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INTRODUCTION AU DROIT

CONSTITUTIONNEL
BIBLIOGRAPHIE :

-Droit constitutionnel – Stéphane Caporal Greco / Pierre Esplugas Labatut / Philippe Segur / Sylvie
Torcol, Ellipses
-Droit constitutionnel et institutions politiques - Philippe Ardant / Bertrand Mathieu, LGDJ ++++
-Droit constitutionnel - Philippe Blacher, Hachette ++++
-Droit constitutionnel - Bernard Chantebout, Sirey +++ (plus vers la science politique que vers le
droit)
-Droit constitutionnel - Louis Favoreu et autre, Dalloz +++
-Droit constitutionnel et institutions politiques - Jean Gicquel / Jean Eric Gicquel, Mont Chrestien
++++
-Droit constitutionnel - Francis Hamon / Michel Troper, LGDJ +++
-Droit constitutionnel - Anne Marie Lepourhiet, Economica +++
-Droit constitutionnel - Pierre Pactet / Ferdinand Mélin-Soucramanien, Sirey ++++
-Droit constitutionnel - Frédéric Rouvillois, Flamario (2 volumes) +++

INTRODUCTION
Présenter le droit constitutionnel comme la branche du droit public en rapport avec la constitution
permet de déterminer l'objet du droit constitutionnel, mais la notion de constitution est elle-même
sujette à d'infinies controverses. Alvaro D'Ors, grand romaniste espagnol, a donné une définition de
la constitution :

« la forme stable par laquelle se structure un État avec un type déterminé de gouvernement s'appelle
constitution. »

Analyse de cette définition :

D'abord la structuration d'un État par une forme stable → la racine st (allitération st) exprime la
stabilité, on la retrouve dans les mots constitution, institution, État (status en latin, state en anglais,
staat en allemand... La constitution a pour fonction de donner forme à l’État et d'en assurer la
stabilité par des institutions durables. Une constitution n'est pas faite pour changer trop souvent,
trop facilement, mais se fait pour durer.

Ensuite, le type de gouvernement. Gouverner, c'est étymologiquement tenir le gouvernail d'un


bateau. Au sens large, le gouvernement est l'ensemble des institutions qui dirigent l'État. Dans un
sens moderne, plus restrictif, le gouvernement, formé des ministres, s'oppose au Parlement,
assemblée de laquelle il est issu. Au États-Unis, il désigne l'administration fédérale qui dépend du
président. Au sens large, un type déterminé de gouvernement est ce que l'on appelle un régime
politique c'est-à-dire comment est organisé l’État et les institutions.

Enfin, l’État. Selon Alvaro d'Ors il y a une corrélation entre constitution et État. Un État est un
regroupement politique. Certains groupements politiques ont une constitution sans être des États,
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étant eux-mêmes composés d’États. Saint Empire romain germanique à partir de 1356, États-Unis
jusqu'à la guerre de Sécession, Empire allemand (1871-1919).

Le mot constitution n'a pas le même sens selon qu'on a affaire à un État ou à un groupement
d’États : dans le premier cas, c'est un acte unilatéral, dans le second, c'est une convention, un traité
qui lie des États.

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CHAPITRE 1 : L'ETAT
Notion d’État, de constitution, la forme de l’État

SECTION 1 : LA NOTION D'ETAT

Parce que la notion d’État présuppose la notion de politique, on doit élucider celle-ci en préalable à
l'étude des conditions d'existence de l’État et sa propriété qu'est la souveraineté.

A/ LA NOTION DE POLITIQUE

1. L'essence du politique

Le politique est le fait d'organiser la société.


Aristote → « l'Homme est un animal politique » signifie qu'on ne peut le concevoir qu'en société.
L'Homme isolé n'existe pas dans la nature.

Politique vient du grec polis, la cité. Ce mot polis a donné les termes politique, police, civilisation
policée, politesse. Le mot polis donne aussi politeia qui désigne le politique c'est-à-dire le
phénomène d'organisation de la cité, les institutions qui participent à l'organisation, ce que nous
appelons aujourd'hui la constitution et d'une autre part la politique au sens actuel de vie politique.
Les romains ont traduit politeia par République (respublica,chose publique).

Parce que gouverner c'est choisir, la politique est affaire de décision mais, pour qu'il existe une
politique, il faut examiner trois présupposés :

• distinction entre le commandement et l'obéissance.


• distinction entre le public et le privé : si tout est privé, il n'y a pas de politique, si tout est
public, on est dans un pur totalitarisme.
• distinction de l'ami et de l'ennemi : l'ennemi politique est celui qui menace les intérêts vitaux
d'un groupe, d'un État. L'unité d'un pays ne se fait jamais aussi bien que face une menace.
C'est pourquoi, la guerre et la diplomatie sont, avec la police et la justice au centre de la
problématique de l’État. Si les fonctions ne sont pas exercées, la sécurité de l’État et des
citoyens n'est pas assurée. Ces fonctions sont qualifiées de régaliennes (regnum =
domination, règne). C'est ce qu'on appelle lors de la monarchie les régalia, ce sont des
instruments du sacre : épée (défendre), sceptre (commander), main de justice (rendre la
justice).

2. Classification des régimes politiques

Les régimes politiques sont la manière d'organiser les pouvoirs dans l’État : qui gouverne, qui
décide, comment ?

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Au Ve siècle av. J.C., Hérodote classe les régimes politiques en trois :
• la monarchie : gouvernement d'un seul. Monarchie de monos (un seul) et arché
(origine,autorité) incarne la stabilité institutionnelle, l'autorité du monarque est incontestée
mais il ne peut pas pour autant faire n'importe quoi.
• l'oligarchie : gouvernement de quelques-uns. Oligarchie de oligos (petite quantité) laisse
ouverte la question du critère de sélection du petit groupe appelé à gouverner.
• la démocratie : Démocratie de demos (peuple) et de cratos (commandement, pouvoir)
comme pouvoir au peuple.

Comment va t-on choisir ceux qui vont gouverner ?

Pour la monarchie, le système le plus simple c'est la royauté héréditaire. C'est celui qui permet une
plus grande stabilité. Les roi de France sont éduqués pour régner à partir de 5 ans.

Pour l'oligarchie, il y a différentes manière de désigner. Platon recommande ce qu'on appelle


l'aristocratie (aristoi, les meilleurs). Les aristoi sont ceux qui marchent en premier au combat, ceux
qui risquent leur vie.

Pour la démocratie, il faut que chaque citoyen puisse exercer le pouvoir. Ce n'est pas un droit mais
une charge qu'il doit remplir. A Athènes, la démocratie fonctionne au tirage au sort (les incapables,
les corrompus étaient éliminés). Parmi ceux qui restaient, le tirage au sort se faisait à l'aide d'une
machine. Ainsi, on répartissait les taches : ex le stratège (chargé d'organiser l'armée). Platon estime
que la démocratie est un régime ignoble car c'est celui qui favorise le plus la corruption, la jalousie.
Quelqu'un qui gouverne seul, en ne se référant qu'à lui-même (despotisme) met l’État en danger.

Dans l'oligarchie, le groupe qui gouverne peut finir par gouverner que pour lui-même. Ce
gouvernement peut être le gouvernement que par les plus riches = ploutocratie.

La démocratie peut dégénérer par la démagogie. Le démagogue est celui qui flatte le peuple en lui
faisant des promesses pour conquérir le pouvoir. Le démagogue va désigner ceux qui s'opposent à
lui en disant que si les choses vont mal c'est à cause d'eux. Lorsque la démocratie dégénère trop, il
y a une réaction de gens qui veulent sauver l’État, qui veulent restaurer un État digne de ce nom et
qui pour cela vont gouverner en dehors des lois, par la force = tyrannie. Le tyran n'est pas forcément
quelqu'un de mauvais, ces intentions ne sont pas forcément mauvaises mais le résultat est souvent
mauvais, il met en danger l’État. Le tyran a peur d'être assassiné, renversé et cela affecte ces
décisions.

Tous ces régimes sont susceptibles de dégénérer. Pour les en empêcher, il y a deux manières. L'une
est le régime mixte. L'autre est la dictature.
Le régime mixte consiste à mélanger les régimes politiques pour essayer d'en tirer ce qu'il y en a de
meilleur. L'un des modèles du régime mixte est la cité de Sparte. Il y a un peu de monarchie, il y a
deux rois (l'un fait la guerre, l'autre administre). Une oligarchie de citoyens de plus de soixante ans
(gérontes), élus à vie, la gérousia. Et l'assemblée démocratique des citoyens qui s'appellent les
égaux (homoioï).Mais la démocratie, ce sont des citoyens élevés rudement en commun dès l'âge de
sept ans, servant dans l'armée jusqu'à soixante ans et résidant dans des communautés militaires
égalitaires où la vie de famille est réduite. Rome aussi est un régime mixte : deux consuls, civil et
militaire, un Sénat, oligarchie aristocratique, des comices centuriates rassemblant annuellement les
citoyens au champs de Mars pour élire et décider.

Parfois l’État court à sa ruine, pour cela il existe une solution qu'est la dictature. Chez les romains,
le dictateur est un homme qui est choisi lorsque l’État est en danger et c'est un homme à qui on
confie les pleins pouvoirs pour une durée limité. Le but de la dictature est de revenir à l'ordre. Cette

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idée de dictature très ponctuelle destinée à sauver l’État est retrouvée sous la monarchie française
(coup de majesté : lorsque le royaume est en danger, le roi sort de la légalité pour sauver le
royaume) et à l'époque moderne. La dictature existe encore aujourd'hui. Elle est prévue dans
certains textes comme dans la charte française de 1814. Le roi peut prendre des mesures
d'exception. Constitution allemande de 1919. Article 16 de la constitution.

