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INTRODUCTION GENERALE
Le droit commercial est une branche du droit privé dont les règles sont
précisées par la loi ; il est de ce fait considéré comme un droit d’exception par
opposition au droit civil qui est le droit commun, duquel il s’est détaché sans
toutefois en être totalement autonome : application de l’article 1240 du code
civil de 2018 relatif à la responsabilité extracontractuelle en matière
commerciale, la définition de la notion du contrat, … sont autant d’exemples
qui consacrent l’interdépendance ou l’ingérence du droit civil dans le droit
commercial.
Paragraphe I : Définition
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la loi a libéré, mais elle a isolé, avait-on affirmé; elle fit alors du droit
commercial le droit des actes de commerce et du commerçant celui qui
accomplit des actes de commerce : on parle de la conception objective. De
façon générale, conception subjective et conception objective définissent
ensemble le droit commercial comme étant le droit des commerçants et des
actes de commerce.
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Certains principes gouvernent l’activité commerciale qui vont particulariser
les règles du droit commercial par rapport au droit civil, droit commun; on peut
citer entre autres principes, la rapidité des opérations commerciales et la
sécurité du commerce et du crédit.
Par exemple, le juge peut valablement trancher un litige dans son cabinet
par le biais des ordonnances sur requête, en référée ou en injonction de payer.
Comme toute autre branche juridique, le droit commercial est aussi issu des
mêmes sources mais ici elles sont marquées par la particularité des opérations
commerciales. Ainsi il en est de la loi, des usages et de la jurisprudence.
A- La loi
On entend ici par loi non seulement la constitution, les accords ou traités
internationaux mais aussi dans une moindre mesure, les règlements.
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la reprise de la loi Le Chapelier telle qu’elle a été votée après la Révolution
française en 1789.
B- Les usages
Les usages jouent aussi un rôle important en matière commerciale
surtout lorsqu’ils sont qualifiés d’usages de droit ou à proprement parler
d’usages commerciaux. On appelle ainsi des pratiques qui se sont imposées il y
a longtemps dans certains domaines commerciaux ; ils constituent pour le droit
commercial ce que la coutume représente pour le droit civil. Ils ont donc un
caractère impératif et peuvent déroger à une loi, même à une loi impérative
civile.
A côté des usages de droit, il existe des usages de fait encore appelés
usages conventionnels. Dans ce cas, les parties décident par une convention de
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se conformer à une certaine pratique. Il s’agit de clauses habituelles insérées
dans les contrats de manière constante et généralisée. Il a un caractère
supplétif i.e. ne s’appliquant qu’à défaut de volonté contraire exprimée par les
parties. Lorsque ces dernières ont la qualité de commerçant, le silence en vaut
adoption.
L’usage peut être prouvé par une attestation délivrée par une autorité
compétente, la chambre du commerce par exemple. Cette attestation est
appelée un parère.
C- La jurisprudence
Elle est demeurée un ensemble de décisions suffisamment concordantes
rendues par les juridictions mais ici, elle est particulière en ce qu’elle est liée à
l’originalité du droit commercial.
A- La compétence
Il faut distinguer entre compétence d’attribution et compétence
territoriale :
En matière d’acte mixte, c’est-à-dire lorsque le même acte est civil pour
l’une des parties et commercial pour l’autre, le demandeur commerçant
va assigner le défendeur non commerçant devant la juridiction de droit
commun i.e. le tribunal civil tandis que le demandeur non commerçant
jouira d’une option de juridiction.
