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ASSISTANCE JUDICIAIRE

1. L. 10 août 1991 sur la profession d’avocat (Extrait) ...................................................................................... 3


2. Règl. gd. 18 septembre 1995 concernant l’assistance judiciaire ................................................................... 5
3. Règl. gd. 29 octobre 2004 portant modification du règlement grand-ducal du 18 septembre 1995 concernant
l’assistance judiciaire .................................................................................................................................... 8
4. L. 15 mars 1892 sur la procédure en debet en matière de faillite ................................................................. 8
5. Règl. min. 16 novembre 1976 portant institution d’un service d’accueil et d’information juridique ................ 9
6. Accord européen 27 janvier 1977 sur la transmission des demandes d’assistance judiciaire ...................... 10
7. Renvoi ........................................................................................................................................................... 13

v. également Vos Aliments


Entraide judiciaire et extradition
Exéquatur et exécution des décisions judiciaires
Jeunesse
Organisation judiciaire

Avril 2009
AS SISTANCE JUDICIAIRE 3

1.

10 août 1991. – Loi sur la profession d’avocat (Extrait*)


Mém. 1991, 1109 mod. L. 9 août 1993, Mém. 1993, 1410; L. 18 août
1995, Mém. 1995, 1913; L. 7 novembre 1996, Mém. 1996, 2262; L. 31 mai 1999, Mém. 1999, 1679; L. 13 novembre 2002,
Mém. 2002, 3202; L. 12 novembre 2004, Mém. 2004, 2766; L.
21 juin 2007, Mém. 2007,1854

Art. 37. (L. 18 août 1995) (1) Le Conseil de l’ordre assure l’assistance des personnes qui ne trouvent pas de défen-
seur ou dont les ressources sont insuffisantes pour la défense de leurs intérêts.

(2) Le Conseil de l’ordre collabore avec le service d’accueil et d’information juridique institué par l’article 189 de la loi
du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire. A cet effet le Conseil de l’ordre maintient un bureau de consultation et de
défense. Le Bâtonnier désigne les avocats qui assurent ce service.

(3) Si une partie ne trouve pas de défenseur, le Bâtonnier ou, suivant les circonstances, le juge, lui désigne d’office
un avocat s’il y a lieu. L’avocat nommé d’office pour défendre un justiciable ne peut refuser son ministère sans motif
valable.

37-1. 1) (L. 21 juin 2007) Les personnes physiques dont les ressources sont insuffisantes ont droit à une assistance
judiciaire pour la défense de leurs intérêts au Grand-Duché de Luxembourg, à condition qu’il s’agisse:
1° de ressortissants luxembourgeois, ou
2° de ressortissants étrangers autorisés à s’établir au pays, ou
3° de ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne, ou
4° de ressortissants étrangers assimilés aux ressortissants luxembourgeois en matière d’assistance judiciaire par l’effet
d’un traité international.
Ont également droit à l’assistance judiciaire, pour toute procédure en matière civile et commerciale dans les affaires
transfrontalières visées par la directive 2003/8/CE du Conseil du 27 janvier 2003 visant à améliorer l’accès à la justice
dans les affaires transfrontalières par l’établissement de règles minimales communes relatives à l’aide judiciaire accordée
dans le cadre de telles affaires, les ressortissants étrangers qui ont leur domicile ou leur résidence dans un autre Etat
membre de l’Union européenne, à l’exception du Danemark.
L’assistance judiciaire peut également être accordée, en matière civile ou commerciale, à une personne visée à
l’alinéa premier qui a son domicile ou sa résidence habituelle au Luxembourg, aux fins d’obtention de conseils juridiques
d’un avocat au Luxembourg, y compris la préparation du dossier d’une demande d’aide judiciaire destinée à être
présenté dans un autre Etat membre de l’Union européenne, jusqu’à ce que la demande d’aide judiciaire y ait été reçue,
conformément aux dispositions de la Directive 2003/8/CE précitée du Conseil du 27 janvier 2003.
Le bénéfice de l’assistance judiciaire peut également être accordé à tout autre ressortissant étranger dont les
ressources sont insuffisantes, pour les procédures en matière de droit d’asile, d’accès au territoire, de séjour, d’éta-
blissement et d’éloignement des étrangers. Au cas où ces ressortissants étrangers se voient reconnaître par d’autres
dispositions légales le droit de se faire désigner un avocat par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, ils bénéficient de
l’assistance judiciaire limitée à l’indemnité à allouer à l’avocat sur la seule justification de l’insuffisance de leurs
ressources.
L’insuffisance des ressources des personnes physiques demandant à bénéficier de l’assistance judiciaire s’apprécie
par rapport au revenu brut intégral et à la fortune du requérant ainsi que des personnes qui vivent avec lui en commu-
nauté domestique, suivant les dispositions des articles 19 (1) et 20 de la loi modifiée du 29 avril 1999 portant création
d’un droit à un revenu minimum garanti et dans la limite des montants fixés à l’article 5 (1), (2), (3), (4) et (6) de la loi
modifiée précitée du 29 avril 1999. Toutefois, les ressources des personnes vivant en communauté domestique avec le
requérant ne sont pas prises en considération, si la procédure oppose entre eux les conjoints ou les personnes vivant
habituellement au même foyer, ou s’il existe entre eux, eu égard à l’objet du litige, une divergence d’intérêts rendant
nécessaire une appréciation distincte des ressources.
Le bénéfice de l’assistance judiciaire peut également être reconnu à des personnes qui en seraient exclues au
regard de la détermination des ressources, si des raisons sérieuses, tenant à la situation sociale, familiale ou matérielle
du requérant justifient cette admission.
Un règlement grand-ducal détermine les modalités d’application des présentes dispositions.

(2) (L. 21 juin 2007) L’assistance judiciaire est accordée en matière extrajudiciaire et en matière judiciaire, en matière
gracieuse ou contentieuse, en demande ou en défense. Elle s’applique à toute instance portée devant une juridiction

* Pour le texte intégral de la Loi du 10 août 1991, voir V° Organisation judiciaire, IV. Barreau

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de l’ordre judiciaire ou de l’ordre administratif. Elle peut être demandée au cours de l’instance pour laquelle elle est
sollicitée, avec, en cas d’admission, effet rétroactif au jour de l’introduction de l’instance ou à toute autre date à déter-
miner par le Bâtonnier. Elle peut être accordée également pour les actes conservatoires ainsi que pour les voies d’exé-
cution des décisions de justice ou de tout autre titre exécutoire.
Elle ne saurait toutefois être accordée au propriétaire, au détenteur ou au conducteur d’un véhicule automoteur pour
des litiges résultant d’un tel véhicule, à un commerçant, un industriel, un artisan ou un membre d’une profession libérale
pour un litige ayant trait à son activité commerciale ou professionnelle, sauf cas de rigueur dûment justifié, ni, de façon
générale, pour un litige résultant d’une activité à caractère spéculatif dans le chef du demandeur d’assistance judiciaire.
Dans le cadre de litiges transfrontaliers couverts par la Directive 2003/8/CE précitée du Conseil du 27 janvier 2003,
le Bâtonnier peut néanmoins accorder l’assistance judiciaire dans les cas visés à l’alinéa qui précède.
En matière pénale, l’assistance judiciaire ne couvre pas les frais et amendes prononcées à charge des condamnés.
En matière civile, l’assistance judiciaire ne couvre ni les indemnités de procédure ni les indemnités pour procédure
abusive et vexatoire.

(3) L’assistance judiciaire est refusée à la personne dont l’action apparaît, manifestement, irrecevable, dénuée de
fondement, abusive, ou disproportionnée de par son objet par rapport aux frais à exposer.
L’assistance judiciaire est refusée si le requérant est en droit d’obtenir d’un tiers, à un titre quelconque, le rembour-
sement des frais à couvrir par l’assistance judiciaire.

(4) Le bénéficiaire de l’assistance judiciaire a droit à l’assistance d’un avocat et de tous officiers ministériels dont la
cause, l’instance ou son exécution requiert le concours.

(5) (L. 21 juin 2007) Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats ou le membre du Conseil de l’ordre par lui délégué à ces
fins de l’arrondissement du lieu de résidence du requérant décide de l’attribution du bénéfice de l’assistance judiciaire. A
défaut de résidence, le Bâtonnier du Conseil de l’ordre de Luxembourg ou le membre du Conseil de l’ordre par lui
délégué à ces fins est compétent.
Les personnes dont les ressources sont insuffisantes s’adressent au Bâtonnier soit à ses audiences, soit par écrit.
Si une personne retenue par la police affirme être en droit de bénéficier de l’assistance judiciaire et en fait la
demande, l’avocat qui l’assiste durant sa rétention transmet la demande au Bâtonnier.
Si le juge d’instruction désigne un défenseur au prévenu qui affirme être en droit de bénéficier de l’assistance judi-
ciaire et qui en fait la demande, le juge d’instruction transmet la demande au Bâtonnier.
Le Bâtonnier vérifie l’insuffisance des ressources et, si elle est établie, admet le requérant à l’assistance judiciaire et
commet l’avocat que le requérant a choisi librement ou, à défaut de choix ou lorsque le Bâtonnier estime le choix
inapproprié, l’avocat qu’il désigne. L’avocat est, sauf empêchement ou conflit d’intérêt, tenu d’assumer le mandat qui lui
a été ainsi conféré.
Dans tous les cas d’urgence, l’admission provisoire à l’assistance judiciaire peut être prononcée, sans autres forma-
lités, par le Bâtonnier, pour les actes qu’il déterminera.

(6) (L. 21 juin 2007) Le Bâtonnier retire le bénéfice de l’assistance judiciaire attribuée au requérant, même après
l’instance ou l’accomplissement des actes pour lesquels il a été accordé, si ce bénéfice a été obtenu à l’aide de décla
rations ou au vu de pièces inexactes. Le Bâtonnier peut retirer le bénéfice de l’assistance judiciaire s’il survient au
bénéficiaire pendant cette instance ou pendant l’accomplissement de ces actes ou comme résultant de ceux-ci des
ressources telles que si elles avaient existé au jour de la demande d’assistance judiciaire, celle-ci n’aurait pas été accor
dée. Tout changement de cette nature doit être déclaré au Bâtonnier par le bénéficiaire, ou par l’avocat commis dans
les cas prévus au paragraphe (9) du présent article.
Le retrait rend immédiatement exigibles contre le bénéficiaire les frais, droits, honoraires, indemnités, redevances,
émoluments, consignations et avances de toute nature dont il a déjà bénéficié.
La décision du Bâtonnier prononçant le retrait est immédiatement communiquée au Ministre de la Justice. L’admi-
nistration de l’enregistrement et des domaines est chargée de procéder au recouvrement auprès du bénéficiaire des
montants qui ont été décaissés par l’Etat.

(7) (L. 21 juin 2007) Contre les décisions du Bâtonnier de refus ou de retrait du bénéfice de l’assistance judiciaire,
le requérant peut introduire un recours devant le Conseil disciplinaire et administratif. Le recours est introduit auprès du
Président du Conseil disciplinaire et administratif sous forme de lettre recommandée dans un délai de dix jours à partir
de la notification de la décision du Bâtonnier. Le Conseil disciplinaire et administratif ou l’un de ses membres délégué
à cet effet entend le requérant en ses explications.
La décision du Conseil disciplinaire et administratif est susceptible d’appel devant le Conseil disciplinaire et admi-
nistratif d’appel. Par dérogation à l’article 28, paragraphe (3), le délai pour la déclaration d’appel est de quinze jours.

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(8) Les notaires et les huissiers de justice sont commis d’office par la juridiction saisie de l’affaire pour l’assistance
des personnes qui bénéficient de l’assistance judiciaire. A défaut de juridiction saisie, les notaires sont commis d’office
par le Président de la Chambre des Notaires et les huissiers de justice sont commis d’office par le Président de la
Chambre des Huissiers de Justice.

(9) Un règlement grand-ducal détermine les modalités selon lesquelles l’assistance judiciaire est attribuée en appli-
cation des paragraphes qui précèdent, les frais couvert par l’assistance, les conditions et modalités de recouvrement par
l’Etat des sommes décaissées pour l’assistance et les modalités selon lesquelles l’avocat qui assume, selon les
dispositions du paragraphe (5) ci-dessus, l’assistance des personnes dont les ressources sont insuffisantes, est indem-
nisé à charge de l’Etat, sans préjudice de son droit éventuel à des honoraires selon l’article 38 au cas où ces personnes,
soit par le résultat du procès, soit pour d’autres raisons, reviendraient à meilleure fortune.

(10) Toutes les administrations publiques sont tenues de prêter leur concours tant pour l’établissement des docu
ments requis pour présenter une demande d’assistance judiciaire que pour leur vérification, sans pouvoir faire état d’un
secret professionnel ou administratif.

2.

18 septembre 1995. – Règlement grand-ducal concernant l’assistance judiciaire


Mém. 1995, 1916 mod. règl. gd. 29 octobre 2004,
Mém. 2004, 2798

Art. 1er. (Règl. gd. 29 octobre 2004) (1) Sont considérées comme personnes dont les ressources sont insuffisantes
les personnes bénéficiant du revenu minimum garanti dans les limites des montants déterminés suivant les dispositions
de l’article 5, paragraphes (1), (2), (3), (4) et (6), de la loi du 29 avril 1999 portant création d’un droit à un revenu minimum
garanti, ainsi que les personnes qui vivent en communauté domestique d’un tel bénéficiaire et dont les revenus et la
fortune ont été pris en considération pour la détermination d’un revenu minimum garanti.

(2) Sont également considérées comme personnes dont les ressources sont insuffisantes les personnes qui, sans
bénéficier du revenu minimum garanti, se trouvent toutefois dans une situation de revenus et de fortune telle que, si elles
remplissaient les autres conditions prévues par la loi modifiée du 29 avril 1999 portant création d’un droit à un revenu
minimum garanti, elles auraient droit à l’attribution du revenu minimum garanti.

(3) En cas de litige opposant entre eux des conjoints ou des personnes vivant habituellement dans le cadre d’un
foyer commun, sont considérées comme personnes dont les ressources sont insuffisantes les personnes qui, en
l’absence d’une prise en considération des revenus et de la fortune de la ou des personnes avec qui elles sont en litige
pourraient prétendre à l’attribution du revenu minimum garanti.

(4) Peuvent également être considérées comme personnes dont les ressources sont insuffisantes, les personnes
qui ne rentrent pas dans une des catégories mentionnées ci-dessus, si la situation familiale ou matérielle des personnes
en question paraît particulièrement digne d’intérêt au regard de l’objet du litige ou des charges prévisibles susceptibles
d’en résulter ainsi que les personnes domiciliées ou résidant dans un autre Etat membre de l’Union européenne qui
établissent qu’ils ne peuvent faire face aux frais d’un litige en matière civile ou commerciale au Luxembourg en raison de
la différence du coût de vie entre l’Etat de leur domicile ou résidence habituelle et le Grand-Duché de Luxembourg.

2. (1) Pour bénéficier de l’assistance judiciaire, le requérant doit compléter un questionnaire disponible auprès du
service central d’assistance sociale, et l’adresser au Bâtonnier de l’Ordre des avocats territorialement compétent.
La réponse au questionnaire indique obligatoirement:
1) les nom, prénoms, profession, lieu et date de naissance, domicile, état civil, nationalité du requérant et, le cas
échéant, de l’autre partie du litige;
2) la nature du litige et l’exposé sommaire des faits ou, en cas de demande de consultation juridique, la nature du
problème juridique;
3) les renseignements suivants sur la situation de famille du requérant: – nom, prénoms, âge et
profession du conjoint et des enfants; – noms, prénoms, âge et profession d’autres personnes vivant
dans le cadre d’un foyer commun;
4) la situation de fortune:
– si le requérant bénéficie du revenu minimum garanti, il doit joindre à sa demande un certificat justificatif délivré par
le fonds national de solidarité;
– à défaut, les éléments suivants sont à indiquer, pièces justificatives à l’appui;

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– fortune immobilière et mobilière;


– loyer;
– dettes contractées et modalités de remboursement;
– les revenus nets provenant d’une activité professionnelle, pour les trois mois précédant la demande, avec
indication, s’il y a lieu, du nom et de l’adresse de l’employeur, tant du requérant que des personnes vivant avec
lui en communauté domestique, hormis le cas visé au paragraphe (3) de l’article 1er;
5) le cas échéant, les nom et adresse de l’avocat et des officiers publics ou ministériels qui prêtent leurs concours
au requérant ou qu’il entend choisir pour prêter leurs concours;
6) la déclaration que le requérant n’est pas en droit d’obtenir d’un tiers le remboursement des frais à couvrir par
l’assistance judiciaire;
7) le cas échéant, tous renseignements et pièces justificatives de nature à établir un cas de rigueur susceptible de
relever le requérant d’une exclusion du bénéfice de l’assistance judiciaire.
Le Bâtonnier peut entendre le requérant en ses explications.

(2) Si le requérant est dans l’impossibilité de fournir les pièces nécessaires, le Bâtonnier peut demander au service
central d’assistance sociale la production de tous documents de nature à justifier que l’intéressé satisfait aux conditions
exigées pour bénéficier de l’assistance judiciaire.

3. (1) S’il y a urgence, l’admission provisoire à l’assistance judiciaire peut être demandée, et même être prononcée
d’office, si le requérant a introduit une demande d’admission à l’assistance judiciaire sur laquelle il n’a pas encore été
définitivement statué.

(2) La décision qui refuse l’admission au bénéfice de l’assistance judiciaire après une admission provisoire produit
les effets d’une décision de retrait.

4. La décision concernant l’admission ou le refus d’admission à l’assistance judiciaire est notifiée au requérant par
les soins du Bâtonnier par voie de lettre recommandée.
La notification indique les modalités selon lesquelles un recours contre la décision peut être exercé et l’adresse
exacte à laquelle la lettre recommandée devra être expédiée. A défaut de ces indications, le délai d’appel visé à l’article
37-1 (7) de la loi modifiée du 10 août 1991 dur la profession d’avocat ne prend cours.

5. En cas d’admission à l’assistance judiciaire, une copie de la décision d’admission est remise par les soins du
Bâtonnier à l’administration de l’enregistrement et au greffe de la juridiction saisie de l’affaire.
Si l’admission a lieu en cours d’instance, ou s’il y a eu admission provisoire à l’assistance judiciaire, la remise se fait
sans délai et avant le jugement définitif.

6. Celui qui a été admis à l’assistance judiciaire en conserve de plein droit le bénéfice pour se défendre en cas de
recours exercé contre une décision qui lui profite.
S’il succombe en première instance, il doit solliciter une nouvelle admission pour pouvoir bénéficier de l’assistance
judiciaire pour l’exercice d’un voie de recours.

7. L’assistance judiciaire s’applique de plein droit aux procédures ou actes d’exécution indispensables pour assurer
l’exécution des décisions de justice obtenues avec son bénéfice.
Les greffiers et dépositaires d’actes publics délivrent gratuitement au bénéficiaire de l’assistance judiciaire les actes
et expéditions nécessaires à la procédure ou à la mesure d’exécution.

8. L’assistance judiciaire s’étend à tous les frais relatifs aux instances, procédures ou actes pour lesquelles elle a
été accordée et notamment aux:
1) droits de timbre et d’enregistrement
2) frais de greffe
3) émoluments des avocats
4) droits et frais d’huissiers de justice
5) frais et honoraires des notaires
6) frais et honoraires des techniciens
7) taxes de témoins
8) honoraires des traducteurs et interprètes
9) frais pour certificats de coutume
10) frais de déplacement

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11) droits et frais des formalités d’inscriptions, d’hypothèques et de nantissement


12) frais d’insertion dans les journaux.

9. (Règl. gd. 29 octobre 2004) L’avocat qui prête son concours au bénéficiaire de l’assistance judiciaire reçoit une
indemnité qui est calculée en raison du nombre d’heures prestées, sur base d’un taux horaire qui équivaut au taux d’une
vacation horaire prévu à l’article 4 a) du règlement grand-ducal modifié du 23 décembre 1972 portant nouvelle fixation
des indemnités à allouer en toutes matières aux témoins, experts et interprètes. Pour l’avocat inscrit, au moment de sa
désignation par le Bâtonnier, à la liste visée sous 1. ou à celle visée sous 4. de l’article 8, paragraphe (3) de la loi sur
la profession d’avocat, ce taux est multiplié par 1,5.
Le taux à prendre en considération est celui en vigueur au moment où la prestation de l’avocat est terminée.
L’indemnité allouée à l’avocat conformément à ce qui précède ne peut être cumulée avec des émoluments dans son
chef.

10. (Règl. gd. 29 octobre 2004) Une avance initiale qui sera évaluée par le Bâtonnier en tenant compte de l’impor
tance de l’affaire et qui est à valoir sur l’indemnité définitive sera liquidée par l’Etat à l’avocat dans le mois de la date
de sa désignation par le Bâtonnier.
De même, sur décision du Bâtonnier, des paiements partiels à valoir soit sur l’indemnité définitive, soit sur frais
exposés ou à exposer notamment pour l’avance de frais et honoraires aux techniciens, de frais d’insertion dans les
journaux, des taxes à témoins, pourront être liquidés à l’avocat par l’Etat selon l’état d’avancement du litige sur demande
dûment justifiée. Dans le cas où une preuve par témoins est ordonnée par le tribunal dans le cadre du litige, l’Etat
avancera à titre d’acompte sur le salaire de ceux des témoins dont l’audition a été autorisée et le nombre fixé par le juge,
leurs frais de voyage et de séjour provisoirement taxés conformément au tarif arrêté en matière répressive. Il avancera,
de la même façon, les frais de déplacement que le bénéficiaire de l’assistance judiciaire doit exposer lorsque sa
comparution personnelle devant le juge saisi du litige couvert par l’assistance judiciaire est ordonnée par celui-ci ou est
exigée par la loi. Il avancera également, à titre d’acompte, aux experts commis à la demande du bénéficiaire de
l’assistance judiciaire, le montant de leurs débours dûment taxés.

11. (Règl. gd. 29 octobre 2004) Le décompte final de l’avocat sera soumis pour avis à l’appréciation du Bâtonnier.
Le décompte de l’avocat, accompagné de cet avis et du dossier des justificatifs concernant les frais exposés par sa
partie, sera transmis au Ministre de la Justice ou à son délégué qui en arrêtera le montant.

12. Dès l’admission à l’assistance judiciaire, sont visés pour timbre et enregistrés en debet, en ce qui concerne le
bénéficiaire de l’assistance judiciaire, tous les actes de la procédure et ceux relatifs à l’exécution du jugement ainsi que
les pièces invoquées par lui à l’appui de sa présentation. Les droits et frais des formalités hypothécaires sont également
liquidés en debet.
L’original des exploits d’huissier sera, lors de son enregistrement, visé pour timbre. Il mentionnera le nombre des
feuilles et le droit dû pour les copies. Celles-ci sont dispensées de la relation du visa, si le papier a les mêmes dimen-
sions que celui de l’original.
Il doit être fait mention de l’admission à l’assistance judiciaire dans tous les exploits, expéditions et autres actes ou
pièces du procès.

13. (Règl. gd. 29 octobre 2004) (1) Les frais couverts par l’assistance judiciaire ainsi que l’indemnité visée à l’article 9
et les avances sur l’indemnité visée à l’article 10 sont à charge de l’Etat, sauf droit de recouvrement à exercer par
l’administration de l’enregistrement et des domaines contre le bénéficiaire de l’assistance judiciaire après la décision de
retrait de l’assistance intervenue dans les hypothèques visées aux articles 37-1 (6) de la loi modifiée du 10 août 1991
sur la profession d’avocat et 3 du présent règlement. Les dépenses afférentes sont engagées et ordonnancées au
Ministère de la Justice.

(2) Les frais de la procédure d’admission sont également à charge de l’Etat et et les dépenses afférentes sont
engagées et ordonnancées au Ministère de la Justice, sur présentation de l’état qui lui sera adressé tous les mois par le
Bâtonnier.

14. Lorsque la décision sur l’admission à l’assistance judiciaire intervient au cours de l’instance pour laquelle elle
est sollicitée, elle rétroagit au jour de l’introduction de cette instance. La décision d’admission arrête les frais d’enregis
trement déjà exposés qui sont à restituer par l’administration de l’enregistrement et des domaines à laquelle la décision
est communiquée.
Les frais, honoraires et émoluments, ainsi que les provisions versées à ce titre, entre la demande et l’admission à
l’assistance ou, en cas d’assistance rétroactive, à partir de la prise d’effet de celle-ci, sont restitués au bénéficiaire de
l’assistance judiciaire.

15. Abr. (Règl. gd. 29 octobre 2004)

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16. Lorsque le bénéficiaire de l’assistance judiciaire est condamné aux dépens, ceux-ci sont à charge de l’Etat.

17. (Règl. gd. 29 octobre 2004) L’action de l’administration de l’enregistrement et des domaines tendant au recou-
vrement des sommes décaissées contre le bénéficiaire de l’assistance judiciaire après retrait du bénéfice d’assistance
se prescrit par cinq ans à partir de la décision de retrait dans l’hypothèse de l’article 37-1 (6) de la loi du 10 août 1991
sur la profession d’avocat ou de la décision de refus d’admission dans l’hypothèse de l’article 3 (2) du présent règlement.

3.

29 octobre 2004. – Règlement grand-ducal portant modification du règlement grand-ducal du 18 septembre 1995
concernant l’assistance judiciaire (Extrait)
Mém. 2004, 2798

3. 1. Le Ministre de la Justice est l’autorité compétente pour l’expédition, vers l’autorité réceptrice compétente d’un
autre Etat membre de l’Union européenne, des demandes d’aide judiciaire, en matière civile ou commerciale, formulées
par des personnes physiques qui ont leur domicile ou résidence habituelle au Luxembourg. Si ces personnes demandent
à bénéficier d’une assistance judiciaire au Luxembourg pour bénéficier de conseils précontentieux en préparation du
dossier de la demande d’aide judiciaire destinées à l’étranger, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats compétent est saisi de
cette demande et procède conformément aux dispositions de l’article 37-1 de la loi du 10 août 1991 sur la profession
d’avocat.
Les frais de la traduction des demandes d’aide judiciaire destinées à être présentées dans un autre Etat membre de
l’Union européenne ainsi que des documents connexes nécessaires à la présentation de cette demande son pris en
charge par l’Etat.
Le Ministre de la Justice peut refuser de traduire et de transmettre à l’autorité réceptrice compétente le dossier d’une
demande d’aide judiciaire qui est manifestement non fondée ou ne vise pas une procédure en matière civile ou commer-
ciale dans un autre Etat membre de l’Union européenne.

2. Le Ministre de la Justice est l’autorité compétente pour la réception des demandes d’aide judiciaire visant une
procédure en matière civile ou commerciale au Luxembourg, formulées par des personnes physiques qui sont en situa-
tion régulière de séjour dans un autre Etat membre de l’Union européenne. Le Ministre de la Justice assure la transmis-
sion de ces demandes au Bâtonnier de l’Ordre des avocats compétent qui procède conformément aux dispositions de
l’article 37-1 de la loi du 10 août 1991 sur la profession d’avocat.
Aucune légalisation ou formalité analogue ne sera demandée par l’autorité réceptrice pour les documents connexes
à une demande d’aide judiciaire qui sont transmis par l’autorité expéditrice compétente conformément à la Directive
2003/8/CE précitée.

4.

15 mars 1892. – Loi sur la procédure en debet en matière de faillite


Mém. 1892, 105

Art. 1er. Lorsque l’actif d’une faillite sera présumé insuffisant pour couvrir les premiers frais de liquidation, le tribunal
siégeant en matière de commerce, d’office ou sur la requête du curateur, ordonnera que la procédure se fera en debet
pour le jugement de déclaration de la faillite, celui rendu sur opposition au dit jugement, celui déterminant spécialement
l’époque de la cessation des paiements, l’affiche de ces jugements, l’apposition et la levée des scellés, l’inventaire, le
procès-verbal de la vérification des créances, le procès-verbal tenu en vertu de l’art. 533 C. de com., et le jugement sur
l’excusabilité du failli, ainsi que pour les sommations faites à ce dernier.
Ce bénéfice sera également accordé pour les actes et les procédures conservatoires jusqu’à l’expiration du délai de
quarante jours à partir du jugement déclaratif de la faillite.
Si l’autorisation de procéder en débet est accordée d’office ou sur requête du curateur, elle a un effet rétroactif
jusqu’au jugement de la déclaration de faillite.

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2. L’administration de l’enregistrement, sur ordonnance du juge-commissaire, fera l’avance des frais résultant tant
de l’insertion dans les journaux des actes judiciaires et extrajudiciaires à publier, que de l’affranchissement des lettres de
convocation à adresser aux créanciers.

3. Par le même jugement qui admet à la procédure en debet, le tribunal désignera l’avocat-avoué et l’huissier
chargés, le cas échéant, de prêter gratuitement leur ministère.

4. Il est fait mention du jugement d’admission au Pro Deo tous les jugements, actes et procès-verbaux de la faillite.
Les pièces soumises à la formalité du timbre et de l’enregistrement seront visées pour timbre et enregistrées en
debet.
Les droits de greffe seront aussi portés en debet.

5. Si l’actif est insuffisant pour couvrir tous les frais résultant des formalités, procédures et actes énumérés dans les
art. 1er et 2, ils seront remboursés par privilège, dans l’ordre suivant: 1° les avances faites par le Trésor en vertu de
l’art. 2 précité; 2° les débours des curateurs; 3° les actes, vacations et frais de voyage du greffier de la justice de paix,
du greffier du tribunal, de l’avocat-avoué et de l’huissier, et éventuellement les frais de voyage du juge-commissaire et
du juge de paix; 4° les honoraires du curateur; 5° les salaires revenant aux conservateurs des hypothèques; 6° les droits
dus au Trésor public.
S’il y a concours dans le même ordre, le paiement se fera au marc le franc.

5.

16 novembre 1976. – Règlement ministériel portant institution d’un service d’accueil et d’information juridique
Mém. 1976, 1200

Art. 1er. Il est institué sous l’autorité du Ministre de la Justice un service d’accueil et d’information juridique. Ce
service a pour mission:
a) d’accueillir les particuliers et les orienter vers les services compétents, en leur donnant les informations et les
moyens de nature technique nécessaires;
b) de renseigner les particuliers d’une manière générale sur l’étendue de leurs droits par rapport aux problèmes
posés et sur les voies et moyens pour les réaliser;
c) d’entendre leurs doléances sur le difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de leur droit et de proposer les
moyens pour y obvier.

2. Le service d’accueil et d’information juridique est assuré:


a) en permanence par un fonctionnaire du Parquet Général pour la mission prévue sub a) à l’art. 1er.
b) à certains jours déterminés par le bureau pour les missions prévues sub b) et c) à l’art. 1er, par une commission
composée d’un avocat avoué ou d’un avocat-stagiaire accomplissant sa troisième année de stage judiciaire,
assisté d’un avocat-stagiaire de deuxième ou de première année.
La commission pourra s’adjoindre suivant les besoins des experts en certains domaines particuliers.

3. Le service d’accueil et d’information juridique est placé sous la direction d’un bureau composé d’un représentant
du Ministère de la Justice, du Procureur Général d’Etat, du Bâtonnier et du Président de la Conférence du Jeune Barreau
ou de leurs délégués.
Le Bureau établira les modalités d’organisation du service, en surveillera le fonctionnement et tendra d’aplanir les
difficultés qui pourraient se présenter.
En outre, il est chargé d’assurer la diffusion adéquate des textes législatifs et réglementaires de nature à intéresser
la généralité des administrés, en proposant au Ministre de la Justice les mesures nécessaires pour assurer aux particu-
liers la connaissance de leurs droits, notamment par le moyen de brochures de vulgarisation.

4. La participation des membres de l’Ordre des avocats sera réglée par le Conseil de l’Ordre des avocats qui en
organisera les modalités.
Les membres de l’Ordre des avocats qui collaboreront au fonctionnement du service restent soumis aux règles
déontologiques de leur Ordre.

Avril 2009
10 AS SISTANCE JUDICIAIRE

5. Les membres de la commission sont indemnisés selon les modalités et d’après les tarifs arrêtés par le Ministre de
la Justice après consultation du bureau.

6. Le service donnera uniquement des informations orales à l’exclusion de toutes consultations écrites. Il s’abstien-
dra de conseiller le choix d’un avocat ou d’un officier ministériel.
Il tiendra un fichier qui renseignera l’objet de la demande ainsi que les conseils donnés, sous une identification
chiffrée pour autant que le secret professionnel et la déontologie l’exigent et avec des indications alphabétiques dans les
autres cas.

6.

27 janvier 1977. – Accord européen sur la transmission des demandes d’assistance judiciaire*, signé à Strasbourg
Mém. 1977, 1555

Art. 1er.

Toute personne, ayant sa résidence habituelle sur le territoire d’une des Parties Contractantes, qui désire demander
l’assistance judiciaire en matière civile, commerciale ou administrative sur le territoire d’une autre Partie Contractante
peut présenter sa demande dans l’Etat de sa résidence habituelle. Cet Etat est tenu de transmettre la demande à l’autre
Etat.

2.

1. Chaque Partie Contractante désigne une ou plusieurs autorités expéditrices chargées de transmettre directement
les demandes d’assistance judiciaire à l’autorité étrangère désignée ci-après.

2. Chaque Partie Contractante désigne également une autorité centrale réceptrice chargée de recevoir les demandes
d’assistance judiciaire provenant d’une autre Partie Contractante et d’y donner suite.
Les Etats fédéraux et les Etats dans lesquels plusieurs systèmes de droit sont en vigueur ont la faculté de désigner
plusieurs autorités centrales.

3.

1. L’autorité expéditrice assiste le demandeur afin que tous les documents qui, à la connaissance de cette autorité,
sont nécessaires à l’appréciation de la demande, soient joints à celles-ci. Elle assiste également le demandeur pour la
traduction éventuellement nécessaire des documents.
Elle peut refuser de transmettre la demande au cas où celle-ci lui apparaît manifestement téméraire.

2. L’autorité centrale réceptrice transmet le dossier à l’autorité compétente pour statuer sur la demande. Elle informe
l’autorité expéditrice de toutes difficultés relatives à l’examen de la demande ainsi que la décision prise par l’autorité
compétente.

4.

Les documents transmis en application du présent Accord sont dispensés de la législation et de toute formalité
analogue.

5.

Aucune rémunération ne peut être perçue par les Parties Contractantes pour les services rendus conformément au
présent Accord.

6.

1. Sous réserve des arrangements particuliers conclus entre les autorités intéressées des Parties Contractantes et
des dispositions des articles 13 et 14:

* En vigueur entre (au 1er avril 2009): Albanie, Autriche, Azerbaïdjan, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Estonie, Ex-Rép. Youg. de Macédoine,
Finlande, France, Géorgie, Grèce, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Rép. tchèque,
Roumanie, Royaume-Uni, Serbie, Suède, Suisse, Turquie.

Pour les autorités expéditrice et réceptrice v. infra.

Avril 2009
AS SISTANCE JUDICIAIRE 11

a. la demande d’assistance judiciaire et les documents joints ainsi que toutes autres communications sont rédigés
dans la langue ou dans l’une des langues officielles de l’autorité réceptrice ou accompagnés d’une traduction
dans cette langue;
b. chaque Partie Contractante doit néanmoins accepter la demande d’assistance judiciaire et les documents joints
ainsi que toutes communications lorsqu’ils sont rédigés en langue anglaise ou française ou lorsqu’ils sont accom
pagnés d’une traduction dans l’une de ces langues.

2. Les communications émanant de l’Etat de l’autorité réceptrice peuvent être rédigées dans la langue ou dans l’une
des langues officielles de cet Etat ou en anglais ou français.

7.

En vue de faciliter l’application du présent Accord, les autorités centrales des Parties Contractantes se tiennent
mutuellement informées de l’état de leur droit en matière d’assistance judiciaire.

8.

Les autorités visées à l’article 2 sont désignées au moyen d’une déclaration adressée au Secrétaire Général du
Conseil de l’Europe au moment où l’Etat concerné devient Partie à l’Accord conformément aux dispositions des articles 9
et 11. Tout changement quant à la compétence de ces autorités fera également l’objet d’une déclaration adressée au
Secrétaire Général du Conseil de l’Europe.

Autorités expéditrices et réceptrices

Les autorités suivantes ont été désignées comme autorité expéditrice et réceptrice conformément à l’art. 2 de l’Accord:
Autriche: Les autorités expéditrices visées à l’article 2.1 de l’Accord sont les
tribunaux d’instance (Bezirksgerichte) compétents pour les affaires
civiles. L’autorité réceptrice visée à l’article 2.2 de l’Accord est le
Ministère Fédéral de la Justice. Réserve, v. Mém. 1982, 1155.

Belgique: Ministère de la Justice 4,


Place Poelaert B-1000
Bruxelles

Danemark: Ministère de la Justice


Slotsholmsgade 10
1216 Copenhagen K

Espagne: (Mém. 2006, 3769) Subdirección General de Cooperación Juridica Internacional


Ministerio de Justicia
c/ San Bernardo, No 62
29071 Madrid
España.

Estonie: (Mém. 1999, 893) Ministère de la Justice

Ex-Rép. Youg. de Macédoine: (Mém. 2003,709) Ministère de la Justice

Finlande: Ministry of Justice 2, Ritarikotu


SF-00170 Helsinki 17. Réserve:
v. Mém. 1980, 1403

Ministère de la Justice
France: Direction des Affaires Civiles et du Sceau,
13, Place Vendôme
74042 Paris Cedex 01.
Réserve: v. Mém. 1980, 107

Ministère de la Justice
Géorgie: (Mém. 2008, 1784) 30, Rustaveli Avenue
Tbilisi 0146 Géorgie

Avril 2009
12 AS SISTANCE JUDICIAIRE

Grèce: Ministère de la Justice


rue Zinonos, 2 Athènes

Legal Aid Board


Irlande: 4th Floor, St-Stephen’s Green House
Earlsfort Terrace
Dublin 2 Ireland

Ministerio di Grazia et Giustizia


Italie: Direzione Generale Affari civili et delle libere professioni
Ufficio 1°
Roma

Ministère de la Justice
Lettonie: (Mém. 2001, 2009) Brívíbas bvd 36 Riga,
LU-1536

Ministère de la Justice
Luxembourg:
Autorités expéditrices: Ministère de
Lituanie: (Mém. 1997, 583) la Justice et Ministère des Affaires
étrangères Autorité réceptrice:
Ministère de la Justice Gedimino
av. 3d1 Vilnius 2600, Lituanie

– Ministère de la Justice de la République du Monténégro


81000 Podgorica, No 3, Vuka Karadzica St.

Monténégro: (Mém. 2006, 665) Ministry of Justice and Police


42, Akersgt N-Oslo 1

Norvège: Art. 2.2. Le bureau d’assistance judiciaire du ressort de la Cour de


Justice de la Haye
Art. 2.1. Les bureaux d’assistance judiciaire du ressort de chaque
Cour de Justice.
Pays-Bas:
Art. 2.1. Les présidents des Tribunaux des voivodies
Art. 2.2. Ministère de la Justice

Ministère de la Justice
Pologne: (Mém. 1997, 1470) Praça do Comercio, P-
1100 Lisboa

Portugal: – Ministère de la Justice de la République de Serbie


11000 Belgrade, No 22-24, Nemanjina St.,

– Ministère de la Justice
Serbie: (Mém. 2005, 665)

The Area Director No. 14


Roumanie: (Mém. 2006, 1382)
Legal Aid Area 29-37
Red Lion Street London
Royaume-Uni: (Mém. 1990, 432)
WC1 R4PP
– Pour l’Angleterre et le Pays de Galles:
The Secretary
The Scottish Legal Aid Board
44 Drumsheugh Gardens
Edinburgh EH3 7YR
Pour l’Ecosse:

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AS SISTANCE JUDICIAIRE 13

Pour l’Irlande du Nord: The Liaison Officer


The Legal Aid Department
The Law Society of Northern Ireland
Bedford House, Bedford Street
Belfast BT2 7FL

Suède: (Mém. 2001, 514) Minstère de la Justice


Div. des Aff. pénales et de la Coopération Jud. Int.
S-103 33 Stockholm

Rép. tchèque: (Mém. 2000, 2722) Ministère de la Justice


Ysehradska, 16 Praha 2

1. Autorités centrales cantonales


Suisse: (Mém. 2006, 3054) Une liste des autorités centrales cantonales avec leurs coordonnées
peut être consultée en ligne à l’adresse suivante:
http://www.rhf.admin.ch/rhf/d/service/recht/Kantonale-
Zentralbehoerden.pdf
2. Autorité fédérale
Département fédéral de Justice et Police
Office fédéral de la Justice 3003 Berne

Ministère de la Justice
Département des Affaires judiciaires,
Turquie: Adalet Bakanligi,
Hukuk Isleri Genel Müdürlügü,
Bakanliklar,
Ankara.

7.

Renvoi

23 février 1962. – Traité d’Amitié d’Etablissement et de Navigation entre le Grand-Duché de Luxembourg et les
Etats-Unis d’Amérique et Protocole de signature, faits à Luxembourg
appr. L. 15 décembre 1962, Mém. 1962, 1192
voir art. 2 du Protocole

Avril 2009
COURS ET TRIBUNAUX 1

COURS ET TRIBUNAUX

Sommaire

Constitution (Extraits) ................................................................................................................................................................ 3


Loi du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire (telle qu’elle a été modifiée) ..................................................................... 7
Règlement grand-ducal du 29 juin 1990 portant règlement d'ordre intérieur pour la cour d'appel, les tribunaux
d'arrondissement et les justices de paix (tel qu’il a été modifié) ..................................................................................... 38

Loi du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l’ordre administratif (telle qu’elle a été modifiée)
(Extraits) ................................................................................................................................................................................. 39
Loi du 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant les juridictions administratives (telle qu’elle a été
modifiée) (Extraits) ................................................................................................................................................................ 54

Loi du 27 juillet 1997 portant organisation de la Cour Constitutionnelle ............................................................................. 65


Règlement d’ordre intérieur de la Cour Constitutionnelle du 31 octobre 1997 .................................................................... 70
Règlement grand-ducal du 21 novembre 1997 fixant le taux et le mode de répartition des indemnités des membres
suppléants de la Cour administrative et du Tribunal administratif .................................................................................. 71

Loi du 10 août 1991 sur la profession d'avocat (telle qu’elle a été modifiée) ....................................................................... 73
Loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement
européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat dans
un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise et portant:
1. modification de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat;
2. modification de la loi du 31 mai 1999 régissant la domiciliation des sociétés
(telle qu’elle a été modifiée) ................................................................................................................................................. 87

Loi du 8 août 2000 sur l’entraide judiciaire internationale en matière pénale (telle qu’elle a été modifiée) ...................... 99

Jurisprudence ............................................................................................................................................................................... 103

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 3

Constitution revisée du 17 octobre 1868.


(Mém. 23 du 22 octobre 1868, p. 220)

Extraits

(Révision du 2 juin 1999)


«Art. 12.
La liberté individuelle est garantie. - Nul ne peut être poursuivi que dans les cas prévus par la loi et dans la forme qu’elle prescrit.
- Nul ne peut être arrêté ou placé que dans les cas prévus par la loi et dans la forme qu’elle prescrit. - Hors le cas de flagrant délit,
nul ne peut être arrêté qu’en vertu de l’ordonnance motivée du juge, qui doit être signifiée au moment de l’arrestation, ou au plus tard
dans les vingt-quatre heures. - Toute personne doit être informée sans délai des moyens de recours légaux dont elle dispose pour
recouvrer sa liberté.»
Art. 13.
Nul ne peut être distrait contre son gré du juge que la loi lui assigne.
Art. 14.
Nulle peine ne peut être établie ni appliquée qu’en vertu de la loi.
Art. 17.
La peine de la confiscation des biens ne peut être établie.
(Révision du 29 avril 1999)
«Art. 18.
La peine de mort ne peut être établie.»
Art. 29.
(Révision du 6 mai 1948)«La loi réglera l’emploi des langues en matière administrative et judiciaire.»
Art. 38.
Le Grand-Duc a le droit de remettre ou de réduire les peines prononcées par les juges, sauf ce qui est statué relativement aux
membres du Gouvernement.
Art. 49.
La justice est rendue au nom du Grand-Duc par les cours et tribunaux. Les
arrêts et jugements sont exécutés au nom du Grand-Duc.
Art. 54.
(Révision du 15 mai 1948)«(1) Le mandat de député est incompatible:
(. . .)
3° avec celles de magistrat de l’Ordre judiciaire;
(. . .)
Art. 84.
Les contestations qui ont pour objet des droits civils sont exclusivement du ressort des tribunaux.
Art. 85.
Les contestations qui ont pour objet des droits politiques sont du ressort des tribunaux, sauf les exceptions établies par la loi.
Art. 86.
Nul tribunal, nulle juridiction contentieuse ne peuvent être établis qu’en vertu d’une loi. Il ne peut être créé de commissions ni de
tribunaux extraordinaires, sous quelque dénomination que ce soit.
Art. 87.
Il est pourvu par une loi à l’organisation d’une Cour supérieure de justice.
Art. 88.
Les audiences des tribunaux sont publiques, à moins que cette publicité ne soit dangereuse pour l’ordre ou les moeurs, et, dans
ce cas, le tribunal le déclare par un jugement.
Art. 89.
Tout jugement est motivé. Il est prononcé en audience publique.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


4 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Art. 90.
Les juges de paix et les juges des tribunaux sont directement nommés par le Grand-Duc. - Les conseillers de la Cour et les
présidents et vice-présidents des tribunaux d’arrondissement sont nommés par le Grand-Duc, sur l’avis de la Cour supérieure de
justice.
Art. 91.
(Révision du 20 avril 1989)«Les juges de paix, les juges des tribunaux d’arrondissement et les conseillers de la Cour sont
inamovibles.» - Aucun d’eux ne peut être privé de sa place ni être suspendu que par un jugement. - Le déplacement d’un de ces
juges ne peut avoir lieu que par une nomination nouvelle et de son consentement.
Toutefois, en cas d’infirmité ou d’inconduite, il peut être suspendu, révoqué ou déplacé, suivant les conditions déter-minées par la
loi.
Art. 92.
Les traitements des membres de l’ordre judiciaire sont fixés par la loi.
Art. 93.
Sauf les cas d’exception prévus par la loi, aucun juge ne peut accepter du Gouvernement des fonctions salariées, à moins qu’il
ne les exerce gratuitement, sans préjudice toutefois aux cas d’incompatibilité déterminés par la loi.
Art. 94.
Des lois particulières règlent l’organisation des tribunaux militaires, leurs attributions, les droits et obligations des membres de ces
tribunaux, et la durée de leurs fonctions.
(Révision du 19 juin 1989)«La loi règle aussi l’organisation des juridictions du travail et des juridictions en matière d’assurances
sociales, leurs attributions, le mode de nomination de leurs membres et la durée des fonctions de ces derniers.»
Art. 95.
Les cours et tribunaux n’appliquent les arrêtés et règlements généraux et locaux qu’autant qu’ils sont conformes aux lois. -La
Cour supérieure de justice réglera les conflits d’attribution d’après le mode déterminé par la loi.
(Révision du 12 juillet 1996)
«Art. 95bis.
(1) Le contentieux administratif est du ressort du tribunal administratif et de la Cour administrative. Ces juridictions connaissent du
contentieux fiscal dans les cas et sous les conditions à déterminer par la loi.
(2) La loi peut créer d’autres juridictions administratives.
(3) La Cour administrative constitue la juridiction suprême de l’ordre administratif.
(4) Les attributions et l’organisation des juridictions administratives sont réglées par la loi.
(5) Les magistrats de la Cour administrative et du tribunal administratif sont nommés par le Grand-Duc. La nomination des
membres de la Cour administrative ainsi que des président et vice-présidents du tribunal administratif se fait, sauf en ce qui
concerne les premières nominations, sur avis de la Cour administrative.
(6) Les dispositions des articles 91, 92 et 93 sont applicables aux membres de la Cour administrative et du tribunal administratif.»
(Révision du 12 juillet 1996)
«Art. 95ter.
(1) La Cour Constitutionnelle statue, par voie d’arrêt, sur la conformité des lois à la Constitution.
(2) La Cour Constitutionnelle est saisie, à titre préjudiciel, suivant les modalités à déterminer par la loi, par toute juridiction pour
statuer sur la conformité des lois, à l’exception des lois portant approbation de traités, à la Constitution.
(3) La Cour Constitutionnelle est composée du Président de la Cour Supérieure de Justice, du Président de la Cour adminis-
trative, de deux conseillers à la Cour de Cassation et de cinq magistrats nommés par le Grand-Duc, sur l’avis conjoint de la Cour
Supérieure de Justice et de la Cour administrative. Les dispositions des articles 91, 92 et 93 leur sont applicables. La Cour
Constitutionnelle comprend une chambre siégeant au nombre de cinq magistrats.
(4) L’organisation de la Cour Constitutionnelle et la manière d’exercer ses attributions sont réglées par la loi.»
Art. 116.
Jusqu’à ce qu’il y soit pourvu par une loi, la Chambre des Députés aura un pouvoir discrétionnaire pour accuser un membre du
Gouvernement, et la Cour supérieure, en assemblée générale, le jugera, en caractérisant le délit et en déterminant la peine. -
Néanmoins, la peine ne pourra excéder celle de la réclusion, sans préjudice des cas expressément prévus par les lois pénales.
(alinéa 2 abrogé par la révision du 13 juin 1979)

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 5

(Révision du 8 août 2000)


«Art. 118.
Les dispositions de la Constitution ne font pas obstacle à l’approbation du Statut de la Cour Pénale Internationale, fait à Rome, le
17 juillet 1998, et à l’exécution des obligations en découlant dans les conditions prévues par ledit Statut.».

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


6 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 7

Loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire, telle qu'elle a été modifiée.

Sommaire

Relevé chronologique des actes modificatifs .......................................................................................................................... 8

Titre I. - Du pouvoir judiciaire


er
Chapitre I. - Des justices de paix (Art. 1 à 9) .................................................................................................. 10
Chapitre II. - Des tribunaux d'arrondissement (Art. 10 à 31) ............................................................................. 11
Chapitre III. - De la Cour Supérieure de Justice (Art. 32 à 47) ........................................................................... 14
Chapitre IV. - De la chambre du conseil de la cour d'appel (Art. 48 à 53) ......................................................... 17
Chapitre V. - De la cour militaire (Art. 54 à 56) .................................................................................................. 17
Chapitre VI. - Des juridictions du travail (Art. 56-1 à 56-3) .................................................................................. 17

Titre II. - Dispositions générales


Chapitre I - De l'exercice des fonctions judiciaires (Art. 57 à 98) .................................................................... 18
er
§ 1 . - Des juges (Art. 57 à 68) ................................................................................................. 18
§ 2. - Du ministère public (Art. 69 à 75) ................................................................................... 19
§ 3. - De l'unité Eurojust et du membre national auprès d'Eurojust (Art. 75-1 à 75-8) . . 20
§ 4. - Du stage des magistrats et futurs magistrats étrangers (Art. 75-9 à 75-11) .................. 21
§ 5. - Du personnel de l'administration judiciaire (Art. 76 à 90) ............................................... 21
§ 6. - Des avocats à la Cour (Art. 91 à 97) .............................................................................. 24
§ 7. - Des frais de justice (Art. 98) ........................................................................................... 24
Chapitre II. - Des incompatibilités (Art. 99 à 110) ............................................................................................ 24
er
§ 1 . - Du cumul (Art. 99 à 104) ................................................................................................ 24
§ 2. - De la parenté et de l'alliance (Art. 105 à 110) ................................................................ 25
Chapitre III. - De la réception et de la prestation du serment (Art. 111 à 114) ................................................... 25
Chapitre IV - I. De la préséance (Art. 115 à 119) ............................................................................................... 26
II. Du rang (Art. 120 et 121) ....................................................................................................... 27
Chapitre V. - Du service des audiences et du roulement (Art. 122 à 131) ........................................................ 27
Chapitre VI. - Des empêchements et des remplacements (Art. 132 à 140) ........................................................ 28
Chapitre VII. - De l'ordre de service et de la durée des audiences (Art. 141 à 143) ............................................ 29
Chapitre VIII. - De la résidence (Art. 144 à 146) ................................................................................................... 30
Chapitre IX. - Des absences et des congés (Art. 147 à 149-2) ........................................................................... 30
Chapitre X. - Des vacances et des chambres de vacation (Art. 150) ................................................................. 31
Chapitre XI. - Des assemblées générales (Art. 151 à 154) ................................................................................. 31
Chapitre XII. - De la discipline (Art. 155 à 173) .................................................................................................... 32
Chapitre XIII. - De la mise à la retraite des magistrats (Art. 174 à 180) ................................................................ 34
Chapitre XIV. - Dispositions diverses (Art. 181 à 188) .......................................................................................... 34
Chapitre XV. - Du service d'accueil et d'information juridique (Art. 189) .............................................................. 35
Chapitre XVI. - Dispositions transitoires et finales (Art. 190 à 196) ....................................................................... 35

Annexe: Tableau des arrondissements judiciaires visé à l'article 10 de la loi ....................................................................... 37

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


8 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Relevé chronologique des actes modificatifs

Le présent texte coordonné comprend la loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire,
(Mém. A - 12 du 14 mars 1980, p. 144; doc. parl. 2103; Texte coordonné: Mém. A - 69 du 12 septembre 1997)

telle que celle-ci a été modifiée par les actes suivants: –


Loi du 11 août 1982
(Mém. A - 72 du 26 août 1982, p. 1515; doc. parl. 2327) –
Loi du 31 décembre 1982
(Mém. A - 114 du 31 décembre 1982, p. 2610; doc. parl. 1184) – Loi
du 10 août 1983
(Mém. A - 76 du 14 septembre 1983, p. 1584; doc. parl. 2650) – Loi
du 13 juin 1984
(Mém. A - 56 du 15 juin 1984, p. 914; doc. parl. 2688) –
Loi du 11 août 1986
(Mém. A - 69 du 6 septembre 1986, p. 1928; doc. parl. 2998) – Loi
du 27 août 1986
(Mém. A - 66 du 28 août 1986, p. 1832; doc. parl. 3010) –
Loi du 17 juin 1987
(Mém. A - 47 du 26 juin 1987, p. 744; doc. parl. 2980) –
Loi du 16 juin 1989
(Mém. A - 41 du 26 juin 1989, p. 774; doc. parl. 2958) –
Loi du 6 décembre 1989
(Mém. A - 83 du 27 décembre 1989, p. 1632; doc. parl. 2707) – Loi
du 6 juin 1990
(Mém. A - 28 du 22 juin 1990, p. 377; doc. parl. 3360) –
Loi du 10 août 1991
(Mém. A - 58 du 27 août 1991, p. 1110; doc. parl. 3273) –
Loi du 9 août 1993
(Mém. A - 72 du 15 septembre 1993, p. 1410; doc. parl. 3569) – Loi
du 13 juin 1994
(Mém. A - 59 du 7 juillet 1994, p. 1096; doc. parl. 2974) –
Loi du 23 décembre 1994
(Mém. A - 122 du 30 décembre 1994, p. 2935; doc. parl. 4003) – Loi
du 11 août 1996
(Mém. A - 53 du 20 août 1996, p. 1660; doc. parl. 3771) –
Loi du 11 août 1996
(Mém. A - 68 du 3 octobre 1996, p. 2026; doc. parl. 4155) – Loi
du 26 mars 1997
(Mém. A - 27 du 22 avril 1997, p. 1022; doc. parl. 4081A) –
Loi du 27 juillet 1997
(Mém. A - 57 du 12 août 1997, p. 1719; doc. parl. 4081) –
Loi du 3 août 1998
(Mém. A - 63 du 17 août 1998, p. 1101; doc. parl. 4439) –
Loi du 6 mai 1999
(Mém. A - 67 du 11 juin 1999, p. 1440; doc. parl. 4532) –
Loi du 8 juin 1999
(Mém. A - 74 du 17 juin 1999, p. 1644; doc. parl. 4341) –
Règlement grand-ducal du 29 juillet 1999
(Mém. A - 111 du 11 août 1999, p. 2034) –
Loi du 28 juillet 2000
(Mém. A - 64 du 2 août 2000, p. 1282; doc. parl. 4677)

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 9

Loi du 28 juillet 2000


(Mém. A - 71 du 9 août 2000, p. 1418; doc. parl. 4663) Loi
du 8 août 2000
(Mém. A - 98 du 18 septembre 2000, p. 2202; doc. parl. 4327) Loi du
22 décembre 2000
(Mém. A - 140 du 27 décembre 2000, p. 3023; doc. parl. 4700; Rectificatif: Mém. A - 11 du 30 janvier 2001, p. 617) Loi
du 30 mars 2001
(Mém. A - 47 du 26 avril 2001, p. 992; doc. parl. 4552) Loi
du 24 juillet 2001
(Mém. A - 92 du 10 août 2001, p. 1859; doc. parl. 4800)
Règlement grand-ducal du 7 septembre 2001
(Mém. A - 118 du 21 septembre 2001, p. 2468)
Règlement grand-ducal du 20 août 2002
(Mém. A - 107 du 11 septembre 2002, p. 2729) Loi
du 7 juillet 2003
(Mém. A - 109 du 12 août 2003, p. 2344; doc. parl. 5072) Loi du
12 août 2003
(Mém. A - 126 du 3 septembre 2003, p. 2637; doc. parl. 5158)
Règlement grand-ducal du 22 août 2003
(Mém. A - 127 du 3 septembre 2003, p. 2644)
Règlement grand-ducal du 25 octobre 2004
(Mém. A - 176 du 8 novembre 2004, p. 2606)
Loi du 12 novembre 2004
(Mém. A - 183 du 19 novembre 2004, p. 2766; doc. parl. 5165; dir. 2001/97/CE) Loi
du 11 avril 2005
(Mém. A - 42 du 11 avril 2005, p. 718; doc. parl. 5362) Loi
er
du 1 juillet 2005
(Mém. A - 100 du 13 juillet 2005, p. 1815; doc. parl. 5454)
Règlement grand-ducal du 30 septembre 2005
(Mém. A - 166 du 7 octobre 2005, p. 2800)
Règlement grand-ducal du 31 juillet 2006
(Mém. A - 135 du 10 août 2006, p. 2275)
Loi du 22 décembre 2006
(Mém. A - 234 du 28 décembre 2006, p. 4280; doc. parl. 5514)
Règlement grand-ducal du 24 juillet 2007
(Mém. A - 161 du 27 août 2007, p. 2982)
er
Loi du 1 août 2007
(Mém. A - 141 du 14 août 2007, p. 2489; doc. parl. 5679) Loi du
1
13 mai 2008 (statut unique)
(Mém. A - 60 du 15 mai 2008, p. 790; doc. parl. 5750) Loi
du 17 juillet 2008
(Mém. A - 106 du 23 juillet 2008, p. 1496; doc. parl. 5811; dir. 2005/60/CE et 2006/70/CE) Loi
du 13 mars 2009.
(Mém. A - 50 du 20 mars 2009, p. 668; doc. parl. 5837)

1
Entrée en vigueur le 1er janvier 2009.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


10 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Loi modifiée du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire.

Texte coordonné

TITRE I. - Du pouvoir judiciaire

Chapitre I. - Des justices de paix

er
Art. 1 .
Il y a trois justices de paix, dont une à Luxembourg, une à Esch-sur-Alzette et une à Diekirch.
La justice de paix de Luxembourg comprend les cantons de Luxembourg, Grevenmacher, Mersch, Remich et les communes de
Garnich, Hobscheid, Kehlen, Koerich, Kopstal, Mamer, Septfontaines et Steinfort, celle d'Esch-sur-Alzette comprend le canton
d'Esch-sur-Alzette et les communes de Bascharage, Clemency et Dippach, celle de Diekirch comprend les cantons de Diekirch,
Clervaux, Echternach, Redange, Vianden et Wiltz.
(Loi du 24 juillet 2001)
«Art. 2.
La justice de paix de Luxembourg est composée d’un juge de paix directeur, de deux juges de paix directeurs adjoints et de
quinze juges de paix, celle d’Esch-sur-Alzette d’un juge de paix directeur, d’un juge de paix directeur adjoint et de huit juges de paix,
celle de Diekirch d’un juge de paix directeur, d’un juge de paix directeur adjoint et de trois juges de paix.
Il y a en outre six juges de paix suppléants auprès de la justice de paix de Luxembourg, trois auprès de la justice de paix d’Esch-
sur-Alzette et deux auprès de la justice de paix de Diekirch.
Les juges de paix directeurs administrent la justice de paix, répartissent le service entre les juges et assurent le bon
fonctionnement du service.»
Art. 3.
1
Nul ne peut être nommé juge de paix directeur, «juge de paix directeur adjoint» ou juge de paix, s'il n'a accompli deux années de
service effectif comme juge à un tribunal d'arrondissement ou comme substitut du procureur d'Etat.
(Loi du 9 août 1993)
er
«Par dérogation à l'alinéa 1 , peut également être nommé juge de paix, celui qui a bénéficié d'une nomination comme juge de
paix suppléant ou juge suppléant depuis au moins 10 ans.»
Art. 4.
1
Les juges de paix directeurs, «les juges de paix directeurs adjoints» , les juges de paix et les juges de paix suppléants sont
nommés par le Grand-Duc.
Ils ne peuvent être nommés qu'après l'âge de vingt-sept ans accomplis.
Art. 5.
Les audiences en matière civile et commerciale ainsi qu'en matière de police sont tenues au siège de chaque justice de paix, tel
er
qu'il est déterminé à l'article 1 .
Néanmoins, le Grand-Duc peut, sur avis de la cour supérieure de justice, autoriser une justice de paix à tenir des audiences dans
2
les localités du ressort autres que celles où est fixé le siège.

Art. 6.
(Loi du 6 juin 1990)
«En cas d'absence, d'empêchement ou de vacance de poste du juge de paix directeur, ses attributions sont exercées par le juge
de paix directeur adjoint ou, à défaut de celui-ci, par le juge de paix le plus ancien en rang.»
En cas de vacance de poste d'un juge de paix et en cas d'absence ou d'empêchement d'un juge de paix, les fonctions de ce
dernier peuvent être remplies par un juge de paix suppléant.
En cas de nécessité urgente, un juge de paix peut être chargé par le président de la cour supérieure de justice, à titre temporaire
et au maximum pour une période de six mois, d'exercer des fonctions auprès d'une justice de paix autre que celle à laquelle il est
nommé.
Art. 7.
(Loi du 6 juin 1990)
«Au cas où dans une justice de paix tous les juges et leurs suppléants sont légitimement empêchés, la Cour de cassation renvoie
les parties devant une autre justice de paix.»
En matière civile l'arrêt de renvoi est rendu à la demande de la partie la plus diligente, sur simple requête sur les conclusions du
procureur général d'Etat les parties présentes ou appelées.
1
Ainsi ajouté par la loi du 6 juin 1990.
2
Voir: règl. g.-d. du 22 août 1985 autorisant la justice de paix d'Esch-sur-Alzette à tenir des audiences dans les localités de Differdange et de Dudelange.
(Mém. A 1985, p. 1052)

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 11

En matière de police l'arrêt de renvoi est rendu sur la réquisition du procureur général d'Etat.
(alinéa 4 abrogé par la loi du 6 juin 1990)
Art. 8.
Il y a dans chaque justice de paix un greffier en chef et des greffiers selon les besoins du service. D'autres fonctionnaires ainsi
que des employés peuvent y être affectés.
Art. 9.
(Loi du 28 juillet 2000 - organisation judiciaire)
«Nul ne peut remplir les fonctions de greffier en chef d’une justice de paix, s’il n’est pas âgé de vingt-cinq ans accomplis.
L’affectation à l’emploi de greffier en chef et la désaffectation sont faites par le ministre de la justice, sur avis du procureur général
d’Etat et du juge de paix directeur.
L’affectation à l’emploi de greffier et la désaffectation sont faites par le procureur général d’Etat, sur avis du juge de paix directeur.»

Chapitre II. - Des tribunaux d'arrondissement

Art. 10.
Les tribunaux d'arrondissement de Luxembourg et de Diekirch sont maintenus avec leurs circonscriptions actuelles, suivant le
tableau annexé à la présente loi.
er
(Loi du 1 juillet 2005)
1
«Art. 11.
Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg est composé d’un président, de trois premiers vice-présidents, d’un juge d’ins-
truction directeur, de dix-neuf vice-présidents, d’un juge directeur du tribunal de la jeunesse et des tutelles, de deux juges de la
jeunesse, de deux juges des tutelles, de vingt et un premiers juges, de vingt-neuf juges, d’un procureur d’Etat, de deux procureurs
d’Etat adjoints, de quatre substituts principaux, de sept premiers substituts et de dix substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonctionnaires ainsi
que des employés peuvent y être affectés.»
er
(Loi du 1 juillet 2005)
2
«Art. 12.
Le tribunal d’arrondissement de Diekirch est composé d’un président, d’un premier vice-président, d’un vice-président, d’un juge
de la jeunesse, d’un juge des tutelles, de deux premiers juges, de deux juges, d’un procureur d’Etat, d’un substitut principal, d’un
premier substitut et de deux substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonctionnaires ainsi
que des employés peuvent y être affectés.»
Art. 13.
En cas d'empêchement légitime d'un juge ou de vacance d'un poste de juge au sein d'un tribunal d'arrondissement, le président
de la cour supérieure de justice peut, par ordonnance, déléguer, pour y exercer temporairement ses fonctions, un juge ou un juge
suppléant de l'autre tribunal d'arrondissement qui accepte cette délégation.

En vertu de la loi du 1er juillet 2005, l’article 11 aura la teneur suivante à partir du 16 septembre 2007:
«11. Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg est composé d’un président, de trois premiers vice-présidents, d’un juge d’instruction directeur, de
vingt vice-présidents, d’un juge directeur du tribunal de la jeunesse et des tutelles, de deux juges de la jeunesse, de deux juges des tutelles, de vingt-
deux premiers juges, de trente juges, d’un procureur d’Etat, de deux procureurs d’Etat adjoints, de quatre substituts principaux, de huit premiers
substituts et de onze substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonctionnaires ainsi que des employés
peuvent y être affectés.»
A partir du 16 septembre 2008, l’article 11 aura la teneur suivante:
«11. Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg est composé d’un président, de trois premiers vice-présidents, d’un juge d’instruction directeur, de
vingt vice-présidents, d’un juge directeur du tribunal de la jeunesse et des tutelles, de deux juges de la jeunesse, de deux juges des tutelles, de vingt-
trois premiers juges, de trente et un juges, d’un procureur d’Etat, de deux procureurs d’Etat adjoints, de cinq substituts principaux, de huit premiers
substituts et de onze substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonctionnaires ainsi que des employés
peuvent y être affectés.»
A partir du 16 septembre 2009, l’article 11 aura la teneur suivante:
«11. Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg est composé d’un président, de trois premiers vice-présidents, d’un juge d’instruction directeur, de
vingt vice-présidents, d’un juge directeur du tribunal de la jeunesse et des tutelles, de deux juges de la jeunesse, de deux juges des tutelles, de vingt-
trois premiers juges, de trente et un juges, d’un procureur d’Etat, de deux procureurs d’Etat adjoints, de cinq substituts principaux, de neuf premiers
substituts et de douze substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonctionnaires ainsi que des employés
peuvent y être affectés.»
2 En vertu de la loi du 1er juillet 2005, l’article 12 aura la teneur suivante à partir du 16 septembre 2009:
«12. Le tribunal d’arrondissement de Diekirch est composé d’un président, d’un premier vice-président, d’un vice-président, d’un juge de la jeunesse,
d’un juge des tutelles, de deux premiers juges, de trois juges, d’un procureur d’Etat, d’un substitut principal, d’un premier substitut et de deux substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonctionnaires ainsi que des employés
peuvent y être affectés.»

CODE ADMINISTRATIF – 2008/B – Vol. 1


12 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Cette ordonnance est rendue sur les réquisitions du procureur général d'Etat ou sur l'avis de celui-ci.
La délégation prend fin avec la cessation de la cause qui l'a motivée; toutefois pour les affaires en cours de débats ou en
délibéré, la délégation produit ses effets jusqu'au jugement.
Pendant la durée de la délégation le juge ou le juge suppléant reste valablement saisi des affaires en cours de débats ou en
délibéré, dans lesquelles il a siégé avant que la délégation produise ses effets.
Lorsque les nécessités de service le justifient, le procureur général d'Etat peut déléguer un magistrat de l'un des parquets pour
exercer temporairement les fonctions du ministère public dans l'autre parquet.
(Loi du 12 novembre 2004)
«Le procureur d’Etat auprès du tribunal d’arrondissement de Luxembourg désigne plus particulièrement les substituts qui traitent,
sous la direction d’un procureur d’Etat adjoint ou d’un substitut principal ou d’un premier substitut, les affaires économiques et
financières parmi lesquels ceux qui assurent sous la dénomination de «cellule de renseignement financier», la compétence spéciale
de lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme. La cellule de renseignement financier veille à ce que
les professionnels visés par la loi du 12 novembre 2004 relative à la lutte contre le blanchiment et contre le financement du
terrorisme aient accès à des informations actualisées sur les pratiques de blanchiment ou de financement du terrorisme et sur les
indices qui permettent d’identifier des transactions suspectes.» (Loi du 17 juillet 2008)«Dans la mesure du possible et sans
compromettre les investigations en cours, en temps opportun, cette cellule assure également un retour d’information sur l’efficacité
des déclarations de soupçons et sur les suites données à celles-ci. Afin d’être en mesure d’évaluer l’efficacité du système de lutte
contre le blanchiment, la cellule établit aussi des statistiques comprenant au moins le nombre de déclarations de transactions
suspectes, les suites données à ces déclarations ainsi que sur une base annuelle, le nombre d’affaires instruites, de personnes
poursuivies et de personnes condamnées pour blanchiment ou financement du terrorisme, ainsi que le nombre de biens gelés, saisis
ou confisqués. Un état consolidé de ces statistiques est rendu public à intervalles réguliers.»
Art. 14.
Il y a au tribunal d'arrondissement de Luxembourg dix juges suppléants et à celui de Diekirch trois juges suppléants; ils sont mis à
la retraite conformément aux dispositions des articles 174 et suivants, lorsqu'une affection grave et permanente ne leur permet plus
de remplir convenablement leurs fonctions ou lorsqu'ils ont atteint l'âge de soixante-cinq ans accomplis.
er
(Loi du 1 juillet 2005)
«Art. 15.
Il y a dans chaque tribunal d’arrondissement une section dénommée tribunal de la jeunesse et des tutelles qui est la seule à
connaître des affaires qui lui sont attribuées par la législation sur la protection de la jeunesse et par les dispositions légales relatives
aux administrations légales, aux tutelles et autres mesures de protection à l’égard des incapables.
Le tribunal de la jeunesse et des tutelles de Luxembourg est composé d’un juge directeur du tribunal de la jeunesse et des
tutelles, de deux juges de la jeunesse, de deux juges des tutelles et de deux substituts.
Le tribunal de la jeunesse et des tutelles de Diekirch est composé d’un juge de la jeunesse, d’un juge des tutelles et d’un substitut.
Les juges de la jeunesse et les juges des tutelles sont nommés par le Grand-Duc parmi les magistrats qui ont au moins deux ans
de fonctions judiciaires effectives ou de service au parquet. Le juge directeur est nommé par le Grand-Duc parmi les juges du
tribunal de la jeunesse et des tutelles bénéficiant d’une certaine expérience.
Le juge de la jeunesse et le juge des tutelles se suppléent mutuellement. En cas d’empêchement tant des juges de la jeunesse
que des juges des tutelles, leurs fonctions sont exercées par un magistrat désigné à cet effet par le président du tribunal
d’arrondissement.
Les officiers du ministère public sont désignés par le procureur d’Etat parmi les magistrats du parquet près le tribunal
d’arrondissement. Ils exercent également les fonctions du ministère public près le tribunal d’arrondissement chaque fois que celui-ci
est appelé à statuer sur les mesures provisoires relatives à la personne, aux aliments et aux biens d’enfants mineurs non émancipés
dont les père et mère sont en instance de divorce ou de séparation de corps.
Un autre magistrat du parquet est désigné par le procureur d’Etat pour remplacer les titulaires en cas d’empêchement.»
(Loi du 10 août 1983)
«Art. 16.
Nul ne peut être nommé à des fonctions judiciaires
1) s'il n'est âgé de vingt-cinq ans accomplis;
2) s'il n'est détenteur du diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d'un grade étranger
d'enseignement supérieur en droit homologué et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l'enseignement supérieur
et l'homologation des titres et grades étrangers d'enseignement supérieur;
3) s'il n'a satisfait aux prescriptions légales sur le stage judiciaire;
(Loi du 24 juillet 2001)
«4) s'il n'a accompli un stage d'un an au moins dans les services judiciaires conformément aux dispositions légales et
réglementaires sur les attachés de justice.» Un règlement grand-ducal peut prescrire
les modalités d'exécution de ce stage.

CODE ADMINISTRATIF – 2008/B – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 13

Pendant le temps de leur affectation au parquet général ces attachés peuvent être désignés pour collaborer aux travaux des
juridictions et assister aux actes d'information, aux audiences et aux délibérés des juridictions sous la direction d'un magistrat du
siège. Ils sont astreints au secret professionnel.»
Art. 17.
Pour pouvoir être nommé président, procureur d'Etat, premier vice-président ou vice-président, il faut être âgé de trente ans
accomplis et avoir exercé des fonctions judiciaires ou suivi le barreau comme avocat inscrit, pendant au moins trois ans.
Sont assimilées aux fonctions judiciaires: les fonctions de membre du Gouvernement, de chef d'administration et de conseiller de
Gouvernement.
Art. 18.

(Loi du 11 août 1986)


«Le juge d'instruction directeur est choisi par le Grand-Duc parmi les magistrats ayant une expérience d'au moins trois ans
comme juge d'instruction.
Il est chargé de la direction du cabinet des juges d'instruction et fait la répartition des affaires entre les juges chargés de
l'information. Il exerce lui-même les fonctions de juge d'instruction.»
(Loi du 12 août 2003)
«Art. 19.
En dehors du juge d'instruction directeur visé à l'article 11, il y a douze juges d'instruction près le tribunal d'arrondissement de
Luxembourg, dont deux vice-présidents, et un juge d'instruction près le tribunal d'arrondissement de Diekirch.
Ils sont choisis par le Grand-Duc parmi les vice-présidents, les premiers juges et juges des tribunaux chaque fois pour une
période de trois ans. Ils peuvent obtenir le renouvellement de leurs fonctions.
Ils siègent suivant le rang de leur réception au jugement des affaires civiles, commerciales et correctionnelles, sauf l'exception
prévue à l'article 64-1.»
Art. 20. (. . .) (abrogé par la loi du 6 juin 1990)
Art. 21.
Lorsque le juge d'instruction se trouve empêché, par quelque cause que ce soit, le tribunal et, en cas d'urgence, le président
désigne un juge titulaire pour le remplacer.
Art. 22.
(Loi du 28 juillet 2000 - organisation judiciaire)
«L’affectation aux emplois de greffier en chef et la désaffectation sont faites par le ministre de la justice sur avis du procureur
général d’Etat et du président du tribunal d’arrondissement.
L’affectation à l’emploi de greffier et la désaffectation sont faites par le procureur général d’Etat, sur avis du président du tribunal
d’arrondissement.»
Art. 23.
Nul ne peut être nommé greffier en chef d'un tribunal d'arrondissement, s'il n'est âgé de 25 ans accomplis, s’il n'est détenteur d'un
diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d'un grade étranger d'enseignement supérieur homologué
conformément au règlement grand-ducal du 28 décembre 1979 fixant les critères d'homologation des titres et grades étrangers en
1
droit et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l'enseignement supérieur et l'homologation des titres et grades étrangers
d'enseignement supérieur ou s'il n'a rempli pendant cinq ans les fonctions de greffier d'un des tribunaux d'arrondissement, de chef
de bureau d'un des parquets ou de greffier d'une justice de paix.
Art. 24.
(Loi du 9 août 1993)
«(1) Les tribunaux d'arrondissement siègent au nombre de trois juges, sous réserve des dispositions de l'article 179 du code
d'instruction criminelle.»
(Loi du 17 juin 1987)
«(2) Les chambres criminelles, siégeant au même nombre, sont composées de magistrats dont l'un possède au moins le rang de
vice-président et qui sont désignés pour toute l'année judiciaire par l'assemblée générale des tribunaux d'arrondissement.
(3) En cas d'empêchement, les membres de la chambre criminelle sont remplacés conformément aux articles 133 et 134, alinéa
er
1 .
Faute de pouvoir procéder de la manière qui précède, le président de la Cour supérieure de justice délègue un magistrat de
l'autre tribunal d'arrondissement.»

Aujourd’hui: Règlement grand-ducal du 10 septembre 2004 fixant les critères d'homologation des titres et grades étrangers en droit (Mém. A - 162 du
29 septembre 2004, p. 2484).

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


14 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

(Loi du 24 juillet 2001)


1
«Art. 25.
Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg comprend dix-sept chambres. La répartition des affaires entre les différentes
chambres se fait par le président du tribunal.
Celui-ci fixe également les tâches des juges qui ne sont pas affectés à une chambre.»
(Loi du 10 août 1983)
«Art. 26.
Chacune des chambres pourvoit d'abord à l'expédition des affaires qui lui sont spécialement attribuées. Dans le cas où, par suite
de leurs attributions respectives, une des chambres est surchargée par rapport à une autre, le président du tribunal délègue à celle-
ci, d'office ou sur la réquisition du procureur d'Etat, partie des affaires attribuées à la chambre surchargée.
Lorsqu'une chambre n'est pas en nombre pour siéger, pour quelque cause que ce soit, elle se complète par un juge n'appar-
tenant à aucune chambre, sinon par un juge appartenant à une autre chambre. Ce n'est qu'au cas où aucun magistrat n'est
disponible qu'il est fait appel à un juge suppléant.»
Art. 27.
Lorsque le besoin momentané du service l'exige, le tribunal, soit d'office, soit sur l'injonction de la cour supérieure de justice,
constitue une chambre temporaire avec l'assistance des juges suppléants qu'il désigne.
Art. 28.
Dans la dernière huitaine du mois de septembre de chaque année, le procureur d'Etat près de chaque tribunal d'arrondissement
adresse au procureur général d'Etat un état statistique des affaires civiles, commerciales et correctionnelles, dont le tribunal s'est
trouvé saisi durant l'année judiciaire écoulée, état dont la forme et l'étendue sont arrêtées par le Gouvernement.
Art. 29.
Les tribunaux d'arrondissement de Luxembourg et de Diekirch exercent la juridiction commerciale dans leurs ressorts respectifs.
En dehors des cas prévus par l'article 112 du Code de procédure civile, ils siègent en cette matière sans l'assistance du ministère
public.
Art. 30 et 31. (. . .) (abrogés par la loi du 10 août 1991)

Chapitre III. - De la Cour Supérieure de Justice

Art. 32.
La cour supérieure de justice comprend une cour de cassation et une cour d'appel ainsi qu'un parquet et un greffe communs à
ces deux cours.
er
(Loi du 1 juillet 2005)
«Art. 33.
La Cour supérieure de justice est composée d’un président, de deux conseillers à la Cour de cassation, de dix présidents de
chambre à la Cour d’appel, de onze premiers conseillers et de onze conseillers à la Cour d’appel, d’un procureur général d’Etat, d’un
procureur général d’Etat adjoint, de quatre premiers avocats généraux, de cinq avocats généraux et d’un substitut.
Les conseillers à la Cour de cassation portent également le titre de vice-président de la Cour supérieure de justice.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend en outre des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonctionnaires
ainsi que des employés peuvent y être affectés.»
(Loi du 27 juillet 1997)
«Art. 34.
Le procureur général d'Etat peut déléguer un membre de son parquet et, en cas de besoin, un membre de l'un des parquets
auprès des tribunaux d'arrondissement à la direction générale et à la surveillance des établissements pénitentiaires et des maisons
d'éducation ainsi qu'à l'exécution des peines et du traitement pénologique des détenus.»
Art. 35.
La cour de cassation comprend une chambre qui siège au nombre de cinq juges.
Elle est composée du président et de deux conseillers à la cour de cassation. Elle se complète par deux membres de la cour
d'appel, à désigner pour chaque affaire par le président ou le conseiller à la cour de cassation le plus ancien en rang qui le remplace.
En cas de vacance, d'empêchement du président ou d'un conseiller à la cour de cassation, il est remplacé par un

1
En vertu de la loi du 1er juillet 2005 l’article 25 aura la teneur suivante à partir du 16 septembre 2007:
«25. Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg comprend dix-huit chambres. La répartition des affaires entre les différentes chambres se fait par le
président du tribunal.
Celui-ci fixe également les tâches des juges qui ne sont pas affectés à une chambre.»

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 15

membre de la cour d'appel. En cas d'empêchement de tous les membres de la cour d'appel, la cour de cassation se complétera
conformément à l'article 135.
(Loi du 27 juillet 1997)
«Les fonctions du ministère public près la cour de cassation sont exercées par le procureur général d'Etat, le procureur général
d'Etat adjoint, les premiers avocats généraux et les avocats généraux.»
Le greffier en chef de la cour supérieure de justice fait le service de greffier à la cour de cassation; il peut être remplacé par l'un
des greffiers de la cour.
e
(. . .) (5 alinéa abrogé par la loi du 6 juin 1990)
Art. 36.

(Loi du 6 juin 1990)


«Le président de la cour supérieure de justice et les conseillers à la cour de cassation ne peuvent pas concourir au jugement des
affaires portées devant la cour d'appel, ni siéger à la haute cour militaire.»
Art. 37.
Les membres de la cour supérieure de justice qui ont concouru à l'arrêt ou au jugement attaqué, ou qui ont connu de l'affaire
antérieurement comme juges, ne peuvent pas siéger en cassation; il en est de même pour les officiers du ministère public promus
aux fonctions de juge qui ont pris antérieurement des conclusions dans l'affaire.
Art. 38.
Sont portés devant la cour de cassation:
1) les affaires en annulation ou en cassation des arrêts rendus par les différentes chambres de la cour d'appel et des jugements
rendus en dernier ressort;
(Loi du 6 juin 1990)
«2) les demandes en cassation contre les arrêts rendus par la chambre du conseil de la cour d'appel;»
3) les pourvois contre les arrêts rendus par la cour militaire;
4) les demandes en cassation dans les autres cas déterminés par la loi;
5) toutes les demandes de prise à partie, y compris celles contre les membres de la cour;
6) les demandes en renvoi d'un tribunal d'arrondissement à un autre pour cause de suspicion légitime ou de sûreté publique;
7) les demandes en règlement de juges qui ne doivent pas être portées devant le tribunal d'arrondissement;
8) les demandes en renvoi devant un autre tribunal d'arrondissement lorsque celui qui devrait connaître de l'affaire ne peut pas
se composer.
er
(Loi du 1 juillet 2005)
«Art. 39.
(1) Sans préjudice d’autres dispositions légales, la Cour d’appel connaît des affaires civiles, commerciales, criminelles et
correctionnelles, ainsi que des affaires jugées par les tribunaux du travail.
(2) La Cour d’appel comprend dix chambres qui siègent au nombre de trois conseillers.
(3) Toutefois, la chambre criminelle siège au nombre de cinq conseillers, dont un président de chambre, désignés chaque année
par l’assemblée générale de la Cour supérieure de justice.
(4) En cas d’empêchement, les membres de la chambre criminelle sont remplacés conformément aux articles 133 et 134, alinéa
er
1 .
(5) La répartition entre les différentes chambres des affaires civiles, commerciales, correctionnelles ainsi que des affaires de droit
du travail, se fait par le président de la Cour supérieure de justice.
(6) Chacune des chambres pourvoit d’abord à l’expédition des affaires qui lui sont spécialement attribuées. Dans le cas où, par
suite de leurs attributions respectives, une des chambres est surchargée par rapport à une autre, le président de la Cour supérieure
de justice délègue à celle-ci, d’office ou sur la réquisition du procureur général d’Etat, partie des affaires attribuées à la chambre
surchargée.»
Art. 40.
Sont portés devant la cour supérieure de justice:
1) les affaires dont les cours d'appel ou les cours supérieures de justice ont à s'occuper en assemblée générale;
2) les accusations admises contre les membres du gouvernement en exécution de l'article 82 de la Constitution;
3) le règlement des conflits d'attribution, conformément à l'article 95 de la Constitution;
4) les actions disciplinaires contre les magistrats et dont la cour connaît d'après le chapitre XII du titre II de la présente loi;
(Loi du 30 mars 2001)
«5) les accusations portées par la Chambre des députés contre les membres de la Commission des Communautés
Européennes pour les infractions visées aux articles 496-1 à 496-4 ou 246 à 252 du Code pénal, commises dans
l'exercice de leurs fonctions.»

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16 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Dans tous les cas, les décisions de la cour ne peuvent être rendues par moins de neuf juges. S'il y a partage des voix, la cour
siégeant en nombre pair, le suffrage du conseiller le plus jeune en rang n'est pas compté.
Art. 41.
Pour pouvoir être nommé président de la cour supérieure de justice, conseiller à la cour de cassation, président de chambre à la
1
cour d'appel, procureur général d'Etat, «procureur général d'Etat adjoint» ou premier avocat général, il fut être âgé de 35 ans
accomplis et avoir suivi le barreau comme avocat inscrit ou occupé des fonctions judiciaires pendant au moins sept ans.
Les fonctions de membres du gouvernement et de chef d'administration sont assimilées aux fonctions judiciaires.
Art. 42.
Les conseillers à la cour d'appel et les avocats généraux sont nommés aux conditions prévues à l'article 17.
Art. 43.
Lorsqu'une place de président de la cour supérieure de justice, de conseiller à la cour de cassation, de président de chambre à la
2
cour d'appel, «de premier conseiller à la cour d'appel» , de conseiller à la cour d'appel, de président, de premier vice-président ou de
vice-président d'un tribunal d'arrondissement est vacante, il est procédé comme suit à l'émission de l'avis exigé par l'article 90 de la
Constitution.
La cour procède en assemblée générale convoquée sur la réquisition du procureur général d'Etat.
Pour chaque place vacante, la cour présente trois candidats; la présentation de chaque candidat a lieu séparément.
En outre, le procureur général d'Etat émet un avis.
Art. 44.
(Loi du 28 juillet 2000 - organisation judiciaire)
«L’affectation aux emplois de greffier en chef et la désaffectation sont faites par le ministre de la justice sur avis du procureur
général d’Etat et du président de la cour supérieure de justice.
L’affectation aux emplois de greffier et la désaffectation sont faites par le procureur général d’Etat, sur avis du président de la
cour supérieure de justice.»
Art. 45.
Nul ne peut être nommé greffier en chef de la cour s'il n'est âgé de vingt-sept ans accomplis et s'il n'est détenteur du diplôme de
docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d'un grade étranger d'enseignement supérieur homologué
conformément au règlement grand-ducal du 28 décembre 1970 fixant les critères d'homologation des titres et grades étrangers en
droit et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l'enseignement supérieur et l'homologation des titres et grades étrangers
d'enseignement supérieur, ou s'il n'a exercé pendant cinq ans les fonctions d'inspecteur du parquet général, d'inspecteur des
parquets, de greffier de la cour ou d'un des tribunaux d'arrondissement ou d'une justice de paix.
(Loi du 7 juillet 2003)
«Art. 46.
Un service de documentation est établi sous l’autorité du procureur général d’Etat. Le service centralise toutes les décisions des
juridictions nationales et établit des sommaires de celles présentant un intérêt juridique. Il assure la mise sur ordinateur de ces
sommaires en liaison avec l’organisme chargé du traitement informatique.
L’accès au fichier informatique de jurisprudence est réservé aux magistrats. Il est également accessible aux conditions et
modalités à déterminer par règlement grand-ducal aux membres des barreaux luxembourgeois, aux notaires, aux huissiers de justice
et au public.
Un secrétaire choisi parmi les fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur est adjoint au service de documentation.
Il est institué une bibliothèque centrale de la magistrature dont la gestion est confiée au procureur général d’Etat, qui désigne un
fonctionnaire de la carrière moyenne du rédacteur pour assurer le fonctionnement et l’entretien de la bibliothèque. La liste des
acquisitions et la répartition éventuelle des ouvrages entre les différents services judiciaires sont arrêtées d’un commun accord par le
procureur général d’Etat et le président de la Cour supérieure de justice.
L’accès à la bibliothèque est réservé aux magistrats. Elle est également accessible aux conditions et modalités à déterminer par
règlement grand-ducal aux membres des barreaux luxembourgeois, aux notaires et aux huissiers de justice. A titre exceptionnel,
l’accès peut être accordé par autorisation spéciale du procureur général d’Etat à des personnes autres que celles énumérées ci-
avant, aux conditions et modalités à déterminer par règlement grand-ducal.»
Art. 47.
Le procureur général d'Etat est tenu d'adresser chaque année au ministre de la Justice un état renfermant tous les rensei-
gnements indiqués à l'article 28.

1
Ainsi ajouté par la loi du 27 août 1986.
2
Ainsi ajouté par la loi du 6 juin 1990.

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 17

Chapitre IV. - De la chambre du conseil de la cour d'appel

(Loi du 17 juin 1987)


«Art. 48.
(1) La chambre du conseil de la Cour d'appel est composée de trois conseillers à désigner chaque année par la Cour supérieure
de justice, réunie en assemblée générale.
(2) Le mandat des conseillers est renouvelable.
(3) En cas d'empêchement d'un membre de la chambre du conseil, il est remplacé par les autres membres de la cour d'appel,
dans l'ordre de leur rang d'ancienneté, à l'exception des membres de la chambre criminelle de la cour d'appel désignés
conformément à l'article 39.»
Art. 49 à 53. (. . .) (abrogés par la loi du 17 juin 1987)

Chapitre V. - De la cour militaire

(Loi du 31 décembre 1982)


«Art. 54.
La cour militaire exerce les attributions qui lui sont conférées par les lois.
Art. 55.
Pour le jugement du fond de l'affaire après cassation d'un arrêt de la cour militaire, il est adjoint à la cour de cassation deux
officiers nommés par le Grand-Duc.»
Art. 56.
Les juges militaires de la cour militaire siègent immédiatement après le moins ancien des juges civils. Ils prennent rang entre eux
suivant leur grade; à égalité de grade ils prennent rang dans l'ordre d'ancienneté comme juge. Le même ordre est observé dans les
cérémonies publiques.

Chapitre VI. - Des juridictions du travail

(Loi du 13 mai 2008)


«Art. 56-1.
Il y a au siège de chaque justice de paix un tribunal du travail pour les contestations relatives aux contrats de travail, aux contrats
d’apprentissage, aux régimes complémentaires de pension et à l’assurance insolvabilité.
Le tribunal du travail est composé d’un juge de paix qui siège comme président et de deux assesseurs dont l’un est choisi par le
juge de paix parmi les employeurs et l’autre parmi les salariés.
Le greffe du tribunal du travail est assuré par le greffe de la justice de paix.
Art. 56-2.
(1) Le ministre de la Justice nomme pour chaque tribunal du travail des assesseurs-employeurs effectifs et des assesseurs-
employeurs suppléants en même nombre, ainsi que des assesseurs-salariés effectifs et des assesseurs-salariés suppléants
en même nombre.
Le nombre des assesseurs-employeurs est fixé à 9 pour le tribunal du travail de Luxembourg, à 5 pour le tribunal du travail
d’Esch-sur-Alzette et à 4 pour le tribunal du travail de Diekirch.
Le nombre des assesseurs-salariés est fixé à 11 pour le tribunal du travail de Luxembourg, à 7 pour le tribunal du travail d’Esch-
sur-Alzette et à 6 pour le tribunal du travail de Diekirch.
(2) Les assesseurs sont nommés pour une durée de cinq ans. Leur mandat est renouvelable.
Ils sont choisis sur une liste de candidats présentée par les chambres professionnelles intéressées. Celles-ci désignent les
candidats par vote secret à l’urne au scrutin de liste, suivant les règles de la représentation proportionnelle, l’ordre de présentation
des candidats se faisant suivant les résultats obtenus lors de ce vote. En cas d’égalité de voix, la priorité revient au candidat le plus
âgé.
(3) Les assesseurs doivent être domiciliés au Grand-Duché de Luxembourg et peuvent être appelés a siéger dans toute
juridiction du travail, même en dehors de celle auprès de laquelle ils sont nommés. Ils doivent remplir les conditions pour être
appelés aux fonctions de conseiller communal.
Les assesseurs qui ont accepté leur nomination sont tenus d’assister aux audiences pour lesquelles ils ont été dûment
convoqués. Ils ne peuvent abandonner leurs fonctions qu’après que leur démission a été acceptée par le ministre de la Justice. Ils
cessent d’exercer leurs fonctions lorsqu’ils ne remplissent plus les conditions prévues.
Les assesseurs ne peuvent siéger dans aucune affaire dans laquelle soit eux-mêmes, soit leur parents ou alliés jusqu’au
quatrième degré inclusivement ont un intérêt personnel. De même, ils ne peuvent prendre part aux délibérations sur les affaires

CODE ADMINISTRATIF – 2008/B – Vol. 1


18 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

dans lesquelles ils ont déjà connu en une autre qualité. Ils peuvent être récusés pour les causes énoncées dans l’article 521 du
Nouveau Code de procédure civile.
Avant d’entrer en fonction, les assesseurs prêtent entre les mains du juge de paix directeur de la justice de paix au siège de
laquelle il y a le tribunal du travail auprès duquel ils ont été nommés le serment prescrit par l’article 110 de la Constitution.
Ils doivent garder le secret des délibérations.
(4) Les assesseurs ont droit à charge de l’Etat aux jetons de présence et aux frais de route à fixer par règlement grand-ducal.
Si l’assesseur subit par le fait de l’exercice de ses fonctions une perte de salaire, celle-ci lui est intégralement remboursée
par l’Etat.
(5) Lorsque le tribunal ne peut se composer régulièrement pour l’une ou l’autre cause, le juge de paix appelle, en rempla
cement des assesseurs effectifs ou suppléants défaillants, d’autres assesseurs.»
(Loi du 6 décembre 1989)
«Art. 56-3.
er
Les audiences des tribunaux du travail sont tenues au siège de chaque justice de paix, tel qu'il est déterminé à l'article 1 .
Néanmoins, le Grand-Duc peut, sur avis de la Cour supérieure de Justice, autoriser un tribunal du travail à tenir des audiences dans
les localités du ressort autres que celles où est fixé le siège.»

TITRE II. - Dispositions générales

Chapitre I. - De l'exercice des fonctions judiciaires

§ 1. - Des juges

Art. 57.
Le juge n'a de pouvoir que dans le ressort territorial qui lui est assigné par les lois, sauf les cas où la loi en a disposé autrement.
Art. 58.
Les juges ne peuvent déléguer leur juridiction; ils n'ont que la faculté de commettre un tribunal ou un juge à l'effet de procéder
aux actes d'instruction dans les cas et de la manière prévus par la loi.
Le tribunal ou le juge délégué est tenu d'exécuter les commissions rogatoires qu'il reçoit, sauf au tribunal délégué à nommer,
suivant les circonstances, soit un de ses membres, soit un juge de paix, pour procéder aux opérations ordonnées, et sans préjudice
du droit du juge d'instruction délégué de commettre un juge de paix.
Art. 59.
Les juges peuvent adresser des commissions rogatoires même aux juges étrangers; sauf si un autre mode de transmission est
convenu avec le pays destinataire, ces commissions sont expédiées par la voie diplomatique. Sauf les obligations résultant de traités
internationaux les juges ne peuvent obtempérer aux commissions rogatoires émanées de juges étrangers qu'autant qu'ils y sont
autorisés par le ministre de la Justice et, dans ce cas, ils sont tenus d'y donner suite.
(Loi du 8 août 2000)
«Le présent article n’est pas applicable pour les demandes d’entraide judiciaire en matière pénale.»
Art. 60.
Les décisions sont prises à la majorité absolue des voix. (Loi
du 6 décembre 1989)
«Art. 61.
Dans toutes les causes, le président recueille les opinions individuellement, en commençant par le dernier en rang des juges
jusqu'au plus ancien. Le président opine le dernier.
En matière de contestations relatives aux contrats de travail ou aux contrats d'apprentissage, le président recueille d'abord les
opinions des deux assesseurs, en commençant par l'assesseur le plus jeune.
Dans les affaires jugées sur rapport, le rapporteur opine le premier.
Si différents avis sont ouverts, on procède à un second vote.»

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 19

Art. 62.
En matière civile, s'il se forme plus de deux opinions sans qu'il y ait majorité absolue les juges sont tenus de se réunir à l'une des
deux opinions émises par le plus grand nombre de votants.
Si toutes les opinions réunissent le même nombre de voix, ou si une seule obtient plus de voix que chacune des autres,on
appelle deux juges pour vider le partage.
Art. 63.
S'il se forme plus de deux opinions en matière pénale ou disciplinaire, les juges qui ont émis l'opinion la moins favorable à
l'inculpé, sont tenus de se réunir à l'une des autres opinions.
Art. 64.
Les juges ne peuvent, directement ou indirectement, avoir des entretiens particuliers avec les parties ou leurs avocats ou
défenseurs sur les contestations qui sont soumises à leur décision.
(Loi du 16 juin 1989)
«Art. 64-1.
Le juge d'instruction ne peut, à peine de nullité, concourir au jugement des affaires qu'il a instruites.
Il en est de même pour:
– les magistrats du siège qui ont antérieurement, comme membres de la chambre du conseil du tribunal d'arrondissement
ou de la Cour d'appel, ordonné le renvoi devant la juridiction de fond ou statué sur la mise en liberté du prévenu; – les
officiers du ministère public nommés aux fonctions de juge ou de conseiller qui ont antérieurement pris ou fait
prendre des conclusions ou réquisitions dans l'affaire;»
(Loi du 6 mai 1999)
«– les magistrats qui ont procédé à une médiation au sens de l’article 24 (5) du code d’instruction criminelle».
(Loi du 10 août 1983)
«Art. 65.
En toute matière, si le jugement ne peut être prononcé en cours d'audience où les débats ont été clos, le juge indiquera
l'audience où il prononcera. Si le prononcé ne peut avoir lieu à cette audience, il sera remis à une audience ultérieure. Dans ce cas,
il est fait mention au plumitif de la cause du retard.
La décision judiciaire est lue en audience publique par le président ou par un autre juge délégué par lui, sans que la présence
des autres juges soit requise.»
Art. 66. (. . .) (abrogé par la loi du 10 août 1983)
Art. 67.
La cour supérieure de justice a droit de surveillance sur les deux tribunaux d'arrondissement et les justices de paix. Elle doit
notamment veiller au bon fonctionnement du service dans les différentes juridictions.
Lorsqu'elle est saisie par le procureur général d'Etat de faits mettant en cause le bon fonctionnement du service, elle procède à
une enquête après de la juridiction concernée, au cours de laquelle elle peut entendre toutes personnes et se faire communiquer
tous documents. L'enquête est faite par le président de la cour ou un magistrat désigné par lui.
Lorsque l'enquête fait apparaître des déficiences, la cour peut donner toutes injonctions nécessaires pour assurer le bon
fonctionnement du service.
Toute inobservation de ces injonctions est signalée au procureur général d'Etat.
Art. 68.
Les juges suppléants n'ont pas de fonctions habituelles; ils sont uniquement nommés pour remplacer momentanément, soit les
juges, soit les membres du ministère public, sauf l'exception prévue par l'article 27.

§ 2. - Du ministère public

Art. 69.
Le ministère public remplit les devoirs de son office auprès de la cour et des tribunaux, dans le ressort territorial qui lui est
assigné par la loi, sauf les cas où la loi en a disposé autrement.
Art. 70.

(Loi du 27 juillet 1997)


«Les fonctions du ministère public sont exercées, sous l'autorité du ministre de la Justice, par le procureur général d'Etat; et sous la
surveillance et la direction de celui-ci par les magistrats de son parquet, les procureurs d'Etat et leurs substituts.» Les substituts
exercent en outre leurs fonctions sous la surveillance et la direction des procureurs d'Etat.

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20 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Art. 71.
Les fonctions du ministère public près les tribunaux de police sont remplies par les magistrats du parquet près le tribunal
d'arrondissement dans le ressort duquel se trouve le siège du tribunal de police.
Art. 72.
Le ministre de la Justice exerce sa surveillance sur tous les officiers du ministère public.
Le procureur général d'Etat veille, sous l'autorité du ministre de la justice, au maintien de l'ordre dans tous les tribunaux et exerce
la surveillance sur tous les officiers de police judiciaire et les officiers ministériels.
Art. 73.
Le procureur général d'Etat et les procureurs d'Etat doivent veiller, sous la même autorité, au maintien de la discipline, à la
régularité du service et à l'exécution des lois et règlements.
Ils peuvent faire des observations à cet égard au président de la cour supérieure de justice et au président du tribunal
d'arrondissement; ceux-ci sont tenus, sur leur demande, de convoquer une assemblée générale.
Art. 74.
En matière civile, le ministère public agit d'office dans les cas spécifiés par la loi.
Il poursuit d'office l'exécution des lois, règlements et jugements dans les dispositions qui intéressent l'ordre public.
Art. 75.
Un règlement grand-ducal détermine le mode et la forme de la tenue du casier judiciaire ainsi que les conditions de la délivrance
des extraits du casier judiciaire.

(Loi du 11 avril 2005)


«§ 3. - De l'unité Eurojust et du membre national auprès d'Eurojust
Art. 75-1.
«Le membre luxembourgeois, ci-après désigné «membre national» auprès de l'unité Eurojust, organe de l'Union européenne,
1
institué par la décision du Conseil du 28 février 2002, est choisi parmi les magistrats de l'ordre judiciaire»
Le membre national exerce ses fonctions sous la surveillance et la direction du procureur général d'Etat.
Le membre national est désigné pour une durée de 4 ans par arrêté grand-ducal sur proposition du ministre de la Justice. Le
mandat est renouvelable.
Il transmet un rapport annuel au ministre de la Justice et au procureur général d'Etat sur ses activités au sein d'Eurojust.
Art. 75-2.
Dans le cadre de l'exercice de sa mission, le membre national a accès à l'information contenue dans le casier judiciaire ainsi que
dans tout autre registre dans les mêmes conditions que le procureur d'Etat.
Il peut également demander aux magistrats du ministère public ainsi qu'aux juridictions d'instruction de lui communiquer les
informations issues des procédures judiciaires qui sont nécessaires à l'accomplissement de sa mission. L'autorité judiciaire sollicitée
peut notamment refuser cette communication si celle-ci est de nature à porter atteinte à l'ordre public ou aux intérêts nationaux
essentiels du pays ou si cela compromettrait le bon déroulement d'enquêtes en cours ou la sécurité d'une personne. Elle peut
également différer ou refuser cette communication pour des motifs tenant aux investigations en cours.
Art. 75-3.
Le juge d'instruction, le procureur d'Etat ou le procureur général d'Etat, qui est saisi d'une affaire susceptible d'entrer dans le
champ de compétences d'Eurojust et qui concerne au moins deux autres Etats membres de l'Union européenne, en informe le
représentant national.
Art. 75-4.
1. Les autorités nationales compétentes pour recevoir les demandes d'Eurojust sont respectivement le procureur général d'Etat,
les procureurs d'Etat et les juges d'instruction.
2. Les demandes d'Eurojust au sens des articles 6 et 7 de la décision du Conseil peuvent être adressées directement:
* au procureur général d'Etat dans les cas prévus aux articles 479 et suivants du Code d'instruction criminelle;
* au procureur d'Etat déjà saisi, respectivement, lorsque l'exécution de la demande requiert certains actes de procédure qui ne
peuvent être ordonnés ou exécutés que par lui, au juge d'instruction déjà saisi;
* si aucune autorité judiciaire luxembourgeoise autre que le membre luxembourgeois d'Eurojust n'est saisie, au procureur
d'Etat territorialement compétent.
En cas de doute d'Eurojust sur le point de savoir quelle est l'autorité compétente, la demande est adressée au procureur général
d'Etat, qui détermine l'autorité compétente et lui transmet la demande.
3. Les échanges d'information entre Eurojust et les autorités judiciaires luxembourgeoises se font dans le respect des condi
tions de fond prévues dans les instruments internationaux sur l'entraide judiciaire en matière pénale en vigueur entre le Luxem
bourg et les autres Etats membres concernés par les échanges.

Ansi modifié par la loi du 22 décembre 2006.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 21

Art. 75-5.
Si une autorité autre que le procureur général d'Etat décide de ne pas donner suite à une demande d'Eurojust au sens de l'article
7, a) de la décision, elle doit se concerter au préalable avec le procureur général d'Etat.
Art. 75-6.
Le ministre de la Justice désigne pour une durée de quatre ans un membre de l'autorité de contrôle instituée par l'article 17,
paragraphe 2 de la loi du 2 août 2002 relative à la protection des personnes à l'égard du traitement des données à caractère
personnel.
Art. 75-7.
Pour les besoins de la réception et de la transmission des informations entre Eurojust et l'Office européen de lutte antifraude
(OLAF), le membre national est considéré comme autorité compétente pour les besoins des règlements CE 1073/99 et EURATOM
N° 1074/99 du Conseil du 25 mai 1999 relatifs aux enquêtes effectuées par l'Office européen de lutte antifraude.
Art. 75-8.
Le droit de toute personne d'avoir accès aux données à caractère personnel la concernant qui sont traitées par Eurojust, tel que
prévu par l'article 19 de la décision précitée du Conseil du 28 février 2002 se fait suivant les modalités du droit d'accès au
Luxembourg telles qu'elles sont prévues à l'article 17, paragraphe 2 de la loi du 2 août 2002 relative à la protection des personnes à
l'égard du traitement des données à caractère personnel.»

er
(Loi du 1 août 2007)
«§ 4. - Du stage des magistrats et futurs magistrats étrangers

Art. 75-9.
Les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, régulièrement admis à faire un stage, peuvent être autorisés à assister aux
actes, délibérés et travaux des juridictions de l’ordre judiciaire ainsi que des parquets. Ils n’exercent aucune fonction judiciaire.
Art. 75-10.
Le ministre de la Justice statue sur les demandes d’admission au stage, qui lui sont transmises par les autorités étrangères dont
relèvent les magistrats et futurs magistrats.
Le procureur général d’Etat affecte les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, admis à faire un stage, à l’une des
juridictions de l’ordre judiciaire ou à l’un des parquets.
Art. 75-11.
Avant de commencer le stage, les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers prêtent serment à l’audience publique de la
Cour d’appel en ces termes: «Je jure de conserver le secret des actes, délibérés et travaux dont j’aurai connaissance au cours de
mon stage».
Ils sont soumis au secret professionnel conformément à l’article 458 du code pénal.»

1
§ «5» .- Du personnel de l'administration judiciaire

Art. 76.

(Règl. g.-d. du 24 juillet 2007)


«I. Le personnel de l’administration judiciaire comprend les fonctions et emplois suivants:
a) dans la carrière moyenne du rédacteur:
– dix-huit inspecteurs principaux premiers en rang;
– vingt-cinq inspecteurs principaux;
– vingt-quatre inspecteurs;
– des chefs de bureau;
– des chefs de bureau adjoints;
– des rédacteurs principaux;
– des rédacteurs.»
(Loi du 6 juin 1990)
«Un règlement grand-ducal peut disposer que les titulaires de six emplois des grades 11, 12 et 13 spécialement désignés,
auxquels des attributions particulières sont attachées, peuvent être nommés hors cadre par dépassement des effectifs prévus ci-
dessus et avancer jusqu'au grade 13bis, parallèlement à leurs collègues de rang égal ou immédiatement inférieur.
Des titres spéciaux pour les titulaires d'emplois à attributions particulières peuvent être introduits par voie de règlement grand-
ducal. La collation de ces titres spéciaux est faite par le ministre de la justice; elle ne modifie en rien le rang et le traitement des
fonctionnaires intéressés.

Nouvelle numérotation introduite par la loi du 1er août 2007.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


22 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

b) dans la carrière inférieure de l'expéditionnaire: –


deux premiers commis principaux – trois commis
principaux – des commis – des commis adjoints
– des expéditionnaires,
c) dans la carrière inférieure du concierge: – des
concierges-surveillants principaux – des
concierges-surveillants – des concierges,
d) dans la carrière du garçon de bureau: –
des garçons de bureau principaux – des
garçons de bureau,
e) ce cadre peut être complété par des stagiaires, des employés et des ouvriers selon les besoins du service et dans les limites
des crédits budgétaires.
f) Lorsqu'un emploi d'une fonction de promotion reste vacant, le nombre des emplois d'une fonction inférieure en grade de la
même carrière peut être temporairement augmenté en conséquence.»
II. Les inspecteurs principaux premiers en rang, les inspecteurs principaux, les inspecteurs, les chefs de bureau, les chefs de
bureau adjoints, et les rédacteurs principaux sont nommés par le Grand-Duc sur avis du procureur général d'Etat.
Les autres membres du personnel de l'administration judiciaire sont nommés par le Ministre de la Justice, qui en fixe aussi le
nombre.
Les conditions de recrutement, de formation et d'avancement des fonctionnaires prévus par cet article sont fixées par règlement
grand-ducal.
Les greffiers en chef et les greffiers sont choisis parmi les fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur et affectés aux
emplois et désaffectés suivant les modalités prévues aux articles 9, 22 et 44.
Nul ne peut être affecté à un emploi à un greffe s'il remplit un mandat politique.
Les autres membres du personnel de l'administration judiciaire sont affectés aux emplois et désaffectés par le procureur général
d'Etat.
(Loi du 13 juin 1984)
«Les fonctionnaires de l'administration judiciaire détachés à titre définitif à d'autres administrations ou services sont placés hors
cadre et libèrent l'emploi qu'ils occupaient; ils peuvent avancer parallèlement à leurs collègues de rang égal ou immédiatement
inférieur au moment où ces derniers bénéficient d'une promotion.»
(Loi du 24 juillet 2001)
1
«Art. 77.
Il est constitué au parquet général un service central d’assistance sociale regroupant tous les services chargés d’enquêtes
sociales et d’assistance à des personnes sous surveillance judiciaire, comme le service de la protection de la jeunesse, le

En vertu de la loi du 1er juillet 2005 l’article 77 aura la teneur suivante à partir du 16 septembre 2007:
«77. Il est constitué au parquet général un service central d’assistance sociale regroupant tous les services chargés d’enquêtes sociales et d’assis-
tance à des personnes sous surveillance judiciaire, comme le service de la protection de la jeunesse, le service de probation, le service d’aide aux
victimes, le service de médiation, le service des tutelles pour mineurs et incapables majeurs, les services chargés de l’établissement des dossiers de
personnalité.
Le service central d’assistance sociale est dirigé sous la surveillance du procureur général d’Etat ou de son délégué par un psychologue qui porte le
titre de directeur du service central d’assistance sociale.
Le service comprend en outre sept psychologues, sociologues, criminologues ou pédagogues, ainsi que quarante-quatre agents de probation. Deux
fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur sont notamment chargés du secrétariat du service.
Des collaborateurs à temps partiel et des collaborateurs bénévoles peuvent être adjoints au service par décision du ministre de la Justice. Les
conditions de recrutement, de formation et de nomination des agents de probation sont fixées par règlement grand-ducal. Ce règlement grand-ducal
peut également déterminer des attributions particulières pour ces fonctionnaires.
Les montants destinés à subvenir aux frais occasionnés par le service central d’assistance sociale et les indemnités à allouer aux organes desdits
services sont arrêtés par le Gouvernement en conseil, dans la limite des crédits budgétaires.» A partir du 16 septembre 2008, l’article 77 aura la
teneur suivante:
«77. Il est constitué au parquet général un service central d’assistance sociale regroupant tous les services chargés d’enquêtes sociales et d’assis-
tance à des personnes sous surveillance judiciaire, comme le service de la protection de la jeunesse, le service de probation, le service d’aide aux
victimes, le service de médiation, le service des tutelles pour mineurs et incapables majeurs, les services chargés de l’établissement des dossiers de
personnalité.
Le service central d’assistance sociale est dirigé sous la surveillance du procureur général d’Etat ou de son délégué par un psychologue qui porte le
titre de directeur du service central d’assistance sociale.
Le service comprend en outre sept psychologues, sociologues, criminologues ou pédagogues, ainsi que quarante-six agents de probation. Deux
fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur sont notamment chargés du secrétariat du service.
Des collaborateurs à temps partiel et des collaborateurs bénévoles peuvent être adjoints au service par décision du ministre de la Justice. Les
conditions de recrutement, de formation et de nomination des agents de probation sont fixées par règlement grand-ducal. Ce règlement grand-ducal
peut également déterminer des attributions particulières pour ces fonctionnaires.
Les montants destinés à subvenir aux frais occasionnés par le service central d’assistance sociale et les indemnités à allouer aux organes desdits
services sont arrêtés par le Gouvernement en conseil, dans la limite des crédits budgétaires.»

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 23

service de probation, le service d’aide aux victimes, le service de médiation, le service des tutelles pour mineurs et incapables
majeurs, les services chargés de l’établissement des dossiers de personnalité.
Le service central d’assistance sociale est dirigé sous la surveillance du procureur général d’Etat ou de son délégué par un
psychologue qui porte le titre de directeur du service central d’assistance sociale.
Le service comprend en outre sept psychologues, sociologues, criminologues ou pédagogues, ainsi que quarante-deux agents
de probation. Deux fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur sont notamment chargés du secrétariat du service.
Des collaborateurs à temps partiel et des collaborateurs bénévoles peuvent être adjoints au service par décision du ministre de la
Justice.
Les conditions de recrutement, de formation et de nomination des agents de probation sont fixées par règlement grand-ducal. Ce
règlement grand-ducal peut également déterminer des attributions particulières pour ces fonctionnaires.
Les montants destinés à subvenir aux frais occasionnés par le service central d’assistance sociale et les indemnités à allouer aux
organes desdits services sont arrêtés par le Gouvernement en conseil, dans la limite des crédits budgétaires.»
Art. 78.
Le greffier assiste le juge dans tous les actes et procès-verbaux de son ministère. Cette règle reçoit exception dans les cas d'urgence.
Elle reçoit encore exception quand il n'y a pas lieu de garder minute de l'acte à faire.
Art. 79.
Le greffier en chef garde les minutes, registres et tous les actes afférents à la juridiction près laquelle il est établi. Il en délivre des
grosses, expéditions ou extraits.
Il doit, en outre, dresser, à la fin de chaque année, par ordre alphabétique des noms des parties, une table de toutes les
décisions rendues en matière civile et commerciale par la juridiction près laquelle il est établi.
Le greffier écrit ce qui est prononcé ou dicté par le juge et dresse acte des diverses formalités dont l'accomplissement doit être
constaté.
Art. 80.
Les greffes sont ouverts tous les jours, excepté les dimanches, samedis et fêtes légales aux heures réglées par le ministre de la
Justice conformément à l'article 142.
Lorsque le délai fixé par la loi pour faire au greffe une déclaration, un acte ou un dépôt, expire un dimanche, un samedi ou un jour
de fête légale, des déclarations, actes et dépôts peuvent encore être faits le premier jour ouvrable suivant.
Art. 81.
Les greffiers sont responsables, à l'égard des parties, des pièces produites; ils sont aussi responsables des pièces à conviction
remises à leur garde.
Art. 82.
En matière civile et commerciale, si un acte ne peut être signé par le greffier qui y a concouru il suffit que le président ou le juge
qui le remplace, le signe et constate l'impossibilité.
Si le président se trouve dans l'impossibilité de signer la feuille d'audience, le greffier doit la faire signer par le plus ancien des
juges ayant assisté à l'audience.
Art. 83.
En matière pénale, le greffier est tenu de faire signer, dans les vingt-quatre heures, par les juges qui les ont rendus, les
jugements et arrêts.
En matière criminelle et correctionnelle, si l'un ou plusieurs des juges se trouvent dans l'impossibilité de signer, les autres signent
seuls en faisant mention de cette impossibilité.
Si l'impossibilité existe de la part du greffier, il suffit que les juges en fassent mention en signant.
Dans le cas où l'impossibilité de signer existe de la part de tous les juges, le greffier dresse procès-verbal de l'accident et le fait
certifier par le président du tribunal ou de la cour.
Ce procès-verbal est annexé à la minute, et il suffit que le greffier seul signe.
Art. 84.
Cette dernière formalité est également observée toutes les fois qu'un juge de paix se trouve dans l'impossibilité de signer. Dans
ce cas, le procès-verbal du greffier est certifié par le président du tribunal d'arrondissement.
Lorsque l'impossibilité existe de la part du greffier, le juge de paix ou le juge de police signe seul, en mentionnant l'accident.
Art. 85.
Le procureur général d'Etat se fait représenter tous les mois les feuilles et procès-verbaux d'audience de la cour, en matière
civile, commerciale et criminelle, et vérifie s'il est satisfait aux dispositions qui précèdent. S'il y a omission, il peut, suivant l'exigence
des cas, ou la faire réparer, ou en référer à la chambre civile de la cour d'appel, laquelle peut, suivant les circonstances, et sur les
conclusions par écrit du procureur général d'Etat autoriser un des juges qui ont assisté à ces audiences, à en signer les feuilles ou
procès-verbaux.
Le procureur d'Etat remplit les mêmes devoirs en ce qui concerne les feuilles ou procès-verbaux d'audience des tribunaux
d'arrondissement.
Art. 86.
Dans le cas de l'article précédent, le greffier est tenu d'informer de l'omission, selon qu'il y a lieu, le procureur général d'Etat ou le
procureur d'Etat, dans le délai de huit jours.

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24 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

(Loi du 13 mars 2009)


«Art. 87.
En matière civile et commerciale, en vue de la reconnaissance et de l’exécution des décisions judiciaires rendues par les
juridictions luxembourgeoises en vertu d’un acte communautaire dans le cadre de la coopération judiciaire civile de l’Union
européenne, le greffier en chef de la juridiction qui a rendu la décision judiciaire:
1. certifie les titres exécutoires en vue de leur reconnaissance et de leur exécution dans un autre Etat membre de l’Union européenne;
2. délivre, sur demande, les titres exécutoires et certificats.» Art.
88 à 89. (. . .) (abrogés par la loi du 11 août 1996) Art. 90.
Le greffe est tenu et le service des audiences solennelles est fait par le greffier en chef.
1
«§ 6. - Des avocats à la Cour» Art.
91. à 95. (. . .) (abrogés par la loi du 10 août 1991) Art. 96.
Sous réserve des conditions particulières prévues en faveur des ressortissants des communautés européennes, les avocats qui
ont prêté le serment professionnel sont seuls admis à plaider devant les juridictions.
Toutefois, le président d'une juridiction peut, par exception, autoriser un avocat étranger à plaider devant sa juridiction lorsque
des motifs graves ou l'intérêt du client paraissent justifier cette exception.
Art. 97.
Le costume des membres de l'ordre judiciaire et des membres du barreau, dans l'exercice de leurs fonctions et professions et
2
dans les cérémonies publiques, est déterminé par règlement grand-ducal.
1
«§ 7. - Des frais de justice»
Art. 98.
Les tarifs des frais de justice de toute nature sont arrêtés et modifiés par des règlements grand-ducaux.

Chapitre II. - Des incompatibilités


er
§ 1 . - Du cumul
Art. 99.
Le cumul des fonctions judiciaires est interdit. (Loi
du 9 août 1993)
«Art. 100.
Sans préjudice des incompatibilités prévues par des lois spéciales, les fonctions de l'ordre judiciaire sont incompatibles avec le
mandat de député, avec toute fonction salariée publique ou privée, avec les fonctions de notaire, d'huissier, avec l'état militaire et
l'état ecclésiastique et avec la profession d'avocat, sauf si l'avocat exerce les fonctions de juge suppléant ou d'attaché de justice.»
Art. 101.
Les membres de la cour, des tribunaux d'arrondissement et des justices de paix et les membres des parquets ne peuvent être
er
bourgmestre, échevin ou conseiller communal. (Loi du 1 juillet 2005)
«Art. 102.
Les parties ne peuvent charger de leur défense, soit verbale, soit par écrit même à titre de consultation, les juges titulaires en
activité de service, les membres des parquets, les greffiers de la Cour ou des tribunaux d’arrondissement en chef et les greffiers des
justices de paix, même dans les tribunaux autres que ceux près desquels ils exercent leurs fonctions.
Ces magistrats et fonctionnaires peuvent néanmoins plaider, devant tous les tribunaux, leurs causes personnelles et celles de
leurs conjoints, partenaires au sens de la loi du 9 juillet 2004 relative aux effets légaux de certains partenariats, parents ou alliés en
ligne directe et de leurs pupilles.»
Art. 103.
Les dispositions des trois articles qui précèdent ne sont pas applicables aux juges suppléants, lesquels néanmoins ne peuvent
être huissier.
Art. 104.
Il est interdit, sous les peines disciplinaires, à tout membre de l'ordre judiciaire, à l'exception des suppléants des juges de paix,
3
d'exercer, soit par lui-même, soit sous le nom de son «conjoint» ou par toute autre personne interposée, aucune affaire de
commerce, d'être agent d'affaires, ou de participer à la direction, à l'administration ou à la surveillance de toute société ou
établissement industriel ou financier.
1
Ainsi modifié par la loi du 1er août 2007.
2
Voir les dispositions du 6 janvier 1841 («Dienstkleidung der Gerichtsbehörden») et l'arrêté royal grand-ducal du 10 avril 1855 sur le costume et la tenue
civile des magistrats.
3
Ainsi modifié par la loi du 6 juin 1990.

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 25

§ 2. - De la parenté et de l'alliance
er
(Loi du 1 juillet 2005)
«Art. 105.
Les conjoints, les partenaires au sens de la loi du 9 juillet 2004 précitée, les parents ou alliés jusqu’au degré d’oncle et de neveu
inclusivement ne peuvent être simultanément membres de la Cour ou d’un même tribunal, soit comme juge, soit comme juge
suppléant, soit comme officier du ministère public, soit comme greffier, sans une dispense du Grand-Duc.
Art. 106.
Même en cas de dispense, les conjoints, les partenaires, parents ou alliés au degré prohibé ne peuvent siéger simultanément
dans une même cause.
Art. 107.
Les conjoints, les partenaires au sens de la loi du 9 juillet 2004 précitée, les parents ou alliés jusqu’au quatrième degré inclu-
sivement ne peuvent être simultanément membres d’une même justice de paix, soit comme juge de paix, soit comme juge de paix
suppléant, soit comme greffier, sans une dispense du Grand-Duc.
Ne peuvent siéger simultanément le juge et l’officier du ministère public, conjoints ou partenaires au sens de la loi du 9 juillet
2004 précitée, ou parents ou alliés entre eux au degré visé à l’alinéa qui précède.
Art. 108.
En cas de mariage, de partenariat ou d’alliance survenue depuis la nomination, celui qui l’a contracté ne peut continuer ses
fonctions sans obtenir dispense, conformément aux articles 105 et 107.
Art. 109.
En toute matière le juge ou l’officier du ministère public doit s’abstenir, sous telle peine disciplinaire que de droit, s’il est conjoint
ou partenaire au sens de la loi du 9 juillet 2004 précitée, ou parent ou allié en ligne directe ou au second degré en ligne collatérale,
de l’avocat ou du mandataire de l’une des parties.»
(Loi du 9 août 1993)
«Art. 110.
L'avocat ou le mandataire qui ont prêté leur nom pour éluder la disposition qui précède, sont punis, le premier d'une peine
1
disciplinaire et le dernier d'une amende de «500 à 1.000 euros» .»

Chapitre III. - De la réception et de la prestation du serment

Art. 111.
(Loi du 27 juillet 1997)
«La réception du président de la cour supérieure de justice, des conseillers à la cour de cassation, des présidents de chambre,
des premiers conseillers et des conseillers à la cour d'appel, du procureur général d'Etat, du procureur général d'Etat adjoint, des
premiers avocats généraux et des avocats généraux se fait devant la cour, chambres assemblées en audience publique.
La réception des présidents, premiers vice-présidents, vice-présidents, juge d'instruction directeur, juge directeur du tribunal de la
jeunesse et des tutelles, juges de la jeunesse, juges des tutelles, premiers juges, juges et juges suppléants des tribunaux
d'arrondissement, des procureurs d'Etat, des procureurs d'Etat adjoints, des substituts principaux, des premiers substituts et
substituts est faite à l'audience publique de l'une des chambres civiles de la cour d'appel ou à la chambre des vacations.»
2
La réception des juges de paix directeurs, «des juges de paix directeurs adjoints» , des juges de paix et de leurs suppléants est
faite devant le tribunal d'arrondissement de leur ressort, à l'audience civile du tribunal ou à l'audience de la chambre des vacations.
(Loi du 10 août 1983)
«Art. 112.
Avant d'entrer en fonctions, les magistrats et les fonctionnaires de l'ordre judiciaire prêtent le serment prescrit par l'article 110 de
la Constitution et par l'article 3 de la loi du 16 avril 1979 fixant le statut des fonctionnaires de l'Etat.»

Art. 113.
Le président de la cour et le procureur général d'Etat prêtent ce serment entre les mains du Grand-Duc ou de son délégué. Les
autres magistrats et fonctionnaires dénommés dans l'article 111 ci-dessus prêtent le serment lors de leur réception entre les mains
du président de la cour ou du président du tribunal.

1
Ainsi modifié en vertu de la loi du 13 juin 1994 relative au régime des peines. (Mém. A - 59 du 7 juillet 1994, p. 1096; doc. parl. 2974) et de la loi du 1er
août 2001 relative au basculement en euro (Mém. A - 117 du 18 septembre 2001, p. 2440; doc. parl. 4722).
2
Ainsi ajouté par la loi du 6 juin 1990.

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26 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Art. 114.
Tout citoyen nommé à une fonction dans l'ordre judiciaire est tenu de prêter serment dans le mois à compter du jour où sa
nomination lui a été notifiée, à défaut de quoi il peut être pourvu à son remplacement.

Chapitre IV.
(Loi du 6 juin 1990)
«I. - De la préséance»

Art. 115.

(Loi du 9 août 1993)


«A la cour supérieure de justice il est tenu une liste de préséance sur laquelle les membres de la cour et du parquet général sont
inscrits dans l'ordre qui suit: 1° la cour de cassation:
– le président,
– les deux conseillers à la cour de cassation, dans l'ordre de leur nomination; 2°
la cour d'appel:
– les présidents de chambre, dans l'ordre de leur nomination,
– les premiers conseillers, dans l'ordre de leur nomination,
– les conseillers à la cour d'appel, dans l'ordre de leur nomination;»

(Loi du 27 juillet 1997)


«3°le parquet général:
– le procureur général d'Etat,
– le procureur général d'Etat adjoint,
– les premiers avocats généraux, dans l'ordre de leur nomination,
– les avocats généraux, dans l'ordre de leur nomination,
– le substitut.»
(Loi du 9 août 1993)
«Les magistrats nommés ensemble sont inscrits sur cette liste dans l'ordre que suivent les arrêtés de nomination, ou dans celui
de leur inscription dans l'arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la cour en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle nomination dans l'ordre
judiciaire.»
(Loi du 3 août 1998)
«Art. 116.
Il est formé une liste générale de préséance entre les membres des deux tribunaux d’arrondissement et de leurs parquets sur
laquelle sont inscrits dans l’ordre qui suit:
1. les tribunaux
– les présidents, dans l’ordre de leur nomination,
– les premiers vice-présidents des tribunaux d’arrondissement, dans l’ordre de leur nomination, – les vice-présidents des
tribunaux d’arrondissement, le juge d’instruction directeur et le juge directeur du tribunal de
la jeunesse et des tutelles, dans l’ordre de leur nomination comme tels, – les juges de la jeunesse, les juges des
tutelles et les premiers juges, dans l’ordre de leur nomination comme tels, – les juges dans l’ordre de leur nomination, –
les juges suppléants dans l’ordre de leur nomination.
2. les parquets
– les procureurs d’Etat, dans l’ordre de leur nomination,
– les procureurs d’Etat adjoints, dans l’ordre de leur nomination,
– les substituts principaux, dans l’ordre de leur nomination,
– les premiers substituts, dans l’ordre de leur nomination,
– les substituts, dans l’ordre de leur nomination.
Les magistrats nommés ensemble sont inscrits sur cette liste dans l’ordre que suivent les arrêtés de nomination, ou dans celui de
leur inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la cour en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle nomination dans l’ordre judiciaire;
il en est transmis une copie à chacun des deux tribunaux d’arrondissement par les soins du procureur d’Etat.
Cette liste détermine la préséance lorsque les membres des deux tribunaux sont appelés à siéger ou à exercer leurs fonctions
ensemble, comme aussi dans le cas de mutation dans le personnel des deux tribunaux.»

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 27

(Loi du 6 juin 1990)


«Art. 117.
Il est tenu dans chaque tribunal d'arrondissement une liste de préséance extraite de la liste générale prescrite par l'article qui
précède, et sur laquelle sont inscrits les juges et les membres du parquet dans l'ordre qui leur est assigné par ladite liste générale.
Art. 118.
Les listes prévues par les trois articles qui précèdent établissent la préséance dans les cérémonies, dans les assemblées de la
cour ou du tribunal, ainsi que la préséance des magistrats siégeant dans la même chambre.
Art. 119.
La cour et les tribunaux, quand ils assistent à une cérémonie publique, sont réunis en un seul corps, observant entre eux l'ordre
de préséance.»

(Loi du 6 juin 1990)

«II. - Du rang»
Art. 120.

(Loi du 27 juillet 1997)


«(1) Il est réservé au Grand-Duc, sur avis de la cour supérieure de justice, de nommer conseiller honoraire à la cour d'appel, le
procureur général d'Etat adjoint, les premiers avocats généraux, les avocats généraux, les présidents et procureurs d'Etat près les
tribunaux d'arrondissement, les procureurs d'Etat adjoints, les premiers vice-présidents des tribunaux d'arrondissement, les
substituts principaux, les vice-présidents des tribunaux d'arrondissement, le juge d'instruction directeur, le juge directeur du tribunal
de la jeunesse et des tutelles, les juges de la jeunesse et les juges des tutelles, les juges de paix directeurs, les juges de paix
directeurs adjoints, les juges de paix.»
(Loi du 6 juin 1990)
«(2) Le conseiller honoraire nommé conseiller effectif prend rang à la cour d'appel à la date de sa nomination de conseiller
honoraire. Les juges de paix, les juges de la jeunesse et les juges des tutelles touchent, s'ils sont nommés conseillers honoraires, le
traitement du conseiller à la cour d'appel.
(3) Il est réservé au Grand-Duc de donner au substitut du parquet général, aux substituts des procureurs d'Etat ainsi qu'aux juges
de paix le rang de juge au tribunal d'arrondissement.
(4) Les juges aux tribunaux d'arrondissement et les substituts ayant le rang de juge qui passent aux fonctions de juge de paix
conservent le rang attaché à leurs fonctions antérieures.
(5) Dans la mesure où ils n'ont pas le rang de conseiller honoraire à la cour d'appel, le rang entre les magistrats du parquet
général, des tribunaux d'arrondissement, des parquets et des justices de paix est déterminé par le rang de juge au tribunal
d'arrondissement.
Art. 121.
Le conseiller effectif ou honoraire qui a été appelé à d'autres fonctions, reprend le rang qu'il occupait à la cour lorsqu'il rentre plus
tard dans la magistrature judiciaire.

Chapitre V. - Du service des audiences et du roulement

Art. 122.
1
Indépendamment des «listes de préséance» , il est dressé, dans la cour et les tribunaux, une liste pour régler l'ordre du service et
qui est renouvelée tous les ans, au plus tard le quinze juin.
Chaque conseiller ou juge, lors de sa nomination, entre dans la chambre à laquelle appartenait le conseiller ou juge dont la
démission, la retraite ou le décès a donné lieu à sa nomination.
Art. 123.
Dans la cour et dans le tribunal d'arrondissement de Luxembourg, il se fait chaque année, à la même époque, en assemblée
générale, un roulement des conseillers et des juges.
Ce roulement a lieu de manière que chacun fasse consécutivement le service de toutes les chambres, et que chaque chambre
soit intégralement renouvelée en trois années.
Dans le tribunal d'arrondissement de Diekirch, ce roulement se borne à la désignation des juges qui ont à faire le service des
audiences civiles, commerciales et correctionnelles.

Ainsi modifié par la loi du 6 juin 1990.

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28 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Art. 124.
Néanmoins, celui qui a été rapporteur dans la chambre dont il est ensuite sorti par le roulement, revient dans cette chambre pour
y faire le rapport dont il avait été chargé.
Art. 125.
Si les membres d'une chambre dépassent le nombre requis pour siéger, le service des audiences est réparti entre eux dans
l'ordre arrêté, chaque année, par la chambre, après le roulement annuel.
Lorsque, par des circonstances extraordinaires, les membres d'une chambre appelés à siéger dépassent le nombre requis, le
dernier nommé s'abstient.
Art. 126.
Le président de la cour supérieure de justice préside l'assemblée générale de la cour supérieure de justice, la cour supérieure de
justice siégeant à tous ses membres et la cour de cassation.
Les présidents des tribunaux d'arrondissement président l'assemblée générale du tribunal.
Le président du tribunal d'arrondissement de Luxembourg préside les différentes chambres du tribunal quand il le juge
convenable.
Le président du tribunal d'arrondissement de Diekirch préside l'audience civile. Il préside les autres audiences quand il le juge
convenable.
Le président de la cour supérieure de justice et les présidents des tribunaux d'arrondissement sont chargés d'assurer la bonne
marche de la juridiction et d'en surveiller le fonctionnement. Ils répartissent les affaires entre les différentes chambres dans le cadre
de l'ordre de service visé par l'article 141 ci-dessous.
Il y a chaque mois, à l'intérieur de la cour supérieure de justice et de chaque tribunal, une conférence des présidents et
présidents de chambres ainsi que des présidents et vice-présidents consacrée aux problèmes intéressant le fonctionnement des
différentes chambres et la répartition des affaires.
Art. 127.
Les présidents de chambre et les vice-présidents président les chambres auxquelles ils sont affectés et dirigent les débats. Les
conseillers et juges de la chambre peuvent avec l'autorisation du président poser directement aux parties et aux témoins les
questions qu'ils jugent convenir.
Art. 128.
Les prestations de serment qui doivent se faire devant le tribunal d'arrondissement, sont reçues à l'audience de la chambre civile
ou à l'audience de la chambre des vacations, si on se présente pour ces prestations de serment pendant les vacances.
Art. 129.
Le procureur général d'Etat règle le service du parquet de la cour ainsi que le service des audiences à faire par les avocats
généraux.
Art. 130.
Le service d'audience et le service du parquet sont distribués, par le procureur d'Etat, entre lui et ses substituts. Le procureur d'Etat
est toujours maître de changer cette distribution. Il peut aussi, quand il le juge convenable, remplir lui-même les fonctions qu'il a
spécialement déléguées à un substitut.
Art. 131.
Les greffiers en chef distribuent le service entre les membres du greffe, sous la direction et la surveillance du président de la
juridiction.

Chapitre VI. - Des empêchements et des remplacements

Art. 132.
Lorsque le président de la cour ou le président d'un tribunal d'arrondissement est dans le cas d'être suppléé pour des fonctions
qui lui sont spécialement attribuées, il est remplacé par le magistrat le plus élevé en rang de la juridiction qu'il préside dans l'ordre de
la liste prévue par les articles 115 et 116.
Art. 133.
Les présidents de chambre à la cour d'appel, les présidents, premier vice-président et vice-présidents des tribunaux d'arron-
dissement sont, en cas de vacance de poste ou d'empêchement, remplacés pour le service à l'audience par le magistrat le plus
élevé en rang de leur juridiction, dans l'ordre de la liste prévue par les articles 115 et 116.
Art. 134.
Les conseillers à la cour d'appel ou les juges des tribunaux d'arrondissement sont, en cas d'empêchement ou de vacance de
poste, remplacés pour le service à l'audience par un conseiller ou juge d'une autre chambre désigné à cette fin par le président de la
cour, par le président du tribunal ou par le magistrat le plus élevé en rang, dans l'ordre de la liste prévue par les articles 115 et 116.

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 29

Dans les tribunaux d'arrondissement, le juge empêché peut être remplacé à défaut d'un autre juge par le juge suppléant.
(Loi du 10 août 1991)
«A défaut de juge ou de juge suppléant, on appelle dans les tribunaux d'arrondissement un avocat de nationalité luxem-
bourgeoise, âgé de vingt-cinq ans accomplis, inscrit à la liste I du tableau des avocats en suivant l'ordre du tableau pour compléter le
tribunal, de manière qu'il y ait toujours un juge titulaire et que les juges titulaires ou suppléants y soient toujours en majorité.»
Art. 135.
La cour supérieure de justice se complète au nombre respectif exigé par les articles 35, 39, 40 et 152:
(Loi du 6 juin 1990)
«1° par les présidents des tribunaux d'arrondissement, les premiers vice-présidents, les vice-présidents, les premiers juges et les
juges des deux tribunaux d'arrondissement en suivant l'ordre de leur inscription sur la liste prévue à l'article 116.» 2° et à leur défaut
par les avocats inscrits au barreau de Luxembourg en suivant l'ordre du tableau.
Art. 136.
Dans le cas d'impossibilité de compléter, pour le jugement d'une affaire quelconque, la cour ou les tribunaux, d'après le mode
indiqué par la présente loi, le Grand-Duc établit pour ces cas spéciaux une cour ou un tribunal ad hoc composés de magistrats ou de
docteurs en droit ou de personnes assimilées à celles-ci, magistrats ou autres.
L'impossibilité de former la cour ou le tribunal est constatée par un procès-verbal dressé par les membres présents, lequel est
transmis au Gouvernement, à la diligence du ministère public, avec une liste des persones qui peuvent être appelées à siéger. Cette
liste est dressée par les membres de la magistrature et du barreau qui sont appelés à siéger, et doit être approuvée par le Grand-
Duc.
(Loi du 3 août 1998)
«Art. 137.
Le procureur général d’Etat, le procureur général d’Etat adjoint, les premiers avocats généraux et les avocats généraux se
suppléent réciproquement. Il en est de même du procureur d’Etat, des procureurs d’Etat adjoints, des substituts principaux, des
premiers substituts et des substituts.»
Art. 138.
En cas d'empêchement momentané des officiers du ministère public, les fonctions du ministère public sont remplies par un
conseiller, juge ou juge suppléant, désigné par la cour ou le tribunal.
Pour tout empêchement d'un autre caractère il appartient au procureur général d'Etat de déléguer pour le service du parquet de la
cour, soit un des officiers des parquets des tribunaux d'arrondissement, soit un des conseillers qui a accepté la délégation.
Il lui appartient aussi de déléguer un des officiers desdits parquets pour faire le service de l'autre.
Peut de même le procureur d'Etat, de l'assentiment du procureur général d'Etat, déléguer pour le service de son parquet, un juge
ou un juge suppléant qui ont accepté la délégation.
Art. 139.
En cas d'empêchement, le greffier en chef est suppléé par le greffier qu'il désigne, sans préjudice de la répartition générale du
service entre les greffiers. S'il se trouve dans l'impossibilité de faire lui-même cette désignation, ou s'il vient à décéder ou à cesser
ses fonctions, il y est pourvu par le juge de paix directeur, par le président du tribunal ou par le président de la cour.
(Loi du 10 août 1983)
«Art. 140.
Lorsque les besoins du service l'exigent, le juge peut assumer, en qualité de greffier, un attaché de justice ou, à défaut, telle
personne qu'il trouve convenable, pourvu qu'elle soit luxembourgeoise, âgée de dix-huit ans au moins, et qu'elle prête préalablement
entre ses mains le serment imposé aux fonctionnaires publics.»

Chapitre VII. - De l'ordre de service et de la durée des audiences

Art. 141.
L'ordre de service dans chaque tribunal et dans la cour est établi par règlement grand-ducal pris sur l'avis du tribunal ou de la
cour.
Ce règlement contient les dispositions concernant la tenue des audiences, l'inscription, l'instruction, la distribution et la fixation
des causes pour les plaidoiries, la communication au ministère public et enfin l'attribution à chacune des chambres des affaires
qu'elle a à juger, le tout pour autant que la présente loi n'y a pas pourvu.
Un règlement grand-ducal peut également arrêter l'ordre de service dans les justices de paix sur avis des juges de paix
directeurs.

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30 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

(Loi du 10 août 1983)


«Art. 142.
Le ministre de la justice fixe:
1) après avoir demandé l'avis de la Cour, le nombre et la durée des audiences nécessaires à la prompte expédition des affaires,
pour chacune des chambres tant de la cour que des tribunaux d'arrondissement, ainsi que pour les justices de paix, les
tribunaux de police, les tribunaux arbitraux pour employés privés et les conseils de prud'hommes;
2) les heures de bureau des greffes;
3) les heures de bureau des parquets de la cour et des tribunaux d'arrondissement et celles du cabinet des juges d'instruction.
Les arrêtés afférents sont publiés au Mémorial.
Néanmoins, les juridictions peuvent, en cas de besoin tenir des audiences extraordinaires.»
Art. 143.
Les officiers du ministère public doivent être appelés à toutes les délibérations relatives à l'ordre et au service intérieurs de la cour
et des tribunaux.
Ils ont le droit de faire inscrire sur les registres les réquisitions qu'ils jugent à propos de faire.

Chapitre VIII. - De la résidence

(Loi du 6 juin 1990)


«Art. 144.
Les magistrats, le greffier en chef et les greffiers de la cour supérieure de justice sont tenus de résider à Luxembourg.
Les magistrats, le greffier en chef et les greffiers des tribunaux d'arrondissement sont tenus de résider dans la ville où est établi le
tribunal auquel ils sont affectés.
Les juges suppléants des tribunaux d'arrondissement sont tenus de résider dans le ressort du tribunal près lequel ils sont
nommés.
Les magistrats, le greffier en chef et les greffiers des justices de paix sont tenus de résider dans la ville où est établi le siège de
leur juridiction.
Les juges de paix suppléants sont tenus de résider dans le ressort du tribunal d'arrondissement dont dépend la justice de paix.»
Art. 145.
La cour peut accorder dispense de ces dispositions dans le cas où le service n'en souffre pas. Cette dispense est toujours
révocable.
Art. 146.
En cas d'infraction à la disposition de l'article 145, les juges de paix sont avertis par le président du tribunal d'arrondissement, les
membres de ce tribunal ainsi que les membres de la cour, par le président de cette dernière.
Faute de se conformer à la loi dans le mois de l'avertissement, ils sont cités devant l'assemblée générale de la cour. Ils sont
déclarés démissionnaires ou, suivant les circonstances, il leur est accordé un nouveau délai, lequel ne peut excéder trois mois.
L'avertissement se fait par lettre chargée à la poste contre reçu du destinataire, soit d'office, soit à la réquisition du ministère
public.
Les pièces de l'instruction sont adressées dans les huit jours au ministère de la Justice.

Chapitre IX. - Des absences et des congés

Art. 147.
Aucun magistrat ou greffier ne peut s'absenter si le service doit souffrir de son absence.
En aucun cas, le président de la cour et le procureur général d'Etat ne peuvent s'absenter plus de trois jours sans avoir obtenu un
congé du ministre de la Justice.
Les membres de la cour et les présidents des tribunaux d'arrondissement ne peuvent s'absenter plus de trois jours sans avoir
obtenu la permission du président de la cour.
(Loi du 6 juin 1990)
«Les membres du parquet général et les procureurs d'Etat ne peuvent s'absenter plus de trois jours sans avoir obtenu la
permission du procureur général d'Etat.
Les magistrats des tribunaux d'arrondissement et les juges de paix directeurs ne peuvent s'absenter plus de trois jours sans la
permission du président du tribunal d'arrondissement dont ils dépendent.
Les membres des parquets des tribunaux d'arrondissement ne peuvent s'absenter plus de trois jours sans la permission du
procureur d'Etat afférent.

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 31

Les juges de paix directeurs adjoints et les juges de paix ne peuvent s'absenter plus de trois jours sans la permission du juge de
paix directeur afférent.»
Les greffiers ne peuvent s'absenter plus de trois jours sans la permission du président de la cour ou du président du tribunal
auquel ils sont attachés, les greffiers des justices de paix sans la permission du juge de paix directeur.
Art. 148.
Si l'absence doit durer plus d'un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.
Art. 149.
Les dispositions des deux articles qui précèdent ne s'appliquent pas aux absences qui peuvent être faites pendant les vacances
par les magistrats qui ne sont retenus par aucun service.
(Loi du 9 août 1993)
«Art. 149-1.
Le poste laissé vacant par un magistrat bénéficiaire d'un congé sans traitement en vertu des dispositions de l'article 30 de la loi
du 16 avril 1979 fixant le statut général des fonctionnaires de l'Etat doit être occupé par un autre titulaire, selon les besoins du
service.
Au terme de son congé, le magistrat ainsi remplacé est réintégré dans la magistrature à un poste équivalent à la fonction qu'il
exerçait avant l'octroi de son congé spécial. A défaut de vacance de poste adéquat, il est nommé hors cadre à un poste comportant
le même rang et le même traitement que ceux dont il bénéficiait avant son départ.»
(Loi du 22 décembre 2000)
«Art. 149-2.
Les magistrats appelés à collaborer pendant une période déterminée aux travaux d'organisations internationales ou d'une
administration peuvent obtenir, de leur accord, un détachement temporaire. Ce détachement est accordé par l'autorité compétente
pour la nomination du bénéficiaire et dans la forme prescrite par celle-ci. Les postes laissés vacants par les magistrats détachés sont
occupés par un nouveau titulaire.»
(Loi du 11 avril 2005)
«Au terme du détachement, le magistrat ainsi remplacé est réintégré à un poste équivalent à la fonction qu'il exerçait avant le
détachement. A défaut de vacance de poste adéquat, il est nommé hors cadre à un poste comportant le même rang et le même
traitement que ceux dont il bénéficiait avant le détachement.»

Chapitre X. - Des vacances et des chambres de vacation

Art. 150.
L'année judiciaire commence le 16 septembre et se termine le 15 juillet.
La permanence et la continuité du service demeurent assurés pendant les vacances judiciaires. Les audiences de vacation sont
fixées conformément à l'article 142.

Chapitre XI. - Des assemblées générales

Art. 151.
Les assemblées générales de la cour et des tribunaux d'arrondissement sont convoquées par le président, soit d'office, soit sur la
demande faite par l'une des chambres de la cour ou du tribunal, soit sur la réquisition du ministère public. Sauf les cas d'urgence,
l'assemblée générale est convoquée à deux jours francs; la convocation indique l'ordre du jour.
Art. 152.
L'assemblée générale de la cour ne peut délibérer ou voter si les membres présents ne forment la majorité, sans préjudice de
l'observation des dispositions de l'article 40 de la présente loi.
Dans les tribunaux d'arrondissement, le nombre minimum de juges requis pour composer valablement l'assemblée générale est à
Luxembourg de vingt, à Diekirch de quatre.
Les membres des parquets assistent à l'assemblée générale, mais ils n'y ont pas droit de suffrage.
Toute décision est prise à la majorité absolue des membres présents; s'il s'agit d'un objet de service intérieur et qu'il y ait partage,
il est vidé par le président de l'assemblée.
S'il s'agit de nomination ou de présentation de candidats, il est procédé au scrutin secret. Dans ce cas, si aucun des candidats ne
réunit la majorité absolue, il est procédé à un scrutin de ballottage entre les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix.
En cas de parité de suffrages, la préférence est accordée à celui qui a été le premier reçu à l'examen de fin de stage judiciaire ou
qui a été le premier reçu candidat-huissier de justice; lorsque les candidats sont au même rang, la préférence est accordée au plus
âgé.

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32 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Il en est de même lorsqu'il s'agit de déterminer lequel des deux candidats ayant obtenu le même nombre de voix doit entrer au
scrutin de ballottage avec un troisième ayant obtenu plus de suffrages.
Le greffier dresse procès-verbal des opérations de l'assemblée; ce procès-verbal contient les noms des membres qui ont fait
partie de l'assemblée, ainsi que ceux des officiers du ministère public qui y ont assisté; il est signé par le président et par le greffier.
Une expédition de ce procès-verbal est remise au procureur général d'Etat qui l'adresse au ministre de la Justice.
Art. 153.
La rentrée de la cour supérieure de justice se fait chaque année dans une audience solennelle. Les tribunaux d'arrondissement
tiennent également une audience de rentrée.
L'audience se tient au cours du mois de septembre. Il y est fait un exposé de l'activité de la juridiction durant l'année judiciaire
écoulée. Cet exposé peut être suivi d'un discours portant sur un sujet d'actualité d'intérêt juridique ou judiciaire.
Art. 154.
Le service des assemblées générales est fait par le greffier en chef ou par son délégué.

Chapitre XII. - De la discipline

Art. 155.
Est qualifié faute disciplinaire tout acte commis dans l'exercice ou hors de l'exercice des fonctions, qui peut compromettre le
caractère dont les magistrats sont revêtus, donner lieu à scandale, blesser les convenances et compromettre le service de la justice,
ainsi que tout manquement aux devoirs de sa charge.
Art. 156.
Les peines disciplinaires sont:
1° l'avertissement;
2° la réprimande;
3° l'amende qui ne peut être inférieure à un dixième d'une mensualité brute du traitement de base, ni supérieur à cette
même mensualité. Elle est recouvrable au moyen d'une contrainte non susceptible d'opposition, à décerner par le
receveur de l'enregistrement; 4° l'exclusion temporaire des fonctions, avec ou sans privation partielle ou totale de la
rémunération pour une période de
six mois au maximum. La période de l'exclusion ne compte pas comme temps de service pour le calcul des majorations
biennales et la pension; 5° la mise à la retraite; 6° la révocation. La révocation emporte la perte de l'emploi, du titre et du
droit à la pension, sans préjudice des droits
découlant de l'assurance rétroactive prévue en matière de coordination des régimes de pension.
Art. 157.
L'avertissement est donné d'office ou sur la réquisition du ministère public:
1° par le président de la cour à l'égard de tous conseillers, juges et suppléants ainsi qu'à l'égard des membres effectifs et
suppléants des justices de paix; 2° par les présidents des tribunaux d'arrondissement à l'égard des membres effectifs et
suppléants de ces tribunaux. L'application des autres peines prévues par l'article qui précède est faite par la cour, en la chambre du
conseil, sur la réquisition du procureur général d'Etat.
Art. 158.
Aucune décision ne peut être prise sans que le magistrat inculpé ait été entendu ou dûment appelé et que le procureur général
d'Etat ait donné ses conclusions par écrit.
Art. 159.
Si le magistrat condamné n'a pas comparu en la chambre du conseil, il peut se pourvoir par voie d'opposition dans les cinq jours
de la notification de la décision.
Art. 160.
Les décisions de la cour ont force d'arrêt.
Art. 161.
Les notifications mentionnées aux articles 158 et 159 sont faites par le greffier en chef, par lettre chargée à la poste et contre
reçu du destinataire.
Le greffier retient de la notification une copie sur laquelle il certifie l'envoi en y joignant le chargement de la poste et, le cas
échéant, le reçu du destinataire.

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 33

Art. 162.
La chambre du conseil est investie d'un pouvoir discrétionnaire pour l'instruction de la poursuite; si elle ordonne une enquête, soit
devant la chambre, soit devant l'un des conseillers, les témoins sont entendus sous la foi du serment; les personnes citées qui
1
refusent de comparaître ou de déposer, sont passibles des peines comminées en l'article «77» du code d'instruction criminelle. Ces
peines sont prononcées par la chambre du conseil.
Le faux témoignage et la subornation de témoins en cette matière sont punis des peines portées à l'article 220 du Code pénal.

Art. 163.
Est suspendu de plein droit de l'exercice de ses fonctions:
1° le magistrat détenu à titre répressif, pour la durée de sa détention;
2° le magistrat détenu préventivement, pour la durée de sa détention;
3° le magistrat contre lequel il existe une décision judiciaire non encore définitive qui porte ou emporte perte d'emploi,
jusqu'à la décision définitive qui l'acquitte ou ne le condamne qu'à une peine moindre; 4° le magistrat condamné
disciplinairement à la révocation ou à l'exclusion temporaire des fonctions par une décision non
encore définitive, jusqu'à la fin de la procédure disciplinaire.
(Loi du 10 août 1983)
«Art. 164.
La cour peut, sur la réquisition du procureur général d'Etat, prononcer la suspension provisoire de tout magistrat poursuivi
judiciairement ou administrativement, pendant tout le cours de la procédure jusqu'à décision définitive.»
Art. 165.
Le président de la cour, les présidents des tribunaux d'arrondissement, les procureurs d'Etat et les juges de paix directeurs
signalent au procureur général d'Etat tous les faits parvenus à leur connaissance, qui pourraient donner lieu à poursuite disciplinaire
contre un magistrat.
Art. 166.
Tout jugement de condamnation rendu contre un magistrat à une peine même de police, est transmis au procureur général d'Etat,
pour que celui-ci puisse exercer l'action disciplinaire, s'il y a lieu.
Art. 167.
L'action disciplinaire est indépendante de toutes poursuites judiciaires et peut être cumulée avec elles.
Art. 168.
Les dispositions du présent chapitre sont applicables même à ceux qui, n'ayant exercé qu'en qualité de suppléant, ont, dans
l'exercice de cette suppléance, manqué aux devoirs de leur état.
Art. 169.
Les actes nécessaires pour l'exécution des dispositions du présent chapitre sont dispensés du timbre et de l'enregistrement.
Art. 170.
Les officiers du ministère public, dont la conduite est répréhensible, sont rappelés à leur devoir par le procureur général d'Etat. Il
en est rendu compte au ministre de la Justice qui, selon la gravité des circonstances, leur fait faire par le procureur général d'Etat les
injonctions qu'il juge nécessaires.
Art. 171.
La cour est tenue d'instruire le ministre de la Justice toutes les fois qu'elle estime que les officiers du ministère public exerçant
leurs fonctions auprès d'elle s'écartent des devoirs de leur état et qu'ils en compromettent l'honneur, la délicatesse et la dignité.
Les présidents des tribunaux d'arrondissement instruisent le président de la cour et le procureur général d'Etat des reproches
qu'ils se croient en droit de faire aux officiers du ministère public exerçant dans l'étendue de l'arrondissement, soit auprès de ces
tribunaux, soit auprès des tribunaux de police.
Art. 172.
Les officiers ministériels qui sont en contravention aux lois et règlements, peuvent, suivant la gravité des circonstances, être punis
par des injonctions d'être plus exacts ou circonspects et, indépendamment de l'application des dispositions disciplinaires des lois et
règlements qui les concernent, par des condamnations aux dépens en leur nom personnel, par des suspensions à temps;
l'impression et même l'affichage des jugements à leurs frais peuvent aussi être ordonnés et leur destitution peut être provoquée, s'il y
a lieu.

Ainsi modifié par la loi du 6 juin 1990.

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34 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

(Loi du 10 août 1991)


«La disposition qui précède n'est pas applicable aux avocats. Toutefois, ceux-ci peuvent, si à l'audience ils contreviennent aux
devoirs qui leur sont imposés par l'article 33 de la loi sur la profession d'avocat, recevoir des injonctions et être renvoyés de
l'audience, selon la gravité des circonstances, avec information au Bâtonnier qui prendra telles mesures que de droit.»
Art. 173.
Dans la cour et dans les tribunaux d'arrondissement, chaque membre relève les fautes de discipline qui ont été commises ou
découvertes à son audience et les signale au ministère public de son siège.

Chapitre XIII. - De la mise à la retraite des magistrats

(Loi du 28 juillet 2000 - accord salarial)


«Art. 174.
Les membres de la Cour et des tribunaux sont mis à la retraite lorsqu'ils ont accompli l'âge de soixante-huit ans ou qu'une
affection grave et permanente ne leur permet plus de remplir convenablement leurs fonctions ou qu'ils ont fait preuve d'inaptitude
professionnelle constatée dans les formes prescrites par la procédure disciplinaire.»
Art. 175.
Ceux de ces magistrats qui, frappés d'une infirmité grave et permanente ou après avoir atteint l'âge de la retraite, n'ont pas
demandé leur retraite, sont avertis par lettre chargée à la poste, soit d'office, soit sur la réquisition du ministère public, par le
président de la cour. S'il s'agit de ce dernier magistrat, l'avertissement est donné par le procureur général d'Etat.
Si dans le mois de l'avertissement le magistrat n'a pas demandé sa retraite, la cour se réunit en assemblée générale, en la
chambre du conseil, pour statuer, après avoir entendu le ministère public en ses conclusions écrites, sur la mise à la retraite
poursuivie.
Quinze jours au moins avant celui qui a été fixé pour la réunion de la cour, le magistrat intéressé est informé du jour et de l'heure
de la séance et reçoit en même temps l'invitation de fournir ses observations par écrit.
Cette information et cette invitation ont lieu de la manière prévue par l'article 179 de la présente loi.
Art. 176.
La décision est immédiatement notifiée à l'intéressé. Si celui-ci n'avait pas fourni ses observations, la décision n'est considérée
comme définitive que s'il n'a pas été formé opposition dans les cinq jours à dater de la notification.
Art. 177.
La décision rendue, soit sur les observations du magistrat, soit sur son opposition, est en dernier ressort.
Art. 178.
Aucun des actes auxquels donne lieu l'exécution des dispositions qui précèdent n'est soumis au timbre ni à l'enregistrement.
Art. 179.
Les notifications sont faites par le greffier en chef, qui est tenu de les constater par un procès-verbal. Si le magistrat n'habite pas la
ville de Luxembourg, le greffier fait la notification par lettre chargée à la poste, contre reçu du destinataire.
L'opposition est reçue au greffe et consignée sur un registre spécial.
Art. 180.
Les décisions de la cour, dans le cas des articles précédents, lorsqu'elles sont définitives, sont adressées dans les quinze jours
au ministre de la Justice.

