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Master droit des contentieux. Contentieux électoral.

Contentieux constitutionnel. Année universitaire 2020/2021

Nom : Amrani Joutei

Prénom : Jihane

Master : Droit des contentieux

Professeur : Mr Hettabi

Module : Contentieux constitutionnel

Sujet : Contentieux électoral

Année universitaire : 2020/2021

CNE : 1412323912

CIN : BE883631

Introduction
Master droit des contentieux. Contentieux électoral.
Contentieux constitutionnel. Année universitaire 2020/2021

Le droit de vote est un fondement de notre démocratie, il est consacré par l’article 2
de la constitution du 29 juillet 2011, qui dispose que « La souveraineté appartient à
la nation qui l’exerce directement par voie de référendum, et indirectement par
l’intermédiaire de ses représentants. La nation choisit ses représentants au sein des
institutions élues par voie de suffrages libres, sincères et réguliers. »
Le vote est l’acte par lequel les électeurs s’expriment sur une question (referendum)
où désignent leurs gouvernants. Toutes les opérations de vote sont prises en
considération, l’acceptation du verdict des urnes est toute aussi importante, elle
rend compte à la fois de l’intégrité du processus électoral et de la capacité des
candidats à se soumettre au choix exprimé par les électeurs.
Les élections occupent une place importante dans les débats politiques, ce sont à la
fois le moyen par lequel les citoyens font parvenir leur voix aux plus hautes
instances, le moyen par lequel ils choisissent leurs représentants.
Les opérations électorales donnent naissance aux contentieux, le contentieux
électoral a pour objectif de vérifier la régularité des actes et la validité des résultats,
il peut aboutir à la confirmation, à la réformation ou à l’annulation des élections.
En effet le contentieux électoral s’analyse comme un ensemble de normes et
d’institutions qui organisent et gouvernent les procédures de règlements des conflits
électoraux, ces normes et institutions sont multiples et complexes et font du
contentieux une matière contraignantes.
Parmi les cas d’ouverture du contentieux électoral on peut citer par exemple la
propagande électorale et toute distribution de programme le jour du scrutin, parce
qu’il est interdit de faire diffuser par tout moyen de communication tout message
ayant le caractère de propagande électorale le jour du scrutin, la compagne
électorale prend fin la veille du scrutin. On cite également parmi les cas d’ouverture
de ce contentieux, l’incitation à s’abstenir de voter ; inciter les citoyens à s’abstenir
de voter sur un tel ou tel parti, ou telle ou telle personne.
Le contentieux électoral désigne l’ensemble des différends relatifs au bon
fonctionnement des élections ainsi qu’aux résultats des scrutins. Ce contentieux
repose sur un corpus de règles, rassemblées notamment au sein du code électoral.
Ainsi la loi 9-97 formant le code électoral a réservé une quarantaine d’article aux
volets du contentieux électoral.
De ce fait plusieurs juridictions sont concernées par le contentieux électoral ; quand
il s’agit des litiges électoraux en matière législative, c’est la cour constitutionnelle qui
intervient, mais quand il y’a des litiges électoraux au niveau des collectivités
territoriale, c’est le juge administratif qui doit intervenir. Mais on va se contenter de
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présenter uniquement le rôle des juridictions administratives en matière du


contentieux électoral.
Pour mieux cerner ce sujet du contentieux électoral, nous allons essayer de répondre
aux questions suivantes :
Quels sont les types des contentieux relatifs aux opérations électorales ?
Quelle est la juridiction compétente en la matière ?
Le juge administratif peut-il annuler les élections si une irrégularité a pu influencer
les résultats ?
Pour répondre à ces questions nous allons traiter dans une première partie les types
des contentieux relatifs aux opérations électorales, et dans une seconde partie on
traitera la juridiction compétente en la matière, et enfin dans une dernière partie
nous verrons les pouvoirs du juge administratif.

I- Types de contentieux relatifs aux


opérations électorales.