La dictature est l'institution qui consiste à confier les pleins pouvoir pour une durée limitée à un
homme choisi comme dictateur afin qu'il sauve Rome lorsque celle-ci est gravement menacée de
l'intérieur ou de l'extérieur.

La République (respublica,chose publique) ne se confond pas avec la démocratie. Le terme


république a deux sens. La république peut apparaître comme le contraire de la royauté. En même
temps, la république est aussi ce qui fait l'union d'une société. Les romains vont distinguer la
république dans laquelle on est attaché à l’État à un régime qu'on obéit par la peur. De ce point de
vue là, la république n'est pas démocratique. On peut avoir une république aristocratique gouvernée
par un petit groupe mais avec le consentement, l'adhésion du reste du peuple (ex : république de
Gène, de Venise). Même une monarchie peut être une république du moment que le roi est soutenu
par ses sujets, du moment que les citoyens sont attachés à l’État et au régime tel qu'il est. Jean
Bodin écrit un essai Les six livres de la République, le modèle de république qu'il indique est le
royaume de France car le régime à le soutien du peuple.

Le terme République apparaît de manière forte à la révolution française comme l'antithèse à la


royauté. Ce terme de République est ambiguë, sujet à l'interprétation.

B/ LES CONDITIONS D’EXISTANCES D’UN ÉTATS OU ÉLÉMENTS CONSTRUCTIFS

Les conditions d'existence de l’État sont ses éléments constitutifs (territoire, groupe humain et
organisation politique) et sa personnalité juridique.

1. Les éléments constitutifs de l’État

Pour qu'un État puisse naître il faut un territoire pour y fixer un groupe humain et une organisation
politique détentrice de la puissance publique (=organisation qui puisse recourir à la force de
manière légitime).

Un territoire
Il n'y a pas d’État nomade. L’État apparaît avec la sédentarisation et l'ancrage territorial. Peu
importe la dimension du territoire, lequel peut être gigantesque (Russie) ou minuscule (Vatican). Ce
territoire doit être naturel (en revanche, une simple plate-forme servant à la domiciliation, telle que
Sealand, n'est pas un État). Les frontières délimitent le territoire national y compris l'espace aérien
et les eaux territoriales (à 22km de la côte). La protection de son territoire étant une condition
d'existence d'un État, d'après le droit international, celui-ci a le droit de s'opposer par la force à toute
intrusion quels qu'en soient les motifs.
Un groupe humain spécifique
Une foule ne fait pas un État : le mot population est ambigu parce qu'il a une connotation
démographique et peut inclure les étrangers. Les mots « peuple » et « nationaux », plus précis,
conviennent conviennent parfaitement pour la plupart des États qui sont des États-nations (État
correspondant à une nation ou à un peuple), mais pas pour tous, certains, dit multinationaux,
pouvant comporter plusieurs peuples : Autriche-Hongrie (1867-1918), URSS, ex-Yougoslavie,
Royaume-Uni... Le terme exact pourrait être « ressortissants », terme de droit international qui
désigne ceux qui bénéficient de la protection diplomatique de leur État d'origine lorsqu'ils sont à

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l'étranger.

La question se pose de ce qui fait l'unité d'un État et d'une nation. L'ethnie, évidente dans les États à
la composition homogène (Islande, japon, Hongrie), est un peu plus relative dans d'autres comme la
France ou au Royaume-Uni. La langue, essentielle dans certains États (Allemagne), s'est imposée
tardivement dans d'autres (en France, le français devient langue du droit en 1539 par l'édit de
Villers-Cotteret et se répand début XXe siècle) et en Suisse qui compte quatre langues pour huit
millions d'habitants (allemand, français, italien, romanche). La religion est un puissant vecteur
d'unité (France catholique, Russie orthodoxe) et la diversité peut ruiner l’État (guerres de religion,
ex-Yougoslavie). Mais certains États sont devenus pluri-religieux en conservant leur unité
(Allemagne, Suisse).

L'unité est aussi une affaire de volonté à la fois des gouvernants et des gouvernés.
Ernest Renand, conférence Qu'est-ce qu'une nation ? : « Une nation est une âme, un principe
spirituel. […] une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a fait et de ceux
qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé : elle se résume pourtant dans le présent par
un fait tangible : le consentement, le désir clairement exposé de continuer la vie commune ». La
succession des générations, le fait de se reconnaître dans l'histoire et de s'y inscrire. Chant guerrier
Sparte « nous sommes ce que vous fûtes, nous serons ce que vous êtes ».
Maurice Barrès perçoit la nation dans l'enracinement, « la terre et les morts », Barrès défend le
régionalisme. Tandis que, tourné vers l'imagination, Malraux cherche la force dans la
« communauté des rêves » à condition d'avoir tous le même rêve. On peut y avoir l'opposition entre
nation ethnique, plutôt allemande, et nation plus civique, plutôt française, opposition relative car il y
a le plus souvent dans le fait national un mélange de civisme et d'ethnicité.
Il va y avoir des débats régionalistes, indépendantistes.

Une organisation politique détentrice de la puissance publique


Avec ce qu'on appelle familièrement un gouvernement, des institutions politiques, l’État s'organise
pour commander, rendre la justice et assurer la sécurité de ses membres. Max Weber écrit : « il faut
concevoir l’État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d'un territoire
déterminé – la notion de territoire étant une de ses caractéristiques -, revendique avec succès pour
son propre compte le monopole de la violence physique légitime ».
La question de légitimité est centrale : dans l'usage de la contrainte, ce qui distingue l’État d'un
malfaiteur, c'est que l'action du premier est réputée légitime. Lorsque l’État n'assume pas son devoir
de sécurité, des groupes se forment (ex : mafia sicilienne). Cette légitimité permet la légalité.
La légitimité peut parfois être contestée comme durant l'Occupation lorsque le gouvernement de
l’État français et gouvernement de la France libre s'accusent d'illégitimité et d'illégalité. A la
libération, l'ordonnance du 9 août 1944 portant rétablissement de la légalité Républicaine en France
métropolitaine proclame « la forme du gouvernement est et demeure la République. En droit, celle-
ci n'a pas cessé d'exister ». Cette ordonnance conclut à la nullité des actes constitutionnels,
législatifs ou réglementaires et arrêtés d'exécutions pris du 10 juin 1940 jusqu'à la Libération, mais
ajoute que la nullité doit être constatée expressément constatée et énumère les matières concernée
(ex : exclusion les juifs de la fonction publique) ce qui permet a contrario de conserver les autres
actes.

2. La personnalité juridique de l’État

L’État est une personne morale. Cette notion signifie que l’État est plus qu'une simple juxtaposition
d'individus et de volontés sur un territoire et qu'il dépasse la vie de ses gouvernants.

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La notion de personnalité juridique est accusée d'être une fiction.La notion de personnalité juridique
est peut-être une fiction mais c'est une fiction nécessaire dans la réalité du droit pour décider au
nom de l’État en vue du bien commun. Ça n'est pas l’État qui décide mais les gouvernants.

Lorsque le président de la République signe un traité, il le signe en tant que représentant de l’État.
La vie de l’État en tant que personne morale dépasse celle des gouvernants. Sans cette notion de
personnalité morale, la parole des gouvernants n'engagerait que les gouvernants, alors qu'elle
engage la nation qu'ils représentent.

La personnalité juridique implique l'unité et la continuité. L'unité de la nation se fait autour du Roi,
puis de la République ce qui permet à Charles Péguy de dire « la République une et indivisible,
notre royaume de France ». La continuité de l’État est la continuité de sa personnalité. Le jour où
les gouvernants ne seront plus là, l’État lui, continu, il est tenu par ses engagements. Sous la
monarchie, elle se traduit par la théorie des deux corps du roi, corps physique périssable et corps
mystique inaltérable, par l'adage « Le mort saisit le vif » = celui qui décède transmet au successeur
et souligne donc la continuité dans la succession royale et par la formule « le roi est mort, vive le
roi ». De plus, Louis XIV a déclaré peu avant sa mort « je m'en vais mais l’État demeurera ». Le roi
incarne l'unité du royaume et lorsque le royaume est une république, on parlera du principe d'unité
ou d'indivisibilité de la république. De même, protègent la continuité des lois fondamentales telle
que la dévolution successorale du pouvoir royal par primogéniture masculine (Loi salique), qui
empêche le royaume de tomber par mariage entre des mains étrangères ou aussi l'inaliénabilité du
domaine c'est-à-dire l’État ne peut se diviser en plusieurs morceaux de territoires.

Enfin, en droit international, l'unité suppose une représentation unique et la continuité résiste aux
changements de régime : les engagements restent valables de même que les sanctions.
L’État n'a qu'une seule représentation sur le plan international (ex : ONU). Il y a quelques
exceptions: un État qui en représente un autre (France représente la principauté de Monaco).
L'Union Soviétique était représentée par elle même, par la Biélorussie et par l'Ukraine parce que ça
arrangeait les soviétiques d'avoir trois voix au lieu d'une.
Lorsqu'un gouvernement change, les engagements de l’État demeurent sur le plan international,
même lorsque le régime change. Les nouveaux gouvernants cherchent à se libérer de leurs
obligations internationales en disant qu'il n'y a pas de continuité entre eux et le régime précédent. A
la fin de la Première guerre mondiale, le gouvernement allemand soutient qu'il n'est pas retenu les
obligations qui auraient été crées par le régime précédent. Les vainqueurs répondent que le principe
de continuité de l’État fait que l'Allemagne paiera les dommages de guerre. Russie tsariste – Union
soviétique. Le Tsar avait lancé un emprunt et cet emprunt russe, beaucoup de français y ont souscrit.
Quand le gouvernement bolchevique de Lénine arrive au pouvoir, Lénine explique que l'Union
soviétique n'a rien à voir avec l'Empire du Tsar et donc l'Union soviétique ne doit rien aux français.
Staline, une fois au pouvoir accepte de rembourser les emprunts s'il y a des preuves. La république
islamique d'Iran qui à partir de 1979 a précisé quelle n'était pas tenue par les traités signés par le
régime précédent, notamment les accords avec les USA par rapport au pétrole. S'en suis un embargo
des USA sur l'Iran.

