Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
et de la promotion du travail
Formateur :
OUHAMOUCHE RACHIDA
CSM TIFLET
A - LE CONCEPT DE DROIT DES AFFAIRES
I-DEFINIR LE CONCEPT DE DROIT DES AFFAIRES
1
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
1- Le droit des affaires a- Qu’est-ce que le droit (Rappel
introduction aux droits)
Le droit Est l’ensemble des règles obligatoires auxquelles sont soumises les personnes vivant en
société. Ces règles sont classées en règles de Droit public et règles de Droit privé
Droit public Droit privé
Est l’ensemble des disciplines juridiques qui concernent Régit les rapports des particuliers entre eux et
l’organisation de l’Etat et des collectivités publiques et qui comporte des matières telles que
régissent les rapports qui existent entre ces institutions et Le Droit civile : est la matière fondamentale de tout le
les particuliers et entre les institutions elles-mêmes. Droit privé
Remarque : le droit public tend à faire prédominer l’intérêt Ce droit concerne toutes les règles applicables à la
de l’Etat (Intérêt générale) sur les intérêts particuliers On vie privé des particuliers.il régit le statut personnel
distingue généralement : des particulier (le code de la famille) le patrimoine
Le Droit constitutionnel :( règles relatives à la forme de des particulier (les biens) .il régit également les
l’Etat) relations contractuelles entre les particuliers (contrat
de vente contrat de bail ……
Le Droit administratif : (les règles qui ont pour objet
On dit que le Droit Civil est le Droit commun, il
l’organisation et le fonctionnement des administrations tels
s’applique à tous
que les communes….
Le Droit commercial : est l’ensemble de règles
Le Droit de finances publiques : les règles juridiques qui
spéciales applicables aux personnes qui exercent le
ont pour objet la gestion des ressources et dépenses de
commerce. Il s’applique aux commerçants dans
l’Etat, des collectivités … l’exercice de leurs activités professionnelles et aux
Nb : le droit public se trouve ou service de la société :sa activités commerciales.
finalité principale consiste à donner satisfaction à Nb : le droit privé est au service de l’individu : son
l’intérêt général
rôle principal est la protection de l’intérêt privé
-Donc on peut dire que : Le droit des affaires dépasse le domaine du droit commercial en
raison de sa pluridisciplinarité et du fait qu’il englobe les techniques de gestion, de
financement et instrumentales
-Si l’on assimile volontiers le droit commercial au droit des affaires, on dira que le droit
commercial s’est publicisé.
- A l’intérieur de la branche de droit privé, le droit des affaires est un droit d’exception. Le
droit commun est du droit civil (les contrats…), mais ce droit n’est pas toujours adapté aux
affaires.
Le droit des affaires peut être défini comme le code qui régit le commerce et les transactions commerciales. Il
couvre toute législation concernant les entreprises et les agents commerciaux. Le terme « droit commercial » est
souvent utilisé de manière interchangeable avec celui de « droit des affaires ».
Les deux termes sont effectivement très similaires, bien que le terme « droit commercial » puisse suggérer une
concentration plus forte sur le commerce et les transactions, tandis que celui de « droit des affaires » est plus
large car il englobe également d'autres régimes juridiques.
- L’utilisation du droit pour favoriser la relance économique à court terme et une croissance
économique durable à long terme nécessite la création d’un cadre juridique approprié pour le
développement. Ce cadre juridique est fondé sur trois piliers :Le premier : les règles
juridiques Le deuxième : l’élaboration et l’application du droit Le troisième : le règlement
des différend
Aussi, le droit des affaires se caractérise par l’exigence de transparence dans les
différentes transactions, la facilitation du crédit et par l’importance accordée aux
usages, qui constituent une source de droit.
Important
o Deux raisons pratiques justifient l’existence du Droit Commercial, comme discipline juridique
distincte du Droit Civil, la rapidité et le crédit
o En Droit civil, on ne conclut pas tous les jours des ventes immobilières par exemple. Donc
lorsqu’on le fait, on se fait souvent assister par un Notaire, on procède à des vérifications
approfondies avant de rédiger et de conclure des actes adaptés à chaque cas.
3
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
o En Droit commercial, on opère différemment. La plupart du temps il s’agit d’actes
commerciaux quotidiens (vente, transport, assurance opération bancaire…) qui sont répétitifs
et se concluent vite.
A- La rapidité
Les opérations commerciales doivent se faire rapidement en raison de transactions commerciales. Il en
résulte une série de règles originales :
B- Le crédit
La plupart des opérations commerciales requièrent un délai quant à leur réalisation. Le recours au
crédit est par conséquent chose courante entre commerçants pour atténuer les risques que comporte
la vie des affaires. Les commerçants ont toujours eu recours au crédit. Les producteurs ou
distributeurs empruntent aujourd’hui pour financer leurs investissements, acheter des
marchandises… Le Droit commercial accorde aux créanciers des garanties particulières :
Les Entreprise de droit commercial sont soumises à une publicité au registre du commerce,
destinée à renseigner les tiers qui traitent avec elles.
Les biens de chaque entreprise sont réunis dans un ensemble, le fonds du commerce, qui peut
servir de gage aux créanciers.
Lorsqu’une entreprise du droit commercial cesse de payer ses dettes, une procédure est
organisée pour régler les créanciers dans la mesure du possible : c’est le droit des entreprises
en difficulté.
d- L’évolution historique du droit des affaires au Maroc
-Au Maroc, le premier code de commerce (inspiré du code Napoléon de 1807) remonte au 12
août 1913. Il a été remplacé en 1996 par un nouveau code(Le Dahir formant code de commerce
du 1 Août 1996)
Durant les deux dernières décennies, le droit des affaires marocain a connu Plusieurs
réformes, dont :
-la réforme de la bourse des valeurs de Casablanca en 1993, puis 2017
-l’adoption de la Charte d'investissement en1995,
-la réforme du droit de la propriété industrielle, littéraire et artistique avec la loi sur les
droits d'auteur et droits voisins en 1997,
-la création des juridictions de commerce en 1997,
-la loi sur la liberté des prix et de la concurrence en 2000.
- la loi n° 103-12 relative aux établissements de crédits et organismes assimilés de 2015.
Le droit des affaires puise ses origines dans le droit commercial, qui était essentiellement
coutumier. Celui-ci avait pour objet de régir les commerçants, les biens commerciaux et les
opérations commerciales. Toutefois, au fil du temps, se sont ajoutés peu à peu des apports
4
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
du droit public économique et d’autres dispositifs juridiques régissant les affaires de
l’entreprise, pour donner naissance au droit des affaires.
5
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
La doctrine Elle fait généralement référence aux travaux de recherche, aux opinions et point
de vue de personnes membres de la communauté scientifique – cas des
universitaires, chercheurs, enseignants voire des praticiens du droit notamment.
Dans une certaine mesure6 , elle peut influencer le législateur ou le juge
La La jurisprudence est l’ensemble des décisions de justice. Son rôle est le même en
jurisprudence droit des affaires qu’en droit civil: elle interprète la loi et la complète
commerciale
L’arbitrage Son rôle combien déterminant en tant que moyen non étatique et non
juridictionnel de règlement des litiges
Il fait intervenir non pas un juge mais un arbitre (généralement un
Professionnel expérimenté) pour trancher dans les litiges et prendre des
décisions, qui engagent les deux parties qui font appel à ses services
Exemple article :327-17 au 327-54 du code de procédure civile
À titre d’information :
On distingue, par ailleurs, entre la clause compromissoire et le compromis.
La clause compromissoire :
C'est la clause insérée dans le contrat par laquelle les parties décident de
soumettre à l'arbitrage les litiges qui peuvent naître de l'exécution de ce
contrat. Les parties peuvent désigner à l'avance les arbitres mais il faut que
la clause soit écrite à la main et spécialement approuvée par les parties.
Le compromis :
C'est la convention par laquelle les parties à un litige déjà né soumettent
celui-ci à l'arbitrage d'un ou plusieurs arbitres. Il doit être écrit,
détermine l'objet du litige, désigne les arbitres et le délai qui leur est
imparti pour rendre leur sentence arbitrale.
En principe, les arbitres ne sont pas tenus d'appliquer les règles de droit
ou de procédure étatique. Ils statuent en tant qu'amiables compositeurs
(sur la base de )
l'équité
Les sources internationales
Les traités Les traités internationaux sont des accords conclus entre l’Etat marocain et un
internationaux ou plusieurs autres Etats.
On distingue entre :- Traités bilatéraux - Traités bilatéraux
Les traités ont pour but de faciliter les relations économiques entre Etats. Cela
les conduit à édicter des règles de droit qui ne peuvent laisser indiffèrent le
juriste des affaires.
Exemple : GATT(General agreement on tarifs and trade)
Les usages Il s’agit le plus souvent de la pratique des marchands (cas de la lex mercatoria)
internationaux ou des organismes internationaux qui ont une connaissance importante du
droit du commerce international. Par exemple : la chambre de commerce
international ou encore la Commission des Nation Unies pour le commerce
international (CNUCED).
6
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
1- Définition
Le contrat 1-Tout document qui permet de constater par écrit les engagements, les
obligations et les droits des signataires. Toutefois, ce document peut porter
divers noms: entente, contrat, accord, convention, pour n’en nommer que
quelques-uns
2-c’est une convention par laquelle un ou plusieurs personne s’engage vers un
ou plusieurs autres à donner à faire quelque chose.
3-Le contrat est une convention génératrice d’obligations, c à d un accord de
volontés entre deux personnes au moins
( exemple: le testament)
Le contrat est un
acte juridique
Le contrat s’oppose à l’acte juridique collectif qui
susceptible de s’imposer à des personnes qui n’y
ont pas participé (exemple : le vote majoritaire
➔NB : différence entre le contrat et la convention des actionnaires au sein SA)
La convention désigne un accord de volontés qui produit des effets de droit. La convention peut
créer des obligations(vente, location , contrat de mariage…) , transmettre des obligations (le
transfert des obligation fiscales et obligations comptable par le fait d’une convention de la vente du
fonds de commerce) ou éteindre des obligations ( le divorce conventionnel)
La notion de convention est plus large que la notion de contrat qui se limite à créer des obligations
alors que la convention peut produire d’autre effets (transmettre ou éteindre des obligations) Donc
Tout contrat est une convention, Mais que toute convention n’est pas un contrat
7
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
-Sur le plan théorique, le droit des obligations constitue le droit commun de certaines disciplines du droit
privé, et de droit public, comme le droit commercial et le droit de travail
3- Les principes généraux relatifs à la formation des contrats et aux effets juridiques
produits par ces mêmes contrats
3-1 Principe d’autonomie de la volonté (PAV)
Le P.A.V exprime une doctrine de philosophie juridique suivant laquelle l’obligation
Contractuelle repose exclusivement sur la volonté des parties. Selon cette théorie, l’Homme
étant libre par nature ne peut s’obliger que par sa propre volonté. Il en résulte que c’est la
volonté qui crée les effets du contrat et qui en détermine le contenu. Ces effets existent que
parce qu’ils ont été voulus et comme ils ont été voulu.
