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THEORIE GENERALE DE L’ETAT

19.01

INTRODUCTION
Présentation des bases juridiques et constitutionnelles de l’Etat.
L’Etat de droit arrive vers le 19ème s mais s’achemine et se perfectionne à partir du 20ème s.
Comment se présente-t-il, se matérialise-t-il ?
Qu’est-ce qu’on attend de lui ?
Qu’est-ce qu’un Etat dans l’histoire des nations ?
Qu’est- ce qu’un Etat aujourd’hui ?
Plan :
- Chap. 1 : L’Etat
- Chap. 2 : La Constitution
- Chap. 3 : Le régime politique et l’exigence démocratique

CHAPITRE 1 : L’ETAT


Le droit constitutionnel est avant tout le droit de l’Etat. Il détermine et fixe les
conditions d’existence de l’Etat, la forme qu’on lui choisit, ses modalités de
fonctionnement, son statut. Il est quasiment impossible pour une société humaine
d’exister sans Etat.
On accorde à Louis 14 la phrase « l’Etat c’est moi » qui présente la nécessité de la
présence de l’Etat ainsi que sa personnification. Elle dit aussi la nécessité absolue de
continuité de l’Etat, principe très important lors de l’AR (les rois gouvernaient pendant
longtemps, la phrase « Mort au roi, vive le roi » exprimait bien cette continuité) mais
encore aujourd’hui (mise en place d’un intérim dès la mort ou la démission d’un président
de la République en France).
Qu’est-ce qu’un Etat ?
Un Etat est un ensemble lourd mais hiérarchisé, une réalité omniprésente dans le monde.
Il y a aujourd'hui 193 Etats dans le monde (selon l’ONU. Cependant des Etats ne sont pas
reconnus par celui-ci, comme le Vatican, Taiwan etc.). Les derniers Etats reconnus sont le
Monténégro (2006) et le Soudan du Sud (2011).
Qu’est-ce qui est important dans un Etat ?
Avant tout le pouvoir politique exercé par celui-ci (qu’on appelle la souveraineté) mais
également la présence d’un territoire et d’ un peuple.

SECTION 1 : les conditions d’existence de l’Etat


Il y a 3 conditions sans lesquelles il n’existe pas d’Etat.
Il faut d’abord un territoire, ensuite un population et enfin un pouvoir politique
souverain.
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I. Le territoire
Tout Etat dispose d’un territoire qui est géographiquement délimité par des frontières.
Ces frontières sont d’abord terrestres, mais elles peuvent être également maritimes, ou
encore aériennes (on ne survole pas librement un Etat, l’espace aérien d’un Etat nécessite
des autorisations).
Y a-t-il un seuil territorial ?
On peut avoir un Etat très exigu, cependant plus un Etat est grand plus il est puissant. Ex :
Andorre, Monaco, la République de Saint-Marin, le Vatican.
Les principes communs aux différents territoires des Etats sont :
- L’intégrité du territoire
- L’intangibilité et la stabilité des frontières (principe non respecté lors des GM avec
l’Alsace et la Lorraine)
Cependant il existe plusieurs situations complexes, ex : la Palestine qui, juridiquement,
n’existe pas ou encore Taiwan qui a son propre gouvernement mais qui n'est pas reconnu
par tous les pays du monde. Cela est réalisable grâce au droit à l’autodétermination des
peuples.
Il n’y a pas de territoire qui n’est pas celui d’un Etat, ils font tous l’objet d’une
appropriation étatique (1 exception : l’Antarctique ! il a été décidé par un traité de
1959, c’est un territoire démilitarisé, aucun état ne peut le revendiquer, le territoire est
utilisé pour des recherches, c’est la communauté internationale qui décide qui fait quoi).

II. La population
La population correspond à l‘ensemble des individus qui vient de manière sédentaire sur le
territoire d’un Etat.
D’un point de vue politique, on considère qu’une population doit constituer une nation.
Une nation c’est un groupement d’individus que réunissent des liens à la fois matériels et
spirituels, qui ont manifesté à différents moments de leur histoire le désir de vivre
ensemble.
Le lien juridique qui relie un individu à son Etat s’appelle la nationalité.
On distingue la conception de la nation française de la conception de la nation allemande
(philosophiquement parlant).
- Dans la philosophie allemande de Johann Gottlieb Fichte, on considère que la
nation résulte de 5 éléments objectifs : la géographie (le territoire, les
frontières), la religion, la langue, la race. C’est une conception essentialiste de la
nation. Il y a une homogénéité de la nation, les allemands sont tous ceux qui
parlent allemand.

