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Introduction
Le droit commercial est une branche du droit privé qui s’est développé dans le sciage du droit
économique. Les activités commerciales occupant une place de choix dans le développement
des affaires, une étude approfondie des règles juridiques régissant la vie commerciale présente
un intérêt à la fois théorique et pratique de portée hautement particulière. Et cela, pour que ces
règles soient connues et appliquées convenablement tant par les professionnels du monde des
affaires que par ceux de la justice.
En effet, dans le processus de sa formalisation le droit commercial a revêtu un double
caractère, à savoir : objectif ou réel et subjectif. Suivant la conception objective, le droit
commercial régit essentiellement les actes de commerce. Cela étant, cette discipline a pour
vocation d’intervenir au moment où un acte de commerce est accompli, peu importe la qualité
de l’auteur de cet acte. C’est donc la notion d’acte commercial qui détermine l’application de
ce droit. Ici la notion de commerçant est dérivée ou secondaire. Le droit commercial peut
aussi être qualifié de subjectif. Et selon la conception subjective, le droit commercial serait un
droit auquel sont soumis les commerçants.
Mais aujourd’hui, il faut reconnaitre qu’avec l’impact de la mondialisation et de la
globalisation le débat sur la primauté de l’une des conceptions du droit commercial sur l’autre
perd de plus en plus son intérêt. Car, les règles du droit régissant les activités commerciales
devenant de moins en moins nationales pour intéresser de plus en plus le niveau régional,
communautaire voire international, si dans certains cas l’application du Droit Commercial est
justifiée par l’accomplissement d’actes de commerce, dans d’autres par contre c’est la qualité
de la personne qui détermine. Le Droit Commercial est devient donc à la fois le droit des
actes de commerce et celui des commerçants. Et, c’est dans ce contexte que s´inscrit l’entrée
en vigueur du Traité et Actes uniformes de l’OHADA qui règlementent les activités
commerciales en général d’une part et d’autre part l’organisation et fonctionnement des
sociétés commerciales. L´analyse de ce traité et de l’acte uniforme portant sur le droit
commercial général constitue l’objet du présent cours.
Par ailleurs, force est de constater que de nos jours, on est en train de dépasser la notion de
droit commercial au profit de celle plus adaptée de Droit des Affaires car s’appliquant à tous
ceux qui s’impliquent dans la vie des affaires (commerçants, artisans, agriculteurs,
professions libérales …).
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SAKATA, Garry, Droit commercial congolais, PUK, Kinshasa, 2012, p.5
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Le Droit Privé est l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre
particuliers. Le Droit Commercial est une discipline du Droit Privé tout comme le Droit Civil.
Sa place est cependant moins importante que celle du droit civil. En effet, celui-ci est
commun. D’ailleurs en cas d’absence de solution dans le droit commercial, on cherche dans le
droit civil, le contraire n’est pas possible.
-Du point de vue des sources internationales, les traités créant deux organisations
internationales méritent mention spéciale, à savoir : D’une part l’OMC (l’Organisation
Mondiale du Commerce) créée en 1994 à Marrakech dont les traités majeurs sont le GATT (
General Agreement on Tariffs and Trade), le GATS ( General Agreement on Trade in
Services) et les ADPIC ( en matière de propriété intellectuelle). D’autre part, la Commission
des Nations Unies pour le Droit du commerce International (CNUDI).
-Du point de vue des sources africaines ou régionales, plusieurs traités au niveau régional
et sous-régional constituent des sources du droit commercial en Afrique : la CEMAC,
l’UEMOA, la SADC, l’OHADA, etc…
-Du point de vue national, le droit commercial étant une branche du droit obéit, quant aux
sources, à la même logique que le droit en général. Sur ce, il a pour sources nationales : la loi,
la coutume, la jurisprudence et la doctrine.
N.B. Le programme des cours de la Faculté de Droit ayant prévu un cours de droit des
sociétés commerciales en première licence (dans le cadre duquel le commerçant personne
morale sera la plaque tournante), le présent enseignement va essentiellement porter sur l’étude
du commerçant personne physique. Et, l’acte Uniforme portant sur le Droit Commercial
Général servira de base l égale à ce cours.
PLAN DU COURS
Chapitre I. Le statut ou la qualité du commerçant
Chapitre II. Le Statut de l’entreprenant
Chapitre III. Le Registre de Commerce et du Crédit Mobilier
Chapitre IV. La vente Commerciale
Chapitre V. Le fonds de commerce
Chapitre VI. Les intermédiaires de commerce
Chapitre VII. Le bail à usage professionnel
Chapitre VIII. La cessation de payement et les procédures collectives
Chapitre IX. La juridiction compétente en matières commerciales
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Pour être commerçant, il faut accomplir des actes de commerce. Il s’agit des actes
objectifs que la loi qualifie comme tels.
Traditionnellement, on distingue d’abord entre les actes qui sont commerciaux à raison
de leur objet et que l’on qualifie actes de commerce par nature et ceux qui sont
commerciaux en raison de leur seule forme et qu’on appelle aussi actes de commerce
objectifs. Ensuite entre les actes dont la commercialité résulte de la qualité de la personne
qui les accomplit et ce qu'on appelle les actes de commerce par accessoire. Enfin, il y a les
actes qui sont commerciaux pour l‘une des parties et non commerciaux pour l'autre et qu'on
appelle actes mixtes.
