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Le droit distingue deux types de sociétés : les sociétés civiles et les sociétés
commerciales. Le principal critère de distinction entre les différentes sociétés
consiste à se référer à l’objet de la société. Autrement dit, il faut se pencher sur
l’activité de la société pour savoir si elle est civile ou si elle est commerciale. Ainsi,
lorsque l’activité de la société est commerciale, on a affaire à une société
commerciale. Par contre, si l’activité n’est pas commerciale, on considérera que la
société est civile.
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Le droit civil prédomine le droit privé. Le droit commercial emprunte donc au droit
civil. L’acte de commerce s’inspire fortement du modèle de l’acte civil. Il faut donc les
distinguer à six niveaux :
- la prescription : en droit civil, elle est de 30 ans tandis qu’en droit commercial elle
est de 10 ans.
Les actes de commerce par la forme : ce sont tous les actes qui sont désignés
comme commerciaux par la loi. Un acte est commercial par la forme s’il est désigné
comme tel par la loi. Ex : lettres de change.
Les actes de commerce par accessoire : ce sont des actes de commerce qui sont par
leur nature des actes civils mais on les qualifie quand même d’actes commerciaux car
ils sont accomplis par un commerçant dans l’exercice de sa profession. Ex : les
contrats d’assurances, de location d’immeubles passés par un commerçant, etc.
Les incompatibilités
Il aurait été intéressant de s’appesantir sur la création des sociétés commerciales tout
en mettant l’accent sur les différentes formes de sociétés commerciales qui peuvent
être créées dans l’espace OHADA, la procédure de constitution de chacune des formes
de sociétés commerciales, le mode de fonctionnement de chacune des formes de
sociétés commerciales, la procédure de fermeture de chacune des formes de sociétés
commerciales. Mais il est tout aussi légitime et opportun d’avoir une idée des
innovations apportées par l’Acte uniforme de l’OHADA relatif au droit des sociétés
commerciales.
Il met en place des sociétés commerciales plus modernes avec des modalités de
constitution et un fonctionnement simplifiés. La formule du gouvernement
majoritaire dans les sociétés anonymes est maintenue mais aménagée pour tenir
compte des associés minoritaires.
Un droit pénal des affaires désormais bien étoffé assure le respect des règles
régissant la constitution des sociétés, leur gérance, leur administration et leur
direction, les assemblées générales, les augmentations et réductions de capital,
l’appel public à l’épargne, y compris leur dissolution et liquidation, l’article 5 du
Traité ayant chargé les Etats membres de fixer le quantum des peines applicables.
V- Les importantes innovations
Le droit des affaires est une branche du droit privé qui comporte un ensemble de
droits relatifs aux affaires des entreprises. Il réglemente l’activité des commerçants
et industriels dans l’exercice de leur activité professionnelle. Il définit également les
actes de commerces occasionnels produits par des personnes non-commerçantes. On
peut considérer que le droit des affaires est très large et recouvre différents domaines
:
Le droit commercial est donc une branche du droit des affaires. Ainsi, le droit des
affaires est un droit plus large que le droit commercial. Il embrasse entre autres, le
Droit de l’entreprise.
En effet, le Droit de l’entreprise est la branche du droit qui régit l’entreprise dans
la poursuite de son but économique. Dans l’entreprise, on devine une nature
juridique riche et complexe. Cette double nature se retrouve dans cette composante
particulière résidant dans des hommes et des biens mais également dans sa finalité
économique qui peut être le profit. La richesse se perçoit aussi dans ces expressions
juridiques. On invoque ainsi l’entreprise individuelle s’agissant d’une personne
physique ou bien d’une personne physique exerçant une activité professionnelle
libérale. L’entreprise s’exprimera aussi dans une personne morale de droit privé
(société ou association) ou dans une personne morale de droit public (administratif
ou industriel et commercial). Cette diversité de contenu de l’entreprise fait alors du
droit de l’entreprise une sorte de creuset, un point de rencontre de diverses branches
du droit qui concourent avec le droit commercial. Au final, le droit des affaires va être
ici étudié dans le giron du droit commercial, un concept difficile à définir (section I)
malgré les originalités qu’apporte le droit des affaires (section II).
