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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Algérie


Université Badji Mokhtar d'Annaba

Faculté des sciences


Département de biologie
Spécialité : Master 2 Physiologie de la reproduction
Module : Cytogénétique

Thème :

Syndrome de Turner

Présentée par : responsable du module :


· BENILLES Hounaida - Pr. DAAS.T.

Année universitaire 2022 / 2023


I) Introduction
Les anomalies chromosomiques sexuelles représentent une catégorie unique de variations
génétiques qui ont un impact significatif sur le développement, la reproduction et la santé des
individus. Contrairement aux anomalies chromosomiques autosomiques, qui affectent les
paires de chromosomes non sexuels, les anomalies chromosomiques sexuelles se manifestent
dans la structure ou le nombre des chromosomes sexuels, à savoir les chromosomes X et Y.
Ces anomalies résultent d'altérations dans les mécanismes de détermination du sexe
biologique, qui dépendent de l'équilibre délicat entre les chromosomes sexuels. Une
perturbation de cet équilibre peut entraîner un large éventail de conséquences médicales et
physiologiques, affectant la croissance, la maturation sexuelle, la fertilité et d'autres aspects
de la santé. Les manifestations des anomalies chromosomiques sexuelles varient
considérablement en fonction de la nature de la perturbation génétique, du moment où elle se
produit pendant le développement embryonnaire et d'autres facteurs influençant l'expression
génique.
Le syndrome de Turner, également appelé syndrome d’hypoplasie ovarienne congénitale, est
une affection génétique rare liée à l’absence totale (monosomie) ou partielle (délétion) d’un
chromosome X gonosome.
Sa prévalence est estimée à 1/2500 naissances chez les filles. La monosomie du chromosome
X (45, X) ne résume pas la totalité des cas de syndrome de Turner. Dans la moitié des cas, il
s’agit d’une mosaïque (45, X/46, XX) et ou d’une anomalie de l’X, voire de l’Y dans 4–6 %
des cas.
Dans tous les cas il existe deux caractéristiques phénotypiques les plus constantes restent le
Retard statural et l’insuffisance ovarienne. Les autres anomalies (particularités
morphologiques, Pathologies malformatives maladie acquise ont une moindre prévalence. Il
s’y associe parfois des difficultés d’apprentissage spécifiques, mais les performances
cognitives restent globalement identiques à celles de la population générale.
II) Historique

En 1749, Giovanni Battista Morgagni (1682-1771) (1) le célèbre anatomiste italien de


Padoue, donne un exemple complet du syndrome et dans sa XLVIe lettre anatomo-médicale :
il s’agit d’une femme de petite taille, ayant une anomalie du développement des ovaires, sans
ovocytes, et un utérus de dimensions réduites (2, 3).

En 1776, Sommering décrit l’hygroma kystique du cou chez le fœtus. La signification de


cette anomalie ne sera retenue que récemment ; elle permet, par échographie, de soupçonner
le diagnostic de syndrome de Turner avant la naissance (2, 3).

En 1872, Virchow ajoute à la description des malformations la coarctation de l’aorte (3).

En 1905, Frommel décrit l’œdème lymphangiectasique.

En 1930, Otto Ullrich, pédiatre de Munich, décrit un ensemble caractérisé par un « ptérygium
colli » (c’est-à-dire un cou élargi par des palmures) et par des œdèmes avec dilatation des
vaisseaux lymphatiques des membres (4). Il rapproche ces malformations de celles que
Bonnevie avait décrites (5), d’où la désignation de syndrome de Bonnevie-Ullrich (6).

En 1938, Henry Hubert Turner de l’Université d’Oklahoma (États-Unis) (7) rapporte une
série de sept observations de sujets d’aspect féminin comportant une absence primitive des
règles, un impubérisme, une petite taille associée à des malformations multiples dont les plus
caractéristiques sont le cou palmé (ptérygium colli) et le cubitus valgus.

Devant ces symptômes, Turner avait suspecté une insuffisance hypophysaire, ce qui était
faux, mais l’originalité du syndrome était due, à cette époque, à l’ensemble malformatif et à
l’aspect particulier de ces patientes.

Les caractéristiques de cette description n’ont jamais été remises en cause, si bien qu’il est
classique de parler du syndrome de Turner, encore que dans la littérature allemande, on parle
aussi de syndrome d’Ullrich- 20 Le syndrome de Turner. Il est aussi d’usage de désigner de «
turnériennes » les filles atteintes de cette affection (2).