C/ LA SOUVERAINETÉ, UNE PRIORITÉ DE L’ETAT

Souverain, du latin super, dessus, désigne qu'il échappe à toute hiérarchie.

La souveraineté est en principe le fait de ne se reconnaître aucun supérieur, aucun concurrent n'y à
l'intérieur de l’État, ni à l'extérieur. L’État est maître chez lui. Être souverain c'est décider librement
sans que personne ne puisse imposer une décision. Un État n'obéit pas à un autre État, n'y à une
personne privée. Mais dans les faits, certains États sont dépendant par rapport à d'autres États ou à

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des entreprises. Certains États, une fois rentrés dans une organisation internationale, se posent la
question de leur souveraineté (ex : UE). Ce qui reste de souveraineté dans l'UE est de la quitter. Les
États fédérés qui composent les USA, sont-ils souverains ? Peuvent-ils quitter les USA ? A priori,
non. Si ce sont des États qui ne sont pas souverains, sont-ils toujours des États ? Il y a des réponses :
1° se sont des États mais pas souverains, 2° se ne sont pas de réels États puisqu'il ne sont pas
souverains. Ils peuvent imposer une décision dans leur territoire, mais dépendent d'un organisme.
Dans le deuxième cas, ce serait des collectivités d'apparence étatique (Stéphane Rials).

Il existe une infinité de définition de la souveraineté. La souveraineté est souvent définie soit
comme une puissance soit comme une liberté. Donc soit je fais ce que je veux, soit je suis libre de
faire ce que je veux.

→ Jean Bodin : la souveraineté c'est la puissance absolue et perpétuelle d'un État. Puissance = faire
des lois, nommer des fonctionnaires, battre monnaie.

→ Georg Jellinek : la souveraineté définit comme la compétence de la compétence. Être souverain


c'est la compétence de donner compétence à d'autres. Cette définition est restreinte car la
compétence est un pouvoir très conditionné.

→ Julien Laferrière : pouvoir de droit originaire et suprême. Dans cette définition, Laferrière fait le
lien entre le droit et le fait. Un pouvoir relève du fait, originaire veut dire qu'il n'y en avait pas
avant, et suprême il n'y en a pas au dessus.

→ Karl Schmitt : est souverain celui qui décide de la situation d'exception. Il décide que la situation
est assez exceptionnelle pour sortir du cadre juridique ordinaire.

Envisager la souveraineté de l’État sous l'angle de la décision conduit à poser la question de celui
qui décide autrement dit du souverain concret.

Sous la monarchie, le roi incarne l’État. Il est donc souverain par la grâce de Dieu, il ne tient donc
son pouvoir d'aucune puissance terrestre. Cette souveraineté divine exercée par le roi n'est pas
limitée par des lois issues de la volonté humaine, mais elle l'est par les lois divines et naturelles
parmi les Lois fondamentales du royaume.

Les choses changent en 1799. La déclaration de 1789 (article3) précise que la souveraineté réside de
la nation. La nation c'est la majorité du peuple (Sieyès), donc le tiers-état en excluant la noblesse et
clergé. Les députés sont les représentants de la nation. En 1789, les français ont vu la souveraineté
se transférer du roi à la nation. On change un gouvernant contre un autre : roi → députés. Donc la
souveraineté est exercée par les députés (cf. Sieyes). Si la souveraineté n'a plus de limites, cela peut
entraîner un certain nombre de conséquences : qu'est ce qui empêche l’État de devenir de plus en
plus oppressif et oppresseur ? Certains juristes veulent établir la théorie de l'auto-limitation de l’État
par le droit (Cf. Carré de Malberg).

Définition → L’État est une personne morale de droit public territoriale et souveraine.

SECTION 2: LA CONSTITUTION DE L'ETAT

Le terme constitution peut recouvrir des réalités différentes, ça pouvait parfois être des traités (Saint
Empire germanique, début des USA) qui deviennent des actes unilatéraux (émanent d'une seule
volonté). La manière de constituer l’État peut varier.

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On peut former un État en lui donnant une règle du jeu à travers un document → constitution écrite
ou bien l’État peut se constituer au fil du temps → constitution coutumière.
La constitution peut évoluer facilement, elle est plutôt souples, ou bien elle reste inchangée, elle est
donc rigide.
Selon la définition de la constitution, la manière d'envisager la constitution, on ne fait pas du droit
constitutionnel de la même manière.

A/ LA CONSTITUTION COUTUMIÈRE OU LA CONSTITUTION ÉCRITE

La constitution peut apparaître de deux manières : soit elle résulte du devenir historique et elle est
coutumière, soit elle est voulue,conçue, organisée et décrite dans un document et elle est écrite.

1. La constitution coutumière

Dans beaucoup de cas, les constitutions ont été coutumières. C'est-à-dire les institutions se mettent
en place pour répondre à des attentes, à des besoins. Ensuite, ces institutions vont commencer à se
pérenniser. Si la pratique est satisfaisante, elle va être acceptée et sera acceptée en particulier par
des juristes. Au fil du temps, le conseil du roi va devenir une institution qui va se donner des règles
de fonctionnement. A l'époque de Louis XIV, la constitution est entièrement coutumière.

La Constitution du Royaume-Uni est composée de règles coutumières qui viennent de la pratique


des tribunaux (Common Law), qui viennent de la pratique des institutions (ex : la reine ne peut
dissoudre la chambre des communes qu'à la demande du premier ministre). Ce n'est pas quelque
chose de spécifiquement écrit, ça résulte de la pratique (conventions de la constitution).
A côté des coutumes, il y a des textes écrits :
→ Magna Carta (grande charte de 1215) = sous le règne du roi Jean Sans terres. La noblesse se
révolte contre le pouvoir royal et exige qu'on leur reconnaisse un certain nombre de droits et de
libertés et en particulier le droit de consentir à l’impôt (voter les impôts). Les anglais considèrent
que ce texte est la première étape de la conquête des libertés.
→ Habeas Corpus (1679) = protection de l'individu, il faut une raison pour arrêter quelqu'un,
possibilité de se défendre, base des libertés judiciaires. La plupart de ces principes sont repris en
1688 dans un autre texte, le suivant :
→ Bill of Rights (déclaration des droits).
→ Parliament Act (loi parlementaire de 1911) = lois qui organisent les institutions.
→ Lords Act (loi sur la chambre des lords de 1999).
→ Constitutional Reform Act (2005 : loi de réforme constitutionnelle).

Il y a également deux traités :


→ un traité d'union avec l’Écosse de 1701.
→ un traité d'union avec l'Irlande de 1800.

Il y a donc de l'écrit dans une constitution coutumière.

2. La constitution écrite

Il s'agit de rassembler les principes et les règles fondamentaux d'organisation et de fonctionnement


de l’État dans un document unique. La première constitution écrite pourrait avoir été celle de la
Corse (1755). La plus emblématique reste celle des États-Unis rédigée par la convention de
Philadelphie (1787). Si elle est toujours en vigueur, elle a fait l'objet d'adaptations soit par l'adoption
d'amendements, qui sont venus s'ajouter au texte initial, soit par l'interprétation qu'en ont faite les

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acteurs constitutionnels.

B/ CONSTITUTION SOUPLE ET LA CONSTITUTION RIGIDE

La souplesse ou la rigidité d'une constitution est en rapport avec la facilité à la modifier qui
s'analyse formellement du point de vue de la procédure et matériellement du point de vue du
contenu du droit.

Il n'y a ni constitution absolument souple, car ce n'en serait pas une, ni constitution absolument
rigide, car cela voudrait dire qu'aucune institution, aucun principe, aucune règle ne pourrait évoluer,
pas même par l'interprétation ce qui est impossible.

La rigidité peut consister dans une procédure distincte de la procédure d'adoption des lois
ordinaires : elle est faible sous la IIIe République, où un vote des chambres à la majorité absolue
suffit à modifier les lois constitutionnelles. Elle est plus forte sous la Ve République où au vote des
chambres en termes identiques s'ajoute le référendum (ou le vote des chambres réunis en Congrès à
une majorité des trois cinquième). Un accord qui doit être total puisque les deux assemblées doivent
voter la proposition de révision en termes identiques.

La rigidité peut aussi porter sur le contenu en interdisant de modifier certaines dispositions : la
Constitution de 1958 (art. 89, al. 5) interdit, par exemple, de modifier la forme républicaine du
gouvernement. On peut imaginer supprimer ce verrou par une révision.

[On peut modifier la Constitution en modifiant la pratique, dès lors que les organes de contrôle et
notamment de contrôle de la loi (Conseil constitutionnel) ne voient pas de contradictions entre une
loi et la Constitution, la loi sera adoptée. On peut modifier une Constitution jusqu'à la transformer et
peut être jusqu'à changer de Constitution dès lors qu'on porte atteinte aux principes sur lesquels la
Constitution s'est fondée au moment de son adoption.

