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L’action civile est l’action en dommage-intérêts introduite par tous ceux qui ont
personnellement souffert du dommage directement causé par l’infraction afin d’obtenir de
l’auteur de l’infraction la réparation du préjudice causé par l’infraction.
L’objet du procès pénal est essentiellement l’action publique, l’action civile peut constituer
l’objet secondaire du procès pénal. Celle-ci peut être exercée en même temps que l’action
publique et devant la même juridiction.
2) Différence de fondement (l’AP repose toujours sur un texte précis de la loi pénale, celui
posant la norme qui a été enfreinte, l’AC est toujours fondée sur l’art 77 du DOC),
3) Différence de nature (l’AP est d’ordre public l’AC est dans le patrimoine privé de la
victime),
4) Différence de sanction (l’AP a pour sanction une peine infligée à l’individu, proportionnée
à la faute qu’il a commise, l’AC a pour aboutissement une réparation proportionnée au
dommage subi),
5) Différence portant sur les parties à l’action (les demandeurs à l’AP et à l’AC sont
respectivement le ministère public et la victime, les défendeurs sont exclusivement les
coupables pour l’AP et outre les présumés coupables les héritiers de ceux-ci ou les
personnes civilement responsables pour l’AC.
Il y a, également, de nombreux rapports entre les deux actions :
L’AC et l’AP sont nées du même fait > les agissements poursuivis ont à la fois réalisé
l’infraction et causé le dommage individuel. Il est à noter que certaines infractions ne
causent pas de préjudice individuel mais seulement un trouble social, et ne donnent
alors naisse qu’à l’AP.
Un même élément moral (la faute) est la base de l’une et de l’autre.
Le législateur a établi entre les deux actions, une solidarité qui se manifeste à plusieurs
points de vue : les deux actions peuvent être portées ensemble devant les mêmes juges (les
juges répressifs) Si la victime porte son action civile devant le juge répressif, son initiative a
pour effet de déclencher automatiquement l’action publique.
La seule cause vraiment commune d’extinction de l’AC est de l’AP est aujourd’hui l’autorité
de la chose jugée. Il y a chose jugée au pénal lorsque les faits reprochés ont donné lieu à une
poursuite qui a été terminée par une décision définitive sur le fond.
La décision qui a autorité de la chose jugée au pénal éteint l’action publique ; désormais
aucune poursuite pénale ne peut plus être intentée à raison des mêmes faits, même sous
une qualification différent.
La décision pénale qui a acquis l’autorité de la chose jugée, qu’elle soit d’acquittement ou de
condamnation, a une influence capitale sur l’action civile. C’est ce qu’on appelle le principe
de l’autorité de la chose jugée au pénale sur le civil.
III- Cause d’extinction propre respectivement à l’action civile et l’action
publique :
Cependant, lorsqu’il s’agit d’une infraction continue, le point de départ se situe seulement
au moment où l’état délictueux a cessé. En cas de crime commis contre un mineur, le délai
de prescription ne commence à courir qu’à partir de la majorité de celui-ci. En matière
d’homicide par imprudence, qu’à partir de la survenance du décès de la victime.
3) Amnistie : elle éteint l’AP mais non l’AC. Celle-ci reste possible mais ne peut être portée
que devant les tribunaux civils.
4) Abrogation de la loi pénale : le fait n’est plus une infraction, il n’est plus incriminé pour
l’avenir, il ne l’est plus également pour le passé en vertu de l’effet immédiat (rétroactif) des
lois pénales plus douces.
2) Autres causes : toutes les causes d’extinction des obligations en droit civil peuvent
s’appliquer à l’AC.
L’option ouverte à la personne lésée : selon l’art 9 du CPP, la victime peut –à son choix-
porter son action en réparation du dommage qu’elle a subi, soit devant la juridiction
répressive, soit devant la juridiction civile.
