la création de la Direction Générale des Impôt (DGI) en 2002.

Le Code Général des Impôts est subdivisé en cinq livres et complété par les
annexes. Les différents livres sont :

- livre1 : impôts sur les bénéfices et revenus ;


- livre2 : taxes sur le chiffre d’affaires ;
- livre3 : impôts et taxes diverses
- livre4 : droits d’enregistrements et de timbre ;
- livre5 : procédures fiscales.

Quant à la loi de finances, c’est une loi qui autorise les recettes et les dépenses
d’un Etat pour une année donnée. Par ailleurs, la loi de finances complète
chaque année les dispositions du Code Général des Impôt. C’est pourquoi, la
loi 4/85 du 27 juin relative aux lois de finances dans son article 8 indique :
aucun impôt nouveau, droit ou taxe ne peut être perçu s’il n’a été autorisé par la
loi.

3. Les règlements

C’est le pouvoir réglementaire qui assure l’exécution du budget de la Nation.


L’exécutif exerce son pouvoir réglementaire en matière fiscale par les décrets
du Président de la République ou les arrêtés du Premier Ministre ou du
ministre en charge des Finances (Ministre de l’Économie dans le cas du
Gabon).

Les décrets et arrêtés n’interprètent pas la loi fiscale mais, ils expliquent cette
loi. Et, la loi fiscale s’explique de manière restrictive.

4. La jurisprudence

C’est l’ensemble des décisions rendues par les tribunaux sur une même
question ou sur des questions analogues relatives au contentieux fiscal. Au
Gabon, le contentieux fiscal est reparti entre deux ordres judiciaires :

- la juridiction administrative ;
- la juridiction judiciaire.

Le juge judiciaire (juge d’instance) est compétent en matière des impôts


indirects (droits d’enregistrement, droits de successions, du timbre et autres
taxes assimilées), à l’exception de la TVA. Le juge administratif quant à lui est
compétent pour la TVA et les impôts directs, notamment l’IS et l’IRPP.

Il faut noter que, la saisine du juge de l’impôt passe d’abord par une
réclamation préalable auprès de l’administration fiscale.

5. La doctrine administrative
Considérée comme une source informelle du droit fiscal, la doctrine
administrative demeure un élément indispensable dans la compréhension des
textes juridiques. En effet, le caractère obscur et complexe des textes fiscaux
pousse la DGI à interpréter les textes législatifs et réglementaires en
produisant :

- les circulaires ;
- les notes de services ;
- les instructions.

La doctrine est aussi vue comme l’ensemble des écrits des praticiens du droit
qui ont tendance à influencer l’interprétation de la loi. C’est le cas, par exemple
des écrits de Maurice Lauré sur la TVA en 1952, qui ont été repris par le
législateur français en 1953.

II. Les caractéristiques du droit fiscal

Le droit fiscal est caractérisé non seulement par son autonomie et son réalisme
mais aussi par son formalisme.

A. L’autonomie du droit fiscal

L’indépendance du droit fiscal a fait l’objet de débats contradictoires entre les


théories du droit. Pour les uns, le droit fiscal est un droit indépendant ; mais
pour d’autres au lieu de parler de l’indépendance du droit fiscal, mieux vaut
parler de son autonomie.

En effet, pour le doyen Trotabas (1929), le droit fiscal est largement


indépendant des autres branches du droit, tant pour ses règles que pour sa
nature. Mais pour le doyen Gény, mieux vaut parler de spécificités des règles
fiscales.

Loin de nous la prétention de trancher ce débat théorique, mais nous pouvons


résumer que, le droit fiscal est une branche du droit public. Et à ce titre, le
droit fiscal n’est pas un droit indépendant mais il est plus tôt un droit
autonome.

Ainsi, le droit fiscal a ses propres concepts, ces concepts ne sont pas
nécessairement ceux du droit privé ou de la comptabilité. C’est pour quoi, on
verra par exemple que la notion d’activité commerciale est plus large en droit
fiscal qu’en droit privé. C’est ainsi que le particulier qui loue en meublé un
immeuble (appartement) est taxé comme un véritable commerçant. On verra de
même que le bénéfice fiscal s’éloigne assez sensiblement du bénéfice
comptable.

B. Le réalisme du droit fiscal

Ce qui diffère le droit fiscal à d’autres droits est son réalisme. Ici, l’impôt frappe
toutes les opérations économiques fussent-elles immorales ou illicites. Le droit
fiscal est en effet un droit amoral.

L’amoralisme est un aspect du réalisme du droit fiscal. Mais, l’amoralisme du


droit fiscal joue pleinement à l’égard des recettes, on ne peut en dire autant en
matière de dépenses. Il va de soi que les recettes qui proviennent d’activités ou
de situation illicites ou immorales n’échappent pas pour cette raison à l’impôt.
Pour le fisc, l’argent n’a pas d’odeur. La solution contraire serait d’ailleurs une
prime à l’immoralité et à la mauvaise foi.

En revanche, au regard de la déductibilité des charges, le droit fiscal est


volontiers moralisateur. Il refuse en général la déductibilité des charges dont la
cause est illicite. Toute la théorie de l’acte anormal de gestion est fondée sur ce
moralisme. On peut dès lors dire que, le droit fiscal est un droit ambivalent,
c'est-à-dire un droit énigmatique.

C. Le formalisme du droit fiscal

Le droit fiscal est très formaliste voire trop paperassier. Le coût de ce papier est
d’ailleurs loin d’être négligeable pour l’entreprise.

Le formalisme du droit fiscal tient d’abord à l’exigence de la tenue d’une


comptabilité et à l’existence de divergences entre les prescriptions comptables
et les prescriptions fiscales. Ensuite, il y a l’existence d’une multitude de
documents qui doivent être établis selon les normes précises (les imprimés sont
fournis par l’Administration et déposés selon un calendrier minutieusement
agencé). Enfin, les sanctions fiscales sont parfois rigoureuses. Par exemple, les
provisions et certains frais généraux ne peuvent être déduits s’ils ne sont pas
récapitulés sur un relevé spécial même si ils auraient été régulièrement
comptabilisés.
Section2 : La notion de l’impôt

I. La définition de l’impôt

La notion de l’Impôt a connu une certaine évolution dans le temps. Un premier


consensus s’est dégagé autour des travaux du Doyen Gaston JEZE.
Progressivement, elle a connu une évolution au fur et à mesure du temps.

A. Définition
1. Définition traditionnelle

L’impôt a été défini de plusieurs manières selon le contexte. Mais la définition


la plus connue est celle du Doyen Gaston Jèze au début du 20ème siècle :
« l’impôt est un prélèvement pécuniaire obligatoire requis des
particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et en vue de la
couverture des charges publiques ».

La définition de l’impôt révèle sept caractères. En effet, l’impôt est un


prélèvement :

- pécuniaire (argent) ;
- obligatoire (par l’effet de la Loi) ;
- par voie d’autorité (puissance publique) ;
- définitif ;
- sans contrepartie directe;
- sur les particuliers;
- pour la couverture des charges publiques

De nos jours, cette définition semble être dépassée car la notion de l’impôt a
évolué. C’est pourquoi, une définition moderne de l’impôt a été retenue.

2. Définition Moderne

Pour tenir compte du nécessaire rapport entre l’impôt et les facultés


contributives de chacun, et du rôle de plus en plus important de l’Etat dans le
domaine économique et social, une définition plus moderne de l’impôt a été
conçue par MM. Lucien Mehl et Pierre Beltrame sur la Base de celle G. Jèze :
« l’impôt est une prestation pécuniaire, requise des personnes physiques
ou morales de droit privé, voire de droit public, d’après leurs facultés
contributives, par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie
déterminée, en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins
d’intervention de la puissance publique ».
B. Les notions voisines de l’impôt

Il ne faut pas confondre l’impôt et ses notions voisines que sont : la taxe, la
redevance, le prix, la parafiscalité et les droits de douane.

1. la taxe
La taxe s’entend comme une somme perçue en contrepartie d’un service fourni.
En d’autres termes, elle est la rémunération d’un service généralement
obligatoire, mais sans relation de proportionnalité. Le montant de la taxe due
n’est pas le juste prix du service rendu, elle n’est pas proportionnelle au service
rendu.

L’impôt se distingue ainsi de la taxe par l’existence d’une contrepartie. La taxe


n’est exigible qu’à partir du moment où l’administration met à la disposition de
l’administré un service public.

2. la redevance
Elle est définie comme la somme versée par l’usager d’un service public ou d’un
ouvrage public déterminé et qui trouve sa contrepartie directe et immédiate
dans les prestations fournies par ce service ou dans l’utilisation de l’ouvrage.
De ce point de vue, la redevance se distingue de l’impôt par la contrepartie
qu’elle représente d’un service fourni mais aussi, elle se distingue de la taxe
par son exigibilité qui découle obligatoirement de l’utilisation effective du
service.

En ce qui concerne la redevance, il y a donc deux caractéristiques : la


contrepartie directe (l’utilisation effective su service), et la proportionnalité au
service rendu.

