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PHILOSOPHIE 

: EXPOSE

THEME : L’ETAT

PLAN

INTRODUCTION

I- LES SOCIETES SANS ETAT

II- ETAT ET LIBERTE

CONCLUSION

NOTRE POINT DE VUE SUR L’ETAT

QUELQUES CITATIONS SUR L’ETAT


INTRODUCTION

L’Etat est un ensemble organisé d’institutions qui vise à assurer le bon fonctionnement
d’une société. Il faut garder en tête que la domination, la force et la violence sont des
attributs appartenant essentiellement à l’Etat. En effet, l’Etat est un pouvoir de contrainte
nécessairement supérieur à celui de la société. La puissance de l’Etat est
incommensurable avec celle de la société. Ainsi Max Weber définit l’Etat comme
«monopole de la violence légitime ». La question qui se pose sur l’Etat est de savoir si
celui-ci limite la liberté. A cette question, on a envie de répondre naïvement que oui,
puisque l’Etat est pouvoir de contrainte et nous pourrions donc en déduire que nous
serions davantage libres sans Etat, qu’une société sans Etat aurait plus de liberté. C’est
ici la position anarchiste qu’une société sans Etat.
I- LES SOCIETES SANS ETAT

On peut prendre cette société anarchiste au sérieux et commencer par partir du constat
que des sociétés sans Etat ont existé. Elles ont été étudiées par Pierre Clastres ;
Anthropologue du XXe siècle dans son ouvrage “la société contre l’Etat“. Selon lui ces
sociétés sans Etat sont des sociétés indiennes d’Amérique du Sud. Il explique qu’il ya
deux façons d’envisager une société sans Etat.

- La première est de dire que ces sociétés sont sans Etat car elles n’ont pas réalisé
leur finalité naturelle qui est de se doter d’un Etat. Elles seraient restées en marge
de l’histoire et seraient des sociétés primitives, archaïques.
- La seconde façon est de se dire que ce sont des sociétés qui refusent de se doter
d’un Etat. Pour Pierre Clastres cette seconde option est la bonne, l’idée que la
finalité naturelle de toute société serait de se doter d’un Etat est à ses yeux de
l’ethnocentrisme.

Si ces sociétés sont sans Etat, elles sont sans pouvoir coercitif. Elles ne sont pas pour
autant sans pouvoir. Il critique une position qu’il qualifie d’ethnocentrique qui veut qu’il
n’y ait de pouvoir que coercitif. Ces sociétés ne sont pas sans pouvoir, mais ce pouvoir
n’est pas coercitif. Il s’incarne dans la figure du chef indien. Il n’a pas le même rôle qu’un
chef d’Etat. Il doit résorber les conflits à l’aide de sa parole dit Pierre Clastres. Cette
fonction s’oppose à celle du chef de l’Etat car ce n’est pas un pouvoir de contrainte.
Résorber un conflit n’est pas le résoudre. Les chefs indiens ne tranchent pas. Il doit faire
en sorte que les parties en conflit renoncent elles même au conflit. On n’est pas dans la
contrainte. Il doit le faire par sa parole qui n’ordonne pas mais qui persuade. Le chef
indien doit par ses mots (en évoquant notamment l’exemplarité des anciens) non pas
ordonner que le conflit cesse, mais essayer et convaincre les individus de renoncer au
conflit. Il le fait grâce à son prestige. Le prestige est un pouvoir qui est attribué à celui qui
en bénéficie par ceux sur qui va s’exercer ce pouvoir. Le prestige n’est pas capitalisable.
On voit donc que dans ces sociétés, il y a bien un pouvoir, non coercitif, non étatique,
mais ces sociétés sont néanmoins politiques. Cependant, on pourra objecter que la limite
de ce modèle de sociétés est qu’elles sont de faible densité démographique. Dès que la
population grandit, la nécessité d’un Etat semble s’imposer.
II- ETAT ET LIBERTE

Alors, comment justifier la puissance de domination de l’Etat, comment la rendre légitime


si cette domination est une violence qui s’exerce sur la société ?

L’argumentaire républicain dit que la puissance étatique n’est légitime et justifiable qu’au
nom de la liberté. C’est pour garantir la liberté qu’il faut instaurer une puissance étatique.
Autrement dit, sans ce monopole de la violence pour reprendre les mots de Weber, alors
les individus seraient dans une guerre de tous contre tous. La domination de l’Etat sur la
domination de l’homme sur l’homme. En limitant ma liberté l’Etat limite celle des autres
également, et procure ainsi à tous une sécurité qui est la condition de ma liberté
effective. C’est l’argumentaire républicain dans la Déclaration des Droits de l’Homme et
du Citoyen de 1793. De cet argumentaire s’est revendiquée une doctrine politique, le
libéralisme qui consiste à dire que le rôle de l’Etat vis-à-vis de la société est de garantir
la liberté des individus. Le libéralisme a deux pendants.

- Le libéralisme politique. Il revient à dire que l’Etat doit être

philosophiquement neutre. Le rôle de l’Etat est de ménager à chaque individu un espace


de liberté au sein duquel il pourra déterminer ce qui est le meilleur pour lui. L’Etat doit
arbitrer entre les différentes libertés mais ne doit pas imposer une conception normative
de ce que doit être une vie bien, le beau, le vrai etc. C’est l’Etat minimal.

- Le libéralisme économique, il consiste à dire que l’Etat ne doit pas

intervenir dans le champ de l’économie, toujours au nom de la liberté. L’argument


traditionnel est celui d’Adam Smith : « la non intervention de l’Etat est préférable puisque
le marché s’autorégule, c’est la théorie de la main invisible».

L’Etat est donc considéré comme garantie de la liberté. C’est un paradoxe qui consiste à
dire que la domination étatique est légitime et nécessaire au nom même de la liberté.
CONCLUSION

L’Etat marque le passage de l’état de nature à l’état de société. Même si l’Etat est
considéré comme un appareil de violence et d’oppression qu’il convient de supprimer
selon les antiétatistes, il n’en demeure pas moins qu’il garantit les libertés. Il fournit au
peuple un cadre juridique qui lui permet de vivre et d’agir dans l’ordre et la sécurité.

Point de vue collectif

De notre point de vue nous dirons, qu’il est impossible à l’homme de développer son
existence en dehors de l’Etat. Ainsi, même si l’Etat par ses dérives peut se transformer
en un instrument de répression de ses membres, il demeure que c’est le seul lieu
propice à l’épanouissement et à la sécurité des individus.

QUELQUES CITATIONS

- « l’Etat est notre serviteur et nous n’avons pas à en être des esclaves » Albert
Einstein.
- « l’Etat n’a jamais été créé par un ‘’contrat social’’ naquit toujours de la conquête
et de l’exploitation » Murray Rothbard.
- « si l’Etat est fort il nous écrase, s’il est faible nous périssons » Paul Valery.
- « Là où cesse l’Etat, c’est là commence l’homme » Nietzsche.
- « l’Etat est de la côte de la classe minoritaire » Locke, Lettre sur la tolérance.
- L’Etat c’est : « une personne, dont les actes ont pour auteur (…) chacun des
membres d’une grande multitude afin que celui qui est cette personne puisse
utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir à leur paix et à
leur défense commune » Thomas Hobbes.

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