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Module : Droit des affaires

Au profit des étudiants de la 3éme année


IIR

Préparé par : Docteur Youssouf El Meskini

Année universitaire 2022-2023

Introduction générale

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Certains juristes ont défini le droit des affaires comme étant l’ensemble des règles régissant
l’activité commerciale en général, qu’elle soit exercée par des commerçants ou d’autres
professionnels.

Le terme « affaire » vient du latin « negotium », qui est un mot formé par « neg » et « otium ».
Il s’agit d’une occupation que l’on fait pour gagner de l’argent. Autrement dit, c’est une
transaction commerciale avantageuse.
Dans le sens juridique la matière a été désignée par l’expression droit commercial. Mais cette
expression a suscité les critiques des juristes car celui-ci régissait à la fois les activités de
distribution et de production ainsi que le statut des commerçants. En réalité le droit des affaires
englobe des domaines plus vastes que le droit commercial, il englobe notamment l’intervention
de l’Etat dans l’économie, du droit fiscal, du droit du travail, le droit des obligations le droit des
sociétés, le droit des marchés publics etc…
D’une manière générale le droit des affaires est beaucoup plus pluridisciplinaire.
Le droit des affaires est une branche du droit privé qui réglemente la plupart des activités de
production de distribution et de service.
Le particularisme du droit des affaires adapté aux besoins de l’entreprise
Pour faire face aux besoins de l’entreprise le droit des affaires a développé un certain nombre
de fondements qui sont venus pour répondre aux besoins de rapidité et de crédit
a : La rapidité
Les opérations commerciales doivent se faire rapidement en raison de la mobilité des cours et
de la fréquence des transactions commerciales.
C’est pour cette raison que nous trouvons que la preuve en matière commerciale est libre, les
obligations en matière commerciale se préscrivent par 5 ans alors qu’en matière civile par 15
ans.
b : Le crédit
La plupart des opérations commerciales requièrent un délai quant à leur réalisation. Le recours
au crédit est par conséquent chose courante entre commerçants.
Les sources du droit des affaires
Les sources du droit des affaires sont à l’ordre de deux. Internes et internationales.
a. Les sources internes
Nous distinguons 4 sources internes du droit des affaires : la loi, les usages commerciaux, la
jurisprudence et la doctrine.
1. La loi
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La loi est la principale source du droit des affaires. Dans un sens large on fait allusion à la
constitution et le code de commerce et quelques dispositions non intégrées dans le code de
commerce.
Au sens strict, la loi est le texte voté par le parlement. Cependant, on distingue entre la loi
organique et la loi ordinaire. La place de la loi organique est située entre la Constitution et la
loi ordinaire, car la loi organique est une loi adoptée selon une procédure spécifique et précisant
les modalités d'organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics dans les cas
spécialement prévus par la Constitution.

Le domaine de compétence du parlement en matière législative, est déterminé par la


constitution par énumération des matières qui doivent faire l'objet d'une loi. Il s'agit
principalement des matières suivantes : nous allons voir quelques exemples

- Les libertés et droits fondamentaux prévus dans le préambule et dans d’autres articles
de la présente Constitution,

- le statut de la famille et l’état civil,


- les principes et règles du système de santé,
- la nationalité et la condition des étrangers,
- la détermination des infractions et des peines qui leur sont applicables,
- L’organisation judiciaire et la création de nouvelles catégories de juridictions,

- la procédure civile et la procédure pénale,


le statut général de la fonction publique,
- le régime des collectivités territoriales dont les principes de délimitation de leur
ressort territorial,

En principe, ces matières doivent faire l'objet d'une loi votée par le parlement. Toutefois, ce
principe n'est pas absolu.
Dans deux situations particulières, elles peuvent faire l'objet d'un décret-loi pris par le
gouvernement :
Décret-loi pendant les vacances du parlement : Dans l'intervalle des sessions du parlement,
le gouvernement peut prendre, avec l'accord des commissions permanentes des deux
chambres, des décrets-lois.

