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Carré de Malberg trouvait ces conditions nécessaires mais insuffisantes pour définir l’Etat. Pour lui,
l’Etat est « une communauté d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation
d’où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance supérieure
d’action, de commandement et de coercition (=contrainte)».
- Puissance : la souveraineté constitue une puissance, la puissance est le moyen que l’Etat a
pour agir sur les personnes (police, impôts, …) et imposer des sanctions
- Absolu : elle n’a pas de concurrents, elle est plus forte que toutes les autres puissances.
- Perpétualité : la souveraineté est perpétuelle, elle est ininterrompue. Si la souveraineté d’un
Etat disparait, une autre la remplacera (pas de vacances de pouvoir)
Bodin met en évidence la différence de nature qu’il y a entre l’Etat et les autres communautés
(famille, association, …). Il doit y avoir un critère de souveraineté pour qu’il s’agisse d’un Etat.
L’organe souverain doit avoir du pouvoir sur l’ensemble des membres du territoire.
Chez Thomas Hobbes, le consentement mutuel établit le pouvoir souverain (contractualisme). Pour
Hobbes, le pouvoir doit être absolu. En contrepartie, l’Etat donne de la sécurité. Il est la seule source
du pouvoir. L’Etat légitime provient d’un contrat entre le citoyen et l’Etat. Pour lui, les Hommes sont
des loups aux pulsions destructives, et la seule manière de s’en sortir est de transférer les pouvoirs à
un pouvoir central, le Léviathan. L’Etat est fondé sur la base d’un accord. C’est la tradition
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contractualiste, opposée aux deux traditions suivantes : Pour Edmund Burke, l’Etat nous vient de
Dieu, c’est la tradition divine. Pour David Hume, l’Etat advient de la volonté naturelle des individus à
se grouper, c’est la tradition de sociabilité naturelle. Pour Jean-Jacques Rousseau, le peuple est la
source de tout pouvoir, et il se gouverne directement. Il prône la souveraineté populaire absolue. Le
citoyen est soumis à la volonté générale qui n’est jamais modérée peu importe ce qu’elle est.
Hobbes Rousseau
- Pouvoir est absolu - Pouvoir est absolu
- Pouvoir souverain est établi par - Pouvoir souverain est établi par
consentement mutuel consentement mutuel
Benjamin Constant combat la souveraineté absolue. Il prône une souveraineté limitée, modérée. Il
pense qu’il est possible d’avoir une autorité légitime qui garantit la stabilité et la sécurité sans pour
autant conduire à l’anarchie ou à l’opposé tyrannique. Il est pour la limitation de la souveraineté, la
séparation des pouvoirs, la démocratie semi-directe. Il considère qu’il doit y avoir certains domaines
où l’Etat n’intervient pas (libéral).
Il y a une partie de l’existence humaine qui, de nécessité, reste individuelle et indépendante et qui
est, de droit, hors de toute compétence sociale et politique.
Rousseau (18ème) ajoute une nouvelle dimension à la définition de citoyenneté (-> contrat social) :
l’ensemble des citoyens conservent une part active de la souveraineté. Ils établissent des normes
collectives. Chaque citoyen possède une parcelle de la souveraineté.
Cette vision est loin de la réalité, voir imaginaire. En effet, un citoyen n’est pas forcément soumis
qu’à son seul Etat, il peut être partagé entre plusieurs communautés et l’intérêt public n’est pas
toujours la première priorité dans les sociétés contemporaines.
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- Les théories interactionnistes disent que ce qui permet la cohésion de l’Etat, c’est la densité
des interactions entre les citoyens d’un même Etat par rapport à ceux de deux Etats
différents. Le critère est fragile, il n’y a qu’à penser aux frontaliers qui ont autant
d’interactions avec les citoyens de l’autre Etat.
- Le critère de la volonté générale : avance que l’unité sociale vient de la convergence des
volontés d’une communauté (Rousseau). Cependant, la volonté générale n’existe pas, mais
plutôt une majorité et une minorité.
Hans Kelsen définit l’idée du conflit comme à la base de la démocratie.
- Les théories organicistes voient l’Etat comme un corps humain. Cependant, on ne peut rien
ajouter ou retirer à un corps sans le déranger profondément. Absence de réalisme dans cette
théorie.
- La doctrine Max Weber qui voit l’unité de l’Etat comme une puissance de domination entre
gouvernants et gouvernés. L’Etat n’a cependant pas une seule autorité étatique.
L’unité de l’Etat provient de la sphère juridique et non de la sphère sociale (Carré de Malberg). Nous
sommes collectivement soumis à un unique système juridique. Les théories positivistes ne saisissent
cependant pas l’âme de l’Etat, elles passent à côté des traditions, des langues, des coutumes…
- 1er présupposé : si tous les hommes mettaient les intérêts collectifs avant les intérêts
personnels, il n’y aurait pas besoin de domination.
- 2ème présupposé : l’homme est mauvais et dangereux, il faut prévoir un Etat fort afin de
garantit la paix (Hobbes).
- 3ème présupposé : les hommes ne sont pas des anges, mais ils sont capables de s’auto-réguler
sans violences. L’Etat est nécessaire, mais il doit avoir un pouvoir limité (école libérale : John
Locke, John Stuart Mill, …). C’est un intermédiaire entre l’anarchie et l’Etat fort.
Une partie de la littérature établit deux relations entre anthropologie et théorie de l’Etat (par
exemple Thomas Fleiner-Gerster) :
• Anthropologie pessimiste, homme mauvais – Etat fort (Hobbes et toute la pensée étatiste).
• Anthropologie optimiste, homme modéré – Etat faible (libéraux : Locke, Kant, Mill).
Le postulat selon lequel le libéralisme se construit sur une anthropologie optimiste (peu pessimiste)
est récusé par Bernard Manin (2003), notamment, au travers de deux figures importantes du
libéralisme, Montesquieu et Madison :
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Si les libéraux ont cherché à ériger des mécanismes de contrepoids, c’est en raison des abus dont ils
pressentent toujours la possibilité. Le libéralisme est très lucide sur « les passions destructrices » des
hommes.
Si l’on ne peut pas toujours trancher avec certitude la relation entre anthropologie et théorie de
l’Etat, on peut affirmer que :
• Les libéraux et « étatistes » offrent des solutions différentes face aux problèmes posées par la
nature humaine
• Les libéraux cherchent des solutions dans les mécanismes de contrepoids (checks and balances), de
séparation des pouvoirs, de contrôle.
• Les « étatistes » et la pensée autoritaire cherchent davantage des solutions dans la concentration
des pouvoirs (Hobbes).
VII. Conclusion
Depuis quelques décennies, nous assistons à des transformations institutionnelles qui, malgré la
permanence des principes fondateurs de l’Etat, renouvellent, sur le plan interne comme sur le plan
international, la silhouette qui est celle de l’Etat. Si le concept d’Etat est à « historiciser », cela vaut
naturellement pour ses origines, mais également pour son évolution récente. Comme nous le verrons
dans la dernière séance de ce cours : l’internationalisation fait évoluer la conception que nous avons
de l’Etat et de sa souveraineté.
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Chapitre 2 – Libéralisme
I. Introduction
Le libéralisme naît de la crainte de l’absolutisme. Joseph de Maistre, réactionnaire, s’oppose au
libéralisme. La souveraineté se doit d’être absolue et infaillible.
METTTRE DESSIN
I. Le « gouvernement de la liberté »
Montesquieu (18ème) se soucie d’instaurer une séparation des pouvoirs dans l’Esprit des lois (1748)
afin d’éviter les abus de pouvoirs.
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John Locke théorise sur la question de la liberté religieuse (Lettre sur la tolérance 1689). L’état ne
peut agir sur les questions religieuses, on parle de liberté de conscience.
