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Lycée Blaise-Cendrars TP8 – LES MALADIES GÉNÉTIQUES Biologie DF2-TP

TP8 – LES MALADIES GÉNÉTIQUES


Lors des TP précédents, nous avons abordé les lois de la génétique grâce aux travaux de Gregor
Mendel. Nous avons notamment étudié les croisements monohybrides (un seul caractère entre en
jeu) et dihybrides (deux caractères sont pris en compte). Le TP d’aujourd’hui se concentre sur
certaines maladies héréditaires. Ceci permettra d'aborder la transmission des caractères
génétiques que ce soit au travers des chromosomes non sexuels (hérédité autosomique) ou
sexuels (hérédité liée au sexe).

I- INTRODUCTION
Il est utile, pour commencer de faire quelques distinctions.
https://www.institutimagine.org/fr/quest-ce-quune-maladie-genetique-143
Une maladie congénitale est présente à la naissance. Les maladies qui se développent pendant
l'enfance et la vie adulte ne sont pas congénitales. Une maladie acquise résulte de l'action d'une
cause extérieure comme une infection (bactérie, virus, parasite), un empoisonnement ou un
accident.
Une maladie génétique résulte du dysfonctionnement d'un ou plusieurs gènes. Quand une
maladie résulte du dysfonctionnement d'un seul gène, elle est dite monogénique. Une maladie
génétique peut ne pas être héréditaire : par exemple, la plupart des cancers qui résultent de
mutations affectant des gènes dans les cellules tumorales, cellules somatiques qui ne participent
pas à la reproduction sexuée.
Le terme de maladie héréditaire est aujourd'hui réservé aux maladies génétiques, et on préfère
utiliser le terme de maladie transmissible quand la cause n'est pas génétique, par exemple les
maladies sexuellement transmissibles ou liées à un facteur constant du milieu (insuffisance en
iode conduisant au crétinisme). Ces définitions ne sont pas obligatoirement contradictoires :
certaines maladies génétiques sont congénitales et d'autres ne le sont pas, certaines maladies
génétiques sont héréditaires et d'autres non.

II- LA MUCOVISCIDOSE
Encore appelée "fibrose kystique", la mucoviscidose est la maladie génétique héréditaire létale la
plus répandue en Suisse. Un enfant sur 2000 est touché, et dans la population, 1 personne sur 20
est porteuse du gène anormal de la mucoviscidose. Un couple porteur aura, à chaque nouvelle
naissance, 1 risque sur 4 d’avoir un enfant atteint. Cette maladie congénitale, non contagieuse,
altère la composition des sécrétions de certaines glandes, notamment celles du pancréas et des
bronches, et celles qui sécrètent la sueur. Actuellement il n’existe aucun moyen de guérir la
mucoviscidose. Cependant grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la recherche médicale,
on dispose de méthodes de traitements efficaces et de plus en plus de patients atteignent l’âge
adulte. D’autre part, on procède depuis plus de 10 ans à des greffes pulmonaires qui ont un taux
de réussite réjouissant (http://www.mucoviscidose.ch).

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Figure 1. La mucoviscidose. L'allèle normal du gène en cause est situé sur le chromosome 7 (© site web).

EXERCICE 1 : LA MUCOVISCIDOSE EST-ELLE UNE MALADIE HÉRÉDITAIRE DOMINANTE OU RÉCESSIVE ?


En vous basant sur l'arbre généalogique ci-dessous :

Figure 2. Arbre généalogique d'une famille atteinte de mucoviscidose (© web).

1. La mucoviscidose est-elle dominante ou récessive ? Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer


ceci ?
2. Identifiez le génotype des parents de la génération I.
3. Établissez la grille de Punnett correspondante. Quel est le risque pour ce couple d'avoir un
enfant atteint de la maladie ?

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4. Si on prend maintenant un individu au hasard dans la population suisse, il a 1 risque sur 20


(1/20) d'être porteur d'un allèle muté. Quel est le risque alors, pour un couple pris au
hasard dans la population, d'avoir un enfant atteint de mucoviscidose ?
5. Ces données signifient-elles que, pour tous les couples ayant 4 enfants, et dont l’un des
partenaires porte le gène défectueux, 1 enfant sur les 4 sera obligatoirement porteur de la
maladie ?

1) Récessive car si elle était dominante, tous les individus de la génération II seraient atteints. Or,
seule la femme N°3 est atteinte sur l'ensemble des 5 enfants.

2 et 3) Père et mère: Mm
M m
M MM Mm
m Mm mm
Le risque est de 1/4, soit 25%.

