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Résumer : Procédure Pénale

Professeur : Abderrachid chakri

Module : Procédure pénal

Chapitre I : L’objet du procès pénal et les parties au procès pénal

Section I : L’action publique et l’action civile


L’action publique est l’action répressive mise en mouvement et exercée par les magistrats
ou par les fonctionnaires auxquels elle est confiée par la loi, au nom de la société, contre
l’auteur de l’infraction, et tendant à le faire condamner à une peine.

L’action civile est l’action en dommage-intérêts introduite par tous ceux qui ont
personnellement souffert du dommage directement causé par l’infraction afin d’obtenir de
l’auteur de l’infraction la réparation du préjudice causé par l’infraction.

L’objet du procès pénal est essentiellement l’action publique, l’action civile peut constituer
l’objet secondaire du procès pénal. Celle-ci peut être exercée en même temps que l’action
publique et devant la même juridiction.

I- La comparaison entre l’action publique et l’action civile

Ce sont surtout les différences qui apparaissent au premier abord :

1) Différence de but (l’AP tend à la réparation du trouble social, à la sanction de la violation


de la loi, l’AC tend à la réparation du préjudice individuel),

2) Différence de fondement (l’AP repose toujours sur un texte précis de la loi pénale, celui
posant la norme qui a été enfreinte, l’AC est toujours fondée sur l’art 77 du DOC),

3) Différence de nature (l’AP est d’ordre public l’AC est dans le patrimoine privé de la
victime),

4) Différence de sanction (l’AP a pour sanction une peine infligée à l’individu, proportionnée
à la faute qu’il a commise, l’AC a pour aboutissement une réparation proportionnée au
dommage subi),

5) Différence portant sur les parties à l’action (les demandeurs à l’AP et à l’AC sont
respectivement le ministère public et la victime, les défendeurs sont exclusivement les
coupables pour l’AP et outre les présumés coupables les héritiers de ceux-ci ou les
personnes civilement responsables pour l’AC.
Il y a, également, de nombreux rapports entre les deux actions :

 L’AC et l’AP sont nées du même fait > les agissements poursuivis ont à la fois réalisé
l’infraction et causé le dommage individuel. Il est à noter que certaines infractions ne
causent pas de préjudice individuel mais seulement un trouble social, et ne donnent
alors naisse qu’à l’AP.
 Un même élément moral (la faute) est la base de l’une et de l’autre.

Le législateur a établi entre les deux actions, une solidarité qui se manifeste à plusieurs
points de vue : les deux actions peuvent être portées ensemble devant les mêmes juges (les
juges répressifs) Si la victime porte son action civile devant le juge répressif, son initiative a
pour effet de déclencher automatiquement l’action publique.

II- Causes d’extinction communes à l’action publique et l’action civile


1er alinéa de l’art 14 : l’AC se prescrit selon les règles du code civil. Toutefois, si cette action
ne peut plus être engagée devant la juridiction répressive après l’expiration du délai de
prescription de l’AP. C’est-à-dire que l’expiration de délai de prescription de la ‘action
publique n’éteint pas l’AC, elle oblige simplement la victime à porter son action en
réparation devant le juge civil.

La seule cause vraiment commune d’extinction de l’AC est de l’AP est aujourd’hui l’autorité
de la chose jugée. Il y a chose jugée au pénal lorsque les faits reprochés ont donné lieu à une
poursuite qui a été terminée par une décision définitive sur le fond.

La décision qui a autorité de la chose jugée au pénal éteint l’action publique ; désormais
aucune poursuite pénale ne peut plus être intentée à raison des mêmes faits, même sous
une qualification différent.

La décision pénale qui a acquis l’autorité de la chose jugée, qu’elle soit d’acquittement ou de
condamnation, a une influence capitale sur l’action civile. C’est ce qu’on appelle le principe
de l’autorité de la chose jugée au pénale sur le civil.
III- Cause d’extinction propre respectivement à l’action civile et l’action
publique :

A- Causes d’extinction propres à l’action publique :


1) La prescription : le délai de la prescription de l’AP est de 15 ans pour les crimes, 4 ans
pour les délits et 1 an pour les contraventions (art 5 et 6 du CPP). Le délai court du moment
où l’infraction a été commise.

Cependant, lorsqu’il s’agit d’une infraction continue, le point de départ se situe seulement
au moment où l’état délictueux a cessé. En cas de crime commis contre un mineur, le délai
de prescription ne commence à courir qu’à partir de la majorité de celui-ci. En matière
d’homicide par imprudence, qu’à partir de la survenance du décès de la victime.

2) Décès du délinquant : dissolution d’une personne morale.

3) Amnistie : elle éteint l’AP mais non l’AC. Celle-ci reste possible mais ne peut être portée
que devant les tribunaux civils.

4) Abrogation de la loi pénale : le fait n’est plus une infraction, il n’est plus incriminé pour
l’avenir, il ne l’est plus également pour le passé en vertu de l’effet immédiat (rétroactif) des
lois pénales plus douces.

