La justice est un monopole de l’Etat, en effet on ne saurait admettre l’idée que les individus
se fassent justice eux-mêmes. Sous la révolution, avec le principe de la séparation des
pouvoirs impulsé par Montesquieu, la justice constituait un pouvoir au même titre que les
pouvoirs exécutif et législatif. Les juges étaient élus par le peuple.
Avec la constitution de 1958, on ne parle plus de pouvoir mais d’autorité judiciaire puisque
les juges ne sont pas élus mais sont assurés d’une indépendance dans le cadre de leur
fonction. Ils sont donc nommés par le président de la république puisqu’il préside le conseil
supérieur de la magistrature.
En conséquence, la justice est un service public qui comprend d’une part des organes (c'est-
à-dire des juridictions dont la tâche est de trancher en droit les litiges qui leur sont soumis)
et d’autre part un personnel chargé du fonctionnement des juridictions.
Le système judiciaire français est régit par un certain nombre de principes :
1. Le principe de l’égalité :
Il implique que tout justiciable pour une même sorte d’affaire est jugé par la même catégorie
de tribunaux et selon les mêmes règles de procédure. La justice est rendue « au nom du
peuple français ».
2. Le principe de la gratuité :
La justice étant un service public, les plaideurs ne paient pas les juges qui sont en général des
fonctionnaires rémunérés par l’état.
3. Le principe de l’urgence :
En effet la justice doit pouvoir être saisie à tout moment. Des lors, il existe une procédure
d’urgence, le référé qui permet de saisir le juge afin d’obtenir une décision rapide dans des
cas déterminés par la loi.
4. Le principe de la séparation :
Afin que les juges ne troublent pas le fonctionnement de l’administration. Le principe de la
séparation des pouvoir a conduit à la séparation des juridictions en deux ordres :
D’une part l’ordre administratif : dans ce cas les juridictions administratives tranchent
les litiges mettant en cause l’administration
D’autre part l’ordre judiciaire qui juge les litiges entre particulier, dans cet ordre il faut
distinguer les juridictions civiles des juridictions pénales
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6. Le principe du contrôle de la loi pour une juridiction supérieure :
Afin de garantir une bonne application de la loi par les tribunaux et cours d’appel, un recours
est possible devant une juridiction suprême :
La cour de cassation pour l’ordre judiciaire
Le conseil d’Etat pour l’ordre administratif
1. Le Conseil Constitutionnel
C’est la juridiction suprême pour les institutions politiques nationales, créé par la Constitution
de 1958. Cette juridiction est gardienne de la Constitution. Elle vérifie que les lois votées par
le parlement sont conformes à la Constitution : elle délimite le domaine respectif du pouvoir
législatif et du pouvoir exécutif et elle rappelle les grands principes.
Saisine : par le président de la république, le premier ministre, les présidents des deux
chambres, 60 députés et sénateurs, par de simples particuliers.
Composition : constituée de membres de droit, anciens présidents de la république,
membres nommés (3 par le président, 3 par le président de l’assemblée nationale, 3
par le président du sénat).
Attributions : Il contrôle la constitutionalité des lois avant leur promulgation, et les
traités internationaux. Il est juge du contentieux, des élections présidentielles,
législatives, sénatoriales et de leur déroulement.
2. Les Ordres
En France, les juridictions se présentent sous la forme de deux pyramides. Les ordres
administratif et judiciaire. A la tête de chacun on trouve une juridiction suprême (ordre
administratif Conseil d’Etat et ordre judiciaire Cour de Cassation). Enfin, au sommet de
ces deux ordres, on trouve le tribunal des conflits qui a pour mission de régler les conflits de
compétences entre ces deux ordres.
Elles sont compétentes pour juger des litiges entre particuliers relevant du droit privé et du
droit pénal. Le principe est donc celui de l’unité des juridictions civiles et pénales rattachées
à la Cour de Cassation.
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Sous-section I : les juridictions répressives
Elles jugent et sanctionnent les infractions menaçant l’ordre public par des peines sous
forme d’amendes ou d’emprisonnements.
Il faut distinguer :
Les juridictions civiles connaissant des conflits entre particuliers. On distingue à cet égard :
Les juridictions de droit commun comme le TGI, le TI, la CA, et les juridictions qui ont
une composition spécialisée d’exception comme le Tribunal de Commerce et le Conseil
des Prud’hommes.
Entre ces différentes juridictions les litiges vont être répartis en fonction de la nature et
l’importance du litige. On déterminera ainsi la juridiction compétente, on parle alors de
la compétence d’attribution.