Chapitre XIV. - Dispositions diverses

Art. 181.
(Loi du 11 août 1986)
«Il est accordé au juge d'instruction directeur et aux juges d'instruction une indemnité de quarante points indiciaires.»
(Loi du 9 août 1993)
«Le magistrat qui est délégué par le Procureur général d'Etat pour la surveillance des établissements pénitentiaires bénéficie
d'une indemnité de cinquante points indiciaires.»
(Loi du 6 juin 1990)
«Les membres des parquets qui assurent le service de permanence bénéficient, pendant la période de leur affectation régulière à
ce service, d'une indemnité de trente points indiciaires.»

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COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 35

Le fonctionnaire chargé du service de permanence au service d'accueil et d'information juridique jouit d'une indemnité de 35
points indiciaires.
Les greffiers attachés aux cabinets des juges d'instruction jouissent d'une indemnité de trente points indiciaires.
La valeur numérique des points indiciaires est déterminée conformément aux règles fixées par la législation en matière de
traitements des fonctionnaires de l'Etat.
Art. 182.
Les juges suppléants, appelés à faire partie d'une chambre temporaire soit comme juge, soit comme officier du ministère public,
touchent, pendant la durée de leurs fonctions, une indemnité égale au minimum du traitement de juge.
Art. 183.
Le juge suppléant qui, en cas de vacance a rempli les fonctions de juge au tribunal ou de juge de paix, a droit pour la période
pendant laquelle il a effectivement rempli ces fonctions à une indemnité égale au minimum du traitement suivant le cas de juge au
tribunal ou de juge de paix.
Art. 184.
Les juges suppléants qui ont occasionnellement remplacé un juge en fonction touchent une indemnité dont le montant est fixé,
après délibération du Gouvernement en conseil, par le ministre de la Justice.
Art. 185. (p.m. concerne des modifications de la loi du 22 juin1963 fixant le régime des traitements des fonctionnaires de l'Etat)
Art. 186.
Le casuel des greffiers est aboli.
Sont supprimés tous droits, taxes et émoluments prévus par les textes en vigueur au profit des greffiers en chef et greffiers des
juridictions.
Le matériel de bureau y compris notamment les imprimés et les articles de papeterie nécessaires au fonctionnement du greffe et
appartenant aux greffiers en chef est repris par l'Etat à sa valeur actuelle.
Art. 187.
Sont abrogées toutes les dispositions qui comminent des peines pécuniaires contre les greffiers ou qui prévoient à leur encontre
une responsabilité civile personnelle.
Art. 188.
Dans tous les cas où les textes prévoient le dépôt au greffe d'une provision nécessaire pour couvrir les frais de la procédure, ce
dépôt se fera dorénavant entre les mains du receveur de l'enregistrement.

Chapitre XV. - Du service d'accueil et d'information juridique

Art. 189.
Il est institué auprès des juridictions, sous l'autorité du procureur général d'Etat, un service d'accueil et d'information juridique qui
a pour mission d'accueillir les particuliers et de leur fournir des renseignements généraux sur l'étendue de leurs droits et sur les voies
et moyens à mettre en oeuvre en vue de les sauvegarder.
Un règlement grand-ducal établira les modalités d'organisation et de fonctionnement du service et déterminera la rémunération
revenant aux personnes collaborant à ce service.

Chapitre XVI. - Dispositions transitoires et finales

Art. 190.
Les pourvois en cassation dans lesquels le rapport n'a pas encore été fait au moment de l'entrée en vigueur de la présente loi
sont jugés par la cour de cassation conformément à l'article 36.
Art. 191.
Les engagements aux postes nouveaux créés par la présente loi se font par dérogation à l'alinéa (1) et par dépassement des
plafonds prévus à l'alinéa (3) de l'article 12 de la loi concernant le budget des recettes et des dépenses de l'Etat pour l'exercice
1
1980.
Il en est de même pour l'engagement de huit employés ou expéditionnaires.

1 En vertu de la loi du 10 août 1983, les effets de l'article 191 ont été prorogés jusqu'au 31 décembre 1983. Jusqu'à cette date, les engagements aux
postes prévus dans cette loi ont pu se faire par dépassement des contingents prévus à la loi budgétaire pour les engagements nouveaux.

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36 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Art. 192.
L'ancienne nomenclature de la loi modifiée du 22 juin 1963 fixant le régime des traitements des fonctionnaires de l'Etat et de la loi
modifiée du 18 février 1885 sur l'organisation judiciaire est remplacée par la nouvelle nomenclature des fonctions ci-après:
Nouvelle nomenclature Ancienne nomenclature

secrétaire des parquets (grade 9) greffier des tribunaux (grade 9)


greffier des justices de paix (grade 9)
} chef de bureau adjoint (grade 9)

greffier en chef des justices de paix (grade 10) greffier principal des
tribunaux d'arrondissement et des justices de paix (grade 10) chef de bureau (grade 10)

premier secrétaire des parquets de Luxembourg et de Diekirch


(grade 11) greffier en chef des tribunaux (grade 11) greffier premier
en rang des tribunaux et des justices de paix (grade 11)

premier secrétaire du parquet général (grade 12)


} inspecteur (grade 11)

greffier de la Cour (grade 12)

}
greffier en chef de la Cour (grade 12) inspecteur principal (grade 12)
er
greffier principal 1 en rang du tribunal d'arrondissement
de Luxembourg (grade 12)
Art. 193.
Le personnel ouvrier occupé par les services judiciaires au moment de l'entrée en vigueur de la présente loi est intégré
dans le cadre inférieur du garçon de bureau.
Les années passées au service de l'Etat, déduction faite d'une période de stage de deux ans, sont mises en compte aux
intéressés pour l'application des dispositions de l'article 8 de la loi modifiée du 22 juin 1963 fixant le régime des
traitements des fonctionnaires de l'Etat.
Le personnel ouvrier occupé moins de deux ans au service de l'Etat peut obtenir une réduction de stage en proportion
avec son temps de service passé auprès de l'administration judiciaire.
Art. 194.
1° Les carrières des fonctionnaires des greffes et des parquets, en activité de service ou pensionnés, sont reconstituées par
application des dispositions prévues à la présente loi. Ces dispositions s'appliquent également aux survivants bénéficiaires d'une
pension.
Toutefois, les traitements et les pensions calculés d'après les dispositions prévues à la présente loi ne pourront être inférieurs à
ceux accordés aux titulaires actuels en vertu des dispositions légales existantes.
2° Les greffiers pensionnés, qui au moment de leur mise à la retraite bénéficient d'un casuel, obtiennent un supplément
personnel de pension de trente-six points indiciaires après leur reconstitution de carrière conformément aux dispositions de la
présente loi en compensation du casuel aboli.
Art. 195.
La loi du 18 février 1885 sur l'organisation judiciaire, telle qu'elle a été modifiée dans la suite, est abrogée. Est de même abrogé le
numéro 1° de la section II. de l'article 13 de la loi du 26 mai 1954 réglant les pensions des fonctionnaires de l'Etat, telle qu'elle a été
modifiée par les lois subséquentes.
Art. 196. Entrée en vigueur.
Un règlement grand-ducal fixera l'entrée en vigueur de la présente loi et pourra prévoir des dates différentes pour des catégories
1
définies de dispositions. Jusque-là les anciennes dispositions restent en vigueur.

Voir le règl. g.-d. du 12 mars 1980, Mém A - 12 du 14 mars 1980, p. 170.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 37

ANNEXE

Tableau des arrondissements judiciaires visé à l'article 10 de la loi

Arrondissement judiciaire de Luxembourg

Capellen: Bascharage, Clemency, Dippach, Garnich, Hobscheid, Kehlen, Koerich, Kopstal, Mamer, Septfontaines,
Steinfort.
Esch-sur-Alzette: Bettembourg, Differdange, Dudelange, Esch-sur-Alzette, Frisange, Kayl, Leudelange, Mondercange, Pétange,
Reckange, Roeser, Rumelange, Sanem, Schifflange.
Grevenmacher: Betzdorf, Biwer, Flaxweiler, Grevenmacher, Junglinster, Manternach, Mertert, Rodenbourg, Wormel-dange.
Luxembourg: Bertrange, Contern, Hesperange, Luxembourg, Niederanven, Sandweiler, Schuttrange, Steinsel, Strassen, Weiler-
la-Tour, Walferdange.
Mersch: Berg, Bissen, Boevange, Fischbach, Heffingen, Larochette, Lintgen, Lorentzweiler, Mersch, Nommern,
Tuntange.
Remich: Bous, Burmerange, Dalheim, Lenningen, Mondorf-les-Bains, Remerschen, Remich, Stadtbredimus,
Waldbredimus, Wellenstein.

Arrondissement judiciaire de Diekirch

Clervaux: Clervaux, Constum, Heinerscheid, Hosingen, Munshausen, Troisvierges, Weiswampach, Wincrange.


Diekirch: Bastendorf, Bettendorf, Bourscheid, Diekirch, Ermsdorf, Erpeldange, Ettelbruck, Feulen, Hoscheid,
Medernach, Mertzig, Reisdorf, Schieren.
Echternach: Beaufort, Bech, Berdorf, Consdorf, Echternach, Mompach, Rosport, Waldbillig.
Redange: Beckerich, Bettborn, Ell, Grosbous, Rambrouch, Redange, Saeul, Useldange, Vichten, Wahl.
Vianden: Fouhren, Putscheid, Vianden.
Wiltz: Boulaide, Esch-sur-Sûre, Eschweiler, Goesdorf, Harlange, Heiderscheid, Kautenbach, Mecher,
Neunhausen, Wiltz, Wilwerwiltz, Winseler.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


38 COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Règlement grand-ducal du 29 juin 1990 portant règlement d'ordre intérieur pour la cour d'appel, les tribunaux
d'arrondissement et les justices de paix,
(Mém. A - 32 du 13 juillet 1990, p. 434)
modifié par:
Règlement grand-ducal du 15 septembre 1998.
(Mém. A - 77 du 17 septembre 1998, p. 1559)

Texte coordonné

er
Art. I .

L'ordre de service de la cour d'appel, des tribunaux d'arrondissement et des justices de paix est établi comme suit:

Titre I. - Cour d'appel

er.
Chapitre I - Des audiences

er
Art. 1 .
1. Les audiences ordinaires des chambres de la cour d'appel sont fixées par le ministre de la Justice conformément à l'article 142
de la loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire.
2. En dehors de ces audiences, chaque chambre fixe les audiences extraordinaires exigées par les besoins du service.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«3. Les débats ont lieu au jour et, dans la mesure où le déroulement de l’audience le permet, à l’heure préalablement fixés selon
les modalités propres à chaque juridiction. Ils peuvent se poursuivre au cours d’une audience ultérieure.»

Art. 2.
Le greffier inscrit au registre d'audience les heures d'ouverture et de levée de l'audience, ainsi que la durée et la cause des
suspensions d'audience et y mentionne les faits de l'audience.

Chapitre II. - De l'inscription et de l'instruction des causes

Art. 3.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«1. Il est tenu au greffe de la cour un répertoire général dénommé aussi rôle général, coté et paraphé par le président de la Cour
Supérieure de Justice ou par le magistrat par lui délégué, sur lequel sont inscrites toutes les causes dans l'ordre de leur
présentation.»
2. Cette inscription est faite au plus tard le dernier jour ouvrable précédent l'audience, à 17 heures, sous peine d'être refusée, à
l'exception des causes visées à l'article 5.1 du présent règlement.
3. L'inscription est faite à la suite du dépôt d'une chemise portant les noms, profession, domicile et qualités des parties, l'objet, la
cause et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations ainsi que, le cas échéant, les noms des mandataires des
parties.
4. Le greffier y porte le numéro d'ordre de la cause et la date de l'inscription au rôle général.
5. La chemise contient trois copies libres du jugement entrepris ainsi que trois copies libres de l'acte d'appel.
Art. 4.
L'inscription au rôle général détermine le rang d'après lequel les causes présentées sont plaidées.

Art. 5.
1. Sont appelés sur simples conclusions et avenir pour être plaidées sans remise et sans tour de rôle:
- les causes introduites par assignation à bref délai;
- celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;
- celles qui sont relatives aux voies d'exécution;
- celles qui ont trait à des pensions alimentaires;
- toutes autres demandes de pareille urgence.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 38a

2. Si, par circonstances spéciales, les juges croient devoir accorder remise, elle est ordonnée contradictoirement à jour fixe.
3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.
4. Celles de ces causes qui, par le fait des parties, n'ont pas pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur caractère
d'urgence et doivent suivre leur tour de rôle général.

Art. 6.
1. Lorsqu'il a été formé opposition à un arrêt par défaut, la cause reprend le rang qu'elle occupait au rôle.
2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé un arrêt d'instruction reprennent, après l'instruction faite, le rang qu'elles
occupaient au rôle.
Art. 7.
1. Dans toutes les causes, à l'exception de celles visées à l'article 5.1.du présent règlement, les avocats-avoués déposent au
greffe, quatre jours au moins avant l'audience fixée pour les plaidoiries, leurs conclusions motivées en trois exemplaires, signées
d'eux et portant la date de la signification à avoué, le numéro du rôle et les qualités des parties.
2. En cas de réquisition d'un arrêt par défaut et dans les affaires visées à l'article 5.1 du présent règlement, ce dépôt peut être fait
à l'audience même entre les mains du greffier.
3. Lorsque les avocats-avoués modifient les conclusions par eux déposées ou qu'ils prennent à la barre des conclusions
nouvelles, ils sont tenus de les signifier dans les cinq jours à l'avoué adverse et d'en déposer au greffe trois copies signées et portant
mention expresse de la date de la signification à avoué. A défaut d'accomplissement de l'une ou de l'autre de ces formalités, ces
conclusions sont considérées comme non avenues et il est jugé sur les pièces du dossier.
Art. 8.
Les assignations, sommations d'audience et avenirs sont donnés à l'heure fixée pour l'ouverture de l'audience.
Art. 9.
Les conclusions, sommations d'audience et avenirs sont signifiés à avoué cinq jours au moins avant celui fixé pour les débats.
Art. 10.
1. A l'ouverture de l'audience, il est procédé à l'appel des causes, dans l'ordre de leur inscription au rôle général.
2. Sur cet appel et à la même audience ou à l'audience suivante, sont donnés les défauts congés et les défauts au fond.
Art. 11.
1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires à cet appel, l'affaire est renvoyée au rôle général.
2. Les avocats-avoués qui se présentent sont tenus de requérir jugement; s'ils refusent de prendre jugement, l'affaire est
renvoyée au rôle général. Cependant la cour peut accorder toutes remises de cause dûment justifiées.
3. Si tous les avocats-avoués des parties sont présents, ils sont tenus de prendre des conclusions et de plaider.
4. S'il y a des obstacles à ce que les avocats-avoués ou l'un d'eux se trouvent à l'audience indiquée, ils doivent sur-le-champ en
faire l'observation et, si elle est trouvée fondée, il est indiqué un autre jour.
Art. 12.
1. Le greffier porte sur la feuille d'audience du jour la teneur de chaque arrêt dès qu'il est rendu; il fait mention en marge de celui-
ci des noms des juges ayant concouru à l'arrêt ainsi que du nom de celui ayant procédé à sa lecture et, le cas échéant, de celui du
représenant du ministère public.
2. Le magistrat qui a présidé et le greffier signent la minute de l'arrêt ainsi que les mentions faites en marge.
Art. 13.
Le greffier inscrit, à la colonne d'observations de la chemise, la date et la nature de tous les arrêts rendus dans chaque cause, y
compris les arrêts de remise et de radiation.
Art. 14.
1. Les causes jugées définitivement sont rayées du rôle.
2. Celles dans lesquelles il a été rendu un arrêt attaquable par la voie de l'opposition y sont maintenues provisoirement. Toutefois,
lorsqu'il s'est écoulé plus de sept mois sans qu'il ait été fait mention d'une opposition sur le registre tenu au greffe, conformément à
l'article 163 du code de procédure civile, la cause est définitivement rayée du rôle.
Art. 15.
Les abréviations de délais sont accordées par le président de la chambre à laquelle l'affaire appartient.
Art. 16.
Sauf les cas d'urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.
Art. 17.
Dans le prononcé des arrêts et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms, états et professions.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


38b COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Chapitre III. - Des plaidoiries

Art. 18.
Les avocats-avoués et les avocats plaident debout; il leur est interdit de s'introduire sans la permission du président dans
l'enceinte réservée devant la cour.
Art. 19.
1. Lorsque l'avocat-avoué ou l'avocat chargé de l'affaire et saisi des pièces ne peut, pour cause de maladie ou autre cause grave,
se présenter le jour où elle doit être plaidée, il doit en instruire au plus tôt le président de chambre.
2. En ce cas, la cause peut être remise à une prochaine audience. La cour peut alors ordonner que, pour cette nouvelle
audience, l'avocat-avoué empêché doit se faire remplacer par un confrère pour plaider l'affaire.
Art. 20.
De même, la cause peut être remise, lorsqu'au moment où elle est appelée l'avocat-avoué ou l'avocat qui doit la plaider est
engagé à l'audience d'une autre chambre de la cour d'appel.
Art. 21.
1. Lorsque les juges trouvent qu'une cause est suffisamment éclaircie, le président fait cesser les plaidoiries.
2. Avant les plaidoiries, le président peut indiquer aux plaideurs les moyens et réponses contenus dans leurs conclusions sur
lesquels les débats oraux doivent exclusivement porter, sauf la faculté pour eux de remettre à la cour, dans les trois jours qui suivant
la prise en délibéré, une note au sujet des questions exclues des débats oraux, après communication préalable à l'avoué de
l'adversaire, qui dispose également, pour y répondre par une note contradictoire, d'un délai de trois jours à partir de la
communication de la note.

Art. 22.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«Au plus tard immédiatement après les plaidoiries, les pièces du procès, formées en liasse et accompagnées d'un inventaire,
sont remises au président de la chambre à moins que ces pièces n'aient été remises antérieurement au magistrat chargé de la mise
en état.»

Chapitre IV. - De la communication au ministère public

Art. 23.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«La communication au ministère public est, sauf disposition particulière, faite à la diligence du juge. Elle doit avoir lieu en temps
voulu pour ne pas retarder le jugement. Lorsqu'il y a eu communication, le ministère public est avis. de la date de l'audience.»
Art. 24.
1. L'officier du ministère public peut requérir la communication des pièces dans toute autre cause, en veillant à ce que cette
communication ne retarde pas le jugement de l'affaire.
2. La cour peut aussi ordonner cette communication d'office.
Art. 25.
L'officier du ministère public qui désire prendre des conclusions ou émettre son avis, prend la parole sur-le-champ, ou à l'une des
prochaines audiences qu'il indique.

Art. 26.
Après l'audition du ministère public, les parties ne peuvent plus obtenir la parole; elles peuvent toutefois remettre des notes dans
les vingt-quatre heures.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 38c

Titre II. -Tribunal d'arrondissement de Luxembourg

er
Chapitre I . - Des audiences

er
Art. 1 .
1. Les audiences ordinaires des chambres du tribunal d'arrondissement de Luxembourg sont fixées par le ministre de la Justice
conformément à l'article 142 de la loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire.
2. En dehors de ces audiences, le tribunal peut, en assemblée générale, fixer les audiences extraordinaires exigées par les
besoins du service.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«3. Les débats ont lieu au jour et, dans la mesure où le déroulement de l’audience le permet, à l’heure préalablement fixés selon
les modalités propres à chaque juridiction. Ils peuvent se poursuivre au cours d’une audience ultérieure.»
Art. 2.
Le greffier inscrit au registre d'audience les heures d'ouverture et de levée de l'audience, ainsi que la durée et la cause des
suspensions d'audience et y mentionne les faits de l'audience.

Chapitre II. - De l'inscription et de l'instruction des causes

Art. 3.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«1. Il est tenu au greffe du tribunal deux répertoires généraux, dénommés aussi rôles généraux, cotés et paraphés par le
président ou par le magistrat par lui délégué, sur lesquels sont inscrites, dans l'un les causes civiles, dans l'autre les causes
commerciales dans l'ordre de leur présentation.»
2. Cette inscription est faite au plus tard le dernier jour ouvrable précédent l'audience, à 17 heures, sous peine d'être refusée, à
l'exception des causes visées à l'article 5.1 du présent règlement.
3. L'inscription est faite à la suite du dépôt d'une chemise portant les noms, professions, domiciles et qualités des parties, l'objet,
la cause et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations ainsi que, le cas échéant, les noms des mandataires
des parties.
4. Le greffier y porte le numéro d'ordre de la cause et la date de l'inscription au rôle général.
5. La chemise contient, en matière civile trois copies libres des conclusions de la partie qui requiert l'inscription et, en matière
commerciale, trois copies libres de l'exploit introductif d'instance.
6. Les affaires introduites par requête sont portées sur un registre particulier. Elles ne sont inscrites au rôle général que
lorsqu'elles donnent lieu à des contestations à décider à l'audience.
7. Les ordres sont également portés sur un registre séparé. Ils ne figurent au rôle général qu'en cas de contredit.
8. Il est fait mention en marge du registre particulier et du rôle général du transport de l'un à l'autre.
9. Les causes de référé ordinaire et les causes de référé divorce sont portées sur deux registres spéciaux et y sont numérotées.

Art. 4.
L'inscription au rôle général détermine le rang d'après lequel les affaires présentées sont plaidées.

Art. 5.
1. Sont appelées sur simples conclusions pour être plaidées sans remise et sans tour de rôle:
- les causes introduites par assignation à bref délai;
- celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;
- celles qui sont relatives aux voies d'exécution;
- celles qui ont trait à des pensions alimentaires;
- toutes autres demandes de pareille urgence.
2. Si, par circonstances spéciales, les juges croient devoir accorder remise, elle est ordonnée contradictoirement à jour fixe.
3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.
4. Celles de ces causes, qui, par le fait des parties, n'ont pas pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur caractère
d'urgence et doivent suivre leur tour du rôle général.

Art. 6.
1. Lorsqu'il a été formé opposition à un jugement par défaut, la cause reprend le rang qu'elle occupait au rôle.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


38d COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé un jugement d'instruction reprennent, après l'instruction faite, le rang qu'elles
occupaient au rôle.

Art. 7.
1. Dans les causes civiles, à l'exception de celles visées à l'article 5.1 du présent règlement, les avocats-avoués déposent au
greffe, quatre jours au moins avant l'audience fixée pour les plaidoiries, trois copies de leurs conclusions motivées, signées d'eux et
portant la date de la signification à avoué, le numéro du rôle et les qualités des parties.
2. En cas de réquisition d'un jugement par défaut et dans les affaires visées à l'article 5.1 du présent règlement, ce dépôt peut
être fait à l'audience même entre les mains du greffier.
3. Lorsque les avocats-avoués modifient les conclusions par eux déposées ou qu'ils prennent à la barre des conclusions
nouvelles, ils sont tenus de les signifier dans les cinq jours à l'avoué adverse et d'en déposer au greffe trois copies signées et portant
mention expresse de la date de la signification à avoué. A défaut d'accomplissement de l'une ou de l'autre de ces formalités, ces
conclusions sont considérées comme non avenues et il est jugé sur les pièces du dossier.
Art. 8.
Les assignations, sommations d'audience et avenirs sont donnés à l'heure fixée pour l'ouverture de l'audience.
Art. 9.
1. En matière civile, à l'exception des causes visées à l'article 5.1 du présent règlement, les conclusions, sommations d'audience
et avenirs sont signifiés à avoué cinq jours au moins avant celui fixé pour les débats.
2. En matière commerciale, les avenirs doivent être notifiés dans le même délai, par simple lettre au fondé de pouvoir de la partie
adverse ou, à défaut, par lettre recommandée à la partie adverse elle-même.

Art. 10.
1. A l'ouverture d'une audience hebdomadaire à fixer par le tribunal siégeant en assemblée générale, la première chambre, pour
les affaires civiles, et la deuxième chambre, pour les affaires commerciales, après l'appel des affaires fixées à cette audience dans
l'ordre de leur placement au rôle général, font successivement, dans le même ordre, l'appel des affaires reproduites et, ensuite,
l'appel des affaires nouvellement portées devant le tribunal.
2. Les affaires reproduites ou nouvelles qui sont instruites sont soit fixées pour plaidoiries aux autres audiences de ces deux
chambres, soit renvoyées devant une autre chambre qui, à son tour, à une audience hebdomadaire à fixer par le tribunal en
assemblée générale, fait l'appel des affaires ainsi renvoyées et les fixe définitivement pour plaidoiries.
3. Le tribunal peut décider en assemblée générale que pour certaines catégories d'affaires l'appel prévu à l'alinéa premier du
présent article se fait devant une autre chambre du tribunal.
4. A l'ouverture de chaque audience, il est procédé à l'appel des affaires fixées, dans l'ordre de leur inscription au rôle général.
5. Sur cet appel et à la même audience ou à l'audience suivante, sont donnés les défauts-congés et les défauts au fond.
Art. 11.
1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires à l'appel de l'affaire, celle-ci est renvoyée au rôle général.
2. Les parties qui se présentent sont tenues de requérir jugement. Si elles refusent, l'affaire est renvoyée au rôle général.
Cependant le tribunal peut accorder toutes remises dûment justifiées.
3. Si toutes les parties sont présentes, elles sont tenues de prendre des conclusions et de plaider.
4. S'il y a des obstacles à ce que les parties se trouvent à l'audience indiquée, elles doivent sur-le-champ en faire l'observation et,
si celle-ci est jugée fondée, une autre date est fixée.
Art. 12.
1. Le greffier inscrit au plumitif d'audience la teneur de chaque jugement dès qu'il est prononcé. Il fait mention en marge de celui-
ci des noms des juges ayant concouru au jugement ainsi que du nom de celui ayant procédé à sa lecture et, le cas échéant, de celui
du représentant du ministère public.
2. Le magistrat qui a présidé et le greffier signent la minute du jugement ainsi que les mentions faites en marge.
Art.13.
Le greffier inscrit à la colonne d'observations de la chemise la date et la nature de tous les jugements rendus dans chaque affaire,
y compris les jugements de remise et de radiation.
Art. 14.
1. Les affaires jugées définitivement sont rayées du rôle.
2. Celles dans lesquelles il a été rendu un jugement attaquable par la voie de l'opposition y sont maintenues provisoirement.
Toutefois, lorsqu'il s'est écoulé plus de sept mois sans qu'il ait été fait mention d'une opposition sur le registre tenu au greffe
conformément à l'article 163 du code de procédure civile, l'affaire est définitivement rayée du rôle.

Art. 15.
Les abréviations de délais sont accordées par le président de la chambre à laquelle l'affaire appartient.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 38e

Art. 16.
Sauf les cas d'urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.
Art. 17.
Dans le prononcé des jugements et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms, états et
professions.
Art. 18.
Deux jours ouvrables, au plus tard, avant la date fixée pour un transport sur les lieux, une comparution personnelle des parties ou
une enquête, les parties déposent au greffe le dossier de la procédure et les pièces qu'elles entendent invoquer.

Chapitre III. - Des plaidoiries

Art. 19.
1. Aux entrées et aux sorties du tribunal, les personnes se trouvant dans la salle d'audience se lèvent.
2. Les parties au litige ainsi que leurs mandataires plaident debout.
Art. 20.
1. Lorsque les parties ne peuvent, pour cause de maladie ou autre motif grave, se présenter à la date fixée pour les plaidoiries,
elles doivent en avertir au plus tôt le président de chambre.
2. En ce cas, l'affaire peut être remise à une prochaine audience. Le tribunal peut alors ordonner que, pour cette nouvelle
audience, le mandataire de la partie empêchée doit se faire remplacer pour la plaidoirie de l'affaire.
Art. 21.
De même, l'affaire peut être remise, lorsqu'au moment où elle est appelée, celui qui doit la plaider est engagé à une audience de
la Cour supérieure de Justice, du Conseil d'Etat ou d'une autre chambre du tribunal d'arrondissement.
Art. 22.
1. Lorsque les juges trouvent qu'une cause est suffisamment éclaircie, le président du siège fait cesser les plaidoiries.
2. Avant les plaidoiries, le président du siège peut indiquer aux plaideurs les moyens et réponses contenus dans leurs
conclusions sur lesquels les débats oraux porteront exclusivement, sauf la faculté pour eux de remettre au tribunal, dans les trois
jours qui suivent la prise en délibéré, une note au sujet des questions exclues des débats oraux, après communication préalable à
l'adversaire, qui dispose également, pour y répondre par une note contradictoire, d'un délai de trois jours à partir de la
communication de la note.
Art. 23.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«Au plus tard immédiatement après les plaidoiries, les pièces du procès, formées en liasse et accompagnées d'un inventaire,
sont remises au président de la chambre à moins que ces pièces n'aient été remises antérieurement au magistrat chargé de la mise
en état.»
Art. 24.
Les avocats sont invités à prendre pour autant que possible connaissance au parquet des dossiers correctionnels concernant les
prévenus qu'ils doivent défendre. Toute communication de ces dossiers est interdite pendant l'audience, sauf dispense, pour motifs
graves et légitimes, à accorder par l'officier du ministère public.

Chapitre I V. - De la communication au ministère public

Art. 25.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«La communication au ministère public est, sauf disposition particulière, faite à la diligence du juge. Elle doit avoir lieu en temps
voulu pour ne pas retarder le jugement. Lorsqu'il y a eu communication, le ministère public est avis. de la date de l'audience.»
Art. 26.
1. L'officier du ministère public peut requérir la communication des pièces dans toute autre cause, en veillant à ce que cette
communication ne retarde pas le jugement de l'affaire.
2. Le tribunal peut aussi ordonner cette communication d'office.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


38f COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

Art. 27.
L'officier du ministère public qui désire prendre des conclusions ou émettre son avis prend la parole sur-le-champ, ou à l'une des
prochaines audiences qu'il indique.
Art. 28.
Après l'audition du ministère public, les parties ne peuvent plus obtenir la parole; elles peuvent toutefois remettre des notes dans
les vingt-quatre heures.

Titre III. -Tribunal d'arrondissement de Diekirch

er
Chapitre I . - Des audiences

er
Art. 1 .
1. Les audiences ordinaires des chambres du tribunal d'arrondissement de Diekirch sont fixées par le ministre de la Justice
conformément à l'article 142 de la loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire.
2. En dehors de ces audiences, le tribunal peut, en assemblée générale, fixer les audiences extraordinaires exigées par les
besoins du service.
(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)
«3. Les débats ont lieu au jour et, dans la mesure où le déroulement de l’audience le permet, à l’heure préalablement fixés selon
les modalités propres à chaque juridiction. Ils peuvent se poursuivre au cours d’une audience ultérieure.»
Art. 2.
Le greffier inscrit au registre d'audience les heures d'ouverture et de levée d'audience ainsi que la durée et la cause des
suspensions d'audience et y mentionne les faits de l'audience.

Chapitre II. - De l'inscription et de l'instruction des causes

Art. 3.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«1. Il est tenu au greffe du tribunal deux répertoires généraux, dénommés aussi rôles généraux, cotés et paraphés par le
président ou par le magistrat par lui délégué, sur lesquels sont inscrites, dans l'un les causes civiles, dans l'autre les causes
commerciales dans l'ordre de leur présentation.»
2. Cette inscription est faite au plus tard le dernier jour ouvrable précédant l'audience, à 17 heures, sous peine d'être refusée, à
l'exception des causes visées à l'article 5.1. du présent règlement.
3. L'inscription est faite à la suite du dépôt d'une chemise portant les noms, professions, domiciles et qualités des parties, l'objet,
la cause et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations, ainsi que, le cas échéant, les noms des mandataires
des parties.
4. Le greffier y porte le numéro d'ordre de la cause et la date de l'inscription au rôle général.
5. La chemise contient, en matière civile trois copies libres des conclusions de la partie qui requiert l'inscription et, en matière
commerciale, trois copies libres de l'exploit introductif d'instance.
6. Les affaires introduites par requête sont portées sur un registre particulier. Elles ne sont inscrites au rôle général que
lorsqu'elles donnent lieu à des contestations à décider à l'audience.
7. Les ordres sont également portés sur un registre séparé. Ils ne figurent au rôle général qu'en cas de contredit.
8. Il est fait mention en marge du registre particulier et du rôle général du transport de l'un à l'autre.
9. Les causes de référé ordinaire et les causes de référé-divorce sont portées sur deux registres spéciaux et y sont numérotées.
Art. 4.
L'inscription au rôle général détermine le rang d'après lequel les affaires présentées sont plaidées.
Art. 5.
1. Sont appelés sur simples conclusions et avenir pour être plaidées sans remise et sans tour de rôle:
- les causes introduites par assignation à bref délai;
- celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 38g

- celles qui sont relatives aux voies d'exécution;


- celles qui ont trait à des pensions alimentaires;
- toutes autres demandes de pareille urgence.
2. Si, par circonstances spéciales, les juges croient devoir accorder une remise, elle est ordonnée contradictoirement à jour fixe.
3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.
4. Celles de ces causes, qui, par le fait des parties n'ont pas pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur caractère
d'urgence et doivent suivre leur tour du rôle général.

Art. 6.
1. Lorsqu'il a été formé opposition à un jugement par défaut, la cause reprend le rang qu'elle occupait au rôle.
2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé un jugement d'instruction reprennent, après l'instruction faite, le rang qu'elles
occupaient au rôle.
Art. 7.
1. Dans les causes civiles, à l'exception de celles visées à l'article 5.1 du présent règlement, les avocats-avoués déposent au
greffe, quatre jours au moins avant l'audience fixée pour les plaidoiries, trois copies de leurs conclusions motivées, signées d'eux et
portant la date de la signification à avoué, le numéro du rôle et les qualités des parties.
2. En cas de réquisition d'un jugement par défaut et dans les affaires visées à l'article 5.1 du présent règlement, ce dépôt peut
être fait à l'audience même entre les mains du greffier.
3. Lorsque les avocats-avoués modifient les conclusions par eux déposées ou qu'ils prennent à la barre des conclusions
nouvelles, ils sont tenus de les signifier dans les cinq jours à l'avoué adverse et d'en déposer au greffe trois copies signées et portant
mention expresse de la date de la signification à l'avoué. A défaut d'accomplissement de l'une ou de l'autre de ces formalités ces
conclusions sont considérées comme non avenues et il est jugé sur les pièces du dossier.
Art. 8.
Les assignations, sommations d'audience et avenirs sont donnés à l'heure fixée pour l'ouverture de l'audience.
Art. 9.
1. En matière civile, à l'exception des causes visées à l'article 5.1 du présent règlement, les conclusions, sommations d'audience
et avenirs sont signifiés à avoué cinq jours au moins avant celui fixé pour les débats.
2. En matière commerciale, les avenirs doivent être notifiés dans le même délai, par simple lettre au fondé de pouvoir de la partie
adverse ou, à défaut, par lettre recommandée à la partie adverse elle-même.
Art. 10.
1. A l'ouverture de chaque audience, après l'appel des affaires fixées à cette audience dans l'ordre de leur placement au rôle
général, est fait successivement, dans le même ordre, l'appel des affaires reproduites et, ensuite, l'appel des affaires nouvellement
portées devant le tribunal.
2. Sur cet appel et à la même audience ou à l'audience suivante, sont donnés les défauts-congés et les défauts au fond.
3. Les affaires reproduites ou nouvelles qui sont instruites sont fixées pour plaidoiries à la première audience utile; les affaires
non instruites sont reportées sur le rôle général.

Art. 11.
1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires à l'appel de l'affaire, celle-ci est renvoyée au rôle général.
2. Les parties qui se présentent sont tenues de requérir jugement. Si elles refusent, l'affaire est renvoyée au rôle général.
Cependant le tribunal peut accorder toutes remises dûment justifiées.
3. Si toutes les parties sont présentes, elles sont tenues de prendre des conclusions et de plaider.
4. S'il y a des obstacles à ce que les parties se trouvent à l'audience indiquée, elles doivent sur-le-champ en faire l'obser
vation et, si celle-ci est jugée fondée, une autre date est fixée.
Art. 12.
1. Le greffier inscrit au plumitif d'audience la teneur de chaque jugement dès qu'il est prononcé. Il fait mention en marge de celui-
ci des noms des juges ayant concouru au jugement ainsi que du nom de celui ayant procédé à sa lecture et, le cas échéant, de celui
du représentant du ministère public.
2. Le magistrat qui a présidé et le greffier signent la minute du jugement ainsi que les mentions faites en marge.
Art.13.
Le greffier inscrit à la colonne d'observations de la chemise la date et la nature de tous les jugements rendus dans chaque affaire,
y compris les jugements de remise et de radiation.
Art. 14.
1. Les affaires jugées définitivement sont rayées du rôle.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


38h COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

2. Celles dans lesquelles il a été rendu un jugement attaquable par la voie de l'opposition y sont maintenues provisoirement.
Toutefois, lorsqu'il s'est écoulé plus de sept mois sans qu'il ait été fait mention d'une opposition sur le registre tenu au greffe
conformément à l'article 163 du code de procédure civile, l'affaire est définitivement rayée du rôle.
Art. 15.
Les abréviations de délais sont accordées par le président ou le juge par lui délégué.
Art. 16.
Sauf les cas d'urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.
Art. 17.
Dans le prononcé des jugements et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms, états et
professions.
Art. 18.
Deux jours ouvrables, au plus tard, avant la date fixée pour un transport sur les lieux, une comparution personnelle des parties ou
une enquête, les parties déposent au greffe le dossier de la procédure et les pièces qu'elles entendent invoquer.

Chapitre III. - Des plaidoiries

Art. 19.
1. Aux entrées et aux sorties du tribunal, les personnes se trouvant dans la salle d'audience se lèvent.
2. Les parties au litige ainsi que leurs mandataires plaident debout.
Art. 20.
1. Lorsque les parties ne peuvent, pour cause de maladie ou autre motif, se présenter à la date fixée pour les plaidoiries, elles
doivent en avertir au plus tôt le président.
2. En ce cas, l'affaire peut être remise à une prochaine audience. Le tribunal peut alors ordonner que, pour cette nouvelle
audience, la partie empêchée doit se faire remplacer pour la plaidoirie de l'affaire.

Art. 21.
De même l'affaire peut être remise lorsqu'au moment où elle est appelée celui qui doit la plaider est engagé à une autre audience
ayant rang de préférence.
Art. 22.
1. Lorsque les juges trouvent qu'une cause est suffisamment éclaircie, le président du siège fait cesser les plaidoiries.
2. Avant les plaidoiries, le président du siège peut indiquer aux plaideurs les moyens et réponses contenus dans leurs
conclusions sur lesquels les débats oraux porteront exclusivement, sauf la faculté pour eux de remettre au tribunal, dans les trois
jours qui suivent la prise en délibéré, une note au sujet des questions exclues des débats oraux, après communication préalable à
l'adversaire, qui dispose également, pour y répondre par une note contradictoire, d'un délai de trois jours à partir de la
communication de la note.
Art. 23.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«Au plus tard immédiatement après les plaidoiries, les pièces du procès, formées en liasse et accompagnées d'un inventaire,
sont remises au président de la chambre à moins que ces pièces n'aient été remises antérieurement au magistrat chargé de la mise
en état.»
Art. 24.
Les avocats sont invités à prendre pour autant que possible connaissance au parquet des dossiers correctionnels concernant les
prévenus qu'ils doivent défendre. Toute communication de ces dossiers est interdite pendant l'audience, sauf dispense, pour motifs
graves et légitimes, à accorder par l'officier du ministère public.

Chapitre IV. - De la communication au ministère public

Art. 25.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«La communication au ministère public est, sauf disposition particulière, faite à la diligence du juge. Elle doit avoir lieu en temps
voulu pour ne pas retarder le jugement. Lorsqu'il y a eu communication, le ministère public est avis. de la date de l'audience.»

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 38i

Art. 26.
1. L'officier du ministère public peut requérir la communication des pièces dans toute autre cause, en veillant à ce que cette
communication ne retarde pas le jugement de l'affaire.
2. Le tribunal peut aussi ordonner cette communication d'office.
Art. 27.
L'officier du ministère public qui désire prendre des conclusions ou émettre son avis prend la parole sur-le-champ, ou à l'une des
prochaines audiences qu'il indique.

Art. 28.
Après l'audition du ministère public les parties ne peuvent plus obtenir la parole; elles peuvent toutefois remettre des notes dans
les vingt-quatre heures.

Titre IV. - Justices de paix de Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Diekirch

er
Chapitre I . - Des audiences

er
Art. 1 .
1. Les audiences ordinaires de la justice de paix sont fixées par le ministre de la Justice conformément à l'article 142 de la loi du
7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire.
2. En dehors de ces audiences, chaque juge fixe les audiences extraordinaires exigées par les besoins du service.
Art. 2.
Le greffier inscrit au registre d'audience les heures d'ouverture et de levée de l'audience, ainsi que la durée et la cause des
suspensions d'audience et y mentionne les faits de l'audience.

Chapitre II. - De l'inscription et de l'instruction des causes

Art. 3.

(Règl. g.-d. du 15 septembre 1998)


«1. Il est tenu au greffe de la justice de paix un répertoire général dénommé aussi rôle général, coté et paraphé par le juge de
paix directeur ou le magistrat par lui délégué, sur lequel sont inscrites toutes les causes dans l'ordre de leur présentation.»
2. L'inscription au rôle général est faite au plus tard avant midi du dernier jour ouvrable précédant l'audience.
3. Elle est faite à la requête de l'huissier de justice instrumentant, des parties intéressées ou de leurs mandataires.
4. Elle est faite à la suite du dépôt d'une chemise portant les noms, professions, domiciles et qualités des parties, l'objet, la cause
et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations, ainsi que, le cas échéant, les noms des mandataires des
parties.
5. La chemise contient l'original de l'exploit de citation.
6. Le greffier y porte le numéro d'ordre de la cause et la date de l'inscription au rôle général.
7. Les demandes introduites sur requête sont inscrites sur les registres particuliers prévus par les lois spéciales.
8. Toutefois, les causes introduites par requête en matière d'ordonnance de paiement sont inscrites au rôle général par les soins
du greffe au moment de la formation du contredit, prévu aux articles 54 et suivants du code de procédure civile.

Art. 4.
L'inscription au rôle général détermine le rang d'après lequel les causes présentées sont plaidées.

Art. 5.
1. Sont toutefois plaidées sans remise et sans tour de rôle:
- les affaires introduites par citation à bref délai, visées à l'article 6 du code de procédure civile;
- celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;
- celles qui sont introduites aux fins d'expédient;
- celles qui sont relatives aux voies d'exécution;
- celles qui ont trait aux pensions alimentaires visées à l'article 4 du titre préliminaire du code de procédure civile;
- les demandes en paiement d'indemnité d'occupation et en expulsion des lieux occupés sans droit visées à l'article 3 du titre
préliminaire du code de procédure civile;
- toutes autres affaires de pareille urgence.

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38j COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

2. Si, par circonstances spéciales, le juge croit devoir accorder une remise, elle est ordonnée contradictoirement à jour fixe.
3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.
4. Celles de ces causes qui, par le fait des parties n'ont pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur caractère
d'urgence et doivent suivre leur tour du rôle général.

Art. 6.
1. Lorsqu'il a été formé opposition à un jugement par défaut, la cause reprend le rang qu'elle occupait au rôle.
2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé une mesure d'instruction sont, après l'instruction faite, plaidées dans le rang
qu'elles occupaient au rôle.
Art. 7.
1. Les parties adressent aux fins de reproduction d'une affaire mise au rôle général une lettre au greffe contenant les noms des
parties, le numéro du rôle et la date de la mise au rôle général.
2. Les parties sont informées, par un bulletin du greffe, de la date d'audience à laquelle l'affaire sera reproduite.
Art. 8.
Les citations et convocations sont données à l'heure fixée pour l'ouverture de l'audience.
Art. 9.
1. A l'ouverture de l'audience, il est procédé à l'appel des causes, dans l'ordre de leur inscription au rôle général.
2. Sur cet appel et à la même audience, sont donnés les défauts-congés et les défauts au fond.
Art. 10.
1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires, à l'appel de la cause, celle-ci est rayée d'office du rôle.
2. Les parties ou leurs mandataires qui se présentent peuvent soit requérir jugement, soit demander la radiation de la cause du
rôle, soit demander la remise de la cause à une audience ultérieure, sous réserve de régulariser dans ce cas la procédure pour
ladite audience.
3. La cause rayée du rôle général ne peut y être rétablie que par la comparution volontaire des parties à l'audience après
information préalable du greffe ou par une citation nouvelle.
4. Si les parties ou leurs mandataires sont présents, ils sont tenus de plaider, sauf leur droit de demander la remise de la cause
dûment justifiée.
Art. 11.
Le greffier porte sur le registre d'audience les minutes de chaque jugement dès qu'il est rendu; il fait mention en marge du nom du
juge et du représentant du ministère public s'il y a lieu.

Art. 12.
1. Les causes jugées définitivement sont rayées du rôle.
2. Celles dans lesquelles il a été rendu un jugement attaquable par la voie de l'opposition y sont maintenues provisoirement.
Art. 13.
Les abréviations de délais sont accordées par le juge de paix directeur ou le juge par lui délégué.
Art. 14.
Sauf le cas d'urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.
Art. 15.
Dans le prononcé des jugements et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms, états et
professions.
Art. 16.
Deux jours ouvrables, au plus tard, avant la date fixée pour un transport sur les lieux, une comparution personnelle des parties ou
une enquête, les parties déposent au greffe le dossier de la procédure et les pièces qu'elles entendent invoquer.

Chapitre III. - Des plaidoiries

Art. 17.
Les parties au litige ainsi que leurs mandataires plaident debout; il leur est interdit de s'introduire dans l'enceinte réservée devant
le juge, sauf la permission de celui-ci.
Art. 18.
1. Lorsqu'une partie ou son mandataire ne peut, pour cause de maladie ou autre motif grave, se présenter à la date fixée pour les
plaidoiries, il doit en avertir au plus tôt le juge saisi de l'affaire.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE 38k

2. En ce cas, la cause peut être remise à une prochaine audience. Le juge peut alors ordonner que, pour cette nouvelle audience,
la partie ou le mandataire empêché, doit se faire remplacer.

Art. 19.
1. Lorsque le juge trouve qu'une cause est suffisamment éclaircie, il fait cesser les plaidoiries.
2. Après les plaidoiries, le juge peut inviter les parties à déposer dans les quarante-huit heures de la prise en délibéré une note
écrite, préalablement communiquée à la partie adverse, sur les points ayant fait l'objet des débats oraux.
Lorsqu'une partie dépose une note de plaidoiries, la partie adverse dispose d'un délai de quarante-huit heures à partir de la
communication de la note pour y répondre.
Le libellé des offres de preuve et serments faits à l'audience fait l'objet d'une réduction écrite.
Art. 20.
Immédiatement après les paidoiries, les pièces du procès, formées en liasse, cotées et accompagnées d'un inventaire, sont
remises au juge.

Chapitre I V. - De la communication de la décision aux parties

Art. 21.
Le greffier envoie d'office aux parties non assistées par un mandataire de justice une copie libre de la décision intervenue.
Art. II.
L'arrêté grand-ducal modifié du 4 mars 1885 approuvant les règlements d'ordre intérieur pour la cour et pour les tribunaux
d'arrondissement est abrogé.
Art. III.
Notre ministre de la Justice est chargé de l'exécution du présent règlement qui entre en vigueur le premier jour du deuxième mois
qui suit sa publication au Mémorial.

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38l COURS ET TRIBUNAUX - ORGANISATION JUDICIAIRE

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 39

Loi du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l’ordre administratif.

Sommaire

er er
Chapitre 1 - De l’organisation des juridictions de l’ordre administratif (Art. 1 ) ............................................................... 40
Chapitre 2 - Des attributions de la cour administrative et du tribunal administratif (Art. 2 à 9) ....................................... 40
Section 1 - Des recours en matière administrative dévolus en première instance au tribunal administratif
(Art. 2 à 4) .................................................................................................................................. 40
Section 2 - Des recours en matière administrative dévolus en première instance aux autres juridictions
administratives (Art. 5 et 6) ........................................................................................................ 41
Section 3 - Du recours en annulation contre les actes administratifs à caractère réglementaire (Art. 7) 41
Section 4 - Des recours en matière fiscale (Art. 8) ........................................................................................... 41
Section 5 - Des conflits entre le Gouvernement et la Chambre des comptes (Art. 9) ...................................... 42
Chapitre 3 - De la cour administrative (Art. 10 à 56) ............................................................................................................. 42
Section 1 - De la composition et du fonctionnement (Art. 10 à 18) .................................................................. 42
Section 2 - Des incompatibilités (Art. 19 à 27) ................................................................................................. 43
Section 3 - De la réception et de la prestation du serment (Art. 28 à 30) ........................................................ 44
Section 4 - Du rang et de la préséance (Art. 31) .............................................................................................. 44
Section 5 - Des empêchements et des remplacements (Art. 32 et 33) ............................................................ 44
Section 6 - Des absences et des congés (Art. 34 à 37-1) ................................................................................ 44
Section 7 - De la discipline (Art. 38 à 49) ......................................................................................................... 45
Section 8 - De la mise à la retraite des membres de la Cour administrative (Art. 50 à 54) ............................. 46
Section 9 - De la procédure (Art. 55 et 56) ....................................................................................................... 47
Chapitre 4 - Du tribunal administratif (Art. 57 à 83) ............................................................................................................... 47
Section 1 - De la composition et du fonctionnement du tribunal administratif (Art. 57 à 66) ............................ 47
Section 2 - Des incompatibilités (Art. 67) ......................................................................................................... 48
Section 3 - De la réception et de la prestation du serment (Art. 68 à 70) ........................................................ 48
Section 4 - Du rang et de la préséance (Art. 71) .............................................................................................. 48
Section 5 - Des empêchements et des remplacements (Art. 71 à 74) ............................................................. 49
Section 6 - Des absences et des congés (Art. 75 à 78-1) ................................................................................ 49
Section 7 - De la discipline (Art. 79 et 80) ........................................................................................................ 49
Section 8 - De la mise à la retraite des membres du tribunal administratif (Art. 81) ........................................ 49
Section 9 - De la procédure (Art. 82 et 83) ....................................................................................................... 49
Chapitre 5 - Du stage des magistrats et futurs magistrats étrangers (Art. 83-1 à 83-3) .................................................... 50
Chapitre 6 - De l’exécution des arrêts et jugements en matière administrative (Art. 84 à 87) .......................................... 50
Chapitre 7 - Du greffe des juridictions administratives (Art. 88 à 92) ................................................................................. 50
Chapitre 8 - Dispositions diverses (Art. 93 et 95) .................................................................................................................. 51
Chapitre 9 - Des dispositions transitoires, modificatives, budgétaires et abrogatoires et de l’entrée en vigueur
(Art. 96 à 105 et Art. 109) ............................................................................................................................... 52

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


40 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

1
Loi du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l’ordre administratif,
(Mém. A - 79 du 19 novembre 1996, p. 2262; doc. parl. 3940A)
modifiée par:
Loi du 21 juin 1999
(Mém. A - 98 du 26 juillet 1999, p. 1892; doc. parl. 4326; dir 89/665) Loi
du 28 juillet 2000 (accord salarial)
(Mém. A - 64 du 2 août 2000, p. 1282; doc. parl. 4677) Loi
du 28 juillet 2000 (organisation judiciaire)
(Mém. A - 71 du 9 août 2000, p. 1418, doc. parl. 4663) Loi
du 22 décembre 2000
(Mém. A - 140 du 27 décembre 2000, p. 3023; doc. parl. 4700; Rectificatif: Mém. A - 11 du 30 janvier 2001, p. 617) Loi
du 12 juillet 2001
(Mém. A - 83 du 18 juillet 2001, p. 1737; doc. parl. 4799)
Règlement grand-ducal du 7 septembre 2001
(Mém. A - 118 du 21 septembre 2001, p. 2468) Loi
du 7 juillet 2003
(Mém. A - 109 du 12 août 2003, p. 2344; doc. parl. 5072) Loi
er
du 1 août 2007
(Mém. A - 141 du 14 août 2007, p. 2489; doc. parl. 5679) Loi
du 19 décembre 2008.
(Mém. A - 200 du 23 décembre 2008, p. 2771; doc. parl. 5900)

Texte coordonné

Extraits

er
Chapitre 1 - De l’organisation des juridictions de l’ordre administratif

er
Art. 1 .
La présente loi porte organisation de la Cour administrative et du tribunal administratif. Le
siège de ces juridictions est à Luxembourg.

Chapitre 2 - Des attributions de la cour administrative et du tribunal administratif

Section 1 - Des recours en matière administrative dévolus en première instance au tribunal administratif

Art. 2.
(1) Le tribunal administratif statue sur les recours dirigés pour incompétence, excès et détournement de pouvoir, violation de la loi
ou des formes destinées à protéger les intérêts privés, contre toutes les décisions administratives à l’égard desquelles aucun autre
recours n’est admissible d’après les lois et règlements.
(2) Dans les cas où des lois et règlements admettent contre une décision administrative le recours au Grand-Duc, la partie se
prétendant lésée pourra néanmoins déférer cette décision au tribunal administratif pour les causes sus-énoncées. Dans ce cas, elle
renonce au recours au Grand-Duc. Lorsque, en pareil cas, la partie intéressée s’est d’abord adressée au Grand-Duc, elle peut
encore se pourvoir devant le tribunal administratif, mais seulement pour les causes ci-dessus énoncées, contre la décision qu’elle
aura inutilement déférée au Grand-Duc.
Le recours au tribunal administratif prévu au présent article est admis même contre les décisions qualifiées par les lois ou
règlements de définitives ou en dernier ressort.
(3) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions du tribunal
administratif visées ci-avant.
(4) Lorsque le jugement ou l’arrêt annule la décision attaquée, l’affaire est renvoyée en cas d’annulation pour incompétence
devant l’autorité compétente et, dans les autres cas, devant l’autorité dont la décision a été annulée, laquelle, en décidant du fond,
doit se conformer audit jugement ou arrêt.

La loi du 31 mai 1999 sur les attachés de justice et sur la profession d’avocat (Mém. A - 76 du 21 juin 1999, p. 1679; doc. parl. 4556) dispose dans
l’article 3:
«Art. III. Dans tous les textes légaux et réglementaires, les termes «avocat(s) inscrit(s) à la liste I» sont remplacés par les termes «avocat(s) à la Cour»,
les termes «avocat(s) inscrit(s) à la liste II» sont remplacés par le mot «avocat(s)» et les termes «ministère d'avoué» ou «ministère d'avocat» sont
remplacés par les termes «ministère d'avocat à la Cour».»

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 41

Art. 3.
(1) Le tribunal administratif connaît en outre comme juge du fond des recours en réformation dont les lois spéciales attribuent
connaissance au tribunal administratif.
(2) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions visées au
er
paragraphe 1 .
Art. 4.
(1) Dans les affaires contentieuses qui ne peuvent être introduites devant le tribunal administratif que sous forme de recours
contre une décision administrative, lorsqu’un délai de trois mois s’est écoulé sans qu’il soit intervenu aucune décision, les parties
intéressées peuvent considérer leur demande comme rejetée et se pourvoir devant le tribunal administratif.
(2) La date du dépôt de la demande est constatée par un récépissé délivré à la partie intéressée par l’autorité administrative
compétente ou son préposé. A défaut de décision, ce récépissé doit être produit par les parties à l’appui de leur recours.
(3) Si l’administration n’a pas délivré de récépissé, le tribunal administratif apprécie, d’après les éléments du dossier, si le
requérant apporte une preuve certaine qu’une réclamation a été remise par lui à l’administration à une date déterminée.
(4) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions visées au
er
paragraphe 1 .

Section 2 - Des recours en matière administrative dévolus en première instance aux autres juridictions administratives

Art. 5.
(1) Les décisions des autres juridictions administratives peuvent être frappées d’appel devant la Cour administrative, sauf
disposition contraire de la loi.
(2) Lorsque l’arrêt annule la décision attaquée, l’affaire est renvoyée en cas d’annulation pour incompétence devant l’autorité
compétente et, dans les autres cas, devant l’autorité dont la décision a été annulée, laquelle, en décidant du fond, doit se conformer
audit arrêt.
Art. 6.
La Cour administrative statue en appel et comme juge du fond sur les recours dirigés contre les décisions d’autres juridictions
administratives ayant statué sur des recours en réformation dont les lois spéciales attribuent compétence à ces juridictions.

Section 3 - Du recours en annulation contre les actes administratifs à caractère réglementaire

Art. 7.
1
(1) «Le tribunal administratif» statue encore sur les recours dirigés pour incompétence, excès et détournement de pouvoir,
violation de la loi ou des formes destinées à protéger les intérêts privés, contre les actes administratifs à caractère réglemen
taire, quelle que soit l’autorité dont ils émanent.
(2) Ce recours n’est ouvert qu’aux personnes justifiant d’une lésion ou d’un intérêt personnel, direct, actuel et certain.
Par dérogation à l’alinéa qui précède, le recours est encore ouvert aux associations d’importance nationale, dotées de la
personnalité morale et agréées au titre d’une loi spéciale à exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits
constituant une infraction au sens de cette loi spéciale.
Le recours visé ci-avant n’est ouvert dans le chef des associations que pour autant que l’acte administratif à caractère régle-
mentaire attaqué tire sa base légale de la loi spéciale dans le cadre de laquelle l’association requérante a été agréée.
(3) (. . .) (supprimé par la loi du 21 juin 1999)
(Loi du 21 juin 1999)
«(3) La décision prononçant l’annulation est publiée de la même manière que l’acte administratif à caractère réglementaire
attaqué, dès qu’elle est coulée en force de chose jugée. L’annulation a un caractère absolu, à partir du jour où elle est coulée en
force de chose jugée.
(4) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions visées au
er
paragraphe 1 .»

Section 4 - Des recours en matière fiscale

Art. 8.
(1) Le tribunal administratif connaît des contestations relatives:
a) aux impôts directs de l’Etat, à l’exception des impôts dont l’établissement et la perception sont confiés à l’Administration de
l’Enregistrement et des Domaines et à l’Administration des Douanes et Accises et
b) aux impôts et taxes communaux, à l’exception des taxes rémunératoires.
er
(2) Appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions visées au paragraphe 1 .

Ainsi modifié par la loi du 21 juin 1999.

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42 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

(3) 1. Le tribunal administratif connaît comme juge du fond des recours dirigés contre les décisions du directeur de l’Admi-
nistration des contributions directes dans les cas où les lois relatives aux matières prévues au paragraphe (1) prévoient un tel
recours.
2. En cas d’application du §237 de la loi générale des impôts le tribunal administratif statue conformément aux dispositions de
l’article 2.
3. Lorsqu’une réclamation au sens du §228 de la loi générale des impôts ou une demande en application du §131 de cette loi a
été introduite et qu’aucune décision définitive n’est intervenue dans le délai de six mois à partir de la demande, le réclamant ou le
requérant peuvent considérer la réclamation ou la demande comme rejetées et interjeter recours devant le tribunal administratif
contre la décision qui fait l’objet de la réclamation ou, lorsqu’il s’agit d’une demande de remise ou en modération, contre la décision
implicite de refus. Dans ce cas le délai prévu au point 4, ci-après ne court pas.
4. Le délai pour l’introduction des recours visés aux points 1. et 2. ci-avant est de trois mois.
5. (. . .) (supprimé par la loi du 21 juin 1999)

Section 5 - Des conflits entre le Gouvernement et la Chambre des comptes

Art. 9.
Si l’ordonnateur trouve les observations de la Chambre des comptes mal fondées, il les défère au Gouvernement en conseil.
Si la Chambre des comptes persiste, contrairement à l’opinion du Gouvernement, la question est déférée à la Cour administrative
qui y statue définitivement et à la décision de laquelle l’ordonnateur et la Chambre des comptes doivent se conformer.
La Chambre des comptes obtient communication des mémoires. Elle soumet ses observations éventuelles à la Cour
administrative au plus tard dans le délai de quinze jours.

Chapitre 3 - De la cour administrative

Section 1 - De la composition et du fonctionnement

Art. 10.
La Cour administrative est composée d’un président, d’un vice-président, d’un premier conseiller et de deux conseillers. Elle est
complétée par cinq membres suppléants qui portent le titre de conseiller suppléant de la Cour administrative. Un greffier en chef est
affecté à la Cour ainsi qu’un ou plusieurs greffiers selon les besoins du service. Les affectations et désaffectations sont faites par le
ministre de la Justice sur avis du président de la Cour.
Art. 11.
Les membres effectifs et les membres suppléants de la Cour administrative sont nommés par le Grand-Duc, sur avis de la Cour.
Les membres suppléants de la Cour administrative sont choisis parmi des candidats qui doivent être magistrats en exercice
auprès d’une juridiction de l’ordre judiciaire.
Art. 12.
Pour être membre de la Cour administrative, il faut:
1) être de nationalité luxembourgeoise;
2) jouir des droits civils et politiques;
3) résider au Grand-Duché;
4) être âgé de trente ans accomplis;
5) être détenteur du diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d’un grade étranger d’ensei-
gnement supérieur en droit homologué et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l’enseignement supérieur et
l’homologation des titres et grades étrangers d’enseignement supérieur;
6) avoir satisfait aux prescriptions légales sur le stage judiciaire.
Art. 13.
Les membres de la Cour administrative sont inamovibles.
Aucun d’eux ne peut être privé de sa place ni être suspendu que par un arrêt de la Cour administrative, sous réserve des
dispositions de l’article 50.
Art. 14.
La Cour administrative siège, délibère et rend ses décisions au nombre de trois membres. Les décisions sont prises à la majorité
des voix.
La décision est lue en audience publique par le président ou par un autre membre de la composition qui a connu de l’affaire,
délégué à cette fin, sans que la présence des autres membres soit requise.
La composition de la Cour administrative est arrêtée pour chaque affaire par son président.

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COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 43

Si la Cour administrative ne peut se composer utilement, elle se complète par un ou plusieurs membres suppléants de la Cour
administrative.
Les affaires sont plaidées et jugées en audience publique.
Art. 15.
L’année judiciaire de la Cour administrative commence le 16 septembre et se termine le 15 juillet.
La Cour administrative fixe le nombre et la date des audiences nécessaires à la prompte expédition des affaires. Elle les
communique au ministre de la Justice pour être publiés au Mémorial.
Néanmoins, la Cour administrative doit, en cas de besoin, tenir des audiences extraordinaires, même en dehors de la période
fixée à l’alinéa premier.
Art. 16.
Le président de la Cour administrative est chargé de surveiller la bonne marche des affaires et d’assurer le fonctionnement de la
juridiction.
Il veille à la prompte expédition des affaires.
Art. 17.
Chaque année, avant le 15 octobre, le président de la Cour administrative adresse au ministre de la Justice un rapport relatif au
fonctionnement de la Cour administrative pendant l’année judiciaire écoulée avec un relevé des affaires en instance et des affaires
jugées.
Art. 18.
Tous les avocats admis à plaider devant les tribunaux du Grand-Duché sont également admis à plaider devant la Cour
administrative.
Néanmoins, les «avocats inscrits à la liste I des tableaux dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats ont seuls
le droit d’accomplir les actes d’instruction et de procédure.
L’Etat se fait représenter devant la Cour administrative par un délégué ou par un avocat.

Section 2 - Des incompatibilités

Art. 19.
Les membres de la Cour administrative ne peuvent, directement ou indirectement, avoir des entretiens particuliers avec les
parties ou leurs avocats ou défenseurs sur les contestations qui sont soumises à leur décision.
Art. 20.
Sans préjudice des incompatibilités prévues par des lois spéciales, les fonctions de membre de la Cour administrative sont
incompatibles avec le mandat de député, avec toute fonction salariée publique ou privée, avec les fonctions de notaire, d’huissier
avec l’état militaire et l’état ecclésiastique, avec la profession d’avocat, avec la fonction de magistrat de l’ordre judiciaire sauf si le
magistrat exerce les fonctions de membre suppléant de la Cour administrative.
Art. 21.
Les membres de la Cour administrative ne peuvent être bourgmestre, échevin ou conseiller communal. Ils ne peuvent remplir un
mandat au sein d’un organe d’une personne juridique de droit public.
Art. 22.
La fonction de membre de la Cour administrative est incompatible avec la fonction de membre du Conseil d’Etat.
Art. 23.
De même, aucun membre de la Cour administrative ne peut siéger dans des affaires ayant trait à l’application de dispositions
légales ou réglementaires au sujet desquelles il a pris part soit à l’élaboration à quelque titre que ce soit, soit aux délibérations du
Conseil d’Etat.
Les membres de la Cour administrative ne peuvent délibérer, siéger ou décider dans aucune affaire dans laquelle soit eux-
mêmes, soit leur parents ou alliés jusqu’au quatrième degré inclusivement ont un intérêt personnel.
Les membres de la Cour administrative ne peuvent siéger, décider ou prendre part aux délibérations sur les affaires dont ils ont
déjà connu dans une qualité autre que celle de membre de la Cour.
Les membres de la Cour peuvent en outre être récusés pour les causes et selon les modalités indiquées aux dispositions
afférentes du code de procédure civile.
Art. 24.
Il est interdit, sous les peines disciplinaires, à tout membre effectif ou suppléant de la Cour administrative d’exercer, soit par lui-
même, soit sous le nom de son conjoint ou par toute autre personne interposée, aucune affaire de commerce, d’être agent d’affaires,
ou de participer à la direction, à l’administration ou à la surveillance de toute société ou établissement industriel ou financier.

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44 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Art. 25.
Les parents ou alliés jusqu’au troisième degré inclusivement ne peuvent être simultanément membre effectif ou suppléant de la
Cour administrative.
Art. 26.
En toute matière le membre effectif ou suppléant de la Cour administrative doit s’abstenir, sous telle peine disciplinaire que de
droit, s’il est parent ou allié de l’avocat, du délégué du Gouvernement ou du mandataire de l’une des parties jusqu’au troisième degré
inclusivement.
Art. 27.
L’avocat ou le mandataire qui ont prêté leur nom pour éluder la disposition qui précède sont punis, le premier d’une peine
1
disciplinaire et le dernier d’une amende de «500 à 1.000 euros» à prononcer par le Conseil disciplinaire et administratif de l’Ordre
des avocats.

Section 3 - De la réception et de la prestation du serment

Art. 28.
La réception des membres de la Cour administrative se fait à l’audience publique de la Cour administrative.
Le président et le vice-président prêtent serment entre les mains du Grand-Duc, ou de la personne désignée par Lui; le premier
conseiller et les conseillers prêtent serment entre les mains du président, ou en cas d’empêchement de celui-ci, entre les mains du
vice-président de la Cour administrative.
Art. 29.
Avant d’entrer en fonctions, les membres effectifs et les membres suppléants de la Cour administrative prêtent le serment
suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’Etat. Je promets de remplir mes fonctions avec
intégrité, exactitude et impartialité.»
Art. 30.
Toute personne nommée à une fonction à la Cour administrative est tenue de prêter serment dans le mois à compter du jour où
sa nomination lui a été notifiée, à défaut de quoi il peut être pourvu à son remplacement.

Section 4 - Du rang et de la préséance

Art. 31.
A la Cour administrative il est tenu une liste de rang sur laquelle les membres de la Cour administrative sont inscrits dans l’ordre
qui suit:
Le président, le vice-président, le premier conseiller et les conseillers dans l’ordre de leur nomination.
Le premier conseiller et les conseillers nommés ensemble sont portés sur cette liste dans l’ordre que suivent les arrêtés de
nomination, ou dans celui de leur inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la Cour administrative en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle nomination.
Cette liste détermine le rang des membres dans les cérémonies et aux audiences de la Cour administrative.

Section 5 - Des empêchements et des remplacements

Art. 32.
Le président de la Cour administrative est, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance de poste, remplacé par le vice-
président ou à défaut de celui-ci, par le membre le plus élevé en rang, dans l’ordre de la liste prévue par l’article 31.
Art. 33.
Le vice-président, le premier conseiller et les conseillers sont, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance de poste,
remplacés par un autre membre ou membre suppléant de la Cour administrative.
Lorsque les besoins du service l’exigent, peut être assumé en qualité de greffier tout agent adéquat des services de l’ordre
administratif, pourvu qu’il soit Luxembourgeois, âgé de dix-huit ans au moins et qu’il prête préalablement entre les mains du
président du siège le serment imposé aux fonctionnaires publics et dont les termes sont indiqués à l’article 92.

Section 6 - Des absences et des congés

Art. 34.
Aucun membre de la Cour administrative ou greffier ne peut s’absenter si le service doit souffrir de son absence.

Implicitement modifié en vertu de la loi du 1er août 2001 relative au basculement en euro (Mém. A - 117 du 18 septembre 2001, p. 2440; doc. parl. 4722).

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COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 45

Art. 35.
Le président de la Cour administrative ne peut s’absenter plus de trois jours sans avoir obtenu la permission du ministre de la
Justice.
Art. 36.
Les autres membres de la Cour administrative ainsi que les greffiers ne peuvent s’absenter plus de trois jours sans avoir obtenu
la permission du président de la Cour administrative.
Si l’absence doit durer plus d’un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.
Art. 37.
Les dispositions des deux articles qui précèdent ne s’appliquent pas aux absences qui peuvent être faites pendant les vacances
judiciaires par les membres de la Cour administrative qui ne sont retenus par aucun service.
(Loi du 22 décembre 2000)
«Art. 37-1.
Les membres de la Cour administrative appelés à collaborer pendant une période déterminée aux travaux d'organisations
internationales ou d'une administration peuvent obtenir, de leur accord, un détachement temporaire. Ce détachement est accordé
par l'autorité compétente pour la nomination du bénéficiaire et dans la forme prescrite par celle-ci.
Les postes laissés vacants par les magistrats détachés sont occupés par un nouveau titulaire.»
(Loi du 7 juillet 2003)
«Art. 37-2.
Le poste laissé vacant par un magistrat bénéficiaire d’un congé sans traitement en vertu des dispositions de l’article 30 de la loi
du 16 avril 1979 fixant le statut général des fonctionnaires de l’Etat peut être occupé par un autre titulaire, selon les besoins du
service.
Au terme de son congé, le magistrat ainsi remplacé est réintégré dans la magistrature à un poste équivalent à la fonction qu’il
exerçait avant l’octroi de son congé spécial. A défaut de vacance de poste adéquat, il est nommé hors cadre à un poste comportant
le même rang et le même traitement que ceux dont il bénéficiait avant son départ.»

Section 7 - De la discipline

Art. 38.
Est qualifié faute disciplinaire tout acte commis dans l’exercice ou hors de l’exercice des fonctions, qui peut compromettre le
caractère dont les membres sont revêtus, donner lieu à scandale, blesser les convenances et compromettre le service de la justice,
ainsi que tout manquement aux devoirs de sa charge.
Art. 39.
Les peines disciplinaires sont:
1° l’avertissement;
2° la réprimande;
3° l’amende qui ne peut être inférieure à un dixième d’une mensualité brute du traitement de base, ni supérieure à cette
même mensualité. Elle est recouvrable au moyen d’une contrainte non susceptible d’opposition, à décerner par le
receveur de l’enregistrement: 4° l’exclusion temporaire des fonctions, avec ou sans privation partielle ou totale de la
rémunération pour une période de
six mois au maximum. La période de l’exclusion ne compte pas comme temps de service pour le calcul des majorations
biennales et la pension; 5° la mise à la retraite; 6° la révocation. La révocation emporte la perte de l’emploi, du titre et du droit
à la pension sans préjudice des droits
découlant de l’assurance rétroactive prévue en matière de coordination des régimes de pension.
Art. 40.
L’avertissement est donné par le président de la Cour administrative, soit d’office, soit sur réquisition du ministre de la Justice.
L’application des autres peines disciplinaires est faite par la Cour administrative, en la chambre du conseil, sur réquisition du
ministre de la Justice.
Art. 41.
Aucune décision ne peut être prise sans que le membre mis en cause ait été entendu ou dûment appelé.
Art. 42.
Si le membre mis en cause n’a pas comparu en la chambre du conseil, il peut se pourvoir, en cas de condamnation, par voie
d’opposition dans les cinq jours de la notification de la décision.

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46 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Art. 43.
Les décisions de la Cour administrative en matière disciplinaire ont force d’arrêt.
Art. 44.
Les notifications mentionnées aux articles 41 et 42 sont faites par le greffe de la Cour administrative, par lettre recommandée.
er er
Les dispositions des paragraphes 2 à 9 de l’article 4 du titre 1 du livre 1 du code de procédure civile sont applicables.
Art. 45.
Est suspendu de plein droit de l’exercice de ses fonctions, le membre de la Cour administrative
1° détenu à titre répressif, pour la durée de sa détention;
2° détenu préventivement, pour la durée de sa détention;
3° contre lequel il existe une décision judiciaire non encore définitive qui porte ou emporte perte d’emploi, jusqu’à la
décision définitive qui l’acquitte ou ne le condamne qu’à une peine moindre; 4° condamné disciplinairement à la révocation
ou à l’exclusion temporaire des fonctions par une décision non encore
définitive, jusqu’à la fin de la procédure disciplinaire.
Art. 46.
La Cour administrative peut, sur la réquisition du ministre de la Justice, prononcer la suspension provisoire de tout membre
poursuivi judiciairement ou administrativement pendant tout le cours de la procédure jusqu’à la décision définitive.
Art. 47.
Tout jugement de condamnation rendu contre un membre de la Cour administrative à une peine même de police est transmis au
ministre de la Justice, pour que celui-ci puisse intenter l’action disciplinaire, s’il y a lieu.
Art. 48.
L’action disciplinaire est indépendante de toutes poursuites judiciaires et peut être cumulée avec elles.
Art. 49.
Les dispositions du présent chapitre sont applicables même à ceux qui, n’ayant exercé qu’en qualité de suppléant, ont, dans
l’exercice de cette suppléance, manqué aux devoirs de leur état.

Section 8 - De la mise à la retraite des membres de la Cour administrative

(Loi du 28 juillet 2000 - accord salarial)


«Art. 50.
Les membres de la Cour administrative sont mis à la retraite lorsqu’ils ont accompli l’âge de soixante-huit ans ou si une affection
grave et permanente ne leur permet plus de remplir convenablement leurs fonctions ou qu’ils ont fait preuve d’inaptitude
professionnelle constatée dans les formes prescrites par la procédure disciplinaire.»
Art. 51.
Ceux des membres qui, frappés d’une infirmité grave et permanente ou après avoir atteint l’âge de la retraite, n’ont pas demandé
leur retraite, en sont avertis par lettre recommandée du président de la Cour administrative. Si le président de la Cour administrative
lui-même n’a pas demandé sa mise à la retraite, l’avertissement est donné par le ministre de la Justice.
Si, dans le mois de l’avertissement, le membre n’a pas demandé sa retraite, la Cour administrative se réunit en assemblée
générale, en la chambre du conseil, pour statuer sur la mise à la retraite poursuivie.
Quinze jours au moins avant celui qui a été fixé pour la réunion de la Cour administrative, le membre concerné est informé du jour
et de l’heure de la séance et reçoit en même temps l’invitation de fournir ses observations par écrit.
Cette information et cette invitation sont faites par le greffier de la Cour administrative qui est tenu de les constater par un procès-
verbal. La notification en est faite conformément aux dispositions de l’article 44.
Art. 52.
La décision est immédiatement notifiée à l’intéressé conformément aux dispositions de l’article 44. Si celui-ci n’a pas fourni ses
observations, la décision n’est considérée comme définitive que s’il n’a pas été formé opposition dans les cinq jours à dater de la
notification.
L’opposition est reçue au greffe et consignée sur un registre spécial.
Art. 53.
La décision rendue, soit sur les observations du membre concerné, soit sur son opposition, est en dernier ressort.
Art. 54.
Les décisions de la Cour administrative dans les affaires du présent chapitre, lorsqu’elles sont définitives, sont adressées dans
les quinze jours au ministre de la Justice.

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COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 47

Section 9 - De la procédure

Art. 55.
La loi détermine la procédure à suivre devant la Cour administrative. Un règlement grand-ducal pris sur avis du Conseil d’Etat fixe
le taux et le mode de répartition des indemnités des membres suppléants de la Cour administrative et le tarif des frais et dépens en
matière contentieuse et arrête le règlement d’ordre intérieur de la Cour administrative.
Art. 56.
Le membre de la Cour administrative présidant la formation de jugement et le greffier attestent l’authenticité des décisions rendues.
Le greffier en délivre les expéditions. Ces expéditions sont exécutoires.

Chapitre 4 - Du tribunal administratif

Section 1 - De la composition et du fonctionnement du tribunal administratif

Art. 57.
(Loi du 19 décembre 2008)
«Le tribunal administratif est composé d’un président, d’un premier vice-président, d’un vice-président, de trois premiers juges et
de quatre juges.»
(Loi du 28 juillet 2000 - organisation judiciaire)
«Le tribunal administratif est complété par neuf membres suppléants qui portent le titre de juge suppléant du tribunal
administratif.»
Un greffier en chef est affecté au tribunal ainsi qu’un ou plusieurs greffiers selon les besoins du service. Les affectations et
désaffectations sont faites par le ministre de la Justice sur avis du président du tribunal.
Art. 58.
Les président et vice-présidents du tribunal administratif sont nommés par le Grand-Duc, sur avis de la Cour administrative. Les
autres membres et les membres suppléants du tribunal administratif sont nommés par le Grand-Duc. Les membres suppléants du
tribunal administratif sont choisis parmi des candidats qui doivent être magistrats en exercice auprès d’une juridiction de l’ordre
judiciaire.
Art. 59.
Pour être membre du tribunal administratif, il faut:
1) être de nationalité luxembourgeoise;
2) jouir des droits civils et politiques;
3) résider au Grand-Duché;
4) être âgé de vingt-cinq ans accomplis;
5) être détenteur du diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d’un grade étranger d’ensei-
gnement supérieur en droit homologué et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l’enseignement supérieur et
l’homologation des titres et grades étrangers d’enseignement supérieur;
6) avoir satisfait aux prescriptions légales sur le stage judiciaire.
Art. 60.
Les membres du tribunal administratif sont inamovibles.
Aucun d’eux ne peut être privé de sa place ni être suspendu que par un arrêt de la Cour administrative sous réserve des
dispositions de l’article 50.
Art. 61.
(Loi du 19 décembre 2008) «Le tribunal administratif comprend trois chambres. Le président du tribunal administratif répartit les
affaires entre les trois chambres.» Le tribunal administratif siège, délibère et rend ses décisions au nombre de trois membres. Les
décisions sont prises à la majorité des voix.
La décision est lue en audience publique par le président ou par un autre membre de la composition qui a connu de l’affaire,
délégué à cette fin, sans que la présence des autres membres soit requise.
Les affaires sont plaidées et jugées en audience publique.
Art. 62.
L’année judiciaire du tribunal administratif commence le 16 septembre et se termine le 15 juillet.
Le tribunal administratif fixe le nombre et la date des audiences nécessaires à la prompte expédition des affaires. Il les
communique au ministre de la Justice pour être publiés au Mémorial.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


48 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Néanmoins, le tribunal administratif doit, en cas de besoin, tenir des audiences extraordinaires, même en dehors de la période
fixée à l’alinéa premier.

Art. 63.
Le président du tribunal administratif est chargé de surveiller la bonne marche des affaires et d’assurer le fonctionnement de la
juridiction.
Il veille à la prompte expédition des affaires.
Art. 64.
Chaque année, avant le 15 octobre, le président du tribunal administratif adresse au ministre de la Justice un rapport relatif au
fonctionnement du tribunal pendant l’année judiciaire écoulée avec un relevé des affaires en instance et des affaires jugées.
Art. 65.
Sans préjudice des articles 62 à 64, la Cour administrative a droit de surveillance sur le tribunal administratif. Elle doit notamment
veiller au bon fonctionnement du service dans cette juridiction.
Lorsqu’elle est informée de faits mettant en cause le bon fonctionnement du service, elle procède, s’il y a lieu, à une enquête, au
cours de laquelle elle peut entendre toutes personnes et se faire communiquer tous documents. L’enquête est faite par le président
de la Cour administrative ou un membre de la Cour administrative désigné par lui.
Lorsque l’enquête fait apparaître des déficiences, la Cour administrative peut donner toutes injonctions nécessaires pour assurer
le bon fonctionnement du service.
Art. 66.
Tous les avocats admis à plaider devant les tribunaux du Grand-Duché sont également admis à plaider devant le tribunal
administratif.
Néanmoins, les avocats inscrits à la liste I des tableaux dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats ont seuls
le droit d’accomplir les actes d’instruction et de procédure.
L’Etat se fait représenter devant le tribunal administratif par un délégué ou par un avocat.

Section 2 - Des incompatibilités

Art. 67.
Les articles 19 à 27 sont applicables par analogie aux membres du tribunal administratif.

Section 3 - De la réception et de la prestation du serment

Art. 68.
La réception des membres du tribunal administratif se fait à l’audience publique de la Cour administrative. Ils prêtent serment entre
1
les mains du président, ou en cas d’empêchement de celui-ci, entre les mains du (. . .) vice-président de la Cour administrative.
Art. 69.
Avant d’entrer en fonctions, les membres du tribunal administratif prêtent le serment suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’Etat. Je promets de remplir mes fonctions avec
intégrité, exactitude et impartialité.»
Art. 70.
Toute personne nommée à une fonction au tribunal administratif est tenue de prêter serment dans le mois à compter du jour où
sa nomination lui a été notifiée, à défaut de quoi il peut être pourvu à son remplacement.

Section 4 - Du rang et de la préséance

Art. 71.
Au tribunal administratif il est tenu une liste de rang sur laquelle les membres du tribunal administratif sont inscrits dans l’ordre qui
suit:
Le président, le premier vice-président, le vice-président, les premiers juges et les juges dans l’ordre de leur nomination.
Les magistrats nommés ensemble sont portés sur cette liste dans l’ordre que suivent les arrêtés de nomination, ou dans celui de
leur inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la Cour administrative en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle nomination.
Cette liste détermine le rang des membres dans les cérémonies et aux audiences du tribunal administratif.

Supprimé par la loi du 21 juin 1999.

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COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 49

Section 5 - Des empêchements et des remplacements

Art. 72.
Le président du tribunal administratif est, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance de poste, remplacé par le premier
vice-président ou, à défaut de celui-ci, par le vice-président, le premier juge ou le juge le plus élevé en rang, dans l’ordre de la liste
prévue par l’article 71.
Art. 73.
Le premier vice-président, le vice-président, les premiers juges et juges sont, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance
de poste remplacés par un autre membre ou un membre suppléant du tribunal administratif.
Art. 74.
Lorsque les besoins du service l’exigent, peut être assumé en qualité de greffier tout agent adéquat des services de l’ordre
administratif, pourvu qu’il soit Luxembourgeois, âgé de dix-huit ans au moins et qu’il prête préalablement entre les mains du
président du siège le serment imposé aux fonctionnaires publics et dont les termes sont indiqués à l’article 92.

Section 6 - Des absences et des congés

Art. 75.
Aucun membre du tribunal administratif ou greffier ne peut s’absenter si le service doit souffrir de son absence.
Art. 76.
Le président du tribunal administratif ne peut s’absenter plus de trois jours sans avoir obtenu la permission du président de la
Cour administrative.
Si l’absence doit durer plus d’un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.
Art. 77.
Les autres membres du tribunal administratif ainsi que les greffiers ne peuvent s’absenter plus de trois jours sans avoir obtenu la
permission du président du tribunal administratif.
Si l’absence doit durer plus d’un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.
Art. 78.
Les dispositions des deux articles qui précèdent ne s’appliquent pas aux absences qui peuvent être faites pendant les vacances
judiciaires par les membres du tribunal administratif qui ne sont retenus par aucun service.
(Loi du 22 décembre 2000)
«Art. 78-1.
L'article 37-1 est applicable aux membres du tribunal administratif.» (Loi
du 7 juillet 2003)
«Art. 78-2.
L’article 37-2 est applicable aux membres du tribunal administratif.»

Section 7 - De la discipline

Art. 79.
L’avertissement est donné par le président du tribunal administratif, soit d’office, soit sur réquisition du ministre de la Justice.
L’application des autres peines disciplinaires est faite par la Cour administrative, en la chambre du conseil, sur réquisition du ministre
de la Justice.
Art. 80.
Les articles 38, 39 et 41 à 49 sont applicables tels quels aux membres du tribunal administratif.

Section 8 - De la mise à la retraite des membres du tribunal administratif

Art. 81.
Les articles 50 à 54 sont applicables tels quels aux membres du tribunal administratif.

Section 9 - De la procédure

Art. 82.
La loi détermine la procédure à suivre devant le tribunal administratif. Un règlement grand-ducal pris sur avis du Conseil d’Etat
fixe le taux et le mode de répartition des indemnités des membres suppléants du tribunal administratif ainsi que le tarif des frais et
dépens en matière contentieuse et arrête le règlement d’ordre intérieur du tribunal administratif.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


50 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Art. 83.
Le membre du tribunal administratif présidant la formation de jugement et le greffier attestent l’authenticité des décisions rendues. Le
er
greffier en délivre les expéditions. Ces expéditions sont exécutoires. (Loi du 1 août 2007)

«Chapitre 5.- Du stage des magistrats et futurs magistrats étrangers Art.


83-1.
Les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, régulièrement admis à faire un stage, peuvent être autorisés à assister aux
actes, délibérés et travaux des juridictions de l’ordre administratif. Ils n’exercent aucune fonction judiciaire.
Art. 83-2.
Le ministre de la Justice statue sur les demandes d’admission au stage, qui lui sont transmises par les autorités étrangères dont
relèvent les magistrats et futurs magistrats.
Le président de la Cour administrative affecte les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, admis à faire un stage, à l’une
des juridictions de l’ordre administratif.
Art. 83-3.
Avant de commencer le stage, les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers prêtent serment à l’audience publique de la
Cour administrative en ces termes: «Je jure de conserver le secret des actes, délibérés et travaux dont j’aurai connaissance au cours
de mon stage».
Ils sont soumis au secret professionnel conformément à l’article 458 du code pénal.»

1
Chapitre «6» - De l’exécution des arrêts et jugements en matière administrative

Art. 84.
Lorsqu’en cas d’annulation ou de réformation, coulée en force de chose jugée, d’une décision administrative qui n’est pas
réservée par la Constitution à un organe déterminé, la juridiction ayant annulé ou réformé la décision a renvoyé l’affaire devant
l’autorité compétente et que celle-ci omet de prendre une décision en se conformant au jugement ou à l’arrêt, la partie intéressée
peut, à l’expiration d’un délai de trois mois à partir du prononcé de l’arrêt ou du jugement, saisir la juridiction qui a renvoyé l’affaire en
vue de charger un commissaire spécial de prendre la décision aux lieu et place de l’autorité compétente et aux frais de celle-ci. La
juridiction fixe au commissaire spécial un délai dans lequel il doit accomplir sa mission. La désignation du commissaire spécial
dessaisit l’autorité compétente.
Art. 85.
Au cas où la décision devait être prise par une personne publique décentralisée ou par une autorité déconcentrée, le commissaire
spécial est choisi parmi les fonctionnaires supérieurs de l’autorité de tutelle ou du ministère dont relève l’autorité à laquelle l’affaire a
été renvoyée.
Dans les autres cas, le commissaire spécial est choisi parmi les membres de la juridiction.
Art. 86.
La décision rendue par le commissaire spécial est, selon le cas, susceptible d’un recours en annulation ou d’un recours en
réformation.
Art. 87.
Les commissaires spéciaux ont droit à une indemnité. Elle est fixée par la juridiction suivant la nature et la complexité de l’affaire,
d’après les bases établies par un règlement grand-ducal.

1
Chapitre «7» - Du greffe des juridictions administratives

Art. 88.
La Cour administrative et le tribunal administratif disposent d’un greffe commun. Le
cadre du personnel comprend les fonctions et emplois suivants:
(Règl. g.-d. du 7 septembre 2001) «1) Dans la
carrière moyenne de l’administration: – un
inspecteur principal premier en rang; – un
inspecteur principal;

1
Numérotation ainsi modifiée par la loi du 1er août 2007.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 51

– un inspecteur;
– des chefs de bureau;
– des chefs de bureau adjoints;
– des rédacteurs principaux;
– des rédacteurs.»
2) Dans la carrière inférieure de l’administration:
a) – des premiers commis principaux
– des commis principaux
– des commis
– des commis adjoints
– des expéditionnaires (Règl. g.-d. du 7 septembre 2001) «b) – un premier huissier
dirigeant ou huissier dirigeant ou premier huissier principal;
– des huissiers principaux;
– des huissiers-chef;
– des huissiers de salle.» Les nominations aux fonctions d’inspecteur principal premier en rang, d’inspecteur principal,
d’inspecteur, de chef de bureau et de chef de bureau adjoint sont faites par le Grand-Duc, sur avis du président de la Cour
administrative. Les autres nominations sont faites par le ministre de la Justice.
Les greffiers en chef et les greffiers sont choisis parmi les fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur. Nul ne
peut être affecté à un emploi au greffe s’il remplit un mandat politique.
Art. 89.
Ce cadre peut être complété par des stagiaires, des employés et des ouvriers selon les besoins du service et dans les limites des
crédits budgétaires.
Art. 90.
Les candidats aux fonctions des carrières moyenne et inférieure doivent remplir, sous réserve des dispositions de l’article 91 ci-
après, les mêmes conditions que les candidats aux fonctions analogues auprès de l’administration gouvernementale.
Art. 91.
Un règlement grand-ducal détermine les modalités d’organisation des stages, des examens de fin de stage et des examens de
promotion et peut fixer des conditions particulières de recrutement, de stage, de nomination et d’avancement pour le personnel du
greffe.
Art. 92.
Avant d’entrer en fonctions, les fonctionnaires énumérés à l’article 88 prêtent entre les mains du président de la Cour
administrative le serment suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’Etat. Je promets de remplir mes fonctions avec
intégrité, exactitude et impartialité».

1
Chapitre «8» - Dispositions diverses

Art. 93.
Les nouvelles fonctions créées par la présente loi sont classées comme suit:
le président de la Cour administrative grade M7
le vice-président de la Cour administrative grade M6
le président du tribunal administratif grade M6
le premier conseiller de la Cour administrative grade M5
er
le 1 vice-président du tribunal administratif grade M5
le conseiller de la Cour administrative grade M4
le vice-président du tribunal administratif grade M4
le premier juge du tribunal administratif grade M3
le juge du tribunal administratif grade M2
(. . .)

1
Numérotation ainsi modifiée par la loi du 1er août 2007.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


52 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Art. 95.
er er
L’article 1 (2) alinéa 1 de la loi modifiée du 16 avril 1979 fixant le statut général des fonctionnaires de l’Etat est modifié comme
suit:
«Le présent statut s’applique également aux magistrats des ordres judiciaire et administratif et aux greffiers, sous réserve des
dispositions inscrites à la Constitution, à la loi sur l’organisation judiciaire et à la loi portant organisation des juridictions de l’ordre
administratif et concernant notamment le recrutement, l’inamovibilité, les incompatibilités, la résidence, les absences et les congés,
le service des audiences et la discipline.»

1
Chapitre «9» - Des dispositions transitoires, modificatives, budgétaires et abrogatoires et de l’entrée en vigueur

Art. 96.
(1) Les recours introduits devant le Comité du contentieux régi par la loi applicable au moment de l’entrée en vigueur de la
présente loi et ceux qui ont donné lieu à un arrêt d’avant dire droit sont transmis sans autre forme de procédure soit à la Cour
administrative, soit au tribunal administratif, d’après les règles de compétence établies par la présente loi.
(2) Aucun appel ne peut être relevé contre une décision du Comité du contentieux régi par la loi applicable au moment de l’entrée
en vigueur de la présente loi.
Art. 97.
(1) Les affaires pendantes devant l’actuel Comité du Contentieux en matière fiscale sont de plein droit transmises au tribunal
administratif.
(2) Les réclamations et les demandes en remise ou en modération actuellement pendantes devant le directeur de l’Administration
des contributions directes peuvent être considérées après un écoulement de six mois après la mise en vigueur de la présente loi
comme rejetées et recours peut être interjeté devant le tribunal administratif contre la décision frappée de réclamation ou, lorsqu’il
s’agit d’une demande de remise ou en modération, contre la décision implicite de refus. Dans ce cas, le délai prévu à l’article 8,
alinéa (3) 4. de la présente loi ne court pas.
(. . .)
Art. 98.
(1) En attendant l’entrée en vigueur des loi et règlement grand-ducal visés aux articles 55 et 82, l’arrêté royal grand-ducal du 21
août 1866 portant règlement de procédure en matière de contentieux devant le Conseil d’Etat, tel qu’il a été modifié dans la suite,
reste en vigueur, sans préjudice des dispositions dérogatoires de la présente loi. De même, restent en vigueur l’arrêté royal grand-
ducal modifié du 4 juillet 1883 concernant le tarif des dépens en matière contentieuse devant le Conseil d’Etat et le règlement grand-
ducal du 27 octobre 1995 portant fixation des indemnités et des frais de voyage et de séjour des membres suppléants du comité du
contentieux.
(2) (. . .) (abrogé par la loi du 21 juin 1999)

Art. 99. (. . .) (abrogé par la loi du 21 juin 1999)

Art. 100.
(1) Dans tous les textes de loi et de règlement, la référence au Comité du contentieux ou au Comité du contentieux du Conseil
d’Etat ou encore au Conseil d’Etat tout court, si la fonction juridictionnelle du Conseil d’Etat est visée, s’entend comme référence au
tribunal administratif, tel qu’il est organisé par la présente loi. De même, dans ces textes, la référence au président du Conseil d’Etat
ou du Comité du contentieux, si sa fonction juridictionnelle est visée, s’entend comme référence au président du tribunal
administratif. Dans l’hypothèse visée à l’article 88-3 du Code d’instruction criminelle, les termes «président du Comité du contentieux
du Conseil d’Etat» sont remplacés par les termes «président de la Cour administrative».
2
(2) (. . .) le recours visé à l’article 107 de la loi communale du 13 décembre 1988 est porté devant la Cour administrative.
Art. 101.
Le mandat des membres effectifs du Comité du contentieux en fonction prend fin lors de l’entrée en vigueur de la présente loi.
Art. 102.
Aucun membre effectif du Comité du contentieux en fonctions avant l’entrée en vigueur de la présente loi ne peut être appelé à
siéger aux juridictions de l’ordre administratif après l’entrée en vigueur de la présente loi.

Art. 103.
Le paragraphe (9) de l’article 15 de la loi modifiée du 28 mars 1972 concernant
1. l’entrée et le séjour des étrangers;
2. le contrôle médical des étrangers;
3. l’emploi de la main d’oeuvre étrangère est remplacé comme suit:

1
Numérotation ainsi modifiée par la loi du 1er août 2007.
2
Supprimé par la loi du 21 juin 1999.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 53

«(9) Contre les décisions visées aux paragraphes (1) et (2) un recours est ouvert devant le tribunal administratif, qui statue
comme juge du fond.
Ce recours doit être introduit dans le délai d’un mois à partir de la notification.
Le tribunal administratif statue d’urgence et en tout cas dans les dix jours de l’introduction de la requête.
Contre la décision du tribunal administratif appel peut être interjeté devant la Cour administrative. A peine de forclusion le recours
doit être introduit dans le délai de trois jours à partir de la notification de la décision du tribunal administratif.
La Cour administrative statue d’urgence et en tout cas dans les dix jours de l’introduction de la requête.
Pendant le délai et l’instance d’appel il sera sursis à l’exécution des jugements ayant annulé ou réformé des décisions
attaquées.»

Art. 104.
La loi du 3 avril 1996 portant création d’une procédure relative à l’examen d’une demande d’asile est modifiée comme suit:
1) L’article 10 est complété comme suit:
«Contre les décisions du tribunal administratif appel peut être interjeté devant la Cour administrative. Le
recours doit être introduit dans le délai d’un mois à partir de la notification par les soins du greffe. Le
recours a un effet suspensif.»
2) L’article 13 est complété comme suit:
«Contre les décisions du tribunal administratif appel peut être interjeté devant la Cour administrative. Le
recours doit être introduit dans le délai d’un mois à partir de la notification par les soins du greffe. Le
recours a un effet suspensif.»
Art. 105.
Il est ajouté à la loi du 13 mars 1993 relative à l’exécution en droit luxembourgeois de la Directive n° 89/665 du Conseil du 21
décembre 1989 portant coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives à l’application des
procédures de recours en matière de marchés publics un article 10 libellé comme suit:
«Art. 10. Contre l’ordonnance de référé du Président du tribunal administratif appel peut être interjeté devant le Président de la
Cour administrative dans un délai de quinze jours à partir de la signification.»
(. . .)
Art. 109.
(1) Le deuxième alinéa du § (1) de l’article 2 de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat est remplacé
comme suit:
«Les dispositions de l’alinéa précédent ne font pas obstacle à l’application de dispositions législatives spéciales et à la faculté:
– des assurés sociaux de se faire assister ou représenter par un délégué de leur organisation professionnelle ou syndicale
devant le Conseil arbitral ou le Conseil supérieur des assurances sociales, – des justiciables d’agir par eux-mêmes ou de se
faire représenter ou assister par un expert-comptable ou un réviseur
d’entreprises, dûment autorisés à exercer leur profession, devant le tribunal administratif appelé à connaître d’un recours
en matière de contributions directes, – de l’Etat, des communes et des autres personnes morales de droit public de se faire
représenter ou assister par un
fonctionnaire ou un agent de leur administration, dûment mandaté, devant la justice de paix, devant le président du
tribunal d’arrondissement ou le juge qui le remplace, statuant en matière de référé, – du
ministère public, de représenter des parties en justice dans les cas prévus par la loi.»
(2) Toutes les dispositions légales ou réglementaires prévoyant la dispense du ministère d’avocat devant la Cour adminis
trative et le tribunal administratif sont abrogées.
(. . .)

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


54 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Loi du 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant les juridictions administratives.

Sommaire

Titre I. - Instances devant le tribunal administratif ............................................................................................................... 55


Chapitre I. - De l’introduction et de l’instruction des instances ................................................................................ 55
Chapitre II. - Des recours contre les actes administratifs à caractère réglementaire .............................................. 57
Chapitre III. - Des incidents en cours d’instruction des affaires ................................................................................ 58
Chapitre IV. - De la tenue des audiences et des décisions du tribunal ..................................................................... 59
Chapitre V. - Des voies de recours contre les décisions du tribunal ........................................................................ 60
Titre II. - Instances devant la Cour administrative .................................................................................................................. 60
Chapitre I. - De l’appel et de l’instruction sur appel ................................................................................................. 60
Chapitre II. - Des incidents en cours d’instruction des affaires ................................................................................ 62
Chapitre III. - Des décisions de la Cour .................................................................................................................... 62
Chapitre IV. - Des voies de recours contre les décisions de la Cour ........................................................................ 62
Titre III. - Dispositions spécifiques en matière fiscale ............................................................................................................ 62
Titre IV. - Dispositions modificatives, abrogatoires et additionnelles .................................................................................. 63
Titre V. - Entrée en vigueur et dispositions transitoires ......................................................................................................... 63

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 55

Loi du 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant les juridictions administratives,
(Mém. A - 98 du 26 juillet 1999, p. 1892; doc. parl. 4326; dir. 89/665)
modifiée par:
Loi du 28 juillet 2000 (organisation judiciaire).
(Mém. A - 71 du 9 août 2000, p. 1418; doc. parl. 4663)

Texte coordonné

Extraits

TITRE I. - Instances devant le tribunal administratif

Chapitre I. - De l’introduction et de l’instruction des instances

er
Art. 1 .
Tout recours, en matière contentieuse, introduit devant le tribunal administratif, dénommé ci-après «tribunal», est formé par requête
signée d’un avocat inscrit à la liste I des tableaux dressés par les conseils des Ordres des avocats. La requête, qui porte date,
contient:
- les noms, prénoms et domicile du requérant,
- la désignation de la décision contre laquelle le recours est dirigé,
- l’exposé sommaire des faits et des moyens invoqués,
- l’objet de la demande, et
- le relevé des pièces dont le requérant entend se servir.
Art. 2.
La requête introductive est déposée au greffe du tribunal, en original et quatre copies. Les pièces énoncées sont jointes en quatre
copies. La décision critiquée doit figurer en copie parmi les pièces versées, si le demandeur en dispose; si tel n’est pas le cas, elle
est à verser en cours de procédure par celui qui en est détenteur. En cas de recours contre le silence prévu par l’article 4 de la loi du
7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l’ordre administratif, c’est la demande de décision accompagnée le cas
échéant d’un récépissé, qui est à joindre.
Le tribunal peut exiger le dépôt des originaux des pièces. Ce dépôt s’opère moyennant dépôt au greffe du tribunal où les pièces
peuvent être consultées sans déplacement.
Art. 3.
Au regard des délais de procédure, seule la date du dépôt au greffe est prise en considération.
Art. 4.
(1) Sous réserve du paragraphe 2, le requérant fait signifier la requête à la partie défenderesse et aux tiers intéressés, à
personne ou à domicile, par exploit d’huissier, dont l’original ou la copie certifiée conforme est déposé sans délai au greffe du
tribunal. L’affaire n’est portée au rôle qu’après ce dépôt.
(2) Faute par le requérant d’avoir procédé à la signification de son recours à la partie défenderesse dans le mois du dépôt du
recours, celui-ci est caduc.
(3) Le dépôt de la requête vaut signification à l’Etat. Il en est de même pour le dépôt des mémoires subséquents.
(4) En cas de défaut de signification aux tiers intéressés, le tribunal ordonne leur mise en intervention.
(5) Les règles établies pour les significations en matière de procédure civile sont applicables.
Art. 5.
(1) Sans préjudice de la faculté, pour l’Etat, de se faire représenter par un délégué, le défendeur et le tiers intéressé sont tenus
de constituer avocat et de fournir leur réponse dans le délai de trois mois à dater de la signification de la requête introductive.
(2)La constitution d’avocat se fait soit par acte séparé, soit dans les mémoires en demande ou en défense.
(3) La signature de l’avocat inscrit à la liste I des tableaux des avocats au bas de la requête ou des mémoires vaut constitution et
élection de domicile chez lui.
(4) Dès le dépôt au greffe de la constitution d’avocat ou du mémoire en réponse, le greffier transmet sans délai à l’avocat
constitué un exemplaire des pièces déposées par le demandeur.
(5) Le demandeur peut fournir une réplique dans le mois de la communication de la réponse; la partie défenderesse et le tiers
intéressé sont admis à leur tour à dupliquer dans le mois.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


56 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

(6) Les délais prévus aux paragraphes 1 et 5 sont prévus à peine de forclusion. Ils ne sont pas susceptibles d’augmentation en
raison de la distance. Ils sont suspendus entre le 16 juillet et le 15 septembre.
(7) Pour des raisons exceptionnelles et dûment motivées, les parties peuvent demander au président du tribunal, au plus tard huit
jours avant leur expiration respective, une prorogation unique des délais qui leur sont impartis. La demande est signifiée ou notifiée
dans le même délai aux parties adverses. Le président rend une ordonnance non susceptible de recours après avoir entendu les
parties ou les avoir dûment appelées.
(8) Dans les affaires urgentes, les délais peuvent être abrégés par ordonnance du président du tribunal. La demande en
abréviation des délais est signifiée ou notifiée aux autres parties. Le président rend une ordonnance non susceptible de recours
après avoir entendu les parties ou les avoir dûment appelées.
Art. 6.
Si la partie défenderesse ou un tiers intéressé ne comparaît pas dans le délai prévu à l’article 5, le tribunal statue néanmoins à
l’égard de toutes les parties.
Art. 7.
Il ne pourra y avoir plus de deux mémoires de la part de chaque partie, y compris la requête introductive.
Néanmoins, en cas de jugement avant dire droit ou de mesure d’instruction, chaque partie peut encore prendre position par un
mémoire supplémentaire.
Toutefois, dans l’intérêt de l’instruction de l’affaire, le président du tribunal ou le président de la chambre appelée à connaître de
l’affaire peut ordonner d’office la production de mémoires supplémentaires.
Art. 8.
(1) Le dépôt et la signification des mémoires en réponse, en réplique et en duplique produits par les parties autres que le délégué
du Gouvernement se font d’après les règles fixées aux articles 2 et 4 pour la requête introductive.
(2) Les pièces dont la partie défenderesse ou les tiers intéressés entendent se prévaloir sont énoncées dans leurs mémoires en
réponse et déposées au greffe ensemble avec lesdits mémoires. Elles sont communiquées aux autres parties par le greffe.
(3) Les mémoires présentés par le délégué du Gouvernement sont déposés au greffe dans les délais prévus à l’article 5 et
communiqués aux parties par le greffier.
(4) Le délégué du Gouvernement dépose au greffe, dans les mêmes délais, copie des pièces dont il entend se servir plus
particulièrement. Ces pièces sont communiquées aux parties par le greffe.
(5) L’autorité qui a posé l’acte visé par le recours dépose le dossier au greffe sans autre demande, dans le délai de trois mois à
partir de la communication du recours. Les parties peuvent obtenir copie des pièces de ce dossier contre paiement des droits de
copie fixés pour frais de justice. Le recouvrement de ces frais est opéré par le receveur de l’Administration de l’enregistrement.
(6) Toute pièce versée après que le juge-rapporteur a commencé son rapport en audience publique est écartée des débats, sauf
si le dépôt en est ordonné par le tribunal.
Art. 9.
er
Par dérogation à l’article 1 , en cas d’introduction d’un recours par l’Etat, la requête introductive peut être signée par un délégué
du Gouvernement.
Par dérogation à l’article 4, en cas d’introduction d’un recours par l’Etat, le greffier communique, selon les formalités prévues à
l’article 34, à la partie défenderesse et au tiers intéressé, copie des mémoires et pièces fournis. La partie défenderesse et le tiers
intéressé sont tenus de répondre dans le délai prévu à l’article 5.
Art. 10.
Les communications entre avocats constitués et entre le délégué du Gouvernement et les avocats constitués peuvent être faites
moyennant signification par ministère d’huissier ou notification par voie postale ou par voie directe ou par voie de greffe en ce qui
concerne les communications avec le délégué du Gouvernement.
La signification est constatée par l’apposition du cachet et de la signature de l’huissier de justice sur l’acte et sa copie avec
l’indication de la date et du nom du délégué du Gouvernement ou de l’avocat destinataire.
La notification directe s’opère par la remise de l’acte en double exemplaire au délégué du Gouvernement ou à l’avocat desti-
nataire, lequel restitue aussitôt l’un des exemplaires après l’avoir daté et visé.
Art. 11.
(1) Le recours n’a pas d’effet suspensif s’il n’en est autrement ordonné par le président du tribunal ou par le juge qui le remplace.
(2) Le sursis à exécution ne peut être décrété qu’à la double condition que, d’une part, l’exécution de la décision attaquée risque
de causer au requérant un préjudice grave et définitif et que, d’autre part, les moyens invoqués à l’appui du recours dirigé contre la
décision apparaissent comme sérieux. Le sursis est rejeté si l’affaire est en état d’être plaidée et décidée à brève échéance.
(3) La demande en sursis à exécution est à présenter par requête distincte à adresser au président du tribunal et doit remplir les
conditions prévues aux articles 2 et 4;

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 57

(4) Le défendeur et le tiers intéressé sont convoqués par les soins du greffe.
(5) La procédure est orale. L’affaire est plaidée à l’audience à laquelle les parties ont été convoquées. Le président s’assure que
le défendeur et le tiers intéressé ont été touchés par la convocation. Sur demande justifiée des parties, il peut accorder des remises.
(6) L’ordonnance est exécutoire dès sa notification. Elle n’est susceptible d’aucune voie de recours. Elle cesse ses effets lorsque
le tribunal a tranché le principal ou une partie du principal.
(7) Le juge qui a connu de la demande d’effet suspensif du recours ne peut plus siéger au fond.
Art. 12.
Lorsque le tribunal est saisi d’une requête en annulation ou en réformation, le président ou le magistrat qui le remplace peut au
provisoire ordonner toutes les mesures nécessaires afin de sauvegarder les intérêts des parties ou des personnes qui ont intérêt à la
solution de l’affaire, à l’exclusion des mesures ayant pour objet des droits civils.
La demande est instruite et jugée selon la procédure prévue à l’article 11, paragraphes 3 à 7.
Art. 13.
(1) Sauf dans les cas où les lois ou les règlements fixent un délai plus long ou plus court et sans préjudice des dispositions de la
loi du 22 décembre 1986 relative au relevé de la déchéance résultant de l’expiration d’un délai imparti pour agir en justice, le recours
au tribunal n’est plus recevable après trois mois du jour où la décision a été notifiée au requérant ou du jour où le requérant a pu en
prendre connaissance.
(2) Toutefois si la partie intéressée a adressé un recours gracieux à l’autorité compétente avant l’expiration du délai de recours
fixé par la disposition qui précède ou d’autres dispositions législatives ou réglementaires, le délai du recours contentieux est
suspendu et un nouveau délai commence à courir à partir de la notification de la nouvelle décision qui intervient à la suite de ce
recours gracieux.
(3) Si un délai de plus de trois mois s’est écoulé depuis la présentation du recours gracieux sans qu’une nouvelle décision ne soit
intervenue, le délai du recours contentieux commence à courir à partir de l’expiration du troisième mois. La date du dépôt du recours
gracieux est constatée par la notification qui en a été faite ou par un récépissé délivré au requérant par l’autorité administrative
compétente ou son préposé. Ce récépissé doit être produit à l’appui du recours contentieux du tribunal.
(4) Si l’administration n’a pas délivré de récépissé, le tribunal apprécie, d’après les éléments du dossier, si le requérant rapporte
une preuve certaine qu’un recours gracieux a été introduit par lui à une date déterminée.
(5) Néanmoins le tiers intéressé peut former incidemment recours alors même qu’il aurait acquiescé à la décision attaquée avant
le recours principal.
Art. 14.
Lorsque, d’après l’examen d’une affaire, il y a lieu d’ordonner des mises en intervention, des enquêtes, des mesures d’instruction
exécutées par un technicien, des vérifications d’écritures ou des vérifications personnelles du juge, le tribunal règle la forme et les
délais dans lesquels il y est procédé et commet un de ses membres pour procéder à ces actes d’instruction, les recevoir ou les
surveiller.
Le principe du contradictoire doit en tout état de cause être respecté

Chapitre II. - Des recours contre les actes administratifs à caractère réglementaire

Art. 15.
Les recours dirigés contre les actes administratifs à caractère réglementaire sont introduits et instruits conformément aux
er
dispositions des articles 1 à 14, sous réserve des dispositions qui suivent.
Art. 16.
Le délai d’introduction est de trois mois à partir de la publication de l’acte attaqué ou, à défaut de publication, de la notification ou
du jour où le requérant en a eu connaissance.
Art. 17.
Si la décision attaquée est publiée au Mémorial, le demandeur est dispensé de la verser parmi les pièces.
En cas de recours introduit par une association sur base de l’article 7, paragraphe (2) de la loi du 7 novembre 1996, celle-ci doit
déposer toutes pièces documentant ses qualités de personnalité morale et d’association agréée au voeu de l’article 7, paragraphe
(2), alinéa 2 de la même loi.
Art. 18.
Le président du tribunal ou le magistrat qui le remplace peut ordonner l’effet suspensif du recours dans les conditions et selon la
procédure de l’article 11.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


58 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Chapitre III. - Des incidents en cours d’instruction des affaires

De l’inscription en faux

Art. 19.
Dans le cas de demande en inscription de faux contre une pièce produite, le tribunal fixe le délai dans lequel la partie qui l’a
produite est tenue de déclarer si elle entend s’en servir.
Si la partie ne satisfait pas à cette ordonnance, ou si elle déclare qu’elle n’entend pas se servir de la pièce, ladite pièce est
rejetée.
Si la partie déclare qu’elle entend se servir de la pièce, le tribunal statue sur le rapport du juge commis, soit en ordonnant qu’il
sera sursis à la décision de l’instance principale jusqu’après le jugement sur le faux par le tribunal compétent soit en prononçant la
décision définitive, si elle ne dépend pas de la pièce arguée de faux.

De l’intervention

Art. 20.
er
L’intervention est formée par une requête, conforme aux dispositions des articles 1 et 2, qui est notifiée aux parties, pour y
répondre dans le délai fixé par le président du tribunal ou le président de la chambre appelée à connaître de l’affaire principale;
néanmoins, la décision de l’affaire principale qui serait instruite ne peut être retardée par une intervention.
Lorsque l’intervention est faite après que tous les mémoires prévus par l’article 5 ont été échangés, les parties défenderesses sur
intervention peuvent communiquer dans le mois, à peine de forclusion, un mémoire supplémentaire.
L’intervention n’est plus recevable après que le juge-rapporteur a commencé son rapport en audience publique.

Des reprises d’instance et constitution de nouvel avocat

Art. 21.
(1) Dans les affaires qui ne sont point en état d’être jugées, la procédure est suspendue par la communication du décès de l’une
des parties ou par le seul fait du décès, de la démission, de l’interdiction ou de la destitution de son avocat.
(2) Une affaire est en état d’être jugée lorsque les délais pour échanger les mémoires sont expirés.
(3) La suspension dure jusqu’à la mise en demeure pour reprendre l’instance ou constituer avocat.
(4) La reprise d’instance et la constitution de nouvel avocat se fait en conformité avec les articles 5, paragraphe 2 et 10.
Art. 22.
L’acte de révocation d’un avocat par la partie est sans effet pour la partie adverse, s’il ne contient pas la constitution d’un autre
avocat.

Du désaveu

Art. 23.
Si une partie veut former un désaveu relativement à des actes ou procédures faits en son nom par l’avocat ailleurs qu’au tribunal,
et qui peuvent influer sur la décision de la cause qui y est portée, sa demande doit être communiquée aux autres parties. Si le
tribunal estime que le désaveu mérite d’être instruit, il renvoie l’instruction et le jugement devant les juges compétents pour y être
statué dans le délai qui sera réglé.
A l’expiration de ce délai, il est passé outre au rapport de l’affaire principale sur le vu du jugement du désaveu, ou faute de le
rapporter.

De la récusation

Art. 24.
Sont applicables les dispositions relatives à la récusation applicables en matière de procédure civile.

Du désistement

Art. 25.
Le désistement peut être fait par acte signé par le demandeur ou par son mandataire et communiqué à la partie adverse et au
tiers intéressé dans les formes de l’article 10.
Il emporte de plein droit déchéance du recours et obligation de payer les frais de l’instance.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 59

Chapitre IV. - De la tenue des audiences et des décisions du tribunal

Art. 26.
Ceux qui assistent aux audiences, se tiennent découverts, dans le respect et le silence: tout ce que le président ordonne pour le
maintien de l’ordre, est exécuté ponctuellement et à l’instant.
Art. 27.
Si un ou plusieurs individus interrompent le silence, donnent des signes d’approbation ou d’improbation, soit à la défense des
parties, soit aux discours des juges, soit aux interpellations, avertissements ou ordre du président, soit aux jugements ou
ordonnances, causent ou excitent du tumulte de quelque manière que ce soit, et si, après l’avertissement du président, ils ne
rentrent pas dans l’ordre sur-le-champ, il leur est enjoint de se retirer, et les résistants seront saisis et déposés à l’instant dans la
maison d’arrêt pour vingt-quatre heures: ils y seront reçus sur l’exhibition de l’ordre du président, qui sera mentionné au procès-
verbal de l’audience; le tout sans préjudice des poursuites pénales devant la juridiction compétente.
Art. 28.
(1) Le tribunal prend ses décisions sur le rapport d’un de ses membres.
(2) Le rapport est fait en audience publique du tribunal par un de ses membres; après ce rapport, les mandataires des parties
ainsi que les délégués du Gouvernement ou les mandataires par lesquels l’Etat est représenté à l’audience, sont entendus dans
leurs observations orales.
(3) La délibération du tribunal n’est pas publique.
(4) Le jugement contient les noms des juges, du délégué du Gouvernement ainsi que des mandataires, les noms, prénoms et
demeures des parties, leurs prétentions, l’exposé sommaire des points de fait et de droit, les motifs et le dispositif.
Art. 29.
L’inobservation des règles de procédure n’entraîne l'irrecevabilité de la demande que si elle a pour effet de porter effectivement
atteinte aux droits de la défense.
Art. 30.
Le tribunal ne peut pas statuer sur un moyen soulevé d’office sans avoir préalablement invité les parties à présenter leurs
observations.
Art. 31.
Le tribunal, suivant la gravité des circonstances, peut, dans les causes dont il sera saisi, prononcer, même d’office, des
injonctions, supprimer des écrits, les déclarer calomnieux et ordonner l’impression et l’affiche de ses jugements.
Art. 32.
Toute partie qui succombera sera condamnée au dépens, sauf au tribunal à laisser la totalité, ou une fraction des dépens à la
charge d’une autre partie par décision spéciale et motivée.
Art. 33.
Lorsqu’il paraît inéquitable de laisser à la charge d’une partie les sommes exposées par elle et non comprises dans les dépens,
le juge peut condamner l’autre partie à lui payer le montant qu’il détermine.
Art. 34.
(1) Le greffier notifie aux parties une copie certifiée conforme du jugement.
(2) La notification s’opère par pli fermé et recommandé à la poste, accompagné d’un avis de réception. Le pli est délivré aux
mandataires auprès desquels les parties ont élu domicile.
(3) En cas d’absence d’élection de domicile, la remise est faite en mains propres du destinataire. S’il s’agit d’une personne
morale, la remise en mains propres du destinataire est réputée faite lorsque le pli est délivré à son représentant légal, à un fondé de
pouvoir de ce dernier ou à toute autre personne habilitée à cet effet.
(4) Si le destinataire accepte la lettre recommandée, l’agent des postes en fait mention sur l’avis de réception qu’il envoie au
greffe. Dans ce cas, la notification est réputée faite le jour de la remise de la lettre recommandée au destinataire.
(5) Si l’agent des postes ne trouve pas le destinataire à l’adresse indiquée et qu’il résulte des constatations qu’il a faites que le
destinataire demeure bien à cette adresse, le pli peut être remis à toute autre personne qui s’y trouve, à condition que celle-ci
l’accepte, déclare ses nom, prénoms, qualité et adresse et donne récépissé. L’agent des postes en fait mention sur l’avis de
réception qu’il envoie au greffe. Le pli ne peut être remis à un enfant qui n’a pas atteint l’âge de quinze ans accomplis. La notification
est réputée faite le jour de la remise de la lettre recommandée à la personne qui l’accepte.
(6) Dans les cas où la notification n’a pu être faite comme il est dit ci-avant, l’agent des postes remet la lettre recommandée avec
l’avis de réception au bureau des postes distributeur compétent. Il laisse à l’adresse indiquée ou dans la boîte postale du destinataire
un avis l’avertissant que la lettre recommandée n’a pas pu lui être remise en indiquant l’adresse du tribunal ainsi que le bureau des
postes où la lettre recommandée doit être retirée dans un délai de sept jours. Si la lettre est retirée dans ce délai, un agent du
bureau des postes mentionne la remise sur l’avis de réception qu’il envoie au greffe. Si la lettre recommandée n’est pas retirée par le
destinataire dans ce délai, l’agent le mentionne sur l’avis de réception et renvoie la lettre recom-

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


60 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

mandée accompagnée de l’avis de réception au greffe. Dans tous les cas, la notification est réputée faite le jour du dépôt de l’avis
par l’agent des postes.
(7) Lorsqu’une partie réside à l’étranger ou n’a ni domicile, ni résidence connus, il est procédé par voie de signification par exploit
d’huissier. Les règles établies pour les significations en matière de procédure civile sont applicables.
(8) Si l’Etat est partie au litige le jugement est notifié aux membres du gouvernement en cause.
(9) Les jugements du tribunal ne sont mis à exécution qu’après avoir été préalablement notifiés aux parties.
Art. 35.
Par dérogation à l’article 45, si l’exécution de la décision attaquée risque de causer au requérant un préjudice grave et définitif, le
tribunal peut, dans un jugement tranchant le principal ou une partie du principal, ordonner l’effet suspensif du recours pendant le
délai et l’instance d’appel.
La décision ordonnant l’effet suspensif n’est pas susceptible d’appel.

Chapitre V. - Des voies de recours contre les décisions du tribunal

De la tierce-opposition

Art. 36.

Ceux qui veulent s’opposer à des décisions du tribunal et lors desquelles ni eux ni ceux qu’ils représentent n’ont été appelés, ne
peuvent former leur opposition que par requête en la forme ordinaire; et sur le dépôt qui en sera fait au greffe du tribunal, il sera
procédé conformément aux dispositions du chapitre I.

De l’appel

Art. 37.
L’appel contre les décisions du tribunal est instruit devant la Cour administrative suivant les règles énoncées aux articles 38 à 51.

TITRE II. - Instances devant la Cour administrative

Chapitre I. - De l’appel et de l’instruction sur appel

Art. 38.
Sans préjudice des dispositions de la loi du 22 décembre 1986 relative au relevé de la déchéance résultant de l’expiration d’un
délai imparti pour agir en justice, le délai pour interjeter appel contre les jugements du tribunal administratif ou d’une autre juridiction
administrative est, sous peine de forclusion, de quarante jours. Le délai n’est pas susceptible d’augmentation en raison de la
distance.
Ce délai court pour toutes les parties du jour où le jugement leur aura été notifié par le greffe de la juridiction de première
instance, d’après la procédure prévue par l’article 34.
L’intimé peut interjeter appel incident.
Art. 39.
(1) L’appel est interjeté par une requête déposée au greffe de la Cour administrative, dénommée ci-après «Cour», en original et
quatre copies et signifiée aux parties ayant figuré en première instance ou y ayant été dûment appelées.
(2) Faute par le requérant de signifier son recours dans le mois du dépôt du recours, celui-ci est caduc.
(3) Le dépôt de la requête d’appel vaut signification à l’Etat. Il en est de même pour le dépôt des mémoires subséquents.
(4) La requête d’appel doit être signée par un avocat, inscrit à la liste I des tableaux dressés par les conseils des ordres des
avocats, ou par le délégué du Gouvernement ayant reçu mandat exprès à cet effet de l’Etat.
(5) Les règles établies pour les significations en matière de procédure civile sont applicables.
Art. 40.
La signature de l’avocat ou du délégué du Gouvernement au bas de la requête ou des mémoires vaut constitution et élection de
domicile chez lui.
Si l’Etat relève appel par voie du délégué du Gouvernement, le mandat du membre du gouvernement dont émane la décision en
cause doit figurer en annexe de la requête d’appel, à peine d’irrecevabilité.

Art. 41.
(1) La requête qui porte date, contient:
- les noms, prénoms et domicile de l’appelant,
- l’indication du jugement contre lequel appel est interjeté,
- l’exposé sommaire des faits et des moyens invoqués,

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COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 61

- les prétentions de l’appelant, et


- le relevé des pièces dont il entend se servir.
(2) Les demandes nouvelles en instance d’appel sont prohibées. En revanche, les moyens nouveaux sont admis.
(3) Le dossier de la première instance, contenant copies des pièces versées en première instance ainsi que du jugement du
tribunal, est versé à la Cour par le tribunal.
(4) Pour les pièces nouvelles, il est procédé conformément à l’article 2.
(5) Toute pièce versée après que le magistrat-rapporteur a commencé son rapport en audience publique est écartée des débats,
sauf si le dépôt en est ordonné par la Cour.
Art. 42.
Au regard des délais de procédure, seule la date du dépôt au greffe est prise en considération.
Art. 43.
Aucune intervention volontaire n’est reçue en cas d’appel si ce n’est de la part de ceux qui ont droit de former tierce-opposition.
Art. 44.
Les jugements qui tranchent dans leur dispositif une partie du principal et ordonnent une mesure d’instruction ou une mesure
provisoire peuvent être immédiatement frappés d’appel.
Il en est de même lorsque le jugement, qui statue sur une exception de procédure, une fin de non-recevoir ou tout autre incident,
met fin à l’instance.
Les autres jugements ne peuvent être frappés d’appel, indépendamment des jugements sur le fond, que dans les cas spécifiés
par le législateur.
Art. 45.
Sans préjudice de la disposition de l’article 35, pendant le délai et l’instance d’appel, il est sursis à l’exécution des jugements
ayant annulé ou réformé des décisions attaquées.
Art. 46.
(1) La partie intimée et le tiers intéressé sont tenus de fournir leur réponse dans le délai d’un mois à dater de la signification de la
requête d’appel.
(2) L’appelant peut fournir une réplique dans le mois de la notification de chaque réponse; la partie intimée et le tiers intéressé
sont admis à leur tour à dupliquer dans le mois.
(3) Les délais qui sont prévus aux paragraphes 1 et 2 ci-dessus sont fixés à peine de forclusion. Ils ne sont pas susceptibles
d’augmentation en raison de la distance. Ils sont suspendus entre le 16 juillet et le 15 septembre.
(4) Pour des raisons exceptionnelles et dûment motivées, les parties peuvent demander au président de la Cour, au plus tard huit
jours avant leur expiration respective, une prorogation unique des délais qui leur sont impartis. La demande est communiquée dans
le même délai aux parties adverses. Le président rend une ordonnance non susceptible de recours après avoir entendu les parties
ou les avoir dûment appelées.
(5) Dans les affaires urgentes, les délais peuvent être abrégés par ordonnance du président de la Cour. La demande en
abréviation des délais est communiquée aux autres parties. Le président rend une ordonnance non susceptible de recours après
avoir entendu les parties ou les avoir dûment appelés.
Art. 47.
Si la partie intimée ne comparaît pas, la Cour statue néanmoins à son égard.
Art. 48.
Sauf en cas d’arrêt avant dire droit ou de mesure d’instruction, il ne pourra y avoir plus de deux mémoires de la part de chaque
partie, y comprise la requête d’appel. Toutefois, dans l’intérêt de l’instruction de l’affaire, le président de la Cour ou le magistrat
présidant la juridiction d’appel peut ordonner d’office la production de mémoires supplémentaires.
Art. 49.
Le dépôt et la communication des mémoires en réponse, en réplique et en duplique produits par les parties autres que celles
représentées par le délégué du Gouvernement se font d’après les règles fixées à l’article 39 pour la requête d’appel.
Pour les mémoires présentés par le délégué du Gouvernement, les dispositions prévues à l’article 8, paragraphes 3 à 7 et à
l’article 10 sont applicables.
Art. 50.
Par dérogation à l’article 39, en cas d’appel interjeté de la part de l’Etat, le greffier communique, selon les formalités prévues à
l’article 34, aux parties en cause en première instance copies de la requête d’appel, des mémoires et pièces fournis. La partie
intimée et le tiers intéressé sont tenus de répondre dans le délai prévu à l’article 46.

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62 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

Art. 51.
Lorsque, d’après l’examen d’une affaire, il y a lieu d’ordonner des mises en intervention, des enquêtes, des mesures d’instruction
exécutées par un technicien, des vérifications d’écritures ou des vérifications personnelles du conseiller, la Cour règle la forme et les
délais dans lesquels il y est procédé et commet un de ses membres pour procéder à ces actes d’instruction, les recevoir ou les
surveiller.
Le principe du contradictoire doit en tout état de cause être respecté.

Chapitre II. - Des incidents en cours d’instruction des affaires

Art. 52.
Les articles 19 à 25 sont applicables aux instances devant la Cour.

Chapitre III. - Des décisions de la Cour

Art. 53.
(1) La Cour prend ses décisions sur le rapport d’un de ses membres.
(2) Le rapport est fait en audience publique de la Cour par un de ses membres; après ce rapport, les mandataires ainsi que les
délégués ou les mandataires par lesquels l’Etat est représenté à l’audience, sont entendus dans leurs observatios orales.
(3) La délibération de la Cour n’est pas publique.
(4) L’arrêt contient les noms des conseillers, du délégué du gouvernement ainsi que des mandataires, les noms, prénoms et
demeures des parties, leurs prétentions, l’exposé sommaire des points de fait et de droit, les motifs et le dispositif.
Art. 54.

(Loi du 28 juillet 2000)


«Sont applicables à la Cour, les articles 26, 27 et 29 à 34.»

Chapitre IV. - Des voies de recours contre les décisions de la Cour

Art. 55.
Les arrêts de la Cour ne sont susceptibles d’aucune voie de recours, si ce n’est de la tierce-opposition qui s’exerce confor-
mément à l’article 36.

TITRE III. - Dispositions spécifiques en matière fiscale

Art. 56.
En matière fiscale, les dispositions prévues aux titres I et II sont applicables, sauf les exceptions qui sont prévues aux dispositions
des articles suivants.
Art. 57.
er
La requête introductive d’instance signée par le requérant ou son mandataire contient outre les indications prévues à l’article 1
une élection de domicile au Grand-Duché lorsque le requérant ou son mandataire demeurent à l’étranger.
Art. 58.
Les demandes nouvelles n’ayant pas figuré dans la réclamation sont prohibées. En revanche, les moyens nouveaux sont admis.
Art. 59.
La preuve des faits déclanchant l’obligation fiscale appartient à l’administration, la preuve des faits libérant de l’obligation fiscale
ou réduisant la cote d’impôt appartient au contribuable.
La charge de la régularité de la procédure fiscale appartient à l’administration. La
preuve peut être rapportée par tous les moyens, hormis le serment.
Art. 60.
Le demandeur peut prendre connaissance de tous les documents et pièces versés par l’administration au dossier du litige, y
compris ceux contenant des indications relatives aux bénéfices ou revenus de tiers, de telle manière qu’il puisse s’assurer que les
points de comparaison retenus par l’administration visent bien des entreprises dont l’activité est comparable à la sienne.
Toutefois, les communications concernant les entreprises ou personnes nommément désignées ne portent que sur les moyennes
de chiffres d’affaires ou de revenus, de façon à respecter le secret professionnel. Ces comparaisons ne sauraient à elles seules
justifier des demandes de l’administration.

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COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES 63

TITRE IV. - Dispositions modificatives, abrogatoires et additionnelles

(. . .)
Art. 67.
L’arrêté royal grand-ducal du 21 août 1866 portant règlement de procédure en matière de contentieux devant le Conseil d’Etat, tel
qu’il a été modifié dans la suite, est abrogé.
Art. 68.
La référence à la présente loi pourra se faire sous une forme abrégée en utilisant les termes de «loi portant règlement de
er
procédure devant les juridictions administratives», pour autant que les articles 1 à 60, 69 et 70 sont concernés.

TITRE V - Entrée en vigueur et dispositions transitoires

Art. 69.
La présente loi entre en vigueur le 16 septembre 1999.
Les affaires introduites avant cette date continueront à être instruites selon les anciennes règles de procédure.
Art. 70.
Toutes les affaires introduites avant l’entrée en vigueur de la présente loi et qui n’ont pas fait l’objet d’un jugement du tribunal
administratif avant la fin de l’année judiciaire 1998/1999, seront appelées pendant la deuxième moitié du mois de septembre et la
première moitié du mois d’octobre 1999 par le tribunal en vue d’examiner leur degré d’instruction.
Les affaires dans lesquelles la partie défenderesse aura communiqué son mémoire de réponse, seront fixées pour plaidoiries,
sauf désistement de la part du requérant.
Dans les affaires dans lesquelles seule la requête introductive aura été communiquée, le tribunal enjoindra par ordonnance non
susceptible d’appel, au demandeur de déclarer au greffe, dans un délai d’un mois, à peine de forclusion, s’il entend poursuivre le
recours. Dans ce cas, l’affaire sera instruite conformément aux dispositions de la présente loi. Sinon, le demandeur est censé s’être
désisté de son recours.
Art. 71.
Les recours introduits devant la Cour administrative à l’encontre des actes administratifs à caractère réglementaire pour lesquels
le rapport prévu à l’article 53, paragraphes (1) et (2) n’a pas été présenté et ceux qui ont donné lieu à un jugement d’avant dire droit
sont transmis au tribunal administratif sans autre forme de procédure.

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64 COURS ET TRIBUNAUX - JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE 65

Loi du 27 juillet 1997 portant organisation de la Cour Constitutionnelle.

Sommaire

er
Chapitre 1 . - De l'institution et du siège ............................................................ 66
Chapitre 2. - Des attributions .......................................................................... 66
Chapitre 3. - De la composition ......................................................................... 66
Chapitre 4. - De la saisine et du fonctionnement .......................................... 66
Chapitre 5. - De l'organisation ........................................................................... 68
re
Section 1 . - De la réception et de la prestation du serment 68
Section 2. - Du rang et de la préséance ..................................... 68
Section 3. - Des empêchements et des remplacements . . . 68
Section 4. - De la discipline ........................................................ 68
Section 5. - Dispositions diverses ............................................... 69

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66 COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE

1
Loi du 27 juillet 1997 portant organisation de la Cour Constitutionnelle.
(Mém. A - 58 du 13 août 1997, p. 1724; doc. parl. 4218)

er
Chapitre 1 . – De l'institution et du siège

er
Art. 1 .
La présente loi porte organisation de la Cour Constitutionnelle. Le
siège de la Cour est à Luxembourg.

Chapitre 2. – Des attributions

Art. 2.
La Cour Constitutionnelle statue, suivant les modalités déterminées par la présente loi, sur la conformité des lois à la Constitution,
à l'exception de celles qui portent approbation de traités.

Chapitre 3. – De la composition

Art. 3.
(1) La Cour Constitutionnelle est composée de neuf membres, à savoir d'un président, d'un vice-président et de sept conseillers.
(2) Le Grand-Duc nomme le président, le vice-président et les sept conseillers.
(3) Le président de la Cour supérieure de justice, le président de la Cour administrative et les deux conseillers à la Cour de
cassation sont de droit membres de la Cour Constitutionnelle.
(4) Les cinq autres membres de la Cour Constitutionnelle, qui doivent avoir la qualité de magistrat, sont nommés par le Grand-
Duc sur l'avis conjoint de la Cour supérieure de justice et de la Cour administrative.
Aux fins de rendre cet avis la Cour supérieure de justice et la Cour administrative se réunissent en assemblée générale conjointe,
convoquée par le président de la Cour supérieure de justice.
Pour chaque place vacante, l'assemblée générale conjointe présente trois candidats; la présentation de chaque candidat a lieu
séparément.
(5) Le président de la Cour supérieure de justice est président de la Cour Constitutionnelle. Il est chargé de surveiller la
bonne marche des affaires et d'assurer le fonctionnement de la juridiction.
Le président de la Cour administrative est vice-président de la Cour Constitutionnelle.
(6) Les membres de la Cour continuent à exercer leurs fonctions à leur juridiction d'origine. La cessation des fonctions des
membres de droit de la Cour Constitutionnelle et la cessation temporaire ou définitive de la fonction de magistrat entraînent
celle des fonctions à la Cour Constitutionnelle.
Art. 4.
La Cour siège, délibère et rend ses arrêts en formation de cinq membres.
Art. 5.
Les membres de la Cour ne peuvent délibérer, siéger ou décider dans aucune affaire dans laquelle soit eux-mêmes, soit leurs
parents ou alliés jusqu'au quatrième degré inclusivement ont un intérêt personnel.
Les membres de la Cour ne peuvent siéger, décider ou prendre part aux délibérations sur les affaires dont ils ont déjà connu dans
une qualité autre que celle de membre de la Cour Constitutionnelle.
Les membres de la Cour peuvent en outre être récusés pour les causes et selon les modalités indiquées aux dispositions
afférentes du Code de procédure civile.

Chapitre 4. – De la saisine et du fonctionnement

Art. 6.
Lorsqu'une partie soulève une question relative à la conformité d'une loi à la Constitution devant une juridiction de l'ordre
judiciaire ou de l'ordre administratif, celle-ci est tenue de saisir la Cour Constitutionnelle.

1
La loi du 31 mai 1999 sur les attachés de justice et sur la profession d’avocat (Mém. A - 76 du 21 juin 1999, p. 1679; doc. parl. 4556) dispose dans
l’article 3:
«Art. III. Dans tous les textes légaux et réglementaires, les termes «avocat(s) inscrit(s) à la liste I» sont remplacés par les termes «avocat(s) à la Cour»,
les termes «avocat(s) inscrit(s) à la liste II» sont remplacés par le mot «avocat(s)» et les termes «ministère d'avoué» ou «ministère d'avocat» sont
remplacés par les termes «ministère d'avocat à la Cour».»

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE 67

Une juridiction est dispensée de saisir la Cour Constitutionnelle lorsqu'elle estime que:
a) une décision sur la question soulevée n'est pas nécessaire pour rendre son jugement;
b) la question de constitutionnalité est dénuée de tout fondement;
c) la Cour Constitutionnelle a déjà statué sur une question ayant le même objet. Si une juridiction estime qu'une question de
conformité d'une loi à la Constitution se pose et qu'une décision sur ce point est
nécessaire pour rendre son jugement, elle doit la soulever d'office après avoir invité au préalable les parties à présenter leurs
observations.
Art. 7.
La décision de poser une question préjudicielle à la Cour Constitutionnelle suspend la procédure et tous délais de procédure et
de prescription depuis la date de cette décision jusqu'à celle à laquelle l'arrêt de la Cour est notifié à la juridiction qui a posé la
question préjudicielle.
Cette décision, contre laquelle aucun recours n'est possible, est notifiée par courrier recommandé par les soins du greffe de la
Cour aux parties en cause.
Art. 8.
La question préjudicielle qui figure au dispositif du jugement ne doit répondre à aucune condition particulière de forme. Elle
indique avec précision les dispositions législatives et constitutionnelles sur lesquelles elle porte.
Le greffe de la juridiction qui pose la question préjudicielle transmet la décision de saisine au greffe de la Cour Constitutionnelle.
Art. 9.
Le président de la Cour Constitutionnelle arrête la composition de la Cour pour chaque affaire et désigne un conseiller-rapporteur.
Toutefois, le président et le vice-président peuvent à leur demande siéger dans chaque affaire.
Lors de la désignation des conseillers et du conseiller-rapporteur pour les affaires successives, le président procède suivant la
liste de rang arrêtée à l'article 19 de manière à garantir une rotation régulière entre les différents membres de la Cour.
Art. 10.
Dans un délai de trente jours qui court à compter de la notification aux parties de la question préjudicielle, celles-ci ont le droit de
déposer au greffe de la Cour des conclusions écrites; de ce fait elles sont parties à la procédure devant la Cour Constitutionnelle.
Le greffe transmet de suite aux parties copie des conclusions qui ont été déposées. Ces parties diposent alors de trente jours à
dater du jour de la notification, pour adresser au greffe des conclusions additionnelles.
Dans les trente jours qui suivent l'expiration des délais indiqués aux alinéas précédents, la Cour entend, en audience publique, le
rapport du conseiller-rapporteur et les parties en leurs plaidoiries. Le délai prévu ci-avant est suspendu entre le 15 juillet et le 16
septembre de chaque année. La date de cette audience est fixée par la Cour, hors présence des parties; elle est communiquée par
courrier recommandé aux avocats, au moins quinze jours à l'avance, par le greffe de la Cour.
Les délais prévus au présent article ne donnent pas lieu à une augmentation à raison des distances.
La computation des délais se fait à partir de minuit du jour de la notification qui fait courir le délai. Le délai expire le dernier jour à
minuit. Les jours fériés sont comptés dans les délais. Tout délai qui expirerait normalement un samedi, un dimanche, un jour férié
légal ou un jour férié de rechange, est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant.
Art. 11.
Les parties sont admises à conclure et à plaider devant la Cour Constitutionnelle par le ministère d'un avocat inscrit à la liste I des
tableaux dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats.
En cas de saisine de la Cour Constitutionnelle par une juridiction de l'ordre administratif dans une affaire où l'Etat est partie, celui-
ci peut se faire représenter par un délégué ou un avocat inscrit à la liste I des tableaux dressés annuellement par les conseils des
ordres des avocats.
En cas de saisine de la Cour par une juridiction de l'ordre judiciaire d'une décision à laquelle est partie le ministère public, celui-ci
est représenté par le procureur général d'Etat ou un membre de son parquet par lui désigné, lequel peut intervenir en tant que partie
devant la Cour Constitutionnelle.
Art. 12.
La Cour Constitutionnelle prend l'affaire en délibéré. Les délibérations de la Cour sont secrètes. Les décisions sont prises à la
majorité des voix.
Art. 13.
La Cour statue par voie d'arrêt sur la conformité de la loi à la Constitution.
Les arrêts sont rendus dans les deux mois à compter de la clôture des débats. Les arrêts de la Cour sont motivés.

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68 COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE

Art. 14.
L'arrêt est lu en audience publique par le président ou par un autre membre de la Cour, délégué à cette fin, sans que la présence
des autres membres de la Cour soit requise. L'arrêt est publié au Mémorial, Recueil de législation,dans les trente jours de son
prononcé.
La Cour Constitutionnelle peut décider de faire abstraction, lors de la publication, des données à caractère personnel des parties
en cause.
Art. 15.
L'expédition de l'arrêt est envoyée par le greffe de la Cour à la juridiction dont émanait la saisine et une copie certifiée conforme
est envoyée aux parties en cause devant cette juridiction.
La juridiction qui a posé la question préjudicielle, ainsi que toutes les autres juridictions appelées à statuer dans la même affaire,
sont tenues, pour la solution du litige dont elles sont saisies, de se conformer à l'arrêt rendu par la Cour.
Art. 16.
La procédure devant la Cour est gratuite. Les arrêts de la Cour ne donnent pas lieu à la liquidation de frais et dépens.

Chapitre 5. – De l'organisation
re
Section 1 . – De la réception et de la prestation du serment

Art. 17.
La réception des membres de la Cour se fait à l'audience publique de la Cour Constitutionnelle.
Les membres de la Cour prêtent serment entre les mains du Grand-Duc ou de la personne désignée par Lui.
Art. 18.
Avant d'entrer en fonctions, les membres de la Cour prêtent le serment suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l'Etat. Je promets de remplir mes fonctions avec
intégrité, exactitude et impartialité.»

Section 2. – Du rang et de la préséance

Art. 19.
Il est tenu une liste de rang sur laquelle les membres de la Cour sont inscrits dans l'ordre qui suit: Le président, le vice-président, les
conseillers à la Cour de cassation dans l'ordre de leur nomination. Les conseillers sont portés sur cette liste dans l'ordre que suivent
les arrêtés de nomination, ou dans celui de leur inscription dans l'arrêté de nomination simultanée.
La liste détermine le rang des membres dans les cérémonies et aux audiences de la Cour.

Section 3. – Des empêchements et des remplacements

Art. 20.
Le président de la Cour Constitutionnelle est, en cas d'absence, d'empêchement ou de vacance de poste, remplacé par le vice-
président ou, à défaut de celui-ci, par le membre le plus élevé en rang, dans l'ordre de la liste prévue par l'article 19.

Section 4. – De la discipline

Art. 21.
(1) Les membres de la Cour ne peuvent, directement ou indirectement, avoir des entretiens particuliers avec les parties ou leurs
avocats sur les contestations qui leur sont soumises.
(2) Aucun membre de la Cour ne peut s'absenter si le service doit souffrir de son absence.
(3) Les membres de la Cour qui ont manqué à la dignité de leurs fonctions ou aux devoirs de leur état peuvent faire l'objet d'une
peine disciplinaire.
(4) Toute affaire disciplinaire est initiée, instruite et poursuivie par le président de la Cour Constitutionnelle.

Art. 22.
Les peines disciplinaires sont:
1. l'avertissement;
2. la réprimande;
3. la suspension des fonctions pour une durée qui ne peut dépasser six mois;
4. la révocation.

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COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE 69

Art. 23.
Les peines disciplinaires sont infligées par la Cour Constitutionnelle siégeant en assemblée générale et statuant en chambre du
conseil.
Le président de la Cour, ou le membre de la Cour qui a instruit l'affaire disciplinaire en cas d'empêchement du président, ne
participe pas aux délibérations et décisions en la matière.
Art. 24.
Aucune peine ne peut être infligée sans que le membre mis en cause ait été entendu ou dûment appelé. S'il ne comparaît pas en
la chambre du conseil, il peut se pourvoir, en cas de condamnation, par voie d'opposition, dans les cinq jours de la notification par la
voie du greffe.
Art. 25.
La Cour Constitutionnelle peut prononcer la suspension provisoire de tout membre poursuivi judiciairement ou administrati-
vement pendant tout le cours de la procédure jusqu'à la décision définitive.
Art. 26.
L'action disciplinaire est indépendante de toutes poursuites judiciaires et peut être cumulée avec elles.

Section 5. – Dispositions diverses

Art. 27.
Le greffe de la Cour supérieure de justice fait fonction de greffe de la Cour Constitutionnelle. Le greffier assiste aux audiences
publiques de la Cour et aux assemblées générales ainsi qu'à l'instruction des affaires disciplinaires à charge des membres de la
Cour.
Art. 28.
La Cour arrête son règlement d'ordre intérieur. Celui-ci est publié au Mémorial.
Art. 29.
Les membres de la Cour Constitutionnelle reçoivent une indemnité mensuelle équivalente à quarante points indiciaires. Le
greffier de la Cour Constitutionnelle reçoit une indemnité mensuelle équivalente à vingt points indiciaires. La valeur numérique des
points indiciaires est déterminée conformément aux règles fixées par la législation en matière de traitements des fonctionnaires de
l'Etat. Les indemnités des membres de la Cour et du greffier peuvent être cumulées avec toute autre rémunération.
Art. 30.
Les crédits nécessaires au fonctionnement de la Cour sont inscrits au budget de l'Etat.
Art. 31.
er
La présente loi entre en vigueur le 1 octobre 1997.

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70 COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE

Règlement d’ordre intérieur de la Cour Constitutionnelle du 31 octobre 1997.


(Mém. A - 89 du 28 novembre 1997, p. 2696)

er
Art. 1 .
La Cour Constitutionnelle siège à Luxembourg, 12, Côte d'Eich.
La Cour tient audience le vendredi à 15 heures; elle peut fixer des audiences extraordinaires.
Art. 2.
Le greffier en chef de la Cour supérieure de justice est le greffier de la Cour Constitutionnelle. En cas d'empêchement, le greffier
est suppléé par le greffier de la Cour supérieure de justice qu'il désigne. S'il se trouve dans l'impossibilité de faire lui-même cette
désignation, il y est pourvu par le président de la Cour Constitutionnelle.
Art. 3.
Il est tenu au greffe de la Cour Constitutionnelle un rôle général, coté et paraphé par le président de la Cour, sur lequel sont
inscrites toutes les causes dans l'ordre de leur présentation. L'inscription au rôle général détermine le rang d'après lequel les causes
sont plaidées. La Cour peut, au vu de circonstances particulières, décider de faire juger une affaire par priorité.
Le greffier inscrit au rôle général la date des arrêts rendus et la date de leur publication au Mémorial.
Art. 4.
Le présent règlement sera publié au Mémorial.

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COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE 71

Règlement grand-ducal du 21 novembre 1997 fixant le taux et le mode de répartition des indemnités des
membres suppléants de la Cour administrative et du Tribunal administratif.
(Mém. A - 97 du 18 décembre 1997, p. 2962)

er
Art. 1 .
1
Il est alloué aux membres suppléants de la Cour administrative une indemnité de «123,95 euros» par audience.
Art. 2.
1
Il est alloué aux membres suppléants du Tribunal administratif une indemnité de «86,76 euros» par audience.
Art. 3.
Les frais de voyage et de séjour des membres suppléants de la Cour administrative et du Tribunal administratif sont identiques à
ceux alloués aux fonctionnaires de l'Etat.
Art. 4.
Le règlement grand-ducal du 27 octobre 1995 portant fixation des indemnités et des frais de voyage et de séjour des membres
suppléants du Comité du contentieux est abrogé.
Art. 5.
Notre Ministre de la Justice et du Budget est chargé de l'exécution du présent règlement qui sera publié au Mémorial.

Implicitement modifié en vertu de la loi du 1er août 2001 relative au basculement en euro (Mém. A - 117 du 18 septembre 2001, p.2440; doc. parl. 4722).

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72 COURS ET TRIBUNAUX - COUR CONSTITUTIONNELLE

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 73

Loi du 10 août 1991 sur la profession d'avocat, telle qu’elle a été modifiée.

Sommaire

er
Chapitre I: De la profession d’avocat (Art. 1 à 6) ............................................................................................................. 74
Chapitre II: Organisation de la profession (Art. 7 à 10) ...................................................................................................... 76
Chapitre III: Des structures de la profession (Art. 11 à 25) ................................................................................................. 77
Section I. - L'Assemblée (Art. 12 à 15) .............................................................................................................. 77
Section II. - Le Conseil de l'ordre (Art. 16 à 19) .................................................................................................. 77
Section III. - Le Bâtonnier de l'ordre (Art. 20 à 23) .............................................................................................. 78
Section IV. - Le Conseil disciplinaire et administratif (Art. 24 et 25) ................................................................... 79

Chapitre IV: De la discipline et des voies de recours (Art. 26 à 30) .................................................................................... 79


Chapitre V: Les droits et devoirs des avocats (Art. 31 à 40) ............................................................................................... 81
Chapitre VI: Dispositions pénales (Art. 41) ............................................................................................................................ 85
Chapitre VII: Dispositions abrogatoires et modificatives (Art. 42 et 43) .............................................................................. 85
Chapitre VIII: Entrée en vigueur (Art. 44) ................................................................................................................................. 86

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74 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

1
Loi du 10 août 1991 sur la profession d'avocat,
(Mém. A - 58 du 27 août 1991, p. 1110; doc. parl. 3273; Rectificatif: Mém. A - 71 du 16 octobre 1991, p. 1382)
modifiée par:
Loi du 9 août 1993
(Mém. A - 72 du 15 septembre 1993, p. 1410; doc. parl. 3569) Loi du
9 juin 1994
(Mém. A - 52 du 27 juin 1994, p. 1003; doc. parl. 3803 Loi
du 18 août 1995
(Mém. A - 81 du 3 octobre 1995, p. 1913; doc. parl. 3843) Loi
du 7 novembre 1996
(Mém. A - 79 du 19 novembre 1996, p. 2262; doc. parl. 3940A) Loi
du 31 mai 1999
(Mém. A - 76 du 21 juin 1999, p. 1679; doc. parl. 4556) Loi
du 21 juin 1999
(Mém. A - 98 du 26 juillet 1999, p. 1892; doc. parl. 4326; dir. 89/665) Loi
du 13 novembre 2002
(Mém. A - 140 du 17 décembre 2002, p. 3202; doc. parl. 4790) Loi
du 12 novembre 2004
(Mém. A - 183 du 19 novembre 2004, p. 2766; doc. parl. 5165; dir. 2001/97/CE) Loi
du 21 juin 2007
(Mém. A - 101 du 26 juin 2007, p. 1854; doc. parl. 5411; dir. 2003/8/CE) Loi du
23 avril 2008
(Mém. A - 55 du 29 avril 2008, p. 760; doc. parl. 5699) Loi
du 17 juillet 2008
(Mém. A - 106 du 23 juillet 2008, p. 1496; doc. parl. 5811; dir. 2005/60/CE/ et 2006/70/CE) Loi du
18 décembre 2008.
(Mém. A - 195 du 22 décembre 2008, p. 2608; doc. parl. 5770; dir. 2005/36/CE et 2006/100/CE)

Texte coordonné

Chapitre l: De la profession d'avocat Art.


er
1 .
La profession d'avocat est une profession libérale et indépendante. Sont
incompatibles avec l'exercice de cette profession:
2
1. les fonctions de l'ordre judiciaire, excepté celles de juge suppléant (. . .) ;
2. les fonctions de greffier et d'huissier de justice;
3. les fonctions de notaire;
4. les professions de réviseur d'entreprises et d'expert-comptable;
5. les emplois salariés du secteur public ou du secteur privé; sont toutefois compatibles l'emploi en tant qu'avocat auprès d'un
avocat et en tant que collaborateur au sens de l'article 97 de la loi électorale modifiée du 31 juillet 1924 ainsi que, pendant la
durée du stage, l'emploi admis comme équivalent au stage judiciaire par la réglementation en vigueur, à condition que ces
emplois ne comportent pas abandon de la liberté d'agir selon la conscience professionnelle;
6. les fonctions de directeur d'entreprise, de gérant ou d'administrateur-délégué de sociétés commerciales et de mandataire
général ou d'agent de compagnies d'assurances;
7. l'exercice d'une activité commerciale ou artisanale;
8. toute activité de nature à porter atteinte à l'indépendance de l'avocat ou à la dignité de la profession.

(Loi du 9 août 1993)


«Art. 2.
(1) Les avocats seuls peuvent assister ou représenter les parties, postuler et plaider pour elles devant les juridictions de quelque
nature qu'elles soient, recevoir leurs pièces et titres afin de les présenter aux juges, faire et signer les actes nécessaires pour la
régularité de la procédure et mettre l'affaire en état de recevoir jugement.»

1
La loi du 31 mai 1999 sur les attachés de justice et sur la profession d’avocat (Mém. A - 76 du 21 juin 1999, p. 1679; doc. parl. 4556) dispose dans
l’article 3:
«Art. III. Dans tous les textes légaux et réglementaires, les termes «avocat(s) inscrit(s) à la liste I» sont remplacés par les termes «avocat(s) à la Cour»,
les termes «avocat(s) inscrit(s) à la liste II» sont remplacés par le mot «avocat(s)» et les termes «ministère d'avoué» ou «ministère d'avocat» sont
remplacés par les termes «ministère d'avocat à la Cour».»
2
Supprimé par la loi du 31 mai 1999.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 75

(Loi du 7 novembre 1996)


«Les dispositions de l’alinéa précédent ne font pas obstacle à l’application de dispositions législatives spéciales et à la faculté:
– des assurés sociaux de se faire assister ou représenter par un délégué de leur organisation professionnelle ou syndicale
devant le Conseil arbitral ou le Conseil supérieur des assurances sociales,
– des justiciables d’agir par eux-mêmes ou de se faire représenter ou assister par un «avocat inscrit à la liste II des tableaux
1
dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats,» expert-comptable ou un réviseur d’entreprises, dûment
autorisés à exercer leur profession, devant le tribunal administratif appelé à connaître d’un recours en matière de
contributions directes,
– de l’Etat, des communes et des autres personnes morales de droit public de se faire représenter ou assister par un
fonctionnaire ou un agent de leur administration, dûment mandaté, devant la justice de paix, devant le président du tribunal
d’arrondissement ou le juge qui le remplace, statuant en matière de référé,
– du ministère public, de représenter des parties en justice dans les cas prévus par la loi,»
(Loi du 23 avril 2008)
«– du Ministre ayant la protection des consommateurs dans ses attributions, du Ministre ayant la santé dans ses attributions, de
la Commission de surveillance du secteur financier et du Commissariat aux Assurances de se faire représenter par un
fonctionnaire ou un agent de leurs administrations, dûment mandaté, devant les juridictions statuant sur base d’une action en
cessation prévue par la loi modifiée du 19 décembre 2003 fixant les conditions d’agrément des organisations habilitées à
intenter des actions en cessation.»
(2) Nul ne peut, directement ou par personne interposée, donner, à titre habituel et contre rémunération, des consultations
juridiques, ou rédiger pour autrui des actes sous seing privé, s'il n'est autorisé, aux termes de la présente loi, à exercer la
profession d'avocat.
Les consultations écrites, portant en tout ou en partie sur des matières juridiques, contiennent les nom, prénom et qualité de ceux
qui les donnent, ainsi que la date de leur confection.
(3) Les dispositions du paragraphe (2) ne font pas obstacle à la faculté:
1. pour les administrations publiques et les personnes de droit public de fournir des renseignements et avis juridiques relevant
soit de leurs attributions soit de leurs obligations découlant de conventions internationales;
2. pour les personnes exerçant une autre activité professionnelle réglementée par la loi ou une profession dont l'accès et l'objet
sont réglementés par la loi de donner des renseignements sur le droit applicable au Luxembourg relevant directement de leur
activité ou profession et de rédiger des actes juridiques qui constituent l'accessoire nécessaire de la prestation fournie;
3. pour les juristes d'entreprises, exerçant leurs activités en exécution d'un contrat d'emploi au sein d'une entreprise, d'une
société ou d'un groupe de sociétés, de donner tous les conseils et d'effectuer toutes les opérations d'ordre juridique
nécessaires à l'activité et en rapport direct avec les activités de leur employeur;
4. pour les personnes morales à but non lucratif et pour les syndicats de donner à leurs membres les renseignements relatifs
aux questions juridiques se rapportant directement à leur objet, ces personnes morales à but non lucratif ou syndicats devant
par ailleurs, au cas où ils reçoivent des subventions de la part de l'Etat et prennent en charge les frais d'avocat relatifs à la
représentation ou l'assistance de leurs membres devant une juridiction, garantir à leurs membres le libre choix de l'avocat qui
doit les représenter ou les assister;
5. pour les professeurs et maîtres de conférence d'un enseignement juridique dans les universités et les unités de formation et
de recherche de niveau universitaire ou post-universitaire, actifs ou émérites, de donner occasionnellement et contre
rémunération des consultations juridiques et de rédiger des avis juridiques.
Art. 3.
La présente loi ne fait pas obstacle à la diffusion en matière juridique de renseignements et d'informations à caractère
documentaire.
Art. 4.
(1) Les avocats habilités à exercer leurs activités dans un Etat membre des Communautés Européennes prêtent les services
prévus par la loi du 29 avril 1980 réglant l'activité de ces avocats aux conditions de cette loi et des mesures prises en application des
traités instituant les Communautés Européennes.
(Loi du 13 novembre 2002)
«(2) Les dispositions de la présente loi ne préjudicient pas de la détermination des conditions d'inscription au tableau des avocats
ressortissants des Etats membres auxquelles s'appliquent les dispositions de «la Directive 2005/36/CE du Parlement européen et du
2
Conseil du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles» ou les dispositions de la Directive
98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat
dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise.»

