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M. KRAHIBOUE
INTRODUCTION
Pour répondre à cette question, deux conceptions du droit commercial avaient été
développées : l'une dite subjective, l'autre dite objective (l).
Les deux étant insuffisantes, il convient de les mélanger pour mieux cerner la
définition du droit commercial (II).
A / La conception subjective
Selon cette conception subjective, le droit commercial est le droit applicable à ceux
qui font le commerce, c'est à dire les commerçants. Elle se prévalait de la profession
; en effet, disait-on, la plupart des actes juridiques que font les commerçants sont
exactement les mêmes que ceux qui sont accomplis dans la vie civile. Par conséquent,
s'ils ont la nature d'actes de commerce, cela ne peut être que du seul fait de la qualité
de leur auteur. Cette conception se heurtait à des objections :
- Ensuite, des non commerçants peuvent accomplir des actes qui, par nature ou
par la forme sont commerciaux. Ce faisant, on aboutissait à la conception objective.
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B / La conception objective
Selon cette conception le droit commercial est le droit applicable aux opérations de
commerce, c'est-à-dire aux actes de commerce. En effet, celle-ci se prévalait d'une
idée simple : « compte tenu de l'égalité civile, si un code de commerce a été rédigé,
c'est qu'il était appelé à régir non pas une classe particulière de sujet de droit, mais
une catégorie d'actes ». D'ailleurs disait-on, il s'agissait d'un code de commerce et
non d'un code de commerçant.
Cette conception est également insuffisante. En effet, tous les actes juridiques n'ont
pas une nature déterminée par leur forme ou pas leur objet ; il faut alors considérer
pour quel fait ils ont été effectués. Pour ce faire, il fallait analyser l'activité
économique des parties en présence pour dire s'ils sont commerciaux parce que fait
par des commerçants. On retrouvait alors la conception subjective ; d'où le mélange
des deux pour pouvoir définir le droit commercial.
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I / Les sources classiques du droit commun
A / La loi
La loi désigne aussi les actes votés par le parlement. Elle désigne également les actes
ratifiés par le parlement c'est-à-dire les traités internationaux. En effet, les Etats
africains de la zone franc ont signé un traité ratifié par l'Etat de Côte d'Ivoire créant
une organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires
(OHADA). C'est ce droit qui est en vigueur en Côte d'Ivoire. Conformément à ce
traité, les Etats partis vont adopter les textes désignés sous la terminologie « d’acte
uniforme ». Comme actes uniformes actuellement applicables en matière
commerciale, nous avons l'acte uniforme portant droit commercial général, ainsi que
l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt
économique.
B / La jurisprudence
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A / L'usage conventionnel ou de fait
Si l'usage de fait ne s'applique pas, il faut que les parties le mentionnent dans leur
convention ; dans le silence de la convention, l'usage conventionnel s'applique. Si les
parties ne sont pas de la même profession, l'usage conventionnel ne s'applique à une
partie que si elle en a eu connaissance et l'a expressément accepté.
Celui qui se prévaut d'un usage conventionnel doit prouver l'existence et le contenu
de cet usage. Enfin, la violation de l'usage conventionnel par le Juge ne donne pas
ouverture à cassation puisque c'est une question de fait qui relève de l'appréciation
souveraine des Juges de fonds.
Il se forme de façon identique à l'usage conventionnel ; mais n'est pas admis par
interprétation de la volonté des parties. Il s'impose par lui-même comme une norme
objective et s'applique soit dans le silence de la loi, soit pour compléter la loi. Si c'est
une loi supplétive, l'usage de droit peut la remplacer ; si la loi est impérative (les
parties ne peuvent y déroger), l'usage de droit ne peut la remplacer.
L'usage de droit est consacré par l'acte uniforme en son article 207 alinéa 2 en ces
termes : « sauf conventions contraires des parties, celles-ci sont réputées s'être
tacitement référées dans le contrat de vente commercial aux usages professionnels
dont elles avaient connaissance ou auraient dû avoir connaissance, et qui dans le
commerce sont largement connues et régulièrement observées par les parties à des
contrats de même nature dans la branche commerciale considérée ». L'usage de droit
permet de déroger à des dispositions impératives de droit civil. Ainsi, la solidarité est
présumée en matière commerciale contrairement aux dispositions de l'art 1202 du
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code civil. Cependant, elles ne peuvent déroger à une loi commerciale ayant un
caractère impératif.
Dans le cours d'une contestation, la preuve de L'usage de droit n'a pas à être rapportée
par celui qui l'invoque, car le juge doit le connaître et l'appliquer comme la loi elle-
même.
C'est pourquoi la doctrine soutient que la violation d'un usage de droit par le Juge
constitue la violation d'une règle de droit et qu’en conséquence, la Cour suprême
devrait casser la décision rendue.
Sujet : Les usages en droit commercial ont-ils une force juridique et une autorité
? Justifiez votre réponse
Les sources du droit commercial sont d’une part les sources classiques : la loi, la
jurisprudence et la doctrine. D’autre part, les sources spécifiques au droit commercial
qui sont les usages qui représentent ici notre préoccupation.
Les usages sont des comportements, des règles non écrites, professionnelles et
répétées. La pratique commerciale a fait naître certaines règles que le législateur n'a
pas érigé en règles légales, mais n'en sont pas moins obligatoires : ce sont les usages.
En effet, les relations continues entre les membres d'un domaine d'activité donné
donnent naissance à un ordre juridique crée par eux-mêmes ;
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Certes l'article 207 alinéa 1er de l'acte uniforme précise que : « Les parties sont liées
par les usages auxquels elles ont consenti et par les habitudes qui se sont établies dans
leurs relations commerciales » ;
- Les usages conventionnels sont utilisés dans les contrats entre les parties,
lorsqu'il y a un manque ; ils tirent donc leur autorité des contrats. Ils ont un caractère
supplétif, c'est-à-dire qu'ils sont utilisés lorsque les deux parties sont d'accord.
Lorsque les deux parties sont commerçantes, il n'y a pas de problème. Le problème se
pose lorsqu'il s'agit d'un commerçant et d'un non commerçant car l'un voudrait
imposer un usage conventionnel à l'autre. En cas de litige, les usages conventionnels
doivent être prouvés.
- Les usages de droit ont quant à eux, ont un caractère impératif : ils imposent un
comportement unique ; ils s'appliquent à tout le monde, même à ceux qui l'ignorent.
Ex : dans le code de conduite, tout le monde doit respecter le feu rouge. Les usages
de droit font échec au droit civil, même impératif ; ils n'ont pas être prouvé ; ils font
l'objet d'un contrôle de la part de la Cour suprême qui censure sa violation.
En définitive, nous pouvons dire que les usages en droit ont une force juridique qui
diffère selon qu'il s'agit d’usage conventionnel ou d'usage de droit.
Le commerçant est toute personne qui accomplit des actes de commerce à titre de
profession habituelle, en son nom et pour son propre compte. Il suit de là que pour
être commerçant il faut nécessairement accomplir des actes de commerce. Cependant
dans certains cas, l'accomplissement des actes de commerce n'est pas nécessaire pour
être commerçant. C'est le cas de certaines sociétés commerciales en raison de leur
forme (les SARL et les SA).
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2- L'acte de commerce est-il nécessairement accompli par un commerçant ?
Un acte de commerce est un acte juridique accompli soit dans un but de profit, soit un
acte d'entremise dans la circulation des biens, soit dans le cadre d'une entreprise
spécialement organisée pour l'accomplir. L'acte de commerce ainsi défini peut-être
accompli par des commerçants ou des non-commerçants. Par exemple, les actes de
commerce par nature ont un caractère commercial qui ne dépend pas de celui qui
l'accomplit. En revanche, les actes subjectifs ne peuvent être accomplis que par des
personnes ayant la qualité de commerçant. On citera par exemple les actes
accessoires.
Est commerçant, toute personne qui accomplit des actes de commerce à titre de
profession habituelle et à son nom propre et pour son propre compte. Cette définition
du commerçant ne fait pas apparaître l'inscription au registre de commerce comme
étant une condition d'acquisition de la qualité de commerçant ; de sorte qu'on peut
être commerçant et ne pas être inscrit au registre du commerce ; comme aussi on peut
être inscrit au registre du commerce sans être commerçant. L'inscription au registre
du commerce est une présomption acquisitive de la qualité de commerçant.
La loi n'a pas donné une définition de l'acte de commerce ; cependant, la doctrine et
la jurisprudence ont essayé de le définir en utilisant à la fois les critères juridiques et
des critères économiques. Ainsi donc, l'acte de commerce est un acte d'entremise dans
la circulation des richesses fait dans un but spéculatif.
Un acte mixte est un acte qui présente un caractère commercial pour l'une des parties
et un caractère civil pour l'autre. Ex : la vente d'un objet par un commerçant est un
acte commercial pour le commerçant et civil pour le client.
Aucune loi ne parle des actes mixtes : ils sont une création de ta jurisprudence et de la
doctrine pour réglementer un certain nombre de difficultés réelles nées de la
compétence des tribunaux.
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6- Comment se fait la preuve des actes mixtes ?
Les actes mixtes se définissent comme étant des actes qui sont commerciaux pour
l'une des parties et civils pour l'autre. La preuve de ces actes se fait selon la qualité du
défendeur au procès : ainsi, si c'est le commerçant qui est défendeur, la preuve se fera
par tout moyen y compris le témoignage. Si c'est le non-commerçant est défendeur, la
preuve se fera par écrit.
Les actes de commerce par la forme ou en raison de leur forme ont toujours un
caractère commercial du seul fait de la forme qu'ils revêtent, quelque soient leur
objet, et même la personne qui les accomplit. Ce sont des actes de commerce
accomplis par les sociétés commerciales telles que les SARL, les SA et les lettres de
change.
La lettre de change est un écrit par lequel, une personne appelée tireur donne l'ordre
à une seconde personne appelée tiré de payer une certaine somme à une troisième
personne appelée bénéficiaire. La lettre de change est un acte de commerce entre
toutes personnes. D'une manière générale, toute personne qui appose sa signature sur
une lettre de change fait un acte de commerce. Mais cela ne signifie pas que le fait de
signer habituellement des lettres de change donne la qualité de commerçant.
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne appelée souscripteur s'engage à
payer à une autre personne appelée le bénéficiaire ou à son ordre, une somme
d'argent à une date déterminée. Le titre ne met en présence que deux personnes, à la
différence de la lettre de change où il y a trois personnes. Comme la lettre de change,
il est un moyen de crédit servant à représenter et à mobiliser des créances à court
terme.
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Le chèque est un écrit par lequel une personne appelée tireur ou souscripteur, donne
l'ordre à un banquier de payer à vue, une somme déterminée à une troisième personne
ou à son ordre. A la différence de la lettre de change, il présente les caractères
suivants :
- Il est payable à vue ; l'exigence d'une provision qui doit exister dès l'émission
- Il peut être crée au porteur ; il doit être tiré sur une banque ou un établissement
financier.
