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La Constitution est en date du 4 octobre 1958 (texte constitutionnel qui fonde la Vème République).
Elle est approuvée par le peuple par un référendum.
Une "clause" est une phrase ou un ensemble de phrases contenues dans le texte d'un acte juridique (tels un
contrat, un testament, un jugement, une loi ou un règlement administratif) qui définit les droits et les
obligations des personnes concernées par cet acte.
Introduction :
Le terme politique renvoie à la vie de la cité, le groupe social organisé au sein de cette cité. On parle de
politique étatique lorsqu’elle est relative à l’état. Le pouvoir est une possibilité d’action, de décisions pour un
gouvernement. Il peut faire l’objet d’un encadrement constitutionnel, c’est-à-dire que l’exercice du pouvoir est
encadré par un texte : la Constitution.
Le pouvoir politique est amené à faire des choix. Son premier choix est celui du mode de dévolution.
Le pouvoir politique doit élaborer et faire respecter les règles de la vie sociale, tout en étant légitime
(bénéficier d’un accord populaire). Quant au cadre de son action, la structure étatique est aujourd’hui encore
l’institution centrale d’organisation des communautés politiques.
Cette acceptation (accepter que quelqu’un gouverne) repose aujourd’hui sur la participation du peuple à leur
désignation (des autorités politiques).
Le pouvoir politique est nécessaire. Il peut être juridiquement encadré, il devrait être démocratique.
L’expérience montre que les décisions d’autorité sont utiles à un groupe humain, et pour être efficaces, elles
doivent être acceptées dans leur principe.
Une communauté d’individus est confrontée à des difficultés endogènes (conflits, survie, organisations
sociales...) et exogènes (agressions, intempéries...).
Elle doit donc faire des choix pour y répondre. Un accord de principe doit être réalisé pour opérer des choix
dans le but d’y faire face.
Ce constat implique l’existence d’un pouvoir de décisions, ainsi les exigences sociales doivent satisfaire l’intérêt
général (bon pour l’ensemble des individus).
De ces affirmations découlent deux caractéristiques du pouvoir politique : il est autoritaire (= il a la faculté de
décider), et il est politique car il a pour fonction de répondre aux besoins de la collectivité.
La légitimité du pouvoir politique : le fait qu’un pouvoir soit exercé de manière satisfaisante aux yeux du plus
grand nombre.
La force : la légitimité du plus fort est le premier mode de légitimation du pouvoir. Il prouve sa force et
sans avoir besoin de l’utiliser à chaque fois, on respecte ses décisions, on les accepte. Cela est
réversible : si plus fort arrive, il peut le renverser.
Cette force matérielle, ce pouvoir de contrainte, demeure un instrument nécessaire du pouvoir. On
parle quelquefois de violence légitime pour l’État : la notion de violence légitime est en France
brandie depuis quelques années par des personnalités politiques et des journalistes pour justifier de
l'ensemble des violences policières, avec la formule simplificatrice et erronée : « l'État possède le
monopole de la violence légitime ».
La volonté divine : pendant plusieurs siècles, elle a servi de fondement. « Tout pouvoir vient de Dieu,
et donc l’obéissance au pouvoir est un devoir ». Ils laissent aux hommes le pouvoir politique mais
l’origine de ce pouvoir est « divine ».
Le pouvoir doit être légitime, s’il ne trouve pas de justification il ne sera pas accepté.
Ce sont des réponses à la question de la justification de l’État qui n’est pas considéré comme une manifestation
naturelle, mais comme une construction humaine basée sur le consentement mutuel. Elles permettent de
donner au pouvoir politique une légitimité qui ne vient ni du droit divin ni de la loi du plus fort.
Exercer le pouvoir politique n’est plus un privilège mais une fonction. L’accès au pouvoir se fait selon une
procédure juridiquement établie, aujourd’hui généralement démocratique.
Lorsque notre pouvoir est juridiquement institué, les gouvernants sont désignés conformément à des règles de
Constitution. Ces gouvernants sont des organes de l’État au statut constitutionnellement établi qui assurent
des fonctions politiques. On distingue la fonction de l’organe.
Dès lors que le dirigeant politique tient ce pouvoir, il se réfère à la règle constitutionnelle. Il n’y a pas, en
France, d’autorité supérieure à celle de la loi. Le roi tient son pouvoir de la Constitution, c’est ce texte qui
l’encadre.
De ce choix institutionnel (encadrer le pouvoir par le droit) découle le fait que les personnes en charge du
pouvoir ne l’exercent généralement que de façon provisoire et parfois réversible.
On confie le pouvoir avec un mandat limité. Il implique également une dissociation entre la personne physique
et l’organe qu’elle incarne.
- Un pouvoir politique démocratiquement désigné :
La souveraineté de la volonté populaire : les penseurs politiques de l’époque révolutionnaire (1789/1799) ont
développé deux théories quant aux titulaires de la souveraineté : c’est soit la nation, soit le peuple.
Si la nation (entité distincte des individus qui la composent = ensemble des individus) est souveraine (pouvoir
limité par aucun autre), la désignation des gouvernants est une fonction à laquelle qu’une seule partie de la
population peut participer. Si la nation est souveraine, il n’est pas nécessaire que chaque individu vote.
On peut recourir au suffrage restreint.
Les révolutionnaires de 1789 retiennent la théorie de la souveraineté nationale développée par Sieyès, qui
distingue les représentants et le peuple d’une part, et les citoyens actifs et passifs d’autre part. Ce
raisonnement autorise à considérer que cette fonction de vote doit être exercée par tous ou qu’elle peut être
réservée par exemple à une catégorie de personne.
Si le peuple est souverain, chaque membre du peuple détient une parcelle de souveraineté, et a le droit de
participer au vote. Ce que la doctrine appelle l’électorat de droit.
Differents accords manquent lorsque des pays veulent se tourner vers la démocratie notamment en Afrique.
Les démocraties nouvelles se heurtent à des dysfonctionnements :
- Le non-respect de l’opposition
- La négation des droits des minorités
- Le refus de l’alternance
- Une modification de la Constitution
On vote parce qu’on a une idée, mais le régime serait biaisé si c’était par rapport à une majorité culturelle,
ethnique ou religieuse.
- Le suffrage capacitaire : selon les capacités intellectuelles (notamment la capacité de lire et écrire). Par
exemple, aux US, il fallait aussi savoir commenter la Constitution.
- Avoir un temps de résidence. Les militaires ne pouvaient pas voter par exemple.
La moitié de la population a longtemps été exclue. Les femmes ne votaient pas. Elles ont obtenu ce droit dans
certains États des UE dès 1869, et sur tout le territoire en 1920. C’est l’Australie, en 1902, qui était la première.
Il y a donc un suffrage universel (masculin et féminin).
De plus, si on veut participer au vote, il faut être inscrit sur les listes électorales.
L’ensemble des électeurs inscrits composent le corps électoral. Ce corps électoral est l’organe d’expression du
peuple de la nation.
La démocratie s’exprime principalement aujourd’hui par le dépôt de bulletins par les membres du corps
électoral qui le souhaitent.
Art. 21 alinéa 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : cet article énonce que toute personne a
le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par
l’intermédiaire de représentants librement choisis.
Le corps électoral exerce un choix, soit en prenant eux-mêmes un certain nombre de décisions, soit en
désignant des titulaires provisoires. Les modalités d’expression de ces choix conditionnent l’authenticité de
cette participation du peuple.
Le peuple est déclaré souverain en démocratie contemporaine, mais cela ne signifie pas qu’il peut décider de
l’ensemble de la chose publique.
Chacun de ces membres peuvent participer à la décision politique, soit en choisissant électoralement ceux qui
vont élaborer et adopter les lois soit en adoptant ou refusant lui-même une loi adoptée.
LA DÉMOCRATIE DIRECTE :
Le mandat impératif est prohibé dans la Constitution (article 27 -> « tout mandat impératif est nul).
L’Assemblée est élue pour 5 ans. Si les citoyens ne sont pas d’accord, ils peuvent réunir des signatures afin de
modifier sa constitution.
Par exemple, en Californie, plus de 12% des votants de la dernière élection avaient signé la pétition pour un
recueil de signatures, ce qui a provoqué une consultation populaire générale, et les électeurs californiens se
sont prononcés le même jour sur la révocation et la désignation du successeur.
Le référendum : demander au peuple de répondre par oui ou par non à une question relative à l’adoption d’un
texte.
- À l’initiative du peuple :
L’initiative vient du peuple lui-même. On n’attend pas que quelqu’un le demande, c’est lui qui suscite. Le
peuple peut proposer un texte, ou un domaine dans lequel il souhaiterait qu’un texte soit voté. On parle
d’initiative populaire. Cette révocation est faite au Parlement.
Par exemple, la Constitution italienne, article 71 : « Le peuple exerce l'initiative législative au moyen de la
proposition, par cinquante mille électeurs au moins, d'un projet rédigé en articles ».
Référendum d’initiative partagée : Le référendum d'initiative partagée s'est ajouté tardivement aux modalités
de référendum prévues par la Constitution. Son originalité réside dans le fait que des parlementaires peuvent
provoquer un référendum, avec le soutien d'une partie des électeurs, sans passer par un vote majoritaire au
Parlement.