1
Ajouté par la loi du 21 juin 1999.
2
Ainsi modifié par la loi du 18 décembre 2008.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


76 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

Art. 5.
Nul ne peut exercer la profession d'avocat s'il n'a obtenu l'inscription au tableau d'un Ordre des avocats établi au Grand-Duché de
Luxembourg.
Art. 6.
(1) Pour être inscrit au tableau, il faut:
a) présenter la garantie nécessaire d'honorabilité.
b) (Loi du 13 novembre 2002) «Justifier de l'accomplissement des conditions d'admission au stage ou remplir les conditions
pour être inscrit comme avocat exerçant au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre professionnel d'origine, en
application de la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement
européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat
membre autre que celui où la qualification a été acquise.»
Exceptionnellement, le Conseil de l'ordre peut dispenser les personnes ayant accompli leur stage professionnel dans leur
Etat d'origine et pouvant attester d'une pratique professionnelle d'au moins cinq ans, de certaines conditions d'admission au
stage.
c) être de nationalité luxembourgeoise ou être ressortissant d'un Etat membre des Communautés Européennes. Le
Conseil de l'ordre, après avoir pris l'avis du ministre de la Justice, peut, sur la preuve de la réciprocité de la part du pays
non-membre de la Communauté Européenne dont le candidat est ressortissant, dispenser de cette condition. Il en est
de même des candidats qui ont le statut de réfugié politique et qui bénéficient du droit d'asile au Grand-Duché de Luxem
bourg.
(Loi du 13 novembre 2002)
«d) maîtriser la langue de la législation et les langues administratives et judiciaires au sens de la loi du 24 février 1984 sur le
régime des langues.»
(2) Avant d'être inscrits au tableau des avocats, les candidats-avocats, sur présentation par le Bâtonnier de l'Ordre ou de
son délégué, prêtent devant la Cour de cassation le serment en ces termes «Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la
Constitution et aux lois de l'Etat; de ne pas m'écarter du respect dû aux tribunaux; de ne conseiller ou défendre aucune cause
que je ne croirais pas juste en mon âme et conscience».

Chapitre Il: Organisation de la profession


Art. 7.
Il existe un Ordre des avocats à Luxembourg et un Ordre des avocats à Diekirch. Chaque Ordre a la personnalité civile.
Art. 8.
(1) L'Ordre des avocats est composé des avocats inscrits au tableau.
(2) Le tableau des avocats de chaque Ordre est dressé par le Conseil de l'ordre dans les deux mois qui suivent son entrée en
fonction.
1
(3) Le tableau des avocats comprend «quatre» listes:
1. La liste I des avocats qui remplissent les conditions des articles 5 et 6 et (Loi du 31 mai 1999) «qui sont détenteurs du
diplôme de l'examen de fin de stage judiciaire»;
2. La liste II des avocats qui remplissent les conditions des articles 5 et 6;
3. La liste III des avocats honoraires.
(Loi du 13 novembre 2002)
«4. La liste IV des avocats exerçant sous leur titre professionnel d'origine.»
(4) Le tableau est distribué annuellement par le Conseil de l'Ordre aux autorités judiciaires et administratives.
(5) Chaque Ordre tient un registre dans lequel sont consignées les inscriptions et réinscriptions au tableau sur les listes qu'il
comprend, les omissions au tableau, les dispenses du stage ou d'une partie du stage, ainsi que les sanctions disciplinaires. Le
tableau est considéré comme tenu à jour par les inscriptions figurant au registre.
(6) Les avocats sont inscrits ou, le cas échéant, réinscrits aux listes du tableau avec rang à partir de leur prestation de serment
d'avocat.
Art. 9.
(1) Les avocats inscrits à la liste I des avocats sont seuls habilités à accomplir les actes pour lesquels les lois et règlements
prescrivent le ministère d'avoué.
(2) (Loi du 13 novembre 2002) «Les avocats inscrits aux listes II et IV du tableau des avocats peuvent exercer leurs activités
prévues aux paragraphes (1) et (2) de l'article 2; Ils peuvent accomplir les actes énoncés au paragraphe (1) du présent article s'ils
sont assistés d'un avocat à la Cour inscrit à la liste I du tableau des avocats.»
Ils sont admis à conclure à l'audience sans cette assistance dans les termes des conclusions signées par un avocat inscrit à la
liste I des avocats.

Ainsi modifié par la loi du 13 novembre 2002.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 77

Art. 10.
(1) Le fait de ne pas satisfaire aux exigences du stage judiciaire pendant une année entraîne l'omission au tableau.
(2) Sur demande de l'avocat et par décision du Conseil de l'ordre, le stage judiciaire peut être suspendu pendant un délai ne
dépassant pas trois ans. La suspension entraîne l'omission au tableau pendant toute sa durée.
(3) L'avocat ayant effectué le stage prescrit qui ne s'est pas présenté à l'examen de fin de stage judiciaire dans un délai de trois
ans après la fin du stage, ainsi que l'avocat qui n'a pas obtenu le diplôme de l'examen de fin de stage judiciaire dans un délai de cinq
ans après la fin du stage, sont omis au tableau. Le Conseil de l'ordre peut prolonger ces délais pour des causes exceptionnelles,
dûment justifiées.

Chapitre III: Des structures de la profession

Art. 11.
Les organes des la profession sont, pour chaque Ordre,
- l'Assemblée,
- le Conseil de l'ordre,
- le Bâtonnier, et, pour l'ensemble de la
profession,
- le Conseil disciplinaire et administratif.

Section I. - L'Assemblée

Art. 12.

(Loi du 13 novembre 2002)


«L'Assemblée se compose des avocats inscrits aux listes I et IV du tableau des avocats.» Ces avocats sont désignés aux articles
13 et 15 comme «membres de l'Assemblée». Les avocats honoraires et les avocats inscrits à la liste II des avocats ont le droit d'y
assister.
Art. 13.
L'Assemblée est présidée par le Bâtonnier ou, en cas d'empêchement, par le membre du Conseil de l'ordre le plus ancien en
rang. Elle désigne deux ou plusieurs membres pour remplir les fonctions de scrutateurs. Le membre le plus jeune du Conseil de
l'ordre fait office de secrétaire.
Art. 14.
(1) L'Assemblée est constituée valablement lorsque plus de la moitié des membres de l'Assemblée sont réunis.
(2) Au cas où ce quorum n'est pas atteint, une deuxième Assemblée doit être convoquée lors de laquelle les décisions sont
valablement prises quel que soit le nombre des membres de l'Assemblée présents.
(3) S'il n'est pas autrement disposé, les décisions de l'Assemblée sont prises valablement à la majorité absolue des membres
présents et votants.
Art. 15.
(1) L'Assemblée générale annuelle se tient dans la première quinzaine du mois de juillet.
(2) L'ordre du jour de l'assemblée générale annuelle comprend notamment la présentation du rapport d'activités du Bâtonnier et
du Conseil de l'ordre, la présentation des comptes relatifs à l'année écoulée, l'approbation de ces comptes, la désignation parmi les
membres de l'Assemblée d'un ou de plusieurs réviseurs des comptes pour l'exercice à venir, l'élection du Bâtonnier, des membres
du Conseil de l'ordre et, s'il y a lieu, celle des membres du Conseil disciplinaire et administratif ainsi que la proposition des membres
du Conseil disciplinaire et administratif d'appel.
(3) (Loi du 13 novembre 2002) «L'assemblée annuelle fixe, sur proposition du Conseil de l'ordre, les cotisations annuelles
respectives à charge des avocats inscrits aux listes l, II, III et IV du tableau des avocats.»
A défaut de paiement, le Bâtonnier peut requérir l'exécutoire de la cotisation par le Président du tribunal d'arrondissement.
(4) Des assemblées générales extraordinaires peuvent être convoquées avec un ordre du jour à fixer par le Conseil de l'ordre.
(5) Une assemblée générale extraordinaire doit être convoquée dans le mois toutes les fois qu'un cinquième des membres de
l'Assemblée au moins en fait la demande écrite et précise l'ordre du jour.

Section II. - Le Conseil de l'ordre

Art. 16.

(Loi du 13 novembre 2002)


«(1) Le Conseil de l'Ordre se compose du Bâtonnier et de deux membres, dont le Bâtonnier sortant; pour chaque tranche
supplémentaire entière ou partielle de soixante-quinze avocats inscrits sur chacune des listes I et IV du tableau des avocats, le
nombre des membres est augmenté de deux unités, sans dépasser le nombre de quinze membres.»

CODE ADMINISTRATIF – 2008/B – Vol. 1


78 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

(2) Le Conseil de l'ordre élu par l'assemblée générale annuelle entre en fonction le 15 septembre qui suit l'assemblée générale et
reste en fonction pendant une année.
(3) Le Bâtonnier et les membres du Conseil de l'ordre sont rééligibles.
(4) Les membres du Conseil de l'ordre autres que le Bâtonnier et le Bâtonnier sortant sont élus parmi les avocats inscrits à la liste
I des avocats au scrutin secret et à la majorité relative; dans les cas de parité de suffrage, le plus ancien en rang est élu.
En cas de vacance d'un poste, le remplaçant est coopté par le Conseil de l'ordre.
(5) Sur proposition du Conseil de l'ordre, il peut être pourvu à l'attribution d'un des sièges du Conseil selon les règles de scrutin
prévues pour la désignation du Bâtonnier, I'attributaire de ce siège étant désigné comme le vice-bâtonnier.
(6) Le Conseil de l'ordre ne peut délibérer que si la majorité des membres qui le composent est présente. Si cette majorité ne
peut être constituée pour cause de maladie, absence ou autres empêchements, il est appelé par le Bâtonnier, pour compléter le
nombre indispensable, des remplaçants parmi les avocats inscrits à la liste I des avocats.
(7) Les décisions du Conseil de l'ordre sont prises à la majorité des membres votants. En cas de partage de voix, celle du
Bâtonnier est prépondérante.

Art. 17.
Le Conseil de l'ordre est chargé:
– de veiller à la sauvegarde de l'honneur de l'Ordre, de maintenir les principes de dignité, de probité et de délicatesse qui
forment la base de la profession d'avocat et les usages du barreau qui les consacrent, – de veiller à l'observation des règles
édictées selon l'article 19, de déférer au Conseil disciplinaire et administratif les
auteurs des infractions et des manquements, sans préjudice de l'action des tribunaux et du ministère public, s'il y a lieu,
(Loi du 17 juillet 2008)
«– de veiller au respect par les membres de l’ordre de leurs obligations découlant de la législation en matière de lutte contre le
blanchiment et contre le financement du terrorisme».
Art. 18.
Les attributions du Conseil de l'ordre comprennent en outre l'administration de l'ordre et notamment l'établissement du tableau
des avocats, les devoirs requis par l'assistance judiciaire, la taxation des honoraires et des frais des avocats, la rédaction des avis en
matière de législation et de justice, et plus généralement l'examen de toutes les questions intéressant l'exercice de la profession et la
défense des droits des avocats. Les attributions qui ne sont pas réservées par la loi à d'autres organes de l'Ordre sont du ressort du
Conseil de l'ordre.
Art. 19.
Le Conseil de l'ordre peut arrêter des règlements d'ordre intérieur qui déterminent les règles professionnelles, relatives
notamment
1. à la déontologie entre avocats et à l'égard des clients et des tiers;
2. au secret professionnel;
3. aux honoraires et frais;
4. à l'information du public concernant les avocats et leur activité professionnelle;
5. à la protection des intérêts des clients et des tiers; les règlements y relatifs peuvent prévoir des mesures d'assurance
individuelle ou collective facultatives ou obligatoires ainsi que les prescriptions concernant la conservation des fonds de tiers.

Section III. - Le Bâtonnier de l'ordre

Art. 20.
Le Bâtonnier est élu parmi les avocats inscrits à la liste I des avocats au scrutin secret à la majorité absolue de ces avocats
présents.
Art. 21.
Le Bâtonnier est le chef de l'Ordre. Il représente l'Ordre judiciairement et extrajudiciairement. Il convoque et préside l'assemblée
générale et le Conseil de l'ordre. Il peut déléguer l'exercice de fonctions déterminées à un ou plusieurs membres du Conseil de
l'ordre. En cas de décès, de démission ou d'empêchement du Bâtonnier, ses fonctions sont exercées par le vice-bâtonnier, ou, à
défaut ou en cas d'empêchement du vice-bâtonnier, par le membre du Conseil de l'ordre désigné à ces fins par le Conseil de l'ordre.
Art. 22.
(1) Le Bâtonnier règle les différends qui peuvent naître entre avocats dans l'exercice de leur profession.
(2) L'appel de ses décisions peut être porté devant le Conseil disciplinaire et administratif qui statue en dernier ressort. L'appel
est introduit auprès du Président du Conseil disciplinaire et administratif sous forme de lettre recommandée dans un
délai de dix jours à partir de la notification par lettre recommandée de la décision du Bâtonnier.
(3) La décision, passée en force de chose jugée, lie les avocats impliqués dans un tel différend et, le cas échéant, ceux qui
les remplacent ainsi que les tribunaux devant lesquels elle est invoquée.

CODE ADMINISTRATIF – 2008/B – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 79

Art. 23.
Dans le cas où les affaires dont un avocat est chargé se trouvent à l'abandon pour cause de décès, d'absence, de maladie, de
suspension ou d'interdiction ou pour toute autre raison, et dans tous les cas où la protection des clients et des tiers l'exige, le
Bâtonnier a qualité pour prendre toute mesure conservatoire et en cas de besoin pour saisir les organes judiciaires compétents aux
fins de voir ordonner les mesures qu'il juge nécessaires ou utiles.
Les mesures ordonnées par les organes judiciaires sont susceptibles d'être rendues exécutoires par provision.

Section IV. - Le Conseil disciplinaire et administratif

Art. 24.
(1) Il est pourvu par la présente loi à la création d'un Conseil disciplinaire et administratif composé de cinq avocats inscrits à la
liste I des avocats dont quatre sont élus à la majorité relative par l'assemblée générale de l'Ordre de Luxembourg et un par
l'assemblée générale de l'Ordre de Diekirch. L'assemblée générale de l'Ordre de Luxembourg élit quatre suppléants et l'assemblée
générale de l'Ordre de Diekirch un suppléant. Tout membre effectif est, en cas d'empêchement, remplacé suivant le rang
d'ancienneté par un suppléant de l'Ordre dont il relève, et, en cas d'empêchement des suppléants de son Ordre, par un suppléant de
l'autre Ordre.
(2) La durée de fonction des membres est de deux ans à partir du 15 septembre qui suit leur élection. En cas de vacance d'un
poste de membre effectif ou de membre suppléant, son remplaçant est coopté par le Conseil disciplinaire et administratif. Les
fonctions des membres effectifs et suppléants cooptés se terminent à la date où les fonctions du membre élu qu'ils remplacent
auraient pris fin. Les membres du Conseil disciplinaire et administratif sont rééligibles.
(3) Le Conseil disciplinaire et administratif élit un président et un vice-président. Au cas où le président et le vice-président sont
empêchés, le Conseil est présidé par le membre titulaire le plus ancien en rang. Le membre le plus jeune du Conseil fait office de
secrétaire.
(4) Pour être membre du Conseil disciplinaire et administratif, il faut être de nationalité luxembourgeoise, inscrit à la liste I des
avocats depuis cinq ans au moins et ne pas être membre d'un Conseil de l'ordre.
(5) Lorsque le Conseil disciplinaire et administratif ne peut se composer selon ce qui précède, ses membres sont désignés par le
Conseil de l'ordre dont relèvent les membres à suppléer.
Art. 25.
(Loi du 13 novembre 2002)
«Le Conseil disciplinaire et administratif connaît, pour les deux Ordres, des affaires disciplinaires et administratives qui lui sont
déférées selon les dispositions et la procédure prévues par la présente loi et selon les dispositions de la loi du 13 novembre 2002
portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 visant
à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise.»

Chapitre IV: De la discipline et des voies de recours

Art. 26.
(1) Le Bâtonnier instruit les affaires dont il est saisi soit par le procureur d'Etat ou par le procureur général d'Etat, soit sur plainte,
soit conformément à l'article 33 (5) ou dont il se saisit d'office.
(2) Il peut déléguer son pouvoir d'instruction à un autre membre du Conseil de l'ordre.
(3) Le Bâtonnier ou son délégué dresse un procès-verbal des faits qui ont motivé l'instruction. Il peut s'adresser au procureur
général d'Etat pour voir charger un officier de police judiciaire de procéder à une enquête.

(Loi du 31 mai 1999)


«3(bis) Si le Bâtonnier estime, en cas d'infraction ou de manquement à la discipline, que la sanction à prononcer ne dépasse pas
1
la peine de l'avertissement, de la réprimande ou d'une amende inférieure à «500 euros» , il peut seul prononcer cette sanction.
L'avocat sanctionné peut former contredit, par requête, dans les 10 jours de la notification de la décision du Bâtonnier, auprès du
conseil disciplinaire et administratif. Dans les autres cas, l'instruction se poursuit conformément aux dispositions qui suivent.»
(4) L'instruction préalable terminée, le Bâtonnier en soumet le résultat au Conseil de l'ordre qui défère l'avocat au Conseil
disciplinaire et administratif, s'il estime qu'il y a infraction ou manquement à la discipline.
(5) Au cas où le Conseil de l'ordre ne défère pas au Conseil disciplinaire et administratif les affaires dont le Bâtonnier a été saisi
par le procureur d'Etat ou par le procureur général d'Etat, ceux-ci peuvent directement saisir le Conseil disciplinaire et administratif.
(6) En matière disciplinaire, l'avocat est cité devant le Conseil disciplinaire et administratif à la diligence du Bâtonnier, ou, dans le
cas du paragraphe (5), à la diligence du procureur d'Etat ou du procureur général d'Etat.

Implicitement modifié en vertu de la loi du 1er août 2001 relative au basculement en euro (Mém. A - 117 du 18 septembre 2001, p.2440; doc. parl. 4722).

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


80 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

La citation, sous pli fermé, est soit remise en l'étude par un délégué du Conseil de l'ordre, soit signifiée par un huissier, soit
envoyée sous forme de lettre recommandée avec avis de réception.
Le délai de citation est de quinze jours au moins à partir de la remise, de la signification ou de l'envoi. La
citation contient l'énoncé des griefs.
(7) (Loi du 18 août 1995) «En cas de prétérition d'un avocat du tableau, de refus d'inscription ou de réinscription, de contestation
du rang, ainsi que dans les cas prévus aux articles 23, 34(3) et 40(1), l'intéressé peut saisir le Conseil disciplinaire et administratif par
requête dans un délai de quarante jours à partir soit de la remise, soit de la signification, soit de l'envoi de la décision entreprise
opérés selon l'un des modes prévus au paragraphe (6). La procédure est dispensée du ministère d'avoué.»
(8) Le Conseil disciplinaire et administratif informe, par lettre recommandée avec avis de réception, l'avocat intéressé et le
Conseil de l'ordre intéressé des lieu, date et heure de l'audience.
Le Conseil de l'ordre intéressé peut déléguer l'un de ses membres pour assister à l'audience du Conseil disciplinaire et
administratif et y être entendu en son avis et en ses conclusions.
Lorsque le Conseil disciplinaire et administratif est saisi par le procureur d'Etat ou par le procureur général d'Etat conformément
aux paragraphes (5) et (6), ceux-ci peuvent assister à l'audience pour y être entendus en leurs avis ou conclusions.
(9) L'avocat peut prendre inspection du dossier ou s'en faire délivrer copie à ses frais.
(10) L'avocat inculpé comparaît en personne. Il peut se faire assister par un avocat.
S'il ne comparaît pas, il est statué par décision par défaut non susceptible d'opposition.
(11) Le Conseil disciplinaire et administratif instruit l'affaire en audience publique; l'avocat inculpé ou intéressé peut demander
que la cause soit entendue en audience non publique.
(12) Le Conseil disciplinaire et administratif peut ordonner des enquêtes et des expertises. Les enquêtes sont faites soit par le
Conseil, soit par l'un de ses membres, soit par un officier de police judiciaire.
(13) La décision du Conseil disciplinaire et administratif est prise à la majorité absolue des voix. Elle est signée par tous les
membres du Conseil.
(14) La décision est motivée; elle est lue en audience publique.
(15) Une copie de la décision est notifiée, à la diligence du Président du Conseil disciplinaire et administratif, aux parties en
cause, ainsi qu'au procureur général d'Etat et au Conseil de l'ordre intéressé, par lettre recommandée avec avis de réception.
(16) Les lettres aux témoins et aux experts ainsi que les copies des décisions du Conseil sont signées par le Président du
Conseil disciplinaire et administratif.
(17) Les minutes des décisions sont déposées et conservées aux archives du Conseil disciplinaire et administratif.
Art. 27.
(1) Le Conseil disciplinaire et administratif peut, suivant l'exigence des cas, prononcer les sanctions suivantes:
1) l'avertissement;
2) la réprimande;
(Loi du 31 mai 1999)
1
«2bis) l'amende inférieure à «500 euros» »;
1
3) l'amende de «500 euros à 5.000 euros» ;
4) la suspension de l'exercice de la profession pour un terme qui ne peut excéder cinq ans;
5) l'interdiction à vie de l'exercice de la profession.
(2) La peine de la suspension peut être assortie du sursis pour tout ou partie de sa durée. Le bénéfice du sursis est perdu si le
condamné fait l'objet d'une nouvelle peine de suspension pour un fait se situant dans les cinq ans du fait qui a donné lieu à la peine
de suspension assortie du sursis.
(3) Le Conseil disciplinaire et administratif peut ordonner l'affichage aux lieux qu'il indique et la publication, totale ou partielle, de
sa décision dans un ou plusieurs journaux ou périodiques aux frais du condamné.
(4) L'avocat suspendu ou interdit doit s'abstenir de tout acte de la profession d'avocat au sens de l'article 2 paragraphes (1) et (2)
à dater du jour où la décision est passée en force de chose jugée. à moins que le Conseil n'ait, par décision motivée, ordonné
l'exécution provisoire de la décision ou fixé la date du début de l'exécution.

(Loi du 18 août 1995)


«(5) Le recours d'un avocat omis du tableau n'aura point d'effet suspensif, s'il n'en est autrement décidé par le conseil disci-
plinaire et administratif, saisi par lettre recommandée dans le délai de quarante jours à partir soit de la remise, soit de la signification,
soit de l'envoi de la décision d'omission opérés selon l'un des modes prescrits à l'article 26 (6).»
Art. 28.
(1) Les parties en cause, ainsi que le procureur général d'Etat et le Conseil de l'ordre intéressé peuvent faire appel contre toute
décision du Conseil disciplinaire et administratif, à l'exception de celle prise selon l'article 22 (2).

Implicitement modifié en vertu de la loi du 1er août 2001 relative au basculement en euro (Mém. A - 117 du 18 septembre 2001, p. 2440; doc. parl. 4722).

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 81

(Loi du 21 juin 2007)


«(2) Il est créé à ces fins un Conseil disciplinaire et administratif d’appel composé de deux magistrats de la Cour d’appel et d’un
assesseur-avocat inscrit sur la liste I du tableau des avocats.
Les membres magistrats et leurs suppléants, ainsi que le greffier affecté au Conseil sont nommés par arrêté grandducal, sur
présentation de la Cour supérieure de justice, pour une durée de deux ans. Leurs indemnités sont fixées par règlement grand-ducal.
L’assesseur-avocat et son suppléant sont nommés par arrêté grand-ducal pour une durée de deux ans. Ils sont choisis sur une
liste de trois avocats à la Cour inscrits sur la liste I du tableau des avocats depuis cinq ans au moins présentée par chaque Conseil
de l’ordre pour chaque fonction.
La fonction d’assesseur est incompatible avec celle de membre d’un Conseil de l’ordre ou avec celle de membre du Conseil
disciplinaire et administratif.
Le Conseil disciplinaire et administratif d’appel siège dans les locaux de la Cour supérieure de justice où est également assuré le
service du greffe.
Le Conseil disciplinaire et administratif est présidé par le magistrat le plus ancien en rang.»
(3) L'appel est déclaré au greffe de la Cour supérieure de justice dans le délai de quarante jours qui court pour les parties en
cause et pour le procureur général d'Etat et le Conseil de l'ordre intéressé du jour où la décision leur a été notifiée, à la diligence du
Président du Conseil disciplinaire et administratif, par lettre recommandée avec accusé de réception. (Loi du 13 novembre 2002)
«En cas d'appel relevé par les parties en cause ou par le procureur général d’Etat contre une décision rendue à l'encontre d'un
avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine, le greffe en informe sans délai le Conseil de l'Ordre des Avocats du
Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel cet avocat européen est inscrit.»
(4) Les dispositions de l'article 26 concernant l'instruction et la procédure sont applicables au Conseil disciplinaire et administratif
d'appel.
Art. 29
(1) Les parties en cause, ainsi que le procureur général d'Etat et le Conseil de l'ordre intéressé peuvent se pourvoir en cassation
contre l'arrêt rendu en appel.
(2) Le pourvoi est introduit, instruit et jugé comme en matière civile. Le délai pour se pourvoir court du jour où l'arrêt d'appel a été
notifié par le greffier par lettre recommandée avec accusé de réception.
Art. 30.
(1) Les témoins et experts appelés devant le Conseil disciplinaire et administratif et le Conseil disciplinaire et administratif d'appel
ou devant un membre de ces Conseils sont entendus sous la foi du serment.
(2) Les témoins ou experts cités qui refusent de comparaître ou de déposer sont passibles des peines comminées par l'article 77
(2) du code d'instruction criminelle à prononcer par le Conseil disciplinaire et administratif ou par le Conseil disciplinaire et
administratif d'appel.
(3) Les articles 220, 223 et 224 du code pénal sont applicables en la matière.
(4) Les décisions disciplinaires passées en force de chose jugée sont exécutées à la requête du procureur général d'Etat. Les
amendes prononcées en application des articles 27 (1) et 30 (2) sont recouvrées par l'administration de l'enregistrement au profit de
l'Etat.
(5) Les notifications qui sont faites par le Bâtonnier, le Conseil de l'ordre, le Conseil disciplinaire et administratif et le Conseil
disciplinaire et administratif d'appel contiennent information sur les voies de recours éventuellement ouvertes contre les décisions
notifiées.
Les délais de recours ne commencent à courir qu'à partir de cette information.

Chapitre V: Les droits et devoirs de l'avocat

Art. 31.
Nul ne peut porter le titre d'avocat s'il ne remplit les conditions prévues par les articles 5 et 6.
Art. 32.
(1) L'avocat porte, dans l'exercice de ses fonctions judiciaires, la robe. Seul l'avocat est placé dans l'intérieur du parquet. Il plaide
debout.
(2) Il est appelé, dans les cas déterminés par la loi, à suppléer les juges et ne peut s'y refuser sans motif d'excuse ou
d'empêchement.
Art. 33.
(1) Dans l'exercice de sa profession, l'avocat est maître de ses moyens.
(2) L'avocat exerce librement son ministère pour la défense de la justice et de la vérité; il s'abstient de toutes altérations de faits
et de toute surprise déloyale. Il lui est défendu de se livrer à des injures et remarques offensantes envers les parties ou leurs
défenseurs. Il s'abstient d'avancer aucun fait grave contre l'honneur et la réputation des parties, à moins que la cause ne l'exige.

CODE ADMINISTRATIF – 2008/B – Vol. 1


82 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

(3) L'avocat ne s'écarte pas, soit dans ses discours, soit dans ses écrits ou de toute autre manière, du respect dû à la justice et
aux tribunaux.
(4) L'avocat ne peut assister, ni représenter des parties ayant des intérêts opposés.Il en est de même d'une association d'avocats.
(5) Si l'avocat, dans ses plaidoiries ou dans ses écrits, contrevient aux dispositions des paragraphes (2), (3) et (4) du présent
article, le tribunal ou la Cour qui connaît de l'affaire peut faire dresser procès-verbal par le greffier et saisir le Bâtonnier du Conseil de
l'ordre de l'incident, sans préjudice d'autres poursuites s'il y a lieu.
Art. 34.
(1) Les avocats peuvent s'associer entre eux. Ils arrêtent la forme juridique et les modalités de leur association, sa représentation
à l'égard des tiers, les droits et devoirs des associés.Tous les associés doivent être inscrits aux Ordres prévus par la présente loi ou
à un Ordre d'avocats ou autre organisation représentant l'autorité professionnelle d'un Etat membre des Communautés
Européennes.
(2) Le Conseil de l'ordre peut, par dérogation à ce qui précède, permettre l'association avec des avocats inscrits à un Ordre
d'avocats ou avec une autre organisation représentant l'autorité professionnelle des avocats d'un Etat non-membre des
Communautés Européennes à la condition de constater que cet ordre ou cette association assure, outre la réciprocité, des
conditions d'inscription, d'exercice de la profession et d'association équivalentes à celles prévues par la présente loi.
(3) Dans la quinzaine de la conclusion du contrat d'association ou de l'acte modificatif, un exemplaire est envoyé par lettre
recommandée au Conseil de l'ordre qui peut, dans le mois de la réception, mettre en demeure les avocats associés de modifier la
convention pour qu'elle soit en conformité avec les règles professionnelles.
Les avocats associés peuvent interjeter appel devant le Conseil disciplinaire et administratif de cette décision par requête dans un
délai de quarante jours de l'envoi de la décision.
Art. 35.
(1) L'avocat est soumis au secret professionnel conformément à l'article 458 du code pénal.
(2) Il doit respecter le secret de l'instruction en matière pénale en s'abstenant de communiquer des renseignements extraits du
dossier ou de publier ou faire publier des documents, pièces ou lettres intéressant une information en cours.
(3) (Loi du 23 avril 2008) «Le lieu de travail de l’avocat et le secret des communications, par quelque moyen que ce soit, entre
l’avocat et son client, sont inviolables. Lorsqu’une mesure de procédure civile ou d’instruction criminelle ou d’inspection prévue par la
loi relative à la recherche et à la violation des droits des consommateurs du 23 avril 2008 est effectuée auprès ou à l’égard d’un
avocat dans les cas prévus par la loi, il ne peut y être procédé qu’en présence du Bâtonnier ou de son représentant, ou ceux-ci
dûment appelés.»
Le Bâtonnier ou son représentant peut adresser aux autorités ayant ordonné ces mesures toutes observations concernant la
sauvegarde du secret professionnel. Les actes de saisie et les procès-verbaux de perquisition mentionnent à peine de nullité la
présence du Bâtonnier ou de son représentant ou qu'ils ont été dûment appelés, ainsi que les observations que le cas échéant le
Bâtonnier ou son représentant ont estimé devoir faire.
(Loi du 12 novembre 2004)
«Art. 35-1.
Nonobstant les dispositions de l’article précédent et sous réserve de l’article 2 de la loi du 12 novembre 2004 relative à la lutte contre
le blanchiment et contre le financement du terrorisme, l’avocat est soumis aux obligations professionnelles suivantes telles que
définies par cette loi:» (Loi du 17 juillet 2008)
«– les obligations de vigilance à l’égard de la clientèle conformément aux articles 3, 3-1, 3-2, 3-3 et 7 de cette loi, – les
obligations d’organisation interne adéquate conformément à l’article 4 de cette loi et – les obligations de coopération avec
les autorités conformément aux articles 5 et 7 de cette loi.»
Art. 36.
(1) Les moyens auxquels il est recouru pour procurer au public l'information nécessaire sur l'avocat, sur les conditions d'exercice
de sa profession et sur les affaires dont il est chargé sont mis en oeuvre dans le respect de l'intérêt de son client et de façon à ne
pas porter atteinte à la dignité de la profession, dans les conditions à déterminer par le Conseil de l'ordre conformément à l'article 19
de la présente loi.
(2) Tout acte de démarchage ou de sollicitation est interdit à l'avocat.
Art. 37.
(Loi du 18 août 1995)
«(1) Le Conseil de l'ordre assure l'assistance des personnes qui ne trouvent pas de défenseur ou dont les ressources sont
insuffisantes pour la défense de leurs intérêts.
(2) Le Conseil de l'ordre collabore avec le service d'accueil et d'information juridique institué par l'article 189 de la loi du 7 mars
1980 sur l'organisation judiciaire. A cet effet le Conseil de l'ordre maintient un bureau de consultation et de défense. Le Bâtonnier
désigne les avocats qui assurent ce service.
(3) Si une partie ne trouve pas de défenseur, le Bâtonnier ou, suivant les circonstances, le juge, lui désigne d'office un avocat s'il
y a lieu. L'avocat nommé d'office pour défendre un justiciable ne peut refuser son ministère sans motif valable.»

CODE ADMINISTRATIF – 2008/B – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 83

(Loi du 18 août 1995)


«Art. 37-1.»

(Loi du 21 juin 2007)


«(1) Les personnes physiques dont les ressources sont insuffisantes ont droit à une assistance judiciaire pour la défense de leurs
intérêts au Grand-Duché de Luxembourg, à condition qu’il s’agisse:
1° de ressortissants luxembourgeois, ou
2° de ressortissants étrangers autorisés à s’établir au pays, ou
3° de ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne, ou
4° de ressortissants étrangers assimilés aux ressortissants luxembourgeois en matière d’assistance judiciaire par l’effet d’un traité
international.
Ont également droit à l’assistance judiciaire, pour toute procédure en matière civile et commerciale dans les affaires trans-
frontalières visées par la directive 2003/8/CE du Conseil du 27 janvier 2003 visant à améliorer l’accès à la justice dans les affaires
transfrontalières par l’établissement de règles minimales communes relatives à l’aide judiciaire accordée dans le cadre de telles
affaires, les ressortissants étrangers qui ont leur domicile ou leur résidence dans un autre Etat membre de l’Union européenne, à
l’exception du Danemark.
L’assistance judiciaire peut également être accordée, en matière civile ou commerciale, à une personne visée à l’alinéa premier
qui a son domicile ou sa résidence habituelle au Luxembourg, aux fins d’obtention de conseils juridiques d’un avocat au
Luxembourg, y compris la préparation du dossier d’une demande d’aide judiciaire destinée à être présenté dans un autre Etat
membre de l’Union européenne, jusqu’à ce que la demande d’aide judiciaire y ait été reçue, conformément aux dispositions de la
Directive 2003/8/CE précitée du Conseil du 27 janvier 2003.
Le bénéfice de l’assistance judiciaire peut également être accordé à tout autre ressortissant étranger dont les ressources sont
insuffisantes, pour les procédures en matière de droit d’asile, d’accès au territoire, de séjour, d’établissement et d’éloi-gnement des
étrangers. Au cas où ces ressortissants étrangers se voient reconnaître par d’autres dispositions légales le droit de se faire désigner
un avocat par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, ils bénéficient de l’assistance judiciaire limitée à l’indemnité à allouer à l’avocat
sur la seule justification de l’insuffisance de leurs ressources.
L’insuffisance des ressources des personnes physiques demandant à bénéficier de l’assistance judiciaire s’apprécie par rapport
au revenu brut intégral et à la fortune du requérant ainsi que des personnes qui vivent avec lui en communauté domestique, suivant
les dispositions des articles 19 (1) et 20 de la loi modifiée du 29 avril 1999 portant création d’un droit à un revenu minimum garanti et
dans la limite des montants fixés à l’article 5 (1), (2), (3), (4) et (6) de la loi modifiée précitée du 29 avril 1999. Toutefois, les
ressources des personnes vivant en communauté domestique avec le requérant ne sont pas prises en considération, si la procédure
oppose entre eux les conjoints ou les personnes vivant habituellement au même foyer, ou s’il existe entre eux, eu égard à l’objet du
litige, une divergence d’intérêts rendant nécessaire une appréciation distincte des ressources.
Le bénéfice de l’assistance judiciaire peut également être reconnu à des personnes qui en seraient exclues au regard de la
détermination des ressources, si des raisons sérieuses, tenant à la situation sociale, familiale ou matérielle du requérant justifient
cette admission.
Un règlement grand-ducal détermine les modalités d’application des présentes dispositions.
(2) L’assistance judiciaire est accordée en matière extrajudiciaire et en matière judiciaire, en matière gracieuse ou conten-tieuse,
en demande ou en défense. Elle s’applique à toute instance portée devant une juridiction de l’ordre judiciaire ou de l’ordre
administratif. Elle peut être demandée au cours de l’instance pour laquelle elle est sollicitée, avec, en cas d’admission, effet rétroactif
au jour de l’introduction de l’instance ou à toute autre date à déterminer par le Bâtonnier. Elle peut être accordée également pour les
actes conservatoires ainsi que pour les voies d’exécution des décisions de justice ou de tout autre titre exécutoire.
Elle ne saurait toutefois être accordée au propriétaire, au détenteur ou au conducteur d’un véhicule automoteur pour des litiges
résultant d’un tel véhicule, à un commerçant, un industriel, un artisan ou un membre d’une profession libérale pour un litige ayant
trait à son activité commerciale ou professionnelle, sauf cas de rigueur dûment justifié, ni, de façon générale, pour un litige résultant
d’une activité à caractère spéculatif dans le chef du demandeur d’assistance judiciaire.
Dans le cadre de litiges transfrontaliers couverts par la Directive 2003/8/CE précitée du Conseil du 27 janvier 2003, le Bâtonnier
peut néanmoins accorder l’assistance judiciaire dans les cas visés à l’alinéa qui précède.
En matière pénale, l’assistance judiciaire ne couvre pas les frais et amendes prononcées à charge des condamnés.
En matière civile, l’assistance judiciaire ne couvre ni les indemnités de procédure ni les indemnités pour procédure abusive et
vexatoire.»

(Loi du 18 août 1995)


«(3) L'assistance judiciaire est refusée à la personne dont l'action apparaît, manifestement, irrecevable, dénuée de fondement,
abusive, ou disproportionnée de par son objet par rapport aux frais à exposer.
L'assistance judiciaire est refusée si le requérant est en droit d'obtenir d'un tiers, à un titre quelconque, le remboursement des
frais à couvrir par l'assistance judiciaire.
(4) Le bénéficiaire de l'assistance judiciaire a droit à l'assistance d'un avocat et de tous officiers ministériels dont la cause,
l'instance ou son exécution requiert le concours.»

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


84 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

(Loi du 21 juin 2007)


«(5) Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats ou le membre du Conseil de l’ordre par lui délégué à ces fins de l’arrondissement du lieu
de résidence du requérant décide de l’attribution du bénéfice de l’assistance judiciaire. A défaut de résidence, le Bâtonnier du
Conseil de l’ordre de Luxembourg ou le membre du Conseil de l’ordre par lui délégué à ces fins est compétent.
Les personnes dont les ressources sont insuffisantes s’adressent au Bâtonnier soit à ses audiences, soit par écrit.
Si une personne retenue par la police affirme être en droit de bénéficier de l’assistance judiciaire et en fait la demande, l’avocat
qui l’assiste durant sa rétention transmet la demande au Bâtonnier.
Si le juge d’instruction désigne un défenseur au prévenu qui affirme être en droit de bénéficier de l’assistance judiciaire et qui en
fait la demande, le juge d’instruction transmet la demande au Bâtonnier.
Le Bâtonnier vérifie l’insuffisance des ressources et, si elle est établie, admet le requérant à l’assistance judiciaire et commet
l’avocat que le requérant a choisi librement ou, à défaut de choix ou lorsque le Bâtonnier estime le choix inapproprié, l’avocat qu’il
désigne. L’avocat est, sauf empêchement ou conflit d’intérêt, tenu d’assumer le mandat qui lui a été ainsi conféré.
Dans tous les cas d’urgence, l’admission provisoire à l’assistance judiciaire peut être prononcée, sans autres formalités, par le
Bâtonnier, pour les actes qu’il déterminera.
(6) Le Bâtonnier retire le bénéfice de l’assistance judiciaire attribuée au requérant, même après l’instance ou l’accomplis
sement des actes pour lesquels il a été accordé, si ce bénéfice a été obtenu à l’aide de déclarations ou au vu de pièces
inexactes. Le Bâtonnier peut retirer le bénéfice de l’assistance judiciaire s’il survient au bénéficiaire pendant cette instance ou
pendant l’accomplissement de ces actes ou comme résultant de ceux-ci des ressources telles que si elles avaient existé au jour
de la demande d’assistance judiciaire, celle-ci n’aurait pas été accordée. Tout changement de cette nature doit être déclaré au
Bâtonnier par le bénéficiaire, ou par l’avocat commis dans les cas prévus au paragraphe (9) du présent article.
Le retrait rend immédiatement exigibles contre le bénéficiaire les frais, droits, honoraires, indemnités, redevances, émoluments,
consignations et avances de toute nature dont il a déjà bénéficié.
La décision du Bâtonnier prononçant le retrait est immédiatement communiquée au Ministre de la Justice. L’administration de
l’enregistrement et des domaines est chargée de procéder au recouvrement auprès du bénéficiaire des montants qui ont été
décaissés par l’Etat.
(7) Contre les décisions du Bâtonnier de refus ou de retrait du bénéfice de l’assistance judiciaire, le requérant peut introduire
un recours devant le Conseil disciplinaire et administratif. Le recours est introduit auprès du Président du Conseil disciplinaire et
administratif sous forme de lettre recommandée dans un délai de dix jours à partir de la notification de la décision du Bâtonnier.
Le Conseil disciplinaire et administratif ou l’un de ses membres délégué à cet effet entend le requérant en ses explications.
La décision du Conseil disciplinaire et administratif est susceptible d’appel devant le Conseil disciplinaire et administratif d’appel.
Par dérogation à l’article 28, paragraphe (3), le délai pour la déclaration d’appel est de quinze jours.»

(Loi du 18 août 1995)


«(8) Les notaires et les huissiers de justice sont commis d'office par la juridiction saisie de l'affaire pour l'assistance des
personnes qui bénéficient de l'assistance judiciaire. A défaut de juridiction saisie, les notaires sont commis d'office par le Président
de la Chambre des Notaires et les huissiers de justice sont commis d'office par le Président de la Chambre des Huissiers de Justice.
(9) Un règlement grand-ducal détermine les modalités selon lesquelles l'assistance judiciaire est attribuée en application
des paragraphes qui précèdent, les frais couverts par l'assistance, les conditions et modalités de recouvrement par l'Etat des
sommes décaissées pour l'assistance et les modalités selon lesquelles l'avocat qui assume, selon les dispositions du
paragraphe (5) ci-dessus, l'assistance des personnes dont les ressources sont insuffisantes, est indemnisé à charge de l'Etat,
sans préjudice de son droit éventuel à des honoraires selon l'article 38 au cas où ces personnes, soit par le résultat du procès,
soit pour d'autres raisons, reviendraient à meilleure fortune.
(10) Toutes les administrations publiques sont tenues de prêter leur concours tant pour l'établissement des documents
requis pour présenter une demande d'assistance judiciaire que pour leur vérification, sans pouvoir faire état d'un secret profes
sionnel ou administratif.»
Art. 38.
(1) L'avocat arrête ses honoraires et met en charge ses frais professionnels. Dans la fixation des honoraires l'avocat prend en
compte les différents éléments du dossier, tels l'importance de l'affaire, le degré de difficulté, le résultat obtenu et la situation de
fortune du client.
(2) Dans les cas où cette fixation excéderait des normes raisonnables, le Conseil de l'ordre les réduit, eu égard aux différents
éléments du dossier mentionnés au paragraphe (1) précédent.
Art. 39.
(1) (Loi du 13 novembre 2002) «L'avocat ne peut établir qu'un seul cabinet au Luxembourg.» Ce cabinet est établi au lieu de
situation d'un tribunal d'arrondissement ou d'un tribunal de paix.
(2) Les publications à faire par l'avocat et toutes publications prévues par la présente loi se font dans le local affecté à l'usage des
avocats.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 85

Art. 40.
(1) Le titre d'avocat honoraire peut être conféré par le Conseil de l'ordre à l'avocat qui a été inscrit au tableau pendant vingt
années au moins et a donné volontairement sa démission. Le temps pendant lequel un avocat n'était pas inscrit n'est pas
décompté si cet avocat, après avoir démissionné, obtient sa réinscription avec conservation du rang qu'il avait initialement
occupé au tableau.
La décision du Conseil de l'ordre est notifiée à l'avocat intéressé par lettre recommandée avec accusé de réception. Elle est
susceptible d'un recours devant le Conseil disciplinaire et administratif dans un délai de quarante jours à partir de la notification à
l'avocat.
(2) L'avocat honoraire reste soumis à la juridiction disciplinaire des avocats.
(3) L'avocat honoraire est libre d'exercer toute activité autre que celle contraire à la dignité de l'Ordre; il ne peut faire aucun acte
rentrant dans l'exercice de la profession d'avocat.
(4) L'avocat honoraire peut prendre part aux réunions et aux cérémonies de l'Ordre; il n'a pas droit de vote aux assemblées
générales. Il peut revêtir la robe au cours des cérémonies de l'Ordre auquel il participe. Il prend la place que lui assigne son
ancienneté d'inscription au tableau. Il a droit d'accès à la bibliothèque de l'Ordre.

Chapitre Vl: Dispositions pénales

Art. 41.

(Loi du 13 novembre 2002)


«(1) L'usage non autorisé des titres «avocat», «avocat à la Cour», «avocat-avoué», «avoué», «avocat honoraire» ainsi que
l'usage de tous autres termes comprenant ces mots ou leur équivalent et l'usage non autorisé d'un titre professionnel étranger prévu
par la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du
Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat membre autre que celui où la
qualification a été acquise, sont punis d'une amende de 500,- à 25.000,- euros. En cas de récidive, l'amende est portée au double.
(2) L'exercice illégal de la profession d'avocat ou l'exercice illégal de la profession d'avocat sous le titre professionnel d'origine
visée par la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen
et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat membre autre que celui
où la qualification a été acquise, est puni d'une amende de 500,- à 25.000,- euros et d'un emprisonnement de huit jours à six mois
ou d'une de ces peines seulement.»
(3) (abrogé implicitement par la loi du 13 juin 1994)
(4) La violation du secret des communications entre l'avocat et son client et la révélation des documents et des secrets confiés à
l'avocat dans l'exercice de ses fonctions, commises par un fonctionnaire ou officier public, par un dépositaire ou agent de l'autorité et
de la force publique sont punies par les peines comminées par l'article 151 du code pénal, sans préjudice des dispositions des
articles 152 et 260 du même code.
La violation du secret des communications entre l'avocat et son client et la révélation des documents et des secrets confiés à
l'avocat dans l'exercice de ses fonctions commises par toutes autres personnes que celles visées dans l'alinéa qui précède sont
punies par les peines comminées par l'article 151 du code pénal.
(5) Les infractions à l'article 35 (1) et (2) sont punies des peines prévues à l'article 458 du code pénal.

Chapitre Vll: Dispositions abrogatoires et modificatives

Art. 42.
Sont abrogés:
1) Le décret impérial du 19 juillet 1810 sur la postulation,
2) Le décret impérial du 14 décembre 1810 contenant règlement sur l'exercice de la profession d'avocat et la discipline du
barreau. Les peines y prévues restent cependant applicables aux faits commis sous son empire.
3) La loi du 23 août 1882 sur la discipline du barreau,
4) Les articles 30, 31, 40.5 et 91 à 95 de la loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire,
5) L'article 592 du code de commerce,
6) La loi du 10 avril 1911 sur l'exercice de la profession de fondé de pouvoir devant les tribunaux cantonaux et l'arrêté grand-
ducal du 14 août 1911 portant règlement d'exécution de cette loi,
7) Le règlement grand-ducal du 27 mars 1964 portant création de l'honorariat de la profession d'avocat.

Art. 43.
Sont modifiés comme suit:
1) (. . .) (supprimé par la loi du 31 mai 1999)

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86 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

2) La loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire. Le troisième alinéa de l'article 134 est modifié comme suit:
«A défaut de juge ou de juge suppléant, on appelle dans les tribunaux d'arrondissement un avocat de nationalité luxem
bourgeoise, âgé de vingt-cinq ans accomplis, inscrit à la liste I du tableau des avocats en suivant l'ordre du tableau pour
compléter le tribunal, de manière qu'il y ait toujours un juge titulaire et que les juges titulaires ou suppléants y soient
toujours en majorité.»
L'article 172 est modifié par l'ajout de la disposition suivante:
«La disposition qui précède n'est pas applicable aux avocats. Toutefois, ceux-ci peuvent, si à l'audience ils contreviennent
aux devoirs qui leur sont imposés par l'article 33 de la loi sur la profession d'avocat, recevoir des injonctions et être renvoyés
de l'audience, selon la gravité des circonstances, avec information au Bâtonnier qui prendra telles mesures que de droit.»
3) La loi du 29 avril 1980 réglant l'activité en prestations de service, au Grand-Duché de Luxembourg, des avocats habilités
à exercer leurs activités dans un autre Etat membre des Communautés Européennes.
L'article 6 est remplacé par la disposition suivante:
«En cas de manquement aux obligations en vigueur dans le Grand-Duché de Luxembourg, le Conseil disciplinaire et
administratif statue suivant les dispositions de la loi sur la profession d'avocat.
Le Conseil peut obtenir communication des renseignements professionnels utiles concernant la personne susceptible de
sanction auprès des autorités compétentes de l'Etat dont celle-ci relève. Il informe cette autorité de toute décision prise, le
tout sous le couvert du caractère confidentiel de ces informations.»
4) La loi du 8 février 1961 portant organisation du Conseil d'Etat, telle qu'elle a été modifiée: A l'article 13, alinéa 2, les termes
«avocats inscrits aux tableaux dressés annuellement par les conseils de discipline ou par les tribunaux d'arrondissement»
sont remplacés par «avocats inscrits à la liste visée sous 1 de l'article 8, paragraphe (3) de la loi sur la profession d'avocat».
5) L'arrêté royal grand-ducal du 21 août 1866 portant règlement de procédure en matière de contentieux devant le Conseil
d'Etat, tel qu'il a été modifié.
a) A l'article premier, premier alinéa, les termes «avocat inscrit à l'un des tableaux dressés annuellement par les conseils
de discipline ou par les tribunaux d'arrondissement» sont remplacés par «avocat inscrit à la liste visée sous 1 de l'article
8, paragraphe (3) de la loi sur la profession d'avocat».
b) Le troisième alinéa de l'article premier est supprimé.
c) A l'article 35, les termes «avocats désignés au § 2 de l'article 13 de la loi du 16 janvier 1866» sont remplacés par
«avocats inscrits à la liste visée sous 1 de l'article 8, paragraphe (3) de la loi sur la profession d'avocat».
d) A l'article 46, les termes «avocats inscrits au tableau dressé chaque année par le Tribunal d'arrondissement, à
Luxembourg,» sont remplacés par «avocats inscrits à la liste visée sous 1 de l'article 8, paragraphe (3) de la loi sur la
profession d'avocat».
6) Le code de procédure civile.
A l'article 421 les termes «par le ministère d'un fondé de procuration spéciale» sont remplacés par «par le ministère d'un
avocat».
3) La loi électorale du 31 juillet 1924 telle qu'elle a été modifiée.
er
A l'alinéa 1 du point 9) de l'article 97 il est ajouté la phrase suivante: «Le contrat de travail peut être remplacé par une
convention d'honoraires dans le cas où il s'agit de l'engagement d'un avocat inscrit au tableau de l'un des ordres des avocats
ou d'un membre d'une autre profession indépendante dont l'accès et l'exercice sont réglementés.»

Chapitre VIII: Entrée en vigueur

Art. 44.
(1) Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur le troisième jour qui suit leur publication au Mémorial, sous réserve des
dispositions des paragraphes suivants.
(2) L'élection des Bâtonniers, des Conseils de l'ordre et du Conseil discipliniaire et administratif a lieu dans le mois qui suit le 15
septembre 1991.
(3) Les fonctions des Bâtonniers et Conseils de l'ordre en exercice prennent fin le jour des élections visées au paragraphe (2).
(4) Les dispositions de l'article 10 (3) ne sont applicables qu'aux avocats admis au stage après l'entrée en vigueur de la présente
loi.
(5) Les dispositions de l'article 37 (4) entrent en vigueur à la date de mise en vigueur du règlement grand-ducal qui y est prévu.
Jusqu'à cette date, par dérogation à l'article 42 (1), les dispositions en vigueur en matière de défense des intérêts en justice des
indigents restent d'application.

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COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 87

Loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et
du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat dans un Etat membre autre
que celui où la qualification a été acquise et portant:
1. modification de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat;
2. modification de la loi du 31 mai 1999 régissant la domiciliation des sociétés,
(Mém. A - 140 du 17 décembre 2002, p. 3202; doc. parl. 4790)
modifiée par:
Loi du 21 juin 2007
(Mém. A - 101 du 26 juin 2007, p. 1856; doc. parl. 5660A; dir. 2003/8/CE et 98/5/CE)
Loi du 18 décembre 2008.
(Mém. A - 195 du 22 décembre 2008, p. 2608; doc. parl. 5770; dir. 2005/36/CE et 2006/100/CE)

Texte coordonné

er
Art. 1 .
(1) La présente loi règle l'exercice permanent au Grand-Duché de Luxembourg de la profession d'avocat de toute personne,
ressortissant d'un Etat membre de l'Union européenne, qui a acquis la qualification professionnelle et est habilitée à exercer
ses activités professionnelles dans un autre Etat membre de l'Union Européenne, ci-après appelé «Etat membre d'origine»,
sous l'un des titres professionnels mentionnés ci-après:
(Loi du 18 décembre 2008)
«en Belgique: Avocat/Advocaat/Rechtsanwalt,
en Bulgarie: A*BOKat,
en République tchèque: Advokát,
au Danemark: Advokat,
en Allemagne: Rechtsanwalt,
en Estonie: Vandeadvokaat,
en Grèce: )460(`D@H
en Espagne: Abogado/Advocat/Avogado/Abokatu,
en France: Avocat,
en Irlande: Barrister/Solicitor,
en Italie: Avvocato,
à Chypre: )460(`D@H,
-- -
en Lettonie: Zverinats advokats,
en Lituanie: Advokatas,
en Hongrie: Ügyvéd,
à Malte: Avukat/Prokuratur Legali,
aux Pays-Bas: Advocaat,
en Autriche: Rechtsanwalt,
en Pologne: Adwokat/Radca prawny,
au Portugal: Advogado,
en Roumanie: Avocat,
en Slovénie: Odvetnik/Odvetnica,
en Slovaquie: Advokát/Komerèný právnik,
en Finlande: Asianajaja/Advokat,
en Suède: Advokat,
au Royaume-Uni: Advocate/Barrister/Solicitor
en Islande: Lögmaour
au Liechtenstein: Rechtsanwalt
en Norvège: Advokat,
en Suisse: Avocat, Avvocato, Advokat, Rechtsanwalt, Anwalt, Fürsprecher, Fürsprech.»
(2) Aux fins de la présente loi, la personne visée au point (1) ci-dessus est désignée par les termes «avocat européen». Cette
désignation ne constitue pas un titre professionnel et il ne peut en être fait usage à des fins profes-sionnelles ou publicitaires.
Les dispositions de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d'avocat, ci-après dénommé «la loi du 10 août 1991»,
s'appliquent à l'avocat européen dans la mesure où il n'y est pas dérogé par la présente loi.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


88 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

Art. 2.
Tout avocat européen a le droit d'exercer à titre permanent au Grand-Duché de Luxembourg, sous son titre professionnel
d'origine, les activités d'avocat à titre indépendant ou salarié conformément aux dispositions de la loi du 10 août 1991 et de la
présente loi.
Art. 3.
(1) Pour pouvoir exercer au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre d'origine, l'avocat européen doit avoir obtenu son
inscription au tableau de l'un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.
A ces fins, il doit adresser une demande complète en langue française au Bâtonnier de l'Ordre des Avocats dans l'arrondissement
judiciaire où il entend s'établir. Outre les documents et informations visés au point (2) ci-après, l'avocat européen doit également
indiquer dans sa demande s'il est membre d'un groupe dans son Etat membre d'origine et, le cas échéant, fournir toutes les
informations utiles relatives à ce groupe.
(Loi du 21 juin 2007)
«(2) Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg saisi de la demande de l’avocat européen à pouvoir
exercer sous son titre professionnel d’origine, procède à l’inscription de l’avocat européen au tableau des avocats de cet Ordre au vu
de la présentation des pièces visées à l’article 6 (1) a), c), première phrase, de la loi du 10 août 1991 ainsi que de l’attestation de
l’inscription de l’avocat européen concerné auprès de l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine. Cette attestation de l’Etat
membre d’origine ne doit pas dater de plus de trois mois.
L’inscription de l’avocat européen au tableau de l’Ordre des Avocats a lieu sur la liste IV des avocats exerçant sous leur titre
professionnel d’origine, tel que visé par l’article 8 (3) point 4 de la loi du 10 août 1991. La condition d’inscription prévue à l’article 6
(1) d) de la loi du 10 août 1991 ne s’applique pas aux inscriptions à la liste IV précitée.
Le Conseil de l’Ordre qui procède à l’inscription, en informe l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine.»
(3) Les décisions de refus de l'inscription visée au paragraphe (2) ci-dessus ou de retrait de cette inscription doivent être
motivées. Elles sont notifiées à l'avocat européen par lettre recommandée avec avis de réception. Les décisions sont susceptibles
des voies de recours prévues aux articles 26 (7) et suivants de la loi du 10 août 1991 suivant les conditions et modalités y précisées.
(4) Lorsqu'un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg publie les noms des avocats inscrits sur son tableau, il
publie également le nom des avocats européens y inscrits qui exercent sous leur titre professionnel d'origine.
(5) Lorsque l'autorité compétente d'un Etat membre autre que le Luxembourg procède à l'inscription d'un avocat à la Cour inscrit
auprès de l'un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, l'information visée à l'article 3, paragraphe (2) de la
directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 est transmise au Bâtonnier de l'Ordre des Avocats du
Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel est inscrit cet avocat.
Art. 4.
L'avocat européen exerçant au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre professionnel d'origine est tenu de le faire sous ce
titre, qui doit être indiqué dans la ou l'une des langues officielles de l'Etat membre d'origine, de manière intelligible et susceptible
d'éviter toute confusion avec le titre professionnel luxembourgeois attribué aux avocats inscrits sur les listes I, II et III des tableaux
des avocats visés par l'article 8 (3) de la loi du 10 août 1991.
A cet effet, si l'avocat européen exerce sous le titre professionnel d'origine «avocat», il doit ajouter la mention de l'organisation
professionnelle dont il relève dans l'Etat membre d'origine ou de la juridiction auprès de laquelle il est admis en application de la
législation de l'Etat membre d'origine.
Art. 5.
(1) Sous réserve des paragraphes (2), (3) et (4), l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine pratique les mêmes
activités professionnelles que l'avocat exerçant sous le titre professionnel luxembourgeois d'avocat ou d'avocat à la Cour d'un des
Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg. Il peut notamment donner des consultations juridiques dans le droit de son
Etat membre d'origine, en droit communautaire, en droit international et en droit luxembourgeois. Il respecte en tout cas les règles de
procédure applicables devant les juridictions luxembourgeoises.
(2) Sont exclues des activités dudit avocat, les activités réservées au Luxembourg à des professions différentes de celles de
l'avocat, tels les notaires.
(3) Sont également exclues du domaine d'activité des avocats européens les activités exercées en libre prestation de services au
sens de la directive 77/249/CEE du Conseil du 22 mars 1977, telle que modifiée.
(4) Pour les actes et procédures soumis par les lois et règlements au ministère d'avocat à la Cour, l'avocat européen exerçant
sous son titre professionnel d'origine doit agir de concert avec un avocat à la Cour qui se constitue et qui est responsable à l'égard
de la juridiction.
Art. 6.
(1) Indépendamment des règles professionnelles et déontologiques auxquelles il est soumis dans son Etat membre d'origine,
l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine est soumis, pour toutes les activités qu'il exerce sur le territoire
luxembourgeois, aux mêmes règles professionnelles et déontologiques que les avocats inscrits sur les listes I, II et III des tableaux
des avocats visés par l'article 8 (3) de la loi du 10 août 1991.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 89

(2) L'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine, dûment inscrit au tableau d'un des Ordres des Avocats du
Grand-Duché de Luxembourg, a le droit de vote aux élections de l'assemblée générale de cet Ordre.
(3) L'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine est obligé de payer sa cotisation à l'Ordre des Avocats du
Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel il est inscrit. Il est de même tenu de justifier de la souscription d'une assurance de
responsabilité professionnelle, dans les conditions et selon les modalités prévues pour les avocats à la Cour par le règlement d'ordre
intérieur du Conseil de l'Ordre visé à l'article 19, point 5 de la loi modifiée du 10 août 1991, à moins qu'il ne justifie être couvert par
une assurance équivalente souscrite selon les modalités de l'Etat d'origine.
Art. 7.
(1) En cas de manquement de l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine aux obligations en vigueur au
Grand-Duché de Luxembourg, les règles de procédure, les sanctions et les recours prévus par le chapitre IV de la loi du 10 août
1991 sont d'application.
(2) Avant d'ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine, le
Conseil de l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel ledit avocat est inscrit, en informe dans les plus
brefs délais l'autorité compétente de l'Etat membre d'origine en lui donnant toutes les informations utiles.
(3) Sans préjudice du pouvoir décisionnel du Conseil de l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel
l'avocat européen est inscrit sous son titre professionnel d'origine, le Conseil de l'Ordre des Avocats coopère tout au long de la
procédure disciplinaire avec l'autorité compétente de l'Etat membre d'origine.
Le Conseil de l'Ordre des Avocats informe dans les plus brefs délais l'autorité compétente de l'Etat membre d'origine de la
décision prise par les instances disciplinaires de l'Ordre des Avocats auprès duquel l'avocat européen est inscrit, sans préjudice des
suites que pourrait y donner l'autorité compétente de l'Etat membre d'origine.
(4) Lorsque le Conseil disciplinaire et administratif d'appel est saisi du recours de l'avocat européen contre une décision
prononçant une sanction disciplinaire, le Conseil de l'Ordre des Avocats auprès duquel l'avocat européen est inscrit en informe dans
les plus brefs délais, par lettre recommandée avec avis de réception, l'autorité compétente de l'Etat membre d'origine de l'avocat
sanctionné. L'autorité compétente de l'Etat membre d'origine peut, dans le délai d'un mois de cette information, transmettre ses
observations au Conseil de l'Ordre, qui les continuera au Conseil disciplinaire et administratif d'appel.
(5) L'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel
d'origine est inscrit est l'autorité compétente pour recevoir les informations concernant l'ouverture par une autorité compétente de
l'Etat membre d'origine d'une procédure disciplinaire contre ledit avocat.
Le retrait temporaire ou définitif de l'autorisation d'exercer la profession d'avocat par l'autorité compétente de l'Etat membre
d'origine, entraine automatiquement, pour l'avocat européen concerné, l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer sous son titre
professionnel d'origine dans l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel il est inscrit ou tout autre Ordre des
Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.
Art. 8.
Les emplois salariés sont incompatibles avec l'exercice de la profession d'avocat européen exerçant sous son titre professionnel
d'origine, à l'exception de l'emploi sous ce titre en qualité d'avocat salarié auprès d'un autre avocat, inscrit à l'un des Ordres des
Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.
Art. 9.
(1) L'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine qui justifie d'une activité effective et régulière d'une durée
d'au moins trois ans au Luxembourg et dans le droit luxembourgeois, y compris le droit communautaire, est dispensé de l'épreuve
d'aptitude prévue par la loi du 10 août 1991 déterminant, pour la profession d'avocat, le système général de reconnaissance des
diplômes d'enseignement supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles d'une durée minimale de trois ans, pour
accéder à la profession d'avocat à la Cour inscrit à la liste I du tableau de l'un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de
Luxembourg. On entend par activité «effective et régulière» l'exercice réel de l'activité d'avocat sans interruption autre que celle
résultant des événements de la vie courante.
Il incombe à l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine d'apporter à l'Ordre des Avocats du Grand-Duché
de Luxembourg auprès duquel il est inscrit sous son titre professionnel d'origine, la preuve de cette activité effective et régulière
d'une durée d'au moins trois ans dans le droit luxembourgeois. A cet effet:
a) l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine fournit à l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg
auprès duquel il est inscrit, toute information et tout document utiles, notamment le nombre et la nature des dossiers traités par lui;
b) l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel l'avocat européen est inscrit, peut vérifier le caractère
régulier et effectif de l'activité exercée et, en cas de besoin, inviter l'avocat à fournir oralement ou par écrit des clarifications ou des
précisions additionnelles relatives aux informations et documents mentionnés au point a).
La décision de l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg compétent de ne pas accorder la dispense de l'épreuve
d'aptitude prévue par la loi du 10 août 1991 déterminant, pour la profession d'avocat, le système général de reconnaissance des
diplômes d'enseignement supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles d'une durée minimale de trois ans, doit être
motivée. Elle est notifiée à l'avocat européen par lettre recommandée avec avis de réception. La décision est suscep-

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


90 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

tible des voies de recours prévues aux articles 26 (7) et suivants de la loi du 10 août 1991 suivant les conditions et modalités y
précisées.
(2) L'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine, qui justifie d'une activité effective et régulière d'une
durée d'au moins trois ans dans l'un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg mais d'une durée moindre dans
le droit luxembourgeois, peut obtenir de l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel il est inscrit, son
accès à la profession d'avocat à la Cour inscrit à la liste I du tableau de cet Ordre et le droit d'exercer cette profession sous le
titre professionnel d'avocat à la Cour, sans être tenu de se soumettre à l'épreuve d'aptitude prévue par la loi du 10 août 1991
déterminant, pour la profession d'avocat, le système général de reconnais-sance des diplômes d'enseignement supérieur qui
sanctionnent des formations professionnelles d'une durée minimale de trois ans, dans les conditions et modalités décrites ci-
après:
a) l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel ledit avocat européen est inscrit, prend en considération
l'activité effective et régulière pendant la période visée ci-dessus, ainsi que toute connaissance et toute expérience professionnelle
en droit luxembourgeois et toute participation à des cours ou à des séminaires portant sur le droit luxembourgeois y compris le droit
professionnel et la déontologie;
b) l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine fournit à l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg
auprès duquel il est inscrit, toute information et tout document utiles notamment sur les dossiers traités par lui. L'appréciation de
l'activité effective et régulière de l'avocat européen développée à Luxembourg, comme l'appréciation de sa capacité à poursuivre
l'activité qu'il y a exercée, est faite dans le cadre d'un entretien avec l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg,
spécialement destiné à ces fins.
La décision de l'Ordre des Avocats compétent de ne pas accorder à l'avocat européen l'accès à la profession d'avocat à la Cour
si la preuve n'est pas rapportée que les exigences fixées ci-dessus sont remplies, doit être motivée. Elle est notifiée à l'avocat
européen par lettre recommandée avec avis de réception. La décision est susceptible des voies de recours prévues aux articles 26
(7) et suivants de la loi du 10 août 1991 suivant les conditions et modalités y précisées.
(3) L'avocat européen qui accède à la liste I des avocats à la Cour du tableau de l'Ordre des Avocats du Grand-Duché de
Luxembourg auprès duquel il est inscrit peut, à tout moment, obtenir à sa demande le transfert de son inscription à la liste I des
avocats à la Cour du tableau d'un autre Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.
(4) L'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine dans un Ordre des Avocats du Grand-Duché de
Luxembourg peut, à tout moment, demander la reconnaissance de son diplôme selon «la Directive 2005/36/CE du Parlement
1
européen et du Conseil du 7 septembre 2005» aux fins d'accéder à la profession d'avocat dans l'un des Ordres des Avocats du
Grand-Duché de Luxembourg et de l'exercer sous le titre d'avocat à la Cour, sur base de la loi du 10 août 1991 déterminant, pour la
profession d'avocat, le système général de reconnaissance des diplômes d'enseignement supérieur qui sanctionnent des formations
professionnelles d'une durée minimale de trois ans.
(5) L'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg chargé de l'examen de la demande d'un avocat européen en appli-
cation des paragraphes qui précèdent, assure le secret des informations obtenues.
Art. 10.
L'Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg concerné peut, par décision motivée, refuser d'admettre l'avocat européen
au bénéfice des dispositions de l'article 9, s'il apparaît que l'odre public serait atteint en raison, plus particulièrement de poursuites
disciplinaires, plaintes ou incidents de toute nature. La décision est notifiée à l'avocat européen par lettre recommandée avec avis de
réception. La décision est susceptible des voies de recours prévues aux articles 26 (7) et suivants de la loi du 10 août 1991 suivant
les conditions et modalités y précisées.
Art. 11.
L'exercice en groupe de la profession d'avocat n'est permis que dans les limites prévues par les dispositions de l'article 34 de la
loi du 10 août 1991.
L'exercice de la profession d'avocat au sein d'un groupe comportant des personnes extérieures à la profession d'avocat est
interdit. Un avocat européen inscrit à l'un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg sous son titre professionnel
d'origine, et membre d'un tel groupe, n'a pas le droit d'exercer au Luxembourg en qualité de membre de ce groupe.
Le groupe est considéré comme comportant des personnes extérieures à la profession si:
- le capital de celui-ci est détenu en tout ou en partie, ou
- la dénomination sous laquelle il exerce est utilisée, ou
- le pouvoir de décision y est exercé, en fait ou en droit,
er
par des personnes n'ayant pas la qualité d'avocat au sens de l'article 1 de la loi du 10 août 1991. L'ouverture au Grand-Duché
de Luxembourg d'une succursale ou d'une agence d'un groupe d'avocats comportant dans
l'Etat membre d'origine, des personnes extérieures à la profession d'avocat, est interdite.

Ainsi modifié par la loi du 18 décembre 2008.

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 91

Art. 12.
(1) L'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine qui accède à la liste I des avocats à la Cour du tableau de
l'un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, a le droit de faire usage, à côté du titre professionnel d'avocat inscrit
à cet Ordre, de son titre professionnel d'origine indiqué dans la ou les langues officielles de l'Etat membre d'origine.
(2) Sous réserve des dispositions de l'article 11, l'avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine, inscrit à l'un
des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, et membre d'un groupe d'avocats dans son Etat membre d'origine peut
faire mention de la dénomination dudit groupe.
L'Ordre des Avocats auquel l'avocat européen est inscrit peut exiger que soit indiqué, en plus de la dénomination visée à l'alinéa
ci-dessus la forme juridique du groupe dans l'Etat membre d'origine et/ou les noms des membres du groupe exerçant dans l'Etat
membre d'accueil.
Art. 13.
Afin d'éviter que les dispositions de la Directive 98/5 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 et de la présente loi
ne soient, le cas échéant, détournées dans le seul but d'échapper aux règles applicables au Grand-Duché de Luxembourg, le
Conseil de l'Ordre compétent et l'autorité compétente de l'Etat membre d'origine collaborent étroitement et s'accordent une
assistance mutuelle.
Les autorités compétentes assurent la confidentialité des informations qu'elles échangent.
Art. 14.
La loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d'avocat est modifiée comme suit:
I. L'article 4, paragraphe (2) est modifié comme suit:
«(2) Les dispositions de la présente loi ne préjudicient pas de la détermination des conditions d'inscription au tableau des
avocats ressortissants des Etats membres auxquelles s'appliquent les dispositions de la Directive 89/48/CEE du Conseil des
Communautés européennes du 21 décembre 1988 relative à un système général de reconnaissance des diplômes d'enseignement
supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles d'une durée minimale de trois ans ou les dispositions de la Directive
98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat
dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise.»
II. La première phrase de l'article 6 (1) b) est modifiée comme suit:
«Justifier de l'accomplissement des conditions d'admission au stage ou remplir les conditions pour être inscrit comme
avocat exerçant au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre professionnel d'origine, en application de la loi du 13 novembre
2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998
visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été
acquise.»
III. Il est ajouté à l'article 6 (1) un point d) libellé comme suit:
«d) maîtriser la langue de la législation et les langues administratives et judiciaires au sens de la loi du 24 février 1984 sur
le régime des langues.»
re
IV. A l'article 8 (3), 1 ligne, le mot «trois» est remplacé par le mot «quatre».
V. Il est ajouté à l'article 8 (3) un point 4, libellé comme suit:
«La liste IV des avocats exerçant sous leur titre professionnel d'origine»
VI. La première phrase de l'article 9 (2) est modifiée comme suit:
«Les avocats inscrits aux listes II et IV du tableau des avocats peuvent exercer leurs activités prévues aux paragraphes (1)
et (2) de l'article 2; Ils peuvent accomplir les actes énoncés au paragraphe (1) du présent article s'ils sont assistés d'un avocat à la
Cour inscrit à la liste I du tableau des avocats.»
VII. La première phrase de l'article 12 est modifiée comme suit:
«L'assemblée se compose des avocats inscrits aux listes I et IV du tableau des avocats.»
VIII. La première phrase de l'article 15 (3) est modifiée comme suit:
«L'assemblée annuelle fixe, sur proposition du Conseil de l'Ordre, les cotisations annuelles respectives à charge des
avocats inscrits aux listes I, II, III et IV du tableau des avocats.»
IX. L'article 16 (1) est modifié comme suit:
«Le Conseil de l'Ordre se compose du Bâtonnier et de deux membres, dont le Bâtonnier sortant; pour chaque tranche
supplémentaire entière ou partielle de soixante-quinze avocats inscrits sur chacune des listes I et IV du tableau des avocats, le
nombre des membres est augmenté de deux unités, sans dépasser le nombre de quinze membres.»
X. L'article 25 est modifié comme suit:
«Le Conseil disciplinaire et administratif connaît, pour les deux Ordres, des affaires disciplinaires et administratives qui lui
sont déférées selon les dispositions et la procédure prévues par la présente loi et selon les dispositions de la loi du 13 novembre
2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998
visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été
acquise.»
XI. La première phrase du paragraphe (2) de l'article 28 est modifié comme suit:

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


92 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

«Il est créé à ces fins un Conseil disciplinaire et administratif d'appel composé de deux magistrats de la Cour d'appel et de trois
assesseurs-avocats inscrits sur la liste I du tableau des avocats.»
e
XII. Le 3 alinéa de l'article 28 (2) est modifié comme suit:
«Les assesseurs-avocats et leurs suppléants sont nommés par arrêté grand-ducal pour une durée de deux ans. Ils sont
choisis sur une liste de cinq avocats à la Cour inscrits sur la liste I du tableau des avocats depuis cinq ans au moins présentée par
chaque Conseil de l'Ordre pour chaque fonction.»
XIII. Il est ajouté à l'article 28 (2) un 6ème alinéa libellé comme suit: «Le Conseil disciplinaire et administratif
d'appel est présidé par le magistrat le plus ancien en rang.»
XIV. L'article 28 (3) est complété par une seconde phrase libellée comme suit: «En cas d'appel relevé par les parties en cause ou
par le procureur général d’Etat contre une décision rendue à l'encontre
d'un avocat européen exerçant sous son titre professionnel d'origine, le greffe en informe sans délai le Conseil de l'Ordre des
Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel cet avocat européen est inscrit.»
XV. La première phrase de l'article 39 est modifiée comme suit:
«L'avocat ne peut établir qu'un seul cabinet au Luxembourg.»
XVI. Le paragraphe (1) de l'article 41 est modifié comme suit:
«L'usage non autorisé des titres «avocat», «avocat à la Cour», «avocat-avoué», «avoué», «avocat honoraire» ainsi que
l'usage de tous autres termes comprenant ces mots ou leur équivalent et l'usage non autorisé d'un titre professionnel étranger prévu
par la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du
Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat membre autre que celui où la
qualification a été acquise, sont punis d'une amende de 500,- à 25.000,- euros. En cas de récidive, l'amende est portée au double.»
XVII. Le paragraphe (2) de l'article 41 est modifié comme suit:
«L'exercice illégal de la profession d'avocat ou l'exercice illégal de la profession d'avocat sous le titre professionnel d'origine
visée par la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen
et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat dans un Etat membre autre que celui
où la qualification a été acquise, est puni d'une amende de 500,- à 25.000,- euros et d'un emprisonnement de huit jours à six mois
ou d'une de ces peines seulement.»
Art. 15.
er
Le deuxième alinéa de l'article 1 (1) de la loi du 31 mai 1999 régissant la domiciliation des sociétés est modifié comme suit:
«Seul un membre inscrit de l'une des professions réglementées suivantes, établi au Grand-Duché de Luxembourg, peut être
domiciliataire: établissement de crédit ou autre professionnel du secteur financier et du secteur des assurances, avocat à la
Cour inscrit sur la liste I du tableau des avocats visé par l'article 8 (3) de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession
d'avocat, réviseur d'entreprises, expert-comptable.»

DIRECTIVE 98/5/CE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du


16 février 1998

visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat dans un État


membre autre que celui où la qualification a été acquise

LE PARLEMENT EUROPÉEN ET LE CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE,


vu le traité instituant la Communauté européenne, et notamment son article 49 et son article 57, paragraphe 1 et paragraphe 2,
première et troisième phrases, vu la proposition de la Commission vu l'avis du Comité économique et social, statuant conformément
à la procédure visée à l'article 189 B du traité,
(1) considérant que, en vertu de l'article 7 A du traité, le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures et que,
conformément à l'article 3, point c), du traité, l'abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des
personnes et des services constitue l'un des objectifs de la Communauté; que, pour les ressortissants des États membres,
elle comporte notamment la faculté d'exercer une profession, à titre indépendant ou salarié, dans un État membre autre que
celui où ils ont acquis leurs qualifications professionnelles;
(2) considérant qu'un avocat pleinement qualifié dans un État membre peut d'ores et déjà demander la reconnaissance de son
diplôme pour s'établir dans un autre État membre afin d'y exercer la profession d'avocat sous le titre professionnel de cet
État membre, conformément à la directive 89/48/CEE du Conseil du 21 décembre 1988 relative à un système général de
reconnaissance des diplômes d'enseignement supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles d'une durée
minimale de trois ans; que ladite directive a pour objectif l'intégration de l'avocat dans la profession de l'État

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 93

membre d'accueil et ne vise ni à modifier les règles professionnelles applicables dans celui-ci ni à soustraire cet avocat à
l'application de ces règles;
(3) considérant que, si certains avocats peuvent s'inté-grer rapidement dans la profession de l'État membre d'accueil,
notamment par le moyen de la réussite à une épreuve d'aptitude telle que prévue par la directive 89/48/CEE, d'autres
avocats pleinement qualifiés doivent pouvoir obtenir cette intégration au terme d'une certaine période d'exercice profes-
sionnel dans l'État membre d'accueil sous leur titre professionnel d'origine ou poursuivre leur activité sous leur titre
professionnel d'origine;
(4) considérant que cette période doit permettre à l'avocat d'intégrer la profession de l'État membre d'accueil, après vérification
qu'il possède une expérience professionnelle dans cet État membre;
(5) considérant qu'une action en la matière se justifie au niveau communautaire non seulement parce que, par rapport au
système général de reconnaissance, elle offre aux avocats une voie plus aisée leur permettant d'intégrer la profession dans
un État membre d'accueil, mais aussi parce qu'elle répond, en donnant la possibilité à des avocats d'exercer à titre
permanent dans un État membre d'accueil sous leur titre professionnel d'origine, aux besoins des usagers du droit, lesquels,
en raison des flux d'affaires croissant résultant notamment du marché intérieur, recherchent des conseils lors de transactions
transfrontalières dans lesquelles sont souvent imbriqués le droit international, le droit communautaire et les droits nationaux;
(6) considérant qu'une action se justifie également au niveau communautaire en raison du fait que seuls quelques États
membres permettent déjà, sur leur territoire, l'exercice d'activités d'avocat, autrement que sous forme de prestations de
services, par des avocats venant d'autres États membres et exerçant sous leur titre rofessionnel d'origine; que, toutefois,
dans les tats membres où cette possibilité existe, elle revêt des modalités très différentes, en ce qui concerne, par exemple,
le champ d'activité et l'obligation d'inscription auprès des autorités compétentes; qu'une telle diversité de situations se traduit
par des inégalités et des distorsions de concurrence entre les avocats des États membres et constitue un obstacle à la libre
circulation; que, seule une directive fixant les conditions d'exercice de la profession, autrement que sous forme de
prestations de services, par des avocats exerçant sous leur titre professionnel d'origine est à même de résoudre ces
problèmes et d'offrir dans tous les États membres les mêmes possibilités aux avocats et aux usagers du droit;
(7) considérant que la présente directive, conformément à sa finalité, s'abstient de réglementer des situations purement internes
et ne touche aux règles professionnelles nationales que dans la mesure nécessaire pour permettre d'atteindre effectivement
son but; qu'elle ne porte notamment pas atteinte aux réglementations nationales régissant l'accès à la profession d'avocat et
son exercice sous le titre professionnel de l'État membre d'accueil;
(8) considérant qu'il convient de soumettre les avocats visés par la présente directive à l'obligation de s'inscrire auprès de
l'autorité compétente de l'État membre d'accueil afin que celle-ci puisse s'assurer qu'ils respectent les règles profes-
sionnelles et déontologiques de l'État membre d'accueil; que l'effet de cette inscription quant aux circonscriptions judiciaires,
aux degrés et aux types de juridictions devant lesquelles des avocats peuvent agir, est déterminé par la législation applicable
aux avocats de l'État membre d'accueil;
(9) considérant que les avocats qui ne se sont pas intégrés dans la profession de l'État membre d'accueil sont tenus d'exercer
dans cet État sous le titre professionnel d'origine et ce, afin de garantir la bonne information des consommateurs et de
permettre la distinction entre eux et les avocats de l'État membre d'accueil qui exercent sous le titre professionnel de celui-ci;
(10) considérant qu'il convient de permettre aux avocats bénéficiaires de la présente directive de donner des consultations
juridiques, notamment dans le droit de l'État membre d'origine, en droit communau-taire, en droit international et dans le droit
de l'État membre d'accueil; que ceci était déjà, pour la prestation de services, permis par la directive 77/ 249/CEE du Conseil
du 22 mars 1977 tendant à faciliter l'exercice effectif de la libre prestation des services par les avocats; que, cependant, il
convient de prévoir, comme dans la directive 77/ 249/CEE, la faculté d'exclure des activités des avocats exerçant sous leur
titre professionnel d'origine au Royaume-Uni et en Irlande, certains actes en matière immobilière et successorale; que la
présente directive n'affecte en rien les dispositions qui, dans tout État membre, réservent certaines activités à des
professions autres que celle d'avocat; qu'il convient également de reprendre de la directive 77/249/CEE la faculté pour l'État
membre d'accueil d'exiger que l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine agisse de concert avec un avocat local
pour la représentation et la défense d'un client en justice; que l'obligation d'agir de concert s'applique conformément à
l'interprétation qu'en a donnée la Cour de justice des Communautés européennes, notamment dans son arrêt rendu le 25
février 1988 dans l'affaire 427/85 (Commission contre Allemagne);
(11) considérant que, pour assurer le bon fonctionnement de la justice, il y a lieu de laisser aux États membres la faculté de
réserver, par des règles spécifiques, l'accès à leurs plus hautes juridictions à des avocats spécialisés, sans faire obstacle à
l'intégration des avocats des États membres qui rempliraient les conditions requises;
(12) considérant que l'avocat inscrit sous son titre professionnel d'origine dans l'État membre d'accueil doit rester inscrit auprès
de l'autorité compétente de l'État membre d'origine pour pouvoir conserver sa qualité d'avocat et bénéficier de la présente
directive; que, pour cette raison, une collaboration étroite entre les autorités compétentes est indispensable et ceci
notamment dans le cadre d'éventuelles procédures disciplinaires;

CODE ADMINISTRATIF – 2009/A – Vol. 1


94 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

(13) considérant que les avocats bénéficiaires de la présente directive peuvent, indépendamment de leur qualité d'avocat
salarié ou indépendant dans l'État membre d'origine, exercer en qualité de salarié dans l'État membre d'accueil dans la
mesure où cet État membre offre cette possibilité à ses propres avocats;
(14) considérant que, si la présente directive permet aux avocats d'exercer dans un autre État membre sous leur titre profes-
sionnel d'origine, c'est aussi dans le but de leur faciliter l'obtention du titre professionnel de cet État membre d'accueil;
que, en vertu des articles 48 et 52 du traité, tels qu'interprétés par la Cour de justice, l'État membre d'accueil est
toujours tenu de prendre en considération l'expérience professionnelle acquise sur son territoire; que, après trois ans
d'activité effective et régulière dans l'État membre d'accueil et dans le droit de cet État membre, y compris le droit
communautaire, il est raisonnable de présumer que ces avocats ont acquis l'aptitude nécessaire pour s'intégrer complè-
tement dans la profession d'avocat de l'État membre d'accueil; que, au terme de cette période, l'avocat qui peut, sous
réserve de vérification, démontrer sa compétence professionnelle dans l'État membre d'accueil, doit pouvoir obtenir le
titre professionnel de cet État membre; que si l'activité effective et régulière d'au moins trois ans comporte une durée
moindre dans le droit de l'État membre d'accueil, l'autorité doit prendre aussi en considération toute autre connaissance
de ce droit et elle peut les vérifier lors d'un entretien; que, si la preuve de ces conditions n'est pas rapportée, la décision
de l'autorité compétente de cet État de ne pas accorder le titre professionnel de cet État selon les modalités de facili-
tation liées à ces conditions doit être motivée et susceptible de recours juridictionnel de droit interne;
(15) considérant que l'évolution économique et professionnelle dans la Communauté montre que la faculté d'exercer en
commun, y compris sous forme d'association, la profession d'avocat devient une réalité; qu'il convient d'éviter que le fait.
d'exercer en groupe dans l'État membre d'origine ne soit le prétexte à un obstacle ou à une gêne à l'établissement des
avocats membres de ce groupe dans l'État membre d'accueil; qu'il faut cependant permettre aux États membres de
prendre des mesures appropriées pour atteindre l'objectif légitime d'assurer l'indépendance de la profession; qu'il y a
lieu de prévoir certaines garanties dans tous les États membres qui permettent l'exercice en groupe,

ONT ARRÊTÉ LA PRÉSENTE DIRECTIVE:

Art. 1er. Objet, champ d'application et définitions


1. La présente directive a pour objet de faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat à titre indépendant ou salarié
dans un État membre autre que celui dans lequel a été acquise la qualification professionnelle.
2. Aux fins de la présente directive, on entend par:
a) «avocat»: toute personne, ressortissant d'un État membre, habilitée à exercer ses activités professionnelles sous l'un
des titres professionnels mentionnés ci-après:
en Belgique: Avocat/Advocaat/Rechtsanwalt
au Danemark: Advokat
en Allemagne: Rechtsanwalt
en Grèce: lκηγόρος
en Espagne: Abogado/Advocat/Avogado/
Abokatu
en France: Avocat
en Irlande: Barrister/Solicitor
en Italie: Avvocato
au Luxembourg: Avocat
aux Pays-Bas: Advocaat
en Autriche: Rechtsanwalt
au Portugal: Advogado
en Finlande: Asianajaja/Advokat
en Suède: Advokat
au Royaume-Uni: Advocate/Barrister/Solicitor.
b) «État membre d'origine»: l'État membre dans lequel l'avocat a acquis le droit de porter l'un des titres professionnels
visés au point a), avant d'exercer la profession d'avocat dans un autre État membre.
c) «État membre d'accueil»: l'État membre dans lequel l'avocat exerce conformément aux dispositions de la présente
directive.
d) «Titre professionnel d'origine»: le titre professionnel de l'État membre dans lequel l'avocat a acquis le droit de porter ce
titre avant d'exercer la profession d'avocat dans l'État membre d'accueil.
e) «Groupe»: toute entité, avec ou sans personnalité juridique, constituée en conformité avec la législation d'un État
membre, au sein de laquelle des avocats exercent leurs activités professionnelles en commun et sous une dénomination
commune.
f) «Titre professionnel approprié» ou «profession appropriée»: tout titre professionnel ou toute profession relevant de
l'autorité compétente auprès de laquelle un avocat s'est inscrit conformément aux dispositions de l'article 3, et «autorité
compétente», cette autorité.

CODE ADMINISTRATIF - 2009/A - Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 95

3. La présente directive s'applique tant aux avocats exerçant à titre indépendant qu'à ceux exerçant à titre salarié dans l'État
membre d'origine et, sous réserve de l'article 8, dans l'État membre d'accueil.
4. L'exercice de la profession d'avocat, au sens de la présente directive, ne vise pas les prestations de services qui font l'objet de
la directive 77/249/CEE.
Art. 2. Droit d'exercer sous son titre professionnel d'origine
Tout avocat a le droit d'exercer à titre permanent, dans tout autre État membre, sous son titre professionnel d'origine, les activités
d'avocat telles que précisées à l'article 5.
L'intégration dans la profession d'avocat de l'État membre d'accueil est soumise aux dispositions de l'article 10.
Art. 3. Inscription auprès de l'autorité compétente
1. L'avocat voulant exercer dans un État membre autre que celui où il a acquis sa qualification professionnelle est tenu de
s'inscrire auprès de l'autorité compétente de cet État membre.
2. L'autorité compétente de l'État membre d'accueil procède à l'inscription de l'avocat au vu de l'attestation de son inscription
auprès de l'autorité compétente de l'État membre d'origine. Elle peut exiger que cette attestation délivrée par l'autorité compétente
de l'État membre d'origine n'ait pas, lors de sa production, plus de trois mois de date. Elle informe l'autorité compétente de l'État
membre d'origine de cette inscription.
3. Pour l'application du paragraphe 1:
- au Royaume-Uni et en Irlande, les avocats exerçant sous un titre professionnel autre que ceux du Royaume-Uni ou de
l'Irlande s'inscrivent, soit auprès de l'autorité compétente pour la profession de «barrister» ou d'«advocate», soit auprès de
l'autorité compétente pour la profession de «solicitor»,
- au Royaume-Uni, l'autorité compétente pour un «barrister» d'Irlande est celle de la profession de «barrister» ou d'«advocate»
et pour un «solicitor» d'Irlande, celle de la profession de «solicitor»,
- en Irlande, l’autorité compétente pour un «barrister» ou un «advocate» du Royaume-Uni est celle de la profession de
«barrister» et pour un «solicitor» du Royaume-Uni celle de la profession de «solicitor»,
4. Lorsque l'autorité compétente de l'État membre d'accueil publie les noms des avocats inscrits auprès d'elle, elle publie
également les noms des avocats inscrits en vertu de la présente directive.
Art. 4. Exercice sous le titre professionnel d'origine
1. L'avocat exerçant dans l'État membre d'accueil sous son titre professionnel d'origine est tenu de le faire sous ce titre, qui doit
être indiqué dans la ou l'une des langues officielles de l'État membre d'origine, mais de manière intelligible et susceptible d'éviter
toute confusion avec le titre professionnel de l'État membre d'accueil.
2. Aux fins de l'application du paragraphe 1, l'État membre d'accueil peut exiger que l'avocat exerçant sous son titre professionnel
d'origine ajoute la mention de l'organisation professionnelle dont il relève dans l'État membre d'origine ou de la juridiction auprès de
laquelle il est admis en application de la législation de l'État membre d'origine. L'État membre d'accueil peut également exiger que
l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine fasse mention de son inscription auprès de l'autorité compétente de cet État
membre.
Art. 5. Domaine d'activité
1. Sous réserve des paragraphes 2 et 3, l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine pratique les mêmes activités
professionnelles que l'avocat exerçant sous le titre professionnel approprié de l'État membre d'accueil et peut notamment donner des
consultations juridiques dans le droit de son État membre d'origine, en droit communautaire, en droit international et dans le droit de
l'État membre d'accueil. Il respecte, en tout cas, les règles de procédure applicables devant les juridictions nationales.
2. Les États membres qui autorisent sur leur territoire une catégorie déterminée d'avocats à établir des actes habilitant à
administrer les biens des personnes décédées ou portant sur la création ou le transfert de droits réels immobiliers, qui dans d'autres
États membres sont réservés à des professions différentes de celle de l'avocat, peuvent exclure de ces activités l'avocat exerçant
sous un titre professionnel d'origine délivré dans un de ces derniers États membres.
3. Pour l'exercice des activités relatives à la représentation et à la défense d'un client en justice et dans la mesure où le droit de
l'État membre d'accueil réserve ces activités aux avocats exerçant sous le titre professionnel de cet État, ce dernier peut imposer
aux avocats exerçant sous leur titre professionnel d'origine d'agir de concert soit avec un avocat exerçant auprès de la juridiction
saisie et qui serait responsable, s'il y a lieu, à l'égard de cette juridiction, soit avec un «avoué» exerçant auprès d'elle.
Néanmoins, dans le but d'assurer le bon fonctionnement de la justice, les États membres peuvent établir des règles spécifiques
d'accès aux cours suprêmes, telles que le recours à des avocats spécialisés.
Art. 6. Règles professionnelles et déontologiques applicables
1. Indépendamment des règles professionnelles et déontologiques auxquelles il est soumis dans son État membre d'origine,
l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine est soumis aux mêmes règles professionnelles et déontologiques que les
avocats exerçant sous le titre professionnel approprié de l'État membre d'accueil pour toutes les activités qu'il exerce sur le territoire
de celui-ci.

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96 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

2. Une représentation appropriée des avocats exerçant sous leur titre professionnel d'origine dans les instances professionnelles
de l'État membre d'accueil doit être assurée. Elle comporte pour le moins un droit de vote lors des élections des organes de celles-ci.
3. L'État membre d'accueil peut imposer à l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine, soit de souscrire une
assurance de responsabilité professionnelle, soit de s'affilier à un fonds de garantie professionnelle, selon les règles qu'il fixe pour
les activités professionnelles exercées sur son territoire. Néanmoins, l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine est
dispensé de cette obligation, s'il justifie être couvert par une assurance ou une garantie souscrite selon les règles de l'État membre
d'origine dans la mesure où elle est équivalente quant aux modalités et à l'étendue de la couverture. Lorsque l'équivalence n'est que
partielle, l'autorité compétente de l'État membre d'accueil peut exiger la souscription d'une assurance ou d'une garantie
complémentaire pour couvrir les éléments qui ne sont pas déjà couverts par l'assurance ou la garantie souscrite selon les règles de
l'État membre d'origine.
Art. 7. Procédures disciplinaires
1. En cas de manquement de l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine aux obligations en vigueur dans l'État
membre d'accueil, les règles de procédure, les sanctions et les recours prévus dans l'État membre d'accueil sont d'application.
2. Avant d'ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de l'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine, l'autorité
compétente de l'État membre d'accueil en informe dans les plus brefs délais l'autorité compétente de l'État membre d'origine en lui
donnant toutes les informations utiles.
Le premier alinéa s'applique mutatis mutandis lorsqu'une procédure disciplinaire est ouverte par l'autorité compétente de l'État
membre d'origine, qui en informe l'autorité compétente du ou des États membres d'accueil.
3. Sans préjudice du pouvoir décisionnel de l'autorité compétente de l'État membre d'accueil, celle-ci coopère tout au long de la
procédure disciplinaire avec l'autorité compétente de l'État membre d'origine. En particulier, l'État membre d'accueil prend les
dispositions nécessaires pour que l'autorité compétente de l'État membre d'origine puisse faire des observations devant les
instances de recours.
4. L'autorité compétente de l'État membre d'origine décide des suites à donner en application de ses propres règles de forme et
de fond à la décision prise par l'autorité compétente de l'État membre d'accueil à l'égard de l'avocat exerçant sous son. titre
professionnel d'origine.
5. Bien qu'il ne soit pas un préalable à la décision de l'autorité compétente de l'État membre d'accueil, le retrait temporaire ou
définitif de l'autorisation d'exercer la profession par l'autorité compétente de l'État membre d'origine, entraîne automatiquement pour
l'avocat concerné l'interdiction temporaire ou définitive d'exercer sous son titre professionnel d'origine dans l'État membre d'accueil.
Art. 8. Exercice salarié
L'avocat inscrit dans l'État membre d'accueil sous le titre professionnel d'origine peut exercer en qualité d'avocat salarié d'un
autre avocat, d'une association ou société d'avocats, ou d'une entreprise publique ou privée, dans la mesure où l'État membre
d'accueil le permet pour les avocats inscrits sous le titre professionnel de cet État membre.
Art. 9. Motivation et recours juridictionnel
Les décisions de refus de l'inscription visée à l'article 3 ou de retrait de cette inscription ainsi que les décisions prononçant des
sanctions disciplinaires doivent être motivées.
Ces décisions sont susceptibles d'un recours juridictionnel de droit interne.
Art. 10. Assimilation à l'avocat de l'État membre d'accueil
1. L'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine, qui justifie d'une activité effective et régulière d'une durée d'au
moins trois ans dans l'État membre d'accueil, et dans le droit de cet État, y compris le droit communautaire, est dispensé des
conditions visées à l'article 4, paragraphe 1, point b), de la directive 89/48/CEE pour accéder à la profession d'avocat de l'État
membre d'accueil. On entend par «activité effective et régulière» l'exercice réel de l'activité sans interruption autre que celles
résultant des événements de la vie courante.
Il incombe à l'avocat intéressé d'apporter à l'autorité compétente de l'État membre d'accueil la preuve de cette activité effective et
régulière d'une durée d'au moins trois ans dans le droit de l'État membre d'accueil. À cet effet:
a) l'avocat fournit à l'autorité compétente de l'État membre d'accueil toute information et tout document utiles, notamment sur le
nombre et la nature des dossiers traités par lui;
b) l'autorité compétente de l'État membre d'accueil peut vérifier le caractère régulier et effectif de l'activité exercée et peut
inviter, en cas de besoin, l'avocat à fournir oralement ou par écrit des clarifications ou des précisions additionnelles relatives
aux informations et documents mentionnés au point a).
La décision de l'autorité compétente de l'État membre d'accueil de ne pas accorder la dispense si la preuve n'est pas rapportée
que les exigences fixées au premier alinéa sont remplies, doit être motivée et être susceptible d'un recours juridictionnel de droit
interne.
2. L'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine dans un État membre d'accueil peut, à tout moment, demander la
reconnaissance de son diplôme selon la directive 89/48/CEE, aux fins d'accéder à la profession d'avocat de l'État membre
d'accueil et de l'exercer sous le titre professionnel correspondant à cette profession dans cet État membre.

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COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT 97

3. L'avocat exerçant sous son titre professionnel d'origine, qui justifie d'une activité effective et régulière d'une durée d'au
moins trois ans dans l'État membre d'accueil, mais d'une durée moindre dans le droit de cet État membre, peut obtenir de
l'autorité compétente dudit État son accès à la profession d'avocat de l'État membre d'accueil, et le droit de l'exercer sous le
titre professionnel correspondant à cette profession dans cet État membre, sans être tenu aux conditions visées à l'article 4,
paragraphe l, point b), de la directive 89/48/CEE, dans les conditions et selon les modalités décrites ci-après.
a) L'autorité compétente de l'État membre d'accueil prend en considération l'activité effective et régulière pendant la période
visée ci-dessus ainsi que toute connaissance et toute expérience professionnelle en droit de l'État membre d'accueil et toute
participation à des cours ou des séminaires portant sur le droit de l'État membre d'accueil, y compris le droit professionnel et
la déontologie.
b) L'avocat fournit à l'autorité compétente de l'État membre d'accueil toute information et tous les documents utiles, notamment
sur les dossiers traités par lui. L'appréciation de l'activité effective et régulière de l'avocat développée dans l'État membre
d'accueil, comme l'appréciation de sa capacité à poursuivre l'activité qu'il y a exercée, est faite dans le cadre d'un entretien
avec l'autorité compétente de l'État membre d'accueil qui a pour objet de vérifier le caractère régulier et effectif de l'activité
exercée.
La décision de l'autorité compétente de l'État membre d'accueil de ne pas accorder l'autorisation si la preuve n'est pas rapportée
que les exigences fixées au premier alinéa sont remplies, doit être motivée et être susceptible de recours juridictionnel de droit
interne.
4. L'autorité compétente de l'État membre d'accueil peut, par décision motivée susceptible d'un recours juridictionnel de droit
interne, refuser d'admettre l'avocat au bénéfice des dispositions du présent article s'il lui apparaît que l'ordre public serait atteint en
raison, plus particulièrement, de poursuites disciplinaires, plaintes ou incidents de toute nature.
5. Les représentants de l'autorité compétente chargés de l'examen de la demande assurent le secret des informations obtenues.
6. L'avocat qui accède à la profession d'avocat de l'État membre d'accueil suivant les modalités prévues aux paragraphes 1, 2 et
3 a le droit de faire usage, à côté du titre professionnel correspondant à la profession d'avocat dans l'État membre d'accueil, du titre
professionnel d'origine indiqué dans la ou l'une des langues officielles de l'État membre d'origine.
Art. 11. Exercice en groupe
Lorsque l'exercice en groupe est permis dans l'État membre d'accueil pour les avocats exerçant leurs activités sous le titre
professionnel approprié, les dispositions suivantes sont d'application pour les avocats qui souhaitent exercer sous ce titre ou qui
s'inscrivent auprès de l'autorité compétente.
1) Un ou plusieurs avocats exerçant sous leur titre professionnel d'origine dans un État membre d'accueil et membres d'un
même groupe dans l'État membre d'origine peuvent pratiquer leurs activités professionnelles dans le cadre d'une succursale
ou d'une agence de leur groupe dans l'État membre d'accueil. Toutefois, lorsque les règles fondamentales qui régissent ce
groupe dans l'État membre d'origine sont incompatibles avec les règles fondamentales découlant des dispositions
législatives, réglementaires et administratives de l'État membre d'accueil, ces dernières dispositions s'appliquent dans la
mesure où leur respect est justifié par l'intérêt général consistant en la protection du client et des tiers.
2) Tout État membre offre la possibilité à deux ou plusieurs avocats, qui proviennent d'un même groupe ou d'un même État
membre d'origine et qui exercent sous leur titre professionnel d'origine sur son territoire d'accéder à une forme d'exercice en
groupe. Si l'État membre d'accueil permet différentes formes d'exercice en groupe pour ses avocats, ces mêmes formes
doivent aussi être accessibles aux avocats précités. Les modalités selon lesquelles ces avocats exercent leurs activités en
commun dans l'État membre d'accueil sont régies par les dispositions législatives, réglementaires et administratives de cet
État membre.
3) L'État membre d'accueil prend les mesures nécessaires pour permettre également l'exercice en commun:
a) entre plusieurs avocats exerçant sous leur titre professionnel d'origine et provenant d'États membres différents;
b) entre un ou plusieurs avocats visés au point a) et un ou plusieurs avocats de l'État membre d'accueil. Les modalités
selon lesquelles ces avocats exercent leurs activités en commun dans l'État membre d'accueil sont régies par les dispositions
législatives, réglementaires et administratives de cet État membre.
4) L'avocat voulant exercer sous son titre professionnel d'origine informe l'autorité compétente de l'État membre d'accueil du fait
qu'il est membre d'un groupe dans son État membre d'origine et donne toutes les informations utiles relatives à ce groupe.
5) Par dérogation aux points 1 à 4, l'État membre d'accueil, dans la mesure où il interdit aux avocats exerçant sous leur propre
titre professionnel approprié, l'exercice de la profession d'avocat au sein d'un groupe comportant des personnes extérieures à
la profession, peut refuser à un avocat inscrit sous son titre professionnel d'origine d'exercer sur son territoire en qualité de
membre de son groupe. Le groupe est considéré comme comportant des personnes extérieures à la profession si:
- le capital de celui-ci est détenu en tout ou en partie ou
- la dénomination sous laquelle il exerce est utilisée ou
- le pouvoir de décision y est exercé, en fait ou en droit, par des personnes n'ayant pas la qualité d'avocat au sens de
er
l'article 1 , paragraphe 2.

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98 COURS ET TRIBUNAUX - PROFESSION D’AVOCAT

Lorsque les règles fondamentales régissant un tel groupe d'avocats dans l'État membre d'origine sont incompatibles, soit avec les
règles en vigueur dans l'État membre d'accueil, soit avec les dispositions du premier alinéa, l'État membre d'accueil peut, sans les
restrictions prévues au point 1, s'opposer à l'ouverture d'une succursale ou d'une agence sur son territoire.
Art. 12. Dénomination du groupe
Quelles que soient les modalités selon lesquelles les avocats exercent sous leur titre professionnel d'origine dans l'État membre
d'accueil, ils peuvent faire mention de la dénomination du groupe dont ils sont membres dans l'État membre d'origine.
L'État membre d'accueil peut exiger que soit indiqué en plus de la dénomination visée au premier alinéa la forme juridique du
groupe dans l'État membre d'origine et/ou les noms des membres du groupe exerçant dans l'État membre d'accueil.
Art. 13. Coopération entre les autorités compétentes de l'État membre d'accueil et d'origine et confidentialité
Afin de faciliter l'application de la présente directive et d'éviter que ses dispositions ne soient, le cas échéant, détournées dans le
seul but d'échapper aux règles applicables dans l'État membre d'accueil, l'autorité compétente de l'État membre d'accueil et celle de
l'État membre d'origine collaborent étroitement et s'accordent une assistance mutuelle.
Elles assurent la confidentialité des informations qu'elles échangent.
Art. 14. Désignation des autorités compétentes
Les États membres désignent, au plus tard le 14 mars 2000, les autorités compétentes habilitées à recevoir les demandes et à
prendre les décisions visées dans la présente directive. Ils en informent les autres États membres et la Commission.
Art. 15. Rapport de la Commission
Dix ans au plus tard à compter de l'entrée en vigueur de la présente directive, la Commission fera un rapport au Parlement
européen et au Conseil sur l'état d'application de la directive.
Après avoir procédé à toutes les consultations nécessaires, elle présentera à cette occasion ses conclusions et les modifications
éventuelles susceptibles d'être apportées au système en place.
Art. 16. Transposition
1. Les États membres adoptent les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se
conformer à la présente directive au plus tard le 14 mars 2000. Ils en informent immédiatement la Commission.
Lorsque les États membres adoptent ces dispositions, celles-ci contiennent une référence à la présente directive ou sont
accompagnées d'une telle référence lors de leur publication officielle. Les modalités de cette référence sont arrêtées par les États
membres.
2. Les États membres communiquent à la Commission le texte des dispositions essentielles de droit interne qu'ils adoptent
dans le domaine régi par la présente directive.
Art. 17.
La présente directive entre en vigueur le jour de sa publication au journal officiel des Communautés européennes.
Art. 18. Destinataires
Les États membres sont destinataires de la présente directive. Fait
à Bruxelles, le 16 février 1998.
Par le Parlement européen Par le Conseil
Le président Le président
J.M.GIL-ROBLES J.CUNNINGHAM

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COURS ET TRIBUNAUX - ENTRAIDE JUDICIAIRE INTERNATIONALE 99

Loi du 8 août 2000 sur l’entraide judiciaire internationale en matière pénale.


(Mém. A - 98 du 18 septembre 2000, p. 2202; doc. parl. 4327)

er
Art. 1 .
La présente loi est applicable aux demandes d’entraide judiciaire en matière pénale, dénommées ci-après «demandes
d’entraide», qui tendent à faire opérer au Grand-Duché une saisie, une perquisition ou tout autre acte d’instruction présentant un
degré de contrainte analogue et qui émanent:
- d’autorités judiciaires d’Etats requérants qui ne sont pas liés au Grand-Duché de Luxembourg par un accord international en
matière d’entraide judiciaire;
- d’autorités judiciaires d’Etats requérants qui sont liés au Grand-Duché de Luxembourg par un accord international en matière
d’entraide judiciaire, à moins que les dispositions de la présente loi soient contraires à celles de l’accord international;
- d’une autorité judiciaire internationale reconnue par le Grand-Duché de Luxembourg.
Art. 2.
(1) Sous réserve des dispositions spéciales prévues par des conventions prévoyant la possibilité d’une transmission directe, les
demandes d’entraide sont à adresser par les autorités compétentes de l’Etat requérant au procureur général d’Etat luxembourgeois.
(2) Elles sont renvoyées après exécution soit par la voie officielle soit par la voie directe.
(3) Si l’Etat requérant adresse directement la demande d’entraide aux autorités judiciaires ou au ministre de la Justice
luxembourgeois, ceux-ci doivent transmettre ladite demande dans les meilleurs délais au procureur général d’Etat.
(4) Après avoir examiné la demande d’entraide sous les aspects de sa compétence, le procureur général d’Etat la transmet aux
autorités judiciaires pour exécution s’il estime qu’aucune raison ne s’y oppose.
(5) Toutefois, si l’affaire à la base de la demande d’entraide paraît grave et s’il y a urgence consistant en particulier en un risque
de dépérissement de preuve, l’autorité judiciaire compétente saisie peut procéder aux devoirs d’instruction sollicités.
Art. 3.
L’entraide judiciaire peut être refusée par le procureur général d’Etat dans les cas suivants:
- si la demande d’entraide est de nature à porter atteinte à la souveraineté, à la sécurité, à l’ordre public ou à d’autres intérêts
essentiels du Grand-Duché de Luxembourg;
- si la demande d’entraide a trait à des infractions susceptibles d’être qualifiées par la loi luxembourgeoise soit d’infractions
politiques, soit d’infractions connexes à des infractions politiques.
Sous réserve des dispositions prévues par des conventions, toute demande d’entraide est refusée si elle a trait à des infractions
en matière de taxes et d’impôts, de douane ou de change en vertu de la loi luxembourgeoise.
Tout recours contre une décision du procureur général d’Etat, décidant que pour une raison de sa compétence rien ne s’oppose à
l’exécution d’une demande d’entraide, doit être introduit dans les formes, procédures et délais prévus à l’article 8.
Art. 4.
Les demandes d’entraide qui ne contiennent pas les indications suivantes sont refusées:
a) l’autorité dont émane la demande,
b) l’objet et le motif de la demande,
c) la date et le lieu de la commission des faits, un exposé sommaire des faits et le lien entre ces faits et l’objet de l’acte
d’instruction sollicité,
d) dans la mesure du possible, l’identité et la nationalité de la personne en cause,
e) le nom et l’adresse du destinataire, s’il y a lieu,
f) le texte de l’inculpation et des sanctions y attachées,
g) une traduction en langue française ou allemande de la demande d’entraide et des pièces à produire.
Est également refusée l’exécution d’une demande d’entraide si, sans devoir procéder à un examen du fond, il est prévisible, au
regard des exigences énoncées à l’article 4, point c), que les moyens à mettre en oeuvre ne sont pas aptes à réaliser l’objectif visé à
la demande d’entraide ou vont au-delà de ce qui est nécessaire pour l’atteindre.
Au cas où la demande d’entraide est incomplète ou que les informations communiquées par les autorités de l’Etat requérant se
révèlent insuffisantes, un complément d’information peut être demandé.
Les demandes d’entraide qui ne répondent pas aux conditions du présent article sont refusées
- par le procureur général d’Etat, sous réserve des pouvoirs des autres autorités judiciaires, dans l’hypothèse où le Grand-
Duché de Luxembourg n’est pas lié à l’Etat requérant par un accord en matière d’entraide judiciaire;
- par les autorités judiciaires dans l’hypothèse où le Grand-Duché de Luxembourg est lié à l’Etat requérant par un accord en
matière d’entraide judiciaire.

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100 COURS ET TRIBUNAUX - ENTRAIDE JUDICIAIRE INTERNATIONALE

Art. 5.
La demande d’entraide doit réunir les conditions suivantes:
1) elle doit émaner d’une autorité judiciaire compétente en vertu du droit de l’Etat requérant;
2) le fait à la base de la demande doit être susceptible d’être qualifié de crime ou de délit, punissable d’une peine privative de
liberté d’un maximum d’au moins une année en vertu de la loi luxembourgeoise et de la loi de l’Etat requérant,
3) la personne visée par la demande ne doit pas avoir été jugée au Grand-Duché de Luxembourg pour le même fait;
4) la mesure sollicitée doit pouvoir être prise en vertu du droit luxembourgeois par les autorités judiciaires luxembourgeoises à
des fins de recherches ou de poursuites comme s’il s’agissait d’une affaire interne analogue;
5) sous réserve de dispositions contraires prévues dans une norme de droit international, la prescription de l’action publique ne
doit pas avoir été acquise, ni d’après la loi luxembourgeoise, ni d’après la loi de l’Etat requérant.
Les actes interruptifs ou suspensifs de prescription accomplis dans l’Etat requérant selon le droit de cet Etat sont pris en compte
pour le calcul du délai de prescription de l’action d’après la loi luxembourgeoise.
Art. 6.
L’exécution des mesures d’entraide est confiée à l’autorité qui serait compétente si l’infraction avait été commise au Grand-Duché
de Luxembourg.
Art. 7.
Les affaires d’entraide judiciaire sont traitées comme affaires urgentes et prioritaires. L’autorité requise informe l’autorité
requérante de l’état de la procédure et de tout retard.
Art. 8.
Dans le cadre de l’exécution d’une demande d’entraide, le procureur d’Etat, la personne visée par l’enquête ainsi que tout tiers
concerné justifiant d’un intérêt légitime personnel peut déposer une requête en nullité contre l’acte exécutant la demande d’entraide
auprès du greffe de la chambre du conseil du tribunal d’arrondissement.
Cette requête doit être déposée, sous peine de forclusion, dans un délai de dix jours à partir de la notification de l’acte attaqué à
la personne auprès de laquelle la mesure ordonnée est exécutée.
er
Une requête déposée par une des personnes visées à l’alinéa 1 doit, sous peine d’irrecevabilité, être signée par un avocat à la
Cour et contenir une élection de domicile en son étude. Cette élection de domicile produit ses effets aussi longtemps qu’il n’y aura
pas eu de nouvelle élection de domicile.
Art. 9.
(1) Si des objets ou documents sont saisis, leur transmission à l’Etat requérant est subordonnée à l’accord de la chambre du
conseil du tribunal d’arrondissement du lieu où la saisie a été opérée.
(2) Les documents saisis ne peuvent être portés à la connaissance de la partie requérante, avant qu’il n’ait été satisfait aux
exigences de la procédure prévue au présent article.
Il ne peut être dérogé aux dispositions de l’alinéa précédent que dans les termes et sous les conditions de l’article 11 de la
présente loi.
(3) La chambre du conseil décide de la transmission éventuelle à l’Etat requérant de tout ou partie des objets ou documents
saisis.
(4) Elle peut ordonner la restitution des objets ou documents qui ne se rattachent pas directement aux faits à la base de la
demande d’entraide.
(5) Elle statue, le cas échéant, également sur la réclamation des tiers détenteurs ou autres ayants droit. Ceux-ci peuvent, à ces
fins, déposer au greffe de la chambre du conseil du tribunal d’arrondissement compétent une requête signée par un avocat à la Cour
et en l’étude duquel domicile est élu, le tout sous peine d’irrecevabilité de la requête.Cette élection de domicile produit ses effets
aussi longtemps qu’il n’y aura pas eu de nouvelle élection de domicile. Les convocations ou notifications sont effectuées au domicile
élu.
(6) Cette requête doit être déposée, sous peine de forclusion, au greffe de la chambre du conseil dans un délai de dix jours à
partir de la notification de l’ordonnance de saisie des objets ou documents à la personne auprès de laquelle la mesure ordonnée a
été exécutée.
Art. 10.
(1) Au cas où, ni une requête en nullité prévue à l’article 8, ni une requête prévue à l’article 9, paragraphe (4) n’a été déposée, la
chambre du conseil statue sur réquisitioire du procureur d’Etat, sans autre formalité.
(2) Au cas où une requête en nullité prévue à l’article 8 ou une requête prévue à l’article 9, paragraphe (4) a été déposée, il est
procédé comme suit:
a) Huit jours au moins avant l’audience, le greffier convoque le requérant en son domicile élu et son conseil par lettres
recommandées à la poste, accompagnées d’un avis de réception, en leur faisant connaître les jour, heure et lieu de
l’audience.
b) Ce délai n’est pas susceptible d’augmentation en raison de la distance.

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COURS ET TRIBUNAUX - ENTRAIDE JUDICIAIRE INTERNATIONALE 101

c) La chambre du conseil statue, après avoir entendu, le cas échéant les conseils et les parties, le conseil des requérants ainsi
que le procureur d’Etat en leurs conclusions.
d) L’audience de la chambre du conseil n’est pas publique.
e) La chambre du conseil statue par une même ordonnance sur une requête en nullité présentée sur base de l’article 8, sur la
transmission à l’Etat requérant des objets ou documents saisis, sur une requête présentée sur base de l’article 9, paragraphe
(4) et sur tous incidents soulevés par les requérants.
f) L’ordonnance de la chambre du conseil statuant sur une requête en nullité présentée sur la base de l’article 8 ou sur une
requête présentée sur la base de l’article 9, paragraphe (4) n’est exécutoire qu’après l’écoulement du délai d’appel.
g) Le greffier opère la notification de l’ordonnance de la chambre du conseil par pli fermé et recommandé à la poste,
accompagné d’un avis de réception au domicile élu.
(3) Les ordonnances de la chambre du conseil sont susceptibles d’appel:
- par le procureur général d’Etat et le procureur d’Etat, dans tous les cas;
- par le requérant, si l’ordonnance préjudicie à ses droits. L’appel doit être
interjeté dans les délais suivants, sous peine de forclusion:
- par le procureur général d’Etat, dans les dix jours à partir de l’ordonnance de la chambre du conseil;
- par le procureur d’Etat, dans les trois jours à partir de l’ordonnance de la chambre du conseil;
- par la partie requérante, dans les trois jours à partir de la notification de l’ordonnance de la chambre du conseil.
(4) La procédure devant la chambre du conseil du tribunal d’arrondissement est applicable devant la chambre du conseil de
la cour d’appel.
L’audience de la chambre du conseil de la cour d’appel n’est pas publique.
(5) L’évocation est obligatoire si l’affaire est en état.
(6) L’arrêt de la chambre du conseil de la cour d’appel est exécutoire sans autre formalité.
(7) Aucun pourvoi en cassation n’est admissible à l’encontre des arrêts de la chambre du conseil de la cour d’appel statuant dans
la matière visée par la présente loi.
Art. 11.
Par dérogation à l’article 9 et même en cas de dépôt d’un recours, le magistrat présidant la chambre du conseil peut, sur
réquisition écrite du procureur d’Etat, autoriser la transmission sans délai à l’autorité judiciaire du pays requérant des résultats de
l’exécution d’une commission rogatoire internationale s’il existe des indices graves et condordants que le déroulement de la
procédure prévue aux articles 8, 9 et 10 risque de mettre en danger l’intégrité physique ou psychique d’une personne.
Cette décision n’est susceptible d’aucun recours.
Art. 12.
L’Etat requérant ne peut utiliser les renseignements obtenus par voie d’entraide ni aux fins d’investigations, ni aux fins de leur
production comme moyens de preuve dans une procédure pénale ou administrative autre que celle pour laquelle l’entraide a été
accordée.
Art. 13.
La réserve formulée à l’endroit de l’article 2 de la Convention européenne d’entraide judiciaire en matière pénale, signée à
Strasbourg, le 20 avril 1959, approuvée par la loi du 21 juillet 1976 est modifiée comme suit:
«Le procureur général d’Etat du Grand-Duché de Luxembourg se réserve la faculté de ne pas donner suite à une demande
d’entraide judiciaire
a) dans la mesure où elle se rapporte à une poursuite ou à une procédure incompatible avec le principe «non bis in idem»
b) dans la mesure où elle se rapporte à une requête sur des faits pour lesquels le prévenu est poursuivi au Grand-Duché de
Luxembourg.»
Art. 14.
L’article 59 de la loi modifiée du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire est complété par un deuxième alinéa conçu comme suit:
«Le présent article n’est pas applicable pour les demandes d’entraide judiciaire en matière pénale.»
Art. 15.
La présente loi entre en vigueur le premier jour du mois qui suit sa publication au Mémorial.
Elle s’applique à partir de son entrée en vigueur à toutes les demandes d’entraide visées par la présente loi dont les autorités
visées par la présente loi sont saisies.

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102 COURS ET TRIBUNAUX - ENTRAIDE JUDICIAIRE INTERNATIONALE

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 103

JURISPRUDENCE

CONSTITUTION Cependant, le droit disciplinaire tolère dans la formulation des comporte-


ments illicites et dans l'établissement des peines à encourir une marge d'indé-
termination sans que le principe de la spécification de l'incrimination et de la
Article 12 peine n'en soit affecté, si des critères logiques, techniques et d'expérience
Liberté individuelle professionnelle permettent de prévoir avec une sûreté suffisante la conduite à
1. Constitue une aliénation de la liberté individuelle dans ce qu’elle a sanctionner et la sévérité de la peine à appliquer;
d’intangible, la clause de direction exclusive du procès contenue dans une Sans préjudice d'autres textes légaux afférents, le chapitre V de la loi
police d’assurance en matière pénale. précitée du 10 août 1991 énumératif des droits et des devoirs des avocats est
(Trib. Lux., 14 juillet 1951, Pas. 15, p. 163) à mettre en rapport avec l'article 27 de la même loi en ce qu'il lui fournit
l'élément d'incrimination requis par l'ar ticle 14 de la Constitution et le rend ainsi
2. Aux termes de l’art. 12 de la Constitution la liberté individuelle est
conforme à celle-ci.
garantie et il ne peut y être porté atteinte que dans les formes prévues par la
(Cour Constitutionnelle, Arrêts 23/04 et 24/04 du 3 décembre 2004, Mém.
loi.Spécialement, aux termes formels des art. 133 et 134 du Code d’instruction
A - 201 du 23 décembre 2004, p. 2960)
criminelle combinés avec les art. 231 et 232 du même code on ne peut
décerner une ordonnance de prise de corps que lorsqu’il y a accusation de 5. Peines - Notion - Clauses pénales - Article 36,5° de la loi modifiée du 27
crimes. juillet 1936 concernant la comptabilité de l'Etat prévoyant, par le biais de
L’ordonnance de prise de corps, décernée contre un inculpé du chef de cahiers des charges, l'exclusion de la participation aux marchés publics -
délit seul est illégale comme impliquant un excès de pouvoir et la violation des Conformité à l'article 14 de la Constitution (non) –
textes de loi précités. Les clauses pénales sont des accords sur des indemnisations forfaitaires
(Cour, 4 janvier 1901, Pas. 6, p. 318) en cas d'inexécution d'obligations principales. Exprimées sous forme
d'astreinte ou d'amende conventionnelle, elles sont de nature purement civile
3. Notion de liberté individuelle - Article 115 du Code des assurances
et ne constituent pas des peines au sens de l'article 14 de la Constitution. La
sociale - Conformité avec l'article 12 de la Constitution (oui) –
résiliation du marché n'est pas une pénalité en soi mais une décision de
La notion de liberté individuelle […] vise la liberté physique d'aller et de
rupture des liens contractuels entre parties. Par contre l'exclusion même à
venir et les entraves qui peuvent y être apportées dans le cadre de poursuites
temps de la participation aux marchés publics n'est pas un mode de réparation
judiciaires. L'ar ticle 115 du Code des assurances sociales n'est pas concerné
du préjudice subi par l'inobservation des conditions du cahier des charges
par les dispositions de l'ar ticle 12 de la Constitution. [Par conséquent], l'article
mais une peine au sens de l'article 14 de la Constitution qui est dès lors quant
115 du Code des assurances sociales n'est pas contraire à l'article 12 de la
à cette mesure applicable à l'article 36,5° de la loi modifiée du 27 juillet 1936
Constitution.
concernant la comptabilité de l'Etat. Une telle peine ne peut faire l'objet d'un
(Cour Constitutionnelle, Arrêt 20/04 du 20 mai 2004, Mémorial A - 94 du 18
engagement contractuel mais doit être établie par la loi. Il s'ensuit que l'article
juin 2004, p. 1562)
36,5° de la loi modifiée du 27 juillet 1936 concernant la comptabilité de l'Etat
Article 14 prévoyant, par le biais de cahiers des charges, l'exclusion de la participation
aux marchés publics est à déclarer non-conforme à l'article 14 de la Consti-
Légalité des peines
tution […].
1. Nulle peine ne peut être établie qu’en vertu de la loi. En conséquence,
aucune peine ne peut être établie par un arrêté grand-ducal, pris en exécution (Cour Constitutionnelle, Arrêt 19/03 du 30 janvier 2004, Mémorial A - 18 du
d’une loi, si cette loi ne contient aucune disposition permettant d’édicter des 16 février 2004, p. 304)
peines pénales par voie de règlement d’administration publique. Rétroactivité de la loi
(Trib. Lux., 30 octobre 1947, Pas. 14, p. 311) 1. Principe de légalité des peines - Rétroactivité de la peine la plus
2. Principe de légalité des peines - Contenu de l'obligation - Existence de douce
la peine - Taux de sévérité - Définition de l'infraction en des termes suffi - Const., art. 14 –
samment clairs et précis - Mesure exacte de la nature et du type des agisse Le principe de la légalité des peines consacré par l'article 14 de la Consti-
ments sanctionnables - Principe de spécification - Const., art. 14 – tution implique celui de la rétroactivité de la peine la plus douce.
Il ressort de [l'article 14 de la Constitution] que pour être prononcée une (Cour Constitutionnelle, Arrêt 12/02 du 22 mars 2002, Mémorial A - 40 du
peine doit être prévue par la loi, tant par son existence que par son taux de 12 avril 2002, p. 672; contra: Cour (cass), 1er décembre 1949, Pas. 14, p. 596)
sévérité, et au jour de la commission du fait et à celui de la décision qui l'inflige.
2. Art. 73 du code des assurances sociales - Principe de légalité des
Le principe de la légalité de la peine entraîne la nécessité de définir les
peines - Rétroactivité de la peine la plus douce - Application (oui) - Conformité
infractions en termes suffisamment clairs et précis pour en exclure l'arbitraire
à la Constitution (oui) - Const., art. 14 –
et permettre aux intéressés de mesurer exactement la nature et le type des
Le principe de la rétroactivité in mitius s'applique dès lors à l'article 73 du
agissements sanctionnables.
code des assurances sociales pour autant qu'il édicte des peines et non pas
Le principe de la spécification de l'incrimination est partant le corollaire de
des réparations de préjudice. Il n'affecte cependant pas l'article 341,2,5 du
celui de la légalité de la peine consacrée par l'article 14 de la Constitution.
même code qui ne participe ni à la définition du comportement fautif à réprimer
(Cour Constitutionnelle, Arrêt 12/02 du 22 mars 2002, Mémorial A - 40 du
ni à la sanction à appliquer.
12 avril 2002, p. 672)
Le principe de la légalité de la peine entraîne la nécessité de définir les
3. Principe de légalité des peines - Principes généraux du droit pénal - infractions en termes suffisamment clairs et précis pour en exclure l'arbitraire
Application des exigences constitutionnelle de base relative à la légalité des et permettre aux intéressés de mesurer exactement la nature et le type des
peines au droit disciplinaire - Const., art. 14 – agissements sanctionnables; que le principe de la spécification de l'incrimi-
En droit disciplinaire, la légalité des peines suit les principes généraux du nation est partant le corollaire de celui de la légalité de la peine consacrée par
droit pénal et doit en observer les mêmes exigences constitutionnelles de l'article 14 de la Constitution.
base. L'article 73 du code des assurances sociales prévoit du moins en partie
(Cour Constitutionnelle, Arrêt 12/02 du 22 mars 2002, Mémorial A - 40 du des punitions; que l'infraction de la «déviation injustifiée de l'activité professi-
12 avril 2002, p. 672) onnelle du prestataire de soins» gisant à la base de ces pénalités est soumise
au principe de la spécification de l'incrimination. La déviation injustifiée sancti-
4. Principe de légalité des peines - Application au droit disciplinaire des
onnée par l'article 73 du code des assurances sociales est déterminée par des
avocats –
critères tirés de la loi et des dispositions conventionnelles conclues en
En droit disciplinaire la légalité des peines suit les principes généraux du
exécution de l'article 61 du code des assurances sociales.
droit pénal et doit observer les mêmes exigences constitutionnelles de base.
Une marge d'indétermination dans la formulation de comportements
Le principe de la légalité de la peine entraîne la nécessité de définir les infrac-
illicites n'affecte pas le principe de la spécification de l'incrimination si comme
tions en termes suffisamment clairs et de préciser le degré de répression pour
en l'espèce leur concrétisation peut raisonnablement se faire grâce à des
en exclure l'arbitraire et permettre aux intéressés de mesurer exactement la
critères logiques, techniques et d'expérience professionnelle qui permettent de
portée de ces dispositions; que le principe de la spécification est le corollaire
prévoir avec une sûreté suffisante les caractéristiques essentielles des
de celui de la légalité de la peine consacrée par l'article 14 de la Constitution.
conduites constitutives de l'infraction visée.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


104 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

L'article 73 du code des assurances sociales, tel que modifié par la loi du Si le litige qui naît de cette lésion est, d’après l’art. 84 de la Constitution, de
18 mai 1999 n'est actuellement pas contraire à l'article 14 de la Constitution. la compétence des tribunaux judiciaires, la décision prise par un ministre en
(Cour Constitutionnelle, Arrêt 12/02 du 22 mars 2002, Mémorial A - 40 du réponse à la demande d’un particulier entendant être indemnisé du préjudice
12 avril 2002, p. 672) subi, relève de la compétence du juge administratif.
Spécialement, en refusant de faire droit à la demande, le ministre n’a pas
Article 29 porté atteinte aux intérêts du requérant auquel il est loisible d’introduire contre
Texte législatif français l’Etat luxembourgeois une action en dommages-intérêts devant les tribunaux
Lorsque, dans une disposition législative luxembourgeoise le sens varie judiciaires (en l’espèce, en matière de détention préventive inopérante); par
d’après le texte français ou allemand, le texte français, qui seul est l’oeuvre du suite, le requérant ne justifie pas d’une décision lui faisant grief susceptible
législateur, doit guider les juges dans l’examen de la signification des termes y d’être déférée au Comité par la voie du recours en annulation qui est irrece-
employés et dans l’interprétation de la pensée législative. vable.
(Cour, 31 juillet 1906, Pas. 7, p. 231) (CE, 5 février 1981, Rec. CE 1981; CE 5 février 1981, non publié)

Article 38 7. La juridiction administrative ne renvoie pas à titre préjudiciel devant la


Caractère des peines juridiction judiciaire lorsqu’il n’existe aucune difficulté sérieuse de nature à
1. La disposition de l’article 87 du C.P. aux termes de laquelle les incapa faire naître un doute raisonnable quant à l’application correcte du droit privé.
cités prononcées par les juges ou attachées par la loi à certaines condamna (Conseil d’Etat, 24 février 1984, Pas. 26, p. 85)
tions cessent par la remise que le Souverain peut en faire en vertu du droit de Compétence respective des juridictions judiciaires et des juridic-
grâce, doit s’appliquer à toutes les incapacités quelconques; elle reconnaît au tions administratives
Souverain le droit de relever non seulement de la déchéance de l’électorat 1. Répartition - critère - sujets de droit (non) - objet de la contestation –
communal, mais encore de celle de l’électorat législatif. La répartition des compétences entre les juridictions judiciaires et les
Cette disposition n’est pas contraire à l’article 53 de la Constitution qui juridictions administratives s'opère, non en fonction des sujets de droit -
détermine la déchéance de l’électorat législatif pour cause de vol par exemple, personnes privées ou autorités administratives - mais en fonction de l'objet du
puisque l’article 38 de la Constitution reconnaît au Souverain le droit de droit qui engendre une contestation portée devant le juge.
remettre les peines, ce qui logiquement et juridiquement concerne aussi bien
(TA 15-12-97 (10282); TA 1-10-98 (10189); TA 23-11-98 (10829), Pas.
l’amende et la prison que les incapacités accessoires qui ne sont pas moins
admin. 1/1999, p. 50)
pénales que les peines principales.
(Trib. Lux., 14 mars 1894, Pas. 3, p. 487) 2. Attribution de quotas laitiers - contentieux de nature administrative –
S'il est vrai que la décision ministérielle d'attribuer des quotas laitiers a des
2. Si l’article 38 de la Constitution reconnaît au Souverain le droit de
effets patrimoniaux, elle n'a pas pour objet un droit subjectif d'ordre privé régi
remettre les peines corporelles ou pécuniaires, la condamnation continue
par les règles du droit civil. En revanche, émanant d'une personne morale de
cependant à produire tous les effets que la grâce n’a pas expressément
anéantis. droit public ayant agi en vertu de ses prérogatives de puissance publique face
Spécialement, si la grâce n’a pas anéanti certaines déchéances aux besoins d'intérêt public, une telle décision engendre, entre les parties au
prononcées à titre accessoire, celles-ci demeurent. (Cour, 23 novembre litige, un contentieux de nature administrative. (TA 18-2-98 (9600), Pas.
1955, Pas. 16, p. 407) admin. 1/1999, p. 51)
3. Non-respect d'un contrat - théorie des actes détachables - domaine
Article 84
d'application - refus de contracter au sujet de droits patrimoniaux relatifs au
Compétence des juridictions administratives
domaine privé d'une commune - non-application de la théorie –
1. La règle de la séparation des autorités administratives et judiciaires
La théorie des actes détachables qui veut que, par exception aux règles de
oblige les tribunaux répressifs à surseoir à statuer lorsque la solution du
compétence fixées par les articles 84 et 95 bis de la Constitution, la juridiction
procès pénal dépend d’une question relevant de la compétence exclusive des
administrative reste compétente pour connaître de la régularité d'un acte de
autorités ou des tribunaux administratifs.
nature administrative intervenant comme préalable au support nécessaire à la
(Cour, 27 mai 1955, Pas. 16, p. 320)
réalisation d'un rapport de droit privé, est sans application au cas où l'acte
2. La juridiction civile empiète sur les attributions du pouvoir administratif, attaqué ne constitue pas un acte administratif, c'est-à-dire un acte posé dans
lorsqu’elle admet qu’un dommage a été causé par cela seul qu’ont été omises le cadre de l'exercice de la puissance publique et qu'il n'est pas attaqué en ce
certaines précautions qui eussent été de nature à l’empêcher, mais elle peut qui concerne sa régularité formelle et juridique, mais seulement en ce qui
examiner si, en fait, une commune a lésé un droit par son refus de veiller à concerne sa finalité. S'il s'agit au contraire d'un acte qui, même s'il a été posé
l’exécution d’une loi ou d’un règlement de police. par une autorité de droit public, soit un conseil communal, compétent pour
(Cour, 3 février 1958, Pas. 17, p. 239) disposer des droits immobiliers de la commune, est de nature purement civile,
3. A supposer que la suppression d’un chemin, considérée comme en ce qu'il documente le refus de la commune de s'engager conventionnel-
dommageable pour un tiers, soit due à une faute civile de la commune, la lement sur une question de droit patrimonial relative à son domaine privé, la
décision si ce chemin doit rester supprimé ou doit être rétabli appartient exclu théorie est sans application.
sivement au pouvoir administratif, et les tribunaux judiciaires ne sauraient, (CA 12-3-98 (10497C, réformation de TA 15-12-97, 10282); TA 23-11-98
sous peine d’excès de pouvoir, ni directement, ni indirectement adresser la (10829), Pas. admin. 1/1999, p. 51)
moindre injonction à la commune.
4. Contrats conclus par l'administration - refus de conclure - compétence
(Cour, 14 juin 1907, Pas. 7, p. 545) des juridictions judiciaires –
4. Si l’autorité de laquelle émane un acte administratif individuel n’est pas Tout comme les contestations se rapportant aux contrats conclus par
investie par un texte légal du pouvoir de l’interpréter, cette interprétation appar l'administration, les contestations ou prétentions pouvant résulter du refus de
tient au juge sans qu’on puisse faire valoir que ce dernier excéderait ses l'administration de s'engager contractuellement sont exclusivement de la
pouvoirs et qu’il devrait renvoyer l’affaire devant l’autorité administrative. compétence des tribunaux de l'ordre judiciaire. Il doit en être de même de la
(Cour (cass.), 2 juillet 1964, Pas. 19, p. 304) compétence pour apprécier si les attitudes, manifestations de volonté ou
5. La contrainte formée en vue du recouvrement d’une cotisation réclamée autres éléments relationnels entre des parties, relèveraient-elles même du
à un prétendu ressortissant par la Chambre professionnelle des Employés droit public, existent et peuvent constituer des engagements de nature à
privés constitue un titre administratif exécutoire sur le fondement duquel aucun conférer des droits civils.
recours judiciaire n’est admissible; un litige qui, en dehors de toute conte (CA 12-3-98 (10497C), Pas. admin. 1/1999, p. 51)
station sur la forme de la contrainte et des actes d’exécution consécutifs, porte 5. Inobservation des valeurs d'émission de polluants découlant d'une
uniquement sur la question de savoir si la cotisation est due ou non, est par autorisation administrative - sanction - juridictions de l'ordre judiciaire –
conséquent du ressort administratif et ne saurait appartenir ni à la compétence La sanction de l'inobservation des valeurs d'émission de polluants relève
du juge de paix ni à celle du tribunal d’arrondissement. d'une part du contrôle des juridictions répressives relativement aux disposi-
(Cour (cass.), 15 juin 1933, Pas. 13, p. 289) tions applicables en la matière, notamment au regard de la pollution
6. Lorsque dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de l’une de ses atmosphérique, et d'autre part des juridictions civiles ou répressives compé-
prérogatives, une autorité publique cause un dommage à la personne ou aux tentes suivant le cas, en ce qui concerne les questions d'indemnisation.
biens d’un particulier, elle lèse un droit civil. (TA 2-4-98 (10418 et 10419), Pas. admin. 1/1999, p. 52)

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 105

6. Employés de l'Etat en matière d'enseignement - allégements - compé Contrats et conventions


tence - contestation résultant à la fois du contrat d'emploi et de la rémunération 1. Les cahiers des charges des Chemins de fer concédés constituent des
de l'employé - compétence du tribunal administratif - évaluation du préjudice conventions synallagmatiques qui relèvent du juge du contrat, c’est-à-dire
financier résultant du refus des allégements - droit civil - incompétence du conformément à l’article 84 de la Constitution, des tribunaux de l’ordre
tribunal administratif - loi du 27 janvier 1972; loi du 24 mai 1989 – judiciaire.
Les contestations relatives aux refus d'allégements pour ancienneté, par (Conseil d’Etat, 8 juin 1932, Pas. 12, p. 483)
leçon (coefficient) et d'une leçon hebdomadaire («lettre ministérielle 2. Les tribunaux ordinaires sont compétents pour connaître des contesta
Grégoire») sollicités par les employés de l'Etat travaillant dans l'enseignement tions relatives à un contrat conclu par la commune s’il n’a pas pour
ont trait à des contestations résultant à la fois du contrat d'emploi et de la objet l’organisation d’un service public ou l’affectation d’un bien dépendant du
rémunération des employés de l'Etat concernés, le tribunal administratif est domaine public à l’usage commun.
partant compétent pour en connaître comme juge du fond. En revanche, les
(Cour, 23 décembre 1930, Pas. 12, p. 227)
prétentions qui visent à évaluer le préjudice matériel découlant de ce refus ont
3. Selon l’art. 84 de la Constitution, le domaine contractuel est soustrait à
pour objet un droit civil et échappent partant à sa compétence.
la juridiction administrative; celle-ci reste toutefois compétente à l’égard des
( TA 8-4-98 (10314 frappé d'appel 10708C); TA 8-4-98 (10315, frappé
actes dits détachables, c.-à-d. des décisions administratives unilatérales
d'appel 10709C); TA 8-4-98 (10316, frappé d'appel 10712C); TA 8-4-98
(10317, frappé d'appel 10710C); TA 8-4-98 (10318, frappé d'appel 10711C), pouvant être isolées de la conclusion même d’un contrat.
Pas. admin. 1/1999, p. 52) (CE, 20 octobre 1981, Bull. doc. comm. 21, p. 185; Rec. CE 1981)
Propriété
7. Employés communaux - engagement - résiliation du contrat d'enga
Le droit de passage sur une dépendance du domaine public étant un
gement - licenciement - compétence - tribunal administratif - recours de pleine
accessoire des propriétés riveraines, les difficultés qui s’élèvent sur ces droits
juridiction - allocation de dommages-intérêts - incompétence du tribunal
sont des questions de propriété qui sont du ressort des tribunaux.
administratif, règlement grand-ducal du 26 mai 1975, article 11 –
Le tribunal administratif statuant au fond est compétent pour connaître des (Cour, 7 janvier 1916, Pas. 9, p. 457)
contestations résultant du contrat d'emploi et de celles relatives à sa rémuné- Travaux publics
ration, parmi lesquelles sont comprises celles relatives au licenciement. En Les tribunaux sont incompétents pour connaître d’une demande en
revanche, il est incompétent pour connaître d'une demande en allocation de suppression de travaux entrepris sur un ruisseau en exécution d’une décision
dommages-intérêts réclamés pour licenciement abusif. prise par le pouvoir communal en vertu du droit de police lui appartenant sur
( TA 12-5-98 (10266); TA 13-7-98 (10697a), Pas. admin. 1/1999, p. 52) les cours d’eau non navigables ni flottables.
Action en dommages-intérêts dirigée contre l’Etat (Trib. Lux., 16 avril 1904, Pas. 7, p. 20)
1. Les tribunaux sont compétents pour connaître d’une action en Etrangers
dommages-intérêts dirigée contre l’Etat à raison d’un fait dommageable causé 1. L’article 84 de la Constitution réserve aux tribunaux seuls de connaître
en-dehors de la sphère de son impérium, c’est-à-dire ne résultant pas d’une des litiges portant sur des droits civils; il ne s’occupe point de la question de
mesure qu’il a ordonnée mais de la manière fautive dont la mesure a été savoir quelles personnes sont justiciables de ces tribunaux ni surtout de celle
exécutée par ses agents. dans quels cas les étrangers sont soumis à leur juridiction.
(Trib. Lux., 28 mai 1924, Pas. 12, p. 360) Spécialement, on ne peut invoquer l’article 84 de la Constitution pour en
2. Les contestations qui ont pour objet des droits civils sont, d’après déduire la compétence du tribunal pour connaître d’un litige civil opposant un
l’article 84 de la Constitution, exclusivement du ressort des tribunaux. Cette demandeur luxembourgeois à un Etat étranger.
disposition, conçue en termes généraux, vise indifféremment les contestations (Cour, 20 mars 1903, Pas. 6, p. 292)
naissant entre particuliers et celles naissant entre un particulier et les pouvoirs 2. Les faits survenus à l’occasion du fonctionnement d’un service étranger
publics, sans qu’il convienne de distinguer, dans ce dernier cas, suivant que le ne sont pas du ressort des tribunaux luxembourgeois à moins que l’Etat
droit civil, qui fait l’objet de la contestation, procède ou non d’un acte accompli luxembourgeois ne se soit substitué à l’Etat étranger.
par le pouvoir public dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de sa (Cour, 4 juillet 1951, Pas. 15, p. 149)
puissance publique.
(Trib. Lux., 6 janvier 1960, Pas. 18, p. 175) Article 88
1. Décision de huis clos non soumise à la censure de la Cour de Cassation.
(Trib. Lux., 8 mai 1957, Pas. 17, p. 234)
(Cour (cass.), 19 janvier 1886, Pas. 2, p. 418)
3.L’action en dommages-intérêts, dirigée contre l’Etat luxembourgeois, est
de la compétence exclusive des tribunaux luxembourgeois. 2. Pouvoir discrétionnaire des tribunaux pour ordonner le huis clos –
(Cour, 25 février 1964, Pas. 19, p. 414) Leur décision échappe au contrôle du juge d’appel.
4. Le recours qui tend à la reconnaissance d’un droit à indemnité a pour (Cour, 9 mai 1903, Pas. 6, p. 575)
objet un droit civil. Les contestations qui ont pour objet des droits civils, étant, 3. Le principe constitutionnel de la publicité des audiences des tribunaux
d’après l’article 84 de la Constitution, exclusivement du ressort des tribunaux, ne s’oppose pas à ce que le président d’une Cour d’Assise fasse sortir, sans
le Comité du Contentieux est incompétent pour connaître d’un tel recours. que le huis clos ait été prononcé, non seulement une personne déterminée,
(Conseil d’Etat, 22 octobre 1980, Pas. 25, p. 90) mais même une partie de la salle, s’il le croit opportun dans un intérêt d’ordre
Concession de cimetière ou de moralité.
1.Les contestations qui ont pour objet des droits civils étant exclusivement (Cour (cass.), 8 décembre 1905, Pas. 7, p. 186)
du ressort des tribunaux judiciaires, il s’en suit que ceux-ci sont compétents, à 4. Un conseil de discipline est un organe de la hiérarchie administrative, et
l’exclusion de la juridiction administrative, pour déterminer le titulaire d’une non point un tribunal que l’art. 86 de la Constitution prévoit avec la compétence
concession litigieuse. propre à l’ordre judiciaire, en application du principe de la séparation des
En effet, les concessions de terrains, faites par une commune dans son pouvoirs; il ne tombe non plus sous le coup de l’art. 88 de la Constitution visant
cimetière, créent au profit des concessionnaires un droit réel d’une nature la publicité des audiences des tribunaux, ni sous les autres principes qui sont
spéciale, droit de jouissance et d’usage, avec affectation spéciale et propres à l’ordre judiciaire.
nominative, lequel rentre certainement dans la catégorie des droits civils. Dans ces conditions, un règlement instaurant un régime disciplinaire est tenu
(Trib. Lux., 17 octobre 1956, Pas. 17, p. 68) dans les limites, à la fois des délégations législatives et de la Constitution. (CE,
(Cour, 31 mai 1918, Pas. 10, p. 495) 28 mai 1930, non publié)
2. Si les tribunaux judiciaires sont compétents pour trancher les litiges se Article 89
rapportant à la concession, envisagée comme droit civil, leur compétence Motivation du jugement
cesse, lorsque la contestation porte sur une mesure rentrant dans les pouvoirs 1. Est nulle pour défaut de motivation la décision du juge d’instruction
de police conférés au bourgmestre dans un intérêt public.
prononçant une amende contre un témoin récalcitrant sans indiquer les motifs
Spécialement les tribunaux judiciaires sont incompétents pour connaître
qui l’ont décidé à ne pas tenir compte du secret professionnel allégué.
d’une demande tendant à faire ordonner une exhumation.
(Cour (cass.), 14 décembre 1917, Pas. 10, p. 271)
(Trib. Lux., 17 octobre 1956, Pas. 17, p. 68)

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


106 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

2. L’obligation de motiver les jugements sur tous les chefs des conclusions conformes aux lois. Il en suit qu’il appartient au pouvoir judiciaire d’examiner si
est limitée aux chefs formulés dans le dispositif des conclusions. la mesure réglementaire qui lui est soumise est, ou n’est pas, contraire à la loi.
(Cour (cass.), 2 février 1956, Pas. 16, p. 425) (Cour d’appel, 24 juin 1992, Pas. 29, p. 8)
3. N’est pas insuffisamment motivé le jugement qui donne des explications Contrôle des arrêtés pris en exécution d’une loi habilitante et des
spéciales sur les conditions requises pour la recevabilité de l’action en justice arrêtés ratifiés par une loi subséquente
et qui, ainsi, fournit à la Cour de Cassation les éléments nécessaires pour lui 1. Les règlements et arrêtés ratifiés par une loi subséquente ont le
permettre d’exercer son droit de contrôle. caractère d’une véritable loi et ne sont pas soumis au contrôle judiciaire en ce
(Cour (cass.), 25 octobre 1956, Pas. 17, p. 11) qui concerne leur légalité au regard de l’article 95 de la Constitution et leur
4. Est suffisamment motivé au regard de l’article 89 de la Constitution le constitutionnalité en général. (En l’espèce l’arrêté grand-ducal du 30 novembre
jugement d’appel qui, en confirmant le jugement de première instance «dans 1944 sur le service militaire et les arrêtés grand-ducaux du 4 juillet 1945 et 16
toute sa forme et teneur», s’approprie ce jugement dans son intégralité. mars 1945 sur la levée de certaines classes.)
(Cour (cass.), 25 octobre 1956, Pas. 17, p. 11) (Cour, 6 mars 1948, Pas. 14, p. 362)
5. L’obligation de motiver les décisions judiciaires, qui est générale et 2. Les règlements et arrêtés basés sur l’état de nécessité et ratifiés par la
d’ordre public, autorise toutefois les juges d’appel, qui estiment devoir loi du 27 février 1946 ont acquis le caractère de véritables lois et échappent au
maintenir la décision des premiers juges précisément pour les motifs énoncés contrôle judiciaire en ce qui concerne leur légalité au regard de l’article 95 de
dans leur jugement, d’adopter ces motifs, soit purement et simplement, soit en la Constitution et leur constitutionnalité en général, mais doivent être appliqués
y ajoutant des motifs propres. par les tribunaux. (En l’espèce les arrêtés grand-ducaux du 11 août 1944 et du
(Cour (cass.), 25 mars 1982, Pas. 25, p. 252) 28 octobre 1944.)
(Cour, 26 octobre 1955, Pas. 16, p. 397)
Publicité du prononcé
Constitue une preuve suffisante de la publicité du prononcé et des débats la (Cour, 25 janvier 1958, Pas. 17, p. 248)
mention du jugement «jugé et prononcé en audience publique». (Cour, 23 3.Il n’appartient pas au Comité du Contentieux de contrôler la constitution-
mars 1950, Pas. 15, p. 15) nalité des dispositions qui ont le caractère de véritable loi.
Spécialement l’arrêté grand-ducal du 26 octobre 1944 concernant les
Article 90
impôts, taxes, cotisations et droits, aux termes duquel les mesures prises par
Il résulte de l’art. 118 de la loi sur l’organisation judiciaire du (7 mars 1980)
l’ennemi continuent à être applicables, a le caractère d’une véritable loi et il
que les listes prévues aux art. 116 et 117 ont uniquement pour but d’établir le
n’appartient pas au Conseil d’Etat d’examiner si ses dispositions concernant le
rang dans les cérémonies, dans les assemblées de la Cour et du Tribunal ainsi
droit pénal fiscal sont en opposition avec les articles 12 et 14 de la Consti-
que le rang des magistrats siégeant dans la même chambre; toute autre inter-
tution.
prétation plus large et notamment l’attribution au rang fixé par ces listes d’une
(Conseil d’Etat, 4 août 1962, Pas. 19, p. 7)
importance déterminante en matière d’avancement, est à rejeter comme
incompatible avec les textes mêmes de ces prescriptions légales. 4. Si une loi a ratifié les dispositions d’un arrêté grand-ducal, la légalité de
Spécialement, l’art. 90 de la Constitution prévoyant que la nomination des cet arrêté ne peut plus être critiquée. (En l’espèce l’arrêté grand-ducal du 28
conseillers à la Cour, des présidents et vice-présidents des tribunaux d’arron- août 1936 sur les accidents professionnels de trajet.)
dissement se fait par le Grand-Duc sur avis de la Cour supérieure de Justice, (Cour (cass.), 4 juin 1964, Pas. 19, p. 339)
cet avis ne constituerait qu’une formalité inutile si le choix devait obligatoi- 5. En vertu de l’article 95 de la Constitution, les juridictions sont investies
rement porter sur le candidat le plus ancien en rang; de même, par identité de du pouvoir de vérifier si une disposition réglementaire, dont l’application est
motifs, seraient superflues et inopérantes les dispositions de l’art. 43 qui demandée, est conforme à la loi en ce qu’elle rentre bien dans le cadre et dans
exigent pour chaque poste vacant la présentation de trois candidats par la les limites de la délégation conférée au pouvoir exécutif par la loi d’habilitation.
Cour supérieure de Justice. L’article 1er, alinéa 3, du règlement grand-ducal du 20 janvier 1972, en
(CE, 30 juillet 1960, Rec. CE 1960) mettant à charge du vendeur uniquement et nécessairement la commission
d’intermédiaire redue et en prohibant de la facturer à l’acheteur, même
Article 95
consentant, est sorti des limites de la délégation inscrite à l’article 5 de la loi
Nature juridique du droit de contrôle des arrêtés et règlements
d’habilitation du 30 juin 1961 et est dès lors à déclarer inapplicable.
1. Dans notre droit public, un règlement général ne peut disparaître qu’à
(Cour (cass.), 20 janvier 1983, Pas. 25, p. 401)
l’intervention d’actes abolitifs, mais aucune instance juridictionnelle n’est
autorisée à les casser ni à les annuler, l’article 95 de la Constitution autorisant 6. Si les tribunaux de l’ordre judiciaire ne peuvent ni annuler, ni réformer un
seulement la Cour et les tribunaux à en refuser l’application pour autant qu’ils règlement administratif, ils ont, conformément à l’article 95 de la Constitution,
ne sont pas conformes aux lois. le pouvoir d’apprécier leur légalité et de refuser d’en tenir compte, s’ils les
(Conseil d’Etat, 6 août 1956, Pas. 16, p. 532) jugent illégaux.
(Cour, 5 décembre 1995, Pas. 30, p. 11)
2. Les cours et tribunaux peuvent et doivent refuser d’appliquer les arrêtés
et règlements généraux s’ils sont illégaux. Ils ne sont compétents pour les Règlement ministériel prévu par la loi
annuler.En conséquence, un règlement illégal subsiste jusqu’à sa réformation 1. La disposition, par laquelle le législateur a réservé à des mesures
et, tant qu’il n’a fait l’objet d’aucune abrogation, existe intact et continue à lier d’administration le soin de fixer dans le cadre de la loi des règles particulières,
l’Administration de laquelle il émane, bien que dépourvu de sanction judiciaire. est une disposition dont la constitutionnalité échappe au contrôle juridictionnel
Spécialement, si un règlement déclaré illégal a abrogé un règlement des tribunaux.L’instruction ministérielle, prise en vertu de cette réserve habili
antérieur, l’Administration ne saurait se reporter sur ce dernier et le juge ne tante, et qui par sa publication s’adresse à la généralité du public, constitue
saurait prendre en considération le règlement antérieur, ce qui impliquerait une une mesure administrative dont la légalité au regard de la loi habilitante ne
annulation du règlement illégal. saurait être contestée.
(Cour (cass.), 1er avril 1965, Pas. 19, p. 475) (Cour, 13 mai 1954, Pas. 16, p. 99)
3. Voir cependant: 2. L’arrêté ministériel, pris sur la base et en exécution d’un arrêté grand-
Si un règlement est illégal dans son intégralité, l’article de ce règlement qui ducal ratifié par une loi postérieure ne saurait être examiné au point de vue de
abroge le règlement antérieur est également dépourvu d’effet. sa constitutionnalité sans que fût contrôlé indirectement le caractère constitu
(Conseil d’Etat, 14 mai 1962, Pas. 18, p. 489) tionnel des arrêtés-lois de base auxquels il est intimement lié, ce qui ne rentre
pas dans la mission des tribunaux.
4.Les différentes sources de droit s’articulent en un ordre hiérarchique au
sommet duquel figure la Constitution qui représente la clef de voûte de l’ordon- (Cour, 26 octobre 1955, Pas. 16, p. 397)
nancement juridique, fixant les compétences et attributions des institutions de (Cour, 25 janvier 1958, Pas. 17, p. 248)
l’Etat. A partir de la loi constitutionnelle la hiérarchie des textes s’établit en 3. Un règlement ministériel ne peut avoir force légale que pour autant qu’il
décroissant, les règlements communaux étant subordonnés à la catégorie rentre dans le cadre de la loi habilitante.
supérieure des lois. La disposition de l’article 1er du règlement ministériel du 7 octobre 1982
(Cour d’appel, 24 juin 1992, Pas. 29, p. 8) fixant les critères pour la détermination de la région viticole, d’après laquelle il
5. Aux termes de l’article 95 de la Constitution, les cours et tribunaux faut tenir compte, pour l’établissement du périmètre viticole, de la situation de
n’appliquent les arrêtés et règlements généraux et locaux qu’autant qu’ils sont la parcelle en plein vignoble telle que définie à l’article 3 du même règlement,

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 107

ne rentre pas dans les prévisions de la loi habilitante et est par tant inapplicable (CE, 17 décembre 1980, non publié; CE, 6 mai 1981, non publié; CE, 6 mai
par les juridictions. 1981, non publié)
(Conseil d’Etat, 18 juin 1984, Pas. 26, p. 134) 4. Le Comité du Contentieux n’est pas compétent pour annuler les arrêtés
Règle d’interprétation de conformité et règlements illégaux. Il doit cependant refuser, dans un cas déterminé à lui
1. Dans le doute, il y a lieu d’interpréter la loi conformément à la Consti soumis, l’application d’un règlement illégal, parce que l’article 95 de la Consti
tution, car il ne faut pas présumer que le législateur a voulu violer la loi fonda tution qui enjoint aux cours et tribunaux de n’appliquer les arrêtés et règle
mentale. ments généraux et locaux qu’autant qu’ils sont conformes aux lois, ne
(Trib. Lux., 27 mars 1957, Pas. 16, p. 139) concerne pas uniquement les juridictions de l’ordre judiciaire, mais vise
2. Lorsque la contexture d’un règlement d’administration publique est également le Comité du Contentieux.
équivoque et susceptible d’interprétation, le pouvoir réglementaire est censé (Conseil d’Etat, 19 novembre 1980, Pas. 25, p. 100)
s’être confiné dans le cadre de la loi habilitante. (Conseil d’Etat, 15 juillet 1983, Pas. 26, p. 4)
(Cour (cass.), 12 juillet 1955, Pas. 16, p. 337)
5. Si les tribunaux de l’ordre judiciaire sont incompétents pour annuler par
Objet du contrôle voie principale une décision administrative individuelle, ils sont en revanche
1. Toute disposition d’un règlement d’administration publique se met en compétents pour apprécier sa légalité par voie incidente.
opposition avec la loi habilitante lorsqu’elle en restreint la portée ou qu’elle en (Trib. Lux., 19 décembre 1984, Pas. 26, p. 285)
déforme le véritable sens.
6. En cas de dommage occasionné par la puissance publique du fait d’un
(Cour (cass.), 12 juillet 1955, Pas. 16, p. 337)
acte administratif illégal, il appartient aux juridictions de l’ordre judiciaire
2. Les arrêtés ministériels ne sauraient avoir force légale que pour autant d’apprécier le comportement de l’administration par rapport aux articles 1382
qu’ils rentrent dans le cadre de la loi habilitante. et 1383 du Code civil. En effet, ni l’appréciation de la faute ni celle du préjudice
(Cour, 26 octobre 1955, Pas. 16, p. 397) causé par celle-ci n’échappent à leur compétence au cas où la lésion d’un droit
3. Les tribunaux judiciaires ne peuvent appliquer un règlement communal pourrait trouver sa source dans l’excès de pouvoir d’une autorité administrative
que si, non seulement il est conforme aux conditions de légalité d’ordre et donner lieu à annulation de l’acte accompli par cette autorité, si une requête
matériel et organique, mais encore que si les conditions de forme prescrites à cette fin était présentée au Conseil d’Etat.
ont été observées. (Trib. Lux., 19 décembre 1984, Pas. 26, p. 285)
Spécialement, si un règlement communal revêt un caractère mixte comme
7. Une disposition réglementaire, conforme à la loi lors de sa publication,
étant à la fois une mesure de police générale et une mesure de police
ne devient pas inapplicable au sens de l’article 95 de la Constitution lorsque es
sanitaire, sa validité est subordonnée à l’accomplissement des formalités
circonstances de fait dans lesquelles elle a été édictée se sont transformées
prescrites par les lois régissant les pouvoirs des communes en matière de
dans la suite.
police générale et par la législation visant plus spécialement les mesures de
(Cour (cass.), 20 décembre 1984, Pas. 26, p. 166)
police sanitaire à prendre par les communes.
(Cour (cass.), 30 juin 1960, Pas. 18, p. 119) 8. L’oppor tunité du maintien ou d’une modification des mesures ordonnées
par un règlement grand-ducal dans le but de réaliser l’objet de la loi non
(Cour (cass.), 15 juin 1961, Pas. 18, p. 341)
seulement échappe au contrôle du juge, mais est indifférente pour l’appré
4. Sont à qualifier de règlement tous les actes d’une autorité admini ciation de la légalité de la mesure prise régulièrement.
strative, régulièrement constituée et compétente, par lesquels elle édicte des (Cour (cass.), 20 décembre 1984, Pas. 26, p. 166)
règles juridiques générales en forme d’injonction obligatoire; ces actes régle
Procédure et forme des règlements
mentaires ne peuvent être attaqués par la voie du recours en annulation, l’art.
95 de la Constitution permettant seulement aux cours et tribunaux d’en refuser 1. Omission de la mention d’urgence –
l’application pour autant qu’ils ne sont pas conformes aux lois. N’est pas irrégulier un règlement qui omet la mention de l’urgence. En
(CE, 14 mars 1979, Pas. 24, p. 262; Bull. doc. comm. 19, p. 139; Rec. CE effet, le jugement de l’urgence rentre dans le cadre de l’appréciation exclusive
1979) et souveraine du Grand-Duc. L’utilité d’une constatation expresse ne se
Conséquences de l’illégalité comprend que si les tiers peuvent critiquer l’urgence alléguée.
1. Si les sanctions édictées par un règlement grand-ducal sont en contra- (Cour (cass.), 24 juillet 1917, Pas. 10, p. 147)
diction et dépassent les peines prévues par la loi de base, elles sont 2. Signature d’un seul ministre mais délibération en Conseil de Gouver
entachées d’illégalité et ne peuvent, en vertu de l’article 95 de la Constitution, nement –
être appliquées par les tribunaux.
N’est pas irrégulier l’acte réglementaire, signé ou contresigné par un seul
Cependant, les illégalités matérielles ne donnent ouverture à l’exception
ministre, si le préambule atteste qu’il a été délibéré par le Gouvernement en Conseil.
d’illégalité que dans la mesure où la matière du règlement contrevient à celle
de la loi. (Cour, 6 mars 1948, Pas. 14, p. 362) (Cour (cass.), 24 juillet 1952, Pas.
En conséquence, les peines édictées par un règlement grand-ducal ne 15, p. 355)
peuvent être appliquées que dans la mesure où elles ne sont pas contraires à 3. N’est pas illégal un arrêté ministériel qui ne constate pas qu’il a été pris
celles prévues par la loi de base. de l’accord des départements intéressés, bien que cet accord soit exigé par la
(Trib. Lux., 27 mars 1954, Pas. 16, p. 139) loi de base, dès lors que cet arrêté porte d’un côté la signature du ministre des
2.L’illégalité formelle résultant de l’inobservation des prescriptions légales Affaires économiques (arrêté relatif à l’approvisionnement du pays) et constate
atteint le règlement dans son intégralité, lorsque l’ensemble des dispositions d’un autre côté, qu’il a été pris après délibération du Gouvernement en
réglementaires constitue un tout indivisible. S’il n’existe pas de connexité, l’illé- Conseil.
galité ne saurait porter sur tout le règlement. (Cour, 25 janvier 1958, Pas. 17, p. 248)
(Conseil d’Etat, 14 mai 1962, Pas. 18, p. 489) 4. Les tribunaux ne peuvent appliquer les arrêtés grand-ducaux que s’ils
3. Au voeu de l’art. 43bis de la loi du 4 avril 1924 portant création de sont conformes à la loi.
chambres profes-sionnelles à base élective, telle qu’elle a été modifiée par la Un arrêté grand-ducal ne peut être pris qu’après que le Conseil d’Etat ait
loi du 12 février 1964, l’avis de la Chambre des fonctionnaires et employés été entendu en son avis, ou que, si en raison de l’urgence, il n’y a pas lieu de
publics doit être demandé pour toutes les lois et tous les arrêtés qui recourir à cet avis.
concernent principalement les fonctionnaires et employés. La constatation de ces formalités est requise sous peine de voir déclarer
Par ailleurs, les règlements grand-ducaux doivent contenir, sous peine de l’arrêté inapplicable.
nullité, la preuve de leur régularité formelle. (Cour, 3 décembre 1960, Pas. 18, p. 224)
Spécialement, lorsqu’il ne résulte ni du préambule ni du texte d’un 5. Lorsque la loi prescrit que la réglementation de telle matière soit
règlement concernant principalement la carrière de certains fonctionnaires et précédée d’une demande d’avis adressée à une chambre professionnelle, le
employés publics que l’avis préalable de la Chambre des fonctionnaires et
règlement n’est conforme à la loi que s’il est satisfait à cette condition.
employés publics ait été sollicité, il en suit que ce règlement est entaché d’illé-
Dans ce cas, les cours et tribunaux qui n’appliquent les règlements
galité et doit, conformément à l’art. 95 de la Constitution, être déclaré inappli-
généraux que s’ils sont conformes à la loi, doivent pouvoir contrôler si, au
cable; une décision ministérielle portant refus d’une promotion à un poste
regard de l’objet et du but de la réglementation, une demande d’avis était
d’inspecteur prise sur la base de ce règlement illégal doit dès lors être annulée.
exigée par la loi, sans être liée par l’appréciation du pouvoir exécutif.