La vente est un acte de commerce aux conditions suivantes : II doit y avoir achat
préalable ; L'intention de profit doit soutenir la vente. La vente doit porter sur le
meuble ou l'immeuble préalablement acheté. Il suit de ce qui précède que la vente qui
ne remplit pas ces trois conditions obligatoires n'est pas un acte de commerce.
Le mineur en doit civil, c'est celui qui n'a pas 21 ans révolus. Il est frappé d'une
incapacité juridique d'exercice. Par conséquent, il ne peut pas accomplir des actes de
commerce. Cependant, le mineur peut effectuer des actes de commerce sous les
conditions suivantes : Être émancipé ; avoir 18 ans révolus ; avoir une autorisation
des père et mère.
Le courtier est une personne qui en approche une autre en vue de la conclusion d'un
contrat. La caractéristique est que le courtier n'est pas parti du contrat ; il se contente
de rapprocher les futurs contractants.
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15- Qu'est-ce qu'un contrat d'exclusivité ?
La théorie de l'accessoire a un domaine assez étendu parce qu'elle englobe à la fois les
engagements contractuels et les engagements extra-contractuels.
- S'agissant des engagements contractuels, la règle est que tous les contrats
conclus par le commerçant pour les besoins de son commerce sont de nature
commerciale.
19- Quelles sont les sanctions des règles légales à l'égard du mineur qui exerce
le commerce ?
Si le mineur exerce le commerce malgré son incapacité, les actes qu'il a faits sont
nuls et il n'a pas la qualité de commerçant. Cependant, l'action en nullité des actes
n'appartient qu'au mineur. Elle sera exercée soit par le mineur devenu majeur, soit par
son représentant légal.
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20- Quels sont les effets des obligations contractées par la femme mariée
commerçante ?
21- Deux époux peuvent-ils faire partie d'une société en commandite simple ?
22- Un mineur peut-il à lui seul créer une société à responsabilité limitée ?
La SARL étant une société dans laquelle la responsabilité est limitée aux apports, le
mineur peut être associée ; la qualité de commerçant n'étant pas exigée. Il peut dès
lors (émancipé ou pas) créer une SARL, c'est-à-dire être associé unique.
Cependant, il ne pourra la gérer ; la gestion doit être confiée à un capable majeur.
Les clauses limitatives des pouvoirs du gérant d'une SNC sont inopposables aux tiers,
même si elles ont été publiées ; même solution que dans les SARL.
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CHAP I / LES ACTES DE COMMERCE
Les actes de commerce sont soumis à des règles particulières, différentes de celles du
droit civil dans le but de simplifier et accélérer les opérations commerciales ;
renforcer les crédits en protégeant au mieux les créanciers.
2- Capacité commerciale : Elle est plus stricte qu'en droit civil. En droit
commercial, même pour le mineur émancipé, il lui faut une autorisation parentale
pour exercer le commerce.
3- La Preuve : Les actes civils exigent une preuve écrite ; les actes de commerce
peuvent être prouvés par tout moyen ; écrit, témoins, factures, etc.
Conséquences : en droit civil, lorsqu'il s'agit d'un contrat synallagmatique, l'écrit doit
être dressé en double exemplaires. Par contre en droit commerciale, cette règle du
double ne s'applique pas forcément.
3- Les intérêts moratoires : Ils sont plus élevés en matière commerciale qu'en
matière civile.
4- Les délais de grâce : Le délai de grâce est le plus souvent écarté en matière
commerciale.
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1-Les activités d'échange : ce sont l'achat de meubles ou
d'immeubles en vue de la revente ; les opérations de location
de meubles : tous les contrats entre commerçants pour les
besoins de leur commerce ; tous les actes effectués par les
sociétés commerciales ; les activités des entreprises de
fourniture (gaz, électricité, eau etc.)
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Contrairement aux actes de commerce objectifs, ici on tient
compte de la qualité de la personne qui effectue l'acte. Il y a un
Acte de principe de droit qui affirme que « l'accessoire suit le principal
commerce ». En vertu donc de ce principe, certains actes civils sont faits
subjectif ou par le commerçant dans l'exercice de son commerce tel que
par l'achat d'une voiture pour la livraison de sa marchandise.
accessoire D'après la jurisprudence, deux conditions sont requises pour
qu'un acte puisse être réputé commercial en vertu de la théorie
de l'accessoire : il faut d'abord que l'acte ait été accompli par
un commerçant, et ensuite qu'il l'ait été pour les besoins de son
commerce. Ces deux conditions sont cumulatives. Dans
l'exemple, si la voiture avait été achetée par un non
commerçant, cet acte serait un acte civil.
Ce sont les actes qui sont commerciaux pour l'une des parties
et civils pour l'autre. C'est ainsi qu'une vente au détail est
commerciale pour le vendeur et civile pour l'acheteur
consommateur. Pour la preuve, on lie compte de la qualité de
la personne contre laquelle Sa preuve est administrée : s'il
Les actes s'agit de la personne pour laquelle l'acte est commercial (le
mixtes commerçant). Toutes les formes de preuve du droit
commercial peuvent être utilisées contre elle ; dans le cas
contraire, la preuve doit être faite selon tes règles du droit
civil.
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Sujet : Quels sont les intérêts du rattachement de l'acte à la profession ?
L'acte sera commercial s'il est accompli dans l'exercice d'une profession commerciale
; il sera civil dans le cas contraire. Selon ces auteurs, appuyés par une jurisprudence
récente, les prétendus actes de commerce par nature peuvent être des actes civils, s'ils
sont accomplis dans l'exercice d'une profession civile.
Sujet : Comment apprécier la commercialité des actes non visés par les articles 3
et 4 de l'acte uniforme ?
L'article 3 de l'acte uniforme établit une liste des actes de commerce par nature et
l'article 4 établit quant à elle, une liste des actes de commerce par la forme. Ne
prenant pas en compte certaines activités telles que les activités agricoles, artisanales,
intellectuelles, l'on ne peut distinguer si l'acte passé par le commerçant est un acte
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civil ou commercial. C'est pourquoi la jurisprudence et la doctrine ont établi des
critères pour établir la commercialité des actes :
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l'agriculteur saisit le Tribunal de 1ère Instance : L'agriculteur (acheteur) est donc
demandeur, alors que le marchand (vendeur) est défendeur.
Le marchand (vendeur) qui est ici défendeur peut-il alors paralyser l'action de
l'agriculteur (demandeur) en se prévalent de l'absence de preuve écrite lors de la
conclusion du contrat pour refuser le paiement à l'agriculteur ? L'agriculteur se
trouvera alors dépourvu de preuve puisque aucun écrit n'a été passé.
C'est pourquoi la Cour de Cassation a décidé que : Si c'est le commerçant qui est
défendeur, dans ce cas c'est contre lui que doit être faite la preuve qu'il a payé ou non.
Le non commerçant (agriculteur bénéficie du principe de la liberté de preuve. Il
pourra présenter par exemple un témoin et dire que le commerçant n'a pas exécuté sa
prestation.
Si c'est le commerçant qui est demandeur, dans ce cas c'est contre l'agriculteur
(civil) que doit être faite la preuve qu'il a payé ou non. Le commerçant non payé
devra présenter un écrit pour réclamer ce qui lui est dû par le client civil.
NB : Le régime de la preuve est fait pour arranger le civil.
5- La prescription de 5 ans joue pour les actes mixtes : II ne saurait être question
d’appliquer la prescription de 30 ans à l'une des parties et la prescription de 5 ans a
une autre.
6- La clause compromissoire C'est celle par laquelle les parties décident qu'en cas
de litige éventuel, celui-ci sera porté devant un arbitre et non devant le Juge ordinaire.
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Dans un acte mixte, ce qui supposerait qu'elle soit valable pour le commerçant et nul
pour le civil, la Cour de Cassation s'est prononcée pour la nullité de la clause
compromissoire à l'égard des deux parties.
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L'exercice du commerce est en principe libre ; cependant, le législateur a décidé des
incapacités et des incompatibilités, non pas dans le but de sanctions, mais de
protection à la fois du commerçant et du public, c'est-à-dire les tiers qui vont
contracter avec lui.
I / Les incapacités : Pour être commerçant, il faut être majeur, c'est-à-dire avoir 21
ans révolus ; en outre, il ne faut pas avoir fait l'objet d'une interdiction, sont donc
exclus de l'activité commerciale, les mineurs et les interdits.
Est mineur, celui qui est âgé de moins de 21 ans. Le mineur non émancipé est frappé
d'une incapacité absolue ; il ne peut faire le commerce quel que soit son âge. Son
tuteur ne peut non plus faire le commerce en son nom et aucune autorisation ne peut
lever cette incapacité. Dans le cas où le père décédé laisse un fils mineur, il n'y a
autre solution que la vente du fonds ou la location gérance. Si l'autre parent est
survivant, c'est lui qui gérera le fonds jusqu'à la majorité du mineur ou son
émancipation, en vertu de son droit de jouissance légale sur les biens de l'enfant
mineur. Dans les sociétés en noms collectifs, les associés en noms collectifs étant
commerçants, le mineur ne peut entrer en cette qualité dans une telle société. Donc,
s'il hérite d'une part d'associé, il ne peut la conserver. Le mineur émancipé
Le mineur peut cependant être habilité à faire le commerce ; pour cela il lui faut être
émancipé. L'émancipation est l'acte qui permet d'assimiler un mineur à un majeur ;
elle permet au mineur de faire le commerce, et c'est d'ailleurs le motif le plus fréquent
de cette mesure ; l'émancipation est de plein droit si le mineur se marie. Elle peut
aussi être accordée par le juge de tutelle. En droit positif ivoirien, le mineur ne peut
être émancipé qu'à condition d'être âgé d'au moins 16 ans.
Les interdits sont les personnes qui ont été privées en totalité ou en partie soit par la
loi (interdit légal), soit par la justice (interdit judiciaire), du droit de jouissance ou
d'exercice de leurs prérogatives. L'interdiction peut être générale, définitive ou
temporaire. Elle peut être limitée à la seule activité commerciale. Elle peut être la
conséquence d'une condamnation pour délit contre les biens, ou une infraction en
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matière économique ou financière. L'interdiction à titre temporaire d'une durée
supérieure à 5 ans, de même que l'interdiction à titre définitif, peuvent être levées, à
la requête de l'interdit. Cette requête n'est recevable qu'après expiration d'un délai de
5 ans à compter du jour du prononcé de l'interdiction. Il faut appliquer aux interdits la
même règle qu'aux mineurs, que l'interdiction soit judiciaire ou légale, puisqu'en
aucun cas le représentant légal ne peut faire le commerce au nom d'un incapable qui
ne peut agir lui-même. En cas d'interdiction frappant un commerçant établi, le
jugement d'interdiction et le jugement de mainlevée doivent être inscrits au Registre
du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM).
Les aliénés sont les personnes qui par suite d'une altération de leurs facultés mentales
ne sont pas ou ne sont plus aptes à exercer une activité commerciale.
