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Introduction générale
Si la finalité du DPG est de définir les comportements contraire à l'ordre sociale avec les
sanctions applicable, la procédure pénale détermine les modalités de la réaction sociale
lorsqu'une infraction pénale est supposée commise. La répression des infractions suppose en
effet l'identification de leurs auteurs et la réunion des éléments de preuves. Dans son sens
juridique, la procédure est la branche du Droit dont l'objet est de déterminer les règles
d'organisation judiciaire de compétences, d'instruction des procès et d'exécution des décisions
de justice. En matière pénale, la procédure renvoie à l'ensemble des règles de formes qui
gouvernent la constatation des infractions pénales, l'identification, l'appréhension et le jugement
de leur auteur. Les formes de la réaction sociale peuvent dépendre de la nature des infractions
et des personnes poursuivis. Néanmoins la procédure pénale obéit d'une manière générale à
des principes fondamentaux dont la vocation est de veiller à la protection des droits et libertés
reconnus à la personne humaine. L'étude de la procédure pénale devrait ainsi conduire à la
maîtrise de toutes les règles nécessaire à l'application des sanctions pénales. L'importance de
ces règles peut s'apprécier à la mesure de la lutte contre l'arbitraire et la violence collective.
Aujourd'hui la procédure pénale est interpellé notamment contre la lutte des crime organisés et
les menaces terroristes. Elle doit en effet permettre de concilier les intérêts par nature
divergents. Il faudrait ainsi prendre en compte à la fois la nécessité d'une répression inefficace
et la garantie des droits reconnus aux personnes poursuivis. La prise en compte des intérêts en
jeu ( intérêts sociales individuels ) est à la base de la variété des modèles de procédure pénale.
On peut distinguer trois types de procédure pénale. Une procédure de type accusatoire qui
s'oppose à la procédure de type inquisitoire avec un modèle mitigé à travers la procédure dite
mixte. La procédure accusatoire se caractérise par le fait que les poursuites reposent sur la
victime de l'infraction. En effet il appartient à la victime d'engager les poursuites et de fournir la
démonstration nécessaire pour soutenir l'accusation contre une personne. Elle est de nature
orale publique et contradictoire. En ce qui concerne la procédure inquisitoire, elle s'évertue à
privilégier l'intérêt de la société, elle confère au ministère public d'importantes prérogatives dans
la direction du procès, la recherche et l'appréciation des preuves. Contrairement à la procédure
accusatoire, la procédure inquisitoire est secrète écrite et non contradictoire.
La procédure mixte tente de réaliser la conciliation entre le modèle accusatoire et celui
inquisitoire. Il associe en effet les aspects de la procédure inquisitoire avec ceux de la
procédure accusatoire pour en atténuer les conséquences notamment au regard de la
protection des droits reconnus aux personnes poursuivis. Cette association se manifeste aussi
bien en ce qui concerne aussi bien l'initiative des poursuites au niveau du déroulement de la
procédure. En effet, l'initiative des poursuites appartient en principe au M.P, représentant de la
société conformément au système inquisitoire. Mais en même temps, la victime de l'infraction
est habilité à déclencher l'action publique ce qui est une manifestation du système accusatoire.
Relativement au déroulement de la procédure, le caractère mixte apparaît dans la phase de
jugement et dans la phase de l'instruction préparatoire. Le jugement est en effet marqué par un
débat orale publique et contradictoire alors que dans l'instruction préparatoire toute la procédure
est secrète. L'art 11 du code de procédure pénale dispose à cet effet<< sauf dans les cas où la
loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense la procédure au cours de
l'enquête et de l'instruction est secrète >> . Les règles de procédure pénale sont
essentiellement contenu dans le CPP adopté par la loi N65-61 du 21 juillet 1965 plusieurs fois
modifiée. La procédure pénale a également comme source la constitution et les instruments de
droits international. C'est ainsi que certains principes qui gouvernent le déroulement de la
procédure ont une base constitutionnelle. Il en est ainsi des droits de la défense ou de la
présomption d'innocence dont la formulation résulte notamment de la déclaration des droits de
l'homme et du citoyen 1789 considéré comme partie intégrante du bloc de constitutionnalité. En
tout état de cause, les règles qui gouvernent la procédure pénale relèvent essentiellement de la
souveraineté d'un État. Celui-ci sera ainsi amené à organiser la procédure applicable selon le
modèle qui convient à la sauvegarde de l'ordre sociale et à la protection des droits et des
libertés. C'est ainsi que les règles mise en place dans le système sénégalais comporte
plusieurs phases qui prennent en charge les différents actes accomplis en vue de réprimer les
infractions pénales. Ces actes sont accomplis dans un cadre déterminé avec les auteurs ou
organes auxquels la loi confie les pouvoirs nécessaire à cet effet. Le CPP Comprend deux
grandes parties consacrées à l'exercice de l'action publique, c'est le livre premier et aux
juridiction de jugement, c'est le livre deux. il comporte cependant un titre préliminaire consacré à
l'action publique et à l'action civile dont les conditions d'existence ont été règlementées. L'étude
de la procédure pénale doit dès lors s'inscrire dans cette dynamique pour cerner dans un
premier temps les différentes phases du déroulement de la procédure pénale ( deuxième partie
) ainsi que l'objet et les organes de celles ci dans un second temps
Les règles de procédure pénale permettent d'organiser la répression des auteurs d'infraction,
l'objet de la procédure est donc de parvenir à statuer sur les actions qui naissent de l'infraction.