L’avantage quant au choix de la voie répressive est celui de la rapidité et de l’économie (plus
rapide et moins couteuse que la justice civile). Il faut également noter que la preuve est libre
en pénal, alors qu’elle est réglementée en civil. De plus, la décision qui interviendra au
procès pénal sera opposable à l’auteur des faits incriminés par l’autorité de la chose jugée au
pénal sur le civil. Toutefois, le choix de la voie répressive présente certains inconvénients. Si,
par exemple, la victime échoue dans sa demande en réparation, elle engage sa
responsabilité par son action téméraire.
Limite de l’option : la constitution de partie civile n’est pas possible devant toutes les
juridictions > elle est ouverte devant les juridictions d’instructions, les juridictions de
jugement de droit commun et les juridictions de mineurs. Elle n’est pas possible, en principe,
devant les juridictions d’exceptions. La victime qui veut se porter partie civile doit le faire dès
le premier degré de juridiction.
Effet de l’option : l’action une fois exercée est en principe irrévocable. Exceptionnellement,
dans certaines circonstances, la victime qui avait choisi la voie répressive peut l’abandonner
pour saisir la juridiction civile. Si elle avait choisi au contraire la voie civile, elle pourra
l’abandonner pour aller devant la juridiction répressive si celle-ci a été saisie par le ministère
public avant qu’un jugement sur le fond n’ait été rendu par la juridiction civile. Si la victime a
choisi la voie civile, le procès engagé par elle risque d’être suspendu si l’action publique est
exercée par le ministère public, de façon à sauvegarder l’autorité de la chose jugée au pénal
sur le civil. (Le criminel tient le civil en état).
L’enquête préliminaire : la police judiciaire procède à une enquête réglementée par le CPP
dans les arts 78 et suivants sous le nom d’enquête préliminaire. Soit spontanément, soit sur
demande du ministère public. Dans le cadre de cette enquête la PJ peut recueillir des
renseignements d’ordre très divers et employer pour cela des moyens très variés :
- Les auditions : la PJ entend toutes les personnes qui lui paraîtront susceptibles
d’apporter des renseignements intéressant, y compris le plaignant et le suspect.
- Constatations matérielles : elles doivent être réalisées sans coercition. L’OPJ peut
avoir recours à des personnes qualifiées.
- Perquisitions, visites domiciliaires et saisies : elles sont subordonnées au
consentement exprès et écrit de la personne chez qui elles ont lieu (art 79). Les
heures légales doivent être respectées (6h à 21h, art 62). L’alinéa 2 de cet art prévoit
des dérogations au droit commun quand il s’agit d’infraction entrant dans le champs
d’application de la loi relative à la lutte contre le terrorisme, ou d’atteintes à la sûreté
de l’Etat, les perquisitions peuvent avoir lieu en dehors des heures légales. De même,
lorsque la demande émane du chef de maison ou d’un appel venant de l’intérieur,
ainsi que dans les locaux de travail nocturne.
Art 59 al 4 : les perquisitions dans le cabinet d’un avocat ou à son domicile ne
peuvent être effectuées que par un magistrat du parquet et en présence du
bâtonnier ou son délégué. De même pour perquisitions dans le cabinet d’un médecin, d’un
notaire ou d’un huissier (magistrat + personne responsable de l’ordre ou de l’organisation
professionnelle à laquelle appartient l’intéressé)
L’enquête en cas de crime ou délit flagrant : Les pouvoirs de la PJ sont alors plus étendus et
présentent un caractère coercitif. L’infraction est flagrante dans les cas suivants : l’infraction
se commet actuellement, l’infraction vient de se commettre, la personne soupçonnée est –
dans un temps très voisin de l’action poursuivie par la clameur publique, la personne
soupçonnée est –dans un temps très voisin de l’action trouvée en possession d’objets ou
présente des traces ou indices laissant penser qu’elle a participé à l’infraction.
Les droits de la personne placées en garde à vue (art 66 et 67) : 1) le gardé à vue a le droit de
demander de faire prévenir un proche parent. 2) l’intéressé peut à tout moment demander à être
examiné par un médecin. 3) elle peut désigner un avocat ou demander la désignation d’office dans
le cadre de l’aide juridictionnelle.
