Vous êtes sur la page 1sur 86

COURS DU DROIT DES AFFAIRES

Mr FETTACH. B

► Docteur en droit
► Diplômé de :
● L’Ecole Nationale Supérieure de l’Administration de Rabat :
→ 2005 : Diplôme du cycle supérieur en Gestion Administrative ; 
→ 1996 : Diplôme du cycle normal en Diplomatie.
● L’Université Mohammed V, Faculté des sciences juridiques,
économiques et sociales de Rabat-Agdal :
→ 2006 : Doctorat en droit ;
→ 1999 : Diplôme d’Etudes Supérieures Approfondies en droit.
► Ex-cadre supérieur à L’Office National des Postes et
Télécommunications et à Poste Maroc
► Enseignant du droit à L’Ecole Supérieure de Management, des
Télécommunications et de l’Informatique sis à Rabat Hassan
- Email: fettach.bouzekri2000@gmail.com
- GSM: 06 71 26 01 21
Introduction
Le droit des affaires est une branche du droit privé légiféré par le pouvoir législatif (le
Gouvernement ou le Parlement), appliqué par le pouvoir exécutif (le Gouvernement) et surveillé
lors de son application par le pouvoir judiciaire (tribunaux du commerce). Il traite les domaines
des affaires en s’intéressant aux activités et aux structures du monde des affaires. Il se compose
d’un ensemble de règles qui traitent les affaires des commerçants, des chefs des entreprises et
des hommes d’affaires. Il a deux sens ou deux concepts et qui sont : le droit objectif des affaires et
les droits subjectifs des affaires. De même le droit des affaires adresse ses règles à des personnes
bien précises et qui sont les commerçants, les chefs d’entreprise et les hommes d’affaires. Pour
aborder le droit des affaires, on va se contenter d’aborder le droit objectif des affaires (première
partie I), les droits subjectifs des affaires (seconde partie) et les personnes du droit des affaires
(troisième partie).

Première partie : Le droit objectif des affaires


Le droit objectif des affaires est l'une des branches du droit privé qui se compose d’un ensemble
de règles ou normes qui règlementent les affaires des chefs des entreprises, des hommes d’affaire
et des commerçants. Il est inspiré de plusieurs branches du droit privé (droit civil qui s’applique en
ce qui concerne les contrats qui sont régis par le code des obligations et des contrats et les
incapacités juridiques des commerçants qui sont régis par le code de la famille, le code
commercial, les lois sur les sociétés commerciales, etc.). Il a une définition matérielle, organique
et positive et a des sources directes (Constitution, conventions internationales, loi, règlement) et
a aussi des sources indirectes (coutume commerciale, jurisprudence commerciale, principes
généraux du droit et doctrine). Pour aborder le droit objectif des affaires, il faut aborder du la
définition droit objectif des affaires (titre I) et les sources du droit objectif des affaires (titre II).

Titre I : La définition du droit objectif des affaires


Le droit objectif des affaires a trois définitions et qui sont :
définition matérielle Le droit des affaires se composent de l’ensemble des règles qui régissent
= définition objective les relations des personnes physiques ou morales assujetties à ce droit
= définition objectif des affaires.
substantielle Dans son sens matériel, le droit des affaires se compose de l’ensemble de
règles générales, abstraites et obligatoires qui ont pour but de régir les
relations des personnes physiques ou morales assujetties à ce droit
objectif des affaires.
définition organique Le droit des affaires se composent de l’ensemble des règles élaborées

-2
= définition formelle par les pouvoirs compétents et qui régissent les relations des personnes
physiques ou morales assujetties à ce droit objectif des affaires. Ces
règles sont émanées des sources directes ou indirectes.
Dans son sens organique, le droit des affaires se compose de l’ensemble
de règles élaborées par les pouvoirs compétents (pouvoir constituant
pour les règles constitutionnelles, les États pour les conventions
internationales, le Parlement pour les lois organiques et ordinaires et le
Gouvernement pour les décrets et les arrêtés).
définition positive = Le droit des affaires se compose de l'ensemble des règles de ce droit des
définition affaires qui sont effectivement en vigueur dans un État (espace) au cours
cartésienne d’un temps déterminé (publication des lois).
Elle indique que les règles de droit affaires sont élaborées par une
autorité étatique qui garantit aussi leur respect par la sanction qui est
prise par le recours aux juridictions chargées de l'appliquer.

Titre II : Les sources du droit objectif des affaires


Les règles du droit des affaires sont dérivées de plusieurs sources qui participent dans la
création de ses règles. Les sources du droit des affaires sont réparties entre les sources
directes (chapitre I) et les sources indirectes (chapitre II).

Chapitre I : Les sources directes


Les sources directes du droit des affaires sont des sources qui participent d’une manière
directe dans l’élaboration des règles de ce droit objectif des affaires. Les principales
sources directes du droit des affaires sont réparties entre les sources directes supra-
législatives (section I), les sources directes législatives (section II) et les sources directes
infra-législatives (section III).

Section I : les sources directes supra-législatives


Les sources directes supra-législatives du droit des affaires sont des sources qui ont une
portée juridique supérieure aux sources directes législatives et elles se composent de la
Constitution (sous-section I) et les conventions internationales (sous-section II).

Sous-section I : La Constitution


La Constitution constitue une source directe supra-législative du droit objectif des
affaires, car elle contient plusieurs articles qui font les bases d’élaboration des règles de

-3
ce droit objectif des affaires. La Constitution occupe dans la hiérarchie des normes une
place qui la rend supérieure à toutes les autres normes (convention internationale, loi
organique, loi ordinaire et règlements). Ainsi toutes les règles du droit objectif des
affaires doivent se conformer avec les règles de la Constitution. Pour aborder la
Constitution, on va se contenter d’aborder la définition de la Constitution (paragraphe I)
et les dispositions affairistes de la Constitution (paragraphe II).

Paragraphe I : La définition de la Constitution


La Constitution peut être définie, d’un point de vue juridique, comme la loi suprême de
l’Etat. Elle est aussi, toujours d’un point de vue juridique, la norme fondamentale du
système juridique qui est globalement efficace et sanctionné ( 1). La Constitution peut
concerner un État composé, appelé aussi État fédéral (exemple de l’USA) ou peut
concerner un État simple, appelé aussi État uniforme (exemple du Maroc).

Paragraphe II : Les dispositions affairistes de Constitution


Les dispositions du droit des affaires dans Constitution sont précisées par plusieurs
articles de cette Constitution. Au Maroc par exemple, on observe que la Constitution
marocaine garantit :
- "les droits et les libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et
environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la
Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par
le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et
des lois du Royaume" (article 19) ;
- les libertés de création, de publication et d'exposition en matière littéraire et
artistique et de recherche scientifique et technique (article 25) ;
- le droit de la propriété (alinéa 1 de l’article 35) ;
- la liberté d’entreprendre et la libre concurrence (alinéa 3 de l’article 35) ;
- l’interdiction des infractions relatives aux conflits d'intérêts, aux délits d'initié et toutes
infractions d'ordre financier et qui sont sanctionnées par la loi (paragraphe 1 de l’article
36) ;
- l’interdiction du trafic d'influence et de privilèges, l'abus de position dominante et de
monopole, et toutes les autres pratiques contraires aux principes de la concurrence libre

1
() Voir Joël Mekhantar : « Droit politique et constitutionnel », Editions Eska, Paris, 1999, p. 128.

-4
et loyale dans les relations économiques et qui sont sanctionnés par la loi (paragraphe 2
de l’article 36).

Sous-section II : Les conventions internationales


Les conventions internationales (bilatérales, régionales ou multilatérales), appelé aussi
les traités internationaux, constituent une source directe du droit objectif des affaires. Les
conventions internationales concernent plusieurs domaines du droit des affaires (vente
internationale des marchandises, la protection internationale des droits de la propriété
intellectuelle, etc.). Elles sont élaborées par les Etats selon les dispositions de la
convention de Vienne de 1968 relative aux traités internationaux. Pour aborder les
conventions internationales, il faut aborder la nature des conventions internationales
(paragraphe I) et la typologie des conventions internationales (paragraphe II).

Paragraphe I : La nature des conventions internationales


Les conventions internationales (bilatérales, régionales ou multilatérales) sont des
instruments internationaux par lesquels les Etats qui font partie dans ces conventions
internationales transposent ou incorporent les règles de ces conventions internationales
dans leurs législations nationales ou internes. Plusieurs étapes sont entamées par les
États pour conclure les conventions internationales et transposer ou incorporer les règles
de ces conventions internationales dans leurs législations nationales. Elles ont pour
vocation la réalisation des États des principes suivants :
- Le principe du traitement national des droits subjectifs des affaires ;
- Le principe de l’application nationale des dispositions des conventions internationales ;
- Le principe de la territorialité du droit des affaires

Paragraphe II : La typologie des conventions internationales


Les Etats ont conclu plusieurs conventions internationales qui réglementent les domaines
du droit des affaires. Les Etats font recours à la ratification et à l’incorporation des
conventions internationales qui réglementent les domaines du droit des affaires dans
leurs législations nationales. Parmi les principales conventions internationales qui sont
des sources du droit objectif des affaires, on peut citer :
nature de la convention objet de la convention internationale ratification
internationale marocaine
convention de l’Union enregistrement des droits de la 30/07/1917

-5
de Paris de 1883 propriété industrielle
arrangement de Madrid Enregistrement international de la 08/10/1999
de 1891 marque qui aura lieu auprès du bureau
de l’Organisation Mondiale de la
Propriété Internationale (OMPIC).
voir le site : www.wipo.int.
convention de Genève la réglementation internationale des 01/07/1937
de 1930 lettres de change et des billets à ordre
arrangement de Nice de classification internationale des 01/10/1960
1957 produits et des services pour des fins
d’enregistrement des marques
arrangement de La classification internationale des 12/2/2013
Locarno de 1968 dessins et des modèles industriels et
qui est administré par l'Organisation
Mondiale de la Propriété Industrielle
(OMPI) (une liste de 32 classes et 219
sous-classes accompagnées de notes
explicatives et une liste qui comprend
6797 indications de différents types de
produits constituant des dessins ou des
modèles industriels)
convention de vienne les contrats la vente internationale des n’est pas encore
de 1981 marchandises et qui vise la sécurisation ratifié
des échanges commerciaux et la
réduction du coût des opérations de
marchandises
accord de Marrakech de l’harmonisation des législations 01/01/1995
1994 nationales relatives à la propriété
industrielle

Section II : Les sources législatives

-6
Le droit des affaires est une branche entière du droit privé. Il tire aussi son existence des
branches du droit public. Plusieurs sources législatives du droit des affaires, c’est-à-dire
plusieurs lois organiques ou ordinaires, participent dans l’élaboration et l’application du
droit des affaires. Il existe une approche privatiste et une approche publiciste
du droit des affaires. Les sources législatives du droit des affaires sont composées des lois
organiques et aux lois organiques et aux lois ordinaires. Ainsi le droit des affaires est un
phénomène législatif, ce qui veut dire qu’il fait référence aux lois organiques et aux lois
ordinaires. Pour aborder les sources législatives, il faut aborder les lois organiques (sous-
section I) et les lois ordinaires (sous-section II).

Sous-section I : Les lois organiques


Les lois organiques sont des sources directes supra-législatives du droit des affaires. Elles
sont prévues par le pouvoir constituant qui les relie avec certaines dispositions
constitutionnelles. Pour aborder les lois organiques, on va se contenter d’aborder la
nature des lois organiques (paragraphe I) et les dispositions affairistes des lois
organiques (paragraphe II).

Paragraphe I : La nature des lois organiques


Les lois organiques sont apparues progressivement en France lors de la première, la
seconde et la troisième République française. Elles désignent davantage un domaine
qu’une véritable catégorie de normes juridiques constitutionnelle. Elles sont prévues par
la Constitution et ont pour objet, selon la procédure particulière que celle-ci détermine,
de préciser ou de compléter les dispositions des textes constitutionnels qui les
prévoit. Elles déterminent donc les conditions et les modalités d’application de certaines
dispositions constitutionnelles.

Paragraphe II : Les dispositions affairistes des lois organiques


Les lois organiques qui sont des lois prévues dans la Constitution peuvent concerner des
domaines du droit objectif des affaires. Par exemple, la Constitution marocaine de 2011
contient des lois organiques qui concernent d’une façon directe ou indirecte le droit
objectif des affaires comme pour :
- la loi organique qui fixe les conditions et les modalités de l’exercice du droit de la grève
(paragraphe 2 de l’article 29) ;

-7
- la loi organique qui précise la liste des établissements et des entreprises stratégiques
(seconde alinéa du paragraphe 11 de l’article 49);
- la loi organique qui fixe les modalités de fonctionnement des commissions d’enquête
parlementaires (paragraphe 5 de l’article 67) ;
- la loi organique qui fixe les conditions du vote de la loi de finances (paragraphe 1 de
l’article 75).

Sous-section II : Les lois ordinaires


Le droit des affaires a des sources directes législatives qui se composent de plusieurs lois
ordinaires. Ces lois ordinaires qui constituent des sources directes législatives du droit des
affaires font partie du domaine de la loi qui est fixé par la Constitution marocaine. Pour
aborder les sources directes législatives, on va se contenter d’aborder la nature des lois
ordinaires (paragraphe I) et les principales lois ordinaires (paragraphe II).

Paragraphe I : La nature des lois ordinaires


Plusieurs lois ordinaires constituent des sources directes législatives du droit objectif des
affaires. Ces plusieurs lois ordinaires sont votées par le Parlement. Elles sont initiées par le
chef du Gouvernement (projet de loi) ou par les membres du Parlement (proposition de
loi). Elles sont votées par le Parlement selon la procédure établie par la Constitution qui
prévoit une navette entre les deux chambres (Chambre des représentants et Chambre
des conseillers au Maroc). Elles font donc partie du domaine de la loi qui est
expressément déterminé par la Constitution.
Elles font partie du domaine de la loi qui est fixé par l’article 71 ou par d’autres articles de
la Constitution marocaine et qui est différent du domaine règlementaire qui est fixé par
l’article 72 de cette même Constitution marocaine de 20011. Ces plusieurs lois ordinaires
qui font parties des sources légalises du droit objectif des affaires sont fixés par l’article 71
de la Constitution marocaine de 2011 et qui régit les domaines suivants du droit objectif
des affaires :
- le régime fiscal et d’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts ;
- le régime des douanes ;
- le régime des obligations civiles et commerciales, le droit des sociétés et des
coopératives ;
- les droits réels et les régimes des propriétés immobilières publique, privée et collective ;

-8
- le régime des banques, des sociétés d’assurances et des mutuelles ;
- le régime des technologies de l’information et de la communication.
De même plusieurs autres articles de la Constitution marocaine ont prévu d’autres lois
ordinaires qui font sources directes législatives du droit objectif des affaires et qui sont les
lois ordinaires suivantes :
- les libertés de création, de publication et d'exposition en matière littéraire et artistique
et de recherche scientifique et technique (article 25) ;
- le droit de la propriété (alinéa 1 de l’article 35) ;
- la liberté d’entreprendre et la libre concurrence (alinéa 3 de l’article 35) ;
- la loi relative aux infractions relatives aux conflits d’intérêts, aux délits d’initié et
toutes infractions d’ordre financier (article 36).

Paragraphe II : Les principales lois ordinaires


Le droit objectif des affaires est un droit qui se compose d’un panachage de lois
ordinaires. Il se compose des lois appartenant au droit civil (Code des Obligations et des
Contrats et Code de famille) et de plusieurs autres lois ordinaires (loi formant code du
commerce, loi formant code des droits réels, lois relatives aux sociétés commerciales,
etc.). Ainsi le droit objectif des affaires se compose de plusieurs lois ordinaires marocaines
qui constituent des sources directes législatives de ce droit des affaires et dont on
trouve :
nature de la loi objet de la loi Dahir de promulgation B.O
loi relative à la la protection de la propriété la loi N° 17-97 promulguée N° 4778
du
protection de la industrielle et contient 339 par le Dahir N° 1-00-91 du
16/3/2000,
propriété répartis comme suit : 9 Kaada 1420 (15 février p.135
industrielle - les dispositions générales 2000)
communes aux droits de
propriété industrielle (articles
1 à 15) ;
- les dispositions particulières
à la marque (articles 133 à
176) ;
- les dispositions générales

-9
relatives aux actions en
justice communes aux autres
droits (articles 201 à 209) ;
- les dispositions particulières
des actions en justice
relatives à la marque (articles
222 à 229) ;
- les dispositions transitoires
communes aux autres droits
de propriété industrielle
(articles 234 à 239).
loi relative au protection du droit d’auteur loi N° 2-00 promulguée N°
droit d’auteur et et des droits voisins par le Dahir N° 1.00.20 du 4810 du
droits voisins 9 kaada 1420 (15 février 6/7/2000,
2000) tel qu’elle est p. 604.
modifiée et complétée
par la loi N° 34-05
promulguée par le Dahir N° 5400

Nº 1-05-192 du 15 du
moharrem 1427 (14 2/3/2006,
février 2006) p. 325.

loi relative aux protection des signes loi N° 25-06 promulguée N° 5640
signes distinctifs distinctifs d’origine et de par le dahir N°1-08-56 du du
d’origine et de qualité 17 joumada I 1429 (23 mai 19/6/2008,
qualité 2008) pp. 394 à
399
loi relative à création de l’Office Marocain loi N° 13-99 promulguée N° 4776
l’Office Marocain de la propriété industrielle et par le dahir Nº 1-00-71 du du
de la propriété commerciale 9 kaada 1420 (15 février 9/3/2000
industrielle et 2000) (en
commerciale arabe), p.