L’appellation de Droit des affaires est aujourd’hui souvent remplacée par Droit
commercial. On peut croire à un phénomène de mode, mais il faut comprendre qu’il y a
une distinction à faire : la doctrine souhaite mieux rendre compte des réalités
économiques en ayant une vision juridique plus globale. Ce changement de terminologie
fait apparaître que toute question trouve sa réponse dans des principes qui ont eux-
mêmes des sources dans des disciplines multiples. Exemple : transmission d’entreprises,
considérations sociales, économiques, successorales, etc.
L’appellation de Droit des affaires permet de traiter d’une matière assez éclatée car
en marge du Droit commercial, se sont développées des disciplines nouvelles qui ont
progressivement atteint une autonomie plus ou moins réelle. Il s’agit notamment du
droit de la concurrence, des entreprises en difficultés, du droit communautaire,
bancaire, financier, des sociétés, de la propriété industrielle, etc. Le droit commercial
est un sous ensemble du Droit des affaires et se résume aux seules règles applicables
aux commerçants et aux actes de commerce. Cette appellation de Droit des affaires
est très générale car elle désigne presque tout le Droit privé à l’exception du droit de
la famille. Cette notion de Droit des affaires pourra donc être utilisée pour désigner
des opérations ou règles ayant vocation à s’appliquer à une catégorie de personnes
données : les commerçants.
En effet, le droit commercial est la branche du Droit privé qui est relative aux
commerçants et aux actes de commerce. Ce droit comprend à la fois des règles se
rapportant aux commerçants (qualité de commerçant, conditions d’exercice des
professions commerciales, obligations), mais également des règles applicables aux
actes de commerce. Le Droit commercial est donc bien à la fois le droit des actes de
commerce et celui des commerçants. Les spécialistes du droit commercial se divisent
sur le point de savoir si ce Droit doit être considéré comme le droit des activités
commerciales ou bien comme le droit des commerçants.
Conception objective : le Droit commercial est le Droit des actes de commerce car la
réalité première sur laquelle ce Droit se fonde est celle des actes de commerce. Les
règles particulières du Droit commercial ont été élaborées en raison de l’existence de
cette catégorie d’actes si particuliers. Dans cette conception, la notion de base est
celle d’actes de commerce. On détermine donc ici d’abord si un acte est effectivement
ou non un acte de commerce d’après ces éléments intrinsèques, sans prendre en
considération la personne qui les a accomplis. La définition du commerçant est ici
subsidiaire par rapport à celle d’actes de commerce.
Conception subjective : on peut soutenir que le droit commercial est le droit des
commerçants, par ce qu’il a été créé pour répondre aux besoins des commerçants.
Dans cette conception, on parle de la détermination des commerçants. La définition
des actes de commerce est secondaire. Les actes de commerce sont les actes effectués
par les commerçants. Cette conception a pour conséquence le fait que tous les actes
accomplis par un commerçant dans l’exercice de sa profession, sont des actes de
commerce sans qu’il soit nécessaire de rechercher s’il présente les caractéristiques
que l’on attribut généralement aux actes de commerce. Les actes passés par les non-
commerçants ne sont pas des actes de commerce.
On en conclut que le droit communautaire n’a pas opté pour une conception
précise et par conséquent, on ne sait pas très bien si le droit commercial est le droit des
commerçants ou le droit des actes commerciaux.
Le droit des affaires a ses propres originalités relatives à la vie et au développement du monde
des affaires. Le monde des affaires exige rapidité mais aussi simplicité dans les opérations
conclues. Tout dépend des opportunités qui se présentent. La gestion courante de l’entreprise
ne doit pas être compliquée par un formalisme lourd et contraignant. C’est pourquoi les
contrats sont en principe conclus par un simple échange de consentements (solo consensus),
de lettres, télex, courriels.
