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Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

Département des Sciences Financières et Comptabilité

MASTER FINANCE D’ENTREPRISE

Droit des sociétés

Introduction au droit des sociétés

Première Partie : Droit commercial et principes fondamentaux du


droit des affaires.
Chapitre 1 : Les particularités et les sources du droit commercial et des sociétés
Chapitre 2 : Les actes de commerce
Chapitre 3 : les notions de société, de commerçant et d’artisan

Deuxième partie : Les sociétés commerciales en Algérie.


Chapitre 4 : Les étapes de création d’une société
Chapitre 5 : Les différentes formes de sociétés commerciales en Algérie

V2.0

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Introduction au droit des sociétés

Concept du droit et définition du droit commercial et des sociétés

Concept du « Droit » : Le Droit, est l'ensemble des règles et dispositions


interprétatives ou directives qui à un moment et dans un Etat déterminés, règlent
le statut des personnes et des biens, ainsi que les rapports que les personnes
publiques ou privées entretiennent.
Ces règles peuvent constituer des ordres positifs « service national » ou encore la
défense de faire.

Le droit des affaires est une branche du droit privé qui régit les droits et les
obligations des sociétés et les actes qu’elles réalisent, il englobe plusieurs
branches dont les principales sont :

Le droit commercial est la partie du droit privé qui traite de l'exercice de la


profession de commerçant et qui forme le système juridique applicable aux actes
de commerce. Ainsi, il régit l'activité des commerçants (conception subjective du
droit commercial), mais il s'applique également aux non-commerçants quand ils
accomplissent un acte de commerce de manière occasionnelle (conception
objective du droit commercial).

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Son objectif est d'assurer la sécurité, l'efficacité et la productivité des échanges
économiques.
Le droit des sociétés fixe les règles légales de création et de fonctionnement
d’une entreprise il regroupe l’ensemble des règles relatives à sa création, son
fonctionnement et sa dissolution.

Concernant la place du droit dans l’entreprise, pour beaucoup de gens, l’idée de


droit est étroitement liée à l’idée de contentieux et que dans la plupart des
entreprises, la perception du volet juridique se fait au travers du seul service
contentieux. Mais dans la réalité, le recours au droit doit se faire dans une
perspective plus rigoureuse. Le droit est l’affaire de tous, au sein de l’entreprise.
Toute décision, qu’elle soit financière ou commerciale, porte en elle une
dimension juridique.

Le juriste apparaît comme une sorte d’architecte du droit. Dans l’entreprise, il sera
amené à la fois, à limiter par des procédés juridiques, les conséquences de
certaines réalisations économiques et à contribuer en permanence à la recherche
d’une meilleure efficacité.

Le monde des affaires ne peut vivre sans le droit et obéit à des règles générales
ou spéciales.

Les règles générales organisant la vie des hommes en société relèvent du droit
civil, branche du droit privé qui régit les rapports entre les particuliers, on
l’appelle également le droit commun car il s’applique à tous. On a recours à
ces règles générales lorsque le droit spécifique ne prévoit aucune réponse

pour les personnes physiques ou morales qui exercent le commerce, des règles
spéciales sont appliquées ; ces règles constituent le droit des affaires dont, le
droit des sociétés constitue une branche.

Il convient de savoir que le droit commercial et le droit civil constituent deux


branches de droit privé. Le droit civil réglemente l'ensemble des rapports entre
les individus, il détermine au sein d'une même société l'état de la personne, leur
capacité générale, l'organisation de la famille, ainsi que le régime des biens et des
obligations des un vis-à-vis des autres dans le cadre de contact. Le droit
commercial détermine un ensemble des normes et des règles spéciales
s'appliquant aux actes de commerce, au commerçant et au moyen utilisés dans la
pratique commerciale.

Les sociétés occupent dans la vie des affaires aujourd’hui, une place bien plus
importante que celle des commerçants individuels, suivant en cela l'adage «
l'union fait la force ». En effet, les capitaux d'une seule personne sont souvent

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insuffisants pour créer et développer une entreprise. La société est ainsi le vecteur
juridique qui permet de regrouper les capitaux de plusieurs personnes.
La société se présente comme un contrat unique avec des spécificités que l'on ne
rencontre pas dans d'autres contrats. Ce contrat est d'autant plus original qu'il
donne naissance à une personne morale qui dépasse les membres qui la composent
et qui leur impose de diriger la société dans l'intérêt social et non dans leur intérêt
propre.

Première Partie : Droit commercial et principes fondamentaux du


droit des affaires.
Dans cette première partie, il s’agira de poser les principes fondamentaux du droit
des affaires, les différentes sources du droit commercial et des sociétés et
particularités, développer les différents actes de commerce et d’aborder la notion
de société, celle de commerçant et d’artisan et les différents aspects qui en
découlent.

Chapitre 1 : les particularités et les sources du droit commercial


et des sociétés
Le droit des sociétés est une branche du droit privé qui étudie les sociétés civiles
et commerciales. Les règles du droit des sociétés prévoient l'ensemble des
dispositions nécessaires à la création, au fonctionnement ainsi qu'à l'éventuelle
liquidation de la société. Ce sont les règles spécifiques et spéciales qui dérogent
à celles du droit civil.

