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- Introduction au droit public -

Manuels :
- Simonian « Le droit constitutionnel en schéma » 

Partie 1 : Les transformations menant à l’Etat

L’Etat est une création Européenne qui apparait sur la base d’une idée qui va devenir l’idée
de nation. Elle va progressivement s’exprimer au travers d’une personne juridique que sera
l’Etat.
Comment s’exprime le pouvoir de l’Etat sur le territoire ?

Chapitre I la rencontre de la nation et de l’Etat

La nation désigne une population qui a conscience de son identité qui lui permet de se
distinguer des autres nations. Ainsi la nation est un principe d’unification et un principe de
différenciation. L’aspect unification : comment cette idée d’une nation va transformer
l’exercice du pouvoir politique ? Et comment cette nation va servir à l’Etat pour protéger ses
valeurs ?

Sous chapitre 1 : La transformation du pouvoir politique par l’idée de nation


La société politique n’est pas forcément synonyme d’Etat. Il y a des sociétés politiques qui
ont été non étatique. Cette idée de nation va avoir des effets sur la structure juridique de
l’Etat.

Section 1. La société politique Etatisée

Paragraphe 1 : Les formes du pouvoir politique.

A. Typologie des formes du pouvoir politique

a. La forme anonyme du pouvoir. C’est une forme archaïque qui correspond à des
sociétés primitives. La société fonctionne comme des sociétés tribales qui ignorent la
notion de gouvernant et gouverné. C’est une société où les règles sont issu soit de la
coutume soit des ancêtres (ou dieux). C’est le groupe dans son ensemble qui décide
des sanctions. Il arrive qu’elles évoluent.

a. La forme patrimoniale : elle correspond à la période féodale. C’est un système dans


lequel le pouvoir politique dépend d’une possession de la terre. La terre comme les
pouvoirs politiques sont des patrimoines privés. La propriété peut se vendre ou se
partager en cas d’héritage. Le pouvoir politique suit le sort de la terre. Il y a une
personnification du pouvoir. Inconvénient : installer la lutte de la terre pour avoir du
pouvoir (lutte intestine). Le pays est rarement en paix. C’est un système qui engendre

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un démembrement de la société. C’est un facteur de fragilité qui empêche la
constitution d’Etat puissant. La féodalité va être combattue par un pouvoir qui
distingue de la possession de la terre. Le pouvoir va devenir impersonnel.

b. La forme impersonnelle : Elle va longtemps cohabiter avec le système féodal. Elle


signifie que le pouvoir est en soi qui n’appartient pas à celui qui l’exerce. Le pouvoir est
une fonction avec des moyens, au service du pays, de la nation. C’est donc un pouvoir
qui est finalisé objectivement (intérêt public et non privé). Cette logique de valeur en
soi va s’installer avec les théories de droit divin. Le pouvoir appartient à dieu, son
représentant ne peut que revendiquer la fonction qu’on lui a remise (par dieu et la
providence). Ça va préparer le passage à la nation (XVIème siècle). Le détenteur du
pouvoir politique est la nation qui va désigner ses représentants. Le système ancien
s’effondre. La nation a droit à un Etat.

A. La forme moderne du pouvoir politique: l’Etat nation.

La nation est une société qui a conscience d’elle-même, qui a conscience de son identité. Sa
perception est difficile dans certains continents. C’est un schéma uniquement Européen.

a. Les conceptions de la nation.


Traditionnellement, on oppose 2 conceptions : l’une objective et l’autre subjective. La
première est descendue de Fichte qui dit que la nation est un produit naturel, qui n’est
pas de la volonté de l’homme. C’est un ensemble de points communs (langue, religion,
origine géographique voir ethnique). Elle a évolué avec la théorie de la pureté de la race.
Elle s’oppose à théorie Française (Renan) qui dit que c’est la volonté humaine qui la
forge. Pour lui, la nation est un vouloir vivre ensemble, un plébiscite de tous les jours
(adhésion quotidienne à l’idée de la nation).
Ce sont 2 conceptions qui veulent expliquer qu’est ce qui forge>. Lais à la révolution
française la problématique de la nation est différente. Elle est alors politique et
juridique. Dans le livre « qu’est-ce que le tiers Etat » (écrit par Sieyès), la nation est un
corps d’associé vivant sous une loi commune et représenté par une même législature.
Cette nation à la révolution française est connue comme la source de tout pouvoir. Mais
la nation n’est pas un sujet de droit. C’est l’Etat qui est le sujet de droit correspondant à
la nation. « L’Etat est la personnification juridique de la nation » (l’Etat est titulaire de la
nation).

a. La nation créant l’Etat :


Elle crée l’Etat car cette nation se forge pendant le moyen-âge, notamment à l’occasion
des guerres contre un élément extérieur. Elle va faciliter une conscience populaire. Les
rois de France, vont s’appliquer à unifier la nation. Elle a conforté l’effort des rois pour
constituer l’Etat Français. En Europe c’est au nom du principe de nationalité que les Etats
vont s’émanciper et s’unifier.

Paragraphe 2 : La séparation du pouvoir politique et des forces économiques

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Sur le plan de la théorie de l’Etat, les rapports entre l’économie et la politique sont lié selon
Marx. Mais le rapport entre les deux sont à l’opposé.
Dans un système libéral, quelle place a un organe dont la fonction serait de représenter les
forces économiques ?

A : Le pouvoir Marxiste : Le pouvoir politique au service des forces économiques

Dans la vision Marxiste, toute société est divisée en 2 classes:


• La classe dominante investi les rouages de l’Etat et est au service de la classe dominé.
Il y a une dépendance du politique par rapport à l’économique. Elle prévaut le
politique
• L’indépendance du pouvoir politique est un instrument de conciliation des intérêts
privés,

B : La représentation des intérêts économiques au sein des institutions politiques.

Associer les forces économiques à la décision politique. En France, cette idée a toujours été
prudemment concrétisée à la différence des régimes fascistes qui réservaient une chambre
du parlement aux représentants des intérêts économiques (Etat corporatiste).

a. Les essais de représentations des intérêts économiques avant 1958

Dès 1925, sous un gouvernement de gauche, une loi crée le conseil nationale économique,
transformé en conseil économique crée par la constitution en 1946. Ce sont, dans les deux
cas, des avis consultatifs, extérieurs au parlement. Le conseil va être conservé en 1958. En
1969, le général de Gaulle envisage de réformer le parlement, de transformer le sénat et d’y
introduire pour moitié des représentants des milieux sociaux-professionnels. La réforme
proposée ôtait au sénat son pouvoir législatif et a été rejeté par les Français par le biais d’un
référendum.

a. La solution actuelle : c’est toujours la constitution qui prévoit un organe qui s’appelle le
conseil économique social et environnemental (2008). 233 mbres max, désignés pour
5 ans.
Que fait-il ? Il rend des avis (acte juridique qui participe à l’élaboration d’un autre acte
juridique. Soit il faut obligatoirement son avis sur des textes pré visionnaires, sur des
plans ou alors facultatif sur différents textes si l’on éprouve son besoin) Dans le cadre
des avis obligatoire, il y a :
- Avis Consultatif simple, qu’il faut demander mais que l’on n’est pas obligé de suivre.
- Avis Conforme, L’autorité de décision doit suivre l’avis. Si elle ne veut pas, elle ne peut
pas prendre de décision.

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Section 2 : La société Politique uniformisée

Elle uniformisée par la nation dont la personnalisation juridique est l’Etat dans un cadre
unitaire et donc organisé autour d’une constitution d’un seule ordre juridique.

Paragraphe 1. L’Etat nation et son ordre juridique

Cette unité juridique prend son point de départ dans une constitution unique. Le
gouvernement est obligé de respecter l’ordre juridique : c’est l’Etat de droit. Il y a des
mécanismes de contrôle de respect de rôle juridique.

A. L’Etat et la constitution

1. Les fonctions de la constitution

C’est l’acte de naissance de l’Etat, c’est son statut, et instrument de la liberté.

a. La Constitution : acte de naissance de l’Etat. A l’antiquité, il y avait des règles


intangibles qui était parfois écrites et avaient des valeurs coutumières. Si on prend le
Moyen Age, lorsque la monarchie a commencé, des règles relatives aux éléments
étatiques ont été mise en place. Historiquement, lorsqu’un nouvel Etat né, il lui faut
une constitution car sans elle l’Etat ne pourrait pas exister

a. La constitution est le statut de la personne morale Etat. L’état est une personne morale
composé d’organes qui ont un pouvoir de décision. La Constitution est l’acte qui
détermine les conditions d’évolution et d’exercice du pouvoir politique. Elle définit les
statuts des gouvernants

b. La constitution : instrument de liberté. La constitution se préoccupe des droits et des


obligations. Elle comporte la liste des droits et des libertés pour les citoyens. En
déterminant les compétences et en délimitant le pouvoir des gouvernants elle protège
contre les excès du pouvoir.

La constitution prévoit des droits et des libertés pour les citoyens.

1. Les formes de la Constitution

a. La forme coutumière. Elle est composée de divers éléments. Ce sont des principes
non écrits tirés de la coutume. Bien qu’il existe des textes elle n’est pas facile à
connaitre ni à interpréter.

a. La forme écrite. Elle est composée de textes rédigés en une seule fois, divisés
logiquement en plusieurs parties. La forme écrite est plus facile à connaître et elle
est plus claire. La France par exemple est sous constitution écrite. Il y a des
exceptions : certaines formes écrites de la constitution de la 3 ème république ne sont
pas rédigées en une seule fois mais en 3 lois.

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A. L'ordre juridique

On va étudier la place de la constitution et les catégories d'actes juridiques.

1. La constitution, sommet de la hiérarchie des actes juridiques.

L'acte est l'expression d'une volonté d'un sujet de droit. En droit public ce sera l'expression
d'une autorité compétente qui va prendre un acte. En droit privé c'est un sujet de droit qui
va passer un acte. Passer un acte = Contrat entre personnes qui est fondé sur la capacité
juridique. Le contrat est l'acte le plus courant. En droit public on va avoir à la place de la
capacité, la compétence, on va avoir des actes unilatéraux. C'est comme un contenant, les
règles sont le contenu de la décision. L'acte contient des règles. On peut dire que la
constitution est l'acte juridique suprême, on peut dire aussi que les règles constitutionnelles
sont les règles suprêmes. Il y'a donc une hiérarchie.
La hiérarchie juridique en droit Français s'est fondée sur une hiérarchie des actes. LA
hiérarchie des règles vient en conséquence, en second. On va partir du point de vue des
organes, des autorités qui décident et on va dire "La constitution est l'acte suprême parce
que c'est l'acte de la nation". La nation qui est l'origine même de l'Etat. La constitution est
l'acte de la nation qui se forge un état. Qui se dote d'une structure étatique. Donc
automatiquement cette constitution qui exprime le vouloir de la nation c'est l'acte premier.
En conséquence, tout ce qui va être en dessous de la constitution, tous les organes
inférieurs, devront lui être conformes. On appelle ça le principe de constitutionnalité. Cette
supériorité de la constitution se fonde sur sa fonction : Elle organise l'Etat. On a un
fondement historico-politique, un fondement plus technique (règle générale) et un
fondement organique: La formation de l'Etat. Il y'a plusieurs aspects en droit : L'aspect
organique, l'aspect fonctionnel, l'aspect matériel.
C'est elle qui sert à donner son statut à l'Etat. C'est la constitution qui dessine le régime
Politique, qui détermine les organes et qui fixe les compétences. C'est la constitution qui
donne son fonctionnement à l'Etat.
L'aspect matériel : Les règles de la constitution sont les plus générales, elles portent sur les
règles les plus fondamentales. On trouve un principe selon lequel la règle générale est
supérieure à la règle moins générale.

1. La hiérarchie des actes, des règles. Inférieurs à la Constitution

On va distinguer la hiérarchie des sources nationales du droit, et les sources internationales


du droit.

a. Les sources nationales du droit.

La hiérarchie se calque sur les degrés de relation entre les organes et la Nation. On a déjà vu
que la Constitution est rédigée par les représentants directs de la Nation en dessous de cette
acte initial on parle d'organes constituants originaires, qui lui part de 0, qui travaille de rien,
qui pose les règles qu'il veut. En dessous il y'a l'organe qui peut réviser la constitution,

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l'organe qui est habilité à modifier la constitution par des lois de révision. Cet organe est très
proche du pouvoir constituant originaire, on l'appelle pouvoir dérivé, ou pouvoir constituant
institué. Avec des lois constitutionnelles de révision.

Cet Organe est en grande partie souverain, il a la liberté de changer la constitution comme il
l'entend sous réserve de respecter les limites à la révision prévue par la constitution. On
verra que la constitution Française dit par exemple qu'on ne peut pas modifier la forme
Républicaine du gouvernement. Le pouvoir de révision ne peut pas y toucher, donc il doit
respecter les limites et doit aussi respecter la procédure de révision.
Ce pouvoir de révision connait des limites qu'on va appeler des limites de fond, qui portent
sur le contenu du droit.

Il y'a des limites procédurales, on ne peut pas modifier la constitution n'importe comment.
On va avoir 3 niveaux :

- Le niveau constitutionnel : Quia se subdivise en 3 étages, le premier étage c'est la


constitution initiale qui a été établie au départ par l'organe constituant originaire. 2è étage,
le niveau de la révision de la constitution on a là un organe constituant de révision. Il est là
pour réviser la constitution, pour y apporter des modifications. C'est un pouvoir institué de
révision (ou dérivé). Cet organe prend des décisions constitutionnelles de révision. Cet
organe dérivé n'est pas totalement libre car il est obligé de respecter les modalités de
révision prévues par la constitution originelle.3ème étage du niveau constitutionnel : C'est
l'étage des lois organiques : La loi organique ne révise pas la constitution elle la complète,
elle ajoute des précisions. Elle va prendre des lois organiques.

Elles évitent à la constitution de prendre trop de précisions. Il existe de très nombreuses lois
organiques complémentaires, ce sont des développements indispensables au
fonctionnement de la constitution, ces lois organiques doivent néanmoins respecter la
constitution, elles ne modifient pas, elles complètent. La constitutionnalité de ces lois est
automatiquement vérifiée.

Exemple : La constitution va dire comment sont nommés les membres du conseil


constitutionnel, mais elle ne dit pas quelles sont les activités professionnelles que peuvent
ou ne peuvent pas exercer les membres.

Le niveau législatif : Dans ce niveau législatif toutes les lois sont à égalité, on a deux sortes de
lois mais elles sont au même niveau.
-Les lois votées par le parlement, quotidiennement, dans divers domaines.
-Les lois votées référendaires (votées par référendum).
Ces lois, Parlementaires ou Référendaires, elles sont à égalité.

L'application des Lois :

- Les règlements : C'est le pouvoir exécutif. Ce sont des actes administratifs, ils sont pris par
le gouvernement et par des autorités administratives qui ne sont pas membres du
gouvernement. Ces règlements sont soumis à la constitution et aux lois. Ils sont soumis à un
principe de légalité. Elles sont là pour poser la règlementation qui est sous les lois, lorsque

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c'est une règlementation d'exécution des lois. Avec la Constitution de 1958 il y'a une légère
complication, à partir de là on va voir apparaître des règlements qui interviennent alors qu'il
n'y a pas eu de loi auparavant. On va donc avoir 2 règlements. Il y'a des règlements qui
exécutent des lois, et d'autres qui interviennent sans lois préalables, ce sont les règlements
autonomes.

Il y'a une hiérarchie des règlements :

- Au plus haut nous avons les actes du président de la république : on les appelle les décrets,
pris en conseil des ministres, signés par le président.
- Des décrets du premier ministre. (Seules ces deux autorités prennent des décrets).
- Les arrêtés : Ministériels, interministériels, préfectoraux, municipaux ...

b. Les sources internationales du droit

Il s'agit des traités et des accords internationaux, la place de ces traités & accords est
déterminé par l'article 55 de la constitution. Cet article pose une double condition préalable.
Ces accords doivent être approuvés, ces traités doivent être ratifiés.
Les accords et traités doivent être PUBLIES. Il y'a deux possibilités, soit l'accord, le traité est
exécuté par les partis, réciproquement exécuté, dans ce cas le traité est supérieur à la loi. SI
au contraire le traité ou l'accord n'est pas réciproquement exécuté alors il est en dessous de
la loi.

C. Le respect de la hiérarchie juridique :

Quand les gouvernants sont soumis au droit on dit qu'il y'a Etat de droit. Les gouvernants
doivent respecter le droit. Cet Etat de droit suppose des règles, le principe du respect de ses
règles et enfin le contrôle du respect de ces règles.

a. Le contrôle des règlements administratifs.

Qui s'assure que les règlements (que créent les ministres, président, maires, préfets etc.)
respectent la loi et la constitution ? C'est le juge administratif. C'est à dire les tribunaux
administratifs, les cours administratifs d'appel et le conseil d'Etat qui est l'organe suprême.
Il y'a deux recours:
- La voie directe : Le recours pour excès de pouvoir qui doit être intenté contre un règlement
dans les deux mois à partir de sa publication. Si le règlement ne respecte pas la constitution
ou les lois il est annulé.
- La voie d'exception : Ce recours se greffe sur un litige qui existe déjà, à l'occasion de ce
litige pendant le procès que la question du contrôle d'un règlement est posé. Une des parties
va demander au juge de contrôler le règlement avant de juger l'affaire. SI le règlement n'est
pas légal, il sera mis à l'écart et ne l'appliquera pas dans sa décision.

b. Le contrôle de constitutionnalité des lois

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1. La composition du Conseil Constitutionnel :

Il est fait par le conseil constitutionnel. Il est composé des anciens présidents de la
république et de 9 personnes nommées. 3 par le président de la république, 3 par le
président du sénat et 3 par le président de l'assemblée nationale.
Cependant, pour le président de la république il faut noter un mécanisme particulier, si les
votes négatifs opposés à la nomination sont suffisamment nombreux, le président ne pourra
pas nommer. Il doit demander l'avis à la commission du Sénat et de l'assemblée Nationale. Le
président veut nommer quelqu'un, si l'addition des votes négatifs représente plus de
(3/5èmes) des suffrages exprimés, le président ne peut pas nommer. Cette limitation du
président vient de Sarkozy (2008).
Le président du Sénat doit avoir l'avis de la commission compétente au Sénat, de même pour
le président de l'assemblée Nationale, il doit demander l'avis de la commission compétente à
l'assemblée Nationale.

2. Le contrôle de constitutionnalité effectué par le conseil constitutionnel

Il n'est qu'une des fonctions du conseil constitutionnel, tout d'abord en ce qui concerne les
lois organiques le contrôle est systématique, automatiquement, dès qu'une loi organique est
votée elle passe devant le Conseil C qui vérifie sa Constitutionnalité. La révision qui est ainsi
en suspens, cette révision qui porte sur l'équilibre des finances publiques. Elle révision
prévoit que chaque loi cadre, d'équilibre des finances publiques, devra être contrôlée
automatiquement par le Conseil Constitutionnel.
Pour les lois ordinaires, le contrôle peut se faire de 2 façons :
- Pendant le délai de 15 jours entre la promulgation, il est possible de demander un contrôle
de Conseil de Constitutionnalité. Qui peut demander ? Le Président de la République. Le 1er
M. Le Président de l'assemblée Nationale, le Président du Sénat et 60 députés ou 60
Sénateurs.
- Pendant l'application de la loi, elle est en vigueur, dans un procès, il est possible de
demander un contrôle de Constitutionnalité, mais pas pour toutes les lois, la question
prioritaire de constitutionnalité ne peut être soulevée que pour les lois qui mettent en cause
des droits et des libertés garanties par la constitution.
Le Juge devant lequel on soulève la QPC (question prioritaire de constitutionnalité), doit
renvoyer la QPC à sa juridiction suprême, (Cour de Cassation ou Conseil d'Etat) et ce sont eux
qui vont demander le Contrôle de Conseil de Constitutionnalité au Conseil Constitutionnel.

On va envisager la Nation sous l'angle de son expression juridique et puis aussi dans son
rapport avec le peuple qui est son substrat social.

Lorsque l'assemblée "saisit" (révise une loi) le conseil constitutionnel c'est la "Saisine". (Qui
sert à revoir une loi). Dans ce cadre de contrôle sur saisine, la sanction de
l'inconstitutionnalité d'une loi c'est l'impossibilité d'être promulguée. Si une loi possède que
quelques articles inconstitutionnels on pourra les empêcher d'être promulgués et la loi
passera. Le conseil constitutionnel CENSURE une loi inconstitutionnelle.
Depuis 2008 il existe une seconde manière de vérifier la constitutionnalité de la voie. C'est la

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voie d'exception, c'est-à-dire que c'est à l'occasion d'un procès, d'un litige pendant devant
une juridiction. Une des parties va soulever la question prioritaire de constitutionnalité.
L'exception est une sorte de litige à l'intérieur d'un litige. C'est une demande de suspension
du procès en cours pour la vérification de la loi utilisée dans le cadre du procès. C'est une
voie de droit qui date du 23 Juillet 2008. Le juge du litige s'adresse d'abord à sa juridiction
suprême. Si c'est le juge administratif, sa juridiction est le conseil d'Etat. C'est alors que le
conseil institutionnel examinera la constitutionnalité de la loi. Si la loi est inconstitutionnelle,
c'est l'abrogation (disparition) de la loi immédiate.

3. Le contrôle des traités

Les traités doivent d'abord être conformes à la constitution, ils sont toujours en dessous de la
constitution. S'ils sont conformes à la constitution alors ils doivent être respectés, soit par la
loi soit par les règlements.

a. la constitutionnalité des traités.

Avant leur ratification ou avant leur approbation, le contrôle de la constitutionnalité peut


être demandé au conseil constitutionnel sur saisine des mêmes autorités que pour la loi. S'ils
sont constitutionnels, on pourra les ratifier, approuver etc. C'est un contrôle facultatif qui
doit être demandé par les mêmes autorités qui peuvent demander un contrôle de
constitutionnalité des lois.

a. Le respect des traités et accords par les lois & règlements :

S’il s'agit de contrôler le respect des traités par les règlements d'administration, ce sera le
juge administratif. Jamais le conseil constitutionnel. Pour la loi, le conseil constitutionnel
refuse d'effectuer la vérification de la constitutionnalité de la loi au regard de l'article 55.

--> On a dit article 55 : SI le traité est exécuté par l'autre parti, le traité est au-dessus de loi,
sinon il est en dessous.
Si un traité est au-dessus de la loi, et que la loi ne respecte pas ce traité, elle ne respecte pas
l'article 55 de la constitution, on peut donc dire que la loi dans ce cas-là est
inconstitutionnelle pour la violation de l'article 55, donc le conseil a apparemment toutes les
raisons d'effectuer le contrôle. Mais ne le fait pas. En 1975 le conseil a décidé que le respect
de l'article 55 ne serait pas vérifié.
La cour de cassation a trouvé la solution à ce problème : "Dans ce cas-là on n'applique pas la
loi française". Le juge judiciaire avait trouvé la solution, mais le juge administratif voulait
appliquer la loi à la lettre. En 1988 le conseil constitutionnel a dit que tout juge qui est saisi
d'un litige qui met en cause un traité et une loi, ce juge peut lui-même vérifier si le traité est
supérieur à la loi ou pas et ensuite si le traité est supérieur il peut vérifier si la loi le respecte.
Si la loi ne respecte pas le traité, le juge pourra écarter la loi et ne pas l'appliquer. Ce procédé
s'appelle "un contrôle de conventionalité"
Ce contrôle est une création de la pratique, il n'est pas dans la constitution.
→ Contrôle également appliqué aux EU.
→ En europe : juridict° contistu, constituée de magistrat de pers spécialistes en droit

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chargées de vérifier la constitutionnalité de la loi, si elle est considérée comme constitu elle
est abrogée. Les juges ordinaires ne jugent pas la consituté de la loi, ils doivent la renvoyer à
la cour constitu.
2 choses :
- Les lois votées par référendum ne sont pas contrôlées dans leur constitutionnalité.
- Les lois qui révisent la constitution. On ne peut vérifier les lois qui modifient la constitution.

Paragraphe 2 : La nation une & indivisible

Nous allons voir comment la constitution définit la Nation Française. Nous verrons la
protection de la langue, et nous verrons aussi la situation de Bora-Bora, la nouvelle
Calédonie... Le droit constitutionnel s'occupe des populations d'outre-Mer.
C'est une spécificité nationale au travers de la forme républicaine de l'état.

A. Les manifestations de la spécificité nationale

Art 1 : Fr répub : laïque, indivisible, égale et sociale


Indivisible : fait ref au territoire, et faire référence à la problématique de la décentralisat° et
de la céssession
Laïcité : attitude neutre de l'état ne devant soutenir aucune relig°
Égale : égalité de tous les tyns dvt la loi, absence de disctinct° des origines, des races...
Sociale : solidarité, trouve ses racines dans le courant socialiste fr ( intro en 1948 et confirmé
en 1956).
Plusieurs emblèmes nationales : drapeau, hymne.. Et dps 1992 langue de la rep est le fr
La constitution dans ses 2premiers articles nous présente les traits distinctifs de la Nation
Française. Parmi ces signes distinctifs nous en avons de purement objectifs et puis nous en
avons de plus subjectifs relevant de valeurs. Et enfin nous avons la langue.

a. Les signes distinctifs objectifs

Ils ne sont pas d'une très grande portée politique. C'est d'abord le Drapeau bleu blanc rouge.
L'hymne national, la Marseillaise. Et puis la spécificité se place aussi dans le régime politique
qui est la république dont la devise est "Liberté, égalité, fraternité".

a. Les valeurs choisies par la Nation, les valeurs subjectives

L'indivisibilité mais avec une décentralisation de son organisation. La laïcité, ne favorise


aucune religion. République démocratique et sociale. Une république qui assure l'égalité de
tous, de tous les citoyens devant la loi. Sans distinction d'origine, de race ou de religion. Enfin
nous avons la parité Hommes/Femmes. Egalité d'accès aux mandats électoraux, aux
fonctions électives et aux responsabilités professionnelles et sociales dans l'entreprise.

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A. La langue française, expression de la Nation Française

La constitution a été révisée en 1992, il a été ajouté une disposition concernant la langue
française. La langue française est la langue officielle et en 2008 la constitution a été révisée
et on a ajouté une reconnaissance des langues régionales à l'article 75 - 1.

1. Le Français, langue officielle unique

L'article 2 de la constitution dit que le Français est la langue de la république française, il ne


dit pas que c'est la langue du peuple français ni de la nation mais de la République. Ce qui
sous-entend que c'est la langue officielle de l'Etat français. C'est important et le conseil
constitutionnel a interprété cet article 2 en 1994 :" Cela signifie que le Français était
obligatoire dans la sphère publique de l'Etat mais qu'il n'était pas obligatoire dans la sphère
privée.".
Le français est la seule langue valable pour les textes officiels. Très concrètement cette
explication a été source de conflit car en 1999 la France a voulu ratifier un traité sur les
langues régionales dans les instances publiques. Le conseil constitutionnel a été saisi avant la
ratification du traité, et au grand damne des défenseurs des langues régionales le conseil a
dit que le traité était insalifiable car l'article 2 de la constitution interdisait une autre langue
dans le service publique.
Article 75-1 : « les langues régionales appartiennent au patrimoine national de la Fr » →
aucune portée juridique pratique cpt. → 20 mai 2011, : cette disposit° ne créer aucun droit à
la langue régionale, aucun statut privilégié à cette langue

2. Les langues régionales : Un phénomène culturel accepté

Les langues régionales ont posé un problème aigu au niveau de l'enseignement dans les
lycées et les collèges. Le conseil constitutionnel a dû prendre plusieurs mesures concernant
la loi qui visait à rendre l'enseignement obligatoire d'une langue régionale. Il a été dit : La
constitution interdit l'obligation de l'apprentissage d'une langue régionale. C'est facultatif. Le
problème s'est notamment posé pour le Corse et pour le Tahitien. 1996, le polynésien doit
être un enseignement facultatif.
En 2008 on a eu un problème sur la localisation des langues régionales : Les langues
régionales peuvent-elles être rattachées à la langue française ? Non. On va parler des langues
régionales dans l'article 75 avec les collectivités. Et on va dire que les langues régionales ne
sont pas des biens des régions. Ce ne sont pas des régions linguistiques. Les langues
régionales sont ramenées au Patrimoine de la France.

B. Le cas des populations d'Outre-Mer

Le principe est qu'il n'yak qu'un seul peuple français. Une nation correspond à un peuple
mais, depuis 2003, la constitution reconnait des populations d’Outre-mer. On distingue les
populations d'Outre-Mer. Elles ont des règles spéciales pour elles.

1. La reconnaissance des populations d'Outre-Mer

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a. Le texte initial de la constitution de 58 et sa révision en 95

En 1958 dans son Article premier distinguait la République d'un côté et en face les peuples
des TOM. Ces TOM correspondaient aux anciennes colonies françaises qui avaient été
transformée en 46 en TOM. L'intérêt de cette distinction a été que la constitution a permis le
choix a ces peuples l'indépendance immédiate ou de rester dans la république Française. En
1995 à l'occasion d'une révision on a supprimé cette référence "Peuple des TOM".

a. La révision de 2003

Elle introduit la notion de population d'Outre-Mer. Article 72-3. Le terme population n'a pas
la même portée que Peuple d'outre-mer. La république, selon la constitution, reconnait au
sein du peuple Français, les populations d'outre-mer dans un idéal de liberté, égalité,
fraternité. Il n'y a pas plusieurs peuples.

b. Le peuple Corse, composante du peuple Français

9 mai 1991, décision du conseil constitutionnel, il n'y a qu'un seul peuple Français. Il n'y a pas
de peuple corse au sein du peuple français.

1. Les statuts des populations d'Outre-Mer

Il y en a 3 :
- Le département d'Outre-Mer. Qui est presque identique au département de la métropole.
La loi Française s'applique automatiquement dans les départements d'Outre-Mer.
- Les collectivités d'Outre-Mer. Chaque collectivité à son mode de fonctionnement, ses
propres règles, ses organes, son statut, et c'est ce statut qui dit ici la loi française s'applique
automatiquement.
- La Nouvelle-Calédonie qui est tout à fait à part qui est dans un processus d'indépendance,
petit à petit depuis 1998. Elle est dans un processus irréversible de transfert de compétences
de l'Etat français vers les autorités de Nouvelle-Calédonie. Il y a des lois de Nouvelle-
Calédonie. )

Sous chapitre 2 : la Nation et l’idéal national

Section 1 : La république : forme idéale de gouvernement

Paragraphe 1 : La République forme de gouvernement progressivement établie en


France.

A. La Polysémie du mot République.( les différentes significat° du mot Rep)

12
La République est un terme latin qui est apparu à Rome sous l'Antiquité, la Res Publica. Dans
le premier sens, on va voir que la République est pratiquement synonyme du mot Etat. En
même temps, ce terme ne va pas simplement signifier une forme d'Etat mais va aussi
désigner une Forme de Gouvernement. Et même un mode de gouvernement. Ce qui est son
sens actuel.

1. . La Relation entre le mot République et le mot Etat.

Le Terme de République désigne à Rome "la chose publique», la « Respublica ». Cela renvoie
à la distinction affaire publique / affaire privée. La République désigne une forme politique
dans laquelle la finalité du pouvoir politique c'est l'intérêt de Tous, du public. Par opposition
à l'intérêt particulier. On retrouve cette Idée chez les Grecs également, et c'est ainsi que l'on
peut considérer que la République désigne ce que l'on peut appeler nous l'Etat, c'est-à-dire
une forme politique dans laquelle on distingue Gouvernant / Gouverné et où les gouvernants
utilisent leurs pouvoirs dans l'intérêt général et non pas dans leur intérêt personnel. Ce
désintéressement personnel permet de distinguer la forme Etatique avec la Forme Féodale.
Cela permet de distinguer la République de la Tyrannie. La Tyrannie est une forme de
gouvernement exercé par un seul homme sans limite.

Le Terme de République n'est pas incompatible alors avec la Monarchie. Une Monarchie qui
œuvrerait pour l'intérêt général peut être appelée Républicaine.

Plus tard, au XVIe siècle, des penseurs, comme Jean Gaudin, en 1576 écrit un livre sur l'Etat,
il l'appelle "Les 6 livres de la République". Il dira que la République, comprenant l'Etat est une
organisation d'un corps politique avec puissance souveraine.
Le sens que nous donnons aujourd'hui à la République en fait une forme de Gouvernement.

2. L'approche moderne de la République.

A partir de l'idée de la chose publique, on a glissé vers le sens de chose dû publique,


qui appartient au public. Dès lors le terme va commencer à désigner un Etat où le plus grand
monde, le public, est titulaire du pouvoir souverain. On commence à confondre démocratie
et République. La Démocratie se définit comme la chose de tous, la volonté de tous. En fait la
République va devenir une forme de Gouvernement où la souveraineté appartient au
peuple, une forme de gouvernement qui va s'opposer à la forme monarchique où la
souveraineté appartient au Roi. On trouve ce sens au XVIe siècle en France où l'on voit
apparaître cette idée en opposition au pouvoir Royal. Lors des guerres de Religion on va voir
apparaître l'idée d'une Nation en opposition au pouvoir Royal.
On va voir apparaître en Angleterre la République de Cromwell, pendant quelques
années, on a donc carrément opposé la forme monarchique et la forme république du
gouvernement. C'est bien sûr un des sens de la notion de République, c'est le contraire de la
Monarchie.
Le Gouvernement d'un seul c'est la Monarchie, l'Oligarchie c'est le Gouvernement de
Plusieurs, et la Démocratie est le gouvernement de tous qui va très vite être associé au terme

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de République.

