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Le cours de procédure pénale sera examiné en appui sur trois axes. Le premier
est un chapitre introductif sur les généralités de la procédure pénale. Le
deuxième s’intéresse à la phase préparatoire du procès pénal, objet de la
première partie. Et le dernier axe est la phase décisoire.
PARAGRAPHE 1 : DEFINITION
Les mêmes règles structurent le procès pénal et le procès civil telles que : la
publicité des débats et la motivation des décisions. Mais, ce sont surtout les
règles de la collégialité, du double degré de juridiction et du contrôle par la cour
suprême qui seront examinées.
1. Le principe du contradictoire
2. La règle de la collégialité
Le procès pénal et le procès civil sont soumis au contrôle de la cour suprême qui
aux termes de l’article 2 de la loi n° 2006/016 du 29 Décembre 2006 fixant le
fonctionnement et l’organisation de la cour suprême est la plus haute juridiction
de l’Etat en matière judiciaire, administrative et des comptes. En matière pénale
et civile, les parties peuvent se pourvoir en cassation.
A. LA RECHERCHE DE LA VERITE
Dans le procès civil, c’est le principe du dispositif. En effet, le procès civil est la
chose des parties. Elles ont le pouvoir de transiger ou de renoncer. Le juge civil
est limité et ne peut statuer infra ou ultra petita c'est-à-dire en deçà ou au-delà de
ce qui lui est demandé.
2. Le déroulement du procès
3. La différence de terminologie
Elle se fait de diverses manières à travers les droits de la défense (1), la diversité
des organes (2) et la séparation des fonctions (3).
Les sources de la procédure pénale renvoient aux textes qui l’organisent. Il est
question de la loi (paragraphe 1) et de la constitution (paragraphe 2).
La loi est un acte pris par le pouvoir législatif dans l’exercice de sa fonction
législative. Le pouvoir législatif se pose par opposition aux pouvoirs judiciaire et
exécutif. Au Cameroun, la loi organisant la procédure pénale est un acte édicté
par le Parlement. C’est la loi n° 2005/007 du 27 juillet 2005 portant Code de
procédure pénale. Il vient remplacer le code d’instruction criminelle de 1808 que
la France a fait appliquer au Cameroun d’une part et le criminal procedure
ordinance en vigueur dans la partie anglophone.
La mise en œuvre d’une loi de procédure pénale soulève des questions de nature
variée.
Il est question :
Les lois de procédure sont qualifiées de lois de forme par opposition aux lois de
fond, qui concernent le droit pénal général et le droit pénal spécial. Les lois de
forme concernent : les lois fixant les modalités de poursuite et la forme de la
procédure, les lois sur la prescription de l’action publique et la prescription des
peines. La loi pénale de forme obéit au principe de l’application immédiate.
Quand une loi pénale est obscure ou équivoque, le juge doit s’efforcer de
découvrir le sens par le recours soit aux travaux préparatoires, soit à l’analyse
rationnelle. Si le doute persiste, le juge pourra refuser d’appliquer ce texte
répressif. Et ce doute profite à l’accusé « in dubio pro reo ». Mais, si le doute
peut être levé, le juge doit en préciser le sens.
Quand la loi est claire, mais aboutit à des résultats absurdes dans son
application, le juge doit faire prévaloir l’esprit de la loi sur la lettre.
Seconde hypothèse : dans le cas de l’adoption d’un texte Il arrive qu’un texte
soit clair et logique lors de son édiction ou adoption. Mais, au fil du temps, de
nouvelles situations apparaissent. Si
B. LA SIGNIFICATION DU PRINCIPE
L’interprétation restrictive prohibe uniquement l’interprétation déformante, qui
permettrait d’étendre la réflexion au-delà des limites que la loi assigne au texte
par son sens clair, logique et actuel. Au-delà des limites, le juge crée des
infractions ou des pénalités sans texte.
Toute infraction peut donner lieu à une action publique et si possible, une action
civile. Il convient de définir les deux actions avant de s’appesantir sur les
distinctions.
Aux termes de l’article 128 du CPP, c’est le ministère public qui est seul
compétent pour exercer l’action publique. Toutefois, cette action peut être
déclenchée par d’autres parties comme la victime et certaines administrations.
Les caractères du ministère public sont les traits qui permettent de le reconnaître
et de le distinguer d’une autre organisation. Il est question de la subordination
hiérarchique
A. LA SUBORDINATION HIERARCHIQUE
B. L’INDIVISIBILITE
Les membres du parquet forment un tout. Ils peuvent se remplacer les uns les
autres pour remplir la tâche du ministère public au cours d’une même affaire. Ce
n’est pas le cas des magistrats du siège, qui doivent assister à toutes les
audiences de l’affaire qu’il juge.
C. L’INDEPENDANCE
L’indépendance du ministère par rapport à la personne lésée est fondée sur les
finalités que poursuivent les deux parties. Le ministère public protège la société
et la victime ses intérêts. Le ministère public n’est pas sous les ordres de la
victime. Il peut décider de poursuivre, alors que la victime veut transiger.
D. L’IRRECEVABILITE
Récuser, c’est demander qu’on change une personne. Les membres ministère
public sont irrécusables (inchangeables) par la personne poursuivie et par la
victime. Ce qui n’est pas le cas du juge, qui peut être récusé pour des motifs
déterminés (suspicion légitime).
E. L’IRRESPONSABILITE
L’article 60 al.1 CPP dispose : « L’action publique peut aussi être mise en
mouvement par une administration… ». Il s’agit de l’administration des
douanes, des eaux et forêts et les impôts ou le fisc…. La particularité de leur
action est qu’elles peuvent transiger avec l’auteur de l’infraction.
Le défendeur est le présumé délinquant contre qui l’action publique est dirigée.
Il peut être question de l’auteur ou du complice de l’infraction. Il se pose aussi la
question de l’égalité des défendeurs à l’action publique.