-10
396
la loi relative aux protection des obtentions loi N° 9-94 promulguée N° 4482 
du 
obtentions végétales par le Dahir Nº 1-96-255
15/5/1997,
végétales du 12 ramadan 1417 (21 p. 523.
janvier 1997)
la loi relative aux La gestion des activités de N° 17-94 promulguée par N° 4318 du
activités de production, d’édition, le Dahir N° 1-95-115 du 27 2/8/1995,
production, d’importation, de Moharrem 1416 (26 juin p. 543
d’édition, distribution, de reproduction 1995)
d'importation, et d’exploitation des
de distribution, vidéogrammes destinés à
de reproduction l’usage privé du public
et d'exploitation
des
vidéogrammes
destinés à
l'usage privé du
public
loi relative aux sociétés loi N° 17-95 promulguée N° 4422
anonymes par le Dahir N° 1-96-124 du du
30 août 1996 telle qu’elle 17/10/1996
est modifiée et , p. 661
complétée par la loi N°
78-12 promulguée par le N° 6492
Dahir N° 1-15-106 du 12 du
chaoual 1437 (29 juillet 21/1/2016,
Lois relatives aux
2015) p. 55
sociétés
loi relative aux sociétés la loi N° 5-96 promulguée N°4478 du
commerciales
commerciales suivantes : par le Dahir N° 1-97-49 du 1/5/1997,
société à responsabilité 13 février 1997 p. 482
limitée (SARL), société en
nom collectif (SNC), société

-11
en commandite simple (SCS),
société en commandite par
action (SCA) et société en
participation (SEP)
la loi relative aux la réglementation des baux loi N° 49-16 promulguée N° 6578
baux d'immeubles ou de locaux à par le Dahir N° 1-16-99 du du
d'immeubles ou usage commercial, industriel 13 chaoual 1437 (18 juillet 15/6/2017,
de locaux à ou artisanal 2016) p. 777
usage
commercial,
industriel ou
artisanal
la loi relative à la la réglementation de la liberté la loi N° 104-12 N° 6280
liberté des prix des prix et de la concurrence promulguée par le Dahir du
et de la N° 1-14-116 du 2 ramadan 7/8/2014,
concurrence 1435 (30/06/2014) p. 3731
la loi bancaire Organisation des la loi N° 103-12 6340 du
établissements de crédit et promulguée par le Dahir 5/3/2015,
des organismes assimilés N° 1-14-193 du 1er rabii I p. 978
1436 (24/12/2014)
la loi relative à la édiction des mesures de la loi N° 31-08 promulguée N° 5932
protection du protection du consommateur par le Dahir 1-11-03 du 14 du
consommateur rabii I 1432 (18 février 7/4/2011,
2011) p. 347
la loi relative aux institution des juridictions la loi N° 53-95 N° 6280
tribunaux de commerciales promulguée par le Dahir du
commerce N° 1-97-65 du 4 chaoual 7/8/2014,
1417 (12 février 1997) p. 3731

-12
la loi formant le régime des obligations et la loi promulguée par le N° 46 du
code des des contrats Dahir du 12/08/1913 12/9/1913,
obligations et p. 78
des contrats
la loi formant Plusieurs dispositions du code la loi N° 70-03 N° 5358
code de la de la famille sont appliquées promulguée par le Dahir du
famille dans les domaines du droit N° 1-04-22 du 12 Hija 1424 6/10/2005,
des affaires comme : (3 février 2004) telle p. 667
- les dispositions du chapitre II qu’elle est modifiée et
du titre I qui traite les motifs complétée par la loi :
de l’interdiction de la capacité - N° 08-09 promulguée N° 5862

et des procédures de son par Dahir N° 1-10-103 du 3 du


établissement (articles 212 à chaabane 1431 (16 juillet 5/8/2010,
223) ; 2010) ; p. 1522 ;

- les dispositions du chapitre - N° 102-15 promulguée


III du titre I qui traite les actes par le Dahir N° 1-16-2 du N° 6680

des interdits (articles 224 à 1er rabii II 1437 (12 janvier du


228) ; 2016) 7/06/2018)

- les dispositions du chapitre II , p. 1266

du Titre II qui traite les


compétentes et les
responsabilités du
représentant légal (articles
235 et 236) ;
- les dispositions du chapitre
III du Titre II qui traite le
contrôle juridictionnel de la
représentation légale (articles
265 à 276).
la loi formant le commerce la loi N° 15-95 promulguée N° 5358
du
code commercial par le Dahir N° 1-96-83 du
6/10/2005,
15 rabii I 1417 qu’elle est p. 667.

-13
modifiée et complétée
par :
- loi N° 15-95 promulguée N° 6680

par le Dahir N° 1-18-14 du 5 du


joumada II 1439 (22 7/06/2018)
février 2018) ; , p. 1266 ;

- la loi N° 49-15
promulguée par le Dahir N° 6506

N° 1-16-128 du 21 kaada du
1437 (25 août 2016) ; 06/10/201

- la loi 81-14 6,
N° p.

promulguée par le Dahir 1506 ;


N° 1-14-146 du 25 chaoual N° 6292
1435 (22 août 2014) ; du

- la loi 134-12 18/9/2014,



promulguée par le Dahir p. 4084 ;
N °1-14-142 du 25 chaoual
N° 6292
1435 (22 août 2014) ;
du
- la loi N° 32-10
18/09/201
promulguée par le Dahir
4, p.
N° 1-11-147 du 16 ramadan
4083 ;
1432 (17 août 2011) ;
- la loi N° 24-04
N° 5984
promulguée par le Dahir
du
N° 1-11-147 du 16 ramadan
6/10/2011,
1432 (17 août 2011).
p. 2182 ;

N° 5480
du
07/12/200
6, p. 1998.

-14
la loi formant les droits réels loi N° 39-08 promulguée N° 5998
code des droits par le Dahir N° 1-11-178 du du
réels 22/11/2011 24/11/2011
(en
arabe), p.
5587
la loi formant les assurances loi N° 17-99 promulguée N° 5054
code des par le Dahir N° 1-02-238 du du
assurances 25 rejeb 1423 (03/10/2002) 07/11/2002
telle qu’elle est modifiée , p. 1154
et complétée par la loi N°
39-05 promulguée par le N° 5404
Dahir N° 1-06-17 du 15 du
moharrem 1427 16/3/2006,
(14/02/2006) p. 511
la loi formant les contraventions, les délits la loi de 1962 promulguée N° 2640
code pénal et les crimes et leurs peines. Il par le Dahir N° 1-59-415 du bis
incrimine et réprime certains 28 joumada II 1382 (26 du5/6/196
comportements affairiste, et novembre 1962) 3, p. 843
ce lorsque :
- leur auteur a agi dans le
cadre d’une entreprise ;
- l’auteur a profité de certains
mécanismes de
fonctionnement des affaires
soit pour son propre compte
ou pour le compte de son
entreprise.
Les infractions des affaires
sont des délits
professionnels, de
spécialistes ou d’initiés,

-15
agissant dans le cadre de leur
activité professionnelle ou
industrielle. Ces infractions
des affaires ont pour cadre ou
pour moyen l’entreprise. On
distingue deux types
d’infractions des affaires :
- les infractions qui ont un
rapport avec l’entreprise :
c’est-à-dire elles ne peuvent
être commises que dans le
cadre d’une entreprise
(exemples des infractions à la
législation des sociétés
commerciales et
des infractions à la législation
du travail, à d’hygiène et à la
sécurité des salariés, etc.) ;
- les infractions qui n’ont
qu’un rapport occasionnel
avec l’entreprise, c’est-à-dire
elles peuvent être commises
en dehors du cadre de
l’entreprise (exemples du vol,
escroquerie, abus de
confiance, recel, faux, fraudes
fiscales ou douanières,
pollutions, etc.).

Section III : Les sources directes infra-législatives


Les règles du droit des affaires ne sont pas toutes classées dans la hiérarchie des normes
marocaines au même niveau juridique. Il existe en effet, une sorte de hiérarchie entre les

-16
sources directes du droit des affaires schématisé par Kelsen par la pyramide des normes.
En plus des sources directes supra-législatives et des sources directes législatives du droit
des affaires, on observe que ce dernier a aussi des sources directes infra-législatives sont
classés dans la pyramide des normes à un niveau juridique inférieur à celui des sources
directes législatives du droit des affaires. Les sources directes infra-législatives se
composent des règlements qui eux-mêmes se composent des décrets et des arrêtés.
Pour aborder les sources directes infra-législatives du droit des affaires, il faut aborder la
nature des sources directes infra-législatives (sous-section I) et la typologie des sources
directes infra-législatives (sous-section II).

Sous-section I : La nature des sources directes infra-législatives


Les sources directe infra-législatives du droit des affaires sont des sources qui occupent
une place inférieure dans la hiérarchie des normes par rapport aux lois ordinaires relatives
à ce même droit des affaires. Les sources directes infra-législatives du droit des affaires se
composent des règlements (décrets et des arrêtés) relatifs aux droits des affaires et qui
occupent une place inférieure dans la hiérarchie des normes par rapport aux lois
ordinaires relatives à ce même droit des affaires. Les règlements font partie du pouvoir
règlementaire qui est exercé par le chef du Gouvernement. Le chef du Gouvernement
prend des décrets pour appliquer les lois relatives au droit des affaires (pouvoir
règlementaire lié) ou prend des décrets en dehors de l’application des lois relatives au
droit des affaires (pouvoir règlementaire autonome).
Le chef du Gouvernement et les membres du Gouvernement prennent aussi des arrêtés
qui font aussi partie du domaine règlementaire. Les arrêtés sont pris pour l’application
des lois ou des décrets ou pour réglementer des dispositions qui relèvent des domaines
du droit des affaires.

Sous-section II : La typologie des sources directes infra-législatives


Le droit des affaires tire son existence de plusieurs sources directe infra-législatives qui se
composent des décrets et des arrêtés (règlements) par le chef du Gouvernement ou par
les autres membres du Gouvernement. Pour aborder la typologie des sources directes
infra-législatives du droit des affaires, il faut aborder les décrets (paragraphe I) et les
arrêtés (paragraphe II).

Paragraphe I : Les décrets

-17
Plusieurs décrets constituent des sources directes infra-législatives du droit objectif des
affaires. La majorité de ces décrets sont pris pour l’application des lois ordinaires qui
constituent elles-mêmes des sources directes législatives du droit objectif des affaires.
Ces décrets font partie du domaine règlementaire qui est fixé par l’article 72 de la
constitution marocaine et sont pris par le Gouvernement qui exerce le pouvoir
réglementaire pour :
- l’application des lois (pouvoir règlementaire lié) ; ou
- en dehors de l’application des lois (pouvoir règlementaire autonome).
Parmi les décrets qui sont pris pour l’application des lois ordinaires qui constituent des
sources directes du droit, on peut citer, à titre d’exemple :
- le décret N° 2-14-316 du 8 rabii II 1436 (29 janvier 2015) (2) modifiant et complétant le
décret N° 2-00-368 pris par le ministre de l’industrie, du commerce, de l’investissement et
de l’économie numérique pour l’application de la loi N° 23-13 modifiant et complétant la
loi N° 17-99 relative à la protection de la propriété industrielle telle qu’elle a été modifiée
et complété par la loi N° 31-05 ;
 - le décret N° 2-99-71 du 9 hija I 1420 (16 mars 2000) (3) pris conjointement par le ministre
chargé de l'industrie, du commerce et de l'artisanat et le ministre chargé de l'économie et
des finances pour l’application de la loi N° 13-99 portant création de l’Office Marocain de la
Propriété Industrielle et Commerciale ;
- le décret N° 2-96-906 du 9 ramadan 1417 (18 janvier 1997) (4) pris pour l'application du
chapitre II (relatif au registre du commerce) du titre IV du livre premier de la loi n° 15-95
formant Code de commerce ;
- le décret N° 2-94-229 du 10 rabii I 1416 (8 août 1995) (5) pris par le ministre de la
communication pour l’application de la loi n° 17-94 relative aux activités de production,
d’édition, d’importation, de distribution, de reproduction et d’exploitation des
vidéogrammes destinés l’usage privé du public.

Paragraphe II : Les arrêtés


2
() Pour plus d’information sur le décret N° 2-14-316 du 8 rabii II 1436 (29 janvier 2015), prière consulter le B.O
N° 6358 du 7/5/2015, p. 2900.
3
() Pour plus d’information sur le décret N° 2-99-71 du 9 hija I 1420 (16 mars 2000), prière consulter le B.O N°
4778 du 16/03/2000, p. 170.
4
() Pour plus d’information sur le décret N° 2-96-906 du 9 ramadan 1417 (18 janvier 1997), prière consulter le
B.O N° 4454 du 06/02/1997, p. 94.
5
() Pour plus d’information sur le décret N° 2-94-229 du 10 rabii I 1416 (8 août 1995), prière consulter le B.O N°
4323 du 6/11/1995, p. 611.

-18
Parmi les sources directes infra-législatives du droit objectif des affaires, on trouve les
arrêtés. Ces arrêtés sont pris par le Gouvernement pour appliquer des lois ordinaires des
lois ordinaires constituent des sources directes législatives du droit objectif des affaires
ou pour appliquer des décrets qui sont eux-mêmes pris par le Gouvernement pour
appliquer des décrets d’applications de ces mêmes lois ordinaires constituent des sources
directes législatives du droit objectif des affaires. Ils sont pris pour :
- l’application des lois ordinaires des affaires ; ou
- l’application des décrets.
Parmi les arrêtés pris pour l’application des lois ordinaires des affaires on peut citer, à titre
d’exemple, les arrêtés suivants :
- l’arrêté conjoint Nº 206-06 du 7 moharrem 1427 (6 février 2006) (6) pris par le ministre
des finances et de la privatisation et le ministre de l’industrie, du commerce et de la mise
à niveau de l’économie fixant les conditions d’application du chapitre VII relatif de la loi N°
17-97 relative à la protection de la propriété industrielle telle qu’elle est modifiée et
complétée par la loi N° 31-05 ;
- l’arrêté N° 213-05 du 15 hija 1425 (26 janvier 2005) (7) pris par le ministre des finances et
de la privatisation et qui est relatif aux assurances obligatoires ;
- l’arrêté N° 2240-04 du 14 kaada 1425 (27 décembre 2004) (8) pris par le ministre des
finances et de la privatisation et qui est relatif au contrat d’assurance.

Chapitre II : Les sources indirectes du droit objectif des


affaires
Le droit objectif des affaires a plusieurs sources indirectes dont il tire son existence. Ainsi
le législateur peut faire recours à ces sources indirectes pour légiférer des lois ordinaires
qui régissent les relations des personnes assujetties au droit objectif des affaires. Les
principales sources indirectes du droit objectif des affaires sont composées des coutumes
commerciales, de la jurisprudence commerciale, des principes généraux du droit et de la
doctrine. Pour aborder les sources indirectes du droit objectif des affaires, on va se

6
() Pour plus d’information sur l’arrêté conjoint Nº 206-06 du 7 moharrem 1427 (6 février 2006), prière consulter
le B.O Nº 5400 du 02/03/2006, p. 323.
7
() Pour plus d’information sur l’arrêté N° 213-05 du 15 hija 1425 (26 janvier 2005), prière consulter le B.O N°
5292 du 17/2/2005, p. 177.
8
() Pour plus d’information sur l’arrêté N° 2240-04 du 14 kaada 1425 (27 décembre 2004), prière consulter le
B.O N° 5292 du 17/02/2005, p. 166.

-19
contenter d’aborder la coutume commerciale (section I), la jurisprudence commerciale
(section II), les principes généraux du droit (section III) et la doctrine (section IV)

Section I : La coutume commerciale


Certaines règles du droit objectif des affaires ne sont le fruit d'aucun texte, mais se sont
établies peu à peu avec le temps et ont puisé leur autorité avec le temps. Il s'agit des
règles du droit objectif des affaires qui ont été créées par la coutume commerciale. Ainsi
la coutume commerciale constitue une source indirecte du droit objectif des affaires, car
le Parlement fait souvent recours aux règles coutumières et aux usages commerciaux
pour légiférer des règles du droit objectif des affaires.
La coutume commerciale est un usage, une habitude ou une tradition juridiquement
obligatoire. Elle se compose de deux éléments essentiels et qui sont :
- l’élément matériel (la coutume commerciale elle-même) ;
- l’élément moral (obligation de la coutume commerciale).

Section II : La jurisprudence commerciale


La jurisprudence commerciale est une source exogène informelle du droit objectif des
affaires, c’est-à-dire une source indirecte de ce droit objectif des affaires. Elle est à la fois
légale (elle découle des divers textes juridiques) et jurisprudentielle (les magistrats
appuient sur elle pour régler les contentieux commerciaux).
La jurisprudence commerciale est constituée par l'ensemble des décisions habituellement
rendues par les différents tribunaux de commerce, et ce afin de trouver des solutions
pour les contentieux juridiques soulevés entre les personnes et morales dans le domaine
du droit objectif des affaires.

Section III : Les principes généraux du droit


Les principes généraux du droit (national ou international) constituent une source du
droit objectif des affaires. Ces principes généraux du droit varient d’une branche d’un
droit objectif (national ou international) à une autre branche d’un autre droit objectif
(national ou international). Les principes généraux du droit ont été découverts par les
auteurs du droit à une période récente. Leur importance varie entre les domaines du droit
public et les domaines du droit privé. En droit public (national ou international), les
principes généraux du droit occupent une place importante. De même en droit privé

-20
(national ou international), ces principes généraux du droit occupent aussi une place
importante. Parmi les plus importants principes du droit, on peut citer :
- l’accessoire suit le principal ;
- l’égalité devant la loi ;
- nul n’est censé ignorer la loi ;
- l’erreur commune crée le droit ;
- l’enrichissement au détriment d’autrui, etc.
En droit international public, on retrouve la notion des principes généraux du droit dans
l’article 38 du statut de la Cour international de justice qui indique que « les principes
généraux du droit reconnu par les nations civilisées » figurent parmi les sources du droit
applicable par cette Cour (9).

Section IV : La doctrine


La doctrine est une source indirecte du droit objectif des affaires. Certaines règles du
droit objectif des affaires sont le fruit de la doctrine. La doctrine n’est pas une source
directe du droit objectif des affaires, ce qui veut dire qu’elle est une source indirecte de ce
droit de droit objectif des affaires. Elle constitue une source du droit objectif des affaires,
car le Parlement fait souvent recours aux écrits doctrinaux pour légiférer des règles de ce
droit objectif des affaires.