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108 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

En exerçant ce contrôle conformément à l’article 95 de la Constitution, les Recours juridictionnel effectif


juges n’empiètent pas sur la compétence de l’exécutif, alors qu’ils ne résolvent 1. Recours direct - exclusion des actes à portée réglementaire - existence
pas une question interne de l’Administration, mais une question de légalité de d'une voie de recours interne - contrariété à la Convention des droits de
ses décisions. l'homme (non) –
(Cour (cass.), 12 janvier 1961, Pas. 18, p. 257) La question de l'article 13 de la Convention européenne des droits de
6. Les règlements doivent contenir la preuve de leur régularité formelle. Un l'homme, qui garantit aux citoyens un recours juridictionnel effectif contre les
règlement grand-ducal qui se borne à mentionner, dans son préambule, que le actes du pouvoir exécutif qui lèsent leurs droits garantis par la Convention,
Conseil d’Etat a été «entendu», alors que la loi exige un avis conforme du n'est susceptible de se poser que si aucune voie de recours interne n'est à la
Conseil d’Etat, ne contient pas en lui-même la preuve de sa régularitéformelle. disposition de ceux-ci.Tel n'est pas le cas des actes à caractère réglementaire
Il est à cet effet indifférent de savoir si le Conseil d’Etat a effectivement émis un qui, sous la législation antérieure à celle instaurée par la loi du 7 novembre
tel avis. 1996, ne pouvaient faire l'objet d'un recours direct, si ces actes étaient - et
restent - susceptibles d'une exception d'illégalité à produire à l'occasion d'un
(Trib. Lux., 15 mars 1989, Pas. 27, p. 341)
recours contre une décision individuelle prise ou à prendre sur base de la
7. Un acte administratif caduc antérieurement à l’intervention de l’acte de
disposition réglementaire dont s'agit.
prorogation ne peut plus être légalement prorogé par celui-ci.
(CA 9-12-97 (10249C); TA 6-4-98 (10010); TA 6-4-98 (10012), Pas. admin.
(Trib. Lux., 15 mars 1989, Pas. 27, p. 341)
1/1999, p. 56)
8. S’il est vrai qu’en cas d’urgence, le Grand-Duc est dispensé de
2. Expropriation pour cause d'utilité publique - législation luxembourgeoise
demander l’avis du Conseil d’Etat avant de prendre un règlement, tel n’est pas
d'avant la loi du 7 novembre 1996 - existence d'un recours effectif - loi du 7
le cas dans les hypothèses où la loi exige un avis conforme du Conseil d’Etat.
novembre 1996, article 8 –
(Trib. Lux., 15 mars 1989, Pas. 27, p. 341)
Avant l'entrée en vigueur de la loi du 7 novembre 1996, il n'existait pas de
9. Le défaut d’accomplissement des formalités substantielles nécessaires recours direct contre l'acte réglementaire de déclaration d'utilité publique de
à la validité d’un règlement grand-ducal et basé sur l’absence d’un avis de la l'expropriation d'une propriété privée. La matière n'exigeant pas d'acte
chambre professionnelle intéressée entraîne son illégalité. individuel d'application, un contrôle de la juridiction administrative par le biais
(Conseil d’Etat 6 juillet 1988, Pas. 28, p. 5) d'une exception d'illégalité n'entrait pas en ligne de compte. La régularité de la
Preuve de la légalité des règlements procédure est cependant vérifiée par les juridictions de l'ordre judiciaire dans
1. L’arrêté grand-ducal est en tant qu’acte du chef d’Etat accompli dans la le cadre du contentieux de l'indemnité. Lorsque les biens à exproprier n'ont
limite de ses pouvoirs un acte authentique qui fait preuve de son authenticité aucun caractère personnel ni de caractéristique particulière voire unique,
et de son contenu. l'indemnisation pécuniaire telle que prévue par la Constitution et par la loi est
(Cour, 29 juillet 1948, Pas. 14, p. 422) de nature à constituer un équivalent patrimonial approprié. Au cas où l'acte
d'expropriation est fautif, les personnes lésées disposent d'une action en
2. L’arrêté grand-ducal qui constate que le Gouvernement en conseil a
responsabilité devant les tribunaux de l'ordre judiciaire.Il s'ensuit que la légis-
délibéré sur l’objet de l’arrêté fait preuve de sa légalité.
lation antérieure à l'entrée en vigueur de la loi du 7 novembre 1996 ne heurtait
(Trib. Lux., 27 mars 1954, Pas. 16, p. 139)
pas les dispositions de la Convention européenne des droits de l'homme.
3. La preuve de la légalité d’un arrêté grand-ducal résulte en principe d’une (CA, 11-12-97 (9805C et 10191C), Pas admin. 1/1999, p. 56)
constatation expresse de l’arrêté même, et par exception seulement d’autres
énonciations d’un pareil règlement. Ar ticle 95bis
Spécialement l’arrêté qui constate expressément dans son préambule que Compétence respective des juridictions judiciaires et des juridic-
le Gouvernement en conseil a délibéré sur l’objet de cet arrêté fait preuve de tions administratives
sa légalité. 1. Répartition - critère - sujets de droit (non) - objet de la contestation –
(Cour, 24 juillet 1952 Pas. 15, p. 355) La répartition des compétences entre les juridictions judiciaires et les
4. La preuve de la légalité d’un règlement ou arrêté grand-ducal résulte en juridictions administratives s'opère, non en fonction des sujets de droit -
principe des constatations expresses du règlement ou arrêté même et, par personnes privées ou autorités administratives - mais en fonction de l'objet du
exception seulement, d’autres énonciations d’un pareil règlement ou arrêté. droit qui engendre une contestation portée devant le juge.
Ainsi, la preuve que l’objet d’un arrêté grand-ducal a été délibéré par le Gou (TA 15-12-97 (10282); TA 1-10-98 (10189); TA 23-11-98 (10829), Pas.
vernement en conseil résulte de la constatation expresse de cette délibération admin. 1/1999, p. 50)
dans le préambule de l’arrêté, même s’il n’est signé que par deux membres du
2. Attribution de quotas laitiers - contentieux de nature administrative –
Gouvernement.
S'il est vrai que la décision ministérielle d'attribuer des quotas laitiers a des
(Conseil d’Etat, 6 juillet 1988, Pas. 28, p. 5)
effets patrimoniaux, elle n'a pas pour objet un droit subjectif d'ordre privé régi
Abrogation du règlement par les règles du droit civil. En revanche, émanant d'une personne morale de
Au point de vue du droit commun il ne saurait y avoir nullité ou inexistence droit public ayant agi en vertu de ses prérogatives de puissance publique face
d’un arrêté réglementaire qu’à la condition que le texte de loi s’en exprime aux besoins d'intérêt public, une telle décision engendre, entre les parties au
formellement et qu’en plus l’intention du législateur eût été de frapper de nullité litige, un contentieux de nature administrative. (TA 18-2-98 (9600l),
ou d’inexistence l’arrêté.
Pas. admin. 1/1999, p. 51)
(Cour (cass.), 24 juillet 1917, Pas. 10, p. 149)
3. Non-respect d'un contrat - théorie des actes détachables - domaine
Règlement - Evolution des faits
d'application - refus de contracter au sujet de droits patrimoniaux relatifs au
Une disposition réglementaire, conforme aux lois lors de sa publication, ne
domaine privé d'une commune - non-application de la théorie –
saurait devenir illégale dans le sens de l’article 95 de la Constitution lorsque
La théorie des actes détachables qui veut que, par exception aux règles de
les conditions de son fonctionnement se transforment par une évolution
compétence fixées par les articles 84 et 95 bis de la Constitution, la juridiction
naturelle des faits auxquels elle s’applique; en pareil cas, l’adaptation du rè-
administrative reste compétente pour connaître de la régularité d'un acte de
glement à la situation nouvelle soulève une question d’intervention adminis-
nature administrative intervenant comme préalable au support nécessaire à la
trative et d’équité plutôt qu’une question de légalité en droit et il échet
réalisation d'un rapport de droit privé, est sans application au cas où l'acte
d’appliquer l’arrêté régulièrement pris jusqu’au moment où les pouvoirs
attaqué ne constitue pas un acte administratif, c'est-à-dire un acte posé dans
compétents l’auront modifié dans les formes prescrites par la loi.
le cadre de l'exercice de la puissance publique et qu'il n'est pas attaqué en ce
(Cour (cass.), 3 février 1911, Pas. 8, p. 411)
qui concerne sa régularité formelle et juridique, mais seulement en ce qui
Règlement grand-ducal - concerne sa finalité. S'il s'agit au contraire d'un acte qui, même s'il a été posé
Conformité à la Constitution par une autorité de droit public, soit un conseil communal, compétent pour
Question échappant à la compétence de la Cour Constitutionnelle – La Cour disposer des droits immobiliers de la commune, est de nature purement civile,
Constitutionnelle est incompétente pour statuer sur la conformité d'une en ce qu'il documente le refus de la commune de s'engager conventionnel-
règlement grand-ducal à la Constitution, question réservée aux cours et lement sur une question de droit patrimonial relative à son domaine privé, la
tribunaux, lesquels ne sont appelés à appliquer les arrêtés et règlements théorie est sans application.
généraux et locaux qu'autant qu'ils sont conformes aux lois. (TA 28-10-98 (CA 12-3-98 (10497C, réformation de TA 15-12-97, 10282 ); TA 23-11-98
(10589), Pas. admin. 1/1999, p. 157) (10829), Pas. admin. 1/1999, p. 51)

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 109

4. Contrats conclus par l'administration - refus de conclure - compétence Compétence administrative de l’ancien Comité du Contentieux du
des juridictions judiciaires – Conseil d’Etat
Tout comme les contestations se rapportant aux contrats conclus par 1. Le Conseil d’Etat (Comité du Contentieux) n’a pas une compétence
l'administration, les contestations ou prétentions pouvant résulter du refus de générale en matière administrative, mais ne peut connaître que de certains
l'administration de s'engager contractuellement sont exclusivement de la litiges déterminés par la loi.
compétence des tribunaux de l'ordre judiciaire. Il doit en être de même de la (Trib. Lux., 25 février 1981, Pas. 25, p. 234)
compétence pour apprécier si les attitudes, manifestations de volonté ou 2. Le Conseil d’Etat (Comité du Contentieux) ne saurait connaître de la
autres éléments relationnels entre des parties, relèveraient-elles même du responsabilité civile des pouvoirs publics, les tribunaux de l’ordre judiciaire
droit public, existent et peuvent constituer des engagements de nature à étant seuls compétents à cet égard.
conférer des droits civils. Il s’ensuit que ni l’appréciation de la faute, ni celle du préjudice causé par
(CA 12-3-98 (10497C), Pas. admin. 1/1999, p. 51) celle-ci, n’échappent à la compétence des tribunaux judiciaires au cas où la
5. Inobservation des valeurs d'émission de polluants découlant d'une lésion d’un droit pourrait trouver sa source dans l’excès de pouvoir d’une
autorité administrative et donner lieu à annulation de l’acte accompli par cette
autorisation administrative - sanction - juridictions de l'ordre judiciaire - Const.,
autorité si une requête à cette fin était introduite devant le Conseil d’Etat
articles 84 et 95 bis –
(Comité du Contentieux).
La sanction de l'inobservation des valeurs d'émission de polluants relève
d'une part du contrôle des juridictions répressives relativement aux disposi- (Trib. Lux., 25 février 1981, Pas. 25, p. 234)
tions applicables en la matière, notamment au regard de la pollution Article 95ter
atmosphérique, et d'autre part des juridictions civiles ou répressives compé- Constitution - Conflit entre deux dispositions constitutionnelles -
tentes suivant le cas, en ce qui concerne les questions d'indemnisation. Compétence du juge administratif
( TA 2-4-98 (10418 et 10419), Pas. admin. 1/1999, p. 52) Le juge administratif a mission de procéder à l'examen des questions de
6. Employés de l'Etat en matière d'enseignement - allégements - compé conflits entre deux dispositions constitutionnelles, la Cour Constitutionnelle
tence - contestation résultant à la fois du contrat d'emploi et de la rémunération ayant compétence pour statuer sur la conformité des lois à la Constitution.
de l'employé - compétence du tribunal administratif - évaluation du préjudice (TA 15-4-98 (9633), Pas. admin. 1/1999, p. 53 et 154)
financier résultant du refus des allégements - droit civil - incompétence du Constitutionnalité des lois - arrêté ministériel non entièrement
tribunal administratif - loi du 27 janvier 1972; loi du 24 mai 1989 – conditionnée par sa base légale - Compétence du juge administratif
Les contestations relatives aux refus d'allégements pour ancienneté, par Considérant que la Cour Constitutionnelle est seule compétente pour se
leçon (coefficient) et d'une leçon hebdomadaire («lettre ministérielle prononcer sur la constitutionnalité des lois dans le cadre et suivant la
Grégoire») sollicités par les employés de l'Etat travaillant dans l'enseignement procédure découlant de l'article 95ter de la Constitution et de la loi du 27 juillet
ont trait à des contestations résultant à la fois du contrat d'emploi et de la 1997 alors que les juridictions administratives, saisies comme en l'espèce d'un
rémunération des employés de l'Etat concernés, le tribunal administratif est recours en annulation contre une décision à caractère règlementaire, sont
partant compétent pour en connaître comme juge du fond. En revanche, les habilitées et obligées de contrôler la légalité de l'acte déféré, y compris sa
prétentions qui visent à évaluer le préjudice matériel découlant de ce refus ont conformité à la Constitution.
pour objet un droit civil et échappent partant à sa compétence. Considérant que la décision déférée, si elle découle et trouve sa base
( TA 8-4-98 (10314 frappé d'appel 10708C); TA 8-4-98 (10315, frappé légale dans les dispositions du Code des Assurances sociales et notamment
d'appel 10709C); TA 8-4-98 (10316, frappé d'appel 10712C); TA 8-4-98 dans son article 60 qui établit la différence de régime entre les secteurs hospi-
(10317, frappé d'appel 10710C); TA 8-4-98 (10318, frappé d'appel 10711C), talier et extrahospitalier, n'est toutefois pas entièrement conditionnée par ce
Pas. admin. 1/1999, p. 52) texte, duquel en par ticulier, il ne découle aucune obligation d'établir une diffé-
rence de régime entre les analyses effectuées en traitement ambulatoire
7. Employés communaux - engagement - résiliation du contrat d'enga
suivant qu'elles sont effectuées dans un laboratoire relevant ou non d'un
gement - licenciement - compétence - tribunal administratif - recours de pleine
établissement hospitalier.
juridiction - allocation de dommages-intérêts - incompétence du tribunal
Considérant qu'une éventuelle contrariété à la Constitution de la décision
administratif - Const., articles 84 et 95 bis, règlement grand-ducal du 26 mai
approuvée par l'arrêté déféré n'implique dès lors pas l'appréciation sur la
1975, article 11 –
conformité à la Constitution de la loi de base de sorte que la juridiction admini-
Le tribunal administratif statuant au fond est compétent pour connaître des
strative et, en instance d'appel, la Cour est compétente pour toiser la question.
contestations résultant du contrat d'emploi et de celles relatives à sa rémuné-
(CA 13.02.2007, 21763C et 21768C)
ration, parmi lesquelles sont comprises celles relatives au licenciement. En
revanche, il est incompétent pour connaître d'une demande en allocation de Constitution - Question préjudicielle - précision
dommages-intérêts réclamés pour licenciement abusif. Aux termes de l'article 8 de la loi du 27 juillet 1997 portant organisation de
la Cour Constitutionnelle, la question préjudicielle, qui figure au dispositif du
( TA 12-5-98 (10266); TA 13-7-98 (10697a), Pas. admin. 1/1999, p. 52)
jugement, doit indiquer avec précision les dispositions législatives et constitu-
8. Ouvrier de l'Etat - décision ministérielle de refus de reclassement - tionnelles sur lesquelles elle por te.
article 25 du Nouveau Code de procédure civile - incompétence du tribunal A défaut de disposition normative afférente, la Cour Constitutionnelle n'est
administratif - pas habilitée à substituer une autre règle constitutionnelle à celle précisée par
Le tribunal du travail étant en effet investi d'une compétence générale en la juridiction de renvoi.
matière de contestations relatives au contrat du travail de l'ouvrier de l'Etat, il y (Cour constitutionnelle, Arrêt 37/06 du 17 novembre 2006 (rectifié),
a lieu d'interpréter le terme de «contestation» de manière large de façon à Mémorial A-220 du 20 décembre 2006, p. 3784)
englober l'ensemble du contentieux relatif au contrat du travail, même si la Cour constitutionnelle - Procédure - Intervention volontaire (rejet) -
contestation trouve son origine comme en l'espèce dans une décision Const, art. 95ter alinéa 2
émanant d'une autorité administrative. (...) L'alinéa (2) de l'article 95ter de la Constitution réserve aux juridictions le
Il en résulte qu'au vu des différents textes applicables, des situations droit de saisir à titre préjudiciel la Cour Constitutionnelle suivant les modalités
similaires à savoir des personnes liés à l'Etat ou aux communes par des à établir par la loi. Ni la Constitution, ni la loi du 27 juillet 1997 portant organi-
contrats, c'est-à-dire des personnes qui ne se trouvent pas dans une situation sation d'une Cour Constitutionnelle ne prévoient la saisine directe de la Cour
statutaire, ne sont pas soumises, en cas de litige, à la même juridiction, de par une partie, fût-ce à titre d'intervention.
sorte qu'en fin de compte c'est la qualité de l'intéressé qui détermine la compé- (Cour Constitutionnelle, Arrêt 17/02 du 7 mars 2003, Mémorial A - 41 du 2
tence juridictionnelle et non pas l'objet du litige. avril 2003, p. 656)
Il en résulte qu'au vu du fait, d'une part, que la compétence du tribunal
Constitution - Question préjudicielle - Conditions
administratif pour statuer sur les contestations relatives au contrat d'emploi de
1. Une juridiction saisie n'est pas dispensée de saisir la Cour Constitution-
l'ouvrier de l'Etat n'est arrêtée par aucune disposition légale ou réglementaire
nelle, par souci d'assurer le caractère effectif de la supériorité de la norme
et que, d'autre part, l'inclusion de cette matière dans le contentieux admini-
constitutionnelle suivant la plénitude de ses effets, si une disposition légale
stratif prévu à l'article 95bis de la Constitution se heurte aux dispositions de
apparaît comme susceptible d'être déclarée non conforme à la Constitution
l'article 25 du Nouveau Code de procédure civile, le tribunal est incompétent
par la juridiction suprême non seulement lorsqu'elle contrevient positivement à
ratione materiae pour connaître du recours introduit.
la loi fondamentale, mais encore dans l'hypothèse où elle contient une lacune
( TA 4.12.2006, 21653)

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


110 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

de nature à la constituer en texte inégalitaire, notamment au regard des dispo- ayant rendu cette ordonnance, le tribunal d’arrondissement n’est pas une juridiction
sitions de l'ar ticle 10bis, sinon le cas échéant de l'article 111 de la Constitution. supérieure, ce caractère n’appartenant qu’à la cour d’appel. (Cour 17 février 1971;
(TA 13-5-02, 14245) Pas. 21, p. 423)
2. La Cour Constitutionnelle est saisie pour toute juridiction des questions de
Quant à l’article 40
conformité préjudicielles visées à l'article 95(ter) 2e alinéa, y compris les juridictions
disciplinaires instituées par la loi sur la profession d'avocat. Aucune disposition légale n’exige que les jugements et arrêts doivent porter la

(Cour Constitutionnelle, Arrêts 23/04 et 24/04 du 3 décembre 2004, Mém. A - justification qu’ils ont été rendus à la pluralité des voix. (Cour Cass. 2 juin 1893;
201 du 23 décembre 2004) Pas. 3, p. 150)

Quant à l’article 43
Régularité formelle - organisme consultatif - nomination par le Grand-Duc d'un
Loi du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire.
conseiller à la Cour d'appel - avis obligatoire de la Cour supérieure de Justice -
applicabilité de la loi du 1er décembre 1978 (non) - Const., art. 90; loi du 7 mars

Quant à l’article 25 1980, art. 43 et 152; r. g.-d. du 8 juin 1979, art. 4; loi du 1er décembre 1978, art. 2
En votant le projet de loi 2103 qui, par la promulgation par le Grand-Duc, est
Il n’existe dans le Grand-Duché de Luxembourg aucun tribunal de commerce
devenu la loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire, la Chambre des députés,
proprement dit.
usant souverainement du pouvoir qui est le sien, a institué en parfaite connaissance
Si la distinction entre matières civile et commerciale peut avoir certaines
de cause une procédure de consultation qu'elle a délibérément maintenue en
incidences d’ordre procédural, telles que l’obligation ou la dispense de constitution
dehors du champ d'application des règles édictées par l'arrêté grand-ducal
d’avoué et la possibilité d’assigner à jour fixe, ou influer sur les règles régissant les
antérieur en date sur la procédure administrative non conten-tieuse, l'enjeu
preuves, elle ne saurait par contre entraîner aucune conséquence sur le plan de la
compétence des différentes chambres du tribunal d’arrondissement. essentiel en étant l'indépendance du judiciaire par rapport aux autres pouvoirs et
spécialement par rapport au pouvoir exécutif.La procédure prescrite par l'article 90
(Cour 15 février 1978; Pas. 24, p. 122.)
de la Constitution et organisée par l'article 43 de la loi du 7 mars 1980 est ainsi
Quant à l’article 37 clairement destinée à garantir l'indépendance de la Justice et n'a pas été créée
L'article 43 de la loi de 1885 a été abrogé et remplacé par l'article 37 de la loi dans le but de protéger les intérêts privés des magistrats, le législateur ayant pu
de 1980 traitant lui aussi des incompatibilités. estimer ces intérêts sauvegardés à suffisance par l'intervention de la Cour
Supérieure de Justice dans la procédure. Le terme présentation utilisé par le prédit
1. Bien que l’incompatibilité entre les fonctions du magistrat qui a concouru
article 43, loin de faire référence à une description des qualités et mérites des
au jugement de première instance et celles du magistrat qui doit connaître en
instance d’appel de ce jugement frappé d’appel, ne soit décrétée ni par l’art. 43 différents candidats, a été choisi pour le seul motif qu'il était supposé limiter plus

de la loi du 18 février 1885 sur l’organisation judiciaire, lequel ne vise que la concrètement le choix de l'autorité de nomination en excluant que le choix ne se

composition de la cour de cassation, ni par aucun autre texte de loi, cette fixe sur un candidat non présenté.
incompatibilité, même en l’absence de tout texte, doit toutefois être admise en (CA 20-12-01 (13899C et 13905C)1)
vertu du principe même du double degré de juridiction qui constitue une des
Quant à l’article 58
règles fondamentales de notre organisation judiciaire et qui a pour consé
L'article 58 de la loi de 1885 a été abrogé et remplacé par l'article 58 de la loi
quence nécessaire que la juridiction du second degré doit avoir une compo
de 1980 ayant le même contenu.
sition entièrement différente de celle du premier degré.
Il s’ensuit que la présence, au sein de la juridiction d’appel, d’un magistrat qui, 1. Si, aux termes de l’art. 58 de la loi sur l’organisation judiciaire, un tribunal, à
en première instance, avait concouru au jugement frappé d’appel, constitue une moins d’une disposition légale lui conférant ce pouvoir, n’a ni qualité ni pouvoir pour
cause de nullité de la décision d’appel, et cette nullité, étant d’ordre public, doit être charger d’une mesure d’instruction un juge qui n’a pas siégé dans l’affaire, cette
soulevée d’office par la cour de cassation. disposition ne trouve cependant pas son application, lorsque cette mission est
(Cour Cass. 1er juin 1954; Pas. 16, p. 109) confiée à un membre du tribunal qui a encouru au jugement, que la mission a été
limitée à certaines mesures d’instruction bien déterminées à exécuter hors de
2. Aucune disposition légale ni aucun principe général ne s’opposent à la
l’audience, mais qui rentrent dans les attributions du tribunal, et que le résultat de
validité d’une décision d’appel rendu avec la participation d’un magistrat qui,
l’information devra être communiqué à la défense et soumis publiquement aux
sans avoir pris part en qualité de juge du premier degré au jugement frappé
débats; dans ce cas, en effet, le tribunal est censé procéder par voie de
d’appel, avait cependant concouru à un ou plusieurs jugements non frappés
simplification par lui-même et non par délégation.
d’appel rendus antérieurement dans la même affaire et ayant toisé des
Mais lorsque le tribunal charge le juge commis de procéder à tous les devoirs
questions différentes de celles tranchées par le jugement faisant l’objet du
d’instruction, généralement quelconques, qu’il jugerait utile pour la découverte de la
recours auprès de la juridiction d’appel.
vérité, mission qui implique même virtuellement celle de procéder éventuellement à
(Cour Cass. 1er juin 1954; Pas. 16, p. 109)
des mesures d’instruction, telles que les visites domiciliaires et la saisie de pièces
Quant à l’article 39 de conviction, qui sont de la compétence exclusive du juge d’instruction, il viole et
La cour d’appel est compétente pour connaître de l’appel relevé d’une l’art. 58 de la loi sur l’organisation
ordonnance du juge-commissaire aux enquêtes portant condamnation d’un témoin
ayant refusé de déposer. En effet, par rapport au juge-commissaire

1
Réformation de TA 11-7-01, n° 12058 du rôle: Le règlement grand-ducal du 8 juin 1979 relatif à la procédure à suivre par les administrations relevant de l'Etat et des communes,
qui constitue un corps de règles générales destiné à assurer le respect des droits de la défense des administrés, notamment en imposant la motivation des actes administratifs
et en réglant le mode de procéder des organismes consultatifs, est compatible avec les dispositions de la loi modifiée du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire, à laquelle il
ne fait qu'ajouter des règles complémentaires protectrices des intérêts des magistrats et s'appliquent par conséquent dans le cadre de la procédure de nomination. Il est vrai
qu'au vœu de la loi du 1er décembre 1978, les règles de la procédure administrative non contentieuse n'ont pas vocation à s'appliquer aux décisions administratives prises dans
une matière régie par des dispositions garantissant aux administrés une protection au moins équivalente. Cette règle oblige l'autorité administrative, appelée à prendre une
décision dans une matière où une procédure spéciale a été organisée - et, par la suite, le juge administratif - de confronter la réglementation spéciale à la réglementation
générale et d'évaluer si la procédure spéciale offre au moins une égale protection à l'administré. Dans l'affirmative, l'administration doit appliquer la procédure spéciale,
tandis que dans la négative, elle doit veiller à respecter les règles générales prévues par la loi du 1er décembre 1978 et son règlement d'exécution. Force est de constater
que la loi du 7 mars 1980 sur l'organisation judiciaire ne comporte aucune disposition particulière relativement à une obligation de motivation de l'avis pris par la Cour supérieure
de justice appelée à intervenir lors de la procédure de nomination d'un conseiller à la Cour d'appel, c'est-à-dire qu'elle ne garantit pas une protection à l'administré à cet
égard. - L'obligation de motivation contenue à l'article 4 du règlement grand-ducal du 8 juin 1979 en tant que garantie protectrice des intérêts des magistrats concernés,
ensemble le fait que la fonction d'«avis» posée par la Constitution, c'est-à-dire la présentation des candidats en tant que préalable indispensable pour que l'autorité de
nomination puisse exercer son pouvoir d'appréciation et statuer en connaissance de cause exige que, complémentairement et par principe préalablement à la désignation des
candidats préférentiels, l'organisme consultatif énonce les éléments objectifs relativement aux compétences et aptitudes professionnelles de chaque candidat et analyse son
adéquation au poste à pourvoir.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 111

judiciaire et les dispositions légales sur les attributions du juge d’instruction, 2. Commission rogatoire - commission rogatoire provenant d'un pays non
dispositions qui sont toutes d’ordre public. (Cour 2 janvier 1909; Pas. 8, lié au Luxembourg par un traité - acte de gouvernement (non) - recours
p. 270.) contentieux - loi du 7 mars 1980, art. 59
La décision à prendre par le ministre de la Justice sur base de l'article 59
2. En ce principe, il n’appartient pas aux juges de se substituer un autre
de la loi du 7 mars 1980 ne constitue pas un acte de gouvernement, étant
juge dans l’accomplissement des fonctions dont ils sont investis par la loi.
donné qu'il s'agit d'une décision administrative prévue par la loi, par laquelle le
Les tribunaux correctionnels peuvent cependant charger un de leurs ministre de la Justice autorise la justice luxembourgeoise à exécuter sur le
membres d’une mesure d’instruction qu’ils estiment nécessaire dans l’intérêt territoire du Grand-Duché de Luxembourg des commissions rogatoires d'un
de la manifestation de la vérité, à condition de limiter la mission à certains juge étranger. Cette procédure n'entraîne pas une discrimination entre le cas
devoirs bien déterminés rentrant dans leurs attributions, et de déclarer, dans le dans lequel un traité ou une convention internationale lie le Luxembourg avec
jugement, que les renseignements résultant de cette information devront être l'Etat dont provient la commission rogatoire internationale et le cas dans lequel
rapportés à l’audience, et soumis à un débat contradictoire. un tel instrument juridique n'a pas été conclu entre les deux Etats, étant donné
Spécialement rien ne s’oppose à ce qu’ils fassent procéder de cette façon que la conclusion de tels instruments juridiques a justement pour objet de
à l’audition de témoins, pourvu que les témoins signalés par l’enquête soient faciliter l'entraide judiciaire internationale et notamment la transmission de
plus tard assignés et, si ce n’est dans les cas prévus aux articles 5 et 6 de commissions rogatoires à un juge étranger en allégeant notamment les procé-
l’arrêté du 14 octobre 1814, produits à la barre. dures de transmission desdites commissions rogatoires afin d'éviter des délais
Il est défendu au tribunal correctionnel de charger un juge, fût-il pris parmi de transmission et de procédure inutiles. Il n'y a par conséquent pas lieu de
ses membres, de procéder d’une façon générale à tous devoirs d’instruction, voir dans la différence existant entre les deux types de procédures qui sont
et ce d’autant plus s’il appert de l’ensemble des considérants du jugement que appliquées selon les deux cas d'espèce une discrimination illégale voire
le tribunal a entendu se dispenser de procéder personnellement à une illogique, étant donné que l'absence de décision administrative individuelle
instruction supplémentaire et baser sa décision sur les opérations du juge contre laquelle un recours contentieux peut être dirigé devant les juridictions
commis, sans les refaire à l’audience. administratives, dans l'hypothèse dans laquelle le Luxembourg est lié par un
(Cour 18 janvier 1916; Pas. 9, p. 549) instrument juridique international avec l'Etat dont provient la commission
rogatoire internationale, ne fait pas obstacle à ce que dans le cas dans lequel
3. L’interrogatoire est un élément essentiel de l’information; il ne saurait y
il n'existe pas de tel instrument juridique, la décision à prendre par le ministre
être procédé par la gendarmerie sur ordre verbal du juge d’instruction et sans
de la Justice sur base de l'article 59 de la loi du 7 mars 1980 puisse faire l'objet
indication à quel titre elle doit avoir lieu, pareil interrogatoire étant irrégulier à
d'un recours contentieux devant les prédites juridictions.
raison de la prohibition édictée par l’article 58 de la loi du 18 février 1885 sur
(TA 23-5-01 (12184, confirmé par arrêt du 6-12-01, 13657C); TA 23-5-01
l’organisation judiciaire.
(12185, confirmé par arrêt du 6-12-01, 13658C); TA 23-5-01 (12186, confirmé
(Cour 13 mars 1912; Pas. 8, p. 556)
par arrêt du 6-12-01, 13659C); TA 23-5-01 (12187, confirmé par arrêt du 6-12-
4. Les tribunaux ne sauraient faire procéder par la commission rogatoire à 01, 13660C); TA 23-5-01 (12188, confirmé par arrêt du 6-12-01, 13661C); TA
la prononciation du divorce qui constitue un acte d’exécution, alors que le 23-5-01 (12189, confirmé par arrêt du 6-12-01, 13662C); TA 23-5-01 (12190,
mandat donné par commission rogatoire porte essentiellement sur un acte confirmé par arrêt du 6-12-01, 13663C); TA 23-5-01 (12219, confirmé par arrêt
d’instruction. du 6-12-01, 13677C))
(Trib. Lux. 16 juin 1955; Pas. 16, p. 452) 3. Commission rogatoire - commission rogatoire provenant d'un pays non
5. S’il n’appartient en général qu’au juge d’instruction de procéder par à lié au Luxembourg par un traité - autorisation du ministre de la Justice - acte
des visites domiciliaires, excepté le cas de flagrant délit, il est cependant admis final de la procédure administrative - loi du 7 mars 1980, art. 59
que le juge d’instruction a le droit de commettre un autre magistrat ou un L'acte pris par le ministre de la Justice en exécution de l'article 59 de la loi
officier de police judiciaire pour procéder à ces opérations. du 7 mars 1980 constitue une étape finale dans la procédure administrative qui
(Cour 23 décembre 1955 et 4 janvier 1956; Pas. 16, p. 436) doit être distinguée de la phase judiciaire de la procédure d'exécution des
commissions rogatoires internationales au Luxembourg, au cas où celles-ci ne
Quant à l’article 59 tombent pas sous le champ d'application d'une convention ou d'un traité inter-
Champ d’application national rendant inapplicable l'article 59 en question en prévoyant des procé-
dures spécifiques de transmission et d'exécution des commissions rogatoires
1. Commission rogatoire - exécution - décision du ministre de la Justice -
internationales au Luxembourg, et, par conséquent, cet acte n'est pas destiné
décision administrative - décision faisant grief - décision constituant une étape
à préparer une décision administrative finale future.
finale dans la phase administrative - loi du 7 mars 1980, art. 59
(Voir notamment TA 23-5-01 (12190, confirmé par arrêt du 6-12-01,
La décision à prendre par le ministre de la Justice sur base de l'article 59
13663C); TA 23-5-01 (12219, confirmé par arrêt du 6-12-01, 13677C))
de la loi du 7 mars 1980 ne constitue pas un acte de gouvernement, étant
donné qu'il s'agit d'une décision administrative prévue par la loi, par laquelle le 4. Commission rogatoire - commission rogatoire provenant d'un pays non
ministre de la Justice autorise la justice luxembourgeoise d'exécuter sur le lié au Luxembourg par un traité - autorisation du ministre de la Justice - acte
territoire du Grand-Duché de Luxembourg des commissions rogatoires d'un de nature à faire grief - loi du 7 mars 1980, art. 59
juge étranger. L'autorisation constitue un acte de nature à faire grief, en ce L'acte par lequel le ministre de la Justice donne son accord quant à l'exé-
que, du seul fait de l'accord du ministre de la Justice quant à l'exécution d'une cution d'une commission rogatoire internationale constitue un acte de nature à
commission rogatoire internationale, le juge luxembourgeois compétent est faire grief, en ce que, du seul fait de l'accord du ministre quant à l'exécution
tenu d'y donner suite et que, dans ce contexte, le juge en question constitue un d'une commission rogatoire internationale, le juge luxembourgeois compétent
simple organe d'exécution de la décision prise antérieurement par le ministre est tenu d'y donner suite, conformément à l'article 59 de la loi du 7 mars 1980
de la Justice. Partant, la décision du ministre de la Justice est de nature à faire et que, dans ce contexte, le juge en question constitue un simple organe d'exé-
grief, dans la mesure où elle produit par elle-même des effets juridiques, en cution de la décision prise antérieurement par le ministre de la Justice. Partant,
affectant la situation personnelle ou patrimoniale des personnes visées, direc- la décision du ministre de la Justice est de nature à faire grief, dans la mesure
tement ou indirectement, par la commission rogatoire internationale.Les actes où elle produit par elle-même des effets juridiques, en affectant la situation
pris par le ministre de la Justice en exécution de l'article 59 de la loi précitée du personnelle ou patrimoniale des personnes visées, directement ou indirec-
7 mars 1980 constituent une étape finale dans la procédure administrative qui tement, par la commission rogatoire internationale en question.
doit être distinguée de la phase judiciaire de la procédure d'exécution des (Voir notamment TA 23-5-01 (12190, confirmé par arrêt du 6-12-01,
commissions rogatoires internationales au Luxembourg, au cas où celles-ci ne 13663C); TA 23-5-01 (12219, confirmé par arrêt du 6-12-01, 13677C))
tombent pas sous le champ d'application d'une convention ou d'un traité inter-
5. Commission rogatoire - obligation de rendre publique l'ouverture de la
national rendant inapplicable l'article 59 en question en prévoyant des procé-
procédure aboutissant à la décision ministérielle (non) - r. g.-d. du 8 juin 1979,
dures spécifiques de transmission et d'exécution des commissions rogatoires
art. 5
internationales au Luxembourg, et, par conséquent, ces actes ne sont pas
L'article 5 du règlement grand-ducal du 8 juin 1979 ne saurait être appli-
destinés à préparer une décision administrative finale future. Les décisions
cable à la procédure d'élaboration des décisions que le ministre est appelé à
prises par le ministre de la Justice sur base de l'article 59 de la loi du 7 mars
prendre en exécution des commissions rogatoires internationales sur le terri-
1980 sont donc susceptibles d'un recours en annulation devant le juge admini-
toire luxembourgeois, en conformité avec l'article 59 de la loi du 7 mars 1980,
stratif.
notamment dans la mesure où il dispose que le ministre doit rendre publique
( TA 15-11-2000 (11951))
l'ouverture de la procédure aboutissant à une décision susceptible d'affecter

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


112 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

les droits et intérêts d'une tierce personne, étant donné que le respect de l'article 5, l’Etat requérant. Il s’agit en l’occurrence de la compétence internationale de l’Etat
alinéa 2 aurait pour conséquence que le ministre de la Justice devrait rendre requérant et non de telle ou telle de ses juridictions. (Cour 1er juin 1990; Pas. 28, p.
accessibles les pièces du dossier sous-jacent à la commission rogatoire 56)
internationale à une par tie tierce intéressée, ce qui est contraire aux règles
2. Par application des articles 24.2 et 9 du Traité Benelux d’extradition et
applicables en matière d'exécution à l'étranger de commissions rogatoires
entraide judiciaire en matière pénale du 27 juin 1962, l’entraide judiciaire solli
internationales, en ce qu'il y a lieu d'éviter que par le biais de l'exécution de la
citée ne peut être accordée, si la prescription de l’action publique est acquise.
commission rogatoire internationale dans l'Etat requis une partie pourrait, d'une
L’Etat requis apprécie selon sa propre loi la qualification des faits, les carac
part, avoir accès aux pièces du dossier afférent, qu'elle n'est pas en droit de
tères d’infraction, leur date de commission et les actes interruptifs ou
consulter dans l'Etat requérant, et, d'autre part, avoir connaissance de la
suspensifs de la prescription.
commission rogatoire elle-même, ce qui risque de faire échouer l'enquête entamée
(Cour 1er juin 1990; Pas. 28, p. 56)
ou le procès pénal en cours dans l'Etat requérant.
(TA 23-5-01 (12184); TA 23-5-01 (12185); TA 23-5-01 (12186); TA 23-5-01 3. Ne saurait être affectée d’un vice de forme l’ordonnance du juge
(12187); TA 23-5-01 (12188); TA 23-5-01 (12189); TA 23-5-01 (12190); TA 23-5-01 d’instruction luxembourgeois prise en vertu d’une commission rogatoire inter
(12219)1) nationale ayant pour objet une perquisition et une saisie dans un établis
sement bancaire luxembourgeois et ne mentionnant pas la décision du
6. Commission rogatoire - commission rogatoire provenant d'un pays non
gouvernement luxembourgeois sur l’opportunité de l’entraide judiciaire solli
lié au Luxembourg par un traité - notion de juge étranger - notion d'autorité
citée, alors que le Traité Benelux du 27 juin 1962 ne réserve pas de droit de
judiciaire - procureur général du Nigeria - loi du 7 mars 1980, art. 59
regard au gouvernement luxembourgeois sur l’opportunité de l’entraide
Il n'appartient pas au tribunal d'analyser dans le cadre du recours en matière
judiciaire sollicitée en matière financière.
administrative si l'autorité judiciaire ainsi qualifiée dans l'Etat requérant était
susceptible de délivrer, sur base des pouvoirs et compétences lui attribués par les (Cour 1er juin 1990; Pas. 28, p. 56)

lois de cet Etat, des commissions rogatoires telles que visées par l'article 59 de la
Quant à l’article 68
loi du 7 mars 1980. Ce contrôle incombe en effet en ordre principal aux juridictions
La constatation dans un jugement de justice de paix qui a été rendu par le
de l'Etat requérant, tout en pouvant être effectué le cas échéant de façon incidente
«suppléant de la justice de paix» établit la présomption que le titulaire était
par les juridictions de l'ordre judiciaire de l'Etat requis. Du fait que la requête qui lui
empêché de fait ou légalement d’occuper le siège dans l’affaire à vider et qu’ainsi la
était soumise avait fait l'objet d'une transmission par le ministre de la Justice de la
présence du magistrat suppléant était justifiée.
République fédérale du Nigeria et était signée par le Procureur général de ce pays,
(Cour Cass. 25 avril 1913; Pas. 8, p. 511)
le ministre de la Justice du Grand-Duché était en droit de tirer avec une certitude
suffisante la conclusion qu'il se trouvait saisi d'une commission rogatoire émanée
Quant à l’article 74
d'un juge étranger au sens de l'article 59 précité.
2 En matière civile, en dehors des cas spécifiés par la loi où le ministère public
(CA 6-12-01 (13657C à 13663C, 13677C) )
agit d’office, son droit d’action ne s’applique et ne se justifie que dans les
7. Commission rogatoire - obligation de rendre publique l'ouverture de la circonstances où l’ordre public est directement et principalement intéressé à
procédure aboutissant à la décision ministérielle (non) - r. g.-d. du 8 juin 1979, l’occasion de faits qui y portent une grave atteinte, sans léser aucun intérêt civil.
art. 5 Le ministère public ne saurait, par contre, agir dans les cas de conflits
L'article 5 du règlement grand-ducal du 8 juin 1979 ne saurait être applicable à d’intérêts privés, encore que l’ordre public soit mis en cause, alors que les rapports
la procédure d'élaboration des décisions que le ministre est appelé à prendre en privés, tels que les relations de famille, ne peuvent être troublés par son immixtion.
exécution des commissions rogatoires internationales sur le territoire Spécialement, est irrecevable la demande en exequatur, formée par le
luxembourgeois, en conformité avec l'article 59 de la loi du 7 mars 1980, ministère public, d’une décision judiciaire étrangère ayant accueilli une action en
notamment dans la mesure où il dispose que le ministre doit rendre publique désaveu.
l'ouverture de la procédure aboutissant à une décision susceptible d'affecter les (Trib Lux. 17 octobre 1962; Pas. 19, p. 53)
droits et intérêts d'une tierce personne, étant donné que le respect de l'article 5,
alinéa 2 aurait pour conséquence que le ministre de la Justice devrait rendre Quant à l’article 83
accessibles les pièces du dossier sous-jacent à la commission rogatoire S’il est vrai que la juridiction de jugement a le droit et le devoir de contrôler sa
internationale à une partie tierce intéressée, ce qui est contraire aux règles compétence, d’examiner les fins de non-recevoir à l’exercice de l’action publique
applicables en matière d'exécution à l'étranger de commissions rogatoires qui seraient soulevées devant elle et de donner au fait qui lui est déféré par le
internationales, en ce qu'il y a lieu d'éviter que par le biais de l'exécution de la renvoi de la juridiction d’instruction sa véritable qualification, elle ne peut
commission rogatoire internationale dans l'Etat requis une partie pourrait, d'une cependant, en dehors de certains cas exceptionnels, annuler, réformer ou
part, avoir accès aux pièces du dossier afférent, qu'elle n'est pas en droit de supprimer cette décision sans commettre un excès de pouvoir.
consulter dans l'Etat requérant, et, d'autre part, avoir connaissance de la Ce principe subit une exception, lorsque la nullité de l’acte juridictionnel de la
commission rogatoire elle-même, ce qui risque de faire échouer l'enquête entamée juridiction d’instruction est relative à l’organisation judiciaire et notamment à la
ou le procès pénal en cours dans l'Etat requérant. composition régulière des tribunaux. Pareille nullité est d’ordre public et comme
(TA 15-11-2000 (11951)) telle opposable en tout état de cause.
Spécialement, s’il résulte des énonciations de l’ordonnance de renvoi que l’un
En matière pénale
des trois magistrats ayant apposé leur signature au bas de l’acte n’est pas indiqué
1. Conformément à l’article 22.1 du Traité Bénélux d’extradition et d’entraide tête dudit acte comme ayant fait partie de la chambre du conseil, le tribunal
judiciaire en matière pénale du 27 juin 1962, l’Etat requis n’a qu’à donner suite à la correctionnel doit constater que cette nullité affecte l’ordonnance de renvoi elle-
demande d’entraide judiciaire dans la procédure visant les infractions dont la même. N’étant dès lors pas régulièrement saisi, le tribunal correcti-
répression est la compétence des autorités judiciaires de

Les jugements du 23-5-01 ont été confirmés par arrêt du 6-12-02, 13657C - 13663C et 13677C. La Cour ne s'est cependant pas prononcée sur cette question. Confirmation
par substitution de motifs de TA 23-5-01, n° 12919 et 12184 - 12190 du rôle: La référence faite à l'article 59 de la loi du 7 mars 1980 au «juge» étranger, dont seul pourraient
émaner les commissions rogatoires que le ministre luxembourgeois de la Justice est susceptible d'autoriser, se rapporte d'une manière générale à toute autorité judiciaire
compétente en vertu de la législation nationale de l'Etat requérant en vue de transmettre une demande d'entraide judiciaire aux autorités compétentes de l'Etat requis. S'il est
vrai que la qualification d'«autorité judiciaire» se fait sur base du droit luxembourgeois, en application de l'article 59 précité, il n'en reste pas moins que les pouvoirs et
compétences de la prétendue autorité judiciaire de l'Etat requérant s'analysent d'après les lois de cet Etat. Il échet au tribunal d'analyser si l'autorité judiciaire ainsi qualifiée
dans l'Etat requérant serait susceptible de délivrer, sur base des pouvoirs et compétences lui attribués par les lois de cet Etat, des commissions rogatoires telles que visées par
l'article 59 précité. Le terme «juge» étranger, au sens de l'article 59, vise d'une manière générale toute autorité judiciaire étrangère, partant non seulement les magistrats du
siège mais également les magistrats du parquet ayant compétence pour poursuivre et instruire des affaires pénales devant les juridictions compétentes. Le procureur général
du Nigeria possède les pouvoirs ci-avant spécifiés, au même titre qu'un procureur général exerçant ses fonctions au Luxembourg, et comme ce dernier est compétent, en vertu
des pouvoirs lui dévolus par la loi luxembourgeoise, afin de former des demandes d'entraide judiciaire, non seulement nationales mais également internationales, dans le cadre
de l'instruction des affaires qui relèvent de son champ de compétence, il y a lieu d'en conclure que le procureur général du Nigeria est à considérer comme constituant un «juge
étranger» au sens de l'article 59 de la loi du 7 mars 1980.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 113

onnel doit renvoyer la procédure au ministère public pour permettre à ce Des bulletins d'impôt émis peu de temps avant l'entrée en vigueur des
dernier de saisir à nouveau la chambre du conseil. (Cour 15 décembre dispositions de la loi du 7 novembre 1996, omettant de porter à la connais-
1975; Pas. 23, p. 247) sance du contribuable les incidences possibles des nouvelles dispositions,
sont de nature à induire en erreur le contribuable qui a ainsi pu être empêché
Quant à l’article 112 d'introduire sa réclamation dans le délai sans négligence fautive, de sorte qu'il
1. Ce n’est pas déjà la nomination à de nouvelles fonctions, mais mérite la faveur du relevé de la déchéance encourue.
seulement la prestation du serment qu’il a à prêter en sa nouvelle qualité qui (CA 7-1-99 (10851C))
donne au magistrat l’investiture de ses droits et l’installe dans ses nouvelles
2. Recours juridictionnel effectif - recours direct - exclusion des actes à
fonctions, comme si elle lui enlève les droits qui lui donnaient ses fonctions
portée réglementaire - existence d'une voie de recours interne - contrariété à
antérieures.
la Convention des droits de l'homme (non) - Convention des droits de l'homme,
Est donc valable le jugement rendu par un suppléant de la justice de paix
art. 6 et 13; Const., art. 95
déjà promu aux fonctions de juge suppléant d’un tribunal d’arrondissement,
La question de l'article 13 de la Convention européenne des droits de
mais qui n’a pas encore prêté le serment prescrit par la loi pour les dernières
l'homme, qui garantit aux citoyens un recours juridictionnel effectif contre les
fonctions. actes du pouvoir exécutif qui lèsent leurs droits garantis par la Convention,
(Trib. Lux. 5 août 1896; Pas. 4, p. 203) n'est susceptible de se poser que si aucune voie de recours interne n'est à la
2. La nomination à elle seule, à des fonctions judiciaires, ne confère pas au disposition de ceux-ci. Tel n'est pas le cas des actes à caractère réglementaire
titulaire les droits attachés à sa charge, comme aussi, d’un autre côté elle ne qui, sous la législation antérieure à celle instaurée par la loi du 7 novembre
le dévêtit pas de plein droit des droits, devoirs et obligations de la charge 1996, ne pouvaient faire l'objet d'un recours direct, si ces actes étaient - et
antérieurement occupé par lui; c’est seulement la prestation du serment qu’il a restent - susceptibles d'une exception d'illégalité à produire à l'occasion d'un
à prêter en sa nouvelle qualité, qui lui donne l’investiture de ses droits, et recours contre une décision individuelle prise ou à prendre sur base de la
l’installe dans ses nouvelles fonctions, comme aussi elle lui enlève les droits disposition réglementaire dont s'agit.
qu’il avait dans ses fonctions antérieures. (CA 9-12-97 (10249C); TA 6-4-98 (10010); TA 6-4-98 (10012); CA 21-12-
2000 (12162C))
Est donc valablement rendu le jugement prononcé par un juge de paix
postérieurement à sa nomination à d’autres fonctions, mais antérieurement à Quant à l'article 2
la prestation de serment en sa nouvelle qualité.
Rôle du juge
(Trib. Lux. 22 janvier 1896; Pas. 4, p. 279)
1. Rôle du juge - examen de la décision déférée sur base des moyens
Quant à l’article 142 invoqués - loi du 7 novembre 1996, art. 2 (1)
Le tribunal d’arrondissement tenant audience commerciale et se consti- Dans le cadre d'un recours en annulation, le tribunal statue par rapport à
tuant en tribunal correctionnel est légalement saisie d’une action pénale la décision administrative lui déférée sur base des moyens invoqués par la
pourvu que l’audience ait lieu à un des jours de la semaine fixés pour les partie demanderesse tirés d'un ou de plusieurs des cinq chefs d'annulation
audiences correctionnelles par arrêté ministériel en exécution de l’art. 141 de énumérés à l'article 2 (1) de la loi du 7 novembre 1996, de sorte que son
pouvoir de contrôle est essentiellement limité dans la mesure des griefs
la loi du 18 février 1885 sur l’organisation judiciaire; il importe peu que le
invoqués, eux-mêmes conditionnés par l'intérêt à agir existant dans le chef du
jugement ait été rendu au prétoire du tribunal commercial et non pas au
recourant à la base de la requête introduite.
prétoire où se tiennent d’ordinaire les audiences correctionnelles; spécia-
lement le prévenu qui a été condamné par défaut par le tribunal tenant (TA 21-6-99 (10874, confirmé par arrêt du 15-2-2000, 11420C); TA 19-2-01
(11413, confirmé par arrêt du 27-11-01, 13166C); TA 13-12-04 (18468); TA 15-
audience commerciale s’étant constitué en tribunal correctionnel, ne saurait
12-04 (17971, confirmé par arrêt du 9-6-05, 19200C); TA 17-1-05 (18506))
attaquer de nullité le jugement intervenu, alors que le jour où le jugement est
intervenu, il n’y avait pas deux chambres qui auraient pu procéder simulta- 2. Pouvoirs du juge - étendue - cadre de son examen limité aux moyens du
nément au jugement des affaires correctionnelles et que la chambre commer- demandeur - réexamen général du dossier (non)
ciale se constituant en tribunal correctionnel a pu seule en connaître; en effet, Si le tribunal est investi du pouvoir de statuer en tant que juge du fond, il
le prévenu, touché d’une assignation régulière, est, dans ces circonstances en n'en demeure pas moins que saisi d'un recours contentieux portant contre un
faute pour ne pas s’être enquis où siégeait la juridiction qui devait connaître de acte déterminé, l'examen auquel il doit se livrer ne peut s'effectuer que dans le
l’action. cadre des moyens invoqués par le demandeur pour contrer les motifs de refus
(Cour 31 octobre 1908; Pas. 8, p. 164) spécifiques à l'acte déféré. Son rôle ne consiste pas à procéder indépen-
damment des motifs de refus ministériels à un réexamen général et global de
Quant à l’article 150 la situation des requérants. Il ne suffit dès lors pas de contester la conclusion
Indépendamment des audiences ordinaires de la cour à fixer par le d'une décision administrative donnée, en renvoyant en substance le juge
Ministre de la Justice sur l’avis de la cour, chaque chambre de la Cour peut administratif au contenu du dossier administratif, mais il appartient au
fixer les audiences extraordinaires exigées par les besoins du service. demandeur d'établir que la décision critiquée est non fondée ou illégale pour
Cette disposition qui est d’interprétation étroite, comme étant susceptible l'un des motifs énumérés à l'article 2, alinéa 1erde la loi du 7 novembre 1996
de porter atteinte au principe constitutionnel de la publicité des audiences et portant organisation des juridictions de l'ordre administratif tant en ce qui
du prononcé des jugements, ne se rapporte qu’aux chambres de la cour foncti- concerne sa conclusion que sa motivation.
onnant durant l’année judiciaire, mais non à la chambre des vacations. (TA 17-11-04 (18360a); TA 8-6-05 (16867a et 16912a, confirmé sur ce
Les audiences de la chambre des vacations chargée de l’évacuation des point par arrêt du 13-7-06 (20111C et 20130C); TA 10-10-05 (19622))
affaires qui requièrent célérité et des affaires correctionnelles pendant les Décisions susceptibles de recours
vacances judiciaires du 15 juillet au 15 septembre de chaque année sont 1. Décision administrative - notion - conditions cumulatives
fixées par la cour en assemblée générale. L'article 2 de la loi modifiée du 7 novembre 1996 limite l'ouverture d'un
(Cour 28 octobre 1961) recours devant les juridictions administratives notamment aux conditions
(Cour Cass. 20 décembre 1962; Pas. 19, p. 23) cumulatives que l'acte litigieux doit constituer une décision administrative,
c'est-à-dire émaner d'une autorité administrative légalement habilitée à
Quant à l’article 152
prendre des décisions unilatérales obligatoires pour les administrés et qu'il doit
Voir sous quant à l’article 43. s'agir d'une véritable décision, affectant les droits et intérêts de la personne qui
la conteste.
(TA 6-10-04 (16533))
Loi du 7 novembre 1996 portant organisation des 2. Décision de refus de promotion - recours - compétence du tribunal
juridictions de l’ordre administratif. administratif - recours en annulation - r. g.-d. 30 juillet 2002
Généralités Le recours visé par l'alinéa second du paragraphe 1er de l'article 1er du
règlement grand-ducal du 30 juillet 2002 concernant la promotion des élèves
1. Délai - expiration - relevé de la déchéance - instruction sur les voies de
de l'enseignement secondaire vise le recours en annulation ouvert suivant
recours incomplète - omission d'indiquer les incidences possibles des disposi-
l'article 2 (1) de ladite loi modifiée du 7 novembre 1996, étant donné qu'aucune
tions de la loi du 7 novembre 1996 - A.O., par. 86

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


114 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

loi spéciale n'attribue compétence au tribunal administratif pour statuer comme d'appel concluant à l'annulation d'un jugement sans soulever un élément tiré
juge du fond. d'une irrégularité procédurale - irrecevabilité - loi du 7 novembre 1996, art. 2, (3)
(TA 16-2-04 (17148)) L'annulation d'un jugement ne se conçoit que dans l'hypothèse d'un
maniement défectueux de leurs attributions juridictionnelles par les premiers
3. Décision de non-promotion - recours en annulation - pouvoirs du juge
juges, indépendamment de la qualité ou de l'opportunité intrinsèque de leur
Dans le cadre d'un recours en annulation, le tribunal, s'il déclare le recours
décision. L'annulation ne peut être que la censure de la méconnaissance des
fondé, n'est amené qu'à prononcer l'annulation de la décision déférée pour
règles de compétence et de procédure par le juge du premier degré. L'acte
l'une des cinq causes d'ouverture prévues à l'article 2 (1) de la loi modifiée du
d'appel qui conclut à la seule annulation d'un jugement sans soulever aucun
7 novembre 1996, sans qu'il n'ait le pouvoir de substituer à la décision de non-
élément tiré d'une irrégularité procédurale est irrecevable.
promotion ainsi annulée un quelconque autre élément décisionnel. (TA 2-2-
(CA 23-10-97 (10041C); CA 5-2-02 (13860C))
04 (17340))
4. Réclamation d'un fonctionnaire à l'adresse du ministre - silence du Quant à l'article 4
ministre - recours contentieux - recevabilité - obligation de saisir préalablement Notion de décision implicite de rejet
le gouvernement en conseil (non) - loi du 16 avril 1979, art. 33 (5); loi du 7 1. Fonctionnaire - nomination - pluralité de candidats - décision implicite de
novembre 1996, art. 2 (1) refus (non)
Il se dégage du terme «peut» employé par l'article 33 (5) de la loi du 16 Le propre de chaque arrêté de nomination est de porter au poste déclaré
avril 1979 et du terme «recours» employé par l'article 2 (1) de la loi du 7 vacant un des candidats, élus à travers la nomination conférée, tout en
novembre 1996 désignant le recours contentieux à l'exclusion de tout autre écartant tous les autres. - A l'égard des candidats écartés la décision ministé-
recours précontentieux, que la saisine du gouvernement en conseil prévue par rielle de nomination vaut certes comme refus implicite, mais ne résulte point du
ledit article 33 (5) n'est pas obligatoire et que la saisine de la juridiction admini- silence gardé par l'administration concernant la demande de promotion des
strative en l'absence de recours précontentieux dirigé devant le conseil de candidats écartés. - Partant un recours est en toute occurrence irrecevable
Gouvernement n'est pas irrecevable omisso medio de ce chef. concernant le silence allégué de l'administration, aucune décision implicite de
(TA 17-1-05 (18020)) refus n'en étant issue conformément aux dispositions de l'article 4 (1) de la loi
5. Cas d'ouverture - Violation de la loi - violation de la Constitution - loi du modifiée du 7 novembre 1996.
7 novembre 1996, art. 2 (1) (TA 25-6-02 (13930))
La violation de la loi, un des cinq chefs de recours prévus par l'article 2 (1) 2. Discipline dans la force publique - sanction prononcée contre le foncti
de la loi modifiée du 7 novembre 1996, englobe non seulement la loi au sens onnaire - «appel» prévu par l'art. 29, al. 2 de la loi du 16 avril 1979 - décision
strict, mais encore et notamment la loi fondamentale, donc la Constitution. administrative (non) - omission de statuer dans les trois mois - recevabilité du
(TA 4-10-04 (15035b)) recours devant le tribunal administratif (non) - loi du 16 avril 1979, art. 29; loi du
6. Fixation d'une indemnité de chômage - existence d'un autre recours - 7 novembre 1996, art. 4 (1)
compétence des juridictions administratives (non) - loi du 30 juin 1976, art. 46; La décision ministérielle sur un recours en matière disciplinaire ne
loi du 7 novembre 1996, art. 2, par. 1er constitue pas une décision simplement administrative au sens de l'article 4 (1)
Une contestation ayant trait à la fixation de l'indemnité de chômage de la loi du 7 novembre 1996, le délai imposé au ministre n'étant limité que par
complet se résume en une décision de refus partiel de l'indemnité prise par le la prescription de l'infraction. Dès lors, tant que la procédure d'appel devant le
directeur de l'ADEM laquelle peut faire l'objet d'une demande en réexamen ministre n'est pas vidée par une décision de celui-ci, un recours devant le
devant la commission spéciale.Il en résulte que le tribunal administratif doit se tribunal administratif est irrecevable.
déclarer incompétent ratione materiae, étant donné qu'en cette matière un (CA 6-5-99 (11031C)1; CA 6-5-99 (11032C)2)
recours spécial devant une autre instance est prévu par une disposition légale. Caractère décisionnel de l'acte
(TA 24-9-03 (15869); TA 14-7-05 (19174))
1. Décision susceptible de recours - rétention - droit de visite - demande -
Type de contrôle par les juridictions administratives éloignement - décision implicite de refus du droit de visite (non) - loi du 7
1. Règlement grand-ducal - avis du Conseil d'Etat - exception d'urgence - novembre 1996, art. 4, par. 1er
contrôle des juridictions administratives - contrôle direct et par voie Une décision implicite de refus d'une demande tendant à un droit de visite
d'exception - loi du 12 juillet 1996, art. 2 (1) d'un étranger en rétention administrative, susceptible de recours, ne peut être
S'agissant de la légalité d'un règlement grand-ducal, le contrôle afférent à dégagée du fait de l'éloignement de celui-ci. - La seule possibilité de mettre un
exercer par les juridictions administratives est appelé à avoir lieu tant par la terme à l'inaction de l'administration suite au silence gardé sur la demande
voie directe dans le cadre des recours en annulation dirigés contre les actes tendant à un droit de visite consiste dans un recours contre la décision
administratifs à caractère réglementaire sur base de l'article 7 de la loi implicite de refus, à condition qu'un délai de trois mois se soit écoulé sans qu'il
modifiée du 7 novembre 1996 que par voie d'exception, dans le cadre des ne soit intervenu aucune décision.
recours contentieux dirigés contre des décisions individuelles sur base des (TA 2-2-04 (16897), TA 9-2-04 (16833))
articles 2 et suivants de la même loi.
2. Décision susceptible de recours - acte réglementaire - recours contre le
(TA 25-2-02 (14010)) silence (non) - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1) et 7
Recours au Grand-Duc Le recours contre le silence de l'administration prévu par l'article 4 (1) de
1. Recours au Grand-Duc - saisine du tribunal administratif - obligation de la loi modifiée du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de
renvoi au Grand-Duc (non) - loi du 7 novembre 1996, art. 2 (2) l'ordre administratif, se rapporte aux seules décisions administratives individu-
La règle de conflit contenue à l'article 2 (2) de la loi modifiée du 7 elles y visées, à l'exclusion des actes administratifs à caractère réglementaire,
novembre 1996 s'applique par analogie en matière d'actes administratifs à contre lesquels le recours en annulation prévu par l'article 7 de la même loi ne
caractère réglementaire, de sorte que le tribunal ayant été saisi, il n'y a plus se conçoit que dans l'hypothèse où ils ont été posés de manière expresse.
lieu à renvoi devant le chef de l'Etat. (TA 23-10-02 (14950, confirmé par arrêt du 13-2-03, 15599C))
(TA 8-10-01 (13445, confirmé par arrêt du 7-5-02, 14197C)) 3. Demande de modification - acte administratif à caractère réglementaire
Acte d'appel - décision implicite de refus (non)
En présence d'un acte réglementaire posé dans le cadre de la loi modifiée
1. Annulation du jugement de première instance - conditions - méconnais-
du 12 juin 1937 et plus particulièrement de ses articles 3 et 9, les dispositions
sance des règles de compétence et de procédure par le premier juge - acte

Réformation de TA 9-11-98, 10620.


Réformation de TA 9-11-98, 10621: L'effet suspensif attaché à l'appel interjeté contre une décision de sanction disciplinaire frappant un fonctionnaire
relevant de la force publique n'enlève pas au fonctionnaire le droit d'attaquer la sanction devant le tribunal administratif, dès lors que l'autorité hiérar-
chiquement supérieure, appelée à vider l'appel administratif, a omis de statuer dans les trois mois de sa saisine. V. aussi TA 28-10-98 (10410 et 10411,
frappé d'appel 11012C); TA 28-10-98 (10412); TA 8-12-99 (11146): Le recours institué par l'article 29, alinéa 2 de la loi du 16 avril 1979 constitue un
recours hiérarchique de nature purement administrative. Une décision rendue par le commandant de la gendarmerie sur base de cette disposition
constitue une décision de nature administrative, et non juridictionnelle.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 115

de l'article 4 (1) de la loi modifiée du 7 novembre 1996 sur la cristallisation des contentieux en cause, tenant à l'effet suspensif y attaché, sous peine de
décisions implicites de refus ne sont pas applicables en ce que celles-ci maintenir le demandeur, à l'égard duquel une sanction disciplinaire a été
s'appliquent aux seules décisions administratives individuelles. ( TA 19-6-02 prononcée, dans l'insécurité juridique au-delà d'une période de trois mois et, le
(14370, confirmé par arrêt du 17-12-02, 15166C)) cas échéant, à jamais, quant à l'issue de la procédure d'appel par lui engagée
en vue de voir dégager son innocence, situation, par essence préjudiciable,
4. Modification d'un PAG à l'initiative d'un particulier - nature réglementaire
que le texte légal en question a justement pour objectif d'éviter. (TA 8-12-99
- refus implicite - possibilité de recours
(11146))
Une demande de mise en marche de la procédure de modification d'un
plan d'aménagement général n'est pas à considérer comme s'inscrivant dans 3. Discipline dans la force publique - décision susceptible de recours -
un processus décisionnel devant aboutir à une décision individuelle, mais appel prévu par l'art. 29 de la loi du 16 avril 1979 ayant pour objet la discipline
s'inscrit dans le processus réglementaire, et contrairement à l'article 4 (1) de la dans la Force publique - silence de l'administration - silence pendant plus de
loi modifiée du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de trois mois - recevabilité - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1) - qualité pour
l'ordre administratif, prévoyant un recours contre le silence administratif en invoquer la faculté ouverte par l'art. 4 (1)
matière de décision individuelle, aucune disposition légale ne consacre la Les personnes ayant qualité pour considérer leur demande comme rejetée
notion de décision implicite de rejet en présence du silence de l'administration après le silence de l'administration pendant trois mois sont clairement
en matière d'actes réglementaires - TA 9-2-04 (16939) - Le droit de propriété délimitées comme étant les parties intéressées, ayant par hypothèse posé une
est protégé par l'article 1er du 1er protocole additionnel à la Convention demande, à l'exclusion notamment de l'autorité administrative appelée à
européenne des droits de l'homme. Si cette disposition ne fait pas entrave à ce statuer, étant entendu que pour leurs bénéficiaires ainsi délimités pareille
que l'usage de la propriété soit réglementé et limité notamment en matière invocation ne constitue qu'une simple faculté en vue d'abréger le temps
d'urbanisme, il n'en est pas moins que des entraves à ce droit ne sauraient se d'attente au-delà des trois mois à partir de leur demande, à moins qu'ils ne
faire sans faire appel au contrôle du juge.- Cette considération ne laisse pas de préfèrent laisser couler le temps jusqu'à ce que l'administration ait pris position
place à une dénégation du droit de mettre en œuvre une jouissance optimale à travers une décision explicite. Cette analyse s'impose à plus forte raison en
du droit de propriété par une attitude non motivée, purement négative de matière de discipline dans la force publique où l'appel a un effet suspensif.
l'administration consistant en le refus de traiter une demande de reclassement (TA 10-1-01(12195))
de terrains, cette conclusion s'imposant d'autant plus qu'il existe un droit
Délai de recours
d'initiative de l'administré légalement constitué par l'article 9 de la loi du 12 juin
1937 qui permet aux particuliers d'introduire des projets de plans d'aména- 1. Délai du recours contentieux - silence de l'administration - loi du 7
gement et, aux termes d'une jurisprudence constante, de demander la modifi- novembre 1996, art. 4 (1)
cation de plans existants. Dès lors, pour des raisons tenant à la primauté de la L'administré a la possibilité de déférer la décision de refus implicite
loi internationale, un droit de recours au sens de l'article 13 de la Convention résultant du silence de l'administration devant le tribunal administratif de façon
européenne des droits de l'homme doit revenir au particulier qui, ayant illimitée dans le temps, du moins tant qu'aucune décision administrative ne
introduit une demande de reclassement, se heurte au silence de l'admini- sera intervenue.
stration communale. (TA 15-3-2000 (11557); TA 28-6-04 (17306); TA 28-6-04 (17307); TA 25-10-
(CA 1-4-04 (17221C)1) 04 (14735); TA 14-7-05 (19381))

5. Applicabilité des règles relatives aux décisions implicites de refus (non) 2. Délai du recours contentieux - silence de l'administration - présomption
En présence d'un acte réglementaire posé dans le cadre de la loi modifiée légale de refus - instruction de la demande en cours - indifférence - loi du 7
novembre 1996, art. 4 (1)
du 12 juin 1937 et plus particulièrement de ses articles 3 et 9, les dispositions
Le fait que l'autorité compétente attende des informations d'autres admini-
de l'article 4 (1) de la loi modifiée du 7 novembre 1996 sur la cristallisation des
strations ne saurait faire échec aux dispositions de l'article 4 (1) de la loi du 7
décisions implicites de refus ne sont pas applicables en ce que celles-ci
novembre 1996, qui prévoient la faculté, pour l'administré, de considérer le
s'appliquent aux seules décisions administratives individuelles.
silence perdurant de l'administration pendant plus de trois mois comme valant
( TA 19-6-02 (14370, confirmé par arrêt du 17-12-02, 15166C); TA 10-12-03
décision implicite de refus, et de déférer cette décision implicite au tribunal.
(15710))
S'agissant d'une présomption légale contre laquelle aucune preuve n'est
Délai de réponse de l'Administration admise et dont l'invocation est laissée par le législateur à la discrétion de
1. Décision susceptible de recours - silence de l'administration - silence l'administré, le tribunal doit en tenir compte une fois que l'administré a
pendant plus de trois mois - présomption de décision de rejet - ouverture d'un manifesté son intention d'user de la faculté lui offerte par le législateur.
recours contentieux - décision explicite intervenue après l'écoulement des trois (TA 3-10-05 (20283))
mois et avant l'introduction d'un recours contentieux contre la décision déduite
3. Délai du recours contentieux - silence de l'administration - demande
du silence - recevabilité - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1)
insuffisamment complétée par l'administré - silence de l'administration ne
Une décision implicite de refus est supposée avoir été prise trois mois
valant pas décision de refus implicite - délai contentieux ne commençant pas
après l'introduction d'une demande, sauf si une décision expresse a été prise
à courir - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1)
avant l'expiration de ce délai de trois mois. Un recours contentieux est valab-
Il appartient à l'administré de formuler sa demande de manière suffi-
lement dirigé contre une décision implicite de refus tirée du silence de plus de
samment précise et complète afin de réaliser une information effective de
trois mois de l'autorité administrative depuis l'introduction de la demande,
l'administration, à défaut de quoi l'autorité saisie n'est pas tenue d'arrêter une
même si entre l'écoulement du délai de trois mois et l'introduction du recours
décision. Si l'administration est certes tenue d'une obligation de collaboration
contentieux, une décision explicite est prise par l'administration.
avec l'administré, notamment en invitant l'administré à préciser ou à compléter
( TA 22-5-03 (15659, confirmé par arrêt du 21-10-03, 16598C); TA 28-6-04
la demande en vue de lui permettre d'y statuer utilement, il appartient
(17306); TA 28-6-04 (17307); TA 28-2-05 (18622))
également et réciproquement à l'administré de collaborer avec l'administration
2. Décision susceptible de recours - silence de l'administration - silence et de mettre celle-ci en mesure de prendre une décision par rapport à la
pendant plus de trois mois - présomption de décision de rejet - ouverture d'un demande lui soumise, notamment en répondant en temps utile à ses
recours contentieux - décision explicite intervenue après l'écoulement des trois demandes d'informations. Il s'ensuit qu'il ne saurait être reproché à l'admini-
mois et avant l'introduction d'un recours contentieux contre la décision déduite stration de ne pas avoir statué sur une demande insuffisamment complétée
du silence - matière disciplinaire - recevabilité - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1) par l'administré, une telle demande n'étant pas de nature à faire courir le délai
La règle générale selon laquelle une décision implicite de refus est prévu à l'article 4(1 ) de la loi du 7 novembre 1996.
supposée avoir été prise trois mois après l'introduction d'une demande n'étant (TA 9-11-05 (19940))
pas tempérée par rapport à la nature de la demande suivie de silence, elle a
4. Délai du recours contentieux - silence de l'administration - décision
vocation à s'appliquer également à l'égard d'un recours hiérarchique exercé,
expresse ultérieure - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1); loi du 21 juin 1999, art.
prévu pour le surplus comme étant obligatoire et ayant trait à la matière disci-
13(3)
plinaire mettant en jeu, au-delà de la peine prononcée et suspendue par l'effet
Ce n'est que lorsqu'un délai de trois mois s'est écoulé sans qu'il soit
de l'appel, également l'honneur du fonctionnaire concerné. Elle ne saurait non
intervenu aucune décision, suite à l'introduction d'un recours gracieux, qu'une
plus être mise en échec en raison d'une modalité du recours hiérarchique pré-
partie intéressée peut considérer son dit recours comme rejeté et se pourvoir

Réformation de TA 23-10-03 (n° 16807).

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


116 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

devant le tribunal administratif contre la décision de refus implicite en (CA 18-3-99 (10020); TA 11-12-02 (10001); TA 12-2-03 (9997); TA 17-5-04
découlant. Les dispositions de l'article 4 (1) de la loi modifiée du 7 novembre (9861))
1996 ne peuvent être invoquées utilement que dans la mesure où au moment 2. Actes réglementaires pris avant l'entrée en vigueur de l'art. 7 (1) de la loi
d'introduire son recours sur cette base, la partie intéressée ne s'est pas vu du 7 novembre 1996 - absence de contrôle juridictionnel par voie d'action -
notifier entre-temps une décision expresse de la part de l'administration. possibilité d'en soulever l'illégalité par voie d'exception - Const., art. 95
(TA 17-12-01 (12896); TA 8-10-03 (16086); TA 20-3-03 (15591); TA 8-6-05 Si le recours direct en annulation des actes à caractère réglementaire n'est
(18679 et 19195)) admissible qu'à l'égard de textes postérieurs à l'entrée en vigueur de la loi du
5. Recours en annulation - pouvoirs du juge - décision implicite de refus - 7 novembre 1996 qui a créé le recours en question, il n'en est pas moins que
date d'appréciation - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1) l'illégalité de textes réglementaires antérieurs à cette date peut être soulevée
Le tribunal doit se placer à la date d'introduction du recours en annulation sur base de l'article 95 de la Constitution aux termes duquel les cours et
pour analyser le bien-fondé d'une décision implicite de refus dont l'annulation tribunaux n'appliquent les règlements généraux et locaux qu'autant qu'ils sont
est requise. conformes à la loi.
(TA 12-11-01 (13757); TA 19-11-02 (15055, confirmé par arrêt du 25-2-03, (CA 7-1-99 (10780C))
15781C); TA 10-12-03 (16724); TA 16-2-05 (18672)) 3. Actes réglementaires pris avant l'entrée en vigueur de l'art. 7 (1) de la loi
du 7 novembre 1996 - approbation tutélaire après l'entrée en vigueur - effet
Quant à l'article 5
rétroactif - recours - délai d'introduction - point de départ - notification à
Notion de juridictions du premier degré l'intéressé
1. Juridictions du premier degré - recours - compétence de la Cour admini S'il est vrai que les actes de tutelle administrative rétroagissent à la date de
strative - conditions - institution formelle par la loi - loi du 7 novembre 1996, art. la décision approuvée qui, une fois approuvée, est censée être valable dès son
5, al. 1er origine, il n'en reste pas moins que l'existence d'une voie de recours est régie
Même si un organe est investi de fonctions juridictionnelles, il ne constitue par la loi sous l'empire de laquelle la décision attaquée a été rendue. Il s'ensuit
pas une juridiction, celle-ci devant être instituée formellement par la loi. Les que dans la mesure où l'acte d'approbation tutélaire a été pris après l'entrée en
recours contre les décisions des organes en question doivent donc être portés vigueur de la loi du 7 novembre 1996, le juge administratif est compétent pour
devant le tribunal administratif. connaître du recours en annulation contre la décision d'approbation. Seule la
(TA 23-7-97 (9662); TA 4-10-99 (9760); TA 10-12-03 (16308)) communication, à la partie intéressée, de cette décision est de nature à faire
courir le délai contentieux de trois mois.
2. Commission des pensions - juridiction de premier degré (non) - recours
(TA 6-12-2000 (11324))
- compétence - tribunal administratif - loi du 26 mai 1954, art. 50; loi du 7
novembre 1996, art. 5, al. 1er Actes administratifs à caractère réglementaire: notion
Même si un organe est investi de fonctions juridictionnelles, il ne constitue 1. Compétence administrative - notion d'actes administratifs à caractère
pas une juridiction, celle-ci devant être instituée formellement par la loi. Les réglementaire - notion englobant les décisions en matière d'expropriation pour
recours contre les décisions des organes en question doivent donc être portés cause d'utilité publique - loi du 7 novembre 1996, art. 7
devant le tribunal administratif. La Commission des pensions ne constitue pas Par la notion d'«actes administratifs à caractère réglementaire», le légis-
une juridiction. lateur a entendu viser l'ensemble des actes administratifs qui ne constituent
(TA 1-10 97 (9699) - TA 14-1-98 (10185)) pas des décisions à portée individuelle. - Les décisions administratives prises
3. Recours contre une décision de la commission des pensions - juridiction en matière d'expropriation pour cause d'utilité publique font partie de cette
de premier degré (non) - recours à porter devant le tribunal administratif - loi du catégorie d'actes.
26 mai 1954, art. 50; loi du 7 novembre 1996, art. 5, al. 1er (TA 25-6-97 (9799 et 9800, confirmé par arrêt du 11-12-97, 9805C et
Une délibération de la commission des pensions relative à la mise à la 10191C))
retraite constitue non pas une décision de juridiction de premier degré, mais 2. Actes réglementaires - actes administratifs - distinction - loi du 7
une décision administrative pré-contentieuse, susceptible en tant que telle d'un novembre 1996, art. 7
recours devant le tribunal administratif. Le critère de distinction regroupant les actes administratifs à caractère
(TA 23-7-97 (9662); TA 1-10-97 (9699); TA 26-4-99 (11088)) réglementaire est à rechercher au-delà de leur nature réglementaire - ces
actes formant un sous-ensemble des normes réglementaires - et s'opère à la
4. Compétence administrative - recours contre une décision du directeur
fois par rapport à la nature administrative de l'acte déféré et par rapport à l'exi-
de l'Inspection du travail et des mines en matière de comité mixte d'entreprise
stence d'un effet direct susceptible d'affecter les intérêts privés d'une ou de
- juridiction de premier degré - recours à porter devant la Cour administrative -
plusieurs personnes sans nécessiter pour autant la prise d'un acte admini-
loi du 6 mai 1974, art. 37 (2); loi du 18 mai 1979; loi du 7 novembre 1996, art. 5
stratif individuel d'exécution, abstraction faite à ce stade de la question de
Il échet de qualifier la juridiction du directeur de l'Inspection du Travail et
l'intérêt à agir spécifique de la personne qui agit devant le tribunal, lequel ne
des Mines d'«autre juridiction administrative» dont le régime est expressément
s'apprécie qu'au niveau de la recevabilité du recours par elle introduit. Positi-
prévu à la section II (articles 5 et 6) de la loi du 7 novembre 1996. Les recours vement la compétence du tribunal administratif est vérifiée si l'acte admini-
dirigés contre les décisions du dit directeur sont partant à porter devant la Cour stratif à caractère réglementaire en question a un effet direct sur les intérêts
administrative. privés, ne fût-ce que d'une personne, dont il affecte immédiatement la
(CA 19-1-99 (11057C); CA 19-1-99 (11060C); CA 21-1-99 (11056C); CA 9- situation, sans nécessiter pour autant la prise d'un acte individuel d'exécution.
2-99 (11084C); CA 11-11-99 (11276C)1; CA 25-1-2000 (11270C); CA 12-10- Même si cette personne n'est pas demanderesse dans l'instance portée
2000 (11953C)2 ) devant le tribunal et dirigée contre ledit acte sur base de l'article 7 de la loi
modifiée du 7 novembre 1996, le tribunal est appelé dans cette hypothèse à se
Quant à l'article 7
déclarer compétent pour connaître du recours, mais devrait le déclarer irrece-
Actes administratifs à caractère réglementaire : champ d'application vable pour défaut d'une lésion ou d'un intérêt personnel, direct, actuel et
1. Actes réglementaires pris avant l'entrée en vigueur de l'art. 7 (1) de la loi certain, dans le chef de la personne demanderesse. Négativement l'absence
du 7 novembre 1996 - absence de recours juridictionnel d'effet direct de l'acte en question - personne n'est immédiatement affectée
Les actes réglementaires pris avant l'entrée en vigueur de l'article 7 (1) de dans sa situation - implique non seulement l'absence d'intérêt à agir de toute
la loi du 7 novembre 1996 ne sont pas susceptibles d'un recours juridictionnel partie demanderesse sur base dudit article 7, mais également, à un stade
par voie d'action - CA 10-7-97 (9804C); TA 11-12-02 (10000); TA 11-12-02 préalable, l'incompétence du tribunal pour connaître du recours introduit.
(10001); TA 12-2-03 (9997) - Il en va de même des actes réglementaires pris (TA 19-6-2000 (10009, confirmé sur ce point par arrêt du 21-12-2000,
avant le 1erjanvier 1997 et approuvés par l'autorité de tutelle postérieurement 12162C); TA 5-6-02 (13947)3; TA 10-7-02 (14598); TA 21-5-03 (15806); TA 10-
à cette date. 11-03 (15563); TA 14-6-04 (17045 et 17076))

1
Décision implicite.
2
TA 22-10-97 (9665); TA 27-10-99 (10313); TA 4-3-01 (11960): Une décision en matière de comité mixte d'entreprise rendue par le directeur de l'Ins
pection du travail et des mines ne constitue pas une décision de juridiction de premier degré, mais une décision administrative pré-contentieuse,
susceptible en tant que telle d'un recours devant le tribunal administratif.
3
Confirmé sur ce point par arrêt de réformation du 10-12-02, 15130C.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 117

3. Actes réglementaires susceptibles d'un recours en annulation - actes 6. Actes réglementaires susceptibles d'un recours en annulation - expro
ayant un effet direct sur les intérêts privés - loi du 7 novembre 1996, art. 7 (1) priation en vue de la construction d'une route - loi du 7 novembre 1996, art. 7
Le législateur luxembourgeois n'a pas prévu dans le chef des juridictions Au-delà de la question de l'existence d'un effet direct d'un règlement
de l'ordre administratif un recours en annulation ouvert directement contre grand-ducal sur la situation juridique des administrés, il est patent que tous
toute disposition à caractère réglementaire, mais a limité le recours direct en ceux dont les parcelles forment l'assiette d'une route à construire et se
annulation à l'encontre d'un acte administratif à caractère réglementaire aux retrouvent directement visés par les plans des parcelles sujettes à emprise en
seuls actes de nature à produire un effet direct sur les intérêts privés d'une ou vue de l'expropriation et les listes des propriétaires afférents approuvées par
de plusieurs personnes dont ils affectent immédiatement la situation sans ledit règlement grand-ducal, sont affectés immédiatement dans leur situation
nécessiter pour autant la prise d'un acte administratif individuel d'exécution.- sans que ne soit nécessitée pour autant la prise d'un acte individuel d'exé-
TA 16-2-2000 (11491); TA 8-10-01 (13445, confirmé par arrêt du 7-5-02, cution, de sorte à fonder la compétence du tribunal pour connaître d'un
14197C); TA 12-11-01 (13173); TA 5-6-02 (13947)1; TA 23-3-05 (18671) recours en annulation sur base de l'article 7 de la loi modifiée du 7 novembre
Quoique tout acte administratif à caractère réglementaire constitue une norme 1996.
réglementaire, le législateur luxembourgeois, en ne retenant pas cette (TA 12-11-01 (13173))
dernière notion générale, n'a dès lors pas prévu dans le chef des juridictions
7. Expropriation - moyens de défense - juge judiciaire - contestation de la
de l'ordre administratif un recours en annulation ouvert directement contre
régularité de la procédure - juge administratif - contentieux de la déclaration
toute disposition à caractère réglementaire. Concernant plus particulièrement
d'utilité publique - complémentarité des actions - loi du 15 mars 1979, art. 24;
la nature de l'acte administratif visé, le recours en annulation prévu à l'article 7
loi du 7 novembre 1996, art. 7
(1) précité n'est dès lors pas ouvert à l'égard de tout règlement grand-ducal
Les personnes dont la propriété est concernée par une procédure d'expro-
pris en application de l'article 36 de la Constitution.La possibilité d'exercer un
priation, disposent essentiellement de deux moyens juridiques pour s'opposer
recours en annulation contre un acte réglementaire existe par rapport aux
à la mesure d'expropriation. Elles peuvent, d'une part, dans le cadre de la
normes à caractère réglementaire qui ont un effet direct sur les intérêts privés
procédure visant directement leur expropriation, introduite par assignation
d'une ou de plusieurs personnes dont ils affectent immédiatement la situation,
devant le tribunal d'arrondissement conformément à l'article 24 de la loi du 15
sans nécessiter pour autant la prise d'un acte administratif individuel d'exé-
mars 1979 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique, critiquer la
cution - TA 31-1-2000 (11432); TA 26-7-2000 (10018); TA 22-4-03 (15537 à
procédure pour les causes indiquées à l'article 27 de ladite loi, qui confère au
15547) - Le tribunal administratif est compétent pour connaître des recours en
tribunal le pouvoir de décider que l'action n'a pas été intentée régulièrement,
annulation dirigés contre toute disposition à caractère réglementaire, peu
que les formes prescrites par la loi n'ont pas été observées et que leur violation
importe que ledit acte administratif à caractère réglementaire est ou n'est pas
a eu pour effet de porter atteinte aux intérêts de la partie qui l'invoque, ou que
de nature à produire un effet direct sur les intérêts privés d'une ou de plusieurs
le tableau des emprises n'est pas applicable à la propriété dont l'expropriation
personnes ou qu'il nécessite, en vue d'affecter immédiatement la situation
est poursuivie. Le juge judiciaire, appelé à statuer sur la régularité de la
d'une telle personne, la prise d'un acte administratif individuel d'exécution,
procédure d'expropriation, n'a pas à apprécier l'utilité publique d'un travail
cette question devant être examinée lors de l'analyse de la recevabilité du
projeté. - Les personnes visées par une expropriation peuvent, d'autre part, à
recours, dans le cadre de l'appréciation de l'intérêt à agir.
un stade antérieur, depuis l'instauration, par l'article 7 de la loi modifiée du 7
( TA 26-9-01 (11992, confirmé par arrêt du 6-6-02, 14136C); TA 26-9-01
novembre 1996 portant organisation des juridictions de l'ordre administratif,
(11993, confirmé par arrêt du 6-6-02, 14139C); TA 11-12-02 (10000))
attaquer l'acte administratif réglementaire portant approbation des plans des
4. Actes réglementaires susceptibles d'un recours en annulation - circulaires parcelles sujettes à emprise en vue de leur expropriation. - Loin de se
administratives - recours en annulation - loi du novembre 1996, art. 7, al. 1er recouper, les deux recours sont complémentaires en ce que le premier est
En principe, les circulaires émises par des autorités administratives n'ont destiné à faire contrôler la régularité de la procédure d'expropriation et le
pas de caractère légal. Elles ne constituent pas des actes réglementaires ou second la légalité de la déclaration d'utilité publique, préalable à l'expro-
des décisions obligatoires pour les administrés. Elles ne sont obligatoires que priation.
pour l'autorité administrative elle-même et ne s'imposent ni aux tribunaux, ni (TA 7-5-03 (15453))
aux personnes étrangères à l'autorité concernée. Elles doivent se borner à
8. Actes réglementaires susceptibles d'un recours en annulation - expro
interpréter les textes de loi en vigueur, sans pouvoir fixer des règles nouvelles.
priation -compétence du juge administratif - loi du 7 novembre 1996, art. 7
- Dans la mesure où une autorité administrative entend imposer des normes
Echappent au recours contentieux les actes qui ne font que préparer la
réglementaires aux administrés en se servant de la forme de la circulaire, le
décision finale et qui constituent des étapes dans la procédure d'élaboration
tribunal administratif est compétent pour connaître du recours en annulation
de celle-ci. Les délibérations communales même approuvées par l'autorité de
dirigé contre une telle circulaire.
tutelle n'ayant ni le caractère d'acte final de procédure, ni ne pouvant être
( TA 8-4-02 (13875); TA 3-2-03 (15220); TA 13-2-03 (12987); TA 5-3-03
qualifiées de réglementaire, tant le recours en réformation sinon en annulation
(15320); TA 24-3-03 (15565))
déposé le 29 juillet 1996 au secrétariat du Conseil d'Etat que les recours en
5. Marchés publics - cahier des charges - acte individuel ou réglementaire annulation déposés au greffe de la Cour administrative les 2 janvier 1997 et 27
- critère de distinction juin 1997 contre des délibérations du conseil communal et des décisions
Quant au caractère réglementaire ou non de l'acte attaqué il s'impose de d'approbation tutélaires sont irrecevables (rôles no. 9647C, 9756C et 10080C).
distinguer entre la spécialité des conditions fixées par le cahier des charges Le recours en annulation du 4 septembre 1997 (rôle no.10276C) contre l'arrêté
quant à l'objet du contrat et la généralité du cercle des personnes concernées grand-ducal du 10 juin 1997 est par contre recevable, une déclaration d'utilité
par ces conditions. Si les conditions fixées par le cahier des charges affectent publique ayant le caractère d'un acte réglementaire au sens de l'article 7 (1) de
la situation d'un nombre indéfini de soumissionnaires potentiels par des dispo- la loi du 7 novembre 1997 précité.
sitions générales et impersonnelles s'appliquant à des personnes non indivi- (CA 22-1-98 (10276C))
duellement désignées, l'acte rentre sous cet aspect dans la définition de l'acte
9. Déclaration d'utilité publique - caractère réglementaire - loi du 7
à caractère réglementaire - CA 18-3-99 (10944C) - Pour déterminer si le cahier
novembre 1996, art. 7 (1)
des charges d'un marché public constitue un acte réglementaire, il y a lieu de
Une déclaration d'utilité publique a le caractère d'un acte réglementaire -
distinguer entre la spécialité des conditions fixées par le cahier des charges
CA 22-1-98 (9647C, 9759C, 10080C, 10276C); TA 21-11-01 (13170, confirmé
quant à l'objet du contrat et la généralité du cercle des personnes concernées
par arrêt du 12-3-02, 14250C); TA 12-2-03 (15331) - Même si un arrêté grand-
par ces conditions. Si les conditions fixées par le cahier des charges affectent
ducal litigieux n'affecte que la personne et les biens d'une seule personne,
la situation d'un nombre indéfini de soumissionnaires potentiels par des dispo-
cette constatation n'est pas de nature à modifier la nature réglementaire de la
sitions générales et impersonnelles s'appliquant à des personnes non indivi-
déclaration d'utilité publique.L'existence d'un effet direct sur les intérêts privés,
duellement désignées, l'acte rentre sous cet aspect dans la définition de l'acte
ne fût-ce que d'une personne, dont il affecte immédiatement la situation, sans
à caractère réglementaire. Il faut en déduire, a contrario, que lorsque le cahier
nécessiter pour autant la prise d'un acte individuel d'exécution, est par ailleurs
des charges est de nature à affecter un nombre déterminé de personnes, il
une condition de recevabilité d'un recours dirigé contre un acte administratif à
constitue un acte administratif concernant individuellement les entreprises
caractère réglementaire.
sollicitées.
(TA 21-11-01 (13170, confirmé par arrêt du 12-3-02, 14250C); TA 12-5-03
( TA prés. 28-10-04 (18766))
(15637); TA 7-7-03 (15958))

Confirmé sur ce point par arrêt de réformation du 10-12-02, 15130C.

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118 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

10. Actes réglementaires susceptibles d'un recours en annulation - communales prises en tant qu'actes administratifs à caractère réglementaire
exception d'illégalité - sursis à statuer - approbation d'un projet d'aména faisant grief.
gement - Const., art. 95; loi du 7 novembre 1996, art. 7 (TA 25-6-02 (14171))
Depuis la possibilité conférée par le législateur à tout intéressé d'introduire
14. Plan d'aménagement général - délibération du conseil communal -
un recours en annulation direct contre un acte administratif à caractère régle-
décision du ministre de l'Environnement - disposition réglementaire - recours
mentaire sur base des dispositions de l'article 7 de la loi modifiée du 7
en réformation (non)
novembre 1996, le juge saisi d'une exception d'illégalité tirée de l'article 95 de
Le juge administratif est incompétent pour connaître du recours en réfor-
la Constitution et visant directement le même acte réglementaire est amené à
mation en tant que dirigé contre une décision d'approbation du ministre de
surseoir à statuer jusqu'à ce que, soit le délai de recours contentieux ouvert
l'Environnement relative à une délibération du conseil communal, aucune
sur base dudit article 7 à l'encontre de l'acte ait expiré, soit en cas de recours
disposition légale ne prévoyant un recours de pleine juridiction à l'égard d'un
contentieux introduit ce dernier soit toisé de façon définitive par les juridictions
acte administratif à caractère réglementaire.
de l'ordre administratif. - Il en est a fortiori de même lorsque l'acte réglemen-
(TA 24-10-01 (12988))
taire n'a pas encore été définitivement arrêté par le ministre de l'Intérieur qui
n'a pas encore statué dans le cadre des dispositions de l'article 9 de la loi 15. Projet d'aménagement particulier - caractère réglementaire -
modifiée du 12 juin 1937 et que dès lors aucun recours sur base de l'article 7 décision d'approbation définitive susceptible d'un recours devant le juge
de la loi modifiée du 7 novembre 1996 n'a pu encore être exercé, tous les administratif
actes jusque lors posés - adoptions provisoire et définitive opérées par le La décision du conseil communal portant approbation définitive du projet
conseil communal - revêtant un caractère intérimaire et ne faisant dès lors pas de plan de lotissement particulier participe au caractère réglementaire de la
grief. procédure d'adoption des plans d'aménagement et est comme telle suscep-
(TA 1-3-04 (16660)) tible d'un recours en annulation devant le juge administratif.
(CA 17-3-98 (10049C); TA 2-2-2000 (10840))
11. Projet d'aménagement général - délibération du conseil communal -
décision du ministre de l'Intérieur - dispositions réglementaires 16. Projet d'aménagement - recours devant le juge administratif - obligation
Les décisions sur les projets d'aménagement, lesquels ont pour effet de d'épuiser au préalable la procédure de réclamation - approbation définitive du
régler par des dispositions générales et permanentes l'aménagement des projet - réclamation à adresser au gouvernement - omission - irrecevabilité du
constructions qu'ils concernent et le régime des constructions à y élever, ont recours devant le juge administratif - loi du 12 juin 1937, art. 9; loi du 7
un caractère réglementaire. La décision d'approbation du ministre de l'Inté- novembre 1996, art. 7
rieur, intervenue le cas échéant après réclamation de particuliers, par ticipe au Le recours introduit devant le juge administratif contre un projet d'aména-
caractère réglementaire de l'acte approuvé - CA 10-7-97 (9804C); TA 15-5-03 gement communal n'est recevable qu'à condition de l'épuisement de la
(14420, confirmé par arrêt du 22-1-04, 16628C); TA 15-5-03 (14551); TA 16-6- procédure de réclamation. En particulier, l'omission d'exercer le recours inter-
03 (12988a); TA 18-6-03 (15756); TA 29-9-03 (15447); TA 13-10-03 (11415); TA médiaire de la réclamation à adresser au gouvernement dans les quinze jours
13-10-03 (11416); TA 13-10-03 (11417); TA 15-12-03 (16135); etc. - Tant les de l'approbation définitive du projet, entraîne l'irrecevabilité du recours devant
décisions communales d'adoption du PAG que les décisions d'approbation des le juge administratif.
ministres de l'Intérieur et de l'Environnement s'analysent en des actes admini- (CA 12-12-98 (10510C); TA 11-10-01 (12166); TA 24-3-04 (16556); TA 26-
stratifs non individuels de l'administration affectant directement les intérêts 4-04 (17315))
privés d'une ou de plusieurs personnes, sans qu'il soit nécessaire de prendre
17. Conseil communal - délibération - vote - exclusion d'un élu - acte régle
des actes administratifs individuels d'exécution, en ce que les décisions en
question posent des règles générales et permanentes relativement à l'aména- mentaire (non)
gement du territoire communal et affectent ainsi directement la situation Si l'exclusion d'un élu local des délibération et vote d'un conseil communal
juridique des propriétaires et autres détenteurs de droits réels relativement aux affecte immédiatement la situation de celui-ci, il n'en reste pas moins qu'une
terrains et constructions par elles visés. telle décision n'a aucun caractère normatif.
(TA 19-6-2000 (10009, confirmé sur ce point par arrêt du 21-12-2000, (TA 23-2-2000 (11448 et 11449))
12162C); TA 26-7-2000 (10018); TA 19-2-01 (11413, confirmé par arrêt du 27- 18. Actes émanant d'autorités communales - refus d'approbation d'un plan
11-01, 13166C); TA 28-3-01 (12381); TA 3-5-01 (11411); TA 18-11-02 d'aménagement - décision de refus à caractère réglementaire
(11337)) Une lettre ministérielle, par laquelle le ministre communique à une
12. Plan d'aménagement général - plan d'aménagement particulier - actes commune qu'il n'est pas en mesure d'approuver le vote définitif d'un plan
d'approbation ou de non-approbation des ministres de l'Intérieur et de l'Envi d'aménagement dans la forme où il se présente mais souhaite voir soumettre
ronnement - actes de tutelle - effet rétroactif - nature réglementaire - possibilité à un nouveau vote du conseil communal son point de vue, constitue une
de recours - recours en annulation - loi du 12 juin 1937; loi du 11 août 1982 - décision de refus contre laquelle, alors qu'elle participe au caractère régle-
loi du 7 novembre 1996 art. 7 (1) mentaire de la procédure d'adoption d'un plan d'aménagement communal, un
Les décisions d'approbation ou de non-approbation des ministres de l'Inté- recours en annulation est ouvert en vertu de l'article 7 de la loi du 7 novembre
rieur et de l'Environnement rendues en matière d'établissement ou de modifi- 1996.
cation de plans d'aménagement généraux ou particuliers constituent des actes (CA 28-11-02 (14173C); TA 16-6-03 (12988a))
de tutelle administrative réputés rétroagir au jour de la décision communale Intérêt à agir
concernée. Ces décisions participent au caractère réglementaire de la
1. Intérêt à agir - obligation de justifier d'un intérêt personnel distinct de
procédure de modification de ces plans et sont comme tels susceptibles de
l'intérêt général - plan d'aménagement particulier - intérêt du propriétaire
recours sur base de l'article 7 (1) de la loi modifiée du 7 novembre 1996. Il voisin
s'agit d'un recours en annulation, la loi du 11 août 1982 n'ayant pas prévu un - loi du 7 novembre 1996, art. 7
recours en réformation contre les décisions de tutelle. L'intérêt du propriétaire de terrains contigus à des terrains inclus dans un
(CA 24-1-06 (20233C)) d'aménagement particulier a un intérêt à agir direct, actuel et certain à agir
13. Plan d'aménagement général - délibérations du conseil communal - contre la décision d'approbation dudit plan, dans la mesure que ses terrains
dispositions réglementaires - recours contentieux direct deviennent de la sorte définitivement inconstructibles.
Si sous l'angle de vue du processus d'élaboration du plan d'aména- (TA 21-2-2000 (11206) )
gement, les délibérations communales constituent des actes préparatoires et 2. Intérêt à agir - acte réglementaire - obligation de justifier d'un intérêt
intérimaires, dans la mesure où également du point de vue de l'introduction personnel distinct de l'intérêt général
d'une procédure contentieuse ils ne font pas grief à défaut des décisions
Le recours d'un habitant d'une agglomération ou d'un propriétaire d'un
ministérielles intervenues dans le cadre de la tutelle administrative régissant
terrain y situé, qui tend uniquement à faire assurer la défense de l'intérêt
les actes en question, de même qu'il est possible d'atteindre de façon indirecte
général, sans établir dans quelle mesure une éventuelle annulation de l'acte
par la voie contentieuse l'illégalité éventuelle affectant lesdites délibérations
réglementaire attaqué est susceptible de lui causer une quelconque satis-
communales à travers l'acte ministériel tutélaire posé dans le cadre de leur
faction est à déclarer irrecevable pour défaut d'intérêt à agir. Il s'ensuit que
approbation sans les déférer elles-mêmes, il n'en reste pas moins que toutes
même un recours dirigé contre un acte administratif à caractère réglementaire
ces considérations ne sont pas de nature à empêcher de façon dirimante le
doit être basé sur un intérêt suffisant de celui qui agit, en ce qu'il ne saurait se
droit d'exercice d'un recours contentieux direct contre lesdites délibérations
baser sur des seules considérations d'intérêt général, mais qu'il doit au
contraire faire état d'une lésion ou d'un intérêt personnel, direct, actuel et

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 119

certain, conformément à l'article 7, paragraphe (2) de la loi modifiée du 7 que ces actions collectives ont pour objectif de profiter à l'ensemble des
novembre 1996. associés. En revanche, dès lors que l'intérêt collectif en défense duquel les
(CA 27-1-05 (17315)1) associations prétendent agir, même en conformité avec leur objet social, se
confond avec l'intérêt général de la collectivité, le droit d'agir leur est en
3. Intérêt à agir - infirmier - r. g.-d. du 25 juillet 2002 organisant l'exercice de
principe refusé, étant donné que par leur action, elles empiètent sur les attribu-
la profession d'aide-soignant - transfert d'habilitation et de responsabilités - loi
tions des autorités étatiques, administratives et répressives, auxquelles est
du 7 novembre 1996, art. 7
réservée la défense de l'intérêt général. - Il est vrai que le législateur a été
Dans la mesure où le règlement grand-ducal du 25 juillet 2002 tend à
amené à intervenir dans certains domaines déterminés pour reconnaître à
organiser l'exercice de la profession d'aide-soignant, il est de nature à produire
certains groupements la faculté de se constituer partie civile devant les juridic-
un effet direct sur les intérêts privés de nombre de personnes exerçant
tions répressives pour des faits incriminés par la loi pénale et qui portent un
notamment cette profession, voire de professionnels de santé ayant une quali-
préjudice direct ou indirect aux intérêts collectifs qu'ils ont pour objet de
fication supérieure, dont les infirmiers, sur délégation desquels les aides-
défendre, et cela même s'ils ne justifient pas d'un intérêt matériel et si l'intérêt
soignants sont appelés à effectuer certains actes y plus spécifiquement
collectif défendu se couvre avec l'intérêt social assuré par le ministère public.
énumérés, de sorte que la situation de toutes ces personnes est immédia-
Certaines dispositions légales confèrent par ailleurs à des groupements déter-
tement affectée à travers ledit règlement grand-ducal sans nécessiter pour
minés le droit d'agir dans un but d'intérêt général devant les juridictions civiles
autant la prise d'un acte administratif individuel d'exécution, encore que
et administratives. - Concernant le droit d'action devant les juridictions admini-
pareille prise ne soit pas nécessairement exclue - TA 22-4-03 (15537 à 15547)
stratives, l'article 7, alinéa 2 de la loi modifiée du 7 novembre 1996 portant
- A la fois à travers le transfert d'habilitation à poser des actes ayant relevé
organisation des juridictions de l'ordre administratif reconnaît aux associations
jusque lors du moins en fait de la profession d'infirmier opéré vers celle d'aide-
d'importance nationale et légalement agréées le droit d'exercer un recours
soignant que sous l'aspect des responsabilités autres et nouvelles créées
contre les actes administratifs à caractère réglementaire.En revanche, restent
dans le chef notamment des infirmiers en ce que des actes sont dorénavant
exclues de l'intervention législative en faveur d'une reconnaissance les actions
posés par délégation de professionnels de santé ayant une qualification
dirigées par des associations contre des décisions à caractère individuel. A
supérieure, dont les infirmiers, l'intérêt à agir revêt un caractère personnel,
défaut de la preuve d'une lésion d'un droit à caractère individuel ou corporatif
direct, actuel et certain - TA 22-4-03 (15538 à); TA 22-4-03 (15539); TA 22-4-03
dérivant directement de l'acte litigieux et distincte de l'intérêt général de la
(15540); TA 22-4-03 (15541); TA 22-4-03 (15543); TA 22-4-03 (15544); TA 22-4-
collectivité, de telles actions ne sont pas admissibles à l'heure actuelle.
03 (15545); TA 22-4-03 (15547) - Une personne n'ayant pas exercé concrè-
(TA 27-6-01 (12485, confirmé par arrêt du 17-1-02, 13800C); TA 19-9-02
tement la profession d'infirmière, mais celle de professeur de lycée ne justifie
(13916 à 13918); TA 19-9-02 (13933); TA 14-7-05 (19103))
pas d'un intérêt actuel et direct pour voir analyser la légalité du règlement
grand-ducal traitant de l'exercice de la profession voisine d'aide-soignant et, Pré-requis à la saisine du juge
par plages, de celui de professionnels de la santé ayant une qualification 1. Projet d'aménagement - recours contentieux - obligation d'épuiser au
supérieure, dont les infirmiers. - L'intérêt allégué manque dès lors encore de préalable la procédure de réclamation - approbation définitive du projet - récla-
caractère direct concernant la composition future des classes d'élèves se mation à adresser au gouvernement - omission - irrecevabilité du recours
destinant pour partie à la profession d'infirmier et pour partie à celle d'aide- devant la Cour - loi du 12 juin 1937, art. 9; loi du 7 novembre 1996, art. 7
soignant, ainsi que leurs antécédents divergents, dans la mesure où cet état Le recours introduit devant la Cour administrative contre un projet d'amé-
de choses, dût-il engendrer un intérêt légitimement protégé pour voir déférer nagement communal n'est recevable qu'à condition de l'épuisement de la
un acte administratif à caractère réglementaire, ne découle pas directement du procédure de réclamation. En par ticulier, l'omission d'exercer le recours inter-
règlement grand-ducal du 25 juillet 2002 déféré. - L'intérêt personnel mis en médiaire de la réclamation à adresser au gouvernement dans les quinze jours
avant en tant que bénéficiaire potentiel des soins de santé à prodiguer confor- de l'approbation définitive du projet, entraîne l'irrecevabilité du recours devant
mément aux dispositions du règlement grand-ducal déféré, fût-il admis, la Cour.
équivaudrait à entériner une action populaire que justement le législateur n'a (CA 12-12-98 (10510C); TA 19-6-02 (14370, confirmé par arrêt du 17-12-
pas entendue instaurer en la matière, l'intérêt ainsi invoqué manquant en toute 02, 15166C); TA 15-5-03 (14420, confirmé par arrêt du 22-1-04, 16628C))
occurrence du caractère d'actualité vérifié.
Etendue du contrôle et contrôle des motifs par le juge
( TA 22-4-03 (15537); TA 22-4-03 (15542); TA 22-4-03 (15546))
1. Appréciation de l'utilité publique - examen de l'existence d'autres
4. Intérêt à agir - associations - intérêt corporatif - possibilité d'agir contre
solutions que l'expropriation pour satisfaire le besoin d'intérêt public considéré
les actes à caractère réglementaire - profession de santé - loi du 7 novembre
- loi du 7 novembre 1996, art. 7
1996, art. 7 (1); r. g.-d. du 25 juillet 2002
La contestation du tracé choisi rentre dans le cadre du contentieux de
Une association qui agit dans l'intérêt corporatif de ses membres, lequel
l'excès de pouvoir pour défaut d'utilité publique prévu à l'article 7 de la loi du 7
s'analyse en la somme des intérêts individuels des membres en question,
novembre 1996. La légalité d'une expropriation étant essentiellement subor-
professionnels de la santé, sans se confondre de la sorte avec l'intérêt général,
donnée à sa nécessité, le juge administratif est amené à examiner s'il n'existe
justifie à suffisance de droit d'un intérêt personnel au sens de l'article 7 (1) de
pas à la disposition de l'expropriant d'autres moyens que l'expropriation lui
la loi modifiée du 7 novembre 1996. - Dans la mesure où pour le moins les infir-
permettant de satisfaire dans des conditions équivalentes le besoin d'intérêt
miers, en tant que professionnels de santé ayant une qualification supérieure,
public considéré. Si le choix de l'expropriant est dicté par des considérations
se trouvent être visés directement par le règlement grand-ducal du 25 juillet
pratiques et économiques démenties par aucun élément objectif de la cause,
2002 en ce que par délégation émanant d'eux des aides-soignants peuvent
un excès de pouvoir pour défaut d'utilité publique n'est pas donné.
être amenés à poser certains actes plus amplement définis au règlement
(CA 22-6-99 (11099C))
grand-ducal déféré suivant des conditions d'exercice y précisées, notamment
à travers son article 5, ensemble les annexes afférentes, le caractère direct de 2. Contrôle exercé par le juge administratif - étendue - existence de motifs
l'intérêt de l'association demanderesse se trouve établi. légaux - contrôle de l'opportunité de la mesure (non)
( TA 22-4-03 (15535)) Le recours exercé contre un acte administratif à caractère réglementaire
soumet au juge administratif le seul contrôle des aspects de légalité tirés de
5. Intérêt à agir - associations - intérêt corporatif caractérisé - confusion
l'incompétence, de la violation de la loi ou des formes destinées à protéger les
avec l'intérêt général (non) - faculté de se constituer partie civile - possibilité
intérêts privés ou encore de l'excès ou du détournement de pouvoir, à
d'agir contre des décisions administratives individuelles (non) - possibilité
l'exclusion des considérations de l'opportunité de la mesure réglementaire
d'agir contre les actes à caractère réglementaire - loi du 7 novembre 1996, art.
prise par les autorités politiques compétentes. S'il est vrai que dans le cadre
7, al. 2
d'un recours en annulation d'une norme réglementaire, le juge a le droit et le
Les groupements régulièrement constitués sous forme de fondation ou devoir de vérifier l'existence matérielle des faits gisant à la base de la mesure
d'association sans but lucratif, qui entendent demander en justice la réparation contestée, ce contrôle ne saurait cependant s'étendre à des questions de
de l'atteinte aux intérêts collectifs qu'ils défendent, sont admis à agir du pure opportunité politique de la mesure - TA 3-4-2000 (11177, confirmé par
moment que l'action collective est dictée par un intérêt corporatif caractérisé et arrêt du 7-11-2000, 11994C); TA 21-5-03 (15806)2 - La légalité d'un

1
Réformation de TA 26-4-04 (17315): «le réclamant dispose d'un intérêt à voir vérifier la légalité de la décision ministérielle prise à son encontre et, plus
loin, de la délibération communale ainsi approuvée, de sorte que son recours en annulation est recevable sous l'aspect de l'intérêt à agir, au-delà de
toutes autres considérations, fussent-elles du domaine politique».
2
Confirmé sur ce point par arrêt de réformation du 6-11-03, 16676C.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


120 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

règlement grand-ducal s'apprécie au titre de la forme en fonction de la afin de permettre l'exercice effectif du contrôle juridictionnel de légalité prévu
correcte application de la procédure réglementaire et au titre du fond de la par la loi.
non-contrariété du règlement à la loi de base comme d'ailleurs à toute autre (CA 23-2-06 (20173C); CA 28-09-06 (21168C))
norme juridique d'un ordre supérieur - CA 7-3-02 (14136C); CA 7-3-02
5. Motivation de l'acte réglementaire - refus basé sur une majorité de votes
(14139C) - A l'instar de toute décision administrative, l'acte administratif à
négatifs - motivation suffisante
caractère réglementaire doit être légalement pris, tant au regard des
Le fait qu'une proposition de modification d'un plan d'aménagement
exigences de l'article 95 de la Constitution, suivant lequel les Cours et
général n'ait pas recueilli la majorité des votes exprimés établit nécessai-
tribunaux n'appliquent les arrêtés et règlements généraux et locaux qu'autant
rement que la majorité du corps communal élu a refusé son adhésion à la
qu'ils sont conformes aux lois, que de celle de l'article 7 de la loi modifiée du
modification proposée du plan d'aménagement général, décision pour laquelle
7 novembre 1996. Plus particulièrement tout acte administratif à caractère
le corps communal est seul compétent et qui relève de l'appréciation politique
réglementaire doit se baser sur des motifs légaux. Le juge administratif, saisi
des élus sur l'opportunité d'admettre la modification sollicitée. L'attitude ainsi
d'un recours en annulation dirigé contre un acte administratif à caractère
exprimée vaut à suffisance comme motif politique à raison duquel le juge de la
réglementaire, doit être mis en mesure de vérifier l'existence des motifs
légalité ne saurait demander d'explication supplémentaire, l'opinion exprimée
légaux à sa base. Cette existence doit dès lors être documentée pour le moins
étant de la compétence du conseil communal auquel la loi donne la mission
au moment où le tribunal est amené à statuer, étant entendu qu'au préalable
expresse de se prononcer dans un vote préliminaire sur l'opportunité de
les parties doivent avoir eu la possibilité de prendre utilement position y relati-
poursuivre la procédure, vote qui, s'il est négatif, y met définitivement fin.
vement, conformément aux exigences se dégageant du respect de leurs
(CA 7-12-04 (18142C))
droits de la défense -TA 21-2-2000 (11434, confirmé sur ce point par arrêt du
17-10-2000, 11904C); TA 17-10-05 (19340) - L'appréciation du caractère 6. Légalité d'un acte réglementaire - annexe non comprise dans l'acte
suffisant des motifs à la base d'un tel acte, afin d'en justifier la légalité, est à réglementaire proprement dit - conditions
effectuer au regard de l'ensemble des autres éléments du dossier, étant A l'instar du texte réglementaire proprement dit, les annexes en faisant
constant qu'au-delà des motifs indiqués à la base de l'acte, il convient encore partie intégrante doivent faire preuve non seulement de leur légalité, mais
de tenir compte de ceux ayant existé au moment où l'acte a été pris, fussent- également et à leur base de leur contenu à travers les éléments qui les
ils non indiqués, dans la mesure où ils résultent par ailleurs des éléments du composent.
dossier, en ce qu'ils sont notamment et plus particulièrement fournis en cours (TA 19-3-01 (11919, confirmé par arrêt du 25-10-01, 13349C); TA 30-6-04
d'instance par l'administration. (16533))
(TA 15-11-2000 (10018a); TA 21-2-02 (13780, confirmé par arrêt du 9-7-
7. Plan d'aménagement général - pouvoirs du juge - légalité - opportunité
02, 14716C))
(non) - considérations d'ordre urbanistique - constructions le long d'une route -
3. Contrôle exercé par le juge administratif - étendue - existence de motifs tracé d'une route - loi du 7 novembre 1996, art. 7
légaux - principe de proportionnalité La mission du juge de la légalité exclut le contrôle des considérations
Le juge administratif ne saurait se livrer à une appréciation de la situation d'opportunité, notamment d'ordre politique, à la base d'un acte administratif
de fait gisant à la base des dispositions d'un règlement grand-ducal et de attaqué, mais inclut la vérification, d'après les pièces et éléments du dossier
l'opportunité ou de la faculté à résoudre les problèmes des mesures prises administratif, de ce que les faits et considérations sur lesquels s'est fondée
audit règlement. Il n'appartient pas au juge de la légalité d'apprécier le bien- l'administration sont matériellement établis à l'exclusion de tout doute.Le souci
fondé de la pondération relative que le pouvoir réglementaire attribue aux de limiter l'urbanisation le long d'une route au périmètre délimité selon l'ancien
considérations d'intérêt général par rapport aux intérêts des particuliers qui plan d'aménagement général relève de considérations d'ordre urbanistique
nécessairement sont susceptibles d'être atteints par une mesure d'ordre régle- susceptibles d'être prises en compte dans l'intérêt général. Dans le cadre du
mentaire - CA 29-11-01 (13357C)1 - Le rôle du juge administratif, en présence recours en annulation porté devant lui, le juge chargé du contrôle de légalité ne
d'un recours en annulation, consiste à vérifier le caractère légal et réel des saurait avoir égard à des considérations de pure opportunité, notamment
motifs invoqués à l'appui de l'acte administratif attaqué, de vérifier si les faits à d'ordre politique, telle l'option prise par les autorités compétentes en faveur de
la base de la décision sont établis et si la mesure prise est proportionnelle par la limitation du périmètre d'agglomération retenue à l'endroit de la rue en question
rapport à ces faits - CA 8-1-02 (13891C) - S'il est vrai qu'aucune disposition plutôt que pour une autre variante d'urbanisation des terrains concernés.
légale n'impose une obligation générale de motivation des actes administratifs (TA 7-3-01 (12282, confirmé par arrêt du 23-10-01, 13319C); TA 22-4-02
à caractère réglementaire, c'est-à-dire une obligation générale d'indiquer les (14135); TA 10-3-03 (15318); CA 21-10-03 (16405C); TA 15-12-03 (16135); TA
motifs qui ont guidé le pouvoir exécutif dans sa prise de décision, il n'en reste 13-7-05 (18724); TA 17-11-05 (19486, confirmé par arrêt du 30-3-06 (20768C);
pas moins que la légalité desdits actes est conditionnée par l'existence de TA 22-12-05 (19799))
motifs légaux et que la mission du juge administratif, statuant, dans la limite
Caractère de l'annulation
des griefs invoqués, en tant que juge de la légalité à l'égard d'un acte admini-
1. Acte administratif à caractère réglementaire - étendue du recours
stratif à caractère réglementaire, implique un examen de l'existence des motifs
contentieux - annulation partielle - loi du 7 novembre 1996, art. 7
qui sont à la base de la décision et le contrôle de ce que lesdits motifs
Un recours dirigé contre un acte administratif à caractère réglementaire
répondent à une finalité d'intérêt général, ce dernier étant la mesure de toute
sur base de l'article 7 de la loi modifiée du 7 novembre 1996 peut soit tendre à
action des autorités administratives. En vertu du principe de propor tionnalité,
l'annulation de l'acte dans sa globalité, soit viser une ou plusieurs dispositions
les mesures que l'administration se propose de prendre doivent être dans la
particulières de l'acte en question dans la mesure où notamment elles s'ana-
mesure de l'objectif poursuivi.
lysent en tant qu'éléments détachables. - Si dans la première hypothèse le
(TA 26-9-01 (11992, confirmé par arrêt du 6-6-02, 14136C); TA 26-9-01
recours déclaré fondé entraîne l'annulation de l'acte entier, dans le second cas
(11993, confirmé par arrêt du 6-6-02, 14139C))
de figure seuls les éléments de l'acte pour lesquels le recours est jugé fondé,
4. Indication des motifs - obligation (non) - existence de justes motifs encourent l'annulation.
légaux - retraçabilité des motifs (TA 5-6-02 (13947))
Au-delà de l'absence d'exigence légale ou réglementaire spécifique à
l'indication formelle des motifs, les actes administratifs à caractère réglemen- Quant à l'article 8
taire doivent cependant reposer sur de justes motifs légaux devant avoir existé Champ d'application
au moment où ils ont été respectivement pris, motifs dont le juge administratif 1. Compétence - recours introduit après le 1er janvier 1997 contre une
est appelé à vérifier tant l'existence que la légalité. Ces motifs doivent être décision du directeur des Contributions prise avant cette date - compétence du
retraçables, à la fois par la juridiction saisie et par les administrés intéressés, tribunal administratif - loi du 7 novembre 1996, art. 8 et 97

1
Réformation de TA 19-3-01, n° 11985 du rôle: Si aucune disposition légale n'impose une obligation générale de motivation des actes administratifs à
caractère réglementaire, c'est-à-dire une obligation générale d'indiquer les motifs qui ont guidé le pouvoir exécutif dans sa prise de décision, il n'en
reste pas moins que la légalité desdits actes est conditionnée par l'existence de motifs légaux et que la mission du juge administratif, statuant, dans la
limite des griefs invoqués, en tant que juge de la légalité à l'égard d'un acte administratif à caractère réglementaire, implique un examen de l'existence
des motifs qui sont à la base de la décision et le contrôle de ce que lesdits motifs répondent à une finalité d'intérêt général, ce dernier étant la mesure
de toute action des autorités administratives. Ceci étant, il convient encore d'ajouter qu'en vertu du principe de proportionnalité, les mesures que l'admi-
nistration se propose de prendre doivent être dans la mesure de l'objectif poursuivi.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 121

Le tribunal administratif est compétent pour connaître de recours dirigés ratoire, fût-ce pour la réduire aux seules taxes «purement» rémunératoires que
après le 1er janvier 1997 contre des décisions du directeur des Contributions sont les taxes de remboursement, antérieurement soustraites à sa compé-
prises avant cette date. tence, ou encore aux seuls prélèvements à caractère proprement civil que sont
( TA 17-11-97 (9788); TA 4-2-98 (9850)) les redevances, établies pour un service rendu et facultatif. Il convient dès lors
de qualifier les taxes communales non pas au regard de leur analogie
2. Procédure contentieuse - recours dirigé directement contre un bulletin
éventuelle avec un prélèvement de nature fiscale, mais uniquement au regard
d'impôt - législation antérieure à la loi du 7 novembre 1996 - irrecevabilité du
de leur caractère rémunératoire ou non. (CA 9-11-2000 (11887C)1)
recours
Dans les matières régies par la législation antérieure à la loi du 7 Délai de recours
novembre 1996, un recours dirigé directement et exclusivement contre des 1. Réclamation - compétence exclusive du directeur des Contributions -
bulletins d'impôt est irrecevable. durée de six mois - introduction d'un recours contentieux irrecevable dans le
( TA 17-11-97 (9788); TA 4-2-98 (9850)) délai de six mois - dessaisissement du directeur (non) - loi du 7 novembre
3. Taxes communales - compétence des juridictions administratives - loi 1996, art. 8 (3), 3
communale, art. 153; loi du 7 novembre 1996, art. 8 (1) b) Le fait par le contribuable d'introduire un recours contentieux irrecevable
La définition de la compétence des juridictions administratives en matière en raison de son caractère prématuré, n'est pas de nature à tenir en échec la
de taxes communales ne commande plus une analyse tendant à établir si une compétence du directeur des Contributions pour statuer sur une réclamation
taxe litigieuse ainsi appelée est ou n'est pas à qualifier d'impôt d'après les valablement introduite et de suspendre dans son chef ledit délai de six mois
caractéristiques qu'elle présente, mais pose une question d'ordre différent et par le biais d'un dessaisissement du dossier.
autrement spécifique, à savoir celle ayant trait au seul caractère rémunératoire (TA 8-11-99 (11004, confirmé par arrêt du 16-3-2000, 11730C))
de la taxe sous examen, afin de déterminer si elle tombe sous les prévisions 2. Délai du recours - point de départ - réclamation - délai de six mois -
d'exception posées in fine de l'article 8 (1) b) de la loi du 7 novembre 1996, observation du délai à apprécier au jour de l'introduction du recours conten
ceci a priori indépendamment des caractéristiques que cette taxe peut tieux - loi du 7 novembre 1996, art. 8 (3) 3.; A.O., par. 228
présenter par ailleurs - TA 24-5-2000 (11259); TA 21-2-01 (12028) - Une Etant donné que c'est l'écoulement du délai de six mois qui donne
distinction entre des taxes de quotité et des taxes de remboursement, respec- ouverture au recours devant le tribunal administratif, l'observation de ce délai
tivement une distinction à opérer et tenant à la nature fiscale ou non des prélè- doit s'apprécier au jour de l'introduction du recours.
vements litigieux est sans incidence sur la question du caractère
(TA 7-7-99 (10492);TA 30-10-2000 (11803); TA 25-6-01 (12000); TA 17-10-
rémunératoire ou non des taxes litigieuses, dans son acception généralement
01 (12785); TA 5-5-03 (15689); TA 24-6-03 (15755))
admise en matière fiscale, qui est seule déterminante au regard du libellé de
l'article 8 (1) b) de la loi du 7 novembre 1996. 3. Procédure contentieuse - réclamation préalable devant le directeur de
(CA 9-11-2000 (11887C)1) l'administration des Contributions directes - silence pendant plus de 6 mois -
recours contre le bulletin - compétence - loi du 7 novembre 1996, art. 8
4. Taxes de quotité - taxes de remboursement - distinction - compétence
En vertu des dispositions de l'article 8 (3), 3. de la loi du 7 novembre 1996,
des juridictions administratives - incidence (non) - loi du 7 novembre 1996, art.
le contribuable dont la réclamation n'a pas fait l'objet d'une décision définitive
8 (1), b)
du directeur dans un délai de 6 mois a le droit de déférer directement au
La distinction entre, d'une part, les taxes de quotité, et, d'autre part, les
tribunal le bulletin qui a fait l'objet de la réclamation, étant entendu que,
taxes de remboursement est sans incidence sur la question du caractère
s'agissant d'une condition de recevabilité, l'observation de ce délai de 6 mois,
rémunératoire ou non des taxes litigieuses, dans son acception généralement
qui court à partir de l'introduction de la réclamation contre le bulletin,
admise en matière fiscale, pourtant seule déterminante au regard du libellé de
s'apprécie au jour de l'introduction du recours. - Si le délai de 6 mois n'est pas
l'article 8 (1) b) de la loi du 7 novembre 1996. En effet, le critère distinctif
encore révolu, le recours est à déclarer irrecevable pour avoir été introduit
principal entre taxes de quotité et taxes de remboursement réside au niveau
de la proportionnalité entre les recettes et les coûts, les taxes de quotité consti- prématurément.
tuant dans une certaine mesure seulement, la contrepartie d'un service mis à (TA 21-3-02 (12843))
disposition, sans qu'il y ait nécessairement équivalence entre le coût du 4. Recours contentieux - silence du directeur des contributions - délai de
service obligatoire et le prélèvement opéré, tandis que les taxes de rembour- six mois dans lequel il peut statuer - recours contentieux prématuré et donc
sement sont limitées à la dépense engagée pour un service rendu et obliga- irrecevable pendant devant le tribunal - suspension du délai de six mois au
toire.La distinction ainsi dégagée, même si elle permet d'opérer une gradation profit du directeur (non) - loi du 7 novembre 1996, art. 8, (3), 3
au niveau du caractère rémunératoire des deux types de taxes en question, en Le délai de six mois dans lequel le directeur des contributions est seul
ce que les taxes de remboursement peuvent être considérées comme compétent pour statuer sur une réclamation n'est pas suspendu par l'intro-
«purement» rémunératoires, ne reste pas moins sans incidence sur la duction d'un recours contentieux prématuré et comme tel irrecevable.
question de la compétence des juridictions administratives, dans la mesure où ( TA 8-11-99 (11004, confirmé par arrêt du 16-3-2000, 11730C); TA 9-5-01 (12136))
il est constant que les deux types de taxes s'inscrivent par ailleurs dans la
catégorie plus générale des taxes rémunératoires visée précisément par Conditions de recevabilité relative aux requérants
l'article 8 (1) b) de la loi du 7 novembre 1996 qui, en ne distinguant pas entre 1. Réclamation - sociétés de personnes - sujet de droit fiscal (non) -
taxes «purement» et «simplement» rémunératoires, doit s'entendre comme imposition dans le chef des associés - voies de recours à exercer par le gesti
englobant indistinctement toute taxe rémunératoire. onnaire - recours irrecevable à défaut de réclamation - loi du 7 novembre 1996,
( TA 24-5-2000, (11259); TA 30-10-2000 (11890); TA 14-11-01 (11868)) art. 8 (3); A.O., par. 228
Au regard de la loi fiscale, les sociétés de personnes n'ont pas une indivi-
5.Taxes communales - taxe rémunératoire - litige - compétence juridiction-
dualité juridique propre et ne sont pas passibles de l'impôt sur le revenu des
nelle
collectivités. A défaut d'être un sujet de droit fiscal, les associés d'une société
L'article 8 (1) b) de la loi du 7 novembre 1996 exclut formellement et globa-
de personnes sont directement imposables sur leur part dans les bénéfices de
lement les taxes rémunératoires du domaine de compétence des tribunaux
la société. Pour l'hypothèse de l'établissement séparé et en commun des
administratifs, et ceci indistinctement des différences à opérer le cas échéant
revenus d'une entreprise commerciale collective et de la fixation de la valeur
entre des taxes «purement» et «simplement» rémunératoires. La juridiction
unitaire de cette entreprise, l'exercice des voies de recours appartient au seul
administrative se trouve ainsi amputée d'une partie de sa compétence telle
secrétaire chargé de la gestion de l'exploitation. Dès lors il appartient audit
que délimitée antérieurement à travers l'article 153 de la loi communale et la
secrétaire d'introduire une réclamation et à défaut le recours subséquent
jurisprudence afférente tant administrative que civile en ce qu'elle a classi-
encour t l'irrecevabilité.
quement départagé les taxes à caractère rémunératoire en taxes de rembour-
(TA 5-3-03 (15015))
sement, assimilables aux redevances et partant soustraites à la juridiction
administrative, et taxes de quotité revêtant une nature fiscale. Il n'appartient 2. Intérêt à agir - exigence d'une véritable décision - demande d'une
néanmoins pas à la juridiction saisie, en l'absence de toute volonté afférente «décision de principe» non dirigée contre un bulletin d'imposition d'une année
exprimée par le législateur au niveau de la genèse du texte en question, de déterminée - irrecevabilité - loi du 7 novembre 1996, art. 8 (3) et 97 (2)
s'écarter de la définition généralement consacrée de la notion de taxe rémuné-

Réformation de TA 2-7-97 et TA 10-2-2000, nos. 9686 et 11511 du rôle.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


122 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

Un recours devant le tribunal administratif n'est recevable que s'il est dirigé demande.Dès que le directeur a statué, le recours dirigé directement contre le
contre une véritable décision affectant les droits et intérêts du demandeur qui bulletin est irrecevable.
la conteste. Une demande tendant à provoquer une «décision de principe» et (TA 6-1-99 (10357 et 10844, confirmé par arrêt du 14-10-99, 11126C); TA
non dirigée contre un bulletin d'imposition d'une année déterminée est irrece- 25-7-01 (12033))
vable.
5. Procédure contentieuse - requête introductive d'instance - obligations du
(TA 1-7-98 (10430))
demandeur - indication de moyens - contenu de conclusions - recours se
3. Procédure contentieuse - réclamation préalable devant le directeur de bornant à critiquer l'imposition - absence d'indication de motifs - absence d'une
l'administration des Contributions directes - représentation par un demande - irrecevabilité
mandataire - recevabilité - conditions - Un recours qui se borne à préciser que l'imposition est critiquée, sans
Dans la mesure où une réclamation renseigne clairement l'identité du indiquer l'un quelconque fait ou motif sur lequel pareille critique se fonde et
contribuable et a été introduite dans le délai légal par l'intermédiaire d'une sans contenir de demande, est irrecevable.
personne physique, représentant d'une fiduciaire, personne morale, dont la (TA 22-1-98 (10298); TA 4-4-2000 (11554); TA 3-4-03 (15501))
qualité n'a pas été autrement contestée ni par le directeur sur base du pouvoir
lui accordé par l'alinéa (2) du paragraphe 254 A.O., ni par le représentant 6. Procédure contentieuse - réclamation devant le directeur des Contribu
étatique, cette réclamation vaut saisine régulière et préalable du directeur au tions directes - décision d'irrecevabilité du directeur - recours contre la décision
regard des exigences de l'article 8, (3), 3. de la loi du 7 novembre 1996. du directeur - recours se bornant à critiquer le refus du bénéfice de l'exemption
(TA 17-5-99 (10651)) fiscale - irrecevabilité
Un recours qui se limite essentiellement à critiquer le refus d'une
Conditions de recevabilité relative à la requête
exemption fiscale, sans pour autant produire un quelconque moyen de nature
1. Recours contentieux - réclamation - silence du directeur des contribu à énerver la motivation à la base de la décision d'irrecevabilité du directeur par
tions - recours dirigé contre une décision implicite de rejet du directeur (non) - rapport à une réclamation portée devant lui est irrecevable.
recours dirigé directement contre le bulletin d'impôt - loi du 7 novembre 1996, (TA 16-3-05 (18802))
art. 8 (3) 3.
En cas de silence du directeur des contributions suite à une réclamation, Pouvoirs du juge
le recours est à diriger, non contre une décision implicite de rejet du directeur, 1. Recours contentieux - réclamation - pouvoirs du juge - pouvoir de fixer
mais contre la décision qui fait l'objet de la réclamation, c'est-à-dire le bulletin une nouvelle cote d'impôt - A.O., par 228, loi du 7 novembre 1996, art. 8 (3)
d'impôt attaqué. Suite à une réclamation introduite au sens du par. 228 A.O., le tribunal est
(TA 25-11-98 (10308 à 10311); TA 11-6-01 (12277); TA 25-7-01 (12033);TA appelé à statuer sur la cote fixée par le bulletin d'imposition faisant l'objet de la
17-10-01 (12785)) réclamation. Il est ainsi appelé à fixer le cas échéant une nouvelle cote, sinon
du moins à énoncer les principes nécessaires et suffisants pour permettre aux
2. Procédure contentieuse - réclamation préalable devant le directeur de
l'administration des Contributions directes - silence pendant plus de 6 mois - instances compétentes de procéder à pareille fixation.
recours contre la décision implicite de rejet - incompétence - loi du 7 novembre (TA 22-7-98 (10192))
1996, art. 8 2. Rôle du juge - re-calcul de la cote d'impôt (non)
Les contestations relatives aux impôts directs de l'Etat tombant dans le Le tribunal n'est pas appelé, d'après la mission lui conférée à travers la loi
champ de compétence du tribunal administratif sont énumérées à l'article 8 de modifiée du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l'ordre
la loi modifiée du 7 novembre 1996, qui, d'après l'agencement de ladite loi, fait administratif, à procéder au re-calcul de la cote arrêtée par le bulletin d'impo-
en sorte que ne sont pas applicables en matière fiscale les dispositions de sition déféré réformé sur base des principes par lui arrêtés, cette mission
l'article 4, paragraphe (1) de celle-ci, qui permettent l'introduction d'un recours d'exécution incombant au bureau d'imposition compétent, notamment en cas
contentieux contre une décision implicite de rejet supposée être prise par
de silence observé par le directeur.
l'administration à laquelle une demande a été adressée, sans qu'une décision
(TA 16-12-02 (14865, frappé d'appel, 15918C))
administrative expresse ne soit intervenue dans un délai de trois mois. -
Comme aucun recours contre une décision implicite de rejet se dégageant du 3. Recours contentieux - pouvoirs du juge - rejet de la réclamation pour
silence gardé pendant plus de trois mois par le directeur de l'administration irrecevabilité par le directeur des Contributions - pouvoirs du juge - annulation
des Contributions directes à la suite de l'introduction d'une réclamation n'est de la décision - existence d'un recours en réformation - indifférence
prévu par la législation en vigueur, le tribunal administratif doit se déclarer Même dans le cas où le juge est amené à statuer sur un recours en réfor-
incompétent lorsqu'un recours est dirigé contre une prétendue décision mation, il peut se limiter à ne prononcer que l'annulation de la décision
implicite de rejet du directeur de l'administration des Contributions directes. critiquée et à renvoyer l'affaire devant l'autorité dont émane ladite décision. Il
(TA 21-3-02 (12843); TA 12-7-04 (17622)) en est plus spécialement ainsi lorsque le directeur des Contributions ne s'est
pas encore prononcé sur la contestation au fond relative à la taxation d'office
3. Recours contentieux - silence du directeur des contributions - admissi
opérée par les bulletins critiqués et à la question du bien-fondé des réclama-
bilité d'un recours contentieux - domaine - loi du 7 novembre 1996, art. 2 et 8
tions et de l'exactitude des comptes annuels versés par la partie demande-
(3); A.O., par. 131, 228 et 237
resse, un tel renvoi respectant encore l'exigence du préalable administratif
Les possibilités exceptionnelles d'agir contre une décision qui a fait l'objet
d'une réclamation et contre une décision directoriale implicite de rejet sont prévu à l'article 8, (3) 1. de la loi du 7 novembre 1996 précitée, tout en étant en
limitées respectivement au contentieux de l'impôt, c'est-à-dire aux réclama- outre de nature à sauvegarder le droit de la demanderesse à l'accès à toutes
tions au sens du par. 228 A.O., et aux demandes de remises gracieuses sur les instances de décision et de recours prévues par la loi.
base du par. 131 A.O. Aucune disposition légale applicable en matière fiscale (TA 17-11-97 (9788))
ne prévoit une telle possibilité dérogatoire pour les cas visés par le par. 237
Quant à l'article 9
A.O. Ainsi, en cas d'application du par. 237 A.O., disposition instituant un
recours hiérarchique formel contre les décisions administratives autres «als 1. Exécution de la loi budgétaire - rôle de restitution - compétence des
die in den Paragraphen 168, 211, 214, 215 und 212a, Absatz 1 und 235 juridictions administratives - loi du 23 juillet 1936, art. 25; loi du 7 novembre
bezeichneten Verfügungen», un recours au tribunal administratif n'est ouvert 1996, art. 2 et 9; Const., art. 105
qu'à l'encontre d'une décision explicite du directeur des Contributions directes En présence des contestations en ce qui concerne la qualification de
statuant suite à un recours hiérarchique contre une décision - explicite - qui ne «payements reconnus indûment effectués», l'arrêté ministériel de restitution
constitue pas un bulletin au sens de la A.O. par lequel une procédure de recouvrement a été mise en route doit être
(TA 29-3-2000 (11211)) considéré comme revêtant le caractère de décision administrative individuelle
faisant grief, étant donné que, malgré les contestations sur le principe même
4. Recours contentieux - recours dirigé contre un bulletin de l'impôt sur le
de l'existence de la dette envers le Trésor, on serait en présence d'une incom-
revenu - condition - réclamation préalable et silence du directeur des contribu
pétence de la juridiction administrative, et 'intéressé serait dépourvu de toute
tions de plus de six mois - décision du directeur - irrecevabilité de la réclamation
possibilité de recours ou même de pouvoir faire valoir ses moyens ou observa-
contre le bulletin - A.O., par. 131 et 228; loi du 7 novembre 1996, art. 8 (3) 3
tions, dès lors que la juridiction de l'ordre judiciaire, dans le cadre d'une
Un bulletin de l'impôt sur le revenu ne peut être directement déféré au
procédure d'opposition à commandement, se déclare sans attribution pour
tribunal administratif que lorsqu'une réclamation au sens du par. 228 A.O. ou
connaître de contestations tenant au fond du droit.
une demande en application du par. 131 a été introduite et qu'aucune décision
(CA 13-6-02 (14421C))
directoriale définitive n'est intervenue dans le délai de six mois à partir de la

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 123

2. Exécution de la loi budgétaire - compétence de la Cour administrative - à laquelle l'affaire fut renvoyée à la suite d'une annulation ou d'une réformation
rôle de restitution - compétence des juridictions administratives (non) - loi du est appelée tout d'abord à émettre une nouvelle décision afin de se conformer
23 juillet 1936, art. 25; loi du 7 novembre 1996, art. 2 et 9; Const., art. 105 au jugement ou à l'arrêt en question, cette hypothèse se confondant en
Les rôles de restitution, émis dans l'hypothèse particulière de paiements pratique le plus souvent avec le cas d'une décision annulée ou réformée qui a
reconnus avoir été indûment effectués échappent à la juridiction du tribunal toisé une demande adressée à l'administration. (TA 22-12-04 (18036))
administratif.
Intérêt à agir
( TA 2-4-01 (12490); TA 17-12-01 (12830, confirmé sur ce point par arrêt du
13-6-02, 14421C); TA 2-3-05 (18683, confirmé par arrêt du 22-3-05, 19529C)) 1. Désignation d'un commissaire spécial - personnes ayant qualité pour
solliciter la nomination - parties à l'instance - loi du 7 novembre 1996, art. 84
Quant à l'article 84 Le droit de solliciter la désignation d'un commissaire spécial est réservé à
Champ d'application la «partie intéressée», c'est-à-dire à celle des parties à l'instance qui a obtenu
1. Désignation d'un commissaire spécial - dessaisissement de l'autorité gain de cause. Une partie qui, bien que pouvant avoir un intérêt à l'objet de la
normalement compétente demande en désignation d'un commissaire spécial, n'est pas recevable pour
Ce n'est que la désignation d'un commissaire spécial qui dessaisit solliciter une telle nomination, dès lors qu'elle n'a pas été partie à l'instance.
l'autorité normalement compétente. Celle-ci peut donc prendre une décision (CA 26-11-98 (10467C))
alors même qu'une demande en désignation d'un commissaire spécial est Modalités
pendante devant le tribunal et la prise d'une telle décision rend la demande en
1. Désignation d'un commissaire spécial - conditions - omission de
désignation d'un commissaire spécial sans objet.
l'autorité compétente de prendre une nouvelle décision - requête en institution
( TA 26-4-2000 (11284))
d'un commissaire spécial - nouvelle décision de l'autorité compétente - loi du 7
2. Désignation d'un commissaire spécial - conditions - commissaire novembre 1996, art. 84
désigné au moment de l'introduction de la demande - demande irrecevable - loi Le bien-fondé de la requête en institution d'un commissaire spécial
du 7 novembre 1996, art. 84 s'analyse au jour où le tribunal est amené à statuer. (TA 17-10-01
Dans la mesure où, au moment de l'introduction de la demande en (13466); CA 12-2-04 (17109C))
désignation d'un commissaire spécial, l'autorité administrative a statué, la
2. Désignation d'un commissaire spécial - conditions - omission de
demande principale basée sur les dispositions de l'article 84 de la loi modifiée
l'autorité compétente de prendre une décision se conformant à la décision
du 7 novembre 1996 est irrecevable, l'autorité ayant pris une décision en
juridictionnelle - jugement ayant annulé un refus implicite pour silence d'un
exécution dudit jugement, étant entendu que l'analyse de la question de savoir
permis de construire - décision explicite de refus subséquente - omission de se
si elle s'est conformée en tous points au dit jugement est appelée à être
conformer au jugement (non) - loi du 7 novembre 1996, art. 84
effectuée dans le cadre du recours au fond.
En prenant une décision motivée de refus d'un permis de construire,
( TA 17-12-01 (12896, confirmé par arrêt du 11-7-02, 14497C); TA 22-12-04
comme suite à une décision juridictionnelle d'annulation d'une première
(18036); TA 14-2-05 (18170))
décision de refus implicite se dégageant du silence de plus de trois mois après
3. Désignation d'un commissaire spécial - conditions - omission de l'introduction de la demande afférente, un bourgmestre ne pose pas un acte
l'autorité compétente de prendre une décision se conformant à la décision témoignant du refus de se conformer au jugement d'annulation, de sorte que
juridictionnelle - régularisation des sans-papiers - demandeur étant censé la demande en désignation d'un commissaire spécial pour délivrer l'autori-
avoir renoncé à la procédure sation sollicitée aux lieu et place du bourgmestre est irrecevable - CA 11-11-99
Par le fait de s'être dirigé vers d'autres pays pour y solliciter le statut de (11518) - Lorsqu'à la suite d'une décision d'annulation prise par le juge admini-
réfugié sans même attendre l'issue du recours contentieux par lui introduit à stratif l'autorité administrative compétente prend, dans le délai de 3 mois porté
l'encontre de la décision conjointe prise par le ministre de la Justice et le par l'article 84 de la loi modifiée du 7 mars 1996 sur les juridictions de l'ordre
ministre du Travail et de l'Emploi ayant porté refus dans son chef d'une autori- administratif, une décision au fond par laquelle il a, après examen du mérite de
sation de séjour et d'un permis de travail, le demandeur, par son compor-
la demande déclaré la demande administrative non justifiée, les conditions
tement, pouvait légitimement être présumé avoir abandonné toute intention de
pour la nomination d'un commissaire spécial chargé de l'exécution de la
poursuivre les démarches initialement entamées en vue de voir régulariser
décision de justice ne sont pas remplies, sans qu'il n'y ait lieu d'examiner, dans
son séjour au Grand-Duché de Luxembourg. En effet, une décision admini-
le cadre de la procédure en nomination d'un commissaire spéciale, le bien-
strative n'étant pas une fin en soi, mais étant censée toiser utilement une
fondé de la décision de l'autorité administrative.
situation administrative, le ministre du Travail et de l'Emploi ne saurait être
(CA 28-2-02 (14216C))
considéré comme ayant été tenu de prendre une décision en se conformant au
jugement invoqué, étant donné que par rapport au cadre spécifique et limité Quant à l'article 88
dans le temps de la procédure de régularisation à la base des décisions initia-
1. Jugement de première instance - expiration du délai d'appel - demande
lement litigieuse et distincte de la procédure d'asile, les éléments constant en
de relevé de déchéance - compétence - dépôt de la requête au «greffe
cause font admettre que le demandeur a abandonné toute intention de voir
commun» - incidence - loi du 22 décembre 1986, art. 2; loi du 7 novembre
régulariser sa situation sur le territoire luxembourgeois.
1996, art. 88
( TA 14-7-04 (17692, confirmé par arrêt du 2-12-04, 18600C))
La juridiction compétente pour connaître d'un appel contre un jugement
4. Tierce opposition - autorité de chose jugée - décision prise par un rendu, en première instance, par le tribunal administratif, est la Cour admini-
commissaire spécial - décision nouvelle - loi du 7 novembre 1996, art. 84 et 85 strative. - Cette conclusion n'est pas énervée par l'argumentation suivant
Un jugement, ayant tranché la question de la légalité des motifs d'une laquelle une erreur matérielle aurait été à la base de la transmission de ladite
décision d'un bourgmestre, ne saurait se voir reconnaître autorité de chose requête au tribunal administratif, alors que ladite requête aurait été déposée au
jugée dans le cadre d'un recours dirigé contre une décision prise par un greffe commun des juridictions administratives comprenant tant le tribunal
commissaire spécial en exécution d'un jugement du tribunal administratif afin administratif que la Cour administrative.
de prendre en lieu et place du bourgmestre une décision en matière d'autori- (TA 3-4-03 (15940))
sation de construire, ayant le même objet que celle précédemment prise par le
bourgmestre et ayant été annulée par la suite par le tribunal administratif. Cette Quant à l'article 97
décision, bien que prise en exécution d'une décision juridictionnelle, constitue 1. Procédure contentieuse - recours en réformation - recevabilité - arrêté
une nouvelle décision, indépendante de celle antérieurement émise par le grand-ducal du 26 octobre 1944, art. 8; loi du 7 novembre 1996, art. 97 (4)
bourgmestre et elle est susceptible de faire l'objet d'une nouvelle instance Les décisions prises en matière d'impôt, taxes, cotisations et droits
contentieuse, au cours de laquelle peuvent être discutés non seulement les rendues avant l'entrée en vigueur de la loi du 7 novembre 1996 portant organi-
moyens relatifs à la régularité externe de l'acte mais également ceux relatifs à sation des juridictions de l'ordre administratif sont susceptibles d'un recours en
sa légalité interne. réformation devant le tribunal administratif.
( TA 25-10-01 (12416)) (TA 23-7-97 (9614))
5. Désignation d'un commissaire spécial - conditions - autorité compétente
Quant à l'article 98
appelée à prendre une nouvelle décision - loi du 7 novembre 1996, art. 84
Il se dégage du libellé de l'article 84 que l'intervention d'un commissaire 1. Elections communales - recours contentieux - ministère d'avocat (non)
spécial n'est prévue que dans l'hypothèse particulière où l'autorité compétente

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


124 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

L'article 2 de l'arrêté royal grand-ducal du 4 juillet 1883 concernant le tarif mémoire pour chaque recours visé, étant entendu que le numéro du rôle du
des dépens en matière contentieuse devant le Conseil d'Etat, expressément recours sous examen figure clairement sur le mémoire déposé. (TA 20-2-03
maintenu en vigueur, pour les juridictions administratives, en attendant l'entrée (15992); TA 20-2-03 (16002))
en vigueur d'un règlement grand-ducal arrêtant le tarif des frais et dépens en
2. Rectification d'une erreur matérielle - juridictions administratives - possi-
matière contentieuse, un tel règlement n'ayant pas été pris à ce jour, par
bilité - conditions
l'article 98, alinéa 1er de la loi modifiée du 7 novembre 1996 portant organi- Si ni la loi modifiée du 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant
sation des juridictions de l'ordre administratif, prévoit que les recours en les juridictions administratives, ni le nouveau code de procédure civile, ni
matière d'élections sont dispensés du ministère d'avocat. aucune autre disposition légale ne contiennent des règles relatives à la rectifi-
(TA 28-10-05 (20460)) cation d'une erreur matérielle dans un jugement du tribunal administratif, il est
cependant admis, en l'absence de texte légal afférent, que le principe, suivant
Quant à l'article 100
lequel le jugement dessaisit le juge, connaît des exceptions, notamment dans
1. Compétence administrative - décision du directeur de l'Inspection du l'hypothèse d'une erreur matérielle contenue dans le jugement prononcé. Il est
travail et des mines relative à l'électorat et à la régularité des opérations ainsi constant que la rectification est légalement permise lorsque l'erreur a été
préélectorales et électorales - décision administrative - recours à porter devant commise par le tribunal lui-même et que sa rectification consiste à ne pas
le tribunal administratif - loi du 18 mai 1979, art. 40; loi du 7 novembre 1996, porter atteinte à la chose jugée, mais à faire respecter les intentions du tribunal
art. 100 et sa véritable décision- portée - La rectification du jugement peut atteindre le
Aucune disposition légale n'a attribué au directeur de l'Inspection du travail dispositif de celui-ci, dès l'instant où les conditions de la rectification sont
et des mines compétence pour statuer en tant que juge de première instance réunies, et en particulier, lorsqu'il s'agit d'une erreur purement matérielle-
en matière administrative et la simple référence par l'article 40 (1) de la loi du conditions de délai - Pour une décision rendue en premier ressort la rectifi-
18 mai 1979 au Conseil d'Etat, comité du contentieux, statuant en dernière cation est possible tant que le délai d'appel court et qu'aucun appel n'a été
instance et comme juge du fond ne suffit pas pour établir que le directeur en interjeté conditions de forme - saisine d'office - La rectification peut être opérée
tant qu'organe rendant des décisions administratives susceptibles d'un soit sur requête en rectification d'une partie à l'instance, soit d'office par les
recours en réformation devrait de ce fait être considéré comme juridiction juges ayant rendu le jugement compor tant l'erreur matérielle.
administrative du premier degré, de sorte que sa compétence se limite à un (TA 15-6-05 (16867b et 16912b))
simple pouvoir de décision administrative.
(CA 12-2-04 (17459C); CA 12-2-04 (17476C); CA 12-2-04 (17482C); CA
Quant à l'article 1
12-2-04 (17483C); TA 13-2-04 (17458); TA 13-2-04 (17480); TA 13-2-04 1. Requête introductive d'instance - contenu - applicabilité de l'article 154
(17481); CA 26-10-04 (18596)) NPC (non) - loi du 21 juin 1999, art. 1er
L'article 1er de la loi du 21 juin 1999 régit de manière parallèle et
2. Compétence administrative - décision du directeur de l'Inspection du
exhaustive les mentions obligatoires d'une requête introductive d'instance
travail et des mines relative à l'électorat et à la régularité des opérations
devant le tribunal administratif et cette disposition doit être considérée comme
préélectorales et électorales - décision administrative - recours à porter devant
spéciale et exhaustive, de manière que l'article 154 NCPC ne saurait trouver
le tribunal administratif - loi du 18 mai 1979, art. 40; loi du 7 novembre 1996,
application devant les juridictions administratives.
art. 100
(TA 23-12-04 (18022))
Aucune disposition légale n'a attribué au directeur de l'Inspection du travail
et des mines compétence pour statuer en tant que juge de première instance 2. Objet d'une demande en justice - dispositif - loi du 21 juin 1999, art. 1er
en matière administrative et la simple référence par l'article 40 (1) de la loi du La seule décision utilement attaquée est celle qui figure dans le dispositif
18 mai 1979 au Conseil d'Etat, comité du contentieux, statuant en dernière de la requête introductive d'instance.
instance et comme juge du fond ne suffit pas pour établir que le directeur en (TA 17-12-01 (12830); TA 29-6-05 (19199, confirmé par arrêt du 19-1-06,
tant qu'organe rendant des décisions administratives susceptibles d'un 20097C); TA 13-7-05 (19478))
recours en réformation devrait de ce fait être considéré comme juridiction 3. Requête introductive d'instance - omission de signification au
administrative du premier degré, de sorte que sa compétence se limite à un défendeur
simple pouvoir de décision administrative. - caducité du recours - question d'ordre public
(CA 12-2-04 (17459C); CA 12-2-04 (17476C); CA 12-2-04 (17482C); CA La question de la caducité du recours étant d'ordre public, comme tenant
12-2-04 (17483C); CA 26-10-04 (18596)) à un élément fondamental de l'organisation juridictionnelle, il appartient au
tribunal de vérifier d'office si la requête introductive d'instance a été signifiée
Quant à l'article 109 dans le mois à la partie défenderesse.
1. Recours - recevabilité - requête déposée par le contribuable - contenu (TA 15-6-05 (19332))
de la requête - respect des droits de la défense - loi du 7 novembre 1996, art.
4. Requête introductive d'instance - recevabilité - conditions - absence de
109 (1) - loi du 21 juin 1999, art. 1er et 29
contestations - recours se bornant à solliciter le suivi des déclarations de
En matière fiscale, la requête introductive d'instance n'a point besoin d'être
l'impôt
signée par un avocat à la Cour, dans un souci d'accès à la justice, les éléments
Si le demandeur se limite à solliciter le suivi de ses déclarations de l'impôt
que la requête doit contenir aux termes de l'article 1erde la loi du 21 juin 1999
sur le revenu à travers une imposition afférente sans autrement prendre
peuvent être constitués par équivalent, comme le dépôt ultérieur de la décision
position par rapport au motif de refus lui opposé par le bureau d'imposition tiré
critiquée, étant entendu qu'aux termes de l'article 29 de la même loi l'inobser-
du paragraphe 153 AO, le tribunal, appelé à vider un contentieux fiscal, n'est
vation des règles de procédure n'entraîne l'irrecevabilité de la demande que si
pas en mesure de cerner un quelconque débat juridique que le demandeur
elle a pour effet de porter effectivement atteinte aux droits de la défense. souhaiterait voir toisé, est amené à constater une insuffisance au niveau de la
(TA 5-6-02 (14168)) requête introductive d'instance au regard des exigences légales des articles
1eret 2 de la loi modifiée du 21 juin 1999.
(TA 27-9-04 (17749))

Loi du 21 juin 1999 portant règlement de procédure Ministère de l'avocat


devant les juridictions administratives. 1. «Rechtsanwalt» - recours contentieux devant le tribunal administratif -
avocat non-inscrit sur le tableau de l'Ordre des avocats - recevabilité - liberté
Généralités
d'établissement - restrictions - loi du 21 juin 1999, art. 1 - directive 98/5/CE
1. Mémoires identiques dans plusieurs rôles - admissibilité Dans la mesure
La directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil de l'Union
où chaque partie à l'instance est en principe libre de conférer au mémoire Européenne visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat
par elle déposé dans le cadre d'un recours devant le tribunal administratif le dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise, d'après
contenu qu'elle estime le plus approprié à la défense de ses intérêts, elle peut son article 1er, ne réglemente que l'exercice permanent de la profession
valablement, en considérant notamment que les situations en fait à la base d'avocat, en autorisant, sous certaines conditions, à un avocat ayant acquis le
sont parallèles, déposer des mémoires au contenu identique dans le cadre droit de porter son titre professionnel dans un Etat membre, à s'établir dans un
de plusieurs recours sous la seule condition de se conformer aux exigences autre Etat membre de manière permanente, et n'a pas pour objet de régle-
de la loi modifiée du 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant les menter des actes de procédure et de représentation en justice susceptibles
juridictions administratives concernant le dépôt d'un d'être accomplis par un avocat dans un autre Etat membre que celui où il s'est
vu reconnaître son titre professionnel, dans le cadre d'une prestation de

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 125

services transfrontalières. La directive ne réglemente donc pas l'exercice lement d'un recours contre une décision administrative, il suffit que l'acte
occasionnel du droit d'accomplir et de signer des actes de procédure par un attaqué soit identifié dans la requête avec toute la précision voulue.
avocat dans un Etat autre que celui où il a acquis sa qualification profession- (TA 30-7-97 (9937); TA 14-10-97 (10124 et 10216); TA 7-1-99 (10814); TA
nelle. - Même à admettre que la directive puisse viser l'hypothèse d'un exercice 10-2-99 (10415); TA 13-12-2000 (11839); TA 11-7-01 (11535, confirmé par
occasionnel de la profession d'avocat, il y a lieu de préciser que la formalité arrêt du 4-12-01, 13869C); TA 12-12-01 (12541); TA 23-9-02 (14790, confirmé
d'une «inscription» préalable y est prévue à l'article 3. - Par ailleurs, la directive par arrêt du 16-1-03, 15536C))
consacre le principe du respect des règles de procédure applicables devant 2. Requête introductive d'instance - désignation inexacte de la décision
les juridictions nationales (article 5 (1) de la directive) et elle reconnaît le droit attaquée - identification de la décision possible par d'autres moyens - loi du 21
à l'Etat membre d'accueil d'imposer aux avocats exerçant sous leur titre juin 1999, art. 1er
professionnel d'origine d'agir de concert soit avec un avocat exerçant auprès
En cas de désignation inexacte de la décision attaquée au dispositif de la
de la juridiction saisie soit avec un «avoué» exerçant auprès d'elle, respecti-
requête, le fait d'inclure la lettre de notification dans la requête introductive
vement, d'établir des règles spécifiques d'accès aux cours suprêmes (article 5
d'instance est suffisant pour rendre le recours recevable.
(3) de la directive). ( TA 2-5-02 (14003))
(TA 4-2-02 (13654))
2. Requête introductive d'instance - constitution d'avocat - omission -
Faits et moyens
irrecevabilité de la requête - loi du 21 juin 1999, art. 1er
Hormis en matière de contributions directes, la signature d'un recours 1. Requête introductive d'instance - moyens énoncés par référence à des
introductif d'instance par un avocat à la Cour est une condition essentielle de pièces non annexées à la requête - admissibilité (non) - loi du 21 juin 1999, art.
la procédure contentieuse, toute insuffisance y relative constituant un vice 1er, al. 2
entachant la requête introductive d'instance et entraînant l'irrecevabilité du Si d'après l'article 1er, alinéa second, troisième tiret de la loi du 21 juin
recours. 1999, la requête introductive d'instance contient l'exposé sommaire des faits et
des moyens invoqués, cette exigence légale entraîne qu'en principe les
( TA 10-2-99 (10933); TA 24-11-99 (11521); TA 22-12-99 (11675); TA 6-4-
moyens énoncés par référence à d'autres pièces non contenues dans la
2000 (11882); TA 4-10-2000 (11980); TA 13-6-01 (13077); TA 13-5-03 (16042);
requête introductive d'instance n'y sont tout simplement pas contenus, de
TA 14-7-04 (17658); TA 29-11-04 (18476); TA 14-11-05 (20114))
sorte que le tribunal ne sera pas appelé à en tenir compte, le renvoi étant
3. Recours - recevabilité - requête déposée par le contribuable - contenu inopérant dans la mesure où les moyens en question ne sont pas contenus
de la requête - respect des droits de la défense - loi du 7 novembre 1996, art. dans la requête, seule portée officiellement à la connaissance de la partie
109 (1) - loi du 21 juin 1999, art. 1er et 29 défenderesse et, le cas échéant, des parties tierces intéressées.
En matière fiscale, la requête introductive d'instance n'a point besoin d'être (TA 15-6-05 (19347))
signée par un avocat à la Cour, dans un souci d'accès à la justice, les éléments
que la requête doit contenir aux termes de l'article 1erde la loi du 21 juin 1999 2. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer des moyens -
peuvent être constitués par équivalent, comme le dépôt ultérieur de la décision obligation d'indiquer formellement l'un des cas d'ouverture d'un recours en
critiquée, étant entendu qu'aux termes de l'article 29 de la même loi l'inobser- annulation (non)
vation des règles de procédure n'entraîne l'irrecevabilité de la demande que si Si l'article 1eralinéa 2 de la loi du 21 juin 1999 prévoit que la requête intro-
elle a pour effet de porter effectivement atteinte aux droits de la défense. ductive d'instance contienne l'exposé sommaire des moyens invoqués, l'exi-
gence de l'indication formelle de celui ou de ceux des cinq cas d'ouverture du
( TA 5-6-02 (14168))
recours en annulation prévus par l'article 2 de la loi modifiée du 7 novembre
4. Requête introductive d'instance - représentation par un professionnel - n'est en revanche pas requise par la loi.
représentation valable - condition de validité de la requête introductive -
(TA 3-10-05 (19759)1)
absence de représentation valable dans la requête introductive - possibilité de
régularisation ex post (non) Précisions des moyens
Etant donné que la représentation valable par un professionnel, même au 1. Requête introductive d'instance - obligations du demandeur - précision
cas où le particulier est habilité à agir par lui-même mais ne profite pas de des moyens - indication d'éléments concrets - omission - validité de la décision
cette faculté, constitue une condition essentielle de validité de la requête intro- administrative
ductive d'instance, l'intervention d'un tel représentant après le dépôt de la Le demandeur, dans le cadre d'un recours en annulation, doit formuler les
requête n'est pas de nature à régulariser ex post le vice de procédure dont est moyens à la base de son recours avec une précision telle que le tribunal
entachée la requête. appelé à statuer soit mis en mesure d'analyser in concreto la légalité de la
( TA 6-1-99 (10357 et 10844, confirmé par arrêt du 14-10-99, 11126C)) décision déférée. Il lui incombe de fournir des éléments concrets sur
Nom, prénom et domicile lesquels il se base aux fins de voir établir l'illégalité qu'il allègue. La légalité
de la décision administrative régulièrement prise reste en effet acquise jusqu'à
1. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer le domicile du
l'établissement d'éléments de fait et de droit permettant au tribunal de
demandeur - omission - irrecevabilité - loi du 21 juin 1999, art. 1er, al. 2
prononcer son annulation dans le cadre des cas d'ouverture prévus par la
Une requête, faute d'indiquer le domicile effectif exact du demandeur, ne
loi.
respecte pas les prescriptions de l'article 1eralinéa 2, de la loi du 21 juin 1999
(TA 11-10-99 (10879); TA 29-9-03 (16209) dans le même sens TA 26-3-03
qui imposent l'indication du domicile du demandeur, de sorte qu'elle est à
(15115); TA 17-11-05 (19486, confirmé par arrêt du 30-3-06 (20768C))
déclarer irrecevable.
( TA 5-12-05 (20193)) 2. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer les moyens -
renvoi à un document étranger - sanction
2. Requête introductive d'instance - contenu - obligation d'indiquer les
Si en vertu de l'article 1er, alinéa 2 tiret 3 de la loi modifiée du 21 juin 1999
identité et qualité du signataire de la requête - identité pouvant être établie en
portant règlement de procédure devant les juridictions administratives, la
cours d'instance
requête introductive d'instance doit contenir l'exposé sommaire des moyens
Les identité et qualité du signataire de la requête introductive d'instance
invoqués, cette exigence légale est à comprendre en ce sens que les moyens
doivent résulter de l'original déposé au greffe du tribunal administratif. Le
formulés sont à circonscrire de façon à résulter de la requête introductive
demandeur peut cependant être admis à établir en cours d'instance l'identité
même, sans renvoi ni obligation de consultation d'un document étranger à
du signataire de la requête introductive.
ladite requête y non inclus. - Le fait de faire siennes toutes les objections
( TA 19-7-99 (11358); TA 6-11-2000 (10691); TA 14-3-02 (13816)) formulées dans des avis multiples simplement énumérés suivant leur date,
Décision attaquée sans adaptation de contenu, ni précision de l'assiette des objections ainsi
énoncées, entraîne que le recours est à écarter quant à la forme pour ne pas
1. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer l'acte attaqué
permettre aux autres parties d'assurer valablement leur défense, ni au tribunal
avec précision
de cerner in concreto et sans ambiguïté le contenu exact des moyens effecti-
L'action susceptible d'être portée devant le tribunal administratif n'est pas
vement soulevés.
dirigée contre les personnes ou autorités auteurs de la décision entreprise,
mais contre l'acte attaqué en tant que tel. Pour que le tribunal soit saisi valab- (TA 25-6-02 (14462))
3. Requête introductive d'instance - obligations du demandeur - indication
des moyens - contenu de conclusions - omission - sanction - irrecevabilité

Réformé par CA du 6-4-06, 20627C, qui ne s'est pas prononcé sur ce point.