Toutefois, leur responsabilité est engagée sur le plan civil. Elle couvre les frais
et dépens du procès ainsi que les dommages intérêts dus à la partie civile.
Le principe de l’égalité est posé par l’article 1erdu CP. Il dispose : « La loi
pénale s’impose à tous ». Il est limité par les immunités.
Le dommage est une conséquence négative que subie par la personne physique,
à cause d’un acte. Or le préjudice couvre la personne physique et morale. Mais
très souvent on confond dommage et préjudice. Le dommage a plusieurs
variables :
La victime par ricochet désigne une personne, qui a un lien étroit avec la victime
directe. Le fondement de ce lien peut être : la parenté, le sentiment ou l’intérêt.
Sont visées parmi les victimes par ricochet :
Qui doit prouver ? C’est la partie poursuivante qui doit prouver (section 1).
Toutefois, la charge de la preuve peut être renversée. Dans ce cas, c’est la partie
poursuivie qui doit prouver (section 2).
L’article 308 (a) CPP dispose : « Hormis les cas où la loi en dispose autrement,
une infraction peut être établie par tout mode de preuve ». Il s’agit du principe
de la liberté des preuves, qui n’exclut pas que la production des différents modes
de preuves soit strictement réglementée.
En procédure civile, la preuve est préétablie, parce que les partis ont pris soin
dans l’acte juridique de prévoir un écrit. Et l’acte juridique est une manifestation
de volonté destinée de produire les effets de droit. Les preuves sont donc
préconstituées. En procédure pénale au contraire, la preuve est libre parce qu’on
est présence du fait juridique. C’est un évènement étranger à la volonté d’une
personne, qui produit les effets de droit. Si tous les modes de preuve sont en
principe admis, certains sont exclus, surtout leurs modes d’obtention sont
strictement règlementés. Il est interdit à la police d’utiliser la torture physique,
les menaces, la pression morale ou d ‘utiliser les procédés illégaux.
Les preuves étant libres et légales, le droit pénal associe à chaque mode de
preuve une procédure particulière d’obtention. Le renseignement est recueilli par
la quête, les pièces à conviction, par les perquisitions et saisies, les déclarations
de la personne poursuivie par l’interrogatoire, les témoignages par l’audition des
témoins, les indices sont interprétés par l’expertise.
C’est une procédure qui nécessite outre le transport sur les lieux (A), la
perquisition (B).
B. LA PERQUISITION
C’est une recherche conduite chez un particulier ; et elle peut avoir lieu à tout
moment de la procédure. Les personnes titulaires d’un droit de perquisitionner
varient avec le stage de la recherche où l’on se trouve. :
Elle est obtenue par la saisie de ces pièces. Deux sortes de choses peuvent être
saisies : celles utiles à la manifestation de la vérité et celles dont la divulgation
pourrait nuire au déroulement des recherches. Ces formalités ont pour but de
garantir l’authenticité de la provenance des pièces. Elle consiste dans
l’inventaire des pièces et l’apposition des scellés. Un procès-verbal des saisies
doit être dressé. Les formalités étant les mêmes pour les perquisitions, les objets
saisis sont déposés au greffe de la juridiction et conservés dans un local spécial,
jusqu’à leur utilisation judiciaire. L’utilisation des objets saisis suppose
l’ouverture des scellés. Elle est faite par le juge d’instruction ou de jugement en
présence de la personne chez qui la saisie a été opérée. Les objets sont restitués à
leur propriétaire à l’issue de la procédure, à moins qu’ils ne soient contraires à
l’ordre public et donc confisqués
La partie civile est entendue dans les mêmes conditions que la personne
poursuivie. En d’autres termes, elle est entendue sous serment et avec
l’assistance d’un conseil, qui bénéficie des mêmes prérogatives que l’inculpé. Il
a droit aux mêmes copies de pièces et aux mêmes significations que lui.
Le témoignage est le récit fait une personne de ce qu’elle croit savoir au sujet
d’une infraction. La portée du témoignage est considérable. Il peut concerner les
faits comme par exemple l’infraction elle-même ; ce qui l’a précédé ou ce qui l’a
suivi. Il peut concerner la ou les personnes qui y sont impliquées. Le témoignage
peut être directe c'est-à-dire relatif à ce que le témoin a vu ou entendu lui-même
ou indirecte et porté sur ce que ceux qui ont vu ou entendu lui ont rapporté.
L’article 335 CPP ne donne de la valeur qu’au témoignage direct. Il définit ce
qu’il faut entendre par cette expression. Il s’agit du témoignage qui énonce :
De celui qui a vu le fait, s’il s’agit d’un fait qui pouvait être vu ;
De celui qui l’a entendu, s’il s’agit d’un fait qui pouvait être entendu ;
De celui qui l’a perçu, s’il s’agit d’un fait qui pouvait être perçu par tout
autre sens ;
De son auteur : s’il s’agit d’une opinion ».
Ils se font de façon très différente selon que l’on se trouve dans la phase
policière ou judiciaire du procès.
L’article 92 CPP prévoit simplement que l’OPJ peut entendre toute personne
dont les déclarations lui paraissent utiles à la manifestation de la vérité. La
personne convoquée est tenue de comparaître. Si elle ne le fait pas, l’OPJ
informe le procureur de la république qui peut décerner un mandat d’amener.
Le juge d’instruction peut entendre toutes les personnes indiquées par la plainte
ou par le procureur de la république ou les personnes ayant connaissance de
l’infraction ou des circonstances de sa perpétration. Il doit simplement éviter de
violer les droits de la défense.
La procédure de convocation peut être simple, mais seule une véritable citation
par voie d’huissier permet de contraindre un témoin récalcitrant à comparaître.
L’audition d’instruction est secrète, mais il peut avoir des confrontations entre le
témoin et la personne poursuivie.