Un référendum abrogatif est un référendum dont la finalité est de s’opposer à une loi déjà adoptée ou entrée
en vigueur, contrairement à un référendum normatif qui a pour but d’approuver une nouvelle norme. Si la
Constitution du pays le prévoit, il est organisé à la demande d’une fraction du corps électoral, exprimée en
nombre ou en pourcentage.
Le référendum n’est pas admis pour les lois fiscales, pour les peines, ni pour les traités internationaux.
Les citoyens recourent directement à la formation de la loi de la Constitution ou encore des rapports
internationaux.
Les démocrates, aptes à savoir ce qui est bon pour eux, il est logique qu’ils puissent statuer sans intermédiaire
et en dernier lieu.
- Lors d’un référendum, le vote du texte se fait sans amendement possible, puisque le peuple répond
uniquement par oui ou par non. Ils ne peuvent pas développer leur réponse. Pourtant, on aimerait
dire « j’ai voté oui, mais... ».
- Les questions soumises au référendum sont souvent celles que les autorités politiques ont souhaité
poser.
- La portée du texte n’est peut-être pas toujours maîtrisée par les votants, qui peuvent être mal
informés.
- Le risque d’abstention : si peu de gens participent, le référendum a-t-il une valeur ? Il y a environ 1/3
de participation, 65% des Français environ ne se sont pas déplacés.
- Faire des référendums coûte cher si ceux-ci sont fréquents. Il faudrait développer des techniques
numériques pour écarter cet inconvénient.
Le corps électoral désigne des représentants, des personnes à qui la nation délègue l’exercice de son pouvoir
de décision.
Ce procédé n’est pas le seul possible : il existe des procédés non démocratiques, ou à l’inverse jugés plus
démocratique.
Par exemple, l’hérédité (le roi était le représentant de la nation alors qu’il n’était désigné par personne).
On peut aussi avoir un système de cooptation : les personnes se choisissent elles-mêmes (nous ne le
rencontrons pas dans le domaine politique en France).
On peut aussi avoir des systèmes plus démocratiques : par exemple, la rotation -> chacun gouverne à son tour.
Les tirages au sort se faisaient auparavant à Athènes, avec un système de quota avec la possibilité de dire non.
La représentation :
La théorie de la représentation nationale fait de l’élu un représentant de la nation (par exemple, pour nommer
le Parlement). Cet élu n’exprime pas, ne vote pas au nom de ses électeurs, ni même de l’ensemble des
électeurs de sa circonscription, mais au nom de la nation dans son ensemble.
Le Conseil constitutionnel considère qu’il représente la nation tout entière et non uniquement la population.
De plus, cet élu est un représentant libre de ses choix (mandat représentatif). Le parlementaire mais aussi le
Président, le juge (aux US), sont élus et représentent tous la nation.
Ils ne doivent juridiquement aucun compte à leurs électeurs (contrairement au mandat impératif).
Le parlementaire élu peut voter les lois qu’il estime dans l’intérêt de la nation. Il peut, juridiquement, ne pas
respecter ses engagements électoraux. Il peut changer de parti politique et est totalement libre de ses choix. Il
ne peut être révoqué au cours de son mandat.
- Venant de son ambition politique, de son souhait éventuel d’un nouveau mandat (s’il y en a deux). S’il
souhaite être réélu, il ne doit pas décevoir ses électeurs. Ce qui atténue sa liberté et peut entamer le
caractère national de son activité (il pense aux électeurs et oublie l’intérêt national).
- Le parlementaire appartient généralement à un parti politique (même si ce n’est pas obligatoire) et est
dès lors lié à la volonté de ce parti, à son programme politique. Il devrait toujours, en principe,
respecter les consignes de vote de ce parti politique.
La représentation est le phénomène de la personne désignée qui devient le représentant, libre de ses choix
politiques dans l’intérêt national, et non pas dans son intérêt, celui des électeurs ou de son parti.
Le choix du représentant est encadré par des conditions d’accès à la candidature, des conditions d’éligibilité et
des incompatibilités.
L’éligibilité (possibilité d’être élu, de pouvoir se présenter) fut autrefois dans le cadre du suffrage restreint, lié à
des conditions de fortune supérieures à celles des autres électeurs (il n’y avait pas de rémunération des
parlementaires = il fallait survivre).
Maintenant, il y a des conditions d’âge (diminuant au fil du temps) et de moralité (une sanction pénale peut
entraîner l’inégibilité prévue pour certaines infractions).
Depuis l’année 2000, les partis politiques doivent respecter une égalité homme/femme, une parité dans les
candidats présentés. Une des raisons de ce choix est la représentativité des élus. Cette notion se pose dans la
représentation : pour être représentative une Assemblée doit-elle être composée comme la société qu’elle
représente ? soit le représentant est l’élu de la nation et agit dans l’intérêt général et l’Assemblée des
représentants n’a pas à ressembler à la société. Soit l’Assemblée est calquée dans sa composition sur la société
et ses composantes doivent être représentées. Dans l’Assemblée, il y a peu de femmes, peu de personnes
noires, il n’y a pas d’ouvriers...
Le risque de la représentativité est celui d’un engrenage infini et asocial vers la communautarisation et la
substitution des intérêts particuliers à l’intérêt général.
Dans d’autres États, la condition de nationalité est stricte (pour se présenter à la présidence des US il faut avoir
la nationalité de naissance) et une condition de religion (Art. 74 de la Constitution tunisienne demande, pour
candidater à l’élection présidentielle, d’être de confession musulmane).
Dans les régimes politiques contemporains, le rôle des partis politiques a été/est essentiel dans la
détermination des candidats. Pour être un élu national, il est préférable d’être le candidat d’un parti politique
d’audience nationale. Il faut être choisi ou soutenu par ce parti pour avoir plus de chances de l’emporter.
Lorsqu’on vote pour une liste de candidats, l’électeur ne maîtrise rien et vote uniquement pour un parti.
Le peuple est-il encore réellement souverain lorsqu’il délègue l’exercice du pouvoir à des représentants ?
Rousseau affirmait que « Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort, il ne l’est que durant l’élection du
Parlement. Si tôt qu’ils sont élus, il est l’esclave, il n’est rien. »
Proudhon : « Le délégué du souverain sera toujours le maître du souverain ».
Pour certains, quel que soit l’habillage de souveraineté donné au régime, il s’agit d’une souveraineté
parlementaire ou présidentielle.
Pour les marxistes, une classe dirigeante (ceux qui détiennent le pouvoir) confisque le pouvoir sous couvert
d’une mystification (tromperie collective, abuser de la crédibilité) représentative.
Choix d’un modèle consensuel : au lieu de prendre les décisions par majorité, on discute jusqu’à se mettre
d’accord -> le consensus. Il suffit qu’une personne s’oppose et cela ne marche pas (surtout s’il fallait réunir 60
millions de personnes !).
La démocratie (représentative ou directe) pour être réelle doit être authentique et suppose que les modalités
du vote soient honnêtes.
La participation au scrutin doit être libre et possible pour tous les citoyens. Les électeurs inscrits ne doivent
pas être empêchés de se rendre au bureau de vote.
Chaque citoyen dispose du même nombre de voies (1 seule) et chaque voie doit avoir le même poids que celle
des autres. En 1920, une double voie a été ouverte pour les plus fortunés.
Le vote familial : vote dans lequel on tiendrait compte de l’importance numérique de la famille avec un nombre
de voies correspondantes (famille de 5 = 5 voies).
L’électeur ne vote qu’une fois (il n’ira pas voter dans plusieurs villes, même s’il a plusieurs résidences).
On ne peut être inscrit que dans une seule circonscription électorale.
Une circonscription électorale est une division territoriale sur laquelle est désigné un élu, une liste d’élus.
Chacune d’entre elles doit comporter à peu près le même nombre d’électeurs. Ce découpage peut en revanche
être un moyen de truquer les résultats.
Le vote est personnel (chaque électeur vote lui-même). On peut déroger à la règle et voter par procuration :
de mandater une personne pour qu’elle vote à notre place. C’est un mandat impératif sans contrôle (elle ne
sait pas ce qu’elle a voté).
Donc, les modalités du
Le vote est secret. Le mandant est tenu de se rendre dans l’isoloir. suffrage : égalité, vote
personnel, secret.
- La périodicité et l’honnêteté des élections :
La périodicité et l’honnêteté des consultations électorales sont requises pour rendre possible l’alternance au
pouvoir. Ce qui est recherché dans un système démocratique, au-delà de la faculté de choix de l’électeur, c’est
la possibilité d’un changement des titulaires du pouvoir. Le changement de gouverneurs marque pour certains
observateurs l’effectivité de la démocratie car l’autorité de l’élu, titulaire d’une fonction de gouvernement, doit
en effet être réversible (il peut perdre ce pouvoir). Pour cela, il faut la périodicité (organisées à échéance
régulière) et l’honnêteté des électeurs.
Les partis politiques doivent pouvoir se créer, exercer leur activité, s’exprimer, réunir leurs membres, participer
librement et équitablement à la campagne électorale, présenter les candidats, surveiller le processus
électoral...