Seconde Partie : Les droits subjectifs des affaires


Le droit des affaires se compose aussi de plusieurs droits subjectifs qui sont des
puissances ou des prérogatives ou des capacités dont bénéficient les personnes
physiques ou morales de ce même droit objectif des affaires. Les droits subjectifs des
affaires se composent des droits qui ont valeur pécuniaire et qui s’exercent soit sur un
bien (droit de propriété) ou entre les personnes physiques ou morales de ce même droit
objectif des affaires (droits personnels ou de créance) ou sur des créations intellectuelles
(droits intellectuels).
Les droits subjectifs des affaires sont tous des droits patrimoniaux. On les appelle aussi
les droits pécuniaires, car ils constituent l'actif du patrimoine d'une personne ou morale
assujettie au droit objectif des affaires. Ainsi les droits subjectifs des affaires sont tous des
droits ayant une valeur pécuniaire, c’est-à-dire tous les droits qui sont évalués en une
9
() Voir François Terré : « Introduction Générale au droit », op. cit., p. 269.

-21
somme d’argent. Pour aborder les droits subjectifs des affaires, on va se contenter
d’aborder la définition des droits subjectifs des affaires (titre I), les sources des droits
subjectifs des affaires (titre II), la typologie des droits subjectifs des affaires (titre III) et
les titulaires des droits subjectifs des affaires (titre IV).

Titre I : La définition des droits subjectifs des affaires


Les droits subjectifs des affaires sont des prérogatives proférées aux personnes
physiques ou morales par ce droit objectif des affaires. Dans tout ordre juridique on
reconnait aux individus des prérogatives, sinon il n’y a pas d’espace de libertés. La
difficulté est de déterminer l’essence de ces prérogatives. Trois grandes définitions
existent dans le domaine des droits subjectifs des affaires et qui sont la définition
subjective, la définition objective et la définition mixte. Pour aborder la définition des
droits subjectifs des affaires, on va se contenter d’aborder la définition subjective
(chapitre I), la définition objective (chapitre II) et la définition mixte (chapitre III).

Chapitre I : La définition subjective


La définition subjective des droits subjectifs des affaires donne une grande importance au
pouvoir, puissance ou à la prérogative conférée par la loi aux personnes physiques ou morales
pour disposer de leurs droits subjectifs des affaires. Ainsi la définition subjective des droits
subjectifs des affaires est tributaire des pouvoirs conférés par le droit objectif des affaires aux
personnes physiques ou morales pour disposer d’une infinité de ces droits subjectifs des affaires.
Elle est inspirée de la théorie juridique volontariste instaurée par la doctrine allemande au cours
du XIXe siècle. Selon cette théorie juridique volontariste, les droits subjectifs sont des pouvoirs de
volonté exercés par les sujets du droit objectif et s’imposent à toute personne tierce de ce même
droit objectif.

Chapitre II : La définition objective


La définition objective des droits subjectifs des affaires donne une grande importance à
l’intérêt protégé par le droit objectif des affaires et dont disposent les personnes
physiques ou morales qui sont assujetties à ce droit objectif des affaires. Ainsi la définition
objective des droits subjectifs des affaires indique que ces derniers sont des intérêts
protégés par le droit objectif des affaires et dont bénéficient les personnes physiques ou
morales qui sont assujetties à ce droit objectif des affaires.

-22
La définition objective des droits subjectifs est défendue par une partie de la doctrine
dont on retrouve " Rudolf Von Ihering" ( 10). "Rudolf Von Ihering" a dit que tout intérêt est
juridiquement protégé. Il est connu pour son livre publié en 1872 et qui est intitulé "Der
Kampf ums Recht" qui veut dire "la lutte pour le droit".

Chapitre III : La définition mixte


Les droits subjectifs des affaires ont une définition mixte et qui les considère comme des
prérogatives particulières ou concrètes (définition subjective) et des intérêts
juridiquement protégés (définition objective). La définition objective des droits subjectifs
des affaires est défendue par une partie de la doctrine dont on trouve "Jean Dabin" (11).
"Jean Dabin" a dit que les droits subjectifs traduisent une relation d’appartenance entre
les intérêts juridiquement protégés par le droit objectif et leurs titulaires et qui sont en
même temps des sujets de ce droit objectif.

Titre II : Les sources des droits subjectifs des affaires


Les actes et faits juridiques sont les deux sources des droits subjectifs des affaires. Les
droits subjectifs des affaires sont les prérogatives (définition large) ou des intérêts
(définition étroite) accordés par le droit objectif des affaires, qui sont aux sujets du droit
objectif des affaires, sont créés par les actes et les faits juridiques. Pour aborder les
sources des droits subjectifs des affaires, il faut aborder les actes juridiques (chapitre I)
et les faits juridiques (chapitre II).

Chapitre I : Les actes juridiques


Les actes juridiques constituent des sources des droits subjectifs de travail. Ils sont des
évènements voulus ou recherchés, susceptibles de produire des effets juridiques et de
faire naître des droits et des obligations recherchés par leurs parties. Pour aborder les
actes juridiques, il faut aborder la définition des actes juridiques (section I), les effets des
actes juridiques (section II) la classification des actes juridiques (section III).

10
() "Rudolf Von Ihering", très connu souvent sous "Ihering" (né à Aurich, qui est une ville dans le land de
Basse-Saxe en Allemagne, le 22 août 1818 et mort à Göttingen, qui est aussi ville dans le land de Basse-Saxe),
fut un juriste allemand et considéré le fondateur de l'école moderne sociologique et historique de droit. Il fut
connu pour son livre publié en 1872 sous le titre de "Der Kampf ums Recht" qui veut dire "la lutte pour le droit".
11
() "Jean Dabin" (né à Liège le 9 juillet 1889 et décédé à Louvain le 13 août 1971) est un juriste belge de
renommée internationale. Il est un grand théoricien du droit naturel et positif.

-23
Section I : La définition des actes juridiques
Les actes juridiques sont des manifestations de volonté accomplie en vue produire des
effets de ce droit. Ils sont des actes volontaires spécialement accomplis par une personne
physique ou morale pour produire dans le cadre et les conditions du droit objectif des
affaires.  L'expression acte juridique désigne aussi l'acte matériel écrit qui sert de support
à l'opération juridique. On distingue les actes authentiques (actes de l'Etat civil, actes
notariés ou certains actes établis par un huissier de justice) et les actes sous seing privé
(écrits et signés directement entre deux personnes) mais qui n'ont pas la même force que
les actes authentiques.

Section II : Les effets des actes juridiques


Les actes juridiques valablement formés produisent leurs effets à l’égard des parties
contractantes, c’est-à-dire que les parties doivent respecter leurs actes et les effets qu’ils
produisent. En principe, les actes ne produisent aucun effet à l’égard des tiers.
Les effets du contrat sont soumis à trois principes juridiques et qui sont :
- le principe de la force obligatoire du contrat : c’est-à-dire le contrat s’impose aux
parties ;
- le principe de l’effet relatif du contrat : c’est-à-dire le contrat ne s’impose pas aux
personnes étrangères à ce contrat, c’est-à-dire aux tiers ;
- la principe de l’opposabilité du contrat aux tiers : c’est-à-dire le contrat crée une
situation juridique qui ne peut pas être ignorée par les tiers.
Les effets des actes juridiques ne sont pas nécessairement liés avec la création des droits
subjectifs des affaires. Certains actes juridiques ont pour objet de constater l'existence
d'un acte juridique, d'autres, de le modifier, d'autres, de le transmettre. Enfin, certains
actes juridiques peuvent avoir pour but d'éteindre un droit subjectif des affaires. Un acte
juridique peut avoir pour effet de transmettre des droits subjectifs des affaires (exemple
du testament qui transmet la propriété de ses biens à telle ou telle personne physique ou
morale).

Section III : La classification des actes juridiques


Les actes juridiques peuvent être classés selon divers angles. Mais d’une façon générale,
les actes juridiques sont classés selon leurs :

-24
- parties : les actes juridiques unilatéraux (exemple de donation), les actes juridiques
bilatéraux (exemple d’un contrat de crédit) et les actes juridiques multilatéraux
(convention collective).
- buts : les actes juridiques conservatoires (exemple de l’hypothèque), les actes juridiques
d’administration (exemple du contrat de bail d’un local commercial) et les actes juridiques
de disposition (exemple du contrat de vente d’un fonds de commerce) ;
- leurs formes : les actes juridiques authentiques qui sont rédigés par des officiers publics
(exemple de l’acte notarial relatif à la vente d’un fonds de commerce) et les actes
juridiques sous seing privé qui sont rédigés par des personnes privées (exemple du
contrat simple relatif à un bail commercial, industriel ou artisanal).

Chapitre II : Les faits juridiques


Parmi les sources des droits subjectifs des affaires, on trouve les faits juridiques qui sont
des événements capables de produire des effets du droit. Les faits juridiques sont émanés
des événements volontaires ou involontaires. Pour aborder les faits juridiques, on va se
contenter d’aborder la définition des faits juridiques (section I), les effets des faits
juridiques (section II) et la typologie des faits juridiques (section III).

Section I : La définition des faits juridiques


Les faits juridiques sont des évènements ou des actions qui engendrent des effets de
droit objectif des affaires, et ce avec la volonté des intéressés (faits juridiques humains ou
volontaires) ou indépendamment de leur volonté (faits juridiques naturels ou
involontaires). Ils engendrent des effets juridiques capables de créer des droits subjectifs
des affaires. Les effets juridiques qu’engendrent les faits juridiques n’ont pas été
recherchés par les sujets du droit objectif des affaires.

Section II : Les effets des faits juridiques


Les faits juridiques entrainent la création, la transmission ou l'extinction des droits
subjectifs des affaires et de leurs obligations. Dans les faits juridiques, les effets de droit
objectif des affaires sont déterminés par le droit objectif des affaires et non pas issus de la
volonté des partis de la relation juridique comme dans le cas des actes juridiques.

Section III : La typologie des faits juridiques

-25
Les faits juridiques sont très nombreux et très divers. Ils sont répartis entre des faits
juridiques humains et des faits juridiques naturels. Pour aborder la typologie des faits
juridiques, il faut aborder les faits juridiques humains (sous-section I) et les faits
juridiques naturels (sous-section II).

Sous-section III : Les faits juridiques humains


Les faits juridiques humains, appelés aussi les faits juridiques volontaires, sont des
sources des droits subjectifs des affaires. Ils se créent par la volonté des parties de la
relation des affaires. Ils peuvent être des faits juridiques volontaires licites ou illicites.
Pour aborder les faits juridiques humains, on va se contenter d’aborder la définition des
faits juridiques humains (paragraphe I) et la typologie des faits juridiques humains
(paragraphe II).

Paragraphe I : La définition des faits juridiques humains


Les faits juridiques humains sont des faits de l'homme. En droit objectif des affaires, les
faits juridiques humains sont des faits recherchés ou voulus par les parties de la relation
des affaires. Ils sont aussi des actions volontaires, voulues ou recherchées par les parties
de la relation des affaires et qui sont soit des personnes physiques (exemple des
commerçants) ou des personnes morales (exemple des sociétés commerciales).

Paragraphe II : La typologie des faits juridiques humains


Les parties de la relation des affaires peuvent recourir à des faits juridiques humains licites
et à des faits juridiques humains illicites. Ainsi les faits juridiques humains sont répartis
entre les faits juridiques humains licites et illicites. Pour aborder la typologie des faits

juridiques humains, il faut aborder les faits juridiques humains licites (I) et les faits
juridiques humains illicites (II).

I- Les faits juridiques humains licites


Les faits juridiques humains licites sont des faits prévus par le droit objectif des affaires. Ils
sont des faits juridiques accomplis par les parties de la relation des affaires qui
s’échangent entre elles les droits subjectifs des affaires, tout en respectant les
dispositions du droit objectif des affaires. Ils sont aussi des faits juridiques qui ne causent
pas intentionnellement des dommages entre les parties de relation des affaires ou à
l’autrui (exemple de la donation d’un chèque avec provision, de la vente d’un fonds de

-26
commerce, de la location d’un local commercial, de l’hypothèque, de la création d’une
société commerciale, etc.).

II- Les faits juridiques humains illicites


Les faits juridiques humains illicites sont des faits qui ne sont prévus ou qui sont interdits
par le droit objectif des affaires. Ils sont des faits juridiques accomplis par les parties de la
relation des affaires qui s’échangent entre elles les droits subjectifs des affaires, tout en
violant les dispositions du droit objectif des affaires. Ils sont aussi des faits juridiques qui
causent intentionnellement des dommages entre les parties de relation des affaires ou à
l’autrui (exemple de la donation d’un chèque sans provision, de l’escroquerie, de la
contrefaçon et du dumping et qui sont soit des crimes, des délits ou des contraventions
dans les domaines des affaires et qui sont sanctionnés par le droit pénal).

Sous-section II : Les faits juridiques naturels


Les faits juridiques naturels ou involontaires sont des sources des droits subjectifs des
affaires. Ils se cirent en dehors des volontés des parties de la relation des affaires. Ils
peuvent être des faits juridiques involontaires biologiques ou faits juridiques involontaires
physiques. Pour aborder les faits juridiques involontaires, on va se contenter d’aborder la
définition des faits juridiques naturels (paragraphe I) et la typologie des faits
juridiques naturels (paragraphe II).

Paragraphe I : La définition des faits juridiques naturels


Les faits juridiques naturels sont des faits qui émanent en dehors des volontés des parties de la
relation des affaires. Ils sont donc des faits juridiques non recherchés ou non voulus par les parties
de la relation des affaires. Ils se créent par la nature des choses et engendrent l’échange des
droits subjectifs entre les parties de la relation juridique.

Paragraphe II : La typologie des faits juridiques naturels


Les faits juridiques naturels peuvent résulter de la nature biologique ou de la nature physique. Ils sont
donc répartis entre des faits juridiques naturels biologiques et les faits juridiques naturels physiques.
Pour aborder la typologie des faits juridiques naturels, il faut aborder les faits juridiques naturels
biologiques (I) et les faits juridiques naturels physiques (II).

I- Les faits juridiques naturels biologiques


Les faits juridiques naturels biologiques sont des faits juridiques qui se créent en dehors
de des volontés par parties de la relation des affaires. Ils émanent de la nature biologique
des parties de la relation des affaires. Le droit objectif des affaires attache des effets

-27
juridiques aux faits juridiques naturels biologiques (exemple de la naissance d’une
personne qui pourra hériter un fonds de commerce, de la mort d’un commerçant titulaire
d’un fonds de commerce, de la majorité, de l’état physique ou mental, etc.).

II- Les faits juridiques naturels physiques


Les faits juridiques naturels physiques sont des faits juridiques qui se créent en dehors de
des volontés par parties de la relation des affaires. Ils émanent de la nature physique des
choses qui entourent les parties de la relation des affaires. Ils sont des évènements
juridiques imprévisibles et insurmontables (exemple de la force majeure, de l’incendie qui
ravage une entreprise, du simple écoulement du temps, etc.). Le droit objectif des
affaires attache des effets juridiques aux faits juridiques naturels physiques.

Titre III : La typologie des droits subjectifs des affaires


Les droits subjectifs des affaires sont classés en trois catégories. Ils sont soit des droits
réels, des droits personnels ou des droits intellectuels. Les droits réels sont en relation
avec la propriété des choses, les droits personnels sont en relation avec une liaison
personnelle et enfin les droits intellectuels sont en relation avec la créativité
intellectuelle.
Le droit civil marocain fait une distinction entre les droits réels (droits sur des choses) et
les droits personnels (droits de créance) et les droits intellectuels. En dehors des droits
individuels (droit au nom, droit à la nationalité, droit à l’honneur, droit au vote, droit de
l’autorité familiale, etc.), tous les droits dont une personne physique ou morale est
titulaire sont des droits réels, des droits personnels ou des droits intellectuels. Pour
aborder les la classification des droits subjectifs des affaires, il faut aborder les droits
réels (chapitre I), les droits personnels (chapitre II) et les droits intellectuels (chapitre
III).

Chapitre I : Les droits réels


Les droits réels sont exercés sur les choses détenues par les personnes physiques ou
morales du droit objectif des affaires. Ils sont des droits réels principaux ou des droits
réels accessoires. Pour aborder les droits réels, il faut aborder la définition des droits
réels (section I), l’acquisition des droits réels (section II), la transmission des droits réels
(section III) et la typologie des droits réels (section IV).

-28
Section I : La définition des droits réels
Les droits réels, appelés aussi ou de jouissance, sont ceux qui expliquent l’utilité des
choses en elle-même (jus in res). Ce sont des droits qui permettent de jouir des choses
des avantages quels puissent fournir. Ils portent sur des choses corporelles ou
incorporelles. Ils sont aussi des rapports juridiques directs et immédiats entre les
personnes physiques ou morales assujetties au droit objectif des affaires et les choses
corporelles ou incorporelles. Ils s’imposent au respect de tous, autrement dit, ils ont un
effet juridique absolu. Ils confèrent à leurs titulaires un pouvoir direct et immédiat (vente,
donation, legs, etc.) sur des choses corporelles ou incorporelles, et ce sans passer par
l’intermédiaire d’une autre personne (exemple du droit de propriété). Ils se composent
de deux éléments : la personne physique ou morale titulaire du droit réel (sujet actif du
droit objectif des affaires) et la chose corporelle ou incorporelle objet du droit réel.

Section II : L’acquisition des droits réels


Les droits réels s’acquièrent par les personnes physiques ou morales du droit des affaires
par l’une des manières suivantes :
- par libre consentement (exemple du contrat de vente ou de la donation d’un fonds de
commerce) ;
- par effet de la loi (exemple de la voie successorale) ;
- par l’expropriation qui peut se faire par l’Etat et ses démembrements ou par les
collectivités territoriales et qui jouissent du droit d’occupation et d’expropriation des
biens immobiles en contrepartie d’une équitable indemnisation et sans avoir à se
soumettre à la procédure habituelle d’acquisition de gré à gré.