Benjamin Constant : Une loi qui prescrirait la délation, le refus d’accueillir un fugitif politique ou
divers actes inhumains, n’est pas une loi (contraire au droit fondamentaux). Elle est illégitime même
si elle prend les formes de la légalité. Le citoyen a donc le droit et le devoir de ne pas se soumettre à
cette règle. La désobéissance civile garantit les valeurs humaines.
Par la lutte contre « les idées d’uniformité » (Benjamin Constant, John Stuart Mill), il s'agit de garantir
le droit à la diversité et à la pluralité, voire à la singularité. Pour Mill, les progrès de la civilisation sont
dus aux excentriques qui ont fait émerger la nouveauté. Cela donne de l’importance au juge, qui
vient en aide aux minorités. Il faut combattre ce qui relève du conformisme.
L’opinion public permet de limiter le pouvoir politique parfois de façon plus efficace que par la
séparation des pouvoirs. Cela même si les citoyens n’ont pas d’argent, d’armes ou d’armée.
Cependant, l’opinion publique permet un conformisme qu’il faut combattre. Cette problématique a
été relevé par John Stuart Mill et Alexis de Tocqueville.
Ce sont des droits prépolitiques, les individus en sont dotés uniquement parce qu’ils sont humains,
peu importe leur appartenance sociale. Il y en a quatre principaux :
- Droit à l’existence
- Liberté (tant qu’elle n’entrave pas celle des autres)
- Propriété
- Résistance à l’oppression
Ces droits ne sont pas politiques, mais ont des conséquences politiques : les gouvernements ne
peuvent pas ignorer ces droits. Pour les jusnaturalistes, ils devraient constituer une limite à la
volonté du souverain. Si un pouvoir va à l’encontre des droits naturels, il est illégitime. Le législateur
doit prendre en compte les droits naturels pour créer une loi. Par exemple, la déclaration des droits
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de l’homme et du citoyen (1789). Locke considère que le souverain devient un despote lorsqu’il
enfreint les droits naturels.
La théorie des droits naturels est acceptée presque unanimement, sauf pour Jeremy Bentham qui
conteste la théorie. Il prône l’utilitarisme (« qu’est-ce qui fait qu’une action/loi peut être considérée
comme juste, bonne ou opportune ?). Pour Bentham, il faut maximiser le bien-être collectif. Les
règles évoluent, il ne veut pas figer des règles dans le temps. Ce n’est que vers le principe de
l’utilitarisme que doivent converger les règles afin de maximiser le bien-être, il n’y a pas de règles
immuables. Le politique n’a pas à spéculer sur une prétendue loi naturelle, antérieure aux lois
positives, et avec laquelle ces lois devraient s’accorder. Ce sont donc les lois positives, mises en place
par le législateur, en vue d’accroître le plaisir et diminuer les peines qui, seules, « donnent une
existence aux droits ».
Utilitarisme : Une action peut être dite bonne si les conséquences sur le groupe ou la personne
concernée sont bonnes. On met l’accent sur les conséquences.
Si la condition naturelle de l’homme est la sensibilité, ses seuls sentiments éternels sont la
recherche du plaisir et la fuite de la douleur.
Pour Bentham, il n’est pas utile de mettre en place des lois qui ne tiennent pas compte des
sensibilités du contexte.
La politique doit chercher à maximiser les plaisirs. Il faut donc analyser en tout temps les
conditions (temps, lieu, sensibilités, mœurs). Il n’y a pas de normes immuables.
Question du sacrifice :
La question du sacrifice est également un point de divergence entre libéraux des droits naturels
(Kant) et libéraux utilitaristes (Bentham). L'utilitarisme admettra par exemple le sacrifice de certains
permettant le bonheur du plus grand nombre tandis que le libéralisme d'obédience kantienne
tiendra la vie humaine pour sacrée et inaliénable puisque le respect absolu de la vie d'autrui est
imposée par le droit naturel.
L’école libérale des droits naturels n’acceptent pas que l’on puisse sacrifier 1 hommes pour en garder
99 en vie, même si on risque de tuer les 100.
- Police
- Justice
- Sécurité
- Diplomatie
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- Critiques transversales : la liberté dont les libéraux se sont épris renvoie à une liberté irréelle
(formelle) et non-concrète.
- Critiques marxistes : opposent libertés formelles et libertés réelles (capacité économique de
réaliser ces libertés). Ils reprochent aux libéraux de favoriser les droits de l’individu sans se
préoccuper des conditions d’existence de ces mêmes individus. Le droit de l’individu est
favorisé au mépris des individus eux-mêmes.
- Les communautariens : pour eux l’individu est toujours inséré dans une collectivité, ils
considèrent que les libéraux ont imaginé un individu non-enraciné dans une communauté.
(MacIntyre, Michael Sandel)
Les conséquences sociales et doctrinales de ces événements entraînent une redéfinition du rôle de
l'État, dans le sens d’une intervention croissante.
Après la Seconde Guerre mondiale, la théorie libérale est renouvelée par la mise en place, en Europe,
de l’économie sociale de marché. On considère souhaitable que l’Etat prenne des risques auxquels
les individus sont exposés pour les protéger : l’Etat providence se préoccupe des besoins des
individus.
VIII. Conclusion
Même si le libéralisme n’est pas parfait, il a conduit à deux prémisses qui sont restées dans nos
démocraties modernes :
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Première partie :
I. Esquisses de définition de la légitimité
La question - au nom de quoi le pouvoir d’un homme sur un autre est-il légitime et pas seulement
possible ou légal ? – n’a pas reçu de réponse philosophique évidente.
le légitimité est : « Ce qui est fondé en droit, en raison ou en valeur est légitime » // « se dit en
général des choses fondées sur un droit ou une raison qu’on ne pourrait violer sans injustice ou
déraison » // « Le terme de légitimité évoque le fondement du pouvoir et la justification de
l’obéissance qui lui est due »
- Monarchie
- Dictature
- Parlementarisme rationalisé
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David Beetham considère que la typologie de Max Weber ne rend pas compte de la totalité de la
légitimité. Pour lui, l’unique fait de croire en la légitimité ne suffit pas. Pour lui, un pouvoir est
légitime si trois éléments sont réunis :
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Deuxième partie :
I. Droit naturel et positivisme juridique : le bien-fondé des règles
« Ce qui caractérise la doctrine du droit naturel c’est l’hypothèse d’un ordre naturel dont les normes
qui règlent le comportement des hommes entre eux ne valent pas, à la différence des normes du
droit positif, parce qu’elles sont artificielles, posées par une certaine autorité humaine, mais parce
que, émanant de Dieu, de la nature ou de la raison, elles sont bonnes, équitables, justes », Hans
Kelsen.
Droit naturel : les lois sont bonnes du fait même qu’elles sont naturelles
Pour les théoriciens du contrat social, le droit naturel correspond au droit que chaque homme
détient par nature, avant toute instauration de la vie politique.
Quelques jusnaturalistes : Aristote (384 av. JC - 322 av. J.-C), Thomas D’Aquin (1224-1274), Francisco
de Vitoria (1492-1546), Hugo Grotius (1583-1645), Lon Fuller (1902-1978), John Finnis (1940).
C’est sa conformité avec une norme antérieure qui confère à une norme sa légalité, et donc sa
légitimité.
1. Celles qui sont produites par les autorités politiques (positive law)
Règles juridiques
2. Celles qui constituent la loi de Dieu (law of god)
Règles morales
3. Celles qui sont produites par la société, sans l’intervention des autorités (positive morality)
Règles morales
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Austin envisage les trois corps de règles comme des ensembles indépendants. Cependant, une règle
peut entrer dans 2 catégories (moral et droit).
Les positivistes ne mettent pas forcément en lien le légal du moral. Les jusnaturalistes, eux,
considèrent que le droit est juste et bon, car venant d’au-dessus.
Partisans : les lois régulièrement votées auraient besoin d’une référence supérieure, celle du droit
naturel.
- Le positivisme n’a pas eu lui-même de limite à ne pas dépasser. Partant de ce point de vue, le
positivisme n’a pas de réponse à donner aux dictatures.