Quant à l’opposition du pouvoir, elle doit être juridiquement protégée, car elle a dans un régime démocratique
une fonction à assurer : proposer une politique alternative.
On suppose que les adversaires politiques sont en compétition pour accéder au pouvoir, leur but est de
gouverner. Cela suppose qu’ils soient des partenaires dans la démocratie : ils doivent être d’accord sur la
concurrence.
Un pluripartisme réel (plusieurs partis, au moins deux) reposant sur des programmes, des idéologies
différentes.
Une périodicité et une honnêteté des élections.
Un respect des résultats.
La possibilité de l’alternance, supposant finalement un consensus sur le mode démocratique de
dévolution du pouvoir.
Au-delà de la loyauté des élections, la modalité de répartition des sièges entre différents partis politiques
(mode de scrutin) est un enjeu politique essentiel.
B) Les modes de scrutin et leurs effets escomptés (ce que l’on espère) :
La majorité absolue : lorsqu’on retient la majorité absolue, est élu le candidat qui obtient au moins 50% des
voies + une. On parle de voies ou de suffrage exprimés.
La majorité relative : est élu le candidat qui a le plus de voies. On parle aussi de majorité simple (par exemple,
s’il y a 4 candidats, celui qui a le plus de voies gagne).
a) Le scrutin majoritaire : dans le scrutin majoritaire à 1 tour, est élu le candidat ou la liste de candidats
qui a obtenu la majorité des voies (des suffrages exprimés). C’est un mode de scrutin peu utilisé.
Lorsqu’il est à deux tours : au premier, l’obtention de la majorité absolue est nécessaire pour être élu.
Si personne ne l’a, un second tour est organisé, où la majorité relative suffit.
Doit être autorisés à participer au second tour, uniquement les candidats ayant obtenu un certain
pourcentage de voies au premier tour.
Par ailleurs, un certain seuil de représentativité peut être insaturé. Les votants doivent alors
représenter un certain pourcentage d’électeurs inscrits pour que l’élection soit validée = quorum.
Nombre de personnes votant, conditionnant la validité d’une décision.
Le scrutin majoritaire peut être un scrutin de liste ou uninominal.
Lorsqu’il s’agit de désigner une Assemblée, le scrutin majoritaire favorise l’obtention d’une majorité
homogène dans cette Assemblée et donc la future stabilité gouvernementale dans un régime
parlementaire.
Le scrutin majoritaire à un tour aboutit généralement à une forme caricaturale de la composition politique du
pays et favorise le bipartisme. Uniquement le Royaume-Uni l’utilise réellement.
Le scrutin majoritaire à deux tours favorise généralement la bipolarisation mais non pas le bipartisme. En
général, les différents partis politiques concourent au premier tour et se rassemblent ensuite autour de deux
pôles pour le second tour (droite et gauche).
On dit parfois « pour l’électeur, au premier tour il choisit puisqu’il a un éventail de partis, de candidats, et au
second tour il élimine ».
Le scrutin majoritaire favorise aussi la personnalisation du scrutin puisqu’il est souvent uninominal.
b) La représentation proportionnelle : la répartition des sièges s’effectue au prorata du nombre des voies
obtenues. Seul un scrutin de liste est possible. Une liste ayant obtenu 10% des voies aura 10% des
sièges. S’il y a 50 sièges à pouvoir, cette liste aurait 5 sièges. Cependant, un seuil, un certain
pourcentage minimum de voies obtenues est souvent établi afin de limiter le nombre de parties
représentées. On peut avoir le seuil de 5%. La représentation proportionnelle entraîne des calculs
compliqués pour la répartition des sièges.
C’est un mode de scrutin juste. Il permet, sauf seuil trop important, à tous les partis politiques d’être
représentés car il respecte la proportionnalité décidée par les électeurs. Il n’élimine pas les petits
partis politiques.
Mais il y a des inconvénients : la multiplicité des partis (contrairement au scrutin majoritaire qui
favorise le bipartisme) de la représentation proportionnelle provoque généralement une instabilité
gouvernementale car il n’y a pas de majorité stable (il peut être renversé), causées par des coalitions
précaires et un ascendant (une emprise) disproportionné des petits partis dans les choix politiques dès
lors qu’ils peuvent négocier un ralliement indispensable à l’obtention d’une majorité.
De plus, par le système de liste, elle favorise le vote sur un programme politique (le scrutin
majoritaire, au contraire, favorise le vote d’une personne).
Exemple : les élections municipales. Art. 262 du Code électoral -> scrutin de liste à deux tours dans lequel la liste
arrivée en tête obtient 50% des sièges et l’autre moitié des sièges est répartie entre toutes les listes, à la
proportionnelle. Elle est proportionnelle mais donne beaucoup de poids au parti arrivé en tête. Le parti qui
l’emporte a une large majorité.
Exemple 2 : les conseillers régionaux : ils sont élus selon un mode de scrutin de liste à deux tours avec
représentation proportionnelle (à la plus forte moyenne sans panachage ni vote préférentiel). Ce combinement
avait une prime majoritaire. La liste en tête occupe cette fois ¼ des sièges (25%). Les 75% restants sont répartis
entre toutes les listes.
Exemple 3 : L’électeur allemand pour les élections au Bundestag dispose de deux voies, il s’exprime deux fois.
Avec la première voix, il choisit un candidat (un des 299 députés désignés au scrutin majoritaire). Les 299 autres
sont votés pour un parti avec un scrutin de liste.
Les différents scrutins sont donc : le scrutin majoritaire, la représentation proportionnelle, et le scrutin mixte.
Modalités complémentaires d’aménagement du scrutin :
Le monde est aujourd’hui divisé en environ 200 États (193 aux Nations unies), et la communauté internationale
s’organise principalement autour de cette structure organisationnelle -> l’État.
Les communautés religieuses, les entreprises multinationales, les organisations internationales, les réseaux
sociaux, mais l’État demeure politiquement central, c’est-à-dire qu’il est devenu la structure prépondérante et
est à l’articulation des autres organisations. Les nations unies sont structurées par ses 193 États, des
institutions. L’État est une structure et sa structuration peut prendre différentes formes.
- L’État apparaît comme un outil d’ordre ; la société a besoin de développer des structures capables de
faire régner un certain ordre. Une institution dotée d’une armée, d’une police, et d’une justice (au
minimum), peut ainsi tenter de rendre paisible la société. Cette institution a vu ses missions s’étendre
progressivement, définissant un projet de société de plus en plus élaboré (prise en charge de
l’éducation, de la santé, etc. -> d’autres services publics). Cet État s’impose aux autres collectivités en
détenant notamment l’exclusivité du pouvoir légitime de contrainte et le pouvoir de définir les règles
socialement applicables. Outre la force qui reste à priori nécessaire, l’outil principal de l’action de
l’État est la loi, l’État fait le droit.
Les convictions politiques à son égard divergent. Certains courants politiques s’opposent à l’État,
d’autres au contraire adhèrent à son existence.
L’opposition, la réticence politique à l’existence de l’État :
- Les libéraux : le libéralisme politique. Ils considèrent que l’État est un oppresseur potentiel des libertés
individuelles et qu’il faut donc le limiter à un rôle minimum, celui du maintien de l’ordre. Pour le
libéral, l’État est un mal nécessaire, mais il faut qu’il soit cantonné. Le libéral se méfie de l’État qui
pourrait grignoter les libertés individuelles.
- Les marxistes : visent la disparition de l’État, qui est un outil d’exploration, de nomination de classes.
Pour lui, la classe bourgeoise détient le pouvoir. Mais cette disparition de l’État, qui n’est qu’un moyen
de l’oppression, n’est pas urgente. Le marxiste ne veut pas supprimer l’État d’un seul coup. La fin de
l’exploitation des masses laborieuses doit la précéder. Ensuite, l’État dépérira (théorie de
dépérissement de l’État). Il n’aura plus d’objet, de raison d’être.
- Les anarchistes : comme pour les libéraux, la liberté est la conviction première de leur pensée. Mais en
allant jusqu’à viser la suppression de l’État. L’État est au service d’une minorité, il est nuisible, il ne
changera pas. Les anarchistes proposent d’établir l’égalité matérielle des hommes, notamment en
supprimant la propriété privée. La société doit s’organiser en associations autogérées et fédérées.
- Les léninistes : les penseurs soviétiques, poussés par les circonstances, aménagent la pensée marxiste.
Ils s’arrêtent dans le raisonnement de Marx, considérant que l’État n’a pas forcément à dépérir. Dans
l’application, on veut au contraire conserver l’État comme un instrument de la construction
impérialiste. La pratique a fait de cet État un régime totalitaire.
- Les fascistes : trouvent dans l’État un moyen pour leur objectif totalitaire. Dans l’État fasciste, l’État est
omniprésent (Allemagne nazie), il règlemente tous les aspects de la vie sociale sous la conduite du
Führer, du Leader. Il est aussi omnipotent ; il détient tous pouvoirs. L’individu disparaît dans la nation,
il se fond dans le groupe dont l’État garantit l’unité.