5) Transaction : dans certaines matières (infraction fiscales, infractions douanières), la loi


dispose qu’une transaction peut mettre fin aux poursuites, cette possibilité est
exceptionnelle.

6) Retrait de plainte : lorsque celle-ci est une condition nécessaire à la poursuite.

B- Cause d’extinction propre à l’action civile :


1) Prescription de l’AC selon les règles du code civil.

2) Autres causes : toutes les causes d’extinction des obligations en droit civil peuvent
s’appliquer à l’AC.

Section 2 : les parties au procès pénal :

I- La personne pénalement poursuivie :


L’action publique ne peut évidemment être exercée que contre l’auteur de l’infraction
(auteur, coauteur), ou le complice. En application du principe de la responsabilité pénale
individuelle et celui de la personnalité des peines ,il est interdit de l’interner contre les
personnes civilement responsables du délinquant (père et mère d’un mineur).
De même, l’action publique ne peut, en cas de décès du délinquant, être exercée contre les
héritiers de celui-ci, car ils ne sont tenus que des réparations et des dettes

II- Le ministère public :


Rôle : Le ministère public est demandeur à l’AP au nom de la société, il est présent dans
toutes les affaires répressives comme partie principale. Il déclenche et exerce l’AP et
requiert l’application de la loi. Il fait rechercher et constater les infractions par les services
mis à sa disposition à cette fin (la police judiciaire). En tant que partie demanderesse, il
prendra des réquisitions et exercera au besoin des voies de recours contre les décisions
judiciaires. Enfin, c’est à lui qu’il appartiendra de faire exécuter la décision lorsque celle-ci
sera définitive. Il intervient donc dans tous les secteurs de l’activité répressive.

Composition : les magistrats du ministère public sont appelés magistrats debout ou


magistrats du parquet. Auprès du TPI (Tribunal de première instance), le ministère public est
composé du procureur du roi qui est assisté par un ou plusieurs substituts du procureur du
roi (parquet du TPI). Auprès de la Cour d’Appel : procureur général du Roi assisté par un ou
plusieurs substituts généraux du procureur général du Roi (Parquet général). Auprès de la
Cour de Cassation : le ministère public est représenté par le Procureur général du Roi assisté
par des avocats généraux. Devant les juridictions de mineurs, les fonctions du ministère
public sont exercées par un membre du parquet du TPI et devant la CA par un membre du
parquet général chargé spécialement des affaires concernant les mineurs.

Caractère du ministère public : Principe de l’unité ou l’indivisibilité du ministère publique.

Hiérarchie du ministère publique : le chef du parquet du TPI est le procureur du roi.


L’ensemble du parquet du TPI, par l’intermédiaire de son chef, est subordonné au procureur
général du roi et à ceux qui agissent en son nom. Les parquets généraux eux-mêmes sont
soumis à l’autorité hiérarchique du ministre de la Justice, garde des Sceaux. * les magistrats
debout qui n’exécutent pas les ordres reçus s’exposent à des sanctions disciplinaires
pouvant aller jusqu’à la révocation, l’obligation d’exécuter des ordres n’empêche pas le
magistrat d’agir selon sa conscience, il développe librement les observations orales qu’il
croit convenables au bien de la justice (art 38) consécration du vieil adage « la plume est
serve mais la parole est libre ».

Irresponsabilité du ministère public : les magistrats du ministère public ne sont


responsables que de leurs fautes personnelles et cette responsabilité ne peut être engagée
que sur l’action récursoire de l’Etat.

III- La partie civile :


Il s’agit de la partie lésée dans ses intérêts par l’infraction commise. Les conditions
nécessaires pour se porter partie civile : pour pouvoir se porter partie civile il faut que le
préjudice subit soit actuel, personnel et direct > Le préjudice actuel est un préjudice dont
l’existence est certaine, indubitable. Le préjudice est personnel s’il s’agit bien d’un dommage
individuel. Le préjudice direct est la conséquence immédiate de l’infraction.

L’option ouverte à la personne lésée : selon l’art 9 du CPP, la victime peut –à son choix-
porter son action en réparation du dommage qu’elle a subi, soit devant la juridiction
répressive, soit devant la juridiction civile.

L’avantage quant au choix de la voie répressive est celui de la rapidité et de l’économie (plus
rapide et moins couteuse que la justice civile). Il faut également noter que la preuve est libre
en pénal, alors qu’elle est réglementée en civil. De plus, la décision qui interviendra au
procès pénal sera opposable à l’auteur des faits incriminés par l’autorité de la chose jugée au
pénal sur le civil. Toutefois, le choix de la voie répressive présente certains inconvénients. Si,
par exemple, la victime échoue dans sa demande en réparation, elle engage sa
responsabilité par son action téméraire.

Limite de l’option : la constitution de partie civile n’est pas possible devant toutes les
juridictions > elle est ouverte devant les juridictions d’instructions, les juridictions de
jugement de droit commun et les juridictions de mineurs. Elle n’est pas possible, en principe,
devant les juridictions d’exceptions. La victime qui veut se porter partie civile doit le faire dès
le premier degré de juridiction.

