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Dans cet axe l’approche historique de la démocratie est au cœur du sujet mais il est intéressant
d’établir une différence claire entre république et démocratie. Le terme de République vient du
latin « res » la chose, « publica » publique qui signifie le bien public, la chose publique. Ainsi les
affaires de la cité et l’organisation de la vie en société sont donc l’affaire de tous les citoyens.
La démocratie est un régime politique dans lequel le peuple est à l’origine du pouvoir, le peuple
est souverain, « démos » le peuple, « kratos » le pouvoir. Dans leur sens étymologique, on
retrouve une certaine similitude entre Démocratie et République. Cependant ces notions ont une
histoire différente notamment en France.
Jusqu’à la Révolution française la France a vécu sous le régime de la monarchie. La période
révolutionnaire vient mettre un terme progressivement à la monarchie pour établir la République.
Elle désigne donc un mode d’organisation et d’exercice du pouvoir qui s’oppose à la monarchie
ou à la dictature par exemple. Les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires sont en général
séparés et indépendants, structurés autours d’institutions. Depuis 1789, la France a connu cinq
républiques, c’est-à-dire cinq régimes politiques différents mais qui avaient comme point de ne
pas accorder les pleins pouvoirs à un seul homme : séparation des pouvoirs, suffrage universel
sont autant de caractéristiques de la République française. La différence entre les cinq
Républiques concerne les attributions et les modes de désignation du pouvoir exécutif et du
pouvoir législatif. La République française est une démocratie car le peuple détient le pouvoir
en élisant ses représentants.
Une République n’est pas forcément une démocratie et inversement. Nous pouvons prendre
comme exemple le régime chinois. La République populaire de Chine est un fait un régime
autoritaire où le parti communiste règne en maître absolu sur le pays. Les libertés individuelles
ne sont pas respectées, la répression des opposants au régime est particulièrement dure et la
séparation des pouvoirs inexistante. Des élections ont pourtant lieu pour élire les 3000
représentants de l’assemblée populaire de la République chinoise mais les élus n’ont aucun
pouvoir, ils sont tous issus du parti communiste. Le président chinois est désigné par le parti, sans
aucune limite d’exercice de son mandat depuis 2012.
A l’inverse une démocratie n’est pas nécessairement une République. La Grande Bretagne
est une monarchie constitutionnelle mais la reine ne tient qu’un rôle honorifique. Le premier ministre
britannique gouverne avec un parlement élu au suffrage universel direct, les pouvoirs exécutifs,
législatifs et judiciaires sont clairement séparés. Bien qu’étant une monarchie, le Royaume-Uni est
donc une démocratie.
Ainsi République et monarchie ont un sens étymologique proche mais recouvrent une réalité
différente.
2. APPROFONDISSEMENTS
2.1 Montesquieu, la séparation des pouvoirs
La théorie de la séparation des pouvoirs fut d’abord élaborée par John LOCKE (1632-1704)
philosophe anglais puis reprise par MONTESQUIEU (1689-1755) penseur politique, philosophe
et écrivain des Lumières. La séparation des pouvoirs vise à séparer les différentes fonctions de
l’État, afin de limiter l’arbitraire et d’empêcher les abus liés à l’exercice de missions souveraines.
Montesquieu distingue 3 fonctions principales au sein des différents régimes politiques :
Partant du constat que, dans le régime de la monarchie absolue, ces trois fonctions sont le plus
souvent confondues et détenues par une seule et même personne, la théorie de séparation des
pouvoirs plaide pour que chacune d’entre elles soit exercée par des organes distincts,
indépendants les uns des autres, tant par leur mode de désignation que par leur fonctionnement.
Chacun de ces organes devient ainsi l’un des trois pouvoirs : le pouvoir législatif est exercé par
des assemblées représentatives, le pouvoir exécutif est détenu par le chef de l’État et les
membres du Gouvernement, le pouvoir judiciaire, enfin, revient aux juridictions.