Section III : La transmission des droits réels


La plupart des droits réels peuvent être transmis facilement. Un propriétaire, un
usufruitier ont la possibilité de transférer, sans rencontrer beaucoup d’obstacles, les
pouvoirs ou les prérogatives qu’ils possèdent sur leurs biens mobiles ou immobiles
(vente, donation, legs, etc.).

Section IV : La typologie des droits réels


Les droits réels se composent de deux types de droits réels. Ils se composent de droits
réels principaux (appelés aussi les droits de jouissance) et de droits réels accessoires et

-29
qui sont dérivés des droits réels principaux. Pour aborder la typologie des droits réels, il
faut aborder les droits réels principaux (sous-section I) et les droits réels accessoires
(sous-section II).

Sous-section I : Les droits réels principaux


Parmi les droits réels, on retrouve les droits réels principaux. Ils portent directement sur les
choses et sans aucune intermédiation pendant la jouissance des titulaires de ces droits réels
principaux. Pour aborder les droits réels principaux, il faut aborder la nature des droits réels
principaux (paragraphe I) et la typologie des droits réels principaux (paragraphe II).

Paragraphe I : La nature des droits réels principaux


Les droits réels principaux sont les droits qui existent indépendamment de tout droit
personnel ou de créance. Les droits réels principaux s’exercent par leur titulaire sur les
choses qui font objet de ces droits réels principaux. Ils donnent à leur titulaire le pouvoir
de tirer bénéfice directement d’une chose le tout ou une partie de son utilité
économique.

Paragraphe II : La typologie des droits réels principaux


Les droits réels principaux se composent de deux catégories de droits réels et qui sont : le
droit de propriété et les démembrements de ce droit de propriété. Pour aborder la
typologie des droits réels principaux, il faut aborder le droit de propriété (I) et les
démembrements du droit de propriété (II).

I- Le droit de propriété
Le droit de propriété est un droit réel principal qui compose avec ses démembrements la
liste des droits réels principaux. Il est considéré un droit principal car il porte directement
sur les choses ou les biens qui font son objet. Pour aborder le droit réel, on va se
contenter d’aborder la définition du droit de propriété (A), l’acquisition du droit de
propriété (B), les caractères du droit de propriété (C) et les pouvoirs du titulaire du droit
de propriété (C).

A- La définition du droit de propriété 


Le droit de propriété est un droit qui porte sur la propriété des choses ou des biens. Il
s’attache donc à la propriété des choses ou des biens par les personnes physiques ou
morales du droit des affaires, d’où son appellation par le droit réel principal.

B- L’acquisition du droit de propriété 


-30
Le droit de propriété est un droit qui s’acquiert par les personnes physiques ou morales
du droit des affaires. Il s’acquiert par l’une des façons suivantes :
- par un contrat (à titre onéreux ou à titre gratuit) ;
- par la voie successorale ;
- par la prescription acquisitive.

C- Les caractères du droit de propriété


La doctrine reconnait trois caractères au droit de la propriété et qui sont :
- le caractère perpétuel : le droit de propriété subsiste autant que sa chose subsiste ;
- le caractère exclusif : le droit de propriété est exercé, sur une chose qui appartient, en
principe, à un seul propriétaire. 
- le caractère absolu : le propriétaire peut disposer, d’une façon absolue, de la chose objet
du droit de propriété comme il veut.

D- Les pouvoirs du titulaire du droit de propriété


Le titulaire du droit de propriété jouit de plusieurs pouvoirs sur le droit de propriété. Ils se
composent des droits qui sont dérivés du droit de propriété. L’ensemble des pouvoirs
dont jouit le titulaire du droit de propriété se composent de trois pouvoirs qui donnent
des attributs au propriétaire d’une chose et qui sont :
- usus : il signifie user de la chose par le propriétaire qui peut se servir de la chose ou peut
la laisser inutilisée ;
- fructus : qui signifie jouir de la chose par son propriétaire qui dispose du droit de
fructifier son bien sur cette chose ou de le laisser improductif ;
- abusus : il signifie disposer de la chose par son propriétaire qui peut manipuler cette
chose de la manière qu’il veut (la vendre, la donner, la détruire, l’abandonner, etc.).

II- Les démembrements du droit de propriété


Les démembrements du droit de propriété se composent des droits qui ne donnent à leurs
titulaires qu’une partie des prérogatives attachées au droit de propriété. Ils se composent de trois
types de droits et qui sont l’usufruit, la servitude et l’emphytéose. Pour aborder la typologie des
démembrements du droit de propriété, il faut aborder l’usufruit (A), la servitude (B) et
l’emphytéose (C).

A- L’usufruit

-31
L’usufruit est un droit qui fait partie des démembrements du droit de propriété. Il
regroupe le droit d’user de la chose (usus) et le droit de jouir en même temps de cette
chose (fructus). Il confère donc à son titulaire l’usus et le fructus de la chose, tandis que le
droit d’aliéner la chose (abusus) se trouve entre les mains d’une autre personne (le nu-
propriétaire). Au Maroc, l’usufruit est régi par l’article 79 du code des droits réels.

B- La servitude
La servitude est un droit qui fait partie des démembrements du droit de propriété. Elle est
une charge établie sur un immeuble, le fonds servant, pour l’utilité d’un autre immeuble
dit fonds dominant. Elle confère à une tierce personne le droit de servir des utilités d’un
immeuble voisin (droit du passage, droit d’user de l’eau, etc.). Au Maroc, la servitude est
régie par l’article 108 du Dahir du 2 juin 1915 fixant la législation applicable aux immeubles
immatriculés.

C- L’emphytéose
L’emphytéose est un droit qui fait partie des démembrements du droit de propriété. Elle
est droit qui donne au locataire d’une chose de disposer de cette chose pour une durée
de location qui varie entre 18 et 50 ans. Au Maroc, l’emphytéose est régie par les articles
121 à 129 du code des droits réels.

Paragraphe II : Les droits réels accessoires


Parmi les droits réels, on trouve les droits réels accessoires. Ils sont considérés comme
des suretés réelles exercées sur les choses objets des droits réels principaux. Ils sont liés à
une créance entre les titulaires des droits réels principaux intermédiation pendant la
jouissance des titulaires de ces droits réels principaux. Pour aborder les droits réels
accessoires, il faut aborder la nature des droits réels accessoires (I), le but des droits
réels accessoires (II) et la typologie des droits réels accessoires (III).

I- La nature des droits réels accessoires


les droits réels accessoires à une créance  portent  directement sur  les choses
et permettent aux propriétaires d'accéder aux utilités de ces choses. Ils sont dits
accessoires  lorsqu'ils  ne sont pas des droits  principaux. Ils sont aussi des suretés réelles
exercées par les créanciers sur les biens mobiles ou immobiles de leurs débiteurs. Ils sont
des droits liés à l’existence des créances entre les créanciers et les débiteurs propriétaires
des biens mobiles ou immobiles sur lesquels s’exercent ces droits réels accessoires.

-32
II- Le but des droits réels accessoires
Les droits réels accessoires ont pour but de garantir le recouvrement ou le paiement de la
créance qui existe entre les créanciers bénéficiaires de ces droits réels accessoires et le
débiteur. Ils permettent au créancier de mettre sa main sur les choses mobiles ou
immobiles de son créancier pour garantir le recouvrement d’une dette.

III- La typologie des droits réels accessoires 


Les droits réels accessoires peuvent porter sur des immeubles ou sur des meubles. Ainsi
leur classification fait distinguer entre les droits réels accessoires qui portent sur les
immeubles et entre droits réels accessoires qui portent sur les meubles. Pour aborder la
typologie des droits réels accessoires, il faut aborder l’hypothèque (A), le gage (B) et le
nantissement (C).

A- L’hypothèque
Les droits réels accessoires portant sur les immeubles concernent l’hypothèque. Il s’agit de
l’hypothèque portant sur un ou plusieurs immeubles déterminés du débiteur. Même si le
propriétaire reste en possession de l’immeuble objet de l’hypothèque, il faut signaler que le
créancier dispose du droit de faire saisir l’immeuble objet de cette hypothèque et le vendre pour
se faire payer par préférence sur son prix du montant de sa dette. Pour aborder l’hypothèque, il
faut aborder la définition de l’hypothèque et la typologie de l’hypothèque.

1- La définition de l’hypothèque
L’hypothèque est une garantie que prend un prêteur sur un bien immeuble pour lequel il
a consenti un crédit (article 165 à 213 du C.O.C). Elle permet au créancier de faire saisir le
bien immeuble afin qu'il soit procédé à une vente en justice pour être payé sur le prix au
cas où son propriétaire est devenu insolvable.

2- La typologie de l’hypothèque 
L’hypothèque est divisée dans le code des obligations et des contrats (C.O.C) entre
l’hypothèque conventionnelle et l’hypothèque forcée. L’hypothèque conventionnelle
résulte d’une contractualisation entre le créancier et le débiteur, alors que l’hypothèque
forcée résulte des circonstances qui sont en dehors de la volonté contractuelle. Pour
aborder la typologie de l’hypothèque, il faut aborder l’hypothèque conventionnelle et
l’hypothèque forcée.

2-1- L’hypothèque conventionnelle

-33
L’hypothèque conventionnelle résulte d’une convention et constitue la forme la plus
répandue. Elle permet au débiteur (appelé constituant) de mettre en garantie un bien
immobilier pour couvrir le risque de non-paiement de sa dette à son créancier.

2-2- L’hypothèque forcée 


L’hypothèque forcée est prévue sans l’autorisation du propriétaire. Elle peut être une
hypothèque forcée légale ou judiciaire. Pour aborder l’hypothèque forcée, il faut aborder
l’hypothèque forcée légale et l’hypothèque forcée judiciaire.

2-2-1- L’hypothèque forcée légale 


L’hypothèque forcée légale est accordée au créancier en vertu de la loi selon :
- le statut du créancier (exemple de la garantie des droits de l’épouse ou des incapables) ;
- la nature de la créance (exemple des privilèges du trésor public).

2-2-2- L’hypothèque forcée judiciaire 


L’hypothèque forcée judiciaire est une hypothèque qui résulte d’une condamnation
judiciaire déclenchée par un créancier contre son débiteur qui n’a pas payé une créance
qui est prise en hypothèque par ce créancier.

B- Le gage
Parmi les droits réels accessoires, on trouve le gage qui est un droit réel accessoire qui
porte sur un bien meuble ou corporel. Le gage sert pour garantir au créancier le paiement
d’un montant dû au débiteur. Pour aborder le gage, on va se contenter d’aborder la
nature du gage et les dispositions juridiques du gage.

1- La nature du gage
Le gage est un contrat par lequel le débiteur se dessaisit au profit du créancier d’un bien meuble
pour l’affecter au paiement de sa dette. Le gage est un contrat, civil ou commercial, accessoire à
un contrat principal. Si le gage est civil, son contrat doit obligatoirement un contrat écrit. Le gage
est entendu comme une sûreté avec dépossession, alors que le nantissement est entendu comme
une sûreté sans dépossession.

2- Les dispositions juridiques du gage


Le gage est un nantissement mobilier. Il est régi par les articles 1184 et 1242 du code des
obligations et des contrats. L’article 1184 du code des obligations et des contrats indique que "le
gage confère au créancier le droit de retenir la chose engagée jusqu'à parfait acquittement de la

-34
dette, de la vendre si l'obligation n'est pas acquittée, et d'être payé sur le prix, en cas de vente,
par privilège et préférence à tout autre créancier".

C- Le nantissement
Parmi les droits réels accessoires, on retrouve le nantissement. Si le gage porte sur un
bien meuble (bien corporel), il faut signaler que le nantissement porte sur des biens
incorporels ou moraux. Pour aborder le nantissement, on va se contenter d’aborder la
nature du nantissement et le nantissement du fonds de commerce.

1- La nature du nantissement
Le nantissement est droit réel accessoire qui porte sur les biens incorporels. Il s’agit du
nantissement qui est une garantie, ou une sûreté réelle mobilière portant sur un bien
incorporel (des parts sociales, un fonds de commerce, etc.). Il constitue une garantie pour
le créancier qui obtient un droit sur un bien incorporel de son débiteur. Il est régi par
l’article 1170 du COC et indique que "le nantissement est un contrat par lequel le débiteur,
ou un tiers agissant dans son intérêt, affecte une chose mobilière ou immobilière ou un
droit incorporel à la garantie d'une obligation, et confère au créancier le droit de se payer
sur cette chose, par préférence à tous autres créanciers, au cas où le débiteur manquerait
à le satisfaire".

2- Le nantissement du fonds de commerce


Le nantissement du fonds de commerce est une sûreté réelle constituée sur le fonds de
commerce sans dépossession du débiteur. Il permet au propriétaire du fonds de
commerce de le donner en garantie de ses dettes. Le fonds de commerce est un bien
meuble incorporel constitué par l'ensemble de biens mobiliers affectés à l'exercice d'une
ou des plusieurs activités commerciales. Le nantissement du fonds du commerce est régi
par le chapitre III (articles 106 à 110) du livre II de la loi N° 15-95 formant code du
commerce et qui est promulguée par le Dahir N° 1-96-83 du 15 rabii 1417 (1 août 1996).

Chapitre II : Les droits personnels


Les droits personnels sont des droits qui lient entre une personne appelée le créancier et
une autre personne appelée le débiteur. Ils sont aussi appelés les droits de créance et
permettent à une personne physique ou morale, appelée créancier, d’exiger d’une autre
personne physique ou morale, appelée débiteur, d’exécuter une prestation au profit de la
personne physique ou morale appelée créancier, c’est-à-dire l’accomplissement d’un acte,

-35
on parle d’obligation de faire, de ne pas faire ou de donner. On peut citer comme
exemple du droit personnel, la relation juridique qui se crée entre le commerçant qui
demande un crédit et la banque qui lui accorde ce crédit. Cette relation juridique exige du
commerçant (débiteur) le paiement des échéances au profit de la banque (créancier) qui
lui accorde le crédit.

Chapitre III : Les droits intellectuels


Parmi les droits subjectifs des affaires, on retrouve les droits intellectuels. Ils ne portent
pas sur des choses matérielles et concernent uniquement les choses immatérielles ou
morales des personnes physiques ou morales du droit des affaires. Pour aborder les droits
intellectuels, on va se contenter d’aborder la nature des droits intellectuels (section I) et
la typologie des droits intellectuels (section II).

Section I : la nature des droits intellectuels


Les droits intellectuels sont les droits dont les personnes physiques ou morales du droit
des affaires peuvent toutes seules tirer des profits des choses immatérielles (création
industrielle, ouvrage, pièce théâtrale, etc.) Les droits intellectuels sont des droits moraux
ou financiers qui sont créés par les personnes physiques ou morales du droit des affaires.
Les droits intellectuels se composent des droits qu’ont les personnes physiques ou
morales du droit des affaires sur une :
- création (exemple du droit de brevet d’invention, du dessin et modèle industriel, de la
marque, etc.) ;
- œuvre (exemple du droit d’auteur) ;
- clientèle (exemple du fonds de commerce).

Section II : La typologie des droits intellectuels


Les droits intellectuels font partie de la propriété intellectuelle qui est un domaine
comportant l'ensemble des droits exclusifs accordés sur des créations intellectuelles des
personnes physiques ou morales du droit des affaires. Les droits intellectuels se
composent deux types de droits intellectuels et qui sont : les droits de la propriété
littéraire et artistique et les droits de la propriété industrielle. Pour aborder la typologie
des droits intellectuels, il faut aborder les droits de la propriété littéraire et artistique
(sous-section I) et les droits de la propriété industrielle (sous-section I).

-36
Sous-section I : Les droits de la propriété littéraire et artistique
Parmi les droits intellectuels, on retrouve les droits de la propriété littéraire et artistique.
Les droits d’auteurs et droits voisins ou les droits de la propriété littéraire et artistique et
s'appliquent aux œuvres de l'esprit. Ils sont régis par la loi N° 2-00 relative aux droits
d'auteur et droits voisins et qui est promulguée par le Dahir N° 1-00-20 du 9 Kaada 1420 (15
février 2000).

Sous-section II : Les droits de la propriété industrielle


Parmi les droits intellectuels, on retrouve les droits de la propriété industrielle. la
propriété industrielle, qui regroupe elle-même, d'une part, les créations utilitaires, comme
le brevet d'invention et le certificat d'obtention végétale ou au contraire un droit de
protection sui generis des obtentions végétales, et, d'autre part, les signes distinctifs,
notamment la marque commerciale, le nom de domaine et l'appellation d'origine. Pour
aborder les droits de la propriété industrielle, on va se contenter d’aborder la nature des
droits de la propriété industrielle (paragraphe I) et la typologie des droits de la
propriété industrielle (paragraphe II).

Paragraphe I : La nature des droits de la propriété industrielle


Les droits de la propriété industrielle sont des droits qui désignent les œuvres de l’esprit
(inventions ; dessins et modèles ; emblèmes, noms et images utilisés dans le commerce,
etc.). Les droits de la propriété industrielle sont des droits en relation avec les créations
industrielle de l’esprit humain. Ils permettent la protection et la valorisation des
inventions, des innovations et des créations de l’esprit humain. Ils sont des droits moraux
à caractère extrapatrimonial et qui sont attachés à la personne de l’auteur de l’œuvre. Les
droits de la propriété industrielle traitent, au Maroc, les domaines suivants :
- le brevet d’invention ;
- la marque ;
- le dessin et le modèle industriel ;
- l’indication géographique et l’appellation d’origine.

Paragraphe II : La typologie des droits de la propriété industrielle


La propriété industrielle se compose au Maroc des brevets d'invention, des marques, des
dessins et modèles industriels et des indications géographiques. Tous les droits de la
propriété industrielle sont protégés au Maroc par la loi N° 17-97 relative à la protection de
-37
la propriété industrielle. Pour aborder la typologie des droits de la propriété industrielle,
on va se contenter d’aborder le brevet d’invention (I), la marque (II), le dessin et le
modèle industriel (III) et l’indication géographique et l’appellation d’origine (IV).