La création de sociétés est un facteur essentiel pour le développement social et


économique d’un pays. Comme le droit des sociétés réglemente le mode de
constitution, de fonctionnement et d’extinction de ces diverses entreprises, il tient
ainsi une place importante dans le secteur économique d’une nation. Autrement
dit, il sécurise le secteur clé, qu’est l’entrepreneuriat, et permet aux investisseurs
ainsi qu’aux entrepreneurs de poursuivre légalement et équitablement leurs
projets

1- Le particularisme du droit commercial


L’objectif du droit commercial et de l'existence de règles juridiques
spécifiques à l'activité commerciale, est de répondre aux nécessités du
commerce.
Pour cela, il recherche des solutions différentes de celles du droit civil et emploie
des techniques particulières et ce, pour deux principales raisons : la rapidité et la
simplicité des opérations commerciales d’une part, et le renforcement de l’activité
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de crédit d’autre part, en tant qu’arme pour l’activité de commerce et de
l'économie en général.
a- Rapidité et simplicité nécessaires aux opérations commerciales
Les opérations commerciales doivent s’effectuer avec célérité ce qui ne peut pas
s’accommoder avec le formalisme du droit commun. En commerce, les prix
varient rapidement et constamment. Pour éviter toute contestation, un formalisme
simplifié est exigé, et ce dans un double but :
- Accélérer les opérations commerciales ;
- Simplifier lesdites opérations.
Exemple : La prescription de droit commun (en matière civile) est de quinze (15)
ans, selon l’article 308 du Code civil ; un tel délai est bien entendu inconcevable
en matière commerciale, où il faut agir assez rapidement ; le Code de commerce,
en ses articles 461 et 527 alinéa 3, a institué une prescription extinctive des
obligations de trois ans.
b- Le renforcement du crédit
Le droit commercial et le commerce en général sont fondés sur le crédit. En effet,
il est rare de voir un commerçant payer au comptant. Donc il est impératif qu’il
inspire entière confiance et qu’il soit bien encadré. Le crédit constitue l’instrument
incontournable pour les commerçants, sans le crédit, le commerce est
inconcevable. Les commerçants l’utilisent dans la gestion courante de leur activité
et aussi pour investir. Donc les règles spécifiques prévues par le doit des affaires
ont, notamment pour finalité, de permettre que la grande majorité des transactions
et contrats commerciaux se fassent à crédit.
2- Sources actuelles du droit commercial et des sociétés :
Elles sont principalement :
✓ Le code de commerce promulgué sous forme d'ordonnance le 26
septembre 1975 modifier et compléter par le décret législatif N° 93-08 du 25 avril
1993.
✓ La législation et la réglementation de commerce non incluse au code :
- Le code de commerce : en Algérie, il comprend 842 articles, repartis en
en 5 livre spéciales.
- La législation complémentaire : depuis le code de commerce 1975,
plusieurs textes règlementaires ayant trait au droit commercial, ont été
publiés au journal officiel sous forme de lois sans être incorporer dans le
code de commerce.

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- Le code civil : En tant que droit particulier, le droit commercial utilise le
droit civil, les rapports entre commerçants sont régis par le code de
commerce, et à défaut, par le code civil. Ces ainsi que les règles
fondamentales concernent les contrats sont posées par le code civil.
- Les usages commerciaux : la coutume en droit commercial continu à jouer
un grand rôle, elle a souvent comme fonction de combler les lacunes de la
législation écrite. En droit civil, coutume et usage ont peu d’importance car
la législation écrite est très développée. Au contraire, l’usage tient une
grande place en droit commercial, surtout au plan international et ce, car il
y a une grande diversité de contrats commerciaux et le législateur ne peut
pas tout prévoir, les transactions commerciales doivent être conclues de
façon rapide. Il faut toutefois reconnaître que le domaine de l’usage se
rétrécit sans cesse, devant le développement de la législation écrite.
L’article 1 bis du Code de commerce reconnaît le rôle joué par les usages lorsqu’il
dispose que « Les rapports entre commerçants sont régis par le code de
commerce et à défaut par le code civil et les usages de la profession ».
- La jurisprudence : elle est formée par l'ensemble des solutions apportées
par les magistrats à des problèmes juridiques nouveaux et que le législateur
n'a pas encore résolu par leur intégration dans la règlementation en vigueur.
- La doctrine : qui s’est formée par les textes et commentaires élaborés
généralement par les avocats et les professeurs de droit pour proposer des
solutions aux problèmes d’ordre commercial.
- Le droit international : il existe entre plusieurs pays, des traités
diplomatiques et des règles s'imposent au pays signataires, il y'a également
les conventions internationales qui alimentent également les pratiques
commerciales des pays signataires.

Chapitre 02 : Les actes de commerce


Un acte juridique peut être considéré soit comme un acte civil, soit comme un acte
commercial. Par ailleurs, au terme d'article 1 de CC, c'est l’exercice habituel et à
titre professionnel des actes de commerce qui confère à la personne la qualité du
commerçant.
Le code de commerce dans ces articles 2, 3 et 4 annonce la nomenclature des actes
de commerce, il distingue 3 catégories d'actes de commerce auxquels s’ajoute une
catégorie dite mixte :
1- Les actes de commerce par leur objet : l'article 2° de CC donne une
liste très large des actes juridiques qui revêtent un caractère commercial
compte tenu de leur objet dont les principaux sont les suivants :

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- La commercialité à travers l'achat où la revente ou le louage : au
terme de l'art. 2° de CC, tous les achats des biens immeubles, des biens
meubles, de denrées et marchandises effectués en vue d'être revendus (en l’état
ou après transformation) ou loués constituent des actes de commerces. Donc il
faut noter que pour qu'il y'ait acte de commerce, l'achat doit toujours avoir pour
but la revente ou la location de l'objet soit en l’état, soit après transformation.
- Les divers types d'entreprises commerciales et industrielles : dans
ce cadre, le CC assimile l'entreprise commerciale et industrielle qui exerce une
activité à but lucratif et qui consiste en la circulation, en la transformation et
en la production des biens et des services a un acte de commerce. Le caractère
commercial de l'entreprise est subordonné à la condition qu'il y ait répétition
d'opération de même nature permettant de réaliser le but lucratif à travers les
missions de l'entreprise.
- Les opérations de banques, le change et de courtage :
Les banques peuvent être définies comme des entreprises qui ont pour
profession de recevoir des dépôts de fonds qu'elles emploient en opérations de
crédit ou de financement.
Le change est l'opération par laquelle le possesseur d’une monnaie ou d'un
bien donné, procède à son échange contre la monnaie d'un autre pays.
Le courtage est l'acte qui consiste à rapprocher deux personnes en vue de
la conclusion d'un contrat de vente ou d'achat ou encore d'échange des biens.
2- Les actes de commerce par leur forme : le CC énumère 5 catégories
d’actes de commerce par leur forme :
- La lettre de change ou traite : La lettre de change ou traite est un effet de
commerce. C’est un écrit par lequel une personne (le tireur) donne à une
autre personne (le tiré) l’ordre de payer une certaine somme à une troisième
personne (le bénéficiaire).
- Les sociétés commerciales : sont commerciales en raison de leur forme et
quel que soit leur objet.
- Les agences et bureaux d'affaires : quel que soit leur objet, les agences et
bureaux d'affaires sont considérés comme des actes de commerces par leur
propre forme. Ex : les intermédiaires en affaires pour autrui tel que les
agences de voyage, publicitaires et immobilières.
- Les opérations sur fonds de commerce. (Opérations de vente, échange,
location)
- Les contrats concernent le commerce par mer et par air. Actes des
compagnies aériennes et maritimes.