1- La procédure ordinaire :
Le tribunal de commerce se compose d’un président, d’un vice-président et des
juges, assistés par des greffiers dont le chef. Il comprend deux chambres dont
l’une pour les petits litiges i.e. ceux dont le taux est inférieur à un million de
francs CFA en capital ou à cent mille francs CFA en rente ou prix de bail
Dans tous les cas le juge se prononce à l’issu d’un débat contradictoire et la
décision est susceptible des divers recours ordinaires. Quant au litige relatif aux
Actes uniformes de l’OHADA, le pourvoi est pendant devant la cour commune
de justice et d’arbitrage (CCJA)
A- La convention d’arbitrage
Il s’agit de l’accord entre les parties au litige et qui consiste en la désignation
par elles des personnes dénommées arbitres qui vont procéder au règlement
du différend les opposant. Suivant les cas, on en distingue deux formes.
c- La sentence arbitrale
C’est la décision rendue par un arbitre ; mais avant toute signature, le projet
de la sentence est soumis à la CCJA qui ne peut y apporter que des
modifications de pure forme.
- Sept juges élus pour un mandat de neuf ans une fois renouvelable.
- Un président, élu pour une durée de trois ans six mois sans que
cette durée n’excède celle de son mandat en tant que membre de
la cour. Le président rééligible, dirige les travaux et contrôle les
services de la cour. Il est assisté de deux vice-présidents élus.
La CCJA siège en formation plénière ou en chambre. La procédure y est
écrite, contradictoire et l’audience publique. Les juges sont aidés par un greffier
en chef nommé par le Président de la cour pour une durée de sept ans.
La CCJA est compétente pour connaitre des litiges relatifs à l’application des
Actes uniformes de l’OHADA. Sa saisine suspend toutes procédures de
cassation engagées devant une juridiction nationale. Elle est une juridiction de
droit et est saisie par un pourvoi.
- Le commerçant
- Le fonds de commerce
- Les contrats commerciaux
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CONTRÔLE DE MES CONNAISSANCES
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Partie I :
LE COMMERÇANT
CHAPITRE PREMIER
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Les actes de commerce par nature sont ceux que la loi prévoit pour avoir
la qualité de commerçant. Mais de façon générale, il existe d’autres actes de
commerce.
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Il s’agit d’actes dont la commercialité est déterminée par le législateur
lui-même, quelle que sera la qualité de son auteur ; selon la loi, on
distingue alors la lettre de change, le billet à ordre et le warrant.
Pour qu’il y ait acte de commerce par la théorie de l’accessoire, il faut deux
conditions essentielles : d’une part l’acte doit être accompli par un
commerçant et d’autre part, pour les besoins de son commerce. L’application
peut se faire dans les situations contractuelles comme dans les situations
extracontractuelles.
NB : Lorsque l’acte est commercial pour l’un et civil pour l’autre, ce même acte
est qualifié d’acte mixte. Ok lui applique suivant les cas soit le régime unique ;
soit le régime dualiste. Dans le premier cas, la même règle s’applique aux
auteurs de l’acte, il en est ainsi du délai de prescription qui est de cinq ans
pour les actes mixtes.
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Les actes de commerce par nature doivent être accomplis à titre de
profession, ce qui veut dire d’une part qu’il faut que ces actes permettent au
commerçant d’y tirer ses revenus de subsistance et d’autre part qu’il doit s’agir
d’une répétition d’actes et non d’un acte isolé.
Les intermédiaires de commerce qui agissent pour autrui mais en leur nom
et pour leur compte, sont qualifiés de commerçants. (Cf. article 170 de l’Acte
uniforme relatif au droit commercial général). C’est le cas du courtier, du
commissionnaire et des agents commerciaux.
A- La définition de l’entreprenant
Selon l’Acte uniforme relatif au droit commercial général, l’entreprenant
« est un entrepreneur individuel, personne physique qui sur simple déclaration
prévue dans le présent Acte uniforme exerce une activité civile, commerciale,
artisanale ou agricole ». Il est précisé dans le même acte que l’entreprenant ne
doit pas avoir un chiffre d’affaires annuel dépassant un seuil déterminé par
chaque Etat membre ; mais si c’est le cas pendant deux années consécutives,
l’entreprenant doit au premier jour de la nouvelle année et avant la fin du
premier trimestre requérir les charges relatives à l’exercice de la profession
commerciale.