La seule tâche du droit est d’assurer l’égalité des libertés en présence, chez les auteurs
classiques : « tout contrat libre est un contrat juste quel qu’en soit le contenu » 3-
2 effets juridiques produits :
a- La force obligatoire à l’égard des parties
Il y a un principe fondamental qui est affirmé à ce propos et qui dit que : « les obligations
contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites… »
En effet, rien n’oblige les parties à contracter mais dès qu’elles l’ont fait, elles sont tenues de
respecter leurs engagements. Cela a deux conséquences techniques d’une part les lois nouvelles
ne s’appliquent pas au contrat en cours et d’autre part le juge n’a pas le droit de modifier le
contrat.
b- Effet relatif du contrat
C’est le fait que les obligations contractuelles n’engagent que les parties et n’ont
pas d’effets à l’égard des tiers.
Attention Les parties ne peuvent, par un contrat, ni engager autrui ni faire naître à son
profit une créance
L’article 228 du DOC dispose : « les obligations n’engagent que ceux qui ont été partis à
l’acte… ».
Corollaire du principe de l’autonomie de la volonté : « si les parties peuvent se lier
ellesmêmes par l’accord de leur volonté, elles ne peuvent pas lier ceux qui sont étrangers à cet
accord ». Ce principe de relativité du contrat appelle une définition précise qui en marque les
limites. Il n’y ait dérogé que de façon exceptionnelle
Le DOC divise les actes ayant pour source la déclaration de volonté en des actes unilatéraux
et des actes sous forme de conventions ou contrats.
L’exemple de la déclaration unilatérale dans le code civil marocain est la promesse de
récompense ; « La simple promesse ne crée point d'obligation » art 14 DOC.
Art 17
En cas de contestation de la promesse, la preuve doit être rapportée dans les formes prévues
par la loi : Article 443 :(Modifié, D. 6 juillet 1954 - 5 kaada 1373, article 5 de la loi n° 53-05
promulguée par le dahir n° H1-07-129H du 30 novembre 2007 - 19 kaada 1428 ; B.O. n°
5584 du 6 décembre 2007) : « Les conventions et autres faits juridiques ayant pour but
de créer, de transférer, de modifier ou d'éteindre des obligations ou des droits et
excédant la somme ou la valeur de dix mille dirhams ne peuvent être prouvés par
témoins. Il doit en être passé acte authentique ou sous seing privé, éventuellement
établi sous forme électronique ou transmis par voie électronique ».
Ce genre d’actes sont appelés réceptrices, c'est-à-dire des actes qui doivent être portés à la
connaissance de la personne à laquelle ils sont dirigés pour produire leurs effets juridiques et
ce par tout moyen de notification
Une fois cette formalité accomplie, l’acte unilatéral produit les effets juridiques au même titre
que l’engagement contractuel.
Article 104 du code de travail : « La convention collective de travail est un contrat collectif
régissant les relations de travail conclu entre d'une part, les représentants d'une ou plusieurs
organisations syndicales des salariés les plus représentatives ou leurs unions et, d'autre part,
soit un ou plusieurs employeurs contractant à titre personnel, soit les représentants d'une ou
de plusieurs organisations professionnelles des employeurs ».
La collectivité collective de travail impose Les personnes représentées ou syndiquées même si
elles n’ont pas signé individuellement l’acte ; a contrario, les non affiliées ou non syndiquées
ne sont pas concernés par ses stipulations. La force obligatoire de l’acte collectif est justifiée
par l’existence d’un mandat général découlant de l’adhésion au syndicat des signataires.
EXEMPLE 2 : Dans le cadre de la propriété des immeubles bâtis divisés par appartements
ou étages ou locaux et dont la propriété appartenant à plusieurs personnes est répartie par 9
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
lots comprenant chacun une partie privative et une quote-part des parties communes81, tous
les copropriétaires des immeubles se trouvent de plein droit groupés dans un syndicat doté de
la personnalité morale et de l’autonomie financière, à compter de la date de l’inscription de la
première cession concernant ces immeubles. Les décisions prises par ce syndicat sont
obligatoires, s’imposent à tous les copropriétaires et sont une manifestation de l’acte juridique
collectif.
Il y a dans la pratique un grand nombre et une grande variété de contrats, d’où la nécessité
d’élaborer une classification afin d’ordonner cette diversité.
10
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Le contrat bilatéral ou Les parties ont des obligations réciproques ; c’est le contrat qui fait naitre des
synallagmatique obligations à la charge des deux parties. Chacun des contractants étant à la fois,
débiteur et créancier.
Ex : contrat de vente. : Le vendeur s'engage à livrer la marchandise, l'acquéreur
s'oblige en contrepartie à en payer le prix.
Généralement la plupart des contrats usuels sont des contrat synallagmatique
Contrat unilatéral Une seule personne a des obligations envers l’autre. C’est à dire lorsque deux ou
plusieurs personnes sont engagées dans un contrat, mais qu’une seule est débitrice
envers l’autre
Ex. une donation ou la promesse de contracter
Contrat à titre gratuit Une seule partie a des avantages. L’autre partie s’appauvrit. Un des parties procure
volontairement un avantage à l’autre partie sans aucune contrepartie
Remarque : Aussi faut-il ajouter que les contrats à titre gratuit sont toujours conclus en
considération de la personne. Toute erreur sur la personne sera cause de nullité. Ex :
Donation
Contrat aléatoire L’obligation est soumise à un évènement incertain ; autrement dit c’est un « contrat
à titre onéreux dans lequel l’existence ou la valeur d’une prestation dépend d’un
événement futur incertain »
Ex : le contrat d’assurance, l’assureur n’est obligé qu’en cas de survenance d’un
sinistre
11
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
7- CLASSIFICATION DES CONTRATS D’APRES LA CONSIDERATION DE
LA PERSONNE
Contrat intuitu personae Formation et l’exécution du contrat est subordonnée à la personne
du cocontractant. La personne du contractant est parfois primordiale
Ex : contrat de société de personnes ou contrat de travail
Contrat non intuitu personae dont la qualité du cocontractant importe peu. C’est le cas du contrat de vente. Ex
: contrat de vente
En principe les parties aux contrats sont libres : - De signer ou non (contracter ou on) - De déterminer
le contenu de leurs engagements (sauf contrat d’adhésion).
Elles peuvent aménager les effets du contrat, y insérer les clauses qui leurs conviennent,
qu’elles soient prévues ou non par la loi.
Néanmoins, pour qu’un contrat soit valable, il faut certaines conditions, L’article 2 du DOC
retient quatre conditions pour la validité d’un contrat :
1° La capacité de s'obliger ;
2° Une déclaration valable de volonté portant sur les éléments essentiels de l'obligation ;
3° Un objet certain pouvant former objet d'obligation ; 4° Une cause licite de s'obliger. 12
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
- L’objet - la capacité - La cause - le consentement des parties
1- la capacité
L’article 3 du DOC dispose que : « la capacité civile de l’individu est réglée par la loi qui régit
son statut personnel »
Régie par l’article 206 à l’article 219 du code de statut personnel.
En vertu du DOC, toute personne est capable d'obliger et de s'obliger, si elle n'en est déclarée
incapable par la loi. Alinéa 2 de l’article 3
La capacité est l’aptitude d’une personne à acquérir des droits et à les exercer, notamment
L’aptitude à souscrire un engagement valable. Ceci nous amène à dire que le contrat n’est
valable que si légalement les parties avaient la capacité de le faire.
Il ‘est à noter que : La capacité est la règle et l’incapacité c’est l’exception : Résultat d’une
disposition légale (articles 3 et 6 D.O.C)
La capacité
La capacité de La capacité
jouissance d’exercice
a- La capacité de jouissance
La capacité de jouissance est définie par la loi comme étant la faculté qu’à la personne
d’acquérir des droits et d’assumer des devoirs tels que fixés par la loi. Cette capacité est
attachée à la personne durant toute sa vie et ne peut lui être enlevée. Article 207 code de
la famille
Il y a incapacité de jouissance lorsque la personne est privée du droit d’accomplir tel ou
tel acte juridique.
13
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Capacité de jouissance : aptitude à être titulaire de droit et à en jouir
EX : ESCLAVE Ex : Dégradation
Incapacité de
Incapacité de
jouissance jouissance
générale et spéciale
totale
b- La capacité d’exercice
Le code de la famille définit la capacité d’exercice comme étant la faculté qu’a une
personne d’exercer ses droits personnels et patrimoniaux et qui rend ses actes valides.
Le même code détermine les conditions d’acquisition ainsi que les motifs précisant la
limitation de cette capacité ou sa perte.