- Dans la philosophie française d’Ernest Renan (auteur du 19ème s), on considère que
la nation est plus subjective et volontariste, on va se référer à la volonté des
individus. On parle d’une association des individus volontaires pour un destin
commun. Il relève deux principes fondamentaux : « la possession en commun d’un
riche legs de souvenirs » et « le consentement actuel, le désir de vivre
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ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage que l’on a reçu
indivis ».
Il résume cela par la phrase : « avoir fait de grandes choses ensemble dans le
passé, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un
peuple ». Il insiste sur le fait que pour continuer d’exister il faut une « conscience
morale » qui appelle nation , qui ne peut résulter que d’une commune volonté
maintenu au prix de « l’abdication de l’individu au profit d’une communauté ».

Le concept de concession pour appartenir à une communauté est important, chacun doit
contribuer et apporter un peu de soi aux autres.
On parle en générale d’Etat nation, qui est l’idée selon laquelle à chaque Etat correspond
une nation.
En France, la DDHC de 1789 introduit le principe des nationalités : la souveraineté ne peut
être que nationale. La France est donc une seule nation.
Dans les années 90, le CC a déclaré à deux reprises que le concept juridique de « peuple
français » caractérisé par son « unicité » a valeur constitutionnel. La C. « ne connait que
le peuple français composé de tous les citoyens français sans distinction d’origine, de
race ou de religion. »
Un Etat correspond à une nation.
Cependant il peut avoir plusieurs nations ou revendications nationales au sein d’un Etat
mais c’est difficile à vivre. C’est le cas dans lequel une nation n’a pas d’Etat et vit donc
minoritairement sur le territoire d’un Etat reconnu, mais elle risque d’être opprimée, ou
encore si une nation se repartie sur le territoire de plusieurs états.
Exemple : les kurdes qui n’ont pas d’états à eux , sont minoritaires et vivent dans
plusieurs territoires ( Turquie , Syrie , Irak …)

III. Le pouvoir politique souverain


L’Etat n’est pas la seule personne morale mais c’est la principale. En ce sens il est la
seule personne morale à détenir le pouvoir souverain.
Le pouvoir souverain est un pouvoir qui n’est soumis à aucun autre Etat et qui s’exerce
sur la totalité du territoire national sans connaitre de concurrence mettant en péril sa
primauté et sa souveraineté.
La souveraineté se traduit par le pouvoir de contrainte qui permet à l’Etat d’édicter des
règles et de détenir le pouvoir d’imposer ces règles aux individus.
Pour désigner les autorités qui exerce la souveraineté on emploie le terme de « pouvoir
public », « gouvernement ».
Pour que l'Etat existe réellement, il faut que sa souveraineté soit reconnue par les autres
Etats de la communauté international.
Chaque Etat est libre de choisir son système politique. Aucun autre Etat ne doit se mêler.
Cependant il existe le droit d'ingérence si l'Etat méconnait le droit des individus.
Exemple : les algériens avant 1962 existaient comme population et l’Algérie était un
territoire. Cependant pour des raisons historiques et politiques ce territoire n’était pas
en mesure d’exercer le pouvoir politique souverain, exercé finalement à Paris. Lorsque
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cette population s’est affirmée capable d’exercer ce pouvoir, elle a revendiqué
l’indépendance et le pouvoir souverain qui lui revenait de droit et l’a obtenu.

La réalité de la concurrence au sein du territoire :

Dans la réalité il y a une sorte de concurrence avec l’E avec d’autres personnes
de droit privé mais ils n’ont pas ce monopole de la souveraineté.

Les caractéristiques de ce pv :

La souveraineté se traduit par le pouvoir de contrainte qui consiste à l’état de


pouvoir faire des règles constitutionnelles , légales , réglementaires et pouvoir
imposer ses règles aux individus par le pouvoir de contrainte.

Max Weber disait que : « L’E a le monopole de la contrainte organisée ».

Il peut déléguer une partie de son pv à une autorité. Mais il le fait


ponctuellement, dans un cadre qu’il définit lui-même et auquel il peut mettre
fin.

La nécessité de ce pouvoir :

Pour que l'Etat existe réellement, il faut que sa souveraineté soit reconnue par
les autres Etats de la communauté international, il est libre de choisir son
système politique. Aucun autre Etat ne doit se mêler, mais il existe le droit
d'ingérence si l'Etat méconnait le droit des individus.