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3- Les actes de commerce par accessoire : les actes de commerce par
accessoire sont des actes juridiques dont l'objet et purement civil mais réputés
commerciaux car accomplis par un commerçant à l'occasion de son activité
commerciale. Ex : achat d’un véhicule utilisé dans le cadre de l’activité de
commerçant.

4- Les actes mixtes : Les actes mixtes sont les actes juridiques qui sont
considérés commerciaux à l’encontre de l’une des parties de la relation, et qui sont
considérés de nature civile à l’encontre de l’autre partie de la relation juridique.
A titre d’exemple, l’agriculteur qui vend sa récolte a un commerçant, l’acte est de
nature civile envers l’agriculteur, mais vis-à-vis du commerçant l’acte est de
nature commerciale.

Chapitre 3 : les notions de société, de commerçant et d’artisan


1- Notion de la société :
La définition de la société est donnée par l’article 416 du Code civil, lequel
dispose : « La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes
physiques ou morales conviennent à contribuer à une activité commune, par la
prestation d’apports en industrie, en nature ou en numéraire dans le but de partager
le bénéfice qui pourra en résulter, de réaliser une économie ou encore, de viser un
objectif économique d’intérêt commun. Elles supportent les pertes qui pourront
en résulter ».
Il faut noter que cette définition est contredite pat l’article 564 du CC qui
dispose que l’EURL n’est constituée que d’une seule personne.
De cette définition, il ressort 4 conditions nécessaires à la formation d’une
société et qui constituent les principaux éléments du contrat de société :
✓ Un contrat qui exprime la volonté d'association.
✓ La pluralité d’associés
✓ Des apports.
✓ La recherche des bénéfices.
La volonté d’association est désignée comme l’affectio societatis : on peut
comprendre cette notion comme étant la volonté des associés de collaborer
ensemble, sur un pied d’égalité, au succès de l’entreprise.
On retrouve l’affectio societatis à des degrés divers dans toutes les sociétés
commerciales, dont le législateur a dressé une typologie en laissant le libre choix

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aux futurs associés de se fixer sur telle ou telle forme sociale, en fonction du but
recherché et compte tenu des avantages et inconvénients de chacune d’elles.
a- Le contrat des sociétés :
La constitution de la société prend sa source dans un contrat excepté pour l’EURL,
qui est un acte unilatéral.
L'article 1832 du Code civil français énonce :« La société est instituée par deux
ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise
commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter
de l'économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus
par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne. Les associés s'engagent à
contribuer aux pertes. »
De cet article, qui caractérise le contrat de société, ressortent trois éléments
spécifiques du contrat : la pluralité de principe des associés, la mise en commun
des apports et la recherche de bénéfices. La jurisprudence définit un quatrième
élément plus psychologique, l'affectio societatis qui chapeaute l'ensemble.
Les art. 419° et 426° du CCi ainsi que l'art 546° de CC définissent les
éléments nécessaires à la formation du contrat comme suit :
✓ Nécessite d'un apport : chaque associé doit contribuer à la formation du
fonds initial commun par des apports en nature ou en argent. L'ensemble des
apports forment un actif mis à la disposition de l'entreprise pour son exploitation
c'est le capital de l'entreprise. Les biens apportés par les associés deviennent le
patrimoine de l'entreprise, ses apports doivent aussi entre réel et non fictifs et
surtout faire l'objet d'une publicité appropriée.
✓ Participation aux bénéfices et contribution aux pertes : le but que
cherche à atteindre les associés est évidemment de réaliser des bénéfices, mais il
n'y a pas d’entreprise sans risque. La part des associés dans les bénéfices est
proportionnelle à leurs apports respectifs et la même règle est valable pour les
pertes.
✓ L'affectio societatis : c'est-à-dire la volonté commune de tous les
associés de rassembler leurs moyens et leurs compétences en vue d'un but
commun, c'est l'esprit d'équipe et de solidarité qui prévaut dans l'entreprise.
✓ La capacité juridique : pour acquérir la qualité d'associer, il faut être
capable juridiquement.
✓ Les conditions de nullité des sociétés : le CC ainsi que le CCi posent
l'ensemble des cas de nullité de la société commerciale, ses cas sont :
- Dans le cadre de CC :
 Le cas d'incapacité des associés fondateurs de l'entreprise.
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 Lorsque l'objet de la société est contraire à la loi.
 Lorsque volontairement les formalités de publicité n'ont pas été
accomplies afin de camoufler une certaine fraude. Dans ce cas la décision
de nullité est du ressort du tribunal.
 Au cas où la société n'a pas fonctionné, le pacte social sera annulé
et chaque associé verra restituer ses apports.
- Dans le cadre de Cci : le contrat de société est de plein droit nul des
lors qui est convenue d'exclure l'un des associés de la participation aux
bénéfices et aux pertes de la société.
b- La personnalité morale de société :
Pour quelle puissent avoir une capacité juridique, c'est-à-dire devenir un sujet
de droit, le législateur a attribué à la société le statut de personne dite morale, cette
société personne morale comporte de façon distincte les même droits et
obligations qu'une personne physique.
La société est par conséquent caractérisée par un nom, un domicile, une
nationalité, un patrimoine, un compte bancaire et une capacité générale d'agir dans
les domaines que lui ouvre la loi.
L'art. 549° de CC stipule que la personnalité morale d'une société est
attribuée à compter de son immatriculation au registre de commerce et dure
jusqu'à sa radiation.
2- Les commerçants
L'art. 1 du CC dispose que sont commerçant ceux qui exercent des actes de
commerce et en font leur profession habituelle. Pour être considéré commerçant,
il faut donc en vertu de cet art. 1° réunir plusieurs conditions :
✓ Faire des actes de commerce, le commerçant réalise en son propre nom et
en sa qualité de commerçant. L’employé de commerçant n'a pas cette qualité bien
qu'il face les actes de pratique commercial, entant dans la profession.
✓ Ces actes de commerce doivent être accomplies habituellement et à titre
professionnel, ceci revient à dire que les actes de commerce accomplis par un non
commerçant n'entraient pas la qualité de commerçant.
✓ La preuve de la qualité de commerçant découle de l'inscription au registre
de commerce.
✓ Le commerçant peut être une personne physique ou une personne morale,