3. les taxes parafiscales


Elles constituent un prélèvement obligatoire opéré dans un intérêt économique
et social au profit d’une personne morale de droit public ou privé autre que
l’Etat, les collectivités territoriales et leurs établissements publics
administratifs.

Ces prélèvements sont soumis au Parlement au même temps que le budget de


l’Etat. Les taxes parafiscales sont donc légales, car elles peuvent être instituées
par la loi, ou par un texte à caractère réglementaire.

4. le prix
Le prix est la contrepartie d’un bien ou d’un service dans une relation
marchande. C’est l’expression monétaire de l’échange.

5. les droits de douanes


Les droits de douanes se distinguent des impôts en raison de leur caractère
strictement économique, leur objet étant de protéger le marché intérieur. Cela
étant, certains prélèvements obligatoires perçus par l’Administration des
douanes constituent des impôts. Il s’agit notamment de la TVA et des droits
d’accises perçus sur les biens provenant de l’extérieur du Gabon.

II. La classification des impôts

De nos jours, il existe de nombreuses classifications de l’impôt. Ainsi, on fait


souvent la distinction entre :

- les impôts directs et les impôts indirects ;


- les impôts sur le revenu et les impôts sur la consommation ;
- les impôts réels et les impôts personnels ;
- les impôts proportionnels et les impôts progressifs ;
- les impôts d’Etat et les impôts locaux.

A. Impôts directs et Impôts indirects

Les impôts directs sont les impôts qui touchent et qui concernent des éléments
constants ou répétitifs tel que le revenu. Sur le plan psychologique, l’idée des
impôts directs est vivement ressentie par les contribuables qui ont l’impression
d’être spoliés. C’est notamment le cas de l’IRPP et de l’IS.

Quant aux impôts indirects, ce sont des impôts qui touchent les éléments
intermittents. Ces impôts sont souvent supportés par les consommateurs
finaux (redevables réels) mais ; ils sont reversés à l’Etat par les contribuables,
les vendeurs (redevables légaux). Sur le plan psychologique, il n’y a pas la
réticence des contribuables. C’est pour quoi, pour ces impôts on parle du
phénomène d’anesthésie fiscale. A cet effet, les États font un recours massif
aux impôts indirects en vue d’optimiser le rendement fiscal.

B. Impôts sur le revenu et Impôts sur la consommation

Les impôts sur le revenu sont des impôts qui ont pour matière imposable le
revenu des personnes physiques ou des personnes morales. C’est le cas de
l’IRPP, de l’IS et de l’IRCM.
Les impôts sur la dépense sont des impôts qui sont assis sur la
consommation. C’est notamment le cas de la TVA.

C. Impôts réels et impôts personnels

L’impôt réel tient compte exclusivement de la nature des opérations et non pas
de la personne du contribuable. L’impôt réel est un impôt juste, un impôt
objectif car il s’attache à l’objet et non pas au sujet. C’est le cas de la TVA et
des droits de douanes.

Par contre ; l’impôt personnel est un impôt subjectif qui prend en considération
la faculté contributive et la situation familiale du contribuable. C’est le cas de
l’IRPP.

D. Impôts proportionnels et impôts progressifs

L’impôt proportionnel est obtenu par l’application d’un taux fixe ou d’un tarif
sur la base d’imposition.

Quant à un impôt progressif, c’est un impôt où on décompose la base afin


d’appliquer des barèmes. C’est le cas de l’IRPP, des droits de succession ou de
donations.

E. Impôts d’Etat et Impôt locaux

Les impôts d’Etat sont des impôts qui financent le budget général de l’Etat (IS,
IRPP, TVA…). Alors que les impôts locaux ce sont des impôts qui financent les
budgets des collectivités locales (Patentes ; Licences ; CFPB ; CFPNB…).

III. Les fonctions de l’impôt

L’impôt a plusieurs fonctions dont les principales sont : la fonction financière ;


la fonction économique et la fonction sociale.

A. Fonction financière

La fonction financière est la première fonction de l’impôt. En effet, l’impôt est


tout d’abord investi d’une fonction financière car, le rôle de l’impôt est
d’assurer la couverture des charges publiques. L’impôt participe au
financement du budget de l’Etat. A ce titre, l’impôt est l’une des principales
sources des ressources propres d’un Etat.
B. Fonction économique et sociale

La fiscalité est dotée d’une fonction économique qui permet à l’Etat d’utiliser
l’impôt comme un instrument de politique économique. Grâce ou à cause de
l’impôt, l’Etat peut encourager ou décourager les opérateurs économiques.
L’impôt est un levier important de la politique macroéconomique. En effet,
l’impôt peut agir directement ou indirectement sur : la consommation,
l’épargne et l’investissement.

Par ailleurs, l’impôt est aussi investi d’une fonction sociale. L’Etat peut utiliser
l’impôt comme un instrument de justice sociale. Avec l’impôt on peut financer
les aides sociales et les investissements collectifs. La fonction sociale repose
entre autres sur la progressivité et la personnalisation de l’impôt. Exemple les
DE1 et l’IRPP.

C. Autres fonctions

De nos jours, l’impôt remplit d’autres fonctions en sus de ses fonctions


traditionnelles développées supra. L’impôt peut être un facteur de la protection
de l’environnement. Avec la problématique du développement durable, les pays
modernes utilisent l’impôt aux fins de réduire la pollution. C’est notamment le
cas de la taxe carbone et le système du MDP2. Par le principe du pollueur
payeur, les États par le biais de l’impôt veulent décourager les pollueurs.

En outre, l’impôt est un outil de souveraineté des États. Le consentement de


l’impôt vient asseoir la souveraineté des États et, c’est un véritable outil de
l’émergence de la démocratie.

Section3 : Les grands principes de la fiscalité

I. Le principe de la légalité de l’impôt

C’est l’un des principes le plus important, car il détermine qui a la compétence
pour créer des normes en matière fiscale.

A. Énoncé et signification principe.

Le principe de légalité est énoncé dans la déclaration des droits de l’homme et


du citoyen en son article 14 « tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-
mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la

1
Les droits d’enregistrements
2
Le Mécanisme pour le Développement Propre
consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette,
le recouvrement et la durée », mais aussi par la constitution française de 1958
en son article 34 : « la loi fixe les règles relatives à l’ assiette, au taux , et aux
modalités de recouvrement des impositions de toute nature ».

Ce principe signifie que la création de la norme fiscale est de la compétence


exclusive du législateur. Car c’est la constitution qui lui en confère la
compétence.

Toutefois, Cela ne veut pas dire que tous les textes fiscaux sont de nature
législatifs.

En effet, le Code général des Impôts et le livre des procédures fiscales sont
bien composés de textes fiscaux de nature législative et réglementaire.

Il convient de rappeler que le pouvoir réglementaire élabore des textes qui


permettent l’application de la loi fiscale.

Aussi, bien que la création de la norme fiscale soit de la compétence du


législateur, elle n’interdit en rien au législateur de déléguer sa compétence en
la matière pour ce qui concerne les détails d’application de la loi fiscale.

B. Les limites du principe

Le principe de la légalité connaît des limites sur le plan externe et interne.

Sur le plan externe, de par l’existence des conventions internationales et du


droit communautaire où les États abandonnent une partie de leur souveraineté
en matière fiscale.

Ainsi les textes peuvent provenir des conventions fiscales internationales qui
ont pour but d’éviter la double imposition, et les textes émanant du droit
communautaire telles que les directives CEMAC sur la TVA et l’IRPP.

Sur le plan interne, on constate un affaiblissement du pouvoir législatif du


parlement sur les points suivants. En effet, le législateur en matière fiscale
n’exerce sa compétence que de manière purement formelle, car la majorité ou
la totalité des lois fiscales sont élaborées par le gouvernement sous forme de
projet de loi et présenté au Parlement du fait de la technicité de celle-ci.

En outre, les prises de position de l’administration (doctrine administrative)


pour interpréter le droit fiscal peuvent avoir pour conséquence de supplanter la
loi dans un cas extrême, car toutes interprétations de la loi fiscale (même si
elles sont illégales) lui sont opposables.

Cela a donc pour conséquence la fragilisation du principe de la légalité de


l’impôt.

I. Le principe d’égalité de l’impôt

A. Enoncé et signification du principe.

Le principe de l’égalité devant l’impôt est énoncé dans la Déclaration des


droits de l’homme et du citoyen en son article 1 « les hommes naissent et
demeurent libres et égaux en droits. La loi doit être la même pour tous, soit
qu’elle protège, soit qu’elle punit » mais aussi en son article 13 « la contribution
commune doit être également repartie entre tous les citoyens sans distinction
d’origine, de race ou de religion ».

Ce principe signifie que tous les citoyens sont égaux non seulement devant la
loi fiscale mais aussi devant les charges publiques.

B. Limites du principe

Mais le principe d’égalité devant l’impôt ne signifie pas « uniformité du


traitement fiscal3 », il n’exige pas que tous les contribuables soient soumis aux
mêmes règles fiscales. Le législateur tient souvent compte des différences de
situation (familiale, professionnelle, économique) dans l’application de la loi
fiscale.