Pour désigner les autorités poli aptes à exercer le pv souverain on désigne « les
pouvoirs publics » ou le G. Quel que soit la réalité et l’unité d’une population, la
cohérence du territoire sur lequel elle vit, si elle n’est pas en mesure de désigner
un pv souverain, elle n’est pas capable d’avoir d’E.

SECTION 2 : les théories de l’Etat


Le but principal des théories de l’Etat est certes d’expliquer l’Etat mais plus précisément
encore d’expliquer pourquoi les gouvernés se soumettent aux gouvernants.
Cela pose la question de la source du pouvoir, de la légitimité du pouvoir.

I. La naissance de l’Etat et les théories du pouvoir


L'Etat n'est pas une réalité très simple, il est durable au point de paraître immortel mais il
ne l'est pas, il peut disparaître. L'Histoire le montre : plusieurs Etats notamment la Rome
et la Grèce Antique ont péri donc ils ont en déduit qu'un Etat n'était pas durable.
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La plupart des auteurs ont longtemps considérées que les pouvoirs dans l'Etat vient de
Dieu en considérant que le souverain du pays, le roi, est le représentant de Dieu sur
Terre et qui poussait à l'abus du pouvoir.
Progressivement s’est introduite une nouvelle idée, selon laquelle certes le pouvoir vient
de Dieu, mais le souverain devrait tenir compte des droits fondamentaux de l’Homme et
de la volonté de son peuple.
Une autre idée vent ensuite, la monarchie absolue, afin de mettre fin à la féodalité.
Jean Bodin (1529-1596), qui a souvent défendu la souveraineté absolue pour sauver l’Etat
français et aider le roi à constituer sa puissance, a écrit que « la souveraineté est par
essence absolue, perpétuelle, indivisible ». Il en déduit ainsi que le roi est dispensé de
la puissance des lois. C'est l’idée que tout ce que fait le droit est bon et utile car cela
vient de Dieu. Selon sa théorie le roi n’a pas besoin du consentement des individus pour
gouverner.

II. Les théories du contrat social


26.11
L’accord de volonté est un accord tacite. C’est l’idée que les individus se soumettent
aux volonté de l’Etat et considèrent que le pouvoir de l’Etat est nécessaire.
Ces théories sont très anciennes.
On les trouve dans la philosophie de la Grèce ancienne, dans St-Thomas d’Aquin (13ème
s). Même s’ils n’utilisent pas le terme cela s’en rapproche bcp.
Le concept de théorie du contrat social s’opère réellement au 16ème s.
Nous allons étudier plusieurs auteurs.

➔ Thomas Hobbs (1588-1679) :
Philosophe anglais. Un des grands auteurs de la théorie du contrat social. Il correspond
très peu au canon de notre époque.
Déjà parce que c’est un auteur très pessimiste. Il dit considère que l’homme est
naturellement mauvais, « l’homme est un loup pour l’homme ». A l’époque l’image du
loup est très mauvaise (Lafontaine, le loup et l’agneau).
Si on laisse l’homme sans organisation étatique c’est la loi du plus fort qui sera imposée.
Sans règles l’homme va se laisser aller à ses instincts les plus primaires. Il a besoin
d’être encadré par la peur du gendarme.
De ce constat, Hobbs déduit que comme la loi du plus fort n’est pas celle voulue par la
plupart des individus, qui veulent de la sécurité, leur intérêt est donc de soustraire un
contrat confiant le pouvoir à une autorité qui aura comme mission principale d’assurer
l’ordre et la paix civile. Ce contrat est plus par intérêt que par plaisir, presque par
résignation.
Cette théorie est développée principalement dans son ouvrage Le Léviathan, publié en
1651. Le Léviathan est un monstre en mythologie ancienne. Il est mentionné dans la Bible.
Dans l’Etat il y a l’idée de force, de puissance, qui peut sévir par la force, par les armes.
« Ce grand Léviathan, qu’on appelle République ou Etat, n’est qu’un homme artificiel
quoi que d’une stature et d’une force plus grande que celle de l’homme naturel pour
la défense et la protection duquel il a été conçu ; en lui la souveraineté est une âme
artificielle puisqu’elle donne la vie et le mouvement à l’ensemble du corps. »
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Pur lui la République est quelque chose de très fort. On retrouve un peu la définition de
la personne morale dans cette citation. Dans la deuxième partie de cette citation, on
retrouve ce qui justifie l’Etat (la souveraineté).
On a souvent dit que sa théorie justifiait les régimes totalitaire car considérait que les
individus acceptaient un contrat par résignation : ont-ils vraiment le choix et est-ce un
vrai contrat ?
Ce contrat permet de justifier le pouvoir de l’Etat.
➔ John Locke (1632-1704) :
Philosophe anglais.
Son ouvrage principal est Les traités du gouvernement civil, (deux tomes) écrit en 1690.
Il a un théorie plus optimiste, il considère que l’homme est naturellement bon, libre,
raisonnable. Il considère qu’il y a un vrai consentement de l’homme au pouvoir. Selon lui
l’homme consent au pouvoir de l’Etat pour satisfaire son gout de la liberté. Il parle des
droits naturels de l’individus qui doivent être sauvegardés par l’Etat.
Il va plus loin car il dit que si l’Etat venait à méconnaitre la liberté des droits naturels de
l’individus ceux-ci auraient droit à l’insurrection. Il appelle ça « le droit d’en demander
au ciel ». Selon lui le pouvoir vient de Dieu, ainsi si le souverain abuse de son pouvoir, la
volonté de Dieu est salie.
Il va encore plus loin. Il commence à introduire la notion de séparation des pouvoirs.
Même si ce n’est pas la même chose qu’aujourd’hui il commence à dissocier le pouvoir
exécutif et le pouvoir législatif.
➔ Jean Jacques Rousseau (1712-1778) :
Son œuvre principal est Du contrat social (1762).
Sa théorie principale est que l’homme se méfie plus de la société que de lui-même.
Il faut préserver la liberté de l’homme sans trop le contraindre : « il faut trouver une
forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et
les biens de chaque associés et chacun s’unissant à tous n’obéit pourtant qu’à lui-
même et reste aussi libre qu’auparavant. »
Il pense finalement que l’Etat garde sa force protectrice mais qu’il ne doit pas entraver
la liberté de chacun.
Il considère que le contrat est toujours basé sur le consentement de tous les citoyens. Il
insiste encore sur le caractère toujours juste de la loi, il explique qu’elle est « la
conséquence nécessaire du pacte social et substitue la liberté civile à la liberté
naturelle ». On retrouve sa formule « la loi est l’expression de la volonté générale ».
C’est une vision très optimiste et très utopique.