Quatre ans plus tard, en 1942, Varney et al. (8) et Albright, Smith et Fraser (9) insistent sur la
constance du retard de taille dans ce syndrome et, grâce à la mise au point récente du dosage
des gonadotrophines hypophysaires, ils mettent en évidence des taux élevés de ces
gonadotrophines dans les urines des patientes affectées du syndrome. Cela leur permet
d’affirmer que l’hypophyse n’est pas en cause dans l’origine du syndrome et qu’il s’agit d’un
stigmate biologique d’atteinte ovarienne primitive.

En 1944, l’anomalie ovarienne est établie par Wilkins et Fleischmann (10).

L’élucidation des mécanismes de la différenciation sexuelle, notamment par les travaux


expérimentaux de Jost en 1947 (17), puis de Wilkins, en 1955 (2) permet de progresser dans
la connaissance de ce curieux syndrome.

En 1954, Polani rapporte l’absence habituelle de la chromatine nucléaire (corpuscule de Barr)


dans les cellules de la muqueuse jugale des patientes atteintes de syndrome de Turner.

À l’époque, on conclut de façon un peu hâtive que les turnériennes sont génétiquement mâles
(12).

En 1956, la découverte de Tjio et Levan (13) du caryotype humain à 46 chromosomes,


permet à Ford, Jones, Polani, de Almeida et Briggs du Guy’s Hospital de Londres de montrer,
les premiers en 1959, que les sujets atteints d’un syndrome de Turner n’ont que 45
chromosomes. Il manque un X et la formule chromosomique sera appelée 45, X0 (14).i
III) Les origines et les causes du syndrome de Turner

1. Les origines

Le syndrome Turner doit son existence à un accident génétique. Cela veut dire qu’il n’est pas
transmis par les parents.

A) Une absence totale de l’un des gonosomes X (soit 45X) dans 55 % des cas de
syndrome de Turner : la monosomie
L'origine principale du syndrome de Turner réside dans la monosomie du chromosome X, ce
qui signifie qu'une femme atteinte de ce syndrome possède seulement un chromosome X au
lieu des deux chromosomes X normaux.
B) Les deux gonosomes XX sont présents, mais l’un d’entre eux présente une
anomalie dans 25 % des cas : c’est la délétion.
C) L’absence du gonosome X dans une partie des cellules de l’organisme dans 20 %
des cas. Le gonosome est présent dans certaines cellules et absente dans d’autres : il
s’agit du mosaïcisme ou du mosaïsme.
2. Les causes
Les causes exactes du syndrome de Turner ne sont pas connues, mais il est généralement
considéré comme une mutation aléatoire qui se produit pendant la formation des gamètes de
la mère ou du père
Le mécanisme exact à l'origine de cette altération génétique chez l'embryon est inconnu, mais
deux théories possibles sont actuellement à l'étude :
· Théorie méiotique : la cause serait une altération de la gamétogenèse (formation des
ovules et du sperme) des parents. Il en résulterait des gamètes qui ne portent pas le
chromosome X et qui, lorsqu'ils seraient fécondés, donneraient naissance à des
embryons de caryotype 45, XO.

· Théorie mitotique : la perte du chromosome X ne se produirait pas dans les gamètes,


mais serait due à un échec dans les premières divisions de l'embryon après la
fécondation.
La deuxième théorie explique le mieux les cas du syndrome de Turner dans le mosaïcisme,
puisque les divisions avec le nombre déséquilibré de chromosomes seraient à l'origine de la
présence de cellules saines et de cellules avec monosomie chez l'individu.
Le caryotype des femmes atteintes du syndrome de Turner en mosaïcisme est 46, XX/45, X0.

La majorité des recherches misent sur cette seconde théorie, la mitotique, bien qu'elles
n'écartent pas complètement la première.

D) Les manifestations du syndrome de Turner


Les manifestations du syndrome de Turner sont très variables d’une personne à l’autre et, le
plus souvent, celles listées ci-dessous ne se trouvent pas toutes chez une même personne. En
effet, la liste des manifestations possibles ne doit pas faire oublier que, dans bon nombre de
cas, une petite taille dans l’enfance et une infertilité à l’âge adulte vont être les seules
marques du syndrome.

Avant la naissance Avant la naissance, le syndrome de Turner peut se manifester par un


œdème du cou (hygroma cervical) bien identifiable à l’échographie, parfois même par un
œdème généralisé (hydrops fetalis). Dans ce cas il est peu probable que la grossesse se
poursuive. Dans d’autres cas, il n’y a pas d’œdème mais une malformation du cœur ou du
rein, ou une petite taille qui attirent l’attention de l’échographiste. Le plus souvent, il n’y a
aucune manifestation in utero et le diagnostic est posé fortuitement lors d’une amniocentèse
réalisée pour une autre raison (âge de la mère élevé ou risque accru de trisomie 21).

