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Office de la formation professionnelle

et de la promotion du travail
Direction Régionale TTA
Année 2022/2023

Niveau : TECHNICIEN SPECIALISE


Filière : GESTION DES ENTREPRISES
OPTION : comptabilité et finance

Formateur :
OULACHIR ABDELHAK
ISTA TARGUIST
Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 1
A - LE CONCEPT DE DROIT DES AFFAIRES
I-DEFINIR LE CONCEPT DE DROIT DES AFFAIRES

1- Le droit des affaires


a- Qu’est-ce que le droit (Rappel introduction aux droits)
Le droit Est l’ensemble des règles obligatoires auxquelles sont soumises les personnes vivant en
société. Ces règles sont classées en règles de Droit public et règles de Droit privé
Droit public Droit privé
Est l’ensemble des disciplines juridiques qui concernent Régit les rapports des particuliers entre eux et
l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques et qui comporte des matières telles que
régissent les rapports qui existent entre ces institutions et Le Droit civile : est la matière fondamentale de tout
les particuliers et entre les institutions elles-mêmes. le Droit privé
Remarque : le droit public tend à faire prédominer l’intérêt Ce droit concerne toutes les règles applicables à la
de l’Etat (Intérêt générale) sur les intérêts particuliers vie privé des particuliers.il régit le statut personnel
On distingue généralement : des particulier (le code de la famille) le patrimoine
Le Droit constitutionnel :( règles relatives à la forme de des particulier (les biens) .il régit également les
l’Etat) relations contractuelles entre les particuliers (contrat
Le Droit administratif : (les règles qui ont pour objet de vente contrat de bail ……
l’organisation et le fonctionnement des administrations tels On dit que le Droit Civil est le Droit commun, il
que les communes…. s’applique à tous
Le Droit de finances publiques : les règles juridiques qui Le Droit commercial : est l’ensemble de règles
ont pour objet la gestion des ressources et dépenses de spéciales applicables aux personnes qui exercent le
l’Etat, des collectivités … commerce. Il s’applique aux commerçants dans
Nb : le droit public se trouve ou service de la société :sa l’exercice de leurs activités professionnelles et aux
finalité principale consiste à donner satisfaction à activités commerciales.
l’intérêt général Nb : le droit privé est au service de l’individu : son
rôle principal est la protection de l’intérêt privé

Distinction entre le droit Objectif et les droits Subjectifs


Droit objectif Droits subjectifs
Un ensemble de règles imposé par les autorités et Le droit est envisagé de façon plus concrète et particulière
destinées à organiser la vie en société C’est ce qu’on appelle des droits individuels
On peut dire que le droit objectif concerne tout le monde Les droits subjectifs désignent les pouvoirs, les
(droit civile) ou à un groupe donné de personne comme prérogatives qui sont reconnus aux particuliers (Droit à la
les commerçants propriété …)
Les sujets de droit (personne physique-personne morale)
b- Que signifie Droit des affaires
-Le droit des affaires est connu également sous les appellations de « droit économique » ou «
droit de l'entreprise », de telle sorte qu’il est perçu par certains comme étant un ensemble de
règles juridiques spéciales régissant les actes de commerce et les relations qui s’établissent
entre les personnes, qui exercent une activité économique ; alors que d’autres le réduisent au
droit régissant la vie de l’entreprise.

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-Le droit des affaires renvoi aussi bien au droit commercial qu’aux droits civil, de l’entreprise,
du travail, de la construction, de la concurrence, de la Consommation, de la fiscalité, de la
propriété industrielle et commerciale, de la bourse, du commerce électronique.
- le droit des affaires est un domaine plus vaste que le droit commercial
- Le droit des affaires est une branche du droit privé. Il applique la plupart des techniques du
droit civil et plus spécialement la théorie générale des obligations (DOC)
- Le droit des affaires est un droit pluridisciplinaire et s'étend à une panoplie d’activités
économiques et commerciales. Autrement dit, on peut considérer que le droit des affaires est
très large et recouvre différents domaines :
(Droit commercial-Droit Pénal-Droit de travail-Droit des assurances-Droit des sociétés...)

-Donc on peut dire que : Le droit des affaires dépasse le domaine du droit commercial en
raison de sa pluridisciplinarité et du fait qu’il englobe les techniques de gestion, de
financement et instrumentales
-Si l’on assimile volontiers le droit commercial au droit des affaires, on dira que le droit
commercial s’est publicisé.
- A l’intérieur de la branche de droit privé, le droit des affaires est un droit d’exception. Le
droit commun est du droit civil (les contrats…), mais ce droit n’est pas toujours adapté aux
affaires.
Le droit des affaires peut être défini comme le code qui régit le commerce et les transactions commerciales. Il
couvre toute législation concernant les entreprises et les agents commerciaux. Le terme « droit commercial » est
souvent utilisé de manière interchangeable avec celui de « droit des affaires ».
Les deux termes sont effectivement très similaires, bien que le terme « droit commercial » puisse suggérer une
concentration plus forte sur le commerce et les transactions, tandis que celui de « droit des affaires » est plus
large car il englobe également d'autres régimes juridiques.

c- La finalité de droit des affaires


-La naissance du droit des affaires a été dictée par la nécessité de trouver des solutions
efficaces aux problèmes des commerçants et aux besoins des différents professionnels qui se
lancent dans le monde des affaires.
- L’utilisation du droit pour favoriser la relance économique à court terme et une croissance
économique durable à long terme nécessite la création d’un cadre juridique approprié pour le
développement. Ce cadre juridique est fondé sur trois piliers :Le premier : les règles
juridiques Le deuxième : l’élaboration et l’application du droit Le troisième : le règlement
des différend

REMARQUE : Spécifiés du droit des affaires


Le droit des affaires est une discipline originale. Sa principale vocation est de répondre
aux exigences de la vie des affaires et des besoins des professionnels et des commerçants.
Pour répondre à ces nécessités, le droit des affaires a développé des règles et des
mécanismes prompts à favoriser l’essor des échanges en prenant en compte les
impératifs de rapidité et de simplicité, les exigences de sécurité et de crédit.

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Aussi, le droit des affaires se caractérise par l’exigence de transparence dans les
différentes transactions, la facilitation du crédit et par l’importance accordée aux
usages, qui constituent une source de droit.

Important

o Deux raisons pratiques justifient l’existence du Droit Commercial, comme discipline juridique
distincte du Droit Civil, la rapidité et le crédit
o En Droit civil, on ne conclut pas tous les jours des ventes immobilières par exemple. Donc
lorsqu’on le fait, on se fait souvent assister par un Notaire, on procède à des vérifications
approfondies avant de rédiger et de conclure des actes adaptés à chaque cas.
o En Droit commercial, on opère différemment. La plupart du temps il s’agit d’actes
commerciaux quotidiens (vente, transport, assurance opération bancaire…) qui sont répétitifs
et se concluent vite.
A- La rapidité
Les opérations commerciales doivent se faire rapidement en raison de transactions commerciales. Il en
résulte une série de règles originales :

La théorie de l’apparence est admise plus facilement en droit commercial


qu’en droit civil : On doit pouvoir se fier aux apparences sans avoir besoin de
procéder à des vérifications approfondies. Autrement dit, le droit commercial
va faire en sorte que le commerçant soit dispensé de procéder à des
vérifications minutieuses : on se satisfait des apparences.
Les obligations du droit commercial se prescrivent en principe par cinq
ans selon les dispositions de l’article 5 du code de commerce : « Les
obligations nées, à l'occasion de leur commerce, entre commerçants, ou entre
commerçants et non commerçants, se prescrivent par cinq ans, sauf
dispositions spéciales contraires » et non pas 15 ans comme en droit Civil (art
387 du DOC).
La preuve d’un acte de commerce peut se faire par tout moyen, quel que soit
l’intérêt en jeu, selon l’article 334 du code de Commerce : « En matière
commerciale la preuve est libre. Toutefois, elle doit être rapportée par écrit
convention l'exigent ». La preuve est libre signifie qu’elle peut moyens
(correspondances, factures témoignages, serment…).

B- Le crédit
La plupart des opérations commerciales requièrent un délai quant à leur réalisation. Le recours au
crédit est par conséquent chose courante entre commerçants pour atténuer les risques que comporte la
vie des affaires. Les commerçants ont toujours eu recours au crédit. Les producteurs ou distributeurs
empruntent aujourd’hui pour financer leurs investissements, acheter des marchandises…
Le Droit commercial accorde aux créanciers des garanties particulières :
Les Entreprise de droit commercial sont soumises à une publicité au registre du commerce,
destinée à renseigner les tiers qui traitent avec elles.
Les biens de chaque entreprise sont réunis dans un ensemble, le fonds du commerce, qui peut
servir de gage aux créanciers.

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Lorsqu’une entreprise du droit commercial cesse de payer ses dettes, une procédure est
organisée pour régler les créanciers dans la mesure du possible : c’est le droit des entreprises
en difficulté.
d- L’évolution historique du droit des affaires au Maroc
-Au Maroc, le premier code de commerce (inspiré du code Napoléon de 1807) remonte au 12
août 1913. Il a été remplacé en 1996 par un nouveau code(Le Dahir formant code de commerce
du 1 Août 1996)
Durant les deux dernières décennies, le droit des affaires marocain a connu Plusieurs
réformes, dont :
-la réforme de la bourse des valeurs de Casablanca en 1993, puis 2017
-l’adoption de la Charte d'investissement en1995,
-la réforme du droit de la propriété industrielle, littéraire et artistique avec la loi sur les
droits d'auteur et droits voisins en 1997,
-la création des juridictions de commerce en 1997,
-la loi sur la liberté des prix et de la concurrence en 2000.
- la loi n° 103-12 relative aux établissements de crédits et organismes assimilés de 2015.
Le droit des affaires puise ses origines dans le droit commercial, qui était essentiellement
coutumier. Celui-ci avait pour objet de régir les commerçants, les biens commerciaux et les
opérations commerciales. Toutefois, au fil du temps, se sont ajoutés peu à peu des apports du
droit public économique et d’autres dispositifs juridiques régissant les affaires de l’entreprise,
pour donner naissance au droit des affaires.

e- Les caractéristiques du droit des affaires


Le droit des affaires est une discipline :

Récent Le droit des affaires n’a été reconnu en tant que discipline à part entière et enseigné
dans les facultés de droit que dans les années 1970. Aussi le développement de
l’entreprise qui a imposé le remplacement du droit commercial par le droit des affaires
Complexe L’absence d’un code uniforme et on se trouve devant une multitude des textes ainsi que
la pluralité des acteurs qui s’activent dans le domaine des affaires
Technique Les différents procédé et techniques à caractère juridique, fiscal, comptable,
informatique que de gestion, qui nécessite la spécialisation et la maitrise technique
Mimétique Au lendemain de l’indépendance, les chantiers de réforme des textes juridiques ne
se sont pas écartés du modèle français voir même le claquage de certaines
dispositions du dispositif juridique et institutionnel français
Evolutif Il tend à accompagner les changements intervenus dans les différents domaines
(crédit-bail, la franchise...).
L’évolution de la technologie et la propagation de l’usage de l’informatique a
Imposé l’adoption de nouvelles lois régissant le commerce électronique, la
protection des données et autres.
Professionnel Il s’applique aux professionnels, qui s’activent dans le monde des affaires
Spécial Il impose des exigences de bonne foi, de rapidité, de simplicité et de sécurité des
actes et opérations effectuées.
D’ordre Il concerne les intérêts fondamentaux de l'Etat et de la collectivité,
public

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II-LES SOURCES DE DROIT DES AFFAIRES

1-Les sources formelles :


Les sources interne
La constitution Elle fixe d’une part le mode de désignation des organes essentiels de l’Etat
ainsi que leurs rôles respectifs, et détermine d’autre part, les droits et les
libertés des gouvernés. Elle détermine les garanties fondamentales accordées
aux citoyens pour l’exercice des libertés qui transcendent le principe de la
liberté du commerce
La loi La loi constitue la source fondamentale du droit des affaires. Ici, la loi est prise
dans son acception le plus large. Elle émane du pouvoir législatif
Le droit des affaires est soumis à ses propres lois, mais en cas de manquement
de ces dernières, les lois civiles s’imposent. Le droit des affaires est également
soumis à d’autres lois avec lesquelles il n’a aucun lien direct
- Le Dahir formant code de commerce du 1 Août 1996. Par Exemple
-loi bancaire
-code des assurances
-loi sur la concurrence
Le droit commun (DOC)
Les usages Ce sont les pratiques qu’un emploi constant transforme en une règle de droit
commerciaux
La doctrine Elle fait généralement référence aux travaux de recherche, aux opinions et
point de vue de personnes membres de la communauté scientifique – cas des
universitaires, chercheurs, enseignants voire des praticiens du droit
notamment. Dans une certaine mesure6 , elle peut influencer le législateur ou
le juge
La La jurisprudence est l’ensemble des décisions de justice. Son rôle est le même
jurisprudence en droit des affaires qu’en droit civil: elle interprète la loi et la complète
commerciale
L’arbitrage Son rôle combien déterminant en tant que moyen non étatique et non
juridictionnel de règlement des litiges
Il fait intervenir non pas un juge mais un arbitre (généralement un
Professionnel expérimenté) pour trancher dans les litiges et prendre des
décisions, qui engagent les deux parties qui font appel à ses services
Exemple article :327-17 au 327-54 du code de procédure civile
À titre d’information :
On distingue, par ailleurs, entre la clause compromissoire et le
compromis.
La clause compromissoire :
C'est la clause insérée dans le contrat par laquelle les parties décident de
soumettre à l'arbitrage les litiges qui peuvent naître de l'exécution de ce
contrat. Les parties peuvent désigner à l'avance les arbitres mais il faut
que la clause soit écrite à la main et spécialement approuvée par les
parties.
Le compromis :
C'est la convention par laquelle les parties à un litige déjà né soumettent
celui-ci à l'arbitrage d'un ou plusieurs arbitres. Il doit être écrit,
détermine l'objet du litige, désigne les arbitres et le délai qui leur est
imparti pour rendre leur sentence arbitrale.

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En principe, les arbitres ne sont pas tenus d'appliquer les règles de droit
ou de procédure étatique. Ils statuent en tant qu'amiables compositeurs
(sur la base de l'équité)
Les sources internationales
Les traités Les traités internationaux sont des accords conclus entre l’Etat marocain et un
internationaux ou plusieurs autres Etats.
On distingue entre :- Traités bilatéraux - Traités bilatéraux
Les traités ont pour but de faciliter les relations économiques entre Etats. Cela
les conduit à édicter des règles de droit qui ne peuvent laisser indiffèrent le
juriste des affaires.
Exemple : GATT(General agreement on tarifs and trade)
Les usages Il s’agit le plus souvent de la pratique des marchands (cas de la lex mercatoria)
internationaux ou des organismes internationaux qui ont une connaissance importante du
droit du commerce international. Par exemple : la chambre de commerce
international ou encore la Commission des Nation Unies pour le commerce
international (CNUCED).

B- Les régimes juridiques régissant le contrat


I-LE CONTRAT : Acte bilatérale
« Ô les croyants ! Remplissez fidèlement vos engagements
(contrats) » sourate al maiida le verset premier
1- Définition
Le contrat 1-Tout document qui permet de constater par écrit les engagements, les
obligations et les droits des signataires. Toutefois, ce document peut porter
divers noms: entente, contrat, accord, convention, pour n’en nommer que
quelques-uns
2-c’est une convention par laquelle un ou plusieurs personne s’engage vers un
ou plusieurs autres à donner à faire quelque chose.
3-Le contrat est une convention génératrice d’obligations, c à d un accord de
volontés entre deux personnes au moins

Le contrat s’oppose à l’acte juridique unilatéral,


qui n’est l’œuvre que d’une seule volonté

( exemple: le testament)

Le contrat est un
acte juridique
Le contrat s’oppose à l’acte juridique collectif qui
susceptible de s’imposer à des personnes qui n’y
ont pas participé (exemple : le vote majoritaire
NB : différence entre le contrat et la convention des actionnaires au sein SA)

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La convention désigne un accord de volontés qui produit des effets de droit. La convention peut
créer des obligations(vente, location , contrat de mariage…) , transmettre des obligations (le
transfert des obligation fiscales et obligations comptable par le fait d’une convention de la vente du
fonds de commerce) ou éteindre des obligations ( le divorce conventionnel)

La notion de convention est plus large que la notion de contrat qui se limite à créer des obligations
alors que la convention peut produire d’autre effets (transmettre ou éteindre des obligations)

Donc

Tout contrat est une convention, Mais que toute convention n’est pas un contrat

2- Le DOC (le droit des obligations et contrats)


1- Le DOC contient les règles de base et les principes généraux relatifs à la formation des contrats et aux
effets juridiques produits par ces mêmes contrats ; il en est de même pour les règles qui gouvernent la
mise en œuvre des obligations volontaires arrêtées entre les parties ainsi que les obligations
extracontractuelles.
2- Les principaux contrats du droit civil sont également régis par le DOC (contrat de bail, contrat de vente,
contrat de dépôt, la transaction, le cautionnement)
3- La théorie des obligations est à l'origine non seulement du droit civil, mais du droit tout entier
4- Le droit des obligations regroupe l’ensemble des règles juridiques gouvernant les rapports
patrimoniaux entre deux ou plusieurs personnes sujets de droit.1
5- La théorie générale des obligations est le fondement du droit commun.
L’étude du droit des obligations présente un intérêt aussi bien pratique que théorique.
-Sur le plan pratique : le contrat est omniprésent dans la vie quotidienne des personnes : vente, transport,
restaurant ,télephone
-Sur le plan théorique, le droit des obligations constitue le droit commun de certaines disciplines du droit
privé, et de droit public, comme le droit commercial et le droit de travail
3- Les principes généraux relatifs à la formation des contrats et aux effets
juridiques produits par ces mêmes contrats
3-1 Principe d’autonomie de la volonté (PAV)
Le P.A.V exprime une doctrine de philosophie juridique suivant laquelle l’obligation
Contractuelle repose exclusivement sur la volonté des parties. Selon cette théorie, l’Homme
étant libre par nature ne peut s’obliger que par sa propre volonté. Il en résulte que c’est la
volonté qui crée les effets du contrat et qui en détermine le contenu. Ces effets existent que
parce qu’ils ont été voulus et comme ils ont été voulu.
La seule tâche du droit est d’assurer l’égalité des libertés en présence, chez les auteurs
classiques : « tout contrat libre est un contrat juste quel qu’en soit le contenu »

3-2 effets juridiques produits :


a- La force obligatoire à l’égard des parties
Il y a un principe fondamental qui est affirmé à ce propos et qui dit que : « les obligations
contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites… »

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En effet, rien n’oblige les parties à contracter mais dès qu’elles l’ont fait, elles sont tenues de
respecter leurs engagements. Cela a deux conséquences techniques d’une part les lois
nouvelles ne s’appliquent pas au contrat en cours et d’autre part le juge n’a pas le droit de
modifier le contrat .
b- Effet relatif du contrat
C’est le fait que les obligations contractuelles n’engagent que les parties et n’ont pas d’effets à
l’égard des tiers.
Les parties ne peuvent, par un contrat, ni engager autrui ni faire naître à son profit une créance
L’article 228 du DOC dispose : « les obligations n’engagent que ceux qui ont été partis à
l’acte… ».
Corollaire du principe de l’autonomie de la volonté : « si les parties peuvent se lier elles-
mêmes par l’accord de leur volonté, elles ne peuvent pas lier ceux qui sont étrangers à cet
accord ». Ce principe de relativité du contrat appelle une définition précise qui en marque les
limites. Il n’y ait dérogé que de façon exceptionnelle

4- Les autres catégories d’actes juridiques


4-1 l’acte unilatéral
Il faut distinguer le contrat de l’acte juridique unilatéral :
-le premier : le premier se forme par la volonté au moins de deux personnes
-le deuxième : se crée par la volonté d’une seule personne
Donc : cette personne en plus qu’elle crée seule l’acte juridique, elle est seule à supporter
les conséquences juridiques de son engagement. (l’acte juridique unilatéral)
L’acte juridique unilatéral doit être distingué du contrat unilatéral qui se crée par
la volonté de deux personnes mais n’entraîne d’obligations qu’à l’égard d’une seule
Attention personne
- l’acte unilatéral ne veut pas dire forcément qu’il est l’œuvre d’une seule personne
mais est le fruit d’une seule volonté, individuelle ou collective

Le DOC divise les actes ayant pour source la déclaration de volonté en des actes unilatéraux
et des actes sous forme de conventions ou contrats.
L’exemple de la déclaration unilatérale dans le code civil marocain est la promesse de
récompense ; « La simple promesse ne crée point d'obligation » art 14 DOC.
Art 17
En cas de contestation de la promesse, la preuve doit être rapportée dans les formes prévues
par la loi : Article 443 :(Modifié, D. 6 juillet 1954 - 5 kaada 1373, article 5 de la loi n° 53-05
promulguée par le dahir n° H1-07-129H du 30 novembre 2007 - 19 kaada 1428 ; B.O. n°
5584 du 6 décembre 2007) : « Les conventions et autres faits juridiques ayant pour
but de créer, de transférer, de modifier ou d'éteindre des obligations ou des droits et
excédant la somme ou la valeur de dix mille dirhams ne peuvent être prouvés par

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témoins. Il doit en être passé acte authentique ou sous seing privé, éventuellement établi
sous forme électronique ou transmis par voie électronique ».