Incapacité
tenant la Incapacité tenant à Incapacité tenant
minorité l’altération des prodigalité
facultés mentales
a- Le mineur
-L’âge de la majorité légale est fixé à dix-huit années grégoriennes révolues ; avant cet
âge, l’enfant est considéré comme étant un mineur et par conséquent ne peut accomplir
des actes juridiques par lui-même. (Art209 code de la famille)
-Le mineur qui n’a pas encore atteint l’âge de douze années grégoriennes révolues ne jouit
pas de la capacité d’exercice (article 217 code de la famille)
-Les actes juridiques accomplis par le mineur doué de discernement (mineur ayant
atteint l’âge de 12années grégoriennes révolues) sont soumis aux règles suivantes :
14
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
1. Ils sont valables, s’ils lui sont pleinement profitables,
2. Ils sont nuls, s’ils lui sont préjudiciables,
3. S’ils ne revêtent pas un caractère profitable ou préjudiciable évident, leur validité est
subordonnée à l’approbation de son représentant légal, accordée compte tenu de
l’intérêt prépondérant de l’interdit et dans les limites des compétences conférées à
chaque représentant légal (art 225 du code de la famille)
-il peut prendre possession d’une partie de ses biens pour en assurer la gestion, à titre
d’essai. Selon les dispositions du même article » l’autorisation, à cet effet, est accordée
par le tuteur légal ou par décision du juge des tutelles, sur demande du tuteur
testamentaire ou datif ou du mineur intéressé (article 226 code de la famille)
-Aux termes de l’article 218 du code de la famille : Lorsque le mineur a atteint l'âge de
seize ans, il peut demander au tribunal de lui accorder l’émancipation. Le représentant
légal peut demander lui aussi au tribunal d'émanciper le mineur qui a atteint l'âge précité,
lorsqu'il constate qu'il est doué de bon sens.
➨ On constate donc que le mineur ou son représentant légal peut demander au tribunal
de déclarer sa majorité de manière anticipée (avant 18 ans), c’est-à-dire que le mineur
Devient capable juridiquement d’exercer une activité commerciale dans les mêmes
conditions que toute personne majeure. On parle de Mineur émancipé
Age inférieur Age de 16ans À partir de 18
Age de 13 à
à 12 ans à 18 ans ans
15 ans
Mineur Le mineur qui Le mineur est
Le mineur est présente des
dépourvu de relevé de plein
pourvu de signes de
discernement droit de sa
discernement maturité peut minorité sauf
mais ses actes être relevé de s’il présente
sont son incapacité d’autres signes
subordonnés à
l’autorisation de Article 218 de la d’incapacité
son loi 03-70
représentant
Remarque : La capacité d’exercer le commerce par un étranger au Maroc est de 20 ans.
Est réputé majeur par la loi marocaine même si sa loi nationale prévoit un âge
de majorité supérieur à celui-ci (article 15 de loi 15-95 Même s’il est réputé majeur par sa
loi nationale, il ne peut exercer le commerce au Maroc qu’après autorisation du président
du tribunal compétent article 16 de la loi 15-95.
C- Le prodigue
15
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Le code de la famille définit le prodigue comme étant « celui qui dilapide ses biens par
des dépenses sans utilité ou considérées comme futiles par les personnes raisonnables,
d’une manière qui porte préjudice à lui-même ou à sa famille » article 215 code de la
famille
-Le juge peut prononcer l’état de prodigalité et interdire la personne concernée d’exercer
ses droits liés à l’accomplissement des actes juridiques. Cette action est diligentée par les
personnes ayant la qualité et l’intérêt pour le faire.
L’interdit pour prodigalité a le droit de demander au tribunal la levée de l’interdiction,
lorsqu’il s’estime être doué de bon sens. Ce droit est également ouvert à son représentant
légal (article 218 code de la famille)
2- le consentement
C’est la manifestation de volonté des contractants. Les volontés doivent se rencontrer et être
exempte de vices :
- La lésion, c’est un préjudice subi par un des contractants en raison du défaut d’équivalence
des prestations réciproques dues par les parties.
Même si le D.O.C traite de la lésion dans le cadre des vices du consentement, celle ci ne
constitue guère un vice mais une inéquivalente des prestations d’un contrat commutatif
qui fait que celui-ci devient annulable à certaines conditions.
3-la cause
La cause du contrat correspond à la raison pour laquelle chacune des parties a accepté de
conclure le contrat
4-l’objet
16
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Dans l’objet chacune des parties peut s’engager à donner à faire ou non quelque chose.
L’objet doit répondre à certaines conditions :
- La chose qui accompagne l’objet doit exister ou être déterminable ou déterminée et la chose
doit être dans le commerce
-L’objet doit être déterminé, car un débiteur ne saurait s’engager sans savoir à quoi Faute de
détermination de l’objet de l’obligation ; le créancier ne serait pas à même (capable) de savoir
ce qu’il peut exiger. La détermination de l’objet est une garantie de sécurité pour les parties et
particulièrement pour le débiteur, en ce qu’elle exclut que l’une des parties prétende
tardivement et unilatéralement, imposer à l’autre une prestation excessive ou insatisfaisante.
Le représentant légale
La représentation légale de l’incapable est assurée par des règles contenues dans le code de la
famille qui détermine d’une part les compétences et responsabilités du représentant légal et
qui d’autre part, organise la surveillance générale dans le but d’assurer la protection des
intérêts des incapables et des personnes non pleinement capables.
Les règles générales gouvernant la représentation légale :
➔ La représentation légale ) (النيابة الشرعيةest exercée au titre de trois voies : ➔ la tutelle
légale ;)(والية
➔la tutelle testamentaire ; ()وصاية
➔ la tutelle dative.114 )(تقديم
Le code de la famille détermine le représentant légal comme étant :
1- Définition de l’obligation
-L’obligation est synonyme de devoir (religieux, moral, social et de conscience), dans toute
obligation, il y a un devoir, mais tout devoir n’est pas une obligation. 17
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
2- La notion de l’obligation dans le DOC
-L’obligation est un lien de droit qui met en rapport le créancier au débiteur. L’obligation
peut avoir un aspect passif, elle est alors une dette ; si elle revêt un aspect actif, elle est
considérée comme étant une créance
-Dans cette relation entre les deux personnes, l’objet de l’obligation est la prestation due
par le débiteur ; cet objet peut être soit un fait positif ex :(paiement d’une somme d’argent
ou livraison d’une chose) soit un fait négatif ex :(une obligation de non concurrence) -
l’obligation qui trouve sa source dans une règle de droit est une obligation juridique.
Exemples :
-Au sens technique l’obligation ne doit concerner que les droits patrimoniaux sachant que
ces derniers se divisent en deux catégories : les droits réels qui portent sur une chose et les
droits personnels liant deux personnes.
-L’objet de l'obligation peut consister en un transfert de propriété d'un bien (le vendeur est
tenu de transférer la propriété de la chose vendue), le paiement d'une somme d'argent
(celui qui cause un dommage à autrui est tenu de le réparer). L’accomplissement d'un
travail (1'employé est tenu d'accomplir la tâche qui lui est impartie) ou en une simple
abstention (le locataire est tenu de ne pas modifier la destination des lieux loués).
➔Remarque :
-l’obligation est un élément de patrimoine
-l’obligation se distingue des droits extra-patrimoniaux
• les droits un
sontnt ceux qui représentent pour leur titulaire
patrimoniaux patrimoine
L’obligation peut être définie comme le lien de droit en vertu duquel une ou différentes personnes
peuvent contraindre une ou différentes autres personnes à « donner », à « faire » ou à «ne pas faire
quelque chose ».
18
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Droit de En droit de créance, le lien de droit s’établit entre le créancier et le débiteur
créance c’est-à-dire entre deux personnes, c’est pourquoi le droit de créance est
synonyme de droit personnel.
Le créancier ne peut s’adresser qu’au seul débiteur, c’est pourquoi le droit de
créance – droit personnel et relatif- ne porte pas sur un bien déterminé et ou un
objet individualisé mais sur l’ensemble du patrimoine du débiteur. (Art 1241
DOC)
-Le droit de créance n’engendre aucun droit de préférence.
-Le créancier ne dispose pas d’un droit de suite
Droit réel -le droit réel désigne le pouvoir juridique reconnu à une personne sur une chose. Son
titulaire exerce son droit directement sur la chose sans passer par l’intermédiaire
d’une personne
-Le créancier gagiste peut exercer son droit sur la chose même si celle-ci se trouve
entre les mains d’autrui parce qu’il possède un droit de suite.
-Le droit réel confère à son titulaire un droit de préférence en ce sens qu’en cas de
conflit entre le titulaire d’un droit réel et le titulaire d’un droit de créance, c’est le
titulaire de droit réel qui sera préféré.
Droit -Les droits intellectuels naissent de l’activité intellectuelle de l’homme et portent sur
intellectuel des créations intellectuelles (les œuvres de l’esprit comme un roman, une peinture ou
un film)
-Parmi les principaux droits intellectuels légalement protégé, on trouve:
La propriété littéraire et artistique ou droit d’auteur ( dahir du 07 octobre 1970, relatif
à la protection des œuvres littéraires et artistiques)
Propriété industrielle ( dahir du 23 juin 1916 relatif à la protection de la propriété
industrielle)
➔À RETENIR : Le mot "créance" désigne un droit que détient une personne dite le "créancier" à
l'encontre d'une autre personne dite le "débiteur" ou la "personne débitrice" qui lui doit la fourniture
d'une prestation. Le débiteur est l'obligé du créancier.
19
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Selon la nature -Obligation civile : Est celle qui désigne le lien de droit qui permet au créancier
d’exiger quelque chose de son débiteur, il est possible de recourir au juge ; lorsque
quelqu'un ; c'est à dire le débiteur refuse d'exécuter volontairement sa prestation
(c’est la règle »
Selon la L’article premier dispose déjà que : « Les obligations dérivent des conventions et autres déclarations de
source volonté, des quasi-contrats, des délits et des quasi-délits ».
La volonté ou l’absence de volonté est l’élément majeur qui permet de distinguer ces différentes
obligations ; elle joue un rôle capital dans les contrats et les délits et elle est absente dans les
quasi contrats (quasi-contrat) et dans les quasi délits (quasi-délit)
20
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Un répertoire officiel des entreprises commerciales, précisant leur condition ainsi que celle
de leurs dirigeants
Il fournit aux tiers, qui sont en relation avec le commerçant, des informations relatives
à sa situation juridique et à ses activités commerciales. (Une publicité juridique)
Un document public ; toute personne peut se faire délivrer une copie ou un extrait
certifié des inscriptions qui y sont portées attestant l’inexistence d’une inscription ou
qu’une inscription a été rayée (article 29 du code de commerce)
-l’immatriculation peut être faite par le commerçant lui-même ou par un représentant, c’est-
àdire son mandataire muni d’une procuration écrite qui doit être jointe à la demande.art 38
du code de commerce
-Toutes les personnes physiques, et morales marocaines ou étrangères, exerçant une activité
commerciale sur le territoire marocain doivent dans les trois mois de l'ouverture de
l'établissement (pour les personnes physiques), de la création ou de la constitution (pour les
personnes morales) requérir du secrétariat greffe du tribunal compétent leur immatriculation
au registre de commerce (Article 75 du Code de commerce). 21
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
-l’immatriculation a un caractère Personnel c’est-à-dire qu’elle est rattachée au commerçant,
non à son activité commerciale ou à ses établissements de commerce ; il ne peut y avoir
qu’une seule immatriculation, Il s’agit de la première immatriculation au R.C. qu’on appelle
immatriculation principale et il ne peut avoir qu’un seul numéro d’immatriculation à titre
principal.
