CHAPITRE INTRODUCTIF : GÉNÉRALITÉS SUR LE DROIT COMMERCIAL
CHAPITRE 1 : LES ACTES DE COMMERCE
CHAPITRE 2 : LE STATUT DU COMMERÇANT
CHAPITRE 3 : LES STATUTS PROCHES DU COMMERÇANT : L’ARTISAN ET
L’ENTREPRENANT
CHAPITRE 4 : LE FONDS DE COMMERCE
CHAPITRE 5 : LA VENTE COMMERCIALE
CHAPITRE 6 : LES INSTRUMENTS DE PAIEMENT
CHAPITRE 7 : LES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
SOUS-CHAPITRE 1 : LES REGLES COMMUNES AUX SOCIÉTÉS COMMERCIALES
SOUS-CHAPITRE 2 : LES REGLES SPÉCIFIQUES A CHAQUE TYPE SOCIÉTÉ
COMMERCIALE CHAPITRE INTRODUCTIF : GÉNÉRALITÉS SUR LE DROIT COMMERCIAL I- DÉFINITION DU DROIT COMMERCIAL Le droit commercial est l’ensemble des règles juridiques applicables aux commerçants dans l’exercice leur activité professionnelle et régissent ainsi, quoique de manière plus exceptionnelle, l’activité commerciale, voire les actes de commerce accomplis par toute personne. Autrement dit, le droit commercial est la partie du droit privé qui traite de l’exercice de la profession du commerçant et qui forme le système juridique applicable aux actes de commerce. Ainsi, il régit l’activité des commerçants (conception subjectif du DC), mais qui s’applique également aux non- commerçants quand ils accomplissent un acte de commerce de manière occasionnelle (conception objective du droit commercial). Son objectif est d’assurer la rapidité, la sécurité, l’efficacité des échanges économiques ou marchands. Cela répondà ceci que le droit commercial a besoin d’un système juridique approprié qui permet de se dégager du formalisme du droit civil. Ainsi, le droit commercial est caractérisé par : --L'exigence de la rapidité : contrairement au droit civil qui est un droit conservateur et peu approprié à la circulation et à la transmission des biens et richesses, le droit commercial adopte un corps normatif permettant une transmission aisée des biens. C’est donc un principe du consensualisme qui autorise la liberté de preuve. A ce principe, on peut ajouter la prescription qui est de dix(10) ans en droit civil, alors qu’elle est de cinq(5) ans en droit commercial. -l’exigence de la sécurité : C’est un caractère du droit commercial qui est nécessaire à la protection du crédit et des créanciers. Cet impératif de sécurité se traduit par certaines dispositions particulières. D’abord , une sécurité de principe est observée envers les mauvais débiteurs. En effet, le débiteur commerçant est soumis aux règles de procédures collectives et à la faillite. Ensuite, la sécurité se traduit par un ensemble de règles de protection de l’entreprise commerciale notamment la solidarité des codébiteurs, l’inopposabilité des exceptions… La solidarité des codébiteurs est présumée entre commerçants, alors qu’en droit civil elle doit être prouvée. Si l’un paie, il bénéficie d’une action récursoire contre les autres débiteurs. Enfin, à ces principes on peut ajouter un certain nombre de sûretés commerciales, le nantissement, le gage, le warrant. -L’exigence de la publicité : elle est assurée par les formalités comme l’inscription registre du commerce et du crédit mobilier et la parution d’avis ou d'extrait des statuts dans les journaux d’annonces légales. La sécurité permet l’information et la sécurisation des affaires. II- LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL - Les sources principales : le droit des affaires a pour principale origine l’organisation pour l’harmonisationen Afrique du droit des affaires (OHADA). Créée par le traité de Port-Louis (île Maurice) du 17 octobre 1993 signé par les Etats africains de la zone franc. Cette intégration juridique se réalise par l’adoption de plusieurs textes qualifiés<< actes uniformes>> qui constituent les sources principales du droit des affaires. A ce jour, on a :l’acte uniforme portant droit commercial général, l’AU relatif aux droits des sociétés commerciales et groupements d’intérêt économique, l’AU sur le droit d’arbitrage , l’AU portant Organisation des Procédures collectives d’apurement du Passif, l’AU portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution , l’AU portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises, l’AU portant organisation des sûretés… L’OHADA comprend 17 États parties(Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d’Ivoire , Gabon, Guinée Équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo). Les institutions de cette organisation internationale sont : la conférence des chefs d’État et de gouvernement, le conseil des ministres chargé d’adopter les actes uniformes, le secrétariat permanent installé au Cameroun, la Cour Commune de Justice et d’arbitrage située en Côte d’Ivoire , l’école régionale de la magistrature basée au Bénin. - Les sourcessecondairesdudroitcommercial sont entre autres : ✓la constitution : en tant que norme suprême, c’est elle qui pose le principe de la liberté de commerce et d’industrie . ✓ laloi : au sens strict, il s’agit de textes émanant du parlement pris en matière commerciale qui sont applicables dans la mesure où ils ne sont pas contraires aux actes uniformes. Au sens large, la loi intègre les règlements (décrets, arrêtés) dans le domaine commercial. ✓les usages : ce sont des pratiques professionnelles qui ont un caractère habituel et qui s’impose en milieu commercial. Il existe les usages légaux ou de droit auxquels la loi elle-même fait mention et dont la portée est générale et obligatoire (c-à-d qui s’imposent aux parties). En cas de litiges, de tels usages n’ont pas à être prouvés car le juge doit les connaître et les appliquer. Il existe aussi les usages conventionnels qui ont une portée limitée et un caractère supplétif.
✓a jurisprudence : elle se définit comme l’ensemble des décisions
rendues par les tribunaux dans un État. En Côte d’Ivoire, les décisions en matière commerciale sont rendues par le tribunal du commerce, la cour d’appel, la CCJA. En outre, la jurisprudence commerciale présente la particularité d’être une œuvre de personnes privées dénommées Arbitres. ✓ làdoctrine : c’est l’opinion des auteurs et praticiens du droit dont la valeur est unanimement reconnue. Ceci participe de l’interprétation des textes. III-LE RÈGLEMENT DES LITIGES COMMERCIAUX Pour le règlement des litiges commerciaux, deux voies s’offrent aux parties : la justice étatique et la justice arbitrale. Pour ce qui est de la première, il a été créé en 2012 en Côte d’Ivoire une juridiction spécialisée : le Tribunal de commerce. Celui d’Abidjan , le premier du genre, a commencé à fonctionner le premier octobre 2012. Le tribunal de commerce est une juridiction autonome de premier degré. -compétence : le ressort territorial du T.decommerce d’Abidjan englobe celui des 1eres instances de Abidjan-Plateau et de Yopougon. Les litiges attribués au T. de commerce d’Abidjan sont essentiellement : . les contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants au sens de l’AU sur le droit commercial général. . les contestations entre associés d’une société commerciale d’un GIE. . les contestations entre toutes personnes, relatives aux actes de commerce au sens de l’AU relatif au droit commercial général (NB : dans les actes mixtes, la partie demanderesse peut saisir les tribunaux de 1ere instance). . les contestations relatives aux actes de commerce accomplis par les commerçants à l’occasion de leur commerce et l’ensemble de leurs contestations commerciales comportant même un objet civil. . le TC d’Abidjan gère le Registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM). . le TC statue en 1er et dernier ressort sur toutes affaires dont l’intérêt du litiges n’excède de 25000000 F CFA. - Composition : le TC d’Abidjan est composé de juges professionnels (magistrats de carrière) et de juges consulaires (opérateurs économiques choisis sur une liste d’aptitude établie par la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire). En outre, il comprend des greffiers, de personnels administratifs. Les fonctions du Ministère public y sont exercées par le Procureur de la République, près le Tribunal de 1ere instance d’Abidjan-Plateau. - Procédure : la procédure suivie devant le TC d’Abidjan se réalise en 2 phases : une tentative de conciliation qui est obligatoire et se déroule à huis clos et une phase contentieuse. En cas d’appel, la chambre commerciale de la Cour d’appel(CA) est compétente. Le pourvoi en cassation se fait devant la CCJA. En dehors de ces juridictions, les commerçants peuvent faire régler leurs litiges par une juridiction arbitrale comme la CCJA ou la CACI. L’arbitrage est une technique qui consiste pour les parties en conflit de confier à une personne privée appelée arbitre. La décision émanant d’une telle juridiction est appelée sentencearbitrale. Le recours à l’arbitrage peut se faire soit par un compromisd’arbitrage soit par une clausecompromissoire. ✓ le compromis d’arbitrage est une convention par laquelle des commerçants parties à un litige déjà né s’accordent pour le soumettre à l’arbitrage. ✓ la clause compromissoire es là clause par laquelle les parties au contrat d’engagent à soumettre à un arbitre les litiges pouvant naître de ce contrat. Lorsque la convention arbitrage est valable, les juridictions étatiques deviennentincapables. Les décisions rendues par les arbitres devront être revêtues de la formule exécutoire pour être appliquée. Il appartient à la partie ayant gagné le litige de saisir la juridiction compétente pour obtenir une ordonnance d’exequatur. Tous les litiges ne sont pas arbitrables, car seuls ceux qui ont une origine contractuelle le sont. EXERCICE D’APPLICATION 1) Définir le droit commercial 2) Quelles sont les sources du droit commercial ? 3) Quels sont les modes du règlement des litiges commerciaux ? 4) Par quels moyens peut-on recourir à l’arbitrage ?
CHAPITRE 2 : LES ACTES DE COMMERCE
La doctrine établit 4 catégories d’actes de commerce : les actes de commerce par nature, les actes de commerce par la forme, les actes de commerce par accessoire et les actes mixtes. Section 1 : LES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE L’article 3 de l’AUDCG définit l’acte de commerce par nature comme l’acte par lequel une personne s'entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel elle fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit pécuniaire. Le même article ajoute une énumération indicative des actes de commerce par nature. Parag1 : L’achat des biens meubles ou immeubles en vue de la revente Pour que cet achat soit commercial, il faut la réunion de 3 conditions : -Un achat préalable ( car sans achat initial, il n’y a pas d’acte de commerce ; -Une intention de revente de la part de l’acheteur au moment de l’achat ; -La recherche de profit de la part de l’acheteur (peu importe qu’il ait eu en réalité profit ou perte ) L’agriculteur ne fait pas d’acte de commerce en vendant sa production, car il vend les produits du sol. Toutefois, son activité devient commerciale dans les cas suivants : -Lorsqu’il achète les produits à d’autres agriculteurs dans une proportion importante que sa propre production et les revend en l’état ou après transformation ( Requête du 11 déc 1944 Dalloz 1944 p 213) ; -Lorsqu’il loue à d’autres agriculteurs ses machines ; -Lorsqu’il achète des plants ou des animaux et les revend rapidement. De même, l’élevage traditionnel et l’artisanat ne sont pas des activités commerciales. Cependant, lorsque les animaux sont nourris exclusivement ou en grande partie avec des produits achetés, la vente qui s’en suit est un acte de commerce par nature. Para : Les opérations de manufacture et les opérationsde location de meubles A-Les opérations de manufacture Les opérations de manufacture consistent à fabriquer ou à transformer des produits dans les usines ou dans les ateliers à partir des matières premières achetées en vue de les revendre. En outre, le fait de fournir à titre onéreux des prestations à autrui en travaillant de façon industrielle les matières premières ou les produits qu’on a fournis, constitue des opérations de manufacture. B-Les opérations de location de meubles La location de meubles faite à titre habituel ( une opération isolée est civil) constitue des actes de commerce par nature. Il s’agit de la location de biens meubles tels que les chaises, bâches, les assiettes, voitures etc. A contrario, la location de bien immeuble constitue un acte civil. Para 3 : les opérations financières et les opérations de transport et de télécommunication. A-Les opérations financières -les opérations de banque : elles sont relatives à l’escompte des effets de commerce, aux dépôts et au retrait de fonds et titres aux crédits. -les opérations de change : elles consistent à échanger la monnaie d’un État contre celle d’un autre État moyennant rémunération. -les opérations de bourse : Ce sont des transactions effectuées sur un marché spécialisé dans les opérations d’achat et de vente des valeurs mobilières (actions, obligations). -les opérations d’assurance : l’assureur exploite une société conçue et organisée pour lui procurer des bénéfices (les assurances mutuelles sont exclues) B-Les opérations de transport et de télécommunications -Les opérations de transport : il s’agit de tous les opérations de transport des personnes et des marchandises. Même le particulier qui utilise son véhicule personnel pour faire du transport en commun de personne accomplit des actes de commerce par nature. -Les opérations de communication : ce sont les actes liés à l’exploitation des moyens modernes de communication. Ex : fax, téléphonie cellulaire, internet… Para 4 : Les opérations d’intermédiaires et les contrats entrecommerçants pour les besoinsde leur commerce A-Les opérations d’intermédiaires 1) Les opérations des intermédiaires de de commerce L’intermédiaire de commerce est celui qui a le pouvoir d’agir habituellement et professionnellement pour le compte d’une personne, le représenter, pour conclure avec un tiers un contrat de vente à caractère commercial. Il s’agit des commissaires, courtiers et agents commerciaux (ce sont des commerçants). On en distingue 3 types : -Le commissionnaire : il se charge d’opérer en son propre nom, mais pour le compte du commettant, la vente ou l’achat de marchandises moyennant une commission. -le courtier : le courtage est l’activité qui consiste à mettre en rapport professionnellement des personnes en vue de faciliter ou de faire aboutir la conclusion de convention, opérations ou transactions entre ces personnes. Ex : courtage en matière d’assurance. -l’agent commercial : c’est un mandataire qui, à titre de profession indépendante est chargé de façon permanente de négocier et éventuellement de conclure des contrats au nom et pour le compte de producteurs sans être liés à eux par un contrat de travail. Ex : les opérations d’agence de voyage. 2) Les opérations des autres intermédiaires Il s’agit des intermédiaires pour l’achat, la souscription, la vente ou la location d’immeubles, de fonds de commerce, d’actions ou de parts de société commerciale ou Immobilière. Les opérations des autres intermédiaires mentionnées par l’article 3 de l’AU ne sont nécessairement commerciales. 