Effet de l’option : l’action une fois exercée est en principe irrévocable. Exceptionnellement,
dans certaines circonstances, la victime qui avait choisi la voie répressive peut l’abandonner
pour saisir la juridiction civile. Si elle avait choisi au contraire la voie civile, elle pourra
l’abandonner pour aller devant la juridiction répressive si celle-ci a été saisie par le ministère
public avant qu’un jugement sur le fond n’ait été rendu par la juridiction civile. Si la victime a
choisi la voie civile, le procès engagé par elle risque d’être suspendu si l’action publique est
exercée par le ministère public, de façon à sauvegarder l’autorité de la chose jugée au pénal
sur le civil. (Le criminel tient le civil en état).

Chapitre II : la recherche et la poursuite des infractions

Section I : la recherche et la constatation des infractions

 Les autorités et les agents chargés d’assurer la police judiciaire :


Art 16 et 17 du CPP. La police judiciaire est exercée sous la direction du procureur du
roi et sous la surveillance du procureur général et sous le contrôle de la chambre
correctionnelle de ladite cour.
Les officiers de police judiciaire (art 19 CPP) : procureur général du roi, procureur du
roi et leurs substituts et le juge d’instruction. Les officiers de police judiciaires. Les
OPJ chargés des mineurs. Les agents de police judiciaire ainsi que certains
fonctionnaires auxquels la loi confère cette qualité.
L’art 20 donne la liste des personnes ayant cette qualité : Directeur général de la
sûreté nationale, les préfets de police, les contrôleurs généraux de police, les
commissaires de police, les officiers de police et le directeur général de
l’administration de la surveillance du territoire national, les officiers de la
gendarmerie royale, les pachas et les caïds, les inspecteurs de la police après 3ans
d’exercice et les gendarmes ayant 3ans d’ancienneté.

 Les attributions de la police judiciaire :


Art 18. Stipule que La Police Judiciaire a pour mission générale : de rechercher les
infractions, de les constater, d’en rassembler les preuves, d’en identifier les auteurs,
de présenter ceux-ci à la justice. Elle est soumise à certaines obligations : recevoir les
plaintes et dénonciations, porter à la connaissance du procureur du roi les
infractions qui lui paraissent avoir été commises afin de lui permettre de mettre en
mouvement l’action publique et observer le secret de l’enquête.
Tant qu’une information n’est pas ouverte, la PJ est sous la direction du procureur du
roi. A partir du moment où une information est ouverte c’est le juge d’instruction qui
est investi du pouvoir de direction.

L’enquête préliminaire : la police judiciaire procède à une enquête réglementée par le CPP
dans les arts 78 et suivants sous le nom d’enquête préliminaire. Soit spontanément, soit sur
demande du ministère public. Dans le cadre de cette enquête la PJ peut recueillir des
renseignements d’ordre très divers et employer pour cela des moyens très variés :

- Les auditions : la PJ entend toutes les personnes qui lui paraîtront susceptibles
d’apporter des renseignements intéressant, y compris le plaignant et le suspect.
- Constatations matérielles : elles doivent être réalisées sans coercition. L’OPJ peut
avoir recours à des personnes qualifiées.
- Perquisitions, visites domiciliaires et saisies : elles sont subordonnées au
consentement exprès et écrit de la personne chez qui elles ont lieu (art 79). Les
heures légales doivent être respectées (6h à 21h, art 62). L’alinéa 2 de cet art prévoit
des dérogations au droit commun quand il s’agit d’infraction entrant dans le champs
d’application de la loi relative à la lutte contre le terrorisme, ou d’atteintes à la sûreté
de l’Etat, les perquisitions peuvent avoir lieu en dehors des heures légales. De même,
lorsque la demande émane du chef de maison ou d’un appel venant de l’intérieur,
ainsi que dans les locaux de travail nocturne.
Art 59 al 4 : les perquisitions dans le cabinet d’un avocat ou à son domicile ne
peuvent être effectuées que par un magistrat du parquet et en présence du
bâtonnier ou son délégué. De même pour perquisitions dans le cabinet d’un médecin, d’un
notaire ou d’un huissier (magistrat + personne responsable de l’ordre ou de l’organisation
professionnelle à laquelle appartient l’intéressé)

L’enquête en cas de crime ou délit flagrant : Les pouvoirs de la PJ sont alors plus étendus et
présentent un caractère coercitif. L’infraction est flagrante dans les cas suivants : l’infraction
se commet actuellement, l’infraction vient de se commettre, la personne soupçonnée est –
dans un temps très voisin de l’action poursuivie par la clameur publique, la personne
soupçonnée est –dans un temps très voisin de l’action trouvée en possession d’objets ou
présente des traces ou indices laissant penser qu’elle a participé à l’infraction.

Lorsque l’infraction flagrante est un crime ou un délit punissable d’une peine


d’emprisonnement, la police dispose de pouvoirs qu’elle exerce de façon coercitive, ses
obligations peuvent être résumées comme suit : avis immédiat au ministère public &
transport sans délai sur les lieux.