Il est aussi question d’une exigence de sécurité. Les obligations doivent être exécutées
ponctuellement. L’idée est qu’un retard dans la livraison ou dans le paiement peut avoir des
conséquences pour le créancier mais aussi pour toute la chaîne dans laquelle il se situe.
Il est aussi question d’une exigence de technicité. Les praticiens des affaires mettent souvent au
point des montages complexes. Différents sociétés interviennent avec des financements
différents : succursales, réseaux de magasins, contrats de franchise, distribution sélective. Tous
ces mécanismes requièrent souvent l’intervention de spécialistes du droit qui vont connaître
parfaitement la pratique des contrats, société, fiscalité et comptabilité. Au delà des rivalités, des
égoïsmes classiques, il existe une certaine forme de solidarité entre professionnels.
La solidarité entre les professionnels du monde des affaires se traduit en cette confiance qui
traduit par au travers de la bonne fois et du rôle qu’elle va jouer. Elle va être fondamentale dans
la conclusion et l’exécution du contrat. Très souvent les commerçants on recourt à l’arbitrage :
justice privée et discrète ; souvent aussi à la transaction au sens juridique du terme. Le monde
a
généré ses propres règles et donc ses exigences propres à la vie des affaires sont à l’origine de
règles spéciales qui vont déroger au droit commun. Des règles spéciales viennent déroger au
droit commun ce qui fait que le droit commercial est un droit d’exception qui se démarque des
Cependant, malgré ces traits spécifiques, le droit des affaires n’est pas totalement indépendant
du droit civil, il entretient souvent des rapports de complémentarité. Se pose alors la question
de l’interprétation du droit des affaires
CHAPITRE 2 : L’HISTOIRE DES DROIS DES AFFAIRES EN AFRIQUE
L’histoire du droit des affaires en Afrique s’articule autour de deux grandes périodes :
Les affaires sont des activités économiques aux conséquences commerciales et financières.
Les africains, depuis la nuit des temps, ne s’intéressaient qu’à un aspect du monde des
affaires. Dans la société traditionnelle africaine, en effet, les activités qui pouvaient être
qualifiées de commerciales s’exerçaient sous forme de troc.
C’est alors avec l’avènement de la colonisation que le monde des affaires va connaître une
grande mutation en Afrique. Le sens des affaires va alors se développer progressivement
suscitant de plus en plus la mise en place d’une règlementation qui régisse les activités et
les transactions qui intervenaient. Cette nécessité de règlementation poussera le
colonisateur à imposer des ses colonies africaines la législation métropolitaine.
Concernant le Bénin et les autres Etats africains d’expression française, c’est le code de
commerce français de 1807 qui s’appliquera aux commerçants. Toutefois, il faut relever que
la loi ne s’appliquait qu’aux commerçants régulièrement déclarés au Registre du Commerce
notamment les expatriés commerçants résidant dans les colonies puisque la plupart des
nationaux préféraient emprunter une démarche particulièrement informelle.
Les secteurs formel et informel vont ainsi se côtoyer rendant difficile l’organisation en
bonne et due forme d’un véritable monde des affaires en Afrique. Il faut attendre les années
90 pour voir vent du Renouveau démocratique oxygéner l’organisation des échanges
commerciaux en Afrique grâce notamment à l’initiative de l’OHADA.