Cette question de la révision est une question doctrinale mais c'est aussi une question qui intéresse
le corps politique c'est-à-dire l'ensemble des citoyens parce que selon les dispositions que l'on
modifie, selon les institutions que l'on modifie, on a ou on n'a pas la même Constitution. EX :
suppression du Défenseur des droits (autorité administrative indépendante) = pas de changement de
la Constitution. EX : modifier la disposition de l'Article 3 (le peuple exerce sa souveraineté par la
voie de ses gouvernants et par la voie du référendum) → supprimer référendum = on supprime une
partie essentielle de la Constitution initiale, on n'est donc plus dans la même Constitution.

Que peut-on changer ?


→ Positivisme = il n'y a rien qui soit intangible, si on veut modifier on modifie.
→ Cependant tout n'a pas les mêmes valeurs, les mêmes conséquences, les mêmes effets dans une
Constitution et selon à quoi on touche on peut porter atteinte au fondement même de la
Constitution.

Cet équilibre dépend du pouvoir constituant (pouvoir qui créé ou modifie la constitution). Ce
pouvoir constituant est celui qui fonde l'ordre constitutionnel. Ce pouvoir est totalement libre. Qu'en
est-il du pouvoir de révision ? Le pouvoir de révision n'est pas totalement libre, il n'est pas
inconditionné parce qu'il est tenu par le cadre juridique qui lui a été donné par le pouvoir constituant
originaire. Ce pouvoir de révision n'est qu'un pouvoir constituant dérivé. Il peut agir mais dans le
cadre de la Constitution.
Autre approche : le pouvoir constituant est l'expression du souverain. Cette expression ne peut pas
être conditionnée. On peut toujours tout changer.

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En 1962, De Gaulle décide de réviser la Constitution sur le point de l'élection du président de la
République. Jusque là, le président est élu par un collège électoral d'environ 80k personnes qui
englobe le Parlement. Le projet de de Gaulle est de faire élire le président par l'ensemble des
citoyens français, c'est le projet d'élection au suffrage universel direct. Le sénat est opposé à ce
projet (art.89 de la Constitution). De Gaulle décide alors de contourner les disposition de l'art. 89, il
va chercher l'article 11 qui permet au président de la République de soumettre directement à
référendum un projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics. Il y a cependant
violation de la Constitution sur la forme, sur la procédure. Mais le peuple vote d'une manière assez
nette, le peuple souverain s'exprime.]

C/ LES CONCEPTIONS DOCTRINALES DE LA CONSTITUTION

Parce que le droit « possède une forme et une matière » (Maurice Hauriou), certains auteurs
privilégient une approche formelle. Ce sont surtout des positivistes pour qui la recherche juridique
doit se borner à décrier le droit en vigueur en s'interdisant tout jugement de valeur. A l'inverse,
d'autres auteurs privilégient l'approche matérielle et le contenu du droit

1. La notion formelle de Constitution

a. la conception organique de Carré de Malberg

Carré de Malberg cherche à donner une définition positiviste juridique du droit et de la constitution.
Il s'attache à décrire le droit à travers les actes juridiques et les organes qui les édictent en en
éliminant le contenu. Ainsi, la loi est l'acte voté par le Parlement et non plus l'acte général et
impersonnel comme on la décrivait jusqu'alors. La constitution se définit donc comme l'acte émis
par le pouvoir constituant.
Si on s'attache à la forme, on peut considérer la constitution comme un acte juridique (unilatéral), or
un acte est forcément édicté par un organe habilité.

b. la conception normativiste de Hans Kelsen

Hans Kelsen veut créer une science du droit pure de toute considération non juridique. Pour lui, le
droit, qui se confond avec l'Etat, est la hiérarchie des normes juridiques, la norme inférieure tirant sa
validité de la norme supérieure. Le contenu de la norme ne relève pas de cette science du droit, mais
seulement sa procédure de production. De ce point de vue, la constitution est une loi
constitutionnelle édictée suivant une procédure particulière qui s'analyse en une norme de
production de norme(elle pose les procédures d'édiction des autres normes). Cette théorie élimine le
politique ainsi que tous les concepts à commencer par la souveraineté. Le droit doit s'assortir d'une
sanction, chaque degré de la hiérarchie doit disposer d'une autorité habilitée à en contrôler le resect
ce qui justifie l'introduction d'une contrôle de constitutionnalité.

2. La notion matérielle (informelle) de Constitution

On s'intéresse au contenu des normes.

a. la conception sociologique de Léon Duguit

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Contrairement à Kelsen, Léon Duguit distingue radicalement l’État, phénomène de force, et le droit
et cherche à soumettre le premier au second en construisant un système juridique qui ne dépend ni
de l’État, ni du pouvoir. Il soutient que le droit se dégage de la norme sociale acceptée par la
conscience collective qui fait évoluer le droit positif. La constitution est donc formée de l'ensemble
des règles ancrées dans les esprits à commencer par les principes de la Déclaration de 1789.

[Cette approche fait le lien entre le droit et le corps social, elle s'intéresse à ce qui est perçu comme
étant juridiquement et légitimement valide. Cela dit elle comporte un certain nombre de failles →
qui parle au nom de la société ? Un groupe qui le prétend, et le citoyen anonyme ne se sent pas
forcément représenté par ces groupes.]

b. la conception institutionnaliste de Maurice Hauriou

Maurice Hauriou, réfléchissant à la dialectique entre l'ordre et la liberté et se définissant comme


positiviste, élabore la théorie de l4institution (1906).

L'institution est « une idée d’œuvre ou d'entreprise qui se réalise et dure juridiquement dans un
milieu social ; pour la réalisation de cette idée, un pouvoir s'organise qui lui procure des organes
entre les membres du corps social intéressé à la réalisation de l'idée, il se produit des manifestations
de communion dirigées par les organes du pouvoir et réglées par des procédures.

Le droit n'est pas fait de règles, mais d'institutions. La constitution est à la fois politique et sociale
puisque faite d'institutions politiques (organes de l’État) et d'institution sociale (droits et libertés).
La caractéristique d'une institution c'est qu'elle répond à une sorte de besoin du corps social qu'elle a
vocation à durer, qu'elle repose sur l'adhésion, sur le consentement de ceux qui participent et qu'elle
serait en place presque spontanément. L'idée de l'institution vient en second, elle n'a pas été voulue.
Elle s'impose d'elle-même et ensuite on commence à la penser. L’État lui-même est une institution.
[Ex : Les Hommes n'ont pas décidé de créer l’État, il s'est formé avec les phénomènes de
sédentarisation, d'installation de pouvoirs politiques sur le territoire, d'unification des civilisations
autours de valeurs et c'est seulement après qu'on a voulu faire une théorie de l’État. Il a vocation à
durer, il repose sur l'adhésion de ses membres. Il peut y avoir des institutions qui ne rassemblent pas
des personnes, qui sont autour de principes de procédure, le principe selon lequel on peut faire un
recours contre un acte qui a causé du tord (excès de pouvoir). Quelque soit l'organisation étatique,
un acte émanant des autorités publiques est-il régulier, légal et peut-on le mettre en cause. La notion
d'excès de pouvoir va s'imposer. Il y a des réactions du corps social qui peuvent s’observer à travers
des pratiques. Hauriou estime que la société n'existe pas en tant que telle, il y a simplement des
mécanismes. Pour la Constitution, l’État a besoin des institutions politiques, quand l’État se forme
et quand il s'enracine, c'est à travers des institutions politiques. On retrouve au fond, un certain
nombre de grandes institutions : exécutif avec un chef de l’État, au moins un assemblée, des
procédures pour édicter des lois. A coté de ces institutions politiques, il y a d'autres institutions qui
sont les institutions qui protègent, organisent les droit et les libertés du corps social, des citoyens.
Jusqu'en 1789, c'était tout un ensemble de libertés particulières (les franchises), avec des droits
privés (privilèges). En 1789, ce modèle a été remplacé par un modèle fondé sur l'individu,
l'Homme. Finalement, ces droits proclamés en 1789, Hauriou dit quand on observe la pratique
juridique, on se rend compte qu'ils ont été acceptés. Ce sont devenues des institutions sociales. La
déclaration de 1789 fait parti de l'ordre constitutionnel. La notion de constitution est fondée sur un
examen à la fois du droit positif et à la pratique du droit positif.]

c. la conception décisionniste de Carl Schmitt

Pour Carl Schmitt, l'article 1er de la Constitution du Weimar, « le Reich allemand est une
République » (sous-entendu démocratique), ne peut juridiquement pas avoir la même valeur que

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l'article 129 « tout employé public a droit à la communication de son dossier ». L'un dit la
Constitution, l'autre n'est qu'une simple loi constitutionnelle. Toutes les dispositions n'ont donc pas
la même valeur. Certaines peuvent être supprimées sans trop de conséquences, à l'inverse de
certaines autres (ex : souveraineté).

La Constitution est la décision fondamentale sur le caractère et la forme de l'unité politique du


peuple.

Si l'engagement politique de Schmitt et ses prises de position dans les années 1930 l'ont longtemps
mis au ban du débat doctrinal, son approche a le mérite de souligner que tout n'a pas la même valeur
dans un ordre juridique et que la suppression de certaines dispositions a des conséquences
fondamentales sur la nature d'un régime.

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SECTION 3 : LA FORME DE L'ETAT

C'est la manière d'organiser l’État de le pouvoir politique sur un territoire. Lorsqu'on gouverne le
plus grand pays du monde, la Russie, on a besoin de relais du pouvoir. A l'opposé, l'organisation ne
sera pas la même pour la principauté de Monaco.