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De même parmi les différentes juridictions, on désigne un lieu de la juridiction qui est
compétente pour juger l’affaire. En principe la juridiction compétente est celle du
domicile du défendeur. On parle de compétence territoriale.
Enfin les juridictions civiles sont organisées selon une hiérarchie : les juridictions de 1ère
instance, et celles de 2nd instance.
L’existence des juridictions de 2nd instance répond à l’idée que tout plaideur mécontent de la
décision rendue en premier ressort, peut soumettre son affaire à nouveau devant une
juridiction supérieure. C’est la règle du double degré de juridiction.
Toutes les juridictions sans exception (dont celles de droit commun et celles spécialisées)
sont rattachées à la cour de cassation : qui elle, n’est pas un troisième degré de juridiction,
puisque son rôle se borne à vérifier par des avis que ces juridictions inférieures ont rendu
des décisions conformément au droit.
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Saisine : Elle se fait par voie d’assignation ou par requête.
Compétences d’attribution :
- Il est compétent pour les litiges civils, pour tout ce qui concerne les actions
personnelles (créances), pour toutes les actions mobilières et immobilières
d’un montant supérieur à 10 000€. Il a une compétence exclusive quel que soit
le montant de la demande pour tous les litiges concernant l’état des personnes,
incluant la nationalité, le droit de la famille, ainsi que tout ce qui concerne les
rectifications d’acte d’état civil, les successions, la propriété immobilière, et en
matière de responsabilités.
- Il est également compétent pour toutes les actions en matière de diffamation
ou d’injures.
- En matière de redressement et de liquidation judiciaire des sociétés civiles,
ainsi que la dissolution des associations
- Pour le domaine de la propriété littéraire et artistique
- L’exequatur en matière d’arbitrage
- En matière de baux commerciaux, industriels et artisanaux
- Ainsi que pour la propriété industrielle (brevet d’invention).
- Egalement compétent en matière de sanctions disciplinaires contre un officier
public et ministériel.
- Il faut noter que le TGI statue en matière commerciale quand il n’y a pas de
tribunal de commerce.
- Le président du TGI a un pouvoir juridictionnel propre. Il est juge des référés
(mesure provisoire dans le cadre d’une procédure d’urgence).
- Il est compétent en matière gracieuse et prend dans ce cas-là une ordonnance
sur requête pour éviter le dépérissement de la preuve.
Compétences territoriales : le tribunal compétent est celui du domicile du défendeur.
Mais exception, en matière de :
o Contrat : le lieu de l’exécution du contrat.
o Contrat de vente : lieu de la livraison
o Dommage civil : lieu du fait dommageable.
o D’immeubles : lieu de situation de l’immeuble.
Le tribunal rend des jugements.
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Compétences d’attributions :
- Il statue en premier et dernier ressort (sans appel possible jusqu’à 4 000€), en
revanche il y a possibilité de se pourvoir en cassation. Il est compétent pour les
affaires de tout montant inférieur ou égal à 10 000€, dans ce cas, l’appel est possible.
- Il est compétent en matière de loyer, de pension alimentaire, pour les actions
personnelles (créances) et pour les actions mobilières.
- Il est juge des tutelles, délivre le certificat de nationalité, il est juge exclusif des
élections du personnel et des délégués syndicaux en matière de droit du travail.
- Il est juge prud’homal quand il n’y a pas de conseil des prud’hommes.
- Le juge d’instance a également un pouvoir juridictionnel en matière de référé
(urgence), en matière gracieuse, et enfin pour la procédure simplifiée du
recouvrement des créances civiles appelées injonctions de payer.
Le TC est créé par décret (pouvoir règlementaire), à défaut du tribunal de commerce, les
fonctions sont exercées par le TGI.
Composition : Un président, des juges et des juges suppléants. Ce ne sont pas des
magistrats professionnels, il n’y a pas de ministère public au sein du TC, mais la loi de
2006 prévoit qu’en matière de redressement et de liquidation judiciaire le procureur
de la république du TGI doit être informé par le juge commissaire du déroulement de
la procédure collective.
- Administrateurs/ liquidateurs judiciaires : ce sont des mandataires de justice
nommés par le TC dans le cadre des procédures collectives.
- Greffier : Dans le cadre du TC, ce n’est pas un fonctionnaire, mais un officier
ministériel titulaire d’une charge.
Les parties peuvent se présenter elles-mêmes ou par un mandataire (avocat).