- Les démocrates : les démocrates purs (positifs) sont également étatistes. L’État, outil de la
souveraineté populaire, n’a à priori aucune raison d’être limité. Les démocrates purs n’ont aucune
réticence à l’interventionnisme de l’État, dès lors qu’il est du souhait du peuple. Il n’y a pas de limite
imposée à la volonté populaire.
- Les tenants de la Théocratie : le pouvoir de Dieu. L’État théocratique d’Iran se caractérise comme tel
-> l’Imam est l’autorité supérieure. Les croyants se tiennent à la loi et la loi est le Coran.
Les régimes contemporains occidentaux synthétisent deux inspirations contradictoires : ils souhaitent à la fois
que l’État remplisse leurs aspirations en étant très présent, et en s’abstenant.
L’État est considéré comme une personne morale, une institution (Hauriou, juriste du début du 20ème siècle ->
une institution à laquelle la société a confié la capacité d’agir selon des procédures, dans un champ de
compétences déterminées, celui du pouvoir politique).
L’État possède une personnalité juridique, les décisions prises, les règles élaborées le sont par les organes de
l’État conformant à des procédures préétablies. Une loi est élaborée par le Parlement conformant une
procédure législative. L’État est permanent : il ne s’arrête pas. L’État dispose du pouvoir politique et son
caractère souverain rend ce pouvoir sans limite, extérieur et non consenti.
On est dans un État de droit : les règles constitutionnelles sont élaborées par lui-même. Il a la compétence de
ses compétences, c’est la seule institution. Il a une faculté d’autolimitation et connaît ses propres limites.
L’État, tel que décrit, est un instrument juridique. Ce sont les forces politiques, les aspirations sociales, qui
déterminent l’étendue du pouvoir de l’État. Ainsi, par exemple, la volonté de décentralisation aboutit à une
diminution des prérogatives de l’État. Il a procédé à une autolimitation. Ce choix est un choix politique
réversible : un État peut choisir de recentraliser, de reprendre les compétences qu’il avait transmises. Il n’a pas
de volonté propre, sa volonté est celle de ceux qui l’incarnent. Le droit, l’État ou des institutions, sont des
outils.
L’État et la nation sont souvent assimilés au point que les relations inter-étatiques sont qualifiées/désignées
comme internationales (relations internationales, droit international).
a. La notion d’État-nation :
Selon Seemin, juriste, « l’État est la personnification juridique de la nation ». Les juristes retiennent cette
association logique de l’État et de la nation. On utilise encore souvent ce concept d’État-nation. Si on veut
réfléchir à cette notion, il faut se demander s’il y a une corrélation systématique entre les deux. Pour affirmer
ou non, il faut vérifier s’il existe des États multinationaux (plusieurs nations) ou des nation multiétatiques (sur
plusieurs États).
La nation : les critères d’identification ne sont pas toujours identiques : pour certains (hypothèse objective,
d’origine allemande), la nation est identifiable par des éléments objectifs communs : la langue, la race, la
religion, le passé, la culture.
Pour d’autres (thèse subjective, d’origine française), la nation est formée comme le propose Ernest Renan, un
vouloir vivre ensemble, ils se sentent appartenir aux nationaux.
Généralement, on met en commun les deux propositions pour en donner une définition claire.
Le principe selon lequel chaque nation peut, et doit devenir un État a été affirmé à plusieurs reprises dans
l’histoire. Les nations européennes (allemandes et italiennes, par exemple) se sont généralement affirmées
avant de se structurer sous la forme d’un État.
Le principe de nationalité est appliqué en 1918, ou celui du droit des peuples a disposé d’eux-mêmes lors de la
décolonisation (fin des années 1950). En ayant des États, on aura des nations. Cependant, les guerres et la
décolonisation ont parfois produit des États sans nation.
L’État est souverain dans l’ordre interne, grâce à la puissance publique. Les personnes physiques suivent sa
volonté. Internationalement, l’État est aussi souverain mais elle caractérise son indépendance vis-à-vis des
autres États. Le principe d’égalité juridique en est la conséquence. L’État est envisagé comme une collectivité
humaine, implantée sur un territoire géographique et disposant d’une autorité politique effective. L’État est le
sujet du droit international : les règles internationales sont produites par les États. C’est un droit horizontal :
accords volontaires par le biais de traités.
Section 2 : les formes institutionnelles de l’État :
L’État possède différentes structures internes, il peut être qualifié d’unitaire et de fédéral.
Centre de décisions prioritaire : l’État central. Un ensemble de collectivités publiques nommés les États
Les composantes territoriales n’ont de compétences fédérés, à laquelle se superpose une collectivité publique
normatives que limitées et prévues par la Constitution et qui les englobe : l’État fédéral.
la loi.
Une volonté politique unique pour le territoire. La superposition de deux couches étatiques :
L’État peut prendre l’ensemble des décisions ou partager Le choix initial est de créer 2 niveaux structurés :
ses prérogatives avec d’autres. nécessité de répartir les compétences.
3 modalités d’organisation de l’État unitaire selon le Le choix du fédéralisme : on distingue deux modes
degré de partage : la centralisation, la décentralisation, la d’apparition -> par association ou par dissociation
régionalisation. (exemple : la Belgique).
Il y a donc superposition d’un État au-dessus d’unités
L’État unitaire centralisé : centralisation politique et territoriales.
administrative. Le pouvoir central est l’unique espace de Les décisions de l’État fédéral prises à la majorité
décisions. Pour des raisons matérielles ou d’efficacité, il s’imposent aux États fédérés.
ne peut pas rester concentré. Les entités ne sont pas toujours homogènes : par
L’État déconcentré : à l’échelon de chacune des exemple, la Russie est composée de 21 Républiques, 6
circonscriptions administratives, des autorités territoires, 49 régions, 10 districts autonomes + 2 villes +
représentent le pouvoir central. Ces autorités Moscou et St. Pétersbourg.
déconcentrées ont la capacité de prendre des décisions
locales mais elles sont hiérarchiquement subordonnées La Constitution d’un État fédéral opère une organisation
au pouvoir central. (Exemple : préfet -> fonctionnaire). généralement matérielle, par matière, par domaine des
Elles n’ont pas d’autonomie. Il fait partie de l’État unitaire compétences. Elle énumère la liste des attributions de
centralisé. l’État fédéral, laissant les autres domaines aux États
fédérés, ou inversement.
L’État décentralisé : consiste en un transfert de
compétences de l’État à d’autres personnes publiques Il y a des compétences concurrentes et complémentaires.
disposant d’une sphère d’autonomie Le sort des compétences résiduelles : dans un État fédéral
territoriale/fonctionnelle et non hiérarchiquement il est indispensable qu’il y ait une juridiction chargée de
subordonnée. On transfère à une autre personne qui ne trancher les conflits de compétences dans les États
reçoit pas d’ordres -> collectivités territoriales, dotées fédéraux = Cour constitutionnelle.
d’une personnalité morale, disposent de compétences
propres, dirigées par des organes, démocratiquement Les relations internationales, la défense, la monnaie =>
élus, indépendamment du pouvoir central. Exemple : l’UL appartiennent en général à l’État fédéral.
est une personne publique, indépendante du pouvoir
central, auquel l’État fournit la mission d’éducation. Les droits constitutionnels : les États fédérés ont le droit à
L’autonomie dépend du budget fourni. L’État fixe le une certaine autonomie (décider de ses propres normes)
budget, il y a une emprise malgré l’autonomie. et le droit de participer à certaines décisions de l’État
fédéral => deux principes d’organisation de l’État fédéral.
La décentralisation : les collectivités sont autonomes pour
Le principe d’autonomie : elles doivent être exercées sans
prendre des décisions concernant leurs communes, leurs
départements... l’ingérence de l’État fédéral. Dans les domaines
concernés, l’État fédéré peut fixer ses propres normes et
élaborer une Constitution et ainsi déterminer des
modalités et organise les pouvoirs publics comme il
L’autonomie des collectivités territoriales ne doit pas aboutir à des l’entend. La plupart des Constitutions fédérales encadrent
disparités. On cherche une unité nationale dans certains l’autonomie constitutionnelle des États fédérés au nom
domaines. de la cohésion idéologique de la Fédération.
L’autonomie des collectivités décentralisées suppose qu’aux
transfert des compétences soit associé un transfert des moyens Le domaine législatif : disposent de ce pouvoir dans leur
financiers correspondants. domaine de compétences -> on distingue les lois
fédérales des lois « locales » = lois du Land, loi cantonale
L’État unitaire régionalisé : choix institutionnel (Suisse)...
intermédiaire. Certains États unitaires fournissent à leurs
régions une large autonomie. L’autonomie des régions Le domaine exécutif : les États fédérés ont souvent leur
apparaît comme un droit des entités régionales et non un propre juridiction, ils ont leurs propres administrations.
simple choix. Les régions sont alors dotées d’organes
propres comportant au moins une Assemblée élue au Cependant, ils n’ont pas la compétence internationale.
suffrage universel et un pouvoir législatif régional dans le
cadre de compétences définies par la Constitution. Il y a 4 domaines : constitutionnel, législatif, exécutif,
Parfois, les compétences = à celles des États fédérés. Par international.
exemple, la Constitution espagnole a 32 compétences,
La participation intervient dans le domaine
dont 22 dédiées aux communautés.
constitutionnel (les États fédérés participent
obligatoirement aux révisions de la Constitution fédérale,
dans le domaine législatif (bicaméral) et international (la
ratification des traités obéit généralement à la procédure
législative ordinaire, ce qui suppose que les États fédérés
représentés dans la seconde chambre soient
majoritairement d’accord). En revanche, aux US les traités
doivent être votés par le Sénat à la majorité de 2/3.