Relais du pouvoir central, du gouvernement : c'est une des manières d'administrer un territoire. Il est
aussi possible d'avoir des collectivités autres que l’État, des collectivités infra-étatiques. Ces
collectivités peuvent bénéficier d'une autonomie plus ou moins grande. Les communes, les
département sont des collectivités essentielles, elles sont organisées par la loi. Selon les États, il y a
des collectivités plus ou moins autonomes, très autonomes en Italie, en Espagne, elles deviennent
presque des États au sein de l’État = fédéralisme aux USA. On va voir trois situations : 1° le
fédéralisme (État composé d’État). 2° un État dans lequel les collectivités ont une autonomie assez
faible = État unitaire (France) 3° situations dans lesquels les collectivités ont une autonomie
importante qui leur permet même de partager une partie du pouvoir législatif avec l’État (Italie,
Espagne).
On parle d’État régional, d’État autonomique (Espagne).

A/ FÉDÉRATION OU ÉTAT FÉDÉRAL

Les USA sont une fédération ou un État fédéral composé d’État fédérés, ou de collectivités
fédérées. Fédéralisme du latin fédus, la confiance, c'est donc le fait de s'engager (irrévocablement).
Le fédéralisme c'est toute alliance, tout engagement que ce soit l'alliance d’États souverains au plan
international ou l'engagement de collectivités infra-étatiques qui sont réunies au sein d'un État. Le
fédéralisme international désigne toute convention, tout traité qui engage plusieurs États au sein
d'une organisation internationale. L'ONU peut être vue comme relevant du fédéralisme
international. L'UE relève de cette notion de fédéralisme international mais les spécialistes évitent
de parler d'une Europe fédérale parce que celui-ci est synonyme d'une perte de souveraineté des
États et qu'il s'agit depuis le début de la création de l'UE de ne pas effrayer les États. L'appellation
fédéralisme recouvre des situations assez diverses. L'appartenance à l'ONU n'est quand même pas
extrêmement contraignante. Dans le fédéralisme international on essai de distinguer des situations,
parmi ces unions d’États on distingue deux situations : 1° l'union personnelle et 2° l'union réelle.
1° UP = deux États parfaitement distincts, parfois éloignés qui ont en commun un monarque, un
chef de l’État : Angleterre et Royaume de Hanovre 1714/1737). Ce royaume a un roi que les anglais
vont faire ??? car les anglais ne parviennent pas à se mettre d'accord sur l'héritier du trône
d’Angleterre. Le roi Georges de Hanovre va devenir Roi. Il participent aux conseils des ministres
sans parler anglais. Gouvernement du cabinet : le roi ne participe plus au conseil des ministres, donc
sous l'autorité du Premier ministre. La France connaît le phénomène de l'union personnelle : le

12
Président de la République est également co-prince d'Andorre.
2° on ne met pas seulement le chef de l’État en commun, se sont aussi des compétences juridiques y
compris des compétences régaliennes (« marques de souveraineté » J. Bodin), une politique
étrangère commune, une monnaie commune, une défense. L'Empire Austro-hongrois qui est l'union
de l'empire d'Autriche et du royaume de Hongrie de 1867 à 1918.
Il peut y avoir une relation plus distendue qui sont liés par un traité mais qui conservent leur pleine
souveraineté : State sud : confédération avait un président mais qui n'avait pas de rôle de direction.

Le fédéralisme interne repose sur un acte qui devient unilatéral (=constitution). On peut imposer
n'importe quelle évolution de cet ensemble à une minorité d’États. Dans un véritable traité, si on
veut modifier le traité, on en fait un autre. On ne peut pas l'imposer à ceux qui n'en veulent pas.

États fédérés au sens stricte = seulement USA


Province = Canada.
Canton = Suisse.
Collectivité fédéré = recouvre l'ensemble des situations possibles.

Distinction entre fédération et confédération ?


La Suisse s'appelle toujours confédération alors que ça fait longtemps que ça en n'est plus
une (depuis 1848).
États fédérés composent l’État fédéral.
État fédéral et la fédération : doctrine propose de distinguer la fédération qui serait
l'ensemble dans lequel sont rassemblés sous les collectivités fédérées. L’État fédéral =
administration, gouvernement central. Olivier Beaud : (Fédération serait une catégorie a part entière
a coté de l’État).

Principes du fédéralisme

Ils ont été dégagés par la doctrine internationaliste qui distingue la participation et l'autonomie,
superposition. Plusieurs catégorie dans fédération qui englobe les membres du système fédéral et
qui s'impose à eux. Le principe d'arbitrage : risque de conflit, de compétences =besoin d'un arbitre.
Participation : participation au niveau fédéral.
Autonomie : par rapport à ce niveau fédéral. Les membres de la fédération est autonome par rapport
à la fédération.

PARTICIPATION : participation à la création de l'ensemble fédéral, de la fédération et ensuite à son


évolution, à son fonctionnement, modification.
-La création de la confédération Suisse par l'union de trois cantons 1er août. USA : les 13 ancienne
colonie anglaises sont devenues 13 États indépendants se réunissent juridiquement. Des délégués
élaborent un texte : la constitution des USA (1787). Ces 13 État acceptent, ratifient ce texte.
=Pouvoir constituant originaire.
-Modification/transformation : amendement à la Constitution pour la modifier. Les État fédérés
américains ratifient ces amendements à une majorité des 2/3 des États fédérés. (si c'était un traité
tout le monde devrait voter pour, donc ici acte unilatéral = imposer la modification). =Pouvoir
constituant dérivé.
-Pouvoir législatif fédéral : 2 chambres (chambre des représentants, Sénat). Le Sénat représente les
États fédérés et les représente à égalité : chaque État dispose de deux sénateurs quelque soit son
importance démographique. Parce que c'est l'un des fondement de la Constitution des USA. Le
Sénat est la véritable instance de décision. La chambre des représentants étant moins considéré. Il y
a la participation des États fédérés à la désignation de l'exécutif fédéral. Élection présidentielle
USA : pas simplement élection par le peuple, mais élection par les États.

13
SUPERPOSITION ET AUTONOMIE

Superposition = l’État fédéral est un État composé d’États (niveau fédéral et niveau fédéré).

Autonomie = autonomie n'est pas indépendance. Indépendance = pleine souveraineté. Autonomie =


on est membre de la fédération et on en respecte la constitution y compris dans sa propre
organisation. L’État fédéré va devoir respecter la constitution des USA. Un État fédéré qui voudrait
quitter les USA, précédent de la guerre de. Les USA sont une union indestructible d’États
indestructibles (Arrêt de 1868).

Autonomie de se donner sa propre constitution, son propre statut, donc autonomie constituante mais
ça n'est pas de la souveraineté car cette constitution fédérée est tenue par la constitution fédérale.
Ces États fédérés n'ont pas de souveraineté externe, et pas de constitution interne non plus car leur
possibilité de s'auto-organiser est limitée par la constitution fédérale et peut l'être encore plus en cas
d'évolution de cette constitution fédérale. Dans ces limites, la collectivité fédérée peut s'auto-
organiser.
En ce qui concerne l'autonomie législative, de se donner ses propres lois, à côté des loi fédérales,
cette autonomie est prévue directement par la constitution fédérale, c'est-à-dire par ce pacte
commun fondateur. C° USA : dans le silence de la constitution, la compétence est celle des États
fédérés. Tout ce qui n'est pas expressément attribué à la fédération, est par principe attribué, relève
de la compétence des États fédérés. La compétence des États fédérés est donc très vaste et englobe
tout ce qui n'est pas dit. La fédération dispose d'une compétence d'attribution, et les collectivités
fédérés disposent de tout le reste. USA : ex1 → pourquoi peine de mort légalisée dans certains
États ? Car elle n'est pas mentionnée par la constitution donc c'est de la compétence de chaque État
fédéré de choisir. Prévoir des attribution pour l’État fédéral et pour les collectivités fédérées, et
comme il n'est pas possible de tout prévoir, il faut penser aux potentielles choses non mentionnées.
Le système allemand est plutôt fait à l'ensemble de l’État fédéral, il est assez centralisateur. Russie :
l'exécutif fédéré (le gouverneur) est nommé par le pouvoir central.

Dans un système fédéral, les collectivités fédérés ont une large capacité d'auto-organisation mais en
pratique elles adoptent à peu près toutes les mêmes structures, ex :USA → gouverneur, cour
suprême d’État.

ARBITRAGE

sur le plan juridique, sur le plan de la répartition des compétences qui détermine l'autonomie, que
faire en cas de conflit de compétences entre le niveau fédéral et fédéré. Il faut s'adresser à une
juridiction qui intervient pour arbitrer le conflit. Dans tous les États fédéraux, il y a une juridiction
qui peut intervenir pour arbitrer ces conflits de compétence. Le conflit de compétence est un conflit
qui porte sur la question de savoir si une loi fédérale ou fédérée est conforme à la constitution. Pour
arbitrer les conflits de compétence, on va se tourner vers une juridiction spécialisée dans le contrôle
de la constitutionnalité des lois ce qu'on appelle une Cour constitutionnelle. Russie, Allemagne :
Cour constitutionnelle, Autriche: Haute Cour constitutionnelle, Belgique : Cour constitutionnelle
appelée jadis Cour d'arbitrage. Lorsqu'il n'y a pas de Cour constitutionnelle, en pratique, il y a
généralement, une Cour suprême qui se reconnaît compétente pour contrôler la constitutionnalité
des lois et donc pour pratiquer l'arbitrage, c'est le cas de la Cour suprême des USA, du Canada, le
l'Union indienne. Il y a donc toujours une juridiction arbitrale.