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126 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

S'il suffit que l'exposé des faits et des moyens que doit contenir un recours que l'alinéa 2 de l'article 1erde la loi du 21 juin 1999 a été violé dans la mesure
soit sommaire, la requête introductive d'un recours ne doit cependant pas où la requête ne contient pas un exposé sommaire des moyens.
rester muette sur les moyens à l'appui de la réclamation, elle ne doit pas être (TA 5-7-2000 (11527); TA 29-9-03 (15447) dans le même sens TA 17-11-
dépourvue des indications indispensables et elle doit contenir des conclu- 05 (19486, confirmé par arrêt du 30-3-06 (20768C))
sions. Si l'omission d'indiquer des moyens entraîne l'irrecevabilité de la
8. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer des moyens et
demande pour violation des droits de la défense, étant donné que la partie
des conclusions - motivation stéréotypée
défenderesse ne saurait utilement préparer et assurer sa défense, a fortiori,
La seule affirmation non autrement précisée et circonstanciée que le
l'absence d'une demande met le juge dans l'impossibilité pure et simple de
demandeur estime être en droit de voir réformer la décision déférée au tribunal
statuer. Pareille insuffisance initiale constitue un vice entachant la requête
laisse manifestement de rencontrer les exigences pourtant peu élevées relati-
introductive d'instance, qui ne saurait être purgé ni par un renvoi, fût-il exprès,
vement à la précision de l'exposé des moyens. S'il suffit en effet que cet
aux pièces jointes au recours, ni régularisé dans un mémoire ampliatif. exposé soit simplement sommaire pour satisfaire aux exigences légales
(TA 22-1-98 (10298); TA 17-5-99 (10427); TA 7-10-02 (13439)) afférentes, il ne saurait pour autant se réduire à une motivation stéréotypée
4. Requête introductive d'instance - obligations du demandeur - exposé indéfiniment transposable à tout autre recours en la même matière, sans la
sommaire des moyens - omission - exceptio obscuri libelli - applicabilité en moindre indication de base légale ni indication d'éléments concrets, spéci-
matière administrative - loi du 21 juin 1999, art. 1er et 29 fiques à la situation particulière du demandeur.
Il appartient au tribunal saisi d'apprécier in concreto si l'exposé sommaire (TA 10-10-05 (19776))
des faits et des moyens, ensemble les conclusions s'en dégageant, est suffi- 9. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer les moyens -
samment explicite ou non. L'exceptio obscuri libelli, qui est d'application en exception - moyens d'ordre public
matière de contentieux administratif, sanctionne de nullité l'acte y contre- La procédure devant les juridictions de l'ordre administratif étant essentiel-
venant, étant entendu que son but est de permettre au défendeur de savoir lement écrite, il appartient à une partie demanderesse d'inclure en principe
quelle est la décision critiquée et quels sont les moyens à la base de la dans sa requête introductive d'instance les moyens par elle proposés, sauf le
demande, afin de lui permettre d'organiser utilement sa défense - TA 30-4-03 régime des moyens d'ordre public à relever d'office.
(15482); TA 26-6-03 (16066, confirmé par arrêt du 2-12-03, 16771C)1; TA 3-10- (TA 15-12-04 (18044))
05 (19759)2 - Si en règle générale l'exception de libellé obscur admise se
Objet de la demande
résout par l'annulation de la requête introductive d'instance ne répondant pas
aux exigences fixées par le texte légal en question, il convient dans le cadre de 1. Objet d'une demande en justice - dispositif - interprétation textuelle - loi
la loi du 21 juin 1999 d'avoir égard à son article 29 qui dispose que «l'inobser- du 21 juin 1999, art. 1er
vation des règles de procédure n'entraîne l'irrecevabilité de la demande que si En l'absence d'intention manifeste contraire, les termes juridiques
elle a pour effet de porter effectivement atteinte aux droits de la défense» -TA employés par un professionnel de la postulation sont à appliquer à la lettre, ce
4-4-2000 (11554); TA 3-10-05 (19759)2 - Le moyen du libellé obscur de la plus précisément concernant la nature du recours introduit, ainsi que son
requête introductive d'instance est justifié au cas où celle-ci n'indique ni la objet, tel que cerné à travers la requête introductive d'instance et précisé, le
décision expresse contre laquelle le recours est dirigé ni à la suite de quelle cas échéant, à travers le dispositif du mémoire en réplique.
demande serait intervenue le cas échéant une décision implicite de rejet des (TA 13-6-05 (19368))
prétentions formulées le cas échéant par le demandeur, d'autant plus lorsque 2. Objet de la demande en justice - objet se dégageant du dispositif et des
le demandeur n'a indiqué aucun moyen juridique vis-à-vis d'une quelconque motifs qui le soutiennent - loi du 21 juin 1999, art. 1er
décision. L'objet de la demande est appelé à se dégager du dispositif de la requête,
(TA 12-12-01 (12541); TA 27-2-02 (13996); TA 27-2-02 (14077); TA 30-4-03 ensemble les motifs qui le soutiennent. S'il est vrai qu'en principe, en vue de
(15482); TA 26-6-03 (16066, confirmé par arrêt du 2-12-03, 16771C)) cerner utilement l'objet de la demande, la forme du recours (en réformation ou
en annulation) et l'acte administratif qu'il vise sont à indiquer au dispositif de la
5. Requête introductive d'instance - requête non datée et incomplète -
requête introductive d'instance, il n'en reste pas moins que dans l'hypothèse
irrecevabilité
où ces éléments précis se dégagent sans méprise possible du corps de la
Une requête qui ne contient pas de date et qui n'est pas complète dans la
requête sous-tendant directement le dispositif, pareille façon de procéder
mesure où il manque une ou plusieurs pages entre la première page de la
n'engendre point l'irrecevabilité de la demande à condition qu'elle n'ait pas eu
requête et l'avant-dernière page contenant le début du dispositif de la requête
pour effet de porter effectivement atteinte aux droits de la défense.
met de par sa forme peu soignée le juge dans l'impossibilité de connaître l'inté-
(CA 16-3-06 (20688C) - dans le même sens TA 20-12-2000 (12192))
gralité des moyens invoqués par l'appelant, de sorte qu'elle se heurte à un
obscurum libellum. 3. Requête introductive d'instance - erreur dans la qualification du recours
(CA 5-10-04 (18242C)) - erreur matérielle (non)
La procédure devant le tribunal administratif étant une procédure écrite et
6. Requête introductive d'instance - moyens imprécis - indication d'une
l'indication de la nature du recours introduit par un avocat contre une décision
disposition légale sans autres précisions - sanction - irrecevabilité
ne pouvant être qualifiée de simple formalité, la qualification erronée d'un
La seule affirmation non autrement précisée et circonstanciée que la recours en réformation en tant que recours en annulation n'est pas susceptible
demande repose sur les bases légales citées dans la requête introductive d'être redressée au titre d'une erreur matérielle.
d'instance, sans précision quelconque quant à l'applicabilité de ces disposi-
(TA 18-2-04 (16530))
tions légales et réglementaires à la problématique sous-jacente à l'acte
critiqué, ne répond pas aux exigences relativement à la précision de l'exposé 4. Objet d'une demande en justice - demande de «donner acte» - receva
des moyens. S'il suffit en effet que cet exposé soit simplement sommaire pour bilité - conditions
satisfaire aux exigences légales afférentes, il ne saurait pour autant se réduire Le tribunal ne saurait accéder à une demande de donner acte qui est sans
à la simple indication d'une base légale. la moindre relation avec l'objet de la demande principale et la décision
attaquée et qui ne présente pas une quelconque utilité.
(TA 2-3-05 (18623, confirmé par arrêt du 20-10-05, 19654C))
(TA 17-12-03 (16429); TA 17-12-03 (16430); TA 17-12-03 (16431); TA 17-
7. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer les moyens - 12-03 (16432); TA 6-10-04 (18377))
omission - obligation du tribunal de suppléer les moyens (non)
Relevé des pièces
En l'absence de l'invocation de moyens susceptibles d'entraîner l'annu-
lation ou la réformation de la décision en question, il n'appartient pas au 1. Requête introductive d'instance - contenu - relevé des pièces - libre
tribunal administratif de suppléer à la carence de la par tie demanderesse et de choix des pièces - exceptions
rechercher lui-même les moyens juridiques qui auraient pu se trouver à la base Il est loisible à chaque demandeur de se servir, à l'appui de son recours et
des conclusions de la demanderesse. Dans ce cas, le tribunal doit constater au-delà de la ou des décisions par lui critiquées, de toute autre pièce qu'il juge

1
Voir pour l'affirmation du même principe sous l'empire de l'article 1er, alinéa 1er de l'arrêté royal grand-ducal du 21 août 1866, TA 8-4-98 (10314); TA 8-
4-98 (10315); TA 8-4-98 (10316); TA 8-4-98 (10317); TA 8-4-98 (10318); TA 8-6-98 (10142, confirmé par arrêt du 8-12-98, 10795C); TA 6-7-98 (9579);
TA 9-2-99 (10771); TA 19-7-99 (11358); TA 21-2-2000 (11022, frappé d'appel 11905C).
2
Réformé par CA 6-4-06 (20627C) qui ne s'est pas prononcé sur cette question.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 127

pertinente et entend inclure ainsi dans le relevé des pièces visé par l'article 1er d'adjudication, est à considérer comme partie tierce intéressée, étant donné
de la loi modifiée du 21 juin 1999 in fine, sans que l'irrecevabilité du recours ne qu'une éventuelle annulation de la décision de non-adjudication doit nécessai-
s'ensuive, sauf si le choix ainsi opéré avait pour effet de porter effectivement rement influer sur la décision positive qui lui a adjugé le marché de sorte que
atteinte aux droits de la défense. ( TA 12-2-03 (14703)) même dans le cadre d'un tel recours, l'adjudicataire effectif du marché doit en
principe être mis en intervention. (TA prés. 14-10-04 (18702))
Quant à l'article 2
4. Recours contentieux - caducité - impôt commercial communal -
1. Dépôt d'un mémoire - envoi par télécopieur - mesure ne valant pas
procédure de ventilation - partie défenderesse - partie concernée - loi du 21
dépôt - loi du 21 juin 1999, art. 2, al. 1er et 8 (1)
juin 1999, art. 4 (2) - A.O., par. 384
L'envoi au greffe d'un mémoire par voie de télécopie ne saurait valoir dépôt
Le paragraphe 384 A.O. énumère les parties directement concernées par
au sens de la loi, dès lors que le greffe n'a reçu ni l'original du mémoire ni les
la procédure de ventilation (Zerlegungsverfahren), c'est-à-dire, outre l'autorité
quatre copies légalement exigées.
étatique, le ou les destinataires du bulletin ainsi que le ou les tiers intéressés
( TA 27-12-99 (11708))
par un tel bulletin, et ne tient nullement en échec les dispositions de l'article 4
2. Pièces - décision du directeur - dépôt postérieurement à la requête intro de la loi du 21 juin 1999. - Le paragraphe 384 A.O. n'exige par ailleurs pas que
ductive - irrecevabilité (non) - loi du 21 juin 1999, art. 2 toutes les parties concernées par la procédure de ventilation soient appelées
Si la décision directoriale n'a pas été déposée ensemble avec la requête en cause dès le dépôt de la requête introductive d'instance, étant donné qu'il
introductive d'instance, mais a été produite au cours de l'instruction par la suffit qu'elles participent à la procédure contentieuse, dès lors que leurs droits
direction de l'administration des Contributions directes antérieurement à la de la défense sont garantis.
date du dépôt du mémoire en réponse du délégué du Gouvernement, de sorte (TA 24-7-02 (12348))
que ce dernier a pu développer tels moyens ou arguments qu'il estimait néces-
saires ou utiles en vue de la défense des intérêts par lui représentés et que le 5. Requête introductive d'instance - signification au défendeur - obligation
tribunal a été mis en mesure de connaître le contenu de la décision lui déférée de signification dans le mois du dépôt du recours - omission - caducité du
et de statuer utilement à son égard, le recours est recevable. recours - signification au tiers intéressé - influence sur la validité du recours
(non) - loi du 21 juin 1999, art. 4, par. 2
( TA 29-1-01 (12052))
La caducité d'un recours contentieux est acquise à partir du moment où,
3. Requête introductive d'instance - production de la décision critiquée - dans le mois du dépôt de la requête introductive d'instance au greffe du
perte de la décision - incidence tribunal administratif, celle-ci n'est pas signifiée à l'auteur de la décision ainsi
Le simple fait d'avoir égaré la décision critiquée ne saurait dispenser déférée au tribunal, peu importe sa signification à un tiers intéressé.
purement et simplement le demandeur de sa production. En effet, l'obligation (TA 13-7-2000 (11652); TA 15-6-05 (19332); TA 21-12-05 (19800))
inscrite à l'article 2 de la loi du 21 juin 1999 de joindre la décision critiquée à la
requête introductive d'instance s'impose à tous les destinataires des décisions 6. Requête introductive d'instance - obligation de signification à la partie
critiquées, la réserve énoncée au même article («si le demandeur en défenderesse - notion de partie défenderesse - loi du 21 juin 1999, art. 4, par. 2
dispose») ne s'appliquant pas aux destinataires d'un acte l'ayant perdu par la La partie défenderesse à un recours est la personne juridique au nom de
suite, mais aux tiers intéressés qui, a priori, ne se sont pas vu notifier de laquelle la décision administrative déférée à travers le recours a été prise.
décision. (TA 13-4-05 (18933))
( TA 14-2-05 (18199, frappé d'appel 20245C)) 7. Requête introductive d'instance - deux parties défenderesses -
4. Requête introductive d'instance - obligation d'indiquer la décision décisions indivisibles - caducité intégrale - décision détachable - caducité
attaquée avec précision - matière fiscale - décision versée lors des plaidoiries réduite
- respect des droits de la défense - recours recevable - loi du 21 juin 1999, art. En présence de deux parties défenderesses, l'absence de signification du
1er et 2 recours à l'une d'elles entraîne la caducité du recours pris dans son intégralité
La requête introductive d'instance qui précise la date de la décision entre- en cas d'indivisibilité de ses composantes prises en les décisions émanées
prise, versée aux débats que lors des plaidoiries, de l'accord du délégué du respectivement des différentes parties défenderesses concernées, tandis
gouvernement, est recevable étant donné que l'Etat a pu exercer utilement ses qu'en cas de décision détachable la caducité du recours n'est encourue que
droits de la défense. dans la mesure où il est dirigé à l'encontre de la décision dont la partie, au nom
de laquelle elle a été rendue, ne s'est pas vu signifier le recours conformément
( TA 17-1-02 (12496))
aux exigences portées par l'article 4 (2) de la loi modifiée du 21 juin 1999 - TA
Quant à l'article 4 31-3-03 (14252); TA 22-6-04 (16505) - Dans la mesure où en matière
1. Requête introductive d'instance - communication aux parties intér d'adoption de plans d'aménagement généraux intervenue conformément aux
essées - notion de partie intéressée - entités ayant émis des avis - intérêt dispositions de l'article 9 de la loi modifiée du 12 juin 1937, le recours dirigé
personnel non suffisamment caractérisé - arrêté du 21-8-1866, art. 4 contre la seule décision d'approbation ou de non-approbation du ministre de
La notion de partie intéressée vise toute personne directement intéressée l'Intérieur, posée par rapport à la délibération du conseil communal concernée
à la solution du litige. Il ne suffit pas, à cet égard, qu'une entité ait émis un avis ayant porté adoption définitive du plan en question, est recevable, la branche
au cours de la procédure administrative ayant conduit à la décision critiquée. du recours dirigée contre la délibération communale à la base est détachable,
( TA 27-2-97 (9601); TA 2-7-97 (9527)) entraînant que la non-signification dudit recours à la commune n'entraîne sa
caducité que dans la mesure où il est dirigé contre la décision communale
2. Requête introductive d'instance - communication aux parties intér déférée.
essées - notion de partie intéressée - commune - autorisation ministérielle en (TA 31-3-03 (14252); TA 22-6-04 (16505))
matière d'établissements classés - loi du 21 juin 1999, art. 4
Il se dégage des dispositions de l'article 4, et plus particulièrement de la 8. Requête introductive d'instance - obligation d'une requête séparée pour
combinaison de ses paragraphes (1) et (4), de la loi modifiée du 21 juin 1999, tout recours - exception
que le demandeur doit mettre les parties intéressées en intervention en leur S'il est vrai que tout recours doit en principe être introduit par requête
signifiant la requête introductive d'instance et à défaut de ce faire, le tribunal séparée, les demandeurs sont cependant autorisés à déférer deux décisions
doit ordonner leur mise en intervention. Il s'agit en fait de conférer aux tiers distinctes dans une même requête, lorsque les décisions critiquées ont le
intéressés la possibilité de défendre leurs intérêts en cause. - Une commune même objet, qu'elles se fondent sur des considérations de base identiques et
peut demander sa mise hors cause comme ne revêtant pas la qualité de tiers que le recours formé par les demandeurs contre les décisions se fonde sur les
intéressé, étant donné qu'elle n'a pas délivré l'autorisation en question, qu'elle mêmes moyens - TA 9-1-03 (14580); TA 14-7-05 (19193) - Si dans une même
n'en est pas le bénéficiaire et qu'elle n'a en outre pas réclamé à son encontre, requête le demandeur attaque des décisions différentes émanant de plusieurs
ni lors de l'enquête de commodo et incommodo, ni dans la suite. autorités et prises dans le cadre de deux législations distinctes, la démarche
( TA 11-3-02 (12892)) du demandeur ne saurait être sérieusement critiquée lorsque ces décisions
sont intimement liées entre elles, sauf le risque par lui couru, en cas d'impré-
3. Requête introductive d'instance - communication aux parties tierces cision de sa requête introductive d'instance, que des moyens soient écartés
intéressées - notion de partie intéressée - marchés publics - soumissionnaire dans la mesure où il n'est pas clairement dégageable à l'encontre de quelle
retenu décision précise ils sont dirigés.
Dans le cadre d'un recours dirigé contre la seule décision de non-adjudi-
(TA 15-12-04 (18044))
cation, le soumissionnaire qui s'est vu attribuer le marché par la décision

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


128 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

9. Requête introductive d'instance - signification à une entité dépourvue de ayant un intérêt direct à l'issue du litige, à l'occasion d'une rupture du délibéré
personnalité juridique - influence sur la recevabilité du recours (non) et comme la loi ne comporte aucune indication quant au délai dans lequel
La signification du recours à une entité n'ayant pas la personnalité ladite signification doit être faite, afin d'assurer la mise en intervention de tiers
juridique, au titre de partie intéressée, n'affecte pas la recevabilité du recours intéressés, il ne saurait en être tiré aucune irrecevabilité. (TA 14-3-02
en tant que tel. (12319); TA 14-6-04 (17045 et 17076))
(TA 27-10-99 (11231 et 11232, confirmé par arrêt du 18-5-2000, 11707C);
15. Mise en intervention - pouvoirs du juge - loi du 21 juin 1999, art. 4, al. 4
TA 1-12-99 (10764 et 10765)1)
Lorsque le demandeur a omis de signifier son recours à un tiers intéressé, le
10. Requête introductive d'instance - signification - chambre profession tribunal dispose de la faculté d'ordonner la mise en intervention de celui-ci,
nelle - signification au directeur administratif notamment eu égard au fait que le tribunal peut estimer qu'une partie est intér-
Le recours est valable alors même qu'il a été signifié au directeur admini- essée et doit figurer dans l'instance.
stratif d'une chambre professionnelle et non aux organes statutaires appelés à (TA 26-4-04 (17107))
la représenter en justice.
(TA 4-10-99 (9760, confirmé sur ce point par arrêt du 23-11-2000, 11662C)) Quant à l'article 5
1. Suspension du délai du recours contentieux pendant la période estivale
11. Requête introductive d'instance - exigence de signification aux tiers
intéressés (non) - loi du 21 juin 1999, art. 4 (non) - loi du 21 juin 1999, art. 5, par. 6
Ni la loi modifiée du 21 juin 1999, ni aucune autre disposition légale ou La suspension des délais entre le 16 juillet et le 15 septembre inscrite à
réglementaire ne prévoient un quelconque délai, ni a fortiori une sanction l'article 5 (6) de la loi du 21 juin 1999 précitée a trait, d'après les dispositions
concernant la signification du recours à une partie tierce intéressée, encore non équivoques de ladite disposition, aux seuls délais prévus aux paragraphes
que pareille communication mérite d'être effectuée à un moment rapproché du 1 et 5 du même article relatifs aux délais d'instruction de l'affaire et non au
dépôt du recours, ne fût-ce que pour ne pas autrement vider de leur substance délai de recours contentieux.
les dispositions de l'article 5 de la même loi concernant les délais de (TA 26-3-03 (15494))
production des mémoires - TA 14-2-01 (11607) - Aucune disposition de la loi 2. Délai prescrit pour le dépôt d'un mémoire - obligation s'étendant aussi à
modifiée du 21 juin 1999 ne sanctionne de nullité l'absence de signification la communication du mémoire - loi du 21 juin 1999, art. 5
d'un recours à une partie tierce intéressée, que ce soit à personne, au domicile Au vœu de l'article 5 de la loi du 21 juin 1999 portant règlement de
réel ou à un prétendu domicile élu. Au contraire, il faut conclure a contrario de procédure devant les juridictions administratives, la fourniture du mémoire en
l'article 4, par. 2 de la loi du 21 juin 1999, qui commine de caducité le recours réplique dans le délai d'un mois de la communication du mémoire en réponse
en cas d'omission de sa signification à la partie défenderesse dans le mois de inclut - implicitement, mais nécessairement - l'obligation de le déposer au
son dépôt, que tant que ce délai n'est pas écoulé, l'absence de signification greffe du tribunal et de le communiquer à la partie, voire aux parties défende-
n'entraîne aucune conséquence sur la recevabilité de la requête. De toute resses dans ledit délai d'un mois.
manière, la disposition pertinente est l'article 29 de la loi du 21 juin 1999 qui (TA 23-2-05 (18555))
dispose que l'inobservation des règles de procédure n'entraîne l'irrecevabilité
de la demande que si elle a pour effet de porter effectivement atteinte aux 3. Demande tendant au relevé de déchéance pour expiration du délai
droits de la défense. imparti pour signifier au demandeur le mémoire en réponse - faute de l'huissier
(TA prés. 27-1-05 (19210)) - loi du 22 décembre 1986, art. 1er - loi du 21 juin 1999, art. 5 et s.
Une requête tendant à obtenir le relevé de déchéance pour expiration du
12. Requête introductive d'instance - dépôt - administration de l'Emploi - délai imparti pour signifier au demandeur le mémoire en réponse suite à une
Fonds pour l'emploi faute de l'huissier, qui a omis de procéder à cette formalité en bonne et due
L'administration de l'Emploi ne jouit pas de la personnalité juridique, pas forme, est irrecevable pour ne pas tomber dans le champ d'application de la loi
plus que le Fonds pour l'emploi régi par la loi modifiée du 30 juin 1976 en du 22 décembre 1986 qui est incompatible avec une réglementation spéciale
portant création dont elle agit en sa qualité de gestionnaire, de sorte que postérieure, à savoir les articles 5 et suivants de la loi du 21 juin 1999 qui
compte tenu du principe de l'unicité de l'Etat et sur base des dispositions de dérogent de manière expresse à la loi de 1986 en ce qu'ils prévoient des
l'article 4 (3) de la loi modifiée du 21 juin 1999, le dépôt de la requête vaut mesures contraignantes d'instruction des affaires introduites devant le tribunal
signification à l'Etat. - Une signification à l'administration de l'Emploi, voire à administratif auxquelles il n'est permis de déroger qu'en sollicitant du président
son directeur n'est non seulement superflue au regard des dispositions claires du tribunal une prorogation unique des délais d'instruction.
dudit article 4 (3), mais engendre des frais non répétibles pour la partie qui les (TA 28-1-02 (14484))
aurait exposés.
(TA 22-4-02 (14112); TA 24-7-02 (14496)) 4. Constitution d'avocat - signature de l'avocat en bas du mémoire en
réponse - constitution valable - loi du 21 juin 1999, art. 5
13. Requête introductive d'instance - signification au défendeur - signifi La signature apposée par un avocat à la Cour, inscrit au tableau de l'Ordre
cation au tiers intéressé - délai (non) - conséquence - pluralité de tiers intér des avocats à Luxembourg, en bas du mémoire en réponse déposé au greffe
essés - affectation du délai pour répliquer - loi du 21 juin 1999, art. 4 (4) du tribunal administratif vaut constitution d'avocat au sens du paragraphe (2)
Si la signification de la requête introductive d'instance à la partie défende- de l'article 5 de la loi du 21 juin 1999.
resse, c'est-à-dire l'autorité administrative émettrice de la décision litigieuse, (TA 18-6-01 (11893))
doit intervenir au plus tard dans le mois du dépôt du recours sous peine de
caducité, aucun délai n'est imposé par le législateur concernant la signification 5. Dépôt d'un mémoire par l'Etat - délai - retard dans la notification du
de la requête introductive d'instance aux parties tierces intéressées, laquelle mémoire aux autres parties - forclusion (non)
peut même être opérée du fait que le tribunal l'ordonne, le cas échéant à un Si l'article 5 de la loi modifiée du 21 juin 1999 portant règlement de
niveau avancé de l'instruction de l'affaire. Il s'ensuit donc qu'en fonction de la procédure devant les juridictions administratives confère dans son alinéa (1)
date de signification de la requête introductive d'instance à des parties tierces au délégué du gouvernement un délai de trois mois pour fournir sa réponse à
intéressées, les différents délais pour répondre ouverts dans le chef respecti- la requête introductive et qu'il dispose dans son alinéa (5) que ce délai est
vement de la partie défenderesse et des parties tierces intéressées peuvent se prévu à peine de forclusion, il n'en reste pas moins que l'article 8 (3) de la
trouver être déphasés, conditionnant de la sorte le délai pour répliquer. même loi impose au délégué du gouvernement la seule obligation de déposer
(TA 25-7-01 (12820)2; TA 25-7-01 (12821); TA 25-7-01 (12822); TA 25-7-01 son mémoire dans le délai légal au greffe du tribunal administratif qui est alors
(12823); TA 25-7-01 (12824)2; TA 25-7-01 (12825); TA 5-5-03 (15435)) tenu de le communiquer aux autres parties. Dès lors qu'un mémoire du
délégué du gouvernement est ainsi soumis à la seule contrainte légale -
14. Requête introductive d'instance - signification à un tiers intéressé - prévue sous peine de forclusion - d'un dépôt au greffe dans le délai légal, un
rupture du délibéré - délai - irrecevabilité - loi du 21 juin 1999, art. 4 retard dans la communication de ce mémoire aux autres parties n'est partant
L'obligation de signifier un recours dans le mois du dépôt de celui-ci au pas imputable au délégué du gouvernement et ne constitue pas un non-
greffe du tribunal administratif, à peine de caducité du recours, ne s'applique respect de délai sanctionné par la forclusion du mémoire en question.
qu'à la signification à faire à la partie défenderesse, auteur de la décision (TA 29-6-05 (18192))
litigieuse. Si le tribunal a ordonné la mise en intervention d'un tiers intéressé,

1
Non réformé sur ce point par arrêt du 26 octobre 2000, 11788C.
2
Réformé par arrêt du 18-12-01, 13908C. L'arrêt n'aborde pas la question sous rubrique.

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 129

6. Mémoires additionnels - délai pour le dépôt - calendrier fixé par le réponses sont susceptibles d'être fournies, plus d'un mois peut avoir couru
tribunal - délais prévus à peine de forclusion après que la première d'entre elles ait été déposée. - De même après le dépôt
Tout comme les délais prévus par l'article 5 de la loi du 21 juin 1999 sont d'une première réponse, il se peut qu'aucune réponse ne soit plus déposée
prévus à peine de forclusion, conformément au paragraphe (6) dudit ar ticle, les par une autre partie défenderesse au litige, sans que la partie demanderesse
délais fixés par le tribunal pour le dépôt de mémoires additionnels dans le ne soit définitivement fixée avant la révolution du délai pour répondre dans le
cadre des calendriers à fixer pour des affaires dans lesquelles le jugement doit chef de toutes les parties.
être rendu dans un délai ne permettant pas le respect des délais fixés par (TA 11-12-02 (14858)1; TA 27-10-04 (17791); TA 15-6-05 (19332))
l'article 5 précité, sont également par assimilation aux délais ainsi fixés, déter-
13. Mémoire en réponse - tiers intéressés - délai pour fournir le mémoire
minés à peine de forclusion.
en réponse dans le chef du défendeur
(CA 21-4-05 (19514C))
Le délai de fourniture du mémoire en réponse de la partie défenderesse,
7. Pouvoirs du président du tribunal - procédure accélérée - urgence - loi auteur de la décision critiquée, est invariablement calculé à partir de la signifi-
du 21 juin 1999, art.5.(8) cation lui faite de la requête introductive d'instance, indépendamment de la
Dans l'hypothèse où l'urgence d'une affaire a été dégagée dans le cadre date de fourniture d'éventuels mémoires en réponse de parties tierces intér-
de l'analyse d'une requête en effet suspensif par le président du tribunal ou essées, dates indifférentes concernant la computation des délais de fourniture
son remplaçant, ce dernier peut être amené à engager en conséquence la du mémoire en réponse de la partie défenderesse.
procédure en abréviation des délais prévue à l'article 5 (8) - TA prés. 7-12-04 (TA 12-6-02 (13063))
(18887) - Le juge du provisoire peut, suivant les circonstances spécifiques
14. Mémoire en réponse de tiers intéressés - délai pour fournir le mémoire
d'une espèce, ordonner à titre complémentaire une instruction accélérée de
en réplique - loi du 21 juin 1999, art. 5 (5) et 7 al. 1er
l'affaire au fond, notamment si la mesure de suspension prononcée risque de
Le délai pour répliquer dans le chef de la partie demanderesse se situe
contribuer à un blocage complet de la situation sur le terrain.
dans le mois de la communication effective ou possible des réponses suscep-
( TA prés. 21-12-04 (19018))
tibles d'être fournies compte tenu des significations à parties tierces intér-
8. Abréviation des délais - calendrier fixé par le tribunal - prééminence du essées intervenues dans le cadre de la procédure en cours. Comme cette
calendrier sur les délais légaux - loi du 21 juin 1999, art. 5, al. 8 cristallisation des délais est connue par la partie demanderesse dès la signifi-
Une fois un calendrier pour la fourniture des mémoires fixé, ce sont les cation effectuée de la requête introductive d'instance au tiers intéressé, aucun
délais spécifiques de fourniture des mémoires fixés par le juge qui s'imposent besoin n'est pour elle de déposer son mémoire en réplique dans le mois à
face aux délais ordinaires d'instruction des affaires. partir du dépôt du mémoire en réponse du délégué du gouvernement, étant
( TA -2-4-04 (17340)) donné que, la partie demanderesse, admise à répliquer à travers un seul
mémoire, peut être amenée à déposer celui-ci, dans l'hypothèse où plusieurs
9. Mémoire en réponse - point de départ du délai de trois mois - date de
réponses ont été fournies, plus d'un mois après que la première d'entre elles a
signification de la requête - loi du 21 juin 1999, art. 3 et 5 (1)
été
S'il est vrai que d'après les dispositions de l'article 3 de la loi du 21 juin
(TA 25-7-01 (12820)2; TA 5-5-03 (15435); TA 2-3-05 (18005))
1999 seule la date du dépôt au greffe est prise en considération au regard des
délais de procédure, force est de retenir que les délais de procédure ainsi 15. Mémoire en duplique - absence de mémoire en réponse - Une partie qui
visés ne recouvrent pas les délais de communication d'un mémoire en n'a pas répondu ne saurait être admise à dupliquer, étant donné que si sa duplique
réponse, tels que prévus à l'article 5 (1), étant donné que le respect des droits était considérée comme première réponse, elle serait a fortiori hors délai.
de la défense est effectivement garanti dans le chef respectivement du Admettre le contraire reviendrait à priver le demandeur, ayant respecté les
défendeur et du tiers intéressé si ceux-ci voient courir le délai utile pour délais pour fournir sa réplique, de tous débats contradictoires par rapport au
communiquer un mémoire en réponse à partir du moment où ils ont pu avoir défendeur, étant donné qu'au niveau du mémoire en réplique, la réponse
connaissance du contenu de la requête introductive à travers la signification tardive de défendeur n'était pas encore communiquée et que les éléments par
qui leur en a été faite, le tout sans préjudice des règles spéciales prévues par lui fournis au titre de duplique interviennent postérieurement au mémoire en
ladite loi modifiée du 21 juin 1999 concernant l'Etat partie à une instance réplique - TA 12-6-02 (13063) - A défaut d'avoir déposé un mémoire en
devant les juridictions administratives, telles que résultant notamment de son réponse dans les délais légaux, une partie à l'instance ne saurait se voir
article 4 (3). autoriser à y remédier par le dépôt d'un mémoire en duplique, d'autant plus
( TA 14-10-02 (14485)) que par le fait de ne pas avoir déposé et signifié le mémoire en réponse dans
les délais légaux aux parties demanderesses, l'instance se poursuit par défaut
10. Mémoire en réplique - pluralité de mémoires en réponse - délai - loi du
à son encontre.
21 juin 1999, art. 5 (5)
(TA 19-9-02 (13917, confirmé par arrêt du 1-4-03, 15498C); TA 19-9-02
En présence de plusieurs parties admises à fournir une réponse, le délai
(13918, confirmé par arrêt du 1-4-03, 15499C))
pour répliquer court en principe à partir du dernier dépôt, sinon de communi-
cation des mémoires en réponse fournis. Quant à l'article 7
( TA 12-6-02 (13063); TA 23-2-05 (18555)) 1. Nombre de mémoires - délai pour le dépôt - question d'ordre public
11. Mémoire en réplique - délai d'un mois - dépôt et communication à la La question de la fourniture des mémoires dans les délais impartis et
partie adverse - loi du 21 juin 1999, art. 5 (5) suivant le nombre prévu par la loi modifiée du 21 juin 1999 touche à l'organi-
Au vœu de l'article 5, paragraphe 5 de la loi du 21 juin 1999, la fourniture sation juridictionnelle et est par voie de conséquence d'ordre public. Elle doit
du mémoire en réplique dans le délai d'un mois de la communication du être soulevée d'office par le tribunal, à défaut de l'être à travers l'un des
mémoire en réponse inclut - implicitement, mais nécessairement - l'obligation moyens des parties.
de le déposer au greffe du tribunal et de le communiquer à la partie voire aux (TA 14-2-01 (11607), TA 17-2-05 (18011 à 18018); TA 23-2-05 (18555); TA
parties défenderesses dans ledit délai d'un mois. 9-3-05 (18164); TA 11-5-05 (18843); TA 14-7-05 (19193))
( TA 4-3-01 (11960); TA 4-3-01 (12029); TA 12-6-02 (13063); TA 19-9-02 2. Nombre de mémoires - mémoire en «triplique» - prise en considération
(13916); TA 19-9-02 (13917); TA 19-9-02 (13918); TA 6-5-04 (17118); TA 28-2- (non) - arr. r. g.-d. 21-8-1866, art. 6, al. 2; loi du 21 juin 1999, art. 7, al. 1er
05 (18514); TA 20-7-05 (19202)) Il ne peut y avoir plus de deux requêtes de la part de chaque partie y
12. Mémoire en réplique - pluralité de parties défenderesses susceptibles compris la requête introductive. Un mémoire en triplique n'est partant pas à
de fournir un mémoire en réponse - délai - loi du 21 juin 1999, art. 5 (5) prendre en considération et n'entre pas en taxe -TA 6-4-97 (9537); TA 7-7-03
Quoique l'article 5 (5) de la loi du 21 juin 1999 ne vise que l'hypothèse (16026); TA 5-5-04 (16797); TA 6-5-04 (17118) Nombre de mémoires -
d'une seule partie défenderesse fournissant son mémoire en réponse, il n'en mémoire en «triplique» - prise en considération (non) - exception - réponse à
reste pas moins que par essence même le mémoire en réplique de la partie un incident nouveau - arr. r. g.-d. 21-8-1866, art. 6, al. 2 - Bien que constituant
demanderesse est appelé à répondre à l'ensemble des mémoires en réponse per se un mémoire en «triplique» excédant comme tel le nombre de mémoires
à fournir dans les délais légaux par les différentes parties défenderesses ou dont la loi autorise l'échange, un tel mémoire est admissible dans la mesure où
tierces intéressées présentes au litige. - Dans l'hypothèse où plusieurs il permet au demandeur de faire valoir son droit de défense par rapport aux

1
Confirmé par arrêt du 13-5-03, 15895C, qui ne s'est cependant pas prononcé sur cette question.
2
Réformé par arrêt du 18-12-01, 13907C. L'arrêt n'aborde pas la question sous rubrique.

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130 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

seules conclusions d'une partie au litige et à un incident nouveau de la Quant à l'article 8


procédure se cristallisant au niveau du second mémoire, voire après le dépôt 1. Forme d'un mémoire - simple courrier déposé au greffe - loi du 21 juin
de celui-ci. 1999, art. 8 (3)
(TA 25-6-97 (9640)1; TA 20-10-97 (9721); TA 22-7-98 (9740); TA 14-7-99 Il n'existe aucune disposition légale ou réglementaire suivant laquelle un
(11079 et 11098, confirmé sur ce point par arrêt du 6-7-2000, 11498C)) mémoire devrait prendre une forme déterminée et un simple courrier déposé
3. Mémoires supplémentaires - signification - conditions - loi du 21 juin en original au greffe dans les délais est à considérer comme mémoire.
1999, art. 7 (TA 16-10-03 (16341, confirmé par arrêt du 12-2-04, 17170C); TA 14-12-05
Outre le fait que le droit d'ordonner la production de mémoires supplémen- (20254 et 20255))
taires, en dehors de jugements d'avant dire droit où l'instruction ultérieure de 2. Décision basée sur des avis - avis faisant partie du dossier administratif
l'affaire ne se concevrait pas sans instruction supplémentaire écrite, est une - perte du dossier administratif - sanction - annulation de la décision prise sur
prérogative discrétionnaire du président du siège, la production de mémoires base de ces avis - r. g.-d. du 8 juin 1979, art. 4; loi du 21 juin 1999, art. 8
«supplémentaires» telle que prévue facultativement par la loi ne vise que les Une décision basée sur les avis de l'administration de l'Emploi et de la
situations où la complexité de l'affaire ou la survenance d'éléments nouveaux commission d'avis spéciale encourt l'annulation pour violation de l'article 4 du
rend nécessaire une nouvelle prise de position des parties et que donc les règlement grand-ducal du 8 juin 1979 et de l'article 8 (5) de la loi du 21 juin
besoins de l'instruction exigent que le nombre de mémoires soit augmenté au- 1999, dès lors que le représentant étatique n'est pas en mesure de fournir ces
delà de deux. avis en raison de la perte du dossier au niveau du ministère du Travail, étant
(CA 6-7-2000 (11788C)) donné que le tribunal n'est pas à même de vérifier la régularité de la procédure
prévue en matière d'octroi d'un permis de travail, ni les éléments de fait et de
4. Mémoires supplémentaires - signification - conditions - loi du 21 juin
droit sur lesquels se basent les avis de l'administration de l'Emploi et de la
1999, art. 7
commission d'avis spéciale.
La faculté de produire un mémoire supplémentaire après un jugement
(TA 9-3-05 (18256))
avant dire droit n'existe que pour les parties ayant déposé les mémoires précé-
dents dans le délai de la loi, rien ne permettant d'accorder à la disposition 3. Régime de la charge de la preuve - obligation de collaboration à charge
prévoyant la faculté de présenter un mémoire supplémentaire la portée de de l'administration - défaut de collaboration
pouvoir valoir relevé de forclusion. Faute par l'administration défenderesse d'avoir effectivement manifesté un
(CA 3-4-03 (14838C2)) intérêt à l'instance en présentant ses observations dans le délai légalement
imparti ou ne serait-ce qu'en produisant le dossier administratif, le tribunal doit
5. Mémoires supplémentaires - signification - conditions - loi du 21 juin
considérer que les faits allégués dans la requête introductive d'instance, qui ne
1999, art. 7, al. 3
sont pas contredits par les pièces produites en cause, sont à considérer
La possibilité offerte aux parties de déposer un mémoire complémentaire
comme établis, dans la mesure où le demandeur apporte des indices et des
en application de l'article 7, alinéa 3 de la loi modifiée du 21 juin 1999 portant
indications auxquels l'administration aurait dû répondre.
règlement de procédure devant les juridictions administratives est à mettre en
(TA 21-3-02 (13690); TA 28-6-04 (15471, 15790 et 17374))
rapport avec l'article 30 de la loi modifiée du 21 juin 1999 selon lequel le
tribunal ne peut statuer sur un moyen soulevé d'office sans avoir préalab- Quant à l'article 10
lement invité les parties à présenter leurs observations, de sorte que les 1. Communication de mémoires - notion - signification par huissier - notifi
mémoires complémentaires sollicités sont circonscrits quant à leur objet à la cation directe, par l'intermédiaire de la poste ou par télécopieur - loi du 21 juin
seule question soulevée d'office par le tribunal. Dans la mesure où un 1999, art. 10
défendeur n'a pas pris position dans son mémoire complémentaire sur la Le terme de «communication» constitue le terme générique qui englobe
question soulevée d'office par le tribunal, mais a répondu de façon générale les notions de signification - qui s'opère par voie d'huissier - et de notification -
aux griefs soulevés par le demandeur dans sa requête introductive d'instance qui est faite directement ou par l'intermédiaire de la poste. Les communica-
et tenté de justifier la décision prise, le mémoire complémentaire est à qualifier tions officielles (échanges de mémoires, communication de requêtes
de mémoire en réponse et à écarter des débats comme déposé en dehors du adressées au tribunal ou à son président) entre avocats, et avec les délégués
délai légal. du gouvernement, se font, au choix, soit par signification d'huissier ou par
(TA 5-5-04 (17030)) notification directe ou par voie postale. La notification par télécopieur doit être
6. Complément de motivation - possibilité de déposer un troisième assimilée à la notification par voie postale.
mémoire (TA 6-11-2000 (11870); TA 19-2-04 (16516, confirmé par arrêt du 24-2-05,
Au cas où l'auteur d'une décision apporte un complément de motivation se 17817C); TA 25-10-04 (14853))
trouvant à la base de la décision dans le cadre de son mémoire en duplique, la 2. Communication des mémoires - Etat représenté par un avocat - dépôt
demanderesse est autorisée, afin d'assurer ses droits de la défense dans le au greffe - dépôt au greffe valant signification à l'Etat - loi du 21 juin 1999, art.
cadre du respect du principe du contradictoire, à y prendre position par un 5, al. 5 et 6, et 10
mémoire complémentaire, nonobstant le fait qu'à ce stade de l'instruction de L'hypothèse spécifique où la partie défenderesse est l'Etat, le simple dépôt
l'affaire, elle a déjà déposé deux mémoires écrits. tant de la requête que des mémoires subséquents vaut signification, sans
(TA 18-6-01 (11893)) opérer de distinction suivant que l'Etat est représenté par un avocat ou par un
7. Moyens amplifiés en cours d'instance - admissibilité délégué du Gouvernement.
Au-delà de la motivation expressément fournie par l'administration à la ( TA 12-2-03 (15237); TA 12-2-03 (15238, confirmé par arrêt du 4-11-03, 16173C))
base des décisions déférées, il lui est loisible de la compléter en cours
Quant à l'article 11
d'instance, tout comme le tribunal dispose de la possibilité de procéder par
substitution de motifs légaux à partir des éléments du dossier régulièrement 1. Compétence - président du tribunal - requête adressée au tribunal
produits en cause, entraînant d'un autre côté que la partie demanderesse est siégeant dans sa formation collégiale - incompétence - possibilité d'un renvoi
admise à amplifier ses moyens en cours d'instance au-delà des développe- devant le président (non) - loi du 21 juin 1999, art. 11
ments déployés dans le cadre de la requête introductive d'instance - TA 14-2- Les attributions de compétence étant d'ordre public, le tribunal administratif
01 (11607) - Parallèlement à la possibilité généralement accordée à l'Etat de doit se déclarer incompétent pour statuer sur un recours en effet suspensif, dès
compléter la motivation à la base d'une décision administrative en cours lors que celui-ci a été introduit auprès du tribunal administratif, dans sa
d'instance contentieuse, sous réserve du droit du demandeur de pouvoir y formation collégiale, en ce que la requête introductive d'instance a été adressée
prendre utilement position à travers un éventuel mémoire en réplique, la partie au «président et Mesdames/Messieurs les juges», et non pas au président
demanderesse est également admise à fournir en cours d'instance conten- dudit tribunal question. Cette conclusion ne saurait être ébranlée par le fait que
tieuse des éléments complémentaires de nature à éclaircir la situation de fait le président du tribunal administratif fait nécessairement partie du tribunal
telle qu'elle a prévalu au jour de la prise de la décision litigieuse. administratif en tant que tel. Comme la loi n'a prévu aucune procédure de renvoi
du tribunal administratif au président de celui-ci, un tel renvoi ne peut pas être
(TA 26-4-04 (17163))
ordonné - TA 14-10-99 (11574);TA 29-12-99 (7340A); TA 16-2-2000 (11819);TA

Jugement réformé par arrêt du 12-2-98, 10206C, qui ne statue cependant pas sur la question du nombre admissible de mémoires.

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 131

22-3-2000 (11659) - Dès lors qu'il ne découle cependant pas à l'exclusion de 7. Préjudice grave - notion
tout doute que le demandeur ait eu l'intention de s'adresser au tribunal admini- Un préjudice est grave au sens de l'article 11 de la loi du 21 juin 1999
stratif siégeant dans sa formation collégiale, et en l'absence de l'utilisation d'une lorsqu'il dépasse par sa nature ou son importance les gênes et les sacrifices
formule dans laquelle il s'adresserait à une pluralité de magistrats (comme p. courants qu'impose la vie en société et doit dès lors être considéré comme une
ex. «A Mesdames et Messieurs les président et juges composant le tribunal violation intolérable de l'égalité des citoyens devant les charges publiques.
administratif»), une telle conclusion ne saurait en effet se déduire du seul (TA prés. 28-5-01 (13446); TA prés. 27-11-01 (14201); TA prés. 25-9-02
intitulé de la requête («Recours en référé devant le tribunal administratif»), ni du (15354); TA prés. 20-11-03 (17147); TA prés. 10-6-04 (18132))
dispositif, dans lequel il est demandé au «tribunal administratif» d'ordonner le
sursis à exécution, étant donné que le président du tribunal administratif 8. Préjudice définitif - notion
constitue à son tour une formation dudit tribunal, de sorte que dans une telle Un préjudice est définitif au sens de l'article 11 de la loi du 21 juin 1999
situation, le président du tribunal administratif est valablement saisi. ( TA lorsque le succès de la demande présentée au fond ne permet pas ou ne
prés. 23-10-03 (17059)) permet que difficilement un rétablissement de la situation antérieure à la prise
de l'acte illégal, la seule réparation par équivalent du dommage qui se
2. Compétence du président du tribunal - incompétence dès que le tribunal manifeste postérieurement à son annulation ou sa réformation ne pouvant être
a statué au fond - loi du 21 juin 1999, art. 11 (6)
considérée à cet égard comme empêchant la réalisation d'un préjudice définitif
Les pouvoirs du président s'épuisent dès lors que le tribunal a statué au
- TA prés. 27-11-01 (14201); TA prés. 25-9-02 (15354); TA prés. 20-11-03
fond. Dès cet instant, c'est le tribunal lui-même qui, en vertu de l'article 35 de
(17147); TA prés. 29-4-04 (17836) - Pour l'appréciation du caractère définitif du
la loi du 21 juin 1999, peut, dans un jugement tranchant le principal ou une
dommage, il n'y a pas lieu de prendre en considération le dommage subi
partie du principal, ordonner l'effet suspensif du recours pendant le délai et
pendant l'application de l'acte illégal et avant son annulation ou sa réformation.
l'instance d'appel, une telle décision n'étant pas susceptible d'appel. Il s'ensuit
Admettre le contraire reviendrait à remettre en question le principe du
que dès que le tribunal statue au fond, il est seul compétent pour conférer ou
caractère immédiatement exécutoire des actes administratifs, car avant l'inter-
non un effet suspensif au recours porté devant lui. Il peut ordonner un tel effet
vention du juge administratif, tout acte administratif illégal cause en principe un
suspensif, sans y être obligé, s'il fait droit au recours au fond et s'il estime si
préjudice qui, en règle, peut être réparé ex post par l'allocation de dommages-
l'exécution de la décision attaquée risque de causer au requérant un préjudice
intérêts. Ce n'est que si l'illégalité présumée cause un dommage irréversible
grave et définitif.En revanche, s'il rejette le recours, aucun effet suspensif n'est
dans le sens qu'une réparation en nature, pour l'avenir, un rétablissement de
plus susceptible d'être conféré au recours.
la situation antérieure, ne sera pas possible, que le préjudice revêt le caractère
( TA prés. 29-10-99 (11587); TA prés. 2-2-2000 (11793))
définitif tel que prévu par l'article 11 de la loi modifiée du 21 juin 1999.
3. Compétence du président du tribunal - incompétence dès que le tribunal (TA prés. 28-5-01 (13446); TA prés. 10-9-04 (18628))
a statué au fond - loi du 21 juin 1999, art. 11 (6)
Le pouvoir d'ordonner le sursis à exécution que l'article 11 de la loi du 21 9. Préjudice grave et définitif - appréciation - méthode - comparaison des
juin 1999 confère au président du tribunal ne s'étend qu'aux décisions admini- inconvénients d'une exécution immédiate de la décision et un sursis à
stratives, à l'exclusion des jugements rendus par le tribunal administratif. La exécution (non)
juridiction du président du tribunal, statuant au provisoire, cesse dès lors que On ne saurait se borner à affirmer que pour constater l'existence d'un
le tribunal administratif a rendu son jugement au fond. Le pouvoir de conférer risque de préjudice grave et définitif, le juge devrait comparer les inconvénients
un effet suspensif au recours appartient à partir de ce moment au seul tribunal respectifs entre l'hypothèse d'une exécution de la décision attaquée et celle
administratif siégeant en formation collégiale, en vertu de l'article 35 de la loi d'une suspension de l'exécution de la décision en attendant la solution du litige
du 21 juin 1999, et réciproquement le président du tribunal est incompétent au fond, et opter pour celle des solutions qui engendre le moins d'inconvé-
pour conférer aux mesures qu'il ordonne un effet allant au-delà du jugement à nients. En réalité, la loi prévoit que les décisions administratives sont exécu-
rendre par le tribunal. toires en principe, le juge, saisi dans le cadre des articles 11 et 12 de la loi
( TA prés. 4-8-2000 (12191); TA 5-11-01 (14107)) précitée du 21 juin 1999, ne pouvant ordonner le sursis à exécution ou une
mesure de sauvegarde que lorsque l'exécution immédiate de la décision
4. Compétence du président du tribunal - mesure provisoire ne perdurant
risque de causer à l'administré un préjudice grave et définitif. L'existence d'un
que jusqu'à ce que le tribunal a statué au fond - possibilité pour la partie intér
tel préjudice ne se mesure donc pas par rapport à l'intérêt relatif de l'exécution
essée de hâter la décision au fond
immédiate de la décision administrative attaquée, mais par rapport à la
Si l'effet suspensif à prononcer ne constitue qu'une mesure provisoire, il
situation préjudiciable - en droit et en fait - susceptible d'être créée par l'exé-
n'est pas moins vrai que ce provisoire n'est pas destiné à perdurer en ce qu'il
cution immédiate de la décision et respectivement la possibilité ou l'impossi-
est loisible à la partie y intéressée à accélérer l'instruction du dossier, sinon
même à solliciter une abréviation des délais afin de voir provoquer ainsi une bilité de recréer la situation initiale au cas où le recours engagé au fond contre
décision au fond de la part du tribunal dans les délais les plus rapprochés. la décision est couronné de succès - TA prés. 26-3-01 (13108); TA prés. 20-8-
( TA prés. 11-6-04 (18140)) 01 (13887); TA prés. 28-1-03 (15898); TA prés.1-7-05 (19965) - Admettre le
contraire reviendrait à la solution pour le moins paradoxale que plus le bénéfi-
5. Compétence - instance d'appel - président de la Cour administrative ciaire d'une autorisation administrative s'est engagé dans une entreprise
(non) - loi du 21 juin 1999, art. 11 et 35 coûteuse, moins celui qui conteste la légalité de celle-ci aurait le droit de faire
Aucune disposition législative ne donne compétence au président de la arrêter provisoirement son exécution.
Cour administrative pour statuer sur une demande en effet suspensif d'une
(TA prés. 20-2-02 (14553); TA prés. 17-2-04 (17201))
décision rendue au fond par le tribunal administratif, ce dernier étant seul
compétent pour ordonner l'effet suspensif d'un recours pendant le délai et 10. Impôts - paiement d'une dette fiscale - contestation de la dette -
l'instance d'appel. préjudice grave et définitif - conditions
(CA (prés.) 8-2-2000 (11794C)) Tout paiement d'impôts cause au contribuable un préjudice en ce qu'il
amoindrit son patrimoine, sans pour autant nécessairement constituer un
6. Décision négative - refus de prorogation d'une autorisation de séjour
préjudice au sens de l'article 11 de la loi modifiée du 21 juin 1999. Le refus du
Une demande tendant au sursis à exécution d'une décision portant refus
paiement d'une dette fiscale ne saurait entrer en ligne de compte, pour l'appré-
de prolonger une autorisation de séjour est irrecevable comme se rapportant à
ciation de la justification d'une mesure de sursis à exécution que pour autant
une décision administrative négative qui ne modifie pas une situation de fait ou
que le paiement de la somme due ou réclamée risque de perturber sinon de
de droit antérieure, matière dans laquelle un sursis à exécution ne se conçoit
manière irrémédiable, du moins profondément la situation financière du contri-
pas. En revanche, une demande en institution d'une mesure de sauvegarde
buable de telle sorte que, même en cas de gain de cause devant le juge du
permettant à un étranger de rester au pays en attendant que le tribunal admini-
fond et de restitution des sommes payées indûment, cette situation ne peut
stratif statue au fond sur le mérite de sa demande dirigée contre la décision
être rétablie que difficilement. - Pour l'appréciation du caractère grave et
refusant la prolongation de son autorisation de séjour, est recevable -TA prés.
définitif du préjudice causé par l'exécution immédiate des cotes d'impôt fixées
3-10-2000 (12330); TA prés. 27-12-01 (14338) - Il est indifférent, à cet effet,
que la partie demanderesse base sa requête sur le seul article 11 de la loi par le bureau d'imposition, il faut prendre en compte la dette fiscale dans la
modifiée du 21 juin 1999, relatif à la demande d'effet suspensif d'un recours, mesure de son exigibilité concrète, compte tenu des délais de paiement le cas
dès lors qu'il se dégage par ailleurs du libellé de la requête qu'il sollicite une échéant consentis par ladite administration.
mesure provisoire nécessaire à la sauvegarde de ses intérêts, prévue par (TA prés. 15-5-02 (14856); 22-1-04 (17462))
l'article 12 de la même loi. ( TA prés. 10-4-02 (14779)) 11. Marchés publics - adjudication - adjudicataire évincé - préjudice
pécuniaire - compétence du président du tribunal administratif

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132 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

Comme on ne saurait raisonnablement admettre que le législateur a juridique existante pouvant le cas échéant lui servir de manière indirecte à
procédé à un changement de la réglementation en vigueur sans vouloir lui obtenir un avantage, est à débouter de sa demande. (TA prés. 1-3-02
conférer un effet réel, ce qui serait pourtant le cas si on continuait à admettre (14609))
qu'en raison du caractère réparable du préjudice du soumissionnaire
3. Acte réglementaire - incompétence du président du tribunal Si le président
injustement évincé moyennant l'allocation de dommages-intérêts, le juge du
du tribunal est bien compétent pour ordonner le sursis à exécution d'un acte
provisoire en matière administrative ne saurait connaître de demandes en
réglementaire, la loi ne lui confère pas de compétence pour ordonner, dans
suspension d'adjudications querellées par des soumissionnaires écartés, il
la matière des actes réglementaires, des mesures de sauvegarde, à l'instar
faut admettre que la nouvelle réglementation résultant de la loi du 30 juin 2003
de la compétence afférente qu'il tire de l'article 12 de la loi modifiée du 21 juin
et du règlement grand-ducal du 7 juillet 2003 a conféré au président du tribunal
1999 en matière d'actes à portée individuelle. (TA prés. 28-5-01 (13446);
administratif, statuant dans le cadre des pouvoirs découlant des articles 11 et
TA prés. 25-9-02 (15354))
12 de la loi modifiée du 21 juin 1999, le pouvoir de prononcer le sursis à
exécution d'une décision d'adjudication d'un marché public, un tel sursis Quant à l'article 13
entraînant essentiellement que tant qu'une ordonnance de sursis à exécution
1. Délai pour agir - point de départ - connaissance de la décision admini
produit ses effets, le pouvoir adjudicateur ne saurait conclure le contrat d'exé-
strative - preuve de cette connaissance - charge de la preuve appartenant à
cution du marché litigieux.
l'administration
(TA prés. 28-5-04 (18056); TA prés. 29-7-04 (18443); TA prés. 13-12-04 L'article 13 (1) de la loi du 21 juin 1999 vise directement l'hypothèse où
(18929a); TA prés. 14-12-04 (18954); TA prés. 14-6-05 (19922); TA prés. 26-8-
l'auteur de la décision en question, en vertu des dispositions légales ou régle-
05 (20314)1)
mentaires qui lui en font l'obligation, sinon spontanément, a porté à la connais-
12. Marchés publics - adjudication - soumissionnaire évincé - pouvoirs du sance des parties tierces intéressées l'existence de la décision en question
président du tribunal administratif - interdiction de conclure le contrat civil d'une façon à permettre à l'administré concerné d'en vérifier les éléments
En ordonnant le sursis à exécution d'une décision d'adjudication, le essentiels concernant son contenu de façon à engager utilement, le cas
président du tribunal administratif reste dans le cadre de ses attributions échéant, une procédure contentieuse - TA 21-5-01 (12517); TA 27-2-02
légales même si cette décision entraîne comme conséquence, de manière (13954, confirmé par arrêt du 25-6-02, 14785C) - Il appartient à l'admini-
provisoire, l'interdiction du ministre de conclure le contrat civil destiné à mettre stration de prouver l'existence de la formalité qui a pu faire courir le délai du
en œuvre la décision d'adjudication. recours contentieux.La partie qui se prévaut de la tardiveté de l'exercice d'une
(TA prés. 28-5-04 (18056)) action en justice a la charge de la preuve que la partie demanderesse a eu une
connaissance adéquate de la décision attaquée pendant un laps de temps
13. Mesure de sauvegarde - exigence de moyens sérieux - risque d'un
supérieur au délai légal pour exercer un recours contentieux - CA 15-3-01
préjudice grave et définitif (12137C);TA 27-11-03 (15723);TA 18-12-03 (16518) - L'article 13 alinéa 1erde
Sous peine de vider de sa substance l'article 11 de la loi du 21 juin 1999, la loi modifiée du 21 juin 1999 prévoit deux hypothèses alternatives dans
qui prévoit que le sursis à exécution ne peut être décrété qu'à la double lesquelles un recours peut être déclaré irrecevable ratione temporis, à savoir
condition que, d'une part, l'exécution de la décision attaquée risque de causer celle où le requérant dépose son recours plus de trois mois après s'être vu
au requérant un préjudice grave et définitif et que, d'autre part, les moyens formellement notifier la décision litigieuse, et celle où il introduit un recours
invoqués à l'appui du recours dirigé contre la décision apparaissent comme plus de trois mois après avoir obtenu connaissance de l'acte faisant grief, de
sérieux, il y a lieu d'admettre que l'institution d'une mesure de sauvegarde est sorte qu'il appartient au tribunal de vérifier la recevabilité du recours par
soumise aux mêmes conditions concernant les caractères du préjudice et des rapport à ces deux hypothèses.
moyens invoqués à l'appui du recours. Admettre le contraire reviendrait en effet (TA 15-12-04 (17971, confirmé par arrêt du 9-6-05, 19200C))
à autoriser le sursis à exécution d'une décision administrative alors même que
2. Expropriation - déclaration d'utilité publique - délai pour agir - échange
les conditions posées par l'article 11 ne seraient pas remplies, le libellé de
de correspondance individuel avec le pouvoir expropriant - publication au
l'article 12 n'excluant pas, a priori, un tel sursis qui peut à son tour être compris
Mémorial - point de départ du délai pour agir - information individuelle du
comme mesure de sauvegarde.
propriétaire - loi du 21 juin 1999, art. 13 (1)
(TA prés. 14-1-2000 (11735); TA prés. 16-8-02 (15243); etc.)
Un propriétaire informé individuellement de l'intention de l'Etat d'acquérir
Quant à l'article 12 des terrains lui appartenant, appelé à former ses observations et l'ayant fait,
sans cependant recevoir de réponse jusqu'au moment où, à une date à
1. Décision négative - absence de modification d'une situation antérieure -
laquelle l'arrêté grand-ducal déclarant l'utilité publique avait été pris, il fut
décision susceptible de faire l'objet d'un sursis à exécution (non) - possibilité
informé de l'intention de l'Etat d'acquérir ses terrains et à défaut d'accord, il
d'institution d'une mesure de sauvegarde
serait procédé par voie d'expropriation forcée, a pu légitimement estimer que
Une décision administrative négative qui ne modifie pas une situation de
le délai du recours contentieux n'avait pas expiré, sans qu'on puisse lui faire
fait ou de droit antérieure ne saurait faire l'objet d'une mesure de sursis à
grief de ne pas s'être régulièrement enquis de la teneur du Mémorial B où
exécution. Elle est en revanche susceptible de faire l'objet d'une mesure de
l'arrêté litigieux avait été publié - TA 7-5-03 (15453) - En cas de connaissance
sauvegarde - TA prés. 14-1-2000 (11735); TA prés. 4-7-2000 (12072); TA
personnelle suffisante de l'arrêté d'expropriation par un propriétaire suite à une
prés. 7-9-2000 (12269); TA prés. 27-6-01 (13578) - Il est indifférent, à cet information individuelle, le délai du recours contentieux commence à courir à
effet, que le demandeur base sa requête sur le seul article 11 de la loi du 21 partir de cette prise de connaissance.
juin 1999, relatif à la demande d'effet suspensif d'un recours, dès lors qu'il se (TA 12-5-03 (15637))
dégage par ailleurs du libellé de la requête qu'il sollicite une mesure provi-
soire nécessaire à la sauvegarde de ses intérêts, prévue par l'article 12 de la 3. Délai du recours contentieux - autorisation de bâtir - construction
même loi. achevée - loi du 21 juin 1999, art. 13 (1)
(TA prés. 14-12-99 (11695); TA prés. 30-5-02 (14958); TA prés. 10-3-05 (19446)) En matière de permis de construire, l'objet de l'autorisation délivrée une
fois érigé en ses contours extérieurs est, en règle générale, de nature à offrir
2. Demande se bornant à un constat par le juge administratif - admissibilité aux tiers intéressés la possibilité de prendre connaissance de l'autorisation à
(non) sa base, sauf situation exceptionnelle d'inexistence de celle-ci ou de déliv-
Une partie qui ne sollicite pas une mesure de nature à sauvegarder direc- rance post festum. - Une fois la construction autorisée achevée, des exigences
tement et concrètement ses droits, mais simplement le constat d'une situation de sécurité juridique portent que dans un délai de trois mois suivant l'achè-

1
Voir la jurisprudence antérieure: La notification de la décision d'adjudication à l'adjudicataire emporte la conclusion d'un contrat entre le maître de
l'ouvrage et l'adjudicataire. Eu égard à la répartition des compétences entre les juridictions des ordres judiciaire et administratif et l'interdiction faite à
ces dernières de statuer relativement à des contestations portant sur des droits civils, l'exécution du contrat conclu et par là, sa suspension, relèvent
de la compétence exclusive des cours et tribunaux de l'ordre judiciaire, de sorte que la suspension de l'adjudication ne saurait être de nature à prévenir
le préjudice invoqué par le soumissionnaire évincé, à savoir une impossibilité définitive d'exécuter le marché - TA prés. 28-2-02 (14603); TA prés. 15-3-
04 (17598) - Le préjudice subi par l'adjudicataire évincé n'est à considérer comme grave et définitif que si une réparation en nature ultérieure ne saurait
lui procurer entière satisfaction. Or, ceci n'est le cas que si l'adjudicataire évincé fait état d'un préjudice pécuniaire important, ou encore d'un préjudice
moral ou d'une atteinte à la réputation ou autre. Il ne suffit pas qu'il allègue seulement l'existence d'un risque de préjudice s'appliquant en définitive à
toute décision écartant un soumissionnaire en matière de marché public - TA prés. 28-2-02 (14603);TA prés. 15-3-04 (17598);TA prés. 15-3-04 (17598).

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 133

vement dûment constatable, la partie tierce intéressée, ayant omis d'en encore que pareille diffusion mériterait d'être réglementée tant pour les
prendre connaissance, doit d'abord s'en tenir à elle-même et se trouve dès lors demandes d'autorisation de bâtir que pour les autorisations délivrées, à la fois
forclose pour agir conformément aux dispositions de l'article 13 (1) de la loi au regard des dispositions de l'article 5 du règlement grand-ducal du 8 juin
modifiée du 21 juin 1999. 1979 et de celles de l'article 13 (1) de la loi modifiée du 21 juin 1999. (TA
( TA 27-2-02 (13954, confirmé par arrêt du 25-6-02, 14785C)) 12-2-03 (14703); TA 24-5-04 (17134))
4. Recours gracieux - partie tierce-intéressée - loi du 21 juin 1999, art. 13 (2) Quant à l'article 16
La partie intéressée visée par l'article 13 (2) de la loi du 21 juin 1999
1. Recours en annulation - expropriation - délai - point de départ - 1er jour
comprend toute personne ayant un intérêt vérifié à agir contre la décision
de mise à disposition des plans et listes approuvées - Convention Européenne
posée par l'autorité compétente, qu'il s'agisse du destinataire ou d'un tiers
des droits de l'homme, art. 13 et 1er du protocole additionnel; loi du 21 juin
intéressé.
1999, art. 16 al. 1er; loi modifiée du 7 novembre 1996, art. 7
( TA 12-6-02 (13063))
Le point de départ du délai d'introduction du recours en annulation contre
5. Délai du recours contentieux - silence de l'administration - décision les actes réglementaires ne doit pas seulement être entrevu par rapport à la
expresse ultérieure - loi du 7 novembre 1996, art. 4 (1); loi du 21 juin 1999, art. publication au Mémorial des règlements en question, mais également par
13(3) rapport à la publication des plans et listes expressément approuvés par ledit
Ce n'est que lorsqu'un délai de trois mois s'est écoulé sans qu'il soit acte administratif à caractère réglementaire. La publication de l'acte attaqué
intervenu aucune décision, suite à l'introduction d'un recours gracieux, qu'une comprend ainsi, au-delà de sa publication proprement dite au Mémorial, celle
partie intéressée peut considérer son dit recours comme rejeté et se pourvoir des plans et listes par lui approuvés, laquelle se résout dans leur mise à dispo-
devant le tribunal administratif contre la décision de refus implicite en sition du public -TA 12-11-01 (13173, confirmé sur ce point par arrêt du 19-2-
découlant.. 02, 14239C) - Le délai d'introduction utile du recours en annulation commence
( TA 17-12-01 (12896); TA 8-10-03 (16086); TA 20-3-03 (15591); TA 8-6-05 à courir à partir de l'expiration du délai d'un mois de mise à la disposition du
(18679 et 19195)) public des plans des parcelles et de la liste des propriétaires de cette mise à
disposition - CA 19-2-02, précité1; TA 12-2-03 (9997); TA 7-7-03 (15958) - Au
6. Délai pour agir - point de départ - obligation de s'informer - condition -
regard des publications préliminaires opérées concernant le tableau des
connaissance de l'existence d'une décision administrative définitive -
emprises et la liste de propriétaires de terrains devant constituer une zone
obligation de s'informer - attitude passive du tiers intéressé - admissibilité
horticole projetée, ensemble la publication de l'arrêté grand-ducal tendant à
(non)
faire déclarer d'utilité publique la création d'une zone horticole au Mémorial, le
Si le fait pour des voisins de se renseigner et de consulter les autorités
point de départ du recours contentieux direct ouvert à l'encontre de l'acte
pour connaître la teneur exacte et complète d'autorisations susceptibles de les
administratif à caractère réglementaire s'est cristallisé au jour de sa publication
intéresser relève d'un comportement de bon père de famille que toute
au Mémorial.
personne normalement diligente se devrait d'adopter, un tel comportement
(TA 12-2-03 (15331))
présuppose cependant la connaissance dans le chef des voisins intéressés de
l'existence même de la décision, la simple connaissance de l'ouverture de la 2. Acte réglementaire soumis à approbation tutélaire - recours gracieux -
procédure devant aboutir à l'autorisation de bâtir litigieuse n'impliquant pas la recevabilité - loi du 21 juin 1999, art. 16
connaissance de la décision définitive -TA 15-12-04 (17971, confirmé par arrêt L'article 16 de la loi du 21 juin 1999 réglemente le délai de recours contre
du 9-6-05, 19200C) - S'il est vrai qu'en vertu de l'article 13, alinéa 1erde la loi les actes administratifs à caractère réglementaire, sans prévoir la possibilité
modifiée du 21 juin 1999, le tiers intéressé à une décision administrative est dérogatoire d'une prorogation par l'effet d'un recours gracieux. Un recours
forclos à agir plus de trois mois après avoir eu connaissance d'une décision gracieux ne se conçoit pas à l'égard de textes normatifs de nature réglemen-
administrative, ledit délai ne commence à courir qu'à partir du jour où la taire qui font l'objet d'un processus d'élaboration spécifique et qui sont
décision a été portée à sa connaissance d'une façon à lui permettre d'en destinés de par leur caractère d'acte réglementaire à s'adresser à un nombre
vérifier les éléments essentiels concernant son contenu de façon à engager indéterminé de destinataires.
utilement, le cas échéant, une procédure contentieuse. Il est encore vrai que le (TA 21-2-02 (13780, confirmé par arrêt du 9-7-02, 14716C); TA 30-5-05
tiers intéressé ne saurait se cantonner dans une attitude purement passive (18964))
pour prolonger à sa guise le délai contentieux à partir du moment où il connaît
l'existence d'une décision administrative sans en connaître le contenu exact.
Quant à l'article 20
( TA prés. 8-10-04 (18676)) 1. Recours contentieux - recours introduit par un seul époux - conjoint -
tiers intéressé - droit de se joindre au recours introduit par son conjoint - A.O.,
7. Délai pour agir - affichage du formulaire «point rouge» - distance - par. 247; loi du 21 juin 1999, art. 20
visibilité (non) - prise de connaissance de la décision (non) - loi du 21 juin Si une réclamation introduite par un époux ne rend pas l'autre époux partie
1999, art. 13 à cette voie de recours, celui-ci constitue néanmoins y relativement un tiers
Pour que l'affichage du formulaire «point rouge» élaboré par le ministère intéressé auquel le paragraphe 247 A.O. reconnaît le droit de se joindre au
de l'Intérieur réponde à sa vocation inhérente consistant à permettre la prise recours introduit par son conjoint. L'article 20 de la loi modifiée du 21 juin 1999
de connaissance par les tiers intéressés du contenu de l'autorisation délivrée, portant règlement de procédure devant les juridictions administratives n'exi-
sa visibilité comporte nécessairement que le certificat en question ait pu être geant pour une intervention que la seule formalité d'une requête commu-
effectivement pris en connaissance, partant lu par ceux que la chose niquée aux parties conforme aux dispositions des articles 1eret 2 de la même
concerne, de sorte qu'il ne suffit pas qu'il soit visible de loin sans que lecture loi, il y a lieu de qualifier une requête introductive, en tant que déposée au nom
ne puisse en être prise utilement. Aux termes des dispositions de l'article 15 de de l'épouse, d'intervention formée concomitamment avec le recours introduit
la Constitution, le domicile est inviolable, de sorte que le tribunal est amené à par son époux.
ne prendre utilement en compte que les seuls certificats affichés à une (TA 12-3-03 (15009, confirmé par arrêt 9-10-03, 16247C))
proximité telle de la voie publique qu'une lecture aisée ait pu en être prise, de
sorte à voir vérifier une possibilité effective de prise de connaissance au vœu 2. Requête en intervention - délai - introduction avant rapport du juge-
des dispositions de l'article 13 (1) in fine de la loi modifiée du 21 juin 1999. rapporteur - loi du 21 juin 1999, art. 20
( TA 22-1-03 (14868, confirmé par arrêt du 17-6-03, 16056C et 16077C); Une requête en intervention volontaire peut être introduite dans le cadre
CA 3-3-05 (18588C)) d'une instance pendante devant le tribunal administratif tant que le juge-
rapporteur n'a pas commencé son rapport en audience publique, tel que cela
8. Autorisation de construire - délai pour agir - publication au bulletin ressort du troisième alinéa de l'article 20 de la loi du 21 juin 1999.
communal - point de départ (non) (TA 19-9-02 (13916, confirmé par arrêt du 1-4-03, 15497C))
A défaut de base légale ou réglementaire afférente, la publication
communale du type «Gemengebuet» ne saurait avoir un caractère officiel, 3. Demande en intervention - forme - loi du 21 juin 1999, art. 20;
même en tant que diffusée à toutes les boîtes aux lettres de la commune, et Convention eur. des droits de l'homme, art. 6 et 13
emporter de la sorte le point de départ d'un délai contentieux à l'instar de l'atte- Dans la mesure où une partie candidate à intervenir ne dispose pas d'ores
station de l'octroi d'une autorisation de construire affichée sur le chantier, et déjà des informations suffisantes concernant la procédure pendante au

1
Réformation de TA 12-11-01, précité: Partant, le délai d'introduction utile du recours en annulation a commencé à courir à partir de cette mise à disposition
pour venir à expiration 3 mois plus tard.

CODE ADMINISTRATIF – 2007/A – Vol. 1


134 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

principal, les dispositions de l'article 20 de la loi du 21 juin 1999, en combi- celle-ci, et que cette personne morale est représentée par l'organe y
naison avec les articles 6 et 13 de la Convention européenne des droits de légalement habilité.
l'homme ne prohibent pas un procedere en deux temps consistant en premier (TA 26-7-2000 (10605))
lieu en une requête en permission d'intervenir avec fixation des délais par le
3. Requête introductive d'instance - contenu - personne morale - obligation
président du tribunal ou le président de la chambre appelée à connaître de
d'indiquer l'organe représentant la personne morale - indication erronée -
l'affaire principale, sous l'obligation de fournir les éléments suffisants pour
nullité de fond
documenter ses qualité et intérêt à intervenir, la décision présidentielle y
La nullité de l'exploit résultant de l'indication erronée de la personne ou
relative n'étant que provisoire. En un second temps la partie intervenante est l'organe qualifié pour représenter une société commerciale en justice est une
alors admise à voir notifier sa requête en intervention proprement dite, laquelle nullité de fond, la personne ou l'organe faussement désigné comme étant celui
peut revêtir la forme d'un mémoire, de sorte à répondre aux exigences de qui représente la société n'ayant aucun pouvoir juridique de représentation,
l'article 20, ensemble les articles 1er et 2 de la loi du 21 juin 1999 précitée contrairement à l'omission d'indiquer la personne ou l'organe qualifié pour la
rendus applicables à travers lui. (TA 10-5-2000 (11539)) représenter en justice qui est une nullité de forme, les principes ci-avant dégagés
4. Intervention volontaire - requête en intervention volontaire introduite par la jurisprudence en la matière de la recevabilité des actions en justice des
après la prise en délibéré - irrecevabilité - loi du 21 juin 1999, art. 20 sociétés commerciales étant à respecter également concernant la recevabilité
Une demande en intervention volontaire introduite par requête déposée au des actions en justice diligentées par les associations sans but lucratif.
greffe du tribunal administratif après la prise en délibéré et donc après que le (TA 22-10-03 (16054, confirmé par arrêt du 9-3-04, 17214C))
juge-rapporteur a présenté son rapport en audience publique, est à déclarer 4. Requête introductive d'instance - signification à une commune -
irrecevable. Cette conclusion s'impose sans qu'il y ait lieu de procéder à la absence du bourgmestre - signification au secrétaire communal - irrégularité -
réouverture des débats. En effet, décider le contraire reviendrait à vider l'article absence de grief - validité de la signification - NCPC, art. 163; loi du 21 juin
20 de la loi du 21 juin 1999 de sa substance en ce qu'il tend à éviter tout retar- 1999, art. 29
dement de la décision de l'affaire principale visée par ladite intervention. En l'absence de la preuve d'un grief, la remise de l'exploit de signification
(TA 30-3-05 (18711)) d'un recours destiné à une administration communale au secrétaire
communal, n'entraîne pas l'irrecevabilité du recours.
Quant à l'article 24
(TA 14-6-2000, 11773, confirmé sur ce point par CA 21-11-2000, 12134C))
1. Composition du tribunal identique à celle ayant rendu un premier
jugement avant renvoi par la cour ayant réformé partiellement - récusation 5. Requête introductive d'instance - production de l'acte attaqué
orale - Convention européenne des droits de l'homme, art. 6; loi du 21 juin L'action susceptible d'être portée devant le tribunal administratif n'est pas
1999, art. 24; nouveau code de procédure civile, art. 521, 525, 527 et 528 dirigée contre les personnes ou autorités auteurs de la décision entreprise,
Une récusation fondée sur un motif tiré de l'article 6 CEDH doit être mais contre l'acte attaqué en tant que tel. S'il est exact que la décision critiquée
demandée selon les exigences de forme et de fond prévues par la législation doit en principe figurer parmi les pièces versées afin que la juridiction saisie
nationale et plus particulièrement dans le délai fixé par cette dernière. A défaut puisse pleinement exercer son pouvoir de contrôle, le non-respect de cette
d'un acte écrit de récusation, le tribunal n'est pas valablement saisi d'une exigence, à défaut de production de la décision par une des parties en cause,
requête tendant à cette fin et ne peut entamer la procédure d'instruction n'entraîne pas nécessairement l'irrecevabilité de la demande, à condition que
inscrite aux articles 528 et suivants NCPC comportant notamment que les l'exercice du contrôle de la juridiction saisie soit par ailleurs pleinement garanti.
juges visés par la requête en récusation sont tenus de s'abstenir d'y statuer. En effet, il convient dans le cadre de la loi du 21 juin 1999 d'avoir encore égard
Une requête en récusation présentée oralement à l'audience à laquelle l'affaire à son article 29 qui dispose que l'inobservation des règles de procédure
a été refixée pour continuation des débats suite à la rupture du délibéré n'entraîne l'irrecevabilité de la demande que si elle a pour effet de porter effec-
prononcée après que l'affaire a été plaidée et prise en délibéré par les mêmes tivement atteinte aux droits de la défense.
juges est tardive comme contraire à l'exigence de présentation, au plus tard, à (TA 3-7-02 (14587)1; TA 15-7-02 (14214); TA 14-2-05 (18199, frappé
la clôture des débats. d'appel 20245C); TA 13-7-05 (19478))
(TA 25-7-01 (11386a); TA 25-7-01 (12119)) 6. Irrecevabilité de la demande - obligation de prouver un grief - loi du 21
juin 1999, art. 29 - applicabilité aux demandes incidentes et en intervention
Quant à l'article 29 La disposition de l'article 29 de la loi du 21 juin 1999 en vertu de laquelle
1. Requête introductive d'instance - élection de domicile - signification du l'inobservation des règles de procédure n'entraîne l'irrecevabilité de la
recours à l'avocat du défendeur constitué dans une affaire précédente - demande que si elle a pour effet de porter effectivement atteinte aux droits de
principe - irrecevabilité du recours - exception - connaissance effective du la défense est applicable aux demandes incidentes et en intervention.
recours - absence de lésion des droits de la défense - loi du 21 juin 1999, art. 29 (TA 10-5-2000 (11539))
Conformément à l'article 29 de la loi du 21 juin 1999 portant règlement de
7. Moyen d'irrecevabilité - obligation de soulever un tel moyen in limine litis (non)
procédure devant les juridictions administratives, dans la mesure où une signi-
Aucun texte légal relatif à la procédure à suivre devant les juridictions de
fication a été effectivement opérée et qu'elle pêche exclusivement par le défaut
l'ordre administratif ne prévoit l'exigence de soulever in limine litis un moyen
de ne pas avoir été faite au domicile de la personne concernée, ce vice ne peut
d'irrecevabilité devant le tribunal administratif, le seul paramètre en la matière
dès lors emporter la conséquence que la signification est censée ne pas avoir
étant fixé par l'article 29 de la loi modifiée du 21 juin 1999, en ce qu'une irrece-
été effectuée qu'au cas où la personne destinatrice de la signification peut se
vabilité du recours ne saurait être encourue que si elle a pour effet de porter
prévaloir d'une atteinte effective à ses droits de la défense. Or, si le défendeur
effectivement atteinte aux droits de la défense. (TA 14-6-04 (17045 et
a eu une connaissance de la signification de la requête introductive, s'il a pu
17076))
mandater un avocat pour le représenter, par ailleurs le même professionnel de
la représentation en l'étude duquel la signification a été accomplie, et que ce 8. Recevabilité - requête d'appel - non-indication de l'organe de représen
dernier a été en mesure de déposer un mémoire en réponse dans le délai légal tation de l'appelant - droits de la défense - absence de grief - loi du 21 juin
sans avancer une quelconque atteinte concrète aux droits de la défense de sa 1999, art. 29
partie, le moyen tendant à la caducité, sinon la nullité du recours est à rejeter. A défaut de grief invoqué par la partie intimée concernant l'exercice de ses
(TA 26-5-04 (17274, confirmé par arrêt du 24-2-05, 18325C)) droits de la défense, la non-indication de l'organe de représentation de
l'appelant dans la requête d'appel n'est pas de nature à entraîner l'irreceva-
2. Requête introductive d'instance - contenu - obligation d'indiquer l'organe
bilité de l'appel.
représentant une personne morale - défaut d'indication - présomption de
(CA 1-6-06 (20813C))
régularité
Au cas où une indication quant à l'organe représentant la personne morale Quant à l'article 32
en justice fait défaut dans la requête introductive d'instance, il échet de
1. Frais de justice - distraction (non) - loi du 21 juin 1999, art. 32 Aucune
présumer, à défaut de preuve contraire, que l'organe légalement habilité à
distraction des frais et dépens n'est prévue en matière de procédure
prendre, au nom de la personne morale, la décision d'agir en justice, a pris
devant les juridictions administratives. (CA 27-4-06 (20250C))

Non réformé sur ce point par CA 26-11-02, 15177C.

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 135

Quant à l'article 33 Au vœu de l'article 35 de la loi du 21 juin 1999 l'ouverture de la compé-


1. Indemnité de procédure - loi du 21 juin 1999, art. 33 - omission de tence du tribunal est certes conditionnée par l'existence d'un jugement
spécifier la nature des sommes exposées - omission de préciser en quoi il tranchant le principal ou une partie du principal, mais cette compétence
serait inéquitable de laisser les frais non répétibles à charge de la partie s'étend du prononcé du jugement jusque, le cas échéant, au prononcé de
gagnante - simple référence à l'article de loi applicable - insuffisance l'arrêt de la Cour administrative. - Sous peine de se mettre en contradiction
Une demande d'allocation d'une indemnité de procédure qui omet de avec lui-même, le tribunal ne saurait admettre une demande en sursis à
spécifier la nature des sommes exposées non comprises dans les dépens et exécution une fois que le demandeur a été débouté de son recours au fond. En
qui ne précise pas en quoi il serait inéquitable de laisser des frais non effet, si, au stade de l'instruction de l'affaire par le tribunal, l'octroi d'un sursis à
répétibles à charge de la partie gagnante est à rejeter, la simple référence à exécution ne peut être décrété - par le président du tribunal - qu'à la double
l'article de loi applicable étant insuffisante. condition que, d'une part, l'exécution de la décision litigieuse risque de causer
au requérant un préjudice grave et définitif et que, d'autre part, les moyens
( TA 12-2-01 (12231, confirmé par arrêt du 20-12-01, 13002C, 13128C); TA
invoqués à l'appui du recours dirigé contre la décision apparaissent comme
29-3-04 (16990); TA 3-10-05 (19537))
sérieux, il est logiquement inconcevable que le tribunal, après avoir débouté le
2. Indemnité de procédure - inertie de l'administration demandeur au fond de son recours décrète un sursis à exécution. En d'autres
L'inertie d'une administration communale pendant un délai de 11 mois à termes, au niveau du tribunal, un sursis à exécution ne peut être décrété que
partir de la notification du jugement annulant une décision prise par un de ses si le recours au fond a été accueilli et que le tribunal est convaincu qu'il y a un
organes et le fait que l'administré a dû introduire un recours contentieux afin de danger de préjudice grave par l'effet de l'exécution de la décision litigieuse.
provoquer, avec un retard incontestable, la prise d'une décision par le bourg- (TA 16-8-2000 (12214))
mestre de la commune concernée en exécution du jugement en question, justi-
fient l'allocation d'un indemnité de procédure. ( TA 13-3-03 (15063)) 6. Demande de sursis à exécution - demande adressée à la formation
collégiale du tribunal - forme - loi du 21 juin 1999, art. 35
3. Indemnité de procédure - conditions d'octroi - problème juridique faisant La demande en effet suspensif du recours pendant le délai et l'instance
l'objet d'une jurisprudence nuancée - indemnité refusée - loi du 21 juin 1999, d'appel s'analyse en un incident de procédure pouvant être élevé, même de
art. 33 façon orale à l'audience, après l'écoulement des délais légaux pour produire
Les conditions en vue de l'allocation d'une indemnité de procédure ne sont un mémoire.
pas remplies si le moyen soulevé appelle une appréciation au cas par cas et (TA 12-11-01 (13173, confirmé sur ce point par arrêt du 19-2-02, 14239C))
fait par ailleurs l'objet d'une jurisprudence nuancée.
( TA 8-5-03 (16362)) 7. Sursis à exécution - conditions - décision susceptible d'être exécutée
L'analyse du bien-fondé de la requête en sursis à exécution présuppose à
Quant à l'article 35 sa base que la demande ait un objet en ce que la décision critiquée au fond
1. Compétence du tribunal (formation collégiale) - condition - effet produit soit susceptible d'être exécutée au moment où le juge du provisoire est appelé
par la décision administrative critiquée - incidence du caractère négatif de la à statuer - TA prés. 13-8-04 (18516); TA prés. 10-9-04 (18628); TA prés. 5-8-05
décision administrative (non) (20174) - Les décisions qui ne sont pas, concrètement, susceptibles d'être
Au-delà de toute distinction entre décision administrative négative ou exécutées dans un avenir prévisible ne sont pas de nature à causer un
positive, l'assiette indispensable à la mesure de l'effet suspensif demandée au préjudice grave et définitif au sens de l'article 11 de la loi du 21 juin 1999.
tribunal dans le chef du recours devant lui introduit au fond n'est constituée (TA prés. 6-1-05 (19005))
qu'à concurrence de l'existence d'effets produits par la décision administrative 8. Annulation d'un permis de construire - recours - effet suspensif - délai
ainsi déférée - La condition tenant au risque du préjudice grave et définitif, d'appel - loi du 21 juin 1999, art. 35
susceptible d'être causé à la partie demanderesse à travers la décision Au vu de la jurisprudence des juridictions judiciaires qui refusent
administrative déférée au tribunal, doit être évaluée pareillement à celle définie d'ordonner la démolition de constructions érigées sous le couvert d'une autori-
suivant les mêmes critères pour la juridiction du président du tribunal au provi- sation administrative annulée dans la suite, la reprise des travaux de
soire, compte tenu notamment du temps couru construction - qui ont été arrêtés par l'effet d'une ordonnance présidentielle et
( TA 24-10-2000 (11734)1) ce jusqu'au prononcé du jugement statuant au fond -, au cours du délai et
2. Sursis à exécution - effet suspensif ordonné par le tribunal (formation d'une éventuelle instance d'appel à intervenir, risquerait de causer aux deman-
collégiale) - conditions - moyens sérieux - critères d'appréciation - loi du 21 juin deurs un préjudice grave et définitif si la Cour devait confirmer le jugement
1999, art. 35 notamment en ce qu'il annule le permis de construire afférent.
Les deux conditions expressément énoncées par l'article 35 de la loi du 21 (TA 13-12-01 (13228); TA 19-5-04 (17200))
juin 1999 à la base de l'octroi de l'effet suspensif doivent être vues en corré-
Quant à l'article 36
lation avec celles prévues pour le stade antérieur où le président du tribunal
était appelé à statuer au provisoire, par l'article 11 (2) de la même loi. La 1. Tierce opposition - autorité de chose jugée - délai - loi du 21 juin 1999,
condition ayant trait au caractère sérieux des moyens invoqués à l'appui du art. 36
recours est appelée à suivre l'évolution nécessaire de la procédure en ce que L'article 36 de la loi du 21 juin 1999 ne prévoit aucun délai dans lequel une
devant le tribunal les moyens invoqués à l'appui du recours dirigé contre la tierce opposition peut être introduite contre un jugement qui ne saurait en tout
décision administrative en question ont été, par essence, étayés de façon plus état de cause avoir autorité de chose jugée à l'encontre d'une personne non
approfondie et ont par la suite connu une réponse au fond, le tribunal n'étant partie à l'instance qui a donné lieu au jugement.
admis à ordonner l'effet suspensif y prévu que dans un jugement tranchant le (TA 25-10-01 (12415))
principal ou une partie du principal, son appréciation au fond conditionnant
Quant à l'article 38
nécessairement celle relative à l'effet suspensif demandé devant lui.
( TA 24-10-2000 (11734)1) 1. Introduction de deux requêtes d'appel successives contre un même
jugement - irrecevabilité de la seconde requête
4. Compétence - instance d'appel - président de la Cour administrative Chacune des parties à l'instance est en principe admise à ne fournir que
(non) - loi du 21 juin 1999, art. 11 et 35 deux mémoires écrits dont le cas échéant la requête d'appel et que les délais
Aucune disposition législative ne donne compétence au président de la relatifs à l'instruction de l'affaire devant la Cour sont calculés à partir de la
Cour administrative pour statuer sur une demande en effet suspensif d'une signification de la requête d'appel aux parties ayant figuré en première
décision rendue au fond par le tribunal administratif, ce dernier étant seul instance ou y ayant été dûment appelées, de sorte qu'admettre que la partie
compétent pour ordonner l'effet suspensif d'un recours pendant le délai et appelante puisse, à la suite de l'introduction d'une première requête d'appel,
l'instance d'appel. introduire une deuxième requête d'appel contre le même jugement, irait à
(CA prés. 8-2-2000 (11794C)) l'encontre de la procédure contentieuse telle que réglementée par les articles
38 et suivants de la loi du 21 juin 1999 et rendrait les règles de celle-ci impra-
5. Compétence - tribunal (formation collégiale) - demande de sursis
ticables. Il s'ensuit qu'une même partie appelante ne peut introduire qu'une
formulée après le prononcé du jugement au fond - compétence du tribunal -
seule requête d'appel dirigée contre un jugement donné.
octroi du sursis - conditions - loi du 21 juin 1999, art. 35
(CA 11-11-04 (18408 C et 18409C))

Confirmé par arrêt du 28-6-01, 12533C. La Cour n'a pas eu à connaître de cette question.

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136 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

Quant à l'article 39 trompés quant à leur appréciation faite des faits leur soumis, n'est pas
1. Saisine du juge d'appel - appel limité - loi du 21 juin 1999, art. 39 conforme aux exigences formulées à l'article 41 (1) de la loi du 21 juin 1999,
Il est loisible à une partie de limiter son appel à un ou plusieurs points cette omission étant par ailleurs de nature à violer les droits de la défense de
précis du jugement entrepris. la partie adverse, de sorte qu'elle entraîne l'irrecevabilité de la requête d'appel,
étant donné qu'il n'appartient pas à la Cour administrative de suppléer à la
(CA 30-3-06 (20888C))
carence de la partie appelante et de rechercher elle-même les moyens
2. Recevabilité - requête d'appel - signification aux parties ayant figuré en juridiques qui auraient pu se trouver à la base des conclusions de la partie
première instance - date de signification - caducité de l'appel - loi du 21 juin appelante.
1999, art. 39 (CA 14-4-05 (19107C))
La caducité est constatée d'office par le juge compétent et si elle atteint le
premier acte de l'instance, elle entraîne nécessairement les effets d'une cause 3. Recevabilité - requête d'appel - saisine de la Cour - prétentions de
d'extinction de l'instance et la nullité de la procédure d'appel dans son entièreté. l'appelant - moyens invoqués dans la requête d'appel - loi du 21 juin 1999, art.
(CA 10-12-02 (15210C)) 41 (1)
La Cour administrative est saisie dans les limites des prétentions de
3. Recevabilité - requête d'appel - signification aux parties ayant figuré en l'appelant concrétisées à travers les moyens invoqués dans la requête d'appel.
première instance - intervenants en première instance considérés comme Il s'ensuit que sauf l'hypothèse des moyens à soulever d'office, la Cour n'est
parties ayant figuré en première instance malgré déclaration d'irrecevabilité de
pas amenée à prendre position par rapport aux moyens qui ne figurent pas
leur intervention volontaire par le tribunal - obligation de signifier la requête
dans la requête d'appel, en sorte qu'elle n'est pas tenue de répondre aux
d'appel aux intervenants - loi du 21 novembre 1999, art. 39 (1)
conclusions de première instance auxquelles se réfèrent simplement les
Les parties intervenues volontairement à un litige en première instance
conclusions d'appel.
étant à qualifier de «parties ayant figuré en première instance» au sens de
(CA 6-4-06 (20736C); CA 11-5-05 (20937C))
l'article 39 (1) de la loi du 21 juin 1999 et cela même en présence d'une décla-
ration d'irrecevabilité des interventions volontaires par le tribunal, il appartient 4. Recevabilité - requête d'appel - absence d'indication de moyens - renvoi
à l'appelant de leur faire signifier l'acte d'appel. aux moyens développés en première instance - irrecevabilité - loi du 21 juin
(CA 10-11-05 (19786C)) 1999, art. 41 (1)
Une requête d'appel qui ne contient aucun moyen ni même un quelconque
4. Appel - caducité - moyen d'ordre public - possibilité de présenter des
argument de nature à exposer aux juges de l'instance d'appel les raisons qui
observations à l'audience - réouverture des débats (non) - loi du 21 juin 1999,
amènent la partie appelante à critiquer le jugement entrepris, est à déclarer
art. 39 (2)
irrecevable à défaut d'avoir observé une formalité substantielle telle que
La question de la caducité d'un recours tenant à l'organisation juridiction-
prévue par l'article 41 (1) de la loi du 21 juin 1999, la requête d'appel. Le simple
nelle, elle est d'ordre public et doit être soulevée d'office par la Cour. Dès lors
renvoi, par la requête d'appel, aux moyens et arguments ainsi qu'aux faits
que les parties ont eu la possibilité de réagir par rapport à la question soulevée
développés en première instance n'est pas de nature à suppléer à la carence
d'office, notamment à travers des observations à l'audience, il n'y a pas lieu à
constatée ci-avant, puisqu'en instance d'appel, il appartient à la partie
réouverture des débats.
appelante d'exposer aux juges d'appel pour quels motifs et en vertu de quels
(CA 16-3-06 (20744C)) arguments elle estime que les juges de première instance n'ont pas fait une
5. Recevabilité - appel introduit par l'Etat - mandat conféré au délégué du juste et exacte application de la loi. La Cour administrative n'étant pas
gouvernement - régularité - exigence d'un mandat nominatif (non) - loi du 21 autorisée à soulever elle-même les moyens et arguments auxquels la partie
juin 1999, art. 40 appelante aurait pu songer, celle-ci, dûment représentée par un mandataire
Pour satisfaire à l'article 39, paragraphe (4) de la loi du 21 juin 1999, il suffit professionnel, devra s'assurer que celui-ci procède à une instruction diligente
que l'un des délégués du Gouvernement ait signé la requête d'appel et qu'il ait de son dossier en exposant à la Cour les raisons qui l'amènent à critiquer le
reçu un mandat par le ministre du ressort dont relève la matière ayant été premier jugement.
traitée dans le jugement entrepris. La disposition légale ne prévoit notamment (CA 28-6-05 (19533C))
pas que le mandat qui peut ainsi être conféré, doit désigner nommément celui
5. Saisine du juge d'appel - objet de l'appel - contours conditionnés par les
des délégués du Gouvernement qui est habilité à signer la requête d'appel.
limites de la demande initiale
(CA 30-6-05 (19536C)) Les contours de l'objet de l'appel se trouvent nécessairement conditionnés
Quant à l'article 40 par les limites de la demande ayant engendré le processus décisionnel soumis
au contrôle juridictionnel de la Cour administrative.
1. Recevabilité - appel introduit par l'Etat - mandat conféré au délégué du
(CA 30-3-06 (20888C))
gouvernement - régularité - conditions - loi du 21 juin 1999, art. 40
Le mandat est un acte personnel qui doit émaner de l'autorité à laquelle la Quant à l'article 44
loi accorde le pouvoir de le conférer, pouvoir qui se trouve être un pouvoir
1. Décisions susceptibles d'appel - décision tranchant une partie du
d'attribution qui ne saurait faire l'objet d'une délégation ou d'une subdélé-
principal - décision n'ordonnant pas de mesure d'instruction - décision ne
gation. Le directeur adjoint de l'Inspection du Travail et des Mines n'ayant pas
mettant pas fin à l'instance - appel irrecevable - loi du 21 juin 1999, art. 44
la qualité de membre du Gouvernement n'a par conséquent aucune compé-
Une décision qui n'a pas tranché tout le fond du litige, qui n'a pas ordonné
tence pour délivrer au délégué du Gouvernement un mandat de relever appel.
Une délégation de signature de la part d'un ministre à une personne non ni de mesure d'instruction, ni de mesure provisoire et qui n'a pas mis fin à
membre du Gouvernement ne rentre pas dans les prévisions de l'article 40 de l'instance en statuant sur une exception de procédure, une fin de non-recevoir
la loi du 21 juin 1999. ou un autre incident, n'est pas susceptible d'un appel immédiat.
(CA 22-1-02 (12952C)) (CA 28-11-01 (13145C et 13150C))
2. Décisions susceptibles d'appel - décision d'irrecevabilité - appel
Quant à l'article 41
immédiat recevable - loi du 21 juin 1999, art. 44
1. Recevabilité - requête d'appel - indication «sans domicile connu» - loi du Le tribunal qui déclare un recours irrecevable statue sur une exception de
21 juin 1999, art. 41 (1) procédure et une fin de non-recevoir, à savoir un moyen d'irrecevabilité, et met
Une requête d'appel qui porte la mention concernant l'appelant «sans fin à l'instance, de sorte qu'un appel immédiat dans le délai de la loi est de
domicile connu» ne répond pas aux exigences de l'article 41 (1) de la loi du 21 mise.
juin 1999 qui prévoient que la requête d'appel doit contenir, entre autres, les
(CA 19-12-02 (14701C))
noms, prénoms et domicile de l'appelant et est à déclarer irrecevable.
(CA 26-5-05 (19390C)) Quant à l'article 46
2. Recevabilité - requête d'appel - indication sommaire des moyens - loi du 1. Echange de mémoires - mémoire en réponse - délai d'un mois -
21 juin 1999, art. 41 (1) obligation de déposer le mémoire au greffe et de le communiquer aux parties
Une requête d'appel qui ne contient ni un exposé sommaire des faits ni un concernées dans le délai - loi du 21 juin 1999, art. 46 (1)
exposé sommaire des moyens invoqués, le mandataire de l'appelant se La fourniture du mémoire en réponse inclut implicitement mais nécessai-
bornant tout simplement à solliciter la réformation du jugement entrepris sans rement l'obligation de le déposer au greffe de la Cour et de le communiquer
par un quelconque élément exposer en quoi les premiers juges se seraient aux parties concernées dans le délai d'un mois, car ce n'est pas le dépôt du

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 137

mémoire au greffe qui fait courir les délais pour une éventuelle réplique, mais Loi du 10 août 1991 sur la profession d'avocat.
sa communication. Quant à l’article 2
(CA 17-10-2000 (11877C)) 1. S'il est exacte que les communications orales ou écrites entre avocats
2.Tierce opposition - autorité de chose jugée - identité des parties - irrece- ont un caractère confidentiel, ce principe souffre exception si les communica
vabilité tions concrétisent un accord inconditionnel entre parties.
Si le tiers-opposant, propriétaire d'une parcelle de chasse et président du (Cour 4 mai 1994, Pas. 29, p. 328)
syndicat de chasse, partie demanderesse à l'instance principale, a été repré-
2. L'article 2 (1), alinéas 1 et 2 de la loi du 10 août 1991 sur la profession
senté à l'instance principale par le président du syndicat de chasse et a pu
d'avocat ne fait pas obstacle à la faculté des personnes prétendant avoir droit
faire valoir tous ses moyens compte tenu des intérêts communs du président
à un complément au revenu minimum garanti d'agir, conformément à l'article
du syndicat de chasse et de la personne privée, propriétaire d'une parcelle de
33 du règlement grand-ducal du 29 octobre 1986, à l'instar des assurés
chasse, celui-ci, en sa qualité de membre et de président du syndicat de
sociaux, selon les dispositions de l'article 3, alinéa 2 de l'arrêté grand-ducal
chasse, par tie appelante dans l'instance principale où il a figuré comme repré-
modifié du 13 octobre 1945, c'est-à-dire de faire signer la requête présentée
sentant le syndicat de chasse a encore la qualité d'ayant cause du syndicat de
au Conseil arbitral par le représentant de leur organisation professionnelle.
chasse à titre de personne ayant acquis son droit de chasse du syndicat qu'il
(Cass. 2 juin 1994, Pas. 29, p. 333)
représente. Etant donné que la condition d'identité des parties se trouve
remplie par la substitution de l'ayant cause à son auteur, il y a autorité de 3. Instruction sur les voies de recours - obligation de fournir toutes les infor
chose jugée à son égard et l'acte de tierce opposition est irrecevable. mations nécessaires - obligation d'indiquer les personnes habilitées à repré
(CA 14-4-2005 (18656C)) senter le contribuable - distinction - administré obligé à se faire représenter par
un professionnel - obligation d'indiquer les personnes habilitées pour assurer
Quant à l'article 50 la représentation - administré pouvant agir lui-même - dispense de l'indication
1. Requête d'appel - communication par voie du greffe - loi du 21 juin 1999, des personnes pouvant représenter l'administré - A.O., par. 258 (1); loi du 10
art. 50 août 1991, art. 2, par. 1er
En vertu des dispositions dérogatoires de l'article 50 de la loi modifiée du La nécessité de préciser au niveau de l'instruction quelles sont les
21 juin 1999, la communication de la requête d'appel par la voie du greffe suffit personnes habilitées à représenter le contribuable devant l'instance de
pour informer les autres parties en cause en première instance de l'appel recours, est fonction d'une distinction tenant à la possibilité lui accordée
interjeté, ainsi que pour faire courir les délais en vue de la fourniture du d'introduire lui-même le recours qui lui est ouvert. Lorsqu'il est en effet obligé,
mémoire en réponse et au regard de la caducité de l'appel. de par la loi, de recourir à l'assistance d'un professionnel pour se faire repré-
(CA 16-3-06 (20744C)) senter dans l'instance de recours, sous peine d'irrecevabilité, il est indispen-
sable pour l'instruction sur les voies de recours de contenir des indications
Quant à l'article 53 précises au sujet des personnes habilitées à assurer cette représentation. -
1. Instruction à l'audience - plaidoiries - personnes autorisées à prendre la Lorsque le contribuable n'est par contre pas obligé de se faire représenter pour
parole - loi du 21 juin 1999, art. 53 l'introduction d'un recours, l'instruction sur les voies de recours est à consi-
Les mandataires des parties qui peuvent être entendus en leurs observa- dérer comme étant complète, lorsqu'elle contient toutes les indications néces-
tions orales ne peuvent être que les mandataires des parties ayant comparu, saires pour informer le destinataire sur la voie à suivre lorsqu'il entend agir
et ce par le dépôt d'un mémoire dans les délais de la loi. lui-même. Il n'est en effet pas du devoir du directeur de prévoir et de combler
(CA 6-7-2000 (11788C)) toutes les lacunes au niveau des connaissances procédurales qui peuvent se
présenter dans le chef d'autres personnes que le recourant lesquelles ne
Quant à l'article 59 peuvent valablement être que les professionnels visés à l'article 2 paragraphe
1. Bonification d'impôt - charge de la preuve 1er de la loi modifiée du 10 août 1991, que le contribuable peut librement
Les faits avancés pour soutenir la prétention de voir admettre des investis- choisir, sans cependant y être obligé.
sements litigieux au bénéfice d'une bonification d'impôt constituent «des faits (TA 6-1-99 (10357 et 10844, confirmé par arrêt du 14-10-99, 11126C))
libérant de l'obligation fiscale ou réduisant la cote d'impôt» au sens de l'article
4. Recours contentieux - représentation du justiciable par un réviseur
59 de la loi modifiée du 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant
d'entreprise - représentation par une personne morale - admissibilité
les juridictions administratives, de sorte que la charge de leur preuve, confor-
Les réviseurs d'entreprises personnes morales peuvent recevoir un
mément à la disposition légale en question, appartient au contribuable.
mandat ad litem et postuler devant le tribunal administratif dans les limites
( TA 3-7-02 (14242))
tracées par la loi.
2. Calcul de l'impôt - comptabilité non régulièrement tenue - présomption (TA 8-5-2000 (11431))
de véracité (non) - charge de la preuve - A.O., par. 208(1); loi du 21 juin 1999,
5. Recours contentieux - représentation du justiciable par un expert
art. 59(1)
comptable ou un réviseur d'entreprises - conditions - production d'un pouvoir
Une comptabilité qui mélange des éléments d'une comptabilité d'enga-
spécial - absence de pouvoir spécial - possibilité de régularisation en cours de
gement et ceux d'une comptabilité de caisse et qui ne renseigne pas toutes les
procédure - conditions - loi du 10 août 1991, art. 2, (1)
factures émises ne saurait bénéficier de la présomption de véracité rattachée
à une comptabilité régulière et il incombe au contribuable d'établir les faits L'expert comptable ou le réviseur d'entreprise doit être muni d'un pouvoir
réduisant la cote d'impôt et partant de rapporter concrètement la réalité de ses spécial lorsqu'il représente un justiciable devant le tribunal administratif. La
critiques portées à l'encontre du bulletin d'impôt - TA 11-6-01 (12277)1 - Il preuve matérielle de ce mandat doit être versée à la juridiction ensemble avec
appartient au demandeur de justifier des conditions de fait dont dépend la les autres pièces du dossier. Une régularisation de cette formalité en cours de
diminution d'impôt à laquelle il aspire. - La simple affirmation dans la requête procédure est toutefois admise si le signataire de la requête introductive
introductive d'instance qu'il aurait tenu une comptabilité régulière, aucune d'instance possède au jour de l'introduction de la requête la capacité de signer
pièce du dossier ne permettant de sous-tendre utilement cette affirmation, une telle requête et si le mandat ad litem documenté par écrit est versé près
n'est pas suffisante à cet égard. l'introduction de la requête et avant la prise en délibéré de l'affaire. En agissant
ainsi, le demandeur est censé régulariser la procédure rétroactivement au jour
( TA 2-4-03 (15251, confirmé par arrêt du 15-7-03, 16414C))
de l'introduction de la requête.
Quant à l'article 71 (TA 18-12-97 (9681))
1. Jugement avant dire droit - jugement statuant sur la recevabilité - effets 6. Recours contentieux - représentation du justiciable par un expert
- pouvoir du tribunal de revenir sur la question de la recevabilité comptable ou un réviseur d'entreprises - conditions - requête introductive
Le tribunal dispose du pouvoir de revenir sur la question de la recevabilité mentionnant expressément le fondement du mandat (non) - remise en cours
jugée dans une première décision avant dire droit, non susceptible d'appel d'instance du mandat - loi du 10 août 1991, art. 2 (1)
indépendamment du jugement statuant sur le fond. La loi n'exige pas que la requête introductive d'instance mentionne expres-
( TA 15-11-2000 (10018a)) sément le fondement du mandat dont dispose le litismandataire. Il suffit que le
mandat du représentant professionnel autre que l'avocat ressorte d'une procu-

Partiellement réformé pour d'autres motifs par arrêt du 29-1-02, 13697C.

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138 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

ration écrite à soumettre ensemble avec les autres pièces du dossier au luxembourgeoise et échappe au champ d’application des acticles 58 et
du tribunal administratif. suivants de Traité de Rome. id.
(TA 11-2-99 (10583)) Quant aux articles 7 et 9
7. Recours contentieux - représentation du contribuable par un réviseur La fonction d'avoué se rattache au fonctionnement du tribunal d'arrondis-
d'entreprises - conditions - interprétation restrictive sement. Si le ministère d'avoué est requis, l'avocat ne peut faire des actes de
S'il est certes vrai que le législateur, en introduisant pour un réviseur procédure que s'il est inscrit à la liste (I) du tableau de l'ordre des avocats de
d'entreprises la possibilité de représenter un justiciable devant le tribunal l'arrondissement judiciaire où il fait la procédure. S'il est admis depuis l'entrée
administratif appelé à connaître d'un recours en matière fiscale, a, par ce biais, en vigueur de la loi du 10 août 1991 sur la profession d'avocat, que tous les
consacré la possibilité dans le chef des réviseurs d'entreprises de recevoir un avocats inscrits à la liste (I) peuvent postuler devant la Cour d'Appel, sans qu'il
mandat «ad litem», et par là également reconnu leur capacité de postuler dans y ait une distinction à faire selon que l'avocat est inscrit au tableau de l'Ordre
les limites tracées, il n'en demeure cependant pas moins que ce pouvoir de des avocats à Luxembourg ou à Diekirch, c'est que la Cour d'appel est une
postulation dans le chef des réviseurs d'entreprises revêt un caractère excep- instance commune aux deux tribunaux d'arrondissement. Ceci ne permet
tionnel pour être limité à la seule matière fiscale et aux instances déférées au cependant pas de conclure en présence de l'article 7 de la loi du 10 août 1991
tribunal administratif, à l'exception de celles portées devant la Cour admini- sur la profession d'avocat, qui prévoit expressément un Ordre des avocats
strative, de manière à être sujet à une interprétation restrictive quant à son distinct à Luxembourg et à Diekirch, qu'un avocat inscrit sur la liste (I) de
étendue. - Dans la mesure où aucun texte de loi ne libère les réviseurs d'entre- l'Ordre des avocats de Luxembourg puisse postuler devant le tribunal d'arron-
prises de l'obligation générale de justifier de l'existence d'un mandat lorsqu'ils dissement de Diekirch et vice versa.
représentent un contribuable devant le directeur, un contribuable ne saurait (Cour d’appel civil 30 septembre 1996, Pas. 30, p. 143)
utilement tirer argument des dispositions de l'article 2 de la loi modifiée du 10
Quant à l’article 8
août 1991 sur la profession d'avocat pour soutenir que son mandataire n'a pas
à justifier d'un mandat de sa part pour introduire une réclamation devant le Le règlement grand-ducal du 8 juin 1979 relatif à la procédure à suivre par
directeur. les administrations relevant de l'Etat et des communes ne concerne pas l'orga-
(TA 3-6-02 (14148)) nisation de la profession d'avocat et les voies de recours prévues par la loi du
10 août 1991 sur la profession d'avocat.
8. Recours contentieux - représentation du justiciable par un expert (Cass. 6 avril 1995, Pas. 29, p. 377)
comptable ou un réviseur d'entreprises - personne morale - habilitation légale
à représenter le contribuable - loi du 10 août 1991, art. 2 Quant à l’article 16
Un réviseur d'entreprises, personne morale, dûment autorisé à exercer sa Le conseil de l’ordre des avocats étant une autorité publique, chargée de
profession, est légalement habilité à représenter un justiciable devant le faire justice, les règles qui concernent sa composition touchent à l’ordre public
tribunal administratif appelé à connaître d'un recours en matière de contribu- et doivent être observées sous peine de nullité des décisions prises.
tions directes -- Seules les personnes physiques qui sont administrateurs ou (Cour 21 décembre 1954, Pas. 16, p. 207)
gérants de sociétés morales réviseurs d'entreprises et qui sont elles-mêmes
Quant à l’article 18
titulaires de l'agrément ministériel pour exercer au Luxembourg la profession
1. L'ancienneté de rang comportant pour l'avocat certaines prérogatives,
de réviseurs d'entreprises, peuvent engager la personne morale réviseur
d'entreprises à l'occasion de la signature d'une requête introductive d'instance est recevable le recours exercé par un avocat, dont les intérêts légitimes
en matière d'impôts directs et pour la représenter au cours des plaidoiries résultant de l'ancienneté de rang ont été lésés lors de la formation du tableau.
devant le tribunal administratif. (Cour 21 décembre 1954, Pas. 16, p. 207).
(TA 27-9-2000 (11481, confirmé par arrêt du 20-2-01, 12430C)) 2. Le conseil de l'ordre, en établissant le tableau des avocats et en omettant
d'y faire figurer un des membres inscrits de l'ordre, pour avoir relevé dans son
9. Recours contentieux - représentation du contribuable - obligation de
chef une incompatibilité avec la profession d'avocat, n'agit pas en vertu de son
représentation par un professionnel habilité dès l'introduction du recours -
pouvoir disciplinaire, partant dans le cadre de ses attributions juridictionnelles,
intervention d'un professionnel habilité ex post - requête irrecevable
mais ne fait que remplir sa mission légale d'administrateur de l'ordre.
La représentation valable par un professionnel remplissant les conditions
afférentes posées par la loi, même au cas où le contribuable est habilité à agir (Cour 24 mars 1960, Pas. 18, p. 126)
lui-même, constituant une condition essentielle de validité de la requête intro- 3. Lorsque le Conseil de l'Ordre des avocats a pris une décision de pure
ductive d'instance, l'intervention d'un avocat de la liste I en cours d'instance administration, tel un refus d'inscription au tableau, il est recevable à intervenir
n'est pas de nature à régulariser ex post le vice de procédure dont est devant la juridiction d'appel pour la défense de ses intérêts.
entachée une requête introductive d'instance. (Cour (chambre du conseil) 27 mars 1986, Pas. 26, p. 333)
(TA 3-2-99 (10598 et 10883))
Quant à l’article 26
Quant à l’article 6 1. Les termes «avocat prétérit lors de la formation d'un tableau», visent
1. L'avocat qui quitte le barreau pour exercer une fonction incompatible non seulement l'avocat omis mais également l'avocat dont les intérêts
avec les fonctions d'avocat ne doit plus figurer au tableau de l'Ordre, et, s'il se légitimes ont été lésés lors de l'établissement du tableau.
fait réinscrire plus tard, il prend rang à partir de la date de l'inscription nouvelle. (Cour (chambre du conseil) 27 mars 1986, Pas. 26, p. 333)
Cour 17 jour 1958, Pas. 17, p. 282.
2. Le règlement grand-ducal du 8 juin 1979 relatif à la procédure à suivre
2. L'avocat plus ancien en rang est censé posséder une plus grande par les administrations relevant de l'Etat et des communes ne concerne pas
expérience des affaires et des connaissances juridiques plus approfondies; l'organisation de la profession d'avocat et les voies de recours prévues par la
cette présomption d'expérience et de capacité explique que certaines préroga loi du 10 août 1991 sur la profession d'avocat.
tives sont attachées au rang d'ancienneté. (Cass. 6 avril 1995, Pas. 29, p. 377)
L'avocat qui entre dans la magistrature fait toujours partie de la famille
judiciaire, garde la pratique des affaires et ses connaissances du droit ne
peuvent qu'augmenter, de sorte que la présomption de capacité qui résulte de
l'ancienneté du rang subsiste à son égard.
Il s'ensuit que sous réserve de l'existence de motifs spéciaux il convient de
réinscrire le magistrat qui rentre au barreau avec son rang primitif.
id.
Quant à l’article 7
1. L’avocat inscrit au tableau de l’un des deux barreaux du Grand-Duché
de Luxembourg n’est pas admis à s’inscrire simultanément auprès du
deuxième barreau luxembourgeois.
(Cour (chambre du conseil) 27 mars 1986, Pas. 26, p. 333)
2° L’inscription au tableau de l’un des deux barreaux par un avocat déjà
inscrit au tableau de l’autre barreau luxembourgeois est régie par la seule loi

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COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE 139

Loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit menter des actes de procédure et de représentation en justice susceptibles
luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement d'être accomplis par un avocat dans un autre Etat membre que celui où il s'est
vu reconnaître son titre professionnel, dans le cadre d'une prestation de
européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à
services transfrontalières. La directive ne réglemente donc pas l'exercice
faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat occasionnel du droit d'accomplir et de signer des actes de procédure par un
dans un Etat membre autre que celui où la qualification a avocat dans un Etat autre que celui où il a acquis sa qualification profession-
été acquise et (...). nelle. - Même à admettre que la directive puisse viser l'hypothèse d'un exercice
«Rechtsanwalt» - recours contentieux devant le tribunal administratif - occasionnel de la profession d'avocat, il y a lieu de préciser que la formalité
avocat non-inscrit sur le tableau de l'Ordre des avocats - recevabilité - liberté d'une «inscription» préalable y est prévue à l'article 3. - Par ailleurs, la directive
d'établissement - restrictions - loi du 21 juin 1999, art. 1 - directive 98/5/CE consacre le principe du respect des règles de procédure applicables devant
La directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil de l'Union les juridictions nationales (article 5 (1) de la directive) et elle reconnaît le droit
Européenne visant à faciliter l'exercice permanent de la profession d'avocat à l'Etat membre d'accueil d'imposer aux avocats exerçant sous leur titre
dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise, d'après professionnel d'origine d'agir de concert soit avec un avocat exerçant auprès
son article 1er, ne réglemente que l'exercice permanent de la profession de la juridiction saisie soit avec un «avoué» exerçant auprès d'elle, respecti-
d'avocat, en autorisant, sous certaines conditions, à un avocat ayant acquis le vement, d'établir des règles spécifiques d'accès aux cours suprêmes (article 5
droit de porter son titre professionnel dans un Etat membre, à s'établir dans un (3) de la directive). (TA 2-5-02 (14003))
autre Etat membre de manière permanente, et n'a pas pour objet de régle-

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140 COURS ET TRIBUNAUX - JURISPRUDENCE

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ORGANISATION JUDICIAIRE

I. TEXTES ANCIENS
1. Décret 16-24 août 1790 sur l’organisation judiciaire ..................................................................................... 3
2. Décret impérial 30 mars 1808 contenant règlement pour la police et la discipline des cours et tribunaux .. 3
3. L. 20 avril 1810 sur l’organisation de l’ordre judiciaire et l’administration de la justice .................................. 3
4. Décret 6 juillet 1810 contenant règlement sur l’organisation et le service des cours et cours d’assises ....... 4

II. LOI ORGANIQUE ET REGLEMENTS INTERIEURS


1. L. 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire et règl. d’exécution ....................................................................
5
2. L. 9 août 1993 portant augmentation du taux de compétence des justices de paix ...................................... 32
3. Règl. gd. 29 juin 1990 portant règlement d’ordre intérieur pour la cour d’appel, les tribunaux d’arrondissement et
les justices de paix ........................................................................................................................................ 32

III. LOIS SPECIALES


1. L. 6 décembre 1991 sur les attachés de justice et règl. d’exécution ............................................................. 45
2. Renvoi ........................................................................................................................................................... 46

IV. BARREAU
1. L. 10 août 1991 sur la profession d’avocat ................................................................................................... 47
2. L. 10 août 1991 déterminant pour la profession d’avocat, le système général de reconnaissance des qualifications
professionnelles et règl. d’exécution ............................................................................................................. 60
3. Règl. gd. 21 janvier 1978 portant organisation du stage judiciaire et réglementant l’accès au notariat ........ 63
4. L. 29 avril 1980 réglant l’activité en prestations de service, au Grand-Duché de Luxembourg, des avocats
habilités à exercer leurs activités dans un autre Etat membre des Communautés Européennes ................. 68
5. L. 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement
Européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat
dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise ........................................................ 69
6. Règl. Intérieur 12 septembre 2007 de l’Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg .............................. 74
7. Renvois ......................................................................................................................................................... 93

V. HUISSIERS
1. L. 4 décembre 1990 portant organisation du service des huissiers de justice et règlement d’exécution ...... 94
2. Règl. gd. 14 septembre 1973 réglant le fonctionnement de la chambre des huissiers de justice ................. 101
3. Renvoi ........................................................................................................................................................... 103

VI. JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF


1. L. 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l’ordre administratif ......................................... 104
2. L. 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant les juridictions administratives ............................... 115

VII. COUR CONSTITUTIONNELLE


L. 27 juillet 1997 portant organisation de la Cour Constitutionnelle ..................................................................... 124

v. également V°s Circulation – Eau


Tarif des frais et dépens
Témoins

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ORGANISATION JUDICIAIRE 3

I. TEXTES ANCIENS

1.

16-24 août 1790. – Décret sur l’organisation judiciaire (Extrait)


L. I. 1362; B. 5. 170 – Pas. b. I. 1790, 310 Publ. A. du Directoire ex 7
pluviôse an V, 26 janvier 1897 (Code Merlin)

TITRE VIII

Du ministère public

Art. 5. Les commissaires du Roi, chargés de tenir la main à l’exécution des jugements, poursuivront d’office cette
exécution dans toutes les dispositions qui intéressent l’ordre public; en ce qui concernera les particuliers ils pourront, sur
la demande qui en sera faite, soit enjoindre aux huissiers de prêter leur ministère …, soit requérir main-forte lorsqu’elle
sera nécessaire.

2.

30 mars 1808. – Décret impérial contenant règlement pour la police et la discipline des cours et tribunaux (Extrait)
4. Bull. 188 No 3245 – Pas. b. I. 1808, 255

Note: Ce décret a été abrogé expressément en ce qui concerne les dispositions relatives aux huissiers par l’Ord. du 21 septembre 1841.

TITRE VI

Dispositions générales

Art. 103. …
Notre Procureur général impérial rendra compte de tous les actes de discipline à Notre Grand Juge, Ministre de la
Justice, en lui transmettant les arrêtés, avec ses observations, …

104. Notre Procureur impérial en chaque tribunal de première instance sera tenu de rendre, sans délai, un pareil
compte à Notre Procureur général … afin que ce dernier l’adresse à Notre Grand-Juge, Ministre de la Justice, avec ses
observations.

3.

20 avril 1810. – Loi sur l’organisation de l’ordre judiciaire et l’administration de la justice (Extrait)
4. Bull. 282 No 5351 – Pas. b. I. 1810, 66

Chapitre Ier. – Des cours impériales

Art. 10. Lorsque …, des généraux commandant des divisions …, des archevêques, des évêques, des présidents de
consistoire, des membres de la cour de cassation, de la cour des comptes et des cours impériales …, seront prévenus
de délits de police correctionnelle, les cours impériales en connaîtront de la manière prescrite par l’article 479 du code
d’instruction criminelle. – v. Décret 6 juillet 1810, art. 4 (infra).

11. La cour impériale pourra toutes les chambres assemblées entendre les dénonciations qui lui seront faites par un
de ses membres, de crimes et de délits: elle pourra mander le procureur général pour lui enjoindre de poursuivre la
raison de ces faits, ou pour entendre le compte que le Procureur général lui rendra des poursuites qui seraient com-
mencées. – v. Décret 6 juillet 1810, art. 64, 65 (infra).

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4 ORGANISATION JUDICIAIRE

Chapitre III. – Des cours d’assises

18. La connaissance des faits emportant peine afflictive ou infamante (criminelle) dont seront accusées les per sonnes
mentionnées en l’article 10 est aussi attribuée à la cour d’assises du lieu où réside la cour impériale.

4.

6 juillet 1810. – Décret contenant règlement sur l’organisation et le service des cours (impériales), des cours
d’assises, (et des cours spéciales) (Extrait)
4. Bull. 300 No 5725 – Pas. b. I. 1810, 114

TITRE Ier

Des cours (impériales)

Section Ière. – De la formation des cours (impériales)

Art. 4. Les causes de police correctionnelle dans les cas prévus par l’art. 479 du code d’instruction criminelle et par
l’art. 10 de la loi du 20 avril 1810 seront portées à la chambre civile présidée par le … président.

Section IV. – Des assemblées et des chambres

64. Lorsqu’un membre de nos cours voudra faire une dénonciation sur quelque objet d’ordre public de la compé-
tence des cours impériales, il sera tenu d’en faire part au … président, qui fera la convocation, s’il le juge convenable.

65. Si Notre … président n’a pas jugé nécessaire de convoquer les chambres, celui qui voulait faire une dénoncia-
tion peut instruire sa chambre de l’objet qu’il se proposait de dénoncer; et si, après en avoir délibéré, la chambre
demande d’assemblée, le … président est tenu de l’accorder. Dans aucun cas les assemblées de chambres ne pourront
empêcher ni suspendre le service des audiences.

Section VIII. – Des magistrats qui se retirent après trente ans d’exercice,
et des magistrats qui meurent dans l’exercice de leurs fonctions

78. Les portraits des magistrats de Nos cours impériales morts dans l’exercice de leurs fonctions, après s’être
illustrés par un profond savoir, par une pratique constante des vertus de leur état, et par des actes notables de courage
et de dévouement, pourront être placés dans l’une des salles d’audience. En vertu d’un décret émané de Nous, sur le
rapport de Notre grand juge, Notre Conseil d’Etat entendu.
Ce décret ne pourra être rendu que trois ans après la mort du magistrat.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 5

II. LOI ORGANIQUE ET REGLEMENTS INTERIEURS

1.

7 mars 1980. – Loi sur l’organisation judiciaire


Mém. 1980, 143 mod. L. 31 décembre 1982, Mém. 1982, 2610; L. 10 août
1983, Mém.1983, 1584; L. 13 juin 1984, Mém. 1984, 914; L. 11 août 1986, Mém. 1986, 1928; L. 27 août 1986, Mém.
1986, 1877; L. 17 juin 1987, Mém. 1987, 743; L. 16 juin 1989, Mém. 1989, 773; L. 6 décembre 1989, Mém. 1989, 1632;
L. 6 juin 1990, Mém. 1990, 377; L. 10 août 1991, Mém. 1991, 1110; L. 9 août 1993, Mém. 1993, 1409; L. 13 juin 1994,
Mém. 1994, 1095; L. 11 août 1996, Mém. 1996, 2016; L. 11 août 1996, Mém. 1996, 1660; L. 26 mars 1997, Mém. 1997,
1022; L. 27 juillet 1997, Mém. 1997, 1719

Texte coordonné du 12 septembre 1997


Mém. 1997, 2260 mod. règl. gd. 18 septembre 1997, Mém. 1997,
2468; L. 3 août 1998, Mém. 1998, 1101; L. 6 mai 1999, Mém. 1999, 1440; L. 28 juillet 2000, Mém. 2000, 1282; L. 28
juillet 2000, Mém. 2000, 1418; L. 8 août 2000, Mém. 2000, 2202; L. 22 décembre 2000, Mém. 2000, 3023; L. 30 mars
2001, Mém. 2001, 992; L. 24 juillet 2001, Mém. 2001, 1859; L. 7 juillet 2003, Mém. 2003, 2344; L. 12 août 2003, Mém.
2003, 2637; L. 12 novembre 2004, Mém. 2004, 2766; L. 11 avril 2004, Mém. 2004, 718; L. 1er juillet 2005, Mém. 2005,
1815; L. 22 décembre 2006, Mém. 2006, 4280; L. 1er août 2007, Mém. 2007, 2489; règl. gd. 24 juillet 2007, Mém. 2007,
2982; L. 13 mai 2008, Mém. 2008, 790; L. 17 juillet 2008, Mém. 2008,
1496; L. 13 mars 2009, Mém. 2009, 668

Sommaire:

TITRE I. – Du pouvoir judiciaire


Chapitre I. – Des justices de paix (Art. 1er à 9)
Chapitre II. – Des tribunaux d’arrondissement (Art. 10 à 31)
Chapitre III. – De la Cour Supérieure de Justice (Art. 32 à 47)
Chapitre IV. – De la chambre du conseil de la cour d’appel (Art. 48 à 53)
Chapitre V. – De la cour militaire (Art. 54 à 56)
Chapitre VI. – Des juridictions du travail (Art. 56-1 à 56-3)

TITRE II. – Dispositions générales


Chapitre I. – De l’exercice des fonctions judiciaires (Art. 57 à 98)
§ 1er. – Des juges (Art. 57 à 68)
§ 2. – Du ministère public (Art. 69 à 75)
§ 3. – De l’unité Eurojust et du membre national auprès d’Eurojust
(Art. 75-1 à 75-8)
§ 4. – Du stage des magistrats et futurs magistrats étrangers
(Art. 75-9 à 75-11)
§ 5. – Du personnel de l’administration judiciaire (Art. 76 à 90)
§ 6. – Des avocats à la Cour (Art. 91 à 97)
§ 7. – Frais de justice (Art. 98)
Chapitre II. – Des incompatibilités (Art. 99 à 110) § 1er. – Du cumul
(Art. 99 à 104) § 2. – De la parenté et de l’alliance
(Art. 105 à 110)
Chapitre III. – De la réception et de la prestation du serment (Art. 111 à 114)
Chapitre IV. – I. De la préséance (Art. 115 à 119) II.
Du rang (Art. 120 et 121)
Chapitre V. – Du service des audiences et du roulement (Art. 122 à 131)
Chapitre VI. – Des empêchements et des remplacements (Art. 132 à 140)
Chapitre VII. – De l’ordre de service et de la durée des audiences (Art. 141 à 143)
Chapitre VIII. – De la résidence (Art. 144 à 146)

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6 ORGANISATION JUDICIAIRE

Chapitre IX. – Des absences et des congés (Art. 147 à 149)


Chapitre X. – Des vacances et des chambres de vacation (Art. 150)
Chapitre XI. – Des assemblées générales (Art. 151 à 154)
Chapitre XII. – De la discipline (Art. 155 à 173)
Chapitre XIII. – De la mise à la retraite des magistrats (Art. 174 à 180)
Chapitre XIV. – Dispositions diverses (Art. 181 à 188)
Chapitre XV. – Du service d’accueil et d’information juridique (Art. 189)
Chapitre XVI. – Dispositions transitoires et finales (Art. 190 à 196)
Annexe: Tableau des arrondissements judiciaires visé à l’article 10 de la loi

TITRE I

Du pouvoir judiciaire Chapitre I.

– Des justices de paix

Art. 1er. Il y a trois justices de paix, dont une à Luxembourg, une à Esch-sur-Alzette et une à Diekirch.
La justice de paix de Luxembourg comprend les cantons de Luxembourg, Grevenmacher, Mersch, Remich et les
communes de Garnich, Hobscheid, Kehlen, Koerich, Kopstal, Mamer, Septfontaines et Steinfort, celle d’Esch-sur-Alzette
comprend le canton d’Esch-sur-Alzette et les communes de Bascharage, Clemency et Dippach, celle de Diekirch
comprend les cantons de Diekirch, Clervaux, Echternach, Redange, Vianden et Wiltz.

2. (L. 24 juillet 2001) La justice de paix de Luxembourg est composée d’un juge de paix directeur, de deux juges
de paix directeurs adjoints et de quinze juges de paix, celle d’Esch-sur-Alzette, d’un juge de paix directeur, d’un juge
de paix directeur adjoint et de huit juges de paix, celle de Diekirch d’un juge de paix directeur, d’un juge de paix direc
teur adjoint et de trois juges de paix.
Il y a en outre six juges de paix suppléants auprès de la justice de paix de Luxembourg, trois auprès de la justice de
paix d’Esch-sur-Alzette et deux auprès de la justice de paix de Diekirch.
Les juges de paix directeurs administrent la justice de paix, répartissent le service entre les juges et assurent le bon
fonctionnement du service.

3. Nul ne peut être nommé juge de paix directeur, «juge de paix directeur adjoint»* ou juge de paix, s’il n’a accom
pli deux années de service effectif comme juge à un tribunal d’arrondissement ou comme substitut du procureur
d’Etat.
(L. 9 août 1993) Par dérogation à l’alinéa 1er, peut également être nommé juge de paix, celui qui a bénéficié d’une
nomination comme juge de paix suppléant ou juge suppléant depuis au moins 10 ans.

4. Les juges de paix directeurs, «les juges de paix directeurs adjoints»*, les juges de paix et les juges de paix sup
pléants sont nommés par le Grand-Duc.
Ils ne peuvent être nommés qu’après l’âge de vingt-sept ans accomplis.

5. Les audiences en matière civile et commerciale ainsi qu’en matière de police sont tenues au siège de chaque
justice de paix, tel qu’il est déterminé à l’article 1er.
Néanmoins, le Grand-Duc peut, sur avis de la cour supérieure de justice, autoriser une justice de paix à tenir des
audiences dans les localités du ressort autres que celles où est fixé le siège.**

6. (L. 6 juin 1990) En cas d’absence, d’empêchement ou de vacance de poste du juge de paix directeur, ses attri
butions sont exercées par le juge de paix directeur adjoint ou, à défaut de celui-ci, par le juge de paix le plus ancien en
rang.
En cas de vacance de poste d’un juge de paix et en cas d’absence ou d’empêchement d’un juge de paix, les
fonctions de ce dernier peuvent être remplies par un juge de paix suppléant.
En cas de nécessité urgente, un juge de paix peut être chargé par le président de la cour supérieure de justice, à
titre temporaire et au maximum pour une période de six mois, d’exercer des fonctions auprès d’une justice de paix autre
que celle à laquelle il est nommé.

* Ainsi ajouté par la loi du 6 juin 1990.


** Voir: règl. gd. du 22 août 1985 autorisant la justice de paix d’Esch-sur-Alzette à tenir des audiences dans les localités de Differdange et de Dudelange.
(Mém. A 1985, p. 1052)

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ORGANISATION JUDICIAIRE

7. (L. 6 juin 1990) Au cas où dans une justice de paix tous les juges et leurs suppléants sont légitimement empêchés,
la Cour de cassation renvoie les parties devant une autre justice de paix.
En matière civile l’arrêt de renvoi est rendu à la demande de la partie la plus diligente, sur simple requête sur les
conclusions du procureur général d’Etat les parties présentes ou appelées.
En matière de police l’arrêt de renvoi est rendu sur la réquisition du procureur général d’Etat.
Alinéa 4 abr. (L. 6 juin 1990)

8. Il y a dans chaque justice de paix un greffier en chef et des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonc-
tionnaires ainsi que des employés peuvent y être affectés.

9. (L. 28 juillet 2000) Nul ne peut remplir les fonctions de greffier en chef d’une justice de paix, s’il n’est pas âgé de
vingt-cinq ans accomplis. L’affectation à l’emploi de greffier en chef et la désaffectation sont faites par le ministre de la
justice, sur avis du procureur général d’Etat et du juge de paix directeur.
L’affectation à l’emploi de greffier et la désaffectation sont faites par le procureur général d’Etat, sur avis du juge de
paix directeur.

Chapitre II. – Des tribunaux d’arrondissement

10. Les tribunaux d’arrondissement de Luxembourg et de Diekirch sont maintenus avec leurs circonscriptions
actuelles, suivant le tableau annexé à la présente loi.

11. (L. 1er juillet 2005) Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg est composé d’un président, de trois premiers
vice-présidents, d’un juge d’instruction directeur, de vingt vice-présidents, d’un juge directeur du tribunal de la jeunesse
et des tutelles, de deux juges de la jeunesse, de deux juges des tutelles, de vingt trois premiers juges, de trente et un
juges, d’un procureur d’Etat, de deux procureurs d’Etat adjoints, de cinq substituts principaux, de huit premiers substituts
et de onze substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonc-
tionnaires ainsi que des employés peuvent y être affectés.

12. (L. 1er juillet 2005) Le tribunal d’arrondissement de Diekirch est composé d’un président, d’un premier vice-
président, d’une vice-président, d’un juge de la jeunesse, d’un juge des tutelles, de deux premiers juges, de deux juges,
d’un procureur d’Etat, d’un substitut principal, d’un premier substitut et de deux substituts.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend des greffiers selon les besoins du service. D’autres fonc-
tionnaires ainsi que des employés peuvent y être affectés.

13. En cas d’empêchement légitime d’un juge ou de vacance d’un poste de juge au sein d’un tribunal d’arrondis
sement, le président de la cour supérieure de justice peut, par ordonnance, déléguer, pour y exercer temporairement
ses fonctions, un juge ou un juge suppléant de l’autre tribunal d’arrondissement qui accepte cette délégation.
Cette ordonnance est rendue sur les réquisitions du procureur général d’Etat ou sur l’avis de celui-ci.
La délégation prend fin avec la cessation de la cause qui l’a motivée; toutefois pour les affaires en cours de débats
ou en délibéré, la délégation produit ses effets jusqu’au jugement.
Pendant la durée de la délégation le juge ou le juge suppléant reste valablement saisi des affaires en cours de
débats ou en délibéré, dans lesquelles il a siégé avant que la délégation produise ses effets.
Lorsque les nécessités de service le justifient, le procureur général d’Etat peut déléguer un magistrat de l’un des
parquets pour exercer temporairement les fonctions du ministère public dans l’autre parquet.
(L. 12 novembre 2004) (L. 17 juillet 2008) Le procureur d’Etat auprès du tribunal d’arrondissement de Luxembourg
désigne plus particulièrement les substituts qui traitent, sous la direction d’un procureur d’Etat adjoint ou d’un substitut
principal ou d’un premier substitut, les affaires économiques et financières parmi lesquels ceux qui assurent sous la
dénomination de «cellule de renseignement financier», la compétence spéciale de lutte contre le blanchiment d’argent et
contre le financement du terrorisme. La cellule de renseignement financier veille à ce que les professionnels visés par la
loi du 12 novembre 2004 relative à la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme aient accès à des
informations actualisées sur les pratiques de blanchiment ou de financement du terrorisme et sur les indices qui per
mettent d’identifier des transactions suspectes. Dans la mesure du possible et sans compromettre les investigations en
cours, en temps opportun, cette cellule assure également un retour d’information sur l’efficacité des déclarations de
soupçons et sur les suites données à celles-ci. Afin d’être en mesure d’évaluer l’efficacité du système de lutte contre le
blanchiment, la cellule établit aussi des statistiques comprenant au moins le nombre de déclarations de transactions
suspectes, les suites données à ces déclarations ainsi que sur une base annuelle, le nombre d’affaires instruites, de
personnes poursuivies et de personnes condamnées pour blanchiment ou financement du terrorisme, ainsi que le nombre
de biens gelés, saisis ou confisqués. Un état consolidé de ces statistiques est rendu public à intervalles réguliers.

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8 ORGANISATION JUDICIAIRE

14. Il y a au tribunal d’arrondissement de Luxembourg dix juges suppléants et à celui de Diekirch trois juges sup-
pléants; ils sont mis à la retraite conformément aux dispositions des articles 174 et suivants, lorsqu’une affection grave et
permanente ne leur permet plus de remplir convenablement leurs fonctions ou lorsqu’ils ont atteint l’âge de soixante-cinq
ans accomplis.

15. (L. 1er juillet 2005) Il y a dans chaque tribunal d’arrondissement une section dénommée tribunal de la jeunesse
et des tutelles qui est la seule à connaître des affaires qui lui sont attribuées par la législation sur la protection de la
jeunesse et par les dispositions légales relatives aux administrations légales, aux tutelles et autres mesures de protection
à l’égard des incapables.
Le tribunal de la jeunesse et des tutelles de Luxembourg est composé d’un juge directeur du tribunal de la jeunesse
et des tutelles, de deux juges de la jeunesse, de deux juges des tutelles et de deux substituts.
Le tribunal de la jeunesse et des tutelles de Diekirch est composé d’un juge de la jeunesse, d’un juge des tutelles et
d’un substitut.
Les juges de la jeunesse et les juges des tutelles sont nommés par le Grand-Duc parmi les magistrats qui ont au
moins deux ans de fonctions judiciaires effectives ou de service au parquet. Le juge directeur est nommé par le Grand-
Duc parmi les juges du tribunal de la jeunesse et des tutelles bénéficiant d’une certaine expérience.
Le juge de la jeunesse et le juge des tutelles se suppléent mutuellement. En cas d’empêchement tant des juges de
la jeunesse que des juges des tutelles, leurs fonctions sont exercées par un magistrat désigné à cet effet par le président
du tribunal d’arrondissement.
Les officiers du ministère public sont désignés par le procureur d’Etat parmi les magistrats du parquet près le tribu-
nal d’arrondissement. Ils exercent également les fonctions du ministère public près le tribunal d’arrondissement chaque
fois que celui-ci est appelé à statuer sur les mesures provisoires relatives à la personne, aux aliments et aux biens
d’enfants mineurs non émancipés dont les père et mère sont en instance de divorce ou de séparation de corps.
Un autre magistrat du parquet est désigné par le procureur d’Etat pour remplacer les titulaires en cas d’empêche-
ment.

16. (L. 10 août 1983) (L. 24 juillet 2001) Nul ne peut être nommé à des fonctions judiciaires
1) s’il n’est âgé de vingt-cinq ans accomplis;
2) s’il n’est détenteur du diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d’un grade
étranger d’enseignement supérieur en droit homologué et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur
l’enseignement supérieur et l’homologation des titres et grades étrangers d’enseignement supérieur;
3) s’il n’a satisfait aux prescriptions légales sur le stage judiciaire;
4) s’il n’a accompli un stage d’un an au moins dans les services judiciaires conformément aux dispositions légales et
réglementaires sur les attachés de justice.
Un règlement grand-ducal peut prescrire les modalités d’exécution de ce stage.
Pendant le temps de leur affectation au parquet général ces attachés peuvent être désignés pour collaborer aux
travaux des juridictions et assister aux actes d’information, aux audiences et aux délibérés des juridictions sous la direc-
tion d’un magistrat du siège. Ils sont astreints au secret professionnel.

17. Pour pouvoir être nommé président, procureur d’Etat, premier vice-président ou vice-président, il faut être âgé
de trente ans accomplis et avoir exercé des fonctions judiciaires ou suivi le barreau comme avocat inscrit, pendant au
moins trois ans.
Sont assimilées aux fonctions judiciaires: les fonctions de membre du Gouvernement, de chef d’administration et de
conseiller de Gouvernement.

18. (L. 11 août 1986) Le juge d’instruction directeur est choisi par le Grand-Duc parmi les magistrats ayant une
expérience d’au moins trois ans comme juge d’instruction.
Il est chargé de la direction du cabinet des juges d’instruction et fait la répartition des affaires entre les juges chargés
de l’information. Il exerce lui-même les fonctions de juge d’instruction.