a- Les conditions spéciales pour l'exercice du commerce :

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Au principe de la liberté de commerce, un certain nombre de dérogations ont
été adoptés afin de protéger le commerce et le commerçant, ces dérogations sont
:
✓ Mesures d'incompatibilité et d'interdiction : destinées à protéger le
public.
- Incompatibilité : l'exercice de commerce est interdit par les statuts aux
fonctionnaires, aux magistrats, aux architectes et médecins ainsi qu’à d'autres
catégories professionnelles et fonctions libérales, ces interdictions résultent
des statuts de ces catégories. Les infractions à ces interdictions entraînent des
sanctions disciplinaires importantes.
- Interdiction – prohibition – : l'interdiction d'exercer peut résulter d'une
convention ou clause contractuelle ou bien d’une loi ou d’une clause légale :
 Une clause contractuelle : peut en effet interdire à un commerçant de
vendre certains produits, cette clause très courante s'appelle clause
d'exclusivité.
 Une clause légale (prohibition) : sont variés, à titre d’exemple,
certaines industries sont monopolisées tel que le tabac et les allumettes et
d’autres professions ne sont accessibles qu’a des personnes procédant
certains diplômes tel que celui de pharmacien.
Par ailleurs, l'exercice de commerce est interdit aux personnes ayant fait l’objet
de graves condamnations, ces personnes sont celle condamnées au crime, vol,
abus de confiance, escroquerie. L’interdiction d’exercer est pour une durée de 05
ans.
✓ Les règles de capacité juridique : les règles de capacités pour l'exercice
de la profession commercial sont en général les mêmes que celles en droit civil,
il s'agit des aliénés, des faibles d'esprit et des mineurs âgés de moins de 19 ans.
Aussi, la femme mariée est capable de faire le commerce en Algérie sans
autorisation de son mari.
b- Les obligations imposées aux commerçants :
Les principales obligations imposées au commerçant du point de vue du droit
commercial sont les suivantes :
✓ L'inscription au registre de commerce : les art. 19° et 20° de CC
imposent le principe de l'inscription au registre de commerce pour toutes
personnes physiques ou morales exerçant une activité commerciale où ayant un
siège, une agence, une succursale ou toute autre agence en Algérie.
- Le registre de commerce : a été créé par la loi française de 19 mars
1919, les dispositions le concernant sont à présent incorporés au CC Algérien
(art. 19° et 20°). Ce registre est tenu par le centre national de registre de
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commerce CNRC en double exemplaire, l'un pour les personnes physiques et
l'autre pour les personnes morales. Le CNRC dont le siège est à Alger dispose
d'une antenne locale au niveau de chaque wilaya.
- Modalités d’inscription : les commerçants sont tenus dans les deux
mois qui suive le commencement de l'exercice de l’activité, de demander leur
inscription au registre de commerce, Art. 22°. La demande d'inscription doit
être accompagnée de toutes les pièces justificatives. Au niveau du CNRC, un
dossier individuel est ouvert pour chaque commerçant. Toute modification à
la situation juridique de commerçant inscrit, doit entraîner une annotation sur
un registre prévu à cet effet. Tel est le cas des faillites pour règlement
judiciaire, changement d'activité ou adjonction de nouvelles activités. Enfin,
lorsque le commerçant cesse son activité, il doit demander sa radiation dans
un délai de deux mois.
✓ Publicité de registre de commerce : la publicité de registre de commerce
est assurée par le droit reconnu à toute personne de se faire délivrer un extrait
de registre. Dans ce cadre, le commerçant doit motionner dans ces
correspondances, factures et documents d'affaires, son numéro
d’immatriculation au registre de registre de commerce.
- Sanctions de défaut d'inscription au registre de commerce : le
commerçant qui omet de faire son inscription tel que prévu par le CC encourt
des sanctions civils et pénales, art.28°. Le défaut d'inscription dans le délai
légal entraîne une amende prononcée par le tribunal de commerce.
✓ L'obligation de tenir certains livres : le code de commerce notamment,
l’art. 9° fait obligation au commerçant tenir certains livres. Cette obligation
permet au commerçant de suivre leurs affaires et d’avoir des preuves en cas
de contestation, notamment à l'égard du fisc. Ces livres sont :
- Le livre journal : est un registre dont lequel le commerçant doit
motionner comme son nom indique jours après jours tout ce qu'il reçoit et paye
pour son commerce et exclusivement pour son commerce.
- Le livre d'inventaire : est un état descriptif et estimatif de tous les biens
meubles et immeubles, ainsi que les dettes et créances composent l'actif et le
passif de l'entreprise commerciale. Cet inventaire doit être établi chaque année
art. 10° pour permettre de rapprocher l'actif et le passif pour établir le bilan.
Ces livres obéissent à des règles communes, ils doivent être cotés et paraphés
et viser par le président du tribunal. Il est tenu chronologiquement par ordre de
date, sans blanc, grattage, rature ou transport en marge. Par ailleurs, le CC dispose
que ces livres doivent être archivés et conservés pendant 10 ans.
3- La notion d’artisan : Distinction commerçant / artisan :