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MASAMBA-MAKELA,R.,Manuel de droit et de comptabilité OHADA, Kinshasa, CNO, Avril 2015,p.15
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-La lettre de change est un effet de commerce par lequel une personne appelée tireur donne
l'ordre à une autre appelée tiré de payer une certaine somme d'argent à une troisième personne
appelée bénéficiaire ou encore au porteur de la lettre de change.
-Le billet à ordre est un titre par lequel une personne s'engage à payer une somme
déterminée à une date déterminée à un bénéficiaire ou à l'ordre de celui-ci.
-Quant au warrant, c’est un titre de propriété délivré par des magasins généraux, en d’autres
termes, des entrepôts privés chargés du stockage ou gardiennage d’objets.
L’article 4 de l’AUDCG ne vise pas le chèque ; cet instrument ne constitue pas un acte de
commerce par la forme ; le caractère civil ou commercial du chèque dépend donc de la qualité
de celui qui l’a émis.
Il résulte des dispositions de l’AUDCG que toute personne même non commerçante et quelle
qu'en soit la cause qui signe une lettre de change un billet à ordre ou un warrant accompli un
acte de commerce et est tenue dans les conditions du droit commercial. Toutefois, le fait de
signer habituellement ces effets pour honorer des engagements ne saurait conférer la qualité
de commerçant puisque non constitutif d'une profession. Au demeurant, c’est
l'accomplissement d’actes de commerce par nature à titre de profession qui confère la qualité
de commerçant.
Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce - parce qu'accomplis par
un commerçant dans l'exercice et pour les besoins de sa profession. Ainsi, l'achat d'un
véhicule par un commerçant pour son usage personnel est un acte civil. Mais si l'achat est
effectué pour les besoins du commerce, il devient un acte de commerce par accessoire, si le
contrat a été conclu avec une personne dont l’activité ne consiste pas en la vente
professionnelle de véhicules. En effet, si le contrat est conclu avec un concessionnaire de
ventes de véhicules, il sera commercial.
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Cette théorie de l'accessoire concerne aussi les actes civils. Ainsi, des actes commerciaux
deviennent civils dès lors qu'ils sont l'accessoire d'une activité principale de nature civile.
Ainsi, le médecin exerçant une profession libérale qui achète pour revendre à ses patients les
médicaments qu’il prescrit, accomplit des actes civils par accessoire. Il en va de même de
l'artisan qui achèterait pour revendre à ses clients des accessoires nécessaires aux produits
commandés par ces derniers. Il en va également du directeur d'établissement d'enseignement
qui, tout en dispensant des cours, achète pour les revendre, aux élèves, des fournitures
scolaires. Il accomplit des actes civils par accessoire : « L’enseignement constituant par
nature, un acte civil et une profession libérale, celui qui crée et dirige un institut
d’enseignement“ dans le but de dispenser à autrui, moyennant rémunération, une science,
une formation technique, une instruction qu’il possède personnellement, ne fait pas en
principe, acte de commerce... S’il assure en même temps aux personnes avec qui il contracte
des prestations matérielles, telles que fournitures scolaires, hébergement, nourriture, etc.,
caractérisant des actes de commerce, puisqu'il a procédé dans ce but à des achats en vue de
revendre, son activité prend un caractère mixte... »
L’acte est qualifié de mixte lorsqu’il est commercial pour l’une des parties et civil pour
l’autre. Généralement le droit commercial s’applique à la partie qui est commerçante et le
droit civil à la partie qui ne l’est pas. Ainsi, en est-il de l'achat dans un magasin qui est
commercial pour le vendeur et civil pour l'acheteur, non commerçant.
Il en est de même du contrat de travail qui est commercial pour l'employeur commerçant et
civil pour les salariés. L'intérêt que présentent les actes mixtes réside dans la détermination de
leur régime juridique : Faut-il appliquer à ces actes, les règles du droit civil ou celles du droit
commercial ? La solution varie selon le domaine envisagé.
Pour être commerçant, il faut que ces actes soient accomplis à titre d’une profession c’est-à-
dire en faire un métier. En mettant l’accent sur le mode professionnel de l’accomplissement
de l’acte de commerce par nature, les rédacteurs de l’Acte Uniforme veulent simplement dire
que l’accomplissement d’actes de commerce ne confère la qualité de commerçant que si
l’intéressé en tire l’essentiel de ses revenus. Il faut déduire de cette exigence deux
conséquences :
-d’une part lorsque la personne accomplit des actes de commerce isolés, elle n’acquiert pas de
ce seul fait la qualité de commerçant ;
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-d’autre part, la personne qui accomplit des actes de commerce n’acquiert pas la qualité de
commerçant dès lors que l’accomplissement des actes ne lui procure pas de revenus. Ainsi
l’accomplissement d’actes de commerce par la forme, même de manière répétée, ne confère
pas la qualité de commerçant.
-L'accès aux activités commerciales en RDC est libre sous réserve toutefois du respect des
textes légaux et réglementaires en la matière ;
-Que ce principe est et reste la règle fondamentale pour l'exercice du commerce en RDC aussi
bien par les nationaux que les étrangers. N'empêche par contre que le législateur ait prévu
différents cas de limitation de cet exercice notamment en posant des conditions d'exercice du
commerce. C’est le cas notamment de la loi n° 73/009 du 05 janvier 1973, en son article 5 qui
exclut pour ce faire l'étranger de l'exercice du commerce d'importation, d'exportation, de
transit de gros, de demi-gros, de détail,...