Pour faciliter les recherches, le Code oblige toute
Tous les faits et actes entraînant une modification des mentions inscrites sur le RC, doivent
faire l'objet d'une demande d'inscription modificative dans le délai d'un mois
Exemple : un commerçant cesse d'exercer son commerce ou vient à décéder, ou quand une
société est dissoute, il y a bien de procéder à la radiation de l'immatriculation qui peut être
requise par le commerçant ou ses héritiers, ou par la liquidation pour ce qui concerne les sociétés
(Article 51 du code de commerce), c’est-à -dire opérées d'office par ordonnance du président
du tribunal.
-Toute personne qui cesse le commerce doit demander sa radiation dans le délai d’un mois
soit avant soit après cessation
-préalablement à toute radiation, les inscriptions doivent être apuré et les créanciers gagiste
informé.
22
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
3-2 la tenue de la comptabilité
L’entreprise commerciale doit tenir une comptabilité conformément aux règles énoncées
par la loi comptable. Cette loi impose la tenue de certains livres comptables et des
procédures d’enregistrement et de contrôle.
C'est essentiellement une source d'information nécessaire : information interne et externe.
1- Information interne pour le commerçant : les livres comptables sont nécessaires à tout
commerçant qui veut connaître la situation exacte de son entreprise. C'est un instrument de
gestion.
2- information externe :
Pour les tiers tout d'abord, les livres comptables constituent également des instruments
privilégiés d'information des tiers (clients, fournisseurs, banques ...) sur la situation de
l'entreprise.
Pour l’Etat, les livres s'imposent au point de vue fiscal en vue, notamment des déclarations
exigées par la loi, les contrôleurs des impôts ont accès à ces livres
Les livres comptables obligatoires : Trois livres doivent obligatoirement être tenus par les
commerçants :
➔ Le livre journal sert à enregistrer toutes les opérations effectuées par l’entreprise au jour
le jour.
Le grand livre permet de classer méthodiquement dans des comptes ouverts les écritures
portées chronologiquement au livre journal.
Le livre inventaire sur lequel on reporte chaque année l’inventaire, le bilan le compte de
résultat et l’annexe.
➔Le bilan : il décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise, et fait
apparaître, de façon distincte, les capitaux propres.
➔Le compte de résultat : il récapitule les produits et les charges de l’exercice et permet donc,
par différence, de déterminer le résultat de l’exercice.
➔L’annexe : elle complète et commente les informations fournies par le bilan et le compte
de résultat.
1- Les exigences comptables : La loi 9-88 sur les obligations comptables des commerçants
La loi 9-88 sur les obligations comptables des commerçants énonce un certain nombre de
principes et de règles de la tenue d’une comptabilité tel que :
● L’obligation de faire un inventaire des éléments actifs et passifs au moins tous les 12
● L’obligation de conserver les documents comptables ainsi que les pièces justificatifs
pendant dix ans;
2- le code de commerce
➢ En principe toute personne inscrite au R.C est présumée avoir la qualité de
commerçant article 58
➢ , toute personnes assujettie est tenues de mentionner sur ses factures, lettres, bons
de commande, tarifs, prospectus et tous ses papiers de commerce destinés aux
tiers, le numéro et le lieu de son immatriculation et, s’il y lieu, celui de la
déclaration sous laquelle l’agence ou la succursale a été inscrite (article 65 du Cod
de Commerce);
➢ Le commerçant qui ne requiert pas son inscription au registre du commerce dans les
délais prescrits, ou qui ne fait pas procéder aux rectifications nécessaires en cours la
condamnation à une amende de 1.000 à 5.000 dhs (Art. 62 du CC) ➢ Etc
24
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
- L'obligation est un droit pécuniaire, évaluable en argent
- Elle fait partie-du patrimoine, qui comprend un actif et un passif
Caractère - Pour le créancier l'obligation est une créance qui figure à l’actif ; pour le débiteur, il s'agit d’une dette
patrimonial figurant au passif
- l'obligation est un droit patrimonial qui se distingue des droits extra patrimoniaux qui restent en
dehors du patrimoine.
- l'obligation est un droit cessible (peut être cédé entre vifs) et transmissible (produit effet à l'égard
des héritiers en cas de décès). Voir dans ce sens les articles 194 et 229 du DOC
Caractère Les obligations n'engagent que ceux qui les ont contractées :
personnel -Il s'agit du principe de la personnalité des obligations Elles ne peuvent avoir d'effet à l'égard des tiers : c'est
le principe de la relativité des obligations. Cependant ces deux principes subissent des exceptions (ex cas de
la succession)
Caractère - l’obligation est un lien qui oblige le débiteur à exécuter l’obligation qu’il a souscrite, sous peine que
obligatoire le créancier l’y contraigne en exerçant une voie de droit.
- L’obligation civile se distingue clairement de l’obligation naturelle (analysée comme une sorte de
devoir de conscience) dont l’exécution est insusceptible d’être poursuivie en justice.
D - les notions juridiques régissant le fonds de commerce
I- LE FONDS DE COMMERCE
Le fonds de commerce comporte à la fois des éléments tangibles appelés éléments corporels
et d’autres bien qui ont un caractère immatériel : les éléments incorporels. Chacun de ses
éléments a son régime juridique propre, mais l’ensemble de ces biens constitue le fonds de
commerce et est utile à l’exploitation de l’activité
Article 80 du code de commerce : « Le fonds de commerce comprend obligatoirement la
clientèle et l'achalandage. Il comprend aussi, tous autres biens nécessaires à l'exploitation
du fonds tels que le nom commercial, l'enseigne, le droit au bail, le mobilier commercial,
les marchandises, le matériel et l'outillage, les brevets d'invention, les licences, les marques
de fabrique, de commerce et de service, les dessins et modèles industriels et, généralement,
tous droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont attachés »
26
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
Remarque : la distinction de la clientèle et de l'achalandage n'a pas de conséquences sur le plan juridique, car
dans le commerce de détail, il est souvent difficile de savoir si l'on est en présence d'un simple chaland ou d'un
client régulier.
Le nom commercial C’est l’appellation sous laquelle un commerçant exploite son commerce. Pour les personnes
physiques, on parle de « raison de commerce », qui est généralement le propre nom du
commerçant. Pour les sociétés, c'est la dénomination sociale qui est librement choisie. (Le N.C est
désigné sous le vocable de « raison sociale » dans les sociétés de personnes, et de « dénomination
sociale » pour les sociétés de capitaux).
Lorsque le nom commercial est inscrit au RC et publié dans un journal d'annonces légales,
il bénéficie d'une protection légale particulière
L'enseigne Le nom commercial peut s'accompagner d'une enseigne, qui sert à individualiser le fonds de
commerce. Elle peut considérer en une inscription, un sigle, un logo, ou une image apposée sur un
local et se rapportant à l'activité qui s'y exerce. L'enseigne bénéficie de la même protection que le
nom commercial, à condition qu'elle soit spéciale, et que celui qui l'utilise justifie d'une priorité
d'usage.
Le droit au bail Le droit au bail n’est considéré comme élément du FC que si le commerçant est « locataire » des
lieux du local dans lequel il exploite son commerce. Il porte sur la jouissance d’un local à usage
commercial.
Le droit au bail est un élément extrêmement important du fonds de commerce, de ce fait, il bénéficie
d’une protection juridique qui consiste dans le renouvellement du bail au terme de l’échéance de
celui-ci.
A défaut de renouvellement du bail sans motif légitime, le bailleur est tenu de lui accorder une
indemnité d’éviction qui représente le préjudice subi par le commerçant ; indemnité qui sera
calculée sur le chiffre d’affaires augmentée des frais de déménagement et de réinstallation.
Tant que le commerçant locataire n’a pas été indemnisé, il bénéficie du droit de refuser de quitter
les lieux.
Remarque : La résiliation du bail n’est possible qu’en cas d’inexécution du contrat par le
locataire, notamment par le non-paiement des loyers. Dans ce cas, le bailleur peut résilier de plein
droit le bail sans mise en demeure.
Le droit de la Ces droits désignent les brevets d’invention, les marques de fabrique, de commerce au de service, et
propriété les dessins et les modèles. Ce sont des biens de nature incorporelle qui procurent à leurs titulaires un
industrielle monopole d’exploitation
Le droit de la Propriété littéraire et artistique : elle est couverte par les droits d’auteurs. L’élément essentiel FC est
propriété l’exploitation de la propriété littéraire et artistique. ---- Exemple de l’industrie des films, des livres –
intellectuelle romans, CD et chansons
3-Les éléments exclus du fonds de commerce
Créances et dettes Elles ne deviennent pas nécessairement un élément du fonds. Elles obligent celui qui a
contracté et non le fonds (entités juridiques distinctes).
Les livres de S’agissant des livres comptables, ils ne font pas partie du fonds mais en cas de cession, ils doivent
commerce et autres être mis à disposition de l’acquéreur pour une durée de 3 ans.
documents -Ils sont la propriété du vendeur qui doit les conserver pendant 10 ans
comptables
Les marchés et Il s'agit des contrats conclus avec les fournisseurs ou avec les clients. En principe, ils ne
contrats en cours sont pas cédés avec le fonds, sauf si une convention ou une clause a prévu le contraire.
L'acquéreur du fonds est néanmoins lié par les contrats de travail conclus par le cédant.
C'est également le cas pour les contrats d'assurance qui suivent la chose assurée
Les immeuble À l’origine le fond de commerce est un bien meuble
27
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
1- Vente ou cession du fond de commerce
La vente du Fonds de Commerce est une opération plus complexe qu'une vente mobilière
ordinaire, et même qu'une vente immobilière. Il convenait donc d'assurer la sauvegarde
des intérêts en présence : ceux des parties contractantes, et ceux des tiers en l'occurrence
les créanciers du vendeur
-l’objet
-la capacité commerciale
-la cause b-
Conditions de forme
1-Les exigences formelles
-Aux termes de l'article 81 du code de commerce, l'acte de vente doit être rédigé par écrit.