Le pouvoir d’Etat est partagé entre plusieurs organes politiques. En France, cela s’est
progressivement installer.
Dans les régimes autoritaires, quels que soient leurs caractéristiques (césarisme, dictature,
monarchie…), le pouvoir est le plus souvent détenu par une personne ou un groupe de personnes. De plus
il n’y a pas de possibilités réelle d’alternance pacifique au pouvoir. Ce dirigeant au pouvoir est
fréquemment mandaté par un groupe (familial, ethnique, aristocratique…). On peut évoquer l’oligarchie
(pouvoir politique défini par quelques uns, comme les plus riches par exemple). Dans l’aristocratie, le
pouvoir est détenu par une classe sociale privilégiée. Dans la ploutocratie, le pouvoir appartient au plus
riche. Il y a notamment la gérontocratie où le pouvoir est confié aux plus agés. Ces régimes politiques
sont presque toujours soutenus par l’armée.
Le chef concentre entre ses mains différentes fonctions -> individualisation du pouvoir ET une
confusion du pouvoir. Ce pouvoir autoritaire est complété par un culte de la personnalité. Ce dirigeant
mène sa politique au gré des situations, uniquement préoccupé par son maintient au pouvoir. On parle
d’autoritarisme empirique (pas de réel programme, politique faite au jour le jour). Si ce régime de
dictateur est fondé sur une idéologie, on qualifie ce régime de totalitaire. Dans ces régimes là, on peut
distinguer historiquement les régimes fascistes comme le régime d’Hitler en Allemagne, Franco en
Espagne, celui de Mussolini en Italie. Puis, les régimes marxistes sont aussi totalitaires comme l’URSS de
Staline, la Corée du Nord actuelle. Ce sont des régimes de confusion des pouvoirs.
A l’inverse, il y a les régimes de séparation des pouvoirs : c’est la répartition entre différents
organes des fonctions permettant de distinguer plusieurs types de régimes politiques.
P1. Identification de fonctions différentes devant etre assurée par des organes différents :
Différentes fonctions relevant de la puissance publique sont identifiables et peuvent être confiées a une
même autorité. Un organe exercant une fonction est qualifié de pouvoir. Montesquieu dans son ouvrage
« L’esprit des lois » partant du même constat, ne défini pas seulement une situation mais assigne un
objectif politique à sa reflexion.
Dans le chapitre 4 du livre XI il affirme que « tout Homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ».
Il ajoute un objectif a ce constat ; il faut que par la disposition des choses le pouvoir arrête le pouvoir.
Risque d’abus, d’arbitraire. Il faut donc éviter ce caractère unique et séparer les autorités. Il distingue à
son tour dans le chapitre 6 du livre XI la puissance législative, executrice, et la puissance de juger : « tout
serait perdu si le même homme ou le même corps exercerait ces trois pouvoirs ». Il n’y a point de liberté
lorsque la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice ou que celle-ci n’est pas séparée de la
puissance de juger. On peut craindre que le même monarque ou le même Sénat ne fasse des lois
tyraniques pour les exécuter tyraniquement.
On distingue trois types de régimes : la séparation des pouvoirs à des degrés divers, appliqués les
principes de spécialisation des fonctions et d’indépendance des organes.
C’est un régime dans lequel le Parlement est prépondérant. Ce régime est rarement retenu. Dans ce
régime, les fonctions sont séparées et attribuées a des organes différents mais ces pouvoirs sont
hiérarchisés. Le pouvoir exécutif est subordonné au pouvoir législatif car l’Assemblée (titulaire du pouvoir
législatif) représente le peuple. Déséquilibre entre les pouvoirs. Il s’applique à des régimes où l’organe
législatif est omnipotent et à des régimes où l’organe législatif est seulement prépondérent. C’est le cas
d’un régime parlementaire dans lequel l’équilibre des pouvoirs est rompu au profit du Parlement. On peut
prendre pour exemple la Suisse où selon le texte constitutionne de la Suisse ressemble a un régime
d’Assemblée.
B. Le régime présidentiel
Ce régime recherche l’équilibre des pouvoirs, le président n’est pas prépondérant. Ce régime présidentiel
c’est le régime de séparation des pouvoirs retenu par les Etats-Unis. Plusieurs éléments sont a identifier :
- L’indépendance des organes : dans le régime présidentiel, les organes sont strictement séparés,
d’où la domination de séparation stricte. Les organes sont ici indépendantes les uns des autres.
Le chef de l’executif est désigné de façon autonome, donc il ne l’est pas par l’organe législative
(il n’y a pas de gouvernement aux Etats-Unis à proprement parler, il n’y a pas de ministres mais
des conseillers et vice-président). Il ne peut pas être destitué pour des motifs politiques, le
Président des Etats-Unis est là pour 4 ans et ne peut pas être remis en cause. De l’autre coté ; le
Parlement détient le pouvoir législatif et est élu par le peuple de façon autonome, et
l’Assemblée ne peut pas être dissoute. Les pouvoirs sont donc indépendants les un des autres. On
peut ajouter l’indépendance des tribunaux, donc du pouvoir judiciaire (la Cour Suprême aux
Etats-Unis). Aux Etats-unis, le Président, le Congrès et la Cour Suprême peuvent agir les un contre
les autres. Les trois pouvoirs sont donc condamnés a travailler ensemble. Il y a parfois de grands
désaccords (avortements). Le peuple américain est très attachés a la Constitution.
- Les interférences dans les fonctions : en vertu de la Constitution, les organes peuvent intervenir
dans la fonction des autres. Il s’agit d’entorses constitutionnelles au principe de spécialisation.
D’ailleurs, c’est pour cela qu’on parle de spécialisation : ils sont spécialisés dans la fonction mais il
y a une interférence des autres dans cette fonction. On parle de freins et contre-poids. Le
Président peut intervenir dans la fonction législative grâce a son droit de véto et une capacité
d’initiative parallèle des lois. Le président peut opposer son véto à une loi adoptée par le
Congrès. Cependant, il ne peut pas dépasser cette opposition qu’a la majorité des 2/3. Le
Président n’a pas l’initiative des lois mais trouve le moyen de détourner cet obstacle : demande
aux membres du Congès de les présenter pour lui ou en annexant les lois qu’il aimerait voir
dans ses discours. Il participe a la fonction législative. Le Congrès peut intervenir dans la fonction
exécutive par le vote des budgets, la commission d’enquête, une rallonge budgétaire pour
financer les guerres. La Cour Suprême peut intervenir dans le domaine législatif et exécutif.
La Constitution de 1791
Le roi dispose d’un droit de véto suspensif (pendant plusieurs législatures suspendre la volonté du corps
législatif: il aurait fallu que trois législatures, 3 Assemblées successives votent le même texte pour
dépasser le véto royal).
Il utilise son veto et a un soupçon d’intelligence avec son ennemi ce qui amène l’assemblée à le suspendre
de ses fonctions; ce qui est institutionnel. Ce n’est pas une possibilité dans la Constitution de 1791. Le 20
décembre 1792 (victoire de Valmy), une assemblée est convoquée et établit la République. La période de
monarchie constitutionnelle dure donc un an. Il y avait une utilisation d’un calendrier spécifique.
On élit cette assemblée au suffrage universel (avoir 21 ans et ne pas être un domestique).
Cependant c’est un suffrage indirect, on vote pour les personnes qui iront voter les élus.
La convention va se réunir pour réécrire une nouvelle Constitution républicaine (24 juin 1793)
Enfin, le 21 janvier 1793, Louis XVI est exécuté pour vraiment tourner la page de la royauté et de la
monarchie
La constitution de 1793
On l’appelle la constitution montagnarde, voté par référendum, elle possède deux caractéristiques :
la plus démocratique que la France ait connu
elle n’a jamais été appliquée parce qu’a partir de septembre on est rentré dans la période de la
Terreur
Il y avait un suffrage universel direct, les domestiques disparaissaient, les étrangers qui travaillaient en
France depuis un an ou sont mariés peuvent voter aux élections nationales. Il y avait également la
possibilité du véto populaire. La constitution de 1793 était un régime d’assemblée (régime conventionnel)
élu par le peuple et désigne un conseil exécutif de 2 membres sous sa dépendance, il y avait une
hiérarchie.
Il n’a jamais été appliquée car en pratique le pouvoir est exercé par l’Assemblée de 1792 et à partir de juin
1793 la nouvelle Assemblée a crée en son sein un « comité de salut public » ils sont systématiquement
réélus.
On rentre ensuite dans ce qu’on appelle la Terreur, puis de la rédaction d’une nouvelle Constitution car on
ne veut ni de monarchie ni de terreur
La Constitution de la Première République française, 2 assemblées élues pour 3 ans: le conseil des cinq-
cents et le conseil des anciens (on parlerait actuellement de Sénat, il fallait avoir 40 ans, être marié ou
veuf). Ce bicamérisme sera repris par la plupart des constituons ultérieures, c’est un bicamérisme
inégalitaire, car les anciens ne peuvent qu’approuver ou rejeter les textes.