Et, l'acte uniforme portant sur le droit commercial général consacre ce principe en ce qu’il ne
soumet l‘exercice de l'activité commerciale à aucune autorisation ni restriction particulière. Sa
vocation étant d‘ailleurs de consacrer la libéralisation afin de favoriser l'intégration
économique des États partis au traité OHADA.
Les incapables sont les personnes auxquelles la loi a enlevé le droit de participer au
commerce juridique, et cela en vue de les protéger soit contre leur inexpérience, soit contre la
défaillance de leurs facultés mentales.
A.1.1.Les mineurs
L’article 6 de l’Acte Uniforme précise que : « […] le mineur, sauf s’il est émancipé,
ne peut devenir commerçant. » Le mineur est la personne de l’un ou l’autre sexe qui n’a pas
encore 18 ans accomplis. L’âge de la majorité est donc le même pour le garçon et pour la fille.
Si chez les mineurs c’est l’incapacité qui est la règle et la capacité l’exception, chez les
majeurs c’est bien le contraire : la capacité est la règle et l’incapacité l’exception.Les majeurs
incapables sont ceux dont la défaillance des capacités mentales et corporelles est telle qu’elle
empêche l’expression de la volonté.
1er Cas : Le majeur, sans être hors d’état d’agir, a besoin d’être contrôlé, conseillé dans les
actes de la vie civile.
Les personnes qui ont fait l’objet d’une interdiction ne peuvent être commerçantes. On
distingue dans ce cas trois catégories.
- Les personnes qui ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction prononcée par une
juridiction d’un Etat signataire du Traité ;
- Les personnes qui ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction prononcée par une
juridiction professionnelle ;
- Les personnes qui ont fait l’objet d’une condamnation définitive à une peine
privative de liberté (prison, travaux forcés) pour crime de droit commun ou à une peine
d’emprisonnement d’au moins trois (3) mois non assortie de sursis pour un délit contre les
biens (escroquerie, vol, abus de confiance ou recel) ou pour un délit en matière économique
ou financière (abus de biens sociaux, fraude fiscale, distribution fictive de dividendes…).
Lorsqu’une personne dans l’une ou l’autre de ces situations exerce une activité
commerciale au mépris de ces règles, l’acte uniforme dispose que : « Sans préjudice d’autres
sanctions, les actes par lui posés sont inopposables aux tiers de bonne foi ». Cependant, ceux-
ci peuvent bien se prévaloir de ces actes. La sanction est donc l’inopposabilité aux tiers de
bonne foi qui n’exclut d’ailleurs pas d’autres sanctions non ici citées.
B. 2. L’absence d’incompatibilité.
B.3.L’absence de la déchéance
La déchéance est une sanction qui consiste à interdire à une personne commerçante l’exercice
prochain de la profession commerçante. Et, c’est à cause des certaines failles constatées dans
son comportement de commerçant. La déchéance peut porter sur l’interdiction générale,
définitive ou temporaire prononcée par la juridiction à titre de peine principale ou
complémentaire. Il en est ainsi d’une personne commerçante condamnée à la suite des
certaines infractions à caractère économique retenues à sa charge. Ces infractions peuvent être
: l’abus de confiance, le faux en écriture, l’escroquerie, l’usure…..
L’exercice de la profession commerciale repose d’une part sur les droits destinés à
faciliter l’exercice de la profession et à protéger le commerçant ; d’autre part sur deux
principales obligations à savoir : l’inscription au RCCM et les obligations comptables.
Cette théorie signifie que tous les actes accomplis par le commerçant pour les besoins
de son commerce sont des actes de commerce. Un auteur la résume bien dans ces termes : «
La commercialité part de l’acte et frappe la personne avant de retomber sur les actes pour en
saisir le plus grand nombre. »
Pour qu’un acte civil devienne acte de commerce par application de la théorie de
l’accessoire, il faut que la personne soit commerçante. Aucune difficulté pour définir le
caractère commercial ou non de la personne physique eu égard à la définition du commerçant.
Cependant la difficulté existe pour les personnes morales étant donné la cohabitation chez ces
personnes d’une forme commerciale et d’un objet civil. Dans ce cas, il faut toujours se poser
la question de savoir si l’acte subit le caractère commercial de la forme ou le caractère civil de
l’objet. La Jurisprudence a en fait réglé le problème après beaucoup d’hésitations : le
caractère commercial de la forme doit prévaloir, sinon des personnes morales commerciales
n’accompliraient que des actes civils.
L’acte doit être accompli pour les besoins du commerce. Si l’acte n’est pas accompli pour
les besoins du commerce, il ne peut pas être commercial par accessoire. Cela implique qu’un
même acte accompli par les mêmes parties peut avoir deux qualifications différentes, compte
tenu de son but. Le problème est propre aux personnes physiques qui peuvent avoir à la fois
une vie civile et une vie commerciale.
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Le commerçant doit être protégé contre les Concurrents. Il a le droit d’exercer l’action en
concurrence déloyale. Le Droit d’exercer l’action en concurrence déloyale est prévu dans
l'ordonnance N°41/63 du 24 février 1950 portant concurrence déloyale. Il faut voir quelles
sont les conditions puis les résultats.