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Certaines professions bénéficient des mêmes avantages que la
profession commerciale ; généralement assimilée à une profession civile, il
s’agit particulièrement de la profession artisanale, de la profession libérale et
de la profession agricole. D’ailleurs la loi semble de plus en plus associer ces
dernières à la profession commerciale.
A. L’activité artisanale
Selon ce code, l’artisan, personne physique est « toute personne
exerçant à titre individuel en son nom et pour son propre compte une activité
artisanale qui peut être toute activité d’extraction, de production, de
transformation de biens ou de prestation de service exercée à titre principal ou
accessoire par une personne physique dont la maitrise technique et le savoir-
faire requiert un apprentissage ou une formation assortie d’une pratique du
métier et où le travail et l’habilité manuelle occupent une place prépondérante
et où le mode de production pouvant inclure des machines et outillage simples
ne débouche pas sur une production automatisée ». L’artisan peut se faire
aider par les membres de sa famille et toutes personnes à sa charge dont le
nombre n’excède dix (10) par des apprentis, par des employés (moins de 5).
A. L’incapacité juridique
L’exercice de la profession commerciale entraine l’accomplissement
d’actes de commerce par nature. Ces derniers sont considérés comme des
actes de la vie juridique et à ce titre, ils doivent être accomplis par une
personne jouissant de sa capacité juridique. D’ailleurs le législateur
communautaire a précisé que : « Nul ne peut accomplir les actes de commerce
à titre de profession habituelle s’il n’est juridiquement capable d’exercer le
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commerce.» Il serait donc difficile à un incapable d’exercer la profession
commerciale.
A. Les incompatibilités
L’exercice de certaines professions ne peut pas être cumulé avec la
profession commerciale. On parle d’une incompatibilité et au titre de ces
professions, on peut citer les fonctionnaires et professionnels des collectivités
publiques ou des entreprises publiques, les officiers ministériels et auxiliaires
de justice, les experts comptables agrées ou comptables agréés, les
commissaires au compte et les commissaires aux apports etc., les militaires et
toutes autres professions dont l’exercice fait l’objet d’une règlementation
interdisant le cumul avec l’exercice de la profession commerciale.
Il faut enfin préciser que la loi interdit certains commerces tels que celui de la
drogue, des armes et de tout ou partie du corps humain.
3- Les autorisations
Dans la pratique, certains commerces sont réglementés ou soumis à des
autorisations préalables sous la forme d’une licence ou d’un agrément de
l’autorité (débit de boissons, cabines téléphoniques), ou même de l’exigence
d’un diplôme comme c’est le cas des pharmaciens, opticiens, agences de
voyage, ...
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En outre, l’étranger sur le territoire togolais ne pourrait y exercer la profession
commerciale que lorsqu’il dispose d’une autorisation préalable et d’un titre de
séjour ou d’un visa d’entrée ; mais s’il existe une convention d’établissement
entre Etats, cette dernière condition n’est plus de rigueur.
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Contrôle de mes connaissances
4- Quelle est la nature juridique des ordures déposées par la Sarl CHISO sur
le terrain du sieur BRAD ? Justifiez votre réponse.
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Chapitre II :
Il faut rappeler ici qu’il s’agit d’obligations qui pèsent sur un commerçant et
non d’une des conditions qui permettent d’en avoir la qualité ; d’ailleurs ces
conditions sont déjà expressément prévues par le législateur communautaire.
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De nos jours la demande à une immatriculation peut se faire par voie
numérique mais à la condition que cette demande puisse être transmise et
reçue par cette voie par leur destinataire. En outre et pour que cette procédure
soit juridiquement valable et servir de preuve, la loi exige la fiabilité du procédé
technique qui garantit l’origine du document envoyé et son intégrité au cours
des traitements et transmissions. Un Comité technique de normalisation des
procédures électroniques a été institué au sein de l’OHADA à cet effet.
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- permettre l’accès des assujettis et des tiers aux informations conservées
par les fichiers;
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- Les mentions mensongères ou inexactes sont passibles d’une amende
pour irrégularité.