4-2 les effets de l’acte unilatéral


Les obligations unilatérales sont obligatoires dès qu’elles parviennent à la connaissance de la
partie qui en bénéficie. Article 18 DOC
Ce genre d’actes sont appelés réceptrices, c'est-à-dire des actes qui doivent être portés à la
connaissance de la personne à laquelle ils sont dirigés pour produire leurs effets juridiques et
ce par tout moyen de notification
Une fois cette formalité accomplie, l’acte unilatéral produit les effets juridiques au même titre
que l’engagement contractuel.

4-2L’acte juridique collectif


Acte juridique qui, par sa formation et/ou sa portée, concerne, non pas des personnes prises
individuellement, mais des groupes d'intérêt.
Les actes juridiques collectifs peuvent être la source d’obligations liant tous les membres du
groupement signataires alors que l’acte est signé uniquement par les organes représentatifs
des intérêts en présence

EXEMPLE 1 :la convention collective de travail

Article 104 du code de travail : « La convention collective de travail est un contrat collectif
régissant les relations de travail conclu entre d'une part, les représentants d'une ou
plusieurs organisations syndicales des salariés les plus représentatives ou leurs unions et,
d'autre part, soit un ou plusieurs employeurs contractant à titre personnel, soit les
représentants d'une ou de plusieurs organisations professionnelles des employeurs ».
La collectivité collective de travail impose Les personnes représentées ou syndiquées même si
elles n’ont pas signé individuellement l’acte ; a contrario, les non affiliées ou non syndiquées
ne sont pas concernés par ses stipulations. La force obligatoire de l’acte collectif est justifiée
par l’existence d’un mandat général découlant de l’adhésion au syndicat des signataires.

EXEMPLE 2 : Dans le cadre de la propriété des immeubles bâtis divisés par appartements ou
étages ou locaux et dont la propriété appartenant à plusieurs personnes est répartie par lots
comprenant chacun une partie privative et une quote-part des parties communes81, tous les
copropriétaires des immeubles se trouvent de plein droit groupés dans un syndicat doté de la
personnalité morale et de l’autonomie financière, à compter de la date de l’inscription de la
première cession concernant ces immeubles. Les décisions prises par ce syndicat sont
obligatoires, s’imposent à tous les copropriétaires et sont une manifestation de l’acte juridique
collectif.

II-LES CLASSIFICATIONS DES CONTRATS


Il y a dans la pratique un grand nombre et une grande variété de contrats, d’où la nécessité
d’élaborer une classification afin d’ordonner cette diversité .

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1- La classification des contrats selon leur mode de formation
Le contrat L’échange des consentements suffit à former le contrat ; Aucune condition de
consensuel forme n’est requise dans ce type de contrats.
Ex : le contrat de vente d’un bien meuble. Article :448 DOC
Contrat solennel La validité du contrat est soumise à une formalité, souvent un écrit.
Cet écrit peut être soit un acte authentique (acte dressé par un notaire ou par des
adouls) soit un acte sous seing privé (acte rédigé par un particulier et
comportant la signature manuscrite des parties)
Ex : un contrat de mariage .Article 987 DOC
Contrat réel La formation exige la remise d’une chose.
Remarque : comme la remise de la chose est nécessaire dans un contrat réel, elle
n’est pas considérée comme une obligation issue du contrat
Ex : un contrat de prêt ( art 833 DOC)

2- CLASSIFICATION DES CONTRATS SELON LE RAPPORT DE FORCE


ENTRE LES CONTRACTANTS
Le contrat de gré à gré Est le fruit d’une libre discussion entre les parties. C’est à dire que Les termes du
contrat sont librement discutés par les parties
Ex : vente d’un appartement. Revente d’un livre à un ami
Contrat d’adhésion L’une des parties, économiquement plus forte, impose ses conditions à l’autre
Ex : contrats de transport, d’assurance, de fourniture d’eau et
d’électricité
Remarque : Les contrats d’adhésion trouvent fréquemment leur origine dans un
déséquilibre de puissance économique qui suscite une intervention législative : par
voie de réglementation impérative, le législateur se préoccupe d’assurer la
protection de la partie placée en position d’infériorité
Contrat forcé Dans ce type de contrats, la conclusion en est imposée par la loi
Ex : assurance automobile. Code des assurances

3- CLASSIFICATION DES CONTRATS D’APRES LEURS EFFETS


Le contrat bilatéral ou Les parties ont des obligations réciproques ; c’est le contrat qui fait naitre des
synallagmatique obligations à la charge des deux parties. Chacun des contractants étant à la fois,
débiteur et créancier.
Ex : contrat de vente. : Le vendeur s'engage à livrer la marchandise, l'acquéreur
s'oblige en contrepartie à en payer le prix.
Généralement la plupart des contrats usuels sont des contrat synallagmatique
Contrat unilatéral Une seule personne a des obligations envers l’autre. C’est à dire lorsque deux ou
plusieurs personnes sont engagées dans un contrat, mais qu’une seule est débitrice
envers l’autre
Ex. une donation ou la promesse de contracter

4- CLASSIFICATION DES CONTRATS D’APRES LES AVANTAGES


RETIRES PAR LES PARTIES.

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Le contrat à titre Chacune des parties doit donner ou faire quelque chose. Les avantages sont réciproques.
onéreux Ex : Prêt à intérêt
Contrat à titre gratuit Une seule partie a des avantages. L’autre partie s’appauvrit. Un des parties procure
volontairement un avantage à l’autre partie sans aucune contrepartie
Remarque : Aussi faut-il ajouter que les contrats à titre gratuit sont toujours conclus en
considération de la personne. Toute erreur sur la personne sera cause de nullité.
Ex : Donation

5- CLASSIFICATION DES CONTRATS D’APRES LE ROLE JOUE PAR LE


HASARD
Contrat commutatif Les avantages et les obligations réciproques sont connus dès la conclusion du contrat
Autrement dit «« contrat à titre onéreux dont on connaît l’importance des
prestations réciproques au moment où il est conclu »
Ex : contrat de travail
Contrat aléatoire L’obligation est soumise à un évènement incertain ; autrement dit c’est un « contrat
à titre onéreux dans lequel l’existence ou la valeur d’une prestation dépend d’un
événement futur incertain »
Ex : le contrat d’assurance, l’assureur n’est obligé qu’en cas de survenance d’un
sinistre

6- CLASSIFICATION DES CONTRATS SELON LEUR MODE


D’EXECUTION
Contrat à exécution Les obligations du contrat sont exécutées, à un moment donné en une seule fois
instantanée Ex : la vente au comptant
Contrat a exécution L’exécution des obligations du contrat s’échelonne dans le temps
successive Ex : contrat de travail et du contrat de bail

7- CLASSIFICATION DES CONTRATS D’APRES LA CONSIDERATION


DE LA PERSONNE
Contrat intuitu personae Formation et l’exécution du contrat est subordonnée à la personne du
cocontractant. La personne du contractant est parfois primordiale
Ex : contrat de société de personnes ou contrat de travail
Contrat non intuitu personae dont la qualité du cocontractant importe peu. C’est le cas du contrat de vente .
Ex : contrat de vente

8- CLASSIFICATION DES CONTRATS D’APRES L’EXISTENCE OU NON


D’UNE REGLEMENTATION SPECIALE
Contrat nommé C’est celui qui a reçu une dénomination et une réglementation propre.
C’est le contrat définis et réglementés par la loi.
Ex :1a vente, le contrat d’assurance, le contrat de société .art491

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Contrat innommé Est celui qui n’est pas prévu par la loi mais conçus par les parties et créer par la
pratique
Ex : contrat médical, contrat de leasing, contrat de franchise, contrat de gestion
hôtelière, contrat de publicité

9- CLASSIFICATION DES CONTRATS D’APRES LEUR DOMAINE


Les contrats commerciaux Le contrat est commercial lorsqu’il est conclu par des commerçants pour les
et les contrats civils besoins de leur commerce. Il est civil s’il est passé entre des non commerçants ou
entre des commerçants mais pour leurs besoins non professionnels
Contrats internes et contrat Un contrat interne est un contrat dont tous les éléments (lieu de conclusion, lieu
internationaux d’exécution, objet, nationalité et résidence des parties) sont localisés à l’intérieur
des frontières du Maroc.
Un contrat international est un contrat qui présente un élément extranéité, c'est-
à-dire qu’il a des liens avec au moins deux ordres juridique
Contrats individuel et Le contrat individuel est le contrat conclu entre deux ou plusieurs personnes et
Contrats collectifs dont les effets ne concernent que ces personnes.
Il est collectif lorsqu’il engage un groupe de personnes plus large que les
cocontractants
Contrats administratif et Les contrats administratifs dans lesquels l’une des parties contractantes est l’Etat
contrats de droit privé ou une personne morale publique
Les contrats de droit privé est celui conclus entre personnes
privées. Toutefois, l’administration peut passer des contrats de droit privé régis
par le DOC

II- les conditions de validité du contrat


En principe les parties aux contrats sont libres : - De signer ou non (contracter ou on) - De
déterminer le contenu de leurs engagements (sauf contrat d’adhésion).

Elles peuvent aménager les effets du contrat, y insérer les clauses qui leurs conviennent,
qu’elles soient prévues ou non par la loi.
Néanmoins, pour qu’un contrat soit valable, il faut certaines conditions, L’article 2 du DOC
retient quatre conditions pour la validité d’un contrat :
1° La capacité de s'obliger ;
2° Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l'obligation ;
3° Un objet certain pouvant former objet d'obligation ;
4° Une cause licite de s'obliger.

- L’objet - la capacité - La cause - le consentement des parties


1- la capacité
L’article 3 du DOC dispose que : « la capacité civile de l’individu est réglée par la loi qui
régit son statut personnel »
Régie par l’article 206 à l’article 219 du code de statut personnel.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 13


En vertu du DOC, toute personne est capable d'obliger et de s'obliger, si elle n'en est déclarée
incapable par la loi. Alinéa 2 de l’article 3
La capacité est l’aptitude d’une personne à acquérir des droits et à les exercer, notamment
L’aptitude à souscrire un engagement valable. Ceci nous amène à dire que le contrat n’est
valable que si légalement les parties avaient la capacité de le faire.
Il ‘est à noter que : La capacité est la règle et l’incapacité c’est l’exception : Résultat d’une
disposition légale (articles 3 et 6 D.O.C)
Il convient de distinguer la capacité d’exercice de la capacité de jouissance.

La capacité

La capacité de La capacité
jouissance d’exercice

a- La capacité de jouissance
La capacité de jouissance est définie par la loi comme étant la faculté qu’à la personne
d’acquérir des droits et d’assumer des devoirs tels que fixés par la loi. Cette capacité est
attachée à la personne durant toute sa vie et ne peut lui être enlevée. Article 207 code de
la famille
Il y a incapacité de jouissance lorsque la personne est privée du droit d’accomplir tel ou
tel acte juridique.

Capacité de jouissance : aptitude à être titulaire de droit et à en jouir

Incapacité grave : inaptitude à être sujet de droit et à en jouir

Perte de la personnalité Amputation de la


juridique personnalité juridique

EX : ESCLAVE Ex : Dégradation
civique

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 14


Incapacité de
Incapacité de
jouissance
jouissance
générale et
spéciale
totale
b- La capacité d’exercice
Le code de la famille définit la capacité d’exercice comme étant la faculté qu’a une
personne d’exercer ses droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses actes valides.
Le même code détermine les conditions d’acquisition ainsi que les motifs précisant la
limitation de cette capacité ou sa perte.

Capacité d’exercice : Aptitude à exercer des droits dont on est


titulaires

Incapacité
tenant la Incapacité tenant à Incapacité tenant
minorité l’altération des prodigalité
facultés mentales

a- Le mineur
-L’âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années grégoriennes révolues ; avant cet
âge, l’enfant est considéré comme étant un mineur et par conséquent ne peut accomplir
des actes juridiques par lui-même. (Art209 code de la famille)
-Le mineur qui n’a pas encore atteint l’âge de douze années grégoriennes révolues ne jouit
pas de la capacité d’exercice (article 217 code de la famille)
-Les actes juridiques accomplis par le mineur doué de discernement (mineur ayant atteint
l’âge de 12années grégoriennes révolues) sont soumis aux règles suivantes :
1. Ils sont valables, s’ils lui sont pleinement profitables,
2. Ils sont nuls, s’ils lui sont préjudiciables,
3. S’ils ne revêtent pas un caractère profitable ou préjudiciable évident, leur validité est
subordonnée à l’approbation de son représentant légal, accordée compte tenu de l’intérêt
prépondérant de l’interdit et dans les limites des compétences conférées à chaque
représentant légal (art 225 du code de la famille)
-il peut prendre possession d’une partie de ses biens pour en assurer la gestion, à titre
d’essai. Selon les dispositions du même article » l’autorisation, à cet effet, est accordée
par le tuteur légal ou par décision du juge des tutelles, sur demande du tuteur
testamentaire ou datif ou du mineur intéressé (article 226 code de la famille)
-Aux termes de l’article 218 du code de la famille : Lorsque le mineur a atteint l'âge de
seize ans, il peut demander au tribunal de lui accorder l’émancipation. Le représentant
légal peut demander lui aussi au tribunal d'émanciper le mineur qui a atteint l'âge précité,
lorsqu'il constate qu'il est doué de bon sens.

➨ On constate donc que le mineur ou son représentant légal peut demander au tribunal
de déclarer sa majorité de manière anticipée (avant 18 ans), c’est-à-dire que le mineur

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 15


Devient capable juridiquement d’exercer une activité commerciale dans les mêmes
conditions que toute personne majeure. On parle de Mineur émancipé

Age inférieur Age de 16ans À partir de 18


Age de 13 à
à 12 ans à 18 ans ans
15 ans
Mineur Le mineur qui Le mineur est
Le mineur est présente des
dépourvu de relevé de plein
pourvu de signes de
discernement droit de sa
discernement maturité peut minorité sauf
mais ses actes être relevé de s’il présente
sont son incapacité d’autres signes
subordonnés à
l’autorisation de Article 218 de la d’incapacité
son loi 03-70
représentant
Remarque : La capacité d’exercer le commerce par un étranger au Maroc est de 20 ans.
Est réputé majeur par la loi marocaine même si sa loi nationale prévoit un âge
de majorité supérieur à celui-ci (article 15 de loi 15-95 Même s’il est réputé majeur par sa
loi nationale, il ne peut exercer le commerce au Maroc qu’après autorisation du président
du tribunal compétent article 16 de la loi 15-95.
b- les incapables majeurs : (dément et le faible d’esprit)

-Le dément (‫)فاقد العقل‬


Le dément est celui qui a perdu la raison et par conséquent la faculté totale de mesurer les
actes qu’il accomplit.La personne qui perd la raison de manière discontinue à pleine
capacité durant ses moments de lucidité précise l’article 217 du code de la famille.
-le faible d’esprit )‫(المعتوه‬
Le faible d’esprit est la personne atteinte d’un handicap mental l’empêchant de maîtriser sa
pensée et ses actes. Il est interdit d’exercer pleinement ses droits par le juge, mais, comme
pour le prodigue, cette interdiction peut être levée à sa demande ou à la demande de son
représentant légal
C- Le prodigue

Le code de la famille définit le prodigue comme étant « celui qui dilapide ses biens par
des dépenses sans utilité ou considérées comme futiles par les personnes raisonnables,
d’une manière qui porte préjudice à lui-même ou à sa famille » article 215 code de la
famille
-Le juge peut prononcer l’état de prodigalité et interdire la personne concernée d’exercer
ses droits liés à l’accomplissement des actes juridiques. Cette action est diligentée par les
personnes ayant la qualité et l’intérêt pour le faire.
L’interdit pour prodigalité a le droit de demander au tribunal la levée de l’interdiction,
lorsqu’il s’estime être doué de bon sens. Ce droit est également ouvert à son représentant
légal (article 218 code de la famille)
2- le consentement

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 16


C’est la manifestation de volonté des contractants. Les volontés doivent se rencontrer et être
exempte de vices :
- L’erreur comme une idée fausse et inexacte que se fait le contractant
. - Le dol, un des contractants a été trompé par l’autre.
- La violence, morale et physique (harcèlement)
- La lésion, c’est un préjudice subi par un des contractants en raison du défaut d’équivalence
des prestations réciproques dues par les parties.
Même si le D.O.C traite de la lésion dans le cadre des vices du consentement, celle ci ne
constitue guère un vice mais une inéquivalente des prestations d’un contrat commutatif
qui fait que celui-ci devient annulable à certaines conditions.

- L'accord des volontés se décompose en deux éléments l'offre et l’acceptation Une


partie prend l'initiative du contrat, elle exprime sa volonté de contracter par une
déclaration en ce sens. Cette déclaration c'est 1'offre ou pollicitation.
Le destinataire de 1'offre va exprimer son accord, soit sur le champ, soit après
une période de réflexion, par une déclaration en ce sens. Cette déclaration c'est
l'acceptation.
II y’a lieu de rappeler l’existence de différentes propositions possibles, opérer des
À retenir
distinctions en fonction de leur degré de précision s’impose. On distinguera ci-après ---
-l’invitation à entrer en pourparlers,
Offre et -l'offre avec réserves
acceptation - l'offre simple.
-

3-la cause
La cause du contrat correspond à la raison pour laquelle chacune des parties a accepté de
conclure le contrat
L’article 2 du DOC exige « une cause certaine de s’obliger », et l’article 6
2 du DOC précise que « l’obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite est non
avenue »
4-l’objet
Dans l’objet chacune des parties peut s’engager à donner à faire ou non quelque chose.
L’objet doit répondre à certaines conditions :
- La chose qui accompagne l’objet doit exister ou être déterminable ou déterminée et la chose
doit être dans le commerce
- Elle doit également être licite et conforme aux bonnes mœurs
-L’objet doit être déterminé, car un débiteur ne saurait s’engager sans savoir à quoi Faute de
détermination de l’objet de l’obligation ; le créancier ne serait pas à même (capable) de savoir
ce qu’il peut exiger. La détermination de l’objet est une garantie de sécurité pour les parties et

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 17


particulièrement pour le débiteur, en ce qu’elle exclut que l’une des parties prétende
tardivement et unilatéralement, imposer à l’autre une prestation excessive ou insatisfaisante.

Le représentant légale
La représentation légale de l’incapable est assurée par des règles contenues dans le code de la
famille qui détermine d’une part les compétences et responsabilités du représentant légal et
qui d’autre part, organise la surveillance générale dans le but d’assurer la protection des
intérêts des incapables et des personnes non pleinement capables.
Les règles générales gouvernant la représentation légale :
 La représentation légale )‫ (النيابة الشرعية‬est exercée au titre de trois voies :
 la tutelle légale ;)‫(والية‬
la tutelle testamentaire ; (‫)وصاية‬
 la tutelle dative.114 )‫(تقديم‬
Le code de la famille détermine le représentant légal comme étant :

 le tuteur légal (‫ )الولي‬: le père, la mère ou le juge,


le tuteur testamentaire (‫ )الوصي‬désigné par le père ou par la mère,
le tuteur datif )‫ (المقدم‬, désigné par la justice.
Les personnes habilitées à exercer la représentation légale sont les suivantes :
 le père majeur ;
la mère majeure à défaut du père ou par suite de la perte de la capacité de ce dernier ;
le tuteur testamentaire désigné par le père ;
le tuteur testamentaire désigné par la mère ;
le juge ;
le tuteur datif désigné par le juge
Le représentant légal exerce sa tutelle non seulement sur les biens du mineur ou du dément
mais également sur leur personne, mais pour celui qui a perdu la raison, cette tutelle sur la
personne et sur les biens continue jusqu’à la levée de cette interdiction par le juge. Pour le
prodigue et le faible d’esprit, la tutelle s’exerce uniquement sur les biens jusqu’à sa levée par
le tribunal.

B- Les Régimes juridiques régissant les obligations


I- les principales obligations communes à toutes les personnes de droit commercial

1- Définition de l’obligation
-L’obligation est synonyme de devoir (religieux, moral, social et de conscience), dans toute
obligation, il y a un devoir, mais tout devoir n’est pas une obligation.