4) Les risques se multiplient... La probabilité d'apparition de deux évènements indépendants est le


produit de leurs probabilités individuelles!
Soit 1/20 x 1/20= 1/400
Le risque, on l'a vu au-dessus, est de 1/4 pour un couple hétérozygote.
Soit au final, 1/400 x 1/4= 1 enfant sur 1600.

5) Non, ce sont des probabilités !

Figure 3. Le génie génétique: un avenir pour guérir les maladies héréditaires (©site web).

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III- L'HÉMOPHILIE
HUG : L'HÉMOPHILIE (VIDÉO 12'19)
1- Combien de personnes sont touchées ?
1 personne sur 10'000.

2- Par quoi se caractérise l'hémophilie ?


Temps de coagulation très lent du sang. Il manque un facteur de coagulation: facteur 8
(hémophilie A) ou facteur 9 (hémophilie B).

3- Quels sont les deux types de transmission ?


Génétique: les mamans transmettent le X malade.
Parfois, mutation!

4- Existe-t-il un traitement?
Oui, injections de facteurs de coagulation. Traitement prophylactique: traitement préventif, 2 à 3
injections par semaine. Pour éviter surtout problèmes articulaires. À ce jour, voie orale également.
Le plus grand espoir: le génie génétique.

5- Que remarquez-vous dans ce reportage?


En général, seuls les hommes sont touchés par l'hémophilie. C'est une hérédité liée au sexe, en
particulier au chromosome X. Les femmes peuvent être malades SI mutation sur le X sain, ou
transmission par deux parents (père atteint) et mère porteuse saine.

Figure 4. Une famille célèbre atteinte d'hémophilie, celle de la Reine Victoria. Les symboles colorés sur leur moitié
représentent les femmes porteuses avec un allèle normal et un autre déficient. (©Raven et al., 2011).

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NOTES PERSONNELLES

IV- LA PHÉNYLCÉTONURIE
Le métabolisme est l'ensemble des opérations biochimiques qui s'effectuent dans l'organisme. Ces
opérations sont réglées par des enzymes. La synthèse de ces enzymes est sous la dépendance des
différents gènes portés par les chromosomes. Lorsqu'à la suite d'une mutation ou d'une
transmission héréditaire, il existe une erreur génique, la synthèse de l'enzyme concerné ne se fait
plus. Lorsqu'une enzyme est déficiente, le métabolite qui ne peut plus être transformé s'accumule
dans le sang et est éliminé en excès dans les urines.

La phénylcétonurie est une maladie liée au dysfonctionnement de la phénylalanine-hydroxylase


qui permet la transformation de la phénylalanine en tyrosine. Spontanément très grave, cette
maladie peut être traitée efficacement par un régime qui doit débuter avant le 3ème mois de vie.
Seul un diagnostic précoce et un traitement immédiat évitent à ces enfants des troubles
neurologiques graves : retard mental, troubles du comportement, psychoses, spasmes en flexion,
épilepsie etc. Le régime pauvre en phénylalanine est prescrit pour environ 8 ans afin de garder un
taux de phénylalanine sanguin entre 2 et 5 mg/100 ml. Le régime est ensuite progressivement
élargi car après 8 ans, il n'y a plus de risque neurologique même si les anomalies biologiques
réapparaissent. Il convient néanmoins de contrôler les apports protéiques pour maintenir la
phénylalaninémie au-dessous de 16 mg/100 ml.

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EXERCICE 2

1. Cette maladie est-elle dominante ou récessive ? Pourquoi ?


L’allèle responsable de la maladie est récessif. Si l’allèle était dominant, au moins un
des deux parents (n°1-2) de la fille n°4 aurait également cet allèle.
Par conséquent, il serait également malade. Or, ni 1, ni 2, n’est malade. Seule un
mode de transmission récessif est donc possible. Justification également possible
avec (9,10,16) ou (11,12,18,19,20).

2. Le gène concerné est-il situé sur le chromosome X ? Justifiez votre réponse.


Non, le gène est situé sur un autosome.
Si ce gène était situé sur le chromosome X, alors la fille n°4 aurait le génotype
XmXm (on sait l’allèle récessif). L’un de ces chromosomes venant
nécessairement de son père (n°2). Celui-ci aurait donc le génotype XmY, donc le
phénotype malade. Or, il ne l’est pas. De même, les garçons de cette femme n°4,
aurait reçu un des Xm de leur mère, et un Y de leur père (n°3). Ils auraient alors
tous le génotype XmY, donc un phénotype malade. Or le n° 11 ne l’est pas.
Par conséquent, le g causant la maladie n’est pas situé sur le chromosome X.N
r cela touche les filles et les garçons.