3) Les opérations de transit Elles sont effectuées par les commissaires en douane ou transit qui des professionnels chargés d’accomplir pour le compte de leur client toutes les formalités d’entrée et de sortie de marchandises. B- Les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce Tous les contrats passés par des commerçants entre eux pour les besoins de leur commerce sont des actes de commerce par nature. Para 5 : Les actes effectués par les sociétés commerciales et les actes réalisés dans le cadre d’une entreprise A) Les actes effectués par les sociétés commerciales Tous les actes effectués par les sociétés commerciales sont des actes de commerce par nature. B) Les actes réalisés dans le cadre d’une entreprise 1) L’exploitation industrielle des mines,carrières et de tout gisementde ressources naturelles L’exploitation des richesses du sol et du sous-sol est commerciale lorsqu’elle est faite de façon industrielle, c’est-à-dire dans les ateliers ou des usines avec des marchandises. Par contre, l’exploitation artisanale ou villageoise de ces richesses constitue un acte purement civil. 2) Les entreprises culturelles Ce sont les entreprises de spectacle public et les entreprises d’édition : -les entreprises de spectacle public : leurs activités consistent dans l’organisation de spectacles publics tels que le théâtre, la danse, le cinéma, la musique, etc. Les actes de ces entreprises sont de nature commerciale si les trois conditions cumulatives suivantes sont réunies : *Les spectacles sont organisés habituellement ; * Les spectacles sont ouverts au public ; * Les spectacles sont donnés dans le but de réaliser un profit. -Les entreprises d’édition : En tant qu’intermédiaire en quête de profit dans la circulation des œuvres intellectuelles, elles accomplissent des actes de commerce par nature. Section 2 : LES ACTES DE COMMERCE PAR LA FORME Para 1 : Les opérations liées aux effets de commerce La signature d’une lettre de change, d’un billet à ordre ou d’un warrant est un acte de commerce par la forme. -La lettre de change est un acte par lequel une personne appelée tireur donne l’ordre à une autre, le tiré, de payer une certaine somme d’argent à une troisième personne appelée bénéficiaire ou porteur. -Le billet à ordre est un titre par lequel une personne appelée souscripteur s’engage à payer une somme d’argent à une date déterminée à un bénéficiaire ou à l’ordre de celui-ci. -Le warrant est billet à ordre garanti par des marchandises déposées dans des magasins généraux. Para 2 : Les sociétés commerciales pat la forme Sont commerciales par la forme et quel que soit leur objet : les sociétés en nom collectif(SNC) , les sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les sociétés par actions simplifiées (SAS), les sociétés anonymes (SA). Section 3 : LESACTESDECOMMERCEPARACCESSOIRE La jurisprudence a inventé la notion de l'acte de commerce par accessoire. En effet, l’acte de commerce par accessoire est un acte civil par nature qui est considérécomme un acte de commerce parce qu’ilest fait par un commerçant pour les besoins de son commerce. Il en est l’accessoire et l’on applique l’adage accesoriumseuiturprincipalequi signifie que l’accessoire doit suivre le principal. Par exemple, un négociant en vin achète un camion pour transporter son vin ; c’est un acte civil mais il devient commercial en vertu de la théorie de l’accessoire parce qu’il est fait par un commerçant. Pour déterminer l’acte de commerce par accessoire, il faut la réunion de 2 conditions cumulatives : -son auteur doit être commerçant ; -l’acte civil doit être accompli pour les besoins de son commerce. Au demeurant, un acte civil par accessoire est un acte de commerce par nature qui considéré comme un acte civil parce qu’accompli par un non commerçant pour les besoins de sa profession civile. Un moniteur d’auto-école qui achète des codes de la route pour les revendre à ses auditeurs avec un énorme bénéficie en vue de faciliter ses cours fait un acte civil par accessoire. Section 4 : LES ACTES MIXTES Un acte mixte est un acte qui est civil pour l’une des parties et commerciale pour l'autre. Il ne s’agit pas à vrai dire d’une nouvelle catégorie d’acte de commerce. En principe, le droit commercial s’applique à la partie commerçante et le droit civil à la partie qui ne l’est pas. Ex : un achat d’huile effectué par une ménagère dans une boutique pour faire la cuisine est un acte mixte, car il est commercial pour le boutiquier et civil pour la ménagère. La distinction est cependant importante du point de vue du régime juridique de l’acte mixte : -La preuve : Les actes de commerce se prouvent par tous moyens, même par vie électronique à l’égard des commerçants. C’est la réaffirmation du principe de la liberté de preuve en matière commerciale. Par contre, à l’égard du non commerçant, la preuve se fait par écrit. Toutefois, s’il y a commencement de preuve par écrit, la liberté de preuve (par tout moyen) est aussi admise contre le non commerçant (article 5 AUDCG). -La miseendemeure : c’est l’acte par lequel un créancier demande à son débiteur d’exécuter son obligation. Entre commerçants, la mise en demeure se fait par tous moyens. Aussi, le civil peut mettre en demeure le commerçant pour tous les moyenspossibles. A l’inverse, le commerçant doit mettre en demeure un civil par un acte d’huissier. -Le tribunalcompétent : Si le défendeur est civil, seul le tribunal civil c’est-à-dire le tribunal de première instance (chambre civile) est compétent. Par contre, le défendeur est-ce commerçant, le non commerçant peut saisir soit le tribunal civil, soit le tribunal de commerce. -La solidaritéentrecodébiteurs : La règle de la solidarité entre codébiteurs signifie que le créancier a le droit de poursuivre l’un quelconque des codébiteurs commerçants liés par une même dette pour son paiement intégral. -La prescription : C’est lorsque l’écoulement d’un délai fait perdre ou acquérir un droit. Selon l’article 16 de l’AUDCG, les obligations nées à l’occasion de leur commerce entre commerçants, ou entre non commerçants, se prescrivent par 5 ans si elles ne sont pas soumises à des prescriptions plus courtes. Exercice d’application : Trois commerçants (Aka, Ako et Aki) tous domiciliés à Yopougon empruntent ensemble une somme de 20 000 000f CFA à une institution de microfinance (MICROFI) en vue d’acheter des véhicules des véhicules de transport de leurs produits commerciaux. Le remboursement de la dette qui était prévue le 2 octobre 2021 n’a pu avoir lieu. La MICROFI attrait Ako devant le TPI de Yopougon afin de le faire condamner au paiement intégral du montant de la dette. Celui-ci, bien quereconnaissant la dette, soutient qu’il ne doit pas en assumer seul le paiement comme le réclame la MICROFI. Cette action en justice peut-elle prospérer ?
CHAPITRE 2 : LE STATUT DU COMMERÇANT
L’accès au statut de commerçant impose la réunion d’un certain nombre de conditions, il en va de même pour l’exercice de cette profession. A partir de ces conditions, le commerçant peut être aisément d’autres professionnels. Section 1 : LES CONDITIONS D’ACCÈS AU STATUT DU COMMERÇANT Aux termes de l’article 2 de l’AUDCG<< est commerçant celui qui fait de l’accomplissement des actes de commerce par nature sa profession>>. Il résulte de cet article 3 conditions cumulatives permettant d’accéder au statut de commerçant. Il faut donc accomplir les actes de commerce par nature, à titre de profession et de façon indépendante. Para 1 : l’accomplissement d’actes de commerce par nature Des 4 types d’actes de commerce susmentionnés , seuls les actes de commerce par nature confèrent à leur auteur la qualité de commerçant. Para 2 : l’accomplissement d’actes de commerce par nature à titre professionnel La profession suppose l’accomplissement habituel d’actes de commerce à l’effet de tirer les ressources nécessaires à la subsistance. C’est la répétition d’actes de commerce par nature qui confère la qualité de commerçant. Par ailleurs, même si l’activité est clandestine, elle confère la qualité de commerçant à son auteur. De même, l’activité commerciale n’a pas besoin d’être exclusive, ainsi un étudiant qui serait propriétaire d’une cabine serait un commerçant. Para 3 : L’accomplissement d’actes de commerce par nature à titre indépendant Pour avoir la qualité de commerçant, il faut agir de pour son compte, c’est-à-dire à ses risques et périls et en toute indépendance. C’est pourquoi les salariés, les mandataires, les dirigeants des sociétés commerciales ne sont pas commerçants car agissant sur les ordres de quelqu’un. Section 2 : L’EXERCICE DE LA PROFESSION COMMERCIALE L’exercice de la profession commerciale est soumise à des conditions et impose des obligations. Para 1 : Les conditions d'exercice de la profession commerciale A- Les conditions de capacité 1- La situation du mineur L’article 7 de l’AUDCG dispose :<< Le mineur sauf s’il est émancipé ne peut être commerçant ni effectuer des actes de commerce>>. L’émancipation du mineur consiste à anticiper sur sa majorité. Ainsi, le mineur non émancipé ne peut être commerçant. Ces représentants légaux ne peuvent le faire à sa place. Le mineur qui hérite d’un fonds de commerce n’a pas la capacité d’effectuer les actes de commerce. Il ne peut que soit le vendre soit le mettre en location gérance. Il peut aussi apporter ce fonds de commerce dans la création d’une société anonyme (SA) ou d’une société par actions simplifiées (SAS) ou d’une société à responsabilité limitée (SARL), dans laquelle la minorité n’est pas une cause d’exclusion. Elle peut se faire à partir de 18 ans. En dehors de ce cadre, le mineur peut être émancipé par le mariage. Quant au mineur émancipé, il ne peut être commerçant qu’à triple condition suivante : -Avoir 18 ans révolus ; -Avoir une autorisation spéciale du représentant légal ; -Inscrire cette autorisation au RCCM. 2- La situation des majeurs incapables Leur situation n’est pas expressément réglementée par l’AU. Cependant, il n’est pas concevable d'autoriser une personne dont les facultés mentales ont été durablement atteintes d’effectuer des actes de commerce. Les majeurs incapables sont en principe interdits d’effectuer des actes de commerce. 3-La situation de la femme mariée commerçante La femme mariée est libre de faire le commerce sans l’autorisation de son mari. Cependant, elle ne sera qualifiée de commerçante que si elle accomplit des actes de commerce par nature professionnellement et séparément de ceux de son mari. Toutefois, si l’exercice du commerce est contraire à l’intérêt de la famille, son époux peut s’opposer(par voie judiciaire) au commerce de sa femme. Lorsque les deux époux exploitent ensemble un même fonds de commerce, seul l’un d’entre eux est considéré comme commerçant. Relativement aux pouvoirs de la femme mariée, celle-ci engage un certain nombre de biens vis-à-vis des créanciers. Ainsi : . Dans un régime de séparation de biens, elle n’engage que ses biens propres .Dans un régime de communauté de biens : *En cas d’absence d’opposition du mari ou d’opposition retenue par le juge, elle engage tous les biens du ménage. *En cas d’opposition fondée du mari, et si malgré tout l’épouse continue d’exercer son commerce, elle engage seulement ses biens propres et les biens réservés (biens acquis par la femme mariée sous le régime de la communauté de biens, dans l’exercice d’une profession séparée de celle de son mari). B- Les conditions de moralité 1- Les incompatibilités C’est la défense faite à certaines personnes d’exercer le commerce en raison de leur profession. L’exercice d’une activité commerciale est incompatible en raison de leur profession. L’exercice d’une activité commerciale est incompatible avec les professions suivantes : les fonctionnaires, les officiers ministériels et auxiliaires de justice(avocat, huissiers de justice…), les experts comptables agréés, etc. 2- Les interdictions Nul peut exercer une activité commerciale s’il a fait l’objet : -d’une interdiction générale, définitive ou temporaire, prononcée par une juridiction, que cette interdiction ait été prononcée comme peine principale ou peine complémentaire. -d’une interdiction prononcée par une juridiction professionnelle, dans ce cas, l’interdiction ne concerne l’activité commerciale considérée. 3- Les déchéances Sont frappées de déchéance, toutes personnes ayant été condamnées à une peine de prison d’au moins trois mois, sans sursis, vol, escroquerie, infraction aux lois sur les sociétés commerciales. La déchéance est liée automatiquement au jugement de condamnation ; le tribunal n’a pas besoin de la prononcer expressément. Alors que l’interdiction doit être prononcée. NB : Les actes accomplis par un interdit, un incompatible ou par un déchu du commerce sont inopposables aux tiers de bonne foi, ces actes sont opposables a l’interdit , à l’incompatible ou au déchu. L’individu qui exerce le commerce malgré l’incompatibilité , l’interdiction ou la déchéance qui le frappe, est appelé commerçant de fait(il ne bénéficie pas des droits rattachés à la qualité de commerçant, mais n’en supporte que les obligations). Para 2 : Les obligations professionnelles du commerçant Ce sont l’immatriculationau RCCM, la tenue des livres de commerce et la loyale concurrence. A- L’obligation d’immatriculation au RCCM Sont notamment assujettis à la formalité d’immatriculation au RCCM : les personnes physiques commerçantes, les sociétés commerciales et leurs succursales, les GIE… 1- Les missions principales et lesdélais d’immatriculation au RCCM Le RCCM a pour mission essentielle de : -permettre aux assujettis de faire leur demande d’immatriculation, d’obtenir le numéro d’immatriculation dès le dépôt de la ladite demande -permettre aux entreprenants de faire leur demande de déclaration d’activité, d’obtenir le numéro de déclaration dès le dépôt de celle- ci. -permettre aux assujettis et aux tiers d’avoir accès aux informations, notamment sur les commerçants et les entreprenants conservées par le RCCM. Les personnes physiques doivent demander leur inscription dans le premier mois de l’exercice de leur activité auprès du greffe de la juridiction compétente. Quant aux personnes morales, elles doivent le faire dans le mois de leur constitution au greffe du tribunal du siège social (il en va aussi ainsi des succursales en Côte d’Ivoire ). La juridiction compétente est le tribunal de commerce pour les assujettis installés dans le ressort territorial des TPI d’Abidjan -Plateau et Yopougon. En attendant la création d’autres tribunaux de commerce, le greffe des TPI devraient continuer à remplir cette fonction. 