Cet écrit peut être authentique ou sous seing privé
-Dans les deux cas, l’action doit être intentée dans un délai maximum d’un an à compter de
la date de l’acte de vente
La publicité a pour but d’informer les créanciers du vendeur du fonds de commerce pour
qu’ils puissent agir en recouvrement de leurs créances sur le prix de vente
Le FC constitue généralement le seul bien du commerçant, et pour protéger les créanciers du
vendeur, la loi exige que la vente du fonds de commerce fasse l’objet d’une publicité devant
informer les créanciers du vendeur afin que ceux-ci puissent faire valoir leurs droits.
L’acte de vente doit être déposé dans les 15 jours de sa date au secrétariat du tribunal dans le
ressort duquel le fonds est situé. Un extrait de l’acte de vente doit être inscrit au registre
du commerce et publié au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales. Cette
28
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
double publication doit être renouvelée entre le 8e et le 15e jour après la première insertion.
La publicité est faite dans l’intérêt des créanciers du vendeur. on distingue à cet égard deux
catégories de créanciers :
Les créanciers nantis c’est-à-dire ceux qui bénéficient d’un nantissement inscrit sur le fonds
de commerce.
Les créanciers chirographaires, donc ceux qui n’ont pas de garantie particulière, ils sont
inconnus de l’acquéreur.
-Dans les 15 jours qui suivent la deuxième insertion les créanciers chirographaires ont la
possibilité de faire opposition sur le prix de vente.
-L’opposition peut se faire soit par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception au secrétariat greffe du tribunal où l’acte de vente a été déposé, soit par le dépôt
de l’opposition au greffe contre récépissé.
-Les créanciers opposants, s’ils estiment qu’une partie du prix a été dissimulée, peuvent
demander au tribunal de faire vendre le fonds de commerce aux enchères publiques, en se
portant eux- mêmes acquéreurs de ce fonds et en offrant de payer le prix des éléments
incorporels augmenté du 1/6 (la surenchère du sixième
Les effets de la vente
Obligations du vendeur Obligation de l’acheteur
Le vendeur est tenu de la double obligation de délivrer le -Pour 1'acquéreur, l’obligation principale est de payer le
fonds qu'il vend, et de garantir l'acheteur contre prix et les frais accessoires (droit d'enregistrement, droit
l'éviction et les vices cachés de timbre des actes, frais de publication légale). Il est
également tenu de continuer les contrats de travail du
personnel employé
29
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
L’option des associés La déclaration des créanciers de l’apporteur met la société en demeure, soit de
prendre à sa charge ce passif, soit renoncer à l’apport envisagé. Les associés ou
l’un deux disposent d’un délai de 30 jours pour demander l’annulation de la
société ou de l’apport. S’ils ne disent rien, la société est tenue solidairement
avec l’apporteur du FC des dettes qui ont été déclarées.
Si l'acte qui le constitue ne désigne pas expressément les éléments compris dans le
nantissement, celui-ci comprendra alors le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, la
clientèle et l'achalandage a- Conditions de formation du contrat de nantissement
Le nantissement va porter sur les biens incorporels du fonds. Les marchandises sont
exclues. Article 107) Exceptionnellement et sur autorisation le nantissement peut porter sur
d’autres éléments comme le matériel. . Il doit être constaté par acte notarié ou par acte
sous seing privé enregistré. Il doit être publié dans les 15 jours par le tribunal de
commerce. b- Effets du nantissement :
Le nantissement est une sureté réelle qui confère à son titulaire un droit de préférence et un
droit de suite :
Un droit de préférence : Il s'agit d'un droit au profit du créancier nanti inscrit sur le RC et
qui lui permet de se faire payer sur le prix du fonds avant les créanciers bénéficiaires d’un
nantissement postérieur
Un droit de suite : C'est un droit qui permet au créancier nanti de suivre le fonds en quelques
mains qu’il se trouve, peu importe qu'il soit entre.1es mains du débiteur, du propriétaire de
l'immeuble, d'un acquéreur ou d’un sous-acquéreur du débiteur, et peu importe que l'actuel
propriétaire l'ait reçu par achat, par donation ou par héritage
Le nantissement est sans dépossession et reste protégé contre certains actes comme le
déplacement du fonds notamment. Le créancier nanti doit être averti et doit donner son avis.
En cas de vente d’un élément du fonds, cette vente est interdite car le fonds va perdre de sa
valeur
Remarque : Si les créanciers nantis ne sont pas satisfaits par l’offre du prix, i1s sont en
mesure d’intervenir pour protéger leurs créances.
Le créancier qui se déclare surenchérisseur doit donc offrir un prix au moins égal à celui déjà
proposé par un précédent acquéreur majoré de 10% sur la valeur des éléments incorporels.
30
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
-Le code de commerce a réglementé pour la première fois la gérance libre dans l’article (152 à
158) ; cette réglementation traite de la publicité du contrat tout en veillant à la protection de
tous les intérêts en présence.
a- les règles relatives à la publicité
-Ayant la qualité de commerçant, le gérant libre doit bien entendu satisfaire à toutes les
obligations du commerçant et notamment se faire Immatriculer au registre du commerce
(art.153, al 1du CC)
-la publicité a pour objectif de faire connaitre aux tiers que la propriété du fonds
n’appartient pas au gérant.
-Pour se faire, le législateur prévoit trois procédés de publicité :
➢ Tout d’abord un extrait du contrat de gérance libre doit être publié dans les 15
jours de sa date au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales. Il reste
qu’il est dans l’intérêt du bailleur du fonds d’effectuer cette publicité dans la mesure
où il demeure, jusqu’à la publication et pendant 6 mois qui suivent, responsable
solidairement avec le gérant des dettes contractées par ce dernier à l’occasion de
l’exploitation de fonds (art.155 du CC).
➢ Il appartient, en outre, au bailleur du fonds de procéder aux formalités relatives au
registre de commerce ; il a le choix entre deux inscriptions :
• Soit demander sa radiation du registre de commerce
• Soit requérir la modification de son inscription personnelle avec la mention
expresse de la mise en gérance libre. Autrement, le bailleur reste solidairement
responsable des dettes de son locataire tant qu’il n’a pas requis ces inscriptions
(art.60 et 155 du CC).
➢ Enfin, quant au gérant, il doit indiquer sur tous ses documents commerciaux
ainsi que sur toutes les pièces signées par lui avec son nom, son numéro
d’immatriculation au registre de commerce avec mention du tribunal où il est
inscrit et sa qualité de gérant libre du fonds sous peine d’une amende de 2000 à
10000dhs
-le bailleur
Il a pour obligation de mettre tous les éléments du fonds à la disposition du gérant et ne
doit pas en troubler la jouissance, notamment par la concurrence
31
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
1-Définition de la société
Article 982 du DOC : « La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou tous les deux à la fois, en vue de partager le
bénéfice qui pourra en résulter ».
Les participants au contrat de société conviennent de mettre des biens en commun, c'est-à-dire
apporter quelque chose comme contribution dans la réunion des synergies nécessaires à
l’exploitation sociale. Ainsi tous les protagonistes au contrat de société doivent faire des apports
à la société qu’ils ont l’intention de constituer. L’apport peut consister en numéraire, en biens
mobiliers corporels ou incorporels ou en biens immobiliers. Dans certains types de sociétés
l’apport peut être en industrie.
b-la participation aux pertes et bénéfices
Les participants au contrat de société s’engagent, d’une part à exploiter le patrimoine commun dans le
but de réaliser des bénéfices, d’autre part, à se partager les résultats qui en découleront.
- Réalisation de bénéfices
Elle est établie par la jurisprudence et la doctrine. Elle traduit la volonté des associés de collaborer
activement, positivement et de manière égalitaire à l’entreprise commune pour atteindre un but
lucratif.
Les conditions spécifiques au contrat de société sont prévues par l’article 982 du D.O.C. et la
jurisprudence. Selon le D.O.C. l’existence d’une société requiert une pluralité d’associés, des apports
faits par ceux-ci à la société et la contribution de tous les associés aux résultats de l’exploitation
sociale. Cependant, en plus de ces trois conditions, la jurisprudence a rajouté une autre condition à
savoir l’affectio societatis ou volonté de s’associer
a- Les associés
La capacité
• La capacité de s’obliger, à savoir l’aptitude à contracter société.
• Souscription ou l'acquisition des parts ou actions de sociétés : pour les mineurs :
présentation par le tuteur légal ou leur tuteur testamentaire ou datif après autorisation
du juge
• Le mineur émancipé peut être actionnaire d'une SA ou d'une commandite par actions,
commanditaire dans une commandite simple, ou associé d'une SARL.
Exception de la société de personne qui exige des conditions spéciales selon le code
de commerce 32
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
• Cependant, d’après l’article 982 du D.O.C, certaines personnes ne peuvent constituer
une société entre elles. Ainsi la société ne peut être contractée :
• -1- Entre le père et l’enfant soumis à la puissance paternelle, même si cet enfant a été
autorisé à faire le commerce. Cette interdiction couvre également le cas de la mère et
son enfant qui est sous l’autorité maternelle.
• -2- Entre le tuteur et le mineur, jusqu’à la majorité de ce dernier et à la reddition et à
l’approbation définitive des comptes de tutelle, même si l’incapable a été autorisé à
faire le commerce.
• -3- Entre le curateur d’un incapable, ou l’administrateur d’une institution pieuse et la
personne dont ils administrent les biens.
• Le législateur marocain n’interdit pas la création d’une société entre époux.
Le nombre des associés
Selon le principe posé par l'article 982 D.O.C : une société peut être constituée au
moins par deux associés.
Quant aux sociétés commerciales, le nombre minimal d’associés varie selon le type de
société : 5 pour la SA, 3 commanditaires au moins et un ou plusieurs commandités
pour la société en commandite par actions, deux pour la SARL et un seul pour la
SARL à associé unique et ce, contrairement au principe de la pluralité d’associés posé
par l’article 982 D.O.C.
b- Les apports
- En revanche, ils donnent droit à une part des bénéfices et rendent leur titulaire responsable
des dettes de la société à concurrence de l’évaluation de la valeur de son apport. c- Le partage
des bénéfices.