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L’artisan est un petit entrepreneur qui vit du fruit produit par son travail
manuel. Il n’est pas soumis à l’obligation de la tenue des livres comptables. Les
artisans ne doivent pas être confondus et assimilés à des commerçants, les actes
qu’ils commentent ne sont pas des actes de commerce et échappent donc au CC.
Ils sont régis par un régime spécial qu'est celui de la loi N° 82 – 12 de 28 août
1982 portant statuts de l'artisan modifiée et complétée par la loi N° 88 – 16 du 10
mai 1988. Aussi, ils ne sont pas soumis à l’inscription au RC comme les
commerçants et ne sont pas également soumis à la faillite.
Le fait que les artisans échappent au CC, fait qu’en cas de conflit, c’est la
section civile du tribunal qui est compétente et non pas la section commerciale.
La loi de 1982 définit l'artisan comme : toute personne ayant des
qualifications professionnelles requises, exerçant une activité de production, de
transformation, d'entretien, de réparation, de prestation de services matérielles et
assurant personnellement la gestion et la responsabilité de son activité. Cette loi
précise que cette activité peut s'exercer individuellement ou dans le cadre d'une
coopérative.
L’ordonnance 96-01 du 10/01/1996 fixant les règles régissant l’artisanat et
métiers, définit l’artisan comme toute personne physique immatriculée au registre
de l'artisanat et des métiers, exerçant une activité artisanale et qui justifie d'une
qualification, prend part directement et personnellement à l'exécution du travail,
à la direction, la gestion et la responsabilité de son activité.
Aussi, ses activités peuvent s’exercer sous forme sédentaire, ambulant ou
forain, soit individuellement ou collectivement (coopératrice ou entreprise).

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Deuxième partie : les sociétés.

Chapitre 4 : Les étapes de création d’une société


Les démarches de création d’une société sont assez longues. Il faut prévoir une
durée d’un mois au minimum pour accomplir toutes les étapes. Par ailleurs, le
passage par un notaire est obligatoire.
Les principales étapes pour la création d’une société en Algérie sont les suivantes :
1- La disponibilité du Nom de la société
Les associés devront obtenir une attestation auprès du Centre National du Registre
de Commerce (CNRC) concernant la disponibilité de la dénomination de
l’entreprise. Pour cela, un formulaire doit etre rempli et figurer (04) noms
possibles pour l’entreprise. Un certificat sera délivré à la fin de la procédure.
La dénomination est délivrée par le CNRC et reste valide pendant six mois (06)
si l'usager n'immatricule pas son entreprise et ne procède pas à une prolongation,
la dénomination redeviendra disponible pour d'autres entreprises.
La recherche de la disponibilité de la dénomination peut se faire en ligne ou
directement au niveau de l’antenne du CNRC. Cette recherche va se faire contre
versement de 800DA au niveau de l’agence bancaire de domiciliation de l’antenne
du CNRC. Le reçu de versement sera demandé pour l’établissement de
l’attestation de dénomination.
2- Le contrat de location du siège de la société ou l’acte de propriété
Un contrat doit etre signé et rédigé chez le notaire au nom de la société et au nom
d’une personne physique. Il faut également fournir les pièces suivantes :
- Un acte de naissance des associés personnes physiques et pour la personne
morale associée, il faut une copie de la pièce d'identité de la personne
habilitée pour agir pour le compte des personnes morales ;
- Photocopies des cartes d’identité nationale des associés
- Les statuts de la société
- Certificat de dénomination
Après la signature des contrats par parties, il faudra procéder à leur enregistrement
et publication.

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3- La rédaction des statuts (au meme moment que le contrat de location)
Cette étape permet la rédaction du statut juridique de la société. Il est à noter que
le statut de personne physique n’est pas concerné par cette étape. La création des
statuts de la société se fait chez le notaire. Il faudra présenter les documents
suivants :
- Un acte de naissance des associés personnes physiques et pour la personne
morale associée, il faut une copie de la pièce d'identité de la personne
habilitée pour agir pour le compte des personnes morales ;
- Deux copies des cartes d’identité nationales des associés ;
- Les statuts de l’associé moral ;
- Le contrat de location du siège de la société ;
- Un engagement de la part d’un commissaire aux comptes ;
- Une preuve de dépôt du capital social de la société (notaire).
Les statuts doivent faire l’objet d’une publication au bulletin officiel des annonces
légales (BOAL) avec les frais y afférents ainsi que le paiement d’un timbre fiscal
de 4000DA ;

4- L’immatriculation au centre national du registre de commerce (CNRC)


Toute nouvelle entreprise a l’obligation de s’enregistrer auprès du centre national
du registre de commerce. Pour accomplir cette démarche, il faudra présenter les
documents suivants :
- Une demande signée, établie sur des formulaires fournis par le CNRC ;
- Un acte de propriété du local commercial ou le contrat de location notarié ;
- Deux exemplaires des statuts de la société ;
- Deux copies d’avis de publication des statuts au BOAL et dans un quotidien
national.
- Un extrait d’acte de naissance et de casier judiciaire des gérants ;
- Quittance justifiant l’acquittement des droits de timbre prévu par la
législation en vigueur (4.000 DA) ;
- Un reçu de versement des droits d’immatriculation au registre de
commerce.
5- La déclaration d’existence aux impôts et obtention de la carte fiscale
Lorsque l’entreprise est immatriculée au CNRC, il lui sera attribué un numéro
d’identification qui lui servira dans toutes ses démarches administratives.
L’entreprise nouvellement créée doit faire sa déclaration d’existence. Le gérant
doit présenter les documents suivants :
- Une copie du registre de commerce ;

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- Les statuts de la société ;
- Un acte de propriété du local commercial ou le contrat de location notarié ;
- Un formulaire fourni par l’inspection des impôts rempli, signé et cacheté
au nom de la société.

6- La déclaration de l’activité à la CASNOS :


Cette étape est accomplie afin d’avoir une attestation d’affiliation à la CASNOS.
Pour se faire, il faut etre muni des documents suivants :
- Une copie du registre de commerce ;
- Le formulaire renseigné et fournis par l’antenne de la CASNOS
- Une copie des Statuts de la société.