II / L’incompatibilité
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Selon l'art 67 de la loi n°64-375 du 7 octobre 1964 relatif au mariage, la femme
peut exercer une profession commerciale. Cependant le mari, en qualité de chef de
famille, a le droit de s'opposer à l'exercice du commerce par sa femme. La mesure
doit être justifiée par l'intérêt de la famille. Sur le recours de la femme, le tribunal
peut autoriser celle-ci à passer outre l'opposition du mari. L'opposition du mari doit
être publiée au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM), et les
engagements pris par la femme sont nuls à l'égard du mari si les tiers avec lesquels la
femme contracte avait personnellement connaissance de l'opposition au moment où
ils traitaient avec la femme. La femme a, sous tous les régimes, tous les pouvoirs sur
ses biens réservés provenant de l'exercice d'une profession séparée. Les biens
réservés comprennent, d'une part, les gains et salaires de la femme, d'autre part, les
biens qu'elle peut acquérir avec ses gains et salaires.
Dans le régime de la communauté, les biens communs ne peuvent être affectés aux
dettes contractées par la femme que si le mari a donné son autorisation tacite ou
expresse à l'acte d'engagement de la femme. Si les dettes sont contractées par le mari,
les biens communs peuvent servir à les payer ainsi que ses biens propres. En outre,
les dettes contractées par les époux agissant ensemble et de concert, qu'elles l'aient
été dans l'intérêt commun ou dans l'intérêt de l'un d'eux seulement peuvent être
poursuivies sur les biens communs y compris les biens réservés de la femme et les
biens propres de chacun des époux.
Dans le régime de séparation de biens, chacun des époux reste seul tenu des dettes
nées en sa personne.
- Le livre journal : C'est un registre qui présente au jour le jour, les opérations
d'un commerçant, ses dettes, tout ce qu'il paie ou reçoit. Il peut le faire
mensuellement à condition de conserver les documents permettant de les vérifier.
- Le livre d'inventaire : C'est le livre qui enregistre les éléments actifs et passifs
de l'entreprise. Il permet au commerçant d'arrêter tous les comptes afin d'établir son
bilan et le compte de résultat. Le livre journal et le livre d'inventaire doivent être
ténus chronologiquement sans blanc, ni altération d'aucune sorte. Ils sont côtés et
parafés par le Tribunal de première instance ou le Maire.
Les sanctions de la tenue irrégulière des livres de commerce : Elles sont de trois
ordres :
Des sanctions civiles : Les livres irrégulièrement tenus ne peuvent être représentés ni
faire foi en justice au profit de ceux qui les auront mal tenus. Ils peuvent néanmoins
faire preuve contre eux. Ils peuvent être condamnés à des dommages et intérêts.
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3- L'immatriculation (RCCM) : L'obligation de se faire immatriculer au RCCM
s'impose aux personnes physiques ayant la qualité de commerçant ainsi qu'aux
sociétés commerciales qui ont leur siège, leur succursale, une agence ou un
établissement en Côte d'Ivoire, dans le 1er mois de l'exploitation de leur commerce ou
de leur constitution. Il est tenu au greffe de la Cour d'Appel d'Abidjan, un registre
central et auprès de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage, organisme de
l'OHADA, un registre régional. Les déclarations faites au RCCM doivent être
obligatoirement publiées dans les journaux officiels.
Les personnes non inscrites au RCCM ne peuvent cependant invoquer leur défaut
d'inscription pour se soustraire aux obligations et responsabilités inhérentes à la
qualité de commerçant. Elles peuvent donc être assignées devant le Tribunal de
Première Instance qui appliquera les règles du droit commercial, être mise en faillite
et se voir opposer les moyens de preuve du droit commercial. Il faut noter pour
terminer que l'immatriculation au RCCM a un caractère personnel et que nul ne peut
être immatriculé à titre principal sur plusieurs RCCM ou sur plusieurs numéros. En
ce qui concerne les déclarations devant figurer au RCCM, il y a entre autres : Le
régime matrimonial du commerçant, la nature et la forme de l'activité commerciale, le
nom commercial, le lieu d'exercice ainsi que l'enseigne utilisée, les établissements
que le déclarant a précédemment exploités. Pour les étrangers, leur titre de séjour etc.
Toute personne physique immatriculée doit, dans le délai d'un mois, à compter de la
cessation de son activité commerciale, demander sa radiation au RCCM. En cas du
décès, la radiation est demandée par les ayant droits dans le délai de trois mois. NB :
La prescription commerciale est de cinq (5) ans.
En contrepartie des obligations qui lui ont été imposées par la loi, le commerçant
dispose de certains droits : Il a le droit d'élire les membres des chambres de
commerce et d'industrie. La chambre de commerce et la chambre d'industrie sont des
groupements professionnels des commerçants et industriels en vue de défendre les
intérêts professionnels de ceux-ci vis-à-vis des pouvoirs publics. Ces établissements
représentent également les intérêts des commerçants et industriels, dans les
problèmes juridiques, économiques et fiscaux. Un autre droit des commerçants est le
droit au renouvellement du bail lorsque celui-ci arrive à terme. Le commerçant reçoit
des indemnités d'éviction lorsque le propriétaire des lieux refuse le renouvellement.
Enfin, il a le droit à la protection de certains éléments de son fonds de commerce, la
clientèle, le nom commercial, l'enseigne, qui doivent être protégés contre la
concurrence déloyale, c'est-à-dire une concurrence qui nuit aux intérêts du
commerçant.
L'artisan est celui qui exerce pour son propre compte, un travail manuel pour lequel il
justifie d'une qualification professionnelle et assure la direction de son entreprise,
prenant part personnellement et habituellement à l'exécution de son travail. S'il met
son fonds en location, il perd la qualité d'artisan. Le travail de l'artisan est en soit, un
travail de production ou de transformation.
Corrigé : M. Kouassi fait une activité de transport public. Cette activité a-t-elle un
caractère commercial ? Avant l'entrée en vigueur de l'Acte uniforme, l'opération de
transport pour qu'elle ait un caractère commercial, devait se faire en entreprise. En
effet, l'entreprise se définit comme une organisation professionnelle disposant d'un
personnel qualifié et de moyens matériels importants pour offrir de manière
permanente et constante, des prestations de service au public. L'activité de M.
Kouassi était certes considérée comme une activité professionnelle destinée à offrir
des services au public ; mais compte tenu de la précarité des moyens et l'insuffisance
de ceux-ci, l'activité de M. Kouassi n'était pas faite en entreprise. Il s'ensuivait que
c'était une activité de nature civile.
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s'il le fait de façon professionnelle ; c'est-à-dire tire la plupart de ses moyens de
substance de l'exploitation de son transport. A l'inverse, si à l'occasion d'une grève
des transporteurs, une personne met son véhicule personnel pendant deux ou trois
jours pour transporter des gens et profiter juste de cette crise, son activité est de
nature civile parce que non exploitée de façon professionnelle mais plutôt de façon
occasionnelle.
Sujet 2 : Etudiant en droit, Monsieur Koné reçoit pour ses cours, un microordinateur
de la part de sa correspondante. Après un an, il le revend pour s'acquitter de ses frais
de logement vis-à-vis du Centre National des Œuvres Universitaires. Qualifiez cet
acte.
Corrigé : Qualifier l'acte de Monsieur Koné revient à savoir si son acte est un acte de
commerce ou un acte civil. Pour qu'il y ait acte de commerce, il faut nécessairement
remplir trois conditions cumulatives : l'achat préalable d’un bien mobilier (ou
immobilier); une intention de revendre concomitamment à l'achat en vue de faire un
profit.
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En conséquence de ce qui précède et au regard de ce que les conditions ne sont pas
toutes remplies, il en résulte que l'acte de Monsieur Koné n'est pas un acte de
commerce ; il s'agit plutôt d'un acte civil.
Pour qu'un acte soit commercial, il faut que 3 conditions soient satisfaites : Un achat
préalable d’un bien mobilier (ou immobilier) ; l'intention spéculative au moment de
l'achat en vue de se faire un profit.
1- L'achat préalable : Il ressort des faits que M. Yasmin achète le véhicule qui
est un bien meuble. Cette condition est donc satisfaite.
Pour qu'il y ait acte de commerce par accessoire, il faut satisfaire à certaines
conditions : L'acte doit être effectué par un commerçant ; l'acte doit être effectué pour
les besoins et à l'occasion de l'activité commerciale. En l'espèce s'agissant de la
condition tenant à la qualité de commerçant de M. Yasmin, cette condition est
remplie. L'acte a été effectué pour les besoins et à l'occasion de l'activité commerciale
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de M. Yasmin. De ce qui précède, on peut en déduire que l'acte de M. Yasmin est
un acte de commerce par accessoire.
1- La clientèle : Elle est composée de toutes les personnes qui ont l'habitude de
se fournir en totalité ou en partie chez un commerçant. C'est l'élément le plus
important du fonds de commerce.
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8- Les inventions brevetées : Toutes nouvelles inventions dans les genres
d'industrie confèrent à son auteur, le droit exclusif d'exploiter à son profit ladite
invention.
La durée des brevets est de 20 ans après le dépôt. Le titulaire du brevet peut conférer
volontairement des licences d'exploitation à un tiers. Quiconque veut exploiter le
brevet peut demander une licence obligatoire à l'Organisation africaine de la
propriété Intellectuelle (OAPI).
Les inventions brevetées sont aussi protégées par des actions civiles et pénales.
Il s'agit :
1- Du matériel et outillage : Ce sont tous les biens corporels ayant une certaine
stabilité et qui servent à l'exploitation du fonds de commerce (outillage industriel,
matériel d'exploitation).
2- Des marchandises : Ce sont tous les objets mobiliers destinés à être vendus,
après avoir été ou non transformés ; ils sont instables.
Le mot « clientèle » désigne soit les personnes qui sont liées au commerçant par un
contrat d'approvisionnement (clientèle captive), soit celles qui s'adressent à lui pour
des raisons de confiance ou d'habitude (clientèle attitrée).
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La loi de 1909 considère que la clientèle est l'élément essentiel du fonds ; la
jurisprudence retient la même analyse (com. 29 mai 1953 JCP 1953 II 7720 notes
COHEN).
Plus qu'un élément du fonds, la clientèle est le but poursuivi par le commerçant. Tous
les autres éléments sont des moyens de parvenir à cette fin, en attirant, en retenant ou
en développant la clientèle.
Sujet 6 : Quelles sont les règles tendant à la protection de l’acheteur d'un fonds
de commerce ?
Ces règles ont pour but de garantir dans la mesure du possible, l'acheteur contre le
risque d'être trompé par le vendeur sur la valeur réelle du fonds ; cette protection
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consiste à imposer l'insertion de certaines mentions dans l'acte de vente sous peine de
sanctions et à rendre responsable de l'inexactitude de ces mentions, les intermédiaires
qui sont intervenus dans la vente du fonds.