A la naissance A la naissance, il n’y a en général pas d’autre manifestation qu’une taille


légèrement plus petite que la moyenne. Un gonflement (œdème) du dos des mains et des
pieds (syndrome de Bonneville-Ulrich), des ongles courbés vers le haut de façon
caractéristique, et un cou d’aspect palmé (pterygium colli), peuvent être présents. Des
malformations cardiaques peuvent aussi être présentes. Dans environ 5 % des cas, une
malformation cardiaque sévère ou un rétrécissement sévère de l’aorte, la principale artère qui
sort du cœur (coarctation de l’aorte), doivent être opérés rapidement. Cependant, dans la
majorité des cas tous ces signes sont absents et le diagnostic n’est porté que dans l’enfance,
voire même plus tard.
A partir de l’enfance La petite taille est présente dans 98 % des cas. On considère que, à
l’âge adulte, la taille est de l’ordre de 145 cm (en dehors de tout traitement par l’hormone de
croissance), soit 20 cm de moins que la moyenne. La courbe de croissance est caractéristique
avec un ralentissement progressif. Cette courbe s’écarte des courbes standard vers l’âge de 4
ans. Pourtant, le diagnostic n’est fait en moyenne qu’à l’âge de 8 à 10 ans, ce qui souligne la
nécessité d’améliorer l’information sur le syndrome de Turner.
L’absence de développement de la puberté est due à une anomalie de fonctionnement des
ovaires (dysgénésie ovarienne). Elle se manifeste en général par l’absence de développement
des seins et de règles. Les organes génitaux internes (utérus) sont normaux mais restent
infantiles.
Dans environ 25 % des cas il y a une amorce de développement des seins. Des règles
spontanées peuvent apparaître dans environ 15 % des cas. Ces cycles menstruels s’arrêtent en
général rapidement. Des cas de grossesses sont observés (1 à 2 % des patientes) mais
habituellement, le syndrome de Turner est associé à une infertilité en l’absence de prise en
charge spécialisée. Le visage est parfois évocateur et plusieurs caractéristiques sont décrites
comme associées au syndrome de Turner.
La présence de ces signes est très variable et plus de la moitié des femmes n’ont aucun signe
reconnaissable. Ces signes sont habituellement mineurs, et peuvent donner un « air de famille
» reconnaissable seulement par des personnes qui connaissent bien le syndrome de Turner. Il
faut donc être mis en garde contre les photos de patientes qui sont disponibles sur internet,
car seules les patientes ayant les anomalies les plus évidentes tendent à être présentées. Des
problèmes orthopédiques peuvent se rencontrer plus souvent que dans la population
générale : luxation congénitale de la hanche (dysplasie de la hanche) ou déviation latérale de
la colonne vertébrale (scoliose).

FiFig.2

Une fille de 13 ans qui a des caractéristiques physiques typiques du syndrome de Turner
telles qu'une petite taille, une constitution trapue, une poitrine large avec des mamelons
très espacés et une absence de développement des seins, et un cubitus valgus
Gènes associés
Jusqu'à présent, un seul gène des chromosomes sexuels, SHOX (codant pour la protéine
homéoboîte de la petite taille), situé dans la région pseudo-autosomale 1 des chromosomes X
et Y, a été associé de manière convaincante au phénotype du syndrome de Turner. SHOX
échappe à l'inactivation du chromosome X et une diminution de son expression explique en
partie le déficit de croissance associé au syndrome de Turner. En outre, l'haploinsuffisance de
SHOX est généralement associée à la présence d'une scoliose, d'une micrognathie, d'un palais
très arqué, d'une déformation de Madelung et d'une longueur de jambe réduite (mais d'une
taille normale en position assise).
D’autres organes peuvent être atteints :
- Le système cardiovasculaire : dans environ 30 % des cas, il y a une malformation
cardiaque, en général mineure, portant en particulier sur l’aorte (coarctation de l’aorte) ou la
valve aortique (valve aortique bicuspide). L’hypertension artérielle précoce est également
fréquente : jusqu’à 40 % des adolescentes et des jeunes femmes en sont atteintes. La
surveillance des vaisseaux sanguins doit se poursuivre toute la vie, du fait du risque de
dilatation de l’aorte qui expose au risque de dissection aortique qui est un accident grave.
Exceptionnellement, la malformation est grave et met en jeu le pronostic vital. Elle est en
général détectée par l’échographie anténatale.
Génétiquement la présence fréquente de valves aortiques bicuspides et de dilatation aortique
Pourrait être expliquée par deux études. Premièrement, l'haploinsuffisance du gène TIMP1 du
chromosome X (codant pour l'inhibiteur tissulaire de la métalloprotéinase matricielle 1 ; ce
gène échappe à l'inactivation par le chromosome X) qui se produit en même temps que la
présence d'allèles à risque spécifiques d'un gène paralogue (TIMP3 situé sur le chromosome
22) semble expliquer le risque >10 fois plus élevé de valve aortique bicuspide et de dilatation
aortique chez les femmes atteintes du syndrome de Turner.