Les pouvoirs de la Police Judiciaire :

1) Les constatations : relevé de toutes les traces et indices utiles à l’enquête.


2) Les perquisitions et saisies : elles peuvent avoir lieu coercitivement chez les personnes qui
paraissent détenir des pièces ou objets relatifs aux faits incriminés. Les objets et documents
intéressants sont saisis et placés immédiatement sous scellés. (Entre 6h et 21h sauf
exceptions prévues par la loi : trafic illicite des stupéfiants ou en matière de terrorisme). La
perquisition doit avoir lieu en présence de la personne chez qui on perquisitionne ou en
présence de son mandataire ou de deux témoins.
3) Les arrestations : la police peut procéder à l’arrestation de l’auteur présumé.
4) La garde à vue : l’officier de la police judiciaire peut être amenée à garder à sa disposition
une ou plusieurs personnes visées à l’art 65. C’est une mesure de rétention qui doit être
motivée par les nécessités de l’enquête et contrôlée par le ministère public. Cette mesure ne
peut excéder 48 heures. Une prolongation de la garde à vue de 24h au plus peut être
accordée par le ministère public (art 66 al 2).

Les droits de la personne placées en garde à vue (art 66 et 67) : 1) le gardé à vue a le droit de
demander de faire prévenir un proche parent. 2) l’intéressé peut à tout moment demander à être
examiné par un médecin. 3) elle peut désigner un avocat ou demander la désignation d’office dans
le cadre de l’aide juridictionnelle.

Le législateur a assorti la mesure de garde à vue d’un strict formalisme prévu par les arts 66 et 67.
L’OPJ doit mentionner le procès verbale d’audition de la personne gardée à vue, la notification des
droits à l’intéressé, le jour et l’heure à partir desquels elle a été placée en garde à vue, le jour et
l’heure à partir desquels elle a été soit libérée soit amenée devant le magistrat compétent.

Un registre de garde à vue doit être tenu dans tout local susceptible de recevoir des
personnes gardées à vue, il doit être présenté au procureur du roi, au moins une fois par
mois.

Des régimes de garde à vue dérogatoires ont été installés par le législateur : a) en matière
d’atteinte à la sûreté intérieure, ou extérieur de l’Etat, la durée de le garde à vue est de 96h
qui peut être prolongée une seule fois. b) en matière de terrorisme, 96h susceptibles de
prolongation 2 fois pour une durée de 96h sur autorisation écrite de ministère public.
Section II : la poursuite des infractions
La poursuite se matérialise par le déclenchement de l’action publique. Le soin de l’exercer
est confié en principe au ministère public.

 Autorité qui prend les décisions relatives à la poursuite :

Tous les renseignements concernant des faits paraissant contraire à la loi pénale doivent
être dirigés dans un délai bref vers le procureur du roi dans la circonscription duquel ils ont
été recueillis. Il faut souligner que le ministère public n’est pas toujours seul à pouvoir
prendre une décision de poursuite et déclencher l’action civile, cette décision peut être
également prise par la partie lésée si cette dernière porte son action civile en réparation
devant le juge répressif alors que le ministère public s’était abstenu d’intenter l’AP, celle-ci
se trouve automatiquement mise en mouvement. En matière militaire, le procureur du roi
ne déclenche l’AP que sur la dénonciation des faits par l’autorité militaire.

 Les conditions dans lesquelles sont prises les décisions relatives à la poursuite :

Le procureur du roi doit apprécier si une poursuite est légalement possible et si elle paraît
opportune. Il se décide en principe à la suite de cette double appréciation avec une entière
liberté mais cette liberté comporte toutefois certaines limites et certaines exceptions.

Appréciation de la légalité de la poursuite : cette appréciation porte sur 2 points : il doit


s’assurer que les éléments constitutifs d’une infraction déterminée paraissent effectivement
réunis (le problème du bienfondé de l’AP), il doit donc trouver la qualification pénale
adéquate ; vérifier que les éléments matériels et psychologiques requis par cette
qualification existent bien en l’espèce ; examiner si aucune cause d’impunité ne se présente ;
et déterminer quelles sont les personnes à poursuivre.

Le procureur doit également s’assurer qu’aucun obstacle de forme ne s’oppose au


déclenchement de la poursuite (le problème de la recevabilité de l’AP). La recevabilité
suppose la vérification de la compétence de la juridiction d’instruction ou le jugement saisie
en fonction de la qualification retenue, et la recherche des causes d’extinction possibles de
l’AP.

Le Procureur examinera également s’il ne s’agit de l’une de ces infractions pour lesquelles la
poursuite ne peut avoir lieu (exceptionnellement) que sur plainte de la victime ou
dénonciation ou autorisation d’une administration.