Lorsque l'on parle de la forme du gouvernement on s'interroge sur celui qui détient le
pouvoir, lorsqu'on s'interroge sur les modes de gouvernement, on s'interroge sur la manière
dont le pouvoir est exercé.

Ici on parle d'un mode de gouvernement Républicain. Il ne s'agit plus simplement de dire
que nous ne sommes pas dans une monarchie, on va dire « La République est un mode de
Gouvernement dans lequel il y'a droit de suffrage universel ». « Dans lequel les citoyens
jouissent de liberté». Il y'a la séparation des pouvoirs" etc. On va ajouter à la République,
forme de gouvernement un certain nombre de principes de fonctionnement qu'on appellera
les valeurs Républicaines.

Ce qui fait que la République est un phénomène complexe, çà peut être le contraire de
Monarchie mais ça peut aussi porter des obligations positives comme la devise de liberté etc.
Il y'a donc une certaine ambiguïté entre les termes Démocratie / République.

Il ne faut pas dire que ce qui n'est pas une République n'est pas Démocratique. (Angleterre,
Belgique, Pays-Bas, Danemark etc). Mais les Pays qui sont une République ont tendance à
être Démocratiques.
Cette tendance apparaît après la révolution Française.

B. L'établissement de la République en France.

- Le Premier Régime Révolutionnaire n'est pas une République, c'est une Monarchie dont le
Roi est Louis XVI, mais à la différence de la monarchie de droit divin, le droit tire son pouvoir
de la Nation. Le Roi représente le pouvoir exécutif. C'est un représentant de la nation comme
le sont les députés, et il est tenu de respecter la constitution du 3 Septembre 1791. C'est le
premier régime après 1789. Une constitution qui établit donc une Monarchie
constitutionnelle. Qui ne va pas durer. Elle va prendre fin avec la mort du Roi et elle va
donner naissance à la Première République qui va être établie par le Parti de Robespierre le
24 Juin 1793. C'est la 1ere République. Cette Première République présente des
particularités dans son contenu, dans son mode d'élaboration. C'est un Régime de fait,
justifié par le contexte, extérieur et intérieur.

-Face à cette situation de guerre interne et externe, la Constitution n'est pas respectée, ainsi,
Robespierre et sa "clique" qui s'emparent du comité de santé publique et qui organisent à
l'extérieur la défense du pays, et à l'intérieur la Purge, où l'on guillotine jour et nuit les
opposants au Régime.

Dans cette période de terreur, à un moment donné les députés ont finalement pris peur. Ils
ont créé une sorte de coalition, les Thermidoriens, et le 9 Thermidor ç'en sera fini de
Robespierre et l'on passe à un autre Régime politique. Cette première République n'a jamais
été expérimentée. Son contenu était très avant-gardiste. Inspirée par Rousseau.

-Une fois Robespierre mort, on a concocté une nouvelle constitution qui va donner naissance

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au Directoire en 1795. Ce n'est pas une Monarchie, ce n'est pas non plus une République.
C'est une sorte d'Oligarchie, on a un organe exécutif collégial "Le Directoire" et il y'a deux
chambres législatives, le conseil des 500 et le conseil des anciens. Ce régime est constitué
dans une période très instable politiquement.

D'un côté on a encore ceux qui espèrent le rétablissement du Roi (à droite), et à gauche on a
les Jacobins, les amis de Robespierre, qui voudrait aussi reprendre le pouvoir et Rétablir une
République. C'est un régime d'après période de terreur avec beaucoup de corruption et des
coups d'Etat.

-Un général va faire un coup d'Etat, c'est Napoléon, le 8 Brumaire 1799, met fin au Directoire
qu'avait mis en place la constitution de 1795. Ce Directoire va durer 4 petites années. Jusqu'à
ce qu'il tombe avec le coup d'Etat de Bonaparte. Il met fin à la Révolution, il entend
conserver les acquis de la Révolution mais établit l'ordre dans le pays. Il va mettre en place le
"Consulat" inspiré de Rome, on a 3 consuls, le premier étant Bonaparte, puis deux acolytes
qui font figuration. Constitution de 1799, ou plutôt de l'an 8, puisqu'on compte les années en
années révolutionnaires.

C'est l'Empire, Premier Empire, un Régime autoritaire, lorsque le premier Empire s'effondre,
s'installe définitivement une Monarchie, c'est la Monarchie de la restauration, de Louis XVIII
qui revient d'Angleterre et qui donne à la France une constitution appelée :" Charte du 4 Juin
1814". C'est le régime qu'on appelle Restauration, qui met en place une monarchie
constitutionnelle, qui connaitra deux rois, Louis XVIII et son Frère Charles X.

Louis XVIII était un Roi modéré, souffrant, sa faiblesse physique devait lui porter le sens du
compromis, ce fut un Roi sans excès d'autorité, son frère qui lui succède n'est pas du même
tempérament, son frère rêve d'être le nouveau Louis XIV, il est entouré d'une bande d'ultra-
royalistes, qui voudraient rayer la Révolution de l'histoire Française. Ils vont tenter de
remettre en cause les lois du Parlement, ils vont subir une Révolution de Palais. Charles X
étant chassé, les Parlementaires s'empressent de trouver un nouveau Roi et de faire une
nouvelle constitution que l'on va appeler la Charte de 1830. C'est la sœur cadette de la
charte de 1814. Avec un régime Démocratique avec un peu de droit de vote.

C'est la Révolution industrielle plus tard. On voit apparaître des capitalistes, des capitaines
d'industrie, et en même temps le problème social, la question sociale, commence alors une
réflexion sur la situation du monde ouvrier et la protection sociale, (St Simon etc), le roi Louis
Philippe est très loin de çà, il ne se rend pas compte de la gravité de la situation, il laisse les
ministres gouverner.

-Il y'a une montée de contestation énorme, il y'a en plus du chômage, en 1848 c'est
véritablement une Révolution Populaire et Sociale. Ainsi la monarchie de 1830 tombe. Pour
être remplacée par une République, la Seconde République. Qui est élaborée par une
assemblée constituante du 4 Novembre 1848. C'est une constitution Républicaine, il y'a un
Président de la République, une assemblée nationale et elle rétablit le suffrage universelle
pour élire le Président de la République et les députés. En 1792 le suffrage universel avait
échoué.

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Mais, cette seconde République a été faite par des intellectuels avec à leur tête des
monarchistes qui voudraient aller beaucoup plus loin. Les Monarchistes vont l'emporter aux
élections législatives, et comme Président de la République ce sera le neveu de Napoléon
Bonaparte, donc Louis Napoléon Bonaparte, un Bonapartiste Président.
Ce Régime a très mal fonctionné, le Président et la chambre ne s'entendent pas, et
finalement, le Président de la République voyant qu'il ne peut pas se faire réélire, va réviser
la constitution, l'assemblée n'est pas d'accord. Elle veut se débarrasser du Président
encombrant, la solution maison c'est le coup d'Etat, Louis Napoléon Bonaparte fait un coup
d'Etat le 2 décembre 1851, exit la République.
Il ne fait pas un coup d'Etat pour maintenir la République, il fait semblant mais en fait il met
en place le 2eme Empire, par la constitution du 14 Janvier 1852, à la base c'est une
République mais au mois de Novembre de 1852 l'Empire remplace la république, c'est le
second empire.

L'empire va prendre fin, par une défaite militaire, c'est la défaite de Sedan. Qui sonne le glas
du Second Empire qui était en train de se réformer, la France perd la guerre avec l'Allemagne
et il faut donc repartir de 0 et recommencer une œuvre constituante.

Une assemblée est élue et se met au travail à partir de 1871, on va mettre en place une
République provisoire, en attendant la constitution définitive, cette dernière sera attendue 5
ans. Elle va être adoptée en 1875. Elle a failli ne pas être appliquée et la Monarchie a failli
être rétablie en 1873. Impossible de rétablir la monarchie, ce ne sera plus possible ensuite,
en 1875 la mort dans l'âme les monarchistes se résolvent à la République mais en ayant
l'espoir que çà puisse changer. Ils pensent que la constitution pourra être modifiée pour
laisser place à un roi.

Les Républicaines vont gagner les Législatives et les Sénatoriales, à partir de la 3eme
République, la France ne connaîtra QUE des Républiques. Constitution de 1875 qui est faite
de 2 lois constitutionnelle qui sont adoptées le 24 et le 25 février, et une autre loi en Juillet,
le 16 juillet 1875. Une constitution en petits morceaux. Constitution écrite mais très brève.

Cette 3e République, qu'on pensait vouée à disparaître rapidement, parce que les
Républicains l'auraient modifié, en fait rien ne s'est passé, la constitution est restée en l'Etat
jusqu'en 1940. En 1940 elle est suspendue. Lorsque le Maréchal Pétain reçoit les pleins
pouvoirs, la constitution en droit n'est pas abrogée mais est suspendue jusqu'à la libération,
la fin de la guerre.

En 1945 on va demander aux Français ce qu'ils veulent, voulez-vous qu'on remette en


vigueur la constitution de 1875 ou une nouvelle. Les Français voudront une nouvelle
Constitution. On a élection d'une assemblée constitution.

Là aussi çà n'a pas été sans mal, il a fallu s'y reprendre à deux fois, il a fallu modifier le projet,
pour qu'il soit adopté en 1946, ce sera la constitution de 27 octobre 1946 qui met en place la
IVe République. Qui comporte un préambule encore en vigueur.

La IVe République va mourir, agoniser, à force de disfonctionnement, elle sera achevée par la
crise Algérienne, l'Algérie qui est un département, n'est pas une colonie comme les autres, et

16
il y'a un processus de guerre. Le Président de la 4e République avait dit que si on n’allait pas
chercher de Gaulle il démissionnait. Presque tous les trimestres on a un nouveau
gouvernement. Sous la 4e les Gouvernements duraient 6 mois.

Le Général est investi président du conseil de la 4e République le temps que l'on élabore la
5e République. Elle va être élaborée, et cette constitution, qui est tirée des idées du Général
de Gaulle, est adoptée le 4 Octobre 1958.

L'histoire Française est amenée à considérer que la République est quelque chose à
protéger, et surtout à des moments critiques qui sont les révisions de la constitution. On va
essayer de mettre en place des protections afin que cette République soit désormais une
forme intangible, immuable, définitive en France.

Paragraphe 2 : La république : forme intangible du Gouvernement en France


Nous verrons, sous la Ve République, comment on la protège au moment des Révisions. Pr
rendre la Rep intangible, il faut l'inscrire dans la consitut°. La consitut° est un acte juridique
qui n'est cpt pas éternel. Mais à l'occas° d'une révis°, on ne peut pas y apporter de
modificat°. Ne faudrait-il pas aménager le pouv à réviser la consitut° pr que la Rep court le –
de risque possible ?

A. La notion de révision de la constitution

La révision est un processus juridique qui modifie le contenu de la constitution, Cela veut
dire que c'est une modification dans les formes adéquates dans une constitution écrite ce
seront des formes spéciales correspondant à la procédure de révision. Pour une constitution
coutumière, la révision peut se faire par une loi ou par des pratiques qui changent, dans tous
les cas, il s'agit de modifier le contenu, soit pour ajouter de nouveaux articles, soit pour en
supprimer, soit pour reformuler les articles existants. Lorsque l'on procède ainsi, quand on
modifie une partie de la constitution, on appelle ça une révision partielle. Elle peut être plus
ou moins étendue, on ne change jamais TOUTE la constitution, si on entend réviser TOUTE la
constitution on est en présence d'une révision totale, qui correspond à l'élaboration d'une
nouvelle constitution. Donc on élabore une 6e.

Les constitutions prévoient des révisions partielles, mais il est rare qu'il existe une procédure
de révision totale, il est rare qu'une constitution prévoie sa propre mort. Comment fait-on
pour changer de constitution ? Il y'a la révolution, une guerre, mais en dehors de ces cas,
comment a-t-on fait en 1946 ? Juridiquement, on a utilisé l'article de la révision partielle
pour faire une révision totale. On a décidé au travers de cette loi du 3 Juin 1958 de donner
les pleins pouvoirs au Général de Gaulle pour élaborer une nouvelle constitution. C'est
l'article 90, on a voté une loi le 3 Juin 1958 donnant les pleins pouvoirs au GDG pour élaborer
une constitution.

En réalité on avait déjà fait cela en 1940, lorsqu'on a voulu donner les pleins pouvoirs au
Général Pétain le 10 Juillet 1940 les Parlementaires ont voté une loi donnant les pleins
pouvoirs au Maréchal Pétain en vue d'élaborer une nouvelle constitution et ils ont fait cela
en suivant la procédure de révision partielle de la constitution de 1875. Par cette loi, on a

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suspendu l'application de la constitution de 1875 en attente de la nouvelle, qui n'est jamais
venue, le régime de Vichy a vécu sur un système illégal.

En 1946 la constitution de 1875 n'était pas encore abrogée, c'est pour cela qu'on a demandé
si on devait la remettre en marche.

Le Processus de révision est donc un pouvoir mi- souverain mi- limité. Le Pouvoir de révision
est souverain lorsqu'il n'est pas limité par des procédures, ou par d'autres choses qui
empêchent de réviser librement, c'est à l'occasion de ces limites que l'on va pouvoir protéger
la République, soit indirectement soit directement. C’est l'objet du grand B.

A. Protection de la République lors de la Révision Partielle de la Constitution.

Le conseil constitutionnel refuse de contrôler les lois de révision, donc ces limites, si elles
étaient enfreintes, ne pourraient pas être sanctionnées par le conseil constitutionnel puisque
dans sa décision du 26 mars 2003, il a déclaré qu'il ne contrôlait pas les révisions de la
constitution. Il est certain que ces limitations sont des limitations de principe non
sanctionnées.

1. Les Mesures de protection Indirectes.

Il s'agit d'une protection liée à une limitation dans le temps des révisions constitutionnelles,
il s'agit d'interdire de réviser à certains moments. Ce sont des limitations temporelles du
pouvoir de révision. L'idée c'est qu'on interdise de réviser lorsque l'on se trouve dans des
circonstances où la République pourrait être en danger, où une révision, si elle était faite
dans ce contexte, pourrait porter atteinte à la République. La constitution de 1958 prévoit
deux interdictions temporelles et le Conseil Constitutionnel en a rajouté une troisième.
Les deux interdictions prévues par la constitution sont dans l'article 89 et 7.

a. L'interdiction de l'article 89.

Cet article interdit de réviser quand l'intégrité du territoire est menacée → 10 Juin 1940, ils
ont voté pour une révis° de la constitut° de la IV è Rep, donnant les pleins pouvoirs au
Général Pétain. C'est le Général de Gaulle qui a pensé à çà. L'atteinte à l'intégrité du
Territoire çà peut être aussi des attentats terroristes etc.

Certains ont dit que c'était une disposition qui n'avait pas de grand intérêt. Dans l'idée de
protéger la forme Républicaine de l'Etat, il est interdit de réviser.

b. L'interdiction de l'article 7.

C'est une interdiction qui date du 6 Novembre 1962 d'une révision de la constitution, qui fait
élire le Président de la République au suffrage universel Direct. Et on a décidé, à ce moment-
là qu'on ne pouvait pas faire une révision lorsqu'il n'y aurait pas de Président en Fonction.

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Loq la Présidence serait assurée par un Président intérimaire. Quand il y a vacance de la
Présidence, cela se produit lorsque le Président démissionne en cours de mandat, ou lorsque
le président décède (Georges Pompidou). Pendant ce délai, celui qui officie c'est le Président
du Sénat.

c. L'interdiction de réviser posée par le conseil constitutionnel.

C'est le conseil constitutionnel qui a énoncé cette interdiction en interprétant l'article 16 de


la constitution, dans sa décision du 2 Septembre 1992, le conseil constitutionnel a interprété
l'article 16 qui est un article qui donne les pleins pouvoirs au Président en période de crise
où il peut avoir atteinte à l'intégrité du territoire, ou quand il y'a un grave
dysfonctionnement, cpt il ne peut pas utiliser ses pleins pouvoirs pour réviser la consitut°. Le
Président a les pouvoirs exceptionnels pour rétablir l’état Normal des choses. Pour remettre
les choses telles qu'elles étaient auparavant. Le Conseil constitutionnel a donc dit qu'il ne
pouvait pas modifier, ni réviser la C°, pendant cette période.

2. La Protection Directe

Ici c'est une limitation matérielle, une limitation dans le contenu de la révision, le contenu de
la révision ne peut pas porter sur la forme Républicaine du Gouvernement. Article 89 dit, la
forme Républicaine du Gouvernement ne peut faire l'objet d'une révision. On trouvait la
même formule sous la 3e et la 4e. On peut se demander ce que veut dire "La forme
Républicaine".

Plus largement, on considère que la forme Républicaine s'étend au-delà, notamment aux
valeurs de la République, une, indivisible, laïque, sociale, démocratique. C'est ainsi que la
révision du 28 Mars 2003 sur la décentralisation a été jugée portant atteinte à la forme
Républicaine de l'indivisibilité. C'est pourquoi ils sont allés devant le conseil de
constitutionnalité disant qu'elle portait atteinte à l'indivisibilité de la République.

Le conseil Constitutionnel a dit qu'il ne contrôlait pas les lois de révision. Aucun juge ne
pourrait sanctionner la révision et que le juge ne peut appliquer que la constitution telle
qu'elle est.

Section 2 : Les principes fondamentaux constituant l’idéal national

D'un point de vue politique l'intérêt est de savoir quels sont les points fondamentaux que va
retenir une nation. LE choix de ces principes va dépendre de chaque nation. Ces principes
peuvent évoluer, le choix de ces principes s'exprime souvent au niveau de la constitution.
Parfois cela peut simplement s'exprimer dans des lois. Actuellement les principes
fondamentaux figurent dans la constitution et plus précisément dans son préambule. On
peut considérer la liste de ces droits fondamentaux on se fondant sur le texte
constitutionnel. Ce sera l'objet du Paragraphe 1.

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D'un point de vue maintenant juridique, la question est celle de savoir quelle est la valeur
juridique de ces principes, tout va dépendre du texte qui les contient, pour le cas de la
France, tout va dépendre de la valeur juridique du préambule de la constitution. Ce sera
l'objet du Paragraphe 2.

Paragraphe 1. Les principes fondamentaux de l'Etat Français


Quelle est la place de l'H dans la société et quel est la place de l'état  ?
Ces principes se sont forgés au fil du temps en 3 étapes. La première étape nous ramène à la
Révolution Française, les principes d'inspiration révolutionnaire de 1789 sont énoncés dans
la déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 aout 1789. Ce sont des principes
inspirés par la philosophie du XVIIIe siècle, par l'humanisme et le libéralisme.

Le deuxième courant plus récent, a été énoncé dans une constitution en 46 il s'agit du
préambule de la constitution de la IVe République. Ce second texte est d'inspiration socialiste
et marxiste. Du socialisme français qui se nourrit de la pensée de St-Simon. Ces deux textes
sont complémentaires. D'ailleurs en 1946 le préambule de la constitution déclare clairement
se situer dans le prolongement de la déclaration de 1789.

Il faut enfin rajouter un texte encore plus récent, la charte pour l'environnement. En 2004. Il
a été constitutionnalisé à l'occas° d'une révision du 1er mars 2005.

Nous allons confronter ces trois textes d'un double point de vue. Du point de vue de la
conception de l'homme et de celui de l’état, et nous allons constater que chacun apporte
une pierre différente à l'édifice.

A. La conception de l'Homme

1. La conception de l’homme de la déclaration de 1989

La conception de l'homme en 1789 procède d'une pensée philosophique qui situe l'homme
par rapport à la société, et qui situe les hommes les uns vis-à-vis des autres. Ces visions
procèdent d'une pensée intellectuelle qui ne se préoccupe pas de la réalité, ce sont des
pétitions de principe.

a. L'antériorité de l'homme par rapport à la société.

Cela signifie que les hommes ont vécu avant l'existence de la société dans ce qu'on appelle
un état de nature ( Rousseau, Hobbes) dans lequel la société n'existe pas encore. C'est
l'homme qui vit isolé, qui est libre, ce qui amène l'article 1er de la déclaration : Ils naissent et
demeurent libres. Cette liberté est une liberté naturelle, originaire, qui tient à la nature de
l'homme, cette liberté est une pétition de principe pour l'être HUMAIN. Cette liberté
s'exprime par des droits naturels, innés, qui ne sont donnés par aucune société qui sont
consubstantiels à la nature humaine. Des droits que l'on a toute sa vie, qu'on ne perd jamais
même si on ne les utilise pas. Ils sont imprescriptibles. Ils ne sont pas détruits par leur

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inutilisation. Inaliénables. Ces droits sont : Article 2.

La liberté, la propriété, la sûreté, résistance à l'oppression. Ce sont des droits abstraits.


L'exercice réel de ces droits va dépendre de la volonté des hommes. Ces droits sont des
potentialités d'action. Ce sera l'homme qui créera la société ultérieurement par le contrat
social (Rousseau), il se dotera d'une organisation au travers d'un contrat politique.

b. L'égalité des hommes

Tous les hommes sont égaux devant la loi, principe qui a pour but d'annihiler les privilèges
associés à la naissance. On ne parle pas d'égalité économique mais d'une égalité juridique.
C'est une égalité abstraite virtuelle dans le cas où la loi s'appliquerait.

2. La conception concrète et sociale du préambule de 1946

Ce texte va compléter celui de 89 en considérant la réalité économique & sociale, réelle,


physique, des individus. En 46 l'homme est situé dans une société. C'est la société qui lui
permet d'acquérir ces droits, c'est la société qui le lui permet. Cet homme dans le cadre de la
société va être appréhendé dans différents contextes de sa vie. On va parler des femmes
notamment, des enfants, des vieux travailleurs, on va parler des chômeurs, on va parler du
repos, du droit à la santé, de grève, aux loisirs & la culture. Donc des questions qui touchent
à la vie quotidienne des gens. Les membres de la société ont le droit à être protégés.

3. La conception de l'homme dans la charte de l'environnement de 2004

a. Une conception biologique

On a un texte où la conception "biologique" de l'homme est prise en compte. Dans la charte


de l'environnement l'homme est le représentant du genre humain au sein des espèces vivant
sur terre en étroite relation avec son milieu naturel. Il est lié à son milieu de vie dont il
dépend sur lequel il peut agir pour le meilleur ou pour le pire et dont il est responsable. On
situe l'homme dans l'histoire de la planète Terre.

a. une conception planétaire.

La charte de l'environnement établit une égalité des hommes face à leurs dépendances vis-à-
vis de la nature et à une égalité face aux nécessités de possibilité de vie sur terre. Les
problèmes concernent tous les individus. D'où la nécessité de se préoccuper du
développement durable avec tous les gouvernements sur toute la planète. Cette obligation
concerne les générations actuelles et futures. Cela va entraîner des droits mais aussi
beaucoup de devoirs. Le devoir de protéger, d'améliorer l'environnement, de prévenir ou de
réparer les atteintes à l'environnement.

A. La conception de l'Etat au travers de ces trois textes.

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1. « L'Etat gendarme » de 1789

L'état est alors limité à ses fonct° régalienne. La société va être instrumentalisée et l’état
marginalisé.

a. Une société instrumentalisée.


Selon la déclaration de 1789 l'homme n'est pas au service de la société puisque c'est lui
qui la crée. C'est la société qui est au service de l'épanouissement individuel. C'est donc une
société au service de l'homme. Le premier service de la société c'est le respect et la
protection des droits qu'il avait dans l'Etat de nature (sécurité propriété résistance à
l'oppression) lorsque l'homme crée la société il a pour but de renforcer ces droits naturels.
Article 2 : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et
imprescriptibles de l'Homme. Cependant pour assurer la protection des droits & libertés il
faut que la liberté elle-même doive être limitée. L'article 4 dit que la liberté consiste à
pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à Autrui. Ainsi l'exercice des droits naturels n'a de
bornes que celles qui assurent aux autres la jouissance des mêmes droits. Ma liberté s'arrête
là ou celle des autres commence. La loi fixera les bornes de la liberté. Et comme les hommes
sont égaux dans la loi, tout le monde est soumis à la même limitation de sa liberté.

Agir est en principe permis, ce n'est que la limite de cette action qui est fixée par la loi. L’état
aura donc une fonction aux bornes, à la limite. L’état est un État-Gendarme.

Cela résulte de l'article 5 de la Déclaration Des Droits De l’Homme Et Du Citoyen. Tout ce qui
n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché. Et nul ne peut être contraint à faire ce que
la loi n'ordonne pas. Si la loi ne dit rien je suis libre. Si elle ne dit rien personne ne peut
m'obliger à faire quelque chose. L’Etat va intervenir pour poser les bornes à l'action
universelle. Il va encadrer les initiatives individuelles. L'article 5 de la déclaration précise que
pour que ces bornes ne soient pas posées de manière excessive, la loi n'a le droit d'interdire
que les actions nuisibles à la société. L'Etat a un rôle limité, il a un rôle d'un poseur de règles
dans des cas limités, il doit veiller au respect de la loi. Il doit veiller à la sécurité avec des
infrastructures de transport. C'est ce qu'on appelle un État-Gendarme.

C'est un texte qui fait référence à une pensée sociale voire socialiste du XVIIIe siècle. Au lieu
de trouver une société au service des droits virtuels des hommes, on trouvera une société
solidaire qui va déboucher sur un Etat Interventionniste totalement aux antipodes de l'Etat-
Gendarme.

Dans la pensée libérale de 1789 nous trouvons des H. distincts Ayant des intérêts
concurrents, légitimes, pleinement autonomes et devant exercer leur autonomie. Ce qui
débouche sur une société atomisée et égoïste. Dans le préambule de 46 la société est une
communauté dont les membres sont interdépendants, économiquement mais aussi au
niveau d'un sentiment de partage, de solidarité. D'ailleurs, le préambule de 46 proclame la
solidarité nationale devant les calamités nationales. Cela signifie que les membres de cette
société ont des droits à faire valoir à l'égard de la société. Ils ont des droits à obtenir une
prestation, ils ont par exemple le droit au loisir, au repos, au travail. Ce sont des droits
créances, qui s'opposent aux droits facultés de 1789.Là on nous donne le droit de

22
REVENDIQUER UNE ACTION, et non plus simplement d'exercer, DONT L'ETAT EST DEBITEUR.
Exemple en 1946, l’état DOIT donner à chacun des conditions convenables d'existence. L'Etat
va donc devoir délivrer des prestations.

C'est la Nation qui s'oblige, mais la Nation n'est pas sujet de droit, donc les engagements de
la Nation vont se répercuter sur l'Etat qui va s'efforcer d'organiser socialement, d'organiser
des services publiques industriels et commerciaux parfois au travers de monopole de l'Etat.
Cela justifiera la nationalisation de certaines activités. Cela justifiera la législation sociale.
L'Etat va être obligé de prendre des décisions législatives imposant des congés, imposant des
formations professionnelles. Tout cela tend à concrétiser les engagements de la nation dans
le préambule de 46. Un Etat qui intervient dans un domaine interdit au gendarme.

1. Un Etat responsable de l'application de la charte de l'environnement.

La loi est appelée à concrétiser la charte, on peut distinguer deux obligations. Les obligations
de protection et de promotion.

a. Les obligations de protection.

Cette obligation de protection se concrétise par des politiques de prévention des risques.
Cela signifie que l'on se trouve face à un risque certain mais dont on ignore la date de
survenance. On met en place une politique de prévention. On a le principe de précaution qui
concerne un risque plausible, mais incertain qui pourrait affecter de manière grave et
irréversible l'environnement, cela justifie des mesures de précaution. Si l'Etat ne prend pas
les mesures nécessaires il devra engager sa responsabilité.

a. L'obligation de promotion

La charte demande à l'Etat d'engager des politiques de promotion en faveur du


développement durable. Cela comporte 3 aspects. LA protection de l'env. Mais aussi la
croissance et le progrès social. Ces politiques peuvent viser l'éducation, la recherche et
l'innovation.

Promouvoir tout ce qui va dans le sens d'un développement durable au sens large, c'est
extrêmement vague, et dur à mettre en œuvre au niveau juridique. Ces dispositions ont
amené des doutes sur sa nature juridique, or pour protéger les droits du préambule d'un
PDV vraiment efficace, il faut reconnaître à ce préambule une nature juridique et faire un
contrôle de constitutionnalité.
Qu'est-ce qui garantit leur effectivité ? La mise en œuvre de ces principes.

Paragraphe 2 : La protection juridique de ces principes fondamentaux

Il faut bien faire la différence entre les principes politiques et juridiques. Les principes
uniquement politiques ne sont pas sanctionnés par le droit. Pour que ce qui a été dit soit
appliqué, il faut que cela soit "juridicité"

23
La procédure juridique vise a assurer le respect de la règle de droit.

A. La Juridisation des principes fondamentaux

Cette transformation est doublement nécessaire, si les principes politiques ne deviennent


pas juridiques ils n'ont pas d'effets juridiques, pour obtenir un effet de droit, ils doivent
s'intégrer dans l'ordre juridique, c'est la première étape, ensuite il faut que ces principes soit
effectivement appliqués

Pour cela il faut qu'il y'ait un processus de sanctions qui va passer par une
juridictionnalisation de ces principes.

1. L'intégration dans l'ordre juridique

Pour entrer dans l'ordre juridique ces principes politiques doivent prendre une forme
juridique, ils doivent subir une mise en forme juridique cela se fait tout simplement par la
reprise de ces principes dans le contenu d'un acte juridique. Par exemple, une constitution va
inscrire dans son texte un principe politique. Ainsi le principe politique va devenir un principe
constitutionnel, ainsi il prend sa place dans la hiérarchie politique. Maïs un principe peut
aussi se couler dans une loi. Exemple : La liberté de la presse, de l'association. Si c'est un juge
qui reprend un principe politique dans le cas de sa jurisprudence, dans les principes
généraux du droit. Le juge énonce les principes généraux du droit dont il se sert dans sa
fonction de juge. Il peut énoncer les principes généraux du droit qu'il tire de l'ensemble des
lois de la constitution. Il suffit que le principe politique soit intégré pour qu'il puisse devenir
un principe juridique. À partir de là, le deuxième problème est celui du respect de la loi et de
la constitution.

Les actes juridiques sont hiérarchisés, dès qu'un principe intègre un acte juridique, il va se
retrouver situé au niveau de cet acte. Si le principe est suprême, il sera constitutionnel. S'il
n'et repris que par la loi, cette liberté aura la valeur légale de l'acte juridique qui réceptionne
cette liberté.

1. La juridictionnalisation

Il s'agit de trouver une voie de droit pour garantir le respect du principe juridique, qui va les
faire respecter ? Il y'a plusieurs possibilités, on peut recourir à une autorité administrative ou
juridictionnelle ou politique.

a. Le recours insuffisant à l'autorité administrative.

Depuis la révision de 2008, il existe un défenseur des droits, qui peut se saisir lui-même ou
bien être saisi par une personne qui s'estime lésée par le fonctionnement d'un service public.
Lésé dans ses droits. Titre 11bis de la constitution. Ce défenseur va essayer de trouver une

24
solution à l'amiable. Parfois changer une législation qui est nommée par le président de la
république et qui devrait remplacer le défenseur des enfants et le médiateur. Son but est de
veiller aux droits et libertés dans le service public. Il n'a pas véritablement de fonction de
sanction, il ne fait que surveiller et résout à l'amiable les problèmes.

b. Le recours à un juge

Le juge judiciaire ou administratif (conseil d'Etat) qui peuvent veiller au respect de la loi par
les règlements ou les actes des personnes privées. Et puis le conseil d'Etat ou la cour de
cassation peuvent saisir le conseil constitutionnel.

c. Une autorité politique, c'est le conseil constitutionnel. Ce n'est pas une autorité
administrative, c'est une autorité politique ce qui ne veut pas dire politisée, mais tel qu'il est
aujourd'hui en France on ne peut pas dire que c'est une juridiction. Le conseil veille au
respect de la constitution par les lois.

B. La valeur juridique de préambule

1. Sous la IVe République

Il existait un comité constitutionnel, qui pouvait contrôler la compatibilité entre la loi et la


constitution, mais la constitution excluait le préambule de ce contrôle. Donc certains disaient
ce n’est pas de la constitution le préambule c'est quelque chose qui est à part. Ce n'est pas
un texte juridique. Le texte est tellement général que ce ne peut être une règle de droit.
Dans le Préambule il y'a de grands principes qui peuvent inspirer le législateur… Etc.

Le conseil d'Etat à l'époque lorsqu'il était saisi d'une affaire qui renvoyait au préambule de la
constitution, il y'a eu l'affaire du droit de Grève, prévu par la constitution de 1946, comme il
n'y avait pas eu de loi c'était le décret règlement qui avait règlementé le droit de Grève. Le
conseil d'Etat devait se prononcer sur le Droit de Grève, le préambule, qui programmait le
droit de grève, avait-t-il valeur juridique ? Il a biaisé, et il a évité de se référer explicitement
au préambule. De sorte qu'avant 1958, la doctrine était divisée et le conseil d'Etat était très
prudent et préférait se référer aux principes généraux du droit.

1. Sous la Ve République

On a un conseil constitutionnel et il n'y a pas de disposition qui dise qu'il ne peut pas
contrôler le préambule. Donc en 1960 le conseil d'Etat va se fonder directement sur le
préambule de la constitution. Le conseil constitutionnel va confirmer cela le 16 Juillet 1971, à
propos de la liberté d'association.