2- L’organisation du RCCM Le RCCM est organisé en fichier national et en fichier régional *Le fichier national Il centralise les informations contenues dans les registres locaux (RCCM) et est tenu auprès de la cour d’appel d’Abidjan. Les registres locaux sont tenus par le greffier sous la surveillance du président du TPI ou du TC ou juge délégué par lui. Ils ont pour rôle de recenser tous les assujettis dans leur zone géographique d’exercice de l’activité . Le fichier national permet de déceler les déchéances ou interdictions ultérieures d’un commerçant dans une autre ville. *Le fichier régional Il est tenu auprès de la cour commune de justice et d’arbitrage (Abidjan-Plateau). Il permet d’éviter les immatriculations des déchus et interdits dans les États parties de l’OHADA. 3- Les effets de l’inscription au RCCM -L’immatriculation au RCCM fait présumer de la qualité de commerçant (présomption simple). Elle ne confère pas la qualité de commerçant, elle est une obligation qui lui est imposée parce qu’il est déjà commerçant. -Le commerçant devra faire figure sur ses documents commerciaux (factures, bon de commande…) son numéro et son lieu d’immatriculation -Celui qui fait le commerce sans être immatriculé ne peut se prévaloir de la qualité de commerçant. Il ne pourra donc faire usage de ses livres de commerce comme preuve,( mais on peut les utiliser contre lui) ni donner son fonds de commerce en location-gérance ou réclamer un renouvellement de son bail à usage professionnel. Toutefois, un commerçant ne peut se soustraire aux obligations inhérentes à son statut en invoquant sa non immatriculation. La commerçant non inscrit est appelé commerçantdefait. -Le défaut d’immatriculation et les formalités frauduleuses sont sanctionnés. Défaut d’immatriculation : amende de 60000 à 72000 et le tribunal ordonne l’inscription sous quinzaine : si non-respect, nouvelle amende ; s’il s’agit d’une succursale, sa fermeture. Mentions inexactes communiquées de mauvaise foi : amende de 36000 à 72000 et ou emprisonnement d’un à six mois. Ces délinquants peuvent être privés de droit de vote et l’éligibilité à la chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie ). -Toute personne physique immatriculée doit, dans le délai d’un mois à compter de la cessation de son activité, demander sa radiation au RCCM. En cas de décès du commerçant, le délai de radiation ou de modification en cas de continuation est porté de trois(3) mois à compter dudit décès en faveur des ayants-droit. A défaut de demande, la radiation judiciaire est possible à la requête du greffier ou de tout intéressé. B- Les obligations comptables du commerçant Ces livres permettent aux commerçants de connaître l’état de leur caisse, de prouver les opérations commerciales et aux impôts de contrôler efficacement les matières imposables. 1- Les livres à tenir a- Les livres obligatoires -Le livre journal : il enregistre par jour par jour les opérations de l’entreprise( reçus, achats, vente, effet de commerce). -Le livre inventaire : chaque année, le commerçant y fait l’inventaire d son entreprise (bilan et compte de résultat relatant les éléments actifs et passifs de son exploitation). -Le grand livre : il est tenu pour le compte des clients et fournisseurs. Il récapitule la balance générale pour permettre d’apprécier l’équilibre comptable. b- Les livres facultatifs -Le livre de paie exigé par le code du travail. -Le livre de caisse qui enregistre tous les paiements effectués ou reçus. -Le livre des effets qui enregistre les effets commerciaux à payer ou recevoir avec leur échéance. -Le livre brouillard (main courante) qui enregistre toutes les opérations à inscrire plus tard au grand livre. 2- Les règles de tenue des livres obligatoires et les sanctions a- Les règles de tenue des livres Le journal et le livre d’inventaire, à l’exclusion du grand livre doivent être côtés ( numérotés et paraphés par le président du tribunal ou le juge délégué à cet effet). Ils sont tenus chronologiquement sans blanc ni altérations, sans ratures ni surcharges ; toutefois, la contre-passion d’écriture est admise c’est-à-dire une écriture en sens inverse pour éviter les fraudes et manipulations dans les écritures. Touslesdocumentscomptablesdoiventêtre conservés pendant 10 ans. b- Les sanctions et la preuve par les livres de commerce Au plan pénal, est passible de 1 à 6 mois d’emprisonnement et d’une amende de 50000 à 1000000 de Francs, tout commerçant dont les livres et leurs annexes sont incomplets, conformément à l’article 4 de la loi n°64-292 1964 relative aux obligations des commerçants. En cas de falsification, les peines applicables sont celles du faux en écriture privée de commerce (art 416 du code pénal : 1 à 5 ans d’emprisonnement amende de 100000 à 1000000 Francs). Le tribunal peut en outre prononcer la fermeture de l’établissement pendant 3 mois au moins et 1 an au plus, l’interdiction d’exercer le commerce pendant 6 mois au moins et 5 ans au plus. Les livres irrégulièrement tenue ne peuvent servir de preuve en justice au profit du commerce (ils peuvent seulement être retenus à titre de présomption simple). Il faut nuancer cette assertion car dorénavant, l’article 5 alinéa 2 de l’AUDCG autorise le commerçant à prouver par tout moyens contre un non commerçant en cas de commencement de preuve par écrit. Dans le cours de contestation, le juge peut ordonner la représentation par les documents comptables pour en extraire ce qui concerne le litige. C-L'obligationde loyale concurrence Dans les États à économie libérale, la concurrence est le fondement de la liberté de commerce et d’industrie. Il faut cependant qu’elle soit loyale. La concurrence déloyale est ensemble de procédés (concurrentiels) utilisés par le commerçant, contraires à la loi ou aux usages commerciaux, pour détourner la clientèle de son concurrent. 1- Les manifestations de la concurrence déloyale Il peut s’agir : -D’une atteinte au nom commercial, à la dénomination sociale ou à l’enseigne(usurpation pour semer la confusion entre deux établissements du même genre s’adressant à la même clientèle) ; -Du dénigrement (attaque dans son honorabilité, sa compétence ou sa solvabilité ou même sur ses produits fabriqués ou vendus ; -De la désorganisation interne de l’entreprise (incitation à la grève ou débauchage) ; -De la désorganisation générale du marché (cas de publicité mensongère ou comparative). 2- La protection contre la concurrence déloyale -L’actionenconcurrencedéloyale : c’est une action fondée sur la responsabilité civile pour faute(art 1382 du code civil). Celui qui exerce une action doit démontrer la faute, le préjudice et le lien de causalité. Cependant, la jurisprudence. -Les clauses de non concurrence : elles sont généralement insérées dans le contrat de relations contractuelles. Au terme du contrat, le travailleur peut librement faire la concurrence à son ex employeur (article 15.5 du code du travail). -Les clauses de non rétablissement : ces clauses interdisent au vendeur d’un fonds de commerce vendu ou mis en location gérance. C’est matérialisation de la garantie du fait personnel à la charge du vendeur. Il est interdit au vendeur d’exercer un commerce semblable à celui qu’il exerçait. Pour être valable, cette clause doit être limitée dans le temps et dans l’espace. -Les clauses d’exclusivité : Par ces clauses, des commerçants se réservent l’exclusivité d’une activité ou de la livraison d’un produit. Ex : contrat de bière où le débitant s’engage à s’approvisionner chez le brasseur. Tous ces contrats sont valables s’il sont limités dans le temps et dans l’espace. EXERCICE D’APPLICATION 1) Quelles sont les conditions pour être commerçant ? 2) Un mineur de 17 ans peut-il être commerçant ? Si oui comment ? Si non pourquoi ? 3) Quel est le rôle du RCCM ? 4) Dans quel délai les commerçants doivent-ils s’inscrir au RCCM ? 5) Citer les livres comptables obligatoires pour le commerçant. 6) La concurrence est-elle interdite en matière commerciale ? 7) Quel est le délai de conservation des livres de commerce ? 8) Expliquer concurrence déloyale.
CHAPITRE 3 : LES STATUTS PROCHES DU COMMERÇANT : L’ARTISAN ET
L’ENTREPRENANT Section 1 : LE STATUT D'ARTISAN L’article 1 de la loi n°2014 -338 du 5 juin 2014 relative relative à l’artisanat dispose : L’activité du secteur de l’artisanat est toute activité dont le mode de production est principalement manuel, peut inclure l’utilisation de machines et d’outillages mécaniques, électriques ou électromécaniques et appartenant à l’une des branches relevant de la nomenclaturedes métiers telle que déterminée par la présente loi. L’activité du secteur de l’artisanat est exercée à titre principal, par une personne physique ou morale dont la maîtrise technique et le savoir-faire requièrent un apprentissage ou une formation assortie d’une pratique du métier. L’activité des personnes ayant la qualité d'artisan s'exerce en toute indépendance, à l’exclusion de tout lien de subordination au sens du code du travail. Para 1 : Les catégories d’artisans Dans l’exercice des activités du secteur de l’artisanat, il existe une classification, qui est fonction de la formation acquise, du savoir-faire et de l’expérience professionnelle de l’agent, à savoir : -le maître-artisan ; -l'artisan ; -le compagnon -artisan ; -l’apprenti-artisan -l’aide-familial A- Le maître-artisan Le maître-artisan est tout artisan qui, parallèlement à son activité, est jugé apte à donner une formation professionnelle à une ou plusieurs personnes qui accueille dans une entreprise ou dans tout autre établissement. Le titre de maître-artisan peut être conféré à l’artisan ayant satisfait aux conditions suivantes : - justifier de sa qualité au sens de ladite loi ; - être titulaire au moins d’un brevet professionnel, d’un diplôme ou à défaut, jouir d’une expérience professionnelle conformément aux dispositions de l’article 13 de la loi ; - être inscrit depuis 10 ans dans le métier figurant au registre des métiers et avoir pratiqué effectivement ce métier pendant cette période ; - justifier d’un agrément délivré par le ministère en charge de l’artisanat, attestant sa capacité à transmettre son savoir-faire. Le titre de maître-artisan est attribué par une commission de certification composée de la Chambre nationale de métiers et du ministère en charge de l’artisanat. Le titre de maître-artisan se matérialise par des panonceaux et des diplômes. B- L’artisan(article 9 de la loi précitée) L’artisan est toute personne physique exerçant une activité dans le secteur de l’artisanat à laquelle il prend personnellement part et qui possède une qualification reconnue par son milieu professionnel ou sanctionnée par un certificat d’apprentissage ou un diplôme d’un centre agréé. La reconnaissance de la qualification du milieu professionnel est validée par la commission prévue par l’article 8 de la loi. L’artisan exerçant son activité professionnelle à titre individuel peut se faire assister par des compagnons- artisans, des apprentis-artisans ou des aides-familiaux. C- Le compagnon-artisan Le compagnon-artisan est tout apprenti-artisan ayant terminé sa période d’apprentissage ou toute personne justifiant d’une qualification professionnelle d’une activité artisanale et qui, avant de s’établir à son propre compte, demeure auprès d’un maître-artisan pour renforcer ses capacités techniques et professionnelles. Le compagnon-artisan est un employé salarié, permanent ou temporaire, travaillant pour le compte d’un artisan ou d’une entreprise du secteur de l’artisanat quelle que soit la forme juridique de cette dernière. D- L’apprenti-artisan L’apprenti-artisan est toute personne physique sans qualification préalable placée auprès d’un maître-artisan dans le cadre d’un apprentissage en vue d’une formation au métier d’artisan. Ce placement peut se faire sur sa propre initiative, s’il s’agit d’une personne âgée d’au moins 18 ans, ou sur celle d’un parent ou du tuteur, s’il s’agit d’un mineur âgé d’au moins 15 ans. Est également apprenti-artisan, tout élève en cours de formation technique et professionnelle dans un métier de l’artisanat, au sein d’un établissement ou d’un centre de formation agréé. L’apprenti-artisan n’est pas rémunéré. Toutefois, le contrat d’apprentissage doit prévoir le principe de l’allocation d’une bourse ou d’une prime d’apprentissage si une activité productive est réalisée par l'apprenti. E- L’aide familial L’aide familial est toute personne issue de la cellule familiale de l’artisan âgée d’au moins 15 ans, qui l’aide à exercer son activité. La cellule familiale comprend le conjoint, les ascendants, les descendants ou toute autre personne à la charge de l’artisan. Para 2 : Les conditions d’exercice des activités artisanales L’exercice des activités du secteur de l’artisanat est soumis à l’exigence d’une qualification professionnelle. Les diplômes, les titres, la durée et les expériences professionnelles devant concourir à cette qualification professionnelle, sont déterminés par décret des ministres sur proposition du ministre en charge de l’artisanat et du ministre en charge de la formation professionnelle. L’exercice de toute activité du secteur de l’artisanat susceptible de mettre en jeu la sécurité et la santé des clients de l’artisan est subordonné à l’acquisition d’une compétence appropriée. Les activités du secteur de l’artisanat dont l’exercice est subordonné à une compétence appropriée sont notamment : - L’entretien et la réparation de véhicules et de machines ; - la construction, l’entretien et la réparation de bâtiments et d’ouvrages en béton, en ciment ou plâtre ; - la mise en place, l’entretien et la réparation des réseaux et des équipements utilisant des fluides, ainsi que des matériels et équipements destinés à l’alimentation en gaz et aux installations électriques ; - les soins esthétiques sur la personne autres que médicaux et paramédicaux ainsi que les modelages esthétiques de confort sans finalité médicale ; - la fabrication de prothèses dentaires ; - la préparation de produits à consommer, notamment les boissons, les produits laitiers, les huiles et graisses végétales et animales, les produits de boulangerie-pâtisserieet de pâtes alimentaires, les plats préparés, les aliments homogénéisés et diététiques concernés. - les activités nécessitant l’utilisation de certains produits chimiques et cosmétiques. Les modalités d’acquisition de la compétence appropriée ainsi que les activités concernées sont déterminées par arrêté conjoint du ministre en charge de l’artisanat et du ou des ministres techniques concernés. L'exercice d’une activité du secteur de l’artisanat est ouvert à toute personne majeure ou mineure émancipée ayant la capacité juridique. Toutefois, les mineurs non émancipés de plus de 17 ans sont autorisés à exercer une activité du secteur de l’artisanat . Sans préjudice des dispositions des articles 62 à 65 de l’AUDCG, toute personne physique exerçant dans le secteur de l’artisanat est tenue de s’inscrire au Registre des Métiers. Pour l’exercice de son activité, le fonds de l’artisanat est dénommé<<fonds de l’artisanat>>. Le fonds de l’artisanat est assimilé au fonds de commerce et obéit au même régime juridique. Le fonds de l’artisanat est composé d’éléments corporels et d’éléments incorporels. Para 3 : Les entreprises du secteur de l’artisanat et les formalités d’immatriculation A- Les entreprises du secteur de l’artisanat L’activité à du secteur de l’artisanat s’exerce soit par un artisan soit par une entreprise de ce secteur. L’entreprise est une entité qui, indépendamment de sa forme juridique, exerce une activité économique, est légalement constituée et tient régulièrement une comptabilité. L’entreprise du secteur de l’artisanat est toute entreprise exerçant dans l’une des branches d’activités du secteur de l’artisanat, qui emploie en permanence moins de 200 personnes et qui réalise un chiffre d’affaires annuel hors taxes inférieur ou égal à un milliard de francs CFA Dans cet effectif ne pas pris en compte les apprentis, le ou les conjoints du chef d’entreprise, ses ascendants, descendants, collatéraux ou alliés jusqu’au troisième degré inclus. L’entreprise du secteur de l’artisanat peut revêtir les formes juridiques suivantes : - Individuelle ou familiale ; - Société civile professionnelle ; - Société coopérative du secteur de l’artisanat ; - GIE du secteur de l’artisanat ; - SARL du secteur de l’artisanat. B- Les formalitésd’immatriculation Toute entreprise ou organisation exerçant dans le secteur de l’artisanat est tenue de s’inscrire au Répertoire des entreprises. L’immatriculation au répertoire des entreprises ne confère pas la qualité d’artisan. 