Pour finir, on doit retenir qu’au delà de ces deux obligations essentielles,
le commerçant doit aussi disposer d’un compte en banque ou d’un compte
postal, respecter les lois de la concurrence loyale et libre, établir des factures,
payer des impôts, ...
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AI-JE BIEN MAITRISE CE CHAPITRE DE MON COURS ?
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Partie II :
LE FONDS DE COMMERCE
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Chapitre premier :
A- Le nom commercial
Le nom commercial est l’appellation sous laquelle le commerçant,
personne physique exploite son fonds de commerce. Il ne doit pas être
confondu avec la dénomination sociale qui détermine le nom d’une société
commerciale.
Le nom commercial doit figurer sur tous les documents en rapport avec
les tiers (clientèle, cocontractants) et est publié au RCCM. Il est protégé contre
l’usurpation et ceci par une action en concurrence déloyale.
C- Le nom de domaine.
On appelle ainsi le nom qui sert à désigner un site internet. Comme le
nom commercial et l’enseigne, il s’agit aussi d’un élément de ralliement de la
clientèle qui a une valeur patrimoniale.
Le nom de domaine est protégé mais pour cela, son titulaire doit en faire
le dépôt légal auprès des organismes spécialisés en la matière.
Les éléments corporels du fonds sont ceux qui ont une existence
matérielle. Outre les installations, les aménagements et les agencements, on
distingue d’une part le matériel et l’outillage et d’autre part les marchandises.
A- Le matériel et le mobilier
Ce sont des biens meubles qui servent à la production, à l’exploitation ou
à l’entretien du fonds de commerce.
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Il s’agit ici des éléments corporels considérés avant ou après la
production. Avant la production, il s’agit de matières premières et après la
production de produits finis, destinés à la vente.
A- Le droit au bail
Le commerçant n’ayant pas un local pour l’exploitation de son commerce
doit en chercher et doit être rassuré du maintien de sa clientèle. Ainsi la loi lui
procure un certain nombre d’avantages qualifié du droit au bail, issu de ce
qu’on appelle aujourd’hui le bail à usage professionnel. En effet, on entend par
cette expression « toute convention écrite ou non entre une personne investie
par la loi ou une convention du droit de donner en location tout ou partie d’un
immeuble ... et une autre personne physique ou morale permettant à celui-ci,
le preneur d’exercer dans les lieux loués avec l’accord de celle là, le bailleur,
une activité commerciale, industrielle, artisanale ou toute autre activité
professionnelle. »
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La sous location : Il est interdit sauf signification au bailleur de sous-louer
tout ou partie du local. Lorsque le bailleur est d’accord sur la sous location, un
avertissement par un simple écrit serait suffisant ; le bailleur peut alors
augmenter le prix du loyer en fonction du prix principal.
C- Le patrimoine informationnel
L’avènement de l’informatique dans le domaine de l’entreprise a donné
naissance à un ensemble d’éléments n’ayant pas une existence matérielle mais
qui pourtant a une valeur économique non négligeable au sein d’une
entreprise : c’est la valeur financière de l’entreprise, qualifiée de patrimoine
informationnel. Il se compose d’actifs technologiques, de techniques
commerciales et modes d'accès à la clientèle, et du potentiel organisationnel et
relationnel.
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AI-JE BIEN MAITRISE CE CHAPITRE DE MON COURS ?
9- Qu’est ce qu’un immeuble par destination ? Dans quel cas ses conditions
peuvent-elles intéresser le fonds de commerce ?
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Chapitre deuxième
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particulière au RCCM. Il faut aussi que les éléments en nantissement ne soient
pas des immeubles par destination.
Cependant le nantissement ne porte pas sur les marchandises, les
créances.
Le nantissement du fonds de commerce est un acte authentique ou sous
seing privé enregistré au RCCM qui doit comporter les parties et leur qualité,
les éléments du fonds nanti, le lieu de la situation du fonds et les éléments
d’identification de la créance garantie.