B/ ÉTAT UNITAIRE

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L’État unitaire fait prévaloir l'unité et l'indivisibilité, ce qui se traduit juridiquement par un principe
qui est celui de l'unité de source législative. C'est que la loi vient toujours de l’État. Bien sur, la loi
peut varier en fonction de ses destinataires. Les régions françaises ne peuvent pas édicter leurs
propres lois. Mais il ne va pas y avoir la même législation en fonction de la situation concrète
(géographique). Ex : la loi montagne ou la loi littorale. Cela signifie t-il que les collectivités
françaises n'ont aucune autonomie. Elle n'ont pas d'autonomie législative, mais elles ont une
autonomie réglementaire au nom de la gestion des affaires locales. Le principe est que cette
autonomie réglementaire, cette compétence réglementaire est exercée par des assemblées élus qui
désigne son exécutif. Pour avoir ces compétences, ces collectivités doivent avoir la personnalité
morale distincte de celle de l’État. Par conséquent elles peuvent agir en justice y compris contre
l’État.

L'une des caractéristiques de l’État unitaire c'est de considérer que les collectivités sont des
créations de l’État. Il n'y a pas de protection constitutionnelle des régions. Il est donc possible de
modifier les régions. A côté de ces collectivités qui s'administrent librement, à coté de cette
décentralisation, l’État unitaire privilégie assez fortement une administration déconcentrée. La
déconcentration ça consiste à disposer, de relever du pouvoir central sur l'ensemble du territoire.
L'administration des finances dispose de directions régionales, départementales. Des représentants
du gouvernements sont emblématiques de la déconcentration : préfet, recteur de l'académie. Le
préfet joue plusieurs rôles : il est le représentant de l'ensemble du gouvernement, il a la charge de
coordonner l'action du gouvernement dans le département, il exerce des pouvoirs de police (met en
œuvre la force publique). Le recteur de l'académie est sous l'autorité de son ministre. Le recteur
comme le préfet sont nommés de manière discrétionnaire. Le recteur doit obligatoirement être un
professeur d'université. Ils peuvent être révoqués tout aussi discrétionnairement.

État jamais complètement unitaire.


La décentralisation existait dès lors qu'il y a des collectivités avec des compétences propres. Elle est
acquise nettement au moins depuis les années 1880.
Jadis le préfet pouvait modifier des actes pris par une collectivité, soit par une question de légalité
soit par une question d'opportunité. Loi de décentralisation (1981): le préfet ne peut plus intervenir
directement pour se substituer à la collectivité. S'il estime qu'un acte est illégal, il en avertit la
collectivité et si le désaccord persiste alors le préfet saisi le tribunal administratif pour lui faire
constater l'illégalité de l'acte et donc le faire annuler par le juge. Il n'y a plus de contrôle
d'opportunité qui est finalement un contrôle politique.
En 2003, la c° française est révisée pour y faire entrer le principe de la décentralisation. Mais il
existait déjà décentralisation dans la c° : A72 c° → principe de la libre administration des
collectivités territoriales (c'est une forme de décentralisation). La décentralisation est accentuée. Les
autonomistes souhaite qu'on s'oriente vers un statut proche des régions italiennes ou des
communautés autonomes espagnoles.
Dans le temps on a accentué la décentralisation notamment en matière budgétaire et en matière
d'urbanisme, puis on s'est ravisé. Début années 80, on a donné des compétences financière étendues
aux collectivités territoriales, et en matière d'urbanisme : les actes étaient exécutoires dès leur
transmission au préfet. La conséquence dans les années 80 était l'augmentation brutale d'infraction,
de délit financiers dans les collectivités territoriales et il a fallut réintroduire des contrôles en
matière financier et d'urbanisme car c'est une matière sensible avec des enjeux importants : les
irrégularités qui peuvent être commises peuvent être irréversibles et dépendent assez largement des
moyens de la collectivité et des moyens du contrôle que dispose le préfet.

La décentralisation dépend largement des moyens. Les petites communes n'ont pas beaucoup de
moyens donc la décentralisation reste une illusion.

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Certaines revendication tendent à faire évoluer la France, vers d'avantage de décentralisation.
Certaines régions (nvelle Calédonie) ont acquis le pouvoir législatif. Ils peuvent édicter des lois
dans certains domaines sous le contrôle du conseil constitutionnel, en matière de cadastre, propriété
foncière, succession. La c° depuis 1998 prévoit une citoyenneté de nvelle Calédonie qui vient se
surajouter à la citoyenneté française et européenne. Cette citoyenneté de nvelle Calédonie n'est pas
accordé à tous les citoyens de nvelle Calédonie. Référendum local de nvelle Calédonie le 4
novembre 2018.

C/ L’ÉTAT RÉGIONAL

C'est un État qui se proclame toujours unitaire, ais qui accorde aux collectivités des compétences
extrêmement larges (législatives, financières) et on va pousser la décentralisation jusqu'à accorder à
ses collectivités des compétences d'auto organisation. La collectivité peut adopter son propre statut.
Il doit ensuite être validé, ratifié, autorisé par le Parlement national (ex : régions italiennes). L'auto
organisation se déroule toujours sous le contrôle de l'organe législatif national. Répartition des
compétences entre l’État et les collectivités et cette répartition des compétences est emprunté aux
techniques du fédéralisme. Ex C° italienne → il y a les compétences de l’État et pour les régions
une compétence de droit commun (tout ce qui n'a pas été prévu pour État). Les régions italiennes
n'ont pas cessé d’accroître leurs capacités d'action, leurs compétences juridiques (liste des régions
italiennes dans la C° donc impossible de les fusionner sauf si modification de la C°).
Sur les 20 régions italiennes, 15 sont dites à statut ordinaire c'est-à-dire que les régions adoptent
leur statut et il est approuvé par le parlement italien, et 5 à statut spécial = elles adoptent leur statut
et il est approuvé par une loi constitutionnelle, leur statut a donc valeur constitutionnelle et pas
simplement législative. C'est en partie ce qui a permis le décollage économique de la Sardaigne.
L'Espagne avait a peu près le même équilibre avec des communautés autonomes et certains de ces
communautés autonomes ont des compétences plus étendues en matière touristique, d'urbanisme.
On retrouve cette disparité entre les collectivités riches, attractives et d'autres qui ont une situation
plus difficile. La Catalogne est une des communautés la plus riche d'Espagne. Déclaration
d'indépendance votée par le parlement catalan. Ils auraient pu obtenir les mêmes avantages
juridiques que les grandes régions italiennes. Ils avaient dans la C° (a155) de demander une
extension de leurs compétences qui aurait été accordée mais ils ont voulu une indépendance qui a
été refusée. Les évolutions sont possibles sans aller jusqu'à l'indépendance. On peut pousser
l'indépendance, l'autonomie des communautés autonomes en utilisant les possibilités offertes par la
c°.

L’État régional est une notion moderne, contemporaine (c° italienne : 1947c° espagnol : 1978), on a
donc l'impression que c'est un phénomène nouveau. C'est peut être un phénomène nouveau car on
s'est enfermé dans une opposition entre l’État unitaire (modèle = France) et le fédéralisme.
Juridiquement l’État régional est un phénomène nouveau mais historiquement ce modèle
correspond à des constructions étatiques. 1492 autonomie Espagne. Le renforcement de l'unité de
l'Espagne fin XIXe début XXe siècle. Système juridique très unitaire à l'époque du Franquisme car
il se méfiait d'un risque d'éclatement de l'Espagne. Il soutenait une diversité culture, sur plan
juridique il était opposé à toute forme d'autonomie. Dès son décès, on a redonné aux communautés
autonomes des compétences.

La notion même d’État régional remet en cause nos catégories unitaire et fédéral. Ça nous oblige de
nous intéresser sur la nature même de la décentralisation et de la doctrine. On peut observer que
c'est peut être un caractère transitoire. Pour justifier ça, l'Italie et l'Espagne sont parti d'un caractère
unitaire pour évoluer vers toujours + de décentralisation. Certaines régions italiennes tendent vers le
fédéralisme. La Belgique a évolué de cette manière : elle a été un État unitaire de plus en plus

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décentralisé en fonction des différences linguistiques jusqu'au moment où c'est devenu un État
fédéral. Les région du territoire flamand réclament l'indépendance.

Possibilité d'utiliser les compétences de droit commun qui reviennent aux communautés autonomes.
Questions budgétaires

CHAPITRE 2 : LE POUVOIR DANS L'ETAT

-Examiner les différents types de régimes politiques.


-Contrôle de constitutionnalité = expression d'un pouvoir particulier. Doctrines qui ont commencé à
se faire jour dans les années 90.
-Pouvoir de suffrage : qui appartient aux citoyens dans la logique démocratique.

I – Séparation des pouvoirs

A/ LES THÉORIES

Les théories ne sont qu'une représentation de la réalité (sauf chez JJ. Rousseau). Des auteurs ont
essayé d'analyser l'organisation et fonctionnement d'un État et ont distingué plusieurs fonctions de
l’État et ce n'est qu'après qu'on a parlé de séparation des pouvoirs. Montesquieu parle de division,
d'équilibre. Ces régimes ne partent pas au sens stricte de théories, ils n'appliquent pas les théories,
ils s'appuient sur les auteurs. Les auteurs servent à justifier les choix.
Depuis antiquité, les auteurs essaient d'expliquer comment fonctionne l’État, comment est organisé
le pouvoir dans l’État. Lorsqu'un auteur développe une théorie c'est-à-dire qu'il analyse les
institution pour leur donner du sens, nécessairement il y a ses enjeux politiques. « La souveraineté
est indivisible » – Jean Bodin (=la souveraineté doit appartenir à une seule personne), c'est une
manière de légitimité la monarchie française.