Dans les « principes fondamentaux reconnues par les lois de la République » ( formule dans
le préambule) on signifie des droits et libertés inscrits dans des lois avant la IV République,

25
cela vise en réalité les lois de la IIIe République, (Liberté de Réunion, syndicale, d'association
etc.)

Le conseil constitutionnel va utiliser à de nombreuses reprises le préambule et utilisera tous


ses textes sans hiérarchie entre eux en essayant parfois de les combiner, et parfois ce n'est
pas facile, par exemple sur le droit de propriété entre 1789 et 1946 il peut y avoir des
difficultés. Il utilisera les droits fondamentaux reconnus par la République. Par exemple le
conseil constitutionnel va tirer le principe de l'autonomie de l'enseignement supérieur. Les
droits de la défense. Etc.

Il y a là la possibilité d'une création juridique

26
Chapitre 2 le territoire national

Sous-chapitre 1 : l’unité fractionnée de l’Etat Unitaire

L’Etat nation postule une unicité et unité de la nation avec une constitution, un
gouvernement, un ordre juridique et lorsque ce pouvoir va s’exercer sur le territoire, il va
s’exercer d’une manière également unitaire. Dans sa forme absolue, l’Etat unitaire qui a une
constitution, un ordre juridique et une seule personne morale : L’Etat, toutes les décisions
non seulement les lois mais aussi tous les règlements sont pris par les ministres, par les
directeurs de l’administration centrale. Ces décisions sont ensuite exécutées au plan local par
des agents de l’Etat qui ont les pleins pouvoirs des décisions qui sont répartis dans le
territoire : c’est la concentration.

Cette formule répond parfaitement au principe d’unité. Cette forme n’est pas viable car il
aboutit à un engorgement des services centraux. Dès que l’Etat a une certaine dimension, il
est impossible matériellement que toutes les décisions soient prises à la Capitale. Il faut
adopter une solution qui préserve l’unité tout en la ménageant c’est ce qu’on appelle la
déconcentration.

Dans ce système, des représentants du gouvernement et ministres sont envoyés dans


différents circonscription avec un pouvoir de décision qui va leur permettre de prendre des
arrêtés (du préfet, du directeur départemental de l’agriculture…) ce sont tous des
fonctionnaires d’Etat qui représentent leur ministre localement. Ils sont nommés et contrôlés
par les ministres qui sont leur supérieurs hiérarchique : c’est le système de la fonction
publique. Les fonctionnaires agissent au nom de l’Etat, ils peuvent prendre des règlements et
arrêtés dans un certain nombre de domaines des décisions qui vont s’appliquer dans le cadre
de leur circonscription : pour le préfet, c’est le département ; pour le directeur régional ce
sera la commune…

Ainsi, c’est toujours le même marteau qui tape mais le manche s’est allongé. Il tape plus loin,
localement, mais c’est toujours le même, l’Etat qui est la personne morale au temps de
laquelle sont prise les règlements. Tous les Etats fonctionne au minima avec cette
déconcentration même les Etat autoritaire qui sont le plus centralisés possible sont obligé de
recourir à un certain degré de déconcentration. Celle-ci, grâce au contrôle hiérarchique,
permet de surveillance constante des décisions de ces fonctionnaires. Si ces décisions ne
conviennent pas, même si elles sont légales, leur supérieur hiérarchique peut intervenir et
éventuellement, peut imposer un changement de décision à son inférieur ou même prendre
la décision à la place de son subordonné. Donc la déconcentration est une nécessité.

Il y a un choix politique que tous les Etats ne font pas qui est le choix de la décentralisation.
Dans la déconcentration, nous pouvons dire qu’elle est un système d’organisation

27
administratif dans lequel un pouvoir de décision au nom de l’Etat est confié à des
fonctionnaires qui l’exercent dans une circonscription administrative sous le contrôle de leur
supérieur hiérarchique. Au contraire, dans la décentralisation, nous avons un système
d’organisation administrative dans lequel des collectivités territoriales dotés de la
personnalité juridique ont la possibilité de s’administrer elles-mêmes grâce des conseils élus
qui agissent en leur nom et sous le contrôle d’un représentant de l’Etat qui n’est pas un
contrôle hiérarchique. Ce système de décentralisation n’est pas une obligation, une nécessité
de choix.

Section 1 : la décentration : un choix politiquement ambivalent

Politiquement, il est très naturel de rattacher la décentralisation au libéralisme politique, à la


pensée libérale. Cependant, à côté de ce rattachement, il est possible d’établir une filiation
avec d’autres pouvoirs politiques : soit de droite, soit de gauche (républicain).

Paragraphe 1 : la filiation historique avec le libéralisme politique

Il s’agit d’étudier ici les cités politiques qui sous-tendent la décentralisation. Ce lien avec la
pensée libérale s’explique au travers de l’idée de pluralisme, de contre-pouvoir, des idées
que partagent les tenants de la décentralisation et les tenants du libéralisme. La
décentralisation va servir les objectifs des libéraux c’est pourquoi les premiers lois de
décentralisation ont été adopté à la période où les libéraux au XIXème siècle étaient au
pouvoir. Les libéraux sont alors au centre de la décentralisation.

A. une parenté de pensée

On peut essayer de condenser les points forts de la pensée libérale politique :

- l’accent mis sur la liberté : d’abord, la liberté individuelle, c’est la fameuse


revendication de liberté naturelle dans la DDHC. Mais dans le prolongement de cette
liberté individuelle on peut aboutir à l’idée de liberté locale, liberté d’institution locale
différente de l’état. Donc c’est la reconnaissance de groupements territoriaux libres
distincts de l’Etat (comme l’individu) ayant une liberté qui va se manifester par une
auto-administration. Donc on passe à l’idéal de liberté individuelle à un idéal de liberté
locale qui est des libertés collectives.

- la méfiance vis-à-vis du pouvoir politique, de l’Etat : une méfiance qui se porte sur les
risques d’abus de pouvoir. Les libéraux ont peur de l’excès du pouvoir, peur comme dit
Montesquieu «  Tout homme qui a du pouvoir est tenté d’en abuser » et ce n’est pas
tombé dans l’oreille d’un sourd. Donc les libéraux prônent la séparation des pouvoirs,

28
diviser le pouvoir pour l’affaiblir que l’on trouve encore aussi dans la déclaration de
l’homme et des citoyens. On va d’abord séparer le pouvoir exécutif, législatif et
judiciaire (c’est la 1ere tranche).Mais la décentralisation va elle aussi décentraliser les
pouvoirs verticalement : en haut ; à la capitale : l’Etat et en bas : les collectivités
locales. Et on va donc faire apparaître une multiplicité de pouvoirs locaux qui seront
chacun un contre-pouvoir au pouvoir de l’Etat. Il va y avoir un redoublement de la
séparation des pouvoirs : d’abord elle va se faire horizontalement au niveau central
(on va diviser législatif, exécutif, judiciaire) et une fois fait, on va doubler cette division
vertical : en haut l’Etat et en bas les collectivités locales. Donc c’est parfait pour les
libéraux.

- L’acceptation de la différente : c’est assez proche des deux autres notions. La liberté
c’est aussi la possibilité d’être ce que l’on est, c'est-à-dire d’être différent de l’autre. La
décentralisation va permettre cette décentralisation. Toutes les collectivités ne sont
pas identiques : il y en a des plus petites, des plus grandes, même si sur le plan
juridique il y aura une certaine égalité, l’égalité ne veut pas dire uniformité. Il y aura de
l’égalité dans la diversité. Et c’est exactement ce que veut le libéralisme politique : tous
les citoyens sont égaux devant la loi mais en étant différent les uns des autres, ce qui
n’est pas contradictoire. Ainsi aujourd’hui, nous avons plusieurs catégories de
collectivités territoriales décentralisés : les communes, les départements, les régions,
les collectivités à statut particulier, les départements d’outre-mer… Donc il n’y a pas de
régimes totalement uniformes, ceci pour d’adapter à chaque sorte de collectivités.
Pour toutes ces raisons, les libéraux vont être les fervents défenseurs de ce système.

A. La décentralisation : un objectif politique pour les libéraux

Sous l’ancien régime, il existait différentes collectivités avec des privilèges particuliers : les
provinces, les pays, les cantons, les villes, les communautés ayant chacune une charte avec
ses propres droit. Alors dans un premier temps, les révolutionnaires vont supprimés toutes
ces anciennes collectivités avec leurs privilèges : c’est le décret du 4 aout 1789. Puis, une fois
qu’ils ont fait table rase, les révolutionnaires vont créer de nouvelles collectivités, mais
d’abord des départements qui doivent avoir sensiblement la même dimension à l’aide
desquels on reconnaît l’existence des communes qui autrefois étaient souvent des paroisses.
Chaque collectivité sera dotée d’un conseil élu avec un exécutif, c’est le schéma de base.
Ainsi constitué, communes, départements, ces collectivités vont pouvoir s’auto-administrer
et dans un premier temps, on ne prévoit aucun contrôle sur les administrateurs locaux élus
de sorte que l’exécution des mois se fait très mal : certaines collectivités n’exécutent pas les
lois votés, n’appliquent pas les décrets ; de sorte que cette décentralisation sans contrôle
débouche sur une « anarchie légale ». Ce système a donc extrêmement mal fonctionné. On
va essayer d’établir un minimum de contrôle pour limiter le désastre mais ce sera Bonaparte
qui réglera le problème en supprimant l’élection des conseils et en remplaçant les

29
administrateurs locaux par des fonctionnaires. Donc le premier essai de la décentralisation à
la révolution va échouer faute de contrôle et elle va être complètement abandonnée pour
être remplacée par la déconcentration Napoléonienne. Il va falloir attendre la fin du 1ere
empire, que les libéraux parviennent à s’imposer : ils ne vont pas pouvoir le faire sous la
restauration/ La restauration est encore un régime très marqué par la peur de la révolution,
par l’ancien régime donc les libéraux ont pu véritablement faire voter les lois que sous la
monarchie de juillet. Donc les premières lois établissant la décentralisation : les lois de 1831,
1832, 1833, 1838.

Toutes ces lois sous la monarchie de juillet mettent en place un début de décentralisation et
la 1ere loi importante c’est l’élection des conseils municipaux et généraux : on supprime les
fonctionnaires et on remplace par des élus. C’est la première pierre de la décentralisation. Ce
n’est pas encore parfait la preuve : le maire est encore choisit par Paris parmi les conseillers
élus. Les deux autres lois, de 1837 et 1838, vont accroître les pouvoirs de ces conseils élus.
On peut dire que point de départ solide de la décentralisation est la monarchie de juillet.
Mais l’expérience ne va pas durer puisqu’avec le 2nd empire, on revient avec la
déconcentration. Il va falloir attendre une deuxième vague de décentralisation et là ce ne
sont pas les libéraux qui vont être en tête de ligne.

Paragraphe 2. Les libéraux : une filiation purement historique

Nous venons de voir cette filiation avec le courant libéral : c’est une filiation de pensée, une
filiation aussi dans les faits historiques. La décentralisation est un thème que l’on va trouver
défendu à la fin du XIXème siècle, sous la IIIème république, par deux courants politiques
différents :

- le courant républicain

- le courant d’extrême droite

A partir de ce moment-là, la décentralisation va devenir une valeur républicaine.

A. La décentralisation : valeur politique ambivalente

La décentralisation est une valeur ambivalente parce qu’elle peut être autant de droite que
de gauche à l’époque.

1. La décentralisation à droite

Au XIXème siècle, le courant monarchiste est encore très vivace. Ce courant n’est pas
uniforme : il y a des monarchistes modérés, constitutionnels qui prônent une monarchie
dans le cadre d’une constitution, qui a digéré la révolution française. Et puis à coté, il y a les
monarchistes traditionnels, ceux qui sont nostalgiques de l’ancien régime. Cela vont
reconstituer l’ancien régime idyllique en rappelant combien sous l’ancien régime, la vie était

30
douce, emprunte de liberté collective avec un Etat intervenait peu et avec une organisation
communautaire de lien étroit avec les corporations qui ne laissaient pas les ouvriers seuls
face à leur détresse, comme une grande famille…

Ce qui n’a rien avoir avec cette démocratie épaisse. Donc pour les nostalgiques, la
décentralisation sous la forme de l’ancien régime est l’idéal et dénonce le top pleins de
pouvoirs de l’Etat et ils demandent des libertés locales à tue-tête. Ces courants de droite
vont être un petit peu influent mais vite ils vont perdre du poids et ils vont être sous planté
par le courant républicain
Taine : vs pouv central, vs démocratie épaisse.

1. La décentralisation à gauche

On aurait pu croire que les républicains étaient focalisés sur la force de l’Etat, sous la force
de la république. En réalité, la force de république à l’époque était concrètement théorique.
Les républicains avaient bien conscience que la population qui était essentiellement rurale
en France, analphabète, ces personnes n’avaient pas de formations politiques, ne
comprenaient pas les enjeux des élections et se laissaient manipulé par les notables, quand
ce n’était pas les curés. Donc les républicains se rendent compte que pour établir la
république, il fallait s’implanter localement et pour se faire, on menait deux politiques :

- la décentralisation

- l’instruction publique gratuite (avec Français imposé), laissé de côté l’école de Jules
Ferry qui était une entreprise pour installer les valeurs républicaines dans le peuple
(instruction civique : institution moral et laïque)

Ce qui nous intéresse est la décentralisation. C’était une école de la démocratie, une école du
sens civique parce qu’elle permet de rapprocher la politique du village. Il va y avoir des
élections locales pour désigner les conseillers municipaux, ceux qui sont le plus proche et là
on va pouvoir commencer à pratiquer le débat politique, à familiariser avec le maniement du
bulletin de vote, on va espérer que ces populations voteront républicains. On va introduire la
décentralisation pour consolider la république et c’est ainsi que dès que le 10 aout 1871,
alors que la constitution de la république n’est pas encore, et loin de là, établit, on organise
le département. En 1882, on rétablit l’élection du maire. Et enfin grande loi municipale :
1884, qui organisat° des élect° municipale (très nombreuses en France).

Ce sont les républicains qui vont relancer et cette fois définitivement, la décentralisation
parce que la France est décentralisée à cette époque et aujourd’hui plus personne ne remet
en cause la décentralisation. Ce que l’on remet en cause c’est le degré d’autonomie locale
que l’on accepte et le droit de regard que l’Etat impose aux collectivités.

A. La décentralisation : une valeur républicaine certaine

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Ce que l’on observe sur le plan politique, c’est que la décentralisation a progressivement
gagné du terrain et par ailleurs, elle est garantie constitutionnellement ce qui va nous
amener à observer les deux angles politiques puis juridique.

1. Sur le plan politique

Si on part de 1858, on peut dire que la décentralisation qui était inscrite dans la constitution
dans un titre était consacrée aux collectivités territoriales. Dans le cadre constitutionnel, des
lois ont été prises sans changer la constitution d’abord : loi du 31 décembre 1970, et puis
surtout le tournant est la loi du 2 mars 1982 avec la président de Mitterrand, il y a un grand
bon en avant dans la décentralisat° (complété par deux autres lois de 1982 et 1988).

La réforme suivante a été encore plus loin car cette fois c’est une révision de la constitution
qui a été faite. On ne pouvait pas garder le cadre de la loi car on voulait tellement modifier
les choses qu’on aurait été inconstitutionnel donc il a fallu franchir un cap et passé carrément
à la révision de la constitution : le 28 mars 2003 quia rajouté une phrase à la consitut° → « 
son organisat° est décentralisée » Cpt, Rep indivisible et état décentralisée. Une révision qui
a été tellement loin que certains ont pensé qu’elle portait atteinte à l’indivisibilité de la
république, qu’elle menaçait la cohésion de la république et c’est pourquoi contre cette
décision, un recours a une saisine a eu lieu et le conseil constitutionnel contrôle la
constitutionnalité de cette loi de révision.

A cette occasion, le conseil constitutionnel a dit qu’il ne contrôlait pas les lois de révisions
donc on ne peut pas savoir, de la buche du conseil constitutionnel, si il y avait atteinte ou non
à l’indivisibilité de la république. Le but de cette révision était de renforcer l’efficacité de la
décentralisation en rapprochant les décideurs des problèmes à traiter.

Pour être efficace, il faut connaître le problème sur le terrain. 2ème objectif : renforcé la
démocratie locale c'est-à-dire donner la parole aux électeurs, leur permettre de s’exprimer ce
qui va tendre à établir ce qu’on a appelé la démocratie de proximité. Dernier objectif :
réaffirmé les libertés locales en donnant des nouveaux pouvoirs de décision aux collectivités
locales. Cette révision a été mise en œuvre par une loi organique de 2004 sur un aspect de la
décentralisation. Enfin la dernière réforme qui est intervenue a été voté le 16 décembre
2010 concerne un point particulier concernant les conseils généraux et régionaux : il s’agit
essentiellement de donner à ces deux conseils un seul représentant commun.

1. Sur le plan juridique

Dès 1979, le conseil constitutionnel dans une décision intitulé « territoire de Nouvelle-
Calédonie » le 23 mai 1979, déclare que la décentralisation est une valeur fondamentale de
la république. Selon le conseil, le principe même de la liberté de la collectivité, est un
principe qui existe en lui-même, indépendamment de la référence à tel ou tel article : c’est
une valeur consubstantielle de la République. Ce qui prépare la révision de 2003 qui va dire
que l’organisation de la France est décentralisée. Donc la révision ne fait que reprendre l’idée
du conseil constitutionnel et l’inscrit dans la constitution. Cette décentralisation qui prône la
liberté des collectivités va de pair avec le principe de l’égalité (principe de la République). Le

32
conseil a rappelé que cette égalité interdit qu’il y ait une relation hiérarchique entre les
collectivités : elles sont égales entre elles, en droit. C’est important car la révision de la 2003
a introduit l’idée d’une collectivité « chef de fil » et certains se sont demandé ce que c’était.
En fait, la collectivité chez de fil intervient dans le cadre d’une action commune, une action
qui suppose le concours de plusieurs collectivités et parmi celles-ci il y en a une qui est le
chef de fil mais cette fonction ne donne pas de supériorité par rapport aux autres. Donc
toutes les collectivités sont égales selon l’art 72 alinéa 5 de la constitution : Aucune tutelle de
l’une sur l’autre, aucune n’est supérieure à l’autre.

Section 2. La décentralisation : un choix constitutionnellement affirmé

Sous la constitution de 1946, un titre était consacré aux collectivités décentralisées appelées
parfois les collectivités locales mais aujourd’hui on dit plutôt les collectivités territoriales.
Sous la IIIème république, la constitution ne contenait rien, c’était les lois qui faisaient des
mesures. La constitution de 1875 était constituée de trois lois très brèves qui avaient été
péniblement adoptées en 1875 après 4 ans d’élaboration de l’article…

Donc tout ce qui n’a pas été élaboré dans cette constitution, et a été fait par la voie
législative (voir cours sur la constitution de 1946) qui renvoie au principe fondamentaux
reconnu par les lois de la république. La constitution de 1946 contenait un titre et la
constitution de 1958 fera pareil, il y aura un titre entier sur les collectivités locales, les
collectivités décentralisées. On peut donc dire que même avant 2003, la décentralisation
était garantie constitutionnellement. Elle était garantie dans ses éléments constitutifs et dans
ses limites qui ont été ensuite repoussées d’abord en 1982 puis en 2003.

Paragraphe 1. Une libre administration locale garantie

La constitution va poser des éléments indispensables à l’existence de la décentralisation et


pour le reste, elle va envoyer à la loi tout ce qui concerne les principes de la libre
administration des collectivités.

A. Les éléments indispensables à l’existence de la décentralisation

Il y a un premier élément que la constitution ne dit pas expressément mais qui est sous-
entendu.

1. la reconnaissance de la personnalité juridique aux collectivités locales

Nous avons parlé du pluralisme qui commence par la pluralité des personnes publiques.
Avec la décentralisation, nous n’avons pas que les cas des personnes publiques, nous avons
tous les départements, toutes les régions, toutes les communes qui sont toutes des
personnes morales publiques. La constitution ne le dit pas mais cette personnalité découle
clairement de ce que prescrit par ailleurs la constitution. Ce qui permet de les distingués des
circonscriptions administrative : c’est un découpage territorial où s’exerce le pouvoir de
l’Etat, elle n’a pas de personnalité juridique différente de l’état. C’est dans cette

33
circonscription administrative où s’exerce la déconcentration ( pouv sont délégués ou
transferer d'une administrat° centrale vers des services répartis sur le territoire →
améliorer l'éfficacité de l'état) le pouvoir d’autorité déconcentré. Au contraire, les
collectivités locales n’ont plus de personnalité juridiques propre où s’exerce un pouvoir s’auto
administration qui est tout à fait différent. Le 1er élément que l’on trouve introduit dans la
constitution sont les conseils écrits : chaque collectivité doit avoir un conseil désigné par la
population (conseils régionaux, assemblée territoriale des collectivités d’outre-mer…).

Ces élections locales sont donc essentielles pour qu’on puisse parler de décentralisation.
Maintenant, la constitution se contente de mentionner l’existence de ces conseils élus : il
faut qu’il existe, on ne peut pas les supprimer. Maintenant la constitution, ne dit pas la durée
du mandat des élus, ni le nombre des membres de chaque assemblée, ni le mode d’élection,
ni si certains élus pourront être des élus à la fois du département et de la région. Il y a une
marge de choix entre ce qui la constitution et ce qu’il faut organiser parce que lorsqu’on va
mettre en place un conseil, on se pose pleins de questions concrètes. Il faut se tourner vers la
loi mais ce n’est pas la constitution qui va nous le dire.

Tout ce que demande la constitution est qu’il faut un conseil élu. Ce conseil doit avoir un
pouvoir de décision propre et doit pouvoir prendre des règlements : ce sont des arrêtés. Ce
pouvoir doit s’exercer sur des matières concrètes donc il faudra préciser aussi la liste des
compétences, des domaines dans lesquels le pouvoir de décision va s’exercer. En principe,
l’état a la compétence première : toutes les questions relèvent à l’origine de l’Etat et il va
transférer certaines de ces compétences aux collectivités locales qui vont pouvoir exercer
leur pouvoir de décision dans ce cadre de compétence. Selon l’ampleur des transfère opéré
par l’état en direction des collectivités, elles auront plus ou moins de décisions à prendre,
leur pouvoir de décision aura plus ou moins d’impact et cela permettra de dégager un degré
de décentralisation. La constitution jusqu’en 2003 ne donnait pas de liste de compétences
pour les collectivités.

C’était la loi qui détermine la liste des transferts opérés par l’Etat aux collectivités locales.
Simplement, en 2003, on a introduit un principe concernant ce transfert de compétence, très
général qu’on appelle le principe de subsidiarité. Le problème est que théoriser ce transfert
de l’état aux collectivités locales : quelle est l’idée général qui doit présider à ce transfert ?
L’idée du principe de subsidiarité c’est l’efficacité, rapprocher la décision des problèmes,
laisser les décider celui qui est le mieux placer.

Donc la constitution nous dit dans l’article 72-2 : les collectivités territoriales ont vocation à
exercer toutes les compétences qui peuvent être mieux assumées par elles que par l’état.
C’est un principe d’efficacité, de transfert descendant de l’état vers les collectivités qui ne
remet pas en cause la compétence de l’état. Est-ce qu’on va pouvoir exercer un contrôle de
constitutionalité sur cette base ?
Question : Est-ce que le conseil constitutionnel peut censurer une loi au motif qu'elle n'a pas
transféré une compétence alors qu'elle aurait dû ? Il y'a une technique de contrôle à la
marge, il va censurer une erreur manifeste d'appréciation. L'erreur grossière de jugement,
tellement gros que tout le monde peut le voir.

34
 Des ressources financières : La révision de 2003 a introduit des finances locales, sans avoir
de ressources suffisantes, on ne peut pas parler de liberté d'administration. Des dispositions
importantes ont été prises : Ces ressources financières sont utilisées librement dans les
conditions fixées par la loi. Les ressources fiscales et les ressources propres doivent
représenter une part déterminante dans le budget des collectivités. Mais ces aides ne
doivent pas être l'essentiel pour garantir la liberté des collectivités.
 Toutes les créations de compétences, extensions et autres doivent être accompagnées de
ressources correspondantes et suffisantes.
 

A. La mise en œuvre de la décentralisation par la loi.

 Nous allons aborder la question de la répartition des compétences entre le parlement et le


gouvernement, que peut faire la loi ? Que peut faire le gouvernement ?

1. La compétence première du parlement.

Les matières dans lesquelles la loi intervient sont prévues dans l'article 34, la loi ne peut pas
intervenir sans limites. Le conseil constitutionnel vérifie le respect des compétences, et va
censurer une loi qui renvoie au règlement des principes de la libre administration. La loi n'a
pas le droit de se décharger sur le règlement. Il n'a pas le droit d'être en-deçà ou au-delà de
sa compétence.
 La loi peut créer de nouveaux départements, régions augmenter le nombre de collectivités
existantes. Elle peut créer de nouvelles catégories de collectivités. Elle peut même créer une
collectivité qui correspond à une seule catégorie. Elle peut aussi changer une collectivité de
catégorie. Elle peut fusionner des collectivités à condition de garder le conseil élu ayant des
attributions effectives (décision de 85). Il est possible de transformer les structures à
condition de respecter le principe conseil élu et conseil doté de compétences effectives.
Lorsque l'on veut modifier la catégorie d'un département ou d'une collectivité il faut
organiser un Référendum. Le 1er Janvier 2010 en Martinique et en Guyane il y'a eu des
référendums négatifs qui visaient à changer les pouvoirs de ces collectivités. La population
DOIT être consultée.

1. Le régime de la fiscalité locale.

La loi ne pouvait pas supprimer des recettes locales si elle portait préjudice à la libre
administrat°.
 Le pouvoir fiscal des collectivités locales sur ses impôts. Le taux de l'impôt est fixé par
chaque collectivité. La loi peut donc supprimer comme créer une recette fiscale. Mais il ne
faut pas que cela porte atteinte à l'administration. Le Conseil contrôle systématiquement ces
lois de suppression. Il y'a deux points importants :

- Qu'est-ce qu'on va imposer ? Quelle est l'assiette de l'impôt ?


-  Et comment va-t-on évaluer la matière imposable ?
 

35
Paragraphe 2 : Les limites traditionnelles repoussées.

 On doit préserver l'unité de la loi. La décentralisation ne doit pas porter atteinte à
l'indivisibilité de la nation. Cela va se traduire par l'exclusivité législative du Parlement. Cela
va se traduire aussi par le respect de la loi. Les dispositions locales devront prendre appui sur
les dispositions nationales tout d'abord, comme base.
 
Pour encadrer la collectivité, la constitution va organiser les lois qui fixent les fonctions, les
missions, les organes des collectivités sur les lois institutionnelles. Il y'a aussi la législation
générale (sanitaire, sur l'environnement) qui va s'appliquer sur tout le territoire.
 
Jusqu'en 2003 les collectivités devaient respecter. En 2003 les collectivités vont pouvoir
écarter cette réglementation nationale pour prendre des dispositions propres.
 

A. La loi faite uniquement par le parlement.


 C'est info singnifie à contrario que les collect centralisée peutvent seulement avoir activités
réglementaires puisque, la C° dit elle s'administre elle-m, et non se gouverne. Ce qui est du
niv de l'admi° est du niv du règlement. La décentralisat° → Pas d'indépendance → forme
d'autonomie limitée. Et dans ts les cas de figure. Cette compétence réglementaire n'est pas
un ex avc la démocratie semi-directe.
C'est le principe de l'indivisibilité de la République qui fait que la loi n'émane que du
Parlement. Il y a des règlements locaux, il n'y a pas de lois locales. Ce pouvoir réglementaire
sous la forme d'arrêté est mise en œuvre par les autorités locales dans le cadre de la
démocratie locale.
Revis° de 2003 : droit de pétit° → seulement au de la «zone » concernée ( commune, rég°...)
 

1. La nature règlementaire des actes des autorités


décentralisées.

 Cas à part : La nouvelle Calédonie est une collectivité qui prend des lois, qui a un pouvoir
législatif, depuis 98 la constitution lui permet de prendre des actes de nature législative. On
ne peut plus dire donc que la Nouvelle-Calédonie est en voie d'indépendance de par cette
disposition. C'est la preuve par le contraire.
 

1. Une compétence exercée dans le cadre de la


démocratie locale.

Normalement les arrêtés sont pris par les chefs de l'exécutif. Mais il est possible de consulter
les citoyens par le biais d'avis (prévu par des lois de 92 et 95). Dans 2 cas/3 c'est le parlement
lui-m dans une loi qu'on va consulter les ctyns. . Mais la révision de Mars 2003 crée un
véritable référendum local.En 2003 → suppress° des deux departements de Corse, on a donc
consulté les ctyns → NON. Ce sont donc des referendum facultatifs et consultatifs.

36
Les collectivités vont organiser leur référendum. C'est un référendum toujours facultatif, on
ne peut pas organiser plus d'un référendum par an sur le même sujet. Ce referendum ne
peut mettre en cause une liberté publique. Même potentiellement. On ne peut pas faire de
référendum pendant des élections (locales, législatives, européennes, présidentielles...). 
Referendum → Hongrie UE décide de la repartit° des migrants. Mais la moitié des électeurs
devaient venir voter pr qu'il soit validé → dc référendum pas de valeur.

Pour que les résultats soient valables il faut que la moitié des électeurs soient venus voter.
Tout ceci n'est pas dans la constitution. C'est la loi du 1er aout 2003 → Les élus vont décider
ou non de consulter les électeurs et de leur demander de décider.
 

A. Le respect des lois garanti.


 
C'est assuré par le préfet de département qui exerce un contrôle sur les actes des autorités
décentralisées, ce contrôle à évolué, il était beaucoup plus étroit. La grande modification
intervient en 1982, avant cela le préfet avait trois sortes de pouvoir vis-à-vis des actes de
collectivité, avant qu'on ne prenne un acte il devait l'autoriser, il pouvait approuver un acte
déjà pris, le confirmer, et pouvait également les annuler. Ces deux formes de contrôle ont été
supprimées en 82, le préfet pouvait annuler un acte illégal, la révision de 2003 lui a
partiellement enlevé ce pouvoir, maintenant le préfet peut saisir le juge administratif qui lui
annulera le pouvoir illégal. Il s'agit d'un déferré préfectoral, un contrôle de l'Etat est
indispensable. C'est un élément quasi constitutif de la décentralisation.

 En matière financière il y'a une institution, les chambres régionales des comptes créées en
1982, contrôlent les comptes, les budgets, les finances des collectivités locales.
 

B. Le pouvoir d'adaptation des lois et des règlements.


 
Il s'agit ici de permettre à une collectivité la possibilité de mettre à l'écart la loi ou un
règlement qui normalement encadre sa compétence pour pouvoir prendre des règles elle-
même. Ce pouvoir doit être distingué.

 
1. L'adaptation des règlements :

Le conseil constitutionnel avait accepté en 2002 la possibilité d'adapter des règlements à


condition que cela ne porte pas atteinte aux libertés essentielles, et que çà ne porte pas
atteinte à la compétence du premier ministre. Pour la loi, le conseil constitutionnel avait
refusé.
 
1. l'adaptation des lois rendues possibles par la révision
de 2003.

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C'est l'article 72-4 qui parle de déroger à titre expérimental aux lois et règlements, mais ce
pouvoir de délégation qui va permettre à la collectivité de poser des règles mieux adaptées,
est un pouvoir largement circonscrit. La constitution pose des limites. Ce pouvoir a un objet
et durée limités et il ne doit pas mettre en cause les libertés publiques.
 

2. la loi organique du 1er aout 2003.

Cette loi dit que ce sont les collectivités qui doivent faire une demande au gouvernement
pour déroger à un règlement ou au parlement pour déroger à une loi. Il faut préciser l'objet,
le domaine etc. Elle devra estimer une durée sachant que la durée maximale est 5 ans. Une
ou plusieurs collectivités peuvent faire cette demande. Ensuite par décret présidentiel soit
par loi, la demande est acceptée. Puis, à l'issu du délai, il y'a une évaluation de
l'expérimentation, dans ce cas, soit l'expérimentation n'a pas été bonne et on l'abandonne,
soit on a des doutes, on la prolonge, soit elle est excellente et on la généralise. On va
modifier la loi ou le règlement pour appliquer celui qui a été expérimenté. Ces actes restent
de nature administrative.

Sous Chapitre 2 : L’unité éclatée du pouvoir et les formes du fédéralisme


Le fédéralisme est une forme de séparat° des pouv verticales.

Le fédéralisme est une doctrine politique en faveur d’un pluralisme institutionnel au sein de
l’Etat. Cette doctrine connait des courants divers :

- Le fédéralisme de Proudhon (anarchisme) dont l’idée est de mettre en avant la liberté


d’association, des collectivités qui consentent à s’associer.
- le fédéralisme pluraliste dont l’idée est la diversité à la base de la décentralisation. L’état
fédéral est la forme la plus achevée de ce pluralisme
– le fédéralisme modulé (soit dans l’état, soit à l’extérieur).

Lles américaisn ont inventé ce système. Apr lutte d'indep des colonies vs l'Agleterre. De nouv
états ses sont crées, et avaient des relat° co-fédéralistes.