2- La notion de l’obligation dans le DOC

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 18


-L’obligation est un lien de droit qui met en rapport le créancier au débiteur. L’obligation
peut avoir un aspect passif, elle est alors une dette ; si elle revêt un aspect actif, elle est
considérée comme étant une créance
-Dans cette relation entre les deux personnes, l’objet de l’obligation est la prestation due
par le débiteur ; cet objet peut être soit un fait positif ex :(paiement d’une somme d’argent
ou livraison d’une chose) soit un fait négatif ex :(une obligation de non concurrence)
-l’obligation qui trouve sa source dans une règle de droit est une obligation juridique.
Exemples :
 Un contribuable s’acquitte de ses obligations fiscales
 Un employeur respecte ses obligations professionnelles
 Un conducteur de voiture consciencieux qu’il observe scrupuleusement les obligations
découlant du code de la route
-Au sens technique l’obligation ne doit concerner que les droits patrimoniaux sachant que
ces derniers se divisent en deux catégories : les droits réels qui portent sur une chose et les
droits personnels liant deux personnes.
-L’objet de l'obligation peut consister en un transfert de propriété d'un bien (le vendeur est
tenu de transférer la propriété de la chose vendue), le paiement d'une somme d'argent
(celui qui cause un dommage à autrui est tenu de le réparer). L’accomplissement d'un
travail (1'employé est tenu d'accomplir la tâche qui lui est impartie) ou en une simple
abstention (le locataire est tenu de ne pas modifier la destination des lieux loués).

Remarque :
-l’obligation est un élément de patrimoine
-l’obligation se distingue des droits extra-patrimoniaux

• sontnt ceux qui représentent pour leur titulaire


les droits un élément de richesse, un avantage
économique. La monnaie étant l’instrument de
patrimoniaux la mesure. (évaluer en argent)

• es droits dont une personne peut être titulaire


les droits extra- ne trouvent pas tous leur place dans le
patrimoine
patrimoniaux
L’obligation est un élément de patrimoine :

L’obligation peut être définie comme le lien de droit en vertu duquel une ou différentes personnes
peuvent contraindre une ou différentes autres personnes à « donner », à « faire » ou à «ne pas faire
quelque chose ».

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 19


Droit de En droit de créance, le lien de droit s’établit entre le créancier et le débiteur
créance c’est-à-dire entre deux personnes, c’est pourquoi le droit de créance est
synonyme de droit personnel.
Le créancier ne peut s’adresser qu’au seul débiteur, c’est pourquoi le droit de
créance – droit personnel et relatif- ne porte pas sur un bien déterminé et ou un
objet individualisé mais sur l’ensemble du patrimoine du débiteur. (Art 1241
DOC)
-Le droit de créance n’engendre aucun droit de préférence.
-Le créancier ne dispose pas d’un droit de suite

Droit réel -le droit réel désigne le pouvoir juridique reconnu à une personne sur une chose. Son
titulaire exerce son droit directement sur la chose sans passer par l’intermédiaire
d’une personne
-Le créancier gagiste peut exercer son droit sur la chose même si celle-ci se trouve
entre les mains d’autrui parce qu’il possède un droit de suite.
-Le droit réel confère à son titulaire un droit de préférence en ce sens qu’en cas de
conflit entre le titulaire d’un droit réel et le titulaire d’un droit de créance, c’est le
titulaire de droit réel qui sera préféré.
Droit -Les droits intellectuels naissent de l’activité intellectuelle de l’homme et portent sur
intellectuel des créations intellectuelles (les œuvres de l’esprit comme un roman, une peinture ou
un film)
-Parmi les principaux droits intellectuels légalement protégé, on trouve:
La propriété littéraire et artistique ou droit d’auteur ( dahir du 07 octobre 1970, relatif
à la protection des œuvres littéraires et artistiques)
Propriété industrielle ( dahir du 23 juin 1916 relatif à la protection de la propriété
industrielle)
À RETENIR : Le mot "créance" désigne un droit que détient une personne dite le "créancier" à
l'encontre d'une autre personne dite le "débiteur" ou la "personne débitrice" qui lui doit la fourniture
d'une prestation. Le débiteur est l'obligé du créancier.

2-1 classification des obligations :


Selon l’objet -obligation de faire : obligation d’accomplir un fait positif (livrer
une chose
-obligation de ne pas faire : le débiteur est tenu d'une abstention,
d'une prestation négative. (Obligation de non concurrence – obligation de
ne pas divulguer le secret professionnel
-Obligation de donner : Signifie l’obligation de transférer la propriété
d'un bien ; il ne s'agit pas de donation mais de transfert de propriété.
Quel est l’intérêt de cette distinction ?

Mauvaise ou inexécution de l’obligation

Obligation de Obligation de faire


donner et de ne pas faire

Exécution forcée Naissance des dommages- intérêts


art 261-262 DOC

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 20


Selon la nature -Obligation civile : Est celle qui désigne le lien de droit qui permet au
créancier d’exiger quelque chose de son débiteur, il est possible de recourir au
juge ; lorsque quelqu'un ; c'est à dire le débiteur refuse d'exécuter volontairement
sa prestation (c’est la règle »
-Obligation naturelle : le « créancier » ne peut rien réclamer à son
débiteur. Celle-ci est dépourvue de sanction, c'est à dire que son exécution ne
peut être ordonnée par le juge « c’est l’exception article 73 DOC »

Selon l’intensité -Obligations de résultat (obligation déterminé) : le débiteur promet un


résultat précis et il est tenu de l’atteindre. On dit d'un débiteur qu'il est tenu
d'une obligation de résultat lorsqu'il est tenu d'atteindre un résultat déterminé
(exemple l'acheteur s'engage à payer le prix; le transporteur à amener le
voyageur sain
Ayant promis un résultat, le débiteur est responsable si le résultat n'est pas
atteint. Pour se libérer il devra prouver qu'il n'a pas commis de faute et que le
dommage est dû à un cas fortuit ou de force majeure
-Obligation de moyen ((obligation of diligence) : Le débiteur d’une
obligation de moyens ne s’engage qu’à mettre en œuvre les moyens
nécessaires pour parvenir au résultat recherché. Il n’est donc tenu que
d’agir avec diligence pour atteindre le résultat escompté.
Dès lors si ce résultat n'est pas atteint, la victime de l'inexécution ne pourra
engager la responsabilité du débiteur qu'en prouvant qu'il n'a pas correctement
utilisé les moyens dont il disposait, qu'il ne s'est pas comporté comme il aurait dû
le faire, qu'il a commis une faute. (cas du médecin, de l'avocat...).

Remarque : Cette classification des obligations d’origine


doctrinale est ignorée du DOC mais parfaitement connue de la
jurisprudence marocaine

Selon la L’article premier dispose déjà que : « Les obligations dérivent des conventions et autres déclarations de
source volonté, des quasi-contrats, des délits et des quasi-délits ».
La volonté ou l’absence de volonté est l’élément majeur qui permet de distinguer ces différentes
obligations ; elle joue un rôle capital dans les contrats et les délits et elle est absente dans les
quasi contrats (quasi-contrat) et dans les quasi délits (quasi-délit)

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 21


3-Les Obligations Afférentes aux Commerçants
3-1 L’obligation de s'inscrire au registre du commerce.
Le registre de commerce est :
 Un répertoire officiel des entreprises commerciales, précisant leur condition ainsi que celle
de leurs dirigeants
 Il fournit aux tiers, qui sont en relation avec le commerçant, des informations relatives
à sa situation juridique et à ses activités commerciales. (Une publicité juridique)
 Un document public ; toute personne peut se faire délivrer une copie ou un extrait
certifié des inscriptions qui y sont portées attestant l’inexistence d’une inscription ou
qu’une inscription a été rayée (article 29 du code de commerce)

C’est un support de publicité destiné à faire connaître l’existence, les caractéristiques et le


devenir des établissements de commerce, en fournissant tous renseignements par voie de copie ou
d’extrait certifié des inscriptions qui y sont portées.

Au Maroc le registre de commerce est constitué de deux éléments


Est tenu par le secrétariat greffe de chaque tribunal de commerce ou à défaut du
Le Registre Local tribunal de 1ère Instance, sous la surveillance du Président du Tribunal ou par un
juge qu'il désigne chaque année à cet effet (article 28 du code de commerce )

Tenu par l'administration (notamment L’Office Marocain de la Propriété


Le Registre Central du commerce Industrielle et Commerciale (OMPIC) . - Le registre central du commerce
est public. Il est consulté à travers la plateforme électronique de création
et d’accompagnement d’entreprises par voie électronique.
(Voir Art 33 du code de commerce)
Remarque : le registre
local se compose de : - un registre chronologique – un registre analytique
a- Les inscriptions aux registres de commerce :
Toute personne physique et morale (sociétés commerciales, Groupe d’intérêt
économique…), de droit privé ou de droit public, marocaine ou étrangère exerçant une
activité commerciale sur le territoire marocain sont tenues de se faire immatriculer au
R.C. du tribunal où est situé leur siège
L'immatriculation des personnes physiques doit être requise dans les trois mois de
l'ouverture de l'établissement commercial ou de l'acquisition du fonds de commerce.
- L'immatriculation des personnes morales doit être requise dans les trois mois de leur
création ou de leur constitution.
Il en est de même des succursales et agences marocaines ou étrangères
Les inscriptions au registre de commerce sont au nombre de trois :
 Les immatriculations
 Les inscriptions modificatives

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 22


 Les radiations
a-a les immatriculations
-l’immatriculation peut être faite par le commerçant lui-même ou par un représentant, c’est-à-
dire son mandataire muni d’une procuration écrite qui doit être jointe à la demande.art 38 du
code de commerce
-Toutes les personnes physiques, et morales marocaines ou étrangères, exerçant une activité
commerciale sur le territoire marocain doivent dans les trois mois de l'ouverture de
l'établissement (pour les personnes physiques), de la création ou de la constitution (pour les
personnes morales) requérir du secrétariat greffe du tribunal compétent leur immatriculation
au registre de commerce (Article 75 du Code de commerce).
-l’immatriculation a un caractère Personnel c’est-à-dire qu’elle est rattachée au commerçant,
non à son activité commerciale ou à ses établissements de commerce ; il ne peut y avoir
qu’une seule immatriculation, Il s’agit de la première immatriculation au R.C. qu’on appelle
immatriculation principale et il ne peut avoir qu’un seul numéro d’immatriculation à titre
principal.
Pour faciliter les recherches, le Code oblige toute
personne à mentionner son numéro d’immatriculation
en tête de ses factures, notes de commandes, tarifs et
documents publicitaires, ainsi que sur toute
correspondance et tout récépissé concernant son
activité et signé par elle en son nom.

a-b Les inscriptions modificatives

Tous les faits et actes entraînant une modification des mentions inscrites sur le RC, doivent
faire l'objet d'une demande d'inscription modificative dans le délai d'un mois
L’inscription modificative peut se faire quand il s’agit de :
 Nantissement de fonds de commerce et le renouvèlement et la radiation de l’inscription du
créancier gagiste
 Le brevet d’invention exploités et les marques de fabrique ou de commerce ou de service déposé
par le commerçant.
a-c les radiations
-La radiation est le fait de rayer l’immatriculation du commerçant du R.C.

Exemple : un commerçant cesse d'exercer son commerce ou vient à décéder, ou quand une
société est dissoute, il y a bien de procéder à la radiation de l'immatriculation qui peut être
requise par le commerçant ou ses héritiers, ou par la liquidation pour ce qui concerne les sociétés
(Article 51 du code de commerce), c’est-à -dire opérées d'office par ordonnance du
président du tribunal.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 23


-Toute personne qui cesse le commerce doit demander sa radiation dans le délai d’un mois
soit avant soit après cessation
-préalablement à toute radiation, les inscriptions doivent être apuré et les créanciers gagiste
informé.
-Les cas de radiation d’office :
 Jugements intervenus à l’occasion d’une procédure de redressement
judiciaire ou de liquidation des biens ;
 Les mesures d’incapacité ou d’interdiction d’exercer une activité commerciale
résultant d’une décision judiciaire ou de liquidation des biens.
 Les décisions judiciaires prononçant la nullité ou la dissolution d’une
personne morale

3-2 la tenue de la comptabilité


L’entreprise commerciale doit tenir une comptabilité conformément aux règles énoncées
par la loi comptable. Cette loi impose la tenue de certains livres comptables et des
procédures d’enregistrement et de contrôle.
C'est essentiellement une source d'information nécessaire : information interne et externe.
1- Information interne pour le commerçant : les livres comptables sont nécessaires à tout
commerçant qui veut connaître la situation exacte de son entreprise. C'est un instrument de
gestion.
2- information externe :
Pour les tiers tout d'abord, les livres comptables constituent également des instruments
privilégiés d'information des tiers (clients, fournisseurs, banques ...) sur la situation de
l'entreprise.
Pour l’Etat, les livres s'imposent au point de vue fiscal en vue, notamment des déclarations
exigées par la loi, les contrôleurs des impôts ont accès à ces livres
Les livres comptables obligatoires : Trois livres doivent obligatoirement être tenus par les
commerçants :
 Le livre journal sert à enregistrer toutes les opérations effectuées par l’entreprise au jour
le jour.
Le grand livre permet de classer méthodiquement dans des comptes ouverts les écritures
portées chronologiquement au livre journal.
Le livre inventaire sur lequel on reporte chaque année l’inventaire, le bilan le compte de
résultat et l’annexe.

IMPORTANT : La tenue des livres de commerce Le livre journal et le livre d’inventaire


doivent être tenus chronologiquement, sans blanc, ni altération. Ils doivent être cotés et
paraphés par le greffier du tribunal de première instance. Ces précautions permettent d’éviter
des modifications frauduleuses de comptabilité qui pourraient être faites soit pour
tromper le fisc, soit pour tromper la justice, les livres comptables servant de preuve aux
commerçants.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 24


Les documents de synthèse A partir de ses livres comptables, l’entreprise doit établir des
documents annuels à la fin de son exercice. Ces documents comprennent :
 Le bilan : il décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise, et fait
apparaître, de façon distincte, les capitaux propres.
 Le compte de résultat : il récapitule les produits et les charges de l’exercice et permet
donc, par différence, de déterminer le résultat de l’exercice.
 L’annexe : elle complète et commente les informations fournies par le bilan et le compte
de résultat.

3-3 L’ouverture d’un compte bancaire


Dans le but d’assurer un meilleur contrôle fiscal, le code de 1996 a institué de nouvelles
obligations à la charge des commerçants, il s’agit de :
L’obligation pour le commerçant, pour les besoins de son commerce, d’ouvrir un compte
dans un établissement bancaire ou auprès de Al Barid Bank qui est une filiale du groupe Poste
Maroc depuis le 8 juin 2010. (art.18)
Le commerçant devra obligatoirement utiliser un compte-chèques pour recevoir ou
effectuer certains payements. En effet, les règlement importants (> à 10 000 dh) doivent
légalement être payés par chèque. Cela permet au fisc d’opérer un contrôle plus sûr que si les
règlements étaient réalisés en espèces.

3-4Les obligations fiscales


Le commerçant doit s’acquitter de plusieurs types d’impôts sur les bénéfices (IS, IR) ; la
patente ; la TVA. Donc il doit se faire connaître de l’administration fiscale pour payer les
impôts directs et indirects. Au cours de la vie de l’entreprise, il devra informer le centre des
impôts de toute modification des caractères de l’entreprise qui le concerne (changement de
siège social, de forme juridique, par exemple), et de sa volonté de modifier son régime
d’imposition.
II- Les fondements juridiques des obligations

1- Les exigences comptables : La loi 9-88 sur les obligations comptables des
commerçants
La loi 9-88 sur les obligations comptables des commerçants énonce un certain nombre de
principes et de règles de la tenue d’une comptabilité tel que :
● L’obligation d’établir en monnaie nationale les documents comptables - qui sont de
deux sortes : les livres comptables (le livre-journal, le grand livre et le livre d’inventaire)
et les états de synthèse.
● L’obligation de tenir chronologiquement le livre comptable sans blanc ni rature ;
● L’obligation de faire un inventaire des éléments actifs et passifs au moins tous les 12
● mois et d’en porter la transcription dans le livre;

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 25


● L’obligation de présenter les états de synthèse dans les trois mois qui suivent la clôture
de l’exercice ; Ces états de synthèse doivent donner une image fidèle du patrimoine de
l’entreprise, de sa situation financière et de ses résultats.
● L’obligation de conserver les documents comptables ainsi que les pièces justificatifs
pendant dix ans;
2- le code de commerce
 En principe toute personne inscrite au R.C est présumée avoir la qualité de
commerçant article 58
 , toute personnes assujettie est tenues de mentionner sur ses factures, lettres, bons
de commande, tarifs, prospectus et tous ses papiers de commerce destinés aux
tiers, le numéro et le lieu de son immatriculation et, s’il y lieu, celui de la
déclaration sous laquelle l’agence ou la succursale a été inscrite (article 65 du Cod
de Commerce);
 Le commerçant qui ne requiert pas son inscription au registre du commerce dans les
délais prescrits, ou qui ne fait pas procéder aux rectifications nécessaires en cours la
condamnation à une amende de 1.000 à 5.000 dhs (Art. 62 du CC)
 Etc

I- les caractères des obligations

Essentiellement, l’obligation présente trois caractères


- L'obligation est un droit pécuniaire, évaluable en argent
- Elle fait partie-du patrimoine, qui comprend un actif et un passif
Caractère - Pour le créancier l'obligation est une créance qui figure à l’actif ; pour le débiteur, il s'agit d’une dette
patrimonial figurant au passif
- l'obligation est un droit patrimonial qui se distingue des droits extra patrimoniaux qui restent en dehors du
patrimoine.
- l'obligation est un droit cessible (peut être cédé entre vifs) et transmissible (produit effet à l'égard des
héritiers en cas de décès). Voir dans ce sens les articles 194 et 229 du DOC
Caractère Les obligations n'engagent que ceux qui les ont contractées :
personnel -Il s'agit du principe de la personnalité des obligations Elles ne peuvent avoir d'effet à l'égard des tiers : c'est
le principe de la relativité des obligations. Cependant ces deux principes subissent des exceptions (ex cas de
la succession)
Caractère - l’obligation est un lien qui oblige le débiteur à exécuter l’obligation qu’il a souscrite, sous peine que le
obligatoire créancier l’y contraigne en exerçant une voie de droit.
- L’obligation civile se distingue clairement de l’obligation naturelle (analysée comme une sorte de devoir de
conscience) dont l’exécution est insusceptible d’être poursuivie en justice.
D - les notions juridiques régissant le fonds de commerce
I- LE FONDS DE COMMERCE

1 -Définition du fonds de commerce

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Le fonds de commerce peut être défini comme étant l'ensemble des biens meubles corporels
et incorporels qu'un commerçant groupe et met en œuvre en vue de satisfaire aux besoins
de sa clientèle.
2 -Les fondements juridiques régissant le fonds de commerce
-L’article 80 du code de commerce propose une énumération des biens du fonds de
commerce, il comprend obligatoirement la clientèle et l’achalandage
Ainsi que les biens nécessaires à l’exploitation du fonds de commerce.
-le fond de commerce peut faire l’objet de :
 La vente : Article 81-103 du code de commerce
 L’apport en société : Article 104-105
 Le nantissement du fonds de commerce : Article 106-110 du
code commerce
 La gérance : Article 152-158 du code de commerce
3-La règlementation régissant le fonds du commerce
Au Maroc le fonds de commerce et régit par loi n°15-95 formant le code de commerce
modifié et complété par la loi n°49-16 relative aux baux d’immeubles ou de locaux
loués à usage commercial, industriel et artisanal, publiée au bulletin officiel n°6490
du 11aout 2016. Elle est entrée en vigueur le 11février 2017, en comptabilité, ces
acquisitions génèrent des écritures particulières.
4-la finalité du fonds de commerce
-développer l’activité du commerçant (nantissement)
-protéger les tiers (créanciers)
-moyen de contrôle

II- LES ELEMENTS DU FOND DE COMMERCE

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Le fonds de commerce comporte à la fois des éléments tangibles appelés éléments corporels
et d’autres bien qui ont un caractère immatériel : les éléments incorporels. Chacun de ses
éléments a son régime juridique propre, mais l’ensemble de ces biens constitue le fonds de
commerce et est utile à l’exploitation de l’activité
Article 80 du code de commerce : « Le fonds de commerce comprend obligatoirement la
clientèle et l'achalandage. Il comprend aussi, tous autres biens nécessaires à l'exploitation
du fonds tels que le nom commercial, l'enseigne, le droit au bail, le mobilier commercial,
les marchandises, le matériel et l'outillage, les brevets d'invention, les licences, les marques
de fabrique, de commerce et de service, les dessins et modèles industriels et, généralement,
tous droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés »

1 -Les éléments corporels


Les éléments corporels sont constitués par l’ensemble des biens ayant un caractère tangible.
Au rang de ces éléments, on retrouve le mobilier commercial, le matériel ou l’outillage
servant à l’exploitation du fonds ainsi que des marchandises
Le matériel et Ce sont des biens qui servent à l’exploitation du fonds et qui ne sont pas destinés à être
l’outillage vendus : outillage industriel, matériel d’équipement, meubles de bureaux…
Marchandises Constituées par les matières 1eres destinées à être transformées et par les produits finis
destinés à être vendus. C'est l'élément le moins stable du FC car le stock de marchandises est
appelé à varier tous les jours en fonction des achats et des ventes, c'est pourquoi il est très
difficile au commerçant de mobiliser ses marchandises pour prendre du crédit.