Ces actions constituent l'objet que doit réaliser la procédure pénale qui est mise en œuvre par
les organes qui lui sont spécifiques
Titre 1er l'objet de la procédure pénale : les actions qui naissent de l'infraction
La commission d'une infraction entraîne généralement la naissance de deux types d'actions.
Elle entraîne la naissance d'une action publique qui est l'objet principal de la procédure pénale.
Mais elle peut également entraîner la naissance d'une action civile qui constitue sous ce
rapport, un objet accessoire de la procédure pénale
L'action civile dans le cadre de procédure pénale est celle qui est ouverte aux victimes
d'infraction. L'existence de cette action détermine ses modalités d'exercice .
Penales. Il existe en effet des affaires directement portées devant les juridictions de jugement.
Cependant pour les autres affaires, ils s'avère nécessaire de recourir au juge d'instruction. Il
existe une juridiction d'instruction au premier degré ainsi qu'au second degré
La procédure d'instruction est également régie par le principe du double degré de juridiction.
C'est à ce titre qu'intervient la chambre d'accusation qui constitue une section spéciale de la
cour d'appel (185 à 217 CPP). En tant que juridiction du second degré la chambre d'accusation
exerce un contrôle et assure la surveillance de l'activité des cabinets d'instruction. ELLE est
ainsi juge d'appel des ordonnances rendues par le juge d'instruction et juge la régularité de la
procédure pénale suivi devant le juge d'instruction. La chambre d'accusation est également
compétente pour régler les conflits de compétence entre deux juges d'instruction ou entre deux
juridiction de jugement qui se trouvent dans le ressort d'une même cour d'appel
Dans la mise en oeuvre des différentes phases de la procédure pénale, il est consacré un
certain nombre de principe que l'on considère souvent comme des principes directeur du procès
pénal. Ces principes constituent la structure universelle de la procédure pénale qui s'impose au
législateur et au juge.
Ceux sont des phases cruciales de la procédure pénale parce qu’elles permettent d’en
déterminer de manière décisive l’issue. En effet au niveau du jugement, les juges s’appuient sur
les éléments qui résultent de ces deux phases
Section 1:L’enquête
Elle fait intervenir les agents de la police judiciaire en vue de constater les infractions et de
rechercher leurs auteurs ainsi que les éléments de preuve. Le code de procédure pénale
permet de distinguer deux types d’enquêtes: il y’a l’enquête dite préliminaire et l’enquête sur
infractions flagrantes. L’intérêt de la distinction entre ces deux types d’enquête réside
notamment dans les pouvoirs qui sont reconnus aux enquêteurs
ou est trouvée en possession d’objet ou présente des traces, des indices qui laisse penser
qu’elle a participé au crime ou délit. À côté de ces cas de crimes ou délits le législateur assimile
certains cas à la flagrance. L’article 45 alinéa 2 du CPP assimile aux infractions flagrantes les
crimes ou délits qui même s’ils ne sont pas commis dans les mêmes circonstances que la
flagrance on était perpétré dans une maison dont le chef requiert le procureur de la république
ou un officier de police judiciaire de le constater. Les autorités chargés de procéder à une
enquête de flagrance sont celles de la police judiciaire le procureur de la république et le juge
d’instruction. L’article 65 du CPP dispose que « dans les cas de délit ou de crime flagrante punit
d’emprisonnement toute personne à qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant
l’officier de police judiciaire le plus proche »
Contrairement à l’enquête préliminaire, l’enquête sur infraction flagrante est marquée par son
caractère coercitif. Les enquêteurs disposent de pouvoirs étendu justifié par l’évidence des faits
et par l’urgence d’en conserver la matérialité. Les autorités chargés de l’enquête sont habilitées
à procéder à des perquisitions ou à des saisies. Les enquêteurs peuvent aussi procéder à des
expertises ou à des audit de témoins et de suspects. Cependant l’une des mesures les plus
important qui caractérise les pouvoirs des officiers de police judiciaire est consacré par le
placement en garde à vue. La garde à vue peut être défini comme le fait pour un officier de
police judiciaire de garder à sa disposition une personne susceptible de fournir des
renseignements sur les faits ou documents saisies dans le cadre de l’enquête. Elle est
réglementée par l’article 55 du Code de procédure pénale. Les pouvoirs ainsi consacrés aux
officiers de police judiciaire dans le cadre de l’enquête sur infraction flagrante se retrouve
lorsqu’il s’agit d’une enquête préliminaire. Cependant les pouvoirs des officiers de police
judiciaire sont moins étendus dans le déroulement de l’enquête préliminaire.