Section 1 - La forme classique de l’Etat fédéral

Dans l’Etat fédéral il y a échelon de la fédération et en dessous des Etats fédérés (au Canada
on parle de provinces fédérés, en Allemagne de Länder, en URSS de républiques fédérées…).

A l’origine de l’Etat fédéral on distingue deux situations :


- des Etats qui sont indépendants et qui se regroupent pour n’en former plus qu’un seul,
c’est le fédéralisme par association. Ex : Les Etats-Unis, le 1er Etat fédéral de l’Histoire.
- un Etat unitaire qui se fractionne, c’est le fédéralisme par dissociation. Ex : l’URSS, l’Empire
tsariste, l’Inde lors de la décolonisation…

Le fédéralisme repose sur l’idée d’une diversité rendue cohérente par l’unité. On part de la
diversité pour aboutir à l’unité et non l’inverse.

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Avec la décentralisation c’est le phénomène inverse : on part de l’Etat pour arriver à un
certain degré de diversité.
C’est Etats vont bénéficier d’une certaine autonomie : c’est le principe fondateur de l’Etat
fédéral. Ce principe exprime la diversité.
Deux principes expriment l’unité : le principe de participation et le principe de superposition
(principe de hiérarchie : (étage national l'emporte sur l'étage local) .

Paragraphe I : Le principe d’autonomie

Ce principe est fondateur car il pose les bases de l’Etat fédéral. Elle doit donner des
prérogatives étatiques, et doit être constitutionnmt garantie

A. Une autonomie nécessairement de nature étatique

L’autonomie fédéraliste ne doit pas être confondue avec la libre administration des
collectivités locales. Dans l’Etat fédéral, l’autonomie est également politique.

1. Une autonomie politique reflet de la nature étatique des membres de


l’Etat fédéral

Ces Etats ont une Constitution propres et bénéficient d’un pouvoir constituant propre. Ils
choisissent donc leur régime et leur mode de gouvernement.
Il y a également un pouvoir législatif au profit des membres de la fédération. Ces derniers ont
chacun une administration propre qui applique les lois locales.

Les Etats fédérés sont des Etats réduits et il leur manque la compétence internationale. Seule
la fédération à une existence pour le droit international (malgré quelques exceptions).

2 - Une autonomie première expression du pouvoir originaire des entités


fédérées

Sur le plan juridique, on va considérer que la compétence de droit commun apparient aux
Etats fédérés. La fédération aura donc une compétence d’attribution : elle n’exercera ses
compétences que dans les matières qui lui auront été attribuées par la Constitution fédérale.
Cette Constitution fédérale va comporter une liste des matières de compétences générales.
Toutes les matières qui ne sont pas comprises dans cette liste relèveront de la compétence
des Etats fédérés.

Cependant, les Etats fédérés ont à l’origine toutes les compétences. Ils vont alors se défaire
d’une partie de leurs compétences au profit de la fédération.
Ex : La Constitution américaine du 1787 dit dans un amendant de 1791 : « Les pouvoirs qui
ne sont pas délégués aux Etats-Unis par la Constitution sont réservés aux Etats ».
Ex : La Constitution de la Russie de 1993, dans son article 73 dit : « En dehors des limites de
la compétence de la fédération de Russie, les sujets de la fédération possèdent la plénitude

39
du pouvoir d’Etat ».

A côté de la liste principale, il existe des listes secondaires.


Ex : En Russie, il existe des compétences conjointes. Ce sont des compétences partagées
hiérarchiquement. Dans ce système la législation fédérale intervient en première pour fixer
les grandes lignes et ensuite la législation fédérée met en œuvre ces principes.
Ex : En Allemagne, il existe un système dit de compétences concurrentes. Ces matières de
compétences sont soumises à un mécanisme : les Etats fédérés allemands peuvent légiférer
dans ces domaines aussi longtemps et pour autant que la fédération n’a pas décidé de
légiférer.
Lorsque le parlement fédéral décide de faire un loi dans un de ces domaines, les Etats
fédéraux doivent se soumettre.

La législation fédérale va pouvoir s’imposer si elle est nécessaire pour le bien commun (créer
des conditions de vie équivalent sur tout le territoire) et garantir l’unité du droit et de
l’économie.
La Constitution américaine a utilisé un autre système pour rendre ses mécanismes plus
souples : le système des compétences implicites. A la fin de la liste des compétences, il est dit
que le Congrès peut prendre toutes les lois supplémentaires nécessaires à la mise en œuvre
des pouvoirs énumérés dans cette-même liste.

B. Une autonomie des Etats doublement garantie

1. La révision constitutionnelle en Etat fédéral

L'autonomie est fixée par la C° qui reconnaît aux états, la possibilité d'avoir une C°. Pour
garantir cette auto constitu il faut s'assurer du respect de la constitut°

Les révisions constitutionnelles sont des procédures encadrées par le droit et ont pour but la
modification de la Constitution.

Comment assurer la garantie de l’autonomie des Etats fédérés lors d’une révision de la
Constitution?
Il faut une révision à deux niveaux : au niveau fédéral et au niveau des Etats fédérés.
Dans le cas des Etats-Unis, un vote est organisé dans chaque Etat fédéré, si au moins les ¾
des Etats fédérés acceptent, la révision est approuvée.
½ pour la Suisse - 2/3 pour la Russie - en Allemagne il n‘y a pas
de double vote, 2/3 du parlement doit être d‘accord mais le
principe de l’Etat fédéral ne peut pas être remis en cause.

2. Le contrôle de constitutionnalité des lois en Etat fédéral

Dans un Etat fédéral le contrôle de constitutionnalité est extrêmement important et c’est


pour cette raison que l’on a confié cette tâche à une institution spécialisée (sauf aux Etats-

40
Unis).

Aux Etats-Unis, c’est le juge judiciaire qui effectue le contrôle de constitutionnalité tant sur le
plan fédéré que sur le plan fédéral.

Cet organe peut intervenir préventivement pour empêcher l’empiétement des compétences
ou lors d’un conflit de compétences.

Paragraphe2 : Les principes de participation et de superposition

Ces deux principes servent le principe d’unité de manières différentes.


La participation permet une association des états fédérés à l’élaboration de la loi fédérale.
La superposition a pour but d’assurer la cohésion minimale de l’Etat fédéral.
Dans l’Etat fédéral prime l’intérêt fédéral.

A. Le principe de participation

Il s’agit ici d’étudier l’organe qui assure cette participation. Cet organe va représenter les
Etats fédérés au sein du parlement fédéral.

Ce parlement est bicaméral, il comporte une chambre basse et une chambre haute.
La chambre basse représente la fédération et est désignée par l’ensemble des citoyens. La
chambre haute représente les Etats fédéraux (le Sénat aux Etats-Unis, le Bundesrat et le
Bundestag).

1. Le mode de désignation de l’organe de participation

Le plus souvent ce sont des élus, mais il peut y avoir des personnes nommées par les
gouvernements locaux.

Aux Etats-Unis et en Russie, toutes les Etats fédérés ont le même nombre de représentants.
Mais le nombre de représentants peut aussi varier selon des facteurs (habitants, économie…)
: c’est le cas de l’Allemagne.

2. L’aspect fonctionnel

Dans un premier cas, tous les Etats fédérés sont égaux : toutes les lois sont votées par les
deux chambres en terme identique (Etats-Unis, Suisse).

Dans un second cas, les pouvoir peuvent êtres inégaux (Allemagne) : une loi est votée par les
deux Assemblées mais dans certains cas, la chambre basse (Bundestag) peut voter seule la
loi.

Cependant si l’opposition au Bundesrat est d’au moins les 2/3, le Bundestag

41
devra voter sa loi avec une majorité d’au moins les 2/3.

B. La superposition des étages étatiques

Il s’agit de la superposition de deux étages étatiques, qui induit une hiérarchie : l’idée que
l’étage fédéral, fondement de l’unité, l’emporte sur l’étage local.
C’est à la fois une idée nécessaire mais aussi dangereuse, d’autant plus qu’il y a un
renforcement du pouvoir de la fédération. Il y a ainsi des crises au sein des Etats fédéraux
que l’on a tenté de surmonter en rééquilibrant les rapports de force à l’intérieur de l’Etat
fédéral.

1. Une superposition unificatrice

La superposition se manifeste par le principe que l’Etat fédéral prime sur le droit local. Il en
résultat des contraintes pour les Etats fédéraux :

- En matière d’autonomie constitutionnelle, les Etats fédérés sont normalement libres de


choisir leur régime (dans la mesure où il est compatible avec celui des autres Etats fédéraux).
- En matière d’autonomie législative, la législation locale doit respecter les principes de la
Constitution fédérale.

Cependant, une règle de loi laisse toujours place à l’interprétation : peut-on accepter alors
plusieurs interprétations différentes ?
Aux Etats-Unis, la Cour suprême acceptait cette diversité d’interprétations. C’est en raison de
la discrimination raciale en 1954 que la Cour suprême a mis fin à sa jurisprudence de double
standard qui permettait plusieurs interprétations des lois (lors de l’affaire Brown contre
Bureau de l’éducation).

En Allemagne, la Cour constitutionnelle rappelait que les droits fondamentaux s’imposaient


partout et devaient être respectés.

La close du bien-être général est une ancienne close qui permet à l’Etat
fédéral d’intervenir pour permettre le bien-être général.
Dans l’ensemble, les Etats fédérés se plaignent de l’intervention excessive de la fédération.

2. Les moyens de rééquilibrage du système fédéral

Il y a plusieurs facteurs qui tendent à créer une uniformité :

- facteurs sociaux
- facteurs économiques : les crises économiques ont exigé une intervention croissante de
l’Etat et seules les administrations centrales de la fédération peuvent jouer à ce niveau-là.

a. Le fédéralisme coopératif

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l existe deux types de coopération : verticale et horizontale.
Le fédéralisme coopératif horizontal consiste en des ententes entre les Etats fédérés, pour
mener à bien de grands programmes (éducation, aménagement du territoire, service
public…).
Le fédéralisme coopératif vertical consiste en des coopérations avec la fédération. En
Allemagne cela est prévu par la constitution même depuis 1969.

b. Le fédéralisme asymétrique

C’est une solution demandée par le Canada mais qui pose un problème de fond. Il s’agit
d’introduire les différenciations au sein des Etats fédérés pour répondre à une uniformisation
(mais qui remet en cause les particularismes locaux). Chaque Etat fédéré aurait des droits liés
à sa spécificité.
Ce sont les territoires qui ont demandé cela mais cela ne fut pas accepté.

Section 2 : Les formes atténuées du fédéralisme

Un Etat unitaire qui va pousser à l’extrême limite sa décentralisation est appelé un Etat
régional (ou Etat autonomiste).

Des Etats qui s’associent mais sans former une fédération forment une confédération d’Etats.

Paragraphe 1 : L’Etat régional

Cette forme, de l’Etat régional, répond à une situation de fait qui correspond à une
revendication très forte d’autonomie de la part de régions (qui ont généralement un passé
très identifié).
Ex : Italie, Espagne, Grande Bretagne (depuis 1998).
L'état régional est un état qui a des particularismes locaux, des cmtés locales extrémement
anciennes, fortes. La nat° ne les ayant pas assimilé.

A. La spécificité de l’autonomie en état régionale

Régionalisme : doctrine politique qui a pour but de promouvoir ce schéma politique dans
l’Etat unitaire (on a ainsi également le fédéralisme).
Régionalisation : organisation administrative qui découpe des régions pour en faire des
collectivités décentralisées.

1. Les éléments constitutifs de l’autonomie régionale


Si l’on compare avec les Etats fédérés, la région n’a pas de Constitution.
Comme une collectivité décentralisée, elle possède un statut mais alors que les collectivités
décentralisées reçoivent leur statut de la loi, les régions, elles, élaborent leur propre statut
qui est voté par l‘Assemblée régionale (tout en respectant la Constitution et les lois).
Ce n’est pas un pouvoir constituant mais un pouvoir d’auto-administration.

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La région dispose d’un pouvoir législatif dont sont privé les collectivités décentralisées, qui
n'ont qu'un pouvoir réglementaire.
Dans l’Etat fédéral, la compétence d’attribution appartient aux Etats fédérés.
Dans le cas de l’Etat régional, cela dépend :
- soit l’Etat qui détient cette comp²²étence de principe et qui transfère certaines
compétences législatives aux régions (Italie jusqu’en 2001).
- soit la compétence de principe appartient aux régions et l’Etat n’a qu’une liste de
compétences précises.

2. La garantie et la portée de l’autonomie


a. La garantie

Un juge spécialisé est chargé d’interpréter la répartition des compétences entre l’Etat et les
régions et éventuellement de trancher en cas de conflits de compétences.

b. La révision

En Etat régional, il n’y a pas de participation spécifique des régions lors d’une révision de la
Constitution.
Seul dans le cas de l’Italie, si 5 conseils régionaux s’opposent à une révision, un référendum
peut-être organisé. Le Parlement vote ensuite pour ou contre l’opposition.

c. La portée

La Constitution d’un Etat régional reconnait le pouvoir d’auto-organisation mais la


Constitution prévoit les lignes directrices de l’organisation des régions. Celles-ci doivent donc
respecter un schéma constitutionnel imposé. Leur pouvoir d’auto-organisation est ainsi très
limité.

B. La faiblesse du principe de participation et l’importance du principe d’unité

Dans un Etat décentralisé on trouve également deux chambres :


- une chambre basse élue par l’ensemble de la population.
- une chambre haute qui va représenter les collectivités décentralisées.

1. Une participation affaiblie

On constate que dans les Etats régionaux, la seconde chambre ne représente pas
spécifiquement la région. En Espagne l’entité qui est représenté est la région et non la
communauté. En Italie, le Sénat se veut être le représentant des régions mais n’a pas
véritablement d’identité.

2. La force du principe d’unité

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Dans l’Etat régional, le contrôle va se faire de manière beaucoup plus poussé que dans l’Etat
fédéral. Pendant un certain temps ces Etats acceptaient de contrôler la législation régionale
sur un plan politique (les autorités nationales pouvaient s’imposer aux régions).
Il y a d’abord un contrôle des statuts régionaux : ils sont soit approuvés par le Parlement, soit
par la Cour Constitutionnel.

Il y a ensuite un contrôle des lois régionales : effectué par le juge constitutionnel.


Enfin, il peut y avoir un contrôle des élus régionaux et dans des cas importants, l’Etat peut
dissoudre un conseil régional.

Finalement, l’Etat régional est un Etat décentralisé auquel on a accordé un pouvoir législatif
local.

Paragraphe 2 : La Confédération d’Etats : le fédéralisme des Etats associés

C’est une formule très ancienne qui permet d’associer des Etats tout en conservant leur
indépendance propre.

A. La confédération : une formule prudente d’association d’Etats

1. Les éléments distinctifs

C’est un traité qui est à l’origine d’une confédération et non une Constitution. Cela signifie
qu’une confédération n’est ni un Etat, ni une organisation internationale : elle n’a pas de
personnalité juridique (ni interne, ni externe). C’est un cadre contractuel.

Les organes de la confédération sont intergouvernementaux : se sont les différents


gouvernements qui forment les organes de la confédération. Il n’y a pas d’élections au sein
de la confédération et ces organes ne sont pas permanents. Ils fonctionnent lorsque les
ministres des différents organes se réunissent (les décisions sont prises à l’unanimité).

La confédération a peu de compétences et ses décisions demandent ensuite que les Etats
confédérés les reprennent dans leur loi. Les décisions, en réalité, ne créent pas directement
du droit.

2. Une forme transitoire tournée vers l’avenir

La confédération d’Etat est une forme transitoire historiquement tourné vers l’Etat fédéral.
Aujourd’hui, la confédération fut utilisée à l’inverse, à la sortie de l’Etat fédéral.

B. La construction européenne : entre confédération et Etat fédéral

1. Le fondement sur des traités

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Toute l’Histoire de la construction européenne se fonde sur des traités internationaux.
Les organes sont mixtes : certains sont de types confédéraux (où siègent des ministres, des
présidents comme au Conseil de l’Union) et d’autres de types fédéraux (le Parlement (qui est
élu), la Commission européenne, la Cour de Justice Européenne (fonctionne comme une
juridiction interne).
Les compétences de l’Union Européenne sont extrêmement étendues : on y retrouve
notamment le principe de subsidiarité.

46
2ème partie : La démocratie pluraliste
Titre 1 : le droit de suffrage

Chapitre 1 - La conquête du droit de suffrage


Quelle est l’étendue de ce droit de ce droit ?
Que signifie être représenté
Quelle est la portée de ce droit
Nous verrons que sa signification s’est dégagée dans un rapport entre l’élu et l’électeur.

Sous Chapitre I - L’étendue du droit de suffrage

Le principe selon lequel les gouvernants sont désignés par les gouvernés fonde la démocratie
représentative.
Cela signifie qu’en démocratie le peuple ne gouverne pas directement mais par
l’intermédiaire de ses représentants, choisi par élection. Des aménagements vont être
ensuite faits pour laisser une place aux gouvernés.
Il existe deux modes de vote : le suffrage restreint et le suffrage universel.

Section 1 : Le suffrage restreint

Selon l’Article 6 de la DDHC de 1789, le principe de la représentation de chacun à la


confection de la loi par représentant est voté.
Il fut décidé que tout le monde ne pourrait pas voter. Cette restriction doit être examinée
dans ses bases et ses méthodes.

Paragraphe 1 : Les bases du suffrage restreint

Le droit de suffrage, à la Révolution française, va se bâtir sur la théorie de la souveraineté


nationale en y ajoutant une subtilité juridique, qui permet de sauvegarder les apparences
démocratiques et de compenser l’élitisme sous-jacent du suffrage restreint

A. La théorie de la souveraineté nationale

1. La signification de la souveraineté nationale

Il faut distinguer la souveraineté de l’Etat et la souveraineté dans l’Etat.


La souveraineté de l’Etat renvoie à la définition de l’Etat, comme puissance souveraine vis-à-
vis des Etats étrangers et comme puissance morale supérieure aux autres personnes morales
décentralisées.

La souveraineté dans l’Etat répond à une autre question. C’est une problématique interne. Il
s’agit de savoir à qui appartient le pouvoir juridique suprême qui va s’exercer au nom de
l’Etat. Selon la théorie évolutionnaire de Sieyès, c’est la nation qui est souveraine sur le plan
politique.

47
Elle marque l’abandon de la théorie de l’ancien régime (monarchie de droit divin) et comme
le souligne l’Article 3 de la DDHC, la nation se substitue au roi et à Dieu et aucun individu ne
peut s’en attribuer l’exercice.

2. Les conséquences de la souveraineté nationale

La théorie de la souveraineté nationale va justifier la démocratie représentative. Cette


représentation se fera au travers d’élections, sauf exception (roi en 1791).

a. La démocratie représentative

La nation est une abstraction, une entité qui n’a pas de réalité physique et qui a besoin de
représentant.
Ces représentants vont être des gouvernants au nom de la nation.
Les citoyens obtiennent de cette théorie, uniquement un droit de suffrage pour choisir les
représentants de la nation.

b. La nécessité des principes des élections

Tous les représentants de la nation ne sont pas forcément élus. En revanche, tous les élus ne
sont pas des citoyens de la nation.
Ex : Elus locaux (élus par les représentants de la nation)

B. La subtilité juridique sauvegardant les apparences démocratiques

La souveraineté nationale va aboutir à la mise en place d’un suffrage limité qu’on va appeler
électorat fonction. Cet électorat trie les citoyens et à un aspect choquant du point de vue
démocratique.

1. L’électorat fonction

Le but des élections est de choisir des représentants de la nation et non pas des
représentants des électeurs. Les représentants ne sont pas les élus d’une circonscription
électorale.
On estime que le suffrage doit donc :
- faire comprendre à l’électeur ce qu’est la nation.
- être capable de juger les candidats dans leur capacité de représenter la nation.

Tous les citoyens ne sont donc pas capables de voter correctement. Le vote n’est donc plus
un droit mais une fonction. La Déclaration de 1789 dit que les distinctions sociales ne doivent
être fondées que sur l’utilité commune.
L’utilité commune est donc interprétée comme « ceux qui font prospérer le pays » (toutes
celles qui payent des impôts). Les citoyens actifs sont ceux qui payent les impôts et ont le
droit de vote, les autres sont des passifs démunis du droit de vote.

48
2. Le maintien des apparences démocratiques
La qualité de citoyens appartient à tous. Mais il distinguer la détention du droit et son
exercice.
Ainsi, tout le monde détient le droit de vote mais pour l’exercer, il faut payer un certain
montant d’impôt (3 journées de travail).

Paragraphe 2 : La diversité des applications pratiques

Cette application s’envisage sous deux angles : celui des techniques et celui des contextes.

A. Les diverses techniques de restriction du suffrage

Dans tous les cas on cherche à dégager une élite. Elle peut-être de différentes sortes.

1. Une élite par la fortune

On parle alors de suffrage censitaire. Le montant d’impôt payé est le critère indirect de la
fortune : plus on est riche, plus on paie d’impôt. Ainsi, si la personne atteint le seuil à payer,
elle pourra voter.
C’est aussi un système très souple : on peut faire varier l’étendue du corps électoral très
facilement en augmentant ou abaissant le montant de l’impôt.

2. Le suffrage capacitaire

Le suffrage capacitaire est fondé sur la capacité intellectuelle. On va demander un certain


niveau d’instruction pour pouvoir voter. C’est un système beaucoup plus subjectif :
l’appréciation sur la capacité de lire et écrire est très variable. On peut également varier le
niveau d’instruction demandé.

Ce système peut être utilisé à l’inverse pour utiliser à certaines personnes de voter : on
combine le suffrage censitaire et capacitaire. Les personnes n’atteignant pas un niveau
d’impôt suffisant pourront voter s’ils ont un bon niveau d’instruction. Ce système fut imaginé
au XIXème siècle lorsque beaucoup de familles furent ruinées par des opérations en bourse.

3. La condition sociale

On ne fait pas référence ici à la naissance, ni aux revenus. C’est un critère qui permet
d’écarter une catégorie sociale considérée comme dangereuse pour le régime.

4. La condition de naissance

C’est un critère qui peut être utilisé pour désigner les membres d’une Assemblée
aristocratique chargée de représenter la noblesse.

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5. La condition de l’origine

On peut restreindre le droit de vote sur la base de l’origine ethnique pour un scrutin
d’autodétermination. L’idée est que ceux qui peuvent voter pour ou contre l’indépendance
ne sont pas appelées à voter (ont exclu du scrutin ceux qui ne sont pas autochtone).

B. La diversité des contextes

1. Les contextes ponctuels

a. Le contexte de révolution

En 1917, lors de la Révolution soviétique, on va utiliser la restriction de vote fondée sur la


classe sociale : les bourgeois n’ont pas le droit de vote (jusqu’en 1936).

b. Le contexte racial

Dans des pays où il existe des problèmes raciaux, on peut utiliser le suffrage capacitaire qui
est une manière détourner d’écarter les gens de couleur. Aux Etats-Unis, ont demandé à tout
électeur de savoir lire et écrire et de connaitre la Constitution américaine.

c. Le contexte de l’indépendance

On va exclure les ressortissants venants de la métropole ou les immigrés récents du suffrage.


Au lieu de faire référence à l’ethnie, on peut se baser sur la domiciliation. En Nouvelle-
Calédonie, seuls les citoyens résidents depuis plus de 10 ans dans le pays peuvent voter.

2. Les contextes idéologiques

C’est une idéologie libérale du XIXème siècle. Le suffrage censitaire va être une donnée de
base en Europe. En France, il y a eu un suffrage censitaire sous le directoire, sous la
Restauration et la monarchie de juillet (même si le taux fut abaissé).
En Angleterre, le suffrage resta censitaire jusqu’en 1918.
Aux Etats-Unis, le droit du suffrage était une compétence des Etats fédérés (jusqu’en 1965)
et il fallait payer une taxe électorale pour pouvoir voter (supprimé par le 24 ème amendement
de la Constitution).

Section 2 : Le suffrage universel

Le suffrage accordé à tous s’appelle le suffrage universel.


Il repose sur une théorie de Jean Jacques Rousseau : la théorie de la souveraineté populaire.
C’est un principe démocratique. Pourtant, après avoir vu son caractère démocratique, nous
observerons que certaines conditions sont requises pour qu’il demeure effectivement

50
démocratique.

Paragraphe 1 : Le caractère démocratique du suffrage universel

Le fondement va résider dans la théorie de la souveraineté populaire, qui veut que tous les
citoyens puissent voter. Mais le suffrage universel n’exclue pas les limitations du droit de
vote.

A. La théorie engendrant le suffrage universel

Cette théorie représente le second grand courant des idées politiques opposé au courant de
la souveraineté nationale.
Aujourd’hui, on distingue encore les tenants d’une souveraineté populaire justifiant
l’universalité du suffrage et justifiant une homogénéité du corps électoral.

1. La souveraineté populaire fondant l’universalité du suffrage

Cette théorie fut défendue par Robespierre et le mouvement jacobin lors de la Révolution
française. Ce courant s’oppose aux révolutionnaires libéraux (en faveur de la souveraineté
nationale).
Les défenseurs de la souveraineté populaire la concrétiseront en 1793 dans la Constitution
de la première République.

a. L’opposition entre la souveraineté nationale et la souveraineté populaire

Ces deux théories s’opposent sur plusieurs points :


- le détenteur de la souveraineté : pour les libéraux, la souveraineté appartient à la
nation qui exprime de manière abstraite l’identité du corps social ; pour les jacobins, la
souveraineté appartient au peuple vivant à l‘instant donné, c’est un ensemble concret de
citoyens alors que la nation n’est qu’une illusion selon eux.
- les détenteurs du droit de vote : pour la souveraineté nationale, voter est une
fonction réserver à des citoyens éclairés, à une élite ; pour la souveraineté populaire
(électorat fonction), voter est une fonction individuelle de chaque citoyen car celui-ci détient
une parcelle de souveraineté (citoyenneté parcellaire / électorat peuple).
- le suffrage est universel pour les jacobins, le droit de vote est consubstantiel à la
qualité des citoyens.

b. L’instauration du suffrage universel en France

Dès que Robespierre et les jacobins s’emparent du pouvoir en 1792, ils établissent une
nouvelle Constitution. Celle-ci prévoit le suffrage universel.
Il faudra attendre 1848, pour que le suffrage universel soit établi de manière définitive
(Seconde République).
Dans la lignée de ce droit de vote universel, on a dégagé l’universalité de l’éligibilité (droit de
se porter candidat).

51
2. L’homogénéité du corps électoral

Cet ensemble de citoyens forme un corps politique : le corps électoral. Chaque membre y est
strictement égal. C’est une conception atomistique : on ne distingue pas de groupes, chaque
individu est similaire dans le corps global.
Problème : Lorsque l’on veut introduire des dispositions pour compenser une inégalité réelle.
En 1982, une loi avait prévue des quotas par sexe (¼ de femmes par liste minimum). Le
Conseil Constitutionnel a déclaré cette loi comme contraire à la Constitution.
En 1999, une autre loi avait intégré une idée de parité homme/femme et fut déclarée
inconstitutionnelle. Il a fallu réviser la Constitution et introduire une disposition qui rappelle
que l’égalité s’applique à l’accès pour les hommes et les femmes, aux fonctions et mandants
électoraux.

B. Les limitations apportées à l’universalité du suffrage

Il y a des limitations non remises en cause. Ex : les personnes atteintes de graves maladies
mentales.

1. Les exclusions tenant à la nature de l’acte de vote

Il s’agit ici d’exclure les personnes qui sont incapables ou indignes de voter. Lorsqu’on parle
du suffrage universel, il était à l’origine masculin.
C’est en Angleterre, en 1918 (puis 1919 en Allemagne) que les femmes obtinrent le droit de
vote.
Les enfants et adolescents sont également exclus (majorité électorale). En 1848, le droit de
vote était accordé à 25 ans, puis 21 ans en 1893 et enfin 18 ans en 1973.

Il existe des crimes et délits de droit commun qui retire le droit de vote (indignité de
comportement) : faux et usage de faux, vol, escroquerie… Cela n’est pas systématique et pas
nécessairement définitif.
Pour les crimes et délits politiques, la France a interdit le droit de vote à des personnes ayant
eu un comportement politique inadmissible (personnes ayant participé à des Révolutions
comme en 1848, en 1871 pour les participants à la commune et en 1946 les parlementaires
qui en juin avaient voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, ainsi que tous les
collaborateurs jusqu‘en 1953 où ils furent amnistiés).

2. L’exclusion tenant au fondement du droit de vote : la participation à la


souveraineté

Si le droit de vote est lié à la participation à la souveraineté, il faut avoir la nationalité pour
voter. Cela entraîne l’exclusion pour les étrangers et les ressortissants.

a. L’exclusion des étrangers

L’Art.3 et l’Art.4 disent que seuls les nationaux sont électeurs. Cette exception fut levée une
seule fois en 1793 pour les étrangers qui s’étaient battus contre les monarchies étrangères

52
qui attaquaient la France.
A moins de réviser la Constitution, il est impossible aux étrangers d’obtenir le droit de vote
en France aujourd’hui.

b. L’exception limitée en faveur des ressortissants européens

C’est un droit prévu par le traité de Maastricht au titre de la citoyenneté européenne.


Lorsque le traité de Maastricht fut adopté, il a fallu modifier la Constitution française
(contradiction avec l’Art.3), pour rendre alors le traité constitutionnel. Cela ne sign pas que
traité sup à la C mais que intérêt pol du traité impose de modifier la C° pour ratifier le traité.
Les étrangers élus peuvent êtres conseillers municipaux mais pas maire ou adjoints au maire
et ils ne participeront pas à la désignation des sénateurs.

Paragraphe 2 : Les déviations du suffrage universel et leurs maitrises

A. Les déviations

Les déviations peuvent porter sur trois points :


- le principe d’égalité entre les électeurs
- l’aboutissement du vote
- la libre expression de la volonté de l’électeur

1. L’atteinte à l’égalité

-Le principe de l’égalité des citoyens signifie que l’électeur ne vote que dans une seule
circonscription (nul ne peut être inscrit sur plusieurs listes électorales) et chaque électeur
dispose d’une seule voix.
-Pourtant, il existe des systèmes où l’on peut voter plusieurs fois et dans plusieurs
circonscriptions.
Jusqu’en 1951, en Grande-Bretagne, le système de vote multiple permettait de voter
plusieurs fois.
En France, on a imaginé (mais pas appliqué) le système du vote plural : chaque père de
famille ayant autant de votes que de voix.

2. La déviation de la finalité du vote

Le système des listes de confiance fut imaginé par Bonaparte. Ce système servait pour
désigner les députés, les consuls, les juges de la Cour de Cassation.
Au départ, une circonscription électorale appelée l’arrondissement communal où chaque
mâle vote. On vote pour des gens en qui on a confiance pour gérer les affaires publiques. Ces
personnes représentent 1/10ème de la circonscription et forment la liste de confiance
communale. Ceux-ci vont voter pour 1/10ème d’entre eux, qui formeront la liste de
confiance départementale. Puis ces membres vont désigner 1/10ème qui vont former la liste
nationale.
Cependant, cette liste ne va pas former le corps des députés, c’est un organe non élu : le
Sénat qui va choisir les députés dans cette liste nationale.

53
Gerrymandering permet la victoire d’un parti par manipulation du découpage électoral.

3. L’atteinte à l’expression sincère des opinions politiques

a. Les élections constituantes de 1792

C’est le suffrage universel pour la première fois. Cependant, les jacobins acceptent le suffrage
universel à condition que les élections leur redonnent le pouvoir. Ainsi, ils vont tout faire
pour s’assurer la victoire.
Tous les journaux royalistes sont supprimés, seuls les patriotes publient des journaux.
On va pratiquer une politique d’intimidation en écartant des urnes tous les citoyens modérés
qui penchaient pour la souveraineté nationale. Le vote n’était pas secret à l’époque.
En 1792, 7 millions de citoyens pouvaient voter et seulement 700.000 sont venus voter (seuls
les révolutionnaires et les jacobins sont venus voter).

b. Le second Empire

Napoléon III ne peut pas revenir aux listes de confiance de son oncle et il doit faire avec le
suffrage universel de 1848. Il va alors contrôler les journaux (suppression de la presse de
l’opposition), interdiction des réunions politiques (notamment dans les cafés qui peuvent
être fermés), on va découper les circonscriptions électorales de manière à démanteler les
foyers d’opposition (en les répartissant dans des circonscriptions favorables à l’Empereur) et
enfin une propagande.

B. La maitrise des déviations du suffrage universel

L’atteinte la plus visible au caractère démocratique porte sur la liberté du vote.


Mais il existe une manipulation plus subtile qui porte sur le découpage électoral.

1. La liberté du vote
Il faut ici bien distinguer la liberté du vote, de la liberté de voter.

a. La liberté de voter

Cette liberté désigne le droit d’aller voter ou de s’en abstenir.


Lorsqu’il y a liberté de voter, l’abstention n’est pas sanctionnée. C’est le cas en France.
En Grèce ou en Belgique, l’abstention est punie d’une amende.

Il existe une manière de punir de manière collective l’abstention. En Russie ou en France, les
référendums locaux ne sont pas comptabilisés si la majorité des électeurs n’a pas voté.

b. La liberté du vote

C’est la liberté de pouvoir exprimer sans crainte son choix politique.


La première modalité qui la garantie est le secret du vote. Pendant longtemps, les élections
n’étaient pas secrètes.