Appréciation de l’opportunité de la poursuite : Si le préjudice social est peu important, si


l’objet de l’infraction est insignifiant, si le coupable a été mû par des mobiles
particulièrement excusables…, etc. il arrive que le ministère public estime que la poursuite
est inopportune. L’art 40 du CPP dispose que le procureur apprécie la suite à donner aux
plaintes et dénonciations, ce pouvoir comporte un risque d’arbitraire ou partialité. Toutefois,
cette décision est soumise au contrôle hiérarchique de ses chefs et que d’autre part la
victime peut mettre elle-même l’AP en mouvement en se constituant partie civile. Le risque
subsiste lorsque l’infraction n’a pas causé de préjudice individuel.

La liberté de décision du procureur du roi et ses limites : En principe, le procureur prend sa


décision relative à la poursuite avec une entière liberté. Ce principe est tempéré par la
subordination hiérarchique, le procureur doit exécuter les ordres reçus mais peut toutefois
prononcer oralement un réquisitoire contraire aux ordres reçus et aux conclusions qu’il a
déposées par écrit. Dans certains cas (exceptions), il ne peut intenter une poursuite qu’il
estime souhaitable : lorsque la loi subordonne la recevabilité des poursuites à une plainte ou
une dénonciation préalable, lorsque la loi subordonne la recevabilité des poursuites à une
autorisation préalable (ce fut le cas de l’immunité parlementaire).

 Le contenu et l’exécution des décisions prises sur la poursuite :

La décision du procureur peut être une décision de classement ou une décision de


poursuite :

Décision de classement s’il pense que les poursuites sont irrecevables, s’il pense que l’AP
serait mal fondée, ou simplement s’il estime que les poursuites sont inopportunes. Le
classement sans suite n’est pas un jugement, mais une décision administrative, il n’est pas
susceptible d’un recours juridictionnel. Cette décision n’a pas l’autorité de la chose jugée et
il est toujours possible de revenir sur cette décision tant que la prescription n’est pas
acquise.

Décision de poursuite : elle est irrévocable, la mise en mouvement de l’AP présente un


caractère irréversible.

Le procureur peut soit saisir le juge d’instruction par un réquisitoire afin d’informer, soit user
de la citation directe, soit mettre en œuvre la procédure de comparution immédiate.

Le procédé de l’information : s’impose pour les crimes, lorsque la peine prévue est la mort,
la réclusion perpétuelle ou lorsque la peine maximale est de 30 ans de réclusion, pour les
crimes commis par les mineurs et pour les délits en vertu d’une disposition spéciale de la loi.
C’est le seul moyen de mettre en mouvement l’AP lorsque l’auteur de l’infraction est
inconnu. Ce procédé a pour effet de saisir le juge d’instruction, il sera appelé à se prononcer
sur la suffisance des charges après s’être livré à une enquête (l’information).

Le procureur adresse un réquisitoire au juge d’instruction qui décrit les faits reprochés,
l’identité des personnes poursuivies (il peut être délivré contre X). La partie lésée peut
également adresser au juge d’instruction une plainte exposant les faits et précisant qu’elle
entend se constituer partie civile.
Les procédés de la citation directe : consiste à saisir directement la juridiction de jugement,
elle se présente sous la forme d’un exploit d’huissier délivré à la requête du procureur et
citant le prévenu à comparaître devant la juridiction de jugement pour s’entendre
condamner aux peines prévues par la loi.

Chapitre III : L’instruction préparatoire


L’instruction préparatoire est obligatoire en matière criminelle. Le juge d’instruction auprès
du TPI est désigné pour une durée de 3 ans susceptible de renouvellement par arrêté du
ministre de la justice. Le juge d’instruction auprès de la Cour d’Appel est désigné parmi les
conseillers de ladite cour pour une durée de 3 ans.

Le juge d’instruction doit toujours être assisté d’un greffier. La procédure de l’instruction
préparatoire est organisée, en principe, sur le mode inquisitoire. C à d, qu’elle est écrite,
secrète et non contradictoire.

Section I : la saisine du juge d’instruction


Il est saisi soit par un réquisitoire émanant du procureur, soit par une plainte avec
constitution de partie civile de la victime.

Les effets de la saisine : il instruit sur les faits portés au réquisitoire (ou à la plainte), il peut
alors inculper toutes personnes apparaissant avoir pris part aux faits, il peut également
ouvrir simplement une information contre X.

Il n’est saisi que de ces faits s’il vient à découvrir au cours de l’information d’autres faits
délictueux, il ne peut informer à ce sujet, faute d’en être régulièrement saisi par un
réquisitoire complémentaire ou supplétif.

Il n’est pas lié par la qualification que le procureur avait provisoirement donnée aux faits.

Section II : les pouvoirs d’instruction du juge d’instruction


Objet des pouvoirs d’instruction : l’instruction a pour but de parvenir à la manifestation de
la vérité, elle porte sur les circonstances exactes dans lesquelles l’infraction a été commise,
les conditions dans lesquelles les diverses personnes compromises y ont participé. Elle porte
également sur la personnalité du délinquant (examen de personnalité, enquête sociale,
examen médico-psychologique). Le juge instruit aussi bien à charge qu’à décharge.