L’objectif assigné par Montesquieu à cette théorie est d’aboutir à l’équilibre des différents
pouvoirs : "Pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des
choses, le pouvoir arrête le pouvoir."
- La liberté, valeur intangible symbolisée notamment par la statue de la liberté offerte par la
France I lift my lamp beside the golden door ( Je tiens ma lampe levée près de la porte d’or).
- L’égalité, tous les citoyens sont égaux devant la loi, il n’y a pas de privilèges hérités du droit
du sang, l’aristocratie n’existe pas. Au même titre que la liberté, l’égalité est un principe
intangible.
- L’unité, que l’on retrouve exprimée dans la devise latine américaine « E pluribus unum » (un
à partir de plusieurs) ou bien dans sa version anglaise « united we stand, divided we fall »
( unis nous sommes debout, divisés nous tombons).
Ces trois piliers se trouvent résumés dans le serment d’allégeance au drapeau prononcé par de
nombreux élèves des écoles américaines, la main posée sur le cœur : I pledge allegiance to the
flag of the United States and the Republic it stands for : one country under God, with justice and
liberty for all (Je jure allégeance au drapeau des États-Unis et à la République qu’il représente :
un seul pays, sous l’autorité de Dieu, avec la justice et la liberté pour tous). Le drapeau est donc
un sacré symbole et un symbole sacré.
Les États-Unis d’Amérique forment un État fédéral, une fédération de 50 États autonomes et
autogouvernés. Le Président des États-Unis, que l’on présente comme l’homme le plus puissant du
monde, ne peut en rien interférer dans la gouvernance des États membres de l’Union. Par
exemple il ne peut gracier un condamné à mort, il ne dispose pas du droit de grâce. Disons pour
simplifier qu’il représente à l’étranger la nation la plus puissante du monde. Il promulgue les lois,
à condition que le Congrès les ait votées, lève les impôts, gère la Défense, la politique étrangère,
pouvoirs régaliens certes, mais assez éloignés du quotidien des citoyens américains.
Il est très rare qu’à la fois le Sénat, la Chambre des Représentants et le Président soient du même
parti. Cette fréquente cohabitation entrave sérieusement les projets législatifs, tels que le vote
d’une couverture sociale pour la santé, violemment combattue par les Républicains.
Deux grands partis se partagent la vie politique, le parti Démocrate et le parti Républicain. Les
Démocrates, symbolisés par l’âne, se revendiquent libéraux. Le terme libéral aux États-Unis est
synonyme de social-démocratie. Le parti conservateur, symbolisé par l’éléphant, est beaucoup
plus conservateur, partisan de la loi et l’ordre (law and order). Les autres partis politiques
américains n’ont que très peu de place dans cette bipolarisation partisane. On peut donner
comme exemple le « libertarian party » (parti libertarien), le « reform party » (parti de la
réforme) et même un parti écologiste « green party of the United States » (parti vert des États-
Unis).
La démocratie américaine n’est pas exempte de critiques. Les mandats restent trop courts, les
représentants sont élus pour 2 ans, à l’échelon local les maires pour 1 ou 2 ans et le président
pour 4 ans. Ce dernier préside réellement 2 ou 3 ans avant de préparer sa réélection la
quatrième année. Seuls les sénateurs, élus pour 6 ans, peuvent suivre réellement leurs actions. La
brièveté des mandats donne l’impression de campagnes électorales permanentes.
Un quatrième pouvoir pourrait être au cœur de la démocratie américaine, celui de l’argent. Nul
ne peut être élu, à quelque niveau que ce soit, s’il ne dispose pas de fonds. L’État ne rembourse
pas les frais de campagnes et celles-ci sont financées par de riches mécènes ou groupes de
pression (lobbies).
• Le site québécois « Par ici la démocratie » qui résume en une page synthétique les
origines de la démocratie d’Athènes à aujourd’hui.
http://www.paricilademocratie.com/approfondir/pouvoirs-et-democratie/1434-origines-de-
la-democratie-d-athenes-a-aujourd-hui