19. (L. 12 août 2003) En dehors du juge d’instruction directeur visé à l’article 11, il y a douze juges d’instruction
près le tribunal d’arrondissement de Luxembourg, dont deux vice-présidents, et un juge d’instruction près le tribunal
d’arrondissement de Diekirch.
Ils sont choisis par le Grand-Duc parmi les vice-présidents, les premiers juges et juges de tribunaux chaque fois
pour une période de trois ans. Ils peuvent obtenir le renouvellement de leurs fonctions.
Ils siègent suivant le rang de leur réception au jugement des affaires civiles, commerciales et correctionnelles, sauf
l’exception prévue à l’article 64-1.

20. Abr. (L. 6 juin 1990)

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 9

21. Lorsque le juge d’instruction se trouve empêché, par quelque cause que ce soit, le tribunal et, en cas d’urgence,
le président désigne un juge titulaire pour le remplacer.

22. (L. 28 juillet 2000) L’affectation aux emplois de greffier en chef et la désaffectation sont faites par le ministre de
la justice sur avis du procureur général d’Etat et du président du tribunal d’arrondissement.
L’affectation à l’emploi de greffier et la désaffectation sont faites par le procureur général d’Etat, sur avis du président
du tribunal d’arrondissement.

23. Nul ne peut être nommé greffier en chef d’un tribunal d’arrondissement, s’il n’est âgé de 25 ans accomplis, s’il
n’est détenteur d’un diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d’un grade étranger
d’enseignement supérieur homologué conformément au règlement grand-ducal du 28 décembre 1979 fixant les critères
d’homologation des titres et grades étrangers en droit* et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l’enseigne-
ment supérieur et l’homologation des titres et grades étrangers d’enseignement supérieur ou s’il n’a rempli pendant cinq
ans les fonctions de greffier d’un des tribunaux d’arrondissement, de chef de bureau d’un des parquets ou de greffier
d’une justice de paix.

24. (1) (L. 9 août 1993) Les tribunaux d’arrondissement siègent au nombre de trois juges, sous réserve des dispo-
sitions de l’article 179 du code d’instruction criminelle.

(2) (L. 17 juin 1987) Les chambres criminelles, siégeant au même nombre, sont composées de magistrats dont l’un
possède au moins le rang de vice-président et qui sont désignés pour toute l’année judiciaire par l’assemblée générale
des tribunaux d’arrondissement.

(3) (L. 17 juin 1987) En cas d’empêchement, les membres de la chambre criminelle sont remplacés conformément
aux articles 133 et 134, alinéa 1er.
Faute de pouvoir procéder de la manière qui précède, le président de la Cour supérieure de justice délègue un
magistrat de l’autre tribunal d’arrondissement.

25. (L. 1er juillet 2005) Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg comprend dix-huit chambres. La répartition des
affaires entre les différentes chambres se fait par le président du tribunal.
Celui-ci fixe également les tâches des juges qui ne sont pas affectés à une chambre.
Il n’existe dans le Grand-Duché de Luxembourg aucun tribunal de commerce proprement dit.
Si la distinction entre matières civile et commerciale peut avoir certaines incidences d’ordre procédural, telles que l’obligation
ou la dispense de constitution d’avoué et la possibilité d’assigner à jour fixe, ou influer sur les règles régissant les preuves, elle ne
saurait par contre entraîner aucune conséquence sur le plan de la compétence des différentes chambres du tribunal d’arron-
dissement. – Cour 15 février 1978, P. 24, 122.

26. (L. 10 août 1983) Chacune des chambres pourvoit d’abord à l’expédition des affaires qui lui sont spécialement
attribuées. Dans le cas où, par suite de leurs attributions respectives, une des chambres est surchargée par rapport à
une autre, le président du tribunal délègue à celle-ci, d’office ou sur la réquisition du procureur d’Etat, partie des affaires
attribuées à la chambre surchargée.
Lorsqu’une chambre n’est pas en nombre pour siéger, pour quelque cause que ce soit, elle se complète par un juge
n’appartenant à aucune chambre, sinon par un juge appartenant à une autre chambre. Ce n’est qu’au cas où aucun
magistrat n’est disponible qu’il est fait appel à un juge suppléant.

27. Lorsque le besoin momentané du service l’exige, le tribunal, soit d’office, soit sur l’injonction de la cour supé-
rieure de justice, constitue une chambre temporaire avec l’assistance des juges suppléants qu’il désigne.

28. Dans la dernière huitaine du mois de septembre de chaque année, le procureur d’Etat près de chaque tribunal
d’arrondissement adresse au procureur général d’Etat un état statistique des affaires civiles, commerciales et correc-
tionnelles, dont le tribunal s’est trouvé saisi durant l’année judiciaire écoulée, état dont la forme et l’étendue sont arrêtées
par le Gouvernement.

29. Les tribunaux d’arrondissement de Luxembourg et de Diekirch exercent la juridiction commerciale dans leurs
ressorts respectifs.
En dehors des cas prévus par l’article 112 du Code de procédure civile, ils siègent en cette matière sans l’assistance
du ministère public.
Cour 15 février 1978, P. 24, 122: voir supra sub art. 25.

30. et 31. Abr. (L. 10 août 1991)

* Lire: règlement grand-ducal du 10 septembre 2004 fixant les critères d’homologation des titres et grades étrangers en droit, etc. (Mém. A 2004, p. 2484).

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10 ORGANISATION JUDICIAIRE

Chapitre III. – De la Cour Supérieure de Justice

32. La cour supérieure de justice comprend une cour de cassation et une cour d’appel ainsi qu’un parquet et un
greffe communs à ces deux cours.

33. (L. 1er juillet 2005) La Cour supérieure de justice est composée d’un président, de deux conseillers à la Cour de
cassation, de dix présidents de chambre à la Cour d’appel, de onze premiers conseillers et de onze conseillers à la Cour
d’appel, d’un procureur général d’Etat, d’un procureur général d’Etat adjoint, de quatre premiers avocats généraux, de
cinq avocats généraux et d’un substitut.
Les conseillers à la Cour de cassation portent également le titre de vice-président de la Cour supérieure de justice.
Le greffe est dirigé par un greffier en chef et comprend en outre des greffiers selon les besoins du service. D’autres
fonctionnaires ainsi que des employés peuvent y être affectés.

34. (L. 27 juillet 1997) Le procureur général d’Etat peut déléguer un membre de son parquet et, en cas de besoin, un
membre de l’un des parquets auprès des tribunaux d’arrondissement à la direction générale et à la surveillance des
établissements pénitentiaires et des maisons d’éducation ainsi qu’à l’exécution des peines et du traitement pénologique
des détenus.

35. La cour de cassation comprend une chambre qui siège au nombre de cinq juges.
Elle est composée du président et de deux conseillers à la cour de cassation. Elle se complète par deux membres
de la cour d’appel, à désigner pour chaque affaire par le président ou le conseiller à la cour de cassation le plus ancien
en rang qui le remplace. En cas de vacance, d’empêchement du président ou d’un conseiller à la cour de cassation, il
est remplacé par un membre de la cour d’appel. En cas d’empêchement de tous les membres de la cour d’appel, la cour
de cassation se complétera conformément à l’article 135.
(L. 27 juillet 1997) Les fonctions du ministère public près la cour de cassation sont exercées par le procureur général
d’Etat, le procureur général d’Etat adjoint, les premiers avocats généraux et les avocats généraux.
Le greffier en chef de la cour supérieure de justice fait le service de greffier à la cour de cassation; il peut être
remplacé par l’un des greffiers de la cour.
(…) 5e alinéa abr. (L. 6 juin 1990)

36. (L. 6 juin 1990) Le président de la cour supérieure de justice et les conseillers à la cour de cassation ne peuvent
pas concourir au jugement des affaires portées devant la cour d’appel, ni siéger à la haute cour militaire.

37. Les membres de la cour supérieure de justice qui ont concouru à l’arrêt ou au jugement attaqué, ou qui ont
connu de l’affaire antérieurement comme juges, ne peuvent pas siéger en cassation; il en est de même pour les officiers
du ministère public promus aux fonctions de juge qui ont pris antérieurement des conclusions dans l’affaire.
1° Bien que l’incompatibilité entre les fonctions du magistrat qui a concouru au jugement de première instance et celles du
magistrat qui doit connaître en instance d’appel de ce jugement frappé d’appel, ne soit décrétée ni par l’art. 43 de la loi du 18 février
1885 sur l’organisation judiciaire, lequel ne vise que la composition de la cour de cassation, ni par aucun autre texte de loi, cette
incompatibilité, même en l’absence de tout texte, doit toutefois être admise en vertu du principe même du double degré de juri-
diction qui constitue une des règles fondamentales de notre organisation judiciaire et qui a pour conséquence nécessaire que la
juridiction du second degré doit avoir une composition entièrement différente de celle du premier degré.
Il s’ensuit que la présence, au sein de la juridiction d’appel, d’un magistrat qui, en première instance, avait concouru au
jugement frappé d’appel, constitue une cause de nullité de la décision d’appel, et cette nullité, étant d’ordre public, doit être
soulevée d’office par la cour de cassation. – Cass. 1er juin 1954, P. 16, 109.
2° Aucune disposition légale ni aucun principe général ne s’opposent à la validité d’une décision d’appel rendu avec la par-
ticipation d’un magistrat qui, sans avoir pris part en qualité de juge du premier degré au jugement frappé d’appel, avait cependant
concouru à un ou plusieurs jugements non frappés d’appel rendus antérieurement dans la même affaire et ayant toisé des ques-
tions différentes de celles tranchées par le jugement faisant l’objet du recours auprès de la juridiction d’appel. – id.

38. Sont portés devant la cour de cassation:


1) les affaires en annulation ou en cassation des arrêts rendus par les différentes chambres de la cour d’appel et
des jugements rendus en dernier ressort;
2) (L. 6 juin 1990) les demandes en cassation contre les arrêts rendus par la chambre du conseil de la cour d’appel;
3) les pourvois contre les arrêts rendus par la cour militaire;
4) les demandes en cassation dans les autres cas déterminés par la loi;
5) toutes les demandes de prise à partie, y compris celles contre les membres de la cour;
6) les demandes en renvoi d’un tribunal d’arrondissement à un autre pour cause de suspicion légitime ou de sûreté
publique;

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ORGANISATION JUDICIAIRE 11

7) les demandes en règlement de juge qui ne doivent pas être portées devant le tribunal d’arrondissement;
8) les demandes en renvoi devant un autre tribunal d’arrondissement lorsque celui qui devrait connaître de l’affaire
ne peut pas se composer.

39. (L. 1er juillet 2005) (1) Sans préjudice d’autres dispositions légales, la Cour d’appel connaît des affaires civiles,
commerciales, criminelles et correctionnelles, ainsi que des affaires jugées par les tribunaux du travail.

(2) La Cour d’appel comprend dix chambres qui siègent au nombre de trois conseillers.

(3) Toutefois, la chambre criminelle siège au nombre de cinq conseillers, dont un président de chambre, désignés
chaque année par l’assemblée générale de la Cour supérieure de justice.

(4) En cas d’empêchement, les membres de la chambre criminelle sont remplacés conformément aux articles 133 et
134, alinéa 1er.

(5) La répartition entre les différentes chambres des affaires civiles, commerciales, correctionnelles ainsi que des
affaires de droit du travail, se fait par le président de la Cour supérieure de justice.

(6) Chacune des chambres pourvoit d’abord à l’expédition des affaires qui lui sont spécialement attribuées. Dans le
cas où, par suite de leurs attributions respectives, une des chambres est surchargée par rapport à une autre, le pré-
sident de la Cour supérieure de justice délègue à celle-ci, d’office ou sur la réquisition du procureur général d’Etat, partie
des affaires attribuées à la chambre surchargée.
La cour d’appel est compétente pour connaître de l’appel relevé d’une ordonnance du juge-commissaire aux enquêtes portant
condamnation d’un témoin ayant refusé de déposer. En effet, par rapport au juge-commissaire ayant rendu cette ordonnance, le
tribunal d’arrondissement n’est pas une juridiction supérieure, ce caractère n’appartenant qu’à la cour d’appel. – Cour 17 février
1971, P. 21, 423.

40. Sont portés devant la cour supérieure de justice:


1) les affaires dont les cours d’appel ou les cours supérieures de justice ont à s’occuper en assemblée générale;
2) les accusations admises contre les membres du gouvernement en exécution de l’article 82 de la Constitution;
3) le règlement des conflits d’attribution, conformément à l’article 95 de la Constitution;
4) les actions disciplinaires contre les magistrats et dont la cour connaît d’après le chapitre XII du titre II de la
présente loi;
5) (L. 30 mars 2001) les accusations portées par la Chambre des députés contre les membres de la Commission
des Communautés Européennes pour les infractions visées aux articles 496-1 à 496-4 ou 246 à 252 du Code
pénal, commises dans l’exercice de leurs fonctions.
Dans tous les cas, les décisions de la cour ne peuvent être rendues par moins de neuf juges. S’il y a partage des
voix, la cour siégeant en nombre pair, le suffrage du conseiller le plus jeune en rang n’est pas compté.
Aucune disposition légale n’exige que les jugements et arrêts doivent porter la justification qu’ils ont été rendus à la pluralité
des voix. – Cass. 2 juin 1893, P. 3, 150.

41. Pour pouvoir être nommé président de la cour supérieure de justice, conseiller à la cour de cassation, président
de chambre à la cour d’appel, procureur général d’Etat, «procureur général d’Etat adjoint»* ou premier avocat général,
il faut être âgé de 35 ans accomplis et avoir suivi le barreau comme avocat inscrit ou occupé des fonctions judiciaires
pendant au moins sept ans.
Les fonctions de membres du gouvernement et de chef d’administration sont assimilées aux fonctions judiciaires.

42. Les conseillers à la cour d’appel et les avocats généraux sont nommés aux conditions prévues à l’article 17.

43. Lorsqu’une place de président de la cour supérieure de justice, de conseiller à la cour de cassation, de président
de chambre à la cour d’appel, «de premier conseiller à la cour d’appel»**, de conseiller à la cour d’appel, de président, de
premier vice-président ou de vice-président d’un tribunal d’arrondissement est vacante, il est procédé comme suit à
l’émission de l’avis exigé par l’article 90 de la Constitution.
La cour procède en assemblée générale convoquée sur la réquisition du procureur général d’Etat.
Pour chaque place vacante, la cour présente trois candidats; la présentation de chaque candidat a lieu séparément.
En outre, le procureur général d’Etat émet un avis.

44. (L. 28 juillet 2000) L’affectation aux emplois de greffier en chef et la désaffectation sont faites par le ministre de
la justice sur avis du procureur général d’Etat et du président de la cour supérieure de justice.

* Ainsi ajouté par la loi du 27 août 1986. **


Ainsi ajouté par la loi du 6 juin 1990.

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12 ORGANISATION JUDICIAIRE

L’affectation aux emplois de greffier et la désaffectation sont faites par le procureur général d’Etat, sur avis du prési-
dent de la cour supérieure de justice.

45. Nul ne peut être nommé greffier en chef de la cour s’il n’est âgé de vingt-sept ans accomplis et s’il n’est déten-
teur du diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d’un grade étranger d’enseignement
supérieur homologué conformément au règlement grand-ducal du 28 décembre 1970 fixant les critères d’homologation
des titres et grades étrangers en droit et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l’enseignement supérieur et
l’homologation des titres et grades étrangers d’enseignement supérieur, ou s’il n’a exercé pendant cinq ans les fonctions
d’inspecteur du parquet général, d’inspecteur des parquets, de greffier de la cour ou d’un des tribunaux d’arron-
dissement ou d’une justice de paix.

46. (L. 7 juillet 2003) Un service de documentation est établi sous l’autorité du procureur général d’Etat. Le service
centralise toutes les décisions des juridictions nationales et établit des sommaires de celles présentant un intérêt juri
dique. Il assure la mise sur ordinateur de ces sommaires en liaison avec l’organisme chargé du traitement informatique.
L’accès au fichier informatique de jurisprudence est réservé aux magistrats. Il est également accessible aux condi-
tions et modalités à déterminer par règlement grand-ducal aux membres des barreaux luxembourgeois, aux notaires,
aux huissiers de justice et au public.
Un secrétaire choisi parmi les fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur est adjoint au service de docu-
mentation.
Il est institué une bibliothèque centrale de la magistrature dont la gestion est confiée au procureur général d’Etat, qui
désigne un fonctionnaire de la carrière moyenne du rédacteur pour assurer le fonctionnement et l’entretien de la
bibliothèque. La liste des acquisitions et la répartition éventuelle des ouvrages entre les différents services judiciaires
sont arrêtées d’un commun accord par le procureur général d’Etat et le président de la Cour supérieure de justice.
L’accès à la bibliothèque est réservé aux magistrats. Elle est également accessible aux conditions et modalités à
déterminer par règlement grand-ducal aux membres des barreaux luxembourgeois, aux notaires et aux huissiers de
justice. A titre exceptionnel, l’accès peut être accordé par autorisation spéciale du procureur général d’Etat à des person-
nes autres que celles énumérées ci-avant, aux conditions et modalités à déterminer par règlement grand-ducal.

47. Le procureur général d’Etat est tenu d’adresser chaque année au ministre de la Justice un état renfermant tous
les renseignements indiqués à l’article 28.

Chapitre IV. – De la chambre du conseil de la cour d’appel

(L. 17 juin 1987)


48. (1) La chambre du conseil de la Cour d’appel est composée de trois conseillers à désigner chaque année par
la Cour supérieure de justice, réunie en assemblée générale.

(2) Le mandat des conseillers est renouvelable.

(3) En cas d’empêchement d’un membre de la chambre du conseil, il est remplacé par les autres membres de la
cour d’appel, dans l’ordre de leur rang d’ancienneté, à l’exception des membres de la chambre criminelle de la cour
d’appel désignés conformément à l’article 39.

49. à 53. Abr. (L. 17 juin 1987)

Chapitre V. – De la cour militaire

54. (L. 31 décembre 1982) La cour militaire exerce les attributions qui lui sont conférées par les lois.

55. (L. 31 décembre 1982) Pour le jugement du fond de l’affaire après cassation d’un arrêt de la cour militaire, il est
adjoint à la cour de cassation deux officiers nommés par le Grand-Duc.

56. Les juges militaires de la cour militaire siègent immédiatement après le moins ancien des juges civils. Ils pren-
nent rang entre eux suivant leur grade; à égalité de grade ils prennent rang dans l’ordre d’ancienneté comme juge.
Le même ordre est observé dans les cérémonies publiques.

Chapitre VI. – Des juridictions du travail

56-1. (L. 13 mai 2008) Il y a au siège de chaque justice de paix un tribunal du travail pour les contestations relatives
aux contrats de travail, aux contrats d’apprentissage, aux régimes complémentaires de pension et à l’assurance
insolvabilité.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 13

Le tribunal du travail est composé d’un juge de paix qui siège comme président et de deux assesseurs dont l’un est
choisi par le juge de paix parmi les employeurs et l’autre parmi les salariés.
Le greffe du tribunal du travail est assuré par le greffe de la justice de paix.

56-2. (L. 13 mai 2008) (1) Le ministre de la Justice nomme pour chaque tribunal du travail des assesseurs-
employeurs effectifs et des assesseurs-employeurs suppléants en même nombre, ainsi que des assesseurs-salariés
effectifs et des assesseurs-salariés suppléants en même nombre.
Le nombre des assesseurs-employeurs est fixé à 9 pour le tribunal du travail de Luxembourg, à 5 pour le tribunal du
travail d’Esch-sur-Alzette et à 4 pour le tribunal du travail de Diekirch.
Le nombre des assesseurs-salariés est fixé à 11 pour le tribunal du travail de Luxembourg, à 7 pour le tribunal du
travail d’Esch-sur-Alzette et à 6 pour le tribunal du travail de Diekirch.

(2) Les assesseurs sont nommés pour une durée de cinq ans. Leur mandat est renouvelable.
Ils sont choisis sur une liste de candidats présentée par les chambres professionnelles intéressées. Celles-ci dési-
gnent les candidats par vote secret à l’urne au scrutin de liste, suivant les règles de la représentation proportionnelle,
l’ordre de présentation des candidats se faisant suivant les résultats obtenus lors de ce vote. En cas d’égalité de voix, la
priorité revient au candidat le plus âgé.

(3) Les assesseurs doivent être domiciliés au Grand-Duché de Luxembourg et peuvent être appelés a siéger dans
toute juridiction du travail, même en dehors de celle auprès de laquelle ils sont nommés. Ils doivent remplir les conditions
pour être appelés aux fonctions de conseiller communal.
Les assesseurs qui ont accepté leur nomination sont tenus d’assister aux audiences pour lesquelles ils ont été
dûment convoqués. Ils ne peuvent abandonner leurs fonctions qu’après que leur démission a été acceptée par le minis-
tre de la Justice. Ils cessent d’exercer leurs fonctions lorsqu’ils ne remplissent plus les conditions prévues.
Les assesseurs ne peuvent siéger dans aucune affaire dans laquelle soit eux-mêmes, soit leur parents ou alliés
jusqu’au quatrième degré inclusivement ont un intérêt personnel. De même, ils ne peuvent prendre part aux délibérations
sur les affaires dans lesquelles ils ont déjà connu en une autre qualité. Ils peuvent être récusés pour les causes énoncées
dans l’article 521 du Nouveau Code de procédure civile.
Avant d’entrer en fonction, les assesseurs prêtent entre les mains du juge de paix directeur de la justice de paix au
siège de laquelle il y a le tribunal du travail auprès duquel ils ont été nommés le serment prescrit par l’article 110 de la
Constitution.
Ils doivent garder le secret des délibérations.

(4) Les assesseurs ont droit à charge de l’Etat aux jetons de présence et aux frais de route à fixer par règlement
grand-ducal.
Si l’assesseur subit par le fait de l’exercice de ses fonctions une perte de salaire, celle-ci lui est intégralement
remboursée par l’Etat.

(5) Lorsque le tribunal ne peut se composer régulièrement pour l’une ou l’autre cause, le juge de paix appelle, en
remplacement des assesseurs effectifs ou suppléants défaillants, d’autres assesseurs.

(L. 6 décembre 1989)


56-3. Les audiences des tribunaux du travail sont tenues au siège de chaque justice de paix, tel qu’il est déterminé à
l’article 1er.
Néanmoins, le Grand-Duc peut, sur avis de la Cour supérieure de Justice, autoriser un tribunal du travail à tenir des
audiences dans les localités du ressort autres que celles où est fixé le siège.

TITRE II

Dispositions générales Chapitre I. – De l’exercice

des fonctions judiciaires

§ 1. – Des juges

57. Le juge n’a de pouvoir que dans le ressort territorial qui lui est assigné par les lois, sauf les cas où la loi en a
disposé autrement.

58. Les juges ne peuvent déléguer leur juridiction; ils n’ont que la faculté de commettre un tribunal ou un juge à
l’effet de procéder aux actes d’instruction dans les cas et de la manière prévus par la loi.

Avril 2009
14 ORGANISATION JUDICIAIRE

Le tribunal ou le juge délégué est tenu d’exécuter les commissions rogatoires qu’il reçoit, sauf au tribunal délégué à
nommer, suivant les circonstances, soit un de ses membres, soit un juge de paix, pour procéder aux opérations
ordonnées, et sans préjudice du droit du juge d’instruction délégué de commettre un juge de paix.
1° Si, aux termes de l’art. 58 de la loi sur l’organisation judiciaire, un tribunal, à moins d’une disposition légale lui conférant ce
pouvoir, n’a ni qualité ni pouvoir pour charger d’une mesure d’instruction un juge qui n’a pas siégé dans l’affaire, cette disposition
ne trouve cependant pas son application, lorsque cette mission est confiée à un membre du tribunal qui a encouru au jugement,
que la mission a été limitée à certaines mesures d’instruction bien déterminées à exécuter hors de l’audience, mais qui rentrent
dans les attributions du tribunal, et que le résultat de l’information devra être communiqué à la défense et soumis publiquement aux
débats; dans ce cas, en effet, le tribunal est censé procéder par voie de simplification par lui-même et non par délégation.
Mais lorsque le tribunal charge le juge commis de procéder à tous les devoirs d’instruction, généralement quelconques, qu’il
jugerait utile pour la découverte de la vérité, mission qui implique même virtuellement celle de procéder éventuellement à des
mesures d’instruction, telles que les visites domiciliaires et la saisie de pièces de conviction, qui sont de la compétence exclusive
du juge d’instruction, il viole et l’art. 58 de la loi sur l’organisation judiciaire et les dispositions légales sur les attributions du juge
d’instruction, dispositions qui sont toutes d’ordre public. – Cour 2 janvier 1909, P. 8, 270.
2° En ce principe, il n’appartient pas aux juges de se substituer un autre juge dans l’accomplissement des fonctions dont ils
sont investis par la loi.
Les tribunaux correctionnels peuvent cependant charger un de leurs membres d’une mesure d’instruction qu’ils estiment
nécessaire dans l’intérêt de la manifestation de la vérité, à condition de limiter la mission à certains devoirs biens déterminés
rentrant dans leurs attributions, et de déclarer, dans le jugement, que les renseignements résultant de cette information devront
être rapportés à l’audience, et soumis à un débat contradictoire.
Spécialement rien ne s’oppose à ce qu’ils fassent procéder de cette façon à l’audition de témoins, pourvu que les témoins
signalés par l’enquête soient plus tard assignés et, si ce n’est dans les cas prévus aux articles 5 et 6 de l’arrêté du 14 octobre
1814, produits à la barre.
Il est défendu au tribunal correctionnel de charger un juge, fût-il pris parmi ses membres, de procéder d’une façon générale à
tous devoirs d’instruction, et ce d’autant plus s’il appert de l’ensemble des considérants du jugement que le tribunal a entendu se
dispenser de procéder personnellement à une instruction supplémentaire et baser sa décision sur les opérations du juge commis,
sans les refaire à l’audience. – Cour 18 janvier 1916, P. 9, 549.
3° L’interrogatoire est un élément essentiel de l’information; il ne saurait y être procédé par la gendarmerie sur ordre verbal du
juge d’instruction et sans indication à quel titre elle doit avoir lieu, pareil interrogatoire étant irrégulier à raison de la prohibition
édictée par l’article 58 de la loi du 18 février 1885 sur l’organisation judiciaire. – Cour 13 mars 1912, P. 8, 556.
4° Les tribunaux ne sauraient faire procéder par commission rogatoire à la prononciation du divorce qui constitue un acte
d’exécution, alors que le mandat donné par commission rogatoire porte essentiellement sur un acte d’instruction. – Lux. 16 juin
1955, P. 16, 452.
5° S’il n’appartient en général qu’au juge d’instruction de procéder à des visites domiciliaires, excepté le cas de flagrant délit, il
est cependant admis que le juge d’instruction a le droit de commettre un autre magistrat ou un officier de police judiciaire pour
procéder à ces opérations. – Cour 23 décembre 1955 et 4 janvier 1956, P. 16, 436.

59. Les juges peuvent adresser des commissions rogatoires même aux juges étrangers; sauf si un autre mode de
transmission est convenu avec le pays destinataire, ces commissions sont expédiées par la voie diplomatique. Sauf les
obligations résultant de traités internationaux les juges ne peuvent obtempérer aux commissions rogatoires émanées
de juges étrangers qu’autant qu’ils y sont autorisés par le ministre de la Justice et, dans ce cas, ils sont tenus d’y donner
suite.
(L. 8 août 2000) Le présent article n’est pas applicable pour les demandes d’entraide judiciaire en matière pénale.
1° Conformément à l’article 22.1 du Traité Benelux d’extradition et d’entraide judiciaire en matière pénale du 27 juin 1962,
l’Etat requis n’a qu’à donner suite à la demande d’entraide judiciaire dans la procédure visant les infractions dont la répression est
de la compétence des autorités judiciaires de l’Etat requérant. Il s’agit en l’occurrence de la compétence internationale de l’Etat
requérant et non de telle ou telle de ses juridictions. – Cour 1er juin 1990, P. 28, 56.
2° Par application des articles 24.2 et 9 du Traité Benelux d’extradition et d’entraide judiciaire en matière pénale du 27 juin
1962, l’entraide judiciaire sollicitée ne peut être accordée, si la prescription de l’action publique est acquise. L’Etat requis apprécie
selon sa propre loi la qualification des faits, les caractères de l’infraction, leur date de commission et les actes interruptifs ou
suspensifs de la prescription. – Id.
3° Ne saurait être affectée d’un vice de forme l’ordonnance du juge d’instruction luxembourgeois prise en vertu d’une com-
mission rogatoire internationale ayant pour objet une perquisition et une saisie dans un établissement bancaire luxembourgeois et
ne mentionnant pas la décision du gouvernement luxembourgeois sur l’opportunité de l’entraide judiciaire sollicitée, alors que le
Traité Benelux du 27 juin 1962 ne réserve pas de droit de regard au gouvernement luxembourgeois sur l’opportunité de l’entraide
judiciaire sollicitée en matière financière. – Id.
4° L’article 59 alinéa 2 n’est pas contraire aux articles 1er, 33, 37, 76, 78 et 79 de la Constitution. Cour const. Arrêt 37/06 du
17 novembre 2006, Mém. 2006, 3784.

60. Les décisions sont prises à la majorité absolue des voix.

(L. 6 décembre 1989)


61. Dans toutes les causes, le président recueille les opinions individuellement, en commençant par le dernier en
rang des juges jusqu’au plus ancien. Le président opine le dernier.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 15

En matière de contestations relatives aux contrats de travail ou aux contrats d’apprentissage, le président recueille
d’abord les opinions des deux assesseurs, en commençant par l’assesseur le plus jeune.
Dans les affaires jugées sur rapport, le rapporteur opine le premier.
Si différents avis sont ouverts, on procède à un second vote.

62. En matière civile, s’il se forme plus de deux opinions sans qu’il y ait majorité absolue les juges sont tenus de
se réunir à l’une des deux opinions émises par le plus grand nombre de votants.
Si toutes les opinions réunissent le même nombre de voix, ou si une seule obtient plus de voix que chacune des
autres, on appelle deux juges pour vider le partage.

63. S’il se forme plus de deux opinions en matière pénale ou disciplinaire, les juges qui ont émis l’opinion la moins
favorable à l’inculpé, sont tenus de se réunir à l’une des autres opinions.

64. Les juges ne peuvent, directement ou indirectement, avoir des entretiens particuliers avec les parties ou leurs
avocats ou défenseurs sur les contestations qui sont soumises à leur décision.

(L. 16 juin 1989) (L. 6 mai 1999)


64-1. Le juge d’instruction ne peut, à peine de nullité, concourir au jugement des affaires qu’il a instruites.
Il en est de même pour:
– les magistrats du siège qui ont antérieurement, comme membres de la chambre du conseil du tribunal d’arron-
dissement ou de la Cour d’appel, ordonné le renvoi devant la juridiction de fond ou statué sur la mise en liberté du
prévenu;
– les officiers du ministère public nommés aux fonctions de juge ou de conseiller qui ont antérieurement pris ou fait
prendre des conclusions ou réquisitions dans l’affaire;
– les magistrats qui ont procédé à une médiation au sens de l’article 24 (5) du code d’instruction criminelle.

(L. 10 août 1983)


65. En toute matière, si le jugement ne peut être prononcé en cours d’audience où les débats ont été clos, le juge
indiquera l’audience où il prononcera. Si le prononcé ne peut avoir lieu à cette audience, il sera remis à une audience
ultérieure. Dans ce cas, il est fait mention au plumitif de la cause du retard.
La décision judiciaire est lue en audience publique par le président ou par un autre juge délégué par lui, sans que la
présence des autres juges soit requise.

66. Abr. (L. 10 août 1983)

67. La cour supérieure de justice a le droit de surveillance sur les deux tribunaux d’arrondissement et les justices de
paix. Elle doit notamment veiller au bon fonctionnement du service dans les différentes juridictions.
Lorsqu’elle est saisie par le procureur général d’Etat de faits mettant en cause le bon fonctionnement du service, elle
procède à une enquête après de la juridiction concernée, au cours de laquelle elle peut entendre toutes personnes et se
faire communiquer tous documents. L’enquête est faite par le président de la cour ou un magistrat désigné par lui.
Lorsque l’enquête fait apparaître des déficiences, la cour peut donner toutes injonctions nécessaires pour assurer le
bon fonctionnement du service.
Toute inobservation de ces injonctions est signalée au procureur général d’Etat.

68. Les juges suppléants n’ont pas de fonctions habituelles; ils sont uniquement nommés pour remplacer momen
tanément, soit les juges, soit les membres du ministère public, sauf l’exception prévue par l’article 27.
La constatation dans un jugement de justice de paix qui a été rendu par le «suppléant de la justice de paix» établit la
présomption que le titulaire était empêché de fait ou légalement d’occuper le siège dans l’affaire à vider et qu’ainsi la présence du
magistrat suppléant était justifiée. – Cass. 25 avril 1913, P. 8, 511.

§ 2. – Du ministère public

69. Le ministère public remplit les devoirs de son office auprès de la cour et des tribunaux, dans le ressort territorial
qui lui est assigné par la loi, sauf les cas où la loi en a disposé autrement.

70. (L. 27 juillet 1997) Les fonctions du ministère public sont exercées, sous l’autorité du ministre de la Justice, par
le procureur général d’Etat; et sous la surveillance et la direction de celui-ci par les magistrats de son parquet, les pro-
cureurs d’Etat et leurs substituts.
Les substituts exercent en outre leurs fonctions sous la surveillance et la direction des procureurs d’Etat.

Avril 2009
16 ORGANISATION JUDICIAIRE

71. Les fonctions du ministère public près les tribunaux de police sont remplies par les magistrats du parquet près le
tribunal d’arrondissement dans le ressort duquel se trouve le siège du tribunal de police.

72. Le ministre de la Justice exerce sa surveillance sur tous les officiers du ministère public.
Le procureur général d’Etat veille, sous l’autorité du ministre de la justice, au maintien de l’ordre dans tous les
tribunaux et exerce la surveillance sur tous les officiers de police judiciaire et les officiers ministériels.

73. Le procureur général d’Etat et les procureurs d’Etat doivent veiller, sous la même autorité, au maintien de la
discipline, à la régularité du service et à l’exécution des lois et règlements.
Ils peuvent faire des observations à cet égard au président de la cour supérieure de justice et au président du
tribunal d’arrondissement; ceux-ci sont tenus, sur leur demande, de convoquer une assemblée générale.

74. En matière civile, le ministère public agit d’office dans les cas spécifiés par la loi.
Il poursuit d’office l’exécution des lois, règlements et jugements dans les dispositions qui intéressent l’ordre public.
En matière civile, en dehors des cas spécifiés par la loi où le ministère public agit d’office, son droit d’action ne s’applique et
ne se justifie que dans les circonstances où l’ordre public est directement et principalement intéressé à l’occasion de faits qui y
portent une grave atteinte, sans léser aucun intérêt civil.
Le ministère public ne saurait, par contre, agir dans les cas de conflits d’intérêts privés, encore que l’ordre public soit mis en
cause, alors que les rapports privés, tels que les relations de famille, ne peuvent être troublés par son immixtion.
Spécialement, est irrecevable la demande en exequatur, formée par le ministre public, d’une décision judiciaire étrangère
ayant accueilli une action en désaveu. – Lux. 17 octobre 1962, P. 19, 53.

75. Un règlement grand-ducal détermine le mode et la forme de la tenue du casier judiciaire ainsi que les conditions
de la délivrance des extraits du casier judiciaire.

§ 3. – De l’unité Eurojust et du membre national auprès d’Eurojust


(L. 11 avril 2005)

75-1. Le membre luxembourgeois, ci-après désigné «membre national» auprès de l’unité Eurojust, organe de l’Union
européenne, institué par la décision du Conseil du 28 février 2002, est choisi parmi les magistrats de l’ordre judiciaire …
abr. (L. 22 décembre 2006)
Le membre national exerce ses fonctions sous la surveillance et la direction du procureur général d’Etat.
Le membre national est désigné pour une durée de 4 ans par arrêté grand-ducal sur proposition du ministre de la
Justice. Le mandat est renouvelable.
Il transmet un rapport annuel au ministre de la Justice et au procureur général d’Etat sur ses activités au sein
d’Eurojust.

75-2. Dans le cadre de l’exercice de sa mission, le membre national a accès à l’information contenue dans le casier
judiciaire ainsi que dans tout autre registre dans les mêmes conditions que le procureur d’Etat.
Il peut également demander aux magistrats du ministère public ainsi qu’aux juridictions d’instruction de lui commu-
niquer les informations issues des procédures judiciaires qui sont nécessaires à l’accomplissement de sa mission.
L’autorité judiciaire sollicitée peut notamment refuser cette communication si celle-ci est de nature à porter atteinte à
l’ordre public ou aux intérêts nationaux essentiels du pays ou si cela compromettrait le bon déroulement d’enquêtes en
cours ou la sécurité d’une personne. Elle peut également différer ou refuser cette communication pour des motifs tenant
aux investigations en cours.

75-3. Le juge d’instruction, le procureur d’Etat ou le procureur général d’Etat, qui est saisi d’une affaire susceptible
d’entrer dans le champ de compétences d’Eurojust et qui concerne au moins deux autres Etats membres de l’Union
européenne, en informe le représentant national.

75-4. 1. Les autorités nationales compétentes pour recevoir les demandes d’Eurojust sont respectivement le pro-
cureur général d’Etat, les procureurs d’Etat et les juges d’instruction.

2. Les demandes d’Eurojust au sens des articles 6 et 7 de la décision du Conseil peuvent être adressées
directement:
– au procureur général d’Etat dans les cas prévus aux articles 479 et suivants du Code d’instruction criminelle;
– au procureur d’Etat déjà saisi, respectivement, lorsque l’exécution de la demande requiert certains actes de
procédure qui ne peuvent être ordonnés ou exécutés que par lui, au juge d’instruction déjà saisi;
– si aucune autorité judiciaire luxembourgeoise autre que le membre luxembourgeois d’Eurojust n’est saisie, au
procureur d’Etat territorialement compétent.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 17

En cas de doute d’Eurojust sur le point de savoir quelle est l’autorité compétente, la demande est adressée au
procureur général d’Etat, qui détermine l’autorité compétente et lui transmet la demande.

3. Les échanges d’information entre Eurojust et les autorités judiciaires luxembourgeoises se font dans le respect
des conditions de fond prévues dans les instruments internationaux sur l’entraide judiciaire en matière pénale en vigueur
entre le Luxembourg et les autres Etats membres concernés par les échanges.

75-5. Si une autorité autre que le procureur général d’Etat décide de ne pas donner suite à une demande d’Eurojust
au sens de l’article 7, a) de la décision, elle doit se concerter au préalable avec le procureur général d’Etat.

75-6. Le ministre de la Justice désigne pour une durée de quatre ans un membre de l’autorité de contrôle instituée
par l’article 17, paragraphe 2 de la loi du 2 août 2002 relative à la protection des personnes à l’égard du traitement des
données à caractère personnel.

75-7. Pour les besoins de la réception et de la transmission des informations entre Eurojust et l’Office européen de
lutte antifraude (OLAF), le membre national est considéré comme autorité compétente pour les besoins des règlements
CE 1073/99 et EURATOM No 1074/99 du Conseil du 25 mai 1999 relatifs aux enquêtes effectuées par l’Office européen
de lutte antifraude.

75-8. Le droit de toute personne d’avoir accès aux données à caractère personnel la concernant qui sont traitées par
Eurojust, tel que prévu par l’article 19 de la décision précitée du Conseil du 28 février 2002 se fait suivant les modalités
du droit d’accès au Luxembourg telles qu’elles sont prévues à l’article 17, paragraphe 2 de la loi du 2 août 2002 relative
à la protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel.

§ 4. – (L. 1er août 2007) Du stage des magistrats et


futurs magistrats étrangers

75-9. Les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, régulièrement admis à faire un stage, peuvent être auto-
risés à assister aux actes, délibérés et travaux des juridictions de l’ordre judiciaire ainsi que des parquets.
Ils n’exercent aucune fonction judiciaire.

75-10. Le ministre de la Justice statue sur les demandes d’admission au stage, qui lui sont transmises par les
autorités étrangères dont relèvent les magistrats et futurs magistrats.
Le procureur général d’Etat affecte les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, admis à faire un stage, à
l’une des juridictions de l’ordre judiciaire ou à l’un des parquets.

75-11. Avant de commencer le stage, les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers prêtent serment à
l’audience publique de la Cour d’appel en ces termes: «Je jure de conserver le secret des actes, délibérés et travaux
dont j’aurai connaissance au cours de mon stage».
Ils sont soumis au secret professionnel conformément à l’article 458 du code pénal.

§ 5. – Du personnel de l’administration judiciaire

76. I. Le personnel de l’administration judiciaire comprend les fonctions et emplois suivants: a)


(Règl. gd. 24 juillet 2007) dans la carrière moyenne du rédacteur:
– dix-huit inspecteurs principaux premiers en rang,
– vingt-cinq inspecteurs principaux,
– vingt-quatre inspecteurs,
– des chefs de bureau,
– des chefs de bureau adjoints,
– des rédacteurs principaux,
– des rédacteurs.
(L. 6 juin 1990)
Un règlement grand-ducal peut disposer que les titulaires de six emplois des grades 11, 12 et 13 spécialement
désignés, auxquels des attributions particulières sont attachées, peuvent être nommés hors cadre par dépas-
sement des effectifs prévus ci-dessus et avancer jusqu’au grade 13bis, parallèlement à leurs collègues de rang
égal ou immédiatement inférieur.
Des titres spéciaux pour les titulaires d’emplois à attributions particulières peuvent être introduits par voie de
règlement grand-ducal. La collation de ces titres spéciaux est faite par le ministre de la justice; elle ne modifie
en rien le rang et le traitement des fonctionnaires intéressés.

Avril 2009
18 ORGANISATION JUDICIAIRE

b) dans la carrière intérieure de l’expéditionnaire: –


deux premiers commis principaux, – trois commis
principaux, – des commis, – des commis adjoints,
– des expéditionnaires,
c) dans la carrière inférieure du concierge: –
des concierges-surveillants principaux, – des
concierges-surveillants, – des concierges,
d) dans la carrière du garçon de bureau:
– des garçons de bureau principaux, –
des garçons de bureau,
e) ce cadre peut être complété par des stagiaires, des employés et des ouvriers selon les besoins du service et
dans les limites des crédits budgétaires,
f) Lorsqu’un emploi d’une fonction de promotion reste vacant, le nombre des emplois d’une fonction inférieure en
grade de la même carrière peut être temporairement augmenté en conséquence.

II. Les inspecteurs principaux premiers en rang, les inspecteurs principaux, les inspecteurs, les chefs de bureau, les
chefs de bureau adjoints, et les rédacteurs principaux sont nommés par le Grand-Duc sur avis du procureur général
d’Etat.
Les autres membres du personnel de l’administration judiciaire sont nommés par le Ministre de la Justice, qui en fixe
aussi le nombre.
Les conditions de recrutement, de formation et d’avancement des fonctionnaires prévus par cet article sont fixées
par règlement grand-ducal.
Les greffiers en chef et les greffiers sont choisis parmi les fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur et
affectés aux emplois et désaffectés suivant les modalités prévues aux articles 9, 22 et 44.
Nul ne peut être affecté à un emploi à un greffe s’il remplit un mandat politique.
Les autres membres du personnel de l’administration judiciaire sont affectés aux emplois et désaffectés par le
procureur général d’Etat.
(L. 13 juin 1984) Les fonctionnaires de l’administration judiciaire détachés à titre définitif à d’autres administrations
ou services sont placés hors cadre et libèrent l’emploi qu’ils occupaient; ils peuvent avancer parallèlement à leurs
collègues de rang égal ou immédiatement inférieur au moment où ces derniers bénéficient d’une promotion.

77. (L. 1er juillet 2005) Il est constitué au parquet général un service central d’assistance sociale regroupant tous les
services chargés d’enquêtes sociales et d’assistance à des personnes sous surveillance judiciaire, comme le service de
la protection de la jeunesse, le service de probation, le service d’aide aux victimes, le service de médiation, le service des
tutelles pour mineurs et incapables majeurs, les services chargés de l’établissement des dossiers de personnalité.
Le service central d’assistance sociale est dirigé sous la surveillance du procureur général d’Etat ou de son délégué
par un psychologue qui porte le titre de directeur du service central d’assistance sociale.
Le service comprend en outre sept psychologues, sociologues, criminologues ou pédagogues, ainsi que quarante-
six agents de probation. Deux fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur sont notamment chargés du secré-
tariat du service.
Des collaborateurs à temps partiel et des collaborateurs bénévoles peuvent être adjoints au service par décision du
ministre de la Justice.
Les conditions de recrutement, de formation et de nomination des agents de probation sont fixées par règlement
grand-ducal. Ce règlement grand-ducal peut également déterminer des attributions particulières pour ces fonctionnaires.
Les montants destinés à subvenir aux frais occasionnés par le service central d’assistance sociale et les indemnités
à allouer aux organes desdits services sont arrêtés par le Gouvernement en conseil, dans la limite des crédits budgé-
taires.

78. Le greffier assiste le juge dans tous les actes et procès-verbaux de son ministère. Cette règle reçoit exception
dans les cas d’urgence.
Elle reçoit encore exception quand il n’y a pas lieu de garder minute de l’acte à faire.

79. Le greffier en chef garde les minutes, registres et tous les actes afférents à la juridiction près laquelle il est établi.
Il en délivre des grosses, expéditions ou extraits.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 19

Il doit, en outre, dresser, à la fin de chaque année, par ordre alphabétique des noms des parties, une table de toutes
les décisions rendues en matière civile et commerciale par la juridiction près laquelle il est établi.
Le greffier écrit ce qui est prononcé ou dicté par le juge et dresse acte des diverses formalités dont l’accomplisse-
ment doit être constaté.

80. Les greffes sont ouverts tous les jours, excepté les dimanches, samedis et fêtes légales aux heures réglées par
le ministre de la Justice conformément à l’article 142.
Lorsque le délai fixé par la loi pour faire au greffe une déclaration, un acte ou un dépôt, expire un dimanche, un samedi
ou un jour de fête légale, des déclarations, actes et dépôts peuvent encore être faits le premier jour ouvrable suivant.

81. Les greffiers ont responsables, à l’égard des parties, des pièces produites; ils sont aussi responsables des
pièces à conviction remises à leur garde.

82. En matière civile et commerciale, si un acte ne peut être signé par le greffier qui y a concouru il suffit que le
président ou le juge qui le remplace, le signe et constate l’impossibilité.
Si le président se trouve dans l’impossibilité de signer la feuille d’audience, le greffier doit la faire signer par le plus
ancien des juges ayant assisté à l’audience.

83. En matière pénale, le greffier est tenu de faire signer, dans les vingt-quatre heures, par les juges qui les ont
rendus, les jugements et arrêts.
En matière criminelle et correctionnelle, si l’un ou plusieurs des juges se trouvent dans l’impossibilité de signer, les
autres signent seuls en faisant mention de cette impossibilité.
Si l’impossibilité existe de la part du greffier, il suffit que les juges en fassent mention en signant.
Dans le cas où l’impossibilité de signer existe de la part de tous les juges, le greffier dresse procès-verbal de l’ac-
cident et le fait certifier par le président du tribunal ou de la cour.
Ce procès-verbal est annexé à la minute, et il suffit que le greffier seul signe.
S’il est vrai que la juridiction de jugement a le droit et le devoir de contrôler sa compétence, d’examiner les fins de non-rece-
voir à l’exercice de l’action publique qui seraient soulevées devant elle et de donner au fait qui lui est déféré par le renvoi de la
juridiction d’instruction sa véritable qualification, elle ne peut cependant, en dehors de certains cas exceptionnels, annuler, réformer
ou supprimer cette décision sans commettre un excès de pouvoir.
Ce principe subit une exception, lorsque la nullité de l’acte juridictionnel de la juridiction d’instruction est relative à l’orga-
nisation judiciaire et notamment à la composition régulière des tribunaux. Pareille nullité est d’ordre public et comme telle oppo-
sable en tout état de cause.
Spécialement, s’il résulte des énonciations de l’ordonnance de renvoi que l’un des trois magistrats ayant apposé leur signa-
ture au bas de l’acte n’est pas indiqué en tête dudit acte comme ayant fait partie de la chambre du conseil, le tribunal correctionnel
doit constater que cette nullité affecte l’ordonnance de renvoi elle-même. N’étant dès lors pas régulièrement saisi, le tribunal
correctionnel doit renvoyer la procédure au ministère public pour permettre à ce dernier de saisir à nouveau la chambre du conseil.
– Cour 15 septembre 1975, P. 23, 247.

84. Cette dernière formalité est également observée toutes les fois qu’un juge de paix se trouve dans l’impossibilité
de signer. Dans ce cas, le procès-verbal du greffier est certifié par le président du tribunal d’arrondissement.
Lorsque l’impossibilité existe de la part du greffier, le juge de paix ou le juge de police signe seul, en mentionnant
l’accident.

85. Le procureur général d’Etat se fait représenter tous les mois les feuilles et procès-verbaux d’audience de la cour,
en matière civile, commerciale et criminelle, et vérifie s’il est satisfait aux dispositions qui précèdent. S’il y a omission, il
peut, suivant l’exigence des cas, ou la faire réparer, ou en référer à la chambre civile de la cour d’appel, laquelle peut,
suivant les circonstances, et sur les conclusions par écrit du procureur général d’Etat autoriser un des juges qui ont
assisté à ces audiences, à en signer les feuilles ou procès-verbaux.
Le procureur d’Etat remplit les mêmes devoirs en ce qui concerne les feuilles ou procès-verbaux d’audience des
tribunaux d’arrondissement.

86. Dans le cas de l’article précédent, le greffier est tenu d’informer de l’omission, selon qu’il y a lieu, le procureur
général d’Etat ou le procureur d’Etat, dans le délai de huit jours.

87. (L. 13 mars 2009) En matière civile et commerciale, en vue de la reconnaissance et de l’exécution des décisions
judiciaires rendues par les juridictions luxembourgeoises en vertu d’un acte communautaire dans le cadre de la coopé-
ration judiciaire civile de l’Union européenne, le greffier en chef de la juridiction qui a rendu la décision judiciaire:
1. certifie les titres exécutoires en vue de leur reconnaissance et de leur exécution dans un autre Etat membre de
l’Union européenne;
2. délivre, sur demande, les titres exécutoires et certificats.

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88. à 89. Abr. (L. 11 août 1996)

90. Le greffe est tenu et le service des audiences solennelles est fait par le greffier en chef.

§ 6. – Des avocats à la Cour*


91. à 95. Abr. (L. 10 août 1991)

96. Sous réserve des conditions particulières prévues en faveur des ressortissants des communautés européennes,
les avocats qui ont prêté le serment professionnel sont seuls admis à plaider devant les juridictions.
Toutefois, le président d’une juridiction peut, par exception, autoriser un avocat étranger à plaider devant sa juridic-
tion lorsque des motifs graves ou l’intérêt du client paraissent justifier cette exception.

97. Le costume des membres de l’ordre judiciaire et des membres du barreau, dans l’exercice de leurs fonctions
et professions et dans les cérémonies publiques, est déterminé par règlement grand-ducal.**

§ 7. – Frais de justice

98. Les tarifs des frais de justice de toute nature sont arrêtés et modifiés par des règlements grand-ducaux.

Chapitre II. – Des incompatibilités

§ 1er. – Du cumul

99. Le cumul des fonctions judiciaires est interdit.

100. (L. 9 août 1993) Sans préjudice des incompatibilités prévues par des lois spéciales, les fonctions de l’ordre
judiciaire sont incompatibles avec le mandat de député, avec toute fonction salariée publique ou privée, avec les fonc
tions de notaire, d’huissier, avec l’état militaire et l’état ecclésiastique et avec la profession d’avocat, sauf si l’avocat
exerce les fonctions de juge suppléant ou d’attaché de justice.

* La dénomination d’avocats «avoués» a été ainsi modifiée en vertu de la loi du 31 mai 1999 (art. III) ** 6
janvier 1841. – Dienstkleidung der Gerichtsbehörden
1. Die Dienstkleidung des Gerichtspersonales in den öffentlichen Sitzungen oder wenn dieselben entweder als Collegium oder als Abgeordnete des-
selben am Hofe erscheint, oder öffentlichen Feierlichkeiten beiwohnt, ist folgende: Schwarze Unterkleidung, eine weite schwarze Oberkleidung
(simarre) mit einem breiten herunterhängenden Gürtel geschlossen, eine schwarze Toge mit weiten Ärmeln, ein gefaltetes Beffchen von weißem
Batist, und zur Kopfbekleidung eine Mütze (Toque).
2. Zur Bezeichnung des Ranges soll folgender Unterschied stattfinden:
1° Das Personal des Obergerichts- und Cassationshofes trägt das Oberkleid und den Gürtel von schwarzer Seide, letzterer mit herabhängenden
seidenen Franzen, die Toga von schwarzer Seide mit schwarzem Sammet ausgeschlagen. Die Mütze von schwarzem Sammet. Der Präsident
und der General-Staatsanwalt haben an der Mütze zwei, die Räte eine goldene Borte, der Gerichtsschreiber eine schwarze seidene Borde; die
Mützen der Unter gerichtsschreiber sind ohne Borten.
2° Das Personal der Bezirksgerichte trägt das Oberkleid von schwarzer Seide und die Toga von schwarzer Wolle, letztere mit schwarzer Seide aus
geschlagen; seidener Gürtel am Oberkleide, aber ohne Franzen; die Mütze von schwarzer Wolle, die des Präsidenten und Staatsanwaltes mit
zwei silbernen Borten, die der Richter mit einer silbernen Borte. An der Mütze des Gerichtsschreibers ist die Borte von Sammet, und bei den
Untergerichts schreibern ohne Borte.
3. Wenn sie einzeln am Hof erscheinen oder einzeln einer Feierlichkeit beiwohnen, soll nachfolgende die Kleidung sein: Ein schwarzer Tuchrock mit
stehendem Kragen von gleichem Tuche, und eine Reihe von neun vergoldeten und respecktive schwarz gewirkten seiden Knöpfen mit einem
gekrönten W, lange Beinkleider von gleichem Tuche, ein dreieckiger Hut mit einer Oranien-Cocarde und goldene Schleife von Bouillons, ein
Degen mit vergoldetem Griffe.
4. Dem Range nach sollen folgende Abstufungen stattfinden:
Der Präsident des Obergerichts- und Cassationshofes und der Generalstaatsanwalt tragen Kragen, Aufschläge und Taschen mit goldenem
Eichenlaube gestickt, in der Breite von sechs Centimetern, mit einem goldenen Stäbchen eingefaßt, die Mitglieder gleiche Stickerei und Stäbchen,
jedoch nur auf Kragen und Aufschlägen, der Gerichtsschreiber desgleichen, jedoch nur vier Centimeter breit. Die Knöpfe bei allen gleich, nämlich
vergoldet mit einem gekrönten W. Der Präsident und der Staatsanwalt bei den Bezirksgerichten tragen dieselbe Stickerei jedoch von schwarzer
Seide, und zwar auf Kragen, Aufschlägen und Taschen, die Richter und Gerichtsschreiber nur auf Kragen und Aufschlägen; übrigens sind die
Abstufungen in der Breite wie bei dem Personal des Obergerichts- und Cassationshofes.
Das Personal der Bezirksgerichte hat schwarz gewirkte Knöpfe.

10 avril 1855. – Arrêté r. gd. sur le costume et la tenue civile des magistrats
Art. 1er. Pour le vice-président de la Cour le costume et la tenue civile seront les mêmes que ceux des conseillers. Toutefois la toque du vice- président
de la Cour sera garnie de deux galons en or, ayant chacun la moitié de la largeur de ceux de la toque du président; les poches de son habit civil auront
la même broderie que le collet, sauf qu’elle n’aura que quatre centimètres de largeur; elle sera entourée de baguettes en or.
2. L’avocat général aura le même costume et la même tenue civile que les conseillers de la cour.
3. Le vice-président du tribunal d’arrondissement à Luxembourg aura le même costume et la même tenue civile que les juges dudit tribunal: sa toque
sera garnie de deux galons en argent ayant la moitié de la largeur de ceux de la toque du président du tribunal; sur les poches de son habit civil, il aura
la même broderie qu’au collet, sauf qu’elle n’aura que quatre centimètres de largeur.

4. La broderie de la tenue civile du personnel des tribunaux d’arrondissement sera en argent, au lieu d’être en soie noire.

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101. Les membres de la cour, des tribunaux d’arrondissement et des justices de paix et les membres des parquets
ne peuvent être bourgmestre, échevin ou conseiller communal.

102. (L. 1er juillet 2005) Les parties ne peuvent charger de leur défense, soit verbale, soit par écrit même à titre de
consultation, les juges titulaires en activité de service, les membres des parquets, les greffiers de la Cour ou des tribu-
naux d’arrondissement en chef et les greffiers des justices de paix, même dans les tribunaux autres que ceux près
desquels ils exercent leurs fonctions.
Ces magistrats et fonctionnaires peuvent néanmoins plaider, devant tous les tribunaux, leurs causes personnelles et
celles de leurs conjoints, partenaires au sens de la loi du 9 juillet 2004 relative aux effets légaux de certains partenariats,
parents ou alliés en ligne directe et de leurs pupilles.

103. Les dispositions des trois articles qui précèdent ne sont pas applicables aux juges suppléants, lesquels néan-
moins ne peuvent être huissier.

104. Il est interdit, sous les peines disciplinaires, à tout membre de l’ordre judiciaire, à l’exception des suppléants
des juges de paix, d’exercer, soit par lui-même, soit sous le nom de son «conjoint»* ou par toute autre personne inter-
posée, aucune affaire de commerce, d’être agent d’affaires, ou de participer à la direction, à l’administration ou à la
surveillance de toute société ou établissement industriel ou financier.

§ 2. – De la parenté et de l’alliance

105. (L. 1er juillet 2005) Les conjoints, les partenaires au sens de la loi du 9 juillet 2004 précitée, les parents ou
alliés jusqu’au degré d’oncle et de neveu inclusivement ne peuvent être simultanément membres de la Cour ou d’un
même tribunal, soit comme juge, soit comme juge suppléant, soit comme officier du ministère public, soit comme greffier,
sans une dispense du Grand-Duc.

106. (L. 1er juillet 2005) Même en cas de dispense, les conjoints, les partenaires, parents ou alliés au degré prohibé
ne peuvent siéger simultanément dans une même cause.

107. (L. 1er juillet 2005) Les conjoints, les partenaires au sens de la loi du 9 juillet 2004 précitée, les parents ou
alliés jusqu’au quatrième degré inclusivement ne peuvent être simultanément membres d’une même justice de paix, soit
comme juge de paix, soit comme juge de paix suppléant, soit comme greffier, sans une dispense du Grand-Duc.
Ne peuvent siéger simultanément le juge et l’officier du ministère public, conjoints ou partenaires au sens de la loi du
9 juillet 2004 précitée, ou parents ou alliés entre eux au degré visé à l’alinéa qui précède.

108. (L. 1er juillet 2005) En cas de mariage, de partenariat ou d’alliance survenue depuis la nomination, celui qui l’a
contracté ne peut continuer ses fonctions sans obtenir dispense, conformément aux articles 105 et 107.

109. (L. 1er juillet 2005) En toute matière le juge ou l’officier du ministère public doit s’abstenir, sous telle peine
disciplinaire que de droit, s’il est conjoint ou partenaire au sens de la loi du 9 juillet 2004 précitée, ou parent ou allié en
ligne directe ou au second degré en ligne collatérale, de l’avocat ou du mandataire de l’une des parties.

110. (L. 9 août 1993) L’avocat ou le mandataire qui ont prêté leur nom pour éluder la disposition qui précède, sont
punis, le premier d’une peine disciplinaire et le dernier d’une amende de 500 euros à 1.000 euros.

Chapitre III. – De la réception et de la prestation du serment

111. (L. 27 juillet 1997) La réception du président de la cour supérieure de justice, des conseillers à la cour de
cassation, des présidents de chambre, des premiers conseillers et des conseillers à la cour d’appel, du procureur
général d’Etat, du procureur général d’Etat adjoint, des premiers avocats généraux et des avocats généraux se fait
devant la cour, chambres assemblées en audience publique.
(L. 27 juillet 1997) La réception des présidents, premiers vice-présidents, vice-présidents, juge d’instruction directeur,
juge directeur du tribunal de la jeunesse et des tutelles, juges des tutelles, premiers juges, juges et juges suppléants des
tribunaux d’arrondissement, des procureurs d’Etat, des procureurs d’Etat adjoints, des substituts principaux, des
premiers substituts et substituts est faite à l’audience publique de l’une des chambres civiles de la cour d’appel ou à la
chambre des vacations.
La réception des juges de paix directeurs, «des juges de paix directeurs adjoints»*, des juges de paix et de leurs
suppléants est faite devant le tribunal d’arrondissement de leur ressort, à l’audience civile du tribunal ou à l’audience de
la chambre des vacations.

* Ainsi modifié par la loi du 6 juin 1990.

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112. (L. 10 août 1983) Avant d’entrer en fonctions, les magistrats et les fonctionnaires de l’ordre judiciaire prêtent
le serment prescrit par l’article 110 de la Constitution et par l’article 3 de la loi du 16 avril 1979 fixant le statut des fonc
tionnaires de l’Etat.
1° Ce n’est pas déjà la nomination à de nouvelles fonctions, mais seulement la prestation du serment qu’il a à prêter en sa
nouvelle qualité qui donne au magistrat l’investiture de ses droits et l’installe dans ses nouvelles fonctions, comme aussi elle lui
enlève les droits que lui donnaient ses fonctions antérieures.
Est donc valable le jugement rendu par un suppléant de la justice de paix déjà promu aux fonctions de juge suppléant d’un
tribunal d’arrondissement, mais qui n’a pas encore prêté le serment prescrit par la loi pour les dernières fonctions. – Lux. 5 août
1896, P. 4, 203.
2° La nomination à elle seule, à des fonctions judiciaires, ne confère pas au titulaire les droits attachés à sa charge, comme
aussi, d’un autre côté, elle ne le dévêtit pas de plein droit des droits, devoirs et obligations de la charge antérieurement occupé par
lui; c’est seulement la prestation du serment qu’il a à prêter en sa nouvelle qualité, qui lui donne l’investiture de ses droits, et
l’installe dans ses nouvelles fonctions, comme aussi elle lui enlève les droits qu’il avait dans ses fonctions antérieures.
Est donc valablement rendu le jugement prononcé par un juge de paix postérieurement à sa nomination à d’autres fonctions,
mais antérieurement à la prestation de serment en sa nouvelle qualité. – Lux. 22 janvier 1896, P. 4, 279.

113. Le président de la cour et le procureur général d’Etat prêtent ce serment entre les mains du Grand-Duc ou de
son délégué.
Les autres magistrats et fonctionnaires dénommés dans l’article 111 ci-dessus prêtent le serment lors de leur récep-
tion entre les mains du président de la cour ou du président du tribunal.

114. Tout citoyen nommé à une fonction dans l’ordre judiciaire est tenu de prêter serment dans le mois à compter
du jour où sa nomination lui a été notifiée, à défaut de quoi il peut être pourvu à son remplacement.

Chapitre IV

I. – De la préséance (L. 6 juin 1990)

115. (L. 9 août 1993)


A la cour supérieure de justice il est tenu une liste de préséance sur laquelle les membres de la cour et du parquet
général sont inscrits dans l’ordre qui suit: 1°
la cour de cassation:
– le président,
– les deux conseillers à la cour de cassation, dans l’ordre de leur nomination; 2° la
cour d’appel:
– les présidents de chambre, dans l’ordre de leur nomination,
– les premiers conseillers, dans l’ordre de leur nomination,
– les conseillers à la cour d’appel, dans l’ordre de leur nomination; (L.
27 juillet 1997) 3° le parquet général:
– le procureur général d’Etat,
– le procureur général d’Etat adjoint,
– les premiers avocats généraux, dans l’ordre de leur nomination,
– les avocats généraux, dans l’ordre de leur nomination,
– le substitut. (L.
9 août 1993)
Les magistrats nommés ensemble sont inscrits sur cette liste dans l’ordre que suivent les arrêtés de nomination, ou
dans celui de leur inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la cour en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle nomination dans
l’ordre judiciaire.

116. (L. 3 août 1998) Il est formé une liste générale de préséance entre les membres des deux tribunaux d’arron
dissement et de leurs parquets sur laquelle sont inscrits dans l’ordre qui suit:
1. les tribunaux
– les présidents, dans l’ordre de leur nomination,
– les premiers vice-présidents des tribunaux d’arrondissement, dans l’ordre de leur nomination,
– les vice-présidents des tribunaux d’arrondissement, le juge d’instruction directeur et le juge directeur du tribunal
de la jeunesse et des tutelles, dans l’ordre de leur nomination comme tels,
– les juges de la jeunesse, les juges des tutelles et les premiers juges, dans l’ordre de leur nomination comme
tels,

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ORGANISATION JUDICIAIRE 23

– les juges dans l’ordre de leur nomination,


– les juges suppléants dans l’ordre de leur nomination.
2. les parquets
– les procureurs d’Etat, dans l’ordre de leur nomination,
– les procureurs d’Etat adjoint, dans l’ordre de leur nomination,
– les substituts principaux, dans l’ordre de leur nomination,
– les premiers substituts, dans l’ordre de leur nomination,
– les substituts, dans l’ordre de leur nomination.
Les magistrats nommés ensemble sont inscrits sur cette liste dans l’ordre que suivent les arrêtés de nomination, ou
dans celui de leur inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la cour en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle nomination dans
l’ordre judiciaire; il en est transmis une copie à chacun des deux tribunaux d’arrondissement par les soins du procureur
d’Etat.
Cette liste détermine la préséance lorsque les membres des deux tribunaux sont appelés à siéger ou à exercer leurs
fonctions ensemble, comme aussi dans le cas de mutation dans le personnel des deux tribunaux.

117. (L. 6 juin 1990) Il est tenu dans chaque tribunal d’arrondissement une liste de préséance extraite de la liste
générale prescrite par l’article qui précède, et sur laquelle sont inscrits les juges et les membres du parquet dans l’ordre
qui leur est assigné par ladite liste générale.

118. (L. 6 juin 1990) Les listes prévues par les trois articles qui précèdent établissent la préséance dans les céré-
monies, dans les assemblées de la cour ou du tribunal, ainsi que la présence des magistrats siégeant dans la même
chambre.

119. (L. 6 juin 1990) La cour et les tribunaux, quand ils assistent à une cérémonie publique, sont réunis en un seul
corps, observant entre eux l’ordre de préséance.

II. – Du rang (L. 6 juin 1990)

120. (L. 27 juillet 1997) (1) Il est réservé au Grand-Duc, sur avis de la cour supérieure de justice, de nommer conseiller
honoraire à la cour d’appel, le procureur général d’Etat adjoint, les premiers avocats généraux, les avocats généraux,
les présidents et procureurs d’Etat près les tribunaux d’arrondissement, les procureurs d’Etat adjoints, les premiers
vice-présidents des tribunaux d’arrondissement, les substituts principaux, les vice-présidents des tribunaux d’arrondis
sement, le juge d’instruction directeur, le juge directeur du tribunal de la jeunesse et des tutelles, les juges de la jeunesse
et les juges des tutelles, les juges de paix directeurs, les juges de paix directeurs adjoints, les juges de paix.
(L. 6 juin 1990)
(2) Le conseiller honoraire nommé conseiller effectif prend rang à la cour d’appel à la date de sa nomination de
conseiller honoraire. Les juges de paix, les juges de la jeunesse et les juges des tutelles touchent, s’ils sont nommés
conseillers honoraires, le traitement du conseiller à la cour d’appel.

(3) Il est réservé au Grand-Duc de donner au substitut du parquet général, aux substituts des procureurs d’Etat ainsi
qu’aux juges de paix le rang de juge au tribunal d’arrondissement.

(4) Les juges aux tribunaux d’arrondissement et les substituts ayant le rang de juge qui passent aux fonctions de
juge de paix conservent le rang attaché à leurs fonctions antérieures.

(5) Dans la mesure où ils n’ont pas le rang de conseiller honoraire à la cour d’appel, le rang entre les magistrats du
parquet général, des tribunaux d’arrondissement, des parquets et des justices de paix est déterminé par le rang de juge
au tribunal d’arrondissement.

121. Le conseiller effectif ou honoraire qui a été appelé à d’autres fonctions, reprend le rang qu’il occupait à la cour
lorsqu’il rentre plus tard dans la magistrature judiciaire.

Chapitre V. – Du service des audiences et du roulement

122. Indépendamment des «listes de préséance»*, il est dressé, dans la cour et les tribunaux, une liste pour régler
l’ordre du service et qui est renouvelée tous les ans, au plus tard le quinze juin.

* Ainsi modifié par la loi du 6 juin 1990.

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Chaque conseiller ou juge, lors de sa nomination, entre dans la chambre à laquelle appartenait le conseiller ou juge
dont la démission, la retraite ou le décès a donné lieu à sa nomination.

123. Dans la cour et dans le tribunal d’arrondissement de Luxembourg, il se fait chaque année, à la même époque,
en assemblée générale, un roulement des conseillers et des juges.
Ce roulement a lieu de manière que chacun fasse consécutivement le service de toutes les chambres, et que chaque
chambre soit intégralement renouvelée en trois années.
Dans le tribunal d’arrondissement de Diekirch, ce roulement se borne à la désignation des juges qui ont à faire le
service des audiences civiles, commerciales et correctionnelles.

124. Néanmoins, celui qui a été rapporteur dans la chambre dont il est ensuite sorti par le roulement, revient dans
cette chambre pour y faire le rapport dont il avait été chargé.

125. Si les membres d’une chambre dépassent le nombre requis pour siéger, le service des audiences est réparti
entre eux dans l’ordre arrêté, chaque année, par la chambre, après le roulement annuel.
Lorsque, par des circonstances extraordinaires, les membres d’une chambre appelés à siéger dépassent le nombre
requis, le dernier nommé s’abstient.

126. Le président de la cour supérieure de justice préside l’assemblée générale de la cour supérieure de justice, la
cour supérieure de justice siégeant à tous ses membres et la cour de cassation.
Les présidents des tribunaux d’arrondissement président l’assemblée générale du tribunal.
Le président du tribunal d’arrondissement de Luxembourg préside les différentes chambres du tribunal quand il le
juge convenable.
Le président du tribunal d’arrondissement de Diekirch préside l’audience civile. Il préside les autres audiences quand
il le juge convenable.
Le président de la cour supérieure de justice et les présidents des tribunaux d’arrondissement sont chargés d’assurer
la bonne marche de la juridiction et d’en surveiller le fonctionnement. Ils répartissent les affaires entre les différentes
chambres dans le cadre de l’ordre de service visé par l’article 141 ci-dessous.
Il y a chaque mois, à l’intérieur de la cour supérieure de justice et de chaque tribunal, une conférence des présidents
et présidents de chambres ainsi que des présidents et vice-présidents consacrée aux problèmes intéressant le fonction-
nement des différentes chambres et la répartition des affaires.

127. Les présidents de chambre et les vice-présidents président les chambres auxquelles ils sont affectés et dirigent
les débats. Les conseillers et juges de la chambre peuvent avec l’autorisation du président poser directement aux parties
et aux témoins les questions qu’ils jugent convenir.

128. Les prestations de serment qui doivent se faire devant le tribunal d’arrondissement, sont reçues à l’audience de
la chambre civile ou à l’audience de la chambre des vacations, si on se présente pour ces prestations de serment
pendant les vacances.

129. Le procureur général d’Etat règle le service du parquet de la cour ainsi que le service des audiences à faire par
les avocats généraux.

130. Le service d’audience et le service du parquet sont distribués, par le procureur d’Etat, entre lui et ses substituts.
Le procureur d’Etat est toujours maître de changer cette distribution. Il peut aussi, quand il le juge convenable,
remplir lui-même les fonctions qu’il a spécialement déléguées à un substitut.

131. Les greffiers en chef distribuent le service entre les membres du greffe, sous la direction et la surveillance du
président de la juridiction.

Chapitre VI. – Des empêchements et des remplacements

132. Lorsque le président de la cour ou le président d’un tribunal d’arrondissement est dans le cas d’être suppléé
pour des fonctions qui lui sont spécialement attribuées, il est remplacé par le magistrat le plus élevé en rang de la
juridiction qu’il préside dans l’ordre de la liste prévue par les articles 115 et 116.

133. Les présidents de chambre à la cour d’appel, les présidents, premier vice-président et vice-présidents des
tribunaux d’arrondissement sont, en cas de vacance de poste ou d’empêchement, remplacés pour le service à l’audience
par le magistrat le plus élevé en rang de leur juridiction, dans l’ordre de la liste prévue par les articles 115 et 116.

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134. Les conseillers à la cour d’appel ou les juges des tribunaux d’arrondissement sont, en cas d’empêchement ou
de vacance de poste, remplacés pour le service à l’audience par un conseiller ou juge d’une autre chambre désigné à
cette fin par le président de la cour, par le président du tribunal ou par le magistrat le plus élevé en rang, dans l’ordre
de la liste prévue par les articles 115 et 116.
Dans les tribunaux d’arrondissement, le juge empêché peut être remplacé à défaut d’un autre juge par le juge
suppléant.
(L. 10 août 1991) A défaut de juge ou de juge suppléant, on appelle dans les tribunaux d’arrondissement un avocat
de nationalité luxembourgeoise, âgé de vingt-cinq ans accomplis, inscrit à la liste I du tableau des avocats en suivant
l’ordre du tableau pour compléter le tribunal, de manière qu’il y ait toujours un juge titulaire et que les juges titulaires ou
suppléants y soient toujours en majorité.

135. La cour supérieure de justice se complète au nombre respectif exigé par les articles 35, 39, 40 et 152:
1° (L. 6 juin 1990) par les présidents des tribunaux d’arrondissement, les premiers vice-présidents, les vice- présidents,
les premiers juges et les juges des deux tribunaux d’arrondissement en suivant l’ordre de leur inscription sur la
liste prévue à l’article 116.
2° et à leur défaut par les avocats inscrits au barreau de Luxembourg en suivant l’ordre du tableau.

136. Dans le cas d’impossibilité de compléter, pour le jugement d’une affaire quelconque, la cour ou les tribunaux,
d’après le mode indiqué par la présente loi, le Grand-Duc établit pour ces cas spéciaux une cour ou un tribunal ad hoc
composés de magistrats ou de docteurs en droit ou de personnes assimilées à celles-ci, magistrats ou autres.
L’impossibilité de former la cour ou le tribunal est constatée par un procès-verbal dressé par les membres présents,
lequel est transmis au Gouvernement, à la diligence du ministère public, avec une liste des personnes qui peuvent être
appelées à siéger. Cette liste est dressée par les membres de la magistrature et du barreau qui sont appelés à siéger, et
doit être approuvée par le Grand-Duc.

137. (L. 3 août 1998) Le procureur général d’Etat, le procureur général d’Etat adjoint, les premiers avocats généraux
et les avocats généraux se suppléent réciproquement. Il en est de même du procureur d’Etat, des procureurs d’Etat
adjoints, des substituts principaux, des premiers substituts et des substituts.

138. En cas d’empêchement momentané des officiers du ministère public, les fonctions du ministère public sont
remplies par un conseiller, juge ou juge suppléant, désigné par la cour ou le tribunal.
Pour tout empêchement d’un autre caractère il appartient au procureur général d’Etat de déléguer pour le service du
parquet de la cour, soit un des officiers des parquets des tribunaux d’arrondissement, soit un des conseillers qui a
accepté la délégation.
Il lui appartient aussi de déléguer un des officiers desdits parquets pour faire le service de l’autre.
Peut de même le procureur d’Etat, de l’assentiment du procureur général d’Etat, déléguer pour le service de son
parquet, un juge ou un juge suppléant qui ont accepté la délégation.

139. En cas d’empêchement, le greffier en chef est suppléé par le greffier qu’il désigne, sans préjudice de la répar-
tition générale du service entre les greffiers. S’il se trouve dans l’impossibilité de faire lui-même cette désignation, ou s’il
vient de décéder ou à cesser ses fonctions, il y est pourvu par le juge de paix directeur, par le président du tribunal ou
par le président de la cour.

140. (L. 10 août 1983) Lorsque les besoins du service l’exigent, le juge peut assumer, en qualité de greffier, un
attaché de justice ou, à défaut, telle personne qu’il trouve convenable, pourvu qu’elle soit luxembourgeoise, âgée de dix-
huit ans au moins, et qu’elle prête préalablement entre ses mains le serment imposé aux fonctionnaires publics.

Chapitre VII. – De l’ordre de service et de la durée des audiences

141. L’ordre de service dans chaque tribunal et dans la cour est établi par règlement grand-ducal pris sur l’avis du
tribunal ou de la cour.
Ce règlement contient les dispositions concernant la tenue des audiences, l’inscription, l’instruction, la distribution et
la fixation des causes pour les plaidoiries, la communication au ministère public et enfin l’attribution à chacune des
chambres des affaires qu’elle a à juger, le tout pour autant que la présente loi n’y a pas pourvu.
Un règlement grand-ducal peut également arrêter l’ordre de service dans les justices de paix sur avis des juges de
paix directeurs.

142. (L. 10 août 1983) Le ministre de la justice fixe:


1) après avoir demandé l’avis de la Cour, le nombre et la durée des audiences nécessaires à la prompte expédition
des affaires, pour chacune des chambres tant de la cour que des tribunaux d’arrondissement, ainsi que pour les

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justices de paix, les tribunaux de police, les tribunaux arbitraux pour employés privés et les conseils de
prud’hommes;
2) les heures de bureau des greffes;
3) les heures de bureau des parquets de la cour et des tribunaux d’arrondissement et celles du cabinet des juges
d’instruction. Les arrêtés afférents sont publiés au Mémorial.
Néanmoins, les juridictions peuvent, en cas de besoin tenir des audiences extraordinaires.
Le tribunal d’arrondissement tenant audience commerciale et se constituant en tribunal correctionnel est légalement saisi
d’une action pénale pourvu que l’audience ait lieu à un des jours de la semaine fixés pour les audiences correctionnelles par arrêté
ministériel en exécution de l’art. 141 de la loi du 18 février 1885 sur l’organisation judiciaire; il importe peu que le jugement ait été
rendu au prétoire du tribunal commercial et non pas au prétoire où se tiennent d’ordinaire les audiences correctionnelles; spécia-
lement le prévenu qui a été condamné par défaut par le tribunal tenant audience commerciale et s’étant constitué en tribunal
correctionnel, ne saurait attaquer de nullité le jugement intervenu, alors que le jour où le jugement est intervenu, il n’y avait pas
deux chambres qui auraient pu procéder simultanément au jugement des affaires correctionnelles et que la chambre commerciale
se constituant en tribunal correctionnel a pu seule en connaître; en effet, le prévenu, touché d’une assignation régulière, est, dans
ces circonstances en faute pour ne pas s’être enquis où siégeait la juridiction qui devait connaître de l’action. – Cour 31 octobre
1908, P. 8, 164.

143. Les officiers du ministère public doivent être appelés à toutes les délibérations relatives à l’ordre et au service
intérieurs de la cour et des tribunaux.
Ils ont le droit de faire inscrire sur les registres les réquisitions qu’ils jugent à propos de faire.

Chapitre VIII. – De la résidence


(L. 6 juin 1990)
144. Les magistrats, le greffier en chef et les greffier de la cour supérieure de justice sont tenus de résider à
Luxembourg.
Les magistrats, le greffier en chef et les greffiers des tribunaux d’arrondissement sont tenus de résider dans la ville
où est établi le tribunal auquel ils sont affectés.
Les juges suppléants des tribunaux d’arrondissement sont tenus de résider dans le ressort du tribunal près lequel ils
sont nommés.
Les magistrats, le greffier en chef et les greffiers des justices de paix sont tenus de résider dans la ville où est établi
le siège de leur juridiction.
Les juges de paix suppléants sont tenus de résider dans le ressort du tribunal d’arrondissement dont dépend la
justice de paix.

145. La cour peut accorder dispense de ces dispositions dans le cas où le service n’en souffre pas. Cette dispense
est toujours révocable.

146. En cas d’infraction à la disposition de l’article 145, les juges de paix sont avertis par le président du tribunal
d’arrondissement, les membres de ce tribunal ainsi que les membres de la cour, par le président de cette dernière.
Faute de se conformer à la loi dans le mois de l’avertissement, ils sont cités devant l’assemblée générale de la cour.
Ils sont déclarés démissionnaires ou, suivant les circonstances, il leur est accordé un nouveau délai, lequel ne peut
excéder trois mois.
L’avertissement se fait par lettre chargée à la poste contre reçu du destinataire, soit d’office, soit à la réquisition du
ministère public.

Les pièces de l’instruction sont adressées dans les huit jours au ministère de la Justice.

Chapitre IX. – Des absences et des congés

147. Aucun magistrat ou greffier ne peut s’absenter si le service doit souffrir de son absence.
En aucun cas, le président de la cour et le procureur général d’Etat ne peuvent s’absenter plus de trois jours sans
avoir obtenu un congé du ministre de la Justice.
Les membres de la cour et les présidents des tribunaux d’arrondissement ne peuvent s’absenter plus de trois jours
sans avoir obtenu la permission du président de la cour.
(L. 6 juin 1990)
Les membres du parquet général et les procureurs d’Etat ne peuvent s’absenter plus de trois jours sans avoir obtenu
la permission du procureur général d’Etat.
Les magistrats des tribunaux d’arrondissement et les juges de paix directeurs ne peuvent s’absenter plus de trois
jours sans la permission du président du tribunal d’arrondissement dont ils dépendent.
Les membres des parquets des tribunaux d’arrondissement ne peuvent s’absenter plus de trois jours sans la permis-
sion du procureur d’Etat afférent.

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Les juges de paix directeurs adjoints et les juges de paix ne peuvent s’absenter plus de trois jours sans la permis-
sion du juge de paix directeur afférent.
Les greffiers ne peuvent s’absenter plus de trois jours sans la permission du président de la cour ou du président du
tribunal auquel ils sont attachés, les greffiers des justices de paix sans la permission du juge de paix directeur.

148. Si l’absence doit durer plus d’un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.

149. Les dispositions des deux articles qui précèdent ne s’appliquent pas aux absences qui peuvent être faites
pendant les vacances par les magistrats qui ne sont retenus par aucun service.
(L. 9 août 1993)

149-1. Le poste laissé vacant par un magistrat bénéficiaire d’un congé sans traitement en vertu des dispositions de
l’article 30 de la loi du 16 avril 1979 fixant le statut général des fonctionnaires de l’Etat doit être occupé par un autre
titulaire, selon les besoins du service.
Au terme de son congé, le magistrat ainsi remplacé est réintégré dans la magistrature à un poste équivalent à la
fonction qu’il exerçait avant l’octroi de son congé spécial. A défaut de vacance de poste adéquat, il est nommé hors
cadre à un poste comportant le même rang et le même traitement que ceux dont il bénéficiait avant sont départ.

149-2. (L. 22 décembre 2000) Les magistrats appelés à collaborer pendant une période déterminée aux travaux
d’organisations internationales ou d’une administration peuvent obtenir, de leur accord, un détachement temporaire. Ce
détachement est accordé par l’autorité compétente pour la nomination du bénéficiaire et dans la forme prescrite par
celle-ci. Les postes laissés vacants par les magistrats détachés sont occupés par un nouveau titulaire.
(L. 11 avril 2005) Au terme du détachement, le magistrat ainsi remplacé est réintégré à un poste équivalent à la
fonction qu’il exerçait avant le détachement. A défaut de vacance de poste adéquat, il est nommé hors cadre à un poste
comportant le même rang et le même traitement que ceux dont il bénéficiait avant le détachement.

Chapitre X. – Des vacances et des chambres de vacation

150. L’année judiciaire commence le 16 septembre et se termine le 15 juillet.


La permanence et la continuité du service demeurent assurés pendant les vacances judiciaires. Les audiences de
vacation sont fixées conformément à l’article 142.
Indépendamment des audiences ordinaires de la cour à fixer par le Ministre de la Justice sur l’avis de la cour, chaque cham-
bre de la Cour peut fixer les audiences extraordinaires exigées par les besoins du service.
Cette disposition qui est d’interprétation étroite, comme étant susceptible de porter atteinte au principe constitutionnel de la
publicité des audiences et du prononcé des jugements, ne se rapporte qu’aux chambres de la cour fonctionnant durant l’année
judiciaire, mais non à la chambre des vacations.
Les audiences de la chambre des vacations chargée de l’évacuation des affaires qui requièrent célérité et des affaires cor-
rectionnelles pendant les vacances judiciaires du 15 juillet au 15 septembre de chaque année sont fixées par la cour en assemblée
générale. – Cour 28 octobre 1961 et Cass. 20 décembre 1962, P. 19, 23.

Chapitre XI. – Des assemblées générales

151. Les assemblées générales de la cour et des tribunaux d’arrondissement sont convoquées par le président, soit
d’office, soit sur la demande faite par l’une des chambres de la cour ou du tribunal, soit sur la réquisition du ministère
public. Sauf les cas d’urgence, l’assemblée générale est convoquée à deux jours francs; la convocation indique l’ordre
du jour.

152. L’assemblée générale de la cour ne peut délibérer ou voter si les membres présents ne forment la majorité,
sans préjudice de l’observation des dispositions de l’article 40 de la présente loi.
Dans les tribunaux d’arrondissement, le nombre minimum de juges requis pour composer valablement l’assemblée
générale est à Luxembourg de vingt, à Diekirch de quatre.
Les membres des parquets assistent à l’assemblée générale, mais ils n’y ont pas droit de suffrage.
Toute décision est prise à la majorité absolue des membres présents; s’il s’agit d’un objet de service intérieur et qu’il
y ait partage, il est vidé par le président de l’assemblée.
S’il s’agit de nomination ou de présentation de candidats, il est procédé au scrutin secret. Dans ce cas, si aucun des
candidats ne réunit la majorité absolue, il est procédé à un scrutin de ballottage entre les deux candidats qui ont obtenu
le plus de voix.
En cas de parité de suffrages, la préférence est accordée à celui qui a été le premier reçu à l’examen de fin de stage
judiciaire ou qui a été le premier reçu candidat-huissier de justice; lorsque les candidats sont au même rang, la
préférence est accordée au plus âgé.

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Il en est de même lorsqu’il s’agit de déterminer lequel des deux candidats ayant obtenu le même nombre de voix
doit entrer au scrutin de ballottage avec un troisième ayant obtenu plus de suffrage.
Le greffier dresse procès-verbal des opérations de l’assemblée; ce procès-verbal contient les noms des membres
qui ont fait partie de l’assemblée, ainsi que ceux des officiers du ministère public qui y ont assisté; il est signé par le
président et par le greffier.
Une expédition de ce procès-verbal est remise au procureur général d’Etat qui l’adresse au ministre de la Justice.

153. La rentrée de la cour supérieure de justice se fait chaque année dans une audience solennelle. Les tribunaux
d’arrondissement tiennent également une audience de rentrée.
L’audience se tient au cours du mois de septembre. Il y est fait un exposé de l’activité de la juridiction durant l’année
judiciaire écoulée. Cet exposé peut être suivi d’un discours portant sur un sujet d’actualité d’intérêt juridique ou judiciaire.

154. Le service des assemblées générales est fait par le greffier en chef ou par son délégué.

Chapitre XII. – De la discipline

155. Est qualifié faute disciplinaire tout acte commis dans l’exercice ou hors de l’exercice des fonctions, qui peut
compromettre le caractère dont les magistrats sont revêtus, donner lieu à scandale, blesser les convenances et compro
mettre le service de la justice, ainsi que tout manquement aux devoirs de sa charge.

156. Les peines disciplinaires sont:


1° l’avertissement;
2° la réprimande;
3° l’amende qui ne peut être inférieure à un dixième d’une mensualité brute du traitement de base, ni supérieur à
cette même mensualité. Elle est recouvrable au moyen d’une contrainte non susceptible d’opposition, à décerner
par le receveur de l’enregistrement;
4° l’exclusion temporaire des fonctions, avec ou sans privation partielle ou totale de la rémunération pour une
période de six mois au maximum. La période de l’exclusion ne compte pas comme temps de service pour le
calcul des majorations biennales et la pension;
5° la mise à la retraite;
6° la révocation. La révocation emporte la perte de l’emploi, du titre et du droit à la pension, sans préjudice des
droits découlant de l’assurance rétroactive prévue en matière de coordination des régimes de pension.

157. L’avertissement est donné d’office ou sur la réquisition du ministère public:


1° par le président de la cour à l’égard de tous conseillers, juges et suppléants ainsi qu’à l’égard des membres
effectifs et suppléants des justices de paix;
2° par les présidents des tribunaux d’arrondissement à l’égard des membres effectifs et suppléants de ces tribunaux.
L’application des autres peines prévues par l’article qui précède est faite par la cour, en la chambre du conseil, sur la
réquisition du procureur général d’Etat.

158. Aucune décision ne peut être prise sans que le magistrat inculpé ait été entendu ou dûment appelé et que le
procureur général d’Etat ait donné ses conclusions par écrit.

159. Si le magistrat condamné n’a pas comparu en la chambre du conseil, il peut se pourvoir par voie d’opposition
dans les cinq jours de la notification de la décision.

160. Les décisions de la cour ont force d’arrêt.

161. Les notifications mentionnées aux articles 158 et 159 sont faites par le greffier en chef, par lettre chargée à la
poste et contre reçu du destinataire.
Le greffier retient de la notification une copie sur laquelle il certifie l’envoi en y joignant le chargement de la poste et,
le cas échéant, le reçu du destinataire.

162. La chambre du conseil est investie d’un pouvoir discrétionnaire pour l’instruction de la poursuite; si elle ordonne
une enquête, soit devant la chambre, soit devant l’un des conseillers, les témoins sont entendus sous la foi du serment;
les personnes citées qui refusent de comparaître ou de déposer, sont passibles des peines comminées en l’article «77»*
du code d’instruction criminelle. Ces peines sont prononcées par la chambre du conseil.

* Ainsi modifié par la loi du 6 juin 1990.

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Le faux témoignage et la subornation de témoins en cette matière sont punis des peines portées à l’article 220 du
Code pénal.

163. Est suspendu de plein droit de l’exercice de ses fonctions:


1° le magistrat détenu à titre répressif, pour la durée de sa détention;
2° le magistrat détenu préventivement, pour la durée de sa détention;
3° le magistrat contre lequel il existe une décision judiciaire non encore définitive qui porte ou emporte perte d’em-
ploi, jusqu’à la décision définitive qui l’acquitte ou ne le condamne qu’à une peine moindre;
4° le magistrat condamné disciplinairement à la révocation ou à l’exclusion temporaire des fonctions par une déci-
sion non encore définitive, jusqu’à la fin de la procédure disciplinaire.

164. (L. 10 août 1983) La cour peut, sur la réquisition du procureur général d’Etat, prononcer la suspension provi-
soire de tout magistrat poursuivi judiciairement ou administrativement, pendant tout le cours de la procédure jusqu’à
décision définitive.

165. Le président de la cour, les présidents des tribunaux d’arrondissement, les procureurs d’Etat et les juges de
paix directeurs signalent au procureur général d’Etat tous les faits parvenus à leur connaissance, qui pourraient donner
lieu à poursuite disciplinaire contre un magistrat.

166. Tout jugement de condamnation rendu contre un magistrat à une peine même de police, est transmis au
procureur général d’Etat, pour que celui-ci puisse exercer l’action disciplinaire, s’il y a lieu.

167. L’action disciplinaire est indépendante de toutes poursuites judiciaires et peut être cumulée avec elles.

168. Les dispositions du présent chapitre sont applicables même à ceux qui, n’ayant exercé qu’en qualité de sup-
pléant, ont, dans l’exercice de cette suppléance, manqué aux devoirs de leur état.

169. Les actes nécessaires pour l’exécution des dispositions du présent chapitre sont dispensés du timbre et de
l’enregistrement.

170. Les officiers du ministère public, dont la conduite est répréhensible, sont rappelés à leur devoir par le procureur
général d’Etat. Il en est rendu compte au ministre de la Justice qui, selon la gravité des circonstances, leur fait faire par
le procureur général d’Etat les injonctions qu’il juge nécessaires.

171. La cour est tenue d’instruire le ministre de la Justice toutes les fois qu’elle estime que les officiers du ministère
public exerçant leurs fonctions auprès d’elle s’écartent des devoirs de leur état et qu’ils en compromettent l’honneur, la
délicatesse et la dignité.
Les présidents des tribunaux d’arrondissement instruisent le président de la cour et le procureur général d’Etat des
reproches qu’ils se croient de droit de faire aux officiers du ministère public exerçant dans l’étendue de l’arrondissement,
soit auprès de ces tribunaux, soit auprès des tribunaux de police.

172. Les officiers ministériels qui sont en contravention aux lois et règlements, peuvent, suivant la gravité des cir
constances, être punis par des injonctions d’être plus exacts ou circonspects et, indépendamment de l’application des
dispositions disciplinaires des lois et règlements qui les concernent, par des condamnations aux dépens en leur nom
personnel, par des suspensions à temps; l’impression et même l’affichage des jugements à leurs frais peuvent aussi
être ordonnés et leur destitution peut être provoquée, s’il y a lieu.
(L. 10 août 1991) La disposition qui précède n’est pas applicable aux avocats. Toutefois, ceux-ci peuvent, si à
l’audience ils contreviennent aux devoirs qui leur sont imposés par l’article 33 de la loi sur la profession d’avocat, rece-
voir des injonctions et être renvoyés de l’audience, selon la gravité des circonstances, avec information au Bâtonnier qui
prendra telles mesures que de droit.

173. Dans la cour et dans les tribunaux d’arrondissement, chaque membre relève les fautes de discipline qui ont
été commises ou découvertes à son audience et les signale au ministère public de son siège.

Chapitre XIII. – De la mise à la retraite des magistrats

174. (L. 28 juillet 2000) Les membres de la Cour et des tribunaux sont mis à la retraite lorsqu’ils ont accompli l’âge
de soixante-huit ans ou qu’une affection grave et permanente ne leur permet plus de remplir convenablement leurs
fonctions ou qu’ils ont fait preuve d’inaptitude professionnelle constatée dans les formes prescrites par la procédure
disciplinaire.

175. Ceux de ces magistrats qui, frappés d’une infirmité grave et permanente ou après avoir atteint l’âge de la
retraite, n’ont pas demandé leur retraite, sont avertis par lettre chargée à la poste, soit d’office, soit sur la réquisition du
ministère public, par le président de la cour. S’il s’agit de ce dernier magistrat, l’avertissement est donné par le procureur
général d’Etat.

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Si dans le mois de l’avertissement le magistrat n’a pas demandé sa retraite, la cour se réunit en assemblée générale,
en la chambre du conseil, pour statuer, après avoir entendu le ministère public en ses conclusions écrites, sur la mise à
la retraite poursuivie.
Quinze jours au moins avant celui qui a été fixé pour la réunion de la cour, le magistrat intéressé est informé du jour
et de l’heure de la séance et reçoit en même temps l’invitation de fournir ses observations par écrit.
Cette information et cette invitation ont lieu de la manière prévue par l’article 179 de la présente loi.

176. La décision est immédiatement notifiée à l’intéressé. Si celui-ci n’avait pas fourni ses observations, la décision
n’est considérée comme définitive que s’il n’a pas été formé opposition dans les cinq jours à dater de la notification.

177. La décision rendue, soit sur les observations du magistrat, soit sur son opposition, est en dernier ressort.

178. Aucun des actes auxquels donne lieu l’exécution des dispositions qui précèdent n’est soumis au timbre ni à
l’enregistrement.

179. Les notifications sont faites par le greffier en chef, qui est tenu de les constater par un procès-verbal.
Si le magistrat n’habite pas la ville de Luxembourg, le greffier fait la notification par lettre chargée à la poste, contre
reçu du destinataire.
L’opposition est reçue au greffe et consignée sur un registre spécial.

180. Les décisions de la cour, dans le cas des articles précédents, lorsqu’elles sont définitives, sont adressées dans
les quinze jours au ministre de la Justice.

Chapitre XIV. – Dispositions diverses

181. (L. 11 août 1986) Il est accordé au juge d’instruction directeur et aux juges d’instruction une indemnité de
quarante points indiciaires.
(L. 9 août 1993) Le magistrat qui est délégué par le Procureur général d’Etat pour la surveillance des établissements
pénitentiaires bénéficie d’une indemnité de cinquante points indiciaires.
(L. 6 juin 1990) Les membres des parquets qui assurent le service de permanence bénéficient, pendant la période
de leur affectation régulière à ce service, d’une indemnité de trente points indiciaires.
Le fonctionnaire chargé du service de permanence au service d’accueil et d’information juridique jouit d’une indem-
nité de 35 points indiciaires.
Les greffiers attachés aux cabinets des juges d’instruction jouissent d’une indemnité de trente points indiciaires.
La valeur numérique des points indiciaires est déterminée conformément aux règles fixées par la législation en
matière de traitements des fonctionnaires de l’Etat.

182. Les juges suppléants, appelés à faire partie d’une chambre temporaire soit comme officier du ministère public,
touchent, pendant la durée de leurs fonctions, une indemnité égale au minimum du traitement de juge.

183. Le juge suppléant qui, en cas de vacance a rempli les fonctions de juge au tribunal ou de juge de paix, a droit
pour la période pendant laquelle il a effectivement rempli ces fonctions à une indemnité égale au minimum du traitement
suivant le cas de juge au tribunal ou de juge de paix.

184. Les juges suppléants qui ont occasionnellement remplacé un juge en fonction touchent une indemnité dont le
montant est fixé, après délibération du Gouvernement en conseil, par le ministre de la Justice.

185. …

186. Le casuel des greffiers est aboli.


Sont supprimés tous droits, taxes et émoluments prévus par les textes en vigueur au profit des greffiers en chef et
greffiers des juridictions.
Le matériel de bureau y compris notamment les imprimés et les articles de papeterie nécessaires au fonctionnement
du greffe et appartenant aux greffiers en chef est repris par l’Etat à sa valeur actuelle.

187. Sont abrogées toutes les dispositions qui comminent des peines pécuniaires contre les greffiers ou qui pré-
voient à leur encontre une responsabilité civile personnelle.

188. Dans tous les cas où les textes prévoient le dépôt au greffe d’une provision nécessaire pour couvrir les frais de
la procédure, ce dépôt se fera dorénavant entre les mains du receveur de l’enregistrement.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 31

Chapitre XV. – Du service d’accueil et d’information juridique

189. Il est institué auprès des juridictions, sous l’autorité du procureur général d’Etat, un service d’accueil et
d’information juridique qui a pour mission d’accueillir les particuliers et de leur fournir des renseignements généraux sur
l’étendue de leurs droits et sur les voies et moyens à mettre en oeuvre en vue de les sauvegarder.
Un règlement grand-ducal établira les modalités d’organisation et de fonctionnement du service et déterminera la
rémunération revenant aux personnes collaborant à ce service.

Chapitre XVI. – Dispositions transitoires et finales

191. …

192. L’ancienne nomenclature de la loi modifiée du 22 juin 1963 fixant le régime des traitements des fonctionnaires
de l’Etat et de la loi modifiée du 18 février 1885 sur l’organisation judiciaire est remplacée par la nouvelle nomenclature
des fonctions ci-après:

Ancienne nomenclature Nouvelle nomenclature


secrétaire des parquets (grade 9)
greffier des tribunaux (grade 9) chef de bureau adjoint (grade 9)
greffier des justices de paix (grade 9)

greffier en chef des justices de paix (grade 10)


greffier principal des tribunaux d’arrondissement chef de bureau (grade 10)
et des justices de paix (grade 10)

premier secrétaire des parquets de Luxembourg


et de Diekirch (grade 11)
greffier en chef des tribunaux (grade 11) inspecteur (grade 11)
greffier premier en rang des tribunaux et
des justices de paix (grade 11)

– premier secrétaire du parquet général (grade 12)


– greffier de la Cour (grade 12)
– greffier en chef de la Cour (grade 12) inspecteur principal (grade 12)
– greffier principal 1er en rang du tribunal
d’arrondissement de Luxembourg (grade 12)

193. …

194. …

195. La loi du 18 février 1885 sur l’organisation judiciaire, telle qu’elle a été modifiée dans la suite, est abrogée.
Est de même abrogé le numéro 1° de la section II. de l’article 13 de la loi du 26 mai 1954 réglant les pensions des
fonctionnaires de l’Etat, telle qu’elle a été modifiée par les lois subséquentes.

Avril 2009
32 ORGANISATION JUDICIAIRE

2.

9 août 1993. – Loi portant augmentation du taux de compétence des justices de paix et portant modification de
certaines autres dispositions légales (Extrait)
Mém. 1993, 1410

Art. 13. (1) …

(2) Les conseillers à la cour de cassation en retraite sont autorisés à porter le titre de vice-président à la cour supé-
rieure de justice à titre honorifique.

(3) …

3.

29 juin 1990. – Règlement grand-ducal portant règlement d’ordre intérieur pour la cour d’appel, les tribunaux
d’arrondissement et les justices de paix*
Mém. 1990, 433 mod. règl. gd. 15 septembre 1998,
Mém. 1998, 1559

Titre Ier. – Cour d’appel


Titre II. – Tribunal d’arrondissement de Luxembourg
Titre III. – Tribunal d’arrondissement de Diekirch
Titre IV. – Justices de paix de Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Diekirch

Art. Ier. L’ordre de service de la cour d’appel, des tribunaux d’arrondissement et des justices de paix est établi
comme suit:

TITRE Ier

Cour d’appel

Chapitre 1er. – Des audiences

Art. 1er. 1. Les audiences ordinaires des chambres de la cour d’appel sont fixées par le ministre de la Justice
conformément à l’article 142 de la loi du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire.

2. En dehors de ces audiences, chaque chambre fixe les audiences extraordinaires exigées par les besoins du
service.

3. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Les débats ont lieu au jour et, dans la mesure où le déroulement de l’audience le
permet, à l’heure préalablement fixés selon les modalités propres à chaque juridiction. Ils peuvent se poursuivre au
cours d’une audience ultérieure.
Lorsqu’en vertu de l’art. 3 du règlement d’ordre intérieur de la cour, approuvé par arrêté du 4 mars 1885, la cour a
fixé une audience extraordinaire pour le prononcé d’un arrêt, aucune disposition légale ne prescrit d’appeler à cette
audience ni les appelants, ni leur avoué défaillant. – Cour 1er avril 1901, P. 6, 21.

2. Le greffier inscrit au registre d’audience les heures d’ouverture et de levée de l’audience, ainsi que la durée et la
cause des suspensions d’audience et y mentionne les faits de l’audience.
1° Le prévenu appelant qui demande l’annulation du jugement dont appel au motif que les premiers juges auraient omis de
statuer sur certains chefs des conclusions à eux soumises doit rapporter la preuve du dépôt effectif des conclusions.
La seule présence du dossier d’un écrit intitulé «conclusion» n’est pas de nature à prouver que le tribunal a été saisi de
conclusions à l’audience, s’il n’appert ni du jugement, ni du plumitif d’audience, ni d’autres éléments du dossier répressif que des
conclusions ont été prises par le prévenu à l’audience. – Cour 4 juin 1956, P. 16, 487.
2° Tout jugement doit contenir en lui-même la preuve de sa légalité, partant aussi la preuve de l’accomplissement des forma-
lités substantielles requises par la loi.

* voir cependant règl. gd. 15 septembre 1998, art. Ier (Mém. 1998, 1559)

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ORGANISATION JUDICIAIRE 33

La minute du jugement étant un acte authentique, les constatations y faites quant à l’accomplissement des formalités requises
font foi jusqu’à l’inscription de faux et elles ne peuvent être combattues par les notes du plumitif qui n’ont aucune force probante à
cet égard. – Cour 13 mai 1959, P. 17, 451.
La minute du jugement étant un acte authentique, les constatations y faites quant à l’accomplissement des formalités requises
font foi jusqu’à l’inscription de faux et elles ne peuvent être combattues par les notes du plumitif qui n’ont aucune force probante à
cet égard. – Cour 13 mai 1959, P. 17, 451.

Chapitre II. – De l’inscription et de l’instruction des causes

3. 1. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Il est tenu au greffe de la cour un répertoire général dénommé aussi rôle géné-
ral, coté et paraphé par le président de la Cour Supérieure de Justice ou par le magistrat par lui délégué, sur lequel sont
inscrites toutes les causes dans l’ordre de leur présentation.

2. Cette inscription est faite au plus tard le dernier jour ouvrable précédent l’audience, à 17 heures, sous peine d’être
refusée, à l’exception des causes visées à l’article 5.1 du présent règlement.

3. L’inscription est faite à la suite du dépôt d’une chemise portant les noms, profession, domicile et qualités des
parties, l’objet, la cause et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations ainsi que, le cas échéant,
les noms des mandataires des parties.

4. Le greffier y porte le numéro d’ordre de la cause et la date de l’inscription au rôle général.

5. La chemise contient trois copies libres du jugement entrepris ainsi que trois copies libres de l’acte d’appel.
1° Les effets légaux de saisine judiciaire ne sont pas subordonnés à l’inscription au rôle. Il s’ensuit qu’en cas d’appel interjeté
régulièrement avec assignation à une audience déterminée, le défaut d’une mise au rôle pour cette audience n’entraîne pas
l’irrecevabilité de l’appel.
Si l’avenir dans la forme et dans le sens spécial prévus par l’art. 80 du Code de procédure civile, ne se conçoit pas dans la
procédure d’une juridiction où le ministère d’avoué est inconnu, toujours est-il qu’une assignation réunissant toutes les conditions
prescrites par l’art. 61 du Code de procédure civile peut, dans ce cas, ramener devant le tribunal, à l’instar d’un avenir, une cause
dont un exploit régulier l’avait saisi par sa propre vertu. – Lux. 21 novembre 1957, P. 17, 207.
2° Tant l’inscription d’une affaire au rôle de la juridiction saisie que sa radiation sont des formalités d’ordre intérieur qui
n’affectent par elles-mêmes ni l’existence de l’instance ni la validité de la procédure. Il s’ensuit que la radiation du rôle ne met pas
fin à l’instance en cours tant que celle-ci n’a pas été déclarée périmée sur la demande de l’une des parties ou qu’elle n’est pas
éteinte par le désistement du demandeur. – Cour 18 décembre 1982, P. 19, 17.

4. L’inscription au rôle général détermine le rang d’après lequel les causes présentées sont plaidées.

5. 1. Sont appelés sur simples conclusions et avenir pour être plaidées sans remise et sans tour de rôle:
– les causes introduites par assignation à bref délai;
– celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;
– celles qui sont relatives aux voies d’exécution;
– celles qui ont trait à des pensions alimentaires;
– toutes autres demandes de pareille urgence.

2. Si, par circonstances spéciales, les juges croient devoir accorder remise, elle est ordonnée contradictoirement à
jour fixe.
3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.

4. Celles de ces causes qui, par le fait des parties, n’ont pas pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur
caractère d’urgence et doivent suivre leur tour de rôle général.

6. 1. Lorsqu’il a été formé opposition à un arrêt par défaut, la cause reprend le rang qu’elle occupait au rôle.

2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé un arrêt d’instruction reprennent, après l’instruction faite, le rang
qu’elles occupaient au rôle.

7. 1. Dans toutes les causes, à l’exception de celles visées à l’article 5.1 du présent règlement, les avocats-avoués
déposent au greffe, quatre jours au moins avant l’audience fixée pour les plaidoiries, leurs conclusions motivées en trois
exemplaires, signées d’eux et portant la date de la signification à avoué, le numéro du rôle et les qualités des parties.

2. En cas de réquisition d’un arrêt par défaut et dans les affaires visées à l’article 5.1 du présent règlement, ce dépôt
peut être fait à l’audience même entre les mains du greffier.

3. Lorsque les avocats-avoués modifient les conclusions par eux déposées ou qu’ils prennent à la barre des con-
clusions nouvelles, ils sont tenus de les signifier dans les cinq jours à l’avoué adverse et d’en déposer au greffe trois

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34 ORGANISATION JUDICIAIRE

copies signées et portant mention expresse de la date de la signification à avoué. A défaut d’accomplissement de l’une
ou de l’autre de ces formalités, ces conclusions sont considérées comme non avenues et il est jugé sur les pièces du
dossier.
1° Aux termes des art. 70 du décret du 30 mars 1908 et 12 du règlement d’ordre intérieur de la Cour supérieure de Justice du
4 mars 1885, les conclusions des avocats-avoués doivent être signifiées et déposées trois jours au moins avant l’audience fixée
pour les plaidoiries, sauf le cas où il s’agit de conclusions modificatives ou nouvelles prises à la barre, et motivées par un fait
nouveau qui s’est produit pendant les débats; toutefois, les conclusions tardives ne sont pas nulles de plein droit, mais le juge doit
les rejeter dans l’intérêt du droit de la défense, si l’adversaire le demande avant les plaidoiries sur ces conclusions; s’il accepte le
débat sans élever de protestations, il manifeste par là que son droit de défense n’a pas souffert, et il n’est dès lors, plus rece-vable
à demander le rejet des conclusions ex post; d’un autre côté, le juge, au lieu de prononcer le rejet des conclusions signifiées
tardivement, peut renvoyer l’affaire à une audience subséquente, pour donner à l’adversaire le moyen de préparer sa défense. –
Cour 30 juillet 1920, P. 11, 1.
2° L’art. 12 prescrivant le dépôt de conclusions motivées 5 jours avant l’audience est applicable en matière sommaire comme
en matière ordinaire; est donc nul l’avenir donné à l’appelant par l’intimé à la suite de conclusions signifiées sans observation de ce
délai.
Mais la nullité de l’avenir n’entraîne pas celle de la mise au rôle, ce droit appartenant à la partie la plus diligente et étant réglé
par l’art. 8. – Cour 24 juin 1930, P. 12, 58.
3° Des conclusions prises à la barre qui ne se rapportent pas à des faits nouveaux qui se seraient produits au cours des
débats à l’audience, mais à des éléments de la cause constants depuis longtemps déjà, sont à rejeter comme portant atteinte aux
droits de la défense, si le rejet en a été demandé avant toute défense au fond contre les moyens nouveaux soulevés dans ces
conclusions. – Cour 26 juin 1979, P. 24, 312.

8. Les assignations, sommations d’audience et avenirs sont donnés à l’heure fixée pour l’ouverture de l’audience.

9. Les conclusions, sommations d’audience et avenirs sont signifiés à avoué cinq jours au moins avant celui fixé
pour les débats.
1° L’art. 20 du règlement d’ordre intérieur du tribunal de Luxembourg, aux termes duquel «toutes les conclusions, sommations
d’audience et avenirs devront être signifiés à avoué trois jours au moins avant celui fixé pour plaider, pour poser qualités ou pour
ouïr statuer», est général et ne distingue point entre les audiences proprement dites et les autres fixations de jour, le président, en
réglant les qualités, statue, quelque puisse d’ailleurs être le caractère de la décision qu’il rend: l’art. 20 est dès lors applicable à
l’avenir en règlement de qualité.
Aucun texte de loi n’attache la peine de nullité à l’inobservation de cette disposition; aux termes de l’art. 1030 du C. pr. c.,
aucun exploit ou acte de procédure ne pourra être déclaré nul, si la nullité n’est pas formellement prononcée par la loi; la pres-
cription de l’art. 20 n’est pas substantielle, comme n’étant pas indispensable pour assurer leur effet légal aux actes qu’elle vise, et
elle ne prévoit qu’une mesure d’ordre intérieur dont la seule sanction consiste dans une condamnation éventuelle aux dépens à
charge de l’avoué qui a commis l’irrégularité.
Les art. 142 et 145 du C. pr. c. n’imposent aucun délai pour la signification de l’acte du palais sur lequel les qualités seront
réglées; elle n’est donc subordonnée à aucun délai déterminé, et il suffit, pour sa régularité, qu’elle soit faite à un délai suffisant
pour sauvegarder les droits de la défense. – Cass. 2 décembre 1904, P. 7, 91.
2° La partie qui ne signifie ses propres conclusions qu’in extremis malgré le fait qu’elle avait depuis longtemps connaissance
de l’argumentation de la partie adverse ne saurait invoquer une quelconque lésion de ses propres intérêts de la défense étant
donné que c’est par son propre fait que son adversaire a été contraint de répondre en-dehors des délais. – Cour 14 juillet 1995, P.
29, 384.
3° Il résulte de l’art. 6.1 de la Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales du 4 novem-
bre 1950 que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement.
Le principe du respect du droit de la défense forme un élément du procès équitable.
Le droit à un procès équitable, tant dans une action en matière civile que dans une action en matière pénale, implique que
toute partie à une telle action doit avoir une possibilité raisonnable d’exposer sa cause à la juridiction dans des conditions qui ne la
désavantagent pas d’une manière appréciable vis-à-vis de la partie adverse.
Les juges du fond en appliquant les dispositions de l’article 9 du règlement grand-ducal du 29 juin 1990 portant règlement
intérieur pour la Cour d’appel et en écartant les conclusions de l’appelant prises quatre jours avant l’audience en réponse à l’appel
incident formé par conclusions notifiées dix jours avant l’audience par l’intimé n’ont pas permis à l’appelant de se défendre vis-à-vis
de l’appel incident, n’ont de ce fait pas respecté le droit à un procès équitable dont bénéficiait l’appelant et ont partant violé l’article
6.1 prévisé.
En revanche, les juges du fond en écartant les conclusions de l’appelant ayant trait à son appel principal, prises quatre jours
avant l’audience, et en déclarant cet appel non fondé n’ont pas violé les dispositions de l’article 6.1. prévisé étant donné que
l’appelant avait la possibilité raisonnable d’exposer ses moyens biens avant cette date. – Cass. 14 mars 1996, P. 30, 52.
4° Si, aux termes de l’article 9 du règlement grand-ducal du 29 juin 1990 portant règlement d’ordre intérieur pour la Cour
d’appel «les conclusions (…) sont signifiées à avoué cinq jours au moins avant celui fixé pour les débats», les conclusions tardives
ne sont pas nulles de plein droit, mais peuvent être rejetées dans l’intérêt du droit de la défense.
Des conclusions signifiées tardivement, en raison du fait que les conclusions de l’adversaire ont été signifiées la veille de
l’expiration du délai réglementaire, et qui au surplus ne contiennent aucun moyen vraiment nouveau par rapport à ceux déjà
débattus auparavant, ne sont pas à rejeter, les droits de la défense ayant été sauvegardés à suffisance. – Cour 21 septembre
1995, P. 29, 444.
La partie qui ne signifie ses propres conclusions qu’in extremis, malgré le fait qu’elle avait depuis longtemps connaissance de
l’argumentation de la partie adverse, ne saurait invoquer une quelconque lésion de ses propres intérêts de la défense, étant donné
que c’est par son propre fait que son adversaire a été contraint de répondre en dehors des délais. – Cour 26 septembre
1996, P. 30, 136.

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10. 1. A l’ouverture de l’audience, il est procédé à l’appel des causes, dans l’ordre de leur inscription au rôle général.
2. Sur cet appel et à la même audience ou à l’audience suivante, sont donnés les défauts congés et les défauts au
fond.

11. 1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires à cet appel, l’affaire est renvoyée au rôle
général.

2. Les avocats-avoués qui se présentent sont tenus de requérir jugement; s’ils refusent de prendre jugement, l’affaire
est renvoyée au rôle général. Cependant la cour peut accorder toutes remises de cause dûment justifiées.

3. Si tous les avocats-avoués des parties sont présents, ils sont tenus de prendre des conclusions et de plaider.

4. S’il y a des obstacles à ce que les avocats-avoués ou l’un d’eux se trouvent à l’audience indiquée, ils doivent sur-
le-champ en faire l’observation et, si elle est trouvée fondée, il est indiqué un autre jour.

12. 1. Le greffier porte sur la feuille d’audience du jour la teneur de chaque arrêt dès qu’il est rendu; il fait mention
en marge de celui-ci des noms des juges ayant concouru à l’arrêt ainsi que du nom de celui ayant procédé à sa lecture
et, le cas échéant, de celui du représentant du ministère public.

2. Le magistrat qui a présidé et le greffier signent la minute de l’arrêt ainsi les mentions faites en marge.
1° Lorsqu’il n’est constaté, ni dans les motifs du jugement, ni dans ses qualités qui en font partie intégrante, que les témoins
avaient préalablement prêté serment, la formalité du serment est censée n’avoir pas été remplie.
Il ne peut être suppléé au silence du jugement, quant à ce point, par le plumitif d’audience; il est vrai que, aux termes de l’art.
23 du règlement d’ordre intérieur du tribunal d’arrondissement de Luxembourg du 4 mars 1885, le plumitif du greffier doit faire
mention de tous les faits d’audience; néanmoins il résulte à toute évidence du rapprochement de ce texte avec les dispositions de
l’art. 24 du même règlement sur la feuille d’audience, à laquelle se trouve attachée la garantie des signatures du magistrat ayant
présidé l’audience et du greffier à apposer après vérification préalable par le président, que l’auteur dudit règlement n’a nullement
entendu assimiler les notes du plumitif à la feuille d’audience, et leur conférer une autorité légale qu’elles n’avaient pas auparavant;
en effet, à l’encontre de ce qui est prescrit pour la régularité de la feuille d’audience, la tenue de ces notes n’est soumise au
contrôle du président, et leur sincérité ne doit être attestée, ni par la signature de celui-ci, ni même par celle du greffier dont elles
émanant. – Cass. 28 novembre 1913, P. 9, 173.
2° Les notes prises par le greffier du tribunal civil lors d’une descente sur les lieux sont dépourvues de toute force probante, si
elles ne lui ont pas été dictées par le président qui ne les a pas davantage visées ou signées. – Cour 23 décembre 1971, P. 22, 91.

13. Le greffier inscrit, à la colonne d’observations de la chemise, la date et la nature de tous les arrêts rendus dans
chaque cause, y compris les arrêts de remise et de radiation.

14. 1. Les causes jugées définitivement sont rayées du rôle.

2. Celles dans lesquelles il a été rendu un arrêt attaquable par la voie de l’opposition y sont maintenues provisoi-
rement.
Toutefois, lorsqu’il s’est écoulé plus de sept mois sans qu’il ait été fait mention d’une opposition sur le registre tenu
au greffe, conformément à l’article 163 du code de procédure civile, la cause est définitivement rayée du rôle.

15. Les abréviations de délais sont accordées par le président de la chambre à laquelle l’affaire appartient.

16. Sauf les cas d’urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.

17. Dans le prononcé des arrêts et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms, états
et professions.
Chapitre III. – Des plaidoiries

18. Les avocats-avoués et les avocats plaident debout; il leur est interdit de s’introduire sans la permission du
président dans l’enceinte réservée devant la cour.

19. 1. Lorsque l’avocat-avoué ou l’avocat chargé de l’affaire est saisi des pièces ne peut, pour cause de maladie ou
autre cause grave, se présenter le jour où elle doit être plaidée, il doit en instruire au plus tôt le président de chambre.

2. En ce cas, la cause peut être remise à une prochaine audience. La cour peut alors ordonner que, pour cette
nouvelle audience, l’avocat-avoué empêché doit se faire remplacer par un confrère pour plaider l’affaire.

20. De même, la cause peut être remise, lorsqu’au moment où elle est appelée l’avocat-avoué ou l’avocat qui doit la
plaider est engagé à l’audience d’une autre chambre de la cour d’appel.

21. 1. Lorsque les juges trouvent qu’une cause est suffisamment éclaircie, le président fait cesser les plaidoiries.

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2. Avant les plaidoiries, le président peut indiquer aux plaideurs les moyens et réponses contenus dans leurs
conclusions sur lesquels les débats oraux doivent exclusivement porter, sauf la faculté pour eux de remettre à la cour,
dans les trois jours qui suivent la prise en délibéré, une note au sujet des questions exclues des débats oraux, après
communication préalable à l’avoué de l’adversaire, qui dispose également, pour y répondre par une note contradictoire,
d’un délai de trois jours à partir de la communication de la note.

22. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Au plus tard immédiatement après les plaidoiries, les pièces du procès, formées
enliasse et accompagnées d’un inventaire, sont remises au président de la chambre à moins que ces pièces n’aient été
remises antérieurement au magistrat chargé de la mise en état.

Chapitre IV. – De la communication au ministère public

23. (Règl. gd. 15 septembre 1998) La communication au ministère public est, sauf disposition particulière, faite à la
diligence du juge. Elle doit avoir lieu en temps voulu pour ne pas retarder le jugement. Lorsqu’il y a eu communication, le
ministère public est avisé de la date de l’audience.

24. 1. L’officier du ministère public peut requérir la communication des pièces dans toute autre cause, en veillant à
ce que cette communication ne retarde pas le jugement de l’affaire.

2. La cour peut aussi ordonner cette communication d’office.

25. L’officier du ministère public qui désire prendre des conclusions ou émettre son avis, prend la parole sur-le-
champ, ou à l’une des prochaines audiences qu’il indique.

26. Après l’audition du ministère public, les parties ne peuvent plus obtenir la parole; elles peuvent toutefois r emettre
des notes dans les vingt-quatre heures.

TITRE II

Tribunal d’arrondissement de Luxembourg

Chapitre Ier. – Des audiences

Art. 1er. 1. Les audiences ordinaires des chambres du tribunal d’arrondissement de Luxembourg sont fixées par le
ministre de la Justice conformément à l’article 142 de la loi du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire.

2. En dehors de ces audiences, le tribunal peut, en assemblée générale, fixer les audiences extraordinaires exigées
par les besoins du service.

3. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Les débats ont lieu au jour et, dans la mesure où le déroulement de l’audience le
permet, à l’heure préalablement fixés selon les modalités propres à chaque juridiction. Ils peuvent se poursuivre au
cours d’une audience ultérieure.

2. Le greffier inscrit au registre d’audience les heures d’ouverture et de levée de l’audience, ainsi que la durée et la
cause des suspensions d’audience et y mentionne les faits de l’audience.

Chapitre II. – De l’inscription et de l’instruction des causes

3. 1. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Il est tenu au greffe du tribunal deux répertoires généraux, dénommés aussi
rôles généraux, cotés et paraphés par le président ou par le magistrat par lui délégué, sur lesquels sont inscrites, dans
l’un les causes civiles, dans l’autre les causes commerciales dans l’ordre de leur présentation.

2. Cette inscription est faite au plus tard le dernier jour ouvrable précédent l’audience, à 17 heures, sous peine d’être
refusée, à l’exception des causes visées à l’article 5.1 du présent règlement.

3. L’inscription est faite à la suite du dépôt d’une chemise portant les noms, professions, domiciles et qualités des
parties, l’objet, la cause et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations ainsi que, le cas échéant,
les noms des mandataires des parties.

4. Le greffier y porte le numéro d’ordre de la cause et la date de l’inscription au rôle général.

5. La chemise contient, en matière civile trois copies libres des conclusions de la partie qui requiert l’inscription et,
en matière commerciale, trois copies libres de l’exploit introductif d’instance.

6. Les affaires introduites par requête sont portées sur un registre particulier. Elles ne sont inscrites au rôle général
que lorsqu’elles donnent lieu à des contestations à décider à l’audience.

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7. Les ordres sont également portés sur un registre séparé. Ils ne figurent au rôle général qu’en cas de contredit.

8. Il est fait mention en marge du registre particulier et du rôle général du transport de l’un à l’autre.

9. Les causes de référé ordinaire et les causes de référé divorce sont portées sur deux registres spéciaux et y sont
numérotées.

4. L’inscription au rôle général déterminé le rang d’après lequel les affaires présentées sont plaidées.

5. 1. Sont appelées sur simples conclusions pour être plaidées sans remise et sans tour de rôle:
– les causes introduites par assignation à bref délai;
– celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;
– celles qui sont relatives aux voies d’exécution;
– celles qui ont trait à des pensions alimentaires;
– toutes autres demandes de pareille urgence.

2. Si, par circonstances spéciales, les juges croient devoir accorder remise, elle est ordonnée contradictoirement à
jour fixe.

3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.

4. Celles de ces causes, qui, par le fait des parties, n’ont pas pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur
caractère d’urgence et doivent suivre leur tour du rôle général.

6. 1. Lorsqu’il a été formé opposition à un jugement par défaut, la cause reprend le rang qu’elle occupait au rôle.

2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé un jugement d’instruction reprennent, après l’instruction faite, le rang
qu’elles occupaient au rôle.

7. 1. Dans les causes civiles, à l’exception de celles visées à l’article 5.1 du présent règlement, les avocats-avoués
déposent au greffe, quatre jours au moins avant l’audience fixée pour les plaidoiries, trois copies de leurs conclusions
motivées, signées d’eux et portant la date de la signification à avoué, le numéro du rôle et les qualités des parties.

2. En cas de réquisition d’un jugement par défaut et dans les affaires visées à l’article 5.1 du présent règlement, ce
dépôt peut être fait à l’audience même entre les mains du greffier.

3. Lorsque les avocats-avoués modifient les conclusions par eux déposées ou qu’ils prennent à la barre des conclu-
sions nouvelles, ils sont tenus de les signifier dans les cinq jours à l’avoué adverse et d’en déposer au greffe trois copies
signées et portant mention expresse de la date de la signification à avoué. A défaut d’accomplissement de l’une ou de
l’autre de ces formalités, ces conclusions sont considérées comme non avenues et il est jugé sur les pièces du dossier.

8. Les assignations, sommations d’audience et avenirs sont donnés à l’heure fixée pour l’ouverture de l’audience.

9. 1. En matière civile, à l’exception des causes visées à l’article 5.1 du présent règlement, les conclusions, som-
mations d’audience et avenirs sont signifiés à avoué cinq jours au moins avant celui fixé pour les débats.

2. En matière commerciale, les avenirs doivent être notifiés dans le même délai, par simple lettre au fondé de pou-
voir de la partie adverse ou, à défaut, par lettre recommandée à la partie adverse elle-même.

10. 1. A l’ouverture d’une audience hebdomadaire à fixer par le tribunal siégeant en assemblée générale, la première
chambre, pour les affaires civiles, et la deuxième chambre, pour les affaires commerciales, après l’appel des affaires
fixées à cette audience dans l’ordre de leur placement au rôle général, font successivement, dans le même ordre, l’ap
pel des affaires reproduites et, ensuite, l’appel des affaires nouvellement portées devant le tribunal.

2. Les affaires reproduites ou nouvelles qui sont instruites sont soit fixées pour plaidoiries aux autres audiences de
ces deux chambres, soit renvoyées devant une autre chambre qui, à son tour, à une audience hebdomadaire à fixer par
le tribunal en assemblée générale, fait l’appel des affaires ainsi renvoyées et les fixe définitivement pour plaidoiries.

3. Le tribunal peut décider en assemblée générale que pour certaines catégories d’affaires l’appel prévu à l’alinéa
premier du présent article se fait devant une autre chambre du tribunal.

4. A l’ouverture de chaque audience, il est procédé à l’appel des affaires fixées, dans l’ordre de leur inscription au
rôle général.

5. Sur cet appel et à la même audience ou à l’audience suivante, sont donnés les défauts-congés et les défauts au
fond.

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11. 1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires à l’appel de l’affaire, celle-ci est renvoyée
au rôle général.

2. Les parties qui se présentent sont tenues de requérir jugement. Si elles refusent, l’affaire est renvoyée au rôle
général. Cependant le tribunal peut accorder toutes remises dûment justifiées.

3. Si toutes les parties sont présentes, elles sont tenues de prendre des conclusions et de plaider.

4. S’il y a des obstacles à ce que les parties se trouvent à l’audience indiquée, elles doivent sur-le-champ en faire
l’observation et, si celle-ci est jugée fondée, une autre date est fixée.

12. 1. Le greffier inscrit au plumitif d’audience la teneur de chaque jugement dès qu’il est prononcé. Il fait mention
en marge de celui-ci des noms des juges ayant concouru au jugement ainsi que du nom de celui ayant procédé à sa
lecture et, le cas échéant, de celui du représentant du ministère public.

2. Le magistrat qui a présidé et le greffier signent la minute du jugement ainsi que les mentions faites en marge.

13. Le greffier inscrit à la colonne d’observations de la chemise la date et la nature de tous les jugements rendus
dans chaque affaire, y compris les jugements de remise et de radiation.

14. 1. Les affaires jugées définitivement sont rayées du rôle.

2. Celles dans lesquelles il a été rendu un jugement attaquable par la voie de l’opposition y sont maintenues provi-
soirement. Toutefois, lorsqu’il s’est écoulé plus de sept mois sans qu’il ait été fait mention d’une opposition sur le registre
tenu au greffe conformément à l’article 163 du code de procédure civile, l’affaire est définitivement rayée du rôle.

15. Les abréviations de délais sont accordées par le président de la chambre à laquelle l’affaire appartient.

16. Sauf les cas d’urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.

17. Dans le prononcé des jugements et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms,
états et professions.

18. Deux jours ouvrables, au plus tard, avant la date fixée pour un transport sur les lieux, une comparution
personnelle des parties ou une enquête, les parties déposent au greffe le dossier de la procédure et les pièces qu’elles
entendent invoquer.

Chapitre III. – Des plaidoiries

19. 1. Aux entrées et aux sorties du tribunal, les personnes se trouvant dans la salle d’audience se lèvent.

2. Les parties au litige ainsi que leurs mandataires plaident debout.

20. 1. Lorsque les parties ne peuvent, pour cause de maladie ou autre motif grave, se présenter à la date fixée pour
les plaidoiries, elles doivent en avertir au plus tôt le président de chambre.

2. En ce cas, l’affaire peut être remise à une prochaine audience. Le tribunal peut alors ordonner que, pour cette
nouvelle audience, le mandataire de la partie empêchée doit se faire remplacer pour la plaidoirie de l’affaire.

21. De même, l’affaire peut être remise, lorsqu’au moment où elle est appelée, celui qui doit la plaider est engagé à
une audience de la Cour supérieure de Justice, du Conseil d’Etat ou d’une autre chambre du tribunal d’arrondissement.

22. 1. Lorsque les juges trouvent qu’une cause est suffisamment éclaircie, le président du siège fait cesser les
plaidoiries.

2. Avant les plaidoiries, le président du siège peut indiquer aux plaideurs les moyens et réponses contenus dans
leurs conclusions sur lesquels les débats oraux porteront exclusivement, sauf la faculté pour eux de remettre au tribunal,
dans les trois jours qui suivent la prise en délibéré, une note au sujet des questions exclues des débats oraux, après
communication préalable à l’adversaire, qui dispose également, pour y répondre par une note contradictoire, d’un délai
de trois jours à partir de la communication de la note.

23. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Au plus tard immédiatement après les plaidoiries, les pièces du procès, formées
enliasse et accompagnées d’un inventaire, sont remises au président de la chambre à moins que ces pièces n’aient
été remises antérieurement au magistrat chargé de la mise en état.

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24. Les avocats sont invités à prendre pour autant que possible connaissance au parquet des dossiers correction
nels concernant les prévenus qu’ils doivent défendre. Toute communication de ces dossiers est interdite pendant
l’audience, sauf dispense, pour motifs graves et légitimes, à accorder par l’officier du ministère public.

Chapitre IV. – De la communication au ministère public

25. (Règl. gd. 15 septembre 1998) La communication au ministère public est sauf disposition particulière, faite à la
diligence du juge. Elle doit avoir lieu en temps voulu pour ne pas retarder le jugement. Lorsqu’il y a eu communication, le
ministère public est avisé de la date de l’audience.

26. 1. L’officier du ministère public peut requérir la communication des pièces dans toute autre cause, en veillant à
ce que cette communication ne retarde pas le jugement de l’affaire.

2. Le tribunal peut aussi ordonner cette communication d’office.

27. L’officier du ministère public qui désire prendre des conclusions ou émettre son avis prend la parole sur-le-
champ, ou à l’une des prochaines audiences qu’il indique.

28. Après l’audition du ministère public, les parties ne peuvent plus obtenir la parole; elles peuvent toutefois remettre
des notes dans les vingt-quatre heures.

TITRE III

Tribunal d’arrondissement de Diekirch

Chapitre Ier. – Des audiences

Art. 1er. 1. Les audiences ordinaires des chambres du tribunal d’arrondissement de Diekirch sont fixées par le
ministre de la Justice conformément à l’article 142 de la loi du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire.

2. En dehors de ces audiences, le tribunal peut, en assemblée générale, fixer les audiences extraordinaires exigées
par les besoins du service.

3. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Les débats ont lieu au jour et, dans la mesure où le déroulement de l’audience le
permet, à l’heure préalablement fixés selon les modalités propres à chaque juridiction. Ils peuvent se poursuivre au
cours d’une audience ultérieure.

2. Le greffier inscrit au registre d’audience les heures d’ouverture et de levée d’audience ainsi que la durée et la
cause des suspensions d’audience et y mentionne les faits de l’audience.

Chapitre II. – De l’inscription et de l’instruction des causes

3. 1. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Il est tenu au greffe du tribunal deux répertoires généraux, dénommés aussi
rôles généraux, cotés et paraphés par le président ou par le magistrat par lui délégué, sur lesquels sont inscrites, dans
l’un les causes civiles, dans l’autre les causes commerciales dans l’ordre de leur présentation.

2. Cette inscription est faite au plus tard le dernier jour ouvrable précédant l’audience, à 17 heures, sous peine d’être
refusée, à l’exception des causes visées à l’article 5.1 du présent règlement.

3. L’inscription est faite à la suite du dépôt d’une chemise portant les noms, professions, domiciles et qualités des
parties, l’objet, la cause et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations ainsi que, le cas échéant,
les noms des mandataires des parties.

4. Le greffier y porte le numéro d’ordre de la cause et la date de l’inscription au rôle général.

5. La chemise contient, en matière civile trois copies libres des conclusions de la partie qui requiert l’inscription et,
en matière commerciale, trois copies libres de l’exploit introductif d’instance.

6. Les affaires introduites par requête sont portées sur un registre particulier. Elles ne sont inscrites au rôle général
que lorsqu’elles donnent lieu à des contestations à décider à l’audience.

7. Les ordres sont également portés sur un registre séparé. Ils ne figurent au rôle général qu’en cas de contredit.

8. Il est fait mention en marge du registre particulier et du rôle général du transport de l’un à l’autre.

9. Les causes de référé ordinaire et les causes de référé-divorce sont portées sur deux registres spéciaux et y sont
numérotées.

Avril 2009
40 ORGANISATION JUDICIAIRE

4. L’inscription au rôle général détermine le rang d’après lequel les affaires présentées sont plaidées.

5. 1. Sont appelées sur simples conclusions et avenir pou être plaidées sans remise et sans tour de rôle:
– les causes introduites par assignation à bref délai;
– celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;
– celles qui sont relatives aux voies d’exécution;
– celles qui ont trait à des pensions alimentaires;
– toutes autres demandes de pareille urgence.
2. Si, par circonstances spéciales, les juges croient devoir accorder une remise, elle est ordonnée contradictoirement
à jour fixe.
3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.
4. Celles de ces causes, qui, par le fait des parties, n’ont pas pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur
caractère d’urgence et doivent suivre leur tour du rôle général.

6. 1. Lorsqu’il a été formé opposition à un jugement par défaut, la cause reprend le rang qu’elle occupait au rôle.

2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé un jugement d’instruction reprennent, après l’instruction faite, le rang
qu’elles occupaient au rôle.

7. 1. Dans les causes civiles, à l’exception de celles visées à l’article 5.1 du présent règlement, les avocats-avoués
déposent au greffe, quatre jours au moins avant l’audience fixée pour les plaidoiries, trois copies de leurs conclusions
motivées, signées d’eux et portant la date de la signification à avoué, le numéro du rôle et les qualités des parties.

2. En cas de réquisition d’un jugement par défaut et dans les affaires visées à l’article 5.1 du présent règlement, ce
dépôt peut être fait à l’audience même entre les mains du greffier.
3. Lorsque les avocats-avoués modifient les conclusions par eux déposées ou qu’ils prennent à la barre des conclu-
sions nouvelles, ils sont tenus de les signifier dans les cinq jours à l’avoué adverse et d’en déposer au greffe trois copies
signées et portant mention expresse de la date de la signification à l’avoué. A défaut d’accomplissement de l’une ou de
l’autre de ces formalités, ces conclusions sont considérées comme non avenues et il est jugé sur les pièces du dossier.

8. Les assignations, sommations d’audience et avenirs sont donnés à l’heure fixée pour l’ouverture de l’audience.

9. 1. En matière civile, à l’exception des causes visées à l’article 5.1 du présent règlement, les conclusions, som-
mations d’audience et avenirs sont signifiés à avoué cinq jours au moins avant celui fixé pour les débats.
2. En matière commerciale, les avenirs doivent être notifiés dans le même délai, par simple lettre au fondé de pou-
voir de la partie adverse ou, à défaut, par lettre recommandée à la partie adverse elle-même.

10. 1. A l’ouverture de chaque audience, après l’appel des affaires fixées à cette audience dans l’ordre de leur
placement au rôle général, et fait successivement, dans le même ordre, l’appel des affaires reproduites et, ensuite,
l’appel des affaires nouvellement portées devant le tribunal.
2. Sur cet appel et à la même audience ou à l’audience suivante, sont donnés les défauts-congés et les défauts au
fond.
3. Les affaires reproduites ou nouvelles qui sont instruites sont fixées par plaidoiries à la première audience utile; les
affaires non instruites sont reportées sur le rôle général.

11. 1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires à l’appel de l’affaire, celle-ci est renvoyée
au rôle général.
2. Les parties qui se présentent sont tenues de requérir jugement. Si elles refusent, l’affaire est renvoyée au rôle
général. Cependant le tribunal peut accorder toutes remises dûment justifiées.
3. Si toutes les parties sont présentes, elles sont tenues de prendre des conclusions et de plaider.
4. S’il y a des obstacles à ce que les parties se trouvent à l’audience indiquée, elles doivent sur-le-champ en faire
l’observation et, si celle-ci est jugée fondée, une autre date est fixée.

12. 1. Le greffier inscrit au plumitif d’audience la teneur de chaque jugement dès qu’il est prononcé. Il fait mention
en marge de celui-ci des noms des juges ayant concouru au jugement ainsi que du nom de celui ayant procédé à sa
lecture et, le cas échéant, de celui du représentant du ministère public.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 41

2. Le magistrat qui a présidé et le greffier signent la minute du jugement ainsi que les mentions faites en marge.

13. Le greffier inscrit à la colonne d’observations de la chemise la date et la nature de tous les jugements rendus
dans chaque affaire, y compris les jugements de remise et de radiation.

14. 1. Les affaires jugées définitivement sont rayées du rôle.

2. Celles dans lesquelles il a été rendu un jugement attaquable par la voie de l’opposition y sont maintenues pro-
visoirement. Toutefois, lorsqu’il s’est écoulé plus de sept mois sans qu’il ait été fait mention d’une opposition sur le
registre tenu au greffe conformément à l’article 163 du code de procédure civile, l’affaire est définitivement rayée du rôle.

15. Les abréviations de délais sont accordées par le président ou le juge par lui délégué.

16. Sauf les cas d’urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.

17. Dans le prononcé des jugements et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms,
états et professions.

18. Deux jours ouvrables, au plus tard, avant la date fixée pour un transport sur les lieux, une comparution per-
sonnelle des parties ou une enquête, les parties déposent au greffe le dossier de la procédure et les pièces qu’elles
entendent invoquer.

Chapitre III. – Des plaidoiries

19. 1. Aux entrées et aux sorties du tribunal, les personnes se trouvant dans la salle d’audience se lèvent.

2. Les parties au litige ainsi que leurs mandataires plaident debout.

20. 1. Lorsque les parties ne peuvent, pour cause de maladie ou autre motif, se présenter à la date fixée pour les
plaidoiries, elles doivent en avertir au plus tôt le président.

2. En ce cas, l’affaire peut être remise à une prochaine audience. Le tribunal peut alors ordonner que, pour cette
nouvelle audience, la partie empêchée doit se faire remplacer pour la plaidoirie de l’affaire.

21. De même, l’affaire peut être remise lorsqu’au moment où elle est appelée celui qui doit la plaider est engagé à
une audience ayant rang de préférence.

22. 1. Lorsque les juges trouvent qu’une cause est suffisamment éclaircie, le président du siège fait cesser les
plaidoiries.

2. Avant les plaidoiries, le président du siège peut indiquer aux plaideurs les moyens et réponses contenus dans
leurs conclusions sur lesquels les débats oraux porteront exclusivement, sauf la faculté pour eux de remettre au tribunal,
dans les trois jours qui suivent la prise en délibéré, une note au sujet des questions exclues des débats oraux, après
communication préalable à l’adversaire, qui dispose également, pour y répondre par une note contradictoire, d’un délai
de trois jours à partir de la communication de la note.

23. (Règl. gd. 15 septembre 1998) Au plus tard immédiatement après les plaidoiries, les pièces du procès, formées
enliasse et accompagnées d’un inventaire, sont remises au président de la chambre à moins que ces pièces n’aient été
remises antérieurement au magistrat chargé de la mise en état.

24. Les avocats sont invités à prendre pour autant que possible connaissance au parquet des dossiers correction-
nels concernant les prévenus qu’ils doivent défendre. Toute communication de ces dossiers est interdite pendant
l’audience, sauf dispense, pour motifs graves et légitimes, à accorder par l’officier du ministère public.

Chapitre IV. – De la communication au ministère public

25. (Règl. gd. 15 septembre 1998) La communication au ministère public est, sauf disposition particulière, faite à la
diligence du juge. Elle doit avoir lieu en temps voulu pour ne pas retarder le jugement. Lorsqu’il y a eu communication, le
ministère public est avisé de la date de l’audience.

26. 1. L’officier du ministère public peut requérir la communication des pièces dans toute autre cause, en veillant à
ce que cette communication ne retarde pas le jugement de l’affaire.

2. Le tribunal peut aussi ordonner cette communication d’office.

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42 ORGANISATION JUDICIAIRE

27. L’officier du ministère public qui désire prendre des conclusions ou émettre son avis prend la parole sur-le-
champ, ou à l’une des prochaines audiences qu’il indique.

28. Après l’audition du ministère public, les parties ne peuvent plus obtenir la parole; elles peuvent toutefois remettre
des notes dans les vingt-quatre heures.

TITRE IV

Justice de paix de Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Diekirch

Chapitre Ier. – Des audiences

Art. 1er. 1. Les audiences ordinaires de la justice de paix sont fixées par le ministre de la Justice conformément à
l’article 142 de la loi du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire.

2. En dehors de ces audiences, chaque juge fixe les audiences extraordinaires exigées par les besoins du service.

2. Le greffier inscrit au registre d’audience les heures d’ouverture et de levée de l’audience, ainsi que la durée et la
cause des suspensions d’audience et y mentionne les faits de l’audience.

Chapitre II. – De l’inscription et de l’instruction des causes

3. (Règl. gd. 15 septembre 1998) 1. Il est tenu au greffe de la justice de paix un répertoire général dénommé aussi
rôle général, coté et paraphé par le juge de paix directeur ou le magistrat par lui délégué, sur lesquels sont inscrites
toutes les causes dans l’ordre de leur présentation.

2. L’inscription au rôle général est faite au plus tard avant midi du dernier jour ouvrable précédant l’audience.

3. Elle est faite à la requête de l’huissier de justice instrumentant, des parties intéressées ou de leurs mandataires.

4. Elle est faite à la suite du dépôt d’une chemise portant les noms, professions, domiciles et qualités des parties,
l’objet, la cause et la nature de la demande, une colonne réservée aux observations, ainsi que, le cas échéant, les noms
des mandataires des parties.

5. La chemise contient l’original de l’exploit de citation.

6. Le greffier y porte le numéro d’ordre de la cause et la date de l’inscription au rôle général.

7. Les demandes introduites sur requête sont inscrites sur les registres particuliers prévus par les lois spéciales.

8. Toutefois, les causes introduites par requête en matière d’ordonnance de paiement sont inscrites au rôle général
par les soins du greffe au moment de la formation du contredit, prévu aux articles 54 et suivants du code de procédure
civile.

4. L’inscription au rôle détermine le rang d’après lequel les causes présentées sont plaidées.

5. 1. Sont toutefois plaidées sans remise et sans tour de rôle:


– les affaires introduites par citation à bref délai, visées à l’article 6 du code de procédure civile;
– celles relatives à un déclinatoire de compétence ou à la recevabilité de la demande et qui ne tiennent pas au fond;
– celles qui sont introduites aux fins d’expédient;
– celles qui sont relatives aux voies d’exécution;
– celles qui ont trait aux pensions alimentaires visées à l’article 4 du titre préliminaire du code de procédure civile;
– les demandes en paiement d’indemnité d’occupation et en expulsion des lieux occupés sans droit visées à l’article
3 du titre préliminaire du code de procédure civile;
– toutes autres affaires de pareille urgence.

2. Si, par circonstances spéciales, le juge croit devoir accorder une remise, elle est ordonnée contradictoirement à
jour fixe.

3. Aux appels des causes, celles ci-dessus énumérées sont retenues pour être jugées avant toutes autres.

4. Celles de ces causes qui, par le fait des parties n’ont pu être jugées dans le délai de trois mois, perdent leur
caractère d’urgence et doivent suivre leur tour du rôle général.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 43

6. 1. Lorsqu’il a été formé opposition à un jugement par défaut, la cause reprend le rang qu’elle occupait au rôle.

2. Les causes dans lesquelles il a été prononcé une mesure d’instruction sont, après l’instruction faite, plaidées dans
le rang qu’elles occupaient au rôle.

7. 1. Les parties adressent aux fins de reproduction d’une affaire mise au rôle général une lettre au greffe contenant
les noms des parties, le numéro du rôle et la date de la mise au rôle général.

2. Les parties sont informées, par un bulletin du greffe, de la date d’audience à laquelle l’affaire sera reproduite.

8. Les citations et convocations sont données à l’heure fixée pour l’ouverture de l’audience.

9. 1. A l’ouverture de l’audience, il est procédé à l’appel des causes, dans l’ordre de leur inscription au rôle général.

2. Sur cet appel et à la même audience, sont donnés les défauts-congés et les défauts au fond.

10. 1. En cas de non-comparution des parties ou de leurs mandataires, à l’appel de la cause, celle-ci est rayée
d’office du rôle.

2. Les parties ou leurs mandataires qui se présentent peuvent soit requérir jugement, soit demander la radiation de
la cause du rôle, soit demander la remise de la cause à une audience ultérieure, sous réserve de régulariser dans ce cas
la procédure pour ladite audience.

3. La cause rayée du rôle général ne peut y être rétablie que par la comparution volontaire des parties à l’audience
après information préalable du greffe ou par une citation nouvelle.

4. Si les parties ou leurs mandataires sont présents, ils sont tenus de plaider, sauf leur droit de demander la remise
de la cause dûment justifiée.

11. Le greffier porte sur le registre d’audience les minutes de chaque jugement dès qu’il est rendu; il fait mention en
marge du nom du juge et du représentant du ministère public s’il y a lieu.

12. 1. Les causes jugées définitivement sont rayées du rôle.

2. Celles dans lesquelles il a été rendu un jugement attaquable par la voie de l’opposition y sont maintenues pro-
visoirement.

13. Les abréviations de délais sont accordées par le juge de paix directeur ou le juge par lui délégué.

14. Sauf le cas d’urgence, toutes les requêtes sont présentées par la voie du greffe.

15. Dans le prononcé des jugements et ordonnances, les parties ne sont désignées que par leurs noms, prénoms,
états et professions.

16. Deux jours ouvrables, au plus tard, avant la date fixée pour un transport sur les lieux, une comparution per-
sonnelle des parties ou une enquête, les parties déposent au greffe le dossier de la procédure et les pièces qu’elles
entendent invoquer.

Chapitre III. – Des plaidoiries

17. Les parties au litige ainsi que leurs mandataires plaident debout; il leur est interdit de s’introduire dans l’enceinte
réservée devant le juge, sauf la permission de celui-ci.

18. 1. Lorsqu’une partie ou son mandataire ne peut, pour cause de maladie ou autre motif grave, se présenter à la
date fixée pour les plaidoiries, il doit en avertir au plus tôt le juge saisi de l’affaire.

2. En ce cas, la cause peut être remise à une prochaine audience. Le juge peut alors ordonner que, pour cette
nouvelle audience, la partie ou le mandataire empêché, doit se faire remplacer.

19. 1. Lorsque le juge trouve qu’une cause est suffisamment éclaircie, il fait cesser les plaidoiries.

2. Après les plaidoiries, le juge peut inviter les parties à déposer dans les quarante-huit heures de la prise en délibéré
une note écrite, préalablement communiquée à la partie adverse, sur les points ayant fait l’objet des débats oraux.
Lorsqu’une partie dépose une note de plaidoiries, la partie adverse dispose d’un délai de quarante-huit heures à
partir de la communication de la note pour y répondre.
Le libellé des offres de preuve et serments faits à l’audience fait l’objet d’une réduction écrite.

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44 ORGANISATION JUDICIAIRE

20. Immédiatement après les plaidoiries, les pièces du procès, formées en liasse, cotées et accompagnées d’un
inventaire, sont remises au juge.

Chapitre IV. – De la communication de la décision aux parties

21. Le greffier envoie d’office aux parties non assistées par un mandataire de justice une copie libre de la décision
intervenue.

Art. II. L’arrêté grand-ducal modifié du 4 mars 1885 approuvant les règlements d’ordre intérieur pour la cour et pour
les tribunaux d’arrondissement est abrogé.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 45

III. LOIS SPECIALES

1.

6 décembre 1991. – Loi sur les attachés de justice


Mém. 1991, 1529 mod. L. 31 mai 1999,
Mém. 1999, 1679

Art. 1er. (L. 31 mai 1999) Les personnes de nationalité luxembourgeoise détentrices du diplôme de l’examen de fin
de stage judiciaire peuvent être appelées à concourir aux travaux du ministère de la Justice, des administrations péni-
tentiaires, des juridictions et des parquets, avec le titre d’attaché de justice.
Ils doivent faire preuve, avant la première nomination, d’une connaissance adéquate des trois langues administra-
tives telles que définies par la loi du 24 février 1984 sur le régime des langues, conformément aux modalités à détermi-
ner par règlement grand-ducal.

2. (L. 31 mai 1999) Les attachés de justice sont nommés et révoqués par arrêté grand-ducal.
Leur première nomination est faite à titre provisoire et porte sur une période d’un an; cette nomination provisoire
peut être renouvelée sans que la durée totale des fonctions provisoires puisse toutefois dépasser quatre ans. Pendant la
période provisoire, les attachés de justice jouissent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs que les
fonctionnaires-stagiaires.
Ils sont assermentés à l’audience publique de l’une des chambres civiles de la cour d’appel ou de la chambre des
vacations.
Ils sont astreints au secret professionnel.

3. (L. 31 mai 1999) Ils sont affectés au Parquet du Procureur Général, qui peut les affecter à un service administra
tif du ministère de la Justice, des administrations pénitentiaires ou à une juridiction ou à un des parquets, avec mission
d’accomplir des travaux administratifs ou d’assister des magistrats dans leurs travaux.
L’attaché de justice, qui a concouru aux travaux administratifs ou judiciaires pendant un an au moins, peut obtenir
une nomination définitive.
A partir de cette nomination, il jouit des droits et est soumis aux devoirs des fonctionnaires de l’Etat.
Trois années à partir de sa nomination définitive, il peut obtenir une nomination de premier attaché de justice.

4. (L. 31 mai 1999) Les attachés de justice peuvent être délégués, par arrêté grand-ducal, pour remplacer
temporairement un juge de paix ou un juge au tribunal d’arrondissement en cas de vacance de poste ou en cas
d’empêchement légitime du titulaire, s’ils ont atteint l’âge requis pour être nommés respectivement aux fonctions de juge
de paix ou de juge au tribunal d’arrondissement. Sous les mêmes conditions, le procureur d’Etat au parquet duquel ils
sont attachés, peut également les déléguer à l’effet de le remplacer à l’audience ou pour l’exercice de ses autres
attributions.

5. Abr. (L. 31 mai 1999)

6. Il est créé une commission de surveillance du stage des attachés de justice dont la composition, les attributions,
le fonctionnement et le mode de rémunération seront déterminés par règlement grand-ducal.

7. La loi du 4 décembre 1980 sur les attachés de justice, telle qu’elle a été modifiée dans la suite, est abrogée.

10 février 1992. – Règlement grand-ducal déterminant la composition, les attributions et le fonctionnement de la


commission de surveillance du stage des attachés de justice
v. Mém. 1992, 355 mod. règl. gd. 22 avril
1999, Mém. 1999, 1287

13 mars 2002. – Règlement grand-ducal fixant les modalités du contrôle de la connaissance des trois langues
administratives et judiciaires pour le recrutement des attachés de justice
v. Mém. 2002, 642

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46 ORGANISATION JUDICIAIRE

2.

Renvoi

10 septembre 2004. – Règlement grand-ducal fixant les critères d’homologation des titres et grades étrangers
– en droit, médecine, médecine dentaire, médecine vétérinaire et en pharmacie et, en vue de l’admission au
stage pour le professorat et l’enseignement secondaire
–…
v. Mém. 2004, 2484 mod. règl. gd. 24 août
2007, Mém. 2007, 3295

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ORGANISATION JUDICIAIRE 47

IV. BARREAU

1.

10 août 1991. – Loi sur la profession d’avocat*


Mém. 1991, 1109 mod. L. 9 août 1993, Mém. 1993, 1410; L. 18 août
1995, Mém. 1995, 1913; L. 7 novembre 1996, Mém. 1996, 2262; L. 31 mai 1999, Mém. 1999, 1679; L. 13 novembre
2002, Mém. 2002, 3202; L. 12 novembre 2004, Mém. 2004, 2766; L. 21 juin 2007, Mém. 2007, 1854; L. 23 avril 2008,
Mém. 2008, 760; L. 17 juillet 2008, Mém. 2008, 1496, L. 18 décembre
2008, Mém. 2008, 2608

Chapitre Ier – De la profession d’avocat (Art. 1er à 6)


Chapitre II – Organisation de la profession (Art. 7 à 10)
Chapitre III – Des structures de la profession (Art. 11 à 25)
Chapitre IV – De la discipline et des voies de recours (Art. 26 à 30)
Chapitre V – Les droits et devoirs de l’avocat (Art. 31 à 40)
Chapitre VI – Dispositions pénales (Art. 41)
Chapitre VII – Dispositions abrogatoires et modificatives (Art. 42 et 43)
Chapitre VIII – Entrée en vigueur (Art. 44)

Chapitre Ier. – De la profession d’avocat

Art. 1er. (L. 31 mai 1999) La profession d’avocat est une profession libérale et indépendante.
Sont incompatibles avec l’exercice de cette profession:
1. les fonctions de l’ordre judiciaire, excepté celles de juge suppléant;
2. les fonctions de greffier et d’huissier de justice;
3. les fonctions de notaire;
4. les professions de réviseurs d’entreprises et d’expert-comptable;
5. les emplois salariés du secteur public ou du secteur privé; sont toutefois compatibles l’emploi en tant qu’avocat
auprès d’un avocat et en tant que collaborateur au sens de l’article 97 de la loi électorale modifiée du 31 juillet
1924 ainsi que, pendant la durée du stage, l’emploi admis comme équivalent au stage judiciaire par la réglemen-
tation en vigueur, à condition que ces emplois ne comportent pas abandon de la liberté d’agir selon la conscience
professionnelle;
6. les fonctions de directeur d’entreprise, de gérant ou d’administrateur-délégué de sociétés commerciales et de
mandataire général ou d’agent de compagnie d’assurances;
7. l’exercice d’une activité commerciale ou artisanale;
8. toute activité de nature à porter atteinte à l’indépendance de l’avocat ou à la dignité de la profession.

2. (1) (L. 9 août 1993) Les avocats seuls peuvent assister ou représenter les parties, postuler et plaider pour elles
devant les juridictions de quelque nature qu’elles soient, recevoir leurs pièces et titres afin de les présenter aux juges,
faire et signer les actes nécessaires pour la régularité de la procédure et mettre l’affaire en état de recevoir jugement.
(L. 7 novembre 1996) Les dispositions de l’alinéa précédent ne font pas obstacle à l’application de dispositions
législatives spéciales et à la faculté:
– des assurés sociaux de se faire assister ou représenter par un délégué de leur organisation professionnelle ou
syndicale devant le Conseil arbitral ou le Conseil supérieur des assurances sociales,
– (L. 21 juin 1999) des justiciables d’agir par eux-mêmes ou de se faire représenter ou assister par un avocat inscrit
à la liste II des tableaux dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats et un expert-comptable ou
un réviseur d’entreprises, dûment autorisés à exercer leur profession, devant le tribunal administratif appelé à
connaître d’un recours en matière de contributions directes,
– de l’Etat, des communes et des autres personnes morales de droit public de se faire représenter ou assister par
un fonctionnaire ou un agent de leur administration, dûment mandaté, devant la justice de paix, devant le prési-
dent du tribunal d’arrondissement ou le juge qui le remplace, statuant en matière de référé,
– du ministère public, de représenter des parties en justice dans les cas prévus par la loi.