2- Les éléments incorporels


La clientèle La clientèle désigne l’ensemble des personnes qui ont pris l'habitude de se servir en biens ou
en service chez le même commerçant et qu’à ce titre, lui témoigne une certaine confiance.
Remarque : Le fonds de commerce n'existe que lorsqu'une clientèle lui est attachée. Il faut donc que
cette clientèle réunisse deux conditions : elle doit être réelle et personnelle à l'exploitant.
L’achalandage Serait constitué de la clientèle de passage, celle qui tient davantage à la situation du fonds qu'à la
personnalité du commerçant.
Remarque : la distinction de la clientèle et de l'achalandage n'a pas de conséquences sur le plan juridique, car
dans le commerce de détail, il est souvent difficile de savoir si l'on est en présence d'un simple chaland ou d'un
client régulier.
Le nom commercial C’est l’appellation sous laquelle un commerçant exploite son commerce. Pour les personnes
physiques, on parle de « raison de commerce », qui est généralement le propre nom du
commerçant. Pour les sociétés, c'est la dénomination sociale qui est librement choisie. (Le N.C est
désigné sous le vocable de « raison sociale » dans les sociétés de personnes, et de « dénomination
sociale » pour les sociétés de capitaux).
Lorsque le nom commercial est inscrit au RC et publié dans un journal d'annonces légales,
il bénéficie d'une protection légale particulière
L'enseigne Le nom commercial peut s'accompagner d'une enseigne, qui sert à individualiser le fonds de
commerce. Elle peut considérer en une inscription, un sigle, un logo, ou une image apposée sur un
local et se rapportant à l'activité qui s'y exerce. L'enseigne bénéficie de la même protection que le
nom commercial, à condition qu'elle soit spéciale, et que celui qui l'utilise justifie d'une priorité
d'usage.

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Le droit au bail Le droit au bail n’est considéré comme élément du FC que si le commerçant est « locataire » des
lieux du local dans lequel il exploite son commerce. Il porte sur la jouissance d’un local à usage
commercial.
Le droit au bail est un élément extrêmement important du fonds de commerce, de ce fait, il
bénéficie d’une protection juridique qui consiste dans le renouvellement du bail au terme de
l’échéance de celui-ci.
A défaut de renouvellement du bail sans motif légitime, le bailleur est tenu de lui accorder une
indemnité d’éviction qui représente le préjudice subi par le commerçant ; indemnité qui sera
calculée sur le chiffre d’affaires augmentée des frais de déménagement et de réinstallation.
Tant que le commerçant locataire n’a pas été indemnisé, il bénéficie du droit de refuser de quitter
les lieux.
Remarque : La résiliation du bail n’est possible qu’en cas d’inexécution du contrat par le
locataire, notamment par le non-paiement des loyers. Dans ce cas, le bailleur peut résilier de plein
droit le bail sans mise en demeure.
Le droit de la Ces droits désignent les brevets d’invention, les marques de fabrique, de commerce au de service, et
propriété les dessins et les modèles. Ce sont des biens de nature incorporelle qui procurent à leurs titulaires un
industrielle monopole d’exploitation
Le droit de la Propriété littéraire et artistique : elle est couverte par les droits d’auteurs. L’élément essentiel FC est
propriété l’exploitation de la propriété littéraire et artistique. ---- Exemple de l’industrie des films, des livres –
intellectuelle romans, CD et chansons

3-Les éléments exclus du fonds de commerce


Créances et dettes Elles ne deviennent pas nécessairement un élément du fonds. Elles obligent celui qui a
contracté et non le fonds (entités juridiques distinctes).

Les livres de S’agissant des livres comptables, ils ne font pas partie du fonds mais en cas de cession, ils doivent
commerce et autres être mis à disposition de l’acquéreur pour une durée de 3 ans.
documents -Ils sont la propriété du vendeur qui doit les conserver pendant 10 ans
comptables
Les marchés et Il s'agit des contrats conclus avec les fournisseurs ou avec les clients. En principe, ils ne
contrats en cours sont pas cédés avec le fonds, sauf si une convention ou une clause a prévu le contraire.
L'acquéreur du fonds est néanmoins lié par les contrats de travail conclus par le cédant.
C'est également le cas pour les contrats d'assurance qui suivent la chose assurée
Les immeuble À l’origine le fond de commerce est un bien meuble

II- les différentes opérations sur le fonds de commerce

1- Vente ou cession du fond de commerce


La vente du Fonds de Commerce est une opération plus complexe qu'une vente mobilière
ordinaire, et même qu'une vente immobilière. Il convenait donc d'assurer la sauvegarde
des intérêts en présence : ceux des parties contractantes, et ceux des tiers en l'occurrence
les créanciers du vendeur

Les conditions de validité de fonds de commerce


a-Conditions de fond

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La vente de fonds de commerce est soumise aux conditions générales de validité des contrats
et aux exigences propres au contrat de vente

-le consentement
-l’objet
-la capacité commerciale
-la cause
b-Conditions de forme
1-Les exigences formelles
-Aux termes de l'article 81 du code de commerce, l'acte de vente doit être rédigé par écrit.
Cet écrit peut être authentique ou sous seing privé
- l’acte constatant la cession du fonds doit contenir un certain nombre de mentions
obligatoires : -le nom du vendeur – la date et la nature de son acte d’acquisition-Le prix de
l'acquisition en spécifiant distinctement les prix des éléments incorporels, des marchandises et
du matériel-L ‘état des inscriptions des privilèges et nantissement grevant les fonds-S ‘il y a
lieu, le bail, sa date, sa durée, le montant du loyer actuel, le nom et adresse du bailleur. -
L'origine de la propriété du fonds
Important -Lorsque l'une des mentions prescrites par la loi ne figure pas dans l'acte de vente,
l'acquéreur peut demander l'annulation du contrat si l'absence de cette mention lui a porté
préjudice.
- Lorsque les mentions figurant à l'acte sont inexactes, l'acheteur peut demander l'annulation
du contrat ou la réduction du prix si cette inexactitude lui a porté préjudice
-Dans les deux cas, l’action doit être intentée dans un délai maximum d’un an à compter de
la date de l’acte de vente

La publicité a pour but d’informer les créanciers du vendeur du fonds de commerce pour
qu’ils puissent agir en recouvrement de leurs créances sur le prix de vente
Le FC constitue généralement le seul bien du commerçant, et pour protéger les créanciers du
vendeur, la loi exige que la vente du fonds de commerce fasse l’objet d’une publicité devant
informer les créanciers du vendeur afin que ceux-ci puissent faire valoir leurs droits.
L’acte de vente doit être déposé dans les 15 jours de sa date au secrétariat du tribunal dans le
ressort duquel le fonds est situé. Un extrait de l’acte de vente doit être inscrit au registre
du commerce et publié au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales. Cette
double publication doit être renouvelée entre le 8e et le 15e jour après la première insertion.
La publicité est faite dans l’intérêt des créanciers du vendeur. on distingue à cet égard deux
catégories de créanciers :
Les créanciers nantis c’est-à-dire ceux qui bénéficient d’un nantissement inscrit sur le fonds
de commerce.

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Les créanciers chirographaires, donc ceux qui n’ont pas de garantie particulière, ils sont
inconnus de l’acquéreur.
-Dans les 15 jours qui suivent la deuxième insertion les créanciers chirographaires ont la
possibilité de faire opposition sur le prix de vente.
-L’opposition peut se faire soit par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception au secrétariat greffe du tribunal où l’acte de vente a été déposé, soit par le dépôt
de l’opposition au greffe contre récépissé.
-Les créanciers opposants, s’ils estiment qu’une partie du prix a été dissimulée, peuvent
demander au tribunal de faire vendre le fonds de commerce aux enchères publiques, en se
portant eux- mêmes acquéreurs de ce fonds et en offrant de payer le prix des éléments
incorporels augmenté du 1/6 (la surenchère du sixième

Les effets de la vente


Obligations du vendeur Obligation de l’acheteur
Le vendeur est tenu de la double obligation de délivrer le -Pour 1'acquéreur, l’obligation principale est de payer le
fonds qu'il vend, et de garantir l'acheteur contre prix et les frais accessoires (droit d'enregistrement, droit
l'éviction et les vices cachés de timbre des actes, frais de publication légale). Il est
également tenu de continuer les contrats de travail du
personnel employé

2-L’apport d’un fonds de commerce


L’apport en société du fonds de commerce ressemble beaucoup à celui de la vente. En effet,
dans les deux cas la propriété du fonds est transmise à titre onéreux.
Toutefois une différence persiste entre les deux opérations. Elle concerne le mode de
paiement. En effet, l'équivalent fourni à l'apporteur n'est pas ici une somme d'argent, mais
des parts sociales ou des actions. Cette différence entraîne quelques modifications dans la
situation des créanciers.

La publicité légale Cette opération doit faire l’objet d’une publicité dans un journal d’annonces
légales et au bulletin officiel. En effet dans les 15 jours de la dernière
publication, les créanciers de l’apporteur doivent faire au greffe du T.P.I une
déclaration indiquant leur qualité de créancier et la somme qui leur est due (art
104 du CC)
Procédure de En contrepartie de son apport en société, le propriétaire du fonds perçoit une
déclaration de part du capital, sous forme de parts sociales ou d’actions par exemple, qui ne
créances peut en principe faire l’objet ni d’une opposition de la part de ses créanciers
comme s’il s’agissait du prix payé en espèce, ni d’une procédure de surenchère
du sixième.
En prenant en considération cette situation, le législateur a institué une
procédure spéciale en vue d’assurer la protection des intérêts des créanciers de
l’apporteur appelée « procédure de déclaration de créances ».
L’option des associés La déclaration des créanciers de l’apporteur met la société en demeure, soit de
prendre à sa charge ce passif, soit renoncer à l’apport envisagé. Les associés ou
l’un deux disposent d’un délai de 30 jours pour demander l’annulation de la
société ou de l’apport. S’ils ne disent rien, la société est tenue solidairement
avec l’apporteur du FC des dettes qui ont été déclarées.

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3-Nantissement du fond de commerce
Le fonds de commerce peut faire l’objet de nantissement conformément aux conditions
prévues par le code de commerce.
Par définition, le nantissement est un contrat par lequel le propriétaire du fonds de commerce
le donne en garantie de l’exécution d’une obligation.

Si l'acte qui le constitue ne désigne pas expressément les éléments compris dans le
nantissement, celui-ci comprendra alors le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, la
clientèle et l'achalandage
a- Conditions de formation du contrat de nantissement
Le nantissement va porter sur les biens incorporels du fonds. Les marchandises sont
exclues. Article 107) Exceptionnellement et sur autorisation le nantissement peut porter sur
d’autres éléments comme le matériel. . Il doit être constaté par acte notarié ou par acte
sous seing privé enregistré. Il doit être publié dans les 15 jours par le tribunal de
commerce.
b- Effets du nantissement :
Le nantissement est une sureté réelle qui confère à son titulaire un droit de préférence et un
droit de suite :
Un droit de préférence : Il s'agit d'un droit au profit du créancier nanti inscrit sur le RC et
qui lui permet de se faire payer sur le prix du fonds avant les créanciers bénéficiaires d’un
nantissement postérieur
Un droit de suite : C'est un droit qui permet au créancier nanti de suivre le fonds en quelques
mains qu’il se trouve, peu importe qu'il soit entre.1es mains du débiteur, du propriétaire de
l'immeuble, d'un acquéreur ou d’un sous-acquéreur du débiteur, et peu importe que l'actuel
propriétaire l'ait reçu par achat, par donation ou par héritage
Le nantissement est sans dépossession et reste protégé contre certains actes comme le
déplacement du fonds notamment. Le créancier nanti doit être averti et doit donner son avis.
En cas de vente d’un élément du fonds, cette vente est interdite car le fonds va perdre de sa
valeur

Remarque : Si les créanciers nantis ne sont pas satisfaits par l’offre du prix, i1s sont en
mesure d’intervenir pour protéger leurs créances.
Le créancier qui se déclare surenchérisseur doit donc offrir un prix au moins égal à celui déjà
proposé par un précédent acquéreur majoré de 10% sur la valeur des éléments incorporels.

4-La gérance libre d’un fonds de commerce


-La gérance libre (ou gérance location) permet au propriétaire de donner la gérance du fonds
à une personne en vertu d’un contrat de location moyennant un loyer qui peut prendre
parfois la forme d’une participation aux bénéfices.

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Dans ce cas, le gérant locataire bénéficie de la qualité de commerçant et assume seul les
risques de l’exploitation.
-Le code de commerce a réglementé pour la première fois la gérance libre dans l’article (152
à 158) ; cette réglementation traite de la publicité du contrat tout en veillant à la protection de
tous les intérêts en présence.
a- les règles relatives à la publicité
-Ayant la qualité de commerçant, le gérant libre doit bien entendu satisfaire à toutes les
obligations du commerçant et notamment se faire Immatriculer au registre du commerce
(art.153, al 1du CC)
-la publicité a pour objectif de faire connaitre aux tiers que la propriété du fonds
n’appartient pas au gérant.
-Pour se faire, le législateur prévoit trois procédés de publicité :
 Tout d’abord un extrait du contrat de gérance libre doit être publié dans les 15
jours de sa date au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales. Il reste
qu’il est dans l’intérêt du bailleur du fonds d’effectuer cette publicité dans la mesure
où il demeure, jusqu’à la publication et pendant 6 mois qui suivent, responsable
solidairement avec le gérant des dettes contractées par ce dernier à l’occasion de
l’exploitation de fonds (art.155 du CC).
 Il appartient, en outre, au bailleur du fonds de procéder aux formalités relatives au
registre de commerce ; il a le choix entre deux inscriptions :
 Soit demander sa radiation du registre de commerce
 Soit requérir la modification de son inscription personnelle avec la mention
expresse de la mise en gérance libre. Autrement, le bailleur reste solidairement
responsable des dettes de son locataire tant qu’il n’a pas requis ces inscriptions
(art.60 et 155 du CC).
 Enfin, quant au gérant, il doit indiquer sur tous ses documents commerciaux
ainsi que sur toutes les pièces signées par lui avec son nom, son numéro
d’immatriculation au registre de commerce avec mention du tribunal où il est
inscrit et sa qualité de gérant libre du fonds sous peine d’une amende de 2000 à
10000dhs

B -les effets de la location gérance


-le locataire
Il doit payer le loyer qui peut consister en une participation aux bénéfices, exploiter le fonds
dans les meilleures conditions, ne pas en changer la destination, c’est –à-dire continuer le
même commerce que le bailleur.
En outre, n’étant pas propriétaire du fonds, le gérant ne peut le vendre ni le donner en
nantissement, il ne peut non plus en sous louer la gestion sans consentement du bailleur.

-le bailleur
Il a pour obligation de mettre tous les éléments du fonds à la disposition du gérant et ne
doit pas en troubler la jouissance, notamment par la concurrence

E-les notions juridiques régissant les sociétés commerciales

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I-Les fondements juridiques régissant le contrat de société
1-Définition de la société
Article 982 du DOC : « La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou tous les deux à la fois, en vue de partager le
bénéfice qui pourra en résulter ».

2- Éléments fondamentaux qui caractérisent la société :


a-des apports effectués par les associés

Les participants au contrat de société conviennent de mettre des biens en commun, c'est-à-dire
apporter quelque chose comme contribution dans la réunion des synergies nécessaires à
l’exploitation sociale. Ainsi tous les protagonistes au contrat de société doivent faire des apports
à la société qu’ils ont l’intention de constituer. L’apport peut consister en numéraire, en biens
mobiliers corporels ou incorporels ou en biens immobiliers. Dans certains types de sociétés
l’apport peut être en industrie.
b-la participation aux pertes et bénéfices

Les participants au contrat de société s’engagent, d’une part à exploiter le patrimoine commun dans
le but de réaliser des bénéfices, d’autre part, à se partager les résultats qui en découleront.

- Réalisation de bénéfices

-partage des bénéfices et des pertes

c- La volonté commune de s’associer (affectio societatis)

Elle est établie par la jurisprudence et la doctrine. Elle traduit la volonté des associés de collaborer
activement, positivement et de manière égalitaire à l’entreprise commune pour atteindre un but
lucratif.

3- Les fondements juridiques régissant les contrats des sociétés


- - La Loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes, promulguée le 30 août 1996,
- La Loi n°5-96 relative aux sociétés en nom collectif, la société en commandite simple et par
actions, la société à responsabilité limitée et la société en participation.

II- Les conditions de formation des sociétés

Les conditions spécifiques au contrat de société sont prévues par l’article 982 du D.O.C. et la
jurisprudence. Selon le D.O.C. l’existence d’une société requiert une pluralité d’associés, des apports
faits par ceux-ci à la société et la contribution de tous les associés aux résultats de l’exploitation
sociale. Cependant, en plus de ces trois conditions, la jurisprudence a rajouté une autre condition à
savoir l’affectio societatis ou volonté de s’associer

a- Les associés
La capacité
 La capacité de s’obliger, à savoir l’aptitude à contracter société.

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 Souscription ou l'acquisition des parts ou actions de sociétés : pour les mineurs :
présentation par le tuteur légal ou leur tuteur testamentaire ou datif après autorisation
du juge
 Le mineur émancipé peut être actionnaire d'une SA ou d'une commandite par actions,
commanditaire dans une commandite simple, ou associé d'une SARL.
Exception de la société de personne qui exige des conditions spéciales selon le code de
commerce
 Cependant, d’après l’article 982 du D.O.C, certaines personnes ne peuvent constituer
une société entre elles. Ainsi la société ne peut être contractée :
 -1- Entre le père et l’enfant soumis à la puissance paternelle, même si cet enfant a été
autorisé à faire le commerce. Cette interdiction couvre également le cas de la mère et
son enfant qui est sous l’autorité maternelle.
 -2- Entre le tuteur et le mineur, jusqu’à la majorité de ce dernier et à la reddition et à
l’approbation définitive des comptes de tutelle, même si l’incapable a été autorisé à
faire le commerce.
 -3- Entre le curateur d’un incapable, ou l’administrateur d’une institution pieuse et
la personne dont ils administrent les biens.
 Le législateur marocain n’interdit pas la création d’une société entre époux.
Le nombre des associés

Selon le principe posé par l'article 982 D.O.C : une société peut être constituée au moins
par deux associés.
Quant aux sociétés commerciales, le nombre minimal d’associés varie selon le type
de société : 5 pour la SA, 3 commanditaires au moins et un ou plusieurs
commandités pour la société en commandite par actions, deux pour la SARL et un
seul pour la SARL à associé unique et ce, contrairement au principe de la pluralité
d’associés posé par l’article 982 D.O.C.
b- Les apports

a. Les apports en numéraire


- Ce sont les espèces (argent) apportées par les associés pour constituer la société. Chaque
associé remet aux fondateurs sa quote-part financière lors de la constitution de la société.
b. Les apports en nature
- Ils sont constitués par différents types de biens, autres que le numéraire, susceptibles d’être
capitalisés. Ces apports peuvent être faits en pleine propriété, en jouissance, ou encore en
usufruit.
- Ces apports peuvent prendre la forme de meubles corporels, ou incorporels ou d’immeubles.
- Ces apports doivent faire l’objet d’une évaluation car, pour ne porter préjudice ni à l’associé
ni aux autres associés ou encore aux créanciers sociaux garant des dettes sociales. Des
commissaires aux apports chargés de donner, sous leur responsabilité, une valeur à ces
apports.
c. Les apports en industrie
- Ils sont constitués par le savoir-faire de certains associés et ne sont possibles que dans les
sociétés de personnes et, dans certaines conditions, dans les SARL. Ils n’entrent pas dans la
constitution du capital social (ce sont des apports non capitalisés).