-La société est constituée dans le but : faire des bénéfices ou de profiter d’une économie.
Chaque associé recevra une part des bénéfices au prorata de ses apports. Ces règles
s’appliquent également à la contribution des associés aux pertes.
- D’après l’article 1033 du D.O.C. la part de chaque associé dans les bénéfices et dans les
pertes est en proportion de son apport. Donc, tous les associés doivent participer aux
bénéfices et contribuer aux pertes. Cependant, la règle de la proportionnalité, peut être
écartée par une clause contraire du contrat de société à condition qu’il ne s’agisse pas d’une 33
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
clause léonine, excluant totalement l’un des associés des bénéfices ou des pertes. d- L’affectio
societatis
C’est un élément psychologique élaboré par la jurisprudence. Il consiste dans la volonté des
associés de collaborer de façon :
• active (information, vote, etc.),
• volontaire
• et égalitaire, puisqu’il n’existe pas de lien de subordination entre les associés. Cet élément
permet par exemple aux juges de distinguer le contrat de société des autres contrats ; ainsi,
dans un contrat de travail dans lequel il est stipulé que l’employé sera rémunéré par
participation aux bénéfices, l’employé ne peut être considéré comme un associé qui fait un
apport en industrie car l’employé reste subordonné à son employeur, alors que l’affectio
societatis ne connaît pas de subordination. En outre, cet élément reste très utile pour
déterminer l’existence des sociétés de fait.
C’est l’acte fondateur de la société ; il consiste dans la rédaction et la signature des statuts.
➔ l’article 987 D.O.C., le contrat de société est simplement consensuel, c'est-à-dire
que seul le consentement des parties est nécessaire pour constituer une société ;
cependant, s'agissant des sociétés commerciales, il est obligatoire que les statuts soient
établis par écrit.
➔Les statuts peuvent prendre la forme d’acte sous seing privé ou d’acte authentique.
Ils contiennent des indications :
- l’identité de la société (forme, objet social, siège social, durée, capital social, etc.),
- celle des associés apporteurs (nom, domicile, types d’apport, montant, etc.), - les
règles de fonctionnement qui la régissent (gérance, tenue des assemblées, partage
des bénéfices, etc.) b -Souscription du capital et libération des apports
Une société ne peut être constituée que si tous les titres émis sont souscrits par les associés.
Article 21 : « Le capital doit être intégralement souscrit. A défaut, la société ne peut être constituée. Les
actions représentatives d’apports en numéraire doivent être libérées lors de la souscription du quart au
moins de leur valeur nominale. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois sur décision du
conseil d'administration ou du directoire dans un délai qui ne peut excéder trois ans à compter de
l’immatriculation de la société au registre du commerce.
Les actions représentatives d’apports en nature sont libérées intégralement lors de leur émission »
b-a La libération des apports en numéraire
35
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
La Dissolution :
dissolution La dissolution anticipée est décidée par l’AGE dans les cas suivants :
et - En cas des pertes quand la situation nette devient inférieure au quart (1/4) du capital.
liquidation L’AGE doit se réunir dans les 3 mois suivant l’approbation des comptes pour décider, s’il y a lieu,
de prononcer la dissolution. A défaut, tout intéressé peut demander cette dissolution.
- En cas de réduction du capital à un montant inférieur au minimum légal doit être suivi dans
la délai 1 an d’une augmentation de capital. Dans le cas contraire, tout intéressé peut demander la
dissolution 2 mois après avoir en vain mis en demeure la SA pour régulariser.
- En cas de réduction de nombre d’actionnaires (inférieur à 5 depuis 1 an). Mais le tribunal
peut
toujours accorder un délai maximum de 6 mois pour régulariser la situation La
liquidation :
- La SA est en liquidation dés sa dissolution.
Sa dénomination est immédiatement suivie de « société anonyme en liquidation».
- L’acte de nomination des liquidateurs qui est publié dans un journal et, au BO, si la SA fait
appel public à l’épargne, doit contenir certains renseignements obligatoires dont notamment les
nom, prénom et domicile des liquidateurs, le lieu de liquidation et de correspondance et le tribunal
compétent (Article 363 de la loi) etc. Les mêmes renseignements sont communiqués par lettre aux
porteurs d’actions et d’obligations.
➔ La société en commandite par action
Article 31 : La société en commandite par actions, dont le capital est divisé en actions, est
constituée entre un ou plusieurs commandités, qui ont la qualité de commerçant et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales, et des commanditaires, qui
ont la qualité d'actionnaires et ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs
apports. Le nombre des associés commanditaires ne peut être inférieur à trois. La société
en commandite par actions est désignée par une dénomination où le nom d'un ou de plusieurs
associés commandités peut être incorporé et doit être précédée ou suivie immédiatement de la
mention société en commandite par actions.
Les dispositions de la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, à l'exception de celles qui
concernent leur administration et leur direction, sont applicables aux sociétés en commandite
par actions
Article 33 : L'assemblée générale ordinaire des actionnaires nomme, dans les conditions
fixées par les statuts, un conseil de surveillance, composé de trois actionnaires au moins. A
peine de nullité de sa nomination, un associé commandité ne peut être membre du conseil
de surveillance. Les actionnaires ayant la qualité de commandités ne peuvent participer à
la désignation des membres de ce conseil. A défaut de disposition statutaire, les règles
concernant la désignation et la durée du mandat des administrateurs de sociétés anonymes
sont applicables
Elle peut être civile ou commerciale en fonction de son activité. La société en participation peut être
occulte (elle n’est connue que par les associés qu’on appelle « participants ») ou ostensible (son
existence est révélée à certains tiers par les participants) selon que son existence n’a pas ou, à l’inverse,
a été révélée à des tiers.
La société en participation est caractérisée par la simplicité et la souplesse de son fonctionnement.
Ces particularités la rendent prisée pour mener à bien des opérations ponctuelles.
3- La SARL
La société à responsabilité limitée est constituée par une ou plusieurs personnes qui ne supportent
les pertes qu'à concurrence de leurs apports.
1789 : la révolution française : allait jeter les bases du capitalisme libéral qui à son tour donnera
naissance au syndicalisme.
1840 : la révolution industrielle : une société
à dominante agraire et artisanale vers une
société commerciale et industrielle. Donc
Au début, le capitalisme libéral a été pratiqué C’est tout un cycle de vie qui change
d’une manière sauvage : - Exploitation
maximale de l’ouvrier Naissance du « Droit
Ouvrier ».
- En 1804, c’est l’arrivée du Code Napoléon Le
Droit Ouvrier change en « Droit de Travail ».
Avant le protectorat : - l’économie du pays se basait Sous le protectorat : incidence directe de l’a présence de la France sur la
essentiellement sur l’agriculture, le commerce naissance et le développement d’un système juridique moderne
et - les premières lois en droit de travail seront contenues dans le dahir formant code
l’artisanat. La population ouvrière n’était pas encore des obligations et des contrats du 12 Août 1913 et ce avant la réglementation formée
exceptée celle qui travaillait dans des de1926.
corporations, le louage d’ouvrage était soumis à deux
38
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
types de règles : le droit musulman et la tradition corporative ➔Tradition corporative : désigne l’organisation d’un
métier en un seul corps formant une unité organique indépendante et ayant ses propres règles.
Après l’indépendance :
La mise en place d’un code de travail a été Avec l’indépendance du Maroc le droit du travail
effectué en 2004, ce code est né à travers les connaît trois incidences majeures :
grands dialogues sociales des années 1996, --unification de la législation en matière socialextension de certains droits au profit des
nationauxe
La prestation Le salarié doit exécuter le travail personnellement. L’employeur conclut le contrat de travail
prenant en considération les qualités du salarié
La La contrepartie du travail fourni par le salarié. Il ne peut être inférieur au minimum légal
rémunération
Le lien de le salarié exerce le travail ou le service sous l’autorité et les pouvoirs de l’employeur Nb
subordination : en cas d’absence de lien de subordination le contrat n’est qu’un contrat commercial
39
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
3-La formation du contrat de travail
Le contrat de travail : C’est un accord ou convention souvent synallagmatique liant entre au moins
deux parties, un salarié et un employeur et créant des obligation réciproque. le contrat de travail est
basé sur la prestation, la rémunération et un lien de subordination qui peut se résumer en un lien
hiérarchique
➔ Le contenu
II- les spécificités régissant la validité du contrat de travail quant au fond et à la forme
La forme Le contrat peut être établi selon les formes que les parties contractantes décident d’adopter en commun
accord. La forme importe donc peu, mais dans les faits, il est préférable qu’il soit écrit pour des
raisons de preuve
Remarque 1 : La preuve du contrat du travail verbal peut présenter quelques difficultés. En effet, la
preuve peut être faite par tous moyen tel qu’un bulletin de paie ou un certificat de travail
On peut dire donc que le contrat de travail est un contrat consensuel qui n’exige aucune
forme Remarque 2 : -le contrat de travail doit en principe être conclu par écrit et
40
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
comporter un certain nombre de mentions obligatoires (nature de l’emploi, lieu de l’emploi, horaire de
l’emploi, salaire ...)
contrat d'essai
contrat à durée
déterminé CDD
contrat à durée
indéterminé
• Le remplacement d’un salarie par un autre dans le cas de suspension du contrat de travail de
ce dernier 42
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
• L’accroissement temporaire de l’activité de l’entreprise Si le travail a un caractère
saisonnier
• L’ouverture d’une nouvelle entreprise (article17)
• Lancement d’un nouveau produit (article 17)
La durée maximale du contrat : elle doit être précisée sur le contrat. Il est de principe que le code n’a pas
prévu de durée sauf dans deux hypothèses
Les secteurs non agricoles Lorsqu’il y a création d’entreprise ou ouverture d’un établissement nouveau à
l’intérieur de l’entreprise. Alors, on peut conclure un CDD pour une période
n’excédant pas une année renouvelable une seule fois. S’il est reconduit il
deviendra un contrat à durée indéterminée.