1- Les mentions qui doivent être insérées dans l'acte de vente : La vente d'un
fonds de commerce peut être réalisée, soit par acte sous seing privé, soit par acte
authentique ; cet acte doit énoncer : pour les personnes physiques : les noms,
dénomination sociale, forme juridique, adresse du siège social du vendeur et de
l'acheteur. Pour les personnes morales : leur numéro d'immatriculation au RCCM ;
l'origine de la propriété du précédent vendeur ; l'état des privilèges, nantissement et
inscriptions grevant le fonds ; le chiffre d'affaires et les résultats commerciaux
réalisés au cours de chacune des trois dernières années d'exploitation ou depuis son
acquisition, si le fonds n'a pas été exploité depuis plus de trois ans. Le bail, sa date, sa
durée, le nom et l'adresse du bailleur et du cédant s'il y a lieu ; le prix convenu ; la
situation et les éléments du fonds vendu ; le nom et l'adresse de l'établissement
bancaire désigné en qualité de séquestre si la vente a lieu par acte sous seing privé.
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Sujet 7 : Quelles sont les règles tendant à la protection du vendeur d'un fonds de
commerce ?
La nécessité de protéger le vendeur du fonds est liée au fait qu'il est rarement payé
comptant. Il dispose d'un privilège et d'une action résolutoire, sous certaines
formalités :
Ces formalités ont pour but d'avertir les tiers: d'abord la vente doit être constatée par
un acte authentique ou sous seing-privé dûment enregistré; ensuite dans les quinze
jours qui suivent la signature de l'acte de vente, le privilège et l'action résolutoire
doivent être inscrits au RCCM. L'inscription doit indiquer les noms, prénoms,
dénomination sociale, domicile ou siège sociale des parties, la nature du fonds de
commerce, l'assiette du privilège, c'est-à-dire, les éléments du fonds de commerce qui
sont atteints par le privilège. A défaut de cette indication expresse, le privilège du
vendeur ne porterait que sur le fonds.
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6ème, c'est à dire d'ajouter 1/6ème au prix auquel le fonds a été revendu et de le
racheter ainsi entre les mains du nouvel acquéreur qui ne peut s'y opposer.
Sujet 8 : Quelles sont les règles tendant à la protection des intérêts du créancier
du vendeur d'un fonds de commerce ?
Les créanciers d'un commerçant courent le danger de la voir vendre son fonds de
commerce clandestinement et disparaître avec le prix ou encore dissimuler tout ou
partie du prix de vente. Il peut encore, de concert avec un confrère, vendre le fonds à
un prix inférieur à la valeur réelle du fonds. Deux mesures sont prévues par la loi
pour éviter ces périls : L'obligation de publier la vente et le droit d'opposition des
créanciers du vendeur.
1- Les mesures de publicité : Toute vente de fonds de commerce doit faire l'objet
d'insertion dans un journal d'annonces légales dans les 15 jours de sa date
d'enregistrement. On doit mentionner l'identité des parties, l'objet et le siège du fonds,
son prix etc. Une seconde insertion, de contenu identique, doit être faite du 8 ème au
15è jour après la première. L'acte de cession doit être déposé en deux copies
certifiées conformes par les parties au RCCM.
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Sujet 9 : Le problème des droits des créanciers sur le fonds de commerce
apporté lors de la constitution de la société
Celui qui s'associe dans une société avec d'autres doit faire un apport ; il peut aussi
apporter son fonds de commerce ; mais ce pose le problème des droits des créanciers
sur le fonds de commerce. La société va-t-elle supporter ces charges ? Pour avertir les
tiers, la loi a pris certaines mesures : d'abord, tout apport de fonds de commerce en
société doit être publié au journal des annonces légales. Les créanciers de l’apporteur
ainsi avertis doivent se manifester et se faire connaître. Les associés doivent décider
dans un délai de 15 jours après ces formalités, d'annuler la société ou de renoncer à
l'apport. Si dans ce délai les associés ne réagissent pas, la société est ténue
solidairement avec l’apporteur du fonds de commerce, au paiement du passif déclaré
dans les délais prescrits par la loi.
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2- Les règles de forme du nantissement : En cas de nantissement du fonds de
commerce, le créancier nanti présente au greffe de la juridiction compétente dans le
ressort de laquelle est immatriculée la personne physique ou morale propriétaire ou
exploitante du fonds, le titre constitutif du nantissement et un formulaire d'inscription
en 4 exemplaires.
Sujet 11 : Quels sont les problèmes qui se posent à propos du bail commercial ?
Est réputé bail commercial, toute convention même non écrite, existant entre le
propriétaire d'un immeuble ou d'une partie d'un immeuble et toute personne physique
ou morale, permettant à cette dernière d'exploiter dans les lieux avec l'accord du
propriétaire, toute activité commerciale, industrielle, artisanale ou professionnelle. Le
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bail commercial peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée. A
défaut d'écrit ou de terme fixé, le bail est réputé conclu pour une durée indéterminée.
1- Les obligations du bailleur : Le bailleur est tenu de livrer les locaux en bon
état. Il est présumé avoir rempli cette obligation, lorsque le bail est verbal ; lorsque le
preneur a signé sans formulation de réserve quant à l'état des locaux.
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Le bailleur peut s'opposer au droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou
indéterminée, en réglant au locataire, une indemnité d'éviction ; le bailleur peut
exercer cette opposition sans avoir régler d'indemnité d'éviction :
. S'il justifie d'un motif grave et légitime à l’encontre du preneur ; s'il envisage de
démolir l'immeuble aux fins de reconstruction ; s’il reprend les locaux d'habitation
accessoires des locaux principaux sans que cela entrave la jouissance des locaux
principaux.
Toutefois, il devra payer une indemnité d'éviction s'il ne peut invoquer aucune cause
légitime de reprise de son immeuble. Si le bailleur refuse de payer l'indemnité
d'éviction, le locataire saisit le tribunal.
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2- Nature juridique de l'indemnité et calcul de son montant : Pour certains,
l'indemnité est due à un abus de droit ; pour d'autres, c'est une indemnité
d'expropriation due par le propriétaire de l'immeuble. Pour le calcul du montant, on
tient compte de la valeur marchande du fonds de commerce déterminée selon les
usages de la profession, augmentée des frais normaux de déménagement et de
réinstallation.
NB : Ce motif ne pourra être invoqué que si les faits se sont poursuivis ou renouvelés
plus de deux mois après mise en demeure du bailleur, par acte extrajudiciaire, d'avoir
à les faire cesser.
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subit parfois un préjudice considérable du fait d'une installation nouvelle. II n'est
fondé à se plaindre que si cette concurrence est déloyale. Mais à quel signe
reconnaître la concurrence déloyale ?
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3- Les manœuvres dirigées contre un concurrent : Le détournement de la
clientèle peut être réalisé par le dénigrement du concurrent, attaqué dans son
honorabilité, sa solvabilité, attaqué sur la qualité de ses produits etc... Ces faits
constituent une faute assimilée à la concurrence déloyale.
Toutes les fois que la personnalité du commerçant, son nom, son activité ont une
influence sur la conservation de la clientèle, la clause de non-rétablissement est
nécessaire pour protéger l'acquéreur contre la concurrence que lui ferait le vendeur en
créant un nouveau fonds. La clause de non-rétablissement vise à empêcher l'ancien
propriétaire de se réinstaller. Pour que ces clauses soient valables, il faut aussi
qu'elles soient restreintes dans le temps (elles ne doivent pas être perpétuelles), et
dans l'espace (la clientèle est en général une clientèle locale, donc le vendeur peut
ouvrir un commerce semblable dans une autre ville).
LA VENTE COMMERCIALE
La vente, qu’elle soit civile ou commerciale, est certainement le contrat le plus usuel.
Elle est définie comme étant la convention par laquelle une personne s’oblige à livrer
une chose, l’autre à la payer. Ainsi définie, la vente est un contrat consensuel en ce
sens qu’elle est parfaite dès qu’il y a accord sur la chose et sur le prix. L’obligation
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pour le vendeur de transférer la propriété de la chose à l’acheteur constitue l’une des
caractéristiques essentielles de la vente ; en ce sens, la vente est un contrat translatif
de propriété. L’engagement de l’une des parties en raison d’être dans la contrepartie
reçue ou attendue de l’autre partie. La vente est dès lors un contrat à titre onéreux. Le
vendeur et l’acheteur assument des obligations précises qui confèrent à la vente un
caractère synallagmatique. Le vendeur s’oblige à livrer des marchandises, à s’assurer
de leur conformité et accorder sa garantie. L’acheteur doit payer le prix et prendre
livraison des marchandises.
Que faut –il entendre par vente commerciale au sens de l’AU DCG ?
Telle est la question à laquelle il convient de répondre’ analyse des articles
234à236 AU DCG permet d’affirmer qu’il s’agit d’une qui se distingue du contrat
d’entreprise, d’une vente de marchandises, d’une vente privée d’une vente
commerciale
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appel au public et concluent la vente avec l’acquéreur le plus offrant n’entrent pas
dans le champ d’application des dispositions consacrées à la vente commerciale.
Avant toute, chose il convient de noter que le législateur a entendu conserver les
principes fondamentaux du droit commun des contrats et du droit de vente contenus
dans le code civil. Les innovations intervenues résultent pour la plupart des emprunts
faits à la convention sur la vente internationale de marchandises dite convention de
vienne. En outre, certains usages comme la faculté de remplacement ont été intégrés
dans le nouveau droit de la vente internationale. Le choix de conserver les règles de
droit commun est expressément affirmé dans l’article 237 AU DCG aux termes
lequel, outre les dispositions du présent livre, la vente commerciale est soumise aux
règles du droit commun.
A l’instar de tout contrat, le contrat de vente suppose la rencontre des volontés. Cette
rencontre résulte de l’échange du consentement défini comme la coïncidence d’une
offre et d’une acceptation : l’offre est en principe faite par le vendeur et l’acceptation
est donnée par l’acheteur.
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PARAGRAPHE 1- L’offre
L’article 241 AU DCG définit l’offre comme « une proposition de conclure un
contrat adressé à une ou plusieurs personnes déterminées ». Cette offre, pour produit
les effets que la loi y attache (B), remplir un certain nombre de conditions(A).
L’offre doit être suffisamment précise. L’offre est précise lorsqu’elle contient des
informations détaillées sur les éléments essentiels du contrat tel le prix, les
marchandises et la quantité.
L’offre doit indiquer la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation.
L’offre ne doit comporter ni Reserve, ni possibilité de rétractation. L’engagement
du pollicitant doit être tel que l’acceptation suffise à former le contrat.
L’offre ne prend effet qu’à compter du moment où elle est parvenue à son
destinataire en application de la théorie de la réception. Malgré cette prise d’effet,
l’offre peut être révoquée c’est –à-dire retirée dans un délai déterminé. Le délai de
révocation prend fin à la date de l’expédition de l’acceptation.
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• 3ème cas : aucun délai n’est fixé pour l’acceptation mais le destinataire garde le
silence au-delà d’un délai raisonnable.
L’expression de l’acceptation n’est soumise à aucune forme particulière mais elle doit
être pure et simple et se distinguer d’une contre-proposition.