Tout prévenu peut s’il le désire être témoin à tous les stades de la procédure et
c’est à ses risques. En effet, le prévenu peut se voir poser toutes les questions et
même celles tendant à établir sa culpabilité, parce qu’il a opté de témoigner
(article 323 al.1 et 2 CPP). Ce sont les parties qui font savoir quel témoin elles
entendent faire comparaître.
S’il ne le fait pas, il peut être contraint par la force ou voir le procès renvoyé à
une autre date.
La preuve présentée par les parties devant le juge pénal n’est pas un acte
inattaquable. Elle ne lie pas le juge. Ce dernier a la liberté d’apprécier les
preuves. Toutefois, il existe des preuves, qui ne permettent pas au juge
d’apprécier. Tel est l’essentiel sur l’intime conviction.
- Constatation matérielle : La police doit relever toutes les traces et tous les
indices utiles à l’enquête. Il faut éviter de modifier l’état des lieux avant
les premières opérations de l’enquête.
- Les écoutes téléphoniques et les prises de vue dans les lieux privés :
L’article 92 al.3 CPP règlemente les interceptions, enregistrements ou
transcriptions de toute correspondance émise par voie de
télécommunication. Il en va de même des prises de vue opérées dans les
lieux privés (photographies, vidéo…). Leur utilisation exige des
conditions bien précises. Il faut ;
- Une fois que le dossier est transmis au parquet, la police n’a plus le droit
d’intercepter les correspondances téléphoniques ou de prendre des photos
dans les lieux privés.
- Les fouilles : La fouille à corps peut être réalisée par l’OPJ dans tout lieu
public ou ouvert au public, sur toute personne soupçonnée de porter une
arme ou tout objet de nature à servir à la commission d’une infraction (87
CPP). La personne fouillée doit être informée préalablement des motifs de
la fouille. Elle ne peut être faite que par une personne de même sexe. Elle
ne doit pas être dans un but d’humiliation de la personne qui y est
soumise. La fouille peut s’étendre aux véhicules, aux passagers du
véhicule et aux bagages.
La garde à vue est une mesure de police pendant l’enquête préliminaire, en vertu
de laquelle, une personne est retenue dans un local de la police judiciaire en vue
de la manifestation de la vérité pour une durée limitée. Elle est règlementée avec
les articles 118 à 126 CPP.
- Les personnes susceptibles d’être gardées à vue : la garde à vue ne
s’exerce pas contre une personne ayant une résidence connue. Cependant
peut être gardé à vue l’auteur d’un crime ou délit flagrant.
- Les délais de la garde à vue : L’article 119 CPP fixe la durée de la garde à
vue à 48 heures (02 j) renouvelable une fois (02 j), sur autorisation écrite
du Procureur de la république. Ce délai peut être renouvelé deux fois (02 j
fois 02) à titre exceptionnel. Le délai total est de 08 jours.
Chaque prorogation doit être motivée. L’audition d’un témoin ne peut justifier
une prorogation de garde à vue. La garde à vue ne peut être ordonnée les
samedis et les dimanches et jours fériés.
Toutefois, si elle a commencé le vendredi, ou la veille d’un jour férié, elle peut
être prorogée. La garde à vue peut également être prorogée en cas de distance
entre le lieu d’arrestation et le local de police ou de gendarmerie où elle doit être
exécutée. La prorogation est alors de 24H/50Km. Le point de départ du délai de
la garde à vue est l’heure à laquelle le suspect se présente ou est conduit dans les
locaux de l’agence de police.
Les droits des personnes gardées à vue : ils sont prévus à l’article 122 CPP. La
personne gardée à vue doit être informée des faits qui lui sont reprochés. Elle
doit être traitée avec humanité. La loi exclut tout recours à tous les moyens
frauduleux ou violents susceptibles d’être utilisées pour forcer les aveux de la
personne gardée à vue.
Un temps raisonnable de repos doit être accordé au suspect entre deux auditions.
Ce temps de repos doit être mentionné au procès-verbal. Le suspect a droit à la
visite de son avocat et des membres de sa famille ou de toute personne pouvant
suivre son traitement pendant la garde à vue. Il doit être alimenté aux frais de
l’Etat.
Mais, il n’est pas exclu que ses parents et amis lui apportent à manger. La
personne gardée à vue à droit à la visite médicale soit à sa demande, soit sur
réquisition d’office du procureur de la république.
L’article 103 CPP énumère les différents cas d’infractions flagrantes. Il doit
s’agir des crimes ou délits. 4 cas sont retenus :
La personne soupçonnée est dans un temps très voisin de l’action poursuivie par
la clameur publique. C’est ainsi que le voleur a pris la fuite, mais les cris « au
voleur » marquent son passage.
Lorsque le crime ou le délit remplit les conditions d’infraction flagrante tel que
définie à l’article 103, la police dispose de certaines prérogatives qu’elle exerce
de façon coercitive. Ces obligations et pouvoirs peuvent être résumés de la
manière suivante :
CHAPITRE 2 : LA POURSUITE
Toutefois, si ce dernier ne réagit pas, la victime (B) par voie d’action peut porter
son action civile devant la juridiction répressive et à cet effet, elle pourra obliger
le ministère public à intervenir pour mettre en mouvement l’action publique et
l’exercer.
A. LA DECISION DE POURSUITE PAR LE MINISTERE PUBLIC
Le ministère public n’est pas seul à pouvoir prendre une décision de poursuite.
Celle-ci peut provenir de la partie lésée. C’est ainsi qu’en se constituant partie
civile, elle met automatiquement en mouvement l’action publique, si celle-ci
n’avait pas encore été déclenchée par le ministère public (revue des sciences
criminelles, 1975, p.97).