I- Le brevet d’invention
Le brevet d'invention est un droit de propriété industrielle. Il peut concerner un produit
ou un procédé qui apporte une solution technique à un problème donné. Il est régi par le
Dahir N° 1-00-91 du 9 Kaada 1420 (15 février 2000) portant promulgation de la loi N° 17-97
relative à la protection de la propriété industrielle. Pour aborder le brevet d’invention, on
va se contenter d’aborder la définition du brevet d’invention (A), les caractères du
brevet d’invention (B), les attributs du titulaire du brevet d’invention (C), l’importance
du brevet d’invention (D), les critères du brevet d’invention (E), la protection du brevet
d’invention (F), le brevet d’invention du salarié (G) et le contentieux du brevet
d’invention (H).

A- La définition du brevet d’invention


L’article 22 de la loi N° 17.97 définit dans son article 22 le brevet d’invention par toute invention
nouvelle, impliquant une activité inventive et susceptible d’application industrielle.
Le brevet d’invention est un titre de propriété industrielle dont l’objet est de protéger une
invention qui apporte une nouvelle solution à un problème technique. L’invention peut consister
en la création d’un nouvel objet ou en l’amélioration d’un objet existant. L’objet de l’invention
peut être un produit (par exemple une molécule, un matériau ou une machine) ou un procédé
(ensemble d’opérations industrielles permettant de fabriquer un produit : procédé de fabrication
du sucre, d’un produit pharmaceutique, d’un matériau de construction, etc.).

B- L’importance du brevet d’invention


Le brevet d’invention a beaucoup d’importance pour son titulaire ou son propriétaire. Le
titulaire brevet d’invention peut, éventuellement de manière conjointe avec d’autres,
utiliser son brevet d’invention ou peut le transférer à une autre personne par le biais de
licence. Pour aborder l’importance du brevet d’invention, on va se contenter d’aborder
l’importance du brevet d’invention pour son inventeur et l’importance du brevet
d’invention pour son utilisateur.

1- L’importance du brevet d’invention pour son inventeur

-38
L’obtention d’un brevet d’invention est d’un intérêt crucial pour tout inventeur. Le brevet
a pour fonction de préserver et rentabiliser toute invention, et permettre à d’autres
avancées de voir le jour. Il reste le meilleur moyen pour l’inventeur de se prémunir contre
toute usurpation de son invention sans son autorisation. Ainsi le brevet d’invention donne
à son inventeur le droit :
- d’interdire à une tierce personne de copier et d’exploiter le brevet d’invention sans
l’accord de son inventeur ;
- de désigner un mandataire qui procède à l’enregistrement du brevet à la place de son
inventeur et qui subtilise ainsi les droits et les bénéfices de l'inventeur ;
- de déposer le brevet d’invention et d’interdire l'exploitation dudit brevet d’invention qui
deviendra alors protégé.

2- L’importance du brevet d’invention pour son utilisateur


Le propriétaire d’un brevet d’invention peut louer son brevet pour une personne
physique ou morale. Il peut ainsi faire valoriser l’actif de son brevet d’invention dans le
cadre d’un contrat de licence. Il peut aussi vendre son brevet dans le cadre d’un contrat
de licence. En termes de communication, le brevet d’invention permet aussi de mettre en
avant les qualités novatrices de la personne physique ou morale (entreprise) utilisatrice
de ce brevet d’invention dans le cadre d’un contrat de licence.
Le Dahir N° 1-00-91 du 9 Kaada 1420 (15 février 2000) portant promulgation de la loi N° 17-
97 relative à la protection de la propriété industrielle prévoit une liste d’exclusion de
brevetabilité (art. 23, 24 et 25) et qui se composent :
- des découvertes ainsi que les théories scientifiques et les méthodes mathématiques ;
- des créations esthétiques ;
- des présentations d’informations ;
- des plans, principes et méthodes dans l’exercice d’activités intellectuelles, en matière
de jeu ou dans le domaine économique ;
- des programmes d’ordinateurs considérés en tant que tels ;
- des inventions contraires à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ;
- des méthodes de traitement chirurgical ou thérapeutique du corps humain ou animal ;
- des méthodes de diagnostic appliquées au corps humain ou animal ;
- des variétés végétales ou races animales ;

-39
- des procédés essentiellement biologiques d’obtention de végétaux ou de sélection de
races d’animales.

C- Les critères du brevet d’invention


Le brevet d’invention doit répondre à certains critères pour que propriétaire tire profit de
son brevet d’invention. Afin de répondre aux critères de brevetabilité, le brevet
d’invention doit remplir les quatre critères suivants :
- La nouveauté, c’est-à-dire il faut que le brevet d’invention n’ait jamais été rendu
accessible à la connaissance du public, avant la date de dépôt de sa demande
d’enregistrement, de quelque moyen que ce soit ;
- L’activité inventive, c’est-à-dire il faut que l’invention découle de manière évidente de
l’état de la technique utilisée ;
- L’invention doit être faite par un homme du métier, c’est-à-dire il faut que l’inventeur
soit un praticien du domaine technique concerné, dispose de connaissances et
d'aptitudes moyennes et possède les connaissances générales dans le domaine
concerné ;
- L’application industrielle, c’est-à-dire il faut que l’invention soit considérée comme
susceptible d'application industrielle et présente une utilité déterminée, probante et
crédible.

F- La protection du brevet d’invention


Le brevet d’invention est un droit exclusif conféré par l'Etat aux personnes physiques ou
morales. Il est protégé pendant une durée limitée sur une invention nouvelle, impliquant
une activité inventive et pouvant avoir une application industrielle.
Le brevet d’invention est un droit territorial, il ne donne à son inventeur des droits que
dans le ou les pays où ce brevet d’invention est déposé et protégé. L’inventeur doit donc
déposer son brevet d’invention dans le pays où il a fait l’invention. Il peut choisir un pays
étranger ou plusieurs pays étrangers dans lequel ou lesquels il préfère protéger son
brevet d’invention. Il peut aussi choisir des Pour aborder la protection du brevet
d’invention, on va se contenter d’aborder la typologie de la protection du brevet
d’invention, la durée de la protection du brevet d’invention et l’importance de la
protection du brevet d’invention.

1- La typologie de la protection du brevet d’invention

-40
Le brevet d’invention n’a d’effet que dans le pays dans lequel il est enregistré et mis en
vigueur. En dehors de ce territoire, quiconque est libre d’exploiter l’invention. L’inventeur
peut protéger son brevet d’invention par le recours à une protection nationale ou
internationale. Pour aborder la typologie de la protection du brevet d’invention, il faut
aborder la protection nationale du brevet d’invention et la protection internationale du
brevet d’invention.

1-1- La protection nationale du brevet d’invention


L’inventeur peut protéger son brevet d’invention par le recours à une protection
nationale dudit brevet d’invention. Il est logique que chaque inventeur préfère d’abord
protéger son brevet d’invention dans son pays natal, et ce avant de réfléchir à le protéger
dans un ou plusieurs pays étrangers. Elle se fait par le dépôt d’une demande de
protection nationale du brevet d’invention qui varie selon chaque pays.
Au Maroc, la demande de protection du brevet d’invention doit être déposée par
l’inventeur, ou son mandataire, auprès de l’Office Marocaine de la Protection Industrielle
et Commerciale (OMPIC). Cette demande de protection du brevet d’invention doit
contenir :
- le formulaire B1 dûment rempli ;
- une description de l'invention ;
- un abrégé (résumé) de l’invention ;
- une ou plusieurs revendications ;
- tout dessin mentionné dans la description.
En cas de désignation d’un mandataire qui s’occupe de la demande du dépôt du brevet
d’invention, une délégation du pouvoir doit être faite pour ce mandataire. 
La protection nationale du brevet d'invention est conditionnée par le paiement des
annuités du brevet en vigueur pour une période de 20 ans maximum. Si le propriétaire ne
paye pas les annuités, son brevet invention tombe dans le domaine public, c’est-à-dire ce
propriétaire ne bénéficie plus de protection de son brevet d'invention qui pourra être
exploité par toute personne physique ou morale.

1-2- La protection internationale du brevet d’invention


L’inventeur peut protéger son brevet d’invention par le recours à une protection
internationale dudit brevet d’invention. L’inventeur doit alors choisir un pays étranger ou

-41
plusieurs pays étrangers s’il souhaite exploiter son brevet d’invention dans ce pays
étranger ou dans un pays de ces plusieurs pays étrangers.
L’inventeur, ou son mandataire, dispose d’un délai de 12 mois après la date du premier
dépôt dans son pays natal, pendant lequel il peut déposer des demandes dans d'autres
pays. Passé ce délai, le brevet d’invention peut être exploité à l'étranger. Il y’a 3 manières
pour déposer le brevet d’invention à l'international :
- dépôt auprès de chaque office national des pays ciblés ;
- dépôt auprès de l'office régional pour des pays adhérents à des systèmes
régionaux (exemple de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle qui couvre
ses 17 États membres) ;
- dépôt auprès de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) pour
bénéficier de l'enregistrement dans tous les pays adhérents au traité de coopération en
matière de brevet et qui regroupe plus de 185 pays membres dont le Maroc.

2- La durée de la protection du brevet d’invention


La protection du brevet d’invention doit avoir lieu dans le territoire où le titre du brevet
d’invention est délivré. Le titre de brevet d’invention protège l’invention pendant une
durée de 20 ans dans le territoire où le brevet d’invention est enregistré. Ainsi le titre du
brevet d’invention est protégé de façon temporaire, pour une période de 20 ans. Après la
période de 20 ans, le titre du brevet d’invention tombe dans le domaine public si son
inventeur ne prolonge pas le délai de sa protection. De même le propriétaire peut
procéder à la prolongation du délai de protection de son brevet d’invention par le
paiement du droit de la prolongation de ce délai de protection.

II- La marque
La marque constitue un droit de la propriété industrielle. Elle est régie, au Maroc, par des
lois nationales et les conventions internationales qui sont ratifiées par le Maroc et
incorporées dans le domaine du droit de la propriété industrielle. Pour aborder la marque,
on va se contenter d’aborder la définition de la marque (A), les caractères de la marque
(B), la typologie de la marque (C), les différentes formes de la marque (D) et
l’enregistrement de la marque (F).

A- La définition de la marque

-42
La marque est définie par l’article 133 de la loi N° 17.97 relative à la protection de la
propriété industrielle telle qu’elle est complétée et modifiée par la loi N° 31.05. L’article
133 de la loi N° 17.97 relative à la protection de la propriété telle qu’elle est complétée et
modifiée par la loi N° 31.05 a défini la marque comme étant « un signe susceptible de
représentation graphique servant à distinguer les produits ou les services d’une personne
physique ou morale ».
La marque est donc un signe permettant à un acteur économique ou social de distinguer
les produits ou les services qu'il distribue des produits ou des services identiques ou
similaires de ses concurrents.

B- Les caractères de la marque


La marque, qui est un droit de propriété industrielle, se caractérise par plusieurs
caractères. Elle est conceptualisée par un signe sensible apposé sur un produit de
fabrique, de commerce ou de service. Sa finalité est de distinguer les produits ou les
services similaires émanant de plusieurs concurrents. Elle constitue donc une richesse
pour la personne physique ou morale. Elle ne se résume pas seulement à des noms et des
symboles, mais elle cristallise les perceptions et les sentiments des consommateurs à
l’égard d’un produit ou d’un service et de ses performances. Elle représente tout ce que
le produit ou le service signifie pour les consommateurs.

C- La typologie de la marque 
La marque peut être une marque de fabrique, de commerce et de service et qui
concernent les produits de fabrique et de commerce et les services. Les marques de
fabrique, de commerce ou de service sont traitées par le titre IV de la loi N° 17-97 relative à
la propriété industrielle (articles 133 à 165). La marque peut être aussi une marque
collective ou une marque de certification. Pour aborder la typologie de la marque, il faut
aborder la marque de fabrique, la marque de commerce, la marque de service, la
marque collective et la marque de certification.

1- La marque de fabrique
La marque de fabrique est un droit de la propriété industrielle. Elle peut être une
dénomination ou un signe de représentation graphique ou sonore qui caractérise
l'activité d’une personne physique ou morale. Elle est aussi l’indication que le fabricant
appose sur les produits qu’il fabrique. Elle est aussi une indication  portée  sur  un  objet

-43
ou un produit par son fabriquant afin d'annoncer sa provenance. Le produit concerné
peut être aussi bien un produit fini ou un produit de base. On peut citer comme des
exemples de la marque de fabrique les marques de fabrique des voitures (Peugeot,
Renault, Hyundai, Ford, etc.).

- Le produit de la marque de fabrique :


Le produit de la marque peut être aussi un produit fini ou un produit semi fini ou de de base.

- Le signe de la marque de fabrique :


Le signe de la marque de fabrique peut être un mot, un slogan, un logo, un dessin, etc.

1-2- Quelques exemples de la marque de fabrique


Nature de la marque image de la marque de fabrique
de fabrique

voiture

-44
habillement

-45
GSM

-46
montre

2- La marque de commerce
La marque de commerce est un droit de la propriété industrielle.

2-1- La définition de la marque de commerce


La marque de commerce est une indication apposée sur le produit à commercer. Elle est
aussi l’indication que le distributeur appose sur les produits qu’il commercialise.

2-2- Les caractères de la marque de commerce


-47
- Elle est rattachée à un produit ou un service ;
- Elle peut coexister avec la marque de fabrique ;
- Elle n’assure plus la fonction d’identification d’origine des produits ;
- Elle est unique ;
- Elle est exclusive.

2-3- L’objet de la marque de commerce


- Elle fait une distinction entre les produits et les services de plusieurs entreprises sur le
marché ;
- Elle donne une réputation aux produits et aux services de plusieurs entreprises

2-4- L’importance de la marque de commerce


- Elle constitue un actif important et précieux pour les entreprises ;
- Elle constitue une richesse pour les entreprises ;

2- Quelques exemples de la marque de commerce


On peut citer comme exemples des marques de commerce le tableau suivant :
Nature de la marque image de la marque de commerce
de commerce
Yaourt

-48
lait

eau

-49
huile

-50
thé

chocolat

-51
3- La marque de service
La marque de service est un droit de la propriété industrielle. Elle est une prestation
rendue par un opérateur à son client. Elle est destinée à accompagner les différents
services rendus par les opérateurs ou les agents économiques (banques, transporteurs,
assurances, hôtels, professions libérales, bureaux d’études et de conseils, etc.). Elle
accompagne les différents reçus rendus par les opérateurs ou les agents économiques. Le
caractère immatériel du service fait perdre à la marque le support concret que constitue
le produit. Elle est donc essentiellement utilisée comme nom ou enseigne du service.
Toutefois, l’enseigne du service se matérialise sur les accessoires utilisés dans le cadre des
services auxquels ils sont destinés (par exemple : étiquette sur une valise, signe apposé
sur des carnets de chèques ou autres documents, etc.). On peut citer comme exemples
des marques de service le tableau suivant :
Nature de la marque de image de la marque de service
service

-52
Service d’assurance

Service bancaire

-53
Service de transport

-54
Service hôtelier

Service des bureaux


d’études et de conseils

-55
4- La marque collective
La marque collective est toute marque exploitée par toute personne respectant un
règlement d’usage établi par le titulaire de l’enregistrement de cette marque collective.
Elle permet de distinguer les produits ou les services de ses membres de ceux d’autres
entités. L’utilisation de la marque collective se fait à travers le respect d’un règlement
d’usage. Elle s'applique à un produit ou un service qui respecte certaines normes
précisées dans le règlement de son enregistrement. Elle ne peut faire l’objet ni de
cession, ni de gage, ni d’aucune mesure d’exécution forcée. Elle peut être transmise à une
autre personne morale. Elle peut être exploitée par toute personne respectant le
règlement d’usage établi par le titulaire de l’enregistrement (la jurisprudence exige que le
règlement d’usage soit annexé au dépôt). Elle peut appartenir à une ou plusieurs
entreprises et doit être constituée par un signe distinctif, autorisé et disponible.

-56
La marque collective est régie par l’article 166 de la loi N° 17-97 relative la propriété
industrielle et qui indique qu’une marque est collective : « lorsqu’elle peut être exploitée
par toute personne respectant un règlement d’usage établi par le titulaire de
l’enregistrement ».

On peut citer comme exemples des marques collectives le tableau suivant :


Nature de la marque de collective image de la marque de service
Selle traditionnelle marocaine

Fusil traditionnel marocain

Savon noir (Maroc)

Musée de la diète
méditerranéenne Chefchaouen
(Maroc)

-57
Villages vacances de Blajoux
(France)

Course des chevaux (France)

Miel d’oranger du Maroc

Miel d’oranger de la France

Miel d’oranger du Mexique

5- La marque de certification
Plusieurs pays prévoient la protection des marques de certification. Les marques de
certification peuvent être utilisées par n’importe quelle personne qui respecte les critères
définis par le titulaire de la marque. Elle est généralement accordée à des produits
respectant des normes définies mais ne sont pas réservées aux membres d'une entité.