54
On peut se demander si le vote à main levée est démocratique.
Depuis 1913 en France, l’isoloir est obligatoire
En 1977, le Parlement français a voté une loi qui interdisait le diffusion et le commentaire de
tout sondage pendant la semaine qui précède un scrutin électoral, considérant que cela
constituait un abus de la liberté d’expression.
En 2002, cette interdiction fut limitée à la veille et le jour du scrutin.

2. Le découpage électoral
Il peut influencer les résultats en avantageant certains candidats
Le découpage électoral doit remplir deux séries de condition pour être démocratique :
- il doit être neutre. On fait référence à la pratique utilisée sous le Second Empire,
importée des Etats-Unis (Gerrymandering). Le découpage électoral permet de détruire des
foyers d’opposition en les dispersant dans des foyers électoraux favorables. Il ne doit pas
chercher à favoriser la victoire d'un parti
- l’égalité de la représentation : il faut que le nombre des habitants par
circonscription soit sensiblement égal. Cela ramène à un découpage électoral régulier
puisque la démographie évolue sans cesse. Le Conseil Constitutionnel exerce un contrôle des
lois sur le découpage car elles sont très sensibles. Il doit donner à chq circonscriptions un
nbre équivalent de représentants en fonct° de la pop de chq circonscriptions.

Le 1er et 2 juillet 1986 et du 13 novembre 1986, deux lois dirent l’objet de contrôle du
Conseil. Ce dernier décida que le découpage devrait se faire selon le nombre d’habitants et
non selon le nombre d’électeurs. Il déclara aussi que l’on peut admettre un écart de 20%
(supérieur ou inférieur) par rapport à la moyenne des autres circonscriptions.
Le Conseil Constitutionnel interdit bien sur tout découpage arbitraire ayant pour but une
victoire électorale.
Pour les élections des sénateurs, la règle de découpage démographique ne s’applique pas,
selon une décision du Conseil Constitutionnel daté du 7 juillet 2000. Le Sénat ne
représenterait pas les électeurs mais les collectivités décentralisées et c’est selon cette base
que doit se faire le découpage.
En 2008, une commission indépendante fut créée : celle-ci doit se prononcer par un avis
public sur les projets du gouvernement ou les propositions parlementaires concernant les
délimitations des circonscriptions.
Le dernier découpage date de 2010.

Sous chapitre 2 : La signification du vote

Sur le plan individuel on va s’interroger sur le sens du vote qui renvoi a deux protagonistes
face à face : l’électeur et l’élu, c’est le lien de représentation (section 1).
Et puis sur le plan global le sens du vote va être influencé par la manière dont on va
déterminer quel est le candidat élu, c'est à dire la signification du vote va varier selon le
mode de scrutin (section 2)

Section 1 : Le lien de représentation

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Ce lien de représentation semble mettre face à face un électeur et un élu, cependant cette
manière d’analyser la représentation n’épuise pas la question, il y a plusieurs manières de
concevoir le lien de représentation, aujourd'hui c’est le fruit d’un compromis sur la
représentation politique, compromis entre deux vision opposées : vision libérale
(souveraineté nationale) et vision démocratique (souveraineté populaire).

Paragraphe 1 : Le compromis sur la représentation politique

Ce compromis va apparaître dans le cadre d’une volonté d’adopter le suffrage universel sans
adopter simultanément les conséquences de la théorie de la souveraineté populaire sur le
lien de représentation.
Problème : quelles sont ces conséquences sur le lien de représentation ?

A. Les conséquences théoriques de la souveraineté populaire sur le lien de


représentation

La souveraineté populaire confère une parcelle de souveraineté à tous les citoyens. L’idéal
seraient que tous ces citoyens votent la loi eux même, en pratique c’est impossible.Il y a donc
des représentants. L'élu est finalement un pis-aller, exiger par la nécessité pratique. Mais, au
départ on aurait aimé sans passer donc on va les surveiller de manière étroite. Il va être
contrôlé et sanctionné.
Ce schéma est rarement mis en œuvre.

1. l’absence de liberté des élus

2.
Selon la théorie de la souveraineté populaire l’élu a été choisi par ces électeurs sur ce qu’il a
dit, ce qu’il a promis, il est le mandataire de ces électeurs. Il a donc trois obligations :
- obligation de respecter son programme strictement

- obligation de consultation des électeurs quand il y a un problème nouveau qui n’a


pas été inclus dans le programme

- obligation d’obéir aux directives de ses électeurs, il a un mandat impératif qui est
sanctionné par un droit de révocation immédiate par les électeurs qui ne sont plus
d’accord

2. la mise en pratique

Comment fait-on dans certains états ?


En France le mandat impératif a été défendu par Robespierre mais ça n’a pas été appliqué et
la Commune de Paris prônait cela aussi. En dehors de cela il n’y a jamais eu de mandat
impératif en France.

56
En suisse c’est un droit de révocation collectif, c'est à dire que les citoyens peuvent entrainer
la dissolution d’une assemblée, pétition avec un nombre de signatures minimum puis
référendum.
Aux Etats Unis ¼ des états fédérés admettent cette procédure de révocation selon le
mécanisme de pétition, soit pour révoquer l’élu mais il y a un certain nombre de frein
notamment financier.
Ceux qui ont signés la pétition et que le référendum échoue les frais occasionnés par le
référendum seront à leur charges.

A. Le compromis démo-libéral sur la représentation

La souveraineté nationale autorise le suffrage restreint, elle peut s’accommoder d’une


souveraineté du peuple dans le cadre d’un compromis.

1. La liberté de l’élu dans le cadre de la souveraineté nationale

Cette théorie n’établit pas de lien de représentation entre l’élu et l’électeur. Le lien de
représentation rattache l’élu à la nation pas à l’électeur (instrument de désignation des
représentants de la nation). La fonction de l’élu ce n’est pas d’obéir à la volonté de ces
électeurs c’est de servir la nation. Il a comme fonction d’exprimer l’intérêt de la nation selon
sa vision. Il n’est pas lié par de quelque conque promesses électorales, il doit voir l’intérêt
général à long terme. Alors que les électeurs ont une vision plus limité.
Il y a quand même une sanction au moment de la réélection, en cours de mandat il est libre.
C’est pourquoi aux Etats Unis le mandat des représentants de la nation ont un mandat très
bref (2ans), car on a de la méfiance vis-à-vis des élus. C’est un moyen d’assurer une sanction
plus important sans liée les mains à l’élu par un mandat impératif.

2. la mise en place du compromis

Il faut observer la Constitution de la première de la 1ère République (1793) de la seconde


République (1848).
1793 : art 25 : la souveraineté réside dans le peuple, le peuple souverain est l’universalité des
citoyens.
1848 : art 1er : la souveraineté appartient à l’universalité des citoyens, art 18 : tous les
pouvoirs émanent du peuple
Constitution de 1793 : art 21 : la population est la base de la représentation nationale,
chaque député appartient à la nation tout entière.
Pas de mandat impératif.
1848 : idem, on parle de l’assemblée nationale, les députés ne peuvent recevoir de mandat
impératif.
Dans la Constitution de 1946 et 58 : la souveraineté nationale appartient au peuple, art 27 :
mandat impératif interdit.
On a des élus libres durant leur mandat. Il va falloir préciser le statut.

Paragraphe 2 : Le statut de l’élu

57
Ce statut doit être protecteur sur deux plans. Il faut d’abord protéger l’élu contre lui-même,
contre les pressions, les tentations à faire prévaloir son intérêt personnel sur l’intérêt de la
nation. On va donc mettre en place des incompatibilités pour l’empêcher de le mettre dans
des positions où il pourrait s’enrichir en profitant de sa position d’élu.
Mais il faut aussi protéger l’élu, pour qu’il puisse remplir sa fonction, pour que
l’accomplissement de sa fonction ne soit pas mis en danger par des poursuites judiciaires,
ceux sont les immunités parlementaires.

A. Les incompatibilités parlementaires

L’incompatibilité est une interdiction faite à une personne de cumuler deux fonctions, c’est
un mécanisme de portée générale (membres du gouvernement, parlementaires…). On va
étudier les incompatibilités parlementaires.

1. les incompatibilités

Elles sont de trois sortes :


- elles concernent le mandat électif

- une fonction publique non élective, obtenu par une nomination

- les incompatibilités avec certaines activités privées

a. incompatibilité avec un mandat électif :

C’est le problème des cumuls des mandats, phénomène très développé en France, ce
phénomène a été dénoncé. D’abord il crée des conflits d’intérêts, ensuite cela limite le
renouvellement du personnel politique, et puis les élus ont un manque de disponibilité.
La loi du 5 avril 2000 a renforcée la limitation du cumul des mandats, déjà posée en 1985.
Actuellement le mandat de député ou sénateur est d’abord incompatible avec le mandat de
député européen et avec plus d’un des mandats suivants : conseiller régional ou de
l’assemblée de Corse, conseiller général, conseiller de la ville de Paris, conseiller municipal
d’une commune de plus de 3500 habitants ; on ne peut pas diriger plus d’un seul exécutif
local (soit maire, soit président du conseil régional..).

b. l’incompatibilité avec une fonction publique non élective

Cela vise des institutions qui excluent de leurs membres les parlementaires, il s’agit du
conseil économique et social, conseil de la politique monétaire…
Il reste le cas particulier de membre du gouvernement, cette fonction est incompatible avec
la fonction de membre du parlement.
Mais en 1958 cette incompatibilité avait une portée absolue, cela voulait dire qu’’un
parlementaire perdait son siège au parlement dès qu’il était nommé ministre,
l’incompatibilité lui faisait perdre son mandat.

58
En 2008 la révision a décidé que l’ancien ministre retrouve son siège au parlement après
avoir quitté ses fonctions de ministre. Quant aux fonctionnaires s’ils sont élus au parlement
ils sont en position de détachement, il n’exerce plus leurs fonctions momentanément de
manière à les soustraire à l’autorité hiérarchique sauf les professeurs du supérieur.

c. l’incompatibilité avec des activités privées

L’interdiction de cumul avec le mandat parlementaire concerne toutes fonctions de direction


responsabilité ou surveillance dans des sociétés ou des entreprises ou des établissements qui
se trouvent dans l’une des situations suivantes :
-soient elles bénéficient d’avantage délivrés par l’état ou une collectivité publique donné par
la forme de subvention ou tout autres avantage non imposés par la législation en vigueur.
- des entreprises, sociétés, établissement qui ont un objet financier ou qui font appel
publiquement à l’épargne privé.
- des entreprises qui ont comme principale activité des travaux publiques, la prestation de
fourniture ou de services assurés pour le compte de l’état ou sous son contrôle. Egalement
sous le contrôle éventuel d’un état étranger. Dans toutes les entreprises qui gèrent des
services publiques un parlementaire ne peut avoir de fonctions.
- activité immobilière à but lucratif : achat, vente de terrain… c’est une source de conflits
d’intérêts très vifs.
On ajoute à cette liste est également interdit d’avoir une fonction de surveillance, de
direction, responsabilité, dans des sociétés, entreprise, établissements ayant un capital
constitué pour plus de la moitié par des participations détenues par ces sociétés,
établissements, entreprise interdits.
On a ajouté que ces dispositions sont applicables à toute personne qui directement ou par
personne interposée exerce en fait la direction d’une de ces entreprise, sociétés,
établissements.
Il y a aussi la distinction entre des fonctions de droit et de fait. On a essayé de formuler la
règle de la manière la plus précise possible.
A coté de cela il y a une restriction qui concerne les parlementaires inscrits au barreau
(avocat), ils peuvent continuer leur activité mais elle est restreinte. Ils ne peuvent pas plaider
dans des affaires pénales où il est question de crimes ou de délits contre la nation à
l’exception de la cour de justice de la République. Ils ne peuvent pas plaider en matière de
presse, d’appel au crédit et à l’épargne, ils ne peuvent pas plaider ni donner de consultation
pour des sociétés dont ils ne seraient pas déjà le conseiller juridique avant le mandat
parlementaire.
Et enfin depuis 1995 un parlementaire ne peut pas commencer une activité de conseil qu’ils
n’auraient pas eu avant son mandat.

2. le respect des incompatibilités

Les modalités de ce respect varient selon l’origine de l’incompatibilité.


En ce qui concerne les incompatibilités pour une fonction nominative c’est le texte relatif à
l’institution qui fixe la question, il y a un délai pendant lequel le parlementaire peut choisir.
L’incompatibilité peut disparaitre et à ce moment si il n’y a plus de cumul.
L’incompatibilité en raison d’un mandat électoral : il faut distinguer deux cas.
L’incompatibilité existe lors de l’élection ou bien elle surgit pendant le mandat.

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Lorsqu’un parlementaire se trouve dans un cas d’incompatibilité en liaison avec un mandat,
au moment de son élection l’incompatibilité n’empêche pas d’exercer son mandat,
l’incompatibilité va naitre où moment on l’on est élu. C’est ainsi qu’un parlementaire qui
vient d’être élu a trente jours pour faire cesser l’incompatibilité et démissionner des mandats
qui sont incompatibles, à défaut il pert automatiquement le mandat qu’il vient d’acquérir. Si
il le démissionne pas le ministre de la justice demandera au conseil constitutionnel de le
déclaré démissionnaire d’office.
Incompatibilité en raison des activités privées : normalement c’est une procédure de
déclaration, l’élu doit déclarer dans les 30 jours de l’entrée en fonction les activités privées
qu’il conserve. C’est le bureau de l’assemblé qu’il va décider et en cas de désaccord avec le
bureau le parlementaire peut saisir le conseil constitutionnel qui tranchera l’incompatibilité.
Si le conseil constitutionnel dit qu’il y a incompatibilité le parlementaire aura 30 jours pour y
mettre fin et à défaut il sera déclaré démissionnaire d’office.

Ces incompatibilités visent à garantir que l’élu face un bon usage de sa liberté et qu’il reste
dans le souci constant de servir les intérêts de la nation et non pas ses intérêts personnels.
Il y a un autre aspect : ce n’est plus la faiblesse du parlementaire qui est mise en jeu mais sa
fragilité : il doit être protégé contre des attaques injustifiées : juridiques.

A. Les immunités parlementaires

De manière générale on appelle immunité une mesure de protection accordé à certaines


personnes assurant une fonction publique particulière comme les diplomates ou une
fonction politique comme les sénateurs et les députés. Ce privilège consiste à soustraire son
bénéficiaire aux actions judiciaires généralement pénales pour des actes commis par lui (vie
privée ou public) : mécanisme général.
Pour les immunités parlementaires : deux volets biens distincts.
But : protéger la fonction, permettre que l’élu puisse assumer sa fonction sans crainte de
poursuite.
1er aspect : l’irresponsabilité : protège l’élu à raison des actes de sa fonction (opinion et vote).
2ème aspect : l’inviolabilité : protège l’élu à raison de ses actes privés.

2. l’irresponsabilité

Cette irresponsabilité est une immunité traditionnelle, elle est étroitement liée à la
démocratie et on la trouve constamment dans les Constitution démocratiques, on la trouve
des 1791 : « les députés ne pourront être cherché, recherché, accusés pour ce qu’ils auront
dits ou faits dans l’exercice de leurs fonctions ». Même chose en 1793.
En 1795, c’est la même formulation sous le directoire : ils ne peuvent pas être poursuivis
pour les opinions qu’ils auront énoncées. Ici, énoncées veut dire verbalement, mais quand
est-il pour les votes.
La protection est assez limitée.
En 1848 on retrouve à peu près la même formule qu’en 1793.
En 1875, 1946 et 1958 on retrouve «  à l’occasion des opinions ou des votes émis dans
l’exercice ». Ici, on protège les votes et les opinions. Ce non-respect peut entrainer des
sanctions énoncées par l’assemblée. Cette responsabilité ne cesse pas avec le mandat.

60
Irresponsabilité perpétuelle, elle ne cesse pas avec le mandat, elle va durer après le mandat.
Elle peut être invoqué devant tous juges, c’est un moyen d’ordre public, le juge doit soulever
ce moyen d’office.
Cela couvre tous les actes de la fonction. Les propos tenus à l’extérieur du parlement ne sont
pas couvert, c’est uniquement les propos tenus dans le Parlement.

3. l’inviolabilité

Il s’agit ici de protéger le parlementaire de poursuites pénales qui aurait pour but de
l’empêcher de siéger, de voter en le retenant en prison. Ces poursuites arbitraires qui
portent sur des actes qu’il a commis dans sa vie privée portes à la fonction du parlementaire
en l’empêchant de remplir ses fonctions d’élus. Si en dehors du flagrant délit, il y a des motifs
sérieux de poursuite, l’immunité n’est pas l’impunité, elle pourra être levée. Et cette levée va
permettre les poursuites. Dans ce cas, l’assemblée peut décider du fondement neutre
politiquement de la demande de poursuite. Ce régime de l’immunité sous la forme de
l’inviolabilité a évolué dans le temps. En 1958 on distinguait un régime hors session
parlementaire, et un régime pendant les sessions.
Depuis 1995, révision du 8 aout le régime a été unifié : même régime hors et pendant la
cession. La levée de l’immunité est désormais prise par le bureau. Ensuite la levée de
l’immunité est nécessaire sauf flagrant délit. Elle est nécessaire en matière criminelle et
correctionnelle pour toute mesure restrictive, privative de liberté et toute
arrestations. Traditionnellement l’assemblée nationale peut voter la suspension, sans
préjudice de la compétence de la cour pénale internationale (traité ratifié par la France après
révision de la Constitution en 1999, et sa compétence fait obstacle à l’immunité).

Section 2 : La nature majoritaire ou proportionnelle de la représentation

Le sens de la représentation s’analyse entre l’élu, l’électeur, la nation mais aussi en


considérant la manière dont on va choisir le candidat. Le mode de scrutin regroupe
l’ensemble des mécanismes permettant de déterminer les résultats de l’élection.
Les Constitution fixent très rarement, ce sont les lois qui choisissent le mode électoral. Ici
nous avons deux significations possibles, soit c’est une représentation majoritaire avec un
scrutin majoritaire, il fait prévaloir la force du nombre, et à l’opposé il y a la logique
proportionnelle qui fait prévaloir l’idée d’un équilibre représentatif. Initialement quand on
parle de démocratie avec Rousseau on aboutit à la volonté général du scrutin majoritaire qui
va s’opposer à une définition de la démocratie plus moderne qui va déboucher sur le scrutin
proportionnelle.

Paragraphe 1 : scrutin majoritaire et démocratie traditionnelle

Cette idée nous l’a trouvons chez Rousseau, pour lui la volonté générale s’exprime dans la
volonté majoritaire, donc ce scrutin majoritaire va pendant très longtemps paraitre adéquat
avant qu’on dénonce son injustice.

61
A. L’organisation du scrutin majoritaire

Il y a deux aspects que l’on peut distinguer :


- comment on va présenter les candidats ? pour qui va-t-on voter ?

- Le type de majorité : il va déterminer le nombre de tour de scrutin

1. les modes de présentation des candidats

Il y a deux possibilités, deux types de scrutin :


- scrutin uninominal

- scrutin de liste

a. scrutin uninominal

C’est le scrutin dans lequel les candidats se présente individuellement chaque voie allant à
un nom, ce mode de scrutin personnalise, valorise les personnes connues, les notables, il
dévalorise les inconnues. Et puis il favorise les candidatures indépendantes, car sous réserve
d’avoir des moyens financiers rien n’empêche de se présenter comme candidat.
Ces deux aspects font que ce mode de scrutin a souvent été préféré par les partis de droite.
Historiquement, ce scrutin a été préféré par les partis de droites car en général, le parti
possède des candidats connus avec beaucoup plus d’électrons libres.

b. le scrutin de liste

Il est un scrutin dans lequel les candidats se présentent regroupés sur une liste, chaque voie
va à une liste. 
Ce mode de scrutin dépersonnalise le scrutin, généralement le premier sur la liste sera
quelqu’un de connu. Cela accroit le rôle des partis politiques, il valorise le rôle des partis
politique.
L’électeur va voter pour une liste dont il ne peut pas connaitre le nom, il y a donc des
manières d’organiser le scrutin qui permette à l’électeur de se constituer une liste, de
modifier une liste :
- il peut changer l’ordre des noms : vote préférentiel, on ne rajoute pas de nom mais
on change l’ordre ; intérêt : les candidats de la liste sont élus petits à petits

- le vote avec panachage, autorise les lecteurs à mélanger les noms des différentes
listes. Traditionnellement les partis de gauche préfèrent le scrutin de liste.

C’est à l’occasion des scrutins de liste qu’on peut prendre des mesures par la parité (égalité
hommes/femmes) en fixant des normes.

62
2. le choix du type de majorité

On distingue la majorité relative et la majorité absolue.

a. La majorité relative :

Avec la majorité relative est élu le candidat qui obtient le plus grand nombre de voie, un seul
tour de scrutin : scrutin à la pluralité des voix. Cela peut exercer une contrainte sur l’électeur
car il n’y aura pas de second tour, soit l’électeur vote en fonctions de ces convictions, soit il se
reporte sur les favoris : il vote pour celui qui est le plus proche de ces idées, c’est le vote
utile.

b. La majorité absolue :

Il faut obtenir la majorité absolue pour être élu.


Problème : quand il y a un grand nombre de candidat, se produit un émiettement des voix.
Il faut souvent passer un deuxième tour. On est dans un scrutin de législative. Ceux qui était
au premier tour peuvent se représenter (sauf parfois quand il y a des seuils), il se produit le
ballotage, pendant cette période entre les candidats sont ballotage il est tout à fait autoriser
de se désister, ce qui va permettre aux candidats sui se désistent de demander un report des
voix sur un candidat qui reste en lice.
Il y a des tractations, manœuvres cela retarde l’élection et au deuxième tour on se contente
de la majorité relative.

A. L’injustice du scrutin majoritaire

Cette injustice a été mise en relief dans le système à la majorité à un tour, on a dénoncé cela
en prenant référence sur la Grande Bretagne.
Le scrutin majoritaire a deux conséquences :
- surreprésentation du parti vainqueur

- il génère le bipartisme

1. la surreprésentation du parti vainqueur

On a constaté qu’il existe une disproportion entre le pourcentage des vois obtenus par un
parti au niveau national et le pourcentage des sièges qu’il a remporté au parlement. On a
constaté qu’un parti qui n’obtient pas 50 % des voix obtient quand même plus de 50% des
sièges à la chambre des communes : il y a donc un bénéfice en nombre de sièges, ce
phénomène de disproportion se constate de manière régulière en Grande-Bretagne. Il est
même arrivé que ce soit le parti qui n’a pas obtenu le plus de vote qui gagne la majorité des
sièges à la chambre des communes.

63
Cela a été exprimé par la loi du Cube : si le rapport des vois obtenus par deux partis A et B,
s’exprime A/B le rapport du nombre des sièges obtenus par chacun de ces parties
s’exprimera A^3/B^3.

2. le bipartisme consécutif au scrutin majoritaire à un tour

Les petites formations souffrent de l’injustice de ce mode de scrutin qui touche également
les grandes formations mais en plus ces petits parties sont handicapés par le fait qu’ils ne
disposent pas de fiefs électoraux, c'est à dire des circonscriptions qui votent
traditionnellement pour eux, des circonscriptions où la victoire est certaine.
Ces petits parties peuvent obtenir des vois dans toutes les circonscriptions de sorte que si on
additionne sur le plan national toutes ces voies, le pourcentage des voies n’est pas
négligeable. Mais si on regarde circonscriptions par circonscriptions on s’aperçoit que les
voies ne permettent pas d’obtenir un siège. Ce qui va créer un fossé énorme.
Exemple : en 1974, une étude en Grande Bretagne a montré que les libéraux avaient obtenu
aux élections législatives 19% des voies. Le pourcentage de sièges a pourtant été faible : 2%
des sièges. Un nombre ridicule d’élu pour un pourcentage de voies non ridicule.
Conséquence : ces petits partis qui ne parviennent pas à faire élire un candidat vont être
victime du vote utile. Ce phénomène amène à favoriser les deux grands candidats de chaque
partie. Et l’attitude de l’électeur qui tient compte des effets du mode de scrutin entretient lui-
même cette injustice.
C’est ce qu’on observe en Grande Bretagne et aux Etats Unis, puisque aux Etats Unis il y a
deux grands partis (le tea party est une aile du parti républicain). Toutes ces injustices font
qu’une partie de la population ne se sent pas représentée.

Paragraphe 2 : La représentation proportionnelle et la nouvelle démocratie

Nouvelle démocratie car pendant très longtemps on a raisonnée sur la base de Rousseau, la
démocratie c’est le règne de la majorité, et donc pour les élections on gagne avec la majorité
des voix. C’est cette logique qui est remise en cause avec une autre vision qui ne consiste pas
à opposer majorité et minorité mais qui vise à faire de la représentation une photographie
de l’opinion publique.
On va chercher à ce que le résultat électoraux traduise différentes tendances et qu’elles
soient représentées proportionnellement à leur importance, c’est l’idée de la représentation
proportionnelle : être au plus près de l’opinion publique. Donc on a mis au point un mode de
scrutin qui permet de proportionner le nombre d’élu (sièges) au nombre de voies, système
juste.

A. Les mécanismes de la représentation proportionnelle

Nous allons d’abord voir les données de base de ce mécanisme puis ensuite étude des
procédés de mécanisme.

1. les bases indispensables au scrutin proportionnelle :

64
Il faut un scrutin de liste. Chaque liste comporte autant de noms, de candidats, que de sièges
à pourvoir dans chaque circonscription. Ces listes sont préparées par les parties politiques
sauf dans une variante du système…..
Il faut des circonscriptions électorales vastes pour correspondre à plusieurs sièges à pourvoir,
plusieurs élus à désigner.
Tout va dépendre de la dimension de la circonscription. On peut considérer que tout le pays
est la circonscription : c’est la proportionnelle intégrale, liste national, une seule
circonscription.
Ou alors ce sont des circonscriptions plus petites, on prend souvent le département pour
circonscription et là on parle d’une proportionnelle approchée.
Il faut aussi : un chiffre permettant de répartir les sièges entre les listes, c’est le chiffre par
lequel on va diviser le nombre des voix obtenues par chaque liste. Ce chiffre peut être fixé
avant l’élection, on l’appelle le nombre uniforme ou après on l’appelle le quotient électoral (il
est obtenu en divisant le nombre total des suffrages exprimés par le nombre des sièges à
pourvoir).
A partir de ces éléments on va procéder au calcul des résultats.

2. la répartition des sièges entre les listes

Cette répartition des sièges entre les listes, va se faire en deux temps :
- la répartition immédiate de sièges à chaque liste : ces sièges sont des candidats qui
vont être élus. On prend le nombre de voies de chaque liste et on le divise par le
quotient électoral. Cette division donne un résultat qui correspond aux élus de la
liste. On fait ce travail pour chacune des listes. Seulement il peut y avoir des listes
qui n’obtiennent aucun élu car leur nombre de voies est inférieur au quotient
électoral.
Exemple : Liste A obtient 35 000 voies, liste B 21 000 et liste C 10 000.
Dans cette circonscription le quotient électoral a été de 15 000. La liste A va obtenir
deux sièges et il va lui rester 5000 voies non utilisé. Liste B : un siège et il lui reste
alors 6000 voies inutilisées. Liste C elle n’a rien, il lui reste donc 10000 voies.

- la répartition des sièges à partir des restes de voies non utilisés de chaque liste : deux
manières de faire. 1er procédé : on attribue les sièges non pourvues aux listes classées
dans un ordre décroissant de reste et ainsi de suite : méthode du plus fort reste.

Dans l’exemple : s’il reste un siège à pourvoir, la liste C va obtenir un siège sur cette base là

Ce procédé avantages les petits partis qui n’ont rien obtenu. Ils ont leurs nombres de voies
intactes.

Ce procédé avantage les petits partis, ils ont leurs nombres de voies intactes.
L’autre procédé : il avantage les grands partis, c’est un procédé plus complexe : procédé de la
plus forte moyenne. Dans cette hypothèse on va prendre les listes les unes après les autres
et on va se baser sur le nombre de suffrage qu’elles ont obtenus. On va diviser le nombre de
voix obtenues par le nombre de sièges (nombre constitué du nombre de sièges obtenus lors
de la 1ère répartition). C’est la liste avec la plus forte moyenne qui aura le siège.

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Exemple : Liste A moyenne de 11 666 voies, Liste B moyenne de 10500 voies. Liste C
moyenne de 10 000. Le siège fictif est attribué à la liste A on compare les moyennes, le
siège fictif est attribué à la liste A.

Ce procédé de la représentation proportionnelle peut être très compliqué selon les pays,
dans certains cas on le panache avec un scrutin majoritaire. Ce système qui parait très
séduisant du point de vue de la démocratie ne présente pas que des avantages en raison de
la psychologie de chaque pays.

A. Les avantages mitigés de la représentation proportionnelle

La représentation proportionnelle va favoriser le multipartisme, et celui-là peut s’avérer très


perturbateur des institutions politique. Dans certains pays ce système a des conséquences
très néfastes.
C’est le cas en France, surtout quand on l’applique aux élections législatives.

1. la représentation proportionnelle engendrant le multipartisme

Cette représentation proportionnelle favorise l’émergence de petits partis grâce à la


possibilité qu’il est offert d’obtenir des élus. Ces élus augmentent l’audience de ces partis
politiques et peu à peu ils se renforcent. Paysage politique diversifié où les grands partis
perdent de leurs électeurs.
(Exemple : les verts à gauche, une émergence de partis au centre va pomper des électeurs à
droite et à gauche…).
Cela peut paraitre juste mais il faut mesurer les conséquences de ce système. Au plan des
institutions si on prend le parlement le résultat de la représentation proportionnelle est un
parlement surtout à la chambre basse, composée d’une multitude de parties plus ou moins
importants de telle sorte qu’aucun parti n’a la majorité à la chambre, or pour gouverner il
faut une majorité pour voter les lois. Donc aucun parti ne peut mener seul une politique.
Donc la majorité parlementaire sera composite et donc par voie de conséquences instables
car c’est une alliance qui peut se défaire. A tout moment il peut décider de se retirer et de ne
plus apporter son soutien : fragilité de la majorité parlementaire.
Ce schéma se retrouve si on regarde le gouvernement, le gouvernement doit avoir la
confiance de la majorité. Ce n’est pas facile pour former le gouvernement. Ils vont se
disputer les ministères les plus important, se disputer sure les ministres. Former un
gouvernement de coalition n’est pas simple.
Ensuite quand le gouvernement est formé : première difficulté : trouver une politique
commune à tous les éléments de la coalition, soit il est bloqué soit politique commune. Donc
une politique pas très lisible, cohérente et pas efficace. Le gouvernement va être fragile
puisqu’il sera à la merci d’une défection au niveau du parlement.
Ce schéma de majorité de gouvernement de coalition peut survenir en scrutin majoritaire, ce
n’est pas totalement exclu mais moins systématique et coalition moindre. Tandis qu’avec la
représentation proportionnelle une coalition à 5 ou 6 : beaucoup plus difficile.
C’est pourquoi certains pays atténuent cette représentation proportionnelle, en Allemagne
une partie des députés est élus au scrutin majoritaire.
Scrutin proportionnelle avec un correctif majoritaire, le système était le suivant :

66
En principe on applique dans chaque circonscriptions le scrutin proportionnel admis si une
liste obtient la majorité absolue des voies elle remporte tous les sièges de la circonscription.
Si ce n’est pas le cas, répartition proportionnelle.
En 1951 après avoir pratiqué le scrutin proportionnel pur, sans aucune atténuation, en 1951
voyant les désastres de ce scrutin on va l’atténuer avec un scrutin qu’on appelle les
apparentements.
Avec le système des apparentements des listes peuvent faire une déclaration, elles peuvent
se déclarer apparenter dans une circonscription. A l’issue de l’élection si des listes
apparentés obtiennent la majorité absolue des voies elles remportent tous les sièges de la
circonscription et ensuite se les répartissent à la proportionnelle entre elles, c’est le système
adopté sous la IV République en France.