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- En revanche, ils donnent droit à une part des bénéfices et rendent leur titulaire responsable
des dettes de la société à concurrence de l’évaluation de la valeur de son apport.
c- Le partage des bénéfices.

-La société est constituée dans le but : faire des bénéfices ou de profiter d’une économie.
Chaque associé recevra une part des bénéfices au prorata de ses apports. Ces règles
s’appliquent également à la contribution des associés aux pertes.
- D’après l’article 1033 du D.O.C. la part de chaque associé dans les bénéfices et dans les
pertes est en proportion de son apport. Donc, tous les associés doivent participer aux
bénéfices et contribuer aux pertes. Cependant, la règle de la proportionnalité, peut être écartée
par une clause contraire du contrat de société à condition qu’il ne s’agisse pas d’une clause
léonine, excluant totalement l’un des associés des bénéfices ou des pertes.
d- L’affectio societatis

C’est un élément psychologique élaboré par la jurisprudence. Il consiste dans la volonté des
associés de collaborer de façon :
• active (information, vote, etc.),
• volontaire
• et égalitaire, puisqu’il n’existe pas de lien de subordination entre les associés.
Cet élément permet par exemple aux juges de distinguer le contrat de société des autres
contrats ; ainsi, dans un contrat de travail dans lequel il est stipulé que l’employé sera
rémunéré par participation aux bénéfices, l’employé ne peut être considéré comme un associé
qui fait un apport en industrie car l’employé reste subordonné à son employeur, alors que
l’affectio societatis ne connaît pas de subordination. En outre, cet élément reste très utile
pour déterminer l’existence des sociétés de fait.

2-Les conditions de forme


a -Le statu

C’est l’acte fondateur de la société ; il consiste dans la rédaction et la signature des


statuts.
 l’article 987 D.O.C., le contrat de société est simplement consensuel, c'est-à-dire
que seul le consentement des parties est nécessaire pour constituer une société ;
cependant, s'agissant des sociétés commerciales, il est obligatoire que les statuts
soient établis par écrit.
Les statuts peuvent prendre la forme d’acte sous seing privé ou d’acte authentique.
Ils contiennent des indications :
- l’identité de la société (forme, objet social, siège social, durée, capital social, etc.),
- celle des associés apporteurs (nom, domicile, types d’apport, montant, etc.),
- les règles de fonctionnement qui la régissent (gérance, tenue des assemblées,
partage des bénéfices, etc.)
b -Souscription du capital et libération des apports

On distingue d’abord entre :


-la souscription : c’est l’engagement à effectuer un apport

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-la libération :la réalisation de cet engagement
Une société ne peut être constituée que si tous les titres émis sont souscrits par les associés.
Article 21 : « Le capital doit être intégralement souscrit. A défaut, la société ne peut être constituée.
Les actions représentatives d’apports en numéraire doivent être libérées lors de la souscription du quart au
moins de leur valeur nominale. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois sur décision du
conseil d'administration ou du directoire dans un délai qui ne peut excéder trois ans à compter de
l’immatriculation de la société au registre du commerce.
Les actions représentatives d’apports en nature sont libérées intégralement lors de leur émission »
b-a La libération des apports en numéraire

 S.A et SARL : un ¼ de la valeur du capital


 La S.A., la libération des 3/4 restants doit intervenir en une ou même en
plusieurs fois suivant la décision du conseil d’administration ou du directoire
dans un délai qui ne peut dépasser 3 ans à compter de l’immatriculation de la
S.A. au RC.
 La SARL, la libération du surplus peut intervenir en une ou plusieurs fois sur
décision du gérant dans un délai qui ne peut excéder 5 ans à compter de la date
d’immatriculation
b-b La libération des apports en nature

Définition : L’apport en nature est bien évaluable en argent


Les apports en nature doivent être intégralement libérés lors de la constitution de toute
sorte de société commerciale. Ces apports doivent être transférés à la société en formation,
mais après avoir été vérifiés.
Les apports en nature ou les avantages particuliers, sont évalués par un commissaire aux
apports (CAA), Le rapport de ce dernier est déposé au siège et au greffe du tribunal et tenu à
la disposition des futurs actionnaires cinq (5) jours avant la signature des Statuts (pour la SA)

II-Les différents types de société

1- Les sociétés de capitaux ou par action


 La société anonyme

Définition Selon la loi 17-95 Titre premier : Dispositions générales Article premier : La société anonyme est
une société commerciale à raison de sa forme et quel que soit son objet. Son capital est divisé en
actions négociables représentatives d’apports en numéraire ou en nature à l'exclusion de tout
apport en industrie
Actionnaires -5 associés
- Les actionnaires ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports
Le capital Divisé en actions négociables représentatives d'apports en numéraire ou en nature à l’exclusion de
tout apport en industrie. Le capital minimum est fixé à 300.000 DH sans appel public à l'épargne
et à 3.000.000 DH avec appel public à l'épargne
- la valeur minimale de l'action est de 100 DH
Gestion de - La société anonyme peut être gérée de deux façons : Gestion classique avec Conseil
la SA d’administration et nouvelle gestion avec Directoire et Conseil de surveillance.
-Gestion classique :

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L’assemblé générale désigne les administrateurs : 3 au moins -12 au plus ou 15 si la société est
inscrite à la bourse
-ils constituent le conseil d’administration qui élit son président et fixe ses pouvoirs.
Remarque : Un Salarié ne peut être nommé administrateur que s’il a un emploi effectif et
qu’il a le minimum d’actions fixé par les statuts
- Gestion avec Directoire et Conseil de surveillance
L’assemblée des actionnaires désigne le conseil de surveillance (3 à 12 membres et 15 si la
société est cotée en bourse) pour 8 ans, et peut révoquer ses membres.
- Le conseil de surveillance désigne les membres du directoire (5 membres au plus et 7 si la
société est cotée en bourse) pour 4 ans. Il peut designer des personnes qui ne sont pas
actionnaires. Il désigne aussi le président du directoire.
Les membres du directoire et le président sont révoqués par l’AG sur proposition du conseil
de surveillance, pour justes motifs.
La Dissolution :
dissolution La dissolution anticipée est décidée par l’AGE dans les cas suivants :
et - En cas des pertes quand la situation nette devient inférieure au quart (1/4) du capital. L’AGE doit
liquidation se réunir dans les 3 mois suivant l’approbation des comptes pour décider, s’il y a lieu, de
prononcer la dissolution. A défaut, tout intéressé peut demander cette dissolution.
- En cas de réduction du capital à un montant inférieur au minimum légal doit être suivi dans la
délai 1 an d’une augmentation de capital. Dans le cas contraire, tout intéressé peut demander la
dissolution 2 mois après avoir en vain mis en demeure la SA pour régulariser.
- En cas de réduction de nombre d’actionnaires (inférieur à 5 depuis 1 an). Mais le tribunal peut
toujours accorder un délai maximum de 6 mois pour régulariser la situation
La liquidation :
- La SA est en liquidation dés sa dissolution.
Sa dénomination est immédiatement suivie de « société anonyme en liquidation».
- L’acte de nomination des liquidateurs qui est publié dans un journal et, au BO, si la SA fait appel
public à l’épargne, doit contenir certains renseignements obligatoires dont notamment les nom,
prénom et domicile des liquidateurs, le lieu de liquidation et de correspondance et le tribunal
compétent (Article 363 de la loi) etc. Les mêmes renseignements sont communiqués par lettre aux
porteurs d’actions et d’obligations.
 La société en commandite par action

Article 31 : La société en commandite par actions, dont le capital est divisé en actions, est
constituée entre un ou plusieurs commandités, qui ont la qualité de commerçant et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales, et des commanditaires, qui
ont la qualité d'actionnaires et ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs
apports. Le nombre des associés commanditaires ne peut être inférieur à trois. La société
en commandite par actions est désignée par une dénomination où le nom d'un ou de plusieurs
associés commandités peut être incorporé et doit être précédée ou suivie immédiatement de la
mention société en commandite par actions.
Les dispositions de la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, à l'exception de celles qui
concernent leur administration et leur direction, sont applicables aux sociétés en
commandite par actions
Article 33 : L'assemblée générale ordinaire des actionnaires nomme, dans les conditions
fixées par les statuts, un conseil de surveillance, composé de trois actionnaires au moins. A
peine de nullité de sa nomination, un associé commandité ne peut être membre du conseil
de surveillance. Les actionnaires ayant la qualité de commandités ne peuvent participer à

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la désignation des membres de ce conseil. A défaut de disposition statutaire, les règles
concernant la désignation et la durée du mandat des administrateurs de sociétés anonymes
sont applicables
Article 34 : L’assemblée générale ordinaire des actionnaires désigne un ou plusieurs
commissaires aux comptes

2- Les sociétés de personnes


La société en nom collectif
Article 3 : La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité de
commerçant et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Les créanciers de la
société ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un associé, qu'après avoir
vainement mis en demeure la société par acte extrajudiciaire. La mise en demeure sera considérée
comme vaine si, dans les huit jours qui la suivent, la société n'a pas payé ses dettes ou constitué des
garanties ; ce délai peut être prolongé par ordonnance du président du tribunal, statuant en référé, une
seule fois et pour la même durée.
La gérance de la SNC
Article 6 : Tous les associés sont gérants, sauf stipulation contraire des statuts qui peuvent
désigner un ou plusieurs gérants, associés ou non, ou en prévoir la désignation par un acte ultérieur.
Si une personne morale est gérante, ses dirigeants sont soumis aux mêmes conditions et obligations et
encourent les mêmes responsabilités civile et pénale que s'ils étaient gérants en leur nom propre, sans
préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu'ils dirigent.
La Société en Commandite Simple
Article 20 : La société en commandite simple est constituée d'associés commandités et d'associés
commanditaires. Les associés commandités ont le statut des associés en nom collectif. Les associés
commanditaires répondent des dettes sociales seulement à concurrence du montant de leur
apport. Celui-ci ne peut être un apport en industrie.
Les dispositions relatives aux sociétés en nom collectif sont applicables aux sociétés en commandite
simple
Article 23 : Outre les indications mentionnées à l'article, les statuts de la société doivent contenir : 1°
la part du montant ou de la valeur des apports de chaque associé commandité ou commanditaire dans
le capital social ; 2° la part globale des associés commandités et la part de chaque associé
commanditaire dans la répartition des bénéfices et dans le boni de liquidation
Le boni de liquidation « est une expression par laquelle on désigne les sommes que se partagent les
associés d'une société dissoute, après que les actifs aient été réalisés, que les créanciers et le personnel
aient été payés et que les apports aient été repris. Le "boni" représente les bénéfices qui n'ont pas été
distribués au cours de la vie de l'entreprise »
La société de participation
A l’instar des sociétés en nom collectif, la société en participation est une société à risque illimité. Elle
a la particularité de ne pas être soumise à la formalité de l’immatriculation au registre de commerce,
et partant, ne pas être dotée de la personnalité morale et des attributs qui l’accompagnent. Ainsi, la
société en participation n’a ni patrimoine (les apports réalisés par les associés ne font pas l’objet d’un
transfert de propriété), ni nationalité, ni capacité juridique (elle ne peut souscrire aucun engagement
personnel en qualité de créancier ou de débiteur. Chaque associé contracte en son nom personnel et

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est seul engagé à l’égard des tiers), ni raison sociale, ni siège social légal (même si en pratique, les
associés choisissent de localiser l’activité en un lieu déterminé.).

Elle peut être civile ou commerciale en fonction de son activité. La société en participation peut être
occulte (elle n’est connue que par les associés qu’on appelle « participants ») ou ostensible (son
existence est révélée à certains tiers par les participants) selon que son existence n’a pas ou, à l’inverse,
a été révélée à des tiers.
La société en participation est caractérisée par la simplicité et la souplesse de son fonctionnement. Ces
particularités la rendent prisée pour mener à bien des opérations ponctuelles.

3- La SARL
La société à responsabilité limitée est constituée par une ou plusieurs personnes qui ne supportent
les pertes qu'à concurrence de leurs apports.

Remarque : Les sociétés de banque, de crédit, d'investissement, d'assurance, de capitalisation et


d'épargne ne peuvent adopter la forme de société à responsabilité limitée.
Lorsque la société, contrairement aux dispositions de l'article 982 du dahir formant code des
obligations et contrats, ne comporte qu'une seule personne, celle-ci est dénommée associé unique.
L'associé unique exerce les pouvoirs dévolus à l'assemblée des associés par les dispositions du présent
titre.
Une société à responsabilité limitée ne peut avoir pour associé unique une autre société à
responsabilité limitée composée d'une seule personne.
- Les parts sociales ne peuvent pas être représentées par des titres négociables
- Les parts sociales sont librement transmissibles par voie de succession et librement cessibles entre
conjoints, parents et alliés jusqu'au deuxième degré inclusivement.
- Les parts sociales ne peuvent être cédées à des tiers qu'avec le consentement de la majorité des
associés, représentant au moins les trois quarts des parts sociales. (Article 58)
- Les parts sont librement cessibles entre les associés. Si les statuts contiennent une clause limitant
la cessibilité, les dispositions de l'article58 sont applicables ; toutefois, les statuts peuvent, dans ce
cas, réduire la majorité ou abréger les délais prévus audit article.
La société à responsabilité limitée est gérée par une ou plusieurs personnes physiques. Les gérants
peuvent être choisis en dehors des associés. Ils sont nommés et la durée de leur mandat fixée par les
associés dans les statuts ou par un acte postérieur, dans les conditions prévues au deuxième alinéa de
l'article 75. En l'absence de dispositions statutaires, le gérant, associé ou non, est nommé pour une
durée de 3 ans.

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F- Les fondements juridiques régissant le contrat de travail
Montesquieu « unhomme n’est pas pauvre parce qu’il n’a rien mais parce
qu’il ne travaille pas ». Le travail est générateur de richesse.
I- les fondements juridiques régissant la formation du contrat de travail

1- Aperçu historique sur l’évolution du droit de travail

1789 : la révolution française : allait jeter


les bases du capitalisme libéral qui à son
tour donnera naissance au syndicalisme.
1840 : la révolution industrielle : une société à
dominante agraire et artisanale vers une
société commerciale et industrielle. Donc
C’est tout un cycle de vie qui change
Au début, le capitalisme libéral a été pratiqué
d’une manière sauvage : - Exploitation
maximale de l’ouvrier Naissance du « Droit
Ouvrier ».
- En 1804, c’est l’arrivée du Code Napoléon Le
Droit Ouvrier change en « Droit de Travail ».

Avant le protectorat : - l’économie du pays se Sous le protectorat : incidence directe de l’a présence de la France sur la
basait essentiellement sur l’agriculture, le commerce naissance et le développement d’un système juridique moderne
et - les premières lois en droit de travail seront contenues dans le dahir formant code
l’artisanat. La population ouvrière n’était pas encore des obligations et des contrats du 12 Août 1913 et ce avant la réglementation
formée exceptée celle qui travaillait dans des de1926.
corporations, le louage d’ouvrage était soumis à deux
types de règles : le droit musulman et la tradition
corporative
Tradition corporative : désigne l’organisation d’un
métier en un seul corps formant une unité organique
indépendante et ayant ses propres règles.

Après l’indépendance :
La mise en place d’un code de travail a été Avec l’indépendance du Maroc le droit du travail
effectué en 2004, ce code est né à travers les connaît trois incidences majeures :
-unification de la législation en matière sociale
grands dialogues sociales des années 1996, -extension de certains droits au profit des nationaux
2000, 2003 - modernisation de la législation du travail.

2-Le champ d'application de la loi N° 65-99


-Les dispositions de code du travail sont applicables aux personnes liées par un contrat de
travail, notamment les entreprises industrielles, commerciales, artisanales, les
exploitations agricoles et forestières…etc.
-Elles s’appliquent aussi aux employeurs exerçant une profession libérale.-Elles
s’appliquent aussi aux entreprises et établissements à caractère industriel, commercial ou
agricole relevant de l’Etat ou des collectivités locales, aux coopératives, sociétés civiles,
syndicats, associations et groupements de toute nature.

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-D’autres catégories de salariés demeurent assujetties aux statuts particuliers qui leurs sont
applicables. C’est le cas des salariés des entreprises et établissements publics relevant de
l’Etat et des collectivités et des collectivités locales, les marins, les salariés des entreprises
minières, les journalistes professionnels, les concierges des immeubles d’habitation.
Article 1 : Les dispositions de la présente loi s'appliquent aux personnes liées par un contrat de travail quels que soient ses modalit és
d'exécution, la nature de la rémunération et le mode de son paiement qu'il prévoit et la nature de l'entreprise dans laquelle il s'exécute,
notamment les entreprises industrielles, commerciales, artisanales et les exploitations agricoles et forestières et leurs dépendances. Elles
s'appliquent également aux entreprises et établissements à caractère industriel, commercial ou agricole relevant de l'Etat et des collectivités
locales, aux coopératives, sociétés civiles, syndicats, associations et groupements de toute nature. Les dispositions de la présente loi
s'appliquent également aux employeurs exerçant une profession libérale, au secteur des services et, de manière générale, aux personnes liées par
un contrat de travail dont l'activité ne relève d'aucune de celles précitées.

Voir aussi l’article 2 et 3 du code de commerce

3-La formation du contrat de travail

Le contrat de travail : C’est un accord ou convention souvent synallagmatique liant entre au moins
deux parties, un salarié et un employeur et créant des obligation réciproque. le contrat de travail est
basé sur la prestation, la rémunération et un lien de subordination qui peut se résumer en un
lien hiérarchique

 Le contenu
La prestation Le salarié doit exécuter le travail personnellement. L’employeur conclut le contrat de travail
prenant en considération les qualités du salarié
La La contrepartie du travail fourni par le salarié. Il ne peut être inférieur au minimum légal
rémunération
Le lien de le salarié exerce le travail ou le service sous l’autorité et les pouvoirs de l’employeur
subordination Nb : en cas d’absence de lien de subordination le contrat n’est qu’un contrat commercial

II- les spécificités régissant la validité du contrat de travail quant au fond et à la forme

1- la validité du contrat de travail quant au fond


La formation du contrat de travail est subordonnée à des conditions de validité :

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Aux termes des dispositions juridiques de l’article 15 du code du travail , le contrat de
travail étant soumis aux règles du droit commun, il doit respecter les conditions de fond et de
forme communes à tous les contrats.
Le consentement Le consentement du salarié doit être personnel. Le principe de la liberté contractuelle est
souvent réduit pour le salarié par l’existence des limites légales et conventionnelles : ce dernier doit
adhérer au règlement intérieur et aux conditions qu’impose l’employeur en rapport avec le poste à
pouvoir.
La capacité Le contrat de travail doit être conclu entre des personnes ayant la capacité de contracter.
Nb : le mineur peut conclure un contrat de travail sous réserve de l’autorisation de son représentant
légale ce mineur ne peut être admis à travailler avant l’âge de 15 ans
Objet Doit être licite et ne doit pas être prohibée par la loi, contraire aux bonnes mœurs ou à l’ordre public
La cause Doit être licite pour le salarié de recevoir un salaire et pour l’employeur de bénéficier de la prestation
du travail

2- La validité du contrat de travail quant à la forme ;

La forme Le contrat peut être établi selon les formes que les parties contractantes décident d’adopter en commun
accord. La forme importe donc peu, mais dans les faits, il est préférable qu’il soit écrit pour des
raisons de preuve
Remarque 1 : La preuve du contrat du travail verbal peut présenter quelques difficultés. En effet, la
preuve peut être faite par tous moyen tel qu’un bulletin de paie ou un certificat de travail
On peut dire donc que le contrat de travail est un contrat consensuel qui n’exige aucune forme
Remarque 2 : -le contrat de travail doit en principe être conclu par écrit et comporter un certain
nombre de mentions obligatoires (nature de l’emploi, lieu de l’emploi, horaire de l’emploi, salaire ...)