A- Recours relatif aux inscriptions sur les listes électorales


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Les demandes d’inscription sur les listes électorales sont examinées par une
commission administrative présidée par le président du conseil communal ou par
toute autre personne élue.
Le contentieux du dépôt des candidatures est réglée selon le texte suivant,
sous réserve des autres dispositions prévues par la présente loi, tout candidat
dont la candidature a été rejeté peut pendant un délai de 4 jours qui
commence à partir de la date de sa notification déférer la décision de rejet au
tribunal administratif dont il relève la circonscription où le requérant a
présenté sa candidature. Autrement dit ; le législateur donne le droit à tout
candidat dont la candidature a été rejetée de soumettre cette décisions au
tribunal administratif dont dépend la circonscription auprès de laquelle il a
déposé sa candidature, et cela dans un délai de 4 jours à partir de sa
notification.
Le recours est enregistré gratuitement et le tribunal administratif statue en
premier et dernier ressort dans le délai imparti, selon le cas, à partir de la date
de son dépôt au greffe. La décision du tribunal est aussitôt notifiée à l’intéressé
et à l’autorité chargée de recevoir les déclarations de candidature qui doit
immédiatement enregistré les candidatures déclarées acceptable par le
tribunal et les porter à la connaissance des électeurs.
B- Recours relatif aux opérations électorales

Les décisions prises par les bureaux de vote, les bureaux centralisateurs, les
commissions préfectorales et provinciales de recensement ou de vérification et
les commissions régionales de recensement des votes et de proclamation des
résultats peuvent faire l’objet d’un recours exercé au greffe du tribunal
administratif.
Ce recours doit à peine de nullité être formé par une requête écrite dans un
délai de 8 jours à compter du dépôt du procès-verbal constatant la
proclamation des résultats du scrutin.
Le tribunal administratif statue dans un délai de 40 jours, à partir de la date du
dépôt du recours au greffe. Autrement dit, la loi donne droit aux candidats
dont l’élection est contestée de consulter les procès-verbaux des opérations
électorales et d’en prendre copie. Pour que ce recours puisse être examiné, à
peine de nullité, il doit être transmis par écrit dans un délai de 8 jours à partir
du dépôt du procès-verbal portant proclamation des résultats du scrutin, et
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afin de garantir l’équité, le législateur prévoit la désignation d’un juge qui se


charge de mettre les concernées au courant de la requête déposée et recueille
leur observation.

II- Compétence judiciaire en matière du


contentieux électoral

Depuis la création des tribunaux administratifs et l’entrée en vigueur de la loi


9.97 formant le code électoral, tel qu’il est modifié et complété par les lois
64.02, 23.06, 36.08 et 43.15 nous avons constaté une répartition des
compétences au niveau du contentieux électoral.
Conformément à l’article 8 de la loi 41-90 dans le chapitre II relatif à la
compétence, les tribunaux administratifs sont compétents pour connaitre les
litiges nés à l’occasion de l’application de la législation, et de la réglementation
en matière électorale.
Mais l’article 26 de la même loi qui concerne les recours en matière électorale
devant les tribunaux administratifs a limité les recours électoraux dans les cas
suivants :
− L’élection des conseils communaux (loi organique 59.11)
− Les recours relatifs à l’application de la loi organique n° 112.14 sur
l'organisation des préfectures et des provinces et de leurs assemblées
− Les recours relatifs à l’application de la loi formant statut des chambres de
commerce et d'industrie et statut des chambres d'artisanat et les chambres
d'agricultures
− Des litiges nés à l'occasion des élections des représentants du personnel au
sein des commissions administratives paritaires prévues par le dahir n° 1-58-
008 du 4 Chaâbane 1377 (24 février 1958) portant statut général de la fonction
publique et les statuts particuliers du personnel communal et du personnel des
établissements publics
Alors on peut déduire que le contentieux électoral qui ne fait pas l’objet de
l’article 26 de la loi 41.90 est exclu de la compétence des tribunaux
administratifs ,et même si l’article 8 de la loi 41.90 permet au tribunal
administratif d’être compétent pour connaître les litiges nés à l'occasion de la
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législation et de la réglementation en matière électorale , la compétence