1) L’entreprise individuelle ou familiale L’entreprise du secteur de l’artisanat est dite individuelle, lorsque L’activité est exercée à titre individuel, en son nom et pour son compte, par une personne physique ayant la qualité d’artisan. L’entreprise familiale du secteur de l’artisanat est une organisation au sein de laquelle un ou plusieurs artisans membres de la famille ont le contrôle effectif de la société ou, à tout le moins, exercent une influence sur la gestion. 2) La société civile professionnelle Les artisans peuvent exercer en commun leurs activités dans le cadre société civile professionnelle. Cette société jouit de la personnalité morale. Elle est constituée pour une durée fixée par les statuts. Cette société peut être créée avec le concours ou la participation de personnes n’ayant de la qualité d’artisan . Dans ce cas, 30% au moins du capital doit être détenu par des artisans. 3) La société coopérative du secteur de l’artisanat L’entreprise du secteur de l’artisanat est constituée sous forme de société coopérative, lorsqu’elle a pour objet la réalisation de toutes les opérations ou prestations de services susceptibles de contribuer, directement ou indirectement, au développement des activités dudit secteur, de leurs associés ainsi que de l’exercice en commun de ces activités. L’appellation '’ société coopérative du secteur de l’artisanat ‘’ est exclusivement réservée aux sociétés coopératives créées conformément à la présente loi. La délivrance des agréments aux sociétés coopératives du secteur de l’artisanat relève de l’autorité compétente en la matière. Toutefois, l’agrémentest subordonné à l’avis préalable du ministre chargé de l’artisanat. Peuvent être associés d’une société coopérative du secteur de l’artisanat : - les artisans, personnes physiques, inscrits au Registre des Métiers de la Chambre Métiers territorialement compétente ; - les personnes physiques ou morales intéressées à l’objet de ces coopératives et ne pouvant ni participer aux opérations ni bénéficier des services mentionnés à l’article 23 de la présente loi. ; - les sociétés coopératives du secteur de l’artisanat et leurs unions. 4) Le groupement d’intérêt économique du secteur de l’artisanat La dénomination « GIE du secteur de l’artisanat » est exclusivement réservée aux groupements exerçant dans l’une des branches d’activités du secteur de l’artisanat. Peuvent être associés d’un GIE du secteur de l’artisanat : - Les artisans inscrits au Registre des Métiers de la chambre de métiers territorialement compétente ; - les sociétés coopératives du secteur de l’artisanat et leurs unions. 5) La société à responsabilité limitée du secteur de l’artisanat Peuvent être associés d’une entreprise du secteur de l’artisanat constituée sous forme de société à responsabilité limitée : - Les artisans, personnes physiques, inscrits au Registre des Métiers de la chambre de métiers territorialement compétente ; - les entreprises constituées sous forme de SARL. Les entreprises du secteur de l’artisanat constituées sous forme de SARL sont immatriculées au répertoire des entreprises du secteur de l’artisanat ainsi qu’au RCCM. Les sociétés coopératives, les SARL et les GIE, exerçant dans le secteur de l’artisanat, sont régis par les actes uniformes de L’OHADA. Para 4 : Le Registre des Métiers et le répertoire des entreprises du secteur de l’artisanat A- Le Registre des Métiers Il est institué auprès des chambres des métiers, un Registre des Métiers ayant pour objet de recevoir l’immatriculation des personnes physiques ayant la qualité d’artisan. L’immatriculation des personnes physiques, au registre des métiers se trois mois au plus tard après leur identification par la la chambre des métiers du ressort territorial, sous peine de paiement d’une pénalité de retard. L’immatriculation au registre des métiers donne lieu à la délivrance d’une carte professionnelle. La carte professionnelle est également délivrée au conjoint collaborateur prenant personnellement et habituellement à l’activité de l’entreprise et ayant exercé au moins 6 années consécutives dans le métier ou le métier connexe et ayant la qualification requise. B- Le répertoire des entreprises Il est institué auprès des chambres de métiers, un répertoire des entreprises du secteur de l’artisanat pour recevoir l’immatriculation des entreprises ou organismes exerçant dans le secteur de l’artisanat. Les entreprises ou organismes exerçant dans le secteur de l’artisanat sont tenus de s’inscrire au répertoire des entreprises du secteur de l’artisanat 3 mois au plus tard après leur identification par la chambre des métiers du ressort territorial, sous peine de paiement d’une pénalité de retard. L’immatriculation au répertoire des entreprises du secteur de l’artisanat ne confère pas la qualité d’artisan. Section 2 : LE STATUT D’ENTREPRENANT L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique, qui, sur simple déclaration au RCCM, exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole. Une personne morale ne peut avoir la qualité d’entreprenant. L’entreprenant conserve son statut si le chiffre annuel généré par son activité pendant deux exercices successifs n’excède pas les seuils fixés par l’AU sur les comptabilités des entreprises au titre du système minimal de trésorerie. L’AU précité indique en son article 13 les seuils suivants : - 30 millions de FCFA pour les entreprises de négoce - 20 millions pour les entreprises artisanales et assimilées - 10 millions pour les entreprises de services. Lorsque durant 2 années consécutives, le chiffre d’affaires de l’entreprenant excède les limites fixées pour les activités par l’État partie sur le territoire duquel il les exerce, il est tenu, dès le premier jour de l’année suivante et avant la fin du premier trimestre de cette année de respecter toutes les charges et obligations applicables à l’entrepreneur individuel. Dès lors, il perd la qualité d’entrepreneant et ne bénéficie plus de la législation spéciale applicable à l’entreprenant. Il doit en conséquence se conformer à la réglementation applicable à ses activités. L’entreprenant, qui est dispensé d’immatriculation au RCCM, est tenu de déclarer son activité. Chaque État fixe les mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant notamment en matière d’imposition fiscale et d’assujettissement aux charges sociales. L’entreprenant ne commencer son activité qu’après réception de ce numéro de déclaration d’activité qu’il doit mentionner sur ses factures, bons de commande, tarifs et documents ou correspondances professionnels, suivi de l’indication du RCCM qui a reçu sa déclaration et la mention , dispensé d’immatriculation>>. Les déclarations de modification de l’activité oublieux d’exercice ainsi que la déclaration de radiation sont adressées de la même manière au greffe de la juridiction compétente. Le numéro de déclaration d’activité est personnel. Nul ne peut être déclaré comme entreprenant à plusieurs registres ou sous plusieurs numéros au même registre. L’entreprenant ne peut être en même temps immatriculé au RCCM. Il n’a pas le même statut que les personnes immatriculées au RCCM. L’entreprenant bénéficie des dispositions relatives à la preuve, à la prescription et bail à usage professionnel.
CHAPITRE 4 : LE FONDS DE COMMERCE
Le FC est constitué de par un ensemble de moyens qui permettent au commerçant d’attirer et de conserver une clientèle. Section 1 : LA COMPOSITION DU FONDS DE COMMERCE Le FC est composé d’éléments obligatoires et d’éléments secondaires. Para 1 : Les éléments obligatoires du fonds de commerce Le FC comprend obligatoirement la clientèle, l’enseigne et/ou le nom commercial. La clientèle : c’est l’ensemble des personnes qui s’adressent régulièrement aux commerçants. C’est l’élément indispensable au fonds de commerce. L’on distingue la clientèle captive de la clientèle attitrée qui est à distinguer de l’achalandage. La clientèle captive constitue l’ensemble des personnes liées au commerçant par un contrat d’approvisionnement . La clientèle attitrée concerne celle qui s’adresse au commerçant de façon habituelle. Quant à l’achalandage, il est constitué des clients de passage, qui s’adressent au commerçant parce que le fonds est situé dans un endroit favorable. Le nom commercial : c’est l’appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité. Il peut utiliser son propre ou son nom de fantaisie. Il est protégé contre l’usurpation pour éviter le détournement de clientèle. Ex : chez Hassan. L’enseigne : c’est un signe extérieur qui permet l’individualisation du fonds de commerce. Il peut s’agir d’un emblème (figure symbolique), nom de personne ou de fantaisie. Celui qui justifie de l’antériorité de de son usage est protégé contre l’usurpation. Ex : les 3 traits d’adidas, la pomme croquée d’Apple. Para 2 : Les éléments secondaires du fonds de commerce Il s’agit : - Des installations, les aménagements, les agencements, le matériel, le mobilier, les marchandises en stocks ; - Les brevets d’invention, les marques de fabrique et commerce, dessins et modèles et tout autre droit de propriété intellectuel. - Le droit au bail : le droit au bail ou la propriété commerciale est le droit qui permet au commerçant locataire d’obtenir le renouvellement de son bail arrivé à expiration. Section 2 : LE BAIL À USAGE PROFESSIONNEL Le B.U.P est une convention par laquelle une personne appelée bailleur (propriétaire) permet à une autre appelée preneur (locataire), d’exercer dans les locaux une activité commerciale, artisanale, ou toute autre activité professionnelle. A défaut d’écrit, le bail est réputé à durée indéterminée. Sauf convention contraire, le bail prend effet à compter de la signature du contrat. Para 1 : Les obligations des parties au B.U.P Seules certaines personnes peuvent bénéficier d’un B.U.P : les commerçants, personnes ou morales, les entreprenants, les industriels et toutes les personnes exerçant une activité professionnelle. 1- Les obligations du bailleur -Il met le local objet du B.U.P à disposition du preneur en garantissant tout trouble de jouissance survenu de son fait personnel ou du fait de ses ayants-droit ou présupposés ; --Il procède à toutes les grosses réparations (gros murs, voûtes, poutres, toitures, murs soutènement ou de clôtures, fosses septiques et des pisards) nécessaires et urgentes ; -Le bailleur ne peut changer les lieux loués ni en restreindre l’usage . 2- Les obligations du preneur - Le preneur doit payer le loyer (qui est fixé librement par les parties et révisabl3. En cas de désaccord, la juridiction compétente procède à sa fixation) entre les mains du bailleur ou de son mandataire ; - Il doit exploiter les locaux en bon père de famille, conformément aux clauses du contrat ou aux usages ; - Il doit effectuer des réparations d’entretien ; - Il doit payer une indemnité d’occupation lorsqu’il se maintient dans les lieux contre la volonté du bailleur à l’expiration du bail. Para 2 : La cession et la sous-location du B.U.P Si le preneur cède le bail et la totalité des éléments permettant l’activité dans les lieux loués, la cession s’impose au bailleur. Si le bailleur cède le bail seul ou avec une partie des éléments permettant l’activité dans les lieux loués, la cession est soumise à l’accord du bailleur qui dispose dans ce cas d’un mois à compter de son information, passé ce délai, son silence vaut acceptation. Toute cession du bail doit être portée à la connaissance du bailleur par signification ou notification, à défaut, la cession est inopposable au bailleur. La violation par le preneur des obligations du bail, et notamment le non paiement du loyer, constitue un motif sérieux et légitime de s’opposer à la cession. Para 3 : Le renouvellement du B.U.P A- Les conditions et formes du renouvellement Le droit au renouvellement du bail est acquis au preneur qui justifie, avoir exploité, conformément aux stipulations du bail, L’activité prévue à celui-ci, pendant une durée minimale de deux ans. Aucune stipulation ne peut faire échec au droit au renouvellement. En cas de renouvellement exprès ou tacite, le bail est conclu pour une durée minimale de trois ans. Dans le cas d’un bail à durée déterminée, le preneur au renouvellement du bail peut demander le renouvellement de celui-ci, par signification ou notification, au plus tard trois mois avant la date d’expiration. Dans le cas d’un bail à durée indéterminée, toute partie qui entend le résilier doit donner congé à l’autre au moins six mois à l’avance. Le preneur, bénéficiaire du renouvellement peut s’opposer à ce congé au plus tard à la date d’effet de celui-ci par signification ou notification. A défaut de contestation dans ce délai, le bail cesse à la date fixée ce congé. B- Les conséquences du refus au renouvellement du bail 1- Le refus sans justes motifs : paiement de l’indemnité d’éviction Le bailleur peut s’opposer au renouvellement du bail à durée déterminée ou indéterminée en réglant au preneur une indemnité d’éviction. L’indemnité d’éviction est une somme d’argent versée au locataire par le bailleur qui refuse le renouvellement du bail sans motifs sérieux et légitimes. En cas de désaccord sur le montant de l’indemnité, celle-ci est fixée par la juridiction compétente. 