En un mot, le principe d’égalité ne signifie pas que tous les citoyens doivent
payer le même montant d’impôt, ni être soumis au même régime fiscal. Mais il
signifie que la loi fiscale ne doit pas comporter des discriminations injustes,
injustifiées, s’appuyant sur le sexe, la religion.

II. Le principe de la nécessité de l’impôt

Le principe de la nécessité de l’impôt est énoncé dans la Déclaration des droits


de l’homme et du citoyen en son article 13 « Pour l’entretien de la force publique,
et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est
indispensable » mais aussi en son article 14 « tous les citoyens ont le droit de

3
C'est-à-dire le même traitement fiscal pour tout le monde.
constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants , la nécessité de la
contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en
déterminer la quotité, l’assiette , le recouvrement et la durée ».

Ce principe renforce la légitimité de l’impôt, car si l’impôt est nécessaire alors


il est légitime.

L’impôt est donc nécessaire non seulement pour la couverture des charges
publiques, mais aussi pour la distribution des aides aux catégories sociales les
plus défavorisées (fonction sociale de l’impôt). C’est ce principe qui réprime la
fraude et l’évasion fiscale.

III. Le principe d’annualité de l’impôt

Le principe de l’annualité de l’impôt est un principe qui tire sa source du droit


budgétaire. Il concerne le délai de l’autorisation du prélèvement fiscal. Cette
autorisation n’est donnée que pour une année (douze mois) dans le cadre du
vote de la Loi de Finances.

Cela ne signifie pas que le régime de l’impôt soit donné pour une année mais
que l’autorisation de lever l’impôt doit être renouvelée chaque année dans le
cadre de la loi de finances. Cela ne signifie pas non plus qu’il faille attendre la
fin de l’année pour payer les impôts, mais c’est dans le cadre d’une année
qu’on paie ses impôts, soit mensuellement, soit trimestriellement ou même
annuellement.
Chapitre2 : Impôt sur les Sociétés (IS)

Le revenu des sociétés est une matière imposable à l’IS. En droit de sociétés, il
existe deux grandes catégories de sociétés : les sociétés civiles et les sociétés
commerciales. Parmi les sociétés civiles on a entre autres les ONG4 ; les
associations et les partis politiques.

Quant aux sociétés commerciales, elles sont subdivisées en sociétés de


personnes (SNC ; SCS…)5 et en sociétés de capitaux (SA ; SARL…)6.

Si les sociétés de capitaux sont assujetties automatiquement à l’IS mais, les


sociétés de personne sont assujetties à l’IS par option.

Section1 : Généralités sur l’IS

I. Champs d’application de l’IS

Ici nous voulons savoir les personnes qui peuvent être assujetties à l’IS et
celles qui en sont exonérées.

A. Les personnes imposables

Sont soumis à l’IS :

- les sociétés par actions ;


- les sociétés à responsabilité limitée ;
- les sociétés coopératives ;
- et les établissements ou organisme public.

Il y a des sociétés qui sont soumises obligatoirement à l’IS et d’autres qui le


sont par option. En effet, sont passible de l’IS et ce, de façon obligatoire :

- les sociétés anonymes ;


- les sociétés à responsabilité limitée ;
- les sociétés coopératives et leurs unions ;
- les établissements publics, les organismes d’Etat jouissant de
l’autonomie financière ;
- toutes autres personnes morales se livrant à une exploitation ou à des
opérations à caractères lucratifs ;

4
Organisation Non Gouvernementale
5
Société Non Commerciales et Société en Commandite Simple
6
Société Anonyme et Société à Responsabilité Limités
- les sociétés civiles qui se livrent à des exploitations ou des opérations de
nature commerciale, industrielle ; artisanale ou agricole (achat revente
des immeubles ou de fonds de commerce, achat habituel en leur nom les
biens en vue de la revente, vente de terrains acquis à titre onéreux après
viabilisation, location des établissements commerciaux ou industriels
muni du mobilier et du matériel nécessaire à son exploitation) ;
- les sociétés civiles qui comprennent parmi leurs membres une ou
plusieurs sociétés de capitaux ou qui ont opté pour ce régime
d’imposition.

Par ailleurs, sont soumises à l’IS par option, les sociétés de personnes
suivantes :

- les sociétés en nom collectif ;


- les sociétés en commandite simple ;
- les sociétés en participation ;
- les syndicats financiers.

L’option à l’IS est irrévocable et ne peut être exercée par les sociétés de fait ou
les sociétés de personnes issues de la transformation antérieure de sociétés de
capitaux. De plus, pour être valable, l’option doit être signée par tous les
associés et notifiée au Centre Des Impôts (CDI) territorialement compétent
dans les trois mois du début de l’exercice fiscal.

Si les sociétés de personnes précitées ne sollicitent pas l’option, l’IS s’applique


à la part des bénéfices correspondant aux droits :

- des commendataires dans les sociétés en commandite simple ;


- des associés non indéfiniment responsables ou dont les noms et
adresses n’ont pas été indiqués à l’Administration fiscale dans les
sociétés en nom collectif et les sociétés en participation.

B. Les personnes exonérées

Certains contribuables sont exonérés de façon permanente à l’IS alors que


d’autres sont exonérés temporellement. En effet, sont exonérés de l’IS de façon
permanente :

- les sociétés coopératives de production, de transformation, de


conservation et vente de produit agricole ainsi que leurs unions ; à
condition que ces sociétés fonctionnent conformément aux dispositions
qui les régissent et qu’elles revêtent la forme civile ;
- les syndicats agricoles et les coopératives d’approvisionnement et d’achat
fonctionnant conformément aux dispositions qui les régissent ;
- les caisses de crédits agricoles mutuels ;
- les sociétés et unions de sociétés de secours mutuel ;
- les bénéfices réalisés par les sociétés sans but lucratif ;
- les collectivités locales ainsi que leurs régies de services publics ;
- les sociétés ou organisme reconnu d’utilité publique chargée du
développement rural ;
- les offices publics de gestion d’habitations à loyer modérés ;
- les sociétés scolaires de coopératives dites ‘’ mutuelles scolaires’’ ;
- les clubs et cercles privés pour leurs activités autres que bar et
restauration ;
- la BEAC7, passible d’une redevance statutaire d’un montant égal à 50%
dont l’assiette est déterminée conformément aux dispositions légales en
vigueurs.

Sont exonérées de l’IS de façon temporaire :

- les entreprises ayant une activité hôtelière, de tourisme et présentant un


nouvel investissement d’un montant minimum de 300 000 0008 de FCFA
hors taxe. Cette exonération est accordée pendant les trois première
années de leurs activités ;
- les sociétés admises au régime particulier des PME/PMI dans les
conditions prévues par la loi n°16/2005 du 20 septembre 2006 portant
promotion des petites et moyennes entreprises et des petites et moyennes
industries. Cette exonération est accordée pendant les cinq premières
années de leur activité.
- les sociétés éligibles au régime des entreprises nouvelles, régime prévu
par les dispositions des articles 194 et 195 du Code Général des Impôts
(CGI).

II. Obligations des personnes imposables à l’IS

Les personnes imposables à l’IS doivent remplir plusieurs obligations dont les
principales sont : les obligations comptables et les obligations fiscales

7
Banque des Etats de l’Afrique Centrale
8
Avant la loi de finances 2012, ce montant était de 800 000 000
A. Obligations comptables

Tout contribuable assujetti à l’IS au Gabon doit tenir une comptabilité selon le
système comptable OHADA9. A ce titre, les assujettis doivent entre autres tenir
à jour les documents suivant :

- le journal ;
- la balance des comptes ;
- le grand livre ;
- le bilan ;
- le compte de résultat,
- le Tableau Financier de Ressources et Emplois (TAFIRE) ;
- l’état annexé

Il est à noter que la production des documents susmentionnés doit être


justifiée par des factures. En effet, pour qu’une facture soit valable, elle doit
porter les mentions suivantes :

- le nom prénom ou raison sociale du fournisseur ;


- le NIF du fournisseur ;
- le nom prénom ou raison sociale du client ;
- l’adresse du client ;
- le montant hors taxe ;
- montant et taux de la TVA.

B. Obligations fiscales

Fiscalement, les assujettis à l’IS ont deux obligations : les obligations


déclaratives et les obligations de paiement.

En effet, les contribuables assujettis à cet impôt doivent déposer au plus tard
le 30 avril de chaque année une Déclaration Statistique et Fiscale (DSF). La
DSF, encore appelée liasse fiscale est un document composé de :

9
Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
- le bilan ;
- le compte de résultat ;
- le TAFIRE
- et 34 tableaux.

Par ailleurs, les assujettis à l’IS ont l’obligation de payer ledit impôt selon les
dispositions du CGI (voir section3 du chapitre 2 de not

Section2 : La liquidation de l’IS

Liquider un impôt c’est calculer le montant de l’impôt dû par le redevable. Pour


liquider un impôt, il faut savoir prioritairement certains éléments notamment
la base imposable.

I. Détermination du bénéfice imposable

La base imposable est encore appelée l’assiette de l’impôt. C’est la partie de la


matière imposable où l’impôt sera liquidé. Pour bien déterminer la base
imposable à l’IS, il faut savoir avec précision les charges déductibles aussi bien
sur le plan comptable que sur le plan fiscal.