3-Les caractéristiques du contrat de travail par rapport aux autres


contrats de droit commun :
Contrat synallagmatique Les deux parties ont des obligation réciproque
Contrat à titre onéreux Les avantages sont réciproques. Chacune des parties doit donner
ou faire quelque chose
Contrat à exécution successive L’exécution des obligations du contrat s’échelonne dans le
temps
Contrat d’adhésion L’une des parties économiquement plus fortes, impose ses
conditions à l’autre
Important : pour mieux comprendre voir la partie de classification des contrats

G-Gérer le contrat de travail


I -les différentes catégories de contrats de travail

1- Les différents types des contrats du travail

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Le code prévoit la réglementation de plusieurs contrats

les contrats
contrat d'essai

contrat à durée
déterminé CDD
contrat à durée
indéterminé

,
1-1 Contrat d’essai (Période d’essai)
L’article 13 du code de travail marocain définit la période d’essai comme « la période
pendant laquelle chacune des parties peut rompre volontairement le contrat de travail sans
préavis ni indemnité ». Donc, Dans le contrat de travail, une période d’essai peut être prévue, avant
l’engagement définitif.
 L’intérêt de la période d’essai

1- Permet, Après une semaine de travail, au moins, cette période ne peut à


être rompue, sans motif valable, qu’en respectant l’un des délais
suivants :
-(2j) Deux jours avant la rupture, si le salarié est payé à la
journée, à la semaine ou à la quinzaine
- (8j)Huit jours avant la rupture s’il est payé au mois

Remarque : Si, après l’expiration de la période d’essai, le salarié


vient à être licencié sans qu’il ait commis de faute grave, celui-ci
doit bénéficier d’un délai de préavis qui ne peut être inférieur à huit
jours

l’employeur d’apprécier les aptitudes professionnelles du salarié


2- Permet au salarié d’avoir une idée sur l’emploi qui lui est proposé et les conditions dans
lesquelles il doit exécuter ses obligations.
Importa
nt

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Le CDD et le CDI englobent des périodes d’essai

Période d’essai dans le CDI Période d’essai dans le CDD


Selon l’article 14 du code de travail marocain, premier L’article 14 du code de travail marocain définit dans son
alinéa, la période d’essai en ce qui concerne les contrats deuxième alinéa la période d’essai dans le CDD selon la
à durée indéterminée est fixé à : durée de ce dernier :
-Pour les cadres et assimilés : à 3 mois, renouvelable une -Contrats d’une durée inférieure à 6 mois : Une journée
seule fois (6 mois maximum). au titre de chaque semaine de travail dans la limite de 2
- Pour les employés : à 1 mois et demi, renouvelable semaines.
- Contrats d’une durée supérieure à 6 mois : Un mois
une seule fois (3 mois maximum).
Remarque : des périodes inférieures à celles mentionnées
- Pour les ouvriers : à 15 jours, renouvelable une seule ci-dessus peuvent être prévues par le contrat de travail, la
fois (1 mois maximum). convention collective ou le règlement intérieur.

1-2 Contrat à durée indéterminée.


C'est un contrat qui ne contient pas de délais d'expiration et il peut prendre fin à n'importe
quel moment, soit par l'employeur (on parle de licenciement) soit par le salarié (on parle de
démission).
C’est un contrat de droit commun, le contrat à durée indéterminée n’est pas obligatoirement
écrit. L’employeur peut être une personne morale ou physique et le salarié est obligatoirement
une personne physique. L’accord des parties est tacite (le fait d’accepter une personne dans
l’entreprise pour y travailler)
1-3 Contrat à durée déterminée
Un contrat à durée déterminée ne peut être conclu que dans certaines hypothèses et pour l’exécution de
tâches bien précises. Il est obligatoirement écrit et, comme son nom l’indique, il est limité dans le
temps.
Selon l’article 16 du code de travail, le contrat de travail à durée déterminée peut être conclu dans les
cas où la relation de travail ne pourrait avoir une durée indéterminée
Le contrat de travail à durée déterminée ne peut être conclu que dans les cas suivants :

 Le remplacement d’un salarie par un autre dans le cas de suspension du contrat de travail de ce
dernier
 L’accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise
 Si le travail a un caractère saisonnier
 L’ouverture d’une nouvelle entreprise (article17)
 Lancement d’un nouveau produit (article 17)

Remarque

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 45


La durée maximale du contrat : elle doit être précisée sur le contrat. Il est de principe que le code n’a pas
prévu de durée sauf dans deux hypothèses
Les secteurs non agricoles Lorsqu’il y a création d’entreprise ou ouverture d’un établissement nouveau à
l’intérieur de l’entreprise. Alors, on peut conclure un CDD pour une période
n’excédant pas une année renouvelable une seule fois. S’il est reconduit il
deviendra un contrat à durée indéterminée.
Les secteur agricoles On peut conclure un CDD pour une période de 6 mois renouvelable. La période du
contrat ne doit pas être supérieure à 2 années sinon il devient à durée
indéterminée. Toutefois, dans certains cas, un terme ne peut être précis. C’est le cas
pour le remplacement d’un salarié malade, des emplois saisonniers…Le contrat doit
alors comporter une durée minimale.
A retenir Le contenu du contrat : Le motif de l’embauche doit obligatoirement figurer sur le contrat,
qui doit également comprendre un terme précis et une clause de renouvellement ; le contrat doit également
préciser la nature du poste occupé.

2- Les obligations résultant du contrat de travail :

Obligations du salarié Obligations de l’employeur


-Exécuter le travail personnellement et conformément -Fournir le travail convenu et les moyens nécessaires
à sa réalisation ;
aux ordres de l’employeur ; -Acquitter le salaire convenu ;
-Prendre soin du matériel et de l’outillage qui lui sont -Respecter et faire respecter la vie privée des
confiés ; salariés, leur dignité, leur liberté individuelle et
-Ne pas révéler les secrets professionnels dont il a pris collective ;
connaissance au titre de ses fonctions dans l’entreprise -Délivrer au salarié une carte de travail ;
-Respecter le règlement intérieur ; -Informer le salarié du règlement intérieur, des
-Respecter la législation sociale dispositions de la convention collective, de l’horaire
NB : l’insuffisance professionnelle constitue, une cause du travail ;
légitime du licenciement. -Respecter la législation sociale

II - Elaborer un modèle de contrats de travail

1-Elaboration d’un contrat à durée déterminée


- Comme son nom l’indique, le contrat à durée déterminé doit mentionner à la fois :
- une date de début de contrat
-date de fin.
Ce contrat doit mentionner aussi :

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-Une période d’essai qui est égale à 1 mois si le contrat est prévu pour plus de 6 mois
d’exercice et de 2 semaines si le contrat est prévu pour une durée inférieure ou égale à 6
mois.
L’une des particularités du CDD est qu’il indique la date de fin du contrat. C’est un contrat
qui peut être utilisé pour les activités saisonnières ou les missions ponctuelles au sein de
l’entreprise.
Toute rupture du CDD avant la date de l’échéance entraine un versement de dommage et
intérêt à l’autre partie équivalent à la somme qui aurait été perçue par l’autre partie si le
contrat avait atteint sa date d’échéance.
Le CDD doit aussi mentionner toutes les informations sures :
-L’identité des deux parties ainsi que le poste qu’occupera le salarié. Il faut également
avoir des mentions sur la date de démarrage, la date de fin de contrat, la rémunération,
les avantages sociaux et en nature ainsi que les clauses de mobilité et/ou de concurrence
en cas de besoin.

2-Elaboration d’un contrat à durée indéterminée


Le CDI est utilisé dans le cadre d’une activité continue au sein d’une entreprise.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 47


Il doit figurer sur le contrat une date de démarrage, mais pas de date de fin. Le document
doit aussi préciser l’identité complète des deux parties et la durée de la période d’essai
prévu pour le salarié. Selon le code du travail, cette période d’essai est fixée à 15 jours pour
les ouvriers, 1,5 mois pour les employés et 3 mois comme période d’essai pour les postes de
cadres, sauf disposition contraire dans le règlement intérieur.
Il faut également préciser la rémunération et le poste qui lui est assigné. Le contrat doit
aussi prévoir une clause pour détailler les conditions de travail ainsi que tout le matériel de
travail qui a été mis à la disposition du salarié pour lui permettre d’exercer ses fonctions. Le
CDI doit aussi mentionner tous les avantages sociaux prévus ainsi que les jours de congés
auquel a droit le salarié.
Pour se protéger de la concurrence déloyale et de la divulgation des informations sensibles, le
CDI doit mentionner une clause de non-concurrence et une clause de confidentialité. Et, si
le poste du salarié lui exige de se déplacer, il est préférable de rajouter au contrat une clause
de mobilité pour les missions à venir. L’employeur pourra sanctionner légalement au cas où
ces clauses ne sont pas respectées.
Une fois le contrat terminé, il doit être signé en deux exemplaires par les deux parties et
légalisé par les autorités compétentes
Pour rédiger le contrat, le nouveau salarié a l’obligation de fournir à son employeur les
documents sur son identité, ses diplômes ou toute autre attestation qui confirment le
parcourt qui aura été mentionné sur le CV.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 48


3-Préparation d’un contrat à l’essai
III – conclure un contrat de travail

1-Les spécificités régissant la validité du contrat de travail


Le contrat de travail est soumis aux règles de droit commun qui peut être constaté
dans les formes qu’il convient par les parties contractantes qui veulent l’adopter. Il y a donc
lieu de se reporter au régime contractuel de droit commun, tel qu’il est défini au D.O.C.
Aux termes de celui-ci quatre conditions sont requises pour la validité d’une convention : le
consentement, la capacité des parties, un objet certain qui forme la matière de
l’engagement, et une cause licite :
1-1 Le consentement des parties
Il peut être donné par écrit ou verbalement, ou résulter seulement d’un accord tacite comme
c’est le cas lors de la continuation de relations de travail. La volonté réelle de contracter

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 49


doit avoir été exercée librement c’est-à-dire Le consentement doit être libre et non vicier
par la contrainte, le dol ou bien l’erreur.
1-2 La capacité
Les parties doivent avoir la capacité de s’obliger (art 25 DOC). C’est-à-dire que pour signer
un contrat de travail il faut être majeur.
1-3 L’objet
Le contrat de travail ne peut avoir pour objet l’exercice d’une activité contraire à l’ordre,
à la morale et aux bonnes mœurs ; il en serait ainsi d’un emploi dans une maison de
tolérance. Il ne peut également contenir des clauses contraires à l’ordre public
1-4 La cause
La cause est la raison qui amène chaque partie à conclure le contrat. Il faut noter que tout
contrat sans cause ou fondé sur une cause illicite est non avenue.

2-Le formalisme du contrat


Le contrat peut être établi selon les formes que les parties contractantes décident d’adopter en
commun accord. La forme importe donc peu, mais dans les faits, il est préférable qu’il soit
écrit pour des raisons de preuve. En d’autres termes, le contrat de travail peut être établi selon
les formes que les parties contractantes décident d’adopter librement. Cette règle concerne de
fait toutes les sortes de contrat de travail. Le code du travail n’apporte pas de définition légale
et d’une qualification purement juridique du contrat de travail.
L’employeur et le salarié sont libres d’insérer dans le contrat de travail les clauses de leur
choix à condition qu’elles soient favorables à la loi ou aux conventions collectives. Elles ne
peuvent pas être contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

3-Les règles de protection des mineurs et des personnes majeures


Le mineur Celui-ci ne peut être admis à travailler avant l’âge de 15 ans (article 143 du code.
Cette interdiction est en principe absolue. Avant cet âge il est soumis à l’obligation
scolaire. Il a toujours été considéré que le fait de faire travailler des enfants de bas âge
constitue une atteinte aux générations futures. Par conséquent, avant 15 ans aucun
contrat ne peut être conclu ni par le mineur ni par son représentant légal. De son côté
l’article 150 vient renforcer les pénalités lorsqu’on fait travailler des enfants n’ayant
pas 15 ans. Aussi l’article 145 vient de porter l’âge à 18 ans au lieu de 15 ans pour les
jeunes travailleurs des théâtres ou cirques.
L’article 143 du code du travail énonce que : « les mineurs ne peuvent être
employés ni être admis dans les entreprises ou chez les employeurs avant l’âge
de 15 ans révolus ».
Les personnes L’article 9 prévoit le droit de la femme de conclure le contrat de travail sans, bien
majeures entendu, le consentement de son mari. C’est une liberté totale qui lui permet d’exercer
La femme marié une profession. Toutefois d’après l’article 172 la femme peut exercer le travail de nuit
compte tenu de son état de santé et de situation sociale.

4-Les clauses de non concurrence

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 50


La clause de non-concurrence vise à interdire au salarié qui quitte son emploi l’exercice de
certaines activités, susceptibles de nuire à son ancien employeur.
Elle doit obligatoirement :

- être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise

- comporter une limitation dans le temps et dans l’espace.

La clause de non-concurrence s’applique quel que soit le motif de la rupture du contrat de


travail.
Le salarié qui ne respecte pas les obligations prévues par la clause perd ses droits à
l’indemnité financière.
La violation de la clause de non-concurrence expose le salarié à un certain nombre de
sanctions. Il peut se voir contraint de réparer le préjudice subi par son ancien employeur et
être contraint par voie judiciaire à cesser son activité sous astreinte.
Pour ce qui est des conditions de validité de la clause de non concurrence :
- Être imitée et dans le temps et dans l’espace :
- La durée d’application n’est pas fixée par la loi mais doit être raisonnable.
-La zone géographique doit être précise et limitée à une ville ou région.
- Prendre compte des spécificités de l’emploi : Cette condition s’intéresse à la nature de la
relation client-employé, aux informations accessibles à ce dernier et lui laisse ainsi la
possibilité d’exercer son activité.
- Être justifiée par la protection des intérêts légitimes de l’entreprise : Nulle entreprise ne
souhaite voir sa clientèle se retourner contre elle et partir augmenter le portefeuille-clients de
ses concurrents

5-La prise en compte de la réglementation et des usages en vigueur


V–. Exécuter le contrat de travail

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 51


L’ OBLIGATIONS  L’employeur est tenu de respecter les règles légales, conventionnelles ou du
E règlement intérieur.
 L’employeur doit procurer le travail convenu et payer le salaire accordé.
M  L’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les
P salariés, leur santé et leur dignité : il doit veiller à la bonne conduite et des bonnes
mœurs et sur l’établissement de la discipline dans l’entreprise.
L
DROITS L’employeur exerce un double pouvoir :
O  Un pouvoir de discipline : l’employeur a une autorité juridique sur son employé,
Y celui-ci doit être discipliné, le manquement à la discipline expose le salarié à des
sanctions disciplinaires graduées. Il peut faire l’objet d’une réprimande par écrit,
E d’un changement de service ou d’atelier, d’un renvoi temporaire qui ne dépasse pas
U 8 jours, et enfin d’un renvoi définitif. (Deux réprimandes dans une même période
d’un mois peuvent motiver le renvoi définitif du salarié).
R  Le pouvoir de direction : l’employeur exerce le pouvoir de diriger son entreprise,
il lui appartient de prendre toutes les décisions qui lui paraissent nécessaires pour la
bonne marche de l’entreprise : c’est lui qui embauche, réparti les tâches et
détermine les cadences de production.
L’ OBLIGATIONS  Le salarié doit être capable d’exécuter le travail qui fait l’objet du contrat :
l’insuffisance professionnelle constitue, une cause légitime du licenciement
E  Le salarié est responsable dans le cadre de son travail de ses actes, de ses
M négligences ou du manque de diligence.
 Le salarié doit respecter les ordres de son employeur et ce dans le cadre des
P dispositions légales et réglementaires, du contrat de travail, des conventions
L collectives ou du règlement intérieur.
O  Le salarié doit être soumis aux règles d’éthique relatives à la profession. Il s’agit
en l’occurrence de ce qu’on appelle couramment « obligation de fidélité ».
Y  Le salarié doit veiller sur le matériel qui lui est confié et de le remettre après le
E travail. En cas de perte ou de détérioration, il demeure responsable à moins qu’il
preuve l’existence d’un cas fortuit ou d’une force majeure
DROITS Droit à la sécurité et à l’hygiène : il faut que les locaux de travail soient tenus
dans un bon état de propreté et présenter les conditions d'hygiène et de
salubrité nécessaires à la santé des salariés et tout cela doit être veiller par
l'employeur, notamment en ce qui concerne le dispositif de prévention de
l'incendie, l'éclairage, le chauffage, l'aération, l'insonorisation, la ventilation, l'eau
potable, les fosses d'aisances, l'évacuation des eaux résiduaires et de lavage, les
poussières et vapeurs, les vestiaires, la toilette et le couchage des salariés
Droit en contrepartie de la prestation du travail,
Droit d’une rémunération correspondant à sa qualification professionnelle et au
travail fourni
Droit au congés - droit au repos hebdomadaire
Droit à la retraite, à la sécurité sociale, au syndicalisme au sein de l’entreprise
et la participation aux organisations représentatives des salariés

V–. Suspendre le contrat de travail

1-La suspension du contrat


La relation de travail peut être suspendue, pour plusieurs raisons, et l’employeur aura la
possibilité, dans certains cas, de remplacer temporairement le salarié.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 52


D’après l’article 32 du code, le contrat de travail est provisoirement suspendu dans les cas
suivants :
- Durant la durée du service militaire ;
- Pendant la période qui précède et suit l’accouchement (art 154 et 156 du 21 code) ;

- Pendant la durée de l’incapacité temporaire du salarié résultant d’un accident de travail ou d’une
maladie professionnelle ;

- Pendant la durée de grève

-Etc….

Cas de suspension du contrat de travail par l’employeur :

 Fermeture temporaire de l’entreprise (force majeure, difficultés techniques…) ;

 Mise à pied disciplinaire (pour faute du salarié)

Remarque : Le CDD prend fin à sa date d'échéance nonobstant les cas ci-dessus.

2-Les cas de suspension du contrat


2-1 le service militaire
Le travailleur appelé à effectuer son service militaire légal a droit à la suspension de son
contrat de travail sous un régime spécial.et lorsqu’il intègre son poste, il va bénéficier de
tous les avantages acquis avant son départ. Ces dispositions sont prévues dans l’article 510
du code
2-2 Absence du salarié pour cause de maladie de courte durée

La maladie provoque du moins lorsqu’elle est de courte durée une simple suspension du
contrat. Le salarié malade doit immédiatement prévenir l’employeur de la maladie et ce
par l’envoi d’un certificat médical dans les délais prescrits par le règlement intérieur où la
convention collective (48 h) article 271.
De son côté l’article 272 énonce que l’employeur peut considérer le travailleur comme étant
démissionnaire lorsque son absence pour une maladie non professionnelle est supérieure à
180 jours continus durant une période de 365 jours ou bien lorsque le travailleur devient
inapte à exercer ses fonctions.
2-3 La maternité
La femme a le droit de suspendre son contrat pendant 14 semaines. Article 152.
La suspension prend effet

7 semaines avant la date probable de l’accouchement 7 semaines après la date probable de l’accouchement
Au cas où sur la base d’un certificat médical la maternité présente des complications
pathologiques, cette période de suspension peut être prolongée tant que durée cette situation
et ce dans la limite de 8 semaines avant l’accouchement et 14 semaines après
l’accouchement

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 53


La femme est en droit de ne pas reprendre sur travail après 7 s ou 14 s pour éduquer son
enfant à condition d’avertir son employeur dans un délai de 15 j de la fin du congé de
maternité. Dans ce cas la période de suspension ne doit pas dépasser 90 j. A la suite de la
reprise du travail elle bénéficie de tous les droits acquis avant la maternité.

2-4Incapacité temporaire suite à un accident de travail ou à une maladie


professionnelle
C’est une cause de suspension du contrat nouvellement introduite par le code.
Toutefois elle soulève plusieurs interrogations relatives à sa durée pour faire prévaloir la
suspension et non la rupture.
2-5 La grève
La constitution prévoit que le droit de grève demeure garanti. Une loi organique fixera les
conditions et les formes dans lesquelles elle peut s’exercer.
En tout état de cause, la grève constitue une cause de suspension du contrat de travail
sauf faute lourde du salarié. A ce niveau elle implique trois éléments essentiels :
- D’abord la cessation du travail.
- Ensuite la cessation en question doit être collective et concertée.
- Enfin, la grève implique une revendication professionnelle.

VI–. Cesser le contrat de travail

1 -Cessation du contrat

2-rupture du contrat de travail


La rupture du contrat de travail peut se faire par la volonté du salarié ou par la volonté de
l’employeur. Quand la décision de rompre le contrat vient de l’employeur, on parle de
licenciement. Quand la rupture du contrat se fait par le salarié on parle de démission. Dans
les deux cas, le code du travail prévoit une procédure adaptée à chaque situation pour rompre
le contrat de la meilleure façon.

3-Le licenciement
Le licenciement étant la résiliation du contrat de travail à l'initiative de l'employeur, il est
donc interdit de licencier un salarié sans motif valable sauf si ce licenciement est lié à son
aptitude ou à sa conduite.

Article 35 : Est interdit le licenciement d'un salarié sans motif valable sauf si celui-ci est lié à
son aptitude ou à sa conduite dans le cadre des dispositions prévues au dernier alinéa de
l'article 37 et à l'article 39 ci-dessous ou fondé sur les nécessités de fonctionnement de
l'entreprise dans le cadre des dispositions des articles 66 et 67 ci-dessous

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 54


3-1 le licenciement individuel
Trois régimes sont envisageables : régime normal, régime de la faute grave et licenciement
abusif. Les règles de procédure diffèrent selon la nature de chacun de ces licenciements.