2- Le refus du renouvellement du bail pour jutrs motifs Le bailleur peut s’opposer au droit au renouvellement du bail sans verser l’indemnité d’éviction dans les cas suivants : - S’il justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du preneur sortant. Par exemple, le non paiement du loyer ou la cessation de l’activité exploitée. Ce motif ne peut être invoqué que si les faits se sont poursuivis ou renouvelés plus de deux mois après une mise en demeure. - S’il envisage démolir l’immeuble en vue de sa reconstruction ; dans ce cas, le preneur a une priorité de relocation sous peine de lui verser l’indemnité d’éviction. Le bailleur peut, sans verser d’indemnité d’éviction, refuser le renouvellement du bail portant sur des locaux d’habitation accessoires des locaux principaux, pour habiter lui-même ou les faire habiter par son conjoint, ses ascendants ou ceux de ses conjoints. Cette reprise ne peut être exercée lorsque le preneur établit que la privation de jouissance des locaux d’habitation accessoires apporte un trouble grave à la jouissance du bail dans les locaux principaux, ou lorsque ceux-ci forment un tout indivisible avec les locaux d’habitation. Section 2 : LES CONVENTIONS SUR LE FONDS DE COMMERCE Il existe trois conventions principales sur le fonds de commerce : la location- gérance, le nantissement, la cession de fonds de commerce. Para 1 : la location-gérance La location-gérance est une convention par laquelle le propriétaire d’un fonds de commerce en concède la location à un gérant qui l'exploite à ses risques et périls, moyennant paiement d’un loyer. L’entrepreneur ne peut être partie à une convention location-gérance. A- Les conditions de la location-gérance 1- Les conditions exigées du bailleur Le bailleur : - doit avoir exploité le fonds pendant deux au moins en tant que commerçant. Ce délai peut être réduit, sans pouvoir être inférieur à un an, par la juridiction compétente, notamment lorsque la personne physique ou morale justifie qu’elle a été dans l’impossibilité d’exploiter son fonds personnellement ou par ses présupposés ; - ne doit pas avoir été interdit ni déchu de faire le commerce. NB :Ces conditions ne s’appliquent pas à l’État, aux collectivités locales et établissements publics, aux incapables(majeurs incapables), aux héritiers ou légataires d’un commerçant décédé, aux mandataires de justice. 2- Les conditions relatives au locataire-gérant -Celui-ci doit avoir la capacité commerciale -Il ne doit pas être frappé d’une incompatibilité d’une déchéance ou d’une interdiction de faire le commerce. 3- Les conditions de forme -La location gérance doit être inscrite au RCCM -Le bailleur doit faire modifier son inscription ; personnelle avec mention expresse de la location-gerance ; -Il est nécessaire qu’il ait un contrat écrit, publié sois forme d’avis ou d’extraits dans un journal d’annonces légales dans un délai de 15 jours. En fin de contrat, les mêmes formes sont exigées. B- LES EFFETS DE LA LOCATION-GÉRANCE 1- Les effets à l’égard des parties A l’égard du bailleur : - Il cesse d’être commerçant, - Il met le fonds à la disposition du locataire et ne doit pas troubler dans la jouissance. A l’égard du locataire-gérant : - Il est commerçant et en assume les obligations. - Le locataire doit payer le loyer qui correspond à la fois au local utilisé et au fonds de commerce exploité. - Il ne peut ni sous louer ni céder sans l’autorisation du bailleur. - Il doit indiquer en tête de ses bons de commande, factures et autres documents comptables avec son numéro de RCCM, sa qualité de locataire- gérant. - Il ne doit pas modifier la destination du fonds, ni en étendre l’objet . Jusqu’à la publication du contrat de location gérance, le bailleur est solidairement responsable de dettes contractées à l’occasion de l’exploitation du fonds. Ce qui suppose que : - Seul le bailleur est responsable des dettes contractées avant le contrat de location gérance. - Il y a solidarité des dettes contractées après le contrat et avant la publication. - Après la publication, seul le locataire est tenu. 2- Les effets à l’égard des tiers Les créanciers du bailleur ont un délai de 3 mois à partir de la publication pour saisir le tribunal pour déclarer leurs créances exigibles s’il y a périls dans le recouvrement de leurs créances. La fin de la location-gerancerend immédiatement exigibles des dettes afférentes à l’exploitation du fonds contractées par le locataire gérant. Para 2 : Le nantissement conventionnel 1- La constitution Le nantissement est en fait un gage sans dépossession du fonds de commerce. Il s’agit de garantir le fonds de l’acquisition d’un ou d’un emprunt afin de permettre à l’exploitant d’assurer son activité. La rédaction d’un acte sous-seing privé est généralement exigée dans l’acte de prêt. Il faut énumérer les biens nantis et le nantissement est inscrit au greffe du tribunal. Lordile nantissement est fait le fournisseur du matériel ou outillage, il doit intervenir dans les 2 mois de la livraison. Le nantissement doit comporter les énumérations suivantes (sinon nullité) : le nom, le prénom, le domicile des parties, le numéro d’immatriculation des parties au RCCM, la désignation précise et le siège de fonds et éventuellement des succursales), les éléments de fonds nanti, le moment de la créance garantie, les conditions d’exigibilité de la dette des intérêts, l’élection de domicile du créancier dans le ressort de la juridiction où tenu le RCCM. 2- Les droits du créancier nanti Le créancier nanti bénéficie : - D’un de surenchère qui est du 6èmeprix de vente du fonds ; - D’un droit de suite par lequel faire saisir et vendre le fonds en quelques mains qu’il se trouve ; - D'un droit de préférence sur le prix de vente qui lui permet d’être payé par préférence à d’autres créanciers. - D’un droit de réalisation qui lui permet lorsqu’ils sont munis d’un titre exécutoire, de faire procéder à la vente forcée du fonds de commerce nanti 8 jours après sommation faite d payer demeurée infructueuse. Tous les évènements susceptibles d’affecter les biens doivent être portées à sa connaissance car susceptibles de mettre en mettre en péril le recouvrement de sa créance. B- Le nantissement judiciaire Ce nantissement est ordonné par le juge, s’il y a péril dans le recouvrement de la créance. Il doit être inscrit au RCCM pour produire les mêmes effets que le nantissement conventionnel. La décision judiciaire autorisant le nantissement doit comporter les mêmes énonciations que celles exigées par le nantissement conventionnel et prévus par l’article 70 de l’acte uniforme portant organisation des sûretés. Après la décision du juge, le créancier procède d’abord à une inscription provisoire avant de procéder à une inscription définitive. À la suite de l’inscription définitive, le créancier se retrouve dans la même situation qu’un nantissement conventionnel. Para 3 : La cession du fonds de commerce Cette opération consiste pour le propriétaire d’un fonds de commerce à le vendre à une autre personne (acquéreur) en vue de son exploitation. N’étant pas prévue dans le énumération des actes de commerce par nature de l’article 3 de L’AUDCG, il faut y voir un acte de commerce par application de la théorie de l’accessoire. En effet, toute vente de fonds de commerce suppose avoir été faite en vue de son exploitation. Cela dit, cette vente est soumise à des conditions dont la validité lui fait produire des effets. A- Les conditions de la cession d’un fonds de commerce 1- Les conditions de fond Ce sont essentiellement les conditions générales de tous les contrats : consentement, capacité, objet, cause. Le consentement doit être réel, sérieux et intègre c’est-à-dire exempté de tous vices ( erreur, dol, violence). En ce qui concerne la capacité, il faut dire que celui qui veut acquérir un fonds de commerce doit avoir la capacité pour le commerce. L’objet de la vente porte obligatoirement sur la clientèle, le nom commercial et/ou l’enseigne. Facultativement, il peut porter sur les autres éléments. Dans ce cas, ceux-ci devront être précisés dans l’acte de cession. 2- Les conditions de forme et de publicité C- La cession d’un fonds de commerce doit se faire par écrit authentique ou sous seing privé. En outre, elle doit contenir un certain nombre d’informations sur les parties et le fonds vendu. En cas d’omission ou de mentions inexactes dans l’acte de cession, l’acquéreur peut, dans un délai d’un an, à compter de la date de cession, demander que soit annulée la vente s’il prouve qu’une telle omission ou inexactitude a affecté substantiellement la consistance du fonds et qu’il en est résulté un préjudice pour lui. Concernant la publicité, l’acte de cession doit être déposé en 2 copies certifiées conformes par les parties au RCCM. En ce moment, chacun devra procéder à la mention modificative le concernant. De plus, dans le délai de quinze jours à compter de sa date, l’acte de cession doit être publiée sous forme d’avis dans un journal d’annonces légales. B- Les effets de la cession de fonds de commerce 1- Les obligations de partie a) Les obligations du vendeur - L’obligation délivrance : le vendeur est tenu de mettre son fonds à la disposition de l’acquéreur à la date prévue par le contrat. Il doit le présenter le paiement à la clientèle. Toutefois, le transfert de propriété ne s’opère que lors de l’enregistrement de la vente au RCCM. - L’obligation de garantie : le vendeur doit la garantie des vices cachés, d’éviction et la garantie de son fait personnel. b) Les obligations de l’acheteur - L'obligation de paiement du prix : il a l’obligation de payer le loyer au jour et au lieu fixé dans l’acte de vente. Ce paiement a lieu entre les mains d’un notaire ou d’un établissement bancaire désigné d’accord parties. Celui-ci devra conserver le montant jusqu’à l’expiration du délai accordé aux créanciers pour faire leurs oppositions. En plus, lorsque le prix n’est pas payé comptant, le vendeur bénéficie d’un privilège sur le fonds de commerce et une action résultoire. Ce privilège lui donne un droit de suite et un droit de préférence sur le fonds vendu.
CHAPITRE 5 : LA VENTE COMMERCIALE
Elle peut être définie comme la convention par lesquels deux commerçants, personnes physiques ou morales s’obligent l’un à livrer des marchandises, et l’autre à en payer le prix. La notion intègre aussi les contrats de fourniture de marchandises destinées à des activités de fabrication ou de production. Elle se différencie de la vente faite aux consommateurs car il s’agit essentiellement de relations de relations d’affaires entre commerçants ou producteurs et commerçants. Section 1 : LA FORMATION DU CONTRAT DE VENTE COMMERCIALE Elle doit obéir aux conditions générales de tout acte juridique notamment celles relatives au consentement, à la capacité, à la cause et à l’objet. En outre, la vente commerciale peut être écrite ou verbale et peut être prouvée par tous moyens. - Le consentement : il doit exister er être exempt de vices. Il s’analyse en offre et en acceptation. *l’offre est la proposition ferme (non équivoque), précise et complète du vendeur de conclure un contrat à des conditions déterminées de telle sorte que la seule acceptation suffit à la formation du contrat. La précision suppose que les marchandises, la quantité et le prix sont fixés ou des indications permettant de les déterminer le sont. *L’acceptationest l’agrément pur et simple de l’offre par son destinataire. Ce qui veut dire qu’elle ne doit pascomporter ni réserve, ni conditions. En principe face à une offre, le silence ne peut pas valoir acceptation. Il ne vaut acceptation que dans certains cas : relations d’affaires antérieures entre les parties, lorsque cela est d’usage dans le milieu d’affaire concerné, lorsque l’offre est faite in favorem. L’acceptation prend effet au moment où l’expression de l’acquiescement parvient à l’auteur de l'offre. L’acceptation peut être révoquée pourvu que la révocation parvienne à l’auteur l’offre au plus tard au moment où l’acceptation aurait pris effet. Si un délai est stipulé, l’acceptation ne prend effet que si elle parvient à l’auteur de l’offre dans ce délai. - La capacité : le vendeur et l’acheteur doivent être commerçants. Ils doivent avoir la capacité de conclure un contrat. Il en résulte que les non commerçants, les mineurs non émancipés et le majeur incapable ne peuvent conclure un contrat de vente. - L’objet du contrat : il s’agit de la chose à vendre. Il doit être certain et ne pas être prohibé par la loi. La chose vendue doit appartenir au vendeur. Le prise la chose vendue doit être déterminé ou déterminable réel et non fictif, sérieux et non dérisoire. -La cause du contrat est le motif qui a poussé les parties à contracter. Il doit exister et être licite et moral. Section 2 : LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE COMMERCIALE Para 1 : Le transfert de propriété des marchandises Contrairement au droit commun, le transfert de propriété s’opère à la prise de livraison des marchandises. Ainsi, transfert de propriété et livraison coïncident, à moins que les parties n’en de décident autrement. S’agissant des risques, ils sont à la charge de l’acheteur dès le transfert de propriété à la livraison. Si le contrat prévoit le transport des marchandises, le transfert des risques s’opère après la remise de marchandises au premier transporteur. Une fois la propriété transférée, l’acheteur est tenu au paiement du prix même en cas de perte ou de détérioration des marchandises. Para 2 : Les obligations à la charge des parties A- Les obligations du vendeur -Une obligation de livraison au lieu, à la date et selon les modalités convenues. - Une obligation de de conformité en termes de quantité, qualité, spécification et emballage convenus - Une obligation de garantie d’éviction et des vices cachés. B- Les obligations de l’acheteur -Une obligation de paiement du prix, selon les modalités arrêtées. Souvent, l’acheteur peut verser une somme d’argent vendeur qui est considérée soit comme des arrhes soit comme un acompte. Les arrhes constituent une somme d’argent versée par l’acheteur au vendeur dans le cas d’une vente qui n’est pas définitive. Les deux parties peuvent renoncer au contrat. Ainsi, si l’acheteur qui a versé des arrhes veut rompre le contrat, il doit les abandonner au vendeur. Si c’est le vendeur qui veut rompre après avoir reçu les arrhes, il doit restituer à l’acheteur le double de la somme reçue. L’acompteest une somme d’argent versée par l’acheteur au vendeur dans le cas d’une vente ferme et définitive. Cette somme constitue une avance du prix convenu. Les parties ne sont pas autorisées à se dédire. -Une obligation de prise de livraison. C- Les sanctions de l’inexécution des obligations En cas d’inexécution, d’exécution partielle ou de mauvaise exécution contractuelles, les parties peuvent solliciter la résolution contractuelle ( anéantissement du contrat par le tribunal à la demande d’une partie, elle peut s’opérer de ein droit dans la mesure où elle prévue au contrat) ou opposer l’exception d’inexécution. Ces deux moyens peuvent intervenir par anticipation c’est-à-dire avant le manquement à l’obligation contractuelle. Par ailleurs, le vendeur non payé dispose du droit de rétention, d’un privilège sur le prix de la chose en cas de vente. Enfin, si la victime dudit manquement subit un préjudice, elle peut solliciter des dommages-interêtspar la mise œuvre de la responsabilité contractuelle du cocontractant fautif.