7- Extraction du NIS ou numéro d’identification statistique


Cette étape consiste à obtenir le numéro d’identification statistique, par dépôt d’u
dossier au niveau des annexes régionales de l’ONS selon le lieu d’implantation
de la société. Ce numéro servira à reconnaitre l’entreprise auprès des
administrations algériennes. Les documents exigés sont les suivants :
- Une copie de la carte fiscale ;
- Une copie du registre de commerce ;
- Une copie de la carte d’identité nationale ;
- Une copie des statuts de la société
- Formulaire NIS renseigné

8- L’ouverture d’un compte bancaire :


Chaque entreprise doit posséder un compte bancaire dédié. Les documents
suivants sont requis :
- Le registre de commerce ;
- La carte d’immatriculation fiscale ;
- Les statuts de l’entreprise ;
- L’avis de publication au BOAL.

Chapitre 5 : les sociétés commerciales


Il existe trois classifications des sociétés commerciales qui sont :
- Les sociétés de personnes ;
- Les sociétés de capitaux ;
- Les sociétés mixtes ou hybrides.
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1- Les sociétés de personnes
Les sociétés de personnes sont créées en considération de la personnalité des
associés. La confiance mutuelle est à la base de l’existence de ces sociétés. Il
existe un lien fort entre les associés. La société de personnes est une forme sociale
qui donne une forte importance aux individus qui composent le capital social de
l’entreprise de la société. Les associés doivent agréer à l’unanimité tout
événement majeur affectant la vie de la société. On distingue deux catégories de
sociétés de personnes :
▪ La société au nom collectif (SNC)
▪ La société en commandite simple (SCS)

2- Les sociétés de capitaux


Une société de capitaux est une entité commerciale créée en considération des
capitaux placés par des associés et non en rapport avec la personnalité des
associés. Au sein de ce type d’entreprise commerciale, la propriété est répartie en
valeurs mobilières ou actions pouvant s’acheter, se vendre, se transmettre ou
encore se négocier. Tel est le cas des :
▪ Sociétés par actions (SPA)
▪ Sociétés en commandite par actions (SCPA)
▪ La SARL (Peut également etre considérée comme hybride)
▪ L’EURL (Peut également etre considérée comme hybride)

3- Les sociétés hybrides ou mixtes


Sont une catégorie intermédiaire entre les sociétés de personnes et les sociétés de
capitaux avec un « intuitu personae » plus ou moins fort, une responsabilité
limitée aux apports, des parts sociales cessibles ou transmissibles. C’est le cas
notamment des :
▪ SARL et des EURL

a- La société en nom collectif (SNC) : La SNC est une société de personnes,


en général une entreprise familiale. Le nombre minimum d'associés est de
deux (2) et il n'y a pas de minimum de capital social exigé, ce dernier est
divisé en parts sociales. L'immatriculation au registre du commerce confère
à l'entreprise la personnalité morale et à tous les associés la qualité de
commerçants et tous les associés répondent indéfiniment et solidairement
des dettes de la société. La gérance appartient à tous les associés, sauf
stipulation contraire des statuts (Art. 551 et suite du Code du commerce)

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- Caractères généraux de la SNC :
✓ Considération de la personne des associés ou intuitu personae très élevé.
✓ Responsabilité personnelle, solidaire et indéfinie de tous les associés sur tous
leurs biens et engagements de la société.
✓ Raison sociale, composée des noms de tous les associés ou de certains d'entre
eux seulement.
✓ Droit (ou intérêts) des associés non cessibles et non transmissibles sauf dans
certaines conditions.
✓ Qualité de commerçant de tous les associés.
- Avantages :
✓ Formalité de constitution et de fonctionnement très simples.
✓ Type convenant très bien aux petites entreprises familiales.
✓ Garanties intéressantes pour les créanciers sociaux.
- Inconvénients :
✓ Capital souvent insuffisant.
✓ Multiplicité du commandement nuisible à la bonne gestion.
✓ Risques importants pour les associés du fait de leur responsabilité solidaire et
indéfinie.
- Contrôle :
✓ Contrôle de la gestion exercée individuellement par chaque associé.
✓ Nomination d'un commissaire aux comptes.
- Dissolution :
✓ Consentement de tous les associés.
✓ Expiration du terme pour lequel la société avait été créée.
✓ Nullité pour inobservation des formalités légales.
✓ Dissolution prononcée par le tribunal sur la demande d'un associé.
✓ Sauf la clause contraire évènement survenant dans la personne de l'un des
associés (décès, faillite, incapacité…)

b- La Société en commandite simple (SCS) La SCS est une société hybride,


de personnes pour les commandités et de capitaux pour les commanditaires.
Le capital social est divisé en parts sociales et la société est gérée par un ou
plusieurs gérants. L'immatriculation au registre du commerce confère à
l'entreprise la personnalité morale et aux commandités la qualité de
commerçant, les commandités répondent indéfiniment et solidairement des
dettes de la société, les commanditaires ne répondent pas des dettes de la
société qu’à concurrence de leurs apports. (Art. 563 bis et suite du code du
commerce/ Décret législatif n°93-08 du 25 avril 1993). Cette forme de
société reste très peu répandue en Algérie.