3. Quel est le lien de parenté entre 11 et 12 ? Que leur auriez-vous conseillé s’ils vous avaient
annoncé à l’avance leur intention d’avoir un enfant ?
Ils sont cousins (germains). Conseil : faire un test génétique (en tout cas pour n°12), afin de connaitre
s’il existe un risque qu’ils aient un enfant atteint de la maladie.

4. Complétez l’arbre, en indiquant les personnes hétérozygotes

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V- LA MALADIE DE HUNTINGTON
La maladie de Huntington est une maladie génétique dont les symptômes apparaissent vers 40
ans. Voici l’arbre généalogique de Monsieur Y (n° 21), 25 ans. Des altérations physiques et
mentales peuvent apparaître simultanément, venir l'une après l'autre ou encore de manière
alternative. Parmi les modifications physiques, on note l'agitation, l'apparition de mouvements
désordonnés, des difficultés d'élocution et de déglutition. Les troubles mentaux se manifestent
par des modifications de la personnalité avec, par exemple, une irascibilité permanente, une
apathie, un état dépressif, une perte de volonté, un repli sur soi. En règle générale, la maladie se
déclare entre 35 et 50 ans. La Suisse compte environ 400 personnes atteintes.

EXERCICE 3

1. Cette maladie est-elle dominante ou récessive ? Pourquoi ?


Elle est très probablement dominante. (En fait, elle l’est). En effet, tous les enfants malades ont au
moins un de leur parent malade. Si la maladie était (autosomique) récessive, le parent sain devrait
être hétérozygote pour que les enfants soient malades. Si on suppose que l’incidence des
hétérozygotes dans une population donnée est de 1/30 (ce qui est énorme). On calcule donc la
probabilité d’avoir tous ces hétérozygotes (on n’inclut pas ceux issus de parents malades, puisque
leur probabilité est de 100%). Sont donc concernés les n°1, 5, 10, 11. Donc (1/30)4 soit 1 chance
sur 810'000 que la maladie soit récessive.
2. Le gène concerné est-il situé sur le chromosome X ? Justifiez votre réponse.
Non, il est situé sur un autosome. S’il était (dominant et) situé sur le chromosome X, alors les
pères malades (XMY→malade) transmettraient automatiquement la maladie à toutes leurs filles,
en leur donnant son unique chromosome X (et ce quelque soit les allèles de la mère : XMX?
→malade). Or ce n’est pas le cas du père n°6 et sa fille n°13. (Accessoirement, s’il était récessif et
situé sur le chromosome X, tous les fils d’une mère malade seraient eux-mêmes malades. Ce qui
n’est pas le cas du n°7 par exemple.)
3. M. Y (n°21) souhaite savoir s’il risque de développer cette maladie. Si oui, calculez les
risques (en %). (À faire à la maison, optionnel)
On fait le tableau 16 (nn) x 17 (nM), et on constate que 50% des enfants possible seront (nM)
malades. M. Y a donc 1 chance sur 2 de développer la maladie d’ici 15 ans. On peut lui conseiller
de faire un dépistage génétique.

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VI- LE DALTONISME (À faire à la maison, optionnel)


Le daltonisme est un trouble héréditaire de la vision des couleurs notamment du rouge et du vert.
L’anomalie de la vision est due à un trouble fonctionnel des cônes de la rétine, qui permettent la
perception des couleurs. Il existe plusieurs catégories de daltoniens comme : i) les protanopes : ils
perçoivent le vert et le bleu mais pas le rouge ; ii) les deutéranopes : ils perçoivent le bleu et le
rouge mais pas le vert. En raison de ces difficultés à distinguer les couleurs, certains métiers ne
sont pas préconisés aux daltoniens comme électricien ou pilote de ligne.

EXERCICE 4
On considère un gène « vision des couleurs » porté par le chromosome X. On considère deux
allèles de ce gène : « vision normale » (noté « N »), dominant ; « daltonisme » (noté « n »),
récessif. On considère un couple d’humains non daltoniens, mais la femme est porteuse de l’allèle
« n ».

1. Prévoyez la descendance de ce couple, sachant qu'ils vont avoir 3 filles (notées 1, 2 et 3) et


2 garçons (notés 4 et 5).

2. La jeune fille n°2 rencontre un jeune homme daltonien. Ils ont à leur tour 4 enfants dont 2
filles et 2 garçons. Quelles sont les probabilités que leurs enfants développent le
daltonisme ? Illustrez votre propos par un schéma.

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