La souveraineté nationale,  idée qui vient notamment de Rousseau, est l’une des grandes
idées de la DDHC de 1789, qui elle sous-entend que nous avons besoin de représentants.

La souveraineté populaire qui est une autre idée de rousseau, sous-entend que nous
pourrions gouverner sans représentant. 

Est-ce que la C. de 1958 prend en compte les deux termes ?


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Même si elle est plus fondée sur la souveraineté nationale, mais il y’a l’idée que le peuple
doit pouvoir décider de choses le plus souvent possible. C’est de la que vient l’idée du
référendum. 

III. Les théories explicatives du principe étatique 


➔ Georg Hegel (1770-1831) :

Auteur de « Les principes de la philosophie du droit »

Il fait une analogie entre l’Etat et le droit, on dit en général que Hegel a introduit une
conception dialectique de l’histoire, selon lui l’histoire d’un peuple suit le mouvement
de la vie et tout moment historique a une cause.

Pour Hegel le développement du droit est absolument nécessaire, c’est la base de tout,
ce droit qui est absolument nécessaire seul l’Etat peut l’apporter car c’est le seul à avoir
la force et la légitimité pour le faire. 

Son objectif est que le droit dépasse les intérêts individuels et seul l’Etat peut le faire. 

Il dit encore que le droit est une expression de la raison humaine. Si seul l’Etat peut
faire du droit c’est parce que lui seul peut donner à la norme un caractère contraignant.
Il présente l’Etat comme une belle totalité, il a la qualité selon Hegel d’être rationnel,
d’être légitime. 

➔ Maurice Hauriou (1856-1929) :

Grand professeur de droit, connu pour la théorie de l’institution.

Il développe l’idée que l’Etat n’est rien d’autre qu’un ensemble d’institution habilité à
édicter des règles de droit et à les faire respecter. 

Il dit que « l’Etat c’est l’institution par excellence » c’est-à-dire la plus perfectionnée
des institutions qu’il existe. 

Il insiste sur le fait que l’Etat soit le seul auteur du droit car c’est lui qui détient la
souveraineté, le pouvoir politique.

Il considère que les individus consentent au pouvoir de l’Etat car selon les individus le
but de l’Etat est louable, défendable, l’Etat incarne le mieux l’intérêt général.

Le point commun des 2 auteurs est qu’ils expliquent l’Etat par la création et la mise en
application du droit. 

IV. Théories modernes du D et de la contrainte étatique


LE POSITIVISME :

Cela se réfère au « droit positif » ( actuellement applicable).