Le législateur a assorti la mesure de garde à vue d’un strict formalisme prévu par les arts 66 et 67.
L’OPJ doit mentionner le procès verbale d’audition de la personne gardée à vue, la notification des
droits à l’intéressé, le jour et l’heure à partir desquels elle a été placée en garde à vue, le jour et
l’heure à partir desquels elle a été soit libérée soit amenée devant le magistrat compétent.
Un registre de garde à vue doit être tenu dans tout local susceptible de recevoir des
personnes gardées à vue, il doit être présenté au procureur du roi, au moins une fois par
mois.
Des régimes de garde à vue dérogatoires ont été installés par le législateur : a) en matière
d’atteinte à la sûreté intérieure, ou extérieur de l’Etat, la durée de le garde à vue est de 96h
qui peut être prolongée une seule fois. b) en matière de terrorisme, 96h susceptibles de
prolongation 2 fois pour une durée de 96h sur autorisation écrite de ministère public.
Section II : la poursuite des infractions
La poursuite se matérialise par le déclenchement de l’action publique. Le soin de l’exercer
est confié en principe au ministère public.
Tous les renseignements concernant des faits paraissant contraire à la loi pénale doivent
être dirigés dans un délai bref vers le procureur du roi dans la circonscription duquel ils ont
été recueillis. Il faut souligner que le ministère public n’est pas toujours seul à pouvoir
prendre une décision de poursuite et déclencher l’action civile, cette décision peut être
également prise par la partie lésée si cette dernière porte son action civile en réparation
devant le juge répressif alors que le ministère public s’était abstenu d’intenter l’AP, celle-ci
se trouve automatiquement mise en mouvement. En matière militaire, le procureur du roi
ne déclenche l’AP que sur la dénonciation des faits par l’autorité militaire.
Les conditions dans lesquelles sont prises les décisions relatives à la poursuite :
Le procureur du roi doit apprécier si une poursuite est légalement possible et si elle paraît
opportune. Il se décide en principe à la suite de cette double appréciation avec une entière
liberté mais cette liberté comporte toutefois certaines limites et certaines exceptions.
Le Procureur examinera également s’il ne s’agit de l’une de ces infractions pour lesquelles la
poursuite ne peut avoir lieu (exceptionnellement) que sur plainte de la victime ou
dénonciation ou autorisation d’une administration.
Décision de classement s’il pense que les poursuites sont irrecevables, s’il pense que l’AP
serait mal fondée, ou simplement s’il estime que les poursuites sont inopportunes. Le
classement sans suite n’est pas un jugement, mais une décision administrative, il n’est pas
susceptible d’un recours juridictionnel. Cette décision n’a pas l’autorité de la chose jugée et
il est toujours possible de revenir sur cette décision tant que la prescription n’est pas
acquise.
Le procureur peut soit saisir le juge d’instruction par un réquisitoire afin d’informer, soit user
de la citation directe, soit mettre en œuvre la procédure de comparution immédiate.
Le procédé de l’information : s’impose pour les crimes, lorsque la peine prévue est la mort,
la réclusion perpétuelle ou lorsque la peine maximale est de 30 ans de réclusion, pour les
crimes commis par les mineurs et pour les délits en vertu d’une disposition spéciale de la loi.
C’est le seul moyen de mettre en mouvement l’AP lorsque l’auteur de l’infraction est
inconnu. Ce procédé a pour effet de saisir le juge d’instruction, il sera appelé à se prononcer
sur la suffisance des charges après s’être livré à une enquête (l’information).
Le procureur adresse un réquisitoire au juge d’instruction qui décrit les faits reprochés,
l’identité des personnes poursuivies (il peut être délivré contre X). La partie lésée peut
également adresser au juge d’instruction une plainte exposant les faits et précisant qu’elle
entend se constituer partie civile.