A. Charges déductibles
1. Conditions de déductibilité de charges

Le droit comptable (droit OHADA) et le droit fiscal n’ont pas souvent la même
appréciation des charges déductibles. En effet, une charge qui peut être
déductible sur le plan comptable n’est pas forcement déductible sur le plan
fiscal.

Nonobstant ce qui précède, le droit comptable et le droit fiscal ont trois


principes communs :

- le principe d’autonomie (indépendance des exercices) ;


- le principe de la comptabilité d’engagement ;
- le principe de coût historique.

Toutefois, pour que les charges puissent être déductibles fiscalement, elles
doivent satisfaire les conditions suivantes :

- être exposées dans l’intérêt direct de l’exploitant ou se rattachées à la


gestion normale de l’entreprise ;
- correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications
suffisantes ;
- être comprises dans les charges de l’exercice au cours duquel elles ont
été engagées ;
- ne pas être exclues des charges déductibles par détermination de la Loi ;
- ne pas être considérées comme un acte anormal de gestion.

2. Liste des charges déductibles fiscalement

Les principales charges déductibles sont :

- les cotisations sociales versées aux caisses étrangères de retraite par les
entreprises (à condition de représenter un caractère obligatoire et limiter
à 15% du salaire brut alloué à l’assuré social) ;
- les cotisations versées à titre volontaire par les entreprises en faveur de
leur salariés pour la constitution d’un capital ou d’une rente au moment
de leur départ à la retraite (déductible dans la limite de 10% du salaire
brut alloué à l’assuré et à condition de verser ces cotisations à des
compagnies d’assurance vie ou à des banques commerciales installées au
Gabon et agréées par le ministère en charge de Finances) ;
- les commissions ou courtage portant sur les marchandises achetées pour
le compte des entreprises situées au Gabon (déductible dans la limite de
5% du montant des achats) ;
- les dépenses locatives (sauf si le bailleur est un associé qui détient au
moins 10% des parts ou d’actions de la société concernée) ;
- les impôts et taxes professionnels (Patente, licence, FNH, CFPB,
CFPNB…) ;
- les dons (à condition d’être versés à des œuvres ou organismes d’intérêt
général ; à caractère philanthropique ; social ou familial situés au
Gabon. Ils sont déductible à la limite de 1°/°° du chiffre d’affaires de
l’exercice ;
- le compte courant d’associés (à condition que l’intérêt ne dépasse pas le
taux des avances de la BEAC majoré de deux points ; le capital de la
société soit entièrement libéré ne pas dépasser la moitie du capital de la
société libéré des associes dirigeants) ;
- les reports déficitaires (déductibles sur les trois exercices qui suivent
l’exercice déficitaire) ;
- les amortissements (à condition de respecter les taux prescrits par la loi,
notamment l’article 11-V-a du CGI) ;
- les provisions (à conditions de respecter les conditions de forme et de
fond, c'est-à-dire la comptabilisation et l’inscription dans le relevé des
provisions).

B. Retraitement extra comptable : le résultat fiscal

Le retraitement extra comptable permet de déterminer le résultat fiscal de


l’exercice. En effet, après la détermination du résultat comptable, le
département financier et fiscal de l’entreprise procède aux réintégrations et
déductions afin d’obtenir le résultat fiscal. Ce retraitement extra comptable se
fait via le tableau 24 de la DSF (Voir cas pratique).

Dans le tableau 24, on détermine le résultat fiscal en résolvant l’équation


suivante :

Résultat Fiscal (RF) = Résultat Comptable (RC) + Réintégrations (RI) –


Déductions (D)

Pour le calcul de l’IS, le résultat fiscal est arrondi au millier de franc inferieur.

II. Calcul de l’IS


A. Différents taux de l’IS au Gabon

Au Gabon, il existe trois taux10 de l’IS : le taux de droit commun (35%) et les
taux réduits (30% et 25%).

Le taux de 30% est appliqué pour les entreprises des secteurs hors-pétrole et
hors mine.

Le taux de 25% quant à lui s’applique pour :

- les sociétés détentrices de titres de propriété intellectuelle ;


- la Banque Gabonaise de Développement (BGD) ;
- les entreprises de promotions immobilières agréées pour l’aménagement
des terrains à bâtir en zone urbaine et pour la construction de logement
socioéconomique ;
- les établissements publics ;
- les associations et collectivités sans but non lucratif ;

10
Il faut noter qu’avant la loi de finances 2013, les taux de l’IS étaient 35%, 20% et 18%.
- les entreprises du secteur touristique agréées conjointement par le
Ministre chargé du tourisme et le ministre en charge des finances.

B. Montant de l’IS à payer

L’IS brut à payer est égal au produit du résultat fiscal par le taux de l’IS.

IS= Résultat fiscal x taux de l’IS.

Il est à noter que, le montant annuel d’IS à payer ne doit pas être inférieur à 1
000 000 de FCFA ou 1% du chiffre d’affaires réalisé par la société concernée.

Section3 : Paiement ou recouvrement de l’IS

A l’instar de tous les pays de la CEMAC, le système fiscal gabonais est un


système déclaratif où les impôts sont auto liquidés par les contribuables. Ces
derniers doivent verser spontanément l’IS (I). Mais parfois, l’Administration
recouvre l’IS par AMR (II).

I. Paiement par anticipation (PPA)

Le législateur gabonais a autorisé les sociétés à payer l’IS en trois tranches :


deux acomptes et le solde.

A. Paiement des acomptes de l’IS

Pour permettre au Trésor Public de posséder la liquider en permanence, les


sociétés doivent payer l’IS en deux acomptes le premier acompte au plus tard le
30 novembre de l’année N et le second le 30 janvier de l’année N+1.

Le premier acompte représente 25% de l’IS payé l’année précède (N-1) et le


second quant à lui est égal à 33.33% de l’IS payé en N-1.

Exemple1

MABITA est une SARL de droit gabonais créée le 18 juillet 2002. En 2011,
cette société a payé un impôt sur les sociétés de FCFA 10.000.000.

1°. Quel est le montant du premier acompte de l’IS 2012 ? Quelle date cet
acompte doit-elle être payée ?
2°. Même question pour le second acompte.

Correction

Pour l’exercice 2012, le premier acompte qu’il payera au plus tard le 30


novembre 2012 sera de 2.250.000 FCFA et le second, payable le 30 janvier
2013 s’élèvera à hauteur de 3.333.000 FCFA.

B. Paiement du Solde IS

Le solde de l’IS est payé au plus tard le moment du dépôt de la DSF,


notamment au plus tard le 30 avril de l’année N+1. Ce solde est égal :

Solde ISn = ISn -  acomptes - crédit d’impôt11


En restant dans l’exemple de la société MABITA, nous voulons déterminer le
solde de l’IS de cette société si elle a réalisé un résultat fiscal de 40 000 000 au
titre de l’exercice 2012.

En pratique, le paiement par anticipation de l’IS se fait par le biais des


bordereaux de paiements (imprimés fournis par l’Administration fiscale).

Le tableau ci-après présente les différents imprimés utilisés pour payer l’IS :

Acomptes et Solde Imprimés à utiliser


1er acompte de l’IS ID 02
2em acompte de l’IS ID 03
Solde de l’IS ID 03 BIS

II. Paiement par Avis de Mise en Recouvrement (AMR)

En principe, les contribuables sont tenus d’acquitter spontanément le montant


de l’impôt liquidé au moment même où ils déposent la déclaration comportant
cette liquidation. Dans le cas de l’IS les différentes déclarations relatives à la
liquidation de l’IS sont : l’ID 02, ID 03 et ID 03 BIS.

Mais en pratique les contribuables ne paient souvent pas spontanément l’IS


dû. De même, suite au contrôle effectué par l’Administration fiscale, les
contribuables sont amenés à payer l’IS. Et, ce paiement doit se faire par AMR.

11
A un moment donné, une société peut se retrouver avec d’un crédit de l’IS à reporter. C’est notamment le cas
où le résultat fiscal de l’exercice est largement inferieur au résultat fiscal de l’exercice précédent. Autrement dit,
lors que la somme des acomptes est supérieure à l’IS de l’exercice considéré.
En effet, l’AMR est un bordereau de paiement qui est rendu exécutoire par le
Chef de Centre des Impôts territorialement compétent et pris en charge par le
Receveur des Impôts qui le notifie le jour même au contribuable.

La date de notification de l’AMR constitue le point de départ des délais de


recouvrement, de prescription, de réclamation et de péremption du privilège du
trésor.

L’AMR doit être nominatif et doit expressément mentionner :

- les noms, prénoms, raison sociale et domicile fiscal du contribuable ;


- le numéro et la date de l’AMR ;
- la date de notification de l’AMR ;
- le service émetteur de l’AMR ;
- la nature des impôts, droits ou taxes en cause ;
- les sommes à acquitter par nature d’impôts, droits ou taxes ;
- la période concernée par les impositions en cause ;
- le montant des pénalités appliquées ;
- le montant total des impôts, droits, taxes et pénalités à acquitter ;
- le délai de paiement ;
- le visa du Receveur des impôts qui prend en charge l’AMR.