Election : Les juges du TC sont des commandants élus par leurs pairs et leurs fonctions
sont gratuites. Sont électeurs et éligibles les commerçants (personnes physiques et
morales) les représentants des sociétés commerciales, et certains non-commerçants
comme les capitaines de marines marchandes (droit maritime) ou les pilotes de
l’aéronautique civile (droit aérien). Elles est à double degré, et a lieu tous les 3 ans. Le
corps électoral dans son ensemble va élire les délégués consulaires (exigences : au
moins âgés de 30 ans et 5 ans ou plus d’exercice). Ce sont eux qui élisent le président
et les juges.
Compétences d’attribution :
- Le taux de ressort : le TC statue en premier et dernier ressort pour les litiges de
valeur inférieure à 4 000€ (pouvoir en cour de cassation possible). L’appel est
possible pour une valeur supérieure ou égale à 4 000€.
Il est compétent pour ce qui concerne
- les litiges entre commerçants qui sont nés d’un acte de commerce, d’un
contrat, d’une lettre de change etc…
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- les contestations entre associés d’une société commerciale
- en matière de redressement et de liquidation judiciaire d’un commerçant
(personne physique ou morale)
- dans le cadre des actes mixtes.
Compétences territoriales : En principe le tribunal compétent est celui du domicile du
défendeur, cependant il y a de nombreuses exceptions en matière commerciale :
- En matière contractuelle, le tribunal compétent est celui du lieu de la livraison dans
un contrat de vente, ou du lieu de l’exécution dans le cadre des autres contrats.
- En matière de créances, il s’agit du lieu de paiement.
- En matière de redressement judiciaire, le lieu de l’établissement principal du
débiteur. C’est une compétence d’ordre public (= elle ne peut en aucun cas être
écartée).
- En matière de sociétés, c’est le lieu du siège social.
Le cas particuliers des clauses attributives de compétences :
En pratique dans les relations d’affaires, les commerçants insèrent très souvent dans le
contrat les bons de commande, les factures, les clauses attributives de compétences qui
permettent de choisir le tribunal compétent territorialement. Ces clauses sont valables
qu’entre commerçants quand elles sont clairement énoncées. Elles sont écartées pour les
non-commerçants. Toutefois, la Cour de Cassation admet que cette clause s’applique
lorsque la partie non-commerçante, assignée par le biais de cette clause devant le Tribunal
de Commerce, renonce à soulever l’incompétence de la juridiction commerciale. En effet, le
problème se pose en cas d’acte mixte, lorsqu’une des parties est commerçante et l’autre
non. Dans ce cas, la compétence de la juridiction est déterminée par la fonction de la qualité
du demandeur. Si celui-ci est non-commerçant, il aura le choix d’assigner le commerçant
devant la juridiction civile ou commerciale. Si le demandeur est commerçant, il devra
normalement assigner le non-commerçant devant la juridiction civile, sauf si la clause
attributive de compétence au TC n’a pas été soulevée par le non-commerçant. Si les clauses
attributives de compétence sont contradictoires, on revient à la procédure de droit commun
au domicile du défendeur.
Les procédures particulières aux commerçants :
La procédure simplifiée du recouvrement, des créances commerciales ou la
procédure d’injection de payer
Celle-ci a fait l’objet d’une réforme avec le décret du 12.05.1982, elle est applicable pour le
recouvrement d’une créance d’un montant déterminé et d’origine contractuelle ou résultant
d’une obligation légale comme le paiement de cotisations sociales. Elle est également
applicable pour toutes les créances qui résultent d’une lettre de change ou d’un billet à
ordre. Le juge compétent pour cette procédure est le président du TC pour une créance
commerciale, ou celui du TI pour une créance civile. La demande doit être adressée au
domicile du débiteur, c’est une compétence d’ordre public, parallèlement, le demandeur
doit remettre au Greffe du tribunal une requête accompagnée de preuves justificatives. Si la
demande parait fondée, le juge rend une ordonnance d’injonction de payer. Le défendeur
dispose d’un délai de 1 mois à partir de la signification de l’ordonnance pour former
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opposition, c'est-à-dire présenter ses moyens de défense. Dans ce cas le greffier convoque
les parties devant le TC saisi de l’ensemble du litige et qui statue selon la procédure normale.
Le jugement se substituera à l’ordonnance d’injonction de payer et peut faire l’objet d’un
appel en fonction du taux de ressort. Soit le débiteur ne forme pas d’opposition et le
créancier demande une formule exécutoire sur l’ordonnance qui lui permettra de prendre
les mesures d’exécution sur le patrimoine du débiteur (saisie). L’ordonnance produit les
mêmes effets qu’un jugement contradictoire non susceptible de voie de recours (appel ou
cassation).