Les anglais écrivent sur leurs propres institutions et ils décrire et à la fois défendent ce que l'ont
appelle l'équilibre des pouvoirs, ce que les auteurs vont appeler les « Checks and balances » c'est-à-
dire les Poids et contre poids. Les institutions s'équilibrent et travaillent ensemble. L’État ne
fonctionne bien que lorsque le roi collabore avec les deux chambres du Parlements (chambre des

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Lords et des Communes) = King in Parlement.

Jean Louis Delolme – La constitution de l'Angleterre.

Montesquieu : magistrat, auteur de philosophie politique. Il a ramené d'Angleterre une certaine


vision des institutions anglaises qu'il voudrait acclimater en France. Il aspire à un État dans lequel
les corps intermédiaires et notamment la noblesse jouaient un rôle actif. Il critique la centralisation,
le pouvoir excessif des ministres, le fait d'avoir dépossédé les collectivités locales de toute
compétence. Il faudrait rendre à des assemblées une partie du pouvoir législatif. Ce partage des
taches conduirait à équilibrer les institutions. « Tout homme qui a du pouvoir est tenté d'en abuser ».
Si les institutions travaillent ensemble, alors, le pouvoir arrête le pouvoir, l'équilibre se fait par des
contres pouvoirs. L'Esprit des lois : Montesquieu ne s'intéresse très peu au pouvoir judiciaire, mais
s'intéresse plus au pouvoir de faire les lois (puissance législative) et à la puissance exécutrice
(exécutif) c'est-à-dire pouvoir exercé par le roi et ses ministres qui pour Montesquieu sont
compétents en matière de relations internationales et pas aux assemblées. « Pour délibérer il faut
être plusieurs, pour décider il faut être seul » - Sieyes.
Ce qu'il ne veut pas voir c'est que cet équilibre des pouvoirs est une lutte permanente entre des deux
assemblées qui sont en concurrence dont la chambre des Lords essaye de contrôle la chambre es
Communes en matière d'élection de la chambre notamment. Le roi d'Angleterre n'a pas cessé de
perdre du pouvoir. C'est une évolution de rapport de force. EN réalité, Montesquieu ne nous dit pas
comment on peut maintenir l'équilibre. Si on veut s'appuyer sur Montesquieu, ce qui n'est pas
important ça n'est pas la séparation des pouvoirs, mais leur collaboration.

JJ. Rousseau : c'est l'anti Montesquieu. Dans Du contrat social, Rousseau ne cite pas nommément
Montesquieu mais il le critique vivement, il parle de ces auteurs qui veulent une séparation des
pouvoirs. Pour Rousseau, il ne doit pas y avoir d'équilibre des pouvoirs. Sa conception repose sur
l'idée qu'il y a d'abord la conception des lois, ensuite leur mise en œuvre, puis l'application des lois
(fonction des juges). Chez Rousseau, il n' a pas de place pour l'interprétation. Le pouvoir de faire les
lois est au dessus des autres, les pouvoirs sont hiérarchisés, il ne sont pas équilibrés. La Révolution
française a rencontré ces deux positions (Montesquieu/Rousseau), il a donc fallut choisir. Les
révolutionnaire ont fait un choix ambiguë, car ils parlent de séparation des pouvoirs, termes qu'ils
croient avoir lu chez Montesquieu et en même temps le régime qu'il cherche à mettre en place
s'inspire beaucoup plus d'une hiérarchie des fonctions que défend Rousseau. La révolution
Française n'a pas réussi à choisir, et à partir de 1792 elle choisi Rousseau.

B/ LES RÉGIMES DE SÉPARATION DES POUVOIRS

Les deux principales manière d'organiser la séparation d'après la doctrine du droit constitutionnel,
car c'est la doctrine qui construit les catégories, sont :
• régime parlementaire qui prend naissance au RU et qui repose sur la collaboration des
pouvoirs.
• Régime présidentiel dont le modèle se trouve aux USA et que la doctrine présent comme un
régime de séparation des pouvoirs.

1. Le régime parlementaire

Critères pour décrire le régime parlementaire → VOIR MANUEL

CONSTRUCTION HISTORIQUE AU RU
[Reine/Roi, PM, chambre des Lords, chambre des communes]

18
ROI : beaucoup de pouvoirs, ensuite, il est entouré de ministres pour pouvoir décider, le représenter.
A partir de XIIIe ce mode de fonctionnement est contesté par la chambre des Lords.

LORDS : leur puissance va augmenter et les lords vont s'en prendre aux ministres du roi et
notamment au Prime minister. Une autre assemblée va être créée, et sera contrôlée par la chambre
des lords.

CHAMBRE DES COMMUNES : les ministres peuvent être mis en accusation, jugés et exécutés. Il
y a une procédure qui se met en place, l'accusation est déposée devant la chambre des communes,
jugement par la chambre des lords =procédure impeachment. Si le ministre est déclaré coupable, le
ministre peut être exécuté.

Le PM va commencer à avoir l'idée que plutôt que de risquer d'être condamné, si il n’est pas
soutenu par la chambre des lords, si ses réformes sont rejetées e s'il a contre lui une majorité, il va
choisir de démissionner. Transfert de la responsabilité pénale à la responsabilité politique. Roi XX
de Hanovre ne parlant pas anglais, donne au PM plus de pouvoirs = dyarchie ou bicéphalie (deux
têtes au pouvoir : Roi et PM). Les projets de lois vont ê présentées par le PM et votés par
assemblées et finalement signés par le roi = collaboration des pouvoirs. A la fin, le roi se sent tenu
de signer la loi.

Chambre des communes n'est pas un organe autonome car ses élection sont contrôlées, faites par la
chambre des Lords.

Dissolution : réponse de l'exécutif au législatif en cas de crise. Ça permet au monarque de mettre fin
de manière prématurée à la législature c'est-à-dire au mandat de tous les députés ce qui implique
l'organisation de nouvelles élections. Ils sont élus pour cinq ans. C'est une arme dirigée seulement
contre la chambre des Communes car seule la chambre des communes est élue. La chambre des
lords est essentiellement héréditaire puisque c'est la chambre de la noblesse. Cette dissolution
appartient au monarque =dissolution royale. C'est le PM qui suggère au monarque de prononcer la
dissolution. Cette dissolution a pu être prononcée dans deux circonstances : 1° le PM n'est plus
soutenu par une majorité à la chambre des communes, la dissolution sert à briser la contestation.
C'est un acte risqué car il faut être certain que la nouvelle majorité sera favorable au PM. 2° en
1911, le PM s'appelle Lloyd George, il entre en conflit avec la chambre des lords. Le PM est
soutenu par la chambre des communes. Il va demander au roi de prononcer la dissolution de la
chambre des communes, c'est-à-dire de la chambre qui le soutien. Il est sûr que les réformes qu'il
souhaite faire passer sont populaires, la dissolution va être suivi par les élections, la nouvelle
majorité de la chambre des communes en sort plus renforcée, ce qui permet de montrer sans
contestation possible que la position de la chambre des lords est minoritaire. C'est une manière de
montrer à la chambre des lords qu'elle ne peut plus s'opposer puisque e peuple est favorable. La
dissolution est utilisée de manière indirecte contre la chambre des lords. 3° années 70/80, le PM,
Margaret Thatcher, elle sait que ses choix politiques seront contestés par sa propre majorité, qu'elle
perdra le soutient de l'opinion et de son électorat, mais elle estime que par la suite, sa politique
donnera des résultats et qu'elle sera soutenu de nouveau par l'opinion. Si elle se contente de laisser
faire le temps, elle engage ses réforme au début de son mandat qui est le début du mandat de la
chambre des communes, au bout de cinq ans, les réformes ne seront pas achevées, elle aura perdu le
soutient de l'opinion et donc perdra les élections. Elle va essayer de calculer au moment où l'opinion
basculera contre elle. Au bout de deux ans et demis/trois ans, elle demande à la reine de dissoudre la
chambre. Elle est soutenu par l'opinion même si sa majorité a commencé à s'effriter. Elle remporte
les élections. Elle a de nouveau un mandat de cinq ans, elle a donc gagner trois années. Elle s'est
donné le temps de laisser ses réformes faire leurs effets (baisse opinion) et retour opinion favorable.

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L'idée de l'utilisation de la dissolution lorsqu'on est encore majoritaire pour gagner quelques années
est utilisé par Jacques Chirac en 1997, le PS arrive au pouvoir = cohabitation avec Jospin. Les
mêmes procédures, techniques, ne produisent pas les mêmes effets dans tous les États, avec tous les
peuples. Au bout de un an et démis/deux ans, les présidents de la RP sont au plus bas dans les
sondages. Il n'y a généralement pas une telle chute dans les sondage en Grande Bretagne, la courbe
est plus régulière. C'est la conséquence du mode de scrutin.

Le mode de scrutin britannique est le plus simple : un seul tour, celui qui obtient le plus de voies est
élu =le scrutin majoritaire uninominal à un tour. France : 2 tours, pour être élus au premier tour il
faut justifier de plus de la moitié des suffrages exprimés. Au deuxième tour, on vote pour éliminer
un candidat =un élu contre l'adversaire et pas pour son programme, qualités. Dans le système
britannique, voter pour le candidat qu'on espère être élu et contre le candidat qui doit être écarté, le
vote utile à lui dès le premier tour alors qu'en France il a notamment lieu au deuxième tour.
Historiquement, cette pratique de vote utile conduit à la domination de deux partis : parti
conservateur/parti travailliste (GB), parti républicain/démocrate (USA) → bipartisme.
Actuellement, vote pour un parti dont on sait qu'ils ne gouverneront pas, mais qui formera une
coalition. La grande stabilité avec le bipartisme, est en train de s'atténuer. Quant est il à la
nomination du PM s'il n'est plus le chef du parti majoritaire, puisqu’il sera issu d'une coalition de
deux ou trois partis. On va vers une période d'instabilité en terme de majorité. Pour nomination du
PM, sera t-il issu du parti qui a obtenu le plus de voies parmi les partis de la coalition ?
-Mentalité juridique britannique est à la foi conservatrice et pragmatique. Westminster abrite les
deux chambres. Ces gens qui travaillent ensemble ne se connaissent pas et personne n'aurait l'idée
de passer de l'une à l'autre. Un élu d'une chambre de nommera pas par leur nom → « élu de l'autre
chambre ». Chambre répartie en commissions. Impossibilité de travailler en assemblée plénière car
la salle est trop petite, et car c'est très ritualisé. Dans le système des commissions, en France les
parlementaires se spécialisent. Dans le système britannique ça n'est pas le cas, car les commissions
ne sont pas spécialisées. Il y a une spécificité britannique qui ne correspond pas forcément au
régime parlementaire.