Le législateur admet que le juge répressif statue sur l’action en réparation, même
si l’action publique est éteinte par le décès de l’auteur de l’infraction (article 63
CPP). La mise en mouvement de l’action publique par la victime est un acte qui
engage sa responsabilité ; car si cet acte est accompli de mauvaise foi ; il peut
l’exposer aux sanctions pénales et au paiement des dommages intérêts pour
constitution de partie civile abusive conformément aux dispositions de l’article
162 CPP.
Le procureur devra vérifier s’il n’y a aucune cause d’impunité tenant au fond
des faits. Il s’agit pour lui de vérifier s’il n’existe pas d’obstacles à la poursuite,
ni encore d’autres faits justificatifs. Il s’assure qu’il n’y a pas d’obstacles
subjectifs tels que les causes de non impunité (article 148 CPP).
A l’inverse, les excuses absolutoires qui sont aussi des causes d’impunité
n’empêchent pas d’engager les poursuites ; car l’absolution ne se décide qu’au
niveau des juridictions de jugement.
Le procureur décide de classer l’affaire, s’il pense que les poursuites sont
irrecevables. A titre d’exemple, l’action publique est éteinte ; les éléments
constitutifs de l’infraction ne sont pas recensés ; les poursuites sont inopportunes
dans ces hypothèses, telle est la décision que prendra le procureur de la
république.
Le classement sans suite ne constitue pas une décision juridictionnelle ; mais
bien plus une décision administrative. C’est pourquoi il n’existe pas de recours
judiciaire ; mais un recours hiérarchique auprès du procureur général près la
cour d’appel ou du ministre de la justice.
B. LE RECOURS A LA MEDIATION
C. LA DECISION DE POURSUIVRE
Toutefois, cette inviolabilité ne joue pas pour les infractions flagrantes et celles
commises hors des sessions.
En cas de classement sans suite, les pièces du dossier ne sont pas détruites, mais
classées et conservées. Si la décision valide la poursuite, elle fera recours à
certaines techniques. Ces techniques sont utilisées aussi bien par le ministère
public que par la victime.
PARAGRAPHE 1 : L’INFORMATION JUDICIAIRE
Ce procédé se veut discret. Il est nécessaire pour les affaires compliquées et très
graves comme les crimes et délits connexes. On y recourt aussi pour les
infractions commises par les mineurs. Ce procédé peut être utilisé par le
ministère public et par la victime.
Il a donc pour effet de mettre l’action publique en mouvement (article 143 al.2
CPP). Le réquisitoire peut indexer une personne dénommée ou une personne
non dénommée, c'est-à-dire contre X.
La victime qui veut porter son action devant une juridiction répressive où
l’information judiciaire est obligatoire ou si elle la sollicite, doit prouver qu’elle
a subi un préjudice (article 157 al.1 CPP). Il faudrait aussi l’action de la victime
coïncide avec l’intérêt social doit être protégé (article 157 al.3 CPP). Le juge
d’instruction sera saisi par la victime au moyen d’une plainte avec constitution
de partie civile.
Cette plainte comporte toutes les pièces justificatives décrivant tous les détails
des accusations. Elle a pour effet de mettre en mouvement l’action publique en
cas d’inaction préalable du ministère public (article 157 al.2 CPP).
Comme le réquisitoire, cette plainte doit être écrite et datée, elle doit exposer les
faits de façon détaillée, les qualifier et si possible indiquer la personnalité de
l’auteur de l’infraction. Alors, elle peut être dirigée contre une personne
dénommée ou restée vague. A cela, la victime engage aussi bien sa
responsabilité pénale que civile car la personne poursuivie (inculpée) pourra
saisir les juridictions pour constitution de partie civile abusive et demander les
dommages intérêts (article 162 CPP). La victime peut aussi être poursuivie pour
dénonciation calomnieuse en cas de non-lieu. La plainte avec
Constitution de partie civile est signée par la partie lésée, elle doit comporter
l’engagement de verser une consignation fixée par le juge d’instruction par
ordonnance. Cette consignation se fait au greffe du Tribunal de Première
Instance (TPI) compétent. La consignation représente une somme d’argent
présumé suffisante pour le paiement des frais de procédure.
Mais, un supplément de consignation peut être fixé au cours de l’information
(article 159 al.1 et 2 CPP). Le juge d’instruction ordonne communication de la
plainte au procureur de la république dès que la partie civile a versé sa
consignation. A cela, le juge d’instruction procède par un acte écrit appelé
ordonnance de soit communiqué.
La personne citée signe donc l’original et les copies (article 44 al.1). Si elle ne
sait ou ne veut pas signer, mention en est faite par l’huissier sur l’original et les
copies (article 44 al.2).
Avant de faire signifier la citation directe, la victime doit avoir obtenu l’accord
du parquet sur la date de l’audience pour laquelle la citation est délivrée. Cette
citation doit mentionner : noms et prénoms, domicile, filiation, profession et
adresse du requérant ; l’huissier avec ses noms et prénoms (article 41 al.1 CPP).
Ces délais sont fixés pour permettre au prévenu de mieux préparer sa défense. Si
la personne citée ne se présente pas, au terme de ces délais, la citation doit être
déclarée nulle et cette juridiction peut ordonner une nouvelle citation. Mais, si la
personne citée se présente, elle doit être informée de ce pourquoi elle a été citée
et demander un délai raisonnable pour préparer sa défense ou alors elle pourra
accepter d’être entendue ou jugée (article 53 (a) et (b)).
C’est une procédure accélérée applicable soit en cas de délit flagrant, soit
lorsqu’il apparaît au procureur de la république que les charges réunies sont
suffisantes et que l’affaire est en état d’être jugée.
Elle se veut donc écrite, secrète, non contradictoire. Au regard de toutes ces
dispositions, l’accent sera mis sur la saisine et le dessaisissement du juge
d’instruction (section 1) ainsi que sur l’étendue de ses pouvoirs (section 2).