L’acceptation est pure et simple lorsqu’elle ne comporte ni réservé, ni condition et
qu’elle permet d’abord des parties sur toutes les conditions essentielles du contrat.
La question est d’importance surtout à cause des conséquences juridiques qui s’y
attachent. En principe, lorsque les deux parties sont présentes, l’acceptation intervient
instantanément entrainant du coup la formation du contrat. A l’inverse, en cas
d’éloignement des parties l’une de l’autre, l’acceptation prend effet au moment où
l’indication d’acquiescement parvient à l’auteur de l’offre. Lorsqu’un délai
d’acceptation est stipulé, l’acceptation ne prend effet que si elle parvient à l’offrant
dans le délai qu’il a stipulé ou en l’absence de délai, dans un délai raisonnable.
Le destinataire de l’offre peut-il se rétracter alors même qu’il a déjà émis son
acceptation ?
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Aux termes de l’article 247 AU DCG, le destinataire est autorisé à changer d’avis à
condition que la rétractation parvienne à l’offrant avant la prise d’effet de
l’acceptation c’est-à-dire la réception de l’acceptation.
Une fois le contrat formé, aucune des parties au contrat n’est plus autorisée à
remettre en cause son consentement (offre ou acceptation). Le contrat devient
obligatoire pour les parties.
A- l’obligation de livraison
La livraison doit porter sur les marchandises prévues au contrat. S’il livre une
quantité supérieure à celle prévue au contrat, l’acheteur a la liberté d’accepter ou de
refuser la quantité excédentaire. La livraison porte également sur les accessoires. Les
accessoires sont d’abord les choses matérielles distinctes de la chose principale mais
affectées à ses services. Ce sont ensuite des documents notamment administratifs
dispensables à l’usage ou représentatifs de la marchandise.
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B-l’obligation de conformité
1- La garantie d’éviction
Généralement, le vendeur tenu de procurer à l’acheteur la possession paisible de la
chose vendue doit une double garantie : celle de son fait personnel et celle du fait des
tiers. L’article 230 AU DCG ancien n’envisage que la garantie du fait des tiers. Le
silence du législateur sur la garantie du fait personnel équivalait-il à une suppression
de ladite garantie ?
La garantie du fait des tiers vise à protéger l’acquéreur contre toute espèce de trouble
de droit émanant d’un tiers c’est-à-dire une personne étrangère à la vente. Il y a
trouble de droit lorsque par exemple le tiers revendique la propriété de la chose
vendue ou que le bien est grevé de charges non déclarées ou encore lorsque
l’acquéreur est obligé de délaisser aux tiers une partie des droits acquis.
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S’agissant de la garantie des vices cachés, l’extension est possible et même
souhaitable puisqu’elle vise à protéger l’acquéreur. Seule la limitation
conventionnelle peut être admise si l’acheteur en eu connaissance et l’a accepté lors
de la conclusion de la vente. Dans tous les cas, le juge saisi d’un litige relatif à ces
clauses doit les interpréter restrictivement.
A- Le paiement du prix
La vente étant un contrat à titre onéreux, le prix y joue un rôle considérable. Le prix
que l’acheteur doit payer doit être réel et sérieux ; ce qui exclut le prix dérisoire ou
fictif. Il doit être déterminée dernier caractère a fait l’objet de plusieurs dispositions
de l’AU DCG dont il convient de préciser la portée avant d’analyser le contenu de
l’obligation de payer le prix et les modalités de son exécution.
L’acheteur, doit prendre toutes les mesures et accomplir toutes les formalités
destinées à permettre le paiement du prix. S’il paye par chèque par exemple, il devra
s’assurer de la disponibilité de la provision correspondante. L’acheteur doit verser le
montant prévu au contrat, dans la monnaie stipulée. C’est également à l’acheteur
qu’incombe le paiement des frais accessoires de la vente. Il s’agit notamment des
frais d’actes, des frais de transfert ou des intérêts courus en raison du retard de
paiement.
C’est aux parties qu’il appartient de décider d’un lieu de paiement lorsque le contrat
ne dit rien, le paiement a lieu à l’établissement du vendeur ou si le paiement doit être
fait contre livraison des marchandises ou remise de documents, au lieu prévu pour
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cette livraison ou pour cette remise. L’obligation pour l’acheteur de payer le prix
s’exécute à la date fixée par les parties. De façon générale, à défaut de stipulation
contraires, le paiement a lieu au moment de la livraison.
B- La prise de livraison
La prise de livraison implique d’abord que l’acheteur fasse tout ce qui est nécessaire
Une fois les formalités accomplies, l’acheteur devra retirer les marchandises c’est-
à-dire en prendre physiquement possession. Lorsque l’opération a lieu dans les
locaux du vendeur, l’acheteur procédera simplement à leur enlèvement. En cas de
vente impliquant un transport, le retirement consistera en la réception des
marchandises au lieu de leur destination.
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PARAGRAPHE 1er –la sanction préventives
A- La suspension du contrat
La suspension du contrat est un mécanisme par lequel le vendeur ou l’acheteur,
convaincu que son cocontractant n’exécutera pas une partie essentielle de ses
obligations, demande au juge l’autorisation de différer l’exécution de ses propres
obligations. Il s’agit en fait d’une adaptation du principe de l’exception d’inexécution
dans un but de prévention d’un risque d’inexécution plus grand.
Les sanctions pécuniaires sont de deux ordres : les intérêts moratoires et les
dommages intérêts.
Les intérêts moratoires ont pour objet de réparer le dommage résultant de la privation
de la somme due sans que le créancier soit tenu de justifier une perte et peuvent être
cumulées avec les dommages intérêts. Aux termes de l’article 291 al 2 AU DCG, Ils
commencent à courir à compter de l’envoie de la mise en demeure adressée à l’autre
partie par lettre recommandée ou tout autre moyen écrit.
Les dommages intérêts ont pour objet de réparer le préjudice entendre par l’exécution
l’obligation. Le dommage réparable est constitué comme le précise implicitement
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l’article 292 AU DCG, par la perte subie et le gain manqué par le créancier de
l’obligation. Son montant doit être déterminée par l’importance de la perte et du gain
manqué.
Outre la résolution, le vendeur peut être contraint à l’exécution forcée. Il peut décider
lui-même d’exécuter volontairement ses obligations. Il peut par ailleurs être contraint
de reprendre les marchandises refusées par l’acheteur ou de réduire prix de la vente.
4- La réfaction du prix
La réfaction du prix se présente comme une réfaction du contrat : les prestations sont
réajustées. L’intérêts réside dans le maintien du contrat. Le législateur de l’OHADA
autorise la réfaction du prix en cas de défaut de conformité des marchandises au
contrat.
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1- L’exécution en nature
Le vendeur ne semble pas disposer des mêmes prérogatives que l’acheteur auquel la
loi reconnait le droit d’exiger du vendeur l’exécution de toutes les obligations
contenues dans le contrat. Une telle différence s’explique d’abord, par la nature
mémé des obligations de l’acheteur et ensuite par le fait que le vendeur dispose
d’autres moyens pour obliger l’acheteur à s’exécuter.
2- La déchéance du droit de se prévaloir de la non-conformité
L’acheteur ayant pris livraison doit examiner les marchandises afin de
s’assurer de leur conformité. S’il ne le fait pas à temps, il encourt une sanction dite la
déchéance. Cette déchéance a une portée considérable puisqu’elle prive l’acheteur du
droit de se prévaloir du défaut de conformité et donc de recourir à l’un quelconque
des remèdes prévus (la réduction du prix, la mise en conformité, la résolution). Il ne
lui reste que le bénéfice de la garantie des vices cachés.
A la différence du droit antérieur tel qu’il résulte du code civil’ Aucune pose pas
de principe général de résolution du contrat de vente. La résolution n’est ouverte aux
parties que dans les cas prévus par la loi ; la mise en œuvre et les effets sont régis par
des règles particulières.
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B -la mise en œuvre de la résolution
Les effets de la vente peuvent être présentés de deux manières. La première plus
large regroupe l’effet caractéristique c’est –à- dire le transfert de propriété et le
transfert des risques qui y est associé mais également les obligations mises à la
charge de chacune des parties : on parle d’effet réels et d’effets personnels. La
seconde se limite au transfert de propriété et au transfert des risques ; c’est celle
retenue par le législateur de l’OHADA
Dans le droit issu du code civil, le transfert de propriété s’opère dès la rencontre de
volonté des parties sur la chose et le prix, par le seul consentement de celles-ci d’où
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l’expression solo consensus. Les inconvénients nés de l’application de ce principe
sont connus et tiennent notamment à la mise en œuvre de la réglé repérait domino
c’est-à-dire que si la chose périt fortuitement dans l’intervalle entre la conclusion du
contrat et la livraison, l’acheteur reste tenu de payer le prix bien qu’il ne puisse pas
réclamer la chose. L’acheteur étant devenu propriétaire supporte les risques en tant
que propriétaire.
Bla possibilité de différer le transfert de propriété
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TROISIEME PARTIE : DROIT DES SOCIETES COMMERCIALES
INTRODUCTION
La société commerciale doit être créée dans l’intérêt des associés » Ensuite l’article 5
qui consacre en la matière l’innovation en droit OHADA dispose : « la société
commerciale peut être également créée, dans le cas prévu par le présent acte
uniforme, par une seule personne, dénommée associé unique, par une acte écrit ».
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De l’interprétation de ces deux textes, il ressort que la société commerciale émane
en principe d’un contrat mais également d’un acte unilatéral de volonté d’où la
consécration de la société unipersonnelle. Selon l’analyse faite par certains auteurs
notamment JEAN PAILLUSSEAU, la notion de société ne doit pas être limité à la
conception juridique traditionnelle suivant laquelle la société est un groupement de
personnes qui se sont associées. Selon cet auteur la notion de société doit prendre en
compte aussi son aspect fonctionnel de la société à savoir son activité car les eux
éléments sont liés et indissociables. Suivant les affirmations faites par l’auteur JEAN
PAILLUSSEAU : « les fondements du droit moderne des sociétés, voir JCP 1984
doctrine n°3148 » : (l’entreprise est une organisation économique et humanitaire alors
que la société n’est qu’un cadre juridique. L’une appartient à la réalité des choses : à
l’économie et à la sociologie. L’autre, au construit et au juridique.
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Mais à la réflexion il faut retenir que d’un point de vue de l’analyse juridique la
société demeure un contrat. Cependant la société peut exister par la volonté d’un seul
individu. En définitive il faut retenir que pour sa création, la société peut résulter soit
d’un contrat soit d’un acte unilatéral.
Le contrat de société est valablement conclu lorsque les parties à l’acte créateur à
savoir les associés ou actionnaires sont au nombre de deux au moins et qu’elles
expriment leur consentement, par ailleurs elles doivent avoir la capacité pour entrer
dans un type de société envisagée et enfin la cause et l’objet de la société doivent être
licite.