Les secteur agricoles On peut conclure un CDD pour une période de 6 mois renouvelable. La période du
contrat ne doit pas être supérieure à 2 années sinon il devient à durée
indéterminée. Toutefois, dans certains cas, un terme ne peut être précis. C’est le cas
pour le remplacement d’un salarié malade, des emplois saisonniers…Le contrat doit
alors comporter une durée minimale.
A retenir ➔Le contenu du contrat : Le motif de l’embauche doit obligatoirement figurer sur le contrat,
qui doit également comprendre un terme précis et une clause de renouvellement ; le contrat doit également
préciser la nature du poste occupé.
Remarque
légitime du licenciement.
Obligations du salarié
Obligations de l’employeur
-Exécuter le travail personnellement et conformément -Fournir le travail convenu et les moyens nécessaires
à sa réalisation ; -Acquitter le salaire convenu ;
aux ordres de l’employeur ; -Respecter et faire respecter la vie privée des
salariés, leur dignité, leur liberté individuelle et
-Prendre soin du matériel et de l’outillage qui lui sont collective ;
confiés ; -Délivrer au salarié une carte de travail ; -Informer le
-Ne pas révéler les secrets professionnels dont il a pris salarié du règlement intérieur, des dispositions de la
connaissance au titre de ses fonctions dans l’entreprise convention collective, de l’horaire
-Respecter le règlement intérieur ; du travail ;
-Respecter la législation sociale -Respecter la législation sociale
II - Elaborer un modèle de contrats de travail
L’une des particularités du CDD est qu’il indique la date de fin du contrat. C’est un contrat qui
peut être utilisé pour les activités saisonnières ou les missions ponctuelles au sein de
l’entreprise.
-L’identité des deux parties ainsi que le poste qu’occupera le salarié. Il faut également
avoir des mentions sur la date de démarrage, la date de fin de contrat, la rémunération,
les avantages sociaux et en nature ainsi que les clauses de mobilité et/ou de concurrence
en cas de besoin.
Pour rédiger le contrat, le nouveau salarié a l’obligation de fournir à son employeur les
documents sur son identité, ses diplômes ou toute autre attestation qui confirment le
parcourt qui aura été mentionné sur le CV.
1-3 L’objet
Le contrat de travail ne peut avoir pour objet l’exercice d’une activité contraire à l’ordre,
à la morale et aux bonnes mœurs ; il en serait ainsi d’un emploi dans une maison de
tolérance. Il ne peut également contenir des clauses contraires à l’ordre public 1-4 La
cause
La cause est la raison qui amène chaque partie à conclure le contrat. Il faut noter que tout
contrat sans cause ou fondé sur une cause illicite est non avenue.
- La durée d’application n’est pas fixée par la loi mais doit être raisonnable.
-La zone géographique doit être précise et limitée à une ville ou région.
-Etc….
La maladie provoque du moins lorsqu’elle est de courte durée une simple suspension du
contrat. Le salarié malade doit immédiatement prévenir l’employeur de la maladie et ce
par l’envoi d’un certificat médical dans les délais prescrits par le règlement intérieur où la
convention collective (48 h) article 271.
De son côté l’article 272 énonce que l’employeur peut considérer le travailleur comme étant
démissionnaire lorsque son absence pour une maladie non professionnelle est supérieure à
180 jours continus durant une période de 365 jours ou bien lorsque le travailleur devient
inapte à exercer ses fonctions.
2-3 La maternité
La femme a le droit de suspendre son contrat pendant 14 semaines. Article 152.
La suspension prend effet
7 semaines avant la date probable de l’accouchement 7 semaines après la date probable de l’accouchement
Au cas où sur la base d’un certificat médical la maternité présente des complications
pathologiques, cette période de suspension peut être prolongée tant que durée cette situation
1 -Cessation du contrat
3-Le licenciement
Le licenciement étant la résiliation du contrat de travail à l'initiative de l'employeur, il est
donc interdit de licencier un salarié sans motif valable sauf si ce licenciement est lié à son
aptitude ou à sa conduite.
➔ Motif personnel :
Le licenciement Lorsque l’employeur a puisé dans les sanctions disciplinaires prévues par
disciplinaire l’article 37 du code de travail, notamment les avertissements, les blâmes, la
mise à pied et la mutation. Le licenciement disciplinaire reste comme le dernier
refuge à l’employeur de retrouver son autorité dans son travail.
-Le licenciement Lié à l’existence d’une faute grave. On parle alors de licenciement pour faute
pour cause réelle grave. Mais si la faute n’est pas grave, le licenciement devient abusif
et sérieuse
Le licenciement Le licenciement est dit abusif lorsqu’ Il existe une faute grave (de la part de
abusif l’employeur)
1l'avertissement ; 2. le blâme ; 3. un
deuxième blâme ou la mise à pied pour une durée
n'excédant pas huit jours; 4. un troisième blâme
ou le transfert à un autre service ou, le cas échéant,
à un autre
Le régime de la faute grave :
établissement, le lieu de résidence du salarié étant Article 39 : Sont considérées comme fautes graves pouvant
pris en considération. Les dispositions de l'article
provoquer le licenciement du salarié :1. le délit portant
62 ci-dessous sont applicables aux sanctions
atteinte à l'honneur, à la confiance ou aux bonnes mœurs
prévues aux 3° et 4° du présent article
Effet de Observer le préavis Payer les indemnités de Délirer le certificat de Liquider le solde pour
la licenciement travail tout compte
rupture
Le salarié a droit à un Le salarié licencié a droit à une Quel que soit le motif de L’employeur doit
préavis que l’employeur indemnité légale de licenciement la cessation de la relation verser au salarié, à son
doit observer sauf en cas mais sous certaines conditions : - de travail, ce document départ tous ses droits à
de force majeur. Ce délai le contrat de travail doit être à doit être délivré au titre de salaire, congés
court à partir du durée indéterminée ; salarié dans payés, indemnités… Le
lendemain de la -la rupture du contrat de travail doit un délai maximum de 8
salarie a l’obligation de
notification de la décision être imputable à l’employeur -le jours. Il doit
lui délivrer un « reçu
de licenciement. licenciement ne doit pas être lié à obligatoirement indiquer
L’employeur qui pour solde de tout
une faute grave. la date de l’entrée du
n’observe pas le préavis compte » signé, par
-Le salarié doit avoir une salarié dans l’entreprise,
doit payer l’indemnité lequel il reconnaît avoir
ancienneté d’au moins 6 mois de celle de sa sortie et les
compensatrice de préavis. reçu les sommes qui lui
travail effectif dans la même postes de travail qu’il a
sont dues.
entreprise occupés.
Etape2
le déroulement de l’entretien se réalise entre l’employeur (ou son représentant) et le salarié
L’entretien avec la présence de son représentant (délégué des salariés ou représentant syndical dans
l’entreprise qu’il choisit lui-même
Etape3
La notification au salarié de la décision de licenciement ➔une copie doit être aussi adressée
La notification à l’inspecteur de travail.
Pour les cadres et assimilés, selon leur ancienneté : Pour les employés et les ouvriers,
selon leur ancienneté :
-moins d’un an : un mois
-moins d’un an : 8 jours ;
-un an à 5 ans : deux mois ;
-un an à 5 ans : un mois ;
-plus de 5 ans : trois mois
-plus de 5 ans : deux mois
Article 49 du code de travail stipule : en vue de la recherche d’un autre emploi, le salarié
bénéficie pendant le délai de préavis, de permissions d’absence rémunérées comme temps
de travail effectif, soit 2 heures par jour sans excéder 8heures dans une même semaine ou
30 heures dans une même période de 30 jours consécutifs. 4 Le licenciement abusif
Le salarié n’est pas seul susceptible de commettre des fautes graves, l’employeur, selon
l’article 40, peut aussi en commettre. Et selon le code, un salarié qui quitte l’entreprise suite
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
54
à une faute de l’article 40 qui serait licencié par conséquent verra son licenciement qualifié
d’abusif.
Article 40 :« Sont considérées comme fautes graves commises par l’employeur, le chef de l’entreprise ou de
l’établissement à l’encontre du salarié : - L’insulte grave ; - La pratique de toute forme de violence ou
d’agression contre le salarié ; - Le harcèlement sexuel ; - L’incitation à la débauche. Est assimilé à un licenciement
abusif, le fait
pour le salarié de quitter son travail (prise d’acte) en raison de l’une des fautes énumérées au
présent article, lorsqu’est établi que l’employeur a commis l’une de ces fautes ».
Indemnité de préavis Cette indemnité est prévue par l’article 51 du nouveau code du
travail, son montant est égal au salaire qu’aurait perçu le salarié
licencié s’il était resté dans son emploi jusqu’au terme de sa période
de préavis, telle que prévue par son contrat de travail ou par décret
d’application y afférant.
Indemnité légale de Cette indemnité est prévue par l’article 53 du code du travail, est
licenciement calculée sur la base de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise et de
son salaire horaire moyen (voir barème ci-après)
Dommages et intérêts Sont prévus par l’article 41 du code du travail : le montant est fixé à
1,5 mois de salaire par année d’ancienneté, et plafonné à 36 mois de
salaire.
Indemnités Cette indemnité est prévue par l’article 251 du code du travail et
compensatrices pour rémunère les jours non consommés du congé annuel payé auquel a
congés payés non droit le salarié
consommés
Indemnité de perte Dont aucune définition n’a été donnée par le législateur à ce jour et
d’emploi dont les conditions d’applicabilité restent à définir.
Article 53 :« Le montant de l'indemnité de licenciement pour chaque année ou fraction d'année de travail
effectif est égal à :
-96 heures de salaire pour les cinq premières années d'ancienneté ;
-144 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de À 10 ans ;
-192 heures de salaire pour la période d'ancienneté allant de 11 à 15 ans ;
-240 heures de salaire pour la période d'ancienneté dépassant 15 ans.
Remarque : L’indemnité de licenciement décrite au-dessus ne concerne que le CDI, elle est
conditionnée par le fait que le licenciement ne soit pas à cause d’une faute grave que le salarié
aurait commise, et après une période de travail dépassant 6 mois.
➔ Exemples1 :
Un salarié a été licencié après avoir travaillé 1 année et 7 mois. Les 7 mois représentent
une fraction d’année. Dans ce cas, le salarié bénéficiera de : Solution
1- :
Ce qui fait un total d’heures de salaire de 192 heures, qu’on multiplie par le taux horaire
3- Si le salarié a travaillé 5 ans et 3 jours, le nombre d’heures de salaire est de : (96 x 5) + 144 = 624
Exemple 2 :
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
56
Cinq salariés ont été limogés sans faute grave.