Mieux vaut être juriste et commenter froidement des textes totalitaires que de soutenir des
régimes totalitaires comme l’a fait C. Schmidt par exemple.
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Par ces trois propriétés : la Constitution devient « la garantie d’un peuple » (Benjamin Constant
(1767-1830).
C’est l’acceptation à la fois juridique et politique de la supériorité de la Constitution sur toute autre
norme.
Juridique :
En résumé :
Article XVI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Toute Société dans
laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point
de Constitution ».
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b) Le constitutionnalisme contemporain
Il ne vise pas uniquement à assurer la sécurité juridique, mais également à assurer la garantie des
droits et des libertés fondamentaux.
Résumé :
Or, dans un système démocratique où le principe de légitimité est le suffrage universel, où trouver le
fondement d’une limitation du pouvoir du peuple par des hommes et des femmes n’exprimant pas la
volonté du peuple, c’est-à-dire les juges ? ce type de contrôle contrarie le principe de séparation des
pouvoirs et le contrôle constitutionnel contrarie aussi le principe de souveraineté populaire
2 arguments :
Pour le cas où ce contrôle contrarie le principe de séparation des pouvoirs, Kelsen rétorque que le
Parlement, comme tout autre organe de l’État, est soumis à la Constitution, ce qui justifie le contrôle
constitutionnel qui serait exercé sur lui.
Pour le cas où le contrôle constitutionnel contrarie le principe de la souveraineté populaire (du
Parlement). Kelsen puise la justification démocratique de l’existence d’un tribunal constitutionnel
dans ses considérations sur la protection des minorités, à laquelle est directement associée sa
conception de la démocratie.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Un exemple pour illustrer le conflit entre souveraineté populaire et contrôle constitutionnel est le cas
de l’introduction du suffrage féminin dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures. Le droit de vote
des femmes a été instauré en 1971 au niveau fédéral. La raison de ce retard était l’obligation de
recourir au référendum obligatoire. Vaud fut un des premiers cantons à l’autoriser puis petit à petit
les autres suivirent sauf pour AI. En avril 1990, ils tentèrent de nouveau en Landsgemeinde mais
échouèrent. Theresa Rohmer déposa plainte au TF qui décréta en 1990 qu’un suffrage
essentiellement masculin allait à l’encontre de l’égalité hommes-femmes prescrit dans la
Constitution suisse. Il y a ici conflit entre souveraineté populaire et contrôle constitutionnel.
V. Conclusion
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Première partie
I. Esquisse d’une définition de la démocratie
Traditionnellement, on appelle la démocratie le gouvernement d’un peuple. La démocratie est une
chose vivante, elle a évolué avec le temps et connu des changements significatifs souvent dus aux
déceptions et critiques qu’elle a engendrées. Etymologiquement, démocratie signifie le pouvoir du
demos (=du peuple). Elle applique deux règles :
- Règle d’inclusion : les citoyens doivent être inclus dans les décisions qui sont prises (un
maximum de citoyens dans le processus démocratique)
- Règle d’autodétermination : les citoyens doivent être habilités à déterminer les règles
auxquelles ils seront collectivement soumis.
Au 20e siècle, Hans Kelsen suggère une classification en deux types de régimes : démocratie et
autocratie.
Pour lui, c’est le principe d’autodétermination et son respect qui distingue la démocratie de
l’autocratie. Par autodétermination, il faut entendre ici le principe selon lequel les normes
s’élaborent dans l’autonomie de la volonté des membres de l’État ou de ses représentants. « Il serait
plus exact de distinguer deux types de constitution au lieu de trois : démocratie et autocratie. Cette
distinction se fonde sur l’idée de liberté politique. Est politiquement libre le sujet d’un ordre juridique
qui participe à la création de cet ordre » (Hans Kelsen, Théorie générale du droit et de l’Etat, 1997 p.
333).
Après l'Antiquité, la démocratie connut une longue période d'oubli, pendant laquelle le mot n'a été
utilisé que pour évoquer le régime des anciennes cités grecques et de la république romaine, alors
que le terme avait disparu du vocabulaire décrivant les institutions contemporaines, à part quelques
cantons suisses.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Deuxième partie
I. De la démocratie directe à la démocratie représentative
La démocratie représentative réapparaît à la fin du 18 ème siècle, simultanément à la révolution
américaine, d’abord dans l’œuvre de Jeremy Bentham, puis avec les auteurs dits « fédéralistes »
(Hamilton, Madison, Jay).
Les débats dans le cadre de la Révolution française alimenteront la réflexion sur la nature de la
souveraineté démocratique.
A. L’argument de la taille
Le territoire d’un Etat est trop vaste et la population trop grande et dispersée pour pouvoir organiser
une démocratie directe. La comparaison avec les polis athéniennes et notre démocratie est
impossible dû à la différence de taille et à la dispersion des électeurs, c’est pourquoi on a une
démocratie représentative semi-directe.
Les mécanismes référendaires (considérés souvent comme des mécanismes de démocratie directe)
sont en réalité des instruments de démocratie semi-directe, puisqu'ils ne requièrent pas le
rassemblement de l'ensemble des citoyens dans un même lieu. Ils donnent lieu à des votes où les
citoyens s'expriment en se soumettant aux procédures électorales classiques (déplacement dans un
local de vote, usage d'un bulletin, secret de l'isoloir et de l'urne, etc.).
B. L’argument de la compétence
Des représentants sont justifiés car meilleurs que les représentés puisqu’ils ont été élus. Selon James
Madison, « il peut fort bien se produire que la volonté publique formulée par les représentants du
peuple s'accorde mieux avec le bien public que si elle était formulée par le peuple. »
L’élection permet de faire émerger des personnalités bien dotés sur le plan intellectuel, qui ont de
bonnes intentions et des qualités morales.
Principe très élitiste. Il n’est pas fondé sur la représentation miroir, qui voudrait que les
représentants soient une maquette de la société civile.
Selon Emmanuel – Joseph Sieyès c’était aussi une question d’éducation : « La très grande
pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisirs, pour vouloir
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
s’occuper des lois qui doivent gouverner la France ; leur avis est donc de nommer des
représentants »
Cette institution est en déclin, notamment depuis 1848. Il reste néanmoins 2 cantons :
- Appenzell Rhodes-Intérieures
- Glaris
Ce déclin met en évidence que cette institution ne s’intègre par réellement avec la vie moderne :
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Introduction des mécanismes référendaires en Suisse dans la deuxième moitié du 19 ème siècle :
Ces mécanismes référendaire ont pu apparaître grâce à cette forme de démocratie directe
(Landsgemeinde) qui a constitué un terrain fertile et grâce à la perméabilité préalable aux idéaux de
la révolution française
Troisième partie
I. La démocratie par les déceptions qu’elle engendre
A. La corruption
Dans les sociétés démocratiques modernes, la déception démocratique liée à la corruption est un
élément fondamental : le gouvernement souterrain (« sottogoverno ») décrit une réalité sociale dans
laquelle il y a un décalage entre les formes réelles et les formes théoriques d’organisation de la
démocratie. En réaction au phénomène qu’est la corruption, une abondante littérature sur la
transparence s’est développée et en a fait un principe -> principe de la transparence (Daniel Naurin,
Christopher Hood).
Ce spectre de l’impuissance résulte de la difficulté à établir des responsabilités : on peut parler d’un
déficit d’imputation
Exemple : l’affaire du sang contaminé : plusieurs personnes ont été contaminées par le VIH par
manque de sécurité lors de transfusions sanguines, sécurité qui aurait été freinée pour limiter les
coûts.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
C’est le décalage entre le temps des événements et le temps de la politique. Les médias et les
réseaux sociaux introduisent une accélération de la perception des événements en décalage
croissant avec le temps des institutions politiques : dissociation entre le rythme de la politique
institutionnelle et le rythme de la politique (par exemple, exprimée à travers les sondages). Ce
décalage engendre des questionnements sur la légitimité.