A toutes fins utiles, il est à noter que si le contribuable ne s’est pas acquitté de
sa dette dans les délais prévus par le Code Général des Impôts, le Receveur des
Impôts ou le comptable chargé du recouvrement lui adresse une lettre de
rappel l’invitant à s’acquitter de sa dette et l’avertissant que faute pour lui de
s’exécuter dans un délai de huit jours, des mesures de poursuites en
recouvrement forcé seront engagées en son encontre.
Chapitre 3 : Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP)

L’IRPP est un impôt d’Etat, un impôt direct qui frappe le revenu net global des
personnes physiques (ménages et entreprises individuelles qui n’ont pas opté
pour l’IS.

Au Gabon, l’IRPP est un impôt unique assis sur l’ensemble des bénéfices et
revenus catégoriels de toutes les personnes constituant le foyer fiscal.

L’objet de ce chapitre est d’examiner :

- les généralités sur l’IRPP ;


- les revenus imposables à l’IRPP ;
- la liquidation de l’IRPP ;
- et le recouvrement de l’IRPP.

Section1 : Généralités sur l’IRPP

Dans cette section, nous voulons non seulement présenter les personnes
imposables et exemptées à l’IRPP mais, nous voulons également énumérer les
obligations des personnes assujetties audit impôt.

I. Champ d’application
A. Personnes imposables à l’IRPP

Sous réserve des dispositions des conventions internationales, l’IRPP est dû :

- par toute personne physique ayant une résidence habituelle au Gabon


ou ayant résidé six mois au moins dans l’année ;
- les personnes ayant leur résidence à l’étranger dont les revenus ont leur
origine au Gabon ;
- les fonctionnaires ou agents de l’Etat exerçant leurs fonctions à l’étranger
lorsqu’ils sont exonérés de l’IRPP dans le pays où ils résident ;
- les personnes disposant ou non d’une résidence habituelle au Gabon qui
recueillent des bénéfices ou revenus dont l’imposition est attribuée au
Gabon par une convention internationale relative à la double imposition.
B. Personnes exemptées de l’IRPP

Sont affranchi de l’IRPP :

- les agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires de nationalité


étrangère (à condition que les pays qu’ils représentent concèdent des
avantages analogues aux agents diplomatiques et consulaires gabonais
dans leur payer respectif) ;
- les personnes physiques soumises au régime de base prévu par le Code
Général des Impôts ( CGI),voir l’article 135 de code.

II. Obligation des personnes imposables à l’IRPP

A l’instar de l’IS, les personnes imposables à l’IRPP ont deux types


d’obligations : les obligations comptables et les obligations fiscales.

A. Les obligations comptables

Les obligations comptables des assujettis à l’IRPP varient en fonction du régime


d’imposition.

Au Gabon, il existe trois régimes d’imposition :

- le régime de base (contribuables dont le chiffre d’affaires annuel est


inférieur à 20 millions) ;
- le régime simplifié d’imposition (contribuables dont le chiffre d’affaires
est compris entre 2O et 8O millions) ;
- le régime réel d’imposition (contribuables dont le chiffre d’affaire est
supérieur à 80 millions).

Les contribuables assujettis au régime de base (RB) et ceux assujettis au


régime simplifié d’imposition (RSI) doivent tenir un cahier des recettes et des
dépenses.

Par contre, les contribuables assujettis au régime réel d’imposition (RRI)


doivent tenir tous les principaux documents prescrits par l’OHADA (journal,
grand livres, compte de résultat, bilan).

B. Obligations fiscales
Quel que soit le régime d’imposition, les assujettis à l’IRPP doivent non
seulement déclarer leurs revenus mais ils doivent aussi payer l’impôt ce,
conformément aux dispositions du CGI.

Setion2 : Revenus imposables à l’IRPP

Dans cette section nous allons présenter la matière imposable à l’IRPP, c'est-à-
dire les revenus qui rentrent dans la base imposable à l’IRPP.

Les revenus qui rentrent dans la liquidation de l’IRPP sont :

- les traitements et salaires ;


- les revenus fonciers ;
- les revenus professionnels (BIC, BNC et BA).

I. Les traitement et salaires


A. La matière imposable dans la catégorie des traitements et salaires et
les exemptions

1. Revenus imposables

Sont imposables dans cette catégorie :

- les traitements, indemnités, émoluments, salaires, pensions, et rentes


viagères ;
- tous les avantages en argent et en nature, lorsque l’activité rétribuée est
exercée au Gabon.

Il est à noter que les pensions et rentes viagères sont réputées perçues au
Gabon, lorsque le débiteur est domicilié ou établi au Gabon.

2. Exemption

Ne font pas parti de la base imposable à l’IRPP :

- les allocations ou avantages à caractère familial versés par les


employeurs à leurs employés (plafonné à 20 000 FCFA par mois et par
enfant) ;
- les allocations, indemnités et prestations servies sous quelle que forme
que ce soit par l’Etat, les collectivités et établissements publics en vertu
des lois et décrets d’assistance et d’assurance ;
- les bourses d’étudiants ;
- la retraite du combattant ;
- les indemnités temporaires, prestations et rentes viagères servies aux
victimes d’accident du travail ou à leur ayant droit ;
- les pensions pour blessure et invalidité accordées aux personnes ayant
servi aux forces armées, aux veuves de guerres, aux victimes civiles ou à
leurs ayants droit ;
- les rentes viagères servies en représentation de dommages-intérêts en
vertu d’une condamnation prononcée judiciairement pour la réparation
d’un préjudice corporel ayant entrainé pour la victime une capacité
permanente totale l’obligeant à avoir recours à l’assistance d’une tierce
personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie ;
- le capital décès ;
- les indemnités représentatives de frais versées aux fonctionnaires et
personnels assimilés par la Direction Générale du Budget (indemnité de
logement, résidence et ameublement, indemnité de transport) ;
- les frais de voyage pour congé réellement exposé dans la limite d’un billet
par an et au tarif normal ;
- les revenus constitutifs de primes de performance, de primes de
rendement, de primes d’intéressement, de gratifications, de bonus de
performance, de primes de résultat, de treizième mois, de prime de fin
d’année, versés dans l’année par des entreprises à leurs salariés
(l’exonération de ces revenus n’est autorisée que dans la limite annuelle
et globale de 4 000 000 FCFA) ;
- les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la
fonction ou à l’emploi (prime de caisse, indemnité de responsabilité,
indemnité de représentation, indemnité de mission, indemnité de
vêtement, indemnité de voiture ou d’entretien de véhicule, indemnité de
déplacement, indemnité de transport) ;
- l’indemnité de licenciement ;
- l’indemnité de service rendu (imposable à 50%, départ à la retraite et
décès et 100% en cas de démission).

B. Détermination de la base imposable à l’IRPP

Le revenu imposable à l’IRPP est déterminé par l’équation suivante :


Base imposable = revenus taxables + avantages en nature – déductions

Les avantages en nature sont évalués comme suit :

- logement 6% ;
- domesticité 5% ;
- eau, éclairage 5% ;
- nourriture 25% avec un maximum de 120 000FCFA par personne et par
mois, sauf s’il s’agit de nourriture de ration aux salariés rendue
obligatoire par les dispositions réglementaires.

Les déductions sont composées de :

- la Taxe Complémentaire sur Salaire (TCS) ;


- les frais préprofessionnels (évalués à 20% ou 25%12 et limités à
10.OOO.OO0 FCFA).

Exemple

Un salarié a un revenu mensuel après CNSS de 1.650.000 FCFA.

Déterminer la base imposable à l’IRPP.

Revenu brut : 1.650.000

Exonération : -150.0000

____________

Base TCS = 1.500.000

TCS (5%) = 75.000

Revenu brut : 1.650.000

TCS : -75.000

______________

Reste taxable = 1.575.000

Frais professionnels (20%) : - 315.000

______________

12
C’est pour les indemnités allouées aux députés et au ministre
Base IRPP = 1.260.0000

NB : il faut multiplier cette base par 12 pour avoir la base annuelle

II. Les revenus fonciers


A. La matière imposable dans la catégorie des revenus fonciers

1. Revenus imposables

Sont compris dans la catégorie des revenus fonciers, lors qu’ils ne sont pas
inclus dans les bénéfices d’une entreprise individuelle, commerciale, ou
artisanale, d’une exploitation agricole ou d’une profession non commerciale :

- les revenus provenant de la location des propriétés bâties (maisons,


usines) ;
- les revenus provenant de la location des biens immeubles par destination
ou par la loi (outillage des établissements industriel, installations
commerciales ou industrielles) ;
- les revenus provenant de la location de droit de propriété ou d’usufruit
(droit d’affichage, la concession du droit d’exploitation des carrières et
redevances analogues) ;
- les revenus provenant de la location des propriétés non bâties de toute
nature (terrains occupés par des carrières, étangs, marais).

3. Exemptions

N’entrent pas dans la détermination des revenus fonciers :

- les revenus des immeubles appartenant à l’Etat ;


- les revenus des immeubles dont le propriétaire se réserve la jouissance.