Le positivisme est une sacralisation du droit actuellement existant, les théories
positivistes actuelles prennent leur racine à la RF, puis avec des auteurs comme Hegel et
Hauriou.
Le postulat du positivisme consiste à dire que la force de l’Etat réside dans la maîtrise
qu’il a dans la création et la sanction du droit.
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On peut citer des juristes et philosophes Allemands Ihering (1818-1892), Jellinek
(1851-1911).
➔ Carré de Malberg (1861-1935) :
Professeur de droit français, il explique que la souveraineté de l’Etat se traduit
essentiellement dans le droit dans la réalisation du droit car seul l’Etat peut créer et
sanctionner les normes juridiques (théorie général de l’Etat).
Il écrit que « l’intervention de l’Etat est nécessaire pour faire passer la règle idéale de
droit dans le domaine des réalités juridiques positives et ainsi on est forcé de revenir à
cette conclusion qu’il ne peut se former de droit proprement dit que la puissance et la
volonté de l’État »(1920).
➔ Kelsen (1881-1973) :
Tout le droit est par définition d’essence étatique. Ce n’est pas une idée nouvelle mais
Kelsen va plus loin en insistant sur le point de la hiérarchie, il explique que l’Etat n’est
rien d’autres qu’un ensemble hiérarchisé de normes.
Une norme, selon Kelsen, doit toujours être en relation avec une autre norme, elle est
soit supérieure soit inférieure à une norme. Toutes les normes tirent leur valeur de leur
conformité à la règle supérieure pour aboutir à la norme fondamentale qui est au
sommet de la hiérarchie, la Constitution. (respect obligatoire même pour le législateur,
donc contrôle de constitutionnalité).
Il considère que la hiérarchie qui les relient entre elles et aussi importante que la norme
elle-même .
Quel rapport doivent entretenir la loi et le traité ?
Est-ce que c’est la loi de la France votée par nos représentant ou le traité qui a été
signé avec un grand nombre de pays ?
Le traité l’emporte.
En France, cela ne fait que 30 ou 40 ans que nos juridictions sont d'accord pour dire que
le traité doit prévaloir par rapport à la loi.
Dans un arrêt, l’arrêt Jacques Vabre en 1975 rendu par la CC et l’arrêt Nicolo du CE en
1989 ont affirmé la supériorité du traité sur la loi.
S’il y’a une contrariété de disposition entre la loi et le traité c’est le traité qui doit
prévaloir.( on applique la norme supérieure selon la théorie de Kelsen).
Le positivisme est partout, tout le monde est positiviste. C’est le courant moderne
largement dominant. C’est une sacralisation du droit positif actuellement en rigueur.

LES DOCTRINES SOCIOLOGIQUES: 


Ce sont celles qui considèrent que l’Etat est un fait que le droit ne peut que constater,
ce fait est la domination des gouvernés sur les gouvernants.
➔ Léon Duguit (1859-1928) :
Professeur de droit, il explique que le rôle des gouvernants qui détiennent la puissance
de l’Etat consiste à traduire en règle de droit ce que dicte les aspirations sociales.
Par ex :
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• En 1981, Mitterrand décide d’abolir la peine de mort en France. Est ce qu’il
traduit la règle de droit en disparitions sociales ? La majorité de français
étaient pour la peine de mort et le fait de l’abolir va à l’encontre de ce qu’ils
veulent. Mitterrand le fait car c’est sa pensée personnelle philosophique d’être
contre et qu’il vient d’être élu. Il n’est pas certain loin de là que cette loi du 4
août, le droit édicte l’inspiration sociale. C’est plutôt l’inspiration sociale qui
suit le droit.
• En 2013, Hollande décide de faire la loi ouvrant le mariage pour tous : est ce
qu’il fait ce qu’il dicte les inspirations sociales ? Peut-être car cette loi aucun
président pouvait la voter plus tôt. Des gens pour et contre mais certain que la
société française de 2013 était prête à accepter cette nouvelle loi fondamentale.
Ça rejoint plutôt l’idée selon lequel le droit est un fruit de la solidarisation
sociale.
➔ Max Weber (1864-1920) :
Il considère que le pouvoir de l’Etat repose sur la force et la contrainte, selon lui l’etat a
le monopole de la violence légitime, c’est bien d’avantage une violence juridique que
physique, il dit que ce pouvoir est légitime simplement parce qu’il vient de l’etat. 
➔ Karl Marx (1818-1883) :
Pour lui, l’Etat doit disparaître, il doit dépérir car il est l’instrument de la classe
bourgeoise sur les prolétaires.