Le débiteur qui voudra déplacer le fonds nanti doit en informer le créancier.
Lorsque celui-ci craint une diminution de la valeur du fonds, il peut demander
la déchéance du terme ; mais dans le cas où il accepte, l’inscription doit être
faite en marge de l’inscription initiale.
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Le locataire gérant est encore appelé gérant libre. Il a la qualité de
commerçant en ce qu’il exploite à titre de profession le fonds de commerce,
exploitation considérée comme un acte de commerce par nature; quant au
bailleur, il cesse d’être commerçant mais garde son immatriculation au RCCM,
en ce qu’il demeure toujours propriétaire du fonds.
Le gérant libre doit être distingué du gérant salarié et du gérant
succursaliste.
Elles portent sur les conditions de validité d’un contrat, sur les mentions
obligatoires et sur la publicité.
Tout d’abord et en tant que contrat, les parties à la cession doivent y
consentir sans aucune altération, sous peine de nullité de la cession ; jouir de
leur capacité juridique. La cession doit avoir un objet, ici le fonds de commerce.
Ensuite la cession du fonds de commerce doit se présenter sous la forme
d’un acte authentique ou sous-seing privé et comporter des informations
obligatoires telles que :
1- L’état civil complet des parties et leurs activités
2- Le numéro d’immatriculation au RCCM des parties
3- L’origine du fonds, s’il y a lieu
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4- L’état des privilèges, nantissements et inscriptions grevant le
fonds
5- Le chiffre d’affaires réalisé au cours de chacune des trois
dernières années d’exploitation
6- Les résultats commerciaux réalisés depuis trois ans
7- Le bail, sa date, sa durée, le nom et l’adresse du bailleur et du
vendeur s’il y a lieu
8- Le prix convenu entre les parties
9- La situation et les éléments du fonds vendu
10- Le nom et l’adresse du notaire ou de l’établissement
bancaire servant de séquestre en cas de vente par acte sous
seing privé.
Le défaut d’une de ces mentions ou leur inexactitude entraine dans le
délai d’un an la nullité de la cession.
Enfin l’acte de cession certifié conforme par les parties est déposé en une
copie au RCCM. Celles-ci vont procéder aux mentions modificatives audit
registre. A la diligence de l’acquéreur, la vente doit être publiée dans un
délai de quinze (15) jours francs au JAL du lieu où le cédant s’est inscrit au
RCCM.
Il faut rappeler que le vendeur qui ne s’est pas fait irradié dans la
quinzaine de la publicité sera solidairement tenu des dettes avec son
successeur.
Les insertions peuvent être fausses ou incomplètes ; leur sanction relève
de l’appréciation souveraine du juge. Cependant en l’absence de publicité,
la vente n’est pas nulle mais elle est inopposable aux tiers.
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Les parties au contrat sont le cédant et le cessionnaire. Il s’agit entre elles
d’un contrat synallagmatique c'est-à-dire qui fait naitre des obligations
réciproques.
1- La protection du cédant
Le cédant est protégé contre le non-paiement du prix. Il bénéficie d’une
action en résolution et d’une action en conservation. Il dispose en outre d’un
privilège.
b- Le privilège du vendeur
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Il fait appel tout simplement au droit de suite et au droit de préférence que
le cédant pourrait exercer en cas de revente du fonds et ceci après avoir fait
inscrit la vente et son privilège au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
2- La protection du cessionnaire
Le cessionnaire ne court pratiquement pas de risque sauf à demander
l’annulation de la vente pour vice ou pour atteinte aux mentions obligatoires.
On parle d’une action rédhibitoire.
a- L’opposition
Le créancier opposant adresse par un acte d’huissier un document au
séquestre, à l’acquéreur et au greffe du tribunal compétent attestant ainsi
l’existence de sa créance. Cette opposition demeure jusqu'à ce que sur
demande du créancier, le juge ordonne le versement du prix.
b- La surenchère
Tout créancier nanti, privilégié ou opposant qui estime une sous-évaluation
du fonds de commerce, demande la vente du fonds aux enchères publiques au
prix considéré comme réel ; mais si cette vente n’a pas eu d’adjudicataire, le
créancier doit se porter en enchérisseur pour le prix initial majoré du sixième
de sa valeur. On parle de la surenchère du sixième.