1. L’ouverture de l’information
3. Saisine in rem
Le Juge d’instruction est saisi in rem (sur les faits) et non in personam (sur les
personnes). Cela voudrait dire qu’on ne peut pas obliger le JI à saisir des
personnes uniquement visées par l’acte de saisine. Le JI est donc livre lors de
l’appréciation des faits, de procéder aux inculpations des personnes qu’il juge
nécessaire à la manifestation de la vérité. En de termes simples, le JI est saisi par
les faits, et à partir des faits, le JI saisit les personnes concernées.
Il arrive que le juge d’instruction soit compétent, mais constate qu’un autre juge
se saisit de l’affaire. Il rend une ordonnance de dessaisissement et ordonne le
transfert du dossier à son collègue. Cette gymnastique est sous tendue par
l’intérêt de la bonne marche de la justice et la manifestation de la vérité.
Aux termes de l’instruction, le JI doit prendre une ordonnance pour clôturer ses
activités. Il peut ainsi rendre une ordonnance de non-lieu en cas d’absence de
charge en l’encontre de l’inculpé, soit une ordonnance de renvoi devant la
juridiction compétente. Il peut s’agir du Tribunal de Première Instance en cas de
délit ou de contravention et le Tribunal de Grande Instance en cas de crime. Une
fois définitive, l’ordonnance de clôture dessaisit, le JI tend en premier ressort
qu’en appel.
Le Juge d’instruction doit faire éclater la vérité tant sur les aspects favorables à
l’inculpé que sur ceux qui lui sont défavorables. On dit que le JI instruit à charge
et à décharge. L’information judiciaire porte aussi bien sur les faits matériels
que la personne poursuivie, ainsi que sur le milieu où cette personne vit ; pour
permettre ay juge de rendre une justice équitable et efficace, d’où l’exigence
d’un dossier de personnalité, suite à une enquête menée par la police judiciaire.
Le législateur prévoit le recours à un examen médical ou médico-psychologique
au bénéfice de la personne poursuivie. On distingue les pouvoirs d’instruction
exercés directement par le JI (A) et ceux exercés par ses auxiliaires (B).
La décision de perquisition est prise par le Juge d’instruction (article 178 al.1 et
2 CPP). La perquisition faite dans un cabinet d’avocat n’a lieu que pour saisir
les documents ou des objets en rapport avec la procédure en cours.
Cette perquisition est effectuée en présence de l’avocat ou du bâtonnier du
barreau. Le secret professionnel devra être respecté, sous peine des sanctions
pénales régies par l’article 310 CPP. Par ailleurs, cette procédure pourra être
annulée en cas d’inobservation de cette formalité (article 106 CPP).
En général, le maître des lieux, détenteur des biens à saisir a le droit de fouiller
l’officier de police judiciaire avant que celui-ci n’entreprenne la perquisition. En
cas d’absence du maître des lieux, et s’il y a urgence, le procureur de la
république pourra par écrit autoriser l’OPJ à effectuer la perquisition ou les
saisies en présence de deux personnes témoins ou les voisins. La présence d’un
OPJ ou d’un APJ est nécessaire (articles 93 al.1 à 5 CPP). Toute perquisition
dans un lieu privé est interdite entre 18 heures et 06 heures du matin. Mais, une
perquisition commencée avant 18 heures peut se poursuivre au-delà sur
autorisation du procureur.
Les objets saisis sont séance tenante inventoriés et décrits avec précision et
ensuite placés sous scellés. Cette saisine doit être doit être appréciée après avoir
pris connaissance des documents.
2. Les témoins
Néanmoins, certains témoins peuvent demander à prêter serment selon les rites,
les usages dans leurs religions et coutumes. Si le témoin cité ou convoqué ne
comparaît pas, le juge d’instruction peut décerner contre lui un mandat
d’amener. Le témoin défaillant encourt des sanctions pénales (article 173 CP).
Elle est possible conformément aux dispositions de l’article 245 al.1 à 6 CPP.
Cette correspondance ouverte, le juge peut en prendre connaissance.
Les mandats de justice constituent des actes écrits par lesquels les magistrats ou
une juridiction ordonne la comparution ou la conduite d’un individu devant lui
ou devant cette juridiction ; afin que le juge accomplisse les actes d’instruction.
Constituent les actes d’instruction, l’interrogatoire, l’audition de certaines
personnes et même les confrontations.
Ces pièces sont établies en double exemplaire pour faciliter leur transmission du
double en cas d’appel. Le ministère public et les autres parties peuvent se faite
délivrer ces pièces. Il y a lieu de relever par ailleurs que l’inculpé, lors du
déroulement de l’information judiciaire a des droits. C’est ainsi que lors de sa
première comparution devant le JI, il est informé par le juge de certaines
formalités et de l’issue de l’information judiciaire. L’inculpé peut se défendre
soit seul, soit assisté d’un ou plusieurs avocats aux interrogatoires et aux
confrontations ultérieures. Les avocats doivent être convoqués et avisés 48
heures avant le jour de la comparution, s’il réside au siège du tribunal, et 72
heures s’il réside hors du siège. L’inobservation de toutes ces formalités annule
les actes de procédure, sauf en cas de crime ou de délit flagrant.
Le JI ne peut pas toujours accomplir seul tous les actes nécessaires pour mener à
bien son information. Certaines raisons d’ordre matériel et juridique s’y
opposent. On peut y ajouter des raisons d’ordre technique. C’est ainsi que
lorsque les actes d’instruction peuvent être accomplis lors de son ressort
territorial, il peut déléguer un autre juge d’instruction de son ressort.
Lorsque certains actes constituent des domaines techniques, il devra faire appel
à des experts. Dans la première hypothèse, il procèdera par commission
rogatoire et dans la seconde hypothèse, par commission d’un expert.
Elles consistent en des délégations de pouvoirs. Elles sont régies par les articles
195 à 202 CPP. Il convient de préciser les personnes et les actes concernés.