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- Conditions particulières de constitution de la SCS : les statuts de la SCS
doivent contenir les indications suivantes :
✓ Le montant ou la valeur des apports de tous les associés.
✓ La part dans ce montant ou cette valeur de chaque associé commandité
ou commanditaires.
- Dénomination sociale : la SCS est désigné du nom de tous les associés
commandités ou de nom de l'un ou plusieurs d'entre eux suivies dans tous
les cas du mot « et compagnies ».
- Le Nbre d'associés : la SCS ne peut être constituée valablement que si elle
comprend aux moins deux associés un commandité et un commanditaire.
- Apports et capital sociale : les apports de commandité peuvent se réaliser
en espèce, en nature ou en industrie (savoir-faire), les apports de
commanditaire se réalisent soit en espèce, soit en nature.
- La gestion de la SCS : dans ce type de société, seul les commandités
peuvent être gérant, l'associé commanditaire ne peut faire aucun acte de
gestion même en vertu d'une procuration.
- Les parts sociales : ne peuvent être cédées qu'avec consentement de tous
les associés toutefois les statuts peuvent stipuler que les parts des associés
commanditaires sont librement cessibles entre associés.
- La dissolution : la SCS applique les mêmes règles de dissolution que SNC,
par exemple : décès d'un commanditaire ou d'un commandité, la société peut
prévoir dans ses statuts qu'elle pourra continuer d'exister.
c- La société à responsabilité limitée (SARL) La SARL est une société de
capitaux, elle doit être constituée par un minimum de deux associés et d'un
maximum de cinquante (50). Si la société vient à comprendre plus de cinquante
(50) associés, elle doit dans, le délai d’un an, être transformée en société par
actions. A défaut, elle est dissoute, à moins que, pendant ledit délai, le nombre
des associés ne soit devenu égal ou inférieur à cinquante (50). Le capital minimum
exigé pour sa constitution qui était de 100.000 DA n’est plus exigé depuis 2015.
Il est divisé en parts sociales d'égale valeur nominale de 1.000 DA. Le capital
social de la société à responsabilité limitée est fixé librement par les associés dans
les statuts de la société, les associés répondent des dettes de la société à
concurrence de leurs apports (articles 566 et 590 de la Loi n° 15-20 du 30
décembre 2015 modifiant et complétant l’ordonnance n° 75-59 du 26 septembre
1975 portant code de commerce).
- Caractères généraux :
✓ Les SARL sont toujours commerciales quel que soit leur objet.

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✓ La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports.
✓ Les parts sociales sont cessibles dans certaines conditions, mais non
négociables.
- Avantages :
✓ Limitation de la responsabilité des associés.
✓ Adapté à des sociétés familiales.
✓ Fonctionnement simple.
- Inconvénients :
✓ Insuffisance de garanties pour les tiers.
✓ Capitaux souvent insuffisants.
- Contrôle :
✓ Exercer individuellement par chaque associé.
✓ Institution d'une assemblée des associés.
✓ Contrôle exercé par le commissaire aux comptes qui établit un rapport
annuel destiné aux associés et qui doit leur être transmis 15 jours avant la
réunion de l'assemblée générale.
- Répartition des bénéfices :
✓ Constitution obligatoire d'une réserve légale par prélèvement de 5 % de
bénéfice annuel jusqu'à concurrence de 10 % de capital.
✓ Interdiction de distribuer des dividendes fictifs sous peines de sanction
contre les gérants et le commissaire aux comptes.
- Dissolution :
✓ Consentement de tous les associés.
✓ Expiration du terme pour lequel la société était constituée.
✓ Epuisement de l'objet social.
✓ Perte de plus de ¾ du capital social.
✓ Dissolution prononcée par le tribunal sur la demande d'un associé ou d'un
tiers.

c- L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) assez


similaire à une SARL, L'EURL est une entreprise constituée d'une seule
personne, l'immatriculation au registre du commerce confère la
personnalité morale à l'entreprise et la qualité de commerçant au gérant. Le
capital est fixé librement par l’associé dans les statuts de la société. Les
biens personnels du créateur seront distincts de ceux de l'entreprise et il ne

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répondra de ce fait des dettes de l'entreprise qu'à concurrence du capital
social.

d- La société par actions (SPA) : La SPA est une société de capitaux, c'est la
forme par excellence des grandes entreprises, elle regroupe un minimum de
sept (7) actionnaires. Le minimum de capital social pour sa constitution est
de cinq millions (5.000.000) de dinars en cas d'appel public à l'épargne ou
un million (1.000.000) de dinars s'il n'y a pas d'appel public à l'épargne.
Elle est gérée par un conseil d'administration composé de trois membres au
moins et de douze au plus, présidé par un président directeur général,
contrôlé par un conseil de surveillance. L'immatriculation au registre du
commerce confère la personnalité morale et la qualité de commerçants à la
société et non aux membres du conseil d'administration. (Art. 592 et suite
du code du commerce/ Décret législatif n° 93-08 du 25 avril 1993)
- Caractères généraux :
✓ SPA sont toujours commerciales quel que soit leur objet.
✓ Les associés appelés actionnaire, sont responsables seulement jusqu'à
concurrence de leurs apports.
✓ Les associés ne sont pas commerçants, et il n'est pas nécessaire qu'ils
aient la capacité juridique.
✓ Le Nbre des associés ne peut être inférieur à 7.
✓ Le capital social ne peut être inférieur à 1 millions et à 5 millions, si la
société fait publiquement appel à l'épargne.
✓ Les titres de la société ou actions sont essentiellement négociables.
- Avantages :
✓ Concentration des capitaux considérables permettant la réalisation
d'entreprise gigantesque.
✓ Possibilité de faire appel à l'épargne publique et d'associer les petits
épargnants aux grandes affaires.
- Inconvénients :
✓ Danger d'atteinte à l'épargne publique.
✓ Risque de scandales financiers.
- Conditions particulières de constitution :
Phase de souscription (constitution avec appel à l’épargne)
✓ Emission de bulletins de souscription correspondant à l'intégralité du
capital social.