B. Détermination de la base imposable à l’IRPP

La base imposable à l’IRPP est le revenu net foncier. Ce revenu est égal à la
différence entre le montant du revenu brut et le total des charges de la
propriété.

Ainsi, la base imposable à l’IRPP est déterminée par l’équation suivante :


Base imposable = Revenu brut - déductions

Les déductions sont composées :

- des frais de gestion (assurance, entretien et amortissement) ;


- des intérêts d’emprunt (pour la conservation, l’amélioration ou la
construction de la propriété) ;
- des taxes foncières (TSIL, CFPB, CFPNB).

Les frais de gestion sont évalués soit de façon forfaitaire (30% du revenu brut),
soit de façon réelle.

III. Les revenus professionnels

La détermination de la base imposable à l’IRPP de chaque revenu professionnel


dépend du régime d’imposition. Pour rappel, il existe trois régime d’imposition
au Gabon :

- régime de base ;
- régime simplifié d’imposition ;
- et régime réel d’imposition.

Les contribuables assujettis au régime de base d’imposition sont exonérés de


l’IRPP car, ils sont assujettis d’un impôt forfaitaire libératoire de l’IRPP. Ce
forfait ou droit fixe est déterminé en fonction de l’activité exercée par le
contribuable ainsi qu’il suit :

Droit fixe en
Activité
FCFA
Acheteur de produits du cru sans établissement 60.000
Briqueterie 50.000
Coiffeur pour dames 30.000
Coiffeurs pour hommes 25.000
Colporteurs, marchands ambulants, patentés dont la
25.000
profession n’est pas exercée à demeure fixe
Commerçant au détail 100.000
Couturière ou tailleur ayant un établissement fixe 50.000
Entrepreneur de travaux 100.000
Esthéticienne, Manucure, Pédicure 50.000
Fabricant de meubles 100.000
Location de camion 350.000
Masseur, Masseuse 100.000
Patenté de 5è classe 100.000
Patenté de 6è classe 60.000
Patenté de 7è classe 40.000
Patenté de 8è ou 9è Classe 20.000
Transport par autobus 200.000
Transport par camionnette de marchandise 100.000
Transport par camions 300.000
Transport par taxi-bus urbain 250.000
Transport par taxi 100.000
Vendeur de produits du cru, sans établissement fixe 25.000
Source : CGI édition 2013

Certains contribuables sont exclus du régime de base et ce, quel que soit le
montant du chiffre d’affaires annuel. Il s’agit :

- des professions libérales ;


- des transporteurs par autos qui exploitent plus de deux autobus ;
- des transporteurs par camions qui exploitent plus de deux camions ;
- des transporteurs par taxi-bus qui exploite plus de deux taxi-bus ;
- des transporteurs par taxi qui exploite plus de trois taxis ;
- des entreprises de location de camion qui ont en location plus de deux
camions.

A. Revenus imposables
1. Pour les Bénéfice Industriels et Commerciaux (BIC)

Sont considérés comme bénéfices industriels et commerciaux :

- les bénéfices réalisés par des personnes physiques et provenant de


l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou artisanale ;
- les bénéfices réalisés par des personnes qui :
 se livrent à des opérations d’intermédiaire (achat ou vente des
immeubles ou fonds de commerce) ;
 procèdent au lotissement et à la vente, après exécution des travaux
d’aménagement et de viabilisation de terrains leur appartenant ;
 donnent en location un établissement commercial ou industriel
muni du mobilier ou du matériel nécessaire à son exploitation;
 louent ou sous-louent en meublé tout ou une partie des
immeubles leur appartenant ;
 exploitent un domaine forestier.

2. Pour les Bénéfices Non Commerciaux (BNC)

Sont considérés comme bénéfices non commerciaux, les bénéfices des


professions libérales (notaires, huissiers, commissaires, conseils juridique et
fiscaux).

3. Pour les Bénéfices Agricoles (BA)

Sont considérés comme bénéfices agricoles, les revenus réalisés soit par les
fermiers, métayers, soit par les propriétaires exploitant eux même.

Ces bénéfices proviennent notamment de la production des cultures, de


l’élevage, de l’agriculture, de la pisciculture et de l’ostréiculture.

B. Détermination de la base imposable à l’IRPP

La base imposable à l’IRPP dans la catégorie des revenus professionnels


dépend du régime d’imposition.

Le tableau suivant rappelle la répartition des régimes d’imposition au Gabon :

Activités
Achat/revente Prestation de Profession
(BIC/BA) service (BIC/BA) libérale (BNC)
Chiffre d’affaires
CA inférieur à 20
RB RB RSI
millions
CA compris entre
RSI RSI RSI
20 et 80 millions
CA supérieur à 80
RRI RRI RRI
millions
1. Base imposable pour le RSI

Le calcul de l’assiette de l’IRPP varie selon l’activité du contribuable. En effet, le


tableau ci-après présente les modalités de calcul :

Activités
Achat/revente Prestation de Profession
Chiffre (BIC/BA) service (BIC/BA) libérale (BNC)
d’affaires
Abattement 70% 50% 40%
Base IRPP CA- abattement CA- abattement CA- abattement
Ou Base IRPP CA x 30% CA x 50% CA x 60%

NB : En pratique, la base imposable à l’IRPP dans le RSI est déclarée dans


l’imprimé ID 13

2. Base imposable pour le RRI

Dans le RRI la base imposable à l’IRPP est déterminée comme dans le cas de
l’IS. C’est le tableau 24 de la DSF qui permet de déterminer cette base.

Remarque : c’est l’imprimé ID 14 qui permet de déclarer la base imposable à


l’IRPP dans le RRI

Section3 : Liquidation de l’IRPP

I. Détermination de l’assiette de l’IRPP


A. Revenu Brut Global (RBG)

Le revenu brut global est égal à la somme des revenus net de chaque revenu
catégoriel. Ainsi, le revenu brut global se calcule comme suit :

Revenu Brut Global (RBG) = revenu net des traitements et salaire +


revenu net foncier + revenus nets professionnels (BIC, BNC et BA).
B. Revenu Net Global (RNG)

Pour déterminer le revenu net global ou l’assiette de l’IRPP on déduit du revenu


brut global certaines charges telles que :

- les intérêt des emprunts et des dettes contractés par le contribuable pour
la construction, l’acquisition ou les grosses réparations des immeubles
sis au Gabon et dont il se réserve la jouissance à titre d’habitation
principale (plafonnée 6.000.000) ;
- les arrérages de rentes payés par lui à titre obligatoire et gratuit et des
primes d’assurance vie (limités à 5% du revenu brut imposable) ;
- les pensions alimentaires versées en application d’une décision de
justice ;
- les versements effectués volontairement en vue de la constitution d’une
retraite (limités à 10% du revenu brut imposable) ;
- les versements effectués à la CNSS au titre des employés de maison.

Remarque : il est à noter que le revenu net global est déclaré dans l’imprimé ID
06 (c’est l’équivalent du tableau 24 dans le cadre de l’IS).

II. Liquidation de l’IRPP

Au Gabon, le calcul de l’IRPP tient compte de la notion de quotient familiale

A. Notion de quotient familiale

En matière d’IRPP c’est le chef du foyer fiscal qui paie l’IRPP. Et, le montant de
l’IRPP dépend de la situation matrimoniale et familiale du contribuable. A une
situation donnée correspond un quotient familial (nombre de part).

Soit P, le nombre de part, le tableau suivant donne le nombre de part de


contribuable donné :

Nombre d’enfants
0 1 2 3 4 5 6
Situation Matrimoniale
Célibataire sans enfant (1) P=1
Célibataire avec enfants P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5
(1.5)
Marié (2) P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5 P=5
Divorcé sans enfant (1) P=1
Divorcé avec enfants (1.5) P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5
Veuf moins de 2 ans (2) P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5 P=5
Veuf plus de 2 ans, sans
P=1
enfant (1)
Veuf plus de 2 ans, avec
P=2 P=2.5 P=3 P=3.5 P=4 P=4.5
enfants (1.5)

B. IRPP à payer

Pour liquider l’IRPP à payer, il faut respectivement calculer :

- le Revenu Net Global (RNG) pour une part, noté Q,


- l’IRPP pour une part, noté K

1. Revenu Net Global pour une part

RNG
Q= où P est le nombre de parts
P

2. Calcul de l’IRPP pour une part

K= t.Q - N, où ‘’t’’ est le taux progressif annuel et ‘’N’’ une constante déterminés
par le tableau suivant :

Fraction du revenu net global Taux progressif


De 0 à 1 500 00 O%
De 1 500 001 à 1 920 000 5% x Q- 75 000
De 1 920 001 à 2 700 000 10% x Q- 171 000
De 2 700 001 à 3 600 000 15% x Q – 306 000
De 3 600 001 à 5 160 000 20% x Q- 486 000
De 5 160 001 à 7 500 000 25% x Q- 744 000
De 7 500 001 à 11 000 000 30% x Q- 1 119 000
Plus de 11 000 001 35% x Q- 1 669 000

3. IRPP à payer

IRPP à payer = K.P


NB : l’IRPP à payer ne doit pas être inférieur à 500 000 FCFA ou 1% du CA

Section4 : Recouvrement de l’IRPP

L’IRPP se paie soit de façon spontanée soit par AMR

I. Paiement par anticipation

Les assujettis à l’IRPP dont le revenu global est composé d’au moins un revenu
professionnel doivent payer l’IRPP par acomptes. Le tableau ci-après met en
exergue ces acomptes :

Acomptes/Solde Liquidation Date de paiementImprimé


concerné
1er acompte 25% x IRPP de N-1 Au plus tard 30 ID 16
novembre de
l’année N
2em acompte 25% x IRPP de N-1 Au plus tard 30 ID 16
janvier de l’année
N+1
Solde IRPP dû – Somme des Au plus tard le 30 Pas encore
acomptes et retenues avril de l’année disponible
N+1

Le recouvrement de l’IRPP se fait aussi de façon indirecte. En effet, quand un


contribuable n’est pas assujetti à la TVA, ses clients doivent précompter 9.5%
à chaque règlement des prestations. Ces montants précomptés sont déclarés
par le client au plus tard le 15 du mois qui suit le règlement.