B.1.Les Conditions d’exercice de l’action
B.1.1.La Faute
Le système libéral dans lequel nous sommes encourage la concurrence pour protéger les
consommateurs, mais encore faut-il que cette concurrence soit saine, ou encore ne soit pas
déloyale. Concernant la concurrence déloyale, l’article 1er vise deux cas.
- D’abord les actes ou pratiques qui sont contraires aux usages honnêtes du
commerce ;
- Ensuite de manière spécifique les actes ou pratiques énumérés par les articles 2 à
6;
- Les actes ou pratiques qui sont de nature à créer la confusion avec l’entreprise
d’autrui ou ses activités et en particulier avec ses produits et services (confusion
pouvant porter sur une marque, sur le nom commercial, sur un signe distinctif, sur
l’aspect extérieur des produits) ;
- Les actes ou pratiques qui portent atteinte ou qui sont de nature à porter atteinte à
l’image ou à la réputation d’une entreprise appartenant à autrui (publicité
comparative)
- Les actes ou pratiques qui induisent en erreur ou qui sont de nature à induire le
public en erreur au sujet d’une entreprise ou au sujet des activités d’une entreprise
(tromperie). On vise ici la publicité sur la fabrication d’un produit, sur sa qualité,
sur son aptitude à un emploi particulier, sur son origine géographique etc. (publicité
mensongère)
B.1.2.Le Préjudice
-Il peut s’agir d’une perte pure et simple de clientèle : cela suppose que l’entreprise qui a
commis l’acte et celle qui a été victime ne sont pas dans le même secteur d’activité. La
clientèle perdue n’est pas récupérée par le coupable. On parle de « Concurrence Parasitaire ».
-Il peut aussi s’agir de transfert de clientèle : cela se produit souvent lorsque coupable et
victime sont dans le même secteur d’activité. La clientèle passe du fonds de commerce de la
victime au fonds de commerce de l’auteur.
Il faut que celui qui exerce l’action en justice apporte la preuve que le préjudice subi est
provoqué directement par un acte de concurrence déloyale. On part souvent d’indice pour
établir la preuve. On compare le chiffre d’affaires d’avant l’acte et celui d’après l’acte et on
pondère avec l’évolution du marché.
Lorsque le commerçant qui s’estime victime d’une action en concurrence déloyale saisit le
tribunal, il peut obtenir le paiement d’indemnités, il peut également obtenir du Juge injonction
au coupable de cesser l’action déloyale. Il peut même obtenir du Juge une publication dans la
presse de la condamnation aux frais du coupable. Toutes autres sanctions prévues par le Droit
Civil.
L’action en concurrence déloyale s’exerce indépendamment et en plus des autres actions
destinées à protéger la propriété intellectuelle. Ex : Quelqu’un imite les produits ou utilise le
nom commercial d’un autre et lui cause une perte de clientèle, il peut exercer l’action en
contrefaçon ou l’action destinée à assurer le nom commercial et en plus l’action en
concurrence déloyale. Le Juge peut aussi prononcer une astreinte pour assurer l’exécution de
la sanction.
Il s’agit :
1°) Du Journal qui enregistre au jour le jour les opérations courantes effectuées ;
2°) Du Grand Livre avec balance générale récapitulative ;
3°) Du Livre d’inventaire.
Ces Livres doivent être cotés et paraphés par le Président du Tribunal de commerce.Ils
doivent être tenus sans blanc ni altération. Ils doivent comporter le numéro d’immatriculation
au RCCM. Et si on s’en tient aux dispositions de l’AU, sont visés, le Journal et le Livre
d’inventaire.
- L’acte objet du litige doit être un acte de commerce et opposer deux commerçants.
A.2.2.Les techniques d’utilisation des livres
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Dans la perspective de sortir l’économie informelle qui bat son plein dans la quasi-
totalité des pays d’Afrique de l’illégalité et en vue de promouvoir l’entreprise individuelle, le
droit OHADA a institué à côté de la sphère d’acteurs économiques traditionnels, une nouvelle
catégorie d’acteurs que sont les « entreprenants ».
En effet, l’acte uniforme portant sur le droit commercial général détermine son statut
en le définissant (Section 1) et fixe les obligations qui lui incombent (Section 2) ainsi que le
régime de prescription applicable aux litiges nés à l’occasion de l’exercice de son activité
(Section 3).
L’article 30 de l’acte uniforme portant sur le droit commercial général définit l’entreprenant
comme « un entrepreneur individuel, personne physique qui sur simple déclaration prévue
dans le présent acte uniforme, exerce une activité professionnelle civile, commerciale,
artisanale ou agricole ».
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A la lumière de cette définition, « l’entreprenant doit absolument être une personne physique
et exercer à titre individuel. La société commerciale ne saurait acquérir la qualité
d’entreprenant ». Il s’agit en fait d’une personne exerçant une activité de petite dimension,
générant un modeste chiffre d’affaires. C’est pratiquement le cas « des mamans légumes » ou
« maraichères », «pousse-pousseurs » ou encore certains coiffeurs, couturiers. La catégorie
visée est celle qui regroupe une diversité d’activités souvent rangées dans le très vaste
domaine de l’informel.
Pour l’exercice de son activité professionnelle, l’entreprenant n’est pas tenu de se faire
immatriculer au registre du commerce et du crédit mobilier, mais plutôt de faire une simple
déclaration d’activité audit registre. Pour conserver son statut d’entreprenant, il ne doit pas
réaliser, pendant deux exercices successifs, un chiffre d’affaires annuel qui excède les seuils
fixés par l’acte uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des
entreprises.