La fonction exécutive est attribuée a un organe collégial (le directoire), il y a cinq membres nommés pour
5 ans par le conseil des anciens sur une liste de 10 noms présentés par le conseil des cinq-cents; c’est un
régime de type présidentiel (exécutif -> directoire n’est pas responsable devant une autre des
assemblées).
Il y a un suffrage restreint, ce directoire dure 4 ans et a entrainé des coups d’état préventifs (coup d’état
classique= prendre le pouvoir, coup d’état préventif= on intervient avant les élections, empêche en amont
l’avènement l’arrivée au pouvoir).
Le versant Constitutionnel de I
Le 9 novembre 1999, il y a une nouvelle tentative de sortir de la crise permanente en manipulant les
institutions. Le corps législatif (deux assemblées - 500 anciens) est transférée sous escorte dirigée par
Bonaparte en banlieue parisienne de manière a être contraint de recréer un texte ?, vote par une loi
instituant un consulat? provisoire (3 consuls) Bonaparte, Sièyes, et ?) la volonté est celle de restaurer la
République. Bonaparte, même sous empire se dira républicain jusqu’au bout. Il propose la rédaction
d’une nouvelle constitution (1799)
-> Constitution 29 frimaire an VIII (13 décembre 1799) le peuple est à la base de l’édifice
dernière étape napoléonienne: 22 avril 1815 l’acte additionnel aux constitutions de l’empire (pour tenter
de concilier son pouvoir personnel (de l’empereur) et le libéralisme), cet acte est soumis au peuple qui l’a
adopté, mais avec une participation de moins de 20%
18 juin 1815: met un terme aux cent-jours et aux quinze années de cet épisode napoléonien
En 1814, la défaite militaire et la capitulation de Paris provoque la chute de Napoléon, le Sénat sous
l’impulsion de Talleyrand, rédige une Constitution monarchique : la Constitution sénatoriale en avril 1814,
Louis XVIII refuse cette Constitution et un autre texte est rédigé et promulgué le 4 juin 1814: la charte
constitutionnelle de 1814.
La charte constitutionnelle de 1814 -> un texte de nature constitutionnelle mais qui a priori ne constitue
pas la puissance royale. La souveraineté royale est rétablie et le caractère octroyé (donné) de la charte le
symbolise, elle est aussi nommée la charte octroyant, en principe elle n’existe que par la seule volonté du
roi.
Le roi et les ministres d’une part et de l’autre deux chambres : l’une élue (chambre des députés du
département) et une autre au suffrage censitaire (la chambre qui représente le peuple) et enfin une
chambre héréditaire (la chambre des pères, nommés a vie par le roi).
Le roi est inviolable et les ministres peuvent être révoqués par le roi lui-même. De plus, le roi lui-seul a les
initiatives quant aux lois et les assemblées n’avait que la fonction de vote. Cette adoption des lois est
impérative.
Cependant, le roi ne peut pas faire les lois tout seul, car si l’assemblée ne veut pas la voter, elle ne sera
pas acceptée puisque ce n’est pas une monarchie absolue -> les organes vont donc collaborer (éléments
du régime parlementaire). L’assemblée ministérielle (politique) n’est pas prévue par la charte mais la
pratique instaure une forme de contrôle. De plus, par l’Adresse (réponse du parlement des discours du
trône) les parlementaires donnent un avis sur la politique gouvernementale.
La restauration: nom donné au régime politique en France de 1814 à 1830. En 1830, il y a l’adoption d’une
nouvelle Constitution: la charte constitutionnelle de 1830
De plus, la soeur jumelle de la précédant: on remplace le drapeau blanc par le drapeau tricolore: drapeau
de la Révolution et de l’empire, le roi des français remplace le roi de France, le roi s’engage a respecter la
Constitution.
Effectivement, cette charte constitutionnelle est celle qui fonde la monarchie de Juillet, il y a un nouveau
régime des trois glorieuses et la monarchie de juillet est le nom donné au régime politique du royaume de
France entre 1830 et 1848. Elle est rédigée par Louis- Philippe Guizot, le roi, et est une monarchie
constitutionnelle. En effet, il y a un suffrage censitaire qui donne le pouvoir à la petite partie la plus riche
de la bourgeoisie française.
Les trois-glorieuses sont les journées révolutionnaires du 27, 28 et 29 juillet 1830 qui ont renversé Charles
X et ont mis fin a la restauration.
La campagne des banquets (meetings= contestation politique prenant la forme de 70 réunions organisées
en France) débouche sur la Révolution (non voulue au départ) de 1848, avec un suffrage universel.
Tocqueville dans « Souvenirs » vois donc la monarchie de juillet tombée sans lutte, en présence plutôt
que sous le coup des vainqueurs, aussi étonnées de leur victoire que les vaincus de leurs revers.
Le suffrage universel est rétabli par le gouvernement provisoire, à la fin de la restauration on compte 90
électeurs, a la fin de la monarchie 250 000 et maintenant 9 millions.
Une nouvelle Constitution est élaborée par une Assemblée constituante élue en 1848, cette Constitution
met en place deux organes principaux: l’Assemblée nationale élue pour 3 ans (assemblée unique, on
abandonne bicamérisme) et le Président de la République élu pour 4 ans, tous deux sont élus au suffrage
universel direct, ce n’est pas un régime présidentiel, mais ce n’est pas non plus un régime parlementaire
et ne dispose pas non plus d’un droit de dissolution.
Bonaparte a recueilli 75% des voies, il a une légitimité démocratique incontestable et est au pouvoir pour
4 ans, sans pouvoir se représenter. Il doit gouverner car aucune destitution n’est possible, le coup d’état
était presque inéluctable.
En 1852, on pose des conditions de domicile fixe -> avoir trois ans de domicile au même endroit,
permettant l’universalité du suffrage.
Napoléon Bonaparte devient Napoléon III, le régime politique évolue ensuite entre l’autoritarisme des
années 1850 vers un assouplissement libéral dans les années 1860.
C. 1870, évolution libéral du régime qui aboutit a une révision constitutionnelle le 8 mai 1870
Cette révision tente de concilier l’autorité de l’empereur avec un mécanisme parlementaire ou les
ministres sont responsables devant les chambres. L’assemblée élue est majoritairement monarchiste: les
français sont Versatiles.
Le siège est transféré à Versailles et non plus à Paris, il y a une crise économique et sociale.
On crée un conseil de la commune qui s’installe à l’hôtel de ville de paris. Cette commune de paris à une
inspiration anarchiste, fédéraliste et anticapitaliste. Cette Assemblée sera dirigée par les représentants
des communes de France.
La commune est écrasée par la force pour reprendre Paris au communard, ce sera un bain de sang (20
000 morts).
Les débuts difficiles de la IIIe République, dans une période marquée par l’affrontement entre républicains
et monarchistes, dessinent les traits principaux du régime, et au-delà, ceux de ses successeurs. Il y a une
préparation de la constitution et de son contenu.
La genèse des choix opérés ; le régime provisoire en 1871 est organisé par la loi Rivet du 31 aout 1871,
c’est une sorte de mini constitution provisoire. Dans ce système, le président est responsable comme les
ministres devant l’Assemblé. Adolphe Tiers abusent sur la responsabilité pour faire pression sur la
chambre. Son ralliement à une « République conservatrice » provoque en mai 1873 sa mise en minorité
par les monarchistes, majoritaires à l'Assemblé national, et entraîne sa démission de la présidence de la
République.
Cette assemblée va vouloir mettre en place une constitution monarchiste, cependant, cette volonté
d’établir une royauté se heurte au prétentieux du successeur légitime de France. Il ne veut pas tenir sa
succession d’une constitution ni de la volonté d’une Assemblé. Ces exigences sont irrecevables et
l’Assemblé refuse.
En attendant de rédiger la constitution, on décide de confier pendant ce temps, le pouvoir exécutif pour
sept ans à MacMahon, il obtient ainsi la présidence par une loi.
Lors de la rédaction des loi constitutionnels, un député afin de sortir de l’impasse (= envie d’un retour à la
royauté) propose le temps de la rédaction de la constitutions un retour de la royauté et que le futur chef
de l’État soit provisoirement un président élu par les deux Assemblés pour sept ans. Cela va être refusé
par le biais d’un vote et ainsi cet amendement installe la république indirectement.
Trois lois constitutionnelles sont adoptées le 24 et 25 février ainsi que le 16 juillet 1875.
La loi du 2 février sur l’organisation du Sénat, celle du 25 février sur l’organisation des pouvoirs public et
enfin celle du 16 juillet sur les rapports entre les pouvoirs publics.
Ces lois constitutionnelles établissent un régime parlementaire appelé dualiste -> deux centre de décision.
En effet, d’un côté, le chef de l’État et de l’autre le Parlement.
Le chef de l’État est irresponsable politiquement (sauf haute trahison). Ces actes du président sont donc
soumis à contreseing (contre signature) afin que les ministres en endossent pleinement la responsabilité.