CHAPITRE 6 : LES INSTRUMENTS DE PAIEMENT
Section 1 : LA LETTRE DE CHANGE C’est un écrit par lequel une personne, appelée tireur, donne l’ordre à un débiteur appelé tiré, de payer une certaine somme à une certaine date, à une autre personne appelée bénéficiaire. Para 1 : La création de la lettre de change Sa création est soumise à des conditions de forme et de fond. A- Les conditions de forme La LC requiert 8 mentions obligatoires. *La dénomination<<lettre de change>> ; *Le mandant pur et simple de payer une somme. Ex : veuillez payer ; je vous prie de payer. La somme est écrite en lettres et en chiffres, en cas d’erreur, c’est le montant inscrit en lettres qui est pris en compte. *Le nom et l’adresse du tiré ; *Le nom du bénéficiaire ; *L’échéance de la LC. C’est la date à laquelle le bénéficiaire pourra réclamer le montant de la LC au tiré. Ex : payable à vue( sur simple présentation au tiré) ; à un certain délai de date ; à jour fixe. Si aucune échéance n’est précisée, la LC est présumée payable à vue ; *Le lieu de paiement : il peut s’agir du domicile du tiré ou de sa banque. Lorsqu’aucun lieu n’est n’est mentionné, on prend en compte celui inscrit à côté du nom du tiré. *La date et le lieu de création ; *La signature du tireur. En cas d’omission de l’une de ces mentions, la rigueur est la nullité, mais il existe des règles de suppléance pour pallier le défaut d’échéance , de lieu de paiement de paiement et du lieu de création. Une régularisation peut aussi être faite et elle nécessite l’accord préalable des parties en vue d’y procéder et que régularisation soit matériellement réalisée. En cas d’inexactitude des mentions, la situation réelle s’impose aux contractants et peut être opposée aux tiers qui avaient connaissance de cette situation (supposition). Le tiers porteur de bonne foi a une option entre la situation réelle et la situation apparente. La supposition de nom n’entraîne la nullité des autre signatures(indépendance des signatures). En cas d’altération ( modification matérielle), les signataires antérieurs à la modification sont tenus dans les termes du texte initial alors que les signataires postérieurs sont tenus dans les termes du texte altéré sauf complicité de signature avec l’auteur de la faute ; alors ce signataire antérieur est tenu dans les termes du texte altéré. B- Les conditions de fond Le signataire d’une LC doit être capable de s’engager sur le terrain cambiaire. c’est-à-dire majeur et capable. Sous conseil judiciaire w le majeur incapable peut signer mais il doit être assisté. Le signataire doit pouvoir signer la LC. Le tirage peut se faire par un mandataire en précisant qu’il agit par procuration ; ainsi, le mandataire n’est pas un obligé cambiaire. Le tirage se fait également pour compte lorsque celui qui signe se présente comme le véritable créateur du titre qu’il signe. Il y a donc un tireur pour compte, un donneur d’ordre, le tiré et un bénéficiaire. Para 2 : Les rapports juridiques créés par la lettre de change Entre le tireur et le tiré, il existe un rapport fondamental que consacre la créance de celui-là sur celui-ci. Cette créance est appelée la provision. Entre le tireur et le bénéficiaire, celui-ci est en général créancier du tireur. Cette créance la valeur fournie. Entre le bénéficiaire et le tiré, la rapport naît de la création du titre( lettre de change). Para 3 : La transmission ou la circulation de la lettre de change La LC se transmet par la technique de l’endossement qui est une signature apposée, par laquelle le cédant (endosseur) donne l’ordre au débiteur de payer au cessionnaire (l’endossataire) le montant du titre. Il existe 3 modes d’endossement. A- L’endossement translatif de propriété C’est l’endossement par lequel la propriété de la LC et tous les droits qui y sont attachés sont transférés au bénéficiaire. 1- Conditions : il peut se faire à personne déterminée, en blanc ou au porteur et est apposé au verso du titre ou sur allonge pour éviter la confusion avec d’autres signatures. L'endossement n’est possible que pour les lettres de change à ordre. Il est pur et simple, total et doit reposer sur une cause licite. Il faut que l’endosseur ait la capacité et le pouvoir de s’engager sur le terrain cambiaire. 2- Effets : l’endosseur est garant de l’acceptation et du paiement. Il y a solidarité cambiaire de tous les endosseurs par rapport au porteur. L’endossataire bénéficie de tous les droits résultant de la lettre de change c’est-à-dire la provision et les droits cambiaires, il bénéficie aussi de la règle de l’inopposabilité des exceptions. B- L’endossement de procuration Par ce type d’endossement, l’endosseur réalise un mandat par lequel il donne à l’endossataire ( généralement un banquier) l’autorisation d’encaisser le montant du titre au profit du bénéficiaire. C’est donc un mandat d’encaissement ou de recouvrement. C- L’endossement pignoratif Il consiste dans la mise en gage de la LC l, sans perdre la qualité de propriétaire du titre. Para 4 : Le paiement de la lettre de change A- Les garanties de paiement 1- Les garanties légales (3) La garantie tirée du rapport fondamental : la provision est définie comme une créance éventuelle de somme d’argent d’un montant égal au moins au montant du titre que le tireur a contre le tiré et qui susceptible d’exister à l’échéance. Mais c’est une garantie illusoire avant l’échéance si le tiré n’a pas accepté la lettre de change. S’il a accepté, le droit exclusif qu’a le porteur sur la créance devient irrévocable. Les garanties tirées de la transmission du titre : la solidarité cambiaire et l’inopposabilité des exceptions. L’article 191 dispose que tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé, avalisé une LC sont solidairement tenus envers le porteur. L’article 160 quant à lui, pose le principe de l’inopposabilité des exceptions du rapport fondamental. 2- Les garanties conventionnelles L’acceptation est l’acte par lequel le tiré signe la lettre de change et accepte, de ce fait, de se reconnaître comme débiteur principal du titre et de payer celui-ci à l’échéance (c’està la fois une reconnaissance de dette et un engagement cambiaire). Elle suppose la provision. La présentation à l’acceptation a un caractère facultatif sauf clause contre acceptation et le tireur peut interdire toute présentation par une clause sauf les lettres de change payables chez un tiers ou une localité autre que le domicile du tiré et pour les lettres de change tirées à un certain délai de vue. L’acceptation est aussi facultative sauf si le tiré a promis de faire bon accueil ou si les traites sont créées en exécution d’une convention relative à des fournitures de marchandises conclues entre les commerçants. Elle résulte d’une signature apposée sur le titre et doit être exprimé par le mot<< acceptation>> où tout autre mot équivalent. L’aval est un cautionnement cambiaire par lequel une personne donne la garantie que la traite sera payée à l’échéance si le débiteur principal ne peut pas payer. Il doit nécessairement indiquer son bénéficiaire sinon il est présumé fait pour le tireur. L'avaliste ou le donneur d'aval ne peut opposer ni le bénéfice de division, ni celui de discussion, il va bénéficier de tous les moyens de défense du débiteur garanti. S’il a payé, il est subrogé dans les droits du porteur et pourra réclamer au bénéficiaire de l'aval, la somme de ce qu’il a payé. B- Le régime juridique du paiement 1- Les formalités préalables Un protêt d’acceptation peur être dressé pendant un délai d’acceptation. Il donne droit à un recours anticipé et si le porteur attend l’échéance, il sera dispensé d’établir un protêt faute de paiement. Le protêt faute de paiement doit être dressé en cas de défaut de paiement. Cette obligation connaît des dérogations : - Dérogations légales : force majeure, tiré en règlement judiciaire, tireur d’une lettre de change non acceptable en règlement judiciaire. - Dérogations conventionnelles : clause de retour sans frais. Le protêt est un exploit d’huissier élaboré en cas de refus d’acceptation ou de paiement de la part du tiré, par lequel il est sommé de s’exécuter. Il est dressé pour l’acceptation dans un délai d’acceptation et pour le paiement dans l’un des deux jours ouvrables qui suivent l’échéance. 2- L’exercice des recours Le recours est exercé par le porteur diligent contre tous les signataires du titre en vertu de la règle de la solidarité cambiaire et en principe pas avant l’échéance du titre. Le recours se fait de façon amiable ou judiciaire. Le porteur négligeant perd tous ses droits contre les signataires (recourscambiaire). Il conserve néanmoins son recours cambiaire contre le tireur qui n’a pas fourni de provision. Le porteur négligeant est : - Celui qui n’a pas fait dresser protêt faute de paiement dans un délai légal ; - Celui qui n’a pas présenté le titre au paiement encas de retour sans frais ; - Celui qui n’a pas dressé protêt pendant un an pour une LC payable à vue ; - Celui qui n’a pas fait dresser protêt faute d’acceptation si la lettre de change contient une clause d’acceptation. Les recours cambiaires se prescrivent : - Pendant 3 ans contre le tiré accepteur (depuis échéance) ; - Contre le tireur ou les endosseurs pendant un an depuis le protêt (recours du porteur) ; - Pour les recours des endosseurs les uns contre les autres ou contre le tireur pendant 6 mois depuis le jour où il a remboursé ou cité en justice l’endosseur. Certaines actions survivent cependant. Ce sont : l’action du tireur qui fournit provision contre tiré, l’action du tiré contre le tireur qui lui fournit provision, l’action du porteur(par la cession de créance) contre le tiré. L’interruption de la prescription cambiaire a un effet personnel (causes d’interruption : reconnaissance de dettes, saisie, commandement de payer, citation en justice…) et un nouveau délai commence à courir à partir de l’interruption. Le nouveau délai devient un délai de droit commun s’il y a eu condamnation du débiteur et s’il reconnaît sa dette par acte séparé manifestant clairement sa volonté de substituer à la dette cambiaire une nouvelle dette. Section 2 : LE CHEQUE Le chèque est un écrit par lequel une personne titulaire d’un compte bancaire(le tiré) donne l’ordre a son débiteur(le tiré) de payer à vue une certaine somme au profit d’un tiers appelé bénéficiaire. Para 1 : l’existence du cheque C’est un instrument bancaire de paiement et non de crédit. Il se définit comme suit : « un titre tiré sur une banque ou_ un établissement assimilé qui permet au porteur de de se faire payer une somme d’argent disponible à son profit. 1- La création Le chèque est généralement créé sur une formule imprimée d’avance par le banquier et qu’i remet à son client dans le cadre du contrat qui les lie (convention de compte). Dans la pratique, le banquier remet un carnet de chèques. Les mentions obligatoires sont : - La mention chèque (à défaut, simple reconnaissance de dette) ; - Le mandant pur et simple de payer une somme déterminée ; - Le nom du tiré (banque ou établissement assimilé) ; - Lieu de paiement ; - La date et le lieu de création ; - La signature du tireur. Les mentions facultatives : la clause de domiciliation, d’aval et de retour sans frais. Les mentions interdites : la date d’échéance (car ce n’est Pas un instrument de crédit), l’acceptation du tiré, l’exclusion de la garantie du tireur. 2- L’émission Trois personnes interviennent : - Le tireur : la personne qui donne l’ordre à la banque de payer une somme déterminée au bénéficiaire. Il doit avoir consenti conformément aux règles générales des conventions et donc la nullité du rapport fondamental se communique au titre. Seulement l’immoralité et l’illicéité de l’obligation inopposable au tiers de bonne foi. Pour l’incapacité du tireur, cette incapacité est opposable même au tiers de bonne foi. Le tireur doit avoir e pouvoir d’émettre un chèque, il ne doit être en faillite par exemple) sinon le chèque est inopposable à la masse des créanciers. - Le tiré : c’est un banquier ou établissement assimilé. Le chèque est un titre payable vu. C’est pourquoi il n’y a pas d’acceptation de cheque plutôt visa (procédé utilisé pour constater l’existence de provision du jour du visa). - Le bénéficiaire : toute personne peut être bénéficiaire. Le tireur peut être bénéficiaire, les mineurs et les majeurs incapables peuvent être bénéficières mais ne peuvent recevoir paiement sauf émancipation ou majeur incapable assisté (conseil judiciaire). Leurs représentants recevront paiement à leur place. Dans le cas d’un commerçant en liquidation judiciaire, le syndic recevra le paiement. La remise du chèque au bancaire ne libère le tireur de sa créance, c’est plutôt l’encaissement qui joue ce rôle. 3- La transmission du chèque Elle se fait endossement translatif par apposition d’une signature au dos de cheque avec la mention « payer à l’ordre ».le porteur légitime et de bonne foi jouit du principe de l’inopposabilité des exceptions. Seulement, les exceptions fondées sur l’irrégularité des de forme sont opposables à ce tiers.la transmission se fait aussi par procuration et dans un tel cas, l’endossataire est investi d’un mandat de recouvrement du chèque. Para 2 : Le paiement du cheque 1- Les garanties Il y a trois garanties légales : la provision, la règle de solidarité et celle de l’inopposabilité des exceptions. La provision est-ce la créance de somme d’argent que détient le tireur sur le banquier. C’est en réalité l’obligation de restitution qui pèse sur le banquier à la suite du dépôt de fonds effectué par le tireur. Elle doit être préalable(le chèque est payable à vue), disponible (certaine, liquide et exigible) et suffisante( le montant doit être au plus égal à celui détenu par le banquier). Les garanties conventionnelles (3) sont : l'aval (procédé très rare), visa( qui est une garantie de l’existence de la provision au moment où il est apposé sur le chèque ; cette technique vient pallier l’absence de l’acceptation et il n’y a pas de blocage de fonds), la certification qui intervient sur accord écrit du tireur et permet de bloquer les fonds pendant 8 jours, 20 jours, 45 jours, 70 jours. Toutefois, des cartes de garantie de chèques ont été prévues par l’article 79 du règlement n°15 qui dispose : << le banquier tiré peut mettre à la disposition de sa clientèle des cartes dites de montants individuels de garantie de chèques. Les cartes de garantie doivent mentionner expressément les seuils des montants individuels de chèques garanties. La clientèle bénéficiaire peut effectuer ses paiements au moyen des chèques garantis par la présentation de la carte. Le chèque barré : le barrement consiste à faire figurer au recto deux barres parallèles et obliques comportant (le barrement spécial) ou non ( le barrement général), une inscription ( nom d’une banque) entre elles, dont le paiement dont le paiement ne peut être effectué par tiré qu’au banquier ou un établissement assimilé. Ainsi, le porteur de ce chèque doit le déposer à sa banque sur son banque sur son compte. Le banquier se chargera d’encaisser le montant du chèque en tant que mandataire du bénéficiaire afin de créditer son compte. 2-Le régime juridique du paiement Le chèque doit être présenté au paiement dans un délai de 8 jours si le paiement est effectué au lieu d’émission et dans les autres cas, dans 20 jours. Si le chèque est émis dans un État membre de L’UEMOA et payable dans un autre État de l’union, ce délai est 45 jours. Il est de 70 jours s’il est émis en dehors de l'union. L'inobservation de ces délais n’enlève rien à l’efficacité du chèque. Le banquier doit vérifier non seulement la chaîne des endossements mais aussi la régularité formelle du chèque. 3- Le régimejuridiquedu paiement L’opposition : c’est l’acte par lequel une personne interdit au banquier de payer le chèque qui lui sera présenté tant que cette interdiction n’aura pas été levée. Elle est admise en cas de perte, de vol ou d’utilisation frauduleuse ou d’ouverture de procédure collective contre le porteur. Elle est l’œuvre du tireur. Si le banquier passe outre cette opposition, il engage sa responsabilité. Le refus de paiement : si ce refus du banquier est illégitime (le banquier dispose des fonds nécessaires), il est responsable des dommages résultant pour le tireur. Si le refus est légitime, le tireur tout comme le bénéficiaire qui avait connaissance du manque partiel ou total de provision sera réprimé pénalement. Pour en bénéficier de celle-ci, le porteur doit dresser protêt. En clair, au plan pénal, l’émissionde chèque sans provision, la falsification ou la contrefaçon de chèque sont réprimées par la loi. Section 3 : LE BILLET À ORDRE Le billet à ordre est un titre par lequel une personne appelée le souscripteur, s’engage à payer à une date déterminée, une somme déterminée à un bénéficiaire ou à l’ordre de celui-ci. Le billet à ordre a un caractère civil ou commercial selon la nature de la dette qu’il entend régler. Il met en présence 2 personnes contrairement à la lettre de change, car dans le billet à ordre, le souscripteur est à la fois le tireur et le tiré. Les mentions obligatoires du billet à ordre sont : clause à ordre ou détermination à ordre, promesse pure et simple de payer une somme déterminée, indication de l’échéance, lieu de paiement, date et lieu de création, signature du souscripteur. La signature d’un billet à ordre est un acte de commerce par la forme ; donc tout signataire doit avoir la capacité commerciale. Le porteur du billet à ordre a les mêmes droits que le porteur de la lettre de change. La transmission se fait également par l’endossement mais sans transfert de propriété de la provision puisqu’il n’y a pas de provision dans le billet à ordre. Les garanties légales sont là solidarité cambiaire et la règle de l’inopposabilité des exceptions. La provision est exclue car il s’agit d’une personne et non d’un mandat. La seule garantie conventionnelle est l'aval (même régime que la lettre de change). L’acceptation est exclue car le souscripteur promet purement et simplement de payer. Toutes les lettres de change relatives à l’endossement, à l’échéance, au paiement, au recours faute de paiement, au paiement par intervention, aux altérations et prescriptions sont applicables au billet à ordre pourvu qu’elles ne soient pas incompatibles avec la nature du billet à ordre. Le règlement n°15 de L’UEMOA n’a pas retenu les billets à ordre particuliers qui sont des billets de fonds et le warrant. Le billet de fonds est un titre créé pour représenter la totalité ou une partie du prix de vente d’un fonds de commerce stipulé payable à terme(événement futur et certain dont on dépendre l’exécution ou l’extinction d’une obligation). Le warrant quant à lui est un paiement garanti par un gage avec dépossession. Section 4 : LES CARTES DE PAIEMENT ET DE RETRAIT La carte de paiement est une carte qui permet à son titulaire de payer par un procédé simplifié, les prestations qu’il reçoit de certains fournisseurs ou commerçants. La carte de retrait permet de retirer exclusivement des fonds auprès de distributeurs automatiques de billets dans avoir à utiliser un chèque.