La politique ne donne pas toujours les réponses en lien avec la problématique actuelle (question du
logement à Genève, canicule, …).
D. La « trahison » représentative
Deux moments majeurs de controverses sur les rapports entre démocratie et représentation peuvent
être identifiés, selon Rosanvallon :
- Lors de la mise en place des gouvernements représentatifs en France et aux USA (fin du 18 ème
siècle)
- Au lendemain du fonctionnement régulier du suffrage universel en Europe (entre 1880-1920)
Plusieurs pays ont alors mis en place des systèmes de démocratie semi-direct, notamment suite à la
1ère guerre mondiale.
A. Ses caractéristiques
La thèse de la démocratie procédurale formulée par Habermas propose une sorte de « troisième voie
»:
La délibération apparaît comme l’une des conditions essentielles de la vie démocratique. Mais peut-
elle être envisagée comme une communication rationnelle étendue à l’ensemble de la société et
fondée sur la confrontation libre et pacifique des arguments ? La théorie délibérative de Habermas
s’appuie sur la vision d’un citoyen éclairé, rationnel, actif, impliqué dans la vie publique et engagé
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Les individus sont capables de dépasser leurs intérêts particuliers et de se mobiliser autour
d’arguments raisonnés.
- L’existence d’un espace public démocratique et ouvert, où la libre confrontation des opinons
individuelles serait guidée par le meilleur argument.
- Tous les citoyens n’ont pas la même capacité à exprimer des opinions selon leur position
dans la hiérarchie sociale.
- La délibération dans l’espace public contemporain n’est pas aussi libre qu’on l’imagine : elle
est soumise à l’influence de puissants acteurs (médias, institutions de sondage, partis,
syndicats, lobbies) qui jouent un rôle essentiel dans la production et le contrôle de idées.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Les élitistes : ils se méfient des citoyens ordinaires incompétents, dangereux pour la
gouvernabilité et veulent donc donner le pouvoir aux élites
- Les participationnistes : ils se méfient des dirigeants de toutes sortes qui servent leurs
propres intérêts et non les intérêts de la collectivité, dangereux pour la démocratie
- Max Weber
- Joseph Schumpeter
- Giovanni Sartori
Max Weber met l’accent sur la nécessité du leadership. Dès le moment où une communauté atteint
une taille supérieure à quelques milliers de personnes, dès que des tâches exigent des compétences
techniques, il est simplement inévitable que l’amateur perde du pouvoir au profit du professionnel.
Pour Weber, la modernité se caractérise par la différenciation des sphères sociales, qui requiert la
spécialisation des activités : économiques, politiques, scientifiques, artistiques, de formation, etc.
III. Pourquoi ne peut-on confier à l'ensemble des citoyens la charge de toutes les
décisions politiques, selon les élitistes ?
Les arguments des élitistes sont :
- L’incapacité citoyenne d’avoir une opinion politique rationnelle et fondée accrue par la
complexification et la technicisation des enjeux politiques
- L’apathie, apolitisme du citoyen moyen, ils n’ont pas d’intérêt pour la chose politique et sont
donc sous-informés.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Ces références leur permettent de justifier le recours exclusif aux professionnels de la politique ainsi
qu'aux experts. Etant donné leur incompétence et leur irrationalité, il est préférable que les simples
citoyens participent le moins possible en déléguant les affaires politiques à des élites éclairées et
rationnelles
Dans l’optique élitiste, le rôle des citoyens se limite essentiellement à l'élection de ses représentants.
La faible participation des citoyens est vue ici comme un avantage (au contraire des
participationnistes).
Sartori écrit en 1987 que la complexité et le manque de temps génèrent une « crise de la
connaissance » chez les citoyens ordinaires.
Les élitistes considèrent donc la coupure entre les gouvernements et les gouvernés comme un état
de fait.
Expérience de Milgram
Claus Offe suggère de pondérer le poids de vote des individus en fonction de la connaissance des
enjeux. Il s’agirait de soumettre à chaque citoyen un questionnaire au moment du vote, en fait un
test de connaissances qui serait noté et qui servirait de base à la pondération.
Gerd Grözinger : imagine un dispositif techniquement plus développé. Au local de vote, l'électeur
devrait répondre à dix questions générées de manière aléatoire - non prévisibles et différentes pour
chaque électeur - par l'ordinateur. Selon le nombre de réponses justes, la « notation » suivrait une
échelle décimale allant de 0 à 1, et cette notation servirait de base à la pondération des voix : seuls
les électeurs qui auraient fourni des réponses justes à toutes les questions disposeraient d'une voix
pleine
Cela n’a jamais été appliqué car allant contre le principe de one man one vote (principe
d’égalité)
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Il semble peu rationnel de participer lorsqu’on sait que notre voix ne pèsera pas lourd dans la
balance (Anthony Downs)
- Il semble peu rationnel de se mobiliser si les bénéfices que l'on obtiendra sont les mêmes
qu'en laissant la charge du travail aux autres (Mancur Olson).
De telle étude négligent peut-être les bénéfices subjectifs de nature morale liés à la participation :
sentiment d'utilité, de contribution au bien public, etc. (être un bon citoyen)
- Voter sur des enjeux demandent plus de connaissances que voter pour des représentants ?
- Qu’en est-il des réelles compétences des représentants ?
o Thomas Cronin relève que la Cour suprême a déclaré inconstitutionnelles au moins
1000 mesures législatives
o Hypothèses causales souvent erronées (Agir sur l’illettrisme en baissant abonnement
bibliothèque)
- Les politiques publiques (ce qu’un Etat décide de faire) n’atteignent pas toujours leur but
- John Dewey
- Macpherson
- Habermas
- Barber.
Pour les participationnistes, on ne peut pas réduire la participation du citoyen aux élections, il a
besoin d’autres moyens d’expression. Si les droits du citoyen sont limités, il ne s’agit plus d’une
démocratie. La représentation est incompatible avec la liberté (politique), parce qu’elle entraîne une
délégation et ainsi ne permet plus l’expression de la volonté populaire (Benjamin Barber,
notamment).
La démocratie libérale exclut donc le mandat impératif (le pouvoir délégué à une organisation ou un
individu élu en vue de mener une action définie dans la durée et dans la tâche, selon des modalités
précises auxquelles il ne peut déroger) qui s’oppose au mandat représentatif (le représentant peut
agir en tous domaines à sa guise car il n'est pas tenu de respecter les engagements qu'il aurait
éventuellement pris devant ses mandants). Car dans les démocraties la politique n’est pas que des
confrontations mais parfois aussi des compromis (donc + pour mandat représentatif)
Pour P. Bachrach et A. des mesures favorisant la participation permettraient aux catégories sociales
défavorisées de se rendre compte qu'elles peuvent exercer une influence sur la politique.
En Suisse, on a observé que les formes de démocratie directe avaient eu un effet conservateur et non
l’effet d’un virage à gauche.
24
Théorie de l’Etat Andreina Marin
4 vertus sont associées à cette forme de gouvernement ( identifiées par Amy Gutmann et Dennis
Thompson) :
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Théorie de la justice (1971) : la justice doit être comprise comme le résultat d’un processus de
négociation, au cours duquel les individus soucieux de leur propre intérêt établissent un accord sur
les principes de justice.
l’éthique publique, pour lui, a pour tâche de discuter et de justifier les principes et raisons qui
permettent de légitimer (pratiques, institutions et décisions politiques) et la recherche de ces
principes passe par un consensus aussi large que possible.
Rawls s’appuie sur les théories contractualiste (Locke, Rousseau, Kant, …) pour sa théorie de la
justice. Ce qui le distingue des autres auteurs contractualistes c’est que pour lui, le contrat n’est pas
pour justifier l’autorité politique mais pour établir les principes de la justice sociale.