Il y a une dualité de l’exécutif, c’est-à-dire, qu’a côté du chef de l’État est institué un cabinet ministériel et
la direction de ce cabinet par un président du Conseil sera mis en place par un décret de 1876. Cette
évolution est définitive.
Le parlement est composé de deux chambre -> la chambre des députés et le Senat. Les députés sont
désignés pendant 4 ans au suffrage universel direct au scrutin majoritaire à deux tours.
Le Sénat, quant à lui, est élu au suffrage universel indirect, pour neuf ans, renouvelable par tiers tous les
trois ans.
Le président dispose de la force armée. En effet, il nomme à tous les emplois civils et militaires. Chacun
des actes du président de la République doit être contresigné par un ministre. La fonction législative est
exercée par les deux chambres (le Sénat est à égalité avec la chambre des députés). De plus, le président
partage l’initiative des lois avec les chambres. Effectivement, il possède un pouvoir nominal qui est soumis
à contreseing.
Quant à l’équilibre des pouvoirs, les ministres sont solidairement responsables devant les chambres de la
politique gouvernemental et également de leurs actes personnels. Le Sénat possède également une
responsabilité puissante. En contre parti, la chambre des députés peut être dissoute par le chef de l’État
sous l’approbation du Sénat.
Les institutions dualistes évoluent vers le monisme (vers un seul centre d’impulsion -> le Parlement) et les
conséquences du monisme est que le gouvernement n’est responsable que devant le Parlement. Avec le
monisme le gouvernement ne peut être renversé que d’un côté -> le parlement (contrairement au
dualiste où le gouvernement peut être renversé de deux côté -> le Sénat et la chambre des députés).
« La crise du satine » et « la constitution du régis » sont les deux bornes de ce passage du régime
parlementaire dualiste à un régime parlementaire moniste.
À la suite de sa démission, MacMahon nomme Jules Simons puis le remet en cause le 16 mai en invoquant
sa responsabilité vis-à-vis de la France. Ainsi, un autre est élu -> Debrogi et le 17 mai il prend la décision
d’ajourner les chambres pour une durée d’un mois. Il souhaite dissoudre la chambre des députés et
réussit à convaincre le Sénat. La majorité républicaine affirme que le cabinet doit avoir la confiance des
chambres.
La corp électorale décide que « MacMahon devrait où se soumettre où se démettre », mais le président
souhaite tout de même mettre en place un cabinet non républicain et se voit refuser cette mise en place.
MacMahon devrait alors se soumettre et désigner un successeur. Les républicains obtiennent la majorité
au Sénat, McMahon isolé démissionne.
Le président de la République ne possède pas une légitimité personnelle directe contrairement aux
assemblées auxquelles il fait face. Auparavant, les rois possédaient une légitimité personnelle. Le
président de 1948 par exemple possédait d’une légitimité monarchiste.
L’affermissement de la République démocratique et constitutionnel : la République s’ancre en France, les
lois constitutionnels de 1875 sont soumises à une révision constitutionnelle et la loi du 14 aout 1884
interdit que la forme républicaine du gouvernement puisse faire l’objet d’une révision, elle ajoute que les
membre des familles ayant régné en France sont désormais inéligible à la présidence.
Sur le plan politique, cinq crises majeures ébranlent la fin du siècle et le début du suivant -> le
boulangisme (Mouvement politique qui réunit, sous le nom du général Boulanger, entre 1886 et 1889, un
grand nombre d'opposants au régime), les attentats anarchistes (vague d’attentats terroristes), L’affaire
Dreyfus (accusé d’avoir transmis des documents secrets à l’Allemagne), la guerre de 14-18.
La République en sort renforcé de ces événements.
On relève également la tentative du président Millerand voulant renforcer l’autorité présidentielle, il est
contraint de quitter la présidence à la suite des élections législatives qui sont opposé à son pouvoir.
La constitution se situe au sommet de l’ordre juridique national. Son mode d’élaboration et son contenu
sont dès lors essentiel (pour un État).
§1 – L’élaboration d’une Constitution
Tout entité peut être constituante d’un point de vue juridique. C’est-à-dire sans que cela
n’affecte la validité interne de la norme adoptée, c’est à dire de la Constitution.
Toutefois se dégage aujourd’hui d’une pratique démocratique, à vocation universelle, un mode
d’adoption privilégié qui accuse les modes autoritaires d’adoption.
Le texte constitutionnel est préparé par au moins une assemblée démocratiquement et
récemment élue une assemblée dite constituant. Cela peut être l’assemblée en place mais l’on considère
qu’il serait mieux qu’elle soit renouvelée avant. Mais elle peut être expressément désignée pour
l’occasion.
Le texte est préparé par cette assemblée Constitutionnelle et le texte est adopté par cette
assemblée, puis soumis à référendum. Le peuple exerçant alors le pouvoir constituant et apportant ainsi
une légitimité à ce texte fondamental.
Différentes variantes sont encore possibles, le texte peut être préparé par l’exécutif, puisque les
modalités de rédaction d’une constitution initiale ne sont pas réglementées.
a. La constitution coutumière
Dans cette conception, l’entièreté du texte est constituée de coutume. L’organisation du pouvoir
politique est coutumière dans son ensemble. Dans cette conception du droit romaine, la constitution doit
être écrite.
Ainsi le Royaume-Uni a une Constitution essentiellement coutumière, c’est-à-dire que les
pratiques et les usages y sont défini au fur et à mesure les règles obligatoires d’organisation du pouvoir
(apparition du régime parlementaire).
Cette pratique s’appuie tout de même, au Royaume Uni sur quelques textes fondamentaux. Il y a
une tendance à la rédaction.
b. La coutume constitutionnelle
Une constitution écrite qui ne prévoit pas tout, quel que soit sa longueur. La décision prise ou le
comportement adopté par un organe politique peut constituer à terme si d’autres comportements
identiques apparaissent à l’avènement d’une coutume constitutionnelle, c’est une simple possibilité, un
précédent et contribuer à la structuration d’une coutume constitutionnelle.
Ainsi une pratique répétée peut venir en aide à la Constitution, en palliant ses carences (trous, des
choses que la Constitution n’a pas dit). C’est-à-dire, en l’interprétant et en la complétant :
La coutume dite « interprétative », permet qu’une pratique répétée lève l’ambiguïté d’une disposition
constitutionnelle.
Le coutume dite « supplétive », permet qu’une pratique répétée établisse ce que la constitution n’a pas
prévu.
Exemple. Ainsi dans la Constitution de 1958, aucune disposition ne prévoyait initialement la possibilité
pour les parlementaires de poser des questions écrites au Gouvernement. La pratique, l’a instauré. Les
parlementaires l’on fait, puis le gouvernement a répondu.
Les avis de la doctrine sont partagés en revanche sur la possibilité d’une coutume qui serait contraire au
texte constitutionnel : c’est la coutume dite « contra legem ».
Pour certain la pratique répétée est source de droit car elle détermine les comportements et elle
peut ainsi contredire la constitution.
Pour d’autres il manque à cette pratique même répétée la condition de l’obligatoire. Les
dirigeants politiques maitrise la constitution écrite et donc leur entorse à ce texte est toujours
volontaire. Le sentiment de l’obligatoire est concerné par l’ensemble. //
Un autre argument qui s’y oppose est que la pratique si elle va contre la constitution ne provient
pas du pouvoir constituant instituer or une constitution écrite ne peut être révisé que par ce
pouvoir constituant institué et ne prévoit pas de mode coutumier de révision.
Fiers de l’œuvre accomplie (moqueur), les auteurs d’une constitution ont cependant une sorte
de sursaut de conscience de la relativité des choses et de leur pérennité et prévoient presqu’à
contrecœur, un article organisant l’éventuelle révision de cet écrit fondamental à vocation, pourtant,
impérissable. (Humour qui correspond à une réalité).
Le pouvoir constituant originaire prévoit généralement un mécanisme de révision, il institue et ce
mécanisme dérive du texte constitutionnel. Que l’on peut nommer le « pouvoir constituant instituer »,
dérivant du texte constitutionnel lui-même, ce qui fait qu’on l’appelle aussi « pouvoir constituant
dérivé ».
1) Les modalités d’une révision constitutionnelle
La révision d’une Constitution est plus ou moins facile. C’est-à-dire que les règles d’adoption de la
révision constitutionnelle sont plus ou moins contraignantes. Elle requière soit l’assentiment d’une
majorité parlementaire soit un assentiment large.
Les constitutions peuvent être révisées selon une procédure législative ordinaire ou presque, elle est dite
« souple » ; on parle de constitution souple.
Celle qui est organisée pour rendre la révision plus difficile est dite « rigide ».
Exemple de Constitution dite souple : lois constitutionnelles de 1875 qui pouvaient être modifiées en
respectant la procédure ordinaire, mais il fallait réunir ces deux assemblées ensemble (Assemblée
Nationale).
Exemple de Constitution dite rigide : Constitution des États-Unis, où la révision doit être adoptée par les
2/3 du Congrès, sauf s’il on élit une convention spéciale (jamais arrivé) et elle doit être adoptée par les
¾ des parlements des 50 États fédérés des États-Unis. Cela rend la révision très complexe, mais cela
n’est pas impossible.