A quoi sert le monarque dans le système britannique ?


Dissolution, nomination PM : NON
Lorsque la reine ouvre la séance, elle frappe à la porte, on lui ouvre qu'à la troisième fois ce qui est
une manière d'affirmer que le parlement est indépendant. La reine ne préside pas le conseil des
ministres.

Réponse typiquement britannique : le monarque sert à incarner le RU. Il ne prend pas parti. L'oncle
de la reine, Édouard VII, on lui a reproché, dans les années 30, qu'il est passé des quartiers pauvres,
et il a dit c'est inadmissible d'avoir de telle conditions, on a considéré qu'il avait pris position. La
reine lors de la séance du parlement qui a suivit le brexit était venue un chapeau avec bleu ciel et
jaune, ce qui évoquait le drapeau européen, cela a été mal pris. Le monarque ne peut pas donner de
conseils. Il ne peut que se montrer, incarner le pays, l’État. Nomination de Tony Blair. Le monarque
n'a pas de pouvoir mais a une autorité (qui ne peut être dite publiquement mais peut être dite
indirectement au PM).

Organe qui domine dans le régime parlementaire : gouvernement ou gouvernement ?


1° réponse britannique → c'est le gouvernement qui domine la vie politique et le parlement parce
qu'il est assuré de n'être pas renversé, parce qu'il a les moyens de faire passer ses projets de loi. La
possibilité offerte par la procédure de forcer la main au Parlement pour faire adopter les textes.
L'arme de la dissolution, la dissolution d'une assemblée comme le renversement d'un gouvernement
fonctionne comme la dissuasion nucléaire, c'est une menace.
2° contre modèle, anti modèle : IIIe et IVe République française, régime qui se caractérise par la
fragilité, l'instabilité gouvernementale avec une durée de vie du gouvernement inférieure à un an.

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Cette dérive s'instaure sous la IIIe République et se reproduit sous la IVe. On peut avoir un chef de
l’État privé du pouvoir (président de la République sous la IVe République), une pratique qui
aboutie à le priver de ses prérogatives (IIIe République) 1879 → président estiment qu'il ne peuvent
pas utiliser le droit de dissolution en s'estimant inférieur au parlement. Russie → régime
parlementaire avec un exécutif fort dominé par la figure du chef de l’État.

Rapport gouvernement/parlement :
Peut on déterminer une règle du régime parlementaire, un RP avec un exécutif fort ou avec un
exécutif sous l'autorité du parlement. Il n'est pas possible de déterminer un régime car le RP est
aussi en tant qu'organisation institutionnelle est conditionné par la pratique, par les rapports entre
les partis politiques, par la conception que l'on se fait des rapports entre l’État et les citoyens. Il ne
peut donc pas y avoir un modèle universelle, il peut y avoir des régimes parlementaires qui
fonctionnent plus ou moins bien. De ce point de vue, il est évident qu'un régime par avec un
gouvernement fragile qui peut être renversé fréquemment ne peut pas être un bon régime. Mais un
régime avec un gouvernement à l’abri du renversement ou du parlements est-il un régime
parlementaire qui fonctionne bien ? Réponse au cas par cas. Difficile de tirer un enseignement
général d'un cas concret. Cela n'empêche pas de déterminer les grandes lignes du régime
parlementaire → gouvernement issu de la majorité parlementaire, initiative des lois.

2. Le régime présidentiel

Tous les pouvoirs ne sont pas dans les mains du président.

Aux USA, quand les présidents se heurtent au congrès, ils ont beau être chef de l'exécutif mais sont
rappelés à une réalité : l'importance première du congrès. Il n'y a qu'un seul chef de l'exécutif. Le
président est le chef de l'exécutif et il absorbe tout l'exécutif au sens où ses ministres, les secrétaires,
sont des collaborateurs du président. C'est lui qui les choisis, qui les nommes et qui les révoque.
(1972, Pompidou révoque son PM Jacques Chabam-Delmas) Les secrétaires sont des membres de
l'administration du président. Président = chef de l'administration fédérale, il n'y a pas d'autres
instances politiques. Le PR peut être mis en cause dans un système qui repose aussi sur des
pratiques. L'expression régime présidentiel est tardive (XIXe siècle), ce n'est pas une expression
américaine, ce sont les constitutionnalistes britanniques qui l'utilisent pour l'opposer à leur régime.
Ce sont les anglais qui vont estimer de chez eux il y a une sorte de confusion des pouvoirs au
bénéfice du gouvernement. Les juristes britanniques vont opposer ce système américain dans lequel
entre l'exécutif et le congrès, il n'y a pas de possibilité de renversement (sauf en matière pénale) et il
n'y a pas d'initiative des lois de l'exécutif. Régime américain = séparation stricte des pouvoirs →
faux. Congrès = organe fédéral. A la fin du XIXe siècle, on a utilisé le terme gouvernement
congrétionnel = le congrès domine la vie politique (Wilson, deviendra PR). Il parle de
gouvernement congrétionnel pour critiquer cette domination du congrès. Dans la description de la
vie politique américaine, on est dans un hésitation entre d'un côté l'image de la domination de la vie
politique par le congrès ou tout au moins d'équilibre peu favorable au président, d'un autre côté, le
président domine largement la vie politique et concentre des pouvoirs et s'approprie des pouvoirs
qui ne sont pas nécessairement déterminés par la c°. Présidence impériale : à partir de Roosevelt,
elle correspond à des situations de crises majeures (crises économiques, guerres) dans lesquels le
président va incarner l'unité et la stabilité de la Nation. Ce qu'il se passe avec les dernières
présidences, on voit de plus en plus se fissurer l'unité de la Nation. Phénomène qui a commencé il y
a longtemps mais qui ne s'est pas vu car la situation été favorable au président. Ce qu'à sauvé Bush,
ce sont les attentats de 2001, qui lui ont permis d'affirmer la présidence impériale. Vote du Patriot
Act (défense Usa) qui lui reconnaît des pouvoirs qui vont très loin. Il y a aux USA cette importance
de la situation internationale. Les présidents des USA sont forts car il y a la guerre froide et le
terrorisme.

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Équilibre institutionnel : est-on dans équilibre ? Dans la hiérarchisation exécutif/législatif ?
Les américains ne pouvaient pas en 1787 se déterminer par rapport au régime parlementaire
britannique car à l'époque le régime britannique n'était pas ce qu'on appelle aujourd'hui
parlementaire. Les américains quand ils fondent les USA ? C'est de se distinguer de l'Angleterre
tout en conserver les aspects qu'ils estiment positifs.
Rupture : concerne le rejet de la royauté ; ils ont cherché le mot pour désigner le chef de l'exécutif.
Le premier qui leur été venu est « gouverneur ». le fait d'avoir choisi le mot « président » met
l'accent sur le fait qu'il est à la tête des treize États fondateurs, il doit prendre en considération leurs
intérêts. Au XVIIIe siècle on oppose le président qui préside au roi qui gouverne. Mais on va avoir
un président qui gouverne car il est le chef de l'administration fédéral = government. Il n'y a pas de
ministres, de gouvernement distinct du président. Il n'y a pas de dyarchie de l'exécutif parce que ça
ne leur est pas utile. L'organe central est le congrès = lieu où se concilie les intérêts des États
fédérés. E rôle de l'exécutif est de faire tenir tout cela ensemble. E rôle de PR des USA est
d'incarner l'unité des USA. Ce président ne peut pas être responsable politiquement devant le
congrès. Quel serait le rôle du gouvernement dans l'architecture institutionnel ? Pas de pouvoir de
dissolution. Comment dissoudre les assemblés qui représentent les États fédérés. L'exécutif n'a pas
l'initiative des lois. Congrès vote les lois fédérales qui ne doivent pas êtres trop nombreuses dans
l'esprit des pères fondateurs. Le PR des USA dispose d'un pouvoir réglementaire assez étendu à
travers des Executive Orders (équivalent =ordonnances). Les USA se sépare sur ses points du
modèle britannique.
2° Dans d'autres domaines, il vont accepter l'héritage. Existence d'une chambre aristocratique =
sénat. Ça a été voulu car les penseurs de la c° de 1787 appartenaient à une élite intellectuelle, à des
vielles familles issues d'une aristocratie européenne. A l'époque, 4,5 millions d'habitants. Ils vont
hériter de la procédure d'Impeachment qui permet d'engager la responsabilité pénale d'un membre
de l'administration fédéral (y compris PR), cette procédure vient de la responsabilité pénale des
ministres dans le modèle britannique avec le même cheminement du dossier : accusation portée
devant la chambre basse, et le jugement est prononcé par la chambre haute.

A l'égard du PR, cette responsabilité pénale n'est-elle pas une responsabilité politique ?
Dès l'élection de Trump, des procédures d'impeachment ont été prononcés : financement campagne,
relations avec Russie.

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