Ces seuils sont fixés de la manière ci-après :
1. Trente million de FCFA (environ soixante mille dollars américains) pour les
entreprises de négoce ;
2. Vingt millions de FCFA (environ quarante mille dollars américains) pour les
entreprises artisanales et assimilées ;
3. Dix million de FCFA (environ vingt mille dollars américains) pour les entreprises de
service.
Paragraphe 2. Caractéristiques
Le statut de l’entreprenant est un nouveau statut dérogatoire par rapport aux avantages qu’il
offre à l’entreprenant.
Le statut de l’entreprenant permet à celui qui le choisit de bénéficier des avantages liés au
statut de commerçant et de l’allégement des contraintes. Il est dispensé de l’immatriculation
au RCCM. Il n’est donc pas commerçant. Et de manière générale, l’entreprenant est soumis
aux dispositions de l’AUDCG sauf dispositions contraires conformément à l’article 1er alinéa
2 de l’AUDCG. Ainsi les dispositions en matière de preuve et de prescription sont applicable
à l’entreprenant. En effet, deux avantages sont indiscutable à l’entreprenant : il s’agit de la
dispense d’immatriculation au RCCM et les allégements fiscaux.
Le premier avantage est évident puisque l’AUDCG ne soumet l’entreprenant qu’à une
obligation de déclaration sans frais. Tandis que les allégements fiscaux restent en réalité,
comme des avantages virtuels puisque l’AUDCG (Art. 30 al.6) se borne à demander aux Etats
parties de prendre des mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant.
-Les obligations comptables de l’entreprenant sont définies dans l’acte uniforme portant sur le
droit commercial général (§1), tandis que les obligations fiscales demeurent sous l’empire de
la législation interne de chaque Etat membre de l’OHADA (§2).
La fiscalité fait partie des matières qui échappent à l’architecture juridique de l’OHADA. Elle
et exclusivement réservée à la législation interne des Etats. Cela étant, il est donc du devoir de
chaque Etat partie de mettre en place un dispositif fiscal souple pour promouvoir l’émergence
du statut de l’entreprenant.
Section 3. La prescription
« Les obligations nées à l’occasion de leurs activités entre entreprenants, ou entre
entreprenants et non entreprenants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à
des prescriptions plus courtes. Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le
droit qu’elle affecte. Le régime de la prescription prévu aux articles 17 à 29 de l’AUDCG
s’applique à l’entreprenant. »
La création du RCCM est une des réformes particulièrement importantes réalisées par
l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général, de même que l’institution d’un système
centralisé d’inscription de toutes les sociétés commerciales et commerçant personnes
physiques, d’une part, et des sûretés sur les biens mobilier, d’autre part.
Le RCCM est donc considéré comme un élément essentiel pour garantir la sécurité
juridique dans les Etats membres de l’OHADA, notamment en conférant aux créanciers et aux
cocontractants potentiels de l’entreprise un accès facile aux informations fiables relatives au
statut juridique et à l’endettement de celle-ci.
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Le RCCM permet au tiers de disposer des informations sur tout ce qui se rapporte à la
vie et à l’activité du commerçant. Ce Registre reçoit l’immatriculation du commerçant, les
inscriptions relatives au nantissement du fonds de commerce, au nantissement du matériel,
des véhicules, des stocks, aux privilèges du Trésor Public, de la Douane et des Institutions de
Sécurité Sociale, à la Réserve de propriété, au contrat de Crédit-bail.
Il reçoit également les décisions intervenues dans les procédures collectives, les décisions
qui prononcent des sanctions patrimoniales contre les dirigeants, l’inscription des décisions de
réhabilitation, toutes les informations relatives à la vie du commerçant.
Il comporte :
1°) Un Registre d’arrivée qui mentionne dans l’ordre chronologique la date et le numéro de
chaque déclaration acceptée ainsi que les nom, prénoms, raison sociale ou dénomination
sociale du déclarant et l’objet de la déclaration.
2°) La Collection des dossiers individuels : ils sont tenus par ordre alphabétique.
Il contient les extraits de chaque dossier individuel et est tenu par ordre alphabétique.
A. L’Immatriculation.
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A.2.Les Modalités
Il faut déposer une demande d’immatriculation au greffe. S’il s’agit d’une personne
physique, c’est le greffe de la juridiction compétente dans le ressort de laquelle elle se trouve.
S’il s’agit d’une personne morale, c’est le greffe de la juridiction dans le ressort de laquelle se
trouve le siège social.
C.La Radiation
Pour exercer son activité commerciale, tout commerçant a besoin d’un certain nombre
de biens matériels ou immatériels qui lui permettront d’atteindre ses objectifs. C’est cet
ensemble de biens que l’on appelle le fonds de commerce. Il est régi par les articles 103 à 136
de l’AUDCG. La notion du fonds du commerce est essentielle dans la vie commerciale car
constitue le fondement du crédit entre les commerçants et les clients.
La location gérante est définie par le même article en son alinéa 3 comme « une
convention par laquelle le propriétaire du fonds de commerce, personne physique ou morale
en conserve la location à un gérant qui est une personne morale ou physique qu’il exploite à
ses risques assez dangereux ».
-La location-gérante constitue donc un bail dont l’objet est le fonds de commerce. A ce titre,
la qualité de commerçant passe du propriétaire du fonds de commerce au gérant.