Les procédés de la citation directe : consiste à saisir directement la juridiction de jugement,
elle se présente sous la forme d’un exploit d’huissier délivré à la requête du procureur et
citant le prévenu à comparaître devant la juridiction de jugement pour s’entendre
condamner aux peines prévues par la loi.
Le juge d’instruction doit toujours être assisté d’un greffier. La procédure de l’instruction
préparatoire est organisée, en principe, sur le mode inquisitoire. C à d, qu’elle est écrite,
secrète et non contradictoire.
Les effets de la saisine : il instruit sur les faits portés au réquisitoire (ou à la plainte), il peut
alors inculper toutes personnes apparaissant avoir pris part aux faits, il peut également
ouvrir simplement une information contre X.
Il n’est saisi que de ces faits s’il vient à découvrir au cours de l’information d’autres faits
délictueux, il ne peut informer à ce sujet, faute d’en être régulièrement saisi par un
réquisitoire complémentaire ou supplétif.
Il n’est pas lié par la qualification que le procureur avait provisoirement donnée aux faits.
La recherche des preuves : Pour conduire son information, le juge a recours aux divers
moyens de preuves admis par le droit pénal. Il procède à des constatations matérielles, il
entend comme témoins toutes les personnes dont la déposition lui paraît utile (les témoins
sont entendus séparément et hors de la présence de la personne inculpée, leur déposition
est transcrite par le greffier sous la dictée du juge, ils la relisent avant de la signer), enfin le
juge d’instruction interroge l’inculpé. Il entendra par la suite, s’il échet, la partie civile et il
procédera par commissions rogatoire à des investigations, à des auditions, à des
perquisitions et à des saisies.
Cet interrogatoire fait l’objet d’une réglementation très stricte (art 134 et ss. C.P.P). Lors de
la première comparution, le juge doit d’abord s’assurer de l’identité du comparant et lui
connaître les faits qui lui sont imputés. Ensuite, il avertit l’inculpé qu’il est libre de ne pas
faire de déclaration pour l’instant, s’il veut user de son droit de ne parler qu’en présence de
son avocat. Le juge lui demande s’il choisit un avocat : l’inculpé peut demander qu’un avocat
lui soit désigné d’office comme il peut renoncer à l’assistance d’un avocat. Cette
renonciation n’est jamais définitive, elle n’est d’ailleurs pas possible s’il s’agit d’un mineur. Si
l’intéressé veut faire des déclarations sans attendre, le juge les recevra. Si cette personne
reste en liberté, elle doit informer la justice de tous ses changements de résidence.
Les interrogations ultérieures ne peuvent avoir lieu qu’après que l’avocat ait été convoqué
par lettre recommandée ou par un avis qui lui est remis avec récépissé au plus tard 2 jours
avant l’interrogatoire. Le procureur du roi est également invité à cet interrogatoire s’il le
souhaite.
Ordonnances d’ouverture d’information : lorsqu’il est saisi d’un réquisitoire, le juge peut
rendre une ordonnance de refus d’informer (si l’AP est déjà éteinte). De même, lorsqu’il est
saisi d’une plainte irrecevable. Si, par contre, il l’admet, il peut rendre une ordonnance de
soit informé le montant de la consignation à effectuer. Il peut également rendre une
ordonnance d’incompétence qui le dessaisit s’il n’est pas compétent matériellement ou
territorialement.
L’ordonnance de règlement, dite aussi de « clôture » doit être motivée. Elle décide soit la
cessation des poursuites : ordonnance de non-lieu. Soit leur continuation devant la
juridiction de jugement : ordonnance devant la juridiction de jugement. Elle peut également
prononcer un non-lieu partiel (non-lieu pour certains faits et personnes et renvoi pour
d’autres).
L’ordonnance de non-lieu arrête l’AP, l’inculpé est alors remis en liberté. Elle peut être
fondée sur des motifs de droit (pas de qualification pénale, existence de faits justificatifs ou
cause de non-imputabilité, ou AP éteinte par décès, prescription, amnistie…) ou sur des
motifs de faits (charges insuffisantes, coupable non identifié).