Ce dernier devra faire suivre le dossier par voie diplomatique. Dans tous les cas,
le JI mandant (celui qui a délégué ses pouvoirs), fixe le délai dans lequel les
actes dressés doivent lui être transmis. La commission rogatoire devra donc être
datée, signée et revêtue du sceau du magistrat qu’il a délivré (article 193 CPP).
Dans son exécution, le destinataire de la commission doit s’il est OPJ, prévenir
son procureur de la république. Ensuite, il vérifie si la commission est régulière
et s’il est compétent en la matière ; s’il ne l’est pas, la commission est retournée
au juge qui l’a émise en donnant les raisons de son refus. Le destinataire exécute
lui-même la commission et peut citer les témoins qui doivent comparaître.
2. La commission d’expert
Les raisons techniques obligent parfois le juge à faire certaines constatations
avec l’aide des personnes techniquement compétentes. Le CPP a règlementé
l’expertise aux articles 203 à 217.
Les experts auxquels le JI a recours sont choisis en principe sur une liste
nationale officielle d’experts près les tribunaux. Il peut s’agir soit des personnes
physiques ou morales. Dans ce dernier cas, il faut un représentant légal.
b. Le déroulement de l’expertise
Les experts doivent prêter serment à peine de nullité de son rapport. Il prête
serment d’accomplir sa mission en honneur et conscience. Sa mission est celle
d’apporter son concours à la justice, s’il n’est pas radié de la liste officielle. Il
n’est pas tenu de renouveler son serment chaque fois qu’il est témoin (article
207 CPP).
A l’issu de ce délai, les experts doivent déposer les rapports, si ces délais ne sont
pas respectés, ils devront être remplacés par d’autres après mise en demeure du
JI. Il leur ordonne de remettre des scellés. Ils peuvent même encourir des
sanctions pénales prévues à l’article 174 CP.
Le JI fixe un délai aux parties pour apporter leurs observations par écrit sur ces
rapports et ceci avant l’audience. L’expert pourra donc être entendu par le juge
en qualité de témoin (article 217 CPP).
Toutes les autres ordonnances sont susceptibles d’appel par l’inculpé et la partie
civile. Les ordonnances faisant lieu d’appel doivent être portées à la
connaissance des avocats intéressés.
3. A la clôture de l’information
a. L’ordonnance de renvoi
b. L’ordonnance de non-lieu
Cette ordonnance devra être motivée. Il s’agit d’un acte juridictionnel qui
s’oppose à ce qu’une nouvelle action soit exercée, sauf charges nouvelles. La
décision du JI peut être à l’origine des poursuites civiles et pénales, si la
personne poursuivie a subi une atteinte soit à son image, à sa réputation et à son
honneur. La responsabilité sera engagée sur le fondement de la dénonciation
calomnieuse.
Le dossier clos n’est pas détruit, mais classé dans les archives du greffe à toute
fin utile. Le non-lieu comporte diverses catégories selon les motivations de
l’ordonnance.
- L’abrogation de la loi : par ce motif, les faits ne tombent plus sous le coup
de la loi pénale ;
- Les considérations de fait : il en est ainsi lorsque l’auteur de l’infraction
n’a pu être identifié.
Par ordonnance de non-lieu, le JI va statuer sur le sort des objets saisis. Il pourra
rendre une ordonnance de refus de restitution d’objets lorsque ceux-ci présentent
un danger pour les personnes et les biens. Cette décision de refus est susceptible
d’appel.
Le non-lieu peut être partiel lorsque l’information a été ouverte contre le même
individu sous diverses qualifications.
Il est illimité parce que le ministère public a le droit d’interjeter appel contre
toute ordonnance du JI. Il en est ainsi même si l’ordonnance attaquée a été rendu
conformément à ses réquisitions.
Il est également limité, elle ne peut faire appel que pour les ordonnances de
refus d’informer, ordonnance d’irrévocabilité de la constitution de partie civile,
ordonnance de rejet de demande d’expertise ou de restitution d’objets saisis. Elle
peut aussi faire appel contre les ordonnances de non-lieu.
1. La forme de l’appel
Concernant la forme, l’appel contre les actes du JI est porté devant une
formation spéciale de la cour d’appel présidée par plusieurs magistrats du siège
de la cour. L’appel est formé par requête non timbrée adressée en quatre (04)
exemplaires au président de cette chambre.
En cas de détention provisoire, il doit être statué dans les dix (10) jours de la
réception de la requête d’appel.
CHAPITRE I : LE JUGEMENT
La juridiction de jugement peut être saisie par les procédés suivants : la citation
directe, l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction ou l’arrêt de renvoi rendu
par la chambre de contrôle de l’instruction.
Elle est également saisie par la comparution immédiate en cas d’infraction
flagrante. Dans certaines hypothèses exceptionnelles, la juridiction peut se saisir
d’office. La saisine d’office n’est possible qu’en cas d’infraction commise à
l’audience de la juridiction de jugement, car le président du tribunal assure la
police d’audience et la direction des débats. A cette fin, des agents de la force de
maintien de l’ordre sont mis à sa disposition pendant la durée de l’audience.
L’agent verbalisateur habilité à percevoir les amendes devra être muni d’un
carnet à souches, côté et paraphé par le parquet compétent. La perception de cet
argent donne lieu à l’établissement d’un procès-verbal et la délivrance d’un reçu
du carnet à souche. Dans le cas contraire, cet argent est passible de peines
prévues à l’article 142 CP sur la concussion.
La juridiction de jugement statue sur tous les faits, dont elle est valablement
saisie. Elle doit examiner ces faits sur toutes leurs qualifications possibles. Le
juge de jugement n’est donc pas lié par les qualifications mentionnées dans
l’acte de poursuite, même dans les ordonnances du juge d’instruction. La
juridiction doit statuer sur toutes les réquisitions initiales du ministère public et
toutes les demandes de la personne poursuivie lorsque ces éléments se
rapportent aux faits dont elle est saisie.