- Les reins : il peut y avoir un rein unique, un rein en fer à cheval (les deux reins sont unis en
U), ou des malformations des voies urinaires dans environ 20 à 30 % des cas. Ces anomalies
peuvent favoriser les infections urinaires et l’hypertension artérielle.
- Les os : la déminéralisation de l’os (ostéoporose) fragilise l’os et favorise les fractures. Elle
est en partie due à la carence en hormones sexuelles féminines (œstrogènes) et peut donc être
prévenue par un traitement approprié
Le système endocrinien : le risque de diabète (maladie qui se caractérise notamment par une
augmentation du taux de sucre dans le sang - glycémie) non insulino-dépendant (qui n’est pas
lié à un problème de production d’insuline) est deux fois plus fréquent que dans la population
générale. Un mauvais fonctionnement de la glande thyroïde (hypothyroïdie) peut apparaître
chez l’adolescente ou l’adulte dans un tiers des cas environ. Une intolérance au gluten, une
protéine que l’on trouve dans beaucoup de céréales, est possible, c’est la maladie cœliaque.
Le risque d’obésité est également plus élevé chez les femmes adultes atteints du syndrome de
Turner.
- Les oreilles : les otites à répétition sont fréquentes dans l’enfance et doivent être prises en
charge de façon énergique. Les problèmes ORL sont souvent latents et doivent être dépistés
régulièrement dans l’enfance et chez l’adulte. Une diminution de l’audition (hy-poacousie)
est fréquente chez l’adulte.
- Les yeux : le risque de strabisme (yeux qui louchent) est augmenté.
- L’apprentissage : la majorité des personnes ayant un syndrome de Turner a une capacité
intellectuelle normale. Moins de 6 % des personnes atteintes présentent une déficience
intellectuelle. Cependant, il existe souvent des difficultés d’apprentissage spécifiques, liées à
des troubles qui portent sur les capacités de perception et de coordination visuo-spatiales (par
exemple, difficulté pour faire tourner mentalement un objet), et l’apprentissage des
mathématiques. Des difficultés dans la coordination motrice, l’attention et la mémoire
peuvent aussi être présentes et s’améliorer avec le traitement par hormones féminines.
- Le développement socio-émotionnel : globalement, le comportement est dans les limites
de la normale et il n’y a pas de comportement typique du syndrome de Turner (stéréotype
comportemental). Des études récentes montrent que les jeunes femmes atteintes du syndrome
qui ont reçu un traitement par hormone de croissance ont une qualité de vie perçue comme
normale en comparaison avec des jeunes femmes du même âge. En revanche, leur estime de
soi peut être modérément diminuée. L’absence de développement de caractéristiques
féminines (seins, règles...) due à l’insuffisance ovarienne est probablement un des facteurs
importants de cette diminution. Le déclenchement précoce de la puberté (induction
pubertaire) par un traitement approprié (à un âge normal par rapport aux autres adolescentes)
favorise une expérience sexuelle plus précoce, ainsi qu’une amélioration de l’estime de soi.
E) Diagnostique
Le syndrome de Turner peut éveiller des soupçons dès la période de gestation. Certains
signes échographiques comme celles révélant une malformation cardiaque ou rénale sont
très évocateurs. Toutefois, ce n’est que pendant l’enfance ou lors de l’adolescence que le mal
est souvent détecté. Les symptômes comme la petite taille, l’absence de signes de puberté et
bien d’autres, poussent au diagnostic. Il est cependant possible qu’une fille de petite taille, ne
présentant pas les autres signes n’attire pas l’attention.