L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) a été créée
par le Traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique signé le 17 octobre
1993 à Port-Louis (Ile-Maurice) et révisé à Québec au Canada, le 17 Octobre 2008. Traité
est ouvert à l’adhésion de tout Etat membre de l’Union Africaine (UA). A ce jour, dix sept
Etats de l’UA sont membres de l’OHADA. On cite : le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la
Centrafrique, la Côte d'Ivoire, le Congo, les Comores, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau,
la Guinée-Equatoriale, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo et la RDC. Le Traité
OHADA est également ouvert à l’adhésion de tout autre Etat non membre de l’UA invité à y
adhérer du commun accord de tous les Etats parties. Le domaine géographique de l’OHADA
dépasse donc les frontières de la zone Franc. Dans les États de la zone franc, les opérateurs
économiques avaient coutume de dénoncer une situation qui leur était préjudiciable et qui
était caractérisée par la coexistence de textes contradictoires, la lenteur des procédures,
l’imprévisibilité des tribunaux, la corruption des systèmes judiciaires, les difficultés
d’exécution des décisions. Ce Traité a alors pour principal objectif de remédier à l’insécurité
juridique et judiciaire existant dans les Etats Parties. Selon les articles 27 à 42 qui
complètent l’article 3 du Traité, l’OHADA présente une organisation dont les institutions
sont les suivantes :
Le Traité d’harmonisation prévoit en son article 5 des actes uniformes visant l’application
des règles communes aux Etats membres. Ainsi, les Actes Uniformes adoptés par l’OHADA
figurent dans le tableau synthétique suivant :
Acte Uniforme Adopté le 17avril 1997 Dispositif général applicable à toutes les
relatif au droit et entré en vigueur par sociétés
des sociétés mesure dérogatoire le Dispositif spécifique à chaque type de
commerciales et 1er janvier 1998. société
du groupement Dispositif répressif
d'intérêt
économique
Le droit des affaires entretient des rapports étroits avec le droit commercial et le droit de
l’entreprise. En dépit des rivalités notables qu’on relève entre ces différentes disciplines
qui traitent toutes des relations professionnelles privées ayant un objet économique, elles
sont obligées de cohabiter et parfois de se fondre l’une dans l’autre. Si le droit commercial
tend à s’intéresser aux règles et non aux situations concrètes d’affaires, le droit de
l’entreprise affronte les situations juridiques qui naissent des relations entre les acteurs
au sein de l’entreprise. C’est le droit des affaires qui assure dès lors la coordination
interdisciplinaire entre les différents protagonistes du monde des affaires pour instaurer
une saine ambiance pour le bon déroulement des activités économiques. Mais quel est
l’intérêt de cette multidisciplinarité pour la construction du droit des affaires ? Quels
apports toutes ces matières pourraient-elles fournir au droit des affaires ?
En effet, dans sa perspective interdisciplinaire, le droit des affaires embrase les domaines
les plus divers introduits par les nombreuses disciplines intervenant dans le monde des
affaires. Ainsi, les affaires impliquant les notions et règles relevant du droit du travail, du
droit des assurances, du droit fiscal, du droit pénal, du droit bancaire, du droit de la
sécurité sociale, du droit des finances, du droit des obligations, etc. s’ajoutent à celles
spécifiquement relatives au commerce et à l’entreprise pour diversifier le champ
d’application du droit des affaires.
Pour accroître cette efficacité, le droit des affaires s’inspire donc de diverses sources aux
origines variées tenant des pratiques, de l’ordre national et de l’ordre international :
inspirations tirées des normes juridiques (section 1), et celles relevant des mesures
jurisprudentielles (section 2) et, celles relevant de la pratique ou des usages (section 3).
Il faut distinguer deux grands ensembles : les normes inférieures et les normes
supérieures.
Les normes inférieures concernent les lois et règlements édictés par les autorités
publiques des Etats pour réglementer la matière commerciale. Ainsi, le législateur,
dans sa mission, fait des lois pour la pratique commerciale. De même, le
Gouvernement béninois, en se fondant sur l’article 98 de la Constitution du 11
décembre 1990, prévoit des actes règlementaires qui imposent leur force juridique
dans le domaine commercial. En France, il faut apprécier les lois distinctes du code
de commerce. Dès 1807, le Code de commerce n’intégrait pas toutes les lois
concernant le commerce. Les lois antérieures au Code de commerce n’avaient pas
été abrogées, et ont donc ont subsisté.