Rawls va chercher des règles fondamentales au sein d’un pays qui garantissent la justice pour but de
« formuler une conception raisonnable de la justice adaptée à la structure de base de la société, que
nous concevons pour le moment comme un système clos, isolé des autres sociétés ». La structure de
base désigne « les principales institutions économiques, sociales et politiques » d'un pays et les «
Pour Rawls, la justice ne correspond pas à une égalité stricte. Il s’oppose à la fois aux excès du
libéralisme et aux dérives du socialisme et cherche une voie politique moyenne, proche de la social-
démocratie on parle de voie médiane de Rawls.
La société est considérée comme juste, selon les utilitaristes, lorsqu’elle parvient à améliorer « le
bonheur du plus grand nombre », cela sans considération d’une minorité éventuellement sacrifiée et
sans protection des droits individuels de la personne.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
L’éthique publique utilitariste, selon Rawls, ne garantit pas les droits individuels de la personne, ni les
droits fondamentaux et instrumentaliserait la personne humaine en la traitant comme un simple
support d’utilités et non comme un agent autonome, doté d’un sens de la justice. Ainsi Rawl
s’oppose à l’utilitarisme
Deux méthodes :
- Le voile d’ignorance
- Le choix de la prudence
L’objectif de Rawls est d'identifier des « principes de justice » qui obtiendraient l'accord de tous les
individus membres d'une société.
Obstacle : les individus sont généralement incapables de se mettre d’accord sur des critères de
justice universels, car leur jugement sur les inégalités est toujours orienté par leur statut social, par
leur richesse, par leurs aptitudes personnelles, etc.
Pour trouver un accord sur les principes de justice Rawls pense à un « voile d’ignorance ». Il s’agit
d’imaginer une situation fictive en dehors de la société où des membres se réunissent pour définir les
principes de justice équitables. Ils ne sauraient rien de leur statut (fortune, intelligence, religion,
santé, …). Ces individus seraient ainsi totalement neutres et objectifs pour sélectionner les solutions
qui sont les plus équitables.
Le choix des principes serait influencé par la prudence de ces individus. Etant « aveugles » sur leur
condition et statut (ne pouvant exclure le fait d’être pauvre, malade, orphelin), la tentation sera forte
de choisir des principes de justice qui ne dévalorisent pas trop les plus défavorisés. Ainsi le choix
unanime déboucherait sur un nouveau contrat social
Ces deux principes de justice sont rangés dans un ordre de priorité, appelé « ordre lexical ». Le
principe d ’ égale-liberté a une priorité absolue. L’application du second principe est subordonnée au
premier.
Dans les années 1980, cette théorie a eu une certaine notoriété et a été critiquée au sein même du
camp libéral
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Pour les libertariens : insuffisamment individualiste (ils sont opposés aux principes de
redistribution des richesses au profit des plus défavorisés défendus par Rawls). En cherchant
à établir des principes de justice sociale imposés à tous, la Théorie de la justice de Rawls ne
peut qu’aboutir à la restriction de la liberté de chacun.
- Pour les Communautariens : beaucoup trop individualiste
A. Les libertariens
Pour les libertariens, l’Etat n’a pas à imposer la définition du bien et du juste, car ses interventions
reposent forcément sur un choix arbitraire de valeurs, et chaque individu devrait pouvoir déterminer
seul de ses valeurs qui correspondent à ses besoins et à ses désirs car les individus sont des êtres
rationnels. Pour eux, il n’existe aucune méthode rigoureuse permettant d’établir une morale
collective valable pour tous.
Robert Nozick restaure les droits des individus contre tous les pouvoirs qui entravent la liberté. Il s’en
prend notamment au Welfare State et à l’Etat-providence. Selon Nozick, Les dispositifs publics visant
la redistribution des richesses produisent des entraves à la liberté d’entreprendre et sont donc à
proscrire. Ils n’ont aucune légitimité car entrave pour ceux qui produisent les richesses et qui doivent
les donner.
Il défend un programme fondé sur les principes de l’autonomie et de liberté et le recours à l’état
comme agent de redistribution des richesses doit être proscrit, c’est la libre compétition entre les
individus qui assure elle-même une répartition équitable des ressources
Critiques : En cherchant à établir des principes de justice sociale imposés à tous, la Théorie de la
justice de Rawls ne peut qu’aboutir à la restriction de la liberté de chacun.
Marché comme dispositif de régulation : Ils estiment que le marché est beaucoup plus neutre sur le
plan des valeurs que toutes les philosophies morales. Les arbitrages qui s’y réalisent sont dénués de
tout jugement de valeur : ils découlent des échanges librement consentis.
Rôle de l’état :
L’Etat n’est pas l’horloger de la société, il doit intervenir comme un « veilleur de nuit » (fonction
d’ordre : police, justice, défense).
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Comment peut-on exclure de lutter contre les inégalités sociales au nom des libertés
individuelles, alors que ces inégalités limitent fortement l’exercice même de ces libertés ?
Rawls nous fait tomber dans le piège de l’universalisme. En voulant formuler une théorie qui soit
valable universellement, Rawls aurait créé une théorie trop abstraite pour être applicable dans des
situations concrètes.
- Selon Walzer, les théories de la justice doivent adopter une approche « relativiste », c'est-à-
dire prendre en compte l’histoire et la culture de chaque société. Le but est de comprendre
l’organisation spécifique de chaque groupe humain et de trouver les principes de justice qui
lui sont adaptés.
- La société est organisée en diverses sphères d’activités : le système des échanges
économiques, l’administration, le monde de la recherche et de l’enseignement, les
institutions religieuses, la santé, la famille, etc. Il faut appliquer un principe de justice
différent à chacune de ces sphères. Chacune a son fonctionnement propre, et chaque sphère
a des biens différents à distribuer (argent, pouvoir, reconnaissance, par ex.)
- Les inégalités n’ont pas la même nature selon les sphères. Les biens et les inégalités de
chaque sphère n’étant pas comparables, on ne peut ramener la justice, selon Walzer, à des
principes abstraits qui seraient valables en tout lieu et à tout moment. Les critères de ce qui
est juste ou non varient d'une sphère à l'autre.
- Il n’existe pas de bien dont la signification sociale serait unique et univoque
En résumé :
- Individus sont des êtres concrets, évoluant dans des univers et des communautés qui ont des
valeurs différentes
- Quête de la justice doit considérer le fonctionnement propre de chaque sphère.
- Rôle de l’état : Doit trouver des solutions concrètes visant une répartition juste des biens
selon des critères qui peuvent varier.
Pour lui, c’est les comportements des individus qui permettent la réalisation de la justice dans la
société, et pas uniquement les institutions. Une loi ne suffit pas. Pour lui la théorie de Rawls est trop
idéaliste
V. Discrimination positive
Son but est de « promouvoir une plus grande égalité » entre différents groupes ; ou en tout cas de «
garantir aux membres des groupes désavantagés une véritable égalité des chances ». C’est
uniquement une mesure temporaire, de rattrapage, dans l'attente que les discriminations dont sont
victimes le groupe bénéficiaire se corrigent ; et dans l’espoir que les mesures de discrimination
positive contribuent elles-mêmes à ce rattrapage. La discrimination positive peut s'adresser à
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Une entreprise ou une administration décide de donner un certain nombre de postes à des personnes
qui font partie du groupe bénéficiaire, même s'il y avait d'autres candidats plus qualifiés. Aux Etats-
Unis, certaines universités allouent un certain nombre de places à des personnes issues d'un groupe
marginalisé, et baissent les exigences de réussite pour ces personnes.
Elles ont pour but de donner aux personnes du groupe bénéficiaire de meilleures chances de réussite.
Exemples : programmes de coaching, stratégies de communication pour que ces personnes se sentent
inclues.