Solution
1- Le responsable d’équipe :
A- Les indemnités de licenciement
((96 x 5) + 144) x TH TH = Taux Horaire ➔TH = SM/191 = 6000/191 = 31,41
➔ ((96 x 5) + 144) = 624 ➔ 624 x 31,41 = 19 600 DH
B- Les dommages-intérêts
4- L’employé en CDI
Il n’a pas d’indemnité de licenciement selon les dispositions de l’article 52 du code de travail.
1 -STRUCTURE
Le régime marocain de protection sociale couvre les salariés du secteur public et du secteur
privé. Il assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie, maternité,
invalidité, survie, décès, vieillesse, chômage et il sert des prestations sociales. Les organismes
de gestion du régime des travailleurs salariés sont différents selon le secteur professionnel :
• La caisse Nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) : gère
l’assurance maladie du régime public et des étudiants.
2-Organigramme
-La Caisse Nationale de Sécurité sociale (CNSS), établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de
l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité dispose de directions régionales et d’agences qui gèrent le régime
et versent l’ensemble des prestations. Elle a par ailleurs mis en place un réseau d’établissements sanitaires sous
forme de polycliniques.
-L’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM), est un établissement public doté de la personnalité morale
et de l’autonomie financière. Elle veille au bon fonctionnement du dispositif de la couverture médicale de base
(CMB) de l’AMO.
-La Caisse Nationale des Organismes de prévoyance sociale (CNOPS) est une union de 8 sociétés mutualistes du
secteur public du Maroc.
nature :
L’assurance maladie obligatoire (AMO) Depuis son entrée en vigueur le 1er Mars 2006, la CNSS gère
l’assurance maladie obligatoire (AMO) :
• Des salariés du secteur privé assujettis au régime marocain de sécurité sociale qui ne
disposaient pas d’une couverture d’assurance maladie facultative au moment de
l’instauration de l’AMO.
Fondé sur les principes de l’assistance sociale et de solidarité nationale des populations les plus démunies,
le RAMED concerne les personnes qui :
• Résident au Maroc
• Ne sont pas assujettis à l’AMO ou à une autre couverture médicale en qualité d’assurés ou
d’ayants droit.
• Ont un revenu annuel inférieur ou égal à 5 650dh par personne composant le ménage en
milieu urbain. Des variables liées aux conditions de vie, aux revenus déclarés et aux
éléments du patrimoine précisent l’éligibilité des ménages en milieu rural.
N.B : les soins de santé relevant du RAMED sont identiques au panier de soins de l’AMO mais ne
peuvent être dispensés que dans les hôpitaux publics, établissements publics de santé et services
sanitaires relevant de l’Etat. b- prestations en espèces :
Pour prétendre aux indemnités journalières lors d’un premier arrêt de travail, l’assuré salarié doit
justifier de 54 jours de cotisations au cours des 6 mois civils précédant l’incapacité de travail.
Les indemnités journalières correspondent aux 2/3 du salaire journalier moyen sur lequel les
cotisations ont été versées durant les 6mois qui précédent le début de l’incapacité de travail. Elles
ne peuvent être inférieures au salaire minimum légal Maternité :
A-Prestations en nature :
*Les jours de travail effectif sont les jours autres que les jours de repos hebdomadaire,
les jours de fêtes payés et les jours fériés chômés dans l'établissement.
Formateur OUHAMOUCHE RACHIDA CSM TIFLET
63
Congés spéciaux
➔Congé de maladie : Tout salarié doit justifier et en aviser l'employeur dans les
quarante-huit heures suivantes s'il ne peut pas se rendre à son travail pour cause de
maladie ou d'accident, sauf cas de force majeure.
1-La rémunération
La rémunération ou le salaire apparaît à la fois comme la contrepartie du travail et de la
disponibilité du salarié.
Le salaire est librement fixé par accord direct entre les parties ou par convention
collective de travail, sous réserve des dispositions légales relatives au salaire minimum
légal.
La rémunération est une créance alimentaire. En tant que revenu essentiel et même
unique de la grande majorité de travailleurs, c’est le moyen de subsistance pour eux et
leur famille.
La rémunération peut être envisagée sous trois aspects :
• Aspect juridique : c’est la contrepartie du travail fourni en vertu d’un contrat
de travail.
• Aspect social : détermine le niveau de vie du salarié et conditionne ses relations
avec son employeur.
• Aspect économique : c’est un coût pour l’employeur et un revenu pour le
salarié.
Selon les dispositions de l’article 723 du DOC, le salaire est défini comme la
contrepartie du travail effectué pour le compte d’un employeur par un
employé.
Le salaire aux Le salaire est exactement proportionnel aux rendements. Peut-être en fonction
de la production et/ou de la quantité de travail effectué par un salarié ou par
pièces ou au une équipe pour une durée donnée (salaire aux pièces ou de la tâche).
rendement
Salaire au Pratiqué surtout dans les professions commerciales. Les employés touchent un
salaire fixe, mensuel plus un pourcentage sur les affaires qu’ils traitent
pourcentage
Le salaire au Il est particulier à certaines professions : garçons de café, placeuses de cinéma,
hôtels... Les pourboires ne sont pas versés par l’employeur mais par les clients
pourboire de celui-ci. Ils s’ajoutent en tant que complément de salaire de bas
Les majorations Au salaire proprement dit s’ajoutent parfois certaines majorations : Heurs
supplémentaires, travail de nuit, travail du dimanche, primes diverses
(ancienneté, assiduité, travaux salissants, pénibilité etc.…).
L’article 370 du code rend obligatoire la délivrance par l’employeur d’un bulletin de paie. Il
s’agit d’un document remis au travailleur lors de chaque versement périodique de salaire et
ayant pour objet de le renseigner sur la manière dont a été calculée sa rémunération en vue
de lui permettre une contestation éventuelle de ce calcul. Il doit obligatoirement contenir des
indications qui seront déterminées par l’autorité gouvernementale chargée de travail.
➔Le livre de paie (art. 371 du code)
Appelé livre des salaires, est un document obligatoire sur lequel sont récapitulés en fin de
mois tous les éléments de la paie des salariés .il est établi horizontalement à partir des
bulletins de paie
-Il doit être coté et paraphé par l’inspecteur du travail avant tout usage.
-Il doit être conservé par l’entreprise pendant 2 ans au moins après sa date de clôture (article
373 du code du travail).
-Il doit être tenus à la disposition des agents chargés de l’inspection du travail et des
inspecteurs de la CNSS qui peuvent à tout moment en exiger la communication (article 374
du code du travail).
Ex : Bulletin de paie
Nom de la Société N° d’Immatriculation
Retenues
Total
2- Le comité d’entreprise
Dans chaque entreprise employant habituellement au moins cinquante salariés est créé un
comité consultatif dénommé « comité d'entreprise ».
Le comité d'entreprise comprend :
a- Mission de consultation : L’entreprise est un organisme vivant qui évolue avec le temps ; il
y a des changements stratégiques et l’entreprise doit suivre l’innovation (selon la notion de
grappe d’innovation de SHUMPTER). Exemple : une société qui commercialise des
téléphones fixes, va devoir changer de stratégie et orienter son activité vers les téléphones
portables puisque le fixe n’est plus d’actualité.
b- Mission sociale : Au sein de l’entreprise, il peut y avoir de la monotonie de travail, alors
pour la dissiper, le comité d’entreprise organise des voyages organisés, des clubs, des
centres d’estivation, … afin d’éviter la militance que peut engendrer le sentiment
d’esclavage. Le comité d’entreprise essaie au mieux de développer les conditions de
travail.
On peut résumer la mission du comité de personnel comme suit :
Sa mission est d’être informé et donner son avis sur :
La convention collective est définie par l’article 104 de la loi 65-99 relative au droit de travail
comme un contrat collectif, régissant les relations de travail, conclu entre la partie «
employeur » et la partie « syndicat représentatif ». On ne peut donc parler de convention
collective que s’il y a un syndicat représentatif au sein de l’entreprise. Elle peut être conclue
entre :
- Plusieurs employeurs ;
- Une organisation professionnelle.
Article 104 « La convention collective de travail » est un contrat collectif régissant les relations de travail conclu
entre d'une part, les représentants d'une ou plusieurs organisations syndicales des salariés les plus représentatives
ou leurs unions* et, d'autre part, soit un ou plusieurs employeurs contractant à titre personnel, soit les représentants
d'une ou de plusieurs organisations professionnelles des employeurs. Sous peine de nullité, la convention collective
de travail doit être établie par écrit.
Les membres du bureau syndical sont les délégués syndicaux. Quand on a un nombre
important de délégués des salariés, on dit qu’on a un collège de délégués. Si parmi ce collège
de délégués, 35% sont adhérés au même syndicat (ils ont une double casquette), et qu’il
dispose d’un bureau syndical, on dit que c’est un syndicat représentatif. Ce syndicat pourra
donc désigner, selon les dispositions de l’article 470 de la loi 65-99, un représentant syndical.
Remarque1 : La convention collective concerne tous les salariés, qu’ils soient syndicalisés
ou non, même s’ils ne l’ont pas tous signée, contrairement au contrat de travail conclu de
façon individuelle entre le salarié et l’employeur et qui n’est pas transposable à d’autres
salariés.
Le syndicat le plus représentatif ayant obtenu le plus nombre des voix dans les dernières
élections professionnelles dans l’entreprise ou l’établissement ayant le droit de désigner parmi
Le délégué syndical et le représentant syndical sont deux notions bien distinctes. L’article 470
du code de travail traite du représentant syndical, alors qu’aucun article n’évoque le délégué
syndical ; il n’est mentionné nulle part. Pour avoir un représentant syndical, il faut qu’il y ait
un syndicat représentatif
Article 470 « Le syndicat le plus représentatif ayant obtenu le plus grand nombre de voix aux dernières
élections professionnelles au sein de l'entreprise ou de l'établissement ont le droit de désigner, parmi les
membres du bureau syndical dans l'entreprise ou dans l'établissement, un ou des représentants syndicaux
selon le tableau ci -après :