effective du tribunal administratif reste ambigüe tant que ce dernier n’est pas
le seul à intervenir en cette matière.
La cours constitutionnelle est compétente également sur une certaine
catégorie des litiges nés à l’occasion du contentieux électoral. A ce fait, le
législateur a joué un rôle majeur dans la clarification de la compétence
effective du tribunal administratif et des recours qui peuvent faire l’objet de sa
compétence à travers l’article 26 de la même loi, qui détermine les recours qui
peuvent être inclus dans la compétence de cette juridiction, notamment ceux
qui relèvent des élections communales et des élections du conseil provincial
,aussi bien que les chambres d’artisanats et le personnel au sein des
commissions administratives paritaires, et c’est là où elle réside la répartition
des compétences au niveau du contentieux électoral qui se présente avec une
nature protéiforme qui se change en fonction de la catégorie du litige, et ce
changement-là qui construit le pont d’accès au tribunal comptent, c’est à dire
que même si le litige découle de la matière du contentieux électoral, si il est né
à l’occasion des élections nationales ceci suscite la compétence de la cour
constitutionnelle, et si le recours est relatif aux contentieux motionnés dans
l’article 26 c’est le tribunal administratif qui sera compétent. A noter que le
tribunal de première instance se trouve compétent lorsque le recours est
relatif à l’inscription sur les listes électorales ou aux candidatures portées
devant le tribunal de première instance. Alors que, les recours contre les
décisions des tribunaux de première instance au sujet de l’inscription sur les
listes électorales, sont formées devant la cours d’appel administrative. La
répartition des compétences au niveau du contentieux électoral peut d’une
part donner l’apparence d’un manque d’autonomie de la matière du
contentieux électoral puisqu’elle comprend l’intervention de plusieurs
tribunaux dont leurs compétences dépendent de la catégorie du litige. Mais
d’une autre part, ceci revêt une meilleure qualité de justice en faveur du
justiciable, du simple fait que cette répartition permet aux tribunaux
d’apprécier et trancher selon leur spécialités en évitant toute confusion
disciplinaire dû aux différences de chaque litiges.

III- Les pouvoirs du juge administratif


Le juge administratif est compétent pour rectifier les résultats de l’élection en
procédant à la neutralisation des erreurs et des irrégularités, lorsqu’elles
peuvent être déterminées avec certitude. Lorsqu’il ne peut déterminer
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comment les suffrages ont pu se répartir régulièrement et sincèrement entre


les différents candidats, notamment en raison de manœuvres, le juge peut être
conduit à annuler l’élection.
Dans certaines hypothèses, le juge a le pouvoir de déclarer un candidat comme
inéligible.
A- Pouvoir de rectification

La rectification peut avoir lieu lorsque le juge peut identifier avec certitude les
bénéficiaires des suffrages écartés à tort ou mal décomptés, dans ce cas il
procède à la réattribution de ses suffrages et corrige les résultats de l’élection.
Il peut aussi déclarer nullité des bulletins validés à tort par le bureau de vote.
On peut déduire soit la confirmation des résultats, lorsque les candidats
proclamés élus conservent la majorité après la rectification opérée, soit à
l'annulation des élections de ces candidats et à proclamer élus ceux qui
obtiennent la majorité des suffrages régulièrement après les résultats de la
rectification.
B- Pouvoir d’annulation
La commission des irrégularités ou des manœuvres ne conduit pas
automatiquement à l’annulation de l’élection. Le juge apprécie, au cas par cas,
pour voir si la sincérité du scrutin a été affectée. Le juge met en regard la
gravité de ces irrégularités avec l’écart des voix.
Lorsque, l’écart des voix ainsi que la nature et l’ampleur de la manœuvre, et
l’irrégularité ou l’abus de propagande en cause, sont faible, le juge considère
que la sincérité du scrutin est viciée, il procède donc à l’annulation des
élections.
A titre d’illustration, la diffusion d’un tract mensonger, diffamatoire ou
injurieux excédant les limites de ce qui est admissible dans le cadre de la
polémique électorale et auquel il n’a pu être utilement répondu, ont pu
entraîner l’annulation du scrutin en France lors des élections municipales «
d’Aulnat le 13 décembre 1989 ».
A noter que l’annulation d’élection, qu’elle soit partielle ou absolue, n’est
prononcée que si l’élection en question n’a pas suivi les procédures formulées
par la loi, si le scrutin n’a pas été libre, ou si celui-ci a été infécté par «des
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manœuvres frauduleuses», ou si un ou plusieurs élus tombent sous le coup de


l’incapacité légale ou judiciaire.
De fait, si cette manœuvre touche les procédures fixées pour le bon
fonctionnement des élections, que le vote a été fait en contradiction avec les
conditions de sa validité, ou que la personne de l’élu est à l’opposé de ce qui
est cité dans les articles 41 et 42 de la loi 9-97, l’annulation des élections est
automatique.

Conclusion

Les règles du contentieux électoral sont strictes et contraignante. Leur ambition


reste cependant de préserver la confiance des électeurs dans les résultats de
l’élection.
Le juge administratif dispose du pouvoir de confirmation, d’annulation et de
réformation des résultats, en la matière, il dispose d’une liberté d’appréciation
extrêmement large.

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