-58
Elle peut être utilisée par quiconque qui veut certifier que les produits en question
respectent certaines normes établies. La marque de certification est généralement
accordée à un produit respectant des normes définies. Le label utilisé comme marque de
certification sera la preuve que les produits de l'entreprise répondent aux normes
précises exigées pour l'utilisation de cette marque. On peut citer comme un exemple du
la marque de certification, la marque de certification « ISO 9000 » qui est reconnue sur le
plan international.
Au Maroc, la marque de certification a exclusivement une fonction de garantie indiquée
par l’alinéa 2 de l’article 166 de la loi N° 17-97 relative la propriété industrielle. Elle
s’applique « ...au produit ou service qui présente notamment, quant à sa nature, ses
propriétés ou ses qualités, des caractères précisés dans son règlement » (même alinéa 2
de l’article 166). L’usage de la marque de certification implique l’appartenance à une
personne morale (art. 172), alors que son dépôt peut être effectué par toute personne
morale qui n’est ni fabricant, ni importateur, ni vendeur de produits ou de services
(l’article 171). On peut citer comme exemples des marques certification le tableau
suivant :
Nature de la marque de certification image de la marque de certification
Restauration (Maroc)

Transport aérien (Maroc)

-59
Services postaux (Maroc)

Management (Maroc)

Certification (Maroc)

Système de lutte anti-corruption (Maroc)

D- Les différentes formes de la marque 


Puisque la marque est un signe susceptible de représentation graphique servant à
distinguer les produits ou services d’une personne physique ou morale, cette marque
peut prendre des formes différentes. Elle peut prendre la forme d’une dénomination qui

-60
se lit (marque nominale ou verbale), la forme d’une figure qui s’adresse à la vue (marque
figurative), la forme d’une dénomination et d’une figure en même temps (marque
complexe ou semi-figurative), la forme d’un son qui s’entend (marque sonore), la forme
d’une odeur qui se sent (marque olfactive) ou enfin la forme de trois dimensions (marque
tridimensionnelle). D’une façon générale, les différentes formes de la marque sont
composées de :
- la marque nominale (exemple du nom de la voiture « Citroën » dérivée du Non familial
de son inventeur "André Citroën" (1878-1935)) ;
- la marque figurative (exemple de la figure de la voiture Citroën) ;
- la marque complexe (exemple du nom et de la figure de la voiture Citroën) ;
- la marque sonore (exemple de la bande sonore du Poste Maroc et qui est « le contact
qui vous facilite la vie » ou du Maroc Télécom et qui est « un monde nouveau vous
appelle ») ;
- la marque olfactive (exemple de l’odeur du parfum parisien « Fotolia ») ;
- la marque tridimensionnelle (exemple de l’image de la chaussure « Nike »).

E- L’enregistrement de la marque 
La marque constitue un actif immatériel valorisable de la personne physique ou morale
qui en titulaire ou propriétaire. La protection de la marque est obtenue grâce à son
enregistrement auprès de l’organisme chargé de cet enregistrement. L’enregistrement
de la marque est accordé à toute personne physique ou morale qui dépose un signe à
titre de marque. Il peut concerner une ou plusieurs catégories de produits ou de services.
L’enregistrement de la marque est obtenu grâce au dépôt d’une demande
d’enregistrement de cette marque auprès de l’organisme officiel (national ou étranger)
ou l’organisme international chargé de l’enregistrement des marques. L’enregistrement
de la marque doit être entretenu afin de conserver, voire d’augmenter la valeur de cette
marque. De même, il faut procéder à la surveillance de l’enregistrement de la marque afin
de s’assurer qu’aucune tierce personne ne tente de déposer une marque identique ou
proche de celle enregistrée. Le propriétaire de la marque n’obtient l’enregistrement de sa
marque qu’après avoir classé sa marque et qu’après avoir déposé une demande
d’enregistrement de cette marque auprès de l’organisme chargé de l’enregistrement des
marques. De même l’enregistrement de la marque n’est obtenu que s’il n’a pas fait objet

-61
d’une opposition après le dépôt de da demande de son enregistrement par aucune
personne physique ou morale. Pour aborder l’enregistrement de la marque, on va se
contenter d’aborder les conditions de l’enregistrement de la marque, la typologie de
l’enregistrement de la marque et les effets de l’enregistrement de la marque.

1- Les conditions de l’enregistrement de la marque


La marque peut être enregistrée par toute personne physique ou morale titulaire ou
propriétaire de cette marque si certaines conditions sont satisfaites. L’enregistrement de
la marque vise la protection et l’augmentation de la valeur de cette marque dans le lieu
où elle est enregistrée. De même, l’enregistrement de la marque vise aussi de s’assurer
qu’aucune tierce personne ne tente de déposer une marque identique ou proche de la
marque enregistrée dans le lieu où elle est enregistrée. Au Maroc, on dépose la demande
de l’enregistrement de la marque auprès de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle
(OMPIC). Pour aborder les conditions de l’enregistrement de la marque, il faut aborder
l’éligibilité de la marque, la classification de la marque, le dépôt de la demande
d’enregistrement de la marque et la publication de la marque.

1-1- L’éligibilité de la marque


La marque ne peut être enregistrée si elle ne satisfait pas certaines conditions de son
éligibilité. Ainsi toute personne physique ou morale qui prétend protéger sa marque, doit
satisfaire les conditions de l’éligibilité de cette marque. Toute marque ne peut être
enregistrée que si elle remplit les critères de son éligibilité et qui sont les suivants :
- la licité : Elle ne doit contenir ni signes interdits par la loi, comme les drapeaux, les
emblèmes et les poinçons officielles du pays ou d’organisations internationales, ou être
contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs, ni éléments trompeurs qui pourront
induire le consommateur en erreur.
- l’identité : Il s’agit de la capacité du signe à identifier des produits ou services comme
provenant d’une entreprise et donc de distinguer ses produits de ceux d’autres
entreprises. Il doit également être indépendant de la désignation habituelle de l’objet
marqué (exemple marque « beurre » pour désigner du beurre). Le signe choisi ne doit pas
consister non plus dans la description de l’objet (exemple « coupant » pour un couteau)
(article 134 de la loi 17-97).

-62
- la disponibilité : Il ne peut être adopté ou admis comme marque un signe portant
atteintes aux droits antérieurs (marque enregistrée ou notoirement connue, nom
commercial, etc.) (article 134 de la loi 17-97).

1-2- La classification de la marque


L’enregistrement de la marque exige tout d’abord la classification de cette marque et qui
se fait selon son produit ou son service. On classe la marque en fonction de la
classification de « l’arrangement de Nice de 1957 » qui indique qu’il y’a 34 classes pour les
produits et 11 classes pour les services (soit un total 45 classes). La classification de la
marque permet d’indiquer exactement dans quelle classe appartient le produit ou le
service constituant cette marque.

1-3- Le dépôt de la demande d’enregistrement de la marque


Afin de pouvoir protéger une marque, il faut que son propriétaire dépose une demande
d’enregistrement de cette marque. Le dépôt d’une demande d’enregistrement de la
marque doit avoir lieu auprès d’un organisme officiel (national ou étranger) ou
l’organisme international chargé de l’enregistrement des marques. L’organisme officiel
(national ou étranger) ou l’organisme international chargé de l’enregistrement des
marques procède à un examen plus ou moins approfondi de la demande
d’enregistrement de cette afin de valider son caractère enregistrable.

1-4- La publication de la marque


Après le traitement de la demande d’enregistrement de la marque par l’organisme officiel
chargé de l’enregistrement des marques (OMPIC pour le cas du Maroc), ce dernier
organisme procède à la publication officielle de cette marque. Au Maroc, toute marque
déposée est publiée pour une période de deux mois dans le « Catalogue Officiel des
Marques » accessible sur le site web de l’OMPIC et sur DirectInfo.ma. Les motifs absolus
de rejet d’un enregistrement d’une marque sont déterminés par les articles 133, 134 et 135
de la loi 17-97 relative à la propriété industrielle. 

2- La typologie de l’enregistrement de la marque


II est primordial pour le propriétaire d’une marque, de la protéger à l’intérieur du pays où
il exerce son activité, et éventuellement la protéger à l’extérieur des frontières dans le
but d’étendre son activité. Ainsi l’enregistrement de la marque peut être un
enregistrement national ou enregistrement international. Pour aborder la typologie de

-63
l’enregistrement de la marque, il faut aborder l’enregistrement national de la marque et
l’enregistrement international de la marque.

2-1- L’enregistrement national de la marque


La marque peut faire l'objet d'un enregistrement national. Cet enregistrement national de
la marque a pour but sa protection dans un territoire national bien déterminé. La
personne physique ou morale titulaire d’une marque qu’elle veut enregistrer doit déposer
une demande pour tout enregistrement national de cette marque. La demande de
l’enregistrement national de la marque doit contenir tous les formulaires exigés, doit être
déposée auprès de l’organisme officiel chargé de cet enregistrement et doit être traité
par ce dernier.

2-1-1- La procédure d’enregistrement de la marque au Maroc


Au Maroc, la demande d’enregistrement national de la marque se compose d’un dossier
qui doit contenir des pièces à fournir par le dépositaire (personne physique ou morale).
Le dossier de la demande d’enregistrement national de la marque doit contenir à la date
de son dépôt :
a) le formulaire de dépôt M1 dûment rempli par le déposant ;
b) deux reproductions du modèle de la marque en noir et blanc ;
c) deux reproductions du modèle de la marque en couleur (si la Marque est en couleur) ;
d) le paiement des droits exigibles ;
e) le pouvoir ou procuration, habilitant le mandataire à déposer la marque en votre nom
(abstraction faite des cabinets mandataires agréés).
Le dossier de la demande d’enregistrement national de la marque ne comportant pas les
pièces visées ci-dessus (a, b et c) n’est pas recevable (article 144 de la loi 17.97 relative à la
propriété industrielle). Le dépôt de la demande d’enregistrement national de la marque
doit se faire au niveau du siège de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et
Commerciale (OMPIC) qui se trouve à Casablanca ou auprès de l’une des 28 antennes
régionales réparties sur le territoire national. Il peut aussi se faire auprès des espaces de
services dédiés auprès de la chambre de commerce de Casablanca ou de la chambre
française de commerce qui se trouve à Casablanca. On peut également déposer la
demande d’enregistrement national de la marque en ligne via le site : www.directInfo.ma.

-64
Un récépissé constatant le dépôt de la demande d’enregistrement d’une marque
est immédiatement délivré au dépositaire de cette demande. 
Après le dépôt de la demande d’enregistrement national de la marque, l’organisme
chargé de l’enregistrement des marques doit traiter cette demande d’enregistrement
national de la marque. Au Maroc, c’est l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et
Commerciale qui se charge du traitement de la demande d’enregistrement national de la
marque. Ainsi après le dépôt de la demande d’enregistrement national d’une marque,
l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale procède à :
- un traitement de forme : à savoir l’étude de la validité du formulaire à remplir et des
pièces à fournir énumérés dans l’article 144 de la loi 17-97 relative à la propriété
industrielle. Un délai de trois mois, à partir de la date de dépôt, est prévu pour régulariser
la demande. Un autre délai de deux mois est accordé en cas de non-respect des délais
fixés, pour présenter une requête en poursuite de procédure.
- un traitement de fond : il se fait sur la base des motifs absolus.

2-1-2- Les taxes de l’enregistrement national de la marque


L’enregistrement national de la marque exige le paiement des taxes par le titulaire ou son
mandataire. Les taxes exigibles de l’enregistrement national de la marque sont les suivants :
Nature de service Tarif en ligne Tarif manuel
Droit de dépôt (1 classe) 1200,00 DH 1800,00 DH
une classe supplémentaire 240,00 DH 360,00 DH
Droit de renouvellement (1 classe) 1200,00 DH 1800,00 DH
une classe supplémentaire 240,00 DH 360,00 DH
Inscription sur le registre national 240,00 DH par titre avec 360,00 DH par titre avec un
d’un changement de nom, d’adresse, un maximum de 6000,00 maximum de 9000,00 DH
de forme juridique, etc. DH
Inscription sur le registre national de 480,00 DH par titre avec 720,00 DH par titre avec un
tout autre acte transmettant, un maximum de 12000,00 maximum de 18000,00 DH
modifiant ou affectant le droit en la DH
matière
Demande d’extension de la 1200,00 DH 1800,00 DH
procédure d’opposition
Demande de suspension de la 1200,00 DH 1800,00 DH
procédure d’opposition

-65
Copie officielle 180,00 DH
Extrait du registre national 300,00 DH
Copie d’un document 12,00 DH par page en supplément au tarif du service
choisi
Droit de retard pour le 240,00 DH
renouvellement

2-1-3- La durée de l’enregistrement national de la marque


Toute personne physique ou morale, qui enregistre une marque bénéficie d’une
protection contre toute exploitation frauduleuse par d’autre personne physique ou
morale pour une durée bien déterminée. Cette même personne physique ou morale, qui
bénéficie d’une protection contre toute exploitation frauduleuse par d’autre personne
physique ou morale pour une durée bien déterminée, aura le droit au renouvellement de
la durée d’enregistrement de sa marque si elle respecte les conditions de renouvellement
de la durée d’enregistrement de cette même marque.
Après le découlement de deux mois de la date de la publication de la marque dans le «
Catalogue Officiel des Marques », et si aucune opposition n'est survenue au cours du délai
de deux mois, la marque est considérée enregistrée. Un « certificat d’enregistrement de
la marque » est remis au notifié, au déposant ou à son mandataire. La marque enregistrée
est protégée pour une durée de dix ans (10 ans) indéfiniment renouvelable.
Le renouvellement de l’enregistrement de la marque peut être fait sur demande du
titulaire ou son mandataire muni d’un pouvoir avec la justification de l’acquittement des
droits exigibles d’enregistrement. Il doit être effectué dans les six mois précédant
l’expiration de sa durée de validité (article 152 de la loi 17-97 relative à la propriété
industrielle). Toutefois, un délai de grâce de six mois courant à compter de l’expiration de
la durée de validité d’enregistrement d’une marque est accordé au déposant pour
effectuer le renouvellement d’enregistrement de cette marque. Il ne peut porter que sur
la marque telle qu’elle figure dans son dernier état au registre national des marques.

2-2- L’enregistrement international de la marque


L'enregistrement de marque peut se faire un niveau international. Même si la marque est
un droit de propriété industrielle à caractère territorial, toute personne physique ou
morale qui souhaite exporter ou développer son activité sur les marchés étrangers devra

-66
préalablement protéger sa marque au niveau des pays concernés. C’est l’arrangement de
Madrid de 1891 qui s’applique pour l’enregistrement international des marques.

2-2-1- La demande d’enregistrement international de la marque


La demande de l’enregistrement international d’une marque doit contenir des pièces
exigibles dans chaque État. Au Maroc par exemple, la demande de l’enregistrement
international d’une marque doit contenir les pièces suivantes : 
- formulaire MI1 (à demander auprès de l'OMPIC) ;
- formulaire MM1, MM2 ou MM3 (à demander auprès de l'OMPIC) ;
- deux reproductions du modèle de la marque en noir et blanc (identiques à celles du
dépôt national) ;
- deux reproductions du modèle de la marque en couleur, le cas échéant (identiques à
celles du dépôt national) ;
- une procuration du mandataire, le cas échéant.

2-2-2- Le dépôt de la demande de l’enregistrement international de la


marque
Le dépôt de la demande de l'enregistrement international d’une marque est régi par
L’arrangement de Madrid de 1891 et son protocole additionnel de 1989. Toute demande
de l'enregistrement international d’une marque doit satisfaire certaines conditions, doit
être déposée dans un lieu et au cours d’un délai bien précis.
Il est à rappeler que le dépôt d’une demande de l'enregistrement international d’une
marque doit obligatoirement être basé sur une demande d'un enregistrement national de
la marque ou sur un enregistrement national effectif de cette marque.
De même la personne physique ou morale qui a le droit de déposer une demande
d’enregistrement international de sa marque doit satisfaire certaines conditions. D’une
manière générale, la personne physique ou morale dépositaire de la demande de
l’enregistrement international de la marque doit satisfaire l’une des conditions suivantes :
- être ressortissant d'un État partie contractant ;
- être domicilié dans un État partie contractant ;
- avoir un établissement industriel ou commercial effectif et sérieux dans un État partie
contractant.

-67
2-2-2-1- Le délai du dépôt de la demande de l’enregistrement
international de la marque
La demande de l’enregistrement international de la marque peut être déposée à tout
moment au cours de sa durée d’enregistrement national. Ainsi une demande
d’enregistrement international d’une marque peut être déposée à tout moment au cours
de sa durée d’enregistrement national, c’est-à-dire à tout moment au cours des dix ans
qui est la durée légale de l’enregistrement national de cette marque.
Toutefois, il est préférable de déposer la demande de l’enregistrement international de la
marque avant l'expiration d'un délai de 6 mois (délai de priorité) à compter de la date
d’effet de l’enregistrement national de cette marque. Ainsi, les effets de la protection
internationale d’une marque commenceront à partir de la date d’effet de
l’enregistrement national de cette marque et qui coïncide généralement avec la date du
dépôt initial de cette marque auprès de l’organisme national officiel chargé de
l’enregistrement des marques. 

2-2-2-2- Le lieu du dépôt de la demande de l’enregistrement


international de la marque
La demande de l’enregistrement international de la marque peut être déposée auprès de
l’organisme national officiel chargé de l’enregistrement des marques. Au Maroc, la
demande de l’enregistrement international de la marque doit avoir lieu auprès de l’OMPIC
qui remplit le rôle de l'office d'origine. Elle peut aussi être déposée auprès de l’organisme
étranger officiel chargé de l’enregistrement des marques, et ce lorsque le titulaire d’une
marque préfère protéger sa marque dans un seul État étranger.
Si le titulaire d’une marque préfère protéger sa marque dans plusieurs États étrangers, il
peut déposer sa demande d’enregistrement international de sa marque auprès de :
- l’Organisation Mondiale de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC) ;
- l’Organisation de la Propriété Industrielle et Commerciale des pays du Benelux qui
couvre la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ;
- l’Organisation de la Propriété Industrielle et Commerciale des pays de l’Union
européenne qui couvre ses 27 pays ;
- l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle qui couvre ses 17 États membres.