La procédure d’arbitrage ou juridiction privée
Dans certains cas les commerçants, au lieu de porter leur litige devant le TDC préfèrent avoir
recours à l’arbitrage. En effet, c’est le renoncement à la juridiction étatique du Tribunal de
Commerce qui règle les litiges de manière contentieuse alors que l’arbitrage les règle de
façon gracieuse, amiable.
On entend par arbitrage l’institution d’une justice privée grâce à laquelle les litiges sont
résolus par des arbitres investis pour la circonstance de la mission d’un juge. L’arbitrage est
une procédure discrète, rapide et peu coûteuse. Elle fait appel à des personnes qualifiées
d’un point de vue technique et avertis des usages de la profession. L’arbitrage peut résulter
d’une clause ou d’un compromis.
- Le compromis : soit le litige est né et les parties décident d’avoir recours à l’arbitrage
en passant un compromis dans lequel elles fixent l’objet du litige et désigne les
arbitres.
- La clause compromissoire : soit les parties (cas le plus fréquent) s’engagent au
moment du contrat avant tout litige, de recourir à l’arbitrage en insérant dans ce
contrat une clause compromissoire. Celle-ci est interdite en droit civil, et donc
écartée en cas d’acte mixte. La clause comprend le mode de désignation des arbitres.
Chaque partie choisit un arbitre, en cas de désaccord, un troisième est désigné, ou
passe devant la chambre d’arbitrage à Paris. Le recours à l’arbitrage devient
obligatoire pour les parties si l’une assigne l’autre devant la juridiction commerciale,
celle-ci peut alors soulever l’incompétence du TC en opposant « l’exception
d’arbitrage ».
La sentence arbitrale :
Les juges statuent
- Soit en droit, dans ce cas ils jugent selon le droit commercial établi. Dans cette
hypothèse, la sentence arbitrale aura la même valeur qu’un jugement parce qu’elle
aura la même force exécutoire avec ordonnance d’exéquatur rendue par le
président du TGI. La sentence arbitrale pourra alors faire l’objet d’un appel ou d’un
recours en annulation devant la Cour d’Appel dans un délai de un mois à partir de la
signification de la sentence. Dans le recours en annulation, les parties pourront
revenir pour régler leur différend devant le TDC.
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- Soit en équité, ils statuent à l’amiable, ce qui, en pratique, est le cas le plus fréquent,
dans cette hypothèse, les parties exécutent la sentence sans avoir recours à
l’exécution forcée.
Composition : élective et paritaire, composé de juges élus par des salariés et des
employeurs en nombre égal, il est divisé en sections (industrie, commerce…).
Il est divisé en sections (section industrie, commerce,…)
Représentation : Les parties peuvent se représenter elles-mêmes ou se faire
représenter par un mandataire de leur choix (salarié, employeur, délégué syndical,
avocat…).
Compétence : Il règle les conflits individuels à propos du contrat de travail entre salarié
et employeur. Il statue en premier et dernier ressort jusqu’à 4 000€ et à charge
d’appel, au-delà, territorialement, la JURIDICTION compétente est celle du lieu de
l’embauche. Mais aussi compétent en terme de contrat d’apprentissage.
Procédure : La saisine se fait par simple lettre.
La procédure se déroule en deux phases :
conciliation, en cas d’échec
jugement
Tout d’abord, le bureau de conciliation, formé de conseillers employeurs et salariés,
tente de concilier les parties. Si le désaccord persiste, l’affaire est alors renvoyée
devant le bureau de jugement, présidé par le juge du TI. En cas d’urgence, il peut
statuer en référé par voie d’ordonnance.
La cour d’appel : La règle du double degré de juridiction répond à l’idée que tout plaideur
mécontent du jugement rendue par le tribunal, peut soumettre à nouveau son affaire
devant une juridiction supérieure.
Saisine : Le délai d’appel est de un mois pour un jugement et de 15 jours pour les
ordonnances. L’appelant (demandeur) doit alors interjeter appel, à l’encontre de
l’intimité (défendeur, ce qui est différent du défenseur qui lui représente la partie
devant la juridiction).
Représentation : les parties sont obligatoirement représentées depuis la loi du 25
Janvier 2011, par un avocat (fusion d’un avocat et d’un avoué). En vertu de la loi du 25
Janvier 2011 portant réforme de la représentation devant les cours d’appel, la
profession d’avoué a disparu depuis le 1er janvier 2012.