Chapitre VI : Le jugement
La phase de jugement suit normalement la phase d’instruction, mais il est possible qu’elle
soit abordée directement si l’affaire ne paraissait pas exiger des investigations particulières.
La publicité des débats : c’est un principe fondamental, il ne peut y être dérogé que dans
certains cas prévus par la loi (art 300, 302 CPP) : danger pour les mœurs, pour la sécurité. Les
débats des juridictions de mineurs ont lieu avec une publicité restreinte (art 479).
Les débats : les débats ont lieu oralement, la lecture de pièces écrites est exceptionnelle et
le greffier se contente de noter sommairement le déroulement de l’audience.
Le principe du contradictoire : les débats sont contradictoires, les parties discutent à un pied
d’égalité sous le contrôle et la direction du président de la juridiction. Si le prévenu est
absent, il sera jugé par défaut et son défenseur ne pourra être entendu, si la citation
adressée à celui-ci avait été livrée à sa personne ou s’il est établi qu’il en avait eu la
connaissance.
Le déroulement des débats : les débats à l’audience comportent une instruction dite
définitive, c’est un examen et un affrontement des preuves et l’inculpé est interrogé. Les
témoins sont écartés de l’audience jusqu’à ce qu’ils aient été entendus. La juridiction de
jugement peut, au cours de l’instruction définitive, ordonner des mesures d’instructions
nouvelles (supplément d’information). Après l’instruction définitive, l’avocat de la partie
civile présente la demande de celle-ci, puis le ministère public prononce un réquisitoire.
Enfin, le défenseur expose sa plaidoirie (l’accusé ou le prévenu doit toujours avoir la parole
en dernier).
Section II : la décision
La délibération sur la décision : toutes les décisions prises par une juridiction de jugement
doivent être délibérée. La délibération est secrète et ses détails ne doivent pas être révélés.
Formes de la décision : la décision est rendue soit à l’audience ou les débats ont eu lieu soit
à une audience ultérieure. Elle doit être motivée, elle doit énoncer les infractions, les peines
prononcées et les textes de loi dont il est fait application.
Sens et effets de la décision :
Les décisions avant dire droit : elles ne tranchent pas le procès mais préparent la
solution de celui-ci (supplément d’information).
Les décisions sur d’incompétence : elles dessaisissent la juridiction qui l’ont rendue.
Les décisions sur le fond :
Décision de relaxe ou d’acquittement
Décision d’absolution dites désormais d’exemption de peine : elle reconnaît la
culpabilité du prévenu mais ne prononce pas de peine contre lui (existence d’une
excuse absolutoire), la personne échappe alors à toute peine principale mais sa
responsabilité civile subsiste.
Décision de condamnation : prononce une peine ou une mesure sûreté. Si le
condamné était en détention provisoire et est condamné à une peine ferme
privative de liberté, il reste incarcéré. S’il n’est condamné qu’à une amende ou s’il
bénéficie du sursis, il est libéré. S’il était en liberté, la juridiction qui le condamne
peut décerner contre lui un mandat de dépôt ou d’arrêt. S’il y a une partie civile, la
condamnation du prévenu démontre la faute qu’il avait commise, le jugement
déclarera l’AC bien fondée et fixera le montant des dommages-intérêts.
Section I : l’opposition
Un principe d’équité exige que nul ne soit condamné sans avoir pu valoir ses arguments.
Pour cela, le CPP a organisé contre les décisions des tribunaux et cours d’appels rendues par
défaut la procédure d’opposition. C’est une voie de recours qui est ouverte contre les
décisions rendues par défaut si le prévenu régulièrement cité à comparaître par un exploit
d’huissier signifié à sa personne peut justifier d’une excuse reconnu valable ou s’il n’a pas eu
connaissance de la citation à personne. Dans tous les autres cas, le prévenu, bien que ne
comparaissant pas, est jugé de manière qui est réputée contradictoire et la voie de
l’opposition ne lui est pas ouverte.