CHAPITRE 7 : LES SOCIÉTÉS COMMERCIALES
La société commerciale est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent d’affecter à une activité, des biens en numéraires ou en nature, dans le but de partager le bénéfice, ou de profiter de l’économie qui en pourrait en résulter. Elle peut également être créée par une seule personne dénommée<< associé unique>>, par écrit. SOUS-CHAPITRE 1 : LES REGLES COMMUNES AUX SOCIÉTÉS COMMERCIALES Para 1 : les conditions générales Il y a des conditions de fond et des conditions de forme. A- Les conditions de fond 1- Le consentement Les parties doivent donner leur consentement au contrat de société. Ce consentement doit exempt de vices tels que l’erreur, le dol ou la violence. La violence en matière de société est quasi inexistante. Quant à l’erreur, elle peut porter sur la personne pour les sociétés de personnes conclues intuitu personae ou alors sur la forme de la société. Pour le dol, les manœuvres doivent avoir été déterminantes dans la conclusion du contrat. Ce problème ne pose pas dans la société unipersonnelle. 2- La capacité Pour les sociétés en nom collectif ou les commandités dans les sociétés en commandite simple (ces associés sont commerçants), il faut avoir la capacité. Ce qui exclut les mineurs et les majeurs incapables. Quant aux actionnaires dans les sociétés anonymes, les associés des sociétés à responsabilité limitée, ceux de la société par actions simplifiées et les commanditaires dans les sociétés en commandite, la capacité commerciale n’est pas exigée, car ils ne sont pas commerçants. 3- L’objet et la cause L’objet est constitué par l’exploitation commerciale poursuivie par des parties. La cause est la raison pour laquelle cette exploitation est envisagée. L’objet et la cause doivent être licites. B- Les conditions de forme et de publicité Il est nécessaire qu’il y ait un acte écrit et authentique ou sous seing privé. L’article 10 de l'AUDSCGIE énonce, sur la forme des statuts, que << sauf dispositions nationales contraires, les statistiques sont établis par acte notarié ou par toute à te offrant des garanties d’authenticité dans l’État du siège de la société déposé avec reconnaissance d’écritures et de signatures par toutes les parties au rang des minutes d’un notaire. Il ne peuvent être modifiés qu’en la même forme>>. En la matière, la Côte d’Ivoire a pris une ordonnance n°2014- 161 du 02 avril 2014 relative à la forme des statuts et au capital social de la société à responsabilité limitée. Le législateur ivoirien indique que les statuts de la SARL << établis par acte notarié, par tout acte offrant des garanties d’authenticité ou par acte sous seing privé>>.Ainsi, il rend facultative l’intervention du notaire pour l’établissement de la rédaction de souscription et de versement et laisse la liberté de fixer le montant du capital social. L’écrit n’est plusune condition de validité depuis l'OHADA mais une condition de preuve. En l’absence d’écrit, nous avons affaire à une société créée de fait qui n’a pas la personnalité juridique. Pourra la société unipersonnelle, l’écrit demeure une condition de validité (pour la distinguer de la personne physique). La société doit en outre être publiée par : *Enregistrement des statuts à la direction de l’enregistrement( ministère de l’économie et des finances), cette formalité est désormais gratuite ; *Dépôt des statuts au greffe du tribunal du lieu du siège social ; *Immatriculation au RCCM *Publicité dans un journal d’annonces légales ou l’avis de constitution se fait désormais en ligne sur le site du CEPICI automatiquement après l’enregistrement de la société. En effet, suite à l’adoption de l’ordonnance relative aux annonces légales et judiciaires, le CEPICI, a obtenu l’habilitation nécessaire à cet effet ; *Déclaration fiscale pour l’obtention d’un numéro de compte contribuable. *Déclaration à la CNPS. Les vices de consentement (sauf pour les SA et SARL) et les incapacités (sauf SA et SARL) à moins que tous soient incapables) sont sanctionnés de nullité relative. L'illicéité et l’immoralité de l’objet ou la cause, le défaut de publicité pour les SNC et SCS sont sanctionnés de nullité absolue. Para 2 : Les conditions spécifiques à la société commerciale L’acte créateur de la société porte sur 3 éléments : les apports, la vocation aux bénéfices et aux pertes de l'affectio societatis. 1- Les apports(élément matériel) - En numéraire : en argent ; cet apport est déterminé librement par l’associé et sa libération est immédiate ou échelonnée. - En nature : toutes sortes de biens sauf de l’argent ; il doit être intégralement libéré à la constitution de la société. - En industrie : ( main d’œuvre, travail intellectuel). Il ne compte pas pour la détermination du capital social. L’ensemble des apports en nature et numéraire constitue donc le capital social qui est le gage des créanciers et qui est guidé par le principe de la fixité ou de l’intangibilité. Si l’actif social est inférieur du capital, il n'y a pas de distribution de bénéfice. 2- La vocation aux bénéfices et aux pertes Le bénéfice (selon la jurisprudence est un Gian pécuniaire ou un gain matériel qui ajouterait à la fortune associés) et les pertes sont le corollaire de la recherche du profit et le contrat de la société est un contrat à risques. La vocation aux bénéfices et aux pertes suppose l’interdiction en de clauses leonines( part du lion). De telles clauses, si elles existent dans le contrat de société sont réputées non écrites. 3- L'affectio societatis La volonté de tous les associés de travailler ensemble sur un pied d’égalitéau succès de l’entreprise commune. Dans une société unipersonnelle, cet élément n’est pas une condition de validité du contrat de société. Para 3 : La personnalité morale des sociétés - Naissance de la personnalité morale : la personnalité morale est l’aptitude à être sujet de droits et d’obligations. Elle naît à partir de l’immatriculation au RCCM. - Les attributions de la personnalité morale : *le nom : le nom de la société est appelé la dénomination sociale. Elle peut être fantaisiste ou inclure des noms des associés. Comme la forme juridique et le capital social, la dénomination sociale doit figurer sur tous les documents émanant de la société. *le domicile : c’est le siège social fixé dans les statuts. Il permet entre autres, de déterminer le tribunal territorialement compétent. Mais en vertu de la jurisprudence dite des gares principales une société peut être assignée devant le tribunal du lieu où elle a un établissement. *la nationalité : différents critères peuvent être utilisés pour déterminer la nationalité de société. Mais , la jurisprudence applique en principe le critère du lieu du siège social c’est-à-dire la direction administrative réelle. Par exception, le critère du contrôle a été appliqué. Ainsi, est prise en compte la nationalité de ceux qui ont fourni les capitaux significatifs ou ceux qui la dirige. *la capacité juridique : la société étantune personne distincte de ses associés, a la pleine capacité juridique, mais seulement dans les limites de son domaine d’activité. C’est principe de la spécialité de la personne morale. *le patrimoine : la société a propriété des biens qui ont été apportés par les associés à la constitution ou qu’elle a acquis par la suite. Son patrimoine est distinct de celui de ses membres. Section 2 : LE FONCTIONNEMENT DES SOCIETES COMMERCIALES Les organes de gestion des sociétés commerciales sont variables selon le type de société. Dans les sociétés de personnes et la SARL on les désigne sous le vocable gérant, dans la SAS, il s’agit du président, et dans les SA, l’administrateur général ou le conseil d’administration dirigé par un président. L’étendue des pouvoirs de ces dirigeants est prévue par la loi et les statuts. Ils sont nommés et révoqués par les dirigeants qui peuvent attaquer en justice leurs actes irréguliers. L’exercice social est une période, qui part du 1er au 31 décembre, au cours de laquelle la société doit réaliser ses activités en vue de faire des bénéfices. Section 3 : LA DISSOLUTION DE LA SOCIÉTÉ La société peut être dissoute de façon légale, statutaire(expiration de la durée ou extinction de l’objet), volontaire(décision des associés aux conditions prévues pour la modification des statuts) ou judiciaire ( annulation de la société ou jugement de liquidation des biens). Dans tous les cas, la dissolution doit être publiée dans un journal d’annonces légales ou au RCCM pour avoir effet à l’égard des tiers. La société pluripersonnelle va être liquidée. La liquidation est l’ensemble des opérations qui vont permettre non seulement de régler les affaires en cours mais également de réaliser l’actif en vue de d'appurer le passif. Elle l’œuvre d’un ou plusieurs liquidateurs. Ces opérations vont aboutir au partage entre associés en cas de boni de liquidation après que le montant de l’apport de chaque associé lui ait été attribué. Si le passif est supérieur à l'actif, les dettes seront supportées par les associés. Dans les sociétés de capitaux, les associés supporte les pertes à concurrence de leurs apports. Dans les sociétés de personnes, elles sont supportées indéfiniment et solidairement par les associés. Dans les sociétés unipersonnelles, selon l’article 201 alinéa 3 de l'AUDSCGIE, le patrimoine de la société est transmis à l’associé unique qu’il y ait lieu à liquidation que toutes les opérations aient été purgées.