Composition : Division en chambres (civiles : correctionnelle, sociale, commerciale).
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- Magistrat du siège : à la tête de la Cour d’Appel on trouve un 1er président et à
la tête de chaque chambre un président et des conseillers.
- Ministère public ou parquet : Procureur général, 1er avocat général, substituts.
Procédure : L’appel produit 2 effets :
- Effet suspensif : veut dire que l’exécution de la décision rendue par la
juridiction de 1ère instance est suspendue tant que la décision de la CA n’a pas
été rendue (exception quand le magistrat a décidé l’exécution provisoire).
- Effet dévolutif : l’objet de la demande ne doit pas changer, ce qui veut dire que
les parties ne peuvent soumettre à la cour de nouvelles prétentions. La Cour
réexamine l’affaire en fait et en droit (on dit que les magistrats sont juges de
fond comme ceux de 1ère instance).
La Cour d’Appel rend des arrêts :
- Confirmatifs : dans ce cas elle prend des décisions qui sont les mêmes que celles
rendues par le tribunal.
- Infirmatifs : dans ce cas les décisions sont différentes de celles rendues en 1 ère
instance.
La Cour statue soit en audience ordinaire avec un président et deux conseillers, soit en
audience solennelle, sur renvoi par la cour de cassation, elle est alors composée de
quatre conseillers et un président.
Elle est au sommet de l’ordre judiciaire, elle est unique et siège à Paris. Elle ne constitue pas
un troisième degré de juridiction, elle est chargée de vérifier l’application correcte du droit
par les juridictions inférieures (c'est-à-dire l’application du droit, la procédure et
l’interprétation de la règle de droit).
Elle est juge de droit (et non de fond !). L’intervention de la Cour de Cassation est destinée à
faire respecter l’unité du droit par les différentes juridictions.
Composition :
- Divisée en 6 chambres, dont 5 chambres civiles (commerciale, sociale,
criminelle).
- Magistrat du siège : un 1er président, 6 présidents de chambre, conseillers,
conseillers référendaires.
- Ministère public : un procureur général, un 1er avocat général, des avocats
généraux.
Représentation : Les parties sont représentées par un avocat à la cour de cassation et
au conseil d’Etat.
Saisine : Elle se fait au moyen d’un pourvoi en cassation qui doit être formé dans un
délai de 2 mois, contre les arrêts et jugements rendus en dernier ressort.
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Mécanisme : Tout d’abord, le pourvoi est transmis à une chambre de filtrage, en effet
chaque chambre comporte une formation restreinte chargée d’examiner les pourvois.
Si le pourvoi est fondé en droit, selon la nature de l’affaire, celui-ci est alors porté
devant la chambre compétente.
Si le litige relève de plusieurs matières (droit civil et commercial), dans ce cas l’affaire
est remise à la chambre mixte.
Lorsque le pourvoi est retenu, le mécanisme se déroule en 3 phases :
1. Soit la Cour de Cassation considère que la loi a bien été appliquée et bien
interprétée, elle rejette le pourvoi par un arrêt de rejet et l’affaire est terminée.
Soit elle estime que la loi n’a pas été bien appliquée ou mal interprétée. Elle casse la
décision par un arrêt de cassation et renvoie l’affaire devant une autre juridiction de
même degré que celle qui avait statué, qui va à son tour juger l’affaire sans être
obligée de suivre l’avis donné par l’arrêt de la Cour de Cassation.
2. Cette 2ème décision peut faire l’objet d’un nouveau pourvoi, dans ce cas :
Soit la Cour de Cassation rejette le pourvoi et l’affaire est terminée
Soit elle casse la décision et renvoi devant une juridiction de même degré. Cette
dernière peut se ranger à avis donné par la CC°.
Soit elle juge dans le sens contraire. Ce qui mène à un troisième et dernier pourvoi
formé.
3. Dans cette hypothèse, l’affaire est portée devant l’Assemblée Plénière de la Cour de
Cassation (composée du 1er président de la Cour assisté par les présidents des 6
chambres et de 2 conseillers par chambre), dans ce cas :
Soit le pourvoi est rejeté.
Soit l’affaire est renvoyée devant une juridiction de même degré qui devra juger dans
le sens voulu par la Cour de Cassation. C’est dans cette hypothèse que l’on dit qu’elle
assure l’unité de la jurisprudence, c'est-à-dire l’unité de l’interprétation, de
l’application du droit sur tout le territoire.
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