6- Le consentement :
Le contrat de société se forme librement c'est-à-dire que les parties qui s’engagent
doivent échanger leurs consentements. L’expression de consentement résulte de la
signature de l’acte créateur de la société. Mais à défaut d’écrit comme la société de
fait entre les époux, le consentement sera prouvé par tous les moyens. Par ailleurs
comme dans tout contrat le consentement doit être exempt de tout vice à savoir :
l’erreur, le dol et la violence. En effet l’erreur peut porter sur la personne telle le cas
des sociétés des personnes dans lesquelles les parties s’associent intuitu personae.
Mais l’erreur peut aussi porter sur la forme de la société, chargée de dol qui sont
sensés d’induire en erreur une personne.
7- La capacité
Il faut savoir que les incapacités, les interdictions et les incompatibilités qui sont des
empêchements à l’exercice de commerce à titre individuel s’oppose aussi à l’exercice
de commerce dans le cadre de société.
Mais en ce qui concerne par exemple les sociétés anonymes dans lequel la capacité
de commerçant n’est pas exigée, ainsi que dans les sociétés à responsabilité limité il
va s’en dire que la capacité de faire de commerce n’est pas une condition requise
pour entrer dans ces sociétés dès lors pour les personnes désirant entrer dans ces
sociétés (les actionnaires) seule la capacité de faire les actes de vie civils sera retenue.
Mais la question reste posée de savoir si les mêmes conditions sont imposées à
l’associé unique ou à l’actionnaire unique. En d’autres termes un mineur, peut-il être
associé ou actionnaire unique ? D’une société à responsabilité limitée ou d’une
société anonyme, la question mérite d’être posée parce que dans la société
unipersonnelle l’associé unique est supposé accomplir tous les actes de gestion. A
cette question on répond qu’il n’est pas exclu qu’un mineur ou un incapable majeur
soit associé unique dans une société. En effet, il est possible qu’un mineur hérite
d’une personne elle-même, créatrice d’une société unipersonnelle. Si telle est le cas la
gestion de ladite société sera confié à un tiers. Dans le même sens il est possible
qu’une société unipersonnelle soit constituée à l’origine par un mineur ou un majeur
incapable par l’intermédiaire de son représentant légal ; mais dans une telle
hypothèse la gestion de société sera confiée par un majeur capable.
8- L’objet et la cause
L’objet et la cause doivent être licites c'est-à-dire non prohibés par la loi, l’objet de la
société consiste dans l’exploitation poursuivi par les parties à savoir l’activité qui doit
être écrite et déterminée dans les statuts, on ne peut pas constituer une société dont
l’activité porterait sur une chose qui n’est pas dans le commerce. Par exemple, on ne
peut pas constituer une société de vente de stupéfiant. La cause c’est la raison pour
laquelle l’exploitation c'est-à-dire l’activité est envisagée. Ici également la cause de
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l’exploitation d’une société ne doit pas consister dans des objectifs illicites. Par
exemple on ne peut pas emprunter des fonds à la banque en vue de l’exercice illicite
ou immorale.
L’acte créateur des sociétés doit être d’abord constaté par écrit et ensuite publié.
L’acte écrit
C’est une exigence de la loi que veut que l’écrit soit l’acte qui consacre la création de
la société. Dans ce sens l’article 1834 C.civ. Dispose : toutes les sociétés doivent être
rédigées par écrit. L’écrit peut être un acte notarié ou un acte sous-seing privé pourvu
que les garanties d’authenticité existent. Lorsqu’il s’agit d’un acte sous-seing privé
par toutes les parties au rond de minute d’un notaire. Ainsi on peut retenir que pour la
constitution d’une société commerciale, l’intervention du notaire est désormais
obligatoire car soit c’est le notaire lui-même qui établit le statut, soit que le statut est
établi sous-seing privé mais dans ce cas ils doivent être authentifié par le notaire
L’écrit est l’acte qui consacre la constitution de la société, on l’appelle le statut. Les
statuts sont considérés comme le contrat de sociétés lorsqu’il s’agit de plusieurs
associés, mais lorsqu’il s’agit d’un associé unique le statut consiste dans l’acte de
volonté d’une seule personne si les statuts sont rédigés par acte sous-seing privé il est
nécessaire d’établir plusieurs originaux pour l’accomplissement de formalités. Un
exemplaire de statut doit être remis à chaque associé. Pour les associés à nom
collectif cet exemplaire doit être original. Les mentions devant figurer dans le statut
sont les suivantes : ces mentions sont figurées à l’article 13 de l’AU.
• La forme de la société
• La détermination de la société avec le cas échéant le siège
• La nature et le domaine de l’activité, les deux formant l’objet social
• La durée de la société Le siège social
• L’identité des apporteurs en numéraire avec pour chacun d’eux le montant des
apports. Le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de chaque
apport.
• L’identité des apporteurs en nature, nature et l’évaluation de l’apport apporté
par chacun d’eux, le nombre et la valeur de titre sociaux remis en contre-parti de
chaque apport. L’identité du bénéficiaire, d’avantage particulier et la nature de ceux-
ci
• Le capital social
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• Le nombre et la valeur des titres sociaux émis, en distinguant le cas échéant les
différentes catégories des titres créées.
• La stipulation relative à la répartition du résultat, à la constitution des réserves
et à la répartition de boni de liquidation
• Les modalités de son fonctionnement
Une question importante reste posée à savoir l’écrit imposé pour la création d’une
société est-il une condition de validité de cet acte créateur, ou bien cet écrit est-il un
moyen de preuve de l’existence de la société. Si on se réfère à la période avant l’Acte
Uniforme l’écrit était exigé comme une condition de l’acte créateur de la société par
conséquent le défaut d’écrit entrainait la nullité de la société lorsque la nullité portait
sur la forme pour la société cette nullité était absolue. Désormais l’Acte Uniforme
retient une solution contraire car au terme de l’article 115 de cet AU « si,
contrairement aux dispositions du présent AU, le contrat de société ou, le cas échéant,
l’Acte Uniforme unilatéral de volonté n’est pas établi par écrit et que, de ce fait, la
société ne peut être immatriculée, la société est désormais, société créée de faite. Elle
n’a pas la personnalité juridique » cette solution est certainement concevable lorsqu’il
s’agit d’une société pluripersonnelle mais elle reste contestable lorsqu’il s’agit de
société unipersonnelle. Car la société unipersonnelle est presqu’impossible à admettre
en l’absence d’un écrit. En effet en l’absence de la manifestation de volonté dans un
acte écrit, il sera difficile de distinguer un entrepreneur individuel de l’associé unique
d’une société unipersonnelle.
Par ailleurs, il faut savoir que c’est l’immatriculation qui confère la personnalité
juridique à la société commerciale et qui lui permet en cette qualité. De ce point de
vue la personnalité juridique de la société se distingue de la personne qui la constitue.
Ce qui veut dire que l’écrit est nécessaire d’autant que cet écrit est utile pour
l’immatriculation de la société, immatriculation sans laquelle ne peut exister les deux
entités d’un côté l’associé unique et de l’autre la société commerciale. En définitive
il faut conclure qu’en l’absence d’écrit il n’existe pas de société.
La publicité de la société
Lorsqu’une convention est annulée celle-ci est sensée n’avoir jamais existée et les
effets disparaissent rétroactivement. Mais dans cette matière les sociétés pour
lesquelles il y a nullité conformément aux règles de validité des contrats ainsi qu’aux
règles de publicité, l’annulation n’entraine pas destruction complète des effets passés
62
du contrat car, le contrat va donner naissance à une personne morale qui certainement
a vécue par le passé quand bien même elle ne pourra plus continuer de vivre. En
effet, il va s’agir donc de tirer des conséquences de la vie passé de cette société en ce
sens il faudra tenir compte des relations qui ont pu être nouées avec la société, de ce
fait, il faudra éviter de détruire les intérêts qui ont pu être crées par le passé sur la
base d’une apparence régulière de société. A cet effet, l’article 253 de AU dispose : «
lorsque la nullité de la société est prononcée, elle met fin sans rétroactivité, à
l’exécution du contrat ». La question qui se pose dès lors est de savoir si la sanction
retenue est-elle absolue ou relative. Tantôt il s’agit d’une nullité relative dans les cas
suivants
• Les vices du consentement sauf lorsqu’il s’agit de société anonyme et la société
SARL selon l’art 243 l’Acte Uniforme
• Les incapacités sauf dans le cas société anonyme et la société SARL à
condition que les associés ne soient pas eux même incapables. Puisqu’il s’agit de
nullité relative celle-ci ne peut être invoquée que par l’associé lui-même.
Tantôt il s’agit d’une nullité absolue :
La nullité est absolue dans le cas suivant :
• Lorsqu’il y a illicéité ou immoralité de l’objet ou de la cause
• Lorsqu’il y a défaut de publicité pour les sociétés en nom collectif et pour les
sociétés en commandite simple.
Lorsque la nullité est absolue elle peut être invoquée par tout intéresser. Il peut
s’agir d’un associé ou d’un tiers qui justifie d’un intérêt à agir. Lorsque le requérant
agit pour la nullité de la société suivant les termes de l’art 245 AU le tribunal a la
faculté de ne pas prononcer la nullité si aucune preuve n’est constatée. Quant à
l’article 255 AU qui dispose : « ni la société, ni les associés ne peuvent se prévaloir
d’une nullité à l’égard des tiers de bonne foi ». Par ailleurs par application de l’article
245 AU le Tribunal saisi d’une action en nullité peut, même d’office, fixer un délai
pour permettre de couvrir la nullité s’il doit prononcer la nullité il ne peut se
prononcer deux mois après la date de l’exploit introductif d’instance. Lorsqu’il y a
nullité relative, toute personne intéressée peut mettre l’incapable ou la personne dont
le consentement a été vicié en demeure de régulariser sa situation sinon d’agir en
nullité dans un délai de 6 mois sous peine de forclusion.
Au terme de l’article 246 de l’acte uniforme l’action en nullité est éteinte lorsque la
cause de nullité a cessé d’exister le jour où le Tribunal statue sur le fond en première
instance sauf si cette nullité est fondée sur le caractère illicite de l’objet social.
Suivant les dispositions de l’article 251 AU la prescription des actions en nullité des
sociétés est de trois ans depuis l’immatriculation de la société ou la publication de
63
l’acte modifiant le statut sauf si la nullité est fondée sur l’illicéité de l’objet social et
sous réserve de la forclusion en matière de nullité pour incapacité et pour vice de
consentement. Quelles sont donc les conséquences qui découlent de l’action en
nullité de la société ? Lorsque l’annulation de la société est prononcée, on distingue
des conséquences par rapport aux tiers, puis des conséquences entre associés.
Les conséquences par rapport au tiers : la solution est que les actes passés par la
société demeurent valables puisque cette nullité met fin sans rétroactivité à
l’exécution du contrat de société.
Conséquence entre associés : dans leur rapport la société doit être dissoute et liquidé.
Lorsqu’il s’agit d’un associé unique, la société sera seulement dissoute en tenant
compte de stipulation contenu dans les statuts, sauf si ce statut est contraire à l’ordre
publique.