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N.B. Dans le cadre d’une location-gérance, la seule obligation qui pèse sur le bailleur est
celle de l’avoir exploité lui-même durant au moins deux ans en tant que commerçant avant de
le mettre à la disposition du locataire-gérant. Mais ce délai peut être réduit à une année sur
décision de la juridiction compétente si le commerçant concerné est mis dans l’impossibilité
de l’exploiter.
Par ailleurs, plusieurs autres modes d’exploitation du fonds de commerce sont possibles
hormis l’exploitation autonome et l’exploitation par location-gérance, il s’agit notamment de :
-Le nantissement du fonds de commerce : entendu comme l’opération par laquelle un débiteur
consent à son créancier une garantie réelle accessoire dont le fondement porte sur le fonds de
commerce. Le commerçant offre notamment l’occasion d’un prêt qui lui ai consenti et son
fonds de commerce en garantie. C’est un gage adopté au bien particulier qui est le fonds de
commerce. L’hypothèque en droit est une opération qui consiste à garantir un bien immeuble.
Le nantissement du fonds de commerce est en réalité une hypothèque mobilière et porte sur la
clientèle, l’enseigne, le nom commercial, le droit de bail et la licence d’exploitation. Il peut
porter également sur d’autres éléments incorporels comme le brevet, la marque de fabrication,
les dessins et le modèle. Il doit être constaté par écrit et faire l’objet d’inscription.
N.B. Le droit OHADA organise le nantissement du fonds de commerce dans l’Acte Uniforme
portant organisation des suretés.
-L’apport à société du fonds de commerce : Il s’agit d’une opération qui ressemble à une
vente puisqu’elle réalise un transfert de propriété. L’apport est généralement rémunéré par les
parts sociales comme pour la vente d’un fonds de commerce. Et l’apport à société du fonds de
commerce nécessite aussi un écrit, une formalité de publicité car cet apport doit être
mentionné dans le registre de commerce et de crédit mobilier.
-La cession du fonds de commerce : C’est une opération qui consiste pour le propriétaire à
céder auprès d’une autre personne son droit de propriété sur le fonds de commerce. Elle peut
être réalisée par un acte sous seing privé ou par un acte authentique. Mais, quel que soit la
forme que prend l’acte de cession, il doit contenir certaines mentions suivantes : l’identité
complète des partie), la dénomination sociale pour les personnes morales, la forme juridique
et le siège, leurs activités, leurs numéros d’immatriculation au RCCM, l’origine du fonds de
commerce est le chiffre d’affaires. L’omission de telles mentions est sanctionnée par la nullité
de l’acte de cession. Et, dans le contrat de cession il sera clairement mentionné que le cédant
va mettre à la disposition du cessionnaire le fonds de commerce.
Section 1. Définition :
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Paragraphe 1. Le Commissionnaire
« Le commissionnaire est un professionnel qui moyennant le versement d’une commission, se
charge de conclure tout acte juridique en son propre nom mais pour le compte du commettant
qui lui donne mandat. ».
Etant donné que le commissionnaire agit pour le compte du commettant, « il est tenu
d’exécuter, conformément aux directives du commettant, les opérations faisant l’objet du
contrat de commission. Si le contrat de commission contient des instructions, le
commissionnaire doit s’y conformer, sauf à prendre l’initiative de la résiliation si la nature du
mandat ou les usages s’opposent à ces instructions.
S’il s’agit d’indications, le commissionnaire doit agir comme si ses propres intérêts étaient en
jeu, et en se rapprochant le plus possible des conseils reçus. Le commissionnaire doit agir de
la façon qui sert le mieux les intérêts du commettant et le respect des usages ».
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Paragraphe 2. Le Courtier
« Le courtier est un professionnel qui met en rapport des personnes en vue de faciliter ou
faire aboutir la conclusion de conventions entre ces personnes. »
Il revient que le courtier ne traite pas lui-même l’opération envisagée, il ne représente pas les
parties. Il exerce une activité d’entremise en servant de trait d’union entre des personnes
désireuses de conclure un contrat.
En matière de courtage, le principe est l’indépendance du courtier. Cependant, il est possible
de cumuler la qualité de courtier et celle de mandataire conformément à la convention des
parties. Dans cette hypothèse, l’existence du mandat doit être prouvée. Le courtier est alors
soumis au régime du mandataire.
Le courtier en sa qualité d’intermédiaire a l’obligation d’informer de manière exacte et
complète les futures contractantes sur l’opération qu’ils s’apprêtent à conclure. Les
informations requises dépendant en grande de la nature de l’opération projetée.
D’après cette disposition, il est reconnu à un agent commercial la possibilité de recourir à des
sous- agents commerciaux.
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1) Règles générales régissant les rapports entre les parties au contrat d’agence
commercial.
« - Le contrat entre l’agent commercial et son mandat est conclu dans l’intérêt commun des
parties.
- L’agent commercial et son mandat sont tenus, l’un envers l’autre, d’une obligation de
loyauté et d’un devoir d’information.