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✓ Libération des actions souscrites.
✓ Minimum ¼ des souscriptions en numéraire doivent être consignées
entre mains d'un notaire.
✓ Si les ¾ restant dans un délai n'excédant pas 5 ans après
l'immatriculation de la société au registre de commerce.
✓ Si la société n'est pas constituée dans délai de 6 mois après la date du
dépôt de projet au statut, les souscripteurs pourront s'adresser à la justice
pour la restitution de leurs fonds.
✓ Convocation de tous des actionnaires en assemblée générale
constitutive.
✓ Chaque actionnaire dispose d'autant de voix, que l'action souscrite avec
un maximum de 5 % du Nbre totale de voix.
✓ Les résolutions sont adoptées à la majorité de 2/3.
- Rôle de l'assemblé générale constitutive :
✓ Vérifier la déclaration notariée de souscription et de versement.
✓ Nommer les commissaires aux apports pour bénéficier les apports en
nature.
✓ Vérifier les avantages consentis aux fondateurs.
✓ Adopter définitivement les statuts de la société.
✓ Désigne les organes de la société.
- Fonctionnement :
2 organes : organe délibérant : assemblée générale des actionnaires.
organe exécutif: conseil d'administration, conseil de surveillance…
✓ Assemblée générale des actionnaires : deux sessions : session ordinaire,
session extraordinaire.
▪ Composition : tous les actionnaires ayant libérés leurs actions.
▪ Convocation : assemblée générale est convoqué soit par le conseil
d’administration, soit par les commissaires aux comptes, soit par les
actionnaires réunissant au moins 1/10 de capitale. La convocation est
adressée 15 jours avant la réunion, elle doit être accompagnée de l'ordre
de jours.
▪ L'assemblée générale ordinaire : ce réunit obligatoirement une fois par
an dans les 6 mois de la clôture de l'exercice. Pour pouvoir délibérer, il
faut ¼ de capital social présent ou représenté lors de la première
convocation, aucun quorum n'est requis pour la deuxième convocation.
Assemblée statue sur toutes les questions relatives aux comptes de
l'exercice écoulé à la majorité simple.

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▪ L'assemblée générale extraordinaire : son objet essentiel consiste dans
le vote des modifications statutaires. Pour pouvoir valablement délibérer
il faut la ½ du capital social pour la première convocation et ¼ pour la
deuxième convocation, à défaut de ces quorums la réunion est reportée.
Les résolutions sont obligatoirement adoptées à la majorité des 2/3 des
voix exprimées, en cas d'augmentation du capital c'est l'unanimité des
voix qui sont exigés.

▪ Organes exécutifs :
✓ Conseil d’administration :
- Composition : minimum 3 maximum 12 auxquels s'ajoutent 1 ou 2
représentants les travailleurs.
- Qualité : actionnaire possédant un Nbre minimum d'action
déterminé par les statuts.
- Durée des fonctions : 6 ans au maximum mais peuvent être
rééligibles.
- Rémunération : jetons de présence + tantième.
- Attribution : déterminer par les statuts
✓ Président directeur général PDG :
- Nomination : par le conseil d’administration parmi ses membres.
- Rôle : direction générale de la société, il est le seul représentant de la
société vis-à-vis des tiers. Il est responsable de ces fautes.
▪ Organes de contrôle : le contrôle de la SPA est exercé par les actionnaires
eux même et surtout par les commissaires aux comptes mandatés.
- Répartition des bénéfices : constitution obligatoire d'une réserve légale
par prélèvement de 5 % des bénéfices annuelle jusqu'à concurrence de 10 %
de capital.
- Interdiction : interdiction de distribuer des dividendes fictifs sous peine
de sanction civile et pénale contre les administrateurs et éventuellement les
commissaires aux comptes.
- Dissolution : en plus des causes communes de dissolution à toutes les
sociétés, la SPA peut être dissoute :
✓ Si le Nbre d'actionnaire est inférieur à 7 depuis plus d'un an.
✓ Si le capital social est inférieur à 1 millions.
✓ Dissolution anticipée en cas de perte de ¾ de capital.
6. Société en commandite par actions (SCPA) : La SCPA est une société
hybride, de personnes pour les commandités et de capitaux pour les
commanditaires, elle est constituée entre un ou plusieurs commandités et des
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commanditaires, le nombre des associés commanditaires ne peut être inférieur à
trois (3). Le minimum de capital social pour sa constitution est de cinq millions
(5.000.000) de dinars en cas d'appel public à l'épargne et d’un million (1.000.000)
de dinars s'il n'est pas fait appel public à l'épargne. Elle peut être gérée par un ou
plusieurs gérants. L'immatriculation au registre du commerce confère la
personnalité morale à l'entreprise et la qualité de commerçants aux commandités,
les commandités répondent indéfiniment et solidairement des dettes de la société,
les commanditaires sont des actionnaires et ne supportent les pertes qu’à
concurrence de leurs apports (Art. 715 ter du code du commerce). Cette forme de
société est peu répandue en Algérie
7. Les Groupements : Le groupement est constitué entre deux ou plusieurs
personnes morales pour une durée déterminée, il est constitué en vue de mettre en
œuvre tous les moyens propres à faciliter ou à développer l'activité économique
de ses membres, à améliorer ou à accroître les résultats de cette activité et il ne
donne pas lieu par lui-même à la réalisation et au partage de bénéfices et peut être
constitué sans capital. Il est administré par une ou plusieurs personnes.
L'immatriculation au registre du commerce confère au groupement la personnalité
morale, les membres du groupement sont tenus des dettes de celui-ci sur leur
patrimoine propre, ils seront solidairement, sauf convention contraire des tiers
contractants (Art. 796 et suite du code du commerce)

Les suites exceptionnelles à la dissolution d’une société


Il existe deux modes exceptionnels de la dissolution de la société et qui sont la
fusion et la scission.
La fusion : est une opération par laquelle une ou plusieurs sociétés transmettent
leur patrimoine (actif et passif) à une autre société déjà existante qui l’absorbe ou
à une nouvelle société qu’elles constituent.
La scission est une opération réalisée lorsqu’une société partage et l’apporte à
plusieurs sociétés qui absorbent ces parties de patrimoine (on parle alors de
fusion-scission. Lorsqu’on apporte les parties de son patrimoine à plusieurs
sociétés qui se constituent (on parle alors de scission)
Les possibilités de fusion et de scission sont ouvertes aux sociétés en liquidation
à condition que la répartition de leurs actifs n’ait pas débuté. Les opérations de
fusion et scission sont plus fréquentes dans les sociétés de capitaux bien que
possibles dans les sociétés de personnes.

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La fusion et scission entraine la dissolution sans liquidation des sociétés qui
disparaissent et la transmission de leur patrimoine aux sociétés bénéficiaires. Elles
entrainent aussi l’acquisition par les associés de la société absorbée de la qualité
d’associé dans les sociétés bénéficiaires.

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