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Mariette Libourel Institutions internationales

SEANCE 3 : L’ETAT, ACTEUR DU DROIT INTERNATIONAL

DISSERTATION

SUJET : Les éléments constitutifs d’un Etat en droit international

« Un Etat en tant qu’entité du droit international doit posséder les éléments suivants :
une population permanente, un territoire défini, un gouvernement (…) ».

Selon cet article 1er de la Convention de Montevideo (26 décembre 1933), sur les droits et
devoirs des Etats, en matière de droit international, un Etat se constitue de plusieurs éléments
essentiels. Ce sont les éléments constitutifs d’un Etat.

Ces éléments constitutifs permettent de donner une définition du terme Etat. En effet,
l’Etat est une collectivité composée d’une population soumise à une autorité supérieure (un
gouvernement), exprimant la volonté du souverain, dans un territoire établi. La notion de droit
international exprime les règles (les accords et les traités) permettant au bon fonctionnement
des relations émises entre les acteurs internationaux. Ces derniers sont principalement les
Etats, mais aussi les organisations internationales.

Ainsi, les éléments constitutifs d’un Etat sont nécessaires à la formation de tous les Etats, et
donc essentiels pour le droit international.

De ce fait, il s’agira de se demander quels sont les éléments constitutifs d’un Etat et


quels en sont les impacts au niveau du droit international.

En conséquence, il sera analysé en premier lieu les deux premiers éléments constitutifs de
l’Etat (I). Puis, il s’agira d’étudier l’autorité supérieur de l’Etat (le troisième élément) et la
souveraineté égale au niveau international (II).

I – Les deux premiers éléments constitutifs de l’Etat

Dans cette première partie, il sera analysé les deux premiers éléments constitutifs d’un
Etat. D’abord, l’élément humain, c’est-à-dire la population (A), puis l’élément que l’on peut
caractériser de matériel, le territoire (B).

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A- L’élément humain, la population

Le premier élément constitutif est l’élément humain : la population. Il s’agit ici de s’interroger
sur la notion de population, incluant les conditions pour qu’il existe cet élément constitutif.
Puis il sera important de parler du rapport entre la notion de population avec celle de la
nation, en passant par le lien de ces deux termes avec l’Etat.

1. La notion de population
o La population est un groupe d’individus sédentaires et solidaires. D’un point de vue
juridique, il y a peuple quand il y a Etat.
o La population doit être permanente.
o Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (point de vue politique de la notion de
population).

2. La population, la nation et l’Etat


o L’Etat fixe la population. Donc la population est le national de l’Etat.
o La nationalité est un lien juridique entre l’Etat et l’individu. Quand les individus ont la
nationalité, ce sont des individus nationaux.
o Il existe deux modes d’acquisitions de nationalité : soit elle est acquise par la
naissance (droit du sol, droit du sang), soit elle est attribuée, grâce à la durée de
résidence ou de la situation (processus de naturalisation).

Pour qu’il y ait un Etat, il faut une population, mais pour que cette population se
transforme en un peuple définit, il faut qu’il y ait un territoire déterminé.

B- L’élément matériel, le territoire

Le deuxième constitutif est l’élément matériel : le territoire. Il s’agira ici d’étudier les
différents types de frontières (terrestres, maritimes, et aérospatial), permettant de
déterminer et délimiter les espaces territoriaux.

1. Les frontières terrestres, maritimes et aérospatiales

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o Une frontière est une ligne déterminant le début et la fin des territoires relevant de
deux Etats voisins. « Qui tient la terre tient les hommes » : droit du sol
o Le territoire terrestre : toutes les parties terrestres du monde appartiennent à des Etats
sauf une, l’Antarctique (traité de l’Antarctique : zone démilitarisée).
o Le territoire maritime : la Convention des Nations Unies signée à Montego Bay fixe
les règles du droit international de la mer. La France détient la deuxième zone
économique exclusive mondiale (ZEE).
o Le territoire aérospatial : Convention de Chicago : convention civile de l’aviation
internationale (espace aérien). L’espace spatial, avec le traité sur l’espace : appartient
à tout le monde et n’est pas militarisé.