 Motif personnel :

Le licenciement Lorsque l’employeur a puisé dans les sanctions disciplinaires prévues par
disciplinaire l’article 37 du code de travail, notamment les avertissements, les blâmes, la
mise à pied et la mutation. Le licenciement disciplinaire reste comme le dernier
refuge à l’employeur de retrouver son autorité dans son travail.
-Le licenciement Lié à l’existence d’une faute grave. On parle alors de licenciement pour faute
pour cause réelle grave. Mais si la faute n’est pas grave, le licenciement devient abusif
et sérieuse
Le licenciement Le licenciement est dit abusif lorsqu’ Il existe une faute grave (de la part de
abusif l’employeur)

3-2 Le régime de la faute grave ou licenciement disciplinaire

Le régime de licenciement disciplinaire : Le régime de la faute grave :

Article 37 : L'employeur peut prendre l'une des Article 39 : Sont considérées comme fautes graves pouvant
sanctions disciplinaires suivantes à l'encontre du provoquer le licenciement du salarié :1. le délit portant
salarié pour faute non grave : atteinte à l'honneur, à la confiance ou aux bonnes mœurs
ayant donné lieu à un jugement définitif privatif de liberté;
1l'avertissement ; 2. le blâme ; 3. un deuxième 2. la divulgation d'un secret professionnel ayant causé un
blâme ou la mise à pied pour une durée n'excédant préjudice à l'entreprise; 3. Le fait de commettre les actes
pas huit jours; 4. un troisième blâme ou le transfert suivants à l'intérieur de l'établissement ou pendant le
à un autre service ou, le cas échéant, à un autre travail: 4. le vol; 5. l'abus de confiance; 6. l'ivresse publique;
établissement, le lieu de résidence du salarié étant 7. la consommation de stupéfiants; 8. l'agression corporelle;
pris en considération. Les dispositions de l'article 9. l'insulte grave; 10.le refus délibéré et injustifié du salarié
62 ci-dessous sont applicables aux sanctions d'exécuter un travail de sa compétence; 11.l'absence non
prévues aux 3° et 4° du présent article justifiée du salarié pour plus de quatre jours ou de huit
Article 38 : L'employeur applique les sanctions demi-journées pendant une période de douze mois; 12.la
disciplinaires graduellement. Lorsque les sanctions détérioration grave des équipements, des machines ou des
disciplinaires sont épuisées dans l'année, matières premières causée délibérément par le salarié ou à
l'employeur peut procéder au licenciement du la suite d'une négligence grave de sa part; 13.la faute du
salarié. Dans ce cas, le licenciement est considéré salarié occasionnant un dommage matériel considérable à
comme justifié l'employeur; 14.l'inobservation par le salarié des
instructions à suivre pour garantir la sécurité du travail ou
de l'établissement ayant causé un dommage considérable;
15.l'incitation à la débauche; 16.toute forme de violence ou
d'agression dirigée contre un salarié, l'employeur ou son
représentant portant atteinte au fonctionnement de
l'entreprise. Dans ce cas, l'inspecteur du travail constate
l'atteinte au fonctionnement de l'établissement et en dresse
un procès-verbal.
Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 55
3-3Les règles de procédure
Pour licencier un salarié, il faut appliquer les dispositions de l’article 62 du code de travail, c’est-à-dire
qu’il faut réaliser une réunion d’écoute ou audition

Etape1
Convocation du salarié dans un délai qui ne doit pas dépasser 8 jours à compter de la date
convocation de la constatation de la faute grave. Cette convocation doit être notifiée soit par un huissier
de justice, soit par lettre recommandée avec accusé de réception.

Etape2
le déroulement de l’entretien se réalise entre l’employeur (ou son représentant) et le salarié
L’entretien avec la présence de son représentant (délégué des salariés ou représentant syndical dans
l’entreprise qu’il choisit lui-même

Etape3
La notification au salarié de la décision de licenciement une copie doit être aussi adressée
La notification à l’inspecteur de travail.

Effet de Observer le préavis Payer les indemnités de Délirer le certificat de Liquider le solde pour
la licenciement travail tout compte
rupture
Le salarié a droit à un Le salarié licencié a droit à une Quel que soit le motif de L’employeur doit verser
préavis que l’employeur indemnité légale de licenciement la cessation de la au salarié, à son départ
doit observer sauf en cas mais sous certaines conditions : relation de travail, ce tous ses droits à titre de
de force majeur. Ce délai -le contrat de travail doit être à document doit être salaire, congés payés,
court à partir du durée indéterminée ; délivré au salarié dans indemnités… Le salarie
lendemain de la -la rupture du contrat de travail doit un délai maximum de 8 a l’obligation de lui
notification de la décision être imputable à l’employeur jours. Il doit délivrer un « reçu pour
de licenciement. -le licenciement ne doit pas être lié obligatoirement indiquer solde de tout compte »
L’employeur qui à une faute grave. la date de l’entrée du signé, par lequel il
n’observe pas le préavis -Le salarié doit avoir une salarié dans l’entreprise, reconnaît avoir reçu les
doit payer l’indemnité ancienneté d’au moins 6 mois de celle de sa sortie et les sommes qui lui sont
compensatrice de préavis. travail effectif dans la même postes de travail qu’il a dues.
entreprise occupés.
3-4Le préavis ou le délai congé
Le préavis : Une partie (l’employeur ou le salarié) va avertir l’autre partie d’un départ ou d’un
changement de situation. Le préavis correspond à un délai, un avertissement préalable par
lequel une partie avise l’autre d’un changement de situation.
Dans le cas du licenciement, l’employeur va avertir le salarié qu’il va mettre fin au contrat de
travail qui les lie. Le CDI peut cesser sous réserve des dispositions relatives au délai de
préavis. Soit par la volonté de l’entreprise, soit par la volonté du salarié. Le préavis n’est du

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 56


qu’en absence de faute grave, le délai de préavis commence à courir le lendemain de la
notification de la décision de mettre fin au contrat
Le délai du préavis dans le CDI varie selon les situations :

Pour les cadres et assimilés, selon leur ancienneté : Pour les employés et les ouvriers,
selon leur ancienneté :
-moins d’un an : un mois
-moins d’un an : 8 jours ;
-un an à 5 ans : deux mois ;
-un an à 5 ans : un mois ;
-plus de 5 ans : trois mois
-plus de 5 ans : deux mois

Article 49 du code de travail stipule : en vue de la recherche d’un autre emploi, le salarié
bénéficie pendant le délai de préavis, de permissions d’absence rémunérées comme temps de
travail effectif, soit 2 heures par jour sans excéder 8heures dans une même semaine ou 30
heures dans une même période de 30 jours consécutifs.

4 Le licenciement abusif
Le salarié n’est pas seul susceptible de commettre des fautes graves, l’employeur, selon
l’article 40, peut aussi en commettre. Et selon le code, un salarié qui quitte l’entreprise suite à
une faute de l’article 40 qui serait licencié par conséquent verra son licenciement qualifié
d’abusif.

Article 40 :« Sont considérées comme fautes graves commises par l’employeur, le chef de l’entreprise ou de
l’établissement à l’encontre du salarié : - L’insulte grave ; - La pratique de toute forme de violence ou d’agression
contre le salarié ; - Le harcèlement sexuel ; - L’incitation à la débauche. Est assimilé à un licenciement abusif, le fait
pour le salarié de quitter son travail (prise d’acte) en raison de l’une des fautes énumérées au présent article,
lorsqu’est établi que l’employeur a commis l’une de ces fautes ».

4-1Sanctions du licenciement abusif


Plusieurs sanctions sont prévues d’après l’article 59. Ce texte se réfère à la réparation qui est
de trois sorte :
- Réparation de dommage
- Réparation du délai de préavis prévue aux articles 41 et 51.
- Réparation pour perte d’emploi :
Article 52 « Le salarié lié par un contrat de travail à durée indéterminée a droit à une
indemnité, en cas de licenciement après six mois de travail dans la même entreprise quels
que soient le mode de rémunération et la périodicité du paiement du salaire » :
Plus de détail

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 57


Indemnité de préavis Cette indemnité est prévue par l’article 51 du nouveau code du
travail, son montant est égal au salaire qu’aurait perçu le salarié
licencié s’il était resté dans son emploi jusqu’au terme de sa période
de préavis, telle que prévue par son contrat de travail ou par décret
d’application y afférant.
Indemnité légale de Cette indemnité est prévue par l’article 53 du code du travail, est
licenciement calculée sur la base de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise et de
son salaire horaire moyen (voir barème ci-après)
Dommages et intérêts Sont prévus par l’article 41 du code du travail : le montant est fixé à
1,5 mois de salaire par année d’ancienneté, et plafonné à 36 mois de
salaire.
Indemnités Cette indemnité est prévue par l’article 251 du code du travail et
compensatrices pour rémunère les jours non consommés du congé annuel payé auquel a
congés payés non droit le salarié
consommés
Indemnité de perte Dont aucune définition n’a été donnée par le législateur à ce jour et
d’emploi dont les conditions d’applicabilité restent à définir.

4-2La preuve du licenciement abusif


En principe la charge de la preuve incombe au demandeur : Donc au salarié. Toutefois dans la
pratique cette charge est généralement renversée et c’est l’employeur qui doit prouver que
son congédiement n’était pas abusif. Le salarié est en droit de contester devant le tribunal
les reproches qui lui sont adressées par l’employeur.
Remarque : « Selon l’article 64 du code, la décision de licenciement pourra être portée 40
devant le tribunal compétent dans un délai de 90 jours à compter de la date de la réception par
le salarié de la décision de licenciement. »

5 L’indemnisation du salarié licencié


Lorsque le salarié fait l’objet de licenciement, alors qu’il compte au moins 6 mois de service
effectif dans le même établissement ou la même entreprise peut prétendre à une indemnité de
licenciement calculée en fonction de son ancienneté

Article 53 :« Le montant de l'indemnité de licenciement pour chaque année ou fraction d'année de travail
effectif est égal à :
-96 heures de salaire pour les cinq premières années d'ancienneté ;
-144 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de À 10 ans ;
-192 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de 11 à 15 ans ;
-240 heures de salaire pour la période d'ancienneté dépassant 15 ans.

Remarque : L’indemnité de licenciement décrite au-dessus ne concerne que le CDI, elle est
conditionnée par le fait que le licenciement ne soit pas à cause d’une faute grave que le salarié
aurait commise, et après une période de travail dépassant 6 mois.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 58


 Exemples1 :
Un salarié a été licencié après avoir travaillé 1 année et 7 mois. Les 7 mois représentent une
fraction d’année. Dans ce cas, le salarié bénéficiera de :

Solution
1- :

- 96 heures de salaire pour l’année de travail

- 96 heures de salaire pour les 7 mois de travail.

Ce qui fait un total d’heures de salaire de 192 heures, qu’on multiplie par le taux horaire

Taux horaire :activité agricole : 208 ; activité non agricole 190


2-Si le salarié a travaillé 2 ans et 6 mois, le nombre d’heures de salaire est de : 96 + 96 + 96 = 288

3- Si le salarié a travaillé 5 ans et 3 jours, le nombre d’heures de salaire est de : (96 x 5) + 144 = 624

Exemple 2 :
Cinq salariés ont été limogés sans faute grave.
1- Un responsable d’équipe avec un salaire mensuel de 6000 DH ayant travaillé 6 ans.
2- Un technicien en CDD de 12 mois avec un salaire mensuel de 3000 DH et ayant
travaillé 4 mois.
3- Un responsable syndical et un délégué des salariés avec un salaire mensuel de 5000 DH
ayant effectué 6 ans et 2 jours de travail.
4- Un employé en CDI avec un salaire mensuel de 3500 DH et ayant effectué 5 mois de
travail dans une entreprise

Solution
1- Le responsable d’équipe :
A- Les indemnités de licenciement
((96 x 5) + 144) x TH TH = Taux Horaire TH = SM/191 = 6000/191 = 31,41
 ((96 x 5) + 144) = 624  624 x 31,41 = 19 600 DH

B- Les dommages-intérêts

Selon les dispositions de l’article 41 du code de travail, le salarié ayant travaillé


6 ans aura droit à des dommages-intérêts à raison d’un mois et demi par année
de travail, donc :
- 1,5 x 6 = 9 mois de salaire.
En somme, ce responsable d’équipe aura : 9 mois (9*6000) +19 600 =73600DH
2- Le technicien en CDD :

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 59


Selon l’article 33 alinéa 2, la rupture avant terme du contrat de travail, dans ce cas c’est un
licenciement, le salarié a droit à des dommages-intérêts équivalant au montant des salaires des
mois restants, comme le salarié n’a travaillé que 4 des 12 mois du CDD, alors il a droit à 8
mois de dommages-intérêts : - 3 000 x 8 = 24 000 DH

3- Le responsable syndical et le délégué


Pour ces salariés, on adopte le même calcul pour le licenciement en CDI (exemple 1) mais
avec prise en considération des dispositions de l’article 58 du code de travail, c’est-à-dire que
les indemnités sont majorées à 100 % (multipliées par deux)
Article 58 « Conformément aux dispositions prévues à l'article 53 ci-dessus, l'indemnité
due au délégué des salariés et, le cas échéant, au représentant syndical dans l'entreprise,
licenciés au cours de leur mandat, est majorée de 100% »

4- L’employé en CDI
Il n’a pas d’indemnité de licenciement selon les dispositions de l’article 52 du code de travail.
Mais selon l’article premier du décret n° 2.04.469, la durée du préavis pour l’employé est de 8
jours donc il a droit à des indemnités de préavis de 8 jours.

H- Gérer les activités de la sécurité sociale


I–. L’organisation du régime général de la Sécurité sociale
1 -STRUCTURE
Le régime marocain de protection sociale couvre les salariés du secteur public et du secteur
privé. Il assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie, maternité,
invalidité, survie, décès, vieillesse, chômage et il sert des prestations sociales. Les organismes
de gestion du régime des travailleurs salariés sont différents selon le secteur professionnel :
 La caisse Nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) : gère l’assurance
maladie du régime public et des étudiants.
 La caisse Nationale de sécurité sociale (CNSS) : gère l’ensemble des risques du régime
privé. La couverture retraire des différents régimes de base est assurée par les caisses
suivantes :
 Pour les travailleurs salariés du secteur privé : la caisse Nationale de sécurité sociale
(CNSS) : établissement public placé sous la tutelle du ministère du travail et de l’insertion
professionnelle.
 Pour les salariés du secteur public et semi public (régime des pensions civiles et pensions
militaires) : la caisse marocaine de retraite (CMR), établissement public placé sous la tutelle
du ministère de l’économie et des finances.

Remarque : Depuis novembre 2002, l’assurance accident du travail-maladies


professionnelles est obligatoire pour tous. Les entreprises doivent souscrire une police
d’assurances pour le compte de leurs employés auprès d’une Société d’Assurance et de
Réassurances.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 60


En 2014, une indemnité pour perte d’emploi a été mise en place

2-Organigramme
-La Caisse Nationale de Sécurité sociale (CNSS), établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé
de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité dispose de directions régionales et d’agences qui gèrent le
régime et versent l’ensemble des prestations. Elle a par ailleurs mis en place un réseau d’établissements sanitaires
sous forme de polycliniques.

-L’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM), est un établissement public doté de la personnalité morale
et de l’autonomie financière. Elle veille au bon fonctionnement du dispositif de la couverture médicale de base
(CMB) de l’AMO.

-La Caisse Nationale des Organismes de prévoyance sociale (CNOPS) est une union de 8 sociétés mutualistes du
secteur public du Maroc.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 61


3- Rôle et mission

I -Superviser les allocations et les prestations de CNSS

1- Suivi des allocations et pension de CNSS


Allocations Ce sont des aides sociales versées par la CNSS aux salariés ayant des
familiales enfants à charge. L’âge limite des enfants bénéficiaires est en principe
de 12 ans ; toutefois le service des allocations familiales est poursuivi :
 Jusqu’à 18 ans pour les enfants placés en apprentissage.
 21 ans pour les titulaires du baccalauréat qui poursuivent leurs études
au Maroc ou à l’étranger.
 Sans limite d’âge pour les enfants qui, suite d’infirmité ou de maladie
incurable, sont dans l’impossibilité permanente d’exercer une activité
lucrative.
Le montant mensuel des allocations familiales est égal, pour chaque
enfant à charge et dans la limite de 6 maximum à :
-300dh pour les 3 premiers enfants.
- 36dh pour les 3 derniers enfants
Allocations au Cette allocation est servie aux membres de la famille d’un assuré décédé
décès qui étaient à sa charge au moment du décès, par ordre de priorité :
 Le conjoint
 Les enfants
 Les ascendants
 Les frères et sœurs
 A défaut, la personne qui a supporté les frais funéraires.
L’allocation est versée en une seule fois.
Invalidité La pension d’invalidité est accordée à l’assuré âgé moins de 60 ans :
 Qui présente une invalidité permanente.
 Qui justifie d’au moins de 108 jours d’assurance pendant les 12mois
qui précédent l’incapacité de travail.
 Qui est totalement incapable d’exercer une activité lucrative.
La pension d’invalidité est remplacée par une pension de vieillesse de
même montant lorsque le bénéficiaire atteint l’Age de retraite.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 62


2- Suivi des prestations de CNSS
Maladie :

a-Prestations en nature :
L’assurance maladie obligatoire (AMO) Depuis son entrée en vigueur le 1er Mars 2006, la CNSS
gère l’assurance maladie obligatoire (AMO) :

 Des salariés du secteur privé assujettis au régime marocain de sécurité sociale qui ne disposaient
pas d’une couverture d’assurance maladie facultative au moment de l’instauration de l’AMO.

 L’affiliation à l’AMO est obligatoire, mais les entreprises qui disposaient d’une couverture
médicale de groupe avant l’instauration de l’AMO, sont exonérés partiellement du paiement de la
cotisation. Elles ne paient que le taux correspondant à la solidarité.
Toutefois, une entreprise ne peut pas couvrir une partie de son personnel dans le cadre de
l’assurance facultative et une autre partie dans le cadre de l’AMO. L’ensemble du personnel doit
être couvert par le même dispositif. Couverture : Le panier de soins de l’AMO du secteur privé
contient :

 Le suivi de la maternité et les actes médicaux et chirurgicaux en découlant.

 Les prestations liées à l’enfant de moins de 12 ans.

 Les prestations médicales requises et le suivi des affections longues et coûteuses(ALC) et des
affections de longue durée(ALD)

 L’ensemble des soins et prestations dans le cadre d’une hospitalisation.

 Depuis 2015, les soins ambulatoires pour l’ensemble des bénéficiaires.

 Les soins préventifs et curatifs liés au programme prioritaire de l’Etat.

 Les actes de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales.

 Les analyses de biologie médicale.

 La radiologie et l’imagerie médicale.

 Les médicaments admis au remboursement.

 Les actes de rééducation fonctionnelle et de kinésithérapie.

 Les actes paramédicaux.

 Les appareils de prothèse médicale admis au remboursement.


Régime d’assistance médicale (RAMED) :
Fondé sur les principes de l’assistance sociale et de solidarité nationale des populations les plus
démunies, le RAMED concerne les personnes qui :

 Résident au Maroc

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 63


 Ne sont pas assujettis à l’AMO ou à une autre couverture médicale en qualité d’assurés ou
d’ayants droit.

 Ont un revenu annuel inférieur ou égal à 5 650dh par personne composant le ménage en milieu
urbain. Des variables liées aux conditions de vie, aux revenus déclarés et aux éléments du
patrimoine précisent l’éligibilité des ménages en milieu rural.
N.B : les soins de santé relevant du RAMED sont identiques au panier de soins de l’AMO mais ne
peuvent être dispensés que dans les hôpitaux publics, établissements publics de santé et services
sanitaires relevant de l’Etat.
b- prestations en espèces :
Pour prétendre aux indemnités journalières lors d’un premier arrêt de travail, l’assuré salarié doit
justifier de 54 jours de cotisations au cours des 6 mois civils précédant l’incapacité de travail. Les
indemnités journalières correspondent aux 2/3 du salaire journalier moyen sur lequel les
cotisations ont été versées durant les 6mois qui précédent le début de l’incapacité de travail. Elles
ne peuvent être inférieures au salaire minimum légal

Maternité :
A-Prestations en nature :
Le panier de l’AMO (ou RAMED) prévoit que la femme enceinte ouvre droit pendant toute sa
période de grossesse à l’ensemble des prestations en nature requises par son état (visites
médicales, radio, analyses…) avant et après l’accouchement.
B-Prestations en espèces :
Les indemnités journalières sont égales à 100% du salaire brut moyen plafonné à 6 000dh par
Mois. Elles ne peuvent être inférieures au SMIG.
Remboursement des congés de naissance : Lorsqu’une naissance survient dans un foyer, le
père a droit à un congé de naissance de 3 jours, remboursé directement par la CNSS à l’employeur
(692,30dh) maximum.