Il voyait 3 étapes pour le dépérissement de l’état :


1) La révolution où les travailleurs s‘emparent du pouvoir et suppriment l’Etat
bourgeois 
2) Ils socialisent les moyens de production 
• Par exemple : La révolution russe de 1817, ils établissent Lénine puis Staline,
ce que Marx a préconisé c’est-à-dire une forme de dictature dont le but est
de détruire l’ancienne classe dominante, la classe bourgeoise. Une seconde
étape dans laquelle l’Etat cesserait d’exister, le peuple s’appropriant les
moyens de production, l’ancienne URSS prétendait être dans cette étape
3) Ils instaurent le communisme la fin de la lutte des classes

➔ Pierre Joseph Proudhon (1809-1865) :


Précurseur de l’anarchisme, il pensait que l’Etat était fondamentalement mauvais, que la
société pouvait s’organiser sans Etat, que l’Etat n’avait pas de raison d’être et cesser
d’exister, il prétendait avoir inventer une organisation sociale assez complexe, on dit
qu’il y’a une tentative qui a été faite en France durant la commune de paris, un
mouvement insurrectionnel.

L'un des principaux disciples de Proudhon est le Russe Bakounine, défenseur de la


Commune de Paris en 1871, symbole parfait du refus de l’Etat, auteur d'Etatisme et
anarchie (1873).
➔ Tocqueville (1805-1859) :
Il a écrit De la démocratie en Amérique en 1830.
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Il a essayé de comprendre pourquoi la démocratie marchait au USA et pas en France,
l’une de ses réponses consistent à dire que certes ils ont un état démocratique différent
de celui souhaité en France.

SECTION 3 : les formes de l’Etat


La France est un Etat unitaire, une république indivisible mais l’Etat unitaire n’est pas le
seul schéma, l’autre schéma est l’Etat fédéral. 

I. L’Etat unitaire 

02/02.
La France est plutôt centralisée, toutes les décisions viennent de Paris.
En théorie, l'Etat unitaire est centralisé, c'est un Etat qui concentre les décisions les plus
importantes dans la ville capital et qui manifeste une certaine défiance vis-à-vis les
collectivités intérieurs et des organisations inférieurs.
On en déduit que tout Etat unitaire a recours à des techniques d'aménagements des
compétences dont l'objectif est de rapprocher la décision des citoyen.
➔ Parmi ces techniques on retrouve la déconcentration .
La déconcentration consiste à faire prendre des décisions importantes par des agents des
pouvoirs centraux qui sont implantés sur le territoire et non pas dans la capitale. Cela
permet un allègement de l’administration centrale et un rapprochement les décisions
des citoyens.
La déconcentration en France est au main du préfet qui siège au niveau du département.
Il n’est pas le seul agent la quasi-totalité des autres fonctionnaires sont sous son
autorité ; le principal haut fonctionnaire qui n’est pas placé sous l’autorité du préfet est
le recteur d’académie.
Les préfets sont nommés par le gouvernement et le PRF. Ces emplois sont à la disposition
de l’Etat, ils doivent rendre des comptes à l’Etat, fidèlement appliquer la politique prise
par l’Etat et éventuellement l’adapter à leur territoire.
Depuis plusieurs années en France, la déconcentration, du point de vue des textes. Cela
signifie qu’on a augmenté le nombre de décisions prises par le préfet ou le recteur et
diminué celles prises par le ministre.
Cependant, on constate que le préfet est très encadré et est souvent influencé par les
ministres.
Les textes ont nettement fait progresser la déconcentration, mais on voit dans la réalité
que ce n’est pas aussi net.
CONCLUSION : la déconcentration est nécessaire et elle a nettement évolué en France
ces dernières années malgré la différence notable entre théorie et pratique.
➔ La deuxième technique de partage des compétences au sein d’un Etat unitaire
est la décentralisation.
La décentralisation consiste à confier des compétences adm. à des collectivités dotées
de la personnalité morale et possédant leurs propres organes de décisions. En France ce
sont les CT (régions, départements, communes).
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La différence entre ces CT et l’Etat est qu’il est le seul à avoir la souveraineté nationale.
Les organes de décisions des CT sont élus tous les 6 ans.
En France les compétences des CT se sont bcp élargies, on a franchi une étape importante
dans la décentralisation avec la loi du 2/03/1982 £££
Ex. depuis 1983, le maire délivre les permis de construire (avant il s’agissait du préfet).
Le maire a donc plus de compétences.
L’aspect développement des compétences est donc indéniable.
L’autre aspect, plus problématique, est celui ressource. A partir du moment où l’Etat
donne des compétences aux CT, il faut que les CT aient les ressources nécessaire, et
notamment les moyens financiers pour exercer ces compétences. Les CT protestent de
manière unanime en disant qu’elles n’en ont pas assez. Jusqu’à présent, les CT touchaient
la taxe d’habitation. Cependant, cette taxe d’habitation est en train de disparaître, sur
décision de l’Etat, ce qui est une grosse perte pour les CT. L’Etat compense les pertes
liées à cette suppression, mais on lui reproche de plus en plus de ne pas assez compenser.
Dans un Etat unitaire, l’Etat(préfets et sous-préfet) conserve un large pouvoir de
contrôle sur ces collectivités territoriales. Si un CM ne fonctionne pas du tout, l’Etat
peut le dissoudre. L’Etat peut également révoquer un maire (très rare). De manière quasi
systématique, c’est le contrôle de l’Etat sur les actes adm. des CT.
Ex. Dans la commune, le maire prend des arrêtés municipaux et le CM vote des
délibérations. Tous ces actes doivent être transmis au préfet ou au sous-préfet pour qu’il
puisse contrôler leur conformité à la légalité nationale. Ainsi l’intérêt national l’emporte
toujours sur l’intérêt local.
Art 72 alinéa 6 : « dans les CT de la R., le représentant de l’Etat [le préfet] a la charge
des intérêts nationaux, du contrôle adm. et du respect des lois ».
C’est ce qu’on appelle le contrôle a posteriori
Si le Préfet constate qu'un arrêté municipal ou un délibéré municipal n'est pas conforme, il
peut demander au maire de le modifier. C'est le contrôle a posteriori. 