Le caryotype
Une fois que le mal éveille des soupçons, le diagnostic peut être posé. Il consiste en
l’établissement et l’étude du caryotype encore appelé ‘’étude cytogénétique’’. Il s’effectue
sur la base d’un prélèvement du liquide amniotique (dans le cas d’un diagnostic prénatal) ou
du sang. En effet, le caryotype n’est rien d’autre qu’une technique qui permet d’examiner les
chromosomes, après les avoir disposés par pair et classés par taille. Elle permet de
déterminer le nombre de chromosomes et d’en observer les structures. Cette analyse devrait
permettre d’observer le nombre et les structures des gonosomes.

Les cas où un gonosome X entier manque (caryotype 45X) représentent environ 55 % des cas
du syndrome de Turner. Dans les 25 % des cas de cette pathologie, on remarque la présence
des deux gonosomes X, mais l’un d’entre eux est défectueux. Dans Les 20 % des cas restants,
certaines cellules sont 45X et d’autres 46 X ; certaines cellules peuvent aussi avoir d’autres
anomalies.
Les examens complémentaires
Hormis le caryotype, certains examens peuvent s’avérer nécessaires pour confirmer le
diagnostic du syndrome de Turner. Il s’agit principalement de :

· Le frottis buccal : il permet d’étudier la chromatine nucléaire des cellules


désmaquées. Une fille en bonne santé devrait avoir un corpuscule de Barr
correspondant à ses deux gonosomes X. Dans le cadre du syndrome de Turner, on
constate l’absence de ce corpuscule de Barr ;
· La cœlioscopie : permet de prédire les probabilités de fertilité, en vérifiant la présence
et l’état des ovaires ;
· L’échographie cardiaque : permet d’analyser le cœur et les vaisseaux, même lorsque
les symptômes sont absents ;
· L’étude de la taille, le poids, la tension artérielle et le rythme cardiaque : permet
de mesurer le degré d’atteinte de la patiente ;
· La mise en évidence de la présence des gonadotrophines FSH et LH : en l’absence
de la puberté, ces deux substances sont secrétées en quantité, pour stimuler les ovaires
pourtant inexistants ;
· L’échocardiographie Doppler : permet d’identifier une anomalie d’écoulement dans
le sang, comme les parties où les vaisseaux sont rétrécis.
Tous ces examens aident les médecins à identifier les différents facteurs de la maladie. Les
conclusions permettent donc de faire un diagnostic formel du syndrome de Turner.

F) Le traitement, la prise en charge, la prévention

Le traitement du retard de croissance par l’hormone de croissance (GH, STH ou encore


somatotropine) peut débuter dès l’enfance.

L’hormone de croissance est une substance naturellement fabriquée par une glande située à
la base du cerveau (l’hypophyse). Le traitement consiste à administrer l’équivalent de
l’hormone de croissance, fabriqué en laboratoire (hormone de synthèse).

Le traitement est poursuivi jusqu’à ce que le squelette de la fille atteigne un stade qui
correspond à celui d’une enfant de 14 ans. On parle d’âge osseux de 14 ans. Ceci est
déterminé à l’aide de radiographies.
A partir de l’âge normal de la puberté, l’apport des hormones qui sont normalement
fabriquées par l’ovaire, œstrogènes dans un premier temps puis œstrogènes et progestérone,
est indispensable. La jeune fille reçoit un traitement dit substitutif, d’abord pour induire la
puberté (traitement par œstrogènes).

A l’âge adulte, le traitement substitutif, par œstrogènes et progestérone, doit être maintenu
(sauf contre-indications). Il est actuellement conseillé de prolonger le traitement après l’âge
normal de la ménopause car il protègerait de l’ostéoporose.

La chirurgie : Dans un nombre minime de cas, lorsque du matériel du chromosome Y a été


détecté au caryotype, les ovaires doivent être enlevés car il existe alors un risque de
développement d’une tumeur.
Ou dans les cas d'altérations visuelles, cardiaques ou autres qui peuvent être corrigées.
Le suivi psychologique : s'il y a des troubles du comportement chez les jeunes filles, des
difficultés à faire face au diagnostic ou même lorsque l'infertilité est découverte à l'âge adulte.
G) Conclusion

Cette pathologie survient par le plus grand des hasards. Elle n’est pas transmise par l’un des
parents. Elle ne dépend ni de l’âge de la mère, ni de son hygiène de vie, ni de son
alimentation. Il est donc presque impossible de transmettre cette maladie dans le cercle
familial.
i
David, M., Nicolino, M. (2009). Historique et iconographie du syndrome de Turner. In: Le
syndrome de Turner. Springer, Paris. https://doi.org/10.1007/978-2-287-87855-8_2

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