La recherche des preuves : Pour conduire son information, le juge a recours aux divers
moyens de preuves admis par le droit pénal. Il procède à des constatations matérielles, il
entend comme témoins toutes les personnes dont la déposition lui paraît utile (les témoins
sont entendus séparément et hors de la présence de la personne inculpée, leur déposition
est transcrite par le greffier sous la dictée du juge, ils la relisent avant de la signer), enfin le
juge d’instruction interroge l’inculpé. Il entendra par la suite, s’il échet, la partie civile et il
procédera par commissions rogatoire à des investigations, à des auditions, à des
perquisitions et à des saisies.

Cet interrogatoire fait l’objet d’une réglementation très stricte (art 134 et ss. C.P.P). Lors de
la première comparution, le juge doit d’abord s’assurer de l’identité du comparant et lui
connaître les faits qui lui sont imputés. Ensuite, il avertit l’inculpé qu’il est libre de ne pas
faire de déclaration pour l’instant, s’il veut user de son droit de ne parler qu’en présence de
son avocat. Le juge lui demande s’il choisit un avocat : l’inculpé peut demander qu’un avocat
lui soit désigné d’office comme il peut renoncer à l’assistance d’un avocat. Cette
renonciation n’est jamais définitive, elle n’est d’ailleurs pas possible s’il s’agit d’un mineur. Si
l’intéressé veut faire des déclarations sans attendre, le juge les recevra. Si cette personne
reste en liberté, elle doit informer la justice de tous ses changements de résidence.

Les interrogations ultérieures ne peuvent avoir lieu qu’après que l’avocat ait été convoqué
par lettre recommandée ou par un avis qui lui est remis avec récépissé au plus tard 2 jours
avant l’interrogatoire. Le procureur du roi est également invité à cet interrogatoire s’il le
souhaite.

Section III : les pouvoirs de juridictions du juge d’instruction


Le juge d’instruction constitue la juridiction d’instruction du 1 er degré, il est chargé de
prendre des décisions au cours de la phase de l’instruction préparatoire et prendre parti sur
la suffisance des charges à la clôture de l’information.

Les pouvoirs de juridiction du juge d’instruction :

Ordonnances d’ouverture d’information : lorsqu’il est saisi d’un réquisitoire, le juge peut
rendre une ordonnance de refus d’informer (si l’AP est déjà éteinte). De même, lorsqu’il est
saisi d’une plainte irrecevable. Si, par contre, il l’admet, il peut rendre une ordonnance de
soit informé le montant de la consignation à effectuer. Il peut également rendre une
ordonnance d’incompétence qui le dessaisit s’il n’est pas compétent matériellement ou
territorialement.

Ordonnances rendues au cours de l’information :

 Ordonnance de soit communiqué


 Ordonnance de refus d’exécuter d’instruction
 Ordonnance de dessaisissement au profit d’une autre juridiction également
compétente
 Ordonnance nommant des experts
 Ordonnance de placement sous contrôle judiciaire ou donnant mainlevée de celui-ci
 Ordonnance de mise en détention provisoire ou prolongeant la durée
 Ordonnances accordant ou refusant la restitution des objets et documents saisis
 Ordonnance portant non-lieu partiel ou renvoi partiel
 Ordonnance infligeant une amende à l’encontre des témoins récalcitrants

Ordonnances de clôture : à la fin de l’information, le juge d’instruction prend parti sur la


suite à donner aux poursuites. Il fait connaître aux parties la clôture éventuelle de son
information. Ensuite il communique le dossier au parquet qui doit lui faire parvenir ses
réquisitions définitives en fixant un délai. Passé ce délai, le juge d’instruction peut rendre
son ordonnance de règlement du dossier sans attendre les réquisitions du parquet.

L’ordonnance de règlement, dite aussi de « clôture » doit être motivée. Elle décide soit la
cessation des poursuites : ordonnance de non-lieu. Soit leur continuation devant la
juridiction de jugement : ordonnance devant la juridiction de jugement. Elle peut également
prononcer un non-lieu partiel (non-lieu pour certains faits et personnes et renvoi pour
d’autres).

L’ordonnance de non-lieu arrête l’AP, l’inculpé est alors remis en liberté. Elle peut être
fondée sur des motifs de droit (pas de qualification pénale, existence de faits justificatifs ou
cause de non-imputabilité, ou AP éteinte par décès, prescription, amnistie…) ou sur des
motifs de faits (charges insuffisantes, coupable non identifié).

L’ordonnance de continuation de poursuite = ordonnance de renvoi devant la juridiction de


jugement indique, de façon précise, les motifs pour lesquels il existe des charges suffisantes.

Chapitre VI : Le jugement
La phase de jugement suit normalement la phase d’instruction, mais il est possible qu’elle
soit abordée directement si l’affaire ne paraissait pas exiger des investigations particulières.

Section I : la saisine de la juridiction de jugement


Caractère généraux de la procédure à l’audience : la procédure devant la juridiction est une
procédure de type accusatoire, elle est publique, orale et contradictoire.