Avant 82 le préfet exerçait une forme de tutelle sur le collectivités, dépassant le champ de
la légalité et depuis cette date la L dit que les actes des collectivités terri sont exécutoires
de pleins droit. Il exerce juste un contrôle à posteriori. L’acte locale est exécutoire de
plein droit mais à condition qu’il est été transmis au préfet. 

Au R-U, en Italie et en Espagne, la décentralisation est plus prononcée qu’en France,
quand une forme de décentralisation devient poussée on emploie souvent le terme de «
régionalisation » ou d’autonomie régionale même si cela ne concerne pas que les régions :
l’Italie donne beaucoup plus d’autonomie à ses régions que la France, car c’est un état
unitaire où les régions possèdent une partie du pouvoir normatif.

Le préfet applique un contrôlé a postériori. La loi pose une condition importante : l’acte
local est exécutoire de plein droit à condition qu’il ait été transmis au préfet. Ainsi ce
qui change est que le préfet n’a plus le pouvoir d’approbation mais seulement un
pouvoir de contrôle de la légalité.
Ce contrôle de légalité peut aboutir à la saisine du TA pour que celui dise si l’acte est
légal ou non.
La France reste un Etat unitaire car l’Etat garde le contrôle sur l’ensemble des
collectivités déconcentrées et décentralisées.
THEORIE GENERALE DE L’ETAT
Au RU, en Italie et en Espagne la décentralisation est plus prononcées qu’en France. On
parle alors de régionalisation ou d’autonomie régionale.
Par ex. l’Italie donne bcp plus d’autonomie à ses régions que la France, c’est un état
unitaire où les régions possèdent une partie du pouvoir normatif.
L’Espagne se rapproche de l’Etat fédérale par endroit, avec des régions à caractères
particuliers comme la Catalogne, qui a voulu s’auto proclamer indépendante.
Ça montre bien que c’est intéressant de pousser la décentralisation mais qu’après on
peut avoir des revendications à l’autonomie, à l’indépendance.
C’est un peu pareil au Royaume-Uni, certains pari sur l’éclatement du Royaume-Uni, le
problème principal est celui de l’Écosse et de l’Irlande du Nord. La plus grande partie du
R-U a été favorable au Brexit mais ces régions n’ont pas voté pour le Brexit mais ils y ont
été embarqués.
La Nouvelle-Calédonie déroge tellement au principe de l’Etat unitaire qu’il a fallu
inscrire son statut dans la C. (titre 13).