* Dans tous les textes légaux et réglementaires, les termes «avocat(s) inscrit(s) à la liste I» sont remplacés par les termes «avocat(s) à la Cour», les termes
«avocat(s) inscrit(s) à la liste II» sont remplacés par le mot «avocat(s)» et les termes «ministère d’avoué» ou «ministère d’avocat» sont remplacés par
les termes «ministère d’avocat à la Cour». (art. III de la loi du 31 mai 1999)

Avril 2009
48 ORGANISATION JUDICIAIRE

– (L. 23 avril 2008) du Ministre ayant la protection des consommateurs dans ses attributions, du Ministre ayant la
santé dans ses attributions, de la Commission de surveillance du secteur financier et du Commissariat aux Assu-
rances de se faire représenter par un fonctionnaire ou un agent de leurs administrations, dûment mandaté, devant
les juridictions statuant sur base d’une action en cessation prévue par la loi modifiée du 19 décembre 2003 fixant
les conditions d’agrément des organisations habilitées à intenter des actions en cessation.

(2) Nul ne peut, directement ou par personne interposée, donner, à titre habituel et contre rémunération, des consul
tations juridiques, ou rédiger pour autrui des actes sous seing privé, s’il n’est autorisé, aux termes de la présente loi, à
exercer la profession d’avocat.
Les consultations écrites, portant en tout ou en partie sur des matières juridiques, contiennent les noms, prénom et
qualité de ceux qui les donnent, ainsi que la date de leur confection.
(3) Les dispositions du paragraphe (2) ne font pas obstacle à la faculté:
1. pour les administrations publiques et les personnes de droit public de fournir des renseignements et avis juri-
diques relevant soit de leurs attributions soit de leurs obligations découlant des conventions internationales;
2. pour les personnes exerçant une autre activité professionnelle réglementée par la loi ou une profession dont
l’accès et l’objet sont réglementés par la loi de donner des renseignements sur le droit applicable au Luxembourg
relevant directement de leur activité ou profession et de rédiger des actes juridiques qui constituent l’accessoire
nécessaire de la prestation fournie;
3. pour les juristes d’entreprises, exerçant leurs activités en exécution d’un contrat d’emploi au sein d’une entreprise,
d’une société ou d’un groupe de sociétés, de donner tous les conseils et d’effectuer toutes les opérations d’ordre
juridique nécessaires à l’activité et en rapport direct avec les activités de leur employeur;
4. pour les personnes morales à but non lucratif et pour les syndicats de donner à leurs membres les renseigne-
ments relatifs aux questions juridiques se rapportant directement à leur objet, ces personnes morales à but non
lucratif ou syndicats devant par ailleurs, au cas où ils reçoivent des subventions de la part de l’Etat et prennent en
charge les frais d’avocat relatifs à la représentation ou l’assistance de leurs membres devant une juridiction,
garantir à leurs membres le libre choix de l’avocat qui doit les représenter ou les assister;
5. pour les professeurs et maîtres de conférence d’un enseignement juridique dans les universités et les unités de
formation et de recherche de niveau universitaire ou postuniversitaire, actifs ou émérites, de donner occasion-
nellement et contre rémunération des consultations juridiques et de rédiger des avis juridiques.
1° L’article 2 (1) de la loi du 10 août 1991 sur la profession d’avocat dispose que les avocats seuls peuvent assister ou repré-
senter les parties devant les juridictions de quelque nature d’elles soient. Le Comité du Contentieux du Conseil d’Etat siégeant en
matière fiscale doit être considéré comme entrant dans la définition des prédites juridictions. L’article 2 de la loi susvisée a voulu
introduire en la matière une norme à caractère général. Par ailleurs elle a abrogé expressément le troisième alinéa de l’article 1er
du règlement de procédure en matière de contentieux devant le Conseil d’Etat, qui prévoyait la dispense du ministère d’avocat
pour les recours contre les décisions rendues en matière de contributions directes. Le recours à un avocat constituant une forma-
lité substantielle pour le dépôt de la requête introductive devant le Comité du Contentieux, il ensuit que celle déposée par le
requérant lui-même est irrecevable. – C.E. 22 décembre 1992, P. 29, 196.
2° S’il est exacte que les communications orales ou écrites entre avocats ont un caractère confidentiel, ce principe souffre
exception si les communications concrétisent un accord inconditionnel entre parties. – Cour 4 mai 1994, P. 29, 328.
3° L’article 2 (1), alinéas 1 et 2 de la loi du 10 août 1991 sur la profession d’avocat ne fait pas obstacle à la faculté des per-
sonnes prétendant avoir droit à un complément au revenu minimum garanti d’agir, conformément à l’article 33 du règlement grand-
ducal du 29 octobre 1986, à l’instar des assurés sociaux, selon les dispositions de l’article 3, alinéa 2 de l’arrêté grand-ducal modifié
du 13 octobre 1945, c’est-à-dire de faire signer la requête présentée au Conseil arbitral par le représentant de leur organisation
professionnelle. – Cass. 2 juin 1994, P. 29, 333.

3. La présente loi ne fait pas obstacle à la diffusion en matière juridique de renseignements et d’informations à
caractère documentaire.

4. (L. 13 novembre 2002) (1) Les avocats habilités à exercer leurs activités dans un Etat membre des Communautés
Européennes prêtent les services prévus par la loi du 29 avril 1980 réglant l’activité de ces avocats aux conditions de
cette loi et des mesures prises en application des traités instituant les Communautés Européennes.

(2) (L. 18 décembre 2008) Les dispositions de la présente loi ne préjudicient pas de la détermination des conditions
d’inscription au tableau des avocats ressortissants des Etats membres auxquelles s’appliquent les dispositions de la
Directive 2005/36/CE du Parlement européen et du Conseil du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des
qualifications professionnelles ou les dispositions de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16
février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat dans un Etat membre autre que celui où la
qualification a été acquise.

5. Nul ne peut exercer la profession d’avocat s’il n’a obtenu l’inscription au tableau d’un Ordre des avocats établi
au Grand-Duché de Luxembourg.
Pour pouvoir exercer au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre d’origine, l’avocat européen doit avoir obtenu son ins-
cription au tableau de l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 49

Pour les activités de représentation et de défense en justice, l’avocat habilité à exercer ses activités dans un autre Etat membre
des Communautés Européennes doit agir de concert, selon la matière, soit avec un avocat-avoué, soit avec un avocat exerçant
auprès de la juridiction saisie et être introduit auprès du président de la juridiction et auprès du bâtonnier du barreau dans lequel la
juridiction a son ressort. – Cour 11 octobre 2007, P. 34, p. 47.

6. (L. 13 novembre 2002) (1) Pour être inscrit au tableau, il faut:


a) présenter la garantie nécessaire d’honorabilité,
b) justifier de l’accomplissement des conditions d’admission au stage ou remplir les conditions pour être inscrit
comme avocat exerçant au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre professionnel d’origine, en application de
la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement
européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat dans
un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise.
Exceptionnellement, le Conseil de l’ordre peut dispenser les personnes ayant accompli leur stage professionnel
dans leur Etat d’origine et pouvant attester d’une pratique professionnelle d’au moins cinq ans, de certaines
conditions d’admission au stage,
c) être de nationalité luxembourgeoise ou être ressortissant d’un Etat membre des Communautés Européennes.
Le Conseil de l’ordre, après avoir pris l’avis du ministre de la Justice, peut, sur la preuve de la réciprocité de la
part du pays non-membre de la Communauté Européenne dont le candidat est ressortissant, dispenser de cette
condition. Il en est de même des candidats qui ont le statut de réfugié politique et qui bénéficient du droit d’asile
au Grand-Duché de Luxembourg.
d) maîtriser la langue de la législation et les langues administratives et judiciaires au sens de la loi du 24 février 1984
sur le régime des langues.

(2) Avant d’être inscrit au tableau des avocats, les candidats-avocats, sur présentation par le Bâtonnier de l’Ordre ou
de son délégué, prêtent devant la Cour de cassation le serment en ces termes «Je jure fidélité au Grand-Duc, obéis-
sance à la Constitution et aux lois de l’Etat; de ne pas m’écarter du respect dû aux tribunaux; de ne conseiller ou
défendre aucune cause que je ne croirais pas juste en mon âme et conscience».
1° L’avocat qui quitte le barreau pour exercer une fonction incompatible avec les fonctions d’avocat ne doit plus figurer au
tableau de l’Ordre, et, s’il se fait réinscrire plus tard, il prend rang à partir de la date de l’inscription nouvelle. – Cour 17 juin 1958, P.
17, 282.
2° L’avocat le plus ancien en rang est censé posséder une plus grande expérience des affaires et des connaissances juridiques
plus approfondies; cette présomption d’expérience et de capacité explique que certaines prérogatives sont attachées au rang
d’ancienneté.
L’avocat qui entre dans la magistrature fait toujours partie de la famille judiciaire, garde la pratique des affaires et ses con-
naissances du droit ne peuvent qu’augmenter, de sorte que la présomption de capacité qui résulte de l’ancienneté du rang subsiste
à son égard.
Il s’ensuit que sous réserve de l’existence de motifs spéciaux il convient de réinscrire le magistrat qui rentre au barreau avec
son rang primitif. – id.

Chapitre II. – Organisation de la profession

7. Il existe un Ordre des avocats à Luxembourg et un Ordre des avocats à Diekirch. Chaque ordre a la personnalité
civile.
1° L’avocat inscrit au tableau de l’un des deux barreaux du Grand-Duché de Luxembourg n’est pas admis à s’inscrire simul-
tanément auprès du deuxième barreau luxembourgeois. – Cour (chambre du conseil) 27 mars 1986, P. 26, 333.
2° L’inscription au tableau de l’un des deux barreaux luxembourgeois par un avocat déjà inscrit au tableau de l’autre barreau
luxembourgeois est régie par la seule loi luxembourgeoise et échappe au champ d’application des articles 58 et suivants du Traité
de Rome. – Cour 27 mars 1986, P. 26, 333.
3° La fonction d’avoué se rattache au fonctionnement du tribunal d’arrondissement. Si le ministère d’avoué est requis, l’avocat
ne peut faire des actes de procédure que s’il est inscrit à la liste (I) du tableau de l’ordre des avocats de l’arrondissement judiciaire
où il fait la procédure. S’il est admis depuis l’entrée en vigueur de la loi du 10 août 1991 sur la profession d’avocat, que tous les
avocats inscrits à la liste (I) peuvent postuler devant la Cour d’Appel, sans qu’il y ait une distinction à faire selon que l’avocat est
inscrit au tableau de l’Ordre des avocats à Luxembourg ou à Diekirch, c’est que la Cour d’appel est une instance commune aux
deux tribunaux d’arrondissement. Ceci ne permet cependant pas de conclure en présence de l’article 7 de la loi du 10 août 1991
sur la profession d’avocat, qui prévoit expressément un Ordre des avocats distinct à Luxembourg et à Diekirch, qu’un avocat inscrit
sur la liste (I) de l’Ordre des avocats de Luxembourg puisse postuler devant le tribunal d’arrondissement de Diekirch et vice versa.
– Cour 30 septembre 1996, P. 30, 143.

8. (L. 31 mai 1999) (L. 13 novembre 2002) (1) L’Ordre des avocats est composé des avocats inscrits au tableau.
(2) Le tableau des avocats de chaque Ordre est dressé par le Conseil de l’ordre dans les deux mois qui suivent son
entrée en fonction.
(3) Le tableau des avocats comprend quatre listes:
1. La liste I des avocats qui remplissent les conditions des articles 5 et 6 et qui sont détenteurs du diplôme de
l’examen de fin de stage judiciaire;

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50 ORGANISATION JUDICIAIRE

2. La liste II des avocats qui remplissent les conditions des articles 5 et 6;


3. La liste III des avocats honoraires.
4. La liste IV des avocats exerçant sous leur titre professionnel d’origine.

(4) Le tableau est distribué annuellement par le Conseil de l’Ordre aux autorités judiciaires et administratives.

(5) Chaque Ordre tient un registre dans lequel sont consignées les inscriptions et réinscriptions au tableau sur les
listes qu’il comprend, les omissions au tableau, les dispenses du stage ou d’une partie du stage, ainsi que les sanctions
disciplinaires. Le tableau est considéré comme tenu à jour par les inscriptions figurant au registre.

(6) Les avocats sont inscrits ou, le cas échéant, réinscrits aux listes du tableau avec rang à partir de leur prestation
de serment d’avocat.
Le règlement grand-ducal du 8 juin 1979 relatif à la procédure à suivre par les administrations relevant de l’Etat et des com-
munes ne concerne pas l’organisation de la profession d’avocat et les voies de recours prévues par la loi du 10 août 1991 sur la
profession d’avocat. – Cass. 6 avril 1995, P. 29, 377.

9. (L. 13 novembre 2002) (1) Les avocats inscrits à la liste I des avocats sont seuls habilités à accomplir les actes
pour lesquels les lois et règlements prescrivent le ministère d’avoué.

(2) Les avocats inscrits aux listes II et IV du tableau des avocats peuvent exercer les activités prévues aux para-
graphes (1) et (2) de l’article 2; ils peuvent accomplir les actes énoncés au paragraphe (1) du présent article s’ils sont
assistés d’un avocat à la Cour inscrit à la liste I des avocats.
Ils sont admis à conclure à l’audience sans cette assistance dans les termes des conclusions signées par un avocat
inscrit à la liste I des avocats.

10. (1) Le fait de ne pas satisfaire aux exigences du stage judiciaire pendant une année entraîne l’omission au
tableau.

(2) Sur demande de l’avocat et par décision du Conseil de l’ordre, le stage judiciaire peut être suspendu pendant un
délai ne dépassant pas trois ans. La suspension entraîne l’omission au tableau pendant toute sa durée.

(3) L’avocat ayant effectué le stage prescrit qui ne s’est pas présenté à l’examen de fin de stage judiciaire dans un
délai de trois ans après la fin du stage, ainsi que l’avocat qui n’a pas obtenu le diplôme de l’examen de fin de stage
judiciaire dans un délai de cinq ans après la fin du stage, sont omis au tableau. Le Conseil de l’ordre peut prolonger ces
délais pour des causes exceptionnelles, dûment justifiées.

Chapitre III. – Des structures de la profession

11. Les organes de la profession sont, pour chaque Ordre:


– l’Assemblée,
– le Conseil de l’ordre,
– le Bâtonnier,
et, pour l’ensemble de la profession, – le
Conseil disciplinaire et administratif.

Section I. – L’Assemblée

12. (L. 13 novembre 2002) L’Assemblée se compose des avocats inscrits aux listes I et IV du tableau des avocats.
Ces avocats sont désignés aux articles 13 et 15 comme «membres de l’Assemblée». Les avocats honoraires et les
avocats inscrits à la liste II des avocats ont le droit d’y assister.

13. L’Assemblée est présidée par le Bâtonnier ou, en cas d’empêchement, par le membre du Conseil de l’ordre le
plus ancien en rang. Elle désigne deux ou plusieurs membres pour remplir les fonctions de scrutateurs. Le membre le
plus jeune du Conseil de l’ordre fait office de secrétaire.

14. (1) L’Assemblée est constituée valablement lorsque plus de la moitié des membres de l’Assemblée sont réunis.

(2) Au cas où ce quorum n’est pas atteint, une deuxième Assemblée doit être convoquée lors de laquelle les déci-
sions sont valablement prises quel que soit le nombre des membres de l’Assemblée présents.

(3) S’il n’est pas autrement disposé, les décisions de l’Assemblée sont prises valablement à la majorité absolue des
membres présents et votants.

15. (L. 13 novembre 2002) (1) L’Assemblée générale annuelle se tient dans la première quinzaine du mois de juillet.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 51

(2) L’ordre du jour de l’assemblée générale annuelle comprend notamment la présentation du rapport d’activités du
Bâtonnier et du Conseil de l’ordre, la présentation des comptes relatifs à l’année écoulée, l’approbation de ces comptes,
la désignation parmi les membres de l’Assemblée d’un ou de plusieurs réviseurs des comptes pour l’exercice à venir,
l’élection du Bâtonnier, des membres du Conseil de l’ordre et, s’il y a lieu, celle des membres du Conseil disciplinaire et
administratif ainsi que la proposition des membres du Conseil disciplinaire et administratif d’appel.

(3) L’assemblée annuelle fixe, sur proposition du Conseil de l’ordre, les cotisations annuelles respectives à charge
des avocats inscrits aux listes I, II, III et IV du tableau des avocats.
A défaut de paiement, le Bâtonnier peut requérir l’exécutoire de la cotisation par le Président du tribunal d’arrondis-
sement.

(4) Des assemblées générales extraordinaires peuvent être convoquées avec un ordre du jour à fixer par le Conseil
de l’ordre.

(5) Une assemblée générale extraordinaire doit être convoquée dans le mois toutes les fois qu’un cinquième des
membres de l’Assemblée au moins en fait la demande écrite et précise l’ordre du jour.

Section II. – Le Conseil de l’ordre

16. (L. 31 mai 1999) (L. 13 novembre 2002) (1) Le Conseil de l’ordre se compose du Bâtonnier et de deux membres,
dont le Bâtonnier sortant; pour chaque tranche supplémentaire entière ou partielle de soixante-quinze avocats inscrits
à la liste I du tableau des avocats, le nombre des membres est augmenté de deux unités, sans dépasser le nombre de
15 membres sur chacune des listes I et IV.
(2) Le Conseil de l’ordre élu par l’assemblée générale annuelle entre en fonction le 15 septembre qui suit l’assem-
blée générale et reste en fonction pendant une année.
(3) Le Bâtonnier et les membres du Conseil de l’ordre sont rééligibles.
(4) Les membres du Conseil de l’ordre autres que le Bâtonnier et le Bâtonnier sortant sont élus parmi les avocats
inscrits à la liste I des avocats au scrutin secret et à la majorité relative; dans les cas de parité de suffrage, le plus ancien
en rang est élu.
En cas de vacance d’un poste, le remplaçant est coopté par le Conseil de l’ordre.
(5) Sur proposition du Conseil de l’ordre, il peut être pourvu à l’attribution d’un des sièges du Conseil selon les règles
de scrutin prévues pour la désignation du Bâtonnier, l’attributaire de ce siège étant désigné comme le vice-bâtonnier.

(6) Le Conseil de l’ordre ne peut délibérer que si la majorité des membres qui le composent est présente. Si cette
majorité ne peut être constituée pour cause de maladie, absence ou autres empêchements, il est appelé par le Bâton-
nier, pour compléter le nombre indispensable, des remplaçants parmi les avocats inscrits à la liste I des avocats.

(7) Les décisions du Conseil de l’ordre sont prises à la majorité des membres votants. En cas de partage de voix,
celle du Bâtonnier est prépondérante.
Le Conseil de l’ordre des avocats étant une autorité publique, chargée de faire justice, les règles qui concernent sa
composition touchent à l’ordre public et doivent être observées sous peine de nullité des décisions prises. – Cour 21 décembre
1954, P. 16, 207.

17. Le Conseil de l’ordre est chargé:


– de veiller à la sauvegarde de l’honneur de l’Ordre, de maintenir les principes de dignité, de probité et de délica-
tesse qui forment la base de la profession d’avocat et les usages du barreau qui les consacrent,
– de veiller à l’observation des règles édictées selon l’article 19, de déférer au Conseil disciplinaire et administratif
les auteurs des infractions et des manquements, sans préjudice de l’action des tribunaux et du ministère public,
s’il y a lieu.
– (L. 17 juillet 2008) de veiller au respect par les membres de l’ordre de leurs obligations découlant de la législation
en matière de lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme.
L’article 17, premier tiret n’est pas affecté par l’article 14 dela Constitution. – Cour const. Arrêts 23/04 et 24/04 du 3 décembre
2004, Mém. 2004, 2959.

18. Les attributions du Conseil de l’ordre comprennent en outre l’administration de l’ordre et notamment l’établis
sement du tableau des avocats, les devoirs requis par l’assistance judiciaire, la taxation des honoraires et des frais des
avocats, la rédaction des avis en matière de législation et de justice, et plus généralement l’examen de toutes les ques
tions intéressant l’exercice de la profession et la défense des droits des avocats. Les attributions qui ne sont pas réser
vées par la loi à d’autres organes de l’Ordre sont du ressort du Conseil de l’ordre.
1° L’ancienneté de rang comportant pour l’avocat certaines prérogatives, est recevable le recours exercé par un avocat, dont
les intérêts légitimes résultant de l’ancienneté de rang ont été lésés lors de la formation du tableau. – Cour 21 décembre 1954, P.
16, 207.

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52 ORGANISATION JUDICIAIRE

2° Le conseil de l’ordre, en établissant le tableau des avocats et en omettant d’y faire figurer un des membres inscrits de
l’ordre, pour avoir relevé dans son chef une incompatibilité avec la profession d’avocat, n’agit pas en vertu de son pouvoir disci-
plinaire, partant dans le cadre de ses attributions juridictionnelles, mais ne fait que remplir sa mission légale d’administrateur de
l’ordre. – Cour 24 mars 1960, P. 18, 126.
3° Lorsque le Conseil de l’Ordre des avocats a pris une décision de pure administration, tel un refus d’inscription au tableau, il
est recevable à intervenir devant la juridiction d’appel pour la défense de ses intérêts. – Cour (chambre du conseil) 27 mars 1986,
P. 26, 333.

19. Le Conseil de l’ordre peut arrêter des règlements d’ordre intérieur qui déterminent les règles professionnelles,
relatives notamment:
1. à la déontologie entre avocats et à l’égard des clients et des tiers;
2. au secret professionnel;
3. aux honoraires et frais;
4. à l’information du public concernant les avocats et leur activité professionnelle;
5. à la protection des intérêts des clients et des tiers; les règlements y relatifs peuvent prévoir des mesures d’assu-
rance individuelle ou collective facultatives ou obligatoires ainsi que les prescriptions concernant la conservation
des fonds de tiers.
L’article 29 n’est pas conforme à l’article 36 de la Constitution. – Cour const. Arrêt 17/03 du 7 mars 2003, Mém. 2003, 655

Section III. – Le Bâtonnier de l’ordre

20. Le Bâtonnier est élu parmi les avocats inscrits à la liste I des avocats au scrutin secret à la majorité absolue de
ces avocats présents.

21. Le Bâtonnier est le chef de l’Ordre. Il représente l’Ordre judiciairement et extrajudiciairement. Il convoque et
préside l’assemblée générale et le Conseil de l’ordre. Il peut déléguer l’exercice de fonctions déterminées à un ou plu-
sieurs membres du Conseil de l’ordre. En cas de décès, de démission ou d’empêchement du Bâtonnier, ses fonctions
sont exercées par le vice-bâtonnier, ou, à défaut ou en cas d’empêchement du vice-bâtonnier, par le membre du Conseil
de l’ordre désigné à ces fins par le Conseil de l’ordre.

22. (1) Le Bâtonnier règle les différends qui peuvent naître entre avocats dans l’exercice de leur profession.

(2) L’appel de ses décisions peut être porté devant le Conseil disciplinaire et administratif qui statue en dernier ressort.
L’appel est introduit auprès du Président du Conseil disciplinaire et administratif sous forme de lettre recommandée
dans un délai de dix jours à partir de la notification par lettre recommandée de la décision du Bâtonnier.
(3) La décision, passée en force de chose jugée, lie les avocats impliqués dans un tel différend et, le cas échéant,
ceux qui les remplacent ainsi que les tribunaux devant lesquels elle est invoquée.

23. Dans le cas où les affaires dont un avocat est chargé se trouvent à l’abandon pour cause de décès, d’absence,
de maladie, de suspension ou d’interdiction ou pour toute autre raison, et dans tous les cas où la protection des clients
et des tiers l’exige, le Bâtonnier a qualité pour prendre toute mesure conservatoire et en cas de besoin pour saisir les
organes judiciaires compétents aux fins de voir ordonner les mesures qu’il juge nécessaires ou utiles.
Les mesures ordonnées par les organes judiciaires sont susceptibles d’être rendues exécutoires par provision.

Section IV. – Le Conseil disciplinaire et administratif

24. (1) Il est pourvu par la présente loi à la création d’un Conseil disciplinaire et administratif composé de cinq
avocats inscrits à la liste I des avocats dont quatre sont élus à la majorité relative par l’assemblée générale de l’Ordre
de Luxembourg et un par l’assemblée générale de l’Ordre de Diekirch. L’assemblée générale de l’Ordre de Luxembourg
élit quatre suppléants et l’assemblée générale de l’Ordre de Diekirch un suppléant. Tout membre effectif est, en cas
d’empêchement, remplacé suivant le rang d’ancienneté par un suppléant de l’ordre dont il relève, et, en cas d’empê
chement des suppléants de son Ordre, par un suppléant de l’autre Ordre.
(2) La durée de fonction des membres est de deux ans à partir du 15 septembre qui suit leur élection. En cas de
vacance d’un poste de membre effectif ou de membre suppléant, son remplaçant est coopté par le Conseil disciplinaire
et administratif. Les fonctions des membres effectifs et suppléants cooptés se terminent à la date où les fonctions du
membre élu qu’ils remplacent auraient pris fin. Les membres du Conseil disciplinaire et administratif sont rééligibles.
(3) Le Conseil disciplinaire et administratif élit un président et un vice-président. Au cas où le président et le vice-
président sont empêchés, le Conseil est présidé par le membre titulaire le plus ancien en rang. Le membre le plus jeune
du Conseil fait office de secrétaire.
(4) Pour être membre du Conseil disciplinaire et administratif, il faut être de nationalité luxembourgeoise, inscrit à la
liste I des avocats depuis cinq ans au moins et ne pas être membre d’un Conseil de l’ordre.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 53

(5) Lorsque le Conseil disciplinaire et administratif ne peut se composer selon ce qui précède, ses membres sont
désignés par le Conseil de l’ordre dont relèvent les membres à suppléer.

25. (L. 13 novembre 2002) Le Conseil disciplinaire et administratif connaît, pour les deux Ordres, des affaires disci
plinaires et administratives qui lui sont déférées selon les dispositions et la procédure prévues par la présente loi et
selon les dispositions de la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE
du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat
dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise.

Chapitre IV. – De la discipline et des voies de recours

26. (L. 31 mai 1999) (1) Le Bâtonnier instruit les affaires dont il est saisi soit par le procureur d’Etat ou par le procu
reur général d’Etat, soit sur plainte, soit conformément à l’article 33 (5) ou dont il se saisit d’office.

(2) Il peut déléguer son pouvoir d’instruction à un autre membre du Conseil de l’ordre.

(3) Le Bâtonnier ou son délégué dresse un procès-verbal des faits qui ont motivé l’instruction. Il peut s’adresser au
procureur général d’Etat pour voir charger un officier de police judiciaire de procéder à une enquête.

(3bis) Si le Bâtonnier estime, en cas d’infraction ou de manquement à la discipline, que la sanction à prononcer ne
dépasse pas la peine de l’avertissement, de la réprimande ou d’une amende inférieure à 500 euros, il peut seul pronon-
cer cette sanction. L’avocat sanctionné peut former contredit, par requête, dans les 10 jours de la notification de la
décision du Bâtonnier, auprès du conseil disciplinaire et administratif. Dans les autres cas, l’instruction se poursuit con-
formément aux dispositions qui suivent.

(4) L’instruction préalable terminée, le Bâtonnier en soumet le résultat au Conseil de l’ordre qui défère l’avocat au
Conseil disciplinaire et administratif, s’il estime qu’il y a infraction ou manquement à la discipline.

(5) Au cas où le Conseil de l’ordre ne défère pas au Conseil disciplinaire et administratif les affaires dont le Bâton-
nier a été saisi par le procureur d’Etat ou par le procureur général d’Etat, ceux-ci peuvent directement saisir le Conseil
disciplinaire et administratif.

(6) En matière disciplinaire, l’avocat est cité devant le Conseil disciplinaire et administratif à la diligence du Bâtonnier,
ou, dans le cas du paragraphe (5), à la diligence du procureur d’Etat ou du procureur général d’Etat.
La citation, sous pli fermé, est soit remise en l’étude par un délégué du Conseil de l’ordre, soit signifiée par un
huissier, soit envoyée sous forme de lettre recommandée avec avis de réception.
Le délai de citation est de quinze jours au moins à partir de la remise, de la signification ou de l’envoi.
La citation contient l’énoncé des griefs.

(7) (L. 18 août 1995) En cas de prétérition d’un avocat du tableau, le refus d’inscription ou de réinscription, de
contestation du rang, ainsi que dans les cas prévus aux articles 23, 34 (3) et 40 (1), l’intéressé peut saisir le Conseil
disciplinaire et administratif par requête dans un délai de quarante jours à partir soit de la remise, soit de la signification,
soit de l’envoi de la décision entreprise opérés selon l’un des modes prévus au paragraphe (6). La procédure est dis-
pensée du ministère d’avoué.

(8) Le Conseil disciplinaire et administratif informe, par lettre recommandée avec avis de réception, l’avocat intéressé
et le Conseil de l’ordre intéressé des lieu, date et heure de l’audience.
Le Conseil de l’ordre intéressé peut déléguer l’un de ses membres pour assister à l’audience du Conseil disciplinaire
et administratif et y être entendu en son avis et en ses conclusions.
Lorsque le Conseil disciplinaire et administratif est saisi par le procureur d’Etat ou par le procureur général d’Etat
conformément aux paragraphes (5) et (6), ceux-ci peuvent assister à l’audience pour y être entendus en leurs avis ou
conclusions.

(9) L’avocat peut prendre inspection du dossier ou s’en faire délivrer copie à ses frais.

(10) L’avocat inculpé comparaît en personne. Il peut se faire assister par un avocat.
S’il ne comparaît pas, il est statué par décision par défaut non susceptible d’opposition.

(11) Le Conseil disciplinaire et administratif instruit l’affaire en audience publique; l’avocat inculpé ou intéressé peut
demander que la cause soit entendue en audience non publique.

(12) Le Conseil disciplinaire et administratif peut ordonner des enquêtes et des expertises. Les enquêtes sont faites
soit par le Conseil, soit par l’un de ses membres, soit par un officier de police judiciaire.

(13) La décision du Conseil disciplinaire et administratif est prise à la majorité absolue des voix. Elle est signée par
tous les membres du Conseil.

Avril 2009
54 ORGANISATION JUDICIAIRE

(14) La décision est motivée; elle est lue en audience publique.


(15) Une copie de la décision est notifiée, à la diligence du Président du Conseil disciplinaire et administratif, aux
parties en cause, ainsi qu’au procureur général d’Etat ou au Conseil de l’ordre intéressé, par lettre recommandée avec
avis de réception.

(16) Les lettres aux témoins et aux experts ainsi que les copies des décisions du Conseil sont signées par le Président
du Conseil disciplinaire et administratif.
(17) Les minutes des décisions sont déposées et conservées aux archives du Conseil disciplinaire et administratif.
1° Les termes «avocat prétérit lors de la formation d’un tableau» visent non seulement l’avocat omis mais également l’avocat
dont les intérêts légitimes ont été lésés lors de l’établissement du tableau. – Cour (chambre du conseil) 27 mars 1986, P. 26, 333.
2° Le règlement grand-ducal du 8 juin 1979 relatif à la procédure à suivre par les administrations relevant de l’Etat et des
communes ne concerne pas l’organisation de la profession d’avocat et les voies de recours prévues par la loi du 10 août 1991 sur
la profession d’avocat. – Cass. 6 avril 1995, P. 29, 377.

27. (1) Le Conseil disciplinaire et administratif peut, suivant l’exigence des cas, prononcer les sanctions suivantes:
1) l’avertissement;
2) la réprimande; 2bis) (L. 31 mai 1999) l’amende
inférieure à 500 euros;
3) l’amende de 500 euros à 20.000 euros;
4) la suspension de l’exercice de la profession pour un terme qui ne peut excéder cinq ans;
5) l’interdiction à vie de l’exercice de la profession.

(2) La peine de la suspension peut être assortie du sursis pour tout ou partie de sa durée. Le bénéfice du sursis est
perdu si le condamné fait l’objet d’une nouvelle peine de suspension pour un fait se situant dans les cinq ans du fait qui a
donné lieu à la peine de suspension assortie du sursis.

(3) Le Conseil disciplinaire et administratif peut ordonner l’affichage aux lieux qu’il indique et la publication, totale ou
partielle, de sa décision dans un ou plusieurs journaux ou périodiques aux frais du condamné.
(4) L’avocat suspendu ou interdit doit s’abstenir de tout acte de profession d’avocat au sens de l’article 2 para-
graphes (1) et (2) à dater du jour où la décision est passée en force de chose jugée, à moins que le Conseil n’ait, par
décision motivée, ordonné l’exécution provisoire de la décision ou fixé la date du début de l’exécution.

(5) (L. 18 août 1995) Le recours d’un avocat omis du tableau n’aura point d’effet suspensif, s’il n’en est autrement
décidé par le conseil disciplinaire et administratif, saisi par lettre recommandée dans le délai de quarante jours à partir
soit de la remise, soit de la signification, soit de l’envoi de la décision d’omission opérés selon l’un des modes prescrits à
l’article 26 (6).
L’article 27 est conforme à l’article 14 de la Constitution. – Cour const. Arrêts 23/04 et 24/04 du 3 décembre 2004, Mém. 2004,
2959

28. (L. 13 novembre 2002) (1) Les parties en cause, ainsi que le procureur général d’Etat et le Conseil de l’ordre
intéressé peuvent faire appel contre toute décision du Conseil disciplinaire et administratif, à l’exception de celle prise
selon l’article 22 (2).

(2) (L. 21 juin 2007) Il est créé à ces fins un Conseil disciplinaire et administratif d’appel composé de deux magistrats
de la Cour d’appel et d’un assesseur-avocat inscrit sur la liste I du tableau des avocats.
Les membres magistrats et leurs suppléants, ainsi que le greffier affecté au Conseil sont nommés par arrêté grand-
ducal, sur présentation de la Cour supérieure de justice, pour une durée de deux ans. Leurs indemnités sont fixées par
règlement grand-ducal.
L’assesseur-avocat et son suppléant sont nommés par arrêté grand-ducal pour une durée de deux ans. Ils sont
choisis sur une liste de trois avocats à la Cour inscrits sur la liste I du tableau des avocats depuis cinq ans au moins
présentée par chaque Conseil de l’ordre pour chaque fonction.
La fonction d’assesseur est incompatible avec celle de membre d’un Conseil de l’ordre ou avec celle de membre du
Conseil disciplinaire et administratif.
Le Conseil disciplinaire et administratif d’appel siège dans les locaux de la Cour supérieure de justice où est égale-
ment assuré le service du greffe.
Le Conseil disciplinaire et administratif d’appel est présidé par le magistrat le plus ancien en rang.

(3) (L. 13 novembre 2002) L’appel est déclaré au greffe de la Cour supérieure de justice dans le délai de quarante
jours qui court pour les parties en cause et pour le procureur général d’Etat et le Conseil de l’ordre intéressé du jour
où la décision leur a été notifiée, à la diligence du Président du Conseil disciplinaire et administratif, par lettre recom
mandée avec accusé de réception. En cas d’appel relevé par les parties en cause ou par le procureur général d’Etat

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 55

contre une décision rendue à l’encontre d’un avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine, le greffe
en informe sans délai le Conseil de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel cet avocat
européen est inscrit.

(4) Les dispositions de l’article 26 concernant l’instruction et la procédure sont applicables au Conseil disciplinaire et
administratif d’appel.

29. (1) Les parties en cause, ainsi que le procureur général d’Etat et le Conseil de l’ordre intéressé peuvent se
pourvoir en cassation contre l’arrêt rendu en appel.

(2) Le pourvoi est introduit, instruit et jugé comme en matière civile. Le délai pour se pourvoir court du jour où l’arrêt
d’appel a été notifié par le greffier par lettre recommandée avec accusé de réception.

30. (1) Les témoins et experts appelés devant le Conseil disciplinaire et administratif et le Conseil disciplinaire et
administratif d’appel ou devant un membre de ses Conseils sont entendus sous la foi du serment.

(2) Les témoins ou experts cités qui refusent de comparaître ou de déposer sont passibles des peines comminées
par l’article 77 (2) du code d’instruction criminelle à prononcer par le Conseil disciplinaire et administratif ou par le
Conseil disciplinaire et administratif d’appel.
(3) Les articles 220, 223 et 224 du code pénal sont applicables en la matière.

(4) Les décisions disciplinaires passées en force de chose jugée sont exécutées à la requête du procureur général
d’Etat. Les amendes prononcées en application des articles 27 (1) et 30 (2) sont recouvrées par l’administration de
l’enregistrement au profit de l’Etat.

(5) Les notifications qui sont faites par le Bâtonnier, le Conseil de l’ordre, le Conseil disciplinaire et administratif et le
Conseil disciplinaire et administratif d’appel contiennent l’information sur les voies de recours éventuellement ouvertes
contre les décisions notifiées.

Les délais de recours ne commencent à courir qu’à partir de cette information.

Chapitre V. – Les droits et devoirs de l’avocat

31. Nul ne peut porter le titre d’avocat s’il ne remplit les conditions prévues par les articles 5 et 6.

32. (1) L’avocat porte, dans l’exercice de ses fonctions judiciaires, la robe. Seul l’avocat est placé dans l’intérieur du
parquet. Il plaide debout.

(2) Il est appelé, dans les cas déterminés par la loi, à suppléer les juges et ne peut s’y refuser sans motif d’excuse
ou d’empêchement.

33. (1) Dans l’exercice de sa profession, l’avocat est maître de ses moyens.

(2) L’avocat exerce librement son ministère pour la défense de la justice et de la vérité; il s’abstient de toutes alté-
rations de faits et de toute surprise déloyale. Il lui est défendu de se livrer à des injures et remarques offensantes envers
les parties ou leurs défenseurs. Il s’abstient d’avancer aucun fait grave contre l’honneur et la réputation des parties, à
moins que la cause ne l’exige.

(3) L’avocat ne s’écarte pas, soit dans ses discours, soit dans ses écrits ou de toute autre manière, du respect dû à
la justice et aux tribunaux.

(4) L’avocat ne peut assister, ni représenter des parties ayant des intérêts opposés. Il en est de même d’une asso-
ciation d’avocats.

(5) Si l’avocat, dans ses plaidoiries ou dans ses écrits, contrevient aux dispositions des paragraphes (2), (3) et (4)
du présent article, le tribunal ou la Cour qui connaît de l’affaire peut faire dresser procès-verbal par le greffier et saisir le
Bâtonnier du Conseil de l’ordre de l’incident, sans préjudice d’autres poursuites s’il y a lieu.

34. (1) Les avocats peuvent s’associer entre eux. Ils arrêtent la forme juridique et les modalités de leur association,
sa représentation à l’égard des tiers, les droits et devoirs des associés. Tous les associés doivent être inscrits aux Ordres
prévus par la présente loi ou à un Ordre d’avocats ou autre organisation représentant l’autorité professionnelle d’un Etat
membre des Communautés Européennes.

(2) Le Conseil de l’ordre peut, par dérogation à ce qui précède, permettre l’association avec des avocats inscrits à
un Ordre d’avocats ou avec une autre organisation représentant l’autorité professionnelle des avocats d’un Etat non-
membre des Communautés Européennes à la condition de constater que cet ordre ou cette association assure, outre la
réciprocité, des conditions d’inscription, d’exercice de la profession et d’association équivalentes à celles prévues par la
présente loi.

Avril 2009
56 ORGANISATION JUDICIAIRE

(3) Dans la quinzaine de la conclusion du contrat d’association ou de l’acte modificatif, un exemplaire est envoyé par
lettre recommandée au Conseil de l’ordre qui peut, dans le mois de la réception, mettre en demeure les avocats
associés de modifier la convention pour qu’elle soit en conformité avec les règles professionnelles.
Les avocats associés peuvent interjeter appel devant le Conseil disciplinaire et administratif de cette décision par
requête dans un délai de quarante jours de l’envoi de la décision.

35. (1) L’avocat est soumis au secret professionnel conformément à l’article 458 du code pénal.

(2) Il doit respecter le secret de l’instruction en matière pénale en s’abstenant de communiquer des renseignements
extraits du dossier ou de publier ou faire publier des documents, pièces ou lettres intéressant une information en cours.

(3) (L. 23 avril 2008) Le lieu de travail de l’avocat et le secret des communications, par quelque moyen que ce soit,
entre l’avocat et son client, sont inviolables. Lorsqu’une mesure de procédure civile ou d’instruction criminelle ou d’ins-
pection prévue par la loi relative à la recherche et à la violation des droits des consommateurs du 23 avril 2008 est
effectuée auprès ou à l’égard d’un avocat dans les cas prévus par la loi, il ne peut y être procédé qu’en présence du
Bâtonnier ou de son représentant, ou ceux-ci dûment appelés.
Le Bâtonnier ou son représentant peut adresser aux autorités ayant ordonné ces mesures toutes observations
concernant la sauvegarde du secret professionnel. Les actes de saisie et les procès-verbaux de perquisition
mentionnent à peine de nullité la présence du Bâtonnier ou de son représentant ou qu’ils ont été dûment appelés, ainsi
que les observations que le cas échéant le Bâtonnier ou son représentant ont estimé devoir faire.

35-1. (L. 12 novembre 2004) (L. 17 juillet 2008) Nonobstant les dispositions de l’article précédent et sous réserve de
l’article 2 de la loi du 12 novembre 2004 relative à la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme,
l’avocat est soumis aux obligations professionnelles suivantes telles que définies par cette loi:
– les obligations de vigilance à l’égard de la clientèle conformément aux articles 3, 3-1, 3-2 et 3-3 de cette loi,
– les obligations d’organisation interne adéquate conformément à l’article 4 de cette loi et
– les obligations de coopération avec les autorités conformément aux articles 5 et 7 de cette loi.

36. (1) Les moyens auxquels il est recouru pour procurer au public l’information nécessaire sur l’avocat, sur les
conditions d’exercice de sa profession et sur les affaires dont il est chargé sont mis en oeuvre dans le respect de l’in
térêt de son client et de façon à ne pas porter atteinte à la dignité de la profession, dans les conditions à déterminer
par le Conseil de l’ordre conformément à l’article 19 de la présente loi.

(2) Tout acte de démarchage ou de sollicitation est interdit à l’avocat.

37. (L. 18 août 1995) (1) Le Conseil de l’ordre assure l’assistance des personnes qui ne trouvent pas de défenseur
ou dont les ressources sont insuffisantes pour la défense de leurs intérêts.

(2) Le Conseil de l’ordre collabore avec le service d’accueil et d’information juridique institué par l’article 189 de la loi
du 7 mars 1980 sur l’organisation judiciaire. A cet effet le Conseil de l’ordre maintient un bureau de consultation et de
défense. Le Bâtonnier désigne les avocats qui assurent ce service.

(3) Si une partie ne trouve pas de défenseur, le Bâtonnier ou, suivant les circonstances, le juge, lui désigne d’office
un avocat s’il y a lieu. L’avocat nommé d’office pour défendre un justiciable ne peut refuser son ministère sans motif
valable.

37-1. (1) (L. 21 juin 2007) Les personnes physiques dont les ressources sont insuffisantes ont droit à une assistance
judiciaire pour la défense de leurs intérêts au Grand-Duché de Luxembourg, à condition qu’il s’agisse:
1° de ressortissants luxembourgeois, ou
2° de ressortissants étrangers autorisés à s’établir au pays, ou
3° de ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne, ou
4° de ressortissants étrangers assimilés aux ressortissants luxembourgeois en matière d’assistance judiciaire par
l’effet d’un traité international.
Ont également droit à l’assistance judiciaire, pour toute procédure en matière civile et commerciale dans les affaires
transfrontalières visées par la directive 2003/8/CE du Conseil du 27 janvier 2003 visant à améliorer l’accès à la justice
dans les affaires transfrontalières par l’établissement de règles minimales communes relatives à l’aide judiciaire accordée
dans le cadre de telles affaires, les ressortissants étrangers qui ont leur domicile ou leur résidence dans un autre Etat
membre de l’Union européenne, à l’exception du Danemark.
L’assistance judiciaire peut également être accordée, en matière civile ou commerciale, à une personne visée à
l’alinéa premier qui a son domicile ou sa résidence habituelle au Luxembourg, aux fins d’obtention de conseils juridiques
d’un avocat au Luxembourg, y compris la préparation du dossier d’une demande d’aide judiciaire destinée à être

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 57

présenté dans un autre Etat membre de l’Union européenne, jusqu’à ce que la demande d’aide judiciaire y ait été reçue,
conformément aux dispositions de la Directive 2003/8/CE précitée du Conseil du 27 janvier 2003.
Le bénéfice de l’assistance judiciaire peut également être accordé à tout autre ressortissant étranger dont les
ressources sont insuffisantes, pour les procédures en matière de droit d’asile, d’accès au territoire, de séjour, d’établis-
sement et d’éloignement des étrangers. Au cas où ces ressortissants étrangers se voient reconnaître par d’autres
dispositions légales le droit de se faire désigner un avocat par le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, ils bénéficient de
l’assistance judiciaire limitée à l’indemnité à allouer à l’avocat sur la seule justification de l’insuffisance de leurs
ressources.
L’insuffisance des ressources des personnes physiques demandant à bénéficier de l’assistance judiciaire s’apprécie
par rapport au revenu brut intégral et à la fortune du requérant ainsi que des personnes qui vivent avec lui en commu-
nauté domestique, suivant les dispositions des articles 19 (1) et 20 de la loi modifiée du 29 avril 1999 portant création
d’un droit à un revenu minimum garanti et dans la limite des montants fixés à l’article 5 (1), (2), (3), (4) et (6) de la loi
modifiée précitée du 29 avril 1999. Toutefois, les ressources des personnes vivant en communauté domestique avec le
requérant ne sont pas prises en considération, si la procédure oppose entre eux les conjoints ou les personnes vivant
habituellement au même foyer, ou s’il existe entre eux, eu égard à l’objet du litige, une divergence d’intérêts rendant
nécessaire une appréciation distincte des ressources.
Le bénéfice de l’assistance judiciaire peut également être reconnu à des personnes qui en seraient exclues au
regard de la détermination des ressources, si des raisons sérieuses, tenant à la situation sociale, familiale ou matérielle
du requérant justifient cette admission.
Un règlement grand-ducal détermine les modalités d’application des présentes dispositions.

(2) (L. 21 juin 2007) L’assistance judiciaire est accordée en matière extrajudiciaire et en matière judiciaire, en matière
gracieuse ou contentieuse, en demande ou en défense. Elle s’applique à toute instance portée devant une juridiction
de l’ordre judiciaire ou de l’ordre administratif. Elle peut être demandée au cours de l’instance pour laquelle elle est
sollicitée, avec, en cas d’admission, effet rétroactif au jour de l’introduction de l’instance ou à toute autre date à déter
miner par le Bâtonnier. Elle peut être accordée également pour les actes conservatoires ainsi que pour les voies d’exé
cution des décisions de justice ou de tout autre titre exécutoire.
Elle ne saurait toutefois être accordée au propriétaire, au détenteur ou au conducteur d’un véhicule automoteur pour
des litiges résultant d’un tel véhicule, à un commerçant, un industriel, un artisan ou un membre d’une profession libérale
pour un litige ayant trait à son activité commerciale ou professionnelle, sauf cas de rigueur dûment justifié, ni, de façon
générale, pour un litige résultant d’une activité à caractère spéculatif dans le chef du demandeur d’assistance judiciaire.
Dans le cadre de litiges transfrontaliers couverts par la Directive 2003/8/CE précitée du Conseil du 27 janvier 2003,
le Bâtonnier peut néanmoins accorder l’assistance judiciaire dans les cas visés à l’alinéa qui précède.
En matière pénale, l’assistance judiciaire ne couvre pas les frais et amendes prononcées à charge des condamnés.
En matière civile, l’assistance judiciaire ne couvre ni les indemnités de procédure ni les indemnités pour procédure
abusive et vexatoire.

(3) (L. 18 août 1995) L’assistance judiciaire est refusée à la personne dont l’action apparaît, manifestement, irrece
vable, dénuée de fondement, abusive, ou disproportionnée de par son objet par rapport aux frais à exposer.
L’assistance judiciaire est refusée si le requérant est en droit d’obtenir d’un tiers, à un titre quelconque, le rembour-
sement des frais à couvrir par l’assistance judiciaire.

(4) (L. 18 août 1995) Le bénéficiaire de l’assistance judiciaire a droit à l’assistance d’un avocat et de tous officiers
ministériels dont la cause, l’instance ou son exécution requiert le concours.

(5) (L. 21 juin 2007) Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats ou le membre du Conseil de l’ordre par lui délégué à ces
fins de l’arrondissement du lieu de résidence du requérant décide de l’attribution du bénéfice de l’assistance judiciaire. A
défaut de résidence, le Bâtonnier du Conseil de l’ordre de Luxembourg ou le membre du Conseil de l’ordre par lui
délégué à ces fins est compétent.
Les personnes dont les ressources sont insuffisantes s’adressent au Bâtonnier soit à ses audiences, soit par écrit.
Si une personne retenue par la police affirme être en droit de bénéficier de l’assistance judiciaire et en fait la
demande, l’avocat qui l’assiste durant sa rétention transmet la demande au Bâtonnier.
Si le juge d’instruction désigne un défenseur au prévenu qui affirme être en droit de bénéficier de l’assistance judi-
ciaire et qui en fait la demande, le juge d’instruction transmet la demande au Bâtonnier.
Le Bâtonnier vérifie l’insuffisance des ressources et, si elle est établie, admet le requérant à l’assistance judiciaire et
commet l’avocat que le requérant a choisi librement ou, à défaut de choix ou lorsque le Bâtonnier estime le choix
inapproprié, l’avocat qu’il désigne. L’avocat est, sauf empêchement ou conflit d’intérêt, tenu d’assumer le mandat qui lui
a été ainsi conféré.
Dans tous les cas d’urgence, l’admission provisoire à l’assistance judiciaire peut être prononcée, sans autres forma-
lités, par le Bâtonnier, pour les actes qu’il déterminera.

Avril 2009
58 ORGANISATION JUDICIAIRE

(6) (L. 21 juin 2007) Le Bâtonnier retire le bénéfice de l’assistance judiciaire attribuée au requérant, même après
l’instance ou l’accomplissement des actes pour lesquels il a été accordé, si ce bénéfice a été obtenu à l’aide de décla
rations ou au vu de pièces inexactes. Le Bâtonnier peut retirer le bénéfice de l’assistance judiciaire s’il survient au
bénéficiaire pendant cette instance ou pendant l’accomplissement de ces actes ou comme résultant de ceux-ci des
ressources telles que si elles avaient existé au jour de la demande d’assistance judiciaire, celle-ci n’aurait pas été accor
dée. Tout changement de cette nature doit être déclaré au Bâtonnier par le bénéficiaire, ou par l’avocat commis dans
les cas prévus au paragraphe (9) du présent article.
Le retrait rend immédiatement exigibles contre le bénéficiaire les frais, droits, honoraires, indemnités, redevances,
émoluments, consignations et avances de toute nature dont il a déjà bénéficié.
La décision du Bâtonnier prononçant le retrait est immédiatement communiquée au Ministre de la Justice. L’admi-
nistration de l’enregistrement et des domaines est chargée de procéder au recouvrement auprès du bénéficiaire des
montants qui ont été décaissés par l’Etat.

(7) (L. 21 juin 2007) Contre les décisions du Bâtonnier de refus ou de retrait du bénéfice de l’assistance judiciaire,
le requérant peut introduire un recours devant le Conseil disciplinaire et administratif. Le recours est introduit auprès du
Président du Conseil disciplinaire et administratif sous forme de lettre recommandée dans un délai de dix jours à partir
de la notification de la décision du Bâtonnier. Le Conseil disciplinaire et administratif ou l’un de ses membres délégué
à cet effet entend le requérant en ses explications.
La décision du Conseil disciplinaire et administratif est susceptible d’appel devant le Conseil disciplinaire et admi-
nistratif d’appel. Par dérogation à l’article 28, paragraphe (3), le délai pour la déclaration d’appel est de quinze jours.

(8) (L. 18 août 1995) Les notaires et les huissiers de justice sont commis d’office par la juridiction saisie de l’affaire
pour l’assistance des personnes qui bénéficient de l’assistance judiciaire. A défaut de juridiction saisie, les notaires sont
commis d’office par le Président de la Chambre des Notaires et les huissiers de justice sont commis d’office par le
Président de la Chambre des Huissiers de Justice.

(9) (L. 18 août 1995) Un règlement grand-ducal détermine les modalités selon lesquelles l’assistance judiciaire est
attribuée en application des paragraphes qui précèdent, les frais couvert par l’assistance, les conditions et modalités de
recouvrement par l’Etat des sommes décaissées pour l’assistance et les modalités selon lesquelles l’avocat qui assume,
selon les dispositions du paragraphe (5) ci-dessus, l’assistance des personnes dont les ressources sont insuffisantes,
est indemnisé à charge de l’Etat, sans préjudice de son droit éventuel à des honoraires selon l’article 38 au cas où ces
personnes, soit par le résultat du procès, soit pour d’autres raisons, reviendraient à meilleure fortune.

(10) (L. 18 août 1995) Toutes les administrations publiques sont tenues de prêter leur concours tant pour l’établis
sement des documents requis pour présenter une demande d’assistance judiciaire que pour leur vérification, sans
pouvoir faire état d’un secret professionnel ou administratif.

38. (1) L’avocat arrête ses honoraires et met en charge ses frais professionnels. Dans la fixation des honoraires
l’avocat prend en compte les différents éléments du dossier, tels l’importance de l’affaire, le degré de difficulté, le résul
tat obtenu et la situation de fortune du client.

(2) Dans les cas où cette fixation excéderait des normes raisonnables, le Conseil de l’ordre les réduit, eu regard aux
différents éléments du dossier mentionnés au paragraphe (1) précédent.
1° Les honoraires sont la légitime rémunération du travail demandé à l’avocat. Aux termes de l’article 38 de la loi du 10 août
1991 relative à la profession d’avocat, l’avocat arrête ses honoraires. Le principe est que la taxation des honoraires est abandon-
née à l’avocat lui-même. En cas de réclamation contre les honoraires demandés par l’avocat, le Conseil de l’Ordre peut être saisi
afin de les taxer et de les réduire au cas où ils excéderaient les normes raisonnables. A défaut d’un texte, le Conseil de l’Ordre,
organe représentatif de la profession d’avocat, n’est pas un organe juridictionnel. La taxation des frais et honoraires des avocats,
lorsqu’ils excèdent la norme, n’est pas le fruit d’une procédure contradictoire et n’a même pas à être motivée. Par conséquent, la
taxation effectuée par le Conseil de l’Ordre n’est qu’un avis qui ne lie ni l’avocat, ni le client, ni la juridiction saisie.
Saisi par l’avocat en vue d’obtenir un titre exécutoire, le juge apprécie souverainement la demande en prenant en considé-
ration l’importance de l’affaire, le degré de difficulté et le résultat obtenu. Par conséquent, le juge peut réduire le montant des
honoraires réclamés, comme il peut le faire à l’égard de tout mandataire salarié. La juridiction saisie peut trouver dans la décision
du Conseil de l’Ordre un élément supplémentaire pour apprécier la demande de l’avocat. – Cour 30 janvier 2002, P. 32, 159.
2° Le droit de l’avocat à une juste rémunération est conditionné par l’intérêt du travail pour le client. Pour que des honoraires
soient dus, il faut qu’ils se rapportent à des prestations d’ordre professionnel utiles au client ou qui eussent pu l’être. Il faut,
cependant, en principe qu’il s’agisse d’une affaire contentieuse ou susceptible de le devenir. Le résultat du service rendu ne
dépend pas uniquement de l’action de l’avocat. Il ne peut donc pas constituer le seul critère dans la fixation des honoraires. Ni
l’importance du travail de l’avocat ni le temps consacré par lui au traitement d’une affaire ne peuvent pareillement être retenus
comme seuls critères d’appréciation. Le service rendu pour le client dépend de l’efficacité de ce travail et de l’importance des
intérêts en jeu. L’autorité personnelle de l’avocat doit également entrer en ligne de compte. Enfin, la capacité financière du client
doit être prise en considération. L’appréciation des honoraires doit donc se faire en fonction d’un ensemble de critères dont l’in-
cidence respective varie selon les cas. – Cour 30 janvier 2002, P. 32, 159.

39. (L. 13 novembre 2002) (1) L’avocat ne peut établir qu’un seul cabinet au Luxembourg. Ce cabinet est établi au
lieu de situation d’un tribunal d’arrondissement ou d’un tribunal de paix.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 59

(2) Les publications à faire par l’avocat et toutes publications prévues par la présente loi se font dans le local affecté
à l’usage des avocats.

40. (1) Le titre d’avocat honoraire peut être conféré par le Conseil de l’ordre à l’avocat qui a été inscrit au tableau
pendant vingt années au moins et a donné volontairement sa démission.
Le temps pendant lequel un avocat n’était pas inscrit n’est pas décompté si cet avocat, après avoir démissionné,
obtient sa réinscription avec conservation du rang qu’il avait initialement occupé au tableau.
La décision du Conseil de l’ordre est notifiée à l’avocat intéressé par lettre recommandée avec accusé de réception.
Elle est susceptible d’un recours devant le Conseil disciplinaire et administratif dans un délai de quarante jours à partir
de la notification à l’avocat.

(2) L’avocat honoraire reste soumis à la juridiction disciplinaire des avocats.

(3) L’avocat honoraire est libre d’exercer toute activité autre que celle contraire à la dignité de l’Ordre; il ne peut faire
aucun acte rentrant dans l’exercice de la profession d’avocat.

(4) L’avocat honoraire peut prendre part aux réunions et aux cérémonies de l’Ordre; il n’a pas droit de vote aux
assemblées générales. Il peut revêtir la robe au cours des cérémonies de l’Ordre auquel il participe. Il prend la place que
lui assigne son ancienneté d’inscription au tableau. Il a droit d’accès à la bibliothèque de l’Ordre.

Chapitre VI. – Dispositions pénales

41. (L. 13 novembre 2002) (1) L’usage non autorisé des titres «avocat», «avocat à la Cour», «avocat-avoué», «avoué»
et «avocat honoraire» ainsi que de tous autres termes comprenant ces mots ou leur équivalent et l’usage non autorisé
d’un titre professionnel étranger prévu par la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de
la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de
la profession d’avocat dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise, sont punis d’une amende
de 500.- à 25.000.- euros. En cas de récidive, l’amende est portée au double.

(2) L’exercice illégal de la profession d’avocat ou l’exercice illégal de la profession d’avocat sous le titre profession-
nel d’origine visée par la loi du 13 novembre 2002 portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE
du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat
dans un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise, est puni d’une amende de 500.- à 25.000.- euros
et d’un emprisonnement de huit jours à six mois ou d’une de ces peines seulement.

(3) Abr. implicitement (L. 13 juin 1994)

(4) La violation du secret des communications entre l’avocat et son client et la révélation des documents et des
secrets confiés à l’avocat dans l’exercice de ses fonctions, commises par un fonctionnaire ou officier public, par un
dépositaire ou agent de l’autorité et de la force publique sont punies par les peines comminées par l’article 151 du code
pénal, sans préjudice des dispositions des articles 152 et 260 du même code.
La violation du secret des communications entre l’avocat et son client et la révélation des documents et des secrets
confiés à l’avocat dans l’exercice de ses fonctions commises par toutes autres personnes que celles visées dans l’alinéa
qui précède sont punies par les peines comminées par l’article 151 du code pénal.
(5) Les infractions à l’article 35 (1) et (2) sont punies des peines prévues à l’article 458 du code pénal.

Chapitre VII. – Dispositions abrogatoires et modificatives

Chapitre VIII. – Entrée en vigueur

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60 ORGANISATION JUDICIAIRE

2.

10 août 1991. – Loi déterminant, pour la profession d’avocat, le système général de reconnaissance des
qualifications professionnelles
Mém. 1991, 1119 mod. L. 18 décembre 2008,
Mém. 2008, 2608

Art. 1er. (L. 18 décembre 2008) Sans préjudice des autres conditions requises pour être inscrit au tableau des
avocats, un ressortissant d’un Etat membre de l’Union européenne qui est détenteur d’un titre de formation dont il résulte
qu’il remplit les conditions pour exercer la profession d’avocat dans un Etat membre est admis à exercer au Luxembourg
la profession d’avocat à la Cour.
Les dispositions qui précèdent s’appliquent également aux ressortissants d’Etats qui, en vertu d’un accord en
vigueur au Luxembourg, bénéficient d’une extension à leur égard de l’application de la Directive 2005/36/CE du Parle-
ment européen et du Conseil du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles.
Si toutefois la formation qu’il a reçue porte sur des matières substantiellement différentes de celles couvertes par la
formation d’avocat à la Cour au Luxembourg, sans que cette différence substantielle des matières ne soit couverte en
tout ou en partie par l’expérience professionnelle qu’il a déjà acquise, ou si la durée de formation est inférieure d’au
moins un an à la durée de la formation d’avocat à la Cour au Luxembourg, il ne peut être admis à l’exercice au Luxem-
bourg de cette profession qu’à condition d’avoir été reçu à une épreuve d’aptitude, selon les modalités déterminées par
la présente loi.
Les dispositions de la présente loi n’affectent pas l’application de la loi modifiée du 13 novembre 2002 portant
transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998
visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat dans un Etat membre autre que celui où la qualification a
été acquise et portant: 1. modification de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat; 2. modification de la
loi du 31 mai 1999 régissant la domiciliation des sociétés.

2. (L. 18 décembre 2008) On entend par titre de formation au sens de la présente loi tout diplôme, certificat ou autre
titre ou tout ensemble de tels diplômes, certificats ou autres titres:
– qui a été délivré par une autorité compétente dans un Etat membre de la Communauté Européenne, désignée
conformément aux dispositions législatives, réglementaires ou administratives de cet Etat,
– dont il résulte que, conformément au paragraphe d) de l’article 11 de la Directive 2005/36/CE du Parlement
européen et du Conseil du 7 septembre 2005 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles, le
titulaire a suivi avec succès un cycle d’études postsecondaires d’une durée minimale de trois ans, ou d’une durée
équivalente à temps partiel, dans une université ou un établissement d’enseignement supérieur ou dans un autre
établissement du même niveau de formation et, le cas échéant, qu’il a suivi avec succès la formation profession-
nelle requise en plus du cycle d’études postsecondaires, et
– dont il résulte que le titulaire possède les qualifications professionnelles requises pour accéder à la profession
d’avocat dans cet Etat membre ou l’exercer, dès lors que la formation sanctionnée par ce diplôme ou autre titre a
été acquise dans une mesure prépondérante dans la Communauté, ou dès lors que son titulaire a une expé-
rience professionnelle de trois ans certifiée par l’Etat membre qui a reconnu un diplôme, certificat ou autre titre
délivré dans un pays tiers.
Est assimilé à un titre de formation au sens du premier alinéa, y compris quant au niveau de qualification, tout
diplôme, certificat ou autre titre, ou tout ensemble de tels diplômes, certificats et autres titres, qui a été délivré par une
autorité compétente dans un Etat membre de la Communauté dès lors qu’il sanctionne une formation acquise dans la
Communauté, reconnue par cet Etat membre comme étant de niveau équivalent, et qu’il y confère les mêmes droits
d’accès à la profession d’avocat ou d’exercice de celle-ci, ou qui prépare à l’exercice de cette profession.
Est également assimilé à un tel titre de formation, dans les mêmes conditions que celles prévues à l’alinéa qui
précède, toute qualification professionnelle qui, sans répondre aux exigences pour l’accès à la profession d’avocat ou
son exercice prévues par les dispositions législatives, réglementaires ou administratives de l’Etat membre où il a acquis
cette qualification, confère à son titulaire des droits acquis en vertu de ces dispositions lui permettant d’accéder à la
profession d’avocat dans cet Etat membre ou de l’exercer.
En particulier, lorsque l’Etat membre a relevé le niveau de formation requis pour l’accès à la profession d’avocat ou
son exercice, et que le titulaire du titre de formation qui a suivi la formation antérieure, qui ne répond pas aux exigences
de la nouvelle qualification, bénéficie en vertu de dispositions législatives, réglementaires ou administratives, de droits
acquis lui permettant d’accéder à la profession d’avocat dans cet Etat membre ou de l’y exercer, la formation antérieure
est considérée comme correspondant au niveau de la nouvelle formation requis dans l’Etat membre considéré.

3. L’épreuve mentionnée à l’article 1er consiste en un contrôle concernant exclusivement les connaissances pro
fessionnelles du demandeur et a pour but d’apprécier l’aptitude du demandeur à exercer au Grand-Duché de Luxem
bourg la profession d’avocat.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 61

4. L’épreuve a lieu devant un jury d’examen, qui se compose de cinq membres effectifs et de cinq membres sup
pléants. Les membres effectifs et suppléants sont choisis parmi les membres de la magistrature et des deux barreaux.
Ils sont nommés par le Ministre de la Justice pour une durée de trois ans. Leurs indemnités sont fixées par un
règlement grand-ducal.
Le jury désigne parmi ses membres son président et son secrétaire.
Un règlement grand-ducal détermine la périodicité de l’épreuve.

5. (L. 18 décembre 2008) Le candidat adresse une demande au Ministre de la Justice en y joignant:
– une copie certifiée conforme des documents constituant le titre de formation visé à l’article 2;
– un certificat de nationalité d’un des Etats membres de la Communauté Européenne, ou si l’Etat membre n’en
délivre pas, un document en tenant lieu.
Dans le délai d’un mois à compter de la réception de la demande, le Ministre de la Justice accuse réception au
candidat du dossier de sa demande et l’informe, le cas échéant, de tout document manquant ou de toute information
supplémentaire nécessaire pour déterminer l’existence éventuelle de différences substantielles avec la formation d’avo-
cat à la Cour au Luxembourg.

6. (L. 18 décembre 2008) L’admission à l’épreuve d’aptitude a lieu par décision du Ministre de la Justice, sur avis
d’une commission, dans les trois mois à compter de la présentation du dossier complet de l’intéressé.
La commission procède à la comparaison entre la formation d’avocat à la Cour au Luxembourg et celle reçue par le
candidat dans les branches du droit civil, du droit pénal, du droit commercial, du droit administratif, de la procédure civile,
de la procédure pénale et de la déontologie de la profession d’avocat ainsi qu’à la comparaison de la durée de ces
formations. La commission transmet au Ministre de la Justice la liste des matières non couvertes ou insuffisamment
couvertes par le diplôme ou le ou les titres de formation dont fait état le candidat. Cette liste est communiquée au
candidat ensemble avec la décision d’admission à l’épreuve. Le ministre peut aussi décider, au vu de l’avis de la
commission visée à l’alinéa premier et dans le délai y prévu, que le candidat n’a pas à se soumettre à une épreuve
d’aptitude.
La commission visée à l’alinéa premier, désignée par le Ministre de la Justice, se compose d’un magistrat du siège,
d’un magistrat des parquets, d’un avocat inscrit à la liste I du tableau des avocats, d’un notaire et d’un fonctionnaire
supérieur de l’administration gouvernementale.
La commission assure la confidentialité des informations transmises par le candidat ou par l’autorité compétente de
l’Etat membre d’origine du candidat.

7. L’épreuve comporte une partie écrite et une partie orale. La langue des épreuves est le français. La partie orale,
sur demande du candidat, peut être tenue en langue luxembourgeoise ou allemande.
Pour être admissible à l’épreuve orale le candidat doit avoir réussi dans deux des trois matières écrites au moins.

8. L’épreuve d’aptitude porte sur les matières suivantes:


– épreuve écrite:
* le droit civil, y compris la procédure civile;
* le droit pénal, y compris la procédure pénale;
* au choix du candidat l’une des deux matières suivantes:
le droit administratif ou le droit commercial
– épreuve orale:
la déontologie professionnelle et le cas échéant la matière dans laquelle le candidat n’a pas réussi l’épreuve
écrite.
(L. 18 décembre 2008) Dans la mesure où la liste des matières visée à l’article 6, deuxième alinéa comprend l’une
des matières de droit civil ou de procédure civile, le candidat doit se soumettre à l’ensemble de l’épreuve de droit civil, y
compris la procédure civile, et si la liste comprend l’une des matières de droit pénal ou de procédure pénale, le candidat
doit se soumettre à l’ensemble de l’épreuve de droit pénal, y compris la procédure pénale.

9. Le détail des matières faisant l’objet d’un contrôle sera arrêté par le jury d’examen et sera mis à la disposition
des candidats au moins deux mois avant le début de l’épreuve.

10. Le jury ne procède à l’épreuve que pour autant qu’il est au complet. Il prononce l’admission ou l’ajournement
total ou partiel du candidat.
En cas d’ajournement le candidat peut se représenter dès la session suivante.

Avril 2009
62 ORGANISATION JUDICIAIRE

11. (L. 18 décembre 2008) Le certificat à délivrer au candidat reçu est rédigé dans les termes suivants: «Il est cer
tifié que M … a subi avec succès l’épreuve du contrôle d’aptitude prévue à l’article 1er de la loi déterminant pour la
profession d’avocat, le système général de reconnaissance des qualifications professionnelles.»
Un certificat est également délivré au candidat qui n’a pas dû se soumettre à l’épreuve du contrôle d’aptitude en vue
de la reconnaissance de ses qualifications professionnelles.

12. (L. 18 décembre 2008) Le candidat, détenteur d’un des certificats visés à l’article qui précède, présente sa
demande d’inscription au tableau de l’ordre des avocats auquel il désire être inscrit. La décision sur la demande d’ins-
cription doit intervenir dans les trois mois à compter de la présentation du dossier complet de l’intéressé.

13. (L. 18 décembre 2008) L’ordre des avocats auprès duquel le candidat sollicite son inscription a compétence pour
recevoir, dans le respect de la législation sur la protection des données à caractère personnel, les informations de la part
de l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine concernant les sanctions disciplinaires ou pénales qui ont été prises
à l’égard de ce candidat ou sur des faits graves et précis susceptibles d’avoir des conséquences sur l’exercice par ce
candidat des activités d’avocat. L’ordre des avocats assure un traitement confidentiel aux informations qui lui sont ainsi
transmises.
L’ordre des avocats accepte comme preuves suffisantes de l’honorabilité, de la moralité ou d’absence de faillite,
ainsi que de la non-existence de fautes professionnelles graves, les documents délivrés par des autorités compétentes
de l’Etat membre d’origine ou de provenance, dont il résulte que ces exigences sont satisfaites.
Lorsque les documents visés à l’alinéa qui précède ne sont pas délivrés par les autorités compétentes de l’Etat
membre d’origine ou de provenance, ils sont remplacés par une déclaration sous serment – ou, dans les Etats membres
où un tel serment n’existe pas, par une déclaration solennelle – faite par l’intéressé devant une autorité judiciaire ou
administrative compétente ou, le cas échéant, devant un notaire ou un organisme professionnel qualifié de l’Etat membre
d’origine ou de provenance, qui délivre une attestation faisant foi de ce serment ou de cette déclaration solennelle.
Le candidat est obligé de payer sa cotisation à l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel
il est inscrit. Il est de même tenu de justifier de la souscription d’une assurance de responsabilité professionnelle, dans
les conditions et selon les modalités prévues pour les avocats à la Cour par le règlement d’ordre intérieur du Conseil de
l’Ordre visé à l’article 19, point 5 de la loi modifiée du 10 août 1991 à moins qu’il ne justifie être couvert par une
assurance équivalente souscrite selon les modalités de l’Etat d’origine ou de provenance.
Les documents visés au présent article ne peuvent dater de plus de trois mois, lors de leur production.

14. Avant d’être inscrit au tableau des avocats, les candidats-avocats, sur présentation par le Bâtonnier de l’Ordre ou
de son délégué, prêtent, devant la Cour de Cassation le serment d’avocat prévu par la loi sur la profession d’avocat.

15. (L. 18 décembre 2008) A la suite de la prestation de serment, l’avocat est inscrit à la liste I du tableau des avo-
cats et porte le titre prévu par la loi sur la profession d’avocat. Il est autorisé à faire usage de son titre professionnel
d’origine et de l’abréviation éventuelle de celui-ci qui doit être indiqué dans la ou l’une des langues officielles de l’Etat
membre d’origine.

16. (L. 18 décembre 2008) L’ordre des avocats auprès duquel est inscrit un avocat qui sollicite la reconnaissance de
ses qualifications professionnelles et l’accès à la profession d’avocat dans un autre Etat membre de l’Union européenne,
informe l’autorité compétente de l’Etat membre d’accueil, dans un délai de deux mois après réception de sa demande
d’information, sur l’absence de faillite, la moralité et l’honorabilité de cet avocat, y compris sur les sanctions prises à son
égard, ou sur des faits graves et précis susceptibles d’avoir des conséquences sur l’exercice des activités d’avocat.
L’échange d’informations est effectué dans le respect de la législation sur la protection des données à caractère
personnel.

21 décembre 1991. – Règlement grand-ducal pris sur base de l’art. 4 de la loi du 10 août 1991 déterminant, pour
la profession d’avocat, le système général de reconnaissance des diplômes d’enseignement supérieur qui
sanctionnent des formations professionnelles d’une durée minimale de trois ans
v. Mém. 1991, 2014

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 63

3.

21 janvier 1978. – Règlement grand-ducal portant organisation du stage judiciaire et réglementant l’accès au
notariat
Mém. 1978, 40
mod. règl. gd. 25 février 1980, Mém. 1980, 197; L. 10 août 1991, Mém. 1991, 1109; règl. gd. 25 octobre 1996, Mém.
1996, 2290; règl. gd. 8 avril 1999, Mém. 1999, 1138; règl. gd. 28 février 2005, Mém. 2005, 610

Art. 1er. Pour pouvoir accéder à la magistrature, au barreau ou au notariat, il faut avoir accompli avec succès les
stages réglementés ci-après, indépendamment des autres conditions édictées par les lois et règlements sur la matière.

2. Les stages comprennent:


1° une période de cours complémentaires pour tous les stagiaires,
2° un stage judiciaire pour l’accès à la magistrature et au barreau,
3° un stage notarial pour l’accès à la fonction du notaire.

Chapitre Ier. – Des cours complémentaires

3. (Règl. gd. 8 avril 1999) Les cours complémentaires comprennent des cours théoriques et des travaux pratiques
obligatoires portant sur les particularités du droit luxembourgeois, notamment dans les branches suivantes:
– droit civil,
– droit pénal,
– droit constitutionnel,
– droit administratif,
– droit commercial,
– droit fiscal,
– droit du travail,
– droit international privé,
– législation sur le secteur financier,
– procédure civile,
– procédure pénale,
– organisation judiciaire,
– déontologie de la profession d’avocat.
Les cours complémentaires doivent en outre initier les stagiaires à la terminologie juridique allemande et anglaise.
(Règl. gd. 28 février 2005) Les cours complémentaires sont organisés dans le cadre de l’Université du Luxembourg.
Le programme est établi par le Ministre de la Justice, qui consulte le Procureur général d’Etat, et, pour le programme du
stage notarial, la Chambre des notaires. La définition du détail du programme peut être confiée par le Ministre de la
Justice à un comité de pilotage réuni au sein de l’Université du Luxembourg.

4. (Règl. gd. 8 avril 1999) Les cours complémentaires commencent le 1er octobre de chaque année et prennent fin
le 15 avril de l’année suivante. Cette période inclut la première session des épreuves.
(Règl. gd. 28 février 2005) L’inscription aux cours a lieu sur demande à adresser à l’Université du Luxembourg.
Pour être admis, il faut avoir obtenu l’homologation du grade étranger d’enseignement supérieur conformément au
règlement grand-ducal du 18 décembre 1970 fixant les critères d’homologation des titres et grades étrangers en droit
ainsi que la transcription de cette homologation conformément à l’article 6 de la loi du 18 juin 1969 sur l’enseignement
supérieur et l’homologation des titres et grades d’enseignement supérieur.

5. (Règl. gd. 28 février 2005) Les cours sont sanctionnés par un certificat de formation complémentaire en droit
luxembourgeois qui est délivré par le recteur de l’Université du Luxembourg. Pour l’octroi de ce certificat, il est tenu
compte tant de l’assiduité aux cours que de l’évaluation des résultats aux exercices et épreuves par le collège des
enseignants. Ces exercices et épreuves se font en langues française et allemande.

6. (Règl. gd. 8 avril 1999) Le candidat qui s’est vu refuser le certificat de formation complémentaire doit subir un
examen qui a lieu dans les 2 mois après la clôture des cours.
(Règl. gd. 28 février 2005) Exceptionnellement, le candidat qui, pour des raisons reconnues valables, n’a pu suivre
entièrement les cours complémentaires peut être admis à se présenter à l’examen par décision du doyen de la Faculté
de Droit, d’Economie et de Finances de l’Université du Luxembourg.

Avril 2009
64 ORGANISATION JUDICIAIRE

7. (Règl. gd. 28 février 2005) Le jury d’examen se compose des enseignants des cours complémentaires en droit
luxembourgeois. Il ne peut siéger valablement que si la moitié au moins de ses membres sont présents. Il prend toutes
les dispositions propres à assurer le bon fonctionnement de l’examen.
L’examen comprend des épreuves écrites et orales.
A la fin des épreuves, le jury délibère et décide à l’égard de chaque candidat de son admission ou de son refus. En
cas d’admission, le recteur de l’Université du Luxembourg délivre au récipiendaire le certificat de formation complé-
mentaire en droit luxembourgeois.
En cas de refus, le candidat doit se réinscrire ou, le cas échéant, s’inscrire à une session ultérieure des cours
complémentaires.
Dans ce cas, les dispositions du présent chapitre sont applicables, à l’exception de l’alinéa 2 de l’article 6.

8. (Règl. gd. 8 avril 1999) Le certificat à délivrer au candidat reçu est rédigé dans les termes suivants: «II est certifié
que M. … à subi avec succès les épreuves du certificat de formation complémentaire en droit luxembourgeois.»
(Règl. gd. 28 février 2005) Les certificats sont signés par le recteur de l’Université du Luxembourg et visés par le
ministre de la Justice.
Chapitre II. – Du stage judiciaire

9. Le stage judiciaire est organisé à Luxembourg sous la direction d’une commission désignée par le ministre de
la Justice.
(Règl. gd. 25 octobre 1996) Cette commission se compose de 5 membres effectifs et de 5 membres suppléants. Les
membres sont respectivement deux magistrats du siège, deux magistrats des parquets, deux avocats inscrits à la liste
visée sous 1 de l’article 8, paragraphe (3) de la loi sur la profession d’avocat, deux notaires et deux fonctionnaires
supérieurs de l’administration gouvernementale, dont un est chaque fois membre effectif et l’autre membre suppléant.
Chaque membre effectif ne peut être remplacé que par un membre suppléant remplissant les mêmes fonctions.
En dehors des attributions particulières qui lui sont dévolues par les articles suivants, la commission du stage exerce
une surveillance générale sur les stagiaires.

10. Pour être admis au stage, il faut:


soit présenter le certificat de formation complémentaire prévu par les articles 5 et 8,
soit présenter le diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois conformément à la loi du 5 août
1939 sur la collation des grades.

11. (Règl. gd. 8 avril 1999) L’admission au stage, auprès de l’un des barreaux, a lieu en vertu d’une décision du
Conseil de l’ordre; elle emporte insertion sur la liste des avocats visée sous 2 de l’article 8, paragraphe (3), de la loi sur
la profession d’avocat après prestation du serment d’avocat prévu à l’article 6 de la même loi.
L’avocat-stagiaire est guidé dans la plaidoirie et la conduite des affaires par son patron de stage, qui sera avocat inscrit
à la liste visée sous 1 de l’article 8, paragraphe (3), de la loi sur la profession d’avocat depuis au moins cinq ans.
Tout changement de patron de stage doit être communiqué par le stagiaire, dans un délai d’un mois, au Bâtonnier
compétent et à la commission du stage judiciaire, certificat à l’appui. A défaut de cette communication durant le stage,
l’admissibilité à l’examen de fin de stage peut être refusée.

12. Le stage a pour but de faire acquérir aux avocats-stagiaires l’aptitude pratique aux fonctions de magistrat et
d’avocat-avoué.

13. (Règl. gd. 8 avril 1999) Le stage a une durée de 2 ans; il comprend notamment des travaux pratiques, des
conférences ou séminaires sur l’application du droit et les particularités du droit luxembourgeois.
Les travaux pratiques peuvent en outre comporter des épreuves écrites ou des exposés sur des sujets déterminés à
présenter sur demande aux parquets et aux juridictions.
Chaque stagiaire se voit remettre, lors de son admission au barreau, un carnet de stage, dans lequel sont prévus les
prestations ou devoirs professionnels à faire, au moins durant les 2 années de stage pratique.
Les prestations ou devoirs professionnels à faire au moins sont les suivants:
– deux affaires de droit commercial, dont au moins une faillite,
– deux affaires de droit du travail,
– quatre affaires de droit civil, dont au moins une affaire de divorce et une affaire de bail à loyer,
– quatre affaires de droit pénal,
– une affaire de droit administratif ou fiscal.
Les prestations ou devoirs professionnels peuvent être faits dans le cadre de l’assistance judiciaire.
Pour les stagiaires effectuant le stage notarial durant la première année de stage, la moitié des prestations ou devoirs
professionnels visés ci-dessus est faite, y non compris une affaire de droit administratif ou fiscal, durant l’ensemble du
stage.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 65

Les inscriptions au carnet de stage sur le nombre et la nature des prestations et devoirs professionnels accomplis
par le stagiaire sont faites périodiquement par le patron de stage; le carnet de stage est visé à la fin du stage par le
Bâtonnier ou son délégué.
Dans le cadre de sa mission de surveillance du stage judiciaire et notarial, la commission du stage doit, à tout
moment, à sa demande, obtenir la communication du carnet de stage de l’avocat-stagiaire, aux fins de vérification. Des
manquements aux prescriptions des articles 13 et 14 peuvent être sanctionnés par la commission du stage par des
décisions de prolongation du stage.
A la fin des 2 ans de stage, le carnet de stage, dûment rempli et visé, est transmis par le stagiaire à la commission
du stage pour contrôle d’assiduité. Le stagiaire joint un dossier contenant soit les décisions judiciaires déjà rendues dans
les affaires inscrites au carnet de stage dont il a été en charge, en son propre nom ou en ayant assisté le patron de
stage, soit tout autre acte de procédure ou pièce, pouvant être communiqués en vertu des règles professionnelles,
relatifs aux affaires en cours traitées par le stagiaire et inscrites au carnet de stage.
La commission du stage peut encore prendre tout renseignement, jugé utile au contrôle, auprès du patron de stage,
du Bâtonnier, des parquets et des juridictions.

14. (Règl. gd. 8 avril 1999) Dans le cadre des divers prestations ou devoirs professionnels à faire, les avocats-
stagiaires seront notamment tenus de fréquenter les audiences et de suivre les travaux des parquets.
Les procureurs d’Etat facilitent l’étude de la marche des affaires répressives, en leur permettant l’inspection de
dossiers de poursuites entamées ou achevées; ils peuvent les charger de faire des notes ou de rédiger des actes de
procédure.

15. Les avocats-stagiaires s’engagent par une déclaration écrite à garder le secret sur tous les faits qui parviendront
à leur connaissance à l’occasion de l’accomplissement de leur stage conformément aux articles qui précèdent.

16. Abr. (Règl. gd. 8 avril 1999)

17. Abr. (Règl. gd. 8 avril 1999)

18. Le stage est sanctionné par un examen de fin de stage. La session ordinaire de l’examen a lieu dans la première
moitié de l’année. La session extraordinaire a lieu dans la seconde moitié de l’année.
La date de l’ouverture des sessions est fixée par le ministre de la Justice et portée à la connaissance des stagiaires
un mois au moins avant cette date par lettre circulaire et affiches dans la bibliothèque des avocats des barreaux de
Luxembourg et de Diekirch.
(Règl. gd. 28 février 2005) L’examen comporte des épreuves écrites sur des matières traitées pendant le stage. Les
matières d’examen sont déterminées par la commission de stage et portées à la connaissance des stagiaires par lettre
circulaire au moins six mois avant la date de l’examen.

19. (Règl. gd. 8 avril 1999) Les épreuves écrites portent principalement sur les matières suivantes:
1° pratique du droit civil et commercial luxembourgeois;
2° droit international privé luxembourgeois;
3° application du droit pénal;
4° droit du travail;
5° pratique de la procédure civile et pénale;
6° organisation et compétence des juridictions judiciaires et administratives;
7° droit administratif.
Les épreuves écrites ont notamment pour objet la rédaction en français et en allemand d’avis, de notes de droit ainsi
que la rédaction d’actes du ministère d’avoué, du juge et du ministère public.
Les épreuves écrites sont appréciées par le jury avant la date fixée pour les épreuves orales.

20. Abr. (Règl. gd. 28 février 2005)

21. (Règl. gd. 8 avril 1999) Le jury d’examen, qui siège à Luxembourg, se compose de sept membres effectifs et de
sept membres suppléants dont cinq magistrats, un avocat liste I inscrit au tableau depuis 10 ans au moins et un
fonctionnaire de la carrière supérieure du ministère de la Justice.
Ils sont nommés par le ministre de la Justice pour une durée de trois années. Le jury désigne parmi ses membres
son président et son secrétaire.

22. Nul ne peut, en qualité de membre du jury, prendre part à l’examen lorsqu’il est parent ou allié d’un des réci
piendaires jusque et y compris le quatrième degré.

Avril 2009
66 ORGANISATION JUDICIAIRE

23. (Règl. gd. 8 avril 1999) Pour être admis à l’examen, le candidat adresse une demande complète au ministre de
la Justice dans le délai prescrit chaque année en y joignant:
1° un certificat du greffe attestant la prestation du serment d’avocat;
2° le carnet de stage visé par le Bâtonnier et contrôlé par la commission du stage judiciaire;
3° un certificat du ou des patron(s) de stage attestant que le stagiaire y a effectué son stage avec assiduité et la
durée totale du stage;
4° un certificat de nationalité luxembourgeoise ou un certificat de nationalité d’un des Etats membres de l’Union
Européenne. Un candidat ressortissant d’un Etat non-membre de l’Union Européenne ou un candidat qui a le
statut de réfugié reconnu au sens de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 ou d’apatride au sens de la
Convention de New York du 28 septembre 1954 se trouvant régulièrement au pays, peut être dispensé de cette
condition; il verse une pièce officielle attestant la nationalité de l’Etat tiers ou à défaut une copie certifiée conforme
du passeport ou du titre de séjour.
Si un candidat n’a pas déposé dans le délai prescrit une demande complète, l’admissibilité à l’examen peut être
refusée.

24. Les candidats à l’examen ne sont soumis à aucune taxe pour droit d’examen. Tous les certificats et le diplôme
de fin de stage sont établis sans frais.

25. (Règl. gd. 8 avril 1999) Le jury ne procède à l’examen que pour autant qu’il est au complet.
Il prononce l’admission, l’ajournement total ou partiel ou le rejet du candidat; à la fin de la session il arrête le clas-
sement des candidats reçus. Les décisions du jury sont sans recours.
A la fin de la session le président du jury notifie à chaque candidat le résultat et le classement par lui obtenus. Il
communique l’ensemble des résultats de l’examen au ministre de la Justice.
Le candidat qui a obtenu au moins les trois cinquièmes du total des points et au moins la moitié du total des points
dans chaque branche a réussi. Le candidat qui n’a pas obtenu au moins les trois cinquièmes du total des points a
échoué.
Le candidat qui a obtenu au moins les trois cinquièmes du total des points, mais qui n’a pas obtenu la moitié du total
des points dans une branche, doit se présenter à un examen d’ajournement dans cette branche, sans que le classement
établi ne s’en trouve modifié.
Le candidat qui ne réussit pas à l’examen d’ajournement partiel est ajourné dans toutes les matières.
En cas d’ajournement total ou partiel, le candidat peut se représenter dès la session ordinaire ou extraordinaire
suivante; en cas de rejet, il ne peut se représenter qu’après un an.
En cas d’ajournement partiel, les candidats reçus à une session postérieure sont classés, suivant les résultats obte-
nus, après les candidats reçus à la session précédant celle à laquelle ils ont été reçus.
Après trois rejets ou ajournements totaux, le stagiaire est exclu du stage.

26. Le diplôme à délivrer au candidat reçu est rédigé dans les termes suivants: «Le jury d’examen pour le stage judi
ciaire, sur la production des pièces exigées et au vu du résultat des épreuves subies délivré à M. … né(e) le … à … le
certificat de fin de stage exigé pour se faire inscrire en tant qu’avocat inscrit à la liste visée sous 1 de l’article 8, paragraphe
(3) de la loi sur la profession d’avocat exerçant auprès de l’un des corps judiciaires du Grand-Duché de Luxembourg.»

Les diplômes sont signés par les membres du jury et visés par le ministre de la Justice.

Chapitre III. – Du stage notarial

27. Le stage notarial est organisé à Luxembourg sous la direction de la commission du stage prévue à l’article 9.

28. (Règl. gd. 8 avril 1999) En dehors des attributions particulières qui lui sont dévolues par les articles suivants, la
commission exerce une surveillance générale sur les stagiaires.
Le stage notarial s’effectue pendant la première année du stage judiciaire, sous réserve de la réussite à la première
session des cours complémentaires. Il peut également avoir lieu après l’examen de fin de stage judiciaire.

29. Le stage a pour but de faire acquérir aux candidats les connaissances nécessaires pour exercer les fonctions de
notaire.

30. Le stage, accompli à plein temps dans une étude de notaire, a une durée de douze mois. Il comprend en outre
des cours théoriques et des travaux pratiques sous forme de conférences et de séminaires.
Les cours et travaux pratiques sont organisés par la commission du stage.

31. L’enseignement et les travaux pratiques portent plus particulièrement sur l’organisation du notariat, les liquida
tions et partages de communautés et de successions, certaines lois et matières présentant un intérêt particulier pour le
notariat (régimes matrimoniaux, successions, donations, testaments, transcription des droits réels immobiliers, régime
hypothécaire, copropriété des maisons à appartements, remembrement rural, urbanisme), le droit des sociétés, le droit

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ORGANISATION JUDICIAIRE 67

fiscal (impôt sur le revenu, impôt sur les collectivités, droit de timbre, d’enregistrement, d’hypothèque, de successions et
mutations par décès, pour autant qu’ils intéressent le notariat), la comptabilité notariale et la rédaction en français et en
allemand d’actes notariés. (Règl. gd. 25 février 1980)

32. (Règl. gd. 8 avril 1999) L’année de stage commence le 1er mai de chaque année et se termine le 30 avril de
l’année suivante.
Les demandes d’admission au stage sont adressées à la commission du stage avant le 15 avril de chaque année;
elles indiquent le nom du patron en l’étude duquel le stage est effectué, certificat à l’appui.

33. (Règl. gd. 8 avril 1999) Le stage notarial est considéré comme équivalent à une année de stage judiciaire, sous
réserve des dispositions de l’article 30.

34. Un certificat d’assiduité est délivré par la commission du stage sur proposition du patron de stage et des chargés
de cours.
Le certificat d’assiduité est refusé au cas où le stage n’est pas accompli à plein temps en l’étude du patron ou si le
stagiaire ne participe pas régulièrement aux cours et travaux pratiques.

35. (Règl. gd. 8 avril 1999) Le stage est sanctionné par un examen de fin de stage dont la session a lieu entre le
1er juin et le 15 juillet de chaque année.
Le stagiaire ne peut pas se présenter la même année à l’examen de fin de stage judiciaire et à l’examen de fin de
stage notarial.

36. Les dispositions des alinéas 2 et 3 de l’article 18 sont applicables au stage notarial.

37. Les épreuves écrites portent principalement sur les matières suivantes:
1) la rédaction d’actes notariés en français et en allemand;
2) la rédaction d’une liquidation;
3) le droit fiscal pour autant qu’il intéresse le notariat;
4) les matières de droit civil intéressant plus particulièrement le notariat;
5) l’organisation du notariat. (Règl. gd. 25 février 1980)

38. Les épreuves orales peuvent porter sur toutes les matières prévues à l’article 31. Ces épreuves ont lieu partiel-
lement en langue luxembourgeoise.

39. Le jury d’examen, qui siège à Luxembourg, se compose de cinq membres effectifs, dont un magistrat et quatre
notaires, et de cinq membres suppléants.

40. Les membres effectifs et suppléants sont nommés par le ministre de la Justice pour une durée de trois ans.
Le jury désigne parmi ses membres son président et son secrétaire.

41. (Règl. gd. 8 avril 1999) Pour être admis à l’examen, le candidat adresse une demande complète au ministre de
la Justice dans le délai prescrit chaque année en y joignant:
1° un certificat de stage de la commission du stage,
2° un certificat du patron du stage notarial,
3° un certificat de nationalité luxembourgeoise.

42. Les dispositions des articles 15, 22, 24 et 25 sont applicables au stage notarial. Toutefois, dans tous les cas, le
candidat ne peut se représenter qu’après un an.

43. Le diplôme à délivrer au candidat reçu est rédigé dans les termes suivants:
«Le jury d’examen pour le stage notarial, sur la production des pièces exigées et au vu du résultat des épreuves
subies délivre à M. … né(e) le … à … le diplôme de candidat notaire.»
Les diplômes sont signés par les membres du jury et visés par le ministre de la Justice.

44. Pour pouvoir être nommé notaire, il faut présenter soit le certificat de fin de stage, branche droit notarial, soit le
diplôme de candidat notaire.

Chapitre IV. – Des indemnités de stage

45. (Règl. gd. 8 avril 1999) Pendant la durée normale des cours complémentaires, du stage judiciaire et du stage
notarial les stagiaires touchent une indemnité mensuelle dont le montant est fixé par le Gouvernement en Conseil.
En cas de manque d’assiduité du stagiaire, cette indemnité peut être supprimée ou son remboursement peut être
réclamé après constatation du manque d’assiduité, le tout sur proposition ou avis de la commission du stage.

Avril 2009
68 ORGANISATION JUDICIAIRE

Le refus à l’examen prévu aux articles 5 et 7 entraîne la suspension du paiement de l’indemnité jusqu’à l’admission
au stage professionnel proprement dit.
Les décisions individuelles nécessaires pour l’exécution du présent article sont prises par le ministre de la Justice.

Chapitre V. – Dispositions transitoires


46. …

4.

29 avril 1980. – Loi réglant l’activité en prestations de service, au Grand-Duché de Luxembourg, des avocats
habilités à exercer leurs activités dans un autre Etat membre des Communautés Européennes
Mém. 1980, 747 mod. L. 10 août 1991, Mém. 1991, 1109; L. 21 juin
2007, Mém. 2007, 1856; L. 18 décembre 2008, Mém. 2008, 2608

Art. 1er. La présente loi règle les activités en prestations de service accomplies au Grand-Duché de Luxembourg
par des avocats habilités à exercer leurs activités dans un autre Etat membre des Communautés Européennes.

2. Sont considérées comme prestations de services les activités de représentation et de défense en justice ou devant
les autorités publiques, ainsi que les autres activités professionnelles légalement autorisées pour les avocats inscrits à
l’un des tableaux des avocats du Grand-Duché de Luxembourg, exercées sans conditions de résidence ou d’inscription
à un barreau luxembourgeois par un avocat habilité à exercer ses activités dans un autre Etat membre des Communau-
tés Européennes.

3. Pour les activités de représentation et de défense en justice l’avocat doit


– (L. 18 décembre 2008) agir de concert avec un avocat à la Cour exerçant auprès de la juridiction saisie, pour les
matières où la représentation par un avocat de la Cour est obligatoire;
– être introduit auprès du président de la juridiction et auprès du bâtonnier du barreau dans lequel la juridiction a son
ressort.
Pour l’exercice des activités de représentation et de défense en justice ou devant les autorités publiques l’avocat
doit respecter les règles, quelle que soit leur source, qui régissent la profession au Grand-Duché de Luxembourg sans
préjudice des obligations qui lui incombent dans l’Etat membre de provenance.
Les avocats salariés, liés par un contrat de travail avec une entreprise publique ou privée, sont exclus de l’exercice
des activités de représentation et de défense en justice de cette entreprise.

4. Pour l’exercice des activités autres que celles visées à l’article 3 l’avocat reste soumis aux conditions et règles
professionnelles de l’Etat membre de provenance. Il doit en outre respecter les règles, quelle que soit leur source, qui
régissent au Grand-Duché de Luxembourg la profession, et notamment celles concernant l’incompatibilité entre l’exer
cice des activités d’avocat et celui d’autres activités, le secret professionnel, les rapport confraternels, l’interdiction
d’assistance par un même avocat de parties ayant des intérêts opposés et la publicité.
Ces règles ne sont applicables que si elles peuvent être observées par l’avocat et dans la mesure ou leur observa-
tion se justifie objectivement pour assurer, au Grand-Duché de Luxembourg, l’exercice correct des activités d’avocat, la
dignité de la profession et le respect des incompatibilités.

5. Toute personne habilitée dans un des Etats membres des Communautés Européenne à porter le titre correspon
dant à celui d’avocat-avoué peut faire usage de son titre au Grand-Duché de Luxembourg.
(L. 18 décembre 2008) La présente loi s’applique aux personnes habilitées à exercer leurs activités sous l’une des
dénominations ci-après:
en Belgique: avocat-advocaat,
au Danemark: Advokat,
en République Fédérale d’Allemagne: Rechtsanwalt,
en France: avocat,
en Irlande: barrister, solicitor,
en Italie: avvocato,
aux Pays-Bas: advocaat,
au Royaume-Uni: advocate, barrister, solicitor,
en Grèce: δικηγόρος,

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 69

en Espagne: abogado, au
Portugal: advogado, en Autriche:
Rechtsanwalt, en Finlande:
asianajaja - advokat, en Islande:
Lögmadur, au Liechtenstein:
Rechtsanwalt, en Norvège:
Advokat, en Suède: advokat,
en Suisse: Avocat, Avvocato, Advokat, Rechtsanwalt, Anwalt, Fürsprecher, Fürsprech,
en République tchèque: Advokát, en Estonie: Vandeadvokaat, à Chypre: ∆ικηγόρος, en
Lettonie: Zvērināts advokāts, en Lituanie: Advokatas, en Hongrie: Ügyvéd, à Malte:
Avukat/Prokuratur Legali, en Pologne: Adwokat/Radca prawny, en Slovénie:
Odvetnik/Odvetnica, en Slovaquie: Advokát/Komerčný právnik, en Bulgarie: ΑДΒΟΚaΤ,
en Roumanie: Avocat.
Lors d’une prestation de service au Grand-Duché de Luxembourg, il peut être demandé aux personnes énumérées
à l’alinéa qui précède d’établir leur qualité d’avocat au sens du présent article.
Un règlement grand-ducal fixer les modalités selon lesquelles la qualité d’avocat s’établit.

6. (L. 21 juin 2007) En cas de manquement aux obligations en vigueur dans le Grand-Duché de Luxembourg, le
Conseil disciplinaire et administratif statue suivant les dispositions de la loi sur la profession d’avocat, y inclus également
les voies de recours y prévues aux articles 28 et suivants.
(L. 10 août 1991) Le Conseil peut obtenir communication des renseignements professionnels utiles concernant la
personne susceptible de sanction auprès des autorités compétentes de l’Etat dont celle-ci relève. Il informe cette autorité
de toute décision prise, le tout sous le couvert du caractère confidentiel de ces informations.

5.

13 novembre 2002. – Loi portant transposition en droit luxembourgeois de la Directive 98/5/CE du Parlement
européen et du Conseil du 16 février 1998 visant à faciliter l’exercice permanent de la profession d’avocat dans
un Etat membre autre que celui où la qualification a été acquise et portant:
1. modification de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat;
2. modification de la loi du 31 mai 1999 régissant la domiciliation des sociétés
Mém. 2002, 3202 mod. L. 21 juin 2007, Mém. 2007, 1856; L. 18 décembre 2008,
Mém. 2008, 2608

Art. 1er (1) La présente loi règle l’exercice permanent au Grand-Duché de Luxembourg de la profession d’avocat de
toute personne, ressortissant d’un Etat membre de l’Union européenne, qui a acquis la qualification professionnelle et
est habilitée à exercer ses activités professionnelles dans un autre Etat membre de l’Union européenne, ci-après appelé
«Etat membre d’origine», sous l’un des titres professionnels mentionnés ci-après:
(L. 18 décembre 2008)
en Belgique: Avocat/Advocaat/Rechtsanwalt,
en Bulgarie: ΑДΒΟΚaΤ,
en République tchèque: Advokát,
au Danemark: Advokat,
en Allemagne: Rechtsanwalt,
en Estonie: Vandeadvokaat,

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70 ORGANISATION JUDICIAIRE

en Grèce: ∆ικηγόρος,
en Espagne: Abogado/Advocat/Avogado/Abokatu,
en France: Avocat,
en Irlande: Barrister/Solicitor,
en Italie: Avvocato,
à Chypre: ∆ικηγόρος,
en Lettonie: Zvērināts advokāts,
en Lituanie: Advokatas,
en Hongrie: Ügyvéd,
à Malte: Avukat/Prokuratur Legali,
aux Pays-Bas: Advocaat,
en Autriche: Rechtsanwalt,
en Pologne: Adwokat/Radca prawny,
au Portugal: Advogado,
en Roumanie: Avocat,
en Slovénie: Odvetnik/Odvetnica,
en Slovaquie: Advokát/Komerčný právnik,
en Finlande: Asianajaja/Advokat,
en Suède: Advokat,
au Royaume-Uni: Advocate/Barrister/Solicitor,
en Islande: Lögmaður,
au Liechtenstein: Rechtsanwalt,
en Norvège: Advokat,
en Suisse: Avocat, Avvocato, Advokat, Rechtsanwalt, Anwalt, Fürsprecher, Fürsprech.

(2) Aux fins de la présente loi, la personne visée au point (1) ci-dessus est désignée par les termes «avocat
européen». Cette désignation ne constitue pas un titre professionnel et il ne peut en être fait usage à des fins profes-
sionnelles ou publicitaires.
Les dispositions de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat, ci-après dénommée «la loi du 10 août
1991», s’appliquent à l’avocat européen dans la mesure où il n’y est pas dérogé par la présente loi.

2. Tout avocat européen a le droit d’exercer à titre permanent au Grand-Duché du Luxembourg, sous son titre
professionnel d’origine, les activités d’avocat à titre indépendant ou salarié conformément aux dispositions de la loi du 10
août 1991 et de la présente loi.

3. (1) Pour pouvoir exercer au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre d’origine, l’avocat européen doit avoir
obtenu son inscription au tableau de l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.
A ces fins, il doit adresser une demande complète en langue française au Bâtonnier de l’Ordre des Avocats dans
l’arrondissement judiciaire où il entend s’établir. Outre les documents et informations visés au point (2) ci-après, l’avocat
européen doit également indiquer dans sa demande s’il est membre d’un groupe dans son Etat membre d’origine et, le
cas échéant, fournir toutes les informations utiles relatives à ce groupe.
(2) (L. 21 juin 2007) Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg saisi de la demande de
l’avocat européen à pouvoir exercer sous son titre professionnel d’origine, procède à l’inscription de l’avocat européen au
tableau des avocats de cet Ordre au vu de la présentation des pièces visées à l’article 6 (1) a), c), première phrase, de la
loi du 10 août 1991 ainsi que de l’attestation de l’inscription de l’avocat européen concerné auprès de l’autorité compétente
de l’Etat membre d’origine. Cette attestation de l’Etat membre d’origine ne doit pas dater de plus de trois mois.
L’inscription de l’avocat européen au tableau de l’Ordre des Avocats a lieu sur la liste IV des avocats exerçant sous
leur titre professionnel d’origine, tel que visé par l’article 8 (3) point 4 de la loi du 10 août 1991. La condition d’inscription
prévue à l’article 6 (1) d) de la loi du 10 août 1991 ne s’applique pas aux inscriptions à la liste IV précitée.
Le Conseil de l’Ordre qui procède à l’inscription, en informe l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine.

(3) Les décisions de refus de l’inscription visée au paragraphe (2) ci-dessus ou de retrait de cette inscription doivent
être motivées. Elle sont notifiées à l’avocat européen par lettre recommandée avec avis de réception. Les décisions sont
susceptibles des voies de recours prévues aux articles 26 (7) et suivants de la loi du 10 août 1991 suivant les conditions
et modalités y précisées.
(4) Lorsqu’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg publie les noms des avocats inscrits sur son
tableau, il publie également le nom des avocats européens y inscrits qui exercent sous leur titre professionnel d’origine.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 71

(5) Lorsque l’autorité compétente d’un Etat membre autre que le Luxembourg procède à l’inscription d’un avocat à la
Cour inscrit auprès de l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, l’information visée à l’article 3,
paragraphe (2) de la directive 98/5/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 est transmise au Bâton-
nier de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel est inscrit cet avocat.
Pour pouvoir exercer au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre d’origine, l’avocat européen doit avoir obtenu son ins-
cription au tableau de l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.
Pour les activités de représentation et de défense en justice, l’avocat habilité à exercer ses activités dans un autre Etat membre
des Communautés Européennes doit agir de concert, selon la matière, soit avec un avocat-avoué, soit avec un avocat exerçant
auprès de la juridiction saisie et être introduit auprès du président de la juridiction et auprès du bâtonnier du barreau dans lequel la
juridiction a son ressort. – Cour 11 octobre 2007, P. 34, p. 47.

4. L’avocat européen exerçant au Grand-Duché de Luxembourg sous son titre professionnel d’origine est tenu de
le faire sous ce titre, qui doit être indiqué dans la ou l’une des langues officielles de l’Etat membre d’origine, de manière
intelligible et susceptible d’éviter toute confusion avec le titre professionnel luxembourgeois attribué aux avocats inscrits
sur les listes I, II et III des tableaux des avocats visés par l’article 8 (3) de la loi du 10 août 1991.
A cet effet, si l’avocat européen exerce sous le titre professionnel d’origine «avocat», il doit ajouter la mention de
l’organisation professionnelle dont il relève dans l’Etat membre d’origine ou de la juridiction auprès de laquelle il est
admis en application de la législation de l’Etat membre d’origine.

5. (1) Sous réserve des paragraphes (2), (3) et (4), l’avocat exerçant sous son titre professionnel d’origine pratique
les mêmes activités professionnelles que l’avocat exerçant sous le titre professionnel luxembourgeois d’avocat ou d’avo
cat à la Cour d’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg. Il peut notamment donner des consultations
juridiques dans le droit de son Etat membre d’origine, en droit communautaire, en droit international et en droit luxem
bourgeois. Il respecte en tout cas les règles de procédure applicables devant les juridictions luxembourgeoises.

(2) Sont exclues des activités dudit avocat, les activités réservées au Luxembourg à des professions différentes de
celles de l’avocat, tels les notaires.

(3) Sont également exclues du domaine d’activité des avocats européens les activités exercées en libre prestation
de services au sens de la directive 77/249/CEE du Conseil du 22 mars 1977, telle que modifiée.

(4) Pour les actes et procédures soumis par les lois et règlements au ministère d’avocat à la Cour, l’avocat européen
exerçant sous son titre professionnel d’origine doit agir de concert avec un avocat à la Cour qui se constitue et qui est
responsable à l’égard de la juridiction.

6. (1) Indépendamment des règles professionnelles et déontologiques auxquelles il est soumis dans son Etat
membre d’origine, l’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine est soumis, pour toutes les activités
qu’il exerce sur le territoire luxembourgeois, aux mêmes règles professionnelles et déontologiques que les avocats
inscrits sur les listes I, II et III des tableaux des avocats visés par l’article 8 (3) de la loi du 10 août 1991.

(2) L’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine, dûment inscrit au tableau d’un des Ordres des
Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, a le droit de vote aux élections de l’assemblée générale de cet Ordre.

(3) L’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine est obligé de payer sa cotisation à l’Ordre des
Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel il est inscrit. Il est de même tenu de justifier de la souscription
d’une assurance de responsabilité professionnelle, dans les conditions et selon les modalités prévues pour les avocats à
la Cour par le règlement d’ordre intérieur du Conseil de l’Ordre visé à l’article 19, point 5 de la loi modifiée du 10 août
1991, à moins qu’il ne justifie être couvert par une assurance équivalente souscrite selon les modalités de l’Etat
d’origine.

7. (1) En cas de manquement de l’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine aux obligations
en vigueur au Grand-Duché de Luxembourg, les règles de procédure, les sanctions et les recours prévus par le chapi
tre IV de la loi du 10 août 1991 sont d’application.

(2) Avant d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre de l’avocat européen exerçant sous son titre professionnel
d’origine, le Conseil de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel ledit avocat est inscrit, en
informe dans les plus brefs délais l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine en lui donnant toutes les informations
utiles.

(3) Sans préjudice du pouvoir décisionnel du Conseil de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg
auprès duquel l’avocat européen est inscrit sous son titre professionnel d’origine, le Conseil de l’Ordre des Avocats
coopère tout au long de la procédure disciplinaire avec l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine.
Le Conseil de l’Ordre des Avocats informe dans les plus brefs délais l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine
de la décision prise par les instances disciplinaires de l’Ordre des Avocats auprès duquel l’avocat européen est inscrit,
sans préjudice des suites que pourrait y donner l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine.

Avril 2009
72 ORGANISATION JUDICIAIRE

(4) Lorsque le Conseil disciplinaire et administratif d’appel est saisi du recours de l’avocat européen contre une
décision prononçant une sanction disciplinaire, le Conseil de l’Ordre des Avocats auprès duquel l’avocat européen est
inscrit en informe dans les plus brefs délais, par lettre recommandée avec avis de réception, l’autorité compétente de
l’Etat membre d’origine de l’avocat sanctionné. L’autorité compétente de l’Etat membre d’origine peut, dans le délai d’un
mois de cette information, transmettre ses observations au Conseil de l’Ordre, qui les continuera au Conseil disciplinaire
et administratif d’appel.

(5) L’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel l’avocat européen exerçant sous son titre
professionnel d’origine est inscrit est l’autorité compétente pour recevoir les informations concernant l’ouverture par une
autorité compétente de l’Etat membre d’origine d’une procédure disciplinaire contre ledit avocat.
Le retrait temporaire ou définitif de l’autorisation d’exercer la profession d’avocat par l’autorité compétente de l’Etat
membre d’origine, entraîne automatiquement, pour l’avocat européen concerné, l’interdiction temporaire ou définitive
d’exercer sous son titre professionnel d’origine dans l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès
duquel il est inscrit ou tout autre Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.

8. Les emplois salariés sont incompatibles avec l’exercice de la profession d’avocat européen exerçant sous son
titre professionnel d’origine, à l’exception de l’emploi sous ce titre en qualité d’avocat salarié auprès d’un autre avocat,
inscrit à l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.

9. (1) L’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine qui justifie d’une activité effective et régulière
d’une durée d’au moins trois ans au Luxembourg et dans le droit luxembourgeois, y compris le droit communautaire, est
dispensé de l’épreuve d’aptitude prévue par la loi du 10 août 1991 déterminant, pour la profession d’avocat, le système
général de reconnaissance des diplômes d’enseignement supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles
d’une durée minimale de trois ans, pour accéder à la profession d’avocat à la Cour inscrit à la liste I du tableau de l’un des
Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg. On entend par activité «effective et régulière» l’exercice réel de
l’activité d’avocat sans interruption autre que celle résultant des événements de la vie courante.
Il incombe à l’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine d’apporter à l’Ordre des Avocats du
Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel il est inscrit sous son titre professionnel d’origine, la preuve de cette activité
effective et régulière d’une durée d’au moins trois ans dans le droit luxembourgeois. A cet effet:
a) l’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine fournit à l’Ordre des Avocats du Grand-Duché
de Luxembourg auprès duquel il est inscrit, toute information et tout document utiles, notamment le nombre et la
nature des dossiers traités par lui;
b) l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel l’avocat européen est inscrit, peut vérifier le
caractère régulier et effectif de l’activité exercée et, en cas de besoin, inviter l’avocat à fournir oralement ou par
écrit des clarifications ou des précisions additionnelles relatives aux informations et documents mentionnés au
point a).
La décision de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg compétent de ne pas accorder la dispense de
l’épreuve d’aptitude prévue par la loi du 10 août 1991 déterminant, pour la profession d’avocat, le système général de
reconnaissance des diplômes d’enseignement supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles d’une durée
minimale de trois ans, doit être motivée. Elle est notifiée à l’avocat européen par lettre recommandée avec avis de
réception. La décision est susceptible des voies de recours prévues aux articles 26 (7) et suivants de la loi du 10 août
1991 suivant les conditions et modalités y précisées.

(2) L’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine, qui justifie d’une activité effective et régulière
d’une durée d’au moins trois ans dans l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg mais d’une durée
moindre dans le droit luxembourgeois, peut obtenir de l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès
duquel il est inscrit, son accès à la profession d’avocat à la Cour inscrit à la liste I du tableau de cet Ordre et le droit
d’exercer cette profession sous le titre professionnel d’avocat à la Cour, sans être tenu de se soumettre à l’épreuve
d’aptitude prévue par la loi du 10 août 1991 déterminant, pour la profession d’avocat, le système général de reconnais-
sance des diplômes d’enseignement supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles d’une durée minimale
de trois ans, dans les conditions et modalités décrites ci-après:
a) l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg auprès duquel ledit avocat européen est inscrit, prend en
considération l’activité effective et régulière pendant la période visée ci-dessus, ainsi que toute connaissance et
toute expérience professionnelle en droit luxembourgeois et toute participation à des cours ou à des séminaires
portant sur le droit luxembourgeois y compris le droit professionnel et la déontologie;
b) l’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine fournit à l’Ordre des Avocats du Grand-Duché
de Luxembourg auprès duquel il est inscrit, toute information et tout document utiles notamment sur les dossiers
traités par lui. L’appréciation de l’activité effective et régulière de l’avocat européen développée à Luxembourg,
comme l’appréciation de sa capacité à poursuivre l’activité qu’il y a exercée, est faite dans le cadre d’un entretien
avec l’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, spécialement destiné à ces fins.
La décision de l’Ordre des Avocats compétent de ne pas accorder à l’avocat européen l’accès à la profession
d’avocat à la Cour si la preuve n’est pas rapportée que les exigences fixées ci-dessus sont remplies, doit être motivée.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 73

Elle est notifiée à l’avocat européen par lettre recommandée avec avis de réception. La décision est susceptible des
voies de recours prévues aux articles 26 (7) et suivants de la loi du 10 août 1991 suivant les conditions et modalités y
précisées.

(3) L’avocat européen qui accède à la liste I des avocats à la Cour du tableau de l’Ordre des Avocats du Grand-
Duché de Luxembourg auprès duquel il est inscrit peut, à tout moment, obtenir à sa demande le transfert de son ins-
cription à la liste I des avocats à la Cour du tableau d’un autre Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg.

(4) (L. 18 décembre 2008) L’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine dans un Ordre des
Avocats du Grand-Duché de Luxembourg peut, à tout moment, demander la reconnaissance de son diplôme selon la
Directive 2005/36/CE du Parlement européen et du Conseil du 7 septembre 2005 aux fins d’accéder à la profession
d’avocat dans l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg et de l’exercer sous le titre d’avocat à la
Cour, sur base de la loi du 10 août 1991 déterminant, pour la profession d’avocat, le système général de reconnaissance
des diplômes d’enseignement supérieur qui sanctionnent des formations professionnelles d’une durée minimale de trois
ans.

(5) L’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg chargé de l’examen de la demande d’un avocat européen
en application des paragraphes qui précèdent, assure le secret des informations obtenues.

10. L’Ordre des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg concerné peut, par décision motivée, refuser d’admettre
l’avocat européen au bénéfice des dispositions de l’article 9, s’il apparaît que l’ordre public serait atteint en raison, plus
particulièrement de poursuites disciplinaires, plaintes ou incidents de toute nature. La décision est notifiée à l’avocat
européen par lettre recommandée avec avis de réception. La décision est susceptible des voies de recours prévues aux
articles 26 (7) et suivants de la loi du 10 août 1991 suivant les conditions et modalités y précisées.

11. L’exercice en groupe de la profession d’avocat n’est permis que dans les limites prévues par les dispositions de
l’article 34 de la loi du 10 août 1991.
L’exercice de la profession d’avocat au sein d’un groupe comportant des personnes extérieures à la profession d’avo-
cats est interdit. Un avocat européen inscrit à l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché sous son titre professionnel
d’origine, et membre d’un tel groupe, n’a pas le droit d’exercer au Luxembourg en qualité de membre de ce groupe.
Le groupe est considéré comme comportant des personnes extérieures à la profession si:
– le capital de celui-ci est détenu en tout ou en partie, ou
– la dénomination sous laquelle il exerce est utilisée, ou
– le pouvoir de décision y est exercé, en fait ou en droit,
par des personnes n’ayant pas la qualité d’avocat au sens de l’article 1er de la loi du 10 août 1991.
L’ouverture au Grand-Duché de Luxembourg d’une succursale ou d’une agence d’un groupe d’avocats comportant
dans l’Etat membre d’origine, des personnes extérieures à la profession d’avocat, est interdite.

12. (1) L’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine qui accède à la liste I des avocats à la
Cour du tableau de l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, a le droit de faire usage, à côté du
titre professionnel d’avocat inscrit à cet Ordre, de son titre professionnel d’origine indiqué dans la ou les langues offi
cielles de l’Etat membre d’origine.

(2) Sous réserve des dispositions de l’article 11, l’avocat européen exerçant sous son titre professionnel d’origine,
inscrit à l’un des Ordres des Avocats du Grand-Duché de Luxembourg, et membre d’un groupe d’avocats dans son Etat
membre d’origine peut faire mention de la dénomination dudit groupe.
L’Ordre des Avocats auquel l’avocat européen est inscrit peut exiger que soit indiqué, en plus de la dénomination
visée à l’alinéa ci-dessus la forme juridique du groupe dans l’Etat membre d’origine et/ou les noms des membres du
groupe exerçant dans l’Etat membre d’accueil.

13. Afin d’éviter que les dispositions de la Directive 98/5 du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998
et de la présente loi ne soient, le cas échéant, détournées dans le seul but d’échapper aux règles applicables au Grand-
Duché de Luxembourg, le Conseil de l’Ordre compétent et l’autorité compétente de l’Etat membre d’origine collaborent
étroitement et s’accordent une assistance mutuelle.
Les autorités compétentes assurent la confidentialité des informations qu’elles échangent.

14. La loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat est modifiée comme suit:

15. Le deuxième alinéa de l’article 1er (1) de la loi du 31 mai 1999 régissant la domiciliation des sociétés est modifié
comme suit:

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74 ORGANISATION JUDICIAIRE

6.

12 septembre 2007. – Règlement intérieur de l’Ordre des avocats du barreau de Luxembourg


Mém. 2007, 3608

Table des matières

TITRE 1. Principes essentiels


1.1. Généralités
1.2. Principes essentiels
1.3. Etablissement

TITRE 2. Activités de l’avocat


2.1. Généralités
2.2. Participation de l’avocat dans les activités de sociétés commerciales
2.3. Participation aux assemblées
2.4. Rapports de l’avocat avec ses mandants
2.4.1. Lieu de rencontre avec le mandant
2.4.2. Opposition d’intérêts
2.4.3. Reprise d’un mandat
2.4.4. Compétence et diligence
2.4.5. Honoraires
2.4.6. Conflits en matière d’honoraires entre un avocat et son mandant
2.4.7. Responsabilité pécuniaire entre avocats
2.5. Relations de l’avocat avec les instances ordinales
2.6. Commissions et désignations d’office
2.7. Assistance judiciaire
2.8. Avocat de l’enfant
2.9. Obligations du stage judiciaire

TITRE 3. Activités judiciaires de l’avocat


3.1. Présentation et plaidoirie
3.2. Conduite du procès
3.3. Instruction des affaires, communication entre avocats et communication des pièces
3.4. Périodes de vacances judiciaires
3.5. Rapports avec la partie adverse
3.6. Rapports avec les témoins
3.7. Election de domicile
3.8. Procès personnel
3.9. Relations avec la magistrature

TITRE 4. Activités juridiques de l’avocat


4.1. Généralités
4.2. Consultation
4.3. Négociation
4.4. Rédaction
4.5. Difficultés contentieuses relatives à un acte à la préparation ou à la rédaction duquel
l’avocat a participé

TITRE 5. Autres activités de l’avocat


5.1. Avocat mandataire spécial
5.2. Avocat dépositaire ou séquestre conventionnel
5.3. Avocat arbitre, conciliateur et médiateur
5.4. Mandats de justice de l’avocat
5.5. Avocat domiciliataire de sociétés

TITRE 6. Relations de l’avocat avec le public


6.1. Déclarations d’intérêt général
6.2. Publicité

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ORGANISATION JUDICIAIRE 75

6.3. Sites internet


6.4. Manifestations extérieures de l’avocat dans la vie professionnelle et publique
6.5. Activités préférentielles

TITRE 7. Secret professionnel et confidentialité


7.1. Secret professionnel
7.2. Secret de l’instruction
7.3. Confidentialité. Communications verbales entre avocats
7.4. Correspondance entre avocats
7.5. Différends au sujet de la confidentialité

TITRE 8. Indépendance et incompatibilités


8.1. Indépendance
8.2. Incompatibilités

TITRE 9. Inscription et admission au tableau


9.1. Inscription au tableau
9.2. Omission du tableau
9.3. Effets de l’omission
9.4. Réinscription au tableau
9.5. Administration provisoire

TITRE 10. Discipline


10.1. Instruction des affaires disciplinaires
10.2. Effet des sanctions disciplinaires de suspension et d’interdiction

TITRE 11. Exercice collectif de la profession


11.1. Différentes formes de l’exercice de la profession
11.2. Liens de correspondance organique
11.3. Associations entre avocats
11.4. Collaboration et salariat
11.5. Accord de collaboration et contrat d’emploi salarié

TITRE 12. Règlements pécuniaires

TITRE 13. Lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme

TITRE 14. Formation permanente des avocats

TITRE 15. Visa du Bâtonnier en cas d’introduction d’une procédure contre un avocat ou
un magistrat
15.1. Portée de l’obligation du visa
15.2. Procédure du visa

TITRE 16. Ombudsman

TITRE 17. Relations avec les avocats étrangers


17.1. Activités de prestations de services, au Grand-Duché de Luxembourg, d’avocat habilité à
exercer dans un autre Etat membre de l’Union Européenne
17.2. Règles de déontologie applicables aux activités transfrontalières de l’avocat
TITRE 18. Disposition abrogatoire et transitoire

ANNEXES:
Annexe 1: Liste des activités préférentielles
Annexe 2: I. Conditions à remplir par les institutions dispensant des formations dans le cadre de
la formation permanente II. Formations admissibles

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76 ORGANISATION JUDICIAIRE

TITRE 1

Principes essentiels

Art. 1.1. Généralités


Le règlement intérieur, arrêté par le Conseil de l’Ordre en vertu de l’article 19 de la loi du 10 août 1991, est constitué
du présent document et de ses annexes.

1.2. Principes essentiels


La profession d’avocat est une profession libérale et indépendante.
L’avocat doit respecter les règles légales et réglementaires qui le concernent et celles inscrites dans le présent
règlement.
La diligence, la dignité, la conscience, l’indépendance, la probité et l’humanité, l’honneur, la loyauté, la délicatesse,
la modération, la courtoisie, le désintéressement et la confraternité sont d’impérieux devoirs pour l’avocat et constituent
les principes essentiels de sa profession.
Ces principes essentiels guident le comportement de l’avocat en toutes circonstances et servent à l’interprétation de
toutes les règles légales, réglementaires ou ordinales régissant la profession.
Dans ses relations avec l’adversaire ainsi qu’avec son mandant, l’avocat se doit d’adopter un ton modéré et poli, en
s’abstenant de tous termes blessants ou injurieux et évitera d’utiliser un ton méprisant, arrogant ou hautain étant
entendu que la modération, la délicatesse et la courtoisie doivent rester l’apanage de la profession.
La méconnaissance d’un seul de ces principes, règles ou devoirs, constitue une faute pouvant entraîner une sanc-
tion disciplinaire.

1.3. Etablissement
L’avocat inscrit au tableau de l’Ordre doit disposer d’un cabinet conforme aux usages.
L’avocat doit informer le Bâtonnier de son inscription à un barreau étranger.

TITRE 2

Activités de l’avocat

2.1. Généralités
L’avocat conseille, assiste, représente, rédige et plaide. Il peut également, dans les limites légales, être désigné
notamment comme mandataire, dépositaire, séquestre, arbitre, médiateur, conciliateur, curateur, expert, liquidateur ou
administrateur provisoire.

2.2. Participation de l’avocat dans les activités de sociétés commerciales


L’avocat peut être membre du conseil d’administration ou de gérance de sociétés commerciales. Il ne peut pas, à
l’occasion de l’exercice de ces fonctions, exercer une activité commerciale ou artisanale.
L’avocat ne peut être ni en charge de la gestion journalière de sociétés commerciales, ni commandité d’une société
en commandite ou associé d’une société en nom collectif.

2.3. Participation aux assemblées


L’avocat peut assister et/ou représenter ses mandants au cours d’une assemblée générale des associés, action-
naires ou sociétaires d’une personne morale, ainsi qu’à toute assemblée de copropriétaires etc.

2.4. Rapports de l’avocat avec ses mandants


2.4.1. Lieu de rencontre avec le mandant
L’avocat reçoit ses mandants dans son cabinet ou, s’il estime que des circonstances particulières l’exigent, en tout
lieu compatible avec la dignité de la profession, préservant son indépendance et son secret professionnel.

2.4.2. Opposition d’intérêts


L’avocat ne doit être ni le conseil ni le représentant ou le défenseur de plus d’un mandant dans une même affaire s’il
y a conflit entre les intérêts des mandants ou un risque sérieux d’un tel conflit.
Il s’abstiendra de conseiller, de représenter ou de défendre des parties opposées lorsqu’il les aura précédemment
conseillées dans le cadre de la même affaire.
En cas de survenance d’un conflit d’intérêts entre plusieurs mandants dans une même affaire, l’avocat doit déposer
tous les mandats.

L’avocat chargé habituellement des intérêts d’un mandant ne peut, en principe, accepter de cause contre celui-ci.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 77

Il ne peut accepter l’affaire d’un mandant si le secret des informations données par un autre mandant risque d’être
violé ou lorsque la connaissance par l’avocat des affaires de ce dernier serait préjudiciable à celui-ci.
Les avocats exerçant dans le même cabinet sont considérés comme une entité unique tenue de respecter les
dispositions précédentes.

2.4.3. Reprise d’un mandat


2.4.3.1. L’avocat a un droit de rétention sur tous les actes de procédure et sur tous les documents obtenus par son
travail ou à ses frais, jusqu’au paiement de ce qui lui est dû.

2.4.3.2. Tout avocat qui reçoit l’offre d’un dossier doit vérifier, avant de l’accepter, qu’aucun avocat n’a été préala-
blement chargé des intérêts du mandant. Il doit s’assurer que le mémoire de frais et honoraires de son prédécesseur a
été entièrement réglé.

2.4.3.3. En cas d’urgence, le Bâtonnier peut, à la demande du nouvel avocat, autoriser celui-ci à intervenir
immédiatement et obliger l’avocat dessaisi à remettre le dossier à son successeur. Le Bâtonnier fixe, le cas échéant, le
montant devant être consigné entre les mains du nouvel avocat, à valoir sur les frais et honoraires de l’avocat dessaisi.

2.4.3.4. Le nouvel avocat ne peut recevoir aucune rémunération tant que les frais et honoraires revenant à l’avocat
dessaisi n’auront pas fait l’objet d’un règlement ou d’une consignation dans les termes ci-dessus.

2.4.3.5. En cas de contestation d’honoraires, le nouveau mandataire s’oblige à communiquer à son prédécesseur
tous les éléments du dossier nécessaires à la taxation des frais et honoraires litigieux.
L’avocat dessaisi doit, à bref délai, remettre au Conseil de l’Ordre son mémoire de frais et honoraires à taxer
comportant tous les éléments justificatifs, sous peine de perdre le bénéfice des dispositions du présent article.

2.4.4. Compétence et diligence


2.4.4.1. L’avocat ne doit pas se charger d’une affaire s’il sait ou devrait savoir qu’il n’a pas la compétence nécessaire
pour la traiter, à moins de coopérer avec un avocat ayant cette compétence.

2.4.4.2. L’avocat ne peut accepter une affaire s’il n’est pas en mesure d’y apporter la diligence nécessaire.

2.4.5. Honoraires
2.4.5.1. Le droit aux honoraires existe à l’exception des cas de commission d’office par le Bâtonnier au profit des
indigents et sous réserve des dispositions légales et réglementaires en matière d’assistance judiciaire.
L’avocat chargé de la défense d’un prévenu a droit à des honoraires, même si ceux-ci sont réglés au moyen de
fonds détenus par le prévenu.

2.4.5.2. Hormis les cas où les honoraires de l’avocat sont fixés par des dispositions légales ou réglementaires, par
une convention d’honoraires ou par la décision de justice qui le désigne, l’avocat fixe ses honoraires en tenant compte
de l’importance et du degré de difficulté de l’affaire, du travail fourni par lui-même ou par d’autres avocats de son cabi-
net, de sa notoriété et de son expérience professionnelle, du résultat obtenu et de la situation de fortune du mandant.

2.4.5.3. Des conventions d’honoraires


L’avocat peut convenir avec son client d’un mode conventionnel de détermination des honoraires, que ce soit en
début de dossier, en cours de dossier ou même lors de la clôture. L’avocat veillera à ce que la convention d’honoraires
précise le ou les dossiers auxquels elle s’applique.
Toute convention d’honoraires tiendra compte des critères énumérés à l’article 2.4.5.2.
Il est interdit à l’avocat de passer avec son mandant un pacte de quota litis, défini comme une convention passée
avant ou en cours de dossier entre l’avocat et son mandant, par laquelle les honoraires sont fixés exclusivement en
fonction du résultat de l’intervention de l’avocat.
Ne constituent notamment pas un pacte de quota litis les conventions suivantes:
– celles en vertu desquelles les honoraires ne dépasseront en aucun cas un montant déterminé, ou se situeront
entre un montant déterminé minimum et un montant déterminé maximum;
– celles qui tiennent compte des diverses étapes de la procédure resp. de l’avancement des prestations faites par
l’avocat;
– celles par lesquelles le mandant convient avec son avocat d’un honoraire forfaitaire en rémunération de son
activité, à condition toutefois que ces conventions ne soient pas exclusivement liées au résultat judiciaire ou autre
obtenu par l’avocat;
– celles qui, outre la rémunération des prestations effectuées, prévoient la fixation d’un honoraire complémentaire en
fonction du résultat obtenu ou du service rendu;
– celles qui font référence à un abonnement entre le mandant et son avocat.

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78 ORGANISATION JUDICIAIRE

2.4.6. Conflits en matière d’honoraires entre un avocat et son mandant


2.4.6.1. Le Conseil de l’Ordre procède à la taxation des honoraires et des frais de l’avocat.
2.4.6.2. La demande en taxation de frais et honoraires adressée au Conseil de l’Ordre est transmise à l’autre partie
pour prise de position. Dans tous les cas, l’avocat est tenu de remettre son dossier au Conseil de l’Ordre endéans le
délai imparti par le Bâtonnier.
2.4.6.3. Après ou à défaut de prise de position de l’intéressé, et remise du dossier au secrétariat du Barreau, le
Conseil de l’Ordre désigne un rapporteur. L’avocat aura pris soin, sous peine de se voir refuser l’instruction du dossier,
de le classer soigneusement et de joindre une lettre d’explication sur le litige, les devoirs prestés, le temps y consacré
avec indication du ou des prestataires de services.
2.4.6.4. A la réception du dossier le rapporteur désigné par le Conseil de l’Ordre convoque, s’il le juge utile, les
parties intéressées afin de les entendre en leurs explications.
2.4.6.5. Après instruction du dossier, et à défaut d’arrangement ou conciliation, le rapporteur en informera le Conseil
de l’Ordre qui taxera les honoraires et les frais de l’avocat.
2.4.6.6. Le Conseil de l’Ordre communiquera la décision de taxation aux parties intéressées.
2.4.6.7. L’avocat dont les honoraires et frais ont été réduits qui ne respecte pas la décision du Conseil de l’Ordre,
s’expose à des sanctions disciplinaires.

2.4.7. Responsabilité pécuniaire entre avocats


2.4.7.1. Dans le cadre de relations professionnelles entre avocats, l’avocat qui, ne se bornant pas à recommander
un confrère ou à l’introduire auprès d’un mandant, confie une affaire à un correspondant ou le consulte, est personnel-
lement tenu, en cas de défaillance du mandant, au paiement des honoraires, frais et débours dus au confrère.
2.4.7.2. L’avocat peut convenir de dispositions particulières en début de relations. Il peut également, à tout moment,
limiter son engagement personnel au montant des honoraires, frais et débours engagés avant la notification à son
confrère de sa décision de décliner sa responsabilité pour l’avenir.

2.5. Relations de l’avocat avec les instances ordinales


2.5.1. Les communications entre un avocat et le Bâtonnier ou son délégué sont en principe confidentielles.
2.5.2. L’avocat qui se voit adresser un courrier par les instances ordinales, que ce soit en matière disciplinaire ou
administrative, est tenu de répondre dans le délai qui lui a été imparti.
2.5.3. Tout manquement à cette obligation peut entraîner, comme pour tout autre manquement découlant de la loi
sur la profession d’avocat et du présent règlement intérieur, des sanctions disciplinaires.

2.6. Commissions et désignations d’office


2.6.1. L’avocat commis d’office par le Bâtonnier ou son délégué pour défendre un justiciable dont les revenus sont
insuffisants est tenu d’assumer le mandat qui lui a été confié, sauf empêchement valable ou conflit d’intérêts.
L’avocat ne peut être déchargé du mandat ainsi confié que par le Bâtonnier ou son délégué qui apprécie s’il y a
empêchement valable ou conflit d’intérêts.
2.6.2. L’avocat désigné d’office en application de l’article 37 (3) de la loi sur la profession d’avocat à une partie qui
ne trouve pas de défenseur ne peut refuser son ministère sans motif valable.
La validité du motif de refus est soumise à l’appréciation du Bâtonnier ou de son délégué.

2.7. Assistance judiciaire


2.7.1. L’avocat traitant une affaire sous couverture de l’assistance judiciaire est tenu d’agir avec engagement et
diligence, notamment pour la défense des intérêts de personnes en détresse.
2.7.2. L’avocat est tenu, avant la prise en charge d’un mandat, d’informer le mandant de la possibilité de demander
l’assistance judiciaire si celui-ci est suceptible de remplir les conditions légales, mais il reste libre d’accepter ou non le
mandat sous le couvert de l’assistance judiciaire. Il en est de même lorsque le mandant, après avoir chargé l’avocat,
demande et obtient le bénéfice de l’assistance judiciaire sans l’accord de l’avocat.
2.7.3. Dans les affaires pour lesquelles l’assistance judiciaire a été accordée, l’avocat ne peut recevoir que les
indemnités et contributions prévues par la loi et les règlements.
2.7.4. L’avocat fera preuve de modération dans l’établissement de son décompte. Lors de l’établissement de l’avis
de taxation, le Bâtonnier ou son délégué pourra ne retenir que les prestations utiles et nécessaires à la défense des
intérêts du bénéficiaire de l’assistance judiciaire.
2.7.5. L’avocat commis au titre de l’assistance judiciaire est tenu d’informer le Bâtonnier ou son délégué lorsque son
mandant revient à meilleure fortune.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 79

2.8. Avocat de l’enfant


2.8.1. L’avocat qui se voit confier la défense des intérêts d’un mineur, soit par une décision judiciaire, soit par le
mineur, soit par le ou les représentant(s) légaux du mineur, doit veiller, en tout état de cause, à protéger les seuls inté-
rêts du mineur et de ne pas se faire l’instrument d’autres intérêts.

2.9. Obligations du stage judiciaire


2.9.1. L’assistance des personnes qui ne trouvent pas de défenseur ou dont les revenus sont insuffisants fait partie
des devoirs du stage judiciaire.
Constitue également un devoir du stage judiciaire, l’obligation d’assurer le service d’accueil et d’information juridique
et la permanence auprès du cabinet d’instruction et de la police. L’avocat qui aura confirmé sa disponibilité pour
certaines dates en vue d’assurer ces devoirs, veillera à assurer le service et devra être joignable pendant la plage horaire
de sa disponibilité.

2.9.2. Le patron de stage est tenu de fournir à son stagiaire l’assistance nécessaire à l’accomplissement de ses
obligations du stage.

2.9.3. Le patron de stage et l’avocat stagiaire exercent à la même adresse.

TITRE 3

Activités judiciaires de l’avocat

3.1. Présentation et plaidoirie


L’avocat veillera à se présenter en tenue correcte en toutes circonstances. Il se présentera en robe devant les juri-
dictions où le port de la robe est d’usage.

3.2. Conduite du procès


3.2.1. L’avocat doit être ponctuel aux audiences et se comporter avec loyauté.

3.2.2. En cas d’empêchement ou de retard, il en avertira en temps utile la juridiction et son ou ses adversaires.

3.2.3. Au cas où l’avocat ne peut se présenter pour cause de maladie ou autre cause grave, il présentera sa demande
d’exoine en respectant les dispositions du règlement grand-ducal du 29 juin 1990 portant règlement d’ordre intérieur
pour la Cour d’Appel, les tribunaux d’arrondissement et les justices de paix. L’exoine sera uniquement présenté pour
raison de maladie ou autre cause grave, à indiquer avec précision. Peuvent être considérées comme fautes déon-
tologiques tant le fait de présenter une demande d’exoine pour cause inexacte que le comportement du confrère qui
s’opposerait à une demande d’exoine basée sur une cause grave.

3.2.4. En cas de pluralité d’affaires fixées le même jour et à la même heure, mais devant des juridictions différentes,
l’avocat en respectant les règles prescrites aux articles 3.2.1 et 3.2.2. qui précèdent, se rendra par préférence à la juri-
diction hiérarchiquement supérieure.

3.2.5. L’avocat veillera à organiser ses activités de façon à éviter dans la mesure du possible toute remise d’une
affaire fixée.
Si une affaire fixée pour plaidoiries doit être décommandée, l’avocat en informera sans délai la juridiction et les
confrères ou parties concernées.

3.2.6. Cette information s’impose dans toutes les hypothèses où il est à prévoir que l’affaire fixée pour plaidoiries
ne pourra pas être prise, et notamment dans les cas suivants:
– affaire arrangée
– mesure d’instruction non terminée
– voie de recours introduite non vidée
– reprise d’instance

3.2.7. Au niveau de la conduite du procès, l’avocat est dispensé de l’accord écrit de son mandant, sauf disposition
légale contraire.

3.3. Instruction des affaires, communication entre avocats et communication des pièces
3.3.1. Les affaires sont instruites par l’avocat dans le respect des règles de procédure en vigueur et de la loi sur
l’organisation judiciaire.
L’avocat doit en toutes circonstances observer et mettre en oeuvre le principe du contradictoire.
L’avocat est tenu, dans la mesure du possible, de respecter les délais fixés par le juge de la mise en état. Les
demandes de prorogation de délais doivent constituer l’exception.

Avril 2009
80 ORGANISATION JUDICIAIRE

Il communique spontanément, de façon complète et en temps utile et raisonnable, les pièces qu’il entend invoquer.
L’avocat évitera de notifier au tout dernier moment par voie de télécopieur ou message électronique des pièces ou
conclusions.

3.3.2. La notification d’actes de procédure, la communication de pièces, le courrier entre avocats peuvent se faire par
télécopieur ou par message électronique. L’avocat destinataire du message télécopié ou du message électronique doit
dans les meilleurs délais accuser réception des documents notifiés dans la mesure où l’avocat expéditeur le demande.

3.3.3. Les pièces sont portables dans la communication et quérables dans la restitution. La communication des
pièces se fait moyennant récépissé. Il est d’usage de ne recourir à la communication par la voie du greffe que dans des
circonstances exceptionnelles.
L’avocat destinataire doit restituer daté et signé le récepissé, après avoir vérifié que les pièces communiquées lui
correspondent.
L’avocat évitera d’utiliser le télécopieur pour communiquer un paquet volumineux de pièces.
Sauf indication contraire, les pièces communiquées en photocopie ou par courrier électronique ne sont pas sujettes
à restitution.

3.3.4. La communication doit se faire en original si l’avocat destinataire le demande, et se fait en principe par porteur
et de la main à la main.
L’avocat qui a reçu communication d’originaux est tenu de les restituer dans un délai approprié et en tout cas sur
première demande, après avoir paraphé et daté la liasse pour visa.
L’avocat qui entend récupérer les pièces communiquées en original en avertit son confrère la veille.
L’avocat détenteur de pièces communiquées en original, ne pourra s’en dessaisir.

3.3.5. L’avocat communiquant des pièces en photocopie veillera à ce qu’elles soient lisibles.
L’avocat destinataire peut exiger la communication par courrier ou en original pour le cas où des pièces communi-
quées s’avéreraient illisibles.

3.3.6. L’avocat peut prendre copie des pièces communiquées.

3.3.7. Tous les conflits en matière de communication de pièces entre avocats sont à soumettre au Bâtonnier pour
conciliation et arbitrage conformément à l’art. 22 de la loi du 10 août 1991.

3.3.8. L’avocat présentant une requête unilatérale ou sollicitant un jugement par défaut, est tenu de fournir à la
juridiction saisie les éléments essentiels de fait et de droit propres à la vérification du bien fondé de la demande de son
mandant.

3.4. Périodes de vacances judiciaires


Les règles de loyauté et de confraternité recommandent, en cas d’absence du confrère, pendant les vacances
judiciaires, de ne pas faire procéder à des significations faisant courir des délais ou de requérir défaut devant une juri-
diction, sauf urgence particulière.

3.5. Rapports avec la partie adverse


3.5.1. Il est interdit à l’avocat de s’adresser directement à la partie adverse si elle est assistée d’un avocat, sans
l’assentiment de ce dernier.

3.5.2. L’avocat qui s’adresse directement à la partie adverse doit faire preuve de modération. Il doit observer la plus
grande prudence, la partie adverse n’étant pas soumise aux règles de confidentialité et au secret professionnel de
l’avocat.

3.6. Rapports avec les témoins


3.6.1. Il est en principe interdit à l’avocat de contacter, pour sa partie, les témoins appelés à déposer ou à émettre
des attestations dans une cause dont il est chargé. Il est cependant permis à l’avocat chargé d’une cause d’adresser par
écrit à une personne qu’il sait avoir été témoin de faits liés à l’affaire, une demande de rédaction d’attestation à témoins.
Il doit s’abstenir de tout élément susceptible d’influencer la personne appelée à rédiger l’attestation. Il lui est interdit
d’adresser aux témoins des lettres contenant une menace ou un moyen de pression.

3.6.2. Cette interdiction s’applique aux avocats intervenant à quelque titre que ce soit dans un litige né ou à naître
où le témoin respectivement son attestation sont amenés à jouer un rôle. Les avocats d’un même cabinet tombent
également sous cette interdiction.

3.6.3. Si dans des circonstances exceptionnelles l’avocat est amené à entrer en contact avec un témoin appelé à
déposer ou à émettre une attestation, il le fera avec une extrême circonspection et rendra le témoin attentif aux consé-
quences pénales d’un faux témoignage ou d’une fausse attestation.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 81

3.6.4. Il est permis à un avocat, s’il n’est pas chargé de la cause à l’occasion de laquelle un témoignage doit être
reçu, de conseiller le témoin sur la rédaction d’une attestation en s’abstenant scrupuleusement de toute appréciation sur
le fond de la déclaration.

3.7. Election de domicile


Le mandant ne peut élire domicile au cabinet de son avocat qu’avec l’accord de celui-ci.

3.8. Procès personnel


Il est interdit à l’avocat, en cas de procès personnel, à l’exception des procédures de recouvrement de ses honoraires,
de plaider lui-même son affaire. Il lui est recommandé de confier la défense de ses intérêts à un confrère ne faisant pas
partie du même cabinet. En cas de procès d’un proche, l’avocat veillera à préserver distance et indépendance.

3.9. Relations avec la magistrature


3.9.1. La délicatesse recommande à tous les avocats membres d’un même cabinet, et non seulement à l’avocat
directement concerné, de s’abstenir de plaider devant une composition où siège un parent, un allié, un conjoint ou un
futur conjoint. La même règle vaut pour ceux vivant en communauté de vie.

3.9.2. L’avocat s’abstient de faire état de ses relations étroites avec des membres de la magistrature.

TITRE 4

Activités juridiques de l’avocat


4.1. Généralités
4.1.1. Dans le domaine juridique, l’avocat intervient dans les limites du mandat qui lui est confié par son mandant.

4.1.2. Dans le cadre de ce mandat, et dans le respect du secret professionnel auquel il est astreint, il conseille,
assiste, représente et rédige.

4.1.3. Il ne peut accepter aucun mandat susceptible de donner un caractère commercial à son activité.

4.2. Consultation
L’avocat doit veiller avec une particulière attention à recueillir tous les éléments nécessaires, préalablement à toute
consultation ou avis qu’il donne.

4.3. Négociation
4.3.1. L’avocat peut être sollicité par plusieurs parties pour les assister conjointement en vue de l’élaboration d’un
acte.

4.3.2. L’avocat chargé d’assister un mandant dans une négociation doit le tenir informé de l’état d’avancement des
pourparlers.

4.3.3. Il est interdit à l’avocat de conduire des pourparlers directement avec une partie assistée d’un avocat, en
l’absence de ce dernier, et sans son accord.

4.3.4. A l’occasion de la négociation à laquelle il participe, l’avocat ne peut transmettre de proposition, offre ou
réponse sans l’accord de son mandant.

4.3.5. L’avocat est tenu d’assurer la confidentialité des pourparlers auxquels il participe.
L’avocat qui négocie directement avec la partie adverse doit observer la plus grande prudence, alors que la partie
adverse n’est pas soumise aux règles de confidentialité et au secret professionnel de l’avocat.

4.4. Rédaction
4.4.1. L’avocat qui participe à la rédaction d’un acte doit s’attacher à fournir une prestation adaptée à la situation
personnelle de son mandant, ou, s’il est seul rédacteur, à celle des parties en présence. En cas de pluralité de conseils,
ceux-ci doivent convenir sans ambiguïté de la répartion des tâches entre eux.

4.4.2. L’avocat doit refuser de participer à la rédaction d’un acte manifestement illicite ou frauduleux.

4.4.3. L’avocat rédacteur doit remettre au conseil de chacune des parties l’ayant signé ou, à défaut, à la partie elle-
même, l’acte original lui revenant et les pièces justifiant de l’accomplissement des formalités, s’il en était chargé.

4.5. Difficultés contentieuses relatives à un acte à la préparation ou à la rédaction duquel l’avocat a


participé
4.5.1. L’avocat, rédacteur ou co-rédacteur d’un acte à la demande d’une seule partie, peut agir ou défendre sur
l’exécution, la validité ou l’interprétation dudit acte, dans le plus strict respect des règles de dignité et de délicatesse qui
s’imposent à lui.

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Il devra s’abstenir d’intervenir dès lors qu’il apparaît:


– soit que son intervention le conduit à s’ériger en témoin de l’une ou l’autre des parties,
– soit que sa responsabilité professionnelle est recherchée,
– soit que son intervention est de nature à porter atteinte au secret professionnel ou à la confidence dus aux pour-
parlers.

4.5.2. L’avocat, rédacteur unique d’un acte à la demande et sur intervention de diverses parties signataires, ne peut
agir ou défendre sur l’exécution, la validité ou l’interprétation dudit acte.

TITRE 5

Autres activites de l’avocat

5.1. Avocat mandataire spécial


5.1.1. L’avocat peut recevoir mandat de négocier, d’agir ou de signer au nom et pour le compte de son mandant. Un
tel mandat doit être spécifique et ne peut en conséquence avoir un caractère général.

5.1.2. A l’exception des mandats prévus à l’art. 2 de la loi du 10 août 1991, il est recommandé à l’avocat de se faire
donner un mandat écrit.

5.1.3. Lorsqu’il est chargé d’un mandat, l’avocat doit agir avec prudence et diligence et s’assurer préalablement à
son acceptation, que le mandat qu’il reçoit a un objet licite et que son exécution n’est susceptible de porter atteinte à
aucun des principes essentiels de la profession ni à aucune disposition du présent règlement. L’avocat doit en outre
s’assurer que l’acceptation du mandat ne pourra constituer une contravention aux incompatibilités prévues par la loi, en
particulier à l’interdiction de toute activité à caractère commercial.

5.1.4. L’avocat doit respecter strictement l’objet du mandat et veiller à obtenir du mandant une extension de ses
pouvoirs si les circonstances l’exigent.

5.1.5. Si l’avocat se trouve dans l’impossibilité d’accomplir le mandat qui lui est confié il doit en aviser sans délai son
mandant.

5.1.6. Lorsque le mandat comporte le pouvoir de disposer des fonds, effets ou valeurs ou d’aliéner les biens du
mandant, l’avocat ne peut procéder à ces opérations que si le mandat le stipule expressément ou, à défaut, qu’après
avoir été autorisé spécialement et par écrit par le mandant.

5.2. Avocat dépositaire ou séquestre conventionnel


5.2.1. L’avocat peut accepter un dépôt ou une mission de séquestre conventionnel.

5.2.2. Dans les deux cas il doit agir avec prudence et diligence et s’assurer préalablement de la licéité et de la
régularité de l’opération qui justifie son intervention. Il doit refuser de participer à une opération de dépôt ou de séquestre
manifestement illicite ou frauduleuse.

5.2.3. Il doit en outre exiger l’établissement préalable et la signature d’une convention écrite déterminant la nature,
l’étendue et la durée de sa mission ainsi que les modalités de sa rémunération.

5.3. Avocat arbitre, conciliateur et médiateur


5.3.1. L’avocat peut accepter une mission d’arbitre, de conciliateur ou de médiateur.

5.3.2. Lorsqu’il est chargé d’une telle mission, l’avocat demeure soumis aux principes essentiels de l’exercice de la
profession et doit s’assurer tout particulièrement de son indépendance.

5.4. Mandats de justice de l’avocat


L’avocat peut accepter des missions confiées par la justice et notamment être nommé curateur de faillites, commis-
saire à des gestions contrôlées, liquidateur à des procédures de liquidations judiciaires et de successions vacantes,
expert, administrateur provisoire.
Il exercera ces missions dans le respect des principes essentiels de sa profession.

5.5. Avocat-domiciliataire de sociétés


5.5.1. L’avocat désireux d’exercer l’activité de domiciliataire de sociétés au sein de son étude doit en informer préa-
lablement le Conseil de l’Ordre. Il est recommandé à l’avocat d’y affecter des bureaux séparés.

5.5.2. L’avocat désireux d’exercer l’activité de domiciliataire de sociétés à une adresse différente de celle de son
étude doit solliciter l’autorisation préalable du Conseil de l’Ordre. La plaque d’entrée de ces bureaux portera comme

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seule inscription la dénomination de l’étude suivie de la mention «domiciliations». Le papier à lettres utilisé pour l’activité
de domiciliation pourra comporter l’indication de cette adresse.
5.5.3. L’avocat doit communiquer au Conseil de l’Ordre son contrat-type de domiciliation.

5.5.4. L’avocat doit exercer l’activité de domiciliataire de façon effective par lui-même, ses collaborateursavocats et
ses salariés. Plus particulièrement, en cas d’exercice de l’activité au sein d’une annexe-domiciliations de l’étude, l’avocat
doit en exercer la direction et le contrôle effectif.

5.5.5. L’avocat ne peut sous-traiter ou déléguer les fonctions qui lui sont attribuées par la loi.
5.5.6. Il est interdit à l’avocat d’agir comme prête-nom pour un tiers.

5.5.7. L’avocat est tenu de réceptionner les courriers et exploits adressés à toute société domiciliée. Il ne peut
renoncer à prendre inspection du courrier destiné à toute société domiciliée.
5.5.8. Le présent règlement, et plus particulièrement son article 2.4.4.1., est applicable en matière de domiciliation.

5.5.9. Il est recommandé à l’avocat de souscrire à une police d’assurance couvrant la responsabilité du domicilia-
taire.

TITRE 6

Relations de l’avocat avec le public

6.1. Déclarations d’intérêt général


Le Bâtonnier ou son délégué a seul qualité pour s’exprimer publiquement au nom de l’Ordre.

6.2. Publicité
6.2.1. Au sens des dispositions qui suivent, on entend par:
1. Publicité fonctionnelle: toute communication publique ayant pour objet la promotion de la profession d’avocat.
2. Publicité personnelle: toute communication publique, quels que soient les moyens utilisés, ayant pour objet de
faire connaître son auteur ou de donner une information sur la nature ou la qualité de sa pratique professionnelle.
3. Démarchage: toute forme de sollicitation de clients, dépassant la simple information, consistant à offrir d’initiative
un service défini ou personnalisé à une clientèle potentielle individualisée, en ce compris la mise à disposition,
notamment sur un site, de services juridiques définis.

6.2.2. La publicité fonctionnelle relève de la compétence des seules autorités ordinales.


La publicité personnelle est autorisée dans le respect de la loi, du présent règlement, et de l’ensemble des règles
déontologiques applicables à la profession d’avocat.
Le démarchage est interdit.

6.2.3. La publicité personnelle est mise en oeuvre avec dignité, délicatesse et probité. Elle doit être sincère et res
pectueuse du secret professionnel et de l’indépendance de l’avocat.
L’information donnée par la publicité doit se limiter à des éléments objectifs, c’est-à-dire susceptibles d’être appré-
ciés et vérifiés par le Conseil de l’Ordre ou le Bâtonnier.

6.2.4. L’avocat peut faire état des activités préférentielles qu’il a déclarées au Conseil de l’Ordre conformément aux
dispositions du chapitre 6.5.

6.2.5. Est interdite toute publicité personnelle permettant d’identifier la clientèle de l’avocat ou de son cabinet ainsi
qu’une ou plusieurs affaires traitées par lui. L’avocat ne peut décrire ses mérites et succès professionnels.

6.2.6. Il est interdit à l’avocat de fonder sa publicité personnelle directement ou indirectement sur des conditions
financières de son intervention qui seraient non conformes à la dignité de la profession.

6.2.7. Dans l’hypothèse d’une publicité contraire au présent règlement, le Bâtonnier peut ordonner que soit publié,
dans le délai qu’il impartit et aux conditions qu’il détermine, un rectificatif aux frais du contrevenant.

6.2.8. Les règles sus-énoncées s’appliquent également au papier à lettres, au courrier électronique, cartes de visite
professionnelles, plaques, plaquettes, sites Internet (y compris les liens hypertexte à partir ou vers les sites Internet),
ainsi que tout document destiné à des tiers.

6.2.9. Exceptionnellement, l’avocat peut indiquer des affaires traitées pour un client, en cas de réponse à un appel
d’offres ou à une demande d’information de la part d’une publication professionnelle, à condition d’avoir obtenu l’accord
préalable, certain et précis de son client. Sont seuls à considérer comme publications professionnelles les annuaires et

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répertoires traitant de la profession d’avocat. Des revues ne sont pas à considérer comme annuaires ou répertoires au
sens qui précède.

6.3. Sites Internet


6.3.1. L’enregistrement d’un nom de domaine qui serait exclusivement la reproduction d’un terme générique évoca-
teur de la profession ou du barreau n’est pas autorisé, sauf si l’avocat y associe un terme distinctif tel que, par exemple,
le nom de l’avocat ou de l’association à laquelle il appartient, le cas échéant en abrégé.

6.4. Manifestations extérieures de l’avocat dans la vie professionnelle et publique


6.4.1. La mention d’avocat dans les comptes-rendus de procès dans la presse ne donne pas lieu à objection à
moins qu’elle n’ait été sollicitée.
6.4.2. L’avocat peut être désigné comme défenseur ou conseil d’une ou de plusieurs parties dans les publications
scientifiques ou recueils de jurisprudence.
6.4.3. L’avocat peut être désigné, sans ostentation, comme mandataire dans les publications prescrites par la loi en
matière de procédures judiciaires.
6.4.4. L’avocat peut également, sans ostentation, être désigné comme conseil d’une ou de plusieurs parties dans
des documents prescrits par la loi ou les règlements, notamment en rapport avec l’émission au public ou l’admission en
bourse de valeurs mobilières, de même que dans les rapports annuels ou périodiques légalement prescrits.
6.4.5. L’avocat peut fournir aux médias, par voie de communiqué., avec la prudence qui s’impose, les informations
qu’il juge indispensables sur une affaire dont il est chargé, aux conditions suivantes:
I) La défense des intérêts d’un justiciable doit exiger une information objective du public.
II) L’avocat doit agir avec l’accord exprès de son mandant.
III) Le communiqué ne doit violer ni le secret professionnel, ni le secret de l’instruction.
IV) L’avocat ne doit pas mettre en valeur sa personne ou ses prestations.
V) L’avocat ne doit pas, par ses déclarations, prétendre engager l’Ordre des Avocats ou la généralité de ses
confrères.

6.4.6. L’avocat peut, sous les conditions ci-dessus I à V, dans le cadre d’une affaire dont il est chargé, participer à
des conférences de presse ou donner des interviews avec la prudence qui s’impose.
6.4.7. L’avocat a le droit de publier des ouvrages, commentaires, notes ou monographies à caractère juridique et de
tenir des conférences ayant un tel caractère.
6.4.8. L’avocat peut apparaître comme auteur d’autres publications ou présenter des conférences ou interviews
d’intérêt culturel ou général. Il devra, dans l’intérêt de sa réputation et du prestige de la profession, se montrer exigeant
quant à l’opportunité, le niveau et la décence de ses prestations.