L’intérêt d’une relative rigidité est de ne pas pouvoir réviser trop facilement un texte fondamental.
Différents procédés tentent d’aménager la procédure constituante à partir de la procédure législative,
avec pour objectif que l’on ne révise pas la Constitution trop facilement mais sans rendre sa modification
impossible. Nous sommes situés entre deux exigences.
Il y a des mécanismes qui visent à organiser la réitération (répétition) du choix de réviser.
Ainsi en 1791, la Constitution était trop rigide, il aurait fallu que 3 législatures (durée d’un mandat, le
mandat était de deux ans) successives manifestent leur volonté de réviser la Constitution sur un point
donné.
Le parlement peut avoir à réitérer le choix de réviser //.
Exemples. Ainsi par exemple, en 1791, il y aurait fallu que 3 législatures successives manifestent leur
volonté de réviser la Constitution, sur un point donné.
C’est aussi le cas en Italie, mais que deux fois.
Autres possibilités de révision constitutionnelle : le directoire de 1895 aussi : il y aurait fallu 3
propositions des Anciens, ratifiés par les 500, espacé de 3 ans, et qui auraient permis la convocation
d’une assemblée de révision. Le risque est qu’on aurait révisé la Constitution dans des conditions
difficiles.
Une autre technique est de rechercher des majorités particulières, c’est-à-dire des majorités
qualifiées. On peut aussi avoir l’exigence d’un quorum.
On peut aussi utiliser le système d’une élection d’une assemblée ad hoc, spécialement élue pour
cela, une assemblée constituante élue pour l’occasion (1795) soit le renouvellement d’une assemblée
(l’une ou les deux), c’est le cas en Belgique.
On distingue ensuite dans la procédure de révision :
L’initiative de la révision,
La décision de réviser,
L’élaboration final du contenu de la révision
L’adoption de la révision.
Chacune de ces facultés peuvent appartenir à des organes différents (améliorer le caractère
démocratique), ou pas.
Généralement :
Initiative : exécutif et/ou au Parlement
Décision : exécutif soit un des membres de l’exécutif soit assemblées parlementaires
Élaboration : finale du contenu appartient à ces membres
Adoption : Parlement (majorité particulière) et/ou au peuple
Le contrôle de constitutionnalité consiste à vérifier, contrôler, une norme, notamment une loi,
qu’elle est conforme à la Constitution, c’est-à-dire qu’elle ne la contredit pas. C’est dans le but d’éviter
que deux normes se contredisent, une seule règle doit exprimer la volonté politique. Si une loi contredit
une constitution, l’arbitrage consiste à écarter la loi qui entre en contradiction. Ce faisant, le contrôle de
constitutionnalité limite la marge de manœuvre de la majorité qui gouverne et dès lors les modalités
retenues pour son exercice sont essentielles.
A partie de là, le législateur, démocratiquement élu voit donc son pouvoir limité par des libertés
fondamentales qui sont à la fois des droits reconnus à l’individu et des droits nécessaires à l’exercice
authentique d’un choix démocratique du peuple.
Remarque : de plus la cohérence de l’ordre juridique nécessitent l’établissement d’un mécanisme
garantissant le respect de la norme supérieur or la norme constitutionnelle est supérieure à la norme
législative. Il peut exister un risque démocratique du contrôle de constitutionnalité.
B. Le risque démocratique du contrôle de constitutionnalité
Si le principe du respect de la Constitution est logiquement admis, le risque de dérive du juge de la
constitutionnalité est souvent souligné.
Il s’agit en effet pour un organe, qui n’est généralement pas désigné directement par le peuple, et
dont les membres sont indépendants et inamovibles le plus souvent, de contrôler les actes adoptés par
les représentants du peuple et éventuellement de les censurer et ceci de plus, sans appel. En effet, la
disposition jugée inconstitutionnelle est alors écartée définitivement (pouvoir puissant).
Cette facilité pourrait, aisément, en l’absence de garde-fou, dériver vers un contrôle en
opportunité politique c’est à dire il se substituerait au législateur. En effet, le juge constitutionnel pourrait
notamment, grâce à l’éventail offert par le respect de principes tels que la liberté ou l’égalité, censurer
des lois qu’ils refusent pour des raisons politiques et non juridiques. C’est une manière de gouverner à la
place des autres pouvoirs.
Cette dérive potentielle est illustrée par l’expression « gouvernement des juges ». Ceux-ci
jugeant alors non en droit et non en droit mais en opportunités, et se comportant alors comme une
troisième chambre susceptible de censurer la volonté des deux premières. (Sans en avoir la fonction)
Exemple. Au début du XXe siècle La cour suprême aux États-Unis c’est comporté de la sorte sous la
présidence de Roosvelt ( sa politique New-Deal), elle censurait des lois fiscales au nom de la propriété et
de la liberté. Le pouvoir de la Cour Suprême avait une position spéciale.
Il s’agit de plus, d’une mise en cause partielle de la démocratie représentative.
Le peuple souverain a confié à ses représentant la compétence de légiféré et ce pouvoir ne peut être
limité que par le texte constitutionnel que la peuple a lui-même généralement adopté. Se pose alors une
question à laquelle il est difficile de répondre :
LA PEUPLE CONSTITUANT D’HIER PEUT-IL INSTAURER DES PRINCIPES QUI LIMITENT LA
VOLONTÉ LÉGISLATIVE DES REPRÉSENTANTS DU PEUPLE D’AUJOURD’HUI ?
Le juge constitutionnel répond oui, le peuple constituant peut encadre la volonté du peuple
législatif.
L’association des deux critiques énoncés : celle de la légitimité de l’organe qui n’est pas élu et
celle de la légitimité du contrôle des représentants du peuple, ont conduit certains à critiquer voire à
dénoncer le principe de contrôle de constitutionnalité. Considérant que c’est anti démocratique.
La réponse majeure aujourd’hui est que la plupart des constitutions actuelles instaurent ce
principe de contrôle.
C. L’équilibre actuel des démocraties libérales
L’opposition initiale entre les principes de la démocratie et du libéralisme, choix fondateurs et
constitutionnalisés, a nécessité la mise en place d’organismes permettant de les rendre compatibles au
sein d ‘un État de droit démocratique.
En effet, le respect de la volonté populaire et le respect de l’État de droit et des libertés sont
jugés également nécessaires.
En effet aussi, chacun de ces pouvoirs est capable d’excès : les abus de la majorité dans une
démocratie ; dans laquelle le législateur peut tout de même porter atteinte aux libertés et notamment à
ceux aux droits de minorités le gouvernement des juges par le contrôle de constitutionnalité
Une réponse conciliatrice réside dans l’instauration d’un contrôle qui encadre juridiquement la
volonté de la majorité et dans la limitation de ce pouvoir de contrôle.
Si le juge constitutionnel outrepasse sa fonction, juge en opportunités politiques, ou si la
Constitution est décalée au regard de nouvelles exigences : le peuple et ses représentants peuvent
décider de modifier la Constitution.
Le pouvoir constituant instituer, permet alors de contourner l’opposition du juge au souhait de la
majorité ou l’inadéquation de la règle constitutionnelle. Le juge constitutionnel n’est pas le pouvoir
suprême, la Constitution elle-même se dresse au-dessus de lui.
La loi en cause étant donc son opérant en opposition avec la constitution, ne peut alors être
adopté qu’après l’intervention du pouvoir constitutionnel. Cette intervention mettant un terme à la
censure du juge constitutionnel, celui-ci juge en droits.
Le pouvoir politique après avoir souhaité favoriser l’accès aux femmes à la vie politique du fait de
la faible représentation. En 1982, un projet a été élaboré, un quota de femmes dans les élections
municipales.
La démocratie concilie ainsi des prérogatives contradictoires au travers d’une souveraineté
populaire limitée. Le régime au travers du peuple est contrôlé, il doit respecter la constitution et les droits
et libertés.
Le juge constitutionnel ne doit pas pouvoir empiéter sur les prérogatives parlementaires, il doit
se cantonner à un rôle juridique du contrôle du respect de la Constitution (voulue par le peuple).
Cette conciliation entre l’État de droit et la démocratie va être indispensable dans une
démocratie dite moderne et qui est traduite par une formule simple du Conseil constitutionnel dans une
décision de 1985 « la loi n’exprime la volonté générale que dans le respect de la Constitution ».
§2 – Les modalités du contrôle de constitutionnalité
On peut distinguer la manière dont ce juge constitutionnel est saisi ainsi que les lois qui lui sont
soumises.
A. La saisie du juge constitutionnel
1. Le contrôle d’une loi avant sa promulgation : contrôle a priori
Dans certains système politique et institutionnel, le choix est d’organiser un contrôle des lois
avant leurs promulgations donc un contrôle des projets de loi. Dans ce cas, le contrôle est opéré entre le
moment ou la loi est adoptée par les parlementaires et le moment où elle doit être promulguée
(généralement par le pv exécutif).
Quelles sont les autorités qui peuvent saisir le juge constitutionnel avant la promulgation ?
- Les autorités exécutives
- Les parlementaires