La publicité des débats : c’est un principe fondamental, il ne peut y être dérogé que dans
certains cas prévus par la loi (art 300, 302 CPP) : danger pour les mœurs, pour la sécurité. Les
débats des juridictions de mineurs ont lieu avec une publicité restreinte (art 479).

Les débats : les débats ont lieu oralement, la lecture de pièces écrites est exceptionnelle et
le greffier se contente de noter sommairement le déroulement de l’audience.

Le principe du contradictoire : les débats sont contradictoires, les parties discutent à un pied
d’égalité sous le contrôle et la direction du président de la juridiction. Si le prévenu est
absent, il sera jugé par défaut et son défenseur ne pourra être entendu, si la citation
adressée à celui-ci avait été livrée à sa personne ou s’il est établi qu’il en avait eu la
connaissance.
Le déroulement des débats : les débats à l’audience comportent une instruction dite
définitive, c’est un examen et un affrontement des preuves et l’inculpé est interrogé. Les
témoins sont écartés de l’audience jusqu’à ce qu’ils aient été entendus. La juridiction de
jugement peut, au cours de l’instruction définitive, ordonner des mesures d’instructions
nouvelles (supplément d’information). Après l’instruction définitive, l’avocat de la partie
civile présente la demande de celle-ci, puis le ministère public prononce un réquisitoire.
Enfin, le défenseur expose sa plaidoirie (l’accusé ou le prévenu doit toujours avoir la parole
en dernier).

Section II : la décision
La délibération sur la décision : toutes les décisions prises par une juridiction de jugement
doivent être délibérée. La délibération est secrète et ses détails ne doivent pas être révélés.
Formes de la décision : la décision est rendue soit à l’audience ou les débats ont eu lieu soit
à une audience ultérieure. Elle doit être motivée, elle doit énoncer les infractions, les peines
prononcées et les textes de loi dont il est fait application.
Sens et effets de la décision :

 Les décisions avant dire droit : elles ne tranchent pas le procès mais préparent la
solution de celui-ci (supplément d’information).
 Les décisions sur d’incompétence : elles dessaisissent la juridiction qui l’ont rendue.
 Les décisions sur le fond :
Décision de relaxe ou d’acquittement
Décision d’absolution dites désormais d’exemption de peine : elle reconnaît la
culpabilité du prévenu mais ne prononce pas de peine contre lui (existence d’une
excuse absolutoire), la personne échappe alors à toute peine principale mais sa
responsabilité civile subsiste.
Décision de condamnation : prononce une peine ou une mesure sûreté. Si le
condamné était en détention provisoire et est condamné à une peine ferme
privative de liberté, il reste incarcéré. S’il n’est condamné qu’à une amende ou s’il
bénéficie du sursis, il est libéré. S’il était en liberté, la juridiction qui le condamne
peut décerner contre lui un mandat de dépôt ou d’arrêt. S’il y a une partie civile, la
condamnation du prévenu démontre la faute qu’il avait commise, le jugement
déclarera l’AC bien fondée et fixera le montant des dommages-intérêts.

Chapitre V : les voies de recours


Le C.P.P a entouré l’administration de la justice pénale du maximum de garantie en ouvrant
aux justiciables des voies de recours efficaces afin de leur permettre de faire réformer des
décisions de justice qui porteraient par erreur atteinte à leurs droits. On distingue entre les
voies de recours ordinaires (opposition et appel) qui donnent lieu à un nouvel examen de
l’affaire dans son ensemble et sont ouvertes pour tous motifs de fond ou forme, et les voies
de recours extraordinaires (pourvoi en cassation et pourvoi en révision) qui ne sont admises
que dans des cas limitativement énumérés par la loi et lorsque les voies de recours
ordinaires ont été épuisées.

Section I : l’opposition
Un principe d’équité exige que nul ne soit condamné sans avoir pu valoir ses arguments.
Pour cela, le CPP a organisé contre les décisions des tribunaux et cours d’appels rendues par
défaut la procédure d’opposition. C’est une voie de recours qui est ouverte contre les
décisions rendues par défaut si le prévenu régulièrement cité à comparaître par un exploit
d’huissier signifié à sa personne peut justifier d’une excuse reconnu valable ou s’il n’a pas eu
connaissance de la citation à personne. Dans tous les autres cas, le prévenu, bien que ne
comparaissant pas, est jugé de manière qui est réputée contradictoire et la voie de
l’opposition ne lui est pas ouverte.

L’opposition peut être faite par : le prévenu, la partie civile victime, la personne civilement
responsable du fait du prévenu.

Elle doit être faite dans les 10 jours qui suivent la signification du jugement.

Effets : l’opposition a un effet extinctif, elle anéantit la décision qui en est frappée. Elle a un
effet dévolutif, elle saisit de nouveau les juges qui avaient statué la première fois. Si
l’opposant fait à nouveau défaut, les effets de son opposition sont annulés et la première
décision reprend toute sa valeur > l’itératif défaut.

Section II : L’appel
C’est une voie de recours dite de réformation qui consiste à soumettre le litige déjà jugé à un
nouvel examen par une juridiction supérieure.