2-2-2- Les taxes de l’enregistrement international de la marque


-68
Afin de pouvoir bénéficier de l’enregistrement international d’une marque, la personne
physique ou morale dépositaire de la demande doit payer les taxes exigibles pour cet
enregistrement international de cette marque. La personne physique ou morale
dépositaire de la demande d’un enregistrement international d’une marque doit payer le
montant des taxes et des émoluments dus pour cette demande d’enregistrement
international de cette marque.
Le montant des taxes et des émoluments dus pour l’enregistrement international d’une
marque varie selon plusieurs paramètres (pays choisis, nombre de classes, marque avec
ou sans couleur, etc.). Un barème des émoluments et taxes prescrits par le règlement
d'exécution commun à l'Arrangement de Madrid et à son Protocole de Madrid est mis en
vigueur à compter du 1er juillet 2017. Le montant des taxes et émoluments dus pour une
demande d’enregistrement international d’une marque varie selon certaines désignations
comme pour :
- la désignation du Benelux (BX) qui couvre la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ;
- la désignation de l’Union européenne (UE) qui couvre ses 28 États membres ;
- la désignation de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) qui couvre
ses 17 États membres.

2-2-3- La durée de l’enregistrement international de la marque


Toute personne physique ou morale, qui enregistre une marque bénéficie d’une
protection internationale contre toute exploitation frauduleuse par d’autre personne
physique ou morale pour une durée bien déterminée. La personne physique ou morale,
qui bénéficie d’une protection internationale de cette marque contre toute exploitation
frauduleuse par d’autre personne physique ou morale pour une durée bien déterminée,
aura le droit au renouvellement de la durée d’enregistrement international de sa marque
si elle respecte les conditions de ce renouvellement. Pour aborder la durée
d’enregistrement international de la marque, on va se contenter d’aborder la nature de la
durée d’enregistrement international de la marque et le renouvellement de la durée
d’enregistrement international de la marque.

2-2-3-1- La nature de la durée d’enregistrement international de la


marque

-69
L’arrangement de Madrid de 1891 et son protocole additionnel de 1989 prévoient que la
durée de l’enregistrement international de la marque est égale à cinq (5) ans. Pour les
personnes physiques ou morales des parties contractantes désignées en vertu de
l’arrangement de Madrid de 1891 et son protocole additionnel de 1989, l’enregistrement
international de la marque est donc valide pour une période initiale de cinq ans.

2-2-3-2- La renouvellement de la durée d’enregistrement international


de la marque
L’arrangement de Madrid de 1891 et son protocole additionnel de 1989 prévoient que la
durée de l’enregistrement international initial de la marque (la durée de cinq ans) peut
être renouvelée par la personne physique ou morale titulaire de cette marque. Le
renouvellement doit avoir lieu avant l’expiration de la durée de l’enregistrement
international initial de la marque, c’est-à-dire avant l’expiration de cinq ans.
L’arrangement de Madrid de 1891 et son protocole additionnel de 1989 indiquent que le
renouvellement de l’enregistrement international de la marque peut avoir lieu pour deux
périodes de 5 ans chacune, c’est-à-dire ce renouvellement pour avoir une période globale
de 10 ans (soit 5 ans × 2 = 10 ans). Ceci signifie que la marque peut être enregistrée au
niveau international pour une période globale (période initiale et renouvellement) de
quinze ans (soit 5 ans pour l’enregistrement international initial + 10 ans pour le
renouvellement de l’enregistrement international initial = 15 ans).

3- Les effets d’enregistrement de la marque


L’enregistrement de la marque produit ses effets à compter de la date du dépôt de la
demande de son enregistrement. Il confère un droit exclusif de propriété sur la marque
pour les produits ou les services désignés et interdit aux tiers d’exploiter la marque
enregistrée sans l’autorisation de son propriétaire. Toute modification du signe ou
extension de la liste des produits ou services désignés dans une marque enregistrée doit
faire l’objet d’une nouvelle demande d’enregistrement (même article 152 de la loi 17-97
relative à la propriété industrielle). L’expiration de la période de l’enregistrement de la
marque entraîne la perte des droits sur cette marque sauf s’il y’a « renouvellement » qui
permettra de sauvegarder les droits de cette même marque au-delà de la période initiale
de son enregistrement (national ou international).

G- Les principaux attributs du titulaire d’une marque enregistrée

-70
Le titulaire ou le propriétaire d’une marque, c’est-à-dire une marque enregistrée au
niveau national ou international, jouit de plusieurs prérogatives qu’il peut exercer sur
cette marque. D’une manière générale, plusieurs actes peuvent affecter une marque
enregistrée. Les principaux attributs du titulaire d’une marque enregistrée se composent
de :
- la cession de la marque enregistrée ;
- la concession de la licence de la marque enregistrée ;
- le nantissement de la marque enregistrée ;
- la renonciation aux effets de la marque enregistrée ;
- la modification des données de la marque enregistrée.

III- Le dessin et le modèle industriel


Le dessin et le modèle industriel font partie des droits de la propriété industrielle. Toute
personne physique ou morale, ayant un domicile ou un établissement industriel ou
commercial bien connu, peut bénéficier de la protection de son dessin et son modèle
industriel si elle les enregistre. Le dessin et le modèle industriel ont un statut juridique
hybride, car ils sont à la fois considérés un droit d'auteur et un droit de la propriété
industrielle. Pour aborder le dessin et le modèle industriel, on va se contenter d’aborder
la définition du dessin et du modèle industriel (A) et l’enregistrement du dessin et
du modèle industriel (B).

A- La définition du dessin et du modèle industriel


La loi N° 17-97 relative à la propriété industrielle a défini d’une manière claire le dessin et le
modèle industriel. Au sens de l’article 104 de la loi N° 17-97 relative à la propriété
industrielle « est considère comme dessin industriel tout assemblage de lignes ou de
couleurs et comme modèle industriel toute forme plastique, associée ou non à des lignes
ou à des couleurs, pourvu que cet assemblage ou cette forme donne une apparence
spéciale à un produit industriel ou artisanal et puisse servir de type pour la fabrication
d'un produit industriel ou artisanal. ».
Le dessin est une représentation en deux dimensions, alors que le modèle est un objet ou
une représentation en trois dimensions. Ils concernent l’aspect visuel et esthétique d’un
produit. Ils peuvent concerner la forme, la configuration, la texture et, en général, tout
aspect ornemental ne résultant pas de considérations fonctionnelles. Ils peuvent

-71
s’appliquer à l’apparence de tout produit ou à l’apparence d’une partie seulement de ce
produit. Le dessin peut consister en éléments bidimensionnels tels que les motifs, les
lignes ou les couleurs d’un produit. Le modèle peut consister en éléments en éléments
tridimensionnels tels que la forme ou la texture d’un produit. On parlera généralement du
dessin lorsqu'il s'agira de création en deux dimensions. De même on parlera du modèle
lorsqu'il s'agira d’une création en trois dimensions.

B- L’enregistrement du dessin et du modèle industriel


Le dessin ou le modèle industriel constitue un droit de la propriété industrielle pour la
personne physique ou morale qui l’a enregistré. La jouissance d’un droit sur un dessin ou
sur un modèle industriel est conditionnée par son enregistrement auprès de l’organisme
national officiel chargé de l’enregistrement des dessins et des modèles industriels (cas de
l’Office Marocain de Propriété Industrielle et Commerciale pour le Maroc).
L’enregistrement du dessin ou du modèle industriel peut se faire au niveau national ou
international. Pour aborder l’enregistrement du dessin ou du modèle industriel, on va se
contenter d’aborder les conditions d’enregistrement du dessin ou modèle industriel, la
typologie d’enregistrement du dessin ou modèle industriel et les effets
d’enregistrement du dessin ou modèle industriel.

1- Les conditions d’enregistrement du dessin ou modèle industriel


La loi N° 17- 97 relative à la propriété industrielle régit les conditions de l’enregistrement
du dessin ou modèle industriel. Elle s’applique aux personnes physiques et morales
marocaines titulaires d’un dessin ou d’un modèle industriel et à celles d’États parties
conventions internationales auxquelles le Maroc fait partie. La loi N° 17- 97 relative aux
droits de la propriété industrielle exige plusieurs conditions pour que les personnes
physiques et morales marocaines et celles des autres États parties aux conventions
internationales auxquelles le Maroc fait partie puissent enregistre leurs dessins ou
modèles industriels auprès de l’organisme national officiel chargé de l’enregistrement des
dessins et des modèles industriels (cas de l’Office Marocain de Propriété Industrielle et
Commerciale pour le Maroc). Pour aborder les conditions de l’enregistrement du dessin
ou du modèle, on va se contenter d’aborder la classification du dessin ou modèle
industriel, la nouveauté du dessin ou modèle industriel, l’individualité du dessin ou

-72
modèle industriel, la non-contrariété du dessin ou modèle industriel avec l’ordre public
et les bonnes mœurs et la divulgation non opposable du dessin ou modèle industriel.

1-1- La classification du dessin ou du modèle industriel


Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle
soit classé selon la classification de l’Arrangement Locarno de 1968 qui est un système
international utilisé pour classer les produits aux fins de l'enregistrement
des dessins et modèles industriels.
La classification de Locarno a été révisée à plusieurs reprises par le Comité d’experts. La
présente édition, qui est la onzième, est le résultat global de toutes les révisions
précédentes et de celle d'octobre 2015. Elle comprend 32 classes et 219 sous-classes, avec
notes explicatives, selon le cas.  La liste alphabétique des produits, qui comprend 5107
entrées en français, se présente dans l’ordre alphabétique indépendamment de la classe
dans laquelle chaque produit est rangé, ainsi que dans l’ordre des classes et des sous-
classes, dans l’ordre alphabétique sous chaque sous-classe. Les textes de la classification
de Locarno qui font foi (français et anglais) sont publiés par le Bureau international de
l’OMPI en ligne. La onzième édition a été publiée en juin 2016 et est entrée en vigueur le
1er janvier 2017. Elle remplace les éditions antérieures.

1-2- La nouveauté du dessin ou du modèle industriel


Le dessin ou modèle est considéré comme nouveau si, à la date de dépôt de la demande
de son enregistrement ou à la date de sa priorité, aucun dessin ou modèle identique n’a
été rendu accessible au public par voie de publication, d’utilisation, d’enregistrement ou
par tout autre moyen de divulgation, en n’importe quel lieu du monde. Ce dessin ou ce
modèle peut être identique. Ils sont considérés comme identiques lorsque leurs
caractéristiques particulières ne diffèrent que par des détails insignifiants qui n’influent
pas sur la perception globale que l’on a du dessin ou modèle.

1-3- L’individualité du dessin ou du modèle industriel


Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle
soit considéré comme présentant un caractère individuel. Le dessin ou le modèle est
considéré comme présentant un caractère individuel si l’impression globale qu’il produit
sur le consommateur diffère de celle du produit d’un dessin ou d’un modèle qui a été

-73
divulgué au public avant la date de dépôt de la demande de son enregistrement ou la
date de sa priorité.

1-4- La non-contrariété du dessin ou du modèle industriel avec l’ordre


public et les bonnes mœurs
Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle ne
soit pas contraire ou en contradiction avec l’ordre public et les bonnes mœurs.
L'ordre public est l'état social correspondant à l'ensemble des règles obligatoires qui
permettent la vie en société et l'organisation de la nation. Sans ces règles obligatoires
édictées dans l'intérêt général, les sociétés humaines ne sauraient survivre. L'ordre public
couvre toutes les notions générales relatives à la sécurité, la tranquillité et la salubrité
publiques.
Les bonnes mœurs sont les habitudes, les usages conformes à la moralité, à la religion et
à la culture d'un pays ou d'un peuple ou une nation. Elles constituent un ensemble de
normes, le plus souvent coutumières, en partie formulées dans les traités de civilité et
dans les règles de droit civil et pénal. Elles varient selon les peuples et les époques, et
constituent l'un des objets d'étude de l'ethnologie et de la sociologie historique. La
notion de bonnes mœurs porte essentiellement sur la vie privée et sur son respect, elle
est le contrepoint de celle d'ordre public. Les bonnes mœurs renvoient de nos jours à des
comportements interdits par la loi (pornographie, inceste, prostitution,  proxénétisme, 
pudeur, etc.).

1-5- La divulgation non opposable du dessin ou du modèle industriel


Afin de pouvoir enregistrer un dessin ou un modèle, il faut que ce dessin ou ce modèle ne
fasse pas l’objet d’une divulgation opposable, c’est-à-dire sa divulgation est non
opposable de la part des personnes physiques ou morales. Il n’est pas tenu compte de la
divulgation d’un dessin ou modèle faisant l’objet d’une demande d’enregistrement si
cette divulgation a été faite pendant la période de six mois précédant la date de dépôt de
la demande ou la date de sa priorité par :
- le créateur ou son ayant droit ou un tiers sur la base d’informations fournies ou d’actes
accomplis par le créateur ou son ayant droit ;
- un tiers à la suite d’une conduite abusive à l’égard du créateur.

2- La typologie de l’enregistrement du dessin ou du modèle industriel

-74
Le dessin ou le modèle industriel peut être enregistré au niveau national (enregistrement
national) ou au niveau international (enregistrement international). La personne physique
ou morale titulaire d’un dessin ou d’un modèle industriel peut enregistrer son dessin ou
son modèle industriel dans le lieu où elle a un domicile ou a un établissement industriel ou
commercial (enregistrement national). Elle peut aussi enregistrer son dessin et son
modèle industriel, selon son choix, dans un ou plusieurs pays étrangers (enregistrement
international). L’enregistrement du dessin ou du modèle industriel doit être entretenu
afin de conserver et d’augmenter la valeur de ce dessin ou modèle industriel. De même, il
faut procéder à la surveillance de l’enregistrement national ou international du dessin ou
modèle industriel afin de s’assurer qu’aucun tiers ne tente de déposer un dessin ou un
modèle industriel identique ou proche de celui enregistré. Pour aborder la typologie
d’enregistrement du dessin ou modèle industriel, il faut aborder l’enregistrement
national du dessin ou du modèle industriel et l’enregistrement international du dessin
ou du modèle industriel

2-1- L’enregistrement national du dessin ou du modèle industriel


L’acquisition du titulaire d’un dessin et d’un modèle industriel d’un droit sur son dessin et
son modèle industriel est conditionnée par l’enregistrement de ce dessin et ce modèle
industriel. Ainsi l’enregistrement national d’un dessin et d’un modèle industriel prohibe
toute divulgation publique et toute exploitation du dessin et du modèle industriel par
toute personne tierce.
La demande de l’enregistrement national d’un dessin ou d’un modèle industriel doit
contenir les pièces fixées par chaque État (au Maroc ces pièces sont fixées par la loi N° 17-
97 relative à la propriété industrielle).
Le titulaire d’un dessin et d’un modèle industriel doit déposer sa demande
d’enregistrement national de son dessin et d’un modèle industriel auprès de l’organisme
national officiel chargé de l’enregistrement des dessins et des modèles industriels. Il faut
aussi payer les taxes exigibles de l’enregistrement national du dessin ou modèle industriel
(Maroc il des taxes spécifiques et des taxes particulières)
L’enregistrement national d’un dessin ou d’un modèle industriel donne un droit de
protection d’une durée déterminée (de 5 ans au Maroc renouvelables pour deux durées
consécutives de 5 ans chacune ce qui donne une durée de protection totale de 15 ans).

-75
1-2- L’enregistrement international du dessin ou du modèle industriel
L’Arrangement de La Haye de 1925, qui est un traité administré par l’Organisation
Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), prévoit une procédure d’enregistrement
international du dessin ou du modèle industriel. Le titulaire d’un dessin ou d’un modèle
industriel peut effectuer un seul dépôt international auprès de l’OMPI et qui se fait dans
son pays et par lequel il peut demander la protection de son dessin ou modèle industriel
dans un seul pays adhéré dans l’arrangement de La Haye ou dans plusieurs pays adhérés
dans l’arrangement de La Haye. Il peut aussi déposer sa demande d’enregistrement
international d’un dessin ou d’un modèle industriel auprès de :
- l’Office National de la Propriété Industrielle de chaque pays où le titulaire de ce dessin ou
modèle industriel souhaite obtenir la protection de son dessin ou son modèle (exemple
de l’Office National de la Propriété Intellectuelle de la France) ;
- l’Office Régional de la Propriété Intellectuelle qui regroupe plusieurs pays d’un même
continent ou d’une même région (exemple du Bureau Benelux des dessins ou des
modèles (BBDM) pour une protection en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg, de
l’Office de l’Harmonisation dans le Marché Intérieur (OHMI) pour la protection des
dessins de modèles communautaires dans les pays de l’Union européenne, de l’office de
l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) pour une protection dans les
pays africains francophones, de l’Office de l’Organisation Régionale Africaine de la
Propriété Industrielle (ARIPO) pour la protection des dessins ou modèles industriels dans
les pays africains anglophones, etc.).
La demande de l’enregistrement international d’un dessin ou modèle industriel doit être
déposée avant l’expiration des 6 derniers mois qui précède la date du dépôt d’une
demande d’enregistrement national par le titulaire du dessin ou du modèle industriel qui
fait l’objet d’un enregistrement international.
L’enregistrement international du dessin ou du modèle industriel donne au titulaire de ce
dessin ou modèle industriel un droit de protection d’une durée limitée (5ans). Mais
l’enregistrement international du dessin ou modèle industriel donne aussi au titulaire de
ce dessin ou modèle industriel le droit au renouvellement de la durée limitée de
l’enregistrement international (renouvellement pour deux périodes de 5 ans chacune, ce
qui donne une durée totale de 15 ans maximum).

-76
3- Les effets de l’enregistrement du dessin ou du modèle industriel
La personne physique ou morale titulaire d’un dessin ou d’un modèle industriel est tenu
d’enregistrer son dessin ou son modèle industriel afin de le protéger et de jouir de ses
profits pécuniaires et moraux. L’enregistrement d’une personne physique ou morale
titulaire d’un dessin ou d’un modèle industriel produit plusieurs effets pour cette
personne physique ou morale titulaire de ce dessin ou de ce modèle industriel. Parmi
principaux effets de l’enregistrement d’un dessin ou d’un modèle industriel, on peut citer
la protection du dessin ou du modèle industriel par la personne physique ou morale
titulaire de ce dessin ou de ce modèle industriel et la valorisation de l’activité
entrepreneuriale de la personne physique ou morale titulaire de ce dessin ou de ce
modèle industriel. Les effets de l’enregistrement d’un dessin ou d’un modèle industriel
sont les suivants :
- la protection du dessin ou du modèle industriel ;
- l’initiation des consommateurs ;
- la valorisation de l’activité entrepreneuriale.