Les normes supérieures concernent les conventions internationales conclues par les
Etats avec un, deux ou plusieurs autres Etats pour organiser ensemble les relations
commerciales dans l’espace territorial considéré. Il peut arriver que les conventions
et traités signés par les Etats aient des prolongements très différents sur les lois
commerciales internes en se contentant simplement de lui superposer une nouvelle
réglementation qui entrera en vigueur. Le droit OHADA, à travers l’AUDCG vient
ainsi modifier et abroger l’ancien code français de commerce de 1807 encore en
vigueur dans les Etats africains francophones jusqu’alors. Cette norme
communautaire africaine se substitue aux droits nationaux africains.
17 (dix sept) Etats sont parties à ce traité : c’est un traité d’union ou multilatéral.
Au contraire des traités bilatéraux qui sont souvent très nombreux en matière
commerciale avec pour objet l’activité de commerçants nationaux à l’étranger et par
réciprocité l’activité de commerçants étrangers sur un territoire donné, il existe les
conventions ou traités d’union portant sur l’organisation de la monnaie, des
assurances, de l’économie, etc. On cite en exemple l’UEMOA, la CIMA, la CEDEAO, etc.
C’est la loi portant organisation judiciaire qui règlemente les différentes juridictions
au Bénin, et, le Code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des
comptes fixe les règles du droit processuel en matière commerciale.
Les chambres commerciales des TPI et des cours d’appel des Etats nationaux
connaissent des litiges portant sur les Actes uniformes. En terme de cassation, c’est
la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) qui est reconnue compétente.
Il arrive que les juridictions de l’État voient leur compétence écartée quand les
parties décident de recourir à l’arbitrage en soumettant leur différend à un arbitre
par le biais d’un compromis ou d’une clause compromissoire. Les juridictions
arbitrales sont des juridictions privées auxquelles les parties à un procès ont recours
pour trancher leur litige. Selon l’article 1167 du Code béninois de procédure civile,
l’arbitrage et la procédure y relative sont régis par l’Acte uniforme de l’OHADA sur
l’arbitrage.
Le statut de commerçant est défini par l’Acte uniforme de l’OHADA portant sur le
Droit Commercial Général (AUDCG). Il permet aux personnes qui s’en sont dotées
d’effectuer des actes de commerce. La définition du commerçant, telle que proposée
par l’AUDCG, ne semble pas donner pleine satisfaction à la doctrine commercialiste.
Dès lors, la formulation retenue par l’AUDCG du 17 avril 1997, a été refondue et
libellée autrement dans l’AUDCG révisé le 15 décembre 2010. Dès lors, pour devenir
commerçant, il faut remplir certaines conditions légalement définies les unes
nécessaires à la qualité de commerçant (section 1) et les autres tenant à l’activité du
commerçant (section 2).
Les mineurs : le mineur non émancipé, celui âgé de moins de 18 ans, ne peut pas
réaliser des actes de commerce. Le commerce étant considéré comme une activité
risquée, il ne peut pas conclure des actes de commerce isolés. Quant au mineur
émancipé, en France, il ne peut être commerçant mais il peut valablement passer
des actes de commerce isolés. Dans l’espace OHADA, l’article 7 de l’AUDCG lui
permet non seulement d’avoir la qualité de commerçant mais d’effectuer aussi des
actes de commerce.
Les majeurs incapables : les majeurs sous tutelle sont ceux dont l’état de santé
nécessite une protection importante et continue. Ils sont dans la même situation
que le mineur incapable et ne peuvent donc pas faire le commerce. Quant aux
majeurs sous curatelle, il s’agit de personnes aux facultés mentales altérées et donc
hors d’état d’agir par elles-mêmes. Elles ont besoin d’être conseillées, contrôlées
lors de l’accomplissement des actes juridiques. Ce régime propose une assistance
aux majeurs dans l’hypothèse ils souhaitent réaliser des actes de commerce. A
défaut de l’assistance du curateur, les actes de commerce qu’il accomplit sont nuls
Il n’est pas superflu de considérer la situation du conjoint du commerçant : la
participation d’un époux à l’activité professionnelle de son conjoint commerçant
n’octroie pas automatiquement à celui-là la qualité de commerçant. Le droit
français (article L 121-3 du Code de commerce) tout comme l’AUDCG (article 7 al.