2. le choix des modes de scrutin en France

Il est nécessaire de distinguer les élections législatives et les élections sénatoriales. Comme
ce sont des lois qui établissent le mode de scrutin (lois pas Constitution) on va s’interroger
sur le rôle du conseil constitutionnel : exerce-t-il un contrôle sur les lois qui établissent un
mode de scrutin ? 

a. les modes de scrutin des élections législatives

La France a choisi la représentation proportionnelle de manière ponctuelle. Sous la troisième


République de 1919 à 1927 avec le correctif majoritaire. Toute la 4 ème République à partir de
1951 avec le système des apparentements à la plus forte moyenne, ensuite et sous la V
République une toute petite partie : entre 1985 et 1986.
La loi du 10 juillet 1985 établit la proportionnelle à la plus forte moyenne et immédiatement
supprimée en 1986.
Conséquences : la France a estimé que la représentation proportionnelle poser de sérieux
problème. Un multipartisme désordonné rendant les coalitions instables, les compromis
difficiles et le résultat des élections illisibles pour les électeurs. Résultats qui ne pouvaient
absolument pas donnée une idée de la majorité et du futur gouvernement.
Ensuite : instabilité du gouvernement, et politique du compromis a débouché sur une
incapacité du gouvernement. Un gouvernement sous la IV République dure en moyenne 6
mois.
Donc la France a pratiqué surtout le scrutin majoritaire dans ces différentes formules : scrutin
de liste ou scrutin uninominal (au niveau d’un arrondissement, scrutin majoritaire à deux
tours, c’est le mode de scrutin traditionnelle, on a commencé sous le troisième Empire).

b. les élections sénatoriales

On a choisi la représentation proportionnelle depuis 1958 mais pas uniquement. Une partie
sont élus comme sa et une partie au scrutin majoritaire.
Dans les départements où il faut élire quatre sénateurs au moins on applique la
représentation proportionnelle à la plus forte moyenne. En dessous on pratique le scrutin
majoritaire.

c. le contrôle du conseil constitutionnel

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Le conseil constitutionnel exerce un contrôle limité, il rappelle qu’il n’a pas de pouvoir
d’appréciation sur les choix politique du législateur. Donc le conseil constitutionnel ne va pas
vérifier l’opportunité politique, il va exercer un contrôle minimum, il va contrôler la
cohérence des moyens choisis par rapport aux buts. Il vérifie si les mesures adoptées ne sont
pas manifestement inappropriés. Si ces mesures ne vont pas dans le sens du but choisies,
poursuivis par la loi.
Mais il ne recherchera pas s’il y avait de meilleurs moyens d’obtenir la réalisation du but. Il ne
va pas porter un jugement sur l’efficacité de moyens choisis mais va vérifier la cohérence
logique entre les moyens et le but.
Le deuxième élément contrôlé c’est la clarté des dispositions, il faut que les dispositions
soient compréhensibles, elles peuvent être complexes mais doivent rester claires.
Est-ce que les mesures prévues sont compréhensibles mêmes complexes ?
Le conseil constitutionnel dit qu’il ne peut pas dire si c’est un bon système ou pas, c’est tout
le problème du conseil de constitutionalité sur les retraites. Le conseil constitutionnel ne
pourra pas censurer la loi car le moyen choisi n’est pas bon. Seulement le principe d’égalité
ne veut pas dire que tout le monde est traité de la même manière. Faire la différence entre
un choix politique et des éléments de droit.

Sous chapitre 3 : La portée du droit de vote

Cette portée varie d’abord en fonction de l’élu, en fonction de la nature de l’élu.


Soit cet élu va être un gouvernant (il va exercer le pouvoir politique en siégeant au parlement
par exemple), là le vote sera maximal, ou alors le vote va désigner un élu qui va être un
électeur (il va dans un second temps voter pour désigner un gouvernants), là l’élection est à
plusieurs degrés. Le suffrage n’a qu’une portée indirecte. Nous avons deux modes de
suffrage : suffrage directe et suffrage indirect.
Ne pas confondre le mode de scrutin et le mode de suffrage !! Ne pas confondre le droit de
suffrage et le mode de suffrage !
La portée du suffrage va aussi être déterminée par l’étendue du choix proposé à l’électeur.
Plus le choix sera large plus le vote pourra exprimer la volonté de l’électeur (question de
l’accès à la candidature)

Section 1 : Les deux modes du suffrage

Lorsque nous avons un suffrage direct, les élus sont des gouvernants qui ont une légitimité
démocratique directe, donc maximale. Ce mode de suffrage direct lorsqu’il y a un suffrage
universel est utilisé pour désigner les députés dans un système de démocratie sauf une
exception en France ponctuel : le suffrage universel pour désigner les députés est un suffrage
indirect.
La difficulté concerne le président de la République : faut-il le faire élire directement ou pas ?
(paragraphe 1).
Lorsqu’il y a un suffrage indirect les gouvernements sont élus par un collège électoral, lui-
même désigné par les électeurs, mais l’élu a bien une légitimité démocratique mais elle est
indirecte. Elle passe par l’intermédiaire du collège électoral.

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Ce suffrage indirect est utilisé très souvent pour les chambres hautes. En France, pour la
chambre haute c’est-à-dire la chambre qui représente les collectivités décentralisée (le
Sénat).

Paragraphe 1 : L’élection du président de la république au suffrage direct

Ce mode de suffrage n’est pas du tout une évidence, pendant longtemps le président de la
République a été élu indirectement (A). Il n’a été élu au suffrage direct que pendant la
seconde République, et ensuite à partir de 1962 sous la V République. Et c’est établissement
du mode de suffrage que nous étudierons (B).

A. L’élection du président par les assemblées législatives

Le suffrage indirect consiste à faire élire le président par les chambres du parlement, donc
indirectement. Les élus de parlement ont une légitimité démocratique et eux même vont
élire le président.
Ce mode de désignation se justifie dans le cadre de la théorie démocratique qui depuis Jean
Jacques Rousseau qui a donnée l’idée une théorie démocratique se méfie des organes
exécutifs, celle de la pensée de Rousseau valorise les assemblées et subordonne les organes
exécutifs car l’exécutif est dangereux (petit nombre de personnes qui se réduit souvent à une
personne qui en ai le chef).
Ce chef fait courir un danger à la démocratie : le danger de la personnalisation du pouvoir.
S’il y a personnalisation du pouvoir on peut diriger vers un pouvoir personnel, autoritaire et
on quitte la démocratie. L’exécutif chez Rousseau, sans doute car il pense au roi est un
organe dangereux (on ne peut pas s’en passer mais il faut l’affaiblir). Ici l’affaiblissement va
venir de la légitimité qui sera indirect et minimale. Il n’y aura pas de relation directe entre le
président et les citoyens. Il n’y aura pas ce dialogue direct car le président donnera sa
fonction au parlement.

Deuxième justification : si le président de la République est un organe sans pouvoir politique


réel, si ce n’est pas lui qui gouverne mais le chef du gouvernement (comme en Allemagne,
Autriche, Italie). Lorsque cet organe n’a pas beaucoup de pouvoir il est logique de le désigner
par un suffrage indirect.
Il y a également une hypothèse un peu particulière : faux suffrage indirect, le suffrage
indirect qui n’en est pas un (Etats Unis).

1. l’élection du président par les parlements

D’abord c’est le choix de la France. En 1875, la loi du 24 Février dont l’article 2 dit « le
président de la République est élu par la chambre des députés (chambre basse) et le Sénat
(chambre haute) réunit (votant ensemble => important). Vote à la majorité absolue (autant
de fois qu’il faudra).
Constitution de 1946 : article 29. Pré élu par Assemblée nationale et conseil de la
République. => Forme le parlement sous la 4ème.
C’est le choix d’autres pays comme :
- l’Italie : les deux chambres en séance commune désigne le président italien

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- l’Allemagne : solution spéciale : le président allemand est désigné par la chambre
basse qui représente la fédération « BUNDESTAG » mais l’autre chambre qui
représente les Etats fédérés ne votent pas à l’élection en raison de sa composition =>
membres ne sont pas élus, ce sont des délégués des gouvernements, des exécutifs
locaux donc logiquement il ne participe pas à l’élection du président de la République.
En plus des députés du Bundestag il y a des représentants spécialement élu des
assemblées législatives de chaque état fédéré. Cette particularité vient de la
spécificité du Bundestag.

Les chambres votent ensemble. Le but est que le Président doit être dans ce contexte un
homme de consensus de tous les partis politiques, il ne représente pas un parti en particulier
mais c’est une personnalité neutre, souvent insignifiante et on ne la choisit pas pour ces
qualités politiques mais souvent pour « président sui porte beau » qui sait parler, s’habiller,
pour la France qui a la courtoisie française, l’élégance française… Il ne gouverne pas donc pas
besoin d’idées politiques et de temps en temps il peut avoir une fonction de négociateur (car
au centre de tous les partis).
Exemple : si on a du mal à formuler un gouvernement le président peut intervenir.
Exemple sous la 4ème République, le président proposait le chef du gouvernement car il faisait
le tour des partis et il n’était pas partie prenante, c’était quelqu’un d’objectif. Il n’a pas
d’autorité sur les partis politiques, il dépend d’eux mais il n’a pas de parti à lui bien qu’il joue
les intermédiaires.

2. l’originalité du suffrage indirect américain

Les Etats Unis pratiquent un suffrage indirect un peu orignal qui se présente à première vue
comme un suffrage indirecte mais en fait non.

a. l’élection du président par les grands électeurs

Le président américain doit être élu à la majorité absolue des voies d’un collège électoral
composé de grands électeurs.
1er tour de scrutin : la majorité absolue des voies qui doit se dégager des grands électeurs
(élus dans chaque états fédérés ayant autant de grands électeurs qu’il a de membres au
congrès). Les états fédérés américains n’ont pas chacun le même nombre d’électeur (les
grands états on en plus).
Ces élections se déroulent dans chaque états fédérés, puis lorsque les grands électeurs ont
étaient élus ils se réunissent et procèdent au choix du président. Si après ce premier tour
personne n’a eu la majorité la Constitution a prévue l’intervention du congrès. La chambre
des représentants le désigne parmi les candidats les mieux placés, mais dans ce cas la vote se
fait états par états et chaque état a une voie.
Le sénat choisit le vice-président qui est élu en même temps que le président de la
République (parmi les candidats les mieux placés au premier tour). Dans tous les cas c’est un
suffrage indirect. Il est très rare que le congrès intervienne (ça n’est arrivé que deux fois :
1800 et 1824), ce suffrage indirect fonctionne de manière qui le rend transparent.

b. le suffrage indirect transparent

70
La transparence tient au fait que les candidats au collège électoral, au collège présidentiel,
les candidats à la fonction de grands électeurs, lors de leur campagnes électorales disent
clairement pour quel candidat présidentiel ils vont voter. Ils le disent et ils s’engagent à le
faire. C’est un mandat impératif. Ils sont tenus de voter pour le candidat qu’il soutienne.
L’électeur quand il va choisir un candidat au collège présidentiel il sait pour quel candidat à la
présidence il vote (au travers du grand électeur il sait quel président il choisit).
De sorte que ce suffrage indirect est transparent, il n’y a pas de suspens. Quand on connait la
composition du collège électoral on connait le nom du président.
Le vote en lui-même est une simple formalité.
Evidemment on pourrait se demander à quoi ça sert de garder ce mécanisme compliqué
alors que c’est un peu comme si on voter au suffrage universel direct. Des réformes ont été
demandées. L’origine provient de l’Histoire des Etats Unis (trois pères fondateurs : Jefferson,
Madison et Adams) se méfiaient beaucoup du choix populaire. Il craignait aussi que le choix
des électeurs soit incontrôlable donc c’était une manière de filtrer la volonté populaire
d’éviter la démagogie électorale. Election national au plan fédéral tandis que là c’est une
élection qui commence au niveau des Etats et ensuite sur le plan fédéral. C’est vrai que c’est
davantage dans la conception des Eu au début, système de l’Etat fédéral été un système dans
lequel one entrer dans un système où l’on avait une crainte. => Ils avaient besoin d‘assurance
et une d’entre elle été « le président américain c’est nous qui l’éliront ».
Même si il y a un décalage entre le nombre des voies calculer sur tout le pays, qui ont été
donné sur tout le pays, et le candidat qui est élu (parfois pas forcément celui qui a obtenu le
plus grand nombre de voix des électeurs).
Malgré un certains nombres de difficulté, les Eu n’ont jamais accepté de passer au suffrage
universel direct. Ce mécanisme donne une importance politique aux Etats. Aspect ponctuel
qui fait participer les Etats à l’élection du président au travers ces élections (importance pour
els U de comprendre cet attachement aux valeurs locales et aussi méfiance au niveau de
l’Etat (Tea Party).
Les propositions de réformes ont échoué et le suffrage direct reste donc (même si pas le
même résultat que si suffrage universel direct).
En 2000 on avait recompté manuellement tous les bulletins aux Etats Unis.

A. L’élection du président au suffrage direct

C’est une question qui a été discutée en 1848 lorsqu’on a établi pour la première fois un
président de la République. Lors de l’assemblée constituante les thèses pour et contre se
sont affrontées : contre car on a peur du vote populaire, et les partisans : ils indiquent que le
président américain est élu car il y avait l’état fédéral comme en France pas d’état fédérales
pas de raison de faire un suffrage indirect.
Président important donc légitimité politique maximale.
Discours de Lamartine élu à l’assemblée constituante, malheureusement le président élu a
été louis Napoléon Bonaparte (réputation d’homme de gauche, défenseur des pauvres
puisqu’il avait eu l’habileté de faire quelque mois de prison car c’était un opposant qui disait
qu’il fallait lutter contre la pauvreté), lorsqu’il s’est présenté il s’est appuyé sur ceci. Les
français ont voté pour lui, et à la fin de son mandat il a fait un coup d’état pour garder le
pouvoir, puis il a établi le Second Empire.
En France on a dit plus de suffrage universel à cause de cela.
Aucun risque, président élu par le parlement.

71
Et en 1958 le problème s’est posé car le général De Gaulle avait indiqué dès le discours de
Bayeux selon lui il fallait que le chef de l’état soit élu par les citoyens. En 1958 le général De
Gaulle aurait voulu établir un suffrage direct mais il a fallu attendre jusqu’à 1962.

1. le mode de désignation du président de 1958 à 1962

En 1958 le président de la République est toujours élu au suffrage indirect mais c’est un
collège électoral élargit qui ne se limite pas au Parlement. Le président est élu par les
députés et les sénateurs plus les élus des départements (les conseillers généraux), les élus
des territoires d’outre-mer (pas de régions encore) et les plus nombreux, les élus des conseils
municipaux : des représentants des conseils municipaux. C’est eux qui sont en plus grand
nombre donc finalement le vote des parlementaires est noyé et c’est le but. => PAS VERS LE
SUFFRAGE UNIVEREL car la plupart des électeurs émanent des communes de France. Il y a
avait environ 76 000 électeurs présidentiels.
BUT : 1er ministre Michel Debré « il ne faut pas que le président dépende des partis qui sont
au Parlement ». Président a beaucoup de pouvoir donc il lui faut un pouvoir démocratique
large. Ce n’est pas encore du suffrage universel direct.

2. la modification de 1962 :

C’est une vielle idée du général De Gaulle, il expliquait dans un livre : les mémoires d’espoir, il
fallait attendre que la France comprenne qu’on pouvait désigner un homme sans que ça
risque de tourner à la dictature.
Quand le peuple serait mûr ont pourrait lui proposer la résolution.
C’est l’attentat manqué du 22 aout 1962 dans un lieu-dit : petit Clamart, où De Gaulle a failli
perdre la vie qui a marqué un tournant. C’est un choc pour l’opinion publique. Le 20
septembre le général De Gaulle prend la parole à la télé et il annonce qu’étant donné les
fonctions présidentielles que lui attribue la Constitution il est justifié que celui qui exerce ces
fonctions importantes bénéficie d’une légitimité maximale donc qu’il soit élu par les français
eux même.
Les partis politiques ne sont pas du tout d’accord. Ils perdent la maitrise qu’ils pouvaient
avoir sur le président au travers des élus locaux, et des départements et c’est un déferlement
d’opposition que ce soit à droite, à gauche, au centre, as, sénat.
Octobre 1962 : « ce qu’on nous offre ce n’est pas la République c’est au mieux le
bonapartisme éclairée » déclare le président du sénat.
C’est très risqué et la place politique s’offusque si bien qu’à l’as le gouvernement est renversé
car il s’agit de réviser la Constitution. Là le général De Gaulle a un problème, pour réviser la
Constitution il faut un vote du parlement et là est le gros problème. Donc le général De
Gaulle décide de violer la Constitution, avec l’art 11 : voter la révision directement par les
français, et cela a marché.
Quand les français ont suivis le général De Gaulle les partis politiques ont commencés à être
d’accord. La procédure pour réviser n’a pas tout à fait été conforme à la Constitution. Et le
recours au conseil constitutionnel contre cette loi n’a rien donnée car le conseil
constitutionnel a dit qu’il ne contrôlait pas les lois votées par le peuple.

Paragraphe 2 : L’élection des secondes chambres au suffrage indirect

72
Ces secondes chambres sont souvent mal connues. On verra ensuite que le suffrage indirect
correspond bien à leur profil.

A. La raison d’être des secondes chambres

Elles se justifient aisément dans le cas d’un état fédéral car elles permettent la mise ne
œuvre du principe de participation : la représentation des Etats fédérés. Dans un Etat
unitaire c’est moins évident. On peut cependant trouver des explications à l’existence d’une
seconde chambre et aujourd’hui l’existence du sénat n’est plus trop contestée même si y a eu
une tentative de suppression du Sénat par De Gaulle et aussi par Lionel Jospin qui a critiqué
cette chambre.

1. la justification de la seconde chambre en état unitaire

On peut trouver des justifications selon trois points de vue :


- libéralisme politique : il a pour but de limiter le pouvoir, de le modérer. L’existence d’une
deuxième chambre législative va dans ce sens. La seconde chambre va modérer la
première, la chambre basse. On voit apparaitre le bicaméralisme sous le directoire (deux
assemblée au lieu d’une). On nous dit « la chambre basse sera l’imagination de la
République et le Conseil des anciens sera sa raison » c’est en image ce qu’on connait :
façon de diviser le pouvoir législatif. Modérer le pouvoir (les deux chambres doivent
s’entendre). La deuxième chambre doit être une chambre de réflexion. Une chambre qui
peut être désigné par un roi, par nomination, qui peut être élu mais alors pas comme les
autres députés (pas une 1ère chambre BIS), mode de désignation différent donc les
députés chambre basse : suffrage universel direct et membres deuxième chambre :
suffrage universel indirect. Pour mettre de la distance entre les citoyens et les élus de la
2ème chambre. Pour les rendre encore plus distants ont va leur mettre un long mandat.
Par exemple 5 ans pour le mandat des députés et 9 ans pour le mandat des sénateurs
(jusqu’en 2003, en 2003 on a réduit mandat des sénateurs à 6 ans).

Aux Etats Unis, les représentants sont élus pour 2 ans et sénateurs pour 6 ans.

- Dans le cadre de la confection des lois. Un double examen est une garantie de qualité
des lois, cela permet d’améliorer le contenu des lois. Souvent on va dire que la deuxième
chambre est une (..) améliore, apporte modification de détail. C’est pour quoi très
souvent pour être membre de la seconde chambre il faut être plus âgé car on gagne avec
l’âge de la sagesse. Pour être membre du conseil des anciens, il fallait être marié ou veuf.
Aujourd’hui en France il faut avoir 30 ans pour être éligible au Sénat depuis 2003 et
avant 20003 c’était 35 ans alors que pour être député 23 ans suffisent.

- La décentralisation : C’est la justification que l’on adopte ne France « le sénat sert à
représenter les collectivités territoriales » c’est ce que dit la Constitution et on la vue sa a
un rôle important dans le cadre du contrôle de constitutionnalité sur les lois électorales.
Régime monarchie : représentation de la monarchie, aristocratie par le Sénat (comme en
GB). Reste que pour la démocratie Jacobine, démocratie de Rousseau, cette seconde

73
chambre est inadmissible, elle est inconcevable car elle diminue les pouvoirs de
l’assemblée du peuple.

1ère et 2ème République : 1 seule chambre. Ce n’est qu’à partir de la III République qu’on a
deux chambres en plus du directoire.

Et encore le premier projet de la Constitution de 1946 qui n’a pas été adopté, accepté
comportait qu’une seule chambre l’AS. C’est le second projet qui a ajouté le Conseil de la
République qui été une chambre sans beaucoup de pouvoir amis c’était une sorte de
Sénat amoindri. Lionel Jospin avait fortement critiqué car le Sénat « empêché de voter
les lois comme le voulais l’AS ». Et même en 1969, De Gaulle juste avant de démissionner
avant ce référendum, va proposer une réforme constitutionnelle pour supprimer le
Sénat en tant que chambre législative.

La révision de 2008 a supprimé la spécificité du sénat.


Les démocrates jacobins inspirés par Rousseau sont contre cette seconde chambre, qu’on
soupçonne d’être conservatrice. En 1791, 1793, 1848 et même en 1946 lors du premier
projet cette chambre n’existait pas.

2. la réforme avortée de 1969 :

Sous la V République, sous la présidence de gaulle, le sénat a souvent été une chambre de
contestation, d’opposition et bien que Charles De Gaulle eu défendu l’existence de la
seconde chambre en 1946 dans le discours de Bayeux, malgré tout en 1969 De Gaulle,
président, propose de réviser la Constitution. Cette révision comporte deux aspects : elle
porte sur la région, donc décentralisation et puis sur le sénat, c’est une révision très
audacieuse.
Le président décide de ne pas suivre la procédure normale. Comme il l’avait fait en 1962,
1969 il décide de faire la même chose : il organise un référendum le 27 avril 1969, le résultat
a été non et le président a démissionné.
Est-ce d’autres raisons purement politique qui ont fait qu’au travers du référendum on en a
profité pour se débarrasser du referendum ?
Le but politique était de supprimer le caractère politisé de la seconde chambre, l’empêcher
de jouer son rôle de blocage, d’obstruction. Permettre à l’assemblée nationale d’avoir les
mains libres mais sans avoir à supprimé le sénat entièrement.
On allait le cantonner dans un rôle de conseil, exclusif de tout pouvoir de décision, sa
composition changé, et sa fonction limitée à une consultation sous forme d’avis.
Avec ce projet le sénat devenait une chambre mixte, représentant les collectivités
décentralisées. Et une partie composée des représentants des intérêts économiques, socio,
culturel, ce qui entrainerait l’entrée dans le sénat du conseil économique et social.
Mission : donné des avis, le sénat ne pouvait plus proposer des lois, il perdait l’initiative des
lois.
Avis du sénat qui devait obligatoirement être demandée, délais de 15 jours pour transmettre
l’avis.
L’avis du sénat doit toujours être examiné par les commissions de l’assemblée nationale et il
était prévu qu’il y aurait audition de trois sénateurs qui viendraient expliquer l’avis. Et puis
quand le texte allait être discuté et voté par l’assemblée nationale il était prévue que les
amendements proposés par le sénat devait être discutés et mis au vote.

74
Avant cela il était prévu qu’un sénateur pourrait prendre la parole devant l’assemblée
nationale.
Pour atténuer la portée de cette révision on avait prévu la possibilité de demander un 2 ème
avis au sénat avant le vote. Mais la décision appartenait à l’assemblée nationale seule. Le
deuxième avis devait être donné dans les deux jours.
Possibilité pour l’assemblée nationale d’agir plus vite.
Cela a été refusé.

A. Le mode de désignation des sénateurs

Il s’agit d’un suffrage universel indirect. Pendant très longtemps le mode de désignation a été
extrêmement stable. Ici on ne va pas étudier le mode de scrutin mais on va se demander qui
vote pour désigner les sénateurs (mode de scrutin particulier).

1. l’élection des sénateurs sous la III République :

On peut dire que c’est sous la troisième République que le Sénat commence une vie
démocratique si on met à part le Conseil des Anciens du directoire. Sous les empires
napoléoniens le Sénat n’est pas élu mais nommé par l’Empereur. Sous les monarchies
constitutionnelles de 1814 et 1830, le Senat que l’on appelle la chambre paire est une
chambre nommée par le Roi. => À partir IIIème République : Senat élu.
Pas immédiatement complètement. La loi constitutionnelle du 24 Février 1875 prévoit un
Sénat avec 300 sénateurs composé de deux catégories.
Sénateurs élus au nombre de 225, élus par un collège électoral composé des conseillers
généraux, des élus des départements et colonies.
75 sénateurs inamovibles désignés au départ lors de la première composition du Sénat,
seraient élu par l’assemblée constituante et. Puis une fois ces sénateurs inamovibles
désignés, au fur et à mesure, les nouveaux sénateurs seraient choisi par les 75 sénateurs eux
même qui se renouvèleront eux même par cooptation. 75 Sénateurs devraient être des
monarchistes. La Constitution devait être le fruit d’un compromis entre Républicains et
monarchistes. Monarchistes majoritaires à l’assemblée constituante mais pas de roi pour
gouverner donc compromis. (Déjà 5 ans sans Constitution). Monarchistes ont craqués, sont
passés à la République mais se sont ménagés : sénateurs inamovibles.
Les républicains attendent la première occasion pour transformer le Sénat et l’occasion est
fournie grâce aux victoires.
En 1884 le mode d’élection des Sénateurs va être enlevé de la Constitution et on va le laisser
à la loi et c’est la loi ordinaire du 9 décembre 1884 qui va donner la nouvelle composition du
Sénat et son mode de désignation.
A partir de cette loi du 9 décembre tous les sénateurs sont élus, élu par un Collège composé
des députés du département, les conseillers généraux, les conseillers d’arrondissement
(subdivision des départements) et les délégués élus des conseils municipaux (scrutin
majoritaire).
Ce système qui comprend un collège électoral, sénatorial. Toutes ces personnes représentent
95% (…) Collège des communes de France.
Ce système avantage donc la France rurale et ce déséquilibre par rapport à la France urbaine
va se perpétuer. On le retrouve sous la 4ème République où le Conseil de la République est élu
quasiment de la même façon. Système qui avantage la représentation des communes au
Sénat.

75
2. le mode des désignations sous la V République :

Aujourd’hui le collège électoral est composé toujours au niveau du département par les
députés du département comme précédemment, par les conseillers régionaux du
département, les conseillers régionaux et puis les délégués des conseils municipaux toujours
en large majorité.
Plus la commune a une population importante plus elle aura de délégués.
En pratique ce système avantage toujours les communes rurales.
1 délégué pour une commune rurale représente 400 habitants tandis que pour les villes 1
délégué représente 1000 habitants.
Cette inégalité, cet avantage donné aux communes rurales a été dénoncé comme une
anomalie.
Le gouvernement Jospin en 2000 a voulu corriger cette anomalie par une loi du 10 juillet
2000 : il avait conçu un système dans lequel pour rééquilibrer cette composition du collège
électoral sénatorial on allait introduire des délégués élus en dehors des conseils municipaux,
de sorte qu’il y allait avoir beaucoup de délégués étrangers aux assemblées délibérantes des
collectivités.
Le conseil constitutionnel a censuré la loi, la loi a été déclaré contraire à la Constitution car le
sénat d’après la Constitution assure d’abord la représentation des collectivités
décentralisées, il n’assure pas la représentation des populations : DC du 6 juillet 2000.

Section 2 : l’étendue du choix offert aux lecteurs

Ici il ne faut voir la portée du droit de suffrage du point de vue plus général et du point de
vue de l’éventail des possibilités offertes à l’électeur qui va faire que son vote aura une
portée plus grand pour lui si il peut choisir parmi plusieurs candidat.
⇨ Condition d’éligibilité. Qui peut se présenter ?

⇨ Déroulement des élections et si élections assurent égalité des candidats.

Paragraphe 1 : L’accessibilité de la candidature : les conditions d’éligibilité

Dans les régimes qui pratiquent le suffrage universel le principe est que tout citoyen électeur
a également le droit d’être candidat à une élection sous réserve de remplir les conditions
prévues donc le droit de vote dans un système de suffrage universel entraine le droit à
l’éligibilité.
Cependant comme pour le droit de vote il y a des conditions à remplir que ce soit pur être
candidat à un mandat parlementaire (A) ou à un mandat présidentiel (B).

A. Les conditions d’éligibilité à un mandat parlementaire

Ces dispositions relatives à l’éligibilité relève d’une loi organique en vertu de l’article 25 de la
Constitution qui indique que pour ces conditions il est renvoyer à une loi organique. Les

76
dispositions de la loi organique sont aujourd’hui codifié dans le code électoral (livre 1 titre 2,
chapitre 3, art …).
Sachant que les mêmes dispositions s’appliquent aux députés et aux sénateurs sous réserve
de quelques différences que nous allons voir au fur et à mesure. Pour se porter candidat il y a
ce qu’on peut appeler des conditions positives te des conditions négatives :
- Positives : il faut remplir quelques conditions

- Négatives : il ne faut pas être dans certaines situations qui entrainent une inéligibilité.

1. Les conditions à remplir :

Il y en a quatre séries :
a. il faut avoir la qualité d’électeur :

Donc si on est privé du droit de vote on ne peut pas être électeurs (cas des délinquants qui
ont vu leur peine assortie d’une privation du droit de vote : interdiction définitive ou
suspension temporaire du droit de vote, et dans ce cas l’inéligibilité a une durée double a
celle de l’interdiction de voter).
Les incapables majeurs placés sous tutelle ne peuvent pas non plus être candidats puisqu’ils
ne peuvent pas voter.

b. il faut avoir un certain âge :

Projet de loi organique actuellement.


Aujourd'hui il faut avoir 23 pour être candidat à la députation et 30 pour le sénat.

c. avoir satisfait aux obligations militaires :

Aujourd’hui plus de service militaire.

d. Dépôt d’une déclaration de situation patrimoniale :

Il faut déposer pour que la candidature soit recevable une déclaration de situation
patrimoniale lors du dépôt de la candidature pour les députés au moins.

2. les cas d’inéligibilité :

Il y trois hypothèses dans lesquelles il n’est pas possibles de se présenter :

a. les fonctionnaires :

Inéligibilité qui frappe les fonctionnaires d’autorité, c'est à dire les fonctionnaires qui ont un
pouvoir de décision important.
But : empêcher que ces personnes se présentent comme candidat et utilise leur pouvoir de
fonctionnaire pour obtenir des voies, les voies des électeurs.
Pour ces personnes-là il a été décidé qu’ils ne pouvaient pas être candidats dans les
circonscriptions électorales comprises dans le ressort territorial de leurs fonctions. On ajoute
qu’ils ne peuvent pas non plus se présenter comme candidat dans les circonscriptions

77
électorales situées dans le ressort territorial de leur fonction précédente. Une éligibilité
spatialement limitée.
Cette limitation spatiale de l’éligibilité est d’une portée limitée dans le temps. Cette
interdiction de se présenter ne dure pas indéfiniment, elle dure selon l’importance du
fonctionnaire. Cette limitation spatiale de l’éligibilité est d’une portée limitée dans le temps.
Cette interdiction de se présenter comme candidat dans certains circonscriptions électorales
ne durent pas indéfiniment mais selon l’importance de la fonction du fonctionnaire (plus la
fonction est importante plus la durée de l’éligibilité est longue).
Pour les préfets, les directeurs d’administrations : 3 ans
Pour les fonctionnaires moins importants comme les secrétaires de la préfecture, les sous-
préfets : 1 ans
Pour les magistrats par exemple, les directeurs des impôts, les recteurs d’académie : 6 mois.

b. le médiateur de la République :

Et aujourd'hui c’est le défenseur des droits. C'est à dire une autorité administrative
indépendante qui ne peut se présenter à aucune élection pour garantir son indépendance.

c. les suppléants :

Chaque députés, chaque sénateurs a un suppléant qui est amené à le remplacer si c’est
nécessaire et notamment si le député ou le sénateur devient ministre. Pendant la durée des
fonctions du député ou du sénateur qui est devenu ministre le siège est occupé par le
suppléant.
Avant 2008 quand le député ou le sénateur cessait sa fonction de ministre il ne revenait pas
au parlement et jusqu’aux prochaines élections c’était le suppléant qui el remplacer. Depuis
2008, sa fonction de ministre terminée il retrouve son siège au parlement mais il a été prévu
que le suppléant qui a ainsi remplacer le député ou le sénateur se trouve dans une situation
de conflits d’intérêt car le remplaçant a fait ces preuves. Aux prochaines élections ils ne
pourraient pas se présenter comme candidat contre le député qu’il a remplacé.
Pour le sénateur c’est un peu différent car c’est un scrutin de liste le choc entre les candidats
à l’intérieur d’une liste est moindre donc pour le suppléant du sénateur il peut figurer sur la
liste du sénateur qu’il a remplacé.

3. la sanction de l’inéligibilité :

La sanction de l’inéligibilité c’est d’abord au moment du dépôt de la candidature le refus


administratif de la candidature. Ce refus est opposé par le préfet qui refuse d’enregistrer la
candidature. Il est possible de saisir le tribunal administratif de ce refus pour le faire annuler
=> dans les 24h pour le saisir et doit donner sa décision en 3 jours.
Au niveau du contentieux électoral avec une sanction après l’élection. Là c’est le conseil
constitutionnel qui est juge de l’inéligibilité. Une inéligibilité qui peut entrainer si elle est
établie, si le Conseil Constitutionnel la reconnait, qui va entrainer la déchéance et non pas la
démission d’office du parlementaire (pas confondre : incompatibilité (n’empêche pas la
candidature mais après l’élection elle oblige un choix et si le choix pas mis pour fin
incompatibilité du Conseil Constitutionnel peut désigner …

78
Cette déchéance doit être demandé après la proclamation des résultats ou même après le
délai de contestation et peut être même demandé en cours de mandat si par exemple le
député est juger par une juridiction qu’il est condamné, il pourra être frappé d’une
inéligibilité par le tribunal. Ca peut arriver en cours de mandat.
Qui peut saisir le Conseil Constitutionnel ?
➔ Bureau de l’assemblée, ministre de la justice ou ministère public de la juridiction qui a
condamné le parlementaire.