II. Paiement par AMR

Lorsqu’un assujetti à l’IRPP ne paie pas l’impôt dans les délais prévus par le
CGI, l’administration l’invite à venir payer l’impôt dû par AMR.
Chapitre4 : La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

A l’instar de tous les pays de la Communauté Économique et Monétaire de


l’Afrique Centrale (CEMAC), le Gabon a inséré dans son corpus fiscal une taxe
sur le chiffre d’affaires, taxe baptisée TVA.

En effet, les règles en matière de TVA ont été harmonisées au niveau de


l’Afrique Centrale par l’acte n° 1/92 de l’UDEAC. Cet acte a fixé les modalités
d’application de la taxe sur le chiffre d’affaires dans les pays de la CEMAC. Ce
texte a décidé le remplacement par une seule taxe de l’ensemble des taxes
antérieures.

Pour prendre en compte la directive CEMAC, le Gabon introduit la TVA dans


son système fiscal par le biais du collectif budgétaire de l’année 1994. A cet
effet, la TVA remplace depuis le 1er avril 1995 les taxes suivantes :

- l’impôt sur le chiffre d’affaires intérieur (ICAI), dont les taxes en vigueur
étaient 14%, 12%, et 5% ;
- la taxe sur les transactions (TT), dont le taux était de 4% ;
- la taxe sur le chiffre d’affaires à l’importation (TCAI), dont les taux en
vigueur sont 10% et 5% ;
- la taxe sur les versements forfaitaires (TVF) ;
- la taxe de formation professionnelle (TFP) ;
- et autres taxes parafiscales.

Les taxes précitées étaient des taxes en cascades qui frappaient le prix de
revient d’un produit à chaque stade de son circuit de destination, donc un
système de paiement à chaque stade de production. Ceci avait pour corollaire
les circuits longs et une distorsion de la concurrence.

Mais en fait, qu’est-ce que la TVA ?

La TVA est :

- un impôt sur la consommation ;


- un impôt indirect ;
- un impôt ad valorem ;
- un impôt à paiement fractionné ;
- un impôt réel ;
- un impôt unique ;
- un impôt juste.
Section1 : Généralité sur la TVA

Dans cette section, nous allons respectivement traiter :

- du champ d’application ;
- des obligations des assujettis à la TVA

I. Champ d’application

Par champ d’application, nous voulons présenter non seulement les personnes
assujetties à la TVA mais également des opérations taxables et celles
exonérées.

A. Personnes imposables à la TVA

Sont assujettis à la TVA, les personnes physiques ou morale y compris les


collectivités publiques et les organismes de droit public, et les groupements
d’intérêt économique qui réalisent à titre habituel ou occasionnel et d’une
manière indépendante, des opérations imposables entrant dans le champ
d’application de la taxe et accomplies dans le cadre d’une activité économique
effectuée à titre onéreux.

Il est à noter que, ces personnes sont assujetties à la TVA, quels que soient
leur statut juridique et leur situation au regard des autres impôts, la forme ou
la nature de leurs interventions.

Pour être assujetties à la TVA, les redevables légaux de cette taxe doivent
réaliser un chiffre d’affaires annuel hors taxe de FCFA 60 000 00013.
Cependant, ce seuil est fixé à 500 000 000 de FCFA pour les sociétés
forestières.

Il faut retenir à toutes fins utiles que les nouvelles sociétés peuvent être
assujetties par option. C'est-à-dire elles peuvent être assujetties sous la base
de leur chiffre d’affaires prévisionnel. L’option à la TVA est encadrée par le
Code Général des Impôts.

13
Avant la loi de finances de 2013, ce seuil était fixé à 80 000 000.
B. Les opérations taxables à la TVA

Sont soumis à la TVA, les opérations relevant d’une activité économique qui
constituent une importation, une livraison de biens ou une prestation de
service, effectuées sur le territoire de la République Gabonaise, à titre onéreux,
par un assujetti.

Sont notamment assujetties à la TVA les opérations suivantes :

- des livraisons de biens ou des livraisons à soi-même ;


- des prestations de services et des prestations à soi-même ;
- des importations de marchandises ;
- des subventions à caractère commercial quelle qu’en soit la nature,
perçues par les assujettis à raison de leur activité imposable ;
- des remise de prêts et des abondons de créances ;
- de la mise à la consommation et de la distribution des produits
pétroliers, à l’exclusion de la revente au détail de ces produits ;
- des remboursements de frais engagés par un fournisseur pour le compte
de son client, autres que ceux refacturés au franc le franc ;
- des commissions perçues par les agences de voyage.

C. Opérations exonérées

Sont exonérés de la TVA :

- les produits du cru obtenus dans le cadre normal d’activités exercées au


Gabon et sans transformation par les agriculteurs, les éleveurs, les
pécheurs, les chasseurs, à condition que ces produit soient directement
vendus aux consommateurs (exemple : l’arachide, le café, le cacao, la
viande de porc…) ;
- les opérations soumises à des taxes spécifiques exclusives de toute
taxation sur le chiffre d’affaires (exemple : les ventes de produits de
carrières, les opérations liées aux contrats d’assurance et de
réassurance, les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs, les jeux de
hasard et de divertissement, les opérations relatives aux locations civiles
de terrains non aménagés et de locaux nus…) ;
- les opérations liées au trafic international ;
- les opérations d’impressions, d’importation et de vente de manuels
scolaires, de journaux et de périodiques ;
- les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de
l’activité des établissements d’enseignement scolaire ou universitaire
régulièrement autorisés par l’autorité de tutelle compétente ;
- les opérations portant sur l’impression, l’édition et la vente des timbres
postaux, des timbres fiscaux et de papiers timbrés émis par l’Etat ;
- les sommes versées à la Banque Centrales chargée du privilège de
l’émission, ainsi que les produits des opérations de ladite banque,
génératrice de l’émission de billets ;
- les services ou opérations à caractère social, éducatif, sportif, culturel,
philanthropique ou religieux ;
- les prestations relevant de l’exercice légal des professions médicales à
l’exception des frais d’hébergement et de restauration dans le cadre d’une
clinique ou d’un établissement hospitalier ou de soins médicaux ;
- les bien de premières nécessité (lait, sucre, beurre, riz…) ;
- les ventes de biens usagés faites par les personnes qui les ont utilisés
pour les besoins de leur exploitation ;
- les ventes de gaz butane ;
- les prêts immobiliers d’un montant inférieur à 50.000.000 FCFA,
accordés à des personnes physiques pour l’acquisition ou la
construction d’une résidence au Gabon.

II. Obligations des assujettis à la TVA

Les assujettis à la TVA ont trois types d’obligation :

- obligation administrative ;
- obligation déclaration ;
- obligation de paiement.

A. Obligation administrative

Dès qu’un contribuable a atteint le seuil d’assujettissement à la TVA, il a


l’obligation de solliciter l’assujettissement à la TVA. Il doit en effet déposer une
demande d’assujettissement à la TVA comprenant les éléments ci-après :
- deux (2) exemplaires de la demande d’assujettissent à la TVA (imprimé
fourni par l’administration) ;
- un plan de localisation ;
- un business plan (chiffre d’affaires prévisionnel).

Quand la société est assujettie à la TVA, l’administration l’attribue un Numéro


d’Identification Fiscal (NIF) composé de six (6) chiffres et une lettre capitale.
Exemple : 784 145M

B. obligation déclarative

Les assujettis à la TVA doivent déclarer au plus le 20 de chaque mois les


opérations qu’ils ont réalisé au cours du mois précédent (mois m-1). Même si
ces derniers n’ont réalisé aucune opération au cours du mois, ils doivent
toujours déposé la déclaration TVA (CA01). A cet effet, la CA01 doit porter la
mention ‘’NEANT’’.

C. Obligation de paiement

Chaque déclaration TVA débitrice doit toujours être accompagné d’un moyen
de paiement (argent en espèce, chèque certifié ou le virement swift).

Section2 : Liquidation de la TVA

Avant de liquider la TVA proprement dite, il est important de jeter un regard


sur les notions d’effet generateur et de l’exigibilité.