- L’agent commercial doit exécuter son mandat en bon professionnel ; le mandat doit mettre
l’agent commercial en mesure d’exécuter son mandat. »
Au regard de cette disposition, il se pose le problème de savoir ce qu’il faut entendre par
entreprises concurrentes ou produits concurrents. Si on donne une définition large aux termes
‘‘entreprise concurrente et produits concurrents’’, une telle définition ne serait pas à
l’avantage de l’agent commercial. Mais, les choses sont plus claires lorsque le contrat
d’agence commerciale renferme une clause d’exclusivité par laquelle l’agent commercial
s’interdit de passer des opérations pour son propre compte ou celui d’autres mandants. Il est
prévu que « lorsqu’une interdiction de concurrence a été convenue entre l’agent commercial
et son mandat, l’agent a droit à l’expiration du contrat à une indemnité spéciale. »
Dans le silence du contrat, l’agent commercial a droit à une commission conforme aux
usages pratiqués dans le secteur d’activités couvert par son mandat. En l’absence d’usage,
l’agent commercial a droit à une rémunération qui tient compte de tous les éléments qui ont
trait à l’opération. »Ces différentes possibilités de paiement de services de l’agent
commercial sont supplétives. Elles n’interdisent donc pas les parties à convenir d’une
rémunération fixe.
Il faut noter que le droit à la commission due à l’agent commercial naît au moment de
l’exécution de l’opération. Ceci permet de protéger le droit à rémunération de l’agent en le
mettant à l’abri de la carence du mandat.
« Le droit à la commission ne peut s’éteindre que s’il est établi que le contrat entre le tiers
(intermédiaire de commerce) et le mandant n’est pas exécuté en raison des circonstances
imputables à l’agent commercial ou en raison de circonstances indépendantes du
comportement du mandat »
compte du représenté produisent leurs effets dans le patrimoine de ce dernier. Une relation
directe s’établit entre le représenté et le tiers contractant.
Paragraphe 1.Nullité
L’absence et le dépassement du pouvoir sont sanctionnés par la nullité. Mais, cette nullité
peut être repoussée par la théorie du mandat apparent. Il a été d’ailleurs jugé que : « les actes
accomplis par un mandataire apparent sont opposables au mandant ».
Paragraphe 2. Ratification
La ratification vaut mandat ou complément de pouvoir. Il s’agit d’un acte unilatéral dont
l’objet est d’approuver l’acte accompli. La ratification opère rétroactivement.
Sauf si le tiers connaissait ou devait connaître l’existence de cette cessation. Mais, dans tous
les cas, c’est au mandant (représenté) qu’il appartient d’informer les tiers en cas de révocation
du mandataire. (Intermédiaire).
Paragraphe 2.Nonobstant la cessation du mandat, l’intermédiaire demeure habité à accomplir
pour le compte du représente ou de ses ayants droit les actes nécessaires et urgents de nature à
éviter tous dommages.
Le livre III de l’acte uniforme portant sur droit commercial général tel qu’adopté en
1997 organise la notion du bail en termes de bail commercial ; alors que celui révisé le 15
décembre 2010 régit le bail en termes de bail à usage professionnel ou bail professionnel dans
son livre VI.
L’acte uniforme portant sur le droit commercial général consacre une différence entre
le bail à usage professionnel et celui à usage d’habitation. Le bail professionnel obéit à un
régime juridique particulier dans le but de mettre le professionnel à l’abri des abus récurrents
qui caractérisent les contrats de location immobilière ordinaire.
Dans le cadre de cette section, nous aborderons d’abord les conditions relatives à la
conclusion et à l’exécution du bail professionnel ; ensuite celles en rapport avec son
renouvellement, sa cession ou sa sous-location et enfin les conditions liées à son extinction.
Le contrat de bail à usage professionnel obéit aux règles générales de formation de tout
contrat prévues à l’article du Code Civil congolais Livre III. Il s’agit : du consentement des
parties, de la capacité des parties à contracter, de la licéité de l’objet et de la cause.
Notons que le loyer est librement fixé par les parties, néanmoins il existe de loyer révisable
dans un délai d’au moins trois ans dans le souci de protéger l’activité commerciale sauf
stipulation contraire reconnue aux parties en vertu du principe de l’autonomie.
A. Renouvellement du bail
Le bailleur a le droit de céder son bail et le locataire de le louer à une autre personne.
Néanmoins, toute cession de bail doit être signifiée ou notifiée au locataire par le bailleur. Et,
toute sous-location doit être notifiée au bailleur par le locataire. Lors d’une cession, l’identité
complète du cessionnaire, son adresse, son numéro d’immatriculation au RCCM doit être
indiqué. Dans la pratique commerciale, en vue de protéger la clientèle du commerçant. Il est
demandé au bailleur de notifier à son locataire son intention de vendre (aliéner) son bien.
Celui-ci doit endéans un mois signifier soit son acceptation, soit son refus de l’offre.
N.B La sous location comptable ou partielle est interdite sauf stipulation contraire du
contrat de bail.
Le texte de l’acte uniforme révisé divise les procédures collectives en deux groupes, d’une
part nous avons les procédures préventives comprenant la conciliation et le règlement
préventif et, d’autre part, nous avons les procédures curatives constituées du
redressement judiciaire et de la liquidation des biens (article 1).
A. La conciliation
La conciliation est une procédure préventive, consensuelle et confidentielle, destinée à éviter
la cessation des paiements de l’entreprise débitrice afin d’effectuer, en tout ou en partie, sa
restructuration financière ou opérationnelle pour la sauvegarder. Cette restructuration
s’effectue par le biais de négociations privées et de la conclusion d’un accord de conciliation
négocié entre le débiteur et ses créanciers, grâce à l’appui d’un tiers neutre, impartial et
indépendant dit conciliateur (article 2).