IV- L’indication géographique et l’appellation d’origine


Parmi les droits de la propriété industrielle au Maroc, on retrouve l’indication
géographique et l’appellation d’origine. L’indication géographique et l’appellation
d’origine sont une opportunité de promouvoir des comportements compétitifs parmi les
producteurs intéressés par la différenciation des produits sur la base de la qualité. Pour
aborder l’indication géographique et l’appellation d’origine, on va se contenter d’aborder
la définition de l’indication géographique et de l’appellation d’origine (A) et
l’enregistrement de l’indication géographique et l’appellation d’origine (B).

A- La définition de l’indication géographique et l’appellation d’origine


Selon l’article 180 de la loi N° 17.97 relative à la protection de la propriété industrielle,
l’indication géographique est « toute indication qui sert à identifier un produit comme
étant originaire d’un territoire, d’une région ou d’une localité de ce territoire, dans les cas
où une qualité, une réputation ou autre caractéristique déterminée du produit peut être
attribuée essentiellement à cette origine géographique ».
De même selon l’article 181 de la loi N° 17-97 relative à la protection de la propriété
industrielle, l’appellation d’origine est « la dénomination géographique d’un pays, d’une

-77
région ou d’une localité servant à désigner un produit qui en est originaire et dont la
qualité, la réputation ou autres caractéristiques déterminées sont dues exclusivement au
milieu géographique, comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains ».

B- L’enregistrement de l’indication géographique ou de l’appellation


d’origine
La protection de l’indication géographique ou l’appellation d’origine exige son
enregistrement de par le groupe qui constitue ses titulaires. L’indication géographique ou
l’appellation d’origine peut être enregistrée au niveau national (enregistrement national)
ou au niveau international (enregistrement international). Pour aborder l’enregistrement
de l’indication géographique ou l’appellation d’origine, il faut aborder l’enregistrement
national de l’indication géographique ou de l’appellation d’origine et l’enregistrement
international de l’indication géographique ou de l’appellation d’origine.

1- L’enregistrement national de l’indication géographique ou


l’appellation d’origine
L’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation d’origine exige le
dépôt d’une demande pour cet enregistrement national de l’indication géographique ou
l’appellation d’origine. La demande d’enregistrement national de l’indication
géographique ou l’appellation d’origine doit être formulée par le groupe des personnes
qui sont les titulaires de cette indication géographique ou appellation d’origine. De même
la demande d’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation
d’origine doit être traité un organe compétent ( 12) qui valide ou ne valide pas cette
demande d’enregistrement national de cette indication géographique ou appellation
d’origine.
Si la demande d’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation
d’origine est acceptée, elle sera publiée auprès de l’Office Marocain de Propriété
Industrielle et Commerciale et sera aussi publiée dans le Bulletin Officiel.
L’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation d’origine auprès
de l’Office Marocain de Propriété Industrielle et Commerciale exige le paiement des taxes

12
() La demande d’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation d’origine est traitée par
une commission nationale des signes distinctifs d’origine et de qualité.

-78
d’enregistrement de cette indication géographique ou appellation d’origine et qui
répartissent entre :
- des taxes spécifiques ;
- des taxes particulières.
L’enregistrement national de l’indication géographique ou l’appellation d’origine se fait
pour une période de 10 ans qui peut être renouvelé indéfiniment, par période de 10 ans
chacune.

2- L’enregistrement international de l’indication géographique ou


l’appellation d’origine
L’indication géographique ou l’appellation d’origine peut être protégée à l’étranger, c’est-
à-dire à l’extérieur du pays originaire de cette indication géographique ou appellation
d’origine. Pour aborder l’enregistrement international de l’indication géographique ou
l’appellation d’origine, on va se contenter d’aborder les dispositions d’enregistrement
international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine.

2-1- Les dispositions d’enregistrement international de l’indication


géographique ou de l’appellation d’origine
Plusieurs conventions internationales composent le régime de l’enregistrement
international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine. Les conventions
internationales qui composent le régime de l’enregistrement international de l’indication
géographique ou l’appellation d’origine sont les suivantes :
- la Convention de Paris, adoptée en 1883, concernant la propriété industrielle ;
- l’Arrangement de Madrid, adopté en 1891, concernant la répression des indications de
provenance fausses ou fallacieuses sur les produits ;
- l’Arrangement de Lisbonne, adoptée en 1958, concernant la protection des appellations
d'origine ;
- le Protocole relatif à l’Arrangement de Madrid ;
- l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce
(ADPIC), adoptée par l’OMC à Marrakech en 1995, concernant la protection internationale
des indications géographiques dans le cadre de l'OMC.

-79
2-1- La typologie d’enregistrement international de l’indication
géographique ou de l’appellation d’origine
L’enregistrement international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine
peut se faire dans un pays étranger par le biais d’une convention internationale conclue
entre deux pays (enregistrement international bilatéral) ou dans plusieurs pays par le
biais d’une convention internationale administrée par l’OMPIC. D’une manière générale,
L’enregistrement international de l’indication géographique ou l’appellation d’origine
peut être un :
- enregistrement international bilatéral : il fait l’objet d’une convention internationale
conclue entre deux pays ou par le biais d’un accord conclu entre deux partenaires
commerciaux appartenant à deux États ; 
- enregistrement international multilatéral : il est prévu par l’Arrangement de Lisbonne
concernant la protection internationale des indications géographiques et des appellations
d’origine et par l’Arrangement de Madrid de 1891 et son Protocole de 1998 et administré
par l’OMPI.
L’enregistrement international multilatéral de l’indication géographique ou de
l’appellation d’origine se fait pour une période de 10 ans qui peut être renouvelé
indéfiniment, par période de 10 ans chacune.

Partie III : Les personnes du droit des affaires


Comme tout type de droit qui se compose d’un ensemble de règles qui régissent les relations des
personnes physiques ou morales et d’un ensemble de droits subjectifs qui sont des puissances
dont disposent ces personnes physiques ou morales, le droit des affaires se composent d’un
ensemble de règles qui régissent les relations entre trois types de personnes physiques ou
morales et d’un ensemble de droits subjectifs dont disposent ces personnes physiques ou
morales. Les titulaires des droits subjectifs des affaires se composent de trois types de personnes
physiques ou morales et qui sont les commerçants, les chefs d’entreprises et les hommes
d’affaires. Ainsi les titulaires des droits subjectifs des affaires et qui sont en même temps soumis
aux règles de droit objectif des affaires sont les commerçants (c'est-à-dire les personnes
physiques ou morales qui exercent des actes de commerce à titre professionnel et habituel), les
chefs d’entreprises(c'est-à-dire les personnes physiques qui accomplissent occasionnellement
leurs actes comme entrepreneurs) et les hommes d’affaires (c'est-à-dire les personnes physiques
qui exercent des activités dans les domaines des affaires). Pour aborder les titulaires des droits

-80
subjectifs des affaires, il faut aborder les commerçants (chapitre I), les chefs des entreprises
(chapitre II) et les hommes des affaires (chapitre III).

Chapitre I : Les commerçants


La définition du commerçant :
Le commerçant est toute personne physique ou morale qui :
1- exerce des actes de commerce et en fait sa profession principale ;
2- est inscrite au registre du commerce et des sociétés relevant du tribunal commercial du lieu de
son exercice de ses activités commerciales.
Les obligations du commerçant :
L’immatriculation au registre du Commerce et des Sociétés :
Le commerçant est obligé d’être immatriculé au registre du Commerce et des Sociétés (RCS) qui
est un registre tenu par le tribunal de commerce. Toute personne physique (indépendant) ou
morale qui créent une activité commerciale doivent s’enregistrer sur le RCS. Pour toute personne
physique, cette inscription doit être faite à compter de 15 jours maximum après le début de
l’activité sous peine d’encourir une sanction pénale (les personnes morales n’ont pas de délais
particuliers pour s’enregistrer). Pour les personnes physiques l’immatriculation au RCS est un
passage obligé pour avoir la personnalité morale. Un extrait de cadis et un numéro de seront
attribués suite à l’immatriculation.
Avoir une comptabilité régulière :
Toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant (c’est-à-dire étant
immatriculé au RCS) doit procéder à l’enregistrement comptable des mouvements affectant le
patrimoine de son entreprise. Dans le cas où le commerçant ne tiendrait pas de comptabilité
régulière, celui-ci s’expose à de lourdes sanctions pénales et fiscales (dommages et intérêts,
interdiction d’exercer, faillite personnelle, …). Il est donc très important pour le commerçant de
tenir, quotidiennement, les livres comptables (sauf exception : micro-entreprise).
Les droits du commerçant :
Dès leur immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés, le commerçant est en droit de
:
-        Détenir une enseigne et, naturellement, un nom commercial (ou une marque).
-        Bénéficier d’un local commercial : Un bail commercial ne peut en effet être signé que par une
personne morale (ou le gérant d’une structure), ce qui n’est possible que si vous êtes immatriculé
au RCS.
-        Détenir un fonds de commerce : Un fonds de commerce représente l’ensemble des éléments
corporels (boutique, mobilier, marchandise) et incorporels (clientèle, image de marque, …) relatif

-81
à votre activité commerciale. Un fonds de commerce est obligatoirement rattaché à une
personne morale et donc le passage au RCS est fondamental.
-        être élu ou électeur aux chambres de commerce. En tant qu’électeur ou élu, vous aurez
l’occasion de participer à la dynamisation de l’économie locale.

 Les actes du commerçant :


La définition des actes de commerces :
Selon la définition traditionnelle, un acte de commerce consiste à acheter des biens mobiliers,
dans l'intention de les revendre avec un bénéfice. Le commerce se définit donc par sa finalité qui
est de gagner le plus d'argent possible, avant toutes autres considérations. Ces biens peuvent
être matériels (marchandises), ou immatériels (titres financiers, services, brevets, assurances,
prêts bancaires, courtage, ...).
Les formes des actes de commerces :
Les actes de commerce objectifs : Ils sont liés à l’objet du commerce. Ils se composent des actes
de commerce objectifs par nature et les actes de commerce objectifs par forme.
Les actes de commerce objectifs par nature : Ils tiennent leur caractère commercial de leur objet.
Ils peuvent être isolés ou réalisés dans le cadre d'une entreprise : un acte de commerce par nature
et isolé a toujours un caractère commercial mais ne confère pas automatiquement la qualité de
commerçant à son auteur. Il en existe trois grands types et qui sont :
- les achats pour revendre,
- les opérations de banque et de change,
- les opérations d'intermédiaires (courtage par exemple).
- les actes de commerce objectifs par la forme : ils tiennent leur caractère de leur forme. Ce
sont des actes qui sont commerciaux quelles que soient les circonstances. On en distingue

deux types :

- tous les actes qui concernent la lettre de change : création, signature, aval, acceptation...
- tous les actes faits dans le cadre d'une société commerciale.
Les actes de commerce subjectifs : Ils sont des actes de commerce accessoires et sont constitués
par tous les actes qui sont en principe civils mais qui deviennent commerciaux du fait de leur
auteur et de leur fonction.
Lorsqu’un commerçant accomplit un acte de commerce avec un non commerçant, il s’agira d’un
acte mixte.
La prescription des actes de commerces :
Les actes de commerce conclus entre commerçants ou entre commerçants et civils sont prescrits
dans un délai de 5 ans. Les actes civils sont prescrits dans un délai de 15 ans.

-82
Le commerçant au Maroc
Les commerçants sont régis par le droit commercial qui se compose d’un ensemble de
règles qui régissent les relations de ces commerçants et les actes de commerce. Le droit
commercial a deux conceptions du fait qu’il est considéré comme un droit des
commerçants (conception subjective) et comme un droit des actes de commerces
(conception objective).
Le commerçant est une personne qui exerce des actes de commerce, à titre de profession
habituelle, en son nom et pour son compte (article 3 du code de commerce marocain). Le
code de commerce marocain fait distinction entre les actes principaux et les actes
accessoires de commerce. En se référant à l’article du 6 du code de commerce marocain,
on constate que le commerçant est toute personne physique ou morale qui exerce l’une
des activités citées dans cet article 6 du code de commerce marocain et qui sont les
suivantes :
1) l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature soit
après les avoir travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;
2) la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location ;
3) l'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après transformation ;
4) la recherche et l'exploitation des mines et carrières ;
5) l'activité industrielle ou artisanale ;
6) le transport ;
7) la banque, le crédit et les transactions financières ;
8) les opérations d'assurances à primes fixes ;
9) le courtage, la commission et toutes autres opérations d'entremise ;
10) l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;
11) l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le support ;
12) le bâtiment et les travaux publics ;
13) les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information et de publicité ;
14) la fourniture de produits et services ;
15) l'organisation des spectacles publics ;
16) la vente aux enchères publiques ;
17) la distribution d'eau, d'électricité et de gaz ;
18) les postes et télécommunications. ».

-83
Les commerçants peuvent être des personnes physiques. Ils peuvent être aussi des
personnes morales et qui sont :
- des personnes morales du droit privé (les sociétés commerciales, les groupements
d’intérêt économique et certaines associations) ;
- des personnes morales du droit public (l’État, les collectivités territoriales et les
organismes investis des prérogatives de la puissance publique).

Chapitre II : Les chefs des entreprises


« L'entreprise est une unité économique, juridiquement autonome dont la fonction
principale est de produire des biens et services pour le marché ».
Un chef d'entreprise ou un dirigeant d'entreprise est une personne physique qui est à la
tête d'une entreprise, sans en être forcément le fondateur ou le propriétaire. Il dirige
l'entreprise en fonction des pouvoirs qui lui sont conférés.
Une entreprise est une organisation ou une unité institutionnelle, mue par un projet
décliné en stratégie, en politiques et en plans d'action, dont le but est de produire et de
fournir des biens ou des services à destination d'un ensemble de clients ou d'usagers, en
réalisant un équilibre de ses comptes de charges et de produits.
Parmi les plus grandes entreprises privées marocaines, on peut citer Attijariwafa Bank, la
banque centrale populaire, BMCE Bank, Samir, Marjane Holding, Winxo, etc.

Chapitre III : Les hommes d’affaires


Parmi les titulaires des droits subjectifs des affaires, on trouve les hommes d’affaires ou
les femmes d'affaires. Les hommes d’affaires sont des grands investisseurs qui sont
soumis au droit des affaires et qui ont une plus grande fortune.
Par opposition à un cadre, un homme d’affaire ou une femme d’affaire est une personne
qui a créé une ou plusieurs sociétés commerciales ou qui les administre et profite des
revenus de cette société commerciale ou de ces sociétés commerciales. Le terme homme
d'affaires peut également désigner un investisseur prenant et revendant d'importantes
participations dans des sociétés (généralement cotée en bourse). Effectuée à travers
une holding ou des hommes de paille, cette technique peut viser à influencer des prises
de décision stratégiques dans l'entreprise cible.

-84
Conclusion
Le droit des affaires fait partie des branches du droit privé. Il repose dans ses fondements
juridiques sur les dispositions de plusieurs branches du droit privé marocain comme le
droit civil marocain. Le droit des affaires applique les dispositions du droit civil concernant
les obligations et les contrats qui sont régis par le code des obligations et des contrats et
applique aussi les dispositions du code de la famille concernant les incapacités juridiques
des personnes physiques ou morales qui leurs sont assujetties. D’une manière générale, le
droit des affaires repose sur plusieurs sources directes et sur plusieurs sources indirectes.
Parmi les sources directes dont il repose le droit des affaires marocains, on retrouve le
code de commerce qui s’applique pour tout ce qui concerne les actes juridiques des
commerçants, le code des droits réels, le code d’assurance, la loi bancaire, les lois
relatives aux sociétés commerciales, le code pénal pour tout ce qui concerne les
contraventions commises dans les domaines des affaires, la loi relative aux tribunaux de
commerce pour tout ce qui est du contentieux commercial qui relève de ces tribunaux de
commerce. Il relève aussi de plusieurs autres lois ordinaires etc. Il relève aussi de plusieurs
décrets liés (décrets pris pour l’application des lois appliquées dans les domaines du droit
des affaires) et de plusieurs décrets autonomes (décrets pris dans le domaine
réglementaire du droit des affaires). Enfin, il relève des arrêtés qui sont pris par les
autorités administratives (Chef du Gouvernement, les membres du Gouvernement) dans

-85
les domaines d’applications des lois ordinaires et des décrets ou qui sont en dehors des
domaines d’applications des lois ordinaires et des décrets (les arrêtés pris par les
directeurs, les gouverneurs des préfectures et des provinces, etc.).

Bibliographie
A- Les ouvrages :
- Moussa Thioye : « Fiches de droit commercial », Editions Ellipses Marketing SA, Paris, 2015.
- Mohamed Souaidi : « Droit des affaires au Maroc », 4émé édition, Editions Najah El jadida, 2010.
- Alain Lacabaeat et Bruno Mathieu : « les procédures d’urgence en droit des affaires », Joly
Editions, Paris, 2010 ;
- Didier R. Martin : « Droit commercial et bancaire marocain », Editions El Madariss, Casablanca, 2003.
- Hassania Cherkaoui : « Droit commercial », Editions Najah, El Jadida, 2001.
- Charles Maccio : « Exercer une responsabilité », Editions Chronique Sociale, Lyon, 2001 ;
- Bernard Cumberland : « La création du droit », Editions Ellipses, Paris, 1999 ;
- François Terré : « Introduction Générale au droit », Editions Dalloz, 4eme édition, Paris, 1998 ;
- Hugues Portelli : « Droit constitutionnel », Edition Dalloz, 3eme édition, Paris, 1999 ;
- Joël Mekhantar : « Droit politique et constitutionnel », Editions Eska, Paris, 1999.

-86

Vous aimerez peut-être aussi