Pour : la discrimination positive vise à établir une meilleure égalité des chances entre les groupes sur
la durée. Elle cherche à rendre la société plus juste. Contre : quand il y a un traitement préférentiel,
certains individus sont à nouveau favorisés au détriment d'autres (« discrimination à rebours »), ce
qui serait contraire à l'égalité des chances.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Le cas français (en théorie) : Dans le modèle républicain français, seul le citoyen, dépouillé de
toutes ses appartenances (religieuse, philosophique, sociale, territoriale, etc.), peut
participer à la vie politique (universalité). Mais en réalité, la consultations de communautés
est possible (syndicat, communautés religieuses, …), ce n’est cependant pas institutionnalisé
- Certains Etats ont favorisé l’organisation d’acteurs institutionnels dans le domaine
économique pour éviter l’instabilité liée à la revendication ouvrière comme l’Autriche,
l’Allemagne et la Suède où les communautés économiques prennent part de manière
institutionnalisés à des décisions économiques (il y’a un dialogue entre l’état et les acteurs
économique qui recherche une stabilité dans la relation de travail)
- Certains autres états prennent en compte les communautés linguistiques et/ou religieuses
comme la Belgique qui accorde une représentation particulière aux identités linguistiques
(mais aussi aux régions). Le fédéralisme belge est très largement lié à la pression des
communautés linguistiques. La Hollande : qui reconnaître 3 communautés religieuses
(protestante, catholique et laïque) qui ont la responsabilité de l’éducation et de la santé par
exemple (l’état a partiellement délégué des pouvoirs)
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
L’élection au Conseil fédéral ravive toujours la question de la prise en compte des communautés par
l’Etat. Jusqu’en 1999, la Constitution fédérale interdisait à deux personnes originaires du même
canton de siéger simultanément au Conseil fédéral, mais cette clause cantonale a disparue. La
formule actuelle est moins contraignante : Art. 175. Constitution fédérale (Election et composition du
CF) : « Les diverses régions et les communautés linguistiques doivent être équitablement
représentées au Conseil fédéral ».
- Débat au Tessin qui n’avait plus de conseiller fédéral depuis le départ de Flavio Cotti (1999)
jusqu’en 2017 (Ignazio Cassis)
- Discussion à ce sujet de rétablir une règle régionale pour l’élection au conseil fédéral
Le rapport entre démocratie et fédéralisme est entre-autres discuté par Alexis de Tocqueville (« de la
démocratie en Amérique »). La démocratie est amplifiée par le fédéralisme, le pouvoir est fragmenté,
on évite le pouvoir central.
Cependant, le fédéralisme pourrait être contraire à la démocratie en allant contre le principe de one
man, one vote (Adrian Valter). En Suisse, les votes des habitants des petits cantons ont plus de poids
que les habitants des grands.
VII. Le communautarisme
Les communautaires reprochent aux libéraux de considérer l’individu comme la mesure de toute
chose. Pour un libéral, un Etat n’est que la somme des individus, peu importe leur appartenance. Les
inégalités ne frappent pas uniquement des individus, mais aussi des communautés.
Libéraux Communautariens
Il ne faut pas rentrer dans la problématique Il faut préserver les identités communautaires
communautarienne Il faut donc imaginer des règles qui prennent en
compte les spécificités communautaires.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Pour les communautariens, la lutte contre l’injustice ne passe pas par l’universalité, mais sur des
projets visant le renforcement de la vie communautaire et la consolidation des liens de solidarité.
- Alasdair Macintyre : -> il faut considérer les individus aussi par rapport à leur communauté
- Michael Sandel : -> les libéraux n’arrivent pas éliminer les injustices dans la société
- Amitaï Etzioni : -> projet de refondation sociale aux USA car constate un déclin des lein de
solidarité aux USA
- Ressouder les liens sociaux et lutter contre l’individualisme croissant, qui méprise les valeurs
partagées
- Déception marquée face à la montée de l’individualisme à la fin du XXe siècle et au repli sur
la vie privée, la revendication des droits individuels et le mépris pour les valeurs partagées
La pensée, réactualisée dans les années 1970 par John Rawls, porte une lourde responsabilité dans
cette érosion de la tradition
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
I. Introduction
Si le modèle de la « pyramide de l’ordre juridique » reste une référence, il est quelque peu ébranlé
en raison d’une d’évolution dans la régulation, aux niveaux international et national
Selon la « théorie de l’ordonnance des normes de droit par étages », les normes juridiques sont
hiérarchisées les unes par rapport aux autres. On peut le dessiner en pyramide. Au sommet se trouve
les normes supérieures et les normes inférieures apparaissent au fur et à mesure que lʼon descend
vers la base.
Principe fondamental :
- Toute norme juridique est nécessairement basée sur une autre norme juridique, qui lui est
hiérarchiquement supérieure
Toutes les normes inférieures respectent, en principe, les normes supérieures.
Hans Kelsen contribue à la prospérité du modèle pyramidal et affirmera que le système juridique est
une pyramide ou hiérarchie de normes qui sont subordonnées les unes aux autres, dans Théorie pure
du droit (1934).
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Hiérarchique : normes placées dans une situation de supériorité ou subordination les unes
par rapport aux autres
- Linéaire : cette structure pyramidale suppose des relations à sens unique excluant toute
forme d’inversion ou de rétroaction (Les normes constitutionnelles sont toujours supérieures
aux normes législatives p. ex.)
- Le droit moderne repose sur un seul foyer de droit, l’Etat qui est la source exclusive de la
normativité juridique
- Il a un seul ordre juridique dont les normes forment un ensemble cohérent, intégré,
monolithique, dont tous les éléments se tiennent et s’emboîtent harmonieusement
Le droit moderne occulte toutes les formes de régulations (règles formelles ou non / privées ou non /
nationales ou non / qui cherchent à agir sur le comportement des individus). Il est obsolète, caduque.
Il faut maintenant penser le droit post-moderne.
Droit post-moderne :
Dans l’Etat post-moderne, Jacques Chevallier constate que la régulation juridique passe aujourd’hui
(contrairement à ce que le droit moderne prévoyait) par l’intervention « d’acteurs multiples, situés
dans des espaces juridiques différents », pour en conclure que la relation entre ces différents acteurs
(ou espaces) « n’est plus commandée par le principe de la hiérarchie »,
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
- Droit extra-étatique
- Droit supra-étatique
- Droit infra-étatique
A. Le droit extra-étatique
Le droit extra-étatique est un produit de la globalisation (mondialisation), formé à partir des usages
du commerce international pour le réguler (établissement de règles). Il consiste en l’auto-régulation
des entreprises par des chartes éthiques (après d’importants scandales).
Les Etats ne sont pas des acteurs dans le règlement des conflits (pas de médiation étatique)
Auto-régulation : mise en place de chartes éthiques et de codes de conduite. (Ex : charte éthique de
L’Oréal et Nike / code de conduite de Novartis)
Ces codes et chartes rentrent dans ce que l’on appelle le soft law (ce sont des règles de droit non
contraignantes). Elles sont souvent prises, suite à des scandales et sont souvent un coup médiatique.
B. Le droit supra-étatique
Le droit supra-étatique est un produit de la mondialisation, mais le produit d’une construction entre
Etats (OMC, …). Les règles sont issues de convention entre Etats ou forgées par les organisations
internationales qu’ils ont mises en place.
Exemples :
C. Le droit infra-étatique
La régulation peut également provenir de la société civile à l’intérieur d’un état donné.
Exemple :
L’Etat s’efface derrière les professions organisées, en leur transférant sa puissance de contrainte
juridique, mais en se réservant parfois un pouvoir de validation des règles édictées.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
En suisse : la conception libérale des rapports entre Etats et société facilite ce type de délégation. Il
y’a des organisations professionnelles qui s’occupent d’une partie de la formation (apprentis, …)
Exemple : Fédération des médecins helvétiques (FMH) : association de droit privé qui prend des
décisions contraignantes à l’égard des médecins / fédération suisse des avocat (FSA) : défend leurs
droits et intérêts, assure leur indépendance et veille à leur réputation, en Suisse comme à l'étranger
On ne cherche plus simplement à regarder la cohérence des normes juridiques, mais on cherche à
évaluer l’efficacité que ces normes ont sur le réel.