La juridiction de jugement n’est pas tenue de juger seulement les faits, elle est
aussi chargée de juger les personnes qui lui sont déférées.
PARAGRAPHE 1 : L’AUDIENCE
La publicité des débats est une solide garantie des droits de la défense.
Cependant, lorsque la publicité est dangereuse pour l’ordre public ou les bonnes
mœurs, la juridiction peut ordonner la tenue de l’audience à huis clos ou que le
public soit restreint (article 302 CPP).
Pendant l’examination in chief, le témoin dit ce qu’il sait sur les faits de la
cause.
La cross examination vise l’affaiblissement ou la remise en cause du témoin.
Aucun fait nouveau ne doit être évoqué lors de la re-examination.
Ces éléments sont discutés par chaque partie qui prend position. Le président
peut ordonner le renvoi et indiquer à haute voix ; le motif, la date de la
prochaine audience (article 339 à 344 CPP). Le président peut suspendre
l’audience et renvoyer la reprise à une heure déterminée par lui (article 345
CPP).
Si la personne poursuivie est détenue, elle est conduite à l’audience par la force
de maintien de l’ordre. Elle doit comparaître sans menottes. Lorsque la personne
a été citée et ne comparaît pas sans motifs valables, le juge intervenu sera
contradictoire (articles 349 à 350 CPP). Mais, lorsque le prévenu n’a pas été cité
à personne et ne comparaît pas, il sera jugé par défaut. Toutefois, si le tribunal
estime sa comparution, il décide par jugement avant dire droit et fixe une
nouvelle date d’audience.
Dès l’ouverture du débat, le président fait notifier au prévenu les faits qui lui
sont reprochés et lui demander s’il plaide coupable ou non coupable. Si le
prévenu plaide non coupable, la juridiction entend les témoins du ministère
public (MP). Si le prévenu plaide coupable, il pourra bénéficier d’une
atténuation de peine (article 90 à 91 CP).
Le président doit fixer la date à laquelle le jugement sera prononcé (articles 361
à 388 CPP) en cas de mise en délibérée. Si le prévenu ne jouit pas de toutes ses
facultés mentales, le tribunal ordonne par jugement avant dire droit une
expertise médicale et renverra la cause à une audience ultérieure pour que
l’expertise produise son rapport. Si le rapport est positif sur cette maladie, le
président ordonne son internement dans une maison de santé et déclare l’action
publique suspendue (article 371 CPP).
PARAGRAPHE 3 : LA DECISION
A. LA DELIBERATION DE LA DECISION
Toute décision prise par une juridiction doit avoir été délibérée. Ce délibéré est
facile pour une juridiction collégiale. En effet, les échanges et discussions
interviennent entre les membres de la juridiction. Ils se confrontent les
expériences.
Tous ceux qui participent aux délibérations doivent avoir assisté aux débats,
avoir entendu les réquisitions et les plaidoiries. Le délibéré s’impose aussi au
juge unique ; car il doit réfléchir avant de rendre sa décision. Le délibéré peut
être bref si la décision est rendue sur le siège, c'est-à-dire à l’audience même.
1. La structure du jugement
a. Les qualités
b. Le motif
La partie du jugement appelée « motif » énonce les raisons de fait et de droit qui
servent de base au jugement à rendre. Cette partie porte sur l’action publique, le
cas échéant sur l’action civile. Ici, le juge raisonne à partir des prétentions,
arguments et conclusions des parties.
c. Le dispositif
Elles ne statuent pas sur le fond, mais préparent la solution du procès, ou portent
sur les décisions rendues par défaut.
Elles ne doivent pas être confondues avec les décisions de relaxe. En effet,
lorsque le prévenu est absout, il est reconnu coupable des faits reprochés, mais
échappe à toute mesure véritablement répressive pour certaines raisons de
politique criminelle ; mais sa responsabilité civile subsiste et peut faire l’objet
des mesures de sûreté.
d. La décision d’irrecevabilité
Lorsqu’une juridiction constate qu’elle n’a pas été saisie régulièrement, elle rend
une décision d’irrecevabilité.
e. La décision de condamnation
SECTION 1 : L’OPPOSITION
L’opposition est une voie de rétractation parce qu’elle fait revenir l’affaire
devant la même juridiction qui aurait déjà rendu la décision en l’absence d’une
partie. On dit que l’opposition est une voie ordinaire parce qu’elle est de plein
droit à la disposition du plaignant défaillant.
La forme de l’opposition est en principe libre ; mais elle peut prendre la forme
d’exploit d’huissier. L’opposition est formée par déclaration consignée sur l’acte
de consignation ou par déclaration au greffe de la juridiction ayant rendu la
décision par défaut ou par télégramme ou par tout autre moyen laissant trace
écrite (article 432 al. 2, 3 CPP).
Lorsqu’un jugement par défaut a été dans les délais prescrits par la loi, frappé
d’opposition par une partie et d’appel par une autre ; il est d’abord statué sur
l’opposition et ensuite sur l’appel. Si la cour d’appel avait déjà commencé
l’examen avant le jugement sur l’opposition, toute partie intéressée pourrait lui
signaler de l’existence de cette opposition. Et la cour d’appel devra surseoir à
statuer (article 435 al.1, 2 CPP).
Un effet suspensif
Un effet extinctif
SECTION 2 : L’APPEL
L’appel est une voie de recours ordinaire contre les jugements qui ont été rendus
contradictoirement ou même par défaut lorsque les délais d’opposition ont
expiré. L’appel est entouré de certaines conditions pour produire certains effets.
Elles concernent les décisions à attaquer et les personnes qui peuvent interjeter
appel (articles 437 - 438 CPP). En effet, tous les jugements y compris ceux
rendus par un tribunal militaire sont, sauf disposition contraire de la loi,
susceptibles d’appel.