LES APPORTS
Aux termes de l’article 40 de l’AU : chaque associé peut apporter à la société :
• De l’argent par apport en numéraire
• De l’industrie, par apport de main d’œuvre
• Des droits portant sur des biens en nature, bien mobilier ou immobilier,
corporel ou incorporel, par apport en nature Tout autre apport est interdit.
C’est la réunion de tous ces biens qui forme le capital social d’homme mais en
exclusion des apports en industrie. Il n’y a aucun doute que l’obligation de faire
l’apport pèse aussi sur l’associé unique, d’une société unipersonnelle Il est utile de
faire une analyse de l’article 40 AU pour en comprendre le sens. De ce point de vue
il faut s’arrêter à l’obligation même de faire l’apport, pour déterminer également les
différents types d’apports et enfin envisager la notion du capital social.
Apport en industrie
L’associé peut faire apport à la société de sa force, de son intelligence. On dit alors
qu’il fait un apport en industrie. Lorsqu’il s’agit de force de travail il y a lieu de
distinguer l’apporteur en industrie qui exécute le travail en qualité d’associé en
industrie de l’employé. Le problème en ce qui concerne cet apport c’est de savoir
comment l’évaluer. Les associés sont tenus de faire l’évaluation dans l’acte de
société. Lorsque cette évaluation n’est pas faite l’art 853 considère que l’apport en
industrie est de valeur égale à celle de l’associé qui a le moins apporté.
Il est évident que l’apport en industrie ne peut pas constituer un gage pour le
créancier puisque cet apport ne peut pas être libéré à une seule fois au moment de la
constitution de la société.
Parce que l’apport en industrie est difficile à cerner il n’entre pas en ligne de compte
pour la détermination du capital social. Ainsi c’est dans les sociétés des personnes,
les associés sont solidairement responsables de dettes sociales que ce type d’apport se
conçoit aisément. Dans les autres types de sociétés où la responsabilité est limitée au
seul apport notamment dans la société unipersonnelle l’apport en industrie n’est guère
concevable.
c- Le capital social
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commun des créanciers de la société. Ce capital social est le réflexe de la prospérité
ou non de la société. A ce titre, plus le capital social est important plus la société peut
bénéficier plus de crédit. Par ailleurs le capital social est soumis au principe de
l’intangibilité ou de la fixité en ce sens que, au risque de porter atteinte au droit de
gage de créancier, il n’est pas permis aux associés de reprendre leur apport. Mais il
est possible de modifier le capital social notamment en augmentant celui-ci par
l’incorporation des réserves, des bénéfices, voire des primes. Une telle augmentation
ne doit pas remettre en cause le droit des tiers et des associés aussi. C’est uniquement
en cas de dissolution de la société que les apports doivent être restitués.
La vocation aux bénéfices et aux pertes est un principe égalitaire suivant lequel tous
les associés sont sur un pied d’égalité car autant ils ont droit tous au bénéfice autant
ils doivent en supporter les pertes. C’est pourquoi en cette matière les clauses
léonines (donnant avantages d’autres à certains).
La loi parle des bénéfices et des pertes sans préciser la notion de bénéfice. Ainsi la
charge est revenue à la jurisprudence notamment dans un arrêt de chambre réunie en
date du 11 mars 1914 arrêt rapporté au DALLOZ 1914, 1° partie, p.257 l’article 143
al.1 AU précise ici la notion du bénéfice distribuable qui est le résultat pour
l’exercice augmenté du report bénéficiaire et diminuer des pertes antérieures ainsi
que des sommes portées en réserve. Ce texte manque de clarté c’est pourquoi l’on se
réfère à la Jurisprudence qui définit le bénéfice comme un gain pécuniaire ou un gain
matériel qui viendrait s’ajouter à la fortune des associés. C’est d’ailleurs à partir de
cette définition jurisprudentielle que l’on a pu faire la distinction entre la société et
l’association car la condition essentielle d’existence de la société c’est la répartition
entre les associés des bénéfices réalisés en commun par celle-ci, au contraire dans
l’association, il n’y a guère de répartition de bénéfice. Aujourd’hui on est allé au-delà
de la définition jurisprudentielle du bénéfice, ainsi on admet que le bénéfice peut
également consister dans la recherche d’économie ; dans ce sens par exemple un
groupement organisé en vue de réaliser des économies notamment d’énergie peut être
considéré comme une société c’est d’ailleurs l’idée qui ressort dans l’article 832 code
civil, qui stipule : la société est constituée en vue de départager les bénéfices ou de
profiter de l’économie. L’idée est reprise dans l’article 4 AU.
67
Mais s’il y a recherche de bénéfice ceci implique l’acceptation des pertes. A ce titre,
l’obligation de supporter le passif de la société pèse sur les associés, mais suivant le
type de société en présence, la responsabilité de supporter les pertes est : soit limité
aux apports soit, elle est indéfinie et solidaire.
I- L’AFFECTIO SOCIETATIS
Elle se traduit par la volonté des tous les associés de travailler ensemble sur un pied
d’égalité. On considère cette expression comme un critère de qualification du contrat
de société. C’est aussi un lien affectif entre les associés et ce lien fait des associés un
contrat d’intérêt commun. Dans l’absence de ce lien il n’y a pas de société même si
dans l’hypothèse il y a partage de bénéfice. Au delà de cette conception on admet
aussi l’affectio societatis suppose une collaboration active à la vie de la société. Cette
collaboration est d’autant plus marquée dans les sociétés des personnes, qu’elle ne
l’est dans les sociétés de capitaux. Quel que soit le type de société il s’impose un
minimum de collaboration des associés à la gestion de la société. A cet effet chaque
associé à un droit de contrôle à la gestion qui se traduit par l’accès à l’information et
par conséquent l’accès au document comptable. Dans le même sens chaque associé a
le droit de donner avis sur l’orientation générale de la société. Si l’affectio societatis
exprime une collaboration active elle exprime aussi une collaboration sur un pied
68
d’égalité, il n’est pas exclu que certains associés puissent avoir plus des droits ou de
pouvoir que d’autres seulement, il ne saurait y avoir de subordination d’un associé à
un autre. C’est là la distinction entre un contrat de société est le contrat du travail.
A l’évidence, la société unipersonnelle étant constituée par un seul associé elle
exclut donc l’affectio societatis comme condition de sa validité.
a- L’IMMATRICULATION DE LA SOCIETE
L’immatriculation de toute société doit être requise dans les mois de sa constitution
par le gérant ou administrateur dans le RCCM du lieu du siège social lorsqu’il s’agit
de succursales ou d’établissements leurs immatriculation doit être requise dans le
mois de leurs ouvertures si les commerçants ou les sociétés qui les ouvres ne sont pas
immatriculés en CI. Mais en cas d’immatriculation en CI la personne morale ou la
personne physique qui exploite des établissements commerciaux secondaire ou se
succursale doit recueillir dans le délai d’un mois à compter du début d’exploitation
69
une inscription secondaire au registre de commercer et du crédit mobilier du lieu
d’exploitation.
Une interrogation surgie, elle consiste à demander quelles sont les mentions qui
doivent figurer dans l’immatriculation. A cette question il faut répondre que la
demande doit mentionner :
• La dénomination sociale
• Le cas échéant, le nom commercial, l’enseigne
• Les activités exercées
• La forme de la société ou de la personne morale
• Le montant du capital social avec l’indication du montant des apports en
numéraire et l’évaluation des apports en nature.
• L’adresse du siège social et le cas échéant, l’adresse du principal établissement
et des autres établissements
• Toutes les informations relatives à ceux qui détiennent le pouvoir de gestion et
du contrôle de la société.
• Toutes les modifications intervenues dans la société, qui se rapportent aux faits
ou aux actes dont l’inscription sur le Registre du commerce et prescrite.
Sous peine de rejet il faut joindre à la demande d’immatriculation, les pièces
justificatives de toutes les déclarations faites.
Pour que la demande d’immatriculation soit reçue dans le but d’acquérir la
personnalité juridique il s’impose à toutes les sociétés de faire une déclaration de
régularité et de conformité, qui doit être jointe à la demande et qui est déposée au
RCCM ; dans cette déclaration le fondateur de la société ainsi que les premiers
membres dirigeants doivent relater toutes les opérations effectuées en vue de la
constitution de la société par cette déclaration il affirment que la constitution de la
société a été régulière ; cette exigence a pour but d’éviter la constitution des sociétés
fictives, aussi elle est exigée lorsque la constitution a été l’œuvre des notaires qui a
établi une déclaration notarié de suscription et de versement de capital.
Il est juridiquement important de s’interroger sur le sort des actes accomplis avant la
naissance de la personne morale. Car il est utile de savoir si de tels actes produisent
des effets pour ou contre la société. De façon précise la question revient à se
demander si les actes accomplis antérieurement à la naissance de la personne morale
vont produire rétroactivement leurs effets en faveur de la société ou contre elle. La
réponse est que pour que de tels actes produisent leurs effets il faudrait qu’il soit
70
décrit dans un acte intitulé état des actes et engagement accomplis pour le compte de
la société en formation et que ces actes soient approuvés par les associées dans le
cadre d’une assemblée générale lorsqu’il s’agit de société dont la constitution
nécessite une assemblée générale. Ou bien que ces actes soit approuvé par la
signature des statuts conformément à l’application de l’article 106 AU.
Mais en cas de refus de reprise de ces actes et engagements ceux-ci sont inopposable
à la société et Les personnes qui les ont suscrit sont tenues solidairement et
indéfiniment par les obligations qu’ils comportent.
a- Le nom :
Comme une personne physique la société commerciale a un nom que les parties
choisissent elle-même. Dans la pratique les associés font en sorte de ne pas choisir un
nom d’une société déjà immatriculé. Il est admis que toutes les sociétés sans
distinctions par rapport au type de société sont désignées par une dénomination
sociale qui est précédé ou suivi immédiatement en caractère
Lisible du nom du type de société ou de son sigle, par exemple (SARL, SA POBA)
mais l’acte uniforme peut en décider autrement dans ce cas nom d’un ou de plusieurs
associés ou encore ancien associé peut être inclus dans la dénomination sociale. La
société est inscrite au RCCM sous son nom qui est protégé juridiquement en tant que
nom commercial. La dénomination sociale doit figurer sur tous les actes et documents
émanant de la société et qui sont destinés aux tiers.
b- Le domicile
Le domicile d’une société c’est son siège social. Celui-ci est librement fixé dans le
statut, dans les faits le siège social c’est le lieu du principal établissement ou bien le
centre de direction administrative ou financière comportant une adresse ou une
indication géographique asse précise. Pour procéder au changement des sièges par un
transfère à un lieu différent du premier la société doit
Nécessairement modifier le statut. Lorsqu’il s’agit d’intenter une action contre la
société l’assignation doit se faire en principe au tribunal du siège social. Cependant la
71
jurisprudence permet que l’assignation puisse se faire devant les établissements
secondaires ou les succursales lorsqu’il s’agit des litiges portant sur des actes relatifs
à l’exploitation commerciale et que ces actes ont été accompli en ce lieu.