SOUS-CHAPITRE 2 : LES REGLES SPÉCIFIQUES A CHAQUE TYPE DE SOCIÉTÉ
COMMERCIALE Il existe 2 grands groupes de sociétés commerciales : - Les sociétés de personnes :la société en nom collectif (SNC), la société en commandite simple (SCS), la société en participation et la société de fait et elles ne peuvent être unipersonnelles ; - Les sociétés de capitaux :la société par actions simplifiées ( SAS) ; - Entre ces deux catégories, une troisième - catégorieemmrunte ses règles à la fois aux sociétés de personnes et aux sociétés de capitaux. Il s’agit d’une société mixte, hybride qu’on appelle société à responsabilité limitée (SARL). Section : LA SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF (SNC) Encore appelée société des commerçants associés, elle est l’exemple type de société de personnes. Selon l’article 270 de l'AUDSCGIE, la SNC est une société dans laquelle tous les associés sont commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. In résulte de cette définition trois éléments : - L'intuitu personae y déterminant ; - La capacité commerciale est indispensable pour être associé ; - Les associés y sont tenus solidairement et indéfiniment des dettes. Para 1 : La constitution de la SNC A- Conditions générales Le consentement ( au moins 2 personnes) doit être exempt de vices sur l’erreur sur la personne. La capacité commerciale est exigée. La cause et l’objet doivent exister être licites. La SNC est constituée par écrit (statuts). Elle doit se faire connaître par l’immatriculation et la publication. Elle est interdite entre les époux et les incompatibilités relatives aux commerçants s’appliquent. B- Les conditions tenant au contrat de société La dénomination doit être suivie des lettres SNC ou société en nom collectif. Les apports doivent être évalués par tous les associés. L’affectio societatis y est très important les parts sociales y sont incessibles et transmissibles. En principe, la société est dissoute en cas de décès, interdiction, déchéance ou incapacité d’un associé. Les associés sont indéfiniment et solidairement tenus du passif social. Para 2 : Le fonctionnement A- Le gérant Tous les associés sont gérants si les statuts n’en désignent pas un. Le gérant peut être révoqué par le tribunal ou les associés. Pour révoquer le gérant statutaire, il faut le consentement unanime des autres associés. Pour revoquer le gérant associé non statutaire, il faut une majorité en nombre et en capital des associés. Les clauses limitant les pouvoirs des gérants sont inopposablesau tiers mais elles opposables au gérant dans ses rapports avec les associés, sinon il engage sa responsabilité. B- Les droits des associés Les associés ont le pouvoir de participer à la gestion de la société à travers le droit de contrôle de la gestion de la société, le droit d’intervenir en cas de décision grave excédant les pouvoirs du gérant, le droit de consulter les livres de commerce et surtout d’avoir une part dans les bénéfices. Les parts sociales sont incessibles et intransmissibles sauf consentement unanime ou si les statuts le prévoient. Para 3 : La dissolution A- Les causes Ce sont le décès, l’incapacité, l’interdiction et la liquidation judiciaire. Mais en cas de décès d’un associé, il peut exister dans les statuts des clauses de continuation : - Avec les associés survivants (il doit rester au moins deux) - Avec tous les héritiers mais ceux-ci sont mineurs, la société devra se transformer en SCS et les mineurs seront les commanditaires ; - Avec certains héritiers B- Les effets La dissolution va entraîner la liquidation de la société et le boni liquidation sera partagé ou alors les associés seront tenus solidairement et indéfiniment des dettes sociales. Section 2 : LA SOCIÉTÉ EN COMMANDITE SIMPLE (SCS). C’est celle dans laquelle cohabitent in plusieurs associés indéfiniment et solidairement tenus des dettes sociales (associés commandités) avec un ou plusieurs associésresponsables des dettes sociales dans la limite de leurs apports (associés commanditaires ou en commandite) et dont le capital est divisé en part sociale. *Le statut des commandités :ils sont parfaitement alignés sur le même statut que les associés en nom collectif. *Le statut des commanditaires : leur statut s’apparente de prèsà celui des associés d’une SARL notamment : ✓ Interdiction de faire figurer leur nom dans la dénomination sociale et de s’immiscer dans la gestion sociale. A défaut, la sanction est la perte du bénéfice de la responsabilité limitée. ✓ Ils ont le droit de céder leur part sociale avec le consentement de tous les associés, mais les statuts peuvent assouplir cette exigence. Section 3 : LA SARL La SARL est une société commerciale dans laquelle les associés ne responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés par des parts sociales. Para 1 : La constitution Le contrat de société est conclu intuitu personae mais il n’y a pas de solidarité. L’erreur sur personne n’est pas une cause de nullité du contrat de société et les associés ne sont pas commerçants. Deux époux peuvent parties de la SARL car la responsabilité limitée ne met en cause les règles du régime matrimonial de base. Les apports en industrie y sont interdits et l’ensemble des autres apports constitue le capital social. Sauf dispositions nationales contraires, le capital social doit être d’au moins un million de FCFA. En Côte d’Ivoire, l’ordonnance n°2014 relative à la forme des statuts et au capital social de la SARL dispose qu’il n’y a plus de capital minimum exigé pour les sociétés de type SARL, le capital minimum est celui que déclarent les associés dans les statuts de leur société. Il est divisé en parts sociales d’un montant supérieur ou égal à 5000 FCFA. Para 2 : Le fonctionnement A- Le ou les gérants Le gérant statutaire est nommé à l’unanimité des associés dans l’acte constitutif. S’il est nommé ultérieurement par modification des statuts, il faut ¼ du capital sauf si les statuts prévoient une majorité supérieure. Il n’est pas révocable ad nutum, il faut une cause légitime ( incapacité physique et intellectuelle, mauvaise gestion). Tout associé a le droitde demander la révocation judiciaire. En assemblée générale, il faut plus de la moitié des parts sociales. B- La vie sociale Les associés ont le droit à l’information permanente. Ils ont le droit à la répartition des bénéfices et chaque année 1/10ème de ce bénéfice est prélevé pour constituer la réserve légale jusqu’à ce qu’elle atteigne le 1/5ème du capital social (la réserve légale). Cependant, les associés peuvent décider de constituer une réserve facultative. Les assemblées générales ordinaires se tiennent chaque année dans les 6 mois de la clôture de l’exercice social. Les assemblées générales extraordinaires statuent sur les modifications de statuts et il faut ¾ du capital social. La société est contrôlée par les commissaires aux comptes obligatoirement dans les SARL dont le capital social est supérieur à 10 millions ou le chiffre d’affaire annuel est supérieur à 250 millions ou l’effectif permanent est supérieur à 50 personnes. Pour les autres SARL, la présence des commissaires aux comptes facultative. La cession des parts à un associé est libre. Quand elle est faite à un tiers, cette cession est librement organisée par les statuts, l'intuitu personae l’emporte sauf consentement de la majorité des associés non cédants représentant les ¾ du capital social. La cession doit être écrite par un acte d’huissier ou notarié et publiée au RCCM pour être opposable aux tiers et à la société. La SARL n’est dissoute par le décès d’un associé. Les parts du decujus sont généralement transmises aux héritiers à clauses d’agrément. C- La dissolution de la SARL Il y a des clauses communes à toutes les sociétés et des clauses spécifiques aux SARL. Les clauses de dissolution propres aux sociétés de personnes ne dissolvent pas les SARL : ce sont l’incapacité, l’interdiction, la faillite ou la mort d’un associé. L’actif est partagé proportionnellement aux apports. Les pertes sont également limitées aux apports. NB : La SARL unipersonnelle est créée avec un associé unique. Dans cette société w toutes les parts sociales sont réunies entre les mains d’un seul membre de l’associé unique. Il peut être incapable mais la gestion doit être confiée à un tiers. Cette solution peut être intéressante lorsqu’un commerçant décède et laissé un héritier mineur. Le patrimoine de l’associé ne se confond pas avec celui de la société. L’associé unique est gérant, il a exceptionnellement deux patrimoines entre lesquels des mouvements de fonds occultes ne doivent pas s’opérer. Il doit y avoir un registre spécial des délibérations où il mentionne les contrats qu’il a conclus avec vous la société. L’associé unique gérant court un double risque en cas de redressement judiciaire de la SARLU. D’une part, s’il a commis des fautes de gestion, le tribunal pourra le condamner à payer les créanciers sociaux avec les biens propres. D’autre part, s’il a confondu le patrimoine personnel, le tribunal pourra le mettre personnellement en redressement judiciaire. La dissolution de la SARLU entraîne la transmission universelle du patrimoine de la société de l’associé unique. Section 4 : LA SOCIÉTÉ ANONYME C’est une société dans laquelle les associés sont appelés les actionnaires et ne sont responsables qu’à concurrence de leurs apports et leurs droits représentés par les actions. Avec l’AU une personne peut constituer une SA, contrairement au droit ancien qui exigeait un minimum de 7 actionnaires. Para 1 : la constitution Elle est l’œuvre des fondateurs. Les parties au contrat sont des actionnaires qui ne sont pas des commerçants. Un interdit ou un incapable (mineur) peut son représentant légal être actionnaire ainsi que deux époux. Le consentement des deux parties est exigé mais les vices n’annulent pas la société. La souscription des actions se fait par signature d’un bulletin de souscription en double exemplaire original. Le capital doit être intégralement souscrit. Son montant minimum est de 10 millions FCFA et l’action a une valeur nominale supérieure ou égale à 10000Fcfa. En cas d’appel public à l’épargne, le capital social minimum est de 100 millions. Une fois le capital social souscrit, les actions doivent être libérées par dépôt des fonds en l’étude d’un notaire ou une banque (au moins ¼ à la constitution et le reste versé dans un délai de 3 ans). L’apport en industrie doit être intégralement libéré et évalué par un commissaire aux apports désigné à l’unanimité par les futurs actionnaires ou le juge (sur la liste des commissaires aux comptes). Après la signature des statuts, une assemblée générale constitutive est tenue et elle statue à la majorité des 2/3 des membres présents. L’on procède après aux formalités de publicité (journal d’annonces légales et RCCM). Para 2 : L’organisation et le fonctionnement A- La société anonyme conseil d’administration La SA peut être gérée par CA dont les organes de gestion sont les administrateurs, le conseil d’administration, le président d’administration, le président directeur général ou le directeur général ou le directeur général. Les administrateurs sont au nombre de 3 à 12 et se sont nommés par les statuts, en assemblée générale constitutive, assemblée générale extraordinaire ou assemblée générale ordinaire. Ils sont révocables ad nutum. L’ensemble des administrateurs forme le conseil d’administration qui est investi des pouvoirs les plus étendus. A la tête du conseil d’administration(CA) se trouve un président du conseil d’administration(PCA) et un directeur général (DG) ou alors un président directeur général (PDG) cumulant les deux postes. Le PCA préside les réunions du CA et les AG. Le DG quant à lui, est chargé de la gestion quotidienne de la société. Lorsqu’un administrateur cumulé ces 2 fonctions, il est appelé PDG ; alors il se fait seconder par directeur général adjoint (DGA). B- La société anonyme administrateur général (SA avec au plus 3 administrateurs) Dans ces conditions, la SA sera dirigée par un administrateur général nommé et révocable ad nutum. C- Les actionnaires Les actionnaires exercent directement leurs droits à travers les AGO les AGE. Ils ont droit à l’information et à la communication des pièces. De façon indirecte, ils contrôlent la gestion à travers les commissaires aux comptes qui ne sont pas des mandataires et donc ne peuvent être révoquésad nutum. Ils peuvent demander au tribunal la possibilité de recourir à une expertise de gestion. A la fin de l’exercice social, les bénéfices sont répartis après constitution de réservés légales, statutaires ou libres et les dividendes constituent en définitive la part attribuée à chaque actionnaire. En cours de vie, le capital social peut être modifié en hausse ou en baisse. Para 3 : La dissolution A côté des causes communes, la SA peut être dissoute lorsque le capital propre à la société devient inférieur à la moitié du capital social. A la dissolution, le boni de liquidation est partagé proportionnellement entre les actionnaires. Les pertes sont limitées au montant de leurs apports. Section 5 : LA SOCIÉTÉ PAR ACTIONS SIMPLIFIÉES (SAS). La SAS est une société instituée par un ou plusieurs associés et dont les statuts prévoient librement l’organisation et le fonctionnement de la société sous réserve des règles de impératives du présent livre. Les associés de la SAS ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et leurs droits sont représentés par actions. La SAS laisse présente les caractéristiques suivantes : - C’est une société d’un ou plusieurs associés laissant une très large place à la liberté contractuelle. - Un seul organe obligatoire : le président - Souplesse contractuelle : liberté accordée aux associés pour déterminerles règles de fonctionnement et de transmission des actions ; - Simplification du formalisme dans les SASU ; - Responsabilité des actionnaires limitée aux apports ; - Structure évolutive facilitant le partenariat ; - Possibilité de constituer une SAS avec un seul associé (et donc de créer une filiale à 100%) ; - Possibilité de consentir des options de souscription ou d’achat d’actions aux dirigeants et/ou aux salariés de la société. Para 1 : L’organisation de la SAS A- Les associés Les SAS peuvent être pluripersonnelles ( il suffit 2 associés) ou unipersonnelle (associé unique SASU). Les associés peuvent être aussi des personnes physiques ou morales y compris des groupements comme les GIE ou des associations, des sociétés civiles, des sociétés commerciales, SARL, SA, etc. B- Le capital social Le montant du capital social ainsi que celui du nominal des actions est fixé par les statuts. La SAS peutémettre des actions résultant d’apports en industrie. Les statuts déterminent les modalités de souscription et de répartition de ces actions. La SAS ne peut faire publiquement appel à l’épargne. Il s’agit là d’une garantie indispensable pour les épargnants,compte tenu de la liberté dans l’organisation de la SAS. Para 2 : Le fonctionnement de la SAS Sont applicables à la SAS :
✓ les articles 694 à 822 ; 853-1 à 853-25 de l’AUSCGIE
✓ les règles concernant la constitution, le contrôle, la dissolution, la liquidation
des SA, ainsi que celles relatives aux valeurs mobilières ;
✓ les dispositions générales sur les sociétés commerciales (art.4 à 269) ;
Pour l’application de ces règles et à défaut de stipulations statutaires spécifiques, les attributions du conseil d’administration ou de son président sont exercées par le président par le président dans la SAS ou celui ou ceux de ses dirigeants que les statuts désignent à cet effet. Un nouvel article 853-7 prévoit que les organes de direction de la société sont fixées en toute liberté par les statuts. Les statuts mais également les pactesextrastatutaires fixent donc les conditions dans lesquelles la société est dirigée. El l'art 853-8 nouveau de préciser que le président, qui est le seul organeobligatoire, peut être une personne physique ou morale. On note une reprise de la solution donnée pour la SA par l’article 465 Al 4 s’agissant des attributions du Président de la SAS. Le président est investi des plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société dans la limite de l’objet social. Les statuts peuvent prévoir les conditions dans lesquelles une ou plusieurs personnes autres que le président, portant le titre du directeur général ou directeur général adjoint, peuvent exercer les pouvoirs confiés à ce dernier par la loi. Les stipulations des statuts, les décisions des organes sociaux limitant les pouvoirs du président sont inopposables aux tiers de bonne foi. Le nouvel article 853-9 dispose que lorsqu’une personne morale est nommée président ou dirigeant d’une SAS, les dirigeants de ladite personne morale sont soumis aux mêmes conditions et obligations et encourent les mêmes responsabilités civile et pénale que s’ils étaientpresident ou dirigeant en leur nom propre, sans préjudice de la responsabilité solidaire de la personne morale qu’ils dirigent. Cette disposition vise assurer une garantie tant pour la société, les associés que les tiers à celle-ci. S’agissant des associés, un autre avantage consiste en la possibilité pour la société de décider de l’exclusion d’un associé. Par ailleurs, les status peuvent prévoir les conditions dans lesquelles un associé peut se retirer de la société, cette dernière devant alors lui racheter des actions. Il est possible aussi, pour assurer une certaine stabilité à la société, d’insérer dans les statuts une clause d’inaliénabilité des actions w ceci pour une durée maximum de 10 ans. Para 3 : Les opérations sur le capital Les statuts peuvent, dans les conditions qu’ilsdéterminent, soumettre toute cession d’actions à l’agrément préalable des associés et à un droit de préemption. Selon le nouvel article 853-19 toute cession d’actions effectuée en violation des clauses statutaires est nulle. Quant à l’article853-20, il prévoit que dans les conditions qu’ils déterminent, les statuts peuvent peuvent qu’un associé peut être tenu de céder ses actions. Lorsque les statuts subordonnent cette mesure à une décision collective des associés, ils ne peuvent pas priver l’associé dont l’exclusion est proposée de son droit de participer à cette décision et de voter sur la proposition. Ils peuvent également prévoir la suspension des droits non pécuniaires de cet associé tant que celui-ci n’a pas procédé à cette cession.,