Selon Chevallier « le droit moderne bénéficiait d’un capital d’autorité qui lui permettait d’obtenir
l’obéissance et d’emporter l’adhésion des assujettis ; son bien-fondé ne faisait pas question, ne
souffrait pas la moindre discussion. Marqué par l’unilatéralité, le droit apparaissait comme
l’expression d’un ordre hétéronome, auquel il était non seulement impossible de se soustraire, mais
encore nécessaire et juste de se soumettre »
On a cherché donc à développer ces instruments suite au fait que le capital d’autorité que disposait
le droit moderne a diminué. Les assujettis cherchent maintenant à savoir le bien-fondé.
- La force de la règle dépendrait du consensus relatif qu’elle réussirait à réunir autour d’elle. Il
faut donc intégrer le destinataire au processus d’élaboration. La concertation préalable, la
participation à la définition de la règle deviennent la légitimité de la règle.
IX. La consultation
Dans les sociétés contemporaines :
- Les assujettis sont invités à participer à la définition des normes auxquelles ils sont soumis
(co-production du droit)
- Dialogue entre gouvernants et gouvernés
- Procédures d’élaboration des normes deviennent longues et complexes
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
En Suisse, les procédures de consultation, comme l’intervention officieuse des lobbies restent des
moyens traditionnels de faire intervenir la société civile dans l’élaboration des normes. Si dans les
procédures de consultation, c’est bien l’Etat qui décide de consulter, à l’inverse, lorsque le lobbying «
s’exerce », c’est l’Etat qui est soumis à une pression !
Exemples d’utilisation :
Remarque : Nous ne sommes jamais sûrs de l’impact de ce type de procédure sur la décision finale.
Ce droit part de l’hypothèse que la contrainte ne suffit pas pour obtenir l’adhésion des
assujettis, il faut les convaincre par l’information et la persuasion.
Ex : le GAFI -> groupe d’action financière intergouvernemental (renvoi -> VI lettre B)
XII. La recommandation
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
En CH, les recommandations fixent de manière précise les objectifs souhaitables à atteindre pour la
protection de l’environnement et l’économie d’énergie, en laissant aux opérateurs le choix des
moyens pour y parvenir. (Charles-Albert Morand)
XIII. Qu’est-ce qui fait recourir l’Etat à la « soft law » et non au droit contraignant ?
Pourquoi ne pas imposer une norme contraignante ? Selon Morand deux argument :
Combiner soft-law et hard-law : cela peut être très efficace (exemple : en matière de délinquance
routière -> les campagnes d’informations augmentent l’effet des programmes policiers)
XIV. Conclusion
Si la « soft law » est formulée par des instances non étatiques, on court le risque d’une privatisation
de la régulation, au profit d’acteurs peu contrôlés (démocratiquement). Se pose alors d’une autre
manière la question de sa légitimité.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Le niveau d’instruction
Le rôle des médias
Niveau d’instruction :
Les électeurs instruits sont moins susceptibles de suivre systématiquement et automatiquement les
mots d’ordre de leur parti traditionnel.
1. Même dans les démocraties des partis, les partis politiques n’ont jamais eu le monopole du
débat public car le monde intellectuel, la société civile organisée et les citoyens en sont aussi
les animateurs (ex : Zola et l’affaire Dreyfus)
2. Les partis restent les principales forces à même de dessiner les alternatives offertes aux
électeurs lors de l’élection des représentant
- Plus souple et plus réactif pour répondre à des sondages d’opinion (intégrer questions
écologiques pour un parti non-vert par exemple)
- Personnalisation des partis politiques (peopleisation)
En résumé, les partis jouent un rôle essentiel mais ne sont plus des unités dotées d’identité durables
et à chaque élection, ils doivent rechercher activement le soutien des électeurs, en ajustant leurs
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
thèmes de campagne à des préoccupations changeantes ; ils doivent aussi parfois reconfigurer leurs
publics cibles (ex : gauche s’est éloigné des classes populaires et cherche maintenant à y revenir).
La vérité est parfois vue comme hégémonique et contraire à l’idée de pluralisme (Rawls 1996).
Cependant, on évalue énormément les politiciens sur leur manière de cacher la vérité.
On peut donc se résoudre à se focaliser sur l’opinion. Seulement, il faut que les opinions reposent sur
des vérités factuelles. Or, l’avènement des fake news rend cela compliqué.
Il y a un consensus car les citoyens ont besoin des informations exactes pour opérer des choix
politiques ainsi la diffusion d’informations erronées sont problématiques à plusieurs égards :
Paradoxe : la démocratie s’est construite sur le présupposé selon lequel les citoyens sont informés.
Toutefois, les recherches empiriques montrent le contraire
Avant : les chercheurs étaient préoccupés par le bas niveau de connaissance des citoyens
Maintenant : les chercheurs sont préoccupés car les citoyens semblent être désinformés et non plus
« non informés ».
Les fake-news ne sont pas nouvelles mais sont amplifiés par les médias sociaux car :
Il y’a donc :
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Cette évolution a aussi des conséquences dans les processus politiques internes au sein des
démocraties. Il y’a un renforcement du gouvernement et de l’administration par rapport au
parlement
Le Parlement, les groupes d’intérêt, le gouvernement et l’administration sont ceux présents lors des
négociations internationales. Ce sont souvent les membres des gouvernements qui sont présents.
Cette présence permet de détenir des informations qui ne sont plus accessibles par les autres acteurs
du système politique et car ils sont les seuls à pouvoir jouer à deux niveaux : sur la scène de
négociations international et national. Ce double-jeu permet également de rejeter le blâme généré
par des mesures impopulaires. On parle de « blame-avoidance » (=éviter le blâme) et de « blame-
shift » (=transférer le blâme).
- Seul un organe de l’UE est élu directement au niveau européen : le Parlement (choix de
partis sur des questions nationales plutôt qu’européennes). Le parlement européen a moins
de pouvoir que les parlements nationaux et son élection est faite parmi des partis nationaux
en fonction de questions nationales plutôt qu’européennes
- La commission européenne (organe exécutif de l’UE) est perçue comme un organe
technocratique et lointain
- Le conseil des ministres (organe législatif de l’UE -> partage avec le Parlement) : rassemble
les représentants des exécutifs de chaque pays et les décisions sont préparées par les
administrations
Cependant :
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
II. Conclusion
Les trois évolutions (éloignement des votants par rapport aux partis, indépendance des médias à
l’égard des partis et internationalisation) contribuent à affaiblir la confiance que les électeurs, en
démocratie, ont à l’égard des preneurs de décisions et de leurs représentants :
- Les électeurs n’entretiennent plus de liens très durables avec un parti, ils réévaluent les
candidats à chaque élection en fonction de leur compréhension particulière et ponctuelle de
l’offre politique. Cette réévaluation laisse place à la méfiance et au jugement dépréciatif.
- Méfiance à l’égard du contenu de toute information diffusée, y compris celle diffusée par les
élus.
- L’internationalisation, en favorisant le caractère élitiste de la politique, entraîne également
une méfiance.
Attention : Pour certains, cette méfiance est un signe de santé démocratique (=vigilance), pour
d’autres elle nuit à la légitimité démocratique.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Auteurs
• Machiavel
Auteur de Le Prince en 1513. On le considère comme le fondateur du mot Etat.
L’unité de l’Etat est expliquée par une soumission collective à un ordre juridique.
• Jean Bodin
Les Six Livres de la République. Définit pour la première fois la théorie de la souveraineté étatique.
1. Puissance
2. Absolue
3. Perpétuelle
• Thomas Hobbes
Chez Hobbes, le pouvoir souverain est établi par consentement mutuel. Les sujets transfèrent l’ensemble de
leur droit au souverain, qui en contrepartie assure la sécurité et l’ordre. Le pouvoir est absolu et la source
unique de la loi.
Pour cette anthropologue très pessimiste, l’homme est un être mauvais par nature, seule la contrainte de l’Etat
garantit la paix.