2. La détermination des espaces territoriaux


o Ce sont en principe les traités qui fixent la délimitation des frontières. Les traités
frontaliers sont inviolables et intangibles. Les traités frontaliers s’appliquent à tous les
Etats.
o Conférence en 1885 pour le partage de l’Afrique (colonies). Eléments juridiques
conservés depuis : l’effectivité (l’Etat doit apporter la preuve qu’il est bien effectif sur
le territoire) et la notification (les Etats notifient aux Etats voisins leur présence).
o L’inviolabilité des frontières est quand un Etat peut interdire à un autre Etat de
franchir la frontière (il peut fermer ses frontières).

Après avoir étudier et analyser les deux premiers éléments constitutifs d’un Etat, il est
nécessaire d’étudier du troisième élément, l’élément politique.

II – L’autorité supérieur de l’Etat et la souveraineté égale au niveau international

Dans cette deuxième partie, il sera étudié le troisième élément constitutif de l’Etat,
l’élément politique (A), avant d’analyser la souveraineté de l’Etat dans la société
internationale (B).

A- L’élément politique, un gouvernement

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Dans l’étude de cet élément politique, il s’agira d’étudier l’effectivité et le monopole de la


puissance de l’Etat, puis et surtout, le principe de souveraineté, la puissance suprême de
l’Etat.

1. L’effectivité et le monopole de la puissance de l’Etat


o L’effectivité de la puissance de l’Etat : article 1er du pacte international relatif au droit
civil et politique (tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes) : l’autonomie
constitutionnelle des Etats.
o Le monopole de la puissance de l’Etat : l’Etat est le seul à pouvoir contraindre le
peuple, (forces de polices, privation de libertés).

2. La souveraineté, puissance suprême de l’Etat


o La souveraineté est une puissance suprême de l’Etat : être juridique public. Puissance
favorable pour créer une démocratie libérale.
o La compétence de la compétence : l’Etat est compétent pour fixer sa propre
compétence : autolimitation (relations internationales), transférer à un niveau autre que
national (Union Européenne par exemple).
o Volet interne : souveraineté dans l’Etat. Souveraineté de l’Etat sans concurrence :
monopole de la contrainte sur son territoire (exception à cette souveraineté : l’extra
territorialité).

Il a été vu que la souveraineté est la principale puissance de l’Etat. Mais qu’en est-il de
cette souveraineté sur la scène internationale ?

B- La souveraineté de l’Etat dans la société internationale

Chaque Etat possède le pouvoir de la souveraineté. Au niveau international, on parle de


projection de la souveraineté de l’Etat. Il sera intéressant d’étudier d’abord que la
souveraineté de l’Etat est égale à la souveraineté des autres Etats, puis le principe de non-
ingérence, un motif important de l’égalité entre Etats.

1. La souveraineté de l’Etat, égale à la souveraineté des autres Etats

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o Dans le droit international, tous les Etats sont égaux : article 2 (§ 1er) de la Charte de
l’ONU (charte de 1945 à San Francisco). Principe de l’égalité souveraine de tous les
membres de l’ONU.
o Liberté des peuples : résolutions des Nations Unies de 1970 : déclaration touchant les
relations amicales et la coopération des Etats. Egalité de droit entre les peuples.
o « Pacta sum servanda » : tout traité (ou accord) en vigueur lie les parties de ce traité et
doit être respecté et exécuté par les Etats concernés.

2. Le principe de non-ingérence, motif de l’égalité entre Etats


o Un Etat ne doit pas intervenir dans les affaires d’un autre Etat.
o Arrêt de la Cour internationale de Justice du 09 avril 1949 : violation de la
souveraineté albanaise par la Grande Bretagne.
o Non-usage de la force : article 2 (§ 4) de la Charte des Nations Unies : relie
l’interdiction de la force armée à la non-ingérence.
o Dilemme entre la non-intervention et l’intervention d’aide humanitaire. Devoir
d’ingérence humanitaire : responsabilité de protéger et droit à la vie.

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