I. Fait générateur et exigibilité

Le fait générateur est le fait par lequel sont liées les conditions légales
nécessaires pour l’exigibilité de la taxe. C’est en fait l’évènement qui fait naitre
la créance du Trésor. Il conditionne l’assujettissement de l’opération et la taxe
applicable, ce qui est important en cas de changement de législation.
Quant à l’exigibilité, c’est le droit que le Trésor peut faire valoir à un moment
donné auprès du redevable pour obtenir le paiement de la taxe.

Ces deux concepts diffèrent selon la nature de l’opération. Les règles suivantes
sont applicables :

Operations Faits générateur Exigibilité


Livraison de biens Délivrance du bien Délivrance du bien
meubles corporels
(achat/revente
Prestation de service ou Exécution de Encaissement du prix (sauf
travaux immobiliers services ou des en cas de l’option pour le
travaux débit)
Livraison à soi même Première utilisation Première utilisation
Importation Entrée au Gabon Dédouanement

II. Calcul de la TVA : TVA collectée/TVA déductible et TVA à


payer/crédit de TVA

A. TVA collectée et TVA déductible


1. TVA Collectée

Encore appelée TVA facturée, la TVA collectée est la TVA sur les facture de
ventes. Pour déterminer la TVA collectée, on applique sur la base imposable le
taux de la TVA. Au Gabon, la TVA a quatre taux :

- le taux de 18% (taux de droit commun) ;


- le taux de 10% (appliquée pour les produit de première nécessité : eau
minéral produit au Gabon, viande et volailles d’importation, huile de
table importée, fer à béton..) ;
- le taux de 5% (ciment) ;
- le taux de 0% (exportations14 et transports internationaux.

14
Seules les exportations ayant fait l’objet d’une déclaration en douanes sont assujetties au taux 0%.
Exemple

Le 13 juin 2013 la société MABITA vend à crédit une marchandise d’une valeur
de 10.000.000 HT.

1° Calculer le montant de la TVA collectée

2° Passer les écritures au journal de cette société.

Correction

1° Calcul de la TVA collectée

Base : 10.000.000

TVA (18%) = 10.000.000 x 18%

TVA= 1.800.000

2° Enregistrement au journal

Numéro de compte Libellé Montan


Débit Crédit 13/06/2013 Débit Crédit
41 Client 11.800.000

701 Vente de 10.000.000


marchandises

443 TVA collectée 1.800.000

2. TVA déductible

Les assujettis à la TVA ont le droit déduire la TVA qui a grevé en amont les
éléments du prix d’une opération donnée. Mais le droit à déduction prend
naissance lors que la TVA devient exigible chez l’assujetti. Et, les déductions
antérieures omises peuvent être récupérées et prise en compte jusqu’au
douzième mois qui suit celui au cours duquel le droit a pris naissance.
Au fait, la TVA déductible est celle qui est inscrite sur les factures d’achat. En
effet, la TVA dont les entreprises peuvent opérer la déduction est celle qui
figure sur :

- les factures délivrées par les fournisseurs immatriculés et mentionnant


son NIF et l’identité du client ;
- les documents d’importation ;
- les déclarations souscrites par le redevable en cas de livraison à soi-
même.

Cependant, il est à noter que, la TVA relative à certaines opérations n’est pas
déductible. En effet, n’ouvre pas droit à déduction la TVA ayant grevé :

- les dépenses de logement, hébergement, restauration, réception,


spectacle et transport de personnes ;
- les importation des biens et marchandises réexpédiées en l’état ;
- les produits pétroliers à l’exception de ceux utilisés par des appareils
fixes comme combustibles agents de fabrication dans des entreprises
industrielles ;
- les biens et services acquis par l’entreprise mais utilisés par des tiers,
des dirigeants ou par le personnel de l’entreprise ;
- les services afférents à des biens exclus du droit de déduction.

Les assujettis qui ne réalisent pas exclusivement des opérations ouvrant droit à
déduction sont autorisés à déduire la TVA qui a grevé les biens et services qu’il
acquiert par application d’un prorata de déduction. Le prorata de déduction(P)
est donné par la relation suivante :

Chiffre..d ' affaires..impsable


Rapport de Déduction (RD)= x 1OO
Chiffre..d ' affaires..total

Rapport de Déduction Prorata de déduction applicable


RD supérieur à 90% 100%
RD compris entre 70% et 90% 80%
RD compris entre 50% et 70% 60%
RD compris entre 30% et 50% 40%
RD compris entre 10% et 30% 20%
RD inferieur à 10% 0%
Exemple

Le 18 juin 2013, l’entreprise KEMBONA achète la marchandise d’une valeur de


20 000 000 FCFA.

1° Déterminer la TVA déductible si le taux de la TVA est de 18%.

2° Enregistrer l’opération dans le journal de KEMBONA

Correction

1° Calcul de la TVA déductible

TVA= 20 000 000 x 18%= 3 600 000

2° Enregistrement

Numéro de compte Libellé Montan


Débit Crédit 18/06/2013 Débit Crédit
601 Achat de 20 000 000
marchandises

445 TVA 3 600 000


déductible

40 Fournisseur 23 600 000

A. TVA à payer ( TVA due) et Crédit de TVA

La TVA à payer, la TVA nette ou la TVA due est la différence entre la TVA
collectée et la TVA déductible. Ainsi, la TVA à payer est donnée par l’équation
suivante :
TVA à payer = TVA collectée – (Crédit de TVA15 + TVA déductible)

Si la TVA à payer est négative, l’on parle de crédit de TVA. Dans la CA01, le
crédit de TVA est inscrit à la ligne 18. Mais on peut également l’inscrire à la
ligne 17 précédé du signe moins (-).

Exemple

ZHYM et filles est une SARL dont l’activité principale est le négoce. Le 10
janvier 2013 elle achète une marchandise d’une valeur HT de 10 000 000
FCFA. Le 15 janvier 2013 cette société vend la marchandise à 15 000 000 HT

1° Calculer la TVA collecté, la TVA déductible et la TVA due si le taux de TVA


est de 18%.

2° Passer les écritures au journal de ZHYM et filles

Correction

 Calcul de la TVA collectée

TVA = 15 000 000 x 18%= 2 700 000

 Calcul de la TVA déductible

TVA = 10 000 000 x 18% = 1 800 000

 Calcul de la TVA due

TVA = 2 700 000 – 1 800 000 = 900 000

2° Enregistrement des opérations au journal

15
Ce montant pris en compte lorsque la déclaration TVA du mois précédent était créditrice. Ledit montant est
inscrit à la ligne 13 de la CA01.
Numéro de compte Libellé Montant
Débit Crédit 10/01/2013 Débit Crédit
601 Achat de 10 000 000
marchandises

445 TVA 1 800 000


déductible

40 Fournisseur 11 800 000


----------------- ----------------- 15/01/2013 ----------------- -----------------

41 Client 17 700 000

Vente de
701 marchandises 15 000 000

443 TVA collectée 2 700 000


----------------- ----------------- 31/01/2013 ----------------- ---------------
443 TVA collectée 2 700 000

445 TVA 1 800 OOO


déductible

4441 TVA due 900 000


Centralisation

----------------- ----------------- 20/02/2013 ----------------- -----------------

4441 TVA due 900 000

52 Banque 900 0000

Paiement TVA
du mois de
janvier
Section3 : Déclaration et paiement de la TVA

I. Déclaration de la TVA

Les assujettis à la TVA ont l’obligation de déclarer les opérations qu’ils ont
effectué (ventes, achats, prestations de services) au cours d’un mois au plus
tard le 20 du mois suivant.

Ces opérations sont déclarées dans un imprimé fourni par l’administration : la


CA01.

Le montant inscrit à la ligne 17 de CA01 représente la TVA à payer alors que,


celui mentionné à la ligne 18 indique le crédit de TVA que le contribuable va
faire valoir le mois suivant.

Le dépôt tardif de la CA01 est sanctionné soit par des pénalités de


recouvrement (Art. P-1000 du CGI) soit par la perte du crédit de TVA (Art. P-
1009 du CGI)

II. Paiement de la TVA

À l’instar d’autres impôts et taxes, la TVA est recouvrée soit par anticipation,
soit par AMR

A. Versement spontané de la TVA

Les contribuables doivent payer la TVA au moment où ils déposent la


déclaration TVA. Ainsi, une CA01 qui a un montant inscrit dans la ligne 17b
doit en principe être accompagnée du moyen de paiement (espèce, cheque ou
virement swift).

Par ailleurs, la TVA peut être payée par retenue à la source. En effet, lors qu’un
assujetti effectue les opérations avec l’Etat, au moment du règlement de la
facture, le Trésor Public doit précompter 60% de la TVA facturée.

De même, lorsqu’un nom résident réalise une opération avec un assujetti


résident, ce dernier doit retenir à la source la TVA que sont fournisseurs
étranger à facturer. En pratique, ce retenue de la TVA est appelée, ‘’TVA pour
compte de tiers’’.

B. Paiement par AMR

Si les assujettis à la TVA ne versent pas de façon spontanée la TVA due,


l’administration invite ces derniers à venir payer cette taxe. Cette invitation se
fait par le biais d’un Avis de Mise en Recouvrement (AMR).

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