• Carl Schmitt
Est pour une concentration des pouvoirs
• Georg Simmel
Fondateur des théories interactionnistes sur l’unité de l’Etat
• Jean-Jacques Rousseau
- Auteur de contrat social (1762)
Chez Rousseau, le peuple se gouverne directement. Le titulaire de la souveraineté, c’est le peuple lui-même. La
souveraineté reste illimitée. Le citoyen est soumis de manière absolue à la volonté générale.
Défend une conception républicaine de la démocratie, en donnant un maximum de pouvoir au peuple, sans
institution de pouvoir modérateur (cour constitutionnelle).
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Rousseau est le premier philosophe des Lumières à reparler de démocratie directe. Il la définit comme le
gouvernement fondé sur la participation active des citoyens, qui permet au peuple de conserver sa
souveraineté.
• Waldron
Défend une conception républicaine de la démocratie, en donnant un maximum de pouvoir au peuple, sans
institution de pouvoir modérateur (cour constitutionnelle).
• Jürgen Habermas
Jürgen Habermas fonde ses idées sur le principe de discussions, suite aux insatisfactions de deux modèles :
• Rosonvallon
Théorise sur la déception démocratique :
- Corruption
- Spectre de l’impuissance
- Décalage temporel
- Trahison représentative
• Michael Walzer
Critique l’universalité des théories de Rawls sur la justice distributive.
Crée une pensée autour des sphères d’activités. Chacunes d’elles ont alors des significations et des critères de
valeurs différentes.
• Armartya Sen
Critique les théories de Rawls sur la justice distributive pour 3 raisons principales :
• Jacques Chevallier
Théorise sur l’Etat post-moderne et les normes.
Les libéraux
• Benjamin Constant
- La souveraineté ne doit pas être absolue
- Il y a une partie de l’existence humaine qui, de nécessité, reste individuelle et indépendante et qui est,
de droit, hors de toute compétence sociale et politique.
Le tribunal de l’opinion publique serait même plus efficace que la séparation des pouvoirs.
Attaché au gouvernement populaire mais tempère la décision de la majorité, notamment avec l’instauration de
cour constitutionnelle.
• Locke
Libéral
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Anthropologue optimiste
Théorise sur la question de la liberté religieuse (Lettre sur la tolérance 1689). L’etat ne peut agir sur les
questions religieuses.
Locke considère que le souverain devient un despote lorsqu’il enfreint les droits naturels.
Anthropologue optimiste
Il pense que l’on pourrait pondérer le vote d’un citoyen en fonction de son niveau d’éducation.
- Accountability signifie que les élus ont des comptes à rendre aux électeurs.
- Professionnalisation signifie de faire de la représentation un métier.
• Alexis de Tocqueville
Combat l’opinion publique, qui permet un conformisme.
Pour Tocqueville, les classes moyennes sont garantes de stabilité pour gouverner (niveau d’éducation
suffisant).
• Montesquieu
Libéral
Redoute l’arbitraire. Par des mécanismes de contrepoids, il entend déjouer la tendancee à l’abus de pouvoir.
Il est donc pour une séparation des pouvoirs. Il le théorise dans L’esprit des lois (1748)
• Madison
- fédéraliste
Libéral
Défaillance de la nature humaine au centre de sa vision. Il est donc à l’origine des « checks and balances ».
L’élection permet de faire émerger des personnalités bien dotés sur le plan intellectuel, qui ont de bonnes
intentions et des qualités morales (James Madison).
• Hamilton
- fédéraliste
• Jay
- fédéraliste
• Jeremy Bentham
« Tribunal of public opinion ». Il permet de corriger le comportement des élus/de les déloger de leur pouvoir.
Utilitarisme : Une action peut être dite bonne si les conséquences sur le groupe ou la personne concernée sont
bonnes. On met l’accent sur les conséquences.
Si la condition naturelle de l’homme est la sensibilité, ses seuls sentiments éternels sont la recherche
du plaisir et la fuite de la douleur.
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Pour Bentham, il n’est pas utile de mettre en place des lois qui ne tiennent pas compte des sensibilités
du contexte.
La politique doit chercher à maximiser les plaisirs. Il faut donc analyser en tout temps les conditions
(temps, lieu, sensibilités, mœurs). Il n’y a pas de normes immuables.
- A fragment on Government 1776
• Jacques Necker
Parle du tribunal de l’opinion public.
John Rawls
Est à la base des théories de justice distributive.
Les libertariens
• Robert Nozick
Anarchie, Etat et Utopie (1974) -> manifeste pour les libertariens.
S’oppose fortement à Rawls en critiquant le principe de justice distributive. Les libertariens considèrent que ce
n’est pas à l’état d’effectuer un choix arbitraire de valeur. La répartition des richesses se fait alors de manière
volontaire selon un critère d’altruisme.
Réactionnaires
• Joseph de Maistre
- Réactionnaire
- S’oppose au libéralisme
Communautariens
• Alasdair MacIntyre
Après la vertu (1981) -> il faut considérer les individus aussi par rapport à leur communauté
• Michael Sandel
Le libéralisme et les limites de la justice (1982) -> libéraux n’arrivent pas éliminer les injustices
• David Beetham
Beetham considère que la typologie de Max Weber est incomplète. Pour Beetham, la simple croyance en la
légitimité ne suffit pas à définir la légitimité.
- La légalité
- La justifiabilité normative
Acceptation de la source de l’autorité
- Le consentement express
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Droit naturel
• Aristote
• St Thomas d’Aquin
• Francisco de Vitoria
• Hugo Grotius
Du droit de Guerre et de Paix (1625)
Positivistes
• John Austin
Trois catégories de règles selon John Austin :
1. Celles qui sont produites par les autorités politiques (positive law)
Règles juridiques
2. Celles qui constituent la loi de Dieu (law of god)
Règles morales
3. Celles qui sont produites par la société, sans l’intervention des autorités (positive morality)
Règles morales
Austin envisage les trois corps de règles comme des ensembles indépendants. Cependant, une règle peut
entrer dans 2 catégories (moral et droit).
L’unité de l’Etat est expliquée par une soumission collective à un ordre juridique.
Grand défenseur de la cour constitutionnelle. Il considère que comme chaque élément de l’état, le parlement
doit se plier à la constitution, et que la démocratie n’est pas que l’expression de la majorité, mais également la
protection des minorités.
• Adolf Merkl
Invente l’idée de la « Stufenbau des Rechtsordnung Theorie » en 1927
Les élitistes
• Max Weber 1864 – 1920
- L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme 1904
- Le Savant et le politique 1919
- Economie et société 1921
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Théorie de l’Etat Andreina Marin
Trois thématiques :
- Nature de la domination
- La question de la rationnalité, les motivations de l’action
- Les intrications entre religion et vie économique
L’idéal – type :
La légitimité est le fait qu’un ordre politique donnée apparaît comme digne d’approbation, ou en tout cas
obligatoire.
Met l’accent sur la nécessité du leadership. La modernité diffère les classes sociales et crée des spécialisations
des activités (cf division du travail).
• Joseph Schumpeter
Selon Schumpeter, le désintérêt de la politique amène nécessairement un déficit de connaissance et de
compétence.
• Giovanni Sartori
Sartori écrit en 1987 que la complexité et le manque de temps génèrent une « crise de la connaissance » chez
les citoyens ordinaires.
• Claus Offe
Claus Offe suggère de pondérer le vote en fonction de la connaissance des enjeux. Il y aurait à chaque fois un
questionnaire au moment du vote.
• Gerd Grözinger
Au local de vote, l'électeur devrait répondre à dix questions générées de manière aléatoire - non prévisibles et
différentes pour chaque électeur - par l'ordinateur.
Selon le nombre de réponses justes, la « notation » suivrait une échelle décimale allant de 0 à 1, et cette
notation servirait de base à la pondération des voix : seuls les électeurs qui auraient fourni des réponses justes
à toutes les questions disposeraient d'une voix pleine.
Les participationnistes
• Benjamin Barber
La représentation entraîne une délégation et ne permet plus l’expression de la volonté populaire (Benjamin
Barber).
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