Conditions :

 Les décisions susceptibles d’appel : les ordonnances des juges d’instruction qui ont
un caractère juridictionnel, les jugements émanant des tribunaux correctionnels (à
l’égard des jugements sur le fond, des jugements sur les incidents de procédure, des
jugements d’itératif défaut, des jugements contradictoires, des jugements de
condamnation, des jugements de relaxe).
 Les personnes pouvant interjeter appel : En matière de contravention > le prévenu, le
civilement responsable et le ministère public. En matière de délit, la faculté d’appeler
appartient au prévenu, à la personne civilement responsable quant aux intérêts civils
seulement, la partie civile, le procureur du roi, aux administrations, au procureur
général près de la CA.
 Délai d’appel : il doit être formé dans un délai de 10 jours à dater du jugement s’il est
contradictoire ou à compter de la signification en cas de jugement par défaut. Le
procureur général dispos d’un délai de 2 mois à partir du jour ou la décision a été
rendu. C’est donc seulement à l’expiration de ce délai de 2 mois que le jugement du
tribunal est définitif.

Effets :

 Effet suspensif : la décision qui en est frappé n’est pas mise à exécution.
 Effet dévolutif : il saisit la juridiction supérieure du procès déjà jugé.

La CA n’est saisie que dans la mesure de l’acte d’appel qui définit le cadre de son examen
(si par exemple l’acte d’appel n’a frappé que la partie de la décision concernant les
dommages-intérêts, la chambre des appels correctionnels ne peut examiner que ce
problème et la décision sur l’action publique acquiert la force de la chose jugée).

Les pouvoirs de la Chambre des appels sont limités par la qualité de celui qui a fait appel
(voir bas de p.44).

Section III : Le pourvoi en cassation


La CC est chargée d’assurer la légalité des décisions de justice. Elle est juge du droit et
n’intervient que dans les cas limitativement énumérés par la loi. En matière pénale, le
pourvoi en cassation va devant la Chambre criminelle de la CC.

1) Pourvois dans l’intérêt des parties :

Cas d’ouverture : les pourvois en cassation doivent être fondés sur les causes citées dans
l’art 534 du CPP, à savoir : violation des formes substantielles de procédure, excès de
pouvoir, incompétence, violation de la loi de fond, manque de base légale ou défaut de
motif. Ainsi, le demandeur de cassation doit préciser les moyens sur lesquels repose son
pourvoi.

Décisions susceptibles de pourvoi : les décisions juridictionnelles rendues en dernier


ressort, ce qui écarte les ordonnances et les décisions non-juridictionnelles et les
décisions susceptibles d’appel mais dont il n’a pas été fait appel quand bien même le
délai pour faire appel est expiré.

Personnes admises à faire un pourvoi : pour introduire un pourvoi contre une décision,
il faut que celle-ci fasse grief, c’est-à-dire qu’elle lèse un intérêt personnel de celui qui
agit le ministère public (pourvoi contre la décision statuant sur l’AP). Le prévenu (contre
les décisions pénales et civiles). La partie civile (contre les décisions judiciaires faisant
grief à ses intérêts civils). Les personnes civilement responsable (contre les décisions
ayant retenu leur responsabilité).

Délai du pourvoi : le délai pour se pourvoir en cassation est de 10 jours francs à compter
de la décision rendue si elle est contradictoire. Contre les arrêts ou les jugements par
défaut, le délai ne court qu’à partir du jour ou le délai d’opposition est expiré.
Forme du pourvoi : le pourvoi est formé par une déclaration au greffe de la juridiction
qui a rendu la décision incriminée, elle doit être signée par le greffier et par le
demandeur en cassation.

Procédure suivie devant la chambre criminelle : le 1er Président de la CC envoie le


dossier au Président de la chambre criminelle qui désigne un conseiller rapporteur (pour
rapporter l’affaire). La chambre criminelle, à l’audience, statue après avoir entendu le
rapport du conseiller, les observations orales des avocats et les conclusions du ministère
public.

La chambre criminelle peut déclarer la requête irrecevable, comme elle peut rendre un
arrêt de non-lieu à statuer. (p.48).

Arrêt de rejet ou de cassation :

L’arrêt de rejet termine le procès, la décision incriminée acquiert l’autorité de la chose


jugée et peut être mise à exécution.

L’arrêt de cassation annule la décision soumise, en tout ou en partie. La CC estimant que


les moyens sont fondés, renvoie le dossier à une autre juridiction de même nature et
même degré pour qu’elle statue à nouveau sur le ou les points qui ont fait l’objet de la
cassation. La CC renvoie devant une autre CA que celle qui a rendu la décision annulée
ou la même CA différemment formée. La juridiction de renvoi doit adopter le même
point de vue que la CC.

2) Pourvois dans l’intérêt de la loi :

Pourvoi de rectification : l’erreur est réparée mais ne change rien au procès pénal.

Pourvoi en révision : la personne victime d’une erreur judiciaire peut demander la


révision. Ce pourvoi rectifie la situation.

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