B. Les conditions d’éligibilité à la présidence de la République

Il y a des conditions d’éligibilité classique qui sont celles qu’on vient de voir pour le député
(être électeur, avoir 23 ans, avoir satisfait aux obligations militaires et ne pas avoir fait deux
mandats présidentiels successifs depuis 2008).
Depuis que le président de la République est élu au suffrage universel direct depuis 1962 il a
fallu organiser un système de filtrage des candidats.
Il fallait éviter qu’il y ait trop de candidats, des candidats farfelus, des candidats qui étaient
des gloires locales, alors on a cherché un système, qui a été critiqué, système de parrainage
ou de la présentation.
Il va falloir que ces candidats soient parrainés, soutenues.
Qui peut soutenir un candidat potentiel ? Et combien faudra-t-il de soutien ? Comment va
s’exprimer ce soutient ?

a. les titulaires du droit de présentation :

Ce sont des élus, il n’y a pas que les maires. Les parlementaires peuvent signés, les
conseillers régionaux, généraux, les maires, les conseillers de Paris, les membres des
assemblés territoriales et collectivités d’outre-mer, les membres élus du conseil supérieur du
conseil français à l’étranger, et depuis 2001 d’autres élus : les maires délégués des communes
associées, les maires d’arrondissements de Marseille et de Lyon, mais aussi les présidents des
organes délibérants des communautés d’agglomérations ou communauté de communes, les
députés européens français et depuis 2006 le président du gouvernement de Nouvelle
Calédonie.

b. Le nombre requis de signatures 

Il faut 500 signatures d’élus d’au moins 30 département ou collectivités d’outre-mer. Sans
que plus d’1/10 ne puisse être des élus d’un même département ou d’une même collectivité
d’outre-mer. On ne veut pas que les signatures soient trop regroupées sur un petit nombre
de départements.

c. le régime de la présentation :

Il faut présenter le candidat en signant un formulaire en signant pour la préfecture. 15 jours


avant la publication du décret qui convoque les électeurs. Donc il faut signer, certifié la
signature, chaque présentateur, chaque parrain ne peut soutenir qu’un seul candidat, la
présentation est unique. Elle ne peut pas être retirée : une fois donné trop tard. Et elle est
rendue publique depuis 1976 (présentations peuvent faire l’objet d’une publication).

79
18 jours avant au moins du premier tour du scrutin il faut envoyer sa au Conseil
Constitutionnel qui va vérifier le nombre, la validité et à partir de là le Conseil Constitutionnel
pourra dresser la liste des candidats.

Paragraphe 2 : L’égalité des chances d’être élu

Egalité des candidats en matière de propagande électorale, ensuite il faut s’attaquer aux
problèmes financiers : fonds nécessaires à la campagne et à leur utilisation. Et enfin le
respect de ses dispositions.

A. la réglementation de la propagande électorale

Trois obligations pèsent sur les candidats en vue d’éviter une trop grande disparité entre eux,
en matière de propagande. Cela concerne d’abord l’affichage. Pendant la période électorale,
c'est à dire trois mois avant le premier tour de scrutin, tout affichage en dehors des
emplacements spécialement prévues et aménagés par les autorités municipales dans chaque
commune par les autorités municipales est interdit. Chaque emplacement doit être de
surface identique pour chaque candidat.
Egalite entre les candidats.
En matière de communication avec le public : pendant cette période électorale il est interdit
de communiquer au public un numéro d’appel téléphonique gratuit et en matière de
publicité commerciale toute pub commerciale est interdite, par voie de presse ou tous autres
moyens sauf pour solliciter des dons.
Dans ce cas la publicité pour obtenir des dons ne doit contenir que les mentions nécessaires
aux versements du don.
L’infraction à ses interdictions est réprimée par le code pénal, amendes administrées par le
juge judiciaire.

A. La réglementation des aspects financiers de la campagne électorale

Il va s’agir des fonds qui vont être utilisé pour les candidats pour les besoins de leur
campagne.
Deux questions se posent :
Qui va manipuler ses fonds ?
Et d’où peuvent-ils provenir ?Quel est le maximum que les candidats peuvent utiliser ?
Autre problème : il s’agit du montant des dépenses.
On va avoir l’idée pour assurer une égalité relative des candidats de mettre un plafond
identique en principe, pour les candidats. Ce plafond va permettre au maximum de ne pas
trop creuser financièrement les candidats.
On va leur rembourser à tous une partie de leur dépenses.
La première direction va viser l’origine des fonds… dans un but de moralisation. La deuxième
orientation visera plus l’égalité des candidats.

1. les dispositions de moralisation de la vie politique :

a. la manipulation des fonds :

80
Idée : il est préférable que le candidat ne puisse pas manipuler les fonds. On va faire
manipuler ses fonds par une autre personne : c’est médiatiser la manipulation par un
intermédiaire.
Pendant l’année qui précède le premier jour du mois d’une élection, et jusqu’au jour où
l’élection est acquise, la collecte des fonds doit se faire par un intermédiaire : soit un
mandataire nommément désigné par le candidat lui même, ou alors le candidat peut aussi
avoir recours à une association de financement électorale.
C’est l’un ou l’autre, on ne peut pas utiliser mes deux en même temps mais on peut utiliser
les deux formules successivement.
Le mandataire ou l’association doit faire l’objet d’une déclaration à la préfecture pour qu’on
puisse l’identifier et sa fonction va être extrêmement importante.
Ce mandataire ou association va encaisser les dons, et va régler les dépenses, et il va devoir
reporter fidèlement sont ces mouvements d’entrée, de sortie, dans un document que l’on
appelle le compte de campagne.
Ce compte de campagne va être demandé aux candidats et donc à ce document sont
annexés l’ensemble de comptes tenus par le mandataire ou l’association.
Ces dispositions sont applicables pour le président ou le député.
Election qui se fait au suffrage universel direct donc cela touche à un corps électoral
beaucoup plus important.

b. la maitrise des sources de financements :

Il y a des sources de financements interdites et d’autres qui sont autorisées mais qui sont
réglementées.
-Les fonds ne peuvent pas venir de l’étranger
-Un candidat ne peut pas recevoir de financement d’une personne morale en dehors d’un
parti politique, ou d’un groupement politique. Cette interdiction est très stricte, elle a pour
but d’éviter que des entreprise, des groupes industriels, financent la campagne des candidats
car à la différence des Etats Unis en France nous pensons qu’un candidat qui doit son
élection aux fonds de groupe financiers, industriels ne sera pas libre dans sa politique, il sera
redevable.
C’est pourquoi en France, en 1995, le législateur s’est résolu à interdire tous dons provenant
d’une personne morale.
Financement = la loi précise ce que ça veut dire, ce sont des dons quel que soit leurs formes :
argent mais aussi des fournitures, des biens de gratuit, des services gratuit, divers avantages
gratuit ou à des prix très inférieurs à ceux normalement pratiqué (dons en nature).
Les dons des personnes physiques sont autorisés mais ces dons sont plafonnés. Initialement
c’était 4 600 euros et depuis 2005 c’est 7500 euros par personne et par élection. Ces sommes
doivent être versées par chèque au-dessus de 150 euros.
 Soucis de la transparence et de la légalité en même tps.

2. les mesures égalisant les chances des candidats  :

a. le plafonnement des dépenses :

Idée : moralisé, le candidat sait qu’il ne pourra pas dépasser un montant de dépenses.

81
C’est une loi du 15 janvier 1990 qui pour la première fois a posé ce principe d’un
plafonnement des dépenses. Ce premier plafond a été progressivement abaissé pour que
l’on dépense de moins en moins.
Il faut distinguer les élections législatives et les présidentielles.
Pour les élections législatives on va tenir compte des dépenses qui précèdent les trois mois
de l’élection. Pendant ce trimestre chaque candidat va pouvoir dépenser un montant égal à
38000 euros plus 15 cents multipliés par le nombre d’habitant de la circonscription.
Pour les présidentielles : on distingue si on est candidat au premier tour et candidat au
second tour, toujours pour les dépenses engagées trois mois avant l’élection.
Pour les candidats du premier tour : 13 700 000 euros (plafond)
Pour les candidats du second tour : 18 300 000.

3. le remboursement forfaitaire des frais de campagnes :

C’est à dire que ce remboursement ne va pas correspondre exactement, c’est un


remboursement à somme fixe.
Pour les élections légustative : il faut distinguer les candidats qui obtiennent moins de 5% des
suffrages exprimés et ceux qui le dépassent.
Pour ceux qui ont moins de 5% on ne leur rembourse rien.
Pour ceux qui ont fait plus de 5% : la moitié des dépenses engagées est remboursé, c’est le
montant réel des dépenses qui est remboursé.
Cependant ce remboursement est exclu quand le compte de campagne n’a pas été déposé,
quand le compte de campagne a été rejeté, quand la déclaration de situation patrimoniale
n’a pas été déposée.

Pour les élections présidentielles : le remboursement est un peu différent.


On a d’abord un remboursement qui est donné à tous les candidats, ce remboursement
minimum général est 1/20 des dépenses avec une avance sur ce remboursement de 15 3000
euros, pour les candidats qui dépassent les 5% au premier tour le remboursement est de
moitié (sauf si problème avec le compte de campagne).
Il faut contrôler ces dispositions.

B. Le contrôle des dispositions relatives aux campagnes électorales

On va d’abord faire contrôler le compte de campagne.


Ensuite éventuellement le juge de l’élection interviendra.

1. le contrôle des comptes de campagne par la commission nationale des


comptes de campagne et des financements politiques

Elle a été créée par une loi du 15 janvier 1990, elle est composée de 9 membres nommés par
décrets pour 5 ans.
Elle doit être indépendante.
Comment assurer cette indépendance ?
▪ Trois membres du conseil d’état (juridiction administrative suprême, à la fois une
juridiction et un conseiller du gouvernement),

82
▪ trois membres de la Cour de Cassation

▪ trois membres de la Cour des comptes (juridiction financière chargée d’examiner les
comptes de l’état et elle publie un rapport).

Qui va choisir ces membres ?


Par décret donc c’est le gouvernement => risque d’une certaine indulgence, de choix
orientés.
Donc il y a un système : nomination sur proposition.
Le gouvernement nomme mais il ne peut nommer que les personnes qui lui sont proposés. Il
n’est pas libre de choisir.
Nomination par décret mais limitée par le mécanisme de la proposition.

Proposition de qui ?
On va choisir le président ou le vice-président de la juridiction (la plus haute autorité de
chaque juridiction).
Et pour garantir l’indépendance cette autorité de proposition agira sur un avis simple du
bureau de la juridiction ou au président des chambres de la juridiction.
Cette commission jusqu’en 2006 ne pouvait pas contrôler les comptes de campagnes des
candidats à la présidence de la République. En effet jusqu’en 2006 c’était le conseil
constitutionnel qui contrôlait les comptes de campagnes des candidats présidentiels.
Et puis une loi organique du 6 avril 2006 a transféré la compétence de contrôle à cette
commission.
Elle réceptionne les comptes de chaque candidat qui doivent lui être adressé dans les deux
mois qui suivent l’élection. Ensuite elle les examine, elle les publie, et à l’issue de son examen
elle a trois possibilités :
- elle approuve le compte de campagne, elle reconnait sa régularité

- elle le rejette, pas de remboursement des dépenses, après une procédure


contradictoire

- la commission peut réformer, redresser le montant, elle le fait quand les montants
lui paraissent anormalement bas.

Ensuite cette commission va devoir prendre l’initiative de saisir le juge de l’élection en cas
d’irrégularité :
- quand le compte n’a pas été déposé dans les délais

- quand il a été rejeté

83
- ou quand après réformation il s’avère que le montant des dépenses ont été
dépassées, et dans ce cas la commission fixe une somme égale au dépassement que
le candidat doit rembourser au trésor public.

Pour les candidats à la présidence de la République, il y a une possibilité qui n’existe pas pour
les députés, c’est l’appel devant le conseil constitutionnel.
Les députés eux devront faire appel devant le Conseil d’état.
Ensuite pour les candidats présidentiels s’il y a des irrégularités mais pas assez grave pour
entrainer le rejet du compte, le remboursement sera modulé selon la gravité des
irrégularités.

2. le contrôle des élections :

Pour les élections nationales, la Constitution charge le conseil constitutionnel du contentieux


électoral. Pour les élections locales c’est le juge administratif qui est compétent. Et tous les
actes qui serraient préliminaires à une élection législative le conseil constitutionnel est
compétent.
La compétence du conseil constitutionnel doit être divisée en deux aspects : élection
présidentiel et élection législative.

a. la compétence du conseil constitutionnel pour l’élection présidentielle

Le conseil constitutionnel ne s’occupe plus, sauf en appel, du contrôle des comptes de


campagne.
Le conseil constitutionnel est chargé de juger les réclamations relatives à la régularité des
opérations électorales, tout électeur, tout candidat, peut déposer une réclamation dans les
48h qui suivent le scrutin.
Le conseil constitutionnel dans le cadre de ce contrôle, peut annuler l’élection mais
uniquement en cas d’irrégularité portant atteinte à la sincérité du suffrage.

b. pour les élections législatives :

Ici le conseil constitutionnel va d’abord sanctionner des candidats par une décision
d’inéligibilité d’un an cas d’absence de dépôt de la déclaration patrimoniale (qui doit être
dépose dans les 15 jours de l’entrée en fonction), ensuite absence du compte de dépôt de
campagne, en cas de rejet du compte de campagne par le juge de l’élection, en cas de
dépassement du plafond des dépenses de campagnes constaté par le juge de l’élection.-->
Ajout d’une volonté de fraude ou que le manquement est été particulièrement grave pour
être déclaré inéligible.
Le conseil constitutionnel est aussi le juge des opérations électorales. Dans les 10 jours de
l’élection législative, tout électeur de la circonscription ou tout candidat peut former un
recours devant le conseil constitutionnel, et là le juge va disposer de 2 pouvoirs :
- réformer les résultats, il peut rectifier le résultat en cas d’erreur dans le décompte
des vois

84
- il pourra annuler l’élection, il faut qu’il y ait deux conditions pour cela : écart de voie
très faible et lorsque l’irrégularité aura eu une influence déterminante sur les
résultats. Une irrégularité n’entraine pas automatiquement l’annulation.

85
Chapitre IV : La conquête du pouvoir normatif

Problématique : il faut savoir si les citoyens obtiennent également le droit de poser eux
même des règles de droit, cela renvoie à la démocratie directe (souveraineté populaire).
Cette question renvoie à la démocratie directe c’est à dire à la souveraineté populaire qui
conçoit la souveraineté comme divisée en parcelle : chaque citoyen ayant une parcelle de
cette souveraineté. Il n’est pas inconcevable d’imaginer une démocratie où toutes les lois
seraient faites par l’expression de la volonté de chaque citoyen => idéal de Rousseau.
Rousseau commençait à penser que sa serait impossible.
Il faut des représentants qui se spécialisent dans cette fonction mais tout en réservant au
peuple la possibilité d’intervenir : démocratie semi directe.

⇨ Evolution du peuple sur le plan constituant (sous chapitre 1)

⇨ Evolution du peuple sur le plan législatif (sous chapitre 2)

Sous chapitre 1 : La conquête du pouvoir constituant

Le pouvoir constituant a deux formes ou deux facettes : le pouvoir constituant originaire et le


pouvoir constituant dérivé.
Le pouvoir constituant consiste à élaborer une Constitution nouvelle.
Le pouvoir constituant dérivé consiste à amender une Constitution existante.

Section 1 : L’obtention de l’exercice du pouvoir constituant originaire

Lorsque l’on va établir une Constitution, par définition il n’y en a plus, il faut donc l’élaborer,
la construire, la rédiger et une fois que c’est fait au niveau du contenu il faut l’adopter.
Il faut distinguer ces deux phases dans l’exercice du pouvoir constituant :
- L’élaboration

- L’adoption

Paragraphe 1 : Le rôle médiat du peuple au niveau de l’élaboration de la


Constitution

Lorsqu’il va s’agir d’élaborer une nouvelle Constitution les citoyens vont limiter leur
intervention quand elle est prévue, elle va se limiter à l’élection de représentants.
Donc c’est indirectement qu’ils vont participer à l’élection : rôle médiat.
⇨ processus constituant qui va mettre en place une assemblée
constituante.

86
Il est possible d’encadre cette assemblée, de la limiter en lui posant un certain nombre de
contraintes. Ce sont les citoyens eux même qui vont lui imposer des limites.

A. l’élection d’une assemblée constituante

C’est une solution la plus démocratique mais il faut constater qu’elle n’a pas toujours été
suive en France. Nous allons avoir des Constitutions où le peuple ne va pas participer à
l’élaboration de la Constitution.

1. le recours à une assemblée constituante pour élaborer la nouvelle


Constitution :

C’est une formule extrêmement démocratique lorsqu’elle désigne une assemblée spécifique.
La formule est un peu moins démocratique lorsque l’assemblée constituante est en réalité
composée de députés qui ont étés élus mais pas pour élaborer la nouvelle Constitution.
Le recours à une assemblée constituante pour élaborer une nouvelle Constitution.
Ils ont été élus pour faire la loi et ils se transforment en députés constituants. Ils ont une
légitimité démocratique mais elle n’est pas très fraiche.

a. la formule de l’assemblée spécifique : la démocratie maximale

Idée : la légitimité pour rédiger la nouvelle Constitution doit être absolue, ce qui signifie que
les représentants, les membres de cette assemblée vont être élu sur leur programme
constituant. Ils vont se présenter aux électeurs avec un programme pour la nouvelle
Constitution donc les citoyens vont choisir une assemblée profilée pour ce travail en
particulier.

C'est à dire que la Constitution terminée, adoptée, cette assemblée va disparaitre. C’est la
formule de 1792 (pour la Constitution de 1793 : Ière République), puis en 1848 pour la
seconde République, en 1870 pour l’élaboration de la Constitution de 1875 : III République et
aussi pour la Constitution de 1946.

b. la formule ambigüe de l’assemblée législative s’érigeant en assemblée constituante

Ici nous avons l’assemblée élue pour voter la loi (assemblé en cours de mandat) qui va se
transformer de sa propre initiative en assemblée constituante. On peut citer comme exemple
les députés à l’assemblée nationale en 1791.

Exemple : Députés qui avaient été élu pour siéger aux Etats généraux et qui ont décidés de se
transformer en assemblée constituante, ensuite à la chute de Robespierre les députés de la
convention après avoir éliminé Robespierre décide eux même d’élaborer la Constitution du
directoire (1795) et enfin en 1830 après le départ du roi Charles X ce sont les députés du
Parlement qui décide de changer de Roi et de Constitution. Ils trafiquent la charte de 1814, la
modifie et en font la charte de 1830 (aucune élection, on reste entre députés déjà élus). Ce
sont des situations un peu particulières mais situations où la population à ce niveau-là n’est
pas intervenue.

87
2. l’absence d’assemblée constituante : un doute sur le caractère
démocratique du processus

Il y a trois hypothèses dans lesquelles il n’y a pas d’assemblée constituante :

a. lorsque la Constitution est octroyée par un Roi

Ce fut le cas en 1814, le premier Empire a disparu (Bonaparte est exilé), le Roi revient (Louis
XVIII) et l’ancien sénat impérial prépare un projet de Constitution : la Constitution des rentes.
Projet élaboré le 6 avril 1814.
Ce n’est qu’un projet qui est rejeté par le Roi, qui va donner à la France sa Constitution qu’il
va octroyer, dans une déclaration de Saint-Ouen du 2 mai 1814. Il a rejeté la Constitution
élaboré par le sénat car elle reposait sur la souveraineté nationale. Le Roi octroi une
Constitution qui sera la Charte, rien de démocratique.

b. la Constitution imposée après un coup d’état

C’est le cas de la Constitution de l’an 8, du Consulat (18 brumaire, avec N. Bonaparte qui met
fin au Directoire par un coup d’état).
Il a préparé la Constitution du consulat, il établit un nouveau régime avec une Constitution
du 28 pluviôse assemblée nationale 8.
Louis Napoléon Bonaparte fait un coup d’état du 2 décembre 1851 et met un terme à la II
République. Et il élabore la Constitution du 14 janvier 1852 qui est d’abord une République
puis transformé en second Empire.

c. une Constitution qui est élaboré sur habilitation législative

C’est le cas le 1er juin 1858, l’assemblée nationale investit en tant que chef du gouvernement
le général De Gaulle, il devient président du conseil.
Et le 3 juin 1958 la loi lui donne les pleins pouvoirs pour élaborer une nouvelle Constitution,
c’est une révision de la Constitution de 1946 qui met en route une révision totale au travers
de l’élaboration de la nouvelle Constitution.
Pas d’assemblée constituante, c’est le général De Gaulle qui est chargé de la nouvelle
Constitution.
⇨ légitimité démocratique indirect

A. L’encadrement du pouvoir constituant de l’assemblée

Il est tout à fait possible lors de l’élection de l’assemblée constituante d’envisager de limiter
ses pouvoirs, de les encadrer.
On veut bien faire confiance aux représentants mais le peuple a la volonté de tracer des
lignes directrices qui devront être respectées.
Il faut reconnaitre que c’est très rarement le cas.

88
Les assemblées constituantes avec des pouvoirs limités sont rares en revanche lorsque un
seul homme est chargé d’élaborer la Constitution la méfiance est beaucoup plus nette et on
va lui imposer des limites et des principes.

1. la rareté des constituantes au pouvoir limité

Il s’agit ici d’analyser des limites de la compétence de l’assemblée constituante.


Nous savons que les limites à une compétence sont de plusieurs sortes (limites de fonds,
matérielles, limites temporels, qui fixent des délais, des interdictions, et des limites de
procédures, de formes).

En principe cette assemblée constituante a une légitimité totale, elle a été élue spécialement
pour élaborer la nouvelle Constitution. Les élus ont étés choisis en fonction de leurs idées
constituantes. La plupart du temps on considère qu’on n’a pas à lui imposer un contenu car
au travers du choix des élus les électeurs ont déjà manifestés l’orientation qu’ils souhaitent
pour la nouvelle Constitution. Donc limite de fonds déjà posés par le choix des électeurs.
Maintenant les limites dans le temps : effectivement il peut être judicieux de poser un délai à
l’assemblée constituante, on peut trouver intérêt à lui poser des limites en matière de
procédures.

a. les limites dans le temps

Lorsqu’on parle de limitations dans le temps ici on vise la fixation d’une durée maximale des
travaux de l’assemblée, on va fixer un délai pour l’élaboration d’un texte, un délai au terme
duquel si aucun projet n’a été adopté l’assemblée constituante est dissoute et il faut
procéder à une nouvelle élection d’une nouvelle assemblée.

Car si elle n’est pas parvenue à un projet dans le délai cela ne s’arrangera pas, c'est à dire
qu’il y a pas d’entente à la majorité.

But : sanctionner une assemblée constituante qui ne parvient pas à décider, sanctionner
l’absence de majorité et limiter dans le temps la période constituante car pendant une
période constituante il n’y a pas gouvernement réel (gouvernement provisoire), il ne peut
donc pas engager de réforme (« il expédie les affaires courantes »), la France a connu une
période constituante très longue : de 1971 à 1975.

Les français par référendum en le 25 octobre 1945 se sont prononcés par une assemblée
constituante au pouvoir encadré. Ils ont voulu une nouvelle Constitution, et ils ont voulu
qu’on encadre l’assemblée constituante.
La 2 novembre 1945 la loi donne sept mois à l’assemblée constituante pour rédiger la
nouvelle Constitution, et au terme de ce délai dissolution si elle n’y est pas parvenue.

b. les limites procédurales :

Ici il va s’agir d’imposer le recours à un référendum.


Une fois que l’assemblée constituante a voté le texte de la Constitution, tout n’est pas
terminé. Il faut que les citoyens acceptent le projet de Constitution. C’est une véritable

89
ratification populaire qui va être utilisé et qui est prévu en 1945, mis en œuvre deux fois : en
1946 car le premier référendum était négatif.

2. L’encadrement du processus constituant en 1958 :

C’est la loi du 3 juin 1958 qui va poser des limites de fonds et de formes au général de Gaulle,
ainsi que de temps.
Limites de fonds : la nouvelle Constitution doit prévoir une série d’éléments détaillés, il y a en
a cinq :
- suffrage universel

- séparation des pouvoirs

- responsabilité du gouvernement, c'est à dire régime parlementaire

- indépendance de l’autorité judicaire

- organisation des rapports avec les peuples associés, communauté française ( les
colonies)

Quant à la procédure il faut consulter un comité composé de parlementaires (avis simple


mais obligatoire).
Et une fois le projet arrêté, fixé, il sera soumis à l’approbation populaire par référendum, et
ce processus de préparation devra se faire dans un délai de 6 mois.
⇨ certaine méfiance vis-à-vis du général De Gaulle

Paragraphe 2 : Le rôle facultatif du peuple au niveau de l’adoption de la nouvelle


Constitution

Lorsque la Constitution n’a pas été élaborée par une assemblée constituante faire intervenir
le peuple pour approuver la Constitution semble un élément indispensable pour dire qu’il y a
démocratie, quel que soit l’organe qui l’a élaboré.

C’est assez fréquent que l’on ait recours à l’approbation populaire maintenant ce n’est pas
systématique et même quand il y a approbation elle peut être trompeuse.

A. L’intervention populaire pour approuver le projet de Constitution

Il y a deux périodes où la peuple est amené à approuver sa Constitution : période


révolutionnaire et période la IV et V République.

1. les Constitution révolutionnaires

90
On pense à trois Constitution :
- 1791

- 1793 ( assemblée constituante élue et référendum)

- 1795

Sur ces trois il y en a deux qui ont été approuvées par le peuple (1793 car c’était une période
de courant jacobins, une assemblée constituante qui avait élaboré une Constitution très
favorable à la souveraineté populaire).

En 1795 il n’y pas d’assemblée constituante ce sont les députés à la convention qui vont
élaborer la Constitution du Directoire et vont soumettre cette Constitution à l’approbation
populaire.

2. L’approbation en 1946 et 1958

C’était une obligation.


La simple caractéristique c’est que en 1946 ça n’a pas marché la première fois le 19 avril 1946
(adoption Constitution) mais projet rejeté le 5 Mai.
⇨ Dans la Constitution, il était prévu qu’une seule chambre et cela n’a pas plu.

Le 2 Juin 1946 élection de la nouvelle assemblée qui apporte des modifications et le second
projet a été adopté le 13 octobre 1946.
En 1958 : un seul référendum.

A. L’absence de l’approbation populaire

Les vicissitudes de cette approbation viennent du fait que l’approbation populaire n’existe
pas ou qu’elle est illusoire.

1. L’absence de tout référendum

Cela se produit dans trois contextes :


- un contexte peu démocratique, hypothèse de 1814 (Restauration monarchique,
texte imposé par le roi)

- un contexte libéral préférant la représentation politique à l’intervention populaire,


contexte où l’on se méfie du peuple et où l’on préfère médiatiser la volonté du
peuple, la filtré. C’est le cas en 1791 où les bourgeois qui ont la révolution
redoutent le « petit peuple ». Donc absence de référendum sur la Constitution. En

91
1830 : la Constitution est élaboré par la chambre des députés, on veut clairement
se rattacher à la souveraineté national mais uniquement représentative (suffrage
censitaire) donc pas de référendum. Et c’est aussi le cas en 1875, personne dans la
classe politique ne veut d’un référendum car on n’a peur du résultat des deux
côtés : monarchistes peur que l’on conforte la République, et républicains car peur
que le référendum soit pour la monarchie. 1848 : l’assemblée constituante vote la
République mais elle n’est pas foncièrement républicaine, et puis il y a eu des
émeutes sociales, ouvrières, en juin 48, on craint qu’il y est de nouveaux troubles.

2. le référendum plébiscite

Il faut distinguer le référendum du plébiscite.


-Le référendum est une question à laquelle le peuple doit répondre par oui ou par non. C’est
une réponse qui ne permet pas de commentaires.

-Le plébiscite c’est toujours une question posé au peuple, une consultat° pop, mais en réalité
la question posée concerne toujours la confiance que l’on met dans celui qui pose la
question. Le oui ou le non s’adresse au questionneur. Ce processus se situe dans un cadre
non démocratique, où il n’y a pas de liberté de vote, où la répression des opposants terrorise
les électeurs. Ce sont des scrutins où on a des résultats à 99,9% de oui => ceux qui ne sont
pas d’accord ne viennent pas voter.

Dans ces conditions le plébiscite n’est qu’une apparence de référendum. Cela s’est produit
pour le référendum de Napoléon, se fut ne réalité un plébiscite (pour la Constitution du
Consulat). La transformation en Empire a été un plébiscite.

Reste le problème très débattu de 1958. En 1958 il y a eu une écrasante majorité en faveur
du projet du Général De Gaulle. Un gros oui. Et chaque fois qu’il a fait un référendum il a
toujours dit qu’il s’engagé personnellement qu’il y avait son maintien au pouvoir derrière la
question posée, cela peut donc fausser le vote.

Si les français disent non il démissionne. Est-ce anti-démocratiques ?


C’est ce qu’il a fait en 1969 pour une révision de la Constitution, le référendum a échoué
donc il a démissionné. Choix politique, aucune obligation de la Constitution.

Section 2 : L’obtention du pouvoir constituant dérivé

Nous allons parler des modalités de la révision, et nous allons voir que ces modalités sont
plus ou moins complexes et l’on va parler de plus ou moins grande rigidité d’une
Constitution selon la plus ou moins grande difficulté à la réviser.

Si la révision est difficile la Constitution est rigide, et inversement.

92
Si c’est une révision souple on pourra dire que c’est presque comme voter la loi mais
normalement en Constitution écrite il faut voter différemment avec une procédure différent :
d’un côté la loi de révision partielle et de l’autre la loi ordinaire.
⇨ normalement toujours un certain degré de rigidité.

Pourquoi il faut que les procédures soient différentes ?


- raison juridique : la Constitution est la règle supérieure et donc cette supériorité
peut se fonder sur l’organe, le contenu, mais cette supériorité peut aussi s’exprimer
par une procédure plus solennelle donc plus compliqué que la loi ordinaire.

- Raison politique : la Constitution établit le régime politique avec un équilibre et


toute révision représente un risque de remise en cause de l’équilibre
constitutionnelle. C’est un risque, est-ce qu’on va mieux faire ?

On va donc observer une grande méfiance dans toutes les révisions.

Paragraphe 1 : L’initiative exceptionnellement populaire de la révision

Cette initiative comprend deux aspects :


- un aspect de forme : aspect procédural qui correspond à la demande d’une révision

- un aspect de fond : proposer un projet de révision, de présenter un texte de


révision

A. La demande de révision ou l’initiative formelle de révision

On peut constater à ce niveau que l’intervention populaire au niveau de l’initiative est très
rare. Mais en même temps il faut reconnaitre aussi que l’initiative parlementaire n’’est pas
non plus favoriser sauf dans deux Constitution : celle de 1875 et 1958, où le déclenchement
d’une révision est relativement simple.
Il est extrêmement rare également que l’on donne à l’exécutif l’initiative de la révision.

1. L’exclusion fréquente de l’initiative populaire en matière de révision :

Les motifs de cette exclusion tiennent au souci de préserver la stabilité des institutions.
Donner la possibilité au peuple de contester la Constitution au travers d’une demande de
révision engendre des risques de contestations, donc de perturbation du fonctionnement
des institutions.

Il y a en France qu’une seule Constitution qui avait envisagé que le peuple enclenche la
révision de la Constitution, il pouvait le faire pour demander une révision totale ou partielle,
c’était la Constitution de 1793 (Ière République, jamais appliquée). Une minorité de la
population pouvait déclencher un référendum pour obtenir le déclenchement de la révision.

93
En suisse on trouve un processus similaire, une initiative populaire qui fonctionne un peu
différemment. Aux Etats Unis aussi, dans certains états fédérés cette initiative de révision par
référendum est possible mais cela ne joue pas pour la Constitution fédérale.

2. l’initiative parlementaire rendue difficile

De nombreuses Constitution vont prévoir une initiative difficile à mettre en œuvre. Il ne s’agit
cependant que de déclencher la procédure, c’est simplement lancer la procédure.
Il y a une crainte de lak révision, et pourtant il est admis que tout peuple a droit à changer sa
Constitution (pas d’intangibilité absolue de la Constitution).

Face à cette nécessité d’accepter de réviser, on va utiliser plusieurs moyens pour rendre cette
révision la moins fréquente possible.

En 1791, on vient d’établir la première Constitution écrite, la révolution vient de se faire, bien
évidemment les auteurs de cette Constitution craignent qu’on la modifie. Ils disent : « nous
allons mettre en place un déclenchement de procédures sur plusieurs années », on ne
pourra pas réviser avant 6 ans, et chaque révision devra au moins être séparée par six
années.

Et encore pour que ces 6 ans soit valables il faut que tous les deux ans sans interruption
l’assemblée législative est votée en faveur de la révision de la Constitution.
A chaque législature nouvelle il faudra un vote pour la révision.
Après on pourra faire la révision.
C’est pour quelques articles constitutionnels.
1793 : Directoire, (après qu’on est guillotiné Robespierre). Là il faut 9 ans avant de réviser.
Dans un espace de 9 ans il faut que le conseil des anciens propose à la chambre basse une
révision. Il faut donc double vote. Trois fois à 3 ans d’intervalles. La révision sera alors
enclenchée, on convoquera une assemblée de révision.

1848 : cela correspond à un problème lié à une situation. II République, Suffrage universel,
avec souveraineté populaire, donc pas de mandat impératif. Il y a une seule assemblée et
idée qu’il ne faudrait pas que les députés modifient la Constitution à leur profit. Donc on va
dire on ne pourra lancer la révision que la dernière année du mandat. Il faut se décider dans
les trois mois, trois votes de l’assemblée nationale, trois votes successifs : un par mois. Il faut
voter à la majorité des ¾ des votes, dans un laps de temps court.
1946 : c’est toujours trois mois. Il y a deux votes de l’assemblée nationale à la majorité
absolue des membres de l’assemblée nationale (pas des voix, donc majorité difficile). Difficile
à obtenir avec le multipartisme. Cette première initiative doit être revotée à nouveau trois
mois après à la même majorité sauf si l’on associe la deuxième chambre du parlement
(conseil de la République qui remplace le sénat), après son vote l’assemblée nationale peut
saisir le conseil de la République pour lui demander de voter, et si celui-ci vote à la majorité
absolue aussi c’est bon.