Elle a pour objectif de trouver un accord amiable avec les principaux créanciers et
cocontractants du débiteur, en vue de mettre fin à ses difficultés (article 5-1).
La conciliation est donc une procédure non judiciaire antérieure à la cessation des paiements
caractérisée par son caractère confidentiel.
A.1. Procédure
Le président de la juridiction compétente est saisi par une requête du débiteur ou par une
requête conjointe de ce dernier avec un ou plusieurs de ses créanciers. Cette demande expose
ses difficultés ainsi que les moyens d’y faire face (article 5-2).
B. Le règlement préventif
Lorsque la juridiction compétente estime que le règlement préventif n’est pas justifié
et que la situation financière du débiteur ne justifie pas un tel traitement, elle rejette le
concordat et annule la décision de suspension des poursuites individuelles. Lorsque la
juridiction la juridiction estime que la situation du débiteur justifie cette procédure, elle rend
une décision de règlement préventif et homologue le concordat.
A. Le redressement judiciaire
Cette procédure est destinée à la sauvegarde de l’entreprise par le maintien de l’activité et à
l’apurement de son passif au moyen d’un concordat de redressement.
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Cette procédure est appliquée à tout commerçant personne physique ou morale en état
éventuel de cessation des paiements. Le débiteur en état de cessation de paiement doit en faire
une déclaration dans un délai de trente jours à compter de la date de cette cessation. Le
débiteur doit, quinze jours après la déclaration, déposer une proposition de concordat de
redressement. La décision prononçant le redressement judiciaire entraine comme conséquence
l’obligation pour le débiteur d’être assisté pour tous les actes concernant l’administration et la
disposition de ses biens.
Cette procédure est destinée à réaliser l’actif du débiteur pour apurer son passif. Cette
procédure s’applique aussi au débiteur en situation de cessation des paiements. La juridiction
qui constate cette cessation doit selon le cas prononcer le redressement judiciaire ou la
liquidation des biens. Celle-ci ne peut être prononcée s’il lui apparait que le débiteur n’a pas
proposé de concordat sérieux permettant son redressement et l’apurement de son passif. La
décision qui prononce la liquidation des biens implique la dissolution de l’activité et
dessaisissement pour le débiteur de la disposition de ses biens. Et, cette étape est présidée par
un liquidateur judiciaire.
N.B. La procédure d’alerte : c’est une prévention par information, elle consiste à organiser
l’information du chef d’entreprise afin de l’inciter à prendre des mesures adéquates pour
réagir et résoudre le problème.
Dans les entreprises, le traitement des difficultés pourrait être plus efficace s’il intervient de
façon précoce .C’est pour éviter que la situation de l’entreprise ne s’aggrave au point de la
conduire à l’état de cessation des paiements que les personnes préoccupées par son sort
doivent « tirer la sonnette d’alarme » afin d’éviter l’inertie ou l’insouciance des chefs
d’entreprise et les mettre devant leur responsabilité en cas de faillite.
Le droit d’alerte est reconnu aussi bien aux commissaires aux comptes qu’aux associés qui
pourraient attirer la vigilance des acteurs de l’entreprise sur des faits de nature à
compromettre la continuité de l’exploitation c’est-à-dire des indices de difficultés.
-Des contestations entre toutes personnes relatives aux actes de commerce, en ce compris les
actes relatifs aux sociétés commerciales, aux fonds de commerce, à la concurrence
commerciale et aux opérations de bourse ;
-Des actes mixtes si le défendeur est commerçant;
-Des litiges complexes comprenant plusieurs défendeurs dont l'un est soit caution, soit
signataire d'un chèque bancaire, d'une lettre de change ou d'un billet à ordre ;
-Des litiges relatifs au contrat de société ;
-Des faillites et concordats judiciaires.
Il connaît, en matière de droit pénal, des infractions à la législation économique et
commerciale, quel que soit le taux de la peine ou la hauteur de l'amende.
C’est la compétence du TRICOM pour les actes de commerce ou mixtes qualifiés tels
par la loi, et pour les litiges entre commerçants nés de l'exercice de leur fonction, mais un non
commerçant ayant posé un acte qualifié commercial selon loi est par conséquent justiciable
devant le juge de commerce, si l'acte avait pour but un intérêt pécuniaire et affichait une
fréquence répétée. Cette position est largement reprise par la jurisprudence, mais aussi par la
doctrine se basant sur la théorie de la commercialité objective.
Le Tribunal de Commerce est saisi par requête verbale ou écrite ou par assignation
conformément à l'article 2 du code de procédure civile.
L'article 19 recourt à la procédure civile. C'est à comprendre que toutes les mentions
exigées par l'article 2 du code de la procédure civile, sont reprises : noms patronymiques,
adresse ou domicile du défendeur, l'objet du litige, lieu et date de l'audience, nom du tribunal
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Pour les personnes physiques, les jurisprudences françaises et belges retiennent plus
l'adresse professionnelle du commerçant personne physique en matière de conflit commercial.
Mais la pratique permet aussi que l'on assigne le défendeur même en reprenant son domicile
privé. L'essentiel étant de signifier qu'il s'agit bien de commerçant en reprenant les
informations nécessaires : immatriculation au nouveau registre de commerce. Pour les
sociétés commerciales, l'on soutient qu'il suffit d'indiquer le siège social de la société ou les
noms des personnes chargées de la gérance (SPRL), de l'administration et de la direction
(SARL oui SA).