6.5. Activités préférentielles


6.5.1. L’avocat peut se prévaloir d’une ou de plusieurs activités préférentielles par notification au Conseil de l’Ordre
qui inscrira ces déclarations sur une liste qui sera tenue au secrétariat de l’Ordre où toute personne intéressée pourra
en prendre inspection. L’avocat peut également y faire indiquer les langues en lesquelles il pratique.
Le Conseil de l’Ordre peut publier cette liste sur le site internet du Barreau.
6.5.2. La nomenclature des activités préférentielles est annexée au présent document. Nul ne pourra se réclamer à
titre individuel de plus de six activités préférentielles.
6.5.3. Les avocats pratiquant en association doivent faire déclarer individuellement leurs activités à moins qu’elles
ne soient communes à tous les associés, auquel cas elles peuvent être déclarées globalement.
6.5.4. Le Conseil de l’Ordre pourra refuser l’inscription d’une activité préférentielle lorsqu’elle manque manifestement
de fondement quant à la formation scientifique ou à la pratique professionnelle de celui qui s’en prévaut.
6.5.5. La liste tenue par le Conseil de l’Ordre comportera l’intitulé suivant:
«En raison de leur formation et de leur expérience les avocats peuvent en principe être consultés et intervenir
en toutes matières juridiques.
Les activités préférentielles mentionnées à la présente liste, qui ne comprend que les avocats qui ont demandé
à y figurer, relèvent de la seule responsabilité de ceux-ci et n’ont pas fait l’objet d’un contrôle de connaissances par
les organes de l’Ordre. Elles sont destinées à permettre au public de s’adresser, pour des types d’affaires données,
à des avocats qui acceptent normalement ce genre de mandat.»
6.5.6. Le Bâtonnier peut utiliser ces listes lorsqu’il lui est demandé de désigner un avocat relevant d’un domaine
déterminé.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 85

TITRE 7

Secret professionnel et confidentialité

7.1. Secret professionnel


7.1.1. Le secret professionnel de l’avocat est d’ordre public. Il est général, absolu et illimité dans le temps, sauf
dispositions légales contraires.

7.1.2. Le secret professionnel couvre en toute matière, dans le domaine du conseil ou celui de la défense, et quels
qu’en soient les supports, matériels ou immatériels (papier, télécopie, voie électronique …) les confidences reçues par
l’avocat de son mandant, à propos de son mandant ou à propos de tiers dans le cadre des affaires de son mandant.
Sont ainsi couverts notamment:
– les consultations adressées par un avocat à son mandant ou destinées à celui-ci;
– les correspondances échangées entre le mandant et son avocat, ainsi que celles échangées entre l’avocat et ses
confrères;
– les notes d’entretien et plus généralement toutes les informations et confidences reçues par l’avocat dans l’exer-
cice de la profession;
– le nom des mandants et l’agenda de l’avocat;
– les règlements pécuniaires entre l’avocat et son mandant.

7.1.3. L’avocat ne peut être relevé du secret professionnel par son mandant, par quelque autorité que ce soit ou plus
généralement par qui que ce soit, sans préjudice des dispositions exceptionnelles du titre 13.

7.1.4. A titre tout à fait exceptionnel, la violation du secret professionnel peut se justifier par l’état de nécessité, eu
égard à la valeur respective des devoirs en conflit.

7.1.5. Pour les besoins strictement nécessaires à sa défense, l’avocat peut faire état de faits normalement couverts
par le secret professionnel, dans les cas suivants :
– mise en cause dans une procédure pénale,
– recherche de responsabilité civile professionnelle,
– contestations d’honoraires.

7.1.6. L’avocat veillera à ce que les collaborateurs et les membres du personnel de son cabinet ne partagent son
secret que dans la stricte limite nécessaire.
7.1.7. L’avocat veillera à faire respecter le secret par les collaborateurs et les membres du personnel de son cabinet.

7.1.8. Lorsque l’avocat fait partie d’une association d’avocats, le secret s’étend à tous les avocats associés qui
exercent avec lui.

7.2. Secret de l’instruction


L’avocat, sans préjudice des droits de la défense, doit respecter le secret de l’instruction en matière pénale en
s’abstenant de communiquer, sauf à son mandant pour les besoins de la défense, des renseignements extraits du
dossier ou de publier des documents, pièces ou lettres intéressant une information en cours.

7.3. Confidentialité. Communications verbales entre avocats


7.3.1. Les communications verbales entre avocats sont confidentielles par nature, même en présence des parties,
sauf accord contraire.
Il n’est pas permis à un avocat de faire état de pourparlers antérieurs, que ce soit dans des actes de procédure ou
en termes de plaidoiries.
7.3.2. L’enregistrement des conversations entre avocats n’est permis qu’avec l’accord du correspondant.

7.3.3. La présence d’une tierce personne intéressée lors d’une conversation téléphonique entre avocats doit être
signalée au correspondant.

7.4. Correspondance entre avocats


7.4.1. La correspondance entre avocats est confidentielle par nature.

7.4.2. Par dérogation à ce principe sont non confidentielles, les communications échangées entre avocats:
– lorsque le courrier, qualifié expressément de non confidentiel par son auteur, ne contient aucune divulgation, ni
même aucune référence à un élément ou à une correspondance de nature confidentielle;
– lorsque les communications concrétisent un accord inconditionnel entre parties;

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– lorsque les communications ont un caractère non confidentiel par leur nature.

7.4.3. Aucune correspondance non confidentielle ne peut faire référence à une correspondance confidentielle.

7.4.4. L’avocat ne doit transmettre les communications confidentielles à son mandant qu’avec discernement. En cas
de remplacement d’un avocat par un autre, ce dernier est lié par le caractère confidentiel des communications
antérieures.

7.4.5. L’avocat doit respecter une certaine prudence, lors de contacts qu’il prend avec des avocats n’appartenant
pas au Barreau, compte tenu de la diversité des règles existant en matière de confidentialité.

7.5. Différends au sujet de la confidentialité


7.5.1. Le Bâtonnier règle les différends qui peuvent naître entre avocats à propos de la confidentialité.
Lorsqu’un avocat entend invoquer comme pièce une correspondance entre avocats, il la communiquera à son
adversaire préalablement à l’utilisation et dans des conditions telles que l’adversaire ait matériellement le temps de saisir
éventuellement le Bâtonnier.
Lorsque l’avocat, auquel on communique à titre de pièces une correspondance entre avocats n’est pas d’accord à
ce que cette correspondance soit utilisée, il en saisit le Bâtonnier qui arbitrera conformément à l’article 22 de la loi du 10
août 1991. La demande d’arbitrage par le Bâtonnier identifiera avec précision le ou les documents en litige et doit être
communiquée en copie au confrère impliqué.
Tant que l’arbitrage du Bâtonnier n’est pas intervenu, l’avocat fera tout son possible pour obtenir la remise de l’affaire
pendante devant les juridictions.

7.5.2. La décision d’arbitrage, passée en force de chose jugée, lie les avocats, et le cas échéant, ceux qui les rem
placent, ainsi que les tribunaux devant lesquels elle est invoquée.
Seul le dispositif de la décision d’arbitrage peut être versé aux tribunaux devant lesquels la décision d’arbitrage est
invoquée. En tout état de cause, les débats devant le Bâtonnier et la motivation de la décision d’arbitrage sont confi-
dentiels.

TITRE 8

Indépendance et incompatibilités

8.1. Indépendance
L’avocat exerce sa profession de façon indépendante. Toute participation directe ou indirecte à une activité incom-
patible avec l’exercice de la profession est prohibée, de même que toute participation directe ou indirecte à l’activité
professionnelle d’avocat par des personnes physiques ou morales n’appartenant pas à la profession.
L’avocat doit veiller à éviter de tomber sous la dépendance du mandant, et plus encore, de tiers qui prétendront
diriger la défense du mandant et qui éventuellement régleront les honoraires.

8.2. Incompatibilités
8.2.1. L’exercice de la profession est incompatible avec toute activité de nature à porter atteinte à l’indépendance ou
à la dignité de l’avocat.

8.2.2. Est incompatible avec la profession d’avocat la fonction de ministre ou de secrétaire d’Etat pendant la durée
de cette fonction.

8.2.3. L’avocat investi d’une charge ou d’un mandat publics, électifs ou non, doit veiller à ce qu’aucune confusion ne
puisse s’établir entre l’exercice de sa profession et l’accomplissement de sa charge publique. Il doit s’abstenir de faire
état de sa charge publique dans l’exercice de sa profession d’avocat.

TITRE 9

Inscription et admission au tableau

9.1. Inscription au tableau


9.1.1. La demande d’inscription au tableau des avocats est adressée au Conseil de l’Ordre, accompagnée de toutes
justifications légales et utiles exigées par les textes applicables ou demandées par le Conseil de l’Ordre.

9.1.2. Le Conseil de l’Ordre statue sur la demande d’inscription accompagnée d’un dossier complet dans les deux
mois de sa réception.

9.1.3. Aucun refus d’inscription ne peut être prononcé par le Conseil de l’Ordre sans que l’intéressé n’ait été entendu
ou appelé.

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9.1.4. Contre la décision de refus d’inscription l’intéressé dispose d’un recours devant le Conseil disciplinaire et
administratif, conformément à l’article 26 de la loi du 10 août 1991 sur la profession d’avocat.

9.1.5. La cotisation annuelle est due par tout avocat ou avocat honoraire inscrit sur une des listes du tableau des
avocats. La cotisation annuelle comprend la prime d’assurance professionnelle obligatoire.
Cette cotisation est également due par tout avocat qui sollicite son inscription ou sa réinscription en cours d’année
sur l’une des listes du tableau des avocats. Elle est payée préalablement à toute inscription ou réinscription et sera
remboursée aux intéréssés en cas de refus du Conseil de l’Ordre de procéder à l’inscription ou à la réinscription
sollicitée.
Les cotisations annuelles sont dues dans leur totalité et l’avocat ou l’avocat honoraire qui perdent cette qualité ou ce
titre en cours d’année, pour quelque raison que ce soit, n’ont pas droit au remboursement total ou partiel de la cotisation
annuelle et en restent redevables si elle n’a pas encore été payée.

9.2. Omission du tableau


9.2.1. Doit être omis du tableau l’avocat qui se trouve dans un des cas d’exclusion ou d’incompatibilité prévus par la
loi.

9.2.2. Peut être omis du tableau l’avocat qui n’acquitte pas dans les délais prescrits la cotisation annuelle fixée par
l’assemblée du Barreau.

9.2.3. Peut être omis du tableau l’avocat qui, sans motifs légitimes, n’exerce pas effectivement la profession ou ne
satisfait pas à l’obligation de disposer d’un cabinet conforme aux usages.

9.2.4. L’omission du tableau est prononcée par le Conseil de l’Ordre, soit d’office, soit à la demande du Procureur
Général, soit à la demande de l’intéressé.
L’omission est prononcée pour une durée déterminée ou indéterminée.

9.2.5. L’omission ne peut être prononcée sans que l’intéressé n’ait été entendu ou appelé.
9.2.6. Contre la décision d’omission l’intéressé dispose d’un recours devant le Conseil disciplinaire et administratif,
conformément à l’article 26 de la loi du 10 août 1991 sur la profession d’avocat.

9.3. Effets de l’omission


9.3.1. L’omission est consignée au registre prévu à l’art. 8(5) de la loi du 10 août 1991 sur la profession d’avocat.
Le nom de l’avocat omis est retiré du tableau.

9.3.2. L’avocat omis doit s’abstenir de tout acte professionnel. Sauf décision contraire, l’usage du titre d’avocat lui
est interdit.

9.3.3. L’avocat omis n’est plus redevable de la cotisation échue après son omission, la cotisation antérieure restant
acquise au Barreau.
9.3.4. L’avocat omis garde le bénéfice des prestations effectuées avant son omission.
9.3.5. L’avocat omis conserve sa qualité de membre du Barreau et reste soumis à l’autorité de l’Ordre. Pendant la
durée de l’omission, il peut adresser sa démission au Conseil de l’Ordre.

9.3.6. En cas d’omission, le Bâtonnier peut prendre les mesures prévues à l’art. 23 de la loi au 10 août 1991 à
l’égard du cabinet et des affaires de l’avocat omis.

9.4. Réinscription au tableau


9.4.1. La réinscription au tableau est prononcée par le Conseil de l’Ordre. Avant d’accueillir la demande de réins-
cription, le Conseil de l’Ordre vérifie que l’intéressé remplit les conditions requises pour figurer au tableau.

9.4.2. L’intéressé doit fournir au Conseil de l’Ordre tous renseignements et documents pour lui permettre d’exercer
cette vérification.

9.5. Administration provisoire


9.5.1. Le Bâtonnier peut, dans les conditions prévues par l’art. 23 de la loi du 10 août 1991, nommer un ou plusieurs
administrateurs provisoires du cabinet d’un avocat.

9.5.2. Les avocats chargés de cette mission d’administration observeront la plus grande délicatesse à l’égard de la
clientèle du cabinet concerné, laquelle devra jouir d’une entière liberté dans le choix d’un nouveau conseil.

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TITRE 10

Discipline

10.1. Instruction des affaires disciplinaires


10.1.1. Dans le cadre de l’instruction, par le Bâtonnier ou son délégué, des affaires disciplinaires, l’avocat concerné
est tenu à une collaboration loyale et sincère aux opérations d’instruction. L’avocat concerné doit s’abstenir de toute
déclaration inexacte.
10.1.2. Le secret professionnel de l’avocat ne peut être opposé à l’autorité disciplinaire, elle-même tenue à l’obser-
vation de ce secret.

10.2. Effet des sanctions disciplinaires de suspension et d’interdiction


10.2.1. L’avocat suspendu ou interdit doit, à partir du jour où la décision de suspension ou d’interdiction est devenue
exécutoire, s’abstenir de tout acte de la profession d’avocat.

10.2.2. La suspension et l’interdiction entraînent l’omission du tableau.

TITRE 11

Exercice collectif de la profession

11.1. Différentes formes de l’exercice de la profession


L’avocat peut exercer sa profession, soit à titre individuel, soit au sein d’une association, soit en qualité de salarié ou
de collaborateur non salarié d’un avocat ou d’avocats associés.

11.2. Liens de correspondance organique


11.2.1. L’avocat peut entretenir avec des avocats d’autres barreaux des liens de correspondance qui impliquent un
courant de relations professionnelles, sans pour autant que ces liens de correspondance organique puissent être assi-
milés à une association ou à un établissement à l’étranger.
11.2.2. L’avocat est autorisé à faire mention de ces liens de correspondance sur son papier à lettres, sous réserve
des conditions qui suivent.
11.2.3. Le papier à lettres contiendra la mention «correspondant(s))» suivie de l’identité des avocats des autres
barreaux et de leur lieu d’établissement. Ces mentions peuvent être complétées par l’indication de l’adresse complète et
des coordonnées de télécommunication.
11.2.4. Le nombre des correspondants et leur présentation doivent répondre aux exigences d’une particulière
discrétion.
L’avocat veillera à ce que la présentation de ses nom et qualités sur le papier à lettres de ses correspondants
étrangers soit conforme au même caractère de discrétion.
11.2.5. Les liens de correspondance doivent faire l’objet d’un contrat écrit. Le Conseil de l’Ordre peut en demander
communication. Le contrat doit mentionner les conditions auxquelles les parties soumettent leurs liens de correspon
dance, la durée de leurs accords et les conditions de leur dissolution.
Le contrat doit contenir la recommandation réciproque que les liens de correspondance ne doivent pas porter
atteinte au libre choix de l’avocat par le mandant.
Le contrat ne doit impliquer aucune subordination.

11.3. Associations entre avocats


11.3.1. Lorsque deux ou plusieurs avocats décident d’exercer ensemble leur profession, ils peuvent constituer entre
eux une association.
11.3.2. L’association doit faire l’objet d’un contrat écrit.
11.3.3. Chaque cabinet d’avocats associés pourra opter pour une dénomination particulière.
11.3.4. La dénomination d’un cabinet d’avocats associés doit comporter le nom d’un ou de plusieurs avocats asso-
ciés, anciens associés retirés ou décédés, ou un autre nom de cabinet autorisé par le Conseil de l’Ordre.
11.3.5. Le Conseil de l’Ordre peut, pour des motifs graves, enjoindre à une association d’avocats de modifier sa
dénomination.

11.4. Collaboration et salariat


11.4.1. La collaboration est un mode d’exercice professionnel exclusif de tout lien de subordination par lequel un
avocat consacre tout ou partie de son activité au cabinet d’un autre avocat.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 89

11.4.2. La collaboration entre avocats peut être occasionnelle ou habituelle:


a) Elle est occasionnelle lorsque l’avocat collaborateur ne preste que des devoirs isolés ou ne traite que certains
dossiers isolés pour le compte d’un autre avocat.
b) Elle est habituelle lorsque l’avocat accepte de collaborer de façon permanente avec un autre avocat à plein temps
ou à temps partiel.

11.4.3. Le salariat est un mode d’exercice professionnel prévu à l’article 1er point 5 de la loi du 10 août 1991 sur la
profession d’avocat.

11.4.4. Que la relation contractuelle soit une relation de collaboration ou de salariat, les avocats parties à la conven-
tion sont tenus entre eux au respect des principes essentiels de l’exercice de la profession.
Les avocats salariés et collaborateurs doivent assumer les mandats qui leur sont confiés par le Bâtonnier ou son
délégué en matière d’assistance judiciaire ou de commission d’office.

11.5. Accord de collaboration et contrat d’emploi salarié


11.5.1. L’avocat salarié n’est soumis à un lien de subordination à l’égard de son employeur que pour la détermina-
tion de ses conditions de travail.
11.5.2. En aucun cas, l’accord de collaboration et le contrat d’emploi salarié ne peuvent porter atteinte aux règles
déontologiques, et notamment au respect des obligations en matière d’assistance judiciaire ou de commissions d’office.
11.5.3. L’avocat collaborateur et l’avocat salarié doivent pouvoir exercer dans des conditions garantissant le secret
professionnel et l’indépendance qu’implique le serment d’avocat.
11.5.4. Ils bénéficient dans l’exercice des missions qui leur sont confiées de l’indépendance que comporte leur
serment et conservent leur liberté d’agir selon leur conscience professionnelle. Ils demeurent maîtres de l’argumentation
qu’ils développent et des conseils qu’ils donnent. Lorsque cette argumentation est contraire à celle que développerait
l’avocat avec lequel ils collaborent ou dont ils sont les salariés, ils sont tenus, avant d’agir, d’en informer ce dernier qui
pourra alors prendre le contrôle du dossier.
11.5.5. L’avocat collaborateur doit pouvoir constituer et développer une clientèle personnelle. L’avocat salarié ne
peut avoir une clientèle personnelle sans l’accord de son employeur.
11.5.6. L’avocat collaborateur ou salarié d’un autre avocat peut demander à ce dernier de le décharger d’une mis-
sion qu’il juge contraire à sa conscience ou susceptible de porter atteinte à son indépendance.
11.5.7. L’avocat collaborateur doit consacrer le temps nécessaire au traitement des dossiers qui lui sont confiés. Il
doit y apporter le même soin et la même conscience que pour ses affaires personnelles. Il doit disposer pour les besoins
de sa collaboration et pour le développement de sa clientèle personnelle, de l’ensemble des moyens nécessaires sans
aucune restriction et dans des conditions normales d’utilisation.
11.5.8. L’avocat inscrit au stage judiciaire poursuit sa formation. Il doit recevoir au sein du cabinet une formation
professionnelle et déontologique et son maître de stage doit lui permettre de disposer du temps nécessaire pour remplir
ses obligations de stage ainsi que pour assumer les mandats d’assistance judiciaire ou de commissions d’office.
11.5.9. L’avocat collaborateur ou salarié ne peut représenter en justice une partie ayant des intérêts opposés à ceux
d’un autre mandant du cabinet.

11.5.10. L’avocat collaborateur doit recevoir une équitable rémunération dont les modalités sont librement fixées
entre les parties, ainsi que le remboursement des frais exposés pour le compte de l’avocat avec lequel il collabore.
11.5.11. L’avocat collaborateur ou salarié doit jouir d’une entière liberté d’établissement à l’expiration du contrat de
collaboration ou de travail, mais il doit s’interdire toute pratique de concurrence déloyale telle que la sollicitation active de
la clientèle de l’ancien cabinet.
Il doit s’abstenir de tout acte professionnel dans une affaire dont il aura connu le dossier adverse pendant la durée
du contrat de collaboration ou de travail.

TITRE 12

Règlements pécuniaires

12.1. L’avocat peut procéder aux règlements pécuniaires liés à son activité professionnelle, sous réserve des dispo-
sitions de l’article 5.1.1.
Constitue un règlement pécuniaire tout versement de fonds et toute remise d’effets ou valeurs à un avocat dans le
cadre de son activité professionnelle à l’exclusion des versements effectués à titre de paiement d’honoraires et émolu-
ments, de remboursement de frais, droits et débours et de provisions sur honoraires, émoluments, frais, droits et
débours.

Avril 2009
90 ORGANISATION JUDICIAIRE

12.2. Dans le cadre des règlements pécuniaires, l’avocat, maniant des fonds de tiers doit se conformer aux règles
de probité et de délicatesse définies au présent titre.

12.3. Toutes opérations, quelles qu’elles soient, dès lors qu’elles concernent le maniement des fonds visé à l’article
12.1. doivent, impérativement, être effectuées par l’intermédiaire d’un compte spécial affecté exclusivement au dépôt
desdits fonds, ouvert auprés d’un établissement financier autorisé.
Si les fonds reçus par l’avocat pour compte de tiers, soit en espèces, soit par chèque, ne peuvent pas être immé-
diatement remis sous cette forme au bénéficiaire, ils doivent être versés au crédit de ce compte spécial.

12.4. L’avocat ne peut tirer aucun profit personnel des fonds qu’il est appelé à manier. Il ne peut transférer tout ou
partie de ces fonds à son profit, qu’il s’agisse de provisions, d’honoraires et de remboursement de frais, qu’après en
avoir avisé son mandant. Il doit veiller à transférer sans retard les fonds, à qui de droit.

12.5. Le Bâtonnier de l’Ordre peut s’assurer du respect des règles en matière de maniement des fonds de tiers.

TITRE 13

Lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme

13.1. L’avocat veillera à respecter ses obligations légales en matière de lutte contre le blanchiment et le financement
du terrorisme.

13.2. L’avocat peut confier par mandat écrit l’exécution des obligations d’identification aux seuls professionnels
nationaux ou étrangers exerçant dans le même secteur d’activité, pour autant qu’ils soient soumis à une obligation
d’identification équivalente et à condition que le contrat de mandat lui garantisse à tout moment le droit d’accès aux
documents d’identification et qu’au moins une copie de ces documents lui soit remise.

13.3. L’avocat qui prend connaissance d’un fait qui pourrait être l’indice d’un blanchiment ou d’un financement du
terrorisme, est tenu d’en informer de sa propre initiative le Bâtonnier de l’Ordre, pour autant qu’une telle obligation de
dénonciation est prévue par la loi. La déclaration de soupçon doit impérativement être faite auprès du Bâtonnier de
l’Ordre.
Dans les hypothèses limitativement prévues par la loi dans lesquelles l’avocat doit fournir sur demande spécifique
du Procureur d’Etat des informations à ce dernier en relation avec la législation concernant la lutte contre le blanchiment
et contre le financement du terrorisme, les avocats sont tenus d’en avertir en tout état de cause le Bâtonnier de l’Ordre, à
l’égard duquel l’avocat a un devoir de sincérité au bénéfice du secret partagé. L’exception de la consultation et de la
représentation en justice doit le cas échéant être invoquée face à une demande de renseignement du Procureur d’Etat.
L’avocat confronté à une demande non ciblée et non spécifique du Procureur d’Etat est tenu de faire une éventuelle
dénonciation auprès du Bâtonnier de l’Ordre.

13.4. L’avocat contraint de dénoncer son mandant déposera son mandat sans lui en indiquer la raison.

TITRE 14

Formation permanente des avocats

14.1. Tous les avocats inscrits aux listes 1 et 4 du Tableau de l’Ordre doivent justifier d’une formation permanente.

14.2. Il est institué une commission d’agrément composée de trois membres au moins et de six membres au plus
désignés par le Conseil de l’Ordre.

14.3. Les avocats établissent le programme de formation qui répond le mieux à leurs besoins. Ils doivent justifier de
l’obtention d’une moyenne de 16 points par année civile, calculée sur une période de trois ans.
Les avocats justifient d’au moins deux tiers des points dans des matières purement juridiques, le tiers restant pouvant
être suivi dans des matières utiles à la pratique professionnelle.
La valeur des points est déterminée dans un règlement spécifique adopté par le Conseil de l’Ordre.
Le Conseil de l’Ordre, sur proposition de la commission d’agrément, peut décider d’une attribution particulière de
points pour une prestation, assimilable à la formation, non visée au présent article, tels que les participations à des
projets de recherche ou à des groupes de discussion ou à des comités professionnels.

14.4. Les colloques et les séminaires juridiques et autres formations organisés par l’Université du Luxembourg, par
les universités de l’Union Européenne ou toutes formations mises sur pied ou agréées par les barreaux de l’Union
Européenne sont agréés de plein droit.
Les autres institutions dispensant des formations font l’objet d’un agrément par le Conseil de l’Ordre, sur proposition
de la commission d’agrément. Les institutions souhaitant être agréées soumettront une demande au Conseil de l’Ordre

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contenant l’information et les engagements énoncés à l’Annexe 2. Le Conseil de l’Ordre peut à tout moment retirer
l’agrément donné. Il en notifiera l’institution en question.
L’Ordre peut organiser ou participer à l’organisation des séminaires de formation dans les matières juridiques ou
touchant à l’exercice de la profession.
Sans préjudice de l’article 14.3., l’Ordre porte à la connaissance des avocats la liste des institutions agréées par lui
sur le site internet de l’Ordre. Les programmes des formations proposées seront mis à disposition sur le site internet à la
demande des institutions agréées.

14.5. Le Conseil de l’Ordre, après avoir entendu l’intéressé ou pris connaissance de ses explications écrites, peut
dispenser un avocat, de tout ou partie de l’obligation de suivre une formation permanente ou encore lui allouer une
attribution particulière de points.
Dès que cesse la situation en raison de laquelle l’intéressé a été dispensé, il doit en aviser le Conseil de l’Ordre par
écrit et remplir les obligations prévues par le présent règlement.
Le Conseil de l’Ordre peut à cet effet, prendre l’avis de la commission d’agrément.

14.6. A la demande du Bâtonnier, l’avocat justifie du respect des obligations prescrites par le présent règlement.
A défaut, l’avocat peut être convoqué devant le Conseil de l’Ordre, lequel peut prendre l’avis de la commission
d’agrément.
Aux fins de détermination des activités que le Conseil de l’Ordre reconnaît admissibles, il tient compte notamment:
– du lien entre la formation et l’exercice de la profession;
– de la fréquence de la participation à des activités de même nature;
– de la pertinence de la formation;
– du respect des objectifs de formation continue visés au présent règlement;
– du fait que les objectifs visés par l’activité de formation sont mesurables et vérifiables.

TITRE 15

Visa du Bâtonnier en cas d’introduction d’une procedure


contre un avocat ou un magistrat

15.1. Portée de l’obligation du visa


15.1.1. Est soumise au visa préalable du Bâtonnier ou de son délégué l’introduction, par un avocat, de toute procé-
dure judiciaire, également en référé, sauf pour une procédure en référé connexe à une affaire principale, y compris toute
plainte pénale, à l’encontre d’un avocat ou d’un magistrat.

15.1.2. L’intervention du Bâtonnier ou de son délégué ne porte en aucune manière sur le bien fondé de la démarche
en cause; elle a pour objet de permettre au Bâtonnier d’exercer, compte tenu des circonstances, ses fonctions de chef
de l’Ordre.

15.1.3. Il ne saurait être fait état du visa du Bâtonnier pour se prévaloir d’une quelconque approbation par l’Ordre de
la procédure introduite. En revanche, l’omission de la demande de visa constitue un manquement aux obligations
déontologiques de l’avocat initiateur de la procédure.

15.2. Procédure du visa


15.2.1. La demande de visa sera formulée par lettre adressée au Bâtonnier, à la quelle sera joint le projet de l’acte
introductif ou de la plainte.

15.2.2. Sauf urgence, la procédure en cause ne pourra être introduite que lorsqu’une copie de la lettre ainsi adres-
sée au Bâtonnier, visée par le Bâtonnier ou par son délégué, aura été restituée à l’avocat initiateur de la procédure.

TITRE 16

Ombudsman

16.1. Le Conseil de l’Ordre peut mettre en place un service d’accueil de type «ombudsman».

16.2. Sans préjudice des compétences du Bâtonnier et du Conseil de l’Ordre, l’ombudsman du Barreau a pour
mission de tenter d’assurer la bonne compréhension mutuelle dans les relations entre les avocats et leurs mandants et
de trouver une solution aux difficultés qui les oppposent.

16.3. Dans ses contacts avec l’ombudsman, l’avocat est tenu à une collaboration loyale et sincère.

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TITRE 17

Relations avec les avocats étrangers

17.1. Activités de prestations de services, au Grand-Duché de Luxembourg, d’avocats habilités à exercer dans
un autre Etat membre de l’Union Européenne
17.1.1. L’avocat membre du Barreau de Luxembourg, agissant de concert avec un avocat établi dans un autre pays
de l’Union Européenne veille à ce que soient respectées les dispositions légales régissant au Luxembourg les activités
professionnelles des avocats ainsi que les règles déontologiques en vigueur.
17.1.2. L’avocat étranger prestataire de services assisté d’un avocat, membre du Barreau de Luxembourg, s’adresse
au secrétariat du Barreau pour se voir délivrer un certificat d’introduction du Bâtonnier à présenter au Président de la
juridiction saisie. La qualité d’avocat de l’avocat étranger s’établit par la production d’une carte d’identité professionnelle
d’avocat valide ou d’une preuve équivalente.

17.2. Règles de déontologie applicables aux activités transfrontalières de l’avocat


17.2.1. Dans ses activités transfrontalières à l’intérieur de l’Union Européenne, l’avocat se conforme aux dispositions
du Code de déontologie des avocats de l’Union européenne, adopté par les représentants des Barreaux de la Commu-
nauté Européenne.
17.2.2. Dans ses relations professionnelles avec des avocats correspondants, même établis en dehors de l’Union
Européenne, l’avocat qui, ne se bornant pas à recommander un confrère ou à l’introduire auprès d’un mandant, confie
une affaire à un correspondant ou le consulte, est personnellement tenu, en cas de défaillance du mandant, au paiement
des honoraires, frais et débours dus au conseil étranger. Cependant, les avocats concernés peuvent, au début de leurs
relations, convenir de dispositions particulières à ce sujet. En outre, l’avocat, peut à tout instant, limiter son engagement
personnel au montant des honoraires, frais et débours engagés avant la notification à son confrère étranger de sa
décision de décliner sa responsabilité pour l’avenir.

TITRE 18

Disposition abrogatoire et transitoire

18.1. Les règlements d’ordre intérieur antérieurement édictés par le Conseil de l’Ordre sont abrogés avec effet
immédiat pour autant qu’ils sont visés par les dispositions qui précèdent.

18.2. Par exception, les dispositions relatives à l’entrée en vigueur de l’obligation de formation permanente n’entre-
ront en vigueur qu’en janvier 2008.

ANNEXE 1

Liste des activités préférentielles

1. Droit civil, droit des contrats


2. Droit des assurances, droit de la responsabilité
3. Droit de la famille, droit des successions
4. Droit des sociétés et fonds d’investissement
5. Droit commercial
6. Droit de la faillite
7. Droit bancaire et financier
8. Propriété industrielle et commerciale, propriété littéraire et artistique
9. Droit international privé
10. Droit immobilier, bail à loyer, copropriété
11. Droit des technologies modernes (biotechnologies, informatique, télécommunications)
12. Droit de l’audiovisuel, droit de la Presse
13. Droit pénal, droit pénal des affaires
14. Droit administratif, droit constitutionnel
15. Droit de l’environnement
16. Droit du travail
17. Droit fiscal
18. Arbitrage, Médiation

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ORGANISATION JUDICIAIRE 93

ANNEXE 2

I. Conditions à remplir par les institutions dispensant des formations


dans le cadre de la formation permanente

Toute institution souhaitant être agréée par l’Ordre pour la dispense de formations dans le cadre du règlement sur la
formation permanente doit faire une demande au Conseil de l’Ordre contenant:
1. Une description des activités de l’institution.
2. L’engagement de délivrer, lors de chaque formation, une attestation de présence à la demande de chaque parti-
cipant, indiquant la date de la formation, la durée de la formation exprimée en nombre d’heures, le sujet de la
formation et le nom de l’orateur ayant dispensé la formation.
L’attestation mentionnera que l’institution a été approuvée par le Conseil de l’Ordre au voeu de l’article 14 du
règlement sur la formation permanente et la date de cet agrément.
3. L’engagement de diffuser, dans la mesure du possible, des supports écrits lors de chaque formation.
4. L’engagement de tenir une liste de présence pour chaque séance de formation.
5. Les institutions agréées sont invitées à publier le programme des formations dans les matières juridiques et
touchant à l’exercice de la profession sur le site internet du Barreau.

II. Formations admissibles

La formation continue doit permettre la mise à jour ou le développement des habilités, connaissances ou des
compétences professionnelles ou déontologiques.
Les formations admissibles au sens de l’article 14 du présent règlement sont notamment les suivantes:
– la participation aux colloques et séminaires juridiques organisés par les institutions mentionnées à l’article 14 du
présent règlement
– la participation à des cours structurés ou à des formations structurées offerts au sein des cabinets d’avocats
– la participation à des formations à distance
– l’activité d’auto-apprentissage (limitée à un maximum de deux heures) telle que la lecture d’articles, l’abonnement
à des revues juridiques.

22 avril 2005. – Règlement Intérieur de l’Ordre des Avocats du Barreau de Diekirch tel qu’adopté par le Conseil
de l’Ordre
v. Mém. 2005, 1900

11 juillet 2008. – Règlement de l’Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg


v. Mém. 2008, 1822

7.

Renvois

22 février 1985. – Règlement grand-ducal introduisant une carte d’identité professionnelle pour les avocats
v. Mém. 1985, 192

28 février 1994. – Règlement grand-ducal fixant les indemnités revenant aux membres du conseil disciplinaire et
administratif d’appel des avocats
v. Mém. 1994, 512

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94 ORGANISATION JUDICIAIRE

V. HUISSIERS

1.

4 décembre 1990. – Loi portant organisation du service des huissiers de justice


Mém. 1990, 1248 mod. L. 9 août 1993, Mém. 1993, 1409; L. 3
avril 1995, Mém. 1995, 838; L. 27 juillet 2003, Mém. 2003, 2830

Chapitre Ier. – (L. 27 juillet 2003) Du titre, de la nomination, du serment, de la résidence, de


la cessation des fonctions et de l’association entre huissiers de justice

Art. 1er. L’huissier immatriculé près du tribunal d’arrondissement porte le titre d’huissier de justice. Il est nommé par
le Grand-Duc.

2. (L. 27 juillet 2003) Pour pouvoir être nommé huissier de justice, il faut:
1) être Luxembourgeois et avoir la jouissance des droits civils et l’exercice des droits politiques;
2) produire un certificat de moralité délivré par le procureur d’Etat;
3) avoir accompli un stage dont les conditions et modalités sont fixées à l’article 3 ci-dessous;
4) présenter le certificat de candidat-huissier de justice.

3. (L. 27 juillet 2003) Pour pouvoir être admis au stage, le candidat doit,
soit présenter le certificat de formation complémentaire en droit luxembourgeois prévu par les articles 5 et 8 du
règlement grand-ducal du 21 janvier 1978 tel que modifié portant organisation du stage judiciaire et réglementant l’accès
au notariat,
soit présenter le diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois conformément à la loi du 5 août
1939 sur la collation des grades.
Le stage, qui doit être un stage effectif et non interrompu, a une durée d’un an; il doit être effectué dans une étude
d’huissier de justice en fonction depuis au moins cinq ans.
L’admission au stage a lieu par décision du ministre de la Justice sur avis du procureur général d’Etat et de la
Chambre des huissiers de justice.

4. Un règlement grand-ducal fixe les modalités d’organisation du stage, les conditions requises pour l’obtention du
certificat de candidat-huissier de justice, les matières d’examen ainsi que la composition et le fonctionnement du jury
d’examen appelé à délivrer le certificat.

5. (L. 27 juillet 2003) Le candidat à un poste d’huissier de justice adresse sa demande au ministre de la Justice. Il
est nommé par le Grand-Duc. L’arrêt de nomination est publié au Mémorial.

6. L’huissier de justice prête dans le mois qui suit la notification qui lui a été faite de l’arrêté de nomination, à
l’audience publique du tribunal d’arrondissement dans le ressort duquel il instrumentera, le serment prévu par l’article 110
de la Constitution.
L’huissier de justice qui n’a pas prêté le serment dans le délai ci-dessus fixé, est déchu de sa nomination, à moins
qu’il ne présente au procureur d’Etat des moyens d’excuse jugés suffisants par celui-ci; dans ce cas il est admis au
serment.

7. (L. 27 juillet 2003) L’huissier de justice est obligé de déposer au greffe de la Cour supérieure de justice, des tri-
bunaux d’arrondissement, des justices de paix, de la Cour administrative et du tribunal administratif, ses signature et
paraphe; il ne peut changer la signature et le paraphe sans en avoir donné connaissance à ces mêmes autorités.

8. Un règlement grand-ducal fixe le nombre des huissiers de justice par arrondissement et détermine leur lieu de
résidence.
Ce règlement est pris sur demande d’avis adressée à la Chambre des huissiers.

9. (L. 3 avril 1995) L’huissier de justice doit résider dans le lieu fixé par l’arrêté de nomination. Il ne lui est pas permis
d’avoir une autre résidence, ni de la changer sans autorisation préalable. Il peut toutefois être autorisé par le ministre
de la justice et aux conditions à fixer par ce dernier à établir sa demeure privée dans une autre localité, le tout sur avis
de la Chambre des Huissiers.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 95

L’huissier de justice qui ne s’est pas conformé à la prescription de l’alinéa premier qui précède dans les trois mois de
sa nomination est déclaré déchu de ses fonctions par la chambre civile du tribunal d’arrondissement.

10. Les fonctions de l’huissier de justice prennent fin de plein droit au moment où il a atteint l’âge de soixante-douze
ans.

11. (L. 27 juillet 2003) Lorsqu’un huissier de justice ne remplit plus ses fonctions, pour quelque raison que ce soit, le
tribunal d’arrondissement, chambre civile, peut, à la requête du procureur d’Etat et sur avis versé au dossier de la
Chambre des huissiers de justice, le déclarer déchu de ses fonctions, sans préjudice d’éventuelles sanctions discipli-
naires ou pénales.

12. (L. 27 juillet 2003) Dans le cas où les affaires dont un huissier de justice est chargé se trouvent à l’abandon pour
cause de décès, d’absence, de maladie ou pour toute autre raison, et dans tous les autres cas où la protection des
justiciables et des tiers l’exige, le procureur d’Etat peut saisir le président du tribunal d’arrondissement, selon la
procédure des référés, de la nomination d’un huissier de justice-administrateur provisoire ou d’un huissier de justice-
liquidateur, choisi de préférence parmi les huissiers de justice résidant dans le même arrondissement judiciaire.
L’huissier de justice-administrateur provisoire et l’huissier de justice-liquidateur ont notamment le pouvoir de gérer
les comptes de l’étude.
Les frais et honoraires de l’huissier de justice-administrateur provisoire ou de l’huissier de justice-liquidateur sont
taxés par le président du tribunal d’arrondissement d’après la difficulté de leurs travaux; ils sont à la charge de l’huissier
de justice dont l’étude se trouve à l’abandon, ou des ayants droits éventuels.
La décision du président du tribunal d’arrondissement est exécutoire par provision.

12-1. (L. 27 juillet 2003) Les associations entre huissiers de justice, de quelque sorte qu’elles soient, doivent être
préalablement autorisées par le ministre de la Justice.

Seules les associations entre huissiers de justice d’un même arrondissement judiciaire peuvent être autorisées.

Chapitre II. – Des fonctions d’huissier de justice

13. L’huissier de justice est un officier ministériel qui a seul qualité


– pour signifier les actes et les exploits et faire les notifications prévues par la loi et règlements lorsque le mode de
notification n’a pas été réglé par la loi;
– pour procéder à l’exécution des décisions de justice ainsi que des actes ou titres en forme exécutoire.
Al. 2 abr. (L. 27 juillet 2003)
(L. 9 août 1993) L’huissier de justice peut procéder au recouvrement amiable ou judiciaire de toutes créances. Ce
pouvoir comprend le droit de signer aux noms des requérants des requêtes en obtention d’une ordonnance de paiement
ou d’une saisie-arrêt sur prestations périodiques.
L’huissier de justice peut procéder aux prisées et ventes publiques de meubles, effets mobiliers et récoltes, en se
conformant aux lois et règlements y relatifs.
Il peut être commis par justice pour effectuer des constatations purement matérielles, exclusives de tout avis sur les
conséquences de fait ou de droit qui peuvent en résulter; il peut également procéder à des constatations de même
nature à la requête de particuliers; dans l’un et l’autre cas, ces constatations font foi jusqu’à preuve du contraire.
L’huissier de justice peut instrumenter dans toute l’étendu de l’arrondissement judiciaire pour lequel il est nommé.
Un règlement grand-ducal peut établir un code de déontologie.

14. L’huissier de justice est tenu d’exercer son ministère toutes les fois qu’il en est requis et sans exception de
personne. Il ne peut cependant, à peine de nullité, instrumenter ni pour, ni contre ses parents et alliés et ceux de son
conjoint, en ligne directe à l’infini et en ligne collatérale jusqu’au degré de cousin issu de germain inclusivement. Sont
exceptées de la règle précédents les ventes publiques volontaires dans lesquelles l’huissier de justice peut instrumenter
pour ses parents et alliés en ligne collatérale et pour ceux de son conjoint.

14-1. (L. 27 juillet 2003) L’huissier de justice est soumis au secret professionnel conformément à l’article 458 du
code pénal.

Chapitre III. – Des incompatibilités

15. Il est interdit à tout huissier de justice d’exercer par lui-même ou par une personne interposée aucune autre
profession. Le ministre de la Justice peut, dans des cas particuliers, après avoir pris les avis du procureur d’Etat et de
la Chambre des huissiers, autoriser l’huissier de justice à être administrateur ou commissaire d’une société civile ou
commerciale, sans cependant qu’il lui soit permis d’être gérant, administrateur délégué ou liquidateur.

Avril 2009
96 ORGANISATION JUDICIAIRE

15-1. (L. 27 juillet 2003) Le ministre de la Justice peut préalablement, après avoir pris l’avis du procureur général
d’Etat, autoriser l’huissier de justice suppléant à exercer une autre profession.
L’huissier de justice suppléant ne peut cependant exercer cette autre profession durant la période de remplacement
visée à l’article 24.
Il ne peut pas non plus être gérant, administrateur-délégué ou liquidateur d’une société civile ou commerciale.

Chapitre IV. – Du tarif

16. (L. 27 juillet 2003) Les actes des huissiers de justice sont rémunérés soit selon un tarif fixe, soit par vacation.
Un règlement grand-ducal arrête le tarif des actes ainsi que la durée et le tarif des vacations.
A la requête de toute personne intéressée, le président du tribunal d’arrondissement de la résidence de l’huissier
de justice statue sur la taxation des droits et frais.
Les dépens ne comprennent que les frais qui présentent un caractère obligatoire et inéluctable et non les frais frustratoires,
qui restent toujours à la charge de celui qui les expose.
Les frais frustratoires sont ceux qui sont occasionnés par des actes non prescrits par la loi ou qui sont inutiles ou qui, sans
être totalement inutiles, poursuivent un but qui aurait pu être atteint à moindres frais ou qui sont disproportionnés par rapport à
l’objet de la procédure.
Ainsi, les actes de la compétence exclusive des huissiers ne sont compris dans les dépens que si l’intervention de l’huissier
de justice est exigée par la loi. – Lux. 3 octobre 2006, P. 33, 436.

17. (L. 27 juillet 2003) L’huissier de justice est tenu d’indiquer, en marge de l’original et des copies, le détail du mon
tant de ses droits, et d’y marquer le détail de tous les articles de frais formant le coût de l’acte avec la désignation parti
culière de la distance parcourue. Il est tenu de mettre également, sur l’original et les copies, le coût total de l’acte.
Pour les actes inachevés, l’huissier de justice récupère ses droits en proportion du travail effectivement fourni, ainsi
que les frais de voyage et les frais réellement effectués.

18. Les actes qui ne sont pas nominativement tarifés sont payés par vacation.
L’huissier de justice est obligé d’indiquer en marge de tous ces actes l’heure exacte du début et de la fin des
opérations.

19. Il est interdit à l’huissier de justice de mettre en compte:


a) des droits ou des frais non prévus aux tarifs des actes et des vacations;
b) des droits ou des frais plus élevés ou moindres que ceux indiqués aux tarifs des actes et des vacations;
c) des frais de bureau autres que ceux mentionnés aux tarifs.

20. L’huissier de justice qui omet de se conformer aux articles 17, 18 et 19 est passible de sanctions disciplinaires,
sans préjudice éventuellement de la restitution à laquelle il est tenu envers les parties.

21. En cas de vente mobilière, volontaire ou forcée, par le ministère d’un huissier de justice, il peut être stipulé
qu’indépendamment du prix de vente, les acheteurs paient un tantième du prix pour tous droits et frais.
Si ce tantième excède les droits et frais réellement dus à l’huissier de justice, l’excédent revient au vendeur qui à cet
effet peut exiger la présentation d’un état taxé par le président du tribunal d’arrondissement. Toute stipulation contraire
est réputée non écrite, à moins qu’il n’y ait convention d’escompte et de garantie.
Les conditions de vente doivent être lue avant la vente et doivent figurer dans le procès-verbal de la vente.

Chapitre V. – Du répertoire

22. (L. 27 juillet 2003) L’huissier de justice est obligé de tenir un répertoire dans lequel il doit inscrire tous les actes
de son ministère tant en matière civile qu’en matière répressive.
Le modèle de ce répertoire est prescrit par le procureur général d’Etat. Le répertoire est coté et paraphé par le
président du tribunal d’arrondissement où l’huissier de justice exerce son ministère, ou par le délégué du président.
L’huissier de justice inscrit notamment les détails du coût de chaque acte ou exploit, le montant total des frais de
déplacement et ses déboursés. Les droits de recette et le coût des actes d’avocat à la Cour figurent dans ce répertoire
dans des colonnes spéciales. Les droits de recette sont inscrits le jour même de leur perception.
Le répertoire fait l’objet d’un contrôle de la part des fonctionnaires de l’administration de l’enregistrement et des
domaines.

23. Les fonctionnaires de l’administration de l’enregistrement et des domaines veillent à l’observation du tarif et
dressent procès-verbal des infractions qu’ils constatent. Le procès-verbal est envoyé directement au procureur d’Etat
compétent. Copie en est transmise au directeur de l’administration de l’enregistrement et des domaines.
Pour les besoins de contrôle, les fonctionnaires de l’administration de l’enregistrement et des domaines sont habi-
lités à demander toutes pièces justificatives à l’huissier de justice qui est tenu de les produire, sous peine de sanctions
disciplinaires.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 97

Chapitre VI. – (L. 27 juillet 2003) Du remplacement de l’huissier de justice

24. L’huissier de justice qui est empêché temporairement d’exercer ses fonctions ou qui prend un congé, peut se
faire remplacer par un remplaçant, à savoir par un huissier de justice du même arrondissement judiciaire ou par un
huissier de justice suppléant du même arrondissement judiciaire. Le remplaçant ne peut remplacer un autre huissier de
justice pendant cette période de remplacement.
Tout remplacement est porté préalablement à la connaissance du procureur d’Etat. Copie en est transmise par
l’huissier de justice remplacé au président de la Chambre des huissiers de justice, au bâtonnier de l’Ordre des avocats et
à l’Administration de l’enregistrement et des domaines.
Si l’huissier de justice remplacé ne peut présenter personnellement la demande de remplacement, celle-ci est
formulée par le président de la Chambre des huissiers de justice.

25. Sans pouvoir se faire remplacer pour une période inférieure à un jour, l’huissier de justice doit se faire rempla
cer par un remplaçant si son absence dépasse trois jours.
Sans préjudice des articles 10 et 11, si la durée de remplacement dépasse trois mois, elle doit être autorisée par le
tribunal d’arrondissement, chambre civile, sur requête du procureur d’Etat et sur avis versé au dossier de la Chambre des
huissiers de justice. Dans ce cas, l’huissier de justice remplacé doit être remplacé par un huissier de justice suppléant.

25-1. Le remplacement prend fin


1. soit à la date indiquée dans la communication visée à l’article 24 alinéa 2,
2. soit à la demande de l’huissier de justice remplacé ou du remplaçant.
Dans l’hypothèse de l’alinéa 1er, point 2, une communication préalable doit être faite au procureur d’Etat avec copie
transmise au président de la Chambre des huissiers de justice, au bâtonnier de l’Ordre des avocats et à l’Administration
de l’enregistrement et des domaines.

26. L’huissier de justice suppléant qui accomplit un acte du ministère de l’huissier de justice en dehors des cas visés
aux articles 24, 25 et 25-1 est passible des peines prévues à l’article 262 du code pénal.

27. Le remplaçant tient à jour pendant toute la durée du remplacement le répertoire de l’huissier de justice qu’il
remplace.
Dans tous les actes qu’il dresse, le remplaçant mentionne sa qualité de remplaçant et le nom de l’huissier de justice
qu’il remplace.

28. Pour autant qu’il n’y est pas dérogé par la présente loi, et à l’exception des articles 8, 12, 12-1 et 15, toutes les
dispositions applicables aux huissiers de justice s’appliquent aussi aux huissiers de justice suppléants.

28-1. L’huissier de justice suppléant est nommé par arrêté grand-ducal sur avis du procureur général d’Etat et de la
Chambre des huissiers de justice. Ne pouvant dépasser une durée de cinq ans, cette nomination peut être renouvelée
sur nouvel avis du procureur général d’Etat et de la Chambre des huissiers de justice. L’huissier de justice suppléant doit
remplir les conditions de nomination prévues à l’article 2 et, avant d’entrer en fonctions, prêter le serment prévu à l’article
6.
L’arrêté de nomination de l’huissier de justice suppléant est publié au Mémorial. La nomination et le serment sont
valables pour tous les remplacements auxquels il sera appelé dans l’arrondissement dans lequel il a été nommé.
L’huissier de justice suppléant jouit des mêmes droits et prérogatives, a les mêmes attributions, assume les mêmes
obligations, et est soumis à la même discipline que l’huissier de justice.

28-2. Un règlement grand-ducal fixe le nombre des huissiers de justice suppléants par arrondissement. Ce
règlement est pris sur demande d’avis adressée à la Chambre des huissiers de justice.

Chapitre VII. – De la discipline et de la procédure en matière disciplinaire

29. (L. 27 juillet 2003) Le procureur d’Etat veille au maintien de l’ordre et de la discipline des huissiers de justice de
l’arrondissement et à l’exécution des lois et règlements qui les concernent.
Il instruit les affaires dont il est saisi sur plainte ou dont il se saisit d’office et les défère au tribunal d’arrondissement,
chambre civile, s’il estime qu’il y a infraction à la discipline. Il en informe la Chambre des huissiers de justice et peut lui
demander un avis.
Al. 3 abr. (L. 27 juillet 2003)

30. Avant de saisir le tribunal d’arrondissement, le procureur d’Etat dresse un procès-verbal des faits qui ont motivé
l’instruction. A cet effet, il peut charger un officier de police judiciaire de procéder à une enquête.

Avril 2009
98 ORGANISATION JUDICIAIRE

31. (L. 27 juillet 2003) Le tribunal d’arrondissement, chambre civile, exerce le pouvoir de discipline sur les huissiers
de justice de l’arrondissement pour:
1. violation des prescriptions légales et réglementaires concernant la profession;
2. fautes et négligences professionnelles;
3. faits contraires à la délicatesse et à la dignité professionnelle ainsi qu’à l’honneur et à la probité, le tout sans
préjudice de l’action judiciaire pouvant résulter des mêmes faits.
L’action disciplinaire résultant du manquement à la présente loi, à d’autres lois, arrêtés et règlements en la matière,
se prescrit par trois ans. Au cas où la faute disciplinaire constitue en même temps une infraction à la loi pénale, la
prescription de l’action disciplinaire n’est en aucun cas acquise avant la prescription de l’action publique.
Le délai de prescription prend cours à partir du jour où le manquement a été commis; il est interrompu par tout acte
de poursuite ou d’instruction disciplinaire.

32. Les peines disciplinaires sont dans l’ordre de leur gravité:


1) l’avertissement;
2) la réprimande;
3) la privation du droit de vote dans l’assemblée générale avec interdiction de faire partie du conseil de la Chambre
des huissiers de justice pendant six ans au maximum;
4) l’amende de 500 à 5.000 euros;
5) la suspension de l’exercice de la fonction pour un terme qui ne peut être inférieur à quinze jours ni excéder trois
ans;
6) la destitution.
Au cas où une sanction est prononcée, les frais provoqués par la poursuite disciplinaire sont mis à charge du
condamné; dans le cas contraire, ils restent à charge de l’Etat.
Peut être ordonnée la publication de la décision dans deux journaux et au Mémorial, le tout aux frais du condamné.
L’huissier de justice suspendu ne peut se faire remplacer pendant la durée de la suspension, sous peine de nullité
des actes et de la destitution des huissiers de justice suppléé et suppléant.

33. L’huissier de justice qui ne remet pas lui-même à personne ou à domicile l’exploit et les copies de pièces qu’il
a été chargé de signifier est condamné par le tribunal d’arrondissement à une suspension de trois mois et à une amende
qui ne peut être inférieure à 250 euros, ni excéder 1.250 euros, sans préjudice des dommages-intérêts éventuels envers
les parties.
S’il résulte de l’instruction faite qu’il a agi frauduleusement, il est poursuivi devant les juridictions répressives.

34. L’huissier de justice ne peut ni directement, ni indirectement se rendre adjudicataire des objets mobiliers qu’il
est chargé de vendre.
En cas d’infraction à cette disposition, l’huissier de justice est condamné par le tribunal d’arrondissement à une
suspension de trois mois et à une amende de 250 euros pour chaque article par lui acheté, sans préjudice de l’appli-
cation des lois pénales.
En cas de récidive, la destitution peut être prononcée.

35. L’huissier de justice inculpé est cité devant le tribunal d’arrondissement par le procureur d’Etat au moins quinze
jours avant la séance.
La citation, envoyée sous pli recommandé, contient les griefs formulés contre l’huissier.
L’huissier inculpé peut prendre connaissance du dossier au greffe du tribunal.
Il peut, à ses frais, se faire délivrer des copies.
L’huissier inculpé comparaît en personne. Il peut se faire assister par un avocat.
Si l’inculpé ne comparaît pas, il est statué par décision par défaut non susceptible d’opposition.

36. A l’ouverture de la séance du tribunal d’arrondissement, le procureur d’Etat expose l’affaire.


Le tribunal d’arrondissement entend successivement la partie plaignante, les témoins, qui se retirent après avoir
déposé, le procureur d’Etat en ses conclusions et l’huissier inculpé qui a la parole le dernier.

37. Le tribunal d’arrondissement peut ordonner des mesures d’instruction conformément aux dispositions du code
de procédure civile.

38. Les séances du tribunal d’arrondissement sont publiques. Toutefois, le huis clos peut être ordonné à la demande
de l’huissier inculpé ou si des faits touchant à des intérêts vitaux de tiers doivent être évoqués dans les débats.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 99

39. La décision du tribunal d’arrondissement est notifiée par le procureur d’Etat à l’huissier de justice poursuivi. Une
copie en est transmise au procureur général d’Etat.

40. La décision du tribunal d’arrondissement est exécutée à la diligence du procureur d’Etat.

41. La décision du tribunal d’arrondissement peut être attaquée par la voie de l’appel, tant par l’huissier de justice
condamné que par le procureur d’Etat et le procureur général d’Etat.
L’appel est porté devant la Chambre civile de la Cour d’appel.
L’appel est déclaré au greffe de la Cour dans le délai d’un mois, sous peine de déchéance. Le délai court pour
l’huissier de justice condamné du jour où la décision lui a été notifiée, pour le procureur d’Etat du jour du prononcé de la
décision intervenue et pour le procureur général d’Etat du jour où la copie de la décision lui a été remise.
L’affaire est traitée comme urgente et les débats ont lieu en audience publique. Toutefois, le huit clos peut être
ordonné à la demande de l’inculpé ou si des faits touchants à des intérêts vitaux de tiers doivent être évoqués dans les
débats.
L’appel et le délai pour interjeter appel contre la décision ont un effet suspensif.

42. L’huissier de justice condamné et le procureur général d’Etat peuvent se pourvoir en cassation contre l’arrêt
rendu en appel. Le recours est introduit, instruit et jugé comme en matière civile. Le délai court pour l’huissier de justice
du jour où la décision d’appel lui a été notifiée par la voie du greffe et pour le procureur général d’Etat du jour du pro-
noncé. Le pourvoi n’est pas suspensif.

43. Les décisions de destitution qui ont acquis force de chose jugée sont portées à la connaissance du public, à la
diligence du procureur d’Etat, par insertion au Mémorial et dans au moins deux quotidiens édités au Grand-Duché de
Luxembourg.
Les décisions de suspension et de destitution qui sont exécutoires sont portées par le procureur d’Etat à la connais-
sance des bâtonniers de l’ordre des avocats de Luxembourg et de Diekirch, au président de la Chambre des notaires et
du président de la Chambre des huissiers qui en informent leurs membres.

44. L’huissier de justice suspendu doit s’abstenir de tout acte de son ministère et ne peut se faire remplacer pendant
la durée de la suspension à peine de nullité de ces actes, et de destitution de l’huissier de justice contrevenant, le tout
sans préjudice des dommages-intérêts envers les parties intéressées.
L’huissier de justice destitué doit s’abstenir de tout acte du ministère d’huissier de justice, à peine de nullité de ces
actes et des dommages-intérêts envers les parties intéressées.

Chapitre VIII. – De la Chambre des huissiers

45. Les huissiers de justice du Grand-Duché de Luxembourg forment ensemble la Chambre des huissiers qui a son
siège à Luxembourg.
La Chambre des huissiers a la personnalité civile.

46. (L. 27 juillet 2003) L’administration de la Chambre des huissiers, son fonctionnement et sa compétence sont
fixés par règlement grand-ducal.
La Chambre des huissiers couvre les dépenses nécessaires à son fonctionnement par une cotisation à charge de
ses membres. A défaut de paiement, le président de la Chambre des huissiers peut requérir l’exécutoire de la cotisation
par le président du tribunal d’arrondissement.

Dispositions transitoires

47. A titre transitoire, l’Etat garantit à tout huissier de justice âgé de cinquante-cinq ans en date du 1er septembre
1964 un revenu mensuel minimum de 247,89 euros, à condition que ses revenus professionnels imposables et les
prestations sociales auxquelles il peut avoir droit n’atteignent pas ce montant.
Ce revenu garanti est également dû lorsque l’huissier de justice après l’âge de soixante cinq ans cesse son activité
professionnelle.
En cas de prédécès, il passe pour soixante pour cent à sa veuve.
Le montant ci-avant correspond au nombre cent de l’indice pondéré du coût de la vie au 1er janvier 1948 et est
adapté suivant les modalités applicables aux traitements et pensions des fonctionnaires de l’Etat.

48. Abr. (L. 27 juillet 2003)

49. Les candidats-huissiers actuellement en stage restent soumis aux dispositions de l’article 2 de la loi du 19 mars
1971 portant organisation du service des huissiers de justice, en ce qui concerne la durée et les modalités de leur stage
ainsi que l’admissibilité à l’examen de la carrière.

Avril 2009
100 ORGANISATION JUDICIAIRE

Il en est de même pour les candidats qui ont accompli leur stage et qui n’ont pas encore été nommés huissier.
L’examen passé avec succès avant l’entrée en vigueur de la présente loi reste valable.

Dispositions abrogatoires

50. Sont abrogés:


– la loi du 19 mars 1971 portant organisation du service des huissiers de justice. Elle reste cependant applicable aux
infractions commises sous son empire. Restent de même applicables les règlements grand-ducaux pris en son
exécution;
– l’article 67 du décret du 18 juin 1811 contenant le règlement pour l’administration de la justice en matière crimi-
nelle, de police correctionnelle et de simple police et tarif général des frais;
– les articles 62 et 67 du code de procédure civile.

24 mai 1996. – Règlement grand-ducal concernant le nombre et la résidence des huissiers de justice
Mém. 1996, 1278

Art. 1er. Le nombre des huissiers de justice est de dix-sept pour l’arrondissement judiciaire de Luxembourg et de
deux pour l’arrondissement judiciaire de Diekirch.

2. Les lieux de résidence des huissiers de justice sont fixés comme suit:
douze huissiers de justice à Luxembourg,
cinq huissiers de justice à Esch-sur-Alzette,
deux huissiers de justice à Diekirch.

3. Le règlement grand-ducal du 8 août 1985 concernant le nombre et la résidence des huissiers de justice est
abrogé.

27 juillet 2003. – Règlement grand-ducal concernant le nombre des huissiers de justice suppléants
Mém. 2003, 2833

Art. 1er. Le nombre des huissiers de justice suppléants est de six pour l’arrondissement judiciaire de Luxembourg et
de deux pour l’arrondissement judiciaire de Diekirch.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 101

2.

14 septembre 1973. – Règlement grand-ducal réglant le fonctionnement de la chambre des huissiers de justice
Mém. 1973, 1296 mod. règl. gd. 12 février 1999, Mém.
1999, 655; règl. gd. 27 juillet 2003, Mém. 2003, 2832

Chapitre Ier. – Administration de la Chambre

Art. 1er. (Règl. gd. 27 juillet 2003) La Chambre des huissiers de justice est administrée par un Conseil de trois
membres dont un président, un secrétaire et un trésorier.
Les membres du Conseil sont élus par l’assemblée générale, réunie sur la convocation du président.
Le Conseil est renouvelé tous les deux ans. Les membres sortants sont rééligibles.

2. (Règl. gd. 27 juillet 2003) L’élection des membres du Conseil de la Chambre des huissiers de justice se fait par
scrutin secret à la majorité des voix exprimées.
L’élection du président se fait par scrutin séparé. Le Conseil de la Chambre des huissiers de justice répartit les
charges de trésorier et de secrétaire en son sein.
En cas de démission du Conseil ou d’un de ses membres, respectivement du nouveau Conseil ou un nouveau membre
est élu par une assemblée générale extraordinaire pour finir le mandat du Conseil ou du membre démissionnaire.
En cas d’égalité des voix est déclaré élu l’huissier le plus ancien en rang.
L’élection a lieu au mois de juin au cours de l’assemblée générale ordinaire. Les membres du Conseil entrent en
fonction le 15 juillet suivant.

3. Le président représente la Chambre judiciairement et extrajudiciairement.

4. (Règl. gd. 27 juillet 2003) Le secrétaire rédige les délibérations du Conseil. Elles sont inscrites dans un registre
coté et paraphé par le président en fonction et signées par les membres du Conseil.
Le secrétaire est le gardien des archives.
Le trésorier tient la comptabilité de la Chambre et gère les fonds sous la direction du Conseil.
Il a la signature pour tout transfert et paiement quelconque. L’ouverture de comptes doit pourtant être faite par le
Conseil.
Il établit pour l’assemblée générale le bilan de l’exercice écoulé et les prévisions du prochain budget. Les opérations
sont inscrites dans un registre coté et paraphé par le président en fonction.

Chapitre II. – Compétence de la Chambre

5. (Règl. gd. 12 février 1999) Le Conseil de la Chambre des huissiers de justice est chargé:
1° de représenter les huissiers de justice pour la défense des droits et intérêts de la profession;
2° de donner son avis toutes les fois qu’il en sera requis par les cour et tribunaux, le procureur général d’Etat ou les
procureurs d’Etat, ce notamment au sujet de tous différends qui peuvent s’élever, soit entre huissiers de justice,
soit entre ceux-ci et leurs mandats ou de toutes plaintes ou réclamations concernant les fautes ou négligences
dans l’exercice de leurs fonctions;
3° (Règl. gd. 27 juillet 2003) de veiller au maintien de l’ordre et de la discipline parmi les huissiers de justice et à
l’exécution des lois, règlements et circulaires qui les concernent et de signaler au procureur d’Etat, après vaines
tentatives de conciliation, les manquements à la discipline des huissiers de justice dont il aurait eu connaissance
ou ce qui aurait fait l’objet de plaintes de la part de tiers;
4° d’examiner et de donner son avis sur les plaintes qui lui sont adressées au sujet de la taxe de tous les droits,
émoluments, honoraires, vacations, salaires, frais et débours portés en compte par des huissiers ainsi que sur
tous différends soumis à cet égard au tribunal;
5° de régler, par voie de conciliation, les différends d’ordre professionnel entre les huissiers de justice;
6° de contrôler la comptabilité des huissiers de justice;
7° d’exercer une surveillance sur les candidats-huissiers de justice admis au stage pendant la durée de leur stage.

6. Toutes personnes susceptibles d’être entendues sur des réclamations ou plaintes adressées au Conseil de la
Chambre des huissiers sont convoquées par lettre recommandée à la poste.

7. Le conseil est tenu de représenter au procureur général d’Etat ou aux procureurs d’Etat, toutes les fois qu’ils en
font la demande, le registre de ses délibérations et toutes autres pièces déposées dans ses archives.

Avril 2009
102 ORGANISATION JUDICIAIRE

Chapitre III. – Fonctionnement de la Chambre

Section I. – Les Assemblées Générales

8. La Chambre des huissiers de justice a son siège à Luxembourg où se tiennent les assemblées générales ordi-
naires et extraordinaires.

9. L’assemblée générale ordinaire se tient tous les ans au mois de juin. Tous les huissiers de justice sont tenus d’y
assister.
Une assemblée générale extraordinaire est convoquée par le président toutes les fois qu’il le juge utile ou à la
demande motivée d’un membre du conseil ou à la requête du président du tribunal d’arrondissement ou du procureur
d’Etat.
La convocation leur sera adressée quinze jours avant la date fixée. Le Conseil en fixera la date.
Ce délai peut être abrégé jusqu’à trois jours au moins pour les assemblées générales extraordinaires.

10. L’assemblée générale est l’organe suprême de la Chambre des huissiers de justice. Le Conseil doit lui faire
rapport sur son activité de l’exercice écoulé et lui demander décharge de sa gestion.

11. Les convocations aux assemblées générales contiennent:


1° l’ordre du jour;
2° le rapport sur l’activité de l’exercice écoulé; 3° un
exposé succinct sur la situation financière.

12. L’ordre du jour d’une assemblée générale ordinaire aura obligatoirement pour objet:
1° la discussion et le vote sur le rapport de l’exercice écoulé;
2° la présentation des comptes à l’approbation de l’assemblée et décharge du trésorier; 3°
la fixation du montant de la cotisation pour le nouvel exercice; 4° une rubrique «divers».

13. Le rapport sur l’exercice et le bilan dont question dans l’article 5 Nos 1° et 2° est dressé par le Conseil de la
Chambre.

14. Le président a la police de l’assemblée.


Il fixe le temps de parole à chaque interpellateur.

15. Lorsqu’un huissier de justice veut interpeller le Conseil ou soumettre une question à l’avis de l’assemblée géné
rale, il doit en informer le président de la Chambre au moins vingt-quatre heures avant l’ouverture de l’assemblée
générale.
Le président en fait l’exposé à l’assemblée, qui décide si l’interpellation doit être retenue.

16. (Règl. gd. 27 juillet 2003) Le vote approuvant le rapport, les comptes, la fixation de la cotisation payable par
chaque membre et chaque résolution en assemblée générale, se fera par main levée et à la majorité des voix exprimées;
la preuve contraire sera faite des oppositions et abstentions.

17. En assemblée générale annuelle, seuls les participants ont droit de vote. Le vote par procuration n’est pas
admis.
Il en est de même pour les assemblées générales extraordinaires.

18. Tout huissier de justice, qui n’aura pas payé sa cotisation annuelle en cours, ne pourra prendre part à la dis
cussion lors de l’assemblée générale ordinaire ou des assemblées générales extraordinaires.

Section II. – Le Conseil

19. Le Conseil administre la Chambre des huissiers de justice. Il rend compte de sa gestion à l’assemblée générale
annuelle.

20. Le Conseil nomme les membres délégués et les membres suppléants auprès de l’Union Internationale des
huissiers de justice.

Il publie une liste des huissiers de justice du Grand-Duché de Luxembourg.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 103

21. Les fonctions de membre du Conseil sont gratuites; seuls les frais de déplacement et de séjour sont à charge de
la caisse de la Chambre.

22. Le Conseil se réunit au siège de la Chambre. Il peut toutefois désigner un autre lieu de réunion.
Il se réunit au moins une fois tous les trois mois sur convocation du président.
Chaque membre reçoit, huit jours avant la réunion, sauf urgence, un ordre du jour indiquant la date, l’heure et le lieu
de la réunion. Le compte rendu sera dressé à l’issue de la réunion.

23. Chaque réunion débute par un appel nominal. Les membres signent une liste de présence.
Lorsqu’un membre, sans excuse valable, s’abstient de façon continue d’assister aux réunions du Conseil, les absten-
tions seront signalées à l’assemblée générale extraordinaire que le président pourra convoquer à cet effet. Cette assem-
blée pourra le déclarer déchu de ses fonctions et procéder à son remplacement pour le reste de la durée de son
mandant.

24. Tout membre empêché d’assister à une réunion, en avertit le président de la Chambre. Il doit motiver son
absence et le conseil pourra l’excuser si ses raisons semblent valables.

25. Le président de la chambre préside les réunions du Conseil. Il dirige les débats d’après les sujets figurant à
l’ordre du jour. Il a voix prépondérante en cas de partage de voix. Le conseil est valablement réuni si le président et un
membre y assistent.

26. Sur proposition du président du conseil, celui-ci peut créer une commission parmi les huissiers de justice au
Grand-Duché de Luxembourg, pour examiner une question déterminée.

27. Chaque membre du conseil n’a droit qu’à une seule voix.

3.

Renvoi

23 décembre 1971. – Règlement grand-ducal portant organisation du stage et de l’examen de fin de stage des
candidats-huissiers de justice
v. Mém. 1971, 2728 mod. règl. gd. 12 février 1999,
Mém. 1999, 654; règl. gd. 27 juillet 2003, Mém. 2003, 2832

Avril 2009
104 ORGANISATION JUDICIAIRE

VI. JURIDICTIONS DE L’ORDRE ADMINISTRATIF

1.

7 novembre 1996. – Loi portant organisation des juridictions de l’ordre administratif


Mém. 1996, 2262 mod. L. 21 juin 1999, Mém. 1999, 1892; L. 28 juillet
2000, Mém. 2000, 1282, et 1418; L. 22 décembre 2000, Mém. 2000, 3023; règl. gd. 7 septembre 2001, Mém. 2001,
2468; L. 7 juillet 2003, Mém. 2003, 2344; L. 1er août 2007, Mém. 2007,
2489; L. 19 décembre 2008, Mém. 2008, 2771

Chapitre 1er. – De l’organisation des juridictions de l’ordre administratif

Art. 1er. La présente loi porte organisation de la Cour administrative et du tribunal administratif. Le
siège de ces juridictions est à Luxembourg.

Chapitre 2. – Des attributions de la Cour administrative et du tribunal administratif

Section 1. – Des recours en matière administrative dévolus en


première instance au tribunal administratif

2. (1) Le tribunal administratif statue sur les recours dirigés pour incompétence, excès et détournement de pouvoir,
violation de la loi ou des formes destinées à protéger les intérêts privés, contre toutes les décisions administratives à
l’égard desquelles aucun autre recours n’est admissible d’après les lois et règlements.

(2) Dans les cas où des lois et règlements admettent contre une décision administrative le recours au Grand-Duc,
la partie se présentant lésée pourra néanmoins déférer cette décision au tribunal administratif pour les causes sus-
énoncées. Dans ce cas, elle renonce au recours au Grand-Duc. Lorsque, en pareil cas, la partie intéressée s’est d’abord
adressée au Grand-Duc, elle peut encore se pourvoir devant le tribunal administratif, mais seulement pour les causes
ci-dessus énoncées, contre la décision qu’elle aura inutilement déférée au Grand-Duc.
Le recours au tribunal administratif prévu au présent article est admis même contre les décisions qualifiées par les
lois ou règlements de définitives ou en dernier ressort.

(3) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions du
tribunal administratif visées ci-avant.

(4) Lorsque le jugement ou l’arrêt annule la décision attaquée, l’affaire est renvoyée en cas d’annulation pour incom-
pétence devant l’autorité compétente et, dans les autres cas, devant l’autorité dont la décision a été annulée, laquelle, en
décidant du fond, doit se conformer audit jugement ou arrêt.

3. (1) Le tribunal administratif connaît en outre comme juge du fond des recours en réformation dont les lois spé
ciales attribuent connaissance au tribunal administratif.

(2) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions
visées au paragraphe 1er.

4. (1) Dans les affaires contentieuses qui ne peuvent être introduites devant le tribunal administratif que sous forme
de recours contre une décision administrative, lorsqu’un délai de trois mois s’est écoulé sans qu’il soit intervenu aucune
décision, les parties intéressées peuvent considérer leur demande comme rejetée et se pourvoir devant le tribunal
administratif.

(2) La date du dépôt de la demande est constatée par un récépissé délivré à la partie intéressée par l’autorité
administrative compétente ou son préposé. A défaut de décision, ce récépissé doit être produit par les parties à l’appui
de leur recours.

(3) Si l’administration n’a pas délivré de récépissé, le tribunal administratif apprécie, d’après les éléments du dossier,
si le requérant apporte une preuve certaine qu’une réclamation a été remise par lui à l’administration à une date
déterminée.

(4) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions
visées au paragraphe 1er.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 105

Section 2. – Des recours en matière administrative dévolus en première instance


aux autres juridictions administratives

5. (1) Les décisions des autres juridictions administratives peuvent être frappées d’appel devant la Cour adminis
trative, sauf disposition contraire de la loi.

(2) Lorsque l’arrêt annule la décision attaquée, l’affaire est renvoyée en cas d’annulation pour incompétence devant
l’autorité compétente et, dans les autres cas, devant l’autorité dont la décision a été annulée, laquelle, en décidant du
fond, doit se conformer audit arrêt.

6. La Cour administrative statue en appel et comme juge du fond sur les recours dirigés contre les décisions d’autres
juridictions administratives ayant statué sur des recours en réformation dont les lois spéciales attribuent compétence à
ces juridictions.

Section 3. – Du recours en annulation contre les actes administratifs à caractère réglementaire

7. (L. 21 juin 1999) (1) Le tribunal administratif statue encore sur les recours dirigés pour incompétence, excès et
détournement de pouvoir, violation de la loi ou des formes destinées à protéger les intérêts privés, contre les actes
administratifs à caractère réglementaire, quelle que soit l’autorité dont ils émanent.

(2) Ce recours n’est ouvert qu’aux personnes justifiant d’une lésion ou d’un intérêt personnel, direct, actuel et
certain.
Par dérogation à l’alinéa qui précède, le recours est encore ouvert aux associations d’importance nationale, dotées
de la personnalité morale et agréées au titre d’une loi spéciale à exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui
concerne les faits constituant une infraction au sens de cette loi spéciale.
Le recours visé ci-avant n’est ouvert dans le chef des associations que pour autant que l’acte administratif à carac-
tère réglementaire attaqué tire sa base légale de la loi spéciale dans le cadre de laquelle l’association requérante a été
agréée.

(3) (L. 21 juin 1999) La décision prononçant l’annulation est publiée de la même manière que l’acte administratif à
caractère réglementaire attaqué, dès qu’elle est coulée en force de chose jugée. L’annulation a un caractère absolu, à
partir du jour où elle est coulée en force de chose jugée.

(4) (L. 21 juin 1999) Sauf disposition contraire de la loi, appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre
les décisions visées au paragraphe 1er.

Section 4. – Des recours en matière fiscale

8. (1) Le tribunal administratif connaît des contestations relatives:


a) aux impôts directs de l’Etat, à l’exception des impôts dont l’établissement et la perception sont confiés à l’Admi-
nistration de l’Enregistrement et des Domaines et à l’Administration des Douanes et Accises et
b) aux impôts et taxes communaux, à l’exception des taxes rémunératoires.

(2) Appel peut être interjeté devant la Cour administrative contre les décisions visées au paragraphe 1er.

(3) 1. Le tribunal administratif connaît comme juge de fond des recours dirigés contre les décisions du directeur
de l’Administration des contributions directes dans les cas où les lois relatives aux matières prévues au
paragraphe (1) prévoient un tel recours.
2. En cas d’application du § 237 de la loi générale des impôts le tribunal administratif statue conformément aux
dispositions de l’article 2.
3. Lorsqu’une réclamation au sens du § 228 de la loi générale des impôts ou une demande en application du §
131 de cette loi a été introduite et qu’aucune décision définitive n’est intervenue dans le délai de six mois à
partir de la demande, le réclamant ou le requérant peuvent considérer la réclamation ou la demande comme
rejetées et interjeter recours devant le tribunal administratif contre la décision qui fait l’objet de la réclamation
ou, lorsqu’il s’agit d’une demande de remise ou en modération, contre la décision implicite de refus. Dans ce
cas le délai prévu au point 4, ci-après ne court pas.
4. Le délai pour l’introduction des recours visés aux points 1. et 2. ci-avant est de trois mois.
5. Suppr. (L. 21 juin 1999)

Section 5. – Des conflits entre le Gouvernement et la Chambre des comptes

9. Si l’ordonnateur trouve les observations de la Chambre des comptes mal fondées, il les défère au Gouvernement
en conseil.

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106 ORGANISATION JUDICIAIRE

Si la Chambre des comptes persiste, contrairement à l’opinion du Gouvernement, la question est déférée à la Cour
administrative qui y statue définitivement et à la décision de laquelle l’ordonnateur et la Chambre des comptes doivent se
conformer.
La Chambre des comptes obtient communication des mémoires. Elle soumet ses observations éventuelles à la Cour
administrative au plus tard dans le délai de quinze jours.

Chapitre 3. – De la Cour administrative

Section 1. – De la composition et du fonctionnement

10. La Cour administrative est composée d’un président, d’un vice-président, d’un premier conseiller et de deux
conseillers.
Elle est complétée par cinq membres suppléants qui portent le titre de conseiller suppléant de la Cour adminis-
trative.
Un greffier en chef est affecté à la Cour ainsi qu’un ou plusieurs greffiers selon les besoins du service. Les affecta-
tions et désaffectations sont faites par le ministre de la Justice sur avis du président de la Cour.

11. Les membres effectifs et les membres suppléants de la Cour administrative sont nommés par le Grand-Duc, sur
avis de la Cour.
Les membres suppléants de la Cour administrative sont choisis parmi des candidats qui doivent être magistrats en
exercice auprès d’une juridiction de l’ordre judiciaire.

12. Pour être membre de la Cour administrative, il faut:


1) être de nationalité luxembourgeoise;
2) jouir des droits civils et politiques;
3) résider au Grand-Duché;
4) être âgé de trente ans accomplis;
5) être détenteur du diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d’un grade étranger
d’enseignement supérieur en droit homologué et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l’enseigne-
ment supérieur et l’homologation des titres et grades étrangers d’enseignement supérieur;
6) avoir satisfait aux prescriptions légales sur le stage judiciaire.

13. Les membres de la Cour administrative sont inamovibles.


Aucun d’eux ne peut être privé de sa place ni être suspendu que par un arrêt de la Cour administrative, sous réserve
des dispositions de l’article 50.

14. La Cour administrative siège, délibère et rend ses décisions au nombre de trois membres. Les décisions sont
prises à la majorité des voix.
La décision est lue en audience publique par le président ou par un autre membre de la composition qui a connu de
l’affaire, délégué à cette fin, sans que la présence des autres membres soit requise.
La composition de la Cour administrative est arrêtée pour chaque affaire par son président.
Si la Cour administrative ne peut se composer utilement, elle se complète par un ou plusieurs membres suppléants
de la Cour administrative.
Les affaires sont plaidées et jugées en audience publique.

15. L’année judiciaire de la Cour administrative commence le 16 septembre et se termine le 15 juillet.


La Cour administrative fixe le nombre et la date des audiences nécessaires à la prompte expédition des affaires. Elle
les communique au ministre de la Justice pour être publiés au Mémorial.
Néanmoins, la Cour administrative doit, en cas de besoin, tenir des audiences extraordinaires, même en dehors de
la période fixée à l’alinéa premier.

16. Le président de la Cour administrative est chargé de surveiller la bonne marche des affaires et d’assurer le
fonctionnement de la juridiction.
Il veille à la prompte expédition des affaires.

17. Chaque année, avant le 15 octobre, le président de la Cour administrative adresse au ministre de la Justice un
rapport relatif au fonctionnement de la Cour administrative pendant l’année judiciaire écoulée avec un relevé des affaires
en instance et des affaires jugées.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 107

18. Tous les avocats admis à plaider devant les tribunaux du Grand-Duché sont également admis à plaider devant
la Cour administrative.
Néanmoins, les avocats inscrits à la liste I des tableaux dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats
ont seuls le droit d’accomplir les actes d’instruction et de procédure.
L’Etat se fait représenter devant la Cour administrative par un délégué ou par un avocat.

Section 2. – Des incompatibilités

19. Les membres de la Cour administrative ne peuvent, directement ou indirectement, avoir des entretiens particu-
liers avec les parties ou leurs avocats ou défenseurs sur les contestations qui sont soumises à leur décision.

20. Sans préjudice des incompatibilités prévues par des lois spéciales, les fonctions de membre de la Cour admi-
nistrative sont incompatibles avec le mandat de député, avec toute fonction salariée publique ou privée, avec les fonc-
tions de notaire, d’huissier avec l’état militaire et l’état ecclésiastique, avec la profession d’avocat, avec la fonction de
magistrat de l’ordre judiciaire sauf si le magistrat exerce les fonctions de membre suppléant de la Cour administrative.

21. Les membres de la Cour administrative ne peuvent être bourgmestre, échevin ou conseiller communal. Ils ne
peuvent remplir un mandat au sein d’un organe d’une personne juridique de droit public.

22. La fonction de membre de la Cour administrative est incompatible avec la fonction de membre du Conseil d’Etat.

23. De même, aucun membre de la Cour administrative ne peut siéger dans des affaires ayant trait à l’application
des dispositions légales ou réglementaires au sujet desquelles il a pris part soit à l’élaboration à quelque titre que ce soit,
soit aux délibérations du Conseil d’Etat.
Les membres de la Cour administrative ne peuvent délibérer, siéger ou décider dans aucune affaire dans laquelle
soit eux-mêmes, soit leurs parents ou alliés jusqu’au quatrième degré inclusivement ont un intérêt personnel.
Les membres de la Cour Administrative ne peuvent siéger, décider ou prendre part aux délibérations sur les affaires
dont ils ont déjà connu dans une qualité autre que celle de membre de la Cour.
Les membres de la Cour peuvent en outre être récusés pour les causes et selon les modalités indiquées aux dispo-
sitions afférentes du code de procédure civile.

24. Il est interdit, sous les peines disciplinaires, à tout membre effectif ou suppléant de la Cour administrative d’exer-
cer, soit par lui-même, soit sous le nom de son conjoint ou par toute autre personne interposée, aucune affaire de
commerce, d’être agent d’affaires, ou de participer à la direction, à l’administration ou à la surveillance de toute société
ou établissement industriel ou financier.

25. Les parents ou alliés jusqu’au troisième degré inclusivement ne peuvent être simultanément membre effectif ou
suppléant de la Cour administrative.

26. En toute matière le membre effectif ou suppléant de la Cour administrative doit s’abstenir, sous telle peine dis-
ciplinaire que de droit, s’il est parent ou allié de l’avocat, du délégué du Gouvernement ou du mandataire de l’une des
parties jusqu’au troisième degré inclusivement.

27. L’avocat ou le mandataire qui ont prêté leur nom pour éluder la disposition qui précède sont punis, le premier
d’une peine disciplinaire et le dernier d’une amende de 500 euros à 1.000 euros à prononcer par le Conseil disciplinaire
et administratif de l’Ordre des avocats.

Section 3. – De la réception et de la prestation du serment

28. La réception des membres de la Cour administrative se fait à l’audience publique de la Cour administrative.
Le président et le vice-président prêtent serment entre les mains du Grand-Duc, ou de la personne désignée par Lui;
le premier conseiller et les conseillers prêtent serment entre les mains du président, ou en cas d’empêchement de celui-
ci, entre les mains du vice-président de la Cour administrative.

29. Avant d’entrer en fonctions, les membres effectifs et les membres suppléants de la Cour administrative prêtent
le serment suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’Etat. Je promets de remplir mes fonctions
avec intégrité, exactitude et impartialité.»

30. Toute personne nommée à une fonction à la Cour administrative est tenue de prêter serment dans le mois à
compter du jour où sa nomination lui a été notifiée, à défaut de quoi il peut être pourvu à son remplacement.

Avril 2009
108 ORGANISATION JUDICIAIRE

Section 4. – Du rang et de la préséance

31. A la Cour administrative il est tenu une liste de rang sur laquelle les membres de la Cour administrative sont
inscrits dans l’ordre qui suit:
Le président, le vice-président, le premier conseiller et les conseillers dans l’ordre de leur nomination.
Le premier conseiller et les conseillers nommés ensemble sont portés sur cette liste dans l’ordre que suivent les
arrêtés de nomination, ou dans celui de leur inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la Cour administrative en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle
nomination.
Cette liste détermine le rang des membres dans les cérémonies et aux audiences de la Cour administrative.

Section 5. – Des empêchements et des remplacements

32. Le président de la Cour administrative est, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance de poste, remplacé
par le vice-président ou à défaut de celui-ci, par le membre le plus élevé en rang, dans l’ordre de la liste prévue par
l’article 31.

33. Le vice-président, le premier conseiller et les conseillers sont, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance
de poste, remplacés par un autre membre ou membre suppléant de la Cour administrative.
Lorsque les besoins du service l’exigent, peut être assumé en qualité de greffier tout agent adéquat des services de
l’ordre administratif, pourvu qu’il soit Luxembourgeois, âgé de dix-huit ans au moins et qu’il prête préalablement entre les
mains du président du siège le serment imposé aux fonctionnaires publics et dont les termes sont indiqués à l’article 92.

Section 6. – Des absences et des congés

34. Aucun membre de la Cour administrative ou greffier ne peut s’absenter si le service doit souffrir de son absence.

35. Le président de la Cour administrative ne peut s’absenter plus de trois jours sans avoir obtenu la permission du
ministre de la Justice.

36. Les autres membres de la Cour administrative ainsi que les greffiers ne peuvent s’absenter plus de trois jours
sans avoir obtenu la permission du président de la Cour administrative.
Si l’absence doit durer plus d’un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.

37. Les dispositions des deux articles qui précèdent ne s’appliquent pas aux absences qui peuvent être faites pen
dant les vacances judiciaires par les membres de la Cour administrative qui ne sont retenus par aucun service.

37-1. (L. 22 décembre 2000) Les membres de la Cour administrative appelés à collaborer pendant une période
déterminée aux travaux d’organisations internationales ou d’une administration peuvent obtenir, de leur accord, un
détachement temporaire. Ce détachement est accordé par l’autorité compétente pour la nomination du bénéficiaire et
dans la forme prescrite par celle-ci.
Les postes laissés vacants par les magistrats détachés sont occupés par un nouveau titulaire.

37-2. (L. 7 juillet 2003) Le poste laissé vacant par un magistrat bénéficiaire d’un congé sans traitement en vertu des
dispositions de l’article 30 de la loi du 16 avril 1979 fixant le statut général des fonctionnaires de l’Etat peut être occupé
par un autre titulaire, selon les besoins du service.
Au terme de son congé, le magistrat ainsi remplacé est réintégré dans la magistrature à un poste équivalent à la
fonction qu’il exerçait avant l’octroi de son congé spécial. A défaut de vacance de poste adéquat, il est nommé hors
cadre à un poste comportant le même rang et le même traitement que ceux dont il bénéficiait avant son départ.

Section 7. – De la discipline

38. Est qualifié faute disciplinaire tout acte commis dans l’exercice ou hors de l’exercice des fonctions, qui peut
compromettre le caractère dont les membres sont revêtus, donner lieu à scandale, blesser les convenances et compro
mettre le service de la justice, ainsi que tout manquement aux devoirs de sa charge.

39. Les peines disciplinaires sont:


1° l’avertissement;
2° la réprimande;
3° l’amende qui ne peut être inférieure à un dixième d’une mensualité brute du traitement de base, ni supérieure à
cette même mensualité. Elle est recouvrable au moyen d’une contrainte non susceptible d’opposition, à décerner
par le receveur de l’enregistrement;

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 109

4° l’exclusion temporaire des fonctions, avec ou sans privation partielle ou totale de la rémunération pour une
période de six mois au maximum. La période d’exclusion ne compte pas comme temps de service pour le calcul
des majorations biennales et la pension;
5° la mise à la retraite;
6° la révocation. La révocation emporte la perte de l’emploi, du titre et du droit à la pension sans préjudice des droits
découlant de l’assurance rétroactive prévue en matière de coordination des régimes de pension.

40. L’avertissement est donné par le président de la Cour administrative, soit d’office, soit sur réquisition du minis
tre de la Justice.
L’application des autres peines disciplinaires est faite par la Cour administrative, en la chambre du conseil, sur
réquisition du ministre de la Justice.

41. Aucune décision ne peut être prise sans que le membre mis en cause ait été entendu ou dûment appelé.

42. Si le membre mis en cause n’a pas comparu en la chambre du conseil, il peut se pourvoir, en cas de condam-
nation, par voie d’opposition dans les cinq jours de la notification de la décision.

43. Les décisions de la Cour administrative en matière disciplinaire ont force d’arrêt.

44. Les notifications mentionnées aux articles 41 et 42 sont faites par le greffe de la Cour administrative, par lettre
recommandée.
Les dispositions des paragraphes 2 à 9 de l’article 4 du titre 1er du code de procédure civile sont applicables.

45. Est suspendu de plein droit de l’exercice de ses fonctions, le membre de la Cour administrative
1° détenu à titre répressif, pour la durée de sa détention;
2° détenu préventivement, pour la durée de sa détention;
3° contre lequel il existe une décision judiciaire non encore définitive qui porte ou emporte perte d’emploi, jusqu’à la
décision définitive qui l’acquitte ou ne le condamne qu’à une peine moindre;
4° condamné disciplinairement à la révocation ou à l’exclusion temporaire des fonctions par une décision non encore
définitive, jusqu’à la fin de la procédure disciplinaire.

46. La Cour administrative peut, sur la réquisition du ministre de la Justice, prononcer la suspension provisoire de
tout membre poursuivi judiciairement ou administrativement pendant tout le cours de la procédure jusqu’à décision
définitive.

47. Tout jugement de condamnation rendu contre un membre de la Cour administrative à une peine même de police
est transmis au ministre de la Justice, pour que celui-ci puisse intenter l’action disciplinaire, s’il y a lieu.

48. L’action disciplinaire est indépendante de toutes poursuites judiciaires et peut être cumulée avec elles.

49. Les dispositions du présent chapitre sont applicables même à ceux qui, n’ayant exercé qu’en qualité de sup-
pléant, ont, dans l’exercice de cette suppléance, manqué aux devoirs de leur état.

Section 8. – De la mise à la retraite des membres de la Cour administrative

50. (L. 28 juillet 2000) Les membres de la Cour administrative sont mis à la retraite lorsqu’ils ont accompli l’âge de
soixante-huit ans ou si une affection grave ou permanente ne leur permet plus de remplir convenablement leurs fonctions
ou qu’ils ont fait preuve d’inaptitude professionnelle constatée dans les formes prescrites par la procédure disciplinaire.

51. Ceux des membres qui, frappés d’une infirmité grave et permanente ou après avoir atteint l’âge de la retraite,
n’ont pas demandé leur retraite, en sont avertis par lettre recommandée du président de la Cour administrative. Si le
président de la Cour administrative lui-même n’a pas demandé sa mise à la retraite, l’avertissement est donné par le
ministre de la Justice.
Si, dans le mois de l’avertissement, le membre n’a pas demandé sa retraite, la Cour administrative se réunit en
assemblée générale, en la chambre du conseil, pour statuer sur la mise à la retraite poursuivie.
Quinze jours au moins avant celui qui a été fixé pour la réunion de la Cour administrative, le membre concerné est
informé du jour et de l’heure de la séance et reçoit en même temps l’invitation de fournir ses observations par écrit.
Cette information et cette invitation sont faites par le greffier de la Cour administrative qui est tenu de les constater
par un procès-verbal. La notification en est faite conformément aux dispositions de l’article 44.

Avril 2009
110 ORGANISATION JUDICIAIRE

52. La décision est immédiatement notifiée à l’intéressé conformément aux dispositions de l’article 44. Si celui-ci
n’a pas fourni ses observations, la décision n’est considérée comme définitive que s’il n’a pas été formé opposition dans
les cinq jours à dater de la notification.
L’opposition est reçue au greffe et consignée sur un registre spécial.

53. La décision rendue, soit sur les observations du membre concerné, soit sur son opposition, est en dernier
ressort.

54. Les décisions de la Cour administrative dans les affaires du présent chapitre, lorsqu’elles sont définitives, sont
adressées dans les quinze jours au ministre de la Justice.

Section 9. – De la procédure

55. La loi détermine la procédure à suivre devant la Cour administrative. Un règlement grand-ducal pris sur avis du
Conseil d’Etat fixe le taux et le mode de répartition des indemnités des membres suppléants de la Cour administrative et
le tarif des frais et dépens en matière contentieuse et arrête le règlement d’ordre intérieur de la Cour administrative.

56. Le membre de la Cour administrative présidant la formation du jugement et le greffier attestant l’authenticité des
décisions rendues. Le greffier en délivre les expéditions.
Ces expéditions sont exécutoires.

Chapitre 4. – Du tribunal administratif

Section 1. – De la composition et du fonctionnement du tribunal administratif

57. (L. 19 décembre 2008) Le tribunal administratif est composé d’un président, d’un premier vice-président, d’un
vice-président, de trois premiers juges et de quatre juges.
(L. 28 juillet 2000) Le tribunal d’arrondissement est complété par neuf membres suppléants qui portent le titre de
juge suppléant du tribunal administratif.
Un greffier en chef est affecté au tribunal ainsi qu’un ou plusieurs greffiers selon les besoins du service. Les affec-
tations et désaffectations sont faites par le ministre de la Justice sur avis du président du tribunal.

58. Les président et vice-présidents du tribunal administratif sont nommés par le Grand-Duc, sur avis de la Cour
administrative.
Les autres membres et les membres suppléants du tribunal administratif sont nommés par le Grand-Duc.
Les membres suppléants du tribunal administratif sont choisis parmi les candidats qui doivent être magistrats en
exercice auprès d’une juridiction de l’ordre judiciaire.

59. Pour être membre du tribunal administratif, il faut:


1) être de nationalité luxembourgeoise;
2) jouir des droits civils et politiques;
3) résider au Grand-Duché;
4) être âgé de vingt-cinq ans accomplis;
5) être détenteur de diplôme de docteur en droit délivré par un jury luxembourgeois ou titulaire d’un grade étranger
d’enseignement supérieur en droit homologué et transcrit conformément à la loi du 18 juin 1969 sur l’enseigne-
ment supérieur et l’homologation des titres et grades étrangers d’enseignement supérieur;
6) avoir satisfait aux prescriptions légales sur le stage judiciaire.

60. Les membres du tribunal administratif sont inamovibles.


Aucun d’eux ne peut être privé de la place ni être suspendu que par arrêt de la Cour administrative sous réserve des
dispositions de l’article 50.

61. (L. 19 décembre 2000) Le tribunal administratif comprend trois chambres. Le président du tribunal administratif
répartit les affaires entre les trois chambres. Le tribunal administratif siège, délibère et rend ses décisions au nombre de
trois membres. Les décisions sont prises à la majorité des voix.
La décision est lue en audience publique par le président ou par un autre membre de la composition qui a connu de
l’affaire, délégué à cette fin, sans que la présence des autres membres soit requise.

Les affaires sont plaidées et jugées en audience publique. Avril

2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 111

62. L’année judiciaire du tribunal administratif commence le 16 septembre et se termine le 15 juillet.


Le tribunal administratif fixe le nombre et la date des audiences nécessaires à la prompte expédition des affaires. Il
les communique au ministre de la Justice pour être publiés au Mémorial.
Néanmoins, le tribunal administratif doit, en cas de besoin, tenir des audiences extraordinaires, même en dehors de
la période fixée à l’alinéa premier.

63. Le président du tribunal administratif est chargé de surveiller la bonne marche des affaires et d’assurer le fonc
tionnement de la juridiction.
Il veille à la prompte expédition des affaires.

64. Chaque année, avant le 15 octobre, le président du tribunal administratif adresse au ministre de la Justice un
rapport relatif au fonctionnement du tribunal pendant l’année judiciaire écoulée avec un relevé des affaires en instance et
des affaires jugées.

65. Sans préjudice des articles 62 et 64, la Cour administrative a droit de surveillance sur le tribunal administratif.
Elle doit notamment veiller au bon fonctionnement du service dans cette juridiction.
Lorsqu’elle est informée de faits mettant en cause le bon fonctionnement du service, elle procède, s’il y a lieu, à une
enquête, au cours de laquelle, elle peut entendre toutes personnes et se faire communiquer tous documents. L’enquête
est faite par le président de la Cour administrative ou un membre de la Cour administrative désigné par lui.
Lorsque l’enquête fait apparaître des déficiences, la Cour administrative peut donner toutes injonctions nécessaires
pour assurer le bon fonctionnement du service.

66. Tous les avocats admis à plaider devant les tribunaux du Grand-Duché sont également admis à plaider devant
le tribunal administratif.
Néanmoins, les avocats inscrits à la liste I des tableaux dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats
ont seuls le droit d’accomplir les actes d’instruction et de procédure.

L’Etat se fait représenter devant le tribunal administratif par un délégué ou par un avocat.

Section 2. – Des incompatibilités

67. Les articles 19 à 27 sont applicables par analogie aux membres du tribunal administratif.

Section 3. – De la réception et de la prestation de serment

68. (L. 21 juin 1999) La réception des membres du tribunal administratif se fait à l’audience publique de la Cour
administrative.
Ils prêtent serment entre les mains du président, ou en cas d’empêchement de celui-ci, entre les mains du vice-
président de la Cour administrative.

69. Avant d’entrer en fonctions, les membres du tribunal administratif prêtent le serment suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’Etat. Je promets de remplir mes fonctions
avec intégrité, exactitude et impartialité».

70. Toute personne nommée à une fonction au tribunal administratif est tenue de prêter serment dans le mois à
compter du jour où sa nomination lui a été notifiée, à défaut de quoi il peut être pourvu à son remplacement.

Section 4. – Du rang et de la préséance

71. Au tribunal administratif il est tenu une liste de rang sur laquelle les membres du tribunal administratif sont inscrits
dans l’ordre qui suit:
Le président, le premier vice-président, le vice-président, les premiers juges et les juges dans l’ordre de leur
nomination.
Les magistrats nommés ensemble sont portés sur cette liste dans l’ordre que suivent les arrêtés de nomination, ou
dans celui de leur inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
Cette liste est arrêtée par la Cour administrative en assemblée générale; elle est complétée à chaque nouvelle
nomination.
Cette liste détermine le rang des membres dans les cérémonies et aux audiences du tribunal administratif.

Avril 2009
112 ORGANISATION JUDICIAIRE

Section 5. – Des empêchements et des remplacements

72. Le président du tribunal administratif est, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance de poste, remplacé
par le premier vice-président ou, à défaut de celui-ci par le vice-président, le premier juge ou le juge le plus élevé en
rang, dans l’ordre de la liste prévue à l’article 71.

73. Le premier vice-président, le vice-président, les premiers juges et juges sont, en cas d’absence, d’empêchement
ou de vacance de poste remplacés par un autre membre ou un membre suppléant du tribunal administratif.

74. Lorsque les besoins du service l’exigent, peut être assumé en qualité de greffier tout agent adéquat des services
de l’ordre administratif, pourvu qu’il soit Luxembourgeois, âgé de dix-huit ans au moins et qu’il prête préalablement entre
les mains du président du siège le serment imposé aux fonctionnaires publics et dont les termes sont indiqués à l’article
92.

Section 6. – Des absences et des congés

75. Aucun membre du tribunal administratif ou greffier ne peut s’absenter si le service doit souffrir de son absence.

76. Le président du tribunal administratif ne peut s’absenter plus de trois jours sans avoir obtenu la permission du
président de la Cour administrative.
Si l’absence doit durer plus d’un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.

77. Les autres membres du tribunal administratif ainsi que les greffiers ne peuvent s’absenter plus de trois jours
sans avoir obtenu la permission du président du tribunal administratif.
Si l’absence doit durer plus d’un mois, la permission du ministre de la Justice est nécessaire.

78. Les dispositions des deux articles qui précèdent ne s’appliquent pas aux absences qui peuvent être faites pen
dant les vacances judiciaires par les membres du tribunal administratif qui ne sont retenus par aucun service.

78-1. (L. 22 décembre 2000) L’article 37-1 est applicable aux membres du tribunal administratif.

78-2. (L. 7 juillet 2003) L’article 37-2 est applicable aux membres du tribunal administratif.

Section 7. – De la discipline

79. L’avertissement est donné par le président du tribunal administratif, soit d’office, soit sur réquisition du ministre
de la Justice.
L’application des autres peines disciplinaires est faite par la Cour administrative, en la chambre du conseil, sur
réquisition du ministre de la Justice.

80. Les articles 38, 39 et 41 à 49 sont applicables tels quels aux membres du tribunal administratif.

Section 8. – De la mise à la retraite des membres du tribunal administratif

81. Les articles 50 à 54 sont applicables tels quels aux membres du tribunal administratif.

Section 9. – De la procédure

82. La loi détermine la procédure à suivre devant le tribunal administratif. Un règlement grand-ducal pris sur avis du
Conseil d’Etat fixe le taux et le mode de réparation des indemnités des membres suppléants du tribunal administratif ainsi
que le tarif des frais et dépens en matière contentieuse et arrête le règlement d’ordre intérieur du tribunal administratif.

83. Le membre du tribunal administratif présidant la formation de jugement et le greffier attestent l’authenticité des
décisions rendues. Le greffier en délivre les expéditions.
Ces expéditions sont exécutoires.

Chapitre 5. – (L. 1er août 2007) Du stage des magistrats


et futurs magistrats étrangers

83-1. Les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, régulièrement admis à faire un stage, peuvent être auto-
risés à assister aux actes, délibérés et travaux des juridictions de l’ordre administratif.

Ils n’exercent aucune fonction judiciaire.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 113

83-2. Le ministre de la Justice statue sur les demandes d’admission au stage, qui lui sont transmises par les auto-
rités étrangères dont relèvent les magistrats et futurs magistrats.
Le président de la Cour administrative affecte les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers, admis à faire un
stage, à l’une des juridictions de l’ordre administratif.

83-3. Avant de commencer le stage, les magistrats et futurs magistrats d’Etats étrangers prêtent serment à l’audience
publique de la Cour administrative en ces termes: «Je jure de conserver le secret des actes, délibérés et travaux dont
j’aurai connaissance au cours de mon stage».
Ils sont soumis au secret professionnel conformément à l’article 458 du code pénal.

Chapitre 6. – De l’exécution des arrêts et jugements en matière administrative

84. Lorsqu’en cas d’annulation ou de réformation, coulée en force de chose jugée, d’une décision administrative qui
n’est pas réservée par la Constitution à un organe déterminé, la juridiction ayant annulé ou réformé la décision a renvoyé
l’affaire devant l’autorité compétente et que celle-ci omet de prendre une décision en se conformant au jugement ou à
l’arrêt, la partie intéressée peut, à l’expiration d’un délai de trois mois à partir du prononcé de l’arrêt ou du jugement, saisir
la juridiction qui a renvoyé l’affaire en vue de charger un commissaire spécial de prendre la décision aux lieu et place de
l’autorité compétente et aux frais de celle-ci. La juridiction fixe au commissaire spécial un délai dans lequel il doit
accomplir sa mission. La désignation du commissaire spécial dessaisit l’autorité compétente.

85. Au cas où la décision devait être prise par une personne publique décentralisée ou par une autorité déconcen-
trée, le commissaire spécial est choisi parmi les fonctionnaires supérieurs de l’autorité de tutelle ou du ministère dont
relève l’autorité à laquelle l’affaire a été renvoyée.
Dans les autres cas, le commissaire spécial est choisi parmi les membres de la juridiction.

86. La décision rendue par le commissaire spécial est, selon le cas, susceptible d’un recours en annulation ou d’un
recours en réformation.

87. Les commissaires spéciaux ont droit à une indemnité. Elle est fixée par la juridiction suivant la nature et la com-
plexité de l’affaire, d’après les bases établies par un règlement grand-ducal.

Chapitre 7. – Du greffe des juridictions administratives

88. La Cour administrative et le tribunal administratif disposent d’un greffe commun.


Le cadre du personnel comprend les fonctions et emplois suivants:
1) (Règl. gd. 7 septembre 2001) Dans la carrière moyenne de l’administration: –
un inspecteur principal premier en rang – un inspecteur principal – un
inspecteur – des chefs de bureau – des chefs de bureau adjoints – des
rédacteurs principaux – des rédacteurs
2) (Règl. gd. 7 septembre 2001) Dans la carrière inférieure de l’administration:
a) – des premiers commis principaux –
des commis principaux – des commis
– des commis adjoints – des
expéditionnaires
b) – un premier huissier dirigeant ou huissier dirigeant ou premier huissier principal;
– des huissiers principaux
– des huissiers-chef
– des huissiers de salle.
La nomination aux fonctions d’inspecteur principal premier en rang, d’inspecteur principal, d’inspecteur, de chef de
bureau et de chef de bureau adjoint sont faites par le Grand-Duc, sur avis du président de la Cour administrative.
Les autres nominations sont faites par le ministre de la Justice.
Les greffiers en chef et les greffiers sont choisis parmi les fonctionnaires de la carrière moyenne du rédacteur.
Nul ne peut être affecté à un emploi au greffe s’il remplit un mandat politique.

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114 ORGANISATION JUDICIAIRE

89. Ce cadre peut être complété par des stagiaires, des employés et des ouvriers selon les besoins du service et
dans les limites des crédits budgétaires.

90. Les candidats aux fonctions des carrières moyenne et inférieure doivent remplir, sous réserve des dispositions
de l’article 91 ci-après, les mêmes conditions que les candidats aux fonctions analogues auprès de l’administration
gouvernementale.

91. Un règlement grand-ducal détermine les modalités d’organisation des stages, des examens de fin de stage et
des examens de promotion et peut fixer des conditions particulières de recrutement, de stage, de nomination et d’avan-
cement pour le personnel du greffe.

92. Avant d’entrer en fonctions, les fonctionnaires énumérés à l’article 88 prêtent entre les mains du président de la
Cour administrative le serment suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’Etat. Je promets de remplir mes fonctions
avec intégrité, exactitude et impartialité.»

Chapitre 8. – Dispositions diverses

93. Les nouvelles fonctions créées par la présente loi sont classées comme suit:
le président de la Cour administrative grade M7 le vice-
président de la Cour administrative grade M6 le président
du tribunal administratif grade M6 le premier
conseiller de la Cour administrative grade M5 le premier
vice-président du tribunal administratif grade M5 le conseiller
de la Cour administrative grade M4 le vice-
président du tribunal administratif grade M4 le premier
juge du tribunal administratif grade M3 le juge du
tribunal administratif grade M2

94. …

95. …

Chapitre 9. – Des dispositions transitoires, modificatives, budgétaires


et abrogatoires et de l’entrée en vigueur

96. …

97. …

98. (1) En attendant l’entrée en vigueur des loi et règlement grand-ducal visés aux articles 55 et 82, l’arrêté royal
grand-ducal du 21 août 1866 portant règlement de procédure en matière de contentieux devant le Conseil d’Etat, tel qu’il
a été modifié dans la suite, reste en vigueur, sans préjudice des dispositions dérogatoires de la présente loi. De même,
restent en vigueur l’arrêté royal grand-ducal modifié du 4 juillet 1883 concernant le tarif des dépens en matière
contentieuse devant le Conseil d’Etat et le règlement grand-ducal du 27 octobre 1995 portant fixation des indemnités et
des frais de voyage et de séjour des membres suppléants du comité du contentieux.

(2) Abr. (L. 21 juin 1999)

99. Abr. (L. 21 juin 1999)

100. (1) Dans tous les textes de loi et de règlement, la référence au Comité du contentieux ou au Comité du con
tentieux du Conseil d’Etat ou encore au Conseil d’Etat tout court, si la fonction juridictionnelle du Conseil d’Etat est visée,
s’entend comme référence au tribunal administratif, tel qu’il est organisé par la présente loi. De même, dans ces textes,
la référence au président du Conseil d’Etat ou du Comité du contentieux, si sa fonction juridictionnelle est visée, s’entend
comme référence au président du tribunal administratif. Dans l’hypothèse visée à l’article 88-3 du Code d’instruction
criminelle, les termes «président du Comité du contentieux du Conseil d’Etat» sont remplacés par les termes «président
de la Cour administrative».

(2) (L. 21 juin 1999) Le recours visé à l’article 107 de la loi communale du 13 décembre 1988 est porté devant la
Cour administrative.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 115

101. Le mandat des membres effectifs du Comité du contentieux en fonction prend fin lors de l’entrée en vigueur de
la présente loi.

102. Aucun membre effectif du Comité du contentieux en fonctions avant l’entrée en vigueur de la présente loi ne
peut être appelé à siéger aux juridictions de l’ordre administratif après l’entrée en vigueur de la présente loi.

106. …

107. …

108. La loi du 25 février 1986 concernant l’exécution des arrêts du comité du contentieux du Conseil d’Etat est
abrogée.

21 novembre 1997. – Règlement grand-ducal fixant le taux et le mode de répartition des indemnités des membres
suppléants de la Cour administrative et du Tribunal administratif
v. Mém. 1997, 2962

2.

21 juin 1999. – Loi portant règlement de procédure devant les juridictions administratives
Mém. 1999, 1892 mod. L. 28 juillet 2000,
Mém. 2000, 1418

TITRE I

Instances devant le tribunal administratif

Chapitre I. – De l’introduction et de l’instruction des instances

Art. 1er. Tout recours, en matière contentieuse, introduit devant le tribunal administratif, dénommé ci-après «tribu-
nal», est formé par requête signée d’un avocat inscrit à la liste I des tableaux dressés par les conseils des Ordres des
avocats.
La requête, qui porte date, contient:
– les noms, prénoms et domicile du requérant,
– la désignation de la décision contre laquelle le recours est dirigé,
– l’exposé sommaire des faits et des moyens invoqués,
– l’objet de la demande, et
– le relevé des pièces dont le requérant entend se servir.

2. La requête introductive est déposée au greffe du tribunal, en original et quatre copies. Les pièces énoncées sont
jointes en quatre copies. La décision critiquée doit figurer en copie parmi les pièces versées, si le demandeur en dispose;
si tel n’est pas le cas, elle est à verser en cours de procédure par celui qui en est détenteur. En cas de recours contre
le silence prévu par l’article 4 de la loi du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l’ordre administratif,
c’est la demande de décision accompagnée le cas échéant d’un récépissé, qui est à joindre.
Le tribunal peut exiger le dépôt des originaux des pièces. Ce dépôt s’opère moyennant dépôt au greffe du tribunal
où les pièces peuvent être consultées sans déplacement.

3. Au regard des délais de procédure, seule la date du dépôt au greffe est prise en considération.

4. (1) Sous réserve du paragraphe 2, le requérant fait signifier la requête à la partie défenderesse et aux tiers inté-
ressés, à personne ou à domicile, par exploit d’huissier, dont l’original ou la copie certifiée conforme est déposé sans
délai au greffe du tribunal. L’affaire n’est portée au rôle qu’après ce dépôt.
(2) Faute par le requérant d’avoir procédé à la signification de son recours à la partie défenderesse dans le mois du
dépôt du recours, celui-ci est caduc.

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116 ORGANISATION JUDICIAIRE

(3) Le dépôt de la requête vaut signification à l’Etat. Il en est de même pour le dépôt des mémoires subséquents.

(4) En cas de défaut de signification aux tiers intéressés, le tribunal ordonne leur mise en intervention.

(5) Les règles établies pour les significations en matière de procédure civile sont applicables.

5. (1) Sans préjudice de la faculté, pour l’Etat, de se faire représenter par un délégué, le défendeur et le tiers inté
ressé sont tenus de constituer avocat et de fournir leur réponse dans le délai de trois mois à dater de la signification de
la requête introductive.
(2) La constitution d’avocat se fait soit par acte séparé, soit dans les mémoires en demande ou en défense.

(3) La signature de l’avocat inscrit à la liste I des tableaux des avocats au bas de la requête ou des mémoires vaut
constitution et élection de domicile chez lui.

(4) Dès le dépôt au greffe de la constitution d’avocat ou du mémoire en réponse, le greffier transmet sans délai à
l’avocat constitué un exemplaire des pièces déposées par le demandeur.

(5) Le demandeur peut fournir une réplique dans le mois de la communication de la réponse; la partie défenderesse
et le tiers intéressé sont admis à leur tour à dupliquer dans le mois.

(6) Les délais prévus aux paragraphes 1 et 5 sont prévus à peine de forclusion. Ils ne sont pas susceptibles d’aug-
mentation en raison de la distance. Ils sont suspendus entre le 16 juillet et le 15 septembre.

(7) Pour des raisons exceptionnelles et dûment motivées, les parties peuvent demander au président du tribunal, au
plus tard huit jours avant leur expiration respective, une prorogation unique des délais qui leur sont impartis. La demande
est signifiée ou notifiée dans le même délai aux parties adverses. Le président rend une ordonnance non susceptible de
recours après avoir entendu les parties ou les avoirs dûment appelées.

(8) Dans les affaires urgentes, les délais peuvent être abrégés par ordonnance du président du tribunal. La demande
en abréviation des délais est signifiée ou notifiée aux autres parties. Le président rend une ordonnance non susceptible
de recours après avoir entendu les parties ou les avoir dûment appelées.

6. Si la partie défenderesse ou un tiers intéressé ne comparaît pas dans le délai prévu à l’article 5, le tribunal statue
néanmoins à l’égard de toutes les parties.

7. Il ne pourra y avoir plus de deux mémoires de la part de chaque partie, y compris la requête introductive.
Néanmoins, en cas de jugement avant dire droit ou de mesure d’instruction, chaque partie peut encore prendre
position par un mémoire supplémentaire.
Toutefois, dans l’intérêt de l’instruction de l’affaire, le président du tribunal ou le président de la chambre appelée à
connaître de l’affaire peut ordonner d’office la production de mémoires supplémentaires.

8. (1) Le dépôt et la signification des mémoires en réponse, en réplique et en duplique produits par les parties autres
que le délégué du Gouvernement se font d’après les règles fixées aux articles 2 et 4 pour la requête introductive.
(2) Les pièces dont la partie défenderesse ou les tiers intéressés entendent se prévaloir sont énoncées dans leurs
mémoires en réponse et déposées au greffe ensemble avec lesdits mémoires. Elles sont communiquées aux autres
parties par le greffe.

(3) Les mémoires présentés par le délégué du Gouvernement sont déposés au greffe dans les délais prévus à
l’article 5 et communiqués aux parties par le greffier.

(4) Le délégué du Gouvernement dépose au greffe, dans les mêmes délais, copie des pièces dont il entend se servir
plus particulièrement. Ces pièces sont communiquées aux parties par le greffe.
(5) L’autorité qui a posé l’acte visé par le recours dépose le dossier au greffe sans autre demande, dans le délai de
trois mois à partir de la communication du recours. Les parties peuvent obtenir copie des pièces de ce dossier contre
paiement des droits de copie fixés pour frais de justice. Le recouvrement de ces frais est opéré par le receveur de
l’Administration de l’enregistrement.

(6) Toute pièce versée après que le juge-rapporteur a commencé son rapport en audience publique est écartée des
débats, sauf si le dépôt en est ordonné par le tribunal.

9. Par dérogation à l’article 1er, en cas d’introduction d’un recours par l’Etat, la requête introductive peut être signée
par un délégué du Gouvernement.
Par dérogation à l’article 4, en cas d’introduction d’un recours par l’Etat, le greffier communique, selon les formalités
prévues à l’article 34, à la partie défenderesse et au tiers intéressé, copie des mémoires et pièces fournis. La partie
défenderesse et le tiers intéressé sont tenus de répondre dans le délai prévu à l’article 5.

Avril 2009
ORGANISATION JUDICIAIRE 117

10. Les communications entre avocats constitués et entre le délégué du Gouvernement et les avocats constitués
peuvent être faites moyennant signification par ministère d’huissier ou notification par voie postale ou par voie directe
ou par voie de greffe en ce qui concerne les communications avec le délégué du Gouvernement.
La signification est constatée par l’apposition du cachet et de la signature de l’huissier de justice sur l’acte et sa
copie avec l’indication de la date et du nom du délégué du Gouvernement ou de l’avocat destinataire.
La notification directe s’opère par la remise de l’acte en double exemplaire au délégué du Gouvernement ou à
l’avocat destinataire, lequel restitue aussitôt l’un des exemplaires après l’avoir daté et visé.

11. (1) Le recours n’a pas d’effet suspensif s’il n’en est autrement ordonné par le président du tribunal ou par le
juge qui le remplace.
(2) Le sursis à exécution ne peut être décrété qu’à la double condition que, d’une part, l’exécution de la décision
attaquée risque de causer au requérant un préjudice grave et définitif et que, d’autre part, les moyens invoqués à l’appui
du recours dirigé contre la décision apparaissent comme sérieux. Le sursis est rejeté si l’affaire est en état d’être plaidée
et décidée à brève échéance.
(3) La demande en sursis à exécution est à présenter par requête distincte à adresser au président du tribunal et
doit remplir les conditions prévues aux articles 2 et 4.
(4) Le défendeur et le tiers intéressé sont convoqués par les soins du greffe.
(5) La procédure est orale. L’affaire est plaidée à l’audience à laquelle les parties ont été convoquées. Le président
s’assure que le défendeur et le tiers intéressé ont été touchés par la convocation. Sur demande justifiée des parties, il
peut accorder des remises.
(6) L’ordonnance est exécutoire dès sa notification. Elle n’est susceptible d’aucune voie de recours. Elle cesse ses
effets lorsque le tribunal a tranché le principal ou une partie du principal.
(7) Le juge qui a connu de la demande d’effet suspensif du recours ne peut plus siéger au fond.

12. Lorsque le tribunal est saisi d’une requête en annulation ou en réformation, le président ou le magistrat qui le
remplace peut au provisoire ordonner toutes les mesures nécessaires afin de sauvegarder les intérêts des parties ou
des personnes qui ont intérêt à la solution de l’affaire, à l’exclusion des mesures ayant pour objet des droits civils.
La demande est instruite et jugée selon la procédure prévue à l’article 11, paragraphes 3 à 7.

13. (1) Sauf dans les cas où les lois ou les règlements fixent un délai plus long ou plus court et sans préjudice des
dispositions de la loi du 22 décembre 1986 relative au relevé de la déchéance résultant de l’expiration d’un délai imparti
pour agir en justice, le recours au tribunal n’est plus recevable après trois mois du jour où la décision a été notifiée au
requérant ou du jour où le requérant a pu en prendre connaissance.
(2) Toutefois si la partie intéressée a adressé un recours gracieux à l’autorité compétente avant l’expiration du délai
de recours fixé par la disposition qui précède ou d’autres dispositions législatives ou réglementaires, le délai du recours
contentieux est suspendu et un nouveau délai commence à courir à partir de la notification de la nouvelle décision qui
intervient à la suite de ce recours gracieux.
(3) Si un délai de plus de trois mois s’est écoulé depuis la présentation du recours gracieux sans qu’une nouvelle
décision ne soit intervenue, le délai du recours contentieux commence à courir à partir de l’expiration du troisième mois.
La date du dépôt du recours gracieux est constatée par la notification qui en a été faite ou par un récépissé délivré au
requérant par l’autorité administrative compétente ou son préposé. Ce récépissé doit être produit à l’appui du recours
contentieux du tribunal.
(4) Si l’administration n’a pas délivré de récépissé, le tribunal apprécie, d’après les éléments du dossier, si le requé-
rant rapporte une preuve certaine qu’un recours gracieux a été introduit par lui à une date déterminée.
(5) Néanmoins le tiers intéressé peut former incidemment recours alors même qu’il aurait acquiescé à la décision
attaquée avant le recours principal.

14. Lorsque, d’après l’examen d’une affaire, il y a lieu d’ordonner des mises en intervention, des enquêtes, des
mesures d’instruction exécutées par un technicien, des vérifications d’écritures ou des vérifications personnelles du juge,
le tribunal règle la forme et les délais dans lesquels il y est procédé et commet un de ses membres pour procéder à
ces actes d’instruction, les recevoir ou les surveiller.
Le principe du contradictoire doit en tout état de cause être respecté.

Chapitre II. – Des recours contre les actes administratifs à caractère réglementaire

15. Le recours dirigés contre les actes administratifs à caractère réglementaire sont introduits et instruits conformé
ment aux dispositions des articles 1er à 14, sous réserve des dispositions qui suivent.

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118 ORGANISATION JUDICIAIRE

16. Le délai d’introduction est de trois mois à partir de la publication de l’acte attaqué ou, à défaut de publication, de
la notification ou du jour où le requérant en a eu connaissance.

17. Si la décision attaquée est publiée au Mémorial, le demandeur est dispensé de la verser parmi les pièces.
En cas de recours introduit par une association sur base de l’article 7, paragraphe (2) de la loi du 7 novembre 1996,
celle-ci doit déposer toutes pièces documentant ses qualités de personnalité morale et d’association agréée au voeu de
l’article 7, paragraphe (2), alinéa 2 de la même loi.

18. Le président du tribunal ou le magistrat qui le remplace peut ordonner l’effet suspensif du recours dans les
conditions et selon la procédure de l’article 11.

Chapitre III. – Des incidents en cours d’instruction des affaires

De l’inscription en faux

19. Dans le cas de demande en inscription de faux contre une pièce produite, le tribunal fixe le délai dans lequel
la partie qui l’a produite est tenue de déclarer si elle entend s’en servir.
Si la partie ne satisfait pas à cette ordonnance, ou si elle déclare qu’elle n’entend pas se servir de la pièce, ladite
pièce est rejetée.
Si la partie déclare qu’elle entend se servir de la pièce, le tribunal statue sur le rapport du juge commis, soit en
ordonnant qu’il sera sursis à la décision de l’instance principale jusqu’après le jugement sur le faux par le tribunal
compétent soit en prononçant la décision définitive, si elle ne dépend pas de la pièce arguée de faux.

De l’intervention

20. L’intervention est formée par une requête, conforme aux dispositions des articles 1er et 2, qui est notifiée aux
parties, pour y répondre dans le délai fixé par le président du tribunal ou le président de la chambre appelée à connaî
tre de l’affaire principale; néanmoins, la décision de l’affaire principale qui serait instruite ne peut être retardée par une
intervention.
Lorsque l’intervention est faite après que tous les mémoires prévus par l’article 5 ont été échangés, les parties défen-
deresses sur intervention peuvent communiquer dans le mois, à peine de forclusion, un mémoire supplémentaire.
L’intervention n’est plus recevable après que le juge-rapporteur a commencé son rapport en audience publique.
Des reprises d’instance et constitution de nouvel avocat

21. (1) Dans les affaires qui ne sont point en état d’être jugées, la procédure est suspendue par la communication
du décès de l’une des parties ou par le seul fait du décès, de la démission, de l’interdiction ou de la destitution de son
avocat.

(2) Une affaire est en état d’être jugée lorsque les délais pour échanger les mémoires sont expirés.

(3) La suspension dure jusqu’à la mise en demeure pour reprendre l’instance ou constituer avocat.

(4) La reprise d’instance et la constitution de nouvel avocat se fait en conformité avec les articles 5, paragraphe 2 et
10.

22. L’acte de révocation d’un avocat par la partie est sans effet pour la partie adverse, s’il ne contient pas la consti
tution d’un autre avocat.

Du désaveu

23. Si une partie veut former un désaveu relativement à des actes ou procédures faits en son nom par l’avocat
ailleurs qu’au tribunal, et qui peuvent influer sur la décision de la cause qui y est portée, sa demande doit être commu
niquée aux autres parties. Si le tribunal estime que le désaveu mérite d’être instruit, il renvoie l’instruction et le jugement
devant les juges compétentes pour y être statué dans le délai qui sera réglé.
A l’expiration de ce délai, il est passé outre au rapport de l’affaire principale sur le vu du jugement du désaveur, ou
faute de le rapporter.

De la récusation

24. Sont applicables les dispositions relatives à la récusation applicables en matière de procédure civile.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 119

Du désistement

25. Le désistement peut être fait par acte signé par le demandeur ou par son mandataire et communiqué à la partie
adverse et au tiers intéressé dans les formes de l’article 10.
Il emporte de plein droit déchéance du recours et obligation de payer les frais de l’instance.

Chapitre IV. – De la tenue des audiences et des décisions du tribunal

26. Ceux qui assistent aux audiences, se tiennent découverts, dans le respect et le silence: tout ce que le président
ordonne pour le maintien de l’ordre, est exécuté ponctuellement et à l’instant.

27. Si un ou plusieurs individus interrompent le silence, donnent des signes d’approbation ou d’improbation, soit à la
défense des parties, soit aux discours des juges, soit aux interpellations, avertissements ou ordre du président, soit aux
jugements ou ordonnances, causent ou excitent du tumulte de quelque manière que ce soit, et si, après l’avertissement
du président, ils ne rentrent pas dans l’ordre sur-le-champ, il leur est enjoint de se retirer, et les résistants seront saisis et
déposés à l’instant dans la maison d’arrêt pour vingt-quatre heures: ils y seront reçus sur l’exhibition de l’ordre du
président, qui sera mentionné au procès-verbal de l’audience; le tout sans préjudice des poursuites pénales devant la
juridiction compétente.

28. (1) Le tribunal prend ses décisions sur le rapport d’un de ses membres.

(2) Le rapport est fait en audience publique du tribunal par un de ses membres; après ce rapport, les mandataires
des parties ainsi que les délégués du Gouvernement ou les mandataires par lesquels l’Etat est représenté à l’audience,
sont entendus dans leurs observations orales.

(3) La délibération du tribunal n’est pas publique.

(4) Le jugement contient les noms des juges, du délégué du Gouvernement ainsi que des mandataires, les noms,
prénoms et demeures des parties, leurs prétentions, l’exposé sommaire des points de fait et de droit, les motifs et le
dispositif.

29. L’inobservation des règles de procédure n’entraîne l’irrecevabilité de la demande que si elle a pour effet de
porter effectivement atteinte aux droits de la défense.

30. Le tribunal ne peut pas statuer sur un moyen soulevé d’office sans avoir préalablement invité les parties à pré-
senter leurs observations.

31. Le tribunal, suivant la gravité des circonstances, peut, dans les causes dont il sera saisi, prononcer, même d’office,
des injonctions, supprimer des écrits, les déclarer calomnieux et ordonner l’impression et l’affiche de ses jugements.

32. Toute partie qui succombera sera condamnée au dépens, sauf au tribunal à laisser la totalité, ou une fraction
des dépens à la charge d’une autre partie par décision spéciale et motivée.

33. Lorsqu’il paraît inéquitable de laisser à la charge d’une partie les sommes exposées par elle et non comprises
dans les dépens, le juge peut condamner l’autre partie à lui payer le montant qu’il détermine.

34. (1) Le greffier notifie aux parties une copie certifiée conforme du jugement.

(2) La notification s’opère par pli fermé et recommandé à la poste, accompagné d’un avis de réception. Le pli est
délivré aux mandataires auprès desquels les parties ont élu domicile.

(3) En cas d’absence d’élection de domicile, la remise est faite en mains propres du destinataire. S’il s’agit d’une
personne morale, la remise en mains propres du destinataire est réputée faite lorsque le pli est délivré à son représen-
tant légal, à un fondé de pouvoir de ce dernier ou à toute autre personne habilitée à cet effet.

(4) Si le destinataire accepte la lettre recommandée, l’agent des postes en fait mention sur l’avis de réception qu’il
envoie au greffe. Dans ce cas, la notification est réputée faite le jour de la remise de la lettre recommandée au destina-
taire.

(5) Si l’agent des postes ne trouve pas le destinataire à l’adresse indiquée et qu’il résulte des constatations qu’il a
faites que le destinataire demeure bien à cette adresse, le pli peut être remis à toute autre personne qui s’y trouve, à
condition que celle-ci l’accepte, déclare ses nom, prénoms, qualité et adresse et donne récépissé. L’agent des postes en
fait mention sur l’avis de réception qu’il envoie au greffe. Le pli ne peut être remis à un enfant qui n’a pas atteint l’âge de
quinze ans accomplis. La notification est réputée faite le jour de la remise de la lettre recommandée à la personne qui
l’accepte.

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120 ORGANISATION JUDICIAIRE

(6) Dans les cas où la notification n’a pu être faite comme il est dit ci-avant, l’agent des postes remet la lettre recom-
mandée avec l’avis de réception au bureau des postes distributeur compétent. Il laisse à l’adresse indiquée ou dans la
boîte postale du destinataire un avis l’avertissant que la lettre recommandée n’a pas pu lui être remise en indiquant
l’adresse du tribunal ainsi que le bureau des postes où la lettre recommandée doit être retirée dans un délai de sept
jours. Si la lettre est retirée dans ce délai, un agent du bureau des postes mentionne la remise sur l’avis de réception
qu’il envoie au greffe. Si la lettre recommandée n’est pas retirée par le destinataire dans ce délai, l’agent le mentionne
sur l’avis de réception et renvoie la lettre recommandée accompagnée de l’avis de réception au greffe. Dans tous les
cas, la notification est réputée faite le jour du dépôt de l’avis par l’agent des postes.

(7) Lorsqu’une partie réside à l’étranger ou n’a ni domicile, ni résidence connus, il est procédé par voie de signification
par exploit d’huissier. Les règles établies pour les significations en matière de procédure civile sont applicables.

(8) Si l’Etat est partie au litige le jugement est notifié aux membres du gouvernement en cause.

(9) Les jugements du tribunal ne sont mis à exécution qu’après avoir été préalablement notifiés aux parties.

35. Par dérogation à l’article 45, si l’exécution de la décision attaquée risque de causer au requérant un préjudice
grave et définitif, le tribunal peut, dans un jugement tranchant le principal ou une partie du principal, ordonner l’effet
suspensif du recours pendant le délai et l’instance d’appel.

La décision ordonnant l’effet suspensif n’est pas susceptible d’appel.

Chapitre V. – Des voies de recours contre les décisions du tribunal

De la tierce-opposition

36. Ceux qui veulent s’opposer à des décisions du tribunal et lors desquelles ni eux ni ceux qu’ils représentent n’ont
été appelés, ne peuvent former leur opposition que par requête en la forme ordinaire; et sur le dépôt qui en sera fait au
greffe du tribunal, il sera procédé conformément aux dispositions du chapitre I.

De l’appel

37. L’appel contre les décisions du tribunal est instruit devant la Cour administrative suivant les règles énoncées
aux articles 38 à 51.

TITRE II

Instances devant la Cour administrative Chapitre I.

– De l’appel et de l’instruction sur appel

38. Sans préjudice des dispositions de la loi du 22 décembre 1986 relative au relevé de la déchéance résultant de
l’expiration d’un délai imparti pour agir en justice, le délai pour interjeter appel contre les jugements du tribunal admi
nistratif ou d’une autre juridiction administrative est, sous peine de forclusion, de quarante jours. Le délai n’est pas
susceptible d’augmentation en raison de la distance.
Ce délai court pour toutes les parties du jour où le jugement leur aura été notifié par le greffe de la juridiction de
première instance, d’après la procédure prévue par l’article 34.
L’intimé peut interjeter appel incident.

39. (1) L’appel est interjeté par une requête déposée au greffe de la Cour administrative, dénommée ci-après «Cour»,
en original et quatre copies et signifiée aux parties ayant figuré en première instance ou y ayant été dûment appelées.

(2) Faute par le requérant de signifier son recours dans le mois du dépôt du recours, celui-ci est caduc.

(3) Le dépôt de la requête d’appel vaut signification à l’Etat. Il en est de même pour le dépôt des mémoires
subséquents.

(4) La requête d’appel doit être signée par un avocat, inscrit à la liste I des tableaux dressés par les conseils des
ordres des avocats, ou par le délégué du Gouvernement ayant reçu mandat exprès à cet effet de l’Etat.
(5) Les règles établies pour les significations en matière de procédure civile sont applicables.

40. La signature de l’avocat ou du délégué du Gouvernement au bas de la requête ou des mémoires vaut consti
tution et élection de domicile chez lui.
Si l’Etat relève appel par voie du délégué du Gouvernement, le mandat du membre du gouvernement dont émane la
décision en cause doit figurer en annexe de la requête d’appel, à peine d’irrecevabilité.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 121

41. (1) La requête qui porte date, contient:


– les noms, prénoms et domicile de l’appelant,
– l’indication du jugement contre lequel appel est interjeté,
– l’exposé sommaire des faits et des moyens invoqués,
– les prétentions de l’appelant, et
– le relevé des pièces dont il entend se servir.
(2) Les demandes nouvelles en instance d’appel sont prohibées. En revanche, les moyens nouveaux sont admis.
(3) Le dossier de la première instance, contenant copies des pièces versées en première instance ainsi que du
jugement du tribunal, est versé à la Cour par le tribunal.
(4) Pour les pièces nouvelles, il est procédé conformément à l’article 2.
(5) Toute pièce versée après que le magistrat-rapporteur a commencé son rapport en audience publique est écartée
des débats, sauf si le dépôt en est ordonné par la Cour.

42. Au regard des délais de procédure, seule la date du dépôt au greffe est prise en considération.

43. Aucune intervention volontaire n’est reçue en cas d’appel si ce n’est de la part de ceux qui ont droit de former
tierce-opposition.

44. Les jugements qui tranchent dans leur dispositif une partie du principal et ordonnent une mesure d’instruction ou
une mesure provisoire peuvent être immédiatement frappés d’appel.
Il en est de même lorsque le jugement, qui statue sur une exception de procédure, une fin de non-recevoir ou tout
autre incident, met fin à l’instance.
Les autres jugements ne peuvent être frappés d’appel, indépendamment des jugements sur le fond, que dans les
cas spécifiés par le législateur.

45. Sans préjudice de la disposition de l’article 35, pendant le délai et l’instance d’appel, il est sursis à l’exécution
des jugements ayant annulé ou réformé des décisions attaquées.

46. (1) La partie intimée et le tiers intéressé sont tenus de fournir leur réponse dans le délai d’un mois à dater de la
signification de la requête d’appel.

(2) L’appelant peut fournir une réplique dans le mois de la notification de chaque réponse; la partie intimée et le tiers
intéressé sont admis à leur tour à dupliquer dans le mois.
(3) Les délais qui sont prévus aux paragraphes 1 et 2 ci-dessus sont fixés à peine de forclusion. Ils ne sont pas
susceptibles d’augmentation en raison de la distance. Ils sont suspendus entre le 16 juillet et le 15 septembre.
(4) Pour des raisons exceptionnelles et dûment motivées, les parties peuvent demander au président de la Cour, au
plus tard huit jours avant leur expiration respective, une prorogation unique des délais qui leur sont impartis. La demande
est communiquée dans le même délai aux parties adverses. Le président rend une ordonnance non susceptible de
recours après avoir entendu les parties ou les avoir dûment appelées.
(5) Dans les affaires urgentes, les délais peuvent être abrégés par ordonnance du président de la Cour. La demande
en abréviation des délais est communiquée aux autres parties. Le président rend une ordonnance non susceptible de
recours après avoir entendu les parties ou les avoir dûment appelés.

47. Si la partie intimée ne comparaît pas, la Cour statue néanmoins à son égard.

48. Sauf en cas d’arrêt avant dire droit ou de mesure d’instruction, il ne pourra y avoir plus de deux mémoires de la
part de chaque partie, y comprise la requête d’appel. Toutefois, dans l’intérêt de l’instruction de l’affaire, le président de la
Cour ou le magistrat présidant la juridiction d’appel peut ordonner d’office la production de mémoires supplémentaires.

49. Le dépôt et la communication des mémoires en réponse, en réplique et en duplique produits par les parties
autres que celles représentées par le délégué du Gouvernement se font d’après les règles fixées à l’article 39 pour la
requête d’appel.
Pour les mémoires présentés par le délégué du Gouvernement, les dispositions prévues à l’article 8, paragraphes 3
à 7 et à l’article 10 sont applicables.

50. Par dérogation à l’article 39, en cas d’appel interjeté de la part de l’Etat, le greffier communique, selon les for
malités prévues à l’article 34, aux parties en cause en première instance copies de la requête d’appel, des mémoires
et pièces fournis. La partie intimée et le tiers intéressé sont tenus de répondre dans le délai prévu à l’article 46.

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51. Lorsque, d’après l’examen d’une affaire, il y a lieu d’ordonner des mises en intervention, des enquêtes, des
mesures d’instruction exécutées par un technicien, des vérifications d’écritures ou des vérifications personnelles du
conseiller, la Cour règle la forme et les délais dans lesquels il y est procédé et commet un de ses membres pour pro
céder à ces actes d’instruction, les recevoir ou les surveiller.

Le principe du contradictoire doit en tout état de cause être respecté.

Chapitre II. – Des incidents en cours d’instruction des affaires

52. Les articles 19 à 25 sont applicables aux instances devant la Cour.

Chapitre III. – Des décisions de la Cour

53. (1) La Cour prend ses décisions sur le rapport d’un de ses membres.

(2) Le rapport est fait en audience publique de la Cour par un de ses membres; après ce rapport, les mandataires
ainsi que les délégués ou les mandataires par lesquels l’Etat est représenté à l’audience, sont entendus dans leurs
observations orales.

(3) La délibération de la Cour n’est pas publique.

(4) L’arrêté contient les noms des conseillers, du délégué du gouvernement ainsi que des mandataires, les noms,
prénoms et demeures des parties, leurs prétentions, l’exposé sommaire des points de fait et de droit, les motifs et le
dispositif.

54. (L. 28 juillet 2000) Sont applicables à la Cour les articles 26, 27 et 29 à 34.

Chapitre IV. – Des voies de recours contre les décisions de la Cour

55. Les arrêts de la Cour ne sont susceptibles d’aucune voie de recours, si ce n’est de la tierce-opposition qui
s’exerce conformément à l’article 36.

TITRE III

Dispositions spécifiques en matière fiscale

56. En matière fiscale, les dispositions prévues aux titres I et II sont applicables, sauf les exceptions qui sont prévues
aux dispositions des articles suivants.

57. La requête introductive d’instance signée par le requérant ou son mandataire contient outre les indications
prévues à l’article 1er une élection de domicile au Grand-Duché lorsque le requérant ou son mandataire demeurent à
l’étranger.

58. Les demandes nouvelles n’ayant pas figuré dans la réclamation sont prohibées. En revanche, les moyens nou-
veaux sont admis.

59. La preuve des faits déclenchant l’obligation fiscale appartient à l’administration, la preuve des faits libérant de
l’obligation fiscale ou réduisant la cote d’impôt appartient au contribuable.
La charge de la régularité de la procédure fiscale appartient à l’administration.
La preuve peut être rapportée par tous les moyens, hormis le serment.

60. Le demandeur peut prendre connaissance de tous les documents et pièces versés par l’administration au dos
sier du litige, y compris ceux contenant des indications relatives aux bénéfices ou revenus de tiers, de telle manière qu’il
puisse s’assurer que les points de comparaison retenus par l’administration visent bien des entreprises dont l’activité
est comparable à la sienne.
Toutefois, les communications concernant les entreprises ou personnes nommément désignées ne portent que sur
les moyennes de chiffres d’affaires ou de revenus, de façon à respecter le secret professionnel. Ces comparaisons ne
sauraient à elles seules justifier les demandes de l’administration.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 123

TITRE IV

Dispositions modificatives, abrogatoires et additionnelles

67. L’arrêté royal grand-ducal du 21 août 1866 portant règlement de procédure en matière de contentieux devant le
Conseil d’Etat, tel qu’il a été modifié dans la suite, est abrogé.

68. La référence à la présente loi pourra se faire sous une forme abrégée en utilisant les termes de «loi portant
règlement de procédure devant les juridictions administratives», pour autant que les articles 1er à 60, 69 et 70 sont
concernés.

TITRE V

Entrée en vigueur et dispositions transitoires

69. La présente loi entre en vigueur le 16 septembre 1999.


Les affaires introduites avant cette date continueront à être instruites selon les anciennes règles de procédure.

70. Toutes les affaires introduites avant l’entrée en vigueur de la présente loi et qui n’ont pas fait l’objet d’un jugement
du tribunal administratif avant la fin de l’année judiciaire 1998/1999, seront appelées pendant la deuxième moitié du mois
de septembre et la première moitié du mois d’octobre 1999 par le tribunal en vue d’examiner leur degré d’instruction.
Les affaires dans lesquelles la partie défenderesse aura communiqué son mémoire de réponse, seront fixées pour
plaidoiries, sauf désistement de la part du requérant.
Dans les affaires dans lesquelles seule la requête introductive aura été communiquée, le tribunal enjoindra par
ordonnance non susceptible d’appel, au demandeur de déclarer au greffe, dans un délai d’un mois, à peine de forclu-
sion, s’il entend poursuivre le recours. Dans ce cas, l’affaire sera instruite conformément aux dispositions de la présente
loi. Sinon, le demandeur est censé s’être désisté de son recours.

71. Les recours introduits devant la Cour administrative à l’encontre des actes administratifs à caractère réglemen
taire pour lesquels le rapport prévu à l’article 53, paragraphes (1) et (2) n’a pas été présenté et ceux qui ont donné lieu
à un jugement d’avant dire droit sont transmis au tribunal administratif sans autre forme de procédure.

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VII. COUR CONSTITUTIONNELLE

27 juillet 1997. – Loi portant organisation de la Cour Constitutionnelle


Mém. 1997, 1724

Chapitre 1er. – De l’institution et du siège

Art. 1er. La présente loi porte organisation de la Cour Constitutionnelle. Le


siège de la Cour est à Luxembourg.

Chapitre 2. – Des attributions

2. La Cour Constitutionnelle statue, suivant les modalités déterminées par la présente loi, sur la conformité des lois
à la Constitution, à l’exception de celles qui portent approbation de traités.

Chapitre 3. – De la composition

3. (1) La Cour Constitutionnelle est composée de neuf membres, à savoir d’un président, d’un vice-président et de
sept conseillers.

(2) Le Grand-Duc nomme le président, le vice-président et les sept conseillers.

(3) Le président de la Cour supérieure de justice, le président de la Cour administrative et les deux conseillers à la
Cour de cassation sont de droit membres de la Cour Constitutionnelle.

(4) Les cinq autres membres de la Cour Constitutionnelle, qui doivent avoir la qualité de magistrat, sont nommés par
le Grand-Duc sur l’avis conjoint de la Cour supérieure de justice et de la Cour administrative.
Aux fins de rendre cet avis, la Cour supérieure de justice et la Cour administrative se réunissent en assemblée
générale conjointe, convoquée par le président de la Cour supérieure de justice.
Pour chaque place vacante, l’assemblée générale conjointe présente trois candidats; la présentation de chaque
candidat a lieu séparément.

(5) Le président de la Cour supérieure de justice est président de la Cour Constitutionnelle. Il est chargé de surveiller
la bonne marche des affaires et d’assurer le fonctionnement de la juridiction.
Le président de la Cour administrative est vice-président de la Cour Constitutionnelle.

(6) Les membres de la Cour continuent à exercer leurs fonctions à leur juridiction d’origine. La cessation des
fonctions des membres de droit de la Cour Constitutionnelle et la cessation temporaire ou définitive de la fonction de
magistrat entraînent celle des fonctions à la Cour Constitutionnelle.

4. La Cour siège, délibère et rend ses arrêts en formation de cinq membres.

5. Les membres de la Cour ne peuvent délibérer, siéger ou décider dans aucune affaire dans laquelle soit eux-
mêmes, soit leurs parents ou alliés jusqu’au quatrième degré inclusivement ont un intérêt personnel.
Les membres de la Cour ne peuvent siéger, décider ou prendre part aux délibérations sur les affaires dont il ont déjà
connu dans une qualité autre que celle de membre de la Cour Constitutionnelle.
Les membres de la Cour peuvent en outre être récusés pour les causes et selon les modalités indiquées aux dispo-
sitions afférentes du Code de procédure civile.

Chapitre 4. – De la saisine et du fonctionnement

6. Lorsqu’une partie soulève une question relative à la conformité d’une loi à la Constitution devant une juridiction
de l’ordre judiciaire ou de l’ordre administratif, celle-ci est tenue de saisir la Cour Constitutionnelle.
Une juridiction est dispensée de saisir la Cour Constitutionnelle lorsqu’elle estime que:
a) une décision sur la question soulevée n’est pas nécessaire pour rende son jugement;
b) la question de constitutionnalité est dénuée de tout fondement;
c) la Cour Constitutionnelle a déjà statué sur une question ayant le même objet.

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ORGANISATION JUDICIAIRE 125

Si une juridiction estime qu’une question de conformité d’une loi à la Constitution se poste et qu’une décision sur ce
point est nécessaire pour rendre son jugement, elle doit la soulever d’office après avoir invité au préalable les parties à
présenter leurs observations.
1° Si les décisions de la Cour Constitutionnelle n’ont en principe pas une force juridique obligatoire générale qui aurait comme
effet d’abroger la norme déclarée non conforme à la Constitution, mais seulement un effet obligatoire limité au litige qui a donné
lieu à la question préjudicielle, il n’en reste pas moins que ces décisions ont, indirectement, des effets dépassant le simple cas
d’espèce, étant donné que les juridictions ne sont plus tenues de saisir de nouveau la Cour Constitutionnelle d’une question
préjudicielle qui a déjà été toisée par celle-ci si la juridiction entend se conformer à la décision de la Cour Constitutionnelle. – Si la
juridiction estime que la jurisprudence de la Cour Constitutionnelle ne peut pas trouver application dans la cause qui lui est
soumise, elle est tenue de la saisir d’une nouvelle question préjudicielle. – Cour 15 mars 2000, P. 31, 385.
2° Une juridiction est obligée de déférer à la demande d’une partie de saisir la Cour constitutionnelle d’une question préalable
de conformité d’une loi à la Constitution dont la réponse est nécessaire pour la solution du litige, même si la partie a erroné-ment
indiqué une numérotation inexacte quant à la disposition constitutionnelle visée, à supposer que l’erreur matérielle n’a pas laissé
de doute raisonnable quant au sens et à la portée de la question. La juridiction est, au besoin, même obligée de saisir d’office la
Cour de cette question. – Cass. 16 février 2006, P. 33, 93.

7. La décision de poser une question préjudicielle à la Cour Constitutionnelle suspend la procédure et tous délais
de procédure et de prescription depuis la date de cette décision jusqu’à celle à laquelle l’arrêt de la Cour est notifié à
la juridiction qui a posé la question préjudicielle.
Cette décision, contre laquelle aucun recours n’est possible, est notifiée par courrier recommandé par les soins du
greffe de la Cour aux parties en cause.

8. La question préjudicielle qui figure au dispositif du jugement ne doit répondre à aucune condition particulière de
forme. Elle indique avec précision les dispositions législatives et constitutionnelles sur lesquelles elle porte.
Le greffe de la juridiction qui pose la question préjudicielle transmet la décision de saisine au greffe de la Cour
Constitutionnelle.

9. Le président de la Cour Constitutionnelle arrête la composition de la Cour pour chaque affaire et désigne un
conseiller-rapporteur.
Toutefois, le président et le vice-président peuvent à leur demande siéger dans chaque affaire.
Lors de la désignation des conseillers et du conseiller-rapporteur pour les affaires successives, le président procède
suivant la liste de rang arrêtée à l’article 19 de manière à garantir une rotation régulière entre les différents membres de
la Cour.

10. Dans un délai de trente jours qui court à compter de la notification aux parties de la question préjudicielle,
celles-ci ont le droit de déposer au greffe de la Cour des conclusions écrites; de ce fait elles sont parties à la procédure
devant la Cour Constitutionnelle.
Le greffe transmet de suite aux parties copie des conclusions qui ont été déposées. Ces parties disposent alors de
trente jours à dater du jour de la notification, pour adresser au greffe des conclusions additionnelles.
Dans les trente jours qui suivent l’expiration des délais indiqués aux alinéas précédents, la Cour entend, en audience
publique, le rapport du conseiller-rapporteur et les parties en leurs plaidoiries. Le délai prévu ci-avant est suspendu entre
le 15 juillet et le 16 septembre de chaque année. La date de cette audience est fixée par la Cour, hors présence des
parties; elle est communiquée par courrier recommandé aux avocats, au moins quinze jours à l’avance, par le greffe de
la Cour.
Les délais prévus au présent article ne donnent pas lieu à une augmentation à raison des distances.
La computation des délais se fait à partir de minuit du jour de la notification qui fait courir le délai. Le délai expire le
dernier jour à minuit. Les jours fériés sont comptés dans les délais. Tout délai qui expirerait normalement un samedi, un
dimanche, un jour férié légal ou un jour férié de rechange, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant.

11. Les parties sont admises à conclure et à plaider devant la Cour Constitutionnelle par le ministère d’un avocat
inscrit à la liste I des tableaux dressés annuellement par les conseils des ordres des avocats.
En cas de saisine de la Cour Constitutionnelle par une juridiction de l’ordre administratif dans une affaire où l’Etat est
partie, celui-ci peut se faire représenter par un délégué ou un avocat inscrit à la liste I des tableaux dressés annuel-
lement par les conseils des ordres des avocats.
En cas de saisine de la Cour par une juridiction de l’ordre judiciaire d’une décision à laquelle est partie le ministère
public, celui-ci est représenté par le procureur général d’Etat ou un membre de son parquet par lui désigné, lequel peut
intervenir en tant que partie devant la Cour Constitutionnelle.

12. La Cour Constitutionnelle prend l’affaire en délibéré. Les délibérations de la Cour sont secrètes. Les décisions
sont prises à la majorité des voix.

13. La Cour statue par voie d’arrêt sur la conformité de la loi à la Constitution.
Les arrêts sont rendus dans les deux mois à compter de la clôture des débats. Les arrêts de la Cour sont motivés.

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14. L’arrêt est lu en audience publique par le président ou par un autre membre de la Cour, délégué à cette fin,
sans que la présence des autres membres de la Cour soit requise. L’arrêt est publié au Mémorial, Recueil de législation,
dans les trente jours de son prononcé.
La Cour Constitutionnelle peut décider de faire abstraction, lors de la publication, des données à caractère person-
nel des parties en cause.

15. L’expédition de l’arrêt est envoyée par le greffe de la Cour à la juridiction dont émanait la saisine et une copie
certifiée conforme est envoyée aux parties en cause devant cette juridiction.
La juridiction qui a posé la question préjudicielle, ainsi que toutes les autres juridictions appelées à statuer dans la
même affaire, sont tenues, pour la solution du litige dont elles sont saisies, de se conformer à l’arrêt rendu par la Cour.
Si les décisions de la Cour Constitutionnelle n’ont en principe pas une force juridique obligatoire générale qui aurait comme
effet d’abroger la norme déclarée non conforme à la Constitution, mais seulement un effet obligatoire limité au litige qui a donné
lieu à la question préjudicielle, il n’en reste pas moins que ces décisions ont, indirectement, des effets dépassant le simple cas
d’espèce, étant donné que les juridictions ne sont plus tenues de saisir de nouveau la Cour Constitutionnelle d’une question
préjudicielle qui a déjà été toisée par celle-ci si la juridiction entend se conformer à la décision de la Cour Constitutionnelle. Si la
juridiction estime que la jurisprudence de la Cour Constitutionnelle ne peut pas trouver application dans la cause qui lui est sou-
mise, elle est tenue de la saisir d’une nouvelle question préjudicielle. – Cour 15 mars 2000, P. 31, 385.

16. La procédure devant la Cour est gratuite. Les arrêts de la Cour ne donnent pas lieu à la liquidation de frais et
dépens.

Chapitre 5. – De l’organisation

Section 1re. – De la réception et de la prestation du serment

17. La réception des membres de la Cour se fait à l’audience publique de la Cour Constitutionnelle. Les
membres de la Cour prêtent serment entre les mains du Grand-Duc ou de la personne désignée par Lui.

18. Avant d’entrer en fonctions, les membres de la Cour prêtent le serment suivant:
«Je jure fidélité au Grand-Duc, obéissance à la Constitution et aux lois de l’Etat. Je promets de remplir mes fonctions
avec intégrité, exactitude et impartialité.»

Section 2. – Du rang et de la préséance

19. Il est tenu une liste de rang sur laquelle les membres de la Cour sont inscrits dans l’ordre qui suit:
Le président, le vice-président, les conseillers à la Cour de cassation dans l’ordre de leur nomination.
Les conseillers sont portés sur cette liste dans l’ordre que suivent les arrêtés de nomination, ou dans celui de leur
inscription dans l’arrêté de nomination simultanée.
La liste détermine le rang des membres dans les cérémonies et aux audiences de la Cour.

Section 3. – Des empêchements et des remplacements

20. Le président de la Cour Constitutionnelle est, en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance de poste,
remplacé par le vice-président ou, à défaut de celui-ci, par le membre le plus élevé en rang, dans l’ordre de la liste
prévue par l’article 19.

Section 4. – De la discipline

21. (1) Les membres de la Cour ne peuvent, directement ou indirectement, avoir des entretiens particuliers avec les
parties ou leurs avocats sur les contestations qui leur sont soumises.
(2) Aucun membre de la Cour ne peut s’absenter si le service doit souffrir de son absence.
(3) Les membres de la Cour qui ont manqué à la dignité de leurs fonctions ou aux devoirs de leur état peuvent faire
l’objet d’une peine disciplinaire.
(4) Toute affaire disciplinaire est initiée, instruite et poursuivie par le président de la Cour Constitutionnelle.

22. Les peines disciplinaires sont:


1. l’avertissement;
2. la réprimande;
3. la suspension des fonctions pour une durée qui ne peut dépasser six mois;
4. la révocation.

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23. Les peines disciplinaires sont infligées par la Cour Constitutionnelle siégeant en assemblée générale et statuant
en chambre du conseil.
Le président de la Cour, ou le membre de la Cour qui a instruit l’affaire disciplinaire en cas d’empêchement du
président, ne participe pas aux délibérations et décisions en la matière.

24. Aucune peine ne peut être infligée sans que le membre mis en cause ait été entendu ou dûment appelé. S’il ne
comparaît pas en la chambre du conseil, il peut se pourvoir, en cas de condamnation, par voie d’opposition, dans les
cinq jours de la notification par la voie du greffe.

25. La Cour Constitutionnelle peut prononcer la suspension provisoire de tout membre poursuivi judiciairement ou
administrativement pendant tout le cours de la procédure jusqu’à la décision définitive.

26. L’action disciplinaire est indépendante de toutes poursuites judiciaires et peut être cumulée avec elles.

Section 5. – Dispositions diverses

27. Le greffe de la Cour supérieure de justice fait fonction de greffe de la Cour Constitutionnelle. Le greffier assiste
aux audiences publiques de la Cour et aux assemblées générales ainsi qu’à l’instruction des affaires disciplinaires à
charge des membres de la Cour.

28. La Cour arrête sont règlement d’ordre intérieur. Celui-ci est publié au Mémorial.

29. Les membres de la Cour Constitutionnelle reçoivent une indemnité mensuelle équivalente à quarante points
indiciaires. Le greffier de la Cour Constitutionnelle reçoit une indemnité mensuelle équivalente à vingt points indiciaires.
La valeur numérique des points indiciaires est déterminée conformément aux règles fixées par la législation en matière
de traitements des fonctionnaires de l’Etat. Les indemnités des membres de la Cour et du greffier peuvent être cumulées
avec toute autre rémunération.

30. Les crédits nécessaires au fonctionnement de la Cour sont inscrits au budget de l’Etat.

31 octobre 1997. – Règlement d’ordre intérieur de la Cour Constitutionnelle


Mém. 1997, 2696

Art. 1er. La Cour Constitutionnelle siège à Luxembourg, 12, Côte d’Eich.


La Cour tient audience le vendredi à 15 heures; elle peut fixer des audiences extraordinaires.

2. Le greffier en chef de la Cour supérieure de justice est le greffier de la Cour Constitutionnelle. En cas d’empê-
chement, le greffier est suppléé par le greffier de la Cour supérieure de justice qu’il désigne. S’il se trouve dans l’impos-
sibilité de faire lui-même de cette désignation, il y est pourvu par le président de la Cour Constitutionnelle.

3. Il est tenu au greffe de la Cour Constitutionnelle un rôle général, coté et paraphé par le président de la Cour, sur
lequel sont inscrites toutes les causes dans l’ordre de leur présentation. L’inscription au rôle général détermine le rang
d’après lequel les causes sont plaidées. La Cour peut, au vu de circonstances particulières, décider de faire juger une
affaire par priorité.
Le greffier inscrit au rôle général la date des arrêts rendus et la date de leur publication au Mémorial.

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