L’opposition peut être faite par : le prévenu, la partie civile victime, la personne civilement
responsable du fait du prévenu.
Elle doit être faite dans les 10 jours qui suivent la signification du jugement.
Effets : l’opposition a un effet extinctif, elle anéantit la décision qui en est frappée. Elle a un
effet dévolutif, elle saisit de nouveau les juges qui avaient statué la première fois. Si
l’opposant fait à nouveau défaut, les effets de son opposition sont annulés et la première
décision reprend toute sa valeur > l’itératif défaut.
Section II : L’appel
C’est une voie de recours dite de réformation qui consiste à soumettre le litige déjà jugé à un
nouvel examen par une juridiction supérieure.
Conditions :
Les décisions susceptibles d’appel : les ordonnances des juges d’instruction qui ont
un caractère juridictionnel, les jugements émanant des tribunaux correctionnels (à
l’égard des jugements sur le fond, des jugements sur les incidents de procédure, des
jugements d’itératif défaut, des jugements contradictoires, des jugements de
condamnation, des jugements de relaxe).
Les personnes pouvant interjeter appel : En matière de contravention > le prévenu, le
civilement responsable et le ministère public. En matière de délit, la faculté d’appeler
appartient au prévenu, à la personne civilement responsable quant aux intérêts civils
seulement, la partie civile, le procureur du roi, aux administrations, au procureur
général près de la CA.
Délai d’appel : il doit être formé dans un délai de 10 jours à dater du jugement s’il est
contradictoire ou à compter de la signification en cas de jugement par défaut. Le
procureur général dispos d’un délai de 2 mois à partir du jour ou la décision a été
rendu. C’est donc seulement à l’expiration de ce délai de 2 mois que le jugement du
tribunal est définitif.
Effets :
Effet suspensif : la décision qui en est frappé n’est pas mise à exécution.
Effet dévolutif : il saisit la juridiction supérieure du procès déjà jugé.
La CA n’est saisie que dans la mesure de l’acte d’appel qui définit le cadre de son examen
(si par exemple l’acte d’appel n’a frappé que la partie de la décision concernant les
dommages-intérêts, la chambre des appels correctionnels ne peut examiner que ce
problème et la décision sur l’action publique acquiert la force de la chose jugée).
Les pouvoirs de la Chambre des appels sont limités par la qualité de celui qui a fait appel
(voir bas de p.44).
Cas d’ouverture : les pourvois en cassation doivent être fondés sur les causes citées dans
l’art 534 du CPP, à savoir : violation des formes substantielles de procédure, excès de
pouvoir, incompétence, violation de la loi de fond, manque de base légale ou défaut de
motif. Ainsi, le demandeur de cassation doit préciser les moyens sur lesquels repose son
pourvoi.
Personnes admises à faire un pourvoi : pour introduire un pourvoi contre une décision,
il faut que celle-ci fasse grief, c’est-à-dire qu’elle lèse un intérêt personnel de celui qui
agit le ministère public (pourvoi contre la décision statuant sur l’AP). Le prévenu (contre
les décisions pénales et civiles). La partie civile (contre les décisions judiciaires faisant
grief à ses intérêts civils). Les personnes civilement responsable (contre les décisions
ayant retenu leur responsabilité).
Délai du pourvoi : le délai pour se pourvoir en cassation est de 10 jours francs à compter
de la décision rendue si elle est contradictoire. Contre les arrêts ou les jugements par
défaut, le délai ne court qu’à partir du jour ou le délai d’opposition est expiré.
Forme du pourvoi : le pourvoi est formé par une déclaration au greffe de la juridiction
qui a rendu la décision incriminée, elle doit être signée par le greffier et par le
demandeur en cassation.
La chambre criminelle peut déclarer la requête irrecevable, comme elle peut rendre un
arrêt de non-lieu à statuer. (p.48).
Pourvoi de rectification : l’erreur est réparée mais ne change rien au procès pénal.