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AI-JE BIEN MAITRISE CE CHAPITRE DE MON COURS ?
2- Dans quel cas les éléments nantis d’un fonds de commerce doivent être
particulièrement mentionnés au RCCM ?
9- Par quels moyens peut-on protéger ceux à qui le propriétaire d’un fonds
cédé doit de l’argent ?
10- A quoi peut être utile dans la vente d’un fonds de commerce entre
les seules parties l’établissement servant de séquestre ?
11- Que doit-on entendre par une action résolutoire du cédant d’un
fonds de commerce ?
14- Donnez trois phrases dans ce chapitre qui auraient retenu votre
attention et dites ce pour quoi ?
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Troisième partie :
Le contrat a déjà fait l’objet d’étude en droit civil. Il s’agira ici d’étudier
les contrats spécifiques au droit commercial en faisant ressortir leurs
particularités tant sur la forme que sur le fond. Dans le sens de ce cours, on
aura d’une part les contrats de transport de marchandises par route, le contrat
de gage commercial et le contrat de vente commerciale qui sont des contrats
commerciaux réglementés et d’autre part le contrat de société commerciale.
Chapitre I :
LES CONTRATS COMMERCIAUX REGLEMENTES
Les conditions sont d’abord celles de tout contrat. Mais au-delà on peut
retenir deux autres conditions, la nécessité d’un document et le caractère
commercial de ce contrat.
Comme tout contrat, le contrat de transport répond aux conditions de
validité : le consentement non vicié des parties, la capacité juridique de ces
dernières, un objet qui consiste dans le déplacement d’une marchandise et une
cause licite et morale.
Le contrat de transport en matière commerciale peut se fonder sur le
principe du consensualisme. Cependant il est exigé un document qui fait foi
jusqu’à preuve du contraire. C'est la lettre de voiture dont la forme simple est
la feuille de route. La lettre de voiture est un document établi en un original et
au moins en deux copies et qui constate et matérialise le contrat de transport
entre les parties ; le destinataire aussi y adhère dès l’acceptation de la livraison
de la marchandise. Elle en détermine les conditions et la composition de la
marchandise transportée, sans toute fois les remplacer comme le
connaissement. Concrètement elle comporte des mentions obligatoires telles
que l’identité de l’expéditeur et du destinataire, le lieu et la date de la prise en
charge de la marchandise, le mode d’emballage, l’itinéraire à suivre, le tarif
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appliqué, le nombre de colis, etc. L’original est remis à l’expéditeur, une copie
est gardée par le transporteur et l’autre remise au destinataire.
Le transporteur accomplit des actes de commerce par nature à titre de
profession. Il est ainsi un commerçant et il doit disposer des moyens pouvant
lui permettre d’exercer convenablement sa profession. Il doit alors disposer
d’un moyen de locomotion adapté à la marchandise transportée.
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A- Le domaine de la responsabilité du voiturier
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matériel et le gage commercial. Dans ce dernier cas il en est ainsi lorsque le
gage a un objet commercial i.e. lorsque la dette garantie est commerciale.
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agriculteur ou un artisan, des matières premières, des marchandises et des
objets fabriqués.
Lorsque la marchandise, la matière première ou l’objet fabriqué est
déposé au magasin général, le dépositaire qui est une personne assermentée
près la cour d’appel de sa compétence, délivre un document tiré d’un registre à
souche, coté, numéroté et paraphé appelé récépissé warrant.
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AI-JE BIEN MAITRISE CE CHAPITRE DE MON COURS ?
1- Après avoir déterminé des neuf Actes Uniformes de l’OHADA celui qui
intéresse le contrat de transport de marchandises, donnez son champ
d’application ?
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