3. les Constitutions à révisions facilitées

94
C’est d’abord la Constitution de 1875, pour déclencher une procédure de révision la chambre
des députés doit voter cette décision de réviser à la majorité des voix, puis le sénat doit
également voter à la majorité.

Un seul vote sans majorité, et c’est là le problème : il faut que les deux soient d’accord (seul
difficulté).

C’est si facile pour des raisons historiques : en France il y a avait un parti républicain et un
parti monarchique, ils se sont mis d’accord en 1875 pour élaborer une Constitution qui ne
satisfaisait ni les républicains ni les monarchistes.
⇨ En 58 : l’initiative appartient à tous députés à tous sénateurs qui va déposer un texte,
une proposition de révision. La seule difficulté c’est qu’elle soit inscrite à l’ordre du
jour de l’assemblée. C’est-à-dire que l’assemblée en interne décide de la discuter. Il
n’y a pas de phase préalable compliquée pour la révision de la Constitution. On
propose et on voit. On n’a plus peur de la révision.

4. l’initiative de l’exécutif

Sous la IIIème République pour la première fois, le président de la République à l’initiative de


la révision. En 1848 il ne l’avait pas. Constitution interdisait deux mandats consécutifs. Donc
coup d’Etat de la part du président.

Sous la IIIème République. En 1873 la restauration monarchique rate car le comte de


Chambord au moment où l’on sent que les républicains qui sont en minorité, il refuse que
l’on fasse une monarchie constitutionnelle car il a des principes et donc n’accepte pas les
conditions qu’on lui impose.

Les monarchistes ont voulu mettre comme président de la république une monarchie
pendant sept ans, qui pourra proposer une révision. C’est pourquoi MAC Mahon devient
président de la République et pendant sept ans il peut proposer seul la révision. Il
démissionnera avant la fin de son mandat.

Sous la IVème République le président n‘a aucun pouvoir pour déclencher la révision, après
Mac-Mahon pareil. En 1958 avec le général de Gaulle le président de la République propose
un projet de révision mais il ne le fait pas tout seul. Il le fait sur proposition du premier
ministre.

Si en période de cohabitation les choses changement. Le premier ministre peut proposer et


le président peut refuser (et inversement).

B. L’initiative matérielle ou initiative au fond de la révision :

A ce niveau il n’y a pas en France d’exemple d’élaboration populaire, c’est parfois une
assemblée constituante élue, de révision, qui s’occupe de ce projet mais pas toujours.

1. l’absence d’initiative matérielle du peuple

95
On ne demande pas au peuple de proposer un projet de révision, on lui demander ensuite
d’élire une assemblée constituante de révision. L’issue, le résultat, l’aboutissement du
référendum populaire est l’élection d’une assemblée de révision.

Ce n’est pas le cas partout, en Suisse, ce n’est pas du tout pareil. Une partie des citoyens peut
proposer un projet rédiger ou bien un texte en terme plus généraux, et cette proposition
populaire est présentée à l’assemblée fédérale. Cette assemblée fédéral (les députes)
doivent examiner le projet populaire, dire s’ils sont d’accord ou pas. Mais quel que soit le
vote de l’assemblée il y aura référendum : pour ou contre la proposition.
L’assemblée peut proposer un contre-projet de révision.

Au Etats Unis, les citoyens peuvent préparer un vrai projet et ici les élus seront cours cuités,
ils n’auront pas leur mot à dire => démocratie semi-directe.

2. l’intervention d’une assemblée constituante de révision spécialement élu


pour la révision

C’est la solution la plus répandue, en France et à l’étranger.


Elle peut se justifier sur le plan théorique te sur le plan pratique.
Plan théorique : assemblée constituante qui aura une légitimité totale pour réviser
puisqu’elle a été élue pour ça = conforme à la théorie de la démocratie
Sur le plan pratique : cela évite des risques de dérapages de révision puisque ce ne sont pas
les députés en place qui vont faire la révision.

Les membres de l’assemblée constituante de révision n’ont aucun intérêt immédiat dans la
révision, ce qu’ils vont modifier ils ne vont pas en bénéficié.
Assemblée de révision a une existence éphémère, ses membres n’ont pas d’intérêts
personnels.

Cette formule a été choisie en 1793, en 1795 et en 1848. Cette assemblée de révision peut
être élue avec le même mode de scrutin que celle pour l’élection des législatives.
En revanche cette assemblée constituante ne doit absolument pas s’occuper de législation
ordinaire. (Précisé dans toutes les Constitution).

3. l’utilisation des assemblées législatives ordinaires transformées en


assemblée constituante

Avec ce procédé la révision sera votée par l’assemblée législative en place.


Avantage : pas besoin de nouvelles élections, pas de risque de l’assemblée constituante qui
voudrait prendre al place de l’assemblée parlementaire
Inconvénients : pas vraiment de légitimité, elle va bénéficier elle-même de la révision qu’elle
va faire

C’est la solution choisit dans les Constitution de la III, IV, et V République. Sous la IVème et la
Vème République les assemblées votent séparément (ensemble sous la III).

96
Les juristes se sont dits : « pourquoi ne pas faire une chambre mixte » => idée de 1791.
L’assemblé de révision était composé de deux séries de membres (députés ordinaire et
membres élus supplémentaires qui n’étaient là que pour la révision => membre qui se
retiraient des que la révision étaient voté).

C’est un procédé qui semble accroit les faveurs des Constitution, mais il y a quand même un
risque lorsqu’il y a deux chambres à égalités.

Lorsque les deux chambres sont à strictes égalités et qu’elle vote séparément, une des deux
chambres seulement peut bloquer la révision. C’est le cas sous la 5ème République.
On a eu deux révisions qui ont échoué a cause du refus du Sénat. Deux révisions proposées
par le président Mitterrand en 1984 et 1990. Certains s'en sont émus et ont dit : comment le
sénat pourrait s'opposer à une révision?

Certains s’en sont émus et on dit comment le Sénat, une chambre élue au suffrage indirect,
où règne une inégalité fragrante entre les communes rurales et urbains pourraient s’opposer
une révision de la constitution. Remise en cause de l’égalité de ces deux assemblées.
En 1993, un comité s’est penché sur la Constitution, comité VEDEL (un juriste très éminent)
et le 15 février 1993, il a proposé une solution pour empêcher ce blocage sans remettre en
cause le principe de l’égalité de ces deux assemblées.
Il lui suffisait de voter aux 3/5 des voies. Avec une majorité des 3/5 une des deux assemblées
auraient pu voter seule la révision => pas retenu.
Aujourd’hui encore les deux assemblées doivent être d’accord pour voter la révision.
Après le vote il y a une dernière étape : l’approbation, la confirmation du vote par le peuple.

Paragraphe 2 : L’approbation populaire simplement éventuelle 

Nous avons ici un référendum d’approbation (approuver et ne pas décider).


Ce référendum populaire n’est pas systématiquement prévu. Quand il y a une assemblée
constituante spécifique on ne voit pas pourquoi on lui imposera encore une approbation. En
revanche quand il n’y a pas d’assemblée constituante spéciale, quand ce sont les
parlementaires qui votent la révision on peut alors penser à faire approuver la Constitution
par les citoyens (c’est le cas en 46 et 48).
En 1946 : logique de compensation
En 1958 : c’est une logique de confirmation avec une pointe de méfiance

A. Le référendum de compensation

Dans la Constitution de 1946 et on pourra comparer avec le référendum italien.


Idée : le référendum compense un vote de la révision qui n’a pas pu obtenir une très large
majorité. La révision a été votée mais à une majorité qui n’est pas très forte donc on peut se
demander si cette révision à suffisamment de légitimité. On compense la faiblesse de la
majorité du vote parlementaire.

97
1. le mécanisme de 1946 :

Article 90 alinéa 3 : il dit qu’en principe il y a référendum sauf si l’assemblée nationale a voté
la révision à la majorité des 2/3 ou bien si les deux ont voté la révision aux 3/5 des voies.
La présentation est donc trompeuse... Donc la survenance du référendum dépend du
Parlement. Il n'y a pas de mécanisme véritablement automatique qui contraigne les députés.

2. la Constitution italienne

Ici on nous dit que le référendum est possible lorsque les deux chambres ne sont pas
parvenues à voter la révision à la majorité des 2/3. Il doit être demandé, il n’est pas
automatique. Le Parlement italien peut éviter le référendum en votant à la majorité des 2/3
Là, le Parlement italien peut éviter le référendum en votant à cette majorité mais a la
différence de la France, s'il n'y parvient pas, le référendum ne sera pas automatique : il
faudra qu'il soit demandé soit par 500 milles électeurs soit par 5 conseils régionaux, soit par
1/5 des députés ou 1/5 des sénateurs. Donc en France si la majorité des 2/3 ou 3/5 le
principe s'applique du référendum : en Italie cela n'est pas le cas.
Le mécanisme est différent mais on retrouve la même idée : ce sont les parlementaires qui
ont entre leurs mains le référendum : ce sont eux qui par leur mobilisation, vont pouvoir
empêcher ou non la survenance du référendum.
Le système qui a été choisi dans l'article 81 est tout à fait différent.

A. Le référendum de confirmation

Art 89 de la Constitution
Cet article prévoit un référendum après le vote de la révision par les deux assemblées. Ce
référendum n’obéit pas aux mêmes règles selon l’origine de la révision, selon qu’elle soit
d’origine parlementaire ou gouvernemental soit qu’elle soit d’origine présidentielle.
Si l’origine de la révision est parlementaire on parle d’une proposition de révision, et si c’est
une initiative exécutif du gouvernement sur proposition il faut parler de : projet.

1. le référendum obligatoire pour les propositions de révision

Selon l’art 89 la révision votée sur proposition parlementaire doit toujours être suivie d’un
référendum. Cela représente un aléa, on ne peut pas toujours prédire l’issu d’un référendum.
Issue négative => discrédit sur le parlement
C’est une procédure qui n’est pas très favorable aux révisions d’origine parlementaire.

2. référendum sur option présidentielle pour les projets de révision

Quand la révision a été initiée par le président sur proposition du premier ministre une fois
votée le président a le choix :
- il organise un référendum

- OU il choisit de réunir les deux assemblées parlementaires en congrès à Versailles,


et la révision devra être votée par le congrès à la majorité des 3/5 des voies 

98
C’est un choix politique que fait le président, et parmi toutes les révisions constitutionnelles
une seule a été organisée en référendum : révision du 2 octobre 2000 (elle réduit le mandat
du président).

Toutes les autres ont étés votées par le congrès. Elles sont devenues de plus en plus
fréquente avec le temps.

La première c’est en 1963 sur la date d’ouverture des cessions parlementaires. Il faut
attendre 1974 pour qu’il y ait une nouvelle révision sur la saisine du conseil constitutionnel :
révision du 24 octobre 1974 (contrôle de constitutionalité).
Le 18 juin 1976 : révision mineure concernant l’élection présidentielle qui traite du problème
du décès ou de l’empêchement d’un candidat à l’élection présidentielle entre les deux tours.
Ensuite 1992 : révision du 25 juin : permettre la ratification du traité de Maastricht. Elle
déclare aussi que le français est la langue officielle de la République.
27 juillet 1993 : responsabilité pénale des ministres et le conseil supérieur de la magistrature
Le 27 novembre 1993 : révision, qui concerne le droit d’asile dans le cadre des accords de
Schengen (Union Européenne) pour faciliter le passage aux frontières.
4 aout 1995 : révision qui élargit le domaine du référendum législatif, elle va aussi créer la
cession unique du parlement.
22 février 1996 : il est créé une nouvelle catégorie de loi : loi de financement de la sécurité
sociale.
20 juillet 1998 : révision à propos de la Nouvelle Calédonie
25 janvier 1999 : permettre la ratification du traité d’Amsterdam
Et 8 juillet 1999 : révision qui a plusieurs objets : parité hommes/femmes, elle permet aussi
la ratification du traité qui crée la Cour pénale internationale
25 mars 2003 : révision qui concerne le mandat d’arrêt européen et le 28 mars 2003 :
révision sur la décentralisation
1er mars 2005 : révision qui devait permettre de ratifier le traité constitutionnel européen.
23 février 2007 : interdire la peine de mort et réviser la responsabilité pénale du président.
En 2008 : révision pour permettre la ratification du traité de Lisbonne et la révision du 23
juillet (la plus importante) : modernisation des institutions de la Vème République.

La pratique a autorisé le président à ne rien faire, c'est à dire à ne choisir aucune des deux
solutions, c’est ce qu’a fait Georges Pompidou en 1973.

Le président Mitterrand et Chirac ont successivement brandit la menace de ne rien faire


après le vote d’une révision qui ne leur plaisait pas. Et Jacques Chirac a inauguré une
nouvelle possibilité qui est de choisir le congrès mais ensuite de ne pas le réunir à la date
prévue : ajourner la révision du congrès sans donner de nouvelle date => la procédure est
donc suspendue.

Sous chapitre 2 : La conquête du pouvoir de législation

Il ne s’agit de plus de pouvoir constituant mais de pouvoir législatif.


Dans quelle mesure le peuple peut-il intervenir directement dans le vote des lois ?

99
En France nous n’avons que deux Constitution à étudier : 1793 et 1958, ce sont les seules
Constitutions qui ont prévues un référendum législatif.
On va d’abord étudier la nature puis le domaine du pouvoir législatif.

Section 1 : La nature du pouvoir législatif conféré aux citoyens

Paragraphe 1 : La nature juridique du pouvoir conféré aux citoyens


Juridiquement il faut distinguer deux cas :
- le pouvoir du peuple va s’exercer sur un texte qui n’a pas été voté, il va se
prononcer sur un projet

- le texte a été voté et le peuple intervient ensuite, sur le texte déjà voté par une
assemblée.

A. L’intervention populaire relative au projet

Cette intervention du peuple sur un texte non adopté prend plusieurs formes. Selon chaque
modalité le pouvoir du peuple va être différent.

1. le droit de proposition : l’initiative populaire

Dans cette hypothèse c’est le peuple qui déclenche lui-même le processus législatif, c’est lui
qui lance la procédure. Il peut le faire de différentes manières :

a. l’initiative populaire formalisée (présenté sous la forme d’un texte entièrement rédigé,
divisé en art) :

Il y a alors deux possibilités :


- soit ce projet populaire est d’abord présenté aux assemblées législatives pour
qu’elles l’examinent et le votent => processus de l’art 71 de la Constitution italienne.

- OU le texte populaire est soumis au référendum directement, c’est un processus


populaire du début à la fin, on trouve cela dans certains états américains. Les élus
sont cours cuités.

b. l’initiative populaire non formalisée mais contraignante

Il n’y a pas de texte entièrement rédigé. Il s’agit d’une initiative qui a pour but de demander
aux assemblées de légiférer sur un problème.
Ce sont les assemblées législatives qui sont saisies de cette demande.
Un référendum est organisé en vue de contraindre le parlement à adopté la loi qui est
demandée. Cette initiative populaire peut être plus ou moins précise.

100
c. initiative mi- parlementaire mi- citoyenne

Mécanisme introduit par la révision de 2008 à l’art 11


Cette initiative va prendre une forme particulière, il faut un 1/10 des électeurs et 1/5 des
parlementaires qui soutiennent la proposition de loi.
Elle va être proposée aux assemblées, et elle pourra être refusée.
Si elle n’en discute pas le référendum est automatique.
C’est un référendum qui va permettre d’adopter la proposition de loi, c’est directement les
citoyens qui vont adopter les lois.
On ne peut pas utiliser cette procédure pour demander l’abrogation d’une loi qui a moins
d’un an.

2. le droit exclusif de décision

C’est l’adoption de la loi par le peuple. Le texte qui va être adopté peut provenir d’une
initiative du peuple mais aussi un texte qui ne vient pas du peuple.
Art 11 : référendum législatif décisionnel sur un projet de loi à la demande du président de la
République. Demandé soit par le premier ministre soit par les deux assemblées
parlementaires ensemble => compétence conjointe
Et le président est libre d’accepter ou de refuser.
Si le président accepte le référendum et qu’il est positif le projet devient une loi et il est
adoptée (pas de vote du parlement) => loi référendaire qui n’est pas contrôlé par le conseil
constitutionnel.

3. le droit de décision partagé

Dans ce cas le vote parlementaire est autorisé par un référendum préalable. Si le référendum
est négatif le projet ne pourra être ni discuté ni voté.
Exemple de ce mécanisme : art 53 al 3, il s’agit de la cession d’une portion du territoire ou
bien ajout d’un nouveau territoire. Tout projet portant sur cession doit d’abord avoir le
consentement des populations => référendum.
Si le référendum est négatif la cession de territoire ne peut pas se faire.
De la même façon pour l’Outre-Mer il faut un référendum de consentement pour
transformer un département en collectivités d’outre-mer et inversement. Dans ce cas-là, le
consentement est celui des populations intéressées.

B. Le pouvoir d’approbation et d’abrogation des lois

Ce sera pour confirmer l’adoption ou alors pour aboutir à sa disparition de l’ordre juridique.

1. le référendum d’approbation :

Ce référendum intervient dans le cadre de la procédure législative après le vote de


l’assemblée en vue de faire confirmer par le peuple le texte qui vient d’être voté. Ce
référendum doit intervenir dans un délai après le vote parlementaire.

101
Pendant ce délai par la voie d’une pétition, un petit nombre de citoyens peut demander
l’organisation d’un référendum. C’est ce qui était prévue en 1793, la Constitution disait
qu’après le vote par le corps législatif s’ouvrait un délai de 40 jours pendant lequel un
référendum pouvait être demandé par la majorité des départements lorsqu’un 1/10 dans les
départements contestait la loi et demandait un référendum alors il avait lieu.
Donc toutes les lois devaient attendre 40 jours pour entrer en vigueur. Jamais appliqué.

2. Le référendum d’abrogation

Il a pour but de faire disparaitre pour l’avenir une loi en vigueur. Il faut au moins qu’elle est
un an.
En Italie, l’art 75 prévoit que 500 000 électeurs ou 5 conseillers régionaux peuvent
demander un référendum en vue de l’abrogation d’une loi.
Seul obstacle : pour que les résultats du référendum soient pris en compte il faut que la
majorité soit votée, si non résultat pas pris en compte.

Paragraphe 2 : La nature politique du pouvoir conféré aux citoyens

Politiquement le référendum est un pouvoir démocratique mais il faut être vigilant. Pour le
référendum il y a deux dangers : danger de plébiscite, qui est un danger potentiellement réel,
et danger du populisme et l’utilisation de ce référendum contrairement aux valeurs de la
démocratie.

A. La potentialité plébiscitaire de l’art 11

Le plébiscite est une déformation du référendum qui intervient lorsque le référendum est
proposé par un homme politique qui engage sa personnalité, qui s’engage politiquement sur
l’issu du référendum. Il demande un vote de confiance en sa personne. Au travers du vote les
citoyens lui confirment leur confiance
.
Mécanisme peut se situer dans un régime autoritaire (censure, propagande, pressions,
menaces faites sur les électeurs d’oppositions font qu’on est certain des résultats), mais cela
peut aussi s’observer dans un cadre démocratique dans la mesure où une personne se met
en avant, cette autorité pousse les électeurs à dire oui.
Cela peut être vu de plusieurs façons.
Qu’est ce qui peut prêter à ce risque dans l’art 11 ?

1. la double fonction du référendum de l’art 11

Dans sa version initiale (un seul référendum), le référendum va permettre aux citoyens de
décider sur un projet du gouvernement à la demande du premier ministre ou du parlement.
On va dire que ce référendum va permettre au peuple d’arbitrer ou de décider.

a. l’arbitrage entre le parlement et le gouvernement :

Si on lit l’article 11 on peut considérer que le référendum est demandé dans un contexte de
différents entre le gouvernement et le parlement.

102
Quand le gouvernement demande le référendum, cela veut dire qu’il ne veut pas passé par
le Parlement (pas projet discuté etc.). Contourne car il pense que le parlement est un
obstacle, qui ne voudra pas.
Ou alors les parlementaires demandent référendum, ils ne veulent pas trancher la question,
ils se soumettent au peuple (jamais arrivé mais possible).
4 Août 1995, la révision a prévu que le gouvernement doit expliquer pourquoi il veut
contourner le Parlement.

b. l’arbitrage entre le parlement et le président :

Il faut remarquer que le président de la République va décider seul, pas besoin de la décision
du premier ministre, de l’organisation ou non du référendum.
En dehors du cas exceptionnel de la cohabitation, où le président a un premier ministre du
bord opposé, en pratique le premier ministre n’est pas en mesure de demander seul un
référendum.
L’initiative est donc celle du président par l’intermédiaire du gouvernement.
De la même façon le projet de loi, sur le plan juridique c’est le projet de loi du gouvernement
mais si le plan politique c’est le Président.
Il est certain que dans cette configuration, le référendum est un moyen de s’affirmer et de
contourner le Parlement si le référendum réussit.

2. la double attitude du président

Le président s’il veut jouer complètement la carte de sa mise en avant il doit s’engager à
démissionner si le référendum est négatif => risque sur la personne réelle.
Mais le président peut ne pas s’engager à démissionner si c’est un non.

a. un président s’engageant sur l’issu du référendum

C'est à dire que le président met en jeu sa responsabilité politique, c'est à dire qu’il s’engage
à démissionner si le non l’emporte, il n’y ait pas obligé.
Il n’est pas responsable de ses actes politiques (marqué dans la Constitution).
De Gaulle a toujours pratiqué un référendum responsabilité, il en a organisé quatre.
En 1961, et 1962 pour l’indépendance de l’Algérie => référendum positif
Puis 1962 : référendum sur le mode d’élection de la République
Et 1963 sur le sénat et la région => référendum négatif, il a échoué en 1969.

b. un président se désengagent de l’issu du référendum :

Trois présidents ont organisés des référendums de l’art 11, aucun d’entre eux n’a engagé sa
responsabilité. Ces référendums ont presque tous concernés l’Union Européenne.
En 1972 : référendum par Pompidou => élargissement de la Communauté européenne.
Ne pas confondre : la révision votée par le congrès et le référendum du 21 septembre
Jacques Chirac a organisé un référendum le 22 mai 2005.
En 1988, un référendum organisé par Mitterrand sur l’évolution de la Nouvelle Calédonie, il
ne s’est pas engagé sur l’issu du référendum.

103
B. La nature démocratique de l’intervention populaire

Ce sont des pratiques que l’on peut observer à l’étranger notamment en Suisse et aux Etats
Unis.
On s’est aperçu que ces référendums législatifs posés des problèmes importants : favoriser
des partis politiques, discrédits sur les électeurs, atteinte aux droits et libertés
constitutionnelles => risque pour les minorités

1. le risque de perturbation du processus législatif :

Lorsque nous avons un référendum législatif sur initiative populaire cela signifie que nous
avons deux législateurs parallèle, concurrents => risque de discordance.
Risque de conflit qui ne peut que perturber le régime c’est pourquoi on a mis en place un
système qui s’appelle la préemption législative => mécanisme selon lequel une question qui a
été réglée par une loi populaire ne peut plus être régit que par d’autres populaires => évite
les conflits.
Ce mécanisme peut jouer systématiquement, dans d’autres états ce système ne va jouer que
si la loi populaire a été ajoutée à une majorité renforcée.

a. Le référendum instrument des intérêts économiques

Un référendum donne lieu à une campagne : la campagne référendaire et en amont


l’organisation de la pétition au soutien de l’initiative populaire elle aussi demande un
financement. Il y a donc des dépenses.
Le danger c’est que ces frais soient payés par des groupes industriels, financiers en vue de
faire voter une législation au service de leur intérêt. La législation peut cacher une législation
au service financier, économique. Les électeurs étant manipulés par une campagne
médiatique bien menée.
Le référendum populaire n’est pas forcément un gage d’une législation au service d’une
législation au service de l’intérêt général (plus facile de manipuler une population que des
hommes politiques).
Aux Etats Unis, on en prit en compte ce risque et on a décidé de plafonner les dépenses
(difficile car très libre).

Il y a donc des dépenses de campagne référendaires et des dépenses de campagnes


d’initiative législative.
Danger : que ces frais soient payés par des groupes financiers en but de faire voter une
législation en vue de leurs intérêts.
La législation populaire peut cacher une législation au service des intérêts financiers,
économiques…
Aux Etats Unis on s’est aperçu qu’il y avait un danger. Un des systèmes consiste à plafonner
les dépenses de campagne => difficile aux Etats Unis.

b. le référendum : une arme contre les minorités

104
On a soutenu que le référendum législatif pouvait servir les minorités qui ne sont pas
suffisamment ou pas du tout représentés aux assemblées législatives, au Parlement de sorte
que c’était le moyen pour elle d’attirer l’attention sur elle au moyen d’une initiative populaire
par la suite relayé par un référendum.
La pratique des Etats Unis qui est abondante montre que ce n’est pas le cas. Au contraire
minorité qui font les frais de cette législation populaire.
En Suisse on a remarqué que la plupart des référendums locaux avaient été provoqué par
des partis xénophobes (stigmatiser les étrangers, l’islam…).
On s’aperçoit que cette législation populaire peut porter aux atteintes aux droits et valeurs
de la Constitution. Dans ces pays ont a décidé que le contrôle de constitutionnalité
s’appliquait.

Section 2 : Le domaine du référendum législatif

Le référendum est relatif à une loi, non pas à la Constitution. Il ne faut donc pas utiliser le
référendum législatif pour réviser la Constitution. C’est pourtant ce qu’à fait le général De
Gaulle qui a donné lieu à une controverse (étude précise des arguments … en faveur de
l’article 11 pour réviser la Constitution).

Deuxième aspect : domaines dans lequel on peut faire un référendum, domaine législatif pas
illimité, toujours des restrictions. On ne peut pas utiliser le référendum législatif en toute
matière.

Paragraphe 1 : L’extension du référendum législatif au domaine constituant

Le général De Gaulle a utilisé quatre fois le référendum. Les deux premiers sur l’Algérie, ils
concernaient bien la loi.

Le troisième référendum (mandat du président) visait à déterminer la manière dont le


président est élu, et le référendum du 27 avril 1969 portait sur le sénat.

Donc ces deux référendums portaient sur des questions constitutionnelles, et pourtant le
président n’a pas utilisé l’art 89, il a volontairement contourné le vote du parlement (prévu
pour la révision de la Constitution à l’art 89), il est passé alors par l’art 11, et tenté de faire
voter ces lois par le peuple.
Est-ce qu’il s’agissait d’une violation de la Constitution ?
Une partie de la doctrine a soutenu la thèse de l’utilisation de l’art 11 et une autre partie a
combattu cette thèse. 

A. Les arguments favorables à l’utilisation de l’art 11 pour réviser la Constitution

Trois séries d’arguments ont étés présentés :


- Argument de texte : l’art 11 dit que le référendum est possible sur un projet de loi
relatif à l’organisation des pouvoirs publics. Les juristes vont dire : la Constitution
est-ce qu’elle ne concerne pas l’organisation des pouvoirs publics ? en réalité l’art 11

105
dit bien qu’on peut l’utiliser pour réviser l’organisation des pouvoirs publics. La
Constitution prévoit une procédure normale => art 89 ; et puis il y a une voie
dérogatoire => art 11 qui permet de déroger à l’art 89, art 11 : exception.

- Argument qui s’appuie sur la souveraineté du peuple : avec le référendum le peuple


s’exprime, le peuple est au-dessus de la Constitution dans sa souveraineté, c’est lui
qui l’a adopté il peut donc la réviser comme il veut. Donc le peuple en approuvant le
référendum de l’article 62 a validé la procédure. Il a approuvé le fond et implicitement
il a approuvé la procédure suivie. Le peuple n’était pas tenu d’approuver la
Constitution.

- L’existence d’une coutume. Ici on part de la supposition qu’effectivement la procédure


était contraire à la Constitution mais il s’est forgé une coutume qui est nait de la
répétition d’élections présidentielles conformément à la révision de 1962.

Finalement cette coutume a montré que l’on a accepté la procédure suivie, que on la
validé. Sinon on aurait révisé la Constitution.

B. Les arguments défavorables à l’utilisation de l’art 11

Les adversaires de l’utilisation de l’art 11, ils pointaient le fait que le texte dise projet de loi,
ce terme doit être compris de manière stricte (loi ordinaire), quand il s’agit de révision on dit
projet de révision.

Donc l’art 11 indique clairement qu’il ne concerne que la loi ordinaire et pas la révision de la
Constitution.

En plus cette idée de dire qu’il y a une procédure générale et d’exception pour réviser ne
tient pas du tout, en droit lorsqu’il y a une procédure de révision s’est toujours mentionnée
dans le texte.

La relation entre le peuple et la Constitution : ne pas confondre pouvoir constituant


originaire et pouvoir constituant dérivé (pas complètement souverain, il doit respecter des
limites temporelles, matérielles, procédurales, et ces limites s’imposent au peuple lui-
même). Si le peuple veut qu’on révise autrement il faut d’abord modifier le texte de la
Constitution pour que cela devienne possible => respect du droit

La coutume constitutionnelle : on nous dit que depuis 1962 on a élu des présidents de la


République sur ce mode d’élection et que donc cette répétition d’élection aurait validé la
révision de 1962 => raisonnement faussé, la coutume ne peut donner de valeurs juridiques
que ce à quoi elle correspond. La coutume concerne le mode d’élection du président de la
République. Cela ne concerne pas la procédure utilisée pour mettre en place ce mode de
désignation. Pour qu’il y ait une coutume valable il aurait fallu qu’on ait plusieurs révisions de
la Constitution par l’art 11.

106
La Constitution est au-dessus de la loi, cette supériorité se montre au travers d’une
procédure de révision spéciale (rigidité de la Constitution), si on utilisait l’art 11 pour réviser
la Constitution on ferait disparaitre cette différence puisque on utilisera la même procédure
pour voter des lois ordinaires et des révisions => contraire à notre tradition juridique.

Pour éviter ce risque on avait proposé de soumettre au conseil constitutionnel tout projet qui
devrait être présenté au peuple à l’occasion de l’art 11, cette révision n’a pas été retenue sauf
pour le référendum d’initiative populaire et citoyenne qui sera soumise au conseil
constitutionnel.

Lorsque la loi référendaire a été votée, le conseil constitutionnel refuse de la contrôler.

Paragraphe 2 : La limitation du domaine du référendum

En France le domaine est déterminé mais il a été un petit peu étendu.

A. Les matières susceptibles d’un référendum

Il y a deux façons pour délimiter ces matières : méthode positive et méthode négative.

1. la méthode de délimitation négative (pas en France):

Avec cette méthode la Constitution donne une liste de matières qui ne peuvent pas être
soumises au référendum. Tout ce qui n’est pas dans la liste peut être soumis à référendum.
La liste varie selon les pays, mais il y a souvent : la fiscalité, matière pénale, les traités
internationaux, certains domaines qui concernent le financement d’établissements
publiques…

2. la méthode de délimitation positive

On va énumérer les domaines où le référendum est possible, tout ce qui n’est pas dans la
liste ne peut pas faire l’objet d’un référendum (système de l’art 11).
Il faut d’abord qu’il s’agisse d’un projet de loi => texte d’origine gouvernemental, puis il faut
que ce projet porte sur l’organisation de pouvoirs publics.
En 1958 on pouvait également en faire un sur l’approbation d’un accord de communauté
(supprimé en 1995).
Et puis organiser un référendum pour autoriser la ratification d’un traité, pas contraire à la
Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des pouvoirs publics.
Cette liste est celle de 1958, elle est étroite, donc idée d’élargir la liste à de nouveaux
domaines.

A. L’élargissement du domaine du référendum en question

Cette question a été fortement débattue et elle a aboutie mais pas dans le domaine que l’on
aurait cru.

107
1. l’échec de l’élargissement du référendum aux libertés publiques  :

En 1984 une révision constitutionnelle a été tentée pour élargir le domaine du référendum
aux questions concernant les libertés publiques. Le sénat refusa de voter la révision => échec
En 1993 : nouvelle tentative, le comité Vedel avait proposé d’étendre le référendum aux
garanties fondamentales sur les libertés publiques. Donc en mars 1993 le gouvernement
déposa un projet de révision mais il ne fut jamais discuté.

Donc la question resta en l’état, et en 1995 on a décidé d’élargir le domaine du référendum


mais pas pour les libertés publiques.

2. l’élargissement de 1995

La révision du 4 aout 1995 a supprimé les accords de volonté mais elle a rajouté que le
référendum était possible pour les réformes à la politique économique ou sociale de la
nation et aussi réformes relatives au service publique.
⇨ vaste programme

Mais est-ce que ce n’était pas une réforme en trompe l’œil ?


Mais c’est tellement vaste, sensible, complexe que l’on peut imaginer soumettre en
référendum un texte auquel on devrait répondre par oui ou par non (il faudrait un texte
simplisme) Constitution a n’a jamais été utilisé et peut être sa sera jamais utilisé.

3. le référendum sur les traités d’adhésion à l’Union Européenne :

En 2005 la révision du 1er mars avait décidée de soumettre automatiquement au référendum


l’autorisation de ratifier les traités d’adhésion à l’Union Européenne : art 88-5
La révision du 23 juillet 2008 a modifié cette disposition, désormais le référendum n’est plus
automatique, chaque assemblée peut adopter une motion à la majorité des 3/5 qui donne
au président de la République la possibilité de choisir entre le référendum ou le vote du
congrès.

108

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