2) posent que le conjoint d’un commerçant n’est réputé lui-même commerçant que
s’il exerce une activité commerciale séparée de celle de son époux. Mais cette
prévision légale ne prend pas en compte la situation professionnelle du conjoint en
cas de séparation. C’est alors que le droit français va chercher à protéger le fonds
de commerce qui garantit le travail à tous les deux époux. Il offre donc au conjoint,
de façon optionnelle le choix entre différents statuts : soit le statut du conjoint
collaborateur, soit celui de conjoint salarié soit encore celui de conjoint associé
Certaines conditions ont pour objectif d’interdire l’accès à la profession de commerçant dans le
but de maintenir une certaine probité dans le milieu des affaires : la morale des affaires. Il faudra
aussi envisager d’autres solutions tendant à limiter l’accès à la profession des délinquants
d’affaires.
- les entreprises de transport : elles sont commerciales quand par mer, fer,
voie fluviale, air, terre et remontées mécaniques, elles offrent ce service pour la
clientèle.
- les entreprises de fourniture : c’est une forme d’achat pour revendre
consistant dans une fourniture successive de marchandise ou de service : eau,
électricité, gaz. L’entrepreneur s’engage à une vente successive de divers produits
de service.
- les entreprises de vente à l’encan : activité qui consiste à exploiter des
salles de vente publique aux enchères.
Les activités artisanales sont des activités qui devraient être rattachées aux activités
commerciales au regard de la nature de leur objet. Traditionnellement, ces activités
sont exclues du milieu du commerce car exercées dans le cadre d’une PME. Selon le
Code français de l’artisanat, une personne est qualifiée d’artisan si elle peut se
prévaloir de certaines qualifications professionnelles. Un diplôme permet ainsi cette
reconnaissance. On peut dire que l’artisan est
Une personne exerçant son activité manuelle dans une PME, ce sont souvent des
travaux unitaires. C’est un « chef d’entreprise » de petite taille qui remplit certaines
conditions de moralité et ou le travail manuel est particulièrement important. Par
rapport à son statut juridique, l’artisan doit s’inscrire au répertoire des métiers,
différent du R.C.C.M.
Les activités agricoles sont considérées comme toutes les activités correspondant à
la maîtrise et l’exploitation d’un cycle biologique de caractère végétal ou animal et
constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi
que les activités exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement
de l’acte de production ou ayant pour support l’exploitation. Ces activités agricoles
sont traditionnellement considérées comme civiles. La jurisprudence a toujours
admis que les revenus provenant de l’élevage industriel doivent être imposés au
titre des bénéfices agricoles et non au titre des BIC On opère ainsi une intégration
très claire dans le Droit civil de toutes les activités relevant du monde agricole.
La distinction faite entre les activités d’achat d’immeubles pour les revendre d’une
part et celles de promotion immobilière d’autre part, est illogique et fondée sur
aucun argument économique pertinent. La jurisprudence considère que l’activité du
promoteur constructeur qui agit lui-même en qualité d’entreprise de construction
sur le terrain qu’il a acheté et va revendre, est une activité commerciale. Les seuls
promoteurs peuvent être considérés comme exerçant une activité civile.
Pour être commerçant, il faut, non seulement réaliser des actes de commerce mais
encore de manière personnelle et indépendante. La personne doit agir pour son
propre compte, et à ses risques et périls. Le commerçant doit supporter les risques
de perte comme les chances de gains. L’AUDCG ne l’expose pas mais la solution est
traditionnelle et logique. On imagine mal un commerçant n’ayant pas de but lucratif.
Les personnes se voyant reconnaître le statut de commerçant jouissent
impérativement d’une indépendance suffisante.
Paragraphe 3– L’accomplissement d’actes de commerce à titre professionnel
Acomptes sur Impôt assis sur les bénéfices, la TFU, les Acompte Prévisionnels, la
taxe sur les véhicules de la Société, le Droit d’enregistrement, les Droits d’assise, la
souscription à la déclaration d’existence, la souscription à la déclaration de bénéfice
annuel.