Décret- loi sur habilitation : Le parlement peut, par une loi d'habilitation, autoriser le
gouvernement, pendant un délai limité et en vue d'un objectif déterminé, à prendre par décret
des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.
Ces décrets sont soumis à la ratification du Parlement lors de la session ordinaire suivante.
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• Le circuit d'adoption d'une loi commerciale

L'initiative des lois appartient concurremment au gouvernement (chef du gouvernement) et


aux membres du Parlement (représentants et conseillers). Ainsi, on distingue entre un projet
de loi et une proposition de loi selon son initiateur :
Le projet de loi est le texte émanant du gouvernement.
La proposition de loi est le texte émanant d'un ou plusieurs membres du parlement.
1- Dépôt, vote et navette :
Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement par les deux Chambres du
Parlement pour parvenir à l’adoption d’un texte identique.
La Chambre des Représentants délibère la première sur les projets de loi et sur les
propositions de loi initiées par ses membres, la Chambre des Conseillers délibère en
premier sur les propositions de loi initiées par ses membres.
Une Chambre saisie d’un texte voté par l’autre Chambre, délibère sur le texte tel qu’il lui a
été transmis.
La Chambre des Représentants adopte en dernier ressort le texte examiné.
Le vote ne peut avoir lieu qu’à la majorité absolue des membres présents.
2 promulgation et publication de la loi

La loi adoptée est transmise au gouvernement qui la soumet au Roi pour promulgation.
La promulgation de la loi est l'acte par lequel le Roi atteste que la loi a été régulièrement
votée par le parlement et en ordonne l'exécution. Toutefois, le Roi peut surseoir à cette
promulgation, s'il estime que la loi doit être modifiée, et faire retour du texte devant le
parlement en lui demandant une nouvelle lecture.

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◼ La constitution
A coté du rôle important qu’elle joue (elle fixe les règles de fonctionnement et d’attribution des
institutions qui gèrent l’Etat, ainsi que l’octroi des libertés aux individus), la constitution dans
l’article 35 a instauré un principe très important, c’est le principe de la liberté d’entreprendre et
de la concurrence. La constitution a érigé aussi comme principe important, le principe de non
rétroactivité des lois (article 6).
◼ Le code de commerce
Le code de commerce tient son importance du fait qu’il organise les relations entre
commerçants, les actes de commerce, les contrats commerciaux, les effets de commerce et
surtout les entreprises en difficultés.
◼ Dispositions non intégrées dans le code de commerce
Nombre de textes intéressant la vie des affaires restent en dehors du code de commerce comme
par exemple la loi 49-16 relative aux baux commerciaux
2. Les usages commerciaux
Les usages sont des pratiques qu’un emploi constant transforme en règle de droit
3. La jurisprudence
La jurisprudence représente l’ensemble des décisions de justice. Son rôle est d’interpréter la
loi, la compléter.
4. La doctrine
La doctrine commerciale est l’œuvre d’universitaires et de praticiens. Son rôle consiste à
critiquer, analyser, proposer. L’apport doctrinal peut être plus ou moins important et peut
influencer le législateur ou le juge.
b. Les sources internationales
On distingue les traités internationaux et les usages internationaux.
1. Les traités internationaux
Ce sont des accords conclus entre le Maroc et un ou plusieurs Etats. On distingue entre les
traités bilatéraux et multilatéraux.
2. Les usages internationaux
L’activité commerciale a donné naissance à un ordre juridique professionnel. On parle d’une
« lex mercatoria », c’est à dire l’ensemble des règles appliquées par les commerçants sur le plan
international. Ces règles viennent compléter l’ordre juridique étatique
Les axes que nous allons étudier seront les suivants :

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Axe 1 : L’organisation administrative des affaires.
Axe 2 : Les bases juridiques des engagements contractuels de l’entreprise.
Axe 3 : Les statuts juridiques de l’entreprise (entreprise individuelle et entreprise
sociétale).
Axe 4 : Les contrats commerciaux effectués par l’entreprise.
Axe 5 : Les instruments de paiement et de crédit.

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