3- Gestion des réclamations

I - S’approprier les bases de la rémunération


I Les dispositions légales régissant la durée de travail
1-La durée de travail
1-1La durée normale du travail

Le nombre d’heures que doit effectuer


normalement un salarié
Taux horaire =TH= durée annuelle/12
Application numérique :
Activité non agricole : 2288/12 = 190
Activité agricole : 2496/12=208

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Les heures supplémentaire
Ce sont les heures de travail effectuées
au-delà de la durée légale
hebdomadaire de 44 heures. Elles sont
rémunérés avec majorations:
Taux de majoration Plage horaire activité agricole Plage horaire activité non
agricole
25% Jour normal (5h à20) Jour normal (6hà21h)
50% Jour normal(20hà5h) Jour normal (21hà6h) ou
Jour de repos (6hà21h)
100% Jour de repos Jour de repos (21hà6h) ou
jour férié

1-2Le repos hebdomadaire


Etant donné qu'il est obligatoire il peut être attribué à l'ayant droit (salarié) pendant une
période de 24 heures allant de minuit à minuit.
Le vendredi ou le samedi ou encore le dimanche sans oublier le jour du marché sont des jours
par lequel le repos hebdomadaire peut être accordé aux salariés.
A tous les salariés d'une entreprise donnée le repos droit être accorder en même temps.
Sauf cas d'établissement dont leur activité nécessite l'ouverture des portes à tout moment au
public et dont l'arrêt de son activité nuirait au public, dans ce genre d'établissement il est
permis de donner soit à la totalité de leur salarié soit à certain d'entre eux, un repos
hebdomadaire par roulement.
1-3 Le repos des jours de fêtes payés et des jours fériés
Ces Jours correspondent principalement à des fêtes nationales ou religieuses.
Sous peine de 300 à 500 DH d'amende, un employeur peut être puni pour l'emploi de ses
salariés durant :
- les jours de fête payée : « liste déterminé par voie réglementaire »
- les jours fériés
Le salarié payé à l'heure ou à la journée reçoit une indemnité pour le jour de fête payé,
égale à la rémunération qu'il aurait perçue s'il était resté à son poste de travail, à l'exception
des indemnités de risques ou de remboursement des frais et dépenses engagés par lui à
l'occasion de son travail.
Dans les établissements dont le fonctionnement est nécessairement continu en raison de
la nature de leur activité ou qui ont adopté le repos hebdomadaire par roulement, le travail
peut ne pas être interrompu le jour de fête payé ou le jour férié.
1-4 Le congé annuel payé

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Sauf dispositions plus favorables du contrat de travail, de la convention collective de travail,
du règlement intérieur ou des usages, tout salarié a droit, après six mois de service continu
dans la même entreprise ou chez le même employeur, à un congé annuel payé dont la durée
est fixée comme suit :

*Les jours de travail effectif sont les jours autres que les jours de repos hebdomadaire,
les jours de fêtes payés et les jours fériés chômés dans l'établissement.
Congés spéciaux
 Congé pour événement familial : mariage du salarié (4 jours), mariage d’un
enfant (2 jours), décès du conjoint, d’un enfant, du père ou de la mère (3 jours), décès d’un
frère, d’une sœur du salarié ou du conjoint (2 jours)

Congé à l'occasion de la naissance : En cas de reconnaissance par le salarié de la


paternité d'un enfant, il a droit à l'occasion de cette naissance à un congé de quinze
jours.

Congé de maladie : Tout salarié doit justifier et en aviser l'employeur dans les
quarante-huit heures suivantes s'il ne peut pas se rendre à son travail pour cause de
maladie ou d'accident, sauf cas de force majeure.

III-Les dispositions légales régissant la rémunération


1-La rémunération
La rémunération ou le salaire apparaît à la fois comme la contrepartie du travail et de
la disponibilité du salarié.
Le salaire est librement fixé par accord direct entre les parties ou par convention
collective de travail, sous réserve des dispositions légales relatives au salaire minimum
légal.
La rémunération est une créance alimentaire. En tant que revenu essentiel et même
unique de la grande majorité de travailleurs, c’est le moyen de subsistance pour eux et
leur famille.
La rémunération peut être envisagée sous trois aspects :
 Aspect juridique : c’est la contrepartie du travail fourni en vertu d’un contrat de
travail.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 66


 Aspect social : détermine le niveau de vie du salarié et conditionne ses relations
avec son employeur.
 Aspect économique : c’est un coût pour l’employeur et un revenu pour le salarié.

Selon les dispositions de l’article 723 du DOC, le salaire est défini comme la
contrepartie du travail effectué pour le compte d’un employeur par un
employé.

2-Les différentes formes de salaire


Salaire au temps Il est calculé en fonction du temps de travail effectif, c'est-à-dire des périodes
pendant lesquelles le salarié se tient à la disposition de l’employeur.
((à l’heure, à la Autrement dit C’est un salaire proportionnel à la durée du travail, indépendant
journée…) d’une production quantitativement déterminée.

Le salaire aux Le salaire est exactement proportionnel aux rendements. Peut-être en fonction
de la production et/ou de la quantité de travail effectué par un salarié ou par
pièces ou au une équipe pour une durée donnée (salaire aux pièces ou de la tâche).
rendement
Salaire au Pratiqué surtout dans les professions commerciales. Les employés touchent un
salaire fixe, mensuel plus un pourcentage sur les affaires qu’ils traitent
pourcentage
Le salaire au Il est particulier à certaines professions : garçons de café, placeuses de cinéma,
hôtels... Les pourboires ne sont pas versés par l’employeur mais par les clients
pourboire de celui-ci. Ils s’ajoutent en tant que complément de salaire de bas
Les majorations Au salaire proprement dit s’ajoutent parfois certaines majorations : Heurs
supplémentaires, travail de nuit, travail du dimanche, primes diverses
(ancienneté, assiduité, travaux salissants, pénibilité etc.…).

III-Les modalités de la rémunération

1-Le montant du salaire :


En tant que revenu exclusif du travailleur, le montant du salaire était fixé sous l’empire
du D.O.C. par le principe de l’autonomie de la volonté à la seule condition qu’il soit
déterminé ou susceptible de détermination. Actuellement, l’article 345 du code prévoit que le
salaire est fixé par le principe de la liberté contractuelle entre les parties, ou bien en vertu
d’une convention collective avec le respect du salaire minimum tel qu’il est prévu par un texte
réglementaire en fonction du coût de la vie.
Il est également indiqué que toute discrimination entre les deux sexes en matière de
salaire est interdite lorsqu’ils font le même travail et ce conformément à un adage « A travail,
égal, salaire égal ».

2-Les modalités de paiement du salaire

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Pour les ouvriers : Le salaire doit être payé au moins deux fois par mois et à 16 jours
d’intervalle.
Pour les employés : au moins une fois par mois.
De même, il est interdit de payer le salaire le jour de repos, toutefois il peut être délivre
à ce jour pour les travailleurs du bâtiment ou travaux public lorsque ce temps coïncide avec le
jour de souk. Dans ce cas les intéressés recevront leur dû avant 9 h du matin.

2 -Les modalités de preuve de paiement du salaire


Deux documents constituent la preuve du paiement le bulletin de paie et le livre de paie :
 Le bulletin de paie
L’article 370 du code rend obligatoire la délivrance par l’employeur d’un bulletin de paie. Il
s’agit d’un document remis au travailleur lors de chaque versement périodique de salaire et
ayant pour objet de le renseigner sur la manière dont a été calculée sa rémunération
en vue de lui permettre une contestation éventuelle de ce calcul. Il doit obligatoirement
contenir des indications qui seront déterminées par l’autorité gouvernementale chargée de
travail.
Le livre de paie (art. 371 du code)

Appelé livre des salaires, est un document obligatoire sur lequel sont récapitulés en fin de
mois tous les éléments de la paie des salariés .il est établi horizontalement à partir des
bulletins de paie

-Il doit être coté et paraphé par l’inspecteur du travail avant tout usage.

-Il doit être tenu blanc, ni rature, ni surcharge.

-Il doit être conservé par l’entreprise pendant 2 ans au moins après sa date de clôture (article
373 du code du travail).

-Il doit être tenus à la disposition des agents chargés de l’inspection du travail et des
inspecteurs de la CNSS qui peuvent à tout moment en exiger la communication (article 374
du code du travail).

Lieu : la paie est remise au salarié sur son lieu de travail.

Moment : le paiement du salaire est interdit pendant le jour de repos du salarié.

Ex : Bulletin de paie

Nom de la Société N° d’Immatriculation


Nom prénom Date de naissance GRADE Bulletin de paie N°
Date d’embauche Situation familiale Affiliation à La CNSS Mois de

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Libellés Base Taux Gains Retenus
Salaire de base Nbre d’heures normales Taux horaire
Taux horaire (1+taux
Heures supplémentaire Nbre d’heures supplémentaire de majoration)
Indemnités
Prime d’ancienneté
Prime de risque (salaire de base+ heures suple) Taux de prime
Prime de responsabilité
Avantages
CNSS
AMO Salaire brut imposable (SBI) 4.48%
CIMR Salaire brut imposable (SBI) 2.26%
IR net 6%
Salaire brut imposable (SBI)
Avances
Opposition
Cession

Total ------- --------------


SALAIRE NET A PAYER (Gains- Retenus)

Exemple livre de paie


Entreprise Livre de paie Mois

De : …….

Retenues
Noms Prénoms

Opposition

Salaire net
Matricule

Avance
SBG

CCNSS

Autres
AMO

Total
IR

Total

3 Le versement effectif du salaire entre les mains du salarié


La loi n’impose pas un lieu déterminé pour le paiement du salaire. L’employeur peut fixer
librement les lieux mais sans qu’il puisse causer pour cela un préjudice au travailleur.
Néanmoins, à cette liberté, la loi apporte une restriction. C’est ainsi que le paiement ne peut
en principe avoir lieu dans les débits de boisson ou dans un magasin de vente sauf pour le
personnel de ces établissements.

4 Le salaire interprofessionnel garanti (SMIG)

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Généralement, le salaire est librement fixé par accord direct entre les parties dans le cadre du
contrat individuel du travail ou par convention collective de travail, sous réserve du respect du
salaire minimum légal : salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) pour le secteur
non agricole, et salaire minimum agricole minimum (SMAG) pour le secteur agricole.

 Les montants du SMIG et du SMAG :


- A partir du 01 Janvier 2022, le SMIG est égal à 14,81dh/h (soit : 191H × 14,81dh =
2828,71dh/mois), ce montant a augmenté de 5% à partir du 01 septembre 2022.
-A partir du 01 Janvier 2022, le SMAG est fixé à 76,70dh/jour. Ce montant a augmenté de
10% à partir du 01 septembre 2022.

J- Gérer les relations de travail


Le Code du travail prévoit l’existence, dans la représentation du personnel, de deux
organisations professionnelles : les syndicats professionnels de travailleurs et les délégués du
personnel.

I- Les dispositions de la représentation collective

1-Les délégués de personnel


Doivent être élus dans tous les établissements employant habituellement au moins dix salariés
permanents, des délégués des salariés, dans les conditions prévues par la présente loi.
Pour les établissements employant moins de dix salariés permanents, il est possible d'adopter
le système des délégués des salariés, aux termes d'un accord écrit.

Les délégués des salariés ont pour mission :


- de présenter à l'employeur toutes les réclamations individuelles qui n'auraient pas été
directement satisfaites et qui sont relatives aux conditions de travail découlant de l'application
de la législation du travail, du contrat de travail, de la convention collective de travail ou du
règlement intérieur ;
- de saisir l'agent chargé de l'inspection du travail de ces réclamations, au cas où le désaccord
subsiste

Le nombre des délégués à élire est le suivant :


 De 10 à 25 salariés 1 délégué
 De 25 à 50 salariés 2 délégués
 De 51 à 100 salariés 3 délégués
 De 101 à 250 salariés 5 délégués
 De 250 à 500 salariés 7 délégués
 De 501 à 1000 salariés 9 délégués
Remarque : Lorsque le nombre de ces délégués est important, on parle de collège de
délégués
Article 430 : « Doivent être élus dans tous les établissements employant
habituellement au moins dix salariés permanents, des délégués des salariés, dans
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les conditions Abdelhak
prévues par la présente loi ». ISTA TARGUIST 70
2- Le comité d’entreprise
Dans chaque entreprise employant habituellement au moins cinquante salariés est créé un
comité consultatif dénommé « comité d'entreprise ».
Le comité d'entreprise comprend :

-l'employeur ou son représentant ;


- deux délégués des salariés élus par les délégués des salariés de l'entreprise ;
- un ou deux représentants syndicaux dans l'entreprise, le cas échéant .
Le comité d’entreprise a deux missions ;

Une mission de consultation et une mission sociale.

a- Mission de consultation : L’entreprise est un organisme vivant qui évolue avec le temps ; il
y a des changements stratégiques et l’entreprise doit suivre l’innovation (selon la notion
de grappe d’innovation de SHUMPTER). Exemple : une société qui commercialise des
téléphones fixes, va devoir changer de stratégie et orienter son activité vers les téléphones
portables puisque le fixe n’est plus d’actualité.
b- Mission sociale : Au sein de l’entreprise, il peut y avoir de la monotonie de travail, alors
pour la dissiper, le comité d’entreprise organise des voyages organisés, des clubs, des
centres d’estivation, … afin d’éviter la militance que peut engendrer le sentiment
d’esclavage. Le comité d’entreprise essaie au mieux de développer les conditions de
travail.
On peut résumer la mission du comité de personnel comme suit :
Sa mission est d’être informé et donner son avis sur :

- La stratégie de production de l’entreprise et les moyens de relever sa productivité ;


- Le bilan social de l’entreprise ;
- Les changements structurels et technologiques de l’entreprise ;
- L’apprentissage, les stages pour l’insertion professionnelle et la formation continue des
salariés ;
- Les projets sociaux pour les salariés ;

3- La convention collective
C’est le résultat d’un accord de volonté, où les employeurs d’une part, les représentants de la
collectivité des travailleurs d’autre part, arrêtent d’un commun accord les règles générales qui
régiront les relations de travail dans le cadre professionnel et territorial auquel s’étend la
convention.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 71


La convention collective est un contrat collectif régissant les relations de travail. Elle doit être
faite par écrit du fait de l’importance de son contenu
Avec le représentant du syndicat le plus représentatif ou l’union des syndicats pour garantir au
plus les droits des salariés, et la paix sociale.
La convention collective est définie par l’article 104 de la loi 65-99 relative au droit de travail
comme un contrat collectif, régissant les relations de travail, conclu entre la partie «
employeur » et la partie « syndicat représentatif ». On ne peut donc parler de convention
collective que s’il y a un syndicat représentatif au sein de l’entreprise. Elle peut être conclue
entre :
D’une part : - Un employeur ;

- Plusieurs employeurs ;
- Une organisation professionnelle.
Et d’autre part : - Le représentant du syndicat le plus représentatif ;

- Les représentants des syndicats les plus représentatifs ;


- Le(s) représentants(s) de l’union syndicale.

Article 104 « La convention collective de travail » est un contrat collectif régissant les relations de travail conclu
entre d'une part, les représentants d'une ou plusieurs organisations syndicales des salariés les plus représentatives
ou leurs unions* et, d'autre part, soit un ou plusieurs employeurs contractant à titre personnel, soit les
représentants d'une ou de plusieurs organisations professionnelles des employeurs. Sous peine de nullité, la
convention collective de travail doit être établie par écrit.

Les membres du bureau syndical sont les délégués syndicaux. Quand on a un nombre
important de délégués des salariés, on dit qu’on a un collège de délégués. Si parmi ce collège
de délégués, 35% sont adhérés au même syndicat (ils ont une double casquette), et qu’il
dispose d’un bureau syndical, on dit que c’est un syndicat représentatif. Ce syndicat pourra
donc désigner, selon les dispositions de l’article 470 de la loi 65-99, un représentant syndical.
* : Exemple d’union syndicale :
Dans une entreprise, la représentation syndicale est assurée par trois syndicats différents selon
les pourcentages suivants : UMT = 17% ; UGTM = 15% et CDT = 25%. Aucun de ces
syndicats n’est représentatif, car aucun n’a atteint 35% de représentativité, mais leur union est
représentative : UMT U UGTM U CDT représente 57%. L’union CDT, UGTM, UMT est
représentative.

Remarque1 : La convention collective concerne tous les salariés, qu’ils soient syndicalisés
ou non, même s’ils ne l’ont pas tous signée, contrairement au contrat de travail conclu de
façon individuelle entre le salarié et l’employeur et qui n’est pas transposable à d’autres
salariés.

Remarque 2 : Il existe plusieurs syndicats mais les quatre centrales syndicales les plus
représentatives au Maroc sont :

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 72


- L’Union Marocaine du Travail (UMT) ;

- L’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) ;


- L’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM)
- La Confédération Démocratique du Travail (CDT)
Le syndicat le plus représentatif ayant obtenu le plus nombre des voix dans les dernières
élections professionnelles dans l’entreprise ou l’établissement ayant le droit de désigner parmi
Le délégué syndical et le représentant syndical sont deux notions bien distinctes. L’article 470
du code de travail traite du représentant syndical, alors qu’aucun article n’évoque le délégué
syndical ; il n’est mentionné nulle part. Pour avoir un représentant syndical, il faut qu’il y ait
un syndicat représentatif
Les membres du bureau syndical dans l’entreprise ou dans l’établissement un ou des
représentants syndicaux selon l’article 470 :

Article 470 « Le syndicat le plus représentatif ayant obtenu le plus grand nombre de voix aux dernières
élections professionnelles au sein de l'entreprise ou de l'établissement ont le droit de désigner, parmi les
membres du bureau syndical dans l'entreprise ou dans l'établissement, un ou des représentants syndicaux
selon le tableau ci-après :
De 100 à 250 salariés 1 représentant syndical ;
De 251 à 500 salariés 2 représentants syndicaux ;
De 501 à 2000 salariés 3 représentants syndicaux ;
De 2001 à 3500 salariés 4 représentants syndicaux ;
De 3501 à 6000 salariés 5 représentants syndicaux ;
Plus de 6000 salariés 6 représentants syndicaux »

II-Les dispositions des conventions collectives

1 -La convention collective :


La convention collective de travail doit être déposée sans frais, aux soins de la partie la plus
diligente, au greffe du tribunal de première instance compétent de tout lieu où elle doit être
appliquée et auprès de l'autorité gouvernementale chargée du travail.
Le greffe du tribunal de première instance et l'autorité gouvernementale chargée du travail
délivrent un récépissé de dépôt, après réception de la convention collective.

CHAMP D'APPLICATION ET ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA


CONVENTION COLLECTIVE DE TRAVAIL :

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 73


Les parties doivent stipuler que la convention collective de travail est applicable, soit dans un
ou plusieurs établissements qui en dépendent, soit dans l'ensemble de l'entreprise et ce, soit
dans une collectivité locale déterminée, soit dans une zone déterminée ou dans tout le
territoire national. A défaut de l'une de ces stipulations, la convention collective est applicable
dans le ressort du tribunal compétent dont le greffe a reçu le dépôt. Elle n'est applicable dans
le ressort d'un autre tribunal que si elle y est déposée au greffe par les deux parties. Sont
soumises aux obligations de la convention collective de travail :
- les organisations syndicales de salariés signataires ou adhérentes ainsi que les personnes qui
en sont ou en deviendront membres ;
- le ou les employeurs qui l'ont signée personnellement ;
- les organisations professionnelles des employeurs signataires ou adhérentes.
Les dispositions de la convention collective de travail contractée par l'employeur
s'appliquent aux contrats de travail conclus par lui.
Dans chaque entreprise ou établissement compris dans le champ d'application d'une
convention collective de travail, les dispositions de cette convention s'imposent, sauf
dispositions plus favorables pour les salariés dans leurs contrats de travail.
Une convention collective de travail n'est applicable qu'à l'expiration du troisième jour qui
suit celui de son dépôt auprès de l'autorité gouvernementale chargée du travail.

2 -Accord collectif
L’employeur a le droit de signer un contrat collectif avec les salariés, mais il ne s’agit pas d’une
convention collective, c’est un protocole d’accord ; dont le contenu ressemble à celui de la
convention collective, mais dont la force n’atteint pas celle de la convention collective. Il y a un
principe selon lequel la convention collective, (ou son contenu,) est toujours plus avantageuse que
les dispositions de la loi 65-99.

Formateur OULACHIR Abdelhak ISTA TARGUIST 74

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