En ce qui concerne le régime fiscal applicable à la société c’est le régime du siège
social qui est retenu. C’est également au siège social que s’accomplissement le
processus de formalité d’immatriculation et de publicité.
c- Le patrimoine
La société du fait des apports de différents membre et propriétaire du bien, de même
la société peut acquérir d’autres biens après sa constitution du fait que la société a
acquis la personne morale, elle est donc titulaire des droits et d’obligation sur son
patrimoine d’où les conséquences qui en découle :
d- Nationalité de la société
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La société a une seule nationalité qui n’est pas laissée au choix des fondateurs ou des
associés. Deux critères permettent de rattacher une société à un pays.
Suivant la jurisprudence, la nationalité d’une société est déterminée par le siège
social, de ce point de vu, la société acquiert la nationalité du lieu de son siège social
réel à savoir, le lieu de sa direction administrative réelle.
Le critère du contrôle auquel les tribunaux recours de façon exceptionnel, par
rapport à ce critère, on écarte le siège social et l’on confère à la société la nationalité
des personnes qui ont fournies des capitaux ou des personnes qui la dirige. Les
tribunaux ont recours à ce critère lorsque le législateur a réservé des droits
particuliers aux nationaux et a aussi prévu des mesures à même temps restrictives aux
étrangers.
Les règles applicables aux sociétés commerciales occupent une place à part dans la
législation OHADA. Elles se trouvent dans l’Acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du Groupement d’intérêt économique (GIE). Ces règles
diffèrent selon les types de sociétés : une société en nom collectif (SNC), une société
à responsabilité limitée (SARL), une société anonyme, ou une société en commandite
simple (SCS). La société ainsi créée peut, avec le concours d’autres sociétés, créer
une société en participation (SEP) ou un Groupement d’intérêt économique (GIE).
73
2. La société en nom collectif (SNC)
La loi définit la SNC comme une société dans laquelle « tous les associés sont
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales ». La
SNC est constituée entre des personnes qui s’engagent en raison de leur confiance
mutuelle.
• Elle ne peut exercer certaines activités telles que les banques et les assurances.
• Tous les associés (2 au minimum) ont la qualité de commerçant.
• Les associés s’engagent indéfiniment et solidairement sur leur patrimoine
personnel au paiement des dettes de la société.
• La loi ne fixe aucun capital minimum.
• Le capital social est divisé en parts sociales, de même valeur, qui ne peuvent
être cédées qu’avec le consentement de tous les associés.
• La société est désignée par une dénomination sociale qui doit être
immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots « société en nom
collectif » ou du sigle « SNC ».
• Le décès d’un associé entraîne en principe la dissolution de la société.
Cependant les statuts peuvent prévoir la continuation avec les héritiers ou entre
survivants, après remboursement des héritiers.
• Le conjoint ne peut participer à la même SNC que son époux/se, afin d’éviter
que les deux soient indéfiniment et solidairement responsables. La gestion est
assurée par un ou plusieurs gérants, associés ou non.
• La rémunération du gérant est fixée par l’acte de nomination. Son rôle est de
représenter la société dans ses rapports avec les tiers, mais il doit tenir les associés au
courant de ses divers faits et gestes d’une façon permanente. Les associés ont le
pouvoir de délibérer pour prendre toutes les décisions au-delà des pouvoirs du gérant,
notamment l’approbation des comptes. La part de chaque associé dans les
bénéfices ou sa contribution aux pertes est proportionnelle à son apport.
• Les apports en industrie n’entrent pas dans le montant du capital, puisqu’ils ne
sont pas réalisables et qu’ils ne donnent droit qu’à l’attribution d’un pourcentage des
profits.
74
3. La société en commandite simple (SCS)
Les SCS sont des sociétés dans lesquelles coexistent deux catégories d’associés :
Les commandités, qui sont dans la même situation que les associés des sociétés
en nom collectif et auxquels la gérance est confiée, à moins qu’elle ne soit
exceptionnellement confiée à un tiers.
• Une Assemblée générale annuelle est tenue chaque année dans les 6 mois qui
suivent la clôture générale de l’exercice.
Les associés commanditaires et les associés commandités non gérants ont le droit,
deux fois par an, d’obtenir communication des livres et des documents sociaux et de
poser par écrit des questions sur la gestion sociale, auxquelles il doit être répondu
également par écrit.
75
Avec ces particularités, la SCS convient aux héritiers qui ne veulent pas supporter
une responsabilité indéfinie et solidaire dans une SNC dont ils ont hérité les parts : ils
peuvent devenir des associés commanditaires.
La SARL est une société dans laquelle les associés ne sont responsables des dettes
sociales qu’à concurrence de leur apport et dont les droits sont représentés par des
parts sociales.
• La valeur des parts sociales doit être de 10 USD au minimum, ces parts
sociales ne sont pas négociables et doivent être souscrites en totalité et intégralement
libérées dès la constitution de la société. Il est, en outre, nécessaire de préciser dans
un acte notarié les apports en numéraire et en nature effectués par chacun des
associés pour libérer sa part dans le capital social.
La SARL est le groupement qui permet d’éluder à la fois les inconvénients des
sociétés de personnes et ceux des sociétés par actions : ses associés n’ont en effet à
craindre ni la responsabilité indéfinie aux dettes, caractéristique propre des sociétés
en nom collectif, ni la négociation des parts sociales à des personnes indésirables. En
outre, la SARL obéit à des formalités peu contraignantes.
76
4.3. Gestion et administration de la SARL
Il peut être révoqué par décision des associés représentant plus de la moitié du capital
social, mais sa révocation sans juste motif expose la société à des dommages et
intérêts. Sa démission sans juste motif l’expose à des dommages intérêts.
Le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au
nom de la société. Les clauses limitant ses pouvoirs ne sont pas opposables aux tiers.
En cas de pluralité des gérants, chacun d’entre eux peut, sauf disposition contraire des
statuts, agir séparément.
Toute convention passée entre la société et l’un de ses gérants ou l’un de ses associés
doit être approuvée par les associés, sur rapport du gérant ou du commissaire aux
comptes, s’il en existe.
En cas de violation des statuts ou de la loi, le gérant s’expose à des poursuites pénales
ou civiles. La plainte peut être déposée par un ou plusieurs actionnaires agissant à
titre individuel (l’action individuelle en réparation du préjudice personnel) ou en
réparation d’un préjudice causé à la société (action sociale).
Il est différent selon qu’il s’agit d’une Assemblée générale ordinaire (AGO) ou d’une
Assemblée générale extraordinaire (AGE).
Pour une AGO, les décisions sont prises à la majorité du capital social sur première
convocation et à la majorité des votes émis sur deuxième convocation. Pour une
AGE, le quorum est de trois-quarts des parts sociales.
La transmission des parts sociales est libre entre associés ainsi qu’entre conjoints,
ascendants et descendants. Sauf disposition contraire des statuts, la transmission à un
77
tiers est subordonnée au consentement de la majorité des associés non-cédants
représentant les trois-quarts des parts sociales, déduction faite des parts de l’associé
cédant.
En dehors du contrôle effectué par les membres dans l’exercice de leur droit de
communication et d’information, un conseil de surveillance peut être chargé de
vérifier les comptes ainsi que le bilan annuel et de rendre compte aux associés au
cours des assemblées.
Lorsque la société dépasse l’un des trois seuils suivants, un commissaire aux comptes
doit être nommé pour trois ans :
La SARL unipersonnelle ne compte qu’un seul associé, appelé associé unique, qui
peut être une personne physique ou morale. Elle permet d’avoir une structure
juridique qui limite la responsabilité et qui assure en même temps la pérennité de
l’entreprise.
78
En effet, la gestion peut être assurée par l’associé unique ou par un tiers non associé.
L’associé unique prend des décisions ordinaires et extraordinaires, mais il devra
veiller à ne pas confondre le patrimoine de la société avec son patrimoine personnel.
S’il succombait à la tentation, il risque de se voir appliquer les procédures collectives
(par exemple, être obligé de combler le passif social avec son patrimoine personnel).
Il peut également être poursuivi pour abus des biens sociaux.
Le gérant, qu’il soit l’associé unique ou non, doit tenir les assemblées, déposer les
rapports de gestion et l’inventaire, c’est-à-dire qu’il doit rendre compte.
L’associé unique peut décider de la dissolution anticipée. Cette décision est suivie de
la transmission du patrimoine social au patrimoine personnel de l’associé unique.
La SA est une société dans laquelle « les actionnaires ne sont responsables des dettes
sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des
actions ».
79
• Le capital social peut être augmenté en cours de vie sociale soit par des apports
nouveaux, soit par une incorporation des réserves. De même en cas de perte, le
capital social peut être réduit.
La loi offre aux actionnaires deux solutions: une SA avec administration générale ou
une SA avec conseil d’administration.
Le conseil d’administration est présidé par un président désigné parmi ses membres;
et la direction de la société est assurée par un Directeur général (DG) choisi par le
conseil d’administration parmi ses membres ou en dehors d’eux.
80
Les décisions du conseil d’administration sont prises à la majorité des membres
présents ou représentés. Les administrateurs sont responsables du préjudice causé tant
aux tiers qu’aux actionnaires.
5.3. Le contrôle de la SA
Toute SA est tenue de se doter d’au moins un commissaire aux comptes et d’un
suppléant. Dans les SA faisant appel public à l’épargne, il faut deux commissaires
aux comptes et deux suppléants.
Les commissaires aux comptes occupent une place particulière dans les SA, jouissant
d’une certaine indépendance pour l’accomplissement de leur mission. En effet, la
durée de celle-ci ainsi que son contenu sont déterminées par la loi et non par la
volonté des actionnaires : leur mandat est de deux exercices lorsqu’ils sont nommés
par l’assemblée générale constitutive ou par les statuts. Il est de six exercices
lorsqu'ils ont été nommés par une AGO (en cours de vie sociale). Pour garantir leur
indépendance, la loi prévoit qu’ils ne peuvent être révoqués que par une assemblée
générale et pour faute. De même un ou plusieurs actionnaires représentant au moins
le dixième du capital social a le droit de demander en justice la récusation d’un ou
plusieurs commissaires aux comptes.
Ils ont d’abord une mission de contrôle : les commissaires aux comptes vérifient la
sincérité des informations données aux actionnaires ainsi que la régularité et la
sincérité des comptes sociaux. Pour faciliter l’accomplissement de cette lourde tâche,
la loi leur accorde d’importants pouvoirs de contrôle et d’investigation.
81
D’autre part, ils sont tenus d’informer les dirigeants sociaux et les actionnaires sur
toutes les irrégularités et inexactitudes constatées. En particulier, ils doivent présenter
aux actionnaires un rapport général sur les comptes de l’exercice écoulé. En outre, ils
sont tenus de révéler à l’autorité judiciaire (Procureur de la République, autorités de
police judiciaire, etc.) les faits délictueux dont ils ont eu connaissance au cours de
leur mission.
D’autre part, certains faits graves peuvent donner lieu à des poursuites pénales en vue
de le conduire en prison. Il en est ainsi des faits suivants :
82