Elle est réglementée par les articles 67 à 69 du code de procédure pénale qui confient aux
officiers de police judiciaire la possibilité d’y procéder d’office ou sur instruction du procureur de
la république. L’enquête préliminaire est ouverte d’office par les OPJ notamment pour donner
suite aux plaintes et dénonciations dont ils sont saisies. Elle peut-être également être ouverte
sur instruction du procureur de la république lorsque les plaintes et dénonciations des
particuliers ou les importations fournies par les autorités administratives laissent penser qu’une
infraction a été commise. Dans le déroulement de l’enquête préliminaire les officiers de police
judiciaire sont habilités à accomplir les mêmes actes que ceux qui peuvent être réalisés dans le
cadre d’une enquête pour infraction flagrante. Ils peuvent ainsi procéder à des perquisitions à
des saisies ou à des mises en garde à vue. Cependant l’accomplissement de ces actes repose
sur l’assentiment des personnes impliquées dans la conduite des opérations. L’absence de
pouvoirs coercitifs des officiers de police judiciaire est cependant compensée par la possibilité
d’une mise en garde à vue. La décision de garde à vue doit être prise sous le contrôle du
procureur de la république. Ce magistrat du ministère public doit en effet être informé des actes
accomplis par les enquêteurs. A l’issue de cette phase d’enquête le procureur de la république
décide de la duite à donner à l’affaire. C’est ainsi qu’il peut décider de recourir à une instruction.
Section 2 l'instruction
C'est la phase de la procédure pénale qui permet de mettre l'affaire en état d'être jugé. C'est ce
qui justifie qu'elle soit appelée instruction préparatoire. Le principe de séparation des autorités
de poursuites et d'instruction interdit que le juge d'instruction puisse se saisir lui même. Il doit
être investi du pouvoir d'informer sur une affaire déterminée par un acte émanant d'une autre
personne. Dans le déroulement de l'instruction, le juge peut être appelé à prendre divers actes.
Il en est ainsi des actes d'information( perquisition, écoute téléphonique ), des mandats et des
ordonnances. Le juge d'instruction peut en effet en fonction de la situation de la personne
poursuivie, décerner mandat de comparution d'amener, de dépôt ou d'arrêt. Le mandat de
comparution a pour objet de mettre l'inculpé en demeure, de se présenter devant le juge à la
date et à l'heure indiqué. Le mandat d'amener Est l'ordre donné par le juge à la force publique
de conduire immédiatement l'inculpé ou un témoin devant lui. En ce qui concerne le mandat de
dépôt, c'est un ordre donné par le juge d'instruction au directeur de l'établissement pénitentiaire,
de recevoir et de retenir l'inculpé. Il en résulte que celui ci fera l'objet d'une détention provisoire.
Celle-ci autrement appelé détention préventive ( supprimé depuis 1985) est spécialement de
127 à 141 du CPP. Il résulte de ces textes que la volonté du législateur sénégalais et non
seulement de limiter l'utilisation de cette mesure qui porte atteinte à la présomption d'innocence
mais également de la rendre éphémère. C'est dans ce sens que la détention provisoire est
interdite dans certains cas ( 127 du CPP). C'est également ce qui explique que la durée de la
détention provisoire en matière correctionnel ne peuvent excéder 6 mois non renouvelable.
Cependant la détention provisoire est obligatoire dans les cas prévus par la loi. Il en est ainsi
dans cas prévus à l'art 139 du CPP ou en matière de détournement de dénié public (140 du
CPP). La personne en détention provisoire peut bénéficier d'une mise en liberté. Celle-ci peut
être décidé d'office par le juge d'instruction ou sur demande de la personne concernée. Il y'a
enfin le mandat d'arrêt qui est l'ordre donné à la force publique de rechercher l'inculpé et de le
conduire à la maison d'arrêt où il sera détenu. De manière générale, le juge d'instruction est
habilité à rendre des décisions juridictionnel appelé ordonnance. À cet égard le juge
d'instruction, peut trancher les contestations qui s'élèvent au cours de l'instruction, il peut s'agir
de la recevabilité de la constitution de partie civile ou de statuer sur sa compétence. Le juge
d'instruction peut rendre des ordonnances dès l'ouverture de l'information au cours ou à la
clôture de celle-ci. Malgré la nature juridictionnel des ordonnances du juge d'instruction, la
personne inculpé peut être traduite devant une juridiction en vue de son jugement.
Chapitre 2 le jugement
C'est la dernière phase de la marche du procès pénal. Au cours de cette phase, les juridictions
de jugement se prononce sur la culpabilité des personnes poursuivi en rendant une décision de
relaxe, d'acquiescement ou de condamnation.