Le droit d’appel appartient au condamné ou civilement responsable, à l’assureur
de responsabilité, à la partie civile au procureur, aux administrations publiques.
A. L’EFFET SUSPENSIF
B. L’EFFET DEVOLUTIF
La cour d’appel peut modifier la qualification des infractions retenues par le
jugement frappé d’appel et la victime peut introduire une demande
d’augmentation des dommages intérêts.
L’effet dévolutif a pour objet de saisir la juridiction supérieure des faits déjà
jugés par la juridiction inférieure. Cet effet est limité, parce que le juge d’appel
n’a pas le droit d’étendre le litige à d’autres faits, ni à d’autres personnes que
celles citées dans le premier jugement.
L’effet dévolutif est aussi limité par la qualité de l’appelant. A cet effet, l’appel
formé par le ministère public est sans effets sur l’action civile.
Les délibérations ont lieu dans une salle présentant toutes les garanties de
discrétion. Après délibération, le président ou l’un des membres de la cour
donne lecture de la décision. En cas de condamnation, le président informe le
condamné de son droit de se pourvoir en cassation en lui indiquant les délais et
mention en est faite dans la décision (articles 469 et 471 CPP).
Il est appelé le pourvoi ordinaire ou de droit commun. Il est formé par les parties
pour des causes déterminées dans des conditions déterminées. Certaines formes
doivent être respectées pour produire certains effets.
Le pourvoi en cassation n’est possible que dans certains cas. Ces cas sont les
suivants :
Tous les arrêts rendus par la cour d’appel sont susceptibles de pourvoi en
cassation. Ceux rendus par défaut ne sont susceptibles de pourvoi en cassation
qu’après expiration des délais d’opposition (article 476 CPP). Le pourvoi contre
un arrêt avant dire droit n’est recevable que s’il est formé en même temps que le
pourvoi contre l’arrêt rendu du fond (article 472 à 473 CPP). Pour pouvoir
former un pourvoi en cassation, il faut nécessairement avoir participé au procès.
Il faut également avoir un intérêt à cette cassation. Aussi bien la personne
poursuivie que la partie civile ou le ministère public peuvent se pourvoi en
cassation.
Le tiers civilement responsable ne peut agir que contre les décisions qui ont
retenu sa responsabilité civile à raison du dommage causé par l’infraction
commise. L’assureur de responsabilité civile se pourvoit en cassation également
en ce qui concerne ses intérêts pour le règlement d’une indemnité.
Le délai pour se pourvoir en cassation contre les arrêts rendus au fond est de dix
(10) jours. Il est de sept (07) jours pour les arrêts avant dire droit et trente (30)
jours pour les arrêts rendus par défaut. Ce délai court à compter du lendemain du
jour du prononcé de l’arrêt s’il est contradictoire. Il court à compter du
lendemain du jour du prononcé de l’arrêt s’il est contradictoire. Il court à
compter du lendemain de l’expiration du délai d’opposition, s’il s’agit du
demandeur d’un arrêt de défaut (article 479, al.1, 2, 3 CPP). Le délai pour
former un pourvoi contre un arrêt de la chambre de contrôle de l’instruction est
de cinq (05) jours à compter de la notification de cet arrêt du ministère public et
aux autres parties (article 476 al.1, 2, 3, 4 CPP).
Comme l’appel, le pourvoi en cassation est formé par une déclaration faite au
greffe de la cour suprême ou cour d’appel qui a rendu la décision attaquée. Cette
déclaration est faite par toute partie intéressée.
Si la personne est détenue, elle pourra le faire par lettre sous couvert le régisseur
de prison, adressé au greffier en chef de la cour d’appel. Au moment où le
greffier en chef de la cour d’appel reçoit la déclaration de pourvoi, il notifie le
défendeur au pourvoi. Ce dernier a un délai de trente (30) jours à peine de
déchéance afin que le défendeur lui communique le non de son avocat et qu’il
puisse préparer ses moyens de défense. Dès que le greffier reçoit le dossier, il
l’enregistre et le communique au président de la cour suprême. Ce dossier doit
être reproduit en cinq exemplaires. Le président de la cour suprême devra
désigner un rapporteur magistrat qui devra proposer des solutions au litige et ce
rapport est déposé au greffe dans les trente (30) jours en six exemplaires. Dès
que le procureur général émet ses réquisitions, le président fixe la date
d’audience qui sera communiquée à toutes les autres parties (articles 487 et Ss.).
- Lorsque la cour suprême est saisie d’un pourvoi contre un arrêt avant dire
droit ;
- En cas de conflit de compétence ;
- En cas de contrariété des décisions (article 504 CPP).
La cour suprême rend des arrêts avant de statuer au fond. Elle s’assure que le
pourvoi a été régulièrement formé : cet arrêt est rendu au siège ou après délibéré
dans les quinze (15) jours au plus tard.
Lorsqu’une affaire est très complexe, la cour suprême juge en sections réunies.
La cour suprême comme la cour d’appel siège toujours en collégialité (au moins
trois (03) magistrats). C’est la section pénale de la chambre judiciaire qui
connaît des affaires pénales.
Ce pourvoi est exercé contre une décision ou contre tout acte juridictionnel
entaché d’une violation de la loi.
Lorsque toutes les voies de recours ont été exercées ou les délais expirés, la
décision acquiert autorité de la chose jugée et devient définitive. Il appartient au
procureur de la république de faire exécuter les peines (article 545 à 550 CPP).
La finalité est de corriger les actes qui portent atteintes à l’autorité de la chose
jugée. Le pourvoi en révision s’ouvre :
La décision rendue est publiée. Elle peut servir de base à une demande
d’indemnisation en faveur des intéressés. Si la victime de l’erreur judiciaire est
décédée, le droit de demander les dommages intérêts appartient à ses ayants-
droits (article 543 CPP).