II. L’Etat fédéral


L’Etat fédéral pouvait être comparé à l’Etat unitaire car possédant ses propres
institutions, sa propre C, son propre gouv etc. mais il y a très vite une différence : au
sein du territoire qui est le sien, l’Etat fédéral doit composer avec d’autres entités
politiques, qu’on appelle Etats fédérés.
On a l’exemple des USA, même si le schéma du fédéralisme est très répandu dans le
monde comme par ex. au Brésil, au Canada, en Argentine, la Russie, l’Australie, l’Inde
etc.
Le fédéralisme vient dans la majorité des cas, d’Etats anciennement souverains, qui se
sont unis et ont renforcé leur union, jusqu’à perdre quasiment leur personnalité
internationale. Les entités fédérés garde des marges de manœuvres très importantes
sur le plan interne. La C. dit ce qui est de la compétence de l’Etat fédéral et ce qui est
de la compétence des Etats fédérés. Les USA étaient considérés comme une
confédération entre 1776 et 1787, cad une union d’Etats dans laquelle ls entités
confédérés ont gardé leur personnalité internationale. Ils deviennent un Etat fédéral en
1787. La Suisse a connu le même type d'évolution. l'UE a été présentée comme une
Confédération d'Etats mais elle s'apparente de plus en plus à une structure fédérale.
On retrouve aussi le schéma d’un Etat unitaire qui se défait progressivement afin de
devenir un Etat fédéral. Ex, URSS.
Alors que l’Etat unitaire ne reconnait aucune souveraineté à ses CT, l’Etat fédéral
prévoit dans sa C. l’existence autonome d’Etats fédérés.
On a la superposition de deux ordres juridiques : celui de l’Etat fédéral et celui de l’Etat
fédéré, avec un partage de compétences. Toutes les matières qui ne sont pas de
compétences fédérale sont de la compétence fédérés (grande différence avec l’Etat
unitaire qui ne donne pas d’autonomie aux CT).
On peut citer les deux grands principes du fédéralisme :
➔ Le principe d’autonomie : chaque Etat fédéré dispose de ses propres juridictions,
de ses propres organes de gouvernement, de ses propres compétences législatives,
lesquelles compétences sont garanties par la constitution de l’Etat fédéral, il y’a
primauté de l’Etat fédéral mais le partage de compétence entre Etat fédéral et les
Etats fédérés amènent parfois à des litiges qui sont tranchés par la cours suprême.
THEORIE GENERALE DE L’ETAT
➔ Le principe de participation : les Etats fédérés doivent être représentés dans les
instances fédérales. Cela se fait de différentes manières mais la façon la plus
fréquente est celle de la représentation des Etats fédérés au sein du sénat de
l’Etat fédéral. Par ex. aux USA, chacun des 50 Etats est représenté par 2
sénateurs. On a aussi le fait que les Etats fédérés participent à la désignation du
chef de l’Etat fédéral.
(On parle aussi parfois du principe de superposition en plus de ces 2 principes).

III. Les autres unions d’Etat


Longtemps dans l’histoire du monde, on a évoqué deux formes d’union d’Etat, qui ont pu
perdurer à certains endroits :
➔ L’union personnelle : union de deux ou plusieurs Etats qui ont la même personne
à leur tête (ex. Autriche-Hongrie, le Commonwealth)
➔ L’union réelle : mise en commun d’institutions, de politiques, de structures, la
forme la plus caractérisée d’union réelle est la confédération. Il n’y a pas la
superposition, cela veut dire que les Etats confédérés conservent leur
autonomie, ils conservent leur personnalité internationale, Les décisions doivent
être prise à l’unanimité. Enfin, normalement, d’un point de vue juridique, un Etat
confédéré peut décider de partir de la confédération (chose impossible dans un
Etat fédéral ou unitaire), c’est une union libre.
L’UNION EUROPEENNE
Ce n’est pas un Etat. C’est l’union de 27 Etats.
La CEE est née en 1957, entre 6 Etats, (dont la France), puis elle s’est structurée, les
Etats ont renforcé leur union. On parle de qqch qui ressemble à une confédération. On a
vu le développement d’institutions communes, le développement des compétences de
l’UE, d’abord l’économie, puis la politique monétaire, de sécurité, de politique
étrangère. On a un phénomène d’élargissement de l’UE.
On peut constater que le fait que les Etats partagent une monnaie (en majorité) rappelle
la superposition de l’Etat fédéral, mais l’organisation international qu’est l’UE est plus
complexe.
Pdt une 40n d’années, l’UE a cheminé vers le fédéralisme, en renforçant l’union et
notamment en décidant que certains choix ne se feraient plus à l’unanimité mais à la
majorité. La fédération de l’UE s’est finalement arrêtée nette ; en 2004 il y a eu l’échec
du projet de C. européenne.

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