Quand on est en présence de deux contractants qui n’ont pas le même statut, on va appliquer
le principe de distributivité. Le commerçant se voit appliquer les règles spéciales du
droit commercial et le non-commerçant va se voir appliquer les règles du droit civil. Il en est
ainsi pour la preuve, la compétence d’attribution juridictionnelle. Mais, le principe de
distributivité admet des exceptions : il s’agit de l’application du régime unitaire qui consiste
à privilégier un droit plutôt qu’un autre.
Les conditions : les actes concernés doivent être accomplis par un commerçant et peu
importe que l’autre partie ait ou non la qualité ; ces actes doivent se rattacher à l’activité
en considération. S’il agit pour les besoins de son commerce, l’acte sera commercial, sinon il
sera civil.
Un acte peut être considéré commercial alors même que l’auteur de l’acte n’est pas
un commerçant. L’hypothèse suppose deux situations : la première est que l’acte de
commerce peut être considéré comme étant commercial à raison de son objet et dans ce cas,
le seul objectif de l’acte va revêtir un caractère commercial ; la deuxième est que l’acte de
commerce peut s’avérer un acte civil accompli par une personne privée soumise au
Droit civil mais va constituer l’accessoire d’un autre acte, plus important, lequel est
commercial.
Aux termes de l’article 135 de l’AUDCG, « le fonds de commerce est constitué par un
ensemble de moyens qui permettent au commerçant d’attirer et de conserver une
clientèle ». On considère ainsi que le fonds de commerce est le principal moyen utilisé
par le commerçant en vue de l’acquisition et de la conservation de la clientèle. C’est une
notion fondamentale en Droit commercial et surtout dans le domaine des PME qui il
affirme toute sa réalité économique.
S’il faut analyser la nature juridique du fonds de commerce, on s’aperçoit que certains
auteurs admettent que le fonds de commerce est un tout distinct des éléments qui le
composent : le fonds de commerce serait donc une universalité (création intellectuelle,
universalité de droit, universalité de fait). D’autres auteurs s’accordent pour reconnaître
que ce bien constitué par la réunion d’éléments particulièrement divers, a une nature
mobilière : le fonds de commerce est donc un meuble incorporel (parce que les éléments
le composant sont des biens corporels ou incorporels).
Le nom commercial, c’est la dénomination sous laquelle se fait connaître une entreprise
commerciale servant a distinguer celle-ci des autres entreprises concurrentes, cela peut
être un patronyme, une dénomination de fantaisie, etc.
Le fonds de commerce regroupe, selon l’article 137 de l’AUDCG, les biens corporels et
incorporels affectés à l’exploitation d’une entreprise commerciale hormis les immeubles.
Ce sont des biens d’une très grande diversité comme les marchandises en stock, les
installations, les aménagements et agencements, le matériel, le mobilier, le droit au bail,
les brevets, les marques de fabrique, les dessins et modèles, les licences d’exploitation,
etc. Cette énumération n’est pas limitative.
Le législateur OHADA prévoit à l’article 150 de l’AUDCG une série de mentions que doit
renfermer tout acte constatant la vente d’un fonds de commerce. L’omission ou
l’inexactitude de ces mentions peut entraîner la nullité de la vente ou à la cession. Le
législateur procède ainsi pour protéger l’acquéreur dont le consentement aurait été vicié
et qui aurait subi un préjudice de ce fait.
Lorsque le prix de la vente du fonds n’est pas payé comptant, le vendeur dispose d’un
privilège sur le fonds de commerce vendu. Si le vendeur n’est pas payé aux échéances
convenues, l’article 167 de l’AUDCG lui permet de demander la résolution de la vente grâce
à l’action résolutoire. Un acte extrajudiciaire suffit pour faire cette action. Le juge compétent
du lieu d’immatriculation du vendeur du fonds de commerce pourra prononcer la résolution
du contrat.